REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTÈRE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE INSTITUT SUPERIEUR DE
TECHNIQUES APPLIQUEES
`'I.S.T.A''
B.P.6531 KIN 31
SECTION: METEOROLOGIE KINSHASA/BARUMBU
`'OPPORTUNITES D'UTILISATION DES
BIOCARBURANTS ET LEUR IMPACT SUR
L'ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA
R.D.C''
(( Cas de Mbankana dans le plateau des
Batéké »
Timothée MBONGOMPASI MUZAMA
Ingénieur Technicien en
Electromécanique
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade d'Ingénieur en Génie
Météorologie.
Orientation: Environnement
Directeur: Prof. BETA MWAKATITA MOURA Co-directeur: C.T.
Léonard IPOBA MENANKUTIMA
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Une plantation de Jatropha Curcas Jury composé de
:
· Professeur Ordinaire MONDJALIS POTO
· Professeur BETA MWAKATITA MOURA Cabral
· Chef des Travaux NTAMBWE KALALA
· Chef des Travaux DUKU
Lecteurs :
· Professeur Ordinaire KATANGA WA KATANGA
· Charge de l'Enseignement ITELA
i
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
EPT9R/fPHE
`' Quelle terre laisserons-nous à nos
descendants'' E. eommomer
`'L'humanité a de la fi~vre, dont l'homme en
est le virus'' Ruckelassas
ii
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
DEDICACE
A mon père Cléophas MBONGOMPASI MUZAMA et ma
mère Marie Josée MUTELA KAMESA, pour m'avoir non seulement
supporté durant de longs moments d'études, mais aussi pour
m'avoir soutenu financièrement, matériellement et moralement dont
le coût est inestimable ;
A mes frères et soeurs Didier, Ruth, Judith, Bienvenu,
Rachel, Israël MBONGO.
A mes oncles et tantes : Dosité, Djeff, Augustin,
Mwanza, Nephtali, Jean Batiste MUTELA, et Kikweta MASENGA.
A mes cousins, cousine, neveux et nièces, Achille
KASIALA, Jérémie, Josué, Keren, Gémima,
Gédéon, Sala POKOSO, Esther MUTELA, Erdi, Loïs, Medi, Rapha,
Audreuil, Eureka.
A mes amis et connaissances Anicet KILANG, Raoul MFUMU,
Couronne LUKONGA.
Je dédie ce travail.
iii
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
REMERCIEMENTS
L'élaboration et l'aboutissement de ce travail de fin
d'étude ne tient non seulement à notre ténacité et
notre foi dans la société, mais aussi à l'appui multiforme
dont nous avons pu bénéficier depuis le début de cette
formation universitaire. Cette recherche est comparable à un feu
où chacun apporte un bois pour le vivifier, ainsi, qu'il nous soit
permis de nous acquitter d'un agréable devoir, celui de remercier tous
ceux et toutes celles qui ont eu à apporter de l'eau au moulin.
Nos remerciements s'adressent tout d'abord à Dieu Tout
Puissant, créateur du ciel et de la Terre sans qui toutes actions
entreprises ne peuvent être accomplies et restent vaines, lui qui nous a
protégés de tout danger et n'a cessé d'être le bon
secours pour nos vies aux moments les plus difficiles.
Nos vifs remerciements vont ensuite au Professeur BETA
MWAKATITA MOURA pour avoir non seulement contribué à notre
formation, mais aussi et surtout pour avoir accepté, en dépit de
ses multiples occupations de diriger ce travail de recherche. Et au chef des
Travaux Léonard IPOBA MENAKUTIMA, qui a codirigé ce travail,
qu'ils trouvent ici nos sincères remerciements.
Nous exprimons aussi toute notre gratitude au corps
professoral de l'Institut Supérieur de Techniques Appliquées pour
sa contribution sans cesse efficace à la formation de la jeunesse, et
spécialement au chef des Travaux Boniface LUPUNGU KAPATA qui nous a
encadrés pendant l'élaboration du présent travail.
Nos remerciements vont également à tous les
chefs des travaux et assistants de la section météorologie, pour
leur apport dans notre cursus et formation. Ils s'adressent également
à tous les camarades de promotion en Génie de l'Environnement
pour la fructueuse collaboration scientifique dont ils ont fait preuve.
Notre profonde gratitude va également à
l'endroit de : Anicet KILANG, Couronne LUKONGA, Raoul MFUMU, Angélique
IPOMO, Célestin, Blaise, Chelin Ilenda, les autorités
politico-administratives du Ministère d'Hydrocarbure, sans oublier Maman
Lili NGINE le chargé des biocarburants, le Chef du quartier Mbankana et
son Adjoint, le Chef coutumier LABI, et toutes les autorités de CADIM
pour nous avoir aidé à nous échanger des idées.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACV : Analyse de Cycle de Vie
ADEME : Agence de l'Environnement et de Maitrise de
l'Énergie
AIE : Agence Internationale de l'Énergie
ANR : Agence National de Renseignement
BLC : Biomasse lignocellulosique
BTL : Biomass to Liquids
CADIM : Centre d'appui du Développement Intégral de
Mbankana
CH4 : Méthane
CO : Oxyde de carbone
CO2 : Dioxyde de carbone
COV : Carbone organique volatile
COFEBA : Communauté des fermiers de Mbankana
COOPAM : Coopérative des apiculteurs de Mbankana
CSP : Énergie solaire thermique
CTL : Coal to Liquids
DDGS : Distiller's Dried Grain Solubles
DDGS : Dried distillers grains with soluble (distillateur des
grains secs et soluble)
DME : Diméthyl-éther
DMF : Diméthylfurane
DMS : Déchets Municipaux Solides
DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la
Pauvreté
EMC : Esther méthylique de colza
EMHV : Esters Méthyliques d'Huile
Végétale
ETBE : Ethyl-tertiaire-butyl-éther
FAME : Ester méthylique acide gras
FAO : Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FFV : Flex Fuel Vehicle (véhicule à carburant
fléxible)
FT : Fisher-Tropsch (technique de traitement de la matière
lignocellulosique)
GBEP : Global Bioenergy Partnership (Partenariat mondial sur les
bioénergies)
GES : Gaz à Effet de Serre
GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Évolution du Climat
GNS : Gaz Naturel de Synthèse
GTL : Gas to Liquids
H2 : Hydrogène
HC : Hydrocarbure
H2O : Oxyde d'hydrogène (l'eau pure)
HVB : huile végétale brute
HVP : huile végétale pure
HVC : huile végétale carburant
ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
IFP : Institut Français du Pétrole
METELSAT : Agence de Météorologie et de
télédétection par satellite
MeOH : Méthanol
MS : Matière soluble
N : Azote
N2O : protoxyde d'azote
NOX : Oxydes d'azote
O : Oxygène
O3 : Ozone
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
OGM : Organisme génétiquement
modifieONGD : Organisation non Gouvernemental de
Développement
ONUDI : Organisation des Nations-Unies pour le
Développement Industriel
P : Phosphore
PFNL : Produit forestier non LignePIFK : Projet
d'Implantation des fermiers de Kinshasa
PIB : Produit intérieur brut
PNAE : Programme National d'Action Environnementale
PNB : Produit national brut
PNUE : Programme des Nations-Unies pour l'environnement
PNUD : Programma des Nations-Unies pour le
Développement
PSA : Pressure Swing Adsorption (
TLK : Temps local de Kinshasa
UN : Nations-Unies
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation,
la Science et la culture
W.V : World Vision
UNITES
CO2 éq : Équivalent dioxyde de carbone
EJ : Exajoule (1 018 joules)
Gt : Gigatonne (109 tonnes)
GWh : Gigawatt heurer
Ha : Hectare
Kcal : Kilocalorie
kg : Kilogramme (103 grams)
Kw : Kilowatt (103 watts)
kph : Kilowatt heure
kWth : Kilowatt thermique
m2 : Metres carrés
Mg : Mégagramme (106 grams)
Mha : Million d'hectares
MJ : Mégajoule (106 joules)
Mt : Mégatonne (106 tonnes)
MW : Mégawatt (106 watts)
Mwe : Mégawatt électrique
MWth : Mégawatt thermique
Mtép : Méga tonne équivalent
Pétrole
p.a. : par an
PJ : Pétajoule (1 015 joules)
T : Tonne
Tep : Tonne équivalent pétrole
TW : Terawatt (1 012 watts)
TWh : Terawatt heure
W : Watt
vi
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
LISTES DE TABLEAUX
Tableau 1.1 : Le relevé pluviométrique (2003-2009)
dans le site de MBANKANA......... 12
Tableau 1.2 : Relevé des températures (2003-2009)
dans la cité de MBANKANA 13
Tableau 1.3 : Élément de Rayonnement solaire
global en calorie : cm3/J. 2002-2006.........15 Tableau 1.4 : Origine de la
population de Mbankana par rapport à l'année de Résidence
.. 22 Tableau 1.5. Évolution de la population de Mbankana de 2006
à 2009.........................23 Tableau I.6 : Condition sociale de
Mbankana......... ..................................................25 Tableau
I.7 : les Infrastructures de Mbankana... ...... ...............................
26
Tableau II.1 : la
lignocellulosique.................................
|
composition de
|
la matière première
|
.............................................................
pour produire
|
l'éthanol
37
|
Tableau
alimentaires)
|
II.2 :
|
Principales
|
huiles végétales
|
(alimentaires et
|
non 41
|
Tableau
|
II.3 :
|
Caractéristiques
|
physico-chimiques
|
de quelques
|
huiles
|
|
|
végétales.......................................................................................
|
|
|
42
|
Tableau d'huiles
|
II.4 :
|
Caractéristiques
|
physico-chimiques
|
de quelques
|
esters
43
|
Tableau II.5 : Rendements des plantes sucrières et leur
potentiel alcooligène 47
Tableau II.6 : Rendements en alcool des céréales et
leur potentiel alcooligène 47
Tableau II.7 : Quelques caractéristiques physico-chimiques
de l'éthanol et de l'essence...... 50
Tableau III.1 : Matrice des interactions potentielles 69
Tableau III.2 : Synthèse d'analyse des impacts potentiels
d'exploitation et d'utilisation des biocarburants en R.D. du Congo.........
.................................................................70
Tableau III.3 : Identification des Actions, Effets et Impacts
environnementaux, dans le contexte de l'exploitation et utilisation des
biocarburants en
RDC................................................................................................................73
Tableau III.4 : Synthèse des mesures
environnementales............................................. 77
Tableau III.5 : L'Occupation de sol à Mbankana entre 1987
et 2007................... 81
Tableau III.5 : Projection sur l'occupation du sol à
Mbankana jusqu'à l'horizon
2030...............................................................................................................82
Tableau 4.1 : consommation annuelle du pétro-carburant
dans la ville de Kinshasa 87
Tableau 4.2 ; synthèse du besoin énergétique
pour la ville de Kinshasa 88
Tableau 4.4 : Évaluation du
projet/TO...................................................................93
Tableau 4.5 : Rémunération du personnel/T1 93
Tableau 4.6 : Achat/Logistique de
Bureau/T2......................................................... 94
Tableau 4.7 : Achat de charroi automobile/T3 94
vii
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau 4.8 : Achat carburant/T4 94
Tableau 4.9 : Achat
lubrifiant/T5...........................................................................
95
Tableau 4.10 :
Entretien/T6..................................................................................95 Tableau
4.11 : Achat/Matériels
Aratoires..................................................................95
Tableau 4.12 : Achat/ matériel génétique
95
Tableau 4.13 : Achat engrais et autres produits chimiques 95
Tableau 4.14 : Autres rubriques 96
Tableau 4.15 : Chronogramme des activités 96
LISTES DE FIGURES & PHOTOS
Figure 1.1 : Carte administrative de la ville Province de
Kinshasa 10
Figure 1.2 : Carte administrative de la commune de
Maluku........................................ 11
Figure 1.1 : Graphique sur la
pluviométrie..........................................................
13
Figure 1.2 : Graphique sur les
températures......................................................
14
Figure 1.3 : Graphique de variation de rayonnement
global................................. ....... 15
Figure 1.3 : Carte d'occupation du sol dans le quartier Mbankana
(2009) 17
Figure 1.4 : Relief de la ville de
Kinshasa..................................................................
18
Figure 1.5 : Carte des cours d'eau de
Mbankana........................... ........................ 19
Figure.1. 4. Organigramme du quartier
MBANKANA.............................................. 23
Figure II.1 : différentes filières de production
des biocarburants..................................... 34
Figure II.2 : Description du processus et rendement de la
trituration pour une unité de trituration de
Colza................................................ 39
Figure II.3 : Schéma de principe d'un
procédé continu de production d'esters méthyliques par
catalysehomogène........................................................................
.....................44
Figure II.4 : Synthèse de principe d'un
procédé continu de production d'esters méthyliques par
catalysehétérogène...............................................................
................ ......... 45
Figure II.5 : Différentes voies conduisant à la
fabrication d'alcool de première génération à
partir de biomasse sucrée ou
amylacée.................................................................
47
Figure II.6. Schémas de production des biocarburants de
deuxième génération.............. ...51
Figure II.7. Schéma de la filière
biochimique...............................................................52
Figure II.8 : Schéma de conversion des matières
premières agricoles en biocarburants
liquides............................................................................................................57
Photo 2.1 : Moteur thermique fonctionnant à base de
l'huile de palme............................32
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
INTRODUCTION GENERALE
01. Etat de la question
Face à la diminution des ressources
énergétiques et à la raréfaction des ressources
naturelles ; aux besoins énergétiques croissants et
l'accroissement de la pollution, il est devenu urgent de trouver des
alternatives aux énergies actuelles et ce notamment dans le domaine des
transports et de la production de l'énergie.
En 1997, 140 pays de la planète ont signé le
protocole de Kyoto, qui impose une diminution de 5% des rejets de CO2 d'ici
2012. C'est dans ce contexte que les biocarburants apparaissent comme de
possibles substituts des dérivés pétroliers, et de ce fait
une solution à envisager.
La prise de conscience des effets négatifs de
l'industrialisation, de l'exploitation des ressources naturelles a conduit
à promouvoir les technologies moins polluantes mais
économiquement rentables dont les technologies propres.
La pauvreté énergétique est
définie par le PNUD comme l'absence de choix qui donnerait au pays
l'accès à des énergies adéquates, abordables,
efficaces et durables pour supporter le développement économique
et humain.
Il faut savoir que l'énergie n'est pas en soi un
objectif de développement. Elle doit être regardée comme un
moyen d'y parvenir. L'accroissement de la consommation
énergétique est nécessaire à la fois :
- pour accroître les activités productives, et
- pour répondre à un grand nombre de besoins
domestiques, tant il est vrai que l'on a besoin d'énergie dans tous les
domaines de la vie. A cet égard, l'énergie intervient pour
beaucoup dans l'amélioration des conditions de vie.
Encore faut-il maitriser l'utilisation de l'énergie,
afin de réduire ses effets négatifs (nuisances) sur
l'environnement : destruction des forêts, atteinte à la
biodiversité, impacts sur le climat, atteinte à la santé
(pollution), accidents mortels, etc.
Le Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) intègre l'accès aux services
énergétiques comme une priorité nationale, et le
développement de programmes énergétiques cohérents
et axés sur la réduction de la pauvreté en milieu rural et
périurbain.
L'accès à l'énergie des populations
vulnérables en milieu rural et périurbain consiste en la
fourniture de services énergétiques permettant de moderniser les
services sociaux de base qui sont : la santé, l'éducation,
l'approvisionnement en eau potable, la cuisson, l'éclairage et les
télécommunications, ainsi qu'au développement des
activités productrices, notamment celles liées à la
valorisation et la transformation des produits agropastoraux à
destination des marchés urbains (Blin J., 2008).
Il faut admettre à cela que la consommation de
l'énergie par habitant est un indicateur du niveau de vie dans une
société.
L'usage des biocarburants devient de plus en plus courant,
à la suite de pallier aux conséquences désastreuses dues
à l'utilisation des énergies fossiles et polluantes. Le recours
aux énergies renouvelables devient une nécessité pour la
sauvegarde de notre planète qui soufre depuis près d'un
siècle d'un réchauffement climatique inévitable.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Notons que la R.D.Congo bien qu'il renferme 6% des
réserves pétrolières de l'Afrique, ne fait pas partie des
pays producteurs du pétrole ni sur le plan mondial, même en
Afrique. Malgré la potentialité en produit pétrolier, le
pays est extraverti, en plus il est obligé d'importer tous les
dérivés du pétrole de l'extérieur par le port de
Matadi pour la partie Ouest du pays et par les ports de Mombasa et Dar-Salam
pour la partie Est du pays.
Le point d'atterrissage de ces produits pétroliers
importé est basé à Matadi, où la
société des entreprises pétrolière (S.E.P CONGO)
débarque environ 700.000 m3 de produits pétroliers par
an, soit 80 % de la consommation nationale, Sep-Congo dispose de 33
réservoirs, d'une capacité de stockage de 68.000 m3,
au terminal pétrolier ANGO-ANGO. Deux pipelines évacuent les
produits vers Kinshasa, d'où ils sont acheminés vers la province
voisine du Bandundu, vers l'Équateur, le Kasaï occidental et la
province Orientale.
Tandis que le 20% d'approvisionnement en produit pétrolier
est assuré par les autres entreprises privées) (Devey M.,
2008).
Etant donné que l'importation du biodiesel coOte
chère au pays, pour récupérer cet argent, en vue
d'investir dans les infrastructures sanitaires, éducatifs, etc., le
recours aux biocarburants paraît comme une solution à envisager en
vue de réduire la quantité des CO2 et d'autres gaz traces
émanant des combustibles fossiles et répondre aux besoins de
transferts de technologie.
Cette étude prône pour la promotion des
énergies renouvelable et aborde en même temps l'approche durable
des ressources naturelles en vue d'aboutir à la séquestration du
carbone dans le sol et/ou les biomasses. Elle s'inscrit dans un contexte de
variabilité et changements climatiques.
Cette approche permettrait de réduire une quantité
importante des CO2 par activité chlorophyllienne.
La présente étude a l'ambition de
présenter les impacts socio-économiques et environnementaux de
l'utilisation des biocarburants et les opportunités qu'elle offre en
République Démocratique du Congo en général et, le
Plateau des Batéké en particulier dans le contexte de
variabilité et changements climatiques.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
02. Problématique
Depuis plus d'une décennie les scientifiques se sont
penchés sur la recherche des énergies pouvant remplacer les
énergies fossiles qui ont beaucoup contribué à la
détérioration de notre environnement et à la destruction
de notre planète.
L'ère du recours aux énergies renouvelables a
déjà sonné et la technologie des biocarburants
s'érige comme le point culminant dans la recherche des énergies
propres.
Selon les scientifiques, les énergies nouvelles et
renouvelables présentent multiples impacts positifs par rapport aux
énergies classiques qui commencent à inquiéter
l'humanité toute entière.
Ces énergies renouvelables en l'occurrence les
biocarburants demandent d'énormes étendues de sols pour la
culture destinée à sa fabrication. Beaucoup des pays du monde se
sont investis dans la culture des plantes biocarburants aux mépris de
certaines cultures vivrières.
La demande, particulièrement forte des énergies
renouvelables dans le monde, a entraîné une baisse de la
production des cultures vivrières, conduisant à des
conséquences socioéconomiques et écologiques
néfastes. Cette tendance ne fait que s'accentuer avec l'implication des
pays producteurs de : maïs, manioc, riz, sorgho, sésame, betterave
à sucre, canne à sucre, huile de palme, colza, et autres.
Il est donc impératif d'adapter nos types de carburants
aux contraintes environnementales. L'essence provenant du pétrole a
été très longtemps le carburant le plus économique.
Mais depuis le choc pétrolier de 1973, certains pays ont voulu assurer
leur indépendance énergétique.
La R.D.Congo est classé parmi les pays à faible
revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et pays les moins
avancés (PMA). Le rapport sur le développement humain 2007 du
PNUD classe la RDC au 168éme sur 177 pays. Le PIB par habitant
était de 199$ US en 2005 ; la proportion de la population vivant en
dessous du seuil de pauvreté est estimée à 70% (PNUD,
2008).
Selon le DSRP (2005), environ 70% de la population vit dans
une situation de pauvreté généralisée,
principalement causée par une longue période de guerre et les
conflits résiduels à l'est. La situation alimentaire se
caractérise par la chute de 30 à 40% des productions agricoles
vivrières, la baisse de la consommation alimentaire correspondant
désormais à 1,650 kcal/pers/jour contre minimum requis en RDC qui
est de 2,300 kcal/pers/jour et l'augmentation du taux de malnutrition des
enfants et des adultes.
La République Démocratique du Congo est parmi
les pays signataire du protocole de Kyoto et est confrontée à de
graves difficultés économiques et à une pauvreté
qui augmente. Grand nombre des populations rurales et périurbaines ont
encore recours de façon massive aux combustibles traditionnels pour le
reste de leur approvisionnement énergétique, et le pays est
durement touché par la hausse de prix du baril de pétrole.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Sa population est estimée à plus ou moins 60
millions d'habitants avec une densité de 25,6 habitants / Km2
et un taux de chaumage très élevé.
La majeure partie de la population congolaise doit faire face
à une facture croissante en énergie commerciale due à la
forte croissance démographique, au développement des
activités économiques et à l'augmentation des coOts
unitaires de l'énergie.
L'ensemble de ces facteurs rend prohibitif l'accès
à l'énergie d'une large majorité d'individus, ce qui
freine la croissance économique du pays.
Fabriquer des carburants à partir des plantes a
longtemps été considéré comme une solution
d'avenir. Mais la montée en puissance des biocarburants fragilise
l'alimentation mondiale (FAO, 2008).
En République Démocratique du Congo, le secteur de
l'énergie est caractérisé par :
- la faiblesse de l'utilisation des énergies modernes
(électricité et transport routier) et l'importance de la
valorisation des ressources ligneuses, qui représente la majeure partie
de la consommation nationale et la quasi-totalité de l'énergie
rurale.
- une consommation excessive de l'énergie bois,
estimé à 94,6% pour les besoins domestiques selon un rapport de
la PNUD (2004) et l'absence des énergies alternatives est due au mauvais
état des services d'électricité et des infrastructures
électriques et un faible développement du secteur industriel.
- un approvisionnement en électricité qui est
assuré en grande partie par les centrales hydroélectriques dont
le taux d'électrification totale estimé à 6% de toute la
république, et 94% des ménages Congolais dépendent
d'autres sources tels que les centrales thermiques fonctionnant au gasoil et
à l'essence qui alimente quelques villes de la République
Démocratique du Congo dont 2/3 de la population urbaine et
périurbaine sombre dans l'obscurité et ont recours aux ressources
ligneuses comme moyen d'approvisionnement énergétique.
- une forte dépendance vis-à-vis des importations
de produits pétroliers, qui, en raison de la flambée
récente du prix du baril, génèrent de fortes pressions sur
l'économie du pays,
- une faible utilisation d'importantes ressources solaires dont
le coOt d'investissement à grande échelle reste prohibitive par
rapport aux ressources traditionnelles.
Il y a plus d'un siècle l'économie mondiale
s'est appuyée sur les combustibles fossiles (charbon, pétrole,
gaz naturel). Abondants, stables chimiquement, donc aisés à
transporter, pas cher, faciles à produire, les carburants issus des
hydrocarbures représentent aujourd'hui 98% de l'énergie
utilisée dans les transports (routiers, ferroviaires, aériens).
« Mais le couple carburants fossiles/transports est
considéré à ce jour comme ayant deux grands
défauts.
Même si la disparition du pétrole est très
lointaine, il va se raréfier progressivement entraînant de
possibles tensions géopolitiques entre pays producteurs,
particulièrement au Moyen-Orient et consommateurs ; et sa combustion
dégage des quantités importantes de CO2, responsables en grande
partie du réchauffement climatique dont 84% des gaz à effet de
serre (GES) viennent des émissions de CO2 » (ADEME, 2000).
D'où la réactivation, il y a une vingtaine
d'années, d'une idée ancienne: fabriquer des carburants à
partir des plantes. «Réactivation» car on avait
déjà utilisé des biocarburants à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe siècle. Rudolf Diesel affirmait
ainsi en 1912 que «les
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
huiles végétales pourraient devenir aussi
importantes que le pétrole aujourd'hui» (René-Eric Dagorn,
chercheur à l'université de Reine).
Ainsi, notre problématique tourne autour des questions
principales suivantes : - la R.D Congo peut-elle se lancer dans l'ère
des biocarburants ?
- quels sont les impacts des biocarburants sur l'environnement
socio-économiques de la R.D Congo?
- quelle serait la situation alimentaire de la R.D Congo à
l'ère du Biocarburant ?
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
03. Hypothèse de l'étude
A la suite de la détérioration,
l'épuisement des énergies fossiles et à la pollution de
l'environnement due à l'utilisation des énergies non
renouvelable, à la pauvreté énergétique que
connaissent nos populations en milieu rural et périurbain, le recours
aux énergies renouvelables constituerait une alternative au
développement énergétique de l'ère et contribuerait
à la diminution de la pollution par les gaz à effet de serre
accentuée par l'usage des énergies fossiles.
La République Démocratique du Congo est un pays
aux potentiels agricoles énormes avec des conditions climatiques et
pédologiques qui permettent la culture d'un large éventail de
spéculations agricoles tropicales sur une superficie cultivable
estimée à 130.000.000 d'hectares et une main d'oeuvre importante
et disponible dans tous les secteurs de la vie y compris le secteur agricole
(Raemaekers, H., 2001).
Sa flore permet une diversité des plantes produisant
des biocarburants sur son sol : Palmier à huile, canne à sucre,
soja, Jatropha, etc. Elle regorge des potentialités écologiques
exceptionnelles pouvant lui permettre de produire du biocarburant notamment
:
- les climats équatorial et tropical humide avec une
pluviométrie située entre 1.500 et 2.000 min/an ;
- l'hydrographie est constituée de 50% de l'eau douce
d'Afrique.
L'agriculture reste la principale activité en milieu
rural, mais souffre d'un manque total de mécanisation. Les principales
ressources agricoles sont les cultures céréalières, les
tubercules, le café, le bois et le caoutchouc. Ses principales cultures
vivrières: le manioc, le maïs, le riz, soja, etc.
Selon un rapport de la Banque mondiale (1990), son PNB fait
état de 30% pour l'agriculture, de 33,5% pour l'industrie, dont 11% pour
l'industrie manufacturière, et de 36,3% pour les services.
De ce qui précède, nous disons que la R.D Congo
pourrait se lancer à l'ère des biocarburants tout en n'exploitant
et ne développant que les cultures des biocarburants non comestibles,
entre autre celles qui ne font pas partie des cultures vivrières
(JatrophaCurcas, et autres), pour ne pas connaître des problèmes
de pénuries alimentaires et entrer en compétition directe avec la
sécurité alimentation.
Bien que cela soit une alternative énergétique
qui permet de générer des revenues, il constituerait en
même temps une insécurité alimentaire par le
détournement et déplacement des productions alimentaires. Cette
obsession conduirait aussi au déboisement par l'occupation de nouveaux
espaces forestiers transformés en champs pour la culture des
biocarburants, la biodiversité serait mise en cause par la
transformation des milieux naturels (habitat), la pollution, la surexploitation
des ressources naturelles. Et cela pourrait entrainer la disparition de
certaines espèces.
Par conséquent, l'utilisation des biocarburants non
comestibles seraient une alternative globale au développement
énergétique propre en R.D.Congo.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
04. Objectifs
Cette étude a pour objectif global, spécifique et
opérationnel ci-après :
a. Objectif global
v' Consiste à analyser les opportunités
d'utiliser certains espèces végétales pour promouvoir la
fabrication des biocarburants en vue de les substituer aux énergies
fossiles trop dispendieuses et polluantes et aussi remédier à la
crise énergétique récurrente dans les milieux ruraux et
périurbains ;
b. Objectifs spécifiques
v' Créer l'emploi pour la population locale et attirer
les investissements ;
v' Réduire la dépendance
énergétique vis-à-vis du pétrole et des
importations de l'énergie (vu la hausse des prix de l'énergie et
l'incertitude de l'approvisionnement dans le monde entier) et contribuer
à la sécurité énergétique ;
v' Le développement agricole et rural (plus grande
production de revenus et plus grand ajout de valeur dans les régions
rurales ; maintien des systèmes agraires) ;
v' Atténuer les effets du changement climatique ;
v' Proposer un protocole de gestion opérationnelle au
niveau du site cible qui permet notamment :
- Stopper et ralentir l'exploitation des ressources ligneuses
comme
moyen d'approvisionnement énergétique ;
- Sédentarisation agricole ;
- Production des produits non ligneux pour la production des
biocarburants ;
Ce protocole est présenté sous forme d'un projet
de développement des filières biocarburants en RDC.
c. Objectifs opérationnelles
Pour répondre à notre problématique, nous
nous sommes fixés les objectifs opérationnels ciaprès dans
l'élaboration du présent travail :
v' Présenter la situation de la RDC en rapport avec
l'avènement de l'ère des biocarburants ;
v' Décrire les biocarburants ainsi que leurs modes de
production ;
v' Identifier les impacts potentiels liés au
développement des biocarburants sur l'environnement
socio-économiques de la R.D Congo ;
( Faire une projection de la situation alimentaire de la R.D
Congo à l'aube de l'ère du Biocarburant ;
v' Formuler un projet applicable suivant le contexte actuel de
Mbankana.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
05. Choix et intérêt du sujet
a. Choix du sujet
Au moment où tous les États du monde se
penchent sur le transfert de la technologie pour réduire les
émissions du CO2 et s'oriente vers le mécanisme du
développement propre, la RD Congo avec tout ce qu'il a comme potentiel
ne pouvait pas rester hors du système. Ainsi, le choix porté sur
ce sujet est dicté par le besoin d'intégration et d'utilisation
des énergies renouvelables moins polluantes pour la R.D. Congo en vue de
réduire les effets nocifs des énergies fossiles et réduire
l'exploitation des bois comme moyens d'approvisionnement en bioénergie,
afin de préserver nos écosystèmes.
Promouvoir l'utilisation de cette dernière pour une
indépendance énergétique serait notre idéale.
b. Intérêt du l'étude
Cette étude est à percevoir comme une
contribution aux efforts que les autorités sont appelées à
déployer pour réduire les émissions des gaz à effet
de serre sur l'environnement et répondre aux besoins
énergétiques de leurs gouvernés.
Ainsi, cette étude présente un double
intérêt : socio-économique et scientifique.
- Socio-économique par ce qu'il offre une source
potentielle d'énergie renouvelable et pourrait ouvrir de vastes
marchés pour les agriculteurs, générer des revenus,
créer des emplois, promouvoir au développement rural, etc.
- Scientifique par ce qu'il vise à promouvoir à
l'innovation technologique en République Démocratique du Congo,
et propose des méthodes techniques pour l'obtention de ses
énergies, évaluer leurs effets sur l'environnement,
améliorer la sécurité énergétique, lutter
contre le réchauffement climatique, réduire les émissions
des gaz à effet de serre, etc.
Cette étude se veut un cadre d'analyse des effets des
biocarburants et la problématique de son utilisation, et permettra aux
populations riveraines d'avoir une idée claire des impacts d'utilisation
de ces énergies renouvelables, de contribuer à l'apport
scientifique en vue des prochaines études dans le domaine
environnemental.
06. Délimitation de l'étude
Toutefois, les investigations rationnelles et logiques doivent
être circonscrites dans le temps et dans l'espace. Ainsi, nous avons
consacré l'étude d'impact sur l'environnement
socioéconomique de l'utilisation des biocarburants en République
Démocratique du Congo en général et, au Plateau des
Batéké en particulier (MBANKANA), où nos analyses ont
été les plus importantes à la suite de la situation
sanitaire, socio-économique et environnementale.
Ainsi, nous tenons à signaler que cette
délimitation n'est pas rigide, dans la mesure où la
compréhension d'un aspect du problème peut exiger de
dépasser ces limites.
Signalons aussi que cette étude est menée
pendant la période allant de 2010 à 2011. Toutes les observations
faites sur terrain sont comprises pendant la même période. Nos
projections vont de 2012 à 2030.
Le présent travail cadre avec deux domaines de
l'environnement à savoir : le développement durable et la gestion
de l'environnement.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
07. Méthodes et techniques utilisées
a. Méthodes utilisées
Dans le cadre de notre recherche, nous avons recouru aux
méthodes descriptives et documentaires. La méthode descriptive,
nous a permis de décrire les différents avis et analyses de
spécialistes des biocarburants ; d'analyser les différents
impacts résultant de l'utilisation des biocarburants ; de faire les
projections sur la situation de Mbankana à l'horizon 2030. Tandis que la
méthode documentaire, nous a permis de recourir aux divers documents
comme : livres, textes officiels, articles, monographies, mémoires,
thèse de doctorats, revues, internet, etc.
b. Techniques utilisées
La technique renferme le sens de la réalisation
pratique, de la matérialisation effective de cette procédure,
c'est-à-dire le moyen ou l'instrument utilisé. Autrement dit,
elle est un moyen pratique mis à la disposition du chercheur pour
atteindre les objectifs poursuivis.
Parmi les techniques retenues pour présenter ce travail,
nous avons choisi :
- la technique d'observation ;
- la technique de prédiction et identification des impacts
;
- et la technique d'interview qui nous a permis de recueillir
les informations auprès des responsables des ONGD & entreprises
oeuvrant dans le domaine des biocarburants, les autorités
politico-administratives et coutumières.
Ce sont là les trois techniques qui nous ont
favorisé l'élaboration de ce travail.
08. Difficultés rencontrés
Une difficulté majeure est la disponibilité des
ouvrages et publications récente sur les biocarburants. L'accès
à certains documents utiles à notre recherche ne nous a pas
été facile. En plus les travaux relatifs au biocarburant sont
rares, étant donné que ce domaine de recherche est ressent chez
nous.
Même pour accéder aux installations de la
division de service de biocarburant au Ministère des Hydrocarbures envie
d'avoir certains informations nécessaire à notre travail, on nous
a fait faire de va et viens.
Autres difficultés rencontrer est celui d'ordre technique
et financière.
09. Canevas de l'étude
Hormis l'introduction générale et la conclusion
générale, ce travail est structuré en quatre chapitres
à savoir :
· Le premier chapitre présente le site du travail et
brosse un état de lieu ;
· Le deuxième chapitre met en exergue les
Généralités sur les biocarburants et définit les
concepts de base ;
· le troisième chapitre analyse les impacts
environnementaux et socio-économiques, décrit les
différents scénarios d'utilisation des biocarburants dans le
quartier Mbankana, et propose les différentes mesures
d'élimination, de compensation et d'atténuation.
