Le recrutement 2.0 est-il un outil de sourcing pertinent ?
Remerciements
En préambule de ce travail, il est indispensable que je
remercie l'ensemble des personnes qui ont eu un rôle dans mon travail de
réflexion, pour la structuration et pour la rédaction de ce
mémoire mais aussi plus largement pour la bonne réalisation de
cette licence.
La primeur de mes remerciements doit aller à
Joëlle BENEVOLO, ma collègue du département recrutement et
communication. Elle m'a accompagné sans compter à tous les stades
de la conception de ce mémoire. Joëlle a su m'aider à
structurer ma pensée, a su orienter mon travail avec compétence
en restant disponible et à l'écoute.
Je remercie aussi Malika CUCCHI, ma tutrice et responsable,
qui, cette année comme toujours m'a encouragé, aiguillé et
cadré avec justesse. Malika m'a poussé à engager mon
projet et a sus adapter le fonctionnement de notre équipe pour me
permettre de suivre mon alternance dans les meilleures conditions.
Meric aussi à Franck LAPINTA et Laurent BROUAT qui ont
répondu très rapidement à mes demandes. Laurent BROUAT
particulièrement, qui m'a même accordé un entretien Skype
depuis Londre.
Une pensée à tous mes collègues de
travail, ou presque, qui m'ont aidé à passer les moments
difficiles avant joie et bonne humeur.
Merci à Isabelle COMTET qui m'a permis d'accéder
à cette Licence malgré mon parcours atypique.
Je suis aussi reconnaissant envers l'INFA et ma directrice
Régionale Eliette AVIGNON, qui ont permis la concrétisation de ce
parcours.
Un grand merci aussi à mes parents, mes soeurs, mes
amis, qui m'ont supporté lors de mes périodes de stress et
encouragé quoi qu'il arrive.
Sommaire
Remerciements
2
Sommaire
3
Table des illustrations
4
Introduction
5
I. L'INFA
7
1. Présentation
générale
7
2. Le département recrutement et
communication
12
II. Le Web 2.0
18
1. Etat des lieux
18
2. Le recrutement 2.0
27
III. Le recrutement 2.0 à
l'épreuve
33
1. Analyse globale
33
2. Quelles applications pour l'INFA ?
41
Conclusion
45
Table des matières
47
Bibliographie générale
48
Annexes
49
Résumé
54
Mots clés
54
Table
des illustrations
Figure 1 - De la candidature à l'intégration -
INFA 2010
12
Figure 2 - Les sources de recrutement - INFA 2010
14
Figure 3 - Web 1.0 /web 2.0 - Illustration comparative
18
Figure 4 - Web 1.0/web 2.0 - Les sites représentatifs
19
Figure 5 - 90-9-1 rule - Jakob NIELSEN
20
Figure 6 - Internet mobile, une croissance rapide
auprès de toutes les tranches d'âge
22
Figure 7 - Réseaux sociaux, chiffres clés
25
Figure 8 - Profil des utilisateurs de réseaux sociaux
29
Figure 9 - Quelle utilisation des réseaux sociaux par
l'entreprise
30
Figure 10 - Recrutement 2.0, quels résultats ?
40
Figure 11 - Moyens pour recruter/rechercher un emploi
37
Introduction
Le web est en pleine expansion et prend une part de plus en
plus grande dans le recrutement. Les candidatures passent aujourd'hui
essentiellement par mail, le succès du e-recrutement est donc
indéniable. Pourtant, ces pratiques ont montré certaines limites
et surtout, le web 2.0 est arrivé, avec ses nouvelles tendances et ses
nouvelles opportunités.
Lors de l'expansion du web dans les démarches de
recherche d'emploi, l'INFA a très vite pris en compte cette tendance
avec la refonte complète de son site internet, la signature de contrat
avec des job-boards1(*) et
la mise en place de nouvelles procédures pour le traitement des
candidatures mail. Mais cette adaptation ne suffit plus avec l'arrivée
du web 2.0, le web nouvelle génération. Entraînée
par la simplification des outils en ligne et par l'appropriation du web par les
utilisateurs, le web 2.0 a modifié les sites internet et la circulation
de l'information. Les instituts de formation comme les entreprises doivent se
rapprocher de leurs cibles et être novateurs dans leur façon de
communiquer avec leurs candidats.
C'est incontestable, l'utilisation du web 2.0 et, de ce fait,
des réseaux sociaux est une réelle tendance (cf annexe 1). En
Europe, les chercheurs d'emploi seraient 59% à utiliser les
réseaux sociaux à des fins professionnelles2(*). Devant l'enjeu que
représente les besoins en recrutement de l'INFA et sa volonté
d'intégrer des méthodes et des outils de sourcing novateurs, la
direction générale de l'Institut a souhaité que cette
étude porte sur le web 2.0 et son utilisation pour le recrutement.
En effet, dans une période de crise économique
et de crise de l'emploi, la formation tout au long de la vie est devenue une
des priorités stratégiques. L'offre de formation professionnelle
s'est diversifiée pour répondre aux attentes et aux besoins des
personnes dont la qualification n'est plus suffisante pour une
réinsertion dans l'emploi et pour répondre aux nouveaux enjeux
des secteurs en pleine expansion, créateur d'emploi, tel que celui de
l'aide à la personne par exemple. L'offre de formation s'est donc
adaptée à ces nouveaux besoins et la concurrence a
augmentée, les acteurs historiques de la formation doivent être
compétitifs et proposer une offre correspondante aux attentes. L'offre
étant plus importante, les cibles des instituts de formation sont plus
larges, plus volatiles et donc plus difficiles à toucher : ils
nécessitent une évolution des méthodes de
communication.
L'INFA, Institut de formation sous statut associatif depuis
1950 est confronté à ces nouveaux enjeux. Il doit, chaque
année, proposer une offre en adéquation avec les besoins du
marché de l'emploi et attirer plusieurs milliers de candidats pour
assurer le remplissage de ses classes. De fait, le montant des financements
de la formation professionnelle, qu'ils soient privés ou publics,
dépend du nombre de personnes présentes en formation. Ainsi, le
chiffre d'affaire de chaque parcours et son équilibre est lié
à la capacité de l'Institut à rassembler autour de son
projet pédagogique et donc de communiquer efficacement et de
façon pertinente.
Dans ce contexte, le recrutement est devenu un challenge
permanent et le sourcing une grande préoccupation. Les cibles de l'INFA
sont en partie les jeunes entre 18 et 26 ans, de ce fait, maîtriser les
nouvelles méthodes de communication et les nouveaux médias est
indispensable pour attirer cette génération née avec
Internet et véritable actrice du web. La visibilité et la
notoriété en ligne de l'entreprise deviennent des
prérequis indispensables pour rester concurrentiel et attirer un large
public. Pour asseoir ce constat il suffit de s'intéresser aux chiffres.
En effet, selon des études récentes, un peu plus de 64 % des
ménages déclarent avoir un accès à Internet
à leur domicile en 20103(*) et les candidatures par voie électronique
représentent aujourd'hui 70%4(*) du total des candidatures envoyées.
