![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra1.png)
1
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
********************
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE DE
L'EDUCATION PHYSIQUE ET DU SPORT
(INJEPS) ***************
FILIERE : SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES
SOCIO-EDUCATIVES
SPECIALITE : DEVELOPPEMENT
COMMUNAUTAIRE
Laboratoire des Sciences Sociales et Humaines
Mémoire de fin de Second Cycle Universitaire
pour l'obtention du diplôme de CPJA
IMPACT DE LA MICROFINANCE SUR LA PAUVRETE
COMMUNAUTAIRE AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE D'ADJARRA
Présenté et soutenu par
Benjamin D. GOGAN
Le 24 octobre 2002 à l'INJEPS / Porto-Novo
Sous la direction de
Edmond ZINSOU Souaïbou GOUDA
Ingénieur agro-économiste; Spécialiste
Enseignent Chercheur;
d' animation et de formation en Développement
Maître Assistant à L'INJEPS;
Communautaire; Professeur associé à L'INJEPS
Directeur de L'INJEPS
Mention Très Bien
Année Académique 2001 - 2002
SOMMAIRE
INTRODUCTION . 12
PREMIER CHAPITRE : CONCEPTUALISATION ET ETAT
DES
CONNAISSANCES . 17
DEUXIEME CHAPITRE : CHAMP D'ANALYSE ET
METHODOLOGIE
DE RECHERCHE 30
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS
ET
ANALYSE DES DONNEES ...37
CONCLUSION 54
BIBLIOGRAPHIE .56
TABLE DES MATIERES .64
DEDICACE
? A toi Papa ; Frédéric O.
GOGAN,
En Témoignage de ma reconnaissance pour avoir
consacré toute ta vie à faire de tes enfants des modèles.
Voici le premier fruit scientifique de tes efforts quotidiens qui
matérialise et concrétise ces mots que tu nous
répètes souvent : << Je n'ai pas pu fait de
hautes études dans ma vie. Mais je ferai tout pour que vous, vous aiiez
plus loin possible >>. Sois-en fier.
? A toi Maman ; Joséphine L.
GOGAN, née HONGA.
En témoignage de ma gratitude pour tes nombreux
sacrifices, ton courage de brave femme, de digne épouse et de bonne
mère de famille. << Je n'ai rien à vous
promettre, vous êtes ma promesse >> dis-tu souvent.
Que ce travail t'apporte consolation, satisfaction et les fruits de cet espoir
que tu places toujours en nous.
? A vous mes Frères et Soeur
aînés ; Michel, Emmanuel, Julienne,
Ebénézert et Victor. Que ce
travail soit pour vous l'un des stimulants que nous cherchons toujours ensemble
pour le progrès et le rayonnement de notre famille.
? A mes soeurs Delphine et Christine
;
Vous n'êtes plus de ce monde. Vous auriez
souhaité voir votre benjamin soutenir ce
mémoire ; mais Dieu en a décidé autrement. Que la terre
vous soit légère...
REMERCIEMENTS
Le présent travail de recherche n'a
été possible que grâce aux précieux
concours de certaines personnes et de certaines
personnalités qui n'ont ménagé aucun effort pour nous
faciliter la tâche. Je tiens à leur témoigner ici toute ma
gratitude et toute ma connaissance. Il s'agit surtout de :
? Monsieur GOUDA Souaibou Lompo, Docteur en
sciences sociales et humaines, Maître-Assistant, Directeur de l'INJEPS,
Conseiller Technique du Chef de l'Etat A la jeunesse aux sports et aux loisirs.
Merci pour avoir accepté diriger mes travaux malgré vos
Multiples occupations.
? Monsieur ZINSOU Edmond, Ingénieur
agronome,
Socio-économiste, Directeur de la Vulgarisation et de
l'Appui aux Organisations Paysannes du CARDER OUEME. Merci pour avoir
accepté co-diriger mes travaux malgré vos multiples
occupations.
? Monsieur Moustapha SOUMARE,
Représentant Résidant du PNUD et Coordonnateur Résidant
des activités opérationnelles du système des Nations Unies
au Bénin. Merci pour m'avoir accueilli et orienté dans les
structures de votre institution lors de mes investigations.
? Monsieur AGBENONSI Aurelien,
Représentant Résidant Adjoint du PNUD en côte d'Ivoire.
Merci pour tout
? Monsieur Edgard Marius OUENDO, Médecin
de santé publique,
Epidémiologiste, Biostatisticien , Professeur de
méthodologie de recherche à l'Institut Régional de
Santé Publique (IRSP) de Ouidah.
Merci pour vos précieux apports en méthodologie de
recherche.
? Monsieur WABI Sakariyaou, Chef Diviseur
Formation des cadres de l'INJEPS.Merci pour vos multiples conseils en
méthodologie de recherche.
? Monsieur NAKOU S. Adam, chef Division
Recherche de l'INJEPS. Merci pour vos multiples conseils en méthodologie
de recherche
? Monsieur DJATON Koubadjè Sourou,
Statisticien, Chef Service Relation Extérieur de l'Institut National de
la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) Merci pour vos
précieux apports en analyse statistique des données
? Monsieur ADJAMAI Luc, Directeur National du
Développement communautaire au Ministère d'Etat Chargé de
la Coordination de l'Action Gouvernementale de la Perspective et du
Développement
(MECCAG-PD). Merci pour m'avoir accueilli et orienté dans
les structures du ministère lors de mes investigations
? Monsieur BOTON Epiphane, Sous-préfet
d'Adjarra et tout le personnel de la sous-préfecture. Merci pour le
soutien administratif et documentaire lors des enquêtes sur le terrain
? Madame AHOUNOU Céraphine,
Présidente USPP / Adjarra.
Merci pour tout
Monsieur KPENOUKOUDEHOU Adam, Chef Service de la
Scolarité de l'INJEPS. Merci pour tout
? Monsieur GOMEZ Toussaint, Intendant de
l'INJEPS. Merci pour tout ? Tous mes collègues de promotion.
Merci pour votre soutien moral lors
de ma longue période du maladie qui avait bloqué la
réalisation de ce
mémoire en 2000-2001.
? Mesdemoiselles AKAKPO Huguette,
KOTIN Lucrèce, OGOUDEDJI Sonia. Merci
pour vos précieux coups de mains
? Tous mes frères et soeur. Merci pour
vos précieux soutiens financier, moral et matériel
? Monsieur HOUKPONOU A .Laurent .Merci pour
tout
? Mademoiselle Laure DUPLESSY, Informaticienne
à Paris, France. Merci pour tes coups de mains et tes précieux
documents d'informatique
SIGLES ET ABREVIATIONS
Al : Collaborateurs
BAC : Baccalauréat
BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle
BRI : Banque Rakyat d'Indonésie
CAPE : Cellule d'Analyse de Politique
Economique
CARDER : Centre d'Action Régional pour le
Développement Rural CAVECA : Caisse Villageoise
d'Epargne et de Crédits Autogérés CBDD :
Centre Béninois de Développement Durable
CBDIBA : Centre Béninois de
Développement des Initiatives à la Base CCS :
Complexe Communal de Santé
CECI : Centre d'Etude et de Coopération
Internationale
CEP : Certificat d'Etude Primaire
CIDCL : Centre d'information et de documentation
sur les collectivités locales. CLCAM : Caisse Locale de
Crédit Agricole Mutuel
CM : Cours Moyen
CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de
Prêt
CVEC : Caisse Villageoise d'Epargne et de
Crédit
DHD : Développement Humain Durable
DVAOP : Direction de la Vulgarisation et de
l'Appui aux Organisations Paysannes
ECVR I : Etudes sur les Conditions de Vie des
Ménages Ruraux ;1ère édition ECVR II:
Etudes sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux
;2ème éd EPPR : Etude sur
les Perspectives de la Pauvreté en Milieu Rural FECECAM
: Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole
Mutuel FINCA : Fondation Internationale pour l'Assistance
Communautaire
GVC : Groupement à Vocation
Coopérative
IMF : Institution de Micro Finance
INJEPS : Institut National de la Jeunesse de
l'Education Physique et du Sport
INSAE : Institut National de la Statistique et
de l'Analyse Economique MAEP : Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche MESRS :
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche
Scientifique
MISD : Ministère de l'Intérieur de
la Sécurité et de la Décentralisation NPI :
Nouveaux Pays Industrialisés
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADME : Projet d'Appui au
Développement des Micro - Entreprises PADSA : Programme
d'Appui au Développement du Secteur Agricole PAGER :
Projet d'Activités Génératrices de Revenu
PAPME : Projet d'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises PARMEC : Projet d'Appui à la
Réglementation sur les Mutuels d'Epargne et de Crédit
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PISEA : Programme d'Insertion des Sans Emplois
dans l'Agriculture PMA : Pays Moins Avancés
PNDC : Programme National de
Développement Communautaire PNUD : Programme des
Nations -Unies pour le Développement RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat. S. A :
Société Anonyme
SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire
SPG : Seuil de Pauvreté Global
SPNA : Seuil de Pauvreté Non
Alimentaire
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
UNESCO : Organisation des Nations-Unies pour la
Science, l'Education et la Culture
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N° 01: Tableau
récapitulatif de conceptualisation de PAUVRETE
Inspiré des travaux de R. QUIVY et de
V. CAMPENHOUDT
Tableau N°02 : Tableau
récapitulatif de conceptualisation de la
MICROFINANCE inspiré des
travaux de R. QUIVY et de V.CAMPENHOUDT
Tableau N°03 : Seuil de
pauvreté alimentaire par zone agro-écologique du
Bénin
Tableau N°04 : Seuil de
pauvreté globale par zone agro-écologique du Bénin
Tableau N°05 : Répartition des GVC selon la
taille ou effectif
Tableau N°06 : Répartition
des GVC selon le nombre de crédits formels reçus depuis leur
création
Tableau N°07 : Répartition
des GVC selon la pratique de la microfinance
informelle
Tableau N°08: Classement des
principaux facteurs limitant l'accès aux crédits
selon les GVC
Tableau N° 09 : Répartition
des GVC selon le gain ou le revenu annuel de
chaque membre
Tableau N°10 : Contribution du revenu des
activités des GVC à la réduction
de la pauvreté monétaire des membres
Tableau N°11 : Répartition
des GVC selon la capacité des membres à avoir accès aux
soins de santé
Tableau N°12 : Répartition
des GVC selon la capacité des membres à
acquérir de nouveaux vêtements
Tableau N°13 : Répartition
des GVC selon la capacité d'approvisionnement
en eau de boisson
Tableau N°14 : Répartition
des GVC selon la caractéristique de l'habitat des
Membres
Tableau N°15 : Répartition
des GVC selon le statut d'occupation des habitats
des membres
Tableau N°16:
Répartition des GVC selon le mode d'éclairage des
ménages
des Membres
Tableau N°17:
Répartition des GVC selon le nombre des membres
alphabétisés en français
Tableau N°18 : Répartition
des GVC selon le niveau d'instruction des
membres alphabétisés en français
Tableau N°19:
Répartition des GVC selon le nombre des membres
alphabétisés en langues locales
Tableau N°20 : Répartition
des groupements selon la capacité des membres à scolariser
leurs enfants.