· le quatrième chapitre propose un projet sur le
développement des filières biocarburants à Mbankana.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement soci de la R.D.C». « Cas de Mbankana dans
le plateau des Batéké »
CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DU SITE D'ETUDE
Dans ce chapitre, nous décrivons le milieu
d'étude en fonction de trois composantes de l'environnement à
savoir : l'environnement physique, l'environnement biologique et
l'environnement socio-économique et culturel.
Pour obtenir une vision holistique des aspects ci-haut
évoqués, nous avons fait plusieurs investigations sur terrain et
consulté de nombreux documents.
Mbankana dans le Plateau des Batéké qui fait
l'objet de notre site du projet, est l'un 19 quartier que compte la commune de
Maluku.
La commune de Maluku étant belle et bien situé
dans la ville province de Kinshasa, la capitale de la République
Démocratique du Congo, nous avons donné un bref aperçu sur
la ville et décrit enfin le quartier Mbankana.
1.1. BREF APERÇU DE LA VILLE PROVINCE DE
KINSHASA
La ville province de Kinshasa qui est le milieu récepteur
du projet, est située entre 4° et 5° de latitude sud et entre
15° et 16° de longitude EST.
Elle a comme limites géographiques :
- La province de Bandundu à l'EST - La province du
Bas-Congo au sud
- La république du Congo à l'Ouest et au Nord
séparée par le fleuve Congo qui constitue une frontière
naturelle.
Sur le plan administratif, la ville province de Kinshasa a
aujourd'hui une superficie de #177;9 968 km2 et compte 24 communes
(18 urbaines et 6 rurales) qui sont subdivisées en 343 quartiers
identifiés (Cfr. Carte administrative de la ville ci-dessous).
La subdivision administrative de la ville province de Kinshasa
répond aux prescrits du décretloi n°081 du 22 juillet 1998
portant organisation territoriale et administrative de la République
démocratique du Congo qui, en ses articles 3 et 5, donne la
qualité de la ville province à Kinshasa et le statut de capitale
du pays par son article 4. Ce décret- loi confère aux communes de
la ville de Kinshasa le statut d'entités administratives
décentralisées (EAD), avec personnalité juridique. Elles
sont administrées par des Bourgmestres et des Bourgmestres Adjoints.
De prime abord, retenons que la ville de Kinshasa subit
généralement de profondes modifications de sa configuration
spatiale. Aussi, le nombre de quartiers change-t-il d'une époque
à l'autre. Elle comprend à ce jour 24 communes qui sont :
Kinshasa, Gombe, Barumbu, Lingwala, Makala, Masina, Kimbanseke, Selembao,
Limete, Lemba, Bumbu, N'sele, Ngiri-Ngiri, Matete, Kintambo, Ngaliema,
Mont-Ngafula, Kalamu, Maluku, Bandalungwa, Kasavubu, Kisenso et N'djili.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Fig. 1.1 : Carte administrative de la ville Province de
Kinshasa
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
1.2. PRESENTATION DE MBANKANA
Mbankana qui constitue notre milieu récepteur de
l'étude est situé dans la partie Est de la ville province de
Kinshasa, principalement dans la commune de Maluku.
Légende : Localité Echelle : 1/500
000
Route
Rivière
Fig. 1.2 : Carte administrative de la commune de Maluku
Historique
Selon le Chef coutumier LABI MBANA, le quartier Mbankana
remonte au 16e siècle ; créé par le fils du roi
MAKOKO, roi du royaume Téké lors de son arrivée de
Brazzaville du nom de BUA-NGAMUSU.
Ce quartier fut créé en 1970 par
arrêté Ministériel du Ministre de l'intérieures,
décentralisation et sécurité, suite au décret loi
n° 053 du 12/12/1970 portant décentralisation.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
I.2.1. Environnement physique
I.2.1.1. Situation géographique et
topographique
Le quartier Mbankana du nom de son village est situé
dans la commune de Maluku, district de Tshangu, ville province de Kinshasa. La
population autochtone appartient à la tribu TEKE.
Suivant l'emplacement géographique, Le quartier
Mbankana est localisé à 145 Km du centre ville de Kinshasa sur le
Plateau de Batéké, à cheval sur la route nationale
n°1 tronçon Kinshasa - Kikwit. La cité s'étend sur
une superficie de plus ou moins 15000 m2.
Et en voici les données topographiques décrit de la
manière suivante :
- Altitude moyenne : varie entre 587 m Nord et 632 m au Sud ; -
Latitude : 4° 26' 48,9» Sud;
- Longitude : 16°11'30,8» Est et 16°20'
Il est borné :
- au Nord par le quartier Yoso, Kinzono et le projet
agro-forestier de MAMPU ;
- au sud par le quartier Mwe et une vaste étendue de
savane, allant jusqu'au territoire de Madimba et Kasangulu dans la province du
Bas-Congo ;
- A l'Est par la rivière Lufini et le quartier Mongata qui
fait la frontière de la commune de Maluku et la province du Bandundu
;
- A l'Ouest par le quartier Dumi, la rivière
Maï-Ndombe et la réserve et domaine de chasse de Bombo-Lumene
(Biuma, 2004).
I.2.1.2. Climat
I.2.1.2.1. Pluviométrie
La ville province de Kinshasa appartient au climat du type AW4
selon la classification de Köppen, caractérisé par un climat
tropical chaud et humide. MBANKANA jouit de ce même type de climat.
Son calendrier de pluies est bimodal, le premier
s'étend de Septembre à Décembre avec une inflation de
pluviosité entre le mois de Décembre et de Mai. La seconde
s'étend de Mars à mi-mai, suivie d'une grande saison sèche
entre Juin et Septembre. La côte udométrique moyenne annuelle est
de 1577 mm. (PNUD, 1998)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau 1.1. Le relevé pluviométrique (2003-2009)
dans le site de MBANKANA
Année/Mois
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Moy. an
|
2003
|
171,5
|
146,1
|
206
|
346,8
|
150,3
|
56
|
0,5
|
13,5
|
98,8
|
271,8
|
349,3
|
305,5
|
176,34
|
2004
|
190
|
163,8
|
176,4
|
97
|
135,7
|
9,4
|
5,2
|
0,1
|
44,5
|
128,8
|
220,7
|
199,3
|
114,24
|
2005
|
15,6
|
169,8
|
109,5
|
141
|
24,5
|
11,8
|
28,8
|
6
|
6,3
|
431,5
|
304,5
|
266,6
|
126,32
|
2006
|
206
|
93,6
|
226,3
|
152,3
|
65,7
|
0,8
|
7,1
|
6,3
|
182,6
|
72,4
|
275,1
|
231,5
|
126,64
|
2007
|
170,6
|
139
|
175
|
268,1
|
76,5
|
24,7
|
293,1
|
11,5
|
150,5
|
303,7
|
286,5
|
272
|
180,93
|
2008
|
78
|
85
|
180
|
79,5
|
45,7
|
4
|
00
|
17,7
|
70,3
|
235,5
|
262,5
|
205,5
|
105,30
|
2009
|
264,9
|
164,2
|
105,6
|
203,1
|
165,6
|
31,7
|
00
|
00
|
26,1
|
44,5
|
125,1
|
144
|
106,23
|
Moy. Mens
|
138,61
|
132,88
|
178,86
|
180,78
|
83,06
|
17,78
|
55,78
|
9,18
|
92,16
|
240,61
|
283,1
|
246,73
|
|
Source : (Station Agro-Météorologie de Mbankana,
2010)
Le tableau 1.1 nous renseigne qu'il a plu abondamment au mois de
Novembre dans le site de MBANKANA avec une moyenne mensuelle de 1698,6 mm.
Toujours est-il que la hauteur de précipitation la plus
élevée a été enregistrée en Octobre 2005,
avec 431, 50 mm d'eau. Les pluviométries basses ont été
observées pendant les mois de Juin, Juillet, Août ; ce qui
caractérise la saison sèche.
2500
2000
1500
1000
500
0
1 2 3 4 5 6 7
Année/Mois janvier Février
Mars Avril Mai
Juin
Juillet Août Septembre
Figure 1.1 : Graphique sur la pluviométrie
1.2.1.2.2. Température
La température moyenne oscille autour de 25 et
26°C et peut descendre de 22 à 19°C. La température du
mois le plus froid est supérieur à 18°C, alors que la
température nocturne du mois le plus chaud se situe autour de 23°C
pour 2009.
La moyenne des températures la plus
élevée a été observée au mois d'octobre
2009, avec 30,2°C tandis que la moyenne des températures la plus
basse à été enregistrée au mois de juillet 2009
avec 22,8°C.L'amplitude thermique moyenne annuelle est faible, de l'ordre
de 3,5°C.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau 1.2. Relevé des températures (2003-2009)
dans la cité de MBANKANA
Année/Mois
|
janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Moy. an
|
2003
|
25,1
|
25,9
|
25,5
|
26
|
25,5
|
23,9
|
23,5
|
23,9
|
25
|
24,5
|
24,7
|
25
|
24,87
|
2004
|
25,1
|
25,7
|
25,8
|
25,8
|
25,7
|
24
|
23,8
|
24
|
24,8
|
24,9
|
25,2
|
25
|
24,98
|
2005
|
24,9
|
24,1
|
24,0
|
24,8
|
26,1
|
24,6
|
22,7
|
23,9
|
24,7
|
25,1
|
25,1
|
24,9
|
22,575
|
2006
|
25,1
|
23,4
|
25,1
|
24,2
|
24,7
|
23,5
|
23,2
|
24,2
|
24,8
|
24,3
|
24,7
|
25,5
|
24,39
|
2007
|
24,2
|
25
|
25
|
25,2
|
24,9
|
24,4
|
23,3
|
22,6
|
21,9
|
22,5
|
24
|
22,6
|
23,8
|
2008
|
23,1
|
22,9
|
23,4
|
24,8
|
24,6
|
23,9
|
24
|
24,9
|
25,9
|
26,1
|
27,2
|
26,6
|
24,8
|
2009
|
24,2
|
25,3
|
25,5
|
26,7
|
25,7
|
23,6
|
22,8
|
22,9
|
24,6
|
30,2
|
24,9
|
24,7
|
23,0
|
Moy. mens
|
24,58
|
24,5
|
20,8
|
25,13
|
25,25
|
24,05
|
23,41
|
23,91
|
24,51
|
24,56
|
25,15
|
24,93
|
|
Source : (Station Agro-Météorologique de
Mbankana, 2010)
Il se dégage du tableau 2 que la température la
plus basse a été enregistré au mois de septembre 2007 avec
21,9°C tandis que la température la plus élevée a
été observée au mois d'octobre 2009 avec 30,2°C.
Et la moyenne annuelle la plus élevée à
été enregistré en 2004 avec 24,98°C et la moyenne la
plus basse a été enregistré en 2005, avec 22,57°C.
400
800
700
600
500
300
200
100
0
Moyenne annuelle Décembre Novembre
Octobre Septembre Août
Juillet
Juin
Mai
Avril
Figure.1.2 : Graphique sur les températures
Le graphique ci-dessus décrit les différents
relevés de température allant de 2003 à 2009.
1.2.1.2.3. Les vents
Deux grands courants de vents soufflent simultanément
en altitude et dans les basses couches atmosphériques. En altitude, il y
a deux courants de vents qui soufflent : du Nord -Est les alizés chauds
et secs qui proviennent d'Égypte. Par ailleurs toujours en altitude, un
courant équatorial venant de l'Est et chargé de beaucoup
d'humidité, souffle d'une façon quasipermanente au-delà de
300 m d'altitude (Ministère du Plan, 2005).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Les vents soufflent presque continuellement du W-S-W au S-O
(240 à 275). Au niveau inférieur, il y a une advection d'air
frais et humide. La vitesse du vent au sol est faible mais constant, surtout
entre 08 et 17 heures TLK.
En altitude, il persiste le courant équatorial d'Est
provenant de l'Océan Indien et ces vents d'Est créent une couche
d'inversion thermique qui s'ajoute aux mouvements convectifs. Cette couche est
peu élevée à cause de l'absence de précipitations
convectives surtout au cours de la période correspondant à la
saison sèche qui se caractérise par une couche dense de
stratocumulus qui se forme la nuit après refroidissement et se dissipe
tard au courant de la journée par réchauffement diurne. (Station
Agro-météorologique de Mbankana, 2010).
1.2.1.2.4. Rayonnement
Le rayonnement est resté quelque peu régulier
sur la période étudiée. Il varie en moyenne entre un
minimum de 3,5 heures/jour au mois de Juillet et un maximum de 5,2 heures/jour.
(PNUD, 1998)
Année Janvier Février Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet Août
Septembre Octobre Novembre
1 2 3 4 5
5000
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Figure 1.3 Graphique de variation de rayonnement global
Il ressort de ce diagramme que le rayonnement la plus
importante a été enregistré au mois de décembre
2003 avec 651cm3/J, tandis que la valeur la plus basse a
été enregistré à la même année avec un
rayonnement de 320,00 cm3/J.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau 1.3 : Élément de Rayonnement solaire
global en calorie : cm3/J. (2002-2006)
Année/Mois
|
janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Moy. An
|
2002
|
376,00
|
394,00
|
396,00
|
386,00
|
384,00
|
372,00
|
338,00
|
363,00
|
373,00
|
353,00
|
391,00
|
358,00
|
373,67
|
2003
|
320,00
|
328,00
|
343,00
|
399,00
|
378,00
|
375,00
|
348,00
|
374,00
|
369,00
|
376,00
|
391,00
|
651,00
|
387,67
|
2004
|
397,00
|
382,00
|
304,00
|
380,00
|
325,00
|
340,00
|
330,00
|
368,00
|
384,00
|
412,00
|
380,00
|
325,00
|
360,58
|
2005
|
400,00
|
382,00
|
416,00
|
413,00
|
381,00
|
351,00
|
334,00
|
371,00
|
396,00
|
365,00
|
414,00
|
357,00
|
381,67
|
2006
|
386,00
|
388,00
|
380,00
|
378,00
|
356,00
|
470,00
|
347,00
|
384,00
|
362,00
|
397,00
|
378,00
|
340,00
|
380,50
|
Source : (METTELSAT, 2008)
Il se dégage de ce tableau que la valeur maximale de la
moyenne annuelle du rayonnement a été observé en 2003 avec
387,67 cm3/J, tandis que la valeur minimale de la moyenne annuelle
du rayonnement a été observé en 2004, avec 360,58
cm3/J.
1.2.1.2.5. Humidité
L'humidité relative de l'air a une moyenne
générale de 79 %, entre 1986 et 1995, avec des moyennes des
valeurs extremes qui s'établissent comme suit :
- moyenne des valeurs maximales : 84 % entre novembre et mai avec
une légère baisse en février mars;
- moyenne des valeurs minimales : 71 % essentiellement en
septembre (Ministère du Plan, 2005).
Mais elle a été enregistrée en 2006 avec une
moyenne annuelle de 74,1% ; la moyenne maximale pour la même année
est de 93,8% et minimale de 54,5%.
1.2.1.2.6. Evapotranspiration
La moyenne de l'évapotranspiration de la période
varie entre un minimum de 94,5 mm en mai et un maximum de 173,1mm en
septembre.
I.2.1.3. Sol
Le plateau de Batéké a deux types de sols : le
sable et l'argile. Mais le sable prédomine. Selon la classification des
sols du Congo, sont les sols du type Arénoferrasols, à profil de
type AC, structure de sols que l'on trouve aussi sur les collines et de
podzols, comme dans les zones planes et dans les mares asséchées.
En d'autres termes, la surface de ce Plateau est constituée de roches
silicifiées ou grès polymorphe (Ministère du Plan,
2005).
Ces sols sont constitués par des sables fins avec une
teneur en argile généralement inférieure à 20 %
(Kikufi, 2000).
Pour le plateau de Batéké, la texture du sol est
sableuse et sa structure meuble ; le pH est acide. Ces sols sont
mélangés par endroits, à d'autres sols à tendance
kaolinite et ferralitique. En général ce sont les minéraux
récents, développés sur du sable Kalaharien.
Ils sont caractérisés par une teneur en argile
de moins de 20% sur au moins 100 cm de profondeur, avec une faible
réserve de minéraux altérables et une faible
capacité de rétention d'eau.
Ce sol du type Kalaharien repose sur les dépôts
continentaux constituant en grande partie de grés tendres d'âge
méso-cénozoïde. Ces formations surmontent elles-mêmes
le socle antécambrien dont les grés de l'Inkisi affleurent
à l'Ouest de Kinshasa (PNSAR, 1998).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Ils présentent par conséquent une utilité
marginale pour les activités agricoles sauf lorsqu'on exploite de
très vieilles jachères ou des terrains vierges gagnés sur
la forêt. Pour une exploitation agricole rentable, ces sols exigent un
apport conséquent voire systématique en fertilisants.
Le sol de MBANKANA a une texture sableuse, avec une structure
particulaire. Il est marécageux le long des rivières, ce qui
explique la présence de rizicultures de submersion où le riz est
semé dans une zone basse inondée. D'après la
classification américaine, ces sols appartiennent à l'ordre des
oxisols, sous-groupe isomérie psammentichaplorthox. (Mondjalis, 2010) et
(H. Dupriez & al. 1987) cité par (Kabungu, 2010)
Du point de vue potentialités agricoles, ces sols sont
pauvres en éléments nutritifs, et sont d'une utilité
agronomique marginale pour les raisons essentielles ci-après :
- ils sont pauvres en colloïdes organo-minéraux et
sont peu gonflants, et ont une faible capacité d'échange
cationique ;
- ils sont perméables et on une capacité de
rétention en eau faible ;
- ces sols ont un très faible pouvoir fixateur
vis-à-vis des anions phosphates dont le rôle essentiel est la
nutrition des cultures.
Suivant sa topographie et son relief, on distingue quatre types
de terre à savoir :
- les terres de plateaux : situées au sommet de pentes,
elles ne sont jamais inondées, car l'eau de pluie s'échappe en
profondeur du sol ou vers les parties les plus basses ;
- les terres de pentes : situé sur le flanc des
vallées, c'est sur ces terres de pentes
que les risques d'érosions sont les élevés
;
- les terres de plaine : sont proches des cours d'eau, il peut
arriver qu'elles soient inondées, mais l'eau n'y stagne pas en
permanence ;
- les terres de bas-fonds : sont situées à
proximité des ruisseaux et des rivières, leurs nappes
phréatiques sont superficielles. C'est là où s'accumulent
les argiles et les limons entrainés par le ruissellement de l'eau sur
les pentes. Les terres de bas fond sont fréquemment inondées et
marécageuses.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Fig.1.3 : Carte d'occupation du sol dans le quartier Mbankana
(2009)
Source : (Kabungu, 2010)
Notons aussi que les terres du plateau et des pentes sont les
plus souvent appauvries par l'érosion hydrique et éolienne. Et
sont souvent plus sableuses et caillouteuses par ce que l'eau de ruissellement
et le vent emporte des particules plus fines (graines d'argiles et limon), par
contre, celles de terres de bas fond sont toujours plus humides, car elles
reçoivent l'eau qui s'écoule des vallées.
Elles sont aussi plus argileuses, leurs réserves
nutritives sont plus élevées que celles de terres sableuses.
Cependant, les terres de bas-fonds ne sont pas souvent
favorables pour l'agriculture. On dit que qu'elles sont plus lourdes, alors que
les sablonneuses sont légères et conviennent aux cultures qui
préfèrent beaucoup d'eau, tel que le riz irrigué (Kabungu,
2010).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
I.2.1.4. Géologie
Les études géologiques effectuées sur la
région de Kinshasa (Maximy, 1985) ont montré que les terrains de
couverture sont d'âge quaternaire à dominance sablo argileuse
appartenant au système des sables ocre du Kalahari, sur un substratum
gréseux appartenant au système des grès d'Inkisi (Robert,
1946). Ce sont les sables blancs, grés tendres indurés à
la base, une épaisseur de 20 à 70 m vers l'ouest et de 300 m
à l'Est.
Ces terrains qui caractérisent aussi Mbankana dans le
plateau de Batéké sont recouverts à leur tour, en bordure
du fleuve et dans les vallées des cours d'eau, par des terrains
hydromorphes riches en humus.
Le plateau de Kwango qui renforce le plateau de
Batéké est couronné d'une surface de roches
silicifères, de grés polymorphes qui affleurent par endroit
surtout au fond des vallées à pente abrupte.
I.2.1.5. Relief
En rapport avec le relief, le quartier MBANKANA est
dominé par les hautes terres, ceinture collinaire de basses terres,
forment une succession de croupes arrondies de hauteurs variables qui se
prolongent vers l'Est en prenant des formes pénéplanaires (plus
ou moins planes) qui caractérisent le quartier MBANKANA dans le plateau
des Batéké.
Cette ceinture proviendrait du démantèlement du
plateau de Kwango auquel elle se raccorde. Dans la région des collines,
un réseau hydrographique de direction générale NordSud et
disposé en éventail occupant le fond de vallées
profondément encaissées. L'ensemble de collines de l'Est forme
une auréole limitant l'ancien pool. Ces collines ont été
et sont encore à divers degrés à l'Est du plateau des
Batéké à une altitude de 670 m.
Cette zone de colline est remarquable, du point de vue de la
variété des formes de son relief. Les collines sont
profondément disséquées avec des sommets qui varient entre
660 et 766 m d'altitude et les vallées peu encaissées qui
drainent les eaux de pluies. Ces reliefs ont des formes diffuses à
quelques mètres au dessus du fond des vallées. Ses altitudes
varient entre 350 et 450 m.
Fig.1.4 : Relief de la ville de Kinshasa
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
I.2.1.6. Hydrographie
L'hydrographie du plateau des Batéké est
essentiellement constituée de quelques cours d'eau locaux le lac
sacré Nga-Inke, le lac Lee et lac Maï-Ndombe, sans oublier le
fleuve Congo qui borde le quartier étudié.
Les observations hydrogéologiques menées dans
l'Interland de Kinshasa au niveau du pied du plateau des Batéké,
ont révélé que des émergences d'eau, dont l'origine
n'est autre que les affleurements de la vaste nappe aquifère d'âge
crétacique, dont l'exploration et l'exploitation ont été
concluantes. On observe à cet effet :
a) L'aquifère superficiel
Il se confond avec des marécages temporaires sur la
surface du plateau ; il est exploitépar des puits d'une dizaine de
mètres non pérennes. L'eau est de qualité
médiocre.
b) Le deuxième niveau de l'aquifère
Il se trouve vers 70 à 80 m de profondeur au-dessus de
grés polymorphes et alimente les sources dans les fonds des
vallées. Ses caractéristiques hydrodynamiques sont
médiocres. (Ndombe, 2009)
c) L'aquifère inférieur au profond
Il se situe entre les grés tendres du CRETACE avec des
intercalations d'argilite. Cette formation n'affleure pas dans la partie du
plateau des Batéké. Elle est constituée de grains fins et
moyens, parfois grossiers ; ce qui lui confère une bonne
perméabilité. Cependant, il faut noter que cette formation est
subdivisée en deux horizons :
- le premier à élément très fins ;
- le second, celui à sable ocre et à grés
polymorphes.
Fig.1.5 : Carte des cours d'eau de Mbankana
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
L'hydrographie du quartier Mbankana comprend les nappes,
rivières et ruisseaux. Deux nappes aquifères et hertziennes,
l'une perchée à 150 m de profondeur et l'autre hertzienne
à 250 m de profondeur (PNUD/UNOPS, 1998).
Le site de Mbankana est baigné par les rivières
Lufini et Limbini, ces deux cours d'eau coulent dans la direction Sud-Nord.
Notons aussi que ce réseau hydrographique traverse une série de
collines, coupe les fonds de vallées à pentes raides et
accidentées, et se déverse plus loin dans le fleuve Congo.
Ce réseau est caractérisé par des sources
allogènes et ont un régime régulier, mais avec les
variations saisonnières importantes leur débit n'est pas
uniforme. Toujours est-il qu'il augmentation du début à la saison
pluvieuse et une diminution à la saison sèche (Kabungu, 2010).
1.2.2. Environnement Biologique
I.2.2.1. Végétation
La végétation locale est dominée par une
savane arbustive avec quelques lambeaux de galeries forestières le long
de certains cours d'eau locaux comme, en amont, les rivières Mambali,
Mandoa, Masandu ; et en aval, les rivières Musolo, Sungi, Nkeo,
Sahili... Ces galeries forestières sont fortement
dégradées avec l'exploitation de la forêt pour la
production du bois de chauffe et la fabrication du charbon de bois (Compere,
1970) et (Pain, 1984).
Le milieu local est un écosystème globalement
savanicole. On rencontre sur les
pentes les mieux arrosées des taillis de buissons
d'arbustes parfois assez touffus mais l'exploitation du bois de chauffe ne
laisse persister que quelques arbustes dispersés qui poussent le plus
souvent sur des souches des arbres abattus. (Maractho, 2002)
La végétation de MBANKANA appartient à la
région Soudano-Zambézienne, caractérisée par des
savanes arbustives, herbeuses et pseudo-steppe.
1.2.2.1.1. Galeries forestières
Le long des rivières Limbini et Lufini, on retrouve des
galeries forestières qui sont en grandes partie remaniées et
secondarisées, croissent plusieurs espèces telle que le
Milletia sp. Ficus, Landolphia sp., autres sur les
terres des cultures abandonnées, tandis que dans les anciens sols
forestiers, on rencontrent souvent des associations herbeuses et denses des
Panicum maximun (Herbe à éléphants) (Ramale F.,
2000).
I.2.2.1.2. Savanes arbustives
|
Association à Sterculia quinqueloba et
Andropogon gabonensis :
C'est une savane dense et vigoureuse de 3 m de hauteur dans
laquelle, la strate arbustive et arborée atteint de 6 à 10 m de
hauteur.
Association à Berkeropis uniseta et Domodium
velutinum :
Cette association succède aux défrichements des
jachères des galeries forestières. Association à
Entadopsis abyssinica et Panicum maximum :
Cette association est souvent envahie par l'Imperatacylindrica
Association à Hyparrhenia diplandra et
Afromonium striputatrim :
Cette association densément boisée par
Hymenocardia acida et Dialium englerianum, s'installe sur les
sols épuisés par les cultures dans les vallées.
Association à Erythrophleum Africanum et
Hyparrhenia diplandra :
|
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
L'espèce Erythrophleum Africanum est une
essence extrêmement résistant aux feux vifs des savanes et des
jachères herbeuses. Elle est constituée d'éléments
ligneux dominants et parfois exclusifs des savanes herbeuses.
I.2.2.1.3. Savanes Herbeuses
Association à Hyparrhenia dissoluta et
Hyparrhenia filipendula
Cette association des grandes vallées développe
une strate arbustive et une strate herbeuse. Cette strate arbustive à
Dialium englennum présente des possibilités culturales
ou pastorales grâce à son substrat humifère.
Association à Hyparrhenia
pachystachya-actenium
Cette association se trouve dans les savanes boisées
à Erythrophleum africanum et Hyparrhenia diplandra. Le
cortège floristique présent : se présente de la
manière suivante :
- La strate herbacée supérieure : Hyparrhenia
pachystachya, Loudetia amudinecia et domensia
- La strate herbacée inférieure : Ctenium
newtonü, Loudetia simplex, etc.
Association à Loudetia arudinacea et cetaria
analiculato-triquetra.
Cette association est caracteristique de la savane
guinéenne et de la pseudo-steppe Zambézienne. La strate
herbacée supérieure de deux métres de hauteur et 35% de
recouvrement se compose de Loudetia arundinacea, Hyparrhenia
diplandra. La strate herbacée inférieure de 0,50 m de
hauteur et 50% de recouvrement est constituée de Tephrosia
barbigera, Bulbostylis lunicops, etc.
I.2.2.1.4. Les Pseudo-steppes
Elles sont dépourvues d'espèces ligneuses, elles
recouvrent des vastes étendues d'une végétation
xérique monotone, mais riche floristiquement.
La pseudo-steppe peut présenter différents
faciès :
- Faciès à Eriorema tephrosioïdes, -
Faciès à Humularia remeri,
- Faciès à Humularia affinis.
I.2.2.2. Faune
Mbankana héberge une prodigieuse ressource faunistique, on
n'y rencontre les oiseaux granivores et frugivores, les mammifères.
On y trouve aussi des serpents, des serpents, des Lézards
et des insectes phytophages (papillons et orthoptères). Dans les herbes
jaunies pullule les mantes, grillons, sauterelles, blattes.
Dans les galeries forestières des nombreuses
espèces de fourmis, des myriapodes, des verres de terre, de moustiques
et diptères y vivent. Notons que la saison de pluie entraine le
développement d'une herbe abondante consommé par ces peuplements
d'animaux. Pendant la saison sèche, par contre l'herbe et l'eau
deviennent rares et il y a menace des écosystèmes par des
activités anthropiques.
Beaucoup d'espèces d'oiseaux, et d'antilopes migrentou
se localisent aux abords des rivières. Ces espèces animales
savanicoles sont adaptées à des conditions écologiques
plus proches de celles de la steppe par rapport à celle de la
forêt dense (Lacoste A., 1995).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
I.2.3. Environnement socioculturel
I.2.3.1. Aspect démographique
Selon les informations recueillis au Bureau du quartier, la
cité de MBANKANA compte environ 15700 habitants (2010).
Bien qu'on y rencontre quelques minorités non
autochtones, la grande majorité de la population de Mbankana est
homogène. Elle appartient au groupe ethnique Teke et Humbu, ils parlent
le teke avec, comme langue vernaculaire, le lingala.
Celle-ci est fort brassée, comportant des tribus
d'origines régionales diverses ainsi que les étrangers. Les flux
les plus importants ont été observés à partir de la
ville de Kinshasa, des provinces du Bandundu et du Bas-Congo (GOOSENSF.,
1994).
Ce fut vers les années 1970, mais les flux les plus
importants ont été observés vers les années 1990,
période de pillage et début de chômage dans la capitale de
Kinshasa. Cette croissance démographique à Mbankana se justifie
à la recherche de terre agricole et à la proche distance
séparant la ville de Kinshasa du quartier de Mbankana. Le tableau
ci-dessous fournit des indications sur la structure de cette population.
Tableau 1.4. Origine de la population de Mbankana par rapport
à l'année de Résidence (2008 et 2009).
Population selon la province d'origine
|
Effectif 2008
|
%
|
Effectif 2009
|
%
|
Bandundu
|
3.601
|
23
|
3.567
|
22,9
|
Bas-Congo
|
2.757
|
17,6
|
2.810
|
18
|
Equateur
|
1.820
|
11,6
|
1.081
|
7
|
Kasaï occidental
|
1.003
|
6,4
|
992
|
6
|
Kasaï orient
|
870
|
5,5
|
851
|
5,4
|
Katanga
|
355
|
2,2
|
356
|
2,2
|
Kinshasa
|
4.759
|
30,4
|
4.871
|
31,2
|
Nord-Kivu
|
88
|
0,6
|
280
|
1,8
|
Sud-Kivu
|
42
|
0,2
|
242
|
1,5
|
Maniema
|
280
|
1,8
|
282
|
1,8
|
Province Orientale.
|
66
|
0,4
|
264
|
1,7
|
Total
|
15.641
|
100
|
15.596
|
100
|
Source : (Bureau du quartier Mbankana, 2010)
Il se dégage de ce tableau que les flux importants des
populations ont été observés en premier lieu dans la ville
province de Kinshasa avec 30,4% en 2008 et 31,2% en 2009, suivi de la province
du Bandundu avec 23% en 2008 et 22,9% en 2009.
1.2.3.1.1. Répartition de la population par
âge et par sexe
Le tableau suivant donne les effectifs de la répartition
de la population de Mbankana au cours de quatre années passées,
soit de 2006 à 2009.
CHEF DU QUARTIER
CHARGE DE POPULATION PERCEPTEUR CHARGE DE L'ETAT
CIVIL
CHEF DU QUARTIER ADJOINT
SECRETAIRE
LES AGENTS RECENSEURS
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau 1.5. Evolution de la population de Mbankana de 2006
à 2009
Années
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
total
|
2006
|
3.412
|
3.495
|
4.034
|
4.115
|
15.056
|
2007
|
3.456
|
3.543
|
4.073
|
4.163
|
15.235
|
2008
|
3.552
|
3.620
|
4.157
|
4.312
|
15.641
|
2009
|
3.490
|
3.576
|
4.166
|
4.364
|
15.596
|
Total
|
13.910
|
14.234
|
16.430
|
16.954
|
61.528
|
Source : (Bureau du quartier Mbankana, 2010)
Omis, la statistique de 2010 qui n'était pas prête ;
il se dégage de ce tableau que l'effectif des filles dépasse
celui des garçons, vient ensuite celui des femmes et enfin les
hommes.
I. 2.3.2. Organisation administrative
Le quartier Mbankana comprend en son sein 47 avenues
subdivisé en 3 cellules dont : - Mpara, Mba-ngamusu, Monkonso. Il
comprend six cités constituées des fermiers.
La chefferie de Mbankana comprend 200 à 300 villages
dirigés par le chef coutumier LABI MBANA Honoré MOKONZO et
secondé d'un secrétaire. Le groupement de Mbankana comprend
quatre sous-groupements dont : - Dumi, Kingunu, Yoso, Mbete et Mbankana.
Selon le chef du quartier, le secteur de Mbankana comprend les
quartiers : Mue, Kinzuana, Mongata, Dumi, You, Kingunu, Yoso, et Mbankana.
Suivant l'aspect politico-administratif, ce quartier est
dirigé par un chef du quartier, suivi d'un chef de quartier adjoint,
d'un secrétaire, et enfin d'un chargé de la population, d'un
percepteur et d'un chargé de l'État civil.
Le quartier comprend trois entités administratives :
bureau du quartier, bureau de police sous-commissariat, bureau du chef de
secteur de l'ANR (Agence Nationale de Renseignement).
L'organigramme ci-dessous nous donne la hiérarchie de
l'entité administrative du quartier. Organigramme du quartier
Mbankana
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
I.2.4. Environnement socio-économique
Les populations de Maluku et Mbankana en particulier sont
généralement pauvres. Les écoles ne sont pas assez
nombreuses en rapport avec la population scolarisable (selon les estimations de
l'UNESCO), cette population représenté 27% et 12% de la
population locale respectivement pour l'enseignement primaire et pour
l'enseignement secondaire).
Les habitants du quartier MBANKANA vivent dans la
précarité extrême. Ils ne bénéficient pas
d'infrastructures modernes comme l'adduction d'eau potable ou de
l'électricité et l'accès aux soins de santé de
qualité y est très limitée, de même que le
chômage y sévit de manière endémique.
