UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES
ECONOMIQUES ET SOCIALES
RABAT- AGDAL
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE :
ECONOMIE INTERNATIONALE
DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EXTERIEURS AU
MAROC :
APPROCHE ANALYTIQUE ET EMPIRIQUE SUR LE SECTEUR
INDUSTRIEL
THESE POUR L'OBTENTION DE DOCTORAT ES-SCIENCES
ECONOMIQUES
Présentée et soutenue publiquement
par :
Mr Mustapha MAGHRITI
Jury
Mr Mohamed Ennaji
Professeur à la FSJES de Rabat-Agdal
Président
Mr Said
Dkhissi Professeur à la FSJES de Rabat-Souissi
Rapporteur
Mr Ahmed Said
Tounsi Professeur à la FSJES de droit Rabat-Agdal
Rapporteur
Mr Mohamed
Abouch Professeur à la FSJES de Rabat-Agdal
Rapporteur
Mr Mohamed
Laarbi Elharras Professeur à l'ISCAE
Membre de jury
Mars 2007
REMERCIEMENTS
La réalisation de cette humble
quête scientifique, je la dois à de nombreuses personnes et
institutions que je tienne à remercier.
Je pense singulièrement au professeur
Monsieur Mohamed Ennaji qui a bien voulu diriger ce travail.
Je pense aussi au professeur Monsieur Said
Dkhissi qui m'a soutenu par ses réflexions et ses encouragements. Tout
au long de la préparation de cette thèse, j'ai
bénéficié de ses précieuses orientations et
pertinentes remarques. Qu'il trouve ici, l'expression de toute ma gratitude.
Mes remerciements s'adressent, aux membres du
jury, Messieurs Mohamed Abbouch, Said Tounsi, Mohamed Laarbi Elharras, qui ont
accepté de juger ce travail.
Une mention singulière à notre
département, en l'occurrence la Direction des investissements
Extérieurs, au Département du Commerce et de l'Industrie,
à l'Office des Changes pour tous les documents et informations qu'ils
ont bien voulu mettre à ma disposition.
Ma gratitude à tous les membres de ma
famille et à tous ceux et celles qui m'ont soutenu de près ou de
loin à la réalisation de cette modeste investigation.
Sommaire
Introduction générale 1
Partie I LES DETERMINANTS THEORIQUES
DES INVESTISSEENTS EXTERIEURS ET
LEURS TENDANCES AU NIVEAU INTERNATIONAL 13
Introduction de la Partie I 14
Chapitre I Le cadre conceptuel de
l'investissement extérieur 16
SECTION 1 : Définition et mesure de
l'IDE.........................................17
SECTION 2 : Les déterminants théoriques de
l'Investissement direct
étranger 31
Conclusion du chapitre I 71
Chapitre II Les tendances des IDE dans
le monde et leur évolution au niveau
international 77
SECTION 1 : État des lieux de l'IDE dans le monde
78
SECTION 2 Les firmes multinationales en tant qu'acteur
des IDE 95
Conclusion du chapitre II 110
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 113
Partie II DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS INDUSTRIELS AU MAROC :
ANALYSE EMPIRIQUE 120
Introduction de la partie II 121
Chapitre I DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS INDUSTRIELS AU MAROC 124
SECTION 1 Système incitatif à
l'investissement
étranger au Maroc 125
SECTION 2 Principaux déterminants des
investissements
extérieurs industriels au Maroc 213
Conclusion du chapitre I 230
Chapitre II OBSTACLES AUX INVESTISSEMENTS ETRANGERS
INDUSTRIELS AU MAROC 234
SECTION 1 Les principales tendances des investissements
extérieurs industriels au Maroc 235
SECTION 2 Obstacles à l'investissement
extérieur au Maroc 248
Conclusion du chapitre II 257
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 260
CONCLUSION GENENRALE 265
ANNEXES 281
BIBLIOGRAPHIE 360
TABLES DES MATIERES 376
INTRODUCTION GENERALE
Avec la globalisation1(*) de l'économie,
l'investissement direct étranger (IDE) joue un rôle vital dans la
croissance des pays d'accueil. Il contribue de manière sensible à
l'accroissement de la capacité productive et à la création
d'emplois. Il présente aussi l'avantage d'accroître les recettes
fiscales et d'économiser des devises. De même les investissements
directs, à la différence des emprunts à l'extérieur
sous forme, par exemple, de crédits bancaires commerciaux ne sont pas
générateurs de dette. Les investissements directs
étrangers doivent être considérés comme une forme de
financement de la balance des paiements qui, par nature, restreignent
l'accroissement de l'endettement extérieur.
Aussi, un IDE (la société financière
internationale2(*), 2004)
peut représenter non seulement un fonds, mais aussi un lien fonctionnel
entre l'entreprise et son partenaire étranger à condition que ce
dernier possède des technologies ou un accès au marché que
ne détient pas le pays hôte.
De même, l'IDE procure certains avantages
supplémentaires qui ont pour effet :
§ D'améliorer la compétitivité3(*) et stimuler la
productivité du capital ;
§ La participation étrangère à la
direction d'une entreprise peut exposer celle-ci à de meilleures
techniques de gestion ;
§ Les propriétaires de technologie ont souvent peu
enclins à en faire profiter leurs partenaires à moins de pouvoir
exercer un certain contrôle sur la gestion de l'entreprise : En
effet, l'investisseur peut être intéressé par les produits
de l'entreprise, avoir un plus large accès aux marchés
d'exportation ou être mieux à même de commercialiser sa
production.
Le vif intérêt que l'on porte aujourd'hui aux
investissements directs étrangers suscite de nombreuses
polémiques et de multiples apostrophes autour, d'une part de la
modicité des flux des IDE vers les pays en voie de développement,
et paradoxalement l'hémorragie des capitaux étrangers vers les
pays développés, d'autre part, en témoigne les constats
suivants :
§ Ce sont essentiellement les pays de la triade4(*) qui sont à l'origine de
cette prouesse sans précédent des IDE , mais aussi comme les
principaux récepteurs : D.L. Hummels et R.M.Stern, dans l'article "
Evolving paterns of North american merchandise trade and foreign direct
investment ", publié en 1994 dans The world economy montrent que les
pays développés réalisent, à partir des
années quatre-vingt, 95% de l'IDE mondial et en reçoivent plus de
80% ; la forte croissance des flux s'est faite au profit des pays de la
triade.
La part de l'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Ouest a
atteint prés de 82% du stock mondial5(*). Ainsi, les Etats Unis et l'Union Européenne
sont les deux zones de prédilection des IDE ;
§ Cette polarisation de l'IDE entre pays riches s'accompagne
d'un accroissement de l'importance de l'IDE croisé. En effet, la part
des flux d'IDE émanant des 6 grands pays industrialisés vers les
mêmes pays a augmenté de 70% en 1988, alors que la part des PVD
qui représentait plus de 25% des flux entrants d'IDE au début des
années quatre-vingt, est tombé à 15% à la fin des
années quatre-vingt;
§ Les années quatre-vingt dix sont bien
jalonnées par une marginalisation des pays en voie de
développement (PVD) ; une très grande part de l'IDE
destiné à ces pays s'oriente vers les nouvelles économies
industrialisées d'Asie du Sud-Est, la Chine s'adjuge, à elle
seule, un montant annuel moyen de 45 Milliards de dollars. l'Afrique ne
détient qu'une minuscule part se situant à moins de 2% de l'IDE
international.
Au regard de ce pullulement des flux des IDE vers les pays
développés et face à cette timidité de
l'orientation des capitaux vers les pays en développement, une
interrogation nous apostrophe : Quels sont les motifs qui impulsent les
promoteurs étrangers à investir massivement dans les
économies capitalistes développées et modestement dans les
économies en voie de développement ?
Certes, avant toute décision d'investissement à
l'étranger, des calculs en termes de rentabilité des projets,
d'atouts, de potentialités, de stratégies, de déterminants
d'implantation dans des pays hôtes s'imposent aux investisseurs
étrangers.
Pendant longtemps, l'étude des déterminants des
IDE a fait l'objet d'un débat théorique très animé
et a fait coulé énormément d'encre sous la plume des
théoriciens de l'économie internationale.
Cependant, les études théoriques qui se sont
penchées sur les déterminants des IDE se sont focalisées
essentiellement sur la réalité des pays développés.
La rivalité acharnée et féroce entre les
pays en développement (PED) et les panoplies de mesures d'encouragement
échafaudées par ces économies pour capter les firmes
multinationales (FMN) rendent aujourd'hui ce désintérêt
pour l'étude des déterminants des IDE dans les pays en voie de
développement complètement injustifié.
En effet, à cette époque de tarissement des
ressources financières d'endettement, les PED voient dans les capitaux
étrangers une ressource financière à même :
· De restructurer les différents secteurs de
l'économie nationale ;
· D'accroître leur productivité ;
· Et de les insérer positivement dans
l'économie globale par le développement de leurs échanges
extérieurs de biens et de services6(*).
Dans le dessein d'attirer ces ressources, les PED
réforment leurs politiques économiques en assignant une place
importante aux mesures d'encouragement des investisseurs étrangers. Une
concurrence acharnée est engagée entre eux. Chaque pays cherche
à accorder plus d'avantages et de garanties que les autres.
Le Maroc a tablé depuis le début de
l'indépendance sur la contribution des IDE au développement
industriel du pays et lui a accordé de notables avantages et garanties.
L'encouragement et les incitations à l'investissement, notamment
étranger, sont une constante de la politique industrielle.
Comme dans d'autres PED, la politique économique
marocaine s'est orientée, depuis le début de la décennie
80, vers l'ouverture économique, la libéralisation du
système financier, la privatisation et l'encouragement des IDE.
A travers cette nouvelle orientation de la politique
économique, le Maroc tente de construire des avantages de localisation
solides, qui serviront de socle pour l'attractivité7(*) des IDE.
A cette fin, le gouvernement marocain a érigé
depuis le début des années quatre vingt- dix une batterie de
mesures incitatives : Charte de l'investissement (avec
exonérations fiscales et douanières, abattements importants des
taux d'imposition et simplification des procédures
administratives) ; nouveau code de commerce prévoyant le
règlement des faillites , refonte du code du travail dans le sens
d'une grande flexibilité , loi sur les tribunaux commerciaux ,
loi sur la concurrence et les prix , programme d'assainissement (lutte
contre la fraude et de drogue), la création de la Direction des
Investissements Extérieurs, la déréglementation de change,
le fonds Hassan II pour le développement économique et social, la
Commission des Investissements pour rassurer et capter les investisseurs
étrangers et les Centres Régionaux des Investissements (CRI).
Notre travail consiste en un essai de réponse à
la question fondamentale : Qu'est ce qui détermine l'investisseur
étranger à se localiser et à s'implanter au Maroc, en
singulier dans le secteur industriel ?
De cette question principale découle quatre grandes
questions subsidiaires suivantes :
· Quelle place réserve la littérature
économique aux déterminants des investissements
étrangers?
· Quelles sont les principales tendances de
l'évolution des investissements étrangers dans le monde ?
· Quelle est l'expérience du Maroc en matière
d'attraction des investissements étrangers ?
· Quels sont les principaux déterminants des
investissements étrangers industriels (IEI) au Maroc ?
L'appréhension du cadre conceptuel de l'investissement
étranger et des approches théoriques de l'implantation des Firmes
Multinationales d'une part, et l'appréciation de l'orientation des flux
des investissements étrangers et des stratégies des FMN, en tant
que vecteur essentiel de l'IDE d'autre part, constituent un prélude
à toute approche de la problématique des déterminants de
l'implantation des investisseurs étrangers au Maroc. C'est ce prologue
que nous traitions au niveau de la première partie qui sera
scindée en deux chapitres :
· Le cadre conceptuel des investissements
étrangers ;
· L'évolution de l'IDE au niveau mondial.
L'exposé de l'expérience du Maroc en
matière de captation des flux des IDE tout en mettant en exergue le
climat de l'investissement, atouts du Maroc, actions prises en faveur de l'IDE
et l'étude des tendances des investissements étrangers
industriels au Maroc ( en terme sectoriel et régional) va nous amener,
au niveau de la deuxième partie, à nous focaliser, d'une part,
sur la vérification empirique des stratégies, motifs,
déterminants d'implantation des investisseurs étrangers, et les
obstacles et contraintes dont pâtissent les investisseurs
étrangers au Maroc, d'autre part.
Cette deuxième partie sera répartie en deux
chapitres :
· Déterminants des investissements étrangers
industriels au Maroc ;
· Obstacles à l'investissement étranger au
Maroc.
MOTIVATIONS DE LA RECHERCHE :
Cinq raisons nous ont motivé à s'investir dans
cette recherche :
1- Le paradoxe de l'orientation des flux des IDE dans la
cartographie mondiale : Les flux des IDE foisonnent dans les pays
développés (78% du total mondial) et tarissent paradoxalement
dans les pays en développement (22%). Ceci nous a suscité une
curiosité scientifique à s'interpeller sur les
déterminants qui exhortent les promoteurs étrangers à
investir massivement dans les pays développés et faiblement dans
les économies en voie de développement comme l'économie
marocaine ;
2- Nous faisons partie de l'Unité de Formation et de
Recherche (UFR) : Economie internationale, il a fallu donc que nous nous
explorions un sujet de l'économie internationale. Notre quête sur
les déterminants des investissements extérieurs constitue une
préoccupation majeure de l'Economie Internationale ;
3- Dans le cadre de notre recherche de 3ème
cycle pour l'obtention de diplôme des Etudes Supérieures
Approfondies (DESA), nous avons mené un travail descriptif sur les IDE
et politiques d'attractivité au Maroc, il a fallu, donc, que nous
complétions ce travail descriptif par une étude pratique et
empirique sur la problématique des déterminants des IDE dans le
cas de l'économie marocaine ;
4- Notre travail professionnel à la direction des
investissements extérieurs et plus singulièrement au sein de la
division des secteurs industriels où nous accueillions des investisseurs
étrangers nous a suscité une curiosité scientifique
à s'interroger sur les motivations qui poussent ces investisseurs
étrangers à s'installer au Maroc, en particulier dans le secteur
industriel ;
5- L'ouvrage de Charles. Albert. Michalet "La Séduction
des Nations ou Comment Attirer les Investissements Etrangers" était
à la fois une inspiration, une référence et une grille de
lecture pour mener cette investigation.
METHODOLOGIE ADOPTEE :
Sur le plan méthodologique, trois considérations
guident notre recherche :
· La nécessité de préciser
l'approche que nous allons mener au niveau de notre recherche : Notre
méthodologie se présentera de la manière
suivante :
Elle sera :
§ Analytique en se basant sur les données
statistiques qu'on a pu rassembler et confectionner dans des tableaux et
graphes ;
§ Empirique en s'étayant sur des enquêtes
réalisées par des organismes internationaux (le service conseil
pour l'investissement étranger connu sous l'acronyme Foreign Investment
Advisory Service (FIAS), programme d'enquêtes pour l'analyse de la
compétitivité des entreprises, Firm Analysis and Competitivness
Survey connu sous l'acronyme FACS et autres bureaux d'étude
(Ernest&Young ), l'enquête sur le climat de l'investissement au Maroc
de la Banque mondiale connu sous l'acronyme (ICA) et nationaux
(département du commerce et de l'industrie et la Direction des
Investissements Extérieurs) auprès d'un échantillon
d'entreprises industrielles étrangères investissant au
Maroc ;
§ Comparative aussi souvent que cela est possible en
s'appuyant sur l'expérience des pays de niveau de développement
similaire à celui du Maroc en matière d'accueil des
investissements étrangers ;
§ Prospective en s'interrogeant, en guise
d'épilogue, sur ce que seront les gisements d'attractivité que
le Maroc doit creuser pour capter davantage d'investissement étranger.
· La nécessité de préciser le
concept de Firmes Multinationales : Les FMN étaient, au point de
départ de cette recherche, la seule catégorie d'entreprises
étrangères visées. Cependant compte tenu des contacts pris
au sein de notre département, en l'occurrence la Direction des
Investissements Extérieurs, et des recherches effectuées, il nous
est apparu plus opportun de prendre en considération également
des entreprises à participation étrangère qui, sans
être multinationales, exercent, en investissant tout ou une partie de
leur production au Maroc, un effet d'entraînement similaire à
celui des FMN sur les flux d'investissements étrangers ;
· La nécessité de préciser le calcul
des séries statistiques de l'investissement étranger industriel
(IEI) dans le cas du Maroc : Les séries statistiques des
investissements étrangers industriels sont recueillies auprès du
département du Commerce et de l'industrie (MCI).Ils sont
différentes de ceux de l'Office des Changes. Ce dernier ne
considère comme investissement étranger que les flux de capitaux
qui traversent la frontière nationale sous forme de devises. Notre
conception de l'investissement étranger industriel est bien plus large
et tient compte de tout augmentation des capacités productives des
entreprises étrangères effectuée par des opérateurs
étrangers indifféremment de l'origine de son financement (interne
au pays et/ou étranger).
OBJECTIFS POURSUIVIS :
Six points nous ont tout singulièrement
intéressés durant cette quête :
1- Il s'agit de mettre en exergue les déterminants des
investissements privés étrangers industriels des entreprises
industrielles étrangères, notamment à travers, d'une part
des enquêtes réalisées auprès d'un
échantillon d'entreprises étrangères investissant au
Maroc, et d'autre part l'expérience des pays de même niveau de
développement que celui du Maroc en matière de captation des
investissements étrangers ;
2- A partir de ce point, il nous sera permis de
vérifier si l'implantation de ces entreprises étrangères
se plie et obéit à des déterminants
spécifiques ;
3- Il fallait voir ensuite comment les différentes
motivations de ces entreprises ont été traduites dans la
réalité pratique afin de situer le type de stratégie
d'implantation des entreprises étrangères au Maroc ;
4- Il s'agit de disposer d'une grille de lecture qui va nous
permettre de s'interroger sur ce que représente le Maroc en termes
d'espace économique attractif en disséquant ses atouts ;
5- Il s'agit, aussi, de poser des apostrophes sur les
contraintes et les obstacles auxquels butent les promoteurs étrangers
lorsqu'ils investissent au Maroc ;
6- Il s'agit de s'interroger humblement, en fin de cette
recherche, sur quelques mesures qui devraient être prises pour renforcer
l'attractivité du Maroc pour ces entreprises étrangères,
en raison de leur effet d'entraînement sur les flux des investissements
étrangers.
Ce sont là, autant de points auxquels nous nous
proposons de répondre tout au long de nos futurs développements
et qui, somme toute, éclaireront sous un jour nouveau le " pourquoi " de
l'implantation de ces entreprises étrangères au Maroc.
DELIMITATION DU CHAMP D'ANALYSE :
Dans notre investigation, nous avons cantonné notre
analyse aux seuls secteurs industriels et ce pour au moins deux
raisons :
§ Les secteurs industriels (80% du total des
investissements extérieurs reçues par le Maroc selon le dernier
rapport de l'office des changes) apparaissent à nos yeux, comme
étant par excellence, le bastion des flux des investissements
étrangers au Maroc si on fait litière de la manne
financière étrangère des secteurs des services, en
l'occurrence les opérations exceptionnelles de la deuxième
licence GSM , l'appropriation de 35% de Maroc-Télecom par le groupe
Vivendi et la privatisation de la régie des tabacs ;
§ Le manque et la non disponibilité d'une base de
données et d'enquêtes sur les entreprises étrangères
dans les autres secteurs installées au Maroc.
ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES
RÉALISÉES DANS LE CADRE DE LA PRÉPARATION DU DOCTORAT
NATIONAL :
Dans le dessein d'aboutir aux objectifs escomptés
de notre thèse, nous avons mené un certain nombre
d'activités scientifiques et professionnelles tels que des colloques,
séminaires, forums et publications. Par ailleurs, nous avons
bénéficié de stages et de formations auprès
d'organismes chargés de la promotion de l'investissement
étranger. Touts ces activités sont indiquées
ci-dessous :
COLLOQUES :
Les 14 et 15 mars 2000 :
· « Investissements directs
étrangers et dynamique d'attractivité au
Maroc » communication présentée au colloque
international «L'investissement international : Tendances,
déterminants et défis pour le Maroc et les économies
émergentes » organisé par la Cellule d'Etudes des
Relations Internationales du Maroc (CERIM) et l'UFR : Droit des
Investissements Internationaux -faculté de Droit d'Oujda.
Le 15 mai 2001 :
· « Mondialisation et
attractivité des investissements directs étrangers au
Maroc » communication présentée au colloque
international « La mondialisation et le Maroc »
organisé par la faculté des sciences humaines de Benmsik Sidi
Othmane.
Les 18-19 Avril 2002 :
· « La formation en capital
humain : Assise incontournable à l'assimilation de transfert de
technologies des FMN et déterminant fondamental de l'attractivité
des investissements directs étrangers au Maroc »
communication présentée au colloque international
« Innovation et transfert de technologies :
Réalités et perspectives » organisé
conjointement par le centre régional d'innovation et de transfert de
technologies -Université Paul Sabatier- Toulouse et la faculté
des sciences Smlalia de Marrakech .
Les 7- 8 octobre 2002 :
· « Les limites des politiques
d'attractivité au Maroc : Cas des incitations fiscales »
communication présentée au colloque international
« IDE et développement local des provinces du Nord :
Quelles politiques d'attractivité » organisée
conjointement par l'UFR : Economie industrielle de la faculté de
droit d'Oujda et le Laboratoire d'Etudes et de Recherche sur l'Economie, les
Politiques et les Systèmes Sociaux (LEREPS)- Université de
Toulouse.
Les 3- 4 Juin 2003 :
· « Capital humain et
attractivité des investissements directs étrangers au
Maroc » communication présentée au colloque
international de la deuxième université de printemps des
économies méditerranéennes et du monde arabe
organisé conjointement par la faculté de droit de Fès et
l'Association Savoir et Développement -Université de Peau et des
pays de l'Adour .
Les 27-28 et 29 Mai 2004
· « Quelle promotion de
l'investissement direct étranger au Maroc »
communication présentée au colloque international de la
troisième université de printemps des économies
méditerranéennes et du monde arabe organisé conjointement
par l'Université Al Akhawayn et l'Association Savoir et
Développement -Université de Peau et des pays de
l'Adour .
Le 4 Avril 2005
· « Atouts et opportunités
d'investissement dans le secteur agro-alimentaire au Maroc »
communication présentée à la
3éme rencontre des économistes des agences de
promotion des investissements organisé par le réseau
éuromeditéranéen des agences de promotion des
investissements (ANIMA) à Marseille.
Les 22-23 et 24 Mai 2005
· « Les vertus du développement
endogène » communication présentée aux
11éme journées de l'Association Tiers Monde (ATM) et
le Centre de Recherche en Economie Quantitative (CREQ), Université Cadi
Ayyad, Marrakech.
Les 10-11 Août 2005
· « Les investissements des
ressortissants marocains (RME) à l'étranger au Maroc »
communication présentée au forum organisé par le
ministère délégué chargé des RME.
Le 25 Décembre 2005
· « Investissement et
développement humain au Maroc » communication
présentée au forum de l'entreprise organisé par
l'école HECI.
STAGES ET FORMATION :
· Du 13 au 15 Avril 2005 :
Formation en promotion des investissements directs
étrangers organisée par l'Agence Américaine de
Développement International (USAID) à Rabat.
· Du 4 au 8 Avril 2005 :
Stage de formation effectué à Marseille (France)
au réseau euromeditéranéen des agences de promotion des
investissements (ANIMA).
· Du 13 janvier au 15 février
2003 :
Stage de formation effectué en Italie (Rome) à
l'Institut International du Droit de Développement (IDLO) sur le
thème « Cours pratique sur l'investissement et
l'entreprise » .
PUBLICATIONS :
· « Les incitations fiscales sont-elles
des déterminants de l'attractivité des investissements directs
étrangers ? Cas du Maroc », article
publié dans le numéro 2 de la revue « Repères et
perspectives » ;
· « Investissements
étrangers au Maroc », article publié dans
le bulletin n°21 du centre marocain de conjoncture (CMC) spécial
« bilan économique et social 1999 et perspectives
2000-2001 » ;
· « Incitations fiscales et flux des
investissements extérieurs au Maroc »,Finances News,
système fiscal marocain entre incohérence et complexité,
hors série N°3, 2001 ;
· « La dynamique
d'attractivité des investissements étrangers au
Maroc », article publié dans le N°9 de la revue
de la Faculté de Droit d'Oujda ;
· « Capital humain, transfert de
technologie et attractivité des investissements
extérieurs », article publié dans le
numéro 5 de la revue « Repères et
perspectives » ;
· « Apostrophes sur
l'attractivité des investissements directs étrangers au
Maroc », article publié dans le mensuel
Economie&Entreprises, N°71, Mai 2005.
PARTIE I
LES DETERMINANTS THEORIQUES DES INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS ET LEURS TENDANCES AU NIVEAU INTERNATIONAL
INTRODUCTION DE LA PARTIE I
Lorsqu'une firme établit une filiale à
l'étranger, on considère qu'elle effectue un investissement
direct étranger destiné à y créer ou à
croître une forme d'intérêt, lui assurant un certain
contrôle sur la filiale implantée. Ce type d'investissement a fait
l'objet d'une littérature abondante du point de vue théorique.
A ce niveau, les principales théories explicatives de
ce phénomène, retiennent un ensemble de critères :
· Réduire les coûts de production (main
d'oeuvre bon marché, matières premières
abondantes) ;
· Exploiter des avantages comparatifs dont dispose les
pays d'accueil, avoir des avantages spécifiques sur les autres
concurrents ;
· Eluder les barrières douanières... sont,
entres autres, parmi les facteurs qui ont fait l'objet de ces théories
explicatives.
Le point commun de ces théories, est qu'elles tirent
leur racine de la théorie ricardienne des avantages comparatifs telle
qu'elle a été perfectionnée par l'apport
d'Hecksher-Ohlin-Samuelson en matière d'égalisation des prix des
facteurs de production8(*).
Cette profusion en matière des travaux
théoriques trouve ses raisons dans l'explosion du taux de croissance des
IDE qui a dépassé ceux des exportations et du PIB
mondiaux9(*).
Cette explosion est considérée aujourd'hui comme
l'un des vecteurs principaux de restructuration de l'économie mondiale
dans le sens de concentration du capital à l'échelle mondiale et
de spécialisation internationale du travail10(*).
Cependant, malgré leur développement, les IDE
demeurent un phénomène Nord-Nord qui s'opère sous forme
croisée, avec une marginalisation des pays du Sud11(*).
Seule une portion de pays dits
«émergents » commence à s'insérer dans
cette dynamique.
Cette concentration au niveau géographique s'assortit
d'une polarisation au niveau sectoriel au profit du secteur des services
(finance, télécommunication, tourisme) au préjudice des
secteurs primaires et secondaires12(*).
Ce pullulement des IDE dépend, non seulement de
l'importance de l'effort que peut fournir un pays pour attirer l'IDE, mais de
la convergence de cet effort avec des stratégies des FMN. Ces
dernières, en morcelant le processus productif en plusieurs segments
qu'elles répartissent dans divers pays, contribuent à la fois
à déterminer les spécialisations commerciales dans
différents territoires et à accroître leur propre mainmise
sur les échanges commerciaux.
C'est dans cette optique que sera articulée la
deuxième partie autour de deux chapitres :
Le premier chapitre sera réservé au cadre
conceptuel de l'investissement direct étranger (section I) où on
traitera des différentes définitions de l'IDE (A), sa typologie
(B), sa mesure (C), ainsi qu'une revue de littérature de ses
déterminants (section II) ;
Le second chapitre traitera de l'évolution connue par
les investissements directs étrangers à l'échelle
internationale où on exposera :
· Les différents indicateurs mis au point par la
Conférence des Nations Unis pour le développement et le Commerce
(CNUCED) relatif à l'IDE (A),
· L'évolution de l'IDE en termes :
- De flux et stocks (B),
- Par région (C),
- Par secteur (D).
· Et du rôle des FMN en tant qu'acteur du
développement de l'investissement extérieur (section II).
CHAPITRE I
LE CADRE CONCEPTUEL DE L'INVESTISSEMENT EXTERIEUR
L'investissement international est généralement
défini comme l'emploi des ressources financières qu'un pays
effectue à l'étranger.
En tant qu'élément important au
développement économique et humain d'un pays, en
améliorant ses capacités économiques et humaines et sa
compétitivité internationale13(*), l'IDE est
aussi « l'élément moteur de l'avancée vers
une économie "globale" où l'organisation et la répartition
de la production, dans un espace économique unifié à
l'échelle mondiale, remplaceraient la juxtaposition d'économies
nationales échangeant entre elles les biens et services à partir
de centres de production nationaux autonomes 14(*)».
SECTION 1 : Définition et mesure de
l'IDE15(*)
Cette section sera réservée à une
clarification de certains concepts fondamentaux. Ainsi, on va définir
respectivement l'IDE, les délocalisations, la sous-traitance, l'accord
de licence. Ensuite, on traitera des différents types de l'IDE et ses
sources de mesure.
A. Définition et concepts fondamentaux :
Bien que l'IDE soit un concept couramment utilisé, sa
définition fait l'objet d'un désaccord, dans la mesure où
il est très diversifié, multiforme et contradictoire dans ses
dimensions économique, géographique et théorique.
1. Définition de l'IDE par l'OMC ou la
CNUCED :
L'organisation mondiale du commerce (OMC)16(*) ou la conférence des
nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED)
définissent l'IDE comme l'action d'un investisseur, basé dans un
pays donné ( pays d'origine), qui acquiert des actifs dans un autre pays
( pays d'accueil), avec l'intention de les gérer. Autrement dit, c'est
au niveau du pouvoir de gestion qu'on distingue un investissement direct d'un
investissement en portefeuille. Ce dernier est constitué des titres
financiers: obligations, actions et autres titres qui conservent un
caractère de placement sans objectif de participation à la
gestion. Ces investissements de portefeuille, effectués par des
particuliers, des entreprises ou des services publics, concernent
principalement les souscriptions publiques (bons du trésor) et les
emprunts sur le marché des capitaux privés.
Lorsqu'une entreprise effectue un investissement direct
à l'étranger, elle devient une multinationale. Cependant, la
définition ci-dessus pose plusieurs problèmes de méthode
:
-A partir de quel part du capital (20%, 50%,80%...)
tracera-t-on la frontière entre IDE et investissement en portefeuille?
La nécessité statistique conduira à établir des
seuils qui auront des significations différentes selon les cas. Une
entreprise qui détient 5% du capital d'une autre, lorsque l'ensemble des
actions est extrêmement réparti dans le public, possède un
pouvoir de gestion réel, tandis que la détention de 20% du
capital face à un actionnaire ne donnera même pas le droit
à la minorité de blocage. Les Etats-Unis ont mis la barre
à 10%, la plupart des pays européens à 20% ;
-D'autre part, la détention du capital n'est pas le
seul moyen d'exercer un pouvoir étranger sur des entreprises
étrangères sur les entreprises nationales, sans
nécessité de participation au capital: crédit
international, sous-traitance et autres pouvoirs d'influence. Il existe
également plusieurs formes d'alliances industrielles où la
gestion est par définition partagée, tout en s'accompagnant de
transferts d'investissements et de pouvoir de gestion ;
-La dernière question a trait à
l'impossibilité d'assimiler les IDE et les transferts de capitaux entre
pays (dans un sens au moment de l'investissement et dans le sens opposé
au moment du rapatriement des profits).
En effet, les IDE ne se sclérosent pas à des
importations nettes d'actifs au profit des pays d'accueil, lors d'une
création d'un rachat ou d'une augmentation de capital. Une part de plus
en plus grande d'IDE résulte du réinvestissement local des
bénéfices nationaux (IDE sans transfert de capitaux) ou d'emprunt
local (également sans transfert international).
De même, une part de plus en plus grande des profits
réalisés sera effectuée pour des opérations
internationales sans rapatriement vers le pays d'origine. Ces mouvements
d'investissement sans transfert international conduisent à dire que les
flux d'IDE dépassent dans tous les pays, les statistiques issues des
balances des paiements.
2. Définition de l'IDE par le Fond Monétaire
International FMI :
D'après la définition du
FMI « l'IDE est effectué dans le but d'acquérir un
intérêt durable dans une entreprise exerçant ses
activités sur le territoire d'une économie autre que celle de
l'investisseur. Le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de l'entreprise »17(*).
3. Définition de l'IDE par l'OCDE :
D'après la définition de l'Organisation du
développement de la Coopération Economique connue sous l'acronyme
OCDE18(*)
« Un investissement direct est effectué en vue
d'établir des liens économiques durables avec une entreprise,
notamment les investisseurs qui donnent la possibilité d'exercer une
influence sur la gestion de ladite entreprise au moyen :
- de la création ou de l'extension d'une entreprise ou
d'une succursale appartenant exclusivement aux bailleurs de fonds ;
- de l'acquisition intégrale d'une entreprise
existante ;
- d'une participation à une entreprise nouvelle ou
existante ;
- d'un prêt à long terme (5 ans et
plus) »19(*).
Toutefois les notions « d'intérêt
durable » de « pouvoir de décision » et de
prise de contrôle ne permettent pas de discerner facilement l'IDE de
l'investissement en portefeuille, dans la mesure où le seuil de
contrôle diffère d'un pays à un autre (10% aux USA, 20% en
France et entre 25 et 50% dans d'autre pays)20(*).
4. Les délocalisations d'activités :
Les délocalisations21(*) consistent, pour des produits qui pourraient
être fabriqués et consommés dans une même aire
géographique, à séparer des lieux de production ou de
transformation des lieux de leur consommation.
Pour J.L.Mucchielli « délocaliser consiste
à fermer une usine sur le territoire nationale pour en ouvrir une autre
à l'étranger. Mais il arrive souvent que l'on englobe dans les
délocalisations tout ce qui peut être négoce mondial,
coopération internationale de production, échanges de
participation. Il y a là (....) une déviation par rapport
à une définition d'origine, qui doit demeurer
stricte »22(*).
Délocaliser c'est en fait fabriquer des produits
là où il y a une main d'oeuvre abondante à bon prix, et de
vendre là où il y a un pouvoir d'achat important23(*).
Les délocalisations peuvent être sous forme des
coentreprises, appelées également joint-ventures à
capitaux, ou sous forme des accords de coopération, ou joint-ventures
contractuelles.
D'une manière générale, deux objectifs
peuvent être visés par les délocalisations :
- Contourner des barrières à l'entrée sur
un marché. L'exemple le plus concret à ce niveau est celui de
l'automobile, où les obstacles établis sur un marché
exhortent les constructeurs à y développer une production
locale.
- Utiliser les avantages comparatifs du pays de
délocalisation pour comprimer les coûts de production24(*) qu'il s'agisse des
matières premières, de proximité géographique, ou
de coûts de main d'oeuvre bon marché25(*).
5. La sous- traitance :
Elle permet au donneur d'ordre de se dégager d'une
partie de la production, tout en conservant la responsabilité de la
conception et de la commercialisation. En effet, « Un trait essentiel
de la nouvelle stratégie d'investissement adoptée par les firmes
étrangères dans les pays en développement est que son
application entraîne des dépenses en capital beaucoup plus faibles
(....), tout en préservant le pouvoir de contrôle sur la
capacité de production et de la main d'oeuvre
locale »25(*)
Aussi, ce type d'investissement, offre la possibilité
de répartir les risques entre les différents pays et
différents fournisseurs. Ces avantages expliquent pourquoi ce mode de
l'IDE qui a fait leur apparition dans les industries des vêtements et
certaines productions électroniques, est devenue aujourd'hui la forme la
plus fréquente.
6. L'accord de licence :
C'est un accord suivant lequel le concédant d'une
licence (une entreprise étrangère) donne au cessionnaire (une
entreprise locale) l'accès à une technologie pour une
durée dans le temps limitée. Cette technologie peut être,
soit des droits de propriété ,des marques de fabrique, des
brevets, du Know-how ou une combinaison de ces diverses formes.
Par ailleurs, l'accord peut aussi prévoir
l'accès par le cessionnaire à toute sorte d'amélioration
de la technologie qui fait l'objet du contrat. Pour le concédant, sa
rémunération peut prendre plusieurs formes, telles qu'un
pourcentage des ventes, ou une partie de la production.
B. Typologie de l'IDE :
1. Les différentes catégories de l'IDE :
Selon la définition du FMI, il y a trois grandes
catégories d'IDE :
Ø La participation dans le capital d'une entreprise
déjà existante (le seuil de détention du capital comme
s'est déjà souligné, diffère d'un pays à un
autre). Cette catégorie d'IDE comprend les fusions et acquisitions, et
les investissements entièrement nouveaux (création de nouvelles
installations) dit investissement greenfield ;
Ø Les bénéfices réinvestis
à l'étranger qui correspondent à la part des
bénéfices d'une filiale d'entreprise multinationale qui n'est pas
distribuée sous forme de dividendes ou qui n'est pas restituée
à la société mère. Cette forme d'investissement
peut représenter jusqu'à 60% des flux d'IDE sortants pour
certains pays comme les Etats Unis ou le Royaume-Uni ;
Ø Et les autres flux financiers entre affiliés
d'un même groupe sous forme des avances de trésorerie, de
prêts ou augmentation du capital entre la société
mère et sa filiale.
2. Les formes de l'IDE au Maroc :
Au Maroc, les investissements étrangers sont ceux
réalisés par :
Ø Les personnes physiques ou morales de
nationalité étrangère non-résidentes ou
résidentes ;
Ø Les personnes physiques de nationalité
marocaine établies à l'étranger.
Ces investissements peuvent prendre les formes
suivantes :
Création de sociétés conformément
aux dispositions légales ou réglementaires en vigueur;
Prise de participation au capital d'une société
en cours de formation;
Souscription à l'augmentation de capital d'une
société existante;
Création d'une succursale ou d'un bureau de
liaison;
Acquisition de valeurs mobilières marocaines;
Apport en compte courant d'associés en
numéraires ou en créances commerciales;
Concours financiers à court terme non
rémunérés;
Prêts en devises contractés conformément
à la réglementation des changes ;
Acquisition de biens immeubles ou de droits de jouissance
rattachés à ces biens ;
Financement sur fonds propres de travaux de
construction ;
Création ou acquisition d'une entreprise
individuelle ;
Apport en nature.
3. La décomposition de l'investissement étranger
au Maroc :
Au Maroc, ce n'est qu'à partir de 1991 que l'Office des
Changes a commencé à procéder à la
décomposition de l'investissement étranger en :
- Investissement direct étranger ;
- Investissement de portefeuille ;
- Prêts et avances en comptes courants
d'associés.
Selon le manuel V de la balance de paiements, les composantes
de l'investissement étranger sont trois. L'Office des Changes a
adopté la décomposition suivante jusqu'à l'année
2002 :
Investissement direct étranger
(IDE) : caractérisé par la détention de 10%
ou plus du capital social ou bien la détention de 10% ou plus du droit
de vote. Cette composante englobe les opérations suivantes :
Bénéfices réinvestis ;
Opérations en capital social.
Investissement de portefeuille (IP).
Prêts et avances en comptes courants
d'associés (PACCA) qui regroupent les opérations des
prêts, crédits, dons et avances.
Par ailleurs, quelques opérations des PACCA peuvent
être réalisées par des investisseurs en faveur des
entreprises dont lesquelles ils détiennent 10% ou plus du capital social
ou bien 10% ou plus du droit de vote, ce qui vérifient la
définition des IDE. Ainsi, la Banque mondiale a suggéré la
comptabilisation des PACCA entre sociétés affiliées comme
des IDE.
En se rendant compte de cette suggestion, l'Office des Changes
a modifié sa décomposition de l'IE :
IDE qui englobe les opérations
suivantes :
Bénéfices réinvestis ;
Opérations en capital social ;
PACCA entre sociétés affiliées.
Investissement de portefeuille
IP ;
PACCA entre sociétés non
affiliées.
La décomposition des IE adopté actuellement par
l'Office des Changes est conforme à la décomposition
suggérée par la Banque Mondiale. Cependant, le Maroc adopte la
même décomposition que celle de la France ou celle du Canada.
Etant donné que le montant des dons et des
avances entre sociétés non affiliées et les
prêts entre sociétés affiliées sont assez
négligeables, l'Office des Changes a opté pour la
comptabilisation de toutes les opérations des dons et des avances
dans le compte des IDE et la comptabilisation de toutes les opérations
des prêts dans le compte des PACCA entre sociétés non
affiliées, ce qui faussera les chiffres de la décomposition de
l'IE sur une année particulière si les montant des dons et des
avances entre sociétés non affiliées ou bien les
prêts entre sociétés affiliées, pour cette
année, ne sont négligeables.
Ces investissements étrangers figurent, au niveau de la
balance des paiements, dans le compte de capital et d'opérations
financières du secteur privé sous le nom de prêts et
investissements.
Le tableau ci-dessous illustre et localise la place des
investissements étrangers au niveau de la balance des paiements du
Maroc.
Tableau N° 1 Balance des paiements au
Maroc
|
RECETTES
|
DEPENSES
|
SOLDES
|
A-COMPTE DES TRANSACTIONS
COURANTES BIENS
Marchandises générales
Biens importés sans paiement
et réexportés après transformation
Achats de biens dans les ports
SERVICES
Transports
Voyages
Services de communication
Services d'assurance
Redevances et droits de licence
Autres services aux entreprises
Services fournis ou reçus par les administrations
publiques N.C.A
REVENUS
Revenus des investissements privés
Revenus des investissements et des emprunts publics
TRANSPORTS COURANTS
Publics
Privés
B-COMPTE DE CAPITAL ET
D'OPERATIONS FINANCIERES CAPITAL
Transferts des migrants
OPERATIONS FINANCIERES
SECTEUR PRIVE
Crédits commerciaux
Prêts et investissements
SECTEUR PUBLIC
Crédits commerciaux
Prêts
Opérations avec le FMI
ENGAGEMENTS EXTERIEURS
Comptes étrangers en DH convertibles
Comptes en DH convertibles RME
Comptes convertibles à terme
Autres
C- AUTRES OPERATIONS
Règlements intervenus à partir des comptes
étrangers en DH convertibles N.C.A
Ajustement au titre du transport et assurance sur
marchandises
D-ECART STATISTIQUE
TOTAL
|
|
|
|
Source : Office de change
Tableau N° 2 Répartition des
investissements étrangers par nature
|
Recettes
|
Dépenses
|
Investissements étrangers:
· Investissements directs
· Investissement en portefeuille
· Prêts et avances en comptes courants
d'associés
Total
|
|
|
Source : Office des changes
C. Mesure et comptabilité de l'investissement
étranger :
1. Les différentes sources de collecte de
l'investissement étranger:
Les statistiques existantes sur l'IDE émanent
essentiellement de trois sources :
- Les statistiques établies à partir des
registres des ministères ou des organismes nationaux chargés de
faire appliquer les lois et règlements internes sur l'IDE. Ces
organismes ont la possibilité de recueillir des données sur les
flux d'IDE à l'occasion des demandes d'autorisation ou des
procédures de déclarations imposées par la loi ;
- Les données émanant des enquêtes
gouvernementales et autres études établies sur la base des bilans
financiers ou des résultats d'exploitation des
sociétés ;
- Les données provenant des statistiques nationales de
la balance des paiements, pour lesquelles des directives de présentation
internationalement normalisée ont été publiées dans
la cinquième édition du manuel de la balance des paiements du
FMI.
2. Les Sources de collecte des statistiques de l'IDE au
Maroc :
La collecte des statistiques sur les IDE au Maroc se fait
à travers :
Le système bancaire où toute opération
de transfert ou de retransfert des investisseurs étrangers doit passer
par les banques où ces dernières sont tenues de les
déclarer à l'office des changes. L'office des changes, par la
suite agrège ces données par secteur, par nature et par
pays ;
Les enquêtes annuelles du département du
commerce et de l'industrie portant sur les entreprises à participation
étrangère dans le secteur industriel ;
Les déclarations des investisseurs étrangers
auprès de l'office des changes ;
La direction des investissements extérieurs portant
sur les grands projets d'investissement ;
Les statistiques portant sur les projets traités par
la commission des investissements (CI) ;
Les statistiques portant sur les projets traités par
la cellule du Fond Hassan II.
3. Les difficultés de mesure de l'IDE:
L'investissement extérieur soulève des
problèmes quant à sa mesure et ce pour les raisons
suivantes :
- Les données qui proviennent des statistiques des
balances des paiements de chaque pays donnent une vision non complète de
la valeur des IDE, dans la mesure où une partie de ce type
d'investissement se réalise sous forme de réinvestissement des
profits des filiales étrangères, ou sous forme de financement sur
le marché financier international par un appel de fonds ou par
l'endettement auprès des banques locales. Or, ces flux ne figurent pas
dans les balances des paiements de la plupart des pays d'origine ;
- Le total mondial des flux d'entrée devrait
logiquement être égal à celui des flux de sortie, ce qui
n'est pas le cas, comme le montrent les statistiques publiées par les
organismes internationaux (FMI, CNUCED, OCDE).
Les explications de cet écart résident, selon
A.WLADIMIR, dans le fait que « les pays n'appliquent pas la
même définition de l'IDE et des seuils de contrôle à
l'entrée et à la sortie, et traitent différemment les
profits non distribués, les gains et les pertes en capital, les IDE
immobiliers, de même que les IDE des paradis fiscaux et des centres
bancaires offshore»26(*) ;
- Le fait de comptabiliser les apports en biens
d'équipement et en technologie dans la balance commerciale ou de
services, sous estime les flux d'investissement reçus par les pays
hôtes.
Plus encore, dans le contexte de la mondialisation, il est
difficile d'identifier la nationalité d'une entreprise, d'où la
notion de l'approche en réseau des stratégies d'entreprises. Ce
réseau d'entreprise repose sur d'étroites interdépendances
entre les ressources d'autres avis articulés au sein d'un même
espace de transaction.
3.1 Les difficultés de mesure de l'investissement
étranger au Maroc :
Parmi les difficultés de mesure des investissements
étrangers qui permettent d'avancer que les valeurs publiées des
investissements étrangers ne sont pas des valeurs exactes et qu'ils ne
sont que des indicateurs :
Les sociétés peuvent être détenues
majoritairement par des investisseurs étrangers sans que cela apparaisse
dans les chiffres, chacun détenant une participation inférieure
à 10% ;
L'emploi final des flux transitant par les holdings est
très difficile à connaître ;
Les nationalités des entreprises sont de plus en plus
floue. Par exemple une entreprise d'un pays B (qui est filiale d'une entreprise
d'un pays A) qui investit dans un pays C ; La comptabilisation de l'IDE se
fait pour le pays B et non pour le pays A.
Par ailleurs, le chiffrage des investissements
étrangers achoppe des embûches qui tiennent « à
l'insuffisance des données statistiques par sous secteur, les
répercussions de cet investissement sur un certain nombre
d'indicateurs : emploi, production, importation, exportation. De
même, on ne trouve pas au Maroc de chiffres officiels sur le stock des
investissements étrangers »27(*) . Aussi, les statistiques de IDE butent sur des
problèmes de suivi, « puisque beaucoup de projets
agrées par la commission des investissements et comptabilisés
dans les statistiques officielles n'ont pas vu le jour. C'est le cas d'un
investisseur italien dont le projet avait été examiné et
approuvé par la commission au premier trimestre de 2003. L'Etat
Marocain, à l'époque, avait donné son accord, à
travers la CI, pour que le promoteur puisse exploiter, à titre
exceptionnel, un terrain de 23 ha, situé dans le domaine forestier dans
la région d'Hoceima. Le projet devrait être réalisé
sur une durée de 3 ans. Aujourd'hui, c'est à dire, plus d'un an
après la signature de la convention, des sources officielles
gouvernementales nous révèlent que le promoteur italien n'a
encore strictement rien réalisé du programme sur lequel il
s'était engagé et que les 280 Millions de dhs sur laquelle
portait le projet a déjà été comptabilisé
dans les statistiques officielles des investissements étrangers au titre
de l'exercice 2003 »28(*).
A cet égard et pour pallier à ce problème
de suivi des investissements étrangers, dans le cadre des
réunions de la commission des investissements (réunions du 07
octobre 2003 et du 05 avril 2004), la primature a mis l'accent sur la
nécessité d'assurer un suivi permanent des contrats et
conventions d'investissement conclus entre le gouvernement marocain et les
investisseurs. A ce titre, elle a invité les départements
concernés par le mécanisme de suivi, de veiller à la mise
en oeuvre de ces contrats et conventions en vue d'assurer un meilleur suivi de
l'exécution des projets d'investissement agréés par la
commission des investissements.
En vue de mettre en oeuvre ces directives en matière de
suivi, le secrétariat de la commission a soumis aux membres du
comité technique la note suivantes :
Dispositions des conventions et contrats
d'investissements type:
Les conventions ou contrats d'investissement stipulent dans
leurs dispositions que le gouvernement assurera, le suivi du projet
décrit dans une convention ou un contrat d'investissement :
- D'une part par un comité central composé des
représentants des ministères signataires à la convention.
Le secrétariat de ce comité sera assuré par le
département gestionnaire du projet ou de tutelle du secteur.
- Et d'autre part par un comité local
présidé par Monsieur le Wali de la Région
concernée. Le secrétariat de ce comité sera assuré
par le Centre régional d'investissement concerné.
Dispositions réglementaires relatives aux
attributions des comités de suivi :
Pour ce qui est du suivi des contrats d'investissement
conclus dans le cadre de l'article 17 de la loi-cadre n° 18-95 formant la
charte de l'investissement, l'article 8 du Décret n° 2-00-895 pris
pour son application établit implicitement les lignes directrices des
attributions des comités de suivi de ces contrats. A cet effet, il
dispose que « la participation de l'Etat est réglée
après service fait et selon un échéancier
prévisionnel prévu dans le contrat particulier ou dans une annexe
audit contrat ».
Dans ce sens, le comité de suivi local serait
chargé de vérifier :
· Pour l'acquisition du terrain nécessaire
à la réalisation du programme d'investissement : les
justificatifs de l'acquisition par l'entreprise pour permettre à l'Etat
de régler sa participation à cette acquisition.
· Pour les infrastructures externes : l'état
d'avancement de la réalisation des travaux prévus par le
programme d'investissement conformément à
l'échéancier prévisionnel prévu dans le contrat
particulier ou dans une annexe audit contrat et sur présentation des
justificatifs nécessaires, pour permettre à l'Etat de
régler sa participation à l'entreprise bénéficiaire
au fur et à mesure de la réalisation desdits travaux.
· Pour la formation professionnelle, la participation de
l'Etat doit être réglée, soit sous forme de restitution
à l'entreprise des dépenses qu'elle a payées à ce
titre, soit sous forme de prise en charge directe de cette formation à
hauteur de la participation de l'Etat.
Pour ce qui est du suivi des conventions d'investissement
conclus dans le cadre de l'article 7-1 de la loi de finances n°12-98 pour
l'année budgétaire 1998-1999 en l'absence d'un texte qui
indiquerait les missions des comités de suivi, il est nécessaire
d'arrêter une liste de ce que pourraient être les
prérogatives éventuelles de ces comités.
Propositions relatives aux attributions des
comités de suivi :
Comité local
Composition:
Le comité local est présidé par le
directeur du CRI et composé des départements concernés par
la nature du projet.
Attributions:
- Transmettre trimestriellement, au comité central un
rapport sur l'état d'avancement des projets dont il assure le suivi;
- S'assurer que le projet d'investissement remplit
réellement les conditions d'éligibilité requises (art 7.1
et art 17);
- S'assurer du niveau de concrétisation du projet
« service fait » pour ce qui est de la contribution
financière de l'Etat (acquisition du terrain, infrastructure externe et
formation professionnelle) et le notifiera au comité central;
- S'assurer du respect des engagements pris par les
investisseurs ;
- Examiner les demandes de prorogation de la durée des
contrats ou des conventions d'investissement, le cas échéant et
prévenir les dates limites de réalisation des projets
d'investissements.
Le comité central :
Composition:
Le comité central est présidé par le
département gestionnaire du projet d'investissement. Il est
composé des représentants des ministères signataires de la
convention.
Attributions:
Notifier au secrétariat de la commission l'état
d'avancement des projets pour d'une part, procéder au remboursement des
sociétés éligibles à l'article 17 et d'autre part,
tenir informer la Commission des Investissements du suivi des projets
d'investissements agréés par celle-ci.
Il est proposé aux membres du comité de faire
part au secrétariat de la commission des investissements, leurs avis et
propositions concernant les attributions des comités de suivi des
conventions et des contrats types d'investissements (comités central et
local)
3-2 Recommandations sur le système
de suivi statistique des investissements extérieurs au Maroc:
Les recommandations sur le suivi statistique des
investissements extérieurs peuvent être résumées
comme suit :
La nécessité de revoir le système de
suivi statistique relatif à l'évaluation des flux
d'investissements étrangers au Maroc pour tenir compte des cas où
les dons et les avances entre sociétés non affiliées
et les prêts entre sociétés affiliées ne sont pas
négligeables ;
La possibilité d'accès et d'exploitation des
fichiers centraux des entreprises détenues par la Direction des
Impôts pour calculer les bénéfices réinvestis par le
investisseurs étrangers (calculé en multipliants la quote-part
détenue par l'investisseur direct dans la société investie
par les bénéfices réinvestie de la
société). Les fichiers centraux des entreprises nous permettront
de calculer le stock des investissements étrangers en calculant la somme
de toutes les parts étrangères dans les capitaux propres des
sociétés implantées au Maroc ;
La réalisation d'une manière
régulière des enquêtes auprès des entreprises
étrangères (Ministère du Commerce et de l'Industrie,
Ministère de l'Agriculture, Département du Tourisme...) ;
L'exploitation des données sur l'investissement
étranger émises par les organismes internationaux (multiplier
l'accès aux différentes sources et informations de FATS
(Foreign Afiliate trade statistics)...) ;
La nécessité d'intégrer dans les
comptes-rendus adressés par les banques à l'Office des Changes,
le nombre d'emplois crée par opération d'investissement et la
région bénéficiaire.
SECTION 2 : Les déterminants
théoriques de l'Investissement direct étranger
Cette section sera articulée en deux volets :
- Le premier volet sera réservé aux
théories traditionnelles où les déterminants de
l'investissement direct étranger (IDE) doivent être
recherchés non seulement au niveau de la firme, mais aussi parmi les
attraits de type macroéconomique que peuvent présenter des
localisations étrangères. Les tentatives de focalisation
exclusive sur les facteurs macroéconomiques ont
généralement engendré des théories insatisfaisantes
et au mieux des explications partielles.
En effet, l'utilité de recours aux facteurs
macroéconomiques permet de considérer les IDE comme des
mouvements de capitaux par les différences internationales de
rentabilité du capital. Kojima les voit essentiellement comme des
transferts de technologie et de savoir-faire et de gestion dont la combinaison
avec les avantages propres à la localisation du pays hôte offre
à la firme un rendement plus élevé que son marché
domestique29(*). Quoique
jaunie par le temps, la théorie des zones monétaires d'Aliber
reste intéressante dans une perspective historique. Les pays à
monnaie forte seraient la source des IDE et les pays à monnaie faible
leurs hôte. Ces trois théories sont examinées sous le titre
« approches macroéconomiques ».
Les approches des déterminants des IDE par le biais de
la théorie de la firme sont beaucoup plus convaincantes. La
percée est due à Hymer30(*) . Pour la première fois, il est
suggéré que les IDE sont motivés par l'avantage de
contrôler des activités étrangères
apparentées lorsque existent des imperfections de marché.
Kindlerberger31(*)et
caves32(*)
développent plus avant les idées de Hymer, le second insistant
sur le fait que l'oligopole différencié constitue une structure
de marché particulièrement favorable à l'éclosion
et au développement des FMN. Dans le même courant de
pensée, Buckley et Cason insistent sur l'internalisation du
savoir-faire, de la connaissance (Knwoledge) si l'on préfère, en
tant que moteur de la multiplication des multinationales depuis la
dernière guerre mondiale33(*). J. Dunning, tente d'intégrer l'approche par
la théorie de la firme avec des éléments locationnels de
type macroéconomique, tandis que Hirsh formalise le choix entre
exportations et production à l'étranger et établit les
conditions sous lesquelles l'une ou l'autre méthode de servir le
marché étranger est plus profitable. L'analyse de
Knickerbocker34(*) des
réactions oligopolistiques des firmes essaie d'expliquer pourquoi les
IDE sont concentrés à la fois dans le temps et dans l'espace.
Bien que fournissant une explication trop partielle, la théorie de cycle
de vie des produits conserve une certaine validité. Pour Vernon35(*), les firmes investiraient
à l'étranger pour se défendre vis-à-vis de nouveaux
concurrents locaux ; leur part de marché précédemment
conquis au moyen d'exportations36(*).
- Le deuxième volet sera consacré à la
nouvelle théorie des FMN basée sur
l'exogénéité et l'endogénéité de la
multinationalisation des entreprises. Dans ce sens, la combinaison des
avantages owenership-localisation-internalisation (OLI) de Dunning, nous
permettra de considérer, d'une part l'investissement direct basé
sur les différences dans les dotations factorielles ou dans les prix des
facteurs et d'autre part, l'investissement direct basé sur la
similarité de point de vue des tailles des marchés, des dotations
factorielles relatives et de la technologie. De même, il sera question de
l'analyse de l'endogénéité des choix (IDE, exportations
et licence d'exploitation) qui introduit une dimension stratégique pour
expliquer le cas d'une firme localisée dans un pays qui désire
accéder à un marché d'un pays étranger.
A. Les théories traditionnelles des IDE
Nous regroupons sous ce vocable les théories
traditionnelles portant sur les IDE, celles relevant des approches
macroéconomiques qui considèrent les IDE comme des mouvements de
capitaux motivés par les différences internationales de
rentabilité du capital, et celles se réclamant de la
théorie de la firme basée sur les imperfections de
marché.
1. Approches macroéconomiques :
1.1 Rentabilité du capital :
L'approche classique des IDE est mieux
représentée par les travaux de McDougall et de Kemp37(*). Ces auteurs expliquent les
flux d'investissements internationaux par les différences
internationales de rendement du capital. Cependant, ils ne font aucune
distinction entre les investissements directs et les investissements de
portefeuille. En supposant des dotations nationales fixes de main d'oeuvre,
ainsi que la concurrence parfaite, la rentabilité du capital est une
fonction décroissante du stock du capital et est égale au produit
marginal du capital. En conséquence, sous l'hypothèse
supplémentaire qu'il n'existe pas de différentiel de risque entre
pays, on s'attend à ce que des investissements directs prennent place
jusqu'à ce que la rentabilité du capital étranger et celle
du capital domestique s'égalisent. En outre, on montre qu'un afflux
additionnel de capital étranger est profitable pour le pays hôte
dans son ensemble, ainsi que pour ses salariés, mais
préjudiciable pour les détenteurs de capitaux. En effet, la chute
du taux de profit implique une perte pour le capital domestique, perte qui est
redistribuée au facteur travail. Le même phénomène
est observé pour le capital étranger précédemment
établi, mais ceci représente un gain net pour le pays
hôte.
1.2 Taux de capitalisation :
Si la théorie des zones monétaires
d'Aliber38(*) s'adapte
plutôt bien aux observations des années (1945 -1970), elle ne peut
expliquer les actuels investissements directs bilatéraux ni leur
répartition sectorielle. La première hypothèse d'Aliber
est que la firme du pays source dispose d'un avantage monopolistique
« le brevet » dont la valeur s'identifie à la
capitalisation de la différence entre coûts de production avant et
après l'utilisation du brevet. Telle est la manière la plus
profitable pour la firme d'exploiter son brevet dès le moment où
elle souhaite pénétrer un quelconque marché
étranger : exporter, vendre une licence, s'implanter, reproduire
à l'étranger et l'ampleur des droits de douane et des coûts
de transport permettent de déterminer si le brevet sera utilisé
de la manière la plus profitable en produisant localement ou bien
à l'étranger.
On choisit la voie de la production domestique et de
l'exportation si le prix CAF (Coût, Assurance, Fret) après droit
de douane est inférieur au coût moyen de production par une firme
étrangère, étant donné la taille du marché
étranger. Si ce prix est élevé, il est
préférable d'exploiter le brevet dans le pays étranger. La
seconde étape du processus de décision consiste à
déterminer si, en cas de production davantage profitable à
l'étranger, il est plus avantageux pour la firme de vendre une licence
à un producteur étranger ou plutôt d'exploiter
elle-même son brevet dans le pays étranger.
Quoique leur impact sur le flux de revenu est d'autant moindre
que la taille du marché étranger est grande, les coûts
fixes liés à la production sur un sol étranger contribuent
cependant à maintenir le flux de revenu d'un investisseur direct en
dessous de celui d'une firme domestique 39(*) .
Aliber avance, en effet, que le flux de revenus d'une firme
établie à l'étranger est capitalisé par le
marché à un taux plus élevé que le même flux
de revenu à une firme domestique. Il s'ensuit que jusqu' à une
certaine taille du marché étranger, qui correspond au point
où s'égalisent les flux de revenus capitalisés de la firme
domestique et de la firme étrangère, il est plus avantageux de
vendre une licence d'exploitation du brevet.
Au-delà de cette taille, il est davantage profitable
pour le détenteur du brevet de l'exploiter lui-même en produisant
à l'étranger. Ceci s'explique par le fait que les coûts
fixes associés à la production à l'étranger sont
plus que compensés par le taux de capitalisation plus
élevé attaché aux flux de revenus de la firme du pays
source de l'IDE.
Il reste maintenant à justifier l'hypothèse
cruciale selon laquelle le marché appliquerait un taux de
capitalisation plus élevé à un même flux lorsque ce
dernier est le fait d'un affilié étranger plutôt d'une
firme domestique. L'argument d'Aliber est le suivant : En raison de
l'aversion au risque, il y a généralement une prime
monétaire sur les actifs pour couvrir l'incertitude liée aux taux
de change.
Par conséquent, même après avoir tenu
compte de la dépréciation anticipée de la monnaie, le taux
d'intérêt reste plus élevé pour les dettes
libellées dans une monnaie relativement faible. Cependant, les
investisseurs sont supposés « myopes » en ce sens
qu'ils visualisent une multinationale comme si tous ses actifs étaient
situés dans son pays d'origine et dès lors libellés dans
la monnaie de ce pays.
En d'autres termes, ils négligent le risque
associé au rapatriement des profits générés par les
affiliés étrangers. Il s'ensuit que dans le pays à monnaie
faible, les firmes étrangères issues de pays à monnaie
forte sont avantagées par rapport aux firmes domestiques. En effet,
aucune prime monétaire n'est attachée à leurs actifs,
contrairement à ce qui se passe pour les firmes domestiques.
Elles sont à même d'emprunter à des taux
d'intérêts plus bas et bénéficient, ainsi de taux de
capitalisation plus élevé. Dans un tel contexte, des IDE sont
observées mêmes en l'absence d'imperfections du marché des
brevets. Ils proviennent des pays à monnaie forte, se dirigent vers les
pays à monnaie faible et sont plus importants dans les industries
capitalistiques.
1.3 Rentabilité de
l'investissement :
L'approche de Kojima est plutôt normative, comme on le
verra plus bas, et restrictive en ce sens qu'elle se confie aux flux d'IDE dans
l'industrie manufacturière en provenance de pays industrialisés
et à destination des pays moins développés40(*). En dépit de ces
limitations, il met en lumière quelques points intéressants en
relation avec les IDE. Ces derniers favorisent-ils le développement des
échanges commerciaux ou bien s'y substituent-ils ? Encouragent-ils
la restructuration industrielle des pays industrialisés d'où ils
sont issus et le développement économique des pays en
développement qui les accueillent ? Les réponses à
ces questions différent fondamentalement en fonction du type d'IDE
concerné, selon qu'il est, suivant la terminologie de Kojima, de type
américain ou de type japonais. Leur seul point commun est qu'ils sont
tous deux motivés par la profitabilité plus élevée
pouvant être atteinte à l'étranger.
L'auteur allègue que les IDE japonais sont
principalement le fait des firmes concurrentielles de taille petite ou moyenne
appartenant à des secteurs qui ont un avantage comparatif en perte de
vitesse au Japon (intensifs en main d'oeuvre) et un avantage comparatif
potentiel dans les pays en développement qui les accueillent. Pour
Kojima, ceci est la conséquence d'une correspondance qui existe entre
les avantages comparatifs du pays hôte et la rentabilité
comparative des investissements pour les investisseurs étrangers, et ce
dans la mesure où ces derniers sont confrontés à des
structures de marchés concurrentiels sur leur marché domestique
comme à l'étranger41(*).
En d'autres termes, Kojima, affirme que, dans un contexte
concurrentiel, un secteur qui a un avantage comparatif dans le pays hôte
est aussi celui qui offre le taux de profit le plus élevé pour
l'investisseur étranger. Ce taux de profit est également plus
élevé que celui pouvant être obtenu dans le propre pays
d'origine de l'investisseur en raison de la dotation de facteurs de production
plus favorable du pays hôte (main d'oeuvre meilleur
marché)42(*).
Grâce au transfert de capitaux, mais surtout au
transfert de technologie et de savoir-faire managérial qui lui sont
associés, le pays en développement devient compétitif sur
les marchés internationaux et peut se lancer dans l'exportation. La
technologie et le savoir-faire transférés sont adaptés
à son niveau de développement et ne sont pas spécifiques
à la firme, si bien que l'on peut s'attendre à un effet de
saupoudrage ou à un effet de multiplicateur de l'IDE sur le
développement économique du pays hôte. Pour ce qui est du
japon, il devient un importateur net dans les secteurs qui ont un
désavantage comparatif et qui est contraint de restructurer son
industrie manufacturière en recentrant ses activités sur des
secteurs plus capitalistiques et de technologie plus sophistiquée.
En résumé, les IDE de type japonais favorisent
à la fois la croissance des échanges commerciaux, le
développement économique des pays en développement et la
restructuration industrielle des pays développés d'où ils
sont issus43(*).
Au contraire, l'IDE de type américain sont destructeurs
d'échanges commerciaux et vont à l'encontre à la fois du
développement économique des pays en développement qui les
accueille et de la restructuration industrielle des pays sources.
L'argumentation de Kojima se développe comme suit : L'industrie
manufacturière américaine a une structure duale faite de nouveaux
secteurs oligopolistiques d'une part et de secteurs concurrentiels d'autre
part. les seuls secteurs responsables des IDE sont les premiers cités,
caractérisés par une technologie et un savoir-faire de pointe et
spécifiques aux firmes. La nature oligopolistique des secteurs à
l'origine d'IDE disqualifie le principe de correspondance entre avantage
comparatif d'un pays en développement hôte et la
rentabilité comparative des investissements étrangers.
En raison de la rente associée à leur situation
oligopolistique, les firmes américaines trouvent plus profitable
d'investir dans des secteurs des pays en développement qui ont un
désavantage comparatif, à savoir ceux-là même
où l'industrie manufacturière américaine dispose d'un
avantage comparatif. Ceci favorise peu le développement
économique des pays hôtes. En effet, comme le savoir-faire et la
technologie transférés sont spécifiques aux firmes, les
effets de saupoudrage sur le reste de l'économie sont très
limités, qui plus, est la firme issue de l'IDE n'est pas
compétitive sur les marchés internationaux, si bien que les
exportations du pays hôte ne sont pas stimulées.
En même temps, les investisseurs étrangers se
privent d'un débouché pour les exportations, leurs
investissements se substituant à leurs exportations. Ceci entraîne
pour leur pays d'origine des déséquilibres de la balance des
paiements et une aggravation du chômage. La main d'oeuvre est
repoussée vers les secteurs industriels traditionnels, qui à leur
tour, réclament des mesures protectionnistes.
2. Approches relevant de la théorie de la
firme :
2.1 Protection des parts de
marché :
L'hypothèse du cycle de vie des produits
proposée par Vernon44(*) a pu expliquer avec un certain succès les IDE
des USA durant les deux décades qui ont suivi la seconde guerre
mondiale. On peut la synthétiser dans ses grandes lignes comme
suit : Les firmes sont supposées attentives presque exclusivement
à leur marché domestique. Les innovations sont stimulées
par quelque menace ou espoir se faisant dans ce marché domestique et
tendent dès lors à refléter ses caractéristiques.
Par exemple, les produits élaborés aux USA sont relativement
économiques en main d'oeuvre et s'adaptent à des besoins d'un
pays à revenu élevé. Par ce que :
1- Les firmes perçoivent leur marché domestique
comme étant leur principal débouché ;
2- Les nouveaux produits et processus de production sont
initialement assez stables, si bien qu'une localisation optimale ne peut
être déterminée ;
3- L'élasticité prix est
généralement faible pour les nouveaux produits soient
localisée dans le marché domestique.
Cette tendance est renforcée par le besoin important en
ingénieurs et en personnel scientifique dans les premiers stades de
développement d'un produit ou d'un processus de production, autant que
par les nécessaires interactions avec les consommateurs potentiels. Lors
de ces premiers stades de développement, les marchés
étrangers sont dès lors clairement approvisionnés par la
voie des exportations.
Cependant, au fur et à mesure que s'accroît le
niveau de standardisation du produit et de son processus de production, que se
développe aussi la concurrence, les coûts de production deviennent
un sujet de préoccupation de plus en plus important. Par
conséquent, se pose le problème de choix de la localisation.
En outre, la technologie se diffuse à tel point que des
concurrents apparaissent à l'étranger, qui sont susceptibles de
menacer les parts de marché de la firme innovatrice. Dans la mesure
où des localisations étrangères sont plus favorables, le
marché domestique lui même peut être menacé Ceci
déclenche sa décision d'établir des unités de
production à l'étranger.
Knickerbocker montre que l'établissement de nouveaux
affiliés américains à l'étranger tend à
être concentré à la fois dans le temps et dans l'espace.
Ceci apparaît comme particulièrement vrai pour les secteurs
oligopolistiques, quand la profitabilité et les perspectives de
croissance du marché étranger sont élevées et quand
la ligne de produits est étroite45(*).
L'auteur interprète l'ensemble de ces observations
comme une indication du comportement défensif des firmes dans les
secteurs oligopolistiques. Elles réagissent de leurs rivales en
matière d'IDE en investissant elles-mêmes dans les marchés
étrangers.
2.2 Concurrence imparfaite et
contrôle :
C'est incontestablement à Hymer que revient le
mérite d'avoir initié le courant de pensée moderne sur les
opérations internationales des firmes46(*), auteur pour qui, la clé de la
compréhension des IDE, se trouve au niveau du contrôle47(*). Dans les IDE dits de type I,
l'investisseur réagit aux différences internationales de taux
d'intérêt, mais en outre cherche à contrôler
l'entreprise étrangère pour assurer plus de
sécurité à son investissement (en raison de la
méfiance vis à vis des étrangers, de la crainte
d'être exproprié, des risques inhérents aux variations des
taux de change).
Cependant, la majeure partie des IDE (ceux de type II) sont
des mouvements de capitaux qui, conjointement aux flux de techniques
managériales et de personnel qualifié, doivent être
associés aux opérations internationales des firmes. Ces IDE ne
sont clairement pas motivés par des différences internationales
de taux d'intérêt. Ceci est révélé
par :
1- La pratique consistant à emprunter massivement dans
les pays hôtes ;
2- Les flux en direction souvent opposés des
investissements de portefeuille par rapport aux IDE ;
3- Le fait que la plupart des investisseurs directs sont des
firmes non financières ;
4- L'observation selon laquelle les IDE sont concentrés
dans certaines industries spécifiques.
Hymer relève deux motivations principales aux IDE.
D'abord, « International operations will occur in those industries in
which enterprises of different countries sell in the same market or sell to
each under conditions of imperfect competitions»48(*). Une centralisation de la
prise de décision tend dans ces cas à se substituer aux
décisions décentralisées. Ceci est réalisable dans
la mesure où peu de firmes sont impliquées et où
l'entrée de nouvelles firmes est difficile.
C'est en même temps une opération profitable
parce qu'elle supprime tout conflit d'intérêts et ouvre la voie
à une maximisation conjointe des profits. La seconde motivation
importante pour opérer à l'étranger.
« International operations will also occur in industries where some
firms have advantages over other firms »49(*)
De tels avantages recouvrent l'accès à des
facteurs de production meilleur marché, la possession d'un savoir-faire
spécifique, le contrôle d'une fonction de production plus
efficiente, un meilleur réseau de distribution, un produit
différencié. Leur possession est une condition nécessaire
pour qu'une firme s'engage dans la production de biens à
l'étranger. Sans eux, elle est manifestement désavantagée
sur un marché étranger par rapport aux producteurs domestiques,
et ce parce qu'elle a une moins bonne connaissance du marché et qu'il
lui en coûte d'acquérir l'information nécessaire. Elle est,
en outre, exposée au risque de change dans la mesure où les
dividendes sont dus à ses actionnaires dans la monnaie du pays
d'origine.
Mais la possession d'avantages par une firme s'elle constitue
une condition nécessaire n'est pas autant une condition suffisante pour
justifier l'établissement d'affiliés à l'étranger.
Il y a en effet deux autres manières alternatives pour une firme
d'exploiter un avantage spécifique en sa possession.
La première revient à exporter le bien dans
lequel est « enchassé » l'avantage. Elle sera
préférée dans la mesure où les prix des facteurs de
production étrangère, les coûts de transport et les droits
de douane ne sont pas tels que la production à l'étranger soit
plus profitable. L'autre façon d'exploiter un tel avantage consiste
à le vendre par le biais d'une licence d'exploitation. Par rapport
à la solution de l'internalisation de l'avantage via des affiliés
propres à l'étranger, ceci peut néanmoins s'avérer
être un choix inférieur en raison du réel danger de perdre
l'avantage et/ou de l'impossibilité de s'approprier la totalité
de sa rente dans le contexte d'un marché imparfait ( les acheteurs
potentiels sont peu nombreux et/ou possèdent une situation de monopole
dans leurs marchés respectifs ; difficulté de
réaliser un contrat de licence satisfaisant en raison de
l'incertitude)50(*).
Cependant, plus les marchés étrangers sont
partitionnés (à cause des droits de douane, des coûts de
transport, etc.), plus il devient possible de réaliser une
discrimination entre marchés tout en octroyant des licences
d'exploitation et moins l'implantation d'affiliés étrangers est
nécessaire pour capturer dans son intégralité la rente
associée à un avantage. Une dernière façon pour une
firme d'exploiter un avantage spécifique en sa possession est de
s'associer à un partenaire étranger local (joint-venture). C'est
une solution particulièrement attirante si ce dernier possède
certains avantages lui aussi (par exemple une bonne connaissance du
marché).Tout comme la vente d'une licence, ceci est clairement moins
risqué que l'établissement d'affiliés dans lesquels la
firme détient la totalité du capital51(*).
Mentionnons une troisième motivation, relativement
mineure, aux IDE et à l'internalisation des affaires mise en
évidence par Hymer. Elle consiste en la diversification des
activités en vue de la stabilisation des profits. Contrairement aux deux
autres, elle n'implique pas l'objectif de contrôle. Rugman reprend cette
idée et la développe52(*). Bien qu'admettant que la diversification
internationale des activités d'une firme par la voie d'IDE soit
justifiée par la maximisation du profit global, il suggère
qu'elle comporte également l'avantage de réduire le risque au
niveau des marchés des facteurs de production et/ou des produits. En
outre, la Multinationale réalise un degré de diversification
internationale de son portefeuille d'activités que ses actionnaires
peuvent ne pas être à même de réaliser seuls en
raison des barrières institutionnelles et autres à la libre
circulation des capitaux.
La contribution d'avant-garde de Hymer peut être
résumée comme suit. D'abord, il rejette l'idée que les
différentiels de taux d'intérêt puissent expliquer la
majorité des flux observés d'IDE. Il soutient que ces flux ont
généralement pour objectif primordial le contrôle des
entreprises situées à l'étranger, qu'elles soient
crées de toutes pièces ou bien déjà existants. Dans
un environnement de marchés imparfaits, un tel contrôle
s'avère particulièrement profitable lorsque des conflits
surgissent avec des entreprises étrangères concurrentes ou avec
des fournisseurs étrangers, ou encore lorsque la firme possède
des avantages qui lui sont propres.
Comme Kindlberger l'écrit : « In a
world of perfect competition for goods and factors, direct investment cannot
exist. In these conditions, domestic firms would have an advantage over foreign
firms in the proximity of their operations to their decision-making centres, so
that no firms could survive in foreign operation. For direct investment to
thrive there »53(*).
1- Les déviations par rapport à la concurrence
parfaite dans les marchés des biens (différenciation de produits,
savoir-faire en matière de marketing, soutien des prix de détail,
prix administrés),
2- Les déviations par rapport à la concurrence
parfaite dans les marchés des facteurs (technologie brevetée ou
inaccessible, discrimination dans l'accès au capital, différences
du savoir-faire des gestionnaires entre les différentes firmes, les
services de ces gestionnaires ne pouvant pas être loués sur un
marché concurrentiel),
3- Economies d'échelle internes et externes (conduisant
respectivement à l'intégration horizontale et à
l'intégration verticale des activités), et
4- Les restrictions gouvernementales sur la production et
l'entrée des firmes nouvelles54(*).
Caves insiste sur l'aspect de différenciation des
produits et identifie l'oligopole différencié comme étant
la structure de marché dominante donnant lieu aux IDE horizontaux.
Ainsi, on peut s'attendre à ce que la firme engagée dans la
différenciation des produits sur son marché domestique soit
relativement de grande taille. En effet, les IDE sont plutôt le fait de
grosses firmes pour deux autres raisons encore. D'abord, à cause de
l'importance des coûts fixes d'information et des risques qui leur sont
associés. Ensuite, parce que les firmes de grande taille sont
relativement avantagées face aux principales barrières à
l'entrée (économies d'échelle, différenciation des
produits, barrières absolues de coûts de production.55(*)
Jusqu'ici, on a montré que les grosses firmes qui
commercialisent des produits différenciés sont davantage
susceptibles que les autres d'entreprendre des IDE. Mais pourquoi choisir cette
façon d'alimenter un marché étranger, plutôt que
d'exporter ou encore de vendre son savoir-faire ? Outre les raisons
liées aux obstacles aux échanges (tels que droits de douane et
frais de transport) et aux avantages possibles de localisation, Caves met en
évidence le souci d'adapter le produit aux caractéristiques de la
demande, des besoins et des goûts locaux. C'est pour lui le meilleur
moyen de réaliser une différenciation optimale et la raison
majeure pour préférer une production
décentralisée.
Pour ce qui est des processus d'intégration verticale
au sein du groupe des pays industrialisés, Caves les explique par le
souci d'éviter toute incertitude oligopolistique et d'ériger des
obstacles à l'entrée de nouveaux rivaux56(*).
2.3 Internalisation de marchés
imparfaits :
On reconnaît aujourd'hui largement que l'internalisation
des marchés constitue un facteur-clé dans la compréhension
du phénomène de croissance des entreprises multinationales tout
au moins parmi les défenseurs d'une approche par la théorie de la
firme57(*).
Le concept d'internationalisation n'est assurément pas
neuf puisqu'il a été conçu par Coase (1973). On peut dire
qu'un firme internalise le marché d'un bien intermédiaire
donné lorsqu'elle crée son propre marché interne, ce qui
lui permet de planifier et de contrôler toutes les transactions au sein
de ce marché, ainsi que d'en administrer le prix. Mais pourquoi une
firme peut-elle se lancer dans le processus d'internalisation
c'est-à-dire de relancement de marchés externes par une
planification centralisée ? Dans une analyse convaincante, Buckley
& Cason (1976) défendent le point de vue selon lequel les
imperfections qui entachent les marchés des biens intermédiaires
(produits semi-fini, savoir-faire couverts par des brevets, capital humain,
...etc.) constituent une motivation importante à internaliser ces
marchés. Ces auteurs relèvent cinq types d'imperfections qui
rendent profitable l'internalisation du marché :
1- L'absence de marchés à terme
nécessaires à la coordination d'activités
interdépendantes mais non contemporaines, c'est-à-dire de
différents stades de production séparés les uns des autres
par des intervalles de temps significatifs ;
2- Le fait pour une firme individuelle de posséder un
pouvoir de marché à l'égard d'un produit
intermédiaire, dans la mesure où elle ne peut pratiquer une
discrimination efficace par les prix ;
3- La concentration bilatérale de pouvoir de
marché ;
4- Le fait qu'il y ait incertitude dans le chef de l'acheteur,
c'est-à-dire lorsque le vendeur possède une meilleure
connaissance de la nature ou de la valeur du produit et valorise ce dernier
à un prix plus élevé que l'acheteur ou lorsque, dans le
cas d'un bien public tel que le savoir-faire, sa valeur pour l'acheteur
dépend de la décision du vendeur (éventuellement à
un prix plus bas) à des concurrents ;
5- La présence de droits de douane ad valorem, de
restrictions sur les mouvements de capitaux, et l'existence d'écarts
internationaux dans les taux de taxation des revenus et des profits, dans la
mesure où la manipulation des prix de transfert au sein de
marchés internes permet de maximiser le profit global en minimisant
l'impact des interventions gouvernementales.
Les mêmes auteurs avancent que les marchés du
savoir-faire génèrent les incitants les plus puissants à
l'internalisation, et ceci dans la mesure où des imperfections de
marché évoquées plus haut y sont
généralement rencontrées. Il s'ensuit une
intégration horizontale de la production, de la commercialisation et des
activités de recherche et développement.
Il apparaît donc que le principe d'internalisation est
au coeur du concept même de la firme. L'internalisation est
également susceptible de se révéler avantageuse pour les
produits agricoles périssables (manque de marché à court
terme, spécialement pour les produits non standards), pour les produits
intermédiaires capitalistiques dans les processus industriels
comportant plusieurs stades de production (en l'absence de marché
à long terme, la rentabilité du capital à un stade de
production peut être mise en danger par des goulots d'étranglement
à d'autres stades), et pour les matières premières dont
les gisements sont concentrés géographiquement
(impossibilité pour le monopoleur de pratiquer une politique de prix
discriminatoire de manière à éviter la substitution).
Ces trois derniers types d'internalisation ont en commun le
fait qu'ils concernent des produits intermédiaires dans des processus
comportant plusieurs stades de production et qu'ils conduisent à
l'intégration verticale. Mais l'internalisation implique des coûts
également : coûts en ressources dus à la non
concordance des échelles optimales de production aux divers stades de
production (ce qui peut cependant être évité par le recours
simultané aux marchés externes), coûts administratifs et de
communication. Le degré optimal d'internalisation des marchés est
dès lors tel que le coût marginal de l'internalisation
s'égalise à son revenu marginal.
Le concept d'internalisation a jusqu'ici fait l'objet de
discussion sans qu'il ne soit fait allusion à l'entreprise
multinationale (excepté quand ont été mentionnées
les imperfections de marchés internationaux). Il a en effet
été montré que le processus d'internalisation est au
coeur du concept même de la firme et n'implique pas nécessairement
la multinationalisation de cette dernière.
Par contre, comme pour toute firme moderne, la
compréhension de la multinationale requiert le concept
d'internalisation. Ce qui rend la multinationale différente des autres
firmes est que le processus d'internalisation se fait par-dessus les
frontières nationales. Voyons comment Buckley & Casson explique le
développement des multinationales58(*). Avant la seconde guère mondiale, les auteurs
le voient comme étant lié à l'internalisation des
marchés intermédiaires dans les processus comportant plusieurs
stades de production. Par contre, la stratégie de localisation d'une
firme avec des activités intégrées de production, de
marketing et de recherche et développement découle de la nature
de bien public, du savoir-faire qu'elle possède (connaissances
accumulées dans les domaines technique, commercial et de gestion, en
particulier grâce aux dépenses de recherche et
développement).
Une fois constitué, ce savoir-faire peut, en effet,
être appliqué sans coût additionnel (à l'exclusion
des frais de transfert supposés négligeables) dans diverses
localisations, si bien que son exploitation totale passe nécessairement
par la réalisation d'IDE, par son internalisation par-dessous les
frontières.
L'alternative consistant à vendre des licences
d'exploitation est généralement exclue en raison des
imperfections du marché du savoir-faire. Les multinationales de
l'après guerre sont supposées avoir suivi un tel chemin de
développement et sont, dès lors, un sous produit de
l'internalisation des marchés du savoir-faire.
D'importantes activités de recherche et
développement ont été stimulées par le glissement
structurel vers les produits à haut contenu technologique,
lui-même induit par des phénomènes d'offre (telle que la
disponibilité croissante de main d'oeuvre spécialisée)
comme de demande (revenus en croissance, sophistication accrue des goûts,
dépenses publiques élevées dans les projets de
défense et de prestige. En résumé, les
caractéristiques de croissance et de profitabilité des
multinationales d'après guerre découleraient davantage des
facteurs qui régissent l'internalisation du savoir-faire que de la
multinationalité elle-même.
En outre, les investissements directs d'après guerre se
font principalement entre économies développées
plutôt que de ces économies vers les pays en développement,
et ce en raison des coûts moindres d'adaptation du savoir-faire et des
techniques de production dans des pays de même niveau de
développement.
Pour expliquer l'existence de multinationales ne faisant que
peu de recherche et développement, telles que les multinationales de la
banane et les chaînes hôtelières internationales, Cason
étend le domaine de la théorie de l'internalisation aux biens de
consommation de haute qualité et aux services. Lorsque la qualité
du produit final est importante aux yeux du consommateur et qu'il règne
une certaine incertitude à propos de cette qualité
précisément, la réponse du vendeur consiste à
développer des produits de marque. Le développement et la
protection de sa marque conduisent le vendeur à contrôler
strictement la qualité de son produit.
La meilleure façon d'y parvenir tout en minimisant ses
frais de transaction est de procéder à l'intégration de
ses activités.
3. Approche éclectique :
Dans sa tentative de fournir une explication d'ensemble des
IDE, Dunning propose une théorie
« éclectique » dont les trois piliers conceptuels
sont la propriété intellectuelle, l'internalisation et la
localisation59(*).
L'auteur soutient, que pour entreprendre un IDE, une firme doit non seulement
posséder un avantage absolu en termes de propriété
intellectuelle, mais aussi avoir intérêt à internaliser cet
avantage, c'est-à-dire à l'exploiter elle-même
directement.
De plus, la localisation étrangère doit
présenter une dotation de facteurs de production et d'attraits propres
qui soit favorable par rapport à la production envisagée. Il
s'ensuit que l'IDE n'apparaît comme la méthode optimale de servir
un marché étranger que dans la mesure où des conditions
tant propres à la firme elle-même qu'à ce marché
sont simultanément réunies.
Comment une firme peut-elle réussir son implantation
sur un marché étranger s'elle ne possède pas quelques
avantages propres en termes de propriété intellectuelle ou de
savoir-faire, avantages qui permettent de surcompenser les inconvénients
et les coûts inhérents à toute opération à
l'étranger ? « The ownership advantages largely take the
form of the possession of intangible assets, which are, at least for a period
of time, exclusive or specific to the firm possessing them »60(*): technologie
supérieure, capacité d'innover ou à pratiquer la
différenciation de produits, accès avantageux aux marchés
des intrants ou encore aux marchés des biens finaux. Les avantages
propres à la firme peuvent aussi provenir du caractère
multinational de cette dernière ; accès aux services de la
société mère (gestion, marketing, recherche et
développement, finance, ...etc.).
La décision d'internaliser de tels avantages par le
biais d'une extension internationale des activités plutôt que de
les exploiter par la voie contractuelle sur des marchés externes
à la firme (tel que contrat de licence) dépend en ordre principal
des imperfections qui caractérisent les marchés des biens
intangibles. Enfin, une localisation étrangère doit être
telle que la firme trouve profitable d'exploiter son avantage propre en
conjonction avec au moins un avantage inhérent à la localisation
étrangère : disponibilité, qualité et/ou prix
des intrants, facilités et coûts de transport et de communication,
taux de taxation des profits, droits de douane et d'autres obstacles aux
échanges, interventions et aides gouvernementales, climat de
l'investissement, ...etc.
Bien que l'intégration horizontale et verticale
d'activités économiques présente conceptuellement beaucoup
de points communs, nous croyons utile de les considérer distinctement.
Dans cet ordre d'idées, Buckley et Casson, dont la théorie des
IDE repose sur l'unique concept d'internalisation, soutiennent que cette
dernière est susceptible de concerner deux types différents de
marchés, à savoir les marchés des biens intangibles,
c'est-à-dire du savoir et du savoir-faire (intégration
verticale), et ceux des biens intermédiaires dans le processus
comportant plusieurs stades de production (intégration
verticale)61(*).
L'intégration verticale de la firme comportant
plusieurs stades de production est justifiée par la recherche du
coût de production minimum, ainsi que d'un accès sûr aux
matières premières et autres biens intermédiaires. Les
éléments de localisation sont donc primordiaux, en même
temps que les avantages qui découlent de l'internalisation de
marchés imparfaits.
Dans le contexte de l'intégration horizontale, les
coûts de production étrangers, les frais de transport et droits de
douane entrent aussi en compte dans la décision de servir un
marché étranger à partir d'une unité de production
y située plutôt que via des exportations. Cependant, des facteurs
de localisation supplémentaires sont déterminants, tels que la
proximité du marché du bien final dans le cas d'un bien
différencié, la taille de ce marché lorsque la production
est caractérisée par des économies d'échelle au
niveau de l'unité de production, ainsi que son taux de croissance.
Des tests empiriques de l'impact sur le volume des IDE, des
obstacles aux échanges, des coûts de production, ainsi que la
taille et du taux de croissance du marché étranger sont fournies
par Lunn Scaperlanda et Balough62(*). Qu'en est-il des avantages propres à la
firme ? En raison de leur caractère de bien public, ils constituent
la motivation fondamentale à l'intégration internationale
horizontale et la rendent en même temps possible en conférant
à la firme l'avance concurrentielle nécessaire à son
succès sur des marchés étrangers. Avec le concept
d'internalisation, les avantages propres à la firme sont donc la
clé de la compréhension du phénomène
d'intégration internationale.
4. L'analyse synthétique des investissements
étrangers
L'analyse synthétique des investissements
étrangers, élaboré par J.L.Mucchielli combine trois
niveaux d'analyse63(*):
-Le niveau macro-économique (avantage comparatif du
pays) ;
-Le niveau micro-économique (avantage compétitif
de la firme) ;
-Le niveau méso-économique (structure du
secteur)64(*).
Plusieurs différences sont à l'origine de la
délocalisation. Elles concernent:
· La technologie du pays d'origine et du pays
d'accueil ;
· Les dotations des facteurs ;
· Les goûts des consommateurs ;
· Les marchés de produits ;
· Les économies d'échelle ;
· Les rémunérations sur les marchés
des facteurs.
D'après J.L.Mucchielli, les avantages liés
à la spécialisation commerciale « sont les plus
importants lorsque les avantages compétitifs et les avantages
comparatifs se trouvent en phase »65(*). Au contraire, c'est le « décalage
entre ces types d'avantages qui engendre la
délocalisation »66(*). Ces décalages peuvent être
illustrés par plusieurs exemples. Ainsi, la firme qui a une forte
demande pour un facteur de production et qui ne peut la satisfaire car l'offre
dans son pays d'origine est insuffisante, ira s'implanter à
l'étranger (implantation de firmes textiles américaines ou
européennes en Asie du Sud Est). De même, il peut y avoir dans un
pays une offre excédentaire et une demande insuffisante. Il y aura,
là encore, délocalisation (implantations de firmes
électroniques sud-coréennes aux Etats-Unis). Cette analyse
insiste sur les facteurs déterminant les échanges internationaux
de biens, de technologies, et les investissements directs à
l'étranger. Elle ne suffit cependant pas à expliquer les
implantations dans le secteur des services67(*).
B. Les nouvelles théories des IDE
1. Théories basées sur la
multinationalisation exogène :
L'étude des FMN ne pouvait se faire dans le cadre des
théories traditionnelles du commerce international, car la nature
même de ces firmes suppose quelques imperfections de la concurrence.
Une firme devient multinationale pour exploiter des différences de
coût entre pays, essentiellement parce qu'elle a des actifs à
valoriser (savoir-faire, brevets, qualité de gestion ...) et qu'elle
préfère le faire d'une façon interne plutôt que dans
un cadre de marché (incorporation des rentes monopolistiques dans les
prix, licences accordées à des firmes
étrangères...).
A ce niveau d'analyse, la multinationalisation est
exogène. Autrement dit, si la firme choisit de produire à
l'étranger, elle doit exercer elle-même cette activité et
aucune licence n'est supposée. Dans cette optique, nous allons
présenter cette expansion multinationale dans le cadre traditionnel des
avantages d'Ownership et de Location de Dunning en suivant Helpman et Markusen
considérés comme les premiers auteurs à avoir
proposé des modèles d'équilibrer général
afin d'analyser les activités des FMN.
Dans le modèle de Helpmann les firmes disposent d'une
seule unité de production. Cette dernière peut être
localisée dans un pays différent du pays d'origine. L'absence des
tarifs et des coûts de transport implique que la firme ne doit en aucun
cas avoir plus d'une unité de production68(*).
Le modèle traite en réalité, une firme
intégrée horizontalement ou verticalement. Par contre, dans le
modèle de Markusen, l'entreprise nationale doit installer des
unités de production dans les deux pays. Elle devient une multinationale
intégrée horizontalement69(*).
1-1 La description du modèle de Helpman :
Le modèle présenté par Helpman analyse
des firmes avec un simple produit, en supposant qu'il existe des biens
différenciés, des économies d'échelle, une
concurrence monopolistique et un input spécifique (du type management,
marketing, R&D)70(*).
Ce dernier peut servir à la production sans être obligatoirement
localisé dans la même implantation. Les firmes maximisent leurs
profits et choisissent la localisation qui minimise les coûts de
production. Ainsi, l'émergence des multinationales apparaît comme
le résultat de la différence entre les pays dans la
rémunération des facteurs. En dehors de la description des
conditions sous lesquelles la firme décide de devenir une
multinationale, Helpman analyse les structures et le volume de l'échange
qui découle sous ces conditions.
L'article de Helpman utilise une version simplifiée du
modèle standard de l'échange international, à deux
secteurs et deux biens : un bien homogène, Y et un bien
différencié X. Dans ce cas, il existe n firmes produisant chacune
une des n variétés du bien différencié et un seul
producteur du bien homogène. Les préférences sont
identiques entre les deux pays et peuvent être représentées
par une fonction d'utilité u(y, Ux) où y désigne le
niveau de consommation du bien homogène et Ux=ux (.) désigne le
niveau de sous utilité émanant de la consommation des biens
différenciés. La fonction ux (.) peut être, par exemple du
type DIXTI-Stiglitz (1977) ou bien du type (1979) 71(*) .
Il existe deux facteurs de productions : le travail L et
un input plus général H qui joue un rôle spécifique
dans la production des biens différenciés. Le bien
homogène est produit au moyen d'une fonction de production
homogène, linéaire et standard (rendements constants) avec un
coût unitaire associé cy(wl ,wh) où wi désigne la
rémunération du facteur i (i=H, L).
Dans l'équilibre concurrentiel, le prix du bien
homogène est considéré comme numéraire. Il est
égal au coût unitaire :
(I-1) cy (wl , wH) = 1
La structure de production des biens
différenciés est plus complexe. Chaque firme produit une
variété de données. Elle doit utiliser l'input H et
l'adapter, avec un coût positif, pour le rendre plus conforme à la
production de cette variété. Une fois adaptée, l'input H
devient un actif spécifique à la firme et peut servir plusieurs
unités de production (implantées dans des pays différents)
en étant localisé dans une implantation unique. Soit l(x, hx) la
quantité de travail nécessaire dans la production de x
unités d'une variété de bien différenciés
(dans une simple implantation) lorsque hx unités de H ont
été adaptées. Une forme possible de cette fonction
est : l(x, hx) = fp + gl (x, hx) où fp > 0 et gl(.) est une
fonction linéaire et homogène. On suppose que l(x, hh) est
l'inverse de la fonction de production caractérisée par des
rendements croissants et dans laquelle Hh est nécessaire à la
production. Soit g(wL , hx) le coût minimum.
La fonction de coût d'une firme simple est donnée
par :
Cx (wL , hx)=min [wL l(x, hx) + g(wL , wH , hx) + wHhx]
Il faut noter que toutes les variétés des biens
différenciés ont la même structure de coût et qu'il
existe des coûts fixes spécifiques à la firme72(*) .
De même, des coûts fixes et des coûts
variables spécifiques à l'implantation.
Ce modèle a été développé
dans le cadre d'une concurrence monopolistique à la chamberlin (dans le
secteur des biens différenciés). Les firmes égalisent le
revenu marginal au coût marginal, et la libre entrée engendre des
profits nuls,. Ainsi, deux conditions doivent être
vérifiées
(I-2) R (p, n) = (wL, wH, hx)
(I-3) px = Cx (wL , wH, hx)
Où p désigne le prix d'une variété
de biens différenciés, R(.) désigne le revenu moyen
divisé par le revenu marginal et mesure le degré de pouvoir de
monopole73(*), n
désigne le nombre de variétés disponibles pour les
consommateurs, et (.) représente le coût moyen divisé par
le coût marginal et mesure le degré des rendements
d'échelle dans le processus de production des biens
différenciés. Par ailleurs, il est supposé que les
facteurs de production sont internationalement immobiles.
