MASTER 2 DROIT INTERNATIONAL ET COMPARE DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
La contribution de la Convention sur la diversité
Biologique à la protection de l'environnement au Sénégal :
Bilan de 20 ans d'application.
Mémoire présenté par : MAIMOUNA
OUMAROU IBRAHIM.
Sous la direction de : M. DENIS ROGER SOH FOGNO,
Docteur en droit public de l'université de Nantes,
spécialité Droit de l'environnement et du
développement.
MASTER 2 DROIT INTERNATIONAL ET COMPARE DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
La contribution de la Convention sur la diversité
Biologique à la protection de l'environnement au Sénégal :
Bilan de 20 ans d'application.
Mémoire présenté par : MAIMOUNA
OUMAROU IBRAHIM.
Sous la direction de : M. DENIS ROGER SOH FOGNO,
Docteur en droit public de l'université de Nantes,
spécialité Droit de l'environnement et du
développement.
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
v' Toute ma famille
Trouver ici l'expression de mes sentiments distingués pour
vous. v' Monsieur Mamadou Konaté
Pour sa gentillesse exceptionnelle, son aide, sa
disponibilité et son expertise dans la Biodiversité.
v' Monsieur Mamadou GNINGUE
Qui n'a ménagé aucun effort pour m'imprimer les
cours de cette formation.
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à
:
1' Monsieur Denis Roger SOH FOGNO, mon tuteur qui malgré
toutes ses occupations professionnelles m'a servi de guide dans la
rédaction de ce mémoire ;
1' Monsieur Mamadou KONATE, mention spéciale pour lui ;
1' Monsieur Yacouba SAVADOGO pour ses conseils et son aide ;
1' Monsieur François PELISSON, le responsable de la
gestion de la formation master DICE pour sa disponibilité pour la
compréhension cette formation ;
1' Tout le personnel du campus numérique francophone de
Dakar.
1' Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce travail.
Liste des sigles et abréviations
AMP : Aires marines protégées
ANB : Autorité National de Biosécurité
AP : Aires protégées
APA : Accès et partage des avantages
APTE : Association pêche tourisme environnement
ASP : Projet spécial africain
BIOMAC : Biodiversité marine et côtière
CCTA : Commission de coopération technique en Afrique au
sud du Sahara
CDB : Convention sur la Diversité biologique
CDMT : Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CDS-MT : Cadre de Dépenses Sectoriel à Moyen
Terme
CEFE : Cellule d'Education et de Formation Environnementales
CHM : Clearing House Mechanism ou Centre d'Echange d'Information
sur la Biodiversité
CIAT : Centre International d'Agriculture Tropicale
CILSS : Comité inter-états de lutte contre la
sécheresse au Sahel
CITES : Commerce international des espèces de faune et de
flore sauvage menacées
d'extinction
CLP : Comite Local de Pêche
CLPA: Conseil Local de la Pêche Artisanale
CMS : Convention de Bonn relative à la protection des
espèces migratrices
CNB : Comité national sur la biodiversité
CNDD : Commission Nationale de développement durable
CNREF : Commission Nationale de Réforme de l'Education et
de la Formation
CNRF : Centre National de Recherche Forestière
CNUED : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement
et le Développement
CONSERE : Conseil Supérieur des Ressources Naturelles et
de l'Environnement
CRODT : Centre de Recherche Océanographique de Dakar
Thiaroye
CSE : Centre de Suivi Ecologique
CSRP : Commission sous-régionale des Pêches
DAC : Direction des Aires Communautaires
DEEC : Direction de l'Environnement et des Etablissements
Classes
DEFCCS : Direction des Eaux et Forêts, de la Chasse et de
la Conservation des Sols
DICE : Droit International Compare sur l'Environnement
DMP : Dans les marges du désert
DPM : Direction des pêches maritimes
DPN : Direction des Parcs Nationaux
DSRP : Document de stratégie de réduction de la
pauvretéFAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation et
l'Agriculture
FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial
FIBA : Fondation Internationale du Banc d'Arguin
FIDA : Fonds international de développement agricole
FMI : Fonds monétaire
GCN : Gestion du Capital Naturel
GIRMAC : Programme de Gestion Intégrée des
Ressources Marines et Côtières
IEC : Information, Education et Communication
IFAN : Institut Fondamental d'Afrique Noire
IRD : Institut de Recherche et de Développement
ISE : Institut des Sciences de l'Environnement
ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole
LERG : Laboratoire d'Enseignement et de Recherche en
Géomantique
LPSE : lettre de politique sectorielle de l'Environnement
MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
MEPNBRLA : Ministère de l'environnement, de la protection
de la nature, des bassins de rétention et lacs artificiels
OGM : Organismes génétiquement modifiés
ONG : organisation non gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PDEF : Programme de Développement de l'Education et de la
Formation
PFIE : Programme de formation et d'information en
environnement
PGIAAPAO : Projet de gestion intégrée des
adventices aquatiques proliférantes en Afrique de l'Ouest
PGIES : Projet de Gestion Intégrée des
Ecosystèmes du Sénégal
PNAE : Plan National d'Action pour l'Environnement
PNDS : Parc National du Delta du Saloum
PNNK : Parc National du Niokolo Koba
PNOD : Parc National des Oiseaux du Djoudj
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PoWPA : Programme de travail les Aires Protégées
PPTE : Pays pauvres très endettés
PRCM : Programme régional de Conservation de la zone
Côtière et Marine en Afrique de
l'Ouest
PSE : Programme sahélien d'éducation
PTBE : Programme Test Bois d'Ecole
RAPPAM : Rapid Assessment and Prioritization of
Protected Areas Management ou méthode d'évaluation rapide et
d'établissement des priorités de gestion des aires
protégées
RNC : Réserves Naturelles Communautaires
SAED : Société Nationale d'Aménagement et
d'Exploitation des Terres du Delta du fleuve
Sénégal et des Vallées du fleuve
Sénégal et de la Falémé
SCA : Stratégie de croissance
accélérée
SIEF : Système d'Information Environnemental et
Forestier
SMDD : Sommet Mondial pour le Développement durable
SPNAB : Stratégie et du plan national d'action sur la
biodiversité
UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar
UICN : Union Internationale de la Conservation de la Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
WAMER: West africa marine ecoregion (écorégion
marine de l'Afrique de l'ouest)
WCMC: World Conservation Monitoring Centre
WOW : Wings Over Wetlands
WWF : World Wildlife Fund ou fonds mondial pour la nature
Liste des figures
Figure 1 : % des aires protégées dans le
réseau du PRCM (Simào da Silva A., 2011) 32
Figure 2 : % eaux territoriales sous protection dans le
réseau du PRCM (Simào da Silva A., 2011) 32
Figure 3 : résultats efficacité de la gestion des
aires protégées (DPN, 2010) 33
Liste des tableaux
Tableau 1 : liste et typologie des indicateurs de la
biodiversité du Sénégal 52
SOMMAIRE
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
Liste des sigles et abréviations iii
Liste des figures vii
Liste des tableaux vii
Liste des annexes ix
INTRODUCTION GENERALE 1
Ière Partie : L'accomplissement des progrès dans la
protection de la biodiversité en 20 ans d'application de la convention
sur la diversité biologique. 5
Chapitre 1 : Les progrès sur le plan juridique et
institutionnel et dans la mise en oeuvre des prescriptions de la convention sur
diversité biologique. 5
Section 2 : les progrès réalisés dans la
poursuite des prescriptions de la convention sur la diversité biologique
13
Chapitre 2 : les progrès accomplis avec le renforcement
des capacités nationales pour la mise en oeuvre de la Convention sur la
diversité biologique 24
Section 1 : les progrès dans le renforcement des
capacités intellectuelles et financières 24
Section 2 : La politique de conservation et renforcement des
capacités techniques et opérationnelles pour la mise en oeuvre de
la Convention 35
IIème Partie : La persistance des
difficultés dans l'application de la convention sur la diversité
biologique 20 ans après. 43
Chapitre 1 : les difficultés liées au cadre
juridique, institutionnel et des mécanismes de financement 43
Section 1 : les difficultés liées au cadre
juridique et institutionnel 43
Section 2 : L'inadéquation des mécanismes de
financement et de partage 53
Chapitre 2 : les difficultés liées au cadre
politique et socio-économique 58
Le déficit dans la volonté politique,
l'éducation, la sensibilisation et la communication (Section1) et les
conditions socio-économiques défavorables a la mise en oeuvre de
la CDB (Section 2) constitueront cette partie 58
Section 1 : Le déficit dans la volonté politique,
l'éducation, la sensibilisation et la communication dans la mise en
oeuvre de la Convention biodiversité 58
Ce déficit se constate a travers l'absence de mise a jour
de la SPNAB (Paragraphe 1) et la nonopérationnalité des
mécanismes (paragraphe 2). 58
Section 2 : les conditions socio-économiques des
communautés rurales défavorables a la mise en oeuvre de la
convention biodiversité 61
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 65
BIBLIOGRAPHIE 66
Annexes xiv
Liste des annexes
Annexe 1 : principaux textes législatifs et
réglementaires depuis 1992 xiv
Annexe 2: bilan de la mise en oeuvre de SPNAB xv
Annexe 3: Progrès accomplis pour parvenir aux objectifs du
Programme de travail sur les aires protégées (MEPN, 2010a) 1
INTRODUCTION GENERALE
Le Sénégal est le pays situé le plus
à l'Ouest de l'Afrique. Composé principalement d'une plaine
légèrement en pente et peu découpée, le
Sénégal est relativement plat avec un bas relief. Sa superficie
totale est de 196 192 km2. La frontière Nord, qui est
partagée avec la Mauritanie, est délimité par le Fleuve
Sénégal. Le Fleuve Falémé délimite une
partie de la frontière Est avec le Mali; la Guinée et la
Guinée Bissau sont des voisins du Sud du Sénégal, et la
Gambie forme une enclave de 11 295 Km2 le long du Fleuve Gambie dans
la partie Sud du Sénégal1.
Au plan écologique, le pays est subdivisé en six
zones éco géographiques et présente quatre grands types
d'écosystèmes : des écosystèmes terrestres, des
écosystèmes fluviaux et lacustres, des écosystèmes
marins et côtiers et des écosystèmes dits particuliers. La
diversité d'espèces quant à elle regorge plus de 3500
espèces végétales et plus de 4330 espèces
animales2.
Cette diversité biologique a toujours fait l'objet de
préoccupations au Sénégal, que se soit avant et
après les indépendances.
Le Sénégal, à l'instar de la plupart des
Etats membres des Nations Unies, a participé au Sommet du Rio de Janeiro
de 1992 sur l'environnement et le développement. Mais il est bien
évident que les règles juridiques et institutionnelles consacrant
l'existence d'un droit de l'environnement au Sénégal sont
antérieures au Sommet de Rio 19923.
En effet, des politiques de conservation de la nature ont
été entreprises depuis l'époque coloniale4.
Elles ne se préoccupaient que de la préservation des parcs et des
forêts, à travers leur flore et leur faune. Plus tard elles
élargiront cependant leur champ en y intégrant notamment les
activités humaines, d'abord après la Conférence d'Arusha
(Tanzanie) en 1961, organisée sous l'égide de l'Union
Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), de l'Organisation des
Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation et l'Agriculture(FAO), de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
(UNESCO) et de la Commission de coopération technique en Afrique au sud
du Sahara (CCTA), ensuite et de façon plus résolue après
la conférence de Stockholm et la Stratégie Mondiale de
Conservation initiée par l'UICN au début des années 80.
Le Manifeste d'Arusha exprime clairement l'attitude du
gouvernement hôte, le Tanganyika, vis- à-vis de la conservation
et du développement des ressources de sa faune5. Il
résume aussi la tendance des discussions qui ont eu lieu au cours du
symposium panafricain sur la conservation
1 ECODIT, 2008. EVALUATION DE LA BIODIVERSITE ET DES
FORETS TROPICALES AU SENEGAL. Contract #EPP-I-01-06-00010-00; Task Order #01.
102 pages.
2 Direction des parcs nationaux du
Sénégal, Quatrième rapport national sur la mise en oeuvre
de la Convention sur la diversité biologique, Juillet 2010.
3 Ly I., non date.
http://www.cidce.org/pdf/livre%20rio/rapports%20nationaux/Senegal.pdf
4 Mbengue A., 1997. Prise en compte de l'environnement
dans les politiques de développement en Afrique. 11 pages.
http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/idep/unpan003050.pdf
5 Unasylva-Vol. 15, No 4. La
conférence d'Arusha sur la conservation de la nature. FAO.
http://www.fao.org/docrep/x5401f/x5401f06.htm.
de la nature et des ressources naturelles dans les Etats
africains modernes, qui constituait le Stade II du Projet spécial
africain (ASP) de l'UICN.
Apres la conférence d'Arusha, qui constitue une
première étape historique dans le développement d'un
courant d'opinion en faveur de la conservation de la nature en Afrique, l'Etat
du Sénégal prend un ensemble de textes visant à mettre
à jour la réglementation en matière de protection de la
nature. La loi n°83-05 du 28 Janvier 1983 portant Code de l'Environnement
qui a longtemps constitué au Sénégal le texte
législatif de base dans le cadre de l'application de la politique du
Gouvernement en matière d'Environnement6. En plus de ce Code
de l'Environnement de 1983, d'autres textes juridiques régissent
l'environnement et les ressources naturelles. Il s'agit :
· La loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine
national et ses textes d'application ; ;
· La loi n° 71-12 du 25 janvier 1971 fixant le
régime des monuments historiques et celui des fouilles et
découvertes et son décret d'application ;
· La loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du
domaine de l'Etat et ses textes d'application ;
· La loi n° 81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l'eau
et ses différents décrets d'application ;
· La loi n° 83-71 du 5 juillet 1983 portant Code de
l'hygiène ;
· La loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de
la Chasse et de la Protection de la Faune et le décret d'application
n° 86-844 du 14 juillet 1986 (Texte en voie de révision) ;
· La loi n° 88-05 du 20 juin 1988 portant Code de
l'urbanisme, etc.
Sur le plan institutionnel, plusieurs parcs nationaux, des
forêts classées, des réserves de botanique et
ornithologique ont été érigés. Ceci a permis la
réalisation d'un important réseau d'aires protégées
pour la conservation in situ comprenant : 6 parcs nationaux, 6 réserves
d'avifaunes, 4 réserves de biosphère, 3 sites du patrimoine
mondial et 213 foréts classées7. Ce dispositif de
conservation in situ est complété par des jardins botaniques,
d'un parc zoologique, des jardins d'essai qui assurent la conservation ex
situ.
Cependant, ces quatre dernières décennies, deux
puissants facteurs structurants sont venus modifier de façon sensible le
potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité. Il s'agit de
la sécheresse avec ses conséquences et une croissance
démographique particulièrement élevée avec son lot
de pression sur les ressources naturelles.
6 Ly et NGAIDE, non date. Droit de l'Environnement
au Sénégal. Option 2 : Droit compare de l'environnement. Master
« Droit international et compare de l'environnement ». Formation a
distance, campus numérique `ENVIDROIT'. 104 pages.
http://foad.refer.org/IMG/pdf/Module_22.pdf
7 Ministère de l'environnement et de la
protection de la nature, Rapport National Biodiversité, Décembre
1997.
Ainsi, le Sénégal a adhéré à
différents traités et conventions relatifs entre autre à
la faune et aux ressources naturelles, notamment :
· la Convention africaine d'Alger du 15 septembre 1968 sur
la conservation de la nature et des ressources naturelles ratifiée le 26
mars 19728 ;
· La Convention de Washington du 03 mars 1973 relative
au commerce international des espèces de faune et de flore sauvage
menacées d'extinction (CITES), ratifiée par le
Sénégal le 03 novembre 1977;
· la Convention de Paris du 16 novembre 1972 relative
à la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
ratifiée le 13 mai 1976 ;
· la Convention de Ramsar du 02 février 1971
relative aux zones humides d'importance internationale ratifiée par le
Sénégal le 11 novembre 1977 pour le texte initial de la
Convention et le 15 mai 1985 pour le protocole de Paris du 03 décembre
1982 amendant la Convention;
· la convention de Bonn relative à la protection
des espèces migratrices (CMS) de 1979 ;
· la convention sur le milieu marin et les zones
côtières de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
(Convention d'Abidjan) de 1981 ;
· la Convention d'Abidjan du 23 mars 1981 relative
à la coopération en matière de protection et de mise en
valeur du milieu marin et des zones côtières de la région
de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ratifiée le 5 août 1984;
· la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer de
Montego Bay en date du 10 décembre 1982 ratifiée le 25 octobre
1984;
· la convention sur les changements climatiques (de Rio) de
1992 ;
· la convention sur la lutte contre la
désertification (de Paris) de 1994.
Cette tendance à la dégradation de la
biodiversité au Sénégal a justifié la signature le
5 juin 1992, de la Convention sur la diversité biologique pour
sauvegarder ce qui en reste. D'où la raison d'être du sujet de
l'étude qui s'intitule : « La contribution de la Convention sur la
diversité biologique à la protection de l'environnement au
Sénégal : bilan de 20 ans d'application ».
Il est entendu par « Convention sur la diversité
biologique » : un accord cadre, qui a été ouvert à la
signature des Etats Parties lors de la Conférence de Rio de Janeiro de
1992, sur la variabilité des organismes vivants de toute origine y
compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et
autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques
dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que les
écosystèmes9.
La Convention sur la Diversité Biologique poursuit
trois objectifs : La conservation de la biodiversité, l'utilisation
durable de ses éléments et le partage juste et équitable
des avantages découlant de l'utilisation des ressources
génétiques10.
La protection de l'environnement peut être
considérée comme un principe général qui
préconise de s'abstenir de mener des activités dangereuses et de
prendre des mesures positives pour s'assurer qu'aucune
détérioration de l'environnement ne se produit.
8 Décret portant création des Aires
marines protégées
9Article 2 de la Convention sur la diversité
biologique, Juin 1992.
10 Article 1er de la Convention sur la
diversité biologique, Juin 1992.
De plus en plus, le concept de protection inclut la
planification et la gestion écologique, par le biais de
réglementations, procédures et institutions au niveau national.
On peut affirmer que la préservation inclut des perspectives à
long terme qui prennent en compte les droits et intérêts des
futures générations en faveur desquelles les ressources
naturelles devraient être sauvegardées.11
Ainsi la question centrale qui supervise le sujet est : En 20
ans d'application qu'a apporté la Convention sur la diversité
biologique à la protection de l'environnement au Sénégal
?
Cela revient à faire le bilan de 20 ans d'application
de cette convention au Sénégal à partir d'une analyse de
l'état de la biodiversité et des instruments juridiques de sa
conservation après 1992. Cette démarche va permettre de cerner
les progrès réalisés dans la protection de la
biodiversité et les difficultés rencontrées dans la mise
en oeuvre de ladite Convention.
Cette analyse ne sera pas sans intérét car
à l'approche de la Conférence « Rio+20 » qui
célèbrera les 20 ans d'application des Conventions de la
génération de Rio en Juin 201212. Elle va constituer
une contribution pour le Sénégal dans la préparation du
bilan sur la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité
biologique.
En effet, après la ratification de la convention sur la
diversité biologique, le Sénégal a mis en place un groupe
de travail sur la biodiversité en Janvier 1995. Il a eu pour mandat de
mettre en oeuvre les recommandations de la Conférence des parties parmi
lesquelles l'élaboration d'une monographie nationale pour faire
l'état des connaissances sur la diversité biologique. Par la
suite ce groupe a élaboré le premier rapport national sur la
biodiversité et la Stratégie et le Plan d'action national pour la
conservation de la Biodiversité. Le Comité national sur la
Biodiversité ne sera crée officiellement qu'en
200213.
Ainsi, des progrès ont été
réalisés sur le plan juridique, institutionnel et dans le
renforcement des capacités nationales pour la mise en oeuvre de la
Convention.
Cependant, ces progrès n'ont pas empéché
l'émergence de difficultés dans l'application de la Convention.
Elles sont liées non seulement au cadre juridique et institutionnel mais
aussi au cadre politique et socio-économique.
Ainsi pour une meilleure analyse du sujet, il serait important
d'examiner :
· D'une part : l'accomplissement des progrès dans la
protection de la biodiversité en 20 ans d'application de la Convention
sur la diversité biologique (Ière partie)
Et ;
· D'autre part : la persistance des difficultés dans
l'application de la Convention sur la diversité biologique (IIème
Partie).
11 Cours sur les principes fondamentaux du droit
international de l'environnement Unitar 2010.
12 Communication de la commission au parlement
Européen, au conseil, au comité économique et social
Européen et au comité des régions, Bruxelles 20 Juin 2011
COM (2011) 363 final.
13 Arrêté N°006021 du 11 Septembre
2002 du ministre chargé de l'environnement.
Ière Partie : L'accomplissement des
progrès dans la protection de la biodiversité en 20 ans
d'application de la convention sur la diversité biologique.
Avant l'avènement de la Convention sur la
Diversité biologique (CDB), la biodiversité faisant l'objet d'une
règlementation nationale, chaque Etat définissait sa propre
politique de conservation de la Biodiversité. Aussi quelques Conventions
Internationales règlementent la biodiversité dans certaines de
ses aspects. La CDB est donc le premier traité Conclu au niveau mondial
qui traite de façon exhaustive de tous les aspects de la
diversité biologique c'est-à-dire des ressources
génétiques, des espèces et des écosystèmes.
Cela devrait avoir pour conséquence, pour les Etats parties mettant en
oeuvre cette Convention, l'accomplissement des progrès dans la
conservation de la biodiversité.
Au Sénégal, en 20 ans d'application de la
Convention sur la diversité biologique, des progrès ont
été réalisés aussi bien sur le plan juridique et
institutionnel (Chapitre 1) qu'avec le renforcement des capacités
nationales pour la mise en oeuvre de la Convention (Chapitre 2).
Chapitre 1 : Les progrès sur le plan juridique
et institutionnel et dans la mise en oeuvre des prescriptions de la convention
sur diversité biologique.
Le Sénégal adopte la hiérarchie suivante
des règles juridiques écrites dans son droit
positif14:
· Constitution de la République ;
· Déclarations de principe et Conventions
internationales signées, ratifiées et publiées;
· Lois et règlements publiés ;
· Décisions de justice revetues de l'autorité
de la chose jugée.
En signant et ratifiant les conventions internationales sur
la gestion et la conservation de la diversité biologique, le
Sénégal a l'obligation de les mettre en oeuvre en adoptant des
lois et règlements et en les faisant appliquer convenablement (dans le
sens des objectifs des dites conventions et sous réserve du principe de
réciprocité). Il a aussi la même obligation de faire
appliquer ces conventions, lois et règlements par ses cours et tribunaux
lorsque ces derniers sont régulièrement saisis
conformément au droit en vigueur.
14 Ly Ibrahima, 2009. PROBLEMATIQUE DE GESTION DE
LA BIODIVERSITE ET DES AIRES PROTEGEES ET ANALYSE DES LACUNES ET FAIBLESSES DU
CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE EN VIGUEUR. 54 pages.
Section 1 : Le cadre législatif et
réglementaire et sa pertinence par rapport aux recommandations de la
Convention
L'ensemble des règles et structures constituent les
éléments du droit de l'Environnement au
Sénégal15. On peut définir ce droit de la
manière suivante : « l'ensemble des règles et institutions
juridiques destinées à maintenir ou rétablir les
équilibres écologiques nécessaires au développement
». C'est dire que la perspective finaliste semble la plus indiquée
pour un pays en développement comme le Sénégal. C'est la
raison pour laquelle le droit de l'environnement est considéré au
Sénégal, comme une composante du droit du développement
dans tous ses aspects.
Paragraphe 1 : la description et pertinence du cadre
législatif et réglementaire
A/ Le cadre législatif et
réglementaire
La ratification par le Gouvernement du Sénégal
de la Convention sur la diversité biologique peut être
considérée comme la première étape de l'application
des décisions de Rio 1992. Cette ratification est intervenue le 17
octobre 199416. La convention est entrée en vigueur le 15
janvier 1995.
Il s'en est suivi la révision des principales lois et
règlements de protection de l'environnement présentés en
annexe 1.
