![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo1.png)
REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE (M.E.S.R.S)
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
www.uac.bj
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
FILIÈRE DES MAÎTRISES PROFESSIONNELLES
(FMP)
Pour l'obtention du Diplôme de la
Maîtrise Professionnelle en Environnement et
Santé
Sujet :
L'APPROCHE GENRE DANS LA GESTION INTÉGRÉE
DES RESSOURCES EN EAU DANS L'ARRONDISSEMENT DE TOGOUDO : COMMUNE
D'ALLADA
Présenté par:
Marc SOHOUNOU
Devant le jury composé du :
" Président : Expédit W. VISSIN,
Maître-assistant des Universités (DGAT/FLASH/UAC)
" Rapporteur : Rafatou FOFANA, Doctorante en
Hydrologie-GIRE
" Examinateurs : Sidonie HEDIBLE, Enseignant
Chercheur (DSA/FLASH/UAC) Charles BABADJIDE, Enseignant
Chercheur (DSA/FLASH/UAC)
Soutenu le vendredi, 18 mai 2012 avec Mention
Très Bien
Année académique:
2011-2012
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 4
DEDICACE 6
REMERCIEMENTS 7
RESUME _ 9
ABSTRACT 9
INTRODUCTION GÉNÉRALE
10
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET
GÉOGRAPHIQUE 13
1.1. Présentation du cadre d'étude
13
1.2. Etude physique du milieu 16
1.3. Caractéristiques humaine, sociale et
économique 16
1.3.1. Caractéristiques humaines 16
1.3.2. Caractéristiques sociales 17
1.3.3. Caractéristiques économiques 17
1.4. Cadre institutionnel et juridique de l'eau
20
1.4.1. Cadre institutionnel 20
1.4.2. Cadre juridique de l'eau 21
1.5. Concepts Genre et GIRE 22
1.5.1. Concept Genre 22
1.5.1.1. Genèse du concept genre 22
1.5.1.2. Différences entre sexe et genre 22
1.5.2. Concept GIRE 23
1.5.2.1. Genèse du concept GIRE 23
1.5.2.2. Principes de la GIRE 24
CHAPITRE II : Cadre conceptuel et approche
méthodologique 25
2.1.1. Définition opératoire 25
2.1.2. Point des connaissances 27
2.2. Approche méthodologique 28
2.2.1. Données 28
2.2.2. Outils de collectes des données 28
2.2.3. Techniques de collectes des données 29
2.2.3.1. Documentation 29
2.2.3.2. Echantillonnage 30
2.2.3.3. Enquêtes de terrain 31
2.2.3.4. Observation directe 31
2.2.3.5. Les interviews 32
2.2.4. Méthodes de traitement des données 32
2.2.5. Méthodes d'analyse des données 33
3.1. Différentes sources d'approvisionnement en eau
dans l'arrondissement de Togoudo
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------35
3.1.1. La SoNEB 35
3.1.2. Les eaux de surface 37
3.1.3. Les ouvrages d'hydrauliques villageois
37
3.2. Situation sanitaire à Togoudo
41
3.2.1. Conditions hygiéniques 41
3.2.2. Education sanitaire 43
3.3. Intégration du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à Togoudo 44
3.3.1. Niveaux d'implication du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à
Togoudo -45
3.3.1.1. Niveau de la population en générale 45
3.3.1.2. Niveau des agriculteurs 46
3.3.1.3. Niveau des éleveurs 47
3.3.1.4. Niveau des pêcheurs 48
3.3.1.5. Niveau industriel 49
3.4. Prévention et mode de gestion des conflits
d'usage liés à l'eau dans l'arrondissement de Togoudo 50
3.4.1. Types, origines et causes des conflits liés
à l'eau de pluie 50
3.4.2. Types, origines et causes des conflits liés
à l'eau de surface 51
3.4.3. Types, origines et causes des conflits liés
aux eaux souterraines 53
3.5. Problèmes sanitaires liés à
l'eau dans l'arrondissement de Togoudo 54
3.5.1. Eau et les facteurs de maladies 54
3.5.1.1. Les facteurs naturels et responsables de maladies 54
3.5.1.2. Eau, facteur de transmission de maladies et de
développement d'agents pathogènes 55
3.5.2. Affections liées à l'eau dans
l'arrondissement 56
3.5.2.1. Affections liées à l'eau de boisson 57
3.5.2.1.1. Les gastro-entérites ou infections digestives
57
3.5.2.1.2. Les infections respiratoires 57
3.5.2.2. Affections liées aux vecteurs vivants dans l'eau
59
3.5.2.2.1. Bilharziose vésicale 59
3.5.2.2.2. Le paludisme 60
3.6. SUGGESTIONS 61
3.6.1. Intégration de l'aspect Genre dans la GIRE
à Togoudo 61
3.6.1.1. A l'endroit des cultes traditionnels et des confections
religieuses 61
3.6.1.2. A l'endroit des autorités étatiques et
locales 62
3.6.2. Assainissement de l'arrondissement de Togoudo
63
3.6.2.1. Mesures primordiales 63
3.6.2.2. Mesures secondaires 64
3.6.3. Les conflits et leur mode de gestion
|
64
|
CONCLUSION GÉNÉRALE
|
66
|
Bibliographie
|
67
|
Liste des figures
|
71
|
Liste des tableaux
|
71
|
Annexe 1
|
72
_
|
Annexe 2 : Le cycle de l'eau
|
83
|
Annexe 3 : Le cycle de développement du
Paludisme
|
84
|
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AEV : Adduction d'Eau Villageoise
AUE : Association des Usagers d'Eau
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole
CIME : Coordination InterMinistérielle de l'Eau
CNE : Conseil National de l'Eau
CPE : Comité des Points d'Eau
CSA : Centre de Santé d'Arrondissement
DG-Eau: Direction Générale de l'Eau
DIEPA : Décennie Internationale pour l'Eau Potable et
Assainissement EAA : Eau, Assainissement pour l'Afrique
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
FPM : Forage équipé de Pompe à
Motricité humaine
GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau
GPE : Gestionnaire des Points d'Eau
GWA : Gender and Water Alliance
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique IRA: Initiative pour la Relance de l'Agroalimentaire
MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature MS : Ministère de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONREau : l'Observatoire National des Ressources en Eau PDC : Plan
de Développement Communal
PEA: Poste d'Eau Autonome
PME : Partenariat Mondiale de l'Eau
PNE : Partenariat National de l'Eau
PNe : Politique National de l'eau
SNV : Organisation Néerlandaise de Développement
SoNEB : Société Nationale des Eaux du Bénin
UAC : Université d'Abomey-Calavi
Ø Au Seigneur DIEU Tout Puissant qui nous a donné
le souffle de vie et qui guide nos pas,
Ø A ma feue soeur FRANCISCO Donalde Carmelle,
Ø A mon père FRANCISCO K. Blaise pour l'amour et le
soutien,
Ø A ma mère TOKOUDAGBA Eulalie ; combattante aux
espoirs infinis, reçois mes premières reconnaissances à
travers ce travail.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a
nécessité des apports qui dépassent nos seules
connaissances et ressources tant matérielles, financières que
morales. Multiples sont les aides et soutiens dont nous avons
bénéficiés de part et d'autres. C'est pour cela que nos
sincères remerciements vont à l'endroit de plusieurs personnes
qui ont oeuvré à l'aboutissement de ce travail. Qu'elles
reçoivent à travers ce mémoire le fruit de leurs
efforts.
Ø A notre professeur et maître de mémoire,
le Docteur Expédit W. VISSIN, Maître-assistant à la
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, Département de
Géographie et Aménagement du Territoire : nous trouvons en vous
les qualités d'homme humble, compétent avec une rigueur
scientifique remarquable. Vos qualités intellectuelles et votre
disponibilité forcent l'admiration. Grâce à vous ce travail
a vu le jour. Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait pour
nous.
Ø A mon Professeur Patrick A. EDORH, Maître de
Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques, qui
n'a ménagé aucun effort pour accepter de corriger ce travail, de
m'apporter ses compétences techniques et de me donner les orientations
nécessaires dans le cadre de la rédaction de ce mémoire.
Recevez monsieur le Professeur, toutes mes gratitudes et toutes mes
reconnaissances.
Ø A notre Maître de stage: Madame Rafatou FOFANA,
Chef Service des Etudes, de la Planification et de Suivi des Organismes de
Bassin, Doctorante en Hydrologie-GIRE, profonde gratitude pour votre
contribution à ce travail.
Ø C'est le moment de remercier tous les professeurs de
la Filière des Maîtrises Professionnelles, qui pendant trois ans
nous ont donné toutes les connaissances de base indispensables. Qu'ils
reçoivent nos remerciements pour tant de sacrifices consentis pour notre
formation.
Ø Au Président et aux membres du jury; nous vous
remercions infiniment
pour l'honneur que vous nous faites d'être les juges de ce
mémoire.
Ø A mes parents: vous avez su m'envoyer à
l'école. Ce travail est l'expression de tout ce que vous avez
semé. Trouvez ici la lueur de vos espérances.
Ø Aux amis : DEGUENON Yvette, KOKOU Hervé,
DEGUENON S. Monelle, SOSSOU Bernard, MONTCHO Sabine, DOUGNON Victorien,
HOUNKPATIN Armelle, GOUISSI Modeste, YEMANDJE Alda, GUEDENON Patient, KOUMONLOU
Luc, DJIDJI Dégbey, AMAMION Hospice, ALOMASSO Alphonse, HOUNSOU Denise,
KINIGBE Raoul, ACCROBESSI Arnaud pour le combat que nous menons ensemble.
Ø Qu'il me soit permis de remercier
particulièrement le Directeur Général de l'Eau, Monsieur
Ibrahima ADAM SOULE, le DGA Monsieur Anatole Léon FASSINOU, le DPGE
Monsieur Pierre ADISSO, le C/SEP-SOB Madame Rafatou FOFANA et Arnaud ZANNOU qui
n'ont ménagé aucun effort afin de m'offrir tout le cadre et le
soutien nécessaire pour la réussite de ce travail.
Ø Aux autorités locales en l'occurrence le CA de
Togoudo Monsieur Marcellin DANSSOUKPEVI et tous les chefs quartiers sans
oublier Madame KIFFOULY Kïrathou, infirmière diplômée
d'Etat du Centre de Santé d'Arrondissement de Togoudo.
Ø Enfin, à tout ce beau monde et à tous ceux
qui auront le plaisir de lire le présent mémoire, nous disons
encore une fois merci.
RESUME
La qualité en eau, pour les besoins vitaux des
générations actuelles et futures, est l'un des plus grands
problèmes auxquels est confrontée l'humanité en
particulier au Bénin dans l'arrondissement de Togoudo. L'étude
traite de la question de l'approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau en mettant l'accent sur les
impacts sanitaires que peut avoir l'eau dans tous les usages sur la
santé. Les résultats ont été obtenus par des
travaux de terrain, à travers la méthode déductive et
l'approche descriptive.
Les différents acteurs et usagers de la ressource sont
les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et les ménages. Les
sources potentielles de conflits et les stratégies communautaires
développées pour leur résolution ont été
décrites. La prise en compte du Genre dans la GIRE contribuera à
coup sûr à satisfaire les multiples objectifs à savoir :
réduction de la pauvreté, durabilité des infrastructures
d'eau et d'assainissements, prendre en compte les couches vulnérables
dans les questions d'accès à l'eau, réduire les maladies
hydriques grâce à une prise de conscience des populations.
Mots clés : Togoudo, Genre, gestion
intégrée, ressource en eau, pauvreté, impacts
sanitaires
ABSTRACT
To meet present and future generations' vital needs, the
quality of water remains one of the most critical problems that the whole
humanity encounters, especially in Togoudo district in Benin Republic. This
study addresses gender issue in relation with the Integrated Management of
Water Resources, including the health impacts that water may have on health
through its use. The results collected on the field are out of the deductive
method and the descriptive approach.
Generally, the various stakeholders and the resource users are
the households, especially farmers, ranchers and fishermen. The potential
conflict sources and the community strategies developed for their resolution
have been described. The inclusion of Gender in the Integrated Management of
Water Resources will certainly contribute in meeting the multiple objectives
such as: poverty reduction, sustainability of improvement and hydraulic works,
gender respect, integrated water management, water diseases reduction through
people's awareness.
Keywords: Togoudo, Gender, Integrated
management, water resource, poverty, health impacts.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
De nos jours, l'un des défis majeurs de
l'humanité demeure la problématique de l'eau et de
l'assainissement, surtout pour le mieux être des communautés
à faibles revenus. Aussi l'eau douce ne représente que 2,5% des
réserves mondiales d'eau. Sur cette quantité d'eau douce,
près de 70 % se retrouvent soit piégés sous les calottes
glacières, ou disséminés sous forme d'humidité ou
de vapeur. Il faut noter que moins de 1 % de l'eau douce du monde, soit environ
0,007 % de toute l'eau présente sur la planète, est
aisément accessible pour les divers usages au service du
développement. (OMS, 2010)
Les enjeux qui s'y rapportent sont multiples dans la mesure
où l'eau est la base, de toute forme de vie. Elle est à la fois
habitat, aliment, moyen de production, de transport et bien marchant. L'eau
tisse naturellement un vaste réseau de connections: elle est liée
aux autres ressources naturelles (sol, forêt, biodiversité, etc.)
; les systèmes aquatiques sont interconnectés ; les
problèmes environnementaux se répercutent d'un bout à
l'autre d'un bassin hydrographique ; différents groupes
d'intérêts utilisent l'eau pour subvenir à leurs besoins et
il existe à cet effet des conflits d'usages où
d'intérêts. Ainsi, la question du Genre reste toujours l'une des
plus grandes préoccupations des acteurs au développement en
général et ceux du secteur de l'eau et de l'assainissement en
particulier.
En effet, l'apport des femmes au développement en
particulier dans le secteur de l'eau est encore peu connu ou encore non
valorisé, si bien qu'il n'est pas superflu de faire un état des
lieux de la prise en compte des hommes et des femmes dans les projets
d'approvisionnement en eau et assainissement.
Au regard de l'évolution de la population
béninoise et le progrès timide de la prise en compte de ces
rapports hommes et femmes, la confirmation de l'adoption du concept de
«Genre» dans la gestion des ressources en eau serait
une approche qui permet la reconnaissance du rôle de la femme comme
actrice à part entière du processus de développement.