Partant du constat que le web est un outil de recrutement
installé et efficace, que le web 2.0 connaît un
développement rapide avec notamment plusieurs millions de
Français inscrits sur les réseaux sociaux et que l'INFA se doit
de sourcer davantage de candidats chaque année, la question de la
pertinence en terme de sourcing du recrutement à la mode 2.0 se pose. En
effet, le recrutement 2.0 permet-il d'avantage de sourcing ou n'est-il qu'une
nouvelle façon de communiquer autour de son nom ? Pour
répondre à ces interrogations, nous présenterons dans une
première partie l'INFA, son fonctionnement et plus précisement le
département recrutement et communication de l'INFA Rhône-Alpes
(Partie I). Dans une seconde partie nous définirons le web 2.0, ses
applications, ses utilisateurs avant de s'intéresser plus
particulièrement à l'une de ses applications, le recrutement 2.0
(Partie II). La troisième partie évaluera les effets du
recrutement 2.0 et son éventuelle mise en application à l'INFA
(Partie III).
I.
L'INFA
1.
Présentation générale
A. Identité, métiers
et valeurs
a. Historique
L'INFA est un Institut de formation professionnelle
qualifiant, Association loi 1901 à but non lucratif qui oriente,
accompagne et forme chaque année plusieurs milliers de jeunes et
d'adultes.
Créé en 1950, l'ICO (Insitut de Culture
Ouvrière) puis CCO (Centre de Culture Ouvrière) oeuvre pour la
promotion sociale sur la base d'un mouvement d'éducation populaire
attaché aux valeurs que sont la culture, la solidarité,
l'entraide et la promotion sociale. Pour répondre aux demandes
exponentielles dans le secteur de la formation et pour diversifier ses offres,
le CCO créera l'INFAC en 1963, le CREAR en 1974, l'INFATH en 1977 puis
l'IDA en 1982. Ces structures, toutes spécialisées dans un
domaine de formation propre seront regroupées sous le nom INFA en
1996.
b. Métiers et valeurs
Aujourd'hui, L'INFA est un acteur de la formation
professionnelle, il développe partout en France des parcours de
formations qualifiants destinés aux personnes en recherche d'emploi ou
de formation, quelque que soit leur âge, leur statut ou leur niveau
d'étude. Ces parcours répondent à deux
problématiques : celle d'entreprises en recherche de professionnels
formés et responsabilisés et celle de citoyens en recherche
d'emploi, de qualification ou de reconversion. Au plus près du
marché du travail, l'INFA propose des solutions avec toujours le
même objectif : l'intégration à l'emploi.
Fidèle à ses origines et à son histoire,
l'INFA travaille avec la conviction qu' « Il n'y a pas de
progrès social durable sans formation des femmes et des
hommes », sur cette base, les valeurs de l'institut s'articulent
autour de trois grandes notions que sont la professionnalisation comme gage de
l'accès et du maintien dans l'emploi, l'action comme principe
pédagogique au sens d'expériences vécues qui articulent
savoir-faire et connaissances et l'éducation comme principe fondamental
du développement individuel et collectif . L'INFA demeure
profondément convaincu que l'éducation est plus que jamais
nécessaire pour maintenir, voire restaurer, une société
solidaire et respectueuse de la personne.5(*)
B. Fonctionnement et acteurs
L'INFA représente aujourd'hui 36 centres de formation
répartis en 12 délégations régionales, il propose
des parcours qualifiants et professionnalisants dans 6 secteurs
d'activité : le tourisme, l'hôtellerie-restauration, le
sanitaire et social, le commerce, l'audiovisuel et les métiers d'art.
Ces 12 délégations régionales sont juridiquement
rattachées au siège national et sont soumises aux objectifs
fixés par la Direction générale : objectifs
qualitatifs précisés par la norme ISO 9001 en vigueur et
quantitatifs dans la mesure où chaque délégation doit
dégager une marge sur le chiffre d'affaire de 6%.
Les délégations régionales sont libres
dans leurs choix organisationnels et stratégiques. De ce fait, pour
préciser le champ d'étude, rapprochons-nous du contexte local qui
nous concerne : celui de l'INFA Rhône-Alpes.
a. Une activité
répartie par secteurs de formation
L'INFA Rhône-Alpes est une délégation
comptant 20 salariés, dont le siège se situe à Lyon.
L'activité formation est répartie en quatre départements :
les départements Commerce/Vente/Gestion, Téléservices,
Sanitaire et Social et Tourisme. Il s'agit donc de quatre départements
de formation, répartis par secteurs d'activité et disposants
d'une certaine liberté dans l'utilisation de leur budget et dans les
moyens mis en place pour dégager la marge attendue. Chaque entité
est pilotée par un Responsable de département assisté d'un
responsable de formation et d'une assistante administrative. Chaque
département développe ses propres parcours, monte son
ingénierie et pense ses déroulés pédagogiques en
fonction des besoins du marchés, des attentes des entreprises et de la
demande « élèves ».
b. Différents modes de
financements
L'INFA Rhône-Alpes fait appel à deux grands types
de financement : public et privé.
Dans le cadre de son financement privé, trois modes de
financement privés de la formation professionnelle sont utilisés
à l'INFA Rhône-Alpes : le contrat de professionnalisation, la
période de professionnalisation, le D.I.F et le C.I.F. Ainsi, l'INFA
Rhône-Alpes travaille majoritairement avec les OPCA (Organismes
Paritaires Collecteurs Agréés), chaque entreprise verse chaque
année une contribution aux OPCA dans le cadre du financement de la
formation continue, cette contribution est notamment utilisée pour le
règlement des prestations des Instituts de Formation.
Dans le cadre de son financement public, l'INFA
Rhône-Alpes fait appel à quatre grandes institutions :
L'Europe, l'Etat, la Région Rhône-Alpes et le Pôle Emploi.
Ces institutions financent différents programmes de formation,
destinés à des publics prioritaires, éloignés de
l'emploi ou sans qualification. Trois exemples de financements publics :
la mesure régionale CARED (Contrat d'Aide et de Retour à l'Emploi
durable), les appels d'offres de la Région Rhône-Alpes et les
Conventions Nationales de l'Etat.
c. Un rôle
d'intermédiaire de l'emploi
Tel qu'énoncé précédemment, L'INFA
propose des parcours de formation en adéquation avec les besoins du
marché de l'emploi et des candidats à la formation. L'Institut
met en lien ces deux public avec un objectif : l'emploi, et c'est en ce
sens qu'il est considéré comme un intermédiaire.
Le public entreprises
Les parcours proposés à l'INFA comportent tous
des périodes de mise en pratique en entreprise. Ces périodes se
présentent sous la forme d'une alternance effectuée dans le cadre
d'un contrat de professionnalisation ou d'une période de stage
encadrée par une convention. Dans ces deux cas, l'INFA doit nouer des
partenariats avec des entreprises afin que ses élèves soit
accueillis et accompagnés dans le cadre de ces mises en pratique. Cela
implique que nos offres de formation et la qualité de notre recrutement
soient à la hauteur des enjeux de l'entreprise. Obtenir des accords de
partenariat demande un important travail de démarchage, une aide pour
les démarches administratives, mais aussi, pendant le parcours, un suivi
et un accompagnement régulier.