Ainsi, le souci de prendre compte de l'esprit de Rio de
Janeiro, en matière de gestion des ressources naturelles, est pris en
compte par la loi 93-06 du 04 février 1993 portant Code Forestier et son
décret d'application 95-357 du 11 avril. Cette décision aussi
sera matérialisée dans le Plan d'Action Forestier du
Sénégal édité en 199517.
Ce Code Forestier de 1993 sera l'objet d'une révision qui
débouchera en 1998 à l'adoption de deux textes :
· la loi n°98-03 du 08 Janvier 1998 portant Code
Forestier (Partie Législative) ;
· le décret n°98-164 du 20 Février 1998
portant Code Forestier (Partie Réglementaire). La politique de
décentralisation et de transfert de transfert de compétences aux
Collectivités locales intervenu en 1996, traduit la volonté du
Gouvernement sénégalais de réviser davantage le cadre
réglementaire de la gestion des ressources naturelles et de huit autres
domaines. Ainsi, quatre textes législatifs et réglementaires
seront adoptes. Il s'agit des lois et décrets suivants :
· la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des
Collectivités Locales ;
15 Ly et NGAIDE, non date. Droit de
l'Environnement au Sénégal. Option 2 : Droit compare de
l'environnement. Master « Droit international et compare de
l'environnement ». Formation a distance, campus numérique
`ENVIDROIT'. 104 pages.
http://foad.refer.org/IMG/pdf/Module_22.pdf
16 GIRMAC,
http://www.environnement.gouv.sn/IMG/pdf/girmac-presentation.pdf
17 Aminata NDIAYE, Aïssatou Niang WAR. Les
Politiques et Stratégies d'Adaptation à la
Vulnérabilité Climatique au Sénégal : focus sur la
grappe agro-sylvo-pastorale. Pp 2-22. Symposium sur le changement climatique.
Panel 9: National and International Policy - Linking policy and practice
(French panel).
http://www.africaadapt.net/AA/uploads/Resources/ca216f2f64d4477da0ab6e05d9f1f328_Panel%209.pdf
· la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales ;
· le décret 96-1118 du 27 décembre 1996
instituant un Conseil national de développement des Collectivités
Locales ;
· le décret 96-1134 du 27 décembre 1996
portant application de la loi de transfert de compétences aux
régions, aux communes et aux communautés rurales, en
matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles.
Ils sont entrés en vigueur depuis 1er janvier
1997.
En ce qui concerne le nouveau Code de l'Environnement de 2001,
il se compose de deux parties principales préparées en même
temps :
· la loi n°2001 - 01 du 15 Janvier 2001 ;
· le Décret n°2001 -- 282 du 12 Avril 2001.
Dans le fond, c'est principalement la lutte contre les
pollutions et nuisances hydrauliques qui constituent le point de jonction entre
les Codes de l'eau et de l'environnement.
De ce point de vue, ce code de 2001 est une avancée
significative. En outre, en fixant les principes généraux et
règles de base applicables à tous les secteurs de l'environnement
y compris la diversité biologique, le Code de 2001 est une
véritable loi cadre. Ces deux textes abrogent et remplacent l'ancienne
loi 83-05 du 28 janvier 1983 portant code de l'environnement18.
La critique principale faite à la loi de 1983
était l'absence de décrets et d'arrêtés
d'application, en plus du contenu très restrictif du Code (pollutions et
nuisances, installations classées).
La péche maritime, en tant qu'activité
extractrice, constitue une source de pression sur la biodiversité. Ainsi
que la Loi n°98-34 du 14 Avril 1998 portant Code de la Pêche
Maritime sera adoptée en 1998. Le gouvernement du Sénégal,
à travers cette loi, vise la protection des ressources halieutiques
nationales.
La nouvelle constitution de la République du
Sénégal19 a consacré, pour la première
fois depuis l'indépendance, des dispositions relatives à
l'Environnement à travers :
· la référence à l'article 24 de la
charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuples du 27 Juin 1981 qui
dispose que « Tous les peuples ont droit à un environnement
satisfaisant et global... » ;
· l'article 8 de la nouvelle constitution « La
République du Sénégal garantit à tous les citoyens
les libertés individuelles fondamentales, les droits économiques
et sociaux ainsi que les droits collectifs. Ces libertés et ces droits
s'exercent dans les conditions prévues par la loi ». Cet article
garantit, ainsi, le droit à un environnement sain.
18 Ly I., 2006. CONSERVATION DE LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE PAR LA REHABILITATION PARTICIPATIVE DES TERRES DEGRADEES DANS LES
ZONES ARIDES ET SEMI-ARIDES TRANSFRONTALIERES DE LA MAURITANIE ET DU SENEGAL.
Rapport National du Sénégal sur les textes législatifs et
réglementaires. PROJET RAF/98/G31- CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
MAURITANIE SENEGAL. 82 pages.
19 Adoptée par un référendum
constitutionnel, le 7 Janvier 2001
La législation minière est régie par la
loi n° 2003-36 du 6 février 2003 portant Code minier abroge la loi
n° 88-06 du 26 aoüt 1986 et son décret d'application n°
89-907 du 5 août 1989 portant Code minier. Ce nouveau texte qui
réglemente les conditions de prospection, de recherche et d'exploitation
minière, ainsi que le régime des carrières, s'inscrit dans
une dynamique devant assurer la sauvegarde d'une telle richesse.
En outre, tout titulaire de permis d'exploitation doit
participer à la réhabilitation des sites miniers en ouvrant un
compte fiduciaire destiné à couvrir les coüts de la mise en
oeuvre du programme de réhabilitation. De même, toute exploitation
minière qui se trouve en forêt classée est tenue de se
conformer aux dispositions du Code forestier.
La législation nationale sur le régime de l'eau
au Sénégal repose sur trois décrets d'application (captage
et rejets d'eaux, police de l'eau, et conseil supérieur de l'eau) ont
été adoptes 25 Juin 1998 comme principaux textes d'application de
la loi n°81-13 du 4 Mars 1981 portant Code de l'eau.
Pour compléter cet arsenal juridique, les deux
arrêtés qui suivent, seront signés :
· arrêté du 8 Janvier 2003 portant
application des dispositions du décret n°98-555 du 25 Juin 1998
relatives aux autorisations d'installation ou d'utilisation d'ouvrages de
déversement, d'écoulement ou de rejet ;
· arrêté du 17 Juillet 2003 portant
application des dispositions du décret n°98- 555 du 25 Juin 1998
relatives à la construction et à l'utilisation d'ouvrages de
captage.
La loi d'orientation agro-sylvo-pastorale n° 2004-16 du
4 Juin 2004 fixe les principes fondamentaux de la gestion
intégrée de l'agro-sylvo-pastoralisme. C'est l'une des plus
récentes parmi les lois de gestion des ressources naturelles.
Au total, il apparait que des avancées significatives
dans la révision du cadre juridique et réglementaire sont
à mettre à l'actif de l'application de la Convention sur la
diversité biologique au niveau juridique.
B/ La pertinence du cadre législatif et
réglementaire par rapport à la convention sur la diversité
biologique
En application des déclarations de principe et des
conventions internationales, des lois et règlements ont
été adoptés dans les domaines de la diversité
biologique et des aires protégées. Ces textes législatifs
et réglementaires créent un cadre juridique favorable pour des
engagements pris par le Sénégal. Ils ont tous vocation à
s'appliquer dans le domaine de la diversité biologique. Ces
différentes Lois prennent en compte l'essentiel des obligations
générales ou spécifiquement contenues dans la
convention.
Paragraphe 2 : la description et pertinence du cadre
institutionnel de mise en oeuvre de la convention sur la diversité
biologique
A/ Les institutions nationales chargées de la
mise en oeuvre de la convention
Le décret n° 2000-309 du 9 mai 2000 fixant ses
attributions, précise que le Ministre de l'Environnement et de la
protection de la nature « prépare et met en oeuvre la politique
arrêtée par le Chef de l'Etat dans les domaines de l'environnement
et de la protection de la nature ».
A ce titre, le ministère est directement responsable
des activités de gestion des ressources naturelles (foréts,
faune) et de protection de l'environnement dans tous les secteurs (lutte contre
les pollutions et nuisances, conservation des écosystèmes,
etc.).
La Direction des Parcs Nationaux (DPN) est la principale
structure de gestion de la biodiversité.
Il faut noter que la Direction des Eaux et Forêts, de
la Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS) gère également
d'importantes ressources phytogénétiques et animales dans les
forêts classées. Par ailleurs, il existe un Comité National
sur les Ressources Phytogénétiques qui gère une importante
banque de données relative à leur inventaire et gestion.
Au niveau inter sectoriel, deux structures ont
été créées suite à la Conférence des
Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) de Rio de
Janeiro en 1992: il s'agit du Conseil Supérieur des Ressources
Naturelles et de l'Environnement (CONSERE) et de la Commission Nationale de
développement durable (CNDD).
Dès 1993 le décret n°93-885 du 4
août 1993 va créer le Conseil supérieur des ressources
naturelles et de l'Environnement20. Le rapport de
présentation du décret met largement l'accent sur les liens entre
protection de l'Environnement et effort de développement
économique et social au Sénégal.
Le Conseil supérieur est essentiellement un cadre de
concertation chargé sous la présidence du Premier Ministre,
d'orienter l'action des différents départements
ministériels impliqués dans la gestion des ressources naturelles
et de l'Environnement. Il comprend trois structures selon l'article 3 du
décret n° 93-885.
· un Conseil interministériel, organe de
décision ;
· un Comité permanent, organe de suivi ;
· un Secrétariat permanent, organe
d'exécution ;
Le Conseil interministériel est présidé
par le Premier Ministre, tandis que le Comité permanent est
présidé par le Ministre chargé de l'Environnement
(articles 4 et 5 du décret). Quant au Secrétariat permanent, il
est dirigé par un coordonnateur national nommé par
arrêté du Ministre chargé de l'Environnement (article 11 du
décret).
La CNDD a été créée par le
décret n° 5161 du 26 mai 1995. Cette Commission s'inscrit dans le
cadre de la mise en oeuvre des décisions du Sommet de Rio 1992.
20 JORS n° 5535 du 7 août 1993.
Elle est présidée par le Ministère
chargé des Affaires Etrangères. Son Secrétariat est
assuré par la Direction de l'Environnement et des Etablissements
Classés. Elle est composée de trois sous-commissions:
· la sous-commission chargée de l'orientation :
placée sous la présidence de la primature, son rôle
consiste à définir les axes majeurs de la politique globale en
matière de développement durable ;
· la sous-commission chargée du
suivi-évaluation: présidée par la Direction de
l'environnement et des établissements classés, elle a comme
mandat d'assurer le suivi et l'évaluation des recommandations de la
conférence de Rio ;
· la sous-commission chargée de l'étude
des projets ; placée sous la tutelle du Ministère de
l'économie et des finances, elle est chargée de procéder
à la présélection des projets soumis pour le financement
avant la transmission aux partenaires du développement.
Avec l'appui du programme Capacité 21 du PNUD, elle a
élaboré la Stratégie Nationale de Développement
Durable et les Stratégies Régionales de Développement
Durable en 2005.
Un Arrêté Primatoral n° 8998 en date du 17
octobre 2008 sera pris pour redynamiser le CNDD21.
La loi n° 96-07 du 22 mars 1996, complétant le Code
des collectivités locales, a procédé au transfert de
compétences dans neuf domaines ou secteurs :
· gestion et utilisation du domaine privé de l'Etat,
du domaine public et du domaine national ;
· santé, la population et l'action sociale ;
· jeunesse, les sports et les loisirs ;
· culture ;
· éducation ;
· planification ;
· aménagement du territoire ;
· urbanisme et l'habitat ;
· environnement et la gestion des ressources naturelles.
Ces compétences ont été réparties
entre les différents ordres de collectivités locales à
savoir, la région, la commune et la communauté rurale. Le
décret n° 96-1134 du 27 décembre 199622 a
précisé les conditions d'application du transfert de
compétences en matière d'environnement et de ressources
naturelles.
La loi de mars 1996 portant transfert de compétences aux
régions, aux communes et aux communautés rurales, donne à
la région les compétences suivantes :
· la gestion, la protection et l'entretien des
forêts, des zones protégées et des sites naturels
d'intérêt régional ;
· la mise en défens et autres mesures locales de
protection de la nature ;
· la gestion des eaux continentales à l'exclusion
des cours d'eau à statut international ou national ;
21 J.O. N° 6458 du Samedi 7 MARS
2009.
22 J.O. n° 5722, p.
0572
· la création de bois, forêts et zones
protégées ;
· la réalisation de pare-feux et la mise à
feu précoce, dans le cadre de la lutte contre les feux de brousse ;
· la protection de la faune ;
· la répartition des quotas régionaux
d'exploitation forestière entre les communes et les communautés
rurales ;
· la délivrance d'autorisation d'amodiation de
chasse, après avis du conseil rural. La décision y
afférente est soumise à l'approbation du représentant de
l'Etat ;
· l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des
plans ou schémas régionaux d'action pour l'environnement ;
· l'élaboration de plans régionaux
spécifiques d'intervention d'urgence et de gestion de risques;
· la création des brigades de volontaires pour
interventions en cas d'atteinte à l'environnement, notamment pour la
lutte contre le braconnage ;
· la délivrance d'autorisation de
défrichement après avis du conseil rural.
Cette loi est rendue exécutoire par une série de
décrets. Ces décrets permettent à la région
d'exercer pleinement ses compétences que sont :
· la planification environnementale ;
· la gestion des ressources naturelles ;
· la protection et entretien des forêts, des sites et
zones naturels ;
· la protection de la faune ;
· la gestion des eaux continentales.
Suite à ce panel de mesures, il appartenait à
chaque région de s'approprier ses compétence et de jouer le
rôle qui est le leur23.
Ainsi, comme partout dans le monde, la diversité
biologique nationale est gérée au Sénégal par une
multitude de départements ministériels et par leurs organes
spécifiques. Il s'agit, entre autres, et pour ne citer que ceux qui
interviennent de manière directe, des Départements de
l'Environnement, de l'Agriculture, de la Péche, de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique, etc.
Afin de mener à bien la mise en oeuvre de la CDB dans son
approche holistique, il a été nécessaire de s'appuyer sur
des organes de coordination entre les différents départements.
Ainsi, le comité national sur la biodiversité
(CNB) a été officiellement mis en place pour supplanter le groupe
de travail qui eut la charge de piloter la préparation de la
stratégie nationale et du plan d'action pour la conservation de la
biodiversité, en 1998.
Il a été créé par
l'Arrêté n° 006021 du 11 septembre 2002 du Ministre
chargé de l'Environnement. Cet arrété sera modifié
et remplacé par l'arrêté n° 325 du 26 janvier
200424.
23 Diop M., non date. CHAPITRE 3.
DECENTRALISATION ET GESTION DES AIRES PROTEGEES : CADRE JURIDIQUE, ACTEURS ET
COMPETENCES. 11 pages.
24 J.O. N° 6165 du samedi 12 juin 2004.
ARRETE MINISTERIEL n° 325 du 26 janvier 2004 modifiant et
remplaçant l'Arrêté n° 006021 du 11 septembre 2002
portant Création du Comité national sur la
Biodiversité.
Selon l'article 3 dudit arrêté, le Comité
national sur la Biodiversité est un organe ouvert à toute
personne morale ou physique désireuse d'apporter ses connaissances, son
expertise et son savoir faire dans le cadre de la mise en oeuvre de la
Convention sur la diversité biologique.
B/ La Pertinence du cadre institutionnel par rapport a
la Convention sur la diversité biologique
La gestion de la biodiversité et des forêts au
Sénégal est un domaine multisectoriel aussi bien sur le plan des
structures qui la régissent que sur le plan des outils juridiques
l'organisant et la réglementant. Un mécanisme de coordination
multisectoriel est le dispositif qui sied le plus à la mise en oeuvre de
la convention.
Le cadre légal et institutionnel de gestion des aires
protégées, principaux sites de haute densité de
biodiversité, n'a pas suivi le développement économique et
social du pays. Les raisons et circonstances qui ont conduit à la
classification de certaines aires protégées (par exemple, les
forêts classées) ont changé de manière notoire, ce
qui requiert une mise à jour de la classification de ces aires
protégées.
En outre, l'exploitation minière menace
sérieusement certaines aires protégées qui abritent de
vastes dépôts minéraux (or, fer, minéraux rares,
pétrole), surtout que ce développement met l'accent davantage sur
les profits à court-terme aux dépens de la conservation durable
de la biodiversité.
L'approche participative de gestion de ces aires
protégées, mise en place il y a quelques années, a permis
de progrès réels, mais ces progrès ont été
limités par le manque de compréhension des besoins de la part de
certaines instances gouvernementales et de leur représentants.
Pour la gestion opérationnelle des notifications du
secrétariat de la Convention, des points focaux thématiques sont
ainsi désignés :
· point focal national de la Convention sur la
Diversité biologique25: le Directeur des Parcs Nationaux ;
· Clearing-House Mechanism26 ou Centre d'Echange
d'Information sur la Biodiversité : Institut des Sciences de
l'Environnement - Université de Dakar ;
· access and Benefit Sharing and Intergovernmental
Committee for the Nagoya Protocol27:
M. Samuel DIEME, Direction des Parcs Nationaux;
· protocole de biosécurité: M. Mandiaye
Ndiaye, direction des Parcs Nationaux.
25 Convention on biological diversity, august 2011.
National point focal points. 23pages.
26 Convention on biological diversity, august 2011.
Clearing-House Mechanism national focal points. 23 pages.
http://www.cbd.int/doc/lists/nfp-chm.pdf
27 Convention on biological diversity, august 2011.
Access and Benefit Sharing and Intergovernmental Committee for the Nagoya
Protocol national focal points. 23 pages.
http://www.cbd.int/doc/lists/nfp-abs-icnp.pdf
Section 2 : les progrès réalisés
dans la poursuite des prescriptions de la convention sur la diversité
biologique
La mise en oeuvre de la SPNAB (Paragraphe 1) et la la
ratification des accords et traités important pour la conservation et
l'utilisation durable (Parafraphe 2) constitueront cette section.
Paragraphe 1 : la mise en oeuvre de la stratégie
nationale et du plan d'action pour la biodiversité
A/ Le rappel des éléments
contextuels
Elaborée en 1998, elle s'articule autour de quatre
objectifs28 :
· la conservation de la biodiversité dans les sites
de haute densité ;
· l'intégration de la conservation de la
Biodiversité dans les programmes et activités de production ;
· le partage équitable des rôles,
responsabilités et bénéfices dans la conservation de la
Biodiversité ;
· l'information, la sensibilisation de tous les acteurs sur
l'importance de la Biodiversité et la nécessité de sa
conservation.
Cette stratégie s'accompagne d'un plan d'action
composé d'actions prioritaires urgentes, réalisables en cinq ans,
et qu'on peut classer en deux catégories:
· les actions à caractère
général telles que la mise en place et le fonctionnement d'une
cellule de coordination et de suivi de la stratégie et du plan d'action,
ainsi que l'appui à l'élaboration des plans régionaux de
conservation de la diversité biologique ;
· les actions à caractère
spécifique dans les parcs nationaux, réserves et forêts
classées d'une part, dans les écosystèmes marins et
côtiers, fluviaux et lacustres d'autre part et enfin dans les
forêts classées et les forêts du terroir.
28 MEPN, 1998. Stratégie nationale et plan
d'action pour la conservation de la biodiversité. X pages.
B/ Les progrès dans la mise en oeuvre de la
stratégie et du plan d'action
L'annexe 2 fait une synthèse des progrès
enregistrés dans le quatrième rapport national du
Sénégal29.
Les commentaires suivants sur le détail de ces
progrès par domaines prioritaires. a) Les actions
prioritaires à caractère général
Aucun objectif de réalisation n'a été
entièrement atteint. Les progrès réalisés
concernent des actions qui ont partiellement atteint les objectifs fixes.
- Incitation aux initiatives (surtout les initiatives de
base) tendant à la conservation de la biodiversité
Les réalisations sont les suivantes :
· élaboration de conventions et de chartes locales
pour une gestion durable de la biodiversité ;
· aménagement de forêts villageoises ;
· création et organisation de comités de
protection ou de surveillance ;
· création et appui de corps d'éco gardes
constitués de jeunes issus des terroirs villageois;
· création de réserves naturelles
communautaires ;
· création et promotion d'activités
alternatives à la conservation (activités
génératrices de revenus) ;
· financement de microprojets.
- - Promotion de l'information,
l'éducation et de la communication sur la biodiversité et le
développement durable :
Il s'agit des résultats suivants :
· mise en place d'une cellule d'éducation et de
formation environnementales (CEFE) ;
· mise en oeuvre d'un programme national sur
l'éducation environnementale ;
· création de bois d'écoles (renforcement de
la conscience citoyenne des élèves et enseignants) ;
· émissions de sensibilisation (radio rurale, radio
communautaire, etc.) ;
· commémoration des Journées Mondiales de
l'Environnement et de la Biodiversité ;
· mise en oeuvre de programmes de sensibilisation et
d'information sur la biodiversité au niveau de certaines écoles
;
- - Inventaire initial de la
biodiversité en mettant l'accent sur les composantes les moins connues
(micro-organismes et ressources marines en particulier)
Des études scientifiques ont été
menées sur :
· les champignons par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
· les algues par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
· les lichens par le département de biologie
végétale de la faculté des sciences et techniques de
l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ;
29 Ministère de l'environnement et de la
protection de la nature, 2010. Quatrième rapport national sur la mise en
oeuvre de la convention sur la diversité biologique. 23 pages
· le phytoplancton par le département de
biologie végétale de la faculté des sciences et techniques
de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l'Institut des Sciences de
l'Environnement (ISE) de l'UCAD et le Centre de Recherche
Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT) ;
· les mammifères par l'Institut de Recherche et de
Développement (IRD), l'ISE, le département de biologie animale
de la faculté des sciences et techniques de l'UCAD ;
· les ressources marines par le CRODT, l'Institut
Fondamental d'Afrique Noire (IFAN), le département de biologie animale
de la faculté des sciences et techniques de l'UCAD et l'OCEANIUM de
Dakar.
- Mise en place d'un système d'information sur
l'évolution des stocks de ressources
génétiques
Deux actions ont été réalisées :
· mise en place d'un Système d'Information
Environnemental et Forestier (SIEF) ;
· existence d'un système d'information sur les
ressources phytogénétiques pour l'alimentation et
l'agriculture.
Deux actions prioritaires à caractère
général, ne sont pas encore réalisées : il s'agit
:
· mise en place d'une cellule de coordination et de suivi
fonctionnelle ;
· appui aux Conseils Régionaux pour
l'élaboration de stratégies et plans régionaux de
conservation de la biodiversité.
b) Actions prioritaires pour les Parcs
Nationaux et Réserves
Les objectifs ont été entièrement
atteints pour une seule action prioritaire : encourager dans la zone
périphérique des parcs, les activités économiques
alternatives au braconnage, comme l'élevage de pintades et l'apiculture
(Niokolo Koba), l'élevage de canards (Djoudj).
Pour cela les réalisations suivantes ont
été faites :
· mise en oeuvre de projets d'élevage de pintades
à la périphérie du Parc National du Niokolo Koba (PNNK) et
du Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD) ;
· mise en oeuvre de projets d'apiculture à la
périphérie du PNNK ;
· mise en oeuvre de projets d'apiculture et
d'ostréiculture à la périphérie du Parc National du
Delta du Saloum (PNDS) ;
· mise en oeuvre de micro projets sur d'autres
activités génératrices de revenus à la
périphérie des parcs.
