ii. Liste de contrôle d'activités
Les activités ci-après sont susceptibles de
provoquer les impacts environnementaux dans l'écosystème de
Mbankana pendant la phase d'exploitation des biocarburants :
- utilisation des engins agricoles, transports,
générateurs électriques ;
approvisionnement en hydrocarbure pour les engins et autres
produits nocifs ;
- Dessouchage, défrichement, désherbage,
débroussaillage, excavation & labour des terrains ;
- Entretien des équipements et entreposages des
matériaux ;
- Production (au niveau des cultures) et transformation des
biocarburants (au niveau de l'usine) ;
- Changement d'affectation de sol (conversion des terres à
la production des cultures) ;
- Utilisation de la main d'oeuvre.
§.3.1.1. Identification des impacts
L'indentification des impacts a porté sur
caractérisation et leur degré de perturbation.
§.3.1.1.1. Impacts potentiels directs
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
a. Impact sur le changement climatique
i. Impacts positifs
Au contraire, le carbone émis lors de la combustion de
biocarburants (filière huile ou filière éthanol) a
préalablement été fixé par les plantes (palmier
à huile, colza, maïs, blé, bois, etc.) lors de la
photosynthèse. Le bilan carbone semble donc a priori neutre et le
recours à cette énergie permet d'éviter des
émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.
ii. Impacts négatifs
Mais, la production de ces biocarburants requiert un travail
humain, donc une consommation de carburant et éventuellement d'autres
produits, dont l'usage produit aussi des GES. Pour mesurer le gain en termes
d'émission de GES, il s'agit de faire le bilan énergétique
de la production des biocarburants, afin de s'en rendre compte.
La combustion et, dans une moindre mesure, la production des
carburants participe aux émissions massives de gaz à effet de
serre (GES) et contribuent au réchauffement climatique.
Selon les méthodes utilisées pour produire les
matières premières et traiter le combustible, certaines cultures
peuvent même générer davantage de gaz à effet de
serre que les combustibles fossiles. Par exemple, le protoxyde d'azote, un gaz
à effet de serre dont le potentiel de réchauffement mondial est
environ 300 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone est
émis par les engrais azotés.
En outre, des gaz à effet de serre sont émis
à certaines étapes de la production des cultures pour les
biocarburants. Les étapes suivantes sont productrices de GES :
- lors de la production des engrais et leurs épandages
(cause de N2O), des pesticides et
du combustible utilisés pour l'exploitation agricole ;
- au cours du traitement chimique des biocarburants ; - dans le transport,
distillation, la distribution, jusqu'à l'utilisation finale.
Des gaz à effet de serre peuvent aussi être
émis par les changements directs ou indirects d'affectation des terres
déclenchés par l'accroissement de la production de biocarburant,
par exemple lorsque le carbone stocké dans les forêts ou les
herbages est libéré du sol pendant la conversion des terres
à la production de cultures.
Autre impact est celui attribué à la formation
d'oxydant photochimiques due aux émissions de composé organiques
volatiles principalement lors de l'étape de production du biodiesel.
A cela s'ajoute les déchets non radioactifs principalement
les gypses qui sont des sous produits de la production d'engrais
phosphatés.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
b. Réponse aux besoins énergétiques
et contribution au développement
L'accès à l'énergie reste un défi
majeur au niveau national, ou 3/4 de la population Congolaise sombre dans
l'obscurité et 91,5% de la population, selon les statistiques du
Ministère de l'Energie, dépendent de la biomasse traditionnelle
(bois, charbon de bois) et du pétrole pour couvrir leurs besoins en
énergie.
i. Impacts positifs
Les impacts positifs qui relèvent de la réponse
énergétique dont apporte les biocarburants sont les suivantes
:
- Diminution de la pénibilité de nombreux travaux,
particulièrement des femmes ; - Gain de temps et d'argent laissant la
place à de nouvelles dynamiques ;
- Réduction des dépenses des familles au profit de
dépenses plus importantes ;
- Réduction du coût et encouragement aux
activités de transformation et autres ;
- Perspectives d'augmentation des revenus, protection de
l'environnement, sécurité
énergétique.
