INTRODUCTION
Ce mémoire analyse les bénéfices
d'adduction d'eau potable à ADJOHOUN dans le village de TOGBOTA-OUDJRA.
Le résultat le plus important est que les ménages
enquêtés ont révélé un CAP moyen de 19.2
FCFA par bassine de 25 litres. Les résultats obtenus par l'analyse
économétrique montrent que ce montant est influencé par le
temps mis pour chercher l'eau et les coutumes traditionnelles liées
à son utilisation. Ce montant représente, en terme
monétaire, les bénéfices d'adduction d'eau potable et,
permettra aux ménages d'accéder à une eau salubre. Les
bénéfices de la consommation d'une eau potable sont assez
importants parce que, outre la réduction du nombre de maladies
véhiculées par l'eau insalubre, un meilleur accès à
l'eau potable permet aux ménages de gagner du temps et
d'économiser des ressources financières.
L'eau est indispensable à la vie et au
développement social et économique d'un pays et un accès
plus large à une eau potable peut se révéler
décisif dans la réduction de la pauvreté.
Nous avons choisi de travailler sur ce terme parce que, les
habitants de TOGBOTA ne disposent pas d'une source d'eau potable ; et donc
le fait d'assurer un bon approvisionnement en eau salubre constitue une
action préventive dont le principal effet est de réduire la
fréquence des maladies hydriques, et, de ce fait, de diminuer le nombre
de décès dans le rang des enfants. Nous avons adopté la
méthode d'évaluation contingente pour enquêter les
ménages afin d'obtenir des données nécessaires pour notre
l'analyse.
L'analyse des résultats de l'étude menée
sur le village de TOGBOTA, a été faite suivant deux approches.
Une approche descriptive qui nous a permis de faire une synthèse de
l'ensemble des données recueillies. Ensuite, l'approche
économétrique nous a permis de déterminer les facteurs
explicatifs du montant du CAP à travers un modèle
linéaire.
Le premier chapitre expose les fondements théoriques de
l'analyse des bénéfices d'eau potable et aborde le cadre
méthodologique utilisé pour l'analyse des données. Le
deuxième chapitre analyse les résultats de l'enquête et
propose des recommandations issues de cette analyse.
Chapitre I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
Section 1 : Cadre théorique
Paragraph1 : Problématique
La satisfaction des besoins en eau est fonction de la
disponibilité de la ressource et surtout de la qualité de ces
eaux, des activités humaines, du niveau de développement
économique, de la démographie et du taux d'urbanisation. Offrir
de l'eau de bonne qualité pour tous les usages à la population, a
constitué de tout temps de part le monde un défi à relever
par les pouvoirs publics. L'atteinte de cet objectif passe
inévitablement par la maîtrise de la ressource et sa
répartition entre les populations.
L'eau est le bien environnemental qui se distingue par la
multifonctionnalité. Cette ressource peut servir parallèlement ou
d'une manière séquentielle à des usages divers tels que la
consommation domestique, industrielle, agricole, ainsi que des usages
récréatifs, de génération électrique ou de
transport. Ce besoin croissant en eau de la population et le
développement des activités économiques et humaines
entrainent sont épuisement ou sa dégradation et constitue de ce
fait une menace pour l'équilibre écologique nécessaire au
développement et à la préservation des espèces
vivantes. Cette rareté de l'eau interpelle les responsables
chargés de son allocation à une maitrise de la ressource et
à une gestion plus rigoureuse. L'eau est indispensable à la vie
et au développement social et économique d'un pays. Les avantages
de la consommation d'une eau potable sont multiples ; et pour cela, les
pouvoirs publics doivent tout mettre en oeuvre pour assurer aux populations
l'accès pérenne à une eau salubre. Pour atteindre cet
objectif, l'une des issues serait de concevoir des mécanismes
économiques permettant une allocation qui garantisse le bien être
général optimal et surtout la conservation de la ressource.