Quatre actions prioritaires ont été partiellement
atteintes :
i. contrôler les feux de brousse en associant les
populations riveraines à la gestion des
feux précoces. Les réalisations
effectuées sont les suivantes :
· mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien
annuel par les populations appuyés par le Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) et d'autres partenaires
parmi lesquels le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ;
· organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux de brousse ;
· traitement annuel en feux précoces des axes
routiers ;
· études scientifiques sur l'aménagement et
la gestion des feux de brousse ;
· suivi spatio-temporel des feux de brousse (Centre de
Suivi Ecologique ou CSE, Laboratoire d'Enseignement et de Recherche en
Géomantique (LERG),...).
ii. Préciser les critères de
détermination de l'état de dessèchement des
herbacées :
Les résultats suivants ont été obtenus :
· évaluation de l'état de dessiccation de la
strate herbacée ;
· évaluation des conditions
météorologiques favorables à l'occurrence des feux.
iii. Etudier l'écologie des espèces
à domestiquer et à conserver ex situ pour une orientation
écologique des reboisements (sylviculture des espèces locales)
:
· études scientifiques sur certaines espèces
locales (Centre National de Recherche Forestière de l'Institut
Sénégalais de Recherche Agricole (CNRF/ISRA)) ;
· études scientifiques sur la productivité de
certaines espèces pour voir leur performance dans le reboisement
(ISE/UCAD).
iv. Procéder à l'identification et
à la préservation des espèces sauvages apparentées
aux espèces domestiques
· mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts classées de Mahon-Bakor et dans les forêts
communautaires de Saré Gardi Bonconto et Thiéwal ;
· maintien de collections d'espèces
fourragères dans la vallée du fleuve Sénégal et
diffusion en milieu paysan.
c) Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes marins et côtiers
Toutes les deux actions prioritaires planifiées ont
été entièrement atteintes. Il s'agit :
i. Identifier et protéger les zones de
reproduction des ressources halieutiques :
· mise en oeuvre du Projet de gestion
intégrée des ressources marines et côtières ;
· création de 5 Aires Marines
Protégées ;
· élaboration d'une stratégie
régionale pour les Aires Marines Protégées en Afrique de
l'Ouest
· mise en place d'un réseau ouest africain de la
biodiversité marine et côtière (BIOMAC) ;
· mise en oeuvre de programmes sectoriels de suivi et de
surveillance des tortues marines ;
· élaboration de plans d'aménagement et de
gestion des pêcheries ;
· valorisation des initiatives de cogestion locales ;
· amélioration de l'efficacité de la gestion
et des moyens techniques au PNDS et au PNOD ;
· création de récifs artificiels.
ii. Déterminer des zones et des périodes
de repos biologique : des zones de repos
biologiques ont été créées suivant
les dispositions prévues par le code de la pêche.
d) Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes fluviaux et lacustres
Sur les deux actions prioritaires, une seule a
été entièrement atteinte : Identification et
protection des zones de reproduction des ressources halieutiques. Elle
a consiste en l'identification de zones de reproduction des crevettes dans les
fleuves Casamance et Saloum.
La deuxième action a été partiellement
atteinte. Il s'agit de la réalisation des études d'impact
d'aménagements hydro agricoles et de la pollution sur les ressources
halieutiques lors d'aménagements hydro agricoles.
e) Actions prioritaires pour les forêts
classées
Toutes les cinq (05) actions planifiées ont
été partiellement atteintes.
i. Le contrôle des feux de brousse en associant
les populations riveraines à la gestion des feux précoces
:
· Mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· Création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· Redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· Ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien annuel
par les populations appuyés par le MEPNBRLA et d'autres partenaires
(PAM, ...) ;
· Organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux d'aménagement et
les feux de brousse ;
· Traitement annuel en feux précoces des
forêts classées ;
· L'introduction de techniques améliorées
d'apiculture a permis de réduire de manière sensible les feux de
brousse ;
· Etudes scientifiques sur l'aménagement et la
gestion des feux de brousse ;
· Suivi spatio-temporel des feux de brousse (CSE, LERG,...)
;
· Nouvelle loi sur la lutte contre les feux de brousse
(criminalisation).
ii. Un inventaire et une réalisation des
études écologiques pour définir le statut le plus
approprié dans chaque cas pour une exploitation durable :
· Inventaire des ressources végétales des
forêts classées ;
· Etude de la dynamique de forêts classées
;
· Mise en place d'un Système d'Information
Ecologique Forestier et Pastoral (SIEFP) ;
· Formulation de plans d'aménagement et de gestion
de 60 foréts classées ;
· Elaboration et mise en oeuvre de plans de gestion simples
de plus de 20 Foréts Classées/ Réserves.
iii. La matérialisation des limites des
forêts classées :
Vingt (20) Foréts classées ont fait l'objet de
délimitation, de bornage, de pancartage, et cartographie. Or Il
existe au Sénégal quelque 198 Forêts Classées avec
des superficies très variables, dont un nombre limité est
déjà doté d'un plan d'aménagement30. La
réhabilitation des
30 CEPS-MEPN. CDSMT. PROGRAMME 1 : GESTION DU
POTENTIEL FORESTIER ET FAUNIQUE.
http://www.ceps.gouv.sn/nbrefcrehabilite.htm
forêts classées vise la sécurisation et
protection des forêts classées contre la dégradation et
l'avancement des aires d'agriculture.
La réhabilitation des forêts classées est
une priorité pour la gestion des ressources forestières et
fauniques. La réhabilitation englobe la délimitation des
forêts classées, le bornage, la cartographie et le pancartage,
ceci en collaboration avec les populations locales.
iv. Une étude de l'écologie des
espèces à domestiquer et à conserver ex situ pour une
orientation écologique des reboisements :
Des travaux de recherches sur des espèces
végétales locales (Adansonia digitata, Tamarindus indica,
Detarium senegalense, Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Saba
senegalensis, Parkia biglobosa, Ziziphus mauritiana, Vitellaria
paradoxa...).
v. Une identification et une préservation des
espèces sauvages apparentées aux espèces
domestiques
La mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts classées de Mahon-Bakor est en cours.
f) Actions prioritaires pour les forêts du
domaine protégé et Terroirs Les quatre (04) actions
planifiées ont été atteinte en partie.
i. Contrôler les feux de brousse en associant les
populations riveraines à la gestion des feux précoces
:
· Mise en oeuvre de programmes et projets nationaux qui
intègrent des activités de lutte contre les feux de brousse ;
· Création de comités de lutte contre les
feux de brousse ;
· Redynamisation et équipement des comités de
lutte contre les feux de brousse ;
· Ouverture de nouveaux pare feux et leur entretien annuel
par les populations appuyés par le MEPNBRLA et d'autres partenaires
(PAM, ...) ;
· Organisation de séances d'information,
d'éducation et de sensibilisation sur les feux d'aménagement et
les feux de brousse ;
· Traitement annuel en feux précoces ;
· L'introduction de techniques améliorées
d'apiculture (ruche kenyane) a permis de réduire de manière
sensible les feux de brousse ;
· Etudes scientifiques sur l'aménagement et la
gestion des feux de brousse ;
· Suivi spatio-temporel des feux de brousse (CSE, LERG,...)
;
· Nouvelle loi sur la lutte contre les feux de brousse
(criminalisation).
ii. Evaluer l'impact de l'amodiation et promouvoir les
«jachères fauniques»
Deux rapports ont été produits :
· un rapport sur l'évaluation des zones
amodiées, en 2003 ;
· un rapport sur l'évaluation de la politique
d'amodiation, en 2007.
vi. Etudier l'écologie des espèces
à domestiquer et à conserver ex situ pour une orientation
écologique des reboisements
Des travaux de recherches sur des espèces
végétales locales (Adansonia digitata, Tamarindus indica,
Detarium senegalense, Anacardium occidentale, Balanites aegyptiaca, Saba
senegalensis, Parkia biglobosa, Ziziphus mauritiana, Vitellaria
paradoxa...) ont été effectués.
vii. Procéder à l'identification et
à la préservation des espèces sauvages apparentées
aux espèces domestiques
Deux actions ont été menées :
· La mise en oeuvre de projets de conservation in situ
d'espèces sauvages apparentées aux espèces domestiques
dans les forêts communautaires de Saré Gardi, Bonconto et
Thiéwal ;
· Le Maintien de collections d'espèces
fourragères dans la vallée du fleuve Sénégal et
diffusion en milieu paysan.
g) Actions prioritaires pour les
Niayes
Deux actions ont été planifiées :
i. Renforcer et consolider les programmes de fixation
des dunes : elle a été entièrement atteinte. Elle
a consiste en :
· La mise en oeuvre du Projet de reboisement du littoral
(PRL) Organisation de sessions de formation ;
· La création de pépinières,
production de plants et réalisation d'opérations de fixation des
dunes.
ii. Appliquer et faire respecter les
plans/schémas d'urbanisme : cette action a
étépartiellement atteinte a travers l'existence
:
· d'un plan directeur de l'urbanisme ;
· d'un code de l'urbanisme.
h) Actions prioritaires pour les mangroves
Deux actions prioritaires ont été
planifiées et entièrement atteintes.
i. Réaliser des systèmes de protection des
zones de reproduction et de repos biologique :
· Mise en oeuvre de Projets d'Appui à la Gestion
durable et à la restauration des Mangroves (Delta du Saloum, Casamance)
;
· Activités de repos biologique dans le Delta du
Saloum ;
· Création de cinq Aires marines
protégées (AMP).
ii. Mettre au point des techniques appropriées
d'exploitation :
· Mise au point de techniques de récolte durables
des huitres (Confection de guirlandes) ;
· Mise au point de techniques de récolte de miel.
i) Actions prioritaires pour les forêts et
bois sacrés
Deux actions sont planifiées :
i. Recenser tous les sites sacrés et
inventorier leurs potentiels biologiques : cette action a
été partiellement réalisée. Un inventaire des sites
sacres de la presqu'ile du Cap Vert a été effectue.
ii. Verser les sites dans le domaine classé
dès qu'ils sont menacés de dégradation : cette action n'a
pas été réalisée.
j) Actions prioritaires dans les sites de
Conservation ex situ :
Trois actions ont été planifiées. Elles ont
été partiellement réalisées :
i. Réhabiliter les jardins existants et en
créer de nouveaux : projets de réhabilitation de
certains Jardins Botaniques ont été mise en oeuvre ;
ii. Réfectionner et équiper les banques de
gènes existantes : un programme national de conservation et de
gestion des ressources phytogénétiques a été mis en
oeuvre ;
iii. Mettre en place des moyens et un système
de maintenance appropriés des parcs zoologiques : un projet de
réhabilitation du parc zoologique de Hann est en cours
d'exécution.
Paragraphe 2 : La ratification des accords et
traités importants pour la conservation et l'utilisation durable
A/ L'adoption de mécanismes sur l'accès
aux ressources génétiques et le partage des avantages (Protocole
Carthagène)
Le Protocole de Carthagène sur la
prévention des risques biotechnologiques relatif à la
Convention sur la diversité biologique, plus
généralement appelé Protocole de Carthagène
sur la biosécurité, a été signé le
29 janvier 2000 dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies (ONU),
à la suite de la Convention sur la diversité biologique
adoptée à Rio en 1992. Il constitue le premier accord
international environnemental sur les Organismes génétiquement
modifiés (OGM). Entré en vigueur le 11 septembre 2003, il a
recueilli environ, 124 instruments de ratifications.
Le Sénégal est un pays à risque réel
d'envahissement d'OGM, avec31 :
· l'importation de plus de 50% de ses besoins pour la
consommation nationale en céréales ;
· l'importation de plantes et de produits
végétaux soumise à une légère
réglementation avec le certificat phytosanitaire ;
· le vide juridique sur les questions relatives aux OGM
;
· la dépendance de l'agriculture nationale des
grosses firmes semencières représentées dans le pays ;
· l'option politique prise d'intégrer les OGM dans
les stratégies d'autosuffisance alimentaire.
31 Semences de la biodiversité N° 48
Février 2006. Vers l'adoption d'un cadre national de
biosécurité au Sénégal.
http://www.grain.org/system/old/semences
files/note-48-fr.pdf
La politique générale du Sénégal
se retrouve intégrée dans une approche sectorielle en
matière de biotechnologie agricole, de santé, d'environnement et
ceci dans un contexte de bonne gouvernance32.
Le Sénégal pendant ces dernières
décennies a été durement affecté par les cycles de
sécheresse qui ont accéléré la dégradation
des ressources naturelles, diminué les produits de base et accru la
pauvreté en zone urbaine et rurale. Depuis 2000, le gouvernement a
résolument opté pour une stratégie visant à
renverser la tendance pour adopter une politique économique globale
d'intensification et de diversification de l'agriculture, de gestion durable
des ressources naturelles et de lutte contre la pauvreté.
Avec la décentralisation et la régionalisation,
les populations sont de plus en plus impliquées dans la gestion de leurs
terroirs et des stratégies se dessinent afin d'installer les
paramètres d'une bonne gouvernance dans toutes les communautés
rurales.
Les nouvelles biotechnologies font l'objet d'enjeux
importants qui dépassent largement les cadres nationaux et
régionaux. Ainsi, de nombreux accords internationaux influent sur les
politiques en biotechnologies et en biosécurité. La plupart sont
des accords internationaux commerciaux ou de protection de l'environnement en
vue d'un développement durable. Les pays africains de la
sous-région ouest et centre sont pour la plupart signataires de ces
accords et par conséquent sont soumis à un certain nombre
d'obligations.
La prise en compte de ces obligations devra sans doute se
refléter dans les cadres nationaux législatifs et administratifs
de biosécurité qui sont entrain d'être mis en place dans
les différents pays de la sous-région. Il se pose aussi souvent
le problème de chevauchements des missions et des mandats des
différentes institutions qui génèrent souvent des conflits
(ex : direction de la protection des végétaux, direction des
semences, direction vétérinaire, institut d'hygiène et de
qualité alimentaire, etc.) un mécanisme national de coordination
et de concertation entre les différentes institutions nationales,
s'avère nécessaire.
Les déterminants de la création d'un cadre
juridique de biosécurité au Sénégal sont :
· les grands débats sur les questions
controversées des OGM ;
· la prise de conscience des menaces que constituent les
OGM pour les acteurs à la base, surtout pour les petits producteurs et
les consommateurs ;
· l'obligation pour le Sénégal d'honorer
ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, par
l'intégration des dispositions du Protocole de Carthagène dans sa
législation.
Par ailleurs, le pays importe beaucoup de maïs de
l'Argentine, un des plus grands pays producteurs d'OGM. La recherche
scientifique nationale compte à son actif quelques résultats
qualifiés de « biotechnologies propres », avec les semences de
pomme de terre et les vitro-plants de banane. Sur le plan de la
réglementation, l'on observe un vide juridique qu'il urge de combler.
32 Direction des Parcs Nationaux du Sénégal, 2005.
Projet de développement d'un Cadre national de
biosécurité. PNUE/FEM.
http://www.unep.org/biosafety/files/SNNBFrep.pdf
Ainsi, le Sénégal, fidèle à sa
longue tradition de conservation de la diversité biologique, a
signé (8 octobre 2003) et ratifié (6 janvier 2004) le Protocole
de Cartagena sur la Prévention des risques
biotechnologiques33.
Cet instrument qui est le premier Accord international
contraignant portant sur les OGM résultant de la biotechnologie moderne
ne réglemente cependant que les mouvements transfrontaliers desdits
organismes, c'est-à-dire les importations, les exportations et le
transit de ces derniers. Il laisse ainsi à chaque partie la latitude de
mettre en place un cadre national de biosécurité ou de
prévention des risques biotechnologiques pour réglementer toutes
les activités liées aux organismes génétiquement
modifiés ou produits dérivés.
C'est ainsi que la loi sur la Biosécurité a
été élaboré (la loi n° 2009-27 du 13 juillet
2009 portant sur la Biosécurité)34. C'est un texte de
six titres et de deux annexes, et se résume comme suit :
· Le champ d'application du projet de loi sur la
biosécurité couvre l'utilisation en milieu confiné, la
dissémination volontaire dans l'environnement, l'importation,
l'exportation, le transit et la mise sur le marché d'organismes vivants
modifiés à usage pharmaceutique et vétérinaire,
régis par d'autres accords internationaux tels que ceux de
l'Organisation Mondiale de la Santé ;
· En substance, le projet de loi dispose que
l'utilisation, la mise sur le marché, la manipulation à des fins
de recherche, l'importation, l'exportation, le transit d'organismes
génétiquement modifiés sur le territoire national sont
subordonnés à une autorisation préalable donnée en
toute connaissance de cause, par une Autorité Nationale
compétente, sous tutelle du Ministère en charge de
l'Environnement.
Ce projet, dans ses dispositions générales
relatives à la régulation et au contrôle des
activités liées aux organismes génétiquement
modifiés ou produits dérivés, a consacré en son
article 5 la création d'un cadre institutionnel pour sa propre mise en
oeuvre en vue d'une bonne prise de décision en toute connaissance de
cause sur toute demande d'autorisation pour procéder aux dites
activités. Le principal organe de ce cadre institutionnel est
l'Autorité National de Biosécurité (ANB).
L'ANB est également l'Autorité nationale
Compétente en matière de biosécurité. Elle est
chargée de s'acquitter, au nom du pays, de toutes les fonctions
qu'appelle le Protocole de Cartagena. Ces fonctions vont de la réception
des notifications jusqu'au suivi et au contrôle de la mise en oeuvre des
décisions qu'elle prend conformément aux dispositions de la loi
dont elle veille également à la recherche et à la
constatation des infractions y relatives.
Le Décret n° 2009-1409 du 23 décembre 2009
porte sur les missions, organisation et fonctionnement de l'Autorité
Nationale de Biosécurité (ANB)35.
33 Protocole de Cartagena du 29 janvier 2000 sur la
prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention
sur la diversitébiologique (avec annexes). Champ
d'application du protocole le 24 mai 2004, complément.
http://www.admin.ch/ch/f/as/2004/3713.pdf
34 LOI n° 2009-27 du 8 juillet 2009 portant sur
la Biosécurité. Journal Officiel du
Sénégal.
http://faolex.fao.org/docs/pdf/sen92640.pdf
35 Décret n° 2009-1409 du 23
décembre 2009 portant missions, organisation et fonctionnement de
l'Autorité Nationale de Biosécurité (ANB). Journal
Officiel du Sénégal.
http://faolex.fao.org/docs/pdf/sen96826.pdf
B/ La ratification du traité international sur
les ressources phytogénétiques
Le parlement a adopte la Loi n° 2006-26 du 7 août
200636 autorisant le Président de la République
à ratifier le traité international sur les ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture,
signé a Rome le 3 novembre 2001.
Les objectifs du présent Traité sont la
conservation et l'utilisation durable des ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, et le
partage juste et équitable des avantages découlant de leur
utilisation en harmonie avec la Convention sur la diversité biologique,
pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire.
Ce traite stipule en son Article 10 (Système
multilatéral d'accès et de partage des avantages) que dans
l'exercice de leurs droits souverains, les Parties contractantes conviennent
d'établir un système multilatéral qui soit efficient,
efficace et transparent, tant pour favoriser l'accès aux ressources
phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture que pour
partager, de façon juste et équitable, les avantages
découlant de l'utilisation de ces ressources, dans une perspective
complémentaire et de renforcement mutuel.
Le Sénégal a élaboré un programme
national de gestion des ressources phytogénétiques qui est
placé sous l'autorité du Directeur Général de
l'ISRA. Le programme est pilote parc une coordination restreinte
composée de l'ISRA, de la Direction de l'Agriculture, de la
Société Nationale d'Aménagement et d'Exploitation des
Terres du Delta du fleuve Sénégal et des Vallées
du fleuve Sénégal et de la Falémé
(SAED) et de l'Université de Dakar37. Son
financement est assuré par le Fonds National de la Recherche du
Ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique sur des crédits de
la Banque Mondiale pour une période de trois ans.
Les objectifs majeurs poursuivis portent sur les domaines
prioritaires tels que la conservation et l'exploitation des ressources
phytogénétiques des espèces locales cultivées, le
renforcement des capacités scientifiques et techniques, la
sensibilisation du public, Depuis sa création, le programme a
réalisé des avancées significatives.
L'inventaire historique des collections a été
initié et a permis de regrouper les collections, de faire le point sur
les accessions et de prioriser les actions à mettre en place au sein de
la banque de gènes. Une prospection et une collecte de semences ont
été effectuées pour les fonios cultivés et d'autres
collectes sont envisagées sur d'autres espèces
négligées.
Plusieurs variétés d'espèces
vivrières et fourragères sont conservées ex situ
en chambre froide à l'exception des espèces à
reproduction végétative (manioc, patate douce et pomme de terre)
qui sont conservées sous forme de vitro-plants. La
caractérisation agro-morphologique (pour l'arachide) et
moléculaire (pour le niébé) a été
effectuée.
36 7-8-2006 - Loi n° 2006-26. Ratification du
traité international sur les ressources phytogénétiques.
http://rds.refer.sn/IMG/pdf/06-08-07PHYTOGENETIQUE.pdf
37 Fall C. A, non date. Le programme
national de conservation et gestion des ressources
phytogénétiques au Sénégal. Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles, Dakar, Sénégal.
314 Plant genetic resources and food security in west and central Africa. 7
pages.
http://www2.bioversityinternational.org/publications/1277/PDF/Senegal.pdf
Concernant la documentation, les informations accompagnant les
accessions sont encore très fragmentaires. Concernant le renforcement
des capacités, un progrès significatif a été fait
par l'ISRA qui a doté le programme d'un laboratoire performant, moderne,
spacieux et fonctionnel.
Le programme national de conservation et gestion des
ressources phytogénétiques est une contribution à la mise
en oeuvre au Sénégal du Plan d'Action Mondial pour la
conservation et l'utilisation des ressources phytogénétiques pour
l'alimentation et l'agriculture.
Depuis l'an 2000, il a connu un développement important
suite à l'attribution de ressources financières et à sa
prise en compte au niveau décisionnel. Le programme vise à
améliorer la conservation, l'échange et l'utilisation des
ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture
au profit du développement agricole durable et de la
sécurité alimentaire dans le contexte social, économique,
institutionnel et culturel du Sénégal (cf. CBD, art.6 &
art.9), tenant compte de l'interdépendance des pays pour les ressources
génétiques.
Chapitre 2 : les progrès accomplis avec le
renforcement des capacités nationales pour la mise en oeuvre de la
Convention sur la diversitébiologique
Le renforcement des capacités nationales est une des
conditions sine qua non pour prendre en compte les recommandations de la
Convention sur la diversité biologique. Ainsi le Sénégal
à procédé au renforcement des ses capacités
intellectuelles et financières (Section 1) et au renforcement de ses
capacités techniques et opérationnelles (Section 2).
Section 1 : les progrès dans le renforcement des
capacités intellectuelles et financières
Sur le plan intellectuel : une vaste campagne de sensibilisation
et d'éducation relative à l'environnement a été
entamée ( Paragraphe 1) et sur le plan financier : d'importants projets
sur la biodiversité ont été lis en oeuvre (Paragraphe
2).
Paragraphe 1 : les progrès accomplis dans la
sensibilisation et l'éducation relative à l'environnement
L'examen des progrès réalisés par le
Sénégal au cours de ces vingt (20) dernières années
dans le domaine de la sensibilisation du public (A), de l'éducation et
de formation en matière d'environnement (B), révèle des
avancées significatives dans la prise de conscience des
différentes catégories d'acteurs, en terme de changement de
comportements et de mobilisation sociale et en faveur d'une protection durable
de l'environnement.
A/ Les progrès accomplis dans les programmes de
sensibiisation
L'examen des progrès réalisés par le
Sénégal au cours de ces vingt (10) dernières années
dans le domaine de l'éducation, de la sensibilisation du public
révèle des avancées significatives dans la prise de
conscience des différentes catégories d'acteurs, en terme de
changement de comportements et de mobilisation sociale et en faveur d'une
conservation de la biodiversité.
La Journée Internationale de la diversité
Biologique, organisée le 22 mai de chaque année, est l'occasion
de sensibiliser le grand public et d'apporter des réponses à ses
questions sur la biodiversité
Première du genre, la Journée
Biodiversité Sénégal 2005 a eu lieu le 17 janvier 2005
à l'Institut de Recherche et de Développement (IRD) de Hann
à Dakar38. Elle avait pour objectif de catalyser des
échanges de connaissances, l'apprentissage, et de promouvoir une
meilleure articulation des points de vue entre les chercheurs, les acteurs
politiques au niveau national et les intervenants locaux touchés de
près par ce thème au Sénégal. Elle a
été organisée par le CIRAD dans le cadre des
activités de ce centre au sein du programme d'action dans les marges du
désert (DMP), en collaboration avec le Centre International
d'Agriculture Tropicale (CIAT), l'Institut de Recherche pour le
Développement (IRD) et l'Institut Sénégalais de Recherche
Agricole (ISRA.).
