2- Les phases de
dégradation :
La dégradation du béton armé comporte
deux phases successives :
Ø Une phase d'incubation ou de latence (dite parfois
d'amorçage) qui correspond à l'altération lente du
béton, sans qu'il ne se produise encore des effets visibles,
Ø Une phase de développement (dite parfois de
croissance) des dégradations du matériau.
La phase d'incubation s'arrête :
Ø Soit lorsque les produits formés par les
réactions internes du ciment atteignent un «volume critique »
provoquant un gonflement néfaste du béton (par exemple, par
réaction sulfatique),
Ø Soit lorsque l'enrobage de béton ne
protège plus les aciers contre la corrosion (par exemple, si l'enrobage
est carbonaté).
La phase de développement est celle où les
dégradations sont visibles.
A ce stade les réparations deviennent lourdes et
coûteuses.
3- CONSÉQUENCES DES
DÉSORDRES :
3.1.
L'aspect de l'ouvrage :
Les efflorescences et les taches de rouille conséquence
de la pénétration d'agents agressifs dans l'enrobage de
béton, altèrent l'aspect de l'ouvrage. Ce point est parfois
considéré comme étant de peu d'importance, par le
gestionnaire des ouvrages. Par contre, ce sont les fissurations et les
fracturations du béton qui commencent à inquiéter le
gestionnaire, car des éclats de béton peuvent se produire.
3.2. La sécurité
vis-à-vis des usagers :
Les éclats de béton présentent un
risque pour les personnes qui circulent près de l'ouvrage. Leur
prévention et leur élimination doivent donc être
traitées avec soin.
3.3. La stabilité de la
construction :
Des essais effectués sur des éprouvettes ont
permis d'estimer les valeurs des forces d'adhérence pour des
éléments en béton dont les armatures sont
corrodées.
Il est apparu que ni la qualité du béton, ni le
rapport enrobage/diamètre d'armature n'influent sur la force
résiduelle d'adhérence, même si l'enrobage est
fissuré par la corrosion de l'armature sans qu'il ne soit
détruit par éclatement.
En ce qui concerne les moments fléchissant et les
efforts tranchants, une recherche expérimentale a porté sur
l'effet de la corrosion sur ces grandeurs mécaniques. Elle a
montré que pour prévoir de façon conservatrice la tenue
des éléments en béton armé, il suffit d'appliquer
les modèles de calculs classiques, en considérant la section
réduite des armatures ainsi que la section réduite de
béton.
Ainsi, tant que les diminutions de section des armatures
restent faibles et que l'enrobage reste cohésif, la corrosion de ces
armatures ne modifie pas significativement la tenue au moment
fléchissant ou aux efforts tranchants.
Mais lorsque la corrosion a atteint un stade avancé,
des calculs plus précis doivent être faits pour évaluer la
tenue résiduelle de l'ouvrage.
Ce document ne traite que du matériau et laisse de
côté les problèmes de structures.
|