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Les bénéfices d'adduction d'eau potable dans la commune d'Adjohoun au Bénin

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par Serge & Justin DEDJINOU &CLOHOUNTO
Université d'Abomey-Calavi  - Maà®trise 2009
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

Ce mémoire analyse les bénéfices d'adduction d'eau potable à ADJOHOUN dans le village de TOGBOTA-OUDJRA. Le résultat le plus important est que les ménages enquêtés ont révélé un CAP moyen de 19.2 FCFA par bassine de 25 litres. Les résultats obtenus par l'analyse économétrique montrent que ce montant est influencé par le temps mis pour chercher l'eau et les coutumes traditionnelles liées à son utilisation. Ce montant représente, en terme monétaire, les bénéfices d'adduction d'eau potable et, permettra aux ménages d'accéder à une eau salubre. Les bénéfices de la consommation d'une eau potable sont assez importants parce que, outre la réduction du nombre de maladies véhiculées par l'eau insalubre, un meilleur accès à l'eau potable permet aux ménages de gagner du temps et d'économiser des ressources financières.

L'eau est indispensable à la vie et au développement social et économique d'un pays et un accès plus large à une eau potable peut se révéler décisif dans la réduction de la pauvreté.

Nous avons choisi de travailler sur ce terme parce que, les habitants de TOGBOTA ne disposent pas d'une source d'eau potable ; et donc le fait d'assurer un bon approvisionnement en eau salubre constitue une action préventive dont le principal effet est de réduire la fréquence des maladies hydriques, et, de ce fait, de diminuer le nombre de décès dans le rang des enfants. Nous avons adopté la méthode d'évaluation contingente pour enquêter les ménages afin d'obtenir des données nécessaires pour notre l'analyse.

L'analyse des résultats de l'étude menée sur le village de TOGBOTA, a été faite suivant deux approches. Une approche descriptive qui nous a permis de faire une synthèse de l'ensemble des données recueillies. Ensuite, l'approche économétrique nous a permis de déterminer les facteurs explicatifs du montant du CAP à travers un modèle linéaire.

Le premier chapitre expose les fondements théoriques de l'analyse des bénéfices d'eau potable et aborde le cadre méthodologique utilisé pour l'analyse des données. Le deuxième chapitre analyse les résultats de l'enquête et propose des recommandations issues de cette analyse.

Chapitre I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Section 1 : Cadre théorique

Paragraph1 : Problématique

La satisfaction des besoins en eau est fonction de la disponibilité de la ressource et surtout de la qualité de ces eaux, des activités humaines, du niveau de développement économique, de la démographie et du taux d'urbanisation. Offrir de l'eau de bonne qualité pour tous les usages à la population, a constitué de tout temps de part le monde un défi à relever par les pouvoirs publics. L'atteinte de cet objectif passe inévitablement par la maîtrise de la ressource et sa répartition entre les populations.

L'eau est le bien environnemental qui se distingue par la multifonctionnalité. Cette ressource peut servir parallèlement ou d'une manière séquentielle à des usages divers tels que la consommation domestique, industrielle, agricole, ainsi que des usages récréatifs, de génération électrique ou de transport. Ce besoin croissant en eau de la population et le développement des activités économiques et humaines entrainent sont épuisement ou sa dégradation et constitue de ce fait une menace pour l'équilibre écologique nécessaire au développement et à la préservation des espèces vivantes. Cette rareté de l'eau interpelle les responsables chargés de son allocation à une maitrise de la ressource et à une gestion plus rigoureuse. L'eau est indispensable à la vie et au développement social et économique d'un pays. Les avantages de la consommation d'une eau potable sont multiples ; et pour cela, les pouvoirs publics doivent tout mettre en oeuvre pour assurer aux populations l'accès pérenne à une eau salubre. Pour atteindre cet objectif, l'une des issues serait de concevoir des mécanismes économiques permettant une allocation qui garantisse le bien être général optimal et surtout la conservation de la ressource. C'est dans cette optique que beaucoup d'organismes internationaux militent avec les états afin d'assurer aux populations une eau de bonne qualité. Au Bénin, de nombreux efforts sont consentis par le gouvernement afin d'assurer aux habitants une eau potable quelque soit les modes d'approvisionnement. Ainsi, de 1980 à 1990, la Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DIEPA), a permis au gouvernement du Bénin d'améliorer son taux de couverture par la construction d'environ 430 points d'eau par an. La stratégie de l'alimentation en eau potable en milieu rural adoptée par le gouvernement du Bénin en 1992 et mise en oeuvre par les Projets d'Assistance au Développement du secteur de l'alimentation en Eau potable et de l'Assainissement en milieu Rural (PADEAR) a permis de mobiliser environ soixante cinq milliards de francs CFA ( soit 114 millions $) et de réaliser 6000 installations hydrauliques : forages équipés de pompes à motricité humaine, puits cimentés à grand diamètre, adduction d'eau villageoises (AEV). Ainsi, les mécanismes mis en place par cette stratégie ont permis de passer de 430 points d'eau par an avant 1990 à environ 550 points d'eau de 1990 à 2001. Aussi en tenant compte de la répartition géographique des populations et pour faciliter l'accès pérenne à l'eau potable, la norme d'équipement est passée de un (01) point d'eau pour 500 habitants à un (01) point d'eau pour 250 habitants (Direction Générale de l'Hydraulique, octobre 2005).

Malgré ces efforts en matière d'assainissement et de desserte en eau potable, force est de constater qu'il existe encore plusieurs localités qui n'ont toujours pas accès à l'eau potable. Il faut remarquer que le niveau d'approvisionnement en eau potable de la population du Bénin est encore insuffisant à l'heure actuelle. Moins de 50% de la population des villes a accès à l'eau potable. C'est évidemment bien pire en milieu rural où le taux de desserte est évalué actuellement à 45,4%( BDI/DGH/DDMEH). De fait l'accès à l'eau potable n'est pas une priorité pour de nombreux villages vivant le long d'un cour d'eau. Certaine frange de la population villageoise s'alimente en eau à partir des mares ou d'autres plans d'eau insalubres, sans connaitre le plus souvent les risques d'une eau impure pour la santé. La conséquence est que les maladies induites par l'eau impure figurent en tête de liste des maladies hydriques répertoriées. La persistance de ces problèmes est liée à de nombreuses causes : le faible réseau d'extension de la SONEB, un volume d'investissement trop faible par rapport à la croissance démographique et l'absence d'une stratégie de long terme dans le secteur de l'eau. Ce problème se pose avec acuité dans la commune d'ADJOHOUN de la vallée de l'OUEME qui constitue, pourtant, l'un des réservoirs d'eau les plus importants au Bénin. Malgré cette richesse en eau, les populations environnantes sont confrontées aux problèmes d'approvisionnement en eau potable. Dans le village de TOGBOTA d'une population de plus de trois milles habitants, situé dans la commune d'ADJOHOUN, les habitants n'ont pas accès à l'eau potable. Ils utilisent l'eau d'une source traditionnelle, appelée communément «OUDJRA-GA'', comme eau de consommation et de ce fait ne font pas le lien entre la qualité de l'eau qu'ils boivent et les nombreuses maladies hydriques liées à l'eau contaminée telles que : l'ulcère de buruli, le choléra, la typhoïde, la bilharziose, l'angine, le paludisme, la toux, la diarrhée qui sont la cause de 60% de la mortalité infantile. Le village de TOGBOTA-OUDJRA est durement touché par ces maladies souvent diarrhéiques qui peuvent être évitées par un accès à une eau saine et des règles d'hygiène simple. L'accès à l'eau potable dans cette localité serait d'une importance capitale à la survie de ces populations.

La question fondamentale au centre de cette recherche est celle de la détermination des bénéfices d'approvisionnement d'eau potable dans la commune d'ADJOHOUN et principalement dans le village de TOGBOTA-OUDJRA. Pour l'évaluation de ces bénéfices, nous nous interrogerons sur les modes d'approvisionnement en eau, les usages de l'eau  et enfin la valeur que les habitants de TOGBOTA-OUDJRA accordent au fait de posséder l'eau potable.