D'autres partenaires comme la Commission nationale
sénégalaise pour l'UNESCO ont des programmes de sensibilisation.
Cette dernière a organisé à Saint Louis, du 26 au 28
octobre 2010, un important séminaire sur le thème :
"sensibilisation à la gestion communautaire de la biodiversité
pour un développement durable".
Le ministère en charge de l'Environnement et de la
Protection de la Nature dispose d'une cellule audiovisuelle qui réalise
des documentaires pour le compte de la télévision nationale.
Tous les projets et programmes finances sur la fenêtre
biodiversité du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM), disposent de
spécialiste qui déroule un plan d' Information, Education et
Communication (IEC).
Il en est de même pour les ONGs dont les plus
représentatives sont le WWF, l'UICN et Wetland international.
Par ailleurs, le Programme régional de Conservation de
la zone Côtière et Marine en Afrique de l'Ouest
(PRCM)39 recommande de renforcer la sensibilisation sur les
priorités nationales et régionales concernant la création
et la gestion efficace d'Aires Protégées.
38 Beaulieu N. et Leclerc G., 2005. La
Journée Biodiversité Sénégal 2005. A
knowledge-sharing day entitled «Biodiversity Day Sénégal
2005».Working paper DMP-CIRAD-05/1. 37 pages.
39 Le Programme régional de Conservation de
la zone Côtière et Marine en Afrique de l'Ouest - PRCM est une
initiative conjointe de quatre Organisations Internationales non
gouvernementales intervenant dans la sous région à savoir,
l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), le Fonds
Mondial pour la Nature (WWF), Wetlands International et la Fondation
Internationale du Banc d'Arguin (FIBA) en partenariat avec la Commission
sous-régionale des Pêches (CSRP). Il couvre sept Pays :
Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée,
Sierra Leone et Cap vert.
http://www.prcmarine.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=1&Itemid=392
B/ Les progrès dans l'éducation relative
à l'environnement
Avec la participation des Instituts pédagogiques
nationaux, beaucoup d'outils pédagogiques sont déjà
produits40. Aussi, le PFIE a donné lieu à la
production d'un guide méthodologique et pratique pour la formation des
enseignants. La politique d'éducation engagée par le gouvernement
se manifeste par une volonté d'inscrire tous les enfants en age d'aller
à l'école et d'améliorer la scolarisation des filles,
ainsi que leur maintien dans les classes. Au niveau du secteur non formel, la
mise en oeuvre de certains programmes d'alphabétisation et
d'éducation à la base, a souvent accordé aux questions
environnementales un aspect non négligeable.
Ces avancées ont été le fruit d'une
multitude d'acteurs (ETAT, ONGs, Associations d'élus), mais aussi, de
plusieurs projets et programmes caractérisant la volonté
politique du gouvernement, de faire de ces questions d'éducation, de
sensibilisation et de formation, un des fondements de la politique globale de
gestion durable de l'environnement. Cette dynamique s'inscrit dans l'optique de
susciter, voire de créer un nouveau type de citoyen respectueux de son
environnement.
Dans le cadre de l'éducation et la sensibilisation du
public (Article 13), à l'instar des pays de la sous région, le
programme de formation et d'information en environnement (PFIE), lancé
le 26 octobre 1990 à Podor, s'est poursuivi jusqu'en 2000. Il a
été considéré comme un cas de succès pour la
gestion des aspects concernant l'agro-biodiversité qui dépassent
le niveau national et se règlent au niveau régional et
transnational41.
Le PFIE est le volet relatif à l'enseignement primaire
du Programme sahélien d'éducation (PSE) adopté en 1988 par
le Comité inter-états de lutte contre la sécheresse au
Sahel (CILSS)42. Le CILSS comptait ainsi inverser la tendance
à la fragilisation des économies du Sahel et à la
paupérisation croissante de ses populations induites par la
détérioration de l'environnement au cours des dernières
décennies (raréfaction des ressources en eau, réduction de
la quantité et de la diversité des espèces
végétales et animales, diminution sensible des productions
agricoles, d'élevage et de péche, exode massif des
populations).
Le PFIE, financé par l'Union européenne au titre
des aides non remboursables, a été implanté dans les neuf
États membres du CILSS : Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie,
Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et
Tchad.
Au Sénégal, trois objectifs généraux
ont été assignés au PFIE :
1. améliorer la qualité et l'efficacité de
l'enseignement dispensé à l'école primaire;
2. renforcer les capacités locales pour la gestion des
ressources naturelles;
3. sensibiliser les populations sahéliennes aux
problèmes de l'environnement à travers l'école.
40 Commission nationale du Développement
durable, 2001. RAPPORT NATIONAL DU SENEGAL POUR LE SOMMET MONDIAL SUR LE
DEVELOPPEMENT DURABLE. EVALUATION POUR LA MISE EN OEUVRE DE L'AGENDA
21. 26 pages.
41 FAO, nd. La biodiversité agricole en Afrique
de l'ouest. Le travail sur les groupes thématiques centraux. Archives et
documents de la FAO.
http://www.fao.org/docrep/008/y5667f/y5667f0v.htm
42 Berthelot M., 2007. ÉTUDE DE LA CONTRIBUTION
DU PROGRAMME DE FORMATIONINFORMATION POUR L'ENVIRONNEMENT A LA
PÉRENNISATION DE L'ÉDUCATION RELATIVE A L'ENVIRONNEMENT DANS
L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE SÉNÉGALAIS. Thèse
présentée à la Faculté des études
supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de
doctorat en administration et évaluation en éducation pour
l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.). 435 pages.
Le Sénégal a implanté le PFIE à
une échelle relativement étendue : plus de 20 circonscriptions
scolaires ont été couvertes ; plus de 5 000 maîtres et de
150 000 élèves ont été formés ; un vaste
éventail de démarches et d'outils pédagogiques à
l'intention des divers acteurs engagés en ERE a été
développé43.
Le 30 juin 2001, le PFIE sénégalais a
clôturé ses activités, après une phase de transition
qui devait permettre de mettre en place des plans d'accompagnement en vue
d'intégrer l'éducation environnementale à
l'éducation de base des élèves de l'enseignement
primaire.
En effet, ce Programme constitue un exemple à
promouvoir et à pérenniser. Les acquis sont nombreux : conception
et élaboration d'outils pédagogiques, amélioration du
rôle actif des maîtres, prise de conscience des populations de la
nécessité de mieux gérer leur environnement44.
C'est pour garder les acquis du PFIE que la Cellule
d'Education et de Formation Environnementales (CEFE) a été
créée en janvier 2002 par arrêté ministériel
n° 000970/MJRHP/Cab du 18 janvier 200245.
Ses missions se résumaient comme suit :
· aider à l'élaboration de la politique
nationale d'éducation environnementale et de formation en matière
d'environnement et de gestion des ressources naturelles ;
· coordonner les initiatives des directions techniques
nationales et des services rattachés au ministère ainsi que
celles des autres départements ministériels, dans ce domaine ;
· préparer les conditions et mesures
institutionnelles, administratives et pédagogiques d'intégration
de l'éducation environnementale dans les curricula du système
éducatif notamment au niveau des programmes éducatifs, des
dispositifs de formation initiale et continue, de la production des manuels
scolaires et des supports didactiques ainsi que de la mise en place de
systèmes et instruments d'évaluation adaptés ;
· d'identifier, d'instruire et de formuler, pour le
compte des directions techniques et des ministères
intéressés, des projets et programmes d'éducation et de
formation environnementales ;
· aider à la mobilisation des moyens humains,
techniques et financiers nécessaires à la mise en oeuvre de ces
projets et programmes ;
· apporter un appui méthodologique et un
accompagnement technique et pédagogique aux projets et programmes
d'éducation et de formation environnementales ;
· assurer le suivi et l'évaluation des actions
d'éducation et de formation environnementales développées
dans les secteurs formel et non formel de l'éducation ;
43 Berthelot M., 2008. La
dimension critique de l'éducation relative à l'environnement dans
un pays en développement : réflexions issues d'une
expérience sénégalaise. ÉDUCATION RELATIVE
À L'ENVIRONNEMENT, Vol. 7, 2008. Pp 109-132.
http://www.revue-ere.uqam.ca/PDF/Volume7/06_Berthelot_M.pdf.
44 Mboup A., 2007. Analyse des acteurs de la zone
côtière sénégalaise.
FIBA.
http://www.lafiba.org/index.php/fr/content/download/2251/14683/version/1/file/040A+Acteurs+Senegal.pdf
45MEPNBRLA, 2009. Cellule d'éducation et de
formation environnementale (CEFE).
http://www.environnement.gouv.sn/article.php3?id_article=62
· de promouvoir le développement des
relations de coopération, d'échange et de partenariat en
matière d'éducation et de formation entre l'Etat et les autres
intervenants nationaux, régionaux et internationaux ;
· mener toutes études et recherches pour le
développement de l'éducation et de la formation
environnementales.
Les activités de la CEFE s'articulaient
essentiellement autour du Programme Test Bois d'Ecole (PTBE) dont l'objectif
est de contribuer à l'amélioration du cadre de vie et
d'étude des élèves et des enseignants et à la
formation de la conscience citoyenne.
L'éducation et la formation environnementales ne
doivent pas avoir comme seules cibles, les élèves et les
enseignants, le reste de la population (qui constitue la frange la plus
importante et ayant des actions néfastes beaucoup plus importantes sur
l'environnement et les ressources naturelles) doit nécessairement en
bénéficier.
L'éducation environnementale s'implique dans le
fonctionnement des sociétés. Sérénité, bien
être, bonheur de vivre avec les autres, santé, constituent autant
de besoins essentiels à l'être humain pour être en mesure de
construire. Ces aspects représentent des éléments majeurs
dans l'éducation environnementale qui aide chacun à :
· comprendre les enjeux sociaux d'aujourd'hui et de demain,
d'ici et d'ailleurs ;
· être un acteur dans la mise en oeuvre des solutions
collectives aux problèmes qui se posent en laissant toujours à la
personne libre choix de son engagement ;
· gérer avec les autres en responsabilité et
en toute conscience les espaces, sociétés et ressources.
Le Ministère de l'Education a tenté de s'arrimer
à cette vision. Le Programme de Développement de l'Education
et de la Formation (PDEF) en tant que nouveau paradigme de la politique
éducative nationale intègre parfaitement les
préoccupations environnementales. Il s'en
est d'ailleurs suivi une refonte des programmes à
travers l'approche par les compétences oül'environnement
et le développement.
Se référant à l'évolution des
Sciences de l'Education, la Commission Nationale de Réforme de
l'Education et de la Formation (CNREF) a recommandé une autre forme
d'écriture du programme pédagogique46.
C'est ainsi qu'il a été introduit en 1998 dans
le programme de sciences naturelles des classes de secondes scientifiques
l'enseignement de notions fondamentales d'Ecologie suivant les thèmes
suivants :
· Thème 1 : Structure d'un écosystème
2 semaines
· Thème 2 : Fonctionnement d'un
écosystème
- 2.1. Facteurs écologiques et leur influence 4
semaines
46 Ministère de l'éducation nationale,
1998. Programme des sciences naturelles. Premier et second cycles. 146
pages.
- 2.2. Production et productivité d'un
écosystème 3 semaines
· Thème 3 : Diversité des
écosystèmes 2 semaines
· Thème 4 : Evolution des écosystèmes
1 semaine
Les objectifs du programme sont les suivants :
· Avoir des connaissances scientifiques dans le domaine de
l'Environnement, notamment en Ecologie, en Physiologie ;
· Maîtriser la notion d'espèce, sa
diversité et certains aspects de l'évolution des espèces.
Les résultats suivants sont attendus du programme :
· Savoir-faire : acquérir les
méthodes et techniques de la démarche expérimentale
· Savoir-être : prendre conscience de la
nécessité de protéger l'Environnement
Les méthodes employées sont les suivantes :
· Sorties pédagogiques ;
· Travaux pratiques et cours
· Réalisation de documents de jardins botaniques, de
mares artificielles, etc.
Enfin, le Ministère en charge de l'environnement a
préparé un plan de formation47 de son personnel dans
les domaines relatifs à l'environnement. Il a été
élaboré avec l'appui technique et financier de la
Coopération Technique Allemande, GTZ, à travers le Projet
Assistance-Conseil à la gestion et à la protection des ressources
naturelles au Sénégal.
Au total, dans le cas du Sénégal, des acquis
existent dans le domaine de l'implantation et du développement de
l'éducation relative à l'environnement car au plan institutionnel
et juridique un cadre est défini, suivi des orientations
majeures48.
47 Ministère de l'Environnement et de
l'Assainissement, 2004. Plan de Formation pour le Personnel du Ministère
de l'Environnement et de l'Assainissement. 74 pages.
48 Niang A.S., 2010. L'ÉTAT DE LA SITUATION ET
des PERSPECTIVES D'AVENIR De l'éducation relative à
l'environnement au
SENEGAL. 5 pages.
http://www.planetere.org/bulletin/2010/pdf-doc/ete/Situation-ERE-Senegal.pdf
Paragraphe 2 : L'élaboration et mise en oeuvre de
projets sur la biodiversité
Les progrès dans le renforcement des réseaux
national d'aires protégées (A) et les progrès dans
l'amélioration de l'efficacité d'aires protégées
(B) constitueront ce paragrphe.
A/ Les progrès accomplis dans le renforcement
des réseaux national d'aires protégées
Le Sénégal était en 2006, à 8% de
sa superficie couverte par les aires protégées, soit un gap de 4%
à combler par rapport aux prescriptions de la Convention sur la
diversité biologique. Pour réaliser cet objectif, trois grands
programmes sont mis en oeuvre49. Il s'agit : du Projet de Gestion
Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES),
du Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et
Côtières (GIRMAC) et du Projet Conservation de la Diversité
Biologique par la Réhabilitation Participative des Terres
Dégradées dans les Zones arides et Semi-arides
Transfrontalières de la Mauritanie et du Sénégal ; ce
dernier projet se distingue par son caractère régional mais
surtout les spécificités en relation avec la nature des
ressources transfrontalières en partage.
Les stratégies mises en oeuvre sont principalement
axées sur la création de Réserves Naturelles
Communautaires (RNC) et d'Aires Marines Protégées (AMP) sur des
espaces jouxtant les aires protégées mises en place par l'Etat
(parcs et réserves) et sur la promotion de la cogestion (y compris des
parcs et réserves). Ces RNC véritables pôles de
développement durable où seront encouragées les
activités productrices non dégradantes, sont conçues pour
réduire la forte pression sur les ressources des parcs et
réserves. A terme, ce sont des réserves de biosphère
supplémentaires où seront associés développement et
conservation qui vont être créées.
La pertinence des stratégies mises en oeuvre tient au
fait que:
· elles sont centrées sur la lutte contre la
pauvreté, principale menace sur la biodiversité;
· elles s'insèrent dans la dynamique de
décentralisation grace à une forte responsabilisation des
collectivités locales notamment dans l'allocation et la gestion des
terres destinées aux RNC ; ce qui garantit une certaine
sécurisation foncière ;
· elles encouragent la synergie et le partenariat avec
les autres intervenants
· enfin, elles s'appuient fortement sur les initiatives
locales, etc.).
Au plan de l'objectif à atteindre, le gap de 4%
à combler correspond à une étendue d'environ 800.000 ha ;
il y a lieu de préciser qu'il concerne aussi bien la biodiversité
terrestre que marine.
Au terme de la mise en place des 20 RNC et du Corridor de
migration de la faune herbivore entre le Ferlo et le Niokolo Koba prévus
par le PGIES, 800.000 ha de terres seront versés dans ce qu'il est
convenu d'appeler les aires protégées.
Toutefois, des contraintes pèsent sur une partie de ces
territoires (300.000 ha du corridor), en raison d'activités intenses de
chasse dont la compatibilité n'est pas toujours
démontrée.
49 LOM A.D., 2006. La prise en compte la dimension
environnementale, la conservation de biodiversité dans les politiques
nationales et la lutte contre la pauvreté : étude de cas du
Sénégal. Communication a la Conférence mondiale
sur la Biodiversité. Paris du 19 au 21 Septembre 2006. Ministère
du Plan et du Développement Durable. 27 pages.
En 2002 le Sommet Mondial pour le Développement
durable (SMDD) tenu à Johannesburg, recommandait aux Etats, la
nécessité de mettre en place des réseaux d'aires marines
protégées fondées sur des données scientifiques
d'ici 2012.
En 2003, le 5ème congrès mondial des
Parcs tenu à Durban, appelé « Accords de Durban ", insistait
sur le fait que les réseaux d'aires marines protégées
devront couvrir à terme, 30% des océans contre 0,5% à
l'époque du Congrès50. Il a été
également recommandé la mise en oeuvre d'une approche par
écosystème de la gestion durable des pécheries et de la
conservation de la biodiversité.
La concrétisation des efforts des pays de
l'écorégion d'Afrique de l'Ouest s'est traduite au Congrès
mondial sur les Parcs de 2003 précité, par la présentation
de la « stratégie régionale pour les aires marines
protégées en Afrique de l'Ouest ", élaborée dans le
cadre du PRCM.
En 2004, cette déclaration d'intention fut suivie de
la création des 5 premières AMP du Sénégal, par
décret présidentiel N° 2004-2460 du 17 novembre
200451. Dans les stratégies définies, ces programmes
n'ont pas perdu de vue les activités économiques qui participent
du développement du terroir et de l'amélioration des moyens
d'existence des populations, gages d'une réduction de la pression sur
les ressources des parcs et réserves et d'une bonne conservation de la
biodiversité.
Le Sénégal détient le taux le plus
élevé en termes de superficie terrestre protégées
(Figure 1), avec un peu plus de 24%.
ème
50 5 Congrès Mondial des Parcs à
Durban, 2003 - Accord de Durban : « Création et expansion des
réseaux d'aires protégées marines (12% des terres
émergées sont désormais classées en aires
protégées dans le monde contre 0,5% de la surface des
océans) " : a recommandé que les Etats s'orientent sur la
protection d'au moins 5% de leur espace littoral et marin ; 1er Congrès
Mondial des Aires Marines Protégées, Geelong 2005 : «
Création urgente de réseaux d'AMP écologiquement
représentatifs ; objectif : protéger 10% des
écosystèmes marins suffisamment représentatifs des milieux
et des espèces y vivant "
51 On peut constater que l'adoption du décret
présidentiel du 4 novembre 2004 semble révéler une
volonté politique du gouvernement de se conformer aux engagements
internationaux.
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
0,50 2,50
% Aire terrestre protégée
24,1
1,50
16,10
6,80
5,00
8,07
Figure 1 : % des aires protégées dans le
réseau du PRCM (Simào da Silva A., 2011)52 Ce
taux est d'environ 14 % pour les eaux territoriales sous protection (Figure
2).
25,00
20,00
35,00 32,39
30,00
15,00
10,00
5,00
0,00
% Eaux territoriales sous protection
13,75 11,67
8,40
5,26
1,79 1,76 0,00
Figure 2 : % eaux territoriales sous protection dans le
réseau du PRCM (Simào da Silva A., 2011)
52 Simào da Silva A., 2011. Vue
d'ensemble des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du
Programme de travail sur les aires protégées en Afrique de
l'Ouest. 17 pages.
http://www.cbd.int/images/lifeweb/roundtables/westafrica/Pr%C3%A9sentationProgres-Alfredo.ppt
B/ Les progrès dans l'amélioration de
l'efficacité d'aires protégées
L'efficacité de la gestion des aires
protégées a fait l'objet d'une évaluation en
201053. Elle n'a porté que sur les aires
protégées qui sont des zones humides et/ou marines situées
entre Saint-Louis et le delta du fleuve Saloum, soit au total douze (12) sites
sur les dix sept (17) gérés par la DPN. Les parcs et
réserves (Parc National du Niokolo Koba et Réserve de Faune du
Ferlo Nord) ainsi que ceux situés dans la région naturelle de la
Casamance (Parc National de la Basse Casamance, Réserve Ornithologique
de Kalissaye et AMP d'Abéné) n'ont pas été prises
en compte dans cette évaluation54.
La figure 3 affiche les résultats des
différentes rubriques (conception et planification, processus de
gestion, moyens et résultats). Au total, la gestion dans l'ensemble des
parcs, réserves et AMP apparaît moyenne.
20
15
Résultats Processus Moyens Planning
10
5
0
Figure 3 : résultats efficacité de la
gestion des aires protégées (DPN, 2010)
Au Sénégal, la plupart des sites de haute
biodiversité se situe dans des zones transfrontalières. C'est
pour cette raison que l'Etat développé une stratégie de
gestion durable et concertée des ressources naturelles avec les pays
voisins à travers la mise en oeuvre de projets et la création de
réserves transfrontalières.
53 DPN, 2010. RAPPAM SENEGAL. 53 pages.
54 La méthodologie employée est
celle développée par le World Wide Fund for Nature (WWF) :
méthode d'évaluation rapide et d'établissement des
priorités de gestion des aires protégées (RAPPAM). Elle se
fonde sur le cadre d'évaluation mis au point par la Commission Mondiale
des Aires Protégées (CMAP).
> Le projet Niokolo-Badiar
Le complexe écologique Niokolo-Badiar
(951 000 ha) formé par les parcs nationaux du Niokolo-Koba (913 000) au
Sénégal et du Badiar (38 000 ha) en Guinée constitue un
des derniers grands ensembles d'habitats de la grande faune d'Afrique de
l'Ouest. La mise en oeuvre du projet Niokolo-Badiar à travers une
cogestion assurée par les deux pays a permis d'importantes
réalisations en termes de conservation et de valorisation des ressources
naturelles, de surveillance, d'infrastructures, de recherche et de formation,
de sensibilisation et d'organisation des populations locales.
> Le projet biodiversité
Mauritanie-Sénégal
Le projet couvre une bande large de 50 km de part et d'autre
du fleuve Sénégal (100 km) et longue de 600 km, soit 60.000
km2 de superficie. A travers ce Projet Biodiversité, les
Etats de la Mauritanie et du Sénégal se sont engagés
à mettre en oeuvre une stratégie de gestion durable de la
biodiversité dans la vallée du fleuve Sénégal avec
comme objectif majeur de contribuer à la sauvegarde et à la mise
en valeur des ressources naturelles à travers une gestion communautaire
des ressources naturelles.
> Le projet de gestion intégrée des
adventices aquatiques proliférantes en Afrique de l'Ouest
(PGIAAPAO)
Ce projet a cherché à prendre en charge des
espèces aquatiques nuisibles Eichhornia crassipes, Salvinia
molesta et Pistia stratiotes sur quatre réseaux fluviaux
communs á plusieurs états en Afrique de l'Ouest (Ghana,
Bénin, Nigeria, Niger, Mali, Sénégal, Mauritanie et la
Gambie). La combinaison de trois méthodes de lutte (enlèvements
mécanique, manuel et lutte biologique) a permis de réduire les
infestations par les végétaux aquatiques.
> La Réserve de Biosphère
Transfrontalière du Delta du fleuve Sénégal
Cette réserve transfrontalière mise en place
par le Sénégal et la Mauritanie est la seconde du genre en
Afrique et constitue un modèle dans la cogestion des ressources
naturelles. Cette réserve avec ses nombreux écosystèmes
humides, constitue un sanctuaire important pour la conservation des oiseaux
migrateurs. Elle contient cinq sites Ramsar (Djoudj, Gueumbeul, Ndiaël,
Diawling Chat Tboul) et deux sites du patrimoine mondial, dont la ville de
Saint-Louis. Un plan de gestion conjoint a été
élaboré et des actions de développement ont
été initiées avec l'ensemble des collectivités
concernées. Initialement, les impacts de la restauration se sont surtout
fait sentir dans les parties du bas-delta où des progrès
importants ont été accomplis dans la gestion de l'eau.
> Le Projet de Réserve de Biosphère
Transfrontalière Delta-Niumi
Le Sénégal partage avec la Gambie un riche
complexe écologique composé de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum (Sénégal) et du Parc National
du Niumi (Gambie) qui nécessite une gestion rationnelle et durable.