- Ouverture d'opportunité pour produire de
l'électricité à base des biocarburants comme combustible
faisant fonctionner les centrales thermiques.
ii. Impacts négatifs L'absence d'accès et
ou le coOt élevé de l'énergie ont de nombreux impacts
négatifs :
- Ils impliquent d'énormes dépenses de temps et
d'énergie qui pèsent tout particulièrement sur les femmes
(collecte de bois, pilage,...) et constituent un important facteur de
pauvreté ;
- Ils contribuent à la pauvreté du fait que les
dépenses d'énergie pèsent lourdement sur le budget des
ménages, en limitant les ressources disponibles pour d'autres
dépenses : santé, éducation, alimentation ;
- Ils constituent un frein au développement en limitant
la productivité de la main d'oeuvre et en pesant sur les coûts de
production, voire sur la faisabilité ou la viabilité de certaines
activités économiques ;
- Ils contribuent à la dégradation des ressources
naturelles et à la perpétuation de formes
d'utilisation environnementalement dommageables et
insoutenables des ressources ; - Ils contribuent fortement à
l'inflation et à la volatilité des prix et exposent les
populations, entreprises et économie nationale aux
fluctuations sans amortissement des
prix du baril de pétrole importé.
En principe, un accroissement de la demande des biocarburants
peut offrir des débouchés pour les agriculteurs et les
communautés rurales en République Démocratique du Congo,
contribuant par là au développement rural.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
c. L'impact sur la biodiversité
i. Impact positif
La production de biocarburants peut avoir quelques effets
positifs sur la biodiversité des espèces sauvages et la
biodiversité agricole. Certaines cultures énergétiques
contribuent à la restauration des terres dégradées.
ii. Impact négatif
Par ailleurs, la demande de biocarburants pourrait exercer une
pression supplémentaire sur les ressources naturelles, lourde de
conséquences néfastes sur l'environnement et sur le plan social,
notamment en ce qui concerne les populations déjà privées
d'accès à l'énergie, à l'alimentation, aux terres
et à l'eau.
Les impacts des biocarburants sur la biodiversité auront
des effets négatifs suivants :
le premier pas vers la perte de biodiversité serait la
perte d'habitat à la suite de la conversion des terres pour la
production de cultures par abattage des arbres et les désherbages.
Ce qui va engendrer la disparition des plusieurs
espèces dont le cas de certaines espèces des chenilles, taupes,
caméléons, insectes, oiseaux, abeilles, etc., par suite de la
destruction de leur biotope et de la réduction de l'utilisation des
variétés traditionnelles. Un de plus grand impact est la perte de
biodiversité agricole, entraînée par l'intensification sur
les terres arables des cultures sous la forme d'uniformité
génétique.
autres causes du déclin de la biodiversité sont
la disparition et la transformation des milieux naturels (habitat), la
pollution des eaux, l'eutrophisation (due à l'utilisation des engrais
chimiques et des pesticides), toxicité humaine et
écotoxicité due à l'utilisation des pesticides,
disparition des certains espèces des poissons, la surexploitation des
ressources naturelles et l'épuisement des ressources abiotiques,
l'utilisation excessive de l'eau ou du développement d'une production
agricole dans des zones où la biodiversité est fragile,
l'acidification due à l'émission de NOX et SOX lors de la
croissance de la plante (fonction notamment de la quantité d'engrais
utilisée) et suite à l'utilisation de combustibles fossiles (pour
le NOX). Le plus souvent, une espèce ne disparaît pas à
cause d'une seule menace, mais suite à la combinaison de plusieurs
d'entre-elles.
La culture des espèces comme le palmier à huile
n'exige pas beaucoup d'engrais ou de pesticides, même sur les sols
pauvres, mais leur expansion pourrait conduire à une perte de
forêts pluviales.
L'utilisation des plantes génétiquement
modifié sont parmi les causes qui contribuent à la
dégradation de notre biodiversité.