RESUME
Le présent mémoire est un travail
de recherche scientifique concernant
l'impact de la microfinance sur la pauvreté
communautaire au Bénin. La microfinance étant l'un des
moyens récents et efficaces de lutte contre la pauvreté, nous
nous sommes demandé au départ si cette stratégie permet
réellement aux populations démunies du Bénin d'augmenter
leurs revenus et d'alléger leurs souffrances quotidiennes comme cela est
avéré dans d'autres pays du monde. En effet, la commune d'Adjarra
dans le Département de .l'Ouémé a été
choisie comme l'espace géographique et sociale pouvant servir de champ
d'analyse et de vérification de la portée de cette nouvelle
pratique au Bénin. L'objectif général qui a sous-tendu la
recherche est de mesurer l'impact des micro-crédits sur les conditions
de vie des bénéficiaires. Il s'est agit de l'analyse de la
satisfaction des besoins fondamentaux des membres des Groupements à
Vocation Coopérative (GVC) de la commune d'Ajarra en rapport avec le
revenu et le niveau de vie dans le milieu. Les opérations
d'enquête et de collecte des données se sont
déroulées sur un échantillon de soixante (60) GVC sur les
soixante-neuf (69) recensés dans la commune au cours de l'année
2002. Les résultats issus de cette recherche ont
révélé après traitement et analyse que la
microfinance ne participe que pour vingt pour cent (20 %) par an à la
réduction de la pauvreté globale. En outre, elle
représente globalement un tiers (1/3) dans la balance du seuil de
pauvreté alimentaire de la zone depuis dix (10) ans que les institutions
de microfinance formelles sont en activité au Bénin. Ce qui est
insignifiant ; donc contraire aux attentes de la recherche. Ce grand
écart observé s'explique, d'une part, par le faible taux de
crédits formels octroyés aux groupements dans la zone et d'autre
part, par la méconnaissance des institutions de microfinance en
activité et les mécanismes de prêt par un grand nombre de
groupements (57% ; Tableau N°08).
ABSTRACT
Microfinance turns to be one of the current and efficient ways
to fight poverty. So at first, we wondered, if that strategy really helps the
indigents of Benin to increase their incomes and lower their daily suffering as
it has been proved in other countries over the world. Indeed, the district of
Adjarra in OUEME department has been choosen in Benin as the social and
geographical area which could be used as a field of investigations. It helped
to check the effectiveness of this new practice in Benin. The main goal which
underlay this research was to assess the impact of the micro-credits on the
living conditions of the recipients. It has been based on the analysis of basic
needs satisfaction compared to their incomes and the standard of living in
Adjarra district as far as the members of Cooperation Groups are concerned. The
investigations and the data-gathering proceeded on a sample of sixty (60)
Cooperation Groups on the sixty nine (69) listed in Adjarra during the year
2002. The result of this research proved, after analysis, that
microfinance takes part only for twenty percent (20%) a year in the
reduction of global poverty. Moreover, it represents, generally, one-third
(1/3) as far as food poverty is concerned in Adjarra ten years since formal
microfinance institutions have been working in Benin. The twenty
percent part taken by the microfinance is insignificant with regard to our
expectation at the beginning of the research. This expectation was that the
microfinance should stand for a powerful means of poverty reduction in Benin
and espacially in Adjarra. This result could be explained in two ways: first,
by the low rate of formal credits which are given to the cooperation groups of
Adjarra(no credit for 54% of cooperation groups) and second, by the fact that
many people (67% of the groups) know neither the microfinance institutions
which are on activity nor the mechanisms of loan.
INTRODUCTION
La pauvreté est un phénomène de
société caractérisé par des privations diverses.
Les problèmes quotidiens auxquels les personnes pauvres sont
confrontées s'articulent souvent autour de l'insécurité
alimentaire, de l'accès difficile aux soins de santé, à
l'eau potable, à l'éducation, à l'instruction et à
l'énergie. Autrement dit, la satisfaction des besoins fondamentaux est
devenue le calvaire journalier et le souci permanent des populations victimes
de la pauvreté extrême. Dès lors, une grande question s'est
posée et s'est imposée aux Gouvernements des pays en
développement et aux Agences de Coopération. Il s'agit de comment
comprendre et définir de manière opérationnelle, ce
phénomène de pauvreté qui menace les peuples tous les
jours afin d'y trouver une réponse et des solutions adéquates.
C'est ainsi que l'on est arrivé à cerner la pauvreté comme
étant l'état où se trouve toute personne qui,
d'une part, dispose d'un revenu très faible par rapport au reste de la
population et qui, d'autre part, reste privée d'un véritable
accès aux services de base
nécessaires pour vivre (santé, logement,
éducation); (UNESCO, 1997). Il
urge alors de mettre sur pied une politique d'allègement
de la pauvreté qui puisse entraîner une augmentation durable
des revenus de ces segments de population
appelés "pau vres" en leur facilitant
l'accès aux crédits afin qu'ils puissent
développer des activités économiques
à la base et en jouir convenablement. Cependant, la grande
difficulté qui subsistait et qui est liée à la nature
même des personnes concernées, est que les banques n'accordent pas
de crédits à
des "gens peu sol vables" incapables de
satisfaire aux exigences
classiques de garanties conditionnant tout prêt bancaire
; d'où la naissance d'un nouveau système bancaire propre aux
pauvres appelé "MICROFINANCE." C'est un système
qui favorise le développement de l'intermédiation
financière au niveau local. Ce nouveau système bancaire a pris
corps en Amérique, en Asie et en Afrique au début des
années quatre-vingts (80) avec la Banque Grameen au Bangladesh ; la
Banque Rakyat d'Indonésie (BRI) ; le Programme d'Entreprise
13 Rurale du Kenya (K-REP) ; la Fondation Internationale pour
l'Assistance Communautaire (FINCA) aux Etats-Unis et la Banque Solidaire,
S.A
(BancoSol) en Bolivie. (UNESCO;
1997). Ce système de microfinance qui
constitue une arme de lutte contre la pauvreté est
officialisé au Bénin en 1990 par la loi N° 90- 018
du 27 Juillet 1990 portant réglementation de la profession
bancaire. Il est renforcé en 1997 par la loi PARMEC de l'UMOA
N°97-027 du 08 Août 1997 portant réglementation des
institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de
crédits au sein de l'Union Monétaire Ouest
Africaine. (CAPE, 2000)
Ainsi, dans la perspective de mesurer la portée de
cette nouvelle arme au Bénin, avons-nous consacré les travaux de
recherche relative à notre mémoire de fin de second cycle
universitaire en Développement Communautaire à
L'IMPACT DE LA MICROFINANCE SUR LA
PAUVRETE COMMUNAUTAIRE AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE D'ADJARRA.
Cette étude comprend trois principaux chapitres après la
problématique, l'hypothèse et les objectifs de
recherche. Le premier chapitre définit les concepts fondamentaux de la
recherche et expose l'état des connaissances scientifiques
antérieures sur la pauvreté et la microfinance au Bénin.
Le second chapitre décrit le champ d'analyse et la méthodologie
de recherche adoptée. Enfin, le troisième chapitre
présente les résultats de la recherche et l'analyse des
données recueillies.
PROBLEMATIQUE
Le niveau de développement varie d'un pays à un
autre . C'est pourquoi, les Etats ont été
catégorisés dans le monde suivant leur niveau
d'épanouissement dans tel ou tel domaine. On distingue globalement d'un
côté, le bloc des pays industrialisés comme les Etats-Unis
d'Amérique, le Canada, la France...,et de l'autre, le bloc des pays en
développement tel que le Bénin, le Niger, le Nigeria, le
Burkina-Faso... Même au sein de chaque bloc, le développement
n'est pas standard. En Afrique, dans le bloc des pays en développement,
on peut encore distinguer les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) comme
le Nigeria et la Côte d'Ivoire, des Pays Moins Avancés (PMA) comme
le Bénin, la Somalie, le Rwanda et le Togo. C'est un système de
contraste qui se vérifie également à l'intérieur
d'un seul et même pays où des régions abritent des
populations moins aisées que d'autres. C'est précisément
le cas du Bénin qui n'échappe pas à ces
caractéristiques généraux des pays pauvres d'Afrique
En effet, les années quatre-vingts(80) ont
été pour le Bénin la période de l'effondrement en
matière de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et
d'opportunités de lutte contre la pauvreté. Le PIB a décru
au rythme de 0,4 % par an, occasionnant ainsi la perte ou l'effritement des
revenus des populations et aussi la diminution sensible des capacités de
financement des services publics
d'obédience sociale par l'Etat (INSAE
,1998). Les mesures de relance
économique prises par le Gouvernement béninois
comme les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) ont certes engendré
des résultats macroéconomiques, mais n'ont pas manqué
d'accentuer l'inflation appauvrissante au niveau des populations ; et tout ceci
ajouté aux effets néfastes de la dévaluation du franc CFA
survenue en 1994 avec une augmentation des prix dans l'ordre de 50 %.Ce
phénomène de pauvreté généralisée est
d'autant plus poignant en milieu rural que les études sur les conditions
de vie des ménages ruraux réalisées en 1994-1995 par le
Ministère du Développement Rural d'alors avec
15 l'appui du Programme des Nations-Unies pour le
Développement, ont révélé que deux tiers
(2/3) des pauvres se trouvent dans les zones rurales et sont
devenus plus vulnérables qu'il y a quinze ans
(PNUD,1997). En d'autres termes, le monde rural
béninois qui abrite 70 % de la population nationale (RGPH,
9+) et qui fournit 40 % du PIB et 75 % d'opportunité
d'emploi (PNDC, 98) reste et demeure paradoxalement
le foyer de la vulnérabilité
extrême des populations. Dans cette situation, les
couches sociales les plus exposées aux affres de la pauvreté sont
surtout les femmes et les enfants.
