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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Paragraphe 2 : la description et pertinence du cadre institutionnel de mise en oeuvre de la convention sur la diversité biologique

A/ Les institutions nationales chargées de la mise en oeuvre de la convention

Le décret n° 2000-309 du 9 mai 2000 fixant ses attributions, précise que le Ministre de l'Environnement et de la protection de la nature « prépare et met en oeuvre la politique arrêtée par le Chef de l'Etat dans les domaines de l'environnement et de la protection de la nature ».

A ce titre, le ministère est directement responsable des activités de gestion des ressources naturelles (foréts, faune) et de protection de l'environnement dans tous les secteurs (lutte contre les pollutions et nuisances, conservation des écosystèmes, etc.).

La Direction des Parcs Nationaux (DPN) est la principale structure de gestion de la biodiversité.

Il faut noter que la Direction des Eaux et Forêts, de la Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS) gère également d'importantes ressources phytogénétiques et animales dans les forêts classées. Par ailleurs, il existe un Comité National sur les Ressources Phytogénétiques qui gère une importante banque de données relative à leur inventaire et gestion.

Au niveau inter sectoriel, deux structures ont été créées suite à la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) de Rio de Janeiro en 1992: il s'agit du Conseil Supérieur des Ressources Naturelles et de l'Environnement (CONSERE) et de la Commission Nationale de développement durable (CNDD).

Dès 1993 le décret n°93-885 du 4 août 1993 va créer le Conseil supérieur des ressources naturelles et de l'Environnement20. Le rapport de présentation du décret met largement l'accent sur les liens entre protection de l'Environnement et effort de développement économique et social au Sénégal.

Le Conseil supérieur est essentiellement un cadre de concertation chargé sous la présidence du Premier Ministre, d'orienter l'action des différents départements ministériels impliqués dans la gestion des ressources naturelles et de l'Environnement. Il comprend trois structures selon l'article 3 du décret n° 93-885.

· un Conseil interministériel, organe de décision ;

· un Comité permanent, organe de suivi ;

· un Secrétariat permanent, organe d'exécution ;

Le Conseil interministériel est présidé par le Premier Ministre, tandis que le Comité permanent est présidé par le Ministre chargé de l'Environnement (articles 4 et 5 du décret). Quant au Secrétariat permanent, il est dirigé par un coordonnateur national nommé par arrêté du Ministre chargé de l'Environnement (article 11 du décret).

La CNDD a été créée par le décret n° 5161 du 26 mai 1995. Cette Commission s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des décisions du Sommet de Rio 1992.

20 JORS n° 5535 du 7 août 1993.

Elle est présidée par le Ministère chargé des Affaires Etrangères. Son Secrétariat est assuré par la Direction de l'Environnement et des Etablissements Classés. Elle est composée de trois sous-commissions:

· la sous-commission chargée de l'orientation : placée sous la présidence de la primature, son rôle consiste à définir les axes majeurs de la politique globale en matière de développement durable ;

· la sous-commission chargée du suivi-évaluation: présidée par la Direction de l'environnement et des établissements classés, elle a comme mandat d'assurer le suivi et l'évaluation des recommandations de la conférence de Rio ;

· la sous-commission chargée de l'étude des projets ; placée sous la tutelle du Ministère de l'économie et des finances, elle est chargée de procéder à la présélection des projets soumis pour le financement avant la transmission aux partenaires du développement.

Avec l'appui du programme Capacité 21 du PNUD, elle a élaboré la Stratégie Nationale de Développement Durable et les Stratégies Régionales de Développement Durable en 2005.

Un Arrêté Primatoral n° 8998 en date du 17 octobre 2008 sera pris pour redynamiser le CNDD21.