Néanmoins, notons aussi quelques effets positifs de
l'exploitation et utilisation des biocarburants tel que : la restauration de
l'écosystème et d'accroissement de la biodiversité dans
les zones dégradées ou marginales par l'introduction des
combinaisons d'espèces pérennes.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
d. L'impact sur les ressources en terre
La majeure partie des terres constituées de
forêts, de milieux humides ou consacrées à d'autres usages
rendent des services précieux en matière d'environnement, dont la
fixation du carbone, la filtration de l'eau et la préservation de la
biodiversité; c'est pourquoi l'expansion de la production des cultures
dans ces zones pourrait être nuisible à l'environnement.
La production des biocarburants demande les moyens de la
production agricole intensive en termes d'engrais et des produits
phytosanitaires.
La dégradation du sol est due à l'utilisation
des produits phytosanitaires et à la dénudation du sol due
à la surexploitation de la flore. Ce qui expose le sol aux
différents dégâts, conduit à la destruction de son
tissu et favorisent l'installation de l'érosion du sol.
Le changement d'affectation des terres et l'intensification
de la production agricole sur les terres déjà cultivées
peuvent avoir des effets négatifs importants sur les sols, mais ces
effets comme pour toute culture dépendent essentiellement des techniques
d'agriculture utilisées.
Des méthodes de culture inadaptées peuvent
réduire les matières organiques des sols et augmenter leur
érosion en supprimant la couverture permanente du sol.
La suppression des déchets végétaux peut
réduire le contenu en éléments nutritifs des sols et
accroître les émissions de gaz à effet de serre par des
pertes de carbone dans le sol.
Notons aussi que toutes les matières premières
n'ont pas les mêmes impacts sur les sols et ne demandent pas les
mêmes éléments nutritifs ni la même quantité
de fertilisant lors de la préparation du sol.
e. L'impact sur les ressources en eau
Si les biocarburants permettent de réduire la
dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, compte-tenu de
la technologie déployée pour leur production, ils peuvent avoir
un impact disproportionné sur les ressources en eau par ce que leurs
cultures nécessitent l'utilisation de grandes quantités d'engrais
et de beaucoup d'eau.
Les ressources en eau pour l'agriculture seront en concurrences
avec les besoins domestiques ou industriels.
Certaines cultures actuellement utilisées pour produire
des biocarburants comme la canne à sucre, le palmier à huile, le
maïs, etc., ont des besoins en eau relativement élevés pour
atteindre des rendements commerciaux. L'accroissement de la production de
cultures pour les biocarburants affectera la qualité de l'eau.
La conversion de pâturages ou de forêts en champs
pour la production des biocarburants pourraient exacerber les problèmes
tels que : la sédimentation et le ruissellement des
éléments nutritifs excédentaires (azote et phosphore) dans
les eaux de surface et infiltrées. Ce qui aura comme conséquence
l'acidification et l'eutrophisation des rivières et pourrait entrainer
l'extinction et la disparition de certaines espèces aquatiques.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
En outre, le traitement des matières premières
utilisées dans la fabrication des biocarburants peut utiliser de grandes
quantités d'eau, principalement pour le lavage des plantes et des
semences et aussi pour le refroidissement par évaporation. Cependant,
c'est la production irriguée de ces matières premières
clés pour les biocarburants qui aura le plus grand impact sur les bilans
des ressources en eau locales.
Les pesticides et autres produits agrochimiques peuvent se diluer
dans les organismes aquatiques, ce qui est mauvais pour la qualité de
l'eau.
La culture de certaines plantes biocarburants tel que le
maïs est l'une de celle qui produit le plus d'azote qui est le plus
important polluant de nos cours d'eau et des nappes phréatiques.
La production de biodiesel et d'éthanol entraîne
la contamination organique des eaux usées qui, si elles sont
relâchées sans traitement, peuvent augmenter l'eutrophisation des
organismes aquatiques de surface et détériorer la qualité
de l'eau.
f. Impact sur la qualité de l'air
La combustion du bioéthanol produit davantage
d'aldéhydes que l'essence, mais ceux du bioéthanol sont moins
toxiques (acétaldéhydes contre formaldéhydes pour
l'essence).
