II.2. L'OUEST CONGOLIEN
L'Ouest Congolien repose en discordance cartographique et de
ravinement sur les formations de Mayumbe. On ne connait que le flanc oriental
parallèle à la côte atlantique, la partie médiane
étant située à l'aplomb de Boma.
La chaîne Ouest Congolienne résulte de la
collision entre la marge passive congolaise, avec une marge active
brésilienne à l'ouest. Les effets de cette collision panafricaine
sont limités selon Poidevin (2007), car l'on observe ni magmatisme, ni
métamorphisme de haut grade.
Dianzenza-Ndefi(1983) confirme que sur la bordure est de la
chaîne, la couverture autochtone d'age Protérozoïque
supérieur est plissée et métamorphisée dans
l'épizone vers 600 Ma. Ce qui explique, que ces dépôts ont
été soumis à l'influence du raccourcissement SW-NE
responsable de la création de la chaîne Ouest Congolienne. On
remarque que la déformation s'atténue lorsqu'on s'éloigne
de la chaîne, mais les formations sont plissées.
II.2.1. STRATIGRAPHIE
Nous utiliserons la nomenclatureétablie par Cahen (1978) ;
Cahen et Lepersonne (1981) et révisée par Tack et al.(2001).
L'Ouest Congolien comprend des sédiments
silicoclastiques et carbonatés sur la marge passive
précédemment formée. Il est divisé en six groupes
et renferme deux niveaux de diamectites, également appelées
mixtites ou tillites. Du bas vers le haut, on y distingue :
> Le Groupe de la Sansikwa ;
> La mixtite inférieure du Bas- Congo ; > Le Groupe
du haut shiloango ;
> La mixtite supérieure du Bas- Congo; > Le Groupe
de schisto-calcaire ;
Le Mpioka et l'Inkisi constituent les unités lithologiques
appartenant au Paléozoïque (Kaseba , 1997),
II.2.1.1. Groupe du Sansikwa
C'est un ensemble quartzo-schisteux, constituant la base de
l'Ouest-Congolien. Il est constitué, de haut en bas par :
· Schistes zonaires sombres avec intercalations de
grès calcaires et d'une alternance de schistes et de quartzites ;
· Quartzites feldspathiques avec nombreuses
intercalations de cherts de types variés, notamment à
stromatolithes, oolitiques et pseudo-oolitiques, psammites et schistes,
calcaires. A la partie inferieure, on a des quartzites, des psammites et des
phyllades ainsi que des lits de cherts, calcaires ;
· Phyllades, quartzites et psammites, accessoirement
quartzites grossiers ;
· Conglomérat de base : conglomérat à
pate schisteuse ou arkosique, avec intercalations de phyllades et d'arkose
grossière.
KAPAPA ELEAZARD 34
Travail de fin de cycle
Les formations néoprotérozoïques du
Katanguien et de l'Ouest congolien II.2.1.2. La mixtite
inferieur du Bas-Congo
La mixtite inferieure repose en discordance sur le Sansikwa
(cahen ,1954). Elle est très épaisse à l'ouest (jusqu'
à 500m) est pratiquement inexistante à l'est. Get ensemble
correspondrait à des dépôts de courant de gravité en
climat périglaciaire. Schemenhorm (1981) confirme le caractère
glaciogénétique par la présence des galets striés
en Angola par contre non observé en R.D.G.
A. Listhostratigraphique
La formation est constituée par une matrice schisteuse
et gréseuse grise à noire, localement massive renfermant des
galets et blocs hétérométriques (3cm à 1m rarement
3m) et parfois des lentilles, hétéromorphiques (galets
rabotés, à facettes) et hétérogeniques (grès
quartzite, quartzite, socle quartzo-feldspathique, rhyolite et quartz noir ou
bleu) provenant des formations sous jacentes du Mayombe . Elle renferme des
intercalations de grès-quartzites, des shales et des varves
constitués de schistes régulièrement et finement
zonés (Gahen, 1954 ; Nicolini, 1959).
Elle renferme des intercalations de basaltes en pillow, des
andésites, des brèches et des tufs volcaniques et des
hyaloclastites. Cahen (1954) fait remarquer que l'ensemble tillite-roche
basique, dans le massif de la Sansikwa, a une puissance moyenne variant de 450
à 1000m. La part de la tillite dans ce total varie de 350 à 630
m, celle de la lave de 75 à 630m. A Isangila, la puissance totale parait
supérieure à 1000m.
B. Particularités de la tillite
La discordance à la base de la tillite
inférieure ressort des tracés de la carte. Dans le massif de la
Sansikwa-Lungezi, la tillite repose sur différents niveaux du groupe de
Sansikwa, avec des directions différentes. Au sommet, l'épaisseur
érodée est d'au moins 250 à 300m (Cahen, 1954).
En Angola, la formation est marquée par des niveaux
stratifiés constitués de tillites alternant avec des niveaux
d'argilites et des grès avec des conglomérats, quartzites et
carbonates subordonnés.
Le magmatisme basique représenté par des
dolérites et de rares basaltes, associé à la
diaméctite inférieure souligne l'épisode de distensif dans
la chaine Quest congolienne. Et, cette
Les formations néoprotérozoïques du
Katanguien et de l'Ouest congolien association traduit l'installation
d'un rift continental atteignant localement le stade protoocéanique
(Lubala et al., 1987).
Cette phase de rifting se traduit selon Schroeder(1981), Vicat
et Gioan (1988), Gioan et al.,(1989), par un bombement régional au
niveau de la zone axiale de la chaine Ouest Congolienne, par la formation de
l'aulacogène de Bas-Congo où s'accumulent les dépôts
du Neoprotérozoïque ainsi que la formation de fossés
d'effondrement et de horsts au niveau de cuvette du Congo où ces
structures sont actuellement masquées par des
dépôtsPhanérozoïques.
Sur le plan métallogénique, ces roches basiques
contiennent de la pyrite, de la chalcopyrite et de la galène. L'analyse
chimique y a décelé de l'or, de l'argent et du platine. L'or
provient quelque fois de filons de quartz situés au voisinage de la
lave, ou en concentration faible sans qu'aucun filon ne paraisse exister. On
souligne aussi la présence des granites stannifères.
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