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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 : Répartition des femmes enquêtées par structures

Tableau n°02 : Distinction entre l'approche de l'IFD et de GED

Tableau n°03 : Incidence de la pauvreté en province selon les milieux de résidence et

les caractéristiques socio - démographiques du chef de ménage.

Tableau n°04 : Occupations des femmes en RDC

Tableau n°05 : Effectif des ONGD en RDC de 1990 à 2003

Tableau n°06 : Représentation des femmes au Dialogue Inter Congolais

Tableau n°07 : Initiatives des femmes politiques dans le processus électoral

Tableau n°08 : Les effectifs des électeurs par Genre

Tableau n°09 : Electeurs par Genre et par Provinces

Tableau n°10 : Candidats par Genre et par Provinces

Tableau n°11 : Candidatures aux législatives nationales

Tableau n°12 : Genre et élus par Provinces

Tableau n°13 : La représentation des femmes dans les différentes législatives de 1970 à 2006

Tableau n°14 : Les femmes dans les législatures de la RDC

Tableau n°15 : Candidatures à la Présidentielle de 2006

Tableau n°16 : Niveau d'instruction des femmes à Kindu

Tableau n°17 : Genre, élus et appartenance politique lors des élections législatives Nationales de 2006.

LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES

Figure n°01 : Schéma des théories sur le Genre et le Développement

Graphique n°01 : Visualisation des effectifs des ONG en RDC de 1990 à 2003

Graphique n°02 : Visualisation de la représentation des femmes participantes au Dialogue Inter Congolais

Graphique n°03 : Visualisation des initiatives des femmes politiques dans le processus électoral

Graphique n°04 : Visualisation des électeurs par Genre

Graphique n° 05 : Visualisation des candidats aux élections législatives nationales.

Graphique n°06 : Visualisation des candidatures à la présidentielle de 2006.

INTRODUCTION

1. ÉTAT DE LA QUESTION

La logique féministe pour les études de genre est partie d'un constat : les situations défavorables des femmes par rapport aux hommes, dictées par le patriarcat. Cela s'est institutionnalisé dans les normes et pratiques étatiques, qui puisent leurs fondements des normes et pratiques sociales.

Ces situations ont été observées dans différents contextes nationaux et locaux, sans être abordées de manière uniforme partout par les chercheurs, malgré les similitudes qui apparaissent dans la sphère de Genre à travers le monde ; de manière générale, les femmes ont un statut défavorable par rapport aux hommes dans plusieurs secteurs de la vie sociale.

Là où des méthodologies ont été appliquées aux recherches sur le Genre, les réflexions des féministes ont produit des théories et des approches, qui sont à fixer sur des situations observées dans un espace bien déterminé, en un moment précis, dans un environnement politique, économique, socio culturel bien identifiable.

Ainsi, d'après Julienne NZUGU FEZA (1(*)) : « la transposition de ces réflexions sur la République Démocratique du Congo n'est pas de manière absolue applicable aux situations des femmes congolaises. Les réalités qui ont produit les études de Genre dans le monde anglo-saxon, en Europe ou dans tout autre continent, ne sont pas nécessairement identiques aux nôtres ».

Cela suppose donc un questionnement qui nous permette de savoir ou de connaitre les situations réelles des femmes congolaises et une approche à appliquer à leurs conditions d'existence, pour susciter un changement socio politique et économique en faveur de l'égalité des sexes.

Par ailleurs, selon Marie ZAMUDA RAMAZANI, « la transposition d'approche ne peut dans ces conditions se faire de manière mécanique. Il faut une méthodologie spécifique au contexte congolais » (2(*)).

Plusieurs courants ont traversé le féminisme, mais ont tous été sujet à requestionnement quand ceux-ci ne répondaient pas des faits sur terrain ou encore ne pouvaient engendrer les changements souhaités par les acteurs de promotion de Genre, notamment les chercheurs, dans plusieurs pays du monde contemporain. Nous faisons ici allusion aux différents débats scientifiques, colloques, ateliers et conférences autour du concept de Genre en France, en Afrique et aux Etats Unis par les chercheurs sur les situations des femmes.