Autres impacts sont celui de la pollution de l'air par
l'incendie des forêts, fumigations due à l'usage de l'agriculture
sur brOlis, des CO2 émis par les engins agricoles lors de la production
(culture), etc.
Selon les études menées à ce jour par
Mark Jacobson sur les biocarburants, la combustion de l'éthanol
entraîne la formation d'oxydes d'azote et de composés organiques
volatils (COV) qui réagissent pour former de l'ozone, principal
responsable de la formation du smog. « Une hausse même modeste de
l'ozone dans l'atmosphère peut être à l'origine d'une
augmentation des cas d'asthme, d'un affaiblissement du système
immunitaire.
g. Impact sur l'agriculture
Sur les marchés agricoles, les transformateurs de
biocarburants seront en concurrence directe avec les transformateurs
agroalimentaires et les activités liées à l'alimentation
animale pour l'obtention de produits de base.
Au niveau d'un exploitant agricole, peu importe l'utilisation
finale que l'acheteur potentiel souhaite faire du produit végétal
acheté. Il vendra son produit à un transformateur de biodiesel ou
d'éthanol si le prix qu'il reçoit est supérieur à
celui offert par un transformateur de denrées alimentaires ou une
entreprise d'alimentation animale.
Autre impact est celui qui peut conduire à la
diminution des activités d'élevages, à l'inexistence de
l'agriculture itinérante par l'effet de focaliser l'agriculture pour un
seul fin celui de produire les biocarburants, la mise en danger de la fonction
traditionnelle de l'agriculture par le détournement de la chaine
alimentaire des matières essentielles à la vie au profit des
industries.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
h. Impact sur l'alimentation
Commençons par un rappel : Le droit à une
alimentation adéquate suppose que chacun ait accès, physiquement
et économiquement, à une nourriture suffisante.
Il impose aux gouvernements l'obligation de respecter, de
protéger et d'assurer l'exercice de ce droit.
Les personnes les plus pauvres dépensent de leur
revenu pour leur alimentation. L'exploitation des certaines plantes
biocarburants pourrait conduire le pays aux aléas des variations de
prix, et cette obsession aurait des incidences néfastes sur la situation
alimentaire en République Démocratique du Congo.
Le besoin en main d'oeuvre pour les plantations de
biocarburants aurait comme incidence le délaissement de leurs propres
cultures, ce qui entrainerait une chute brutale de la production
alimentaire.
La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des
conséquences graves conduisant à une instabilité sociale
et politique, voir une menace à la paix.
i. Impact sur l'emploi
Quoique créateur de l'emploi par l'utilisation des
mains d'oeuvre, par rapport notamment à la situation de l'agriculture
itinérant (celle-ci pourrait détruire des emplois relevant de
l'agriculture familiale ainsi que, plus largement, des moyens de survie).
Or de la même façon que les investisseurs
industriels cherchent naturellement les meilleurs terres, ils cherchent aussi
naturellement les conditions d'emploi les plus `'favorables», à
savoir celles qui minimisent les coûts. Avec la mauvaise politique
salariale Congolaise, cette obsession conduirait à des emplois avec des
salaires précaires.
De façon générale, les conditions de
travail dans les grandes plantations respectent rarement les normes de l'OIT.
Dans de nombreux cas, elles constituent le lieu d'abus d'une gravité
telle qu'ils peuvent être qualifiés de violations graves des
droits humains élémentaires, dont le droit à la
santé et à la vie.
j. Impact sur la salubrité
Les développements des filières des biocarburants
permettraient aussi le recyclage des déchets municipaux
biodégradables comme la biomasse pour produire la biométhane.
