UNIVERSITE DE TUNIS
INSTITUT DES HAUTES ETUDES À TUNIS
Année universitaire 2011 / 2012
Mémoire de Master
Option : Finance
Sujet :
IMPACT DE LA MICROFINANCE
DANS LE FINANCEMENT DES PME
AU SENEGAL
Présenté par : Encadré par :
M. Tafsir Amadou DIAGNE Dr Tahar El ALMI
DEDICACE
Ce mémoire est dédié à tous les
membres de ma famille qui m'ont soutenu tout au long de mon parcours
scolaire et universitaire. Ce travail n'est que le fruit de vos
efforts.
A ma chère Mère qui nous a
toujours soutenus dans les plus durs moments de notre vie. Aussi merci pour
son assistance et ses encouragements que DIEU lui accorde une santé
de fer et une très longue vie.
A mon Père qui a
énormément investi pour la réussite de tous ses enfants.
Donc que le MISERICORDIEUX lui accorde une santé de fer et une
très longue vie pour qu'on essaie de lui rendre la monnaie de sa
pièce.
A tous mes frères et sSurs, ELHADJ, YACINE, ANTA,
ADAMA et ABDOUL AZIZ
Pour tous ceux qui ne sont plus de notre monde, nous
demandons à l'unique créateur de les faire gouter par sa
grandeur aux bonheurs du paradis et de sa clémence
Amine
Remerciements
Je tiens tout d'abord à remercier DIEU pour m'avoir
donné la chance et la sagesse d'aimer et de réussir dans la noble
matière du management. Je le remercie pour tous les bienfaits et les
mérites qu'il a placé sur mon chemin et dont je me suis
juste contenté de ramasser.
Je dois ici mes remerciements et toute ma
considération à mon encadreur.
Je veux nommer, le Docteur Tahar El ALMI. Merci Docteur pour
votre précieuse aide,
votre soutien, votre compréhension, vos orientations
et vos débats passionnants qui
m'ont donné le goût d'avancer malgré
les nombreuses difficultés.
Je remercie tous les professeurs que j'ai eu la chance de
rencontrer en terre
tunisienne. Merci professeurs pour tout le savoir dont vous
m'avez gratifié.
Je tiens essentiellement à remercier toute ma
famille qui n'a ménagé aucun effort pour ma réussite.
Spécialement à ma mère, Maman, ce fils que tu
berçais et accompagnais toutes les heures pour l'obliger à
prendre conscience de son avenir et du long combat qu'il doit mener, vous
remercie aujourd'hui du fond de son cSur et s'excuse pour cette inconscience
qui s'expliquait par mon jeune âge. Un grand merci à tous
mes frères et sSurs.
A mon homonyme Mr Tafsir MBAYE à qui je dois un
remerciement exceptionnel pour tous ses conseils, ses services et ses
efforts.
Je ne saurai terminer sans remercier infiniment Saidou
GUISSE, Doudou DIOP, Aminata LY El Hadji Thierno NIANG, Assitan KAYO et tous
les amis qui se reconnaitront.
Sigles et abréviations
AGETIP Agence d'Exécution des Travaux
d'Intérêts Publics
Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et
Moyennes
ADEPME Entreprise
AFD Agence Française de développement
APDA Agence pour la Promotion et le Développement de
l'Artisanat
ACEP Alliance du Crédit et d'Epargne pour la Production
AT/ CPEC Assistance Technique aux Caisses Populaires
d'Épargne et de Crédit
APSFD Association Professionnelle des Systèmes Financiers
Décentralisés
ASN Association Sénégalaise de Normalisation
BOA Bank Of Africa
KfW Banque allemande de Développement
BCEAO Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
BHS Banque de l'Habitat du Sénégal
BICIS Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du
Sénégal
BIS Banque Islamique du Sénégal
BRS Banque Régionale de Solidarité
BSIC Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le
Commerce
BST Banque Sénégalo-Tunisienne
BIT Bureau International du Travail
CEC Caisse d'Épargne et de Crédit
CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole du
Sénégal
CRS Catholic Relief Service
CDE Centre pour le Développement de l'Entreprise
CNC Comité National de Coordination des Activités
de Microfinance
CEDEAO Communauté Économique des États de
l'Afrique de l'Ouest
CBAO Compagnie bancaire de l'Afrique Occidentale
CNES Confédération Nationale des Employeurs du
Sénégal
CNP Conseil National du Patronat
COOPEC Coopératives d'Epargne et de Crédit
CMD Crédit Municipal de Dakar
CMS Crédit Mutuel du Sénégal
DMF Direction de la Microfinance
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
FENU Fonds d'Equipement des Nations Unies
FCB Fonds de Contrepartie Belge
FCSS Fonds de Contrepartie Sénégalo-Suisse
FPE Fonds de Promotion Economique
FNPJ Fonds Nationale de Promotion de la Jeunesse
CGAP Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres
GEC Groupement d'Épargne et de Crédit
IMF Institutions de Microfinance
ANEJ l'Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes
ASEPEX l'Agence Sénégalaise de Promotion des
Exportations
FCCMS La Fédération des Caisses du Crédit
Mutuel du Sénégal
MEF Ministère de l'Economie et des Finances
MEDS Mouvement des Entreprises du Sénégal
MEC Mutuelle d'Épargne et de Crédit
MECMU Mutuelle d'Épargne et de Crédit de la
Municipalité de Dakar
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
ONG Organisations Non-Gouvernementales
PAME Programme d'Appui à Micro - Entreprise
PROFEMU Programme des Femmes en Milieu Urbain
PNLP Programme National de Lutte contre la Pauvreté
PAPES Projet d'Appui aux Petites Entreprises du
Sénégal
PMIA Projet de Modernisation et d'Intensification Agricole
PPIP Projet de Promotion des Investissements Privés
REMECU Réseau de Mutuelles d'Epargne et de Crédit
de l'UNACOIS
RECEC Réseau des caisses d'Epargne et de Crédit des
Femmes de Dakar
SGBS Société Générale de Banques du
Sénégal
SMS Structure Ministérielle de Suivi
SFD Systèmes Financiers Décentralisés
UMEC Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit
UMECU Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit de
l'UNACOIS
Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de
l'Epargne et le
UM / PAMECAS
Crédit au Sénégal
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
7
PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE
&&&&&&&&&&&&& 8 Chapitre 1
: LE FINANCEMENT
CLASSIQUE&&&&&&&.&&&&&&&&&&&..9
Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&&& .17
PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU
SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&25
Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&.&
26
Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTIC DE LA MICROFINANCE
AU SENEGAL 40
Chapitre 5 :
PERSPECTIVES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.50
CONCLUSION
GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&58
ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.59
BIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
64
INTRODUCTION GENERALE
Depuis sa naissance vers les années 1980, le secteur de
la Microfinance au Sénégal a connu une croissance continue, en
participant au développement de l'économie et en luttant contre
la pauvreté. Son évolution fulgurante au cours des deux
dernières décennies a entraîné beaucoup de
défaillances au niveau du secteur. Cette situation a amené les
autorités monétaires à réaménager le cadre
juridique régissant les Systèmes Financiers
Décentralisés (SDF) dans la Zone UMOA afin de maîtriser les
risques et de consolider le secteur. C'est ainsi qu'une nouvelle Loi a
été adoptée par le Conseil des Ministres de l'UMOA le 06
avril 2007.
Au Sénégal, la Loi1 a
été promulguée le 03 septembre 2008 et son décret
d'application signé par le Président de la République le
28 novembre 2008. Ce qui fait du Sénégal le deuxième Etat
de l'UEMOA à l'adopter, après la Guinée Bissau. La
publication a été faite le 31 janvier 2008.
La problématique du financement du secteur
privé, en Afrique, fait apparaître un paradoxe. En effet, les
grandes entreprises bénéficient de financements importants tandis
que les PME, qui contribuent majoritairement à la création
d'emploi, en ont faiblement accès.
Cet intérêt nouveau dégage l'importance
stratégique des PME à la fois pour les banques, les IMF, les
structures d'appui et les agences de coopération. Les agences de
coopération ne peuvent pas aboutir à cet objectif sans appuyer le
financement des PME qui représentent une part majoritaire du tissu
économique sénégalais.
Mon étude consiste à voir l'impact de la
microfinance dans le financement que rencontrent les PME
sénégalaises. Nous tenterons également dans cette
perspective de faire une analyse de l'environnement et le diagnostic du secteur
de la microfinance dans ce pays.
1 Loi n°2008-47 du 03 septembre 2008
PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE
Dans cette partie, il s'agit d'étudier les fondements
théoriques de la microfinance qui sont le plus souvent destinés
aux professionnels et aux théoriciens de ce secteur. Cette étude
pourra également être utile aux étudiants, aux cadres et
aux agents de banque et des institutions financières ainsi qu'à
toute autre personne intéressée par l'économie de la
microfinance. Nous étudions successivement le financement classique des
PME et les fondements de la microfinance.
Chapitre 1 : LE FINANCEMENT CLASSIQUE DES
PME
Au cours des vingt (20) dernières années, on
note une absence du financement des PME par le secteur bancaire classique. Les
banques de développement sont venues par la suite pour aider
financièrement les PME. La principale source de financement des PME
reste le crédit bancaire classique.
Notre analyse s'articulera autour de l'approche classique du
financement des PME avant de montrer les méthodes classiques d'analyse
et d'évaluation de l'impact de la microfinance pour terminer avec le
positionnement de la microfinance pour l'économie nationale.
1.1 Approche classique du financement
Les PME constituent l'armature de toutes les économies
et sont une source indispensable de croissance économique, de dynamisme
et de réflexibilité aussi bien dans les pays
industrialisés avancés que dans les économies
émergentes et en développement. Elles constituent la forme
dominante d'organisation de l'entreprise, et représentent entre 95% et
99%, selon le pays, de la population des entreprises. Elles garantissent entre
60 et 70% de la création nette d'emplois dans les pays. Les PME jouent
un rôle particulièrement important dans la mise sur le
marché de techniques ou de produits innovants.
En effet, la principale source de financement des PME est
généralement le crédit bancaire classique, bien que
certaines analyses tendent à démontrer que le financement
bancaire est plus difficile à obtenir pour certaines PME et que les
banques hésitent à prêter plus de 70% à 80% du
montant de l'investissement.
L'approche la plus classique du financement des
investissements des PME rurales ou urbaines, a été de fournir des
lignes de crédit et/ou de fonds de garantie aux banques pour financer
l'investissement des PME.
Or, la pratique a montré que les banques sont prudentes
pour aborder la question du financement des PME. Dans le cas où elles
accordent ce type de prêt. Le coût unitaire élevé du
traitement des dossiers et le faible taux de recouvrement qu'elles obtiennent
justifient à leurs yeux, le peu d'intérêt qu'elles portent
à ce secteur.
1.2 Méthodes classiques d'analyse et
d'évaluation
de l'impact de la microfinance
Comment mesure-t-on les impacts de la microfinance, dans un
contexte socio-économique marqué par beaucoup d'autres facteurs ?
La réponse à cette question implique l'identification des effets
exclusivement produits par la microfinance sur les populations
bénéficiaires.
La question à traiter, selon Armendáriz et
Morduch 20072, devient alors celle-ci : Que serait-il arrivé
aux clients si le programme n'avait pas existé ? Pour bien
définir la méthodologie d'étude, il importe avant tout de
savoir comment la microfinance affecte la vie de ses
bénéficiaires. L'effet économique est le premier qui vient
à la pensée.
Si la microfinance se limitait au
microcrédit3, il aurait suffit de mesurer cet effet pour
prouver l'impact de la microfinance. De plus il faudrait que l'activité
financée soit parfaitement identifiée, et que le crédit
n'ait qu'un effet économique sur la vie de l'emprunteur. Alors qu'en
réalité, la microfinance affecte la vie sociale et
économique des membres à travers d'autres aspects, tels que
l'éducation, la santé, les loisirs, etc.
2 Armendáriz B., Morduch J., The Economics of
Microfinance, The MIT Press, 2007
3 Il faut entendre par microfinance l'ensemble des services
financiers proposés par les IMF, comprenant le
microcrédit bien sûr, mais aussi l'épargne,
l'assurance, etc.
Ces effets ne sauraient être ignorés dans les
évaluations au risque d'avoir des résultats erronés.
Trois générations sont identifiables dans les
études consacrées à l'estimation des effets de la
microfinance, chacune orientée méthodologiquement par les
questions pertinentes de l'époque.
Ø Première génération
:
Il s'agit des premières études apparues vers le
milieu des années 1990, alors que la pérennité des IMF
était au cSur du débat.
Avec l'échec de nombreux programmes et
l'évidence de la dépendance accrue des plus performants aux
subventions, il s'agissait de comprendre les problèmes de fonctionnement
des IMF à travers leur performance économique.