Les exigences de l'entreprise sont importantes, notamment en
matière de recrutement. Elle attend que les profils des futurs
stagiaires de l'INFA soient au plus près des attentes et du poste
à pourvoir. Ainsi, le service rendu par l'Institut ne peut se limiter
à une action de formation, il s'agit d'abord d'effectuer un recrutement
pertinent et quasiment personnalisé pour chaque partenaire
entreprise.
Le public candidats/élèves
Public au coeur de notre engagement : les candidats
à la formation et les élèves entrés sur nos
parcours, il constituent à l'INFA un public très
hétérogène, à l'image de la grande diversité
des parcours proposés. Depuis la demande d'information, en passant par
le recrutement et jusqu'à la sortie de formation, l'institut doit
répondre à des problématiques d'orientation, de validation
des projets, de vie de groupe pendant les parcours et de mise à l'emploi
en sortie, ceci en alliant cohérence de la pédagogie
proposée, respect de ses valeurs et impératifs
économiques. Le rôle d'intermédiaire de l'emploi de l'INFA
exige expertise en matière d'orientation et de sélection, mise
à jour régulière sur les nombreux dispositifs et
procédures de la formation professionnelle mais aussi un fort ancrage
dans le monde de l'entreprise. Le challenge repose alors sur la mise en
adéquation de la demande des candidats à la formation et des
attentes du marché de l'emploi. Pour répondre à cette
exigence, l'INFA Rhône-Alpes se doit notamment d'être exigeant dans
la sélection de ses élèves et donc attirer de nombreuses
candidatures lors de ses recrutements.
d. Naissance du département
recrutement
Pour faire face à ces besoins en candidats et pour
permettre d'acquérir une certaine notoriété auprès
de ses cibles « élèves », l'INFA
Rhône-Alpes a mis en place un département à part
entière, le département Recrutement et Communication.
Comme nous l'avons vu, L'INFA Rhône-Alpes, est
structuré par département de formation. Lors de sa
création, chaque département avait pour charge de mener la mise
en oeuvre de ses actions de formation depuis l'ingénierie,
jusqu'à la mise en emploi des élèves post-formation et
ceci en passant par le recrutement. Chaque département avait donc ses
propres méthodes de communication pour le recrutement et une certaine
autonomie dans le choix de ses techniques de sélection des candidats.
Deux raisons ont poussé l'INFA Rhône-Alpes
à modifier son mode de fonctionnement. En premier lieu, il s'agissait de
répondre au besoin d'attirer un plublic plus important et plus
diversifié, ceci en menant des actions de communication collectives et
efficaces. En second lieu, la nécessité de recruter selon les
normes globales de qualité imposées par notre certification ISO
9001, tout en respectant la diversité des prérequis sous-jacent
à chaque secteur d'activité.
Le choix a donc été fait d'établir un
département communication et recrutement avec un positionnement central,
tant au niveau de ses rapports aux autres services que vis-à-vis de son
importance stratégique.
2. Le
département recrutement et communication
L'INFA Rhône-Alpes ouvre en 2011 vingt-trois parcours de
formation, si chaque ouverture de formation se fait avec un taux de remplissage
de 100%, environ 345 personnes seront recrutées dans l'année. Un
produit de formation étant facturé par élève et par
heures de présence en cours, la rentabilité d'une formation passe
par le nombre d'élèves présents dans chaque parcours. Cet
élément fait du recrutement la pierre angulaire de notre
activité, sa réussite est indispensable pour la bonne
santé financière du centre et l'atteinte des objectifs nationaux.
Pour préciser et mettre en avant ces forts besoins en
recrutement, en voici une illustration pour l'année 2010 :
Figure 1 - De la
candidature à l'intégration - INFA 2010
Candidatures reçues
|
Inscriptions en réunions
d'information
|
Candidats présents en réunion
d'information
|
Candidats reçus en entretiens
|
Candidats entrés en formation
|
3126
|
1599
|
971
|
586
|
248
|
A. Fonctionnement et acteurs
a. Acteurs et objectif
Le département recrutement et communication est
composé de quatre personnes, un responsable de département, un
chargé de recrutement et communication, un assistant recrutement et
communication et un chargé d'accueil. Il est placé sous
l'autorité directe de la Direction régionale, qui valide son
budget et oriente son activité au travers des choix d'ouvertures de
formations. Des commandes sont passées tout au long de l'année
auprès de ce département pour le recrutement des parcours de
formation.
Chaque recrutement doit répondre à des attentes
spécifiques en matière de public-cible, ceci selon les
priorités données par les financeurs, les prérequis
attendus pour la passation du diplôme ou les qualités et aptitudes
nécessaires à une bonne intégration sur le marché
de l'emploi. Ainsi, les messages et les supports de communication choisis sont
adaptés au public attendu ainsi que les tests de sélection et les
grilles d'évaluation des entretiens individuels.
Ce département recrutement et communication à la
charge de penser et de mener les action de communication de recrutement
à l'INFA Rhône-Alpes, la gestion administrative des candidatures,
la mise en oeuvre des pré-selections et la tenue des entretiens de
sélection, ceci pour l'ensemble des départements de formation et
pour tous leurs parcours.
b. Méthodes de sourcing
Deux grand moyens de communication sont employés pour
sourcer les candidats : les supports payants et l'activation du
réseau de prescripteurs.
Les supports payants
A la création du département recrutement, les
méthodes de communication payantes pour attirer des candidats
étaient essentiellement fondées sur la diffusion d'offres de
formation dans la presse (Paru vendu par exemple). Avec l'expansion d'internet
et la naissance des Job Boards6(*), les candidats ont de plus en plus sollicité le
web pour trouver des offres et ont choisi l'email pour transmettre leurs
candidatures. L'INFA a donc étendu sa communication de sourcing en
signant des contrats annuels avec des Job Boards tels que RégionJob.com
et en payant des référencements sur des sites
spécialisés comme studyrama.fr. La presse reste l'un des outils
de sourcing choisis pour des cibles moins actives sur internet ou moins
à l'aise avec les candidatures en ligne. L'affichage est un moyen
utilisé en marge à l'INFA car son coût reste trop
important.
Le réseau de prescripteurs
Il s'agit de la principale source de candidature à
l'INFA Rhône-Alpes. Ces réseaux, constitués d'organismes
publics (Pôle Emploi, Maison de l'Emploi etc.) et privés (INGEUS,
Missions Locales etc.) sont spécialistes de l'orientation et de
l'accompagnement vers l'emploi et la formation de jeunes et d'adultes. Les
partenariats noués avec ces organismes répondent à trois
de nos problématiques : le respect des valeurs de notre Institut
avec l'accueil d'un public souvent éloigné de l'emploi ou sans
qualification, un sourcing nécessaire et peu coûteux et le respect
des engagements pris dans le cadre du financement public d'une grande partie de
nos parcours. La communication de sourcing, dans ce cas, est basée sur
la parution d'offres d'emploi auprès du Pôle Emploi mais aussi sur
l'entretien d'un réseau important de contacts pris au fil des
années dans les très nombreuses structures prescriptrices en
Rhône-Alpes. Au-delà de la simple communication, il s'agit de
nouer une relation de partenariat avec engagements réciproques. L'INFA
répond aux attentes des prescripteurs en proposants des parcours
financés et en adéquation avec les souhaits de leurs publics. Les
prescripteurs assurent la diffusion de des offres et positionnent directement
des candidats sur les recrutements.