Face à ce problème et après le constat de
l'échec remarquable des PAS dans la lutte contre la pauvreté, les
pays en développement se sont engagés sur la voie des
réformes institutionnelles notamment celle de la décentralisation
de l'administration de l'Etat et du secteur financier. Ainsi, parmi les efforts
déployés par les Etats, les Organisations Non Gouvernementales
(ONG) et les Partenaires au Développement aujourd'hui pour
réduire le niveau de vulnérabilité des populations
pauvres, la stratégie de microfinancement des activités
génératrices de revenus occupe t-elle une place non moins
importante.
Elle permet d' a 1nclure les exclus D de la
société dans un
environnement social moins pénible en leur facilitant
l'accès aux crédits pour le développement de
l'économie locale. Cette nouvelle forme de lutte contre la
pauvreté a déjà fait ses preuves en Indonésie, en
Bolivie, en Tanzanie, au Kenya, au Burkina-Faso ....et surtout au Bangladesh
avec la banque Gramen
(UNESCO, Jan v1er,97).
Cependant, la question fondamentale qui reste
posée est de savoir si dans le contexte béninois, la
microfinance, telle que pratiquée depuis le
début des années 90, offre des opportunités
certaines aux bénéficiaires pour qu'ils puissent alléger
un tant soit peu leurs souffrances quotidiennes. Ou, constitue-t-elle une
pression de micro-dette pour des populations déjà en
détresse ? Certes, d'autres études antérieures se
sont déjà intéressées à la question
notamment celles de AGNIKPE Alain ; de BASSA A. C.
Jocelyne
16 (Mémoire FASJEP, 1987) ; de DATO
Camille (Mémoire, FASJEP, 1990) ; et de SINZOGAN Claude
(document de travail de la cellule d'analyse de politique
économique, Décembre 2000)... Seulement, elles ne se sont pas
focalisées sur la microfinance en tant qu'outil efficace de
réduction de la pauvreté. Elles se sont intéressées
pour la plupart au processus de financement de l'agriculture locale; à
la capacité et au fonctionnement des institutions de microfinance. C'est
ce qui justifie d'ailleurs l'originalité de la présente recherche
qui permet de mettre à la disposition de l'Etat , des ONG, des
Partenaires au Développement, des populations et des pratiquants de la
microfinance, des résultats scientifiques pouvant
servir d'éléments d'appréciation de
l'efficacité de cette stratégie de réduction de la
pauvreté au Bénin et en particulier dans la commune
d'Adjarra. C'est pourquoi, les objectifs ci-dessous ont été
fixés après avoir énoncé l'hypothèse
suivante .
HYPOTHESE DE RECHERCHE
La microfinance constitue un instrument efficace de
réduction de la pauvreté en milieu rural
béninois.
OBJECTIF GENERAL
Mesurer l'impact de la microfinance sur la pauvreté
communautaire en milieu rural au Bénin.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
> Analyser le degré de satisfaction des besoins sociaux
des membres des
Groupements à Vocation Coopérative (GVC) de la
commune d'Adjarra > Identifier les obstacles majeurs liés à la
pratique de la microfinance selon
l'opinion des bénéficiaires.
PREMIER CHAPITRE
CONCEPTUALISATION ET ETAT DES
CONNAISSANCES
I CONCEPTUALISATION ET ETAT DES CONNAISSANCES
1.1 CONCEPTUALISATION
Pour mieux faciliter la compréhension du sujet et
permettre d'avoir une vision claire et précise de la nature de ce
travail, il s'est agi ici pour nous de définir de façon
opératoire les concepts majeurs autour desquels gravite l'essentiel du
mémoire. Ces concepts sont : la Pauvreté et la
Microfinance. La démarche de conceptualisation utilisée
est de type systématique et déductive fondée sur
l'identification des dimensions, composantes et caractéristiques
(indicateurs) de chaque concept.
1.1.1 - Pauvreté
La pauvreté est un phénomène de
société à dimension multiple dont la complexité
amène certains auteurs à le définir de plusieurs
manières. Au sens courant, elle exprime l'idée d'une privation
quelconque dans un domaine donnée. Mais pour le Professeur Albert
TEVOEDJRE, la pauvreté constitue paradoxalement la « richesse des
peuples ». Dans la perspective du Développement Humain Durable, la
pauvreté est considérée sous deux dimensions essentielles.
Il s'agit de la dimension monétaire et de la dimension humaine.
La pauvreté monétaire s'identifie par rapport
à l'inexistence ou aux insuffisances matérielles
engendrées par le manque d'argent, d'emploi, de crédits, de
marchés. La pauvreté monétaire implique également
des conditions d'alimentation inadéquate, d'habillement et de logement
indécents, d'accès difficile aux soins de santé, à
l'eau potable et à l'éducation.
La pauvreté humaine quant à elle
s'appréhende à travers le taux élevé de
morbidité et de malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. Elle
s'exprime aussi à travers un faible niveau d'alphabétisation et
d'instruction des populations.
Eu égard à tout ce qui précède,
la pauvreté, qu'elle soit monétaire ou humaine
équivaut à l'absence du Développement Humain
Durable
19 (DHD). Ainsi, réduire ou
éradiquer la pauvreté revient à se donner les moyens
nécessaires pour assurer et accéder au DHD. Le DHD étant"
le processus qui conduit à l'élargissement de la gamme des
possibilités qui s'offrent à chaque individu au sein de la
société". Ces possibilités sont illimitées et
varient avec le temps. Mais elles impliquent que soient réalisées
trois conditions essentielles à savoir :
vivre longtemps et en bonne santé ;
acquérir un savoir ; et
avoir accès aux ressources nécessaires
pour jouir d'un niveau
de vie convenable." (PNUD, 2001)-
C'est un processus qui assure le plein
épanouissement de l'homme dans un environnement sein et
entretenu quotidiennement.
1.1.2 - Microfinance
La microfinance est composée de « micro » qui
vient du Grec « mikros » signifiant « petit »et de
« finance » qui émane du vieux français «
finer » signifiant « payer » ou tout simplement
procurer des fonds a une entreprise. Au Bénin, on distingue deux sortes
de microfinance : la microfinance formelle et la microfinance informelle.
La microfinance formelle est pratiquée par des
institutions structurées dont les activités sont officiellement
reconnues par l'Etat. Ce sont des institutions comme le PADME, Vital Finance,
l'AGeFIB , le réseau FECECAM, Convergence 2000...qui octroient
généralement des crédits allant de 20.000 à
5.000.000 francs CFA.
La microfinance informelle se pratique au sein des
organisations tontinières et par des "banquiers" ambulants. Les
organisations tontinières sont des groupes de personnes qui se
réunissent sur la base d'une relation contractuelle et d'une
adhésion individuelle et volontaire. Les fonds de crédit sont
souvent rassemblés, programmés et octroyés
périodiquement aux bénéficiaires selon un système
rotatoire. La taille des crédits dépend du nombre
20 des membres du groupe de tontine et de la part
individuelle. Le taux d'intérêt au remboursement est variable et
relatif à chaque groupe de personne ou groupement. Les "banquiers"
ambulants sont des travailleurs indépendants qui se déplacent
à l'intérieur des marchés et des quartiers pour effectuer
des opérations de dépôt et de crédit.
Ainsi, la microfinance se résume t-elle au fait
d'octroyer de crédits aux petites et moyennes entreprises en vue de
développer des activités génératrices de revenus.
En d'autres termes, la microfinance désigne l'ensemble des
nouvelles techniques et mécanismes bancaires spécifiques
permettant aux pauvres d'avoir accès aux marchés financiers sans
caution matérielle ni garanties souvent exigées par le
système bancaire classique
1.2 - ETAT DES CONNAISSANCES
Il est question dans ce sous chapitre d'un résumé
substantiel des études antérieures relatives surtout à la
pauvreté et à la microfinance au Bénin
1.2.1 - Bref aperçu des études sur la
pauvreté au Bénin
Plusieurs études et enquêtes sur la pauvreté
ont été réalisées au Bénin.
Mais ici, l'accent est surtout mis sur les principales
études notamment :
* le manuel d'analyse de la pauvreté de
Gilbert AHO et Al, (1997)
* Les Etudes sur les Perspectives de la Pauvreté, du
bien être et de la Richesse en milieu rural (EPPR)
réalisé par le PNUD et le MDR
en 1994
* Les Etudes sur les Conditions de Vie des ménages
Ruraux (ECVR
I et II) réalisées au Bénin par le
PNUD et le MAEP respectivement
en 1995 -1996 et en 1999 -2000
En effet, dans le Manuel d'Analyse de la
Pauvreté, les auteurs ont défini certains
paramètres de la pauvreté. Selon eux, le seuil de pauvreté
fait référence à un niveau de bien être qui permet
à une personne ou à un ménage de vivre de manière
acceptable dans une communauté donnée. En général,
le niveau de bien être minimal est atteint par la consommation de biens
matériels (alimentaires et non alimentaires), par l'accès
à des services de base et par le respect des valeurs sociales,
communautaires et spirituelles de la personne ou du ménage. Ils estiment
que la détermination du seuil de pauvreté devrait se baser sur
les aspirations de la population, c'est-à-dire de ce qu'elle
considère comme essentiel et minimal pour qu'un individu ou un
ménage puisse vivre de façon acceptable dans la
communauté. Ils aboutissent ainsi à la définition de
quatre (4) seuils de pauvreté à savoir :
1- Le seuil de pauvreté biologique. Il s'agit de la
situation dans laquelle la santé des individus est en danger.
2- Le seuil de pauvreté normatif : besoins biologiques
et sociaux. Il varie selon les valeurs, les habitudes, les priorités et
le niveau de vie moyen de la communauté
3 - Le seuil de pauvreté relatif ; c'est-à-dire
qu'il y a toujours de pauvres et on s'attache à suivre
l'évolution des revenus ou des dépenses par rapport aux non
pauvres
4 -Le seuil de pauvreté mixte qui tient compte à
la fois de deux ou plusieurs des seuils définis
précédemment
Ainsi, la plage de pauvreté est-elle empiriquement
subdivisée en trois seuils principaux que sont :
## Le seuil de pauvreté alimentaire (SPA)
## Le seuil de pauvreté non alimentaire (SPNA)
## Le seuil de pauvreté globale (SPG)
Selon les conclusions des Etudes sur les
Perspectives de la Pauvreté, du bien-être et de la Richesse en
milieu rural (EPPR),Les ménages ruraux ont une vision
relativement homogène du bien-être, de la pauvreté et de la
richesse. Le critère de différenciation le plus significatif
apparu lors de l'étude a été la localisation
géographique. L'EPPR n'a pas révélé de
différence marquée entre les perceptions des hommes et des femmes
contrairement à ce qu'on aurait pu penser à priori. La meilleure
manière d'établir un profil de la pauvreté rurale au
Bénin serait de mener une enquête sur les dépenses de
consommation, les avoirs et les revenus des ménages ruraux dans les
zones agro-socio-écologiques homogènes.