Pour leur subsistance, ces populations n'ont d'autre
alternative que l'exploitation de leurs milieux naturels. Elles s'adonnent
ainsi à l'agriculture traditionnelle (itinérante sur
brûlis), au maraichage, à la chasse, et au découpage de
quelque rares arbres pour fabriquer le charbon de bois. Les cours d'eau, les
sources naturelles et les mares sont leurs seules sources d'approvisionnement
en eau et la pharmacopée traditionnelle entre pour une bonne part dans
la couverture de leurs besoins en soins de santé primaires.
L'immense majorité des habitants de Mbankana sont des
paysans agriculteurs qui s'adonnent occasionnellement à la
commercialisation de leurs produits. Environ 800 concessions à vocation
agricole et 53 fermes à vocation pastorale sont recensées depuis
les années 1999 dans la commune de Maluku.
La pêche est la deuxième activité de ces
peuples riverains du fleuve Congo. En dehors de ces activités, une
frange de cette population exerce la profession d'enseignant, d'agriculteur,
fermier, de personnel médical, de fonctionnaire, etc. toute fois qu'une
bonne partie de la population s'occupe du petit commerce.
Du fait de ce genre de vie, ces populations sont très
proches de la nature et ont une connaissance approfondie, notamment en ce qui
concerne l'habitat, la disponibilité, l'utilisation et la valorisation
des PFNL (produits forestiers non lignés) appelés aussi «
produits sauvages ». Ce savoir local s'étend aussi bien sur les
facteurs écologiques (climat, substrat, biocénoses) que sur les
normes traditionnelles de gestion et de conservation des ressources naturelles
biologiques de leurs terroirs.
Le quartier comprend 18 ASBL entre autres les églises,
huit écoles primaires et huit écoles secondaires. Parmi les ONGD
qui oeuvrent dans le quartier Mbankana nous avons : COFEBA, COOPAM, PIFK,
CADIM, World vision, Colvis, Copi, Codev,
etc. il faut noté aussi que Mbankana
dispose d'une station météorologique installée à
deux Kilomètre du centre CADIM.
Mbankana compte plus de 20 petits buvettes communément
appelé Nganda en Lingala où l'on vend la liqueur fabriquée
à base de manioc et de maïs communément appelée
Lotoko (l'alcool éthylique).
Le quartier ne dispose pas de cyber café sauf un seul
bureautique implanté, grace à l'initiative du bourgmestre Papy
EPIANA dans le cadre de son ONG.
Le tableau ci-dessous fait un état de lieu de la situation
sociale des habitants des Mbankana et le tableau I.7 donne l'idée
générale de l'état des infrastructures et leur
description.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau I.6. Condition sociale de Mbankana
PARAMETRES
|
CARACTERISTIQUES
|
Transport, communication et accès à
l'information
|
Mbankana est facilement accessible par automobile, la
communication téléphonique est bonne, une radio rurale «
Munkû » sert de véritable véhicule de l'information
|
Santé
|
Pathologie : toux, grippe, paludisme, diarrhées,
anémie et verminose
Accès aux soins : facile par leur proximité mais
assez difficile par leur coût élevé par rapport au pouvoir
d'achat de la population.
|
Éducation
|
Déperdition scolaire : elle est importante à
cause des grossesses précoces chez les jeunes filles, la recherche de
l'argent immédiat est une perception moins valorisante des
études.
|
Biens de première nécessité
|
Ils sont disponibles et réguliers
|
Accès à l'énergie
|
L'électricité n'est accessible qu'à quelques
privilégiés Le bois-énergie sert pour le chauffage,
besoins culinaire mais commence à poser des problèmes de
disponibilité dans l'environnement immédiat
Le pétrole utilisé comme source d'éclairage
est disponible.
|
Accès à l'eau
|
Distance des points d'eau : tous les point d'eau sont
situés au moins à un demi-kilomètre et sont sur des fortes
pentes
Qualités des eaux : elle est douteuse par ce que les
lieux de baignade et ceux de prise d'eau de boisson se confondent.
|
Alimentation
|
Le manioc (feuilles et tubercules), le niébé et
les poissons (chinchard en provenance du centre ville) sont les aliments les
plus consommés
Disponibilité des aliments : il ne se pose pas
problème majeur à ce niveau
|
Religions pratiquées
|
Catholique, Kimbanguiste, Protestante, Témoins de
Jéhovah, Bunu dia Kongo, Branhamiste, la Voie Internationale,
Néo-Apostolique et les Chrétiens des églises du
réveil
|
Interdits
|
Les activités de champ, pêche et chasse sont
prohibés le vendredi. Ce jour est dédié aux
ancêtres.
|
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau I.7. Les Infrastructures de Mbankana
INFRASTRUCTURE
|
DESCRIPTION
|
Santé
|
- Deux centres de santé
- Le centre de santé de référence :
médecine interne, la pédiatrie, la chirurgie, la
gynéco-
obstétrique, le laboratoire et la pharmacie : renferme
40 lits ; dirigé par un médecin généraliste et
utilise sept infirmiers, un administrateur gestionnaire, une fille et deux
garçons de salle et une personne commise à la réception
- Centre de santé de la police : renferme quatre lits et
utilise quatre infirmiers
- Six officines pharmaceutiques
|
Éducation/formation
(nombre et sections organisées)
|
- École primaire : cinq
- École secondaire : cinq (agri générale,
agrovétérinaire, mécanisation agricole, biochimie,
pédagogie générale, commerciale, coupe et
couture). Trois écoles sont construites en matériaux durables.
- Centre d'alphabétisation : CADIM
- Centre d'apprentissage professionnel : CADIM
- Bibliothèque : deux bibliothèques : une de CADIM
et l'autre de CPK.
|
Eau
|
- État des points d'eau : une motopompe actuellement en
panne
- Système de forage : un puits d'eau et quatre fontaines
publiques opérationnelles
- Actuellement la population s'approvisionne aussi en eau de
surface telle que les rivières ci-
contre : Lufini, Mwa, Lumbini et Nsiano.
|
Énergie
|
- Éclairage : lampe tempête utilisant le
pétrole, lampe à pétrole à mèche (pour la
majorité),
groupe électrogènes 17 et panneau solaire (10).
- Besoins culinaire et Chauffage : braise et bois (pour la
majorité).
|
Transport
|
- La Nationale n°1dans son tronçon Kinshasa-Kikwit
traverse Mbankana en deux
- La route est en bon état
- Quelques particuliers disposent des taxis bus qui font ce
tronçon et des camions qui
permettent l'acheminement des marchandises vers Kinshasa.
|
Communication
|
- Téléphone : plus d'une quinzaine des cabines
téléphoniques publiques
- Une chaine de radio communautaire émettant en Mbankana
est largement écoutée par la
population ; les autres chaines sont difficilement
captées.
- Quant à la télévision, elle est
difficilement captée et par endroit.
|
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Marché
|
- Il existe deux marchés, un du type moderne en
construction et l'autre, l'ancien fonctionnant
tous les jours.
|
Boutiques
|
- Il existe plus d'une dizaine des boutiques
|
Hygiène/Assainissement
|
- Latrines : existent dans chaque parcelle sauf l'absence des
latrines publiques. Il s'agit des
fosses arabes couvertes par des traverses en bois et construites
en terres battue.
- Il n'existe aucune politique en matière de gestion des
déchets, et aucun endroit n'est réservépour
déposer les immondices.
|
Loisirs
|
- On y pratique le football, le théâtre, les
ballets, la musique dont un orchestre de musique
moderne et un autre folklorique.
- Les spectacles cinématographiques grâce aux
vidéoclubs sont très appréciés.
- Des compétitions sportives (football) sont
organisées entre les équipes locales et celle venant
d'ailleurs.
|
Logement et habitat
|
- Les maisons sont construites soit en terres battues sur
ossatures de branchages, soit en
matériaux durables. 40% des maisons sont construites en
dur et 60% en terre battues ou en briques en dobes.
- Elles sont essentiellement alignées le long de la route
principale qui divise la partie de la cité
en deux.
|
Petit buvette
|
- Plus d'une vingtaine des petites buvettes sont
répertoriés dans ce contré
|
Pour conclure ce chapitre, nous pouvons dire que
l'étude d'impact environnemental et socio-économique de
l'utilisation des biocarburants implique une bonne connaissance du milieu
biophysique et humain, des structures et du fonctionnement de
l'écosystème pour préserver la biodiversité et le
biotope.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement so de la R.D.C». « Cas de Mbankana dans le
plateau des Batéké »
CHAPITRE DEUXIEME : GENERALITES SUR LES
BIOCARBURANTS
Ce chapitre dans son premier paragraphe, définit les
différents concepts de base relative à notre étude, brosse
sur l'historique, la classification des biocarburants, des différentes
espèces de plantes utilisées pour leur production, leur obtention
et les méthodes et techniques utilisées. Et il donne aussi
l'idée sur la classification des biocarburants et de différentes
filières de production
II.1. Définition des concepts de base
a. Les biocarburants
Les définitions concernant les biocarburants sont
décrites dans les paragraphes suivants.
· Carburant : Mélange de composé
organique dont la combustion en présence d'un comburant fournit de
l'énergie mécanique dans les moteurs dits thermiques, tels que
les moteurs à essence, les moteurs diesels et le réacteur
d'avion. Celui-ci transforme l'énergie chimique du carburant en
énergie mécanique.
· Ester : molécule obtenue par la
réaction d'un alcool sur un acide.
· Estérification : réaction entre
un alcool et un acide libérant un ester et une eau.
· Huile : substance grasse, onctueuse et
inflammable, liquide à la température ordinaire et insoluble dans
l'eau, d'origine végétale, animale ou minérale.
· Mélasse : produit organique résiduel
obtenu après pressage de la canne à sucre ou de la betterave et
contenant encore du sucre.
· Moteurs hybrides : machines polyvalentes pouvant
utiliser plusieurs types de carburants.
· Plantes énergétiques comestibles :
toutes plantes alimentaires utilisables entièrement ou en partie pour la
production des biocarburants.
· Pulpe : Partie charnue molle d'un corps.
· Transestérification : réaction
d'échange d'alcool et d'un acide libérant un ester.
· Bio méthanisation : c'est la
transformation, par la fermentation microbienne des substances organiques en un
gaz combustible appelé biogaz (CH4 + CO2 + H2O) et un résidu
solide plus ou moins appauvri en matières organiques (B. Lupungu,
2011).
· Tourteau : produit organique résiduel
obtenu après pressage de la graine et contenant encore de la
matière grasse.
· Pollution : contamination de l'air, de l'eau ou
du sol par des substances qui altèrent la santé de l'homme, la
qualité de la vie ou le fonctionnement naturel des
écosystèmes (RCA, 2010).
Selon un rapport de la maison blanche, 1965, c'est une
modification défavorable du milieu naturel qui apparaît en
totalité ou en partie comme un sous-produit de l'action humaine, au
travers d'effets directs ou indirects altérants les critères de
répartition des flux d'énergie, des niveaux de radiation, de la
constitution physico-chimique du milieu naturel et de l'abondance des
espèces vivantes.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
b. L'environnement
· Selon Tshitala K. (2011) dans son cours
d'écologie du développement, définit l'environnement comme
étant un ensemble des conditions naturelles interagissant avec les
conditions artificielles et caractérise un milieu de vie.
· Selon le conseil international de la langue
française, l'environnement est définit comme étant un
ensemble des aspects physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux
susceptible d'avoir un effet direct ou indirect immédiat ou à
long terme sur les êtres vivants et les activités humaines.
· Selon DOYEN et TIBESAR (1983), l'environnement est
l'ensemble des éléments physiques, chimiques et biologiques et
des facteurs économiques, sociaux et culturels qui concernent un groupe
humain, qui l'influencent et sur lesquels le groupe réagit.
· Selon le centre International pour le devenir humain
(1970), l'environnement est l'ensemble de milieux d'influence, milieux humains,
naturels, économiques qui agissent sur un l'individu à tous les
instants de sa vie quotidienne et détermine en grande partie son
comportement dans toutes les dimensions de l'être social, intellectuelle,
affective, spirituelle, culturelle.
· Selon le Dictionnaire du paysage (2008),
l'environnement est définit comme étant un ensemble des facteurs
(physiques, chimiques, biologiques, sociologiques et culturels) qui conditionne
la vie des êtres vivants y compris celle de l'homme.
· Selon la loi portant principes fondamentaux relatifs
à la protection de l'environnement en République
Démocratique du Congo(2011), l'environnement est un ensemble des
éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biologiques et géochimiques auxquels ils participent, ainsi que des
facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence,
la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants
et des activités humaines.
c. L'énergie
Le mot français « énergie » vient du
latin vulgaire energia, lui-même issu du grec ancien vpyåua
/enérgeia. Ce terme grec originel signifie, d'après le Petit
Larousse, « force en action », par opposition à
äývaJuç / dýnamis signifiant « force en
puissance » ; Aristote a utilisé ce terme « au sens strict
d'opération parfaite », pour désigner la
réalité effective en opposition à la réalité
possible.
Après avoir exploité sa propre force et celle
des animaux, l'homme a appris à exploiter les énergies contenues
dans la nature (d'abord les vents, énergie éolienne et les chutes
d'eau, énergie hydraulique) et capables de lui fournir une
quantité croissante de travail mécanique par l'emploi de machines
: machines-outils, chaudières et moteurs. L'énergie est alors
fournie par un carburant (liquide ou gazeux, énergie fossile ou non).
L'expérience humaine montre que tout travail requiert
de la force et produit de la chaleur ; que plus on « dépense »
de force par quantité de temps, plus vite on fait un travail, et plus on
s'échauffe.
Comme l'énergie est nécessaire à toute
entreprise humaine, l'approvisionnement en sources d'énergie utilisable
est devenu une des préoccupations majeures des sociétés
humaines.
À noter qu'au sens de la physique, il n'y a pas de
sources d'énergie, ni d'énergies renouvelables,
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
ni de pertes d'énergie car l'énergie ne peut ni se
créer ni disparaître (premier principe de la thermodynamique,
Lavoisier, Anaxagore...).
Ces termes ne devraient s'appliquer qu'aux énergies
utilisables. Toute la question de l'énergie repose sur celle de la
transformation de l'énergie. Celle-ci peut s'opérer de deux
façons : l'énergie interne d'un système change de forme
(transformation de son énergie potentielle en énergie
cinétique par exemple) ou bien un système transmet son
énergie à un autre (les chocs par exemple, la transformation de
l'essence en énergie cinétique, etc.).
Les questions du stockage et du transport de l'énergie
sont très importantes pour l'activité humaine.
Selon Max Planck « l'énergie est la capacité
qu'a un système de réaliser une activité externe, donc un
travail ». C'est une force capable de produire un mouvement
Selon le Dictionnaire du paysage (2008), l'énergie est
définit comme étant une propriété d'un
système physique ou biologique qui lui permet de produire du travail.
Prise dans un sens purement physique, l'énergie peut
se rencontrer sous différentes formes, parmi lesquelles l'énergie
électrique reste la forme très intéressante à cause
de sa versatilité. Les différentes formes d'énergie sont
donc :
- Énergie mécanique : utilisée pour
réaliser des travaux comme se déplacer, fabriqué, etc.
- Énergie calorifique : c'est la forme ultime. Dans
l'univers, il semble que toute l'énergie se dégrade en
chaleur.
- Énergie chimique : les carburants se transforment en
chaleur grace à l'énergie de liaison chimique.
- Énergie électrique : constitue le vecteur
moderne d'énergie qui a contribué le plus au développement
mondial. Sa production est due pour plus de 99% à la conversion
mécanique-électrique. Inversement, l'électricité se
convertit facilement en plusieurs formes d'énergie d'utilisation
courante.
- Énergie de radiation électromagnétique :
principalement émise par le soleil (Prof.Ndaye N., 2010).
En pratique, on distingue souvent différentes «
formes » d'énergie. Toutefois, il faut être conscient que
l'énergie sert à mesurer l'intensité d'un
phénomène, cette division n'est qu'une manière de faire
correspondre l'énergie au phénomène qu'elle mesure. Par
ailleurs, cette distinction n'a rien d'absolu, mais dépend uniquement de
la position de l'observateur : le principe de relativité s'applique
aussi à l'énergie, de sorte que le même
phénomène pourra être analysé en termes
d'énergie « cinétique », «
électromagnétique », ou « potentielle »...
Les formes d'énergie classiquement
considérées sont :
Énergie cinétique : l'énergie
associée au mouvement d'un corps ou d'une particule ; cela comprend
également l'énergie électromagnétique
transportée par les photons (lumière, ondes radio, rayons X et
ã...) ou par des particules chargées (énergie
électrique) ;
Énergie thermique : l'énergie cinétique
d'un ensemble au repos ;
On peut dire que les autres types d'énergie sont des
énergies potentielles : moyennant un petit changement, possible sans
travail, un système instable se transforme en un système plus
stable, avec conversion de la différence d'énergie entre les deux
systèmes (le plus stable ayant une énergie moindre) ;
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Énergie potentielle mécanique (énergie
potentielle de gravité ou énergie potentielle élastique)
qui forme avec l'énergie cinétique ce qu'on appelle
l'énergie mécanique ;
énergie potentielle chimique ;
Énergie potentielle gravitationnelle ;
Énergie potentielle électromagnétique
(énergie potentielle électrostatique ou magnétostatique):
position instable d'une ou plusieurs particule(s) chargée(s) dans un
champ électromagnétique, par exemple l'énergie
stockée dans un condensateur ou dans une bobine électrique ;
Chaleur latente ;
Énergie libre.
Dans la théorie de la relativité, Einstein
établit l'existence de deux formes d'énergie seulement :
Énergie cinétique, due à la masse et
à la vitesse relative du corps ;
Énergie de masse : masse et énergie au repos
sont équivalentes (le fameux E= mc2). Cette forme
d'énergie inclut toutes les formes d'énergies
précédentes dans la vision classique : un apport d'énergie
« classique » - telle que la tension d'un arc - augmente la masse du
système de façon généralement infime, sauf dans le
cadre des réactions nucléaires. Par exemple, lors de fission
nucléaire, la masse totale de matière diminue
légèrement. La masse « manquante »,
immatérielle, est sous forme d'énergie cinétique des
particules ou énergie thermique. Dans les centrales nucléaires,
cette énergie thermique est ensuite récupérée pour
la production d'électricité.
L'Énergie fatale : c'est l'énergie
inéluctablement présente ou piégée dans un
processus ou un produit, qui parfois et pour partie peut être facilement
récupérée et valorisée.
· Énergies primaires
Ces énergies puisées dans la nature, d'où
l'homme tire profit pour survivre et assurer son confort (Lupungu, 2011).
· Énergie secondaire
C'est celle qui est issue de la conversion assurée
principalement par les industries électrique et pétrolière
ou vouée à la production de vapeur.
· Énergies renouvelables (ER)
Selon le Prof Beta (2011) dans son cours d'énergie et
environnement définit l'énergie renouvelable comme étant
une énergie qui peut se renouveler d'années en années ou
de siècles en siècles normalement pour autant que
l'équilibre naturel se maintienne. Ainsi, nous pouvons citer par exemple
les énergies : solaires, hydrauliques, éoliennes,
géothermiques, biomasses, etc.
· Énergies non renouvelables (ENR)
Sont des énergies qui ne se renouvellent pas à
l'échelle de temps.
Autrement appelés les énergies fossiles ou
énergies épuisables dont : les hydrocarbures, les gaz naturels,
les énergies nucléaires, etc.
Mais, par rapport à l'échelle géologique
toutes les énergies sont renouvelables (BETA, 2011).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.2. Historique des biocarburants
À la naissance de l'industrie automobile, le
pétrole et ses dérivés n'étaient pas encore
très utilisés ; c'est donc très naturellement que les
motoristes se tournaient, entre autres, vers ce qu'on n'appelait pas encore des
biocarburants : Nikolaus Otto (1876), inventeur du moteur à combustion
interne, avait conçu celui-ci pour fonctionner avec de l'éthanol.
Rudolf Diesel, inventeur du moteur portant son nom, faisait tourner ses
machines à l'huile d'arachide. La Ford T produite de 1903 à 1926
roulait avec de l'alcool.
Cependant, durant les années 1980, l'IFP (Institut
Français du Pétrole) se penche sur la transformation des huiles
végétales en esters méthylique d'huiles
végétale (biodiesel). Les tests réalisés
révèlent la possibilité d'utiliser du biodiesel en
mélange avec le gazole (Ballerini D., 2003).
Les Biocarburants en RD Congo
Il y a près d'un siècle que s'est
manifesté en RD Congo un intérêt pour les biocarburants
notamment l'huile de palme qui a été, dès1908,
testée comme biocarburant (VAN DENA BEELE, 1942).
On a également utilisé l'alcool comme carburant.
Le décret-loi du 2 mars 1933 dans le bulletin officiel, (p.233) et
l'ordonnance N°46/ A.E du 25 avril 1934, (p.402) réglementaient la
fabrication, l'importation, le transport, la détention et la
manipulation de l'alcool carburant. Tout ceci montre que les biocarburants ne
sont pas un intérêt nouveau ou récent en RD Congo.
Depuis plus de 20 ans, la compagnie sucrière de
Kwilu-Ngongo produit et exporte de l'Éthanol, les unités
agro-industrielles du groupe agropastoral à l'Équateur produisent
du gazopalme (mélange d'huile de palme à 70 % avec 30 % de mazout
sur les moteurs diesels pour leurs besoins propres.
Le 14/09/2010, un premier essai de l'huile de palme a
été mis au point par l'adaptation d'une de décortiqueuse
fonctionnant avec ce type de combustible dans le cadre d'un projet de
développement pour l'ONG Antenna Technologies (Genève) ainsi
qu'avec l'ambassade de Belgique pour la proposition d'outils de relance
économique en République Démocratique du Congo, la
société AEDEN a participé à un projet de
développement local durable, objectif atteint avec ce moteur fixe
équipé d'un système de biocarburation gasoil/huile
végétale élaboré par cette société
basée à Kindu.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Photo 2.1 : Moteur thermique fonctionnant à base de
l'huile de palme
Source :(BISELELE, 2010)
Selon Monsieur Aimé BISELELE, le Chargé de la
coopération et du biocarburant, ce moteur sert à faire
fonctionner des décortiqueuses, il fonctionne à l'huile de palme,
déjà disponible sur place en quantité. L'adaptation moteur
a permis de diviser par 4 le coOt carburant, et l'ajout d'un système sur
échappement style « pantone » d'augmenter les temps de
fonctionnement, cette mécanisation libérant autant de
disponibilité supplémentaire pour se consacrer au travail dans
les champs, et donc améliorer autonomie et conditions de vie.
Les expériences menées par l'ingénieur
Emmanuel Koloando, l'initiateur du projet biocarburant en RDC, ont
démontré que la Jatropha, (autrement appelée Tshinka
Mbwankaulwa en Tshiluba, Mungala Pieme en dialecte teke, Potenge en swahili,
Nganzinga en dialecte Ngwaka, Mukadi Mpemba en Kikongo et Lingala, etc.)
produit de l'huile non consommable qui, soumise à un traitement de
laboratoire, produit du carburant non polluant et utilisable dans les
véhicules sans difficultés. Selon les mêmes
expériences, le Ricin produit les SAE 40, 90, 120, etc.
II.3. Notions sur les biocarburants
Les biocarburants sont « des carburants produits à
partir de matériaux organiques renouvelables et non-fossiles (Sorensen
B., 2007).
Les biocarburants sont également appelés
énergie renouvelable parce qu'ils sont de l'énergie solaire sous
une autre forme (FAQ, 2008).
Il existe plusieurs types de biocarburants, dès le
bois, qu'on brOle depuis des milliers d'années, jusqu'au biogaz qui peut
servir à produire de la bioénergie sous une variété
de formes larges. Par exemple, les résidus de la transformation
industrielle des aliments, des fibres et du bois, les cultures
énergétiques, les plantations à rotation rapide, et les
déchets du secteur agricole; les résidus du secteur forestier,
tous peuvent servir à produire de l'électricité, de la
chaleur, à cogénérer de la chaleur et de
l'électricité, des biocarburants liquides pour le transport ainsi
que d'autres formes de bioénergie.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Dans ce travail nous allons nous intéresser
plutôt aux carburants qui sont issus de la transformation des produits
agricoles, aussi appelés biocarburants et de la biomasse en
général. Il s'agit du Biodiesel et du Bioéthanol qui sont
les seuls biocombustibles considérés comme substituts des
dérivés pétroliers utilisés pour le transport
routier y compris.
En pratique, ceux-ci se classent en deux grandes familles: les
biocarburants de « première génération » issues
d'une partie de la plante riche en produits oléagineux ou en sucre,
alors que les biocarburants de « seconde génération »
valorisent toute la plante.
Les biocarburants de « première
génération » sont produits à partir des technologies
matures, qui depuis une vingtaine d'années sont largement
utilisées et répliquées dans le monde. Ce sont
principalement : les huiles végétales pures, le biodiesel et
l'éthanol produit à partir des matières sucrées et
amylacées.
Les biocarburants de seconde génération sont
très peu développés pour des raisons de rentabilité
économique et de maîtrise de la technologie de production. C'est
le cas par exemple de l'éthanol cellulosique (produit à partir
des résidus agricoles comme les pailles de céréales, de
résidus forestiers etc.) ou les carburants BTL (biomass to liquid) qui
sont des hydrocarbures de synthèse produits à partir des gaz
issus des procédés de gazéification et du craquage
thermique de biomasses.
Des travaux de recherche et de développement sont
nécessaires pour optimiser les performances et les rendements de ces
procédés industriels. Les acteurs de la filière
biocarburants estiment que ces procédés ne seront pas disponibles
et rentablement optimisés avant 15 à 20 ans (FAQ, 2008).
Figure II.1 : différentes filières de production
des biocarburants
Source : (Atelier Changement Climatique, 2007-2008)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.4. Classification des biocarburants
On peut classer les biocarburants en fonction de leur origine,
mode de transformation, filière de production et de leur type.
Ils peuvent provenir de déchets forestiers, agricoles
ou de produits de la pêche ou de déchets municipaux ou encore de
sous-produits et déchets de l'agro-industrie, des industries
alimentaires et des services alimentaires. Ils peuvent être solides, bois
de feu, charbon de bois, briquettes de bois; liquides, comme l'éthanol,
le biodiesel et les huiles de pyrolyse; gazeux comme les biogaz.
a) Selon le mode de transformation
Selon le mode de transformation de la matière
première, on distingue également entre les biocarburants
primaires (non transformés) et secondaires (transformés):
? Les biocarburants primaires
Sont ceux dont la matière organique est
utilisée dans sa forme naturelle (telle qu'elle est
récoltée), comme le bois de feu, les copeaux et les briquettes de
bois, Ils fournissent en général le combustible servant
directement à cuire les aliments, à produire de la chaleur ou de
l'électricité dans des applications industrielles à petite
et grande échelle.
? Les biocarburants secondaires
Sous la forme de solides (par exemple, le charbon de bois),
liquides (l'éthanol, le biodiesel, les huiles biologiques, etc.) ou de
gaz (biogaz, syngaz et hydrogène) peuvent servir dans un éventail
d'applications plus larges notamment dans les transports et les processus
industriels à température élevée (FAO, 2008).
b) Selon la filière de production
On entend par filière de production une suite de
formalités, d'emplois à remplir avant d'arriver au
résultat. Selon la filière de production, on distingue les
biocarburants de première et de deuxième
génération.
> Les biocarburants de première
génération
Selon la loi relative au biocarburant en République
centrafricaine, (2008), ce sont des biocarburants issus de produits d'origine
alimentaire et non alimentaire à partir de processus techniques
simples.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La filière huile
De nombreuses espèces végétales sont
oléifères avec des rendements en huile varient d'une
espèce à une autre. Même les huiles de fritures
usagées, les huiles d'abattoirs ou de poissonneries et les huiles de
vidange peuvent être utilisées comme biocarburant.
Les huiles végétales carburants (HVC), aussi
connues sous les noms d'huiles végétales pures (HVP) ou huiles
végétales brutes (HVB) peuvent être utilisées
(jusque 100 %) comme carburant par tous les moteurs diesels (inventés
à l'origine pour ce type de carburant) est adapté en raison
notamment de sa viscosité relativement élevée, sous
réserve de respecter certaines précautions et d'apporter parfois
quelques modifications mineures en fonctions du type de moteur et des
applications.
Elles sont également la matière première
brute qui sert à la fabrication du biodiesel qui est un ester alcoolique
utilisé aujourd'hui incorporé directement dans le gazole.
Elle peut également être transformée en
mono - esters méthyliques (Esters Méthyliques d'Huile
Végétale - EMHV) et en glycérol par une réaction de
trans-estérification avec des molécules de méthanol. Ce
produit transformé, appelé également diester est un
biodiesel non toxique, ne contenant pas de soufre, et est hautement
biodégradable (FAQ, 2008).
La transformation du sucre en alcool pour la production de
biocarburant se fait grâce à la fermentation éthanolique
à partir de plantes cultivées riches en sucre ou en amidon comme
la canne à sucre, la betterave sucrière, le maïs ou le
blé. Selon le degré de transformation, plusieurs
dérivées peuvent être obtenus et représentent autant
de sous - filières :
- Le bioéthanol qui est obtenu par la fermentation de
sucres simples ou de l'amidon hydrolysé, grâce à des
levures du genre Saccharomyces. L'éthanol ainsi obtenu, peut remplacer
partiellement ou totalement l'essence dans les moteurs à explosion et
peut servir de complément au gasoil ;
- L'Ethyl-tertio-butyl-éther (ETBE) qui est un
éther dérivé de l'éthanol, obtenu par
réaction entre l'éthanol et l'isobutène(C4H8) et est
utilisé comme additif à hauteur de 15 % à l'essence en
remplacement du plomb. L'isobutène est un sous - produit du raffinage du
pétrole ;
- Le bio-butanol ou alcool butylique est obtenu grâce
à la transformation des sucres par fermentation acétono-butylique
à l'aide de la bactérie Gram positive anaérobique
(Clostridiumacetobutylicum). Cette réaction chimique produit du di -
hydrogène, de l'acide acétique, de l'acide propionique, de
l'acétone, de l'isopropanol et de l'éthanol. Le bio - butanol
présente de nombreux avantages par rapport au bioéthanol et peut
valablement servir de biocarburant de substitution en cas de flambée des
cours du pétrole (IFP, 1982) ;
- Le méthanol (ou "alcool de bois") obtenu à
partir du méthane par transformation du bois, est un biocarburant qui
peut remplacer partiellement l'essence, ou peut être utilisé comme
additif du gasoil et dans certaines piles à combustible. Il est
cependant très toxique pour l'homme et les animaux à sang chaud
(Société Française de Chimie, 2007).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La filière gaz
Cette filière s'intéresse à la production
de biogaz à partir de la fermentation méthanique ou
méthanisation des matières organiques animales ou
végétales riches en sucre, amidon, cellulose, plus difficilement
les résidus ligneux par des bactéries méthanogènes
qui vivent dans des milieux anaérobies. Les principales sources sont les
boues des stations d'épuration, les lisiers d'élevages, les
effluents des industries agroalimentaires et les déchets ménagers
(UN, 2007).
Cette méthanisation produit du méthane (65%), du
gaz carbonique (34%) et 1% d'autres gaz dont le sulfure d'hydrogène et
la diazote. Le méthane ainsi obtenu peut se substituer au gaz naturel
(ce dernier est composé de plus de 95% de méthane). Il existe
également d'autres biocarburants gazeux obtenus à partir du
biométhane par divers procédés chimiques.
Différents types de biomasse sont utilisés comme
combustibles pour produire de l'électricité et de la chaleur.
Parmi ceux-ci on a différents types de déchets, comme les
résidus agro-industriels, les résidus de récolte
laissés sur le champ, les déjections animales, les déchets
de bois de l'industrie et de la sylviculture, les déchets de l'industrie
alimentaire et du papier, les déchets municipaux solides, les boues des
systèmes d'épuration et les biogaz provenant de la fermentation
de déchets agricoles et organiques.
En plus du méthane, nous avons :
- le gaz naturel de synthèse issu du bois (GNS) obtenu
à partir de copeaux de bois par un procédé
appelé méthanation. Ce gaz bio, très prometteur, est de
meilleure qualité.
- Le dihydrogène (bio hydrogène) : le reformage
du biométhane permet de produire du dihydrogène. Ce dernier peut
également être produit par voie bactérienne ou microalgue
(Princeton University, 2004).
|
Filière charbon de bois (biocarburant solide)
|
Le charbon de bois peut être considéré
comme un biocarburant solide, obtenu par pyrolyse du bois, de la paille ou
d'autres matières organiques. Mais généralement, le
charbon de bois n'est pas classé dans la catégorie des
biocarburants qui renvoie souvent à des produits liquides.
Un ingénieur indien a développé un
procédé permettant de pyrolyser les feuilles de canne à
sucre, feuilles qui ne sont presque jamais valorisées actuellement.
> Les biocarburants de deuxième
génération
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
En utilisant l'amidon et le sucre dans les fermentations ou
l'huile végétale dans les moteurs, les biocarburants de
première génération entrent en compétition directe
avec les besoins alimentaires des populations. Dans un contexte mondial
caractérisé par une augmentation sans cesse du nombre de
personnes souffrant de faim et de malnutrition, l'utilisation de produits
alimentaires à des fins de production de carburant, même dans un
contexte de flambée des cours mondiaux des produits pétroliers,
ne peut se justifier. Ce recours aux produits agricoles pour la production de
biocarburant a eu un impact réel sur le cours mondial des
céréales, notamment le blé et le maïs, mais
également par effet de substitution sur le riz et les autres
céréales.
Pour pallier l'utilisation des produits alimentaires à
la production de carburant, les recherches s'orientent vers de nouvelles
filières, aux meilleurs rendements et sans grande conséquence
pour l'environnement. L'idée générale est de transformer
la lignine et la cellulose des végétaux (paille, bois,
déchets) en lieu et place du sucre et de l'amidon pour produire des
biocarburants. Par rapport à la filière huile, il s'agit
d'utiliser des micro-algues permettant d'obtenir des rendements en huile 30
à 100 fois supérieurs à ceux des végétaux
terrestres.
|
La filière ligno-cellulosique
|
La cellulose qui peut être considérée
comme l'une des molécules les plus répandues sur terre peut
être transformée grâce à la dégradation
enzymatique ou la gazéification en alcool ou en gaz pouvant servir de
biocombustible. Cette nouvelle génération de biocarburant, en
utilisant les déchets végétaux et animaux n'entre pas en
compétition avec les besoins alimentaires.
