Déterminants des investissements extérieurs au maroc: approche analytique et empirique sur le secteur industriel( Télécharger le fichier original )par Mustapha MAGHRITI Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat-Agdal - Thèse de Doctorat en Economie Internationale 0000 |
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIEDans le second volet de notre investigation, on s'est fixé comme objectif de répondre à la question des déterminants des investissements étrangers industriels et par quel type de stratégie les entreprises étrangères s'implantent sur le tissu industriel marocain. Pour y répondre, nous avons amorcé par une description de l'environnement de l'investissement au Maroc. Ce dernier s'articule autour d'un climat d'investissement qui semble propice à l'implantation des promoteurs étrangers (8éme rang par rapport à un échantillon de 20 pays selon le dernier OCIEM), d'atouts (voisinage de l'Europe, économie libérale,......), de panoplies de mesures incitatives (privatisation, Fond Hassan II, Commission des investissements, convertibilité du dirham,...). Cependant, nous avons noté que ce cadre incitatif demeure non captif à l'investissement extérieur où nous avons mis l'accent sur un organe d'attractivité des IE, en l'occurrence la DIE qui pâtit de plusieurs entraves pour l'accomplissement de ses missions d'attraction et d'incitation à l'IE (atrophie du budget alloué à la promotion, manque de visibilité du gouvernement vis à vis de cet organe,). Aussi, la non applicabilité de certaines articles de la charte de l'investissement (réduction du taux de l'IGR, la création d'un organe chargé de l'investissement) et la fiscalité locale dissuade les promoteurs étrangers. Par ailleurs, nous avons relevé que la charte ne doit être qu'un adjuvant à des gisements attractifs essentiels (formation du capital humain, politique de soutien à la demande locale, développement du savoir-faire, échafaudage d'un tissu industriel, articulé, dense) à même de générer une séquence vertueuse porteuse d'investissement, de croissance et de création d'emploi. La revue de littérature des IE nous à interpeller à s'atteler sur la vérification empirique des théories des déterminants des IE et par quel type de stratégie ces firmes étrangères se localisent sur le tissu industriel marocain où nous avons étayé notre test empirique sur un certain nombre d'études et d'enquêtes réalisées sur le secteur manufacturier marocain. Sous réserve de la représentativité de l'échantillon, les cinq enquêtes du FIAS, du MCI, FACS de la DIE et de l'ICA, ainsi que d'autres études empiriques (Thèse de B. Foguig) nous ont permis de déduire, qu'au-delà des scores élevés obtenus par le Maroc au niveau de la stratégie horizontale dans le cadre de l'enquête du FIAS, il semble que les investissements étrangers industriels au Maroc s'effectuent sur une base verticale qui est liée principalement au déterminant : minimisation des coûts. En sus, l'orientation sectorielle des IEI (à l'appui des enquêtes et études empiriques) nous ont permis d'identifier les industries privilégiées dans une grande proportion par les FMN, grâce notamment aux faibles coûts de la main d'oeuvre. Il s'agit du textile-habillement et de l'électronique. A ce propos, ces industries font partie des quatre grappes 288(*) technologiques qui ont été retenues lors du projet « le Maroc compétitif »289(*) en 1995, en raison de leur potentiel de croissance et de l'attrait qu'elles constituent pour les investisseurs étrangers. Ainsi, la minimisation des coûts apparaît comme le déterminant majeur de localisation des FMN, étant donné que les investisseurs étrangers sont intéressés par le faible coût de la main d'oeuvre, en singulier dans les industries du textile-habillement et de l'électronique, puisque, ce qui met en relief la pertinence de la multinationalisation exogène qui considère principalement la stratégie verticale basée sur les différences factorielles. Cependant, avec l'ère de la globalisation marquée par l'économie du savoir, le bas salaire n'est plus un déterminant majeur pour capter les investisseurs étrangers, étant donné que « le coût du travail n'intervient pas dans l'attractivité des activités intensives en savoir et connaissances qui sont aujourd'hui déterminantes. En effet, les firmes qui poursuivent des stratégies verticales de minimisation et pour lesquelles la minimisation des coûts est prioritaire sont de plus en plus rares et sont essentiellement dans les secteurs textile-confection, de la chaussure et des jouets »290(*) En sus de la minimisation des coûts, d'autres déterminants, en vertu des quatre enquêtes, motivent les investisseurs étrangers à se localiser dans le tissu industriel marocain, entre autres, la proximité du grand marché Européen (56% du panel de l'enquête MCI et 48% de l'échantillon de l'enquête de la DIE et 58% du panel de l'enquête ICA). Toutefois, avec le progrès scientifique et technologique, les bas salaires et la proximité géographique291(*) ne peuvent plus s'imposer comme des déterminants pour