Cette étude permettra aux autorités municipales de disposer des informations nécessaires pour la mise en oeuvre des décisions en matière d'adduction d'eau potable dans le village d'une part, et de confronter les connaissances théoriques acquises à la réalité, d'autre part.

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de la recherche

2.1 Objectifs

Le principal objectif poursuivi par la présente étude est d'évaluer les bénéfices d'eau potable à ADJOHOUN dans le village de TOGBOTA-OUDJRA.

De façon spécifique, il s'agira de :

- Faire le point sur les modes d'approvisionnement et les usages d'eau dans cette localité ;

- Déterminer le CAP des usagers pour disposer localement d'eau potable ;

- Identifier les facteurs explicatifs des montants du CAP.

2.2 Hypothèses

Pour atteindre les objectifs fixés ci-dessus, quatre hypothèses ont été formulées :

H1 : La consommation d'eau des ménages de TOGBOTA-OUDJRA est faible.

H2: Les ménages de TOGBOTA sont prêts à acheter l'eau à un montant élevé.

H: La différence entre le CAP moyen des femmes et des hommes n'est pas significative.

H: Les valeurs du consentement à payer sont influencées par la durée d'approvisionnement et les coutumes traditionnelles liées à l'utilisation de l'eau.

Paragraphe 3: Fondements théoriques de l'analyse des bénéfices d'eau potable

3.1 Les bénéfices de l'approvisionnement en eau potable

Les avantages liés à un approvisionnement en eau potable sont nombreux et sont avant tout d'ordres sanitaires et humains mais également sociaux et économiques. Le rôle important que joue l'eau potable dans le processus du développement durable nécessite que des investissements importants soient réalisés en vue de desservir les populations en eau de bonne qualité. Au nombre des Objectifs de développement du Millénaire, figure la cible 10 de l'objectif 7 qui vise `'à réduire de moitié d'ici à 2015, la proportion de personnes n'ayant pas durablement accès à l'eau salubre et à des installations sanitaires de base''.

L'atteinte de cet objectif renferme d'énormes avantages pour les populations notamment les plus démunies : il s'agit des bénéfices en termes de santé publique, d'économie des ressources financières pour les ménages et de gains de temps (SOGLO, 2006). En effet, l'accès à une eau salubre contribue à préserver l'état de santé des individus, en particulier chez les enfants. Dans les pays en voie de développement, les maladies transmises par l'eau constituent la première cause de maladie et de décès parmi les populations démunies. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1,6 million d'enfants meurent chaque année en raison de l'insalubrité de l'eau, l'absence de services d'assainissement de base et le manque d'hygiène. Les dépenses engagées par les différentes institutions, aussi bien nationales qu'internationales, en charge de la lutte contre les maladies hydriques s'élèvent à plusieurs milliards de dollar us. Dans ces conditions, l'accès à une eau potable permettra d'une part, la réduction de ces dépenses, et d'autres parts, l'orientation de ces fonds vers d'autres dépenses beaucoup plus importantes ; notamment les dépenses d'éducation des filles et des garçons et l'alphabétisation des adultes. Selon l'OMS, la disponibilité de l'eau peut contribuer à la création ou le développement de petites entreprises, et par conséquent améliorer le revenu disponible qui peut être utilisé pour la consommation.

Enfin, les ménages réaliseront des économies de temps significatives qui résulterait de la proximité des infrastructures d'adduction en eau ; car les ménages ne disposant pas de point d'eau à proximité mettent parfois plusieurs kilomètres pour s'approvisionner en eau.

3.2 : Valeur économique totale des biens d'environnement

La valeur économique de l'environnement présente des aspects multiples. La notion de valeur économique totale de l'environnement permet de spécifier ces aspects en distinguant entre valeur d'usage, valeur d'option, valeur de non-usage de même qu'entre usage présent et usage futur.

La valeur d'usage désigne à la fois les prestations directement consommables (nourritures, bois...) que l'environnement met à la disposition de l'homme et celle indirectement utilisée telle les fonctions de protection, de régulation que l'environnement remplit (valeur d'usage indirecte). La valeur d'option désigne celle attribuée à un usage potentiel futur.

Les valeurs de non usage de l'environnement peuvent être différenciées en valeur de legs (ou d'héritage) et en valeur d'existence. La première désigne la valeur accordée à des caractéristiques environnementales (paysage) conservées pour les générations futures (qui en feront usage ou non). Enfin, la valeur d'existence est celle placée sur l'existence même (indépendamment de tout usage) d'une composante de l'environnement.

La tangibilité de ces valeurs diminue à mesure que l'on se déplace vers l'usage futur et le non usage. Elle aboutie, à l'extrême, à la reconnaissance d'une valeur d'existence de l'environnement découlant du simple fait que l'homme à conscience de son existence.

Tableau1 : Décomposition de la valeur économique totale

Valeur économique totale

Valeur d'usage

Valeur de non usage

Valeur d'usage directe

Valeur d'usage indirecte

Valeur d'option

Valeur de legs

Valeur d'existence

Prestations directement consommables

Avantages fonctionnels

Usage potentiel futur

Conservation pour génération future

Valeur placée sur le non usage

Face à l'incapacité de la théorie économique classique à résoudre les problèmes liés à la détermination de la valeur des actifs environnementaux, l'on a assisté depuis quelques années à un développement de nouvelles techniques d'évaluation de ces actifs. Ces méthodes visent essentiellement à amener l'individu à révéler son consentement à payer ou recevoir quant à la valeur de l'actif ; car face à un bien d'environnement, l'on a estimé que seul l'individu est capable d'en révéler la vraie valeur d'après les bénéfices qu'il en tire et non le marché.

3.3 Les méthodes d'évaluation des biens environnementaux

L'évaluation économique des biens environnementaux requiert l'utilisation de techniques d'évaluation particulières. Le développement de ces méthodes est étroitement lié à la prise en compte de l'environnement par les pouvoirs publics et les économistes et ceci pour pallier au caractère non marchant des biens environnementaux. Dans la littérature économique, il existe deux grandes familles de méthodes : Les méthodes indirectes et les méthodes directes.

3.3.1 Les méthodes indirectes

Les méthodes indirectes d'évaluation sont principalement la méthode des coûts de transport, la méthode des prix hédoniques et la méthode des dépenses de protection.

3.3.1.1 La méthode des coûts de transport

La méthode des coûts de transport (MCT) est utilisée pour évaluer les valeurs d'usage d'un site en quantifiant les dépenses engagées pour se rendre sur le site. On doit ses fondements à HOTELLING(1947). La MCT consiste à évaluer les différents coûts que les ménages sont prêts à payer pour profiter d'un lieu à usage récréatif.

Principe de la méthode

Visiter un parc, un plan d'eau ou un site exceptionnel en montagne, demande la plupart du temps de se déplacer et de payer pour un mode de transport choisi. Les visiteurs d'un site doivent en effet acheter un billet de train ou de bus pour les transports publics ou supporter les coûts (essence, entretien, assurance...), liés à l'utilisation de leur voiture. Ils doivent également passer du temps (voyage) pour atteindre le site.

Cette méthode peut être utilisée pour estimer les bénéfices ou les coûts issus de :

Changement dans la qualité environnementale d'un lieu à usage récréatif ;

ü Usage récréatif ;

ü La création d'un lieu à usage récréatif ;

ü La suppression d'un lieu à usage récréatif ;

ü Changement dans les coûts d'accès d'un lieu à usage récréatif.

L'idée de base consiste à estimer le consentement à payer des individus pour l'aménagement des sites naturels de loisirs d'après le montant de monnaie et le temps qu'ils ont consacrés à se rendre sur le site. On suppose, en général, que les individus supportent un ensemble de coûts pour se rendre sur le site. Ces coûts comprennent : le coût du transport (essence, prix du billet de taxi,...), le droit d'entrée éventuel, le temps passé pour y rendre et séjourner sur place.