Figure 2 - Les sources de
recrutement - INFA 2010
B. La communication de recrutement
à l'INFA
Pour définir au mieux les besoins et les axes
clés que doit travailler l'INFA dans le cadre de son sourcing, dressons
un état des lieux et analysons la situation avec l'outil d'audit MOFF
(SWOT). Cela nous permettra d'identifier les principaux facteurs internes et
externes qui vont agir positivement et négativement sur l'objet
d'étude. Précisons ensuite ses éléments, et tentons
d'en dégager des axes de travail prioritaires selon la perspective de
notre problématique.
a. Etat des lieux
Attirer des candidats et recruter est une base indispensable
pour les Instituts de formations privés. Souvent moins visibles que les
établissements publics et disposants de canaux de recrutement moins
efficaces, la qualité de la communication et l'efficacité du
sourcing sont des éléments déterminants pour la
compétitivité. Il apparaît que le recrutement en Institut
de formation, selon le public recherché, dépend pour beaucoup de
l'outil internet. Comme pour l'emploi, les futurs élèves
recherchent principalement des informations pour leur orientation et le choix
de leur établissement sur le web, ainsi, les publics-cibles de l'INFA
doivent être touchés par ce biais. Il semble aussi que cette
recherche d'établissement soit motivée par des critères
comme la notoriété, les résultats et la qualité de
l'enseignement des établissements consultés.7(*) Cela implique que les
établissements privés à forte notoriété et
ayant une stratégie efficace de communication en ligne ont un
sérieux avantage compétitif. Pour l'INFA, la difficulté
réside dans son manque de visibilité en ligne et sa faible
notoriété, il semble donc essentiel que l'Institut investisse le
terrain du web et s'adresse plus directement à ses cibles. Cela implique
qu'une stratégie et un investissement ambitieux soient mobilisés
et mis en oeuvre.
L'évolution du web vers une dimension plus sociale et
plus interactive ouvre de nouvelles opportunités pour les Instituts de
formation. Les attentes fortes des candidats en matière de
d'orientation, d'évaluation de la qualité des enseignements et
d'échanges avec les anciens élèves peuvent trouver des
réponses, si les établissements utilisent à bon escient
les outils du web 2.0. Nous le verrons ultérieurement, le web social est
naissant et ouvre de nouvelles voies, les cartes ne sont donc pas encore
complètement distribuées et l'INFA peut encore tirer son
épingle du jeu.
b. Analyse MOFF (SWOT)
|
FORCES
|
FAIBLESSES
|
|
INTERNE
|
- Grande réactivité de l'équipe
communication/recrutement
- Bonne connaissance des publics attendus
- Forte capacité à traiter de nombreuses
candidatures
- Bonne image de l'INFA auprès des spécialistes de
l'orientation et de l'insertion
- Equipe mobilisée et organisée
|
- Faible notoriété de l'Institut INFA
- Pas d'équipe formée et dédiée
à la communication au niveau National
- Moyens financiers et humains limités pour la
communication
- Communication et recrutement réalisés dans des
délais très courts et pas toujours anticipés
- Utilisation de canaux de recrutement orientés emploi
plutôt que formation
|
|
EXTERNE
|
- Les recherches de formations se font essentiellement sur le
web8(*)
- Forte présence des publics cibles de l'INFA sur
internet
- Nouveaux outils de communication en ligne avec le web 2.0
|
- Forte exigence des candidats dans le choix de leur futur
école
- Forte visibilité en ligne de la concurrence
- Peu d'outils de communication en ligne dédiés au
recrutement d'élèves (vs emploi)
- La notoriété de l'établissement comme
critère important de sélection 9(*)
|
|
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
|
Après lecture des forces internes, il ressort que
l'équipe communication et recrutement de l'INFA dispose d'atouts
essentiels lui permettant de répondre avec efficacité aux
contraintes de délais inhérents au mode de fonctionnement
interne. Son organisation et la forte cohésion de l'équipe
répondent aussi aux nombreux projets en cours. Les outils de sourcing
utilisés sont maîtrisés et les processus de
présélection permettent d'engager des processus de recrutement
lourds, attirant des publics nombreux et diversifiés. En outre, le
travail de fond fourni pour la fidélisation du réseau de
prescripteurs assure une image positive de l'INFA auprès de ces
prestataires à l'accompagnement et permet d'engranger des candidatures
dans des délais courts et à moindre coûts.
Ces atouts contrebalancent les faiblesses internes, dues
principalement à l'absence d'une direction de la communication
structurée au niveau National mais aussi aux moyens réduits, dont
dispose l'INFA Rhône-Alpes pour communiquer efficacement. La
communication et le sourcing n'étaient pas des axes prioritaires, l'INFA
travaillait principalement avec des dispositifs de financements publics qui
facilitaient le remplissage des formations et le recrutement, lorsque le
réseau de prescripteurs fonctionne bien.
Aujourd'hui, les financements privés se multiplient et
le recrutement se complexifie avec les exigences des entreprises et la
proposition de nouveaux produits. Avec des parcours de formation de niveau IV
et V principalement, l'INFA a su mettre en place des partenariats efficaces et
durables avec les organismes prescripteurs, sa communication orientée
Emploi a aussi permis d'assurer de bons taux de remplissage des classes.
Néanmoins, les nouveaux parcours prévus, de niveau III et II et
parfois payants sont destinés à des publics inaccessibles par ces
biais. Dans ce contexte, la faible notoriété de l'Institut et
l'utilisation majoritaire de canaux de recrutement orientés Emploi
affaiblissent la pertinence du travail du département recrutement et
communication. Il devient nécessaire de développer une
stratégie de communication marketing et corporate à la hauteur
des enjeux et de réfléchir à de nouvelles façons de
communiquer et de sourcer des candidats.
Les faiblesses identifiées à l'INFA auront un
impact d'autant plus fort sur les résultats en matière de
recrutement car l'institut se lance sur des nouveaux créneaux qui lui
imposent de faire face à une concurrence plus ardue. Les nouveaux
parcours lancés en 2011 correspondent aux produits que proposent les
grandes écoles de commerce et de management. La notoriété
de ces établissements et les importants moyens déployés
pour leur communication impose à l'INFA de développer ses
services communication et d'être innovant dans ses méthodes de
sourcing.
Partant de ces constats et reconnaissant l'opportunité
que représentent les nouveaux outils du web 2.0, intéressons-nous
aux usages du web social dans le recrutement et à la pertinence de cette
pratique naissante.
II. Le Web 2.0
1.
Etat des lieux
A. Définition
Ce terme utilisé pour la première fois par Dale
DOUGHERTY10(*) en 2003
puis popularisé par Tim O'Reilly11(*) et qui a fait débat à son apparation ne
désigne pas une évolution technique stricte et figée du
web, il met un nom sur de nouvelles pratiques d'utilisation, de nouveaux outils
et surtout sur sa nouvelle dimension sociale et participative. Pour bien
comprendre le web 2.0, rappelons comment et pour quoi était
utilisé le web première version.