Cette contiguïté a encouragé le développement d'un
cadre de coopération transfrontalier autour de la gestion durable des
ressources naturelles et la promotion de la dynamique communautaire.
Ainsi, grâce au soutien de Wetlands International
à travers le projet WOW (Wings Over Wetlands) et l'UICN, les deux pays
se sont engagés dans un processus de création d'une
réserve transfrontalière ; un protocole d'accord est signé
entre les deux parties. Ce projet doit aboutir dans un premier temps à
un plan de gestion transfrontalière des ressources naturelles et plus
tard à la création d'une Réserve de Biosphère
Transfrontalière.
Section 2 : La politique de conservation et
renforcement des capacités techniques et opérationnelles pour la
mise en oeuvre de la
Convention
Pour la mise en oeuvre de la Convention, le
Sénégal a mis en place des politiques de conservation (paragraphe
1) permettant d'évaluer les progrès dans les programmes de
travail thématiques (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : L'adoption et mise en oeuvre des politiques
de conservation
A/ Les progrès dans les politiques de suivi, de
contrôle et de surveillance des ressources biologiques
La Convention internationale sur la diversité
biologique offre au Sénégal un cadre formel qui lui permet
d'appuyer, de formaliser et d'harmoniser des traditions largement
répandues et une politique gouvernementale active de conservation et de
gestion des ressources naturelles au Sénégal.
Toutefois, le gouvernement dispose d'un système de
planification qui renforce la rigueur dans la gestion des ressources naturelles
et de la biodiversité.
C'est ainsi que la politique de décentralisation
engagée en 1996 a reconnu aux collectivités locales, un pouvoir
de création d'aires protégées. Ainsi, la région
peut créer, par arrêté du conseil régional, une aire
protégée « d'intérêt régional »
dans les terroirs de son ressort55. Le conseil rural, organe
exécutif de la communauté peut, par l'adoption d'une
délibération, porter la création d'une aire
protégée « dans les zones et sites naturels
présentant un intérêt socio écologique
rural56.» La commune, quant à elle, « peut prendre
toute mesure nécessaire pour protéger les espèces
menacées ou en voie d'extinction (...) »57 Alors,
l'initiative de création n'est plus du monopole de l'Etat. Il demeure
garant du contrôle de la légalité des
délibérations ou arrêtés locaux.
55 Article 20 du décret n° 96-1134 du
27/12/1996 portant application de la loi portant transfert des
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales en matière d'environnement et de gestion des ressources
naturelles.
56 Article 44 du décret n° 96-1134 du
27/12/1996 portant application de la loi portant transfert des
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales en matière d'environnement et de gestion des ressources
naturelles
57 Article 38 alinéa 3 du décret
n° 96-1134 du 27/12/1996 portant application de la loi portant transfert
des compétences aux régions, aux communes et aux
communautés rurales en matière d'environnement et de gestion des
ressources naturelles.
Toutefois, la lettre de politique sectorielle de
l'Environnement (LPSE) constitue la base de la politique environnementale qui
cherche surtout à développer le réflexe de la prise en
compte de l'environnement dans toutes les activités
génératrices de biens et services58.
Les axes de la LPSE sont entre autres :
· L'amélioration de la base de connaissance des
ressources naturelles en vue de mieux mesurer leurs capacités de charge
;
· La mise en place d'un dispositif institutionnel et
réglementaire efficace pour la protection de l'environnement et des
ressources naturelles afin d'atténuer leur dégradation ;
· La promotion des activités
génératrices de revenus et d'infrastructures collectives
combinant lutte contre la pauvreté et dégradation de
l'environnement ;
· La promotion des modes de production et de consommation
durables.
Dans cette optique, le Cadre de Dépenses Sectoriel
à Moyen Terme (CDS-MT) adopté en 2005 et qui a comme objectif une
gestion axée sur les résultats, constitue l'outil de mise en
oeuvre de la politique environnementale.
Le processus de décentralisation dans lequel est
engagé le Sénégal a comme objectif ultime d'assurer un
développement à la base. Les réformes entreprises dans ce
cadre ont pris en compte la dimension environnementale.
C'est ainsi que la lettre de politique du développement
rural décentralisé a énoncé la
nécessité d'appuyer les collectivités locales dans la
gestion de leur environnement notamment par la mise en place « d'un
programme de restauration de la fertilité des sols, basé sur la
rationalisation de l'utilisation de l'espace rural permettant de limiter les
pratiques extensives consommatrices de ressources naturelles et la
responsabilisation des acteurs agraires dans la gestion des ressource
».
Le document de stratégie de stratégie de
réduction de la pauvreté (DRSP)59, dans le domaine de
la gestion des ressources naturelles et de l'environnement, a les objectifs
prioritaires suivants sont retenus :
· la valorisation des ressources forestières
(exploitation rationnelle et durable, diversification des combustibles,
réduction des pertes à la consommation) ;
· la sauvegarde de l'environnement et la lutte contre la
désertification ;
· la sauvegarde de la faune et de la flore ;
· la sauvegarde de l'environnement marin côtier ;
· la recherche d'un point d'équilibre entre la
satisfaction des besoins des populations et le maintien de la
biodiversité ;
· la valorisation des ressources sauvages ;
58 CEPS, 2009. LETTRE DE POLITIQUE DU
SECTEUR DE L'ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES NATURELLES (LPSERN) 2009- 2015. 16
pages.
59 Initié par les autorités en 2000,
le DRSP est basé sur une croissance redistribuée et la
satisfaction des besoins de base des populations pauvres. Il vise à
promouvoir la richesse, à organiser l'égalité de chances
et à assurer la protection des groupes vulnérables.
· l'amélioration du cadre de vie en milieu
urbain et rural ;
· le renforcement des capacités en gestion des
ressources naturelles et de l'environnement par la formation,
l'éducation, la sensibilisation, l'alphabétisation...;
· l'accroissement de l'accès des populations pauvres
aux énergies de substitution ;
· la gestion communautaire des aires
protégées ;
· l'optimisation des interventions de l'Etat,
conformément au Code de l'Environnement.
En 2000, le Gouvernement du Sénégal a
organisé de larges concertations nationales sur la pêche et
l'aquaculture pour revisiter la stratégie de développement du
secteur de la péche appliquée au cours des deux dernières
décennies et procéder aux ajustements nécessaires afin de
mieux répondre aux enjeux et défis nouveaux posés au
secteur60.
Depuis l'adoption de la stratégie de
développement durable en 2001, le secteur de la péche a
étéconfronté à des évolutions
notables, résultant à la fois des dynamiques sectorielles
internes, des
progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la
stratégie, mais également des nouvelles missions assignées
au secteur dans le cadre des politiques publiques nationales (DSRP, SCA).
Cela a abouti à la formulation d'une Lettre de Politique
Sectorielle des Péches et de l'Aquaculture dont l'objectif 1 porte sur
la gestion durable et restauration des ressources halieutiques et de leurs
habitats :
Cela passe aussi par des mesures salutaires :
· L'instauration de plans d'aménagement des
pécheries : L'instauration progressive de plans d'aménagement des
pécheries, commençant par les stocks les plus menacés, est
seule à même d'assurer la durabilité de la ressource et de
l'activité de pêche (durabilité biologique,
économique, et environnementale). Ces plans constitueront la clef de
voûte de l'ajustement des capacités de péche et des mesures
de contrôle de l'accès ;
· La promotion d'une politique de conservation de
l'habitat marin et de la ressource dans le cadre d'une gestion
intégrée des zones côtières : Elle demeure une
préoccupation constante, compte tenu de l'état de
dégradation progressif des écosystèmes marins. Le
Gouvernement mettra en oeuvre en relation avec les partenaires au
développement, les institutions professionnelles et la
société civile, un aménagement rationnel,
intégré et durable des environnements marins et côtiers.
Un autre document stratégique pour la conservation de la
biodiversité par son aspect intersectoriel est la lettre de politique de
gestion intégrée des ressources marines et
côtières.
Une Revue des dépenses publiques de la
biodiversité a été financée par la Banque Mondiale
en appui au Projet de Gestion Intégrée des Ressources Marines et
Côtières (GIRMAC) qui a ressenti le besoin d'une orientation
stratégique d'ensemble du secteur et d'une réflexion sur les
options à prendre pour mener à bien sa mission.
60 Ministère de l'Economie maritime, des Transports
maritimes, de la Pêche et de la Pisciculture, 2007. Lettre de Politique
Sectorielle des Pêches et de l'Aquaculture. 44 pages.
http://www.ecomaritime.gouv.sn/IMG/pdf/lettre_de_politique_sectorielle.pdf
Cette étude du secteur de la biodiversité
s'inscrit par ailleurs dans une trilogie de revues des dépenses
publiques qui aborde les trois secteurs représentatifs de la
biodiversité du pays et des ressources qu'elles génèrent
:
· une revue des dépenses publiques du secteur
forestier qui a été réalisée en 2004 dont le
rapport est disponible ;
· une revue des dépenses publiques du secteur de la
conservation de la biodiversité a été
préparée en 2007 ;
· une revue des dépenses publiques de la pêche
a été préparée en 2008. B/ Les
progrès accomplis dans les mécanismes de mise en oeuvre de
cogestion
Le Gouvernement a déjà posé des actes
décisifs dans la mise en oeuvre de ces réformes illustrés
par quelques actions phares : définition de nouvelles conditions
d'accès avec l'introduction du permis de pêche artisanale ;
ouverture de chantiers d'envergure dans le domaine de la maîtrise des
capacités de capture (élaboration du Programme d'ajustement des
capacités de pêche maritime, du programme national
d'immatriculation des pirogues, de l'audit de la flotte démersale
côtière ); l'amélioration de la gouvernance du secteur par
l'introduction de la cogestion et la mise en place des Conseils Locaux de
pêche; le renforcement notable des moyens opérationnels de la
surveillance des pêches ; la mise en oeuvre de politiques de conservation
de la ressource et de l'environnement marin (instauration du repos biologique,
création de récifs artificiels, gestion intégrée
des ressources marines et côtières, création d'aires
marines protégées) ; la création d'une cellule de
restructuration industrielle et Elaboration d'un plan de restructuration
industriel.
La Lettre de politique sectorielle vise à
accélérer ces réformes, à accroître leur
efficacité en renforçant notablement la cohérence des
interventions, des projets et programmes publics sur la base d'objectifs
clairement définis, priorisés et hiérarchisés. Elle
vise en même temps à fédérer toutes les initiatives
de l'Etat et des partenaires au développement (bailleurs de fonds, ONG)
autour d'un document de référence consensuel.
La mise en place d'un système de concessions de droits
d'accès aux ressources halieutiques permettant de réguler
l'accès par zones et groupes d'espèces. En péche
artisanale, les récipiendaires des droits d'usage concédés
seront les nouvelles institutions locales crées en vue de
responsabiliser, d'appuyer et de faire participer les communautés de
pêcheurs à la gestion des pêches (conseils locaux des
pêches, conseil national consultatif des pêches, structures de
cogestion, autres initiatives à la base, etc.).
Un cadre contractuel devant régir les conditions dans
lesquelles les communautés de pêcheurs bénéficieront
des droits d'usage concédés sera élaboré par
l'administration des péches en concertation avec les
représentants des usagers.
Le Gouvernement du Sénégal a
élaboré une stratégie en conformité avec les
dispositions du code de la pêche de 1998, en vertu du lequel les
communautés ont la possibilité de se constituer en associations
légalement reconnues, connues sous le nom de Comités Locaux de
Pêche (CLP : Comite Local de Pêche)61.
Ces CLPs négocient des accords juridiques directement
avec le Ministère de l'Économie Maritime afin de
développer et de mettre en oeuvre des initiatives de Cogestion pour des
pêcheries ciblées. Le Ministre entérine ces initiatives
(par exemple les mesures de contrôle telle que la taille minimale des
mailles des filets de pêche, les périodes de fermeture, les
réserves intégralement protégées, Etc.), par un
Arrêté ministériel.
A l`échelle communautaire et des CLPs, le
Ministère a mis en place des Conseils Locaux de Pêche Artisanale
(CLPA: Conseil Local de la Pêche Artisanale) pour développer des
plans de gestion de zones côtières de pêche plus larges,
harmoniser et rassembler les initiatives de Cogestion prises par le CLPs.
Toutefois, le CLPA, ne couvre pas de zones vastes à l'échelle des
stocks halieutiques unitaires, ce qui est, du point vue biologique,
déterminant pour la gestion des stocks halieutiques.
Le GIRMaC) met en oeuvre des initiatives pilotes de cogestion
dans quatre sites pilotes. Un manuel de cogestion a été
élaboré pour guider les interventions62. Il a
été conçu pour les facilitateurs du GIRMaC et le personnel
évoluant dans le secteur des pêches du Sénégal, pour
leur permettre de mieux comprendre la cogestion des pêcheries.
Il contient des éléments théoriques sur
la cogestion des pêcheries et des informations sur les expériences
en cours dans le pays et au-delà de ses frontières.
Dans un souci d'implication des populations
résidentes, beaucoup de Communautés rurales, en concertation avec
les Conservateurs des Aires protégées (AP), ont instauré
des comités de gestion63. Ces organes sont composés,
pour chaque AP, du Conservateur et des différentes parties prenantes,
membres des communautés concernées et ONG impliquées. Leur
président élu est choisi parmi les membres des parties
prenantes.
Le conservateur ne peut être président. Cet
organe ne possède pas de statut juridique officiel. Encore une fois,
l'existence de ces comités de gestion dans la politique du parc
relève d'un constat empirique.
Au Sénégal, il existe des corps
d'écogardes64. Ces derniers sont issus des populations
locales et se portent volontaires pour participer à la surveillance et
aux mesures de conservation et de restauration du site. Ces personnes ne sont
donc pas rémunérées pour leurs activités
volontaires mais bénéficient en retour de plusieurs
opportunités notamment celle d' écoguidage ou de transport sur
les lieux.
61 USAID et Coastal resource center, 2011.
Gestion concertée pour une Pêche durable Future Au
Sénégal (USAID/COMFISH). Plan de Travail Année I (14
février - 30 septembre 2011). 43 pages.
62 GIRMaC, 2007. Manuel de cogestion des
pêcheries. DES THEORIES ET DES ETUDES DE CAS AU JAPON, AUX PHILIPPINES ET
AU SENEGAL. 33 pages.
63 Dans les arrêtés portant
règlement intérieur des parcs et réserves, le comite de
gestion est désigné comme l'organe de mise en oeuvre du plan de
gestion.
64 Dans certaines aires protégées on
les appelle aussi éco guides ou volontaires
Paragraphe 2 : les progrès dans les programmes de
travail thématique
A/ Le programme de travail sur les aires
protégées
Les principales mesures prises dans le souci d'une part de
conserver durablement sa diversité biologique et d'autre part de
respecter ses engagements pour l'amélioration de la couverture, de la
représentativité et de la gestion des aires classées
à l'échelle nationale, régionale et mondiale sont
consignées dans l'annexe 3.
Les espèces et habitats côtiers et marins
subissent des pressions grandissantes en Afrique de l'Ouest. La
surpéche, la destruction des mangroves et autres
écosystèmes, la pollution, l'urbanisation, la croissance de
l'industrie extractive et le développement touristique
incontrôlé sont les principales menaces qui entraînent une
dégradation significative de l'environnement.
Afin d'apporter des solutions à ces problèmes,
des efforts remarquables ont été déployés par les
différentes parties prenantes (pouvoirs publics, communautés
locales, ONG et partenaires au développement) pour mettre en place un
réseau représentatif d'Aires Protégées en Afrique
de l'Ouest. Toutefois, afin d'accélérer la mise en oeuvre du
Programme de travail de la CDB sur les Aires Protégées et
permettre aux différents pays de s'acquitter de leurs obligations, il
est nécessaire d'établir des mécanismes de financement
durable pour les Aires Protégées, tant au niveau national que
régional.
Chaque pays met en oeuvre des stratégies de protection
de la biodiversité et des plans d'action de protection pour des
espèces bien précises.
C'est ainsi que le Sénégal a préparé
un plan d'action pour la conservation des tortues marines65.
Toutefois, compte tenu de la nature transfrontalière
de plusieurs habitats et des schémas migratoires de certaines
espèces, sept pays ouest-africains (Cap-Vert, Guinée,
Guinée Bissau, Mauritanie, Sénégal, Sierra Leone et
Gambie) ont décidé d'unir leurs efforts afin de trouver des
solutions aux problèmes communs liés à la
préservation des ressources côtières et
marines66.
Conformément au Programme de la CDB sur les Aires
Protégées (PoWPA), une évaluation des lacunes
écologiques est en cours au niveau du réseau régional
d'aires marines protégées (AMP)67.
D'importants résultats ont été obtenus
en mobilisant l'engagement politique et le soutien formel des États aux
différentes initiatives régionales de préservation de la
nature. Des progrès significatifs ont été
réalisés jusqu'ici en termes de renforcement de la
sensibilisation sur les besoins en matière de préservation des
espèces et habitats les plus menacés et sur la
nécessité de
65 MEPNBRLA, 2010. Plan d'action pour la conservation des
tortues marines au Sénégal. 34 pages.
66 PRCM et al, 2011. Investir dans les Aires
Protégées en Afrique de l'Ouest afin de préserver la
biodiversité, de faire face aux changements climatiques et de
sécuriser les moyens d'existence. Tables rondes des bailleurs de fond
pour le renforcement des Aires Protégées en Afrique de l'Ouest. 4
pages.
67 Kane I.O., 2008. Etude des lacunes des Aires Marines
Protégées en Afrique de l'Ouest. Rapport de stage. Fondation
Internationale du Banc d'Arguin - Réseau Régional d'Aires Marines
Protégées en Afrique de l'Ouest. 16 pages.
http://www.lafiba.org/index.php/fr/content/download/2488/16435/version/1/file/121EtudeslacunesAMP.pdf
renforcer la coopération et d'élaborer une
approche harmonisée au niveau sous-régional, afin de
réaliser les objectifs de la CDB dans cette région du monde.
Des initiatives significatives sont actuellement
menées afin de traduire en action le programme de travail de la CDB sur
les Aires Protégées, notamment la stratégie
régionale pour les aires marines protégées, qui a
mené à la création en 2007 d'un réseau
régional d'AMP. Toutefois, l'un des principaux défis qui
subsistent est la nécessité de renforcer le financement durable
au profit des Aires Protégées.
B/ Le programme sur l'accès et le partage des
avantages
La CDB, pour rappel, vise les trois objectifs suivants :
· la conservation de la diversité biologique ;
· l'utilisation durable de ses éléments et
;
· le partage juste et équitable des avantages
découlant de l'exploitation des ressources génétiques
(APA).
Ce dernier aspect a été ajouté à
la demande des pays en développement, où se trouvent environ 80 %
des ressources génétiques mondiales68. L'APA est un
mécanisme qui vise à donner aux pays le moyen de commercialiser
de façon profitable "leurs" ressources génétiques et
à créer une incitation économique pour la conservation et
l'utilisation durable de la biodiversité. C'est dans cette optique qu'un
lien opérationnel a été établi entre les trois
objectifs de la CDB.
Le seul domaine qui enregistre des progrès est le
développement des compétences de négociation. Il
représente une composante importante de l'Initiative de renforcement des
capacités APA en Afrique. Les négociations entre les
différentes parties prenantes jouent en effet un rôle crucial dans
l'élaboration et la mise en oeuvre d'une législation et d'une
réglementation en matière d'APA, tant à l'échelle
internationale que nationale.
Par ailleurs certains organismes comme le Fonds international
de développement agricole (FIDA) appuient la mise en oeuvre des
activités APA. Le FIDA a monté un programme « Agro
biodiversité, cultures et développement local ». Ce
programme a commandité une étude portant sur les quatre
espèces dites négligées, notamment le fenouil, le baobab,
le moringa et le fonio.
68 Projet Biodiversité
Sénégal-Mauritanie. 2008. Accès et partage des avantages
relatifs aux ressources génétiques. Atelier de renforcement de
capacités, Dakar, 3 au 7 novembre
2008.
www.projetbiodiversite.org/spip.php?article115
Elle devait permettre de partager les résultats de
recherche et des échanges sur l'accès communautaire au partage
des avantages, l'exploitation et la gestion durable des ressources de la
biodiversité biologique.
Les études au sein du programme Fida « Agro
biodiversité, cultures et développement local » au
Sénégal illustrent l'importance fondamentale de maintenir le lien
entre la dimension culturelle et sociale et le potentiel économique de
la commercialisation des produits végétaux « mineurs ».
De son point de vue, les collectivités locales ont un rôle majeur
dans la conservation de la biodiversité.
Néanmoins, la diversité biologique dans la
vallée du fleuve Sénégal offre d'ores et
déjà de multiples opportunités pour une utilisation
profitable des ressources naturelles/biologiques. Bien que la commercialisation
se limite présentement au niveau local et national, la dimension de
l'APA est une piste à poursuivre. Il est fort probable que parmi les
espèces recensées, il y aura, dans l'avenir, des
opportunités pour une commercialisation des ressources biologiques sinon
génétiques vu l'importance que certaines espèces jouent
par exemple dans la pharmacopée traditionnelle.
IIème Partie : La persistance des
difficultés dans l'application de la convention sur la diversité
biologique 20 ans après.
Malgré ses efforts de mise en oeuvre et ses
avancées dans l'application de la CBD, le Sénégal est
confronté jusqu'à présent à des difficultés
dans l'application de la CDB. Ces difficultés sont liées non
seulement au cadre juridique, institutionnel et des mécanismes de
financement (Chapitre 1) mais aussi au cadre politique et
socio-économique (Chapitre 2).
Chapitre 1 : les difficultés liées au
cadre juridique, institutionnel et des mécanismes de financement
Un certain nombre de contraintes législatives,
réglementaires et institutionnelles constituent des handicaps à
la mise en oeuvre des règles de préservation de la
biodiversité et des aires protégées
Section 1 : les difficultés liées au
cadre juridique et institutionnel
L'incohérence du cadre de mise en oeuvre de la CDB
(Paragraphe 1) et l'absence d'un système national de suivi de la
biodiversité (Paragraphe 2) constituent ces difficultés.
Paragraphe 1: l'incohérence du cadre de mise en
oeuvre de la convention biodiversité
A/ L'absence de coordination des cadres de mise en
oeuvre de la Convention
En plus du fait que le Ministère chargé de
l'environnement exerce pleinement ses attributions de gestion de la
biodiversité, cela en synergie avec le Ministère chargé de
la pêche pour ce qui concerne la biodiversité marine, il convient
de signaler les insuffisances manifestes da la coordination institutionnelle de
la biodiversité.
Le CNB détient en principe la plénitude des
compétences dans ce domaine de coordination. Malheureusement, on
constate beaucoup d'insuffisances dans la coordination des activités de
préservation de la biodiversité par le CNB. Cela est d'autant
plus déplorable que le CNB est appelée à être la
cheville ouvrière dans le cadre de la préparation de la loi sur
la biodiversité et les aires protégées.
Pour relancer les activités du Comite national sur la
biodiversité, un appui lui a été fourni par le GIRMAC,
dans le cadre de sa composante de renforcement du cadre de conservation de la
biodiversité. Mais cela n'a pas suffit.
Après avoir piloté entre 1995 et 1998
l'exercice participatif et décentralisé de l'élaboration
du Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE), qui est l'instrument par
lequel la prise en compte de la dimension environnementale de tous les secteurs
d'activités économiques et sociale a été
effectuée, le CONSERE est tombé dans un état de non
fonctionnalité dû à manque de capacités humaines et
matérielles. Le bailleur de fonds principal s'est retiré en
1998.
La CNDD ne disposait pas de moyens propres. Elle a longtemps
travaillé avec les moyens de la Direction de l'Environnement et des
Etablissements Classés. Elle est tombée dans une léthargie
à
la clôture du programme Capacité 21 du Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD), son principal bailleur
de fonds.
Pour complexifier les difficultés, une Direction des
Aires Communautaires (DAC)69 a été créée
au sein du ministère de l'Economie Maritime. Elle est chargée de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique de l'Etat en
matière d'aménagement, de gestion et de développement d'un
réseau national intégré et cohérent d'aires
communautaires, d'aires marines protégées et de récifs
artificiels.