Cette méthode a été utilisée dans le Common, M.(1988) pour évaluer les bénéfices des usages récréatifs d'une vallée. L'objectif était d'estimer les coûts de la construction d'un barrage qui inonderait la vallée.

Grâce à une enquête on détermine le nombre de visiteurs de la vallée ainsi que leur provenance.

Nous pouvons retenir de façon générale, que la méthode consiste à évaluer la valeur d'usage récréative d'un site en reliant la demande pour ce site, mesurée par le nombre de visites au site, à son prix, mesuré par les coûts supportés pour une visite. On établit une fonction V=f(C, X) dans laquelle V est le nombre de visites sur le site, C le coût de visite et X d'autres variables significatives expliquant V.

L'avantage essentiel de la méthode des coûts de transport réside dans le fait que les mesures de l'avantage environnemental reposent sur l'observation de comportements d'agents observés sur le marché. Les inconvénients sont en revanche nombreux. Tout d'abord la méthode ne s'applique par définition qu'à des valeurs d'usage puisqu'elle repose sur des coûts de trajet effectivement pratiqués et exclut donc toute évaluation de valeur de non usage.

3.3.1.2 La méthode des prix hédoniques(MPH) ou des prix implicites

La MPH conduit des analyses comparées de prix d'habitations pour lesquelles seule la composante environnementale est différente (Ridker et Henning, 1967, pour une première application à la pollution de l'air).

La MPH appliquée aux prix des maisons est l'une des méthodes couramment utilisée par les économistes pour évaluer les pertes ou les gains monétaires liées à la qualité de l'environnement. Elle repose sur l'idée que la variabilité observée du prix des maisons selon leur localisation permet d'estimer la valeur que les consommateurs attribuent à un changement dans la qualité de leur environnement. Le différentiel de prix entre des maisons de caractéristiques environnementales différentes peut alors constituer une information sur le prix implicite ou prix hédonique de cette caractéristique. En effet, il est possible d'envisager que, lorsque la qualité de l'environnement varie et les consommateurs préfèrent une meilleur qualité, le prix de la maison sera, ceteris paribus, affecté par le niveau de qualité de l'environnement. L'information sur la qualité sera reflétée par le prix.

De façon spécifique, cette méthode est principalement utilisée dans le secteur de l'immobilier. L'idée de base est assez simple. Lorsqu'un agent achète une habitation, le prix de celle-ci est déterminé par un certain nombre de caractéristiques telles que : la qualité de la maison, la proximité au lieu de travail et aux commerces, mais également la qualité du cadre de vie, qui comprend entre autres des caractéristiques environnementales telles que le niveau de la qualité de l'air, le bruit du trafic et la proximité des zones vertes.

Enfin, la méthode des prix hédoniques tente, dans un premier temps, d'établir la part de l'environnement dans les différences de prix des biens immobiliers et dans un second temps, de déterminer le coût d'une dégradation de l'environnement ou l'avantage résultant de son amélioration, sous forme de consentement effectif à payer pour les caractéristiques ou les attributs environnementaux exercé par les agents économiques sur le marché immobilier. La méthode convient assez bien dans le cas de la pollution atmosphérique ou dans celui du bruit, en tout cas quand les effets sont faciles à observés par les individus concernés, se répercutent par conséquent sur les prix de marché, ce qui est aisé à observer et à mesurer. Plus précisément, la validité de la méthode des prix hédoniques supposent que les agents aient une information complète, soient capables d'acheter exactement l'ensemble de caractéristiques qu'ils désirent, et que le marché immobilier soit en équilibre (Sylvie FAUCHEUX, Jean-François Noël, 1995).

La méthode a été appliquée, entre autres problèmes, à la qualité de l'air dans les villes (Jansen, van der Meer, Opschoor, Stapel, 1972 ; Brookshire, Thayer, Schulze, d'Arge, 1982) et à la qualité de l'eau (d'Arge et Shogren, 1988).1(*)

3.3.1.3 La méthode des dépenses de protection

Cette méthode quantifie les dépenses de protection contre une baisse de qualité de l'environnement (Blomquist, 1979, Dardis, 1980).

Elle repose sur la théorie du choix du consommateur, et plus précisément, sur l'observation de la fonction de production des ménages. On peut calculer, de façon indirecte, des coûts de la pollution en considérant des dépenses faites par les ménages pour se protéger d'une dégradation environnementale. Ces dépenses de protection représentent le consentement minimal à payer d'un ménage pour maintenir constant le niveau d'utilité de ses inputs (Desaigues & Point, 1993). Cette méthode a par exemple été utilisée pour l'évaluation du coût de la contamination de l'eau souterraine dans le sud de la Pennsylvanie par C. Abdalla et al (1992). Il existe également d'autres méthodes qui comptabilisent des dépenses liées à la ressource et qui permettent de calculer indirectement le coût de la pollution :

- Le coût de purification

- Le coût de remplacement

- Le coût des matériaux de substitution

- Le coût des mesures d'évitement (prévention, interdiction)

Le problème de ces méthodes est qu'elles évaluent indirectement le consentement à payer d'un individu. On peut donc rencontrer des difficultés comme le biais d'inclusion. En effet, la valeur du coût de purification peut regrouper plusieurs biens environnementaux et donc ce coût n'estime pas uniquement le bien recherché.

De plus le lien entre ces différents coûts et le bien environnemental que l'on souhaite évaluer peut être complexe et difficile à établir.

Par ailleurs, il est difficile de percevoir l'ensemble des bénéfices d'une amélioration à travers la réduction des dépenses de protection. En effet, les ménages ne disposent pas forcément de toute l'information nécessaire. Autrement dit, ils ne connaissent pas l'origine des effets qu'ils subissent et ils ne sont pas toujours capables de lutter contre ces effets par des dépenses de protection. Par ailleurs, il n'est pas toujours possible de réaliser des dépenses de protection efficaces pour se préserver contre certains effets. Dans ces deux cas, la réduction des effets ne se traduit pas par une réduction des dépenses de protection alors qu'il y a des bénéfices. La méthode peut donc être parfois réductrice. Cependant Laughland et al. (1996) ont démontré l'existence de comportements de protection des consommateurs faces à une eau contaminée. C'est Courant et Porter (1981) qui ont développé le cadre théorique d'un comportement de protection en réponse à la pollution. Ils ont montré que les dépenses de protection constituaient un consentement à payer pour la réduction de la pollution. Cette méthode est donc souvent utilisée, notamment dans le cadre de la contamination des eaux souterraines.

Abdalla et al. (1992) dans une étude sur les dépenses de protection des ménages desservis par le réseau public de distribution d'eau potable en Pennsylvanie central et du sud est. Au centre, 96 % des ménages sont informés de la présence de matières organique dans l'eau distribuée par le réseau, parmi lesquels 76 % adoptent des comportements de protection. Au sud-est, seulement 43 % des ménages sont au courant de la contamination, cependant 44 % des ménages adoptent des comportements de protection. En moyenne, les dépenses pour éviter la contamination s'élèvent à 252 et 123 dollars respectivement au centre et au sud-est. Collins et Steinback (1993) ont réalisé une étude sur les dépenses de protection en cas de contamination des eaux dans l'ouest de la Virginie. Dans cette ville, 85 % des ménages sont au courant des problèmes de contamination et investissent régulièrement dans des actions de protection. Les actions les plus fréquentes sont le nettoyage et la réparation des systèmes de canalisation ainsi que le traitement des eaux. Une enquête réalisée par téléphone et Internet a révélé des dépenses moyennes de 320, 357 et 1090 dollars respectivement pour les problèmes de pollution bactérienne, minérale et organique.