Dans l'arrondissement de Togoudo dans la commune d'Allada, le
problème d'intégration du Genre pour une gestion efficiente des
ressources en eau se pose avec acuité.
Cette préoccupation motive le choix de ce thème
qui s'intitule : « L'Approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau dans l'Arrondissement de Togoudo :
commune d'Allada. »
Ainsi, parmi les principaux problèmes qui freinent le
développement à la base de l'arrondissement de Togoudo, on note
une bonne place de celle de l'eau. Ces problèmes sont entre autres la
gestion de l'eau, celui des conflits liés à l'accès
à l'eau, les risques sanitaires et surtout la
légèreté dans la prise en compte du
genre. Comment intégrer le genre dans la gestion des
ressources en eau, qui ne sont pas inépuisables? Comment pallier aux
risques sanitaires et quelle est la place du genre dans la
mise en oeuvre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans
l'arrondissement de Togoudo?
L'objectif général de cette étude est
d'analyser l'implication du genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau dans l'arrondissement de Togoudo.
Pour y parvenir, trois objectifs spécifiques sont visés à
savoir :
Ø Identifier les problèmes
socio-économiques et sanitaires liés à l'eau dans
l'arrondissement,
Ø Décrire l'interrelation entre ces
problèmes et la prise en compte du genre dans la gestion des ressources
en eau,
Ø Proposer des solutions y afférentes en vue de
l'amélioration du bien être des populations de l'arrondissement de
Togoudo.
Ce travail qui n'est qu'une contribution, tentera de souligner
l'ampleur des problèmes de l'intégration du Genre
dans la GIRE afin d'attirer l'attention des
populations, des décideurs, des autorités
politico-administratives, des partenaires au développement et des
acteurs impliqués dans les activités de gestion des ressources en
eau à la résolution de ces problèmes.
Trois chapitres constituent l'ossature de la présente
étude :
ü Le premier chapitre porte sur le cadre théorique et
géographique ;
ü Le deuxième chapitre porte sur le cadre conceptuel
et l'approche méthodologique ;
ü Le troisième et le dernier porte sur les
résultats et discussions.
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET
GÉOGRAPHIQUE
Introduction
Ce chapitre présente les différents
paramètres du milieu physique et les caractères de
l'environnement humain à travers les activités
socio-économiques et la place de l'eau dans la vie des populations de
Togoudo.
L'espace physique constitue l'élément
déterminant sans lequel aucune étude hydrologique n'est
véritablement possible. C'est pour cette raison essentielle qu'est
abordée la présentation des aspects physiques et les ressources
en eau dans l'arrondissement. L'étude du paysage humain met en
évidence les pratiques qui ont une influence sur le milieu physique, et
plus particulièrement, sur les ressources en eau et sur la perception de
l'eau par les populations de Togoudo.
1.1. Présentation du cadre d'étude
Allada, ville historique du Bénin est située
entre 6°35' et 6°48' de latitude nord et 2° et 2°18' de
longitude est. Dans le département de l'atlantique, elle couvre une
superficie de 381 Km2 soit 0,34 % de la superficie total du
Bénin. La Commune d'Allada était autrefois une grande
entité qui s'étendait sur les actuelles Communes d'Allada, de
Zè, de Tori-Bossito et de Toffo. Elle s'appelait
«Aïzonoutomè«(le pays des Aïzo ou encore
Aïdatomè (nom dérivant du fétiche du sol
Aïda).
Elle est limitée au Nord par la commune de Toffo, au Sud
par la commune de Tori-Bossito, à l'Est par celle de Zè et
à l'Ouest par les communes de Kpomassè et de Bopa. Allada
comporte douze (12) arrondissements, au nombre desquels se situe
l'arrondissement de Togoudo qui fait l'objet de la
présente étude et comportant trois (03) villages à
savoir Govié, Togo et Zèbou. (Figure 1). Le relief de la
Commune d'Allada est caractérisé par la présence
de plusieurs dépressions situées sous le niveau de la mer
près du lac Ahémé et par un plateau dans sa partie
Nord-Est. La dénivelé est d'environ 155 mètres entre
ces deux zones. Les pentes des terres au niveau de la Commune
sont généralement moins de 5 %.
Sur le plan pédologique, près de 90 % du
territoire de la Commune d'Allada est constituée de sols ferralitiques
avec par endroits des sols latéritiques, argileux et hydromorphes. C'est
donc un milieu très favorable à l'agriculture. (OBRGM)
Le couvert végétal est principalement
caractérisé par des mosaïques de cultures et
jachères. De plus, les plantations recouvrent plus de 20 % de la Commune
et sont principalement observées dans la portion Nord. Finalement, de
vastes zones de marécages se retrouvent le long des principaux cours
d'eau (Aouto, le lac Ahémé).
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo2.png)
Figure 1 : Carte administrative de l'arrondissement de Togoudo
1.2. Etude physique du milieu
L'arrondissement de Togoudo, situé dans la commune
d'Allada, département de l'Atlantique, est limité au nord par
l'arrondissement d'Ahouannonzoun, au sud par l'arrondissement de Sékou,
à l'est par la commune de Zè et à l'ouest par
l'arrondissement d'Allada. Cet arrondissement présente un sol plus ou
moins ferralitique, très épais, fertile avec un relief peu
accidenté. Il est essentiellement marqué par un climat de type
sub-équatorial caractérisé par deux saisons sèches
et deux saisons pluvieuses. La campagne agricole débute avec la grande
saison des pluies au mois de mi-mars et prend fin en mi-juillet. Ensuite vient
la petite saison sèche qui dure du mi-juillet au mi-septembre. Elle est
suivie de la petite saison des pluies de mi-septembre jusqu'au mi-novembre.
Enfin la grande saison sèche du début mi-novembre jusqu'au
mi-mars. La pluviométrie moyenne annuelle est voisine de 1200 mm, dont
700 à 800 mm pour la première saison pluvieuse et 400 à
500 mm pour la seconde. Aujourd'hui on note une diminution du niveau des
précipitations.(INSAE, 2002)
1.3. Caractéristiques humaine, sociale et
économique
1.3.1. Caractéristiques humaines
Avec un effectif de 4059 habitants (INSAE, 2002) et
estimé à 5106 en 2009 (suivant le taux de croissance de l'INSAE
2009), l'arrondissement de Togoudo rassemble deux groupes ethniques (Aïzo
et fon) qui sont majoritaires et qui partagent à eux seuls 82% de la
population. Ces populations pratiquent trois principales religions à
savoir, l'animisme (63,9%), le catholicisme (21,5%) et l'islam (1,6%). A
ceux-là s'ajoutent les protestants (0,5%) et autres (12,5%). La
majorité de la population est jeune dans les tranches d'âges
actifs avec un taux d'accroissement de 1,76. Ce taux est faible par rapport
à la moyenne départementale (4,24 %) et nationale (3,25%).(INSAE,
2002)
Avec les immigrations massives et les échanges
commerciaux dans l'arrondissement de Togoudo, les jeunes en quête
d'emploi sortent et ne
reviennent que le week-end et parfois à la fin du mois.
Cet état de chose augmente la période de travail des femmes qui
assument des tâches plus nombreuses et plus diverses pendant la
journée et d'un jour à l'autre. Tout ceci impact leurs
activités génératrices de revenues de diverses
façons.
1.3.2. Caractéristiques sociales
Dans l'arrondissement de Togoudo, il n'existe qu'un seul
centre de santé publique, deux (02) centres de santé
privés non enregistrés officiellement et de multitudes de
piqueurs ambulants. Les routes sont faites en terres de barre, raclées
momentanément et cause d'énormes nuisances aux populations en
l'occurrence les femmes, qui empruntent tous les jours ces voies pour se rendre
dans les différents marchés environnants soit pour
s'approvisionner, soit pour aller vendre. Quant aux écoles, on
dénombre une (01) école par village ce qui nous permet de
dénombrer au total trois (03) écoles. Le commissariat, la
gendarmerie et le centre de promotion sociale se trouvent à 1,5 km au
moins et sont localisés dans l'arrondissement d'Allada.
En somme, il se pose un véritable problème
d'accessibilité géographique (inégale répartition
des infrastructures socio-communautaires) et financière aux populations,
particulièrement aux femmes, aux vieux et aux pauvres. Aussi, la
qualité des services sont déplorables au dire des populations
enquêtés en générale.
1.3.3. Caractéristiques économiques
Les populations de cette localité s'adonnent à
des activités économiques dominantes comme le commerce (32%) et
l'agriculture (30%) (INSAE, 2002). Dans l'arrondissement comme partout ailleurs
au Bénin, les paysans continuent à pratiquer l'agriculture sur
brulis avec des outils rudimentaires tels que la houe, le coupe-coupe, la hache
etc. Ceci maintien les femmes et les enfants aussi longtemps que possible dans
les activités champêtres au détriment de leur participation
au débat sur l'eau, l'hygiène et l'assainissement. Cet
état de chose
limite la production qui sert essentiellement à la
subsistance des populations rurales. Les cultures vivrières dominent. Le
maïs (Photo 1) et le manioc, base de l'alimentation des populations de
l'arrondissement viennent largement en tête. Plus de 80% des superficies
emblavées sont consacrées à ces deux cultures. L'arachide
vient en tête de liste des cultures oléagineuses annuelles.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo3.png)
Photo 1 : Champs de Zea mays
(Maïs) Cliché: SOHOUNOU ; décembre 2011
Les populations de Togoudo ne produisent pas seulement des
produits vivriers, elles produisent également des produits de rentes
tels que l'ananas (photo 2) qui prend de plus en plus d'ampleur en faveur du
manioc. La papaye solo (Photo 3) aussi commence à prendre de l'ampleur
de même que la production de la pastèque. Le palmier à
huile est resté sans évolution depuis les années 1995
à cause de sa durée non moins importante car les jeunes
aujourd'hui veulent de l'argent très tôt et vite.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo4.png)
Photo 2 : Champs d'Anana comosus (ananas) Photo 3 :
Plantation de Carica papaya (papaye) Cliché: SOHOUNOU ;
décembre 2011
L'élevage est très peu développé,
peu organisé et constitue une activité secondaire pour quelques
individus. Les principales espèces animales élevées sont
les bovins, les ovins et les caprins, les porcins et les volailles. En ce qui
concerne les porcins, un engouement pour la consommation a été
constaté, mais toujours est-il que l'offre ne satisfait pas la
demande.
L'artisanat, la pêche et les ressources minières
sont quasi inexistants dans l'arrondissement de Togoudo, quelques traces
seulement s'observent dans celui d'Allada comme le pétrole et la
présence des sculpteurs.
Selon les résultats de nos enquêtes, le revenu
mensuel supérieur des ménages est approximativement de 166.000
francs CFA, le revenu moyen mensuel, de 33.800 francs CFA et le faible revenu
mensuel est de 13.869 francs CFA.
Compte tenu du coût élevé de vie actuelle,
les chefs de ménage ayant un revenu faible, pour subvenir aux besoins de
la famille, contraignent leurs femmes et leurs enfants surtout les filles
à aller chercher l'eau de puits traditionnel qui est gratuite. Il arrive
que les femmes passent six heures par jour, voire plus, pour aller chercher de
l'eau qu'il faut porter au retour, tâche qui comporte des risques
sanitaires pour les femmes surtout celles enceintes.
Aussi les ménages à faible revenus (pauvres) et
les couches sociales vulnérables sont contraints aux sources d'eau de
qualité douteuse et s'exposent de ce fait aux nombreux risques
sanitaires.
1.4. Cadre institutionnel et juridique de l'eau au
Bénin
Avant de commencer le travail proprement dit, il urge
nécessaire de faire un état des lieux général sur
les grandes questions que sont les cadres institutionnel et juridique dans le
domaine de l'eau, l'historique du Genre et de la GIRE.
1.4.1. Cadre institutionnel de l'eau
Les institutions qui interviennent dans le domaine de l'eau et
de la GIRE sont nombreuses mais celles qui parlent de l'implication du Genre
sont moindre. Aux nombres de celles-ci on peut citer de façon non
exhaustive:
- La Direction Générale de l'Eau et ses
démembrements
- Le Centre Africain pour l'Eau Potable et Assainissement
à faible coût et ses démembrements
- Le Partenariat National de l'Eau et ses démembrements
- La Direction de Génie Rural
- Direction de l'Hygiène et Assainissement de Base
- Ministère de la Famille, des Affaires Sociales, de la
Solidarité
Nationale, des Handicapées et des Personnes du
Troisième Age
- Etc.
Mais de façon spécifique, le nouveau code de
l'eau prévoit les dispositions institutionnelles inscrites en son
chapitre 4. Il propose la création d'un ensemble d'institutions pour une
meilleure gestion de l'eau au Bénin. Cependant, aucune précision
liée au Genre n'est apportée par rapport à la composition
et au fonctionnement des membres de ces institutions. Il s'agit :
|
du Conseil National de l'Eau (CNE)
de la Coordination InterMinistérielle de l'Eau (CIME)
du Secrétariat Permanent de la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau de l'Observatoire National des
Ressources en Eau (ONREau)
du Comité de Bassin
de l'Agence du Bassin
des Organes de Concertation et de Coordination Appropriés
pour la Gestion des Grands Aquifères
des Organes Locaux de Gestion de l'Eau et
du Fond National de l'Eau.
|
(Source PNe, juillet 2009) 1.4.2. Cadre juridique de
l'eau
Une nouvelle loi portant Gestion de l'Eau en République
du Bénin est adoptée, abrogeant ainsi la loi N° 87-016 du 21
septembre 1987 portant Code de l'Eau. La nouvelle loi et ses textes
d'application prennent en compte les principes modernes de gestion de l'eau et
les orientations stratégiques de développement du Bénin en
général et les communes et arrondissement en particulier.
Une fois votée, il urge nécessaire de mettre en
application le nouveau cadre juridique tout en prévoyant sa
révision à moyen terme pour une implication effective de l'aspect
genre dans la GIRE et ceci clairement.
Somme toute, l'analyse de l'intégration du
genre dans la politique nationale de l'eau au Bénin
peut se faire en faisant recours à deux documents essentiels que sont
« le nouveau code de l'eau » et le document de la
« politique nationale de l'eau » qui doivent
normalement faire appel de façon impérative à l'approche
Genre dans la GIRE d'où la
nécessité de leur révision à court terme pour
atteindre de façon efficace le développement
durable.
