2.2.1.3- Les actifs familiaux
Ce sont tous les membres de la famille qui participent au
travail dans les exploitations appartenant au chef de famille. Une grande
proportion de nos enquêtés (60,4%) affirme se faire aider dans les
champs par les membres de leur famille. Le niveau de participation de ceux-ci
dans l'exploitation peut être évalué à 30 à
40% selon leur effectif et surtout l'âge et le sexe des enfants. Aucune
rémunération ne leur est accordée comme le disent 97,2% de
ceux qui ont eu à se soumettre à notre questionnaire. Ainsi,
leurs efforts sont complétés par le travail du chef de
ménage aidé lui aussi par des actifs extérieurs à
la famille et sous des formes différentes.
2.2.1.4- Les actifs extérieurs à la
famille
La participation des actifs extérieurs à la
famille varie essentiellement selon l'âge du chef de ménage
puisque les formes en vigueur (l'entraide, l'invitation et le salariat
agricole) y sont intimement liées.
2.2.1.4.1- L'entraide :
Litombiyi
C'est une forme d'organisation propre aux jeunes
(jusqu'à 40 ans), dont plus de 70% s'organisent en groupes d'entraide
(Litombiyi). Il s'agit d'un groupe de trois à six personnes qui
travaille pour chaque membre alternativement et lorsque le cycle fini, il
recommence. Dans ce cas, la participation des actifs extérieurs à
la famille dans l'exécution du travail peut atteindre 60% car toute
l'année durant et quelle que soit l'activité, l'entraide est
pratiquée. Les membres d'un même groupe sont souvent des amis.
Parfois, appartenant à une même génération, ils ont
été initiés la même année. C'est donc un
facteur d'unité et de reconnaissance de leur appartenance à une
même classe.
2.2.1.4.2- L'invitation :
Koutongou
D'un air beaucoup plus festif, il est l'apanage des plus vieux
qui, outre l'entraide qui est pratiquée par eux dans une faible
proportion, adoptent plutôt l'invitation (Koutongou). Dans ce
cas, un paysan invite les autres à venir travailler dans son champ
souvent les dimanches ou les samedis. Il fait préparer pour l'occasion
de la boisson locale et tue un porc ou un autre animal. Les invités se
retrouvent dans le champ pour un travail de deux à trois heures avant
d'aller consommer la boisson et le repas préparés pour la
circonstance. Seuls 12,5% de nos enquêtés en font usage et ne
participent au travail familial qu'à hauteur de 10 à 15%.
2.2.1.4.3- Le salariat agricole :
Litombila
Quoique pratiqué dans une faible proportion, le
métayage ou salariat agricole existe lui aussi. Mais tout comme
l'invitation, il est beaucoup plus pratiqué par les personnes d'un
âge avancé. Les jeunes, eux, en font usage, seulement en cas de
force majeure, surtout quand ils ne peuvent pas faire face à un cumul
d'activités. C'est d'ailleurs ce qui justifie leur taux d'emploi
très faible dans le terroir (14,6%) alors qu'au même moment,
l'entraide à elle seule s'évalue à 40,6%.
En somme, les cas de figure les plus abondants sont ceux
où on assiste à une combinaison de plusieurs formes de moyens de
faire intervenir des actifs extérieurs dans l'exploitation agricole. On
parle alors du règne du faire-valoir direct. C'est d'ailleurs ces types
de combinaisons qui préfigurent la capacité d'exploitation d'un
paysan et sous-tendent les formes et la taille des parcelles de même que
les itinéraires de culture.
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