Dans les quartiers urbano-ruraux et périurbains, les
populations sont confrontées aux sérieux problèmes de
gestion des déchets. Le plus souvent, elles recourent à
l'enfouissement, l'abandon sur les artères publiques et les coins de
parcelles d'habitation, l'incinération des déchets ou il se
dégage une mauvaise combustion, qui a comme conséquence la
pollution par les gaz à effet de serre.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La digestion anaérobique des déchets
alimentaires ou animaliers par des bactéries dans un environnement
privé d'oxygène libère des biogaz à forte teneur en
méthane et en dioxyde de carbone. Ces gaz peuvent servir à
produire de la chaleur ou de l'électricité. La conversion des
déchets et déjections d'origine animale en méthane
(biogaz) peut présenter des avantages intéressants du point de
vue de l'environnement et de la santé.
Le méthane est un gaz à effet de serre dont le
potentiel au regard du réchauffement planétaire est de 22
à 24 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. En le
piégeant, on neutralise ses effets de gaz à effet de serre. De
plus, la chaleur produite pendant le processus de biodigestion tue les agents
pathogènes présents dans le fumier et le processus livre un
résidu valorisé comme engrais.
Par ailleurs, la production d'énergie à partir
des résidus et des déchets, comme les parties
biodégradables des déchets solides municipaux, représente
un moyen écologique de les éliminer. Ainsi, le recours à
la valorisation et réutilisation des ces déchets pour produire
les biocarburants constituerait une solution pour la gestion des
déchets.
k. Impact sur la santé publique
La santé des populations est directement menacée
par ces cultures et les méthodes employées. Le travail dans les
plantations se fait généralement dans des mauvaises conditions,
sans aucun respect de droit de travail, conduisant à une exploitation
excessive des ressources humaines et pourrait causer des stress.
Le travail dans les plantations sans respect des normes a de
l'impact sur la santé : maladies de la peau et des ongles, saignements
de nez, infections oculaires, ulcères de l'estomac, problèmes de
fertilité et de grossesse, etc., provoqués par l'utilisation sans
précaution des pesticides.
Certains impacts indirects sur la santé publique,
seraient causés par le déplacement des villages pour des zones
tampon, aboutissant à d'importantes pertes de terres et à la
perturbation sociale des communautés agricoles.
§.3.1.1.2. Impacts potentiels indirects
Sont des impacts permanents qui n'ont pas un lien direct avec les
activités du projet. Ils sont induits par une succession
d'activité.
a. Mise en évidence du changement indirect
d'utilisation des sols
Le principal impact indirect de l'expansion des biocarburants mis
en évidence par les analystes est le changement indirect d'utilisation
des sols.
S'agissant des biocarburants, on parlerait du changement
direct d'utilisation des sols lorsque des cultures (annuelles ou de plantation)
visant le biocarburant sont établies sur des terrains non agricoles
(forêts, tourbières, savanes, etc.) qui se trouve ainsi convertis
à l'agriculture.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Ces changements d'affectation de sol font peser diverses
menaces sur l'environnement, notamment sur les ressources en terre et en eau
ainsi que sur la biodiversité. L'intensification de la production de
biocarburants, aiguillonnée par les politiques de soutien va renforcer
considérablement le risque de changements d'affectation des terres
à grande échelle, au péril de l'environnement.
b. Écosystèmes
Le changement indirect d'utilisation des sols aura comme
impact potentiel : le déboisement, la destruction de puits de carbone et
émissions de gaz à effet de serre, perte de la
biodiversité, conflits fonciers, perte de moyens de subsistance et
violations de droits humains, réduction de la production alimentaire.
c. Spéculation foncière
La spéculation foncière deviendrait un
phénomène national.
Il sera porté sur des extensions parfois gigantesques :
dizaines et centaines de milliers, voire millions d'hectares.