1.5. Concepts Genre et GIRE
Le Genre et la GIRE sont
deux concepts qui ont un but commun celui du développement durable.
Soulignons au passage qu'aucun domaine n'échappe à la question de
l'eau donc sa gestion intégrée est nécessaire parce que
les actions entreprises dans un secteur donné, ont des impacts sur la
durabilité de l'eau, sa qualité et sa quantité dans
d'autres secteurs.
1.5.1. Concept Genre
La clarification du concept genre exige qu'on mette d'abord en
exergue la genèse du genre puis faire la différence entre sexe et
genre.
1.5.1.1. Genèse du concept genre
Le concept genre, élaboré par
l'Université de Harvard, la Banque Mondiale et l'USAID, est né
aux USA dans les années 1970-1980 et a pu intégrer le concert des
Nations Unies vers les années 1990.
L'évolution du concept genre s'est élargie de
nos jours à la prise en compte de toutes les couches sociales,
socioprofessionnelles et les groupes vulnérables tels que les pauvres,
les handicapés, etc. Déjà à la conférence de
Beijing tenue à Pékin en 1995, non seulement les insuffisances de
l'approche intégration de la femme au développement ont
été relevées, mais aussi l'unanimité a
été faite sur la prise en compte de certaines couches
démunies des populations notamment les femmes, les jeunes, les personnes
âgées qui nécessitent une attention particulière. La
communauté internationale aspire à un processus de
développement axé sur les relations de genre, c'est-à-dire
un développement basé sur les programmes sociaux qui prennent en
compte toutes les couches défavorisées dans leur inter
relation.
1.5.1.2. Différences entre sexe et genre
Le sexe est l'ensemble des données biologiques
(physiques), apparents dès la naissance (innées), ne pouvant
changer (statique) et permettant la reproduction
de l'espèce (vitale). Par contre le genre est
l'ensemble des données culturelles (sociétales) résultant
d'un apprentissage communautaire (acquis), pouvant évoluer (dynamique)
et permet la reproduction de comportement (non vital) (E. FOURN; B. AGNIOLA,
mai 2009).
1.5.2. Concept GIRE
Le postulat de la Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE) est que les différentes utilisations des
ressources en eau sont interdépendantes. Le besoin de
considérer ensemble les
différents usages de l'eau.
1.5.2.1. Genèse du concept GIRE
La GIRE a fait son apparition à la suite des
conférences internationales sur l'eau et l'environnement tenues à
Dublin et à Rio de Janeiro en janvier et en juin 1992 pour
réfléchir sur les voies et moyens pour mettre l'humanité
à l'abri d'une crise planétaire autour de l'eau et des
problèmes environnementaux.
En effet, les tendances à la hausse de la pression sur
les ressources en eau disponibles et les écosystèmes
associés et qui sont en proie à une réduction quantitative
et à une dépréciation qualitative continues ont
réveillé la conscience humaine sur les menaces qu'elles
constituent pour la survie des générations présentes et
futures.
Le concept GIRE est né en 1992 mais les acteurs
étaient encore loin d'en cerner réellement les contours et les
implications. Il va falloir attendre 1996 pour que, réunis pour traduire
dans les faits les recommandations de l'Agenda 21 ayant sanctionné les
conférences de Dublin et de Rio de Janeiro en ce qui concerne le secteur
eau, les spécialistes des questions touchant à l'eau s'accordent
sur une définition après des débats controversés
liés à la complexité du sujet.
Les acteurs de cette définition sont les pères
fondateurs du Partenariat Mondial de l'Eau (GWP) dont le PNE-Bénin n'est
qu'un démembrement. L'objectif poursuivi par cette organisation est de
contribuer à amener l'humanité
à adopter la GIRE comme seule approche de gestion des
ressources en eau, par des voies pacifiques faites de plaidoyer, d'information,
de sensibilisation, de concertation, d'échanges et de consensus.
1.5.2.2. Principes de la GIRE
La réunion du Dublin en 1992 a donné naissance
à quatre principes qui ont servi de base à une grande partie de
la réforme du secteur de l'eau.
ü Principe 1. L'eau douce
est une ressource finie et vulnérable, essentielle au maintien de la
vie, au développement et à l'environnement.
ü Principe 2. La mise en
valeur et gestion de l'eau devrait se baser sur une approche participative,
impliquant les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs
politiques à tous les niveaux.
ü Principe 3. Les femmes
jouent un rôle central dans l'approvisionnement, la gestion et la
sauvegarde de l'eau.
ü Principe 4. L'eau a une
valeur économique dans toutes ses utilisations concurrentes et devrait
être reconnue aussi bien comme bien économique que bien
social.
Conclusion
Au terme de ce chapitre qui présente les fondements
théoriques et géographiques de l'arrondissement de Togoudo,
quelques points caractéristiques sont à relever :
Ø La population de Togoudo devient de plus en plus
nombreuse et pratique
diverses activités dont les principales sont l'agriculture
et l'élevage.
Ø Les ressources en eaux de l'arrondissement sont
relativement modestes par rapport au besoin de la population et subissent
l'influence des fluctuations climatiques et d'autres facteurs du milieu et
anthropiques.
Ø L'eau occupe une place importante dans la vie des
populations. Elle sert à divers usages, mais surtout les cours et plans
d'eau sont vénérés parce qu'abritant un génie ou
une divinité.
Ce milieu brièvement présenté constitue
le domaine d'étude de ce travail qui nécessite la constitution
d'un cadre conceptuel et le choix de méthodes adéquates.
CHAPITRE II : Cadre conceptuel et approche
méthodologique
Introduction
Ce chapitre apporte d'abord la clarification des concepts et
fait le point des connaissances des travaux effectués sur les
différents aspects du sujet dans la localité. Il présente
ensuite les données objectives et importantes pour une meilleure
compréhension du sujet. Enfin, à travers une présentation
détaillée, il met en relief les méthodes les plus
adaptées à cette étude.
2.1. Cadre conceptuel
2.1.1. Définition opératoire
Genre: Employé pour la première
fois en 1972 par Ann Oakley dans son ouvrage intitulé « Gender and
Society», le genre se réfère aux
différents rôles, droits et responsabilités des hommes et
des femmes et la relation entre eux. Le genre ne signifie pas simplement les
femmes ou les hommes, mais la façon par laquelle leurs qualités,
comportements et identités sont déterminés à
travers le processus de socialisation. Le genre est généralement
associé à l'inégalité du pouvoir et de
l'accès aux choix et aux ressources. Les rôles différents
des hommes et des femmes sont influencés par les réalités
historiques, religieuses, économiques et culturelles. Ces rôles et
responsabilités peuvent changer à travers le temps. (GWA,
2006)
Gestion Intégrée des Ressources en
Eau: c'est un processus qui encourage la mise en valeur et la gestion
coordonnée de l'eau, des terres et des ressources associées en
vue de maximiser le bien être économique et social qui en
résulte d'une manière équitable, sans compromettre la
durabilité d'écosystèmes vitaux.(PME, 2000).
Ø Pour le document de la Politique Nationale de l'Eau,
la GIRE est une approche qui consiste à prendre en considération
ensemble et à concilier les différentes utilisations et fonctions
physiologiques, socioculturelles,
économiques, environnementales de l'eau, ainsi que ses
éventuels effets négatifs sur les personnes, les biens ou
l'environnement. (PNe, juillet 2009).
Ressources en eau : L'idée de la
ressource en eau fait appel à toutes les disponibilités en eau,
aussi bien souterraines que superficielles de la terre pouvant faire l'objet
d'une exploitation.
Eau potable : C'est une eau dont la
qualité répond aux normes de consommation. Ces normes sont
définies par un seuil de potabilité indiqué par l'OMS. Une
eau purement potable est une eau dont la teneur bactériologique est
pratiquement nulle (Rapport OMS 2002).
Gestion communautaire de l'eau: Retenons
d'abord que la gestion est une manière ou une action de gérer, de
diriger ou d'organiser quelque chose (Larousse, 2008). Ainsi, la gestion
communautaire de l'eau est l'ensemble des dispositions prises par une
communauté pour administrer et organiser pour son propre compte le
système d'approvisionnement en eau qui relève de son
territoire.
Communauté : Selon le Dictionnaire
Universel HACHETTE (2008), la communauté est un groupe de personnes
vivant ensemble et partageant des intérêts, une culture ou un
idéal commun. Elle peut être définie comme une
collectivité dont les membres sont liés par la participation
à des valeurs communes. C'est aussi l'ensemble des membres d'un groupe
social dont la vie quotidienne est régie par des règles et
consensus.
Le mot conflit a été
emprunté du latin conflictus qui signifie « lutte, combat » et
deconfligere qui signifie « heurter », « se heurter ».
" Il y a conflit lorsque des personnes, deux groupes/parties
sont en désaccords sur des besoins ou sur des valeurs " (Carré,
1998).
" Le conflit survient lorsque les limites entre l'acceptable et
l'inacceptable d'un individu ne coïncide pas avec celle d'un autre
"(Carré, 1998).
Autrement dit, on peut désigner par conflit une opposition
grave de vue ou d'intérêt entre communauté, groupe clan, ou
entre ces derniers et l'État donnant lieu à l'emploi de force en
de faire prévaloir ces prérogatives respectives.
Développement Durable : Selon la définition la
plus commune, le développement durable correspond à un
"développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs" (Brundtland, 1987). Il est constitué par
trois piliers essentiels, en interaction permanente : respect de
l'environnement, progrès social et efficacité
économique.
2.1.2. Point des connaissances
La revue de littérature a permis de faire le point de
la documentation relative au thème de notre recherche. A cette phase, le
point des connaissances et des concepts relatifs au thème a pu
être fait. Les centres de documentation et bibliothèque
ci-après ont été visités : la bibliothèque
centrale de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), les centres de
documentation du Partenariat National de l'Eau (PNE) et du Centre Africain pour
l'Eau Potable et Assainissement à faible coût
(CREPA-Bénin), du Ministère de la Santé (MS), de la
Direction Générale de l'Eau (DG Eau), du Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN),de l'Office
Béninois des Recherches Géologiques et Minières (OBRGM),
les centres de documentation de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines (FLASH) et celui de l'Institut National de Statistique et de l'Analyse
Economique (INSAE). Mise à part toutes ces bibliothèques, la
recherche documentaire a conduit également vers des personnes ressources
disposant d'ouvrages utiles à notre travail. Notre propre documentation
a été d'un intérêt appréciable.
Plusieurs autres documents tels que le mémoire de
Master sur « Gestion Communautaire des Ressources en Eau et Conflits
d'Usage dans le Bassin du Niger Moyen : cas de la commune de Malanville du
Bénin » option Gestion Intégrée des
Ressources en Eau et de l'Environnement ; présenté et soutenu
par
ALOMASSO A. Alphonse le 29 septembre 2010, le
mémoire de géographie sur « La gestion Communale des
Ouvrages d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural au Bénin :
cas de la commune de Bopa. » option Aménagement du
Territoire ; présenté et soutenu par KPOHONSITO Y.
Francis en 2009, le mémoire de géographie sur « La
Gestion des ressources en Eau dans la Commune de Dogbo : cas des
Arrondissements de Majrè et Tota » option
Aménagement du Territoire ; présenté et soutenu
par MEANDA Codjo en 2010 et autres ont abordé plusieurs
aspects du secteur de l'eau et ont proposé plusieurs approches de
solutions mais n'ont pas parlé de l'intégration du genre
dans la gestion intégrée des ressources en eau.
Beaucoup de travaux ont été déjà
effectués sur la Gestion des Ressources en Eau (GRE) avec des
suggestions édifiantes. Mais ici, l'accent sera mis sur
l'intégration du Genre dans la gestion de cette
ressource. Ce travail comporte certainement des insuffisances. C'est pourquoi
nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé tous les aspects
ayant trait au sujet.
2.2. Approche méthodologique
Pour conduire les travaux jusqu'au bout, une approche
méthodologique appropriée a été adopté.
2.2.1. Données
Les données relatives au sujet de recherche ont
été recueillies par l'enquête, par les entretiens et par
les interviews. Cette étape nous a permis de faire le point des
informations utiles recueillies sur le terrain et les différents aspects
du sujet déjà abordés.
2.2.2. Outils de collectes des données
ü Le questionnaire a surtout permis de collecter quelques
informations spécifiques, notamment :
- La responsabilité de la gestion des ressources en eau
- L'intégration du genre
- La pratique des populations
- Leur perception de la mauvaise gestion des ressources en
eau.
- Des fiches d'enquête pour les ménages et les
informateurs clés: Ces fiches d'enquête par questionnaire ont
été élaborées en tenant compte de quelques aspects
spécifiques des pratiques en matière de gestion des ressources en
eau.
ü Des guides d'entretien qui sont constituées de
questions-réponses à l'endroit des autorités locales, des
associations et des structures étatiques qui s'occupent de la gestion de
l'eau. Ces guides ont permis dans un premier temps de collecter les
informations générales et celles spécifiques à la
gestion et à la perception des actions des citoyens par les
autorités locales et vice-versa.
ü Des grilles d'observations aussi ont été
élaborées à cet effet.
2.2.3. Techniques de collectes des données Plusieurs
techniques ont été utilisées.
2.2.3.1. Documentation
La recherche documentaire a consisté à
l'exploitation des documents appropriés pour avoir des informations
fiables relatives au thème à soutenir.
Tableau I : Centres de documentation et
bibliothèque visités
N°
|
Les centres de
documentation et bibliothèque
|
La nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
1
|
Bibliothèque central de l'UAC
|
Livres, journaux et articles
|
Les informations
générales sur la problématique
|
2
|
Centre de
documentation du
PNE/CREPA
|
Livres, rapports de
consultation et articles
|
Les informations
spécifiques sur la problématique
genre dans la
GIRE
|
3
|
Centre de
documentation du
Ministère de la santé
|
Rapports et articles
|
Maladies liées à
l'eau, DIEPA
|
4
|
Centre de
documentation de la DG Eau
|
Journaux saisonniers sur
l'eau
|
Travaux effectués sur la gestion de l'eau et
assainissement
|
5
|
Centre de
documentation du
MEPN
|
Mémoires, thèses et rapports
|
Travaux effectués sur les déchets en rapport
avec l'eau
|
6
|
Les centres de
documentation de la FLASH
|
Mémoires
|
Les informations
générales sur la
problématique de l'eau
|
7
|
Centre de
documentation de
l'INSAE
|
Les données statistiques,
articles et journaux
|
Informations sur
les statistiques
démographiques
|
Source : Résultats des travaux de terrain ; novembre
2011
La recherche documentaire a été
complétée par les informations utiles recueillies au cours des
travaux de terrain.