1-1-1 Equilibre dans le cas d'une économie
intégrée :
En analysant l'équilibre symétrique d'une
économie mondiale intégrée, Helpman a essayé
d'identifier la distribution (entre les pays) des facteurs de production, L et
H. Cette distribution particulière fournit une information capitale du
fait des différences dans les dotations factorielles.
Dans l'équilibre symétrique de l'économie
mondiale intégrée, les prix des facteurs sont les mêmes et
les conditions d'équilibre sur le marché des facteurs
sont :
(I-4) aLY (wL, wH)y + ALX(wL, wH, x)n = L
(I-5) aHY (wL, wH)y + ALX(wL, wH, x)n = H
Où aiY (wL, wH) = cY(wL, w)/ Wi, (i = H, L)
désigne le coût minimum du facteur i par unité d'output du
bien homogène,
AiX (wL, wH, x) = Cx (wL, wH, x) / Wi, (i = H, L) est le
coût minimum du facteur i dans une implantation représentative de
l'industrie des biens différenciés. n désigne le nombre de
variétés des biens différenciés (ou de
manière équivalente le nombre d'unité de production).
Enfin, L et H désignent les quantités totales disponibles (au
niveau mondial) des facteurs de production.
Les conditions (I-1) - (I-5) ainsi, que les conditions
d'équilibre su le marché du bien homogène (l'offre de Y
est la demande) fournissent les valeurs d'équilibre :
1- Des rémunérations facteurs (wL et
wH) ;
2- Du prix des biens différenciés (p) ;
3- De l'output d'une variété donnée des
biens différenciés (x) ;
4- Du niveau d'output du bien homogène (y) ;
5- Du nombre d'unités de production dans l'industrie
des biens différenciés (n).
Il est supposé que dans cet équilibre, le bien
homogène est plus intensif en travail que le bien
différencié, X. Cela se traduit par :
aLH / aHY > ALX / AHX
Sous cette hypothèse, la distribution à
l'équilibre du plein emploi des facteurs entre deux secteurs peut
être représentée dans la figure I-1. le vecteur OE
représente les dotations totales des facteurs de production, OQ
représente l'emploi des facteurs dans l'industrie des biens
différenciés et QD représente l'utilisation des facteurs
dans l'industrie du bien homogène. La droite BB' représente la
frontière d'égalisation des coûts des facteurs est sa pente
égale au rapport des rémunérations (wL , wH). Au point
d'intersection avec OQ', elle est tangente à l'isoquant du bien
homogène. De même, au point d'intersection avec OQ', elle est
tangente à un isoquant pour les biens différenciés. Ce
dernier isoquant peut être retrouvé à partir de la fonction
de coût par :
(LX , HX) pour lequel (wL , wH) tel que (LX , HX) = [ ALX(wL,
wH, x), AHX (wL, wH, x)]
Le long de la droite OQ, on retrouve une famille
entière d'isoquants, chacun représente un nombre croissant
d'unités de production et connaissant une même pente au point
d'intersection avec la droite OQ. Ainsi, en utilisant l'isoquant d'une simple
implantation (n=1), on peut calculer le nombre d'implantation à
l'équilibre 74(*) : avec les inputs représentés par
un point sur OQ, il faut diviser la distance qui sépare ce point de
l'origine, par OEX (où le point EX caractérise les dotations
factorielles utilisées dans le cas d'une unique implantation). De
façon similaire sur OQ', on peut calculer l'output du bien
homogène (y).
E
Facteur L
Q
Q'
EX
n= 1
EY y = 1
y = y'
WL / WH
B
B'
Facteu H
Fig. 1-1
1-1-2 Modèle de l'échange :
Considérons le modèle standard du type
Heckscher-Ohlin (2 x 2 x 2) avec deux pays, deux biens et deux facteurs, et
dans lequel il n'y a pas de renversement des intensités factorielles.
Dans le pays i (i = 1,2), il existe ni firmes qui produisent le bien
différencié (avec n1 + n² = n) et un seul producteur du bien
homogène (d'un niveau yi , avec y1 + y² = y). Les
préférences dans les deux pays sont identiques. L'ensemble des
points de dotations peut être divisé en deux sous ensembles. Dans
le premier (le parallélogramme Q1QQ2Q' sur la figure I-2), il y a
égalisation des prix de facteurs et aucune spécialisation dans la
production. Chaque pays exporte le bien qui utilise de façon intensive
le facteur de production qu'il a en abondance relative. A l'intérieur du
second (le complément (Q1QQ2Q') chaque pays paie un prix faible pour le
facteur de production qu'il a en abondance et un prix plus élevé
pour l'autre facteur de production. Ainsi, au moins un pays se
spécialise dans la production d'un bien, qui utilise de façon
intensive, le facteur de production le moins cher. Le modèle
d'échange qui en découle est le même que dans le sous
ensemble précédent.
En raison de la symétrie des structures (par rapport
à la diagonale O1O2), il est suffisant d'analyser les points de
dotations en dessous de la diagonale O1O2. Dans ce sens le pays I est
relativement abondant en H et le pays 2 est relativement riche en travail.
Prenons par exemple le point E de dotations factorielles pour lequel il y a
égalité des prix des facteurs. Dans ce cas, les firmes d'un pays
n'ont pas d'incitations, induite par les différences des prix des
facteurs, à installer des filiales dans l'autre pays.
Etant donné que les profits sont nuls, la
totalité du revenu correspond aux rémunérations H et L.
ainsi, au moyen de la droite BB' passant par E et de pente wL / wH, on peut
retrouver la distribution de revenu entre les pays. Soit C l'intersection de
BB' avec la diagonale. Dans ce sens, le revenu relatif du pays I est
égal à O1C / CO2 (avec un choix adéquat de l'unité
de mesure, O1C représente le niveau de revenu du pays 1 et CO2
représente celui du pays 2). Si les deux pays possèdent le
même modèle de dépense, le pays 1 consomme une proportion
de S1 de l'output mondial y (du bien homogène), où s1
désigne sa part du revenu mondial. En menant la droite passant par C
parallèle à O1Q, sa consommation de produit homogène est
représentée par O1CY est l'intersection de cette droite avec
O1Q'. Si la production en bien homogène du pays 1 (y1) est donnée
par O1Py, alors ce dernier importe le bien homogène. Finalement si
l'échange est balancé, cela signifie que le pays 1 est
exportateur des biens différenciés.
Dans l'ensemble O1QQ2, d'allocation des facteurs, le
modèle d'échange intersectoriel est similaire à celui
d'Heckscher-Ohlin. Mais, dans le cas présent il y a aussi un
échange intra-sectoriel dans les produits différenciés. Le
pays j produit les n variétés de biens
différenciés et les exporte vers son partenaire. En
résumé, pour les dotations factorielles correspondant à
l'ensemble O1QQ2, le libre échange n'engendre aucune incitation à
la formation de multinationales. La structure d'échange est similaire
à celle des modèles traditionnels d'échange des biens
différenciés. L'échange intra-sectoriel s'explique par la
concurrence monopolistique dans les biens différenciés.
Considérons le complément de O1QQ2 par rapport
à la diagonale (c'est-à-dire O1IQQ2). Dans cet ensemble, les prix
des facteurs ne sont pas égaux si les firmes doivent utiliser les inputs
des facteurs dans le même pays. Dans ce cas, le facteur H est moins cher
dans le pays 2 et le travail est moins cher dans le pays2. Ce sous ensemble
peut, à son tour, être divisé en trois sous ensembles,
à savoir O1QD, O2QDF et DIF (voir la figure I-2).
Considérons le sous ensemble O1QD. Il est
évident que pour les points correspondant à ce dernier sous
ensemble, il n'existe aucun équilibre dans lequel les prix des facteurs
sont égaux et, chaque firme utilise ses facteurs de production dans la
même localisation. Cependant, les FMN doivent émerger. L'une des
questions qui se posent, consiste à savoir si cette émergence va
provoquer l'égalisation des prix des facteurs. Soit, par exemple, le
point E' appartenant à O1QD. Supposons que toutes les ressources du pays
1 soient employées dans al production de biens
différenciés et que les filiales dans le pays étranger
utilisent un montant de travail donné par E'E'm où E'm est le
point d'intersection avec O1Q de la droite horizontale passant par E'. Ainsi,
l'équilibre mondial agrégé correspond à
l'équilibre mondial intégré. L'existence des firmes
internationales permet de séparer le point d'utilisation des facteurs
(E'm) et celui des dotations (E'). la distance O1E'm représente le
nombre de firmes installées dans le pays 1 (n') et la distance E'mQ
représente le nombre des firmes installées dans la pays j, nj, et
l'emploi du travail dans le pays 2 par les filiales du pays 1
(installées par les multinationales), Lf, sont obtenues par les
conditions suivantes :
ALX n1 = L1 + Lf aLY y+ ALX n2 = L² - Lf
AHX n1 = H' aHY y + AHX n2 = H²
Cependant, le nombre de variétés produites dans
le pays j n'est pas égal à nj : le nombre de
variétés produites dans le pays 1 est plus faible que n1 et, dans
le pays 2, ce nombre est plus grand que n2. Cette différence
dépend de la quantité de travail Lf employée par les
filiales. En effet le nombre de variétés produites dans le pays
j, Mj, j = 1,2 est :
MI = n 1 - Lf / AHX M²= n² + Lf / AHX
En résumé, l'ensemble O1QD est
caractérisé par un équilibre avec égalisation des
prix des facteurs en raison de l'émergence des FMN. La structure
d'échange est identique à celle des modèles traditionnels
de l'échange des biens différenciés.
D'une façon similaire, Helpman a démontré
que tous les points du sous ensemble O2QDF conduisent à un
équilibre avec égalisation des prix des facteurs en raison de
l'émergence des FMN. Par contre, pour les points appartenant à
DIF, toutes les firmes qui produisent des biens différenciés
appartiennent au pays 1 et, leur activité de production est
localisée dans le pays 2 75(*) . Ainsi, le pays 1 exporte l'input H et importe
toutes les variétés des biens différenciés en
provenance du pays 2. il peut importer ou exporter le bien homogène.
1-1-3 Volume de l'échange :
Il est clair que la localisation des points
représentatifs des dotations factorielles en sous ensemble selon les
différences permet de montrer que le modèle d'échange
dépend de deux variables principales :
1- La taille relative du pays en terme de P.I.B ;
2- Les différences de dotations factorielles
relatives.
Dans cette optique, si le pays 1 est de taille faible et il
est bien doté en facteur H, alors le point des dotations appartient au
sous ensemble O1QD, et il existe des multinationales basées dans le pays
1. Ce dernier exporte les biens différenciés ainsi que le bien
homogène.
Par ailleurs, cet article montre comment de grandes
différences dans les dotations factorielles relatives sont
associées avec de grands volumes d'échanges. Par contre, les
différences dans les tailles relatives des pays sont associées
avec des effets ambigus sur le volume d'échange. De même, avec
l'émergence des multinationales, la part d'échange intra- firme
peut être positivement ou négativement liée aux
différences dans les dotations factorielles. D'une façon
générale, cette théorie présente un grand
intérêt car elle permet d'identifier et d'analyser les
circonstances dans lesquelles les firmes considèrent rentable
d'installer des unités de production à l'étranger. Dans
cette optique, Helpman intègre l'investissement international dans des
modèles en concurrence monopolistique ; celui-ci intervient sous la
forme d'un transfert d'actifs spécifiques. L'investissement est ainsi un
bien intermédiaire de la maison mère, exporté vers une
unité de production intensive en travail délocalisé dans
un pays d'accueil. On retrouve là une délocalisation verticale
liée aux différences d'abondances factorielles, avec
investissement univoque et réimportation de la production vers le pays
d'origine.
1-2 La description du modèle de Markusen :
Dans la littérature économique, il existe un
large débat sur les effets provenant de l'observation des FMN. La
théorie de l'échange international essaie de donner quelques
explications à l'existence de ces multinationales. A partir de
l'observation empirique, elle suggère que le niveau d'activité
d'une multinationale dans une industrie particulière est liée
à l'importance de l'intangible 76(*) dans une industrie. Ces intangibles offrent à
la firme un actif spécifique qui lui donne un avantage de
propriété. Ce dernier, peut être centralisé dans une
simple localisation et peut servir une ou plusieurs unités de
production. Cela peut inciter la firme à devenir une multinationale en
installant un ou plusieurs unités de production supplémentaires.
Ces unités peuvent être géographiquement
dispersées.
L'article de Markusen présente une analyse basée
sur la présence de ce type d'avantage associé à l'avantage
de localisation77(*). Il
distingue d'une façon claire les économies d'échelle au
niveau de l'implantation de celles au niveau global de la firme. La firme
nationale peut choisir d'installer des unités de production dans deux
pays. Elle devient une multinationale intégrée
horizontalement.
Le modèle comprend deux biens (X et Y) et deux pays (m
désigne le pays domestique et h désigne le pays hôte). X et
Y sont produits à partir du travail et du capital spécifique
à chaque secteur. Les dotations totales des facteurs sont fixes. Les
pays m et h ont des dotations factorielles absolues identiques, des
technologies de production identiques et des fonctions d'utilité
identiques.
L'output de Y est produit par une industrie concurrentielle
avec des rendements d'échelle constants. Par contre, l'output de X est
le produit de deux activités : l'activité C (pour le
contrôle) et l'activité F (pour la manufacture ou la fabrication).
C et F peuvent être séparés géographiquement dans le
processus de production du bien X. le capital spécifique au secteur de
production du bien X est utilisé dans F et non dans C
(c'est-à-dire, C utilise uniquement le travail).
L'activité C doit être centralisée dans
un seul pays, les facteurs de production sont immobiles et il n'y a aucune
barrière à l'échange. Dans le processus de production du
bien X, l'activité C désigne la R&D, le marketing et le
management. Par contre, F représente la transformation physique d'input
en output. En effet, F est caractérisé par des rendements
constants 78(*) et, par
conséquent, X = C.F est caractérisé par des rendements
croissants. Ces derniers ont supposés être relativement faibles
par rapport aux effets de l'intensité des facteurs tel que l'ensemble de
production de chaque pays est strictement convexe. Cela assure que le
monopoleur maintient des implantations dans les deux pays (il devient une firme
multinationale) plutôt que servir les deux pays à partir d'une
implantation unique.
Jusqu'ici, on a supposé qu'il n'y a aucune
différence dans les dotations factorielles et qu'il existe des
économies d'échelle au niveau de l'implantation. Par la suite,
nous allons développer deux versions de ce modèle de base. Dans
la première, il existe deux firmes nationales indépendantes
produisant dans les deux pays. Dans la seconde, la production est
monopolisée par une FMN. Ensuite, nous allons comparer les deux versions
en présentant les principaux résultats du modèle.
1-2-1 Equilibre avec deux firmes nationales
(duopole international)
Il s'agit du cas où il existe un monopole (ou bien
duopole international) indépendant produisant le bien X dans chaque
pays. La liste des équilibres avec une simple firme nationale n'est pas
présentée de façon complète 79(*) . Le cas présent est
choisi pour illustrer le compromis entre l'efficacité technique et le
pouvoir de marché, lorsque la FMN remplace deux firmes domestiques
(nationales). On part de l'hypothèse que le producteur de X
considère les prix des facteurs comme donné. Soit p le prix du
bien X en terme de Y. les conditions d'autarcie dans lesquelles il y a un
simple producteur (monopoleur) du bien X dans chaque pays sont données
par : (I-6) pi (1 / xi) = TMTi xi = - P/Y dX/dp i = m, h
Où TMTi désigne le taux marginal de
transformation le long de la frontière de production du pays i et xi
désigne l'élasticité de la demande du bien X dans le pays
i. pi étant le prix du bien X dans le pays i. les conditions de second
ordre sont satisfaites si xi est inférieure à l'unité et
est une fonction décroissante de X (ou bien X/Y). Markusen (1981) a
montré que ces conditions sont satisfaites pour une fonction
d'utilité « C.E.S » (élasticité de
substitution constante) avec une élasticité de substitution
supérieure à l'unité. Sous les hypothèses de
technologies et de dotations factorielles identiques, il devient évident
qu'il s'agit d'un équilibre symétrique avec autarcie. Cela est
présenté par le point A sur la figure 1-3. YXn représente
la frontière de production et Ua la courbe d'indifférence.
Si les deux firmes (duopole) s'engagent dans une collision de
prix pour maximiser les profits communs ou biens si elles s'engagent dans une
concurrence à la Cournot Nash l'équilibre est défini par
la production (le point B sur la figure 1-3) . Aucun gain n'est
réalisé dans le cas de collusion, si la condition
d'équilibre est donnée par l'équation (I-6) avec pi et xi
identiques dans les deux pays. Dans ce modèle, la concurrence à
la Cournot fournit des résultats analogues. Enfin, lorsque les firmes
s'engagent dans une tarification égale au coût moyen, le bien
être et la production peuvent être améliorés (point D
sur la figure 1-3).
X
Figure 1-3
Dans tous les cas précédents, chaque pays doit
avoir les mêmes outputs, part de marchés, niveau de consommation,
prix des facteurs, etc.... Il peut y avoir des gains de l'échange dans
le sens où le bien-être d'un niveau plus élevé que
dans le cas d'autarcie. On peut imaginer un équilibre, avec des firmes
nationales, non symétriques.
1-2-2 Equilibre avec une firme
multinationale :
Supposons, par exemple, qu'il soit optimal de centraliser
l'activité C dans le pays m. les conditions qui caractérisent la
frontière de production efficace peuvent être
déterminées en maximisant l'output de X pour un niveau
donné de la production de Y. le programme de maximisation de la FMN
s'écrit :
Max C (Lmc) [ F (LmÉ) + F (LhÉ)]
Sous les contraintes : (I-7) Y= G ( L - Lmc - LmÉ) + G
(L - LhÉ)
(I - 8) G m'/Cm' (Fm + Fh) = G m'/Cm Fm = Gh'/Cm Fh = TMT
Où L désigne la dotation totale en travail de
chaque économie avec Y = G(Ly)80(*). Soit w1 le taux du salaire en terme de Y.wi = Gi'
découle de l'hypothèse selon laquelle les marchés des
facteurs et de l'industrie Y sont concurrentiels ( G i' est égal
à la production marginale du travail dans la production de Y).
Selon les conditions de premier ordre, l'équilibre de
la FMN se trouve, par conséquent sur la frontière
d'efficacité de production. Cette frontière se trouve en dessus
de celle des firmes nationales, à l'exception du point situé sur
l'axe des ordonnées (voir figure I-3)
Dans cet équilibre centralisé (avec une FMN),
le pays m a moins de ressources affectées à la production de Y et
F tel que Gm, et Fm, sont supérieurs à Gh , et Fh, ,
respectivement. Par contre, le pays m a davantage de ressources
affectées à la production de X (Lmy.< Lhy ), mais la
distribution de ces ressources entre C et F diffère de celle
observée dans le pays h. Chaque pays possède un prix relativement
élevé pour les facteurs utilisés d'une façon
intensive dans l'activité prédominante (C pour le pays m et G et
F pour le pays h). Par contre, la relation entre les outputs dans les deux pays
dépend des propriétés générales des
activités G et F. Le fait que (Gm'/Fm') = (Gh'/F h') selon
l'équation (I-8) ne doit pas signifier que (Xm/Ym') = (Xh/Yh) ou bien
que (Gm/Fm) = (Gh/F h). Cette dépendance des propriétés de
G et F, signifie que la direction et le volume de l'échange entre les
deux pays ne sont pas prévisibles.
Cela suggère que l'activité multinationale
(présentée ci-dessus) affecte l'allocation intersectorielle de
l'activité économique dans un pays (par exemple Lmy.< Lhy) et
fournit une idée sur l'échange entre les deux pays. Par contre,
elle ne fournit pas une prédiction simple sur la direction de
l'échange. Toutefois, il existe toujours un échange dans ce type
d'équilibre. Il peut être au moins égal au rapatriement des
profits d'un pays à l'autre. Ceci est opposé au cas de
l'équilibre avec des firmes nationales sans échange.
1-2-3 Comparaison des équilibres et
principaux résultats :
Deux versions du modèle de base ont été
développées. Dans la première, il existe une seule firme
nationale indépendante produisant le bien dans chaque pays. Dans la
seconde, la production pour les deux pays est monopolisée par une FMN
qui produit avec une grande efficacité technique qui favorise le pouvoir
de marché qu'elle peut exercer.
Dans ce cas, il n'est pas évident que la multinationale
puisse augmenter le bien-être mondial (relativement à celui
observé avec les deux firmes nationales) est simplement qu'elle augmente
l'output du bien en question.
De même, la condition suffisante pour que le pays local
profite de la présence de la multinationale est simplement que les
profits de cette dernière soient supérieurs à ceux qui
seraient observés en situation de firme nationale avec une seule
implantation.
Lorsque la multinationale trouve qu'il est plus efficace de
concentrer au mois une de ses activités C et F dans le pays d'origine,
l'équilibre du modèle comporte des pays identiques dans des
activités différentes et produisant des paniers de biens
différents. Ainsi, la multinationale peut conduire à la
création d'échange et à la division internationale du
travail81(*) .
L'activité multinationale peut créer une base de
l'échange. Ces résultats montrent donc l'investissement direct
peut agir plutôt comme un complément que comme un substitut
à l'échange de marchandises.
Par ailleurs, l'équilibre avec la présence d'une
FMN suppose des prix différents des facteurs entre les pays. Par contre,
l'équilibre avec multinationale, chaque pays possède un prix
relativement élevé pour les facteurs utilisés de
façon intensive dans activités prédominantes (C pour le
pays m et G pour le pays h). Il faut signaler que si les facteurs sont
internationalement mobiles, ils doivent se déplacer de manière
à augmenter le degré de spécialisation internationale
ainsi que le volume de l'échange.
Des travaux précédents Krugman et Markusen
avaient montré qu'avec une concurrence imparfaite et / ou des rendements
croissants, l'équilibre peut entraîner la spécialisation
entre deux économies identiques et une complémentarité
entre l'échange des facteurs et l'échange des biens.82(*)
Il convient de rappeler que l'analyse de cet article a
été développée en l'absence de barrières
à l'échange. En effet, la présence d'un tarif doit
créer une incitation supplémentaire à la création
par les firmes de nouvelles implantations.
2. Théories basées sur la
multinationalisation endogène :
La théorie de l'investissement direct à
l'étranger s'est enrichie de plusieurs modèles ou les FMN
apparaissent de façon endogène.
Ces travaux sont basés principalement sur les avantages
d'ownership et de location. L'avantage spécifique est défini par
l'avance technologique (la R&D), le savoir-faire, la compétence
managériale et les économies d'échelle. L'avantage de
localisation est défini par le niveau des prix des coûts de
transport et des barrières douanières.
Dans ces nouvelles formes de multinationalisation, on
retiendra en particulier l'article de Horstmann et Markusen (1992). Dans ce
modèle, la décision de devenir une FMN (intégrée
horizontalement) est endogène et l'investissement direct à double
sens est l'une des caractéristiques observées entre pays
développés. Les variables principales de ces modèles
sont :
1. Le niveau de l'activité spécifique à
la firme (comme la R & D) qui joue le rôle d'un input commun pour les
implantations ;
2. Les économies d'échelle ;
3. Le tarif et le coût de transport entre les
pays83(*).
Le modèle de Horstman et Markusen traite des biens
homogènes84(*). En
outre, les FMN sont observées à l'équilibre lorsque les
niveaux des coûts fixes, du tarif et des coûts de transport sont
relativement plus élevés que les économies
d'échelle. De même, elles apparaissent à l'équilibre
lorsque les tailles des marchés sont importantes et lorsque les pays ont
des dotations similaires. De façon plus générale, l'IDE
(à double sens) apparaît lorsque les pays sont riches et
similaires (pays développés). La similarité entre les pays
est appréciée du point de vue des dotations factorielles, prix
des inputs, taille des marchés, l'avance technologique...etc. Ainsi en
raison de l'importance de ces résultats85(*), il est opportun de présenter les principaux
résultats de ce modèle.
2-1 Horstmann et Markusen, et le modèle
à biens homogènes :
Dans l'article de Horstmann et Markusen a été
développé un modèle simple dans lequel les structures des
marchés (avec concurrence imparfaite) sont déterminées de
façon endogène. Le modèle comprend deux pays identiques de
sorte que l'échange ne peut s'effectuer sur la base de l'avantage
comparatif. Chaque pays produit un premier bien homogène avec des
rendements constants en concurrence parfaite, et un second avec des rendements
d'échelle croissants. Les structures d'implantation à
l'équilibre sont déterminées par les décisions de
localisation des firmes. Chaque firme fait le choix du nombre d'implantation
à installer dans deux pays. La technologie de production
considérée est similaire à celle présentée
par Markusen. Il existe des coûts fixes spécifiques à la
firme et à l'implantation. Les coûts marginaux de production sont
identiques dans les deux pays.
2-1-1 Technologie de production et structure des
marchés :
L'industrie comprend deux pays : le pays domestique, h et
le pays étranger, É. Chaque pays produit un bien homogène,
Z, avec des unités choisies tel que Z = L-Z. Autrement dit, le travail
est le numéraire. Par ailleurs, une firme du pays h produit un bien X
avec des rendements d'échelle croissants et une firme du pays É
produit un bien substituable, Y. les économies d'échelle sont
supposées être suffisamment élevées pour que le
marché ne compte plus qu'un producteur de X en h et qu'un producteur de
Y en É. Les deux producteurs ont des technologies identiques avec les
coûts suivants :
F : coût fixe spécifique à la
firme ;
G : coût fixe spécifique à
l'implantation ;
m : coût marginal de production ;
s : coût unitaire de transport.
Dans ce cas, les économies d'échelle
apparaissent du fait que le coût fixe d'une firme avec deux implantations
est de 2G+ F, par contre, celui de deux firmes avec chacune une implantation
unique est de 2G + 2F. La multinationale dispose, ainsi, d'un avantage dans sa
production mondiale. Il reste à démontrer que la FMN
apparaît dans les structures de l'industrie à
l'équilibre.
Les consommateurs dans les deux pays ont des fonctions
d'utilité quadratiques et identiques de la forme :
(I-9) U (X ,Y,Z) = aX - (b/2)X² + aY - (b/2)Y²
- cXY + z
Soient, respectivement, px et py les prix unitaires de X et de
Y en termes de Z. soit L la dotation totale du travail dans chaque pays, et
(respectivement) le profit du producteur du bien X (respectivement de Y) en
termes de Z. la contrainte budgétaire dans le pays domestique h est
donnée par : (I-9- a) L + x = px X + pYY + Z
La maximisation de (I-9) sous la contrainte définie par
(I-9-a) nous donne les fonctions inverses de demande :
(I-10) px = a-bX-cY et py = a-bY-cX
Avec des fonctions similaires pour le pays É. On
suppose b> c ; b = c correspond au cas où X et Y sont
parfaitement substituables. La technologie définie par (I-9), les
fonctions inverses de demande définies par (I-10) et la contrainte de
ressources L = Lx + Ly + Lz achèvent la spécification de
l'équilibre général du modèle. Par ailleurs, on
suppose que L est assez élevé pour permettre la production de X
et de Y.
Le nombre de firmes (dans chaque pays) à
l'équilibre sur les deux marchés sont les résultats d'un
jeu simple à deux étapes. Dans la première étape,
les deux firmes font un choix parmi trois options :
1- Rester en dehors des deux marchés (stratégie
de 0 implantations) ;
2- Servir le marché étranger et le marché
domestique à partir d'une seule implantation (stratégie de 1
implantation) ;
3- Devenir un FMN par l'installation d'une implantation dans
chaque pays (stratégie de 2 implantations).
Dans la seconde étape, en fonction des choix
effectués à la première, les deux firmes sont en
concurrence à la Cournot (sur les deux marchés). Autrement dit,
elles décident, en fonction des choix qu'elles ont fait lors de la
première étape, des quantités d'output à produire
(et à vendre) dans chaque implantation. Elles sont supposées
avoir une information complète sur les fonctions de demande et de
coût. A noter, que le choix de la première étape se fait
d'une façon simultanée, et une fois réalisés, elles
sont « irrévocables ».
L'accès au marché étranger est
considéré uniquement du point de vue de l'avantage qu'offre la
proximité des consommateurs étrangers et non du
bénéfice apporté par les autres avantages de production.
Autrement dit, le processus de multinationalisation défini par la
troisième option n'est pas lié à un avantage technologique
ou à l'exploitation d'un avantage spécifique au pays d'accueil
(comme une main d'oeuvre moins chère ou bien l'utilisation de certains
inputs spécifiques ou non échangeables). Cela signifie que chaque
firme ne possède pas d'avantage en coût remarquable par rapport
à sa rivale.
a. Investissement direct à double sens (deux
multinationales) :
Il s'agit du cas où chaqu'une des deux firmes choisit
deux unités de production (une dans chaque pays). La fonction de profit
de la firme domestique est par exemple :
(I-11) x (2,2) = (a-bX-cY) X + (a - bX*- cY*)X* - m(X+X*) -2G
- 2F
Où X et Y (respectivement, X et Y (désignent les
quantités, des biens substituables, vendues sur le marché
domestique (respectivement étranger). Le couple (2,2) désigne les
nombres d'implantations installées par les deux firmes dans les deux
pays. Une fonction de profit similaire (2,2) est relative à la firme du
pays étranger. Les conditions de maximisation (de premier et second
ordre) des fonctions des deux firmes nous donnent les outputs de Cournot
suivants :
(I-12) X = X* = Y = Y* = (a - m) / (2b + c)
On obtient les profits optimaux :
(I-13) x (2,2) = y = b(X² + X*2) - 2G - F = 2b [a-m/2b+c]
-2G - F
Où « ^ » désigne les valeurs
prises à l'optimum.
b. Deux firmes nationales (duopole à
l'exportation) :
Il s'agit du cas où le producteur de X et le producteur
de Y exploitent chacun une seule implantation (chacun exporte vers l'autre
marché). Les profits du producteur de X, par exemple, sont donnée
par :
(I-14) x(1,1) = (a-bX-cY)X + (a-bX*-cY*)X*-mX-(m+s)X*-G - F
L'exploitation de la symétrie entre les firmes et les
conditions de maximisation des fonctions de profits des deux firmes nous
donne :
(I-14-1) X=Y = (a - m + cd) / (2b + c) où d = s /
(2b - c)
(I-14-2) X*=Y = (a - m - 2bd) / (2b + c)
(I-15) x (1,1) = b(X² + X*2) - G - F et x (1,1) =
b(Y² + Y*2) - G - F
Par rapport au cas de la combinaison d'implantation (2,2), on
remarque que les profits variables ont baissé en raison de la
présence des coûts du transport (sX* et sY). Par contre, les
coûts fixes ont diminué d'une valeur égale à G (on
est passé de 2G + F à G+F). Selon la relation qui existe entre G
et s, le duopole avec multinationales ou le duopole à l'exportation
engendre des profits supérieurs.
c. Une firme nationale et une firme
multinationale :
D'autres configurations de structures des marchés
peuvent être obtenues en utilisant les résultats donné par
(I-12), (I-14-1) et (I-14-2). Par exemple, dans le cas de la configuration
(2,1), X est donné par (I-14-1) et X par (I-12). Autre exemple, Y est
donné par (I-12) et Y par (I-14-). Cette procédure nous permet de
déterminer les profits optimaux pour les différentes combinaisons
des implantations possibles.
L'équilibre de Nash est présenté sous
forme d'une combinaison (i, j) où i désigne le nombre
d'implantions installées par le producteur de X et j désigne le
nombre d'implantations installées par le producteur de Y (avec i, j=0,
1,2)86(*).
2-1-2 Solutions
numériques :
Afin d'obtenir une idée plus précise sur les
structures des marchés à l'équilibre et de mieux
identifier les facteurs qui influencent les résultats, Horstmann et
Markusen ont présenté quelques exemples numériques. Les
biens sont supposés imparfaitement substituables (c=b/2) et le
coût marginal est supposé nul (m=0).
Quatre exemples ont été présentés
avec un coût unitaire du transport constant (s=2), F et G pouvant prendre
des valeurs alternatives.
Dans le premier cas (F+27 et F=7), il existe un
équilibre unique de Nash où chaque firme sert les deux
marchés à partir d'une seule unité de production. Aucune
firme ne peut améliorer son profit par l'installation d'une unité
de production supplémentaire. La solution d'équilibre est ainsi
spécifiée par la combinaison (1,1).
Dans le second cas, le coût spécifique à
la firme passe à 28 et G reste constant à 7. Cependant, il
existe trois combinaisons d'équilibre de Nash : un duopole à
l'exportation (la combinaison (1,1)) et deux autres situations dans lesquelles
il y a une seule FMN (soit le producteur de X soit celui de Y)
implantée dans les deux pays (les combinaisons (2,0) et (0,2). Dans le
troisième cas, F passe à 29 et G est réduit à 6.
L'effet de ces changements consiste à augmenter l'efficacité
d'une firme ayant deux unités de production et à laisser
inchangée celle d'une firme ayant une seule implantation. Ainsi,
l'équilibre se présente sous forme d'une FMN, en situation de
monopole sur les deux marchés (les combinaisons (2,0) et (0,2)). Enfin,
si on continue d'augmenter F =30 et de baisser G = 5, on observe alors un
équilibre unique avec deux firmes multinationales : c'est la
combinaison (2,2).
A travers la présentation de ces deux exemples, on voit
que le résultat dépend de la relation entre les structures des
marchés, d'une part, et les tailles relatives des coûts fixes
spécifiques à la firme et les coûts spécifiques
à l'implantation, d'autre part. Une valeur relativement faible de F et
une valeur relativement élevée de G donnent une structure
à l'équilibre qui correspond à un duopole à
l'exportation. L'augmentation de F relativement à la valeur de G, nous
conduit à une structure des marchés où on observe une
seule firme multinationale (la combinaison (2,0) ou bien (0,2)). Par contre, un
duopole symétrique avec deux firmes multinationales apparaît suite
à une augmentation supplémentaire de F relativement à G.
il faut signaler qu'une analyse analogue (résolution numérique)
peut être faite avec les variables F et s.
2-1-3 Impact des barrières aux
échanges sur l'équilibre des
marchés :
Nous allons nous intéresser aux effets d'un droit de
douane et d'une taxe sur la production appliquée dans le pays
domestique. L'analyse est faite en partant, à chaque fois de
l'équilibre observé dans l'un des quatre exemples
numériques (sous-section précédentes). Il s'agit
respectivement, du premier et du dernier exemple numérique. On essayera
de dégager les effets de chaque politique sur le bien-être dans le
pays h et d'indiquer si on observe des changements dans les structures des
marchés ou bien dans la combinaison des implantations.
a. Droit spécifique à l'importation dans le
pays domestique :
Soit T un droit spécifique appliqué à
l'importation du bien Y dans le pays domestique. Considérons, par
exemple, les valeurs des paramètres du premier exemple numérique
où un duopole symétrique à l'exportation est l'unique
équilibre de Nash. Les fonctions d'utilité, de revenu et de
profit sont donnés par :
U =U(X) + U(Y) - cXY + Z
(I - 16) L+x + TY = px X + py Y + z
= px + px*X* - m(X + X*) - sX* - G - F
Désignons par W la fonction de bien-être dans le
pays domestique. Elle est égale à la somme des trois fonctions
précédentes (d'utilité des consommateurs, de revenu
lié au droit à l'importation et de profit de la firme locale).
Les marchés sont segmentés, le coût marginal est constant
et le prix et les ventes à l'étranger ne sont pas
affectées par le droit de douane. La différenciation nous
donne :
(I-17) dW/dT =
(a-bX-cY)dX/dT+(a-bY-cX)dY/dT-mdX/dT-(py-T)dY/dT-Y dpy / dT + YdT/DT
Etant donné que les fonctions inverses de demande (px
et py) sont définies dans (I-10) et que py - T = py, on peut
écrire l'équation (I-17) sous la forme réduite
suivante :
(I-18) dW / dT = (px - m) dX / dT + T dY / dT - Y dpy / dT
Le premier terme du second membre, désigne
l'excès du prix par rapport au coût marginal (ce dernier est nul
dans l'exemple numérique) multiplié par la variation d'output de
X. du fait que le prix est strictement supérieur au coût marginal,
une augmentation de l'output de X est bénéfique. Le second terme,
mesure l'effet du volume de l'échange. En effet, avec un prix domestique
qui dépasse le coût d'importation (T= py - py), une augmentation
des importations améliore le bien-être de l'échange
constants. Enfin, le dernier terme mesure l'effet des termes de
l'échange.
Ainsi, on peut déterminer le niveau du droit de douane
qui maximise le bien-être dans le pays domestique. Il suffit que la
somme des droits termes précédents soit nulle (dW/dT=0 avec
(d²W / dT²) < 0). Il faut signaler qu'on peut observer un
changement dans les structures des marchés à l'équilibre.
En effet, un droit assez élevé peut inciter la firme
étrangère à abandonner les exportations et s'orienter vers
l'investissement direct. Elle installe une unité de production à
changer sa stratégie. Ainsi, on passe d'une structure d'équilibre
avec la combinaison (1,1) à une structure différente avec la
combinaison (1,2). Si le coût spécifique d'implantation est
élevé, la firme du pays É, peut abandonner son pays (pour
éviter le droit) et aller s'installer dans le pays h pour servir les
deux pays à partir de ce dernier. La nouvelle structure
d'équilibre est à nouveau la combinaison (1,1)
mais contrairement à la situation de départ, les deux firmes
sont localisées dans le pays h.
b. Taxe spécifique sur la production dans le pays
domestique :
Supposons qu'une taxe spécifique soit appliquée
à la production dans le pays h. la structure de départ est
similaire à celle présentée dans le dernier exemple
numérique (la combinaison (2,2)).
Les producteurs de X et de Y supportent cette taxe, les
importations de Y n'étant pas taxées. En faisant augmenter le
niveau de la taxe, on observe au début un désistement de la part
du producteur de Y : on passe à la combinaison (2,0). Si on
continue d'augmenter le niveau de la taxe, l'output de X baisse et le bien
être diminue. Mais cette réduction en X augmente le prix de Y.
Ainsi, la firme étrangère peut (avec un profit positif) produire
chez elle et exporter vers le pays h. l'équilibre se présente
sous forme de la combinaison (2,1).
Cela provoque un effet défavorable sur le
bien-être car la perte dans la fonction de profit de la firme domestique
est supérieure au gain engendré dans le surplus des
consommateurs.
Une nouvelle augmentation du niveau de la taxe continue
à réduire le profit de la firme domestique et du bien-être.
Ensuite, la firme domestique peut abandonner son pays local pour aller
s'installer dans le pays É. Le nouvel équilibre se
présente sous forme de la combinaison (1,1) où les deux firmes
sont localisées dans le pays É.
Par ailleurs, il convient de souligner que ces modèles
de Horstmann et Markusen ont été développés en
l'absence de toute analyse mettant en exergue l'arbitrage entre IDE et cession
de licence d'exploitation. En effet, lorsque la firme dispose d'un avantage
relatif à son processus de production ou bien à son produit
(comme la qualité de produit) et qu'il est avantageux de produire
à l'étranger (à cause d'un tarif ou des coûts de
transport), il n'est pas toujours rentable d'installer une unité de
production supplémentaire (investissement direct à
l'étranger). Une alternative possible consiste à accorder une
licence de production à une firme étrangère.
Cela nous amène à analyser le cas où une
firme doit décider de servir localement un marché étranger
soit en construisant des installations sur place, soit en concédant une
licence de fabrication à un producteur local.
2-2 Arbitrage entre IDE, exportation et licence
d'exploitation :
Tous les modèles qui analysent le choix entre IDE et
licence d'exploitation partagent le même point de départ. La firme
qui envisage de concéder une licence (à cause des droits
supplémentaires auxquels elle fait face) rencontre deux principales
difficultés. La première est le fait de ne pas
révéler la totalité de son processus ou de sa technologie
de production.
En effet, la firme à laquelle on accorde une licence,
peut rejeter le contra, copier la technologie à moindre coût et
devenir une concurrente de la FMN. Cette dernière perd, par
conséquent, une part de son pouvoir de marché.
La seconde réside dans l'asymétrie d'information
entre la FMN et celle à qui elle accorde une licence. L'existence de la
réputation du produit (par exemple la qualité du bien), fait que,
tout accord doit donner des incitations à maintenir la réputation
du produit pour ceux à qui on concède la licence.
Cela crée une incitation à internationaliser les
transactions en établissant des filiales à l'étranger
(investissement direct à l'étranger). D'autres problèmes
sont associés au cas où le licencié dispose d'une
information supérieure (i) sur son marché local ; (ii)
sur l'apparition d'un nouveau produit, (iii) sur le coût de transfert de
la technologie, ...etc.
Notons que l'approche OLI offre un cadre d'analyse
systématique des conditions nécessaires à l'apparition de
L'IDE. Elle reste cependant très floue sur les conditions
suffisantes : dans quel environnement précis la firme
choisira-t-elle L'IDE plutôt que l'exportation? L'IDE plutôt que la
licence à une entreprise locale ? Dans ce sens, comme le
suggère Markusen dont nous nous inspirons ci-dessus, il existe un moyen
de rendre l'approche OLI plus synthétique, en insistant sur le
rôle joué par le capital humain, ou plus précisément
sur la corrélation positive décelée entre niveau d'IDE et
indicateurs de complexité technologique au niveau sectoriel.
En termes d'avantages spécifiques, cette
régularité empirique peut être interprétée
comme reflétant l'importance d'avoirs en connaissances
« knowledge-based assets » tels les méthodes de
production, l'expérience en matière de management,...etc. la
particularité de ces avoirs en capital, est qu'ils peuvent être
mis à disposition d'autres unités de production (filiales)
pratiquement sans coût supplémentaire (non rivalité dans
l'utilisation).Celle-ci va alors avoir un conflit entre les
« économies de dispersion » autorisées par la
mise à disposition simultanée d'avoirs en connaissance à
plusieurs filiales (« economies of multiplant » et les
économies d'échelle traditionnelles, basées sur la
présence de capital physique, et qui militent, elles, en faveur de la
concentration de la production en un seul endroit. C'est de la
résolution d'IDE. Illustrons ces effets à l'aide de deux exemples
très simplifiés.
2-2-1 Choix entre IDE et
exportations
Intéressons-nous à la situation d'une firme du
pays H qui, par hypothèse, ne fait face à aucune concurrence, et
envisage de lancer un produit dans le pays H et F. Le coût marginal (m)
est constant, de même que les coûts de transports unitaires (t).
Une part - des frais fixes (f) représente des dépenses en R&D
exploitables sans coût supplémentaires par une filiale
éventuelle dans le pays f. l'avantage de la multinationale par rapport
aux exportations est qu'elle évite les coûts de transports. Son
inconvénient est qu'elle implique des frais fixes
supplémentaires, (1 - )F, dus à l'établissement de la
filiale.
Si l'on note R(t) les rentes (recettes nettes des coûts
variables) réalisées par l'exportation (R'=dR / dt<0,et R(0)
les rentes avec production en H, la firme sera indifférente entre les
deux solutions si les valeurs de t et vérifient la condition
suivante :
(I - 19) R(t) - R(0) - (1 - ) = 0
Cette condition, représentée par la courbe MM'
(de pente R'/f <0)dans la figure I- 4, délimite les zones de choix de
la firme, tout point en dessous (au-delà) de cette frontière
conduisant à l'exportation (l'établissement d'une filiale).
Ce graphique met en lumière deux sources d'IDE. Par
exemple, lors du passage du point a au point B, c'est l'introduction d'un
tarif qui permettrait d'expliquer la multinationalisation, alors que du point a
au point C, elle serait plutôt due à un accroissement de
l'importance relative des économies de dispersion par rapport aux
économies d'échelle.
Ce modèle suggère donc que les multinationales
auront tendance à se trouver concentrées dans des industries ou
les avoirs en connaissances sont importants, les économies
d'échelle réduites conformément aux observations
empiriques, L'IDE (bilatéral) sera d'autant plus important que les
économies sont similaires en termes de taille, de revenu par tête
et de dotations factorielles87(*).
les pays à bas salaires d'aise du sud est en
particulier par les firmes
multinationales à travers les IDE et la
sous-traitance
internationale : logique verticale =
d »composition internationale
des processus productifs à large
échelle
(extension du taylorisme à l'échelle
mondia
les pays à bas salaires d'aise du sud est en
particulier par les firmes
multinationales à travers les IDE et la
sous-traitance
internationale : logique verticale =
d »composition internationale
des processus productifs à large
échelle
(extension du taylorisme à l'échelle
mondiale
le
Figure 1-4 IDE versu
industriels et augmentation du commerce
régionale
nale
rtations
Cet angle d'approche entend ainsi fournir un modèle qui
montre que les FMN se concentrent dans les industries ou les avoirs en
connaissances sont importants, les économies d'échelle
réduites et les barrières à l'entrée relativement
faibles par rapport aux barrières au commerce.
2-2-2 Choix entre IDE et licence
d'exploitation
Imaginons pour simplifier que des coûts de transports
très élevés écartant la possibilité
d'exporter88(*), mais que
la firme pourrait octroyer une licence d'exploitation, moyennant le
déboursement des frais fixes relatifs à la connaissance de
l'exposer au risque de défection de l'entreprise locale qui pourrait,
une fois assimilés les « avoirs en connaissances »,
renier le contrat et produire pour son propre compte.
Envisageons ce problème de défection dans un
modèle à deux périodes. Au début de la seconde
période, l'entreprise du pays H et le détenteur de la licence
d'exploitation du pays F décident simultanément, soit de
poursuivre leur association, soit de faire défection. Par
hypothèse, le producteur faisant défection supporte des
coûts fixes supplémentaires de (1 -)F (la firme de H n'ayant plus
à débourser G), mais accapare toutes les rentes du marché
(R). Si les deux firmes font défection (la firme du pays H conservant
tout le capital physique dans se cas), elles s'engagent dans un duopole
à la Cournot, avec des rentes totales de D (D<R).
Si l'on note L2 les droits d'exploitation encaissés par
la firme H en deuxième période, les stratégies des deux
firmes conduisent aux profits suivants en deuxième période:
Tableau N° 3 : Matrice des
profits
|
Firme de F
|
Firme de H
|
|
Défection
|
Non-défection
|
Défection
|
(1/2D ; 1/2D-(1-)F)
|
(R-(1-)f ; 0)
|
Non-défection
|
(0 ; R-(1-)F)
|
(L2 ; R-L2)
|
Si ; 1/2D- (1-)f > 0, ce que l'on supposera, on
constate que chaque firme a intérêt à rompre ses
engagements si l'autre firme fait défection. Par ailleurs, si
R-(1-)F> L2 et que R-(1-)F>R-L2, ce qui implique que R>2(1-)F, chaque
firme a intérêt à faire défection même lorsque
l'autre firme honore ses engagements. En d'autres termes, si les rentes sont
suffisamment élevées par rapport aux frais fixes,
« la tentation est trop grande », et la stratégie
dominante pour chacune des deux firmes est de faire défection, le cas
où la firme du pays H sait qu'elle ne peut compter sur celle du pays F
que sur une période. Elle exigera comme droits d'exploitation dans la
période 1 le montant maximal que l'autre firme est prête à
débourser, soit L1=R-(1-)F+1/2D-(1-)F (en supposant un taux
d'actualisation nul pour simplifier). Au total, les profits de la firme en F
seront nuls que ceux de la firme en seront égaux à R+D-2(1-)F,
inférieurs, sous notre hypothèse concernant G, à ceux
qu'elle aurait obtenus en établissant une filiale dés la
première période
(2R-(1-)(F - G). le choix qui s'impose est donc celui de la
multinationalisation.
Si par contre R<2(1-)F, il n'y a plus de stratégie
dominante pour les deux firmes, mais la firme en H peut choisir le patron de
droits d'exploitation qui lui assure les plus élevées et la
fidélité de son correspondant local. Le montant maximum qu'elle
peut fixer en période 2 est, L2 = (1-)F, ce qui assure à la firme
de F une rente nette au moins égale à celle qu'elle aurait
obtenue en faisant défection. Ce montant peut cependant être
récupéré par la firme de H en l'incorporant aux droits
d'exploitation de la période 1, qui peuvent être portés au
maximum à L1=2R-2(1-)F pour que la firme en F enregistre un profit net
juste nul. Au total, les rentes nettes extraites par la firme H
s'élevant à L1+L2 = 2R-(1-)F, ce qui la conduit à
préférer l'octroi d'une licence à la
multinationalisation.
Partant de ces constats, L'IDE sera
préféré aux licences d'exploitation lorsque les rentes
à extraire sont élevées par rapport aux frais fixes et que
le risque d'une dissipation des rentes au travers de défection est
élevé.
CONCLUSION DU CHAPITRE I
La définition de l'IDE fait l'objet d'une
polémique dans la mesure où il est très diversifié,
multiforme et qu'il existe plusieurs définitions (FMI, Banque mondiale,
CNUCED, ...etc.).
Quant à sa décomposition, ce n'est qu'à
partir de 1991 que le Maroc (Office des Changes) a commencé à
procéder à la décomposition de l'investissement
étranger en investissement direct étranger ,
investissement de portefeuille, prêts et avances en comptes courants
d'associés.
Au niveau mondial, il existe plusieurs sources de l'IDE (FMI,
Banque mondiale, OMC, CNUCED, ...etc.)
Dans le cas du Maroc, le système bancaire, les
enquêtes annuelles du département du commerce et de l'industrie
portant sur les entreprises à participation étrangère dans
le secteur industriel, les déclarations des investisseurs
étrangers auprès de l'office des changes, la direction des
investissements extérieurs, la commission des investissements et la
cellule du Fond Hassan II pour le développement économique sont
considérés comme les principales sources statistiques de
l'IDE.
Sa mesure est difficile à comptabiliser (les
réinvestissements qui ne figurent dans le compte de la balance de
paiement, problème d'identification de la nationalité de
l'entreprise dans le contexte de la mondialisation etc....).
Sur le plan théorique, de nombreux arguments
théoriques ont été développés pour expliquer
et approcher les déterminants des investissements directs
étrangers. La diversité des situations rencontrées
favorise la multiplication des explications du phénomène
étudié. De plus, les situations rencontrées ont tendance
à évoluer dans le temps en modifiant l'importance des
différents facteurs explicatifs.
Dans ce sens, les approches réalisées durant les
années 50 et 60 (les barrières aux échanges et à la
mobilité, l'imperfection des marchés réels et financiers
des coûts de production entre pays, les risques de change, les avantages
spécifique des firmes, ... etc) avaient été
développées pour expliquer la présence des entreprises
multinationales et en corollaire les IDE.
Les analyses se référant à la
théorie du commerce international s'intéressent davantage aux
flux physiques de capitaux et aux conséquences qu'ils peuvent avoir sur
les rémunérations des facteurs de production et sur les gains en
termes de bien être. Les analyses s'appuyant sur l'économie de la
finance internationale, centrent leur argumentation sur la diversification des
risques que permettent L'IDE et l'asymétrie d'information entre les FMN
et les autres investisseurs internationaux, les premières disposant
d'une meilleure information sur l'environnement économique
étranger que les seconds.
Les approches proposées dans le cadre de
l'économie industrielle portent principalement leur attention sur les
caractéristiques des marchés où les FMN opèrent sur
leur comportement face à la concurrence nationale et
étrangère. Dans cette optique, l'application d'une approche
d'organisation industrielle à la nouvelle théorie de
l'échange, a permis d'obtenir une meilleure compréhension des
déterminants de L'IDE.
Cela résulte principalement de l'addition
d'éléments comme la concurrence imparfaite, la
différenciation des produits et les rendements d'échelle
croissants. Dans ce sens, les nouveaux résultats sont obtenus en dehors
de l'avantage comparatif de la théorie traditionnelle de
l'échange international.
En basant notre présentation sur les combinaisons
binaires des avantages Ownership-Localisation-Internalisation OLI, nous sommes
amenés à considérer, d'une part, la théorie de la
multinationalisation exogène où l'émergence des
multinationales apparaît comme le résultat de la différence
entre les pays dans la rémunération des facteurs, et d'autre
part, la théorie de la multinationalisation endogène qui
introduit une dimension stratégique plus complexe.
Dans ce dernier cas, la théorie traite principalement
du cas de l'investissement direct horizontal à double sens dans lequel
la FMN produit le même bien dans au moins deux pays différents. De
plus, l'endogénéité des choix (IDE, exportations et
licence) permet d'expliquer le cas d'une firme localisée dans un pays
qui désire accéder au marché d'un pays
étranger : elle doit effectuer, soit, un choix entre exportation et
investissement direct (installation d'une filiale), soit, un choix entre IDE et
licence d'exploitation. Autrement dit, les décisions d'investir
à l'étranger sont modélisées comme le
résultat d'un jeu qui introduit une dimension stratégique tenant
compte des structures de coûts, des stratégies des rivaux et de
la politique commerciale des pays.
Dans cette optique, l'un des résultats fondamentaux de
l'étude de la multinationalisation endogène des firmes est le
suivant : l'observation des FMN (ou bien de l'investissement direct
à double sens) est liée à la similarité entre les
pays du point de vue des marchés, des dotation factorielles relatives et
de la technologie.
II faut signaler que ce résultat est opposé
à ceux de la théorie traditionnelle. En effet, cette
dernière considère principalement l'investissement direct
vertical basé sur les différences dans les dotations factorielles
ou dans les prix des facteurs.
Qu'il s'agisse de la multinationalisation exogène ou de
la multinationalisation endogène, les pays en développement ne
sont pas explicitement pris en compte. En effet, il est maintenant
établi que l'essentiel des flux d'IDE, qui ont explosé au cours
des quinze dernières années, fait intervenir avant tout des pays
industrialisés (comme émetteurs et comme récepteurs),
très similaires en termes de revenu par tête et de dotations
factorielles.
Cela semble évident dans la théorie
endogène de la multinationalisation qui vise des pays semblables et
également développés. Cette théorie montre que les
chances d'observer l'investissement direct dans un pays en développement
sont faibles. II est toutefois important de remarquer que plus de 90% des flux
d'IDE orientés vers les pays d'Asie du sud-est 89(*) à croissance rapide qui
offrent des potentiels de débouchés locaux attractifs et des
dotation en infrastructures de communication très performantes
permettant de concilier délocalisation pour motif de minimisation des
coûts et impératifs de flexibilité et de
réactivité aux fluctuations de la demande (versatilité).
Ainsi, cette théorie basée sur la multinationalisation
endogène explique mal la forte croissance des flux d'IDE destinés
aux pays asiatiques en dehors du fait qu'il s'agit de marchés à
fort potentiel de croissance.
La théorie de la multinationalisation exogène
peut s'appliquer aux pays en développement puisque les dotations
factorielles sont supposées différentes 90(*) des gains technologiques
transmis par L'IDE.
Il s'agit de voir, d'un point de vue réel :
Quelles sont les principaux pays émetteurs et récepteurs des IDE
dans le monde ? Quelles sont les régions les plus attractives dans
le monde ? Quelle est la part détenue par les PED ? Quelle est
la part détenue par le continent africain et en particulier le
Maroc ? Ce ceci fera l'objet du second chapitre qui sera consacré
aux grandes tendances des IDE dans le monde.
CHAPITRE II
LES TENDANCES DES IDE DANS LE MONDE
Les IDE sont considérés comme le centre
névralgique du processus de la mondialisation, engendrée par la
libéralisation des marchés et entamée par plusieurs pays
à travers les sociétés transnationales. Cet
intérêt accru pour les investissements directs étrangers
s'explique par le fait que ce type de financements présente bien des
avantages :
- Modernisation des économies et création
d'emplois ;
- Développement des exportations.
Aussi, la course à l'attraction des investissements
directs étrangers, et indirectement des multinationales, est-elle
devenue de plus en plus forte.
La CNUCED publie annuellement des rapports sur
l'investissement dans le monde. Dans son édition de 2005, le document
intitulé Rapport sur l'investissement dans le monde "Transnational
corporations and internationalization of R&D " dégage les tendances
générales de l'investissement extérieur au niveau mondial.
Dans ce qui suit, une analyse de l'investissement à travers des
indicateurs mis au point par la CNUCED, et de la répartition des flux
des IDE par région et par secteur sera abordée, ainsi qu'une
présentation du rôle déterminant des sociétés
multinationales.
SECTION 1 : État des lieux de l'IDE dans le
monde
Il s'agit de jeter un coup d'oeil sur les grandes orientations
connues par l'IDE au niveau de ses indicateurs A, en termes
des flux et des stocks B, géographique
C (pour les pays développés et ceux en
développement) et sectoriel D.
A. Les indicateurs des IDE mis au point par la
CNUCED
L'IDE fait émerger un ensemble d'indicateurs
révélateurs de l'importance accrue de la variable investissement
étranger. Parmi ces signaux, on note trois facteurs principaux, qui
sont :
§ le changement au niveau de la
législation ;
§ l'indice d'IDE effectif ;
§ l'indice d'IDE potentiel.
1. Le changement au niveau de la
législation :
Les pays continuent d'adopter de nouvelles dispositions
législatives et réglementaires afin de mettre en place un
régime plus favorable aux investisseurs. Sur les 271 modifications des
dispositions régissant l'IDE apportées en 2004, 235 soit (90%)
allaient dans le sens de l'ouverture de nouveaux domaines à l'IDE et
comportaient des mesures de promotion. En outre plus de 20 pays ont
abaissé l'impôt sur les sociétés afin d'attirer
davantage d'IDE. En Amérique latine et en Afrique, certaines
modifications ont néanmoins eu pour but de rendre la
réglementation moins favorable à l'investissement
étranger, en particulier dans le domaine des ressources naturelles. Au
niveau international, le nombre d'accords bilatéraux d'investissement et
de conventions de double imposition conclus en 2004 s'est élevé
à 2392 et à 2599 respectivement dans une proportion croissante
entre pays en développement.
Tableau N°4 : Modifications apportées
aux régimes nationaux d'investissement
Années
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Nombre de pays ayant modifié leurs régimes
d'investissement
|
43
|
57
|
49
|
64
|
65
|
76
|
60
|
63
|
69
|
71
|
70
|
82
|
102
|
Nombre de modifications:
|
79
|
102
|
110
|
112
|
114
|
151
|
145
|
140
|
150
|
208
|
248
|
244
|
271
|
Plus favorables à L'IDE (a)
|
79
|
101
|
108
|
106
|
98
|
135
|
136
|
131
|
147
|
194
|
236
|
220
|
235
|
Moins favorables à L'IDE (b)
|
-
|
1
|
2
|
6
|
16
|
16
|
9
|
9
|
3
|
14
|
12
|
24
|
36
|
Source: CNUCED 2005, transnational
corporations and the internationalization of R&D.
(a) : Modifications allant dans le sens de la
libéralisation ou destinées à améliorer le
fonctionnement du marché, et renforcement des mesures incitatives.
(b) : Modifications visant à accroître le
contrôle et réduction des mesures incitatives.
2. L'indice d'IDE effectif :
L'indice d'IDE effectif compare la part d'un pays dans le
total mondial des flux d'IDE et sa part dans le PIB mondial, ce qui signifie
que lorsqu'il vaut 1, la part du pays dans L'IDE mondial est égale
à sa part dans le PIB mondial. Si l'indice vaut plus de 1, cela signifie
que le pays attire davantage d'IDE que ne le justifierait son poids
économique.
Tableau n°5 : L'indice D'IDE effectif de
certains groupes de pays
Pays
|
1988-1990
|
1998-2003
|
UE
|
-
|
1,7
|
Japon
|
-
|
0,1
|
Afrique
|
0,8
|
0,5
|
Amérique latine
|
0,9
|
1,4
|
l'Asie de l'Est et du Sud-Est
|
1,7
|
1,2
|
l'Asie de l'Ouest et du Sud
|
0,1
|
0,2
|
l'Europe centrale et orientale
|
-
|
1
|
Source : tableau confectionné par
nos soins à partir des données de la CNUCED, the Shift towards
services, 2004.
Le classement des pays sur la base de l'indice d'IED effectif
donne des indications intéressantes. Parmi les 20 premiers pays, on
trouve cinq petits pays développés, 12 pays en
développement et trois pays d'Europe centrale et orientale. Les pays
ayant obtenu la note la moins élevée sont principalement des pays
en développement, dont plusieurs pays moins avancés (PMA), mais
on trouve aussi dans ce groupe des pays développés tels que le
Japon et la Grèce.
Les pays qui ont le plus amélioré leur
classement au cours de la dernière décennie sont l'Angola, le
Panama, le Nicaragua et l'Arménie, tandis que le déclin
était particulièrement prononcé dans le cas de l'Oman, de
la Grèce, du Botswana et de la Sierra Leone.
3. L'indice d'IED potentiel
L'indice d'IED potentiel classe les pays en fonction de leur
potentiel d'attraction de l'IDE. Il est établi sur la base de facteurs
structurels et n'évolue donc que lentement.
En 1998-2003, les 20 premiers pays étaient des pays
développés ou des pays en développement à haut
revenu et les 20 derniers étaient tous des pays en
développement.
En combinant les deux indices, effectif et potentiel, on peut
définir quatre catégories de pays (tableau n°6) :
1- Les pays qui attirent beaucoup d'IED (dont le classement
est supérieur à la médiane de l'ensemble des pays) et qui
ont un potentiel élevé: ce sont les pays les plus dynamiques;
2- Les pays qui attirent plus d'IED que la médiane mais
n'ont qu'un faible potentiel, c'est-à-dire ceux où L'IDE effectif
est supérieur au potentiel;
3- Les pays dans lesquels L'IDE effectif est inférieur
à la médiane et le potentiel supérieur à la
médiane, c'est-à-dire ceux où L'IDE effectif est
inférieur au potentiel ;
4- Les pays dans lesquels L'IDE effectif est faible (pays
classés sous la médiane) et le potentiel est également
faible, c'est-à-dire les pays les moins dynamiques.
Tableau N°6 : Classement des pays sur la base
de l'indice d'IDE effectif et de l'indice d'IDE potentiel durant
1998-2003
|
IDE effectif élevé
|
IDE effectif faible
|
IDE potentiel élevé
|
Argentina, Bahamas, Bahrain, Belgium and Luxembourg, Bulgaria,
Canada, Chile, Costa Rica, Croatia, Czech, Republic, Denmark, Dominican
Republic, El Salvador, Estonia, Finland, France, Germany, Guyana, Hong Kong,
(China), Hungary, Ireland, Israel, Latvia, Lithuania, Malaysia, Malta, Namibia,
Netherlands, New Zealand, of China, Norway, Panama, Peru, Poland, Portugal,
Singapore,
Slovakia, Spain, Sweden, Switzerland, Thailand, Trinidad and
Tobago and the United Kingdom.
|
Australia, Austria, Belarus, Botswana, Cyprus, Brunei
Darussalam, Egypt, Greece, Iceland, Islamic Republic of Iran, Italy, Japan ,
Jordan, Kuwait, Lebanon, Mexico, Oman, Qatar, the, Republic of Korea, the
Russian Federation, Saudi Arabia, Slovenia, Suriname, Syrian Arab Republic,
Taiwan, United Arab Emirates, United State, Uruguay.
|
IDE potentiel faible
|
Angola, Armenia, Azerbaijan, Bolivia, Brazil, China, d'Ivoire,
Ecuador, the Gambia, Georgia, Honduras, Jamaica, Kazakhstan, Kyrgyzstan,
Malawi, Mozambique, Nicaragua, Papua New Guinea, the Republic of Moldova,
Romania, Sudan, TFYR Macedonia, Togo, Tunisia, Uganda, Mongolia, Venezuela,
Viet Nam and Zambia.
|
Algeria, Bangladesh, Benin, Côte Albania, Burkina Faso,
Colombia, Dem. Rep. of the Congo, Cameroon, Congo, Gabon, Ethiopia, Ghana,
Guatemala, Guinea, Haiti, India, Indonesia, Kenya, Libyan Arab Jamahiriya,
Madagascar, Mali, Morocco, Myanmar, Nepal, Niger, Nigeria,
Pakistan, Paraguay, the Philippines, Rwanda, Senegal, Sierra Leone, South
Africa, Sri Lanka, Tajikistan, Turkey, Ukraine,
the United Republic of Tanzania, Uzbekistan, Yemen and
Zimbabwe.
|
Source: CNUCED, 2004, opcit.
Durant 1998-2003, il y avait 42 pays particulièrement
dynamiques, c'est-à-dire dans lesquels L'IDE potentiel et L'IDE effectif
étaient élevés. On trouve dans ce groupe des pays
industriels comme l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Suède et la
Suisse, les «tigres» d'Asie, y compris des pays émergents
récents, comme Hong Kong (Chine), la Malaisie, Singapour et la
Thaïlande, et plusieurs pays d'Amérique latine comme l'Argentine et
le Chili. Il y a aussi de nouveaux venus comme le Costa Rica, la Hongrie,
l'Irlande et la Pologne.
Les pays dans lesquels l'IDE effectif est supérieur
à L'IDE potentiel sont principalement ceux qui ont des atouts
structurels intéressants pour les investisseurs étrangers; il
s'agit pour la plupart de pays relativement pauvres qui n'ont pas une solide
base industrielle. La Chine et le Brésil sont deux exceptions notables
dans ce groupe.
Parmi les pays dans lesquels l'IDE effectif est
inférieur au potentiel se trouvent de nombreux pays riches et
relativement industrialisés dans lesquels l'investissement
étranger est peu développé en raison de certains choix
politiques et d'une tradition d'autofinancement (Japon, République de
Corée et Province chinoise de Taiwan), d'obstacles socio-politiques ou
d'un manque de compétitivité.
Les États-Unis se trouvent dans cette catégorie
de pays, de même que quelques pays en développement qui disposent
de moyens financiers importants (comme l'Arabie saoudite) et dans lesquels les
flux d'IED ne reflètent peut-être pas l'importance de la
participation des sociétés transnationales car celles-ci
n'interviennent pas sous forme de prises de participation ou en raison de
l'importance de l'autofinancement.
Enfin, les 42 pays attardés sont en
général des pays pauvres qui, pour des raisons économiques
ou autres, n'ont pas attiré autant d'investissements étrangers
directs qu'on pourrait s'y attendre compte tenu de leur pesanteur dans
l'économie mondiale.
L'objectif de la CNUCED, à travers cette analyse, est
d'utiliser cette combinaison d'indicateurs afin d'orienter les politiques
mondiaux en matière d'investissement.
Pour les pays les plus dynamiques qui souhaitent continuer
d'attirer beaucoup d'IED, le problème est de conserver l'avantage. Les
pays les moins dynamiques devront améliorer différents aspects de
leur climat de l'investissement s'ils veulent être mieux classés
selon l'indice de L'IDE potentiel.
Les pays qui passent de la catégorie des pays les moins
dynamiques à celle des pays dans lesquels L'IDE effectif est
supérieur à L'IDE potentiel doivent s'efforcer d'accroître
rapidement leur avantage compétitif pour continuer d'attirer beaucoup
d'investissements étrangers.
Les pays dans lesquels le potentiel reste élevé
mais L'IDE effectif a tendance à fléchir, en termes relatifs,
devront peut-être chercher à améliorer l'image qu'ils ont
auprès des investisseurs et faire des efforts plus ciblés pour
mettre en valeur leurs avantages liés à la géographie.
B. L'évolution au niveau des flux et des
stocks :
Les IDE ont diminué de 17,5% entre 2001-2003 pour
atteindre le montant de 648,1 milliards de dollars en 2004, alors que le PIC
entre 1998-2003 était de 1300 milliards de dollars en 2000. Toutefois,
durant les années 2001, 2002, 2003 et 2004, les flux mondiaux se sont
brutalement contractés, pour la première fois depuis 10 ans.
Cela était dû essentiellement au
fléchissement de l'économie mondiale, en particulier dans les
trois principales économies du monde appelées communément
les pays de la triade, à savoir, l'Union Européenne (UE), les
États-Unis et le Japon, qui sont passées par une période
de récession, ce qui a entraîné une chute de la valeur des
fusions et acquisitions multinationales.
La valeur totale des opérations réalisées
en 2003 s'élève à 594 milliards de dollars ne
représentait que la moitié du chiffre enregistré en 2000.
Le nombre d'opérations transfrontières a aussi
diminué, passant de plus de 7 800 en 2000 à quelque 600 en 2003.
Le déclin de l'IDE a concerné essentiellement
les pays développés, dans lesquels les flux d'IDE ont
chuté de 21 %, soit 177 milliards de dollars, en 2004, alors qu'ils ont
augmenté de 40% dans les pays en développement par rapport
à l'année écoulée, soit 67 milliards de dollars. En
2004, l'essentiel des flux d'IDE, a été mis au compte des pays
développés. Les principaux pays qui sont à l'origine de
cet accroissement le Luxembourg, la Chine, la France et les Etats Unis.
Tableaux n°7 : Les principales régions
hôtes des investissements étrangers directs en 2004 (milliards of
dollars)
Union Européenne
|
216,4
|
Asie Océanie
|
147,6
|
Asie de l'Est
|
105
|
USA
|
95,9
|
Chine
|
60,6
|
Source: CNUCED 2005, op cit.
C. La répartition des flux des IDE par
région :
1. Les pays
développés :
En 2004, les flux d'IED entrants de l'UE (représentant
52,7% du total mondial) ont chuté d'environ 36% en 2003-2004,
s'établissant à 216 milliards de dollars. Cela a
été dû essentiellement au déclin des flux
liés aux fusions et acquisitions.
En 2003, les entrées d'IED au Luxembourg (principal
pays de destination d'Europe), France, Grèce et en Italie sont celles
qui ont le plus diminué, tandis qu'en en Suisse et en Norvège,
les flux entrants ont augmenté respectivement de 11,5% et 17,2% soit, 12
milliards de dollars et 2 milliards de dollars.
Parmi les autres pays développés, les
investissements directs du Japon à l'étranger ont augmenté
en 2003, tandis que l'investissement intérieur et l'investissement
étranger au Japon ont diminué, ce qui est dû
essentiellement à la longue récession de ce pays.
Les flux d'IED entrants et sortants de l'Australie et de la
Nouvelle-Zélande, qui ont des liens économiques étroits
avec la région Asie-Pacifique, ont été moins
affectés par la conjoncture des États-Unis que ceux du Canada,
où les flux entrants ont chuté de 60 %.
2. Les pays en
développement :
Les flux d'IED dans les pays en développement ont
augmenté de 40% soit 67 milliards de dollars en 2004 par rapport
à 2003 alors qu'ils ont diminué, tombant de 236 milliards de
dollars en 2000 à 205 milliards de dollars en 2001.
Toutefois, l'essentiel du déclin a concerné un
petit nombre de pays de destination. En particulier, le total des flux d'IED
vers l'Argentine, le Brésil et Hong Kong (Chine) a chuté de 57
milliards de dollars.
Parmi les autres pays développés, les
investissements directs en Chine ont augmenté atteignant le montant de
53 milliards en 2003, soit une évolution de 1,4% par rapport à
2002. Les flux d'IED entrants à Hong Kong et en Inde ont augmenté
respectivement de 40% et 23%, soit 13 et 4 milliards de dollars en 2003.
Les flux d'IED vers les pays en développement d'Asie et
du Pacifique ont augmenté de 94 Milliards de dollars en 2002 à
107 milliards de dollars en 2003, soit 13% par rapport à 2002.
La Chine a retrouvé sa place perdue au profit de Hong
Kong (Chine) en 2004, au rang de premier destinataire de L'IDE (60,6 Milliards
de dollars) dans la région et parmi l'ensemble des pays en
développement. L'Inde, le Kazakhstan, Singapour et la Turquie ont
été des destinations importantes.
L'IDE en Amérique latine et dans les Caraïbes a
connu une évolution de 43% entre 2003 et 2004 pour atteindre le montant
de 67,5 Milliards de dollars en 2004 alors qu'il a décliné en
2001 pour la deuxième année consécutive, principalement en
raison d'une forte chute au Brésil, où le processus de
privatisation engagé, il y a quelques années a été,
presque paralysé, et en Argentine, où la crise économique
et financière a dissuadé les investisseurs.
Le Mexique est devenu la première destination de L'IDE
dans la région avec un montant de 10 milliards de dollars.
Cependant malgré la contraction des flux entrants dans
les pays développés et leur augmentation au sein des pays en
développement, la cartographie de la répartition des IDE à
l'échelle mondiale nous permet de discerner que ces capitaux
étrangers restent l'apanage des pays riches comme il est illustré
dans le graphe suivant.
Ce sont les changements structurels des économies
industrielles, en particulier leur entrée dans le stade de "de
l'économie de la connaissance"91(*) qui permettent de mieux expliquer la domination des
processus de polarisation des activités productives (activités
intensives en connaissances92(*)) et des richesses dans l'espace mondial.
On passe d'une logique technique de division du travail,
centrée sur la maîtrise des coûts et la réalisation
de rendements d'échelle du capital productif vers une logique cognitive
de maîtrise de l'information et des connaissances, d'apprentissage et la
réalisation d'économies de champ sur les actifs intangibles
investis93(*).
Cette division cognitive du travail engendre une polarisation
géographique des activités dans les zones intensives en R&D
et riches en capital humain94(*).
Une étude portant sur un échantillon de 27
grands groupes français montre que les unités de R&D qu'ils
implantent à l'étranger le sont à plus de 64% en Europe et
à près de 30% en Amérique du Nord.
Les données de brevets corroborent globalement ce
constat : Sur la période 1992-1996, la part des brevets
déposés par les grandes entreprises aux USA sur la base
d'inventions réalisées hors de leur pays d'origine s'est
située à 21,8% pour les firmes allemandes, à 22,1% pour
les firmes italiennes, à 34,6% pour les firmes françaises,
à 52,4% pour les firmes britanniques, mais seulement à 8% pour
les firmes américaines et à 2,6% pour les firmes nippones. Le
même type de résultat apparaît en sens inverse, en termes de
pays d'accueil.
Le schéma suivant montre les changements structurels de
l'économie mondiale et explique les mécanismes de polarisation
des IDE dans les pays développés.
ANNEES 1960-1970
Crise de rentabilité
Baisse des gains de productivité
Alourdissement des coûts de production
Elargir leur échelle de production pour les
problèmes de rétrécissement des marchés nationaux
absorber les quantités correspondant aux échelles de production
rentables.
Développement des échanges, des IDE, et
création de filiales relais par les firmes multinationales pour des
motifs de conquête de marches .DIPP horizontale (sous-système et
composants) entre pays du Nord.
Développement de la délocalisation des
activités d'assemblage dans
les pays à bas salaires d'aise du sud est en particulier
par les firmes
multinationales à travers les IDE et la sous-traitance
internationale : logique verticale =
d »composition internationale
des processus productifs à large échelle
(extension du taylorisme à l'échelle mondiale
Intentions des échanges entre les pays
industriels et augmentation du commerce
régionale
Montée de nouveaux concurrents dans les biens
manufacturés : échanges de composants contre
biens finals ; exacerbation de la concurrence
en prix
Accélération de l'innovation de produits pour
accroître la variété à la concurrence des pays
à bas salaires ; remontée sur le moyen et haut de gamme,
accroissement des stratégies de différenciation verticale et
horizontale des produits
Montéen considérable du contenu en connaissances
des activités productives
Approfondissement du commerce intra-branche de produits
différenciés entre les pays du nord
singulièrement au sein de l'UE
Développement du commerce de produits de gammes
différents entre les pays du nord et les pays émergents ;
détérioration des avantages des pays à dotations
naturelles marginalisation croissante du commerce entre pays différents
Polarisation des échanges et des investissements directs
internationaux dans les territoires riches en connaissances
2-1 Les pays de la MEDA
Le rapport sur l'investissement dans le monde de la CNUCED de
2004 donne une vision préoccupante de l'attractivité des pays
MEDA pour l'investissement international. Selon ce rapport, la région
semble avoir touché le fond en 2003, avec des flux réduits
à 6,15 milliards de dollars d'investissement étranger (IDE),
contre le double en 2002. Ceci illustre notre défi commun pour rendre la
région plus attrayante pour les investisseurs du monde.
Tableau N°8 IDE reçus par las pays MEDA et
par quelques pays européens
Flux d'IDE
M US$
|
Moyenne 1997-2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Algérie
|
427
|
1 196
|
1 065
|
634
|
Chypre
|
561
|
652
|
297
|
830
|
Egypte
|
1 527
|
510
|
647
|
237
|
Israel
|
2 667
|
3 044
|
1 648
|
----
|
Jordanie
|
404
|
100
|
56
|
379
|
Liban
|
225
|
249
|
257
|
358
|
Malte -
|
456
|
314
|
375
|
380
|
Maroc
|
851
|
2 808
|
428
|
2279
|
Palestine
|
76
|
51
|
41
|
----
|
Syrie
|
174
|
205
|
225
|
150
|
Tunisie
|
545
|
486
|
821
|
584
|
Turquie
|
878
|
3 266
|
1 037
|
575
|
Total MEDA
|
-------
|
-----------
|
------------
|
------------
|
France
|
36 040
|
52 623
|
52 623
|
46981
|
Italie
|
6 655
|
14 871
|
14 545
|
16421
|
Espagne
|
18 194
|
28 005
|
21 193
|
25625
|
Portugal
|
3 411
|
5 892
|
4 276
|
962
|
Grèce
|
682
|
1 589
|
50
|
47
|
GB
|
80 553
|
61 958
|
24 945
|
14515
|
UE-15
|
----------
|
-----------
|
-----------
|
--------
|
Source : CNUCED 2004,
op cit.
2-2 Caractéristiques
des IDE en Afrique
En Afrique, en tant qu'appartenance régionale pour le
Maroc, les flux d'IDE restent très faibles. L'Afrique est une
destination marginale pour L'IDE.
En effet, « La distribution des IDE reste
inégale à travers la planète. Les pays en
développement, notamment africains, ne reçoivent qu'une part
infime du total des investissements internationaux »95(*)
En 2004, les flux d'IDE à destination de l'Afrique sont
restés quasiment stables avec 18 Milliards de dollars par rapport
à 2003. L'IDE dans les ressources naturelles était
particulièrement important du fait des prix élevés des
minéraux et du pétrole et de la rentabilité accrue des
investissements réalisés dans le secteur primaire.
Pour 2006, les perspectives d'IED en Afrique sont
prometteuses. Trois grands facteurs devraient conduire à une reprise:
intensification de la prospection et de l'extraction des ressources naturelles
(en particulier du pétrole), poursuite et renforcement de l'action
régionale et interrégionale en faveur du libre-échange et
progrès des programmes de privatisation.
L'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria
(tous dotés de ressources naturelles) et l'Egypte ont été
les premiers destinataires accueillant un peu mois de la moitié du total
des entrées d'IDE en Afrique.
Le total des flux d'IED en Afrique ne représente que 2%
des flux mondiaux. Par ailleurs, il y a eu une augmentation très
prononcée dans certains pays, y compris des PMA comme l'Ouganda. En
outre, il apparaît que certaines initiatives et les potentialités
économiques en Afrique, aient contribué à stimuler L'IDE
dans certains pays qui bénéficient d'un meilleur accès aux
marchés.
Les chiffres récents montrent aussi que la composition
sectorielle des flux d'IED vers le continent africain évolue. Plus de la
moitié de ces flux sont destinés au secteur primaire, en
particulier la production de pétrole, mais les flux d'IED dans le
secteur des services (banque, finance et assurance notamment) sont devenus
presque aussi importants ces deux dernières années. Cela indique
une certaine diversification des possibilités d'investissement.
Quant à l'investissement direct des pays africains
à l'étranger, qui avait été négatif en 2001,
a commencé à remonter la pente 2,8 Milliards de dollars en
2004.
L'Afrique du sud demeure la principale source
d'investissement; c'est là qu'ont leur siège les trois
sociétés transnationale (STN) africaines figurant sur la liste
des 50 premières STN des pays en développement, établie
par la CNUCED. Les STN sud-africaines investissaient auparavant à
l'étranger dans les industries extractives, mais elles mettent depuis
peu l'accent sur les télécommunications.Ce dont l'Afrique a
besoin tout d'abord, si l'on en croit le Forum de l'Organisation de la
Coopération du développement Economique OCDE96(*) sur les perspectives
africaines, « c'est que s'instaurent des systèmes politiques
viables qui favorisent le lancement d'initiatives collectives. Aujourd'hui, 60%
des échanges mondiaux s'opèrent à l'intérieur de
blocs commerciaux régionaux. Il est important de disposer de vastes
marchés, surtout pour les petites économies et les pays les moins
avancés, parce qu'ils offrent de nouvelles perspectives
d'investissement, renforcent la production de biens échangeables et
encouragent les investissements directs étrangers »97(*).
2-2-1 Le Maroc :
En terme de stock d'investissements directs étrangers
en 2004, le Maroc est en forte progression depuis 1995 (+494%). Il
représente la 2éme position sur l'arc sud
méditerranéen, derrière l'Egypte et la Tunisie. Le Maroc
représente en 2004 8,19% du stock de l'IDE à destination de
l'Afrique et 0,2% du stock mondial.
Tableau N° 9 Evolution des stocks des IDE au
Maroc
Millions USD
Entrant
|
1980
|
1990
|
1995
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Maroc
|
189
|
917
|
3023
|
6758
|
9566
|
9994
|
11608
|
17959
|
Egypte
|
2260
|
11043
|
14690
|
19589
|
20099
|
20746
|
20983
|
20902
|
Tunisie
|
3341
|
7615
|
10967
|
11545
|
11667
|
14061
|
16567
|
17626
|
Afrique
|
32162
|
50775
|
77400
|
144503
|
157823
|
170876
|
167111
|
219277
|
Pays développés
|
307469
|
551481
|
920400
|
2029412
|
2173769
|
2339632
|
2280171
|
8610146
|
Monde
|
699415
|
1954203
|
3001995
|
6146656
|
6606698
|
6866362
|
8245074
|
8895279
|
PartMaroc/Afrique
|
0,59%
|
1,81%
|
3,92
|
4,68
|
6,06
|
5,85
|
6,9
|
8,19
|
Part Maroc/ Monde
|
0,027%
|
0,047%
|
0,101
|
0,110
|
0,145
|
0,146
|
0,1
|
0,2
|
Source : CNUCED 2005, op cit.
D.La composition sectorielle de l'IDE :
Si la structure géographique des IDE, s'est
profondément modifiée ces 20 dernières années, il
en a été de même pour leur structure sectorielle. Les
évolutions ont touché différemment les pays
industrialisés et les PED.
Selon le rapport de la CNUCED 2004 « The shift
towards services » qui consacre son rapport à la
problématique de l'accroissement des IDE vers les secteurs des services
« les investissements classiques dans le contrôle des
sources d'approvisionnement des ressources naturelles et dans la production
manufacturière se sont accompagnés d'investissements croissants
dans le secteur des services, principalement, les Banques, les
Télécommunications, l'Hôtelier, le Commerce de
détail et d'autres activités similaires »98(*).
Le développement amorcé des services au cours
des années 70 au niveau international, a connu un essor remarquable
après le début des années 80, essentiellement sous
l'impulsion des services financiers.
1. En termes de stocks :
Le secteur tertiaire a davantage participé dans le
stock des entrées d'IDE au niveau mondial à la fin des
années 90. Sa part s'élève à 44% à la fin
des années 80 pour augmenter respectivement à 49% et 60% en 1990
et 2002.
Cette évolution positive s'est faite au
préjudice du secteur primaire qui a vu sa part de participation dans le
stock des entrées de l'IDE mondial décliner de 11% en 1988
à 9% en 1990 puis à 6% en 2002.
Quant au secteur manufacturier, sa part de participation a
connu un abaissement de 42% en 1990 à 34% en 2002.
Pour les pays développés : La part du
stock d'investissements directs du secteur des services a connu un
accroissement en passant de 49% en 1990 à 62% en 2002 alors que les
parts des secteurs primaire et manufacturier ont diminué respectivement
de 10%, 41% à 6%, 32%.
Pour les pays en voie de développement : La part
du stock d'investissements directs du secteur des services a connu un
accroissement en passant de 47% en 1990 à 55% en 2002 alors que la part
du secteur manufacturier a diminué de 46% en 1990 à 38% en
2002.
Répartition sectorielle du stock des IDE dans
le monde, les pays développés et les pays en développement
1990,2002.
Le Monde 1990 Le Monde
2002
Les pays développés 1990 Les
pays développés 2002
Les pays en développement 1990 Les pays
en développement 2000
2. En termes de flux :
Le secteur tertiaire a davantage participé dans le flux
des entrées d'IDE au niveau mondial à la fin des années
90. Sa part était de l'ordre de 54% entre 1989-1991 pour augmenter
respectivement à 67% en 2001- 2002.
Cette évolution positive s'est faite au dépens
du secteur manufacturier qui a vu sa part de participation dans le flux des
entrées de l'IDE mondial décliner de 39% en 1989-1991 à
67% en 2001-2002.
Pour les pays développés : La part du flux
d'investissements directs du secteur des services a connu un accroissement en
passant de 58% en 1989-1991 à 73% en 2001-2002 alors que la part de
secteur manufacturier a chuté de 36% 1989-1991 à 18%
2001-2002.
Pour les pays en développement, le secteur tertiaire a
vu sa part augmenter de 35% entre 1989-1991 à 50% entre 2001-2002 alors
que les parts des secteurs primaire et manufacturier ont diminué
respectivement de 12%, 53% entre 1989-1991 à 10%, 40% entre
2001-2002.
Répartition sectorielle du flux des IDE dans le
monde, les pays développés et les pays en développement
1989-1991,2001-2002
Le Monde 1989-1991 Le Monde 2001-2002
Les pays développés 1989-1991 Les
pays développés 2000-2001
Les PVD 1989-1991
Les PVD 2000-2001
A l'origine de l'explosion du secteur des services, on trouve
les nouveaux moyens de communication et des liens entre les principales places
financières, en poussant des grands établissements nationaux
à s'y implanter.
Parallèlement à ce changement, les innovations
financières ont crée des marchés entièrement
nouveaux et en développement très rapide99(*) sur lesquels ont voulu se
placer de nombreux établissements.
Enfin, beaucoup d'entreprises principalement dans le secteur
bancaire proprement dit, ont voulu suivre leur clientèle à mesure
qu'elle devenait davantage multinationale.
Toutefois, il existe des différences entre les pays
développés et les pays en développement quant à la
répartition sectorielle des IDE au niveau de l'industrie
manufacturière. Dans les premiers, c'est la chimie et parachimie qui
accueillent plus d'IDE, alors que dans les seconds, les investissements se
concentrent dans des branches d'activités à faible
intensité technologique.
A cet égard, « les évolutions des
échanges internationaux et de l'investissement étranger semblent
indiquer que la disponibilité des capacités en main d'oeuvre
qualifiée et en infrastructure, principalement, en matière de
réseaux de transport et de communication, constitueront dans le futur,
les forces majeures d'attraction de l'IDE »100(*).
Après cette ventilation globale et descriptive
retraçant, l'ampleur de l'évolution de l'IDE, on peut ressortir
la forte concentration de l'IDE au niveau géographique dans les pays
industrialisés, ainsi que l'expansion quasi continue de son
évolution en termes des flux et de stock, une expansion dominée
principalement par l'émergence du secteur des services dans le stock
total de l'IDE.
Tous ces changements aussi bien au niveau de la structure des
IDE, qu'au niveau de la répartition entre les pays
développés et les pays en développement PED, ont
été le fruit d'un certain nombre de facteurs dont notamment le
rôle de plus en plus impressionnant des FMN dans le nouveau contexte de
la mondialisation via leurs stratégies en matière d'IDE.
SECTION 2 : Les firmes multinationales (FMN) en tant
qu'acteur des IDE
Les sociétés transnationales jouent un
rôle fondamental dans la mondialisation de l'économie.
D'après des estimations récentes, il existe aujourd'hui plus de
65 000 sociétés transnationales101(*) qui comptent environ 850.000 filiales
étrangères dans tous les pays du monde.
En 2003, les filiales étrangères employaient
quelques 54 millions de salariés, contre 24 millions en 1990; leur
chiffre d'affaires, près de 19 000 milliards de dollars,
représente près du double des exportations mondiales, alors qu'en
1990 ces deux chiffres étaient à peu près égaux.
Aujourd'hui, ces filiales étrangères produisent environ le
dixième du PIB mondial et fournissent un tiers des exportations
mondiales.
De surcroît, durant l'année 2001, et pour la
première fois depuis que la CNUCED a commencé à recueillir
des données sur les grandes sociétés transnationales, cinq
entreprises ayant leur siège dans des pays en développement sont
entrées dans la liste des 100 premières sociétés
transnationales non financières du monde, classées d'après
leurs actifs à l'étranger, en l'an 2000.
Il s'agit de Hutchinson Whampoa de Hong Kong, Chine, Petronas
de la Malaisie, Cemex du Mexique, Petróleos de Venezuela du Venezuela et
LG Electronics da la République de Corée.
L'activité des sociétés transnationales
prend de plus en plus d'importance dans la plupart des régions du
monde.
Cependant, d'importantes différences demeurent entre
les pays. Ces écarts sont évalués moyennant des
indicateurs conçus par la CNUCED et qui représentent des outils
utiles aux décideurs et aux analystes en ce qui concerne l'attrait
relatif des pays.
A. Définition et caractéristiques des
FMN :
1. Essai de définition :
Firme internationale, entreprise multinationale,
société transnationale ou groupe unité interterritorial,
sont quelques-unes des nombreuses expressions utilisées pour qualifier
les grandes firmes internationales.
La pluralité des termes proposés renvoyait le
plus souvent à des tentatives de classification de ces firmes soit d'un
point de vue juridique, soit du point de vue de leur comportement. Mais l'usage
retenu est l'expression firme multinationale (FMN).
La FMN fait l'objet d'interprétations
différentes dans la littérature spécialisée, car il
n'existe pas une définition qui rencontre une totale adhésion
entre les dirigeants des firmes, les syndicalistes, les organismes
internationaux ou les universitaires.
Généralement, dans la littérature
spécialisée, quatre éléments principaux sont
considérés comme constitutifs de la FMN :
L'ampleur des activités :
Pour R.Vernon, le facteur dimensionnel est à
considérer au premier plan. Ainsi, il y aurait une corrélation
positive entre la multinationalisation d'une firme et sa taille mesurée
en chiffre d'affaires, en nombre d'employés ou en actifs
financiers102(*).
Pour le cas français, J.Savary montre la relation
significative entre la taille de l'entreprise, son taux d'exportation, la
fréquence de son implantation à l'étranger et
l'intensité de sa multinationalisation103(*).
L'existence de filiales dans plusieurs pays :
Une FMN selon ce critère, est celle qui possède
et contrôle des établissements de production dans plusieurs
pays. S.E.Rolfe pense « qu'une entreprise a une vocation
internationale lorsqu'elle a au moins 25% de ses actifs en prises de
participation à l'étranger »104(*)
C'est la définition la plus large, la plus englobant
qui soit de l'entreprise multinationale, et à la limite, elle se
confonde avec l'investissement direct. Dans ce cas selon cette
définition, les FMN se comptent par milliers à travers le
monde.
L'unité de centre de
décision :
Selon ce critère qui renvoie à la
définition de M.Byé de la « Grande Unité
Interterritoriale », une firme ne doit être qualifiée de
multinationale que dans la mesure où elle recourt à une gestion
commune, et à une stratégie unique à la fois pour ses
opérations à l'étranger et pour celles qui se font dans
son pays d'origine.
Cette gestion et cette stratégie, sont dirigées
par une entité basée nationalement qui permet la centralisation
des fonctions les plus importantes.
La perspective stratégique
mondiale :
G.Y.Betin propose de définir la FMN comme étant
« l'entreprise, ou au mieux le groupe d'entreprises, dont les
activités s'étendant à de nombreux pays, sont
conçues organisées et conduites à l'échelle
mondiale »105(*)
Lorsque la firme parvient à réduire au maximum
le biais national dans l'allocation de ses ressources, elle devient
multinationale.
Dans le même ordre d'idée s'inscrit la
définition de C.Michalet de la FMN comme « une entreprise
effectuant sous une forme ou sous une autre, en fonction de
spécialisation, des investissements directs dans plus d'un pays et
concevant ses opérations sans le présent et dans l'avenir, au
niveau de la gestion courante ou à celui de la stratégie à
long terme, dans une perspective internationale »106(*)
Donc, fournir une définition universelle de la FMN
révèle difficile, en l'absence de critères universels pour
l'appréhender, et le recours à l'un ou l'autre des
critères, peut modifier le nombre d'entreprises à
considérer.
2. Quelques caractéristiques des FMN
:
Pour être plus compétitive, et gagner des parts
du marché, la FMN doit trouver une combinaison optimale de ses avantages
compétitifs (coût de production, innovations technologiques,
concurrence monopolistique), et les avantages offerts par les pays (pays
d'origine et /ou d'accueil).
Pour ce faire, les FMN disposent de certaines
caractéristiques distinctives non négligeables sur leurs
concurrents :
- Les FMN disposent d'un réseau international de
commercialisation et de marketing qui peut pratiquement leur assurer un
débouché, et répartir ses achats entre ses diverses
filiales à travers le monde, de façon à s'adapter aux
conditions internationales ;
- Les FMN se distinguent également des autres
entreprises par la disposition d'hommes de pointe, capables de donner une
meilleure efficacité d'organisation et de gestion ;
- Un autre atout est que les FMN possèdent, outre que
les capitaux et les ressources humaines qualifiées, le pouvoir de
négocier le statut qui leur est applicable dans, surtout, les pays
d'accueil, en leur conférant un avantage de poids sur les autres
entreprises nationales ;
- Les FMN disposent encore d'un autre élément
décisif, qui leur permet de rivaliser les autres entreprises
concurrentes, et de gagner des parts du marché, il s'agit du
savoir-faire, permettant de mieux recueillir les informations, de les tirer,
les stocker avant de disséminer d'une manière adéquate
dans le réseau ;
- L'autre caractéristique majeure des FMN, c'est la
haute technologie, celle-ci prend une large place dans les lieux de
créativité et dans des domaines de Recherche et
Développement R&D.
A cet égard, les grandes FMN disposent d'une avance
technologique considérable, et d'une expérience professionnelle
qui les placent dans une position de choix dans l'incessante quête des
débouchés.
B. Les politiques des Etats face aux investissements
étrangers des FMN
Dans le contexte de la mondialisation, et l'intensification de
la concurrence entre les firmes, la politique de l'attractivité du
territoire national pour les IDE est devenu un nouvel impératif des
politiques économiques des Etats, et vise une nouvelle adaptation aux
nouvelles règles du jeu posées par le processus de
globalisation.
1. De la régulation à
l'attractivité :
Après une période caractérisée par
les politiques restrictives, la tendance est depuis une vingtaine
d'années à une libéralisation tous azimuts, quelles que
soient les références doctrinales du régime de l'Etat
d'accueil.
A ce niveau, on peut distinguer deux périodes
différentes :
- « Avant 1977, les politiques restrictives aux
investissements étrangers ont largement dominé. Elles se sont
manifestées par diverses mesures comme :
P L'intensification d'implantation dans certains secteurs
où sont présents les monopoles publics ou lorsque la
sécurité nationale est en jeu107(*) ;
P Les limites aux possibilités d'emprunts sur le
marché financier local ;
P Les obligations de contenu local de la production (....)
;
P Le niveau d'emploi de cadres nationaux ;
P Le niveau minimum d'exportation ;
P Les obligations en matière de R&D ;
P Le respect de réglementations particulières
sur le rapatriement des bénéfices »108(*)
L'importance de ces mesures a été
amplifiée par le nombre des nationalisations qui ne cesse
d'évoluer entre 1960 et 1985.
Après 1977, on assiste à une baisse du nombre
de nationalisations enregistré dans les PED, et même à des
dénationalisations (debt equity swaps) avec l'essor des conversions de
dettes au profit de groupes étrangers notamment en Amérique
Latine109(*).
Le régime de l'autorisation préalable, assorti
seulement de conditions à remplir et d'obligations de résultats
à satisfaire, est actuellement la modalité la plus courante.
De ce fait, les systèmes d'incitation
d'attractivité dominent aujourd'hui. Avec la globalisation, les Etats
les plus fervents défenseurs de l'intégrité nationale
(Japon, Corée du Sud, Italie, Espagne, pays de l'Europe de l'Est, ex
pays socialistes africains) ont comme les autres, changé radicalement de
politique et affichent des volontés d'attraction sans plus de
réticences110(*).