Or ce mandat est à l'état actuel du cadre
institutionnel, confie à la Direction des Parcs Nationaux du
Sénégal.
Il faudra trouver des mécanismes de financement
durable qui puisse assurer le fonctionnement des différents
mécanismes intersectoriels de coordination de la mise en oeuvre de la
convention sur la diversité biologique.
B/ les lacunes du cadre juridique et
règlementaire pour la conservation
Au Sénégal, il n'existe pas de cadre juridique
spécifique des aires protégées, ni même des aires
marines protégées. Les dispositions qui s'appliquent à
l'intérieur de ces espaces sont réparties principalement entre
les codes de l'environnement, de la chasse et de la protection de la nature, de
la pêche maritime, des collectivités locales et des décrets
d'application qui les accompagnent.
Cet éparpillement des dispositions applicables ne
facilite pas la clarté pour les différents acteurs
intéressés, ni même la pédagogie autour de la
promotion et la gestion des aires protégées au
Sénégal. En effet, une législation spécifique aux
aires protégées clarifierait sensiblement la situation tout en
traduisant l'actuelle volonté politique dans le soutien des ces
initiatives.
D'autre part, il n'existe pas, au sein de la
législation nationale, une définition juridique des
différentes catégories d'aires protégées existantes
au Sénégal, de leurs objectifs, des conditions de leur
création et de leurs modes de gestion. Le décret portant code
forestier donne bien les définitions de « réserve naturelle
», « réserve spéciale » et « parc national
» mais ne définit pas ce que l'on désigne par « aires
naturelles d'intérêt communautaire » et les « aires
marines protégées », utilisé en 2004 pour 5 aires
protégées ayant une emprise marine.
Une norme nationale adaptée aux
spécificités sénégalaises constituerait un outil
efficace pour les acteurs, parties prenantes de la stratégie
régionale pour les AMP et notamment ceux contribuant au renforcement
institutionnel et gestion des AMP au Sénégal. De plus, cet effort
d'actualisation pourrait constituer un premier pas vers une harmonisation des
catégories d'AP au niveau de la
69 Le gouvernement du Sénégal veut
prendre des mesures hardies pour faire face à la raréfaction des
ressources halieutiques. Il s'agit d'asseoir les bases d'une exploitation
rationnelle des ressources de la pêche en restaurant le patrimoine
halieutique dégradé. C'est tout le sens de la révision du
cadre juridique des pêches à travers la création de la
Direction des aires communautaires (Dac) chargée de l'exécution
de la politique de l'Etat en matière d'Aires marines
protégées et de récifs artificiels. Sa création a
été annoncée par le conseil du 21 juillet 2009, a travers
la nomination de son Directeur
sous région. Il pourrait être intéressant
de réfléchir à la centralisation des définitions
des aires protégées au sein d'un méme texte comme cela
peut exister au Cap Vert ou en Guinée Bissau70.
Enfin, il serait judicieux de combler le vide juridique
relative à une définition nationale des « aires naturelles
d'intérêt communautaire » ou « aires marines
protégées» afin de se doter d'un cadre juridique complet et
adapté aux circonstances71.
On constate aussi une mise en oeuvre insuffisante des
dispositions conventionnelles par ces lois et règlements, soit du fait
de la tardiveté de l'adoption des textes d'application (décrets
ou arrétés), soit tout simplement du fait de l'ignorance pure et
simple des conventions.
L'expérience de l'ancien Code de l'Environnement de
1983 qui n'a connu aucun texte d'application pendant près de vingt ans
est assez significative. La méme situation a prévalu pour la loi
portant Code de l'eau du 4 Mars 1981, dont les textes d'application ne datent
que de 1998, a savoir :
· décret 98-555 du 25 Juin 1998 portant
application des dispositions du Code de l'Eau relatives aux autorisations de
constructions et d'utilisations d'ouvrages de captage et de rejet ;
· décret 98-556 du 25 Juin 1998 portant application
des dispositions du Code de l'Eau relatives à la Police de l'Eau ;
· décret 98-557 du 25 Juin 1998 portant
création du Conseil Supérieur de l'Eau.
Même le Code de l'Environnement adopté en
Janvier 2001(loi 2001-01 du 15 Janvier, et décret 2001-282 du 12 Avril),
n'a pas encore finalisé l'ensemble des arrétés
complémentaires d'application nécessaires au contrôle
à faire dans la gestion des ressources naturelles et de
l'Environnement.
La méme situation est valable pour la récente
loi d'orientation agrosylvopastorale de Juin 2004. Les dispositions de cette
loi prévoyaient un réexamen par l'Assemblée Nationale au
bout de trois ans (soit en Juin 2007) et une révision tous les cinq ans.
Aucun réexamen par l'Assemblée n'a été fait en
2007. Aucun texte d'application n'a également été pris
jusqu'en Juin 2009.
En plus, il existe un vide institutionnel pour la prise en
charge de certains éléments de gestion comme le dispositif
institutionnel pour la création et la gestion des aires marines
protégées (AMP). Le Gouvernement a du mettre en place un comite
technique créé par l'arrêté interministériel
2006 du 03 mars 2006.
Ce texte propose que des arrêtés conjoints des
ministres chargés de l'Environnement et de la Pêche
définissent les objectifs de chaque AMP, les principes d'accès,
d'exploitation et de gestion qui découlent des Conventions
internationales, des législations et des politiques nationales
d'environnement et de pêche en vigueur.
70 En Guinée Bissau l'IBAP (Institut de la
Biodiversité et des Aires Protégées) gère les aires
protégées.
71 Marie CUQ, 2008. Analyse comparée des cadres
juridiques relatifs aux Aires Protégées des zones
côtières et marines des pays du PRCM. RAMPAO et FIBA. Rapport
final. 83 pages.
http://www.rampao.org/fr/publication/RapportcjAMP.pdf
Chaque AMP fait l'objet d'un plan de gestion sous la
supervision du comité technique comprenant les services nationaux
compétents et dont le mandat et la composition sont
précisés par arrêté ministériel.
Ce comité co-présidé par le Directeur
des Parcs Nationaux et son homologue de la Pêche Maritime peine a se
réunir. Une querelle de leadership pour le contrôle des AMP semble
être à l'origine de cette situation. Ce vide correspond en
réalité à la lacune de prise en compte de la
spécificité de la protection du milieu marin.
Ainsi, cette protection est réalisée de
manière plus ou moins pertinente, à travers une
législation environnementale traditionnellement tournée vers le
milieu terrestre72. Ce fut le cas au Sénégal jusqu'en
2004, où les processus de protection du territoire sont consignés
dans le code forestier et répondent à la procédure de
classement des sols. Par conséquent, certains Parcs Nationaux et
Réserves contiennent une partie maritime, qui est gérée
spécialement en fonction du zonage de l'aire.
En droit interne, le Sénégal a essentiellement
légiféré selon une orientation terrestre, comme beaucoup
d'autres Etats. Cette « ignorance » du milieu marin vient
essentiellement du manque de visibilité et de conscience de la
détérioration du milieu marin. Or la conservation du milieu marin
est essentielle au maintien de la vie sur terre.
Les aires marines protégées constituent un
outil privilégié pour assurer la protection des habitats et de la
biodiversité des zones marines. Au niveau du Sénégal comme
dans la plupart des pays en voie de développement, le passé
colonial a également joué un rôle, étant
donné que la tradition de conservation était essentiellement
tournée vers les forêts classées, qui sont pour la plupart
devenues des Parcs Nationaux.
Il est à présent établi que si la
dégradation du milieu marin est difficile à appréhender de
manière empirique dans son ampleur, elle est néanmoins bien
réelle et menaçante.
Le décret présidentiel de 2004, portant
création des 5 premières AMP au Sénégal, ne
clarifie pas le contexte juridique des AMP. Ce premier pas politique doit
être suivi d'un accompagnement juridique permettant aux AMP de devenir
une réalité de terrain, de prouver leur efficacité en tant
que outil de gestion tant au niveau de la conservation de l'environnement au
service de l'homme que de la pérennisation de l'économie de la
péche au Sénégal.
C'est d'ailleurs ce qui a justifié la décision
prise par le gouvernement du Sénégal de préparer une
loi-cadre sur la biodiversité et les aires protégées pour
combler ces lacunes.
L'élaboration de ce projet de loi sur la
biodiversité et les aires protégées va entraîner un
certain nombre de modifications au niveau des textes juridiques actuellement en
vigueur73.
C'est la raison pour laquelle des propositions
d'amélioration/révision ont été proposées
dans le sens d'harmoniser l'ensemble des textes. Ces révisions
concernent les textes suivants et les domaines ci-après :
72 GIRMaC, 2008. Proposition d'un cadre
législatif et institutionnel pour la gestion des aires marines
protégées au Sénégal. Document de programme. 37
pages.
73 Ly I., Ngaide M. et Dieng P.M, 2010. AVANT
PROJETS DE TEXTES PORTANT REVISION DES TEXTES SECTORIELS RELATIFS A
L'ENVIRONNEMENT. Version finale corrigee. 17 pages.
· article 28 de la loi n° 96-07 du 22 mars 1996
portant transfert de compétences aux régions, communes et
communautés rurales ;
· avant projet de décret modifiant les articles
38, 39, 40, 44 et 50 du décret 96-1134 du 27 décembre 1996
portant application du transfert des compétences aux régions, aux
communes et aux communautés rurales en matière d'environnement et
de gestion des ressources naturelles ;
· avant projet de loi modifiant les dispositions des
articles 34, 35 et 39 de la loi 98-32 du 14 avril 1998 portant Code de la
pêche maritime;
· avant projet de décret modifiant les dispositions
des articles 35 et 36 du décret 98-498 du 10 juin 1998 portant
application de la loi portant Code de la pêche maritime ;
· avant projet de décret modifiant les dispositions
des articles 2 et 3 du décret du 4 novembre 2004 portant création
des aires marines protégées ;
· modèle d'avant projet d'arrêté
portant règlement intérieur des parcs nationaux. En attendant,
une stratégie nationale pour la gestion des AMP a été
préparée sous la supervision d'un comité qui regroupe la
Direction des pêches maritimes (DPM), la DPN, la Direction des aires
communautaires (DAC) et le PRCM. Ce comité comprend également le
WWF Wamer, la FIBA et l'Association pêche tourisme environnement
(APTE).
En l'absence d'une loi spécifique pour la gestion des
AMP au Sénégal et vu l'urgence de régler les questions
institutionnelles, l'une des solutions à court terme pourrait être
la réorganisation de la structuration actuelle de création des
AMP en consolidant le partenariat et l'intégration entre les structures
qui doivent intervenir en la matière. Toutefois, il est important qu'il
y'ai un organe qui puisse jouer le rôle d'arbitre en cas de conflit et
qui puisse aussi prendre la décision qui s'impose en toute connaissance
de cause pour éviter un quelconque blocage du système.
Paragraphe 2: l'absence d'un système national de
suivi de la biodiversitéLe suivi et la surveillance nécessitent
la mise en place d'un système normé et organisé autour
d'indicateurs pertinents choisis parmi ceux
suggérés par la CDB et en conformité avec les engagements
international et national de suivi des tendances de la biodiversité.
A/ Les lacunes dans la connaissance de l'état de
la biodiversité
Le Sénégal a signé la Convention-cadre des
Nations Unies sur la diversité biologique (PNUE, 1992)74 qui
incite les Etats parties à se conformer aux alinéas de son
Article 7, à savoir :
a) Surveiller par prélèvement
d'échantillons et d'autres techniques, les éléments
constitutifs de la diversité biologique identifiés en application
de l'alinéa ;
b) prêter une attention particulière
à ceux qui doivent d'urgence faire l'objet de mesures de conservation
ainsi qu'à ceux qui offrent le plus de possibilités en
matière d'utilisation durable;
c) Identifier les processus et catégories des
activités qui ont ou risquent d'avoir une influence défavorable
sensible sur la conservation et l'utilisation durable de la
diversité
74 GIRMaC, 2007. Revue des dépenses publiques
du secteur de la conservation.
biologique et surveiller leurs effets par
prélèvement d'échantillons et d'autres techniques;
et
d) Conserver et structurer à l'aide d'un
système les données résultant des activités
d'identification et de surveillance entreprises conformément aux
alinéas a), b) et c) cidessus.
Si des résultats sont disponibles pour les trois
premiers points, il n'en est pas de méme pour le quatrième.
La Biodiversité au Sénégal connait une
forte régression depuis plusieurs années et ce, en dépit
des efforts consentis75. Le phénomène qui touche tous
les écosystèmes - marins comme terrestres - est essentiellement
dû aux activités humaines. Une situation qui menace le
bien-être des populations, l'équilibre environnemental et
l'économie nationale.
Le comité sénégalais de l'Union
internationale pour la conservation de la nature (UICN) dresse un bilan sombre
de l'état de la biodiversité au Sénégal. Selon cet
organisme de défense de l'environnement, la situation de la
biodiversité au Sénégal n'est guère reluisante. La
dégradation des habitats a fortement accru la
vulnérabilité de plusieurs espèces dont certaines sont
déjà identifiées comme menacées et
répertoriées sur la liste rouge de l'UICN. Le
phénomène est d'autant plus inquiétant que tous les
écosystèmes, aussi bien marins que terrestres, tous les
règnes (animal et végétal) et toutes les classes animales
sont concernés.
Selon les estimations de l'UICN, au moins 10 espèces de
poisson, sur les 400 signalées au Sénégal, sont
menacées d'extinction. Et cela à cause de la surpéche ou
de la destruction de leur habitat. Quant aux reptiles (crocodiles, serpents et
tortues de mer), on estime que sur les 100 espèces déjà
signalées sur la liste rouge de l'UICN, 38 sont menacées de
disparition. Chez les mammifères, la tendance à la
régression semble également se confirmer.
Quatorze (14) des 192 espèces de mammifères
recensées au Sénégal sont menacées d'extinction,
signale l'UICN. Parmi celles-ci on peut citer le Chimpanzé, la Gazelle
dama (Gazella dama), le Lycaon (Lycaon pictus), le lamantin
(Trichechus senegalensis) entre autres. Certaines de ces
espèces dont le Chimpanzé ont vu leurs habitats, situés
dans les forêts galeries et les forêts sèches, connaitre une
dégradation très poussée notamment au
Sénégal oriental.
Des chiffres que le rapport Evaluation de la
biodiversité et des forêts tropicales au Sénégal
estime en deçà de la réalité. « Le nombre
d'espèces végétales et animales menacées au
Sénégal est probablement plus élevé que celui
indiqué par les listes actuelles d'espèces menacées
d'extinction », estime ce rapport commandité par l'Agence
américaine pour le développement international (USAID).
Selon les rédacteurs de ce rapport, « l'inexactitude
des données sur le nombre d'espèces menacées au
Sénégal s'explique par des lacunes dans nos connaissances sur ces
espèces ».
75 Ce texte est un article de l'hebdomadaire la
Gazette du jeudi et titre : CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE. Le bilan sombre du
Sénégal. lundi 6 décembre 2010.
http://www.lagazette.sn/spip.php?article2432
En guise d'exemple, aucune espèce menacée
d'extinction n'a été signalée chez les Amphibiens, les
Insectes et les Crustacés. Mieux, les espèces les plus connues et
présentant actuellement un intérét sont des plantes et des
animaux d'intérêt économique, écologique ou
scientifique. Plus grave encore, certaines espèces animales et
végétales très menacées aujourd'hui au
Sénégal ne sont que partiellement protégées - ou ne
le sont pas du tout - par les codes existants (Code forestier, Code de la
chasse, Code de la pêche).
Pis, de nombreuses espèces végétales
considérées comme endémiques au Sénégal ne
sont pas protégées par le Code forestier. Et certaines plantes et
animaux mentionnés sur la Liste Rouge des espèces menacées
d'extinction de l'UICN ne sont pas mentionnés sur la liste des
espèces intégralement ou partiellement protégées
par le Code forestier, la liste des espèces protégées par
le Code de la chasse et la liste des espèces protégées par
le Code de la pêche. C'est le cas par exemple de Albizia ferruginea qui
bien que figurant sur la Liste Mondiale des Arbres Menacés et la Liste
Rouge des espèces menacées de l'UICN n'est pas mentionnée
dans le Code forestier du Sénégal. Ou encore de Aristida
kunthiana, Digitaria aristulata, Indigofera leptoclada, Maesa nuda, et Striga
bilabiata, considérées comme rares au Sénégal
par l'UICN, le WWF et le World Conservation Monitoring Centre (WCMC), qui ne
sont pas comprises dans les listes des espèces considérées
comme protégées par le Code forestier.
Au plan scientifique, les causes de perte de biodiversité
sont nombreuses. Cependant, les principales sont76 :
· les lacunes dans la connaissance qualitative et
quantitative des ressources biologiques disponibles surtout dans les milieux
marins et côtiers ;
· une faible valorisation des acquis de la recherche et une
prise en compte insuffisante du savoir traditionnel concernant l'utilisation
des ressources biologiques ;
· une insuffisance des études d'impacts des projets
de développement susceptibles d'affecter la biodiversité ;
· une répartition inadéquate des
bénéfices tirés de la conservation et de l'exploitation
des ressources biologiques et enfin, la disparition progressive des rites et
croyances qui justifient l'existence des foréts et bois
sacrés.
C'est pour combler ce vide que le GIRMAC a préparé
une étude de base sur la biodiversité marine et
côtière77. Toutefois des efforts sont à faire
dans les autres domaines.
Il faudra développer des stratégies pour lutter
contre les pertes de biodiversité dont les principales causes sont
connues78.
76Résumé exécutif publié
sur
http://www.cse.sn/sid/biblioth/biodiv/biodiv2.htm
77 GIRMaC, 2004. Etude de base sur la
biodiversité. Rapport final préparé par le LERG. 107
pages.
78 Selon le rapport national sur l'état de
l'environnement édité par CSE (2005), il s'agit des
conséquences de la péjoration du climat mais aussi et de
l'exploitation inappropriée et excessive des ressources naturelles par
l'Homme
B/ Les difficultés d'établissement des
rapports d'avancement sur la mise en oeuvre de la convention
Les rapports nationaux et thématiques exigés en
vertu de la Convention représentent une importante source d'information
sur les tendances nationales et régionales de la biodiversité
dans le monde.
Beaucoup de difficultés ont été
rencontrées pour la préparation à date échue des
rapports nationaux sur l'état de la biodiversité et de mise en
oeuvre de la Convention. Comme il revient la Direction des Parcs Nationaux,
conformément à son mandat de point focal de la Convention et de
secrétariat du Comité National Biodiversité, d'harmoniser
et de centraliser la présentation des données et d'établir
les exigences nationales pour les rapports destinés au
Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique
conformément aux lignes directrices pour la présentation de ce
rapport ont été diffusées auprès des Parties.
Les exigences nationales en matière de
présentation de rapport sont entre autres:
· Bâtir des systèmes nationaux d'information
sur la biodiversité qui, à leur tour, faciliteront
l'élaboration de stratégies et de politiques en la
matière;
· Améliorer les interactions avec le
Secrétariat de la Convention pour surtout faciliter les comparaisons
avec les informations fournies par les autres pays; et
· Accroître la capacité d'élaborer et
d'utiliser des indicateurs d'utilisation durable.
Le Sénégal, faute d'un système national de
suivi des indicateurs a eu du mal à fournir les rapports à
temps.
En plus cette mission est confiée au Comite national sur
la biodiversité qui n'est pas opérationnel.
La DPN qui assure le secrétariat de ce Comite et point
focal national, est obligée de faire le travail ou de recourir a des
consultants79.
Le manque de synergie entre les différents points focaux
thématiques ne favorise pas la circulation de l'information.
En plus les postes suivants ne sont pas pourvus:
· point focal national pour l'organe subsidiaire
chargé de donner des avis scientifiques techniques et technologiques
(SBSTTA)80 ;
· point focal national pour l'initiative taxonomique
mondiale 81 ;
· point focal national pour le programme de travail sur les
aires protégées (POWPA)82.
79 La préparation du quatrième rapport
national, le dernier, a été confiée a l'Institut des
Sciences de l'Environnement (ISE)
80 Convention on biological diversity, august 2011.
Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice.
SBSTTA national focal points. 19 pages.
http://www.cbd.int/doc/lists/nfp-sbstta.pdf
81 Convention on biological diversity, august 2011.
Global taxonomy initiative national focal point. 12 pages.
http://www.cbd.int/doc/lists/nfp-gti.pdf
82 Convention on biological diversity, august 2011.
Programme of Work on Protected Areas National Focal Points. 20 pages.
http://www.cbd.int/doc/lists/nfp-cbd-powpa.pdf
Pour faciliter le rapportage, il faut :
· créer une synergie entre les différents
points focaux nationaux ;
· revitaliser le CNB ;
· rendre opérationnel le système de suivi des
indicateurs de la Biodiversité.
Pour trouver une solution à cette situation, une
étude financée par le GIRMAC a permis de sélectionner des
indicateurs de suivi de la biodiversité au Sénégal.
Parmi les indicateurs proposés, il y a ceux qui sont
d'application générale et d'autres sont sectoriels. On distingue
les indicateurs de diversité biologique forestière, agricoles,
des eaux intérieures et marines et côtières.
Une dizaine d'indicateurs a été
présélectionnée à partir de la liste indicative
fournie par le CDB (Tableau 3).
Ils décrivent l'état, les pressions et les
réponses de la biodiversité au Sénégal. La
distribution de ces indicateurs selon l'approche PER est décrite dans le
tableau 3.
Tableau 1 : liste et typologie des indicateurs de la
biodiversité du Sénégal83
INDICATEURS
|
Type d'indicateur
|
Sources (acteurs compétents)
|
|
Pression
|
Réponse
|
|
Indicateurs d'application
générale
|
|
Pourcentage de la zone protégée par rapport
à la superficie totale
|
|
|
DPN -
DEFCS
|
2
|
Qualité du sol
|
|
|
|
INP
|
3
|
Espèces menacées dans les zones
protégées
|
|
|
|
DPN- DEFCS
|
II
|
Indicateurs de diversité biologique
forestière
|
|
|
|
|
4
|
Superficie totale de la forêt
|
|
|
|
DEFCS
|
5
|
Liste de la flore et de la faune
|
|
|
|
DPN- DEFCS -ISE
|
6
|
Nombre et envergure des incendies de forêt
|
|
|
|
CSE
|
7
|
Contribution des forêts au PIB
|
|
|
|
DEFCS/CSE
|
III
|
Indicateurs de diversité biologique
agricole
|
|
|
|
|
8
|
Utilisation de pesticides agricoles
|
|
|
|
DPV/Cérès Locustox
|
IV
|
Indicateurs de diversité biologique des eaux
intérieures (E)
|
|
|
|
|
9
|
Débit des cours d'eau (E)
|
|
|
|
DGPRE
|
10
|
Changements dans les prises de
poisson par espèce (P)
|
|
|
|
DPMCRODT
|
V
|
Indicateurs de diversité biologique marine et
côtière
|
|
|
|
|
11
|
Changements dans la proportion de prises de poissons par
espèces pour une saison donnée (P)
|
|
DPMCRODT
|
12
|
Pourcentage des espèces de poissons menacées
par rapport au nombre total des espèces de poissons connues (P)
|
|
CRODT
|
|
83 MEPN, 2010b. Programme de suivi des indicateurs de
la biodiversité. Cadre pour la surveillance des changements de la
biodiversité au Sénégal. Rapport Numéro 3. 50
pages
Section 2 : L'inadéquation des
mécanismes de financement et de partage
Le mécanisme de financement en place est
inadéquat, il est non seulement insuffisant pour la conservation et la
gestion des aires protégées (Paragraphe 1) mais aussi
génère des difficultés dans l'accès aux ressources
et le partage des avantages au profit des communautés autochtones
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Un financement insuffisant pour la
conservation et la gestion des aires protégées
A/L'inadéquation du dispositif de mobilisation
et de gestion des financements pour la conservation
L'insuffisance des ressources financières a
historiquement été une contrainte majeure pour pérenniser
les initiatives de gestion de la biodiversité au Sénégal
et dans les pays voisins. Une revue des dépenses publiques et une
analyse économique de la conservation au Sénégal ont
été effectuées sur la période
2001-200584.