l'attractivité de l'investissement étranger. En effet « la fin des années quatre vingt a été caractérisée par une large diffusion des technologies et par une versatilité de la demande, les pays les plus avancés technologiquement sont tentés de relocaliser certaines activités, sinon d'arrêter les opérations de délocalisation vers les pays à faibles coûts salariaux. Le but est de faire revenir l'avantage comparatif dans les pays développés même dans les industries utilisant beaucoup de main d'oeuvre »292(*). Sur le plan comparatif, d'autres déterminants incitent les entreprises étrangères à s'implanter dans des pays concurrents du Maroc ; il s'agit des pays d'Europe centrale et orientale (ouverture à l'économie de marché et du dynamisme de leurs politique de rattrapage), la Chine ( taille du marché, abondance d'une main d'oeuvre habile et à bas prix ), Mexique ( proximité du marché américain, avantages fiscaux), Tunisie (facilités administratives, douanières, infrastructures), Egypte (Zone offshore du Caire), Turquie (marché intérieur, compétences des fournisseurs, et compétences des fournisseurs et sous-traitants locaux. Pour mettre en exergue les entraves liées à l'investissement étranger, nous avons commencé par une analyse du secteur manufacturier marocain. L'ossature du tissu industriel marocain dénote que les secteurs agroalimentaire, chimique-parachimique, textiles et cuir, détiennent les grandes parts respectivement dans la production industrielle, PIB industriel, exportations industrielles et l'emploi. Aussi, la radioscopie du secteur manufacturier révèle que les entreprises à participation étrangère ont un pesanteur dans le secteur manufacturier marocain (41% de la production globale, 44% du PIB industriel, 46% des exportations industrielles et emploient 36% de l'effectif total). Et que l'UE demeure la principale région d'attraction des IEI vers le Maroc avec 68% du total. Cependant et à l'appui du récent Observatoire de la Compétitivité Internationale de l'Economie Marocaine, du dernier rapport de la CNUCED, du dernier rapport sur la compétitivité des pays pour l'attractivité des IDE " Doing business 2006" de la Société financière internationale et du forum économique de Genève, le Maroc demeure un pays non attractif des IEI. Plusieurs entraves sont derrières ce flux timide des IEI que l'on s'est interrogées en s'étayant sur des études sur le terrain réalisées au compte du Maroc. Toutes ces enquêtes semblent converger vers un même faisceau d'obstacles, entre autres, l'exiguïté du marché local, les carences au niveau du fonctionnement de l'Administration et de la justice, l'insuffisance des infrastructures, les difficultés de financement bancaire, le retard au niveau de l'adoption de textes législatifs et réglementaires, les pratiques déloyales en matière de concurrence et les problèmes fonciers. Aussi, la faible qualification de la main d'oeuvre marquée par le faible taux d'inscription et le taux élevé d'analphabétisme constitue un obstacle rédhibitoire à la captation des entreprises étrangères industrielles au Maroc. A cet égard, moult interrogations nous apostrophent : Comment notre économie peut surmonter ces obstacles ? N'y a t-il pas, en filigrane, d'autres entraves qui transcendent le socio-politico-économique ? Ne faudrait-il pas scruter d'autres horizons? Quels sont les gisements d'attractivité que le Maroc doit creuser ? N'y a t-il pas des facteurs latents, intrinsèques et endogènes qu'il faut éclore pour que notre économie puisse apporter des solutions aux multiples problèmes socio-économiques ? CONCLUSION GENERALE Tout au fil de notre investigation, nous avons cherché à déceler les déterminants des investissements extérieurs industriels dans le cas de l'économie marocaine. Cette quête s'est inscrite, d'une part dans l'optique de la tendance à la globalisation de l'économie, à l'ouverture et à la rivalité acharnée et féroce des pays à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui a secrété une explosion sempiternelle et une prouesse sans trêve des investissements extérieurs qui étaient de l'ordre de 648,1 Milliards de dollars en termes de flux selon le récent rapport de la CNUCED. Le trend haussier et l'hémorragie du capital étranger ayant orienté la réflexion conceptuelle et théorique vers la recherche de ce qui incite une entreprise étrangère à s'implanter dans des pays hôtes. Elle est intervenue, d'autre part, à une époque où les difficultés économiques et sociales (tarissement de l'épargne interne, la rareté relative des ressources, tant publiques que privées, allouées au financement de la croissance et du développement et ce dans des contextes nationaux marqués par l'augmentation continue de la demande sociale dans les domaines les plus stratégiques, notamment l'emploi, la santé, l'éducation, la formation...) infligent aux pays en voie de développement un bouleversement et un revirement de leur politique économique : La libéralisation du système financier, la déréglementation de change, les privatisations, l'ouverture commerciale