Par leur influence directe, et leur impact déterminant
en faveur d'une implantation « la politique d'attractivité va
devenir progressivement une composante majeure de la politique
économique, car elle ne se limite pas strictement aux facteurs qui
conditionnent la localisation des investissements étrangers. Son champ
est plus large et déborde celui de la politique industrielle, d'une
part, parce qu'elle doit prendre en compte toutes les dimensions de
l'activité économique pour construire les pré requis d'une
politique d'attractivité (...), de l'autre, parce qu'elle s'étend
aussi bien à l'investissement des firmes étrangères
qu'à l'investissement des firmes locales dans la mesure où la
discrimination entre les unes et les autres perd toute signification dans la
globalisation »111(*).
Cette politique d'attractivité consiste d'abord
à mettre en place un cadre macroéconomique et macro
institutionnel qui déterminent la qualité de l'environnement des
entreprises.
Ensuite, il existe un certain nombre de priorités
formulées par les FMN et dont la satisfaction va jouer un rôle
déterminant dans la construction des avantages compétitifs de
localisation par rapport aux territoires concurrents112(*).
2. Vers une convergence des politiques
d'attractivité :
Toutes les mesures décrites
ci-dessus, qui visent l'amélioration de l'attractivité et la
promotion des IDE des FMN, relèvent de décisions prises par
l'Etat. « Elles sont donc, par nature, révisables et
réversibles, en cas de changement de gouvernement, ou de
fragilité (...) ou instabilité du pouvoir
central »113(*)
Aussi, selon Buckley, depuis le milieu des années 80,
les efforts d'attractivité prennent la forme d'accords bilatéraux
ou multilatéraux dans un cadre de concertation et de
coopération114(*).
Par ailleurs, la convergence des politiques nationales
d'attractivité rende possible la signature d'un certain nombre de
traités bilatéraux sur l'investissement (TBI) procurant une
protection et promotion de l'IDE. « La plupart des TBI prescrivent un
traitement national (identique à celui des concurrents locaux) des FMN,
ou un traitement loyal et équitable des FMN, ou une clause de la nation
la plus favorisée en matière d'IDE »115(*).
Les gouvernements cherchent aussi à améliorer le
cadre de l'IDE au niveau régional où les accords poussent
à l'harmonisation et à la convergence vers des politiques
d'attractivité libérales, en particulier dans le contexte de
l'UE, de l'ALENA et autres groupements régionaux116(*).
Cela est du au fait que les Etats ont constaté que
l'IDE est attiré par les marchés117(*). Aujourd'hui, les accords
régionaux ne sont plus seulement des accords de libre échange,
mais aussi et de plus en plus des accords de libre investissement.
Enfin, les accords multilatéraux, viennent s'ajouter
à d'autres mesures. Il s'agit principalement d'accords portant sur des
problèmes sectoriels ou spécifiques concernant l'IDE.
Il s'agit essentiellement du GATS (Général
Agreement on Trade and Service) qui vise la libéralisation du
marché des services étrangers, de l'ICSID (International Center
on Settlement of Investment Disputes) qui concerne les litiges relatifs
à l'IDE, les accords sur les mesures pour l'investissement concernant le
commerce (TRIMS) et les accords sur les aspects commerciaux des droits de la
propriété intellectuelle (TRIPS).
Et c'est peut être l'initiative la plus ambitieuse,
l'OCDE a lancé en 1995, des négociations visant à
consacrer des normes rigoureuses de protection de l'IDE, dans un cadre
multilatéral sur l'investissement AMI (Accord Multilatéral sur
l'Investissement) 118(*).
Mais faut-il se demander quel pourrait être, à
terme, l'ampleur réelle de ce qu'apporterait l'AMI au processus de
libéralisation en cours ?
Contrairement aux accords de l'OCDE, l'AMI est ouvert à
tout pays non membre de l'OCDE qui répondrait aux critères de
candidatures. Il vise la suppression de toute discrimination entre les
investisseurs étrangers et autochtones, et la création d'une base
durable de confiance mutuelle entre les FMN et les Etats. De plus, le projet
d'accord contient le plus haut degré connu à ce jour de
libéralisation, des régimes d'investissements et de protection de
l'IDE.
Du point de vue de stratégies des FMN, l'AMI
réduit ou supprime certains obstacles à l'IDE, ouvre davantage
les marchés des pays hôtes, élimine tout traitement
discriminatoire des FMN, réduit le risque pays et facilite ainsi les
réallocations du capital vers les localisations les plus productives et
profitables.
C. Formes et stratégies des FMN :
1. Les formes d'implantation à
l'étranger :
Selon J.L. Mucchielli, il existe trois modes d'implantation
sur le territoire d'accueil à savoir :
· La création ou l'acquisition d'une filiale ;
· Le partenariat inter-entreprise ;
· Les délégations à des entreprises
étrangères.
1-1 La création ou l'acquisition d'une
filiale :
Ici, l'entreprise entreprend elle-même la
pénétration des marchés étrangers pour la
commercialisation, la recherche ou bien la décision concernant ses
propres produits. L'implantation des filiales passera essentiellement par des
créations exnihilo ou bien des fusions-acquisitions.
1-1-1 Création de filiales
(greenfields) :
Décision de s'implanter dans un autre pays par
création d'une filiale de production, d'une unité d'assemblage ou
d'un laboratoire de recherche. Les facteurs qui expliquent cette
décision sont les suivants :
- Optimiser les facteurs de production : les faibles
coûts des matières premières dans le pays étranger
ou la main d'oeuvre bon marché.
- Etre présent sur un marché leader.
- Contourner les barrières protectionnistes, etc.
1-1-2 Fusions-Acquisitions :
La forme d'internationalisation de plus en plus
utilisée est le rachat d'une entreprises déjà existante ou
la prise de participation dans celle-ci (majoritaire ou minoritaire).
Les fusions et les acquisitions sont des opérations par
lesquelles le contrôle du capital d'une entreprise change de main. Dans
le cas de la fusion, des entreprises décident de fusionner leurs
activités et organisent en contrôle commun des actifs. Dans le cas
d'acquisitions, l'une des entreprises rachète l'autre.
Les fusions-Acquisitions s'inscrivent dans un processus de
mondialisation qui est fondé sur la rationalisation et le recentrage des
entreprises sur leurs compétences originelles. Le choix de ce moyen
s'explique par le fait qu'il est plus de continuer l'exploitation d'une
entreprise existante que l'on rachète, que d'en créer une
nouvelle.
L'acquisition assure une présence immédiate sur
le marché, démarrage sans retard avec part de marché et
clientèle déjà existante.
1-2 Le partenariat
inter-entreprise :
Le partenariat engage plusieurs entreprises qui conservent
leur autonomie ou une partie de celle-ci. Il peut se concrétiser par la
prise de participation minoritaire, la constitution d'un joint-venture en
capital, d'un consortium ou d'une alliance stratégique. Les partenariats
concernent aussi bien la commercialisation de produits (franchising) que la
production ou la R & D. Ils peuvent donner lieu à la constitution de
filiales communes, à des prises de participation réciproques,
à des échanges de licences ou prendre d'autres formes encore.
1-2-1 Les Joint-ventures
(coentreprises)
Les joint-ventures résultent de la création en
commun avec une entreprise étrangère d'une société
mixte situé à l'étranger et dont chaque partenaire
détient le capital dans de proportion voisines de 49%-51%, 50%-50% ou de
60%/40%.
Il y a plusieurs types de coentreprises :
- Deux firmes provenant de même pays s'unissent pour
pénétrer le marché extérieur ;
- Une firmes étrangère, s'associé ave une
firme locale ;
- Les formes provenant de deux pays différents ou plus
créent le joint-venture pour fonctionner dans un pays tiers ;
- Une firme privée et le gouvernement local qui forment
le joint-venture.
1-2-2 Les alliances stratégiques ou accords
de coopération
L'alliance établit une relation entre partenaires, pour
une durée déterminée, avec un objectif fixé. Elle
est contraignante pour chacun d'entre eux, mais sans qu'aucun ne perde son
autonomie stratégique, en dehors des domaines couverts par leur
engagement réciproque.
Les alliances mettent le plus souvent en commun des moyens
tels que les équipes de R&D, lignes de production, réseau de
distribution, ... etc. Une grande partie de ces types d'accords concerne des
alliances stratégiques dans le domaine de la R & D.
Les accords de coopération s'observent principalement
entre firmes de pays développés et sont particulièrement
concentrés dans les industries de haute technologie, comme
l'électronique, l'informatique ou l'aérospatiale, ou dans des
industries ayant atteint un stade de maturité mais faisant l'objet d'un
renouveau technologique ou de lancement de nouveaux produits, comme
l'automobile...
Ces accords se développent dans un environnement de
marchés très
concurrentiels et peuvent concerner la
commercialisation, la production ou la Recherche et Développement d'un
produit.
1-3 Les délégations à des
entreprises étrangères
Dans ce type d'internationalisation, la présence sur le
marché étranger n'est plus directe, mais s'effectue par
l'intermédiaire d'entreprises étrangères
(associées), indépendantes de la firme nationale, qui
réalisent à sa place la commercialisation, la fabrication ou la
recherche pour un produit considéré. Cette
«délégation» pourra prendre la forme de franchising
(commercialisation de produits), d'accords de licence pour un produit
exportable de la firme ou de relation de sous-traitance.
1-3-1 L'accord de licence :
Par accord de licence, une entreprise accorde un droit de
fabrication de son produit à l'entreprise étrangère en
contrepartie d'un paiement prenant la forme soit d'un pourcentage du chiffre
d'affaires ou des bénéfices, soit d'un fixe par unité
produite ou commercialisée..
La cession de licence s'accompagne d'un transfert de
savoir-faire, selon les modalités précisées par le
contrat. L'acheteur de licence acquiert le droit de mettre en oeuvre la
technologie qui lui est vendue.
Les FMN choisissent ce type d'opération internationale
si le marché est inaccessible pour l'implantation directe soit parce
qu'il est protégé par la réglementation gouvernementale,
soit sa taille est trop petite pour justifier la création d'une filiale
locale.
1-3-2 Sous-traitance et accord
«OEM»
La sous-traitance est définie comme une
opération par laquelle un entrepreneur confie sous sa
responsabilité à une autre personne appelée sous-traitant
tout ou une partie de l'exécution du contrat d'entreprise. Elle permet
au donneur d'ordres de se dégager d'une partie de la production tout en
conservant la responsabilité de la conception et de la
commercialisation.
Ce mode de multinationlisation permet à la firme de
tirer parti des coûts locaux de production avantageux sans prendre
elle-même le risque financier de l'investissement.
Il existe également des accords combinant la production
et la commercialisation, il s'agit des accords OEM (Orderly Equipement
Marketing).
L'OEM désigne un accord par lequel une entreprise A
fournit à une entreprise B des biens intermédiaires
(sous-systèmes, composantes ...) que cette dernière
intègre dans un produit final et commercialise sous sa propre marque.
De même, l'entreprise cliente peut commercialiser sous
sa marque un produit entièrement fabriqué par le fournisseur,
mais pour lequel elle a établi des spécifications et a
été associée à la conception. Une collaboration
peut ainsi exister entre fournisseur et client.
1-3-3 Les franchises
Une franchise est une forme élaborée de cession
de licence. Elle est un ensemble de droits de propriété
industrielle ou intellectuelle concernant des marques, noms commerciaux,
modèles, droits d'auteurs destinés à être
exploités par la revente de produit ou de prestation de services
à des utilisateurs finaux. Le franchiseur apporte un savoir-faire
commercial, des méthodes de gestion, et il contrôle des
opérations.
2. Stratégies des
FMN :
Depuis l'apparition d'une économie multinationale,
l'analyse économique et les enquêtes auprès des firmes par
questionnaires et par entretiens ont permis de distinguer une
multiplicité de motifs expliquant l'investissement à
l'étranger. Notre intention est de concentrer notre présentation
sur les stratégies d'investissement à l'étranger des
firmes.
Ce court détour théorique a pour objectif de
préparer l'analyse des choix de localisation des firmes dans les
années récentes, celles de l'économie globale.
Trois grandes stratégies d'investissement peuvent
être distinguées :
- Une stratégie d'accès aux ressources
naturelles du sol et du sous-sol.
- Une stratégie de marché ou
horizontale ;
- Une stratégie de minimisation des coûts
ou verticale .
2-1 La stratégie d'accès aux ressources
naturelles :
Cette stratégie ne requiert pas de long
développement : D'une part, sa rationalité est
évidente et d'autre part, elle n'est pas caractéristique de
l'économie multinationale ou globale. Il a déjà
été noté qu'elle constituait la principale
stratégie d'investissement à l'étranger de
l'économie inter-nationale dés le XVIe siècle.
Bien évidemment, les ressources naturelles sont
exploitées à l'étranger car pour des raisons
climatologiques ou géologiques elles sont peu abondantes, voire
inexistantes sur le territoire d'origine des firmes. L'importance relative des
ressources les plus recherchées s'est considérablement
modifiée au cours de l'histoire.
Aujourd'hui, les métaux précieux ou les
épices ont été supplantés par le pétrole ou
les minerais servant aux alliages, mais, fondamentalement, il s'agit toujours
d'exploiter les ressources minières ou de développer
l'agrobusiness pour l'exportation vers les pays d'origine des firmes.
En revanche, les deux autres stratégies
horizontale ou verticale justifient un rappel
théorique moins sommaire.
Il faut noter dés l'abord que la distinction entre les
stratégies horizontale et verticale n'est pas spécifique à
la phase de la globalisation. Sur la base des enquêtes dans le cadre du
CEREM (Centre d'Etude sur les Entreprises Multinationales), A. Michalet a
proposé ce clivage au milieu des années soixante-dix à
travers le couple filiale-relais/filiale-atelier qui
correspond à la nature de l'activité des filiales
installées à l'étranger selon l'une ou l'autre
stratégie119(*).
Les filiales-relais sont celles qui produisent pour le marché
d'implantation une gamme de produits qui reproduit intégralement ou
partiellement celle de la maison-mère en fonction des
caractéristiques locales de la demande.
Les filiales-atelier, au contraire, des
précédentes, spécialisées étroitement dans
la fabrication de composants d'un produit fini qui est monté à
proximité des grands marchés de consommation ; une
très forte proportion de leur production est donc destinée
à l'exportation vers d'autres filiales du groupe selon les règles
caractéristiques des circuits internalisés.
De son coté, M.Porter119(*) suggérait pour sa part l'alternative
stratégie multi-domestique « multi-domestic
strategy » et stratégie globale qui est voisine de la
distinction entre stratégie commerciale (avec des filiales-relais) et
stratégie de minimisation des coûts (avec des
filiales-atelier.)
La formulation de l'opposition stratégie
horizontale et stratégie verticale a été
introduite plus récemment par Brainard et Markussen. Ils reprennent au
fond le même clivage, mais avec une intention différente. La
différence tient à ce que les concepts utilisés se situent
dans le prolongement de ceux de la nouvelle économie
internationale dont P.Krugman avec E.Helpman ont été les
principaux protagonistes. Il en découle que cette nouvelle
présentation d'un clivage ancien a pour ambition de faire le pont entre
la nouvelle économie internationale et celle de
l'investissement direct.
La nouvelle présentation offre un autre
intérêt qui tient, selon A.Michalet, à son échec
à rendre compte des stratégies effectives suivies par les firmes
durant les années quatre-vingt dix. Cet échec va nous aider
à mieux cerner les spécificités de la globalisation.
Comme nous essaierons de le montrer, dans la deuxième
partie qui se veut empirique, en nous appuyant sur des enquêtes
récentes auprès d'échantillon de firmes d'origine et de
secteurs d'activité divers, le clivage tranché entre l'
horizontal et le vertical ne correspond pas à la
géométrie utilisée par les firmes pour développer
leur présence à l'étranger dans la logique d'une
stratégie globale.
2-2 La stratégie horizontale ou de
marché :
La stratégie horizontale ou de marché
s'applique aux décisions d'investissement à l'étranger qui
visent, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autre part, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent. La stratégie
peut donc être qualifiée d'horizontale car elle concerne les flux
d'investissements croisés Nord-Nord qui se développent entre les
Etats-Unis, l'Europe et le Japon, c'est à dire au sein de la triade.
Ces flux constituent les deux tiers du montant total des
investissements directs, de même que les flux commerciaux intra-branche
Nord-Nord constituent une forte majorité du commerce international.
Néanmoins, pour admettre le parallèle entre les
flux d'investissement et les flux commerciaux, il faut mettre entre
parenthèse l'asymétrie qui caractérise les flux
d'investissement direct à la sortie et à l'entrée dans le
cas du Japon par rapport à la situation de quasi-équilibre qui
règne dans ceux des Etats-Unis ou de l'Europe ; le Japon et un
investisseur net à l'étranger selon un ratio de dix à un.
La stratégie horizontale est aussi caractérisée par intra
industrielle des flux. Non seulement les produit et des techniques de
production ne diffèrent guère d'un pays à l'autre mais, en
outre, les investissement croisés sont réalisés dans les
mêmes secteurs d'activités.
Dans un groupe industriel, l'éventail de production de
biens et services des filiales-relais et celui de la maison-mère sont
très proches ; les écarts entre les pays d'origine et les
pays d'accueil tiennent à la prise en compte des différences dans
les préférences des consommateurs. Les éventuelles
adaptations entraînées par les spécificités du
marché local sont marginales car la qualité des produits portant
la même marque doit être identique quel que soit le lieu de leur
production, ce qui permet aussi de garantir leur différenciation par
rapport aux produits concurrents.
Les multinationales qui suivent cette stratégie
opèrent donc sur des marchés imparfaits de caractère
oligopolistique ou monopolistique. La compétitivité des firmes
repose sur des produits différenciés. L'analyse de la
stratégie des firmes multinationales recoupe donc celle qui a
été faite dans le sillage de P. Krugman pour les firmes
exportatrices.
La stratégie horizontale est actuellement la plus
répandue. Les investissements directs qui résultent
représentent à l'heure actuelle au moins les deux tiers des flux
totaux ; en termes de stock, la proportion est encore plus
élevée.
2-3 La stratégie verticale ou minimisation des
coûts :
La stratégie de minimisation des coûts peut
être qualifiée de verticale car, en opposition avec la
stratégie précédente, les flux d'investissement sont
orientés dans le sens Nord-Sud exclusivement. L'inégalité
de développement est le fondement de cette stratégie et donne aux
flux un caractère unilatéral et non plus croisé.
Les pays moins développés n'effectuent pas
d'investissement direct dans les économies de la triade (ce qui n'exclut
pas l'existence de placements financiers dans le sens Sud-Nord).
L'inégal développement entre les partenaires a une autre
conséquence : Les investissements directs sont
déterminés par la différenciation des dotations
factorielles.
Il en résulte qu'à la différence des
investissements horizontaux, les investissements verticaux sont intersectoriels
et non pas intra-branche. En outre, les filiales de production sont
étroitement spécialisées. Le choix de leur localisation
visant à faire coïncider leur fonction de production avec les
dotations factorielles des pays d'accueil. La chaîne de valeur (M.
Porter) de la firme est donc segmentée entre une série de
filiales-atelier qui utilisent le facteur de production le plus abondant dans
le pays d'implantation pour produire pour le marché mondial et non pas
pour le marché d'implantation. En contraste avec l'organisation de la
production dans le cas des firmes qui suivent une stratégie horizontale,
les filiales-atelier sont étroitement interdépendantes. La
stratégie verticale génère un réseau
internalisé à l'intérieur duquel circule entre les
différentes unités du groupe des composants, des produits
intermédiaire et de la technologie.
La stratégie verticale conduit à un processus
d'intégration verticale entre les économies du Nord et celles du
Sud qui permet une minimisation des coûts. Celles -ci repose sur deux
bases. D'une part, l'utilisation des facteurs de production sur les meilleurs
marchés sur le marché mondial De l'autre, les
économies d'échelle engendrées par la
spécialisation des filiales-atelier dont la production est
incorporée dans des produits finis destinés au marché
mondial. Dernière différence avec le modèle
précédent, la compétitivité des firmes qui suivent
la stratégie verticale est fondée principalement sur les
coûts des biens ou services produits et non plus sur leur qualité
ou sur leur différenciation comme dans le cas de la stratégie
horizontale.
CONCLUSION DU CHAPITRE II
Les IDE ont connu des évolutions et des
métamorphoses à l'échelle mondiale. Les Etats, partout
dans le monde, s'ouvrent aux capitaux étrangers. Les pays
continuent d'adopter de nouvelles dispositions législatives et
réglementaires afin de mettre en place un régime plus favorable
aux investisseurs. Sur les 271 modifications des dispositions régissant
l'IDE apportées en 2004, 235 soit (90%) allaient dans le sens de
l'ouverture de nouveaux domaines à l'IDE et comportaient des mesures de
promotion.
En outre plus de 20 pays ont abaissé l'impôt sur
les sociétés afin d'attirer davantage d'IDE. En Amérique
latine et en Afrique, certaines modifications ont néanmoins eu pour but
de rendre la réglementation moins favorable à l'investissement
étranger, en particulier dans le domaine des ressources naturelles.
Au niveau international, le nombre d'accords bilatéraux
d'investissement et de conventions de double imposition conclus en 2004 s'est
élevé à 2392 et à 2599 respectivement dans une
proportion croissante entre pays en développement.
Les IDE ont diminué de 17,5% entre 2001-2003 pour
atteindre le montant de 648,1 milliards de dollars en 2004, alors que le PIC
entre 1998-2003 était de 1300 milliards de dollars en 2000.
Dans les pays développés, les flux d'IDE ont
chuté de 21 %, soit 177 milliards de dollars entre 2001-2004.
A l'égard des pays en développement, les flux
d'IED ont augmenté de 40% soit 67 milliards de dollars en 2004 par
rapport à 2003, alors qu'ils ont diminué, tombant de 236
milliards de dollars en 2000 à 205 milliards de dollars en 2001.
Cependant, nous avons noté que malgré la
contraction des flux entrants dans les pays développés et leur
augmentation au sein des pays en développement, la cartographie de la
répartition des IDE à l'échelle mondiale nous a permis de
discerner que ces capitaux étrangers restent l'apanage des pays du Nord
(77%) sur la période 1999-2004. C'est la nouvelle division cognitive du
travail, semble-t-il, qui explique cette polarisation géographique des
IDE dans les zones développés intensives en R&D et riches en
capital humain.
Les flux d'IDE à destination de l'Afrique sont
restés quasiment stables avec 18 Milliards de dollars entre 2003-2004.
Toutefois cette part demeure minuscule et ne représente que 2% des flux
mondiaux
L'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria
(tous dotés de ressources naturelles) et l'Egypte ont été
les premiers destinataires accueillant un peu mois de la moitié du total
des entrées d'IDE en Afrique.
A côté de cette polarisation géographique
des IDE dans les pays développés, l'évolution de l'IDE a
été aussi assortie d'une concentration sectorielle au profit du
secteur des services aux dépens des secteurs primaire et secondaire.
En termes de stocks mondiaux des IDE, le secteur tertiaire a
davantage participé dans les entrées d'IDE au niveau mondial
à la fin des années 90. Sa part s'élève à
60% en 2002. Cette évolution positive s'était fait au
préjudice du secteur primaire qui a vu sa part de participation dans le
stock des entrées de l'IDE mondial décliner à 6% en 2002.
Quant au secteur manufacturier, sa part de participation a connu un abaissement
à 34% en 2002.
En termes de flux mondiaux, la part du secteur tertiaire a
augmenté respectivement à 67% en 2001- 2002. Cette
évolution positive s'était fait au dépens du secteur
manufacturier qui a vu sa part de participation dans le flux des entrées
de l'IDE mondial décliner à 24% en 2001-2002.
Cet essor de l'IDE a été guidé par les
stratégies des acteurs principaux à savoir les Etats et les
FMN : Les Etats de leur côté agissent sur l'environnement de
l'IDE par le biais des politiques d'attractivité et des mesures
incitatives dans le dessein d'attirer et capter les FMN afin de
bénéficier du transfert de technologie, résorption du
chômage, financement de l'économie ...etc.
Les FMN par l'ampleur de leurs activités, leurs
caractéristiques et leurs stratégies d'envergure en
matière d'investissement à l'étranger, deviennent le
meneur de jeu à l'échelle internationale.
L'analyse économique et les enquêtes
auprès des firmes par questionnaires et par entretiens ont permis de
distinguer trois grandes types de stratégies qui impulsent et motivent
les FMN à s'implanter dans des pays étrangers ; il s'agit
de :
· La stratégie d'accès aux ressources
naturelles qui vise à exploiter les ressources naturelles inexistantes
sur le territoire d'origine des firmes ;
· La stratégie horizontale ou de marché
qui vise, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autre part, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent ;
· La stratégie verticale qui vise, d'une part, la
minimisation des coûts et que les flux d'investissement sont
orientés dans le sens Nord-Sud exclusivement ; Les investissements
directs sont déterminés par la différenciation des
dotations factorielles.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Durant les dernières années, la croissance des
flux des IDE, a connu une profusion due, à la fois aux politiques
d'ouverture et de libéralisation menées par les Etats
accompagnées par un arsenal de mesures attractives, et au processus de
concentration et de mondialisation des FMN. Aussi, l'IDE connaît une
polémique et un débat houleux sur les plans théorique, de
sa décomposition, sa mesure et ses sources statistiques.
Du point de vue conceptuel et bien que l'IDE soit un
concept couramment utilisé, sa définition fait l'objet d'un
désaccord entre les différentes organisations internationales
(FMI, CNUCED, OCDE, OMC .....Etc.) .
Au Maroc, ce n'est qu'à partir de 1991 que l'Office des
Changes a commencé à procéder à la
décomposition de l'investissement étranger en investissement
direct étranger, investissement de portefeuille, prêts et avances
en comptes courants d'associés.
Quant à sa mesure, les statistiques sont
établies à partir des registres des ministères ou des
organismes nationaux chargés de faire appliquer les lois et
règlements internes sur l'IDE, des enquêtes gouvernementales et
autres études établies sur la base des bilans financiers ou des
résultats d'exploitation des sociétés, des statistiques
nationales de la balance des paiements, pour lesquelles des directives de
présentation internationalement normalisée ont été
publiées dans la cinquième édition du manuel de la balance
des paiements du FMI.
Dans le cas du Maroc, le système bancaire, les
enquêtes annuelles du département du commerce et de l'industrie
portant sur les entreprises à participation étrangère dans
le secteur industriel, les déclarations des investisseurs
étrangers auprès de l'office des changes, la direction des
investissements extérieurs, la commission des investissements et le fond
Hassan II sont considérés comme les principales sources
statistiques de l'IDE.
Cependant, la mesure de l'IDE telle qu'elle provienne des
sources précitées, est malaisée (une partie de l'IDE se
réalise sous forme d'un réinvestissement des profits des filiales
étrangères, ou sous forme de financement sur le marché
financier international par un appel de fonds ou par l'endettement
auprès des banques locales. Or, ces flux ne figurent pas dans les
balances des paiements de la plupart des pays d'origine, la non application de
la même définition de l'IDE et des seuils de contrôle
à l'entrée et à la sortie, traitement différent des
profits non distribués, des gains et des pertes en capital, des IDE
immobiliers, des IDE des paradis fiscaux et des centres bancaires offshore,
problème d'identification de la nationalité de l'entreprise dans
le contexte de la mondialisation ).
A titre illustratif, au Maroc, l'emploi final des flux
transitant par les holdings est très difficile à connaître,
la mesure des IDE butent sur des problèmes d'insuffisance de
données statistiques par sous secteur et de suivi.
Pour endiguer à ce problème de suivi des
investissements étrangers, la Primature a mis l'accent sur la
nécessité d'assurer un suivi permanent des contrats et
conventions d'investissement conclus entre le Gouvernement marocain et les
investisseurs et invita les départements concernés par le
mécanisme de suivi, de veiller à la mise en oeuvre de ces
contrats et conventions en vue d'assurer un meilleur suivi de
l'exécution des projets d'investissement agréés par la
commission des investissement
De nombreux arguments théoriques ont été
développés pour expliquer la présence des FMN et leur
corollaire, les déterminants des investissements directs dans les pays
hôtes. La diversité des situations rencontrées favorise le
foisonnement des explications du phénomène étudié.
En sus, les situations rencontrées ont tendance à évoluer
dans le temps en modifiant l'importance des différents facteurs
explicatifs.
A cet égard, les conceptualisations et les approches
théoriques et analyses réalisées, durant les années
50 et 60 possédant (barrières aux échanges et à la
mobilité, l'imperfection des marchés réels et financiers
de coût de production entre pays, les risques de change, les avantages
spécifiques des firmes, ... etc.) avaient été
développées pour expliquer les déterminants de
l'implantation des FMN dans les pays hôtes.
Les approches étayées sur la théorie du
commerce international s'intéressèrent davantage aux flux
physiques de capitaux et aux conséquences qu'ils peuvent avoir sur les
rémunérations des facteurs de production et sur les gains en
termes de bien être. Les corpus théoriques s'appuyant sur
l'économie de la finance internationale focalisent leur argumentation
sur la diversification des risques que permettent L'IDE et l'asymétrie
d'information entre les FMN et les autres investisseurs internationaux :
les première disposant d'une meilleure information sur l'environnement
économique étranger que les seconds. Les approches
proposées dans le cadre de l'économie industrielle
polarisèrent leur attention sur les caractéristiques des
marchés où les FMN opèrent sur leur comportement au regard
de la concurrence nationale et étrangère. Sous cette angle,
l'application d'une approche d'organisation industrielle à la nouvelle
théorie de l'échange, a permis d'obtenir une meilleure
compréhension des déterminants de L'IDE ; cela
résulte principalement de l'addition d'éléments comme la
concurrence imparfaite, la différenciation des produits et les
rendements d'échelle croissants. Dans ce sens, les nouveaux
résultats sont obtenus en dehors de l'avantage comparatif de la
théorie traditionnelle de l'échange international.
En étayant notre présentation sur les
combinaisons binaires des avantages OLI, nous sommes amenés à
considérer, d'une part, la théorie de la multinationalisation
exogène où l'émergence des multinationales apparaît
comme le résultat de la différence entre les pays dans la
rémunération des facteurs, et d'autre part, la théorie de
la multinationalisation endogène qui introduit une dimension
stratégique plus complexe. Dans ce dernier cas, la théorie traite
principalement du cas de l'investissement direct horizontal à double
sens dans lequel la FMN produit le même bien dans au moins deux pays
différents. De plus, l'endogénéité des choix (IDE,
exportations et licence) permet d'expliquer le cas d'une firme localisée
dans un pays qui désire accéder au marché d'un pays
étranger : elle doit effectuer, soit, un choix entre exportation et
investissement direct (installation d'une filiale), soit, un choix entre IDE et
licence d'exploitation. Autrement dit, les décisions d'investir
à l'étranger sont modélisées comme le
résultat d'un jeu qui introduit une dimension stratégique tenant
compte des structures de coûts, des stratégies des concurrents et
de la politique commerciale des pays.
Dans cette optique, l'un des résultats fondamentaux de
l'étude de la multinationalisation endogène des firmes est le
suivant : l'observation des FMN (ou bien de l'investissement direct
à double sens) est liée à la similarité entre les
pays du point de vue des marchés, des dotation factorielles relatives et
de la technologie. II faut signaler que ce résultat est opposé
à ceux de la théorie traditionnelle puisque cette dernière
considère principalement l'investissement direct vertical basé
sur les différences dans les dotations factorielles ou dans les prix des
facteurs.
En sus, au niveau de l'arbitrage entre IDE et exportations,
les FMN se concentrent dans les industries ou les avoirs en connaissance sont
importants, les économies d'échelle réduites et les
barrières à l'entrée relativement faibles par rapport au
commerce. De même, au niveau du choix entre IDE et licence
d'exploitation, L'IDE sera préféré aux licences
d'exploitation lorsque les rentes à extraire sont élevées
par rapport aux frais fixes et que le risque d'une dissipation des rentes au
travers de défection qui est élevé.
Qu'il s'agisse de la multinationalisation exogène ou de
la multinationalisation endogène, les pays en développement ne
sont pas explicitement pris en compte.
En effet, il est maintenant établi que l'essentiel des
flux d'IDE, qui ont explosé au cours des quinze dernières
années, fait intervenir avant tout des pays industrialisés (comme
émetteurs 74% flux sortants et comme récepteurs 74% flux sortants
entre la période 1999-2003), très similaires en termes de revenu
par tête et de dotations factorielles. Cela semble évident dans la
théorie endogène de la multinationalisation qui vise des pays
semblables et également développés.
Cette théorie montre que les chances d'observer
l'investissement direct dans un pays en développement sont faibles. II
est toutefois important de remarquer que plus de 90% des flux d'IDE
orientés vers les pays d'Asie du sud-est à croissance rapide qui
offrent des potentiels de débouchés locaux attractifs et des
dotation en infrastructures de communication très performantes
permettant de concilier délocalisation pour motif de minimisation des
coûts et impératifs de flexibilité et de
réactivité aux fluctuations de la demande (versatilité).
Ainsi, cette théorie basée sur la multinationalisation
endogène explique mal la forte croissance des flux d'IDE destinés
aux pays asiatiques en dehors du fait qu'il s'agit de marchés à
fort potentiel de croissance.
La théorie de la multinationalisation exogène
peut s'appliquer aux pays en développement puisque les dotations
factorielles sont supposées différentes des gains technologiques
transmis par L'IDE.
En sus, l'IDE est devenu l'une des courroies de transmission
de la mondialisation du fait de son ampleur et son pullulement à
travers le monde.
Tous les Etats réforment leur réglementation et
leurs mesures incitatives pour capter les IDE. En effet, au regard de la
législation, sur les 271 modifications des dispositions régissant
l'IDE apportées en 2004, 235 soit (90%) allaient dans le sens de
l'ouverture de nouveaux domaines à l'IDE et comportaient des mesures de
promotion.
Les flux mondiaux des IDE ont diminué de 17,5% entre
2001-2003 pour atteindre le montant de 648,1 milliards de dollars en 2004.
Les pays développés demeurent les pays de
prédilection des capitaux étrangers avec 70% du total mondial.
Le déclin de l'IDE a concerné essentiellement
les pays développés. Dans ces derniers, les IDE ont chuté
de 21 %, soit 177 milliards de dollars entre 2001-2004.
Par rapport aux pays développés, les pays en
développement demeurent moins attractifs (35% du total mondial en 2004).
Dans ces pays, les flux d'IED ont augmenté de 40% soit 67 milliards de
dollars en 2004 par rapport à 2003, alors qu'ils ont diminué,
tombant de 236 milliards de dollars en 2000 à 205 milliards de dollars
en 2001.
Toutefois, nous avons noté qu'en dépit de la
contraction des flux entrants dans les pays développés et leur
augmentation au sein des pays en développement, la cartographie de la
répartition des IDE à l'échelle mondiale nous a permis de
discerner que ces capitaux étrangers restent l'apanage des pays du Nord
(77%) sur la période 1999-2004. C'est ce basculement de la division du
travail, centrée sur la maîtrise des coûts et la
réalisation de rendements d'échelle du capital productif vers une
division cognitive de maîtrise de l'information et des connaissances,
d'apprentissage et la réalisation d'économies de champ sur les
actifs intangibles investis, semble-t-il, qui explique le processus de
concentration des IDE dans les pays industrialisés riches en ressources
cognitives spécifiques.
L'Afrique demeure une région non captive pour l'IDE
avec une part minuscule de l'ordre de 2% des flux mondiaux. Les flux d'IDE
à destination de cette région sont restés quasiment
stables avec 18 Milliards de dollars entre 2003-2004.
L'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria
(tous dotés de ressources naturelles) et l'Egypte ont été
les premiers destinataires accueillant un peu mois de la moitié du total
des entrées d'IDE en Afrique.
A côté de cette polarisation géographique
vers les pays développés, l'évolution de l'IDE a
été aussi assortie d'une concentration sectorielle au profit du
secteur des services au dépens des secteurs primaire et secondaire
où le rapport de la CNUCED 2004 « The shift towards
services » est dédié à la problématique
du penchant des IDE au secteur tertiaire.
En termes de stocks mondiaux des IDE, le secteur tertiaire a
davantage participé dans les entrées d'IDE au niveau mondial
à la fin des années 90. Sa part s'élève à
44% à la fin des années 80 pour augmenter respectivement à
49% et 60% en 1990 et 2002. Cette évolution positive s'était
faite au préjudice du secteur primaire qui a vu sa part de participation
dans le stock des entrées de l'IDE mondial décliner de 11% en
1988 à 9% en 1990 puis à 6% en 2002. Quant au secteur
manufacturier, sa part de participation a connu un abaissement de 42% en 1990
à 34% en 2002.
En termes de flux mondiaux : La part du secteur tertiaire
était de l'ordre de 54% entre 1989-1991 pour augmenter respectivement
à 67% en 2001- 2002. Cette évolution positive s'était fait
au dépens du secteur manufacturier qui a vu sa part de participation
dans le flux des entrées de l'IDE mondial décliner de 39% en
1989-1991 à 67% en 2001-2002.
Cet essor de l'IDE a été impulsé par les
stratégies de deux acteurs principaux à savoir les Etats et les
FMN.
Les gouvernements de leur part agissent sur le climat de l'IDE
par le biais des politiques d'attractivité et des mesures incitatives
dans le dessein d'attirer et capter les FMN afin de bénéficier du
transfert de technologie, résorption du chômage, financement de
l'économie ...etc.
Les FMN par l'essor de leurs activités, leur poids,
leurs caractéristiques et leurs stratégies d'envergure en
matière d'investissement à l'étranger, deviennent les
principaux protagonistes à l'échelle mondiale.
L'analyse économique et les enquêtes
auprès des firmes par questionnaires et par entretiens ont permis de
distinguer trois grands types de stratégies qui impulsent et motivent
les FMN à s'implanter dans des pays étrangers ; il s'agit
de :
· La stratégie d'accès aux ressources
naturelles qui vise à exploiter les ressources naturelles inexistantes
sur le territoire d'origine des firmes ;
· La stratégie horizontale ou de marché
s'applique aux décisions d'investissement à l'étranger qui
visent, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autre part, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent;
· La stratégie verticale visant la minimisation
des coûts et sont déterminés par la différenciation
des dotations factorielles.
A cet égard, des interrogations nous
apostrophent : Quelle type de stratégie est
développée par ces FMN lorsqu'elles visent à se localiser
dans le cas d'une économie de Sud comme le Maroc ? Quels sont les
déterminants, les motifs qui incitent ces investisseurs étrangers
à s'implanter dans le tissu économique marocain, en singulier
dans le secteur industriel ? Quelles sont les pierres d'achoppement, les
contraintes sur lesquelles butent ces entreprises
étrangères ? Ceci fera l'objet de la deuxième partie
de ce travail.
PARTIE II
DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EXTERIEURS
INDUSTRIELS AU MAROC :
ANALYSE EMPIRIQUE
INTRODUCTION DE LA PARTIE II
L'émergence de la globalisation comme
configuration prédominante de l'économie mondiale, a
contribué à une réévaluation de la place et du
rôle des investissements directs étrangers dans les
économies mondiales119(*) . Pendant longtemps le comportement des états
vis-à-vis des IDE a été changeant, tantôt attendus
pour résoudre le problème d'emploi. Aujourd'hui, le changement
d'attitude opéré par les gouvernements et les administrations des
différents pays, tant du Nord que du Sud, s'est traduit par des
politiques plus libérales à l'égard des IDE et des firmes
multinationales. Dans ce sens, le renforcement de l'attractivité est
devenu un objectif explicite de politique économique aussi bien dans les
pays développés que dans les pays en
développement120(*).
En effet, les caractéristiques de la globalisation font
que la recherche de l'attractivité maximale constitue pour les
gouvernements un nouvel impératifs. Il vient s'ajouter à celui
plus ancien de la compétitivité. Les deux notions sont proches
dans la mesure où une économie compétitive est aussi
attractive. La différence essentielle tient à la cible des
politiques d'attractivité. Dans le cas de la
compétitivité, il s'agit de conquérir par les exportations
ou par l'implantation à l'étranger des entreprises nationales,
des parts croissantes du marché mondial. Dans celui de
l'attractivité, il s'agit, au contraire, d'attirer sur le territoire
national l'investissement des firmes étrangères. Il est attendu
de ces dernières qu'elles créent des emplois, qu'elles
génèrent de nouvelles exportations, qu'elles transfèrent
de la technologie et des modèles de gestion modernes. En un certain
sens, les pays multiplient les politiques incitatives d'investissement, afin de
pouvoir bénéficier le plus des retombées positives
générées par les IDE.
Sous cet angle, l'attractivité doit être
conçue dans une perspective dynamique, car elle est finalement le
résultat dialectique, d'une part, de la demande par les firmes
d'avantages de localisation qui leur permettront de renforcer leur
compétitivité sur le marché mondial et d'autre part, de
l'offre partielle ou intégrale de ces avantages par les
différents territoires. Ainsi, l'engouement actuel pour le marketing des
pays traduit la recherche de la part des pays du Sud, d'une nouvelle
définition de l'offre des avantages de localisation qui renfonce les
préalables institutionnels économiques pour, d'une part,
favoriser l'attrait des capitaux étrangers en répondant à
la demande générée par la nouvelle stratégie des
firmes, et d'autre part, engager des bénéfices en termes de
Spillovers technologiques véhiculés par les IDE. En d'autres
termes, l'apport de facteurs intangibles comme la technologie, la connaissance
des marchés mondiaux et les modalités de la gestion efficiente
des entreprises, est considérée, d'après Michalet, comme
la contribution la plus importante des IDE qui explique le changement
d'attitudes de nombreux pays en développement vis-à-vis des
IDE.
Dans le cas du Maroc, les principaux arguments qui ont
poussé les pouvoirs publics à s'ouvrir à l'investissement
extérieur sont :
· L'investissement international permet de financer la
croissance des capacités de production ;
· Les IDE permettent une meilleure insertion des pays
d'accueil dans l'économie mondiale121(*) ;
· L'implantation des entreprises étrangères
aiguillonne la concurrence et permet d'offrir aux consommateurs des produits de
qualité meilleure et à moindre coût ;
· Les IDE permettent l'acquisition de nouvelles
technologies et la diffusion du savoir faire et une mentalité
industrielle122(*).
Dans cette partie, la principale interpellation à
laquelle on va tenter d'apporter des éléments de réponse
est : Quelles sont les déterminants et les raisons qui incitent les
entreprises étrangères à localiser leur investissement au
sein du tissu industriel marocain ?
Mais avant d'y répondre, il nous semble opportun, d'un
point de vue méthodologique, de s'interroger sur d'autres
questions : Quel est, de prime abord, le dispositif incitatif à
l'investissement édifié par le Maroc pour séduire ces
entreprises étrangères ? Quelles sont les
potentialités et les atouts dont dispose l'Economie Marocaine pour
être une terre d'accueil et de prédilection pour les IDE ? Ce
faisant, cette partie gravitera dans l'orbite de deux chapitres :
· Le premier volet analysera l'expérience du Maroc
en matière d'attractivité des IDE à travers, d'une part
une description du système incitatif à l'investissement
échafaudé par le Gouvernement Marocain afin de capter le capital
étranger, et d'autre part, nous essaierons d'apporter des
éléments de réponse à la question des
déterminants des investissements extérieurs dans le secteur
manufacturier au Maroc ;
· Le second chapitre traitera, d'une part, des tendances
des investissements étrangers industriels au Maroc où on tentera
de répondre à un certain nombre de questions : Quelle est
l'ossature du secteur industriel au Maroc en termes de production, de valeur
ajoutée, d'exportations, d'emploi ? Quels sont les principaux pays
émetteurs des investissements étrangers industriels au
Maroc ? Comment s'oriente l'investissement étranger dans les
différents secteurs de l'industrie marocaine ?
La réponse à ces questionnements va nous
permettre d'avoir une idée sur le potentiel attractif de
l'économie marocaine où il nous sera aisé de poser si une
faiblesse de l'attractivité du Maroc se révèle. A ce
titre, nous nous interrogeons sur les principaux écueils qui seraient en
filigrane de cette carence de l'afflux des investissements étrangers au
Maroc ?
A cet égard et afin de répondre à ces
interrogations, nous allons procéder à une démarche
empirique en s'étayant sur des enquêtes pilotées par des
organismes nationaux (département du commerce et de l'industrie,
direction des investissements extérieurs, chambres de commerce et
d'industrie ou internationaux (FIAS, FACS, ICA).
CHAPITRE I
DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EXTERIEURS
INDUSTRIELS AU MAROC
Les politiques d'attractivité des investissements
directs étrangers assignent comme appui des potentialités d'ordre
géostratégique (position géographique
privilégiée), économique (atout économique), mais
aussi sur une panoplie de mesures incitatives prises par les pouvoirs publics
à même d'améliorer l'environnement économique,
financier afin d'encourager les investissements privés
étrangers.
Dans le cas du Maroc, « depuis les années
quatre vingt, la politique d'attraction des investissements étrangers
est-elle devenue stratégique. Elle ne se contente plus d'offrir des
avantages fiscaux et financiers. Elle agit sur l'environnement
macro-économique pour le rendre plus attrayant aux investisseurs
étrangers. Les différentes réformes entreprises durant les
deux dernières décennies et la décision d'adhérer
à l'accord d'association euromiditerranéen s'inscrivent dans
cette logique. »123(*)
A ce titre, ce chapitre s'articulera autour de deux
volets :
· Le premier volet se focalisera sur l'exposé du
dispositif incitatif à l'IDE au Maroc où il serait question du
climat de l'investissement, des atouts et des mesures d'encouragement prises
par le Maroc afin de capter les IDE ;
· Le deuxième axe, constituant le coeur de cette
investigation, aura pour ambition de s'interroger sur ce qui détermine
les promoteurs étrangers à s'implanter dans le tissu industriel
marocain.
SECTION 1 : Système incitatif à
l'investissement étranger au Maroc
Les bonnes performances réalisées en
matière d'attraction des investissements étrangers depuis 2000 au
Maroc nous amènent à considérer que le climat de
l'investissement deviendrait, semble-t-il, plus favorable à
l'investissement et qu'un capital confiance est en train de se constituer aux
yeux des grands groupe étrangers.
En effet, les investisseurs étrangers ont une nouvelle
perception du Maroc. Pour un bon nombre d'entre eux, la stabilité
politique du Royaume, les performances de son économie, ainsi que sa
relative sérénité sociale militent en sa faveur
auprès de la communauté internationale des affaires.
A. Le climat de l'investissement :
L'observatoire de la Compétitivité
Internationale de l'Economie Marocaine124(*) révèle que les résultats
obtenus pour le facteur climat d'investissement125(*) accordent au Maroc une
position confortable ( 8éme rang) par rapport à un
échantillon composé de 20 pays126(*) .
1. La gouvernance :
Concernant les indicateurs de gouvernance, le Maroc se
positionne dans la catégorie des pays à résultats
intermédiaires tranche supérieure occupant la
9éme place par rapport à l'échantillon
cité en haut. Ces résultats satisfaisants pouvant être, en
particulier, attribués au bon comportement des indicateurs tels que le
cadre régulatoire et le contrôle de la corruption qui enregistrent
pour la période 2002/2003 des notations respectives de 72,2 et 70,8 sur
100.
A titre de comparaison, la Malaisie enregistre respectivement
pour ces deux indicateurs des notations de 55,6/100 et 64,6/100 et la Turquie
des notations respectives de 47,3/100 et 39,1/100.
2. Les indicateurs
macro-économiques :
L'indicateur macro-économique, pour sa part,
confère au Maroc une place parmi les pays à bons
résultats. Il est à relever concernant ces indicateurs, notamment
la bonne performance des investissements étrangers directs
rapportés au PIB pour lesquels le Maroc, occupe le deuxième rang
au sein de l'échantillon, juste derrière la république
Tchèque avec un taux de 8% contre une moyenne des pays de
l'échantillon de 3,3%.
3. La cotation de risque :
En matière de cotations de risque, le Maroc occupe la
catégorie des pays à résultats intermédiaires
tranche inférieure. Toutefois, ce résultat, principalement
tiré vers le bas par un indice de développement humain parmi les
plus faibles de l'échantillon (0,602), cache un bon comportement de la
cote GIRP127(*)
composé qui mesure le risque d'investir dans un pays donné. En
effet, pour cette cote, le Maroc avec une notation de 71,8/100 occupe le
10éme rang au sein de l'échantillon contre une moyenne
de 69,5/100, devançant ainsi des pays tels que l'Afrique du sud
(68,8/100), l'Argentine (66,8/100), la Roumanie (64,3/100), le Brésil
(62,5/100), la Turquie (48,5/100). L'indice de liberté économique
enregistre également des résultas satisfaisants puisque avec une
moyenne de 2,89/5 sur la période 1995-2002, le Maroc se situe aussi
à la 10éme position devant des pays comme l'Afrique du
sud (2,93/5), la Pologne (2,93/5), la Bulgarie (3,48/5) et la Roumanie
(3,49/5).
4. Le crédit long
terme :
S'agissant du crédit long terme, le Maroc s'est
classé parmi les pays à résultats intermédiaires
tranche inférieure. La meilleure performance enregistrée est
celle du Portugal, tandis que les moins bons résultats ont
été ceux de l'Argentine, l'Indonésie, la Turquie et la
Roumanie.
5. Les régulations d'entrées et
sortie de capitaux :
En matière de régulations d'entrées et
sortie de revenus et capitaux, le Maroc, comme la majorité des pays de
l'échantillon a obtenu de bons résultats puisqu'il n'impose pas
de restrictions significatives à ce sujet. La plus basse performance
reste, de même que l'observation 2003, celle de l'Indonésie qui
continue de poser certaines conditions pour le rapatriement des capitaux.
6. Les procédures de création
d'entreprises :
Pour ce qui des procédures de création
d'entreprises, le Maroc enregistre des résultats satisfaisants en se
situant dans la catégorie intermédiaire tranche supérieure
devançant des pays tels que la Turquie, l'Inde, le Brésil, la
Hongrie, l'Egypte, le Portugal, l'Indonésie et la Grèce. Le
nombre de jours moyens requis pour compléter les procédures de
création d'entreprises au Maroc s'élevant à 76 jours
contre des durées respectives de 90,106 et 89 jours pour le
Brésil, la République Tchèque et le Portugal. Le
coût de la procédure reste en revanche très
compétitif puisque estimé à 217 dollars, ce qui
confère au Maroc la 6éme place au sein de
l'échantillon pour cet indicateur, alors que la moyenne avoisine les
1106 dollars. Il est à noter que la création des Centres
régionaux d'investissement est de nature à réduire le
nombre de jours de création d'entreprises, ce qui laisse
présager, semble-t-il, une amélioration du classement
international du Maroc concernant cet indicateur.
7. Les procédures de recours en
justice :
Les procédures de recours en justice classent le Maroc
dans la même catégorie que celles liées à la
création d'entreprise. Ce bon résultat, est essentiellement
dû au bon comportement des indicateurs relatifs à la durée
des procédures et à leur nombre. En effet, les 192 jours requis
pour régler les différends sont inférieurs à la
moyenne des pays de l'échantillon de 267 jours et le nombre de
procédures estimé à 17, se révèle
inférieur à celui affiché par 13 pays de
l'échantillon dont principalement le Mexique (47), l'Argentine (32), les
Philippines (28), la Roumanie (28), la Bulgarie (26), la Malaisie (22), le
Portugal (22) et le Chili (21). En revanche, l'indice de formalisme128(*) du Maroc (4,71/7) demeure
parmi les pays élevés des pays de l'échantillon.
Une enquête sur le climat d'investissement au Maroc
édition 2004129(*), a été lancée fin janvier 2004,
par le Ministère de l'Industrie, du Commerce et de la mise à
niveau, en collaboration avec la Banque Mondiale.
Cette enquête constitue un jalon précieux dans
l'identification et le renforcement du dispositif informationnel marocain et de
ses capacités d'analyse et de prospection, propice à
l'investissement et au développement pérenne de l'entreprise et
de sa capacité d'affronter, avec succès, l'épreuve d'une
rude concurrence internationale.
L'enquête est menée auprès d'un
échantillon de 746 entreprises industrielles, représentant tous
les secteurs d'activité, fait suite au programme d'enquêtes pour
l'analyse de la compétitivité des entreprises marocaines (FACS),
lancé en 2002.
Un séminaire national et d'autres au niveau
régional ont été organisés en 2002 pour la
présentation des résultats finaux de cette étude
(FACS).
Au plan micro-économique, ce projet a permis, d'une
part, d'évaluer les forces et faiblesses de l'environnement dans lequel
les entreprises opèrent, et d'appréhender son effet sur la
performance des entreprises industrielles, et d'autre part, de déceler
les aspects qui nécessitent l'amélioration en vue
d'éclairer les décideurs sur les choix stratégiques en
matière de politique industrielle et des réformes structurelles
à entreprendre à même de renforcer la
compétitivité du tissu industriel marocain.
B. Les atouts du Maroc130(*) :
1. L'image du Maroc
L'image d'un pays est en partie subjective. Elle correspond
à l'idée que la majorité des investisseurs
étrangers s'en font sur la base de préconceptions, de
clichés souvent dépassés, d'opinion acceptée sans
vérification qui circulent à travers des réseaux
informels. La construction de l'image repose sur la diffusion d'une information
donnant à la communauté internationale une image objective de la
vraie situation d'un pays.
D'importantes manifestations internationales tenues ces
dernières années au Maroc et à l'étranger ont,
sans, doute contribué à l'édification de cette image de
marque, telles que la conférence du GATT tenue à Marrakech en
1994 , le sommet économique pour le Proche Orient et l'Afrique du Nord,
le Medpartenariat, le Forum des investissements organisés avec l'ONUDI,
la conférence d'Euromoney, le temps du Maroc, le Forum de
l'investissement arabe, les tables rondes de The Economist, les
intégrales de l'investissement, les intégrales de la franchise
organisés par la Direction des investissements extérieurs.
Pour de nombreux cabinets étrangers, le Maroc
possède beaucoup d'attraits, à commencer par sa stabilité
politique131(*).
L'introduction du Maroc dans l'indice de la Société
Financière Internationale, le rating du Maroc, le retour du Maroc sur le
marché international des capitaux, les programmes de conversions de
dette signées avec la France et l'Espagne sont d'ailleurs des signes de
la marque de confiance quant à l'évolution du pays.
The Economist Intelligence Unit (cabinet
spécialisé dans l'étude des risques pays et dont le
siège est basé à Londres) considère dans son
rapport du premier trimestre 2004 consacré au Maroc que
l'économie marocaine a un fort potentiel de croissance tout en
recommandant l'ouverture de certains secteurs publics, plus
particulièrement les infrastructures, à l'investissement
privé.
Par ailleurs, le Maroc a pu améliorer son image
auprès des hommes d'affaires américains suite à l'image de
la création d'un bureau de promotion du Maroc aux Etats-Unis. Le Maroc a
pu à cette occasion bénéficier de l'appui de l'Overseas
Private Investment Corporation (OPIC), organisme spécialisé dans
la prise en charge des risques politiques. L'OPIC garantit, entre autres, au
Maroc le projet de l'usine électrique de Jorf Lasfar contre les risques
politiques.
2. Des garanties conventionnelles au service des
investisseurs
Le Maroc a entrepris, depuis les années 60, la mise en
place d'un certain nombre de dispositifs permettant de favoriser et
d'encourager l'investissement étranger sur le territoire national, en
sus et en complément des mesures incitatives pour l'encouragement
à l'investissement.
C'est ainsi que le Maroc a procédé depuis lors,
à la signature d'une série d'accords, conventions et
traités, intéressant différents domaines ayant trait
à la fiscalité, à la protection et à
l'encouragement des investissements étrangers.
Dans le domaine de la fiscalité, le Maroc a
signé des conventions en vue d'éviter les doubles impositions en
matière d'impôt sur le revenu essentiellement avec les principaux
pays partenaires.
En effet, 45 conventions ont été signées
depuis 1961 jusqu'à ce jour, dont 8 avec les pays arabes132(*). Il est à
préciser que certaines conventions ne sont pas encore entrées en
vigueur 133(*).
Cependant, l'apport de ce type de conventions fiscales est
d'autant plus limité que le nombre réduit de pays l'ayant
ratifié se trouve, de surcroît, concentrés sur le vieux
continent. Les ressortissants de pays potentiellement en mesure de
procéder à des investissements au Maroc, ne
bénéficient pas des avantages octroyés par ce genre de
conventions ; il s'agit en l'occurrence du Japon, de certains pays
du Moyen Orient et d'Amérique Latine.
Le domaine d'application des conventions fiscales, en ce qui
concerne le Maroc, comprend en général les titres suivants:
- Impôt sur les sociétés,
- Impôt général sur le revenu,
- Taxe urbaine et taxes y rattachées,
- Patente,
- Taxe sur les produits des actions ou parts sociales et
revenus assimilés,
- Taxe sur les produits de placement a revenu fixe.
En outre, la convention fiscale stipule, dans la plupart des
cas, que les impôts futurs de même nature qui seront
promulgués ultérieurement feront l'objet de protocoles
additionnels.
3. Consolidation de la politique de
libéralisation et de restructuration économique
Cette politique se caractérise par le
désengagement progressif de l'Etat des secteurs productifs et le
renforcement du rôle du secteur privé, par la
libéralisation du commerce extérieur et de la
réglementation des changes, par la modernisation du système
bancaire et du marché financier (dynamisation de la Bourse) et par la
privatisation.
En premier lieu, les textes d'application de la loi de 1973
sur la marocanisation, qui limitait le contrôle étranger dans
certains secteurs, ont été abrogés en 1990.
Désormais, l'investisseur peut investir librement, dans tous les
domaines, et son éventuelle association avec un partenaire marocain
relève de son propre choix, aucune discrimination n'étant faite
entre les investisseurs étrangers et nationaux.
D'autre part, et dans le cadre de la politique de
libéralisation du commerce extérieur et des changes, des mesures
structurelles ont été prises par l'Office des Changes au courant
de ces dix dernières années, notamment dans le domaine des
investissements. C'est ainsi que la circulaire n° 1504 du 1er
Mars 1988 telle que complétée prévoit :
· la suppression de l'autorisation de l'Office des
Changes pour la quasi totalité des opérations d'investissement
effectuées par les investisseurs étrangers résidents et
non-résidents, financées en devises ou par utilisation des fonds
propres de la société ou de ses associés (augmentation de
capital réalisée par les sociétés marocaines par
incorporation de réserves, de report à nouveau, de provisions
devenues disponibles ou par consolidation de comptes courants
d'associés) ;
· La dispense de l'autorisation de l'Office des Changes
pour les opérations de cessions d'investissement intervenant entre des
personnes physiques ou morales de nationalité étrangère
résidentes ou non résidentes, que les investissements en cause
soient ou non assortis de la garantie de retransfert, et la possibilité
pour l'acquéreur de régler le produit de cession directement
à l'étranger, sur ses propres disponibilités;
· l'automaticité de la garantie de retransfert du
capital et de transfert des revenus y afférents (dividendes: jetons de
présence et tantièmes: bénéfices
réalisés par les succursales au Maroc de sociétés
étrangères: revenus locatifs: intérêts produits par
les prêts régulièrement contractés) ;
· Le transfert directement par les banques, en dehors de
toute autorisation de l'Office des Changes, de l'ensemble des revenus provenant
des investissements en devises et ce, au profit des personnes
étrangères résidentes ou non résidentes. Ces
transferts interviennent, en effet, librement dans le cadre d'une
délégation générale donnée à cet
effet aux banques intermédiaires agréées ;
· La dispense de l'autorisation de l'Office des Changes
pour les avances en compte courant assorties d'intérêts,
consenties aux sociétés marocaines par leurs actionnaires
étrangers ;
· La garantie de retransfert du capital et de transfert
des revenus y afférents a été reprise par l'article 16 de
la loi-cadre n° 18-95 formant Charte de l'Investissement.
Dans le même cadre, la lettre circulaire n° 1605
du 4 Juin 1993 a prévu la libéralisation des opérations de
financements extérieurs, notamment pour le financement des
opérations d'investissement au Maroc.
De plus, les réformes structurelles entreprises sous
les auspices du FMI pendant une dizaine d'années font que
l'économie marocaine est saine sous bien des aspects: faible inflation,
monnaie stable et faible déficit public, comptes extérieurs
relativement équilibrés.
Ces conditions sont essentielles pour attirer les
investissements directs étrangers, mais non suffisantes comme on va le
voir plus loin.
Par ailleurs, le Maroc a compris que, pour attirer les fonds
internationaux de façon régulière et durable, les seules
réformes juridiques ne suffisaient pas. Il fallait également
procéder à l'électronisation des transactions
boursières en vue d'une plus grande transparence et d'une
sécurité conforme aux standards internationaux.
Cette électronisation fut opérationnelle au mois
de Juin 1998 à la Bourse de Casablanca.
4. Proximité de l'Europe
C'est un adjuvant important et le Maroc doit savoir en tirer
profit. En effet, c'est un des facteurs d'attrait des investisseurs
étrangers mais qui n'est pas fondamental: 50% des investisseurs
considèrent la proximité de l'Europe comme un critère de
choix du Maroc comme pays d'accueil des investissements étrangers mais
ne placent ce facteur qu'en sixième position134(*).
En sus, lorsqu'on raisonne en terme de régionalisation,
la Méditerranée Sud et Est, zone de voisinage de l'Union
Européenne, n'exerce, en comparaison avec les zones de proximité
des Etats-Unis et du Japon, qu'une très faible attractivité sur
les investissements européens.
L'Euro Méditerranée, dont il est tellement
question depuis Barcelone, n'existe pas encore véritablement sur le plan
des investissements. Pourtant, la Méditerranée et le Maghreb en
particulier, se trouvent dans le voisinage immédiat du premier
pôle émetteur d'investissements directs dans le Monde, en
l'occurrence l'Union Européenne.
5. Le développement de la
sous-traitance
La sous-traitance peut jouer un rôle important dans la
dynamisation du tissu industriel. Elle s'est beaucoup développée
et elle est de plus en plus présente. On fait appel maintenant à
la sous-traitance même dans le domaine des services.
« Aujourd'hui, 55% des donneurs d'ordre sont
eux-mêmes des sous traitants et contrairement à ce qu'on peut
penser, la sous-traitance n'est pas seulement une grande société
automobile qui peut sous-traiter ses pièces, c'est partout et dans tout
»135(*). Au Maroc,
une structure a été créée pour aider les
sous-traitants et les petites et moyennes entreprises à
développer leurs performances et leurs relations d'affaires: la Bourse
Nationale de Sous traitance et de Partenariat (BNSTP). Crée à
l'initiative du Ministère du Commerce et de l'Industrie en 1992, cette
structure se définit comme une association à but non lucratif
dont le rôle est de dynamiser la relation sous-traitant/donneur d'ordre.
Son champ d'action est concentré sur les principaux
métiers de transformation des métaux, des plastiques, de
caoutchouc et composites, de l'électricité et
l'électronique et des services liés à l'industrie.
Les missions de la bourse sont au nombre de quatre:
· La connaissance du tissu industriel et le suivi de son
évolution qui sont réalisés par des visites
d'installations industrielles et des échanges approfondis avec les
industriels afin de comprendre leurs stratégies de développement
et d'appréhender leurs besoins et leurs moyens de production ;
· L'identification et l'étude des demandes de
sous-traitance émanant des donneurs d'ordre marocains ou
étrangers. Cette mission consiste à mettre en oeuvre des actions
de communication destinées à faire converger, vers la bourse, les
demandes et les recherches de savoir-faire et de compétences.
· Le rapprochement et la demande de sous-traitance et de
partenariat qui se font à partir de la connaissance précise du
savoir-faire des entreprises et de leurs capacités ;
· La contribution à la promotion du tissu
industriel national en général, au niveau local et international,
à travers l'organisation ou la participation à de salons
professionnels ;
La BNSTP est appelée à jouer un rôle
considérable à l'avenir dans le développement de la
sous-traitance et du partenariat au Maroc.Signalons que la baisse du coût
de la main-d'oeuvre marocaine n'est plus un facteur déterminant pour
pouvoir faire face à la concurrence sur le marché de la
sous-traitance. D'autres facteurs dont le poids est plus important au niveau de
la décision du choix des sous-traitants sont la qualité du
travail, l'organisation des services et le délai de livraison. Le
secteur est en évolution constante comme en atteste les derniers
chiffres. Ce dernier a enregistré en 2004 une évolution de 5,9%
de son chiffre d'affaires par rapport à 2003. Les entreprises de la
sous-traitance marocaine exportent près de 48% de leurs productions. Ce
taux élevé est essentiellement dû aux performances de
quelques secteurs dont les activités sont particulièrement
tournés vers le marché mondial : le façonnage en
textile habillement et cuir (66,8%), la sous-traitance en constructions
électriques et électroniques (62,3%), la fonderie de
métaux non ferreux (53,9%), la sous-traitance pour l'automobile (40,6%),
les traitements thermiques et de surfaces (33,8%), les demi-produits sur plan
(20,1%)136(*). Nous
noterons enfin avec satisfaction que le nombre d'entreprise sous-traitance est
en progression137(*) ce
qui semble témoigner de la crédibilité des donneurs
d'ordre international et la demande de sous-traitance sur le marché
marocain. La présence d'entreprises sous-traitantes performantes reste,
d'ailleurs, un facteur important pour l'attraction des investisseurs
étrangers.
La demande de sous-traitance par secteur
biens finals ; exacerbation de la concurrence
en prix
s-traitance sur le marché marocain en
%
C. Actions prises en faveur de la promotion des
investissements étrangers au Maroc :
La stratégie marocaine vis-à-vis de
l'investissement étranger s'est caractérisée depuis 1983
par une relative clarification des choix et qui s'est concrétisée
par l'adoption d'un certain nombre de mesures constituant des
éléments incitatifs à l'attraction de l'investissement
étranger. Parmi ces mesures et sans prétendre à
l'exhaustivité, on peut citer :
· la promulgation d'un nouveau code des investissements
en 1983 qui a été substitué en 1995 par un document unique
appelé la «Charte de l'Investissement » ;
· La création de la direction des investissements
extérieurs ;
· Le programme de privatisation lancé en 1989 et
dont la réalisation s'est accéléré à partir
de 1993 ;
· L'abrogation en 1990 du décret d'application de
la loi sur la marocanisation138(*)de 1973 ;
· La convertibilité du Dirham pour les
opérations courantes en 1993 ;
· La signature en Février 1996 d'un accord
d'association avec l'union européen ;
· La promotion des zones franches ;
· Le fond Hassan II pour le développement
économique et social ;
· Les Centres régionaux des Investissements
(CRI) ;
· La Commission des Investissements.
1. La direction des Investissements Extérieurs
Jusqu'à la fin de la décennie 80, il n'y avait
pas, au Maroc, de structure spécialisée chargée des
investissements extérieurs. Différents organismes intervenaient
dans ce domaine, mais dans le cadre de leurs attributions de base139(*). Devant cette situation, il
fut procédé à la création du Ministère
délégué auprès du premier ministre chargé
des investissements extérieurs et qui a été
rattaché au Ministère du commerce extérieur de 1990
à 1993, puis au Ministère des Finances sous le nom de la
DIE140(*) (Direction des
Investissements Extérieurs).
1-1 Les missions de la DIE
Suite à la création des centres régionaux
des investissements (CRI) en janvier 2002, la DIE a ajusté ses missions
au nouveau contexte de l'investissement. Actuellement, ses principales missions
s'articulent autour des 3 axes suivants :
1-1-1 La promotion du Maroc en tant que terre
d'accueil des Investissements
La DIE a pour mission d'entreprendre des actions de
promotion et de communication tant au Maroc qu'à l'étranger pour
promouvoir la destination Maroc en tant que terre d'accueil des
investisseurs.
1-1-2 L'accueil et l'orientation des investissements
La DIE a un deuxième rôle qui consiste
à accueillir, assister et orienter les investisseurs
désirant investir au Maroc en mettant, à la disposition des
investisseurs étrangers, toutes les informations relatives à la
législation économique, financière, fiscale et de change,
notamment par le biais d'une base de données, de la conception des
documents, plaquettes, brochures, dépliants etc.
1-1-3 La veille stratégique
En plus des activités de promotion et de communication,
la DIE a mis en place un processus d'information dynamique sous forme de veille
stratégique pour maîtriser l'environnement économique et
juridique des affaires aussi bien national qu'international de nature à
augmenter la compétitivité du Maroc et d'optimiser les conditions
d'implantation de projets d'investissement au Maroc.
A travers cette mission, la DIE réaffirme son
rôle d'organisme national de promotion qui est à l'écoute
de son environnement et qui adapte en permanence son fonctionnement pour faire
face aux mutations de l'environnement.
1-2 Organisation de la DIE
La DIE a également opéré un changement
organisationnel dans la perspective de répondre à ses nouvelles
missions. Elle est structurée autour de deux grands domaines
d'activités : les activités opérationnelles, d'une
part et les activités de conception, d'autre part.
Le nouvel organigramme de la Direction des Investissements
comporte quatre divisions :
- La division des Secteurs de l'Agriculture et de
l'Industrie,
- La division des Secteurs du Tourisme et des Services,
- La division de la Promotion, de la Communication et de la
Coopération,
- La division des Études.
La division des Secteurs de l'Agriculture et de l'Industrie et
la division des Secteurs du Tourisme et des Services sont à
caractère sectoriel et sont chargées d'assurer l'accueil des
investisseurs, de les informer sur l'environnement des affaires au Maroc en
mettant à leur disposition toute information susceptible de les aider
dans la réalisation de leurs projets et de les orienter vers des
secteurs potentiels.
1-2-1 La division des Secteurs de l'agriculture et de
l'Industrie :
Elle est composée de quatre services
sectoriels :
- Service du secteur des industries métallurgique,
mécanique et électrique,
- Service du secteur textile et cuir,
- Service du secteur chimie et parachimie,
- Service des secteurs agricole, agro-industriel et de la
pêche.
1-2-2 La division des Secteurs du Tourisme et des
Services
Elle est composée également de quatre services
sectoriels:
- Service du secteur du tourisme,
- Service du secteur des nouvelles technologies de
l'information,
- Service du secteur des infrastructures et des services,
- Service du secteur de la distribution et du commerce.
1-2-3 La division de la Promotion, de la
Communication et de la Coopération
Elle est chargée de l'organisation et de l'animation de
manifestations et d'actions de promotion au niveau local, régional et
international.
Cette division comprend trois services
géographiques :
- Le Service Europe,
- Le Service Amérique, Asie et Océanie,
- Le Service Moyen Orient.
1-2-4 La division des Etudes
Elle est chargée d'assurer un suivi de l'environnement
économique et juridique au niveau national et international, de proposer
des mesures destinées à améliorer le climat de
l'investissement au Maroc et de réaliser des études
économiques et sectorielles destinées à mettre en exergue
les opportunités sectorielles et régionales en matière
d'investissement. Cette division est chargée également de la
gestion du système d'information de la direction.
Elle comprend trois services :
- Le service du cadre réglementaire et procédural
des investissements,
- Le service du système d'information,
- Le service des études et de la statistique.
Parallèlement à ces quatre divisions, 2 services
sont rattachés au directeur à savoir le service des affaires
générales et le service des ressources humaines.
1-2-5 Les ressources humaines de la DIE
La réalisation des objectifs que s'est fixée la
DIE passe par ses ressources humaines. A cet effet, l'effectif de la Direction
en Octobre 2005 est de 65 personnes. La Direction compte actuellement 13 chefs
de services, quatre chefs de Division et le taux d'encadrement est de l'ordre
de 63,5 % en 2005.
Tableau N°10 : Répartition des cadres
de la DIE par échelle
Échelle
|
Nombre
|
Hors Échelle
|
1
|
Échelle 11
|
33
|
Échelle 10
|
10
|
Échelle 9
|
6
|
Échelles 5 à 8
|
9
|
Échelles 1 à 4
|
6
|
Total
|
65
|
Source :
Direction des Investissements. Rapport d'activité 2004
La DIE compte, dans son personnel, des profils dans des
domaines divers et variés, avec néanmoins une prédominance
dans le domaine économique et juridique.
Le personnel est caractérisé par la jeunesse de
ses cadres. En effet, 77 % de son personnel a un âge inférieur
à 38 ans et la moyenne d'âge est de 33 ans.
Il existe également, un équilibre entre le
personnel féminin et masculin. La part du personnel féminin est
de 52% de l'effectif global du personnel contre 48% d'hommes.
1-3 Le plan d'Action Stratégique de la DIE
1-3-1 La note d'orientation générale de
la Direction
La note d'orientation générale de la DIE retrace
les grandes orientations de ce département en matière de
promotion de l'investissement étranger au Maroc :
Dans ce sens, une attention particulière est
prêtée :
- Aux activités de promotion, adaptées aux
besoins et opportunités sectorielles du Maroc,
- A la mise en place d'un cadre de partenariat avec les
centres régionaux d'investissement (CRI),
- Le renforcement du rôle économique du
Ministère,
- La promotion de l'économie et la contribution active
du Ministère à la réalisation d'une croissance forte et
durable,
- La mise en place d'une stratégie nationale de
promotion des investissements.
Les axes de la note d'orientation générale de la
Direction des Investissements Extérieurs
- Axe 1 : Amélioration du cadre
juridique relatif à l'investissement,
- Axe 2 : maîtrise de
l'environnement économique relatif à l'investissement,
- Axe 3 : développement des
fonctions de promotion et de communication,
- Axe 4 : renforcement de le
coopération bilatérale et multilatérale,
- Axe 5 : valorisation des ressources
humaines,
- Axe 6 : amélioration de
l'accueil et de l'orientation de l'investisseur étranger,
- Axe 7 : développement du
système d'information de la Direction.
1-3-2 Identification des projets prioritaires de la
Direction des Investissements Extérieurs
Les projets prioritaires de la DIE s'articulent autour de :
- La rénovation du cadre juridique relatif à
l'investissement,
- L'étude sur la stratégie de promotion de
l'investissement étranger au Maroc,
- La réalisation et mise en oeuvre de la base de
données statistique et analytique,
- L'élaboration et mise en oeuvre d'un système
de gestion intégrée des projets d'investissements,
- Les opérations de promotion sectorielle,
- Les études d'opportunités sectorielles,
- La réalisation et mise en place du portail de
l'investissement : « Investir au
Maroc » ;
- La conception et mise en place d'un système de
partenariat avec les CRI, en matière d'assistance et d'échange
d'information,
- La mise en place d'un plan de formation interne,
- L'élaboration d'une banque de projets
d'investissements pour le partenariat,
- La mise en place d'un espace accueil et information.
1-3-3 Mise en place d'une stratégie de
Promotion de l'investissement Etranger au Maroc
La mise en place de cette stratégie découle de
contraintes nationales et internationales. Ceux ci ont entraîné
des objectifs que s'est fixé la DIE.
1-3-3-1 Contexte et intérêt du
projet :
Le projet a émergé suite aux contraintes
suivantes :
- Emergence de nouveaux secteurs potentiels au Maroc ;
- Contraintes liées à l'échéance
2012 ;
- Nécessité d'adaptation de la stratégie
de promotion de l'investissement suite à la création des
CRI ;
1-3-3-2 Constat :
Le constat est l'absence d'une vision stratégique en
matière de promotion de l'investissement étranger.
Dans ce cadre, il convient de définir ce que l'on
entend par vision :
- Une connaissance précise de nos atouts réels
et potentiels tant au niveau national, qu'à celui des régions,
- Une connaissance précise des différentes
natures de flux d'investissements internationaux,
- Un ciblage à long terme des secteurs et des origines
des investissements, en fonction des attraits qu'ils représentent pour
le Maroc, et des atouts du Maroc pour les développer.
1-3-3-3 Objectifs du projet :
Les objectifs du projet sont :
- Doter la DIE d'un cadre d'action précis et consensuel
pour mieux orienter les actions de promotion des investissements,
- Rationaliser la promotion de l'investissement
étranger par un ciblage à la fois des secteurs, des
régions et des investisseurs.
1-3-3-4 La démarche adoptée
La démarche comporte les étapes
suivantes :
- Etape 1 : Analyse et choix du
portefeuille de secteurs, en fonction de leurs attraits, et des atouts du Maroc
pour les développer.
- Etape 2 : Diagnostic des
potentialités des différentes régions du Royaume en termes
d'attraction des investissements étrangers.
- Etape 3 : Analyse de la demande
internationale en matière d'investissement et diagnostic des
capacités d'attraction du Maroc.
- Etape 4 : Situer la
compétitivité et le positionnement du Maroc par rapport à
ses concurrents (Benchmarking)
- Etape 5 : Mettre en place une
démarche de marketing stratégique visant à promouvoir les
opportunités identifiées par secteur et région, en
partenariat avec les CRI.
1-3-3-5 Etat d'avancement
Pour l'état d'avancement, on peut
évoquer que :
- Les termes de référence de l'étude sont
réalisés,
- Les deux étapes de l'étude sont pratiquement
achevées,
- L'attente d'un financement dans le cadre du programme
MEDA II,
- La nécessité de recourir à un
consultant international, associé à un consultant national en vue
de finaliser l'étude.
1-3-4 Promotion Sectorielle Ciblée
La promotion sectorielle ciblée se situe à 3
niveaux :
· Pays ;
· Secteur ;
· national- international.
Cette promotion sectorielle ciblée peut être
schématisée par les tableaux suivants :
1-3-4-1 Pays :
Premier Niveau prioritaire
|
Second Niveau prioritaire
|
Europe :France,Espagne,Italie ;
Moyen Orient :
Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis
|
Europe :Allemagne,UK,Portugal
Benelux
Moyen Orient : Koweït
Asie : Japon
Amérique : USA, Canada
|
Source : Plan d'action
stratégique de la DIE (2005)
1-3-4-2 Secteur
Secteur Primaire et Secondaire
|
Secteur Tertiaire
|
Niveau 1 :
Textile et cuir
Sous-Traitance électronique
Sous-traitance automobile
Industrie de l'environnement
Niveau 2 :
Agroalimentaire
|
Niveau 1 :
Tourisme
NTIC : centres d'appels, développement de
logiciels
Distribution
Niveau 2 :
Infrastructure
|
Source : Plan d'action
stratégique de la DIE (2005)
1-3-4-3 National - International
Niveau National
|
Niveau International
|
Niveau 1 :
Banques marocaines filiales banques
étrangères
Cabinets-conseil filiales de groupes internationaux
Niveau 2 :
Associations professionnelles
Départements ministériels techniques
|
Niveau 1 :
Organismes d'appui aux entreprises et de promotion du
développement à l'international :
Banques étrangères ayant des filiales au
Maroc
Cabinets-conseil ayant des filiales au Maroc
Success stories étrangères au Maroc
Niveau 2 :
Ambassades du Maroc à l'étranger
Consultant - lobbyste
|
Source : Plan d'action
stratégique de la DIE
Nature du Partenariat
La nature du partenariat comporte 3 étapes :
Etape 1 : Sourcing (identification)
- Utilisation du portefeuille clientèle du cabinet
conseil ou de la banque pour identifier les investisseurs potentiels,
- Démarchage de ces entreprises pour les
intéresser aux secteurs porteurs.
Etape 2 : Action promotionnelle
conjointe,
Séminaire - table ronde,
Rencontres individuelles.
Etape 3 : suivi
- Identification affinée des entreprises à
cibler,
- Utilisation du consultant - lobbyste.
1-3-5 Partenariat DIE / CRI
A travers ces missions, la DIE est amenée à
jouer le rôle d'interface entre les investisseurs étrangers et les
centres régionaux d'investissements. A cet effet, la DIE propose la mise
en place d'un partenariat avec les CRI et ce à travers les actions
suivantes :
- L'organisation de séminaires sur la région en
tant qu'espace approprié pour promouvoir l'investissement
étranger ;
- L'initiation des cadres des CRI aux techniques d'accueil et
d'assistance des investisseurs étrangers ;
- La mise en place d'un système d'échange
d'information entre la DIE et les CRI pour assurer une gestion active (on-line)
des requêtes et des dossiers d'investissement, ainsi que du suivi
statistique des IDE implantés dans les régions ;
- Réalisation d'un portail de l'investissement sur
Internet qui sera mis à la disposition des CRI pour l'alimenter en
informations économiques sur la région ainsi que les
opportunités d'investissement ;
- Mise à la disposition des CRI d'un guide de
l'investisseur qui présente les mesures incitatives à
l'investissement ;
- La réalisation d'une banque de projets
d'investissement par secteur d'activités et par région ;
- La mise à jour des monographies régionales
réalisées par la DIE ;
- Réalisation des enquêtes pour évaluer
la situation de l'investissement étranger au niveau régional.
A cet égard et dans le cadre du partenariat DIE/CRI, la
société ARGAZE a été sélectionnée par
l'agence américaine pour le développement industriel
l'USAID141(*) pour la
réalisation d'un projet site portail de la promotion de
l'investissement142(*).
Ce projet est découpé en plusieurs lots :
· Portail dédié à la promotion de
l'investissement ;
· Mise en place sur le portail de services
transactionnels offerts aux partenaires ;
· Mise en place sur le portail d'un système de
synchronisation de contenus avec les CRI ;
· Mise en oeuvre d'une application de suivi des projets
des investisseurs où ces promoteurs auront la possibilité de
suivre l'état d'avancement de leur dossier par le biais d'un
accès sécurisé.
1-4 Les partenaires de la DIE dans le domaine de la
promotion des investissements Extérieurs
1-4-1 L'agence Multilatérale de la Garantie de
l'investissement (MIGA)
L'agence multilatérale de garantie d'investissement
connue sous l'acronyme MIGA143(*) (Multilaterel investment Guarantee agency) a
été crée en 1988 en tant que membre du groupe de la banque
mondiale pour favoriser l'investissement direct étranger dans des
économies naissantes. La MIGA accomplit ce mandat et contribue au
développement en offrant l'assurance contre les risques politiques
(garanties) aux investisseurs et aux prêteurs, et en aidant les pays en
voie de développement à attirer et maintenir l'investissement
privé.
La MIGA mène sa mission via trois principes de
base :
§ Se concentrer sur des clients, prêteurs, et
gouvernements de pays d'accueil en appuyant l'entreprise privée et en
favorisant l'investissement étranger ;
§ S'engager dans les associations travaillant avec
d'autres assureurs, organismes gouvernementaux, et organismes internationaux
pour assurer la complémentarité des services et de
l'approche promotion de l'impact développement ;
§ Assurer la solidité financière par la
garantie prudente et la gestion des risques saine.
L'adhésion de MIGA est ouverte à tous les
membres de banque mondiale.
Un mémorandum d'entente a été
signé et qui a pour objectif d'assurer une coopération entre le
Ministère des Finances et de la privatisation et la MIGA.
Celle-ci sera traduite par la mise en place d'un service en
ligne, dans le site web du ministère des finances, destiné
à :
§ Diffuser l'information concernant les
opportunités d'investissement et des conditions et procédures de
fonctionnement des affaires au Maroc ;
§ Attirer et faciliter l'investissement direct
étranger au Maroc.
Dans le cadre de cet accord, le ministère s'engage
à fournir le contenu de l'information d'investissement à MIGA et
ce pour qu'elle soit diffusée aux investisseurs potentiels par
l'intermédiaire de ce service en ligne. L'adresse de page Web, ainsi que
les données de classification associées au contenu de
l'information d'investissement seront fournies à MIGA par un ensemble de
formes en ligne protégé par un mot de passe sur le Web
réglée par MIGA.
Ces informations porteront sur des investissements potentiels
spécifiques, tels que des sociétés recherchant des
associés de joint-venture ou les instigateurs de projet recherchant les
investisseurs étrangers.
Le ministère s'engage, par ailleurs, à afficher
le logo d'associé de Foreign Direct Investment FDI Xchange sur le site
Web du ministère, avec un hyperlien inclus au homepage de FDI
Xchange.
Le ministère devait enregistrer l'adresse de son site
Web avec toutes les autorités, et mettra à jour tous les droits
nécessaires pour utiliser, et pour accorder à MIGA un permis
d'utilisation de cette adresse.
Pour sa part, MIGA s'engage à mettre en place des
lignes directrices disponibles au profit du ministère et qui concernent
les types d'information recommandés pouvant être fournis aux
investisseurs potentiels, y compris des opportunités d'investissement,
l'investissement étranger, les droits commerciaux, la recherche de
marché et l'information sur des conditions de fonctionnement des
affaires au Maroc.
Elle propose également une formation-conseil sur
l'utilisation dudit interface/ Provider, ainsi qu'un rapport périodique
sur le nombre d'utilisateurs de FDI Xchange ayant reçu des informations
spécifiques de la DIE.
Le mémorandum prévoit, par ailleurs, dans ses
dispositions que les deux parties s'engagent à défendre la partie
lésée contre n'importe quelle réclamation ou action
émanant d'une tierce partie, en relation avec l'utilisation ou au
contenu du site Web du ministère.
En sus, les deux parties s'engagent, chacune de sa part,
à payer les dommages et intérêts pour la partie
lésée (ou ses employés ou directeurs) et tous les
coûts et honoraires du mandataire raisonnablement encourus par la partie
lésée comme conséquence d'une réclamation ou d'une
action.
La partie attendant une indemnisation devrait renseigner
l'autre partie de la réclamation faite à son égard,
coopérer avec l'autre partie jusqu'à la dernière
dépense et ce en respect avec les règles de la défense et
le règlement des différends.
Les dispositions de cet accord sont valables pour 3 ans
renouvelables automatiquement sauf volonté contraire des parties qui
devrait être exprimée 30 jours avant l'expiration de dudit
accord.
En cas de différend, les deux parties auront recours
à des consultations, et si le différend persiste. Il sera soumis
à l'arbitrage de la chambre internationale de commerce, par un ou
plusieurs arbitres désignés selon lesdites règles. Les
lois applicables seront des principes généraux de loi de l'Etat
de New York.
Actuellement MIGA et le North Africa Entreprise
Développement ( NAED)144(*) vont réaliser à Tanger, un vaste
projet intitulé « TANGET INVEST » ou
« FORUM INVEST » avec un budget indicatif de 1,4 Millions
de dollars pour les 30 premiers mois à l'instar de la réussite
d'un projet similaire réussi en République
Tchèque145(*).
Cet ambitieux projet a pour objectif d'attirer dans la
région les investisseurs industriels146(*) susceptibles de créer quelques dizaines de
milliers d'emplois (directs et indirects) et ce à travers trois
caractéristiques :
§ Un forum public-privé pour forger et mettre en
oeuvre une vision commune du développement économique de la
région ;
§ Un cadre opérationnel pour une promotion
proactive des investissements ;
§ Un levier qui renforce les efforts individuels et/ou
ponctuels de promotion l'agence nationale du développement des provinces
du Nord (APDN) , les centres régionaux des investissements (CRI), Tanger
Free Zone (TFZ) et la direction des investissements ( DI) sans s'y
substituer.
1-4-2 L'association mondiale des agences de
promotion des investissements (WAIPA)
L'Association Mondiale des Agences de Promotion des
Investissements connue sous l'acronyme WAIPA147(*) (WORLD ASSOCIATION OF INVESTMENT PROMOTION AGENCIES)
a été crée en Avril 1995, soit l'année même
de l'adhésion du Maroc au sein de cette organisation (Décembre
1995).
Aujourd'hui, la WAIPA compte 163 membres au lieu de 56 en 1995
et compte augmenter le nombre de ses adhérents.
Missions de la WAIPA :
§ Promouvoir et renforcer la Coopération entre
les Agences de Promotion des investissements ;
§ Aider les agences à élaborer des
stratégies et des politiques de Promotion de l'Investissement ;
§ Partager les expériences nationales et
régionales pour l'attraction de l'investissement
étranger ;
§ Octroyer des aides en matière d'assistance
technique et de formation aux pays membres ;
§ Intensifier les échanges d'informations et
d'expériences entre les agences de promotion ;
§ Faciliter l'accès à l'assistance des
autres organismes en relation avec l'investissement pour développer les
instruments de promotion d'investissement
Ressources de la WAIPA :
Pour réaliser ses activités, la WAIPA compte
essentiellement sur les aides des organisations internationales, notamment la
CNUCED et la MIGA. Ces aides sont souvent sous forme d'assistance ou de
sponsors pour certaines activités. Mais le véritable soutien
financier émane du gouvernement irlandais qui a permis à cette
association de disposer de quelques fonds propres en 1999. Ajouté
à cela les cotisations des pays membres qui ont procuré à
la WAIPA une certaine indépendance financière. Un amendement au
statut de la WAIPA a été adopté lors de la deuxième
conférence annuelle tenue à Genève du 23 au 26 septembre
1997, relatif à l'introduction d'une nouvelle condition
d'adhésion des pays membres. Ladite clause stipule que les pays membres
seront tenus à payer une cotisation annuelle s'élevant à
2,000 $ US.
Organisation :
Les organes de la WAIPA sont composés de
l'assemblée générale, du comité exécutif et
du secrétariat.
L'assemblée générale trace, entre autres,
la politique générale de cette organisation et adopte un
programme de travail annuel (calendrier des sessions annuelles, rapport
annuel.....)
Le comité exécutif veille de son
côté à la mise en place des instruments pour
exécuter les décisions de l'assemblée
générale.
Le secrétariat assiste ce comité dans la
préparation du rapport annuel et dans l'organisation des
activités de l'association et répondre éventuellement aux
demandes des pays membres sur des questions particulières.
PUBLICATIONS DE LA WAIPA :
Les publications de la WAIPA sont :
§ Le trimestriel WAIPA Newsletter ;
§ Le bimensuel WAIPA Electronic News Bulletin ;
§ La sélection de publications des membres du
Comité Consultatif de la WAIPA (UNCTAD, MIGA, FIAS, UNIDO et l'OECD)
PARTENAIRES DE LA WAIPA :
Les partenaires de la WAIPA sont:
§ Foreign Investment Advisory Services (FIAS) ;
§ Multilateral Investment Guarantee Agency (MIGA) ;
§ Organisation for Economic Co-operation and Development
(OECD) ;
§ United Nations Conference on Trade and Development
(UNCTAD) ;
§ United Nations Industrial Development Organization
(UNIDO).
Les experts de la WAIPA assurent plusieurs formations au
profit des responsables des agences de promotion, à l'instar
de :
§ La formation portant sur «
familiarsation official investment promotion agencies » qui
s'est déroulé en Malaisie du 12-24 Août 2003 ;
§ Le stage portant sur « Le portail de
l'investissement et intelligence économique » qui
s'est déroulé en Jordanie auxquelles ont assisté des
cadres et responsables de le DIE
1-4-3 L'agence arabe de la garantie de
l'investissement (IAIGC )148(*) :
L'agence arabe de la garantie de l'investissement est une
entité arabe qui regroupel'ensemble des pays arabes hormis les
îles comores. Elle a pour objectif principal de renforcer aussi bien les
flux des investissements extérieurs que le commerce entre les pays
arabes.
L'agence a amorcé ses activités en avril 1975 et
a pour siège le Koweït. Au 31 décembre 2002, le Capital
versé à cette entité a atteint 82,5 Millions de dollars et
le volume global des réserves se situe aux alentours de 158 Millions de
dollars.
L' AAGI a deux objectifs principaux :
· Présenter les services de garantie contre les
risques des investissements arabes et contre les risques commerciaux et non
commerciaux pour assurer les exportations des pays arabes ;
· La promotion des investissements entre les pays arabes
et le développement des ressources humaines.
Pour atteindre ces objectifs, l'AAGI a procédé
au développement d'un système intégré pour garantir
l'investissement et assurer les importations entre les pays arabes.
Ce système offre un ensemble de services
spécialisés pour les hommes d'affaires, les investisseurs, les
promoteurs et les bailleurs de fond arabes. Elle a, par ailleurs, posé
des conditions spécifiques pour être éligible à
cette garantie et adopter des normes simplifiées et a mis en place un
système opérationnel pour les taxes et les remboursements.
D'autre part, l'AAGI publie un rapport annuel sur
l'environnement de l'investissement dans les pays arabes, un bulletin mensuel
intitulé « la garantie de l'investissement »
et des études juridiques.
En sus, elle assure le suivi, les techniques de promotion et
participe à la tenue des conférences, des congrès pour
exposer les opportunités d'investissement dans les pays arabes comme les
congrès des hommes d'affaires et les investisseurs arabes, ainsi qu'elle
joue le rôle de coordination avec les parties régionales et
internationales qui ont des rapports avec l'AAGI.
Selon le rapport le plus récent éditée
par l'AAGI sur le classement des Etats Arabes en fonction des investissements,
les indicateurs choisis montrent que le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis
occupent les premières places selon
l'indicateur « libéralisation
économique » qui comporte 156 Etats. Ces deux pays ont
occupé respectivement les places 15/156 et 23/156, au moment où
le Maroc et l'Arabie Saoudite ont été classées
respectivement aux ranges 76/156 et 72/156, la Syrie occupant la place 146/156,
suivie de l'Irak 155/156 et de la Libye 153/156.
Le classement se base sur 12 indicateurs se rapportant
essentiellement à la libéralisation, l'attractivité du
pays pour les investissements extérieurs et autres. L'Irak, la somalie
et le Soudan occupent les premiers rangs en ce qui concerne l'indicateur
lié aux risques et occupent respectivement les rangs 135/140, 138/140 et
127/140.
Le rapport explique, d'autre part, que le Qatar, le
Koweït, les Emirates et le Bahreïn bénéficient d'une
meilleure attractivité pour les investissements arabes. Le Yémen
occupe l'une des dernières places de la liste.
1-4-4 Réseau
Euro-méditéranéen des agences de promotion des
investissements (ANIMA) :
L'Agence française pour les Investissements
Internationaux (AFII), assistée par L'institut italien pour le commerce
extérieur (ICE) et la DIE (Maroc), a reçu pour mission de la
Commission des Communautés européennes de développer un
Réseau Euroméditerranéen d'Agences de Promotion des
Investissements qui s'intitule ANIMA149(*).
Ce projet de 3 ans150(*), financé par l'Union européenne, est
intégré au programme de coopération entre l'Union
européenne (UE) et 12 pays partenaires (pays Med) du sud et de l'est de
la Méditerranée: Algérie, Autorité palestinienne,
Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie,
Turquie.
Les objectifs d'ANIMA :
· Développer la coopération entre les
agences européennes et méditerranéennes de promotion de
l'investissement (les API) ;
· Promotion globale du « site
Méditerranée » ;
· Créer un réseau d'API travaillant en
synergie, à savoir : La formation, le transfert de
compétences (capacity building) , L'intelligence économique,
la détection de projets, les contacts (networking) , la bases de
données, les comparaisons, les études régionales
(benchmarking).
Le but final est d'accroître les investissements
étrangers directs (IDE) dans la région
méditerranéenne en provenance des pays de l'UE et d'autres
partenaires Med.
Les actions d'ANIMA :
Concrètement, le projet doit permettre la mise en place
d'un espace de coopération effective entre pays de l'UE et les pays Med
pour la promotion des investissements, et ce sur 3 volets :
· Appui institutionnel aux API Med essentiellement par la
formation (plus de 50 sessions de formation), le transfert de connaissances (50
stages de 2 mois), l'échange d'expériences et
l'établissement de contacts directs (séminaires) ;
· Création de liens de travail entre API Med et
l'UE, à travers l'animation d'un réseau (site internet,
bulletin), des rencontres de terrain (10 voyages d'études dans 3 ou 4
pays européens), et plusieurs conférences internationales;
· Constitution d'une base de connaissance sur les
investissements, atouts, handicaps et opportunités de chacun des pays
(études sectorielles ou géographiques, bases de données,
experts, benchmarking).
Le consortium ANIMA :
Le projet ANIMA est mené par un consortium
composé des entités suivantes :
· L'Agence française pour les Investissements
Internationaux (AFII) ;
· L'institut italien pour le commerce extérieur
(ICE) ;
· La Direction des investissements extérieurs
(DIE).
Actuellement et en collaboration avec la DIE, le volet
formation d'ANIMA s'oriente de plus en plus vers des aspects de plus en plus
à caractère pratique et technique à l'instar de :
· L'orientation et l'action sur des exercices de
technique de promotion ;
· Des simulations à travers des contacts directs
avec les investisseurs.
Par ailleurs, plusieurs perspectives sont envisagées
dans le cadre de ce Réseau Euroméditerranéen d'Agences de
Promotion des Investissements comme l'audit de promotion qui sera assuré
par de grands experts dans le domaine de la promotion pour qu'ils identifient
les dysfonctionnements liés à la promotion et en trouver des
solutions à même de capter plus d'IDE dans les pays du pourtour
méditerranéen.