La demande grandissante en termes d'hectare des terres va
dévier une partie importante de productions agricoles clefs vers le
nouveau secteur, poussant les prix des denrées alimentaires à la
hausse. Ce qui va augmenter la pression sur la terre.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau III.1. Matrice des interactions
potentielles
ACTIVITES
ELEMENTS ENVIRONNEMENTAUX
|
|
Eaux de surface/Bilan hydrique
Eaux souterraines
Ruissellement/Infiltration
Faune terrestre, aquatique et aérienne
Flore terrestre, aquatique et aérienne
Écosystème
Biodiversité
Qualité de l'air
Air ambiant
Odeur
Bruit
Structure du sol
Stabilité des terrains en pente/érosion du sol
Eléments nutritifs
Coutumes/traditions/culture
Démographie/déplacement/migration
Santé & hygiène
Emplois/Revenues/Coûts
Développement local
Qualité de la vie
Espace agricole
Espace forestier
Perte de l'habitat
Déforestation
Paysage et esthétique
A
B
C
D
E
I-Iydrologie
Biologie
Atmosphere
Pedologie
MILIEU BIOPHYSIQUE
Population
Economie
Social
MILIEU SOCIO-ECONOMIQUE
Légende :
A : Utilisation des engins agricoles, transport,
générateurs électriques ; approvisionnement en
hydrocarbures pour les engins et autres produits nocifs.
B : Dessouchage, défrichement,
désherbage, débroussaillage, excavation & labour des
terrains.
C : Entretien des équipements et
entreposage des matériels
D : Production (au niveau des cultures) et
transformation des biocarburants
E : Changement d'affectation de sol (conversion
des terres à la production des cultures/occupation de l'espace)
Tableau III.2. Impacts potentiels et indicateurs
d'impacts d'exploitation et utilisation des biocarburants en
République Démocratique du Congo
Éléments touchés
|
Type d'impact/catégorie
|
Impacts potentiels directs
|
Impacts potentiels
indirects
|
Indicateurs d'impacts
|
Milieu biophysique
|
Milieu biophysique
|
Écosystème
|
Impacts environnementaux
|
Liés aux changements d'utilisation des sols
|
Identique aux effets
directs mais se produisent ailleurs que sur lieu de production
|
- Variation du taux de production primaire et de la biomasse
- Variation de la DBO, DCO, pH
- Variation de la composition des populations animales
|
- Perte de biodiversité ;
- Déforestation et élimination du couvert
végétal ; - Destruction des tourbières ;
- Destruction d'écosystèmes particuliers, des
habitats, d'espèces végétales et animales;
- Destruction de puits de carbone et zones de
captation de carbone.
|
- Flore terrestre - Flore aquatique - Faune terrestre - Faune
aquatique
|
Climatologie et air ambiant
|
- Emissions de gaz à effet de serre ;
- Pollution de l'air
- Nuisance sonore
- Nuisance olfactive
|
- Variation du taux de CO2, CO, NOX, N2O, CH4
- Degré de perception olfactive - Variation de la
fréquence sonore (en décibel)
|
- Qualité de l'air
- Bruit
- Odeur
|
Hydrologie
|
Liés à la production
|
- Variation de la DBO, pH,
température
- Variation des éléments
toxique. Ex : Cu, N04, etc.
- Variation de la quantité
d'alluvions dans le cours d'eau
- Variation de la concentration des éléments
nutritifs
|
- Eaux de surface
- Eaux souterraines - Ruissellement
- Infiltration
|
- Pollution des eaux de surface et souterraines ;
- Dégradation de la qualité des eaux de surface et
des eaux souterraines ;
- Lessivage des éléments minéraux et
nutritifs
|
Pédologie
|
- Pollution des sols ; - Perte de fertilité,
- Érosion du sol ;
|
- Variation d'échange
cationique (C.E.C)
- Variation dans la compaction du sol
|
- Structure du sol - Humus
|
Climatologie et air ambiant
|
|
- Pollutions de l'air (incendies de forêt, fumigations) ; -
Nuisance olfactive
- Emissions de gaz à effet de serre (utilisation des
engins agricoles) ;
|
|
- Variation du taux de CO2, CO, NOR, N2O, CH4
- Degré de perception olfactive Variation de la
fréquence sonore (en décibel)
|
- Qualité de l'air - Bruit
- Odeur
|
Écosystème
|
|
- Perte de biodiversité (insectes, oiseaux, poissons,
abeilles, etc.)
