3.5. Problèmes sanitaires liés à
l'eau dans l'arrondissement de Togoudo
3.5.1. Eau et les facteurs de maladies
Il existe deux facteurs fondamentaux qui expliquent la
présence des maladies hydriques dans l'arrondissement de Togoudo.
3.5.1.1. Les facteurs naturels et responsables de
maladies
L'alternance de deux saisons de pluies et deux saisons
sèches maintient la permanence des vecteurs inféodés
à l'eau.
En réalité, le climat du sud Bénin dans
lequel se trouve l'arrondissement de Togoudo connaît un climat
subéquatorial de type Guinéen ou Béninien. Il s'agit en
effet d'un climat à quatre saisons dont une grande et une petite saison
pluvieuse qui s'alternent avec une grande et une petite saison sèche.
En période d'abondance de pluie, les vecteurs ou
hôtes intermédiaires inféodés tels que les
anophèles entretiennent tout au long de l'année, le cycle du
paludisme (Le cycle du paludisme en annexe), pondant dans les collections
aquatiques les larves qui s'y développent et donnent naissance à
de nouvelles
générations d'adultes. Ceci maintient le taux
d'endémicité du paludisme à environ 51,85% du total des
maladies enregistrées à Togoudo (Tableau III).
Le paludisme reste alors la pathologie la plus
fréquente de l'arrondissement suivi des infections digestives. Les
infections respiratoires ont aussi une prévalence relativement
importante que les infections digestives.
Quant aux éléments chimiques ; l'eau potable a
certaines normes définies par l'OMS en fonction des
éléments chimiques qu'elle contient. Certains de ces
éléments sont utiles voire indispensables à la
santé de l'homme s'ils sont à faible concentration, mais peuvent
devenir toxiques à forte concentration. Par exemple, la concentration
trop faible d'iode est responsable de trouble de la thyroïde. Il est
également prouvé que l'ingestion de forte dose de sodium joue le
rôle important dans le développement de l'hypertension chez les
sujets prédisposés. Certains éléments peuvent en
quantité trop élevée donner à l'eau un goût
désagréable (fer, chlorure, sulfate, cuivre) ce qui poussent les
populations à se détourner de la source potable pour utiliser un
approvisionnement qui peut être dangereux.
3.5.1.2. Eau, facteur de transmission de maladies et de
développement d'agents pathogènes
Malgré que les maladies liées à l'eau
soient réunies sous le même nom, les moyens de contamination ne
sont pas toujours les mêmes et varient en fonction des personnes
affectées. L'eau engendre les vecteurs de maladies sous
différentes stratégies.
En effet, ces agents pathogènes peuvent être :
- Des bactéries : vibrion cholérique, shigellas
(agents de la dysenterie bacillaire), salmonelles (fièvres
typhoïdes)
- Des virus : poliomyélite, hépatite
- Des protozoaires : amibes dysentériques
- Des vers : ascaris, trichocéphales, ankylostomes,
anguillules, vers de guinée, schistosomes.
Le rôle de l'eau dans la transmission des agents
infectueux varie selon la biologie c'est-à-dire le cycle évolutif
de ces germes pathogènes.
De même, l'eau est reproductrice d'insectes et de
vecteurs de maladies, car sa conservation dans de mauvaises conditions
associées aux conditions hygiéniques peu recommandées,
entrainent de nombreuses maladies pour la population de Togoudo. Il s'agit de
la plupart des eaux usées mélangées avec des ordures, les
herbes etc. Cette situation favorise la multiplication des gîtes
larvaires, les vers et les insectes.
Dans l'arrondissement de Togoudo, les gîtes larvaires
sont la principale source du paludisme, surtout pour les enfants de moins de 5
ans, les femmes enceintes et les personnes de troisième âge,
situées aux côtés des plans d'eau et aux côtés
des grandes brousses. Chaque espèce d'anophèle a des gîtes
de pontes ou gîtes larvaires préférentiels. Ce sont des
collections d'eau temporaires ou permanentes exposées à l'ombre
ou au soleil, pourvues ou non de végétations et répondant
à des exigences chimiques ou physiques variées.
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