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Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la RDC, cas de Mbankana dans le plateau de Batéké

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par Timothée MBONGOMPASI MUZAMA
Institut supérieur de techniques appliquées - Ingénieur en génie environnement 2011
  

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ii. Liste de contrôle d'activités

Les activités ci-après sont susceptibles de provoquer les impacts environnementaux dans l'écosystème de Mbankana pendant la phase d'exploitation des biocarburants :

- utilisation des engins agricoles, transports, générateurs électriques ;

approvisionnement en hydrocarbure pour les engins et autres produits nocifs ;

- Dessouchage, défrichement, désherbage, débroussaillage, excavation & labour des terrains ;

- Entretien des équipements et entreposages des matériaux ;

- Production (au niveau des cultures) et transformation des biocarburants (au niveau de l'usine) ;

- Changement d'affectation de sol (conversion des terres à la production des cultures) ;

- Utilisation de la main d'oeuvre.

§.3.1.1. Identification des impacts

L'indentification des impacts a porté sur caractérisation et leur degré de perturbation.

§.3.1.1.1. Impacts potentiels directs

`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». « Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »

a. Impact sur le changement climatique

i. Impacts positifs

Au contraire, le carbone émis lors de la combustion de biocarburants (filière huile ou filière éthanol) a préalablement été fixé par les plantes (palmier à huile, colza, maïs, blé, bois, etc.) lors de la photosynthèse. Le bilan carbone semble donc a priori neutre et le recours à cette énergie permet d'éviter des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.

ii. Impacts négatifs

Mais, la production de ces biocarburants requiert un travail humain, donc une consommation de carburant et éventuellement d'autres produits, dont l'usage produit aussi des GES. Pour mesurer le gain en termes d'émission de GES, il s'agit de faire le bilan énergétique de la production des biocarburants, afin de s'en rendre compte.

La combustion et, dans une moindre mesure, la production des carburants participe aux émissions massives de gaz à effet de serre (GES) et contribuent au réchauffement climatique.

Selon les méthodes utilisées pour produire les matières premières et traiter le combustible, certaines cultures peuvent même générer davantage de gaz à effet de serre que les combustibles fossiles. Par exemple, le protoxyde d'azote, un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement mondial est environ 300 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone est émis par les engrais azotés.

En outre, des gaz à effet de serre sont émis à certaines étapes de la production des cultures pour les biocarburants. Les étapes suivantes sont productrices de GES :

- lors de la production des engrais et leurs épandages (cause de N2O), des pesticides et

du combustible utilisés pour l'exploitation agricole ; - au cours du traitement chimique des biocarburants ; - dans le transport, distillation, la distribution, jusqu'à l'utilisation finale.

Des gaz à effet de serre peuvent aussi être émis par les changements directs ou indirects d'affectation des terres déclenchés par l'accroissement de la production de biocarburant, par exemple lorsque le carbone stocké dans les forêts ou les herbages est libéré du sol pendant la conversion des terres à la production de cultures.

Autre impact est celui attribué à la formation d'oxydant photochimiques due aux émissions de composé organiques volatiles principalement lors de l'étape de production du biodiesel.

A cela s'ajoute les déchets non radioactifs principalement les gypses qui sont des sous produits de la production d'engrais phosphatés.

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b. Réponse aux besoins énergétiques et contribution au développement

L'accès à l'énergie reste un défi majeur au niveau national, ou 3/4 de la population Congolaise sombre dans l'obscurité et 91,5% de la population, selon les statistiques du Ministère de l'Energie, dépendent de la biomasse traditionnelle (bois, charbon de bois) et du pétrole pour couvrir leurs besoins en énergie.

i. Impacts positifs

Les impacts positifs qui relèvent de la réponse énergétique dont apporte les biocarburants sont les suivantes :

- Diminution de la pénibilité de nombreux travaux, particulièrement des femmes ; - Gain de temps et d'argent laissant la place à de nouvelles dynamiques ;

- Réduction des dépenses des familles au profit de dépenses plus importantes ;

- Réduction du coût et encouragement aux activités de transformation et autres ;

- Perspectives d'augmentation des revenus, protection de l'environnement, sécurité

énergétique.