Les financements étant de plus en plus difficiles
à trouver, seules les institutions les plus performantes
bénéficiaient des subventions et des rares fonds privés
destinés à cet effet. Les études étaient
principalement menées par des organismes comme l'USAID4 ou
encore la Banque Mondiale, et non par les IMF elles-mêmes. L'accent
était mis sur la capacité des institutions à fonctionner
de façon à couvrir leurs coûts opérationnels et
financiers, tout en permettant à leurs clients de
bénéficier économiquement des services offerts. Ces
études s'intéressaient plus au fonctionnement des IMF, qu'aux
impacts sur les clients, qui n'étaient appréhendés que
sous l'aspect purement économique. L'effet revenu était alors le
seul effet considéré, l'étude de Coleman citée par
Armendáriz et Morduch 2007 en est un bon exemple. A cette époque,
les rendements économiques prenaient effectivement le pas sur les
aspects sociaux du mouvement.
4 Agence des États-Unis pour le développement
international (United States Agency for International Development) est l'agence
indépendante du gouvernement des États-Unis chargée de
développement économique et de
l'assistance humanitaire dans le monde
Ø Deuxième génération
:
Les travaux correspondant à cette génération
sont plus nombreux.
A la fin des années 1990, les expériences des
premières études montraient une évidence : d'une part les
impacts de la microfinance devaient être recherchés du
côté des populations, d'autre part l'aspect social méritait
plus de considération. La question de l'impact social dirigeait ces
études.
Schreiner 2002 donne un cadre d'analyse des effets de la
microfinance basé sur cette philosophie et essentiellement
orienté vers les clients. Il y définit six aspects permettant de
mesurer l'impact socio-économique d'un programme: le niveau de richesse
des membres clients (« wealth »), le coût (à la charge
des clients), la portée sociale (l'importance sociale du
bénéfice d'un membre, « depth »), la taille de la
clientèle («breadth »), la durée de la mission («
length »), et l'éventail de services offerts (« scope »).
Les aspects économiques et sociaux sont ainsi pris en compte dans cette
analyse.
Cependant l'auteur démontre que les résultats
d'une telle évaluation dépendent de l'approche choisie. Ce choix
impliquait un arbitrage entre performance sociale et performance
économique.
Si l'on estimait que la performance sociale primait sur
l'efficacité économique, on adoptait l'approche dite de "la
pauvreté" qui considère que l'impact social d'une IMF est plus
accentué lorsqu'elle sert un nombre limité de clients parmi les
plus pauvres, dans une durée limitée et seulement avec le
crédit. De l'autre côté, on trouvait les partisans de
l'approche de "la souténabilité", accordant le plus d'importance
à la performance économique des IMF, et avançant
l'idée qu'il vaut mieux aider les moins pauvres en masse pendant
longtemps, avec différents services (notamment l'épargne). La
différence entre les deux approches se situe également dans les
sources de financement des activités des IMF. Pour la première,
la portée sociale d'une institution justifiait sa dépendance aux
subventions durant toute la durée de son existence.
Alors que les partisans de la souténabilité
financière estiment qu'une institution performante doit être
capable de dégager assez de profits pour couvrir ses coûts
opérationnels, par conséquent les subventions ne sont
nécessaires qu'au début de ses activités.
Les IMF se sont sensibilisées davantage aux mesures
d'impacts à cette époque, notamment pour attirer les nouveaux
investisseurs socialement responsables, plus intéressés par les
effets sociaux qu'économiques.
C'est aussi à cette époque qu'on voit
apparaître les premières sociétés de notation des
IMF sur critères sociaux comme Planet Rating.
Ø Troisième
génération:
Cette période s'étend du début des
années 2000 à nos jours. Les travaux actuels prônent une
approche globale (Morduch et al. 2007), une méthodologie combinant les
aspects économiques et sociaux dans l'évaluation des impacts. La
pérennité des institutions (performance économique) n'est
pas considérée comme incompatible avec l'impact social sur les
clients. Aussi, les deux aspects sont considérés dans la mesure
de la performance des IMF. Cette période est marquée notamment
par des améliorations méthodologiques, des modèles de plus
en plus rigoureux sont élaborés avec les nouvelles techniques
statistiques et économétriques.
L'implication de plus en plus grande des IMF dans ces
études s'explique par leur volonté d'améliorer les
services aux clients.
Dans une logique de pérennisation, la
compréhension des besoins des clients préoccupe de plus en plus
les acteurs. Il est également à noter que ces études sont
marquées par une controverse concernant les effets de la microfinance.
Une juxtaposition des effets positifs et négatifs est visible dans de
nombreuses études. C'est le cas de Rahman 1999 sur la Banque Grameen
dans les villages de Bengladesh ; il montre comment la contrainte du
remboursement des crédits peut augmenter la pression sociale
sur les catégories les plus en marge, celle des femmes en
l'occurrence.
Les études d'impacts sont aujourd'hui
confrontées à un défi: proposer un modèle
référentiel d'évaluation pouvant s'appliquer dans
différentes situations. Pour y arriver, les chercheurs et praticiens
doivent trouver des moyens d'amélioration des études actuelles,
en trouvant des techniques d'estimation mieux appropriées.
1.3 Positionnement des PME pour l'économie
nationale
Les PME apparaissent aujourd'hui comme des acteurs importants
de la croissance économique. Elles constituent un levier essentiel de
lutte contre la précarité, le chômage et le sous emploi.
Cependant, leur vulnérabilité face aux chocs
internes et externes affecte considérablement leur croissance et limite
leur contribution à la formation du PIB. Cette
vulnérabilité touche également la création
d'emplois, en particulier pour les jeunes.
En effet, on s'accorde sur le fait que la vigueur de la
croissance économique contribue au développement
économique et social et à la réduction de la
pauvreté.
Parallèlement, il est de plus en plus largement admis
que l'incidence de la croissance sur la pauvreté dépend de la
qualité de la croissance, c'est-à-dire de sa composition, de sa
répartition et de son caractère plus ou moins
durable5.
En effet, des études portant sur la croissance
convergent sur un point qui est « le rythme de la croissance, dans un
pays donné, est pour une large part fonction de : sa capacité de
s'intégrer dans l'économie mondiale grâce aux
échanges et à l'investissement ; son aptitude à
préserver l'équilibre des
5 Voir notamment Banque mondiale (2000), ACDI (2003), DFID
(2001), Sida (2003a) et PNUD (2003).
finances publiques et la stabilité de sa monnaie ;
et sa capacité de créer un environnement institutionnel
garantissant l'exécution des contrats et le respect des droits de
propriété »6.
A l'heure de la mondialisation, les économies en
transition et en développement, et les entreprises qui y ont leur
siège, éprouvent des difficultés majeures lorsqu'elles
cherchent à renforcer leurs capacités humaines et
institutionnelles afin d'être en mesure d'exploiter les
possibilités qui s'offrent à elles dans les domaines des
échanges et de l'investissement.
Ces difficultés ont acquis un rang élevé
dans la hiérarchie des priorités du programme d'action pour le
développement à l'échelle mondiale et figurent en bonne
place dans les déclarations finales publiées à l'issue des
grandes réunions internationales qui se sont tenues ces dernières
années, dont la Déclaration de Doha et le Consensus de
Monterrey.
Si ce sont certes les autorités publiques qui
décident de l'action à mener dans les domaines des
échanges et de l'investissement, ce sont bien les entreprises qui
échangent et investissent.
Dans les économies de marché, le secteur des
entreprises est essentiellement privé ; il couvre toute la palette des
activités économiques qui s'étend de l'agriculture aux
services, et notamment au commerce, en passant par l'industrie
manufacturière, et tend de plus en plus à élargir son
rayon d'action aux secteurs d'infrastructure et aux services sociaux. Au sein
du secteur privé, il existe différentes catégories
d'acteurs intervenant sur le marché : des travailleurs
indépendants, des micro-entreprises, des petites entreprises, des
entreprises de taille moyenne, de grandes entreprises et des
sociétés multinationales.
6 Lawrence Summers (2003) : il y a lieu de remarquer à
quel point M. Summers, Président de l'Université de Harvard,
préfère insister sur les « aptitudes» et les «
capacités » nécessaires à l'obtention de certains
résultats en matière de croissance plutôt que de
défendre telle ou telle politique. Rodrik (2003) estime pour sa part que
ces « aptitudes» et « capacités » ne concordent pas
exactement avec les axes que privilégient normalement les pouvoirs
publics et qu'il existe de multiples moyens de les développer, p. 6.
Les PME privées dont le nombre total excède en
règle générale 95 %, hors secteur agricole, sont une
source essentielle d'emplois et génèrent des recettes
considérables tant à l'intérieur qu'à l'exportation
dans les pays de l'OCDE comme dans les pays en transition et en
développement7. À l'évidence, une hausse de la
compétitivité des PME pourrait contribuer au développement
économique et social et à la réduction de la
pauvreté.
Ainsi, on remarque que les PME jouent un rôle
particulièrement important dans les pays en développement et en
transition. Elles constituent une source majeure d'emplois, de revenus et de
recettes à l'exportation.
Si elles ont à faire face aux mêmes
difficultés que les PME du reste du monde, les PME des pays en
développement pâtissent plus encore que les autres de la
piètre qualité des capacités humaines et institutionnelles
mises à leur disposition et tardent à recueillir tous les
bénéfices qu'elles sont en droit d'attendre de la
mondialisation.
Les difficultés auxquelles elles se heurtent sont
notamment :
· Leur faible capacité de faire entendre leur
voix au stade de la formulation de l'action gouvernementale et l'absence de
dialogue institutionnalisé entre les secteurs public et privé
;
· Des préjugés défavorables à
propos du secteur privé et une défiance réciproque entre
les secteurs public et privé ;
· L'absence de législation adéquate sur
les droits de propriété et de moyens pour la faire respecter, qui
compromet l'accès au crédit, en particulier pour les femmes;
· Le manque d'informations (sur les marchés, les
normes, les barrières à l'entrée et à la sortie et
les obstacles interdisant l'accès aux marchés), de données
statistiques pertinentes et d'institutions de soutien ;
7 Voir OCDE (2002), CEAP (2000), FUNDES (2002)
· La prépondérance des entreprises
détenues par l'État et le rôle prédominant du
secteur public dans la promotion des exportations et de l'investissement ;
· Le pourcentage élevé de
micro-entreprises sur le poids du secteur informel et la complexité des
réglementations sur l'absence d'incitations pour les entreprises du
secteur informel à rejoindre le secteur formel.
Ainsi après avoir fait l'étude du financement
classique, il faut voir les principes qui sont utilisés pour mener
à bien la subvention octroyée aux PME.
C'est ce qui nous amène à voir le fondement du
financement des PME c'est-àdire de la microfinance.
Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE
La notion de microfinance recouvre une grande
diversité de réalité, aucune définition n'a permis
jusqu'ici de donner une représentation de cette réalité
complexe. En effet, pour le cerner il est nécessaire de voir le concept
de la microfinance en tant que offre de services financiers aux pauvres,
ensuite montrer son origine pour le comprendre et enfin expliquer ses relations
avec les PME.
2.1. Le Concept de Microfinance
La microfinance fait référence à l'offre
de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui
ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le
but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs
activités économiques et professionnelles. Les services
financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne
et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services
de transfert.
Une institution de microfinance est une entreprise
financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et
dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et
continuer à offrir ses services.
Par ailleurs, les clients des institutions de microfinance
ont besoin des services financiers pour, entre autre, sécuriser leurs
disponibilités et mener principalement des activités
économiques.
Cependant, au-delà de leur fonction
d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de
microfinance (IMF) jouent un rôle d'intermédiation sociale
à travers notamment les modalités suivantes : groupes de
solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi,
participation à la gestion.
Les études d'impact et les expériences
accumulées ont fait évoluer le concept et confirmer un certain
nombre de principes et d'acquis parmi lesquels8 :
· la microfinance constitue un puissant instrument dans la
lutte pour la réduction de la pauvreté ;
· l'accès, de manière durable, d'un grand
nombre de pauvres à des produits et services financiers, requiert
l'atteinte par les IMF de l'autosuffisance financière ;
· l'intégration de la microfinance dans le secteur
financier global est une condition de développement de sa portée
;
· les pauvres ont besoin, non seulement de
crédit, mais aussi d'une variété d'autres services
financiers tels que l'épargne, les services de paiement,
l'assurance& ;
· le crédit n'est pas toujours approprié
pour toutes les situations: des catégories de personnes qui ne disposent
d'aucun revenu, ni de moyens de
remboursement de prêts, ont certainement besoin d'autres
formes d'appui avant d'être élligibles au crédit;
· le renforcement des capacités (institutionnelles
et humaines) constitue un défi majeur du secteur de la microfinance ;
· les systèmes d'information de gestion constituent
des impératifs pour tous les acteurs dans l'optique de la
viabilté et de la maîtrise des risques ;
· le rôle des gouvernements est important dans la
création d'un environnement favorable au développement du
secteur.