2.2.3.2. Echantillonnage
L'échantillonnage a été opéré
à deux niveaux : le niveau des quartiers de ville et celui des
ménages.
Ø Méthodes et techniques
d'échantillonnage.
Pour collecter les données utiles, il a
été adopté une méthode de type probabiliste. La
technique d'échantillonnage par grappe a été
utilisée. Cette technique s'effectue en plusieurs étapes en
allant des unités plus générales aux unités plus
spécifiques. En effet, l'arrondissement de Togoudo est composé de
trois (03) villages. Au niveau de l'arrondissement, l'unité de grappe
est le quartier de ville et nous avons réalisé trois (03)
grappes.
Au niveau des quartiers, l'unité de grappe est le
ménage. Sur un total de neuf cent quatre vingt-cinq (985)
ménages, cent cinquante (150) ménages soit 15 % des
ménages totaux ont fait l'objet de notre étude et cinquante
ménages (50) par village soit 33 % des ménages de chaque village.
La qualité des enquêtes a été
privilégiée plutôt que le nombre. Ainsi les données
qui font l'objet de la présente analyse ont été
recueillies auprès des personnes et structures à savoir les
autorités politiques locales, les responsables des points focaux Genre
et GIRE de la DG Eau, du PNE et EAA-Bénin, de SNV, de HELVETAS et
PROTOS-Bénin, des comités de gestion des points d'eau, des agents
du CeCPA, des agents de la santé et certains ménages de
l'arrondissement de Togoudo. Toutes ces personnes cibles, accessibles à
des degrés divers et variables, ont été contactées
en tenant compte du type d'information recherchée. Ainsi se
résume le processus de collecte des données qui seront
traitées et analysées par la suite.
2.2.3.3. Enquêtes de terrain
L'enquête est faite par le questionnaire auprès
des ménages pour avoir leur appréciation sur le sujet. Le travail
s'est effectué en deux étapes : l'observation directe et
l'enquête proprement dite dans l'arrondissement.
2.2.3.4. Observation directe
Les observations directes et participatives ont pris en compte
les points sensibles de cette localité. Les visites de terrain ont
permis de mieux cerner toute
l'organisation mise en place pour une meilleure utilisation
des ressources en eau. Pour approfondir les observations de terrain, des
enquêtes ont été menées à plusieurs
niveaux.
2.2.3.5. Les interviews
L'interview est fait grâce à un dictaphone afin
collecter les informations auprès des autorités et responsables
des secteurs de l'eau pour recueillir leur point de vue sur la question du
genre dans la gestion des ressources naturelles dont l'eau en particulier ainsi
que sur l'organisation sociale relative à l'assainissement du cadre de
vie.
2.2.4. Méthodes de traitement des données
Cette étape de la méthodologie s'est
déroulée en deux phases:
La première phase consiste en la codification des
réponses et le dépouillement des questions.
Ø Codification des réponses : cette
opération a consisté à définir pour chaque type de
réponse donnée par l'enquêté un code suivant le
message que véhicule la réponse. Elle a facilité le
dépouillement.
Ø Dépouillement des questions: à cette
étape, nous avons procédé à l'élaboration
d'une fiche de dépouillement pour trouver les réponses des
questionnaires afin de les quantifier et de les qualifier. Le
dépouillement des données recueillies sur le terrain nous a
également conduit à l'élaboration des tableaux, des
figures devant illustrer le mémoire. Les conseils et les suggestions des
professeurs nous ont été d'un apport précieux.
La seconde phase est celle des analyses comportant la grille
de dépouillement. Elle a été aussi bien qualitative que
quantitative. La présente étude n'a pas la prétention
d'avoir trouvé de solutions à tous les problèmes
liés au secteur de l'eau dans l'arrondissement de Togoudo dans la
commune
d'Allada. Cela comporte aussi des imperfections car nombreux
étaient les obstacles et les difficultés.
Le traitement des données a abouti au croisement des
données et l'élaboration des tableaux statistiques qui ont
été utilisés dans le cadre de cette étude. Nous
avons procédé aussi à la sélection des photos
illustratives des faits divers, tandis que les autres figures et calculs sont
effectués grâce au logiciel Excel et Word.
2.2.5. Méthodes d'analyse des données
Quant à l'analyse des résultats de traitement
des données, elle a consisté à la description au
commentaire et à l'interprétation des différentes figures
et séries statistiques en vue de mettre en relief l'évolution
dans l'espace et dans le temps des variables observées.
Pour évaluer les impacts des activités sur la
ressource en eau dans l'arrondissement, le modèle PEIR (Pression- Etat-
Impact- Réponse) est utilisé pour connaître les
déterminants et les causes profondes de la pression des impacts sur les
composantes du milieu. Le modèle a permis d'établir les liens
entre l'état et les tendances de l'environnement social ou physique et
de mettre en évidence les relations pressions-impacts. Il a permis
également de faire une évaluation aux fins d'une meilleure
appréhension de la dynamique de certaines composantes du milieu.
Fondamentalement, dans la présente étude les impacts
environnementaux ont été estimés en se basant sur les
données recueillies auprès des populations et à partir
d'un rapprochement entre les conditions socio économiques et
environnementales actuelles. Le modèle PEIR est présenté
par la figure 2.
|
|
Impacts
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
Identification des facteurs de pression
: Démographie
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Pression
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
Prolifération des activités informelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activités précaires
|
Etat
|
|
|
|
Identification des risques liés à la pression et
l'analyse systémique des sous composantes
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo11.png)
Vulnérabilité
Fragilisation
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo12.png)
Réponses
|
|
|
|
Mesures de correction
|
|
|
Figure 2 : Modèle d'analyse à l'aide de PEIR
Conclusion
Il convient de retenir, au terme de ce chapitre, que d'assez
nombreuses études ont été réalisées sur des
axes de la thématique de ce thème. Les résultats de ces
recherches sont appréciables. Mais nous tenterons ici de mettre un
accent particulier sur l'aspect Genre. Toutefois l'emploi de nouveaux outils
nous amènera à appliquer des tests pour vérifier le
degré de prise en compte du Genre dans la mise de la GIRE à
Togoudo.
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
Introduction
Les ressources en eau concernent l'utilisation des eaux de
pluies (en saison pluvieuse), des eaux de surface (Aouto) et des eaux
souterraines. Dans ce dernier chapitre, nous présenterons les
résultats proprement dits de notre travail en faisant l'état des
lieux des différentes sources d'approvisionnement en eau, montrer le
degré d'implication du Genre et les conflits issus de la mauvaise
gestion et contrôle de la ressource.
3.1. Différentes sources d'approvisionnement en
eau dans
l'arrondissement de Togoudo.
Les populations de Togoudo s'approvisionnent à partir
de trois sources fondamentales. Il s'agit essentiellement de la SoNEB, des
cours d'eau et les ouvrages d'hydrauliques villageois.
3.1.1. La SoNEB
Le nombre de ménage couvert par la SoNEB est
très faible, presque inexistant (Tableau II ). Très faible car ce
sont deux villages très voisins (Togo et Zèbou) et dont les
limites ne sont pas définies et parfois il y a conflits d'attribution de
territoires, qui ont été couverts. Aussi la couverture de la
SoNEB n'a pris en compte que des personnes un peu riche et qui sont en bordure
de la route secondaire qui relie l'arrondissement de Togoudo à celui
d'Allada. Ce faible taux de couverture maintien l'autre partie de la population
dans un état de dépendance absolue. Ce qui entraîne pour
les enfants (fille en générale) et surtout les femmes une
corvée d'eau permanente.
Tableau II : Etat d'abonnement de Togoudo au
réseau SoNEB
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo14.png)
Effectifs
Annees
1982
0
1983
1
1984
0
1985
0
1986
0
1987
1
1988
1
1989
11
1990
7
1991
2
1992
3
1993
2
1994
2
1995
1
1996
1
1997
1
1998
4
1999
1
2000
2
2001
4
2002
2
2003
5
2004
1
2005
1
2006
3
2007
6
2008
3
2009
4
2010
6
2011
7
Total
82
Source: SoNEB Allada, décembre 2011
L'analyse de ce tableau montre que l'arrondissement de Togoudo
a une couverture presque inexistante par la SoNEB. Les résultats
montrent que depuis 1982 jusqu'en 2011, 82 branchements seulement ont
été opérés par la SoNEB pour un nombre de
ménages estimés à 1245 en 2009. Autrement dit, seulement
69 ménages sur 1245 que comptait l'arrondissement en 2009 ont de l'eau
de la SoNEB soit un taux de desserte d'environ 5,54% ce qui est très
faible. De nos jours, il n'existe que 49 branchements fonctionnels donc 33
lignes ont été résiliées pour faute de non payement
de facture. Cet état de chose confirme bien les caractéristiques
économiques de la localité qui révèle que le faible
revenu mensuel est de 13869 f CFA. Avec un tel revenu, il est normal que les
chefs de ménage ne puissent pas payer leur facture sans cesse
croissante. Une fois résilié, les personnes handicapées,
les vieux et les femmes enceintes, vivants dans ces ménages risquent de
manquer de l'eau indispensable à leur usage quotidien faute de se
déplacer pour aller plus loin pour s'approvisionner.
Signalons au passage que cette couverture ne concerne que deux
villages (Zèbou et Togo) et le troisième (Govié) est
resté sans couverture jusqu'à nos jours. La question qui se pose
alors est de se demander à quelle source s'approvisionnait l'autre
partie de la population?
3.1.2. Les eaux de surface
L'arrondissement de Togoudo dispose d'un atout non
négligeable de cours d'eau. Il s'agit essentiellement de Datin et de
Sodji. Datin est un cours d'eau plus vaste et s'étend jusqu'à
sékou et constituait une source d'approvisionnement en eau pour la
population depuis que des personnes y habitent. De même, le Sodji est
moins étendu mais à une histoire. Son histoire remonte au premier
guerrier qui a marqué la genèse de Togoudo. Selon les
informations recueillies, ce guerrier serait le premier à boire l'eau de
Sodji. Comme la succession du trône se fait au sein de la même
famille et du père au fils, la tradition a retenue que tout Roi
successeur ne doit boire que de cette eau de Sodji. Jusqu'à nos jours
c'est de cette eau que boive le Roi KPODEGBE dans son palais. Donc les
populations aussi préfèrent cette eau au profit des branchements
de la SoNEB et des points d'eau réalisé par l'actuelle Direction
Générale de l'Eau en partenariats avec les organismes
internationaux intervenant dans le domaine de l'eau.
Cette réalité socio-culturelle peut être
à la base du faible taux de demande enregistré par la SoNEB sans
oublier l'accessibilité financière et celle
géographique.
Les cours d'eau sont exclusivement fréquentés
par les femmes et les filles (qu'elles soient enceintes ou non). Il est rare de
trouver dans l'arrondissement de Togoudo, un homme allé au cours d'eau
pour s'approvisionner et ramener à la maison. Ce qu'on constate
généralement c'est leur passage pour se laver en rentrant des
champs. Mais quand il va s'agir de la propreté des lieux, curieusement
c'est encore les femmes qui sont conviées et elles se font quelques fois
aider par un(01) ou deux (02) hommes volontaires.
3.1.3. Les ouvrages d'hydrauliques villageois
C'est grâce aux différents programmes
d'approvisionnement en eau potable en milieu rural que l'arrondissement de
Togoudo a bénéficié de quelques ouvrages hydrauliques
villageois de la DG-Eau. Ces programmes ont permis de réduire la
corvée d'eau éprouvée par les populations surtout les
femmes, les
personnes du troisième âge et les pauvres en
général. Les besoins en points d'eau pour les villages de
Zèbou et Togo s'élevaient pour les responsables de la DG Eau
à 13 mais, au jour d'aujourd'hui, la direction n'a effectué que 3
PE détaillés comme suit: nous avons 2 PM à Togo et 1 FPM
à Zèbou dans la localité de Houéssoutomè
soit un taux de réalisation de 23%. Le troisième village
(Govié) qui n'a même pas un seul branchement de la SoNEB et dont
on ne connait pas les besoins en points d'eau a bénéficié
de 3 PE aménagés. Il s'agit d'1 FPM dans la localité de
Zoungbo qui ne s'anime qu'après 18 heures, 1 PEA avec 4 robinets tous au
jour d'aujourd'hui, fonctionnels dans la localité de Govié, et
enfin 1 PM. Ici il faut constater que presque toutes les populations
s'approvisionnent à ces différentes sources et en plus de cela
vont aussi puiser dans les puits traditionnels à ciel ouvert.
Pour le PEA, la bassine de 25L est à 25 FCFA car il y a
un moteur qui recharge l'eau dans le château de 6m3 et utilise
le carburant. Les sous issus de la vente de l'eau sont versés ensuite
dans un compte de CLCAM supervisé par la Mairie et gérer par
l'AUE. Quant au FPM, la bassine de 50L coute 10 FCFA car c'est les populations
elles mêmes qui déploient l'énergie nécessaire pour
pomper l'eau et sa mise en marche ne demande pas des dépenses de
carburants. Par contre pour le puit moderne (Photo 4), la bassine de 30L coute
20 FCFA, simplement parce que la demande est plus forte dans cette
localité.
La gestion de ces ouvrages est assurée par les hommes.
Dans un bureau d'AUE de 13 personnes, on dénombre 2 femmes assurant des
fonctions comme la vente de l'eau et le maintien de la propreté des
lieux et alentours. Les handicapés et les personnes du troisième
âge ne sont pas impliqués dans cette gestion car on les
considère comme des personnes invalides ou inutiles. Il s'agit ici de la
violation du principe 2 de la GIRE.