C'est dans cette optique que beaucoup d'organismes internationaux militent avec
les états afin d'assurer aux populations une eau de bonne
qualité. Au Bénin, de nombreux efforts sont consentis par le
gouvernement afin d'assurer aux habitants une eau potable quelque soit les
modes d'approvisionnement. Ainsi, de 1980 à 1990, la Décennie
Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DIEPA), a permis au
gouvernement du Bénin d'améliorer son taux de couverture par la
construction d'environ 430 points d'eau par an. La stratégie de
l'alimentation en eau potable en milieu rural adoptée par le
gouvernement du Bénin en 1992 et mise en oeuvre par les Projets
d'Assistance au Développement du secteur de l'alimentation en Eau
potable et de l'Assainissement en milieu Rural (PADEAR) a permis de mobiliser
environ soixante cinq milliards de francs CFA ( soit 114 millions $) et de
réaliser 6000 installations hydrauliques : forages
équipés de pompes à motricité humaine, puits
cimentés à grand diamètre, adduction d'eau villageoises
(AEV). Ainsi, les mécanismes mis en place par cette stratégie
ont permis de passer de 430 points d'eau par an avant 1990 à environ 550
points d'eau de 1990 à 2001. Aussi en tenant compte de la
répartition géographique des populations et pour faciliter
l'accès pérenne à l'eau potable, la norme
d'équipement est passée de un (01) point d'eau pour 500 habitants
à un (01) point d'eau pour 250 habitants (Direction
Générale de l'Hydraulique, octobre 2005).
Malgré ces efforts en matière d'assainissement
et de desserte en eau potable, force est de constater qu'il existe encore
plusieurs localités qui n'ont toujours pas accès à l'eau
potable. Il faut remarquer que le niveau d'approvisionnement en eau potable de
la population du Bénin est encore insuffisant à l'heure actuelle.
Moins de 50% de la population des villes a accès à l'eau potable.
C'est évidemment bien pire en milieu rural où le taux de desserte
est évalué actuellement à 45,4%( BDI/DGH/DDMEH). De fait
l'accès à l'eau potable n'est pas une priorité pour de
nombreux villages vivant le long d'un cour d'eau. Certaine frange de la
population villageoise s'alimente en eau à partir des mares ou d'autres
plans d'eau insalubres, sans connaitre le plus souvent les risques d'une eau
impure pour la santé. La conséquence est que les maladies
induites par l'eau impure figurent en tête de liste des maladies
hydriques répertoriées. La persistance de ces problèmes
est liée à de nombreuses causes : le faible réseau
d'extension de la SONEB, un volume d'investissement trop faible par rapport
à la croissance démographique et l'absence d'une stratégie
de long terme dans le secteur de l'eau. Ce problème se pose avec
acuité dans la commune d'ADJOHOUN de la vallée de l'OUEME qui
constitue, pourtant, l'un des réservoirs d'eau les plus importants au
Bénin. Malgré cette richesse en eau, les populations
environnantes sont confrontées aux problèmes d'approvisionnement
en eau potable. Dans le village de TOGBOTA d'une population de plus de trois
milles habitants, situé dans la commune d'ADJOHOUN, les habitants n'ont
pas accès à l'eau potable. Ils utilisent l'eau d'une source
traditionnelle, appelée communément «OUDJRA-GA'', comme eau
de consommation et de ce fait ne font pas le lien entre la qualité de
l'eau qu'ils boivent et les nombreuses maladies hydriques liées à
l'eau contaminée telles que : l'ulcère de buruli, le
choléra, la typhoïde, la bilharziose, l'angine, le paludisme, la
toux, la diarrhée qui sont la cause de 60% de la mortalité
infantile. Le village de TOGBOTA-OUDJRA est durement touché par ces
maladies souvent diarrhéiques qui peuvent être
évitées par un accès à une eau saine et des
règles d'hygiène simple. L'accès à l'eau potable
dans cette localité serait d'une importance capitale à la survie
de ces populations.
La question fondamentale au centre de cette recherche est
celle de la détermination des bénéfices
d'approvisionnement d'eau potable dans la commune d'ADJOHOUN et principalement
dans le village de TOGBOTA-OUDJRA. Pour l'évaluation de ces
bénéfices, nous nous interrogerons sur les modes
d'approvisionnement en eau, les usages de l'eau et enfin la valeur que
les habitants de TOGBOTA-OUDJRA accordent au fait de posséder l'eau
potable.
Cette étude permettra aux autorités
municipales de disposer des informations nécessaires pour la mise en
oeuvre des décisions en matière d'adduction d'eau potable dans
le village d'une part, et de confronter les connaissances théoriques
acquises à la réalité, d'autre part.
|