0. INTRODUCTION
0.1. Problématique
La réserve de biosphère de Luki fut
créée par l'ordonnance coloniale n°5 du 12 janvier 1937 et
gérée par l'INEAC (actuellement INERA) jusqu'en 1979. Elle a
été intégrée dans le réseau international
des réserves de biosphère du programme MAB (Man and
Biosphère). L'UNESCO est donc concerné directement par l'avenir
de cette réserve et entend agir pour sa conservation selon les principes
directeurs qui orientent la gestion de toutes les réserves de
biosphère, à savoir :
la préservation des écosystèmes avec
l'appui des populations locales, grace à une politique de
développement rural intégré au bénéfice de
ces populations ;
la connaissance scientifique approfondie de ces
écosystèmes et des sociétés humaines qui en vivent,
et ;
la formation et l'information des acteurs locaux du
développement. (Pendje et Baya, 1992)
Par l'approche méthodologique préconisée
pour aménager cette réserve, l'INEAC la géra sur base de
deux options, notamment :
i. La création de 22 parcelles appelées
<<blocs» pour besoin d'inventaire, de relevés pédo -
botaniques et d'études forestières;
ii. l'élaboration des méthodes de conversion de
futaie dites uniformisation par le bas << UB » (UB1 - UB14) d'une
part et uniformisation par le haut « UH » (UH48 - UH55) d'autre part
afin d'accroître la valeur marchande de la forêt.
L'uniformisation par le bas fut exécutée en 1950
et consistait à faire une coupe à blanc étoc. Par contre,
l'uniformisation par le haut implantée dans les années 1948 -
1953, se procédait par l'élimination des gros arbres et des
essences sous dominantes en vue de favoriser le développement des
essences nobles de recrutement et ayant les mêmes classes d'ages et les
mieux représentées (Donis 1948). Par ces méthodes de
gestion, l'INEAC visait essentiellement la connaissance de la dynamique
forestière et l'identification des normes permettant une sylviculture
tropicale rentable dans les conditions écologiques locales. Mais ces
efforts furent arrêtés en 1960 pour
diverses raisons notamment la carence ou l'absence des
spécialistes. De 1948 à 1955, sept blocs UH de 200 ha chacun ont
ainsi été uniformisés au Nord Ouest de la réserve
(Pendje et Baya, 1992) 33 espèces ligneuses (en annexe 2) ont
été retenues pour entrer dans la reconstitution de la nouvelle
forêt.
L'INEAC signa de 1949 à 1955 des conventions avec des
privés (Colon Kestmont, société Fruitgro,
société Soba Mayombe et autres) pour des blocs sylvo - bananiers
à Monzi (blocs 1 - 8). Ainsi furent appliquées les techniques
agroforestières de types sylvo - cacaoyer et sylvo - caféier qui
consistaient à introduire des essences forestières dans les
bananeraies et dans les plantations de cacaoyer et de caféier. Les
essences forestières utilisées étaient selon l'ordre
d'importance, Terminalia superba (Limba), Milicia excelsa
(Kambala), Entandrophragma angolense (Tiama), E. utile
(Sipo), Nauclea diderrichii (Bilinga), etc.
Vue l'importance de ces expériences uniques au monde,
ces blocs ont évolué depuis leur implantation sans aucun suivi ni
évaluation continue de la dynamique de la végétation, les
cartes qui sont des instruments ou outils pouvant aider à avoir une
connaissance précise des peuplements qui la composent et donc pouvoir
réaliser une gestion efficace ; en outre une représentation
détaillée de son réseau d'équipement et ainsi
valoriser aux mieux ses bois, n'existe même pas.
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