constituent des vecteurs visant l'échafaudage d'un climat propice pour l'ouvrage du développement économique. Cette nouvelle orientation assigne une place privilégiée à l'investissement extérieur, lui accorde un rôle décisif dans l'oeuvre de développement industriel. Depuis le début de la décennie 80, le Maroc, à l'instar des pays en développement, a suivi cette trajectoire. Notre recherche qui emprunte son intérêt des éléments évoqués ci haut s'est fixée comme dessein l'étude des déterminants des investissements extérieurs industriels au Maroc. Pour répondre à cette interrogation qui nous a préoccupé, nous nous sommes basés sur les données statistiques du Département du Commerce et de l'Industrie qui sont différentes de celles de l'office des changes (Ce dernier ne considère comme investissement étranger que les flux de capitaux qui traversent la frontière nationale sous forme de devises). Nous avons, par la suite, essayé d'approcher empiriquement les déterminants des investissements extérieurs industriels en s'étayant sur des enquêtes réalisées par des organismes nationaux (Département du Commerce et de l'Industrie, Direction des investissements Extérieurs) et internationaux (Le service conseil pour l'investissement étranger connu sous l'acronyme FIAS Foreign Investment Advisory Service, le programme d'enquêtes pour l'analyse de la compétitivité des entreprises connu sous l'acronyme FACS Firm Analysis and Competitivness Survey, l'enquête d'Ernest&Young et l'enquête de la banque mondiale sur le climat de l'investissement au Maroc. La réponse à la question des déterminants des investissements extérieurs industriels a nécessité : · Primo, la connaissance conceptuelle et théorique des motivations qui exhortent les entreprises étrangères à s'implanter dans un pays donné ; · Secundo, l'appréhension des stratégies des investisseurs étrangers qui s'implantent dans un territoire d'accueil donné dans la mesure où l'investissement extérieur est indissociable des entreprises étrangères qui le réalisent ; · Tertio, la connaissance et l'exposé des mesures incitatives érigées par l'Etat Marocain à même de capter l'investissement extérieur ; · Quarto, la compréhension de la manière dont se sont développés les investissements extérieurs dans l'industrie marocaine. De l'analyse ainsi entreprise, nous avons dégagé un certain nombre de constats : · Le premier constat est que les flux des investissements directs étrangers restent l'apanage des pays riches (77%) sur la période 1999-2004. C'est le basculement de la division du travail, centrée sur la maîtrise des coûts et la réalisation de rendements d'échelle du capital productif vers une division cognitive de maîtrise de l'information et des connaissances, d'apprentissage et la réalisation d'économies de champ sur les actifs intangibles investis, semble-t-il, qui explique le processus de concentration des IDE dans les pays industrialisés riches en ressources cognitives spécifiques ; · Le deuxième constat et sous réserve de la représentativité de l'échantillon des cinq enquêtes, il semble que les investissements extérieurs industriels au Maroc s'effectuent sur la base d'une stratégie verticale qui est liée principalement à la minimisation des coûts. De ce fait, la minimisation des coûts apparaît comme le déterminant majeur de la localisation des entreprises étrangères, étant donné que les investisseurs étrangers sont intéressés par le faible coût de la main d'oeuvre, en singulier dans les industries du textile-habillement et de l'électronique, ce qui met en relief la pertinence de la théorie de la multinationalisation exogène qui considère principalement la stratégie verticale basée sur les différences factorielles. Les différentes enquêtes et études empiriques, empruntées dans cette investigation pour approcher les motivations des investisseurs étrangers, ont corroboré ce constat. Toutefois, nous avons noté qu'avec la sophistication des processus de production et au regard du foisonnement des activités industrielles intensives en savoir-faire et en matière grise, la contraction des coûts, en particulier le bas salaire n'est plus un déterminant crucial pour attirer les entreprises étrangères. En effet, les firmes qui poursuivent des stratégies verticales de minimisation et pour lesquelles la minimisation des coûts est prioritaire sont de plus en plus rares et sont essentiellement dans les secteurs textile confection, de la chaussure et des jouets ; · Le troisième constat est qu'en sus de la minimisation des coûts, comme déterminant essentiel des investissements extérieurs industriels, la proximité Européenne, entre autres, semble être une motivation qui incite les entreprises étrangères à s'implanter au Maroc. Cependant, nous avons souligné qu'avec l'ère des progrès technologiques et l'effacement des frontières, la proximité géographique et les bas salaires ne peuvent plus s'imposer comme des déterminants de l'attraction de l'investissement extérieur industriel : L'automatisation des processus productifs293(*) et la versatilité de la