- Ouverture d'opportunité pour produire de l'électricité à base des biocarburants comme combustible faisant fonctionner les centrales thermiques.

ii. Impacts négatifs L'absence d'accès et ou le coOt élevé de l'énergie ont de nombreux impacts négatifs :

- Ils impliquent d'énormes dépenses de temps et d'énergie qui pèsent tout particulièrement sur les femmes (collecte de bois, pilage,...) et constituent un important facteur de pauvreté ;

- Ils contribuent à la pauvreté du fait que les dépenses d'énergie pèsent lourdement sur le budget des ménages, en limitant les ressources disponibles pour d'autres dépenses : santé, éducation, alimentation ;

- Ils constituent un frein au développement en limitant la productivité de la main d'oeuvre et en pesant sur les coûts de production, voire sur la faisabilité ou la viabilité de certaines activités économiques ;

- Ils contribuent à la dégradation des ressources naturelles et à la perpétuation de formes

d'utilisation environnementalement dommageables et insoutenables des ressources ;
- Ils contribuent fortement à l'inflation et à la volatilité des prix et exposent les

populations, entreprises et économie nationale aux fluctuations sans amortissement des

prix du baril de pétrole importé.

En principe, un accroissement de la demande des biocarburants peut offrir des débouchés pour les agriculteurs et les communautés rurales en République Démocratique du Congo, contribuant par là au développement rural.

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c. L'impact sur la biodiversité

i. Impact positif

La production de biocarburants peut avoir quelques effets positifs sur la biodiversité des espèces sauvages et la biodiversité agricole. Certaines cultures énergétiques contribuent à la restauration des terres dégradées.

ii. Impact négatif

Par ailleurs, la demande de biocarburants pourrait exercer une pression supplémentaire sur les ressources naturelles, lourde de conséquences néfastes sur l'environnement et sur le plan social, notamment en ce qui concerne les populations déjà privées d'accès à l'énergie, à l'alimentation, aux terres et à l'eau.

Les impacts des biocarburants sur la biodiversité auront des effets négatifs suivants :

le premier pas vers la perte de biodiversité serait la perte d'habitat à la suite de la conversion des terres pour la production de cultures par abattage des arbres et les désherbages.

Ce qui va engendrer la disparition des plusieurs espèces dont le cas de certaines espèces des chenilles, taupes, caméléons, insectes, oiseaux, abeilles, etc., par suite de la destruction de leur biotope et de la réduction de l'utilisation des variétés traditionnelles. Un de plus grand impact est la perte de biodiversité agricole, entraînée par l'intensification sur les terres arables des cultures sous la forme d'uniformité génétique.

autres causes du déclin de la biodiversité sont la disparition et la transformation des milieux naturels (habitat), la pollution des eaux, l'eutrophisation (due à l'utilisation des engrais chimiques et des pesticides), toxicité humaine et écotoxicité due à l'utilisation des pesticides, disparition des certains espèces des poissons, la surexploitation des ressources naturelles et l'épuisement des ressources abiotiques, l'utilisation excessive de l'eau ou du développement d'une production agricole dans des zones où la biodiversité est fragile, l'acidification due à l'émission de NOX et SOX lors de la croissance de la plante (fonction notamment de la quantité d'engrais utilisée) et suite à l'utilisation de combustibles fossiles (pour le NOX). Le plus souvent, une espèce ne disparaît pas à cause d'une seule menace, mais suite à la combinaison de plusieurs d'entre-elles.

La culture des espèces comme le palmier à huile n'exige pas beaucoup d'engrais ou de pesticides, même sur les sols pauvres, mais leur expansion pourrait conduire à une perte de forêts pluviales.

L'utilisation des plantes génétiquement modifié sont parmi les causes qui contribuent à la dégradation de notre biodiversité.

Néanmoins, notons aussi quelques effets positifs de l'exploitation et utilisation des biocarburants tel que : la restauration de l'écosystème et d'accroissement de la biodiversité dans les zones dégradées ou marginales par l'introduction des combinaisons d'espèces pérennes.

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d. L'impact sur les ressources en terre

La majeure partie des terres constituées de forêts, de milieux humides ou consacrées à d'autres usages rendent des services précieux en matière d'environnement, dont la fixation du carbone, la filtration de l'eau et la préservation de la biodiversité; c'est pourquoi l'expansion de la production des cultures dans ces zones pourrait être nuisible à l'environnement.

La production des biocarburants demande les moyens de la production agricole intensive en termes d'engrais et des produits phytosanitaires.