La biomasse cellulosique offre plus de résistance
à la dégradation que les amylacés, les sucres et les
huiles. Sa conversion en carburant liquide présente des
difficultés, ce qui rend cette méthode de production plus
coûteuse que les autres en dépit du prix de revient relativement
moindre de la matière première cellulosique elle-même, par
rapport aux matières premières utilisées pour la
production des biocarburants de la première génération. La
matière première servant à la production du biocarburant
de deuxième génération provient de l'agriculture (pailles,
tiges, feuilles) et de la sylviculture, ceux des industries de transformation
(coques de noix, bagasse de canne à sucre, sciures) ou encore la partie
organique des déchets municipaux. La matière première pour
produire l'éthanol lignocellulosique est composée :
Tableau II.1 : la composition de la matière
première pour produire l'éthanol lignocellulosique.
Biomasse
|
Lignine (%)
|
Cellulose (%)
|
Hémicellulose (%)
|
Bois tendre
|
27-
|
30
|
35-
|
40
|
25-
|
30
|
Bois dur
|
20-
|
25
|
45-
|
50
|
20-
|
25
|
Paille de blé
|
15-
|
20
|
33-
|
43
|
20-
|
25
|
Source: (Rajapogal et al., 2007)
Il faut noter à ce niveau, que les biocarburants de
première génération ne peuvent pas totalement remplacer
les carburants fossiles. En effet, il faudrait plus que la surface de la terre
pour produire suffisamment de sucre ou d'huile végétale pour
satisfaire la demande mondiale (FAQ, 2008).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La culture des micro-algues, avec des rendements en huile
très largement supérieurs à ceux des
végétaux terrestres, permet de produire des biocarburants sans
déforestation ni concurrence avec les produits alimentaires. Pour
obtenir un rendement élevé en huile, la culture des micro-algues
requiert l'enrichissement en gaz carbonique (CO2). Plus de 100 000
espèces de diatomées (micro-algues) sont connues dans le monde
avec certaines espèces particulièrement riches en huile et chaque
année, près de 400 nouveaux taxons sont décrits.
Le couplage des filières éthanol cellulosique et
micro algues permet d'utiliser le CO2 issu de la fermentation alcoolique pour
nourrir les micro-algues. Dans ce cas d'espèce, le bilan carbone est
neutre puisque réutilisé dans la production d'huile. C'est une
voie d'avenir dans la perspective d'un développement durable des
biocarburants de deuxième génération.
Selon le directeur du Programme des Nations unies pour
l'Environnement, les termites possèdent des bactéries capables de
transformer « de manière efficace et économique les
déchets de bois en sucres pour la production d'éthanol »
(Enerzine, 2007).
Les enzymes trouvées dans le tube digestif des termites
et produites par ces bactéries symbiotiques sont en effet capables de
convertir le bois en sucre en 24 heures. Le potentiel de la filière
cellulosique est énorme et les technologies évoluent
rapidement.
II.5. Obtention et usage des biocarburants
II.5.1. Les biocarburants de première
génération
Les détails concernant ce point sont décrits dans
les pages précédentes de ce travail.
II.5.1.1 Les huiles végétales pures
Sur les 250 000 espèces de plantes connues (Swern,
1979) cité par Ousmane, (1996), seules peut être 4 500
espèces ont été examinées et 100 espèces
seulement sont présentement connues pour être des plantes
oléagineuses avec un contenu d'huile atteignant un intérêt
commercial. Parmi celles-ci, seulement 22 types d'huiles
végétales sont commercialisées sur une large
échelle aujourd'hui, et 12 de celles-là constituent plus de 95%
de a production mondiale d'huile végétales. Les huiles
végétales peuvent également être classées
selon la teneur en huile des graines et fruits qui les produisent.
Généralement, elles sont des substances
insolubles constituées en majeur partie d'esters de glycérol
d'acides gras appelés triglycérides. Comme structure, un
triglycéride est une molécule de glycérol connectée
à trois molécules d'une longue chaîne d'acide
monocarboxyliques, appelés acides gras. Ces molécules de
triglycérides ont une chaîne carbonée beaucoup plus longue
que celle d'un carburant diesel ordinaire. Contrairement aux hydrocarbures
constitués exclusivement d'hydrogène et de carbone, les
molécules d'une huile végétale contiennent de
l'oxygène et ont la structure chimique suivante :
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.5.1.1.1 Production des huiles végétales
pures
Les détails concernant l'obtention des huiles
végétales pures sont décrits dans les pages
précédentes de ce travail.
Chimiquement, elles sont essentiellement constituées
à environ 95% de triesters nommés triglycérides à
liaisons insaturées (doubles liaisons carbone/carbone) et à 5%
d'acides gras libres. Classiquement, en fonction des contextes et des
applications, on distingue deux principales filières de production
d'huiles végétales :
- la filière industrielle et la filière
artisanale
a) La filière industrielle
Les installations industrielles d'huileries peuvent avoir des
capacités de trituration (pressage) de plusieurs milliers de tonnes de
graines par jour.
Dans ces installations, les graines ou amandes subissent en
général dans un premier temps les opérations de
séchage, de nettoyage et de décorticage. Il s'ensuit les phases
de pression, d'extraction et de raffinage.
~ La phase de pression
Généralement les graines sont aplaties
(opération de broyage-laminage) puis portées à une
température de 80°C en présence de vapeur d'eau
(opération de cuisson) avant d'être pressées. On obtient
l'huile de première pression et le tourteau de pression (contenant 12
à 20% d'huile pour le colza et le tournesol, figure II.2).
~ La phase d'extraction
Elle consiste à extraire l'huile résiduelle
contenue dans le tourteau de pression à l'aide d'un solvant. Le solvant
couramment utilisé est l'hexane : un mélange d'huile et d'hexane
(miscella) est ensuite séparé par distillation. L'huile obtenue
est une « huile brute d'extraction ». Le solvant est condensé
puis réutilisé dans la chaîne.
Le tourteau obtenu est séché sous vide à
100°C et peut être utilisé comme aliment pour le
bétail, fertilisant pour les sols ou comme combustible dans les
chaudières (Vermeersch, 2007) et (Liennard, 2007).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Figure II.2 : Description du processus et rendement de la
trituration pour une unité de trituration de Colza
Source : (Vermeersch, 2007) & (Liennard, 2007). La phase
de raffinage
Elle consiste à éliminer les impuretés,
certains pigments, odeurs etc., contenus dans l'huile brute. Cette phase
comporte les opérations de :
dégommage ou démucilagination :
élimination des mucilages (phospholipides) par précipitation
grace à de l'eau pure ou de l'eau acidulée, suivi d'une
décantation ou d'une centrifugation.
neutralisation-lavage-séchage : élimination des
acides gras libres par ajout d'une solution basique (soude) avec brassage suivi
d'un lavage à l'eau. Le mélange d'eau et de savons (« soap
stock ») issus de la neutralisation, est séparé de l'huile
par décantation ou centrifugation. L'huile obtenue est
séchée sous vide à 100 °C.
le « décirage » : élimination des
cires contenues dans certaines huiles (tournesol par exemple). Il se fait par
diverses méthodes : « winterisation », centrifugation,
démucilagination à froid, etc.
Une fois désodorisée et décolorée,
l'huile issue de ces différentes opérations est de qualité
alimentaire.
b) La filière artisanale
Cette filière est beaucoup plus simple que la
première. Elle comporte une phase de pression à froid suivi d'une
décantation et d'une filtration.
Cette opération produit 1/3 d'huile de première
pression et 2/3 de tourteau. Elle est optimisée pour un taux
d'humidité compris entre 5 et 8%. La pression peut se faire manuellement
(pression par cric hydraulique, vis de vérin, bras de levier avec une
capacité inférieure à 10 litres par heure) ou de
façon motorisée (presses à vis). Les capacités des
presses à vis utilisées vont de 4 à 1800 kg par heure
suivant les cas. On distingue en général les presses à vis
à barreaux (40kg/h à plus de 2000 kg/h) et les presses à
vis à cage percée (< 50 kg/h).
Selon le type de presse, on obtient des tourteaux avec des
teneurs en matières grasses allant de 7 à 25 %. Le rendement
d'extraction quant à lui, est lié à la vitesse de rotation
de la vis et au diamètre de la buse de sortie: plus la vitesse de
rotation est faible et le diamètre de la
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
buse réduit, plus le rendement d'extraction est
élevé. Toutefois dans ce cas, le rendement horaire
décroît (Vaitilingom G., 2006).
|
La décantation et la filtration
|
L'huile obtenue subit une décantation à l'issue
de laquelle les sédiments sont retirés. Cette opération
dure entre 3 à 7 jours. Elle a l'inconvénient de conduire
à des pertes importantes d'huile dans les sédiments. La
filtration peut être effectuée avant la décantation (en
sortie de presse) ou effectuée après la décantation. Pour
un usage comme combustible, une filtration de 10 mm minimum est exigée
pour des applications moteurs.
On distingue plusieurs types de filtres : les filtres à
cartouches (particules > 1 mm), les filtres à plaques, et les filtres
à membranes (particules de 100 à 1 mm). L'huile obtenue n'est pas
de qualité alimentaire (sauf pour certaines huiles : huiles «
concrètes ») mais elle peut être utilisée comme
carburant dans les moteurs diesel ou comme combustible dans les brûleurs
(Novak, 2004) et (Jossart J.M., 2004).
Toutefois, elles doivent contenir moins de 500 ppm de
particules après une filtration à 10 microns, moins de 50 ppm de
phosphore et moins de 500 ppm de cires; sinon une filtration
supplémentaire de minimum de 5 mm est nécessaire qui peut
être encore améliorée jusqu'à 1 mm (Vaitilingom G.,
2006), (Battais L., 2006) et (Defaye S., 2006).
Les principales huiles végétales alimentaires et
non alimentaires, utilisées aussi bien dans la filière
industrielle que la filière artisanale, sont données par le
tableau ci-dessous.
Tableau II.2 : Principales huiles végétales
(alimentaires et non alimentaires)
Nom botanique
|
Nom vernaculaire
|
Huile/Graine (%)
|
Zea mays
|
Maïs
|
4 à 5
|
Cocos nucifera
|
Cocotier
|
60
|
Elaesis guineensis
|
palme et palmiste
|
47 à 52
|
Orbignya speciosa
|
Babasu
|
60
|
Brassica campestris
|
Colza
|
41
|
Arachis hypogaeasis
|
Arachide
|
50
|
Linium usitatissimun
|
Lin
|
38
|
Caethamus tinctorius
|
Carthame
|
35
|
Aleurites fordii
|
Tung
|
60
|
Ricinus communis
|
Ricin
|
40 à 55
|
Jatropha curcas
|
Pourghère
|
30
|
Gosspium hirsitum
|
Coton
|
36
|
Simmondsia chinensis
|
Jojoba
|
60
|
Butyrospermum parkii
|
Karité
|
30
|
Sesamum indicum
|
Sésame
|
45 à 55
|
Haliantus annuus
|
Tournesol
|
40
|
Glycine max
|
Soja
|
25
|
Guizotia abyssinica
|
Niger
|
25 à 45
|
Source : (Vaitlingom G., 1992) et (Raemaekers R.H., 2001)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.5.1.1.2 Usages énergétiques des huiles
végétales pures
Les huiles végétales peuvent être
utilisées pures ou en mélange au gazole pour la carburation
automobile (transport), ou dans des applications spécifiques («
circuits-courts ») : les moteurs diesel à postes fixes (pompage,
irrigation, électrification, etc.), les brûleurs (chauffage,
séchage...), les installations de cogénération (production
combinée d'électricité et de chaleur).
Les conditions d'utilisation des huiles
végétales pures dans les moteurs diesel ou dans les
brûleurs sont étroitement liées aux
propriétés physico-chimiques des huiles, et aux conditions
thermiques dans la chambre de combustion du moteur ou du brûleur (qui
dépend de la technologie du moteur). Le tableau II donne les principales
caractéristiques physiques et chimiques de quelques huiles
végétales.
En effet, les huiles végétales diffèrent
fondamentalement du gazole par :
Leur nature chimique (composition chimique) : pour des faibles
températures dans la chambre de combustion (< 500 °C), les
délais d'inflammation et les temps d'évaporation des gouttes
d'huiles sont plus longs que dans le cas du gazole. On assiste à la
formation de dépôts sur certains organes du moteur (piston,
injecteur, culasse, etc. à la suite d'une polymérisation de
l'huile. Au-delà de cette température (500 °C) les temps
d'évaporation et les délais d'inflammation sont quasi-identiques
et on n'observe pas plus de dépôts que dans le cas du gazole.
Leur viscosité : la viscosité plus
élevée des huiles (10 à 15 fois plus que celle du gazole)
provoque des problèmes de pompage (rupture possible de la pompe
d'injection), d'atomisation et de pulvérisation. Cela nécessite
un préchauffage à des températures atteignant 120 °C
pour l'huile pure. Cette température de préchauffage varie
suivant la proportion d'huile dans le cas des mélanges huile/gazole
(Dahot T., 2008).
Tableau II.3 : Caractéristiques physico-chimiques de
quelques huiles végétales.
|
Carburant (*) viscosité à 20 °C
|
Colza
|
Coton
|
Tournesol
|
Jatropha
|
Gazole
|
Densité à 20°C (kg/m3)
|
916
|
919
|
925
|
920
|
836
|
Viscosité à 40°C (mm2/s)
|
35,7
|
35,7
|
58
|
55(*)
|
3,3
|
Point éclair (°C)
|
320
|
230
|
316
|
240
|
63
|
Pouvoir calorifique inférieur (kJ/kg)
|
36 800
|
36 400
|
38 100
|
38 850
|
43 700
|
Indice de cétane
|
37
|
38
|
37
|
45
|
50
|
Résidu Conradson (%)
|
0,41
|
0,41
|
-
|
1,31
|
0,08
|
C (%)
|
77,73
|
77,39
|
76,9
|
-
|
85,1
|
H (%)
|
11,92
|
11,9
|
11,7
|
-
|
14,9
|
O (%)
|
10,76
|
11,1
|
11,4
|
-
|
-
|
Source : (Dahot T., 2008)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Pour les moteurs diesel, il existe deux principales technologies
:
Les moteurs à injection indirecte : Ils sont
caractérisés par une préchambre de combustion où la
combustion est initiée et une chambre principale où se poursuit
la combustion par diffusion. Ils équipent les véhicules
automobiles, certains moteurs industriels. Ces derniers tolèrent les
huiles végétales pures (moyennant une bonne filtration). Mais les
tendances des 20 dernières années les ont rendus minoritaires
face aux injections directes.
Les moteurs à injection directe : L'injection et la
combustion du carburant sont effectuées dans une chambre de combustion
unique. Les puissances vont de 0,5 kW jusqu'au mégawatt. Sans
modifications, ceux-ci n'acceptent pas les huiles végétales
pures.
Lorsqu'ils sont alimentés avec des huiles
végétales pures à des charges inférieures à
50% de leur charge maximale (chambre de combustion à basse
température), on assiste à la formation de dépôts
charbonneux à l'intérieur du moteur et une forte dispersion
cyclique pouvant conduire à des dégâts mécaniques
parfois importants (Vaitilingom G., 2007).
Dans ce cas, les températures dans la chambre de
combustion sont inférieures à 500 °C. L'utilisation de
mélanges significatifs d'huile végétale et de fioul
(contenant plus de 10 % d'huile) ne résout pas les problèmes
d'encrassement tant que la charge reste inférieure à 50%.
L'encrassement existera toujours, seul le temps de formation est fonction du
taux d'huile végétale. Pour assurer une température de la
chambre de combustion supérieure à 500 °C, on réalise
un fonctionnement en biocarburation en utilisant un kit de biocarburation, sans
modification mécanique du moteur. Ce type de kit permet de
démarrer le moteur froid avec du gasoil et d'alimenter le moteur avec
100% d'huile végétale une fois que les conditions de
température dans la chambre de combustion sont suffisantes
(supérieure à 500 °C) (BLIN J., 2008).
En résumé : les huiles végétales
pures peuvent être utilisées dans les moteurs diesel ou dans les
brûleurs (surtout orientés pour des applications
spécifiques : « circuits-courts ») mais compte tenu de leurs
spécificités par rapport au gazole ou au fioul, leur utilisation
nécessite :
- une bonne filtration : contenir moins de 500 ppm après
une filtration à 10 microns, moins de 50 ppm de phosphore et moins de
500 ppm de cires ;
- un préchauffage pour pallier les problèmes
d'injection ou de pulvérisation liée à leur
viscosité plus élevée que celle du gazole ;
- une température de chambre de combustion suffisante qui
passe par l'utilisation d'un kit de biocarburation ou la modification de
certaines pièces du moteur.
Une fois les conditions favorables à une bonne
combustion des huiles végétales remplies, les performances et les
émissions sont très comparables à celles obtenues avec le
gazole ou le fioul.
L'utilisation des huiles végétales pures ou en
mélange au fioul dans des applications thermiques avec des
brûleurs nécessite, en plus des exigences de filtration des
huiles, une adaptation qui consiste :
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
- à intégrer dans le circuit d'alimentation du
brOleur, un dispositif de réchauffage et de recirculation du combustible
permettant d'obtenir des températures du combustible d'environ 140
°C pour une bonne pulvérisation ;
- à effectuer un choix adapté du gicleur et
à effectuer des réglages adaptés de la pression de
pulvérisation et du débit d'air.
II.5.1.2. Le biodiesel : esters d'huiles
végétales
L'utilisation des huiles végétales pures comme
carburants de substitution au gazole n'est pas toujours possible et
dépend du type d'huile et de l'environnement d'utilisation. Pour
contourner ces difficultés, un procédé a été
mis au point : l'huile est transformée pour obtenir un produit plus
proche du gazole et utilisable sans modification des moteurs. Il s'agit de la
transestérification de l'huile par un alcool, on parle aussi
d'alcoolyse. Le produit obtenu est un ester. Ce procédé permet de
réduire la masse moléculaire à environ 1/3 de celle de
l'huile, ainsi que la viscosité et la densité. Actuellement,
l'alcool le plus utilisé dans cette transestérification est le
méthanol, le procédé avec l'éthanol pourtant plus
facilement disponible, n'étant pas entièrement
maîtrisé du point de vue industriel. C'est une réaction
réversible, catalysée par une base ou un acide. Pour rendre la
réaction complète on utilise un excès d'alcool qui sert
souvent de solvant. L`équation avec le méthanol est la suivante
:
Triglyceride Methanol Glycerol Esters Methyliques
catalyse (2)
Les propriétés physico-chimiques des esters
obtenus sont proches de celles du gazole. Tableau II.4 :
Caractéristiques physico-chimiques de quelques esters d'huiles.
Caractéristique
|
Gazole
|
Ester méthylique de colza
|
Ester méthylique de coton
|
Ester méthylique de soja
|
Masse volumique à 20°C (kg/m3)
|
836
|
880
|
885
|
885
|
Viscosité à 40°C (mm2/s)
|
3,3
|
6,7
|
4
|
4,1
|
PCI (kJ/kg)
|
43 700
|
37 700
|
37 500
|
37 300
|
Point éclair (°C)
|
63
|
171
|
110
|
171
|
Indice de cétane
|
50
|
49
|
52
|
51
|
Point de trouble (°C)
|
<-5
|
-3
|
1
|
2
|
Source : (BLIN J., 2008)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Le tableau ci-dessus, nous renseigne que les esters
méthyliques des plantes (colza, coton, soja) sont plus visqueux que le
gazole, leur indice de cétane dépasse celui du gazole sauf le
colza qui a un indice de cétane faible ; leur masse volumique
dépasse celle du gazole et leur point d'éclair ou d'inflammation
est largement supérieur à celle du gazole. Ils ont un pouvoir
calorifique faible par rapport à celui du gazole. Et leur point de
trouble est largement supérieur à celui du gazole.
II.5.1.2.1 Procédés de production des
esters méthylique
Pour la synthèse de biodiesel méthylique on
distingue :
les procédés en discontinu utilisés
surtout pour les petites capacités. On y rencontre des installations
avec de petits réacteurs pouvant produire 150 litres de biodiesel par
jour (ou moins), des installations de taille moyenne avec des capacités
pouvant aller jusqu'à 2500 litres par jour (ou plus).
Généralement, il est considéré qu'une unité
d'estérification de ce type est rentable au-delà de 20 000 tonnes
de biodiesel par an (effet d'échelle qui se traduit par une baisse des
coOts de productions) et la limite de ce type de procédés en
discontinu est de 80 000 tonnes par an (soit un réacteur de 15
m3). les procédés en continu, très souvent
choisis dans les productions industrielles actuelles. Les capacités de
production des installations industrielles actuelles peuvent dépasser
100.000 tonnes par an. On distingue par ailleurs deux principales techniques de
catalyse : homogène et hétérogène.
La catalyse homogène : La transestérification
est effectuée suivant le principe général décrit
ci-dessus en utilisant un catalyseur basique. Les principaux catalyseurs
utilisés dans ce procédé sont la soude, la potasse et le
méthylate de sodium. Dans les procédés en continu
utilisant la catalyse homogène, la transestérification a
généralement lieu dans deux réacteurs en série
(figure II.4). On obtient à la sortie du deuxième réacteur
l'ester méthylique qui est lavé (pour éliminer les traces
de catalyseur, de glycérine et de méthanol) puis
séché à 140 °C sous pression réduite. Les
rendements en esters de ce procédé sont compris entre 98,5 et
99,4 %. La glycérine (glycérol) issue du procédé
est purifiée en neutralisant les sels basiques provenant du catalyseur
à l'aide d'un acide minéral.
Figure II.3 : Schéma de principe d'un
procédé continu de production d'esters méthyliques
par catalyse homogène (société Lurgi)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Source : (BLIN J., 2008)
|
La catalyse hétérogène :
Ce procédé utilise un catalyseur en
général solide non miscible aux huiles (utilisé
généralement dans les procédés en continu). Il a
l'avantage de produire de la glycérine qui ne nécessite pas des
traitements coûteux de purification (car ne contient pas les sels
basiques comme dans le cas de la catalyse homogène) et de permettre une
réutilisation du catalyseur. L'un de ces catalyseurs le plus
utilisé est un aluminate de zinc de formule ZnAl2O4, (aucune perte
d'activité n'est observée après 1 an de fonctionnement, et
on observe une bonne résistance à l'attrition. Dans le
procédé continu par catalyse hétérogène, on
utilise comme précédemment, deux réacteurs en
série. La teneur en esters avec ce procédé est
supérieure à 98 % en poids. La glycérine obtenue
présente une pureté supérieure à celle obtenue par
les procédés fonctionnant en catalyse homogène
(pureté > 98%) (Ballerini, D., 2007).
|
Figure II.4 : Synthèse de principe d'un
procédé continu de production d'esters méthyliques
par catalyse hétérogène
Source : (Ballerini, D., 2007)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.5.1.2.2. Procédés de production des
esters éthyliques
De l'éthanol peut être utilisé à la
place du méthanol. Cependant la catalyse homogène, est
très délicate. En effet, la distillation nécessaire de
l'alcool à la sortie du premier réacteur (pour favoriser la
séparation de la glycérine avant l'entrée dans le second
réacteur) est difficile à mettre en oeuvre dans le cas de
l'éthanol. On peut produire à nouveau des glycérides
(réaction inverse) avec la présence du catalyseur, encore actif.
Ce problème ne se présente pas en catalyse
hétérogène avec l'éthanol.
Un autre inconvénient de l'éthanol est sa
pureté (teneur en eau). L'obtention d'éthanol pur, indispensable
à la réalisation correcte de la transestérification, est
beaucoup plus délicate et coûteuse que dans le cas du
méthanol. En termes de rendements, ils sont plus faibles que dans le cas
du méthanol du fait de la faible réactivité de
l'éthanol par rapport au méthanol.
La maîtrise de la production optimisée d'esters
éthyliques fait toujours l'objet de recherches.
La catalyse hétérogène se présente
comme une option intéressante.
II.5.1.2.2. Utilisation des esters d'huiles et des
sous-produits de la transestérification
Les principaux produits issus de la réaction de
transestérification sont les esters et la glycérine (ou
glycérol).
La glycérine est utilisée dans de nombreuses
applications :
|
dans la chimie (peintures glycérophtaliques, synthon pour
diverses synthèses chimiques d'éthers, d'acétals ou de
carbonates) ;
dans les médicaments (sirops, suppositoires etc.) ;
dans l'alimentation (vin) ;
dans la cosmétique (solvant, hydratant, pate dentifrice
etc.) ;
|
Les esters obtenus sont utilisés principalement comme
carburant dans les moteurs diesel et sont désignés couramment par
le terme biodiesel. Le biodiesel est utilisable pur ou en mélange au
gazole dans tout type de moteur diesel (injection directe et injection
indirecte). Il est utilisé :
soit en mélange au gazole : des teneurs de 2%, 5%, 20%,
30% sont généralement incorporées au gazole suivant les
pays et selon les types de flottes (voitures particulières,
véhicules utilitaires etc.). On parle alors de carburant respectivement
B2 (pour biodiesel 2%), B5, B20 et B30.
soit pur (B100) dans certains pays (Allemagne, Italie, France
etc.) dans des véhicules ayant fait l'objet d'adaptations de certains
matériaux (en caoutchouc notamment).
Les performances obtenues sont très comparables
à celles obtenues avec le gazole. Une synthèse des
résultats de la littérature en termes d'émissions de CO
(monoxyde de carbone), de HC (hydrocarbures imbrûlés), de
particules, de HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), sont en
général favorables aux esters d'huiles végétales ;
tandis que, les
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
émissions de NOX et d'aldéhydes leurs sont
défavorables (Guibet, J.C., 1997) et (Faure E., 1997).
La norme EN 14214 en Europe, norme ASTM D6751-01 aux USA
stipule qu'on observe un bon comportement en endurance de l'ester. Les
dépôts sont très faibles, généralement
inférieurs à ceux observés avec le gazole. Toutefois,
l'ester doit être bien purifié.
A ce titre, le biodiesel est soumis généralement
à des spécifications particulières. Parmi les
inconvénients liés à l'utilisation d'esters purs d'huiles
végétales dans les moteurs diesel, on peut citer la corrosion de
certains composants, notamment les matériaux en caoutchouc. Cela
nécessite l'utilisation de matériaux adaptés. Aussi, ces
esters se comportent comme des solvants pour les peintures et les
revêtements. Par ailleurs, ils sont hygrophiles et présentent une
légère instabilité par oxydation.
II.5.1.3. L'alcool : le bioéthanol
Le bioéthanol est l'éthanol d'origine biologique
et agricole obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante
sucrière ou par hydrolyse enzymatiques de l'amidon contenu dans les
céréales. Il est utilisé comme biocarburant dans les
« moteurs à essence ».
Les végétaux contenant du saccharose (betterave,
canne à sucre...) ou de l'amidon (blé, maïs...) peuvent
être transformés pour donner du bioéthanol, On parle
généralement de filière "sucre" pour désigner cette
filière de production du bioéthanol.
Cet éthanol d'origine végétale n'est rien
d'autre que de l'alcool éthylique, le même que celui que l'on
trouve dans toutes les boissons alcoolisées. Il peut être
mélangé à l'essence en des proportions allant de 5
à 85 %, on parle alors de carburant E5 (éthanol 5%) a E85.
Au-delà de 10 %, des adaptations aux moteurs de voitures sont souvent
nécessaires.
Figure II.5 : Différentes voies conduisant à la
fabrication d'alcool de première génération
à partir de biomasse sucrée ou amylacée
Prétraitement
Source : (BLIN J., 2008)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Les tableaux II.5 et II.6 donnent respectivement les principales
matières premières utilisées pour la production
d'éthanol avec les rendements de production d'éthanol.
Tableau II.5 : Rendements des plantes sucrières et leur
potentiel alcooligène.
Plante sucrière
|
Rendement éthanol l/t plante
|
Rendement énergétique TEP/ha
|
Betterave
|
92
|
3,3 - 3,5
|
Canne à sucre
|
85
|
3,5 - 4
|
Sorgho sucrier
|
80
|
2 - 2,5
|
Source : (Ballerini, D., 2007)
Il ressort de ce tableau que le rendement d'éthanol en
litre par tonne de plante le plus élevé est celui de la Betterave
à sucre, suivie de la canne à sucre ensuite vient le sorgho
sucrier. Et le rendement énergétique par tonne équivalent
pétrole (TEP) par hectare de plantation la plus élevé est
celui du Betterave et la canne à sucre suivie du sorgho à
sucrier.
Tableau II.6 : Rendements en alcool des céréales
et leur potentiel alcooligène
Céréale
|
Rendement éthanol l/t
grain
|
Rendement énergétique TEP/ha
|
Blé
|
370
|
1,4 - 1,6
|
Maïs
|
400
|
1,5 - 1,7
|
Orge
|
320
|
0,8 - 1,2
|
Source : (Ballerini, D., 2007)
Il ressort de ce tableau que le rendement d'éthanol en
litre par tonne de grain le plus élevé est celui du maïs,
suivie du blé ensuite vient enfin l'orge. Et le rendement
énergétique par tonne équivalent pétrole (TEP) par
hectare de plantation la plus élevé est celui du Maïs,
suivie du Blé et enfin vient l'orge.
II.5.1.3.1 Production d'éthanol
Pour les matières sucrières, la première
opération consiste à extraire le glucose (et le fructose) qui est
le substrat carboné à partir duquel on obtient l'éthanol.
Lors de l'opération d'extraction du saccharose contenu dans ces
matières premières on obtient :
- Du glucose et du fructose (jus sucré) par lavage avec de
l'eau dans le cas de la betterave et par pressage dans le cas de la canne
à sucre.
- Des pulpes dans le cas de la betterave et des bagasses dans le
cas de la canne à sucre.
Pour les matières amylacées et cellulosiques, on
effectue une hydrolyse par voie enzymatique ou par voie chimique (après
nettoyage, broyage et liquéfaction) pour obtenir le glucose. Les sucres
fermentescibles obtenus sont soumis à une fermentation. L'éthanol
obtenu est ensuite distillé.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
a) La fermentation
Les sucres fermentescibles sont convertis en éthanol
en présence de micro-organismes (levures et bactéries) en
anaérobiose partielle, à 32-33°C, en milieu acide à
pH (4 à 6) constant. En voici la réaction chimique :
L'opération s'effectue le plus souvent en continu. Les
levures sont séparées de l'éthanol en fin de cycle puis
recyclées à plus de 80%. Les distilleries actuelles se
caractérisent par des rendements de 90 à 92% du rendement
théorique (environ 46 kg d'éthanol pour 100 kg de sucre
initial).
Pendant très longtemps, la fermentation a
été opérée en discontinu ou semi-continu. Cette
mise en oeuvre simple se justifiait par les petites tailles d'installations
industrielles. C'est la technologie de fermentation continue en cascade qui
s'est imposée de nos jours, en particulier pour la construction de
grosses unités, entraînant des effets d'échelle qui se
traduisent par une baisse des coûts de productions.
b) L'extraction de l'éthanol par distillation
L'éthanol étant produit en phase aqueuse il est
extrait par distillation du jus issu de la fermentation. Cette phase consomme
beaucoup d'énergie. Elle comprend deux distillations successives :
- une première distillation, qui est une distillation
classique, permet d'obtenir de l'éthanol à environ 95% (une
teneur voisine de l'azéotrope)
- Une deuxième distillation azéotropique qui
conduit à de l'éthanol pratiquement anhydre (99,8% en volume).
Elle s'effectue avec des solvants entraîneurs (cyclohexane, le
diéthyléther, etc.) ou par déshydratation sur tamis
moléculaires, utilisant la technologie PSA (« Pressure Swing
Adsorption »).
c) Les effluents et coproduits
Les principaux coproduits et effluents issues de la production
d'éthanol varient selon la matière première
utilisée. Ainsi, on a :
> Pour la fabrication d'éthanol à partir de
betteraves sucrières on obtient :
- des pulpes sèches à 90 % de MS, utilisées
en alimentation animale (une tonne de betteraves conduit à la production
de 0,78 t pulpes/t éthanol) ;
- les vinasses (riches en sels et contenant encore des
matières organiques non fermentescibles en éthanol)
récupérées au pied de la colonne de distillation
conventionnelle. Elles peuvent être épandues en tant qu'amendement
sur les terres agricoles, à raison de 3 tonnes maximum par hectare.
Elles sont aussi concentrées pour être utilisées dans les
formulations alimentaires animales, ou bien méthanisées.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
> Pour la canne à sucre et sorgho on obtient :
- les vinasses ;
- la bagasse, résidu solide des étapes de
broyage-pressage de la canne à sucre. Elle est principalement
utilisée à des fins énergétiques pour couvrir les
besoins en énergie de l'étape de la distillation et la fourniture
d'électricité au niveau de l'usine et du réseau voisin.
> Pour les plantes céréalières
(maïs, blé), le ((dry milling» qui est la technologie la plus
employée à l'heure actuelle, permet de traiter le grain entier.
On obtient :
- des vinasses dont une partie est recyclée à
l'étape de liquéfaction et une autre partie est concentrée
;
- des matières solides (drèches) qui sont
mélangées à la phase concentrée des vinasses puis
séchées. Ces drèches (encore désignées sous
l'abréviation DDGS, Distiller's Dried Grain Solubles) sont
utilisées en alimentation animale.
II.5.1.3.2. Utilisation de l'éthanol comme
carburant dans les moteurs
L'éthanol peut être utilisé comme
carburant dans les moteurs sous différentes formes (en mélange ou
pur) et dans diverses technologies moteurs (moteurs classiques, (( flex-fuel
vehicle »...).
Ses caractéristiques physico-chimiques sont proches de
celles de l'essence mais il présente quelques spécificités
qui nécessitent des conditions d'utilisation particulières. Le
tableau II.7 donne les principales caractéristiques de l'éthanol.
En tant que carburant pour les moteurs à (( essence », ses
principaux avantages et inconvénients sont décrits ci-dessous
:
a) Avantage :
|
Indice d'octane plus élevé, de l'ordre de 110,
contre environ 90 à 98 pour l'essence.
miscibilité en toutes proportions avec les essences,
densité proche de celle des essences,
présence d'oxygène dans la structure qui favorise
la combustion,
chaleur latente de vaporisation élevée qui
améliore l'efficacité du remplissage de la chambre de
combustion.
|
b) Inconvénients :
contenu énergétique plus faible dO à la
présence de l'oxygène,
augmentation de la pression de vapeur conduisant à une
augmentation des émissions par évaporation, et un risque
élevée de formation de bouchon de vapeur par temps très
chaud et en haute altitude (dans le cas des mélanges), attaques de
certains matériaux (caoutchouc, matériaux oxydables...). Il est
recommandé d'utiliser pour les moteurs de véhicules roulant
à l'éthanol des matériaux tels que l'acier inoxydable et
le bronze, et de prohiber le magnésium, le laiton, le zinc ou encore le
cuivre,
émission d'aldéhydes.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau II.7 : Quelques caractéristiques
physico-chimiques de l'éthanol et de l'essence
|
Essence
|
Bioéthanol (95)
|
Densité (kg/dm3)
|
0,75
|
0,79
|
Pouvoir calorifique inférieur (kJ/kg)
|
44 000
|
26 900
|
Pouvoir comburivore (g air/g carburant)
|
14,6
|
8,9
|
Point d'ébullition (°C)
|
27 - 225
|
78
|
Pression de vapeur à 38°C (kPa)
|
48 - 103
|
15,9
|
Point d'éclair (°C)
|
-43
|
13
|
Point d'auto inflammation (°C)
|
257
|
423
|
Indice d'octane (indice d'octane recherche)
|
98
|
106
|
Source: (FIKRET Y., 2004) et (BEDRI Y., 2004) > Utilisation
des mélanges éthanol anhydre/essence
L'éthanol anhydre peut être incorporé
à l'essence à des proportions variantes :
- de 5 et 10% (comme en Europe (5% maximum) ou aux
États-Unis (10% maximum)) ou même entre 20 et 24% (comme c'est le
cas au Brésil). Ces mélanges sont utilisables dans les moteurs
à « essence » classiques sans aucune modification (VAITILINGOM
G., 2007).