demande (flexibilité productive liée à la nécessaire réactivité aux marchés), caractéristique du début des années 90, fait que les pays capitalistiques développés relocalisent certaines activités, voir même de mettre un terme à leur opérations de délocalisation. Le but étant de récupérer l'avantage comparatif, même dans les activités industrielles utilisant intensivement la main d'oeuvre294(*) ; · Le quatrième constat est que les industries de prédilection des investisseurs étrangers (grâce notamment aux faibles coûts de la main d'oeuvre) sont les industries textile habillement et de l'Electronique. Ces niches font partie des grappes technologiques qui ont été retenues lors du projet « le Maroc compétitif » en raison de leur potentiel de croissance et de l'attrait qu'elles constituent pour les investisseurs étrangers qui sont à la quête de la minimisation des coûts ; · Le cinquième constat est que sur le plan comparatif, d'autres déterminants impulsent les promoteurs étrangers à s'orienter et à investir dans d'autres pays rivaux du Maroc ; il s'agit des compétences des fournisseurs et sous-traitants locaux en Turquie, de la taille du marché local et la main d'oeuvre habile en Chine ; · Le sixième constat est que les flux des investissements extérieurs industriels demeurent cantonnés à l'Europe qui reste le principal bailleur de fonds du Maroc (94,5% du total), en singulier la France. Ce trend haussier et cette sclérose sur l'Europe témoignent de la continuité des rapports tissés depuis la période coloniale. L'investissement extérieur, en singulier295(*), a aiguisé et a attisé ces rapports. Les relations financières entre le Maroc et les autres pôles de l'économie internationale, notamment les USA et le Japon ne sont pas encore réellement entamés. Les deux grands empires des finances internationales ont marginalisé le Maroc dans la mesure où les flux des investissements extérieurs américains vers le Maroc ne sont que de 2,1%, 0,14 en provenance du Japon selon le dernier rapport de l'office des changes. De surcroît, les flux des investissements des pays arabes vers le Maroc demeurent en deçà des espérances de l'instauration des zones de libre échange et la consolidation des rapports financiers avec notre pays. En sus, les capitaux en provenance des pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) sont infimes, en atteste l'éloquence des chiffres suivants : Tunisie (0,6%), Libye (0,1%) et l'Algérie (0.005%), soit un total de 0,7%. A cet égard, moult questions nous ont interpellées au regard de cette timidité des flux des investissements extérieurs en provenance de ces pays : Est-ce que le Maroc ne dispose pas d'atouts à leur présenter ? Est-ce que les avantages dont il dispose n'ont, à leurs yeux, aucun intérêt ? Est-ce que il n'a pas su les valoriser de manière correcte ? Est-ce qu'ils n'ont pas de crédit dans le comportement des responsables et des acteurs économiques marocains et la façon dont ils gèrent l'économie et le pays ? Est-ce que la fuite des capitaux nationaux depuis plus de quarante ans les a dissuadé et les a rendu méfiants et réticents à l'égard de l'avenir du pays ? Toutes ces apostrophes peuvent être pour quelque chose dans la faiblesse des investissements extérieurs émanant de ces pays et aussi des autres pays ;
D'autre part, nous avons mis l'accent sur un aspect juridique sur lequel les investisseurs étrangers butent ; il s'agit de la charte actuelle de l'investissement qui se limite à énoncer des règles générales sans application pratique directe, laissant ainsi implicitement leur mise en oeuvre à des textes législatifs et réglementaires spécifiques. En effet, jusqu'à présent (en l'an 2005), soit dix ans années après sa promulgation, certaines mesures sont restées sans effet : la réduction du taux marginal de l'IGR à 41, 50% au lieu de 44% (article 8), la simplification et l'harmonisation de la fiscalité (article 14), l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance des investisseurs (art 21). Certes ces textes d'application, notamment celui relatif à la baisse du taux maximum de l'IGR, n'ont pas pour l'instant vu le jour, car leur promulgation se traduirait par une réduction des recettes de l'Etat et donc un coût budgétaire important au moment où le Maroc connaît une période de récession et morosité économique. Les autres textes se heurtent plutôt à des obstacles administratifs liés à la participation de différents départements ministériels à leur élaboration. Or, la multiplication des intervenants, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un contenu unique des projets de textes d'application, constitue un handicap sérieux à la mise en place d'un régime juridique des investissements qui soit totalement opérationnel. En somme, La charte marocaine de l'investissement est certes incitative, mais demeure caractérisée par un hiatus entre sa promulgation et l'application de certaines de ses plus importantes dispositions ce qui suscite de l'inquiétude chez les investisseurs étrangers. En sus, dans le cadre de notre quête, nous