Bien que l'on ait assisté, ces dernières
années, à une forte croissance des institutions de microfinance
(IMF) de par le monde, la demande de services de microfinance reste largement
insatisfaite.
En effet, sur une demande globale estimée à 500
millions de familles, seules 30 millions seraient touchées en 2002. Sur
les continents, la couverture est très inégale. En Asie : 9,3%
des familles les plus pauvres seraient touchées contre seulement 6% en
Amérique Latine et en Afrique.
Dans la région de l'UEMOA, Les pratiques
d'épargne et de crédit (tontines, clubs d'épargne, caisses
de solidarité, fonds rotatifs, coopératives d'épargne et
de crédit) ont des origines lointaines.
Cependant, la microfinance, en tant que secteur
organisé, et sa contribution au développement économique
ne sont reconnues qu'il y a une quinzaine d'années.
Les organisations qui opèrent dans le secteur peuvent
être classées en trois catégories:
· les institutions d'épargne et de crédit;
· les expériences de crédit direct;
· les Projets à volet crédit et les ONG qui
ne font pas du crédit leur activité principale.
D'après les données de la Direction des
Systèmes Financiers décentralisés de la Banque Centrale
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (DSFD/BCEAO), le secteur a
évolué comme suit au cours de la période 1993 -- 2003 :
· le nombre d'institutions a été
multiplié par 6 atteignant 620 au 31
décembre 2003 ;
· le nombre de points de services (caisses de base, agences
et
bureaux&) est passé de 1136 à 2597 ;
· le nombre de clients/membres servis par ces institutions
qui était
de moins de 313 000 en 1993 a atteint 4 millions en
décembre 2003 ;
· les dépôts collectés passent de 12,8
milliards FCFA en 1994 à
204,7 milliards FCFA à fin 2003 ;
· les prêts octroyés par ces institutions
ont été multipliés par 10 au cours de la période
considérée passant de 19,4 milliards à 200 milliards FCFA
;
· des crédits en souffrance atteignent 8% de
l'encours au 31 décembre 2003.
Les Institutions de Microfinance (IMF) de la région
UEMOA sont majoritairement des coopératives d'épargne et de
crédit (COOPEC). Ensemble, ces COOPEC concentrent 87% des 4 millions de
clients touchés en 2003, gèrent 95% des dépôts et
80% des encours de crédit. Dix (10) IMF sur les 620 recensées en
2003 disposent de 80% des dépôts collectés et des
opérations de crédit dans la région. Dans chaque pays de
l'union, une ou deux institutions représentent plus de 50% des
activités du secteur.
Dans la zone UEMOA, le secteur de la microfinance est
régi par une loi sur les structures mutualistes d'épargne et de
crédit, adoptée au niveau de chaque pays sur la base du cadre
général de la législation dite loi "PARMEC", et ses
décrets d'application9.
9 Par ce nom générique usuel, il
faut entendre l'ensemble des lois nationales et décrets d'application
élaborés par chaque pays sur la base du document adopté
sur la législation des mutuelles d'épargne et de crédit
dans le cadre de l'exécution du Programme d'Appui à la
Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit
(PARMEC).
Dans le cadre de cette réglementation, les structures
mutualistes peuvent être agréées et leurs institutions de
base reconnues par les ministères des finances, sur la base de demandes
examinées par les cellules de suivi des SFD desdits ministères
avec la collaboration de la BCEAO.
Concernant la microfinance et les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), même si l'impact de
la microfinance reste globalement limité, des études et
recherches montrent qu'elle représente un outil important de lutte
contre la pauvreté et doit être considérée comme une
des stratégies en vue d'atteindre les OMD notamment la réduction
de moitié de la pauvreté d'ici à 2015. Le Groupe
Consultatif d'Assistance aux Pauvres (CGAP) a tout récemment
montré que la microfinance, par le biais des services financiers
durables qu'elle fournit aux pauvres, contribue à l'atteinte de ces
objectifs.
En effet, l'accès aux services financiers constitue
une base à partir de laquelle d'autres besoins peuvent être
satisfaits : santé, éducation, conseils de nutrition,
autonomisation des femmes.
2.2. Historique de la Microfinance
Dans le passé, les pratiques visionnaires de certains
moines franciscains qui avaient fondé au XVe siècle
des monts de piété présentaient des orientations
communautaires. Toujours en Europe, en 1849, un bourgmestre prussien Friedrich
Wilhelm Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première
société coopératives d'épargne et de crédit,
une institution qui offre des services d'épargne aux populations
ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L'épargne
collectée permet de consentir des crédits à d'autres
clients.
Ces organismes sont dits mutualistes. Le mutualisme y compris
financier connaît à partir de 1941, un développement assez
exceptionnel au Pays basque espagnol autour des coopératives de
Mondragón.
Mis à part le cas de Mondragón, les organismes
et institutions qui se développent sur cette base en Europe et en
Amérique du Nord, puis, après la Seconde Guerre mondiale dans les
pays du Sud se focalisent sur l'épargne et offrent peu de services de
crédit10.
La microfinance s'inspire des pratiques financières
traditionnelles en Inde et en Afrique de l'Ouest. Sa version actuelle
résulte de l'inventivité du docteur Muhammad Yunus11
dans les années 1970 au Bangladesh.
La Grameen Bank, qui a résulté de cette
innovation financière, repose sur un constat et un principe très
simple: les pauvres des pauvres n'ont pas accès aux banques et donc au
crédit, car ne possédant rien, ils ne peuvent pas offrir de
garanties. Ils sont donc à la merci des usuriers et autres banquiers de
rues.
Au Sénégal, la réforme bancaire de 1975
introduite par la BCEAO a supprimé la distinction entre banques
commerciales et banques de développement.
Sur le plan réglementaire, des normes prudentielles
plus strictes sont imposées aux banques sans faire de distinction entre
elles et suivant la nature des activités qu'elles financent.
Dans ces conditions, les banques ne financeront que les
activités qu'elles jugent rentables et négligeront de plus en
plus les PME.
Vers la fin des années 80, le secteur bancaire a connu
sa plus sérieuse crise. Comme conséquence de cette crise, des
réformes importantes ont été mises en Suvre en 1989. La
restructuration du système bancaire s'est, en particulier traduite par
la liquidation de 8 banques (5 du secteur public et 3 banques
privées).
Elle a été accompagnée d'une
libéralisation partielle des taux d'intérêt et
de l'allocation du crédit et de la création d'un marché
monétaire avec l'objectif
10 Sébastien Boyé, Jérémy
Hajdenberg, Christine Poursat, Le Guide de la microfinance, Eyrolles,
2006, p.19
11 Le docteur Muhammad Yunus a reçu conjointement avec
l~ONG Grameen Bank dont il est le fondateur le prix Nobel de la Paix
de 2006 le vendredi 13 octobre 2006.
d'encourager le développement d'un système
financier moins administré, plus flexible et plus concurrentiel.
Ainsi la restructuration de 1989 a été un
succès en ce sens que le système bancaire a été
assaini. Mais les réformes structurelles n'ont pas donné les
résultats escomptés en ce qui concerne le financement du
développement. En particulier, la liquidation des banques de
développement a laissé un vide dans le domaine de financement des
PME.
En effet, la distribution des crédits par branche
d'activité place le commerce en première position avec pas moins
de 52 % de l'encours à fin 1999 contre 45,7 en décembre 1994. Ce
sont bien des activités de négoce qui constituent l'essentiel des
financements des banques à l'économie.
Depuis 1995, la Banque centrale exige que 60% au moins du
portefeuille des banques soient constitués de prêts
approuvés (ratio de structure de portefeuille). Ce système place
certes davantage les banques en face de leurs responsabilités en ce qui
concerne l'appréciation du risque et la qualité des emplois, mais
il traduit aussi le souci de la Banque Centrale de préserver la
solvabilité et l'amélioration de la qualité des
portefeuilles des banques primaires par le renforcement des ratios prudentiels.
En effet, selon le « Rapport sur le Développement Humain » du
PNUD pour le Sénégal de 1998, il a été
relevé qu'en matière d'accès au crédit bancaire,
les PME/PMI affichent des proportions de rejets très
élevées qui s'établissent à 75, 80 et 100% des
demandes .Ce constat n'est pas seulement spécifique aux petites et
moyennes entreprises de production ; il peut être étendu à
l'ensemble des micro-entreprises12 . La plupart des
micro-entreprises (95%) n'avaient jamais eu accès au crédit
bancaire.
12 cf. « Etude d'identification du Projet d~Appui
à la Micro-Entreprise - PAME Médina » - 1995
2.3 Microfinance et PME
La PME rencontre des besoins généralement
similaires à des niveaux plus importants : un besoin de financer son
implantation, un besoin de financer des marchés spécifiques et un
besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la
caution d'avance de démarrage.
Le niveau de ce besoin d'antres de trois types : les
crédits d'investissement, les crédits à court terme, les
engagements par signature.
La recherche de la satisfaction des besoins financiers de PME
a conduit à la mise en place d'un important dispositif d'appui
comprenant : des lignes de crédit domiciliées auprès des
banques et de certains SFD;
Ø des projets de financement direct (maintenant
abandonnés compte tenu de leurs mauvaises performances et de leur effet
négatif sur le secteur financier) ;
Ø des fonds de contrepartie apportant
généralement des ressources à des intermédiaires
financiers de proximité pour accroître leurs fonds de
crédit ( prêts) et améliorer leurs capacités
techniques (subventions);
Ø des fonds de garantie qui sont des mesures
incitatives en direction des intermédiaires financiers pour prendre en
charge une part ou moins importante des impayés sur les crédits
octroyés.
Malgré les initiatives mises en place par les pouvoirs
publics pour drainer des ressources financières importantes en direction
des PME, ce secteur est encore très peu desservi. L'évolution
récente du secteur financier, avec l'émergence et le formidable
développement au cours de ces 15 dernières années de
nouveaux intermédiaires financiers de proximité (appelés
systèmes financiers décentralisés ou encore institutions
de microfinance), a déjà pris en charge une bonne partie des
besoins des Micro et petites entreprises (MPE) et commence timidement à
s'intéresser à la PME.
Ce sous-secteur financier pourrait ainsi constituer, sinon
une alternative, du moins un complément de poids pour améliorer
les flux financiers en direction de la PME.
En effet, dans un pays comme le Sénégal, le
secteur de la microfinance a connu un développement rapide au cours de
la dernière décennie et suscite dès lors une forte demande
d'informations disponibles, accessibles et fiables. C'est dans cette optique
que la Direction de la Microfinance (DMF) du Ministère de
l'Entreprenariat Féminin et de la Microfinance a mûrit le projet
d'un renouvellement du portail de la microfinance pour arriver à un
meilleur niveau de communication et de circulation de l'information entre les
acteurs du secteur et participer à sa promotion.
PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU SENEGAL
Le secteur de la microfinance a connu un développement
fulgurant au cours de la dernière décennie en rapport avec
l'essor de la lutte contre la pauvreté. L'étude de la
microfinance au Sénégal nous fait montrer l'environnement dans
lequel elle se trouve, l'analyse de son évolution durant ces
dernières décennies et l'exposé des perspectives.
Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA
MICROFINANCE
L'Etat du Sénégal est actif dans le secteur de la
microfinance depuis l'émergence des SFD avec l'appui des bailleurs de
fonds et des organismes internationaux. Pour bien appréhender cet
environnement, il est nécessaire de voir l'analyse de l'offre et de la
demande de financement des PME, le rapport entre les IMF et les PME en
matière de financement avant de définir le cadre légal et
réglementaire de la microfinance.
3.1 Analyse de l'offre et de la demande de
financement des PME au Sénégal
Cette section portera sur l'étude de l'offre de
financement après avoir montrer la demande de financement des PME.
3.1.1. Analyse de la demande de financement
Cette analyse consiste à définir la notion de PME
au Sénégal mais à montrer ses besoins de financement.
3.1.1.1 Définition des PME au
Sénégal
Selon la charte des PME du Sénégal, on entend
par PME, toute personne physique ou morale, productrice de biens ou de services
marchands. En effet les PME sont constituées d'une part de la petite
entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise
et d'autre part de la moyenne entreprise.
Ainsi en son article 3, les petites entreprises (PE)
regroupent les microentreprises et les très petites entreprises
répondant aux critères et seuils suivants :
Ø Effectif compris entre un (01) et vingt (20)
employé ;
Ø Tenue d'une comptabilité allégée
ou de trésorerie certifiée par un
Centre de Gestion Agréé (CGA) selon le
système comptable en vigueur au Sénégal;
> Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les
limites
définies dans le cadre de l'impôt «
synthétique » ;
De même l'article 4 dispose que les moyennes entreprises
(ME) répondent aux critères et seuils suivants :
> Effectif inférieur à deux cent cinquante
(250) employés ;
> Tenue d'une comptabilité selon le système
normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un membre
inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables
Agréés (ONECCA) ;
> Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les
limites fixées cidessus et 15 milliards de FCFA ;
> Investissement net inférieur ou égal à
1 milliard de FCFA.