Malgré les prix forfaitaire appliqués pour
l'achat de l'eau, la majorité des femmes pensent encore que le
coût est cher et s'approvisionne aux autres sources de qualité
douteuse et d'autres parfois puisent sans payer ou viennent la nuit
détruire le système de sécurité de la source: c'est
le cas par exemple du FPM de
Zoungbo. D'autres par contre, malgré que le
problème d'accessibilité géographique soit partiellement
réglé, elles dépassent la source de qualité et vont
jusqu'aux anciennes (yehouénontonou, caissiétonou et Datin)
sources (Photos 5 et 6) pour s'approvisionner. Les deux premières
sources ont été construites entre 10 et 15 ans par des
particuliers ou généreux donateurs. La première est
construite par un prêtre dans la localité de Missèbo entre
14 et 15 ans de même que la seconde, construite à Govié par
un Caissier entre 11 et 12 ans, dans le but d'aider la population. Tandisque
Datin, un cours d'eau antérieur à toutes les autres sources,
auquel toutes les populations de Togoudo s'approvisionnaient en particulier les
femmes et les filles.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo15.png)
Photo 4 : Puit Moderne à Govié Cliché:
SOHOUNOU ; décembre 2011
Photo 5 : Puit Traditionnel à
Govié (caissiétonou) Cliché : SOHOUNOU ;
décembre 2011
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo16.png)
Photo 6 : Puit Traditionnel à
Missebo (Yehouénontonou) Cliché : SOHOUNOU ;
décembre 2011
Au vue de tout ce qui précède, on conclue que le
problème d'approvisionnement en eau dans l'arrondissement de Togoudo est
loin d'être résolu malgré l'effort fourni par le pouvoir
central de même que pour l'intégration du Genre car les femmes ne
sont pas associées, les riches et les pauvres ne s'entendent point de
même que les vieux et jeunes sur les questions de l'eau et
l'intégration du Genre.
De plus, il y a certaines réalités
socio-culturelles qui font l'échec de la prise en compte du Genre dans
la mise en oeuvre de la GIRE à Togoudo. En exemple on peut citer
l'attitude des femmes, quand elles sont au nombre d'au moins deux,
préfèrent aller plus loin tout en discutant de leurs
différents problèmes en chemin que de s'approvisionner à
une source potable plus proche de chez elles. Ce qui fait que les ouvrages sont
construis mais parfois abandonnés par les premières utilisatrices
et gardiennes de la ressource. Cette réalité socio-cuturelle ne
favorise pas l'application du principe 3 de la GIRE.
3.2. Situation sanitaire à Togoudo
La santé de la population d'un milieu dépend de
plusieurs paramètres dont principalement les conditions
hygiéniques, la qualité de l'eau consommée,
l'éducation des populations à la base, bref, de l'assainissement
du cadre de vie.
Cette partie du travail traitera de la situation en rapport
avec la consommation de l'eau par les populations et de leur implication dans
la Gestion des Ressources en eau.
3.2.1. Conditions hygiéniques
En milieu rural, les populations sont pour la plupart
analphabètes. C'est le cas par exemple de la zone d'étude
où 3 personnes sur 4 soit 75 % sont analphabètes. Cette situation
ne permet pas de garantir les conditions minimales de santé. Ainsi les
enfants de 0 à 7 ans, les femmes enceintes, les personnes du
troisième âge et les ménages les plus démunis sont
les plus touchés. Elles développent plusieurs maladies
principalement celles issues de l'eau. Il s'agit essentiellement des
diarrhées, du paludisme pratiquement chez tout le monde et d'autres
maladies dermatologiques. La situation est tellement préoccupante que
les autorités locales ont pris désormais à bras le corps
le problème d'assainissement mais faute de moyens, elles n'ont pas pu
atteindre leur objectif. Par ailleurs, il n'existe qu'un seul centre de
santé publique installé tout récemment et fonctionnel
à partir du lundi 21 mars 2011. Ce qui a favorisé la
prolifération des centres clandestins créés par des
infirmiers formés sur le tas et grave encore par des aides-soignants et
on dénombre aussi beaucoup de piqueurs ambulants. Cette situation moins
reluisante plonge les populations dans une insécurité sanitaire
dans l'arrondissement.
Sur le plan d'hygiène et assainissement, nous allons nous
appesantir sur le traitement des ordures et des eaux usées.
Ø Pour le traitement des ordures
ménagères, nous nous sommes rendu compte qu'elles ne
représentent aucune menace pour les populations de l'arrondissement de
Togoudo. En effet, il n'est pas rare de rencontrer
autour d'une maison, au bord des rues, des ordures
ménagères de toutes les formes; versées sans tenir compte
de la proximité des habitations (Photo 7). Les principales raisons qui
justifient ce fait sont relatives au fait que les autorités locales ne
sont pas encore arrivées à sensibiliser, conscientiser la
population sur la nécessité de l'évacuation des ordures
ménagères hors des ménages et à organiser et
installer les ONG de ramassage d'ordures. Ce sont surtout les femmes,
responsables de la propreté des chambres, maisons et alentours, les
handicapés et les vieilles personnes incapables d'aller plus loin
déverser leur déchets, qui sont responsables de cette situation
à Togoudo. La conséquence immédiate est que les enfants
tombent régulièrement malades alors que les moyens de traitement
sont limités. Par ailleurs, la décomposition de ces ordures
ménagères cause la pollution des eaux de surface et celles de
profondeur à travers les éléments chimiques toxiques
qu'elles produisent.
Les lieux de conservations de ces ordures constituent pour les
populations les lieux d'aisance à cause du manque de latrine et
l'habitude de la plupart des populations à aller dans les brousses pour
se mettre à l'aise. Ces différents éléments posent
le problème d'assainissement dans la zone d'étude.
Ø Quant aux eaux usées, elles sont celles qui
ont servi à laver, à faire la cuisine, la vaisselle etc et qui ne
sont plus utilisables directement. Pour cela, il faut leur trouver un endroit
très adapté pour éviter la pollution des eaux des nappes
ou de créer des nids de prolifération des larves de moustiques
très hostiles à la santé des populations. Dans
l'arrondissement de Togoudo, nos enquêtes ont
révélées que 96 % des populations versent les eaux
usées à côté des maisons, dans la rue et sur les
tars d'ordures. Car aucune disposition n'a été prise par les
autorités pour pallier à ces problèmes.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo17.png)
Photo 7 : Un tas d'ordures sauvages à Govié
Cliché: SOHOUNOU ; décembre 2011
3.2.2. Education sanitaire
La santé des populations dépend aussi et surtout
de l'organisation interne des centres de santé et de la
disponibilité de ses agents en nombre suffisant avec le personnel
qualifié et rompu à la tâche avec le coût des soins
à la portée des ménages pauvres.
En ce qui concerne la formation sanitaire, il n'existe qu'un
seul centre de santé d'arrondissement (CSA) inauguré le lundi 21
mars 2011, ce qui fait que les populations se faisaient soignées par des
personnes non qualifiées. Cette situation perdure de nos jours
malgré la disponibilité du CSA pour plusieurs raisons: traitement
à moindre coût, l'automédication avec des
médicaments de qualité douteuse et il faut remarquer que les
piqueurs ambulants se promènent de maison en maison sans oublier un
problème particulier de religion qui se pose entre l'infirmière
et la première aide-soignante (l'infirmière est musulmane et
l'aide chrétienne). Du cout les populations admettent que seule l'aide
pouvait
leur administrer les soins sans savoir le personnel
qualifié ou habileté. Ne pouvant plus admettre cet état de
chose pendant longtemps, l'infirmière demande un remplaçant, ce
qui fut et les populations deviennent à partir de ce moment
réticent. Il se pose aussi un problème d'accessibilité
géographique et financière. En ce qui concerne
l'accessibilité géographique, le centre de santé en
question est situé à 3 Km environ des populations de
Govié, ce qui ne respecte pas les recommandations de l'Initiative de
Bamako dont le Professeur Eusèbe ALIHONOU est à l'origine, donc
il faut rapprocher les centres de santé vers les populations. Pour
l'accessibilité financière, la population de Togoudo estime que
les soins sont chers et de plus elles n'ont pas la possibilité de payer
par tranche leurs soins ; ce qu'elles faisaient avec les autres centres.
Par rapport au personnel soignant, on dénombre un
nombre infirme de personnel car pour une population de 5106 habitants
estimée en 2009, le CSA n'a qu'une seule (01) infirmière et trois
(03) aides-soignantes et un (01) pharmacien. Elle est la seule qui s'occupe de
la maternité et du dispensaire. Il en résulte donc 4 femmes
contre 1 homme soit un taux de 80 %.
Ce personnel est très insuffisant et critique et
à besoin d'être renforcé pour mieux satisfaire la
population et envisager peut être à régler le
problème de religion.
3.3. Intégration du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à Togoudo
L'intégration du Genre est le processus
d'évaluer les implications, pour les hommes et les femmes, de toute
action planifiée y compris la législation, les politiques ou les
programmes dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Cette partie est consacrée à la participation
des femmes dans les prises de décision dans toutes les questions
liées à l'eau dans l'arrondissement sans oublier les autres
acteurs que sont les riches et les pauvres de même que les vieux et les
jeunes.
3.3.1. Niveaux d'implication du Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau à Togoudo
On peut noter l'implication du Genre dans la GIRE à
plusieurs niveaux. Ici l'accent sera mis surtout sur les organisations
socio-professionnelles et la population en générale. Ainsi on
note l'implication au :
3.3.1.1. Niveau de la population en
générale
Selon nos enquêtes, plusieurs organisations et
associations interviennent dans le secteur de l'eau mais aucune de ces
dernières ne penchent sur la problématique du Genre. Leur
préoccupation est de poser le diagnostic de l'eau potable, allé
voir les hommes politiques de l'arrondissement lors des élections pour
avoir un peu d'argent. Dans toutes ces démarches, les femmes ne sont pas
prises en compte, d'abord les réunions se tiennent pour la plupart la
nuit et en ce moment les femmes doivent être à la cuisine ou au
puits. C'est le cas du village de Zoungbo à Govié ou le seul FPM
s'anime à partir de 17 heures 30 minutes (Photo 8). Ces réunions
se déroulent pour la plupart chez les riches et rarement chez le chef
quartier et sont dirigées par les riches encore, car elles se disent que
c'est celui qui a l'argent qui détient la vérité. De
même, quand les vieux parlent, les jeunes n'ont plus la parole et
l'assistance considère que ce sont des paroles d'évangile et de
sagesse donc sans recours. Là où on constate la présence
des femmes, ce sont les réunions matinales liées principalement
à la salubrité ou encore aménagement des voies
d'accès aux sources d'eau, surtout en période de pénurie
où certaines sources proches des concessions tarissent. Prenons
l'exemple des bureaux des gestionnaires des points d'eau (AUE et CPE). Partout
où nous sommes passés dans le cadre de notre enquête, les
bureaux d'au moins 13 personnes ne présentent qu'au plus 2 femmes et ne
jouent que des rôles de nettoyage et de vente de l'eau. Pire encore,
même au niveau des ménages, les points de vu des femmes ne sont
pas considérés ; ceci se justifie par le fait que la femme doit
s'occuper de toutes les corvées d'eau. Le riche ne veut même pas
entendre parler de coupure, pour lui il doit trouver de l'eau sous la douche
pour
se laver et ne veut donner aucune chance aux pauvres de
puiser un peu d'eau à la source commune et en disposer aussi pour leurs
besoins.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo18.png)
Photo 8 : FPM à Zoungbo s'animant à partir
de 18h Cliché : SOHOUNOU ; décembre 2011
3.3.1.2. Niveau des agriculteurs
La population de Togoudo est essentiellement agricole.
On compte en 2009, 622 ménages agricoles sur les 1245 disponibles soit
un pourcentage de 50 % environ. Chaque homme se fait aider par sa femme donc
elles ont leurs mots à placer dans les affaires de l'eau en tant que
principales utilisatrices. Pourquoi parlons-nous des agriculteurs ?
L'agriculture fait partie intégrante de la GIRE car la ressource «
eau » est concernée. Dans l'arrondissement de Togoudo,
l'agriculture est intensive ou culture sur brulis. La maîtrise de l'eau,
n'est pas du tout pensée (ou est restreinte aux périmètres
de cultures maraîchères qui joignent les bas-fonds) aussi bien au
niveau communal que local. De même, aucun agriculteur n'irrigue son
champs alors qu'il existe de l'eau en permanence et partout. C'est dans cette
atmosphère que les femmes travaillent dans les champs du matin
jusqu'à l'après midi puisqu'elles doivent aller chercher de l'eau
et s'occuper de la cuisine. Les femmes font les travaux champêtres en
même temps que les hommes et en plus vont puiser de l'eau. Ce qu'on
pourrait souhaiter est
que les hommes puissent prendre les bidons pour se rendre
à la source afin d'aider leurs femmes. Nos enquêtes ont
montré que rares sont les hommes qui aident leurs femmes pour prendre
l'eau. Quelques uns seulement acceptent aller aux sources si et seulement si
leurs femmes sont enceintes. Ils existent plusieurs regroupements ou
associations des agriculteurs au sein desquelles les femmes, malgré leur
présence, sont reléguées au second plan et donc, ne
jouissent d'aucune voix délibératrice. De même les jeunes
ne veulent pas prendre conseils auprès des vieux afin de propulser leurs
activités champêtres pour un meilleur rendement. En conclusion
nous ne notons aucune prise en compte du Genre dans l'agriculture et les
cultures sont strictement pluviales et sujettes aux conséquences des
poches de sécheresse et des excès de pluie.
3.3.1.3. Niveau des éleveurs
Le sous secteur de l'élevage dans l'arrondissement de
Togoudo est marqué par les pratiques traditionnelles d'élevage
des espèces ovines, caprines et des volailles qui ne garantissent pas
une couverture complète des besoins en protéines animales,
notamment la viande et les oeufs. Toujours est-il que, quand les hommes vont
les premiers aux champs, ce sont les femmes qui, après avoir fait la
corvée d'eau et les préparatifs pour le champ (préparation
de nourriture, apport d'eau à boire et autres), donnent à manger
aux animaux. Ce n'est qu'après le retour des champs que les hommes
amènent d'abord les bêtes au pâturage, puis ensuite,
à l'abreuvoir le plus proche (Photo 9). En matinée, on voit
encore les femmes donner des médicaments aux animaux pour traiter
d'éventuelles pathologies développées par les cheptels. Il
s'agit notamment de la pseudo peste aviaire, et la gale des petits ruminants et
les parasitoses gastro-intestinales. En ce qui concerne l'alimentation, seuls
les élevages améliorés font l'objet de compléments
alimentaires plus ou moins corrects, les élevages traditionnels sont
nourris le plus souvent avec les restes d'aliments consommés et les
résidus de récoltes, assurés par les femmes. Là
encore, aucune participation des femmes n'est notée aussi bien au niveau
du ménage que dans les organisations
professionnelles telles que l'union communale des aviculteurs,
etc. Une analyse des bureaux respectifs montre moins de 20 % de femmes par
bureau, ce qui ne favorise pas une approche Genre à ce niveau.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo19.png)
Photo 9 : Élevage traditionnel de brebis (pâturage
libre) Cliché: SOHOUNOU ; décembre 2011
3.3.1.4. Niveau des pêcheurs
A ce niveau, la pêche est quasi inexistante, artisanale
et parfois saisonnière dans le plan d'eau Aouto. C'est un plan d'eau qui
selon nos investigations en milieu réel, révèle que
c'était une source non poissonneuse et qui nécessite le sacrifice
d'une fille vierge avant de produire de poisson après les consultations
divinatoires. Lors de la crue d'août et septembre 2010, ce plan d'eau qui
n'était que de quelques Km de long s'est multiplié par 2 voire 3.