avons mis un point d'orgue sur un organe focal d'accueil, d'information, d'accompagnement, de promotion de l'investissement extérieur et de diffusion de l'image du Maroc à l'étranger, en l'occurrence la direction des investissements extérieurs qui pâtit d'un certain nombre de problèmes pour l'attraction des promoteurs étrangers : la carence des moyens financiers ( 8 Millions de dhs, c'est le budget minuscule dont dispose la direction des investissements extérieurs, loyer de l'immeuble, frais de gardiennage et personnel inclus) constitue une pierre d'achoppement au regard de cet organe pour assurer une présence musclée dans les forums et conférences internationales, les règles intrinsèques à l'organisation budgétaire et administrative restent relativement inadéquates aux besoins d'une stratégie de promotion de l'investissement étranger que cherche à mettre en oeuvre ladite structure, le manque de visibilité du gouvernement vis à vis de cette structure, la pluralité des organismes de promotion ( CMPE, ONMT, CGEM, La maison de l'artisan,....) s'avère également un handicap réel qui crée une déroute aux promoteurs étrangers. D'ailleurs, une enquête réalisée par le FIAS en 1994 pour le compte du Maroc constitue une corroboration de notre jugement et atteste de la véracité de notre verdict, puisque cette dispersion et cette dissémination des initiatives ne favorise pas l'efficacité, l'attraction et la promotion des investissements. De surcroît, cette multiplicité des intervenants en matière de promotion de l'investissement étranger sécrète des informations contradictoires pour les promoteurs, ce qui ne manque pas de mettre les entreprises étrangères dans des situations de doute. L'Etat avait tenté de mettre sur pied l'Office National pour la Promotion des investissements et des Exportations (ONIX) pour regrouper tous les autres organismes de promotion. Toutefois, faute d'entente entre les départements, le projet a été renvoyé aux calendes grecques, car chacun voulait garder une partie de ses prérogatives. Il semble que, contrairement à ses concurrents, le Maroc n'a pas une politique bien élaborée dans le domaine de la promotion de l'investissement étranger et n'anticipe pas les challenges à affronter au regard de l'épée de Damoclès qui sont les progrès technologiques et les mutations qui ne cessent de bouleverser les systèmes productifs, les systèmes d'organisation des entreprises et les déterminants des investissements extérieurs. Dorénavant, la question qui nous apostrophe : vers quelle attractivité tant spatiale que sectorielle l'économie marocaine doit évoluer ? Car l'attractivité actuelle étayée, pour l'essentiel, sur le faible coût de la main d'oeuvre et la proximité géographique péricliterait à terme. Le potentiel attractif du Maroc, déjà précaire et insuffisant, est fortement menacé avec le temps. De ces constatations évoquées ci-dessus découlent les enseignements suivants :
Le rôle des facteurs endogène est déterminant : Un capital humain308(*) capable d'absorber les transferts de technologie véhiculée par les entreprises étrangères qui permettent de répondre aux critères de la production pour le marché international en termes de coût, délais de livraison et qualité des produits309(*), une croissance économique soutenue,310(*) la qualité de la vie, le climat des affaires, une stratégie industrielle311(*) permettant la création d'un tissu industriel national performant, une politique de construction d'une infrastructure de Recherche&Développement312(*), une stratégie visant un aménagement harmonieux du territoire national et une intégration réelle des populations rurales des différentes régions dans le développement économique. D'un côté, ces facteurs peuvent développer et sous tendre une politique d'attractivité répondant aux exigences d'avenir. De l'autre côté, ils peuvent déterminer, accompagner un processus d'insertion qui s'inscrit dans la logique de l'évolution de l'économie globale pour en tirer des opportunités pour l'économie du pays et en atténuer les menaces et c'est de cette manière que le Maroc pourrait être en mesure d'exercer un effet d'attraction sur les investissements extérieurs, de les orienter vers des secteurs, des régions à développer ;
- Une révision du budget à la hausse de la DIE qui demeure en deçà de la stratégie de promotion que cherche à mettre ladite structure. Ces ressources financières peuvent être mobilisées pour financer des activités telle que le ciblage des investisseurs et la planification stratégique ; - Des bureaux à l'étranger (logés dans des ambassades ou consulats) qui consolideront la diplomatie économique. Les cadres en poste à l'étranger doivent posséder une connaissance approfondie de leur produit, doivent être bien intégrés dans leur société d'accueil avec les hommes d'affaires du pays, doivent aussi accès aux ressources sans aucune formalité pour pouvoir contacter un client potentiel dont le projet d'investissement est intéressant pour le Maroc. La messagerie électronique la vidéo conférence peuvent être utilisés