3.1.1.2 Les besoins des PME sénégalaises
D'après la Direction de la microfinance13,
les PME sénégalaises manifestent plusieurs sortes de besoins que
sont d'une part les besoins financiers et d'autre part les besoins non
financiers.
Concernant les besoins financiers, selon l'association
Epargne Sans Frontière dans son rapport provisoire publié en
août 2007 en collaboration avec Access Finance Gestion14, les
besoins financiers des PME au Sénégal se présentent comme
suit:
> Le besoin de financer l'implantation,
précisément celui de financer
l'investissement et le fonds de roulement de départ;
> Le besoin de financer le développement de
l'activité, c'est-à- dire
le besoin de financer l'acquisition d'équipements
nouveaux;
> Le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire ;
> Le besoin de financer des marchés
spécifiques, l'entreprise doit
trouver les ressources permettant de produire et d'effectuer
les livraisons
13 Créée en 2003 avec pour mission de promouvoir
et développer le secteur de la microfinance au Sénégal
14 Analyse et expérimentation de pistes de
développement de la mésofinance, travaux du groupe de
réflexion sur la mésofinance au Sénégal
avant d'obtenir le règlement ;
Ø Le besoin d'autres services financiers tels que la
caution sur
marché, la caution d'avance de démarrage ;
Ø Le besoin de trouver des garanties et des partenaires
financiers
capables de fournir des ressources longues à des taux
avantageux ;
Ø Le besoin d'identifier toutes les sources de
financement disponibles et mobilisables ;
Ø Le besoin de réduire les délais de
financement et de
refinancement.
En outre pour les besoins non financiers, Epargne Sans
Frontière a énuméré, dans le même rapport,
une série de besoins non financiers des PME sénégalaises
parmi lesquels:
Ø Le renforcement des capacités des ressources
humaines,
précisément en formation technique et en formation
en gestion d'entreprise ;
Ø La promotion des produits et services notamment
l'encadrement à la recherche de débouchés, la
participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales,
l'information sur le calendrier des manifestations commerciales, les bons de
commande ou de travaux, la participation aux appels d'offres etc.;
Ø L'amélioration de la qualité des produits
(brevet, certification,
normalisation des produits, manuel de
procédures,&);
Ø Le consulting c'est-à-dire l'encadrement et
l'assistance conseil;
Ø Les relations de partenariat (inscription dans les
chambres de
métier, adhésion à une organisation
professionnelle).
3.1.2 Analyse de l'offre de financement
3.1.2.1 Diagnostic des banques
L'implication des banques dans le secteur privé est
plus remarquable quand il s'agit des grandes entreprises. Avec une
possibilité d'accéder aux financements des banques, les PME
sénégalaises ont souvent été réputées
comme trop risquées.
Néanmoins, dans une crainte de diversification de leur
portefeuille client, les banques prennent de plus en plus goût au segment
de marché des PME.
Cet avantage des banques pour le financement des PME se
réalise par la conception, à l'intérieur des banques, soit
d'un service chargé des PME, soit d'un service chargé des
réseaux et des particuliers dans le but de distinguer quel type
démarche et de produit mettre en place pour fortifier la
microfinance.
Selon la Direction de la Microfinance lors d'un
atelier15 a fait savoir que le secteur bancaire
sénégalais a connu une nette croissance entre 2004 et 2006 avec
la création de nouvelles banques entre autre la BRS, la BIMAO, la CBAO
qui a incorporé la Banque Sénégalo-Tunisienne (BST) et qui
est devenue Attijari Bank, de la Banque Atlantique Sénégal, une
filiale de Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank
Sénégal. Ainsi le total des banques en activité au
Sénégal est porté à dix sept (17) grâce
à l'ajout de ces cinq (05) nouvelles banques.
Le but visé par cette politique de création de
nouvelles banques est de hausser le stade de bancarisation de l'économie
sénégalaise, de perfectionner l'accès des populations aux
services financiers, et d'encourager la croissance en améliorant le
financement des activités économiques.
Le secteur bancaire du Sénégal a
participé significativement à l'économie
sénégalaise avec un financement durant ces cinq (5) années
du fait de l'augmentation du volume du crédit de 639,6 milliards de FCFA
en 2000 à 1006 milliards de FCFA en 2005.
15 Atelier d'écriture sur « le secteur de la
microfinance au Sénégal » du 18 au 21 Octobre 2011 à
Saly Mbour (Sénégal)
L'association Epargne Sans Frontière dans son rapport
réalisé en août 2007 montre que le taux de base bancaire
diffère en fonction des banques. Il s'élève à 8%
(BIS, CBAO, ECOBANK, CNCAS, CITIBANK, BSIC), 8,5% (BICIS) et 9% (SGBS).
Cependant, à chacune des banques, à chaque type de
crédit, est adjoint un taux d'intérêt particulier comme le
démontre le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Taux d'intérêt bancaire par
type de crédit
Taux de base bancaire
|
Crédit à court terme
|
Crédit à moyen terme
|
Crédit à long terme
|
BICIS
|
8,5 à 12%
|
8,5 à 13%
|
8,5 à 13%
|
BOA
|
9 à 12%
|
9 à 13%
|
|
BST
|
8 à 14%
|
8,5 à 12%
|
|
CBAO
|
10 à 14%
|
10 à 13%
|
|
ECOBANK
|
10 à 14%
|
10 à 13%
|
|
SGBS
|
9%
|
9 à 14%
|
|
CNCAS
|
13,5 ou 7,5% si bonification
|
13,5 ou 7,5% si bonification
|
13,5 ou 7,5% si bonification
|
BHS
|
9,5%
|
|
|
CITIBANK
|
7,75 à 9%
|
10%
|
|
CREDIT LYONNAIS
|
9% + marge
|
9% + marge
|
|
BSIC
|
12%
|
8%
|
|
|
Source:
www.izf.net
3.1.2.2 Diagnostic des IMF
Dans un pays comme le Sénégal, les
réseaux d'IMF les plus importants sont : le CMS, l'ACEP, l'UM-PAMECAS,
l'UMECU-DEF. Selon la BCEAO16, ces quatre (4) IMF accumulent 57% de
la clientèle, rassemblent 81% des dépôts et des
financements mis en place en 2004.
16 BCEAO, monographie des SFD au Sénégal, 2004
Elle ajoute qu'il existe une très faible aide des IMF
dans le financement des besoins des PME sénégalaises. En effet,
c'est uniquement les réseaux précédemment cités qui
sont en situation de financer les PME en fonction de leur expérience, de
leur compétence (en manière de ressources humaines, de
systèmes d'information de gestion, de ressources financières) et
des épreuves déjà confrontées dans ce domaine.
Selon ces trois plus grandes IMF (CMS, ACEP, UM-PAMECAS) le
fonds de roulement est le plus important en matière d'offre de
financement.
L'investissement est faible en ce qui concerne les
crédits octroyés dans la mesure où
généralement les crédits octroyés sont de court
terme.
Concernant le volume de crédit attribué aux PME,
l'évaluation faite par les IMF se présente comme suit:
Pour le Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS) :
Sur une production globale de crédit de 38 milliards de
FCFA en 2006, il a accordé 6 milliards de FCFA à des entreprises
ayant la forme de PME.
Sur cette même lancée, le CMS a pris des
directives liées au recrutement et à l'installation d'instances
qui se chargeront de la gestion de cette catégorie d'entreprises.
D'après le CMS, on peut souligner le financement de dossiers de demande
de crédit dans les différents secteurs d'activités en
même temps qu'une emprise du fonds de roulement.
Pour l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la
Production (ACEP) : 2005 : 155 Milliards FCFA ont
été attribué à 174 PME au Sénégal,
2006 : 3,965 Milliards FCFA pour 164 PME. On note une baisse de
l'ordre de
Pour le PAMECAS :
ANNEE 2004 (6MOIS)
|
ANNEE 2005
|
ANNEE 2006
|
Montant financé : 4,439 Milliards
Nombre de projet : 1720
|
Montant financé : 3,393 Milliards
Nombre de projet : 970
Dont 9% de personnes morales (424 millions)
H : 51% F : 40%
|
Montant financé : 3,520 Milliards
Nombre de projet : 526 Dont 7% de personnes morales
H : 53% F : 40%
|
|
Selon la coopération financière allemande KfW,
1,3 milliard FCFA entre Juillet et décembre 2006, un montant de 570
millions FCFA a été alloué pour financer 86 projets.
Ainsi les conditions particulières liées à
l'allocation de crédit par ces IMF se présentent comme suit:
ACEP
|
CMS
|
PAMECAS
|
durée : 36 mois maxi
taux d'intérêt : 12 à 12,5%
Plafond : 15 millions FCFA
|
durée : maxi 36 mois taux
: entre 10 et 13,50%
Plafond : 50 millions FCFA
|
durée : jusqu'à 60 mois
taux : 20% dégressif Plafond
: 25 millions FCFA
|
|
Source : Des enquêtes menées par
la Direction de la Microfinance auprès de ces IMF
3.1.2.3 Diagnostic des structures d'appui
La faiblesse de la prise en compte des MPE dans les
politiques nationales de développement confirme l'installation du
ministère de la PME, de l'ADEPME et de l'APDA, ainsi que la mise au
point de la charte de la PME et de la lettre de politique sectorielle de la
microfinance.
En plus de ces stratégies de promotion des PME, ce
segment de marché profite également de l'appui de la
coopération bilatérale et celle multilatérale. Cependant,
il existe certaines difficultés dans ce cadre, principalement : le
manque de cadre macro-économique pour l'organisation et l'harmonisation
des aides, la faible participation des bénéficiaires dans la
réalisation des
projets les concernant, la faible implication des services
non financiers au détriment du développement de la Microfinance
(formation, étude conseil, encadrement) mais l'existence d'un tissu de
structures d'appui et le faible effet et le manque de stratégies de
pérennisation de l'action des bailleurs dans le cadre de la promotion de
la MPE.
3.2 Etude du financement des PME par les Institutions
de Microfinance
Cette étude nous permettra de cerner d'une part l'aide
des IMF pour le financement des PME et d'autre part le financement proprement
dit.
3.2.1 L'aide des IMF pour le financement des PME
L'étendue accordée à la microfinance par
les gouvernements et les bailleurs de fonds s'appuie principalement sur
l'idée selon laquelle elle est une manière très efficace
de lutter contre la pauvreté.
En effet, de nombreux pays de l'UEMOA surtout au
Sénégal, la réalisation des projets d'appui à la
microfinance s'est effectuée tout d'abord de manière
incohérente surtout à l'initiative de certains bailleurs de
fonds, sans grande concertation.
Du point de vue de l'impact, l'augmentation rapide et
continue de l'activité des IMF les mieux organisées fait voir
qu'elles sont en accord avec un besoin des populations. Selon la même
source, cette augmentation s'accompagne d'une différenciation des
services financiers et des marchés (ruraux et urbains, crédits
aux particuliers et crédits aux micro-entreprises, crédits allant
du très court terme à parfois 2 ou 3 ans).
Pour la bonne raison que l'enjeu majeur de la microfinance
est de compenser convenablement et durablement les faiblesses du secteur
bancaire pour permettre le développement économique et social de
l'ensemble de la population. Ce compartiment a connu une forte croissance au
cours des 15 dernières années.
Cette progression rapide s'est accompagnée d'une
régulation et d'une aide importante. Dans un pays tel que le
Sénégal, les autorités ont mis à Suvre la Loi
Parmec qui est en vigueur dans les pays membres de l'UEMOA, relatif à la
création et au fonctionnement des structures du secteur. Concernant
l'aide, la plupart des bailleurs de fonds se sont impliqués dans le
soutien financier et l'appui technique pour favoriser la création et le
développement de structures de financement de proximité qui
seules sont en mesure de fournir des services financiers aux groupes
vulnérable.
Le maintien des IMF implique leur adéquation
commerciale et financière avec les besoins et capacités des
populations ciblées, et leur stratégie s'affaiblit
différemment suivant le marché concerné.
Durant leur croissance et de leur diversification, les IMF
peuvent être emmenées à penser successivement à
différents segments de marché qui doivent être
accédé grâce à une cohérence
particulière.
Les IMF répondent actuellement de manière
adaptée au besoin fondamental de la micro-entreprise qui est
l'accès au crédit. De nos jours, on remarque une plus grande
prise en charge des besoins de ces MPE par les IMF au Sénégal.