En Géorgie, Abrahams et al. (2000) ont réalisé une étude sur le comportement de protection des ménages face à un risque de pollution de l'eau de robinet. La perception de la qualité de l'eau par les Géorgiens est basée sur le goût, l'odeur et l'apparence de l'eau de robinet. Ils ont évalué deux types de protection : le recours à l'eau de bouteille ou l'installation de filtres. Sur 232 personnes interrogées, 38 % utilisent l'eau en bouteille et 8 % ont installé des filtres pour l'eau de robinet les dépenses moyennes pour l'achat d'eau en bouteille s'élèvent à 4,32 dollars par ménage et par semaine.

Cette méthode qui est basée sur l'observation du comportement des individus permet de mesurer le Consentement minimal à payer (Abdalla et al, 1996).

3.3.2 Les méthodes directes

Dans cette section, nous allons développer seulement la méthode d'évaluation contingente . Une recherche menée par la Water Research Team de la Banque mondiale (The World Bank Water Demand Research Team,1993),  The demand for water in rural areas: determinants and policy implications a démontré, sur un cas précis, que les prévisions du choix des ménages fondés sur une enquête de volonté de payer peuvent atteindre une grande précision, à condition toutefois que soient rigoureusement suivies certaines règles méthodologiques.

3.3.2.1 La méthode d'évaluation contingente

La méthode d'évaluation contingente (MEC) consiste à interroger directement les individus par le biais d'enquête. Il s'agit d'évaluer, à l'aide de questions appropriées, combien les individus sont prêts à payer ex-ante pour une modification donnée d'un bien environnemental. L'idée générale de cette technique est la suivante. Comme ce sont les préférences des individus qui sont à la base de l'évaluation économique, mais qu'il n'existe pas de marché évident pour l'environnement, la MEC consiste à construire un marché hypothétique (contingent) d'une modification de la qualité environnementale. Le développement de cette méthode a été favorisé par de nombreux évènements dont le plus célèbre fût la catastrophe provoquée par le naufrage de l'Exxon-Valdez en Alaska qui a suscitée de nombreuses réflexions sur la validité et l'utilisation de la méthode d'évaluation contingente. Elles ont débouché sur un ensemble de recommandations retranscrites dans le National Oceanic and Atmospheric Administration(NOAA) panel (Arrow et al... 1993), rapport d'un groupe d'experts réunissant des économistes renommés dont plusieurs prix Nobel, qui avait pour vocation de statuer sur la validité de la MEC et de définir un certain nombre de contraintes pour sa bonne mise en oeuvre. Ce rapport devient donc une référence incontournable pour tout utilisateur de la MEC. Ces recommandations proposent d'effectuer des enquêtes par interview plutôt que par téléphone ou par courrier, et d'interroger les individus sur leur consentement à payer par une question fermée (car la technique d'interview minimise les non réponses).

Cette méthode a connu de nombreuses applications, notamment dans les domaines du tourisme, de la gestion forestière, de l'accès aux services de santé, de l'immobilier...etc. Anne Stenger-Letheux (1997) a utilisé cette méthode pour « l'Estimation de la valeur de préservation des eaux souterraines de la nappe phréatique d'Alsace ». L'objectif de son étude était d'estimer le consentement à payer des ménages pour la préservation de la nappe phréatique en Alsace.

N'GUESSAN et BOUAFFON (2006) ont utilisé cette méthode pour évaluer la contribution des ménages ruraux au financement de l'Assurance Maladie Universelle en Côte d'Ivoire. L'objectif de leur étude était d'estimer les dispositions des ménages à cotiser pour l'assurance maladie universelle et d'identifier les facteurs explicatifs de ces cotisations.

L'efficacité de la méthode contingente dépend en grande partie de la conception et de la mise en oeuvre de l'enquête. Par ailleurs, Il existe de nombreux biais liés à l'utilisation de cette méthode. Parmi ceux-ci nous pouvons citer :

· le biais de l'échantillon, qui doit être construit avec beaucoup de précaution ;

· le biais de l'entretien: apparaît lorsque l'enquêté attribut une valeur supérieure au bien considéré dans le souci de plaire à l'enquêteur ;

· le biais stratégique : qui apparaît quand les individus pensent que leur réponse peut influer sur la décision finale ;

· le biais hypothétique : survient lorsque l'individu ne peut pas se projeter dans la situation d'une transaction hypothétique. Il est dû au manque de familiarité avec le marché hypothétique et le manque d'informations sur le bien ou le service. Mais selon WHITTINGTON et al. (1990) la possibilité que ce type de biais apparaisse dans la plupart des services publics des pays en voie de développement n'est pas significative.

· Effet revenu : enfin un autre biais, provient de l'effet revenu. En effet le consentement à payer pour les biens environnementaux dépend de la situation courante de l'individu, et donc de ses dotations. En particulier les agents plus riches ont généralement un consentement à payer plus important que les agents plus pauvres, ce qui a pour conséquence de leur donner un poids plus important dans les évaluations que ce que donnerait une mesure directe du bien-être.

3.4 Les propriétés de l'eau

L'eau a des propriétés physiques assez particulières par rapport aux autres liquides. Elle apparaît comme un liquide «structuré'' et non désordonné par le

fait que ses constituants élémentaires sont associés.

L'état physique de l'eau dépend de la température et de la pression. Le passage liquide-gaz de l'eau se fait classiquement à 100% à la pression normale. La température de fusion de la glace décroit avec la pression : sous l'effet d'une pression, la glace redevient liquide.

L'eau est, enfin, un excellent solvant qui sert de véhicule à la plus part des ions à la surface du globe. C'est un excellent solvant qui dissout un très grand nombre de sels, de gaz, de molécules organiques. Les réactions chimiques de la vie se passent en milieu aqueux ; les organismes sont très riches en eau jusqu'à 90%.

L'eau se présente dans la nature sous deux formes principales: les eaux de surface (les lacs, les cours d'eau et les bassins de rétention d'eau) ou les eaux souterraines qui s'accumulent dans les nappes phréatiques (les vides, le sable, les graviers...). Quelque soit la forme sous laquelle elle se présente, l'eau a des attributs physiques et économiques qui la distinguent des autres biens environnementaux. On peut distinguer trois grandes caractéristiques selon la classification de Bower (1963).

· La mobilité et les propriétés de solvant,

· La variabilité et économie d'échelle

· Utilisation séquentielle et complémentarité des produits

3.5 Les usages de l'eau

L'homme à un besoin vitale d'eau et, outre le fait qu'il l'absorbe (boisson, aliment), il l'utilise pour des activités domestiques, industrielles, agricoles auxquelles correspondent des usages de l'eau bien différents les uns des autres et souvent incompatibles entre eux.

De façon générale, on peut regrouper les usages de l'eau en deux grandes catégories : les usages hors circuit et les usages en circuit (solley et al. 1983)

3.5.1 Les usages hors circuit

Il s'agit de toutes les utilisations qui se font de l'eau en dehors de son milieu naturel.

Ainsi l'eau est canalisée ou prélevée à des fins précises. Nous pouvons citer comme exemples :

- L'eau du robinet pour la consommation domestique,

- L'irrigation des cultures,

- La baignade,

- L'eau utilisée dans la production industrielle...

3.5.2 Les usages en circuit

Il s'agit ici de toutes les utilisations qui se font de l'eau sans que celle- ci ne soit prélevée ou canalisée. En d'autres termes l'eau est utilisée dans son milieu naturel sans aucun détournement. On peut citer quelques usages à savoir :

- Les barrages hydroélectriques,

- La pêche

- Le transport

- La dilution des eaux usées...

Section 2 : Méthodologie de la recherche

L'objectif de la présente étude est d'évaluer le consentement à payer des habitants du village TOGBOTA-OUDJRA dans le but d'améliorer l'approvisionnement en eau potable. Pour ce faire la MEC a été jugée la mieux indiquée pour évaluer un tel bénéfice.

Paragraphe 1 : Présentation de la zone d'étude

L'objectif de la présente étude est d'estimer le consentement à payer des ménages dans un village n'ayant bénéficié d'aucune infrastructure d'adduction d'eau afin d'aider la municipalité à doter ce village de ces installations. Le village de TOGBOTA -OUDJRA répond donc à ce critère.