Ainsi, avoir accès à un moyen de transport
est-il très important pour saisir de nouvelles opportunités
économiques de marché. L'une des meilleures manières
d'améliorer le bien-être en milieu rural au Bénin est
d'appuyer la création d'activités génératrices de
revenus non agricoles, mais aussi agricoles compte tenu des relations fortes
entre les deux types d'activités.
Les populations rurales considèrent le fait <<
d'avoir beaucoup d'enfants >> comme une dimension essentielle de leur
bien-être. L'éducation n'apparaît pas aux populations
rurales comme une dimension importante du bien-être, de la
pauvreté et encore moins de la richesse. Une des manières
d'améliorer le bien-être surtout pour les femmes en milieu rural
est de favoriser l'accès aux technologies de transformation comme les
moulins qui réduisent le temps et la fatigue liés à la
transformation manuelle.
Les principales causes de la pauvreté identifiées
selon les populations rurales sont :
- La faiblesse du marché et notamment la faiblesse de la
demande des
produits
- L'absence de la solidarité au sein de la famille ou de
la communauté
- Le manque de volonté des pauvres pour sortir de la
pauvreté
En ce qui concerne la perception des dimensions de la richesse
par les populations, ces derniers ont considéré comme
priorités certains aspects qui sont :
- Avoir des terres
- Posséder de l'argent
- Avoir beaucoup d'enfants
- Avoir un logement grand et confortable
- Ne pas avoir de problèmes de santé
- Ne pas avoir de problèmes de crédit
- Ne pas avoir de problèmes d'alimentation
Les dimensions de la richesse sont ainsi
caractérisées par des aspects matériels comme la terre,
les moyens de transport, (gros camions et belles voitures), l'accès
à l'électricité (groupes électrogènes ou
poteaux électriques), les grands troupeaux de bétails, et les
boutiques... L'organisation paysanne est une dimension assez marginale
de la richesse. Un riche en milieu rural est suffisamment puissant pour se
passer de cette méthode d'organisation et de production
collective.
L'argent représente la principale dimension du
bien-être pour les populations rurales. Cela signifie qu'au Bénin
:
- un indicateur monétaire peut être
utilisé pour mesurer le niveau du bien-être en milieu rural. Le
fait qu'on ait considéré l'argent comme priorité
reflète un degré de monétarisation plus
élevé de l'économie qu'on ne peut l'imaginer à
priori.
- L'augmentation des revenus des ménages ruraux
constitue l'un des meilleurs moyens permettant d'améliorer leur
bien-être. La pauvreté peut être considérée
comme une privation du bien-être.
Les trois axes principaux sur lesquels un programme d'appui au
développement du monde rural et de la lutte contre la pauvreté
devrait s'appuyer sont :
1- L'amélioration des conditions socio-sanitaires de
base telles que l'accès à l'eau potable, l'accès à
des soins de santé notamment chez les enfants et les femmes,
l'amélioration du logement, du niveau de sécurité
alimentaire
2- Le désenclavement des zones rurales, la mise en
place des programmes d'épargne et de crédit qui offrent des
services financiers plus variés
3- L'appui au secteur agroalimentaire (agriculture,
pêche et élevage)
Par ailleurs, en ce qui concerne les principales conclusions
des Etudes sur les Conditions de Vie des ménages Ruraux (ECVR)
première et deuxième édition, il faut noter que
la grande part des revenus des ménages ruraux vient des activités
non agricoles (71% des revenus). Parmi les activités non agricoles, le
commerce rapporte le plus de recettes aux ruraux (42% de revenus totaux).Les
ménages non pauvres tirent relativement plus de revenus à partir
des activités non agricoles que les pauvres (73% contre 64% pour les
pauvres: ECVR I). Inversement, les ménages pauvres tirent une plus
grande part de leur revenu des activités agricoles. Les dépenses
de consommation des ménages ruraux béninois varient d'une
période à une autre. La dépense moyenne dans les
ménages ruraux selon les ECVR II est de 100.533 FCFA par an par
25 équivalent - adulte. Tous les ménages
affectent la plus grande part de leurs dépenses aux produits
alimentaires (70%). Cette proportion est plus élevée chez les
pauvres que chez les non pauvres (75% contre 66%).Les ménages pauvres
sont souvent préoccupés par:
- Le coût des intrants agricoles
- La pénibilité du travail manuel
- Et l'alimentation de leur bétail
Les causes sont parfois mal appréhendées et ne
portent que sur l'accès aux ressources productives alors que le faible
niveau de la formation de la population et l'accès réduit aux
services sociaux de base constituent des causes indirectes de ces
problèmes. Les mesures préconisées par ces ménages
pour remédier aux problèmes ne sont pas pertinentes. Les
ménages sont dans la plupart des cas résignés ou adoptent
des solutions qui indéniablement les conduisent dans un cercle vicieux
de la pauvreté.
En un mot, les ECVR de 1999-2000 ont
révélé que les ménages sont plus pauvres qu'il y a
cinq (5) ans par rapport aux résultats des ECVR de 1995- 1996. Les
seuils de pauvreté alimentaire et globale par zone
agro-écologique du Bénin issus des ECVR de 1999-2000 sont
respectivement de 49.261 FCFA et de 74.868
FCFA . (Voir Tableau N°03 et Tableau N°04).
Tableau N°3 : Seuil de
pauvreté alimentaire par zone agro-écologique
Zones
|
Désignation
|
|
Seuil de pauvreté
|
Rang
|
Agro-écologique
|
|
alimentaire
en FCFA
|
|
|
|
ZONE NORD
|
Zone 1
|
Zone extrême Nord Bénin
|
41114
|
6è
|
Zone 2
|
Zone cotonnière du Nord-Bénin
|
39672
|
7è
|
Zone 3
|
Zone vivrière du Sud-Borgou
|
38470
|
8è
|
Zone 4
|
Zone ouest-Atacora
|
41204
|
5è
|
ZONE SUD
|
Zone 5
|
Zone cotonnière du centre Bénin
|
55584
|
1er
|
Zone 6
|
Zone des terres
de barre
|
52129
|
3è
|
|
Zone 7
|
Zone de la dépression
|
49128
|
4è
|
Zone 8
|
Zone des pêcheries
|
52341
|
2è
|
BENIN
|
|
49261
|
|
|
Tableau N°04 : Seuil de
pauvreté global par zone agro-écologique
Zones Agro-écologique
|
Désignation
|
Seuil de Pauvreté Globale en FCFA
|
Rang
|
ZONE NORD
|
Zone 1
|
Zone extrême Nord Bénin
|
64787
|
6è
|
Zone 2
|
Zone cotonnière du Nord-Bénin
|
60079
|
7è
|
Zone 3
|
Zone vivrière du Sud- Borgou
|
68400
|
5è
|
Zone 4
|
Zone ouest-Atacora
|
57208
|
8è
|
ZONE SUD
|
Zone 5
|
Zone cotonnière du centre-Bénin
|
79190
|
3è
|
Zone 6
|
Zone des terres de barre
|
80.815
|
2è
|
|
Zone 7
|
Zone de la dépression
|
69371
|
4è
|
Zone 8
|
Zone des pêcheries
|
86743
|
1è
|
BENIN
|
|
74.868
|
|
|
1.2.2 Bref aperçu des connaissances sur la
microfinance
au Bénin.
La bibliographie sur la microfinance au Bénin n'est pas
aussi riche et variée comme c'est le cas de la pauvreté, compte
tenu de son caractère récent. Néanmoins, des études
ont été réalisées notamment celle de Mr
SINZOGAN Claude portant sur l'Efficacité des institutions
de la microfinance : cas du Bénin (CAPE , 2000) et celle de
Mr AGNIKPE Alain intitulée La microfinance au
Bénin : Etude sectorielle approfondie (PNUD,1998).Mais ici nous
avons fait cas du premier ouvrage seulement parce qu'il contient en grande
partie les informations du second en dehors des nouvelles connaissances
actualisées
En effet, les travaux de Mr SINZOGAN se sont
focalisés sur le système financier du Bénin, le cadre
institutionnel, l'importance, la place des institutions de microfinance et
leurs conditions d'efficacité pour la réduction de la
pauvreté. Selon cette étude le système financier du
Bénin regroupe trois grandes composantes à savoir : les banques
classiques, les établissements financiers et les institutions de
microfinance.
Les cinq banques classiques en activité au Bénin
sont toutes privées et concentrent 90% de leurs agences dans les trois
grandes villes du pays dont 60 % à Cotonou, 15 % à Porto-Novo et
15 % à Parakou. Il s'agit de la Bank of Africa, l'Ecobank-Bénin,
la Banque Internationale du Bénin, la Financial Bank Bénin et la
Continental Bank Bénin.
Les établissements financiers sont au nombre de
quatre(4). Ce sont l'Equibail S.A ; le crédit du Bénin S.A ; le
crédit promotion Bénin et la Caisse Nationale d'Epargne du
Bénin.
Les institutions de microfinance sont les plus nombreuses et
les plus reparties sur le territoire national. Elles sont de cinq types
à savoir :
1- LOS institutions IMMUIIISIOS WOO cooperatives
constituées par le réseau FECECAM, les Caisses Rurales d'Epargne
et de Prêt (CREP ; 93 en activité) ; les Caisses d'Epargne et de
crédit (CEC ; 23 en activité)...
2- Les institutions de credit direct que sont le PADME, Vital
Finance, Convergence 2000, AGeFIB
3- Les institutions de credit - epargne telles que les
Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédits Autogérés
(CAVECA ;33 en activité), les Caisses Villageoises d'Epargnes et de
Crédits (CVEC) (45 en activité)...
4 - Les ONG telles que le CBDIBA, SASSAKAWA GLOBAL 2000,
...etc
5 - Les structures d'appui comme le PADSA, le PAPME, le PISEA, la
PAGER, le CBDD,...
Les conditions essentielles d'efficacité pour la
réduction de pauvreté selon ces travaux de
SINZOGAN sont la non-dépendance de ces institutions
vis-à-vis des subventions, la bonne gouvernance et
l'accessibilité c'est-à-dire la pénétration des
institutions de microfinance au sein des communautés.
Les recommandations issues de cette étude de
l'économiste SINZOGAN se résument :
- A la modification de la loi 90-018 du 27 Juillet 1990, pour
réduire de 25 à 50% le montant minimum du capital social
exigé pour les banques comme pour les établissements
financiers.