En dehors de l'ACEP, du CMS, de l'UNACOIS dans une certaine
mesure et des projets d'intervention de certaines d'entre elles dans un proche
avenir (notamment PAMECAS), les IMF participent très peu dans le
financement des PME. Ainsi, il est nécessaire d'entreprendre un
diagnostic des IMF qui concernera principalement les principaux réseaux
qui sont seuls à avoir le potentiel pour présenter la question
liée au financement des PME sénégalaises.
3.2.2 Financement des PME par les IMF au
Sénégal
Selon le rapport final du Ministère de la PME, de
l'Entreprenariat féminin et de la Microfinance17, ce
diagnostic va porter sur les principaux réseaux comme
17 Thème N°5 Microfinance et financement
des PME et MPE établi en Août 2004
la FCCMS, l'ACEP, l'UM-PAMECAS.
Il accordera une importance particulière sur les
aspects de viabilité sociale et institutionnelle à l'instar des
réussites et de durabilité économique et
financière.
3.2.2.1 La Fédération des Caisses du
Crédit Mutuel du
Sénégal (FCCMS)
Créée en juin 2000, la FCCMS compte 60 caisses
de base dont 24 caisses urbaines ou semi urbaines et 36 caisses rurales. Elle
profite de l'appui institutionnel et financier de l'Agence Française de
Développement (AFD) et du CICM18. Sa réussite s'est
essentiellement basée sur :
Ø Une décentralisation dense : 60 caisses
partagées à travers le
pays comme le montre le tableau en-dessous:
|
|
|
KaolackSud-estThièsDakarSud-ouestTotal
|
|
|
16
|
14
|
12
|
8
|
10
|
60
|
|
Source : C a b in et « D C E G » S A R
L
Ø Le nombre de caisses est passé de 76 en 2001
à 60 en 2002
par suite de fusions de 19 caisses et de l'installation de 3
nouvelles caisses ; Ø une installation qui encourage le monde rural avec
24 caisses de ville ou semi-urbaines contre 36 caisses rurales dont 15
petites ;
Ø un sociétariat de 152 605 membres (dont 20% de
femmes)
représentant 46% de la clientèle des SFD, 18% du
crédit et 53% des dépôts ; le sociétariat a
augmenté de 17% par rapport à l'année 2001 ;
Ø un encours de crédit de 7,569 milliards FCFA
dont 80% sont concentrés dans les sous secteurs de l'immobilier, du
commerce, du social et de l'agriculture respectivement 35%, 20%, 15% et 11%;
Ø une large gamme de produits : 4 produits
d'épargne ; 6 produits
de crédit; 4 services (domiciliation de salaires et
pensions, encaissement de chèques, virement, opérations
déplacées) ;
Ø un produit net bancaire de 2,170 milliards pour des
dépenses de
fonctionnement de 1,684 milliards (soit 77,6%) ;
Ø un total fonds propres et assimilés de 2,381
milliards dont les 21%
concernent les subventions d'investissement et fonds de garantie
;
Ø des placements en banque de 8,138 milliards dont 7,600
milliards (soit 93%) de dépôt à terme.
En conséquence, toutes les relations de la FCCMS avec
les banques spécialement la Société Générale
de Banques au Sénégal (SGBS) concernent la gestion des
excédents de trésorerie accompagnée d'un service de
quête de fonds;
La conséquence de cette réussite peut
s'expliquer par le produit net bancaire (PNB) qu i s'est établi à
1,749 milliards en 2002, contre 1,288 milliards en 2001 (+35,8%).
La FCCMS a amélioré son résultat net en
2002 ; elle est passée de 34 millions FCFA en 2001 à 114 millions
FCFA hors subventions extérieures. Elle est encore fortement
dépendante des subventions aussi bien pour ses ressources longues que
pour son fonctionnement (respectivement 229,4 millions et 59,2 millions en
2002).
3.2.2.2 L'Alliance du Crédit et de l'Epargne
pour la Production (ACEP)
La réussite de ce réseau19 peut
s'expliquer par:
Ø un réseau de distribution qui couvre l'ensemble
du territoire national et qui comprend 29 points de service principalement
urbains et semi-urbains ;
Ø un volume de crédit de 13,8 milliards FCFA
concédés en 2002, en hausse de 16,5% par rapport à 2001
;
19 http://www.acepsenegal.com/
Ø une intervention considérable dans les zones
à vocation non agricole et une croissance relative des activités
de crédit dans les zones agricoles comme Kolda, Ziguinchor, Tambacounda
et Kaolack ;
Ø le secteur du commerce représentait 71% du
portefeuille de crédit, celui des services 13%, l'agriculture 12% et la
production 4% ;
Ø un volume d'épargne par rapport au
crédit qui est faible soit 1,6 milliard en 2002 (+18% par rapport
à 2001) ; cette faiblesse montre une idée de la structure des
ressources de l'institution ;
Ø une clientèle composée essentiellement
de micro-entreprises avec l'évolution d'une partie vers les PME; au
cours de l'année 2002, 26 297 clients ont bénéficié
de crédit, dont 2 776 femmes et 767 groupes ;
Etant absolument une mutuelle d'épargne de
crédit, l'ACEP est gérée comme une banque. En début
2002, les capitaux propres étaient de 7,3 milliards de FCFA (73% de
l'actif).
L'ACEP est considérée comme l'une des
institutions de crédit les plus performantes de la sous-région.
En effet, en fin 2002, elle a dégagé un excédent de 951,2
millions FCFA avec une augmentation de 1,2% seulement par rapport à
l'année précédente.
Ce réseau est en collaboration avec la CNCAS dans la
quasi-totalité des agences de cette structure, la SGBS et la CBAO
où elle a ouvert des comptes y domicilier uniquement ses
excédents de trésorerie. Elle a déjà profité
de 3 refinancements de la CNCAS qui lui a accordé une aide sur fonds
propres et aux conditions suivantes : un montant de 300 millions, une
durée de 24 mois, aucun différé, un taux
d'intérêt de 8 % l'année, des modalités de
remboursement de 4 billets semestriels et des garanties et valeur
(domiciliation des ressources et nantissement du portefeuille
refinancé).
3.2.2.3. L'Union des Mutuelles de Partenariat pour
la
Mobilisation de l'Epargne et du Crédit au
Sénégal (UM-PAMECAS)
Créée en août 2008, l'union est issue de
la phase accélérée d'expansion du réseau de caisses
appuyées par l'ancien Projet d'Appui aux Mutuelles d'Epargne et de
Crédit (PAMECAS). Elle regroupe actuellement 28 caisses de base urbaines
toutes regroupées sur le territoire géographique de la
région administrative de Dakar.
La réussite20 de ce réseau est le
fruit dun sociétariat de 106 046 membres dont 52 368 femmes (49%) et 11
482 personnes morales (près de 11%), une installation concentrée
à Dakar, un volume de crédits de 4,9 milliards octroyés en
2002 contre 3,2 milliards en Septembre 2001 (en hausse de 53%), un volume
d'épargne collectée de 6,5 milliards en 2002, contre 4,5
milliards en Septembre 2001 (en hausse de 44%) et une gamme à court
terme, moyen terme ou long terme de produits : cette gamme va encore se
développer avec la redynamisation du produit dénommé
« Accès des femmes sénégalaises aux services
financiers» et la propagande du « crédit flash» (plus
connu au Sénégal sous le nom de « dioni- dioni »)
prévues par le réseau.
L'UM-PAMECAS a produit un bénéfice
d'exploitation de 502 millions FCFA, soit un rendement de l'actif total de
5,4%.Son autonomie financière s'est fixée à 51% en fin
2002. On constate une bonne réussite du réseau d'une
manière générale. Cependant il faut noter que le taux de
remboursement est de 96,4% (soit un volume de crédits en souffrance d'un
montant global de 208 millions FCFA).
20 Article publié le lundi 30 juin 2008 au
journal le SOLEIL (Dakar) portant sur les bonnes performances de l'UMPAMECAS
3.3 Cadre légal et règlementaire
Le Sénégal s'est doté d'un nouveau cadre
légal et réglementaire21 portant réglementation
des SFD. En effet, ce nouveau cadre fait état du domaine juridique des
IMF, de son contrôle et supervision mais aussi de la
règlementation non spécifique aux IMF.
3.3.1 Cadre juridique des IMF
Après étude, la cellule AT/CPEC a
recensé : 346 mutuelles d'épargne et de crédit (MEC)
comprenant les institutions de base des réseaux ; 7 réseaux ou
structures faîtières (ACEP, CMS, UM-PAMECAS, UMEC, UMECU, REMECU,
RECEC) ; 362 groupements d'épargne et de crédit (GEC) et 8
structures sous convention (ACTIONS PLUS, ASACASE, CAURIE-Microfinance, FDEA,
FENAGIE - Pêche, PAME/AGETIP, SAFEFOD et AFTU).
3.3.2 Contrôle et vérification des IMF
Le contrôle interne des IMF est insuffisant en raison
de l'absence d'outils de gestion performants et d'insuffisance de formation des
élus et des agents responsables du contrôle.
La vérification et le contrôle externe
gérés par la cellule AT/CPEC sont insuffisants et limités
à certaines institutions des régions (Dakar et Thiès). A
peine 10% des IMF ont été contrôlées durant
l'année 2003 d'où le souhait formulé pour la
décentralisation de cette cellule.
3.3.3 La règlementation non spécifique aux
IMF
La règlementation non spécifique aux IMF inclut
la loi portant réglementation bancaire, en ce sens qu'elle régit,
sauf dérogation, les organes financiers dont peut se doter tout
réseau, sous forme de société à capital variable
conformément à l'article 11 de la loi 95 - 03, les actes
uniformes du traité de l'OHADA22 principalement les actes sur
le droit des sociétés commerciales et
21 Adopté par la loi n°2008-47 du 3
septembre 2008 et le décret n°2008-1366 du 28 novembre
2010
22 Actes uniformes de l'Organisation pour l'Harmonisation du
Droit des Affaires en Afrique (OHADA) signés le 17 octobre 1993 à
Port - Louis (Maurice)
des groupements d'intérêt, les
sûretés et les redressements et les liquidations et enfin la loi
sur l'usure fixant le taux d'usure à 18% pour les banques et
établissements financiers et à 27% pour les IMF.
En somme, le rôle des pouvoirs publics a
consisté en l'émergence d'un environnement favorable au
développement du secteur de la microfinance dans ce pays. C'est avec
l'implication de l'Etat que le secteur de la microfinance a connu une
évolution durant des dernières décennies.
Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTIC DE LA
MICROFINANCE AU SENEGAL
L'analyse de l'évolution de la microfinance
sénégalaise reflète la bonne marche de ce secteur porteur.
Nous allons voir le diagnostic et l'évolution du secteur, la situation
des indicateurs et l'analyse de la microfinance.
4.1. Diagnostic et Evolution du secteur
L'évolution du secteur de la microfinance entre le 31
décembre 2010 et le 30 juin 2011 montre :
Ø Une stagnation du nombre de membres/clients qui est
passé de 1 447 700 à 1 485 000, soit un taux de
pénétration de la population totale de 12,13% à la fin du
premier semestre.
Les SFD ont fait des efforts significatifs dans l'apurement
de leurs fichiers clients et ne comptent plus que 28 000 comptes inactifs
contre 222 834 en fin 2010. La proportion de la clientèle
féminine (compte non tenu des femmes membres de groupements) a
baissé d'un point passant de 44 à 43% ;
Ø La hausse sensible de l'encours des
dépôts (+12%) qui est passé de 135,2 à 151,46
milliards FCFA pour environ 1 197 000 épargnants, soit une
épargne moyenne de 126 515 FCFA.
La part des dépôts à terme est de 27%, soit
41,15 milliards FCFA.
> L'épargne mobilisée par la clientèle
féminine au 30 juin 2011 se chiffre à 32,26 milliards FCFA, soit
près de 21,3% des dépôts ;
> Une légère augmentation de l'encours de
crédit (+4,17%) qui est passé de 170,45 à 177,55 milliards
FCFA. Cet encours correspond à environ 405 000 emprunteurs actifs, soit
un crédit moyen de 438 702 FCFA contre 443 450 FCFA au 31
décembre 2010. L'encours de crédit femmes se chiffre à
44,28 milliards FCFA, soit 25% du total;
> Une croissance assez significative de l'actif des SFD
(+11,73%) qui passe de 253 à 282,5 milliards FCFA. La part du
crédit dans le total actif n'est que de 63% ;
> La dégradation de la qualité du
portefeuille à risque: le ratio du PAR à 30 jours est
passé de 4,80% à 8,31% en six mois seulement ; néanmoins
le PAR à 90 jours est globalement correct (3,65% contre 3,55%),
même si le taux d'abandon de créances a doublé (0,5% contre
0,26% au 31 décembre 2010) ;
> La légère hausse du ratio d'autosuffisance
opérationnelle (+2,71%) qui est passé de 110,8% à 113,8%
;
> La baisse du taux de capitalisation (-7%) qui est
passé de 27,33 à 25,45%.