- de 0 à 85% dans les moteurs utilisant la technologie
FFV (« Flex Fuel Vehicle »). Cette technologie permet d'utiliser
indifféremment de l'éthanol ou de l'essence ou un mélange
des deux en toutes proportions. Elle est répandue au Brésil, aux
États-Unis en Suède, en France etc. Son emploi suppose
l'utilisation de nouveaux moteurs adaptés.
Pour conserver les performances, en maintenant
l'agrément de conduite et en respectant les exigences
réglementaires en terme de rejets polluants, cette technologie a pris en
compte les caractéristiques les plus éloignées des
essences et de l'éthanol (contenu énergétique et en
oxygène du carburant, caractéristiques de vaporisation et
d'initiation de la combustion, interaction carburant-matériaux).
Au stade de développement actuel de ces modèles, un
véhicule FFV consomme en moyenne 28% (en volume) de plus qu'un
modèle similaire à essence.
> Utilisation de l'éthanol hydraté
L'éthanol peut être utilisé pur dans des
moteurs ayant fait l'objet d'adaptations particulières (débits
plus importants des organes d'alimentation, taux de compression
élevés, etc.). Dans ce cas, l'éthanol peut contenir 6
à 8% d'eau sans être gênante (éthanol
hydraté). Ces types d'applications ont été
développés au Brésil depuis les années 1975
à la suite du programme « proalcool » du gouvernement
brésilien. Les difficultés relatives aux inconvénients de
l'éthanol carburant sont prises en compte dans ces types d'applications
(Vaitilingom G., 2007).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.5.2. Biocarburants de la deuxième
génération
Les biocarburants de deuxième génération
sont obtenues suivants plusieurs procédés, méthodes et
techniques de transformation de la matière lignocellulosique,
micro-algue, cellulosique et la lignine en carburants. La production des
biocarburants de deuxième génération se fait en quatre
étapes dont nous représentons par le schéma
ci-après :
Figure II.6. Schémas de production des biocarburants de
deuxième génération.
Traitement
Lignine
Lignine
Biomasse
Hémicellulose hydrolysée
Hydrolyse
Glucose
Lignine Cellulose
Fermentation
Éthanol
Distillation Séchage
Éthanol anhydre
Source : (Revue IFP, 2008)
II.5.2.1. Méthodes de production
Deux voies se dessinent pour transformer la biomasse
lignocellulosique en biocarburants.
a) La voie biochimique
La voie biochimique a pour but d'hydrolyser la biomasse
lignocellulosique (BLC) afin d'en extraire des sucres qui seront ensuite
fermentés. Le principal produit obtenu est l'éthanol cellulosique
fabriqué en quatre étapes à savoir :
L'étape de prétraitement (déstructuration
de la paroi végétale et éventuellement séparation
des celluloses, hémicelluloses et lignine) peut être
réalisée par différentes méthodes thermique,
mécanique, chimique, voire enzymatique (IFP, 2008).
Elle vise à séparer et rendre accessibles les
constituants du bois. Par action thermique et/ou chimique, la structure de la
lignine est détruite, l'hémicellulose est plus ou moins
hydrolysée et la cellulose modifiée. L'enjeu consiste à
préparer l'hydrolyse de la cellulose tout
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
en empêchant la formation d'inhibiteurs. Il existe
plusieurs procédés, dépendant du substrat et du type
d'hydrolyse qui va suivre, les plus courants étant :
- Procédé physique : le broyage de la BLC.
- Procédé physico-chimique : l'explosion à
la vapeur.
- Procédé chimique : pré-hydrolyse à
l'acide dilué, prétraitement en condition alcaline, extraction
par des solvants organiques.
L'adaptation de ces différentes techniques avec les
différentes espèces végétales est aujourd'hui
à l'étude. L'étape d'hydrolyse en sucre de la cellulose et
éventuellement de l'hémicellulose peut encore être
optimisée en améliorant les souches productrices d'enzymes.
Enfin, la fermentation, et notamment celle des sucres en C5, est à
l'étude avec de nouvelles souches de micro-organismes (levures et
bactéries), afin d'augmenter le rendement en éthanol de la
chaîne. D'autres voies de valorisation des C5 sont par ailleurs
envisagées.
Hydrolyse
L'hydrolyse de la cellulose, plus difficile que celle des
hémicelluloses, doit être catalysée soit par un acide, soit
par des enzymes :
- Hydrolyse à l'acide dilué ou concentré.
- Hydrolyse enzymatique : plus prometteuse, dépend du
développement d'enzymes spécifiques moins chères et
récupérables.
L'hydrolyse joue beaucoup dans la transformation de la lignine et
l'hémicellulose. Il a pour rôle :
- conduit à l'obtention d'un sucre fermentescible, le
glucose,
- catalysée par des acides forts ou des enzymes
(cellulases);
- catalyse enzymatique aussi efficace que l'hydrolyse acide,
n'engendre pas de déchets et est conduite dans des conditions douces de
température et pression;
- l'hydrolyse enzymatique de la cellulose est plus difficile que
celle de l'amidon et est beaucoup plus coûteuse (environ 30% du
coût de l'éthanol)
L'étape d'hydrolyse en sucre de la cellulose et
éventuellement de l'hémicellulose peut encore être
optimisée en améliorant les souches productrices d'enzymes.
Basée sur un principe maîtrisé depuis des
siècles, l'utilisation de BLC comme substrat implique néanmoins
des difficultés : pentoses difficilement convertis en éthanol,
inhibiteurs de la fermentation qui sont créés, rendements
faibles, coOts élevés...
C'est un procédé semblable à la fermentation
de l'amidon (levure) mais :
- la présence de la lignine est égale à la
limitation de la concentration initiale en glucose (teneur en matière
sèche limitée) et donc de la teneur finale en éthanol,
- présence éventuelle de composés toxiques
libérés lors du prétraitement,
- les sucres à 5 atomes de carbone issus des
hémicelluloses ne sont pas convertis efficacement en éthanol.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Enfin, la fermentation, et notamment celle des sucres en C5,
est à l'étude avec de nouvelles souches de micro-organismes
(levures et bactéries), afin d'augmenter le rendement en éthanol
de la chaîne. D'autres voies de valorisation des C5 sont par ailleurs
envisagées.
Figure II.7. Schéma de la filière biochimique
Source : (INERIS, 2006)
Fermentation
La figure ci-dessus représente les différents
filières de production des biocarburants de deuxième
génération partant de la matière première jusqu'au
produit fini.
Elle est identique à la distillation de l'éthanol
classique mais nécessité de déshydrater pour un usage
carburant.
b) La voie thermochimique
Sont les procédés dont la technologie la plus
avancée est la gazéification de la biomasse (voie indirecte).
La gazéification consiste en la production d'un gaz de
synthèse suite à un prétraitement qui réduit la
biomasse en particules sous forme sèche ou liquide (slurry). Le gaz peut
ensuite être orienté vers la production de différents
carburants. Le BtL (Biomass-to-Liquid) est une voie qui fait réagir le
gaz de synthèse selon la synthèse Fischer-Tropsch. Elle permet la
production de gazole de synthèse (ou Diesel-FT), pour une incorporation
directe dans les moteurs diesel. Cette technologie est déjà
démontrée à partir de charbon (CtL) ou de gaz naturel
(GtL).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
D'autres filières biocarburants à partir de gaz
de synthèse sont en mesure de produire des biocarburants gazeux qui sont
techniquement moins contraignants à obtenir, mais leur nature gazeuse en
conditions atmosphériques implique d'autres contraintes d'utilisation
(infrastructures de transport, flotte de véhicules
dédiées, etc.). Elles ne sont pas considérées dans
l'étude (Jancovici J.C, 2010).
II.5.2.2. Usages des biocarburants de deuxième
génération
Les biocarburants de deuxième génération
sont employés pour plusieurs usages (en électricité, dans
le transport, etc.).
a. Application dans l'aviation
Selon la revue Air & Cosmos dans son article n°2155
stipule que les biocarburants dits de deuxième génération
sont développés pour se substituer, au moins partiellement, au
kérosène. Il a été suivi d'un autre le 7 janvier
2009 sur un Boeing 737-800 de Continental Airlines dont un des moteurs CFM56-7B
a été alimenté par un mélange de moitié de
kérosène traditionnel et pour moitié d'huiles de Jatropha
et d'algues.
À chaque fois, les mélanges se sont
comportés sans altérer le fonctionnement des moteurs, sinon une
légère baisse de consommation de 1 à 2%. Un
troisième essai a eu lieu le 30 janvier 2009 avec un Boeing 747-300 de
Japan Airlines équipé de moteurs Pratt &Wittney JT9D, dont un
alimenté avec un mélange de 50% de kérosène et 50%
de cameline (« lin bâtard »), de Jatropha et d'algues.
L'objectif est d'obtenir de biocarburants purs en 2013.
b. Application dans l'électricité
Les procédés de production de
l'électricité sont également variés. Ceux qui
utilisent la biomasse font généralement intervenir le cycle de la
vapeur : la biomasse est brûlée dans une chaudière qui
produit un flux de vapeur à haute pression activant des pales
aérodynamiques qui mettent en rotation une turbine laquelle
entraîne à son tour un alternateur produisant de
l'électricité. La biomasse peut également être
compactée, par exemple en briquettes de bois servant de combustible, et
la biomasse peut également être brûlée avec du
charbon dans la chaudière d'une centrale conventionnelle pour produire
de la vapeur et de l'électricité.
À l'heure actuelle, cette dernière façon
de combiner les technologies renouvelables avec la production conventionnelle
d'électricité est la plus rentable parce que dans la plupart des
cas il est possible d'utiliser l'infrastructure des centrales existantes sans
grandes modifications (FAO, 2008).
II.5.2.3. Matières premières
utilisées pour la production des biocarburants
La biomasse pouvant servir à la production
d'énergie est très diverse, de même que sa distribution
géographique. Aujourd'hui encore la plupart de l'énergie
tirée de la biomasse et utilisée comme carburant provient de
sous-produits ou de coproduits de la production de bois, de fourrage et de
fibres. Ainsi, les principaux sous-produits des industries forestières
servent à produire du bois de chauffe et du charbon de bois, et la
liqueur noire (sous-produit des usines de pâte à papier) joue un
grand rôle comme carburant dans la production de
bioélectricité. Une quantité considérable de
chaleur et d'électricité est produite à partir de
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
biomasse ligneuse de récupération ou
recyclée et la production d'énergie à partir de la
biomasse fournie par les cultures (pailles et tiges de coton) et la
sylviculture (copeaux et briquettes de bois) ne cesse de croître.
Dans les pays producteurs de sucre et de café, la
bagasse et les parches de café sont utilisées en combustion
directe et aussi pour produire de l'énergie thermique et de la vapeur.
Les déchets industriels, résidu domestique, les boues de fosse
septiques, les petits laits issue de la fabrication du fromage et les
résidus des industries alimentaires et agropastorales peuvent servirent
à produire du biocarburant. Les graines de soja, la patate douce,
l'arachide, le blé, le maïs, le manioc, le ricin, le sorgho et le
coprah sont aussi utilisés comme cultures énergétiques
dans les pays africains. L'essentiel de la production a pris la forme
d'éthanol à partir de cultures énergétiques
à teneur élevée en sucre ou en amidon, ou de biodiesel
à partir d'oléagineuses.
Parmi les autres matières premières importantes
figurent le manioc, le riz, la betterave à sucre et le blé. Les
cultures énergétiques les plus utilisées pour la
production de biodiesel sont le colza, le Jojoba, le karajan, le Kusum, le
mahua, le Nem, le Simarouba, Croban mégalo crapus, le croton sanderiams
et craton lacciferus, marmeleiropreto, capriferalangsdorfü,
pittosporumresiniferum, algues vertes, euphobes (Euphorbialathyris, E.
tirircalli, E. characias), la jacinthe d'eau (EichorniaCrassipes), le soja, et
les huiles de palme, de coprah et de ricin dans les pays tropicaux et
sous-tropicaux, le Jatropha semblant devoir se joindre à ce groupe.
(FAO, 2008)
Parmi les cultures énergétiques, nous pouvons
citer : la canne à sucre, le sorgho sucrier, le maïs et le manioc
sont cultivés à des fins alimentaires en Afrique, mais
constituent aussi une matière première pour la production
d'éthanol. Tandis que le palmier à huile, le soja, l'arachide et
le Jatropha sont développés pour le biodiesel.
Canne à sucre (Saccharum
officinarum L., Saccharum sinuense, Saccharum barberi)
est traditionnellement cultivée dans plusieurs régions d'Afrique
pour l'exportation, avec des installations industrielles importantes en Afrique
du Sud, en RD Congo, au Mozambique et au Malawi (Romain H. R, 2001).
Originaire d'Asie, elle pousse bien en climat tropical et
subtropical, là où les pluies abondent (60 cm/an). On la cultive
dans des plantations et les champs sont brûlés avant la
récolte, qui est souvent manuelle. Le Brésil, leader mondial de
la culture de canne à sucre, a aussi pris la tête pour la
transformation de canne à sucre en éthanol.
Karanj(Pongamia
pinnata) est un arbre à croissance rapide, fixateur d'azote,
très résistant à la sécheresse, qui pousse en plein
soleil, sur des sols difficiles, même sur des sols salés, et
producteur d'huile.
Sésame (Sesamum indicum L.) :
est une plante originaire d'Afrique, qui parmi les autres oléagineuse,
représente 90% de la production mondiale d'huile alimentaire et ces
tourteaux sont utilisés pour l'aliment des bétails et ses tiges
comme médicament traditionnel en Afrique, lorsqu'ils sont
séché servent des bois de chauffage. Son aire de culture
s'étend sur toutes les régions tropicales et subtropicales. Sa
principale distribution se situe entre 25° de latitude nord et sud. Il
exige 400 à 500 mm de précipitation, un pH compris entre 5,5 et
8,0 et sol modérément fertiles et bien
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
drainés. Son rendement varie de 300 à 3000 kg/ha
suivant le mode de culture et contient 45 à 55% d'huile par graine
(Romain H. R, 2001).
Tournesol (Heliantus annus L) : est
une plante oléagineuse originaire de l'Amérique du Nord, dont
différentes espèces et sous espèces ont été
cultivés comme plantes ornementales dans le jardin Botanique.
Ce genre appartient à la famille des Asteraceae (ou
Compositae). Le tournesol est une plante annuelle dont la tige velue
ramifiée ou non, peut être atteindre de 0,5 à plus de 4 m
de hauteur et 2 à 10 cm de diamètre au collé dont les
feuilles atteint environ 20 à 50cm de long avec de pétioles d'une
longueurs de 20 à 30 cm. Classés 4ème
après le soja et le palmier à huile et le colza. Elle exige 300
à 450 mm d'eau de précipitation pendant une période de 3
mois au cours de sa phase pépinière et 500 à 700 mm de
précipitation suffisantes sont nécessaire pour sa croissance. Il
pousse bien dans de nombreux types de sol.
En générale, les sols qui convient pour le
maïs, peuvent également être utilisé pour sa
production avec un pH compris de 6,0 à 7,5. Son besoins en engrais
(N-P-K) varie de 6-18-12 contenant 8% des soufres et 0,1% de bore, 47 d'azote
urée en raison de 100 à 150 kg/ha. Avec une production annuelle
estimée à 1,5t/ha et 700 kg/ha d'huile avec une teneur en huile
de 40% par graine.
Maïs (Zea mays L) est une
plante originaire de l'Amérique, répandu en Afrique pour sa
culture alimentaire et constitue en même temps la céréale
de base au Congo (ANON, 1974).
Le grain sert à l'alimentation et il procure du fourrage.
Le maïs est utilisé comme matière première pour
l'éthanol aux États-Unis et en Amérique latine.
Ricin (Ricinus communis L): est une
plante originaire d'Afrique de l'Est (Ethiopie), dont les graines contiennent
40 à 55% d'huile, protégée par une enveloppe toxique de
ricine.
On le trouve dans toutes les régions tropicales. Son
rendement moyen d'un peuplement varie de 500 kg à 2500 kg/ha. Son huile
constitue un important composant des huiles hydrauliques et est utilisée
traditionnellement comme purgatif pour l'éclairage. Grace à la
réactivité de la structure chimique, l'huile de ricin entre dans
la fabrication de 400 produits industriels.
Le tourteau est un engrais organique utilisée pour la
fertilisation des champs.
A condition d'éliminer les toxines, il peut servir
d'aliment pour les animaux. Les fibres des tiges sont utilisées pour
fabriquer des cordes. Les feuilles constituent un aliment pour les vers
à soie. Les variétés moins courantes à feuille
rouges et fruits rouges sont cultivées comme plantes ornementales (ANON,
1974). Cette huile peut aussi être raffinée pour produire du
biodiesel.
Soja (Glycine max (L.)
Merrill : c'est une plante originaire de la Chine et de l'Union
Soviétique, Taïwan, Japon et Corée ; cette plante compte 400
usages différents dans le monde. Il appartient au genre Gycine, sous
tribu Glycininae de la tribu Phaseoleae, la famille Papillonaceae (ou Fobaceae)
et l'ordre des léguminosales (ou Fabales). Il en existe deux genres G.
Soja Sieb. Et Zucc et G. max (Li). Il exige 250-850 mm de précipitation
dans la condition optimale et une température comprise entre 20°
à 40°C. et tolère une grande variété de sols,
allant des sables limoneux aux limons argileux. Le sol servant à la
production du maïs lui convienne avec un pH compris de
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
5,0 à 5,2 (CaCl2) pour une utilisation optimale des
engrais et l'amélioration des sols. Par rapport aux autres
légumineuses, le soja tolère relativement bien une saturation en
eau.
Manioc (ManihotesculentaCrantz)
originaire de l'Amérique du nord, sa culture est répandue dans le
monde pour l'usage de son racine riche en féculents consommée en
Afrique, en Asie et en Amérique latine, le manioc est l'aliment de base
d'environ 600 millions de personnes (BERTRAM RB, 1990).
Il pousse bien même sur des sols pauvres, et sa teneur
élevée en amidon le rend adapté à la production
d'éthanol.
Palmier à huile (Elaeis
guineensis Jacq.) : proviennent d'Afrique de l'Ouest. Ils produisent des
fruits et des graines qu'on peut broyer pour en extraire une huile comestible,
convenant aussi pour le biodiesel. L'huile de palme est la plus utilisée
dans le monde pour la cuisine. On la trouve dans une large gamme d'aliments
industriels, dans des savons et dans la nourriture pour animaux (Romain H. R.,
2001).
Pourghère (Jatropha curcas) :
passe pour un végétal particulièrement adapté
à la production des biocarburants car, à la différence
d'autres matières premières, il n'est pas comestible.
D'après ses promoteurs, il n'entre donc pas en concurrence avec la
nourriture et ne contribue pas à créer de pénuries
alimentaires.
Il s'agit d'une plante résistante à la
sécheresse qui croît sur des terres appauvries et se contente de
300 à 1 000 mm de pluies par an. Elle s'adapte facilement au milieu
ambiant, peut contribuer à la remise en valeur de terres
érodées et sa croissance est rapide. Par ailleurs, cet arbuste
produit des semences de deux à cinq ans après sa plantation. Il
s'est toutefois avéré que les plantes de Jatropha
réclament bel et bien de l'eau au début de leur croissance, et
que les plantes cultivées sur des terres plus fertiles donnent de
meilleurs rendements (Gibbs, H. et al, 2008).
Le Jatropha curcas L est une dont les fruits sont riches en
huile et permet d'envisager des rendements de 500 à 1500 Litres à
l'hectare. Son huile produite par les graines peut être utilisée
comme biocarburants dans les moteurs ; machines, véhicules, lampes, etc.
Sans aucun problème technique. Selon K. Henning (2002) cité par
(Mbongomingi, 2009).
D'autres espèces oléifères cultivables en
zone aride offrent également des perspectives intéressantes :
Madhuca longifolia (Mahua), Moringa oleifera (Saijan),
Cleome viscosa, etc.
En dehors des espèces oléagineuses, les
amylacées et des espèces saccharifères pour les
biocarburants de première génération, ceux de la
deuxième génération recours aux espèces ligneuses
pour tirer la matière première, les déchets municipaux,
industriels, etc.
L'énergie totale accumulée par les
végétaux est de l'ordre de 75000 Mtep (3 150 Exajoule) par an
(Kapour, 2004) - soit six à sept fois le montant actuel de la demande
énergétique mondiale.
En termes purement physiques, la collecte de l'énergie
solaire par le biais de la biomasse est une méthode qui laisse à
désirer, surtout si on la compare au rendement obtenu grâce aux
panneaux solaires, toujours plus performants (FAO, 2006a).
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Figure II.8 : Schéma de conversion des matières
première agricoles en biocarburants liquides
Canne à sucre Betterave à sucre
MaTs Blé Orge
Cultures sucrières
Plantes dont est extrait l'amidon Sorgho
doux
eg
Cultures oléagineuses
Colza
Huile de palme Soja
Fermentation
Saccarification, fermentation et distillation
Extraction et estérification
BIODIESEL
Source : (FAO, 2008)
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.6. Convention et normes sur les biocarburants
II.6.1. Cadre légal national
Il est à déplorer que la République
Démocratique du Congo ne dispose pas encore de cadre légal pour
la production des biocarburants. Le seul qui puisse l'être est le Projet
de Code Agricole qui n'est pas encore passé à l'examen des
honorables parlementaires.
Avec les lois cadre relative à la gestion de
l'environnement, quelques textes réglementaires sectoriels ont
été sélectionnés dans le cadre de notre travail.
Cela étant, les textes et lois ci-après cadre avec
le contexte de notre travail ont été sélectionné,
à savoir :
L'ordonnance du 01 juillet 1914 portant sur la pollution et
contamination des sources, lacs, cours d'eau et parties des cours d'eau.
Le décret-loi du 2 mars 1933 dans le bulletin officiel,
P 233 et l'ordonnance N°46/ A.E du 25 avril 1934, P 402
réglementaient la fabrication, l'importation, le transport, la
détention et la manipulation de l'alcool carburant ;
l'ordonnance 52 - 443 du 21 décembre 1952 sur les
mesures propres à protéger les sources, nappes aquifères
souterraines, lacs et cours d'eau, à empêcher la pollution et le
gaspillage de l'eau ;
ordonnance loi n°41-48 du 18 Février 1953 portant sur
les établissements dangereux, insalubres et incommodes ;
l'ordonnance loi n°69-041 du 22 Août 1969 relative
à la conservation de la nature ; la loi n°73-021 du 20 Juillet 1973
portant sur la gestion des terres ;
Loi n°77-001 du 22 février 1977 organisant
l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
la loi n°080-008 du 18 Juillet 1980 portant sur la gestion
des terres occupées par les communautés locales ;
L'ordonnance 82/027 du 19 Mars 1982 portant le cadre organique
des services publics de l'état en matière d'assainissement du
milieu;
la loi n°011/2002 du 29 Août portant code forestier
;
La loi n°11-2004 du 26 Mars portant procédure
d'expropriation, pour cause d'utilité publique ;
L'article 34 al.1 de la constitution du 18 février 2006
qui stipule : « La propriété est sacrée ».
L'Etat garantit le droit à la propriété individuelle ou
collective acquise conformément à la loi ou à la
coutume.
l'article 34 de la constitution du 18 Février 2006 portant
sur l'expropriation et les articles 50, 51, 52, 53 et 106 de la constitution
;
l'arrêté n°043/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 08
Décembre 2006 portant dispositions relatives à l'obligation de
l'évaluation environnementale et sociales des projets en
République Démocratique du Congo ;
Avant-projet de loi du 23/03/2009 portant sur la
biodiversité en R.D.Congo.
Loi N°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes
fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement.
Précisément en ces articles : 7, 21, 27, 29, 31, 33, 46, 48, 49
et 50.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
II.6.2. Traités ou conventions internationaux
Les accords et conventions ci-après ont été
retenus :
|
Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique
« CCNUCC » précisément dans son article 2, 4, 5;
Déclaration de Rio de Janeiro sur l'environnement et le
développement,
Charte Mondiale de la Nature ;
Convention de Vienne de 1985 pour la protection de la couche
d'ozone et le Protocole de Montréal de 1987 relatif à des
substances qui appauvrissent la couche d'ozone ;
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement
Protocole de Kyoto sur la Réduction des
émissions de CO2 dans la nature pour le compte de la Convention Cadre
des Nations-Unies sur le Changement Climatique (1998) ;
Protocole des Nations-Unies sur le Mécanisme de
Développement Propre « MDP » (2000) ;
Convention des Nations-Unies sur la Biodiversité ;
Objectifs du Millénaire pour le Développement
« OMD » dans son cible 7. Politiques Opérationnelles de
Sauvegarde de la Banque Mondiale.
O.p. 4 .01. Évaluation environnementale : La politique
de sauvegarde OP. 4.01 sur l'évaluation environnementale exige de
procéder à l'examen environnemental préalable des
projets.
O.p. 4 .04. Habitat naturel
O.p. 4 .11. Patrimoine culturel : L'OP.4 .11 a pour objet la
protection du patrimoine culturel physique qui couvre les sites
archéologiques et historiques, les zones urbaines historiques, les sites
sacrés, les cimetières et sépultures.
O.p. 4 .20. Peuple autochtones :
|
Pour clore ce chapitre, nous pouvons nous exprimé en ce
mot, l'évaluation des impacts socioéconomico-environnemental de
l'exploitation et utilisation des biocarburants, demande une bonne connaissance
des plantes affecté pour leur culture et le rendement d'huile par graine
et par hectare, des méthodes et procédé utilisé
pour le traitement, afin de comptabiliser les différents effets directs
sur l'environnement pendant cette phase.
La notion sur les biocarburants et leur classification,
approfondi nos connaissances pour donner des prédictions réelles
sur leur impact.
Le rendement par hectare en huile pour chaque culture et les
différents procédés utilisés pour leur traitement
est un élément important pour évaluer leur
rentabilité.
La classification dans ce chapitre a été faite
en deux générations, les autres cultures dites de
troisième génération ont été inclus dans la
deuxième génération, selon la classification de la FAO.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socioéconomi de la R.D.C». « Cas de
Mbankana dans le plateau des Batéké »
CHAPITRE TROISIEME : ANALYSES DES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX
Ce chapitre traite de l'analyse des impacts
socio-économique et environnemental de l'utilisation des biocarburants
en République Démocratique du Congo et fait une projection sur la
situation alimentaire à Mbankana, la demande accrue des terres, les
risques et impacts transversaux liés à l'utilisation de ces
énergies et propose enfin les mesures compensatoires et
d'atténuation des impacts négatifs.
Le développement des biocarburants en République
Démocratique du Congo ferait l'objet de nombreuses controverses. La
promotion de biocarburants pourrait en effet avoir des impacts potentiels non
négligeables, soit positifs, soit négatifs, sur le plan social,
économique, politique et environnemental.
Ainsi, nous distinguons deux catégories d'impacts
potentiels liés à l'exploitation et l'utilisation des
biocarburants, dont :
- les impacts directs : sont des impacts locaux, relevés
sur le lieu de production ; - les impacts Indirects : sont des impacts locaux,
mais se produisant ailleurs.
L'agriculture et l'énergie entretiennent depuis
toujours des liens étroits, mais la nature et la force de ces liens
évoluent avec le temps. L'agriculture a toujours été une
source d'énergie et l'énergie est un intrant majeur de la
production agricole moderne.
Jusqu'au XIXe siècle, les animaux
fournissaient pratiquement toute l'énergie nécessaire pour le
transport et la machinerie agricole, et continuent de le faire encore
aujourd'hui dans certaines régions du pays.
§.3.1. Analyse d'Impact d'exploitation et
d'utilisation des biocarburants
Ce paragraphe analyse d'une manière globale, les
différents impacts résultant de l'exploitation et de
l'utilisation de biocarburant en République Démocratique du Congo
en générale et au plateau des Batéké (quartier
Mbankana) en particulier.
i. Méthode d'identification et d'évaluation
des impacts
Vu l'importance de l'enjeu environnemental dont on à
faire, les impacts ont été identifiés selon la
méthode de la matrice de Adhoc, par croisement de diverses actions
résultant de l'exploitation et de l'utilisation des biocarburants, avec
les composantes pertinentes de l'environnement.
L'évaluation et l'analyse des impacts identifiés
reposent sur le degré de perturbation que subit une composante de
l'environnement suite à une action donnée.
Nous mettrons en évidence les avantages et les
contraintes de chaque option sur les plans socio-économiques et
environnementaux et décrivons judicieusement les différents
impacts résultant de l'exploitation et utilisation des biocarburants
à l'échelle nationale.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
En conséquence, nous proposons une série de
mesures préventives et de mesures d'atténuation des impacts
négatifs. En outre nous proposons quelques directives et orientations
pouvant nous conduire à une solution durable face à ces enjeux,
qui sont aussi importants pour s'assurer d'une dépendance
énergétique.
L'évaluation des impacts porte sur quatre indicateurs
essentiels à savoir :
L'intensité de l'impact (degré de
perturbation du milieu).
Elle mesure l'intensité avec laquelle l'impact se produit
et elle est
fonction du degré de sensibilité ou de
vulnérabilité de la composante, On distingue 4 niveaux de
perturbation :
- très forte : lorsque l'impact
compromet profondément toute possibilité d'utilisation de
l'élément touché, nous l'avons attribué
l'échelle pondérale comprise de 7 à 8.
- forte : lorsque l'impact altère la
qualité ou restreint de façon permanente
l'utilisation de l'élément touché, avec une
échelle pondérale compris de 4,5 à 6. -
moyenne : quand l'impact compromet quelque peu l'utilisation,
l'intégrité et la
qualité de l'élément touché, avec une
échelle pondérale de 4.
- faible : quand l'impact ne modifie pas de
manière perceptible la qualité ou l'utilisation de
l'élément touché. Nous lui avons attribué
l'échelle pondérale de 1 à 3,5.
L'étendue de l'impact : elle donne une
idée de la couverture
géographique de l'impact (par exemple unité de
production et transformation de biocarburant, un champ de culture ou une
industrie de production d'engrais et pesticides), elle peut être locale
(avec une échelle pondérale comprise de 5 à 8) ou
ponctuelle (avec une échelle pondérale comprise entre 1 et 4) par
rapport au contexte de notre étude.
La durée de l'impact (dimension
temporelle) repartie en trois classes :
- permanente : quand l'impact est ressenti
continuellement même après le projet, nous l'avons attribué
une échelle pondérale comprise de 5 à 8 ;
- temporaire : lorsque l'impact est ressenti
pour une période inferieure ou égale à
la durée du projet, avec une échelle
pondérale comprise de 4 à 4,5 ;
- momentanée : lorsque l'effet de
l'impact disparaît avant une saison, avec un
poids pondérale comprise de 1 à 3.
La réversibilité : elle
décrit le fait pour un impact d'être plus ou moins
réversible. Cette réversibilité peut être naturelle
ou induite par les mesures d'atténuation ou d'optimisation. Dans le cas
où l'impact est réversible, nous avons attribué le poids
pondéral compris de 1 à 3. Et en cas
d'irréversibilité, nous avons accordé le poids
pondéral compris de 5 à 8. Elle mesure aussi l'efficacité
des mesures proposées.
Ces quatre indicateurs déterminent la gravité de
l'impact.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La fréquence de réalisation de
l'impact (intermittent ou continu) : elle indique la fréque nce avec
laquelle l'impact est susceptible de se réaliser. Nous pouvons ainsi
distingué selon la fréquence des actions, les fréquences
ci-après :
- faible si le poids pondéral est compris de 1 à 3
; - moyenne si le poids pondéral est égal à 4 ;
- élevé si le poids pondéral est compris
entre 5 et 8.
L'importance de l'impact :
- mineur si F x G est inférieure à 4 ;
- moyenne si F x G est égale à 4 ;
- majeure si F x G est supérieure ou égale à
8
Ces indicateurs sont évaluer un à un avec la mise
en place de cette échelle de poids pondéré des notes et
c'est pour chacun des impacts négatifs identifiés.
L'hypothèse d'un équilibre pondéral entre
les différents indicateurs est faite : la note d'évaluation de
chaque impact est donc calculée par la moyenne arithmétique des
notes des différents indicateurs.
L'impact est alors jugé significatif lorsque le produit
des notes de gravitéet de fréquence est supérieur à
8 ce qui constitue notre seuil défini.
ii. Liste de contrôle d'activités
Les activités ci-après sont susceptibles de
provoquer les impacts environnementaux dans l'écosystème de
Mbankana pendant la phase d'exploitation des biocarburants :
- utilisation des engins agricoles, transports,
générateurs électriques ;
approvisionnement en hydrocarbure pour les engins et autres
produits nocifs ;
- Dessouchage, défrichement, désherbage,
débroussaillage, excavation & labour des terrains ;
- Entretien des équipements et entreposages des
matériaux ;
- Production (au niveau des cultures) et transformation des
biocarburants (au niveau de l'usine) ;
- Changement d'affectation de sol (conversion des terres à
la production des cultures) ;
- Utilisation de la main d'oeuvre.
§.3.1.1. Identification des impacts
L'indentification des impacts a porté sur
caractérisation et leur degré de perturbation.
§.3.1.1.1. Impacts potentiels directs
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
a. Impact sur le changement climatique
i. Impacts positifs
Au contraire, le carbone émis lors de la combustion de
biocarburants (filière huile ou filière éthanol) a
préalablement été fixé par les plantes (palmier
à huile, colza, maïs, blé, bois, etc.) lors de la
photosynthèse. Le bilan carbone semble donc a priori neutre et le
recours à cette énergie permet d'éviter des
émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.
ii. Impacts négatifs
Mais, la production de ces biocarburants requiert un travail
humain, donc une consommation de carburant et éventuellement d'autres
produits, dont l'usage produit aussi des GES. Pour mesurer le gain en termes
d'émission de GES, il s'agit de faire le bilan énergétique
de la production des biocarburants, afin de s'en rendre compte.