A cet effet, Marie-Ange LUKIANA * déclare dans sa communication : «  Que dire du Genre dans un contexte multiculturel comme celui de la République Démocratique du Congo, où la trajectoire historique, n'est pas commune à tous les groupes sociaux, où les mutations sociales ont émaillé « les histoires des femmes », produisant des régimes de genre ponctuels, un peu permanents, imbriqués, etc. »(3(*)) 

Cette communication va dans la même conception ou dans le même sens avec celle de Catherine ODIMBA (4(*)), la Représentante Africaine du Réseau Universitaire de Chercheurs en Genre, RUCG en sigle, lorsqu'elle affirme avec consistance que : « la République Démocratique du Congo a à la fois, une politique, une économie, une culture et par sa particularité, ses espaces de vie multiples. Elle a des histoires, des politiques, des économies, tous conceptualisables. Il faut donc des réflexions qui produisent des approches pour l'égalité des sexes qui tiennent compte de tous ces paramètres ».

Par la même occasion, un Sociologue Congolais, LONGANDJO OKITA KEKUMBA (5(*)) de l'Université de Kinshasa, s'est posé les questions de savoir : Qu'est-ce que le Genre en République Démocratique du Congo et Quelles problématiques de Genre pour la République Démocratique du Congo ? Existe-il un Genre ou des Genres (une construction sociale des sexes ou des constructions sociales des sexes ?) Ce qui implique un questionnement sur les régimes de Genre, leur temporalité, leur fonctionnement et leur prise en Genre ainsi que le système de Genre qu'ils mettent en place au niveau macro sociétal ». Malheureusement, conclut LONGANDJO OKITA KEKUMBA, la question ne semble pas être suffisamment prise en charge par plusieurs chercheurs congolais.

La majorité de chercheurs congolais, membres du RUCG, estiment qu'il existe une multitude de régimes de Genre en République Démocratique du Congo, nous voulons dire plusieurs espaces où le Genre fonctionne selon les normes de l'espace, modelés par les cultures, les économies, les politiques et les Administrations qui s'entrecroisent, se repoussent, se coalisent sur les femmes et les hommes pour produire une configuration de Genre propre à la République Démocratique du Congo.

Dans ces conditions, il est indispensable pour nous, de critiquer rationnellement le questionnement des auteurs et chercheurs congolais sur le Genre car, quels seraient les points de convergence et de divergence entre la sphère globale, et les sphères sectorielles où se dévoile le Genre, mais aussi entre la sphère publique et les sphères privées?

Quand le public et le privé ; le local et le global de Genre s'affrontent dans les espaces de vie, il en résulte souvent de disfonctionnement de l'un ou de l'autre. Les logiques de Genre du niveau global et national ne sont toujours pas les logiques du niveau local, ou celles de la sphère publique consacrée dans les sphères privées. Evoluer dans plusieurs sphères à la fois suppose des paradoxes dans le chef des femmes. Quelle est la sphère dominante de genre chez la femme congolaise ? Quelle est celle qui façonne son identité. Bref, quelle est l'identité réelle de la femme congolaise face à cette diversité de Genre qu'elle affronte au même moment, dans sa vie de tous les jours ?

Pour Simone de BEAUVOIR (6(*)) citée par Marie-Claire YANDJU, la Représentante du Ministre de Genre, Famille et Enfant de la RDC : « la femme vit des « Genres » dans différents espaces, mais un reste dominant, pour chaque femme et pour chaque groupe social féminin congolais. La même qui donne des ordres à ses enfants à la maison, ne peut pas prendre la parole devant les hommes dans une église, son fils y compris; le religieux et le familial s'affrontent, celle qui donne des ordres au service ne peut que soumission à son mari ; le public et le privé s'affrontent, celle qui doit préparer pour son mari a un cuisinier ; que devient la femme du cuisinier et le cuisinier qui prépare chez une autre femme ne peut pas le faire chez lui ! ». Ce sont des réalités que toute femme connait, y compris la femme congolaise.

Les situations réelles des femmes congolaises ne sont pas prises en compte et les politiques en direction des femmes ne sont pas souvent accompagnées de mesure expresse de mise en oeuvre. C'est ainsi que dans l'élan national de la lutte pour le repositionnement des femmes, la situation semble stagnante.

Pour mieux baigner notre discours dans un courant d'idées spécifique et expliquer la démarcation de notre objet d'étude par rapport aux thèses antérieures explicitées sur la situation de la femme dans le monde, nous avons fait aussi une revue critique des divers courants d'idées existant sur le Genre.

Le premier courant d'idées sur le Genre s'est développé en 1972 à partir des impulsions du sociologue britannique Ann OAKLEY (7(*)). Ce dernier a élaboré, dans sa production scientifique, une distinction entre le Sexe et le Genre. Ce courant prouve que la masculinité et la féminité ne sont pas des substances « naturelles » inhérentes à l'individu, mais des attributs psychologiques et culturels, fruits d'un processus social au cours duquel l'individu acquiert les caractéristiques du masculin ou (et) du féminin. Le Genre est ici considéré comme le « sexe social ».