En collaboration avec la DIE, le réseau ANIMA a
réalisé plusieurs formations au Maroc et à
l'étranger au profit des cadres des agences de promotion des
investissements comme :
· Le séminaire « La
création d'API et Marketing territorial » qui s'est
déroulé à Rabat du 5-9 Mai 2003 ;
· Le séminaire « De la
connaissance du territoire aux stratégies de vente du
territoire » qui s'est déroulé à Rabat
du 5-9 Mai 2003 ;
· Le séminaire « HOME
SWEET HOME » ou le thème du « retour au
pays » qui s'est déroulé à Marseille du 8-12
décembre 2003 afin d'inciter les nationaux qui ont
émigré à l'étranger de revenir dans leur pays
d'origine dans le dessein d'y investir étant donné que ces
entrepreneurs représentent des cibles intéressantes à plus
d'un titre : ils ont une expérience internationale, disposent de
capitaux à investir, maîtrisent souvent des technologies
avancées, ont acquis un savoir -faire et des méthodes de
management très utiles à leur pays d'origine, leur connaissance
de la culture locale et leurs réseaux familiaux facilitent par ailleurs
leur retour au pays. Ce projet est actuellement reproduit et suivi par la DIE
sur les Ressortissants Marocains à l'Etranger (RME) pour les inciter
à investir dans leur patrie le Maroc ;
· L'atelier régional « Les
activités de suivi des investisseurs » qui s'est
déroulé à Alger du 15-16 mai 2004 ;
· Le séminaire
régional « Meda-Enrepreneur »
s'est déroulé à Alger du 17-19 mai 2004.
1-4-5 CNUCED :
A travers les programmes sur l'investissement, la technologie
et le développement des entreprises, la Conférence des Nations
Unis pour le Développement et le commerce connue sous l'acronyme CNUCED
151(*)
étudie:
· Les tendances mondiales de l'investissement
étranger direct et leurs incidences sur le développement;
· Aide les pays en développement à attirer
des capitaux et à mieux comprendre les enjeux des accords internationaux
en matière d'investissement à travers des formations;
· Elabore des stratégies pour favoriser le
développement des petites et moyennes entreprises;
· Examine les options dans le domaine des nouvelles
technologies et exécute des programmes de renforcement des
capacités pour en promouvoir l'utilisation ;
· Examine la politique de l'investissement dans le
monde ;
· Publie des brochures, des bulletins et le rapport le
plus connu de la CNUCED sous le nom du « Rapport sur
l'investissement dans le monde »
Au sein de la CNUCED existent deux entités en lien avec
l'investissement :
· Une section promotion de l'investissement-Service des
politiques de l'investissement et du renforcement des capacités. Cette
section a pour objectif d'assurer l'assistance technique dans le domaine de la
promotion de l'investissement et d'aider les PED et les économies en
transition à établir un environnement propice à
l'investissement étranger. Dans cette optique, la CNUCED a
financé aux experts ERNEST & YOUNG le projet de création de
l'Office Nationale de Promotion des Investissements et des Exportations (ONIX)
qui allait se substituer à la DIE ;
· Les Services Consultatifs pour l'investissement et la
Formation (SCIF) qui servent de point de convergence, au sein du
secrétariat de l'ONU, pour toutes les questions liées à
l'IDE. Ce programme SCIF, a pour but d'aider les PED à consolider leurs
capacités nationales en vue d'attirer et de faciliter l'IDE, à
l'instar de :
- L'Atelier Régional « le ciblage des
investisseurs » qui a été financé par
la CNUCED et qui s'est déroulé au sein de la DIE du 10-13
Septembre 2003 .;
- Formation sur « les négociations
des accords d'investissement » qui s'est tenue à
Alexandrie (Egypte) du 5-15 juin 2001
En outre, les SCIF, fournis sur une base nationale et
régionale, des études portant essentiellement sur le cadre
politique, juridique, réglementaire et institutionnel de l'IDE dans les
pays clients et s'appuient sur les compétences du personnel de la
CNUCED, consultants internationaux et praticiens de l'investissement de pays
développés comme des PED, en même temps qu'ils encouragent
la mise en commun de l'expérience acquise par d'autres PED ou en
transition ayant à faire à des situations similaires.
A cet effet, un atelier Régional portant sur
« Les politiques d'attraction de l'investissement dans les
pays arabes » a été financé par la
CNUCED et qui s'est déroulé à Beyrouth (Liban) du 28-30
Septembre 1998 auquel a participé des responsables des API.
1-4-6 Le service conseil pour l'investissement
étranger (FIAS) :
Présentation du FIAS :
Le service conseil pour l'investissement étranger connu
sous l'acronyme FIAS152(*) (Foreign Investment Advisory Service) aide les
gouvernements des pays en développement et en transition à
élaborer des initiatives afin d'accroître l'investissement direct
étranger. Le FIAS fournit des conseils sur le cadre législatif,
incitatif, institutionnel et stratégique destiné à cet
effet. Il aide ainsi les pays à attirer un plus grand nombre
d'investisseurs et à mieux tirer parti des investissements
effectués.
Depuis sa fondation en 1985, le FIAS a prêté
assistance à plus de 110 pays, souvent pendant plusieurs années,
sans interruption. Sa vaste expérience lui a permis d'acquérir
une profonde connaissance sur ce qui rend un environnement fondamentalement
favorable à l'investissement. Son personnel sait adapter cette
connaissance à la situation de chaque pays afin de l'aider à
exploiter ses atouts et à attirer l'investissement direct
étranger.
Le FIAS intervient uniquement à la demande des
gouvernements qui sollicitent son concours. Son intervention est limitée
aux domaines définis par les autorités locales et agrée
par le FIAS. Une telle approche garantit que son aide est adaptée aux
besoins nationaux et permet d'établir les bases d'un partenariat actif.
Le Service fait bien plus que dispenser des conseils et rédiger des
rapports : avec ses ateliers interactifs et ses tables rondes, auxquels
participent souvent des cadres d'entreprises multinationales et d'autres
parties prenantes. Il aide les gouvernements à mettre en place les
réformes techniquement et politiquement acceptables qui mènent
à une amélioration du climat d'investissement.
La distinction et la force du FIAS est qu'il est un service
conjoint des deux plus grandes institutions multilatérales de
développement au monde : La Société financière
internationale (SFI)153(*) et la Banque mondiale. Les services du FIAS ont donc
la possibilité de faire appel à l'expertise de l'ensemble du
Groupe de la Banque mondiale (qui englobe également l'Agence
multilatérale de garantie des investissements et le Centre international
pour le règlement des différends relatifs aux investissements)
pour élaborer des projets d'aide coordonnée au profit de leurs
clients.
Service-Conseils :
Le FIAS offre une gamme complète de services
destinés à aider les gouvernements à attirer
l'investissement direct étranger. Si les termes de
référence de chaque projet d'assistance sont spécialement
conçus pour répondre aux besoins particuliers du client au moment
de l'intervention, celle-ci porte généralement sur les domaines
suivants :
Cadre juridique et réglementaire
Les règles du jeu définies par un pays, quel
qu'il soit, sont d'une importance capitale pour attirer des investissements de
qualité. Le FIAS peut examiner le cadre législatif et
réglementaire d'un pays et recommander certaines mesures ayant trait
notamment aux procédures de sélection des investisseurs
potentiels, aux restrictions sur l'accès à la
propriété de la part des étrangers, aux contrôles
sur les devises ou l'acquisition des terrains, et à la protection des
investissements en vertu de la législation nationale et des conventions
internationales.
Guide administratif
Un outil important mis au point par le service est l'analyse
des obstacles administratifs qui entravent et freinent les opérateurs,
non seulement au stade de l'investissement proprement dit, mais
également au stade ultérieur de la production et de la
commercialisation. Cette analyse est détaillée à travers
un guide administratif, qui, en identifiant les obstacles, aide les
gouvernements à reconnaître et éliminer les
procédures redondantes ainsi qu'à simplifier et harmoniser la
réglementation qui doit rester en place.
Incitations à l'investissement
Dans un monde soumis aux règles de la concurrence, les
pays essaient souvent d'attirer les investisseurs en leur offrant des
avantages. Le FIAS peut analyser les programmes d'incitations mis en place par
un pays de manière à s'assurer qu'ils sont compétitifs et
d'un bon rapport coût efficacité.
Promotion des investissements
Une action efficace de promotion des investissements peut
influer sur la décision des investisseurs, ainsi que sur le montant et
la nature des investissements qu'attire un pays. L'existence d'une institution
capable d'attirer l'IDE et soutenir l'action du gouvernement en matière
d'investissement est bien souvent indispensable. C'est pourquoi le FIAS aide
les pays à créer des institutions de promotion des
investissements qui s'inspirent de modèles ayant fait leurs preuves au
niveau international. Il aide également ces organismes à formuler
des stratégies ciblées compte tenu des avantages comparatifs de
chaque pays. Ces stratégies peuvent être de portée
nationale, régionale ou sectorielle.
Développer les contacts
En favorisant les contacts, en amont et en aval, entre les
investisseurs étrangers et les entreprises locales, les avantages
induits par l'IDE peuvent être accentués. Le FIAS peut aider les
gouvernements à élaborer des programmes qui stimulent ce type de
relations entre les entreprises multinationales et leurs fournisseurs ou
distributeurs locaux.
Investissement étranger et
infrastructure
Les gouvernements confient de plus en plus la construction et
le maintien d'équipements d'infrastructure de base à des
opérateurs privés, y compris des investisseurs étrangers.
Le FIAS peut aider, en collaboration avec la SFI et la Banque mondiale, les
pouvoirs publics à instaurer un cadre juridique et réglementaire
approprié à ce type d'investissement et les conseiller sur les
moyens à mettre en oeuvre pour promouvoir l'IDE dans ces secteurs.
Collection de données relatives à
l'investissement direct étranger
Les gouvernements ont besoin de disposer de données
précises sur les flux d'investissement étrangers aux fins
d'établir leurs propres statistiques et de les communiquer aux preneurs
de décisions tant du secteur public que privé. Le FIAS peut aider
les autorités à mettre au point des systèmes qui
permettent de collecter, sans majeure intrusion, des données sur
l'investissement direct étranger, et de mesurer notamment leur impact
sur des variables aussi essentielles que la création d'emplois et la
croissance des exportations.
Modalités de travail avec le
FIAS :
Pour qu'un projet de conseil démarre, il faut d'abord
une requête écrite de la part d'un haut responsable
gouvernemental, puis l'approbation de la direction du FIAS et finalement,
l'accord mutuel sur les termes de référence. Les projets durent
généralement entre trois et six mois. Le FIAS peut formuler ses
recommandations sous forme d'un rapport écrit ou par d'autres moyens,
une table ronde par exemple. Indépendamment de la formule retenue, le
FIAS a établi une réputation de s'acquitter de ses projets dans
les délais prévus, en faisant preuve de sens pratique et sans
tracasserie administrative.
Les conseils que le FIAS donne à ses clients sont
confidentiels et les gouvernements qui les reçoivent ne sont pas tenus
de les suivre. Cela permet d'établir un climat de confiance dans lequel
le FIAS peut analyser objectivement ce qui, dans un pays, attire ou dissuade
les investisseurs étrangers. Le Service formule des recommandations,
dont les clients ont pour habitude de reconnaître la qualité et
sur lesquelles ils fondent leurs décisions. Les réformes
suggérées par le FIAS expliquent en partie le succès
remporté par les pays clients qui sont parvenus à attirer
davantage d'investissements étrangers.
La SFI et la Banque mondiale couvrent entre 30 et 40 % des
coûts annuels du FIAS. Le solde est financé par des dons en
provenance de plus d'une demi-douzaine de sources bilatérales et
multilatérales et les commissions payées par les pays qui ont
requis les services du FIAS.
Le FIAS a contribué à l'ouverture de l'Afrique
aux flux d'investissement direct étranger en aidant 38 des 47 pays de ce
continent. Depuis que nombre de ces pays ont réformé leur
législation générale applicable aux investissements, le
FIAS concentre ses conseils sur les structures d'incitations et les entraves
administratives ainsi que sur l'établissement d'organismes qui
s'occupent de promouvoir et non de réguler les investissements.
Au cours de ces dernières années, le FIAS est
intervenu dans plusieurs pays africains qui sortaient d'une période de
conflit armé ou guerre civile, notamment le Liberia, la Sierre Leone et
le Rwanda. Cette assistance a surtout consisté à aider ces pays
à mettre en place des régimes permettant de promouvoir l'IDE aux
premiers stades critiques du redressement économique et à
améliorer leur climat d'investissement.
Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont
aujourd'hui entrepris de libéraliser leur économie et, pour
certains d'entre eux, de préparer des accords d'association avec l'Union
Européenne. Le FIAS a entrepris 25 missions de conseil dans 12 des 20
pays de la région pour les aider à maximiser leurs flux
d'investissement étrangers.
La Jordanie, qui a pris d'importantes mesures en vue
d'améliorer son climat de l'investissement, a recouru à quatre
reprises aux services du FIAS. La première intervention du Service, en
1993, consistait à établir un diagnostic initial. En 1995, le
Royaume s'est inspiré du premier projet d'assistance du FIAS pour
adopter une nouvelle législation applicable aux investissements, ainsi
qu'une nouvelle structure d'incitations, et pour mettre en place un organisme
chargé de promouvoir les investissements. La Jordanie travaille
actuellement à l'élaboration d'une stratégie nationale de
promotion des investissements et à la simplification des
procédures par lesquelles doivent passer les investisseurs.
L'Égypte a également fait appel quatre fois aux
services du FIAS. La première intervention, qui remonte à 1991,
consistait en une étude diagnostique du climat de l'investissement. En
1994 et 1998, deux autres projets ont permis de déterminer les moyens
à mettre en oeuvre pour multiplier les contacts entre investisseurs
locaux et entreprises étrangères de recommander une
méthodologie pour renforcer le système d'information sur les flux
d'IDE et de conseiller le gouvernement dans le cadre de la réforme de
ses institutions et des procédures d'investissement.
Au Maroc et en Tunisie, le FIAS a, d'abord,
réalisé des études diagnostiques sur le climat de
l'investissement, pour ensuite les conseiller à concevoir leur promotion
des investissements. En Tunisie, deux projets ont été
réalisés pour identifier et mettre en oeuvre un certain nombre de
recommandation. Lors d'un atelier en 1997, le FIAS a assisté les cadres
et les employés du nouveau organisme de promotion des investissements a
élaboré un plan d'action de nature à renforcer leur
organisation, ainsi qu'à définir une stratégie
d'investissement ciblée sur cinq spécifiques sous-secteurs. Au
Maroc, plusieurs projets et études ont été
réalisés par le FIAS, dont notamment :
· Le parcours de l'investisseur154(*) ;
· Stratégie de promotion des investissements
extérieurs : Vecteurs et Cibles ;
· Des enquêtes en collaboration avec le
département du commerce et de l'industrie.
Aussi, d'autres organismes assurent des stages et formations
aux responsables des PED dans le domaine du développement de
l'environnement juridique de l'investissement, telle que l'Organisation
Internationale du Droit de Développement connue sous l'acronyme
IDLO155(*) (Institut of
Developpement Law Organisation) qui siége à Rome en Italie et qui
finance une formation portant sur « le Cours Pratique Juridique sur
l'Investissement et L'Entreprise » avec un module spécifique
assuré par un responsable156(*) du FIAS au sein de la banque mondiale sur le climat
de l'investissement.
1-5 La DIE et la promotion des Investissements
Extérieurs dans le secteur industriel
Au sein de la DIE, la Division des secteurs industriels a pour
objectif non seulement de mener à bien l'accompagnement des projets
d'investissement, mais aussi de contribuer au développement et à
la promotion des secteurs dont elle a la charge.
Ainsi le plan d'action de la division relatif à
promotion des secteurs industriels s'articule autour de cinq
pôles :
· Gestion et suivi des projets d'investissement ;
· Promotion des secteurs à fort
potentiel ;
· Développement stratégique de certains
secteurs ;
· Elaboration d'une banque de projets ;
· Rapprochement avec les entreprises
étrangères déjà implantées.
1-5-1 La gestion et le suivi des projets
C'est la principale activité de la division. L'objectif
est non seulement de faire aboutir les projets qui lui sont soumis mais aussi
de promouvoir les secteurs industriels au Maroc et à l'étranger.
La Division des secteurs industriels se fixe pour objectif de mener à
terme un certain nombre de projets d'envergure qui pourraient servir d'exemple
à beaucoup d'autres dans leurs secteurs d'activités respectifs
à l'exemple des sociétés suivantes :
· Siemens,
· Delphi,
· Oxford Automotive,
· Denso,
· Lear,
· Matis,
· Roche,
· Lever Maroc,
· SNC Lavallin,
· Cominco,
· Dion,
· Aiglon
1-5-2 Promotion sectorielle
L'élaboration de notes sectorielles permet de mieux
appréhender les secteurs porteurs de l'industrie où des
opportunités d'investissement pourraient se développer. Ces notes
sont présentées de sorte à montrer la situation actuelle
du secteur et ses potentialités de développement en terme
d'investissement.
1-5-2-1 Notes sectorielles
Les secteurs ont été choisis non seulement par
rapport à l'importance (nombre et qualité) des projets
d'investissement en cours, mais également par rapport au
développement de certains secteurs, soit en amont ou en aval.
a. Secteur des IMME
v Composants automobiles
L'activité des composants automobiles présente
des potentialités de développement d'une part, dans le cadre de
la diversification de l'intégration des véhicules
économiques montés localement, et d'autre part dans le cadre des
efforts entrepris par les équipementiers automobiles internationaux dans
la délocalisation d'activités exportatrices au Maroc. Cette
activité connaîtra certainement un nouvel élan avec la
privatisation de la SOMACA où de nouvelles opportunités
d'investissement émergeront.
v Composants électroniques
Le secteur des composants électroniques destinés
à l'exportation peut représenter une niche intéressante
d'opportunités d'investissement. L'exemple à suivre est celui de
la société STM, qui pousse ses fournisseurs et sous-traitants
à se délocaliser au Maroc. L'objectif est de renouveler
l'expérience de la société franco-italienne,
spécialisée dans les circuits intégrés et autres
semi-conducteurs et qui est localisée à BousKoura STM avec 1 ou
plusieurs autres leaders en composants électroniques.
v Industrie métallurgique
L'industrie métallurgique au sens large du terme a
connu ces dernières années un développement certain par la
concrétisation de projets d'investissement d'envergure.
Néanmoins, l'intégration du secteur de l'industrie
métallique reste modeste, puisqu'une grande partie des produits semis
finis est importée alors que sa fabrication au Maroc pourrait engendrer
des économies au niveau des coûts de production et une plus grande
compétitivité des produits fabriqués localement.
b. Secteur de la chimie et Parachimie
v Industrie du ciment
Au Maroc, l'industrie du ciment est sous exploitée car
des pays à développement équivalent, comme l'Egypte et la
Tunisie, consomment, par habitant, 2 à 3 fois plus de ciment qu'au
Maroc. Cette activité devrait normalement engendrer de nouveaux
investissements dans ce secteur, d'autant plus que les secteurs du logement, du
tourisme et des infrastructures vont encourager ce développement.
v Industrie pharmaceutique
L'industrie pharmaceutique devrait dans les années
à venir se redéployer au Maroc compte tenu de la stratégie
des groupes internationaux dans la récupération de leurs licences
de fabrication au Maroc. Aujourd'hui, l'industrie pharmaceutique au Maroc est
représentée par quelques unités spécialisées
de firmes internationales et par plusieurs laboratoires locaux fabricant une
large gamme de médicaments dans le même espace. L'objectif est de
favoriser une spécialisation de la production pour faire du Maroc une
plate forme d'exportation de certains produits bien identifiés.
v Secteur de l'emballage
Le développement de ce secteur pourrait permettre
à un grand nombre de secteurs au Maroc d'améliorer leur
compétitivité. Il s'agit notamment des secteurs agro-industriels
(fruits et légumes frais, conserves, céréales ...) qui
importent l'essentiel des contenants, qu'ils soient métalliques ou en
carton.
v Menuiserie industrielle et ameublement
Avec le développement de l'industrie
hôtelière et celle du logement, ces deux secteurs, qui sont
généralement développés par les PME peuvent
constituer un gisement intéressant d'investissement dans la mesure
où les grands ensembles hôteliers et immobiliers
nécessitent une harmonie de leur menuiserie.
v Industrie de l'environnement (eau)
Aujourd'hui le secteur des industries liées à
l'environnement au Maroc reste très peu développé.
Cependant, et à cause du déficit hydrique chronique que
connaît le Maroc, la gestion des eaux devrait générer des
opportunités d'investissement en matière de mobilisation des
ressources en eau et de traitement de ces eaux que cela soit pour un usage
agricole ou domestique (eau potable).
c. Secteur du Textile et Cuir
Bien que ce secteur soit un des plus important fleuron de
l'industrie en terme de chiffre d'affaires à l'export et en terme
d'emploi, il connaît actuellement une des plus grave crise de son
histoire. Cependant, les opportunités d'investissement dans ce secteur
demeurent fort importantes pour peu que ces secteurs soient
réorganisés.
v Secteur amont (filature, tissage, finissage)
Le développement de ce secteur devait permettre une
plus grande intégration du secteur textile dans son ensemble,
néanmoins, et malgré la mise en place de dispositifs d'aide
à l'investissement à travers le Fonds Hassan II, peu de
concrétisations ont été comptabilisées.
L'objectif est de montrer que ce domaine recèle encore
une large gamme d'opportunités à mettre en valeur. Cela
nécessite une analyse approfondie de la situation actuelle.
v Secteur aval (confection, cuir)
L'industrie de la confection et celle de la transformation du
cuir (chaussure et maroquinerie) comptent parmi les principaux secteurs
manufacturiers traditionnellement ancrés au Maroc. Possédant un
certain nombre de points forts dont la qualité de la main d'oeuvre et le
savoir-faire, ces secteurs ne connaissent pas le développement
escompté et peu de nouveaux investissements sont réalisés.
d. Secteurs de l'agro-industrie et pêche
v Primeurs, arboriculture fruitière
Ces deux secteurs primordiaux de l'agriculture marocaine
restent peu valorisés à cause du manque de diversification des
spéculations. Ces produits à haute valeur ajoutée
devraient se développer davantage par leur valorisation et leur
transformation sous différentes formes.
v Floriculture
Le secteur de la floriculture destinée à
l'exportation peut représenter un pôle de développement
intéressant des spéculations à haute valeur
ajoutée. Sachant que les exportations vers l'UE sont relativement
modestes, comparativement à d'autre pays plus éloignés
géographiquement (Colombie, Thaïlande, Israël) et sachant que
les subventions européennes vont diminuer (surtout pour les Pays-Bas),
un plan de développement de ce secteur doit être mis en place pour
promouvoir les investissements dans ce domaine.
v Conserves végétales et animales
Le Maroc reste peu agressif en terme de stratégie
commerciale et d'exportation des produits agricoles transformés. Il
s'agit, ici, de développer la valorisation de la production locale
agricole et la diversification des produits transformés non seulement
pour leur exportation vers les marchés traditionnels, mais aussi vers de
nouveaux marchés.
v Panification industrielle
Le développement de ce secteur est lié à
ceux de l'hôtellerie et de la restauration. Ces deux secteurs
étant en pleine croissance, la panification industrielle devrait
suivre.
1-5-2-2 Promotion
En collaboration avec la division en charge de la promotion,
un programme de ciblage sectoriel a été mis en place pour
promouvoir les secteurs à fort potentiels d'investissement auprès
des investisseurs internationaux, à l'instar du secteur de
l'aéronautique qui est un créneau qui est appelé à
se développer dans le futur. La récente implantation du groupe
français SNECMA ASSYSTEM au Maroc est une opportunité à
saisir pour développer avec leur aide, un soutien intéressant
pour le Maroc en tant que plate forme pour les différentes
régions en terme de qualité, d'infrastructure d'accueil et du
coût de la main d'oeuvre.
Opération promotionnelle à
l'étranger :
Dans le dessein de donner une image de marque et une
représentativité du Maroc à l'étranger, ses
potentialités, ses atouts, ainsi que les opportunités
d'investissement dans les secteurs industriels (secteur, objet de notre
travail), la DIE organisent des rencontres, des salons et des expositions
à l'étranger. A titre illustratif, on cite :
· Rencontre sur la sous-traitance électronique
organisée à Paris le 3 Mars 2003 en collaboration avec
l'ambassade du Maroc à Paris et la société
française GRME (Groupe de Réalisations Mécaniques et
Electroniques) ;
· Mission de promotion des équipementiers
automobiles espagnols à Madrid le 28 Mai 2003 en collaboration avec le
CEOE (Centre Euro-méditerranéen pour le Coopération
Entrepreunariale), le CMPE, l'AMICA et Seranauto (Association Espagnole de
l'Industrie Automobile).
Opération promotionnelle au
Japon :
Organisée en partenariat avec la société
américaine CMS Energy et trois organismes japonais d'appui à
l'investissement (JETRO, UNIDO et JOI), l'opération Japon entre dans le
cadre des actions de promotion entreprises par la DIE.
Cette initiative a ciblé les secteurs des composants
automobiles, de l'électronique, de la métallurgie et de
l'agrochimie.
La mission s'est déroulée selon trois axes :
§ A travers deux séminaires d'information sur
l'environnement et les incitations à l'investissement au Maroc,
organisés à Tokyo et Nagoya. Ces séminaires ont vu la
participation de plus de 100 entreprises nippones, parmi lesquelles dominaient
les opérateurs en composants automobiles. Au cours de ces rencontres,
les représentants de la DIE et de CMS Energy ont exposé, à
l'assistance, les conditions d'investissement au Maroc, illustrées par
le témoignage du Directeur général de YAZAKI sur les
raisons d'implantation de leur groupe au Maroc.
§ Des rencontres bilatérales ont également
été organisées avec des entreprises telles que TOYOTA
TSUSHO, ARACO CORPORATION, SUMITOMO CORPORATION, JVC CORPORATION, MITSUBISHI
CORPORATION, CHIYODA CORPORATION ...
§ Des réunions de travail, au cours desquelles ont
été discutés certains accords de coopération, ont
enfin eu lieu avec le bureau de Tokyo de l'ONUDI (UNIDO ITPO Tokyo) et
l'Organisation Japonaise pour le Commerce Extérieur (JETRO).
Suite à ces entretiens, l'UNIDO ITPO Tokyo,
chargé de promouvoir les investissements japonais vers les pays en
développement, a reçu un représentant de la DIE dans le
cadre d'un programme de formation en matière promotion de
l'investissement. Un expert du JETRO a, par ailleurs, effectué une
mission de 2 semaines au Maroc en février 2002 pour la
réalisation d'une étude sur le secteur des composants
automobiles. Les résultats de cette étude ont été
présentés aux entreprises japonaises installées en Europe,
et plus particulièrement en France, à l'occasion d'un
séminaire organisé à Paris le 1er mars 2002.
Par ailleurs, sur invitation du Ministre des Finances,
Monsieur Noboru HATAKEYAMA, Président de l'Organisation japonaise pour
le Commerce Extérieur (JETRO), a effectué une visite officielle
dans notre pays du 14 au 17 avril 2002. Cette visite entre dans le cadre de
l'établissement d'une coopération durable et structurée
pour le renforcement des relations économiques entre les deux pays et le
développement du flux des investissements japonais vers le Maroc. Dans
ce sens, un mémorandum d'entente a été signé avec
le JETRO le 15 avril 2003.
Opérations Remarquables :
Grâce à son effort de promotion, la Direction des
investissements extérieurs a réussi à assurer des
opérations remarquables, nous nous limitions au seul secteur industriel
à travers des entreprises étrangères qui ont fait
confiance au Maroc pour s'y implanter.
Société
|
Origine
|
Montant
|
Emplois
|
Procter & Gamble
Yazaki
Volkswagen Bordnetze
Delphi
Valeo
Bombardier
Sanofi-Synthelabo
Roche
Lafarge
|
USA
Japon
Allemagne
USA
France
Canada
France
Suisse
France
|
380 millions DH
150 millions DH
150 millions DH
120 millions DH
259 millions DH
250 millions DH
245 millions DH
130 millions DH
2,3 Mrds DH
|
50
1500
1500
1800
1280
300
150
80
350
|
Source : DIE
Autres opérations à prévoir en 2006
(A titre indicatif) :
Etats-Unis : composants automobiles et
électronique, agroalimentaire ;
France : Textile, agroalimentaire, composants
électroniques et automobiles ;
Allemagne : composants automobiles et
électroniques ;
Pays émergents d'Asie : composants
électroniques ;
1-5-3 Développement sectoriel
Aboutissement logique des notes sectorielles, un certain
nombre de filières sectorielles nécessitent un traitement
particulier. En effet, certains secteurs connaissent un développement
intéressant au Maroc et une stratégie de diversification et de
promotion doit être mise en place (composants automobiles). D'autres
secteurs traditionnels au Maroc connaissent des difficultés
structurelles et une stratégie basée sur l'intégration des
filières doit être imaginée (textile et agroalimentaire).
Enfin, certains secteurs, quasi absents au Maroc, vont se développer. Il
s'agit des secteurs liés à la protection de l'environnement et
à la mobilisation des ressources en eau.
La mise en place de ces plans de développement
nécessitera une concertation avec les départements techniques et
les professionnels du secteur.
1-5-3-1 Composants automobiles :
En plein développement, ce secteur intéresse les
plus grands équipementiers mondiaux. Cependant, on observe aujourd'hui
deux pôles de développement : les fournisseurs de la voiture
économique et les producteurs de câbles et faisceaux de
câbles.
Il s'agira donc de voir dans quelle mesure d'autres
sous-secteurs peuvent entraîner des délocalisations au Maroc.
1-5-3-2 Intégration du secteur
textile :
Ce secteur souffre d'une baisse considérable de
compétitivité en terme d'exportation. Il est donc proposé,
en concertation avec les départements de l'industrie et de
l'agriculture, d'étudier la mise en place d'une stratégie de
développement du secteur basée sur son intégration totale,
c'est à dire, à partir de la production de coton en
quantités importantes.
1-5-3-3 Développement des filières
agroalimentaires :
Certaines filières de ce secteur peuvent constituer des
créneaux à fort potentiel d'investissement et de
débouchés vers l'extérieur. Il s'agit, d'une part de les
identifier et d'autre part, d'imaginer une stratégie
d'intégration totale en concertation avec les associations
professionnelles du secteur et des départements de l'agriculture et de
l'industrie.
1-5-3-4 Industrie de l'environnement et de
l'eau :
L'industrie de l'environnement au Maroc reste encore un
secteur inexploité, souvent pour des raisons d'ordre institutionnel et
réglementaire. Il s'agit, en concertation avec les départements
de l'environnement, de l'équipement, de l'industrie et de l'agriculture,
de mettre en place une structure chargée d'élaborer un plan de
développement de ce secteur en terme d'investissements privés.
(La loi sur les concessions devrait faciliter cette démarche).
1-5-4 Banque de projets :
La banque de projets est un outil d'aide à la promotion
et les projets présentés doivent refléter les
véritables potentialités du Maroc et tenir compte de la
qualité du promoteur proposant un projet. Cette action est d'autant plus
bénéfique qu'elles sont axées sur des opportunités
réelles et porteuses d'intérêt pour l'investisseur.
La DIE pourrait inviter les grands groupes marocains (Somepi,
Afriquia, ONA...), dans le cadre d'une collaboration plus élargie,
à présenter des projets de partenariat susceptibles d'être
insérés dans la banque de projets à des fins
promotionnelles et être à l'écoute des détenteurs de
projets via les moyens de réception en l'occurrence le site Internet.
1-5-5 Rencontre avec les opérateurs
étrangers installés au Maroc
Depuis le début de l'année 2001, des rencontres
mensuelles avec des groupes d'entreprises étrangères
installées au Maroc sont organisées, par nationalité, afin
d'étudier la problématique de leur investissements au Maroc. Des
rencontres ont été organisées avec les allemands, les
italiens, les suisses, les britanniques et les néerlandais. Les
prochaines rencontres concerneront les belges, les suédois, les
portugais, les américains, les français, les espagnols et les
arabes.
Ce genre de rencontre permet d'une part de mieux
appréhender les contraintes liées à l'investissement et de
les évaluer.
Par ailleurs, ces rencontres permettent à la DIE de se
présenter en tant qu'interlocuteur pour les opérateurs
étrangers implantés au Maroc pour les accompagner auprès
des différentes administrations.
Ces rencontres permettent également de prendre contact
avec des entreprises ayant des projets d'investissement.
A titre illustratif, la DIE a réuni, en Février
2003, différents opérateurs des secteurs privés, publics
et des promoteurs étrangers pour débattre du
thème « Les Composantes
Electroniques »157(*). Cette table ronde s'est articulée autour du
cadre général dans lequel évoluent les
sociétés, la formation qualification de la main d'oeuvre, les
opportunités offertes par le Maroc, ainsi que la sous-traitance. En sus,
la DIE a participé au Forum international des Semi-Conducteurs, en
collaboration avec le conseil Marocco-Américain qui s'est tenue à
Rabat du 5-7 Mai 2002.
1-6 Les événements promotionnels
réalisés par la DIE au Maroc
Plusieurs manifestassions ont été organisées
par la DIE afin de débattre de la problématique de
l'investissement étranger au Maroc, de faire connaître les
opportunités d'investissement au Maroc. Parmi ces
évènements, on cite :
1-2 décembre 2004 les
Intégrales de l'investissement sur le thème «
L'investissement : Un acte territorial » ;
5-6 Octobre 2004 les Intégrales de
l'investissement de la franchise ;
11-12 décembre 2003 les
Intégrales de l'investissement sur le thème
« investissement cultures et civilisations : liens et
impacts » ;
26-27 Février 2003 :
« Le Rendez-vous de l'investissement arabe : bilan et
perspectives » ;
18-19 Octobre 2001
« Investissement, Formation ou le Capital Humain au centre de
l'investissement » ;
Mai 2000 « Le Maroc-Pays du
Golfe : Partenariat et Investissement » ;
Octobre 2000 « Le Maroc dans la
mondialisation : enjeux et implications de la Nouvelle
Economie » ;
Septembre 1999 « Une nouvelle
politique pour une croissance durable » ;
Septembre 1998 «
Singularité de l'expérience marocaine : atouts et
défis » ;
29-30 Octobre 1998 « La
conférence Euromoney » ;
Septembre 1997 « Maroc - Union
Européenne : une responsabilité partagée ».
1-7 Les publications de la DIE
Plusieurs publications sont éditées par la DIE dont
on évoque :
· Le Kit promotionnel ;
· Les atouts du Maroc ou le livre blanc des
potentialités économiques du Maroc en collaboration avec le
Centre d'Etudes pour la Promotion des Echanges Internationaux (CEPI) (en
Français) ;
· Le Dispositif incitatif à l'investissement (en
Arabe, Français, Englais, Espagnol) ;
· Project's profile (Banque de projets) (En
arabe) ;
· Le Maroc : Pays aux multiples potentialités
(en arabe) ;
· Dépliants, Brochures sur la charte de
l'investissement, les notes sectorielles et les secteurs porteurs au
Maroc ;
· Le Journal de l'investissement ISTITMAR.
1-8 Les obstacles de la DIE
Si la DIE a accompli des efforts laborieux en matière
d'accueil, d'information, d'accompagnement, de promotion et de diffusion de
l'image du Maroc à l'étranger comme il a été
cité plus haut. Cette dernière pâtit d'un certain nombre de
problèmes et d'entraves dont on cite:
Budget :
Il est évident que faire de la promotion exige beaucoup
de ressources financières. Or, la DIE en manque
sérieusement : 8 Millions de dhs, c'est le budget dont dispose la
DIE, loyer de l'immeuble, frais de gardiennage et personnel inclus) c'est dix
fois moins que le CMPE (qui dispose d'un budget de 80 Millions de dhs).
« Difficile dans ces conditions de prétendre faire jeu
égal avec ses concurrents ou assurer une présence musclée
dans les forums et conférences internationales »158(*).
Une publication réalisée par la
conférence des nations unies sur le commerce et le développement
(CNUCED), intitulée (Advisory Studies 17-The world of investment
promotion at a Glance), fait ressortir que le budget moyen des agences de
promotion des investissements est de l'ordre de 1,1million de dollars dans le
meilleur des cas, la DIE peut prétendre à environ 100.000 de
dollars comme budget de promotion.
Les événements les plus importants, dans la
promotion de la DIE, sont les conférences semestrielles qui se tiennent
au Maroc, ou ailleurs, comme dans les pays du golfe, sur le thème de
l'investissement. Ces événements constituent des efforts
louables, mais ils peuvent avoir un plus grand impact si les invités
étaient mieux ciblés en impliquant davantage le secteur
privé et des investisseurs de secteurs clés. Le financement de
ces événements ne provient pas du budget de la DIE, mais
plutôt de la primature, et des contributions des sponsors du secteur
privé.
De même, faute de moyens, la direction des
investissements ne réalise, pour l'instant, aucune campagne publicitaire
qu il s'agisse de l'image du Maroc ou de la promotion de secteurs
précis. A cet égard, et après le gel du projet de l'ONIX,
le gouvernement Jettou compte transformer la DIE en Société
Anonyme et la doter de plus de budgets et d'autonomie de gestion afin qu'elle
prenne le dessus. Son budget passerait ainsi de 8 Millions de dhs à 11
Millions de dhs, un montant très peu significatif quand on connaît
les ambitions de la DIE.
Pluralité des organismes de
promotion :
La pluralité des organismes de promotion (Centre
Marocain de Promotion des Exportations, Office National du Tourisme,
Confédération Générale des Entreprises Marocaines,
la maison de l'artisan,....) se révèle également un
handicap réel. « Un investisseur a parfois plusieurs
interlocuteurs, ce qui crée une déroute »,
reconnaît Zahra Maafiri, chef du cabinet au ministère du commerce
extérieur lors d'une journée de réflexion en
Février 2004 à Rabat par la Caisse de dépôt et de
Gestion (CDG).
D'après une enquête réalisée par le
FIAS en 1994 pour le compte du Maroc « Les différentes
facettes de promotion sont éparpillées entre un ensemble assez
vaste d'intervenants, sans réelle coordination et sans vision
stratégique. Cette dispersion des initiatives ne favorise par
l'efficacité de la promotion des investissements »159(*).
Pour plus de cohérence, l'Etat avait tenté de
mettre sur pied l'Office National pour la Promotion et des Exportations (ONIX).
L'idée telle que proposé par Monsieur Abderrazak Mossadeq
(Secrétaire général du ministère du commerce
extérieur à l'époque) était de regrouper tous les
autres organismes de promotion. Mais faute d'entente entre les parties, le
projet n'a pas connu de suite. « Chacun voulait garder une
partie de ses prérogatives » selon le directeur de la DIE.
Il semble que, contrairement à ses concurrents, le
Maroc n'a pas une politique bien élaborée dans le domaine de la
promotion de l'investissement étranger. En sus, cette
multiplicité des intervenants en matière de promotion de
l'investissement étranger sécrète des informations
contradictoires pour les promoteurs. D'après le rapport de la commission
diplomatie économique. « dans la plupart des cas, les
informations diffusées sont redondantes dans la mesure où la
même information est produite par plusieurs sources officielles, mais
avec des contenus parfois contradictoires, ce qui ne manque pas de mettre les
utilisateurs dans des situations de doute »160(*).
Mission de promotion à l'étranger
L'insuffisance du budget de la DIE gêne
énormément toute action à entreprendre dans ce domaine
pourtant important. Plusieurs employés et cadres de la DIE ont
réalisé des progrès notables en ciblant des
sociétés dans l'extrême orient et en Europe. C'est un
excellent travail digne de reconnaissance, mais faute de fonds suffisants, ce
travail est frustrant et peu concluant.161(*)
Représentation à l'étranger
Un grand nombre d'API ont établi des bureaux
à l'étranger. L'agence de promotion de l'investissement
étranger de la Tunisie, l'un des pays concurrents du Maroc, a des
bureaux en Italie, en France, en Allemagne, au Royaume Uni et aux
Etats-Unis.
La DIE ne dispose d'aucune représentation à
l'étranger. La solution des ambassades ne peut être
envisagée que pour l'utilisation des locaux, mais le personnel doit
émaner de la DIE avec comme mission la promotion des
investissements162(*).
Langues
L'idéal est que l'API fasse traduire ses outils de
promotion en plusieurs langues. Dans le cas de la DIE, le fait de s'appuyer
uniquement sur le français s'avère insuffisant, étant
donné qu'un fort pourcentage des investisseurs potentiels
préféreront ou exigeront l'usage d'une autre langue, notamment
l'anglais163(*).
Selon le rapport de la CNUCED, les 25 sociétés
transnationales les plus importantes STN , classées en termes d'actifs
à l'étranger , se répartissent géographiquement de
la manière suivante : Etats-Unis (6), Allemagne (4) Royaume Uni
(2), Pays Bas (2), japon, etc. Il ressort que la grande majorité
de ces sociétés utilisent l'anglais, plus que le français,
comme langue commerciale164(*).
Obstacles d'ordre administratif :
La culture et le management d'une API efficace doivent
être calqués sur ceux du secteur privé plutôt que sur
ceux de l'administration publique. L'obligation pour la DIE de suivre les
pratiques et les procédures de l'administration en matière
d'approvisionnement de passion des marchés de services de recrutement et
de rémunération du personnel, ordre de mission, etc. entrave les
activités de promotion de la DIE.
L'administration et le personnel d'une API efficace devraient
être pourvus par leur organisation, des moyens nécessaires leur
permettant de répondre en un temps record aux besoins de l'investisseur
potentiel. A titre d'exemple, le déplacement d'un employé vers
l'étranger en vue de suivre une formation ou pour rencontrer un
investisseur potentiel peut être requis sans préavis. De la
même manière qu'un entrepreneur du secteur privé peut
être appelé à fournir d'urgence des informations
importantes, livrer une marchandise ou assurer une prestation de service.
Comme nous le mentionnions, la DIE n'est pas structurée
pour mener un marketing agressif. Elle comporte des divisions comme toute autre
administration publique. La promotion n'est qu'une simple division parmi les
autres.
Les opérations de promotion réussies
menées par la DIE semblent émaner des
« services » qui sont sous la supervision
hiérarchique des « divisions ». Ces
« services » se spécialisent par régions
géographiques (continents) ou par secteurs industriels et leur
personnel se charge de temps en temps des demandes formulées par les
investisseurs.
Une subdivision des divisions en services sectoriels
paraîtrait assez logique si leur fonction était la prestation des
services aux industries existantes dans un secteur donné, de tels
services méritent d `être envisagés A l'heure
actuelle, ces « services » s'occupent aussi des
activités de promotion, pour lesquelles ils disposent d'outils
promotionnels très limités.
Un programme efficace pour l'industrie existante pourrait
regrouper tous ces « services » sectoriels sous une
direction unique de l'industrie.
Le personnel doit obligatoirement comprendre des personnes
possédant une expérience dans le secteur privé, chacun
dans un secteur.
Le partage de la responsabilité par secteur industriel
ou par région géographique ne peut être pertinent pour les
activités de promotion, que si le personnel impliqué est
effectivement spécialisé dans le domaine. Ceci suppose qu'un
spécialiste dans un secteur donné possède une
expérience probante dans une entreprise privée du même
secteur.
De même, la spécialisation géographique
implique un fort potentiel linguistique, une culture des pratiques commerciales
d'une région, d'un pays ou d'un contient donné. Faute
d'être justifiable, une telle réparation des tâches par
secteur ou par région empêche l'inter- formation du personnel,
méthode fort souhaitable pour l'amélioration de la performance du
personnel de la DIE. Elle favorise aussi la création de sous-groupe, de
même qu'une mauvaise communication interne.
Indicateurs de performance :
La DIE n' pas de système de mesure de la performance et
en corollaire pas d'indicateurs de performance. A titre d'exemple, un objectif
pour l'année prochaine pourrait être d'attirer 500 Millions de
dollars en nouveaux investissements et de créer 25.000 nouveaux emplois
avec un ratio investissement/emploi pour chaque emploi crée. La plupart
des API qui ont des indicateurs de performance utilisant la création
d'emploi comme indicateurs. Les objectifs exprimés qualitativement
peuvent être, par exemple, la diversification de la base industrielle du
Maroc par le développement du secteur des produits chimiques.
Base de données :
A la DIE, Il existe peu de base de données. A ce titre,
des informations sur les domaines suivants sont essentielles :
ü Répertoire industriel avec renvoi par code, par
site et par produit ;
ü Répertoire industriel de services avec le
même type de renvoi que le précédent ;
ü Bse de données des bâtiments commerciaux et
industriels disponibles ;
ü Bases de données des sites industriels
disponibles ;
ü Base de données sur la location et la
disponibilité des services publics prés des sites
industriels ;
ü Base de données sur la disponibilité, les
salaires et les compétences de la main - d'oeuvre ;
ü Base de données des partenaires organisationnels
tels que les chambres de commerce, organismes et associations professionnels,
etc. ;
ü Base de données des services de transport ;
ü Base de données d'ingénierie et autres
services techniques ;
ü Base de données des institutions et services
financiers.
2. Les accords bilatéraux des
investissements :
Les accords bilatéraux de protection et de promotion
des investissements permettent aux pouvoirs publics de mettre en place un
environnement juridique stable et favorable aux investisseurs étrangers.
Ils ont fait l'objet de nombreuses définitions de la part de la
doctrine. On pourra retenir celle du professeur Patrick Julliard, qui
considère qu'une convention bilatérale
d'investissement » se définit avant tout, comme un
traité ou un accord international. C'est donc un acte écrit,
concerté entre deux Etats souverains, destinés à produire
entre eux des effets de droit, et régi par le droit
international »165(*). En outre, cet auteur rappelle que « cet
accord bilatéral poursuit un objet global, qui est l'encouragement des
investissements. Il trace, à cet effet, un cadre juridique de
portée générale, qui définit publiquement et
solennellement un ensemble équilibré de droits et devoirs pour
chacune des parties contractantes »166(*).
Par ailleurs, la grande majorité167(*) des conventions
bilatérales d'investissement est de nature de nature réciproque.
Or, celles-ci sont conclues notamment par des pays dont le niveau de
développement est inégal168(*). C'est pourquoi, cette réciprocité
apparaît plutôt formelle et favorable aux pays
développés. Cet état de fait n'a pas empêché
ces conventions de se multiplier de façon considérable durant ces
dernières décennies169(*)
Selon la CNUCED, leur nombre s'est développé
pour atteindre 1856 pour la fin 1999170(*). Ce réseau conventionnel bilatéral
s'est développé notamment en raison de l'absence d'une
réglementation multilatérale unique en matière de
protection des investissements. Certes, cette diversité des conventions
bilatérales ne donne lieu à un contenu guère uniforme,
correspondant « aux particularismes des intérêts
nationaux poursuivis »171(*) .
Toutefois, afin de réaliser leur objectif identique qui
est de favoriser les flux des IDE, elles contiennent des règles communes
en matière de traitement, de protection et de règlement des
différends.
Le Maroc a également participé à
l'extension de ce phénomène conventionnel qui constitue pour
celui-ci un moyen de promouvoir sur le plan international sa législation
actuellement incitative à l'égard de l'investisseur
étranger.
Dans ce cas, le Maroc offre aux investisseurs étrangers
un cadre juridique susceptible de les sécuriser sur l'avenir de leurs
capitaux. En effet, jusqu'au juillet 2004, le Maroc avait signé 43
traités bilatéraux en matière d'investissements et ce,
notamment, avec les pays suivants l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le
Luxembourg, l'Egypte, les Emirats arabes Unis, l'Espagne, les Etats Unis, la
France, le Gabon, la Grèce, la Hongrie, l'Iraq, l'Italie, la Libye, le
Koweït et les Pays-Bas.
De même, le Maroc est signataire des quatre grandes
conventions multilatérales en matière d'investissement :
· La convention instituant "l'Agence multilatérale
de garantie des investissements" (AMGI) adoptée à Washington le
11-10-85;
· La convention sur le règlement des
différends en matière d'investissements entre les Etats et les
nationaux d'autres Etats adoptés à Washington le 18-3-1965 et
signé par le Maroc en 1967;
· La convention sur la reconnaissance et l'application
des sentences arbitrales étrangères adoptées à
New-York le 18-6-1958 et signé par le Maroc en 1959;
· La convention pour la protection de la
propriété industrielle adoptée à Paris le 20 mars
1883 et modifiée en 1959.
Actuellement et dans le cadre de l'accord de libre
échange entre le Maroc-USA, la dimension
« investissement » y intégrée.
En effet, ce chapitre prévoit la mise en place
d'instruments juridiques modernes qui consacrent, notamment, l'ouverture des
investissements au capital étranger américain, la garantie et la
sécurité aux investisseurs, l'insertion de la garantie
d'indemnisation sans aucune discrimination en cas d'expropriation et la
possibilité du recours à l'arbitrage en cas de litige.
Les deux parties ont adopté, dans le cadre de
l'approche de la liste négative, des mesures non conformes qui
constituent des exceptions aux obligations et engagements souscrits par chaque
partie dans le chapitre Investissement pour préserver les
intérêts nationaux dans certains secteurs ou activités
économiques.
Ainsi, l'annexe I comporte toutes les mesures non conformes
existantes ( restrictions pour les secteurs réglementés en ce qui
concerne le traitement national, le traitement de la nation la plus
favorisée, les prescriptions des résultas et les dirigeants d'une
entreprise) que chaque partie peut maintenir pour des secteurs, sous-secteurs
et activités. Les mesures prévues dans cette annexe ne peuvent
être modifiées de manière plus restrictive après
l'entrée en vigueur de l'accord de libre échange.
Quant à l'annexe II, elle prévoit les secteurs
pour lesquelles le Maroc est en droit d'adopter des mesures nouvelles ou
plusieurs restrictions en matière d'investissement. Cette annexe permet
au Maroc de prendre, à l'avenir, des dispositions visant à
protéger certains secteurs ou activités prioritaires ou
sensibles.
3. Le programme de
privatisation :
Au Maroc, la privatisation172(*) a été lancée en 1989. Elle
s'inscrivait dans le cadre du programme d'ajustement structurel visant le
transfert 173(*) des
participations, dans un certain nombre d'entreprises publiques et
semi-publiques, au secteur privé. Après un démarrage un
peu difficile en raison des difficultés enregistrées dans
l'évaluation des entreprises privatisables, sa réalisation s'est
accélérée à partir de 1993. En effet, sa mise en
application 174(*) a
entraîné un changement remarquable dans les formes d'actionnariat
au Maroc, notamment par l'ouverture aux investisseurs étrangers en leur
donnant l'opportunité d'investir sans limitation dans un nombre
important de secteurs175(*), qui auparavant étaient
réservés aux marocains. 66 entités, pour 5 milliards
d'euros, ont été transférées au secteur
privé entre 1993 et 2003. En onze ans, 40 sociétés et 26
établissements hôteliers ont été
transférés totalement ou partiellement au secteur
privé.
Tableau N°13 Les opérations de
privatisations entre 1993-2003 ( En MDHS)
Année
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Nbr d'opérations
|
12
|
19
|
16
|
8
|
11
|
8
|
3
|
1
|
5
|
3
|
2
|
Montant (MDHS)
|
2.22,6
|
3702,4
|
1508,9
|
2405,8
|
5960,5
|
531,4
|
269,6
|
0,65
|
23.387,8
|
14.175
|
54.742,3
|
Source : Direction des Etablissements
Publics et de Participation (DEPP), Ministère des Finances
Après de bonnes performances entre 1993 et 1997, avec
notamment la privatisation de la Société Nationale
d'Investissement (SNI) en 1994, de quatre entreprises financières dont
la Banque Marocaine du Commerce Extérieur en 1995, et de onze
entreprises industrielles dont la SAMIR. L'ouverture de 35% du capital de Maroc
Telecom en févier 2001 a relancé le processus. L'appel d'offres a
été remporté par Vivendi Universal pour le prix de 2,15
milliards d'euros (23,3 milliards de dirhams). En 2002, le processus s'est
quasiment arrêté, en raison de la crise de la bourse de Casablanca
et de la conjoncture internationale. Seules trois privatisations ont eu lieu,
pour un total de 53 millions d'euros : l'ouverture de 21% du capital de la
Banque Centrale Populaire (BCP) pour 500 millions de dirhams, la poursuite de
la privatisation de Fertima pour un montant de 75 millions de dirhams et la
vente de Sicome pour 174 millions de dirhams.L'année 2003 a, en
revanche, connu la deuxième plus importante privatisation
réalisée au Maroc. Les deux privatisations effectuées, en
faveur des investisseurs français, ont atteint un montant total de 1,3
milliard d'euros (14,2 milliards de dirhams) :
- le fabricant franco-espagnol de tabacs, Altadis, a
remporté l'appel d'offres relatif à la privatisation de 80% de
la Régie des tabacs marocains, pour un montant de 1,29 milliards d'euros
(14,08 milliards de dirhams). L'offre du groupe s'est avérée 2,2
fois supérieure au prix minimum qui avait été fixé
par les autorités marocaines (6,4 milliards de dirhams). Le prix
d'acquisition de la Régie des tabacs représentait cinq fois le
chiffre d'affaires net de taxes (260 millions d'euros) et quatorze fois
l'excédent brut d'exploitation (94 millions d'euros)
réalisés en 2002 ;
- La privatisation de la Régie des tabacs constitue le
plus important investissement étranger après le rachat en 2001 de
35% de Maroc Telecom par Vivendi Universal ;
- Renault a finalisé le rachat des 38% détenus
par l'Etat du capital de la Société marocaine de constructions
automobiles (Somaca), pour un montant de 95 millions de dirhams (près de
9 millions d'euros). Le transfert s'effectuait en deux étapes : le
groupe français a acquis 26% du capital en septembre 2003 ; les 12%
restant seront transférés fin octobre 2005, date fixée par
Renault pour produire le nouveau véhicule familial Dacia, destiné
au marché africain.
Pour mémoire, l'opérateur français est
déjà présent dans le capital de la Somaca à hauteur
de 8%, aux côtés de PSA et de Fiat (20% chacun), et
d'investisseurs privés. Le groupe Renault deviendra d'ici une
année l'actionnaire de référence avec 46% du capital.
La répartition sectorielle montre que certaines
opérations ont eu un pesanteur considérable dans le programme.
C'est le cas de :
- Maroc Telecom dans les télécommunications ;
- la Régie des Tabacs dans l'agro-alimentaire ;
- la SAMIR dans les hydrocarbures.
L'hôtellerie, malgré le nombre
d'opérations, représente une faible part dans les privatisations
ont été mises en oeuvre selon trois modes de cession :
- Appel d'offres (76% des recettes),
- Offre publique de vente à la Bourse de Casablanca
(6,5%) ;
- Attribution directe (17,4%).
Sur les 40 sociétés et 26 hôtels
privatisés, seuls 21 sociétés et 6 hôtels ont
été totalement ou partiellement cédés à des
acheteurs étrangers provenant de 13 pays. Mais 82,7% (soit 45,28
milliards de dirhams) des recettes de privatisations ont pour origine des
investissements étrangers.
Le tableau ci-dessous illustre les opérations
de privatisations par pays d'origine
Tableau N° 14 Les opérations de
privatisation par pays d'origine
Pays
|
Montant global
|
France*
|
30.889
|
Espagne*
|
7040
|
Maroc
|
6362
|
Arabies Saoudites
|
3984
|
Consorsuims internationaux
|
3666
|
Royaume- Uni
|
1205
|
USDA
|
110
|
Autres
|
1486
|
Total
|
54742
|
Source : DEPP, Ministère des
Finances et de la privatisation
* Y compris la société
Franco-espagnole Altadis.
En 2004, deux privatisations mineures ont déjà
eu lieu (Sonir et Fertima). Huit autres opérations modestes sont
programmées (Drapor, Biopharma, SMTS, Sococharbo, SSM, SCS, Sonacos,
BTNA).
Les principales opérations pour 2004 sont Maroc Telecom
(vente de 16% supplémentaires à Vivendi et placement en bourse
de 10 à 15%), la Banque Centrale Populaire et les sucreries Surac et
Sunabel.
En 2005, la principale privatisation devrait être celle
de la Comanav.
4. La convertibilité du
Dirham
En adhérant, depuis janvier 1993, aux obligations de
l'article VIII du FMI, le Maroc a instauré la
convertibilité176(*) du dirham pour les opérations
courantes177(*). Ainsi,
d'importantes mesures ont été prises dans le cadre du dynamisme
du marché des changes, afin de contribuer à l'accroissement des
flux de capitaux étrangers :
Ø La possibilité conférée aux
entreprises de pouvoir négocier le dénouement de leurs
opérations internationales tout en se couvrant contre le risque de
change et aux banques de pouvoir coter et exécuter directement entre
elles les ordres d'achat et de vente de la clientèle sans passer par la
Banque Centrale (Bank Al Maghreb) ;
Ø L'investisseur étranger
bénéficie de façon automatique du libre transfert du
capital investi, et des revenus correspondants ;
Ø Le transfert de l'ensemble des revenus du capital
investi en devises, n'est soumis à aucune autorisation de l'office des
changes, et se fait directement par l'intermédiaire des
banques ;
Ø Ces revenus sont transférables sans limitation
ni dans le montant, ni dans le temps, et comprennent toutes les
catégories de revenus liés à l'investissement tels que les
dividendes, les parts des bénéfices, les jetons de
présence, les bénéfices des succursales, ...
etc. ;
Ø Les opérations de cession d'investissement
intervenant entre des personnes physiques et morales étrangères,
ne sont soumises à aucune autorisation de l'Office des changes, et le
règlement en devises s'effectue librement à
l'étranger ;
Ø Les entreprises établies au Maroc peuvent
recourir librement à l'assistance technique des firmes
étrangères pour l'ensemble des opérations qui s'y
rattachent, et les transferts relatifs à la réalisation de ces
opérations sont également libres.
Par ailleurs, d'importantes mesures ont été
prises dans le cadre de la nouvelle politique monétaire visant la
dynamisation des marchés des capitaux 177(*) au Maroc : le désencadrement du
crédit 178(*), la
libéralisation des taux179(*), la stimulation de la concurrence
interbancaire180(*), les
refinancements de la banque centrale181(*), les nouvelles règles prudentielles182(*), et l'assouplissement des
emplois obligatoires183(*). C'est dans ce cadre que les entreprises
étrangères 184(*) peuvent se financer directement auprès des
banques locales, en bénéficiant à la fois des avantages
liés à la qualité des résidents
(particulièrement le libre accès ou à des crédits
en Dirhams) et des avantages attachés à la qualité de non
résidents (en particulier la possibilité de financer des
investissements au Maroc en devises et l'obtention, en contrepartie, de la
liberté de transfert des revenus ou de retransfert du capital et de la
plus-value).
5. La réforme du marché boursier
Pour doter le marché financier d'une bourse
juridiquement et techniquement organisé, le Maroc a adopté la loi
du 21 septembre 1993. Cette dernière, inspirée des
réglementations en vigueur dans les pays développés, a eu
pour objectif la modernisation de la bourse de Casablanca. Ainsi, la
transformation juridique de la bourse, l'institution du conseil
déontologique des valeurs mobilières CDVM (équivalent
à la COB 185(*)
française), et la mise en place des intervenants (Sociétés
de bourse, SICAV1, FCP, ... etc.) ont permis à la bourse de Casablanca
de se hisser au deuxième rang des bourses africaines, après celle
de Johannesburg en Afrique du Sud. De même, elle a été
considérée comme politiquement la plus stable parmi les cinq
pays186(*)
répertoriés par Lehman Brothers comme marchés
méditerranéens émergents.
Par ailleurs, il est opportun de souligner que la
capitalisation 187(*)de
la bourse de Casablanca ne représentait que 7 % du PIB en 1992, soit une
capitalisation de 16,9 milliards de Dirhams. Avec le lancement des
premières opérations de privatisation en 1993, et les
émissions de bons de privatisation en 1996 pour faire face à une
demande importante de titres de sociétés privatisées et
pour inciter les investisseurs étrangers au processus de
dénationalisation, la capitalisation boursière a
enregistré un accroissement considérable en passant de 25,9
milliards de Dirhams en 1996, soit un accroissement de 193 %. De même, le
nombre de personnes physiques petits porteurs, qui était quasi nul en
1991, est passé à 350 000 en 1996.
Toutefois, en dehors de l'apport des privatisations au
marché boursier, la bourse de Casablanca reste marginale dans le
financement des investissements. Les conditions d'introduction font que seules
les grandes entreprises peuvent prétendre à la levée des
capitaux par le canal de la bourse. De plus, l'offre de titres demeure
très faible. Cette rareté des nouvelles introductions en bourse
contribue à brider la croissance du marché en limitant son
rôle dans la vie financière des entreprises. En effet, il n'existe
pas au Maroc d'habitudes de publications d'informations permettant aux
investisseurs en bourse de mieux estimer le marché. Les chefs
d'entreprises refusent de fournir des données comptables
détaillées sur une perspective de moyen ou long terme et
s'attachent davantage à minimiser l'impôt qu'a maximiser le profit
et, par conséquent, n'envisagent pas de se financer par d'autre voies.
Il en résulte une sous capitalisation des entreprises locales. De
même, jusqu'en 1998, aucune entreprise Marocaine cotée n'a
sollicité une agence de rating 188(*)pour la cotation de sa solvabilité. Cet
élément, entame sérieusement l'attrait du Maroc en tant
que pays émergent.
De ce fait, de nombreux fonds d'investissements
étrangers 189(*)
demeurent prudent voire frileux à leurs placements sur le marché
marocain.
6. La charte unique de
l'investissement
Adoptée en octobre 1995, elle vient remplacer
l'armature complexe des 8 chapitres 190(*) de l'ancien code d'investissements (à
l'exception du secteur agricole). Ce texte unique fixe les objectifs
fondamentaux de l'action de l'Etat en vue du développement et de la
promotion des investissements par l'amélioration des conditions
d'investissement, la multiplication des encouragements fiscaux et la prise de
mesures d'incitations à l'investissement. Les textes législatifs
et réglementaires nécessaires à la réalisation de
ces objectifs ont été représentés dans la loi de
finances de 1996.
6.1 Le contenu de la charte
Ce texte contient un grand nombre de dispositions fiscales
(plus de douze articles, sur un ensemble de vingt-cinq, sont d'ordre fiscal),
mais également des mesures financières, administratives et
foncières en faveur de l'investissement.
6-1-1. Les avantages fiscaux
Le législateur a prévu une réduction des
charges fiscales aussi bien lors de la phase de création que celle
d'exploitation de l'investissement. Il a mis en place, par ailleurs, des
mesures spécifiques pour le développement des régions
défavorisées, de l'artisanat et de l'exportation.
L'allégement fiscal lors de la phase de
création de l'entreprise
Les mesures encourageant l'investissement, durant la phase de
démarrage, sont relatives aux droits d'enregistrement, aux droits de
douane et la taxe sur la valeur ajoutée.
En matière de droits d'enregistrement, la charte a
prévu dans son article 5 une exonération totale pour les actes
d'acquisition de terrains devant servir à la réalisation de
projets d'investissement, dans un délai de deux ans à partir de
la date de l'acte. Le taux réduit de 2,5% est appliqué à
l'acquisition de terrains destinés aux opérations de lotissement
et à la construction de locaux. Le droit d'apport en
société à l'occasion de la constitution ou l'augmentation
du capital a été fixé à 0.50 % quelle que soit la
nature du bien apporté.
L'importation de biens d'équipement, matériels
et outillage, ainsi que leur pièces détachées et
accessoires, bénéficient de l'exonération du
prélèvement fiscal à l'importation (PFI) et de la taxe sur
la valeur ajouté (TVA) à l'intérieur et à
l'importation, les entreprises qui auraient acquitté la TVA au moment de
l'importation ou de l'achat de ces biens localement pourront obtenir son
remboursement .Cependant ils sont soumis à un droit d'importation dont
le taux est de 2.50% ou 10%. La loi de finances pour l'année
budgétaire 1998-1999191(*) a prévu néanmoins à son
article 7 l'exonération totale du droit d'importation au profit des
entreprises qui s'engagent, dans le montant minimum est de 500 millions de
DH192(*). Par ailleurs,
ils continuent à bénéficier de l'amortissement
d'égressif (l'art. 9 de la charte) prévu par l'I.S et
l'I.G.R193(*).
L'allégement fiscal lors de la phase
d'exploitation de l'entreprise
Cette atténuation va concerner principalement la
fiscalité locale et celle sur les bénéfices de
l'entreprise, laquelle peut avoir recours, sous certaines conditions, à
la technique de la provision pour investissements.
Pour alléger le fardeau fiscale des entreprises, le
législateur a prévu l'exonération totale des impôts
locaux durant les premières années d'exploitation. D'une part,
l'impôt des patentes a connu la suppression de la taxe variable,
désormais, le principal de l'impôt est constitué uniquement
par la taxe proportionnelle. En outre, la charte a octroyé
l'exonération de cet impôt pour toute personne physique ou morale
exerçant une activité professionnelle, industrielle ou
commerciale, et ce durant un délai de cinq ans à partir de la
date du début de son activité. Toutefois, elle ne
bénéficie pas aux établissements stables d'entreprises
étrangères « attributaires de marchés d travaux,
de fourniture ou de services, les établissements de crédit, les
entreprises d'assurances et les agences immobilières »
(article12, 3ème alinéa). D'autre part, la taxe
urbaine fait l'objet également d'une exonération en faveur des
constructions nouvelles et des équipements qui appartiennent aux
établissements de production de biens ou de services. Elle est
octroyée dans les mêmes conditions que celles relatives à
l'impôt des patentes. A compter du 1er Juillet 2000 un seuil
maximal de la valeur locative des terrains, bâtiments, matériels
et outillages a été fixé à 50 millions de dirhams
dans la loi de finances portant sur la période du 1er juillet
au 31 décembre 2000 (Les articles 19 et 20 respectivement pour
l'impôt des patentes et la taxe urbaine). La loi de finances
précédente avait prévu un plafond de 100 millions de
dirhams (les articles 15 et 16 respectivement pour l'impôt des patentes
et la taxe urbaine). Cette limitation vise ainsi à diminuer la charge
fiscale, mais uniquement des entreprises de production de biens qui assurent la
fabrication, la transformation, ou le conditionnement de produits. Par
ailleurs, le législateur appelle à « une
simplification, une harmonisation et une adaptation » de la
fiscalité locale pour mieux répondre « aux
nécessités de développement et
d'investissement » (article14).
La réduction des taux d'imposition relatifs aux revenus
et bénéfices est une mesure « essentielle »
du dispositif incitatif proposé par la charte. Ainsi, le taux de
l'impôt sur les sociétés (IS) a été
ramené à 35%. L'impôt de participation à la
solidarité nationale (PSN), qui s'ajoutait à l'IS, a
été supprimé, mais seulement pour les
bénéfices et revenus effectivement assujettis à ce dernier
dans la mesure où l'entreprise exonérée de l'IS reste
alors passible de la PSN au taux de 25% de l'impôt, qui aurait
été normalement exigible en l'absence
d'exonération194(*). Quant au barème de l'impôt
général sur le revenu, « il est procédé
à un réaménagement ; le taux d'imposition maximum ne
devant pas excéder 41.50% »(article 8,A) ; Les lois de
finances ultérieures devront alors modifier ce barème
conformément aux objectifs assignés par la charte.
Par ailleurs, les entreprises soumises à l'IS et
à l'IGR peuvent constituer, en franchise d'impôt sur leurs
bénéfices professionnels, des provisions pour investissement
(l'article 10). Elles sont considérées comme des charges
déductibles, mais sous certaines conditions. Tout d'abord, leur montant
maximum ne doit pas excéder 20% du bénéfice fiscal avant
impôt. Ensuite, elles ne peuvent être employées que pour
l'acquisition de biens d'équipement, matériels et outillages,
à l'exclusion des terrains, constructions autres à usage
professionnel et véhicules de tourisme. Il faut noter que la
constitution de la provision est limitée à 30% de la valeur
totale de l'investissement. Enfin, elles doivent être reportées
sur un compte de réserve, dont les montants inscrits ne peuvent
recevoir d'affectation autre que l'incorporation au capital ou l'imputation sur
le déficit reportable. En outre, la charte prévoit le maintien
de la provision, en faveur des entreprises minières, pour reconstitution
de gisements195(*).
Les mesures fiscales
spécifiques :
Elles visent à promouvoir les entreprises
exportatrices, artisanales et celles qui s'installent dans les régions
défavorisées.
L'importance du secteur de l'exportation n'est plus à
démonter pour un pays comme le Maroc, qui a notamment besoin de devises.
Dans cette perspective, l'encouragement des exportations a été un
des objectifs clairement énoncés par la charte (l'article 2).
En effet, les entreprises exportatrices, de produits ou de
services, peuvent bénéficier de l'exonération totale de
l'IS ou de l'IGR sur le chiffre d'affaires exporté, et ce durant cinq
ans. Au-delà de cette période, celle-ci fait place à une
réduction de 50% pendant une durée indéterminée.
Pourvoyeuses d'une main d'oeuvre nombreuse, les entreprises
artisanales bénéficient également d'un traitement fiscal
préférentiel. Elles ont droit à une réduction de
50% de l'IS ou de l'IGR pendant cinq ans, indépendamment de leur lieu de
localisation.
Le législateur a adopté une approché
régionale à l'égard de l'implantation des investissements.
Ainsi, les entreprises, qui s'installent dans les zones
défavorisées196(*), bénéficient d'un traitement fiscal
préférentiel à travers la réduction de 50% de l'IS
ou de l'IGR pendant cinq années.
Outre la fiscalité, la charte a octroyé des
avantages dans d'autres domaines tout aussi important pour la promotion de
l'investissement.
6-1-2 Les avantages non fiscaux
Afin d'appréhender la problématique
d'investissement dans son ensemble, la charte a également prévu
des mesures à caractère administratif, foncier et financier.
6-1-3 Les mesures à caractère
administratif
La charte prévoit la création d'un organe
administratif chargé de l'accueil, de l'orientation, de l'information et
de l'assistance des investisseurs ainsi que de la promotions des
investissements » (article 21). Dans l'esprit du législateur,
cette agence devrait se substituer à toutes les structures existantes
traitant de l'investissement pour constituer une sorte d'interlocuteur unique.
Il y a en effet actuellement une multitude d'intervenants en matière
d'accueil et de promotion des investissements. Leurs fonctions ne sont bien
définies de telle sorte que les investisseurs ont des difficultés
à identifier l'interlocuteur le mieux adapté à leurs
besoins. En opérant de manière isolée, ces administrations
et établissements publics voient leurs actions être redondantes et
éparpillées, voire contradictoires, ce qui constitue un
gaspillage des moyens mis en oeuvre. C'est dans ce contexte que cette
institution verrait le jour et serait placée sous la tutelle directe du
premier ministre. Elle devrait, en sus, mettre à la disposition des
investisseurs les terrains nécessaires à leurs projets. Elle
serait habilitée à négocier au nom de l'Etat les avantages
additionnels accordés dans le cadre des contrats
d'investissement197(*).
Dans le même sens, la charte s'engage à mettre en
oeuvre l'allégement et la simplification des procédures
administratives qui constituent un frein à la réalisation des
investissements198(*).
Elle énonce, en outre, une mesure pratique visant à éviter
le retard dans le traitement administratif des dossiers, en effet, le silence
gardé par l'administration pendant 60 jours au sujet d'un demande
déposée par l'investisseur équivaut à son
autorisation (l'article 22).
6-1-4 Les mesures à caractère
foncier
Les prix des terrains constituent un handicap sérieux
pour l'implantation des investissements, en raison de leur coût
élevé. Il s'ajoute à cela la lenteur des
procédures administratives pour obtenir des terrains domaniaux ainsi que
leur rareté.
C'est pourquoi, la charte prévoit un certain nombre de
mesures pour résoudre ces problèmes. Ainsi fait figurer parmi
ses objectifs « la constitution d'une réserve foncière
destinée à la réalisation de projets
d'investissements... » (Article 15). Elle est favorable aussi
à la mise en place des zones industrielles. Les parcs d'une certaine
superficie seront dotés d'un comité de gestion
représentant seront dotés d'un comité de gestion
représentant les investisseurs et le promoteur, personne publique ou
privée. Celui-ci sera chargé de la gestion, la maintenance et la
sécurité à l'intérieur de la zone ainsi que la
bonne application du cahier des charges liant le promoteur et les utilisateurs.
L'Etat va prendre en charge partiellement non seulement le coût
d'aménagement de ces parcs industriels implantés dans les
régions défavorisées, mais également l'acquisition
et l'équipement de terrains nécessaires à la
réalisation de l'investissement, et ce dans le cadre du régime
contractuel qui prévoit certains avantages supplémentaires en
faveur de l'investisseur (l'article 17).
6-1-5 Les mesures à caractère
financier
Pour financer ces différents avantages additionnels et
la promotion des investissements, il a été mis en place un fond
d'affectation spéciale intitulé le fond de promotion de
l'investissement199(*)
dont l'ordonnateur est le Premier ministre. Il est alimenté par les
subventions de l'Etat et des recettes diverses200(*). En matière de
réglementation des changes, l'article 16 prévoit un régime
de convertibilité en faveur des personnes physiques ou morales
étrangères ainsi que des personnes physiques marocaines
établies à l'étranger. Mais leurs investissements doivent
avoir été financés en devises. Dans ce cas, les
bénéfices nets d'impôts, le produit de cession ou de
liquidation de l'investissement (y compris les plus-values) peuvent faire
l'objet d'un libre transfert201(*).
6-2 Appréciation de la charte
Pour évaluer cette charte de l'investissement, on
identifiera les améliorations qu'elle a apportées par rapport aux
anciens codes sectoriels en matière fiscale ou autres. Cette
appréciation livrera aussi bien des éléments positifs que
négatifs de la charte de 1995.
6-2-1 Les atouts :
La charte a apporté certaines améliorations en
matière de fiscalité par rapport à l'ancien régime
des investissements. Tous d'abord, les avantages de la charte relatifs à
la fiscalité douanière s'appliquent désormais aux
pièces de rechange et accessoires contrairement à l'ancien code
industriel. L'exonération actuelle du prélèvement fiscal
à l'importation, remplaçant celle de la taxe spéciale
d'importation prévue par les anciens codes, semble plus favorable
à l'investisseur, car elle englobe également le timbre douanier,
lequel n'était pas exonéré auparavant.
Ensuite, la réglementation actuelle a mis en place une
nouvelle incitation en faveur des investisseurs en l'exonération de la
taxe urbaine durant cinq ans. Les codes sectoriels des années 80 ne
prévoyaient pas cette exonération, à l'exception de celui
relatif aux investissements immobiliers. Par ailleurs,les avantages
liés aux droits d'enregistrement vont connaître dans la charte
d'investissement une extension aux zones géographique, qui en
étaient exclues dans le cadre de l'ancien code industriel, celle-ci va
concerner également le secteur artisanal, qui ne
bénéficiait pas, depuis 1973, de l'exonération en
matière d'acquisition des terrains destinés à la
réalisation du projet d'investissement, pour rappel, le code artisanal
de 1973 n'a pas été remplacé dans les années
80,contrairement aux autres codes sectoriels qui ont inséré
à cette occasion cette exonération spécifique à
l'acquisition de terrains.
En matière d'imposition des bénéfices et
revenus passibles de l'IS, la charte a abrogé cette fiscalité
additionnelle qu'est la PSN202(*). Quant aux provisions déductibles du
bénéfice fiscal, la charte n'en prévoit pas de
déductibles du bénéfice fiscal, elle ne prévoit pas
de délai limité pour leur emploi. Auparavant, l'entreprise ne
disposait que de 3 ans pour procéder aux investissements au titre des
provisions constitués. Cette technique, qui permet un meilleur
autofinancement de l'entreprise, a été désormais
généralisée grâce à la charte à tous
les secteurs ; sous l'ancien régime, elle n'était
prévue que par le code industriel, à l'exclusion des codes
maritime, minier, touristique et artisanal.
Par ailleurs, les taux d'imposition de l'IS et de l'IGR ont
été revus à la baisse dans le cadre de la charte,
puisqu'ils devraient atteindre respectivement 35% et 41.50%, au lieu de 36% et
46% sous l'ancien régime.
Le secteur des exportations a connu également des
améliorations dans le cadre de la charte. D'une part, les entreprises de
services peuvent désormais bénéficier des mesures
d'encouragement aux investissements, auparavant ces dernières
étaient limitées aux établissements industriels203(*). D'autre part, le montant
minimal du chiffre d'affaires à l'exportation n'est plus exigé.
Sous le régime de 1988, il était fixé à deux
millions de dirhams. Il faut noter aussi que la charte, par rapport à
l'ancien régime, indique la nécessité de simplifier et
d'harmoniser la fiscalité locale204(*).
La charte a aussi évolué positivement dans les
autres domaines relatifs à l'encouragement des investissements. D'une
part, elle a introduit de nouveaux articles visant l'institution d'un organe
chargé de l'accueil et de l'assistance des investisseurs, d'un fonds de
promotion des investissements et d'une contribution à
l'aménagement des zones industrielles.
D'autre part, elle a amélioré les dispositions
prévues par les anciens textes sectoriels, qui sont relatives aux
régimes contractuel et transitoire. A notre sens, l'article 17 de la
charte relative au contrat d'investissements présente en effet certains
aspects positifs. Tout d'abord, il a énoncé plusieurs
critères qui donnent droit au régime conventionnel, à
savoir le montant de l'investissement, le nombre d'emplois à
créer, le transfert de technologie, l'implantation géographique
et la protection de l'environnement. Auparavant, seul le critère du
montant était retenu, il est , à notre sens, insuffisant, car un
projet d'investissement ne doit pas se scléroser pour le pays d'accueil
aux seules retombées financières, mais touche également
toutes celles évoquées par l'article 17. Désormais, les
avantages supplémentairement sont désignés
expressément et concernent ainsi la prise en charge de certaines
dépenses, ceci va permettre d'accorder aux investisseurs, qui
remplissent les conditions, le même traitement. Au contraire, sous
l'ancien régime, le fait de ne pas définir à l'avance ces
avantages additionnels laissait une certaine marge de manoeuvre aux
autorités habilitées à leur négociation, ce qui
pouvait donner lieu à un traitement partial et arbitraire et
discriminatoire des investisseurs. Ainsi, en délimitant de
manière restrictive le régime contractuel, la charte n'offre
plus dorénavant la possibilité à l'investisseur d'exiger
des avantages fiscaux supplémentaires, qui étaient lourds
à supporter par le Trésor marocain205(*). Enfin, l'article 17
précise clairement que le régime contractuel des investissements
peut faire l'objet de clauses de règlement des différends.
Quant aux dispositions transitoires de la charte, elles
rappellent expressément que les avantages anciennement acquis par les
investisseurs sont maintenus dans les mêmes conditions et ce
jusqu'à la fin de leur durée (article 23). Celles des anciens
codes se limitaient simplement à indiquer l'abrogation de la
réglementation précédente.
Toutefois, la charte ne présente pas que des atouts,
mais contient également certaines imperfections.
6-2-2 Les faiblesses :
Une étude de la charte révèle certaines
faiblesses206(*). Ses
dispositions relatives à la fiscalité ou aux autres
matières n'ont pas connu une évolution satisfaisante,
comparativement au régime juridique précédent. En effet,
certaines ont été simplement reconduites, d'autres
carrément en retrait par rapport à celles des anciens codes
sectoriels.
Sur le plan du régime fiscal douanier, les
précédents codes sectoriels prévoyaient une
exonération totale du droit d'importation sur les matériels,
outillage et biens d'équipement, à condition qu'ils ne soient pas
fabriqués localement ou puissent l'être dans de conditions
satisfaisantes. Or, la charte actuelle préconise en la matière
l'exonération partielle, en appliquant ainsi des taux réduits de
2.5% ou 10%. La charge fiscale des entreprises va donc connaître ici une
augmentation, en comparaison avec l'ancien régime juridique des
investissements.
En matière de droits d'enregistrement, le taux
d'imposition relatif à l'apport en société à titre
pur et simple a été maintenu à 0.5%. Dans le cadre des
actions codes sectoriels, les entreprises étaient
exonérées du timbre proportionnel applicable aux actions à
l'occasion de la constitution ou l'augmentation de capital. La charte est
restée silencieuse à ce sujet. Un investisseur se limitant
à la lecture de la charte pourrait alors croire qu'il s'agit d'un retour
en arrière, consistant en l'application de cet impôt. En fait, il
faut savoir que ce dernier a été abrogé par l'article 12
de la loi de finances de 1989207(*) .
Le régime actuel des investissements a maintenu la
règle relative aux bénéfices et revenus
exonérés de l'IS, qui consiste à payer 25% de cet
impôt au titre de la PSN208(*) .
De même, il a conservé, en matière de
provisions, cette ancienne double limitation de 30% de la valeur totale de
l'investissement et de 20% du bénéfice fiscal. Les
investisseurs étaient en droit d'espérer ici à une plus
grande souplesse du législateur, visant à améliorer leur
autofinancement. En matière d'impôts locaux209(*), seul le code touristique de
1983 accordait une exonération totale de l'impôt des patentes aux
entreprises pendant les 10 premières années de leur exploitation;
or la charte actuelle a opté pour une duré de cinq ans. En
outre, le champ d'application de cette exonération apparaît
à certains égards restrictifs, en raison de l'exclusion de
quelques activités selon le 3ème alinéa de
l'article 12 de la charte210(*).
Enfin, les entreprises exportatrices bénéficient
également, comme en 1988, d'une réduction uniquement de
50%211(*) de l'IS et
l'IGR au-delà des cinq premières années
d'exonération totale. En outre, les entreprises exportatrices de
services, contrairement à celles de produits, font l'objet d'une
limitation consistant à n'appliquer l'exonération totale ou
partielle « qu'au chiffre d'affaires à l'exportation
réalisé en devises » (article 7 et 8, B,
2ème alinéa); cette précision limitative
n'existait pas dans le cadre du régime antérieur.
La charte présente également quelques
inconvénients dans les matières autres que fiscales. Tout
d'abord, certains avantages non fiscaux n'ont pas connu d'évolution. Le
législateur s'est contenté de reconduire la situation
antérieure. On peut citer à cet égard la
réglementation des changes (article 16) et l'allégement des
procédures administratives (article 22). Dans le premier cas, c'est le
même régime de convertibilité qui a été
garanti aux investisseurs étrangers dans les anciens codes sectoriels;
il est vrai que ce régime est très libéral, mais certaines
améliorations auraient pu lui être apportées à
l'occasion de la charte212(*). Dans le second cas, la seule mesure concrète
prévue par la charte est reprise en fait des anciens codes sectoriels.
Elle visait à considérer le silence gardé, dans un
délai de 60 jours, par l'administration face à une demande
d'investissement comme valant autorisation. A notre avis, il aurait
été préférable que la charte envisage un
délai plus court et surtout mette en place d'autres mesures plus
contraignantes à l'égard des administrations, qui retardent la
réalisation des projets d'investissement.
La charte ne s'est pas limitée uniquement à
reprendre les dispositions des anciens textes sectoriels. Elle a
également éliminé certaines mesures financières,
qui étaient pourtant favorables aux investisseurs: les ristournes
d'intérêt (communes aux différents codes sectoriels), les
avances consenties aux entreprises touristiques, les primes d'équipement
en faveur des entreprises maritimes213(*). Par ailleurs, elle apparaît en retrait dans
certaines matières par rapport aux anciens codes. En effet, le
développement régional était mieux pris en compte dans la
précédente réglementation des investissements, puisque
l'exonération des bénéfices était totale, voire
partielle mais durant dix ans. Elle était en outre octroyée aux
entreprises qui réalisaient une extension de leur activité. Or,
la charte actuelle ne prévoit qu'une exonération partielle ne
dépassant pas cinq ans, laquelle n'est pas applicable en cas
d'extension.
De même, le régime contractuel semble moins
avantageux pour les investisseurs. Auparavant, il pouvait s'étendre
à tous les domaines sans aucune limitation, à condition de
respecter les dispositions législatives en vigueur. Or, la
réglementation actuelle restreint les avantages supplémentaires,
octroyés dans le cadre d'un contrat d'investissement, à la prise
en charge par l'Etat de certaines dépenses. En outre, le critère
du montant, qui donne droit à l'investisseur de bénéficier
du régime contractuel, n'est pas défini dans le texte même
de la charte, contrairement aux codes sectoriels. II faut alors se reporter
à un texte d'application pour connaître exactement le montant
d'investissement exigé.
La charte actuelle de l'investissement n'est en fait qu'une
loi-cadre qui se limite à énoncer des règles
générales sans application pratique directe, laissant ainsi
implicitement leur mise en oeuvre à des textes législatifs et
réglementaires spécifiques. Certes, elle a indiqué au
deuxième alinéa de l'article 25 que le gouvernement devra
présenter à partir de la loi de finances de 1996 ses
différents textes d'application, mais sans fixer de date butoir. Or,
jusqu'à présent (en l'an 2005)214(*), soit 10 années après sa promulgation,
certaines mesures sont restées sans effet : la réduction du taux
marginal de l'IGR à 41, 50% au lieu de 44% (article 8), la
simplification et l'harmonisation de la fiscalité (article 14),
l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance des investisseurs
(article 21). A notre connaissance, seules deux dispositions ont fait l'objet
jusqu'à maintenant de textes d'application. Il s'agit de la liste des
provinces et préfectures défavorisées
bénéficiant d'un traitement fiscal préférentiel (le
point C des articles 7 et 8) et du fond de promotion des investissements
(article 18).
Ce faible taux de mise en oeuvre des mesures prévues
par la charte résulte de différentes contraintes. En effet,
certaines textes d'application, notamment celui relatif à la baisse du
taux maximum de l'IGR, n'ont pas, pour l'instant, vu le jour, car leur
promulgation se traduirait par une réduction des recettes de l'Etat et
donc un coût budgétaire important au moment où le Maroc
connaît une période de récession économique. Les
autres textes se heurtent plutôt à des obstacles administratifs
liés à la participation de différents départements
ministériels à leur élaboration. Or, la multiplication des
intervenants, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un contenu
unique des projets de textes d'application, constitue un handicap
sérieux à la mise en place d'un régime juridique des
investissements qui soit totalement opérationnel215(*).
C'est pourquoi, il aurait été
préférable que la charte soit accompagnée des lois et
décrets d'application « pour dissiper toute méfiance et
incertitude »216(*) de la part des investisseurs. Il faut
reconnaître que les rédacteurs de la charte ont fait un effort
pour sécuriser ces derniers, en n'optant pas finalement pour le temps du
futur qui avait pourtant été utilisé tout au long du
projet de texte. En effet, le texte définitif, comme on a pu le
constater, est rédigé au présent. Toutefois, sur le plan
pratique, il fallait attendre les textes d'application qui n'était pas
encore prêts à l'époque, ni même maintenant pour la
plupart d'entre eux!
En raison de ces facteurs, les différents gouvernements
marocains qui se sont succédés depuis 1995 ont eu les plus
grandes difficultés pour entériner, par le biais de textes
d'application, les mesures générales prévues par la
charte. Cette contradiction est également présente au sein
même de la charte. En effet, elle annonce clairement à son article
une réduction de la charge fiscale et un octroi d'un traitement
préférentiel en faveur du développement régional.
Or, la teneur de nombreuses dispositions est au même niveau, voire en
retrait par rapport au régime juridique proposé par les anciens
codes. Ces articles vont ainsi à l'encontre même des objectifs
fixés par la charte.
La doctrine marocaine s'est penchée sur l'étude
de la charte surtout au moment où elle faisait la une des journaux.
Après cette période, elle a rarement fait l'objet d'une analyse
approfondie, contrairement aux anciens codes sectoriels. Ainsi, l'association
des économistes marocains a organisé une table ronde le 23
septembre 1995 sur le projet de la charte217(*). Les différents intervenants à cette
manifestation ont mis l'accent sur les insuffisances du projet et les mesures
devant y remédier sous forme de propositions.
Malgré les efforts ou sacrifices consentis par l'Etat,
certaines dispositions semblent perfectibles.
En matière de droit de douane, l'exonération
prévue par la charte aurait dû s'étendre aux
matières premières ou inputs, entrant dans la fabrication
industrielle, ainsi que les consommables nécessaires à cette
fabrication et non produits au Maroc qui est une condition nécessaire
à la compétitivité de la production nationale.
D'ailleurs, la liste des biens d'équipement,
matériels et outillages nécessaires à la promotion et au
développement de l'investissement a été actualisée
lors de la loi de finances 1999-2000 (l'article 7), en la complétant par
58 nouveaux produits qui peuvent désormais bénéficier des
avantages douaniers de la charte. Cependant, le patronat demande la suppression
du taux minimal du droit d'importation fixé à 2,50%218(*).
Pour une régionalisation adéquate de
l'investissement, la charte a recours au traitement fiscal
préférentiel. Celle-ci a raisonné sur la base des
provinces ou des préfectures (les articles 7 et 8), qui se
caractérisent par une certaine
hétérogénéité spatiale quant à leur
niveau de développement. La commune apparaît alors comme un espace
plus homogène, donc plus approprié.
'
Les investissements sont souvent financés par les
crédits bancaires. C'est pourquoi, l'exonération de la TVA
devrait aussi concerner les prêts bancaires, dont les taux
d'intérêt sont déjà assez élevés. Par
ailleurs, la réduction des taux d'imposition semble avoir un faible
impact; ainsi, la suppression de la PSN sur les bénéfices et
revenus passibles de l'IS et la baisse d'un point du taux de l'IS ne
représentent respectivement pour une entreprise industrielle moyenne que
1,20% et 0,078% de son chiffre d'affaires. Quant à l'exemption des
impôts locaux, elle correspond seulement en matière de patente et
de taxe urbaine à 0,60% et 0,75% du chiffre d'affaires d'une entreprise.
En additionnant les différents gains, précités, obtenus
grâce aux exonérations octroyées par la charte, le total
atteindrait à peine 2,62% du chiffre annuel d'une entreprise; ceci
démontre bien la faiblesse de l'argument fiscal dans la décision
d'investir. En effet, la plupart des enquêtes révèlent que
les avantages fiscaux sont loin d'occuper le premier rang dans la
hiérarchie des déterminants de l'investissement219(*). En fait, l'effet certain de
ces incitations fiscales est le manque à gagner pour le Trésor.
Marocain. Or, la charte a, nous semble-t-il, surestimé ces avantages
fiscaux en leur consacrant plus de la moitié de ses articles.
Les matières non fiscales de la charte font
également l'objet d'omissions et d'imperfections. Tout d'abord, la
mesure visant le développement des zones industrielles nous paraît
insuffisante. Elle consiste, pour rappel, à prendre en charge une partie
du coût de leur aménagement dans les régions
défavorisées. Or, il est connu que l'Etat marocain a souvent des
difficultés financières pour honorer ses engagements. Il aurait
mieux valu, à titre d'exemple, prévoir le mécanisme des
provisions en faveur des entreprises qui souhaitent investir dans
l'équipement des zones industrielles.
Ensuite, l'article 21 relatif à l'institution d'un
«organe» s'occupant des investisseurs et promouvant les
investissements ne nous semble pas satisfaisant, compte tenu de son
caractère «administratif». En effet, les maux qui accablent
généralement les organismes administratifs sont connus de tous.
Il est préférable que cette future Agence fonctionne selon les
règles du secteur privé pour gagner en souplesse et
indépendance.
En outre, il est à craindre qu'elle ne fasse double
emploi avec des organismes déjà existants comme l'ancien office
du développement industriel (ODI) qui est devenu l'Agence nationale de
la Promotion de la petite et Moyenne Entreprise, le centre marocain de
promotion des exportations (CMPE) ou les divisions des affaires
économiques et Sociales des préfectures.220(*)
De même, en matière de simplification et
d'allégement des procédures administrative (art 22), les mesures
proposées par la charte sont « timides et ternes ». Pour M.
ktiri, celles-ci « ne se projettent pas dans un schéma, encore
moins dans un processus restructuration administratives et d'assainissement de
l'Administration Publique de ses principales composantes intervenant dans le
champ de l'investissement». En dehors de la règle pratique
relative au silence de l'administration durant 60, cette disposition se
caractérise par une trop grande généralité. Pour
éviter que celle-ci ne soit reléguée à une simple
déclaration d'intention, elle aurait gagné à fixer
d'autres règles plus contraignantes à l'égard de
l'administration.
Par ailleurs, la charte n'a pas prévu un système
déclaratif, facultatif ou obligatoire pour le suivi statistique de
l'investissement, qui est pourtant nécessaire afin de permettre aux
décideurs marocains d'élaborer la meilleure stratégie
possible. Auparavant, toutes les informations relatives aux projets
d'investissement et à leur réalisation effective provenaient de
l'exploitation des dossiers d'agrément. Or, le régime actuel
repose sur la suppression du visa de conformité.
L'Etat marocain a fait le pari de ne pas substituer les
textes sectoriels d'encouragement aux investissements par un code unique. Il a,
en effet, sauté cette phase intermédiaire et opté
directement pour la suppression de tout code. Ce choix qui apparaît
courageux au moment où les investisseurs ont pris l'habitude
d'être soumis à une réglementation spécifique,
a-t-il porté finalement ses fruits? Il est difficile d'apporter une
réponse tranchée, surtout quand on sait que l'environnement
juridique constitue ne qu'un facteur parmi tant d'autres pour attirer les
investissements étrangers.
La charte marocaine de l'investissement est certes incitative,
mais il n'en demeure plus moins que le décalage entre sa promulgation
et l'application de certaines de ses plus importantes dispositions suscite,
à juste titre, de l'inquiétude chez les investisseurs. A titre
d'exemple, la création de l'agence de promotion des investissements a
été reportée à plusieurs reprises pour
différentes raisons221(*).
Par ailleurs, les pouvoirs publics proposent également
la mise en place d'une autre institution devant s'occuper de la promotion
économique du Maroc à l'extérieur, qui remplacerait
certains organismes sectoriels existants en la matière222(*).
Afin de remédier à cette absence de structures,
du moins pour l'instant, deux commissions ont été alors
créées. D'une part, un comité des experts chargé de
la promotion des investissements a été constitué le 13
janvier 2000. Il a été placé auprès de Sa
Majesté le Roi. D'autre part, une commission interministérielle,
présidée par le Premier ministre, a été
formée en octobre 1998 pour résoudre les problèmes qui
bloquent la réalisation de tout projet d'investissement et agréer
les contrats entre l'Etat et les investisseurs. Elle peut être saisie
directement par les investisseurs. Un comité technique, regroupant les
directeurs des différents départements ministériels
concernés, prépare les dossiers avant de les présenter
à cette commission qui donne sa décision.
L'Etat marocain a apporté des solutions provisoires
pour régler les problèmes liés à l'investissement,
qui étaient en instance du fait notamment de la mise en oeuvre
incomplète de la charte.
A notre sens et eu égard aux incitations fiscales
devenues génériques et classiques, l'apostrophe qui nous
interpelle: Aux yeux des investisseurs étrangers, la charte n'est elle
pas perçue comme une simple "cerise sur le gâteau" selon
l'expression de A.Michalet et qu'elle doit être un adjuvant à des
gisements attractifs subtils et essentiels sur lesquels l'Etat doit s'atteler :
La formation du capital humain, une politique de soutien à la demande
locale, le développement du savoir-faire, l'échafaudage d'un
tissu industriel, articulé, dense et performant à même de
générer une séquence vertueuse porteuse d'investissement,
de croissance et de création d'emploi ?
7. La conversion de la dette extérieure en
investissements étrangers
La conversion ou la gestion active de la dette
extérieure consiste à négocier avec les pays
créanciers la possibilité de transformer cette dette en projets
d'investissement. Pour les pays endettés, l'opération de
conversion223(*)
présente deux avantages :
· L'encouragement de l'investissement direct ;
· L'allégement de la dette extérieure.
En vue de contribuer à son allégement, le Maroc
tente, depuis le milieu des années 90, une gestion active de sa dette
extérieure. Elle consiste à remplacer les anciennes dettes par
des engagements moins onéreux de manière à réduire
la charge. Cette technique est couplée à la conversion de la
dette en investissements. L'expérience démarra avec la France qui
décida la reconversion224(*) de 600 millions de Francs français en
investissements et l'annulation d'une dette de 400 millions de Franc
français qui seront destinés au développement des
provinces du Nord du royaume225(*).
Environ 97 % du montant à reconvertir
décidé par la France226(*) en janvier 1996 a été vendu à
des investisseurs privés à la fin du mois de février 1997.
Au cours de cette même année, la France conclut avec le Maroc un
nouvel accord de conversion de dettes en investissements sur un montant de 1,4
milliards de Francs français, soit environ 5,6 % du total de la dette
publique à l'égard de la France qui s'élève
à 25 milliards de Francs.
Au cours de l'année 1998, la France a proposé la
disparition de la procédure de conversion de la dette en investissements
plafonné à 20 % par le club de Paris et son relèvement
à 30 ou 50% pour certains pays à revenus intermédiaires,
comme le Maroc et l'Egypte. Ceci témoigne de l'intérêt que
porte la France à cette technique d'allégement de la dette pour
accroître son niveau d'investissement extérieur dans quelques pays
du Sud de la méditerranée. Cette nouvelle orientation s'est
confirmée avec la signature d'un nouvel accord de conversion de la dette
marocaine en investissements français lors de la visite officielle de
S.M le Roi Mohamed VI en France en mars 2000, portant sur un montant d'un
milliard de Dirhams.
Comme la France, et pour des raisons similaires, l'Espagne a
pris la décision de contribuer à la gestion active de la dette
publique extérieure marocaine. La première tranche de conversion,
conclue au mois de décembre 1997, a porté sur une somme de 35
millions de Dollars227(*). Enfin, l'Italie a accepté, à partir
de 1998, le principe de reconversion de ses créances vis-à-vis du
Maroc à hauteur de 20 % en investissements, soit l'équivalent de
75 millions de Dollars.