- A la révision de la loi PARMEC pour inclure les
possibilités de profitabilité des institutions de microfinance
- Au renforcement des institutions de microfinance
- A l'accroissement de l'efficacité des institutions de
microfinance
- A la création d'une centrale des risques pour mieux
suivre l'évolution de leurs activités.
- A la suppression du plafonnement des taux
d'intérêt sur les prêts aux pauvres et aux très
pauvres.
- A l'application de taux d'intérêt
approprié.
DEUXIEME CHAPITRE
CHAMP D'ANALYSE ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
II CHAMP D'ANALYSE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
2.1- LE CHAMP D'ANALYSE
Il est question ici d'une présentation de la zone
géographique et sociale de la recherche. Cette étude descriptive
du site de recherche s'articule autour de l'organisation sociale et
administrative, du milieu physique et du potentiel économique de la
commune d'Adjarra.
2.1.1- Le milieu physique.
Situé au Sud-Est du département de
l'Ouémé au Bénin, la commune d'Adjarra est limitée
au Nord par la commune d'Avrankou, au Sud par celle de
Sèmè-Podji, à l'Est par la frontière de la
République du Nigéria et à l'Ouest par la commune urbaine
de Porto-Novo. Elle couvre une superficie de 112 km2.
La commune d'Adjarra est soumise au climat
subéquatorial fortement influencé par le régime
soudano-guinéen qui caractérise toute la région
SudBénin. Ainsi la zone géographique d'Adjarra connaît-elle
deux saisons de pluies et deux saisons sèches qui s'alternent de la
façon suivante tout au long de l'année.
Une grande saison des pluies allant du mois d'Avril au mois de
Juillet. Une petite saison sèche allant du mois d'Août au mois de
Septembre. Une petite saison pluvieuse qui couvre les mois d'Octobre et de
Novembre.
Une grande saison sèche qui couvre la période de
Décembre à Mars. La moyenne des précipitations y oscille
entre 1100 et 1200 mm.
Le réseau hydrographique d'Adjarra est constitué
de cinq (5) rivières longeant la frontière nigériane. Les
plus importantes sont les rivières de "Djavidéblako", de
"Mèdédjonou Tokpa" et de "Odo Tokpa". Elles favorisent plusieurs
transactions informelles entre le Nigéria et la commune.
2.1.2- Le potentiel économique.
La commune d'Adjarra est une zone majoritairement agricole.
Les principales activités économiques qui s'y développent
sont l'agriculture, l'élevage, la pêche, le commerce, l'artisanat,
le transport, l'exploitation du bois de feu et la transformation du bois en
charbon. Les produits découlant de ces activités sont le
maïs, l'arachide, le manioc, le niébé, la patate douce et le
riz. Les activités artisanales se résument à la poterie,
à la vannerie et à la production de tam-tam. Les services et
secteurs bancaires de la commune d'Adjarra se limitent aux activités
d'une seule Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) et trois
Caisses d'Epargnes et de Crédits (CEC).
2.1.3 - La structuration sociale
Selon les résultats du deuxième recensement de
la population et de l'habitat de Février 1992, la population d'Adjarra
est de 46.427 habitants. La densité humaine y est de 619 habitants par
km2. On y dénombre 9.359 ménages dont 3.456 ruraux..
La taille moyenne des ménages est de six (6) membres. Mais en
Février 2002, 61.483 habitants ont été
dénombrés dans la commune.
Les ethnies majoritaires sont les Yorouba, les Goun, les
Fon,et les Adja. Les langues parlées sont le Adjarragbé, le
Sètogbé, le Goungbé, le Yorouba. les religions
traditionnelles sont pratiquées à 52 % à côté
des autres comme, le catholicisme, le protestantisme, la religion musulmane et
autres. (CIDCL,2001)
2.1.4 L'organisation administrative et les
infrastructures.
LA commune d'Adjarra compte six (6) arrondissements. IL
s'agit des arrondissements de Adjarra 1 et de Adjarra 2 , de Honvié,
d'Aglogbè , de Malanhoui et de Mèdédjonou. L'ensemble de
ces Arrondissements sont constitués par 36 villages et 11 quartiers .
En matière d'infrastructures, Adjarra compte :
sur le plan éducatif, cinquante (50) écoles
primaires, deux (2) collèges d'enseignement général, trois
(3) écoles maternelles, vingt-sept (27) centres d'alphabétisation
et un (1) complexe scolaire privé .
Sur le plan d'infrastructure sanitaire on y décompte
un (1) centre de santé communautaire, quatre (4) complexes communaux de
santé, un (1) dispensaire isolé, un (1) dépôt
pharmaceutique .
Sur le plan culturel et sportif, la commune d'Adjarra dispose
d'un centre de lecture et d'une maison des jeunes .
Eu égard à tout ce qui
précède, la commune d'Adjarra fait partie de la
sixième zone agro-écologique du Bénin ;
c'est-à-dire la zone des terres de barres où le seuil de
pauvreté globale est estimé à 80.815F CFA par
équivalent-adulte en 2000.
2.2 - DEMARCHE METHODOLOGIQUE
« Le chercheur en science sociale suit une
démarche analogue à
celle du chercheur du pétrole. Ce n'est pas en forant
n'importe où que celui-ci trouvera ce qu'il cherche. Au contraire, le
succès d'un programme de recherche pétrolière
dépend de la démarche suivie. Le processus est comparable en
matière de recherche sociale. Il importe avant tout que le chercheur
soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif
d'élucidation du réel, c'est-àdire, dans son sens plus
large, une méthode de travail ».C'est fort de
cette assertion de R. QUIVY et V.
CAMPENHOUDT(1995) que, après le
choix du thème de recherche, nous avons opté
pour une démarche méthodologique spécifique qui consiste
à définir la nature de l'étude, à identifier les
techniques et outils d'investigation appropriés, à identifier la
population d'enquête, à dégager l'échantillon requis
et à mettre en oeuvre des méthodes de collecte et d'analyse des
données
2.2.1 Nature de l'étude
Le présent travail de recherche est
une étude à la fois qualitative et quantitative. C'est une
étude basée sur l'analyse des données d'opinions et des
données quantifiables concernant le niveau de pauvreté
monétaire et humaine des sujets de l'échantillon
déterminé.
2.2.2 Techniques et Outils d'investigation
Les techniques et outils d'investigation
utilisés sont constitués d'une analyse documentaire, d'une
pré-enquête, d'un pré-test et des entretiens avec les
sujets de l'échantillon sélectionné.
En fait, L'entretien guidé a été
utilisé comme principal technique d'investigation sur le terrain. C'est
un interview semi structuré dont le déroulement est soutenu par
un outils de collecte de données appelé "guide
d'interview". C'est un procédé au cours duquel
l'enquêteur accorde moins d'importance à la standardisation des
questions à poser qu' à l'information à recueillir sur le
guide. Pourvu qu' à la fin, les objectifs définis par les
principaux thèmes et questions sur le guide d'interview soient atteints.
Le choix de cette technique et de cet outil se justifie par le fait que la
population d'enquête de l'étude est constituée dans sa
grande majorité de sujets analphabètes. Il serait alors
difficile, voire imprudent de les soumettre au remplissage de questionnaires
transcrits en langue française.
L'analyse documentaire a consisté en la collecte
d'ouvrages et de publications scientifiques relatifs à la microfinance,
au développement humain durable, à la pauvreté et aux
stratégies de réduction de la pauvreté. Elle a
été réalisée grâce à la
disponibilité des centres de documentation spécifiques et des
sites WEB à Porto-Novo et à Cotonou . Cette analyse documentaire
a permis de cerner les contours du thème de recherche pour une bonne
orientation des objectifs.
35 contact avec les usagers, les acteurs de la microfinance
et autres structures de la localité telles que le CARDER, la CLCAM, les
CREP, le PADME, VITTAL FINANCE, AGeFIB, l'USPP Adjarra, la
Sous-Préfecture d'Adjarra et quelques GVC qui nous ont fourni des
informations d'orientation générale.
Le pré-test, qui est la technique de
vérification de la validité du principal outil d'investigation
qu'est le guide d'entretien, s'est déroulé dans la
Sous-Préfecture d'Avrankou. Ce guide a été testé
sur sept (7) groupements différents puis traité et corrigé
avant le déroulement de l'enquête proprement dite.
2.2.3 - Population d'enquête
La population d'enquête est
composée des Groupements à Vocation
Coopérative (GVC) de la commune d'Adjarra. Les GVC
existant présentement dans la commune sont au nombre de soixante neuf
(69) reconnus, recensés et enregistrés. Le nombre des membres de
ces groupements varie de dix (10) à quarante cinq (45). Ces GVC servent
de cadre d'obtention de crédits grâce à la notion de
caution solidaire des membres.
2.2.4 - Echantillonnage
La technique d'échantillonnage
utilisée est de type aléatoire simple. Nous avons choisi au
hasard soixante (60) GVC du nombre total brut de GVC déjà
constitués dans la commune. Dans chaque GVC, cinq (5) membres au moins
ont été interviewés ensemble.
2.2.5 - Méthodes de collecte et d'analyse des
données
L'enquête proprement dite s'est
déroulée sur le champ d'analyse dans la Sous-Préfecture
d'Adjarra avec l'échantillon précédemment défini.
Les informations sont recueillies sur du support papier contenant les
thèmes et questions du guide d'interview. Les méthodes d'analyse
utilisées sont l'analyse
36 statistique et l'analyse de contenu..
Ainsi, les données quantitatives recueillies par entretien semi-directif
sont-elles traitées informatiquement grâce au
logiciel EXCEL. En ce qui concerne les données
qualitatives, les questions ont été codées avec des
nombres entiers. Ensuite, nous avons procédé à l'analyse
catégorielle des informations en regroupant les réponses par
familles. Ces familles sont affectées d'un code en lettre
alphabétique. Ce qui a permis de dégager les tendances dominantes
au niveaux des items définis après analyse de contenu des
informations recueillies.