La dégradation du sol est due à l'utilisation des produits phytosanitaires et à la dénudation du sol due à la surexploitation de la flore. Ce qui expose le sol aux différents dégâts, conduit à la destruction de son tissu et favorisent l'installation de l'érosion du sol.

Le changement d'affectation des terres et l'intensification de la production agricole sur les terres déjà cultivées peuvent avoir des effets négatifs importants sur les sols, mais ces effets comme pour toute culture dépendent essentiellement des techniques d'agriculture utilisées.

Des méthodes de culture inadaptées peuvent réduire les matières organiques des sols et augmenter leur érosion en supprimant la couverture permanente du sol.

La suppression des déchets végétaux peut réduire le contenu en éléments nutritifs des sols et accroître les émissions de gaz à effet de serre par des pertes de carbone dans le sol.

Notons aussi que toutes les matières premières n'ont pas les mêmes impacts sur les sols et ne demandent pas les mêmes éléments nutritifs ni la même quantité de fertilisant lors de la préparation du sol.

e. L'impact sur les ressources en eau

Si les biocarburants permettent de réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, compte-tenu de la technologie déployée pour leur production, ils peuvent avoir un impact disproportionné sur les ressources en eau par ce que leurs cultures nécessitent l'utilisation de grandes quantités d'engrais et de beaucoup d'eau.

Les ressources en eau pour l'agriculture seront en concurrences avec les besoins domestiques ou industriels.

Certaines cultures actuellement utilisées pour produire des biocarburants comme la canne à sucre, le palmier à huile, le maïs, etc., ont des besoins en eau relativement élevés pour atteindre des rendements commerciaux. L'accroissement de la production de cultures pour les biocarburants affectera la qualité de l'eau.

La conversion de pâturages ou de forêts en champs pour la production des biocarburants pourraient exacerber les problèmes tels que : la sédimentation et le ruissellement des éléments nutritifs excédentaires (azote et phosphore) dans les eaux de surface et infiltrées. Ce qui aura comme conséquence l'acidification et l'eutrophisation des rivières et pourrait entrainer l'extinction et la disparition de certaines espèces aquatiques.

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En outre, le traitement des matières premières utilisées dans la fabrication des biocarburants peut utiliser de grandes quantités d'eau, principalement pour le lavage des plantes et des semences et aussi pour le refroidissement par évaporation. Cependant, c'est la production irriguée de ces matières premières clés pour les biocarburants qui aura le plus grand impact sur les bilans des ressources en eau locales.

Les pesticides et autres produits agrochimiques peuvent se diluer dans les organismes aquatiques, ce qui est mauvais pour la qualité de l'eau.

La culture de certaines plantes biocarburants tel que le maïs est l'une de celle qui produit le plus d'azote qui est le plus important polluant de nos cours d'eau et des nappes phréatiques.

La production de biodiesel et d'éthanol entraîne la contamination organique des eaux usées qui, si elles sont relâchées sans traitement, peuvent augmenter l'eutrophisation des organismes aquatiques de surface et détériorer la qualité de l'eau.

f. Impact sur la qualité de l'air

La combustion du bioéthanol produit davantage d'aldéhydes que l'essence, mais ceux du bioéthanol sont moins toxiques (acétaldéhydes contre formaldéhydes pour l'essence).

Autres impacts sont celui de la pollution de l'air par l'incendie des forêts, fumigations due à l'usage de l'agriculture sur brOlis, des CO2 émis par les engins agricoles lors de la production (culture), etc.

Selon les études menées à ce jour par Mark Jacobson sur les biocarburants, la combustion de l'éthanol entraîne la formation d'oxydes d'azote et de composés organiques volatils (COV) qui réagissent pour former de l'ozone, principal responsable de la formation du smog. « Une hausse même modeste de l'ozone dans l'atmosphère peut être à l'origine d'une augmentation des cas d'asthme, d'un affaiblissement du système immunitaire.

g. Impact sur l'agriculture

Sur les marchés agricoles, les transformateurs de biocarburants seront en concurrence directe avec les transformateurs agroalimentaires et les activités liées à l'alimentation animale pour l'obtention de produits de base.

Au niveau d'un exploitant agricole, peu importe l'utilisation finale que l'acheteur potentiel souhaite faire du produit végétal acheté. Il vendra son produit à un transformateur de biodiesel ou d'éthanol si le prix qu'il reçoit est supérieur à celui offert par un transformateur de denrées alimentaires ou une entreprise d'alimentation animale.