Toutefois, la conversion de la dette en investissements n'a
concerné que 2 à 3 % de la dette extérieure marocaine, ce
qui reflète l'impact extrêmement limité de cette
restructuration sur la charge de la dette228(*) .
Avec une dette globale de l'ordre de 20,3 milliards de
Dollars, l'alternative est d'exhorter les pays créanciers à
augmenter le taux de conversion de la dette.
Les opérations réalisées en 2002 ont
concerné :
· La conversion de dettes en investissements
privés pour un montant de 51 millions $US dont 30 millions à
l'égard du Koweït et 21 millions vis à- vis de l'Espagne;
· La conversion en investissements publics d'un montant
de 68 millions $US de dettes à l'égard de l'Italie ;
· Le remboursement par anticipation de prêts
onéreux pour un montant global de 197 M $US;
A ces opérations qui concernent le Trésor
s'ajoute le remboursement par anticipation d'un montant de dette
onéreuse de l'ordre de 60 millions de dollars par trois
établissements publics que sont la Caisse Nationale du Crédit
Agricole (CNCA), L'Office Nationale du Développement des
Aéroports (ONDA) et Maroc Telecom.
8. L'accord d'association avec l'union
européenne
Dans le cadre de la politique européenne de partenariat
avec le bassin méditerranéen, l'accord d'association229(*) scellé en
février 1996 entre le Maroc et l'Union Européenne est
considéré comme le troisième du type après ceux
signés avec la Tunisie et Israël. Cet accord est entré en
vigueur le 1er janvier 1997. Il comprend 3 volets, politique et
sécuritaire, économique et financier, social et humain, qui se
décomposent en 7 titres principaux :
1) Dialogue politique à travers l'instauration des
contacts réguliers entre les gouvernements ;
2) Libre circulation des marchandises dans le cadre d'une zone
de libre échange qui sera progressivement mise en place sur une
période de transition maximale de 12 ans ;
3) Droit d'établissement et services qui engagent les
deux parties à respecter les obligations respectives qu'elles avaient
contractées envers le GATT, devenu l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) (notamment l'octroi mutuel d'un traitement de la nation la plus
favorisée) ;
4) Paiements, capitaux, concurrence et autres dispositions
économiques qui insistent sur l'autorisation, depuis le 1er
janvier 1997, de tous les paiements courants, la libre circulation des capitaux
ainsi que le rapatriement du produit des investissements ;
5) Coopération économique qui sera
renforcée dans de nombreux domaines (éducation et formation,
coopération scientifique, environnement, normalisation, tourisme,
douanes, ...etc.) ;
6) Coopération sociale et culturelle qui va garantir
aux travailleurs expatriés les mêmes conditions de travail que les
ressortissants du pays d'accueil ;
7) Coopération financière qui s'inscrit dans le
programme de MEDA.Ce dernier est l'instrument financier principal de l'Union
européenne pour la mise en application du partenariat Euro-
méditerranéen.
A l'égard de la zone de libre échange
prévue dans cet accord, Le Maroc compte récolter quelques
retombées positives telles que la stimulation de la croissance par le
développement des exportations, la baisse des coûts des intrants
importés, l'incitation à une grande compétitivité
et l'intensification de l'attractivité de l'investissement
étranger.
A propos de l'IDE, il est indéniable que le projet de
création d'une zone de libre échange constitue un signal fort
positif tant au niveau politique qu'au niveau économique adressé
aux investisseurs étrangers en général et à ceux de
I'U.E en singulier. En effet l'institution d'un libre échange total et
d'une libéralisation poussée des services et des capitaux ne peut
qu'augmenter la confiance des opérateurs économiques
étrangers intéressés par le Maroc. L'un des principaux
résultats positifs attendus de l'accord d'association est
l'accroissement de l'investissement privé en provenance de l'UE.
L'action de l'UE, dans ce domaine, est de faciliter et accompagner les mesures
qui relèvent de l'Etat marocain (cadre législatif et
réglementaire de l'investissement) et les décisions
d'investissement proprement dites qui relèvent des investisseurs
européens privés. « Un certain nombre d'instruments de
mise en relation d'entreprises, de recherche de partenaires et de promotion du
Maroc en tant que terre d'accueil existent déjà. L'U.E compte
à l'avenir compléter ces instruments, les améliorer et les
étoffer par d'autres mesures »230(*).Dans le cadre de l'accord
d'association entre le Maroc et l'U.E, un certain nombre de mesures
d'accompagnement sont mis en ouvre231(*).
Ces mesures ont pour objectif de préparer, la mise en
place du libre échange, de développer le secteur industriel,
d'améliorer sa compétitivité et de créer un
environnement propice aux affaires. Parmi ces mesures, on trouve la promotion
de l'investissement européen au Maroc.
Les investisseurs étrangers intéressés
par le Maroc recherchent avant tout des entreprises marocaines partenaires
fortes et compétitives pour être associées à des
projets communs ou pour pouvoir s'inscrire dans une relation de type
Client-Fournisseur. Ceci n'est pas le cas actuellement pour une grande partie
des entreprises marocaines, mais pourrait l'être avec l'avènement
de la zone de libre échange232(*).
En effet, la libéralisation des échanges de
produits manufacturés prévue dans le cadre de l'instauration
progressive d'une zone de libre échange entre le Maroc et l'UE à
l'horizon 2012, secréteraient certainement des opportunités pour
le tissu industriel marocain en matière de modernisation, de transfert
de savoir-faire, d'investissements,... ; mais entraînerait aussi la
reconversion de certaines entreprises, voire leur disparition. En somme cette
zone de libre échange prévue constitue un véritable
défi pour l'entreprise marocaine étant donné qu'au stade
actuel, il est reconnu que l'entreprise européenne est beaucoup plus
compétitive233(*).
Les enjeux de l'accord d'association Maroc-U.E sont
désormais d'une grande importance pour les entreprises marocaines qui
doivent rattraper le retard qu'elles ont accusé par rapport à
leurs rivales européennes.
L'entreprise marocaine qui, pâtit aujourd'hui d'un grand
nombre de carences et difficultés structurelles234(*), doit absolument prendre
conscience de la nécessité de se mettre à niveau
rapidement.
Le processus de mise à niveau qui est en marche
s'apparente à une remise en cause des principes de fonctionnement des
entreprises marocaines qui veulent relever les défis et saisir les
opportunités offertes par la zone de libre échange. Les
industriels marocains sont contraints de restructurer leurs entreprises et de
les moderniser pour devenir des partenaires crédibles aux yeux des
industriels étrangers qui désirent s'implanter au Maroc.
9. La promotion des zones franches
On entend par " zone franche " un espace
délimité et clos, légalement mis à l'abri total ou
partiel de certaines législations nationales, principalement en
matière douanière et fiscale.
Ces zones franches sont destinées à accueillir
des activités économiques diverses et revêtent les formes
suivantes: zones franches commerciales, zones franches industrielles
d'exportation et zones franches bancaires.
Toutefois, une zone franche n'est pas une zone
d'extraterritorialité. Les lois et règlements du pays d'accueil
s'y appliquent à l'exception des législations et
réglementations touchant certains domaines et ce en vue de promouvoir
quelques activités économiques.
Le Maroc a connu jusqu'au début de la décennie
90 deux expériences:
-Le " statut international de Tanger" qui fut
décidé dès le début du protectorat au Maroc et qui
s'est prolongé jusqu'en 1959;
-La zone franche du port de Tanger créée en
1961, d'une superficie très limitée (7,3ha), et qui est à
caractère commercial et industriel.
A partir de 1990, le Maroc a décidé la
création, d'une part, une place financière off-shore et d'autre
part, de quelques zones franches d'exportation.
Le texte relatif à la création de places
financières off-shore au Maroc a été publié en
1992.235(*) Il autorise
la création de banques off-shore moyennant l'application d'un certain
nombre de règles.
C'est la ville de Tanger qui a été élue
pour accueillir la première place et ce pour un certain nombre de
considérations: Proximité de l'Europe, histoire propre de la
ville qui a été une ville internationale.
Les banques off-shores sont des institutions qui travaillent
en devises. Elles sont exclues du champ d'application de la loi qui
régit le système bancaire national et de la réglementation
des changes. Selon la loi relative aux places financières off-shore,
elles ont la possibilité:
-De collecter toutes formes de ressources en monnaies
étrangères convertibles appartenant à des
non-résidents;
-D'effectuer pour leurs propres comptes ou pour le compte de
leur clientèle non-résidente toute opération de placement
financier, d'arbitrage, de couverture et de transfert de devises;
-D'accorder tout concours financier aux
non-résidents;
-De participer au capital des entreprises
non-résidentes et de souscrire aux emprunts émis par ces
dernières;
-D'émettre des emprunts obligataires en monnaies
étrangères convertibles;
-D'investir librement au Maroc et de participer au capital des
sociétés résidentes.
Pour être agréées, de telles institutions
doivent être des filiales ou des succursales d'une banque de
"notoriété internationale". De plus, l'agrément reste
lié à l'expérience et à l'assise financière
de la maison mère. Cet agrément est soumis au paiement d'un droit
de licence.
Du point de vue fiscal, les banques off-shore
bénéficient d'un certain nombre d'avantages. Les actionnaires,
les administrateurs et le personnel bénéficient de la même
souplesse.
Au Maroc, jusqu'en 1995, il n'existait qu'une seule zone
franche implantée au port de Tanger d'une superficie de 7,3 ha, mais
comprenant tout de même 81 sociétés exerçant dans
les domaines suivants de l'import-export, de la confection et dans diverses
activités industrielles et de services.
Il a fallu attendre 1995 pour qu'un texte relatif aux zones
franches d'exportation236(*) ait été publié et dont
l'article premier stipule: " On entend par zone franche d'exportation pour
l'application de la présente loi, des espaces déterminés
du territoire douanier où les activités industrielles et de
services qui y sont liées, sont soustraites, selon les conditions et
limites posées dans la présente loi, à la
législation et à la réglementation douanière et
à celles relatives au contrôle du commerce extérieur et des
changes. Ces activités bénéficient, en outre, en ce qui
concerne les bénéfices et revenus qu'elles
génèrent, des avantages fiscaux prévus par la
présente loi ".
En, application de ce texte, Tanger a été le
premier site retenu pour abriter une zone franche237(*). Les travaux pour la
réalisation de la première tranche de 115ha, sur un total de 345
ha, et qui se situe près de l'aéroport ont commencé fin
1998. L'organisme chargé de l'aménagement et de la gestion de
ladite zone est " Tanger Free Zone" (TFZ)238(*)
10. Le fond Hassan II pour le développement
économique et social
Afin de stimuler l'investissement, le fond Hassan II pour le
développement économique (FDHES) et social a été
édifié pour soutenir des secteurs porteurs de richesses et
générateurs d'emploi. Il s'agit de :
? La filière textile en amont (filature, tissage et
finissage) qui présente une opportunité à saisir pour
réussir l'intégration de cette filière en amont et capter
de nouveaux investisseurs ;
? Le secteur de l'électronique (y compris les faisceaux
de câbles) qui recèle un fort potentiel de développement au
Maroc. Le montant total de la contribution du FDHES est de 500 Millions de
dirhams ;
? Le secteur de la nouvelle
économie bénéficie d'un montant de 250 Millions de
dhs ;
? Le secteur du tourisme lui échoit la valeur de
500 Millions de dhs en raison de son importance comme levier de croissance.
D'autres secteurs ont été intégrés
afin de bénéficier des avantages du Fond Hassan II. Il s'agit des
nouveaux projets d'investissements (création ou extension) et dont le
montant d'investissement en biens d'équipement dépasse 1 million
dhs (hors droit d'importation et taxes), dans les secteurs suivants:
? La confection et la bonneterie ;
? La sous-traitance automobile (fabrication de composants
automobiles et mécanique de précision) ;
? Le secteur du cuir ;
? Toute activité, à titre principal,
contribuant à la préservation de l'environnement par le
traitement, le recyclage et la valorisation industriels des déchets.
L'enveloppe allouée est de 300 millions de Dhs et La
contribution peut revêtir deux formes :
?Un appui direct aux investisseurs pour l'acquisition du
foncier et la construction de bâtiments professionnels. Cet appui
consiste à contribuer à hauteur de :
· 50% du coût du terrain (sur la base d'un
coût maximum de 250 DH/m2) ;
· 30% du coût des bâtiments (sur la base d'un
coût maximum de 1500 DH/m2).
Toutefois, cette contribution peut être de 100% s'elle
se limite seulement à l'acquisition du foncier sur la base d'un
coût maximum de 250 DH/m2.
?Un appui indirect qui consiste à la mise à la
disposition de l'investisseur par l'intermédiaire d'un
établissement tiers de bâtiments à un loyer avantageux
moyennant une contribution du fond au profit dudit établissement
Compte tenu de l'attrait qu'a enregistré ce dispositif
de la part des investisseurs, il a été procédé
à la signature d'une convention-cadre en date du 28 Janvier 2002
ramenant ainsi le total des ressources à 295 Millions de dhs. Cette
convention a permis également l'extension des avantages de ce fond
à d'autres branches d'activités industrielles recelant des
potentialités de développement en termes de création de
richesses et/ou d'emploi, il s'agit des secteurs de la confection et la
bonneterie, du cuir, de la sous-traitance automobile et toute activité
industrielle de préservation de l'environnement. Le bilan actuel est de
42 projets d'investissement avec un montant d'investissement de plus de 1,5
Milliards de dhs devant créer près de 15.000 postes d'emplis
stables. Sur les 42 projets ayant fait l'objet de contrats d'investissement
avec l'Etat, plus de 53% portent sur l'activité de confection et 26% sur
l'activité de sous-traitance automobile. Dans cette activité, les
faisceaux de câbles viennent au premier rang. Par ailleurs, seulement 8%
des projets sont dans le secteur de l'électronique alors.
La ventilation des projets d'investissement par secteur
d'activité est donnée dans le tableau ci-dessous
Tableau N°15 Ventilation des projets
d'investissement par secteur
secteur
|
Pourcentage
|
Amont textile
|
13%
|
Electronique
|
8%
|
ST-Automobile
|
26%
|
Confection
|
53%
|
Source : Fond Hassan II
L'investissement total prévu pour ces projets est de
plus de 1512 Millions de dhs. La répartition de cet investissement est
donnée dans le tableau ci-dessous :
Tableau N°16 Part par secteur
secteur
|
Pourcentage
|
Amont textile
|
20,3%
|
Electronique
|
5,7%
|
ST-Automobile
|
54%
|
Confection
|
20%
|
Source : Fond Hassan II
L'investissement dans le secteur de la sous-traitance
automobile représente 54% de l'investissement global, soit 816,4
Millions de dhs. La plus grande part de cet investissement revient aux projets
de faisceaux de câbles représentant à eux seuls un
investissement de 745,6 Millions de dhs. En outre, le secteur textile (toutes
les filières) vient en deuxième position avec un investissement
de 609,3 Millions de dhs, réparti presque à égalité
entre le secteur amont textile et celui de la confection.
Les investissements relatifs au secteur électronique ne
sont que de 86,35 Millions de dhs, soit 6% du montant total de
l'investissement.
11. Les centres Régionaux des Investissements
11-1 Présentation du CRI
Les centres régionaux d'investissements (CRI) ont
été crées suite à la lettre royale du 9 janvier
2002 qui était adressée au Premier Ministre. Ces centres visent
la déconcentration, la simplification des procédures, la
proximité et l'unicité de l'interlocuteur au niveau
régional. Le Souverain marocain a tenu, à travers la
création de ces centres régionaux, à associer les
collectivités locales au processus de développement
économique et social.
Les centres ont deux fonctions essentielles :
· Un guichet d'aide à la création
d'entreprises qui est l'interlocuteur unique de toutes les personnes qui
veulent créer une entreprise, quelle qu'en soit la forme, et qui
souhaiteront avoir recours à ce service. Son personnel met à la
disposition des demandeurs un formulaire unique dans lequel figure tous les
renseignements exigés par la législation ou la
réglementation pour la création de l'entreprise.
· Un guichet d'aide aux investisseurs qui :
- Procure aux investisseurs toutes les informations utiles
pour l'investissement régional ;
- Etudie toutes les demandes d'autorisations administratives
ou prépare tous les actes administratifs, nécessaires à la
réalisation des projets d'investissement dans les secteurs industriels,
miniers, touristiques, artisanaux et d'habitat, lorsqu'il s'agit
d'investissement dont le montant est inférieur à 200 millions de
dirhams, et ce afin de permettre au Wali de la Région de délivrer
les autorisations ou de signer les actes administratifs afférents
à ces investissements ;
- Etudie pour les investisseurs concernés par les
secteurs précités, mais dont le montant est égal ou
supérieur à 200 millions de dirhams les projets de contrats ou de
convention à conclure avec l'Etat, en vue de faire
bénéficier l'investisseur des avantages particuliers, et les
transmet à l'autorité gouvernementale compétente pour
approbation et signature par les parties contractantes. Le Wali, dans la
limite de ses compétences, prépare et exécute les
autorisations, actes et contrats nécessaires à la
réalisation de l'investissement, prévus par la convention dont il
est chargé de l'exécution.
- Propose des solutions amiables aux différents entre
les investisseurs et les administrations.
Les investisseurs sont supposés s'adresser
désormais à un CRI où seront étudiés leurs
besoins, la nature de leur projet, sa faisabilité et les moyens
pour le concrétiser. Ces centres ont une représentation de chaque
département ministériel intervenant dans la concrétisation
de l'acte de l'investissement de manière à ce que les
démarches s'accomplissent sur la région qui va accueillir le
projet d'investissement.
C'est ainsi que 16 Centres régionaux d'Investissement
et 4 annexes couvrant 16 Régions économiques du Maroc ont
été crées.
Actuellement et dans le cadre du projet de coopération
entre le Maroc et l'Agence Américaine de Développement USAID, la
société CHEMONICS INTERNATIONAL INC a été
sélectionnée pour mener une mission d'assistance technique qui
porte sur le renforcement du rôle des CRI. Le premier rapport des visites
de CHEMONICS Inc effectués auprès des CRI a relevé les
faiblesses et les forces des CRI.
Parmi les faiblesses identifiées, on peut citer :
· L'absence de statistiques fiables sur le nombre
d'entreprises créées ;
· L'absence de suivi des entreprises créées
réellement et d'information sur le pourcentage de faillites
enregistrées au cours des années qui suivent immédiatement
la création ;
· La grande disparité de ressources
financières et humaines entre les différents CRI concernant
l'aide aux investisseurs ;
· L'absence d'un dispositif de suivi des projets
d'investissement autorisés ;
· la prise en compte de certains secteurs n'est pas
autorisée pour les CRI : commerce et services (écoles
privés, grande distribution, station services, call center).
En général, le rapport relève que tous
les CRI ont réussi l'opération « Guichet 1 » qui
concerne la création d'entreprises, mais qu'il reste beaucoup à
faire pour l'opération «Guichet 2» relative à la
préparation de l'information utile et précise sur
l'investissement régional (absence de travail de conception au niveau de
la région).
Par ailleurs, le rapport traite notamment des points suivants
:
· l'observatoire de l'économie régionale et
le développement d'une base de données ;
· Le suivi des créations d'entreprises.
L'initiative de la création d'un observatoire de
l'économie régionale a démarré au niveau des CRI de
Casablanca et d'Agadir. Sa mise en place exige une banque de données sur
la région, élément important pour l'investisseur. A cet,
égard, la Société CHEMONICS a été
invitée à introduire parmi les modules de formation des CRI la
collecte et le développement d'un système d'information sur la
région. En effet, ce travail concernera, dans une première
étape, cinq régions pilotes.
En ce qui concerne le suivi des créations
d'entreprises, il a été expliqué qu'au niveau des grands
projets d'investissement (conventions), il est prévu un comité de
suivi chargé de veiller à la concrétisation de
l'investissement et à rendre compte de l'évolution du projet
à Monsieur le Premier Ministre.
Par ailleurs, l'investisseur est soumis à un
système déclaratif, pour ce qui concerne les projets
d'investissement appuyés par le Fonds Hassan II (dans le cadre de la
prise en charge de l'aménagement des nouvelles zones industrielles et de
la réhabilitation des infrastructures d'accueil).
Cependant, concernant les petits projets d'investissement, les
CRI devraient réfléchir à un système de suivi de
création et de survie des entreprises. Ce travail peut commencer dans
une région pilote.
11-2 Bilan d'activités des centres
Régionaux d'Investissement 2004
11-2-1 Guichet d'aide à la création
d'entreprise
11-2-1-1 Délivrance de certificats
négatifs
L'ensembles des CRI ont délivré 13465
certificats négatifs, dont :
* 10266 en faveur des personnes morales
* 3199 en faveur des personnes physiques
Ces certificats concernent essentiellement :
* les services et le commerce (75,54%)
* les industries de transformation : (8,77%)
11.2.1.2 Création d'entreprise
8662 entreprises ont été crées, dont
· 4613 personnes morales
· 4049 personnes physiques
Ces sociétés relèvent
essentiellement des secteurs :
· Des services et du commerce : 82,8%
· Des industries de transformation : 4,36%
11-2-2 Guichet d'aide à l'investisseur
Les dossiers d'investissement ayant reçu l'avis
favorable sont au nombre de 2284 projets pour une enveloppe de 46.251 MDH et
qui permettront la création de 103.424 postes d'emploi.
11-2-2-1 Répartition
régionale
· Marrakech-Tensfit-Al Haouz : 12949,4 MDH (500
projet et 17700 emplois)
· Doukkala-Abda : 4817,6 MDH (165 projets et 5145
emplois)
· Chaouia-Ouardigha : 4817,6 MDH (134 projets et
7679 emplois)
· Grand Casablanca : 4409,5 MDH (54 projets et 7851
emplois)
· Souss-Massa-Darâa : 2964 MDH (436 projets et
10714 emplois)
· Meknès-Tafilalt : 2335,03 MDH (93 projets
et 1464 emplois)
· Oriental : 22159,1 MDH (236 projets et 16377
emplois)
· Rabat-Salé-Zemour-Zair : 1996 MDH 67
projets et 4926 emplois)
· Tanger-Tétouan : 1840,3 MDH (122 projets et
1701 emplois)
· Gharb-Chrarda-bni Hssen : 1454,5 MDH (135 projets
et 13785 emplois)
· Fès-Boulmene 1058,6 MDH (97 projets et 5925
emplois)
· Guelmim-Es Smara : 759,9 MDH (16 projets et 2215
emplois)
· Lâayoune-Boujdour-Sakia-El Hamra : 525,8 MDH
(99 projets et 2378 emplois)
· Oued Eddahab-Lagouira : 490 MDH (47 projets et
3153 emplois)
· Taza-Al Hoceïma-Taounate : 482,1 MDH (34
projets et 1256 emplois)
· Tadla-Azilal : 347,6 MDH (49 projets et 1155
emplois)
11-2-2-2 Répartition des montants par secteur
· Tourisme : 18223,13 MDH
· BTP : 12665,84 MDH
· Industries de transformation : 9115,09 MDH
11-2-2-3 Investissement étranger
Avec un montant de 13.183,1 MDH, l'investissement
étranger représente 28,5% du montant global, il provient
essentiellement de :
· L'Arabie Saoudite : 33%
· La France : 21%
· L'Italie : 17%
12. La commission des Investissements
12-1 Présentation la Commission des
Investissements (CI) :
La commission interministérielle des investissements
(CII)239(*) a
été instituée en octobre 1998 par une circulaire du
Premier ministre comme mesure visant à résoudre les
problèmes qui bloquent la réalisation de tout projet
d'investissement et agréer les contrats entre l'Etat et les
investisseurs. Elle peut être saisie directement par les investisseurs.
Un comité technique regroupant les directeurs des différents
départements ministériels concernés, prépare les
dossiers avant de les présenter à cette commission qui donne sa
décision.
Suite au nouvel environnement de l'investissement
marqué par la création des CRI et le nouveau ministère de
tutelle de la DIE en l'occurrence le Ministère
délégué auprès du Premier ministre chargé
des affaires économiques et générales, la CI s'est vu
redéfinir son rôle et ce par une circulaire 240(*) du Premier Ministre. Cette
circulaire a pour objectif de clarifier l'architecture de la gestion des
projets d'investissement. Elle trace les relations de la commission avec les
CRI et la DIE en ce qui concerne la gestion des projets d'investissement. La CI
remplit actuellement les trois missions qui suivent:
ü Statuer sur les contentieux d'investissement
nécessitant l'arbitrage du Premier Ministre ;
ü Mettre en oeuvre toutes les mesures tendant à
améliorer l'environnement des investissements au Maroc ;
ü Approuver les conventions et les contrats
d'investissements qui nécessitent la contribution financière de
l'Etat, ainsi que les autres types de conventions et de contrats
d'investissement qui lient l'Etat aux investisseurs.
12-2 Bilan de la commission des Investissements
année 2004 :
Suite à la réunion de la commission des
investissements tenue le mercredi 24 décembre 2004 sous la
présidence du Premier ministre et qui vient clôturer
l'année en cours, le bilan est plus que favorable sur trois aspects au
moins. D'abord, au niveau du nombre de projets approuvés, ensuite, au
niveau de la croissance des emplois crées et enfin, pour le rôle
moteur et déterminant du fonds Hassan II pour le développement
économique et social.
12-2-1 Importante expansion des projets
d'investissements agrées par la CI pour l'année 2004:
Durant l'année 2004, la commission des investissements
a tenu cinq réunions au cours desquelles, elle a approuvé 53
projets d'investissements (contre 38 en 2002), pour un montant de plus de 16
milliards de dirhams et permettant la création de 10.670 nouveaux
emplois stables et directs.
Les projets agréés dans le cadre du dispositif
du Fonds Hassan II pour le développement économique et social
représentent 25 projets pour un montant d'investissement de l'ordre
377,6 Millions DHs projetant la création de 6272 emplois. La
contribution financière de l'Etat accordée à ces projets
est fixée à 34,7 millions Dhs. Cette contribution
financière est prise en charge par le Fonds dans le cadre d'une
enveloppe budgétaire de 595 millions de dirhams destinée à
appuyer des projets de développement industriel dans les secteurs de
l'électronique, la sous-traitance automobile, le textile, le cuir et les
activités de préservation de l'environnement.
12-2-2 Ventilation par secteur
d'activité :
La répartition des projets d'investissements
agréés par secteur d'activités révèle la
prédominance du secteur d'énergie et de mine avec un montant
d'investissement de 5,1 milliards Dhs,soit 43% du montant d'investissement
total avec seulement 5 projets et 2% d'emplois créés, en
deuxième place nous trouvons le secteur du tourisme avec un montant
résultant de 9 projets dont le programme d'investissement est
fixée à 2,3 milliards Dhs soit 19% du montant d'investissement
total, ces 9 projets permettront la création de 2322 emplois (soit 26%
du total d'emplois créés). Le secteur du textile et cuir est
prédominant en matière de création d'emplois 4887 emplois
(soit 33% du total d'emplois créés) et en matière de
nombre de projets avec 18 projets (soit 34% du nombre de projets total).
12-2-3 Ventilation par pays d'origine :
La répartition des projets d'investissements
agréés par pays d'origine révèle la
prédominance des investissements proposés par des investisseurs
nationaux, selon les trois critères d'analyse (nombre de projets,
montant d'investissement et nombre d'emplois), avec 25 projets (soit 49% du
nombre total des projets), avec un montant d'investissement de 5,9 milliards
Dhs soit (48% du montant total d'investissement) et avec 6683 empois
créés (soit 48% du nombre total d'emplois créés).
En deuxième position, nous trouvons les pays de l'Union
européenne avec 19 projets (soit 36% du nombre total de projets), avec
un montant d'investissement de 2,9 milliards Dhs soit (24% du montant total
d'investissement) et avec 4341 emplois créés (soit 30% du nombre
total d'empois).
Les projets de partenariat entre des investisseurs marocains
et étrangers représentent 24% du montant total d'investissement
(2,8 milliards Dhs), 21% du nombre total d'emplois (2995 emplois) et 11% du
nombre total de projets (6 projets).
En 2004, le bilan de la commission des investissements se
présente comme il est indiqué dans le tableau
ci-dessous :
Tableau n°17 Bilan de la CI de l'année
2004
Projets
|
53
|
Investissements (En Mdhs)
|
16.823,95
|
Emplois
|
10.670
|
Projets nationaux
|
25
|
Projets étrangers
|
20
|
Projets de partenariat (Maroc-Pays
étrangers)
|
8
|
Source : DIE 2005
SECTION 2 : Principaux déterminants des
investissements extérieurs industriels au Maroc
Comme nous pouvons le constater, au Maroc, il ne s'agit pas
d'investissement Nord - Nord, mais d'investissements Nord - Sud ou Sud - Sud.
En conséquence la nature des produits fabriqués par les firmes
étrangères devient centrale ce qu'elle permet de tenir compte de
la qualité du contenu technologique de ces produits.Dans ce cadre, il
apparaît indispensable de s'interroger sur les déterminants des
investissements industriels étrangers au Maroc.
A ce titre, la focalisation sur l'action des investisseurs
étrangers, leurs stratégies verticale (ou de minimisation de
coût) et horizontale (ou de marché), induira deux
constats :
- Le premier reconnaît l'investissement direct vertical
(IDV)240(*) sa logique
qui repose sur les différences entre les dotations factorielles
Helpman241(*).
Toutefois, cette théorie basée sur la multinationalisation
exogène (comme il a été évoqué dans la
partie théorique) peut difficilement expliquer les observations de la
Triade, et des flux négligeables sont observés entre ces derniers
et la plupart des pays en développement ;
- Le second énonce que l'investissement direct
horizontal 242(*) (IDH)
met l'accent sur la similarité entre les pays en termes de revenu par
têt et de dotations factorielles Markusen et Venables. Il est toutefois
important de remarquer plus de 90 % de flux d'IDE orientés vers les pays
en développement sont concentrés sur les pays de l'Asie du Sud -
Est à croissance rapide qui offrent à la fois des potentiels de
débouchés locaux attractifs et de dotations en infrastructures de
communication très performantes permettant de concilier
délocalisation pour motif de minimisation des coûts
impératifs de flexibilité et de réactivité aux
fluctuations de la demande. Or, cette théorie basée sur la
multinationalisation endogène a montré que l'investissement
étranger ne doit être observé que entre des pays
développés. Ainsi, elle explique mal la forte croissance des flux
d'IDE destinés aux pays asiatiques en dehors du fait qu'il s'agit de
marchés à fort potentiel de croissance.
Ainsi l'objectif que l'on assigne à cette section est
d'appréhender les déterminants des investissements
étrangers industriels (IEI) tout en les confrontant aux théories
de la multinationalisation exposées dans la première partie pour
nous fournir une image de ces déterminants des IDE selon qu'ils sont
effectués sur une base verticale ou horizontale.
De ce fait, cette section se veut empirique et sera
réservé aux déterminants des IEI industriels à
partir des enquêtes qui ont été pilotées par le FIAS
en 1996, le MCI en 1998, et la Banque Mondiale (FACS) en 2000, la DIE en 2004
et l'enquête de la banque mondiale sur le climat de l'investissement ICA
en 2004.
A. L'enquête du FIAS et le choix de localisation
des FMN
Sur la base d'une enquête effectuée par le FIAS
et dont les résultats ont été publiés en
1997243(*) par le biais
d'entretiens qui ont été menés avant l'éclatement
de la crise en Asie, auprès d'un échantillon d'une centaine
d'entreprises étrangères originaires d'Europe, d'Amérique
du Nord et du Japon et appartenant à sept secteurs
différents244(*).
Les managers étaient interrogés sur leurs stratégies
d'investissement à l'étranger en utilisant le clivage horizontal
(stratégie de marché) / vertical (stratégie de
minimisation de coûts), afin d'analyser les motifs qui expliquent
l'investissement à l'étranger. L'entretien comportait une
dernière question qui consistait à demander aux personnes
interrogées de classer une liste des pays245(*) par ordre de
préférence de 5 à 1.Ainsi, cette enquête a permis de
relever l'homogénéité dans les réponses fournies
par les managers des multinationales. Cette unanimité des firmes a
facilité la caractérisation des stratégies et des choix
de localisation :
· En premier lieu, les firmes de l'échantillon
privilégient dans une proportion écrasante la stratégie
horizontale246(*) -
à l'exception de celles du secteur textile - habillement. Ce qui est
cohérent avec une stratégie dont la théorie nous enseigne
qu'elle se déroule à l'intérieur d'un espace
économique homogène où les écarts de
développement d'un pays à l'autre sont faibles.
· En second lieu, le classement des pays est quasiment
identique d'une firme à l'autre et fait émerger un groupe
restreint de pays dans lesquels les firmes sont déjà
implantées ou souhaitent le faire le plus rapidement possible. Il s'agit
de la « short List »247(*) des qui ne sont pas en concurrence avec les autres
pays du monde. Ils se situent sur la même courbe d'indifférence
pour les investisseurs.
De ce fait, une représentation statistique plus
enrichie de l'évaluation de l'attractivité des pays de
l'échantillon en fonction de la nationalité d'origine des FMN, de
leur appartenance sectorielle et de la stratégie qu'elles
privilégient, a été obtenue grâce aux tableau
suivants :
Tableau N°18 L'attractivité des pays selon
les firmes européennes
Stratégie horizontale
|
Stratégie verticale
|
Thaïlande
|
3,8
|
Malaisie
|
3,6
|
Malaisie
|
3,7
|
Thaïlande
|
3,5
|
Portugal
|
3,5
|
Pologne
|
3,1
|
Pologne
|
3,4
|
Turquie
|
3,1
|
Turquie
|
3,4
|
Portugal
|
2,9
|
Hongrie
|
3,3
|
Hongrie
|
2,6
|
Russie
|
3,0
|
Russie
|
2,5
|
Slovaquie
|
2,2
|
Slovaquie
|
2,0
|
Egypte
|
2,2
|
Lituanie
|
1,8
|
Maroc
|
2,1
|
Ukraine
|
1,7
|
Ukraine
|
2,0
|
Egypte
|
1,6
|
Tunisie
|
2,0
|
Maroc
|
1,6
|
Lituanie
|
1,8
|
Tunisie
|
1,6
|
Source : C.A. Michalet,
strategies of multinationales and competition for foreign direct
investment, FIAS, 1997, p 4
Tableau N°19 L'attractivité des pays selon
les firmes Nord - Américaines
Stratégie horizontale
|
Stratégie verticale
|
Thaïlande
|
3,9
|
Malaisie
|
3,0
|
Malaisie
|
3,7
|
Thaïlande
|
2,8
|
Portugal
|
2,9
|
Pologne
|
2,6
|
Pologne
|
3,5
|
Turquie
|
2,5
|
Turquie
|
3,6
|
Portugal
|
3,2
|
Hongrie
|
3,5
|
Hongrie
|
3,8
|
Russie
|
3,1
|
Russie
|
2,0
|
Slovaquie
|
1,7
|
Slovaquie
|
1,2
|
Egypte
|
2,4
|
Lituanie
|
1,2
|
Maroc
|
2,0
|
Ukraine
|
1,5
|
Ukraine
|
2,4
|
Egypte
|
1,7
|
Tunisie
|
1,9
|
Maroc
|
1,3
|
Lituanie
|
1,5
|
Tunisie
|
1,5
|
Source : C.A. Michalet, op cit
p 5
De ces tableaux, il se dégage que les pays les plus
attractifs sont : la Malaisie et la Thaïlande pour l'Asie ; la
Hongrie et la Pologne pour les PECOS ; le Portugal et la Turquie pour les
PPM.
Pour le Maroc qui n'est pas dans la liste des pays les plus
attractifs, les choix de localisation des firmes européennes ne
différent guère de ceux des firmes nord - américaines dans
la mesure où l'option pour une stratégie horizontale passe avant
la stratégie verticale. Ainsi, le Maroc obtient un meilleur score dans
le cas de la stratégie horizontale que dans la stratégie
verticale, ce qui peut paraître étonnant 248(*)
L'enquête a fait également apparaître des
différences dans l'évaluation de l'attractivité des pays
en fonction de la nationalité des firmes. Dans ce cadre, le Maroc,
semble relativement mieux placé pour les entreprises européennes
dans le cas de la stratégie verticale (minimisation des coûts).
Par contre, en ce qui concerne la stratégie horizontale, il
apparaît que les firmes nord - américaines et les firmes
européennes donnent presque le même score au Maroc.
Par ailleurs, les choix de la localisation en fonction de
l'appartenance sectorielle révèlent quelques différences
d'appréciations de l'attractivité des pays. Dans la chimie, les
Européens classent à un niveau plus élevé que leurs
consoeurs américaines le Portugal, le Maroc et la Tunisie dans une
meilleure position que les européennes. Les investisseurs
européens et nord - américains, dans l'industrie
électrique et électronique donnent à la Russie des notes
supérieures à la moyenne de l'échantillon. Pour ceux qui
sont préoccupés par la minimisation des coûts, quelle que
soit leur nationalité, ils placent le Maroc et la Tunisie en queue de
liste. Dans l'hôtellerie, les firmes américaines placent le Maroc
et la Tunisie au bas de la liste, comme les Européennes. Cependant,
elles accordent un score très supérieur à l'Egypte qui
vient au deuxième rang après la Thaïlande qui est
jugée comme étant la meilleure localisation.
Dans le secteur textile-habillement, les firmes
européennes qui suivent une stratégie horizontale placent en
tête le Portugal, la Pologne, la Hongrie et la Turquie. Mais dans le cas
où elles privilégient la stratégie verticale (minimisation
des coûts), c'est le Maroc, suivi de la Turquie, de l'Ukraine et de la
Thaïlande à égalité qui occupent les premiers rangs,
la Tunisie venant en cinquième position. Le nombre de firmes
américaines interrogées dans ce secteur est trop faible pour
être significatif, mais les réponses obtenues confirment la
position de leader des deux pays du Maghreb, ainsi que la Hongrie et la
pologne.
En conclusion, l'enquête fait indéniablement
apparaître des différences dans l'évaluation de
l'attractivité des pays. Mais le fait le plus remarquable, c'est que ces
influences ne remettent jamais en cause la composition de groupe des pays les
plus attractifs, sauf dans le cas du Maroc pour les firmes de textile
habillement d'origine européenne qui cherchaient prioritairement
à minimiser leurs coûts et dans celui de l'Egypte pour les firmes
de l'hôtellerie d'origine américaine. Ainsi, au delà des
scores élevés obtenus par le Maroc dans le cas de la
stratégie horizontale et sous réserve de la
représentativité de l'échantillon, il semble que la
minimisation des coûts apparaît comme déterminant majeur de
localisation des FMN dans les industries textile - habillement et,
électrique - électronique.
B. L'enquête du Ministère du Commerce et
de l'Industrie MCI
Cette enquête s'est déroulée entre Mai et
Juin 1998, sous la forme d'entrevues avec les responsables de 39 entreprises
industrielles249(*)
à contrôle étranger opérant dans l'ensemble de
l'industrie250(*)
marocaine, pour la plupart, filiales de firmes multinationales. En entreprenant
une étude sur un tel sujet, le Ministère du Commerce et de
l'Industrie (MCI) visait, entre autres, à mettre en évidence les
déterminants de l'investissement des entreprises
étrangères au Maroc, ses atouts et ses handicaps. L'enquête
a fait apparaître au niveau des causes d'une décision
d'investissement au Maroc que l'aspect concernant la réduction des
coûts de production, cité par 82 % des entreprises de
l'échantillon, constitue le facteur prioritaire, en particulier pour les
entreprises des industries du textile habillement et de l'électronique.
Pour ce qui est de type de coût visé, l'accent, toutes entreprises
confondues est mis sur les coûts salariaux, suivis des coûts de
transport et des coûts énergétiques, puis, enfin des
coûts financiers. Sept autres facteurs ont un effet direct sur les
coûts de production et les prix de revient des biens fabriqués. Il
s'agit de la productivité du travail et de son coût, de la
souplesse de la législation du travail, des avantages fiscaux, des aides
et subventions à l'implantation, de l'abondance des ressources
naturelles, de la présence de fournisseurs locaux et de la
proximité des marchés d'exportation évoqués par 50%
à 60% des entreprises interrogées.
Tableau N°20 Déterminants des IEI et part
des entreprises désignant le facteur
Déterminants des IEI par les entreprises
étrangers de l'échantillon
|
Proportion des entreprises ayant désigné
le déterminant
|
Réduction des coûts de production
|
82%
|
Conditions défavorables de la rentabilité des
investissements dans le pays d'origine
|
49%
|
Elargissement des débouchés
|
33%
|
Diversification géographique
|
23%
|
Contournement des barrières douanières
|
20%
|
Source : MCI (1999), ? Les
délocalisations industrielles internationales :
déterminants, facteurs d'attractivité, tendances. Le point de vue
des entreprises étrangères implantées au Maroc?,
conjoncture, Mai, N° : 27, p 3.
Sur le plan des facteurs d'attractivité du pays
d'accueil, l'enquête a permis de relever la stabilité politique,
la disponibilité des infrastructures et la liberté des
bénéfices comme des préalables indispensables à
toute décision d'investissement au Maroc. En matière
d'infrastructures, les réponses des entreprises ont indiqué que
l'investisseur étranger accordera une attention particulière aux
cinq secteurs suivants251(*) : terrains et parcs industriels,
télécommunications, électricité, routes et moyens
de transport terrestre, et transport aérien.
A la lecture du tableau ci-dessous, il ressort que la
stabilité politique, la situation géographique, la qualité
de la main d'oeuvre (faible coût, rendement, qualification
soulignée notamment par les industriels du textile - habillement et de
l'électronique), et le potentiel du marché intérieur
constituent les atouts fort du Maroc. La disponibilité de certaines
infrastructures, quoique leur coût soit jugé le plus souvent peu
compétitif, fait partie d'une série de facteurs assez
satisfaisants, mais dont l'amélioration accroîtra
l'attractivité du Maroc. La présence de fournisseurs locaux, les
aides et subventions à la l'implantation, la souplesse du code du
travail désignent un dernier groupe de facteurs qui ne font pas figure
d'atouts du Maroc, selon les entreprises interrogées. Au niveau de la
dernière partie de l'enquête du MCI sur les perspectives de
développement des projets des entreprises étrangères
installées au Maroc et quelles étaient leurs raisons ? 97%
de ces dernières ont fait état de projet en perspectives
(extension, fusion, renouvellement des équipements, etc..) ou de
diversification des activités (offre de service autour du produit,
extension de gammes, création de lignes de production à forte
valeur ajoutée, etc.), ou de conquête de nouveaux
débouchés en raison, entre autres, aux faibles coûts de la
main d'oeuvre.
Tableau N° 21 Facteurs d'attractivité du
Maroc
Classement
|
Facteurs
|
Perception du facteur
|
1
|
Stabilité politique
|
indiscutable
|
2
|
Situation géographique (plate-forme d'exportation,
proximité de l'Europe, rôle passerelle vers l'Afrique)
|
3
|
Qualités de la main d'oeuvre (faible coût,
productivité, qualification)
|
4
|
Potentiel du marché intérieur
|
5
|
Disponibilité de certaines infrastructures
(électricité, télécommunications, eau, services
portuaires, terrains industriels)
|
Perfectible
|
6
|
Stabilité macroéconomique
|
7
|
Liberté d'utilisation des bénéfices
|
8
|
Libéralisation de l'économie
|
9
|
Avantages fiscaux
|
10
|
Opportunités de partenariat industriel ou d'alliance
stratégique
|
11
|
Présence de fournisseurs locaux
|
Peu significatif
|
12
|
Aides et subventions à l'implantation
|
13
|
Souplesse de la législation du travail
|
Source : MCI (1999), Op cit, p. 3.
Ainsi et sous réserve de la
représentativité de l'échantillon, l'analyse de
l'enquête du MCI montre que le Maroc, semble-t-il, est mieux placé
pour les entreprises étrangères dans le cas de la
stratégie verticale (minimisation des coûts).
Les réponses obtenues confirment la position de leader
du Maroc dans les industries du textile - habillement et de
l'électronique où la réduction des coûts de
production sont confirmés par 82 % des entreprises de
l'échantillon. Ceci nous permet d'inférer que cela est
cohérent avec une multinationalisation exogène qui
considère principalement l'IDV dont la théorie nous enseigne
qu'il repose sur les différences entre les dotations factorielles et par
la suite sur l'avantage de localisation du pays d'accueil (différence
des prix des inputs).
C. L'enquête FACS et les déterminants des
implantations des entreprises industrielles étrangères au
Maroc
Dans le cadre du programme d'enquêtes pour l'analyse de
la compétitivité des entreprises, Firm Analysis and
Competitivness Survey (FACS), la Banque Mondiale, en collaboration avec le MCI,
a lancé en juin 2000, une enquête252(*) pour l'analyse de la
compétitivité industrielle des entreprises au Maroc. Le principal
but de l'étude est d'apprécier, au plan
microéconomique :
· L'environnement dans lequel évoluent les
entreprises marocaines avec ses forces et ses faiblesses,
· D'appréhender son effet sur la performance des
entreprises, et d'identifier les mesures nécessaires à
l'amélioration de leur compétitivité. La
réalisation concomitante de l'enquête FACS dans les pays d'Asie et
d'Amérique Latine autorisera les entreprises, les associations
d'affaires, les syndicats et les pouvoirs publics, à mesurer leur
performance à celle d'autres pays, afin de mieux identifier les domaines
d'action.
Le questionnaire de l'enquête commença avec des
questions sur le statut social de l'entreprise, y compris des questions sur le
profil du propriétaire ou du directeur253(*). Ensuite, le questionnaire s'est poursuit avec des
questions relatives :
· Aux finances : l'objectif étant d'examiner
les contraintes financières à la production et à
l'expansion ;
· A la technologie : la finalité étant
d'évaluer la facilité d'accès aux nouvelles
technologies ;
· Aux relations avec d'autres entreprises : avec
pour but d'évaluer l'importance des associations et des
réseaux ;
· A l'environnement des affaires : L'ambition
étant d'évaluer les effets de la régulation du
gouvernement sur les décisions commerciales des entreprises ;
· A l'exécution des contrats : Le dessein
étant d'évaluer les problèmes d'exécution des
contrats qui freinent le développement des entreprises ;
· Aux relations de travail : avec pour but de
comprendre les forces et faiblesses du marché de travail ;
· Au commerce international : La cible étant
d'examiner les facilités d'accès au marché
international.
Un examen des résultats de cette enquête
concernant le volet sur les entreprises étrangères au Maroc, a
permis de mettre en avant les déterminants des investissements
étrangers industriels en direction du Maroc. En effet, la question
suivante a notamment été posée aux dirigeants de
près de 170 de ces entreprises étrangères : «
Quels facteurs ont motivé l'investissement étranger au Maroc
plutôt que dans un autre pays ?
Les résultats de cette enquête sont
synthétisés et schématisés dans le tableau
suivant :
Tableau N°22 Déterminants des IEI et part
des entreprises désignant le facteur
Déterminants des IEI par les entreprises
étrangers de l'échantillon
|
% d'entreprises étrangères ayant
mentionnée le déterminant
|
Faible coûts
|
59%
|
Proximité du marché européen
|
54%
|
Régime d'incitations fiscales
|
31%
|
Proximité du marché local
|
26%
|
Bonne infrastructure
|
16%
|
Accès aux intrants
|
11%
|
Source : Le secteur manufacturier
marocain à l'aube du 21 éme siécle
(FACS-Maroc), MCI 2000
Ainsi sous réserve de la représentativité
de l'échantillon et à travers l'analyse de l'enquête du
FACS, le déterminant majeur pour les entreprises
étrangères interrogées est la minimisation des
coûts, puisque 59% l'échantillon le cite, ce qui est
cohérent avec une multinationalisation exogène qui
considère principalement l'IDV dont la théorie nous enseigne
qu'il repose sur les différences entre les dotations factorielles.
D'autres déterminants ont été
désignés par les investisseurs étrangers pour une
décision d'investir au Maroc, à l'instar de la proximité
du marché européen (54% du panel), régimes d'incitations
fiscales (31%).
D. L'enquête de la Direction des investissements
Extérieures :
En entreprenant une étude sur le suivi et les
déterminants des investissements des entreprises
étrangères industrielles, la DIE s'assignait un triple
objectif :
· Mettre en évidence des investissements
extérieurs industriels et disposer, ce faisant, d'une grille de lecture
aidant à l'évaluation de ce que représente le Maroc avec
ses atouts en termes de site d'accueil des IEI ;
· Mettre en lumière les handicaps sur lesquels
butent les entreprises étrangères à la
concrétisation de leur projet ;
· Contribuer à approfondir la réflexion
autour des mesures de renforcement de l'attractivité du Maroc.
Les actions à mettre en oeuvre ne sauraient prendre
forme et atteindre pleinement leurs objectifs sans que les investisseurs
étrangers opérant au Maroc n'aient la possibilité
d'apporter leur concours, en faisant part de leur point de vue concernant
l'environnement économique et institutionnel tant au plan des acquis,
des progrès accomplis qu'à celui des distorsions qui
persistent.
C'est dans cet esprit que la DIE a réalisé en
octobre 2003 une enquête auprès d'un échantillon254(*) représentatif
d'entreprises étrangères du secteur industriel implantées
au Maroc, pour la plupart des filiales des FMN.
Nous précisons que cette enquête a
été réalisée dans le cadre des rencontres
organisées par la DIE avec des entreprises étrangères
installées au Maroc afin d'étudier la problématique de
leur investissement au Maroc où un questionnaire leur a
été distribuées à la fin de ces
rencontres255(*).
A l'égard des déterminants et motifs qui
impulsent une entreprise étrangère ou participation
étrangère à transférer tout ou une partie de son
activité vers le tissu industriel marocain, l'enquête de la DIE a
fait ressortir que le facteur minimisation des coûts constituait le
facteur prédominant. En effet, 89% des entreprises interrogées du
panel le citent et le classe parmi les premiers facteurs dont le Maroc peut se
prévaloir.
Pour la structure des coûts visés par ces
entreprises étrangères, il s'agit des coûts du facteur
travail (coûts salariaux). Les autres déterminants
désignés par ces firmes sont les ressources naturelles et la
liberté d'utilisation des bénéfices où
respectivement 60% et 57% du panel désignent ces facteurs.
Aussi, 48% des entreprises interrogées de
l'échantillon désignent la proximité des marchés
d'exportation (notamment européens) comme un motif qui les exhortent
à investir au Maroc.
Ainsi et sous réserve de la
représentativité de l'échantillon, il ressort de
l'enquête de la DIE que le déterminant crucial pour ces
entreprises étrangères est la minimisation des coûts
(89%), ce qui nous permet de déduire que ce constat est cohérent
avec une multinationalisation exogène qui considère que l'IDV
dont l'analyse théorique nous enseigne qu'il s'étaie sur la
différence entre les dotations factorielles.
Tableau N°23 Déterminants des IEI et part
des entreprises désignant le facteur
Déterminants des IEI par les entreprises
étrangers de l'échantillon
|
% d'entreprises étrangères ayant
mentionnée le déterminant
|
Réduction des coûts
|
89%
|
Ressources naturelles
|
60%
|
Liberté d'utilisation des bénéfices
|
57%
|
Proximité des marchés d'exportation
|
48%
|
Source : Enquête de la DIE
(Octobre 2003), non publiée.
D'autres études empiriques256(*) ont corroboré que,
dans le cas du Maroc les IEI tendent à croître plutôt
par la stratégie verticale (minimisation de coûts) que par celle
de pénétration du marché national. En effet,
« au niveau de la répartition du capital social
étranger des entreprises étrangères à
stratégie de minimisation des coûts. Les activités
« habillement », « Produits textiles et
bonneterie », « Matériel électrique et
électronique » concentrent plus de 60% du capital social
étranger »257(*).
Au niveau de la répartition par activités des
IDE des entreprises étrangères à stratégie de
minimisation des coûts : La branche
« habillement » attire en fonction des années 36
à 60% des IDE à stratégie de minimisation des coûts.
L'activité « Matériel électrique et
électronique » accueille une grande part des IDE relevant de
cette stratégie. Les deux branches concentrent plus de 70% des IDE. Au
niveau de la répartition par activités des parts du capital
étranger à stratégie de minimisation des
coûts : Sur le montant du capital étranger placé dans
l'activité « habillement », entre 89% et 95% sont
constitués par des capitaux à stratégie de minimisation
des coûts pour produire à l'exportation. Dans les
« produits textiles et bonneterie », ladite part atteint
29,3% et dans « Matériel électrique et
électronique », elle dépasse 35%.
De fait « l'analyse du capital étranger et
des flux annuels des IDE selon les répartitions évoquées
ci-dessus montrent que les activités
« habillement », « Produits textiles et
bonneterie », « Matériel électrique et
électronique » tendent à accueillir une proportion
élevé des investissements étrangers à travers la
stratégie de réduction des coûts afin de produire des
biens destinés aux marchés
extérieurs »258(*).
E. L'enquête de la banque mondiale sur le climat
d'investissement au Maroc ICA259(*)
L'enquête sur le climat de l'investissement (Investment
Climate Assessment) ICA se déroula en 2004 en collaboration avec le
ministère du commerce, de l'industrie et de la mise à niveau de
l'économie, la banque mondiale et l `université d'Oxford et
sur financement de la banque mondiale. Cette enquête fut
réalisée en appliquant une méthode standardisée
utilisée par la banque mondiale sur 40 pays. Elle a été
réalisée sur la même population de l'enquête FACS,
à savoir des entreprises manufacturières de 10 employés ou
plus dans six régions et sept secteurs clés. L'échantillon
était de 746 entreprises industrielles dont 20% fut à
participation étrangère.
Les objectifs d'ICA étaient, outre la comparaison de la
performance et la compétitivité des entreprises marocaines avec
celles des autres pays, en particulier des pays semblables au Maroc, de savoir
les motivations et les choix de localisation et d'implantation au Maroc.
L'enquête a montré que 62% des entreprisses choissent le Maroc
comme destination de leur projet d'investissement industriel en raison du
faible coût de la main d'oeuvre260(*) ce qui montre encore une fois de plus que le motif
principal de ces entreprises étrangères est la minimisation des
coûts, ce qui est cohérent avec la théorie de la
multinationalisation exogène basée sur la différence des
dotations factorielles entre pays.
D'autres motifs incitent les investisseurs étrangers
à s'implanter au Maroc « la proximité du marché
européen joue un rôle prédominant dans leur choix
d'investir au Maroc. Ils considèrent, en effet, le Royaume comme une
plate-forme d'exportation vers l'Europe »261(*) .
Tableau N°24 Déterminants des IEI et part
des entreprises désignant le facteur
Déterminants des IEI par les entreprises
étrangers de l'échantillon
|
% d'entreprises étrangères ayant
mentionnée le déterminant
|
Faible coût de la main d'oeuvre
|
62%
|
Proximité du marché européen
|
58%
|
Infrastructures
|
21%
|
Source : Banque mondiale, enquête
sur le climat de l'investissement au Maroc, 2005 p 87, confidentiel
F. Déterminants des investissements
extérieurs industriels de quelques pays concurrents du
Maroc :
1. L'enquête d'Ernest&Young262(*) sur les pays potentiellement
concurrents du Maroc263(*) :
1-1 La Turquie :
La Turquie a gagné 9 places entre 2001 et 2002 parmi
les pays d'accueil des IDE et a multiplié par 3 le nombre de projets
attirés. La Turquie semble être attractive pour l'automobile
(composantes et assemblages) et elle rivalise le Maroc sur le textile. Elle est
plus orientée avec l'Allemagne (communauté émigrée
forte) et les pays d'Asie que la moyenne européenne.
Tableau N°25 Concurrence sectorielle de la
Turquie
Total nombre de projets
1997-2003
|
Part de marché en Europe
|
nombre de projets en 2002
|
Rang 2002
|
Croissance
2001-2002
|
90
|
0,7%
|
37
|
15
|
208%
|
Source : Ernst & Young 2003
Tableau N°26 Part des marchés par secteur de
la Turquie
Secteurs
|
Part de marché 1997-2002
|
Automobiles
|
34%
|
Machines et équipements
|
10%
|
Plasturgie
|
8%
|
Textiles
|
7%
|
Source : Ernst & Young 2003
1-2 Le Portugal :
Le Portugal possède une faible part de marché
relative mais en croissance de 23% par rapport à un marché global
en recul de -5%. Les fonctions et secteurs sont de valeur ajoutée
croissante (logiciel, chimie et automobile). Aussi, le Portugal est attractif
pour les grands émetteurs des IDE : Etats-Unis, Allemagne.
Tableau N°27 Part des marchés par secteur du
Portugal
Total nombre de projets
1997-2003
|
Part de marché en Europe
|
nombre de projets en 2002
|
Rang 2002
|
Croissance
2001-2002
|
137
|
1%
|
32
|
16
|
23%
|
Source : Ernst & Young 2003
Tableau N°28 Concurrence sectorielle du
Portugal
Secteurs
|
Part de marché 1997-2002
|
Automobiles
|
32%
|
Logiciels
|
6%
|
Chimie
|
6%
|
Source: Ernst & Young 2003
1-3 L'Espagne :
L'Espagne est le 4éme pays d'accueil. Elle a
accueilli presque autant de projet en 2002 que le Portugal sur 6 ans. Les
secteurs sont directement concurrents des secteurs cibles du Maroc mais sur des
fonctions à plus forte valeur ajoutée (R&D). L'Espagne est en
relation étroite avec les plus grands pays émetteurs des IDE
(dont l'Italie).
Tableau N°29 Part des marchés par secteur de
l'Espagne
Total nombre de projets
1997-2003
|
Part de marché en Europe
|
nombre de projets en 2002
|
Rang 2002
|
Croissance
2001-2002
|
721
|
5%
|
122
|
4
|
-15%
|
Source : Ernst & Young 2003
Tableau N°30 Concurrence sectorielle de
l'Espagne
Secteurs
|
Part de marché 1997-2002
|
Automobiles
|
15%
|
Logiciels
|
14%
|
Chimie
|
7%
|
Agroalimentaire
|
7%
|
Source : Ernst & Young 2003
1-4 Les pays de l'Est :
Les pays de l'Est sont très attractifs pour les IDE. La
Pologne, la Hongrie et la République tchèque sont tous
placées entre la 5éme et la 10éme
position sur 6 ans. Les secteurs attirant le plus des IDE pour ces pays sont
les secteurs cibles du Maroc dans son positionnement vers plus de valeur
ajoutée : Electronique, agroalimentaire, chimie et automobile.
Tableau N°31 Concurrence sectorielle des pays
de l'Est
Secteurs
|
Hongrie
|
Pologne
|
République Tchèque
|
Total nombre de projets
1997-2002
|
Part de marché
|
Automobile
|
100
|
118
|
111
|
329
|
22%
|
Electronique
|
86
|
20
|
42
|
148
|
10%
|
Machines et équipements
|
43
|
27
|
28
|
98
|
6%
|
Agroalimentaire
|
31
|
41
|
15
|
87
|
6%
|
Chimie
|
23
|
33
|
16
|
72
|
5%
|
Electricité
|
34
|
11
|
21
|
66
|
4%
|
Source: Ernst & Young 2003
Tableau N°32 Part des marchés par
secteur des pays de l'Est
|
Total nombre de projets
1997-2002
|
Total nombre de projets
1997-2002
|
Rang 2002
|
Croissance
2001-2002
|
Hongrie
|
578
|
4%
|
5
|
18%
|
Pologne
|
520
|
4%
|
9
|
22%
|
République Tchèque
|
426
|
3%
|
6
|
11%
|
Source: Ernst & Young 2003
2. Déterminants des investissements
extérieurs industriels de quelques pays concurrents du
Maroc :
Dans l'enquête MCI, il a été
demandé aux entreprises s'elles avaient des projets d'investissement
dans d'autres pays et quels en étaient les déterminants ?
A cette question, 56% des entreprises ont répondu par
l'affirmative : les pays d'Europe centrale et orientale (Pologne, Hongrie
en particulier) et l'Asie (Chine, notamment) constituent les régions et
les sites industriels de prédilection de l'investisseur
étranger : les premiers, en raison de leur ouverture à
l'économie de marché et du dynamisme de leurs politique de
rattrapage, de coûts salariaux relativement faibles, et des souplesses
administratives et douanières.
la Chine, du fait de l'attrait exercé par la taille du
marché, des facilités administratives, et de l'abondance d'une
main d'oeuvre habile et à bas prix. D'autres pays figurent parmi les
destinations projetées :
· Mexique (proximité du marché
américain, avantages fiscaux),
· Tunisie (facilités administratives et
douanières, infrastructures),
· Egypte (Zone offshore du Caire),
· Turquie (marché intérieur,
compétences des fournisseurs, et compétences des fournisseurs et
sous-traitants locaux).
Tableau N°33 Déterminants des IE de
quelques pays concurrents du Maroc
Pays
|
Déterminants
|
Pays d'Europe centrale et orientale
|
Hongrie
|
-Ouverture économique
-dynamisme de leur rattrapage
-Coûts salariaux faibles
-Souplesses administratives et douanières
|
Pologne
|
Asie
|
Chine
|
-Taille du marché
-Facilités administratives
-Abondance d'une main d'oeuvre habile et bas prix
|
Mexique
|
-Proximité du marché américain
-Avantages fiscaux
|
Tunisie
|
-Facilités administratives et douanières,
infrastructures
|
Egypte
|
-Zone offshore du Caire
|
Turquie
|
-Marché intérieur, compétences des
fournisseurs et sous-traitants locaux
|
Source : MCI, 1998, op cit, p 4.
CONCLUSION DU CHAPITRE I
Au Maroc, l'attraction des investissements extérieurs
gravite dans l'orbite d'un climat d'investissement propice aux entreprises
étrangères. Le Maroc a obtenu des résultas favorables en
termes de bonne gouvernance, d'indicateurs macro-économiques, de
cotation de risque, de crédit à long- terme, de
régulations d'entrées et sorties de capitaux, de
procédures de création d'entreprises, de procédures de
recours en justice, en se positionnant au 8éme rang par
rapport à un échantillon de 20 pays émergents.
Aussi, le Maroc recèle des atouts
à travers un bon capital-image par le biais de
manifestations internationales organisées ces dernières
années , des garanties conventionnelles au service des investisseurs
à l'exemple des traités bilatéraux d'investissement
assurant la protection et l'encouragement des investisseurs étrangers,
une politique de libéralisation et de restructuration économique
via le désengagement de l'Etat des secteurs productifs, la
déréglementation de change, la modernisation du système
bancaire et du marché financier, l'ouverture commerciale, le voisinage
avec l'Europe, le développement de la sous-traitance
considéréE comme un facteur d'attrait des IDE et de dynamisation
du tissu industriel marocain.
En sus, des actions ont été
échafaudées en faveur de la promotion des IDE par le biais du
programme de privatisation, la reconversion de la dette en investissements, la
convertibilité du Dirham pour les opérations courantes en 1993,
la signature en Février 1996 d'un accord d'association avec l'union
européen, la promotion des zones franches, le fond Hassan II pour
le développement économique et social, la création des
Centres Régionaux des Investissements, la constitution de la Commission
des Investissements, la direction des investissements extérieurs qui,
à travers la division des secteurs industriels (objet de notre
quête) assure l'accueil, la gestion, le suivi et la promotion des
secteurs à fort potentiel ( composants automobiles,
électroniques, agroalimentaires).
Toutefois, nous avons noté que la DIE butent sur des
problèmes (manque de moyens financiers, inadéquation des
procédures intrinsèques à l'organisation administrative et
budgétaire aux besoins de la stratégie de promotion de l'IDE,
redondance des missions de la DIE avec d'autres organismes) qui la ligote
à mener à bien une meilleure promotion de l'image du Maroc
à l'étranger.
Aussi, la charte de l'investissement constitue une
composante des actions promotionnelles de l'IDE à travers un certain
nombre d'avantages cités plus haut. Cependant, nous avons relevé
que cette dernière se cantonnait et se confinait à énoncer
un certain nombre de règles sans application concrète à
l'instar des articles relatifs à la réduction du taux de l'IGR,
l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance aux investisseurs et la
fiscalité locale. Par ailleurs, nous avons relevé que la charte
doit être un adjuvant à des gisements attractifs essentiels sur
lesquels l'Etat doit s'atteler à l'instar de la formation du capital
humain, de la politique de soutien à la demande locale, du
développement du savoir-faire, de l'échafaudage d'un tissu
industriel, articulé, dense et performant à même de
générer une séquence vertueuse porteuse d'investissement,
de croissance et de création d'emploi.
La revue de littérature théorique des IDE nous a
interpellé dans une seconde section à nous atteler, à
l'appui d'un certain nombre d'enquêtes, à la vérification
empirique des déterminants des IEI et par quel type de stratégie
ces investisseurs étrangers s'implantent sur le tissu industriel
marocain.
· L'enquête FIAS qui, auprès d'un
échantillon d'une centaine de multinationales originaires d'Europe,
d'Amérique du Nord et du Japon et appartenant à sept secteurs
différents (chimie, électronique, matériel
électrique, télécommunications, textile, confection,
construction automobile, équipements automobile, hôtellerie), les
investisseurs étrangers étaient interrogés sur leurs
stratégies de localisation en utilisant le clivage horizontal
(stratégie de marché) / vertical (stratégie de
minimisation de coûts), la liste comportait 12 pays (Maroc, Tunisie,
Egypte, Turquie, Portugal, Malaisie, Indonésie, Pologne, Hongrie,
Ukraine, Slovaquie, Lituanie, fait ressortir que :
- En fonction de la nationalité des firmes, le Maroc,
semble relativement mieux placé pour les entreprises européennes
dans le cas de la stratégie verticale (minimisation des
coûts) ;
- En fonction de l'appartenance sectorielle, dans la chimie,
les Européennes classent à un niveau plus élevé que
leurs consoeurs américaines le Maroc dans une meilleure position que les
Européennes. Dans le secteur textile - habillement, les firmes
européennes qui privilégient la stratégie verticale, c'est
le Maroc, suivi de la Turquie, de l'Ukraine et de la Thaïlande qui
occupent les premiers rangs.
· L'enquête MCI, sous la forme d'entrevue avec les
responsables de 39 entreprises à contrôle étranger
opérant dans l'ensemble de l'industrie marocaine, révèle
que le Maroc semble mieux placé pour les entreprises
étrangères dans le cas de la stratégie verticale
(minimisation des coûts) où les réponses obtenues
confirment la position de leader du Maroc dans les industries du textile -
habillement et de l'électronique où le faible coût de la
main d'oeuvre est confirmé par la partie écrasante du panel
(82%) ;
· L'enquête FACS pour l'analyse de la
compétitivité des entreprises concernant le volet sur les
entreprises étrangères au Maroc (auprès de 170 de ces
entreprises étrangères), a permis de mettre en avant que le
déterminant majeur qui impulse ces investisseurs à s'implanter au
Maroc est la réduction des coûts cités par 59% du
panel ;
· l'enquête de la DIE a fait ressortir que le
facteur minimisation des coûts constitue le facteur prédominant,
puisque 89% des entreprises interrogées du panel le cite et le classe
parmi les premiers facteurs dont le Maroc peut se prévaloir.
· L'enquête sur le climat d'investissement au Maroc
concernant le volet sur les entreprises étrangères (20% de
l'échantillon), a permis de mettre en avant que le déterminant
majeur qui impulse ces investisseurs à s'implanter au Maroc est la
faiblesse des coûts de la main d'oeuvre cités par 62% du panel.
D'autres déterminants, en vertu des quatre
enquêtes, motivent les investisseurs étrangers à se
localiser dans le tissu industriel marocain, entre autres, la proximité
du grand marché Européen (56% du panel de l'enquête MCI et
48% de l'échantillon de l'enquête de la DIE).
Aussi, d'autres études empiriques (Thèse
empirique de B.Foguig) sont parvenues aux mêmes conclusions que les IEI
au Maroc sont davantage prédominés par la stratégie de
minimisation de coûts.
Sur le plan comparatif, d'autres déterminants incitent
les entreprises étrangères à s'implanter dans des pays
concurrents du Maroc ; il s'agit des pays d'Europe centrale et orientale
(ouverture à l'économie de marché et du dynamisme de leurs
politique de rattrapage), la Chine (taille du marché, abondance d'une
main d'oeuvre habile et à bas prix), Mexique (proximité du
marché américain, avantages fiscaux), Tunisie (facilités
administratives, douanières, infrastructures), Egypte (Zone offshore du
Caire), Turquie (marché intérieur, compétences des
fournisseurs, et compétences des fournisseurs et sous-traitants
locaux).
CHAPITRE II
OBSTACLES AUX INVESTISSEMENTS ETRANGERS INDUSTRIELS AU
MAROC
Ce chapitre sera articulé autour de deux
sections :
· La première section donnera un panorama
d'ensemble sur les tendances des IEI dans le secteur manufacturier où on
va brosser l'ossature du secteur industriel marocain en termes d'emploi, de
production, exportation et de valeur ajoutée, ainsi que les orientations
des IEI industriels par secteur et par pays ;
· La seconde traitera des obstacles sur lesquelles butent
les investisseurs étrangers.
SECTION 1 : Les Principales Tendances des
Investissements Extérieurs Industriels au Maroc
Dans ce volet, nous allons faire une analyse des principales
caractéristiques du secteur manufacturier marocain en termes de
production industrielle, de valeur ajoutée, d'investissement, et
d'emploi. Dans un second volet, on traitera des tendances des investissements
étrangers industriels selon les secteurs dans lesquels ils
s'orientent.
Par la suite, on exposera les tendances des entreprises
à participation étrangère d'après leur pays
d'origine.
A. Les principales
caractéristiques du secteur Industriel Marocain264(*) :
1. Production industrielle
En 2003, la production industrielle a atteint une valeur de
plus de 178 Milliards de dhs, en augmentation légère de 1% par
rapport à l'année 2002 au lieu d'une croissance de 4% un an
auparavant. Cette évolution modeste de la production industrielle est
imputable essentiellement au secteur des industries agroalimentaires, au
secteur des industries mécaniques et métallurgiques et au secteur
des industries électriques et électroniques qui contribuent
à eux seuls à 51% de la production industrielle globale et qui
ont enregistré une croissance de leur production respectivement de 4%,
6% et 18%. Le secteur des industries chimiques et parachimiques a connu une
baisse de son niveau de production qui a atteint -6% en 2003 au lieu de 5% en
2002.
Quant au secteur des industries du textile et du cuir, il a
enregistré une stagnation par rapport à 2002.
Près des deux tiers, soit 65% de la production
industrielle est concentrée au niveau de cinq branches : 31% pour
l'industrie alimentaire, 13% pour l'industrie chimique, 8% pour la branche de
l'industrie d'habillement et de fourrures, 7% pour la fabrication des autres
produits minéraux non métalliques et 6% pour l'industrie de
cokéfaction et raffinage.
La branche de l'industrie alimentaire, industrie la plus
productrice, a connu une progression de la production de 6% en 2003
comparativement à l'année passée.
L'industrie de la chimie a enregistré en 2003 un taux
de croissance de 11% après 4% en 2002. Alors que la branche des
industries du caoutchouc et des plastiques qui a connu une reprise en 2002 en
enregistrant une croissance de 8%, a connu de nouveau en 2003 une chute de la
production de 5% comparativement à un an auparavant.
Quant aux deux branches appartenant au secteur des industries
du textile et du cuir, à savoir, l'industrie d'habillement et de
fourrures et l'industrie du cuir et de la chaussure, et après une
stagnation pour la première en 2002 et une diminution de la production
de 2% pour la seconde ont connu cette année des hausses respectives de
2% et 1%. Alors que la production du textile qui a vu son rythme de croissance
augmenter l'année précédente a accusé en 2003 un
recul de 3%. L'industrie de la fabrication des autres produits minéraux
non métalliques a connu une progression du niveau de la production de 4%
en 2003, rythme plus ralenti qu'un an auparavant dont le taux de croissance de
la production a atteint 9%.
Les industries de cokéfaction et raffinage et du papier
et carton ont enregistré en 2003 des taux de régression
respectifs de 33% et 23% après une augmentation de la production de 6%
pour la première en 2002 et une stagnation pour la seconde au cours de
la même année.
Les entreprises ayant un effectif supérieur à
200 personnes, soit 7% du total des entreprises industrielles, réalisent
60% de la production industrielle alors que 93% qui revient aux PMI contribuent
à 40% seulement. Les entreprises ayant un chiffre d'affaires
supérieur à 20 Millions de dhs, soit 15% de la population totale
des entreprises industrielles contribuent à hauteur de 88% de la
production industrielle dont 21% est réalisée seulement par les
neuf plus grandes premières entreprises ayant un chiffre d'affaires
supérieur à 2 Milliards de Dhs.
Les entreprises exportatrices représentant 23% des
entreprises industrielles réalisent 55% de la production totale et
exportent 27% de celle-ci.
Une part de 41% de la production globale, soit plus de 73
Milliards de dhs est l'oeuvre de 930 entreprises à participation
étrangère, dont 40% est réalisée au niveau du
secteur des industries chimiques et parachimiques et 24% au niveau du secteur
des industries agroalimentaires.
Les 29 entreprises publiques participent pour plus de 9
Milliards de dhs, soit 5% de la production totale.
Tableau N°34 Evolution de la production
industrielle par secteur entre 2000-2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Ind Agroalimentaires
|
55881
|
55824
|
57537
|
59596
|
Ind Textile et Cuir
|
24806
|
26261
|
26536
|
26457
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
59198
|
61433
|
64744
|
61003
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
17556
|
19094
|
19872
|
20998
|
Ind Electroniques et Electriques
|
7126
|
7431
|
8756
|
10307
|
Total
|
164567
|
170043
|
177445
|
178361
|
Source : Enquête des industries de
transformation du MCI 2004.
2. Valeur ajoutée industrielle
Le PIB industriel s'est établi en 2003 à plus de
56 Milliards de dhs, soit près de 3 Milliards de moins comparativement
à l'année 2002. Il a accusé, ainsi, une baisse de 5% au
lieu d'une croissance de 5% un an auparavant. Ce résultat est
expliqué par la baisse des valeurs ajoutées
dégagées par les trois grands secteurs d'activité
représentant 84% de la valeur ajoutée industrielle globale,
à savoir, 12% pour le secteur des industries agroalimentaires, 3% pour
le secteur des industries chimiques et parachimiques et 2% pour le secteur des
industries textiles et du cuir après des taux de croissance respectifs
en 2002 de 6%, 7% et 2%.
En parallèle, le secteur des industries
électriques et électroniques a connu une augmentation nette de
15% après 4% en 2002. Alors que le secteur des industries
métalliques et mécaniques a connu une stagnation de la valeur
ajoutée en 2003 au lieu d'une hausse de 2% l'an précédent.
Par branche d'activité, plus des deux tiers de la
valeur ajoutée au niveau du secteur industriel sont créés
par 5 branches industrielles : 22% pour l'industrie alimentaire, 9% pour la
branche de l'industrie du tabac, 14% pour l'industrie chimique, 12% pour
l'industrie d'habillement et de fourrures et 11% pour la fabrication des autres
produits minéraux non métalliques.
L'analyse de l'évolution des branches d'activité
fait ressortir que les difficultés vécues par la régie des
tabacs en 2002 qui a été soumise à une cession de 80% de
son capital social en 2003 reflète la baisse de la valeur ajoutée
de l'industrie du tabac de 35% et de sa production de 19% explique dans une
grande partie les résultats négatifs réalisés par
les industries agroalimentaires en 2003 à ce niveau. Les quatre autres
branches d'activités ont connu toutes un ralentissement au niveau du
rythme de croissance de leur valeur ajoutée. Ainsi, l'industrie
alimentaire et l'industrie chimique et après des hausses remarquables
respectivement de 7% et 9% de leur valeur ajoutée en 2002 n'ont
enregistré cette année que des taux de croissance de 2% et 5%. De
même, l'industrie d'habillement et de fourrures et l'industrie de la
fabrication des autres produits minéraux non métalliques ont
connu en 2003 une stagnation de leur valeur ajoutée après des
progressions respectives de 3% et 11% un an auparavant.
Tableau N°35 Evolution de la valeur ajoutée
industrielle par secteur entre 2000-2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Ind Agroalimentaires
|
18764
|
18580
|
19695
|
17272
|
Ind Textile et Cuir
|
9561
|
10311
|
10550
|
10316
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
18541
|
18805
|
20148
|
19565
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
5533
|
5962
|
6058
|
6042
|
Ind Electroniques et Electriques
|
2338
|
2642
|
2753
|
3171
|
Total
|
54737
|
56301
|
59204
|
56366
|
Source : MCI 2004, op cit.
3. Exportations industrielles
Les entreprises industrielles exportatrices, au nombre de
1796, ont réalisé en 2003 des exportations évaluées
à plus de 48 milliards de dhs, valeur qui a progressé à un
rythme beaucoup moins élevé qu'un an auparavant, soit 1% au lieu
de 4% en 2002. Cette situation insatisfaisante est attribuable dans une grande
part à la chute des exportations du secteur des industries chimiques et
parachimiques représentant 24% des exportations industrielles totales,
après une augmentation de 4% en 2002.
Les exportations des industries mécaniques et
métallurgiques ont connu, également, une baisse de 9% au lieu
d'un taux d'accroissement de 2% en l'an précédent. Les
exportations du secteur des industries agroalimentaires et du secteur des
industries électriques et électroniques se sont maintenues
presque au même niveau d'évolution que l'année
passée à savoir 5% pour la première et 24% pour le second.
Alors que les exportations des industries textiles et du cuir ont connu une
reprise de 1% en 2003 après une décélération de 2%
l'année écoulée.
Par branche d'activité, les industries les plus
exportatrices sont l'industrie de l'habillement et de fourrures avec 28%,
suivie des industries alimentaires avec 21% et de l'industrie chimique avec
16%. Les exportations de la branche des industries chimiques qui ont
augmenté de 6% en 2002, ont enregistré cette année une
baisse de 5%, contrairement à l'industrie de l'habillement et de
fourrures qui après une chute de ses exportations en 2002 de 1% a connu
cette année une hausse de 2%. Quant à l'industrie alimentaire,
elle a évolué positivement mais à un rythme moins
élevé, soit 4% après 5% l'année
précédente. Par ailleurs, les résultats
réalisés en 2003 relatifs aux entreprises exportatrices
représentant le quart des entreprises industrielles, ont fait ressortir
ce qui suit :
* Une production de près de 98 milliards de dhs soit
55% de la production industrielle globale, en diminution de 5% après une
croissance de 5% en 2002.
* Un investissement de près de 7 milliards de dhs, soit
59% des investissements industriels, en hausse de 11% au lieu d'une
décélération de 7% un an auparavant.
* Une valeur ajoutée de plus de 32 milliards de dhs,
soit 57% du PIB industriel en stagnation en 2003 contre une progression de 7%
l'an précédent.
* Un Effectif de plus de 323 000 personnes soit 66% de
l'emploi industriel total en hausse de 4% après seulement 1% en 2002.
Tableau N°36 Evolution des exportations
industrielles par secteur entre 2000-2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Ind Agroalimentaires
|
8525
|
9366
|
9796
|
10248
|
Ind Textile et Cuir
|
16434
|
17716
|
17413
|
17656
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
13106
|
12676
|
13240
|
11779
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
1677
|
2069
|
2118
|
1927
|
Ind Electroniques et Electriques
|
4107
|
4441
|
5452
|
6781
|
Total
|
43849
|
46268
|
48019
|
48391
|
Source : MCI 2004, op cit.
4. Investissement industriel
L'investissement industriel en 2003 a enregistré de
bonnes performances après une évolution négative l'an
précédent.
En effet, avec un montant de plus de 11 Milliards de dhs,
cette variable a connu cette année une croissance de 5% après une
chute de 7% un an auparavant.
Ce bon résultat revient principalement aux hausses
enregistrées par les deux secteurs les plus investisseurs dans les
industries de transformation à savoir le secteur des industries
agroalimentaires et le secteur des industries chimiques et parachimiques
réalisant seuls 67% du montant global de l'investissement industriel.
Ils ont ainsi, réalisé des taux de croissance d'investissement
respectifs de 30% et 3% contre une stagnation l'année passée pour
le premier et une augmentation légère de 1% pour le second.
Le secteur des industries textiles et du cuir a connu une
stabilité du niveau d'investissement en 2003 après une
décélération de 21% en 2002. Alors que les deux autres
secteurs à savoir les industries métalliques et mécaniques
et électriques et électroniques ont enregistré des baisses
respectives de 7% et 36%.
Par branche d'activité, 56% du montant des
investissements est réalisé uniquement par trois branches
d'activité : l'industrie alimentaire (32%), l'industrie chimique et la
branche de la fabrication d'autres produits minéraux non
métalliques 12% chacun. Les deux premières branches ont
réalisé des taux d'accroissement des montants d'investissement
très importants soit respectivement 33% et 35% contre seulement 4% et 3%
en 2002. Alors que l'industrie de la fabrication d'autres produits
minéraux non métalliques, a accusé une
décélération de 13% après une hausse de 6% un an
auparavant.
Au sein du secteur des industries du textile et du cuir, les
branches de l'industrie d'habillement et de fourrures et l'industrie du cuir et
de la chaussure ont accusé des chutes respectives de 3% et 26%. Quant
à l'industrie du textile et bonneterie, elle a connu une reprise de 8%
après une baisse de 23% l'an précédent.
La valeur de l'investissement au niveau de l'industrie de
l'édition et imprimerie a connu une augmentation remarquable de 33%
contre seulement 4% un an auparavant.
Tableau N°37 Evolution de l'investissement
industriel par secteur entre 2000-2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Ind Agroalimentaires
|
3005
|
2799
|
2786
|
3625
|
Ind Textile et Cuir
|
2091
|
2099
|
1668
|
1673
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
4125
|
3733
|
3775
|
3891
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
1254
|
1929
|
1594
|
1477
|
Ind Electroniques et Electriques
|
594
|
833
|
797
|
506
|
Total
|
11069
|
11394
|
10621
|
11172
|
Source : MCI 2004, op cit.
5. Emploi industriel
En 2003, la population employée dans le secteur
manufacturier est au nombre de près de 493 000 personnes, dont 91%
à titre permanent. Aussi, plus de 45 000 saisonniers travaillent dans
les industries de transformation dont 60% opèrent dans le secteur des
industries agroalimentaires.
En effet, l'emploi qui était en stagnation depuis ces
dernières années, a enregistré en 2003 une augmentation de
2% comparativement à l'an 2002. Cette évolution positive recouvre
une croissance de l'emploi permanent de 2%, soit le même niveau que
l'année passée, et une hausse de l'emploi saisonnier de 9% contre
une diminution de 15% un an auparavant.
Cette situation recouvre également une baisse
légère du secteur le plus employeur de la main d'oeuvre
industrielle à savoir le secteur des industries textiles et du cuir de
1% et des hausses enregistrées par les autres secteurs
d'activités, soit 6% pour le secteur des industries agroalimentaires, 3%
pour le secteur des industries chimiques et parachimiques, 4% pour le secteur
des industries métalliques et mécaniques et 10% pour le secteur
des industries électriques et électroniques.
La branche d'habillement et de fourrures emploie à elle
seule 34% de l'emploi total, suivie des industries alimentaires avec 19% et de
l'industrie textile avec 8%.
La présence féminine dans le secteur industriel
est bien marquée avec près de 233 000 femmes, soit 47% de
l'effectif total dont 91% travaillant à titre permanent et 9% à
titre saisonnier. Ce nombre a cru de 4% par rapport à l'année
2002.
73% de l'effectif permanent féminin sont
employées dans le secteur des industries du textile et du cuir et 78%
des saisonnières travaillent dans le secteur des industries
agroalimentaires.
Tableau N°38 Evolution de l'emploi industriel par
secteur entre 2000-2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Ind Agroalimentaires
|
89487
|
90712
|
89981
|
95666
|
Ind Textile et Cuir
|
217706
|
222032
|
224321
|
222463
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
98960
|
96325
|
93102
|
95764
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
46575
|
45875
|
46137
|
47870
|
Ind Electroniques et Electriques
|
23203
|
25531
|
28295
|
30985
|
Total
|
475930
|
480476
|
481837
|
492748
|
Source : MCI 2004, op cit.
B. Les tendances des entreprises à participation
étrangère :
Les entreprises à participation étrangère
au nombre de 930 unités en 2003 soit 12% de la population des
entreprises industrielles, contribuent par des parts considérables au
potentiel du secteur des industries de transformation et ont
réalisé en 2003 des performances positives, mais à un
rythme moins élevé, dans leur majorité, comparativement
à l'année 2002.
En effet, ces entreprises ont un poids économique
remarquable illustré par les caractéristiques suivantes:
? 41% de la production globale, avec une valeur de production
de plus de 73 milliards de dhs;
? 44% du PIB industriel global, avec une valeur ajoutée
évaluée à près de 25 milliards de dhs;
? 46% des exportations industrielles totales, soit une valeur
de plus de 22 milliards de dhs ;
? 34% de l'emploi industriel global avec un effectif de
près de 166000 personnes.
Les entreprises à participation étrangère
opérant dans le secteur des industries chimiques et parachimiques,
représentent 23% de l'ensemble des entreprises industrielles et
contribuent par des parts importantes à la majorité des grandeurs
économiques relatives à ces entreprises, à savoir, 40% de
la production des entreprises à participation étrangère,
38% de leur valeur ajoutée mais emploient seulement 15% de l'effectif
employé dans ces unités, alors que les 37 % représentant
les entreprises du secteur des industries du textile et du cuir emploient 46%,
mais ne réalisent que 12% de la production et dégagent 16% de la
valeur ajoutée. Comparativement à l'année passée,
ces entreprises ont réalisé en 2003 des résultats positifs
au niveau des principales variables économiques mais à un rythme
plus ralenti que l'année précédente à l'exception
de l'investissement qui a connu une nette reprise et a cru de 6% après
une baisse de 7% un an auparavant. Les autres variables économiques
concernant ces entreprises, à savoir la production, les exportations, la
valeur ajoutée et l'emploi, ont enregistré des progressions
respectives de 1%, 4%, 4%, 6%, contre des taux de croissance
réalisés en 2002 de 5%, 13%, 9% et 8%.
1. Structure des investissements extérieurs
industriels par secteur
Le capital imparti aux
investisseurs étrangers représente 17 % du capital social dans
les industries de transformation jusqu'à l'année 2003. La valeur
du capital étranger est évaluée ainsi, à plus de
9.8 Milliards de dhs, valeur en stagnation en 2003 après une baisse de
3% un an auparavant. L'analyse de la structure du capital étranger par
secteur en 2003, révèle une forte présence des
investisseurs étrangers dans le secteur des industries chimiques et
parachimiques qui demeure le pôle qui attire la plus grande proportion du
capital étranger, soit 46%, au moment où le secteur des
industries du textile et du cuir occupe une proportion de 21% du capital
étranger suivi du secteur des industries agroalimentaires avec 12% et le
secteur des industries électriques et électroniques avec 12%.
Quant au secteur des industries mécaniques et
métallurgiques, il contribue à hauteur de 9%.
Par branche d'activité, quatre branches drainent
à elles seules 65% du capital étranger :
? L'industrie chimique (Branche 24) : 15%
? La fabrication des autres produits minéraux non
métalliques (Bche 26) : 14%
? L'industrie de l'habillement et de fourrures (Branche 18) :
13%
? Les industries alimentaires (Branche 15) : 12%.
? La fabrication de machines et appareils électriques
(branche 31) : 11%
Tableau N°39 Répartition et Evolution du
capital étranger investi par secteur
Exercice 2003
Valeurs en Millions de dhs
Secteurs
|
2002
|
2003
|
Var 2002/2003
|
%
|
Ind Agroalimentaires
|
1145
|
1169
|
2%
|
12%
|
Ind Textile et Cuir
|
2045
|
2034
|
- 1%
|
21%
|
Ind Chimiques et Parachimiques
|
4486
|
4560
|
2%
|
46%
|
Ind Mécaniques et
Métallurgiques
|
930
|
926
|
0%
|
9%
|
Ind Electroniques et Electriques
|
1210
|
1145
|
- 5%
|
9%
|
Total
|
9816
|
9834
|
0%
|
100%
|
Source : MCI 2004, op cit
2. Structure des investissements extérieurs
industriels par pays :
La structure du capital étranger dans le secteur
manufacturier est caractérisée par une grande concentration de ce
capital pour les investisseurs de cinq pays européens qui accaparent
à eux seuls 68% de la valeur totale de ce capital: la France 27%, la
Suisse 13%, l'Espagne 11%, la Grande Bretagne 9% et la Suède 8%.
L'analyse de cette structure fait apparaître une
poursuite de la contraction de la part des investisseurs français qui a
diminué de 1 point, après avoir été en 2002
à plus de 28%.
Le secteur des industries chimiques et parachimiques est aussi
prédominant pour la France, la Suisse et la suède et contribue
pour des parts respectives de 34%, 72% et 100% dans le capital investi par
chacun de ces pays.
Les Etats Unis d'Amérique et le Luxembourg se
succèdent avec 5% chacun et l'Arabie Saoudite et l'Allemagne avec une
part de 3% chacun du capital étranger. Répartition du capital
étranger investi par pays -2003-
3. Structure des investissements extérieurs
industriels par groupe de pays :
Par groupe de pays, l'UE demeure en 2003 le premier
investisseur avec une part prédominante représentant 72,87% du
capital étranger total. La France demeure dans ce groupe le principal
partenaire du Maroc dans le secteur industriel et contribue à plus de
27,8% suivi de la Suisse avec 13,46% et de l'Espagne 12,74%.
Quant aux pays du reste de l'Europe, ils participent à
15% du capital étranger en deuxième position après l'UE.
La Suisse est le pays le plus prédominant avec 13,46% des
investissements de ce groupe.
Les pays arabes investissent quant à eux avec 7,16% du
capital étranger, dont l'Arabie Saoudite et les Emirates arabes unies en
représentant 3,34% et 0,74.
Le groupe du reste du monde, se positionne en 4ème
place avec 6,57% du capital étranger et dont les USA y contribuent
à hauteur de 3,41%.
De l'analyse entreprise, on peut inférer que I'IE a
accentué la concentration des relations financières
internationales et les a confiné à un lien avec l'Europe, surtout
avec la France.
L'Europe est le principal bailleur de fonds du Maroc et elle
est, également de loin, son partenaire commercial. Cette tendance
atteste de la perpétuité des rapports noués depuis la
période coloniale. L'IE a intensifié ces rapports. L'ouverture de
l'économie marocaine sur les autres pôles de l'économie
internationale, notamment les USA et le Japon n'est pas encore
réellement entamée. Les deux grands empires des finances
internationales ont marginalisé le Maroc dans la mesure où les
flux des investissements extérieurs américains vers le Maroc ne
sont que de 2,1%, du Japon (0,14%) selon le dernier rapport de l'office des
changes.
De surcroît, les flux des investissements des pays
arabes vers le Maroc demeurent en deçà des
espérances265(*)
de l'instauration des zones de libre échange et la consolidation des
rapports financiers avec notre pays. En sus, les capitaux en provenance des
pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) sont infimes, en atteste
l'éloquence des chiffres suivants : Tunisie (0,6%), Libye (0,1%) et
l'Algérie (0.005%), soit 0,7%266(*).
A cet égard, plusieurs interrogations nous
interpellent au regard de cette timidité des flux des investissements
extérieurs en provenance de ces pays : Est-ce que le Maroc ne
dispose pas d'atouts à leur présenter ? Est-ce que les
avantages dont il dispose n'ont, pour eux, aucun intérêt ?
Est-ce que il n'a pas su les présenter de manière correcte ?
Est-ce qu'ils n'ont pas confiance dans le comportement des responsables et des
opérateurs économiques marocains et la façon dont ils
gèrent l'économie et le pays ? Est-ce que la fuite des
capitaux nationaux depuis plus de quarante ans les a dissuadé et les a
rendu méfiants et réticents à l'égard de l'avenir
du pays ? Toutes ces apostrophes peuvent être pour quelque chose
dans la timidité et de la modicité des IDE en provenance de ces
pays et aussi des autres pays.
Structure du capital étranger par groupe de
pays -2003-
En sus, et à l'appui du rapport de la CNUCED, le Maroc
demeure peu captif des capitaux étrangers par rapport à des pays
similaires en terme de développement, en témoigne plusieurs
batteries d'indicateurs :
- La part qui échoit au Maroc, en termes, d'IDE n'est
que de 0,1% par rapport au total des flux reçus par l'Afrique, cette
part est encore plus minuscule (0,01%) rapportée au total
mondial ;
- Pour le continent africain, le rapport de la CNUCED (
Rapport 2003) classe le Maroc en 10 ème position en termes
des pays recépiendaires des capitaux étrangers en Afrique, alors
qu'il détenait la 5 ème place en 1999 et la 2
éme place en 1997 ;
- Les résultats de l'enquête
réalisée conjointement par le Ministère du commerce et de
l'industrie et la banque mondiale auprès de 859 entreprises
industrielles marocaines ont mis en exergue la faible attractivité du
Maroc par rapport à des pays à niveau de développement
comparable. En effet, en 2000, la Thaïlande a reçu
l'équivalent de 5% de son PIB en IDE, la Chine (4%), tandis que le Maroc
n'a eu que 3% sur la période (1999-2001) et ce eu égard aux
recettes exceptionnelles de la cession de 35% de Maroc-
télécoms ;
- La part des IDE dans la formation brute du capital fixe
n'est que de 3,51% en 1996. Cette part est encore plus faible rapportée
au PIB puisqu'elle a été de l'ordre de 1,63% en 1993 pour chuter
à 0,71 en 1996. Pour la Tunisie la part des IDE par rapport à la
FBCF se chiffre à 4,3% en moyenne ;
- Le rapport IDE/PIB ne dépasse pas 2%,
comparées en Malaisie où ce ratio avoisine 7%.
De plus, le dernier rapport sur la compétitivité
des pays pour l'attractivité des IDE "Doing business 2006"267(*) de la Société
financière internationale (filiale de la banque mondiale) a
révélé que le Maroc occupe le rang n° 102 sur 155
pays. Selon ledit rapport, la timide attractivité du Maroc est imputable
à la faible compétitivité de l'économie marocaine
et à l'inefficacité du gouvernement marocain à
l'amélioration de l'environnement économique de l'investissement.
Aussi, le forum économique de Genève268(*) dénote que la
compétitivité de l'économie marocaine a accusé une
chute de 20 place par rapport à l'année écoulée,
puisqu'en Décembre dernier le Maroc occupait la place n°76 sur 177
pays.
Par ailleurs, ce forum montre la faible attractivité du
Maroc comparativement à des pays de même niveau de
développement. En effet, la Tunisie se positionne à la 40
émé place ; l'Afrique du Sud (28), l'Egypte (53),
les Emirates arabes (18), le Qatar (19), le Koweit (33) et Bahrein la 37
ème place.
La Finlande se positionne dans les premières places
grâce à son système de transparence économique et
son efficacité productive, devançant par là pour la 3
ème fois consécutive les USA, la Suède et le
Danemark
Au total, l'analyse des investissements étrangers
industriels enregistrés jusqu'à l'année
écoulée, montre que le Maroc, malgré tous les atouts dont
il dispose et les avantages qu'il accorde, est un pays peu attractif des IDE.
A cet égard se pose la question de savoir quels sont
les écueils et les entraves qui limitent leurs afflux.
SECTION 2 Obstacles à l'Investissement
Extérieur au Maroc
Les obstacles à la promotion des investissements
étrangers au Maroc ont fait l'objet, depuis la décennie 1990,
d'un certain nombre d'études et d'enquêtes, aussi bien, de la part
d'organismes nationaux qu'internationaux.
Ainsi, pour mieux appréhender la nature et l'ampleur de
ces entraves à l'investissement étranger, on va se
référer aux enquêtes qui ont été
pilotées par la banque mondiale en 1992, les chambres de commerce et
d'Industrie étrangère installée au Maroc269(*) , le ministère du
commerce et de l'artisanat du Maroc en 1998, ainsi que d'autres
enquêtes.
A. L'enquête de la Banque Mondiale
Dans la partie relative à l'identification des
contraintes que subissent les investisseurs étrangers, l'enquête
de la Banque Mondiale270(*)
a fait apparaître que le niveau élevé des
impôts constitue un sérieux handicap pour les entreprises
étrangères.
Ces dernières considèrent l'insuffisance de
l'infrastructure économique et la concurrence du secteur
informel271(*) comme des
problèmes plus sérieux que les taux d'intérêts ou la
disponibilité de la main d'oeuvre.
Le problème des lenteurs bureaucratiques est
également cité, en particulier, la longueur et la
complexité des procédures administratives à suivre pour
l'obtention des autorisations nécessaires au démarrage d'une
entreprise auprès des administrations locales.