Du point de vue de la couverture géographique des SFD, la
situation se présente comme suit:
> 38% des points de services sont localisés à
Dakar contre 15,6% à Thiès, 11% à Louga, 8% à
Kaolack et 7,5% à Saint-Louis;
> la région de Dakar enregistre un taux de
pénétration global de 23,45% contre 23% pour Ziguinchor, 15% pour
Thiès et 10% pour Louga ; sur les onze régions de l'ancien
découpage administratif du Sénégal, seules les trois
premières citées plus haut ont dépassé la moyenne
nationale de 12,13% (voir tableau 4) ;
> environ 44% des dépôts sont mobilisés
à Dakar contre 17% à Thiès, 9% à Ziguinchor et 8%
à Kaolack (voir figure 4) ;
> la région de Dakar concentre 43% de l'encours de
crédit contre 15% à Thiès et 9% à Kaolack (voir
figure 5).
Le tableau 2 présente le poids respectif des trois plus
grandes institutions de microfinance :
Tableau 2 : Poids des grands
réseaux dans le secteur au 30/06/2011
SFD
|
Total actif
|
Membres/clients
|
Emprunteurs actifs
|
Volume des dépôts
|
Encours de
crédit
|
CMS
|
51%
|
38%
|
36%
|
62%
|
48%
|
PAMECAS
|
17%
|
31%
|
21%
|
20%
|
15%
|
ACEP
|
13%
|
5%
|
6%
|
4%
|
16%
|
|
4.2. Situation des indicateurs du secteur
4.2.1. Situation globale du secteur de la microfinance
Tableau 3 : Situation globale du
secteur de la microfinance au Sénégal (données
financières en FCFA)
INDICATEURS
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Juin 2011
|
Progression depuis
décembre 2010
|
Taux de pénétration population totale
|
6%
|
7%
|
8%
|
9,47%
|
10,15%
|
12,04%
|
12,13%
|
0,75%
|
Nombre de membres - clients
|
682 949
|
803 517
|
943 595
|
1 093 838
|
1 207 095
|
1 447 692
|
1 495 027
|
3,27%
|
% de femmes membres/clientes (*)
|
41%
|
38%
|
44%
|
44,21%
|
39%
|
44%
|
43%
|
- 2,27%
|
Comptes inactifs depuis au moins 2 ans
|
ND
|
ND
|
ND
|
148 472
|
231 386
|
222 834
|
27 554
|
- 87,63%
|
Nombre d'emprunteurs actifs
|
115 711
|
166 871
|
214 483
|
256 016
|
281 679
|
384 387
|
404 707
|
5,29%
|
Encours des dépôts (milliards)
|
62,438
|
74
|
91
|
102,84
|
119
|
135,2
|
151,46
|
12,03%
|
% Dépôt à Terme
|
13%
|
12%
|
14,8%
|
26%
|
22%
|
26%
|
27%
|
3,85%
|
Nombre d'épargnants
|
-
|
-
|
-
|
-
|
845 064
|
1 131 721
|
1 197 183
|
5,78%
|
Encours de crédit (milliards)
|
81,163
|
90
|
111
|
132,5
|
140,53
|
170,45
|
177,55
|
4,17%
|
Emprunts de plus de deux ans contractés auprès
des institutions financières (milliards)
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
17
|
25,4
|
26,7
|
5,12%
|
Total Actif (milliards)
|
94,67
|
123,37
|
168,70
|
184,76
|
257,75
|
252,88
|
282,54
|
11,73%
|
Productivité des agents de crédit
|
ND
|
493
|
496
|
518
|
606
|
616
|
590
|
- 4,22%
|
Situation du PAR à 30 jours
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
6,79%
|
4,80%
|
8,31%
|
73,13%
|
Situation du PAR à 90 jours
|
2,75%
|
3,81%
|
2,50%
|
3,13%
|
3,63%
|
3,55%
|
3,65%
|
2,82%
|
Taux d'abandon de créances
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
0,26%
|
0,50%
|
92,31%
|
Autosuffisance opérationnelle
|
123%
|
129%
|
125%
|
121,24%
|
108,4%
|
110,8%
|
113,80%
|
2,71%
|
Taux de capitalisation
|
ND
|
ND
|
27%
|
28,63%
|
23,50%
|
27,33%
|
25,45%
|
- 6,88%
|
|
ND : Non disponible; (*) Compte n'ayant pas tenu des
femmes membres des personnes morales; SOURCE : Direction de la
Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un
échanillon de SFD
4.2.2. Evolution des indicateurs de portée
1 600 000 1 400 000 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000
400 000
200 000
0
Total membres/clients Emprunteurs actifs
Figure 1 : Évolution du nombre de
membres/clients et d'emprunteurs actifs Source : Direction de
la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un
échantillon de SFD
Milliards FCFA
|
200 180 160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
Volume de dépôts Encours de crédit
|
|
Figure 2 : Évolution du volume des
dépôts et de l'encours de crédit
Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011),
Enquête auprès d'un échantillon de SFD
4.2.3. Niveau de couverture géographique des
SFD
Tableau 4 : Évolution du taux de
pénétration de la population totale par région
administrative
Dakar 9% 15% 17% 18% 20,41% 23,05% 23,45%
Diourbel 3% 4% 4% 4% 3,54% 4,66% 4,50%
Fatick 3% 3% 4% 4% 3,30% 4,72% 4,34%
Kaolack 7% 7% 7% 6% 6,15% 8,50% 7,95%
Kolda 2% 3% 4% 5% 4,22% 4,66% 4,78%
Louga 2% 3% 4% 4% 7,61% 9,75% 10,06%
Matam 0% 0% 1% 1% 1,78% 2,37% 3,24%
Saint-Louis 1% 2% 3% 5% 6,57% 7,92% 8,04%
Tambacounda 4% 4% 5% 6% 5,74% 6,67% 5,94%
Thiès 10% 9% 10% 11% 12,68% 15,00%
15,05%
Ziguinchor 13% 15% 14% 15% 19,70% 22,74%
23,11%
NATIONAL 6,36% 7% 8% 9,47% 10,15% 12,04%
12,13%
Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011),
Enquête auprès d'un échantillon de SFD
80
70
60
Milliards FCFA
50
40
30
Encours de crédit
20
10
0
Volume de dépôts
TAUX DE PENETRATION DE LA POPULATION TOTALE
REGION
2005 2006 2007 2008 2009 2010 Juin
2011
Figure 3 : Volume des dépôts et
encours de crédit par région au 30 juin 2011
Source : Direction de la Microfinance, (juin 2011),
Enquête auprès d'un échantillon de SFD
St-Louis
3%
Louga
4%
Tamba
5%
Thiès
17%
Matam
1%
Kolda
3% Kaolack
8%
Zig 9%
Fatick
2%
Diourbel 4%
Dakar 44%
Figure 4 : Répartition du volume des
dépôts par région au 30 juin 2011
Source: Direction de la Microfinance, (Juin
2011), Enquête auprès d'un échantillon de
SFD
St-Louis 4%
Tamba
5%
Matam 2%
Louga
Kolda
5%
4% Kaolack
9%
Thiès
15% Zig
6%
Fatick
2%
Diourbel 5%
Dakar 43%
Figure 5 : Répartition de l'encours de
crédit par région au 30 juin 2011
Source: Direction de la Microfinance, (Juin
2011), Enquête auprès d'un échantillon de
SFD
4.2.4. Niveau d'accès des femmes aux services
financiers
INDICATEUR
|
JUIN 2011
|
DÉCEMBRE 2010
|
Nombre de membres/clients
|
1 495 027
|
1 447 692
|
Nombre de membres/clients femmes
|
642 802
|
636 475
|
%
|
43%
|
44%
|
Nombre total d'emprunteurs actifs
|
404 707
|
384 387
|
Nombre total d'emprunteurs actifs femmes
|
173 497
|
188 559
|
%
|
43%
|
49%
|
Encours de dépôt (milliards FCFA)
|
151,46
|
135,2
|
Encours de dépôt femmes (milliards FCFA)
|
32,26
|
38,36
|
%
|
21,30%
|
28,4%
|
Encours de crédit (milliards FCFA)
|
177,55
|
170,45
|
Encours de crédit femmes (milliards FCFA)
|
44, 28
|
47,20
|
%
|
25%
|
27,7%
|
|
Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011),
Enquête auprès d'un échantillon de SFD
Le niveau d'accès des femmes aux services des SFD a
légèrement baissé. En juin 2011, la clientèle
féminine représentait 43% du sociétariat total et 43% des
emprunteurs actifs contre respectivement 44% et 49% en 2010.
La part des dépôts mobilisés par les
femmes a, quant à elle, fortement diminué, passant 28,4 à
21,3% durant la même période.
L'encours des crédits détenus par les femmes
représente le quart de l'encours global contre près de 28% en
2010.
Le crédit moyen alloué aux femmes est de 255
257 FCFA contre 438 702 FCFA pour le crédit moyen global. Il a cependant
augmenté de 10 000 FCFA, suite au "resserrement" des emprunteurs actifs
femmes.
4.3. Analyse du secteur de la microfinance au
Sénégal
L'analyse de l'évolution des indicateurs entre
décembre 2010 et juin 2011 montre une situation globalement rassurante,
même si des efforts devront être fournis dans l'amélioration
de la qualité du portefeuille, l'amélioration de l'accès
des femmes aux services de crédit et d'épargne et la couverture
de certaines zones géographiques comme le Centre. On constate ainsi:
4.3.1. Les points positifs :
> Une reprise dans la croissance des dépôts,
même si ceux-ci sont constitués à plus de 70% de
dépôts à vue ;
> Une croissance légère, mais
régulière, de 4% par semestre de l'encours de crédit et du
nombre d'emprunteurs actifs ;
> Une amélioration du ratio d'autonomie
opérationnelle, même si les niveaux respectifs de 121% et 125%
enregistrés en 2008 et 2007 n'ont plus été atteints ;
> La réduction de la surcharge de travail qui
pèse sur les agents de crédit: pour 616 emprunteurs actifs par AC
en 2010 on est passé à 590 ;
> L'amélioration continue (+5,12%) des
crédits de plus de deux ans alloués aux SFD par les banques et
autres structures de refinancement qui sont passés de 25,4 à 26,7
milliards FCFA, mais au bénéfice essentiellement du CMS et de
l'ACEP.
Les taux de pénétration de la population totale
se sont globalement améliorés, avec quelques différences
cependant selon les zones géographiques :
> les zones Sud et Sud-Est du pays (régions de
Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) ont connu
une progression notable du taux de pénétration qui est
passé de 6,8 à 9% ;
Ø la zone Nord (régions de Louga, Saint-Louis
et Matam) a également enregistré une croissance du taux de
pénétration qui est passé de 7,2 à 7,6% ;
Ø par contre, le taux de pénétration a
baissé dans la zone Centre (Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine),
passant de 6,1% à 5,75% au cours du premier semestre 2011. Cette baisse
s'explique par la chute du sociétariat global dans cette partie du pays
qui est passé de 204 000 à 197 000 suite à la baisse de la
clientèle de l'ACEP et du CMS. Ces baisses n'ont pu être
compensées par la légère croissance du sociétariat
de PAMECAS, de CAURIE-MF et de l'U-IMCEC (4000 à 5400) qui se sont
installés récemment dans cette zone.
Le graphe ci-après donne l'évolution des taux de
pénétration entre fin 2010 et juin 2011 par zone
géographique :
Figure 6 : Évolution du taux de
pénétration par zone géographique
Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011),
Enquête auprès d'un échantillon de SFD
4.3.2. Les points négatifs :
Ø La hausse du PAR à 30 jours qui se situe
à des niveaux élevés pour l'UM-PAMECAS et certaines
institutions émergentes intervenant surtout en milieu rural ou ciblant
certains corps de métiers (REMEC-Niayes, INTERCREC, COOPEC-RESOPP et
UMECAS). Pour certains SFD, cette hausse du PAR à 30 jours n'est que
conjoncturelle (en atteste le niveau raisonnable du PAR à 90 jours) et
est souvent liée à la spécificité des
activités financées ; C'est le cas surtout certains segments et
secteurs d'activités comme les PME, l'artisanat et les crédits
ruraux. Néanmoins, la gestion des impayés devra être
renforcée d'autant que le taux d'abandon des créances a
doublé au cours du premier semestre de 2011 ;
Ø la légère baisse du ratio de
capitalisation, même si le niveau actuel est plus que satisfaisant par
rapport à la norme de 15% fixée par la BCEAO ;
Ø le recul pour l'ensemble des indicateurs
d'accès des femmes aux services d'épargne et de crédit.
Ainsi l'évolution des théories et pratiques de
microfinance a connu une amélioration sensible au Sénégal
mais aussi dans de nombreux pays. Cette évolution est un
élément fondamental pour la vision future du secteur de la
microfinance. Il est donc évident de faire une analyse concernant la
vision de développement de ce secteur d'où l'étude des
perspectives.