Autre impact est celui qui peut conduire à la diminution des activités d'élevages, à l'inexistence de l'agriculture itinérante par l'effet de focaliser l'agriculture pour un seul fin celui de produire les biocarburants, la mise en danger de la fonction traditionnelle de l'agriculture par le détournement de la chaine alimentaire des matières essentielles à la vie au profit des industries.

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h. Impact sur l'alimentation

Commençons par un rappel : Le droit à une alimentation adéquate suppose que chacun ait accès, physiquement et économiquement, à une nourriture suffisante.

Il impose aux gouvernements l'obligation de respecter, de protéger et d'assurer l'exercice de ce droit.

Les personnes les plus pauvres dépensent de leur revenu pour leur alimentation. L'exploitation des certaines plantes biocarburants pourrait conduire le pays aux aléas des variations de prix, et cette obsession aurait des incidences néfastes sur la situation alimentaire en République Démocratique du Congo.

Le besoin en main d'oeuvre pour les plantations de biocarburants aurait comme incidence le délaissement de leurs propres cultures, ce qui entrainerait une chute brutale de la production alimentaire.

La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des conséquences graves conduisant à une instabilité sociale et politique, voir une menace à la paix.

i. Impact sur l'emploi

Quoique créateur de l'emploi par l'utilisation des mains d'oeuvre, par rapport notamment à la situation de l'agriculture itinérant (celle-ci pourrait détruire des emplois relevant de l'agriculture familiale ainsi que, plus largement, des moyens de survie).

Or de la même façon que les investisseurs industriels cherchent naturellement les meilleurs terres, ils cherchent aussi naturellement les conditions d'emploi les plus `'favorables», à savoir celles qui minimisent les coûts. Avec la mauvaise politique salariale Congolaise, cette obsession conduirait à des emplois avec des salaires précaires.

De façon générale, les conditions de travail dans les grandes plantations respectent rarement les normes de l'OIT. Dans de nombreux cas, elles constituent le lieu d'abus d'une gravité telle qu'ils peuvent être qualifiés de violations graves des droits humains élémentaires, dont le droit à la santé et à la vie.

j. Impact sur la salubrité

Les développements des filières des biocarburants permettraient aussi le recyclage des déchets municipaux biodégradables comme la biomasse pour produire la biométhane.

Dans les quartiers urbano-ruraux et périurbains, les populations sont confrontées aux sérieux problèmes de gestion des déchets. Le plus souvent, elles recourent à l'enfouissement, l'abandon sur les artères publiques et les coins de parcelles d'habitation, l'incinération des déchets ou il se dégage une mauvaise combustion, qui a comme conséquence la pollution par les gaz à effet de serre.

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La digestion anaérobique des déchets alimentaires ou animaliers par des bactéries dans un environnement privé d'oxygène libère des biogaz à forte teneur en méthane et en dioxyde de carbone. Ces gaz peuvent servir à produire de la chaleur ou de l'électricité. La conversion des déchets et déjections d'origine animale en méthane (biogaz) peut présenter des avantages intéressants du point de vue de l'environnement et de la santé.

Le méthane est un gaz à effet de serre dont le potentiel au regard du réchauffement planétaire est de 22 à 24 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. En le piégeant, on neutralise ses effets de gaz à effet de serre. De plus, la chaleur produite pendant le processus de biodigestion tue les agents pathogènes présents dans le fumier et le processus livre un résidu valorisé comme engrais.

Par ailleurs, la production d'énergie à partir des résidus et des déchets, comme les parties biodégradables des déchets solides municipaux, représente un moyen écologique de les éliminer. Ainsi, le recours à la valorisation et réutilisation des ces déchets pour produire les biocarburants constituerait une solution pour la gestion des déchets.

k. Impact sur la santé publique

La santé des populations est directement menacée par ces cultures et les méthodes employées. Le travail dans les plantations se fait généralement dans des mauvaises conditions, sans aucun respect de droit de travail, conduisant à une exploitation excessive des ressources humaines et pourrait causer des stress.

Le travail dans les plantations sans respect des normes a de l'impact sur la santé : maladies de la peau et des ongles, saignements de nez, infections oculaires, ulcères de l'estomac, problèmes de fertilité et de grossesse, etc., provoqués par l'utilisation sans précaution des pesticides.

Certains impacts indirects sur la santé publique, seraient causés par le déplacement des villages pour des zones tampon, aboutissant à d'importantes pertes de terres et à la perturbation sociale des communautés agricoles.