Elle consiste à faire un diagnostic
rétrospectif des dépenses publiques en vue d'évaluer
l'impact, l'efficacité et l'efficience dans l'utilisation des moyens
financiers internes et extérieurs effectivement mobilisés et
injectés dans la réalisation des activités et le
fonctionnement des services intervenant dans la gestion de la
biodiversité notamment ceux de la Direction de l'Environnement et des
Etablissements Classes (DEEC), de la Direction des Eaux et Forets, de la Chasse
et de la Conservation des Sols (DEFCCS), la Direction des Parcs Nationaux (DPN)
et ceux de la DPM.
Cette revue des dépenses publiques allouées au
secteur de la biodiversité a permis de faire les constats suivants.
i. Insuffisance des ressources
L'Etat a consenti des efforts importants dans la prise en
charge des dépenses du secteur et reste le premier bailleur de fonds.
Depuis 2001 on constate une véritable volonté des
autorités à améliorer les conditions des services qui
interviennent dans la gestion des ressources naturelles. Néanmoins sa
contribution dans les investissements reste très modeste de même
les collectivités locale occupe une part marginale dans le financement
des investissements.
Les dépenses de fonctionnement sont très
insuffisantes par rapport aux objectifs qui sont assignés.
Pour remédier à cette situation, il faudrait :
? Améliorer le système de préparation du
budget de fonctionnement en renforçant l'organisation des séances
d'arbitrage interne sur le projet de budget,
84 La finalité de la RDP est d'aider à
définir des stratégies visant à améliorer et
à rationaliser les ressources financières et à optimiser
l'efficacité et l'efficience des dépenses publiques du secteur de
la biodiversité.
· Sensibiliser d'avantage les décideurs
politiques sur la nécessité d'accroître les ressources
allouées au secteur à partir d'études solides sur la place
et le rôle du secteur dans l'amélioration des performances du
secteur primaire, dans la lutte contre la pauvreté etc.
· Procéder à un audit de tous les projets du
secteur, pour situer leurs faiblesses et leurs performances afin de corriger et
de gérer les contraintes liées au budget
· Donner une autonomie aux différent projets ou
directions qui opèrent dans le secteur, dans la mobilisation des
ressources ;
· Pour les parcs et réserves, leur allouer une
contrepartie des recettes générées pour leur
fonctionnement ;
· Faire bénéficier le secteur de l'initiative
PPTE85 ;
· Mettre en place un fonds fiduciaire pour le financement
du secteur.
ii. Manque de visibilité des ressources disponible
Cela est surtout constaté pour les ressources en
provenance de l'extérieur. Il constitue une contrainte majeure pour une
bonne maîtrise de la programmation des activités du secteur.
Il faut donc un instrument de gestion efficace qui permet de
procéder à un cadrage de tous les investissements à court
et moyen terme. Et la mise en oeuvre d'un CDMT86 cohérent et
adapté doit permettre de lever cette contrainte.
iii. Lenteurs dans l'exécution des budgets
L a mise en oeuvre d'un CDMT efficace suppose une
déconcentration effective des dépense de fonctionnement et une
décentralisation réelle de dépenses d'investissement ; ce
qui permettrait d'atténuer les lourdeurs administratives en
matière d'exécution des budgets.
iv. Difficultés dans la mobilisation des ressources
Le niveau d'absorption des ressources reste une
préoccupation majeure dans l'exécution des projets de
développement du secteur. C'est pourquoi il sera nécessaire :
· De renforcer la formation des gestionnaires
comptables, par rapport aux nouvelles dispositions et procédures de
l'UEMOA, du nouveau code des marchés et de la réglementation
fiscale ;
· D'étudier avec tous les partenaires au
développement la possibilité de développer le financement
des projets à travers l'appui budgétaire ;
· De mettre en place un cadre de programmation
budgétaire permettant un meilleur suivi des dépenses des
partenaires au développement ;
· De procéder à des comptes rendu
périodique sur la situation du projet, l'état du budget et des
dépenses exécutées ;
85 Le Conseil d'administration du Fonds monétaire
international (FMI) a approuvé le lundi 19 avril le dossier du
Sénégal relatif au point d'achèvement de l'initiative PPTE
(pays pauvres très endettés).
86 Le manque de capacités d'absorption que traduit de
façon persistante le faible taux d'exécution des projets
d'investissement public a conduit a la mise en place complète à
l'échelle nationale et dans les secteurs prioritaires de la
démarche « Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT)
». Elle permettra d'améliorer la programmation et la gestion des
dépenses publiques.
v. Absence d'un système d'information
L'information demeure en effet un élément
important pour une meilleure maîtrise des financements du secteur. Pour
cela il faudrait :
· Mettre en place des mécanismes internes comme
externe de contrôle ainsi que des audits financiers pour renforcer la
transparence dans l'exécution des projets ;
· Disposer d'un système comptable permettant un
suivi et une disposition régulière de l'information ;
· Renforcer les capacités de gestion au niveau
décentralisé ;
· Doter les services de technologie et de moyens
logistiques leur permettant d'être plus opérationnels
· Etudier avec tous les partenaires la possibilité
de contourner les lourdeurs ou de minimiser les contingences liées
à la disponibilité des financements ;
? Redynamiser le système de suivi évaluation des
performances.
B/ Le modèle économique non-favorable
pour le financement de la conservation de la biodiversité
En application des dispositions des codes forestiers et de la
protection de la chasse et de la faune, les structures de gestion des
différents parcs et réserves exercent des attributions
précises. Chaque parc ou réserve est créé et
fonctionne avec un statut et un règlement intérieur
conformément aux lois et règlements en vigueur au
Sénégal.
Dans la pratique cependant, on relève que les textes
organisant ces parcs et réserves ne leur confèrent que des
pouvoirs décisionnels très limités du reste. La plupart
des autorités et services techniques, de nombreux partenaires au
développement rencontrés sur le terrain ont largement
fustigé cet aspect de la gestion de la biodiversité.
Il faut dire aussi que les limites budgétaires et le
manque de moyens en sont les causes principales. Le budget alloué
à ces parcs et réserves est très insuffisant par rapport
aux tâches qu'ils doivent accomplir et les ressources financières
collectées de ceux-ci (ressources financières découlant
des visites touristiques) sont directement versées dans les caisses du
Trésor public alors qu'elles devraient servir à une bonne gestion
de ces parcs et réserves.
Il ne sert à rien de mettre sur pied des parcs et
réserves si on ne leur donne pas les moyens de gestion pouvant apporter
des solutions aux nombreux problèmes rencontrés. Par ailleurs,
les entretiens avec certains conservateurs des parcs et réserves, et
ingénieurs des Eaux et Forêts ont permis de s'apercevoir de la
nécessité de structures fortes et capables de prendre de
véritables décisions pour la sauvegarde de la biodiversité
dans les aires protégées.
Malgré les progrès enregistres dans la mise en
place des Aires marines protégées, beaucoup de lacunes persistent
encore87.
C'est ainsi qu'au regard des enjeux des aires marines
protégées (AMP) tels qu'exprimés dans les arènes
internationales qui placent la gouvernance au centre des débats, les
lacunes sont révélées par la littérature sur un
cadre d'analyse adapté aux AMP. La construction de ce cadre s'est
appuyée d'une part sur les acquis conceptuels de la gouvernance des
activités à risque, d'autre part sur l'application de ces acquis
à la gouvernance environnementale, enfin sur la déclinaison de
cette gouvernance en termes d'économie politique et de science
politique.
Les AMP ouest-africaines sont apparues comme un champ
d'application privilégié de ce cadre d'analyse en
référence à une certaine exemplarité. L'analyse de
leur mode de gouvernance a révélé des contradictions qui
renvoient à l'environnement des politiques publiques dont l'analyse a
mis en lumière les impasses : le rôle démesuré des
groupes de pression internationaux, l'aspect trop sectoriel et technique des
mesures d'aménagement des péches, l'inachèvement de la
décentralisation, la fragmentation de l'État et de la
société civile.
Face à ces impasses s'impose la nécessaire
articulation des échelles de pouvoir et de décision ainsi que la
requalification du rôle de l'État comme médiateur et
arbitre. Les leçons de l'analyse de la gouvernance des aires marines
protégées ouest-africaines permettent de proposer quelques
directives pour des modes de gouvernance : un meilleur ciblage des objectifs,
une organisation juridique des droits d'accès et des
délégations de pouvoirs, un financement spécifique des
mesures de gouvernance, une évaluation précise des coûts et
des bénéfices.
Paragraphe 2 : la difficulté dans l'accès
aux ressources et le partage des avantages au profit des communautés
autochtones
A/ L'absence d'une règlementation sur
l'accès et le partage des avantages
C'est encore le vide juridique. Il est indispensable que le
cadre réglementaire de l'APA soit effectif aux niveaux national,
régional et international si l'on veut que les mécanismes APA
contribuent au développement durable, à la réduction de la
pauvreté et à la préservation de la biodiversité.
Ce cadre réglementaire devrait considérer - et être
lié à - des dispositions concernant les droits fonciers et droits
de propriété, l'accès aux ressources, les
mécanismes des marchés nationaux et internationaux, le partage
des avantages et le transfert de technologies, le renforcement des
capacités ainsi que la reconnaissance de la propriété
intellectuelle et des savoirs traditionnels, y compris les obligations
d'information dans les pays utilisateurs des ressources
génétiques.
En effet, les questions d'APA sont restées en grande
partie l'apanage d'experts et, jusqu'à présent, l'APA a encore
peu contribué à la réduction de la pauvreté. De ce
fait, il n'existe pas de cadre réglementaire qui permettrait aux
communautés autochtones et locales des zones rurales - où la
pauvreté est la plus répandue - de fonder leurs revendications
pour une part juste et
87 Tarik DAHOU, Jean-Yves WEIGEL , Abdelkader Mohamed
OULD SALECK , Alfredo Simao DA SILVA , Moustapha MBAYE , Jean-François
NOEL, 2004 . LA GOUVERNANCE DES AIRES MARINES PROTEGEES : leçons
ouest-africaines. VertigO - La revue en sciences de l'environnement, Vol5, No3,
décembre 2004. 13 pages.
équitable des avantages découlant de
l'utilisation des ressources génétiques par les gouvernements
nationaux ou le secteur privé.
B/ La lacune dans les méthodes
d'évaluation économiques du capital naturel
La contribution des ressources sauvages
végétales et animales au bien-être des populations est
largement appréciée mais rarement mesurée dans la
routine88. Il est nécessaire de disposer d'une information
fiable et à jour sur l'importance économique des ressources
sauvages pour s'assurer que les politiques de développement et les
investissements prennent en compte la pleine mesure des coûts et des
bénéfices des utilisations alternatives de la terre.
Les résultats préliminaires de la recherche
démontrent l'importance économique des ressources sauvages au
Sénégal. Ils indiquent que les produits forestiers non ligneux,
les ressources animales et les produits de la pêche continentale sont
destinés principalement à la vente dans les régions
étudiées, avec une petite part consacrée à la
consommation des ménages.
Ils soulignent également le besoin d'assurer la gestion
durable des plantes et animaux sauvages pour le bénéfice de ceux
qui en dépendent. Comme le Gouvernement du Sénégal
poursuit sa stratégie à long terme de réduction de la
pauvreté, il est essentiel que la pleine contribution économique
des ressources sauvages soit prise en compte.
L'Institut de formation de la banque mondiale a lance un
programme de renforcement des capacités sur la gestion du capital
naturel pour un développement durable en Afrique.89
Au total une trentaine de participants venus des
différentes structures concernées par la gestion du capital
naturel (instituts de formation et de recherche, université, ONG,
projets de développement, administration, partenaires financiers) tous
oeuvrant à des niveaux élevés de leur organisation
(directeur, conseiller technique, chercheur, chargé de projet, etc.) ont
été convies a une réflexion pour mettre en place un groupe
de compétences nationales en renforcement des capacités en
Gestion du Capital Naturel (GCN).
A l'issue de cette réflexion un programme a
été préparé pour le Sénégal. Les
orientations et principales thématiques du Programme sont :
88 Cheikh Oumar BA, Joshua BISHOP, Moustapha DEME,
Hamet Diaw DIADHIOU, Alioune B. DIENG, Omar DIOP, Pedro Andres GARZON, Bara
GUEYE, Moustapha KEBE, Oumou K. LY, Vaque NDIAYE, Cheikh Mbacké NDIONE,
Astou SENE, Djiby THIAM et Ibrahima A. WADE. 2006. Evaluation économique
des ressources sauvages au Sénégal : Evaluation
préliminaire des produits forestiers non ligneux, de la chasse et de la
pêche continentale. UICN, Gland, Suisse et Cambridge, Royaume-Uni. 79
pages.
http://data.iucn.org/dbtwwpd/edocs/2006-045-Fr.pdf
89 Program on Sustaining Natural Capital for
Growth and Poverty Reduction in Sub-Saharan Africa: Report of a mission to
Senegal July 3 -- 13, 2007. 53 pages.
http://siteresources.worldbank.org/ENRLP/Resources/460956-
1177610566365/SNC Field July07 Senegal Report.pdf
· Valorisation du capital naturel,
· Prise en compte des ressources naturelles
valorisées dans la comptabilité nationale,
· Approche analytique: analyse économique,
évaluation des ressources naturelles en les chiffrant;
méthodologie et outils d'analyse et de valorisation des ressources
naturelles, etc.
Chapitre 2 : les difficultés liées au
cadre politique et socioéconomique
Le déficit dans la volonté politique,
l'éducation, la sensibilisation et la communication (Section1) et les
conditions socio-économiques défavorables à la mise en
oeuvre de la CDB (Section 2) constitueront cette partie
Section 1 : Le déficit dans la volonté
politique, l'éducation, la sensibilisation et la communication dans la
mise en oeuvre de la Convention biodiversité
Ce déficit se constate à travers l'absence de mise
à jour de la SPNAB (Paragraphe 1) et la nonopérationnalité
des mécanismes (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : L'absence de mise à jour de la
stratégie et du plan national d'action sur la biodiversité
(SPNAB)
A/ Le manque de visibilité de la politique de
mise en oeuvre
La mise en oeuvre de la SPNAB a été limitée
par un certain nombre de contraintes liées entre autres au faible niveau
de vulgarisation et à l'absence d'un mécanisme de financement
durable. Ainsi compte tenu des nombreuses contraintes et des efforts
supplémentaires à faire, il se dégage les recommandations
suivantes pour une meilleure prise en compte de la convention au niveau
national. Ces recommandations concernent :
> Le suivi-évaluation de la Stratégie Nationale
et le Plan National d'Actions et l'évaluation de l'impact des actions de
conservation réalisées ;
> La réactualisation de la Monographie Nationale et de
la Stratégie et le Plan National d'Actions et l'élaboration de
stratégies régionales pour la conservation de la
biodiversité ; > La mise en place d'un CHM fonctionnel ;
> Le renforcement des capacités techniques et
financières ;
> La meilleure l'implication des populations locales et la
prise en compte de leurs connaissances;
> La synergie entres les différentes structures
concernées par la conservation ;
> Le partage des expériences en matière de
conservation et l'harmonisation des politiques de conservation au niveau sous
régional ;
> La synergie entre les activités engagées au
titre des trois conventions de Rio.
B/ Le manque de synergie des acteurs
Le manque de synergie est perceptible dans beaucoup de secteurs
comme :
· L'absence de mécanismes de coordination entre les
points focaux thématique charge de la mise en oeuvre des prescriptions
au niveau national ;
· Le manque de coordination entre les ministères
techniques compétents ayant en charge la politique de
développement de secteurs de la biodiversité. L'exemple le plus
patent est la difficulté rencontrée par les ministères
charge respectivement de l'environnement et de la péche pour s'accorder
sur une politique de gestion intégrée des ressources marines et
côtières a travers le GIRMaC ;
· La duplication des activités menées par
des projets ou programmes dont certains sont finances sous la fenêtre
biodiversité du FEM malgré les protocoles d'accord exiges par le
conseil d'administration de cette structure comme conditionnalité de
négociation ;
· Les incohérences notées dans le cadre
réglementaire et législatif, etc.
La solution doit résider essentiellement dans l'adoption
de cadres de concertation et d'une politique de gestion intégrée
des composantes essentielles de la biodiversité.
Paragraphe 2 : La non-opérationnalité des
mécanismes d'éducation, de sensibilisation et de communication
sur la Convention biodiversité
A/ La difficulté d'accès et de partage
de l'information
L'analyse critique du PFIE a fait ressortir que, méme
si sa proposition d'ERE n'avait pas toute l'envergure de celle définie
dans la Charte de Belgrade (1976) et dans les objectifs de la Conférence
de Tbilissi (1978), elle constituait un enrichissement appréciable en
matière d'éducation environnementale au Sénégal.
En ce qui concerne la pérennisation de cette proposition,
elle paraît plutôt modeste.
D'une part, malgré une appréciation positive du
Programme dans les milieux qui ont été associés à
son expérimentation, il s'avère que les acteurs ont du mal
à traduire cette adhésion dans la vie de l'école, et en
particulier dans les pratiques de classe. D'autre part, si une certaine
pérennisation de l'ERE est en voie de se réaliser à la
faveur de l'intégration de l'éducation environnementale au
nouveau curriculum de l'enseignement primaire et au référentiel
de compétences pour la formation des instituteurs, la pauvreté de
la proposition d'éducation environnementale qui fait l'objet de cette
intégration, tant sur le plan des contenus environnementaux que des
approches pédagogiques, sème le doute sur son association
à une véritable ERE.
Toutefois l'opérationnalisation90, surtout
dans le cadre scolaire, se heurte à une série de contraintes qui
freinent l'impact de l'ERE :
90 Niang A.S., 2010. L'ÉTAT DE LA SITUATION ET
des PERSPECTIVES D'AVENIR De l'éducation relative à
l'environnement au SENEGAL. 5 pages.
http://www.planetere.org/bulletin/2010/pdf-doc/ete/SituationERE-Senegal.pdf
· manque de formation des enseignants (initiale ou
continue), non maîtrise de la pédagogie interdisciplinaire,
· contraintes administratives (contrôles continus,
respect de l'emploi du temps),
· -classes surchargées (effectifs allant de 70
à plus de 120 élèves dans un grand nombre de classes),
· indisponibilité de matériel didactique
adapté aux conditions locales (dans certaines écoles il n'y a pas
d'électricité, l'emploi du matériel audiovisuel est donc
impossible), absence de synergie entre acteurs, représentations socio
culturelles négatives sur l'environnement, etc.
C'est là autant de raisons qui doivent faire
réfléchir sur un programme global d'éducation relative
à l'environnement. Le CEFE qui a pris la relève souffre d'un
manque criard de ressources qui réduit sa marge de manoeuvre.
Il faudra systématiser l'organisation des
journées mondiales de la biodiversité
célébrées le 22 mai de chaque année. Ce sont des
moments clés de communication sur l'état de la
biodiversité et sensibiliser le grand public.
B/ Le faible niveau d'appropriation de la
Convention
La définition des politiques publiques et de la
stratégie des acteurs se heurte à une perception insuffisante des
fonctions de la biodiversité dans les écosystèmes et les
sociétés.
Or, ces avantages sont nombreux : valorisation
économique, patrimoine culturel, services écologiques... Comment
mieux les identifier et les prendre en compte ?
L'exploitation intensive des ressources vivantes se poursuite et
contribue à l'érosion de la biodiversité.
Mais la valorisation est loin d'atteindre des seuils
raisonnables dans certaines parties du pays alors que c'est aussi une des voies
de sa préservation durable.
Une partie importante de la biodiversité mondiale doit
être créée, maintenue et gérée par des
groupes sociaux dont la langue, les savoirs, savoir-faire et la
représentation du monde sont les outils et le cadre de
référence.
Ainsi, seule une approche holistique et interdisciplinaire peut
permettre de comprendre les interactions entre diversité des
sociétés et des acteurs sociaux et biodiversité.
Or en l'état actuel de la réglementation les
initiatives de cogestion ne sont pas promues. Les leviers d'appropriation
individuelle et collective de la convention ne sont pas disponibles.
Une des solutions seraient de redynamiser le CHM, le seul
mécanisme officiel de partage de l'information et d'ouvrir un portail
web sur la convention.
Section 2 : les conditions socio-économiques
des communautés rurales défavorables à la mise en oeuvre
de la convention biodiversité
Les conditions socio-économiques sont
défavorables à la mise en oeuvre de la CDB, on dénote une
insuffisance des stratégies de réduction de la pauvreté
(Paragraphe 1) et une démographie galopante (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : l'insuffisance des stratégies de
réduction de la pauvreté
A/ La paupérisation des communautés
locales
Sur le plan socioéconomique, la situation
macroéconomique du pays née de la dévaluation
monétaire, de l'ajustement structurel et des effets de la
mondialisation, la dégradation des systèmes de production rurale
(agriculture, élevage et productions forestières) ainsi que la
chute des captures au niveau de la pêche artisanale et industrielle ont
déstabilisé l'économie des zones côtières et
ont contribué à l'aggravation de la pauvreté des
communautés locales, surtout dans la partie littorale.
Aujourd'hui plus de 600,000 personnes dont 200,000
pécheurs vivent dans la pauvreté et la précarité
des conditions d'existence91. La désagrégation des
systèmes ruraux de production a entraîné un mouvement
migratoire en direction des zones côtières entraînant
davantage de pression sur l'espace et les ressources.
Cette situation diverge fortement par rapport à la
situation antérieure durant laquelle la pêche constituait le
deuxième secteur d'exportation du pays et contribuait l'essentiel des
revenus et des intrants dans le système alimentaire des
communautés en termes d'apports protéiques.
L'État a fait des efforts importants pour respecter
les ratios de répartition des dépenses publiques retenues dans le
DSRP, en vue de promouvoir un développement durable et favorable aux
couches les plus démunies.
Cependant, le problème de l'efficacité des
dépenses publiques se pose toujours avec plus d'acuité.
B/ L'insuffisance des alternatives de reconversion des
communautés vers d'autres activités
La lettre de politique de gestion intégrée des
ressources marines et côtières repose sur une mise en oeuvre
concertée de mesures de gestion des par les acteurs de la pêche et
de conservation dans les zones d'intervention. La remise en état des
pécheries nationales implique forcément la réhabilitation
et conservation des habitats et des espèces menacées par la
gestion « éco systémique » à l'intérieur
et autour des aires protégées et des zones de péche.
Dans le méme ordre d'idée, la conservation des
habitats et de biodiversité, notamment par la création d'aires
protégés, doit prendre en considération les questions
sociales et économiques qui fondent les activités de
pêche.
91 Cisse A.G., La biodiversité dans la SRP et
le CDMT. 17 pages.
http://www.cbd.int/doc/nbsap/nbsapcbw-wafr01/nbsapcbw-wafr-01-sn-02-fr.pdf
En matière sociale, un système de micro
financement pour l'assistance à la reconversion des pécheurs et
pour la mise en oeuvre de solutions alternatives à la pratique de la
péche artisanale est en cours de mise en place dans le cadre du
programme GIRMAC.
Un Fonds de Développement Communautaire pour les
communautés de pêche a été mis en place et les
premières initiatives financées dans quatre sites pilotes.
Mais les résultats bien qu'encourageants demeurent une
goutte d'eau dans l'océan des difficultés du secteur.
Paragraphe 2 : une démographie galopante
A/ La pression sur les ressources biologiques
La dégradation des terres est à l'origine de la
baisse des revenus des populations rurales. En effet, l'effet combiné
des symptômes de dégradation des terres (sécheresse,
salinisation, acidification, érosion, baisse des rendements, ;;;) a
contribué à installer une situation de pénurie alimentaire
et de disette dans les campagnes. Devant de telles difficultés sans
cesse croissantes, les populations rurales ont développé des
stratégies de survie qui, pour la plupart, se traduisent par d'intenses
pressions sur les ressources naturelles (défrichement de terres
impropres à la culture ou peu fertiles sans apport de fertilisants,
surpâturage avec ses effets négatifs sur les ressources
naturelles).