Le web 1.0 étant avant tout une vitrine, le contenu web
était en majorité créé par des
sociétés, par des institutions. L'utilisateur allait chercher de
l'information, information en lecture seule car échanges et partages
n'étaient pas possibles. L'internaute était donc maintenu dans
une position passive de spectateur.
Figure 3 - Web 1.0 /web 2.0
- Illustration comparative
Source : http://www.social-computing.com
Le web 2.0 est donc avant tout un recentrage du web autour de
l'utilisateur. L'internaute ne va pas chercher l'information, elle vient
à lui selon des critères qu'il a lui-même défini.
Au-delà de ce renversement, le web à l'heure du 2.0 n'est plus
l'apanage de spécialistes et d'informaticien ; grâce à
de nouveaux outils simplifiés et bien souvent gratuits, l'utilisateur
devient acteur, il crée du contenu, partage et échange de
l'information, c'est l'avènement du web interactif et social. Ce
développement de la collaboration en ligne a acceléré
l'innovation avec notamment la création de solutions logicielles et
d'applications libres, évolutives, ouvertes au plus grand nombre et
surtout gratuites ou très accessibles.
En définitive, le web 2.0 est avant tout une
technologie reliant les hommes et permettant échange, partage et
collaboration, mais c'est aussi un outil en perpétuelle évolution
dont la structure, les codes et les applications changent au gré de
l'utilisation qu'en font ses millions d'utilisateurs. Aucune définition
ne peut être stricte et définitive, « Le web 2.0 n'a pas
de frontières claires mais plutôt un centre de gravité.
Vous pouvez voir le web 2.0 comme un ensemble de principes et de pratiques qui,
à la manière d'un système planétaire, verrait des
sites utilisant tout ou partie des ses préceptes graviter à des
distances variables du centre en question » (Tim O'Reilly).
Figure 4 - Web 1.0/web 2.0
- Les sites internet représentatifs
Source :
http://oreilly.com/web2/archive/what-is-web-20.html
Il apparaît donc que le web 2.0 ne représente pas
une nouvelle version du web, il s'agit d'une nouvelle façon d'aborder
internet, une nouvelle naissance aidée par des technologies innovantes
à la portée de tous. Ainsi, la force du web 2.0 réside
dans sa capacitée à structurer, mettre en lien et utiliser
l'intelligence collective, ce qui fait de lui une notion changeante, dont les
contours ne sont pas perceptibles, et l'analyser comme une application ne
serait pas juste et surtout réducteur. Tentons néanmoins de
découvrir qui sont les utilisateurs du web 2.0, quelles sont leurs
habitudes et quelles en sont ses applications.
B. Utilisateurs
Il est difficile de dresser le profil type d'un utilisateur du
web 2.0. Par définition le web 2.0 est considéré comme le
web actuel et chaque internaute est amené à en faire usage.
Pourtant, nous pouvons distinguer trois types d'utilisateurs du web 2.0 :
§ Le créateur qui va créer du contenu en
rédigeant ses propres articles sur un blog ou en ajoutant un article sur
Wikipedia par exemple ;
§ L'éditeur ou contributeur, qui apporte sa pierre
à l'édifice, partage son opinion ou apporte son
expertise (ajout de commentaires, partage sur facebook par exemple).
§ Le spectateur qui ne participe pas ou peu à la
construction du web, restant dans un rôle passif. Il consulte seulement
les sites, les forums, les blogs.
Pour l'entreprise, identifier ces profils, connaître
leur proportion est important. En effet, une action de communication doit
être pensée pour chacun d'entre eux mais son résultat doit
aussi être évalué en tenant compte des différentes
façons, dont ces cibles abordent le web. Le Danois Jakob Nielsen propose
la règle du 90-9-112(*), celle-ci, sur la base d'études
réalisées sur différentes applications du web 2.0 assure
que pour 100 internautes, 90 sont spectateurs contre 9 contributeurs et 1
créateur.
Figure 5 - 90-9-1 rule -
Jakob NIELSEN
Source :
http://www.useit.com/alertbox/participation_inequality.html
Cette règle interpelle sur un point : la mesure de
l'efficacité d'une communication sur le web 2.0 ne peut se limiter
à l'évaluation du nombre de « j'aime » sur
Facebook ou de suiveurs sur Twitter, en effet, cette mesure serait susceptible
de mettre de côté 90% des auditeurs. En parallèle, TNS
Sofres affirme dans une enquête de 2008 que 75% des utilisateurs du web
2.0 sont contributeurs d'au moins un support et que leurs contributions sont
fréquentes puisque 48 à 73% d'entre eux agissent plusieurs fois
par mois13(*).
Cette pratique n'est donc pas émergente, elle est
devenue une tendance de fond dont chaque entreprise doit prendre la mesure dans
sa communication en ligne. L'internaute n'est plus seulement le
récepteur d'une information que l'on veut descendante et
contrôlée, il s'approprie les messages, les juge, les commente et
les partage. Avec ces nouvelles pratiques, l'époque des influenceurs
experts et des influencés dociles est révolue ; avec
internet et ses nouvelles interactions 2.0, l'influencé d'hier est en
quête d'informations objectives ou en tout cas contradictoires et va
jusqu'à prendre le rôle d'influenceur à son tour en
partageant son expérience, ou ses trouvailles14(*). Ces nouveaux rôles
qu'endossent les internautes sont d'un impact variable, certains se contentent
de noter tel ou tel produit sur des sites marchands, de commenter une marque,
un film etc., de partager un article, une bonne affaire ; d'autres, en
grande majorité des bloggeurs, sont devenus de véritables
prescripteurs, des points de référence, et ceci, grâce
à une audience importante, à l'originalité de leur ton et
à leur maîtrise du référencement en ligne. Ces
bloggueurs influents décortiquent l'actualité mais aussi les
marques et c'est en cela que l'entreprise à la forte impression que sa
communication en ligne lui échappe, les pouvoirs, en ligne, ne sont plus
les mêmes, les rôles ont été redistribués et
les rapports de forces bouleversés.
Une autre tendance, en pleine expansion, va transformer les
habitudes de l'entreprise pour nouer contact avec l'internaute, il s'agit de
l'internet mobile. Le web sort de l'ordinateur, il s'emporte partout et
connaît une expansion plus vive que celle de l'internet fixe depuis
l'arrivée du Iphone. L'analyste Américaine Mary MEEKER affirme
même que les connexions à internet se feront en majorité
via des terminaux mobile d'ici 201415(*). Le web mobile se veut plus accessible, disponible et
actif en permanence et l'enjeux sera de répondre aux attentes des
utilisateurs, à tout moment et avec une forte réactivité,
les terminaux mobiles rendants encore plus faciles et
plus rapides les échanges et les partages. Le challenge
est d'autant plus grand que toutes les tranches d'âge sont
concernées par cette croissance de l'internet mobile16(*), il s'agira donc de
diversifier ses messages et de sortir de l'idée que l'internaute est la
génération Y exclusivement.
