3.5.2.1.1.Les gastro-entérites ou infections
digestives
Elles comprennent les diarrhées, les vomissements, la
constipation et la déshydratation sévère. Elles
constituent un problème majeur de santé publique en zone
tropicale où elle constitue l'une des principales causes de la
mortalité infantile et maternelle.
Les gastro-entérites se transmettent par l'ingestion
d'eau souillée généralement manipulée par les
femmes et enfants, par les selles, ou par les mains sales ou des
récipients mal protégés; elles se transmettent
également par l'ingestion d'aliments contaminés par lavage ou
arrosage.
Dans l'arrondissement de Togoudo, les gastro-entérites
constituent une des causes principales des consultations hospitalières
et impactent sérieusement les activités
génératrices de revenues des femmes et surtout les familles
monoparentales avec absence du père. (Tableau III)
3.5.2.1.2.Les infections respiratoires
Elles constituent aussi une cause de consultation
fréquente. Elles se manifestent par des toux et des irritations de
gorge. On note également des bronchites, les pharyngites et le rhume.
Les parents dépensent toutes leurs fortunes en l'occurrence les
mères. Elles constituent 20,26% des principales maladies liées
à l'eau.
Tableau III : principales maladies liées
à l'eau dans Togoudo
Mois
|
Paludisme
|
Infections digestives
|
Infections respiratoires
|
Nombre de cas
|
Nombre total reçu
|
Taux de
fréquence en %
|
Janvier
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Février
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mars
|
1
|
3
|
2
|
6
|
9
|
66,66
|
Avril
|
25
|
5
|
10
|
40
|
58
|
68,96
|
Mai
|
15
|
6
|
6
|
27
|
47
|
58,69
|
Juin
|
26
|
4
|
6
|
36
|
65
|
55,38
|
Juillet
|
28
|
13
|
11
|
52
|
69
|
75,36
|
Août
|
31
|
24
|
12
|
67
|
97
|
69,07
|
Sept
|
20
|
18
|
15
|
53
|
78
|
67,94
|
Oct
|
30
|
18
|
6
|
54
|
80
|
67,50
|
Nov
|
34
|
24
|
12
|
70
|
105
|
66,67
|
Dec
|
28
|
13
|
13
|
54
|
77
|
70,13
|
Total
|
238
|
128
|
93
|
459
|
684
|
67,10
|
Source : CSA de Togoudo, décembre 2011
Ce tableau montre la fréquence des affections
liées à l'eau impropre à la consommation et à usage
courant dans l'arrondissement de Togoudo. Il s'agit notamment du paludisme qui
vient en tête avec 238 cas sur un total de 459, suivi des
gastro-entérites 128 cas sur 459 et enfin les infections respiratoires
qui sont de 93 cas sur 459. Soient des pourcentages respectives de 51,85, 27,88
et enfin 20,26. Ces trois affections ont à elles seules un taux de
prévalence de 67,10%. Ce fort taux permet de qualifier la qualité
de l'eau consommée par les populations et permet de renseigner sur
l'importance de l'eau dans la vie d'une population en particulier des
populations de Togoudo et des maladies qu'elle peut véhiculer en tant
que source de vie. Ces différentes pathologies créent
d'énormes soucis aux femmes car elles sont les premières à
être à côté des
enfants lorsqu'ils sont souffrants, à les emmener
à l'hôpital avant l'arrivée du papa des champs, de la
chasse ou de ses activités de pêche. On constate dès fois
que lorsque le père vient et est informé de ce que sa femme
serait à l'hôpital avec son enfant, certains font comme si de rien
n'était et reste indifférent, d'autres vont d'abord chez leur
seconde épouse pour manger car disaient-ils qu'ils ont faim.
Nos recherches ont montré que cet état de chose
affaiblit les femmes financièrement car elles y mettent toutes leurs
revenues. Parfois elles sont bénéficiaires des tontines qu'elles
n'hésitent pas à investir dans ces cas ou dans d'autres cas elles
vont faire des prêts. Ceci explique le fait que les femmes font plusieurs
activités génératrices de revenues et ceux de façon
saisonnière, conséquence c'est l'émiettement des
ressources et elles deviennent ainsi dépendantes financièrement
durant toute leur vie.
3.5.2.2. Affections liées aux vecteurs vivants
dans l'eau 3.5.2.2.1.Bilharziose vésicale
La bilharziose est une infection parasitaire due aux bilharzies,
atteignant l'intestin, le rectum, le foie ou l'appareil urinaire.
Encore appelé schistosomiase, la bilharziose fait
partie des maladies créées par l'utilisation des eaux
souillées surtout de surface dans les milieux ruraux. Le parasite se
transmet lors de la baignade ou de la boisson de ces eaux peu
recommandées.
A Togoudo, cette maladie n'est pas très connue des
populations mais elle attaque les enfants pendant les saisons de pluies lors de
leur baignade. En ces moments là, les parents cherchent la cause au
niveau de leur « vodoun » et même après
cérémonies, ils constatent la pérennité du mal. Ce
qui retient l'attention de notre recherche est que généralement
pour des maux de la sorte, on l'attribue facilement à la colère
des dieux contre la mère et pour cause l'adultère.
Il est alors temps que cette population connaisse ce mal pour
s'en prévenir. 3.5.2.2.2.Le paludisme
Le paludisme encore appelé malaria est la
première cause des affections hydriques dans Togoudo et est due à
la présence dans l'organisme humain de protozoaires parasites du genre
plasmodium transmis par la piqûre du moustique femelle appelé
Anopheles gambiae. Le parasite du paludisme est de quatre
espèces que sont :
ü Plasmodium falciparum
ü Plasmodium vivax
ü Plasmodium malariae ü Plasmodium
ovale
Le plasmodium falciparum est le plus redoutable car il tue
rapidement. Il sévit dans les pays tropicaux toute l'année. Plus
de 160 millions de cas ont été recensé dans le monde dont
le principal vecteur est l'anophèle qui assure la transmission de la
maladie (VILLAND M.C, 1990).
Chez l'homme, l'hématozoaire est introduit dans le sang
sous forme de sporozoïtes contenus dans les glandes salivaires de
l'anophèle. Ils gagnent aussitôt le foie où ils se
localisent dans les hématies qu'ils finissent par éclater en
libérant de nombreux mérozoïtes. Les mérozoïtes
vont parasiter à leur tour de nouvelles hématies. Chaque
mérozoïtes se divise, grossit et éclate à son tour
pour libérer de nouveaux mérozoïtes et le cycle continue.
(Cycle du paludisme en annexe)
Chaque éclatement entraine la destruction d'une
hématie et correspond à un excès thermique dont la
périodicité varie selon la durée du cycle.
Toutes les 48 heures ou toutes les 72 heures, le malade
ressent la fièvre. L'anophèle aspire le sang infecté du
malade et va l'inoculer dans un corps sain faisant des victimes sur tout son
passage à chaque fois qu'il pique un homme.
Les périodes d'abondance de pluie sont les périodes
de multiplication des moustiques, principaux vecteurs de la maladie.
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