Par la suite, de nombreux auteurs ont proposé un renversement de la relation de cause à effet Sexe/Genre. Ces auteurs du deuxième courant d'idées sur le Genre vont considérer que le sexe, au même titre que le Genre, est une construction sociale. Parmi ces auteurs, les plus célèbres sont : Eve KOSOFSKY SEDGWICK(8(*)),Michel FOUCAULT (9(*)),Nicole ALBERT(10(*)), Marie -Hélène BOURCIER (11(*)), Leslie FEINBERG(12(*)), Kate BORNSTEIN(13(*)), Patrick CALIFIA-RICE(14(*)), Lee EDELMAN(15(*)) et Judith BUTLER(16(*))

Contrairement aux auteurs du deuxième courant d'idées, Ann OAKLEY confirme : « Le genre précède le sexe ; dans cette hypothèse le sexe est simplement un marqueur de la division sociale ». Penser le sexe en termes de donnée biologique est une impasse : pour elle le sexe est avant tout une représentation de ce que la société se fait de ce qui est « biologique ».

Selon Judith BUTLER, « Le Genre, c'est la stylisation répétée des corps, une série d'actes répétés à l'intérieur d'un cadre régulateur plus rigide, des actes qui se figent avec le temps de telle sorte qu'ils finissent par produire l'apparence de la substance, un Genre naturel de l'être. ».(17(*))

Certes, à partir des explications développées par les chercheurs et auteurs du deuxième courant d'idées, nous retrouvons comme mérite le fait de partager le même paradigme sur la notion et les considérations du concept Genre, car les actes et les discours relatifs au Genre sont performatifs. Cela signifie que non seulement ces derniers décrivent ce qu'est le Genre (performance) et par là même ont la capacité de produire ce qu'ils décrivent. Mais pour Judith BUTLER, « il faut aussi que le Genre désigne l'appareil de production et d'institution des sexes eux-mêmes [...] c'est aussi l'ensemble des moyens discursifs/culturels par quoi la « nature sexuée » ou un « sexe naturel » est produit et établi dans un domaine « pré discursif », qui précède la culture, telle une surface politiquement neutre sur laquelle intervient la culture après coup. »

La troisième thèse ou le troisième courant d'idées est tellement proche de notre objet d'étude, c'est le courant dénommé « l'Approche Genre et Développement ». Cette approche est soutenue par plusieurs auteurs et chercheurs sur le Genre à l'heure actuelle. Les plus célèbres sont : Laure BERENI et al (18(*)), Elsa DORLIN (19(*)), Guy HOCQUENGHEM (20(*)), Didier ERIBON (21(*)), Christine DELPHY (22(*)), Leo BERSANI (23(*)), Louis GEORGES (24(*)), Ronald LAING (25(*)), Thomas LAQUEUR (26(*)), Nicole-Claude MATHIEU (27(*)), Laure MURAT (28(*)) Nicole SAUDA (29(*)), Catherine ODIMBA (30(*)).

Cette approche repose sur l'analyse et la remise en cause des processus qui différencient et hiérarchisent les individus en fonction de leur sexe. Les conceptions du rôle des femmes dans le développement ont évolué progressivement pour cesser de considérer celles-ci comme des victimes et des objets passifs et en faire des acteurs autonomes.

Elle compare la situation des femmes et des hommes grâce à des outils d'analyse qui permettent de diagnostiquer les relations de Genre dans une société donnée sous plusieurs aspects : sociaux, économiques, culturels, environnementaux, politiques, etc. Une fois les inégalités éventuelles identifiées, elles seront prises en compte dans des programmes ou des projets de développement.

L'approche Genre et développement va ainsi contribuer à promouvoir l'égalité des droits et le partage équitable des ressources et des responsabilités entre femmes et hommes grâce à la prise en compte de leurs rôles et de leurs besoins.

Pour ces auteurs, pendant la « Décennie des femmes » (1975-1985) l'approche « Genre et développement » est apparue dans les projets de développement. Elle visait à réduire les inégalités en plaçant les femmes comme principales bénéficiaires (vision économiste) mais sans s'attaquer aux fondements des inégalités entre les hommes et les femmes (Par exemple : inutile de donner accès au crédit ou à la formation à des femmes qui n'ont ni accès à la terre, ni liberté de mouvement). Celles-ci étaient cantonnées dans leur rôle traditionnel (maternité, éducation des enfants, santé) sans effet sur les rôles socialement construits, d'où l'échec de cette approche.