Cet état de chose a embrasé les trous à poissons
améliorés, installés par un projet et dont les
bénéficiaires ont désormais la charge. Ce qui fait que
depuis 2010 jusqu'à aujourd'hui, ce plan d'eau contient
énormément de poissons de genre Tilapia et autres
(Photos 10 et 11). Mais comme la population n'est pas lacustre, alors elle ne
maitrise pas les techniques de pêche, si bien que les poissons sont bien
gros
mais personne ne les mangent car il n'y a personne pour
pêcher. Mais aujourd'hui il y a au total six (06) personnes qui vont
pêcher dont une seule personne habilitée à entrer dans
l'eau avec filet et les autres sont à la canne.
Encore là, les femmes ne sont pas du tout
impliquées encore moins les riches et pauvres et les vieux et jeunes.
D'abord elles ont peur de l'eau stagnante, même pour aller vendre les
poissons frais et en faire une activité génératrice de
revenu. Bien avant la crue, il y avait un début de la pisciculture dans
l'arrondissement avec une ébauche d'organisation en association qui ne
comportait aucune femme alors qu'en absence des hommes, ce sont les femmes qui
s'en occupent. Ici aussi le Genre n'est pas pris en compte.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo20.png)
Photo 10 : Un bras du plan d'eau Aouto Photo 11 : les poissons
issus du plan
Clichés: SOHOUNOU ; décembre 2011
dea
3.3.1.5. Niveau industriel
Sur ce plan, on ne note pas de véritable industrie dans
l'arrondissement de Togoudo. Il n'existe qu'une seule industrie du nom d'IRA
(Initiative pour la Relance de l'Agroalimentaire) et qui est
spécialisée dans l'achat d'ananas afin de les transformer en jus
d'ananas. Elle utilise comme main d'oeuvre principalement les femmes. Leurs
rôles principaux sont le lavage des bouteilles vides, la mise en carton,
le secrétariat, l'entretien des lieux et autres travaux sans beaucoup
de
précision. Ici on note une coopération
étroite entre hommes et femmes, parfois on rencontre même des
couples. Selon nos investigations, et de façon effective, les femmes
dépassent largement les hommes dans ce secteur et semblent plus actives
surtout dans des domaines très importants comme l'emballage, le
conditionnement, et parfois l'embarquement.
Au moins à ce niveau, les hommes et les femmes jouent
des rôles socialement admis par la société et
acceptés par leurs familles en l'occurrence leurs maris. On peut marquer
donc une virgule d'intégration du Genre. Ce qui est souhaitable ici est
la préservation de la ressource eau (incitation au respect du principe 1
de la GIRE) à cause du rejet des déchets issus de la production.
Il ne faut pas que les riches (promoteurs), polluent l'environnement et
l'écosystème naturel pour les pauvres et les vieux.
3.4. Prévention et mode de gestion des conflits
d'usage liés à l'eau dans l'arrondissement de Togoudo
3.4.1. Types, origines et causes des conflits liés
à l'eau de pluie
En saison pluvieuse, les femmes disposent des bassines le long
des toitures en vue de recueillir l'eau de pluie. L'eau de pluie est recueillie
pour des besoins d'utilisation domestique (boisson, lessive, vaisselle) et
d'élevage. Cette pratique constitue un danger potentiel si l'eau
recueillie ne subit pas une désinfection préalable à la
consommation. Les conditions de stockage de ces eaux sont souvent
déplorables et ne respectent aucune règle d'hygiène. Par
ailleurs, la stagnation des eaux pluviales dans les rues, les maisons, etc
conduit à la prolifération d'insectes, vecteurs de maladies comme
le paludisme.
L'agriculture occupe une place très importante pour les
communautés et est actuellement une source importante de revenus pour
une très grande majorité de la population. Mais, elle est
essentiellement pluviale et fondée donc sur le régime
pluviométrique. Cette activité est fortement sujette aux
variations climatiques récurrentes. La grande variabilité
interannuelle de la pluviométrie se
traduisant par des années sèches récurrentes
demeure la cause et l'origine des conflits rencontrés autour des usages
d'eau de pluie.
En effet, le réchauffement de la terre augmente la
rareté de cette eau par effet d'évaporation rapide. Par
conséquent, les agriculteurs, les éleveurs ainsi que les usagers
domestiques de cette ressource se ruent sur les autres ressources en eau telles
que les retenues, les cours d'eau, les plans d'eau etc, créant ainsi une
pression exagérée, source de divers conflits sociaux. Ce sont
souvent des conflits sans affrontement mais qui débouchent souvent sur
des clivages sociaux, la haine entre collectivités ou même des
fois, entre membres d'une même collectivité. Par ailleurs, il y a
aussi des conflits entre usagers de la rue.
En effet, pendant la saison pluvieuse, les voies
n'étant pas revêtues, il y a beaucoup de flaques d'eau qui
favorisent les éclaboussements. Il existe aussi des conflits à la
suite d'une incompréhension entre riverains d'une même voie qui
cherchent à orienter dans un sens ou dans l'autre, l'eau de
ruissellement pour éviter que cette eau ne s'introduise dans leurs
domiciles. Aussi, faut-il signaler les conflits réguliers entre usagers
(les femmes et les handicapés) de la rue qui cherchent à
éviter les flaques d'eau et propriétaires qui délimitent
souvent une aire de sécurité devant leurs maisons où les
usagers sont interdits de passage. Les eaux de pluie sont à l'origine
des inondations récentes qu'a connues la localité de Zèbou
en particulier et qui ont causées d'énormes nuisances sur les
plans : environnemental, matériel et humain.
3.4.2. Types, origines et causes des conflits liés
à l'eau de surface
L'usage fait de l'eau dans l'arrondissement de Togoudo autour
du plan d'eau Aouto et les cours d'eau comme Sodji, Datin, montre que les eaux
sont utilisées pour faire :
- de l'élevage (pastoralisme) ;
- de la pêche ;
- les activités domestiques (boisson, cuisine, bain,
vaisselle etc.)
Les conflits liés à l'exploitation des plans et
cours d'eau en général sont: Les conflits entre pêcheurs
liés à l'utilisation des filets par les uns et, les autres,
utilisant la canne. Le conflit nait du fait que celui qui a le filet ramasse
tous les poissons et, les autres, qui sont à canne, ne prennent que les
petits poissons parce qu'ils sont généralement en bordure de
l'eau car ne maitrisant pas les techniques de pêche de même que la
violation des périmètres occupés par les installations
fixes de pêche. De même, on note de conflits entre
propriétaires terriens et pêcheurs, car au départ, l'espace
actuellement occupé par le plan d'eau, producteur de poissons,
était exploité par certains agriculteurs. Ces conflits se
manifestent souvent par des bagarres rangées entre pêcheurs et
agriculteurs, soldées par des interdictions d'activités de la
part des agriculteurs.
On note également des conflits entre éleveurs
transhumants et agriculteurs dus à la destruction des parcelles
agricoles par les animaux lors de leur passage pour s'abreuver. Quelques fois,
ces conflits sont atténués à travers le paiement d'une
somme d'argent par les éleveurs et qui est équivalente aux
destructions occasionnées par les animaux suivant les estimations des
chefs quartier concernés, de la gendarmerie ou du commissariat de police
de la localité. On note aussi des conflits entre éleveurs et
pêcheurs, car les éleveurs, en saison sèche amènent
leurs bêtes pour s'abreuver à la source. En ce moment, les
disputes commencent car les pêcheurs estiment que les poissons fuirent
à cause du bruit des bêtes.
Au vue de ces situations, des stratégies endogènes
se développent pour atténuer les effets des conflits et de
gestion durable des ressources.
Dans le passé, Il y avait des règles simples de
protection du milieu physique et des ressources halieutiques qu'avaient
établies les aïeux. Mais aujourd'hui, avec la multiplicité
des religions, le respect de ces règles pose problèmes dans le
milieu.
3.4.3. Types, origines et causes des conflits liés
aux eaux souterraines
Les investigations dans ce registre ont concerné
essentiellement les sources aménagées, les forages et les puits
dans l'arrondissement en l'occurrence du PEA de Govié. Ces
investigations ont révélé que les usages faits des eaux
souterraines à travers les forages, les puits traditionnels et modernes
sont essentiellement domestiques (approvisionnement en eau potable, lessive,
bain etc) et religieux. On note également les usages pour la
transformation agroalimentaire.
Globalement, on note au niveau des forages et des puits, les
conflits sociaux comme les conflits entre femmes liés à
l'affluence aux heures de pointe. En effet, l'ordre de passage pour la collecte
de l'eau devient une équation difficile à résoudre surtout
lorsqu'il y a des femmes qui veulent jouer aux plus malines en prenant la place
des premières arrivées. Il y a aussi le refus ou
l'intolérance de certaines femmes à ne pas permettre aux vieilles
dames et aux handicapés de prendre l'eau sans avoir fait les rangs
normaux. Tous ces conflits se manifestent souvent par des insultes et des
bagarres entre les protagonistes. Il n'existe pas de creusets
spécifiques pour la gestion de ces conflits. Ils sont
gérés par les autres usagers de la ressource non concernés
directement par le conflit. La photo 12 montre l'ampleur d'utilisation de l'eau
au niveau d'un PEA à Govié.
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo21.png)
Photo 12 : Affluence au niveau du PEA de Govié
Cliché: SOHOUNOU; décembre 2011
3.5. Problèmes sanitaires liés à
l'eau dans l'arrondissement de Togoudo
3.5.1. Eau et les facteurs de maladies
Il existe deux facteurs fondamentaux qui expliquent la
présence des maladies hydriques dans l'arrondissement de Togoudo.
3.5.1.1. Les facteurs naturels et responsables de
maladies
L'alternance de deux saisons de pluies et deux saisons
sèches maintient la permanence des vecteurs inféodés
à l'eau.
En réalité, le climat du sud Bénin dans
lequel se trouve l'arrondissement de Togoudo connaît un climat
subéquatorial de type Guinéen ou Béninien. Il s'agit en
effet d'un climat à quatre saisons dont une grande et une petite saison
pluvieuse qui s'alternent avec une grande et une petite saison sèche.
En période d'abondance de pluie, les vecteurs ou
hôtes intermédiaires inféodés tels que les
anophèles entretiennent tout au long de l'année, le cycle du
paludisme (Le cycle du paludisme en annexe), pondant dans les collections
aquatiques les larves qui s'y développent et donnent naissance à
de nouvelles
générations d'adultes. Ceci maintient le taux
d'endémicité du paludisme à environ 51,85% du total des
maladies enregistrées à Togoudo (Tableau III).
Le paludisme reste alors la pathologie la plus
fréquente de l'arrondissement suivi des infections digestives. Les
infections respiratoires ont aussi une prévalence relativement
importante que les infections digestives.
Quant aux éléments chimiques ; l'eau potable a
certaines normes définies par l'OMS en fonction des
éléments chimiques qu'elle contient. Certains de ces
éléments sont utiles voire indispensables à la
santé de l'homme s'ils sont à faible concentration, mais peuvent
devenir toxiques à forte concentration. Par exemple, la concentration
trop faible d'iode est responsable de trouble de la thyroïde. Il est
également prouvé que l'ingestion de forte dose de sodium joue le
rôle important dans le développement de l'hypertension chez les
sujets prédisposés. Certains éléments peuvent en
quantité trop élevée donner à l'eau un goût
désagréable (fer, chlorure, sulfate, cuivre) ce qui poussent les
populations à se détourner de la source potable pour utiliser un
approvisionnement qui peut être dangereux.
3.5.1.2. Eau, facteur de transmission de maladies et de
développement d'agents pathogènes
Malgré que les maladies liées à l'eau
soient réunies sous le même nom, les moyens de contamination ne
sont pas toujours les mêmes et varient en fonction des personnes
affectées. L'eau engendre les vecteurs de maladies sous
différentes stratégies.
En effet, ces agents pathogènes peuvent être :
- Des bactéries : vibrion cholérique, shigellas
(agents de la dysenterie bacillaire), salmonelles (fièvres
typhoïdes)
- Des virus : poliomyélite, hépatite
- Des protozoaires : amibes dysentériques
- Des vers : ascaris, trichocéphales, ankylostomes,
anguillules, vers de guinée, schistosomes.
Le rôle de l'eau dans la transmission des agents
infectueux varie selon la biologie c'est-à-dire le cycle évolutif
de ces germes pathogènes.
De même, l'eau est reproductrice d'insectes et de
vecteurs de maladies, car sa conservation dans de mauvaises conditions
associées aux conditions hygiéniques peu recommandées,
entrainent de nombreuses maladies pour la population de Togoudo. Il s'agit de
la plupart des eaux usées mélangées avec des ordures, les
herbes etc. Cette situation favorise la multiplication des gîtes
larvaires, les vers et les insectes.
Dans l'arrondissement de Togoudo, les gîtes larvaires
sont la principale source du paludisme, surtout pour les enfants de moins de 5
ans, les femmes enceintes et les personnes de troisième âge,
situées aux côtés des plans d'eau et aux côtés
des grandes brousses. Chaque espèce d'anophèle a des gîtes
de pontes ou gîtes larvaires préférentiels. Ce sont des
collections d'eau temporaires ou permanentes exposées à l'ombre
ou au soleil, pourvues ou non de végétations et répondant
à des exigences chimiques ou physiques variées.
3.5.2. Affections liées à l'eau dans
l'arrondissement
L'état de santé des populations notamment dans
le domaine des maladies hydriques est assez mal connu. Très peu
d'enquêtes épidémiologiques sont réalisées et
les consultations dans les centres de santé, voire des diagnostiques
sont le plus souvent symptomatiques.