Chapitre 5 : PERSPECTIVES DU SECTEUR DE
LA MICROFINANCE
La stratégie nationale de microfinance est une
démarche concertée de conduire le développement du secteur
de la microfinance. Elle vise à rassemble les acteurs autour d'actions
aptes à renforcer le secteur et à le développer. Elle
constitue un ensemble d'objectifs opérationnels pour exécuter la
politique nationale de microfinance. Ainsi, nous allons voir le concept de
croissance du secteur avant de montrer les objectifs stratégiques et
pour finir avec l'exécution de la politique du secteur de la
microfinance au Sénégal.
5.1. Le Concept de croissance de la microfinance
La vision de développement retrace la
représentation future du secteur que l'ensemble des acteurs partage
à un moment donné. Cette projection de l'évolution du
secteur constitue la base sur laquelle s'insèrent les objectifs et leurs
actions.
Au stade actuel de l'évolution du secteur de la
microfinance au Sénégal, les principaux acteurs s'accordent, pour
les années à venir, sur la vision suivante : "disposer d'un
secteur de la microfinance professionnel, viable et pérenne,
diversifié et innovant, intégré au secteur financier,
garantissant une couverture adéquate à la demande territoriale et
agissant dans un cadre légal, réglementaire, fiscal et
institutionnel adapté".
5.2. Les Orientations stratégiques
Selon le document actualisé de politique sectorielle de
la microfinance et plan d'action (2008 - 2013)23.
23 Document du Ministère de la Famille, de
l'Entreprenariat Féminin et de la Microfinance en collaboration avec
le Conseil National de Coordination des activés de Microfinance
validé le 28 mai 2008
Les quatre objectifs immédiats ci-dessus peuvent
être traduits en axes stratégiques de développement avec
pour chaque axe, des objectifs et actions spécifiques.
5.2.1. Orientations stratégique 1 :
Amélioration de l'environnement légal et réglementaire
pour un développement sécurisé du secteur
Ø Objectif spécifique 1
: Mettre en Suvre des politiques
économiques favorisant de façon optimale le
développement de la microfinance
Dans le cadre de cet objectif, le Gouvernement veillera
à l'application des politiques ou stratégies relatives à
la réduction de la pauvreté, à la promotion du secteur
privé, des MPE et PME, au développement rural et à la
promotion de la femme, de façon à développer une demande
solvable pour la microfinance.
Ø Objectif spécifique 2
: Mettre en place et diffuser du nouveau cadre
légal et réglementaire
Les actions liées à cet objectif sont les
suivantes :
· Adoption de la nouvelle Loi par le Parlement;
· Information et formation des différents acteurs
à la nouvelle Loi grâce à l'élaboration et à
la diffusion de guides et la tenue de sessions de formation;
· Clarification, diffusion et respect des conditions
fiscales pour le secteur de la microfinance ;
· Mise en conformité les SFD avec le nouveau cadre
légal et réglementaire révisé ;
· Diffusion et mise en application du nouveau
référentiel comptable et du nouveau dispositif prudentiel;
· Mise en Suvre des dispositions rénovées de
l'OHADA applicables au secteur.
Ø Objectif spécifique 3
: Renforcer et adapter la surveillance et le
contrôle du secteur
La mise en Suvre de cet objectif se traduira par les actions
suivantes :
· Renforcement des capacités en ressources humaines
et matérielles de la Structure Ministérielle de Suivi (SMS) ;
· Conduite efficace de missions de contrôle et de
surveillance de la SMS, incluant la transformation de la Cellule AT/CPEC en
Direction avec des services déconcentrés ;
· Mise en place et fonctionnement efficient d'une base de
données et d'une Centrale des risques pour le secteur.
5.2.2. Orientation stratégique 2 : Offre viable et
pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en
augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par des SFD
professionnelles
Ø Objectif spécifique 1
: Les SFD se professionnalisent Les actions à
mettre en Suvre comprennent :
· Renforcement des capacités en ressources humaines
et institutionnelles des SFD ;
· Mise en place de systèmes de contrôle
interne et externe performants ;
· Appui aux SFD à se doter de SIG adéquats et
de plans d'affaires réalistes et opérationnels ;
· Amélioration de l'accès des SFD à
des services non financiers et en appui technique de qualité ;
· Mise en place d'une convention collective
spécifique régissant les métiers de la microfinance ;
· Amélioration de la qualité des
opérations des SFD ;
· Encouragement à la mise en réseau des
institutions non affiliées.
Ø Objectif spécifique 2
: L'offre de produits et services financiers est
améliorée, diversifiée et étendue à des
zones non encore touchées en zones rurales notamment
Les actions à réaliser portent sur :
· Création des conditions d'amélioration
d'une offre viable en produits et services financiers, y compris dans les zones
non ou insuffisamment couvertes, notamment en zones rurales ;
· Diversification et innovation en matière d'offre
pour une adaptation des produits et services à la demande solvable de la
clientèle;
· Promotion de l'épargne stable;
5.2.3. Orientation stratégique 3 : Articulation
renforcée entre SFD et Banques, favorisant le financement des MPE et
PME, et une intégration du secteur de la microfinance au secteur
financier
Cet axe comprend les objectifs spécifiques suivants :
Ø Objectif spécifique 1
: Les SFD, en relation avec les banques et des
investisseurs privés et/ou des bailleurs de fonds, mettent en Suvre des
dispositifs pérennes de financement des MPE/PME (Guichets
spécialisés, Centres financiers, etc.)
Cet objectif comprend notamment les actions suivantes :
· Appuis techniques et financiers aux SFD et banque pour le
montage des dispositifs ;
· Formation des ressources humaines des banques et des
IMF;
· Conception et mise en marché de produits
adaptés au segment des MPE et PME ;
· recherche de financement pour le moyen et long terme.
Ø Objectif spécifique 2
: Les SFD sont articulés avec les banques
commerciales et sont progressivement intégrés aux marchés
financiers
Cet objectif comprend les actions suivantes :
· Renforcement et encouragement à la création
de structures financières spécialisées dans le
refinancement des SFD ;
· Renforcement de la structure financière des SFD
;
· Renforcement des relations d'affaires entre les SFD et
les banques.
Ø Objectif spécifique 3
: Des mécanismes facilitant l'accès
des PME et des SFD aux différentes sources de financement sont mis en
place
Cet objectif comprend les actions suivantes :
· Développement de sociétés de
cautionnement mutuel par les organisations professionnelles ;
· Promotion de mécanismes de garantie adaptés
pour les SFD.
5.2.4. Orientation stratégique 4 : Un cadre
institutionnel permettant une gestion articulée et concertée du
secteur et de la politique sectorielle
Ø Objectif spécifique 1
: Renforcer la structuration de la profession Les
actions liées à cet objectif comprennent :
· Renforcement des capacités de l'APSFD en moyens
matériels, humains et financiers;
· Dynamisation de l'APSFD pour lui permettre
d'exercer avec efficacité son rôle de représentation, de
moralisation de la profession et de formation de leurs membres.
Ø Objectif spécifique 2
: Assurer efficacement la promotion du secteur
Cet objectif comprend les actions suivantes :
· Amélioration de la Direction de la Microfinance en
moyens humains, matériels et financiers;
· Institutionnalisation des journées nationales de
la microfinance ;
· Mise en Suvre d'un Centre de Ressources et de
Documentation (CRD) en microfinance ;
· L'expertise des performances des projets/programmes.
Ø Objectif spécifique 3
: Gérer et conduire de manière efficiente
et concertée la SNMF, en rapport avec les autres stratégies de
développement
Cet objectif implique les actions ci-après :
· Dynamisation et fonctionnement du Comité National
de Coordination (CNC) pour l'opérationnalisation de la politique
sectorielle ;
· Approbation, exécution et suivi-évaluation
de la Lettre de Politique Sectorielle ;
· Renforcement de la communication sur le secteur par
l'élaboration et la mise en Suvre d'un plan de communication
sectoriel.
5.3. Exécution de la politique du secteur de
la
microfinance
La mise en Suvre de la politique du secteur de la
microfinance s'appuie sur des principes clés que sont le suivi d'un plan
d'action et la définition des rôles et responsabilités des
acteurs fondamentaux.
5.3.1. Le plan d'action
Le plan d'action (Cf. Annexes)
définit les résultats, les actions, les modalités, les
acteurs, les indicateurs, les moyens de vérification et les suppositions
critiques.
5.3.2. Rôles et responsabilités des acteurs
fondamentaux
Afin de garantir une exécution harmonieuse de la
politique du secteur de la microfinance, les acteurs ont les rôles et
responsabilités suivants :
Ø La Direction de la Microfinance (DMF) du
MFEFMF : assure l'organisation de la politique de l'Etat en
matière de microfinance, la promotion du secteur et le suivi des
activités et opérations des partenaires du secteur et
l'évaluation des performances des programmes.
Elle travaille en étroite collaboration avec les
autres ministères impliqués dans le secteur de la microfinance
tels que le Ministère de l'Economie et des Finances.
Ø La Cellule AT/CPEC du MEF : assure
au nom du MEF l'autorité des IMF. En effet, celle-ci comprend : la
délivrance des autorisations d'exercer, le contrôle et la
supervision des IMF, le suivi de l'application des recommandations issues des
missions de contrôle et la constitution et la gestion de la base de
données sur le secteur.
Ø Le Comité National de Coordination (CNC)
: organe regroupant les représentants des acteurs,
principalement l'Etat, les IMF, les ONG,
la BCEAO, les bailleurs de fonds, sera chargé de
l'exécution de la politique du secteur.
Ø L'APSFD (ex APIMEC) : est une
structure privée qui a comme principales responsabilités : la
contribution à la protection des intérêts de leurs membres,
la participation à la diffusion des pratiques optimales, des standards
de performance et de codes de déontologie et au renforcement
institutionnel notamment par la formation auprès des IMF membres et la
contribution à une meilleure compréhension du secteur par la
collecte de données quantitatives et qualitatives sur les IMF
membres.
Ø Les bailleurs de fonds: doivent faire
une inscription de leurs
opérations dans le cadre du politique du secteur. Sur
cette orientation, les bailleurs ont les principales responsabilités
suivantes : contribuer comme membre du CNC à l'exécution de la
politique sectorielle, participer à la Table Ronde et exprimer leur
intérêt pour des actions en cohérence avec la politique du
secteur, préparer des programmes d'aide au secteur soumis à
l'autorité du CNC, tenir le CNC informé de leurs orientations et
de leurs objectifs pour le secteur, prendre part aux réunions du CNC et
à celles du sous - groupe des bailleurs de fonds.
En définitive, l'étude de la microfinance au
Sénégal nous a donné une idée beaucoup plus simple
par rapport à ce secteur. En effet, la microfinance est actuellement
dans sa phase de consolidation. Les objectifs poursuivis sont relatifs :
à la professionnalisation des SFD, à la mise en réseau des
institutions isolées, au renforcement de la surveillance du secteur, au
développement de produits attractifs et durables, notamment en milieu
rural, au renforcement de l'articulation entre Banques et SFD et à la
pérennisation du secteur pour favoriser son intégration dans le
secteur financier global, étape ultime à atteindre à
l'horizon 2015.
CONCLUSION GENERALE
Le Sénégal, à l'instar des
économies florissantes s'appuie sur le développement durable des
PME, c'est-à-dire à leurs activités diversifiées et
novatrices car ne disposant pas d'industrie traditionnellement
marquée.
Il est important de savoir que le financement des PME demeure
toujours le « chaînon manquant » entre la microfinance et le
secteur bancaire malgré les tentatives mises en place par l'Etat pour
promouvoir le développement du secteur privé qui fait d'ailleurs
objet d'un volet spécial.
En effet, les autorités publiques
sénégalaises accordent une très grande place aux PME tout
en développant des techniques visant leur création et leur
promotion. La coordination entre les IMF et les autorités publiques a
été à la base de la création d'un ministère
des PME qui a un compartiment spécialement réservé
à l'entreprenariat féminin. Le développement du secteur
privé fait actuellement objet de plusieurs débats.
Les institutions financières constituent des
intermédiaires nécessaires. Celles-ci doivent traiter les
dossiers qui leurs sont présentés au cas par cas, étant
donné que les PME qui sont en création dont leur chance de
développement est très limitée doivent être
financées par les IMF et celles qui ont un niveau d'activité plus
important, avec des perspectives de développement doivent
bénéficier d'un financement bancaire. La création d'un
fonds de promotion des micros entreprises où les mutuelles trouveront
des ressources pour financer le secteur privé.
Les autorités ont le devoir également favoriser
les relations entre les PME et les grandes entreprises en développant
les relations de sous-traitance, de partenariat qui permettront une croissance
de ces dernières et assurera une meilleure relance économique
dans nos pays en voie de développement.