pour permettre au personnel des bureaux à l'étranger de participer activement aux réunions tenues à la DIE ; - Une formation en techniques de communication et langues étrangères pour le personnel de l'accueil dans la mesure où le staff de l'accueil est le premier contact avec les promoteurs étrangers ; - Des compagnes publicitaires destinées à créer une image positive du Maroc chez les investisseurs potentiels ; - Une formation linguistique pour le staff de la DIE qui est capital pour la promotion de l'investissement au Maroc étant donné qu'un fort pourcentage de des investisseurs potentiels exigeront d'autres langues, hormis le français, notamment l'anglais et l'espagnol ; - Des missions de promotion à l'étranger ciblées à l'instar de l'organisation du Road Show aux USA du 31 Mars au 8 Avril 2005 « Morocco Gateway Advantag » organisé aux USA en partenariat avec le groupe américain CMS ENERGY et l'agence américaine pour le développement du commerce (USTDA) qui vise à connaître le Maroc aux opérateurs américains à promouvoir l'investissement américain au Maroc et à mettre en exergue les avantages comparatifs de certains secteurs bien identifiés dont ceux des composantes automobile, de l'industrie électronique et de l'industrie agroalimentaire et témoigner de l'expérience d'implantations réussies d'entreprises américaines. En somme notre réflexion est qu'au regard de la globalisation (qui est un phénomène dynamique remettant sans cesse en cause les acquis), « gérer l'attractivité d'une nation, faire que s'expriment ses avantages compétitifs, concurrentiels et construits, agir structurellement sur les générateurs de l'attractivité est une affaire de longue haleine. La quête de l'attractivité, dans ce contexte, s'apparente de plus en plus au mythe de Sisyphe »313(*). Ceci pour dire qu'il n'y a jamais de situation acquise dans l'attractivité des IDE, qu'il faut toujours se remettre en cause et ne pas craindre les évaluations périodiques permettant de moduler au jour le jour les impératifs de l'attractivité. Certes, le Maroc suit ces métamorphoses en initiant ces dernières années un certain nombre de réformes touchant le climat de l'investissement, mais les résultats restent en deçà des espérances escomptées, en témoigne la modicité du volume de l'investissement extérieur et qui se reflète par sa part timide dans la FBCF et le PIB depuis l'indépendance, hormis les résultats exceptionnels enregistrés ces dernières années (1999-2001-2003-2005). Plusieurs travaux empiriques émanant de l'Administration (Département du commerce et de l'industrie), des centres de recherches, des organisations internationales (E&Y, FIAS, FACS, DIE), de l'université ont cherché à apporter des éléments de réponse à cette interrogation focale en l'occurrence la faible attractivité de l'IDE. A cet égard, la question qui nous apostrophe : est-ce que les éléments de réponse apportés, dans ce travail, ou d'autres, sur les déterminants, les écueils et la promotion des investissements extérieurs résident uniquement dans les sphères jusqu'à présent défrichées : l'économique, le politique et l'administratif ? Ne faudrait-il pas scruter d'autres horizons en singulier le socioculturel, le comportement des acteurs, la question des valeurs et de l'éthique. D'où l'importance à notre sens, d'enquêtes sur le terrain portant sur les aspects qualitatifs à côté des aspects quantitatifs. Notre travail de recherche aurait été d'un apport plus fécond, plus riche et plus utile si nous avons pu intégrer les éléments suivants :
Ces éléments315(*) qu'on n'a pas pu intégrer dans notre recherche contribueront humblement à un débat qui ne manquera pas de se développer dans le contexte actuel de transformations rapides de l'environnement international. Ils ouvriront des pistes à la question du développement local et régional qui constituent un challenge et un enjeu majeur pour l'attractivité et le développement des pays du Sud. ANNEXES ANNEXE N°1 RÉPARTITION RÉGIONALE DES ENTRÉES ET DES SORTIES DES IDE, 1993-2004 (En Milliards de dollars)
Source: CNUCED 2005, Transnational corporations and internationalization of R&D. ANNEXE N°2 LES 25 PREMIÈRES SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES NON FINANCIÈRES DU MONDE, CLASSÉES D'APRÈS LEURS ACTIFS À L'ÉTRANGER (En millions de dollars et nombre d'employés)