§.3.1.1.2. Impacts potentiels indirects

Sont des impacts permanents qui n'ont pas un lien direct avec les activités du projet. Ils sont induits par une succession d'activité.

a. Mise en évidence du changement indirect d'utilisation des sols

Le principal impact indirect de l'expansion des biocarburants mis en évidence par les analystes est le changement indirect d'utilisation des sols.

S'agissant des biocarburants, on parlerait du changement direct d'utilisation des sols lorsque des cultures (annuelles ou de plantation) visant le biocarburant sont établies sur des terrains non agricoles (forêts, tourbières, savanes, etc.) qui se trouve ainsi convertis à l'agriculture.

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Ces changements d'affectation de sol font peser diverses menaces sur l'environnement, notamment sur les ressources en terre et en eau ainsi que sur la biodiversité. L'intensification de la production de biocarburants, aiguillonnée par les politiques de soutien va renforcer considérablement le risque de changements d'affectation des terres à grande échelle, au péril de l'environnement.

b. Écosystèmes

Le changement indirect d'utilisation des sols aura comme impact potentiel : le déboisement, la destruction de puits de carbone et émissions de gaz à effet de serre, perte de la biodiversité, conflits fonciers, perte de moyens de subsistance et violations de droits humains, réduction de la production alimentaire.

c. Spéculation foncière

La spéculation foncière deviendrait un phénomène national.

Il sera porté sur des extensions parfois gigantesques : dizaines et centaines de milliers, voire millions d'hectares.

La demande grandissante en termes d'hectare des terres va dévier une partie importante de productions agricoles clefs vers le nouveau secteur, poussant les prix des denrées alimentaires à la hausse. Ce qui va augmenter la pression sur la terre.

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Tableau III.1. Matrice des interactions potentielles

ACTIVITES

ELEMENTS ENVIRONNEMENTAUX

 

Eaux de surface/Bilan hydrique

Eaux souterraines

Ruissellement/Infiltration

Faune terrestre, aquatique et aérienne

Flore terrestre, aquatique et aérienne

Écosystème

Biodiversité

Qualité de l'air

Air ambiant

Odeur

Bruit

Structure du sol

Stabilité des terrains en pente/érosion du sol

Eléments nutritifs

Coutumes/traditions/culture

Démographie/déplacement/migration

Santé & hygiène

Emplois/Revenues/Coûts

Développement local

Qualité de la vie

Espace agricole

Espace forestier

Perte de l'habitat

Déforestation

Paysage et esthétique

A

B

C

D

E

I-Iydrologie

Biologie

Atmosphere

Pedologie

MILIEU BIOPHYSIQUE

Population

Economie

Social

MILIEU SOCIO-ECONOMIQUE

Légende :

A : Utilisation des engins agricoles, transport, générateurs électriques ; approvisionnement en hydrocarbures pour les engins et autres produits nocifs.

B : Dessouchage, défrichement, désherbage, débroussaillage, excavation & labour des terrains.

C : Entretien des équipements et entreposage des matériels

D : Production (au niveau des cultures) et transformation des biocarburants

E : Changement d'affectation de sol (conversion des terres à la production des cultures/occupation de l'espace)

Tableau III.2. Impacts potentiels et indicateurs d'impacts d'exploitation et utilisation des biocarburants en République
Démocratique du Congo

Éléments touchés

Type d'impact/catégorie

Impacts potentiels directs

Impacts potentiels

indirects

Indicateurs d'impacts

Milieu biophysique

Milieu biophysique

Écosystème

Impacts environnementaux

Liés aux changements d'utilisation des sols

Identique aux effets

directs mais se produisent ailleurs que sur lieu de production

- Variation du taux de production primaire et de la biomasse

- Variation de la DBO, DCO, pH

- Variation de la composition
des populations animales

- Perte de biodiversité ;

- Déforestation et élimination du couvert végétal ; - Destruction des tourbières ;

- Destruction d'écosystèmes particuliers, des habitats, d'espèces végétales et animales;

- Destruction de puits de carbone et zones de

captation de carbone.