3.5.2.1. Affections liées à l'eau de
boisson
3.5.2.1.1.Les gastro-entérites ou infections
digestives
Elles comprennent les diarrhées, les vomissements, la
constipation et la déshydratation sévère. Elles
constituent un problème majeur de santé publique en zone
tropicale où elle constitue l'une des principales causes de la
mortalité infantile et maternelle.
Les gastro-entérites se transmettent par l'ingestion
d'eau souillée généralement manipulée par les
femmes et enfants, par les selles, ou par les mains sales ou des
récipients mal protégés; elles se transmettent
également par l'ingestion d'aliments contaminés par lavage ou
arrosage.
Dans l'arrondissement de Togoudo, les gastro-entérites
constituent une des causes principales des consultations hospitalières
et impactent sérieusement les activités
génératrices de revenues des femmes et surtout les familles
monoparentales avec absence du père. (Tableau III)
3.5.2.1.2.Les infections respiratoires
Elles constituent aussi une cause de consultation
fréquente. Elles se manifestent par des toux et des irritations de
gorge. On note également des bronchites, les pharyngites et le rhume.
Les parents dépensent toutes leurs fortunes en l'occurrence les
mères. Elles constituent 20,26% des principales maladies liées
à l'eau.
Tableau III : principales maladies liées
à l'eau dans Togoudo
Mois
|
Paludisme
|
Infections digestives
|
Infections respiratoires
|
Nombre de cas
|
Nombre total reçu
|
Taux de
fréquence en %
|
Janvier
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Février
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mars
|
1
|
3
|
2
|
6
|
9
|
66,66
|
Avril
|
25
|
5
|
10
|
40
|
58
|
68,96
|
Mai
|
15
|
6
|
6
|
27
|
47
|
58,69
|
Juin
|
26
|
4
|
6
|
36
|
65
|
55,38
|
Juillet
|
28
|
13
|
11
|
52
|
69
|
75,36
|
Août
|
31
|
24
|
12
|
67
|
97
|
69,07
|
Sept
|
20
|
18
|
15
|
53
|
78
|
67,94
|
Oct
|
30
|
18
|
6
|
54
|
80
|
67,50
|
Nov
|
34
|
24
|
12
|
70
|
105
|
66,67
|
Dec
|
28
|
13
|
13
|
54
|
77
|
70,13
|
Total
|
238
|
128
|
93
|
459
|
684
|
67,10
|
Source : CSA de Togoudo, décembre 2011
Ce tableau montre la fréquence des affections
liées à l'eau impropre à la consommation et à usage
courant dans l'arrondissement de Togoudo. Il s'agit notamment du paludisme qui
vient en tête avec 238 cas sur un total de 459, suivi des
gastro-entérites 128 cas sur 459 et enfin les infections respiratoires
qui sont de 93 cas sur 459. Soient des pourcentages respectives de 51,85, 27,88
et enfin 20,26. Ces trois affections ont à elles seules un taux de
prévalence de 67,10%. Ce fort taux permet de qualifier la qualité
de l'eau consommée par les populations et permet de renseigner sur
l'importance de l'eau dans la vie d'une population en particulier des
populations de Togoudo et des maladies qu'elle peut véhiculer en tant
que source de vie. Ces différentes pathologies créent
d'énormes soucis aux femmes car elles sont les premières à
être à côté des
enfants lorsqu'ils sont souffrants, à les emmener
à l'hôpital avant l'arrivée du papa des champs, de la
chasse ou de ses activités de pêche. On constate dès fois
que lorsque le père vient et est informé de ce que sa femme
serait à l'hôpital avec son enfant, certains font comme si de rien
n'était et reste indifférent, d'autres vont d'abord chez leur
seconde épouse pour manger car disaient-ils qu'ils ont faim.
Nos recherches ont montré que cet état de chose
affaiblit les femmes financièrement car elles y mettent toutes leurs
revenues. Parfois elles sont bénéficiaires des tontines qu'elles
n'hésitent pas à investir dans ces cas ou dans d'autres cas elles
vont faire des prêts. Ceci explique le fait que les femmes font plusieurs
activités génératrices de revenues et ceux de façon
saisonnière, conséquence c'est l'émiettement des
ressources et elles deviennent ainsi dépendantes financièrement
durant toute leur vie.
3.5.2.2. Affections liées aux vecteurs vivants
dans l'eau 3.5.2.2.1.Bilharziose vésicale
La bilharziose est une infection parasitaire due aux bilharzies,
atteignant l'intestin, le rectum, le foie ou l'appareil urinaire.
Encore appelé schistosomiase, la bilharziose fait
partie des maladies créées par l'utilisation des eaux
souillées surtout de surface dans les milieux ruraux. Le parasite se
transmet lors de la baignade ou de la boisson de ces eaux peu
recommandées.
A Togoudo, cette maladie n'est pas très connue des
populations mais elle attaque les enfants pendant les saisons de pluies lors de
leur baignade. En ces moments là, les parents cherchent la cause au
niveau de leur « vodoun » et même après
cérémonies, ils constatent la pérennité du mal. Ce
qui retient l'attention de notre recherche est que généralement
pour des maux de la sorte, on l'attribue facilement à la colère
des dieux contre la mère et pour cause l'adultère.
Il est alors temps que cette population connaisse ce mal pour
s'en prévenir. 3.5.2.2.2.Le paludisme
Le paludisme encore appelé malaria est la
première cause des affections hydriques dans Togoudo et est due à
la présence dans l'organisme humain de protozoaires parasites du genre
plasmodium transmis par la piqûre du moustique femelle appelé
Anopheles gambiae. Le parasite du paludisme est de quatre
espèces que sont :
ü Plasmodium falciparum
ü Plasmodium vivax
ü Plasmodium malariae ü Plasmodium
ovale
Le plasmodium falciparum est le plus redoutable car il tue
rapidement. Il sévit dans les pays tropicaux toute l'année. Plus
de 160 millions de cas ont été recensé dans le monde dont
le principal vecteur est l'anophèle qui assure la transmission de la
maladie (VILLAND M.C, 1990).
Chez l'homme, l'hématozoaire est introduit dans le sang
sous forme de sporozoïtes contenus dans les glandes salivaires de
l'anophèle. Ils gagnent aussitôt le foie où ils se
localisent dans les hématies qu'ils finissent par éclater en
libérant de nombreux mérozoïtes. Les mérozoïtes
vont parasiter à leur tour de nouvelles hématies. Chaque
mérozoïtes se divise, grossit et éclate à son tour
pour libérer de nouveaux mérozoïtes et le cycle continue.
(Cycle du paludisme en annexe)
Chaque éclatement entraine la destruction d'une
hématie et correspond à un excès thermique dont la
périodicité varie selon la durée du cycle.
Toutes les 48 heures ou toutes les 72 heures, le malade
ressent la fièvre. L'anophèle aspire le sang infecté du
malade et va l'inoculer dans un corps sain faisant des victimes sur tout son
passage à chaque fois qu'il pique un homme.
Les périodes d'abondance de pluie sont les périodes
de multiplication des moustiques, principaux vecteurs de la maladie.
3.6. SUGGESTIONS
3.6.1. Intégration de l'aspect Genre dans la GIRE
à Togoudo
La problématique GENRE-GIRE dans le contexte qui est
celui du Bénin se ramène à la question essentielle de
savoir par quel mécanisme peut-on amener décideurs, responsables
à différents niveaux et acteurs du secteur eau à
s'approprier ces concepts de conception, de dimensionnement et de mise en
oeuvre des projets de développement.
La durabilité dans la perspective du genre est un long
processus qui voudrait que l'on focalise l'attention sur les jeunes
générations afin de fonder une société meilleure.
Le rapport entre les vieux et jeunes doit être sain, basé sur la
confiance et l'entente cordiale. Les « vieux » se doivent
d'être des modèles, d'éduquer, d'informer et de former les
« jeunes pour une relève de qualité ».
3.6.1.1. A l'endroit des cultes traditionnels et des
confections religieuses
Les prêtres des cultes traditionnels et des confections
religieuses de tout bord ont un grand rôle à jouer dans l'approche
Genre dans la GIRE. Ils détiennent pour la plupart le grand nombre de
personnes et leurs paroles sont considérées comme du dogme ou des
interdits. D'abord ils vont demander l'instruction de tous les enfants et
particulièrement le maintien des filles à l'école car
l'instruction a un grand rôle à y jouer. Ensuite pour toutes les
questions relatives à la ressource en eau, exiger un quota de femmes,
exiger la présence effective des vieux et jeunes, les riches et les
pauvres, et de prendre l'avis de tout le monde sur la question afin d'assurer
la pérennisation de la ressource.
3.6.1.2. A l'endroit des autorités
étatiques et locales
Ces différentes autorités ont aussi des
rôles à jouer dans ce processus de la prise en compte du Genre
dans la GIRE afin de garantir une réussite parfaite des projets et
programmes. Ces rôles se résument comme suit:
> trouver des financements et des méthodes de maintenir
les filles à l'école aussi longtemps que possible ;
> utiliser, parmi les méthodes disponibles
(enquêtes ménage, méthodes d'évaluation
participative, méthodes d'évaluation contingente), celles qui
s'avèrent les plus pertinentes pour analyser les relations hommes-femmes
et leurs impacts potentiels sur les projets envisagés en fonction des
contextes;
> accorder plus de poids aux études
préliminaires (temps, ressources humaines, financières,
techniques) afin de tenir compte du contexte social, politique et culturel
local et des demandes individuelles (enquêtes auprès des
ménages) dans le dimensionnement des projets, soit dans la phase de
faisabilité, soit dans le cadre de programmes ou de processus ;
> encourager la mise en place d'équipes
pluridisciplinaires (ingénieurs, économistes et sociologues)
capables de développer une capacité d'analyse fine des contextes
dans lesquels s'inscrivent les opérations et, pour procéder
à des études différenciées selon le Genre ;
> soutenir la représentation des femmes à tous
les niveaux de décision ou de gestion ;
> s'assurer que l'information sur les opérations
proposées est également diffusée auprès des
catégories de population intéressées ;
> mettre en place des processus de suivi-évaluation
permettant de s'assurer de l'équité dans le
bénéfice des opérations, garantes de leur réussite
et de leur durabilité.
3.6.2. Assainissement de l'arrondissement de Togoudo
L'assainissement est l'ensemble des mesures et actions qui
visent à améliorer les conditions influant directement ou
indirectement sur la santé de l'individu, de la famille ou de la
collectivité. La qualité de l'eau dépend aussi bien des
éléments qui constituent cette eau et des éléments
qui composent l'environnement immédiat de même que les
dispositions mises en place pour la protection et la préservation des
périmètres des sources d'approvisionnement par les
populations.
Il s'agit ici de concilier le comportement (conditions
hygiéniques) des populations sur le plan sanitaire et environnemental et
la qualité de l'eau consommée. Cette relation permet de prendre
des mesures fondamentales dites primordiales et les mesures accessoires dites
secondaires.
3.6.2.1. Mesures primordiales
Ces mesures concernent la gestion des déchets liquides
et des ordures ménagères. Dans un premier temps, il est
indispensable à chaque ménage de disposer d'une latrine pour
éviter la contamination de la nappe phréatique et
s'épargner des maladies hydriques qui en sont issues.
A cet effet, les élus locaux sont alors
interpellés afin d'orienter les politiques de développement en
privilégiant l'assainissement car la politique d'approvisionnement et
l'assainissement sont indissociables. Aussi est-il important de voter des lois
pour punir l'insalubrité. Mettre à la disposition des populations
rurales de latrines publiques, en associer l'éducation sanitaire
rigoureuse permettrait de diminuer la contamination des eaux de puits, de
ruissellement dans l'arrondissement de Togoudo.
Une autre solution importante est la suppression de
l'élevage où les animaux sont en divagation, versant les
matières fécales partout dans la nature ainsi que les urines
très toxiques. Une législation permettrait de limiter les
dégâts.
Dans un second temps, il s'agit de conditionner les ordures
à domicile. A ce niveau, des poubelles constituées d'un
récipient en plastique à couvercle seront recommandées. Il
sera donc mis à la disposition des populations par les services de la
mairie et ce, gratuitement, des bacs en plastique résistants.
Dès lors, il ne sera plus admis la constitution des
dépotoirs sauvages dans les coins des maisons, des rues et des
établissements scolaires. Ces ordures entassées dans ces
poubelles seront périodiquement enlevées par les services de la
mairie et déposées à un endroit éloigné et
reconnu officiellement afin d'être incinérées ou
récupérées par la mairie pour traitement et transformation
en engrais pour les cultures dans l'arrondissement.
3.6.2.2. Mesures secondaires
C'est l'ensemble des mesures non moins importantes. Elles sont
surtout préventives. Il s'agit essentiellement du contrôle
régulier de la qualité de l'eau sur le terrain, l'enquête
socio-sanitaire et l'intermédiation sociale.
3.6.3. Les conflits et leur mode de gestion
Beaucoup d'habitants n'apprécient pas la manière
dont les conflits sont gérés au niveau des associations et des
instances de gestion des conflits créés récemment, surtout
pour les dégâts occasionnés par des animaux sur les
cultures et les vols de poissons. Le dédommagement n'est pas toujours
à la hauteur du dégât causé. On assiste à des
ingérences politiques. L'accès équitable et le
contrôle équilibré de la ressource en eau par toutes les
catégories sociales et socio-professionnelles permettrait d'assurer la
pérennisation de l'eau. Les résolutions à l'amiable des
problèmes entre usagers sont à encourager car elles
témoignent de la cohésion sociale qui existe dans
l'arrondissement. Par contre la mise en garde et le dédommagement
engendrent parfois des frustrations et peuvent être par conséquent
sources de mésententes entre les habitants.
Enfin, une législation forte et un cadre juridique,
basés sur l'approche Genre en matière de la ressource en eau
contribueront à une meilleure gestion de
l'eau, éviter les conflits, assurer sa
pérennisation sans compromettre sa durabilité pour les
générations futures.
Conclusion
Dans l'arrondissement de Togoudo, l'approche Genre dans la
mise en oeuvre de la GIRE reste un problème majeur aussi bien pour la
population que pour les autorités en charge de la gestion de l'eau. A
travers ce chapitre, le degré d'implication des hommes et des femmes
à été évalué, les risques sanitaires que
courent les populations en utilisant les eaux de sources douteuses ont
été montrés de même que les conflits et leurs modes
de gestion.
Il faut signaler au passage que la plupart des principes de la
GIRE ne sont pas respectés tels que les principes 1, 2 et 3.
