3.1.2. Les eaux de surface
L'arrondissement de Togoudo dispose d'un atout non
négligeable de cours d'eau. Il s'agit essentiellement de Datin et de
Sodji. Datin est un cours d'eau plus vaste et s'étend jusqu'à
sékou et constituait une source d'approvisionnement en eau pour la
population depuis que des personnes y habitent. De même, le Sodji est
moins étendu mais à une histoire. Son histoire remonte au premier
guerrier qui a marqué la genèse de Togoudo. Selon les
informations recueillies, ce guerrier serait le premier à boire l'eau de
Sodji. Comme la succession du trône se fait au sein de la même
famille et du père au fils, la tradition a retenue que tout Roi
successeur ne doit boire que de cette eau de Sodji. Jusqu'à nos jours
c'est de cette eau que boive le Roi KPODEGBE dans son palais. Donc les
populations aussi préfèrent cette eau au profit des branchements
de la SoNEB et des points d'eau réalisé par l'actuelle Direction
Générale de l'Eau en partenariats avec les organismes
internationaux intervenant dans le domaine de l'eau.
Cette réalité socio-culturelle peut être
à la base du faible taux de demande enregistré par la SoNEB sans
oublier l'accessibilité financière et celle
géographique.
Les cours d'eau sont exclusivement fréquentés
par les femmes et les filles (qu'elles soient enceintes ou non). Il est rare de
trouver dans l'arrondissement de Togoudo, un homme allé au cours d'eau
pour s'approvisionner et ramener à la maison. Ce qu'on constate
généralement c'est leur passage pour se laver en rentrant des
champs. Mais quand il va s'agir de la propreté des lieux, curieusement
c'est encore les femmes qui sont conviées et elles se font quelques fois
aider par un(01) ou deux (02) hommes volontaires.
3.1.3. Les ouvrages d'hydrauliques villageois
C'est grâce aux différents programmes
d'approvisionnement en eau potable en milieu rural que l'arrondissement de
Togoudo a bénéficié de quelques ouvrages hydrauliques
villageois de la DG-Eau. Ces programmes ont permis de réduire la
corvée d'eau éprouvée par les populations surtout les
femmes, les
personnes du troisième âge et les pauvres en
général. Les besoins en points d'eau pour les villages de
Zèbou et Togo s'élevaient pour les responsables de la DG Eau
à 13 mais, au jour d'aujourd'hui, la direction n'a effectué que 3
PE détaillés comme suit: nous avons 2 PM à Togo et 1 FPM
à Zèbou dans la localité de Houéssoutomè
soit un taux de réalisation de 23%. Le troisième village
(Govié) qui n'a même pas un seul branchement de la SoNEB et dont
on ne connait pas les besoins en points d'eau a bénéficié
de 3 PE aménagés. Il s'agit d'1 FPM dans la localité de
Zoungbo qui ne s'anime qu'après 18 heures, 1 PEA avec 4 robinets tous au
jour d'aujourd'hui, fonctionnels dans la localité de Govié, et
enfin 1 PM. Ici il faut constater que presque toutes les populations
s'approvisionnent à ces différentes sources et en plus de cela
vont aussi puiser dans les puits traditionnels à ciel ouvert.
Pour le PEA, la bassine de 25L est à 25 FCFA car il y a
un moteur qui recharge l'eau dans le château de 6m3 et utilise
le carburant. Les sous issus de la vente de l'eau sont versés ensuite
dans un compte de CLCAM supervisé par la Mairie et gérer par
l'AUE. Quant au FPM, la bassine de 50L coute 10 FCFA car c'est les populations
elles mêmes qui déploient l'énergie nécessaire pour
pomper l'eau et sa mise en marche ne demande pas des dépenses de
carburants. Par contre pour le puit moderne (Photo 4), la bassine de 30L coute
20 FCFA, simplement parce que la demande est plus forte dans cette
localité.
La gestion de ces ouvrages est assurée par les hommes.
Dans un bureau d'AUE de 13 personnes, on dénombre 2 femmes assurant des
fonctions comme la vente de l'eau et le maintien de la propreté des
lieux et alentours. Les handicapés et les personnes du troisième
âge ne sont pas impliqués dans cette gestion car on les
considère comme des personnes invalides ou inutiles. Il s'agit ici de la
violation du principe 2 de la GIRE.
Malgré les prix forfaitaire appliqués pour
l'achat de l'eau, la majorité des femmes pensent encore que le
coût est cher et s'approvisionne aux autres sources de qualité
douteuse et d'autres parfois puisent sans payer ou viennent la nuit
détruire le système de sécurité de la source: c'est
le cas par exemple du FPM de
Zoungbo. D'autres par contre, malgré que le
problème d'accessibilité géographique soit partiellement
réglé, elles dépassent la source de qualité et vont
jusqu'aux anciennes (yehouénontonou, caissiétonou et Datin)
sources (Photos 5 et 6) pour s'approvisionner. Les deux premières
sources ont été construites entre 10 et 15 ans par des
particuliers ou généreux donateurs. La première est
construite par un prêtre dans la localité de Missèbo entre
14 et 15 ans de même que la seconde, construite à Govié par
un Caissier entre 11 et 12 ans, dans le but d'aider la population. Tandisque
Datin, un cours d'eau antérieur à toutes les autres sources,
auquel toutes les populations de Togoudo s'approvisionnaient en particulier les
femmes et les filles.
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Photo 4 : Puit Moderne à Govié Cliché:
SOHOUNOU ; décembre 2011
Photo 5 : Puit Traditionnel à
Govié (caissiétonou) Cliché : SOHOUNOU ;
décembre 2011
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Photo 6 : Puit Traditionnel à
Missebo (Yehouénontonou) Cliché : SOHOUNOU ;
décembre 2011
Au vue de tout ce qui précède, on conclue que le
problème d'approvisionnement en eau dans l'arrondissement de Togoudo est
loin d'être résolu malgré l'effort fourni par le pouvoir
central de même que pour l'intégration du Genre car les femmes ne
sont pas associées, les riches et les pauvres ne s'entendent point de
même que les vieux et jeunes sur les questions de l'eau et
l'intégration du Genre.
De plus, il y a certaines réalités
socio-culturelles qui font l'échec de la prise en compte du Genre dans
la mise en oeuvre de la GIRE à Togoudo. En exemple on peut citer
l'attitude des femmes, quand elles sont au nombre d'au moins deux,
préfèrent aller plus loin tout en discutant de leurs
différents problèmes en chemin que de s'approvisionner à
une source potable plus proche de chez elles. Ce qui fait que les ouvrages sont
construis mais parfois abandonnés par les premières utilisatrices
et gardiennes de la ressource. Cette réalité socio-cuturelle ne
favorise pas l'application du principe 3 de la GIRE.
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