Source: CNUCED 2005, Transnational corporations and internationalization of R&D * 288 D'après le projet « le Maroc compétitif », une grappe est un ensemble d'éléments qui contribuent à la compétitivité d'une industrie et participent à son adaptation aux nouveaux défis du marché. Menée par une industrie tournée vers l'exportation, une grappe est composée de toutes les industries et acteurs qui, en amont comme en aval, sont les éléments critiques de la production de cette industrie * 289 Ce projet lancé par le comité de suivi du projet de développement du secteur privé (CSPDSP) en Mai 1995 avec l'appui de la Banque Mondiale et le concours de l'Union Européenne, a pour objectif de définir des stratégies et des plans d'action pour la promotion de grappes ayant des potentialités de compétitivité. L'étude réalisée dans ce cadre sur le développement de l'avantage concurrentiel du Maroc, est basée sur le concept de grappes qu intègre les entreprises et touts les activités économiques qui, en amont comme en aval, contribuent au renforcement de la compétitivité de ces entreprises. Après une phase d'analyse et d'identification des grappes existantes et potentielles au Maroc, quatre grappes pilotes ont été sélectionnées. Il s'agit des grappes suivantes : 1) Le tourisme, 2) Le textile-Habillement, 3) Les produits de la mer, 4) l'électronique et les technologies de l'information. * 290 C.A Michalet 1999 op.cit. * 291 Cette proximité n'est pas réelle si l'on appréhende par le coût du transport puisqu'un conteneur entre le Havre et Hong Kong est moins cher qu'entre Casablanca et Marseille, Banque Mondiale, « Royaume du Maroc-République de Tunisie / croissance de l'exportation : Déterminants et perspectives », Mai 1994,p 51. « Aussi la dernière étude de la banque mondiale de 2005 a démontré qu'il faut 4 semaines minimum pour acheminer une marchandise du Maroc vers Rotterdam, alors qu'un conteneur de la Chine vers Rotterdam a besoin seulement de 3 semaines .......Plus de 20% de la VA des produits manufacturiers est engloutie dans des frais de logistique » in « la Chine plus proche de l'Europe que nous », La vie économique N°4314 du 13 au 19 Mai 2005. * 292 A.El Aidouni REMALD 2000 op cit. * 293 L'introduction du progrès technique suppose une substitution du capital au travail, ce qui implique une diminution de l'intensité de main d'oeuvre et donc l'importance des coûts salariaux dans les coûts de production. * 294 L'automatisation des procédés de production induit une inversion des différentiels de coûts de production au profit des pays développés. * 295 Aussi les échanges commerciaux demeurent aussi intenses avec l'Europe : 75/ des exportations et 80% des importations, Rapport de l'Office des changes 2004. * 296 C.A. Michalet1999 op.cit et pour plus de détails sur les incitations fiscales, voir C.A. Michalet, les incitations aux investissements des pays de l'Union du Maghreb arabe, FIAS, juin 1996 ; J.Mintz et T.Tsiopoulos, taxation of foreign capital in the medtirranean region, FIAS, 1996, Maghriti, M (2001) « incitations fiscales et flux des investissements étrangers au Maroc », Finances News système fiscal marocain entre incohérence et complexité, hors série N°3. * 297 Andreff.W. 1999, op.cit. * 298 L'enquête de la DIE a révélé que 30% du panel réalise des réinvestissements sous forme de renouvellement des équipements et de fusion et acquisition. * 299 Les recettes brutes incluent les transferts au titre des opérations de désinvestissement et de remboursement de prêt et les transferts au titre des revenus et les recettes nettes sont les recettes brutes ôtées des dépenses. * 300 Centre Marocain de conjoncture. « Investissement et nouveau contexte », bulletin du centre marocain de conjoncture 1997. * 301 Des travaux empiriques ont montré qu'une politique intérieure qui a pour priorité de favoriser des investissements nationaux plus efficients attirera des capitaux étrangers productifs, voir à ce propos « Flux de capitaux privés et croissance » D.Mishra, A Mody et A.P.Murshid, Finances et développement, n°2, Volume 38, Juin 2001. * 302 Cependant, "l'investissement privé national demeure faible, il a décru entre 1999-2003. En 2003, la FBCF n'a été que de 18,72% du PIB" "in Banque mondiale world development indicators 2004. * 303 C.A.Michalet 1999, op cit. * 304 C.A.Michalet : « La Tunisie: le renforcement de l'attractivité » in, IDE et développement industriel méditerranéen, B.Bellon, Economica, 1997. * 305 S.Dkhissi, "de la nécessité de repenser la problématique de l'insertion internationale de l'économie marocaine" in REMALD, n°21,2000. * 306 « La mise à niveau du système productif national passe obligatoirement par la valorisation des ressources humaines en tant que facteur déterminant pour le renforcement des capacités d'adaptation de l'économie marocaine. Ford le grand industriel américain l'a très bien résumé lorsqu'il a dit : Enlevez-moi tout et redonnez moi les homme, je pourrai alors tout recommencer » In, Bayali A, op cit, P 324, voir également Maghriti, M "Capital humain, transfert de technologie et attractivité des investissements extérieurs ", revue repères et perspectives, 2004 numéro 5. * 307 L'enquête de la DIE a montré que 60% des investisseurs étrangers interrogés souhaitent une amélioration du système éducatif marocain. * 308 Les investissements extérieurs sont orientés dans les pays dotés d'une main d'oeuvre qualifiée, « Why dosen't capital flow from rich to poor countries ? », Americain Economic Review, paper and proceedings, vol.80 (May), p.92-96, Robert.E.Lucas 1990. De même, des études empiriques, à travers l'analyse transnationale ont établi que l'investissement direct étranger est plus productif dans les pays pourvus d'une population active mieux éduquée, « How does