D'après nous, les auteurs de cette approche devraient savoir qu'elle a été adoptée à la conférence de PÉKIN (1995) exclusivement par des « savants-profanes », c'est-à-dire, par les activistes de la promotion des Droits de la femme évoluant dans les ONGD et autres Associations féministes.

Ainsi, les chercheurs et autres experts en l'occurrence les « savants-scientifiques », hommes comme femmes, devraient normalement être associés dans la construction de ce courant afin que la majorité de ces défenseurs partagent le même paradigme. Pour les auteurs cités ci-hauts, l'approche Genre et Développement consiste à prendre en compte la répartition des rôles et des activités des femmes et des hommes dans chaque contexte et dans chaque société pour tendre vers un équilibre des rapports de pouvoir entre les sexes.

Le programme d'action de PÉKIN contient douze objectifs stratégiques concernant l'égalité de Genre. Depuis 2000, les Objectifs du Millénaire sont les principaux cadres de référence internationale en matière de développement, l'objectif troisième se propose de « promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ».

En France par exemple, c'est en 2000 que le HCCI (Haut Conseil de la Coopération Internationale) a mis en évidence dans une étude intitulée «  L'intégration du Genre dans la politique française de coopération : bilans et perspectives »31(*) le retard de la France par rapport aux autres pays européens sur la prise en compte des rapports sociaux entre femmes et hommes dans la politique mise en oeuvre. Ce sont les secteurs de l'éducation et de la santé qui ont été privilégiés dans les programmes et les projets de développement soutenus par la Coopération française alors que les secteurs politiques et économiques n'ont pas reçu la même impulsion.

En 2004, le ministère des Affaires étrangères de la France a lancé le Réseau Genre en Action, en sigle RGA, afin de faciliter l'information, la formation et les échanges sur le « Genre et développement » grâce à ce portail d'informations et de ressources. D'autres actions ont été soutenues (recherches, formations universitaires, obligation de critères du Genre dans les appels d'offre, etc.) pour favoriser l'intégration du Genre dans la politique de coopération française. (32(*))

Nous citons enfin, le mémoire de MONDOLE Esso LIBANZA EBEYOGO (33(*)). Ce dernier s'est fixé comme objet d'étude dans son travail, le fait d'analyser la relation entre le financement des activités de lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions socio-économiques des femmes de Kindele dans la ville de Kinshasa. Son étude a illuminé à travers la stratégie de financement des activités économiques des femmes, les voies par lesquelles les relations du Genre affectent le développement et la transformation de la communauté Kindele.

L'auteur s'est interrogé ainsi sur les rationalités contingentes des financements destinés aux activités des femmes de Kindele ainsi que l'impact de ceux-ci sur l'amélioration de leur pouvoir économique dans une ville atypique comme Kinshasa où la précarité caractérise le mode de vie des communautés et des individus.

Ainsi, pour orienter rationnellement son travail, MONDOLE Esso LIBANZA EBEYOGO a posé deux questions principales. La première est celle de savoir si l'intégration de la stratégie du Genre dans le système d'action des microcrédits productifs peut-elle contribuer à l'amélioration de la perception du rôle des femmes dans le milieu urbain de Kindele ?, la deuxième question consiste à savoir pourquoi ces microcrédits productifs qui servent pourtant de substituts fonctionnels à l'emploi chez les femmes ne transforment-ils pas le milieu urbain de Kindele. Si non, à quoi servent alors ces micro-prêt.

Au terme de son investigation, l'auteur est arrivé aux résultats selon lesquels : l'intégration des stratégies du Genre dans l'approche microcrédits productifs a non seulement eu comme effet de mobiliser les femmes de Kindele dans l'entrepreneuriat économique par l'impulsion et l'émergence des activités marchandes, mais aussi contribué à l'amélioration des conditions des femmes et de leurs ménages respectifs par la résolution des certains problèmes ; car, bien qu'il n'apparait pas utile en terme de stratégie économique de prêter de l'argent aux indigents dont les besoins sont nombreux et la survie précaire, certaines femmes ont dû profiter de la situation et intégrer les règles du jeu.