La combustion et, dans une moindre mesure, la production des
carburants participe aux émissions massives de gaz à effet de
serre (GES) et contribuent au réchauffement climatique.
Selon les méthodes utilisées pour produire les
matières premières et traiter le combustible, certaines cultures
peuvent même générer davantage de gaz à effet de
serre que les combustibles fossiles. Par exemple, le protoxyde d'azote, un gaz
à effet de serre dont le potentiel de réchauffement mondial est
environ 300 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone est
émis par les engrais azotés.
En outre, des gaz à effet de serre sont émis
à certaines étapes de la production des cultures pour les
biocarburants. Les étapes suivantes sont productrices de GES :
- lors de la production des engrais et leurs épandages
(cause de N2O), des pesticides et
du combustible utilisés pour l'exploitation agricole ;
- au cours du traitement chimique des biocarburants ; - dans le transport,
distillation, la distribution, jusqu'à l'utilisation finale.
Des gaz à effet de serre peuvent aussi être
émis par les changements directs ou indirects d'affectation des terres
déclenchés par l'accroissement de la production de biocarburant,
par exemple lorsque le carbone stocké dans les forêts ou les
herbages est libéré du sol pendant la conversion des terres
à la production de cultures.
Autre impact est celui attribué à la formation
d'oxydant photochimiques due aux émissions de composé organiques
volatiles principalement lors de l'étape de production du biodiesel.
A cela s'ajoute les déchets non radioactifs principalement
les gypses qui sont des sous produits de la production d'engrais
phosphatés.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
b. Réponse aux besoins énergétiques
et contribution au développement
L'accès à l'énergie reste un défi
majeur au niveau national, ou 3/4 de la population Congolaise sombre dans
l'obscurité et 91,5% de la population, selon les statistiques du
Ministère de l'Energie, dépendent de la biomasse traditionnelle
(bois, charbon de bois) et du pétrole pour couvrir leurs besoins en
énergie.
i. Impacts positifs
Les impacts positifs qui relèvent de la réponse
énergétique dont apporte les biocarburants sont les suivantes
:
- Diminution de la pénibilité de nombreux travaux,
particulièrement des femmes ; - Gain de temps et d'argent laissant la
place à de nouvelles dynamiques ;
- Réduction des dépenses des familles au profit de
dépenses plus importantes ;
- Réduction du coût et encouragement aux
activités de transformation et autres ;
- Perspectives d'augmentation des revenus, protection de
l'environnement, sécurité
énergétique.
- Ouverture d'opportunité pour produire de
l'électricité à base des biocarburants comme combustible
faisant fonctionner les centrales thermiques.
ii. Impacts négatifs L'absence d'accès et
ou le coOt élevé de l'énergie ont de nombreux impacts
négatifs :
- Ils impliquent d'énormes dépenses de temps et
d'énergie qui pèsent tout particulièrement sur les femmes
(collecte de bois, pilage,...) et constituent un important facteur de
pauvreté ;
- Ils contribuent à la pauvreté du fait que les
dépenses d'énergie pèsent lourdement sur le budget des
ménages, en limitant les ressources disponibles pour d'autres
dépenses : santé, éducation, alimentation ;
- Ils constituent un frein au développement en limitant
la productivité de la main d'oeuvre et en pesant sur les coûts de
production, voire sur la faisabilité ou la viabilité de certaines
activités économiques ;
- Ils contribuent à la dégradation des ressources
naturelles et à la perpétuation de formes
d'utilisation environnementalement dommageables et
insoutenables des ressources ; - Ils contribuent fortement à
l'inflation et à la volatilité des prix et exposent les
populations, entreprises et économie nationale aux
fluctuations sans amortissement des
prix du baril de pétrole importé.
En principe, un accroissement de la demande des biocarburants
peut offrir des débouchés pour les agriculteurs et les
communautés rurales en République Démocratique du Congo,
contribuant par là au développement rural.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
c. L'impact sur la biodiversité
i. Impact positif
La production de biocarburants peut avoir quelques effets
positifs sur la biodiversité des espèces sauvages et la
biodiversité agricole. Certaines cultures énergétiques
contribuent à la restauration des terres dégradées.
ii. Impact négatif
Par ailleurs, la demande de biocarburants pourrait exercer une
pression supplémentaire sur les ressources naturelles, lourde de
conséquences néfastes sur l'environnement et sur le plan social,
notamment en ce qui concerne les populations déjà privées
d'accès à l'énergie, à l'alimentation, aux terres
et à l'eau.
Les impacts des biocarburants sur la biodiversité auront
des effets négatifs suivants :
le premier pas vers la perte de biodiversité serait la
perte d'habitat à la suite de la conversion des terres pour la
production de cultures par abattage des arbres et les désherbages.
Ce qui va engendrer la disparition des plusieurs
espèces dont le cas de certaines espèces des chenilles, taupes,
caméléons, insectes, oiseaux, abeilles, etc., par suite de la
destruction de leur biotope et de la réduction de l'utilisation des
variétés traditionnelles. Un de plus grand impact est la perte de
biodiversité agricole, entraînée par l'intensification sur
les terres arables des cultures sous la forme d'uniformité
génétique.
autres causes du déclin de la biodiversité sont
la disparition et la transformation des milieux naturels (habitat), la
pollution des eaux, l'eutrophisation (due à l'utilisation des engrais
chimiques et des pesticides), toxicité humaine et
écotoxicité due à l'utilisation des pesticides,
disparition des certains espèces des poissons, la surexploitation des
ressources naturelles et l'épuisement des ressources abiotiques,
l'utilisation excessive de l'eau ou du développement d'une production
agricole dans des zones où la biodiversité est fragile,
l'acidification due à l'émission de NOX et SOX lors de la
croissance de la plante (fonction notamment de la quantité d'engrais
utilisée) et suite à l'utilisation de combustibles fossiles (pour
le NOX). Le plus souvent, une espèce ne disparaît pas à
cause d'une seule menace, mais suite à la combinaison de plusieurs
d'entre-elles.
La culture des espèces comme le palmier à huile
n'exige pas beaucoup d'engrais ou de pesticides, même sur les sols
pauvres, mais leur expansion pourrait conduire à une perte de
forêts pluviales.
L'utilisation des plantes génétiquement
modifié sont parmi les causes qui contribuent à la
dégradation de notre biodiversité.
Néanmoins, notons aussi quelques effets positifs de
l'exploitation et utilisation des biocarburants tel que : la restauration de
l'écosystème et d'accroissement de la biodiversité dans
les zones dégradées ou marginales par l'introduction des
combinaisons d'espèces pérennes.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
d. L'impact sur les ressources en terre
La majeure partie des terres constituées de
forêts, de milieux humides ou consacrées à d'autres usages
rendent des services précieux en matière d'environnement, dont la
fixation du carbone, la filtration de l'eau et la préservation de la
biodiversité; c'est pourquoi l'expansion de la production des cultures
dans ces zones pourrait être nuisible à l'environnement.
La production des biocarburants demande les moyens de la
production agricole intensive en termes d'engrais et des produits
phytosanitaires.
La dégradation du sol est due à l'utilisation
des produits phytosanitaires et à la dénudation du sol due
à la surexploitation de la flore. Ce qui expose le sol aux
différents dégâts, conduit à la destruction de son
tissu et favorisent l'installation de l'érosion du sol.
Le changement d'affectation des terres et l'intensification
de la production agricole sur les terres déjà cultivées
peuvent avoir des effets négatifs importants sur les sols, mais ces
effets comme pour toute culture dépendent essentiellement des techniques
d'agriculture utilisées.
Des méthodes de culture inadaptées peuvent
réduire les matières organiques des sols et augmenter leur
érosion en supprimant la couverture permanente du sol.
La suppression des déchets végétaux peut
réduire le contenu en éléments nutritifs des sols et
accroître les émissions de gaz à effet de serre par des
pertes de carbone dans le sol.
Notons aussi que toutes les matières premières
n'ont pas les mêmes impacts sur les sols et ne demandent pas les
mêmes éléments nutritifs ni la même quantité
de fertilisant lors de la préparation du sol.
e. L'impact sur les ressources en eau
Si les biocarburants permettent de réduire la
dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, compte-tenu de
la technologie déployée pour leur production, ils peuvent avoir
un impact disproportionné sur les ressources en eau par ce que leurs
cultures nécessitent l'utilisation de grandes quantités d'engrais
et de beaucoup d'eau.
Les ressources en eau pour l'agriculture seront en concurrences
avec les besoins domestiques ou industriels.
Certaines cultures actuellement utilisées pour produire
des biocarburants comme la canne à sucre, le palmier à huile, le
maïs, etc., ont des besoins en eau relativement élevés pour
atteindre des rendements commerciaux. L'accroissement de la production de
cultures pour les biocarburants affectera la qualité de l'eau.
La conversion de pâturages ou de forêts en champs
pour la production des biocarburants pourraient exacerber les problèmes
tels que : la sédimentation et le ruissellement des
éléments nutritifs excédentaires (azote et phosphore) dans
les eaux de surface et infiltrées. Ce qui aura comme conséquence
l'acidification et l'eutrophisation des rivières et pourrait entrainer
l'extinction et la disparition de certaines espèces aquatiques.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
En outre, le traitement des matières premières
utilisées dans la fabrication des biocarburants peut utiliser de grandes
quantités d'eau, principalement pour le lavage des plantes et des
semences et aussi pour le refroidissement par évaporation. Cependant,
c'est la production irriguée de ces matières premières
clés pour les biocarburants qui aura le plus grand impact sur les bilans
des ressources en eau locales.
Les pesticides et autres produits agrochimiques peuvent se diluer
dans les organismes aquatiques, ce qui est mauvais pour la qualité de
l'eau.
La culture de certaines plantes biocarburants tel que le
maïs est l'une de celle qui produit le plus d'azote qui est le plus
important polluant de nos cours d'eau et des nappes phréatiques.
La production de biodiesel et d'éthanol entraîne
la contamination organique des eaux usées qui, si elles sont
relâchées sans traitement, peuvent augmenter l'eutrophisation des
organismes aquatiques de surface et détériorer la qualité
de l'eau.
f. Impact sur la qualité de l'air
La combustion du bioéthanol produit davantage
d'aldéhydes que l'essence, mais ceux du bioéthanol sont moins
toxiques (acétaldéhydes contre formaldéhydes pour
l'essence).
Autres impacts sont celui de la pollution de l'air par
l'incendie des forêts, fumigations due à l'usage de l'agriculture
sur brOlis, des CO2 émis par les engins agricoles lors de la production
(culture), etc.
Selon les études menées à ce jour par
Mark Jacobson sur les biocarburants, la combustion de l'éthanol
entraîne la formation d'oxydes d'azote et de composés organiques
volatils (COV) qui réagissent pour former de l'ozone, principal
responsable de la formation du smog. « Une hausse même modeste de
l'ozone dans l'atmosphère peut être à l'origine d'une
augmentation des cas d'asthme, d'un affaiblissement du système
immunitaire.
g. Impact sur l'agriculture
Sur les marchés agricoles, les transformateurs de
biocarburants seront en concurrence directe avec les transformateurs
agroalimentaires et les activités liées à l'alimentation
animale pour l'obtention de produits de base.
Au niveau d'un exploitant agricole, peu importe l'utilisation
finale que l'acheteur potentiel souhaite faire du produit végétal
acheté. Il vendra son produit à un transformateur de biodiesel ou
d'éthanol si le prix qu'il reçoit est supérieur à
celui offert par un transformateur de denrées alimentaires ou une
entreprise d'alimentation animale.
Autre impact est celui qui peut conduire à la
diminution des activités d'élevages, à l'inexistence de
l'agriculture itinérante par l'effet de focaliser l'agriculture pour un
seul fin celui de produire les biocarburants, la mise en danger de la fonction
traditionnelle de l'agriculture par le détournement de la chaine
alimentaire des matières essentielles à la vie au profit des
industries.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
h. Impact sur l'alimentation
Commençons par un rappel : Le droit à une
alimentation adéquate suppose que chacun ait accès, physiquement
et économiquement, à une nourriture suffisante.
Il impose aux gouvernements l'obligation de respecter, de
protéger et d'assurer l'exercice de ce droit.
Les personnes les plus pauvres dépensent de leur
revenu pour leur alimentation. L'exploitation des certaines plantes
biocarburants pourrait conduire le pays aux aléas des variations de
prix, et cette obsession aurait des incidences néfastes sur la situation
alimentaire en République Démocratique du Congo.
Le besoin en main d'oeuvre pour les plantations de
biocarburants aurait comme incidence le délaissement de leurs propres
cultures, ce qui entrainerait une chute brutale de la production
alimentaire.
La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des
conséquences graves conduisant à une instabilité sociale
et politique, voir une menace à la paix.
i. Impact sur l'emploi
Quoique créateur de l'emploi par l'utilisation des
mains d'oeuvre, par rapport notamment à la situation de l'agriculture
itinérant (celle-ci pourrait détruire des emplois relevant de
l'agriculture familiale ainsi que, plus largement, des moyens de survie).
Or de la même façon que les investisseurs
industriels cherchent naturellement les meilleurs terres, ils cherchent aussi
naturellement les conditions d'emploi les plus `'favorables», à
savoir celles qui minimisent les coûts. Avec la mauvaise politique
salariale Congolaise, cette obsession conduirait à des emplois avec des
salaires précaires.
De façon générale, les conditions de
travail dans les grandes plantations respectent rarement les normes de l'OIT.
Dans de nombreux cas, elles constituent le lieu d'abus d'une gravité
telle qu'ils peuvent être qualifiés de violations graves des
droits humains élémentaires, dont le droit à la
santé et à la vie.
j. Impact sur la salubrité
Les développements des filières des biocarburants
permettraient aussi le recyclage des déchets municipaux
biodégradables comme la biomasse pour produire la biométhane.
Dans les quartiers urbano-ruraux et périurbains, les
populations sont confrontées aux sérieux problèmes de
gestion des déchets. Le plus souvent, elles recourent à
l'enfouissement, l'abandon sur les artères publiques et les coins de
parcelles d'habitation, l'incinération des déchets ou il se
dégage une mauvaise combustion, qui a comme conséquence la
pollution par les gaz à effet de serre.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
La digestion anaérobique des déchets
alimentaires ou animaliers par des bactéries dans un environnement
privé d'oxygène libère des biogaz à forte teneur en
méthane et en dioxyde de carbone. Ces gaz peuvent servir à
produire de la chaleur ou de l'électricité. La conversion des
déchets et déjections d'origine animale en méthane
(biogaz) peut présenter des avantages intéressants du point de
vue de l'environnement et de la santé.
Le méthane est un gaz à effet de serre dont le
potentiel au regard du réchauffement planétaire est de 22
à 24 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. En le
piégeant, on neutralise ses effets de gaz à effet de serre. De
plus, la chaleur produite pendant le processus de biodigestion tue les agents
pathogènes présents dans le fumier et le processus livre un
résidu valorisé comme engrais.
Par ailleurs, la production d'énergie à partir
des résidus et des déchets, comme les parties
biodégradables des déchets solides municipaux, représente
un moyen écologique de les éliminer. Ainsi, le recours à
la valorisation et réutilisation des ces déchets pour produire
les biocarburants constituerait une solution pour la gestion des
déchets.
k. Impact sur la santé publique
La santé des populations est directement menacée
par ces cultures et les méthodes employées. Le travail dans les
plantations se fait généralement dans des mauvaises conditions,
sans aucun respect de droit de travail, conduisant à une exploitation
excessive des ressources humaines et pourrait causer des stress.
Le travail dans les plantations sans respect des normes a de
l'impact sur la santé : maladies de la peau et des ongles, saignements
de nez, infections oculaires, ulcères de l'estomac, problèmes de
fertilité et de grossesse, etc., provoqués par l'utilisation sans
précaution des pesticides.
Certains impacts indirects sur la santé publique,
seraient causés par le déplacement des villages pour des zones
tampon, aboutissant à d'importantes pertes de terres et à la
perturbation sociale des communautés agricoles.
§.3.1.1.2. Impacts potentiels indirects
Sont des impacts permanents qui n'ont pas un lien direct avec les
activités du projet. Ils sont induits par une succession
d'activité.
a. Mise en évidence du changement indirect
d'utilisation des sols
Le principal impact indirect de l'expansion des biocarburants mis
en évidence par les analystes est le changement indirect d'utilisation
des sols.
S'agissant des biocarburants, on parlerait du changement
direct d'utilisation des sols lorsque des cultures (annuelles ou de plantation)
visant le biocarburant sont établies sur des terrains non agricoles
(forêts, tourbières, savanes, etc.) qui se trouve ainsi convertis
à l'agriculture.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Ces changements d'affectation de sol font peser diverses
menaces sur l'environnement, notamment sur les ressources en terre et en eau
ainsi que sur la biodiversité. L'intensification de la production de
biocarburants, aiguillonnée par les politiques de soutien va renforcer
considérablement le risque de changements d'affectation des terres
à grande échelle, au péril de l'environnement.
b. Écosystèmes
Le changement indirect d'utilisation des sols aura comme
impact potentiel : le déboisement, la destruction de puits de carbone et
émissions de gaz à effet de serre, perte de la
biodiversité, conflits fonciers, perte de moyens de subsistance et
violations de droits humains, réduction de la production alimentaire.
c. Spéculation foncière
La spéculation foncière deviendrait un
phénomène national.
Il sera porté sur des extensions parfois gigantesques :
dizaines et centaines de milliers, voire millions d'hectares.
La demande grandissante en termes d'hectare des terres va
dévier une partie importante de productions agricoles clefs vers le
nouveau secteur, poussant les prix des denrées alimentaires à la
hausse. Ce qui va augmenter la pression sur la terre.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau III.1. Matrice des interactions
potentielles
ACTIVITES
ELEMENTS ENVIRONNEMENTAUX
|
|
Eaux de surface/Bilan hydrique
Eaux souterraines
Ruissellement/Infiltration
Faune terrestre, aquatique et aérienne
Flore terrestre, aquatique et aérienne
Écosystème
Biodiversité
Qualité de l'air
Air ambiant
Odeur
Bruit
Structure du sol
Stabilité des terrains en pente/érosion du sol
Eléments nutritifs
Coutumes/traditions/culture
Démographie/déplacement/migration
Santé & hygiène
Emplois/Revenues/Coûts
Développement local
Qualité de la vie
Espace agricole
Espace forestier
Perte de l'habitat
Déforestation
Paysage et esthétique
A
B
C
D
E
I-Iydrologie
Biologie
Atmosphere
Pedologie
MILIEU BIOPHYSIQUE
Population
Economie
Social
MILIEU SOCIO-ECONOMIQUE
Légende :
A : Utilisation des engins agricoles, transport,
générateurs électriques ; approvisionnement en
hydrocarbures pour les engins et autres produits nocifs.
B : Dessouchage, défrichement,
désherbage, débroussaillage, excavation & labour des
terrains.
C : Entretien des équipements et
entreposage des matériels
D : Production (au niveau des cultures) et
transformation des biocarburants
E : Changement d'affectation de sol (conversion
des terres à la production des cultures/occupation de l'espace)
Tableau III.2. Impacts potentiels et indicateurs
d'impacts d'exploitation et utilisation des biocarburants en
République Démocratique du Congo
Éléments touchés
|
Type d'impact/catégorie
|
Impacts potentiels directs
|
Impacts potentiels
indirects
|
Indicateurs d'impacts
|
Milieu biophysique
|
Milieu biophysique
|
Écosystème
|
Impacts environnementaux
|
Liés aux changements d'utilisation des sols
|
Identique aux effets
directs mais se produisent ailleurs que sur lieu de production
|
- Variation du taux de production primaire et de la biomasse
- Variation de la DBO, DCO, pH
- Variation de la composition des populations animales
|
- Perte de biodiversité ;
- Déforestation et élimination du couvert
végétal ; - Destruction des tourbières ;
- Destruction d'écosystèmes particuliers, des
habitats, d'espèces végétales et animales;
- Destruction de puits de carbone et zones de
captation de carbone.
|
- Flore terrestre - Flore aquatique - Faune terrestre - Faune
aquatique
|
Climatologie et air ambiant
|
- Emissions de gaz à effet de serre ;
- Pollution de l'air
- Nuisance sonore
- Nuisance olfactive
|
- Variation du taux de CO2, CO, NOX, N2O, CH4
- Degré de perception olfactive - Variation de la
fréquence sonore (en décibel)
|
- Qualité de l'air
- Bruit
- Odeur
|
Hydrologie
|
Liés à la production
|
- Variation de la DBO, pH,
température
- Variation des éléments
toxique. Ex : Cu, N04, etc.
- Variation de la quantité
d'alluvions dans le cours d'eau
- Variation de la concentration des éléments
nutritifs
|
- Eaux de surface
- Eaux souterraines - Ruissellement
- Infiltration
|
- Pollution des eaux de surface et souterraines ;
- Dégradation de la qualité des eaux de surface et
des eaux souterraines ;
- Lessivage des éléments minéraux et
nutritifs
|
Pédologie
|
- Pollution des sols ; - Perte de fertilité,
- Érosion du sol ;
|
- Variation d'échange
cationique (C.E.C)
- Variation dans la compaction du sol
|
- Structure du sol - Humus
|
Climatologie et air ambiant
|
|
- Pollutions de l'air (incendies de forêt, fumigations) ; -
Nuisance olfactive
- Emissions de gaz à effet de serre (utilisation des
engins agricoles) ;
|
|
- Variation du taux de CO2, CO, NOR, N2O, CH4
- Degré de perception olfactive Variation de la
fréquence sonore (en décibel)
|
- Qualité de l'air - Bruit
- Odeur
|
Écosystème
|
|
- Perte de biodiversité (insectes, oiseaux, poissons,
abeilles, etc.)
|
|
- Variation du taux de
production primaire et de la biomasse
|
- Flore terrestre
|
- Flore aquatique - Faune terrestre
|
|
- Contamination génétique (suite à
l'utilisation mal contrôlée d'OGM) ;
|
|
- Variation de la DBO, DCO, pH
|
- Faune aquatique
|
|
- Propagation d'adventices résistantes (suite à
l'abus d'herbicides)
|
|
- Variation de la composition des populations animales
|
|
|
Liés à l'occupation de l'espace
|
|
|
Cadre socio-économique :
|
|
- Perte de la terre, dépossession, évictions
violentes ;
|
|
- Nombre de population
|
|
|
- Perturbation des coutumes et tradition ;
|
Identique aux effets
|
déplacée ;
|
- Démographie/déplacement
|
|
- Perte de l'accès à des ressources naturelles
vitales :
|
directs mais se produisent
|
- Variation de la population
|
/migration
|
|
pâturages, produits forestiers, etc. ;
|
ailleurs que sur lieu de
|
urbaine ;
|
- Coutumes et traditions
|
|
- Perte d'autosubsistance et d'emploi
|
production.
|
- Changement des habitudes
|
- Santé/Hygiène
|
|
- familial ;
|
|
résidents ;
|
|
|
- Conflits fonciers ;
|
|
- Dégradation du milieu
|
|
|
- Violence, allant des intimidations aux agressions et
l'assassinat ;
|
|
- Degré de pauvreté élevé
|
|
|
- Exode rural
|
|
|
|
|
- Augmentation des maladies
|
|
|
|
Impacts socio-
|
- Abandon, déplacement, substitution et
|
|
|
|
économiques
|
détournement de cultures alimentaires
|
- Déviation de l'usage de cultures alimentaires
|
|
|
|
|
- Hausse des prix des produits alimentaires
|
|
|
|
|
- Volatilité accrue des
|
|
Cadre socio-économique :
|
|
Liés à la production
|
prix agricoles.
- Spéculation foncière au niveau national.
- Concentration foncière - Déplacement et
fragilisation de la
polyculture paysanne
|
- Nombre d'emploi temporaire et permanent
- Variation de la DBO, DCO, pH
- Volatilité des prix des denrées alimentaires
|
- Droit de l'homme
- Santé/Hygiène
- Emploi et émancipation des femmes
|
- Dégradation de la qualité d'eau destinée
à la
consommation humaine ;
- Intoxications et problèmes sanitaires graves
(malformations, cancers, etc.) ;
- Violence, allant des intimidations aux agressions et à
l'assassinat ;
- Création d'emploi salarié ou contractuel ;
- Impact sur les relations de genre (opportunité de revenu
monétaire pour les femmes) ;
- Augmentation de l'insécurité alimentaire
(dépendance, volatilité des prix, etc.) ;
- Conditions de travail dégradantes ;
- Exploitation et abus des producteurs contractuels.
|
Tableau III.3. Évaluation et analyse des impacts
environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des
biocarburants en RDC
Activités
|
Sources d'impacts
|
Milieu affecté
|
Description de l'impact
|
|
|
|
EVALUATION
|
|
utilisation des
engins agricoles, transports, générateurs
électriques ; approvisionnement en hydrocarbure pour les
engins et autres produits
nocifs.
|
- émissions des fumées ; - émissions des
poussières ;
- Fuite d'hydrocarbure
au niveau des citernes ; - Fuite d'huile sur les
engins ;
- Rejets des
hydrocarbures lors des vidanges et au niveau des stations de
livraison
|
- Air - Eau - Sol - Social
(population et travailleur)
|
- Pollution de l'air ;
- Maladies respiratoires ; - Emission des GES ;
- Pollution des eaux de surface, ruissellement et souterraines
par la fuite de carburant, huile et autres produits nocifs ; - Pollution du sol
;
- Pollution sonore par le bruit des véhicules et
engins.
|
Intensité
|
Etendue
|
Durée
|
Réversibilité
|
Gravité
|
Fréquence
|
F x G
|
Importance
|
|
3
|
|
2
|
5
|
|
3
|
|
2
|
|
1.5
|
3
|
Mineur
|
Dessouchage, défrichement, désherbage,
débroussaillage, excavation & labour des terrains.
|
- Emission des GES ;
- déboisement ;
- déforestation
- destruction de la faune et flore du sol.
|
Sol
|
- modification de la
structure du sol - érosion des sols
- dénudation du sol
- destruction du puits de
carbone ;
- destruction de l'habitat
- perturbation du cycle hydrique et diminution
de la pluviométrie
|
4
|
|
3
|
|
2
|
4
|
|
4
|
|
3
|
|
12
|
Majeure
|
Entretien des équipements et entreposages des
matériels
|
- fuites des huiles
- fuites de carburant
|
Sol Eau
|
- pollution du sol ;
- pollution de la nappe phréatique, les eaux de surface et
de
ruissellement
|
|
3
|
|
3
|
2,5
|
|
5
|
|
5
|
|
2
|
10
|
Majeure
|
Production (au niveau des cultures) et transformation des
biocarburants (au niveau de
l'usine)
|
- Perte de l'habitat ; - Dénudation du sol ; -
Pollutions de l'air
(incendies de forêt, fumigations) ;
- Emission des GES par
|
Sol Eau Air humain
|
- Erosion du sol ;
- Destruction du tissu pédologique du sol ;
- Pollution des sols ;
- Perte de fertilité ;
- Dégradation de la qualité
|
|
4
|
|
3
|
4
|
|
5
|
|
4
|
|
4
|
16
|
Majeure
|
|
perte de carbone dans le sol ;
- Formation d'oxydants photochimiques ;
- Acidification ;
- Production des déchets non radioactifs ;
- Production des déchets
toxiques (effluents) ; - L'utilisation sans
précaution des
pesticides et autres produits chimiques.
|
|
des ressources en eau ; - Pollution des eaux de
surface, souterraines et de ruissellement;
- Eutrophisation des
rivières ;
- Perte de la biodiversité ; - Destruction de l'opercule
des organismes
aquatiques et mort des poissons ;
- Contamination génétique suite à
l'utilisation mal contrôlée d'OGM ;
- Propagation d'adventices résistantes suite à
l'abus d'herbicides
- Pollution de l'air
- Atteinte à la santé des travailleurs.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Changement d'affectation de sol (conversion des
terres à la
production des cultures)
|
- Déforestation et élimination du couvert
arboré ;
- Destruction de tourbières ;
- Emissions de GES ;
- Destruction de puits de carbone et zones de captation de
carbone ;
- Destruction d'écosystème et de l'habitat.
|
Faune Flore
Sol
Eau
Social
Climat
|
- Perte de biodiversité ; - Pollution de l'eau ;
- Destruction du tissu
pédologique ;
- Erosion du sol ;
- Appauvrissement du sol. - Perturbation du cycle
hydrique et diminution
de la pluviométrie ; - Atteinte à la
sécurité
alimentaire.
|
2,5
|
3
|
3
|
2
|
3,5
|
2,5
|
8,75
|
Majeure
|
Le tableau ci-dessus présente la matrice d'impacts
environnementaux dans le contexte d'exploitation et utilisation des
biocarburants en R.D.C. L'effet est considéré comme à
traiter lorsque l'impact est jugé significatif.
Ici, on a considéré qu'un impact était
significatif lorsque le produit F x G (fréquence/gravité)
était supérieur ou égal à 8. Ce seuil bien
évidement évolue dans une logique d'amélioration continue
des performances environnementales.
Ainsi, le tableau III.2, nous renseigne que l'exploitation et
l'utilisation des biocarburants aura des impacts disproportionnés avec
les éléments de l'environnement tant au niveau local que
national. Parmi les éléments de l'environnement le plus
touchés, nous pouvons cités : l'eau, le sol, l'air, la faune, la
flore et le milieu humain.
Vu l'importance que révèle chaque activités
analysé ci-haut, les mesures d'atténuation et devra être
efficace pour réduire et compenser ces atteintes sur l'environnement.
§.3.2. Mesures de prévention et
d'atténuation des impacts potentiels
Les principales mesures préventives et curatives pour
éliminer et réduire voir compenser les impacts environnementaux
et sociaux qui découleront de l'exploitation et de l'utilisation du
biocarburant à l'échelle locale (plateau des
Batéké) et nationale (R.D.Congo) se présente comme suit
:
- le respect au strict de la loi en matière de
l'environnement, eau, hygiène et assainissement doit être de
rigueur ;
- les eaux d'irrigations, les eaux usées issue du
lavage des semences et autres doivent être traitées et
désinfectées avant leur rejet dans la nature ;
- pour limiter les émissions des gaz à effet,
arrêter des engins et véhicules lorsqu'ils sont hors service,
utiliser les pots catalytiques pour limiter les effets de la pollution
atmosphérique sur la nature ;
- S'assurer de l'entretien des véhicules et engins
affectés et vérifier à tout moment l'état des
tuyauteries, flexible, vérins, etc. pour éviter toute fuite des
combustibles et d'huiles ;
- faire les vidanges dans l'usine ou garage dans des
récipients étanches ;
- Eviter l'approvisionnement en carburant dans le site du champ
ou à proximité des
cours d'eau, Maintenir les véhicules et engins en bon
état de fonctionnement afin
de minimiser les fuites d'huiles ;
- Le lieu où seront stockées les citernes du
carburant doit être bétonné et des dispositions
sécuritaires particulières doivent être prises pour
éviter dans la mesure du possible les rejets accidentels de ces produits
sur le sol enfin de limiter leurs impacts ;
- Arroser systématiquement toutes les zones
susceptibles de produire les poussières pendant les labours de grandes
surfaces.
Suite aux effets néfastes des engrais chimique, le
recours aux engrais vert et au compost serait une solution à envisager
pour réduire dans la mesure du possible les conséquences de cette
dernière sur l'environnement. Et serait une solution alternative pour la
gestion des déchets pendant cette phase.
La loi Congolaise en matière de l'environnement interdit
tout déversement des produits nocifs et dangereux dans l'eau.
Or, l'usage des pesticides contribuent grandement à la
dégradation de notre environnement. Pour pallier à ces effets, le
recours au biopesticide fabriqué à base du gingembre
mélanger avec du poivre serait une solution à envisager pour
protéger les cultures contre les insectes dévastateurs et
sauvegarder notre environnement.
Tout usage de culture résistant aux maladies et insectes
ravageurs serait une solution envisageable.
Tableau III.4 : Synthèse des mesures
environnementales
N°
|
Éléments touchés
|
Mesures environnementales
|
Nature de la mesure
|
1
|
Hydrologie
|
Eaux de surface
|
- interdire également l'entretien et le nettoyage des
engins sur le terrain agricole
- Bétonner les airs de vidange, de lavage des
véhicules et engins et de stockage des
produits toxiques. A défaut faire les vidanges dans des
récipients étanches.
- Eviter l'approvisionnement en carburant dans le site des
travaux ou à proximité des
cours d'eau
- Contrôler le pH de l'eau au moment de distribution ;
- Traiter les eaux usées avant leur rejet.
|
Mesure préventive
Mesure corrective
|
Eaux souterraines
|
- Éviter d'utiliser les pesticides, en lieu et place de ce
dernier, recourir au
biopesticide fabriqué à base de gingembre et du
poivre.
|
Mesure préventive
|
Ruissellement
|
- Mettre la chaux et le chlore pour désinfecter l'eau
- Elaborer et mettre en oeuvre un plan pour restaurer et
stabiliser les pentes en vue de minimiser les risques de ruissellements
incontrôlés des eaux pluviales ;
- Dévier les eaux de ruissellement en amont du
chantier.
- Eviter la création des ornières et des obstacles
qui peuvent concentrer les eaux de ruissellement, ce qui entraine un fort
danger d'érosion.
|
Mesure corrective
|
2
|
Pédologie
|
- Structure du sol
|
- Interdire la vidange des véhicules et engins sur le sol
nu ;
- La lutte antiérosive ;
- Reboisement ;
- Maintenir les véhicules et la machinerie en bon
état de fonctionnement afin de minimiser les fuites d'huiles ;
|
Mesure préventive Mesure préventive Mesure
corrective Mesure préventive
|
- humus
|
- L'utiliser le compost comme fertilisant
|
Mesure préventive
|
3
|
Climatologie et air ambiant
|
- Qualité de l'air
|
- Port de masque ;
- Protéger la forêt pour lutter contre l'effet de
serre ;
|
Mesure préventive
|
- Bruit
|
- Limiter les activités aux jours ouvrables, aux seules
heures de la journée et en dehors des plages horaires sensibles
(réduire les travaux pendant les heures de repos).