- Flore terrestre - Flore aquatique - Faune terrestre - Faune aquatique

Climatologie et air ambiant

- Emissions de gaz à effet de serre ;

- Pollution de l'air

- Nuisance sonore

- Nuisance olfactive

- Variation du taux de CO2, CO, NOX, N2O, CH4

- Degré de perception olfactive - Variation de la fréquence
sonore (en décibel)

- Qualité de l'air

- Bruit

- Odeur

Hydrologie

Liés à la production

- Variation de la DBO, pH,

température

- Variation des éléments

toxique. Ex : Cu, N04, etc.

- Variation de la quantité

d'alluvions dans le cours
d'eau

- Variation de la concentration des éléments nutritifs

- Eaux de surface

- Eaux souterraines - Ruissellement

- Infiltration

- Pollution des eaux de surface et souterraines ;

- Dégradation de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines ;

- Lessivage des éléments minéraux et nutritifs

Pédologie

- Pollution des sols ; - Perte de fertilité,

- Érosion du sol ;

- Variation d'échange

cationique (C.E.C)

- Variation dans la compaction du sol

- Structure du sol - Humus

Climatologie et air ambiant

 

- Pollutions de l'air (incendies de forêt, fumigations) ; - Nuisance olfactive

- Emissions de gaz à effet de serre (utilisation des engins agricoles) ;

 

- Variation du taux de CO2, CO, NOR, N2O, CH4

- Degré de perception olfactive Variation de la fréquence sonore (en décibel)

- Qualité de l'air - Bruit

- Odeur

Écosystème

 

- Perte de biodiversité (insectes, oiseaux, poissons,

abeilles, etc.)

 

- Variation du taux de

production primaire et de la biomasse

- Flore terrestre

- Flore aquatique - Faune terrestre

 

- Contamination génétique (suite à l'utilisation mal contrôlée d'OGM) ;

 

- Variation de la DBO, DCO, pH

- Faune aquatique

 

- Propagation d'adventices résistantes (suite à l'abus d'herbicides)

 

- Variation de la composition des populations animales

 
 

Liés à l'occupation de l'espace

 
 

Cadre socio-économique :

 

- Perte de la terre, dépossession, évictions violentes ;

 

- Nombre de population

 
 

- Perturbation des coutumes et tradition ;

Identique aux effets

déplacée ;

- Démographie/déplacement

 

- Perte de l'accès à des ressources naturelles vitales :

directs mais se produisent

- Variation de la population

/migration

 

pâturages, produits forestiers, etc. ;

ailleurs que sur lieu de

urbaine ;

- Coutumes et traditions

 

- Perte d'autosubsistance et d'emploi

production.

- Changement des habitudes

- Santé/Hygiène

 

- familial ;

 

résidents ;

 
 

- Conflits fonciers ;

 

- Dégradation du milieu

 
 

- Violence, allant des intimidations aux agressions et l'assassinat ;

 

- Degré de pauvreté élevé

 
 

- Exode rural

 
 
 
 

- Augmentation des maladies

 
 
 

Impacts socio-

- Abandon, déplacement, substitution et

 
 
 

économiques

détournement de cultures alimentaires

- Déviation de l'usage de
cultures alimentaires

 
 
 
 

- Hausse des prix des produits alimentaires

 
 
 
 

- Volatilité accrue des

 

Cadre socio-économique :

 

Liés à la production

prix agricoles.

- Spéculation foncière au niveau national.

- Concentration foncière - Déplacement et

fragilisation de la

polyculture paysanne

- Nombre d'emploi temporaire et permanent

- Variation de la DBO, DCO, pH

- Volatilité des prix des denrées alimentaires

- Droit de l'homme

- Santé/Hygiène

- Emploi et émancipation des femmes

- Dégradation de la qualité d'eau destinée à la

consommation humaine ;

- Intoxications et problèmes sanitaires graves

(malformations, cancers, etc.) ;

- Violence, allant des intimidations aux agressions et à l'assassinat ;

- Création d'emploi salarié ou contractuel ;

- Impact sur les relations de genre (opportunité de revenu monétaire pour les femmes) ;

- Augmentation de l'insécurité alimentaire

(dépendance, volatilité des prix, etc.) ;

- Conditions de travail dégradantes ;

- Exploitation et abus des producteurs contractuels.

Tableau III.3. Évaluation et analyse des impacts environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des biocarburants en RDC

Activités

Sources d'impacts

Milieu affecté

Description de l'impact

 
 
 

EVALUATION

 

utilisation des

engins agricoles, transports, générateurs

électriques ; approvisionnement en hydrocarbure pour les engins et autres produits

nocifs.

