PARAGRAPHE II : UNE APPLICATION LACUNAIRE DU
MAINTIEN
DE LA PAIX
Dans ce paragraphe, nous montrerons d'abord la nature de la
MUAS, eu égard à son mandat (A) avant de dégager les
insuffisances du CPS dans la recherche d'une solution à la crise du
Darfour (B).
A - LA MUAS : UN MAINTIEN DE LA PAIX
CLASSIQUE
L'évolution de la pratique onusienne en matière
de gestion de conflits distingue trois types d'opérations de maintien de
la paix : à savoir les opérations de maintien de la paix
classiques où de première génération, les
opérations de 2nde génération et celles de
troisième génération. Mais dans cette réflexion,
c'est la première qui retiendra notre attention.
En effet, les opérations de maintien de la paix
classiques s'inscrivent dans des limites étroites tant dans leurs
principes que dans leurs actions, c'est ainsi que trois principes gouvernent
ces interventions, à savoir le consentement des parties,
l'impartialité et le non-usage de force.
Le consentement des parties implique que le déploiement
d'une force ne peut se faire qu'avec l'accord de l'Etat sur le territoire
duquel elle va s'installer. Ensuite, l'impartialité signifie que
l'opération de maintien de la paix ne préjuge en rien des droits,
des prétentions ou de la position des parties en conflit. Et enfin, le
non-usage de la force interdit aux casques bleus l'utilisation de leurs armes,
sauf en cas de légitime défense.
Le rappel du mandat de la MUAS la classe de facto parmi ces
types d'interventions dont les actions sont de deux ordres, à savoir
l'interposition entre les parties au conflit et l'observation du
cessez-le-feu.
Ainsi, la MUAS a pour mandat de :
a- surveiller et d'observer le respect de l'accord
humanitaire de cessez-le-feu du 08 Avril 2004 ainsi que de tous les accords
subséquents ;
b- aider à la restauration de la confiance entre les
parties ;
c- contribuer enfin à l'instauration d'un
environnement sécurisé pour permettre l'acheminement de
l'assistance humanitaire et, au-delà, le retour des personnes
déplacées et des réfugiés, en vue de renforcer le
respect de l'accord de cessez-le-feu humanitaire par toutes les parties et de
participer au renforcement de la sécurité sur l'ensemble du
Darfour.
En effet, le CPS accomplit une mission paradoxale au mandat de
la MUAS parce que en plus du maintien de la paix, elle doit aider les parties
à trouver un accord politique global et aussi protéger les civils
au Darfour. Ce qui devrait faire de la MUAS une mission de maintien de la paix
de troisième génération incluant la possibilité de
l'usage de la force pour faire plier les parties à leur engagement.
Quelles sont donc les limites de la MUAS ou du CPS dont les
recherches de solutions à la crise du Darfour ?
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