De même, la notation en dessous de la moyenne a
porté sur les perspectives du marché en raison des dimensions
réduites272(*)
de l'économie marocaine et de sa croissance moyenne.
Pour les investisseurs non francophones, il existe toujours la
barrière imposée par la langue. Ainsi, ils doivent s'adapter aux
normes commerciales et industrielles fortement claquées sur les
pratiques françaises.
Il s'ensuit que les problèmes rencontrés par les
investisseurs marocains pouvant agir en tant qu'hommes de confiance pour les
démarches juridiques et administratives, ainsi, que la rareté des
services locaux d'aide à l'investissement et à la production,
notamment en matière de comptabilité, d'études de
marché et d'inspection.
B. L'enquête des Chambres de Commerce et
d'Industrie
Cette enquête a été effectuée
auprès des entreprises membres des chambres de commerce et d'industrie
étrangère installée au Maroc273(*), et avait pour objet de
déterminer les principaux obstacles à l'investissement
étranger au Maroc. Les résultats peuvent se présenter
comme suit :
· Le fonctionnement de l'Administration : les
carences de fonctionnement de l'Administration viennent largement en tête
pour 77 % des entreprises enquêtées, suivies de la
corruption274(*) dont
les effets sont évidents sur la mauvaise application de la
législation en vigueur ;
· Les structures d'accueil : Parallèlement
à l'inefficacité des structures d'accueil (66 % des entreprises
enquêtées), il ressort que l'insuffisance des équipements
et le déficit de terrains industriels constituent un handicap pour la
réalisation de l'investissement au Maroc (énergie 59 %,
terrains industriels 66 %).
· Les procédures d'implantation :
l'enquête révèle un manque de prise de conscience par
l'Administration de l'importance de l'investissement étranger qui, par
son attitude, dissuade et détourne l'investisseur étranger vers
d'autres pays ;
· Le financement de l'investissement : trois freins
ont été soulevés à savoir :
?L'opacité et la partialité dans l'octroi des
crédits bancaires ;
? Le coût de l'argent pénalisant la
rentabilité des investissements ;
? Et les surgaranties requises par les banques pour
l'obtention du crédit ;
· L'environnement législatif : les principaux
griefs à l'environnement législatif portent sur l'inadaptation et
l'incohérence des textes en matière de fiscalité directe
et indirecte, ce qui accentue le dysfonctionnement des administrations
concernées et soumet à l'investisseur à des
décisions injustes et arbitraires ; l'absence de
l'intégration de la compétence du secteur privé dans les
tribunaux de commerce275(*) ; le dysfonctionnement de la justice en raison
de sa lenteur de son incompétence, et de la corruption ( Le Maroc est
classé 52 au niveau de la corruption, la Tunisie 36, la Jordanie 40, la
Finlande est le pays le moins corrompu au monde première position, suivi
du Danemark, le plus corrompu est le Bangladesh position 102 )276(*).
C. L'enquête du Ministère de l'Industrie,
du Commerce et de l'Artisanat
Les résultats de cette enquête277(*) montrent que si le Maroc
possède des atouts (stabilité politique, situation
géographique, qualité de la main d'oeuvre), il accuse beaucoup de
retard lié aux problèmes rencontrés par les entreprises
étrangères.
Ainsi, 49 % des entreprises qui, tout en signalant des motifs
de satisfaction (marché intérieur en croissance, avantages
procurés par la position géographique du Maroc, coûts
salariaux compétitifs, disponibilité de la main d'oeuvre), font
part d'un éventail de contraintes dont les plus récurrentes ont
trait à l'administration, au cadre juridique et réglementaire, au
coût élevé des services d'infrastructure, et aux pratiques
déloyales en matière de concurrence.
Quant aux entreprises se déclarant insatisfaites (34%),
elles mettent en cause, le plus fréquemment, les obstacles
engendrés par les lenteurs administratives, la concurrence
déloyale ou la cherté des services d'infrastructure.
Les résultas de cette enquête sont
schématisés dans le tableau ci-dessous
Tableau N°40 Contraintes et attentes des
entreprises étrangères implantées au Maroc
Attentes des entreprises
|
Proportion d'entreprises ayant retenu l'une des trois
possibilités
|
Raisons évoquées
|
Pleinement satisfaites
|
17%
|
? Bonne marche de l'entreprise, évolution
appréciable du marché, réalisation de
bénéfices
? Productivité correcte de la main d'oeuvre
|
Satisfaites mais ......
|
49%
|
? Administration (lourdeurs administratives,...)
? Coût élevé des services d'infrastructures
(transport, terrains industriels)
? Cadre réglementaire et juridique (obsolescence de textes
en vigueur)
? Concurrence déloyale, secteur informel
? Fiscalité (niveau élevé des impôts,
pléthore de taxes, délais de remboursement de la TVA...)
|
Plutôt insatisfaites
|
34%
|
? Coût élevé des services d'infrastructures
et du loyer de l'argent
? Concurrence déloyale, non respect des lois du
marché
|
Source : MCI, 1998, Op cit.
D. Autres enquêtes réalisées par
des bureaux d'étude
D'autres enquêtes ont été
réalisées par des bureaux et des organismes en matière
d'entraves à l'investissement étranger au Maroc dont on peut
citer :
1. Etude sur les obstacles à
l'investissement au Maroc pour les entreprises
allemandes :
Sur la base d'une enquête à caractère
socio-économique effectuée auprès de 150 entreprises
allemandes, 12 entreprises allemandes installées au Maroc et 11
entreprises marocaines278(*); les obstacles à l'investissement
étranger observés, aussi bien par les entrepreneurs allemands en
Allemagne que par ceux installés au Maroc, se situent globalement dans
les mêmes domaines précités :
· Problèmes de fonctionnement de l'Administration
douanière;
· Manque de terrains industriels;
· Faiblesse d'assistance de la part des institutions pour
la prise en charge des investisseurs potentiels et ceux déjà
installés ;
· Manque de sérieux de la part de certains sous
traitants locaux .... etc.
Toutefois, le Maroc offre pour les entrepreneurs allemands
déjà installés des facteurs positifs notamment:
· la stabilité politique et
économique ;
· Une amélioration progressive dans le domaine des
services ;
· Un coût salarial avantageux,
· Une connexion au marché européen,
· Une qualité de vie,
· Un absentéisme au travail très faible.
Quant à l'image du Maroc en Allemagne, les
entrepreneurs allemands installés en Allemagne ne disposent que d'une
information marginale sur le Maroc en sa qualité de site d'implantation
économique. Il existe même une tendance à
généraliser des informations concernant d'autres pays arabes
à la réalité marocaine.
2. Etude sur le Parcours de l'investisseur au
Maroc :
Sur demande du Gouvernement du Maroc et en collaboration avec
l'USAID, une étude portant sur le parcours de l'investisseur a
été réalisée en 1998.279(*)
D'après cette étude, le problème foncier
constitue un obstacle à la réalisation des investissements,
surtout quand le terrain en question appartient à l'Etat:
complexité de la procédure, multitude de commissions
administratives, etc. La délivrance de certaines autorisations
(immatriculation des terrains, autorisation d'exercer) pose également de
nombreux problèmes en termes de temps et de procédures.
Par ailleurs, les investisseurs étrangers sont souvent
confrontés à la cherté et à la rareté des
terrains à usage industriel.
En effet, l'offre de terrains à des prix abordables
pouvant accueillir des investissements de grande envergure ne cesse de diminuer
en raison de nombreux facteurs ; on peut essentiellement citer à
cet égard la complexité du statut foncier des terrains280(*), la diversité de
règles de gestion et d'aliénation des terres guich, habous et
collectives281(*).
De même, les investisseurs estiment que le coût du
transport282(*) et de
l'énergie est encore trop élevé au Maroc, pouvant remettre
ainsi en cause la compétitivité de leurs produits.
Ces différents handicaps doivent donner lieu à
des réformes, dont certaines sont déjà engagées,
visant à rendre encore le Maroc plus attractif à l'égard
des investisseurs étrangers.
Ainsi, les autorités marocaines ont pris conscience de
la nécessité de renforcer le capital humain, en adoptant des
mesures en faveur de l'amélioration du système d'éducation
et de formation, à l'instar de la charte nationale de l'éducation
et de la formation.
Dans le souci d'améliorer également les autres
facteurs de production comme l'énergie, les pouvoirs publics ont
annoncé une baisse assez significative du prix de
l'électricité industrielle283(*). De même, la problématique du foncier
au regard de l'investissement fait l'objet d'une attention toute
particulière de la part des responsables marocains qui ont crée
l'Agence Foncière284(*).Les étrangers résidents permanents au
Maroc sont confrontés à une formalité qui n'est pas
toujours justifiée: l'obligation d'un visa de sortie et de retour chaque
fois qu'ils quittent le Maroc. D'autres obstacles sont également
relevés par l'étude: les changements fréquents au niveau
de la fiscalité, l'inexistence de procédures formelles de
règlement de conflits ouvriers, lourdeur du système bancaire. En
plus des enquêtes précitées sur les entraves à
l'investissement étranger au Maroc, d'autres organismes ont
réalisé également des enquêtes en la matière.
On peut citer, notamment, la Confédération
Générale des Entreprises du Maroc CGEM, le Centre Marocain de
Conjoncture CMC, le Ministère du Commerce et de l'Industrie etc. Les
conclusions de ces différentes études convergent sur un certain
nombre d'axes:
· Carences au niveau du fonctionnement de
l'Administration et de la justice ;
· Insuffisance des infrastructures ;
· Etroitesse du marché intérieur ;
· Difficultés de financement bancaire ;
· Retard au niveau de l'adoption de textes
législatifs et réglementaires ;
· Absence de la présentation des atouts du Maroc
lors de certaines manifestations économiques internationales, promotion
insuffisante de l'image du Maroc à l'étranger par le biais de ses
représentations diplomatiques etc.
E. L'enquête de la Direction des Investissements
Extérieurs :
Dans le cadre des rencontres mensuelles organisées par
la DIE avec des groupes d'entreprises étrangères
installées au Maroc sont organisées, par nationalité, afin
d'étudier la problématique de leurs investissements au Maroc, une
enquête285(*) a
été réalisée par la DIE auprès d'un
échantillon d'une quarantaine d'entreprises issues d'Europe, de l'Asie
et des USA et appartenant à différents secteurs industriels par
le biais d'un questionnaire qui leur a été distribuée
à la fin de ces rencontres.
Ces obstacles peuvent être synthétisés
comme suite :
· 95% des entreprises ont cité des
problèmes liés à l'Administration Publique (lenteur et
lourdeur des procédures administratives, multiplicité des
intervenants, etc....)
· 80% ont cité le cadre juridique et
réglementaire (législation du travail, lenteur de la justice,
etc...)
· 70% à la faiblesse des infrastructures;
· 70% à la complexité de la
fiscalité locale ;
· 50% aux coûts de facteurs de production ;
· 35% au financement.
Aussi, la faible attractivité du Maroc pour les IDE
peut être expliquée par la faiblesse du capital humain dans la
mesure où des métamorphoses ont affecté les
déterminants économiques des investissements
étrangers : Les multinationales ne vont pas là où la
main d'oeuvre est moins chère, mais là où les ressources
humaines sont formées et qualifiées.
Une étude empirique de R.E.Lucas publiée en 1990
dans la revue économique américaine " Why doesn't flow from rich
to poor contries" exhibe et atteste de la connexité intime et l'osmose
entre la qualité du capital humain et l'attraction des IDE.
Aussi, l'enquête du Ministère du Commerce et de
l'Industrie citée dans cette investigation relative aux entreprises
étrangères implantées dans le secteur industriel a
révélé que 56% de l'échantillon assigne un
rôle crucial à la qualité de la main d'oeuvre et sa
productivité et ont un fort impact pour une décision de
délocalisation de leurs activités manufacturières au
Maroc.
De surcroît, l'enquête de la DIE a montré
que les investisseurs étrangers (60% du panel) souhaitent une
amélioration du système éducatif marocain pour mieux
absorber et assimiler leurs technologies.286(*)
L'Observatoire de la Compétitivité
Internationale de l'Economie Marocaine OCIEM approche le niveau de
qualification de la main d'oeuvre (et implicitement sa productivité) par
cinq sous facteurs287(*).
Ainsi comme le montre les données de l'Observatoire de
la Compétitivité internationale de l'Economie Marocaine, la
performance globale du capital humain est nettement dépassée par
celle des pays comparables. Non seulement, le taux le taux
d'analphabétisme (49,5% en 2004) est le plus élevé des
pays de l'échantillon, mais les établissements marocaines
inscrivent des pourcentages plus bas pour le taux brute d'inscription
universitaire avec 10% pou l'année scolaire 2002-2003 lesquels
constituent les plus faibles performances de l'échantillon de
comparaison.
Tableau N°41 Indicateurs du facteur Ressource
Humaine au Maroc et dans certains pays comparables
Pays
|
Taux d'analphabétisme en %
|
Disponibilité de la main d'oeuvre
qualifiée*
|
Afrique du Sud
|
14
|
3,47
|
Argentine
|
3
|
6,77
|
Brésil
|
13,6
|
5,21
|
Chili
|
4,3
|
6,67
|
Egypte
|
44,4
|
ND
|
Grèce
|
3
|
5,70
|
Hongrie
|
1
|
6,42
|
Inde
|
38,7
|
7,78
|
Indonésie
|
12,1
|
3,81
|
Malaisie
|
11,3
|
7,10
|
Maroc
|
49,5
|
5,40
|
Mexique
|
7,4
|
5,34
|
Philippines
|
5
|
7,45
|
Pologne
|
0
|
5,36
|
Portugal
|
7,4
|
5,09
|
Thaïlande
|
26,8
|
5,53
|
Tunisie
|
13,5
|
ND
|
Turquie
|
14
|
6,25
|
Source : OCIEM 2004 Op cit
* Il s'agit d'une note
attribuée par International Institue for Management Development.
Il semble que ces comparaisons se font au préjudice de
l'économie marocaine. Si les investisseurs étrangers font
égard au degré de qualification de la main d'oeuvre, la faiblesse
du taux de scolarisation et el la hausse du taux d'analphabétisme
contribuent à expliquer la modicité de l'investissement
étranger au Maroc.
CONCLUSION DU CHAPITRE II
L'analyse de l'ossature du système industriel marocain
nous a permis de noter que c'est le secteur agroalimentaire qui détient
la part du lion avec 32% de la production industrielle.
Les industries agroalimentaire et chimique-parachimique
continuent à participer avec 2/3 au PIB industriel. Au niveau des
exportations, les industries textiles et cuir prédominent avec 37% des
exportations industrielles globales.
Le secteur chimique et parachimique draine la plus grande part
des investissements industriels soit 35% du total, suivi du secteur
agroalimentaire avec 32%. La population employée par le secteur
manufacturier reste préponderée par les industries textiles et
cuir et agroalimentaires qui accaparent à elles seules 65%
Les tendances des IEI montrent que les entreprises
à participation étrangère ont un poids considérable
dans le secteur manufacturier marocain étant donné qu'elles
contribuent à plus de 41% de la production globale, 44% du PIB
industriel, 46% des exportations industrielles et emploient 36% de l'effectif
total.
La structure du capital étranger dans le secteur
manufacturier est caractérisée par une grande concentration de ce
capital pour les investisseurs de cinq pays européens qui accaparent
à eux seuls 68% de la valeur totale de ce capital: la France 27%, la
Suisse 13%, l'Espagne 11%, la Suède et la Grande Bretagne avec 9%
chacune. Par groupe de pays, l'UE demeure en 2003 le premier investisseur avec
une part prédominante représentant 72,87% du capital
étranger total.
La lecture de l'Observatoire de la Compétitivité
Internationale de l'Economie Marocaine, du rapport de la CNUCED, du dernier
rapport sur la compétitivité des pays pour l'attractivité
des IDE " Doing business 2006" de la Société financière
internationale et du forum économique de Genève nous ont permis
de relever que le Maroc demeure peu captif aux capitaux étrangers par
rapport à des pays similaires en terme de développement. Ceci
nous a interpellé sur les pierres d'achoppement sur lesquelles butent
les investisseurs étrangers.
A cet égard, nous avons étayé notre
analyse sur un certain nombre d'enquêtes réalisées par des
organismes aussi bien nationaux qu'étrangers qui ont essayé
d'appréhender les entraves à l'investissement étranger.
L'enquête de la Banque Mondiale a fait apparaître
que le niveau élevé des impôts, l'insuffisance de
l'infrastructure économique et la concurrence du secteur informel
constituent un sérieux handicap pour les entreprises
étrangères.
L'enquête des Chambres de Commerce et d'Industrie a
révélé que les carences de fonctionnement de
l'Administration viennent largement en tête pour 77 % des entreprises en
quêtées, suivies de la corruption, 66 % des entreprises
enquêtées estiment que l'insuffisance des équipements et le
déficit de terrains industriels constituent un handicap pour la
réalisation de l'investissement au Maroc.
Aussi, le financement de l'investissement (le coût de
l'argent, surgaranties et l'opacité pour l'octroi des crédits
bancaires) dissuadent les investisseurs étrangers à
s'implanter au Maroc. L'enquête du Ministère de l'Industrie, du
Commerce et de l'Artisanat a montré que les investisseurs
étrangers ont fait part d'un éventail de contraintes dont les
plus récurrentes ont trait à l'administration, au cadre juridique
et réglementaire, au coût élevé des services
d'infrastructure, et aux pratiques déloyales en matière de
concurrence.
D'autres organismes ont réalisé également
des enquêtes en la matière, la " Confédération
Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), le Centre Marocain de
Conjoncture (CMC), la Direction des Investissements Extérieurs dont les
conclusions convergent sur un même faisceau d'entraves: carences au
niveau du fonctionnement de l'Administration et de la justice, insuffisance des
infrastructures, étroitesse du marché intérieur,
difficultés de financement bancaire, retard au niveau de l'adoption de
textes législatifs et réglementaires, absence de la
présentation des atouts du Maroc lors de certaines manifestations
économiques internationales, promotion insuffisante de l'image du Maroc
à l'étranger par le biais de ses représentations
diplomatiques. Aussi, la faiblesse du capital humain et la modicité de
la qualification de la main d'oeuvre au Maroc hypothèque
l'attractivité des investissements étrangers au Maroc.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Dans le second volet de notre investigation, on s'est
fixé comme objectif de répondre à la question des
déterminants des investissements étrangers industriels et par
quel type de stratégie les entreprises étrangères
s'implantent sur le tissu industriel marocain.
Pour y répondre, nous avons amorcé par une
description de l'environnement de l'investissement au Maroc. Ce dernier
s'articule autour d'un climat d'investissement qui semble propice à
l'implantation des promoteurs étrangers (8éme rang par
rapport à un échantillon de 20 pays selon le dernier OCIEM),
d'atouts (voisinage de l'Europe, économie libérale,......), de
panoplies de mesures incitatives (privatisation, Fond Hassan II, Commission des
investissements, convertibilité du dirham,...).
Cependant, nous avons noté que ce cadre incitatif
demeure non captif à l'investissement extérieur où nous
avons mis l'accent sur un organe d'attractivité des IE, en l'occurrence
la DIE qui pâtit de plusieurs entraves pour l'accomplissement de ses
missions d'attraction et d'incitation à l'IE (atrophie du budget
alloué à la promotion, manque de visibilité du
gouvernement vis à vis de cet organe,).
Aussi, la non applicabilité de certaines articles de la
charte de l'investissement (réduction du taux de l'IGR, la
création d'un organe chargé de l'investissement) et la
fiscalité locale dissuade les promoteurs étrangers.
Par ailleurs, nous avons relevé que la charte ne doit
être qu'un adjuvant à des gisements attractifs essentiels
(formation du capital humain, politique de soutien à la demande locale,
développement du savoir-faire, échafaudage d'un tissu industriel,
articulé, dense) à même de générer une
séquence vertueuse porteuse d'investissement, de croissance et de
création d'emploi.
La revue de littérature des IE nous à
interpeller à s'atteler sur la vérification empirique des
théories des déterminants des IE et par quel type de
stratégie ces firmes étrangères se localisent sur le tissu
industriel marocain où nous avons étayé notre test
empirique sur un certain nombre d'études et d'enquêtes
réalisées sur le secteur manufacturier marocain.
Sous réserve de la représentativité de
l'échantillon, les cinq enquêtes du FIAS, du MCI, FACS de la DIE
et de l'ICA, ainsi que d'autres études empiriques (Thèse de B.
Foguig) nous ont permis de déduire, qu'au-delà des scores
élevés obtenus par le Maroc au niveau de la stratégie
horizontale dans le cadre de l'enquête du FIAS, il semble que les
investissements étrangers industriels au Maroc s'effectuent sur une base
verticale qui est liée principalement au déterminant :
minimisation des coûts.
En sus, l'orientation sectorielle des IEI (à l'appui
des enquêtes et études empiriques) nous ont permis d'identifier
les industries privilégiées dans une grande proportion par les
FMN, grâce notamment aux faibles coûts de la main d'oeuvre. Il
s'agit du textile-habillement et de l'électronique.
A ce propos, ces industries font partie des quatre grappes
288(*) technologiques
qui ont été retenues lors du projet « le Maroc
compétitif »289(*) en 1995, en raison de leur potentiel de croissance
et de l'attrait qu'elles constituent pour les investisseurs
étrangers.
Ainsi, la minimisation des coûts apparaît comme le
déterminant majeur de localisation des FMN, étant donné
que les investisseurs étrangers sont intéressés par le
faible coût de la main d'oeuvre, en singulier dans les industries du
textile-habillement et de l'électronique, puisque, ce qui met en relief
la pertinence de la multinationalisation exogène qui considère
principalement la stratégie verticale basée sur les
différences factorielles. Cependant, avec l'ère de la
globalisation marquée par l'économie du savoir, le bas salaire
n'est plus un déterminant majeur pour capter les investisseurs
étrangers, étant donné que « le coût du
travail n'intervient pas dans l'attractivité des activités
intensives en savoir et connaissances qui sont aujourd'hui
déterminantes. En effet, les firmes qui poursuivent des
stratégies verticales de minimisation et pour lesquelles la minimisation
des coûts est prioritaire sont de plus en plus rares et sont
essentiellement dans les secteurs textile-confection, de la chaussure et des
jouets »290(*)
En sus de la minimisation des coûts, d'autres
déterminants, en vertu des quatre enquêtes, motivent les
investisseurs étrangers à se localiser dans le tissu industriel
marocain, entre autres, la proximité du grand marché
Européen (56% du panel de l'enquête MCI et 48% de
l'échantillon de l'enquête de la DIE et 58% du panel de
l'enquête ICA). Toutefois, avec le progrès scientifique et
technologique, les bas salaires et la proximité
géographique291(*) ne peuvent plus s'imposer comme des
déterminants pour l'attractivité de l'investissement
étranger. En effet « la fin des années quatre vingt a
été caractérisée par une large diffusion des
technologies et par une versatilité de la demande, les pays les plus
avancés technologiquement sont tentés de relocaliser certaines
activités, sinon d'arrêter les opérations de
délocalisation vers les pays à faibles coûts salariaux. Le
but est de faire revenir l'avantage comparatif dans les pays
développés même dans les industries utilisant beaucoup de
main d'oeuvre »292(*).
Sur le plan comparatif, d'autres déterminants incitent
les entreprises étrangères à s'implanter dans des pays
concurrents du Maroc ; il s'agit des pays d'Europe centrale et orientale
(ouverture à l'économie de marché et du dynamisme de leurs
politique de rattrapage), la Chine ( taille du marché, abondance d'une
main d'oeuvre habile et à bas prix ), Mexique ( proximité du
marché américain, avantages fiscaux), Tunisie (facilités
administratives, douanières, infrastructures), Egypte (Zone offshore du
Caire), Turquie (marché intérieur, compétences des
fournisseurs, et compétences des fournisseurs et sous-traitants
locaux.
Pour mettre en exergue les entraves liées à
l'investissement étranger, nous avons commencé par une analyse du
secteur manufacturier marocain. L'ossature du tissu industriel marocain
dénote que les secteurs agroalimentaire, chimique-parachimique,
textiles et cuir, détiennent les grandes parts respectivement dans la
production industrielle, PIB industriel, exportations industrielles et
l'emploi. Aussi, la radioscopie du secteur manufacturier révèle
que les entreprises à participation étrangère ont un
pesanteur dans le secteur manufacturier marocain (41% de la production globale,
44% du PIB industriel, 46% des exportations industrielles et emploient 36% de
l'effectif total). Et que l'UE demeure la principale région d'attraction
des IEI vers le Maroc avec 68% du total.
Cependant et à l'appui du récent Observatoire de
la Compétitivité Internationale de l'Economie Marocaine, du
dernier rapport de la CNUCED, du dernier rapport sur la
compétitivité des pays pour l'attractivité des IDE " Doing
business 2006" de la Société financière internationale et
du forum économique de Genève, le Maroc demeure un pays non
attractif des IEI.
Plusieurs entraves sont derrières ce flux timide des
IEI que l'on s'est interrogées en s'étayant sur des études
sur le terrain réalisées au compte du Maroc.
Toutes ces enquêtes semblent converger vers un
même faisceau d'obstacles, entre autres, l'exiguïté du
marché local, les carences au niveau du fonctionnement de
l'Administration et de la justice, l'insuffisance des infrastructures, les
difficultés de financement bancaire, le retard au niveau de l'adoption
de textes législatifs et réglementaires, les pratiques
déloyales en matière de concurrence et les problèmes
fonciers. Aussi, la faible qualification de la main d'oeuvre marquée par
le faible taux d'inscription et le taux élevé
d'analphabétisme constitue un obstacle rédhibitoire à la
captation des entreprises étrangères industrielles au Maroc.
A cet égard, moult interrogations nous
apostrophent : Comment notre économie peut surmonter ces
obstacles ? N'y a t-il pas, en filigrane, d'autres entraves qui
transcendent le socio-politico-économique ? Ne faudrait-il pas
scruter d'autres horizons? Quels sont les gisements d'attractivité que
le Maroc doit creuser ? N'y a t-il pas des facteurs latents,
intrinsèques et endogènes qu'il faut éclore pour que notre
économie puisse apporter des solutions aux multiples problèmes
socio-économiques ?
CONCLUSION GENERALE
Tout au fil de notre investigation, nous avons cherché
à déceler les déterminants des investissements
extérieurs industriels dans le cas de l'économie marocaine.
Cette quête s'est inscrite, d'une part dans l'optique de
la tendance à la globalisation de l'économie, à
l'ouverture et à la rivalité acharnée et féroce des
pays à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui a
secrété une explosion sempiternelle et une prouesse sans
trêve des investissements extérieurs qui étaient de l'ordre
de 648,1 Milliards de dollars en termes de flux selon le récent rapport
de la CNUCED.
Le trend haussier et l'hémorragie du capital
étranger ayant orienté la réflexion conceptuelle et
théorique vers la recherche de ce qui incite une entreprise
étrangère à s'implanter dans des pays hôtes.
Elle est intervenue, d'autre part, à une époque
où les difficultés économiques et sociales (tarissement de
l'épargne interne, la rareté relative des ressources, tant
publiques que privées, allouées au financement de la croissance
et du développement et ce dans des contextes nationaux marqués
par l'augmentation continue de la demande sociale dans les domaines les plus
stratégiques, notamment l'emploi, la santé, l'éducation,
la formation...) infligent aux pays en voie de développement un
bouleversement et un revirement de leur politique économique : La
libéralisation du système financier, la
déréglementation de change, les privatisations, l'ouverture
commerciale constituent des vecteurs visant l'échafaudage d'un climat
propice pour l'ouvrage du développement économique.
Cette nouvelle orientation assigne une place
privilégiée à l'investissement extérieur, lui
accorde un rôle décisif dans l'oeuvre de développement
industriel.
Depuis le début de la décennie 80, le Maroc,
à l'instar des pays en développement, a suivi cette
trajectoire.
Notre recherche qui emprunte son intérêt des
éléments évoqués ci haut s'est fixée comme
dessein l'étude des déterminants des investissements
extérieurs industriels au Maroc.
Pour répondre à cette interrogation qui nous a
préoccupé, nous nous sommes basés sur les données
statistiques du Département du Commerce et de l'Industrie qui sont
différentes de celles de l'office des changes (Ce dernier ne
considère comme investissement étranger que les flux de capitaux
qui traversent la frontière nationale sous forme de devises).
Nous avons, par la suite, essayé d'approcher
empiriquement les déterminants des investissements extérieurs
industriels en s'étayant sur des enquêtes réalisées
par des organismes nationaux (Département du Commerce et de l'Industrie,
Direction des investissements Extérieurs) et internationaux (Le service
conseil pour l'investissement étranger connu sous l'acronyme FIAS
Foreign Investment Advisory Service, le programme d'enquêtes pour
l'analyse de la compétitivité des entreprises connu sous
l'acronyme FACS Firm Analysis and Competitivness Survey, l'enquête
d'Ernest&Young et l'enquête de la banque mondiale sur le climat de
l'investissement au Maroc.
La réponse à la question des déterminants
des investissements extérieurs industriels a
nécessité :
· Primo, la connaissance conceptuelle et théorique
des motivations qui exhortent les entreprises étrangères à
s'implanter dans un pays donné ;
· Secundo, l'appréhension des stratégies
des investisseurs étrangers qui s'implantent dans un territoire
d'accueil donné dans la mesure où l'investissement
extérieur est indissociable des entreprises étrangères qui
le réalisent ;
· Tertio, la connaissance et l'exposé des mesures
incitatives érigées par l'Etat Marocain à même de
capter l'investissement extérieur ;
· Quarto, la compréhension de la manière
dont se sont développés les investissements extérieurs
dans l'industrie marocaine.
De l'analyse ainsi entreprise, nous avons dégagé
un certain nombre de constats :
· Le premier constat est que les flux des
investissements directs étrangers restent l'apanage des pays riches
(77%) sur la période 1999-2004. C'est le basculement de la division du
travail, centrée sur la maîtrise des coûts et la
réalisation de rendements d'échelle du capital productif vers une
division cognitive de maîtrise de l'information et des connaissances,
d'apprentissage et la réalisation d'économies de champ sur les
actifs intangibles investis, semble-t-il, qui explique le processus de
concentration des IDE dans les pays industrialisés riches en ressources
cognitives spécifiques ;
· Le deuxième constat et sous réserve de
la représentativité de l'échantillon des cinq
enquêtes, il semble que les investissements extérieurs industriels
au Maroc s'effectuent sur la base d'une stratégie verticale qui est
liée principalement à la minimisation des coûts. De ce
fait, la minimisation des coûts apparaît comme le
déterminant majeur de la localisation des entreprises
étrangères, étant donné que les investisseurs
étrangers sont intéressés par le faible coût de la
main d'oeuvre, en singulier dans les industries du textile-habillement et de
l'électronique, ce qui met en relief la pertinence de la théorie
de la multinationalisation exogène qui considère principalement
la stratégie verticale basée sur les différences
factorielles. Les différentes enquêtes et études
empiriques, empruntées dans cette investigation pour approcher les
motivations des investisseurs étrangers, ont corroboré ce
constat.
Toutefois, nous avons noté qu'avec la sophistication
des processus de production et au regard du foisonnement des activités
industrielles intensives en savoir-faire et en matière grise, la
contraction des coûts, en particulier le bas salaire n'est plus un
déterminant crucial pour attirer les entreprises
étrangères. En effet, les firmes qui poursuivent des
stratégies verticales de minimisation et pour lesquelles la minimisation
des coûts est prioritaire sont de plus en plus rares et sont
essentiellement dans les secteurs textile confection, de la chaussure et des
jouets ;
· Le troisième constat est qu'en sus de la
minimisation des coûts, comme déterminant essentiel des
investissements extérieurs industriels, la proximité
Européenne, entre autres, semble être une motivation qui incite
les entreprises étrangères à s'implanter au Maroc.
Cependant, nous avons souligné qu'avec l'ère des progrès
technologiques et l'effacement des frontières, la proximité
géographique et les bas salaires ne peuvent plus s'imposer comme des
déterminants de l'attraction de l'investissement extérieur
industriel : L'automatisation des processus productifs293(*) et la versatilité de
la demande (flexibilité productive liée à la
nécessaire réactivité aux marchés),
caractéristique du début des années 90, fait que les pays
capitalistiques développés relocalisent certaines
activités, voir même de mettre un terme à leur
opérations de délocalisation. Le but étant de
récupérer l'avantage comparatif, même dans les
activités industrielles utilisant intensivement la main
d'oeuvre294(*) ;
· Le quatrième constat est que les industries de
prédilection des investisseurs étrangers (grâce notamment
aux faibles coûts de la main d'oeuvre) sont les industries textile
habillement et de l'Electronique. Ces niches font partie des grappes
technologiques qui ont été retenues lors du projet « le
Maroc compétitif » en raison de leur potentiel de croissance
et de l'attrait qu'elles constituent pour les investisseurs étrangers
qui sont à la quête de la minimisation des coûts ;
· Le cinquième constat est que sur le plan
comparatif, d'autres déterminants impulsent les promoteurs
étrangers à s'orienter et à investir dans d'autres pays
rivaux du Maroc ; il s'agit des compétences des fournisseurs et
sous-traitants locaux en Turquie, de la taille du marché local et la
main d'oeuvre habile en Chine ;
· Le sixième constat est que les flux des
investissements extérieurs industriels demeurent cantonnés
à l'Europe qui reste le principal bailleur de fonds du Maroc (94,5% du
total), en singulier la France. Ce trend haussier et cette sclérose sur
l'Europe témoignent de la continuité des rapports tissés
depuis la période coloniale. L'investissement extérieur, en
singulier295(*), a
aiguisé et a attisé ces rapports. Les relations
financières entre le Maroc et les autres pôles de
l'économie internationale, notamment les USA et le Japon ne sont pas
encore réellement entamés. Les deux grands empires des finances
internationales ont marginalisé le Maroc dans la mesure où les
flux des investissements extérieurs américains vers le Maroc ne
sont que de 2,1%, 0,14 en provenance du Japon selon le dernier rapport de
l'office des changes. De surcroît, les flux des investissements des pays
arabes vers le Maroc demeurent en deçà des espérances de
l'instauration des zones de libre échange et la consolidation des
rapports financiers avec notre pays. En sus, les capitaux en provenance des
pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) sont infimes, en atteste
l'éloquence des chiffres suivants : Tunisie (0,6%), Libye (0,1%) et
l'Algérie (0.005%), soit un total de 0,7%. A cet égard, moult
questions nous ont interpellées au regard de cette timidité des
flux des investissements extérieurs en provenance de ces pays :
Est-ce que le Maroc ne dispose pas d'atouts à leur
présenter ? Est-ce que les avantages dont il dispose n'ont,
à leurs yeux, aucun intérêt ? Est-ce que il n'a pas su
les valoriser de manière correcte ? Est-ce qu'ils n'ont pas de
crédit dans le comportement des responsables et des acteurs
économiques marocains et la façon dont ils gèrent
l'économie et le pays ? Est-ce que la fuite des capitaux nationaux
depuis plus de quarante ans les a dissuadé et les a rendu
méfiants et réticents à l'égard de l'avenir du
pays ? Toutes ces apostrophes peuvent être pour quelque chose dans
la faiblesse des investissements extérieurs émanant de ces pays
et aussi des autres pays ;
· Le septième constat est que le Maroc demeure un
pays non attractif pour les investissements extérieurs et ce
malgré les efforts déployés dans ce sens, en
témoigne les ratios suivants : 0,1% par rapport aux flux des
investissements extérieurs dirigés vers l'Afrique, 0,01% par
rapport au total mondial et 0,4% du PIB marocain alors que comparativement
à des pays similaires au Maroc en terme de développement ce ratio
est de 3,27% en Tunisie, 3,47% au Portugal, 2,59% en Pologne. En termes de
benchmarking, le Maroc draine peu de capitaux étrangers en comparaison
avec des pays du bassin méditerranéen. En effet, sur la
période 1998-2003, le Portugal a attiré l'équivalent de
3310 Millions de dollars, suivi de l'Israël (3170 Millions de dollars),
l'Afrique du Sud (1876 Millions de dollars), La Turquie (1264 Millions de
dollars) ;
· Le huitième constat (découlant de notre
sixième constat) est que plusieurs pierres d'achoppement sont à
l'arrière-plan de ce flux minuscule et infime de l'investissement
extérieur vers le Maroc. En effet, l'exiguïté du
marché intérieur, l'insuffisance et la cherté des services
d'infrastructure, la concurrence du secteur informel, les problèmes et
la complexité du statut foncier des terrains, les difficultés de
financement bancaire (coût onéreux de l'argent, les surgarenties
requises par les banques pour l'octroi du crédit) sont , entre autres,
des mobiles dissuasifs sur lesquels piétinent les entreprises
étrangères à investir dans l'industrie marocaine et des
tares qui érodent et consument l'attractivité de
l'économie marocaine.
D'autre part, nous avons mis l'accent sur un aspect juridique
sur lequel les investisseurs étrangers butent ; il s'agit de la
charte actuelle de l'investissement qui se limite à énoncer des
règles générales sans application pratique directe,
laissant ainsi implicitement leur mise en oeuvre à des textes
législatifs et réglementaires spécifiques. En effet,
jusqu'à présent (en l'an 2005), soit dix ans années
après sa promulgation, certaines mesures sont restées sans effet
: la réduction du taux marginal de l'IGR à 41, 50% au lieu de
44% (article 8), la simplification et l'harmonisation de la fiscalité
(article 14), l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance des
investisseurs (art 21). Certes ces textes d'application, notamment celui
relatif à la baisse du taux maximum de l'IGR, n'ont pas pour l'instant
vu le jour, car leur promulgation se traduirait par une réduction des
recettes de l'Etat et donc un coût budgétaire important au moment
où le Maroc connaît une période de récession et
morosité économique. Les autres textes se heurtent plutôt
à des obstacles administratifs liés à la participation de
différents départements ministériels à leur
élaboration. Or, la multiplication des intervenants, qui n'arrivent pas
à se mettre d'accord sur un contenu unique des projets de textes
d'application, constitue un handicap sérieux à la mise en place
d'un régime juridique des investissements qui soit totalement
opérationnel.
En somme, La charte marocaine de l'investissement est certes
incitative, mais demeure caractérisée par un hiatus entre sa
promulgation et l'application de certaines de ses plus importantes dispositions
ce qui suscite de l'inquiétude chez les investisseurs étrangers.
En sus, dans le cadre de notre quête, nous avons mis un
point d'orgue sur un organe focal d'accueil, d'information, d'accompagnement,
de promotion de l'investissement extérieur et de diffusion de l'image du
Maroc à l'étranger, en l'occurrence la direction des
investissements extérieurs qui pâtit d'un certain nombre de
problèmes pour l'attraction des promoteurs étrangers : la
carence des moyens financiers ( 8 Millions de dhs, c'est le budget minuscule
dont dispose la direction des investissements extérieurs, loyer de
l'immeuble, frais de gardiennage et personnel inclus) constitue une pierre
d'achoppement au regard de cet organe pour assurer une présence
musclée dans les forums et conférences internationales, les
règles intrinsèques à l'organisation budgétaire et
administrative restent relativement inadéquates aux besoins d'une
stratégie de promotion de l'investissement étranger que cherche
à mettre en oeuvre ladite structure, le manque de visibilité du
gouvernement vis à vis de cette structure, la pluralité des
organismes de promotion ( CMPE, ONMT, CGEM, La maison de l'artisan,....)
s'avère également un handicap réel qui crée une
déroute aux promoteurs étrangers.
D'ailleurs, une enquête réalisée par le
FIAS en 1994 pour le compte du Maroc constitue une corroboration de notre
jugement et atteste de la véracité de notre verdict, puisque
cette dispersion et cette dissémination des initiatives ne favorise pas
l'efficacité, l'attraction et la promotion des investissements.
De surcroît, cette multiplicité des intervenants
en matière de promotion de l'investissement étranger
sécrète des informations contradictoires pour les promoteurs, ce
qui ne manque pas de mettre les entreprises étrangères dans des
situations de doute.
L'Etat avait tenté de mettre sur pied l'Office
National pour la Promotion des investissements et des Exportations (ONIX) pour
regrouper tous les autres organismes de promotion. Toutefois, faute d'entente
entre les départements, le projet a été renvoyé aux
calendes grecques, car chacun voulait garder une partie de ses
prérogatives.
Il semble que, contrairement à ses concurrents, le
Maroc n'a pas une politique bien élaborée dans le domaine de la
promotion de l'investissement étranger et n'anticipe pas les challenges
à affronter au regard de l'épée de Damoclès qui
sont les progrès technologiques et les mutations qui ne cessent de
bouleverser les systèmes productifs, les systèmes d'organisation
des entreprises et les déterminants des investissements
extérieurs. Dorénavant, la question qui nous apostrophe :
vers quelle attractivité tant spatiale que sectorielle l'économie
marocaine doit évoluer ? Car l'attractivité actuelle
étayée, pour l'essentiel, sur le faible coût de la main
d'oeuvre et la proximité géographique péricliterait
à terme.
Le potentiel attractif du Maroc, déjà
précaire et insuffisant, est fortement menacé avec le temps.
De ces constatations évoquées ci-dessus
découlent les enseignements suivants :
· Aux yeux des déterminants actuels de
l'économie globale, face à la dynamique actuelle de
l'économie mondiale et au regard de la logique des promoteurs
étrangers, le type d'investissement extérieur industriel
réalisé au Maroc n'est pas de bonne augure : D'une part, les
avantages offerts en termes de facteurs de production (main d'oeuvre à
faible coût,.....) ne sont ni stratégiques, ni spécifiques
au Maroc, ni pérennes dans le temps. Les investissements
étrangers peuvent se localiser aujourd'hui et repartiraient le
lendemain. D'autre part, les avantages fiscaux sont largement insuffisants pour
constituer un facteur d'attraction et de rétention des investissements
extérieurs. En effet, « La quasi totalité des enquêtes
montent que l'existence d'incitations financières est un
déterminant subalterne de la localisation des investissements qui joue
au mieux le rôle de la cerise sur le gâteau, ........., un
système d'incitations sous forme d'exonérations fiscales, de
primes à l'investissement, de crédits d'impôts,
d'amortissement accéléré ne réussira pas à
faire passer un pays d'un cercle d'attractivité inférieur
à un cercle d'attractivité supérieur,...... la
décision de s'implanter est prise indépendamment de l'existence
des incitations, elle est fondée sur une évaluation
économique et non pas financière de la rentabilité du
projet,......l'évaluation du projet est effectuée dans un horizon
temporel de moyen long terme, donc sur une période qui déborde la
durée habituelle des exonérations de la fiscalité sur les
bénéfices industriels ( 3 à 5 ans selon les
pays) »296(*)ce que C.A Michalet appelle la grande illusion des
incitations. En outre, Selon W.Andreff (1999), les incitations occupent le
dernier rang dans les déterminants des choix de localisation297(*) des entreprises
étrangères ;
· Evoquer l'avenir de l'investissement international au
Maroc nous astreint à faire égard au concept de la
relocalisation qui fait son chemin dans les stratégies des entreprises
étrangères. Même si même le Maroc ne ressent pas
actuellement une baisse des investissements internationaux due à la
relocalisation, l'introduction de plus en plus ascendant des équipements
automatisés flexibles dans l'industrie, sécréterait un
redéploiement de la part des investissements internationaux. Ce
redéploiement se traduirait dans la réalité
économique par des opérations de relocalisation des
activités productives des pays du Sud vers les pays du Nord, ce qui ne
manquerait pas, semble t-il, d'engendrer dans l'avenir une baisse des flux des
capitaux étrangers vers ces pays du Sud ;
· Les promoteurs étrangers sont hyper sensibles
aux comportements économiques des acteurs nationaux. En effet, il est
paradoxal d'inciter une entreprise étrangère à investir au
Maroc, alors que les promoteurs nationaux n'investissent pas, peu ou font fuir
leurs capitaux à l'étranger. Cette timidité de
l'investissement national et ce comportement timoré des acteurs
économiques nationaux sont généralement perçus
comme une méfiance au regard des perspectives du pays et une
insécurité pour l'avenir de l'investissement. Du coup, ce
comportement se traduirait, non seulement, par une dissuasion des nouveaux
promoteurs étrangers à investir au Maroc, mais, plus encore, il
exhorte ceux qui y ont déjà investi à limiter leur
investissement et/ou leur réinvestissement298(*) ou à réaliser
un désinvestissement. D'ailleurs, l'analyse du ratio Recettes
nettes/Recettes brutes299(*) révèle que le gain net en termes de
flux des investissements extérieurs n'a été que 13,3% en
1995300(*), 3,2% en 2000
et 58,7% en 2003. Dit autrement, sur 100 dhs investi au Maroc respectivement en
1995 et 2000, l'économie en exporte sous diverses formes
(désinvestissement inclus) 86,7 dhs et 96,2 dhs. A cet égard, une
attention particulière doit être assignée à la
crédibilité et à la confiance au Maroc comme vecteurs
essentiels de l'investissement aussi bien national qu'international ;
· Dans la mesure où les promoteurs
étrangers sont sensibles aux comportements des investisseurs nationaux
comme il a été évoqué ci-dessus, l'investissement
national aura, au moins deux vertus : D'une part, l'investissement des
promoteurs nationaux dans le tissu économique marocain instaurerait un
état de confiance aux yeux des entreprises étrangères, qui
se traduirait à son tour part une attraction de l'investissement
extérieur. En d'autres termes, l'investissement national créera
une séquence vertueuse Investissement national-état de confiance
dans l'économie- attraction de l'investissement extérieur.
L'investissement étranger ne doit pas être considéré
comme le succédané de l'investissement national. Il s'agit de le
concevoir comme le complément dynamique de l'investissement national.
Plus encore, c'est l'investissement national et la dynamique économique
et sociale intérieure du pays qui font appel à l'investissement
étranger301(*),
comme en témoigne l'expérience des pays du sud
asiatique302(*) ;
· Il faut prendre en compte l'existence d'une dialectique
entre la compétitivité et l'attractivité : Selon
l'adage populaire « les banques ne prêtent qu'aux
riches », les entreprises étrangères n'investissent que
dans les pays les plus compétitifs car « les territoires les
plus attractifs seraient aussi les territoires les plus
compétitifs,............. Les firmes n'investissent que dans les pays
dont les avantages de localisation renforcent leur propre
compétitivité, ........... ce qui revient à dire que la
construction de l'attractivité est aussi celle de la
compétitivité »303(*) A cet égard, le Maroc a intérêt
à prendre les dispositions adéquates pour rendre
compétitifs ses secteurs d'activité qui sont à croissance
rapide et moyenne des investissements extérieurs à
l'échelle mondiale : industries électroniques, automobile,
industrie agro-alimentaire .....etc.
· L'intégration régionale du Maroc
constituerait un gisement d'attractivité important, car, face à
l'intensification de la concurrence mondiale, la tendance à la
régionalisation s'est développée et s'est approfondie.
Celle-ci s'est révélée une condition incontournable
à l'attractivité des économies. En effet,
« l'attraction de nouveaux investisseurs serait
considérablement renforcée si les accords de libre-échange
signés séparément par la Tunisie et le
Maroc...était suivis d'une relance de l'intégration
régionale maghrébine. La constitution d'un marché unique
de l'Afrique du Nord aurait un effet multiplicateur sur les politiques de
promotion menées par les différents pays de la région.
Elle aurait pour effet de réduire considérablement le handicap de
la petite taille des différents marchés
nationaux »304(*).Aussi, une telle intégration permet
« d'accélérer le mouvement de restructuration du tissu
économique et social et de réduire les contraintes
extérieures, parce qu'elle s'appuie sur les dynamiques
intérieures et se nourrit de la croissance
économique »305(*). Le Maroc occupe une place géopolitique
distinguée qui lui permet de s'insérer davantage dans
l'économie régionale, tant sur le plan
méditerranéen, que moyen-oriental, arabe et africain, ce qui lui
permet de devenir une localisation stratégique d'attraction des IDE et
de production pour un vaste marché ;
· L'accord de libre échange Maroc-UE, semble-
t-il, pourrait s'avérer un vecteur d'attractivité de
l'investissement étranger, en particulier européen. Toutefois,
les résultas escomptés de cette instauration de zone de libre
échange en termes de captation de flux des investissements
étrangers seraient tributaires de la mise à niveau de
l'économie marocaine306(*) dans la mesure où les investisseurs
étrangers intéressés par le Maroc seraient à la
quête, avant tout des entreprises marocaines partenaires ( sous formes
de joint-ventures par exemple) fortes et compétitives pour être
associées à des projets communs ou pour pouvoir s'inscrire dans
une relation de type Client-Fournisseur. Ceci n'est pas le cas actuellement
pour une grande partie des entreprises marocaines, mais pourrait l'être
avec l'avènement de la zone de libre échange ;
· L'action sur les facteurs d'attractivité prise
par le Maroc ne doit pas se focaliser uniquement à capter des IDE, car
rien ne garantit que les IDE ne seront pas volatils : les
stratégies globales permettent aux firmes de s'émanciper des
territoires et d'adopter des localisation flexibles en fonction des
capacités de réponse de leur environnement à leurs besoins
en évolution. Il n'est pas donc suffisant d'entreprendre des politiques
coûteuses d'incitation pour attirer des flux des IDE, encore faut-il
trouver les moyens de les pérenniser sur les territoires
d'accueil ;307(*)
· Les facteurs exogènes ne sont pas les seuls
facteurs qui peuvent contribuer à l'attractivité des IDE au
Maroc.
Le rôle des facteurs endogène est
déterminant : Un capital humain308(*) capable d'absorber les transferts de technologie
véhiculée par les entreprises étrangères qui
permettent de répondre aux critères de la production pour le
marché international en termes de coût, délais de livraison
et qualité des produits309(*), une croissance économique
soutenue,310(*) la
qualité de la vie, le climat des affaires, une stratégie
industrielle311(*)
permettant la création d'un tissu industriel national performant, une
politique de construction d'une infrastructure de
Recherche&Développement312(*), une stratégie visant un aménagement
harmonieux du territoire national et une intégration réelle des
populations rurales des différentes régions dans le
développement économique. D'un côté, ces facteurs
peuvent développer et sous tendre une politique d'attractivité
répondant aux exigences d'avenir. De l'autre côté, ils
peuvent déterminer, accompagner un processus d'insertion qui s'inscrit
dans la logique de l'évolution de l'économie globale pour en
tirer des opportunités pour l'économie du pays et en
atténuer les menaces et c'est de cette manière que le Maroc
pourrait être en mesure d'exercer un effet d'attraction sur les
investissements extérieurs, de les orienter vers des secteurs, des
régions à développer ;
· Parallèlement à ces facteurs d'ordre
économique, d'autres gisements à caractère politique,
social et culturel méritent d'être scrutés :
stratégie sociale, réforme d'ordre politique, une bonne
gouvernance ; amélioration de l'efficacité du système
éducatif. A cet égard, le grand défi auquel le
système de formation devrait faire face est de savoir comment former
l'homme du troisième millénaire ? Quelles formes
d'organisation nouvelles et quels modes de gestion modernes adopter pour faire
du système de formation des ressources humaines un processus
réactif répondant sans cesse aux mutations de l'économie
globale en compétence de qualité ;
· Sur le plan juridique, la charte de l'investissement,
qui est en vigueur pourtant depuis 1995, souffre d'un certain retard dans
l'application de quelques unes de ses mesures en faveur des investisseurs. Il
est, en corollaire, impératif que les textes d'application manquants (la
réduction du taux marginal de l'IGR à 41,50% au lieu de 44%
article 8, la simplification et l'harmonisation de la fiscalité article
14, l'instauration d'un organe d'accueil et d'assistance des investisseurs
article 21) soient concrétisés. Par ailleurs, nous avons
relevé que la charte doit être un adjuvant à des gisements
attractifs essentiels sur lesquels l'Etat doit s'atteler à l'instar de
la formation du capital humain, de la politique de soutien à la demande
locale, du développement du savoir-faire, de l'échafaudage d'un
tissu industriel, articulé, dense et performant à même de
générer une séquence vertueuse porteuse d'investissement,
de croissance et de création d'emploi.
· Sur le plan des structures chargé de la
promotion des investissements étrangers au Maroc, les missions de la
direction des investissements extérieurs pourraient être
consolidées moyennant :
- Une révision du budget à la hausse de la DIE
qui demeure en deçà de la stratégie de promotion que
cherche à mettre ladite structure. Ces ressources financières
peuvent être mobilisées pour financer des activités telle
que le ciblage des investisseurs et la planification
stratégique ;
- Des bureaux à l'étranger (logés dans
des ambassades ou consulats) qui consolideront la diplomatie économique.
Les cadres en poste à l'étranger doivent posséder une
connaissance approfondie de leur produit, doivent être bien
intégrés dans leur société d'accueil avec les
hommes d'affaires du pays, doivent aussi accès aux ressources sans
aucune formalité pour pouvoir contacter un client potentiel dont le
projet d'investissement est intéressant pour le Maroc. La messagerie
électronique la vidéo conférence peuvent être
utilisés pour permettre au personnel des bureaux à
l'étranger de participer activement aux réunions tenues à
la DIE ;
- Une formation en techniques de communication et langues
étrangères pour le personnel de l'accueil dans la mesure
où le staff de l'accueil est le premier contact avec les promoteurs
étrangers ;
- Des compagnes publicitaires destinées à
créer une image positive du Maroc chez les investisseurs
potentiels ;
- Une formation linguistique pour le staff de la DIE qui est
capital pour la promotion de l'investissement au Maroc étant
donné qu'un fort pourcentage de des investisseurs potentiels exigeront
d'autres langues, hormis le français, notamment l'anglais et
l'espagnol ;
- Des missions de promotion à l'étranger
ciblées à l'instar de l'organisation du Road Show aux USA du 31
Mars au 8 Avril 2005 « Morocco Gateway Advantag »
organisé aux USA en partenariat avec le groupe américain CMS
ENERGY et l'agence américaine pour le développement du commerce
(USTDA) qui vise à connaître le Maroc aux opérateurs
américains à promouvoir l'investissement américain au
Maroc et à mettre en exergue les avantages comparatifs de certains
secteurs bien identifiés dont ceux des composantes automobile, de
l'industrie électronique et de l'industrie agroalimentaire et
témoigner de l'expérience d'implantations réussies
d'entreprises américaines.
En somme notre réflexion est qu'au regard de la
globalisation (qui est un phénomène dynamique remettant sans
cesse en cause les acquis), « gérer l'attractivité
d'une nation, faire que s'expriment ses avantages compétitifs,
concurrentiels et construits, agir structurellement sur les
générateurs de l'attractivité est une affaire de longue
haleine. La quête de l'attractivité, dans ce contexte, s'apparente
de plus en plus au mythe de Sisyphe »313(*). Ceci pour dire qu'il n'y a
jamais de situation acquise dans l'attractivité des IDE, qu'il faut
toujours se remettre en cause et ne pas craindre les évaluations
périodiques permettant de moduler au jour le jour les impératifs
de l'attractivité.
Certes, le Maroc suit ces métamorphoses en initiant ces
dernières années un certain nombre de réformes touchant le
climat de l'investissement, mais les résultats restent en
deçà des espérances escomptées, en témoigne
la modicité du volume de l'investissement extérieur et qui se
reflète par sa part timide dans la FBCF et le PIB depuis
l'indépendance, hormis les résultats exceptionnels
enregistrés ces dernières années (1999-2001-2003-2005).
Plusieurs travaux empiriques émanant de
l'Administration (Département du commerce et de l'industrie), des
centres de recherches, des organisations internationales (E&Y, FIAS, FACS,
DIE), de l'université ont cherché à apporter des
éléments de réponse à cette interrogation focale en
l'occurrence la faible attractivité de l'IDE.
A cet égard, la question qui nous apostrophe :
est-ce que les éléments de réponse apportés, dans
ce travail, ou d'autres, sur les déterminants, les écueils et la
promotion des investissements extérieurs résident uniquement dans
les sphères jusqu'à présent
défrichées : l'économique, le politique et
l'administratif ? Ne faudrait-il pas scruter d'autres horizons en
singulier le socioculturel, le comportement des acteurs, la question des
valeurs et de l'éthique.
D'où l'importance à notre sens, d'enquêtes
sur le terrain portant sur les aspects qualitatifs à côté
des aspects quantitatifs.
Notre travail de recherche aurait été d'un
apport plus fécond, plus riche et plus utile si nous avons pu
intégrer les éléments suivants :
- Les déterminants des investissements
extérieurs pour chaque secteur314(*) et sous-secteur et par région, car certains
investissements directs étrangers ont des déterminants
spécifiques du type d'activité concernée. Ainsi, par
exemple, les industries fortement polluantes comme le papier, la chimie,
l'électricité seront plus sensibles aux règles dans le
domaine des normes, de la pollution, la protection de l'environnement dans leur
choix d'implantation ;
- L'usage des modèles économétriques pour
enrichir et corroborer davantage notre verdict sur les déterminants des
investissements extérieurs industriels au Maroc ;
- L'économie locale, car on observe dans la
période récente l'émergence de dynamiques qui placent le
local comme le niveau de création du projet de
développement : Sous la pression des critères de
convergences internationaux, les difficultés de l'Etat-Nation ont
conduit à une décentralisation et à une
régionalisation de la gestion des biens collectifs comme les
infrastructures de communication, l'éducation et la formation, l'aide au
développement. Dans ce cas, les politiques d'attractivité se
conjuguent alors au niveau local pour attirer les différents
territoires ;
- Les approches récentes de l'économie
régionale (Gilly J.P, Perrat J, Zimmerman J.B) : Ces
dernières mettent l'accent sur la proximité institutionnelle,
organisationnelle et géographique des acteurs qui favorise
l'émergence de dynamiques régionales et locales de
développement endogène. Dans ce cas, la recherche
d'externalités positives en terme de main-d'oeuvre qualifiée,
d'un savoir-faire régional, d'un réseau de sous-traitants, de
compétences localisées, d'universités, de laboratoires de
recherche, des associations constitueront les vecteurs essentiels de
l'attractivité et par ricochet le territoire peut secréter des
règles spécifiques de son attractivité.
Ces éléments315(*) qu'on n'a pas pu intégrer dans notre
recherche contribueront humblement à un débat qui ne manquera pas
de se développer dans le contexte actuel de transformations rapides de
l'environnement international. Ils ouvriront des pistes à la question du
développement local et régional qui constituent un challenge et
un enjeu majeur pour l'attractivité et le développement des pays
du Sud.
ANNEXES
ANNEXE N°1 RÉPARTITION RÉGIONALE DES
ENTRÉES ET DES SORTIES DES IDE, 1993-2004
(En Milliards de dollars)
Entrées d'IDE
|
Sorties d'IDE
|
Régions/Pays
|
1993-1998 (moyenne annuelle)
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
1993-1998 (moyenne annuelle)
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Pays développés
|
256.2
|
849.1
|
1134.3
|
596.3
|
547.8
|
442,2
|
380.0
|
353.3
|
1014.1
|
1092.7
|
662.2
|
599.9
|
577.3
|
637.4
|
Europe
|
147.3
|
520.4
|
722.8
|
393.9
|
427.6
|
359,4
|
223.4
|
218.1
|
763.5
|
866.1
|
451.3
|
396.9
|
390.0
|
309.5
|
UE
|
140.3
|
501.5
|
696.3
|
382.6
|
420.4
|
338,7
|
216.4
|
200.8
|
724.6
|
813.4
|
433.9
|
384.5
|
372.4
|
279.8
|
USA
|
86.1
|
283.4
|
314
|
159.5
|
71.3
|
56,8
|
95.9
|
92.3
|
209.4
|
142.6
|
124.9
|
134.9
|
119.4
|
229.3
|
Japon
|
1.3
|
12.7
|
8.3
|
6.2
|
9.2
|
6,3
|
7.8
|
21.4
|
22.7
|
31.6
|
38.3
|
32.3
|
28.8
|
31.0
|
- 282 -
|
Autres pays développés
|
21.5
|
32.5
|
89.2
|
36.7
|
39.6
|
19,6
|
52.9
|
21.5
|
18.5
|
52.5
|
47.7
|
35.8
|
39.1
|
67.6
|
Pays en développement
|
138.9
|
232.5
|
253.2
|
217.8
|
155.5
|
166,3
|
233.2
|
56.6
|
88.2
|
143.2
|
78.6
|
47.8
|
29.0
|
83.2
|
Afrique
|
7.1
|
11.9
|
9.6
|
20.0
|
13.0
|
18
|
18.1
|
2.3
|
2.5
|
1.6
|
-2.6
|
0.4
|
1.2
|
2.8
|
Amérique latine et Craîbes
|
47.9
|
108.6
|
97.5
|
89.1
|
50.5
|
46,9
|
67.5
|
12.7
|
44.7
|
60.6
|
29.1
|
11.4
|
10.6
|
10.9
|
Asie-Océanie
|
83.9
|
112.0
|
146.0
|
108.7
|
92.0
|
101,4
|
147.6
|
41.6
|
41.0
|
81.1
|
52.0
|
36.0
|
17.2
|
69.4
|
Asie
|
83.4
|
111.6
|
145.7
|
108.6
|
92.0
|
6,5
|
147.5
|
41.6
|
41.1
|
1.4
|
52.0
|
36.0
|
17.2
|
69.4
|
Asie occidentale
|
3.5
|
1.9
|
3.8
|
7.1
|
5.7
|
72,1
|
9.8
|
0.2
|
1.6
|
72.0
|
1.1
|
0.9
|
-4.0
|
0.0
|
Asie de l'Est
|
51.6
|
77.3
|
116.2
|
78.7
|
67.3
|
53 ;5
|
105.0
|
31.7
|
29.8
|
0.9
|
26.1
|
27.6
|
14.4
|
53.5
|
Chine
|
38.5
|
40.3
|
40.7
|
46.9
|
52.7
|
5,3
|
60.6
|
2.6
|
1.8
|
0.5
|
6.9
|
2.5
|
-0.2
|
1.8
|
Asie du sud
|
2.9
|
3.1
|
3.1
|
4.1
|
4.5
|
17,4
|
7.0
|
0.1
|
0.1
|
7.2
|
1.4
|
1.1
|
1.0
|
2.3
|
Asie du sud-Est
|
25.3
|
29.3
|
22.6
|
18.8
|
14.5
|
0,1
|
25.7
|
9.6
|
9.6
|
7.2
|
23.3
|
6.4
|
5.8
|
13.6
|
Océanie
|
0.4
|
0.4
|
0.3
|
0.1
|
0.0
|
|
0.1
|
9.6
|
-0.1
|
0.0
|
0.1
|
0.0
|
0.0
|
0.0
|
Europe du sud-Est et CEI
|
6.6
|
10.5
|
9.1
|
11.8
|
12.8
|
24,1
|
34.9
|
0.0
|
2.6
|
3.2
|
2.7
|
4.5
|
10.6
|
9.7
|
Europe du sud-Est
|
1.6
|
3.7
|
3.6
|
4.5
|
3.8
|
8,4
|
1.8
|
0.1
|
0.1
|
0.0
|
.02
|
0.6
|
0.1
|
0.2
|
CEI
|
5.0
|
6.8
|
5.5
|
47.3
|
9.0
|
15,7
|
24.1
|
1.3
|
2.5
|
3.2
|
2.52.5
|
3.9
|
10.4
|
9.5
|
Monde
|
401.7
|
1092.1
|
1396.5
|
825.9
|
716.1
|
632,6
|
648.1
|
411.2
|
1104.9
|
1239.1
|
743.5
|
652.2
|
616.9
|
730.3
|
Pour mémoire : Part des flux mondiaux
d'IDE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pays développés
|
63.8
|
77.7
|
81.2
|
72.2
|
76.5
|
69,9
|
58.6
|
85.9
|
91.8
|
88.2
|
89.1
|
92.0
|
93.6
|
87.3
|
- 283 -
|
Pays en développement
|
34.6
|
21.3
|
18.1
|
26.4
|
26.4
|
26,3
|
36.0
|
13.8
|
8.0
|
11.6
|
10.6
|
7.3
|
4.7
|
11.4
|
Europe du sud-Est et CEI
|
1.6
|
1.0
|
0.6
|
1.4
|
1.8
|
3,8
|
5.4
|
0.3
|
0.2
|
0.3
|
0.4
|
0.7
|
1.7
|
1.3
|
Source: CNUCED 2005, Transnational corporations
and internationalization of R&D.
ANNEXE N°2 LES 25 PREMIÈRES
SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES NON FINANCIÈRES DU MONDE,
CLASSÉES D'APRÈS LEURS ACTIFS À
L'ÉTRANGER
(En millions de dollars et nombre d'employés)
Actifs à l'étranger
|
Société
|
Pays
|
Branche d'activité
|
Actif
Actif à l'étranger
|
Total
|
Chiffres d'affaires
Actif à l'étranger
|
Total
|
Effectifs
Actif à l'étranger
|
Total
|
Nombre de filiales
Actif à l'étranger
|
Total
|
1
|
General Electric
|
USA
|
Mat électrique et électronique
|
258900
|
647483
|
54086
|
134187
|
150000
|
305000
|
1068
|
1398
|
2
|
Vodafone Groupe
|
Royaume Uni
|
Télécoms
|
243938
|
262581
|
50070
|
59893
|
47473
|
60109
|
71
|
201
|
3
|
Ford Motor Company
|
USA
|
Véhicules automobiles
|
172882
|
304594
|
60761
|
164196
|
138663
|
327531
|
524
|
623
|
- 284 -
|
4
|
General Motors
|
USA
|
Véhicules automobiles
|
154466
|
448507
|
51627
|
185524
|
104000
|
294000
|
177
|
297
|
5
|
British Petroleum
|
Royaume Uni
|
Industrie pétrolière
|
141551
|
177572
|
192875
|
232571
|
88650
|
103700
|
60
|
117
|
6
|
Exxon Mobil Corporation
|
USA
|
Industrie pétrolière
|
116853
|
174278
|
166926
|
237054
|
53748
|
88300
|
218
|
294
|
7
|
Royal Dutch/Shell Group
|
Royaume Uni/Pays bas
|
Industrie pétrolière
|
112587
|
168091
|
129864
|
201728
|
100000
|
119000
|
454
|
929
|
8
|
Toyota Motor
|
Japon
|
Véhicules automobiles
|
94164
|
189503
|
87353
|
149179
|
89314
|
264410
|
124
|
330
|
9
|
Total
|
France
|
Industrie pétrolière
|
87840
|
100989
|
94710
|
118117
|
60931
|
110783
|
419
|
602
|
10
|
France Telecom
|
France
|
Télécoms
|
81370
|
126083
|
21574
|
52202
|
88626
|
218523
|
118
|
211
|
11
|
Suez
|
France
|
Electricité-Gaz-Eau
|
74147
|
88343
|
33715
|
44720
|
111445
|
172291
|
605
|
947
|
12
|
Electricité de France
|
France
|
Electricité-Gaz-Eau
|
67069
|
185527
|
16062
|
50699
|
51847
|
167309
|
204
|
264
|
13
|
E.On
|
Allemagne
|
Electricité-Gaz-Eau
|
64033
|
141260
|
18659
|
52330
|
29651
|
69383
|
478
|
790
|
14
|
Deutsche telehom AG
|
Allemagne
|
Télécoms
|
62624
|
146601
|
23868
|
63023
|
75241
|
248519
|
97
|
178
|
15
|
RWE Group
|
Allemagne
|
Electricité-Gaz-Eau
|
60345
|
98592
|
23729
|
49061
|
53554
|
127028
|
377650
|
650
|
16
|
Hutchison Whampoa Ltd
|
Hong Kong, Chine
|
Activités diverses
|
59141
|
80340
|
10800
|
18699
|
104529
|
126250
|
1900
|
2350
|
- 285 -
|
17
|
Simens AG
|
Allemagne
|
Mat électrique et électronique
|
58463
|
98011
|
64484
|
83784
|
247000
|
417000
|
753
|
1011
|
18
|
Wolkswagen Group
|
Allemagne
|
Véhicules automobiles
|
57853
|
150462
|
71190
|
98367
|
160299
|
334873
|
203
|
283
|
19
|
Honda Motor Co Ltd
|
Japon
|
Véhicules automobiles
|
53113
|
77766
|
54199
|
70408
|
93006
|
131600
|
102
|
133
|
20
|
Vivendi Universel
|
France
|
Activités diverses
|
52421
|
69360
|
15764
|
28761
|
32348
|
49617
|
106
|
238
|
21
|
Chevron Texaco Corp
|
USA
|
Industrie pétrolière
|
50806
|
81470
|
72227
|
120032
|
33843
|
61617
|
93
|
201
|
22
|
News Corporation
|
Australie
|
Média
|
50803
|
55317
|
17772
|
19086
|
35604
|
38500
|
213
|
269
|
23
|
Pfizer Inc
|
USA
|
Pdts pharmaceutiques
|
48960
|
116775
|
18344
|
45188
|
73200
|
122000
|
73
|
92
|
24
|
Telecom Italia Spa
|
Italier
|
Télecoms
|
46047
|
101172
|
6816
|
34819
|
14910
|
93187
|
33
|
73
|
25
|
BMW AG
|
Allemagne
|
Véhicules automobiles
|
44948
|
71958
|
35014
|
47000
|
104342
|
104342
|
129
|
157
|
Source: CNUCED 2005, Transnational corporations
and internationalization of R&D
ANNEXE N°3 LES IDE (FLUX ET STOCKS) DANS LE MONDE
PAR PAYS ET REGION
Tableau N°1 Flux des IDE par pays et par
région (1991-2002).
(En Million de dollars).
Host region/economy
|
1991-1996
Moyenne annuelle
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
World
|
254 326
|
481 911
|
686 028
|
1 079 083
|
1 392 957
|
823 825
|
651 188
|
Developed economies
|
154 641
|
269 654
|
472 265
|
824 642
|
1 120 528
|
589 379
|
460 334
|
Western Europe
|
91 030
|
139 274
|
263 025
|
496 205
|
709 877
|
400 813
|
384 391
|
European Union
|
87 584
|
127 888
|
249 934
|
475 542
|
683 893
|
389 432
|
374 380
|
Austria
|
1 894
|
2 654
|
4 533
|
2 975
|
8 840
|
5 883
|
1 523
|
Belgium and Luxembourg
|
10 777
|
11 998
|
22 691
|
119 693
|
88 739
|
88 203
|
|
Belgium
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
18 252
|
Luxembourg
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
125 660
|
Denmark
|
2 374
|
2 801
|
7 730
|
16 700
|
32 772
|
11 486
|
5 953
|
Finland
|
796
|
2 119
|
2 040
|
4 581
|
8 015
|
3 732
|
9 148
|
France
|
18 444
|
23 174
|
30 984
|
46 545
|
43 250
|
55 190
|
51 505
|
Germany
|
4 790
|
12 244
|
24 593
|
55 797
|
203 080
|
33 918
|
38 033
|
Greece
|
1 058
|
984
|
85
|
571
|
1 089
|
1 589
|
50
|
Ireland
|
1 469
|
2 712
|
8 579
|
18 500
|
26 447
|
15 681
|
19 033
|
Italy
|
3 307
|
3 700
|
2 635
|
6 911
|
13 375
|
14 871
|
14 545
|
Netherlands
|
9 086
|
11 132
|
36 964
|
41 187
|
60 313
|
51 244
|
29 182
|
Portugal
|
1 550
|
2 477
|
3 144
|
1 234
|
6 787
|
5 892
|
4 276
|
Spain
|
9 512
|
7 697
|
11 797
|
15 758
|
37 523
|
28 005
|
21 193
|
Sweden
|
6 066
|
10 968
|
19 836
|
60 853
|
23 239
|
11 780
|
11 081
|
United kingdom
|
16 463
|
33 229
|
74 324
|
84 238
|
130 422
|
61 958
|
24 945
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Westem Europe
|
3 446
|
11 386
|
13 091
|
20 662
|
25 984
|
11 381
|
10 011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gibraltar
|
25a
|
126a
|
162a
|
17a
|
138a
|
21a
|
59a
|
Iceland
|
13
|
149
|
146
|
66
|
158
|
141
|
152
|
Malta
|
122
|
81
|
273
|
815
|
604
|
294
|
375
|
Norway
|
1 346
|
4 394
|
3 893
|
8 046
|
5 829
|
2 062
|
872
|
Swizerland
|
1 940
|
6 636
|
8 940
|
11 719
|
19 255
|
8 864
|
9 303
|
|
|
|
|
|
|
|
|
North America
|
53 406
|
114 925
|
197 243
|
308 118
|
380 764
|
172 787
|
50 625
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canada
|
6 571
|
11 527
|
22 809
|
24 742
|
66 757
|
28 809
|
20 595
|
United States
|
46 834
|
103 398
|
174 434
|
283 376
|
314 007
|
143 978
|
30 030
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other developed economies
|
10 205
|
15 455
|
11 997
|
20 319
|
29 887
|
15 778
|
25 319
|
Australia
|
6 238
|
7 657
|
6 015
|
2 924
|
13 071
|
4 006
|
13 978
|
Istael
|
716
|
1 950
|
1 839
|
3 068
|
4 988
|
3 520
|
1 648
|
Japan
|
890
|
3 225
|
3 192
|
12 742
|
8 323
|
6 243
|
9 326
|
New Zealand
|
2 361
|
2 624
|
951
|
1 586
|
3 505
|
2 009
|
367
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Developing economies
|
91 502
|
193 224
|
191 284
|
229 295
|
246 057
|
209 431
|
162 145
|
Africa
|
4 606
|
10 667
|
8 928
|
12 231
|
8 489
|
18 769
|
10 998
|
North Africa
|
1 615
|
2 716
|
2 882
|
3 569
|
3 125
|
5 474
|
3 546
|
Algeria
|
63
|
260
|
501
|
507
|
438
|
1 196
|
1 065
|
Egypt
|
714
|
887
|
1 076
|
1 065
|
1 235
|
510
|
647
|
Libyan Arab Jamahiriya
|
-12
|
-82
|
-150
|
-118
|
-142
|
-101
|
-96a
|
Morocco
|
406
|
1 188
|
417
|
1 376
|
423
|
2 808
|
428
|
Sudan
|
18
|
98
|
371
|
371
|
392
|
574
|
681
|
Tunisie
|
425
|
365
|
668
|
368
|
779
|
486
|
821
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Africa
|
2 992
|
7 951
|
6 046
|
8 663
|
5 364
|
13 295
|
7 452
|
Host region/economy
|
1991-1996
Moyenne annuelle
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Latin America and the Caribbean
|
27 069
|
73 275
|
82 040
|
108 255
|
95 358
|
83 725
|
56 019
|
South America
|
14 982
|
48 228
|
52 424
|
70 346
|
57 248
|
39 693
|
25 836
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Argentina
|
4 309
|
9 160
|
7 291
|
23 988
|
11 657
|
3 206
|
1 003
|
Bolivia
|
212
|
879
|
1 023
|
1 008
|
723
|
660
|
553
|
Brazil
|
3 633
|
18 993
|
28 856
|
28 578
|
32 779
|
22 457
|
16 566
|
Chile
|
2 191
|
5 271
|
4 628
|
8 761
|
3 639
|
4 477
|
1 603
|
Colombia
|
1 279
|
5 562
|
2 829
|
1 452
|
2 237
|
2 521
|
2 034
|
Ecuador
|
392
|
724
|
870
|
648
|
720
|
1 330
|
1 275
|
Guyana
|
84
|
53
|
47
|
48
|
67
|
56
|
44
|
Paraguay
|
111
|
236
|
342
|
95
|
104
|
95
|
-22
|
Peru
|
1 538
|
1 697
|
1 842
|
2 263
|
681
|
1 151
|
1 462
|
Suriname
|
- 16
|
-9
|
38
|
-24
|
-97
|
-27
|
-85
|
Uruguay
|
99
|
126
|
164
|
238
|
274
|
318
|
85
|
Venezuela
|
1 150
|
5 536
|
4 495
|
3 290
|
4 465
|
3 448
|
1 318
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Latin America and the Caribbean
|
12 087
|
25 047
|
29 616
|
37 910
|
38 110
|
44 032
|
30 183
|
Asia and the Pacifie
|
59 826
|
109 282
|
100 316
|
108 809
|
142 209
|
106 937
|
95 129
|
Asia
|
59 411
|
109 092
|
99 983
|
108 529
|
142 091
|
106 778
|
94 989
|
|
|
|
|
|
|
|
|
West Asia
|
2 228
|
5 918
|
6 893
|
754
|
1 523
|
5 211
|
2 341
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Central Asia
|
1 035
|
3 107
|
2 997
|
2 462
|
1 871
|
3 963
|
4 035
|
|
|
|
|
|
|
|
|
South, East and South-East Asia
|
56 147
|
100 067
|
90 093
|
105 313
|
138 698
|
97 604
|
88 613
|
|
|
|
|
|
|
|
|
The Pacific
|
416
|
190
|
333
|
280
|
118
|
159
|
140
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Central and Eastem Europe
|
8 183
|
19 033
|
22 479
|
25 145
|
26 373
|
25 015
|
28 709
|
Tableau N°4 Stocks des IDE par région
(1991-2002)
(En Million de dollars).
Host region/economy
|
1980
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2001
|
2002
|
World
|
699 415
|
977 755
|
1 954 152
|
3 002 152
|
6 146 812
|
6 606 855
|
7 122 506b
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Developed economies
|
391 946
|
570 901
|
1 399 880
|
2 041 408
|
3 988 075
|
4 277 195
|
4 594 850b
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Western Europe
|
232 717
|
286 179
|
796 179
|
1 213 733
|
2 361 428
|
2 544 445
|
2 779 857b
|
|
|
|
|
|
|
|
|
European Union
|
217 476
|
268 253
|
748 669
|
1 136 387
|
2 240 506
|
2 418 136
|
2 623 903b
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Western Europe
|
15 241
|
17 926
|
47 511
|
77 346
|
120 923
|
126 309
|
155 954
|
|
|
|
|
|
|
|
|
North America
|
137 209
|
249 272
|
507 793
|
658 843
|
1 419 383
|
1 530 527
|
1 572 561
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other developed economies
|
22 021
|
35 450
|
95 908
|
168 833
|
207 263
|
202 224
|
242 432
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Developing economies
|
307 469
|
406 805
|
551 481
|
920 400
|
2 2029 412
|
2 173 769
|
2 339 632
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Africa
|
32 162
|
33 844
|
50 775
|
77 400
|
144 503
|
157 823
|
170 876
|
|
|
|
|
|
|
|
|
North Africa
|
4 322
|
8 242
|
16 903
|
26 300
|
38 082
|
43 191
|
48 310
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Africa
|
27 840
|
25 602
|
33 872
|
51 101
|
106 421
|
114 632
|
122 566
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Latin America and the Caribbean
|
50 404
|
80 129
|
116 963
|
201 755
|
608 924
|
705 746
|
762 229
|
|
|
|
|
|
|
|
|
South America
|
29 345
|
42 238
|
66 625
|
112 150
|
380 061
|
414 979
|
441 110
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Other Latin America and the Caribbean
|
21 059
|
37 890
|
50 337
|
89 605
|
228 863
|
290 767
|
321 119
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Asia and the Pacific
|
224 904
|
292 832
|
383 743
|
641 245
|
1 275 985
|
1 310 200
|
1 406 527
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Asia
|
223 707
|
291 626
|
381 481
|
638 222
|
1 272 245
|
1 306 301
|
1 402 488
|
|
|
|
|
|
|
|
|
West Asia
|
7 568
|
37 657
|
41 196
|
51 662
|
69 979
|
70 035
|
72 376
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Central Asia
|
--
|
--
|
--
|
4 018
|
16 123
|
20 858
|
25 139
|
|
|
|
|
|
|
|
|
South, East and South-East Asia
|
216 139
|
253 969
|
340 285
|
582 542
|
1 1 186 143
|
1 215 410
|
1 304 973
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Central and Eastern Europe
|
--
|
49
|
2 841
|
40 187
|
129 169
|
155 734
|
187 868
|
Source : CNUCED
ANNEXE N°4 STATISTIQUES SUR LE CAPITAL ETRANGER
INDUSTRIEL PAR SECTEUR, PAR PAYS ET GROUPE DE PAYS
Structure du capital étranger investi dans le
secteur manufacturier
Par pays et grand secteur - exercice 2003 -
Pays
|
Grand Secteur
|
Part du pays dans le capital étranger
|
Agro.Alim %
|
Tex.Cuir %
|
Ch.Parach %
|
IMME %
|
France
|
14
|
13
|
51
|
23
|
35
|
Suisse
|
27
|
16
|
54
|
2
|
14
|
Espagne
|
14
|
37
|
34
|
15
|
11
|
Etats unis
|
29
|
26
|
25
|
19
|
6
|
Lexumbourg
|
-
|
1
|
66
|
33
|
6
|
Allemagne
|
-
|
41
|
49
|
10
|
5
|
Arabie Saoudite
|
3
|
5
|
92
|
-
|
4
|
Pays Bas
|
11
|
2
|
82
|
6
|
3
|
Grande Bretagne
|
7
|
72
|
21
|
-
|
2
|
Portugal
|
-
|
-
|
94
|
5
|
2
|
Italie
|
7
|
22
|
15
|
57
|
1
|
Syrie
|
-
|
70
|
25
|
5
|
1
|
Canada
|
5
|
94
|
-
|
-
|
1
|
Emirates arabes
|
-
|
-
|
70
|
30
|
1
|
Yémen
|
-
|
100
|
-
|
-
|
1
|
Belgique
|
14
|
57
|
15
|
14
|
1
|
|
14
|
21
|
48
|
16
|
16
|
Source : MCI
ANNEXE N°5 CLIMAT DE L'INVESTISSEMENT
Indicateurs macro-économiques.
|
Degré d'ouverture (Imp+exp) PIB
|
Investissements Etrangers Directs en% du PIB 2002
(*)
|
Flux nets d'investissements directs En % du PIB 2002
(**)
|
AFRIQUE DU SUD
|
58.32
|
2.9
|
9.6
|
ARGENTINE
|
19.64
|
1.7
|
1.3
|
BRESIL
|
27.75
|
4.5
|
5.0
|
CHILI
|
67.63
|
6.1
|
4.5
|
EGYPTE
|
27.72
|
0.6
|
0.6
|
GRECE
|
63.7
|
1.4
|
0.8
|
HONGRIE
|
123.08
|
4.7
|
4.1
|
INDE
|
19.63
|
0.7
|
0.7
|
INDONESIE
|
66.65
|
0.7
|
0.6
|
MALAISIE
|
215.9
|
2.9
|
1.1
|
MAROC
|
53.4
|
8
|
8.5
|
MEXIQUE
|
62.14
|
3.9
|
3.6
|
PHILIPPINES
|
96.71
|
2.5
|
2.7
|
POLOGNE
|
63.27
|
4.3
|
4.2
|
PORTUGUAL
|
72.88
|
0.003
|
-0.0016
|
THAILANDE
|
126.49
|
2.5
|
23.8
|
TURQUIE
|
50.61
|
2.1
|
1.7
|
ROUMANIE
|
75.04
|
2.9
|
29.0
|
BULGARIE
|
118.87
|
5.3
|
5.2
|
REP TCHEQUE
|
144.56
|
8.5
|
8.3
|
Sources: (*) World Bank, World Development indicators 2002.
(**) Economist Intelligence Units county risk 2002.
ANNEXE N°6 MODELE D'UN TRAITE BILATERAL
D'INVESTISSEMENT
PROJET D'ACCORD
ENTRE LE GOUVERNEMENT DU ROYAUME DU MAROC ET LE
GOUVERNEMENT DE ..................................CONCERNANT
L'ENCOURAGEMENT ET LA PROTECTION RECIPROQUES DES
INVESTISSEMENTS.
******
LE GOUVERNEMENT DU ROYAUME DU MAROC ET LE GOUVERNEMENT DE
.................dénommés ci-après les « Parties
Contractantes »,
DESIREUX de renforcer leur coopération
économique en créant des conditions favorables à la
réalisation des investissements par les investisseurs de l'une des
Parties Contractantes sur le territoire de l'autre Partie
Contractante ;
CONSIDERANT l'influence bénéfique que pourra
exercer un tel Accord pour améliorer les contacts d'affaires et
renforcer la confiance dans le domaine des investissements ;
Reconnaissant la nécessité d'encourager et de
protéger les investissements étrangers en vue de promouvoir la
prospérité économique des deux Parties
Contractantes ;
SONT CONVENUS DE CE QUI SUIT :
ARTICLE 1
DEFINITIONS
Aux fins du présent Accord :
1-Le terme « investissement »
désigne tout élément d'actif et tout apport direct ou
indirect dans toutes sociétés ou entreprises de quelque secteur
d'activité économique que ce soit, et notamment, mais pas
exclusivement :
a/ les biens mobiliers et immobiliers, ainsi que tous autres
droits réels tels que hypothèques, gages, sûretés
réelles, usufruit et droits similaires ;
b/ les actions et autres formes de participation dans des
entreprises ;
c/ les créances et droits à toutes prestations
ayant une valeur économique ;
d/ les droits d'auteur, marques, brevets,
procédés techniques, noms commerciaux et tout autre droit de
propriété industrielle, ainsi que les fonds de commerce ;
e/ les concessions de droit public y compris les concessions
de recherche d'extraction ou d'exploitation des ressources naturelles.
Aucune modification de la forme juridique dans lequelle les
avoirs et capitaux ont été investis ou réinvestis
n'affecte leur caractère d'investissement au sens du présent
Accord.
Ces investissements doivent être effectués selon
les lois et règlements en vigueur dans le pays hôte.
Si l'investissement est effectué par un investisseur
par l'intermédiaire d'un organisme visé à la lettre c/ de
l'alinéa ci-dessous, dans lequel il détient une participation au
capital, cet investisseur jouira des avantages du présent accord dans la
mesure de cette participation indirecte à condition, toutefois, que ces
avantages ne lui reviennent pas s'il invoque le mécanisme de
règlement des différends prévu par un autre accord de
protection des investissements étrangers conclu par une Partie
Contractante sur le territoire de laquelle est effectué
l'investissement
2-Le terme « investisseur »
désigne :
a/ toute personne physique ayant la nationalité marocaine
ou béninoise en vertu de la législation du Royaume du Maroc ou de
............ respectivement et effectuant un investissement sur le territoire
de l'autre Partie Contractante ;
b/ Les entités juridiques, établies
conformément à la législation d'un quelconque pays, qui
sont contrôlées, directement ou indirectement, par des nationaux
d'une Partie Contractante ou par des entités juridiques ayant leur
siège, en même temps que des activités économiques
réelles, sur le territoire de cette Partie Contractante, il est entendu
que le contrôle exige une part significative de
propriété.
3-Le terme « revenus »
désigne les montants nets d'impôts rapportés par un
investissement, et notamment, mais pas exclusivement les
bénéfices, intérêts, dividendes et redevances de
licence.
4-Le terme « territoire »
désigne :
a)pour le Royaume du Maroc : le territoire du Royaume du
Maroc y compris toute zone maritime située au-delà des eaux
territoriales du Royaume du Maroc et qui a été ou pourrait
être par la suite désignée par la législation du
Royaume du Maroc, conformément au droit international, comme
étant une zone à l'intérieur de laquelle les droits du
Royaume du Maroc relatifs au fond de la mer et au sous-sol marin ainsi qu'aux
ressources naturelles, peuvent s'exercer.
b) pour ..................
ARTICLE 2
PROMOTION ET PROTECTION DES INVESTISSEMENTS
1-Chacune des Parties Contractantes encourage sur son territoire
les investissements des investisseurs de l'autre Partie Contractante et admet
ces investissements conformément à ses lois et
règlements.
L'extension, la modification ou la transformation d'un
investissement, effectuées conformément aux lois et
règlements en vigueur dans le pays hôte sont
considérés comme un nouvel investissement.
2-Les investissements effectués par les investisseurs de
l'une des Parties Contractantes sur le territoire de l'autre Partie
Contractante bénéficient de la part de cette dernière d'un
traitement juste et équitable ainsi que, sous réserve des mesures
strictement nécessaires au maintien de l'ordre public, d'une protection
et d'une sécurité pleines et entières. Chaque Partie
Contractante s'engage à assurer que la gestion, l'entretien,
l'utilisation, la jouissance ou la cession, sur son territoire, des
investissements de l'autre Partie Contractante ne soient pas entravés
par des mesures injustifiées ou discriminatoires.
Les revenus de l'investissement et, en cas de leur
réinvestissement conformément à la législation
d'une Partie Contractante, jouissent de la même protection que
l'investissement initial.
ARTICLE 3
TRAITEMENT DES
INVESTISSEMENTS
1-Chaque Partie Contractante assure sur son territoire aux
investissements de l'autre Partie Contractante un traitement juste et
équitable, qui n'est pas moins favorable que celui qu'elle accorde aux
investissements de ses propres investisseurs ou aux investissements de la
nation la plus favorisée, si ce dernier est plus favorable.
Chaque Partie Contractante, assure sur son territoire, aux
investisseurs de l'autre Partie Contractante, pour ce qui est des
activités liées à leurs investissements, un traitement non
moins favorable que celui qu'elle accorde à ses propres investisseurs ou
aux investisseurs de la nation la plus favorisée, le traitement le plus
favorable étant retenu.
2-Le traitement de la nation la plus favorisée ne
s'applique pas aux privilèges qu'une Partie Contractante accorde aux
investisseurs d'un Etat tiers en vertu de sa participation ou de son
association à une zone de libre échange, une union
économique ou douanière, un marché commun ou toute autre
forme d'organisation économique régionale, ou un accord
international similaire ou une convention tendant à éviter la
double imposition en matière fiscal ou toute autre convention en
matière d'impôts.
ARTICLE 4
EXPROPRIATION ET
INDEMNISATION
1-Les mesures de nationalisation, d'expropriation ou toute
autre mesure ayant le même effet ou le même caractère
(désignées ci-après par expropriation) qui pourraient
être prises par les autorités de l'une des Parties Contractantes
à l'encontre des investissements effectués par des investisseurs
de l'autre Partie Contractante ne devront être ni discriminatoires, ni
motivées par des raisons autres que d'utilité publique.
2-La Partie Contractante ayant pris de telles mesures versera
à l'ayant droit, sans retard injustifié, une indemnité
juste et équitable dont le montant correspondra à la valeur du
marché de l'investissement concerné à la veille du jour
où les mesures sont prises ou rendues publiques.
3-Les dispositions pour la fixation et le paiement de
l'indemnité devront être prises d'une manière prompte au
plus tard au moment de l'expropriation. En cas de retard de paiement,
l'indemnité portera intérêt aux conditions du marché
à compter de la date de son exigibilité. L'indemnité sera
payée aux investisseurs en monnaie convertible et librement
transférable.
ARTCIEL 5
DEDOMMAGEMENT POUR PERTES
Les investisseurs de l'une des Parties Contractantes dont les
investissements subiraient des dommages ou pertes dues à la guerre ou
à tout autre conflit armé, révolution, état
d'urgence national, révolte, insurrection, ou tout autre
événement similaire sur le territoire de l'autre Partie
Contractante, bénéficieront de la part de cette dernière
d'un traitement non discriminatoire et au moins égal à celui
accordé à ses propres investisseurs ou aux investisseurs de la
nation la plus favorisée en ce qui concerne les restitutions,
indemnisations, compensations ou autres dédommagements, le traitement le
plus favorable étant retenu.
ARTICLE 6
TRANSFERTS
1-Chaque Partie Contractante, sur le territoire de laquelle
des investissements ont été effectués par des
investisseurs de l'autre Partie Contractante, garantit à ces
investisseurs, après l'acquittement des obligations fiscales, le libre
transfert en monnaie convertible et sans retard injustifié des avoirs
liquides afférents à ces investissements et notamment :
a/d'un capital ou d'un montant supplémentaire visant
à maintenir ou à accroître l'investissement ;
b/des bénéfices, dividendes,
intérêts, redevances et autres revenus courants ;
c/des sommes nécessaires au remboursement d'emprunts
relatifs à l'investissement ;
d/des produits d'une liquidation totale ou partielle de
l'investissement ;
e/des indemnités dues en application des articles 4 et
5.
f/d'une quotité appropriée des salaires et
autres rémunérations revenant aux citoyens d'une Partie
Contractante qui ont été autorisés à travailler sur
le territoire de l'autre Partie Contractante au titre d'un investissement.
2-Les transferts visés au paragraphe 1 sont
effectués au taux de change applicable à la date du transfert, et
en vertu de la réglementation des changes en vigueur.
3-Les garanties prévues par le présent article
sont au moins égales à celles accordées aux investisseurs
de la nation la plus favorisée qui se trouvent dans les situations
similaires.
ARTICLE 7
SUBROGATION
1-Si en vertu d'une garantie légale ou contractuelle
couvrant les risques non commerciaux des investissements, des indemnités
sont payées à un investisseur de l'une des Parties Contractantes,
l'autre Partie Contractante reconnaît la subrogation de l'assureur dans
les droits de l'investisseur indemnisé.
2-Conformément à la garantie donnée pour
l'investissement concerné, l'assureur est admis à faire valoir
tous les droits que l'investisseur aurait pu exercer si l'assureur ne lui avait
pas été subrogé.
3-Tout différend entre une Partie Contractante et
l'assureur d'un investissement de l'autre Partie Contractante sera
réglé conformément aux dispositions de l'article 9 du
présent Accord.
ARTICLE 8
REGLES APPLICABLES
Lorsqu'une question relative aux investissements est
régie à la fois par le présent Accord et par la
législation nationale de l'une des Parties Contractantes ou par des
conventions internationales existantes ou souscrites par les Parties dans
l'avenir, les investisseurs de l'autre Partie Contractante peuvent se
prévaloir des dispositions qui leur sont les plus favorables
ARTICLE 9
REGLEMENT DES DIFFERENDS RELATIFS AUX
INVESTISSEMENTS
1-Tout différend relatif aux investissements entre une
partie contractante et un investisseur de l'autre partie contractante sera
réglé, autant que possible, à l'amiable, par consultations
et négociations entre les parties au différend.
2-À défaut de règlement à
l'amiable par arrangement direct entre les parties au différend dans un
délai de six mois, à compter de la date de sa notification
écrite, le différend est soumis, au choix de
l'investisseur :
a/ soit au tribunal compétent de la partie contractante
sur le territoire de laquelle l'investissement a été
effectué ;
b/soit pour arbitrage au centre international pour le
règlement des différents relatifs aux investissements
(C.I.R.D.I.), crée par la convention pour le règlement des
différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants
d'autres Etats, ouverte à la signature à Washington, le 18 Mars
1965.
A cette fin, chacune des parties contractantes donne son
consentement irrévocable à ce que tout différend relatif
aux investissements soit soumis à cette procédure d'arbitrage.
3-Aucune des parties contractantes, partie à un
différend, ne peut soulever d'objection, à un stade de la
procédure d'arbitrage ou de l'exécution d'une sentence arbitrale,
du fait que l'investisseur, partie adverse au différend, ait
perçu une indemnité couvrant tout ou partie de ses pertes en
vertu d'une police d'assurance.
4-Le tribunal arbitral statuera sur la base du droit national
de la partie contractante, partie au différend, sur le territoire de
laquelle l'investissement est situé, y compris les règles
relatives aux conflits de lois, des dispositions du présent accord, des
termes des accords particuliers qui seraient conclus au sujet de
l'investissement ainsi que des principes de droit international.
5-Les sentences arbitrales sont définitives et
obligatoires pour les parties au différend. Chaque partie contractante
s'engage à exécuter ces sentences en conformité avec sa
législation nationale.
ARTICLE 10
REGLEMENT DES DIFFERENDS ENTRE LES PARTIES
CONTRACTANTES
1-Tout différend entre les parties contractantes au
sujet de l'interprétation ou de l'application du présent accord
sera réglé, autant que possible, entre les deux parties
contractantes par la voie diplomatique.
2-A défaut, le différend est soumis à une
commission mixte, composée des représentants des parties ;
celle-ci se réunit sans délai, à la demande de la partie
la plus diligente.
3-Si la commission mixte ne peut régler le
différend dans un délai de six mois à dater du
commencement des négociations, il est soumis à un tribunal
d'arbitrage, à la demande de l'une des parties contractantes.
4-Ledit tribunal sera constitué de la manière
suivante : Chaque partie contractante désigne un arbitre, et les
deux arbitres désignent ensemble un troisième arbitre, qui sera
ressortissant d'un Etat tiers, comme Président du tribunal. Les arbitres
doivent être désignés dans un délai de trois mois,
le Président dans un délai de cinq mois à compter de la
date à laquelle l'une des parties contractantes a fait part à
l'autre partie contractante de son intention de soumettre le différend
à un tribunal d'arbitrage.
5-Si les délais fixés au paragraphe (4)
ci-dessus n'ont pas été observés, l'une ou l'autre partie
contractante invitera le Président de la Cour International de Justice
à procéder aux désignations nécessaires. Si le
Président de la Cour Internationale de Justice possède la
nationalité de l'une des parties contractantes, ou s'il est
empêché d'exercer cette fonction, le Vice-Président de la
Cour Internationale de Justice sera invité à procéder aux
nominations nécessaires. Si le Vice-Président possède la
nationalité de l'une des parties contractantes ou bien s'il est
empêché d'exercer son mandat, le membre le plus ancien de la Cour
Internationale de Justice qui n'est ressortissant d'aucune de parties
contractantes, sera invité à procéder aux dites
nominations.