TOGBOTA est un arrondissement de la commune d'Adjohoun, située au centre du département de l'Ouémé, à 32 Km de Porto-Novo, capitale du Bénin. TOGBOTA-OUDJRA est un village enclavé dont les superficies cultivables sont importantes malgré la flambée démographique. Les terres sont riches en limon grâce à la position géographique de la localité et l'eau est disponible en abondance à proximité. Le climat est de type subtropical avec deux saisons pluvieuses : une grande d'Avril à Juillet et une petite de Septembre à Novembre, et deux saisons sèches : une petite d'Août à Septembre, la grande de décembre à Mars. Cela permet deux cycles de cultures, aussi bien sur le plateau que dans la plaine inondable. Le second cycle de culture (culture de contre saison) est pratiquée pendant la grande saison sèche dans la plaine inondable grâce au retrait des eaux de la crue (la décrue). Les précipitations d'une hauteur moyenne de 1122.19mm en 50 jours par an sont irrégulièrement réparties tout au long des saisons pluvieuses, ce qui constitue une entorse pour l'agriculture pluviale, faute d'aménagement approprié susceptible de favoriser la maitrise de l'eau. Les principales activités sont : l'agriculture, la pêche, l'élevage, le commerce, l'exploitation de bois de feu.

Les cultures de subsistance (manioc, maïs...) permettent aux familles de disposer de réserves pour les périodes de crues. Les cultures destinées à la revente (tomates, piments, arachides) sont convoyées à l'aide de barques motorisées par voie fluviale à Cotonou, capitale économique du Bénin et revendues, entre autre, à Dantokpa, le plus grand marché de l'Afrique de l'Ouest. Ces cultures sont produites sur toute l'année. La culture de légume de contre saison constitue la principale voie d'essor économique du village. Les infrastructures sanitaires du village sont très déficientes et l'équipement médical est presque inexistant. Toute structure hospitalière se trouve aujourd'hui à plus d'une journée d'accès et les moyens techniques et humains sont très limités sur place.. Ce sont essentiellement les guérisseurs qui « soignent » les villageois qui font appel au dispensaire en dernier recours. Les populations les plus atteintes sont les enfants et les femmes. L'équipe médicale est trop réduite, donc pas assez disponible. Des infections sérieuses sont souvent détectées trop tard.
L'accès à l'eau potable dans la commune d'Adjohoun est assuré par les services de la Direction Générale de l'Hydraulique et quelques puits forés par la SBEE (les pompes, les puits aménagés, les puits non aménagés, les citernes-eau courante). Il est important de rappeler que la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) n'intervient que dans les zones urbaines et périurbaines puisque les interventions de la SONEB sont guidées par la logique de la rentabilité. Le village de TOGBOTA-OUDJRA n'a bénéficié d'aucune de ces infrastructures d'adduction d'eau. Les branchements individuels sont inexistants car les habitations sont construites sur des pilotis et ne favorisent pas ces types de branchement. Seuls les branchements collectifs : les bornes fontaines, les puits... restent les seules possibilités d'approvisionnement en eau du village.

Paragraphe 2 : Caractéristiques de l'étude de cas

Cette section aborde les principales modalités de l'enquête contingente à travers la période de l'enquête et la technique d'échantillonnage.

2.1 Période de l'enquête

Les traditions d'utilisation de l'eau ne sont pas influencées par les saisons ; l'eau étant disponible aussi bien en saison sèche qu'en saison pluvieuse, elle est utilisée pour tous les usages (boisson, cuisine, douche, lessive, vaisselle.). Il faut remarquer que l'eau est principalement prélevée de la source pour la boisson et la cuisine ; les autres usages se font directement à la source. Et donc le besoin de disposer d'une eau potable est permanent tout au long de l'année. L'enquête s'est déroulée durant le mois de Novembre 2008, seule période favorable car il y a eu retrait considérable des eaux des crues.

2.2 L'échantillon

Les problèmes d'eau potable se posent à tous les habitants du village de TOGBOTA-OUDJRA qui utilisent comme eau de consommation, l'eau venant de la source traditionnelle « OUDJRA-GA ». L'enquête s'est intéressée uniquement à cette population qui ne dispose d'aucune infrastructure moderne d'approvisionnement en eau potable, parce que le problème d'eau potable est plus important pour eux que d'autres localités de la commune. L'approvisionnement en eau potable étant un problème majeur dans tout le village l'unité statistique retenue est le `'Ménage''. La taille de l'échantillon est donc fixée à 50 ménages choisis parmi ceux qui utilisent l'eau de la source `'OUDJRA-GA `'. La population de base est constituée de 52% de femmes et de 48% d'hommes. Nous avons interrogé 64% de femmes et 36% d'hommes parce que ce sont les femmes qui s'occupent de la corvée d'eau et de sa gestion.

Nous avons procéder par des interviews directs et avons questionné plus d'une personne par ménage, c'est-à-dire que l'enquêté est toujours au moins avec deux membres du même ménage afin de l'amener à donner des réponses fiables.

Paragraphe 3 : Le questionnaire et la technique de questionnement

Avant d'établir notre questionnaire, nous avons effectué des visites dans le village. Ceci nous a guidé dans l'établissement de notre questionnaire.

Le questionnaire est structuré de manière à recueillir le maximum de réponses fiables auprès du répondant. En effet, le questionnaire doit permettre d'installer un climat de confiance entre l'enquêté et l'enquêteur en commençant par des questions relatives à la quantité et la qualité de l'eau avant de passer aux questions relatives aux consentements à payer et aux caractéristiques socioéconomiques. Le questionnaire comporte plusieurs parties.

La première partie du questionnaire nous a permis de mieux connaitre les modes d'approvisionnement, les quantités consommées, les principaux usages et la qualité de l'eau consommée. La deuxième partie constitue la partie la plus importante du questionnaire car elle présente le scénario. Dans cette partie du questionnaire, l'individu est préparé à révéler son consentement à payer. A cet effet nous lui montrons les avantages liés à la consommation d'une eau potable et l'opportunité de disposer d'une source d'approvisionnement d'eau salubre. Il est donc amené à répondre aux questions suivantes :

-Supposons que la municipalité envisage installer dans votre village une infrastructure d'adduction collective qui permettra à chaque ménage de disposer d'eau potable. Seriez-vous prêts à payer pour participer à ce programme ?

La personne qui répond `' OUI'' se voit adresser une carte de paiement comportant les montants suivant :

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

90

95

100

Les montants sont exprimés en FCFA.

Les questions A9 ; A10 ; A11 permettent de faire apparaitre d'une part les perceptions traditionnelles et d'autre part la notion de microbes et de péril fécal.

Paragraphe 4 : Les limites du travail

Dans ce paragraphe, nous allons passer en revue les limites de notre travail de recherche. L'étude serait plus intéressante si les données d'enquête nous permettaient d'utiliser le modèle probit. Dans ce cas on expliquerait la décision de participer au programme d'adduction d'eau potable. De plus, compte tenu de nos moyens financiers dont nous disposons pour cette étude, nous avons enquêté quelques ménages, alors qu'on aurait pu l'étendre à tous les ménages de TOGBOTA-OUDJRA.

Chapitre II: ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE ET RECOMMANDATIONS

Section1 : ANALYSES DES RESULTATS DE L'ENQUETE

L'analyse des données issues de l'enquête va s'effectuer suivant deux étapes : l'analyse descriptive et l'analyse économétrique.

Paragraphe 1 : Statistiques descriptives

Dans ce paragraphe, nous présentons un bref aperçu des statistiques descriptives des variables retenues pour l'analyse.