- Planifier et regrouper, les opérations bruyantes ;
|
Mesure préventive
|
- Odeur
|
- Port de masque ;
|
Mesure préventive
|
4
|
Écosystème
|
Flore terrestre
|
- Eviter de mettre le sol à nu pendant longtemps - Faire
le reboisement
|
Mesure préventive
|
Flore aquatique
|
Éviter l'utilisation des engrais et pesticides ;
|
Mesure préventive
|
Faune terrestre
|
Protection de l'habitat et maintenir les espèces de leur
milieu naturel
|
Mesure préventive
|
Faune aquatique
|
Stabiliser les terrains en pente pour éviter le
ruissellement des éléments nutritifs dans l'eau
|
|
5
|
Milieu humain
|
Déplacement /migration de la population
|
- Amélioration des conditions de vie et création
d'emploi ; - Construction des logements sociaux
- Eviter de détruire les habitats
|
Mesure corrective Mesure préventive
|
Socio- économique
|
Coutumes et traditions
|
- Eviter de perturber des habitudes et les traditions
|
Mesure préventive
|
Santé/Hygiène
|
- Octroyer les équipements et matériels
adéquats aux travailleurs (bottes, gants, cache-nez, tenue de travail)
;
- Lutter contre les maladies des mains sales par le lavage des
mains
- Prévenir la transmission des maladies sexuellement
transmissibles (MST) et du SIDA auprès de l'équipe des ouvriers,
de la population riveraine par des campagnes de sensibilisation et distribution
des documents (dépliants, affiches sur les MST et le SIDA) ;
- Mettre à la disposition des travailleurs des
préservatifs et leur informer de la bonne utilisation de ces
préservatifs ;
- Installer une trousse d'urgence : matériel pour
pansement, compressif, désinfectant, alcool dénaturé,
antidouleur, anti palu etc.
|
Meure préventive
Mesure corrective Meure préventive
Meure préventive Meure préventive
|
Droit de l'homme
|
- Promouvoir l'agriculture vivrière ;
- Améliorer les conditions salariales des ouvriers ;
|
|
i. Production (au niveau des cultures)
et transformation des biocarburants (au niveau de
l'usine)
|
|
A ce stade, les mesures ci-après pourraient limiter et
réduire les impacts à savoir :
- Séquestration du CO2 dans des puits pour produire la
chaux ;
- Stabilisation des pentes pour éviter le lessivage
des éléments minéraux pendant l'épandage des
engrais chimiques, ou encore recourir aux composts et engrais verts ;
- Proscrire tout usage des OGM qui sont à la base de la
contamination génétique ; - Proscrire l'usage des herbicides et
autres types de pesticides;
- La gestion des déchets non radioactifs doit se faire
suivant la loi en la matière, ainsi devant être
élaboré un plan de gestion des déchets ;
- Dévier les eaux de ruissellement en amont des parcelles
de culture.
ii. Changement d'affectation de sol (conversion des
terres à la production des cultures)
|
Les mesures ci-après pourraient atténuer et
réduire les impacts liées à la conversion des terres
à la production des cultures :
|
Restaurer des terres précédemment
dégradées
|
Afin d'éviter des conflits d'affectation des terres, on
peut utiliser des terres dégradées, « marginales » et
abandonnées pour produire des biocarburants. Certaines cultures, comme
le panic érigé (Panicum virgatum), pourraient même
restaurer la productivité de terres dégradées.
Bien que la production puisse être moins rentable, des
exemples de projets de biocarburants à petit échelle, notamment
à partir du Jatropha (aussi appelé Pourghère), illustrent
les possibilités offertes pour l'approvisionnement en énergie au
niveau local.
Néanmoins, des enjeux et des problèmes
spécifiques à certaines cultures et à certains
emplacements existent, notamment en termes de rendements possibles, d'intrants
nécessaires et d'effets secondaires sur l'eau et la
biodiversité.
Même s'il semble que les terres dégradées
et abandonnées offrent un potentiel important, des recherches
supplémentaires sont requises pour préciser les
possibilités réalistes de production et donner des indications en
matière de gestion foncière, notamment en comparant les
coûts et avantages environnementaux de toute remise en culture par
rapport à la régénération naturelle.
Atténuation de l'impact sur l'alimentation
Le développement de cultures visant la production des
biocarburants a nécessairement des répercussions sur la
production alimentaire, ce qui ne pourrait être évité que
si ces cultures pouvaient être établies entièrement sur des
terrains inutilisés.
De bonnes pratiques agricoles et des rendements accrus
grâce aux évolutions technologiques et à de meilleures
infrastructures contribuent à atténuer les effets nuisibles.
Autre solution à envisagé pour réduire
les atteintes à l'alimentation serait le recours au plante non
comestible, la réutilisation des déchets organiques
(biodégradable et non biodégradable), et le recours au terres
inexploité pour l'agriculture.
A plus long terme, dans la mesure où la demande de
biocarburants pousse continûment les prix des produits agricoles à
la hausse, nous devons être capables d'exploiter les possibilités
que cette hausse représente pour le développement agricole et la
réduction de la pauvreté. Il faut pour cela surmonter les
obstacles qui entravent depuis trop longtemps le développement agricole
en République Démocratique du Congo.
§.3.3. Scenarios de l'exploitation et de
l'utilisation des biocarburants dans le Plateau de Batéké
à l'horizon 2030
Ce paragraphe présente les méthodes
utilisées pour décliner les scénarios aux
différentes échelles d'études, et leur traduction en
termes de demande en surfaces et productions agricoles à
différentes échelles d'espaces dans le plateau de
Batéké.
Dans ce paragraphe, nous proposons différents
scénarios de l'exploitation et de l'utilisation des biocarburants
à l'horizon 2030.
Un premier scenario concerne la demande accrue de terre pour
la culture des biocarburants dans le quartier Mbankana. Et le deuxième
scénario analyse la situation alimentaire du quartier Mbankana à
l'horizon 2030.
Les autres scenarios analysent la substitution des hydrocarbures
importés pour les filières de production des biocarburants.
Les scénarios envisagés privilégient la
production, l'utilisation et la consommation au niveau local et national.
Pour chaque scénario du développement des
filières des biocarburants, nous présenterons la description de
ses impacts.
Scénario 1 : Demande accrue des terres pour la
culture du biocarburant à l'horizon 2030
Selon les études menées à ce jour, au
moins plus de 85% de la population de Mbankana vit au dépend des
activités agricoles. L'économie locale repose essentiellement sur
le secteur agricole (agriculture de subsistance et élevage) et couvre
principalement leurs besoins énergétiques en utilisant du bois et
du charbon de bois comme combustibles domestiques, représentant leur
principale source d'énergie.
L'usage du bois à des fins énergétiques a
conduit à une surexploitation des galeries forestières le long de
la rivière Limbini, Lufimi, et tant d'autres.
Les multinationales exploitant les biocarburants, minimisent
les coûts en termes de main d'oeuvre, et d'achat des terrains agricoles
pour la culture de plantes biocarburants.
Cette tendance aurait des incidences significatives sur la
demande en terre pour les cultures de biocarburants et conduirait à
l'abandon de l'agriculture vivrière pour convertir les terres en culture
des plantes biocarburants.
Les espaces verts, les forêts et la savane ne seront pas
épargnées, moins encore les brousses, les pâturages et les
fermes agricoles. Au tant que la demande va croître, il y aura une
pression significative sur les ressources, ce qui pourrait conduire à
une surexploitation des ressources en terre et de la flore.
Le raccourcissement des périodes de jachère sera
aussi une autre cause qui contribuera à la dégradation du sol
conduisant à sa stérilité et son appauvrissement. Ainsi,
le sol connaitra un appauvrissement en nutriment et autre élément
qui aura pour conséquence la baisse du rendement agricole.
Dans le tableau III.5, nous avons fait une projection sur
l'évolution de la spéculation foncière en termes de
demande de terres pour les biocarburants et la pression que cela exercerait sur
les ressources environnementales conduisant ainsi à la destruction de la
forêt primaire, secondaire et à l'occupation de la savane.
La faune ne sera pas épargné par l'effet que
leur biotope sera détruite, cela entrainerait l'extinction des beaucoup
d'espèces d'animaux tel que : les taupes, caméléon,
salamandre, etc.
Selon les données d'occupation du sol de 1987 et 2007,
cartographié par (Landsat TM, 2007) cité par (Kabungu, 2010),
donne la superficie totale 74 673,697 ha de terre à Mbankana soit 100%,
repartit de la manière suivante dans le tableau III.4 :
Tableau III.5. L'Occupation de sol à Mbankana entre 1987
et 2007
1987
|
2007
|
Savane
|
65 472,231 ha
|
87,678%
|
55 115,334 ha
|
73,808%
|
Culture et régénération
|
3 980,208 ha
|
5,330%
|
5 030,316 ha
|
6,736%
|
Forêt primaire
|
2 459,777 ha
|
3,294%
|
1 934,600 ha
|
2,590%
|
Forêt secondaire
|
1619,804 ha
|
2,200%
|
1 091,124 ha
|
1,461%
|
Forêt marécageuse
|
89,698 ha
|
0,120%
|
89,698 ha
|
0,120%
|
Culture
|
909,860 ha
|
1,218%
|
10 960,425 ha
|
14,677%
|
Plantation
|
32,975 ha
|
0,044%
|
32,975 ha
|
0,044%
|
Agglomération
|
37,144 ha
|
0,050%
|
106,698 ha
|
0,142%
|
Plantation d'acacia
|
|
|
312,527 ha
|
0,418%
|
Source : (Kabungu, 2010)
Ce tableau nous renseigne que les données relatives
à l'occupation du sol de 1987 diffèrent de celui de 2007, en ce
sens, la superficie de la savane tend à diminuer, s'en suit celle des
forêts primaires, vient ensuite celle des forêts secondaires.
Tandis que, la superficie de terres destinés aux
cultures s'est accrue, suivie de l'agglomération, s'en suit enfin, les
superficies des terres des plantations d'acacia pour les besoins de
restauration du sol et répondre aux besoins de la bioénergie dans
cette partie du pays.
Tableau III.6. Projection sur l'occupation du sol à
Mbankana jusqu'à l'horizon 2030
Année
|
Savane
|
Culture et régénération
|
Forêt primaire
|
Forêt secondaire
|
Forêt marécageuse
|
Culture
|
Plantation
|
Agglomération
|
Plantation d'acacia
|
1987
|
65 472,231 ha
|
3 980,208 ha
|
2 459,777 ha
|
1619,804 ha
|
89,698 ha
|
909,860 ha
|
32,975 ha
|
37,144 ha
|
|
2007
|
55 115,334 ha
|
5 030,316 ha
|
1 934,600 ha
|
1 091,124 ha
|
89,698 ha
|
10960,425 ha
|
32,975 ha
|
106,698 ha
|
312,527 ha
|
2017
|
44758,437 ha
|
15387,213 ha
|
1409,423 ha
|
562,444 ha
|
89,698 ha
|
12014,282 ha
|
32,975 ha
|
106,698 ha
|
|
2027
|
34401,54 ha
|
25744,11 ha
|
884,246 ha
|
33,764 ha
|
89,698 ha
|
13068,139 ha
|
32,975 ha
|
106,698 ha
|
|
2030
|
29223,0915 ha
|
30922,5585 ha
|
621,6575 ha
|
15 ha
|
89,698 ha
|
13349,4915 ha
|
32,975 ha
|
106,698 ha
|
|
Source : (Analyse personnelle, 2011)
Il ressort de ce tableau que les besoins en terre pour les
biocarburants conduiraient à la destruction des forêts primaires
et secondaires, à la réduction de la superficie de la savane, et
enfin cette obsession pourrait conduire à l'exploitation des terres
destinées aux cultures et régénérations.
Le même tableau nous renseigne que la forêt
marécageuse ne subirait pas de dommage en terme d'exploitation de
terres, à cause de son caractère hydrophile.
Cette dégradation des forêts et savane sera due
à l'occupation de l'espace pour la production des plantes biocarburants.
La demande croissante des terres sera à la base de cette destruction et
disparition des forêts et écosystème savanicole.
Scénario 2 : Analyse de la situation alimentaire
du quartier Mbankana
Commençons par rappeler que le prix des aliments est un
paramètre spécialement important en République
Démocratique du Congo, et les dirigeants veulent que ces prix restent
les plus bas possibles.
La principale critique faite aux biocarburants est celle de
potentiellement venir en concurrence avec la production alimentaire. Cette
compétition se fait par plusieurs mécanismes :
détournement d'une plante alimentaire vers un usage
énergétique (cas du soja, du manioc, du maïs, de l'arachide,
palmier à huile, etc.) ou affectation de facteurs de production à
une production énergétique.
Ces mécanismes opèrent à plusieurs
échelles de temps et d'espace : réduction de la production
alimentaire des exploitations familiales au bénéfice de cultures
énergétiques, fragilisation du revenu de l'exploitant avant
l'arrivée à maturité de plantes pérennes à
biocarburant, aura des impacts significatifs sur la situation alimentaire de
cette contrée jusqu'en 2030.
L'agriculture exploitée dans le quartier Mbankana est
du type autosuffisance alimentaire. Transformer ces céréales de
bases entre autre le manioc, le maïs, le soja,... et les autres
espèces des oléifères, plantes fourragères, etc. Ne
serait sans doute que l'empirement de la situation alimentaire dans cette
partie du pays.
En effet, la progression de la demande de biocarburants
entraînerait une mutation radicale des marchés agricoles qui
induirait une hausse des prix locale et nationale de nombreux produits
agricoles.
Le risque existe en même temps que la hausse des prix
des produits alimentaires sera une menace à la sécurité
alimentaire des populations les plus pauvres dont ceux de Mbankana, qui
consacrent déjà plus de la moitié du revenu de leur
ménage à l'alimentation.
Plus l'agriculture qui, jadis était d'autosuffisance
alimentaire serait tournée vers la production des biocarburants, ceci se
répercuterait sur les prix des denrées alimentaires sur le
marché, et pourrait conduire à leur rareté.
Selon l'avis de certains analystes, les rendements
augmenteront et les éleveurs pourront remplacer les plantes
fourragères, oléagineuses et oléifères comme
aliment du bétail par les tourteaux et les drêches de distillerie,
ce qui amenuiserait la hausse des prix des céréales.
Cette mutation générerait des cas des famines,
des kwashiorkors et de malnutrition due à la carence des aliments sur
les marchés, dont les personnes le plus touchées seraient les
enfants de moins de 6 ans et les vieillards.
La population de Mbankana pour se couvrir de leur besoin
alimentaire sera dépendante du salaire qui leur est fixé en
fonction du rendement et de la surface à cultiver.
Si l'on optait comme solution d'exploiter le Jatrophacurcas en
lieu et place des cultures vivrières pour ne pas entrer en
compétition directe avec les besoins alimentaires, mais la concurrence
sera toujours permanente par le fait que les espaces destinés pour les
cultures alimentaire seront détournés pour produire le
Jatropha.
Ce serait une autre cause probable d'entrainer une chute
abrupte de la production alimentaire dans cette partie du pays.
La ville de Kinshasa est alimentée en grandes parties
des denrées alimentaires en provenance du Plateau des
Batéké et du Bandundu. Cette tendance de conversion des terres
agricoles destiné à des fins alimentaires en matière
première pour la production des biocarburants pourrait s'étendre
jusqu'au-delà de Mbankana, toucher la flore et la faune de Bombo-Lumene
et allait vers Mampu.
Certaines cultures alimentaires finiront par être
dévastées, cela conduirait à un désastre et une
crise jamais connus. La hausse du prix des céréales de base sera
due essentiellement à l'exploitation de la matière
première pour les biocarburants.
La concurrence pourrait paraître atténuer dans
les systèmes en haies vives ou en association avec des plantes
alimentaires, mais les interactions entre cultures associées sont mal
connues à ce jour et il n'est pas sOr que le Jatropha ne porte pas
préjudice aux cultures alimentaires.
Ainsi, cette plante à usage non alimentaire, surtout si
elle est produite à grande échelle et en employant des techniques
d'irrigation pour maximiser les rendements, entre en compétition avec
les cultures vivrières en matière d'usage des sols dans les
parties fertiles du quartier Mbankana.
L'une des conséquences de la hausse des prix
alimentaire sera l'instabilité sociale et politique croissante dans ce
contré de Mbankana.
Dans le cadre de politiques et d'investissements
appropriés, des prix agricoles élevés peuvent
accroître la production agricole, l'investissement et donc contribuer
à la réduction de la pauvreté et à
l'amélioration de la sécurité alimentaire à plus
long terme.
La conversion des paysans en palmiculteurs pour la production
du biodiesel va détruire la capacité de produire des aliments,
car rien d'autre ne va pousser dans les palmeraies. La population sera
dépendants d'un salaire dont, une grande partie servira à couvrir
les dépenses d'alimentation, et ils seront exposés aux
aléas des variations de prix, ce qui entrainerait une montée en
flèche des prix alimentaires jusqu'à l'horizon 2030.
Les biocarburants pourraient présenter une
opportunité pour le quartier Mbankana où l'agriculture constitue
le moyen de subsistance des trois quarts de la population ne vivant que de la
production agricole, en faisant de l'agriculture le moteur d'une croissance
entraînant un développement rural plus large et la
réduction de la pauvreté.
Scénario 3: Substitution des hydrocarbures par les
biocarburants
Face à l'augmentation régulière et
importante du prix du pétrole, le développement de biocarburants
au niveau local pourrait permettre de substituer tout ou en partie les
combustibles fossiles.
Ce scénario doit donc être envisager pour limiter
les importations d'hydrocarbures destinés au transport. Le
développement de ce scenario ne pourrait être envisagé que
moyennant :
- un cadre réglementaire autorisant la production au
niveau locale
- une politique visant à maximiser la production en vue
d'ouvrir des marchés d'exportation.
Dans le deuxième cas, avec la raréfaction des
réserves en hydrocarbures, il est certain que le marché pour les
carburants de substitution va être de plus en plus porteur. Cela va
présenter un réel intérêt pour les pays en tant que
producteurs de biocarburants, mais en même temps il va falloir que
ceux-ci s'assurent que ces exportations profitent bien à
l'économie nationale, notamment en réglementant l'exportation
pour favoriser la vente de produits finis et non pas la vente de
matières premières seules (vente de biodiesel et de
l'éthanol, et non de graines ...) et ne menacent pas la
sécurité alimentaire du pays.
Scénario 4. Les risques et impacts transversaux
liés aux modes de production
Plusieurs risques et impacts possibles du développement
d'une production de biocarburants dans les conditions de Mbankana
dépendront du scénario choisi. Mais certains risques sont
transversaux à ces scénarios. Ce sont par exemple les risques
liés à l'absence de cadre juridique incitatif ou bien plus
généralement l'absence d'environnement économique et
institutionnel sécurisé autour des processus productifs que
suppose le développement des filières biocarburants (accès
au crédit, accès aux intrants, accès aux marchés,
accès à l'information et à la formation...). On peut
inclure dans cette catégorie, les risques et impacts associés aux
modes de production (sur des terres communales, modes paysans,
agro-industrie).
Les modes de production vont largement déterminer les
impacts fonciers, que ce soit en termes de déforestation ou de
compétition sur des terres agricoles fertiles ou sur les ressources
pastorales.
Ces modes de production, ainsi que les modes de
contractualisation entre acteurs des filières, auront aussi une forte
influence sur les impacts socio-économiques et en termes de
participation et de renforcement des capacités du monde rural.
Scénario 5. Réponse aux besoins
énergétiques
L'exploitation des biocarburants à Mbankana
constituerait un salut énergétique, car cette partie de la ville
est dépourvu des infrastructures énergétiques permettant
son développement.
Ce développement énergétique serait une
réponse aux préoccupations et à la fois un soulagement
pour cette population qui à comme seule source d'approvisionnement
énergétique les charbons des bois, et pour la lumière, ils
recourent aux hydrocarbures pour alimenter les lampes tempête.
Les biocarburants pourraient devenir un véritable
débouché économique et principale moyens
d'approvisionnement énergétique dans la cité de Mbankana.
La production d'électricité à base des biocarburants
ouvrirons la porte aux investisseurs, créerons des
débouchés d'emploi.
De la sorte les biocarburants peuvent jouer un rôle
important, à la fois pour limiter les prélèvements sur les
ressources naturelles et favoriser l'accès des populations rurales et
périurbaine à l'énergie.
La fourniture de services énergétiques en milieu
rural et périurbaine permettrait de réduire la pauvreté et
favoriser le développement humain notamment via le développement
des services les plus urgents que sont l'approvisionnement en eau potable,
l'électrification, la fourniture de services médicaux et
scolaires, la transformation des aliments, l'intensification des cultures, le
maintien et la mise en place d'activités génératrices de
revenus.
Pour clore ce chapitre, nous disons que les biocarburants
présents des impacts tant positifs que négatif. Ces impacts sont
induit pendant la phase de la production, c'est-à-dire de la mise en
terre jusqu'à leur transformation. Leur utilisation finale dans les
moteurs thermique n'engendre pas des impacts négatifs.
Mais par rapport au combustible fossile, le défi
relevé par les biocarburants est de répondre aux besoins
énergétiques au niveau local. Leur fabrication ne
nécessite pas des grands moyens, même les paysans peuvent le
produire.
CHAPITRE IV. ANALYSE D'OPPORTUNITES D'UTILISER LES
BIOCARBURANTS
Ce chapitre analyse les impacts économiques que
présentes les biocarburants et étude la faisabilité de sa
production au niveau locale. Présente en même temps un projet de
production du biodiesel à Mbankana.
IV.1. ETUDE ECONOMIQUE
Ce calcul économique sera fait sur la base des
données du projet de la production du biodiesel à Mbankana.
L'exploitation du biodiesel à base du pourghère (Jatropha
C.) et du Ricin. Le biocarburant est devenu depuis quelques temps une
spéculation courante en R.D.Congo et une question d'actualité.
Une analyse d'un point de vue micro et macroéconomique
sera faite pour évaluer l'apport de la plantation du pourghère et
du ricin.
IV.1.1. Analyse microéconomique
Les études antérieurs faites sur la
rentabilité des espèces de plants sélectionnées
dans le cadre notre projet ont révélé que l'huile de
pourghère et de ricin peuvent être produit à moindre
coût en milieu rural et concurrencer ainsi le carburant diesel. Un des
objectifs de notre projet est d'arriver à la vulgarisation et la
promotion du biocarburant (biodiesel) à base de plante non-alimentaire
pour que l'approvisionnement en milieu rural soit satisfaisant, du moins pour
les zones où les conditions édapho-climatique permettent leur
expansion.
En effet, en dehors même du coût du gazole dont le
prix augmente de 50 à 90% de la pompe aux zones rurales
éloignées, le problème le plus brûlant est justement
la disponibilité du carburant. C'est pourquoi la production locale d'un
carburant de substitution à partir de la biomasse est incontournable
pour remédier à ce problème.
Ainsi, partant des frais d'investissement dans les graines
(achat, transport et autres), ainsi que des frais d'amortissement des
installations (moteur, presse), des frais de main d'oeuvre et d'entretien, le
prix de revient du litre du pourghère et du ricin est de 1 350 FC
(francs Congolais) soit 1,5$ USD. Ce coût représente 40-65% du
prix du gazole de la pompe aux zones éloignées des grands axes
routiers. Il est à noter également que cette analyse ne tient
compte ni des effets écologiques de deux plante (inquantifiables), ni de
la valeur marchande du tourteau de pourghère et du ricin (le
résidu de pressage) utilisable comme engrais organique.
IV.1.1.1. Calcul du besoin en biodiesel pour le
transport dans la ville de Kinshasa
Se servant des données de la métropole de la
R.D.Congo de 2010, qui fixent à 500.000 le nombre des véhicules
circulant dans la ville de Kinshasa, soit au total une voiture pour 20
habitants. La plupart des véhicules qui circulent dans la ville de
Kinshasa proviennent de l'Europe, de l'Asie ou d'ailleurs.
Les statistiques faite par le Ministère de Transport et
voies de communication au cours de trois années sur la consommation
annuelles de véhicules dans la ville de Kinshasa se présente de
la manière suivante :
Tableau 4.1 : consommation annuelle du pétro-carburant
dans la ville de Kinshasa
Année
|
Type de combustible
|
Consommation annuelle/litre
|
Consommation annuelle/m3
|
2008
|
Essence
|
11 248 280
|
11 248,28
|
Gazole/Diesel
|
87 475 680
|
87 475,68
|
2009
|
Essence
|
11 451 240
|
11 451,24
|
Gazole/Diesel
|
67 122 000
|
67 122
|
2010
|
Essence
|
5 724 000
|
5 724
|
Gazole/Diesel
|
56 176 200
|
56 176, 2
|
Source : Ministère de Transport et Voies des
Communications, 2010
Tandis que la quantité des hydrocarbures distribuée
par COHYDRO en 2010 pour la ville de Kinshasa et l'intérieur du pays se
présente de la manière suivante :
Année
|
Gazole
|
Super (essence)
|
2010
|
1 685,31 m3
|
1 561 m3
|
Source : COHYDRO, 2011
Signalons que l'apport de la COHYDRO dans la part des
actionnariats de la SEP-CONGO est de 13,920, soit 36,60%. Les restes des
actions sont détenus par les entreprises Multinationales d'origine
étrangère.
Pour notre recherche, nous nous servi des données de
trois années pour étudier la faisabilité de produire du
biodiesel à Mbankana. Notons que Mbankana qui est le milieu
récepteur du projet, reste notre milieu d'étude et notre site
d'expérimentation. Tandis que les calcules du besoin en biodiesel pour
le transport couvrent toute la ville de Kinshasa et la R.D. Congo.
Etant donné que la quantité des hydrocarbures
importés pour toute la R.D.Congo s'élève à 700 000
m3 et la consommation moyenne annuelle du Pétrodiesel pour la
ville de Kinshasa s'élève à :
Signalons que jusqu'à ce jour avec l'expérience
du Brésil, le rendement du pourghère (Jatropha C.) est
de 500 à 1 500 Kg d'huile/ha/an soit 0,5 à 1,5
m3/ha/an(1).
Des valeurs des rendements allant de 3000 à 5000 kg
d'huile/ha/an sont communément annoncées. Il s'agit
généralement de rendement obtenu en laboratoire dans des
conditions optimums.
Tandis que pour le Ricin, il est de 500 à 800 kg
d'huile/ha/récolte soit 0,5 à 0,8 m3/ha/par
récolte et, la récolte est réalisée de 2 à 5
fois par an lorsque les capsules sont devenues dures et cassantes en prenant
une coloration brunâtre.
La surface de culture nécessaire permettant de couvrir le
besoin en biodiesel pour la ville de Kinshasa se présente de la
manière suivante :
- Pour le pourghère (Jatropha C.) : 10 984,8
ha/an
- Pour le ricin : 13 445,19 ha/an
Calcule des retombés financiers
Le biodiesel présente l'avantage par rapport au
Pétrodiesel dans ce sens qu'il est exempté de certains taxes
fiscales, tels que la douane. Ainsi, le retombé financier par culture se
présente de la manière suivante :
|
pour le Jatropha pour le Ricin
|
Pour les deux cultures, nous aurons :
|
La synthèse du besoin énergétique pour
couvrir toute la ville de Kinshasa en Biodiesel est présentée
dans le tableau ci-dessous :
Tableau 4.2 ; synthèse du besoin
énergétique pour la ville de Kinshasa
Huile végétale
|
Jatropha
|
Ricin
|
Total
|
Rendement en m3 d'huile/hectare
|
1,5
|
4
|
|
Hectare nécessaire pour substitué la
consommation en pétrodiesel dans la ville de Kinshasa
|
10 984,8
|
13 445,19
|
24429,99
|
La grande surface de terre affectée pour la culture du
ricin, se justifie par son rendement à l'hectare élevé par
rapport au Jatropha.
Signalons que seul l'étendue de terre du plateau de
Batéké, ne pourra combler le besoin en biocarburant pour la ville
de Kinshasa, néanmoins, pourrait amenuiser la quantité des
importations du pétrodiesel et couvrir cette dépense pour d'autre
fins, comme par exemple les infrastructures médicales et scolaires.
Compte tenu des paramètres écologiques à
considéré pendant la mise en terre, entre autre la Jachère
pour le ricin, il nous est impossible de couvrir toute la ville de Kinshasa en
biocarburant. Mais toutefois, on peut produire à une quantité
raisonnable, permettant de compenser les besoins en combustibles et
réduire la quantité des importations des hydrocarbures.
Signalons que le Jatropha avec une durée de vie moyenne de
30 à 35 pourrait continuer à nous produire la quantité
d'huile voulue et répondre aux fins énergétiques.
Avec la production locale, le coût de transport par rapport
aux hydrocarbures importé est presque nul.
Ceci montre à suffisance que les biocarburants ont un
impact économique très important, surtout pour la R.D.Congo
à cause de son potentiel naturel stratégique.
Le regard au biocarburant devait être envisagé
comme une source d'énergie alternative, surtout que c'est l'une des
énergies propre et renouvelables dont les ressources sont abondantes
dans la nature.
Le recours à ces énergies alternatives parait
comme une solution intermédiaire en vue de répondre aux exigences
environnementales, au problème de la pauvreté et enfin
réduire notre dépendance vis-à-vis des importations du
pétrodiesel.
N'oublions pas non plus que la production du biocarburant demande
des moyens conséquents, depuis sa mise en culture, de l'extraction
d'huile jusqu'à la phase finale.
Etant donné que la superficie de terre nécessaire
pour substitué la consommation du Pétrodiesel dans la ville de
Kinshasa s'élève 24429,99ha/an.
Pour déterminé la production mensuelle, nous aurons
:
Calcul de main d'oeuvre nécessaire pour
récolté 2035,8325 ha/mois : Si 1 ouvrier peut récolter 0,5
ha/jour
Pour 24 jours/mois de travail en raison de 8 heures de travail
par jour, aurons :
IV.1.2. Analyse macroéconomique
La production et l'utilisation de l'huile de pourghère
et de ricin représente donc un énorme potentiel économique
pour un pays qui dépense des sommes énormes (en devises) pour les
importations de carburant. Ces sommes peuvent donc être
économisées tout en encourageant la production d'énergie
localement. Ce qui permet aux populations rurales de
conserver leur maigres revenus à d'autres fins utiles sans
pour autant manquer de source d'énergie.
IV.1.2.1. Projet de Production du biodiesel à
Mbankana
Le présent projet est initié en vue de promouvoir
l'énergie alternative et réduire la dépendance
vis-à-vis des énergies fossiles et l'emprunt sur les ressources
environnementales.
VI.1.2.1.1. Contexte et justification du projet
L'écosystème forestier de Mbankana constitue
l'une des ressources qui contribue au maintien de l'équilibre climatique
tant au niveau local qu'au niveau de l'hinterland de Kinshasa. Cet
écosystème rend des services inéluctables à la
population autochtone et riveraine de ce contré, qui vit au
dépend du commerce des bois de chauffe, charbon de bois, de
l'agriculture itinérante sur brOlis, de la chasse traditionnelle. Et
utilise le pétrole comme énergie primaire pour la lumière
et recours aux générateurs fonctionnant à base de
l'essence et du Pétrodiesel pour la production de l'énergie
électrique. Cette situation est à la base de la
dégradation de l'environnement dans cette partie du pays.
Cette dégradation devant être supprimée
progressivement pour être remplacée progressivement par une
gestion restaurative à faible impact écologique.
Cela étant, ce projet apparait comme une solution
envisagée pour réduire l'emprunt sur les ressources
environnementales, ralentir l'utilisation de l'énergie bois en milieu
rural et permet de jeter un regard vers les énergies alternatives dont
les biocarburants.
Les biocarburants ont longtemps été
considérés comme une solution de choix en matière de
substitution des carburants fossiles et de réduction des
émissions de gaz à effet de serre dans les transports, mais fait
aujourd'hui l'objet de nombreuses critiques et controverses de la part des
organisations internationales et non gouvernementales.
Bien que nous ayons recouru aux cultures non alimentaires,
mais le présent projet fera l'objet des nombreuses critiques puisque la
compétition avec les denrées alimentaires parait
inévitable par l'utilisation du sol.
De manière récurrente, les biocarburants sont
désormais accusés d'être la principale cause de la hausse
des prix des denrées alimentaires et du phénomène de
déforestation.
Même les motivations initiales du développement
des filières biocarburants sont aujourd'hui remises en cause, notamment
pour le domaine de transport et de la promotion des énergies
alternatives. Soucieux de ne promouvoir que les filières les plus
respectueuses de l'environnement, nous avons opté pour le Jatropha et le
Ricin. Ce deux plantes (Ricin et Jatropha) sont non comestibles, malgré
que leur huile soit utilisée pour des fins médicinales, cela
n'entre pas en compétition directe avec les besoins alimentaires en
R.D.C.
IV.1.2.1.2. Présentation du projet
L'exploitation agricole dans l'écosystème de
Mbankana est focalisée sur la production des bois de chauffe et charbon
de bois. La dégradation de l'environnement et l'emprunt sur les
ressources environnementales sont causés par les activités
anthropiques. La principale source de revenu des ménages pour subvenir
aux besoins de leur famille est axée sur ces activités.
IV.1.2.1.3. Les objectifs du projet
Les objectifs assignés à long
échéance sont :
- La promotion de la production des biocarburants au niveau local
; - Réduction de la pollution locale due à l'automobile ;
- Réduction des émissions de GES à
l'échelle globale ;
- Rentabilisation des écosystèmes de Mbankana et
surtout des sols marginaux.
Les attentes à court, moyen et long terme :
- Sédentarisation agricole d'où, augmentation de la
production agricole et diminution par voie de conséquence de la
pauvreté dans le milieu rurale ;
- Développement rural et création d'emploi ;
- Amélioration des conditions de vie des agriculteurs de
Mbankana ;
- La réduction progressive de la teneur en CO2 de la
troposphère ;
- Réduire la dépendance vis-à-vis du
pétrodiesel importé.
Le présent projet va répondre aux critères
ci-après :
a. Critères techniques
Ce projet va contribuer à l'innovation et
progrès technologique dans le contré de Mbankana par
l'utilisation de la biomasse comme source d'énergie primaire pour la
production des biocarburants liquides et promouvoir un carburant de
qualité.
b. Critères environnementaux
Les exigences environnementales dont doit répondre ce
projet sont inscrites dans la logique de la protection de l'environnement tout
au long de la chaine de production (du champ à l'utilisation finale),
d'amélioration des performances dans le temps et de réduction de
la consommation des énergies fossiles pendant la phase de la
production.