6-le tribunal arbitral statue sur la base des dispositions du
présent accord et des règles et principes du droit international.
La décision du tribunal sera adoptée par la majorité des
voies. Elle sera définitive et obligatoire pour les parties
contractantes.
7-le tribunal fixe ses propres règles de
procédure.
8-Chaque partie contractante supportera les frais de son
arbitre et de sa représentation dans la procédure d'arbitrage.
Les frais concernant le Président et les autres frais seront
supportés, à parts égales, par les parties
contractantes.
ARTICLE 11
APPLICATION
Le président accord couvre également, en ce qui
concerne son application future, les investissements effectués n
devises, avant son entrée en vigueur, par les investisseurs de l'une des
parties contractantes sur le territoire de l'autre partie contractante,
conformément à ses lois et règlements. Toutefois, le
présent accord ne s'appliquera pas aux différends qui pourraient
survenir avant son entrée en vigueur.
ARTICLE 12
ENTREE EN VIGUEUR, VALIDITE ET
EXPIRATION
1-Le présent accord sera soumis à ratification
et entrera en vigueur 30 jours à compter de la date de la
réception de la dernière des deux notifications relatives
à l'accomplissement par les deux parties contractantes des
procédures constitutionnelles dans leur pays respectifs.
Il restera en vigueur pour une période de dix ans. A
moins que l'une des parties contractantes ne le dénonce au moins six
mois avant l'expiration de sa période de validité, il chaque fois
reconduit tacitement pour une nouvelle période de dix ans, chaque partie
contractante se réservant le droit de le dénoncer par
notification écrite au moins six mois avant la date d'expiration de la
période de validité en cours.
2-Les investissements effectués antérieurement
à la date d'expiration du présent accord lui restent soumis pour
une période de dix ans à compter de la date de ladite
expiration.
En foi de quoi, les représentants soussignés,
dûment autorisés par leurs gouvernements respectifs, ont
signé le présent accord.
Fait à le...... , en deux originaux, chacun en
langues arabe et française ; les deux textes faisant
également foi. En cas de divergence d'interprétation, le texte
français prévaudra.
POUR LE GOUVERNEMENT DU ROYAUME DU MAROC
ANNEXE N°7 NOTE CIRCULAIRE CONJOINTE RELATIVE AU
MECANISME DE CONVERSION DE DETTES EN INVESTISSEMENT.
Dans le cadre de la gestion active de la dette marocaine et sur
la base des accords conclus au sein du Club de Paris, les gouvernements
marocain et espagnol sont convenus de mettre en place un mécanisme de
conversion de dettes en investissements en vue de promouvoir les
investissements espagnols au Maroc et contribuer au développement
économique et social du Royaume du Maroc.
Section 1 : Conditions
d'éligibilité :
Les opérations de conversion de dette en investissement
sont soumises aux conditions ci-après :
1-1-Investisseurs
éligibles :
Le mécanisme de conversion de dette en investissement est
exclusivement réservé aux personnes physiques et morales
espagnoles ainsi qu'aux résidents marocains en Espagne.
1-2-Investissements
éligibles :
Les investissements éligibles sont des investissements en
capital bénéficiant à tous les secteurs d'activité
économique pour financer un projet nouveau, l'extension d'un projet
existant, ainsi que des prises de participation dans les entreprises.
Section 2 : Agréments des autorités
marocaines :
Tout investissement éligible à ce mécanisme
doit être agrée par les autorités marocaines. Cet
agrément, délivré par le Ministère des Finances et
des investissements extérieurs du Royaume du Maroc, peut être
obtenu selon la procédure suivante :
2-1-Soumission de la proposition
d'investissement :
Les demandes d'agrément de projets d'investissement
doivent comporter les éléments figurant en annexe de la
présente note circulaire et être adressées.
*Soit directement au :
Ministère des Finances et des Investissements
Extérieurs
Direction du Trésor et des Finances
Extérieures
Boulevard Mohamed V
Quartier Administratif
1000 Rabat
Dans ce cas, une copie de la demande d'agrément devra
être adressé au :
Bureau Commercial de l'Ambassade d'Espagne
Conseiller Economique et Commercial
78, Av. du Chellah
Rabat
*Soit par le biais du :
Ministèrio de Economia y Hacienda
Direcion General de Politica Commercial et inversiones
Exteriores
P° de la castellana, 162
28071 MADRID
Ces demandes d'agrément seront instruites par les
autorités marocaines sur la base d'une appréciation globale de
l'intérêt du projet d'investissement pour l'économie
marocaine.
2-2-Notification de l'autorisation à
l'investisseur
Dans un délai de 30 jours à dater de la
réception par les autorités marocaines de la demande
d'agrément, le Ministère des Finances et des investissements
extérieurs du Royaume du Maroc notifiera, par écrit, sa
décision à l'investisseur.
Cette décision pourra revêtir trois formes
distinctes :
-soit un rejet dans le cas où l'investissement
projeté ne répond pas aux critères
d'éligibilité définis dans la section 1 ;
-soit une demande de complément d'information, auquel cas
le délai de 30 jours mentionné ci-dessus sera comportée
à partir de la date de réception des informations
requises ;
-soit un agrément qui spécifiera le montant de la
dette à convertir, le taux de redénomination et les conditions
qui seront convenues avec l'investisseur.
Section 3 : Achat de créance auprès
de l'état espagnol :
Tout investisseur ayant obtenu l'agrément écrit de
la part des autorités marocaines présentera sa demande d'achat
au :
Ministerio de Economia y Hacienda
Direcion General de Politica Comercial e invesiones
Exteriores
P° de la Castellana, 162
28071 MADRID
L'opération d'achat se déroulera selon la
procédure suivante :
1-l'investisseur dispose d'un délai de 120 jours de la
date de notification de l'agrément pour procéder à l'achat
des créances auprès de l'Etat espagnol. A l'issue de ce
délai, toute opération de conversion de dette non
concrétisée sera annulée.
2-Pour soumissionner, les investisseurs intéressés
pourront présenter leurs offres directement ou s faire
représenter par l'intermédiaire d'une institution
financière bancaire. Dans les deux cas, des garanties suffisantes
assurant le bon déroulement de l'opération seront
exigées.
Les investisseurs pourront aussi décider se faire
représenter par la Compania Espanoda de Financiacion del Desarrollo,
COFIDES, S.A.
3-La vente des créances porte sur un montant global
maximum de 6.250 millions de pesetas.
Les créances seront adjugées dans le cadre d'un
système d'appel d'offres qui sera mis en oeuvre à partir du 1er
janvier 1997.
L'ouverture des plis sera effectuée tous les deux mois par
tranches de créances de 1.250 millions de pesetas. Ce montant pourra
être révisé à la hausse si les autorités
espagnoles considèrent que les offres présentées
l'exigent.
4-Chaque offre devra inclure :
*La valeur faciale en pesetas espagnoles des créances
désirées et le prix offert en pesetas espagnoles, net de toutes
charges ou commission, pour l'achat de ces créances. L'offre portera sur
un minimum de 20 millions de pesetas espagnoles de créances en valeur
faciale. Si l'offre porte sur un montant supérieur à celui-ci, il
devra être également précisé si le soumissionnaire
accepte, au prix de son offre, un montant inférieur à celui
demandé.
L'agrément délivré par les autorités
marocaines.
Un engagement ferme du soumissionnaire de payer le montant de la
créance qui lui sera accordée. Tous les investisseurs retenus par
le Ministerio de Economia y Hacienda Espagnol disposeront de quarante jours
pour procéder au règlement. Passé ce délai, les
autorités espagnoles, pourront décider de ne pas procéder
à l'opération.
5-L'approbation des autorités espagnoles sera
donnée aussi rapidement que possible. Elle sera, en particulier,
fonction du prix offert par l'investisseur qui devra être
supérieur ou égal à un prix minimum fixé. Ce prix
minimum sera communiqué aux investisseurs intéressés lors
de la présentation du projet d'investissement.
6-Aucun engagement n'est pris par les autorités espagnoles
de vendre la totalité ou une partie des créances
sollicitées par les investisseurs. Bien que l'objectif des
autorités espagnoles soit d'obtenir le meilleur prix possible pour ces
créances, d'autres critères de sélection pourront
être également prix en considération.
Section 4 : Modalités de conversion de
la dette :
Dans un délai de 15 jours à dater de la
notification par l'Espagne du paiement à l'Espagne de l'Investisseur, le
Trésor marocain versera dans un compte bancaire au Maroc,
désigné par l'investisseur, la contre-valeur en Dirhams de la
valeur nominale de la créance exprimée en pesetas
multipliée par le taux de redénomination retenu dans
l'agrément.
Le taux de change retenu est le taux de change
« achat » coté par le Bank Al Maghrib à la
date de paiement des créances espagnoles sur le Maroc par
l'investisseur.
Fait à Rabat, le 3 décembre
1996
Pour la partie marocaine
Abdeltif Loudyi
Directeur du Trésor et Finances Extérieurs
Pour la parti espagnole
Alvaro Rengito Abbad
Directeur général de la politique commerciale et
des investissements extérieurs
RENSEIGNEMENTS A FOURNIR A L'APPUI D'UNE DEMANDE
DE CONVERSION DE DETTE EN INVESTISSEMENT
1-PRESENTATION DU PROJET
D'INVESTISSEMENT
1-1-Objet du projet,
1-2-Objet du projet ;
1-3-Localisation géographique de
l'investissement ;
1-4-Actionnaires (à détailler) :
-Noms
-Nationalité
-Participations
-Autres.
2-Détail du programme
d'investissement.
2-1-Etude de faisabilité détaillée du projet
envisagé ;
2-2-Comptes d'exploitation prévisionnels ;
2-3-Schéma de financement envisagé ;
2-4-Le montant nominal des créances que l'investisseur
souhait acheter.
3-Contribution au développement de
l'économie marocaine.
-Nombre d'emplois crées ;
-Achats sur le marché local ;
-Chiffre d'affaire à l'exploitation ;
-Autres.
ANNEXE N°8 LA CHARTE DE L'INVESTISSEMENT
Dahir n° 1-95-213 du 14 Joumada II 1416 (8
Novembre 1995) portant promulgation de la loi-cadre n° 18-95 formant
charte de l'investissement.
LOUANGE A DIEU SEUL !
(Grand Sceau de Sa Majesté Hassan II)
Que l'on sache par les présentes - puisse Dieu en
élever et en fortifier la teneur !
Que Notre Majesté Chérifienne, u la
Constitution, notamment son article 26,
A DECIDE CE QUI SUIT :
Est promulguée et sera publiée au Bulletin
Officiel, à la suite du présent dahir, la loi-cadre n° 8-95
formant charte de l'investissement, adoptée par la Chambre des
représentants
le 7 Joumada I 1416 (3 Octobre 1995).
Fait à Rabat, le 14 Joumada II 1416 (8 Novembre
1995)
Pour contreseing : Le Premier Ministre Abdellatif Filali
LOI-CADRE N° 18-95
FORMANT CHARTE DE L'INVESTISSEMENT
TITRE PREMIER
Objectifs de la Charte de l'Investissement
ARTICLE 1
Sont fixés, conformément aux dispositions du
deuxième alinéa de l'article 45 de la Constitution, les objectifs
fondamentaux de l'action de l'Etat pour les dix années à venir en
vue du développement et de la promotion des investissements par
l'amélioration du climat et des conditions d'investissement, la
révision du champ des encouragements fiscaux et la prise de mesures
d'incitation à l'investissement.
ARTICLE 2
Les mesures prévues par cette charte tendent à
l'incitation à l'investissement par :
-la réduction de la charge fiscale afférente aux
opérations d'acquisition des matériels, outillages, biens
d'équipement et terrains nécessaires à la
réalisation de l'investissement;
-la réduction des taux d'imposition sur les revenus et
les bénéfices;
-l'octroi d'un régime fiscal préférentiel
en faveur du développement régional;
-le renforcement des garanties accordées aux
investisseurs en aménageant les voies de recours en matière de
fiscalité nationale et locale;
-la promotion des places financières offshore, des
zones franches d'exportation et du régime de l'entrepôt industriel
franc;
- application des règles de libre concurrence,
notamment par la révision du champ d'application des exonérations
fiscales accordées.
Ces mesures tendent également à :
-encourager les exportations;
-promouvoir l'emploi;
-réduire le coût de l'investissement;
-rationaliser la consommation de l'énergie et de
l'eau;
-protéger l'environnement.
TITRE II
Mesures d'ordre fiscal
Droits de Douanes
ARTICLE 3
Les droits de douane comprenant le droit d'importation et le
prélèvement fiscal à l'importation sont
aménagés comme suit
-le droit d'importation ne peut être inférieur
à 2,5% ad valorem;
-les biens d'équipement, matériels et outillages
ainsi que leurs parties, pièces détachées et accessoires,
considérés comme nécessaires à la promotion et au
développement de l'investissement sont passibles d'un droit
d'importation à un taux minimum de 2,5% ad valorem ou à
un taux maximum de 10% ad valorem;
-les biens d'équipement, matériels, outillages
et parties, pièces détachées et accessoires visés
ci-dessus sont exonérés du prélèvement fiscal
à l'importation en tenant compte des intérêts de
l'économie nationale.
Taxe sur la Valeur Ajoutée
ARTICLE 4
Sont exonérés de la taxe sur la valeur
ajoutée à l'intérieur et à l'importation, les biens
d'équipement, matériels et outillages à inscrire dans un
compte d'immobilisation et ouvrant droit à déduction
conformément à la législation relative à la taxe
sur la valeur ajoutée.
Les entreprises assujetties qui ont acquitté la taxe
à l'occasion de l'importation ou de l'acquisition locale des biens
susvisés bénéficient du droit au remboursement de ladite
taxe.
Droits d'Enregistrement
ARTICLE 5
Sont exonérés des droits d'enregistrement les
actes d'acquisition des terrains destinés à la réalisation
d'un projet d'investissement, à l'exclusion des actes visés au
paragraphe
a) du deuxième alinéa ci-dessous, sous
réserve de la réalisation du projet dans un délai maximum
de 24 mois à compter de la date de l'acte.
Sont soumis à un droit d'enregistrement au taux de 2,5%
:
a) les actes d'acquisition des terrains
destinés à la réalisation d'opération de
lotissement et de constructions;
b) la première acquisition des constructions
visées ci-dessus par des personnes physiques ou morales autres que les
établissements de crédit ou les sociétés
d'assurances.
Sont soumis à un droit d'enregistrement au taux maximum
de 0,50% les apports en société à l'occasion de la
constitution ou de l'augmentation du capital de société.
Participation à la Solidarité
Nationale
ARTICLE 6
L'impôt de la participation à la
solidarité nationale lié à l'impôt sur les
sociétés est supprimé.
Toutefois, les bénéfices et revenus totalement
exonérés de l'impôt sur les sociétés en vertu
des législations présentes ou futures instituant des mesures
d'encouragement aux investissements sont passibles, aux lieu et place de la
participation à la solidarité nationale, d'une contribution
égale à 25% du montant de l'impôt sur les
sociétés qui aurait été normalement exigible en
absence d'exonération.
Impôt sur les Sociétés
ARTICLE 7
A. Le taux de l'impôt sur les sociétés est
ramené à 35%.
B. Les entreprises exportatrices de produits ou de services
bénéficient, pour le montant de leur chiffre d'affaires à
l'exportation, d'avantages particuliers pouvant aller jusqu'à
l'exonération totale de l'impôt sur les sociétés
pendant une période de cinq ans et d'une réduction de 50%
au-delà de cette période.
Toutefois, en ce qui concerne les entreprises exportatrices de
services, les exonérations et réductions précitées
ne s'appliquent qu'au chiffre d'affaires à l'exportation
réalisé en devises.
C. Les entreprises qui s'implantent dans les
préfectures ou provinces dont le niveau d'activité
économique exige un traitement fiscal préférentiel,
bénéficient d'une réduction de 50% de l'impôt sur
les sociétés pendant les cinq premiers
exercices suivant la date de leur exploitation, à
l'exclusion des établissements stables des sociétés
n'ayant pas leur siège au Maroc, tributaires de marchés de
travaux, de fournitures ou de services, des établissements de
crédit, des sociétés d'assurances et des agences
immobilières.
D. Les entreprises artisanales, dont la production est le
résultat d'un travail essentiellement manuel, bénéficient
d'une réduction de 50% de l'impôt sur les sociétés
pendant les cinq premiers exercices suivant la date de leur exploitation, et
ce, quel que soit le lieu de leur implantation.
Impôt Général sur le Revenu
ARTICLE 8
A. Il est procédé à un
réaménagement des taux du barème de l'impôt
général sur le revenu, le taux d'imposition maximum ne devant pas
excéder 41,5%.
B. Les entreprises exportatrices de produits ou de services
bénéficient, pour le montant de leur chiffre d'affaires à
l'exportation, d'avantages particuliers pouvant aller jusqu'à
l'exonération totale de l'impôt général sur le
revenu pendant une période de cinq ans et d'une réduction de 50%
dudit impôt au-delà de cette période.
Toutefois, en ce qui concerne les entreprises exportatrices de
services, les exonérations et réductions précitées
ne s'appliquent qu'au chiffre d'affaires à l'exportation
réalisé en devises.
C. Les entreprises qui s'implantent dans les
préfectures ou provinces dont le niveau d'activité
économique exige un traitement fiscal préférentiel,
bénéficient d'une réduction de 50% de l'impôt
général sur le revenu pendant les cinq premiers exercices suivant
la date de leur exploitation, à l'exclusion des établissements
stables des sociétés n'ayant pas leur siège au Maroc,
tributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de services ainsi
que des agences immobilières.
D. Les entreprises artisanales, dont la production est le
résultat d'un travail essentiellement manuel, bénéficient
d'une réduction de 50% de l'impôt général sur le
revenu pendant les cinq premiers exercices suivant la date de leur
exploitation, et ce, quel que soit le lieu de leur implantation.
E. Le bénéfice des avantages prévus
ci-dessus est subordonné à la tenue d'une comptabilité
régulière conformément à la législation en
vigueur.
Amortissements dégressifs
ARTICLE 9
Sont maintenues pour les biens d'équipement et pendant
la période visée à l'article premier ci-dessus, les
mesures prévues par la législation relative à
l'impôt sur les sociétés et à l'impôt
général sur le revenu en matière d'amortissements
dégressifs.
Provisions pour investissement en matière d'Impôt
sur les Sociétés et d'Impôt Général sur le
Revenu
ARTICLE 10
Sont considérées comme charges
déductibles, les provisions constituées dans la limite de 20% du
bénéfice fiscal, avant impôt, par les entreprises en vue de
la réalisation d'un investissement en biens d'équipement,
matériels et outillages, et ce, dans la limite de 30% dudit
investissement, à l'exclusion des terrains, constructions autres
qu'à usage professionnel et véhicules de tourisme.
Sont maintenues comme charges déductibles, les
provisions constituées par les entreprises minières pour
reconstitution de gisements miniers conformément à la
législation relative à l'impôt sur les
sociétés ou à l'impôt général sur le
revenu.
Les provisions susvisées utilisées
conformément à l'objet pour lequel elles ont été
constituées sont reportées sur un compte provisionnel
intitulé "provisions d'investissement".
Les montants inscrits dans le compte "provisions
d'investissement" ne sont utilisés que :
-par incorporation au capital;
-ou en déduction des déficits des exercices
antérieurs.
Taxe sur les Profits Immobiliers.
ARTICLE 11
En vue d'encourager la construction de logements sociaux, est
exonéré de la taxe sur les profits immobiliers, le profit
réalisé par les personnes physiques à l'occasion de la
première cession de locaux à usage d'habitation, sous
réserve que la cession n'ait pas un caractère spéculatif
et que le logement présente un caractère social.
Impôt des Patentes
ARTICLE 12
La taxe variable du principal de l'impôt des patentes
est supprimée.
Est exonérée de l'impôt des patentes,
toute personne physique ou morale exerçant au Maroc une activité
professionnelle, industrielle ou commerciale, et ce, pendant une période
de cinq années qui court à compter de la date du début de
son activité.
Sont exclus de cette exonération les
établissements des sociétés et entreprises n'ayant pas
leur siège au Maroc, tributaires de marchés de travaux, de
fournitures ou de services, les établissements de crédit, les
entreprises d'assurances et les agences immobilières.
Taxe Urbaine
ARTICLE 13
Sont exonérés de la taxe urbaine les
constructions nouvelles, les additions de constructions ainsi que les appareils
faisant partie intégrante des établissements de production de
biens ou de services, et ce, pendant une période de cinq années
suivant celle de leur achèvement ou de leur installation.
Sont exclus de cette exonération les
établissements, entreprises et agences visés au dernier
alinéa de l'article 12 ci-dessus, à l'exclusion des entreprises
de crédit-bail en ce qui concerne les équipements qu'elles
acquièrent pour le compte de leurs clients.
Fiscalité Locale
ARTICLE 14
En ce qui concerne la fiscalité locale, il est
procédé à une simplification et une harmonisation des taux
maximum et des assiettes imposables et à leur adaptation aux
nécessités de développement et d'investissement.
TITRE III
Mesures d'ordre financier, foncier, administratif et
autres
ARTICLE 15
Ces mesures diverses ont pour objet :
-la liberté de transfert des bénéfices et
des capitaux pour les personnes qui réalisent des investissements en
devises;
-la constitution d'une réserve foncière
destinée à la réalisation de projets d'investissement et
la définition de la participation de l'Etat à l'acquisition et
à l'équipement des terrains nécessaires à
l'investissement;
-l'orientation et l'assistance des investisseurs dans la
réalisation de leurs projets, et ce, par la création d'un organe
national unifié;
-la simplification et l'allégement de la
procédure administrative relative aux investissements.
Réglementation des Changes
ARTICLE 16
Les personnes physiques ou morales de nationalité
étrangère, résidentes ou non, ainsi que les personnes
physiques marocaines établies à l'étranger, qui
réalisent au Maroc des investissements financés en devises,
bénéficient pour lesdits investissements, sur le plan de la
réglementation des changes, d'un régime de convertibilité
leur garantissant l'entière liberté pour :
-le transfert des bénéfices nets d'impôts
sans limitation de montant ni de durée;
-le transfert du produit de cession ou de liquidation totale
ou partielle de l'investissement, y compris les plus -values.
Prise en charge par l'Etat de certaines dépenses
ARTICLE 17
Les entreprises dont le programme d'investissement est
très important en raison de son montant, du nombre d'emplois stables
à créer, de la région dans laquelle il doit être
réalisé, de la technologie dont il assurera le transfert ou de sa
contribution à la protection de l'environnement, peuvent conclure avec
l'Etat des contrats particuliers leur accordant, outre les avantages
prévus dans la présente loi-cadre et dans les textes pris pour
son application, une exonération partielle des dépenses
ci-après :
-dépenses d'acquisition du terrain nécessaire
à la réalisation de l'investissement;
-dépenses d'infrastructure externe;
-frais de formation professionnelle.
Les contrats visés ci-dessus peuvent comporter des
clauses stipulant qu'il sera procédé au règlement de tout
différend afférent à l'investissement, pouvant
naître entre l'Etat marocain et l'investisseur étranger,
conformément aux conventions internationales ratifiées par le
Maroc en matière d'arbitrage international
Fonds de Promotion des Investissements
ARTICLE 18
Il est créé un compte d'affectation
spéciale intitulé "Fonds de Promotion des Investissements"
destiné à comptabiliser les opérations afférentes
à la prise en charge par l'Etat du coût des avantages
accordés aux investisseurs dans le cadre
du régime des contrats d'investissement visés
à l'article précèdent ainsi qu'aux dépenses
nécessitées par la promotion des investissements.
Zones Industrielles
ARTICLE 19
Dans les provinces ou préfectures dont le niveau de
développement économique justifie une aide particulière de
l'Etat, celui-ci prend en charge une partie du coût d'aménagement
des zones industrielles qui y seront implantées.
ARTICLE 20
Chaque zone industrielle, dont l'importance de la superficie
le justifie, est dotée d'un comité de gestion composé des
utilisateurs de la zone et du promoteur, personne publique ou privée, et
chargé de veiller à la gestion et à la maintenance de
l'ensemble de la zone, à la surveillance et au maintien de la
sécurité à l'intérieur de la zone ainsi qu'à
la bonne application des clauses du cahier des charges liant le promoteur de la
zone et les utilisateurs.
ARTICLE 21
Il est institué un organe administratif chargé
de l'accueil, de l'orientation, de l'information et de l'assistance des
investisseurs ainsi que de la promotion des investissements.
Allégement des procédures administratives
ARTICLE 22
Il est procédé à l'allégement et
à la simplification des procédures administratives liées
à la réalisation des investissements. Dans tous les cas où
le maintien d'une autorisation administrative pour l'octroi d'avantages
prévus par la présente loi -cadre s'avère
nécessaire, cette autorisation est censée être
accordée lorsque l'administration aura gardé le silence sur la
suite à réserver à la demande la concernant pendant un
délai de soixante jours à compter de la date du
dépôt de ladite demande.
Dispositions transitoires
ARTICLE 23
Sont maintenus les droits acquis par les investisseurs en ce
qui concerne les avantages dont ils bénéficient en vertu des
législations instituant des mesures d'encouragement aux investissements,
lesquels avantages demeurent en vigueur jusqu'à expiration de la
durée, et aux conditions , pour lesquelles ils ont été
accordés.
TITRE IV
Secteur agricole
ARTICLE 24
Les dispositions de la présente loi -cadre ne sont pas
applicables au secteur agricole dont le régime fiscal, notamment celui
relatif aux investissements, fera l'objet d'une législation
particulière.
TITRE V
Mesures d'application
ARTICLE 25
La présente loi -cadre sera mise en vigueur
conformément aux textes législatifs et réglementaires pris
pour son application.
Le gouvernement procède à la présentation
des textes législatifs et réglementaires nécessaires
à la réalisation des objectifs définis dans la
présente loi -cadre à compter de la loi de finances pour
l'année 1996.
ANNEXE N°9 PROJET DE CONVENTION
D'INVESTISSEMENT
Entre les soussignés,
D'une part,
L'Etat marocain représenté par Monsieur
Fathallah OUALALOU, Ministre des Finances et de la Privatisation, Monsieur
Rachid TALBI EL ALAMI, Ministre de l'Industrie, du Commerce et des
Télécommunication et Monsieur Abderazzak EL MOSSADEK, Ministre
délégué auprès du Premier Ministre chargé
des Affaires Economiques, des Affaires Générales et de la Mise
à Niveau de l'Economie, ci-après dénommé ETAT,
Et d'autre part,
MAGHREB STEEL, société de droit marocain dont le
siège social et le principal siège opérationnel est sis
à Casablanca, représenté par Monsieur EL FADEL SEKKAT,
Président, ci-après dénommée la
société.
Vu,
La loi cadre n° 18-95 formant charte de l'investissement,
La loi n° 12-98, notamment son article 7-I tel qu'il a
été modifié et complété,
Il est préalablement exposé ce qui
suit
Préambule
Il est d'abord rappelé que la société
MAGHREB TUBES devenue MAGHREB STEEL a signé avec l'Etat une convention
d'investissement le 3 février 2000 pour la réalisation d'un
programme d'investissement qui devait atteindre 500 millions de dirhams. Ce
programme porte sur l'édification d'un complexe de laminage à
froid de la tôle en vue de faire face à la compétition
découlant de l'évolution du secteur sidérurgique sur le
plan mondial et au niveau de l'Union Européenne.
Ce complexe inauguré par Sa Majesté le
Roi Mohamed VI que Dieu le Glorifie, est entré en production
effective en 2001 et réalise depuis 2002 les objectifs assignés
à ce projet tant en matière de création d'emplois que
d'export.
L'enveloppe d'investissement à fin décembre 2002
a atteint 815 millions de dirhams.
Dans le cadre de son développement au niveau
international, MAGHREB STEEL envisage de procéder à une extension
du complexe de laminage à froid à Tit Mellil.
Le coût global de cet investissement est de 400 millions
de dirhams (hors terrain). Ce projet qui sera opérationnel fin 2004
permettra l'augmentation de la capacité de production de 180.000 tonnes
supplémentaires destinées entièrement à
l'exportation.
Cette extension permettra également la création
de 100 nouveaux emplois.
Ce nouvel investissement sera réalisé sur une
superficie de 10 Ha supplémentaires du terrain objet du titre n°
322101C, sise à Tit Mellil, Ahl Loughlam, route nationale 9 Km 10 sur
lequel est édifié le complexe susmentionné.
Comme pour la première tranche d'investissement objet
de la convention du 03 février 2000, la réalisation de cet
investissement sera l'occasion d'un important transfert de technologie dans le
domaine de l'industrie métallurgique, notamment sur les plans des
procédés de fabrication, de la nature des équipements qui
seront installés et de l'effort de formation du personnel de la
société, qui apportera un soin particulier à la protection
de l'environnement.
Ceci étant exposé, il est convenu et
arrêté ce qui suit
TITRE I : ENGAGEMENTS DE LA SOCIETE
Article 1: La société
s'engage à réaliser l'investissement décrit au
préambule de la présente convention dans un délai maximum
de 36 mois à compter de la signature du présent contrat
d'investissement. Toutefois, des délais supplémentaires ne
dépassant pas 24 mois peuvent être accordés à
SONASID en cas de force majeure ou de circonstances imprévisibles.
Article 2 : La société
s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de
sauvegarder la sécurité du personnel, de l'environnement et de
respecter les normes nationales reconnues et appliquées dans les
domaines de l'urbanisme, de la pollution et de l'hygiène
Article 3 : La société
s'engage à créer dans le cadre de ce nouveau programme
d'investissement décrit à l'article 1, 100 nouveaux emplois
stables.
TITRE Il: ENGAGEMENTS DU GOUVERNEMENT
Article 4 : La société
bénéficiera de tous les avantages de droit commun prévus
par la loi n° 18-95 formant charte de l'investissement.
Article 5 : Sous
réserve de l'observation des dispositions réglementaires en la
matière, la société bénéficiera
conformément à l'article 7-I de la loi de finances n° 12-98
tel qu'il a été modifié et complété, de
l'exonération du droit d'importation et de la taxe sur la valeur
ajoutée due à l'importation au titre des biens
d'équipement, matériels et outillages destinés directement
à la réalisation de son projet d'investissement décrit
dans l'article 1 et importés directement par la société ou
pour son compte.
Cette exonération est également accordée
aux parties, pièces détachés et accessoires
importés en même temps que les biens d'équipement,
matériels et outillages auxquels ils sont destinés.
Les listes de produits concernés par
l'exonération mentionnée au présent article sont
annexées à la présente convention après avis du
comité spécifié à l'article 9 ci-dessous.
Les importations susvisées seront
réalisées sous le bénéfice du classement
regroupé prévu à l'article 15-4 du code des Douanes et
Impôts Indirects.
Sont également éligibles à
l'exonération susvisée, les biens d'équipement,
matériels, et outillages obtenus localement sous le régime de la
transformation sous douane prévu aux articles 163 bis à 163
decies du Code des Douanes et Impôts Indirects.
Article 6 : Le Gouvernement s'engage
à maintenir
· Au taux réduit de 2,5% ad valorem la tôle
laminée à chaud utilisée comme matière
première et dont les épaisseurs sont situées entre 1,6 et
6 mm.
· Les droits d'importation actuellement appliqués
à la tôle laminée à froid d'une épaisseur
inférieure ou égale à 1,6 mm, galvanisée et
pré-laquée en provenance de pays n'ayant pas d'accord de zone de
libre échange et de conventions tarifaires préférentielles
(actuelles et futures) avec le Maroc, et ce pour une durée
supplémentaire de 4 ans au-delà de l'échéance
fixée à l'article 6 de la première convention, ce qui
portera l'échéance finale au 1er janvier 2010.
TITRE III : LA MANUTENTION AU PORT DE
CASABLANCA
Article 8 : Concernant la manutention
au port de Casablanca, un accord de partenariat sera conclu entre la
société MAGHREB STEEL et l'ODEP et ce, afin
· d'apporter aux importations et exportations de la
société par le port de Casablanca un meilleur traitement pour le
débarquement, l'embarquement, le stockage, à l'arrimage et
à l'enlèvement dans l'enceinte portuaire ;
· d'appliquer à l'aconage un tarif réduit
de 20 dh la tonne à l'export et à l'import.
Le texte de l'accord est annexé à la
présente convention.
TITRE IV : DISPOSITIONS GENERALES
Article 9 : Le Gouvernement assurera
le suivi du projet décrit dans la présente convention, par un
comité composé des représentants du Ministère des
Finances et de la Privatisation, du Ministère de l'Industrie, du
Commerce et des Télécommunications, du Ministère
chargé des Affaires Economiques, des Affaires Générales et
de la Mise à Niveau de l'Economie et du Centre Régional
d'Investissement de la Région de Casablanca. Le secrétariat de ce
comité sera assuré par la Direction des Investissements.
Article 10 : Sera de nature à
entraîner la suspension de la présente convention et le paiement
par la société des droits et taxes d'importation sur la
totalité des biens d'équipements, matériels, outillages
parties accessoires et pièces détachées, importés
ou acquis localement dans le cadre des incitations douanières de
l'article 7-I de loi de Finances 1998-1999, tel qu'il a été
modifié et complété le non-respect, par la
société, des conditions d'octroi de ces avantages, telles
qu'elles sont prévues dans les dispositions des articles des lois
précitées et des articles de la présente convention.
Article 11 : Toute contestation
concernant l'interprétation ou l'exécution de la présente
convention sera soumise par la partie le plus diligente au tribunal
administratif de Rabat, seul compétent pour en connaître.
Article 12 : La présente
convention ne dispense pas la société des autorisations exigibles
en vertu des dispositions législatives et réglementaires en
vigueur.
Article 13 : La présente
convention est rédigée en quatre exemplaires originaux. Ses
dispositions sont exécutoires à compter de la date de sa
signature.
Fait à Rabat, le
POUR L'ETAT
LE MINISTRE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DES
TELECOMMUNICATIONS
Rachid TALBI EL ALAMI
LE MINISTRE DES FINANCES ET DE LA PRIVATISATION
Fathallah OUALALOU
POUR MAGHREB STEEL
LE PRESIDENT
EL FADEL SEKKAT
POUR LA COMMISSION DES INVESTISSEMENTS
LE Ministre délégué auprès du
Premier Ministre chargé des Affaires Economiques, des Affaires
Générales et de la Mise à Niveau de l'Economie
Abderazzak EL MOSSADEK
ANNEXE N°10 CIRCULAIRE 44/98 SUR COMMISSION
INTERMINISTÉRIELLE DES INVESTISSEMENTS
Rabat, le 28/09/1999
Dans l'attente de la mise en place d'un organe administratif
chargé de la promotion des investissements, le Gouvernement a
institué, sous la présidence du Premier Ministre, une Commission
Interministérielle des Investissements. Objectif : mettre en oeuvre
toute mesure pouvant améliorer l'environnement des investissements au
Maroc.
Messieurs les Ministres d'Etat et Ministres, Mesdames et
Messieurs les Secrétaires d'Etat
OBJET : Mise en place d'une Commission
Interministérielle des Investissements.
Le développement de l'activité économique
est tributaire d'une action déterminée en faveur de la promotion
des investissements et du renforcement de la confiance des investisseurs. La
Loi-cadre n°18/95, formant Charte de l'Investissement, a introduit, depuis
1996, une nouvelle politique d'incitation à l'investissement
privé. Plus récemment, la Loi de Finances pour l'année
1998/99 a prévu un ensemble de mesures visant à soutenir les
investissements, notamment la possibilité de conclure des conventions
pour les projets dépassant un certain montant dans le but de leur
octroyer un traitement fiscal incita. Ces dispositions ne peuvent produire
pleinement leurs effets tant que de nombreux investissements nationaux ou
étrangers sont retardés ou annulés du fait d'entraves
administratives et de blocages de différentes natures. Pour
remédier à cette situation, je vous invite à accorder la
plus grande attention au traitement rapide et efficace des dossiers des
investisseurs ainsi qu'à la mise en place de toute action à
même de faciliter les démarches administratives, de simplifier les
procédures et d'aplanir les difficultés qui bloquent la
réalisation des projets d'investissement. Dans ce cadre, compte tenu de
la nature intersectorielle d'une grande partie des problèmes
soulevés et dans l'attente de la mise en place de l'organe administratif
chargé de la promotion des investissements prévu par la Charte de
l'investissement, il a été décidé d'instituer sous
la présidence du Premier Ministre une Commission
Interministérielle des Investissements.
Cette Commission est chargée de :
Statuer sur les problèmes qui bloquent la
réalisation de tout projet d'investissement, Agréer les contrats
particuliers objet de l'article 17 de la loi cadre 18-95 formant charte des
investissements ainsi que toute autre convention liant l'Etat à des
investisseurs et suivre l'exécution des projets d'investissements
correspondants. S'informer sur l'état général des
investissements et mettre en oeuvre toute mesure à même
d'améliorer l'environnement des investissements. La Commission est
saisie directement par les promoteurs ou organismes concernés de toute
demande de convention ou recours relatifs à la réalisation de
projets d'investissement. La Commission Interministérielle des
Investissements comprend les membres suivants :
Le Ministre d'Etat, Le Ministre de l'Intérieur Le
Ministre chargé de l'Aménagement du Territoire, de
l'Environnement, de l'Urbanisme et de l'Habitat, Le Ministre de l'Economie et
des Finances, Le Ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Le
Ministre du Tourisme, Le Ministre Délégué auprès du
Premier Ministre chargé des Affaires Générales du
Gouvernement, Le Ministre Délégué auprès du Premier
Ministre chargé de la Prévision Economique et du Plan. La
Commission peut s'adjoindre en fonction de la nature de l'investissement, Le
Ministre responsable du secteur concerné ainsi que les
représentants, au plus haut niveau, de tout autre organismes,
institutions et autorités locales dont le concours sera jugé
nécessaire. Le Secrétariat de la Commission
Interministérielle des Investissements est assuré par le
Ministère Délégué auprès du Premier Ministre
chargé des Affaires Générales du Gouvernement.
L'instruction des dossiers soumis à la Commission est effectuée
en liaison avec les ministères compétents. Afin d'assurer avec le
maximum de célérité le déblocage des projets en
souffrance et d'éviter l'encombrement de la Commission, les projets dont
la mise en oeuvre dépend de décisions à l'échelle
locale ou provinciale seront en premier lieu soumis aux Comités
Techniques Provinciaux ou Préfectoraux. Ces comités sont
appelés à examiner avec diligence les dossiers qui leur sont
transmis et prendre toute décision à même de lever les
obstacles qui entravent leur réalisation. La Commission
Interministérielle des Investissements statue, en dernier ressort, sur
les dossiers ainsi examinés et qui lui sont soumis par les
autorités locales ou les promoteurs concernés. Elle fixe les
conditions de mise en oeuvre de ses décisions. Le Premier Ministre
prononcera des sanctions à l'encontre de tout fonctionnaire responsable
de blocages injustifiés constatés dans les dossiers soumis
à la Commission.
Le Premier Ministre
Abderrahmane YOUSSOUFI
ANNEXE N°11 Décret n° 2-02-93 du 27
hija 1422 (12 mars 2002) pris en application de la loi n° 36-01 portant
création du Fonds Hassan Il pour le développement
économique et social.
Le Premier Ministre,
Vu la loi n° 36-01 portant création
du Fonds Hassan Il pour le développement économique et social,
notamment ses articles premier, 2 et 5;
Vu le dahir portant loi n° 1-77-185 du 5 chaoual
1397 (12 mai 1978) relatif à la présidence des conseils
d'administration des établissements publics nationaux et
régionaux;
Après examen par le conseil des ministres réuni
le 20 hija 1422 (5 mars 2002),
Décrète :
Article Premier :En
application de l'article premier de la loi n° 36-01 susvisée, la
tutelle du " Fonds Hassan II pour le développement économique et
social " est assurée par le Premier ministre.
Article 2 : Le siège du Fonds
Hassan II pour le développement économique et social est
fixé à Rabat.
Article 3 :Les règles
prudentielles relatives aux placements financiers en valeurs du Trésor,
en titres de créances négociables et en valeurs mobilières
visées à l'article 2 de la loi n° 36-01
précitée sont fixées par arrêté du ministre
chargé des finances.
Article 4 : Le conseil d'administration
du Fonds Hassan II pour le développement économique et social
comprend sous la présidence du Premier ministre ou de l'autorité
gouvernementale déléguée par lui à cet effet :
-l'autorité gouvernementale chargée de
l'intérieur ;
-l'autorité gouvernementale chargée de
l'aménagement du territoire ;
-l'autorité gouvernementale chargée des finances
;
-l'autorité gouvernementale chargée de
l'agriculture ;
-l'autorité gouvernementale chargée de
l'industrie ;
-l'autorité gouvernementale chargée de
l'équipement ;
-le wali de Bank AI-Maghrib.
Le président du conseil d'administration peut
inviter à assister aux réunions du conseil d'administration,
à titre consultatif, toute personne physique ou morale, du secteur
public ou privé, dont la participation est jugée utile.
Les membres du directoire, visé à
l'article 9 de la loi n° 36-01 précitée, assistent à
titre consultatif, aux réunions du conseil d'administration.
Le président du directoire assure le secrétariat
du conseil d'administration.
Article 5 : Le présent décret entrera en vigueur
dès sa publication au Bulletin officiel.
Fait à Rabat, le 27 hija 1422 (12 mars 2002).
Abderrahman Youssoufi.
Pour contreseing :
Le ministre de l'économie, des finances, de la
privatisation t du tourisme, Fathallah Oualalou.
ANNEXE N°12
CONVENTION CADRE RELATIVEA LA PROMOTION DE L'INVESTISSEMENT DANS
CERTAINS SECTEURS INDUSTRIELS
I -Convention cadre relative à la promotion de
l'investissement dans certains secteurs industriels, du 11 septembre 2000:
Enveloppe allouée 295 millions
1- objet:
L'objet de cette convention est de définir les
modalités de la contribution du Fonds Hassan II pour la
concrétisation de nouveaux investisseurs dans les secteurs suivants:
Amont de la filière Textile -Habillement
(filature, tissage, et finissage)
L'électronique (y compris les faisceaux de
câbles).
2- Bénéficiaires
Peuvent bénéficier de la contribution du Fonds
HASSAN II, les nouveaux projets d'investissement dans les secteurs
suscités dont le montant d'investissement en biens d'équipement
dépasse 1 million dhs (hors droit d'importation et taxes).
3 -Nature de la contribution
Une contribution pour l'acquisition du foncier et la
construction de bâtiments professionnels, et ce à hauteur
de :
- 50% du coût du terrain, sur la base d'un coût
maximum de 250dh/m²,
- 30% du coût des bâtiments, sur la base d'un
coût maximum de 1500dh/m².
Toutefois, cette contribution peut être de 100%, si
elle se limite seulement à l'acquisition du foncier, sur la base d'un
coût maximum de 250dh/m².
La mise à la disposition de l'investisseur, par
l'intermédiaire d'un établissement tiers, de bâtiments
à un loyer avantageux, moyennant une contribution du Fonds, au profit
dudit établissement. Cette contribution devra être
déterminée sur la base des rations suivants :
Un loyer de 100 à 150 dh/m²/an, sue la base d'un
coût d'acquisition du, sur d'un de 250dh/m² et un coût de
construction des bâtiments de 1500dh/m²;
Etant entendu que le contrat de bail doit être d'une
durée d'au moins vingt (20) ans.
Cette aide financière peut être cumulée
avec les avantages accordés par le système en vigueur des
incitations à l'investissement.
4- Modalités de versement de la
contribution
Pour le foncier: la contribution sera versée dans un
délai de 30 jours après présentation par l'investisseur de
pièces justificatives du règlement du foncier auprès du
propriétaire.
Pour les bâtiments: la contribution sera versée
dans un délai de 30 jours après l'achèvement des
constructions et la présentation par l'investisseur de pièces
justificatives du coût réel des travaux de construction.
Procédure :
Le dossier :
Doit être déposé auprès du
ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Energie et des mines.
Doit comporter:
§ les statuts de la société,
§ les références de l'investisseur,
§ la description du projet,
§ l'échéancier de réalisation,
§ le coût,
§ l'emploi généré,
§ le mode de financement
§ le lieu de son implantation.
L'examen du dossier se fera par une commission mixte
composée des représentants des ministères l'Industrie, du
Commerce, de l'Energie et des mines, des finances et du tourisme..
Notification de la réponse à l'investisseur dans un
délai de 30 jours.
L'investisseur doit s'engager à réaliser son
programme d'investissement dans un délai de 36 mois, à compter de
la date de l'obtention de l'autorisation de construire.
En cas de force majeur, des délais supplémentaires
de 24 mois, peuvent être accordés à l'investisseur
La contribution octroyée dans le cadre de l'appui direct
ou indirect fera l'objet de convention signée entre :
L'investisseur d'une part
L'ordonnateur du Fonds Hassan II ainsi que les ministres de
l'Industrie, du Commerce, de l'Energie et des mines, et de l'Economie, des
Finances et du Tourisme, d'autre part.
Convention cadre relative à la promotion de
l'investissement dans certains secteurs industriels, du 28 janvier 2002:
1- objet:
Suite à l'effet positif généré par
la contribution de ce fonds aussi bien au niveau des investissements
réalisés dans les secteurs concernés que des emplois
crées, il a été décidé d'élargir son
champs d'application à d'autres secteurs d'activité compte tenu
des atouts et des potentialités dont ils disposent.
2- Bénéficiaires
Peuvent bénéficier de la contribution du fonds
Hassan II, les nouveaux projets d'investissements (création ou
extension) et dont le montant d'investissement en biens d'équipement
dépasse 1 million dhs (hors droit d'importation et taxes), dans les
secteurs suivants:
La confection et la bonneterie
La sous traitance automobile (fabrication de composants
automobiles et mécanique de précision)
Le secteur du cuir
Toute activité, à titre principal, contribuant
à la préservation de l'environnement par le traitement, le
recyclage et la valorisation industriels des déchets
L'enveloppe allouée est de 300 millions de Dh
3-Nature de la contribution
Une contribution pour l'acquisition du foncier et la
construction de bâtiments professionnels, et ce à hauteur
de :
- 50% du coût du terrain, sur la base d'un coût
maximum de 250dh/m²,
- 30% du coût des bâtiments, sur la base d'un
coût maximum de 1500dh/m².
Toutefois, cette contribution peut être de 100%, si elle
se limite seulement à l'acquisition du foncier, sur la base d'un
coût maximum de 250dh/m².
Cette aide financière peut être cumulée
avec les avantages accordés par le système en vigueur des
incitations à l'investissement.
4- Modalités de versement de la
contribution
Pour le foncier: la contribution sera versée
dans un délai de 60 jours après présentation par
l'investisseur de pièces justificatives du règlement du foncier
auprès du propriétaire.
Pour les bâtiments: la contribution sera
versée dans un délai de 60 jours après l'achèvement
des constructions et la présentation par l'investisseur de pièces
justificatives du coût réel des travaux de construction.
Procédure :
Le dossier :
Doit être déposé auprès du
ministère de l'Industrie:
Doit comporter:
§ les statuts de la société,
§ les références de l'investisseur,
§ la description du projet,
§ l'échéancier de réalisation,
§ le coût,
§ l'emploi généré,
§ le mode de financement
§ le lieu de son implantation.
L'examen du dossier se fera par une commission composée
des représentants des ministères l'Industrie, du ministère
chargé des finances, du ministère chargé de
l'environnement et du Fonds Hassan II pour le développement
économique et social.
Notification de la réponse à l'investisseur dans
un délais de 30 jours.
L'investisseur doit s'engager à réaliser son
programme d'investissement dans un délais de 36 mois, à compter
de la date de l'obtention de l'autorisation de construire.
En cas de force majeure, des délais
supplémentaire de 24 mois, peuvent être accordés à
l'investisseur
La contribution octroyée dans le cadre de l'appui
direct ou indirect fera l'objet de convention signée entre :
L'investisseur d'une part
L'ordonnateur du Fonds Hassan II ainsi que le ministre
chargé de l'Industrie, et le ministre chargé des Finances d'autre
part.
ANNEXE N° 13 ORGANIGRAMME DE
LA DIRECTION DES INVESTISSEMENTS
La Division de la Promotion, de la Communication et de
la Coopération,
· Service Europe ;
· Service Amérique, Asie et Océanie ;
· Service Moyen Orient.
La Division des Études :
· Service du cadre réglementaire et
procédural des investissements ;
· Service du système d'information ;
· Service des études et de la statistique.
La Division des Secteurs de l'Agriculture et de
l'Industrie :
· Service du secteur Textile et Cuir ;
· Service du secteur des IMME;
· Service du secteur Chimie et Para-chimie ;
· Service des secteurs Agricole, Agro-industriel et de la
Pêche.
La Division des Secteurs du Tourisme et des
Services :
· Service du secteur du Tourisme ;
· Service du secteur des Nouvelles Technologies de
l'Information;
· Service du secteur des Infrastructures et des
Services ;
· Service du secteur de la Distribution et du
Commerce.
La direction des investissements extérieurs comprend en
outre :
Le service des affaires générales
Le service des Ressources Humaines et de la
Formation
ANNEXE N°14 QUELQUES SOCIETES INDUSTRIELLES
MPLANTEES AU MAROC
SEWS CABIND :
Pays d'origine : Japon
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (harnais de câbles)
Investissement : 100 millions de dirhams
Emplois : 1320 (à fin février 2002)
Localisation : Casablanca
DELPHI AUTOMOTIVE SYSTEMS :
Pays d'origine : Etats-Unis
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (harnais de câbles)
Investissement : 200 millions de dirhams
Emplois : 1924 (à fin décembre 2001)
Localisation : Tanger
YAZAKI MAROC :
Pays d'origine : Japon
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (faisceau de fils)
Investissement : 150 millions de dirhams
Localisation : Tanger
OMR MOROCCO :
Pays d'origine : Italie
Secteur d'activité : Usinage de pièces
automobiles, montage
de composants
Investissement : 100 000 dirhams
Chiffre d'affaires : 30 millions de dirhams
Emplois : 34 (dont 82% d'ouvriers à fin décembre
2001)
Localisation : Casablanca
FLOQUET MONOPOLE :
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (piston)
Investissement : 121,8 millions de dirhams
Emplois : 150 (à fin décembre 2001)
Localisation : Fès
NRF MAROC :
Pays d'origine : Italie
Secteur d'activité : Fabrication de radiateurs pour
camions
et voitures de tourisme, montage de composants
Investissement : 8,1 millions de dirhams
Chiffre d'affaires : 123,6 millions de dirhams (2001)
Emplois : 291 (dont 15 femmes à fin décembre
2001)
Localisation : Casablanca
SINFA :
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (filtres, fils, flexibles, tuyaux, ceintures de
sécurité)
Investissement : 50 millions de dirhams
Chiffre d'affaires : 120 millions de dirhams (2001)
Emplois : 270 (dont 136 femmes à fin décembre
2001)
Localisation : Casablanca
IFRIQUIA PLASTIC :
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles, produits industriels
Investissement : 28,5 millions de dirhams
Chiffre d'affaires : 150 millions de dirhams
Emplois : 401 (dont 38 femmes à fin décembre
2001)
Localisation : Casablanca
S.I.MOUN :
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (fabrication et montage des pièces de sièges, montage
des carrosserie fourgon et carrosserie frigorifique en aluminium sur
véhicules)
Investissement : 1 million de dirhams
Chiffre d'affaires : 5,8 millions de dirhams (2001)
Emplois : 85 (à fin décembre 2001)
Localisation : Casablanca
PROTEX MAROC:
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (verres
de vitres)
Investissement : 203 000 dirhams
Chiffre d'affaires : 38,8 millions de dirhams (2001)
Emplois : 160 (dont 11 femmes à fin décembre
2001)
Localisation : Casablanca
AUTOMOTIVE WIRING SYSTMS MOROCCO
( VOLKSWAGEN BORDNETZE) :
Pays d'origine : Allemagne
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
automobiles (harnais de câbles)
Investissement : 150 millions de dirhams
Emplois : 1700
Localisation : Tanger
POLY DESIGN MOROCCO :
Pays d'origine : Etats-Unis
Secteur d'activité : Fabrication de composants
automobiles (coiffes de sièges et filets)
Investissement : 80 millions de dirhams
Emplois : 450
Localisation : Tanger
MS COMPOSITE MAROC
Pays d'origine : Maroc-France
Secteur d'activité : Fabrication de matériaux
composites
Investissement : 12 millions de dirhams
Emplois : 50 (dans un premier temps)
Localisation : Tanger (TFZ)
INTERTRONIC MAROC
Pays d'origine : France
Secteur d'activité : Fabrication de pièces
électriques
Investissement : 2,9 millions de dirhams
Emplois : 950 (à fin décembre 2001)
Localisation : Casablanca
CIEA
Pays d'origine : Maroc
Secteurs d'activité: télécommunications,
automobile, médical, avionique
Domaines de compétence : soutraitance e en
matière d'assemblage de composants, microélectroniques, de
composants, micromécaniques, de câblage fil a i r e
électronique fin et précis et de fibre optique
Investissement : 25 millions de dirhams
Emplois : 500 personnes (20% d'encadrement)
Localisation : quartier industriel Zenata
S T Microelectronics
Pays d'origine : Italie et France
Secteur d'activité : Circuits intégrés et
autres semi-conducteurs
Investissement : 4 milliards de dollars, dont 3 pour
l'extension en 2001
Emplois : 4 800 personnes.
HDN Industries
Pays d'origine : Maroc
Secteur d'activité : sous- traitance
électronique dans l'aéronautique, les
télécommunications,
l'automobile, l'énergie solaire.
Investissement : 15 millions de dirhams
Emplois : 72 personnes
Localisation : Casablanca
OB Electronics
Pays d'origine : France et Maroc
Secteur d'activité: Fabrication et assemblage de
composants et d'ensembles électroniques destinés aux industries
aéronautiques, automobiles, bureautiques et médicales.
Investissement : 30 millions de dirhams
(1ère tranche)
Emplois : 50 personnes un mois après le début
d'activité, 200 d'ici à la fin de l'année et 500 à
fin 2003.
Localisation : zone industrielle de Sidi Maârouf
BM Electronic Systems
Pays d'origine : France
Secteur d'activité : sous-traitance de composants
électroniques
Emplois : 150 personnes
Localisation : Casablanca
ANNEXE N°15 FICHE TECHNIQUE DE L'ENQUÊTE DE
LA DIRECTION INVESTISSEMENTS EXTERIEURS
L'enquête de satisfaction de la DIE porte sur un
échantillon représentatif du tissu industriel de 45 entreprises
opérant dans les divers secteurs industriels. La période de
référence de cette enquête est le premier semestre 2003.
Panel : 45 entreprises à
contrôle étranger opérant dans l'ensemble des branches de
l'industrie marocaine ;
Secteurs ciblés : textile
habillement cuir, industries métalliques métallurgiques
électriques et électroniques, chimie-parachime,
agroalimentaire
Pays d'origine : Corée du sud,
Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Suisse, USA, Japon
Période de l'enquête :
Premier semestre 2003
Modalités de l'enquête :
entrevue avec les chefs d'entreprises sur la base d'un support d'entretien
Taux de réponse : 100%
Réponse en pourcentage : sauf
exception, les réponses à chacune des questions totalisent plus
de 100%, une même entreprise pouvant avant plusieurs réponses au
titre de la même question.
ANNEXE N°16 DESCRIPTION DE L'ÉCHANTILLON DE
L'ENQUÊTE DE LA DIRECTION DES INVESTISSEMENTS
EXTÉRIEURS
ANNEXE N°17 SUPPORT D'ENTRETIEN
DIRECTION DES INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS
SUPPORT D'ENTRETIEN
Date d'interview :
|
Ville d'origine :
|
N° du questionnaire :
|
Code enquêteur :
|
Dans le cadre d'une étude menée par la
Direction des Investissements
Extérieurs, concernant la satisfaction des
investisseurs étrangers, nous vous prions de bien vouloir nous
répondre au questionnaire suivant.
Merci pour votre collaboration.
I - IDENTIFICATION DE L'ENTREPRISE
:
§ Raison sociale de l'entreprise :
.........................................................................................................................
§
Interlocuteur :................................................................................................................................
§
Fonction : .....................................................................................................................................
§ Secteur (s) d'activité et produits
fabriqués :
......................................................................................................
§ Date de création de l'entreprise au
Maroc :...........................................................................
...................
§ Nom de la société mère
:.........................................................
............................................................
§ Nationalité de
l'entreprise :.................................................................................................................................
§ Effectif employé par l'entreprise au Maroc :
.......................................................................................................
§ Part du capital étranger en
pourcentage :...............................
.....................................................................
§ Orientation de la production en
pourcentage :.........................................................................................
- Marché intérieur
(en%) :...................................................................................................................................
- Marchés d'exportation (en
%):.........................................................................................................................
II - FACTEURS DETERMINANTS DE L'IMPLANTATION AU
MAROC :
Q1- Parmi les facteurs suivants, quels sont ceux qui vous ont
poussé à investir au Maroc?
Q2- Parmi ces raisons, quelles sont, d'après vous, par
ordre d'importance décroissante ( du plus important au moins important),
ceux dont le Maroc peut se prévaloir?
|
Q1
|
Q2
|
|
Q1
|
Q2
|
Stabilité politique
|
|
|
Avantages fiscaux
|
|
|
Stabilité macro-économique
|
|
|
Aides et subventions de l'Etat
|
|
|
Cadre institutionnel et législatif
|
|
|
Présence de fournisseurs locaux
|
|
|
Liberté d'utilisation des bénéfices
|
|
|
Législation du travail.
|
|
|
Opportunités de partenariat local
|
|
|
Qualification de la main d'oeuvre
|
|
|
Proximité des marchés d'exportation accessible
|
|
|
Ressources naturelles.
|
|
|
Système financier
|
|
|
Infrastructure
|
|
|
Taux de change
|
|
|
Réduction des coûts
|
|
|
III- CONTRAINTES RENCONTREÉS PAR
L'ENTREPRISE :
Q1- Quels sont les problèmes que vous avez
rencontrés lors de votre installation au Maroc ( à classer du
plus important au moins important) ?
Q2- Quels sont, actuellement, les principaux freins au
fonctionnement et au développement de votre entreprise ( à
classer du plus important au moins important) ?
Fiscalité
|
Q1
|
Q2
|
Infrastructure
|
Q1
|
Q2
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
|
|
Disponibilité du foncier
|
|
|
Impôt sur les Sociétés
|
|
|
Coût du foncier
|
|
|
Impôt Général sur le Revenu
|
|
|
Aménagement des zones industrielles
|
|
|
Droits de Douane
|
|
|
Qualité des infrastructures
|
|
|
Fiscalité locale
|
|
|
Administration
|
|
|
Financement de l'investissement
|
|
|
Procédures administratives
|
|
|
Coût du crédit
|
|
|
Cadre judiciaire
|
|
|
Procédures d'octroi du crédit
|
|
|
Régime douanier
|
|
|
Taux de change
|
|
|
Autres.........................................
.........................................................................................................................................................
|
|
Coût de production
|
|
|
Salariaux
|
|
|
Energétiques
|
|
|
Q3- Votre entreprise réalise-t-elle des
réinvestissements?
? OUI
|
? NON (Si non, passez à la question
6)
|
|
Q4- Si oui, à combien estimez-vous le montant de ce
réinvestissement?
Montant = ..................
Q5- Quelles est la forme de ce réinvestissement?
|
Code
|
Nouveau projet
|
|
Extension
|
|
Fusion - Acquisition
|
|
Renouvellement des équipements
|
|
Autres.........................................................
|
|
|
Q6- Quelles sont, par ordre de priorité, les
critères pour lesquels vous ne réalisez pas un
réinvestissement au Maroc?
|
Ordre
|
Infrastructure
|
|
Régime fiscal
|
|
Procédures administratives
|
|
Coût de production
|
|
Financement de l'investissement
|
|
Régime douanier
|
|
|
IV - PERSPECTIVES D'AVENIR DE L'ENTREPRISE
:
Q1- Avez-vous des projets de développement à
court et moyen terme au Maroc?
Q2- Si oui, quelle est la forme de ce projet?
|
Code
|
Nouveau projet
|
1
|
Extension
|
2
|
Fusion - Acquisition
|
3
|
Renouvellement des équipements
|
4
|
Autres.........................................................
|
5
|
Q3- Dans la liste suivante, précisez (par ordre de
priorité) les mesures qui devraient être prises pour promouvoir
l'environnement et le cadre d'action de votre entreprise?
|
Ordre
|
Amélioration de l'infrastructure
|
|
Souplesse du régime fiscal
|
|
Simplification des procédures administratives
|
|
Réduction du coût de production
|
|
Simplification du financement de l'investissement
|
|
Amélioration du régime douanier
|
|
Amélioration du système éducatif
|
|
V- Commentaire libre et suggestions :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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ANNEXE N°18 ARTICLE 17 DE LA LOI-CADRE
N°18-95 FORMANT CHARTE DE L'INVESTISSEMENT
L'article 17 et de son décret d'application n°
2-00-895 du 31 janvier 2001 modifié par le décret n°2-04-847
du 22/10/2004, prévoit que les entreprises dont le programme
d'investissement est très important en raison de son montant, du nombre
d'emplois à créer, de la région dans laquelle il doit
être réalisé, de la technologie dont il assurera le
transfert ou de sa contribution à la protection de l'environnement,
peuvent conclure avec l'Etat des contrats particuliers leur accordant, outre
les avantages prévus dans cette loi cadre, une participation de l'Etat
aux dépenses relatives à l'acquisition du terrain, aux
dépenses d'infrastructures externes et aux frais de la formation
professionnelle nécessaires à la réalisation du programme
d'investissement.
Terrain
|
Une participation de l'Etat aux dépenses relatives
à l'acquisition du terrain nécessaire à la
réalisation du programme d'investissement dans la limite de 20% du
coût du terrain.
|
Infrastructures
|
Une participation de l'Etat aux dépenses
d'infrastructures externes nécessaires à la réalisation du
programme d'investissement dans la limite de 5% du montant global du programme
d'investissement. Toutefois, ce taux peut atteindre 10% lorsqu'il
s'agit d'un investissement dans le secteur de la filature, du tissage ou de
l'ennoblissement du textile.
|
Formation professionnelle
|
Une participation de l'Etat aux frais de la formation
professionnelle prévue dans le programme d'investissement dans la limite
de 20% du coût de cette formation.
|
ELIGIBILITE
|
Entreprises bénéficiaires de ce programme
d'investissement, répondant à l'un ou plusieurs critères
suivants
-Etre d'un montant égal ou supérieur à
200 Mdh ;
-Créer un nombre d'emplois stables égal ou
supérieur à 250 ;
-Etre réalisé dans l'une des provinces ou
préfectures prévues par le décret susvisé
n°2-98-520 du 30 juin 1998 ;
-Assurer un transfert de technologie ;
-Contribuer à la protection de l'environnement.
|
Autres dispositions
|
Les avantages prévus ci-dessus peuvent être
cumulés sans toutefois que la participation totale de l'Etat
dépasse 5% du montant global du programme d'investissement.
Toutefois dans le cas ou le projet d'investissement est
prévu dans une zone suburbaine ou rurale cette participation de l'Etat
peut atteindre 10% du montant global du programme d'investissement. Toutefois,
ce taux peut atteindre 10% lorsqu'il s'agit d'un investissement dans le secteur
de la filature, du tissage ou de l'ennoblissement du textile
|
Montant du programme d'investissement
|
Le coût total, toutes taxes comprises, de toute
opération de création ou d'extension d'activités y compris
les frais d'études, les frais de recherche et de mise au point des
procédés, les coûts du terrain et des infrastructures
internes et externes, les bâtiments et le génie civil, les biens
d'équipement, le matériel et outillage, les taxes, les
intérêts interbancaires, le fonds de roulement et compris les
charges financières. Le cas échéant, toute acquisition ou
renouvellement de biens d'équipement, en vue de la production de biens
ou de services, permettant de promouvoir le développement
économique et de créer des emplis stables.
|
Transfert de technologie
|
Toute opération d'acquisition ou de location de brevets
d'invention, de licence ou de procédés techniques
récemment établis permettant de participer au renforcement de la
compétitivité et de la recherche scientifique.
|
Protection de l'environnement
|
toute opération d'amélioration des conditions de
protection de l'environnement indépendamment des actions de suppression
ou de réduction des nuisances liées à la nature de
l'activité
|
Infrastructure externe
|
Tout équipement, hors site, du terrain support du
projet en réseaux de voiries, d'assainissement, d'alimentation en eau,
d'électricité ou de téléphonie. Station
d'épuration et terrassement, station d'épuration et
terrassement ;
|
Délai de réalisation
|
Les délais sont fixés par contrat
|
Délai de réponse
|
20 jours pour CII ET 10 jours pour notification par le
département de tutelle.
|
Versement des participations
|
Versement après service fait, et selon un
échéancier prévu dans le contrat particulier, contre
production des justificatifs
|
ANNEXE N°19 L'ARTICLE 7.1 DE LA LOI DE FINANCE
1998-1999 TEL QUE MODIFIE PAR L'ARTICLE 5 DE LA LOI DE FINANCES 00-01
En vertu de l'article 7.1 de la loi de Finance 1998-1999, tel
que modifié et complété par l'article 5 de la loi de
finances 00-01 :
Exonération du droit d'importation et de la taxe sur
la valeur ajoutée pour l'importation des biens d'équipement,
matériels et outillages nécessaires à la
réalisation du programme d'investissement.
Cette exonération est également accordée
aux parties, pièces détachées et accessoires
importés en même temps que les biens d'équipement,
matériels et outillages auxquels ils sont destinés.
Conditions permettant de bénéficier de ce
régime :
v Investir un montant d'au moins 200 millions de DH.
v Signer une convention d'investissement avec l'Etat.
ANNEXE N° 20 FONDS DE PROMOTION DES
INVESTISSEMENTS
Bulletin officiel n° 4704 du 17 rabii I 1420 (1er juillet
1999)
Dahir n° 1-99-184 du 16 rabii I 1420 (30 juin 1999)
portant promulgation de la loi de finances, n° 26-99, pour l'année
budgétaire 1999-2000.
Dispositions permanentes Comptes spéciaux du
trésor :
Création d'un compte d'affectation spéciale
intitulé : Fonds de promotion des investissements
Article 29 I. - Conformément aux
dispositions de l'article 18 de la loi cadre n° 18-95 formant charte de
l'investissement, il est institué, à compter du 1er juillet 1999,
un compte d'affectation spéciale intitulé Fonds de promotion des
investissements destiné à comptabiliser les opérations
afférentes à la prise en charge par l'Etat du coût des
avantages accordés aux investisseurs dans le cadre du régime des
contrats d'investissement ainsi qu'aux dépenses
nécessitées par la promotion des investissements.
L'ordonnateur de ce compte est le Premier ministre.
Il. - Ce compte retracera :
Au crédit :
1 - les versements du budget de l'Etat ;
2 - les versements provenant de partenaires publics et
privés dans le cadre de la promotion des investissements ;
3 - toutes autres ressources qui pourraient lui être
affectées ;
4 - les dons et legs ;
5 - les recettes diverses.
Au débit :
1 - les dépenses d'acquisition du terrain
nécessaire à la réalisation de l'investissement ;
2 - les dépenses d'infrastructure externe ;
3 - les frais de formation professionnelle ;
4 - toutes autres dépenses relatives à la
promotion de l'investissement.
L'ordonnateur peut instituer toute autre autorité
gouvernementale concernée sous ordonnateur des dépenses
imputées sur ledit compte et les habiliter à instituer des sous
ordonnateurs suppléants dans les formes prévues par la
réglementation en vigueur sur la comptabilité publique.
Création d'un compte d'affectation spéciale
intitulé : Fonds spécial relatif au produit des parts
d'impôts affectées aux régions
ANNEXE N° 21 CONVENTIONS DE NON DOUBLE IMPOSITION
JUILLET 2004
PAYS
|
DATE ET LIEU DE SIGNATURE
|
CONVENTIONS EN VIGUEUR
|
CONVENTIONS EN COURS DE RATIFICATION
|
CONVENTIONS PROMULGUEE ET EN COURS DE PUBLICATION AU
B.O
|
RATIFICATION
|
ENTREE EN VIGUEUR
|
RETENUE A LA SOURCE
|
B.O DE PUBLICATION
|
|
|
1. AFRIQUE
2. DU SUD
|
Rabat, le 19/03/1997
|
|
|
|
|
(*)
|
|
3. ALEMAGNE
|
Rabat, le 07/06/1972
|
|
08 /10/ 1974
|
Dividendes : 5% pour les
sociétés
: 15% pour les autres cas (art10)
Intérêts :
10% (art 11)
Redevances : 10% (art 12)
|
3340 du 3/11/1976 fr
|
?
|
|
4. ALGERIE
|
Alger, le 25/01/1990
|
28/05/1993
|
|
|
|
|
4212 du 21/07/1993
|
5. AUTRICHE
|
Rabat, le 25/02/2002
|
|
|
|
|
|
5054 du 07/11/2002
|
6. BAHREIN
|
Rabat, le 07/04/ 2000
|
26/12/2000
|
10/02/2001
|
|
|
|
4866 du18/01/2001
|
7. BELGIQUE convention
8. Avenant
|
Rabat, le 04 /05/ 1972
Bruxelles 14/02/1983
|
|
13 /05/ 1974
|
Dividendes : 15% (art10)
Intérêts : 15% (art
11)
Redevances : 5% pour l'usage d'un droit
d'auteur ou similaire (art 12)
|
3290 du 19/11/1975 fr
4914 du 05/07/2001 fr
|
?
|
4053 du04/07/1990
|
9. BULGARIE
|
Sofia, le 22 /05/1996
|
25/08/1999
|
06 /12/ 1999
|
Dividendes : 7% pour les
sociétés
:10% pour les autres cas (art10)
Intérêts
:10% (art 11)
Redevances :10% (art 12)
|
4958 du 06/12/2001 fr
4954 du 22/11/2001 ar
|
?
|
4726 du 16 /09/ 1999
|
10. CANADA
|
Ottawa, le 22 /12/ 1975
|
03/05/1978
|
09 /11/ 1978
|
Dividendes : 15% (art10)
Intérêts : 15% (art
11)
Redevances : 5% les droits d'auteur ou
imilaire
: 10% pour les autres cas(art
12)
|
3516 du 19/03/1980 fr f
|
?
|
|
11. REPUBLIQUE DE COREE
|
Rabat, le 28/01/ 1999
|
15/02/2000
|
16 /06/ 2000
|
|
4832 du 21/09/2000 fr
4831 du 18/09/2000 ar
|
?
|
4778 du 16 /03/ 2000
|
12. DANEMARK
|
Rabat, le 08 /05/ 1984
|
|
01 /01/ 1992
|
Dividendes : 10% pour les
sociétés
:25% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances : 10% (art 12)
|
4958 du 06/12/2001 fr
4955 du 26/11/2001 ar
|
?
|
41790du 02 /12/ 1992
|
13. EGYPTE
|
Rabat, le 22 /03/ 1989
|
|
28 /05/ 1993
|
|
|
|
|
14. EMIRATS ARABES UNIS
|
Dubaï, le 06 /02/1999.
|
|
02 /07/ 2000
|
|
4840 du 19/10/2000 ar
|
?
|
4778 du 16 /03/ 2000
|
15. ESPAGNE
|
Madrid, le 10 /07/1978
|
06/05/1982
|
16 /05/ 1985
|
Dividendes : 10% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts :10% (art 11)
Redevances : 5% pour les droits d'auteurs
et similaires
:10% pour la concession de brevet (art 12)
|
3857 du 01/10/1986 fr
|
?
|
3633 du 16 /06/ 1982
|
16. ETATS-UNIS
|
Rabat, le 01 /08/ 1977
|
|
01 /01/ 1981
|
Dividendes : 10% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 15% (art
11)
Redevances : 10% (art 12)
|
3720 du 15/02/1984 fr
|
?
|
3498 du 14/11/ 1979
|
17. FINLANDE
|
Rabat, le 25 /06/1973
|
01/02/1980
|
09 /11/ 1979
|
Dividendes : 5% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances : 10% (art 12)
|
3570 du 01/04/1981 fr
|
?
|
3499 du 21/11/1979
|
18. FRANCE convention+ avenant
|
Paris, le 29/05/1970 (convention)
Rabat, le 18/08/1989
(Avenant)
|
14/09/1971
|
14/10/1971
|
Dividendes : 15% (art 3 de l'avenant
Intérêts : 15% pour le
dépôt à terme les bons de caisse
:10%pour les autres (art 4 de l'avenant modifiant
l'art 14 de la convention)
Redevances : 5% droits d'auteurs et
similaires
:10% pour concession de
brevets (art 16)
|
3215 du 12/06/1974 fr
4914 du 05/07/2001 fr
|
?
|
3092 du 02/02/1972
4075 du 05 /12/ 1990
|
19. GABON
|
Libreville, le 03 /06/ 1999
|
15/02/2001
|
15/02/2001
|
|
|
|
4882 du 15/03/2000
|
20. GRANDE BRETAGNE ET LE ROYAUME DE L'IRLANDE DU NORD
|
Londres, le 08 /11/ 1981
|
07/05/1990
|
29/11/1990
|
|
4909 du 18/06/2001 ar
|
?
|
|
21. GRECE
|
Rabat, le 28/07/1980
|
18/01/1983
|
05/05/1984
|
|
|
?
|
3944 du 01/06/1988
|
22. HONGRIE
|
Rabat, le 12 /12/ 1991
|
30/12/1999
|
20 /08/ 2000
|
Dividendes :12% (art10)
Intérêts :10% (art 11)
Redevances :10% (art 12)
|
4858 du 21/12/2000 fr
|
?
|
4051 du 20/06/1990
|
23. INDE
|
Rabat, le 30 /10/ 1998
|
|
30 /01/ 2000
|
|
4776 du 09/03/2000 ar
|
?
|
4762 du 20/01/2000
|
24. INDONESIE
|
Jakarta, le 29/08/1997
|
|
|
|
|
|
|
25. ITALIE
|
Rabat, le 07 /05/ 1972
|
15/01/1983
|
10 /12/ 1983
|
Dividendes : 5% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances :5% pour les droits d'auteurs et
similaires
:10% pour l'exploitation des
brevets.... (art 12)
|
3907 du /16/09/1987 fr
|
?
|
3668 du 16/02/1983
|
26. LIBAN
|
Bayrouth, le 20/10/2001
|
|
|
|
|
|
5054 du 07/11/2002
|
27. LIBYE
|
Rabat, le 26/01/1984
|
28/05/1993
|
01/01/1994
|
|
4908 du 16/06/2001 ar
|
?
|
4212 du 21/07/1993
|
28. LUXEMBOURG
|
Luxembourg le 19/12/1980
|
18/01/1983
|
16 /02/ 1984
|
Dividendes :10% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances :10% (art 12)
|
3907 du 16/09/1987 fr
|
?
|
|
29. MALAISIE
|
Rabat, le 02/07/2001
|
|
|
|
|
|
5054 du 07/11/2002
|
30. MALTE
|
La Valette, le 17/09/1999
|
|
|
|
|
|
|
31. NORVEGE
|
Rabat, le 05/05/1972
|
18/12/1975
|
18/12/1975
|
Dividendes :15% (art10)
Intérêts : 10% (art 11)
Redevances :10% (art 12)
|
3550 du 12/11/1980 fr
|
?
|
|
32. PAYS-BAS
|
Rabat, le 12 /08/ 1977
|
03/06/1987
|
10 /06/ 1987
|
Dividendes :7% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% pour les
Intérêts versés à une entreprise
: 25% pour les autres
cas(art 11)
Redevances : 10% (art 12)
|
4948 du 01/11/2001 fr
|
?
|
|
33. POLOGNE
|
Rabat, le 24 /10/ 1994
|
22/07/1996
|
01 /01/ 1997
|
Dividendes :10% pour les
sociétés
:25% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances :10% (art 12)
|
4696 du 03/06/1999 fr
4368 du 11/04/1996 ar
|
?
|
4370 du 18/04/1996
|
34. PORTUGAL
|
Rabat, le 29 /09/ 1997
|
30/12/1999
|
27 /06/ 2000
|
Dividendes : 10% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 12% (art
11)
Redevances :10% (art 12)
|
4836du /10/2000 fr
4834du /09/2000 ar
|
?
|
4762 du 20/01/2000
|
35. - 344 -
|
|
|
|
|
|
|
|
|
QATAR
|
Rabat, le 19/03/1997
|
|
|
|
|
|
|
36. ROUMANIE
|
Bucarest, le 11 /09/ 1981
|
|
31 /08/ 1987
|
Dividendes : 15% (art 10)
Intérêts : 10% (art
11)
Redevances : 10% (art 12)
|
4914 du 05/07/2001 fr
|
?
|
|
37. RUSSIE
|
Moscou, le 04 /09/ 1997
|
|
20 /09/ 1999
|
Dividendes :5% pour les
sociétés
:10% pour les autres cas (art10)
Intérêts :10% (art
11)
Redevances : 10% (art 12)
|
4804 du 15/06/2000 fr
|
?
|
4718 du 19/08/1999
|
38. SENEGAL
|
Dakar, le 07 /02/ 2001
|
|
|
|
|
?
|
|
39. SUEDE
|
Rabat, le 30 /03/ 1961
|
|
03/11/1961
|
En fonction de la législation de chacun des deux Etats
|
2550 du 08/09/1961 fr
|
?
|
|
40. SUISSE
|
Rabat, le 31 /03/ 1993
|
04/12/1990
|
12/04/1991
|
Dividendes :7% pour les
sociétés
:15% pour les autres cas (art10)
Intérêts : 10% (art 11)
Redevances : 10% (art 12)
|
4948 du 01 /11/2001 fr 4309 du 31/05/1995 ar
|
?
|
4310 du 07/06/1995
|
41. TCHEQUIE
|
Rabat, le 11 /06/ 2001
|
|
|
|
|
|
5054 du 07/11/2002
|
42. TCHECOSLOVAQUIE
|
|
|
|
|
|
?
|
|
43. TUNISIE
|
Tunis, le 28 /08/ 1974
|
26/06/1979
|
26 /06/1979
|
En fonction de la législation interne des deux Etats
|
3539 du 27 /08/1980 ar
|
?
|
|
44. TURQUIE
|
Ankara, le 07/09/2000
|
|
|
|
|
|
|
45. L'Union du Maghreb Arabe
|
Alger, le 23/07/1990
|
|
|
|
|
|
4212 du 21/07/1993
|
LA LISTE DES PAYS AVEC LESQUELS IL EXISTE DES
PROJETS DE CONVENTIONS
ARABIE SAOUDITE, ARGENTINE, AZERBAUDJAN, BANGLADESH, BENIN,
BRESIL, CHINE, CONGO, COTE D'IVOIRE, CROATIE, ETHIOPIE, ILE MAURICE, IRAN,
IRLANDE, JAPON, KAZAKHSTAN, KOWEIT, MALI, MEXIQUE, NOUVELLE ZELANDE, PAKISTAN,
REPUBLIQUE DES SEYSHELLES, SINGAPOUR, TAILANDE, TCHAD, TURKMENISTAN,
UKRAINE.
ANNEXE N° 22 CONVENTIONS DE PROTECTION DES
INVESTISSEMENTS JUILLET 2004
PAYS
|
LIEU ET DATE DE SIGNATURE
|
CONVENTIONS EN VIGUEUR
|
CONVENTIONS EN INSTANCE D'ECHANGE D'INSTRUMENTS DE
RATIFICATION
|
CONVENTIONS RATIFIEES ET EN INSTANCE DE
PUBLICATION
|
ENTREE EN VIGUEUR
|
B.O DE PUBLICATION
|
B.O PUBLIANT LA PROMULGATION
|
1. ALLEMAGNE
|
06/08/2001
|
|
|
|
|
2. ARABIE SAOUDITE
|
02/12/1989
|
|
|
|
|
3. ARGENTINE
|
Rabat, le 13/06/1996
|
10/12/1999
|
4810 du 06/07/2000 Fr
4807 du 26/06/2000 Ar
|
|
|
4. AUTRICHE
|
02/11/1992
|
04/01/1995
|
|
|
|
5. BAHREIN
|
Rabat, le 07/04/2000
|
|
4953 du 19/11/2001 Ar
|
|
|
6. - 346 -
|
BULGARIE
|
Sofia, le 22/05/1996
|
20/02/2000
|
4810 du 06/07/2000 Fr
4807 du 26/06/2000 Ar
|
|
|
7. CANADA
|
12/03/1974
|
|
|
|
|
8. CHINE
|
Rabat, le 27/03/1995
|
27/11/1999
|
4822 du 17/08/2000 Fr
4826 du 14/08/2000 Ar
|
|
|
9. REPUBLIQUE DE COREE
|
Rabat, le 27/01/1999
|
08/05/2001
|
4946 du 25/10/2001 Ar
|
|
|
10. DOMINIQUE
|
23/05/2002
|
|
|
|
|
11. EMIRATS ARABES UNIS
|
Doubaï, le 09/02/1999
|
01/04/2002
|
5037 du 09/09/2002 Ar
|
|
|
12. EGYPTE
|
Rabat, 14/05/1997
|
|
4618 du 03/09/1998 Ar
|
|
|
13. ESPAGNE
|
11/12/1997
|
|
|
|
|
14. ETATS UNIS D'AMERIQUE
|
Washington 15/03/1995
|
|
4740 du 04/11/1999 Ar
|
|
|
15. FINLANDE
|
Rabat, le 01/10/2001
|
|
5162 du 20/11/2003 Fr
|
|
|
16. FRANCE
|
Marrakech, le 13/01/1996
|
01/06/1999
|
4708 du 15/07/1999 Fr
|
|
|
17. GABON
|
13/01/1979
|
|
|
|
|
18. GRANDE BRETAGNE ET LE ROYAUME DE L'IRLANDE DU
NORD
|
Rabat, le 30/10/1990
|
14/02/2002
|
5037 du 09/09/2002 Ar
|
|
|
PAYS
|
LIEU ET DATE DE SIGNATURE
|
CONVENTIONS EN VIGUEUR
|
CONVENTIONS EN INSTANCE D'ECHANGE D'INSTRUMENTS DE
RATIFICATION
|
CONVENTIONS RATIFIEES ET EN INSTANCE DE
PUBLICATION
|
ENTREE EN VIGUEUR
|
B.O DE PUBLICATION
|
B.O PUBLIANT LA PROMULGATION
|
19. GRECE
|
Athènes, le 16/02/1994
|
28/06/2000
|
4822 du 15/03/2001 Fr
|
|
|
20. HONGRIE
|
Rabat, le 12/12/1991
|
03/06/2000
|
4810 du 06/07/2000 Fr
4806 du 22/06/2000 Ar
|
|
|
21. INDE
|
13/02/1999
|
|
|
|
|
22. INDONESIE
|
Djakarta, le 14/03/1997
|
|
5106 du 08/05/2003 Ar
|
|
|
23. - 347 -
|
IRAN
|
Téhéran, le 21/01/2001
|
|
5158 du 06/11/2003 Fr
|
|
|
24. ITALIE
|
Rabat, le 18/07/1990
|
26/04/2000
|
4818 du 03/08/2000 Fr
|
|
|
25. JORDANIE
|
Rabat, le 16/06/1998
|
07/02/2000
|
4796 du 18/05/2000 Ar
|
|
|
26. KOWEIT
|
Koweït, le 16/02/1999
|
05/11/2001
|
4949 du 05/11/2001 Ar
|
|
|
27. LIBAN
|
Rabat, le 03/07/1997
|
10/01/2001
|
4949 du 05/11/2001 Ar
|
|
|
28. LIBYE
|
Casablanca le, 25/01/1984
|
|
5095 du 31/03/2003 Ar
|
|
4212 du 21/07/1993 Ar
|
29. MAURITANIE
|
Nouakchott, le 13/06/2000
|
|
5158 du 06/11/2003 Fr
|
|
|
30. OMAN
|
08/05/2001
|
|
|
|
|
31. PAKISTAN
|
16/04/2001
|
|
|
|
|
32. PAYS BAS
|
23/12/1971
|
27/07/1978
|
|
|
|
33. POLOGNE
|
Rabat 24/10/1994
|
03/07/1999
|
4736 du 21/10/1999 Fr
|
|
|
34. PORTUGAL
|
18/01/1988
|
22/03/1995
|
|
|
|
35. QATAR
|
Doha, le 20/02/1999
|
27/05/2001
|
4950 du 08/11/2001 Ar
|
|
|
36. ROUMANIE
|
Rabat, le 28/01/1994
|
03/02/2000
|
4822 du 17/08/2000 Fr
4820 du 21/10/2000 Ar
|
|
|
37. SALVADOR
|
Rabat le 21 avril 1999
|
|
5197 du 22/03/ 2004).Ar
|
|
|
38. SOUDAN
|
Khartoum, le 23/02/1999
|
|
5066 du 19/12/2002 Ar
|
|
|
39. SUEDE
|
26/09/1990
|
26/09/1990 (provisoirement)
|
|
|
|
40. SUISSE
|
Rabat, le 17/12/1985
|
21/04/1991
|
4310 du 7/06/1995 Fr
|
|
|
41. SULTANAT D'OMAN
|
Rabat, le 08/05/2001
|
|
5126 du 17/07/2003 Ar
|
|
|
42. SYRIE
|
Damas le, 23/10/2001
|
|
5125 du 14/07/2003 Ar
|
|
|
43. TCHAD
|
04/12/1997
|
|
|
|
|
PAYS
|
LIEU ET DATE DE SIGNATURE
|
CONVENTIONS EN VIGUEUR
|
CONVENTIONS EN INSTANCE D'ECHANGE D'INSTRUMENTS DE
RATIFICATION
|
CONVENTIONS RATIFIEES ET EN INSTANCE DE
PUBLICATION
|
ENTREE EN VIGUEUR
|
B.O DE PUBLICATION
|
B.O PUBLIANT LA PROMULGATION
|
44. TCHEQUIE
|
Rabat, le 11/06/2001
|
|
5162 du 20/11/2003 Fr
|
|
|
45. - 348 -
|
TUNISIE
|
08/04/1997
|
|
|
|
|
46. TURQIE
|
08/04/1997
|
|
|
|
|
47. UNION ECONOMIQUE BELGO-LUXEMBOURGEOISE
(UEBL)
|
Rabat, le 13/04/1999
|
29/06/2000
|
du 06/03/2003 Fr
|
|
|
48. UKRAINE
|
24/12/2001
|
|
|
|
|
49. UMA
|
21/06/1990
|
|
|
|
|
50. YEMEN
|
24/02/1997
|
|
|
|
|
51. OPEP
|
26/11/2001
|
|
|
|
|
52. LIGUE ARABE
|
26/11/1998
|
|
|
|
|
ANNEXE N°23 SUPPORT D'ENTRETIEN SUR LA REGION DE
RABAT SALE ZEMMOUR
Comment jugez la gestion actuelle de l'acte d'investir
dans la région du Souss-massa-Drâa ?
|
Très bonne
|
|
bonne
|
|
Moyenne
|
|
Médiocre
|
La nouvelle approche régionale en matière
de gestion d'investissement a-t-elle pu assurer la synergie nécessaire
entre les différents intervenants en matière
d'investissement ?
Faut-il l'améliorer
Si oui, cochez les différents aspects à
améliorer ?
|
Institutionnel
|
|
Juridique
|
|
Réglementaire
|
|
Partenariat
|
|
Parenariat Etat-Collectivités Locales
|
Comment jugez vous le potentiel d'investissement dans la
région ?
|
Excellent
|
|
Bon
|
|
Moyen
|
|
Réduit
|
Compte tenu de la question précédente,
quelles sont les motivations de ce choix ?
Quelle est l'importance du secteur industriel dans le
développement de la région ?
|
Excellent
|
|
Bon
|
|
Moyen
|
|
Faible
|
La région a-t-elle exploité au maximum son
potentiel de développement dans ce secteur ?
|
Au maximum
|
|
Moyennement
|
|
Faiblement
|
Classer par ordre d'importance les facteurs qui
constituent le frein de développement de cette industrie ? (1 plus
important au 5 faible)
|
Main d'oeuvre
|
|
Financement
|
|
Eau électricité
|
|
Infrastructure
|
|
Transport
|
Mines
|
Main d'oeuvre
|
|
Financement
|
|
Eau électricité
|
|
Infrastructure
|
Quelle est l'importance du secteur industriel dans le
développement de la région ?
|
Très importante
|
|
importante
|
|
Moyenne
|
|
Faible
|
La région a-t-elle exploité au maximum son
potentiel de développement dans ce secteur ?
|
Au maximum
|
|
Moyennement
|
|
Faiblement
|
Classer par ordre d'importance les facteurs qui
constituent le frein de développement de cette industrie ? (1 plus
important au 4 faible)
|
Main d'oeuvre
|
|
Financement
|
|
Eau électricité
|
|
Transport
|
Nouvelles filières (haute technologie, services,
assemblages, etc.)
Quelle est l'importance du secteur industriel dans le
développement de la région ?
|
Très importante
|
|
importante
|
|
Moyenne
|
|
Faible
|
La région a-t-elle exploité au maximum son
potentiel de développement dans ce secteur ?
|
Au maximum
|
|
Moyennement
|
|
Faiblement
|
Classer par ordre d'importance les facteurs qui
constituent le frein de développement de cette industrie ? (1 plus
important au 4 faible)
|
Main d'oeuvre
|
|
Financement
|
|
Eau électricité
|
|
Transport
|
Contexte juridique
Le dispositif juridique tel qu'il est appliqué
aujourd'hui est-il adapté au développement de la
région ?
La réglementation fiscale ne constitue pas un
frein à la création d'entreprises et au développement
économique de la région ?
Les instances judiciaires habilitées sont elles
capables de régler les litiges et différents de façon
efficace et dans des délais raisonnables ?
|
Entièrement d'accord
|
|
Moyennement d'accord
|
|
Pas du tout d'accord
|
Y a-t-il d'autres éléments qui vous
semblent importants et qui n'ont pas été soulevées dans ce
questionnaire ?
ANNEXE N° 24 AMÉLIORATION DU CLIMAT DES
AFFAIRES AU MAROC : CHANTIERS PRIORITAIRES
1. Amélioration du financement des entreprises
et la résolution des paiements entre entreprises :
|
Court terme
· La mise en place d'un identifiant unique pour chaque
entreprises
(registre du commerce, douane, CNSS, impôts, OFPPT,
etc.)
· le développement du système d'information de
crédit ;
· La limitation des garanties personnelles demandées
aux entrepreneurs pour protéger leur patrimoine
|
Moyen-long terme
· L'intensification des chantiers en cours sur la
réforme du cadre juridique et du système judiciaire afin que
l'application des décisions de justice relevant des contrats soit
améliorée
· Le renforcement de la poursuite des contrevenants et les
sanctions pour émission de chèques sans provision, y compris par
l'interdiction de chéquier et des pénalités
financières et civiles sévères. Aller jusqu'à
l'interdit bancaire. Etablir un fichier des mauvais payeurs.
· La refonte du droit des sûretés et de
l'application rapide des réalisations de garanties
|
2- Réforme du foncier
industriel :
|
Court terme
· L'accélération du programme gouvernemental
de réhabilitation et de mise à disposition d'assiettes
· La déconcentration des décisions
d'aménagement et de commercialisation des terrains publics au niveau
gouvernorats
|
Moyen-long terme
· La réduction, autant que faire se peut, le nombre
de statuts et d'organismes de tutelle,
· Le recensement et la mise à disposition des
terrains disponibles pour la réserve foncière, et mettre à
disposition des terrains appropriés aux plates-formes logistiques.
|
3- Accélération de la refonte du
système de la formation continue et de la formation
professionnelle :
|
Court terme
· L'amélioration du fonctionnement des dispositions
existants de l'OFPPT (CSF, GIAC), en particulier en termes de communication, de
simplification des procédures, d'accès de l'OFPPT aux bases de
données d'entreprises (CNSS, OMPIC, registres de commerce) et enfin
l'amélioration du mécanisme du tiers payant tout en
réduisant les délais de paiement aux opérateurs
concernés par l'OFPPT. Aussi, le contrôle d'exécution (a
posteriori) doit être maintenu et renforcé.
|
Moyen-long terme
* Inciter les PME à développer la
formation de leur personnel et faciliter l'accès à la formation,
en particulier par des actions auprès des associations professionnelles
sectorielles et celles des zones industrielles, ainsi qu'en simplifiant les
formation sectorielles existantes en déléguant davantage la
définition de leur contenu, leur évaluation et leur gestion aux
associations et fédérations sectorielles concernées.
|
· Au-delà de la formation, il y a
nécessité d'accroître la flexibilité du
marché du travail et de revoir les fourchettes d'imposition sur le
revenu
|
· Renforcer et crédibiliser l'offre de formation
privée. Il faut accroître la concurrence entre les prestataires et
améliorer qualité des formateurs existants. Pour cela, il est
nécessaire de mettre en place un système d'accréditation
des formateurs et des organismes de formation par un organisme reconnu de
tous.
|
4-: La modernisation des services de logistique du
commerce au Maroc :
|
Court terme
|
Moyen-long terme
· Des projets visant à accompagner les grands
réformes en cours telles que celles des ports ou du transport
routier :
- Mesures d'accompagnement de la loi 16-99 sur le transport
routier ;
- Dynamiser les communautés de facilitation portuaire pour
résoudre les problèmes et améliorer les procédures
sur le terrain, notamment au port de Casablanca
|
Source : Evaluation du climat de
l'investissement au Maroc, banque mondiale, 2005, confidentiel
ANNEXE N° 25 INDICATEURS DU CLIMAT DES AFFAIRES AU
MAROC PAR RAPPORT A DES PAYS CONCURRENTS DUL MAROC
|
Maroc
|
Chine
|
Inde
|
Brésil
|
Turquie
|
philippines
|
Pologne
|
|
1999
|
2003
|
2003
|
2003
|
2003
|
2003
|
2003
|
2003
|
Environnement macroéconomique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PNB par habitant, (dollars courants ajustés au pouvoir
d'achat)
|
3330
|
3940
|
4980
|
2880
|
7510
|
6710
|
4640
|
11210
|
Population (millions)
|
28.20
|
30.10
|
1290.00
|
1060.00
|
176.59
|
70.71
|
81.50
|
38.20
|
Croissance du PNB (%annuel)
|
-0.08
|
5.24
|
9.29
|
8.60
|
-0.20
|
5.79
|
4.52
|
3.75
|
- 355 -
|
Balance des paiements (%annuel)
|
-0.47
|
3.62
|
3.24
|
1.36
|
0.82
|
-3.29
|
4.15
|
-2.20
|
Formation brute de capital fixe, secteur privé (%du PNB)
|
18.97
|
18.72
|
|
17.42
|
15.46
|
11.41
|
|
15.43
|
Investissements directs étrangers nets (%du PNB)
|
3.90
|
5.21
|
3.78
|
0.71
|
2.06
|
0.65
|
0.40
|
1.97
|
Taux de chômage (%de la force de travail)
|
13.9
|
|
|
|
|
10.60
|
|
19.90
|
Secteur informel (%du PNB)
|
|
36.4
|
13.1
|
23.1
|
39.8
|
32.1
|
43.4
|
27.6
|
Environnement microéconomique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Délai moyen de dédouanement (importations)
|
2.70
|
3.22
|
8.40
|
10.45
|
13.76
|
3.67
|
10.22
|
3.08
|
Délai le plus long de dédouanement
(importations)
|
5.75
|
5.91
|
12.24
|
21.59
|
32.44
|
5.56
|
18.32
|
5.91
|
Ratio d'incertitude dans le dédouanement (importations)
|
2.06
|
1.84
|
1.46
|
2.07
|
2.36
|
1.51
|
1.79
|
1.92
|
Délai moyen de dédouanement (exportations)
|
1.69
|
2.25
|
5.49
|
5.07
|
8.43
|
1.94
|
6.08
|
2.42
|
Délai le plus long de dédouanement
(exportations)
|
2.75
|
4.41
|
8.13
|
9.92
|
16.89
|
3.04
|
9.66
|
5.18
|
- 356 -
|
Ratio d'incertitude dans le dédouanement (exportations)
|
1.63
|
1.96
|
1.48
|
1.83
|
2.00
|
1.56
|
1.59
|
2.14
|
Entreprises offrant de la formation formelle (%)
|
16.30
|
19.50
|
69.61
|
27.17
|
67.05
|
20.28
|
20.70
|
55.62
|
Employés qualifiés recevant de la formation (%)
|
|
33.60
|
47.70
|
|
22.59
|
68.30
|
25.43
|
68.52
|
Employés avec plus de 12 années de scolarité
(%)
|
|
8.42
|
11.40
|
|
8.30
|
28.99
|
|
28.11
|
Nombre d'employés désirés (%du nombre
actuel)
|
78.80
|
100.97
|
85.00
|
90.70
|
122.51
|
97.13
|
|
103.38
|
Nombre de procédures pour la création d'entreprise
|
|
5
|
12
|
11
|
17
|
8
|
11
|
10
|
Nombre de jours pour la création d'entreprise
|
|
11
|
41
|
89
|
152
|
9
|
50
|
31
|
Infrastructure
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Entreprises avec leur propre générateur (%)
|
16.73
|
13.81
|
17.04
|
68.53
|
16.95
|
|
36.60
|
|
Entreprises avec leur propre puits (%)
|
29.14
|
14.94
|
21.15
|
50.06
|
35.55
|
|
41.90
|
|
Lignes de téléphone fixes par 1000 habitants
|
52.79
|
40.47
|
209.03
|
46.28
|
223.00
|
267.52
|
41.18
|
318.74
|
Lignes de téléphone mobiles par 1000 habitants
|
13.25
|
243.42
|
214.77
|
24.75
|
264.00
|
394.38
|
269.54
|
450.91
|
Financement des entreprises
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- 357 -
|
Entreprises disposant d'une ligne de crédit (%)
|
78.90
|
68.60
|
24.00
|
57.50
|
74.43
|
|
29.65
|
|
Entreprises disposant d'un prêt bancaire (%)
|
45.05
|
54.71
|
56.98
|
|
34.65
|
|
30.92
|
|
Valeur de la garantie requise (%du montant du prêt)
|
|
237.70
|
85.10
|
101.40
|
125.07
|
56.42
|
57.77
|
145.37
|
Taux d'intérêt moyen sur la dette bancaire
|
|
|
|
|
|
39.23
|
11.53
|
14.90
|
Autofinancement (% de sources financement)
|
|
71.12
|
27.20
|
|
56.25
|
82.46
|
59.74
|
66.72
|
Prêts bancaires (%de sources de financement)
|
|
18.97
|
36.40
|
|
14.37
|
4.08
|
8.84
|
11.64
|
Délai pour l'encaissement d'un chèque bancaire
(jours)
|
|
2.10
|
4.50
|
11.10
|
|
3.15
|
5.52
|
3.30
|
Gouvernance/ système judiciaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Confiance des entreprises dans le
système judiciaire (% des entreprises)
|
|
82.50
|
82.50
|
70.60
|
77.50
|
66.95
|
84.80
|
58.05
|
Litiges de paiements règles en justice (%)
|
|
9.96
|
5.39
|
|
1.21
|
35.45
|
1.54
|
28.00
|
Corruption (%des entreprises la jugent sévère)
|
|
16.94
|
22.38
|
|
66.91
|
23.67
|
33.25
|
25.27
|
- 358 -
|
Nombre procédures pour faire appliquer un contrat
Liberté d'expression /responsabilisation des agents de
|
|
17.00
|
25.00
|
40.00
|
25.00
|
22.00
|
25.00
|
41.00
|
L'Etat vis-à-vis des citoyens (indice)
|
|
-0.55
|
-1.54
|
027
|
0.34
|
-0.15
|
0.02
|
1.13
|
Stabilité politique (indice)
|
|
-0.23
|
-0.07
|
-0.81
|
-0.13
|
-0.6
|
-1.01
|
0.35
|
Efficacité de l'administration (indice)
|
|
-0.03
|
0.11
|
-0.04
|
0.02
|
0.01
|
-0.23
|
0.47
|
Qualité règlement (indice)
|
|
-0.26
|
-0.45
|
-0.59
|
0.19
|
-0.07
|
-0.06
|
0.64
|
Etat de droit (indice)
|
|
-0.05
|
-0.47
|
-0.09
|
-0.21
|
0.04
|
-0.62
|
0.51
|
Contrôle de la corruption
|
|
-0.02
|
-0.51
|
-0.31
|
-0.15
|
-0.23
|
-0.55
|
0.16
|
Source : Evaluation du climat de
l'investissement au Maroc, banque mondiale, 2005, confidentiel
BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie est organisée et présentée
en six parties :
Les ouvrages et rapport d'organismes
internationaux ;
Les travaux universitaires (thèses et
mémoires) ;
Les articles et communications ;
Les travaux personnels publiés sur l'attractivité
des investissements extérieurs ;
Les documents officiels ;
Les Sites Web.