foreing direct investment affect economic growth ? » E.Borensztein. J. De Gregorio et Jong-Wha lee, Journal of international economics, Vol 45. * 309 Mustapha Maghriti, Capital humain et attractivité des IDE au Maroc, Communication présentée lors du colloque international organisé par la Faculté des sciences SMLALIA et la région Medi Pyrenés de Toulouse Avril 2002. * 310 Une étude empirique a révélé qu'il est difficile d'affirmer que les flux de capitaux privés étrangers sont les moteurs de la croissance, c'est au contraire, la croissance du pays qui attire les flux des investissements étrangers, D.Mishra, A Mody et A.P.Murshid, Op cit, Juin 2001. Cependant, au Maroc, « la croissance économique n'atteint en moyenne que 3,5% sur la période 1996-2000 et 4% au cours de la période 2000-2004. De plus, cette croissance a connu une forte volatilité en raison des aléas climatiques ». In, Banque mondiale 2005, op cit p 3. * 311 A cet égard, Le plan ÉMERGENCE mené par le Ministère du Commerce et de l'Industrie vise à améliorer la compétitivité industrielle du Maroc. Il décline en stratégies industrielles pour développer les sept futurs métiers porteurs au niveau international pour le Maroc. Le but de l'étude vise à identifier les nouveaux moteurs de croissance à l'export. Il s'articule autour d'une politique industrielle volontariste axée sur la mise en oeuvre d'actions visant à améliorer la compétitivité de l'ensemble du tissu industriel existant. Ce plan a élaboré une série de mesures relatives aux secteurs émergents et aux secteurs piliers de la croissance marocaine. La future dynamique envisagée repose sur trois secteurs industriels (l'automobile, l'électronique et l'aéronautique). L'enjeu consiste, pour le Maroc, à accroître la compétitivité industrielle de son économie, à transformer les risques potentiels en chances et opportunités et à ériger enfin le pays en plateforme régionale d'investissement, de production et d'échanges, attractive et performante au carrefour de l'Europe et de l'espace maghrébin et méditerranéen. Ainsi et pour ce qui est du secteur textile, pour répondre aux nouvelles exigences du marché mondial, il est question de finaliser avec la profession une série de mesures complémentaires pour relancer le secteur, à savoir des actions relatives à l'amélioration des mécanismes de financement, à la réforme tarifaire, à la logistique du transport, à l'opérationnalisation des avantages accordés aux exportateurs indirects, ainsi qu'à la promotion du label Maroc. Pour ce qui est du secteur automobile, le site national de construction automobile étant en compétition avec ceux de l'Espagne, de Roumanie, de Tunisie et d'Egypte, la stratégie peaufinée est axée sur des mesures visant un repositionnement du secteur. Pour ce qui est de l'industrie électrique et électronique, l'accent sera mis le développement de zones de sous-traitance intégrées pour l'exportation vers l'Europe. Ainsi, des niches d'exportation ont été identifiées au niveau de l'électronique spécialisée (automobile, aéronautique....). Au niveau de l'électrique et de l'électronique, ont été distingués les produits (télévision, matériel audiovisuel, équipement informatique....) des produits (réfrigérateurs, machines à laver....), in Plan Emergence, Ministère du Commerce, de l'Industrie et de la mise à niveau de l'économie 2005. * 312 Des investigations empiriques ont montré que l'entrée des entreprises étrangères ne se traduit pas, pour les entreprises locales, par des retombés favorables liés au savoir. Elles subissent, au contraire une perte de marché et le repli qui en résulte dimunie leur productivité. Ce sont les entreprises locales dotées de capacités de recherche et développement supérieures à même d'attirer des IDE et tirer parti des avantages issus de la présence de firmes étrangères, voir à ce propos « Do Domestic firms benefit from direct foreign investment ? Evidence from Venzuela », Americain Economic Review, Vol.89, Brian J.Aitken. Ann.E.Harrison ,1999. Le dernier rapport de la banque mondiale sur le climat de l'investissement au Maroc a révélé que seulement "9% des entreprises marocaines pratiquent la R&D et dépensent 180.000 dirhams en R&D par an, ce qui est très faible" in Banque mondiale 2005, op cit. * 313 Maghriti M " Apostrophes sur l'attractivité des IDE au Maroc" in Economie&Entreprises, N°71, Mai 2005, P 86. * 314 Un projet d'enquête est en cours de discussion au sein de la direction des investissements sur les déterminants des investissements dans le secteur agroalimentaire dans la région de Rabat Zemmour Zaer. Le support d'entretien a été finalisé (voir annexes). * 315 Voir Investissements directs étrangers et développement local des provinces du Nord du Maroc : Quelles politiques d'attractivité ? Colloque international organisé les 7 et 8 octobre 2002 à la FSJES d'Oujda conjointement avec le Laboratoire d'étude et de recherche sur l'économie, les politiques et les systèmes sociaux (LEREPS) Université de Toulouse (France). |
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