La loi n° 96-07 du 22 mars 1996, complétant le Code des collectivités locales, a procédé au transfert de compétences dans neuf domaines ou secteurs :

· gestion et utilisation du domaine privé de l'Etat, du domaine public et du domaine national ;

· santé, la population et l'action sociale ;

· jeunesse, les sports et les loisirs ;

· culture ;

· éducation ;

· planification ;

· aménagement du territoire ;

· urbanisme et l'habitat ;

· environnement et la gestion des ressources naturelles.

Ces compétences ont été réparties entre les différents ordres de collectivités locales à savoir, la région, la commune et la communauté rurale. Le décret n° 96-1134 du 27 décembre 199622 a précisé les conditions d'application du transfert de compétences en matière d'environnement et de ressources naturelles.

La loi de mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, donne à la région les compétences suivantes :

· la gestion, la protection et l'entretien des forêts, des zones protégées et des sites naturels d'intérêt régional ;

· la mise en défens et autres mesures locales de protection de la nature ;

· la gestion des eaux continentales à l'exclusion des cours d'eau à statut international ou national ;

21 J.O. N° 6458 du Samedi 7 MARS 2009.

22 J.O. n° 5722, p. 0572


· la création de bois, forêts et zones protégées ;

· la réalisation de pare-feux et la mise à feu précoce, dans le cadre de la lutte contre les feux de brousse ;

· la protection de la faune ;

· la répartition des quotas régionaux d'exploitation forestière entre les communes et les communautés rurales ;

· la délivrance d'autorisation d'amodiation de chasse, après avis du conseil rural. La décision y afférente est soumise à l'approbation du représentant de l'Etat ;

· l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des plans ou schémas régionaux d'action pour l'environnement ;

· l'élaboration de plans régionaux spécifiques d'intervention d'urgence et de gestion de risques;

· la création des brigades de volontaires pour interventions en cas d'atteinte à l'environnement, notamment pour la lutte contre le braconnage ;

· la délivrance d'autorisation de défrichement après avis du conseil rural.

Cette loi est rendue exécutoire par une série de décrets. Ces décrets permettent à la région d'exercer pleinement ses compétences que sont :

· la planification environnementale ;

· la gestion des ressources naturelles ;

· la protection et entretien des forêts, des sites et zones naturels ;

· la protection de la faune ;

· la gestion des eaux continentales.

Suite à ce panel de mesures, il appartenait à chaque région de s'approprier ses compétence et de jouer le rôle qui est le leur23.

Ainsi, comme partout dans le monde, la diversité biologique nationale est gérée au Sénégal par une multitude de départements ministériels et par leurs organes spécifiques. Il s'agit, entre autres, et pour ne citer que ceux qui interviennent de manière directe, des Départements de l'Environnement, de l'Agriculture, de la Péche, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, etc.

Afin de mener à bien la mise en oeuvre de la CDB dans son approche holistique, il a été nécessaire de s'appuyer sur des organes de coordination entre les différents départements.

Ainsi, le comité national sur la biodiversité (CNB) a été officiellement mis en place pour supplanter le groupe de travail qui eut la charge de piloter la préparation de la stratégie nationale et du plan d'action pour la conservation de la biodiversité, en 1998.

Il a été créé par l'Arrêté n° 006021 du 11 septembre 2002 du Ministre chargé de l'Environnement. Cet arrété sera modifié et remplacé par l'arrêté n° 325 du 26 janvier 200424.

23 Diop M., non date. CHAPITRE 3. DECENTRALISATION ET GESTION DES AIRES PROTEGEES : CADRE JURIDIQUE, ACTEURS ET COMPETENCES. 11 pages.

24 J.O. N° 6165 du samedi 12 juin 2004. ARRETE MINISTERIEL n° 325 du 26 janvier 2004 modifiant et remplaçant l'Arrêté n° 006021 du 11 septembre 2002 portant Création du Comité national sur la Biodiversité.

Selon l'article 3 dudit arrêté, le Comité national sur la Biodiversité est un organe ouvert à toute personne morale ou physique désireuse d'apporter ses connaissances, son expertise et son savoir faire dans le cadre de la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique.

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