|
|
- Variation du taux de
production primaire et de la biomasse
|
- Flore terrestre
|
- Flore aquatique - Faune terrestre
|
|
- Contamination génétique (suite à
l'utilisation mal contrôlée d'OGM) ;
|
|
- Variation de la DBO, DCO, pH
|
- Faune aquatique
|
|
- Propagation d'adventices résistantes (suite à
l'abus d'herbicides)
|
|
- Variation de la composition des populations animales
|
|
|
Liés à l'occupation de l'espace
|
|
|
Cadre socio-économique :
|
|
- Perte de la terre, dépossession, évictions
violentes ;
|
|
- Nombre de population
|
|
|
- Perturbation des coutumes et tradition ;
|
Identique aux effets
|
déplacée ;
|
- Démographie/déplacement
|
|
- Perte de l'accès à des ressources naturelles
vitales :
|
directs mais se produisent
|
- Variation de la population
|
/migration
|
|
pâturages, produits forestiers, etc. ;
|
ailleurs que sur lieu de
|
urbaine ;
|
- Coutumes et traditions
|
|
- Perte d'autosubsistance et d'emploi
|
production.
|
- Changement des habitudes
|
- Santé/Hygiène
|
|
- familial ;
|
|
résidents ;
|
|
|
- Conflits fonciers ;
|
|
- Dégradation du milieu
|
|
|
- Violence, allant des intimidations aux agressions et
l'assassinat ;
|
|
- Degré de pauvreté élevé
|
|
|
- Exode rural
|
|
|
|
|
- Augmentation des maladies
|
|
|
|
Impacts socio-
|
- Abandon, déplacement, substitution et
|
|
|
|
économiques
|
détournement de cultures alimentaires
|
- Déviation de l'usage de cultures alimentaires
|
|
|
|
|
- Hausse des prix des produits alimentaires
|
|
|
|
|
- Volatilité accrue des
|
|
Cadre socio-économique :
|
|
Liés à la production
|
prix agricoles.
- Spéculation foncière au niveau national.
- Concentration foncière - Déplacement et
fragilisation de la
polyculture paysanne
|
- Nombre d'emploi temporaire et permanent
- Variation de la DBO, DCO, pH
- Volatilité des prix des denrées alimentaires
|
- Droit de l'homme
- Santé/Hygiène
- Emploi et émancipation des femmes
|
- Dégradation de la qualité d'eau destinée
à la
consommation humaine ;
- Intoxications et problèmes sanitaires graves
(malformations, cancers, etc.) ;
- Violence, allant des intimidations aux agressions et à
l'assassinat ;
- Création d'emploi salarié ou contractuel ;
- Impact sur les relations de genre (opportunité de revenu
monétaire pour les femmes) ;
- Augmentation de l'insécurité alimentaire
(dépendance, volatilité des prix, etc.) ;
- Conditions de travail dégradantes ;
- Exploitation et abus des producteurs contractuels.
|
Tableau III.3. Évaluation et analyse des impacts
environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des
biocarburants en RDC
Activités
|
Sources d'impacts
|
Milieu affecté
|
Description de l'impact
|
|
|
|
EVALUATION
|
|
utilisation des
engins agricoles, transports, générateurs
électriques ; approvisionnement en hydrocarbure pour les
engins et autres produits
nocifs.
|
- émissions des fumées ; - émissions des
poussières ;
- Fuite d'hydrocarbure
au niveau des citernes ; - Fuite d'huile sur les
engins ;
- Rejets des
hydrocarbures lors des vidanges et au niveau des stations de
livraison
|
- Air - Eau - Sol - Social
(population et travailleur)
|
- Pollution de l'air ;
- Maladies respiratoires ; - Emission des GES ;
- Pollution des eaux de surface, ruissellement et souterraines
par la fuite de carburant, huile et autres produits nocifs ; - Pollution du sol
;
- Pollution sonore par le bruit des véhicules et
engins.
|
Intensité
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Etendue
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Durée
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Réversibilité
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Gravité
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Fréquence
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F x G
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Importance
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3
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2
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5
|
|
3
|
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2
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1.5
|
3
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Mineur
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Dessouchage, défrichement, désherbage,
débroussaillage, excavation & labour des terrains.