Figure 6 - Internet mobile,
une croissance rapide auprès de toutes les tranches
d'âge
Source : Observatoire de l'internet mobile :
Consommation et usages accrus du multimedia mobile - avril 2011
C. Applications
Le web 2.0 foisonne d'applications et d'interfaces de plus en
plus personnalisées et personnalisables, d'espaces de dialogues, de
débat, de sites d'information interactifs avec toujours la même
finalité, relier les hommes pour tout, à tout moment et avec une
extraordinaire immediatetée. Pour l'utilisateur, le web 2.0 est un
portail d'accès à l'information, un outil pour rester en contact
avec ses proches, faire de nouvelles rencontres, partager ses
expériences, se divertir, se documenter. Les nouvelles technologies
à l'usage sur le web l'on fait passer du statut de point d'accès
à des sites au statut de plateforme informatique en passe de transformer
notre rapport à l'ordinateur et aux logiciels.
Même si une identification des applications du web 2.0
ne peut pas être exaustive, nous pouvons retenir les principaux mode
d'expression au travers des quatres principaux médias : les
médias de recherche, de publication, de partage et les réseaux
sociaux (cf annexe 2).
Les médias de recherche
Fort de sa capacité à entraîner la
participation collective avec la création de contenus par les
internautes et la proportion de plus en plus importante de sites en ligne, le
web devient une source d'information sans précédent
constituée de plus de 300 millions de sites en mai 201117(*). Pour rendre ces contenus
accessibles facilement et de façon pertinente et pour que le web soit
véritablement ouverts à tous, les moteurs de recherche se sont
développés et multipliés. Outil indispensable pour classer
les millions de sites web et permettre aux utilisateurs de trouver ce qu'ils
cherchent, ils indexent les pages web grâce à des robots
parcourant des millions de sites à intervalles réguliers et
archivent ces informations en les rendant accessibles grâce à des
mots-clés. Système automatisé, le moteur de recherche
évolue néanmoins vers une personnalisation de plus en plus accrue
des résultats de recherche, en fonction des habitudes de recherches
enregistrées, de l'heure de la journée etc.
Exemples de médias de recherche :
Google, Yahoo !, Bing
Les médias de publication
C'est l'une des principales révolutions du web 2.0,
apparus timidement dans les années 90, ils ont connu une
véritable explosion dès 2002. A l'opposé du site web
traditionnel avec son contenu diffusé unidirectionnellement et sa
gestion complexe bien souvent réservée à des
spécialistes, le blog est un outil conçu pour le dialogue, les
débats, les échanges, en un mot l'interractivité. Facile
à concevoir et à animer, il est accessible à tous ceux
souhaitant faire la promotion de leurs réflexions, de leurs bons plans
et même faire des affaires. Le blog a transformé le rapport de
l'internaute avec le web et l'engouement n'est pas terminé puisque plus
d'un million de billets se publient chaque jour18(*).
Exemples d'hebergeurs de blogs :
Blogger, Overblog, Skyblog, Myspace etc.
Les médias de partage
Partager ses photos, ses films, ses connaissances au plus
grand nombre, à son groupe d'amis ou à sa communautée est
devenu d'une grande simplicité avec les plateformes de partage.
Conçues par thématiques (videos, photos, musique, documents
etc.), elles permettent la constitution de communautés, la diffusion de
contenus et leur partage sur des blogs et sites web. Outre les applications
ludiques qui en sont faites, les plateformes de partage sont aussi à
l'origine de ressources documentaires construites sur la base de l'intelligence
collective : le meilleur exemple est Wikipedia, créé en
2001, il est l'une des plateformes 2.0 les plus visitées au monde avec
13 millions d'articles et 320 millions de visiteurs par mois en 200919(*).
Exemples de médias de partage :
Youtube (vidéo), Flikr (photos), Deezer (musique)
Les réseaux sociaux
Entendons ici réseau social sur le web. La notion de
réseau social n'est en effet pas née avec le web 2.0 puisqu'elle
a fait son apparition en 1954 par la voix de John A. Barnes20(*). Un réseau social sur
le web correspond à une plateforme, une interface au sein de laquelle
chaque individu inscrit se décrit personnellement ou
professionnellement. Il s'agit en premier lieu de se créer un espace sur
le web, dédié à la diffusion de sa propre image, de sa
propre existence. Le principe moteur du réseau social n'est pas cette
simple personnification de l'internaute mais les liens virtuels qu'il va
créer avec ses proches, ses amis et plus largement sa communauté.
Ce sont ces liens qui permettent échange et interactions diverses qui
constituent la force des réseaux sociaux et leur succès. Le
succès est tel que ces réseaux sociaux et le
phénomène de bouche à oreille qu'ils entraînent sont
en passe de supplanter les méthodes marketing actuelles21(*).
Exemples de réseaux sociaux :
Facebook, LinkedIn, Viadeo
Figure 7 - Réseaux
sociaux, chiffres clés
Source :
http://www.e-stratege.com/medias-sociaux/medias-sociaux-quelques-chiffres/
- janvier / juillet 2010
Ces applications du web 2.0 représentent un potentiel
énorme en matière de communication pour l'entreprise, elle peut
revisiter ses méthodes marketing et donner un nouveaux souffle à
son image. C'est aussi la capacité du web 2.0 à rapprocher les
hommes qui donne l'occasion à l'entreprise de créer des liens
plus étroits et plus interactifs avec ses publics. Loin du
« one to many » du marketing publicitaire classique,
internet donne aujourd'hui la possibilité d'engager une communication
« one to one », personnalisée et donc plus
séduisante.
Prenant la mesure du potentiel du web 2.0 en matière de
communication mais aussi les risques que cela peut comporter au vue de la
nature évolutive de ce média et de ses nouvelles pratiques, nous
précisons, dans le cadre de notre problématique initiale, notre
étude sur l'une de ses applications émergente : le
recrutement 2.0.
2. Le
recrutement 2.0
A. Du e-recrutement au recrutement
2.0
Nous connaissons le e-recrutement, terme utilisé pour
identifier le recrutement sur internet, devenu un outil de sourcing aujourd'hui
très largement utilisé au point de supplanter les annonces
presse. Le e-recrutement a permis aux entreprises de se rendre plus visible
auprès des chercheurs d'emploi et de multiplier les retours de CV en
conséquence. Pour un coût moindre et une plus grande
facilitée dans le tri des candidatures, le recrutement en ligne a
très vite convaincu. Le modèle est aujourd'hui
éprouvé et il reste le moyen préféré des
entreprises pour recruter et des candidats pour chercher un emploi, en effet,
selon une étude RégionJob.com 88% des recruteurs utilisent les
sites emploi contre 23% pour la presse, côté candidats, les sites
emploi restent leaders, 97% des candidats assurent privilégier cet outil
contre 36% pour la presse.22(*) Modèle éprouvé mais dont les
limites apparaissent avec le recul.
Pour le candidat, une recherche d'emploi sur le web va lui
permettre d'avoir accès à un nombre d'offres considérable
en comparaison du nombre d'offres trouvées dans la presse. La
candidature est facilitée grâce au mail et la recherche d'emploi
semble ainsi plus efficace.
Néanmoins, le recrutement en ligne via des Job Board a
effectivement permis le sourcing d'une plus grande quantité de CV mais
il a, par la même occasion, entraîné la multiplication des
candidatures hors-cible et/ou impersonnelles, les candidats croyants qu'une
multitude de candidatures décuplent leurs chances de réussite.