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V - Documents officiels :
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Circulaire du Premier Ministre n°44-98 du 28/09/2003
Circulaire du Premier Ministre n°20 du 26/12/2002
Dahir n° 1-95-213 du 08-11-1995 portant promulgation de
la loi cadre n° 18-95 formant la charte de l'investissement.
Dahir portant promulgation de la loi n°58-90 du 26
février 1992 relatives aux places financières off-shore au Maroc
(BO.N°4142 du 18 Mars 1992).
Dahir n°95-1 du 26 janvier 1995 portant promulgation de
la loi n°19-94 relatives aux zones franches d'exportation (B.O n°4294
du 15 février 1995).
Dahir n° 1-99-184 du 16 rabii I 1420 (30 juin 1999)
portant promulgation de la loi de finances, n° 26-99, pour l'année
budgétaire 1999-2000.
Dahir n° 1-98-116 du 28 septembre 1998 portant
promulgation de loi de finances n° 12-98 pour l'année
budgétaire 1998-1999, B.O. le 5 octobre 1998, n° 4627 bis,
pp.531-723.
Décret n°2-93-603 du 13 Joumada 1414 instituant la
DIE a été crée le 24 juillet 1995, dans le cadre de la
réorganisation du Ministère des finances
Décret n°2-96-511 du 20 novembre 1997 portant
création de la zone franche de Tanger
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industrielles internationales : déterminants, facteurs
d'attractivité, tendances », Enquête, conjoncture
n° 27, Mai.
MCI Conjoncture N°4, « La mise à niveau
industriel »
MCI Conjoncture N°9, « Le Maroc
compétitif »
MCI Conjoncture N°12, « Investissement
industriel étranger (année 1996) »
MCI Conjoncture N°20, « Premiers
résultats de l'enquête relative à l'étude sur le
financement de l'entreprise industrielle par le biais du marché
boursier »
MCI Conjoncture N°40, « Les entreprises
industrielles exportatrices »
MCI Conjoncture N°53 et 58, « Enquête
sur le suivi et les déterminants de l'investissement
industriel »
VI- Sites consultés :
www.invest.gov.ma
investintunisia.tn
www.fias.net
www.afii.org
www.unctad.org
www.miga.org
www.ey.com
www.omc.org
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www.idal.com.lb
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www.afi.fr
www.engineer.com
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http://www.dartmouth.edu/tuck/fac_research/centers/cib_emai_expert.html
http://www.ciesin.org/indicators/ESI/index.html
http://www.freetheworld.com/download.html
http://hdr.undp.org
http://www.standardandpoors.com
www.pwc.com
www.coface.fr
http://www.weforum.org
http://www02.imd.ch
http://www.euromoney.com
http://www.institutionalinvestor.com
http://www.transparency.org
http://www.moodys.com
www.api.tn
www.jb.com.jo
http://europa.eu.int/comm/eurostat/
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http://www.ins-med.org/
http://www.worldbank.org/
http://www.unido.org/
http://www.weforum.org/
http://www.undp.org/
http://www.waipa.org/
www.mfie.gov.ma
www.mcinet.gov.ma
www.anpme.org.ma
www.maec.gov.ma
www.anapec.org
http://www.anapec.org/
www.miseaniveau.ma
www.leconmiste.com
www.lavieeconomique.net.ma
www.fmi.org
www.google.com (moteur de recherche)
www.douane.gov.ma
www.erf.org.eg
www.idlo.org
Sites des centres régionaux d'investissement du
Maroc :
http://www.cri-agadir.ma/
http://www.alhoceimainvest.ma/
http://www.tadlazilalinvest.ma/
http://www.crifes.ma/
http://www.criguelmim.com/
http://www.kenitrainvesti.ma/
http://www.crimarrakech.ma/
http://www.dakhlainvest.ma/
http://www.orientalinvest.ma/
http://www.rabatinvest.ma/
http://www.safi-invest.ma/
http://www.settatinvest.ma/
http://www.tanger-tetouaninvest.ma/
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
Partie I LES DETERMINANTS THEORIQUES DES
INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS ET LEURS TENDANCES AU NIVEAU
INTERNATIONAL 13
INTRODUCTION DE LA PARTIE I 14
Chapitre I Le cadre conceptuel de l'investissement
extérieur 16
SECTION I Définition et mesure de l'IDE 17
A. Définition et concepts fondamentaux 17
1 Définition de l'IDE par l'OMC ou la CNUCED 17
2 Définition de l'IDE par le Fond Monétaire
International FMI 18
3 Définition de l'IDE par l'OCDE 19
4 Les délocalisations d'activités 19
5 La sous- traitance 20
6 L'accord de licence 20
B. Typologie de l'IDE 21
1 Les différentes catégories de l'IDE 21
2 Les formes de l'IDE au Maroc 21
3 La décomposition de l'investissement étranger au
Maroc 22
C. Mesure et comptabilité de l'investissement
étranger 25
1 Les différentes sources de collecte de l'investissement
étranger 25
2 Les sources de collecte des statistiques de l'IDE au
Maroc 25
3 Les difficultés de mesure de l'IDE 26
3.1. Les difficultés de mesure de l'investissement
étranger au Maroc 27
3.2. Recommandations sur le système de suivi statistique
de l'IDE
au Maroc 30
SECTION II : Les déterminants théoriques de
i'Investissement
direct étranger 31
A Les théories traditionnelles des IDE 32
1 Approches macroéconomiques 32
1.1. Rentabilité du capital 32
1.2. Taux de capitalisation 33
1.3. Rentabilité de l'investissement 35
2 Approches relevant de la théorie de la firme 37
2.1. Protection des parts de marché 37
2.2. Concurrence imparfaite et contrôle 38
2.3. Internalisation de marchés imparfaits 42
3 Approche éclectique 45
4 Approche synthétique des investissements internationaux
47
B. Les nouvelles théories des IDE 48
1 Théories basées sur la multinationalisation
exogène 48
1.1. La description du modèle de Helpman 49
1.1.1. Equilibre dans le cas d'une économie
intégrée 50
1.1.2. Modèle de l'échange 52
1.1.3. Volume de l'échange 55
1.2. La description du modèle de Markusen 56
1.2.1. Equilibre avec deux firmes nationales
(duopole international) 57
1.2.2 Equilibre avec une firme multinationale 59
1.2.3 Comparaison des équilibres et principaux
résultats 60
2 Théories basées sur la multinationalisation
endogène 61
2.1. Horstmann et Markusen et le modèle à biens
homogènes 62
2.1.1. Technologie de production et structure des
marchés 62
a. Investissement direct à double sens (deux
multinationales) 64
b. Deux firmes nationales (duopole à l'exportation) 64
c. Une firme nationale et une firme multinationale 65
2.1.2. Solutions numériques 65
2.1.3. Impact des barrières aux échanges sur
l'équilibre des marchés 66
a. Droit spécifique à l'importation dans le pays
domestique 66
b. Taxe spécifique sur la production dans le pays
domestique 67
2.2. Arbitrage entre IDE, exportation et licence
d'exploitation 68
2.2.1. Choix entre IDE et exportations 69
2.2.2. Choix entre IDE et licence d'exploitation 71
Conclusion du chapitre I 73
Chapitre II Les tendances des IDE dans le monde et leur
évolution
au niveau international 77
SECTION I État des lieux de l'IDE dans le monde
78
A Les indicateurs des IDE mis au point par la CNUCED 78
1 Le changement au niveau de la législation 78
2 L'indice d'IDE effectif 79
3 L'indice d'IDE potentiel 80
B L'évolution au niveau des flux et des stocks 83
C La répartition des flux des IDE par région 84
1 Les pays développés 84
2 Les pays en développement 84
2.1. Les pays de la MEDA 88
2.2. Caractéristiques des IDE en Afrique 89
2-2-1 Le Maroc 90
D La composition sectorielle de l'IDE 91
1. En termes de stocks 91
2. En termes de flux 93
SECTION II Les firmes multinationales en tant
qu'acteur des IDE 95
A Définition et caractéristiques des FMN
96
1 Essai de définition 96
2 Quelques caractéristiques des FMN 97
B Les politiques des Etats face aux investissements
étrangers
des FMN 98
1 De la régulation à l'attractivité 99
2 Vers une convergence des politiques d'attractivité
100
C Formes et stratégies des FMN 102
1 Les formes d'implantation à l'étranger 102
1.1. La création ou l'acquisition d'une filiale
102
1.1.1. Création de filiales (greenfields) 102
1.1.2. Fusions- Acquisitions 102
1.2. Le partenariat inter entreprise 103
1.2.1. Les joint-ventures (coentreprises) 103
1.2.2. Les alliances stratégiques ou accords de
coopération 103
1.3. Les délégations à des entreprises
étrangères 104
1.3.1. L'accord de licence 104
1.3.2. Sous-traitance et accord «OEM» 104
1.3.3. Les franchises 105
2 Stratégies des FMN 105
2.1 La stratégie d'accès aux ressources
naturelles 106
2.2 La stratégie horizontale ou de marché
107
2.3 La stratégie verticale ou minimisation des
coûts 108
Conclusion du chapitre II 110
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE---------------------------------------113
Partie II DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS INDUSTRIELS AU MAROC
ANALYSE EMPIRIQUE 120
Introduction de la partie II 121
Chapitre I DETERMINANTS DES
INVESTISSEMENTS
EXTERIEURS INDUSTRIELS AU MAROC 124
SECTION I Système incitatif à
l'investissement étranger
au Maroc 125
A Le climat de l'investissement 126
1 La gouvernance 126
2 Les indicateurs macro-économiques 126
3 La cotation de risque 126
4 Le crédit long terme 127
5Les régulations d'entrées et sortie de
capitaux 127
6 Les procédures de création d'entreprises 127
7 Les procédures de recours en justice 128
B Les atouts du Maroc 129
1 L'image du Maroc 130
2 Des garanties conventionnelles au service des investisseurs
126
3 Consolidation de la politique de libéralisation et de
restructuration économique 131
4 Proximité de l'Europe 132
5 Le développement de la sous-traitance 133
C Actions prises en faveur de la promotion des investissements
étrangers
au Maroc 135
1 La direction des Investissements Extérieurs 135
1.1. Les missions de la DIE 136
1.1.1 La promotion du Maroc en tant que terre d'accueil des IDE
136
1.1.2 L'accueil et l'orientation des investissements 136
1.1.3 La veille stratégique 136
1.2 Organisation de la DIE 136
1.2.1 La division des Secteurs de l'agriculture et de
l'Industrie 137
1.2.2 La division des Secteurs du Tourisme et des Services
137
1.2.3 La division de la Promotion, de la Communication et de
la Coopération 137
1.2.4 La division des Etudes 137
1.2.5 Les ressources humaines de la DIE 138
1.3 Le plan d'Action Stratégique de la DIE 138
1.3.1 La note d'orientation générale de la
Direction 138
1.3.2 Identification des projets prioritaires de la Direction
des
Investissements Extérieurs 139
1.3.3 Mise en place d'une stratégie de Promotion
de l'investissement Etranger au Maroc 140
1.3.3.1 Contexte et intérêt du projet 140
1.3.3. 2 Constat 140
1-3-3-3 Objectifs du projet 140
1-3-3-4 La démarche adoptée 141
1.3.3.5 Etat d'avancement 141
1.3.4 Promotion Sectorielle Ciblée 141
1.3.4.1 Pays 142
1.3.4.2
Secteur----------------------------------------------------------------------------142
1.3.4.3 National - International 142
1.3.5 Partenariat DIE / CRI 143
1.4 Les partenaires de la DIE dans le domaine de la promotion
des investissements extérieurs 144
1.4.1 L'agence Multilatérale de la Garantie de
l'investissement
MIGA 144
1.4.2 L'association mondiale des agences de promotion des
investissements
WAIPA 147
1.4-3 L'agence arabe de la garantie de l'investissement
IAIGC 149
1-4.4 Le Réseau Euro-méditéranéen des
agences de promotion
des investissements ANIMA 150
1.4.5 La CNUCED 152
1.4.6 Le service conseil pour l'investissement étranger
FIAS 154
1.5 La DIE et la promotion des Investissements Extérieurs
dans le
secteur industriel 158
1.5.1 La gestion et le suivi des projets 159
1.5.2 Promotion sectorielle 159
1.5.2.1 Notes sectorielles 159
a Secteur des IMME 160
b Secteur de la chimie et parachimie 160
c Secteur du textile et cuir 161
d Secteurs de agro-industrie et pêche 162
1.5.2.2 Promotion 163
1.5.3 Développement sectoriel 165
1.5.3.1 Composants automobiles 165
1.5.3.2 Intégration du secteur textile 166
1-5.3.3 Développement des filières agroalimentaires
166
1.5.3.4 Industrie de l'environnement et de l'eau 166
1.5.4 Banque de projets 166
1.5.5 Rencontre avec les opérateurs étrangers
installés au Maroc 166
1.6 Les événements promotionnels
réalisés par la DIE au Maroc 167
1.7 Les publications de la DIE 168
1.8 Les obstacles de la DIE 168
2 Les accords bilatéraux des investissements 173
3 Le programme de privatisation 175
4 La convertibilité du Dirham 178
5 La réforme du marché boursier 179
6 La charte unique de l'investissement 181
6.1 Le contenu de la charte 181
6.1.1 Les avantages fiscaux 181
6.1.2 Les avantages non fiscaux 184
6.1.3 Les mesures à caractère administratif 184
6.1.4 Les mesures à caractère foncier 185
6.1.5 Les mesures à caractère financier 186
6.2 Appréciation de la charte 186
6.2.1 Les atouts 186
6.2.2 Les faiblesses 188
7 La conversion de la dette extérieure en investissements
étrangers 195
8 L'accord d'association avec l'union européenne 197
9 La promotion des zones franches 200
10 Le fond Hassan II 202
11 Les centres Régionaux des Investissements 204
11.1 Présentation du CRI 204
11-1 Bilan d'activités des centres Régionaux
d'Investissement
2004 207
11.2 Guichet d'aide à la création d'entreprises
207
11.2.1.1 Délivrance de certificats négatifs 207
11.2.1.2 Création d'entreprises 208
11.2.2 Guichet d'aide à l'investisseur 208
11.2.2.1. Répartition régionale 208
11.2.2.2. Répartition des montants par secteur 209
11.2.2.3. Investissement étranger 209
12 La commission des Investissements 210
12.1 Présentation de la CI 210
12.2 Bilan de la commission des Investissements année
2004 210
12.2.1Importante expansion des projets d'investissements
agrées par la CI pour l'année 2004 211
12.2.2 Ventilation par secteur d'activité 211
12.2.3 Ventilation par pays d'origine 211
SECTION 2 Principaux déterminants des
investissements extérieurs Industriels au Maroc 213
A L'enquête du FIAS et le choix de localisation des FMN
214
B L'enquête du Ministère du Commerce et de
I'Industrie 217
C L'enquête FACS et les déterminants des
implantations des
Entreprises industrielles étrangères au Maroc
220
D L'enquête de la Direction des Investissements
Extérieurs 222
E L'enquête de la Banque mondiale sur le climat
d'investissement au Maroc 224
F Déterminants des investissements extérieurs
industriels de quelques pays concurrents du Maroc 225
1 L'enquête d'Ernest&Young sur les pays potentiellement
concurrents
du Maroc 225
1.1 La Turquie 225
1.2 Le Portugal 226
1-3 L'Espagne 227
1.4 Les pays de l'Est 227
2 Déterminants des investissements extérieurs
industriels de
quelques pays concurrents du Maroc 228
Conclusion du chapitre I 230
Chapitre II OBSTACLES AUX INVESTISSEMENTS
ETRANGERS INDUSTRIELS AU MAROC 234
SECTION I Les Principales Tendances des Investissements
Extérieurs Industriels au Maroc 235
A Les principales caractéristiques du secteur Industriel
Marocain 235
1 Production industrielle 235
2 Valeur ajoutée industrielle 237
3 Exportations industrielles 238
4 Investissement industriel 240
5 Emploi industriel 241
B Les tendances des entreprises à participation
étrangère 242
1 Structure des investissements extérieurs industriels par
secteur 243
2 Structure des investissements extérieurs industriels par
pays 244
3 Structure des investissements extérieurs industriels par
groupe
de pays 245
SECTION II Obstacles à l'Investissement
Extérieur au Maroc 248
A L'enquête de la Banque Mondiale 248
B L'enquête des Chambres de Commerce et d'Industrie 249
C L'enquête du Ministère de l'Industrie,
du Commerce et de l'Artisanat 250
D Autres enquêtes réalisées par des bureaux
d'étude 251
1 Etude sur les obstacles à l'investissement au Maroc pour
les
entreprises allemandes 251
2 Etude sur le " Parcours de l'investisseur " au Maroc
252
E L'enquête de la Direction des Investissements
Extérieurs 254
Conclusion du chapitre II 257
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 260
CONCLUSION GENENRALE 265
ANNEXES 281
BIBLIOGRAPHIE 360
TABLES DES MATIERES 376
* 1 Néologisme provenant de
l'anglais qui signifie mondialisation et ses conséquences. Ainsi, les
termes " globalisation", "internationalisation" et "mondialisation" sont
souvent employés pour caractériser une réalité
spécifique de façon indifférenciée. A chaque fois,
il s'agit de qualifier une réalité nouvelle
générée principalement par le développement rapide
des investissements à l'étranger effectué par des firmes
industrielles et des organismes financier. Cette réalité nouvelle
repose sur la dimension mondiale croissante prise simultanément par les
échanges commerciaux, les investissements étrangers directs et
les délocalisations des activités productives, les
activités de financement et de crédit. Au delà des
appellations diverses, la globalisation peut être
considérée comme un outil stratégique. Elle traduit la
stratégie d'adaptation des firmes aux contraintes de la production et
des marchés. Elle représente le "troisième age" du
processus de conquête de marchés extérieurs par les firmes
multinationales. Elle a été précédée,
d'abord, par l'internationalisation qui consiste en la diffusion de produits
élaborés dans un espace vers d'autres espaces.
L'internationalisation est donc d'essence commerciale. La seconde étape
fut la multinationalisation qui porte sur la création de filiales
à l'étranger sans que les caractéristiques des produits
d'origine et la société mère soient fondamentalement
altérées. Avec la globalisation, les références
à la racine nationale s'amenuisent. Les stratégies des firmes
deviennent d'emblée mondiale. Pour un débat plus large à
ce propos, Voir Reich, R. l'économie mondialisée, Dunod 1993 et
Chesnais, F, la mondialisation du capital, Syros, Paris 1994, Mucchielli, J.L.
Multinationales et mondialisation, Editions du Seuil 1998, O.M.C,
Mondialisation et commerce international, Rapport annuel Genève 1998,
Krugman PR la mondialisation n'est pas coupable, vertus et limites du libre
échange, la découverte, Paris 1998.
* 2 La société
financière internationale connue sous l'acronyme FIAS est une filiale de
la banque mondiale, voir le site
www.worldbank.org
* 3 La notion de
compétitivité des nations telle qu'elle a pu être
développée par Porter.M concerne d'abord la capacité des
firmes nationales à conquérir des parts du marché mondial.
Ainsi, les avantages spécifiques des firmes multinationales sont
à rapprocher de la notion plus générale d'avantages
compétitifs qui, selon Porter, peuvent être de 2 sources :
celles qui réduisent les coûts de production (innovations
technologiques ou coûts des facteurs de production) et celles qui
permettent la différenciation des produits (marques, publicité,
concurrence monopolistique). De même, pour que le scintillement des
facettes du « diamant » de l'attractivité, pour
paraphraser porter, réussie à attirer les implantations en
quête de localisation, elles voient répondre aux demandes
prioritaires des investisseurs. Ce point de vue se retrouvera renforcé
par l'adéquation entre la demande des firmes et l'offre des territoires.
Porter. M, the competitive advantage of nations, The Free Press 1990. L'OCDE,
dans, son annuaire statistique, la définit comme" le degré auquel
un Etat, sous des conditions de marché libre et juste, peut produire des
biens et services qui passent les tests du marché international tout en
maintenant et augmentant le revenue réel des personnes sur le long
terme" Voir également Porter, M, l'avantage concurrentiel des nations,
Inter-Editions, Paris 1998.
* 4 Terme qui désigne un groupe
de trois, utilisé couramment pour désigner l'Amérique du
Nord, l'Asie de l'est et l'Europe occidentale.
* 5 CNUCED 2005, Transnational
corporations and internationalization of R&D.
* 6 On pourra se reporter très
utilement à l'étude détaillée de l'OCDE relative
aux effets des investissements privés étrangers sur les pays
hôtes, le rôle des investissements privés étrangers
dans le développement, Paris, Centre de développement de l'OCDE,
1974, Voir aussi Durand-Reveille L, les investissements privés au
service du tiers-Monde, Ed. France-Empire, Paris, 1970. De même, toute
une littérature juridique et économique, ancienne ou
récente, a démontré à maintes reprises la
nécessité pour les PVD de recourir aux investissements
étrangers. En matière de bibliographie, on peut consulter
l'ouvrage collectif dirigé par Guerraoui.D et Richet.X, les
investissements directs étrangers : Facteurs d'attractivité
et de localisation, 1997 l'Harmattan Paris et les Editions Toubkal Casablanca.
Celui-ci indique dans son introduction que « La faiblesse de
l'épargne intérieure ajoutée à un système de
financement de développement de plus en plus sélectif, fait de
l'investissement direct étranger l'enjeu d'une réelle
compétition entre les nations », voir aussi Bellon.B et
Gouia.R, investissements directs étrangers et développement
industriel méditerranéen, Economica, 1998, notamment les
chapitres relatifs aux effets des IDE sur les systèmes d'innovation et
d'apprentissage, sur les balances des paiements, Gerraoui, D, Les Grandes
défis économiques de la Méditerranée, Editions
Toubkal. 2001.
* 7 On entend par attractivité
toute action cherchant à attirer sur le territoire nationale des
investissements étrangers. Pour Michalet, la notion
d'attractivité est le produit de 2 approches : celle des Etats qui
cherchent à valoriser leur avantages de localisation ; celle des
firmes qui cherchent à maximiser leur compétitivité par
une localisation optimale de leur différentes activités. Bellon.B
et Gouia.R, 1998, op cit.
* 8 Voir à ce propos, DE Melo.J,
Marie Grether J, Commerce International, 1997, ouvertures
économiques , Krugman PR, Obstfeld M, Economie internationale,
ouvertures économiques 1995, Lindert PH, Kindleberger CH, Economie
internationale, Ed Economica, 1983 .
* 9 Bellon.B et Gouia.R, 1998, Op
cit.
* 10 Mouhoud, E.M
« Délocalisation dans les pays à bas salaires et
contraintes d'efficacité productive », Mondes en
développement, tome 24 -95 1996, P 14.
* 11 Comme on le verra plus loin dans
la section réservée aux tendances des IDE dans le monde.
* 12 Voir le titre
réservé à la répartition sectorielle des IDE.
* 13 Sous certaines conditions, comme
on le verra plus loin dans notre investigation.
* 14 D. Tersen. Et J.L. Bricout,
"l'investissement international", Edition Armand Colin (1996). P 3.
* 15 O.C.D.E Définition de
référence de l'O.C.D.E des investissements directs
internationaux, Editions O.C.D.E 2004.
* 16 Avant la conférence de
Marrakech de 1994, cette organisation a été connu sous l'acronyme
GATT ( General Agreement Tarif and Trade). Le Maroc y adhéra en 1987.
* 17 Cinquième édition du
« Manuel de la balance des Paiements » du FMI.
* 18 Cette organisation regroupe
l'ensemble des pays développés. Pour plus de détails sur
cette organisation, voir le site
www.ocde.org .
* 19 P. Jacquemot, La firme
multinationale : une Introduction économique, Edition
Economica 1990. P 11-12.
* 20 A.wladimir, Les multinationales
globales, Edit, la découverte. Paris 1995 P7.
* 21 Voir à ce propos un
spécial sur les délocalisations dans revue de la Banque Centrale
Populaire, Vues économiques, n°5, 1994, E.M.Mouhoud, " Changement
technique, avantages comparatifs et délocalisation-relocalisation des
activités industrielles", in revue d'économie politique,
n°5, 1993.
* 22 J. Louis Muchielli « Les
délocalisations d'activités industrielles et de
services », in Problèmes politiques et sociaux, n° 729,
juin 1994, P 5. Lallement, R. et Pautrat, M.H « Le débat sur
les délocalisations industrielles », Problèmes
Economiques N° 2360, 26 Janvier. 1993.
* 23 Idem P 7.
* 24 Cependant avec l'automatisation du
processus productif, il y a eu le développement du
phénomène de la relocalisation qui consiste à
récupérer l'avantage comparatif vers le pays d'origine et
d'arrêter le mouvement de délocalisation vers les PED, voir
à ce propos, A.El Aidouni "l'industrie marocaine et l'insertion par les
investissements internationaux", in l'économie marocaine vers quelle
insertion internationale REMALD, n°21, 2000.
* 25 Par exemple, Nike a bien
délocalisé avant l'heure, en faisant de l'Asie son continent de
prédilection, celui où la main d'oeuvre est abondante, bon
marché et facile à former.
* 25 OLLE, W « les nouvelles
formes de l'Investissement Etranger dans les pays en voie de
développement » in Vue économique 1994 op cit
P 95.
* 26 A. Wladimir 1995, OP.Cit, P 8.
* 27 M.L Elharras, Attraction de
l'investissement étranger et dynamique de l'économie marocaine,
Thèse de Doctorat d'Etat, Rabat-Agdal, 2001.
* 28 La vie économique, n°
4123 du 4 au 10 Juin 2003.
* 29 Kojima, K.
« International trade and foreign direct investment :
substitutes or complements », Hitotsubashi Academy, Tokyo, 1975, p
124-129.
* 30 Hymer.S, the international
operations of national firms : A study of direct foreign investment,
Cambridge, Mas, Mit, 1976.
* 31 Kindlberger .C.P, Americain
Business abroad, New haven, Yale University Press. 1969, P: 15.
* 32 Caves RE, international
corporations : the industrial economics of foreign investments, Economica,
1971, P: 83.
* 33 Buckley PJ, Casson M, the future
of the multinational entreprise, Londre, Macmillan, Economica 1971, P: 19.
* 34 Knickerbocker F.T, oligopolistic
and multinational entreprise, Harvard univerity press, 1969, P: 200.
* 35 Vernon. R,
« International investment and international trade in the product
cycle », in quartely journal of economics, vol 80, 1966, notamment
P11-14.
* 36 Lindert PH, Kindleberger CH 1983,
Op cit.
* 37 Peyrard.J, finances
internationales d'entreprises, Vuibert, 1988, P 87.
* 38 Aliber R.Z, A theory of direct
foreign investment, p 17-34 in Kindeberger (ed), the international
corporation, the MIT. Press, London, 1970.
* 39 Après avoir tenu compte de
la valeur du brevet payée à son propriétaire par le
producteur étranger.
* 40 Peyrard.J.1988, Op cit P 95.
* 41 Idem, p 102.
* 42 Idem, p 104.
* 43 Idem, p 104.
* 44 Vernon 1966, Op cit, P 16-19,
Peyrard.J.1988, Op cit 96-97.
* 45 Knickerbocker F.T 1969, op cit p
68-78.
* 46 Bien qu'il se soit inspiré
de Dunning (1958) et de Bain (1956).
* 47 Hymer.S 1976, op cit p 68-70.
* 48 Idem, p 80.
* 49 Idem, p 84.
* 50 Peyrard.J.1988, op cit 97-99.
* 51 Idem, p 100-102.
* 52 Rugman A.M, Multinational in
Canada : theory, performance and economic impact, Boston, Kluwer Nijhoff
Publishing, 1983.
* 53 Kindlberger 1969, op cit P 19.
* 54 Idem P 21-23.
* 55 Caves 1971, op cit , p 212.
* 56 Idem P 214.
* 57 Rugman, 1983, op cit P 48-50 et
Peyrard.J.1988, op cit 96.
* 58 Buckley PJ, Casson M 1971 op
cit.
* 59 Dunning, J.H., International
production and multinational entreprise, George Allen & Unwin, Londres,
1971, voir aussi, Dunning J.H, « The determinants of
international production » p 9-58, in la croissance de la grande
firme multinationale, édition CNRS, 1973, Dunning, J.H., Non equity
forms of forign economic involvment and the theory of international production,
Moxon R.W, 1984, Dunning, J.H., Explaining international production, Uwin Hyma,
Londres, 1988. Peyrard.J.1988, op cit 98-99.
* 60 Dunning J.H, Economic analysis and
the multinational entreprise, Londre, Allen and Unwin, 1974, p : 56-59.
* 61 Buckley, P. and Casson, M.
« The optimal timing of foreign direct investment »,
Economic Journal, 1981, vol 91, N°: 361.
* 62 Humbert M, investissement
international et dynamique de l'économie mondiale,Economica,
Paris,1990, op cit p 117-119 .
* 63 Peyrard.J 1988, op cit P :
99.
* 64 Mucchieli J-L et Thuiller J.P,
Multinationales et investissements croisés, Paris, Economica,1982
P : 45-56.
* 65 Idem, P : 75-59.
* 66 Idem, P : 60-65.
* 67 Peyrard.J 1988, op cit P :
100, voir également Mucchieli J-L, les firmes multinationales, Paris,
Economica, 1985, Mucchielli, J.L. Multinationales et mondialisation,Editions du
Seuil, 1998, Mucchielli, J.L., « Les délocalisations
d'activités industrielles et de services », Problèmes
politiques et sociaux, n° 729, 1994.
* 68 Helpman E., " A sipmle theory of
international with multinational corporations ", Journal of Political Economy,
1984, Vol.92, n°3, pp.451-471.
* 69 Markusen J.R, "The boundaries of
multinational entreprises and the theory of international trade ", Journal of
Economic Perspectives, Vol.9, n°2, 1995, pp. 169-189.
* 70 Helpman E 1984, op cit
p.472-475.
* 71 Dans le premier cas,
l'élasticité de substitution entre les variétés est
constante et dans la seconde elle est supérieure à l'unité
(échelle dépend du prix du bien et du nombre de
variétés disponibles pour les consommateurs).
* 72 Il s'agit du coût des hx
unités de l'input H.
* 73 Dans la spécification des
préférences du type Dixit-Stiglitz (1977), le degré de
pouvoir de monopole est constant.
* 74 Dans ce modèle, les
variables n et y sont endogènes.
* 75 C'est le cas d'une
intégration verticale dans le pays 2.
* 76 Ces intangibles
représentent toutes les activités qui ne sont pas liées
directement à la production. Cela peut comprendre des activités
comme la R&D, la publicité, le marketing, les chaînes de
distribution, le management, ...etc.
* 77 Markusen J.R, op cit P 190-195.
* 78 Cela élimine la
possibilité de plusieurs implantations dans le même pays.
* 79 En effet, chaque peut installer 0
ou bien 1 unité de production (localisée chez elle ou bien
à l'étrange). Elle a trois possibilités pour servir les
deux marchés. Au total, il existe 9 (3 x 3) possibilités au
niveau mondial. La situation des 2 unités de production (firme
multinationale) fera l'objet de la sous section qui suit.
* 80 A ce titre, Liz désigne la
quantité de travail utilisée dans le pays i (i=m,h) et secteur du
bien z (z=X,Y).
* 81 Hymer S 1976, op cit p 80-88.
* 82 Markusen J.R, op cit P 196-202.
* 83 Horstmann, I. et Markussen, J.
1987, « Strategic investemnts and the developement of
multinationals », Review of Economics and statistics, vol 28,
N°1, in Casson, M. 1990, Multinational Corporations, Edition Edgar.
* 84 A ce propos le modèle de
Brainard (1992) considère des biens différenciés et le
coût du transport est une fonction croissante de la distance qui
sépare les deux pays. Malgré cette différence par rapport
au modèle de Hostmann et Markusen, les résultats sont
similaires.
* 85 Dans ces travaux, on retrouve l'un
des résultats fondamentaux de la nouvelle théorie de la
géographie économique. Il s'agit d'observer une force (les
économies d'échelle) qui pousse à la concentration de la
production (cas de l'exportation) et une autre force (les coûts de
transport) qui pousse à la dispersion de la production (cas de l'IDE ou
bien des FMN avec deux unités de production), Krugman P, Geography and
trade, Cambridge mass, the MIT Press, 1991.
* 86 Le nombre total de combinaisons
d'implantation (réalisé par les deux firmes) sur les deux
marchés est égal à 9 (9=3x3).
* 87 Un autre résultat
intéressant du modèle de Markusen et Venables est que la
croissance donne d'abord lieu à un accroissement du commerce
intra-branche (comme dans les modèles en concurrence imparfaite
traités par Grossman et Helpman (1991), mais que celui-ci est
progressivement remplacé par L'IDE ce qui permettrait d'expliquer
pourquoi la croissance de L'IDE a été nettement plus
prononcée que celle du commerce au cours de vingt dernières
années.
* 88 Pour un modèle plus
riche endogéneisant les trois choix simultanément (IDE,
exportations et licence), voir Ethier W.J, the multinational firm, quarterly
journal of economicx N°101 1986, pp 805-883.
* 89 L'Asie du sud-est a reçu en
1995, 12,7% du total mondial du stock d'investissements CNUCED 1996.
* 90 Lorsque les dotations sont
similaires, il existe une différence liée au capital
spécifique à l'un des secteurs. En effet, l'introduction du
capital spécifique au secteur est cohérence avec l'argument selon
lequel les FMN possèdent des actifs qui leur sont propres (caves, 1982).
Au-delà, on peut rappeler que sous l'impulsion d'auteurs tels que
Samuelson et Jones, l'hypothèse de parfaite mobilité
inter-sectorielle des facteurs de production est remise en cause dans le
modèle d'Heckscher-Ohlin. Pour ces auteurs, si dans le long terme, une
parfaite mobilité du facteur capital entre secteurs est facilement
justifiable, en court terme, cette hypothèse est beaucoup plus
contestable. Ainsi, il existe des barrières technique et/ou physique
à la mobilité. Par conséquent, le facteur capital est fixe
dans le court terme. Il est donc spécifique au secteur dans lequel il
est employé.
* 91 Foray, l'économie de la
connaissance, Repères, la découverte 1996.
* 92 Audrecht D, Feldman M, " R&D
spillovers and the geography of innovation and production", in the americain
economic review, vol 86, 1996 P 630-640.
* 93 E. Mouhoud, Economie de la
connaissance et mondialisation : Quelles chances d'insertion pour les pays
en développement ? Communication au colloque " innovation et
transfert technologique : Réalités et perspectives"
organisé par la faculté des sciences Semlalia.Marrakech et
l'université Paul Sabatier Toulouse. France les 18-19 avril 2002.
* 94 Idem.
* 95 MOUKITE K, Le régime
juridique des investissements étrangers au Maroc, Thèse de
Doctorat, Paris II Université Pantheon-Assas, Juillet 2001 p.18
* 96 http://www.observateurocde.org
* 97 Rapport de l'OCDE 2004.
* 98 Rapport de la CNUCED 2004, op
cit.
* 99 Celui des swaps, échange
de valeurs, notamment d'emprunts libellés selon des termes
différents Inexistant en 1982, était évalué
à 4000 Mds de $ en 1992.
* 100 M.Chiguer
« stratégie des firmes et IDE » in Revue marocaine
d'études internationales, n°7 /juin, 2001 P 67.
* 101 Soit le tiers du revenu mondial
brut, CNUCED 2004.
* 102 P. Jacquemot, Op.cit, P 15.
* 103 Idem P 18
* 104 Idem, P 19
* 105 G. Y. Bertin « les
sociétés multinationales » Presses universitaire de
France, Paris 1975, cité par B. Bonin , l'entreprise
multinationale et l'Etat, Edit études visantes, 1984 P
8.
* 106 P. Jacquemot. Op. cit, P 16.
* 107 Des raisons historiques
expliquent encore aujourd'hui certaines interdictions d'implantation dans
certains secteurs :le meunerie en Irlande, la pêche, la sylviculture
ou le cuir au Japon, l'industrie des films en Espagne, les banques en
Norvège et en Suède ou le cabotage aux Etats-Unis.
* 108 P.Jacuemot, Op cit, P
236.
* 109 Aussi dans le Maroc, voir plus
loin la conversion de la dette en investissements dans le titre sur les actions
prises en faveur des investissements étrangers au maroc.
* 110 Entre 1991 et 2000, 1185
modifications au total ont été apportées aux
régimes nationaux réglementant, les IDE dont 95% visaient
à faciliter ces investissements, CNUCED 2001, p 21-22.
* 111 C.A.Michalet «
l'attractivité : un nouvel impératif de la politique
industrielle dans la globalisation :» ouvrage
collectif : « globalisation et politiques
économiques » sous la direction de A.Bouet et J .Le Cacheux,
Paris, Edit Economica 1999, P 392.
* 112 Idem P 393-396.
* 113W.Andreff « Peut-on
empêcher la surenchère des politiques d'attractivité
à l'égard des multinationales » sous la direction de
A.Bouet et J.Le Cacheux, 1999, P 413.
* 114 Un exemple de concentration est
celui de l'abandon par plusieurs pays d'Amérique Latine de la doctrine
Calvo selon laquelle le pays hôte conservait toujours la juridiction
d'appel en cas de litige au sujet de l'IDE.
* 115 W.Andreff, Op.cit, P 415.
* 116 Pour une revue de la
littérature, ainsi qu'une analyse plus complète des instruments
internationaux en rapport avec les IDE, voir Rapport de la CNUCED 1996.
* 117 Puisque les accords
régionaux commerciaux permettent de déserrer la contrainte de
l'étroitesse des marchés nationaux
* 118 La négociation de l'AMI a
été lancée en 1995 et a échoué en
février 1998 en raison de nombreuses prises de position hostiles en
Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Voir Bernard Cassen. In le monde
diplomatique de Novembre 1998 " Fiasco de l'AMI, besoin d'Etat : Le bateau
ivre de la finance".
* 115 M. Delapierre &
C.-A.Michalet, Les implantations étrangères en France :
stratégies et structures, Calmann Lévy, 1976. M.Chiguer
« stratégie des firmes et IDE », Revue marocaine
d'études internationales, n°7 /juin. 2001.
* 116 M. Porter, Competition in
global industries, edit Harvard Business School Press, 1986.
* 119 C.A.Michalet, la
séduction des nations ou comment attirer les investissements, Economica
1999.
* 120 Delapierre M et C.Milelli, les
Firmes Multinationales, Vuibert, Paris 1995.
* 121 Cependant, comme on le verra
plus loin les IDE ne peuvent avoir de retombés positifs que sous
certaines conditions.
* 122 Idem.
* 123 Dkhissi.S, "Le Maroc à la
recherche de quelle insertion internationale", in revue marocaine
d'administration locale et de développement, REMALDn° 21, 2000.
* 124 L'Observatoire de la
Compétitivité Internationale de l'Economie Marocaine a
été mis en place depuis 1994 par le département du
Commerce et de l'Industrie en collaboration avec la banque mondiale. Pour
classer la Compétitivité des pays, ce rapport se base sur 8
facteurs (dynamisme macro-économique, dynamisme du système
financier, dynamisme du marché domestique, commerce extérieur,
ressources humaines, développement technologique, infrastructures
physiques et institutionnelles et le climat de l'investissement).
* 125 Département du Commerce
et de l'Industrie, Observatoire de la Compétitivité
Internationale de l'Economie Marocaine 2004.
* 126 Les pays de l'échantillon
sont : Afrique du sud, Argentine, Brésil, Chili, Egypte,
Grèce, Hongrie, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Philippines,
Pologne, Portugal, Thaïlande, Turquie, Roumanie, Bulgarie,
République Tchèque.
* 127 Cette cotation du risque prend
en considération 22 composantes traduisant les risques pouvant
être engendrés par l'environnement politique, l'économie et
la situation financière d'un pays donné. Les notes obtenues sont
rangées entre 0 à 100. Une cotation inférieure à 50
indique un très grand risque, tandis qu'une note supérieure
à 80 est synonyme de risques faibles, OCIEM 2004 op cit.
* 128 Cet indice variant entre 0 et 7
mesure le degré de formalisme dans la résolution des disputes. Il
fait intervenir plusieurs sous indices prenant en considération le
recours à des professionnels pour le règlement du litige, la
nature des actions engagées dans a procédure (écrites ou
orales) depuis le dépôt de la plainte jusqu'au recouvrement de la
dette, le niveau de justificatifs légaux requis dans la
résolution du conflit, le niveau d'intervention de l'Administration,
l'admissibilité, l'évaluation et l'enregistrement des preuves, le
niveau de contrôle ou d'intervention de la cour d'appel dans la
révision des jugements de première instance, les
formalités requises pour engager une personne dans la procédure
de résolution du conflit ou de la tenir pour responsable du jugement, le
nombre d'actions procédurales à engager pour poursuivre une
plainte (dépôt, procès, jugement, recouvrement) OCIEM, op
cit.
* 129 Le rapport de cette
enquête n'est pas encore publié.
* 130 Voir à ce propos, les
atouts économiques, livre blanc des potentialités
économiques du Maroc, CEPEI Casablanca, logiversel 2000.
* 131 La stabilité politique
est une condition nécessaire, mais non suffisante pour attirer les IDE
comme on le verra dans la partie empirique.
* 132 Tunisie (1974), Libye (1984),
Egypte (1989), Algérie (1990), Bahreïn (2000), Emirates Arabes Unis
(2000), Liban (2001), Qatar (1997).
* 133 Indonésie, Liban,
Malaisie, Malte, Sénégal, Tchèque, Turquie.
* 134 Comme nous le verrons plus loin
dans la partie empirique.
* 135 Claude Cuny. Expert Principal en
sous traitance et partenariat industriel à l'ONUDI.
* 136 Voir à ce propos le
dossier sur la sous-traitance au Maroc in Economie & Entreprises,
N°76, 2005, p 86-87.
* 137 Estimé à 4600
entreprises employant 247.000 personnes, idem, p 85.
* 138 La marocanisation avait
limité le droit d'exercer certaines activités aux seules
personnes ayant la nationalité marocaine, afin de permettre un
développement plus rapide du secteur national. Ainsi, depuis le 8
janvier 1990, la contrainte liée à la marocanisation a
été levée. De ce fait, le capital d'une
société de droit marocain peut appartenir majoritairement ou en
totalité à des étrangers. Seule l'acquisition des terres
à vocation agricole leur reste interdite.
* 139 Par exemple, l'ex Office du
Développement Industriel (devenu l'Agence Nationale de la Promotion de
la Petite et Moyenne Entreprise), le Centre Marocaine de Promotion des
Exportations (CMPE) intervenaient dans le cadre de l'organisation des
transferts technologiques, en vue de promouvoir l'investissement dans le
domaine industriel, en collaboration avec des entrepreneurs nationaux et
étrangers.
* 140 En effet, la DIE a
été crée le 24 juillet 1995, dans le cadre de la
réorganisation du Ministère des finances (Décret
n°2-93-603 du 13 Joumada 1414).Aujourd'hui, la DIE est rattachée
à la primature au sein du ministère chargé des affaires
économiques et générales.
* 141 US AGENCY FOR INTERNATIONAL
DEVELOPEMENT a financé ce projet avec un montant de 2 Millions de
dollars dans le cadre de la coopération maroco-américaine.
* 142 Ce portail sera
opérationnel à partir de Décembre 2005.
* 143 Pour plus d'informations,
consulter le site
www.miga.org.
* 144 Le NAED est un programme
d'assistance technique de la Société Financière
Internationale qui assure un appui aux PME à travers le financement, les
services aux entreprises et l'amélioration de l'environnement des
affaires. Ce programme travaille au Maroc, en Algérie et en Egypte.
* 145 Pour plus de détails sur
c e projet, consulter le site de l'agence d'investissement de la
république Tchèque
www.czechinvest.org.
* 146 FORUM INVEST, à la
différence du CRI qui à une vocation plus
généraliste en matière de promotion de l'investissement,
aura à traiter exclusivement de l'investissement industriel, voir
à ce propos, l'Economiste du Mercredi 28 Avril 2004, Page 19.
* 147 Voir le site
www.waipa.org.
* 148 Pour plus d'informations, voire
le site
www.iaigc.org.
* 149 Voir le site
www.animaweb.org.
* 150 Récemment, la Commission
Européenne a prolongé le projet ANIMA jusqu'à Septembre
2007.
* 151 Voir le site de la CNUED
www.unctad.org.
* 152 Le FIAS est un service au sein
de la banque mondiale spécialisé dans le conseil et
l'étude de la promotion des investissements étrangers dans les
PED, pour plus de détails, Voir le site
www.fias.net .
* 153 La SFI est un service au sein de
la banque mondiale, pour plus d'informations, consulter le site
www.worldbank.org.
* 154 Le parcours de l'investisseur
consiste à identifier les obstacles administratifs et leurs
conséquences sur le climat des investissements. L'approche est
volontairement pratique et repose sur une enquête détaillée
de toutes les procédures auxquelles un investisseur est confronté
lorsqu'il désire s'établir et opérer dans le pays.
* 155 Voire le site
www.idlo.org .
* 156 Xavier Forneris, E-mail :
Xforneris@ifc.org.
* 157 Pour plus de détails,
voir le N° 2 du journal de l'investissement Istitmar Octobre 2003
(Trimestriel de la DIE).
* 158 Entretien de Monsieur
HBernoussi, Directeur de la DIE avec Economie & Entreprise, Enquête
sur la diplomatie économique, N°59 Avril 2004, p :28.
* 159 FIAS « Une
stratégie de promotion des investissements étrangers pour le
Maroc : Vecteurs et Cibles », Novembre 1994 page 18.
* 160 Economie & Entreprise, Op
cit, p : 28.
* 161 USAID, Appui aux centres
régionaux d'investissement et la promotion des investissements: Revue
organisationnelle de la direction des investissements extérieurs, 2004,
p : 18, non publié.
* 162 Idem, P : 16.
* 163 Idem, P 18 et 19.
* 164 Idem, P : 6.
* 165 Julliard.P,
« L'évolution des sources du droit international »,
in cours de l'Académie de droit international de la Haye, RCADI,
1970/I.
* 166 Julliard.P, « les
conventions bilatérales d'investissement conclues par la
France », in JDI, 1979, Julliard.P, « cadre juridique de
l'investissement » in cours de pratique juridique de l'investissement
et de l'entreprise à l'Organisation Internationale du Droit de
Développement (IDLO), Rome 2003.
* 167 Il existe quelques conventions
bilatérales d'investissement non réciproques conclues, par
exemple, par la France avec des pays tels la Tunisie (30 Juin 1972), La
Yougoslavie (28 Mars 1974) et l'Indonésie (14 Juin 1973) Pour une
analyse des conventions bilatérales d'investissent non
réciproques, Idem, P 15 et suites.
* 168Oudebji M, « le
développement dans les accords bilatéraux d'investissements
signés par le Maroc » in revue repères et perspectives
n°5 2004.
* 169 Concernant l'historique et le
développement de la pratique conventionnelle bilatérale en
matière d'investissement,V.Julliard.P 1970, op cit.
* 170 CNUCED, World Investmernt Report
2000 : Cross-broder Mergers and acquisitions and development.
* 171 Carreau.D, Julliard.P, Droit
international économique, Paris, LGDI, 1999, 4 éme
édition.
* 172 Le législateur marocain a
opté, lors de la promulgation de la loi sur les privatisations
adoptées par la chambre des représentants le 11 Décembre
1989, pour une liste positive comprenant 75 entreprises publiques et 37
établissements hôteliers. Par secteur d'activité, les 112
unités privatisables se répartissent comme suit : i) 44
entreprises industrielles ; ii) 38 établissement de tourisme ;
iii) 18 entreprises de service ; iv) 9 banques, compagnies d'assurances et
organismes de crédit ; v) 3 sociétés agricoles.
Ainsi, le capital étranger, notamment européen, a
été sollicité pour mener à bien le programme de
privatisation. Au sens large, l'actionnariat étranger est
considéré comme une option qui vise le développement du
management des entreprises privatisables compte tenu du savoir faire et de
l'expérience des groupes étrangers, la formation des
employés, la compétitivité sur les marchés
étrangers, ...etc. Il s'agit des effets bénéfiques
émanant des entreprises étrangères, connu sous le nom de
spillovers technologiques.
* 173 Au niveau de la
définition qui correspond le mieux au concept de privatisation, on y
trouve pas dans la loi de privatisation N° 39-89, le terme de
privatisation mais celui de «transfert» d'entreprises du secteur
public au secteur privé. S'agissant des objectifs tracés par le
dit programme de privatisation, ils peuvent se résumer comme
suit :I) Objectif à caractère économique cherchant
à moderniser les structures économiques, développer et
consolider les économies régionales, ainsi d'offrir à
l'économie nationale la possibilité d'une plus grande ouverture
sur l'économie internationale ; II) Objectif financier visant
à alléger les charges du budget de l'Etat en matière de
soutien aux entreprises publiques ; III) Objectif social du fait que les
privatisations doivent non seulement sauvegarder l'emploi existant mais
permettre la création de nouveaux emplois
* 174 A ce propos, trois organes
ont été mis en place pour l'exécution de ce programme de
privatisation : une commission de transfert, un organisme
d'évaluation, et des structures administratives (une Direction dans une
première étape puis un département ministériel
à partir de 1993, chargé de la privatisation et du secteur
public). Actuellement la direction de la privatisation est devenue une division
au sein de la DEPP.
* 175 y compris la
banque,l'immobilier, les assurances, certaines industries, certains transports,
les exploitations agricoles, et certaines formes de commerce ont
été ouverts aux étrangers dans le cadre du programme de
privatisation.
* 176 La convertibilité peut
être comprise comme la possibilité d'échanger une monnaie
contre une autre à un taux de change donné, avec la
possibilité de l'utiliser dans leurs transactions internationales.
Ainsi, la convertibilité telle qu'elle a été
instaurée par le circulaire N° 1606 du 21 Septembre 1993
adopté par l'Office des Changes, signifie le libre accès à
l'achat des devises cotées par la Banque Centrale du Maroc (Bank Al
Maghreb) pour le règlement des opérations courantes. Par
opérations courantes, il faut entendre les opérations de commerce
extérieur y compris les frais accessoires y afférents, les frais
de transport international, les frais d'assurances et réassurance, les
frais d'assistance technique étrangère, les frais de voyages, le
revenu des investissements étrangers, les économies sur revenus
de personnes physiques de nationalité étrangère
résidant au Maroc ainsi que tous autres frais qui, par leur nature, sont
considérés courants mais ne peuvent être classés
dans l'une des rubriques précitées.
* 96 L'article VIII du FMI, relatif
à la convertibilité, interdit aux pays membres qui y ont souscrit
d'imposer des restrictions aux paiements et transferts afférents
à des transactions internationales courantes et de recourir à
des pratiques de taux de change multiples ou à des pratiques
monétaires discriminatoires. Notons que le Maroc a été le
71ème Etat membre ayant admis de se conformer à l'article
précité (El Harras, 2001, op. cit.).
* 177 Il s'agit principalement du
marché monétaire, et du marché financier. En effet, le
marché monétaire peut être défini comme le
marché des capitaux principalement à court et moyen terme par
opposition au marché financier sur lequel sont réalisés
les emprunts et placements essentiellement à long terme
* 178 L'encadrement du crédit a
été introduit à partir du 1er janvier 1991. toutefois,
d'après les autorités monétaires au Maroc, la levée
de l'encadrement n'exclue pas le maintien et la détermination d'un
objectif monétaire qui continuera à être fixé,
chaque année, en rapport avec l'évolution du PIB, de l'inflation,
de la situation du Trésor et de la balance des paiements.
* 179 Cette libéralisation a
été déclenchée progressivement en touchant d'abord
les taux d'intérêts créditeurs (le 1erJuillet
1990) avant d'être étendue aux taux d'intérêts
débiteurs appliqués, respectivement, aux crédits à
moyen et long terme (le 1er Octobre 1990) et aux crédits
à court terme (le 1er Janvier 1991)
* 180 L'accroissement de
l'activité bancaire en 1991, s'est accompagné de modifications
non négligeables des parts de marché de chaque banque et ce,
aussi bien au niveau des crédits distribués qu'en matière
de dépôts collectés (en s'accroissant chez les uns et
régressant chez les autres). Ainsi, suite à cette concurrence
entre les établissements bancaires, les performances en matière
de bénéfices ont oscillés e 1996, entre 20 % et es
résultats déficitaire.
* 181 Bank Al Maghreb assure le
refinancement des banques en harmonie avec l'expansion prévue des
crédits dans le cadre de la politique monétaire. Aujourd'hui, les
établissements bancaires n'ont de recours qu'au niveau du marché
monétaire où elles peuvent obtenir des avances directes entre
elles et des avances de Bank Al Maghreb dans le cadre de la procédure
d'appel d'offres.
* 182 Pour éviter que les
banques soient tentées de prendre des engagements excessifs et plus
risqués à la faveur de la libéralisation, les
règles prudentielles ont été
réaménagées en vue de : I) confronter les fonds
propres des établissements bancaires proportionnellement à
l'extension de leurs engagements et ce, à hauteur de 8 % (coefficient de
solvabilité) ; II) limiter davantage les grands risques des
banques, qui ne peuvent dépasser 10 % du montant global de leurs
crédits par décaissements et par signature (coefficient de
division des risques bancaires).
* 183 L'existence, jusqu'à la
fin de 1990, d'emplois obligatoires élevés s'explique par la
politique monétaire qui était basée sur un contrôle
quantitatif du crédit plutôt que sur un contrôle par le
coût (appliqué actuellement). Ainsi, à l'exception de la
réserve monétaire qui est gardée comme un filet de
sécurité dans le cadre de la nouvelle politique monétaire,
plusieurs emplois obligatoires ont été supprimés (c'est la
cas du coefficient d'emploi en crédits immobiliers et du coefficient de
retenue pour la créance née sur l'étranger) d'autres,
comme le plancher d'effets publics, les bons de trésor à 1 an,
sont appelés à diminuer progressivement jusqu'à
disparaître.
* 184 Ces opérateurs
économiques jouissent à la fois des avantages liés
à la qualité des résidents (particulièrement le
libre accès à des avoirs ou à des crédits en
dirhams) et des avantages attachés à la qualité de non
résident (en particulier la possibilité de financer des
investissements au Maroc).
* 185 La Commission des
Opérations de Bourse.
* 186 Il s'agit de la Jordanie, de
l'Egypte, de la Syrie, du Maroc, de la Tunisie.
* 187 La capitalisation
boursière est le résultat du produit de la valeur
boursière d'un titre par le nombre de titres. Elle permet de
déterminer l'importance d'une place financière, et dépend
de 2 paramètres à savoir l'évolution des cours boursiers
et la quantité de titres en circulation .
* 188 Le rating, mot Américain
dont la traduction littérale est l'évaluation, désigne un
processus d'évaluation du risque attaché à un titre de
créance, synthétisé en une note permettant un classement
en fonction des caractéristiques particulières du titre
proposé et des garanties offertes par l'émetteur. Les deux
grandes agences de rating à travers le monde sont américaines. Il
s'agit de Moody's et de Standard & Poor's, du nom de leurs fondateurs.
* 189 Les principaux fonds
d'investissements étrangers installés au Maroc sont les
suivants : I) Framlington Maghreb Fund (Royaume -unie) ; II) Morocco
Fund (USA) ; III) Morgan Grenfell (USA) ; IV) Morgan Stanley
(USA) ; V) Samba Finance (Suisse) ; VI) Quantum Emerging Growth
(USA) ; VII) Maroc Privatisation (France).
* 190En effet, le code comprenait 8
chapitres : 1 de caractère général et 7 de
caractère sectoriel (Codes des investissements industriels, agricoles,
touristiques, miniers maritimes, artisanaux et immobiliers). Il existait aussi
un code des exportations qui offrait des avantages supplémentaires aux
sociétés exportant tout ou partie de leur production. Ce dernier
dispositif complétait les textes du code général. Voir
à ce propos Akesbi, N. "L'expérience des codes des
investissements au Maroc : l'évaluation des investissements»,
BESM 1983.
* 191Dahir n° 1-98-116 du 28
septembre 1998 portant promulgation de loi de finances n° 12-98 pour
l'année budgétaire 1998-1999, B.O. le 5 octobre 1998, n°
4627 bis, pp.531-723.
* 192Dans la loi de finances 2001
n° 55-00 (B.O, 1er Janvier 2001, n° 4861 bis, pp.3-88), ce montant a
été rabaissé à 200 millions de DH aux termes de son
art5.Actuellement, une réflexion est menée au sein de la
primature pour rabaisser ce montant à 150 millions de dhs.
* 193 MOUKITE K 2001 Op cit, P 178.
* 194 Dans ce cas de figure, il faudra
appliquer un taux de 8.75% sur le bénéfice imposable des
sociétés totalement exonérées de l'IS '25% x 35% =
8.75%). Cependant, l'art. 9 de la loi de finance 2000-2001 n° 55-00 (B.O,
1er janvier 2001, n° 4861 bis, pp.3-88) a supprimé la PSN.
* 195 MOUKITE K 2001 Op cit, P 180.
* 196Cette liste des provinces et
préfectures, dont la situation économique exige une aide
particulière, se trouve dans le décret n° 2-98-520 du 30
juin 1998 pris en application de l'article 4 de la loi n° 24-86 instituant
l'impôts sur les sociétés et de l'article 11 bis de la loi
n° 17-89 relative à l'impôt général sur le
revenu. Ce décret a été publié au Bulletin officiel
du 1er juillet 1998 (n° 4599 bis, p.414)
- Al Hociema - Berkane
-Boujdour -Cherchaouen
-Es-Semara -Guelemim
-Laayoune -Larache
-Nador -Oue Ed-Dahab
-Oujda-Angad.
* 197 MOUKITE K 2001 Op cit, P 182.
* 198Les formalités
administratives liées à la phase de création et celle
d'exploitation ont été consignées dans un rapport du
gouverneur de la Banque du Maroc, intitulé les obstacles à
l'investissement.
* 199 Bulletin officiel n° 4704
du 17 rabii I 1420 (1er juillet 1999), Dahir n° 1-99-184 du 16 rabii I
1420 (30 juin 1999) portant promulgation de la loi de finances, n° 26-99,
pour l'année budgétaire 1999-2000.
* 200L'art 29 de la loi de finances
pour l'année budgétaire 1999-2000 (Dahir n° 1-99-184 du 30
Juin 1999 portant promulgation de la loi de finances n° 26-99,).
* 201 MOUKITE K 2001, Op cit P 184.
* 202Cet impôt
représentait 10% de l'IS.
* 203La loi n° 03-88 (B.O, le 4
mai 1988, n° 3940, pp. 147.
* 204 MOUKITE K 2001, Op cit P 185.
* 205 Idem P 186.
* 206Mossadeq F "la charte a
manqué son objectif" L'Economiste, 10 juillet 1997, P 43.
* 207 (B.O, 4 janvier 1989, n°
3975, p.11).
* 208Il faut signaler que la loi des
finances 2001 n° 55-00 (B.O, 1er janvier 2001, n° 4861 bis, pp.3 88)
a supprimé la PSN aux termes de son art.9.
* 209"Fiscalité locale,
insuffisance du dispositif d'incitation, lettre du centre marocain de
conjoncture, janvier 2000, n° 93
* 210Art alinéa 3 « Sont
exclus de cette exonération celle de l'impôt des patentes, les
établissements stables des sociétés et entreprises n'ayant
pas leur siège au Maroc, attributaires de marchés de travaux, de
fournitures ou services, les établissements de crédit, les
entreprises d'assurances et les agences immobilières. »
* 211Or les, exportateurs demandaient
une exonération totale durant 10 ans», «Projet de loi cadre
formant charte de l'investissement: analyse critique et propositions
d'amendements», p. 85, in Loi cadre formant charte de l'investissement au
Maroc, élément d'un débat, série tables rondes de
l'A.E.M.', Kénitra, Boukili, 1996.
* 212Chouâ M., Politique
douanière et stratégies industrielles et commerciales : Cas
du Maroc, Casablanca, Afrique Orient, 1993, notamment pp. 97-99 relatives
« aux carences et insuffisances de la réglementation des changes
».
* 213Certes, ces mesures
financières étaient prévues théoriquement par les
anciens codes, mais elles n'ont pratiquement jamais fait l'objet d'une
application en faveur des investisseurs. C'est pourquoi, les rédacteurs
de la charte avaient le souci de « ...relever un défi majeur: celui
de la crédibilité)}, car « ...quelques que puissent
être les orientations retenues, les textes d'encouragement à
l'investissement vaudront surtout par les propensions à une
applicabilité réelle)} Régragui O, « A quand un
nouveau code? », Enjeux, Juillet-Août 1994, n° 66, pp.
12-13, notamment p. 13).
* 214En 1996, la presse marocaine
s'indignait déjà du retard qu'avait pris les textes d'application
: Zakaria I, « La charte d'investissement: une mise en application
à pas de tortue », Al bayane, 3 février 1996, PP. 1 et
2.
* 215A titre d'exemple, la refonte de
la fiscalité locale prévue à l'article 14 concerne aussi
bien les ministère des finances que le l'intérieur.
* 216M'Rabet. A., « Le
projet de loi cadre format charte de l'investissement: atouts, points faibles
et propositions » in Loi cadre formant charte de l'investissement
du Maroc, éléments d'un débat Série table rondes de
l'A.E.M; Kénitra, Boukili, 1996, PP 19-29, notamment P. 24.
* 217Loi cadre formant charte de
l'investissement au Maroc, éléments d'un débat,
Série 'tables rondes de l'A.E.M., Kénitra, Boukili, 1996.
* 218Badiss H, « Actualiser la
charte », Le temps du Maroc, n° 167, du 8 au 14 janvier 1999.
* 219Voir le rapport
détaillé relatif à l'incidence des encouragements fiscaux
sur l'investissement de la Banque Mondiale. Sewell (D, Tsiopoulos Th. et Mintz
1, Tax effects on investment in Morocco, BIRD, 1995. Il faut noter que cette
étude n'intègre pas les aménagements fiscaux de la charte
des investissements. Elle démontre que les exonérations fiscales
octroyées dans le cadre des codes des investissements n'ont pas d'effet
incitatif surtout dans le cadre des services. Voir aussi, Maghriti, M
« Les incitations fiscales sont-elles des déterminants de
l'attractivité des investissements directs étrangers ? Cas
du Maroc », repères et perspectives », numéro
2 .2002.
* 220 Lettre du Centre marocain de
conjoncture, Janvier-Février, 1997, n° 60, pp. 13-14.
* 221« L'Agence Nationale pour la
Promotion des Investissements (ANPI) renvoyée aux calendes
grecques», La Vie économique (Hebdomadaire marocain), 7 mai 1999,
p. 30.
* 222 Mossadeq F, « Promotion:
encore une autre agence... ", L'Economiste (quotidien marocain), 17 Juin 1999,
p. 3 et « Vers un organisme unique de promotion à l'étranger
» in La nouvelle tribune (hebdomadaire marocain), 27 mai 1999, p. 14.
* 223 Au cours des années 80,
cette formule a eu beaucoup de succès parce qu'elle a porté sur
des sommes importantes. Entre 1985 et 1987, le Chili a réussi à
convertir 2 milliards de Dollars de sa dette extérieure en
participations étrangères dans les entreprises nationales. Le
Mexique a, pour sa part, réduit de 6 milliards de Dollars une dette
extérieure qui se montait à 100 milliards de Dollars grâce
à des opérations de rachat de la dette par le secteur
privé contre des activités de sociétés
privatisées. A la fin des années 80, les quatre pays les plus
endettés d'Amérique Latine (Brésil, Mexique, Argentine,
chili) ont réussi à abaisser de 18 milliards de Dollars leur
dette dont l'encours total a été estimé à 300
milliards de Dollars, Bouslikhane M « La conversion de la dette
extérieure marocaine en investissements étrangers : Bilan et
perspectives », Critique économique, 2000, n°1.
* 224 En effet, les modalités
de mise en oeuvre de cette conversion ont été
décidées conformément aux accords bilatéraux
signés le 27 Décembre 1990 et le 26 Mai 1992 entre le Maroc et la
France et qui reprennent des dispositions agrées par le Club Parisien
respectivement le 11 septembre 1990 et le 27 Février 1992, autorisant
les conversions de dettes en investissements (El Harrs, 2001, op. cit.).
* 225 La dette extérieure
Marocaine est répartie principalement entre le club de paris (50 %) et
les institutions internationales (30 %), le reste est constitué
d'emprunts auprès des banques commerciales (15 %) et des bailleurs
divers (5 %). Concernant le club de Paris, c'est la France qui se taille de la
part du lion avec près de 50 % de la dette Marocaine vis-à-vis de
ce club ; l'Espagne est les États-unis sont aussi parmi les
principaux créanciers avec 15 % chacun.
* 226 Parmi les grands investisseurs
Français installés grâce à l'opération de la
conversion de la dette, on trouve la Lyonnaise des Eaux qui a obtenu, en 1992,
la concession de la distribution d'eau et d'électricité dans la
capital économique du pays (Casablanca). Les
Télécommunications ne sont pas en reste puisque Alcatel a
participé à la reconversion de la dette marocaine à
hauteur de 15,4 millions de Dirhams (Bouslikhane, 2000, op. cit.).
* 227 Parmi les sociétés
Espagnoles qui ont bénéficié de cette conversion, on
trouve la société Travex dans le secteur des industries de
textiles, les sociétés Condesa et Gestamp dans l'industrie
métallurgique, et la société Interflesco dans l'industrie
du plastique (El Harras, 2001, op. cit.).
* 228 Bouslikhane 2000, op cit
* 229 Le Maroc a traditionnellement
accordé une place privilégiée à ses relations avec
l'Europe. Ainsi, dès la signature du traité du Rome, le Maroc
avait entamé des négociations en vue de la conclusion d'accord
d'association avec les pays signataires de ce traité. La
coopération entre les deux partenaires a commencé en 1969 avec un
premier accord commercial. Elle s'est poursuivie et renforcée avec la
signature d'un second accord de coopération 1976 comportant 3 principaux
volets : échanges commerciaux, la coopération
économique et financière, et le volet social.
* 230 A.Elaidouni, «
attractivité marocaine des IDE dans le contexte international
actuel » in revue marocaine d'économie et de droit, N°7
Avril 2003 P 95.
* 231 Ces mesures sont au nombre de
dix : 1- renforcement de l'infrastructure de base, 2- promotion de
l'investissement européen au Maroc, 3- soutien aux exportations
marocaines, 4- assistance et promotion de la PME industrielle, 5- financement
des activités artisanales et commerciales, 6- protection de
l'environnement, 7- développement de l'infrastructure technologique, 8-
développement de la certification, normalisation accréditation,
et métrologie, 9- renforcement des associations professionnelles, 10-
mise ne place d'un fonds de mise à niveau, idem P 99.
* 232 Idem P 100.
* 233 Idem P 100.
* 234 Dans le cadre d'une
enquête menée auprès des entreprises industrielles entre
Mars et Juin 1998, A. Elaidouni a énuméré 13 entraves qui
doivent être surmontées pour réussir l'opération de
mise à niveau : 1- la sous-capitalisation, 2- Le surendettement
excessif, 3- le manque de transparence dans les comptes, 4- la faible
délégation du pouvoir, 5- l'archaïsme des systèmes de
gestion, 6- gestion familiale de l'entreprise, 7- la faible diversification de
la production, 9- l'absence d'une vision stratégique à long
terme, 10- la médiocrité des niveaux de productivité, la
faiblesse de l'encadrement et le sous-équipement, 11- la faible
diversification de la clientèle, 12- la gestion taylorienne de la force
du travail, 12- le faible intérêt aux questions de qualité,
13- La faible importance accordée aux besoins du marché et
à la segmentation marketing.
* 235 Dahir portant promulgation de la
loi n°58-90 du 26 février 1992 relatives aux places
financières off-shore au Maroc (BO.N°4142 du 18 Mars 1992).
* 236 Dahir n°95-1 du 26 janvier
1995 portant promulgation de la loi n°19-94 relatives aux zones franches
d'exportation (B.O n°4294 du 15 février 1995).
* 237 Décret n°2-96-511 du
20 novembre 1997 portant création de la zone franche de Tanger.
* 238 Consulter le site
www.tangerfreezone.ma.
* 239 Circulaire du Premier Ministre
n°44-98 du 28/09/2003.
* 153 Circulaire du Premier Ministre
n°20 du 26/12/2002.
* 240 D'après Bellon et Gouia
(1998 op cit), les IDE sont verticaux lorsqu'une entreprise se rapproche de ses
fournisseurs ou de ses clients par prise de participation dans leur capital. En
amont, il s'agit principalement de l'internationalisation en directions des
pays producteurs de matières premières, ainsi que les pays
susceptibles de produire en sous-traitance.
* 241 Dans cette optique, Helpman a
intégré la multinationalisation verticale dans des modèles
de concurrences monopolistiques ; celui-ci intervient sous la forme d'un
transfert d'actifs spécifiques. L'investissement est ainsi un bien
intermédiaire de la maison mère, exporté vers une
unité de production intensive en travail délocalisée dans
un pays d'accueil.
* 242 Les IDE sont horizontaux lorsque
l'entreprise reproduit à l'étranger l'activité qu'elle
développe dans son pays d'origine, Bellon et Gouia (1998 op cit). La
possibilité d'une multinationalisation horizontale entre plusieurs pays
a été déjà étudiée par Krugman. Pour
ce dernier, la décision d'implanter une usine à
l'étranger, plutôt que de continuer à exporter,
résultera d'un arbitrage entre les avantages ou les coûts
liés à la proximité du marché d'accueil et les
économies d'échelle issues des la concentration de la production
dans une seule usine dans un pays d'origine. Ainsi, il est maintenant
établi que l'essentiel des flux d'IDE ont explosé au cours de 15
dernières années, fait intervenir avant tout des pays
industrialisés (comme émetteurs et récepteurs). La
stratégie des FMN peut donc être qualifiée d'horizontale
car elle concerne les flux d'investissements croisés Nord - Nord qui se
développe entre les états unis, l'Europe et le Japon, Krugman P
1983. " The new theory of international trade and multinational entreprise", in
Audretsch D.B & C. Kindleberger (eds), the multinational corporation in the
1980, MIT Press, Cambridge (Mass).
* 243 C.A. Michalet, stratégies
of multinationales and competition for foreign investment, FIAS, Occasional
paper 10,1997.
* 244 Chimie, électronique,
matériel électrique, télécommunications, textile,
confection, construction automobile, équipements automobile,
hôtellerie.
* 245 La liste comportait 12 pays
(Maroc, Tunisie, Egypte, Turquie, Portugal, Malaisie, Indonésie,
Pologne, Hongrie, Ukraine, Slovaquie, Lituanie).
* 246 A ce propos, les managers
interrogés désignent la taille du marché et son dynamisme
comme le déterminant majeur de leur investissement Toutefois, les pays
auxquels se réfèrent les réponses de managers
n'appartiennent pas à la triade des économies du Nord les plus
développés. En conséquence, les critères qui
servent à caractériser la stratégie horizontale ne sont
pas respectés en dépit de la primauté du marché
comme déterminant de localisation. De même, il ne s'agit pas non
plus d'investissements répondant à la logique d'une
stratégie verticale dans la mesure où la finalité des
investissements dans les pays des pays de l'Est et du Centre de l'Europe PECOS
et les pays du pourtour méditerranéen (PPM) n'est pas
dominée par la recherche de minimisation des coûts dans la logique
de la spécialisation inter sectorielle classique.
* 247 D'après Michalet (1999,
op. cit.), la « short List » des investisseurs globaux
correspond aux pays qui reçoivent plus d'1 milliard de Dollars
d'investissements directs par an. De même, ce sont ceux dont
l'attractivité est la plus forte, après les pays de la triade
pour les firmes qui ont une vision à long terme et qui veulent s'y
implanter pour renforcer leur compétitivité et leur
rentabilité actuelle et/ou future. Ainsi, les pays de la
« nouvelle de frontière » qui sont les plus
attractifs ne répondent pas au clivage découlant de l'alternative
vertical / horizontal. Ils n'appartiennent ni aux économies de triade
car l'attrait de la taille de leurs marchés est en partie affaiblie par
leur faible taux de croissance, ni aux économies en
développement dont les dotations en ressources naturelles justifient
seulement une implantation productive verticale
* 248 La raison réside dans le
fait que le marché local au Maroc est petit, limité, manque de
dynamisme, n'offre pas un fort taux de croissance par rapport aux autres pays
les plus attractifs de l'échantillon, Michalet, 1999, op. Cit.
* 249 Les entreprises
étrangères sélectionnées pour l'enquête sont
originaires des pays suivants : Allemagne, Belgique, Espagne, France,
Italie, Suisse, États-unis, République de Corée. De
même, ces entreprises ont été sélectionnées
selon une répartition régionale significative des implantations
étrangères au Maroc (axe Casablanca - Settat, Centre, Nord).
* 250 Les branches de l'industrie
où opèrent les 39 entreprises à contrôle
étranger sont : Agro-alimentaire, textile - habillement - cuir,
chimie - Parachimie, Mécanique - Métallurgique, Electrique -
Electronique.
* 251 la liste des secteurs
d'infrastructure figurant dans le support d'entretien comprenait :
terrains et parcs industriels, routes, moyens de transport terrestre, transport
ferroviaire, transport aérien, ports, télécommunications,
électricité, eau, système éducatif, formation
professionnelle, base technologique nationale, laboratoires de recherche, cadre
institutionnel, système financier.
* 252 Les extraits de cette
enquête (FACS - Maroc) m'ont été fournis par le MCI en
Octobre 2003.
* 253 Cette information,
d'après les responsables de cette enquête, est utile pour dessiner
comment l'environnement des affaires affecte les différents types
d'entreprises (entreprises locales anciennes ou nouvelles et entreprises
étrangères anciennes ou nouvelles).
* 254 L'enquête portait sur un
échantillon représentatif du tissu industriel de 45 entreprises
à contrôle étranger opérant dans les divers secteurs
manufacturiers (textile habillement cuir, industries métalliques
métallurgiques électriques et électroniques,
chimie-parachime, agroalimentaire). Ces entreprises étrangères
ont été dénichées sur la base d'une
répartition régionale significative (
Nador-Tanger-Kénitra-Salé-Casablanca-Settat) et selon les
nationalités ( Corée du sud, Allemagne, Belgique, Espagne,
France, Italie, Suisse, USA, Japon). Voir en annexes la fiche technique, ainsi
que le support d'entretien auprès de ces entreprises.
* 255 Au début, nous avons
procédé par mailing et envoi de fax aux chefs d'entreprises.
Cependant, le taux de réponse était très insuffisant. Il
s'est avéré que lors des rencontres avec ces groupes que le taux
de réponse était de 100%
* 256 B.Foguig, dans sa thèse
de doctorat d'Eatat, Rabat-Souissi, 2001, '' IDE et commerce
extérieur : Cas dans l'industrie manufacturière au Maroc" a
distingué 2 types de stratégies stratégie de marché
et stratégie de minimisation de coûts. Selon lui, les entreprises
étrangères à de minimisation de coûts sont celles
qui réalisent 70% de leur chiffre d'affaires sur les marchés
extérieurs.
* 257 Idem, P 180.
* 258 Idem, P 181.
* 259 Les résultas de cette
enquête nous ont été fournis début novembre 2005.
* 260 Banque mondiale 2005, op cit p
87.
* 261 Idem p 87.
* 262 E&Y est un bureau de
renommée internationale d'études spécialisé dans le
conseil, l'audit et les études.
* 263 Les résultas de
l'enquête D'Ernest&Young ont été exposé lors du
séminaire ANIMA organisé du 5-9 Mai 2003. Une partie de cette
enquête est exposée dans le journal ISTITMAR n° 3-4 Septembre
2003.
* 264 Pour plus de détails,
voir l'enquête des industries de transformation du Ministère du
Commerce et de l'Industrie 2004. Aussi, voir le site du ministère
www.mcinet.gov.ma .
* 265 Selon le rapport de l'office des
changes (2004), les flux des investissements des pays arabes vers le Maroc ne
représentent que 2,7% du total.
* 266 La Mauritanie n'est pas inclue
dans ce pourcentage faute de disponibilité du montant.
* 267 Ce rapport évalue
l'environnement des affaires de 155 pays à travers le monde. Les
critères d'évaluation sont : Les registres commerciaux, les
procédures des affaires, le code du travail, le système fiscal,
les facilités de crédit, les procédures d'import et
d'export, les obligations de crédit, le contrôle du marché
financier, les systèmes et les procédures d'enregistrement de la
propriété foncière .Voir
site http://www.ifc.org/annualreports/ar2005/pdfs/french/IFC_ExecSummary_2005_FR.pdf.
* 268 Le forum économique de
Genève, dans son évaluation, se base sur 3 critères :
L'intégration des nouvelles technologie dans l'environnement
économique, le dynamisme des entreprises publiques et la
stabilité macro-économique, ainsi que d'autres
paramètres : L'autonomie du système judiciaire, la
corruption. Ce rapport est confectionné sur la base de la consultation
de 172 organismes et sur une enquête auprès de 11.000 entreprises
industrielles à travers le monde.
* 269 Cette enquête a
été réalisée en Novembre 1996.
* 270 Banque Mondiale (1994), Royaume
du Maroc. Vers le 21ème siècle : Renforcement du secteur
privé au Maroc, Rapport 11894 - MOR, Région Moyen Orient et
Afrique du Nord, Washington D.C.
* 271 L'économie informelle
représente une part importante de l'ordre de 36,4% du revenu national
brut (RNB), OCIEM 2003.
* 272 En effet, le pouvoir d'achat de
la plus grande majorité des Marocains atteint encore un niveau
relativement faible, puisque la consommation privée par habitant
exprimée en dollars, classe le Maroc en 15 éme
position, juste avant l'Inde, avec une valeur de 810 dollars, alors que la
moyenne avoisine les 2680 dollars, (OCIEM 2004 Op cit).
* 273 Les entreprises
étrangères sélectionnées pour l'enquête sont
originaires des pays suivants : Allemagne, Royaume-Uni, Belgique,
Luxembourg, Espagne, France, Italie, Suisse.
* 274 L'indice de perception de la
corruption (qui indique le degré de corruption ressenti comme existant
au sein des services publics et de la classe politique, s'étend de 10
qui indique un haut niveau de probité à 0 qui exprime un haut
niveau de corruption) est de l'ordre de 3,7 alors qu'il est de 6,3 au Portugal.
De même, la notation sur le contrôle de la corruption est de
58,2/100 alors qu'il est de 88,1/100 au Portugal, 67,5/100 en Afrique du Sud,
73/100 en Hongrie, Transpency International Report 2003.
* 275 D'après (El Harras, 2001,
op. cit.), les tribunaux de commerce mis en place en 1997 ne comprennent pas de
représentants du secteur privé dans leurs instances.
* 276 Pour plus de détail sur
le classement des pays au niveau de la corruption, voir site
www.transparency.org.
* 277 MCI, 1998, op. cit.
* 278 Enquête
réalisée par « Kothes and Klewes » en 1994
dans le cadre d'un programme de coopération entre l''exODI et l'Agence
de Coopération Allemande (DEG).
* 279 L'étude a
été réalisée par le cabinet « Price
Waterhouse coopers » durant la période septembre 1998 à
juin 1999 et a été présentée par le
Ministère des Affaires Générales du Gouvernement lors des
premières assises nationales de la PME/PMI.
* 280 A ajouter à cela la
méconnaissance des réserves foncières et des terrains
industriels existants. Il n'existe pas de base de données
complète des réserves foncières au niveau des wilayas et
des CRI, in Evaluation du climat de l'investissement au Maroc, Banque mondiale
2005 P 43 confidentiel.
* 281 Plusieurs articles sont parus
dans les journaux marocains faisant état des difficultés que
soulève le foncier en matière d'investissements
étrangers : Essaban D, « investissements : les
allemands s'insurgent contre les méthodes locales », le
journal du 3 au 9 février 2001. Pour plus de détails sur la
problématique des formalités d'accès aux terrains et
d'aménagement des sites au Maroc, price waterhouse Coopers et TSG, le
parcours de l'investisseur au Maroc phase II : plan d'action de la
réforme, Mars 2000, 147p, non publié, notamment pp.10-88
* 282 « ...un conteneur
entre HongKong et le Havre est moins cher qu'entre Casablanca et Marseille.
Dans un tel cas, l'avantage de proximité du marché
européen qu'à le Maroc devient vide de ce sens »
Ibnlkhayat Zouggari , les investissements privés étrangers et le
développement au Maroc, approche juridique, thèse, Paris,
1995.
* 283 Le souverain marocain
annonçait une baisse de 17% du prix de l'électricité
à usage industriel et une baisse du même ordre pour
l'électricité à usage agricole, le Matin, 26 septembre
2000, p.1.
* 284 Cette agence a pour objectif de
reconstituer la réserve foncière de l'Etat et de mettre à
la disposition des investisseurs des terrains viabilisés à des
prix abordables.
* 285 L'enquête a
été réalisée en Octobre 2003 lors des rencontres
avec les promoteurs étrangers où un questionnaire a
été distribué à ces derniers au terme des
réunions.
* 286 « Le constat unanime
fait, sur la base des expériences vécues à travers le
monde, est que les flux de capitaux se concentrent surtout dans les
régions du monde qui proposent autre chose que des avantages
naturels..................(..).Parmi les facteurs déterminants figurent
en première place la disponibilité d'une main d'oeuvre
qualifiée » in Capital humain : facteur
déterminant de la compétitivité de l'entreprise
industrielle marocaine, Bayali.A, éd Toubkal 2000, P 326, voir aussi
Schultz T W, il n'est de richesse que d'hommes : Investissement humain et
qualité de la population, Edition Bonnel, Paris 1983.
* 287 Les cinq sous facteurs
permettant d'approcher le capital humain sont la santé de la main
d'oeuvre, l'effort d'éducation, le niveau d'instruction, la
productivité et motivation et la flexibilité et mobile dans
l'entreprise.
* 288 D'après le projet
« le Maroc compétitif », une grappe est un ensemble
d'éléments qui contribuent à la
compétitivité d'une industrie et participent à son
adaptation aux nouveaux défis du marché. Menée par une
industrie tournée vers l'exportation, une grappe est composée de
toutes les industries et acteurs qui, en amont comme en aval, sont les
éléments critiques de la production de cette industrie
* 289 Ce projet lancé par le
comité de suivi du projet de développement du secteur
privé (CSPDSP) en Mai 1995 avec l'appui de la Banque Mondiale et le
concours de l'Union Européenne, a pour objectif de définir des
stratégies et des plans d'action pour la promotion de grappes ayant des
potentialités de compétitivité. L'étude
réalisée dans ce cadre sur le développement de l'avantage
concurrentiel du Maroc, est basée sur le concept de grappes qu
intègre les entreprises et touts les activités économiques
qui, en amont comme en aval, contribuent au renforcement de la
compétitivité de ces entreprises. Après une phase
d'analyse et d'identification des grappes existantes et potentielles au Maroc,
quatre grappes pilotes ont été sélectionnées. Il
s'agit des grappes suivantes : 1) Le tourisme, 2) Le textile-Habillement,
3) Les produits de la mer, 4) l'électronique et les technologies de
l'information.
* 290 C.A Michalet 1999 op.cit.
* 291 Cette proximité n'est pas
réelle si l'on appréhende par le coût du transport
puisqu'un conteneur entre le Havre et Hong Kong est moins cher qu'entre
Casablanca et Marseille, Banque Mondiale, « Royaume du
Maroc-République de Tunisie / croissance de l'exportation :
Déterminants et perspectives », Mai 1994,p 51.
« Aussi la dernière étude de la banque mondiale de 2005
a démontré qu'il faut 4 semaines minimum pour acheminer une
marchandise du Maroc vers Rotterdam, alors qu'un conteneur de la Chine vers
Rotterdam a besoin seulement de 3 semaines .......Plus de 20% de la VA des
produits manufacturiers est engloutie dans des frais de logistique »
in « la Chine plus proche de l'Europe que nous », La
vie économique N°4314 du 13 au 19 Mai 2005.
* 292 A.El Aidouni REMALD 2000 op
cit.
* 293 L'introduction du progrès
technique suppose une substitution du capital au travail, ce qui implique une
diminution de l'intensité de main d'oeuvre et donc l'importance des
coûts salariaux dans les coûts de production.
* 294 L'automatisation des
procédés de production induit une inversion des
différentiels de coûts de production au profit des pays
développés.
* 295 Aussi les échanges
commerciaux demeurent aussi intenses avec l'Europe : 75/ des exportations
et 80% des importations, Rapport de l'Office des changes 2004.
* 296 C.A. Michalet1999 op.cit et pour
plus de détails sur les incitations fiscales, voir C.A. Michalet, les
incitations aux investissements des pays de l'Union du Maghreb arabe, FIAS,
juin 1996 ; J.Mintz et T.Tsiopoulos, taxation of foreign capital in the
medtirranean region, FIAS, 1996, Maghriti, M (2001) « incitations
fiscales et flux des investissements étrangers au Maroc »,
Finances News système fiscal marocain entre incohérence et
complexité, hors série N°3.
* 297 Andreff.W. 1999, op.cit.
* 298 L'enquête de la DIE a
révélé que 30% du panel réalise des
réinvestissements sous forme de renouvellement des équipements et
de fusion et acquisition.
* 299 Les recettes brutes incluent les
transferts au titre des opérations de désinvestissement et de
remboursement de prêt et les transferts au titre des revenus et les
recettes nettes sont les recettes brutes ôtées des
dépenses.
* 300 Centre Marocain de conjoncture.
« Investissement et nouveau contexte », bulletin du centre
marocain de conjoncture 1997.
* 301 Des travaux empiriques ont
montré qu'une politique intérieure qui a pour priorité de
favoriser des investissements nationaux plus efficients attirera des capitaux
étrangers productifs, voir à ce propos « Flux de
capitaux privés et croissance » D.Mishra, A Mody et
A.P.Murshid, Finances et développement, n°2, Volume 38, Juin
2001.
* 302 Cependant, "l'investissement
privé national demeure faible, il a décru entre 1999-2003. En
2003, la FBCF n'a été que de 18,72% du PIB" "in Banque mondiale
world development indicators 2004.
* 303 C.A.Michalet 1999, op cit.
* 304 C.A.Michalet : « La
Tunisie: le renforcement de l'attractivité » in, IDE et
développement industriel méditerranéen, B.Bellon,
Economica, 1997.
* 305 S.Dkhissi, "de la
nécessité de repenser la problématique de l'insertion
internationale de l'économie marocaine" in REMALD, n°21,2000.
* 306 « La mise à
niveau du système productif national passe obligatoirement par la
valorisation des ressources humaines en tant que facteur déterminant
pour le renforcement des capacités d'adaptation de l'économie
marocaine. Ford le grand industriel américain l'a très bien
résumé lorsqu'il a dit : Enlevez-moi tout et redonnez moi
les homme, je pourrai alors tout recommencer » In, Bayali A, op cit,
P 324, voir également Maghriti, M "Capital humain, transfert de
technologie et attractivité des investissements
extérieurs ", revue repères et perspectives, 2004
numéro 5.
* 307 L'enquête de la DIE a
montré que 60% des investisseurs étrangers interrogés
souhaitent une amélioration du système éducatif
marocain.
* 308 Les investissements
extérieurs sont orientés dans les pays dotés d'une main
d'oeuvre qualifiée, « Why dosen't capital flow from rich to
poor countries ? », Americain Economic Review, paper and
proceedings, vol.80 (May), p.92-96, Robert.E.Lucas 1990. De même, des
études empiriques, à travers l'analyse transnationale ont
établi que l'investissement direct étranger est plus productif
dans les pays pourvus d'une population active mieux éduquée,
« How does foreing direct investment affect economic
growth ? » E.Borensztein. J. De Gregorio et Jong-Wha lee,
Journal of international economics, Vol 45.
* 309 Mustapha Maghriti, Capital
humain et attractivité des IDE au Maroc, Communication
présentée lors du colloque international organisé par la
Faculté des sciences SMLALIA et la région Medi Pyrenés de
Toulouse Avril 2002.
* 310 Une étude empirique a
révélé qu'il est difficile d'affirmer que les flux de
capitaux privés étrangers sont les moteurs de la croissance,
c'est au contraire, la croissance du pays qui attire les flux des
investissements étrangers, D.Mishra, A Mody et A.P.Murshid, Op cit,
Juin 2001. Cependant, au Maroc, « la croissance économique
n'atteint en moyenne que 3,5% sur la période 1996-2000 et 4% au cours de
la période 2000-2004. De plus, cette croissance a connu une forte
volatilité en raison des aléas climatiques ». In,
Banque mondiale 2005, op cit p 3.
* 311 A cet égard, Le plan
ÉMERGENCE mené par le Ministère du Commerce et de
l'Industrie vise à améliorer la compétitivité
industrielle du Maroc. Il décline en stratégies industrielles
pour développer les sept futurs métiers porteurs au niveau
international pour le Maroc. Le but de l'étude vise à identifier
les nouveaux moteurs de croissance à l'export. Il s'articule autour
d'une politique industrielle volontariste axée sur la mise en oeuvre
d'actions visant à améliorer la compétitivité de
l'ensemble du tissu industriel existant. Ce plan a élaboré une
série de mesures relatives aux secteurs émergents et aux secteurs
piliers de la croissance marocaine. La future dynamique envisagée repose
sur trois secteurs industriels (l'automobile, l'électronique et
l'aéronautique). L'enjeu consiste, pour le Maroc, à
accroître la compétitivité industrielle de son
économie, à transformer les risques potentiels en chances et
opportunités et à ériger enfin le pays en plateforme
régionale d'investissement, de production et d'échanges,
attractive et performante au carrefour de l'Europe et de l'espace
maghrébin et méditerranéen. Ainsi et pour ce qui est du
secteur textile, pour répondre aux nouvelles exigences du marché
mondial, il est question de finaliser avec la profession une série de
mesures complémentaires pour relancer le secteur, à savoir des
actions relatives à l'amélioration des mécanismes de
financement, à la réforme tarifaire, à la logistique du
transport, à l'opérationnalisation des avantages accordés
aux exportateurs indirects, ainsi qu'à la promotion du label Maroc. Pour
ce qui est du secteur automobile, le site national de construction automobile
étant en compétition avec ceux de l'Espagne, de Roumanie, de
Tunisie et d'Egypte, la stratégie peaufinée est axée sur
des mesures visant un repositionnement du secteur. Pour ce qui est de
l'industrie électrique et électronique, l'accent sera mis le
développement de zones de sous-traitance intégrées pour
l'exportation vers l'Europe. Ainsi, des niches d'exportation ont
été identifiées au niveau de l'électronique
spécialisée (automobile, aéronautique....). Au niveau de
l'électrique et de l'électronique, ont été
distingués les produits (télévision, matériel
audiovisuel, équipement informatique....) des produits
(réfrigérateurs, machines à laver....), in Plan Emergence,
Ministère du Commerce, de l'Industrie et de la mise à niveau de
l'économie 2005.
* 312 Des investigations empiriques
ont montré que l'entrée des entreprises étrangères
ne se traduit pas, pour les entreprises locales, par des retombés
favorables liés au savoir. Elles subissent, au contraire une perte de
marché et le repli qui en résulte dimunie leur
productivité. Ce sont les entreprises locales dotées de
capacités de recherche et développement supérieures
à même d'attirer des IDE et tirer parti des avantages issus de la
présence de firmes étrangères, voir à ce propos
« Do Domestic firms benefit from direct foreign investment ?
Evidence from Venzuela », Americain Economic Review, Vol.89, Brian
J.Aitken. Ann.E.Harrison ,1999. Le dernier rapport de la banque mondiale sur
le climat de l'investissement au Maroc a révélé que
seulement "9% des entreprises marocaines pratiquent la R&D et
dépensent 180.000 dirhams en R&D par an, ce qui est très
faible" in Banque mondiale 2005, op cit.
* 313 Maghriti M " Apostrophes sur
l'attractivité des IDE au Maroc" in Economie&Entreprises,
N°71, Mai 2005, P 86.
* 314 Un projet d'enquête est
en cours de discussion au sein de la direction des investissements sur les
déterminants des investissements dans le secteur agroalimentaire dans la
région de Rabat Zemmour Zaer. Le support d'entretien a été
finalisé (voir annexes).
* 315 Voir Investissements directs
étrangers et développement local des provinces du Nord du
Maroc : Quelles politiques d'attractivité ? Colloque
international organisé les 7 et 8 octobre 2002 à la FSJES d'Oujda
conjointement avec le Laboratoire d'étude et de recherche sur
l'économie, les politiques et les systèmes sociaux (LEREPS)
Université de Toulouse (France).
* Conventions en cours de
ratification
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