CONCLUSION GÉNÉRALE
L'eau, une richesse essentielle à la vie, est
présente dans toutes les activités humaines. Elle constitue un
atout économique majeur pour un développement durable. Cependant,
l'accès équitable de l'eau pour certaines catégories
sociales en l'occurrence des femmes rurales reste un défi à
relever.
En effet, le concept du Genre dans la GIRE se pose dans la
plupart des régions du pays et particulièrement dans
l'arrondissement de Togoudo, car les mauvaises pratiques et l'inexistence ou
l'inadéquation des systèmes d'assainissement, de prise en compte
du Genre et autres comportements humains constituent autant de facteurs
limitant au développement durable.
Dans le cadre des Conventions internationales ratifiées
par le Bénin en matière de gestion durable des ressources
naturelles, de la protection de l'environnement et de la lutte contre la
pauvreté, le pays s'est doté d'un document de politique nationale
de l'eau qui épouse les principes de Dublin. Lesdits principes imposent
une approche holistique de la gestion de la ressource eau dans un souci
d'équité, d'efficacité et de transparence, à la
fois pour le bienêtre de l'humanité et la régulation des
tensions sociales qu'engendre son exploitation. Il devient ainsi important de
veiller à l'acquisition et à la diffusion de l'information
permanente sur l'état de la ressource et sur les pressions
exercées sur elle afin de prendre des mesures pouvant en garantir une
gestion intégrée. Mais peut-on y parvenir sans prendre en compte
l'approche Genre ?
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Liste des figures et photos
N?
|
Titre des Figures et Photos
|
Pages
|
1
|
Limite administrative de l'arrondissement de Togoudo
|
15
|
2
|
Modèle PEIR
|
34
|
1
|
Champ du Maïs
|
18
|
2
|
Plantation de papaye
|
19
|
3
|
Champ d'ananas
|
19
|
4
|
Puits moderne à Govié
|
39
|
5
|
Puits traditionnel à Govié
|
39
|
6
|
Puits traditionnel à Missèbo
|
40
|
7
|
Un tard d'ordure sauvage à Govié
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43
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8
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FPM à Zoungbo
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46
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9
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Elevage traditionnel de brebis
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48
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10
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Un bras du plan d'eau Aouto
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49
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11
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Les poissons issus du plan d'eau Aouto
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49
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12
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Affluence au niveau du PEA de Govié
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54
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Liste des tableaux
N?
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Titre des tableaux
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Pages
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I
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Centres de documentation et bibliothèques
visités
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30
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II
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Etat d'abonnement de Togoudo au réseau SoNEB
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36
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III
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Principales maladies liées à l'eau dans Togoudo
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58
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Annexe 1
Fiche d'enquête sur les problèmes liés
à l'intégration du genre dans la GIRE
dans l'arrondissement de Togoudo
Guide d'entretien pour les ménages A -
Identification du ménage
Village
Chef de ménage
Sexe Profession
Maison Age
Ethnie ..Religion 1-Niveau d'instruction
Supérieur
Analphabète
Primaire
2-Quelle est la profession de(s) épouse(s) ou de
l'époux
3-Combien d'enfants avez-vous ? 4-Combien de personnes vivent
sous votre toit ? B-Mode d'approvisionnement en eau et difficultés
rencontrées
Non
5-Avez-vous de l'eau courante ? Oui 6-Quelle eau utilisez-vous
?
Puits Marigots Citernes BF Forages
Achetez-vous l'eau ? Oui Non
7-Si oui combien coûte la bassine d'eau ?
8-Combien de bassine d'eau utilisez-vous par jour?
9-Avez-vous de puits personnels ? Oui
10-Est-il protégé? Oui
11-Quel est son élévation par rapport au sol
?
mètres
Non
Non
12-Quelle est sa profondeur ? mètres
13-Est-ce que la carence d'eau se pose? Oui Non
Si oui, en quelle période et quelles dispositions prenez
vous pour l'éviter ?
14-Que faites vous des eaux usées ? - Ou les jetez-vous
?
Dans les sanitaires ?
Dans la rue?
Dans la cour ? Dans les caniveaux ?
15-Votre maison à t-elle une douche Sanitaire ? WC ?
16-Avez-vous une fois menée des actions concertées
pour l'implication des femmes, des agriculteurs, des éleveurs dans les
questions de l'eau?
Oui Non
Si oui, en quoi consiste t-elle?
Non
17-Les femmes, les vieux et les pauvres sont-ils associés
aux débats sur la Gestion Intégrée des Ressources en Eau ?
Oui
Si oui, en quoi consiste t-elle?
18-Quelles sont les maladies que vous avez l'habitude de
contracter ?
19-En quelle période de l'année êtes-vous
malade ?
20-Comment vous vous êtes soignés ? Dispensaire
Clinique
Non
Soins traditionnels 21-Protégez-vous contre les
moustiques ? Oui si oui comment?
Moustiquaires imprégnées Bombe insecticide
22-Combien dépensez-vous environ par mois pour la
santé de votre famille ?
23-Quel est le revenu de la femme dans le ménage et quel
est son apport ?
23-Combien de Km parcourez vous avant de vous procurez l'eau en
temps de pénurie ? (surtout aux femmes)
24-Combien existent-ils dans l'arrondissement de Togoudo
ü De Bornes Fontaines
ü De puits modernes
ü De forages
ü De puits traditionnels
ü De citernes
ü De marigots
25-Que comprenez-vous par l'approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau?
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Questionnaire à l'endroit des Agents de la Mairie
Nom : Prénom
: Fonction : 1-Togoudo est-il
totalement doté d'un système d'eau courante ? Oui
|
|
|
|
|
Non
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|
|
|
|
Si non, pourquoi n'est-il pas totalement doté à ce
jour d'un système d'eau courante ?
Non
Non
2-Que comptez-vous faire pour palier à ce mal ? 3-Combien
existent-ils dans l'arrondissement de Togoudo
? De Bornes fontaines
Non fonctionnelle(s)
|
|
|
Fonctionnelle(s)
|
|
|
|
|
?
|
De puits modernes
|
Fonctionnel(s)
|
Non fonctionnel(s)
|
?
|
De forages
|
Fonctionnel(s)
|
Non fonctionnel(s)
|
?
|
De puits traditionnels
|
|
|
Fonctionnel(s)
|
Non fonctionnel(s)
|
?
|
De citernes
|
Fonctionnelle(s) Non fonctionnelle(s)
|
4-Quelle organisation pour la maintenance des ouvrages ?
Les pièces de rechange sont-elles disponibles ? Oui
Non
Non
Existent-ils des techniciens maintenanciers ? Oui
Non
Y-a-t il de l'argent pour la maintenance? Oui
5-Existent-t-ils des mécanismes simples et utilisables par
les femmes, vieux et jeunes mis en place pour protéger les points d'eau
?
6-Tous les villages de l'arrondissement sont-ils pourvus de
pompes (SoNEB) ? Oui Non
7-Existent t-ils des conflits Oui
Si oui, alors quelles sont leurs natures et les modes de
résolution?
7-Existent-t-ils des comités de gestion de crises? Oui
Si oui, quelles sont leurs attributions?
8-Quels rôles jouez-vous pour l'intégration du Genre
en vue du règlement des conflits des populations (pêcheurs,
agriculteurs et éleveurs) et la gestion des ouvrages
réalisés ?
9-Que pensez-vous de notre enquête sur l'intégration
du genre dans la gestion intégrée des ressources en eau à
Togoudo ?
10-Quelles sont les stratégies en vue pour la prise en
compte effective du genre non seulement dans tous les débats liés
à l'eau mais aussi dans les pratiques et les organisations liées
à l'exploitation de l'eau dans l'arrondissement de Togoudo ?
11-Comment les ordures ménagères sont-elles
gérées dans l'arrondissement ?
Non
12-La commune possède t-elle un PDC ? Oui
Si oui, prévoit-il l'intégration de l'aspect Genre
dans la Gestion Intégrée des Ressources en Eau?
13-Que comprenez-vous par l'Approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau?
14-Quel programme et quel investissement pour le domaine Genre et
GIRE ?
15-Vos suggestions
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Questionnaire à l'endroit des Agents de Santé
Nom : Prénom
: Fonction :
1-Comment appréciez-vous l'état de santé des
populations de l'arrondissement de Togoudo ?
2-Appréciez-vous la qualité de l'eau
consommée par celles-ci et en quelles quantités ?
3-Quelles sont les affections dominantes d'origine hydriques dans
l'arrondissement ?
? la schistosomiase, qui est une maladie
hydrique considérée comme la deuxième
infection parasitaire après le paludisme : souvent peu
souvent rare
? les amibes, qui provoquent de fortes
diarrhées entraînant une déshydratation qui
peut s'avérer mortelle : souvent peu souvent rare
? la fièvre typhoïde, qui provoque
des troubles digestifs et de fortes fièvres :
souvent peu souvent rare
? la bilharziose, responsable de troubles du
foie, des intestins et de la vessie, dues
à un petit ver qui se développe dans les eaux
stagnantes : souvent peu
souvent rare
·
l'onchocercose, qui engendre la
cécité : souvent peu souvent rare
· les eaux stagnantes sont également les habitats
des moustiques qui propagent la dengue ou le paludisme
: souvent peu souvent rare
? le trachome, qui est une maladie infectieuse
des yeux qui peut provoquer une
cécité après des infections
répétées : souvent peu souvent rare
? l'hépatite A et E entraînent une
infection et une inflammation du foie: souvent
peu souvent rare
? le choléra : souvent peu souvent
rare
? Autres (à préciser): souvent
peu souvent rare
4-Quels sont les causes théoriques par rapport à
la connaissance du patient de ce type d'eau sur la santé des populations
en particulier celle des femmes, des éleveurs, agriculteurs et si
possible les pêcheurs et des enfants de moins de cinq ans ?
5-Comment les traiter vous et y a t-il possibilité de
prise en charge ?
6-Faites-vous l'IEC sur l'hygiène et assainissement du
cadre de vie?
Oui
Non
. Si oui en combien de séances et quels enseignements
donnez-vous ?
7-Quelles difficultés rencontrez-vous en matière
d'éducation sanitaire ?
8- Que comprenez-vous par l'Approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau et quelle est son application dans
votre milieu professionnel ?
9-Quelles sont vos suggestions?
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Guide d'entretien pour les Gestionnaires des Points d'Eau
(GPE)
Non
Nom : Prénom
: Fonction : 1-Comment êtes
vous installés ? Par élection Oui Par nomination Oui
2-Quel est votre mode de fonctionnement ?
3-Aviez vous un bureau et combien de personne est-il
composé?
4-Combien de femmes y à t-elles? 5-Qui occupe les postes
clés?
M F M F
La présidence , Le secrétariat
M F M F
La trésorerie , Le commissariat aux comptes
6-Combien de temps mettez-vous au profit de cette activité
?
(en heures)
7-L'eau est elle disponible en quantité ? Oui Non et
quelle est sa
qualité ? Bonne Peu bonne Mauvaise
8-Recevez-vous régulièrement des formations pour
l'entretien des ouvrages dont vous avez la gestion et pour le règlement
des conflits ?
Oui Non
Si oui, qui les donnent ?
Non
9-Les participants : Hommes seuls Oui
Non
Non
Femmes seules Oui Tout le monde Oui
10-Comment gérer vous les sous issus de la vente de l'eau
?
Non
11-Etes vous payé pour le service rendu ? Oui
12-Faites vous le point financier? Oui Non Si oui, à
qui ?
13-Quelles difficultés rencontrées vous dans
l'exercice de votre fonction ?
14- Que comprenez-vous par l'Approche Genre dans la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau?
15-Vos suggestions
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Guide d'entretien avec les Institutions intervenants dans le
secteur de l'Eau Point Focal Genre
Nom : Prénom
:
Structure : Fonction
:
1-Que comprenez-vous par le Genre et quelles sont vos
interventions dans ce domaine ?
2-Prenez-vous en compte l'aspect Genre dans toutes vos
initiatives? Oui Non
Si oui les bénéficiaires sont -ils
intéressés ? Oui Non
3-Est-ce-qu'il y a des formations décentralisées ?
Oui Non 4-Avec quel(s) partenaire(s) intervenez-vous ?
Non
5-Travaillez-vous en symbiose dans les initiatives? Oui
Non
6-Les populations sont -elles associées pour la
réalisation des ouvrages d'Approvisionnement en Eau Potable et
Assainissement ? Oui
7-Si oui quels rôles jouez-vous dans le projet ?
Non
8-Après votre passage, y a-t-il un suivi ? Oui
9-Quelles sont les difficultés rencontrées lors de
votre intervention pour l'implication du Genre dans les projets?
10-Quelles sont les perspectives?
11-Vos suggestions
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Guide d'entretien avec les Institutions intervenants dans le
secteur de l'Eau Point Focal GIRE
Nom : Prénom :
Structure : Fonction
:
1-Quelles sont vos activités ou initiatives dans la GIRE
?
2-Prenez-vous en compte l'aspect Genre dans toutes vos
initiatives? Oui Non
Si oui, comment?
Non
3-Y a-t-il des formations décentralisées au profit
des populations dans le domaine de la GIRE ? Oui
4-Si oui alors qui en sont les bénéficiaires ?
5-Avec quel(s) partenaires(s) intervenez-vous ?
6-Est-ce que vous travaillez en symbiose avec vos partenaires ?
Oui Non
7-Prenez-vous en compte :
Les femmes : Oui
Les éleveurs : Oui
Non
Non
s agriculteurs : Oui Non
les pêcheurs : Oui Non
8-Les populations comprennent-elles facilement la
nécessité d'aller à la GIRE ? Oui Non
9-Quelles sont les difficultés rencontrées sur le
terrain pour n'avoir pas pris en compte le Genre dans certains projets ?
10-Quels sont les différents acteurs à impliquer
dans la GIRE ?
11-Vos perspectives?
MERCI pour votre attention
Date de l'enquête
Annexe 2 : Le cycle de l'eau
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo22.png)
Source : Internet
fr.wikipedia.org/wiki/cycle
de l'eau, février 2012
Annexe 3 : Le cycle de développement du
Paludisme
![](Lapproche-genre-dans-la-gestion-integree-des-ressources-en-eau-dans-l-arrondissement-de-Togoudo23.png)
Source : Internet
fr.wikipedia.org/wiki/Paludisme,
février 2012
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