Les entreprises doivent donc faire face à une quantité de
candidatures qu'elles n'ont bien souvent pas les moyens de traiter correctement
et qui sont dévalorisées car produites sans destinataire
précis et en grand nombre. Le phénomène pousse aussi les
entreprise à être de plus en plus sévère dans leurs
tris des C.V et à accorder de moins en moins d'importance à la
lettre de motivation. Cette tendance ne rend pas le recrutement plus efficace,
mais elle rend la préselection moins humaine et donc moins juste.
Le e-recrutement semble donc ne pas être suffisant pour
apporter des solutions fiables aux recruteurs et aux candidats. Ce dernier a
permis un gain en productivité au détriment du dialogue et de la
découverte mutuelle, éléments nécessaires à
toutes les étapes d'un recrutement. Le recrutement 2.0 souhaite apporter
ces aspects plus qualitatifs et ajouter de l'humain dans cette relation
candidat/recruteur, il met ainsi à profit la force communautaire du web
2.0 en exploitant presque essentiellement les réseaux sociaux. Le
recruteur 2.0 ne se limite pas à la mise en ligne d'une annonce, il
développe un réseau autour de son entreprise, le nourrit,
l'entretient et cultive ainsi l'image de sa marque employeur23(*). Les prises de contact sont
moins formelles car elles ne se limitent à l'envoi d'une candidature,
elles passent d'abord par une découverte mutuelle dans laquelle
l'échange est possible.
La méthode 2.0 dans le recrutement change les rapports
entre les deux parties, l'entreprise ne se limite plus à la transmission
d'informations descendantes et unilatérales à destination des
candidats et n'attend pas seulement d'eux qu'ils se dévoilent sans
contrepartie. Elle engage un dialogue ouvert entre ses ambassadeurs en interne
et ses cibles.
B. Utilisateurs
a. Le candidat 2.0
(cf annexe 3)
Le candidat 2.0 est à l'image des utilisateurs de ce
média, son profil type serait celui d'un homme entre 25 et 34 ans, en
poste avec un niveau d'étude Bac +524(*) et serait tout à fait ouvert au dialogue avec
l'entreprise, 11% d'entre eux sollicent l'avis de salariés d'une
entreprise pour laquelle il envisagent de travailler25(*).
Figure 8 - Profil des
utilisateurs de réseaux sociaux
Source :
http://www.regionsjob.com/emailing/invitations/lacantine/Enquete_Reseaux_Sociaux_Juin2010.pdf
Selon l'étude RegionJob, 36% des candidats utilisent
les réseaux sociaux dans le cadre de leur recherche d'emploi, une
étude Européenne parle même de 59% de candidats qui
utilisent ces réseaux à des fins professionnelles26(*). La pratique semble être
devenue naturelle pour les internautes, selon ces études, elle supplante
la presse et serait presque au niveau du réseau professionnel. La
tendance reste pourtant largement favorable aux sites emploi, à la
candidature spontanée et au Pôle Emploi.
Le candidat 2.0 semble persuadé de l'importance que va
prendre cette pratique et se préoccupe de plus en plus de sa
visibilité sur le web et de son e-reputation. Phénomène
nouveau, le réseau social a entraîné une surexposition de
la vie privée sur le web et l'apparition de pratiques inconnues il y a
encore 5 ans : l'entreprise Name Googling27(*) les candidats sur lesquels
elle souhaite se renseigner et évalue parfois ses postulants selon leur
visibilité sur le web et l'image qu'ils renvoient au travers de leurs
publications. A l'émergence de ce phénomène, la question
de l'image de soi sur internet s'est imposé et a poussé beaucoup
d'internautes à restreindre ou maîtriser les informations en ligne
les concernant.
b. Le recruteur 2.0
(cf annexe 4)
Le succès des réseaux sociaux a très vite
poussé les entreprises à investir ce terrain et à
réfléchir aux applications qu'elles pouvaient en faire. Nouvel
espace pour la communication, 47% à 69% d'entre elles s'en sont
emparées pour recruter. Selon l'enquête Stepstone, ce sont
même les services RH les plus friands de réseaux sociaux devant
les services marketing.
Figure 9 - Quelle
utilisation des réseaux sociaux par l'entreprise
Source : Enquête Stepstone
« Réseaux sociaux et recrutement » - 2010
Il semble que les pratiques ne soient pas encore très
claires, assurer sa présence sur le web 2.0 ne veut pas dire mettre en
place une réelle stratégie pour le recrutement, le
phénomène des réseaux sociaux est nouveau et changeant,
les entreprises en reste donc a priori au stade de l'évaluation et des
essais.
Terrain d'abord consacré aux loisirs et à la vie
privé, les réseaux sociaux ne s'installent que petit à
petit dans l'entreprise, particulièrement pour le recrutement. L'enjeu
semble pourtant de taille pour le recruteur, de nombreux cabinets RH et de
grands groupes s'intéressent au recrutement 2.0 pour améliorer la
qualité des C.V reçus, cibler d'avantage leurs publics et
travailler sur leur image d'employeur.
C. Pratiques d'entreprise -
Exemples
Les pratiques en matière de recrutement 2.0 ne sont pas
homogènes. Comme pour toute action de communication, une communication
de sourcing doit être précisément définie, les
objectifs doivent être clairs, les cibles bien identifiées et le
message cohérent avec la finalité attendue de l'action mais aussi
avec le reste de la communication de l'entreprise. La qualité d'un
recrutement et plus particulièrement d'un sourcing dépend pour
beaucoup de l'image et de la réputation de l'entreprise. Ainsi,
intéressons-nous aux actions engagées par des entreprises qui ont
investi largement dans le recrutement 2.0.
Très actives et faisant parties des entreprises
Françaises précurseurs en matière de marketing RH et de
recrutement 2.0, la SOCIETE GENERALE et ADECCO ont investi la majorité
des réseaux sociaux à succès et entretiennent blogs et
chaînes vidéos28(*). Ces deux entreprises travaillent sur la base d'un
support web 1.0 institutionnel autour duquel gravitent de nombreux
médias web utilisés selon les cibles visées et les
objectifs. La SOCIETE GENERALE propose, par exemple, un espace coaching pour
conseiller les visiteurs dans leur recherche d'emploi ou une web TV diffusant
non seulement les présentations des métiers du groupe mais aussi
des conseils d'experts en recrutement. ADECCO diffuse une page
« Conseils Emplois », anime une chaîne Youtube et a
lancé une application Iphone. Ces outils viennent compléter les
informations contrôlées et corporate du site
« Carrers » de la SOCIETE GENERALE ou du site web d'ADECCO
et s'adressent de façon plus personnelle aux candidats potentiels.
Ainsi, l'entreprise sort des codes habituels en matière de recrutement
et de ressources humaines et elle engrange des visites par le biais de ses
communautés sur les réseaux sociaux.
