4.1.6. Activités responsables de la
dégradation de la
végétation
Partant de nos observations sur le terrain, les activités
suivantes sont à la base de la dégradation du bloc UH 48.
4.1.6.1. Agriculture itinérante
L'agriculture itinérante (Photo 9)
pratiquée par les populations des enclaves et
périphériques de la réserve est l'une des activités
principales à l'origine de la dégradation du bloc UH 48.
Il ressort de nos observations sur le terrain que 3 champs et 2
à l'état de jachère ont été
identifiés dans le bloc UH 48.
Cette agriculture se pratique en associations culturales :
manioc - arachide, manioc - taro, manioc, piment et souvent le manioc est
cultivé en association avec la banane.
Cette agriculture est plus intense au début du layon 21
(de 0 à 70 m), dans le layon 20 (entre deux ruisseaux, de 20 à
190 m et après la rivière N'tosi de 424 à 550 m), dans le
layon 19 (de 105 à 150 m), dans le layon 7 (jachère) et vers la
fin du premier layon (350 mètres).
Photo 9. Champs layon 21
4.1.6.2. Recherche du miel
Le miel est un produit né du métabolisme des
abeilles dont la consistance crémeuse est due à un
procédé d'élaboration opéré par les abeilles
après avoir butiné le nectar des fleurs et autres produits tels
que les urines humaines. Sa valeur alimentaire est caractérisée
par un contenu élevé en sucres (glucose, fructose et saccharose)
et par la présence des vitamines A, B et C.1
Dans la réserve de biosphère de Luki, le miel
est un aliment occasionnellement consommé, mais très
apprécié dont la production est issue de deux espèces
d'abeilles, à savoir : Apis mellifica et Trigona
sp.
Tous les arbres avec cheminées sont bien prisés
par les essaims d'abeilles dans lesquelles elles forment des rayons de miel.
La population locale de Luki récolte plus le miel issu
des abeilles Apis mellifica bien qu'elles soient plus agressives que
Trigona sp. à cause de leur rendement important en miel.
La récolte de miel s'effectue soit en abattant l'arbre
qui a la ruche, soit en grimpant à l'aide d'un escalier fabriqué
localement jusqu'à l'endroit de la ruche. Pour se protéger contre
l'agression des abeilles, on allume un feu au pied de l'arbre où est
logé l'essaim et on y ajoute à tout moment des brindilles
fraîches pour provoquer une fumée dense. Le trou de la ruche est
élargi à la hache facilitant l'accès aux rayons
mellifères. Les alvéoles vides de couleur brun et celles
contenant des nymphes ainsi que la cire sont jetées ; tandis que celles
remplies de miel sont rassemblées dans un récipient pour
être ramenées au village. Le miel est recueilli en pressant les
rayons mellifères à l'aide des mains et en le filtrant avec une
passoire.
Bien que le miel soit prisé par tout le monde (femme et
homme), sa récolte est une activité virile exclusivement
masculine, car elle exige un gros effort ponctuel.
Chez les paysans de la réserve, le miel n'est pas
utilisé seulement pour l'alimentation et le supplément de revenu,
mais aussi il entre dans les soins des maladies telles que la toux et la
dyspnée (Toirambe, 2002).
1 Sanzio B., 1993. Produits forestiers non ligneux
dans la région méditerranéenne. FAO, Rome. P41.
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