- émissions des fumées ; - émissions des

poussières ;

- Fuite d'hydrocarbure

au niveau des citernes ; - Fuite d'huile sur les

engins ;

- Rejets des

hydrocarbures lors des vidanges et au niveau des stations de livraison

- Air - Eau - Sol - Social

(population et travailleur)

- Pollution de l'air ;

- Maladies respiratoires ; - Emission des GES ;

- Pollution des eaux de surface, ruissellement et souterraines par la fuite de carburant, huile et autres produits nocifs ; - Pollution du sol ;

- Pollution sonore par le bruit des véhicules et engins.

Intensité

Etendue

Durée

Réversibilité

Gravité

Fréquence

F x G

Importance

 

3

 

2

5

 

3

 

2

 

1.5

3

Mineur

Dessouchage, défrichement, désherbage, débroussaillage, excavation & labour des terrains.

- Emission des GES ;

- déboisement ;

- déforestation

- destruction de la faune et flore du sol.

Sol

- modification de la

structure du sol - érosion des sols

- dénudation du sol

- destruction du puits de

carbone ;

- destruction de l'habitat

- perturbation du cycle hydrique et diminution

de la pluviométrie

4

 

3

 

2

4

 

4

 

3

 

12

Majeure

Entretien des équipements et entreposages des matériels

- fuites des huiles

- fuites de carburant

Sol Eau

- pollution du sol ;

- pollution de la nappe phréatique, les eaux de surface et de

ruissellement

 

3

 

3

2,5

 

5

 

5

 

2

10

Majeure

Production (au niveau des cultures) et transformation des biocarburants (au niveau de

l'usine)

- Perte de l'habitat ; - Dénudation du sol ; - Pollutions de l'air

(incendies de forêt, fumigations) ;

- Emission des GES par

Sol Eau Air humain

- Erosion du sol ;

- Destruction du tissu pédologique du sol ;

- Pollution des sols ;

- Perte de fertilité ;

- Dégradation de la qualité

 

4

 

3

4

 

5

 

4

 

4

16

Majeure

 

perte de carbone dans le sol ;

- Formation d'oxydants photochimiques ;

- Acidification ;

- Production des déchets non radioactifs ;

- Production des déchets

toxiques (effluents) ; - L'utilisation sans

précaution des

pesticides et autres produits chimiques.

 

des ressources en eau ; - Pollution des eaux de

surface, souterraines et de ruissellement;

- Eutrophisation des

rivières ;

- Perte de la biodiversité ; - Destruction de l'opercule des organismes

aquatiques et mort des poissons ;

- Contamination génétique suite à l'utilisation mal contrôlée d'OGM ;

- Propagation d'adventices résistantes suite à l'abus d'herbicides

- Pollution de l'air

- Atteinte à la santé des travailleurs.

 
 
 
 
 
 
 
 

Changement d'affectation de sol (conversion des

terres à la

production des cultures)

- Déforestation et élimination du couvert arboré ;

- Destruction de
tourbières ;

- Emissions de GES ;

- Destruction de puits de carbone et zones de captation de carbone ;

- Destruction d'écosystème et de l'habitat.

Faune Flore

Sol

Eau

Social

Climat

- Perte de biodiversité ; - Pollution de l'eau ;

- Destruction du tissu

pédologique ;

- Erosion du sol ;

- Appauvrissement du sol. - Perturbation du cycle

hydrique et diminution

de la pluviométrie ; - Atteinte à la sécurité

alimentaire.

2,5

3

3

2

3,5

2,5

8,75

Majeure

Le tableau ci-dessus présente la matrice d'impacts environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des biocarburants en R.D.C. L'effet est considéré comme à traiter lorsque l'impact est jugé significatif.

Ici, on a considéré qu'un impact était significatif lorsque le produit F x G (fréquence/gravité) était supérieur ou égal à 8. Ce seuil bien évidement évolue dans une logique d'amélioration continue des performances environnementales.

Ainsi, le tableau III.2, nous renseigne que l'exploitation et l'utilisation des biocarburants aura des impacts disproportionnés avec les éléments de l'environnement tant au niveau local que national. Parmi les éléments de l'environnement le plus touchés, nous pouvons cités : l'eau, le sol, l'air, la faune, la flore et le milieu humain.

Vu l'importance que révèle chaque activités analysé ci-haut, les mesures d'atténuation et devra être efficace pour réduire et compenser ces atteintes sur l'environnement.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King