Le mérite de travail de MONDOLE Esso LIBANZA EBEYOGO résulte au niveau où il a explicité le rôle agissant et dynamique des microcrédits productifs sur la situation socio-économique des femmes de Kindele, car ces microcrédits productifs n'agissent pas comme des solutions miracles, mais comme des simples stratégies de substitution qui assure à la fois l'équilibre social et le dynamisme dans le système de production.

Par contre, la plus grande faiblesse de ce travail résulte au niveau où l'auteur a négligé d'expliciter les manifestations de la conscience négative des microcrédits productifs au sein des maisons financières, bancaires et des coopératives des crédits. Ces dernières imposent aux femmes bénéficiaires des microcrédits les taux de remboursement très élevés et une durée trop réduite. Ce qui fait qu'en cas d'accumulation de retard de remboursement, ces maisons imposent des pénalités en gradation ou des saisies des biens sans tenir compte des imprévues ou de la précarité des conditions économiques des femmes dans les pays sous développés.

Sans toutefois négliger les aspects pertinents développés par les prédécesseurs regroupés dans les divers courants scientifiques sur la notion du Genre, ce travail cible un seul domaine de la vie dans la société moderne. C'est la connexion explicative de la notion du Genre face à la participation politique, dans un espace bien connu, précisément la République Démocratique du Congo en général, mais dans la ville de Kindu en particulier en tant que Chef-lieu de la province du Maniema. C'est dans la ville de Kindu que l'étude s'est effectuée au moyen de l'enquête.

Le choix de la ville de Kindu parmi d'autres se justifie par le fait que celle-ci est le Chef-lieu de la Province du Maniema et elle rassemble en son sein les caractéristiques essentielles de la dite province. L'histoire de la RDC montre clairement que les Arabo-musulmans ont exploré cette province avant même l'arrivée des colonisateurs belges. Ainsi, avec les effets d'acculturation, ces opérateurs économiques Arabes ont réussi à imposer une culture de la discrimination des femmes dans nos sociétés. Les effets de cette discrimination sont visibles dans la Province du Maniema et c'est pour nous une occasion de les expliciter dans cette étude.

Kindu est également un des milieux où les femmes ne se retrouvent pas dans les institutions politiques et elles sont moins représentées dans les divers services publics.

Quant au choix de la période, il est à noter que 1960 a été pour la RDC l'année de l'accession à l'indépendance nationale du pays. Les colonisateurs sont partis, mais lors des négociations de la table ronde de Bruxelles, les premières institutions politiques ressorties à l'issue de cette table ronde n'ont pas tenu compte de la représentativité féminine. Néanmoins, il sied de retenir que le Congo était organisé politiquement et administrativement en empires, royaumes, chefferies, clans,...avant la création de l'Etat Indépendant du Congo par le Roi Léopold II en 1885.

Certes, pendant cette période les femmes étaient toujours défavorisées par rapport aux avantages qu'avaient les hommes dans les espaces de prise des décisions politiques, mais les discriminations atroces sont apparues avec la pénétration des Commerçants Arabo-musulmans. Au lieu que l'élite politique congolaise corrige cette situation, elle l'a entérinée en 1960. C'est pourquoi nous avons choisi le terminus de 1960. La seconde extrémité temporelle va jusqu'en 2011. Cette année est caractérisée par l'organisation des cycles électoraux en RDC.

L'intérêt porté sur cette question en ce moment où l'approche « égalité du Genre » est au centre du débat sur la participation politique des femmes dans la gestion des affaires publiques, se justifie non seulement par les pressions de l'actualité sur l'histoire, mais aussi par la dynamique des rapports sociaux et des pratiques sociales stéréotypées.

Le passage de cette revue critique sur les courants de pensées autour de concept « Genre » nous amène automatiquement à cerner le problème spécifique ayant nécessité la présente étude.

* 1 Julienne NZUGU FEZA, (2008), La politique en RDC : quelle place pour les femmes, Paris, PUF, p. 47

* 2 Marie ZAMUDA RAMAZANI, (2009), le Genre et la parité en République Démocratique du Congo, Kinshasa, CAFCO, p. 70

* 3 Marie-Ange LUKIANA, (2010), « problématique de Genre en RDC » in Rapport final de colloque sur le Genre et Université en RDC , tenu à Kinshasa du 12 au 15 décembre 2010, inédit.

* Ministre Congolais de Genre, Famille et Enfant au sein du Gouvernement de Adolph MUZITO

* 4 Catherine ODIMBA, (2010), « Pourquoi les études sur le Genre en RDC ? » in Rapport final de colloque sur le Genre et Université en RDC, tenu à Kinshasa du 12 au 15 décembre 2010, inédit.