2.1.1.1 : les modes d'approvisionnement et les usages

Les ménages de TOGBOTA-OUDJRA ont comme unique source d'approvisionnement la source naturelle appelée communément «  OUDJRA-GA ». (50%) des enquêtés utilise des bassines de 25 litres pour chercher l'eau à la source, située à environ 7 minutes des habitations, et consomme en moyenne 122 litres par jour. Le transport de l'eau est assuré par les femmes et les enfants (94%) et les hommes qui vont chercher l'eau eux même sont des célibataires (6%). L'eau de la source s'utilise principalement pour la cuisine, la boisson, la douche, la vaisselle et la lessive. Par ailleurs l'eau transportée à la maison s'utilise uniquement pour la cuisine et la boisson ; et le reste des usages s'effectue directement à la source ; ce qui représente une source de contamination directe pour l'eau et confirme la position des 94% des ménages enquêtés qui affirme que l'eau est de mauvaise qualité. En ce qui concerne la purification, certains ménages utilisent l'alun et d'autres faute de moyen consomment directement l'eau sans aucun traitement ; ce qui les exposent à différentes maladies tels que : angine, toux, paludisme, diarrhée, rougeole, bilharziose, ulcère de burili, choléra, fièvre typhoïde, tuberculose, urticaire. Pour le traitement de ces maladies les ménages font recours à la médecine traditionnelle (tisanes, guérisseur traditionnel...) et, en cas d'échec, à la médecine moderne.

Tableau 2 : Fréquences des variables

Mapprov Freq. Pourcent. Cum

10 1 2.00 2.00

15 2 4.00 6.00

20 9 18.00 24.00

25 25 50.00 74.00

30 10 20.00 94.00

40 3 6.00 100.00

Total | 50 100.00

Treau | Freq. Percent Cum.

0 3 6.00 6.00

1 47 94.00 100.00

Total | 50 100.00

Source : Nos calculs à partir des données d'enquêtes

2.1.1.2 : Caractéristiques socioéconomiques

Tableau 3 : Résultats descriptifs

Variables Moyenne Ecart type Minimum Maximum

Mapprov 25.3 5.661 10 40

Qteau 122.4 85.405 20 480

Treau 0.94 0.238 0 1

Tps 7.04 4.58 3 30

Qleau 0.06 0.239 0 1

Purific 0.9 0.303 0 1

Age 36.72 11.873 20 72

Sexe 0.36 0.484 0 1

Educ 0.14 0.35 0 1

Revenu 55298 55742.5 9000 240000

Coutume 0.38 0.49 0 1

Taille 4.98 2.637 1 18

La particularité de notre étude est que les ménages enquêtés ont accepté à l'unanimité de participer au programme d'adduction d'eau. Le montant moyen du consentement à payer est de 19.2 FCFA la bassine de 25 litres, soit 768FCFA/m3 ; ce qui représente plus trois fois la tarification pratiquée par la SONEB qui est en moyenne de 250FCFA le m3 pour ce qui est de la tranche sociale (SOGLO, 2002). La moyenne d'âge des enquêtés est de 37 ans. Les ménages enquêtés sont en majorité analphabètes (86%) et les chefs de ménages les plus instruits ont à peine le niveau primaire. Les activités des ménages sont variables et dépendent fortement des saisons ce qui leur procure des revenus très variés. Dans le souci d'obtenir des revenus mensuels, nous avons converti les revenus trimestriels ou semestriels en revenus mensuels. Les chefs de ménages sont en majorité des cultivateurs et des pêcheurs. Ces ménages ont un revenu moyen de 55298 FCFA et sont composés en moyenne de 5 personnes. Signalons que 38% des enquêtés affirme l'existence d'une divinité du nom de `'TÔ Dan'' liée à cette source traditionnelle.

Tableau 4 : Cap moyen par sexe

Sexe = 0

Variable | Obs Moyenne Min Max

cap | 32 20.15 5 50

Sexe = 1

Variable | Obs Moyenne Min Max

cap | 18 17.5 5 40

Commentaire:

Nous constatons que les hommes ont un CAP moyen inférieur à celui des femmes (17.5 contre 20.15). Doit-on prendre en compte cet écart et conclure directement quant à la différence entre les deux moyennes ? La réponse est non.

Pour conclure, nous allons procéder à un test de comparaison de moyennes. (Voir le test ci-dessous)

Tableau 5 : Test de comparaison des moyennes

Group | Obs Mean Std. Err. [95% Conf. Interval]

0 | 32 20.15625 2.014118 16.04843 24.26407

1 | 18 17.5 2.564527 12.08932 22.91068

combined | 50 19.2 1.580235 16.0244 22.3756

diff | 2.65625 3.304103 -3.987095 9.299595

diff = mean(0) - mean(1) t = 0.8039

Ho: diff = 0 degré de liberté = 48

Ha: diff < 0 Ha: diff != 0 Ha: diff > 0

Pr(T < t) = 0.7873 Pr(|T| > |t|) = 0.4254 Pr(T > t) = 0.2127

Commentaire :

Le principe de ce test est de voir si la différence entre les deux moyenne est nulle (Ho). Pour cela, on va tester si la différence est différente de zéro (Ha) ; si c'est le cas, on rejettera l'hypothèse Ho au seuil de 10% sinon, on l'acceptera. Ici on a Pr(|T| > |t|) = 0.4254, cela signifie qu'on a 42.54% de chance de se tromper si on affirme que la différence (2.65625) entre le CAP moyen des femmes et celui des hommes est comprise entre -3.987095 et 9.299595. On peut donc retenir qu'il n-y a pas de différence significative entre le CAP moyen des femmes et celui des hommes.

Paragraphe 2 : Analyse économétrique

2.1 Justification du choix du modèle

La modélisation des variables qualitatives nécessite l'utilisation des modèles particuliers tels que : les modèles Logit et Probit, qui sont des cas particuliers des modèles dichotomiques uni variés, et le modèle Tobit, modèle intermédiaire entre les modèles qualitatifs et le modèle linéaire général.

Les modèles dichotomiques probit et logit admettent pour variable expliquées non pas un codage quantitatif associé à la réalisation d'un évènement (comme dans le cas de la spécification linéaire), mais la probabilité d'apparition de cet évènement conditionnellement aux variables exogènes (C. HURLIN, Jan 2003). L'application de ces modèles, tient compte de la nature dichotomique de la variable expliquée. Dans le cadre de la valorisation des actifs environnementaux, il est important de faire la distinction entre la décision de participer ou non au programme de valorisation de l'actif et le montant proposé en cas d'acceptation. A l'issu de notre enquête, nous avons constaté que tous les ménages enquêtés ont accepté participer au programme, tout en révélant un montant. Cette situation rend inappropriée l'utilisation des modèles à variables qualitatives, car la probabilité d'adoption du programme d'adduction d'eau est certaine. En conséquence, nous utiliserons le modèle linéaire général pour expliquer le montant du CAP.

2.2 Forme générale du modèle

Cap= f (Mapprov Qteau Treau Tps Qleau Purific Age Sexe Educ Revenu Coutume Taille) (1)

Avec : Cap le montant du consentement à payer

2.3 Résultats de l'estimation

L'estimation de l'équation (1) a permis d'identifier les facteurs qui influencent la valeur du CAP pour disposer localement d'eau potable. Le tableau 6 ci-dessous donne les résultats de l'estimation du modèle de régression linéaire générale par la méthode des moindres carrés ordinaires sous le logiciel STATA version 9. La statistique de Fisher montre que le modèle est globalement significatif au seuil de 5%.

Les tests individuels sur les coefficients montrent que seules les variables telles que le temps mis pour chercher l'eau à la source (Tps) et les coutumes traditionnelles liées à la l'utilisation de l'eau (Coutume) affectent significativement la valeur du CAP en vue de participer au programme d'adduction d'eau dans le village.

Le coefficient négatif et significatif du Temps(Tps) suggère que plus le temps est élevé et plus le montant du CAP est faible. Ce résultat montre que l'accessibilité à l'eau plus que la qualité constitue le critère le plus important pour les ménages, étant donné que leur souci majeur est la distance de marche entre leur domicile et le point d'eau le plus proche. Par conséquent, l'eau traitée ou de meilleure qualité (eau potable) doit être plus rapprochée des domiciles que la source d'eau traditionnelle. L'eau de rivière traitée comme nouvelle source d'eau est susceptible par exemple d'être tout de suite acceptée si la distance à parcourir jusqu'à la rivière peut être réduite substantiellement par l'installation d'un système d'alimentation en eau.