Ces exigences se présentent de la manière suivante
:
- conservation des ressources énergétiques
(utilisation d'énergies renouvelables) ; - minimisation de la
consommation d'eau sur l'ensemble de la production ;
- minimisation de l'effet sur la qualité des sols
(monoculture) ;
- conservation de la biodiversité (préservation des
écosystèmes naturels, zones protégées) ;
- minimisation (et élimination si possible) de l'usage de
produits chimiques agricoles ; - minimisation (et élimination
progressive) de la pratique de brûlage lors de la récolte
c. Aspects sociaux
Les exigences sociales concernant les questions de
compétition avec l'alimentation, de l'intégration des
communautés locales et des conditions de travail sont
présentés de la manière suivante :
Sécurité alimentaire et
énergétique
- priorité accordée à l'alimentation humaine
et animale quant à l'usage des terres et ressources agricoles
(sécurité alimentaire) ;
- priorité à l'approvisionnement local en
énergie ;
- priorité à l'usage de terres marginales ;
Communautés locales
- intégration et développement des
communautés locales - priorité accordée aux travailleurs
locaux
Conditions de travail
- conformité aux conventions fondamentales de
l'organisation internationale du travail ;
- conformité à la législation sociale
Congolaise applicable au lieu de production ;
- tolérance zéro pour le travail des enfants ;
- transparence total quant à la régularité
des travailleurs/employés ;
- mise en place et suivi d'une politique de santé et
sécurité des travailleurs.
IV.1.2.1.4. Résultats attendus
La mise en oeuvre de ce projet aura des atouts suivant :
- Sur le plan écologique : réduction de la
pollution atmosphérique due à l'automobile ; réduire le
déboisement due à l'utilisation des bois comme source
d'énergie, et atténuer les effets du changement climatique ;
limiter la destruction des forêts et l'atteinte à la
biodiversité.
- Sur le plan économique : les emplois
générés dans le secteur agricole et l'accroissement des
activités productives vont améliorer les conditions de vie des
populations de Mbankana.
- Sur le plan social, ce projet de développement des
filières biocarburants, contribuera sans nul doute à la
résorption relative du chômage tant dans l'hinterland que dans le
centre de la ville de Kinshasa, puisqu'il y aura des séminaires de
transfert de technologie et promotion des énergies nouvelles et
renouvelables.
IV.1.2.1.5. Les partenaires du projet
Le ministère de l'environnement, conservation de la
nature & tourisme, le ministère de l'agriculture, ministère
des hydrocarbures, ministère de l'énergie, ministère du
travail & de la prévoyance sociale, l'INERA sont les partenaires du
projet, ainsi que les associations agricoles de Mbankana, et selon les groupes,
la section Mécanique et Météorologie de l'I.S.T.A, les ONG
locales, les commerçants, exploitant agricoles, des fermiers, moniteur
agricoles, et des jeunes entrepreneurs.
L'INERA est la cheville ouvrière de cette entreprise, car
il interviendra dans la sélection, fourniture du matériel
génétique ; encadrement et transfert de technologie.
Au niveau de l'ISTA, l'apport du génie mécanique
interviendra pour étudier :
- l'adaptation des joints dans les moteurs thermiques ;
- le rendement des véhicules utilisant le biocarburant par
rapport au carburant classique ;
- le test de mélange des huiles d'origine
différentes.
IV.1.2.1.6. Site d'expérimentation et dimension de
la parcelle expérimentale
Le périmètre ciblé s'étend du
Sud-Est au Sud-Ouest de la ville province de Kinshasa,
précisément à Mbankana, ou sera installé notre
unité d'exploitation et production des biocarburants.
Cultures sélectionnées pour le dit projet sont : le
Jatropha Curcas et le Ricin
IV.1.2.1.7. La conception du budget
Le budget a été conçu en prenant en
considération les besoins les plus essentiels pour pouvoir entamer un
programme de recherche-action-formation et production d'énergie.
Des informations ont été collectées sur
les prix courants en ville, les salaires pratiqués dans diverses
plantation et fermes agricoles du plateau de Batéké. Nous avons
évité de gonfler les coûts en les serrant au plus
près.
Tableau 4.3 : Synthèse de financement
Titre
|
Montant $ USD
|
T0 : Évaluation du projet
|
10 000
|
T1 : Rémunération du personnel
|
2 427 000
|
T2 : Logistique
|
182 525$
|
T3 : Matériels champêtres
|
31270
|
T4 : Charroi automobile
|
3145000
|
T5 : Carburant
|
729 000
|
T6 : Lubrifiant
|
86250
|
T7 : Entretien
|
202 500
|
T8 : Pièce de rechange
|
50 000
|
T 9: Matériel génétique
|
1 397 695,50
|
T10 : Analyses des sols
|
20 000
|
T11 : Analyses des huiles
|
20 000
|
T12 : Transfert de Technologie
|
5 000
|
T13: Engrais et autres produits chimiques
|
160 000
|
T14 : Assurance automobile (5% du prix d'achat)
|
135 500
|
Total investissement 5982215,5
|
Coût administratif (7%)
|
:
|
418 755$
|
Total éligible
|
:
|
6400970,5$
|
Sous-traitance (28%)
|
:
|
286 619,2$
|
Imprévu (5%)
|
:
|
320048,525$
|
Total prévision
|
:
|
6302264,03$
|
Tableau 4.4 : Évaluation du projet/TO
Qualité
|
Nombre
|
Pu$
|
Pu /annuel
|
Rapport tech.
|
Total $USD
|
Auditeur scientifique
|
1
|
1 500
|
4
|
500
|
500
|
5
|
000
|
Auditeur économique
|
1
|
1 500
|
4
|
500
|
500
|
5
|
000
|
Total
|
|
10 000
|
N.B : les auditeurs intervient 3 fois par an.
Tableau 4.5 : Rémunération du personnel/T1
Catégorie
|
Nbre
|
Paie/mois $
|
Paie total/mois $USD
|
Paie /total/an $USD
|
Paie/total (5-1 an) $USD
|
Ir Agronome
|
5
|
500
|
2 500
|
30 000
|
30 000
|
Ir Mécanicien
|
5
|
500
|
2 500
|
30 000
|
30 000
|
Ir Améliorateur
|
5
|
500
|
2 500
|
30 000
|
30 000
|
Ir Phytotechnicien
|
5
|
500
|
2 500
|
30 000
|
30 000
|
Économiste
|
5
|
450
|
2 250
|
27 000
|
27 000
|
Chimiste
|
5
|
450
|
2 250
|
27 000
|
27 000
|
Ouvriers
|
170
|
150
|
25 500
|
306 000
|
1 224 000
|
Moniteur agricole
|
25
|
250
|
6 250
|
75 000
|
375 000
|
Secrétaire
|
2
|
300
|
600
|
7 200
|
36 000
|
Sentinelles
|
2
|
150
|
300
|
3 600
|
18 000
|
Chauffeurs mécanicien
|
50
|
200
|
10 000
|
120 000
|
600 000
|
Total
|
2 427 000 $
|
Tableau 4.6 : Achat/Logistique de Bureau/T2
Rubrique
|
Nombre
|
Pu $
|
Pt/an $
|
Ptotal/5 ans
|
Portable (lap-top)
|
30
|
800
|
24 000
|
|
Ordinateur fixe
|
2
|
500
|
1 000
|
|
Imprimante N.B
|
2
|
350
|
700
|
|
Imprimante couleur
|
2
|
200
|
400
|
|
Photocopieuse
|
2
|
600
|
1 200
|
|
Modem internet
|
30
|
350
|
10 500
|
|
Cellulaire
|
25
|
100
|
2 500
|
|
Navigation
|
22
|
20/mois
|
440
|
2 200
|
Rames/papiers
|
400
|
7
|
560
|
2 800
|
Cartouche couleur et N.B
|
120
|
80
|
1 920
|
9 600
|
Toner imprimante N.B
|
120
|
150
|
3 600
|
18 000
|
Générateur électrique
|
3
|
5 000
|
10 000
|
|
Location /Bureau
|
5
|
150/mois
|
9 000
|
45 000
|
Location /Hangar
|
5
|
120/mois
|
7 200
|
36 000
|
Location /Magasin
|
5
|
50/mois
|
3 000
|
15 000
|
Correcteur blanc
|
150
|
0,5
|
75
|
375
|
Carnets/terrain
|
250
|
2,5
|
625
|
3 125
|
Bic, Crayons, Gomme
|
250
|
0,1
|
25
|
125
|
Total 182 525$
|
Tableau 4.7 : Achat de charroi automobile/T3
Type
|
Nombre
|
Pu $
|
Ptot. $
|
Land-rover
|
20
|
45 000
|
900 000
|
Motocyclette
|
60
|
3 500
|
210 000
|
Tracteur
|
15
|
40 000
|
600 000
|
Herse
|
5
|
12 500
|
62 500
|
Charrue
|
10
|
10 500
|
105 000
|
Batteuse/graines
|
10
|
9 000
|
90 000
|
Épandeurs/engrais
|
10
|
3 750
|
37 500
|
Atomiseur à dos
|
10
|
4 500
|
45000
|
Camion ben
|
20
|
50 000
|
1 000 000
|
Vélo
|
100
|
100
|
10 000
|
Remorque
|
5
|
5 000
|
25 000
|
Extracteur d'huile
|
20
|
3 000
|
60 000
|
Total : 3 145 000
|
Tableau 4.8 : Achat carburant/T4
Type
|
Nbre
|
Cons./mens
|
Cons./an
|
Cons./5ans
|
Pu $
|
Ptot.$
|
Land-rover
|
20
|
4200 litres
|
50 400 litres
|
252 000 litres
|
1,5
|
378 000
|
Motocyclette
|
60
|
1 800 litres
|
21 600 litres
|
108 000 litres
|
1,5
|
162 000
|
Tracteur
|
15
|
900 litres
|
10 800 litres
|
54 000 litres
|
1,5
|
81 000
|
Camion
|
20
|
1 200 litres
|
14 400 litres
|
72 000 litres
|
1,5
|
108 000
|
Total 729 000$
|
Tableau 4.9 : Achat lubrifiant/T5
Type
|
Nombre
|
Cons./mens
|
Cons./an
|
Cons./5ans
|
Pu $
|
Ptot.$
|
Land-rover
|
20
|
100 litres
|
1 200 litres
|
6 000 litres
|
2,5
|
15 000
|
Motocyclette
|
60
|
300 litres
|
3 600 litres
|
18 000 litres
|
2,5
|
45 000
|
Tracteur
|
15
|
75 litres
|
900 litres
|
4 500 litres
|
2,5
|
11 250
|
Camion
|
20
|
100 litres
|
1 200 litres
|
6 000 litres
|
2,5
|
15 000
|
Total 86 250$
|
Tableau 4.10 : Entretien/T6
Type
|
Nombre
|
Pu ind. $
|
Ptot./an. $
|
Ptot. projet
|
Land-rover
|
20
|
500
|
10 000
|
50 000
|
Motocyclette
|
60
|
100
|
6 000
|
30 000
|
Tracteur
|
15
|
700
|
10 500
|
52 500
|
Camion
|
20
|
700
|
14 000
|
70 000
|
Total 202 500$
|
Taleau 4.11 : Achat/Matériels Aratoires
Rubrique
|
Nombre
|
Pu $
|
Ptot. $
|
Arrosoir
|
250
|
10
|
2 500
|
Balance de terrain
|
50
|
25
|
1 250
|
Bêche
|
100
|
7
|
700
|
Coupe-coupe
|
100
|
3
|
300
|
Cordes en nylon
|
100
|
5
|
500
|
Gants/paire
|
300
|
2
|
600
|
Jumelles
|
10
|
100
|
1 000
|
Lime
|
10
|
2
|
20
|
Machette
|
100
|
5
|
500
|
Pelle
|
200
|
5
|
1000
|
Pioche
|
250
|
7
|
1 750
|
Râteau
|
250
|
5
|
1 250
|
Brouette
|
200
|
50
|
10 000
|
Charriot
|
50
|
150
|
7 500
|
Torche
|
100
|
4
|
400
|
Piles
|
1 000
|
1
|
2 000
|
Total 31 270
|
Tableau 4.12 : Achat/ matériel
génétique
Culture
|
Écartement
|
Nb (ha)
|
Qté/ha
|
Total (kg)
|
Pu $
|
Ptot. $
|
Jatropha C.
|
100/100 cm
|
5 984,8
|
20
|
119 696
|
1,75
|
209 468
|
5 000
|
12 000 boutures
|
60 000 000
|
0,01
|
600 000
|
Ricin
|
100 x 0,25 cm
|
13 445,19
|
25
|
336 130
|
1,75
|
588 227,5
|
Total 1 397 695,5
|
Tableau 4.13 : Achat engrais et autres produits chimiques
Rubrique
|
Nb de sacs de 50kg
|
Pu $
|
Ptot. $
|
NPK
|
1000
|
40
|
40 000
|
DAP
|
1000
|
40
|
40 000
|
TSP
|
1000
|
40
|
40 000
|
Urée
|
1000
|
40
|
40 000
|
Total 160 000
|
Tableau 4.14 : Autres rubriques
Catégorie
|
Ptot.$
|
Assurance automobile (5% du prix d'achat)
|
135 500
|
Pièces de rechange
|
50 000
|
Séminaire transfert de technologie
|
5 000
|
Analyse des sols
|
20 000
|
Analyses d'huiles
|
20 000
|
Remarque : pour le transfert de technologie, deux
séminaires sont programmés ; à la fin de la 2e
et 4e année, à raison de 2
500$/séminaire.
Tableau 4.15 : Chronogramme des activités
Mois
|
Activités prévues
|
Janvier-Février-Mars
|
Prospection du milieu, choix des sites ;
Sélection du personnel technique et administratif ; Choix
des fermiers cibles ;
|
Avril-Août
|
Délimitation des blocs, labour et hersage ; Piquetage
semis et transplantation des plants
|
Septembre-Décembre
|
Cultures
|
Décembre-Janvier
|
Récolte, stockage et utilisation des produits de
récolte pour produire les biocarburants
|
Janvier-Février
|
Préparation du terrain pour la seconde saison de
culture
|
Mars-Avril --Juin
|
Cultures du Jatropha
|
Juillet-Août
|
Préparation du terrain et semis de la première
saison culturale pour la 2ème année.
|
CONCLUSION GENERALE & RECOMMANDATIONS
Nous voici au terme de ce travail sur les opportunités
d'utilisation des biocarburants en RDC et leur impact sur l'environnement
socio-économique de la R.D Congo.
Il ressort de cette étude que la plupart des impacts
évalués ont des incidences directes sur les différentes
composantes de l'environnement et constituent une menace sur la
sécurité alimentaire des populations autochtones en particulier
et ceux de la République Démocratique du Congo en
générale.
C'est pourquoi, des mesures d'atténuations et
d'éliminations des impacts proposées ne peuvent être
efficaces que si un cadre législatif et institutionnel est mis en place.
Ainsi, les besoins d'élaboration d'un projet des lois sur les
biocarburants s'avèrent nécessaire.
Malgré ces impacts, le besoin de recourir à ces
énergies alternatives s'avère indispensable pour réduire
la pollution atmosphérique, due aux émissions des gaz traces
émanant des combustibles fossiles. Ensuite, ralentir et stopper la
dégradation des forêts, réduire et limiter l'utilisation
des énergies bois en milieu rural et périurbain pour des fins
énergétiques.
Par conséquent, le contexte de la variabilité et
changement climatique se révèle une incitation
déterminante pour développer les cultures à biocarburants
et un moyen de développement économique pouvant
générer des revenus, créer des emplois temporaires et
permanents, promouvoir au bien-être de la population, réduire la
pauvreté et répondre au problème du changement climatique.
Ensuite les prélèvements sur l'environnement naturel comme source
énergétique pourraient être allégés par la
diversification des ressources énergétiques.
L'expansion de la production des biocarburants pourrait offrir
au Congo l'opportunité de se classer parmi les grands producteurs des
biocarburants dans le monde et, chaque année, créer des revenus
qui pourront développer l'économie nationale. En effet, plusieurs
études ont révélé que le développement des
filières de production d'huile végétale brute à
base du Jatropha serait prometteur, pour répondre aux besoins
énergétiques.
Les filières biodiesel à usage local sont certes
prometteuses en termes de création de revenus en zones rurales et
peuvent générer un développement local
(électrification, services sociaux, et transformation). Les technologies
de production d'huile végétale jusqu'alors exploitées sous
d'autres cieux sont assez simples et bon marché mais l'organisation des
acteurs locaux et les projets d'utilisation en milieu rural doivent être
bien pensés.
Eu égard à ce qui précède, nous
recommandons ce qui suit :
1) Que le Ministère en charge de l'Environnement,
conservation de la nature et tourisme, et celui de la justice et droits humains
puissent travailler en synergie pour réglementer ce secteur.
2) Les impacts qui touchent les droits humains et menacent
l'écosystème devront être traité avec beaucoup de
considération. Pour ce faire, avant d'entamer toute production du
biocarburant, que ce soit pour les plantes non alimentaires ou les
déchets, les études approfondies sur sa faisabilité et son
rendement par rapport aux ressources en terre et en eau doivent être
entreprises.
- Les recours aux techniques et procédés qui
respectent les principes et normes environnementaux doivent s'appliquées
sans faille.
- La République Démocratique du Congo, disposant
de 130 000 000 ha de terres arables, pourrait mettre à profit la
moitié de ces terres pour l'exploitation des biocarburants et l'autre
moitié pour la production alimentaire. Ceci amenuiserait l'empreinte sur
les ressources environnementales. Les paysans exploitant les bois à des
fins énergétiques seront embauchés dans les plantations,
cela pourrait être une solution pour réduire cette empreinte sur
les ressources environnementales.
L'utilisation des biocarburants dans le transport va
réduire les émissions des CO, et d'autres gaz traces. Elle va
ensuite constituer une alternative énergétique répondant
au besoin de transfert de technologie et à l'application du protocole de
Kyoto dont la R.D.C fait partie prenante.
- Concernant les critères sociaux, le Ministère des
affaires foncières et celui de
l'agriculture doivent faire appliquer la loi Congolaise en
matière du respect du droit à l'usage des terres, mais
également aux questions plus larges liées au développement
; par contre le Ministère du travail doit appliquer les conventions de
l'organisation internationale du travail (OIT). Enfin, le Ministère de
l'économie doit promouvoir la politique de maintenir les prix des
produits alimentaires assez bas en tenant compte du pouvoir d'achat de la
population.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES ET PUBLICATIONS
n ANON, Mémento de l'agronome, Ministère de
la Coopération et du Développement, Paris, France, pp 742-747
(1974).
n Ballerini, D., Les biocarburants de première
génération: l'éthanol et le biodiesel, État de
l'art, novembre 2007.
n Ballerini, D., Le Plein de biocarburants ? Enjeux et
réalités- IFP Publications (1995).
n Bent, S., « Renewable Energy », 3é
édition, 2007.
n BERTRAN, RB. In : Agriculture biotechnologie :
opportunities for international development, Persley GJ (éd),
CAB International, Wallingford, UK, (1990)
n BLIN, J., Opportunités de développement des
biocarburants au Burkina Faso, Ouagadougou, Décembre 2008
n DAHO, T., Contribution à l'étude des
conditions optimales de combustion des huiles végétales dans les
moteurs diesel et sur les brûleurs : cas de l'huile de coton,
thèse de doctorat, Université de Ouagadougou, 2008.
n FAO, Technical guideline for maize seed technology,
seed services, Plant production and protection division, Rome, Italy
(1982).
n FAO, Situation Mondiale de l'Alimentation et de
l'Agriculture, Biocarburants : perspective, risque et opportunité,
Italy (2008).
n GUIBET J.C., et FAURE E., Carburants et Moteurs, tome
2, éd. Technip, Paris 1997.
n Maximy R., Atlas de Kinshasa, 1975, Planche 2.
n Ministère du Plan, Monographie de la ville province
de Kinshasa, DSRP Kinshasa (2005)
n Munting, M., Impact de l'expansion des cultures pour
biocarburants dans les pays en développement, CETRI Rapport,
décembre (2010)
n PNUD/UNOPS, Programme National de Relance du Secteur
Agricole et Rural, PNSAR Bandundu (1998)
n PNUD, Rapport sur le Développement Humain,
(2006)
n PNUD/UNOPS, Monographie de la ville de Kinshasa,
(1998)
n Ramale, F., Élément d'écologie
fondamentale, 5éme éd. Harmattan2000
n Romain, H., Agriculture en Afrique Tropicale,
éd. B-1000 Bruxelles, Belgique (2001)
n Sorensen, A., Teller, P.J., Hilstrom, T. & Ahring B.K.,
Hydrolysis of Miscanthus for bioethanol production using dilute acid
presoaking combined with wet explosion pretreatment and enzymatic
treatment. Bioresour. Technol. (2008)
2. ARTICLES, REVUES, RAPPORT ET
DICTIONNAIRES
n ADEME, DIREM, Ecobilan et al., Bilans
énergétiques et gaz à effet de serre des filières
de production de biocarburants en France, Note de synthèse, Paris,
Décembre, 2002, 19p.
n Avant projet de loi n° 08/2010. Portant
Réglementation des biocarburants en République Centrafricaine.
n Décret loi du 2 mars 1933 dans le bulletin officiel,
p.233
n Muriel Devey, R.D. Congo - Economie pétrole - mines-
matière première - Bas Congo, revue Jeune Afrique, 2008.
n INERIS, Les biocarburants à partir de ressources
lignocellulosiques: présentation des filières et identification
des risques, Rapport d'étude intermédiaire, 27 juillet
2006
n Journal officiel N° 56/2011 : Loi cadre portant sur les
principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement en
République Démocratique du Congo.
n JOLY, H., Journeau, P., et Ayadi, A. : Dictionnaire du
Paysage, édition CILF, 2008
n LIENNARD A, État du développement de la
filière diester en France préparé par VERMEERSCH et
présenté par LIENNARD., Session de formation sur les
biocarburants, 2IE, Ouagadougou 14-17 mars 2007
n Ordonnance loi N°46/ A.E du 25 avril 1934, (p.402)
réglementaient la fabrication, l'importation, le transport, la
détention et la manipulation de l'alcool carburant.
n Revue Air & Cosmos, Les biocarburants s'envolent,
n°2155, 16 janvier 2009, p.16
n Revue Planète Science, Vol.6, N°3,
Juillet-Septembre 2008.
n Revue IFP, La fermentation acétonobutylique.
Synthèse bibliographique et orientations actuelles, Oil & Gas
Science and Technology, No. 3, Vol. 37(1982)
n Revue Environnement et stratégie, n° 233, 24
Octobre 2007, page 1
n VAITILINGOM G., BATTAIS L., DEFAYE S., Perspectives de
développement de l'utilisation des huiles végétales pures
hors utilisations biocarburant, Rapport final, DEBAT/CIRAD, (2006)
n VAITILINGOM G., Énergies renouvelables et
biocarburants, session de formation sur les biocarburants, 2IE, Ouagadougou,
14-17 mars 2007.
n VAITILINGOM G., Extraction, conditionnement et utilisation des
Huiles Végétales Pures Carburant, Rapport final, octobre 2007.
3. Travaux de fin de cycle, Mémoires &
Thèses
n KABUNGU D., Impacts des activités agricoles
Traditionnelles et mécanisées sur l'écosystème
savanicole de Mbankana, Mémoire de licence en génie de
l'environnement, ISTA/Kinshasa, 2010, Inédit
n BELKACEMIK., Valorisation des déchets agricoles :
tiges de maïs et Stipa Tenacissima par voies d'hydrolyse acide et
enzymatique. Thèse de doctorat: Université de Sherbrooke,
Canada, 1989.
n BIUMA, V., Perceptions et auto-perceptions à Maluku,
mémoire de licence en gestion de l'environnement, UNIKIN, sciences,
2004, Inédit
n VAITILINGOMG., Huiles végétales --
biocombustibles diesel : influence de la nature des huiles et en particulier de
leur composition en acides gras sur la qualité-carburant,
thèse de doctorat, Université d'Orléans, 1992.
n KAYOMBO K., C, Problématique de la dégradation
de la forêt péri-urbaine dans la ville de Kinshasa, « cas de
Mbankana », Mémoire de licence en génie de l'environnement,
ISTA/Kinshasa, 2009, Inédit
n KIKEBAL., Acteur impliqué dans la gestion de la
réserve de Bombo-Lumene, mémoire de DESS en
Aménagement forestier, ERAIFT, 2005
n KIKUFI A., Etude de la végétation et de la
flore du Bassin de la rivière Funa à
Kinshasa. Mémoire de Licence en gestion de l'environnement,
UNIKIN, Sciences, 2000, Inédit
n MBONGOMINGI B., Effet de trempage et de scarification sur
la germination des graines de Jatropha Curcas L, TFC, UNIKIN,
Sciences Agronomique, 2009, Inédit
4. COURS
n TSHITALA, P., Cours d'Écologie du développement,
2e Génie Environnement, ISTA, 2011, Inédit
n Prof. MONDJALIS IPOTO, Cours de Pédologie,
1er Génie Environnement, ISTA, 2010, Inédit
n Prof NDAYE N., Cours d'Énergie & Environnement,
1er Génie Environnement, ISTA, 2010, Inédit
n Prof BETA M.M, Cours d'Énergie et Environnement,
2e Génie Environnement, ISTA, 2011, inédit
· KONGOLO, Gestion & Législation de
l'environnement, 2e Génie Environnement, ISTA, 2011,
Inédit.
5. WEBOGRAPHIE
-
http://www.manicore.com/documentation/carb_agri.html,
consulté le 10/2/2011 à 18h30'
-
http://www.ifpri.org/publication/navigating-perfect-storm,
consulté le 15/2/2011 à 10h21' -
http://www.motherjones.com/environment/2009/03/ethanols-african-landgrab#com.
Consulté, le 12/03/2011 à 9h30'
-
http://www.taz.de/taz/nf/etc/2009^04^18^S13-aus2-01.pdf.
-
www.ineris.fr/index.php?
Consulté, le 12/03/2011 à 10h40'
-
http://www.plateforme-biocarburants.ch,
consulté, le 12/03/2011
-
http://www.terre-net.fr/outils/fiches/fichedetail.asp?id=25220,
consulté le 16/03/2011 à 11h03'
-
http://acces.inrp.fr/eedd/climat/dossiers/energie_demain/biomasse/biomassebiocarburant
/, consulté, le 24/03/2011à 21h02'
-
http://www.nile-bioethanol.org,
consulté, le 24/03/2011à 21h37'
-
www.ademe.fr/htdocs/publication/rapportactivite/agri99/agrice46-2206.pdf,
consulté, le 28/03/2011à 19h29'
-
www.ifremer.fr/institut/content/download/30751/252906/file/ifremer_synthèse_etude_p
rospective-EnRD.pdf, consulté, le 12/04/2011 à 11h19'
-
http://www-sop.inria.fr/comore/shamash,
consulté, le 12/04/2011à 11h30'
-
http://www1.eere.energy.gov/biomass/pdfs/biodiesel_from_algae.pdf,
consulté le
02/05/2011 à 22h03'
-
www.ifp.fr/IFP/fr/evenement/panorama/IFP-Panorama07_05-
Biocarburants_Europe_VF.htm, consulté, le 02/05/2011 à 22h30'
- Jancovici « Que pouvons-nous espérer des
biocarburants sur le site :
www.manicore.com/documentation/carb_agri.htm,
consulté, le 02/05/2011 à 22h15' -
www.ieabioenergy.com,
consulté le 5/05/2011 à 9h40'
-
www.pnrb.net/servlet/KBaseShow?,
consulté le 5/05/2011 à 10h05'
-
www.plateforme-biocarburants.ch
-
www.fairenergy.com
- www.lesenergies-renouvelables.rog
-
www.cfsi.asso.fr
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE 3
REMERCIEMENTS 5
ABREVIATIONS ET ACRONYMES 6
UNITES 7
LISTES DE TABLEAUX 8
LISTES DE FIGURES & PHOTOS 9
INTRODUCTION GENERALE 10
01. Etat de la question 10
02. Problématique 12
03. Hypothèse de l'étude 15
04. Objectifs 16
a. Objectif global 16
b. Objectifs spécifiques 16
c. Objectifs opérationnelles 16
05. Choix et intérêt du sujet 17
a. Choix du sujet 17
b. Intérét du l'étude
17
6. Délimitation de l'étude 17
7. Méthodes et techniques utilisées 18
a. Méthodes utilisées 18
b. Techniques utilisées 18
8. Difficultés rencontrés 18
9. Canevas de l'étude 18
CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DU SITE D'ETUDE 19
1.1. BREF APERÇU DE LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA 19
1.2. PRESENTATION DE MBANKANA 21
I.2.1. Environnement physique 22
I.2.1.1. Situation géographique et topographique 22
I.2.1.2. Climat 22
I.2.1.2.1. Pluviométrie 22
1.2.1.2.2. Température 23
1.2.1.2.3. Les vents 24
1.2.1.2.4. Rayonnement 25
1.2.1.2.5. Humidité 26
1.2.1.2.6. Evapotranspiration 26
I.2.1.3. Sol 26
I.2.1.4. Géologie 29
I.2.1.5. Relief 29
I.2.1.6. Hydrographie 30
1.2.2. Environnement Biologique 31
I.2.2.1. Végétation 31
1.2.2.1.1. Galeries forestières 31
I.2.2.1.2. Savanes arbustives 31
I.2.2.1.3. Savanes Herbeuses 32
I.2.2.1.4. Les Pseudo-steppes 32
I.2.2.2. Faune 32
I.2.3. Environnement socioculturel 33
I.2.3.1. Aspect démographique 33
1.2.3.1.1. Répartition de la population par âge et
par sexe 33
I. 2.3.2. Organisation administrative 34
I.2.4. Environnement socio-économique
35
CHAPITRE DEUXIEME : GENERALITES SUR LES BIOCARBURANTS 39
II.1. Définition des concepts de base 39
II.3. Notions sur les biocarburants 44
II.4. Classification des biocarburants 46
II.5. Obtention et usage des biocarburants 50
II.5.1. Les biocarburants de première
génération 50
II.5.1.1 Les huiles végétales pures 50
II.5.1.1.1 Production des huiles végétales pures
51
II.5.1.1.2 Usages énergétiques des huiles
végétales pures 54
II.5.1.2. Le biodiesel : esters d'huiles végétales
56
II.5.1.2.1 Procédés de production des esters
méthylique 57
II.5.1.2.2. Utilisation des esters d'huiles et des sous-produits
de la transestérification 59
II.5.1.3. L'alcool : le bioéthanol 60
II.5.1.3.1 Production d'éthanol 61
II.5.1.3.2. Utilisation de l'éthanol comme carburant dans
les moteurs 63
II.5.2. Biocarburants de la deuxième
génération 65
II.5.2.1. Méthodes de production 65
II.5.2.2. Usages des biocarburants de deuxième
génération 68
II.5.2.3. Matières premières utilisées pour
la production des biocarburants 68
II.6. Convention et normes sur les biocarburants 73
CHAPITRE TROISIEME : ANALYSES DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET
SOCIAUX 75
§.3.1. Analyse d'Impact d'exploitation et d'utilisation des
biocarburants 75
§.3.1.1. Identification des impacts 77
§.3.1.1.1. Impacts potentiels directs
77
§.3.1.1.2. Impacts potentiels indirects
84
§.3.2. Mesures de prévention et d'atténuation
des impacts potentiels 92
i. Production (au niveau des cultures) et transformation des
biocarburants (au niveau de l'usine) 97
ii. Changement d'affectation de sol (conversion des terres
à la production des cultures) 97
§.3.3. Scenarios de l'exploitation et de l'utilisation des
biocarburants dans le Plateau de Batéké à l'horizon
2030 98
CHAPITRE IV. ANALYSE D'OPPORTUNITES D'UTILISER LES
BIOCARBURANTS 105
IV.1. ETUDE ECONOMIQUE 105
CONCLUSION GENERALE & RECOMMANDATIONS 117
BIBLIOGRAPHIE 119
112
ANNEXE 1. Entretien avec les autorités du
Ministère des Hydrocarbures
Cette annexe présente l'entretien que nous avons eu avec
le responsable de la cellule biocarburant au Ministère des
Hydrocarbures.
Question 1 : Où en êtes-vous avec les biocarburants
?
Réponse : nous sommes justes à la récolte
des données.
Question 2 : Combien d'entreprise exploitant les biocarburants
sont recensé en R.D.Congo ?
Réponse : Jusque-là, on n'a pas encore
recensé les entreprises produisant les biocarburants suite au manque de
réglementation en la matière.
Mais, du moins on a pu répertorier quelques une :
- Au Bandundu
- Au Kasaï Oriental
Question 3 : Quelle est la politique du gouvernement pour
l'exploitation des biocarburants ?
Réponse 4 : le gouvernement ne dispose pas une politique
en la matière, mais le souhait est de produire le biocarburant non
alimentaire.
Question 5 : Pensez-vous que le recours aux biocarburants est une
alternative au développement énergétique de la R.D.Congo
?
Réponse : Oui, le biocarburant liquide pourrait servir
pour l'automobile et le biogaz peut être utilisé pour produire
l'énergie.
La particularité du biogaz est qu'il ne brOle pas en se
propageant et la flamme est de couleur bleu.
Question 6 : Pensez-vous en utilisant le méthane comme
combustible, cela ne génère pas des impacts négatifs sur
l'environnement.
Réponse : il a moins d'impact par rapport aux combustibles
fossile. Le méthane produit moins des CO2 que le combustible fossile.
On équilibre le système en soustrayant dans la
biomasse, la même quantité que ce que l'on émet lors de la
combustion.
Question 7 : En utilisant le sol affecté pour
l'agriculture, ne pensez-vous pas que cela aura des répercussions graves
sur la situation alimentaire de la R.D.Congo.
Réponse : Pour ne pas arriver là, on va faire le
système de culture en rotation. C'est-à-dire, pendant la phase de
jachère on fait la culture des plantes biocarburant ; après
récolte on fait la culture alimentaire et cela va se faire à tour
de rôle.
Réponse : nous sommes limité, nous ne disposons pas
assez des données. Mais, en passant nous pouvons citer quelques plantes
non alimentaire :
- Le vétiver produit l'éthanol, le Jatropha,
l'hévéa, le collât provenant des pygmées produit le
biodiesel, le Safutier, la jacinthe d'eau, petit lait (sous-produit de la
fabrication du fromage), etc.
Question 9 : Existe-t-il un projet sur les biocarburants dans le
plateau des Batéké, lequel et où
en sont-ils ?
Réponse : Non.
Question 10 : Combien d'usine de production des biocarburants
avez-vous recensé dans la ville de Kinshasa ?
Réponse : Dans la ville de Kinshasa, tous ce qu'on a
comme information sur les biocarburants, c'est au niveau de la ferme de la
N'séle, une ONGD dont l'acronyme est BEA produit du biogaz (CH4)
à base de la fiente et des excrétas d'animaux.
La production du biogaz est plus facile mais, son plus grand
problème c'est au niveau de conditionnement. Ces sont là les
problèmes auquel l'ONG est confronté.
Question 11 : avez-vous assisté à la construction
du digesteur pour l'enfouissement des déchets dont l'ONG transforme en
biogaz ?
Réponse : Non
Jatropha Curcas (Pourghère)
Ricin (Ricinus cominus)
|