* 5 LONGANDJO OKITA KEKUMBA, (2010), «  le Genre en RDC: point de vue d'un sociologue », in Rapport final de colloque sur le Genre et Université en RDC tenu à Kinshasa du 12 au 15 décembre 2010, inédit.

* 6 Simon de BEAUVOIR cité par Madame le Professeur Marie-Claire YANDU, (2007), « la problématique de la participation des femmes congolaises au processus électoral » communication faite à l'occasion de la clôture de l'Atelier National de validation des consultations nationales et provinciales sur la représentation de la femme congolaise dans le processus électoral, le 30 Mai 2007, salle de la conférence du FNUAP/UNFP, Kinshasa, inédit.

* 7 Ann OAKLEY, (1972) Sex, Gender and society, New York, Temple Smith, p. 76

* 8 Eve KOSOFSKY, (2008) Epistémologie du Placard, Trad. De Maxime Cervulle, Paris, Editions Amsterdam, p. 231

* 9 Michel FOUCAULT, (1984), Histoire de la sexualité I, II et III, Paris, Gallimard, p. 56

* 10Nicole ALBERT, (2004), Dossier mythes et genre, Paris, PUF, p. 142

* 11 Marie-Hélène BOURCIER, (2005), sexpolitique. Queer zones 2, New York, Rutledge, p. 243

* 12 Leslie FEINBERG, (1993), stone butch blues, Ann Arbor, Firebrand, p. 67

* 13 Kate BORNSTEIN, (1994), Gender outlaw: On men, women and the rest of us, New York, Rutledge, p. 98

* 14 Patrick CALIFIA-RICE, (2003), le mouvement transgenre. Changer de sexe, Paris, EPEL, p. 254

* 15 Lee EDELMAN, (2004), No future : Queer theory and the death drive, Durham, Duke UP, p. 200

* 16 Judith BUTLER, (2006), Défaire le genre, Editions Amsterdam, Paris, p. 165

* 17 Judith BUTLER, (2006), Trouble dans le Genre. Le féminisme et la subversion de l'identité, Paris, La découverte, p. 85

* 18 Laure BERENI et al, (2008), introduction aux Genres studies, Bruxelles-paris, éditions de Bouk, p. 265

* 19 Elsa DORLIN, (2008), Sexe, Genre et sexualité, Paris, PUF, p. 74

* 20 Guy HOCQUENGHEM, (2000), le désir homosexuel, Paris, 1ère édition Fayard, p. 95

* 21 Didier ERIBON, (2003), Hérésies. Essais sur la théorie de la sexualité, Paris, éd. Fayard, p. 425

* 22 Christine DELPHY, (2001), l'ennemie principale 2, penser le Genre, Paris, Syllepse, p. 176

* 23 Leo BERSANI, (1998), le rectum est-il une tombe ?, Paris, EPEL, p. 278

* 24 Louis GEORGES, (2008), l'invention de la culture hétérosexuelle, Paris, PUF, p. 94

* 25 Ronald LAING, (1979), la politique de la famille, Paris, éditions Stock, p. 42

* 26Thomas LAQUEUR, (1992), La fabrique du sexe. Essai sur le Genre en occident, Paris, éditions Gallimard, p. 214

* 27 Nicole-Claude MATHIEU, (1991), L'anatomie politique. Catégorisation et idéologie de sexe, Paris, éditions côté-femme, p. 97

* 28Laure MURAT, (2006), La loi du Genre, une histoire culturelle du 3ième sexe, Paris, Fayard, p. 97

* 29 Nicole SAUDA, (2010), le Genre et les divers projets de l'UNESCO, Kinshasa, CEP, p. 34

* 30 Catherine ODIMBA, (2010), la position de l'ONU face à l'émergence du Genre, Kinshasa, CEP, p. 26

* 31 HCCI, (2000), L'intégration du Genre dans la politique française de coopération : bilans et perspectives, Paris, LJDG, p. 54 

* 32 MONUSCO, Bureau Genre, (2009), Le Genre et le processus électoral : étude comparative de la France et de la RDC, Kinshasa, CAFCO, p. 142

* 33 Léon MONDOLE Esso LIBANZA EBEYOGO, Le financement pour l'égalité du Genre et le renforcement du pouvoir économique des femmes entrepreneurs de Kindele dans la ville de Kinshasa (de 2004 à 2010), Mémoire de DEA en Sociologie, FSSAP, UNIKIS, 2009-2010, inédit.

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