Le coefficient positif et significatif de la coutume montre que plus les ménages lient l'utilisation de l'eau à des coutumes plus ils sont disposé à offrir un montant élevé. Ceci révèle l'importance de l'eau dans les pratiques religieuses et culturelles ou dans des évènements essentiels de la vie comme les naissances.

Cependant les autres variables ne l'affectent pas significativement. Il s'agit des variables comme le sexe, le niveau d'éducation (Educ), le revenu, la taille du ménage(Taille), la quantité consommée (Qteau) et la qualité de l'eau(Qleau).

Le coefficient positif du sexe signifie que les femmes sont plus disposées à payer un montant élevé que les hommes. Ceci pourrait s'expliqué par le fait que ce sont les femmes qui assistent directement les enfants, premiers victimes des maladies hydriques et sont donc les plus touchées.

L'âge, le niveau d'éducation, la taille du ménage et la qualité de l'eau ont également un signe négatif. Ces résultats impliquent que plus l'individu est âgé et moins il veut offrir un montant élevé. Le coefficient négatif de la variable éducation signifie que plus le niveau d'éducation est élevé, plus le montant est faible. Cette situation met en exergue l'épineux problème de l'analphabétisme de la population. Plus de 90% des enquêtés sont analphabètes et sont en majorité des femmes. Les plus instruits ont à peine fréquentés ; ce qui ne fait pas de différence entre eux et les analphabètes. Ce problème d'analphabétisme serait pour beaucoup dans l'explication des résultats obtenus. Ainsi, certains individus ignorent que l'eau consommée est de mauvaise qualité et leur perception de la qualité de l'eau se limite à sa seule couleur souvent jaunâtre. Pour cela, il utilise comme seule méthode de désinfection l'alun et de plus ne respectent aucun dosage de cette substance chimique ; ce qui pourrait être la source d'autres maladies. Aussi, le coefficient négatif de la taille suggère que plus il y a d'individu dans le ménage, et moins le montant du CAP est élevé.

Le coefficient positif mais faible du revenu montre que le revenu n'est pas déterminant dans la révélation du CAP. Ceci pourrait s'expliqué par le fait que le village n'ayant jamais bénéficié d'aucune infrastructure d'eau, les ménages n'ont pas la culture d'achat de l'eau ; et par conséquent n'affectent aucune ressources à l'achat de ce bien pourtant indispensable à la vie. En somme, les variables qui expliquent d'habitudes les CAP à savoir : le revenu, le niveau d'éducation, l'âge et le sexe sont ici non significatifs. En effet, on s'attendait à ce que ces variables soient déterminantes dans l'explication du montant du CAP.

(page suivante pour résultats de régression)

Tableau6 : Résultats du modèle de régression linéaire

cap | Coef. P>|t|

mapprov 0.2596094 0.479

qteau -0.015792 0.584

treau 6.930467 0.233

tps -0.8648517 0.011**

qleau -0.6995748 0.927

purific 0.5692924 0.884

age -0.14168 0.527

sexe 3.327577 0.490

educ -4.33037 0.335

revenu 0.0000644 0.132

Coutume 13.15505 0.013**

taille -0.7345878 0.364

cons 13.37899 0.329

Nombre d'observations = 50

F (12, 37) = 2.36

Prob > F = 0.0224

R2 = 0.3192

Source: Nos calculs à partir des données d'enquêtes

Note : ** indique que le coefficient est significatif au seuil de 5%

2.5 Tests sur le modèle

Afin de juger du pouvoir explicatif de notre modèle, nous procéderons ici à quelques tests classiques à savoir : le test d'hétéroscédasticité, le test d'homogénéité et le test d'autocorrélation des erreurs.

2.5.1Test d'hétéroscédasticité de Breush-Pagan

On test :

Ho : homoscédasticité des erreurs

Contre

H1 : hétéroscédasticité des erreurs

La statistique de Khi-deux est de 5.62 avec une probabilité de 0.0178

(Prob > Khi2). On accepte alors l'hypothèse d'homoscédasticité des erreurs au seuil de 5% (voir annexe). Cela signifie que la marge d'erreur est identique en tout point de l'échantillon.

2.5.2 Test de Chow : test d'homogénéité des comportements

Ce test permet d'examiner si les coefficients d'une régression sont stables par rapport aux observations utilisées. Il porte sur la somme des carrées des résidus.On veut tester :

Ho :SCR=SCR1 +SCR2 (modèle stable)

Contre

H1 : SCR ?SCR1+SCR2(modèle instable)

La statisrique F*= de Fisher suit une loi F(k, n-2k)

Avec k : nombre de paramètres du modèle ;

SCR1 : pour le sous-groupe des femmes«0''

SCR2 :pour le sous- groupe des hommes«1''

· Si F*>Fluá alors on rejette H0, avec á le risque d'erreur

Les résultats de l'estimation nous donnent :

SCR= 4165.30829 ; SCR1=3014.39938 ; SCR2=182.414033 ; n=n1+n2=32+18=50 ; k=13

F*=

F*=0.559304004 ; Flu0.05=F(13, 24)=2.25

On constate que F*<Flu ; alors on accepte H0 c'est-à-dire SCR=SCR1+SCR2

Conclusion : Le modèle est stable au risque d'erreur de 5%. Ainsi donc ; on peut maintenir le modèle complet.

2.5.3 : Test d'autocorrélation des erreurs

A partir de la série des résidus de l'estimation du CAP, on fait une représentation graphique (graphique1). Ce dernier montre que les résidus sont alternés ; on a donc un risque d'autocorrélation négative.

Nous corrigeons l'autocorrélation par la procédure de Cochrane Orcutt. La probabilité 0.0021 associée au coefficient estimé de la variable AR(1) est significative au seuil de 5%. (voir le détail du test à l'annexe)

Graphique1 : Représentation graphique des résidus

Paragraphe3 : Vérification des hypothèses

3.1 : Vérification de l'hypothèse H1

De l'analyse descriptive, il ressort que 100% des ménages enquêtés s'approvisionnent à partir d'une source naturelle appelée « OUDJRA-GA » ; ils utilisent pour cela des bassines de capacités variables dont la plupart sont des bassines de 25L .En revanche l'eau est utilisée pour la boisson, la cuisine, la vaisselle, la douche et la lessive et, la quantité moyenne d'eau consommée par ménage est de 122.4 litres par jour ; soit une consommation de 24.48 litres par personne. Cette quantité d'eau est largement inférieure à la norme requise pour un individu qui est de 100 litres d'eau par jour selon l'OMS.

De tout ce qui précède nous pouvons conclure que l'hypothèse selon laquelle « La quantité d'eau des ménages est faible » est vérifiée.

3.2 : Vérification des hypothèses H2 et H3

De l'analyse descriptive, on constate que le CAP moyen proposée par les ménages enquêtés s'élève à 19.2 FCFA soit 768 FCFA/ m; ce qui représente plus de trois fois la tarification de la SONEB. De surcroît le CAP moyen des hommes et celui des femmes s'élèvent respectivement à 17.5 et 20.15 FCFA et, l'analyse révèle qu'il n'existe pas de différence significative entre ces deux montants. Nous pouvons en définitive conclure que les hypothèses H2 et H3 sont vérifiées.

3.3 : Vérification de l'hypothèse H4

De l'analyse économétrique, il ressort que le montant du CAP est influencé de façon significative par le temps mis pour chercher l'eau et les coutumes traditionnelles montrant l'existence de divinités liées à cette source.

Nous pouvons donc qu'à l'issue de ces résultats que l'hypothèse selon laquelle : « Les valeurs du CAP sont influencées par la durée d'approvisionnement et les coutumes traditionnelles liées à l'utilisation de l'eau» est vérifiée.