TROISIEME CHAPITRE
PRESENTATION DES RESULTATS ET
ANALYSE DES DONNEES
III PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE DES
DONNEES
3.1 PRESENTATION DES RESULTATS
Tableau N° 05 : Répartition
des GVC selon la taille ou effectif
Taille des GVC
|
Nombre des GVC
|
Pourcentage (%)
|
|
|
|
|
7
|
- 15
|
20
|
33
|
16
|
- 25
|
34
|
57
|
26
|
- 45
|
6
|
10
|
Total
|
|
60
|
100
|
|
|
Le présent tableau qui représente la
répartition des GVC selon l'effectif des membres qui les composent
chacun, montre que sur un total de soixante (60) groupements
interviewés,
- 20 GVC ont chacun des effectifs de 7
à 15 membres; soit un pourcentage de 33 %
- 34 GVC ont chacun des effectifs de 16
à 25 membres; soit un pourcentage de 57 %
- Et 6 GVC ont chacun des effectifs de
26 à 45 membres; soit un pourcentage de 10
%
Tableau N°06 : Répartition
des GVC selon le nombre de crédits formels reçus depuis leur
création
Nombre de crédits
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
formels reçus
|
|
|
|
0
|
32
|
54
|
1 - 2
|
21
|
35
|
3 -- 5
|
5
|
9
|
10 et plus
|
2
|
2
|
Total
|
60
|
100
|
|
Ce tableau révèle le nombre de crédits
formels reçu par les soixante (60) groupements interviewés.
Ainsi, il se dégage ce qui suit :
- 32 groupements sur les 60 n'ont
jamais reçus de crédit pour
renforcer leurs activités depuis leur création, soit un
pourcentage de 54 %
- 21 groupements ont reçu depuis leur
création 1 ou 2 crédits au plus ; soit un
pourcentage de 35 %
- 5 groupements seulement ont reçu entre
3 et 5 crédits au plus depuis qu'ils existent ; soit un
pourcentage de 9 %
- 2 groupements seulement sur les 60 ont
reçu entre 10 et plus de 10 crédits formels
depuis leur création.
Tableau N°07 : Répartition
des GVC selon la pratique de la
microfinance informelle
Pratique de la micro
finance informelle Nombre de GVC Pourcentage
(%)
|
Oui 49 82
Total 60 100
Le tableau ci-dessus présente le nombre des GVC
pratiquant la microfinance informelle mutualiste à taux
d'intérêt élevé ( 10 à 15 % par mois)
comparativement aux taux d'intérêt des crédits formels ( 2
% par mois en général )
- Ainsi, 49 GVC sur les 60 pratiquent la
microfinance informelle ; soit un pourcentage de 82 % alors
que
- 11 seulement ne la pratiquent pas ; soit
18 % de l'effectif total de l'échantillon.
Tableau N°08 : Classement des
principaux facteurs limitant l'accès aux crédits selon les GVC
Facteurs limitant
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
|
|
|
Inexistence ou
méconnaissance des
structures et pratiques de microfinance formelle
|
40
|
67
|
Inexistence de N°
d'enregistrement au CARDER ou à l' USPP
|
12
|
20
|
Taux d'intérêt élevé
|
8
|
13
|
Total
|
60
|
100
|
|
Le présent tableau expose les trois principaux facteurs
limitant l'accès des GVC aux crédits par ordre d'importance :
- le premier facteur est l'inexistence ou la
méconnaissance des structures et des pratiques de la microfinance
formelle par les GVC
- le deuxième facteur est le manque de numéro
d'enregistrement des GVC au CARDER ou à l'USPP de la commune.
- Le troisième facteur est le taux d'intérêt
élevé pratiqué sur les crédits par les institutions
existantes et connues des GVC
Tableau N°09 : Répartition
des GVC selon le gain ou le revenu annuel de chaque membre
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra2.png)
Revenu annuel par
membre Nombre de GVC Pourcentage (%)
5000 F - 10000 F 16 26,4
10000F à 40000F
100000 et plus 1 1,6
0F à 5000 F
Total
37
60
6
100
62
10
Il ressort de ce tableau que
- 62 % des membres des groupements
interviewés gagnent au plus 5.000 F par an sur les
activités.
- 26,4 % gagnent au plus 10.000
F
- 10 % seulement gagnent au plus 40.000
F chaque année et - 1,6 % gagne plus de
100.000 F par an.
Tableau N°10 : Contribution du revenu des
activités des GVC à la
réduction de la pauvreté monétaire des
membres
Moyenne crédits
|
Moyenne des
|
Seuil de pauvreté
|
Pourcentage de
|
formels reçus en
|
revenus annuels
|
globale dans la
|
participation du
|
10 ans /GVC
|
par membre au
|
zone
|
revenu des GVC
|
|
sein des GVC
|
|
à la réduction de
|
|
la pauvreté
|
|
2,5
|
16.400 F
|
80.815 F
|
20 %
|
Le présent tableau montre que depuis dix (10) ans, les
crédits octroyés à chaque GVC dans la commune d'Adjarra
est en moyenne de 2,5 soit 0,25 crédits par an. La
moyenne des revenus annuels générés par les
activités de ces GVC pour chaque membre est de 16.400 FCFA par
an. Le seuil de pauvreté de la zone étant de
80.815 F/an, le revenu de chaque membre de GVC contribue donc
pour 20 % seulement à la réduction de
pauvreté dans la commune d'Adjarra.
Tableau N°11 : Répartition
des GVC selon la capacité des Membres d'avoir accès aux soins de
santé
Capacité d'accès aux
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
soins de santé
|
|
|
|
Aux centres de santé
|
28
|
47
|
A domicile
|
32
|
53
|
Total
|
60
|
100
|
|
Sur les 60 GVC,
- la majeure partie des membres de 32
groupements continuent de se
faire soigner le plus à domicile ; soit un pourcentage de
53 % alors que
- 28 seulement se font soigner dans les centres
de santé ; soit un
pourcentage de 47 %.
Tableau N°12 : répartition
des GVC selon la capacité des membres à acquérir de
nouveaux vêtements
Nombre de vêtement
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage
|
acquis annuellement
|
par membre
|
39
|
65
|
0 - 1
|
2 - 3
|
12
|
20
|
4 et plus
|
9
|
15
|
Total
|
60
|
100
|
|
De ce tableau, il ressort que :
- 15 % des groupements sont constitués
majoritairement des membres qui peuvent se coudre de nouveaux vêtements
4 fois et plus en un an.
- 20 % des GVC ont des membres ayant la
capacité d'acquérir 2 à3 vêtement
par an et
- 65 % de ces groupements regroupent des membres
qui n'ont la capacité d'acquérir qu' un habit au
plus en douze mois.
Tableau N°13 : Répartition
des GVC selon la capacité D'approvisionnement en eau de boisson
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra3.png)
Eau potable
Eau non potable 46 77
Approvisionnement en eau de
boisson
Total
Nombre de GVC Pourcentage (%)
60
14
100
23
Sur les 60 GVC,
- seuls les membres de 14, soit un pourcentage
de 23 % ont accès à l'eau potable.
- les membres de 46 GVC, soit 77 %
des 60 utilisent en permanence l'eau non traitée de puits ou de
marigots comme principale eau de boisson.
Tableau N°14 : Répartition
des GVC selon la caractéristique de l'habitat des membres
Caractéristique de
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
l'habitat
|
|
|
|
Maison en terre de barre
|
47
|
78
|
Maison en brique simple
|
13
|
22
|
Total
|
60
|
100
|
|
Dans le tableau précédent les membres de
78 % des groupements vivent majoritairement dans des maisons
en terre de barre alors que 13 % seulement vivent dans des
maisons en brique simple.
Tableau N°15 : Répartition
des GVC selon le statut d'occupation des habitats de leurs membres
Statut de l'occupation
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
de l'habitat
|
|
|
|
Propriété personnelle
|
3
|
5
|
Propriété familiale
|
57
|
95
|
Total
|
60
|
100
|
|
Le tableau ci-dessus présente un pourcentage de
5 % seulement des groupements dont la majorité des
membres sont déjà propriétaires de leur maison alors que
95 % vivent encore dans des maisons familiales.
Tableau N°16:
Répartition des GVC selon le mode d'éclairage des ménages
des membres
Mode d'éclairage
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
|
|
|
Pétrole
|
48
|
80
|
Energie électrique
|
12
|
20
|
Total
|
60
|
100
|
|
Dans ce tableau, les membres des 80 % des
groupements interviewés utilisent majoritairement le pétrole
comme principale source d'éclairage du ménage tandis que
20 % seulement utilisent l'énergie
électrique.
Tableau N°17 : Répartition
des GVC selon le nombre de leurs membres alphabétisés en
français
Nombre de membres
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
alphabétisés en
français
|
|
|
|
0 - 1
|
16
|
27
|
2 - 5
|
31
|
52
|
5 - 10
|
9
|
15
|
11 et plus
|
4
|
6
|
Total
|
60
|
100
|
|
De ce tableau, il ressort que :
- 27% des groupements possèdent au plus
un (1) membre alphabétiséen français,
- 52% possèdent 5
membres au plus,
- 15% possèdent 10
membres au plus et
- 6% seulement possèdent plus de
11 membres alphabétisés en
français.
Tableau N°18 : Répartition
des GVC selon le niveau d'instruction de leurs membres
alphabétisés en français
Niveau d'instruction
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
|
|
|
De Niveau 0 au Cours Moyen (CM)
|
42
|
70
|
Niveau CEP
|
7
|
12
|
Niveau troisième
|
8
|
13
|
Niveau terminale
|
3
|
5
|
Total
|
60
|
100
|
|
Dans le tableau précédent,
- 70 % des GVC sont gérés par des
membres dont le niveau d'instruction n'excède par le Cours Moyen
(CM),
- 12 % par des personnes de niveau Certificat
d'Etude Primaire (CEP),
- 13 % par les personnes de niveau
troisième de l'enseignement général
et
- 5 % par des personnes de niveau terminale de
l'enseignement général également.
Tableau N°19 : Répartition
des GVC selon le nombre des membres alphabétisés en langues
locales
Nombre de membre
|
Nombre de GVC
|
Pourcentage (%)
|
alphabétisés en
|
langues locale
|
|
|
|
0 - 5
|
46
|
77
|
6 - 10
|
8
|
13
|
11 - 15
|
6
|
10
|
Total
|
60
|
100
|
|
Le présent tableau montre que :
- 77 % des groupements possèdent au plus
5 membres alphabétisés en langues locales ;
- 13 % possèdent au plus 10
membres alphabétisés et
- 10 % seulement possèdent entre
11 et 15 membres alphabétisés
en langues locales.
Tableau N°20 : Répartition
des groupements selon la capacité des membres à scolariser leurs
enfants.
Nombres des membres du GVC ayant
scolarisé leurs enfants
Nombre de GVC
Pourcentage(%)
0 - 50%
50 - 90%
7
12
12
20
100 %
Total 41
60
68
100
Sur le nombre total des 60 GVC interviewés,
- seuls 41 ou 68 %
possèdent des membres qui ont pu scolariser la totalité
de leurs enfants.
- 12 % des groupements sont constitués
par des membres dont la moitié n'a pas pu scolariser
ses enfants malgré la gratuité de l'école primaire.