De plus l'accélération de l'épuisement
des sols et la disparition du couvert végétal (principale source
d'alimentation du bétail) réduisent encore davantage les
rendements, donc les revenus agricoles et rompent l'équilibre
écologique. C'est le cercle vicieux dégradation - pauvreté
- dégradation.
La forte humanisation et la présence
d'activités touristiques (chasse cynégétique et
braconnage) dans la zone pourraient contrarier les programmes de conservation
de la biodiversité. L'exemple le plus illustratif de cette situation est
le phénomène de prolifération des plantes aquatiques
liées aux activités anthropiques.
Ainsi dans les écosystèmes aquatiques, la
prolifération des plantes envahissantes pose d'énormes
problèmes au fonctionnement de l'écosystème et aux
conditions de vie des populations locales. L'installation d'un barrage
anti-sel, à Diama, sur le fleuve Sénégal par l'OMVS est la
principale cause de la multiplication des espèces envahissantes,
elle-méme liée à la permanence de l'eau douce en amont de
Diama.
Si la prolifération de Salvinia molesta
(fougère d'eau) et Pistia stratiotes (laitue d'eau) semble
aujourd'hui maîtrisée, celle de Typha australis est
toujours plus préoccupante. La lutte biologique n'est pas encore au
point, l'enlèvement mécanique suppose des efforts physiques et
financiers considérables et pourtant dérisoires face à une
diffusion incontrôlable des graines par le vent. Cette infestation est
très préjudiciable sur le plan de l'accès à l'eau
et de la circulation (pecheurs en particulier), de l'écoulement
hydraulique (effet de frein dans les canaux, les défluents et
sédimentation), du rôle d'abri ou de nidification pour des
espèces animales ellesmêmes redoutables (notamment les oiseaux
mange-mil, Quelea quelea, granivores). .
Par ailleurs, la diversité des groupes sociaux et les
intérêts divergents des acteurs peuvent susciter une discussion
sur la volonté d'harmonisation des approches de gestion. Par exemple,
les préjudices liés à l'agrobusiness entrainent les
disfonctionnements environnementaux qui perturbent l'équilibre des
écosystèmes.
Un autres cas défavorable à la conservation de
la biodiversité qui a marque ces vingt dernières années
est l'ouverture, le 03 mars 2003, d'un canal de délestage sur la langue
de Barbarie (pour répondre au risque d'inondation de la ville de Saint
Louis) a entrainé une forte dynamique sédimentaire qui se
manifeste par l'élargissement de cette brèche et l'ensablement de
sites hautement productifs au niveau du Gandiole92.
Les écosystèmes terrestres ont connu les plus
importantes modifications suite aux feux de brousse et à la pression
démographique surtout en raison des modes d'exploitation et à
l'extension des terres de culture. Actuellement, dans le PNNK, de nombreuses
espèces animales sont aujourd'hui menacées du fait de la perte de
leurs habitats.
L'analyse des causes anthropiques de perte de
biodiversité dans les écosystèmes marins et côtiers
fait ressortir le caractère aléatoire de l'agriculture qui a
provoqué un afflux d'acteurs vers le secteur de la
pêche93. D'autres événements comme la
dévaluation du franc CFA et la forte demande extérieure en
ressources halieutiques, ont également donné à ce secteur
une plus grande importance pour l'économie nationale.
La pression croissante sur les ressources a accentuée
les menaces sur la biodiversité dans les écosystèmes
marins et estuariens. Parmi les causes et menaces de perte de la
biodiversité, on pourrait citer : l'augmentation de l'effort de
péche (surexploitation); la fragmentation et la destruction des habitats
; la pêche sous-marine sur les lieux de reproduction et l'utilisation de
techniques ou d'engins inappropriés et prohibés. A cela
s'ajoutent des rejets de déchets solides et d'eaux usées
domestiques et industrielles non traitées qui induisent une
eutrophisation des baies et lacs.
B/ Les conflits d'usage sur les ressources
biologiques
Les populations de proximité considèrent les
aires protégées comme leur propriété et à ce
titre, réclament l'accès à ces ressources à des
fins d'exploitation. L'enjeu est d'aboutir à une gestion
intégrant la dimension humaine du développement des zones
attenantes aux parcs et réserves tout en assurant la
pérennité de ces ressources en voie de disparition ainsi que la
valorisation de ce patrimoine dans un cadre touristique à
développer.
Contrairement à leur ambition affichée et aux
textes, l'administration exerce une souveraineté souvent
répressive sans tenir compte des besoins des populations locales
exacerbant des conflits d'intérêt. Celles-ci se sentent
privées et dépossédées de leur patrimoine naturel.
La logique du droit coutumier, sur lequel se basent les villageois en
matière de coupe et de feu, se superpose au
92 Durant le mois de septembre 2003, le fleuve
Sénégal est progressivement en crue. Le débit à
Bakel enregistre un maximum de 3505 m3/s le 23 septembre. Le niveau de l'eau
à St Louis est à une cote IGN maximale de 1.42 m le 28 septembre,
et reste les jours suivants à 1.41 m. Devant le mécontentement
populaire et sous la pression, semblet-il, des autorités, les
gestionnaires prennent la décision d'ouvrir une brèche au travers
de l'étroit cordon littoral.
93 GIRMaC, 2004. Evaluation environnementale et
sociale. Plan de gestion environnementale et sociale. 120 pages.
droit moderne, défendu par les rouages de l'Etat et
ses services déconcentrés, à travers la Direction des Eaux
et Forêts et la Direction des Parcs Nationaux. Ces Directions essaient de
faire valoir plutôt la conservation comme gage de durabilité des
ressources naturelles.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
De tout ce qui précède, force est de constater
qu'en 20 ans d'application de la CDB le Sénégal a fait des
avancées considérables dans la protection de la diversité
biologique.
La mise en oeuvre de la convention sur la diversité
biologique a contribué d'abord à une meilleure conservation de la
biodiversité à travers le renforcement du réseau d'aires
protégées et la mise en oeuvre de nombreux programmes et projets
de conservation. Ensuite Il y a eu une meilleure intégration de la
biodiversité dans les différents secteurs d'activités
à travers un renforcement des textes. Enfin l'existence du projet de loi
sur la biodiversité va contribuer considérablement à une
mise en oeuvre effective de La CDB.
En outre, malgré, le faible niveau d'exécution
des actions planifiées, de nombreuses activités qui
n'étaient pas prévues dans la Stratégie Nationale et le
Plan National d'Actions ont été menées par
différents acteurs de la conservation.
La mise en oeuvre de la SPNAB a été limitée
par un certain nombre de contraintes liées entre autres au faible niveau
de vulgarisation et à l'absence d'un mécanisme de financement
durable. Ainsi compte tenu des nombreuses contraintes et des efforts
supplémentaires à faire, il se dégage les recommandations
suivantes pour une meilleure prise en compte de la convention au niveau
national. Ces recommandations concernent :
> Le suivi-évaluation de la Stratégie Nationale
et le Plan National d'Actions et l'évaluation de l'impact des actions de
conservation réalisées ;
> La réactualisation de la Monographie Nationale et de
la Stratégie et le Plan National d'Actions et l'élaboration de
stratégies régionales pour la conservation de la
biodiversité ; > La mise en place d'un CHM fonctionnel ;
> Le renforcement des capacités techniques et
financières ;
> La meilleure l'implication des populations locales et la
prise en compte de leurs connaissances;
> La mise en place d'un mécanisme de financement
durable ;
> La synergie entres les différentes structures
concernées par la conservation ;
> Le partage des expériences en matière de
conservation et l'harmonisation des politiques de conservation au niveau sous
régional ;
> La synergie entre les activités engagées au
titre de la CDB et celles de la CCN.
BIBLIOGRAPHIE
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dimension critique de l'éducation relative à l'environnement dans
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génétiques et le partage juste et équitable des avantages
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diversité biologique
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· Loi N°2009-27 du 08 Juillet 2009 portant sur la
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· La loi d'orientation agro-sylvo-pastorale n°
2004-16 du 4 Juin 2004
· Loi N° 2001 - 01 du 15 Janvier 2001 portant
code de l'environnement et le décret N° 2001-282
du 12 Avril 2001portant application du Code de l'environnement
· Loi n° 2003-36 du 12 novembre 2003 portant Code
minier et son décret d'application,
· loi 93-06 du 04 février 1993 portant Code
forestier et son décret d'application 95-357 du 11 avril 1995
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collectivités locales, modifiée et complétée par
les lois n° 2002-14, n° 2002-16 du 15 avril 2002 et n° 2006-22
du 11 juillet 2006
· Loi 96-07 du 22 mars 1996 portant
transfert de compétences aux régions, aux communes et aux
communautés rurales, modifiée par les lois n° 2002-15 du 15
avril 2002 et n° 2004-21 du 25 août 2004
· Loi n°98-03 du 8 janvier 1998 portant code forestier
et décret d'application n° 98-164 du 20 février 1998
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5 pages. Cisse A.G., La biodiversité dans la SRP et le CDMT.
17 pages.
Table des matières
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
Liste des sigles et abréviations iii
Liste des figures vii
Liste des tableaux vii
Liste des annexes ix
INTRODUCTION GENERALE 1
Ière Partie : L'accomplissement des progrès dans la
protection de la biodiversité en 20 ans d'application de la convention
sur la diversité biologique. 5
Chapitre 1 : Les progrès sur le plan juridique et
institutionnel et dans la mise en oeuvre des prescriptions de la convention sur
diversité biologique. 5
Section 1 : Le cadre législatif et réglementaire et
sa pertinence par rapport aux recommandations de la Convention 6
Paragraphe 1 : la description et pertinence du cadre
législatif et réglementaire 6
A/ Le cadre législatif et réglementaire 6
B/ La pertinence du cadre législatif et
réglementaire par rapport à la convention sur la diversité
biologique 8
Paragraphe 2 : la description et pertinence du cadre
institutionnel de mise en oeuvre de la convention sur la diversité
biologique 9
A/ Les institutions nationales chargées de la mise en
oeuvre de la convention 9
B/ La Pertinence du cadre institutionnel par rapport a la
Convention sur la diversité biologique ... 12
Section 2 : les progrès réalisés dans la
poursuite des prescriptions de la convention sur la diversité biologique
13
Paragraphe 1 : la mise en oeuvre de la stratégie nationale
et du plan d'action pour la biodiversité 13
A/ Le rappel des éléments contextuels 13
B/ Les progrès dans la mise en oeuvre de la
stratégie et du plan d'action 14
Paragraphe 2 : La ratification des accords et traités
importants pour la conservation et l'utilisation durable 20
A/ L'adoption de mécanismes sur l'accès aux
ressources génétiques et le partage des avantages (Protocole
Carthagène) 20
B/ La ratification du traité international sur les
ressources phytogénétiques 23
Chapitre 2 : les progrès accomplis avec le renforcement
des capacités nationales pour la mise en oeuvre de la Convention sur la
diversité biologique 24
Section 1 : les progrès dans le renforcement des
capacités intellectuelles et financières 24
Paragraphe 1 : les progrès accomplis dans la
sensibilisation et l'éducation relative a l'environnement
24
A/ Les progrès accomplis dans les programmes de
sensibilisation 25
B/ Les progrès dans l'éducation relative a
l'environnement 26
B/ Les progrès dans l'amélioration de
l'efficacité d'aires protégées 33
Section 2 : La politique de conservation et renforcement des
capacités techniques et opérationnelles pour la mise en oeuvre de
la Convention 35
Paragraphe 1 : L'adoption et mise en oeuvre des politiques de
conservation 35
A/ Les progrès dans les politiques de suivi, de
contrôle et de surveillance des ressources biologiques
35
B/ Les progrès accomplis dans les mécanismes de
mise en oeuvre de cogestion 38
Paragraphe 2 : les progrès dans les programmes de travail
thématique 40
A/ Le programme de travail sur les aires protégées
40
B/ Le programme sur l'accès et le partage des avantages
41
IIème Partie : La persistance des
difficultés dans l'application de la convention sur la diversité
biologique 20 ans après. 43
Chapitre 1 : les difficultés liées au cadre
juridique, institutionnel et des mécanismes de financement 43
Section 1 : les difficultés liées au cadre
juridique et institutionnel 43
Paragraphe 1: l'incohérence du cadre de mise en oeuvre de
la convention biodiversité 43
A/ L'absence de coordination des cadres de mise en oeuvre de la
Convention 43
B/ les lacunes du cadre juridique et règlementaire pour la
conservation 44
Paragraphe 2: l'absence d'un système national de suivi de
la biodiversité 47
A/ Les lacunes dans la connaissance de l'état de la
biodiversité 47
Section 2 : L'inadéquation des mécanismes de
financement et de partage 53
Paragraphe 1 : Un financement insuffisant pour la conservation et
la gestion des aires protégées 53
A/L'inadéquation du dispositif de mobilisation et de
gestion des financements pour la conservation
53
Chapitre 2 : les difficultés liées au cadre
politique et socio-économique 58
Section 1 : Le déficit dans la volonté politique,
l'éducation, la sensibilisation et la communication dans la mise en
oeuvre de la Convention biodiversité 58
Paragraphe 1 : L'absence de mise a jour de la stratégie et
du plan national d'action sur la biodiversité (SPNAB) 58
A/ Le manque de visibilité de la politique de mise en
oeuvre 58
B/ Le manque de synergie des acteurs 59
Paragraphe 2 : La non-opérationnalité des
mécanismes d'éducation, de sensibilisation et de communication
sur la Convention biodiversité 59
A/ La difficulté d'accès et de partage de
l'information 59
B/ Le faible niveau d'appropriation de la Convention 60
Section 2 : les conditions socio-économiques des
communautés rurales défavorables a la mise en oeuvre
de la convention biodiversité 61
Paragraphe 1 : l'insuffisance des stratégies de
réduction de la pauvreté 61
A/ La paupérisation des communautés locales 61
B/ L'insuffisance des alternatives de reconversion des
communautés vers d'autres activités 61
Paragraphe 2 : une démographie galopante 62
A/ La pression sur les ressources biologiques 62
B/ Les conflits d'usage sur les ressources biologiques 63
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 65
BIBLIOGRAPHIE 66
Annexes xiv
Annexes
Annexe 1 : principaux textes législatifs et
réglementaires depuis 1992
Année
|
Désignation du texte
|
Domaine de prédilection
|
1993
|
loi 93-06 du 04 février 1993 portant Code forestier et
son décret d'application 95-357 du 11 avril 1995
|
Domaine forestier
|
1996
|
Loi 96-06 du 22 Mars 1996 portant code des
collectivités locales, modifiée et complétée par
les lois n° 2002-14, n° 2002-16 du 15 avril 2002 et n° 2006-22
du 11 juillet 2006
|
Décentralisation et transfert de compétences
|
1996
|
Loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales, modifiée par les lois n° 2002-15 du 15 avril 2002 et
n° 2004-21 du 25 août 2004
|
Décentralisation et transfert de compétences
|
1998
|
Loi n°98-03 du 8 janvier 1998 portant code
forestier et décret d'application n° 98-
164 du 20 février 1998
|
Domaine forestier
|
1998
|
Loi n° 98-32 du 14 avril 1998 portant Code de la pêche
maritime et son décret
d'application
|
Ressources halieutiques
|
2001
|
Loi N° 2001 - 01 du 15 Janvier 2001 portant code
de l'environnement et le décret N° 2001-282 du 12 Avril
2001portant application du Code de l'environnement
|
Environnement
|
2001
|
LOI N° 2001-03 DU 22 JANVIER 2001 portant Constitution
|
Loi fondamentale
|
2003
|
loi n° 2003-36 du 12 novembre 2003 portant Code minier et
son décret d'application,
|
Ressources minières
|
2004
|
La loi d'orientation agro-sylvo-pastorale n° 2004- 16 du 4
Juin 2004
|
Foncier
|
Annexe 2: bilan de la mise en oeuvre de SPNAB
Domaines d'actions prioritaires
|
Nombre d'actions planifiées
|
Progrès atteints dans la mise en oeuvre
|
Atteints
|
Atteints en partie
|
Non atteints
|
Actions prioritaires à caractère
général
|
06
|
00
|
04
|
02
|
Actions prioritaires pour les Parcs Nationaux et
Réserves
|
06
|
01
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04
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01
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Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes marins et côtiers
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02
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02
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Actions prioritaires pour les
Ecosystèmes fluviaux et lacustres
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02
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01
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01
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Actions prioritaires pour les forêts classées
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05
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00
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05
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Actions prioritaires pour les forêts du domaine
protégé et Terroirs
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04
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04
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Actions prioritaires pour les Niayes
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02
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01
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01
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Actions prioritaires pour les
mangroves
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02
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02
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Actions prioritaires pour les forêts et bois
sacrés
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02
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01
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01
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Actions prioritaires dans les sites de Conservation ex situ
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03
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03
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Source MEPN (2010 a)
Annexe 3: Progrès accomplis pour parvenir aux objectifs du
Programme de travail sur les aires protégées (MEPN, 2010a)
Objectifs
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Mesures prises
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Mettre en place d'ici 2010 dans les zones terrestres et 2012
dans les zones marines, un réseau mondial de systèmes nationaux
et régionaux de grande envergure, représentatifs et bien
gérés.
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Existence de 6 parcs nationaux, 4 réserves de faunes, 213
forêts classées, de 3 réserves de biosphères, 4
sites Ramsar
Création de 5 aires marines protégées
Création de 25 réserves naturelles
communautaires
Création de 3 réserves communautaires de
biodiversité
Création de 30 unités pastorales
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Intégrer, d'ici 2015, toutes les aires
protégées dans les systèmes de paysages terrestres et
marins plus vastes et dans les secteurs pertinents, en appliquant l'approche
par écosystème et en tenant compte de la connectivité
écologique et, s'il y a lieu, du concept de réseaux
écologiques dans des paysages plus vastes
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Intégration d'aires protégées adjacentes
dans le nouveau zonage de la RBDS Intégration d'aires
protégées adjacentes dans le nouveau zonage de la RBNK
Création de réserves naturelles communautaires facilitant la
jonction des aires protégées
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Mettre en place et renforcer, d'ici 2010 / 2012 les aires
protégées Transfrontalières, d'autres formes de
collaboration entre les aires protégées avoisinantes, de part et
d'autre des frontières nationales et les réseaux
régionaux.
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Création de la RBT du Delta du fleuve
(Sénégal Mauritanie)
Création de la RBT Delta-Niumi (processus en cours avec la
Gambie)
Programme Niokolo-Badiar
Mise en place d'un réseau pour les aires marines
protégées d'Afrique de l'Ouest (RAMPAO)
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Mettre en place une gestion efficace de toutes les aires
protégées, d'ici 2012, en s'appuyant sur des processus
participatifs et scientifiques de planification des sites.
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Elaboration de Plans Quinquennaux de Gestion
Intégrée (PNDS, PNNK)
Plans de gestion pour les AMP (Bamboung, Joal, Kayar,
Abéné)
Plans d'aménagement et de gestion pour certaines
forêts classées (Dankou...) et certaines RNC (Boundou...)
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S'assurer que, d'ici 2010, des mécanismes permettant
d'identifier, de prévenir ou d'atténuer les impacts
négatifs des principales menaces qui pèsent sur les aires
protégées sont en place.
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Lutte contre les espèces envahissantes dans la zone du
fleuve Sénégal (PGIAAPAO) Projet biodiversité
Mauritanie-Sénégal
Gestion des feux de brousse (comité de lutte, pare feux,
équipements)
Sensibilisation des populations
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Etablir d'ici 2008, des mécanismes pour le partage
équitable des coüts et des avantages découlant de la
création et de la gestion des aires protégées.
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Amélioration des capacités financières des
populations riveraines (organisations de ballades fluviales, guidage de
touristes, gestions de campements touristiques ou de boutiques artisanales,
pourcentage sur les saisies, élevage de pintades...)
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Assurer d'ici 2008, la participation pleine et entière des
communautés autochtones et locales, dans le plein respect de leurs
droits et la
reconnaissance de leurs responsabilités, en
conformité avec les lois nationales et les obligations internationales,
ainsi que la participation des parties prenantes à la gestion des aires
protégées existantes et à la création et la gestion
des nouvelles aires protégées.
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Responsabilisation des collectivités locales
Promotion de la co-gestion des aires protégées
Mise en place d'un réseau de volontaires des parcs
(RENOV'PARC) Recrutement d'éco gardes au niveau des populations
Mise en place de comités locaux de gestion
Intégration des privés (Bandia, Fathala,
Nianing)
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Examiner et réviser, d'ici 2008, les politiques, notamment
l'utilisation d'évaluations et d'incitations sociales et
économiques, afin de fournir un environnement favorable à la
création et la gestion plus efficace des aires protégées
et des systèmes d'aires protégées.
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Mise en place d'un Comité National pour la
Biodiversité
Mise en place d'une Commission Nationale pour le
Développement Durable Mise en oeuvre de la politique forestière
nationale 2005-2025
Révision de codes (code forestier, code de la chasse, code
de l'environnement...)
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Mettre en oeuvre d'ici 2010, des initiatives et programmes
globaux de renforcement des capacités afin de développer les
connaissances et les compétences au niveau individuel, communautaire et
institutionnel, en mettant l'accent sur l'équité sociale.
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Recrutement de plus de 200 agents des parcs nationaux entre 2000
et 2008;
Augmentation progressif depuis 2005 des budgets de tous les parcs
et réserves; Sensibilisation et communication avec les populations
locales
Octroie de bourses de formation aux agents
Appui institutionnel (Pays Bas, UICN, WWF, JICA, USAID, GTZ,
PMF/FEM, Wetlands...)
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Elaborer, valider et transférer d'ici 2010, des
technologies adaptées et des approches novatrices pour une gestion
efficace des aires protégées, en tenant compte des
décisions de la Confóence des Parties sur le transfert de
technologie et la coopération technique.
|
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Obtenir, d'ici 2008 les ressources financières,
techniques et autres suffisantes, d'origine nationale et internationale, pour
défrayer les coüts relatifs à la mise en oeuvre et à
la gestion efficace des systèmes nationaux et régionaux d'aires
protégées.
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Accroître considérablement, d'ici 2008, la
sensibilisation du public et les connaissances concernant l'importance et les
avantages des aires protégées.
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Création de sites web
Création de bulletins d'information
Création d'émissions radiophoniques sur
l'environnement
Création d'une Cellule d'Education et de Formation
Environnementales (CEFE)
Création d'un Centre national de formation des techniciens
des Eaux et Forêts et des Parcs nationaux (CNFTEFPN)
Création d'un Centre forestier de recyclage à
Thiès (Centre FoRet)
Création d'une Cellule des études, de la
planification et du suivi (CEPS)
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Elaborer et adopter, d'ici 2008, des normes, critères et
meilleures pratiques pour la planification, la sélection, la mise en
place, la gestion et la gouvernance des systèmes nationaux et
régionaux d'aires protégées.
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Adopter et mettre en oeuvre, d'ici 2010, des cadres de
surveillance, d'évaluation et d'établissement de rapports sur
l'efficacité de la gestion des aires protégées au niveau
des sites, des systèmes nationaux et régionaux et des aires
protégées Transfrontalières
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Créer, d'ici 2010, des systèmes efficaces de
surveillance de la couverture, de l'état et des tendances des aires
protégées à l'échelon national, régional et
mondial et d'aide à l'évaluation des progrès accomplis
dans la satisfaction des objectifs de la biodiversité mondiale.
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Dénombrement de la faune
Inventaire de la flore et de la végétation
Activités du Centre de Suivi Ecologique (CSE)
Activités de la Division Suivi, Evaluation, Formation et
Sensibilisation (DSEFS) Activités de la Division Suivi des Aires
Protégées et des Conventions (DSAP/C)
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Poursuivre le développement des connaissances
scientifiques se rapportant aux aires protégées afin de favoriser
leur création et d'améliorer leur viabilité et leur
gestion
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Création d'un GRAST
Utilisation des informations scientifiques pour les
activités de planification et de gestion Contribution des scientifiques
dans les processus de requalification territoriale des aires
protégées Participation des chercheurs dans les conseils
scientifiques des principaux projets
Mobilisation de la recherche pour les études de base et
pour la formation des agents Mobilisation des scientifiques comme
consultants
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