Nous espérerons qu'une collaboration entre les banques,
les IMF et les mécanismes innovants, mais aussi une implication continue
de l'Etat permettra de résoudre le problème fondamental qui
réside dans le financement des PME.
ANNEXES
Annexe 1 : Données statistiques sur les
réseaux au 31
décembre 2003
Annexe 1.a : Données des 7 réseaux
mutualistes (montant en millions FCFA)
|
CMS
|
ACEP
|
PAMECAS
|
UMECU
|
UMEC
|
REMECU
|
RECEC
|
7 RESEAUX
|
NOMBRE UNITES
|
76
|
1
|
28
|
53
|
26
|
3
|
16
|
203
|
EMPLOYES
|
249
|
109
|
211
|
134
|
60
|
28
|
90
|
881
|
SOCIETARIAT
|
178360
|
21759
|
127741
|
37934
|
13809
|
20994
|
30800
|
431397
|
ENCOURS EPARGNE
|
20680
|
2070
|
7688
|
4975
|
303
|
475
|
501
|
36692
|
PRODUCTION CREDIT
|
12915
|
17188
|
8482
|
9389
|
370
|
554
|
920
|
49818
|
ENCOURS CREDIT
|
11315
|
13297
|
7418
|
3794
|
397
|
554
|
465
|
37240
|
IMPAYES
|
166
|
233
|
282
|
218
|
66
|
14
|
20
|
999
|
RESULTAT
|
743
|
1382
|
581
|
48
|
-2
|
45
|
14
|
2811
|
PROVISIONS
|
230
|
76
|
123
|
152
|
35
|
11
|
3
|
630
|
ENCAISSE
|
14298
|
450
|
2968
|
1355
|
165
|
583
|
ND
|
19819
|
|
Annexe 1.b : Données des structures
signataires de convention - cadre
|
TOTAL DEPOTS
|
RESULTAT
|
ENCOURS CT
|
TOTAL ENCOURS
|
ACTIF TOTAL
|
|
%
|
|
%
|
|
467
|
31%
|
93
|
590
|
590
|
21%
|
784
|
ACTION PLUS
|
46
|
3%
|
29
|
115
|
195
|
7%
|
608
|
FDEA
|
725
|
48%
|
ND
|
1 132
|
1 132
|
41%
|
1 546
|
FENAGIE PECHE
|
93
|
6%
|
21
|
92
|
92
|
3%
|
409
|
ASACASE
|
0
|
0%
|
64
|
227
|
737
|
27%
|
842
|
PAME
|
174
|
12%
|
49
|
0
|
0
|
0%
|
1 039
|
CONVENTION
|
1 505
|
100%
|
256
|
2 156
|
2 746
|
100%
|
5 228
|
|
Annexe 2 : Situation globale du secteur de la
microfinance au Sénégal
INDICATEURS
|
Situation déc. 05
|
Situation déc. 06
|
Situation nov. 07
|
Nombre de points de services (agences et guichets)
|
282
|
345
|
363
|
Nombre de membres - clients
|
682 949
|
803 517
|
940 344
|
% de femmes bénéficiaires
|
41%
|
38%
|
38%
|
Taux de pénétration de la population active
|
13%
|
17%
|
19%
|
Encours des dépôts (FCFA)
|
62 438 193 776
|
74 001 604 791
|
91 415 356 944
|
% Dépôt A Terme
|
13%
|
12%
|
13%
|
Encours de crédit (FCFA)
|
81 163 527 007
|
90 042 583 665
|
109 683 246 717
|
Nombre d'emprunteurs actifs
|
115 711
|
166 871
|
201 254
|
Situation du PAR à 90 jours
|
2,75%
|
3,81%
|
5,90%
|
Autonomie financière
|
123%
|
129%
|
115%
|
Total Actif (FCFA)
|
94 673 189 954
|
123 375 850 288
|
159 187 930 000
|
|
Source : Direction de la Microfinance, Rapport sur la
situation globale du secteur, décembre 2007
Annexe 3 : Estimation de la demande potentielle :
période 2005 - 2013
Suivant cette même méthodologie, une estimation
de la valeur de ces principaux indicateurs a été faite pour 2013.
Nous présentons les résultats dans le tableau
récapitulatif ci-après :
Tableau : Estimation de la demande potentielle en
2013
INDICATEUR
|
2005
|
2010
|
2013
|
Population totale en 2003 : 10 127 809
|
-
|
-
|
-
|
Taux de croissance démographique annuel :
2,5%
|
-
|
-
|
-
|
Population estimée en 2005
|
10 640 529
|
12 038 782
|
12 964 452
|
Nombre de ménages
|
1 773 422
|
2 006 464
|
2 160 742
|
Taux d'emprunteurs potentiels
|
10%
|
20%
|
20%
|
Nombre d'emprunteurs
|
177 342
|
401 293
|
432 148
|
· Taux de clients PME
|
5%
|
10%
|
10%
|
· Taux de clients MPE
|
20%
|
25%
|
25%
|
· Taux d'autres clients
|
75%
|
65%
|
65%
|
Besoins financiers en FCFA
|
|
|
|
· 10 000 000 / PME
|
88 671 077 755
|
401 292 742 472
|
432 148 000 000
|
· 2 000 000 / MPE
|
70 936 862 204
|
200 646 371 236
|
216 074 000 000
|
· 200 000 / Autres clients
|
26 601 323 327
|
52 168 056 521
|
56 179 240 000
|
|
Total en FCFA
|
186 209 263 286
|
654 107 170 230
|
704 401 240 000
|
Epargne totale
|
65 625 000 000
|
163 296 000 000
|
282 175 488 000
|
Taux de satisfaction en crédit: 50%
|
93 104 631 643
|
327 053 585 115
|
352 200 620 000
|
Remarque : L'objectif en termes de
nombre de membres/clients pour 2010 est de 800 000. Cet objectif a
été largement dépassé, le sociétariat se
situant à 941 000 au 30 novembre 2007. Le taux de croissance annuel
entre 2004 et 2007 est en moyenne de 19%.
Si ce taux est fixé à 12%, alors le nombre de
membres/clients devrait se situer à 1 856 000 en 2013.
Objectifs pour 2013 :
·
|
Nombre de membres/clients :
|
2 175 000
|
·
|
Nombre d'emprunteurs actifs :
|
432 148
|
·
|
Encours d'épargne :
|
282 175 488 000 FCFA
|
·
|
Volume de crédit:
|
352 200 620 000 FCFA
|
Annexe 4 : Estimation de la population totale par
région administrative
REGION
|
2008
|
2009
|
2010
|
Juin 2011
|
Dakar
|
2 629 438
|
2 695 174
|
2 762 553
|
2 831 617
|
Diourbel
|
1 298 162
|
1 344 896
|
1 393 312
|
1 443 471
|
Fatick
|
674 253
|
685 041
|
696 001
|
707 137
|
Kaolack
|
1 193 865
|
1 216 548
|
1 239 662
|
1 263 216
|
Kolda
|
958 472
|
980 517
|
1 003 069
|
1 026 140
|
Louga
|
781 142
|
799 890
|
819 087
|
838 745
|
Matam
|
514 025
|
530 988
|
548 511
|
566 611
|
Saint-Louis
|
832 052
|
858 678
|
886 155
|
914 512
|
Tambacounda
|
727 455
|
750 006
|
773 256
|
797 227
|
Thiès
|
1 470 227
|
1 502 572
|
1 535 628
|
1 569 412
|
Ziguinchor
|
456 706
|
459 903
|
463 123
|
466 364
|
SENEGAL
|
11 478 719
|
11 754 209
|
12 036 310
|
12 325 181
|
Source: Ministère de l'Economie et des Finances,
Direction de la Prévision et de la Statistique, (janvier 2006),
Estimation de la population du Sénégal de 2005 à 2015
(extrapolations réalisées par la DMF)
BIBLIOGRAPHIE
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> Document de Stratégie pour la croissance et la
Réduction de la Pauvreté 2006- 2010.
> Rapport final de la Microfinance et financement des PME et
MPE - Août 2004. > Lettre Politique Sectorielle de la Direction des
PME (Octobre 2010)
> Direction de l'Appui au Secteur Privé (DASP) :
ActuEntreprises N°9 - Août 2009.
> Rapport final des Travaux du groupe de réflexion sur
la mésofinance du
Sénégal publié par ACCESS FINANCE GESTION
et EPARGNE SANS
FRONTIERE en Août 2007.
> Philippe JEANNIN, Mariam SANGARE « La microfinance.
Quels impacts
économiques et sociaux ? », IUT de Tarbes -
Université de Toulouse (Toulouse 3) Département GEA.
> Labie M., « Microfinance : un état des lieux
», Mondes en développement, Vol. 32, 2, n°126,
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WEBOGRAPHIE
> http://www.microfinance.sn/
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http://www.senegal-entreprises.net/download.htm
> http://www.industrie.gouv.sn/
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE 8
PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE 9
Chapitre 1 : LE FINANCEMENT CLASSIQUE DES
PME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&10
1.1 Approche classique du
financement&.&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&10 1.2
Méthodes classiques d'analyse et d'évaluation de l'impact de la
microfinance&&&&&&
&&&&&11
1.3 Importance des PME dans l'économie nationale
&&
&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&
&&&&&&.15
Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE 18
2.1 Le Concept de Microfinance 18
2.2 Historique de la microfinance 22
2.3 Microfinance et PME
.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&
24
PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU
SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&&&&&&&26 Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
27 3.1 Analyse de l'offre et de la demande de financement des PME au
Sénégal&&&&&&&&&&&&&&&27
3.1.1 Analyse de la demande de financement
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
27 3.1.1.1 Définition des PME au
Sénégal&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&
27
3.1.1.2 Les besoins des PME
sénégalaises&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&28
3.1.2 Analyse de l'offre de
financement&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&&&29 3.1.2.1 Diagnostic des
banques&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&&&&&29
3.1.2.2 Diagnostic des
IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
31
Pour le Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS)&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&
32
Pour l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production
(ACEP)&&&&&&&&&&&&&&&&&
&& 32
Pour le
PAMECAS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
32
3.1.2.3 Diagnostic des structures
d'appui&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
33
3.2 ETUDE DU FINANCEMENT DES PME PAR LES INSTITUTIONS DE
MICROFIANCE&&&&&&&&&&&34
3.2.1 L'aide des IMF pour le financement des
PME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&34
3.2.2 Financement des PME par les IMF au Sénégal 35
3.2.2.1 La Fédération des Caisses du Crédit
Mutuel du Sénégal
(FCCMS)&&&&&&&&&&&&&&&&&36
3.2.2.2 L'Alliance du Crédit et de l'Epargne pour la
Production
(ACEP)&&&&&&&&&&&&&&&&&&
37
3.2.2.3 L'Union des Mutuelles de Partenariat pour la Mobilisation
de l'Epargne et du Crédit au Sénégal
(UM-PAMECAS)&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
38
3.3 CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
39
3.3.1 Cadre juridique des
IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
39
3.3.2 Contrôle et vérification des
IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
40
3.3.3 La règlementation non spécifique aux
IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&40
Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTTIC DE LA
MICROFINANCEMENT AU SENEGAL
&&&&&&&&&&&&&
41
4.1 DIAGNOSTIC ET EVOLUTION DU
SECTEUR&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
41
4.2 SITUATION DES INDICATEURS DU
SECTEUR&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&42 4.2.1
Situation globale du secteur de la
microfinance&.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&.42 4.2.2
Evolution des indicateurs de
portée&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&44
4.2.3 Niveau de couverture géographique des
SFD&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
45
4.2.4 Niveau d'accès des femmes aux services
financiers&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&
47
4.3 ANALYSE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU
SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
48
4.3.1 Les points
positifs&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
48
4.3.2 Les points
négatifs&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
50
Chapitre 5 : PERSPECTIVES DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&..51
5.1 CONCEPT DE CROISSANCE DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
51
5.2 ORIENTATIONS
STRATEGIQUES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.51
5.2.1 Orientations stratégique 1 : Amélioration de
l'environnement légal et réglementaire pour un
développement sécurisé du
secteur&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.52
5.2.2 Orientation stratégique 2 : Offre viable et
pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en
augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par des SFD
professionnelle&.53
5.2.3 Orientation stratégique 3 : Articulation
renforcée entre SFD et Banques, favorisant le financement des MPE et
PME, et une intégration du secteur de la microfinance au secteur
financier&&&&&&&&&&&&&
&& 54
5.2.4 Orientation stratégique 4 : Un cadre institutionnel
permettant une gestion articulée et concertée du secteur et de la
politique
sectorielle&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&55
5.3. EXECUTION DE LA POLITIQUE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&
57
5.3.1 Le plan d'action
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&57
5.3.2 Rôles et responsabilités des acteurs
fondamentaux&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.57
CONCLUSION
GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
59
ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
60
BBIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
64
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