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- Emission des GES ;
- déboisement ;
- déforestation
- destruction de la faune et flore du sol.
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Sol
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- modification de la
structure du sol - érosion des sols
- dénudation du sol
- destruction du puits de
carbone ;
- destruction de l'habitat
- perturbation du cycle hydrique et diminution
de la pluviométrie
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4
|
|
3
|
|
2
|
4
|
|
4
|
|
3
|
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12
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Majeure
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Entretien des équipements et entreposages des
matériels
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- fuites des huiles
- fuites de carburant
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Sol Eau
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- pollution du sol ;
- pollution de la nappe phréatique, les eaux de surface et
de
ruissellement
|
|
3
|
|
3
|
2,5
|
|
5
|
|
5
|
|
2
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10
|
Majeure
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Production (au niveau des cultures) et transformation des
biocarburants (au niveau de
l'usine)
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- Perte de l'habitat ; - Dénudation du sol ; -
Pollutions de l'air
(incendies de forêt, fumigations) ;
- Emission des GES par
|
Sol Eau Air humain
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- Erosion du sol ;
- Destruction du tissu pédologique du sol ;
- Pollution des sols ;
- Perte de fertilité ;
- Dégradation de la qualité
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4
|
|
3
|
4
|
|
5
|
|
4
|
|
4
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16
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Majeure
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perte de carbone dans le sol ;
- Formation d'oxydants photochimiques ;
- Acidification ;
- Production des déchets non radioactifs ;
- Production des déchets
toxiques (effluents) ; - L'utilisation sans
précaution des
pesticides et autres produits chimiques.
|
|
des ressources en eau ; - Pollution des eaux de
surface, souterraines et de ruissellement;
- Eutrophisation des
rivières ;
- Perte de la biodiversité ; - Destruction de l'opercule
des organismes
aquatiques et mort des poissons ;
- Contamination génétique suite à
l'utilisation mal contrôlée d'OGM ;
- Propagation d'adventices résistantes suite à
l'abus d'herbicides
- Pollution de l'air
- Atteinte à la santé des travailleurs.
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Changement d'affectation de sol (conversion des
terres à la
production des cultures)
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- Déforestation et élimination du couvert
arboré ;
- Destruction de tourbières ;
- Emissions de GES ;
- Destruction de puits de carbone et zones de captation de
carbone ;
- Destruction d'écosystème et de l'habitat.
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Faune Flore
Sol
Eau
Social
Climat
|
- Perte de biodiversité ; - Pollution de l'eau ;
- Destruction du tissu
pédologique ;
- Erosion du sol ;
- Appauvrissement du sol. - Perturbation du cycle
hydrique et diminution
de la pluviométrie ; - Atteinte à la
sécurité
alimentaire.
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2,5
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3
|
3
|
2
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3,5
|
2,5
|
8,75
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Majeure
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Le tableau ci-dessus présente la matrice d'impacts
environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des
biocarburants en R.D.C. L'effet est considéré comme à
traiter lorsque l'impact est jugé significatif.
Ici, on a considéré qu'un impact était
significatif lorsque le produit F x G (fréquence/gravité)
était supérieur ou égal à 8. Ce seuil bien
évidement évolue dans une logique d'amélioration continue
des performances environnementales.
Ainsi, le tableau III.2, nous renseigne que l'exploitation et
l'utilisation des biocarburants aura des impacts disproportionnés avec
les éléments de l'environnement tant au niveau local que
national. Parmi les éléments de l'environnement le plus
touchés, nous pouvons cités : l'eau, le sol, l'air, la faune, la
flore et le milieu humain.
Vu l'importance que révèle chaque activités
analysé ci-haut, les mesures d'atténuation et devra être
efficace pour réduire et compenser ces atteintes sur l'environnement.
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