- En outre, 20 % des GVC regroupent 90%
de membre qui ont pu scolariser leurs enfants.
REPRESENTATION SYNOPTIQUE DES RESULTATS DE LA
RECHERCHE
|
|
S
P
N
A
|
|
|
S
P
G
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S
P
A
|
|
|
|
|
|
|
|
MICRO
FINANCE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire
(51.129 FCFA)
SPNA : Seuil de Pauvreté Non
Alimentaire (29.686 FCFA)
SPG : Seuil de Pauvreté Globale
(80.815FCFA)
MICROFINANCE : (16.400 FCFA)
Soit 20 % du SPG et 1/3 du SPA
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra4.png)
3 -2- L'ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES
Le but de la recherche est de répondre à la
question de départ que tout chercheur se pose en ayant soin de se fixer
des hypothèses explicatives avant de procéder à
l'observation. L'Analyse des résultats issus de cette observation
constitue l'étape fondamentale qui permet de vérifier d'une part,
la validité de ou des hypothèses et d'interpréter d'autre
part, les écarts entre les faits attendus et les réalités
observées. Cette analyse conduit donc le chercheur à tirer les
conclusions nécessaires et proposer de nouvelles pistes de
réflexions pour des recherches ultérieures.
Ici, l'analyse s'articule autour de trois principales
opérations. Il s'agit de l'analyse des relations entre les variables
correspondant aux termes de l'hypothèse selon laquelle la microfinance
constitue un instrument efficace de réduction de la pauvreté en
milieu rural béninois et précisément dans la commune
d'Adjarra, de la comparaison des résultats observés avec les
résultats attendus et de l'interprétation des écarts.
En effet, les principaux termes de notre hypothèse se
résument à la microfinance, et à la pauvreté;
qu'elle soit monétaire ou humaine. Les variables correspondant à
ces termes sont la microfinance formelle, et informelle d'une part et d'autre
part le revenu des membres des GVC, leur capacité d'accès aux
soins de santé, leur niveau d'instruction, leurs sources
d'approvisionnement en eau de boisson, la caractéristique de leurs
habitats et leur capacité à acquérir
régulièrement de nouveaux vêtements. En fait, il s'agit de
mettre en évidence, l'indépendance, la corrélation ou le
lien logique qui existe entre ces variables. Ainsi, il a été
aisé de constater une implication logique entre le taux
élevé de groupements n'ayant jamais reçu de crédit
formel depuis leur création (54%) et le fort taux des groupements dont
le revenu annuel par membre n'excède pas 5.000 FCFA (62%); malgré
la pratique de la microfinance informelle par la majorité de ces
groupements ('49 sur 60). Même le revenu des GVC ayant reçu des
crédits formels reste et demeure insignifiant : 16.400 FCFA
en moyenne
52 par an et par membre pour
0,25 crédit au plus reçu par chaque groupement en moyenne
par an . Ce qui implique:
- le fort taux des groupements dont les membres sont encore
à un (1) vêtement acquis au plus par an (65%) ;
- le fort taux des groupements dont les membres continuent de
se faire soigner à la maison avec tous les risques encourus (tableau
N°11) ;
- le fort taux des groupements dont les membres continuent de
vivre dans des maisons en terre de barre construites encore sur des
propriétés familiales ( 78 %, tableau N°14 / 95 % , tableau
N°15)
- le fort taux des groupements, dont les membres continuent
d'utiliser l'eau de puits non traitée ou de marigot comme principale eau
de boisson (77 % , tableau N°13) malgré la disponibilité de
l'eau potable dans certaines localités à 10 ou 15f CFA, la
bassine
- le pourcentage non moins négligeable des groupements
dont la totalité des membres n'ont pas pu scolariser leurs enfants (32
%, tableau N°20)
- le pourcentage élevé des groupements dont le
nombre de membres alphabétisés en langue locale n'excède
pas cinq (5), (77% tableau N°19 ) . De même, le niveau d'instruction
en français des membres de 70 % des GVC n'excède pas le Cours
Moyen (CM) , même pas le CEP
En somme, il faudra noter tout simplement que le faible revenu
des groupements qui se justifie par l'insuffisance chronique des crédits
formels ne fait qu'accentuer ou creuser davantage le fossé de la
pauvreté monétaire et humaine des populations.
Par ailleurs, en ce qui concerne la comparaison des
résultats attendus avec les données recueillies, il est à
souligner que le degré de divergence entre les attentes du départ
et la réalité observée est très important. Au
départ, nous étions convaincus du fait que la micrcofinance,
à l'instar de ses résultats fulgurants dans d'autres pays en
développement comme le Bangladesh, la Bolivie et même le
Burkina-Faso, aurait déjà produit des effets considérables
sur la pauvreté en milieu rural béninois. Mais la
réalité est tout autre. Après 10 ans
53 d'activité des institutions de microfinance au
Bénin, et particulièrement dans la commune d'Adjarra, cette
stratégie de réduction de la pauvreté ne participe que
pour 20 % à ce qu'il faut pour être épargné de la
pauvreté monétaire dans la zone agro-écologique
considérée : 16.400 FCFA contre 80.815 CFA par an et par
équivalent-adulte (Tableau N°10). En clair, la grande
majorité des femmes et des jeunes qui se cherchent au sein de ces
groupements à vocation coopérative ont des revenus qui les
classent très loin en dessous du seuil de pauvreté locale
malgré tous les efforts internes qu'il fournissent à travers
leurs groupes organisés de tontine .
Cet état de fait, ou plutôt ce grand écart
entre les attentes de la recherche et les résultats obtenus s'explique
d'une part par le nombre fort insignifiant des crédits octroyés
aux groupements dans la zone (0,25 crédit par groupement et par an). A
ce rythme, il aura fallu au moins quatre (4) ans pour que l'on soit certain
qu'un GVC peut recevoir au plus un crédit. D'autre part, ce
phénomène serait dû à l'absence
d'une politique rigoureuse et efficace de marketing
que les institutions de microfinance devraient instaurer pour conquérir
le marché des groupements ou des personnes pauvres qui constituent
l'essentiel de leur clientèle. Car, la méconnaissance des
structures et des mécanismes de microfinance formelle à
été citées par 67 % des GVC interviewés comme
premier des principaux facteurs limitant l'accès aux crédits
(tableau N°08)
CONCLUSION
Aujourd'hui, la microfinance constitue un instrument non moins
négligeable dans la démarche de réduction de la
pauvreté dans les pays en développement. En fonction de ses
performances enregistrées dans les autres pays, nous avons
cherché à savoir si elle permet également aux
vulnérables couches sociales du Bénin d'améliorer un tant
soit peu leurs conditions de vie. Ainsi, après avoir parcouru les
publications scientifiques disponibles sur le sujet, la commune d'Adjarra
a-t-elle été retenue comme champ d'observation de l'impact de
cette microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin. Cette
observation s'est focalisée sur le recueil, l'analyse et la comparaison
des données relatives à la satisfaction des besoins fondamentaux
des populations concernées. Les résultats observés sont
largement distants et insignifiants par rapport aux attentes
énoncées par l'hypothèse de recherche. Cette
dernière, présentant la microfinance comme outil efficace de
réduction de la pauvreté en milieu rural béninois n'est
donc pas vérifiée. A l'issue des investigations, nous nous sommes
rendu à l'évidence que la microfinance ne participe que pour 20 %
seulement à
la réduction de la pauvreté dans la zone
d'étude. Ce grand écart observé est
düfondamentalement à l'insuffisance chronique voire la
rareté des micro-crédits
octroyés aux groupements de la zone (0,25
crédit par an).
Les nouvelles connaissances relatives à l'objet
d'analyse issues de la recherche gravitent autour de trois points essentiels
à savoir :
- Le maintien et le développement de la microfinance
informelle pratiquée par les groupements eux-mêmes malgré
les taux d'intérêt élevés et variables d'un
groupement à un autre.
- L'inexistence d'un marketing de proximité qui devrait
permettre aux groupements d'avoir une parfaite connaissance des institutions de
microfinance déjà disponibles et les mécanismes de
financement des activités génératrices de revenus.
Par ailleurs, les perspectives pratiques qui se
dégagent de cette recherche se résument globalement :
* A la multiplication et au renforcement de la capacité
financière des institutions de microfinance en activité sur le
terrain pour qu'elles puissent satisfaire la demande préoccupante et
croissante des populations
* A l'instauration d'un dialogue permanent entre les
pratiquants de la microfinance formelle comme informelle et les
bénéficiaires autour des grandes questions de formation en
gestion organisationnelle et financière des groupements
* Et enfin, à la création d'une synergie
d'échange endogène entre les institutions de
microfinance, les ONG, les structures étatiques et autres partenaires
qui s'investissent dans le développement à la base avec les
diverses organisations paysannes pour une coopération plus solide,
permanente et efficace dans les domaines de financement des
activités, de la production et de la commercialisation des
produits.
BIBLIOGRAPHIE
AGNIKPE A. T. (1998), la microfinance au
Bénin : Etude sectorielle
approfondie, SE , Cotonou
AGNIKPE A. T. (1998) La microfinance : une
industrie au service du développement, SE ,Cotonou
Aho G. et Al (1998) Manuel d'Analyse de la
pauvreté avec applications au Bénin. PNUD. Québec
Ahoyo Adjovi N. (2000) Analyse des
déterminants de la pauvreté en milieu rural. CAPE,
Cotonou
Anselme A. et Al (1999) Profil de
pauvreté au Bénin, MIMAP-BENIN, SE, Cotonou
BABADANKPODJI P. (1985) Etude de la
mobilisation de l'épargne et de la distribution du crédit en
milieu rural par les institutions traditionnelles et modernes : cas de
l'Atlantique. Mémoire , FSA / UNB
BABA MOUSSA. R. (1981) Pouvoir financier et
institutions financières au Bénin, Mémoire,
FASJEP/UNB
Banque Mondiale (2000) Rapport sur le
développement dans le monde 2000/2001 : combattre la
pauvreté. Editions ESKA, Paris, France
Banque Mondiale (1996). Faire reculer la
pauvreté en Afrique subsaharienne, Washington
BASSA A.C. J. (1987) Le financement de
l'agriculture et la relance du secteur rural au Bénin,
Mémoire , UNB
Bird, Richard et Vaillacourt, (1998)
Décentralisation financière et pays en développement :
concepts, mesures et évaluation, in Revue d'analyse
économique . Vol 74, N°3
Boily M.H (1999) offrir du crédit en
milieu rural, Série Recherche
Boily M.H. (1999) Innovations en
matière d'offre de services financiers aux ménages ruraux pauvres
de Bolivie : le cas de caja Los Andes. Mémoire de
Maîtrise.