Section 2 : RECOMMANDATIONS

Les résultats de l'étude que nous venons de présenter indiquent que les montants du CAP pour la participation au programme d'adduction d'eau potable ne sont pas le fait du hasard mais sont plutôt expliqués par les valeurs sociales. Les montants que les chefs de ménages du village de TOGBOTA-OUDJRA consentent à payer sont influencés par le temps et la coutume. Les variables sociodémographiques et économiques telles que l'âge, le niveau d'éducation, le revenu, n'influencent pas de manière importante la valeur du CAP pour la participation au programme.

L'étude suggère un certain nombre de recommandations pour la mise en oeuvre du programme d'adduction d'eau potable dans ce village.

La première recommandation suggérée par l'étude, va à l'endroit des élus locaux qui doivent mettre en oeuvre des actions de sensibilisation, d'information et de communication dirigées, sans distinction, vers tous les ménages afin de les informer des risques auxquels ils s'exposent en consommant l'eau de cette source et les nombreux avantages liées à la consommation de l'eau potable. Ainsi donc, en attendant l'installation d'un système d'alimentation en eau potable, ils pourront leur proposer des méthodes de désinfection et de traitement préalable de l'eau avant toute consommation.

Deuxièmement, même si de façon unanime les ménages sont prêts à payer l'eau potable, la municipalité en collaboration avec les services de la DGE devront faire attention à la fixation du prix et éviter la discrimination par les prix, puisque certaine frange de la population serait toujours prêt à maintenir leur ancienne habitude de consommation ; et dans ce cas, l'objectif de l'eau pour tous n'est pas atteint. En ce qui concerne le recouvrement des coûts, le prix de l'eau doit permettre d'assurer l'entretien des installations et leur renouvellement dans le souci de respecter le principe de « l'eau paie l'eau » retenu par la stratégie nationale d'approvisionnement en eau dans les milieux ruraux.

Troisièmement, quelque soit le coût de l'installation des infrastructures, la municipalité doit tout mettre en oeuvre pour doter ce village des points d'eau, afin de permettre à tout individu d'y accéder.

Quatrièmement, la construction des infrastructures doit s'accompagner par des installations sanitaires adéquates pour éviter la contamination des sources d'eau.

Enfin, les services de la DGE en collaboration avec la municipalité, doivent installer les points d'eau le plus proche possible des habitations.

CONCLUSION

L'objectif de cette étude était de faire un diagnostic et de proposer des outils d'aide à la décision et de déterminer le prix que les habitants de TOGBOTA sont prêts à payer pour disposer localement d'eau potable. A cet effet, la méthode d'évaluation contingente a été utilisée par le biais de la technique de la carte de paiement sur un échantillon complet de 50 ménages ruraux. Cette enquête a permis d'obtenir un ensemble d'informations utiles à la mise en oeuvre du programme d'adduction d'eau potable. Deux techniques d'analyse ont été utilisées. Une première purement descriptive et une seconde basée sur le modèle linéaire général. L'analyse descriptive nous a permis d'obtenir le montant médian du CAP proposé par les ménages. Les résultats économétriques ont abouti aux conclusions selon lesquelles les variables temps et coutume influencent significativement les valeurs du CAP. En outre, les variables telles que l'âge, le niveau d'éducation et le revenu n'affectent pas significativement le montant du CAP.

Les recommandations faites sur la base de ces résultats vont dans le sens de la mise en oeuvre d'action d'information et de communication en direction de tous les ménages du village et sur la proximité des points d'eau afin de faire gagner du temps aux ménages.

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- N'GUESSAN Coffie Francis José et BOUAFFON N'dia Yapo Victor (2006) , `' Contribution des ménages ruraux au financement de l'assurance maladie universelle en cote d'ivoire: une analyse a partir du modèle tobit censuré''.

- Projet d'Assistance au Développement au Secteur de l'Eau et de l'Assainissement 2 (PADSEA2) Composante Approvisionnement en Eau potable et Education à l'Hygiène (2008).

- Razafindralambo, R., `'Valeur économique de l'alimentation en eau urbaine : Etude de cas sur l'alimentation en eau de la ville de Fianarantsoa'', juin 2001.

- Régis BOURBONNAIS, Econométrie,''Manuel et exercices corrigés'', 3è édition

- Sylvie Faucheux, Jean-François Noël (1995), `'Economie des ressources naturelles et de l'environnement'', Edition ARMAND COLIN.

- The World Bank water demand research team, 1993, `'The demand for water in rural areas: determinants and policy implications''.

- Whittington, D. Briscoe, J., Mu., X., and Barron, W., (1990) , `'Estimating the Willingness to pay for Water Services in Developing countries : A Case study of Contingent Valuation Surveys in southern Haiti''. Economic Development and cultural Change.

- www.who.int/water_sanitation_health/en/shs0404resf.pdf

Table des matières

INTRODUCTION..........................................................................1

Chapitre I : cadre théorique et méthodologique de l'étude........................3

Section 1 : Cadre théorique.................................................................................3

Paragraphe 1 : Problématique ......................... ........................ 3

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de la recherche..........................6

2.1 Objectifs.....................................................................6

2.2 Hypothèses..................................................................6

Paragraphe 3:Fondements théoriques de l'analyse des bénéfices d'adduction

d'eau potable..............................................6

3.1 Les bénéfices de l'approvisionnement en eau potable................6

3.2 Valeur économique totale des biens d'environnement..................8

3.3 Les méthodes d'évaluation des biens environnementaux .............9

3.3.1 Les méthodes indirectes.................................................9

3.3.1.1 La méthode des coûts de transport..................................9

3.3.1.2 La méthode des prix hédoniques ou des prix implicites.....11

3.3.1.3 La méthode des dépenses de protection............................12

3.3.2 Les méthodes directes...................................................15

3.3.2.1 La méthode d'évaluation contingente ..............................15

3.4 Les propriétés de l'eau.....................................................17

3.5 Les usages de l'eau.........................................................18

3.5.1 Les usages hors circuit...................................................18

3.5.2 Les usages en circuit......................................................19

Section 2 : Méthodologiques de la recherche.........................................19

Paragraphe 1 : Présentation de la zone d'étude .................................19 Paragraphe 2 : Caractéristiques de l'étude de cas.................................21

2.1 Période de l'enquête.........................................................21

2.2 L'échantillon.................................................................21

Paragraphe 3 : Le questionnaire et la technique de questionnement............22

Paragraphe 4 : Les limites du travail...................................................23

Chapitre II: analyse des résultats de l'enquête et recommandations...........24

Section1 : analyses des résultats de l'enquête..........................................24

Paragraphe 1 : Statistiques descriptives........................................... 24

2.1.1.1 les modes d'approvisionnement et les usages.....................24

2.1.1.2 Caractéristiques socio économiques.................................26

Paragraphe 2 : Analyse économétrique...........................................29

2.1 Justification du choix du modèle.........................................29

2.2 Forme générale du modèle................................................29

2.3 Résultats de l'estimation...................................................29

2.4 Tests sur le modèle...........................................................33

2.5.1 Test d'hétéroscédasticité de Breush-Pagan..............................33

2.5.2 Test d'homogénéité de Chow.............................................33

2.5.3 Test d'autocorrélation des erreurs.......................................34

Paragraphe3 : Vérification des hypothèses.......................................35

3.1 Vérification de l'hypothèse H1.............................................35

3.2 Vérification des hypothèses H2 et H3......................................35

3.3 Vérification de l'hypothèse H4............................................36

Section 2 : recommandations.............................................................37

CONCLUSION........................................................................39

BIBLIOGRPHIE...........................................................................40

TABLE DES MATIERES ...............................................................42

* 1 Ces exemples sont cités par Sylvie F. et J.F. Noël dans ECONOMIE DES RESSSOURCES NATURELLES ET DE L'ENVIRONNEMENT, éd : ARMAN COLIN, 1995.






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