57 Campenhoudt V. et Quivy R. (1995)
Manuel de recherche en sciences sociales, DUNOD, Paris
CHABI J.P. et T.A.J. SOSSA
(1988) Analyse des effets du financement agricole sur le
développement du Bénin de 1977 à 1986. Mémoire
FASJEP/UNB
CIDCL et MISD, (2001),
Atlas monographique des communes du Bénin, SE, Cotonou
DATO C. (1990) les structures
d'épargne et de crédit dans le développement du
département du MONO. Mémoire. UNB
Ethier F. et Al (1998) Questions clés
en matière et microfinance et orientation pour l'avenir,
Série Discussion
FENU (1999) Document de travail du FENU la
microfinance : leçons tirées de l'expérience, New
york
Fernand V. (1987) Manuel de gestion pratique
des associations de développement rural du tiers monde. Tome II,
l'Harmattan, Paris, France Friedlander, Thomas (1993) Etat
actuel des connaissances sur la pauvreté au Bénin, MPRE,
Cotonou
Labie M. (1999 ) la microfinance en
question, Editions Luc Pire
Larivière S. et Martin F. (1999).
Acte de la conférence sur les approches économiques de lutte
contre la pauvreté . CECI, Québec
Martin F. et S. Larivière (1999)
Cadre d'analyse économique de la pauvreté et des conditions
de vie des ménages, Série discussion
Martin F. et S. Larivière (1998) les
innovations en microfinance rurale : le défi de la viabilité et
de l'accessibilité, série recherche
Martin F. et S. Larivière (1999)
comprend la pauvreté rurale afin de développer des
stratégies et des interventions de réductions de la
pauvreté plus efficaces, série recherche
MECCAG-PD et PNUD (2001) Etudes nationales
de prospectives à long terme : Bénin 2025, Cotonou
58 MPRERE (1998) Programme National de
Développement Communautaire. Cotonou
MPRERE (1997) Programme de la dimension
sociale du développement, Cotonou
Nteziyaremye A. et Al (1999). Facteurs de
succès et d'échec du crédit agricole dans les pays
économiquement moins développés, ,
Série Recherche
PNUD (1994) les déterminants du bien
être de la pauvreté et de la richesse en milieu rural au
Bénin., Cotonou
PNUD (1997) Rapport National sur le
développement humain, Cotonou PNUD (1998)
Progrès dans la lutte contre la pauvreté en Afrique
PNUD (1998) Appui au programme National
Micro Start, Projet BEN 97/010/A/01/99 Cotonou
PNUD, MAEP, DANIDA. (1999-2000) Etudes sur
les conditions de vie des ménages ruraux, deuxième
édition, ECVR II, Cotonou
PNUD, MDR (1995-1996), Etudes sur les
conditions de vie des ménages ruraux, première
édition ,ECVR I, Cotonou
SINZOGAN C. (2000) Efficacité des
institutions de la microfinance : cas du Bénin CAPE, Cotonou
Subbarao K. (1997) Leçon de 30
années de lutte contre la pauvreté, Série
Discussion
TEVOEDJRE A. (1978) la pauvreté
richesse des peuples, EDITIONS OUVRIERES, Paris, France
Traoré L. et Al (2000) Etude
qualificative des impacts des services financiers des caisses de base -
Evaluation d'Impact de la microfinance : le cas du réseau
Nyésigiso au Mali, Série Recherche
UNESCO (1984) Initiation à la
recherche dans les sciences humaines. MC Graw - HILL, Editeurs,
Montréal
UNESCO (1997) Microfinance et
Pauvreté, le courrier, Paris.
ANNEXES
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra5.png)
60
Guide d'interview de l'enquête
concernant l'impact de la microfinance sur la pauvreté
communautaire au bénin : cas de la commune d'adjarra
Ce guide est élaboré pour servir d'outil de
collecte des données liées aux travaux de recherche
inhérente à la réalisation d'un mémoire de fin de
second cycle universitaire en développement
communautaire à l'Université d'Abomey-calavi
I- Identité du groupement à vocation
coopérative(GVC)
1- Nom et village du GVC .
2- Date de création du GVC
3- Taille du GVC
4- Activité du GVC
5-
Nombre de crédits formels et informels reçus par le
GVC depuis sa création
6- Nature du GVC : masculin
II- Appréciation du niveau de vie des membres
du GVC
7- Revenu journalier ; mensuel ou annuel des membres
8- Approvisionnement en eau de boisson dans les ménages
..
Eau courante(SBEE) à la maison eau de citerne
Pompe villageoise ou forage équipé de pompe
manuelle Eau de puis traitée eau de rivière ou marigot
Autre , préciser Eau de puits
maison en brique simple
9- Caractéristique de l'Habitat A- Type de
construction
Maison en bois ou en bambou
Maison en terre de barre villa
Maison sur pilotis autre, préciser
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra6.png)
propriété familiale
B- Statut d'occupation
Propriétaire
logé gratuitement
Locataire
Autre : préciser
C- Mode d'éclairage Energie électrique(SBEE)
pétrole lampant
Groupe électrogène communautaire
gaz
huile de palme
Groupe électrogène privé
Autre ; préciser
domicile
10- Capacité d'accès aux soins de
santé(où vous soignez-vous le plus ?)
Centre de santé
III- Appréciation du niveau de pauvreté
humaine
11- Nombre de membre alphabétisé en
français dans le GVC
12- Nombre de membre alphabétisé en langue locale
dans le
GVC
13- Nombre d'enfants scolarisés par membre du GVC
14- Niveau d'instruction du responsable du GVC
IV- Facteurs limitant l'accès aux crédit
et le remboursement
15- Donnez les principaux facteurs limitant l'accès aux
crédits
16- Donnez les principaux facteurs limitant le remboursement
des crédits
LEXIQUE DE DEFINITIONS
VULNERABILITE : Le terme
vulnérabilité renvoie à deux réalités .
Vis-à-vis de l'extérieur, il représente pour l'homme le
manque de moyen de défense face aux chocs, aux tensions et aux risques.
Intérieurement, il signifie la fragilité c'est-à-dire,
l'absence de possibilité de faire face aux dommages
dévastateurs.
DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE : C'est le
processus par lequel des activités sont identifiées,
planifiées et exécutées par une population ou une
entité sociologique ayant activement pris part à la conception,
à la mise en oeuvre des différentes phases d'un projet/programme
et au suivi-évaluation dans une suite logique donnée, pour la
satisfaction au mieux des besoins ressentis et exprimés par cette
population dans le cadre de son développement. (PNUD).
C'est aussi, selon E. DURKHEIM, un art, un processus qui
permet l'adaptation des services et des ressources aux besoins des individus
dans une zone géographique déterminée ou dans un domaine
déterminé pour l'amélioration de leurs conditions de
vie
COMMUNE : La commune est une
collectivité publique qui a des droits et des obligations. La commune
possède un territoire, une population. Elle est gérée par
des organes élus. Elle dispose des ressources et d'un patrimoine pour
son fonctionnement.
ORGANISATIONS PAYSANNES : Processus de
l'organisation des paysans de toutes les régions du Bénin de
manière autonome dans des associations, des groupements, etc pour la
défense de leurs intérêts. C'est l'ensemble de ses
associations que l'on désigne sous le nom d'organisation paysanne.
SEUIL DE PAUVRETE ALIMENTAIRE : Il fait
référence à la dépense minimale
nécessaire à un individu ou à un ménage pour se
procurer un panier de biens alimentaires qui respecte à la fois les
normes nutritionnelles d'un régime
63 alimentaire équilibré et les habitudes de
consommation de la population considérée.
LE SEUIL DE PAUVRETE NON-ALIMENTAIRE :
Il fait référence à la dépense minimale
nécessaire pour acquérir les biens non-alimentaires et les
services publiques essentiels à la population.
LE SEUIL DE PAUVRETE GLOBALE : Il
s'obtient simplement par la somme des seuils de pauvreté alimentaire et
non-alimentaire.
EQUIVALENT-ADULTE : C'est un terme de
référence permettant la conversion des membres des ménages
sur la base des normes généralement admises par la FAO et l'OMS.
Ainsi, 1 = homme adulte ; 0,8 = femme adulte ; 0,50 = enfant de moins de 15
ans. En multipliant la taille et la composition du ménage moyen par zone
par ces indices, on obtient la structure démographique du ménage
par zone et par département en équivalent-adulte.
Table des mat1ères
![](Impact-de-la-microfinance-sur-la-pauvrete-communautaire-au-Benin-cas-de-la-commune-dAdjarra7.png)
Sommaire
|
2
|
Dédicace
|
..3
|
Remerciements
|
4
|
Sigles et abréviations
|
6
|
Liste des tableaux
|
8
|
Résumé
|
10
|
Abstract
|
11
|
Introduction
|
12
|
Problématique
|
14
|
Hypothèse
|
..16
|
Objectifs
|
16
|
PREMIER CHAPITRE : CONCEPTUALISATION ET ETAT DES
CONNAISSANCES 17
1.1 CONCEPTUALISATION
|
|
//.....18
|
1.1.1 Pauvreté
|
|
//
18
|
1.1.2 Microfinance
|
|
19
|
1.2 ETAT DES CONNAISSANCES
|
.
|
21
|
1.2.1 Bref aperçu des études sur la pauvreté
au Bénin
|
|
.21
|
1.2.2 Bref aperçu des connaissances sur la microfinance
|
|
...28
|
DEUXIEME CHAPITRE : CHAMP D'ANALYSE ET
METHODOLOGIE
DE RECHERCHE 30
2.1 LE CHAMP D'ANALYSE
|
31
|
2.1.1 Le milieu physique
|
31
|
2.1.2 Le potentiel économique
|
.32
|
2.1.3 L'organisation sociale
|
.32
|
2.1.4 L'organisation administrative
|
32
|
2.2 DEMARCHE METHODOLOGIQUE
|
..33
|
2.2.1 Nature de l'étude
|
34
|
2.2.2 Techniques et Outils d'investigation
|
34
|
2.2.3 Population d'enquête
|
.35
|
2.2.4 Echantillonnage
|
.35
|
2.2.5 Méthode de collecte et d'analyse des données
|
. 35
|
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS
ET
|
|
ANALYSE DES DONNEES
|
37
|
3.1 PRESENTATION DES RESULTATS
|
.38
|
3.2 ANALYSE DES DONNEES
|
51
|
Conclusion ..54
Bibliographie ..56
Annexes ..59
Table des matières ..64
|