Franck LAPINTA29(*) précise : « Il est
indispensable d'utiliser toute la palette d'outils disponibles qui sont
utilisés par les candidats [...] ils permettent une diversité de
points de vue, favorisent le dialogue et les échanges directs qui
viennent compléter une communication corporate
« classique », où le candidat n'est qu'un
récepteur passif. »
Ces entreprises ont choisi, en matière de communication
R.H et de recrutement, de diversifier les rapports avec leurs publics et de
sortir du simple rapport candidat/recruteur, ainsi, elles ne se limitent plus
à une simple diffusion d'offres et d'informations institutionnelles,
elles échangent et traitent de sujets généraux autour de
l'emploi et des ressources humaines.
Certaines rares structures ont choisi de se spécialiser
dans le recrutement 2.0 et travaillent uniquement avec cette méthode.
C'est le cas du cabinet de recrutement ALTAÏDE30(*), qui s'est ainsi imposé
comme le recruteur des start-up et du web 2.0.
III.
Le recrutement 2.0 à l'épreuve
1.
Analyse globale
A. Les
effets
Comme pour toute avancée technologique, les espoirs
fondés dans le recrutement 2.0 étaient grands. Certaines grandes
entreprises ont rivalisées d'imagination pour créer LA
communauté la plus importante du web, LE buzz marketing-employeur de
l'année. Les stratégies ont été différentes
ainsi que les investissements mais l'objectif reste le même pour
l'entreprise : valoriser son image d'employeur et recruter de nouveaux
collaborateurs. Aussi, il est intéressant de faire le point sur les
effets d'un recrutement 2.0 et d'évaluer les avantages et les limites
qui en découlent.
a. Recherche d'emploi 2.0
Quels avantages ?
Pour le candidat 2.0, l'usage des réseaux sociaux lui
permet d'abord d'obtenir des sources d'informations variées et moins
contrôlées sur l'entreprise. Il lui ouvre aussi la porte des
décideurs, le responsable du recrutement de l'entreprise est plus
facilement accessible, les principes de libres échanges sur le web 2.0
facilitant la prise de contact. Cette proximité lui permet aussi de
mettre en avant en priorité sa personne et éventuellement
d'engager un échange plutôt que de limiter sa présentation
au simple C.V. Ces ouvertures permettent au candidat de mieux cibler les
entreprises et les postes qui correspondent à ses aspirations. Le web
social a décloisonné les informations sur l'entreprise, autrefois
très contrôlées et corporate. Aussi, les candidats
disposent d'informations plus nombreuses sur l'entreprise et de sources moins
officielles. En 2011, ils sont 89% à rechercher des informations sur une
entreprise auprès de laquelle ils souhaitent postuler et 78% d'entre eux
disent avoir répondu à une annonce car les traces trouvées
étaient positives31(*).
La force du réseau social sur le web permet
également au candidat d'entretenir son réseau professionnel et
personnel plus facilement et plus régulièrement, et ains,i de
diffuser largement des mises à jour quant à sa situation
professionnelle. La circulation de l'information est multipliée et sa
propagation entraîne plus facilement la cooptation.
Quelles limites ?
Sur les réseaux sociaux, La frontière entre vie
privé et vie publique est poreuse, le danger serait que
l'identité numérique32(*) du candidat ne fasse pas cette distinction et qu'elle
lui porte préjudice. Aujourd'hui, on parle de plus en plus
d'identité numérique et de son importance pour le candidat en
recherche d'emploi, Stepstone annonce d'ailleurs que 71% des entreprises
effectuent des recherches sur les réseaux sociaux pour contrôler
les profils de leurs candidats. Cette identité numérique permet
de multiplier ses chances si elle est contrôlée et
maîtrisée, dans le cas contraire, elle peut avoir des effets
néfastes à long terme, le web gardant une trace de presque tout.
Les candidats sont majoritairement réticents à l'idée
d'être épier sur le web par des recruteurs potentiels, pourtant,
ces méthodes sont à prendre en compte car courantes, elles
justifient la nécessité de construire et de gérer son
identité en ligne. Néanmoins, la maîtrise de cette
identité reste encore une affaire d'initié.
En outre, appréhender le profil d'un poste et son
éventuelle adéquation avec ses propres atouts peut relever du
défi, les éventuelles annonces ne sont pas formatées pour
contenir l'ensemble des informations essentielles et respecter les
critères classiques d'une offre d'emploi. La recherche d'une offre selon
les critères existants sur les Job Boards par exemple (localité,
expérience attendue, diplôme souhaité etc.) n'est pas
encore possible sur la majorité des applications du web 2.0, ce qui rend
la recherche plus complexe, d'autant que les annonces sont diffusées
dans un cercle communautaire qui n'est pas accessible à tous.
b. Recrutement 2.0
Quels avantages ?
Pour l'entreprise, le web 2.0 est un canal novateur
porté par la tendance permettant d'effacer les distances
géographiques et relationnelles. Les relations en ligne sont plus libres
et plus personnalisables, ainsi, le recrutement 2.0 est une façon pour
l'entreprise de se rapprocher de ses cibles. Elle donne aussi un visage plus
humain à son recrutement en abaissant les barrières habituelles
séparant recruteur et recruté. L'échange avec un candidat
permet aussi de dépasser la simple lecture d'un C.V et d'engager un
échange avec le candidat et/ou une recherche de son profil sur des
réseaux sociaux professionnels, plus complets. Cette rencontre
informelle en ligne permet au recruteur de nouer un contact avec ses candidats
potentiels en amont d'un recrutement classique et finalement, de mieux choisir
les candidatures à rencontrer en entretien. Les recruteurs
plébiscitent aussi l'aspect qualitatif des échanges, leur
interractivité, qui permet de dévelloper le capital sympathie de
la marque.
Le recrutement 2.0 est aussi un excellent outil de cooptation.
Les collaborateurs de l'entreprises, ses partenaires et plus largement ses
communautés externes sont tous des vecteurs de sourcing, les contacts
collaborent pour diffuser les annonces à leurs proches. Ainsi, le
recruteur dispose d'un nouveau moyen de cooptation non
rémunéré.
De plus, les cibles du recruteur ne sont plus seulement des
candidats en recherche active mais de plus en plus des auditeurs passifs, qui
ne vont ni sur les Job Boards ni sur Pôleemploi.fr mais qui recevront une
offre d'emploi via un de leur contact Facebook par exemple. En plus de s'ouvrir
davantage, le recruteur 2.0 peux, grâce aux nombreux outils du web 2.0,
atteindre de nouvelles cibles.
Enfin, communiquer autour de sa marque employeur et/ou
réaliser des actions marketing pour le sourcing avec les circuit
classique que sont les Job Boards ou la presse a un prix élevé
pour l'entreprise. Le web 2.0 est un moyen moins couteux et donc attractif,
63.6% des employeurs utilisent un réseau social pour cette
raison33(*), cet avantage
est à mesurer, mais nous verrons qu'il peut s'agir d'un piège
à éviter.
Quelles limites ?
Les rapports de force sur le web 2.0 ont changés,
l'entreprise ne maîtrise plus les informations qui la concerne comme elle
pouvait le faire au travers des medias de masse. « Les utilisateurs
du web 2.0 sont en attente de preuves et non plus de
promesses »34(*), ainsi l'entreprise est exposée non seulement
à l'image qu'elle renvoie à l'externe mais aussi à celle
que diffuse l'interne. L'utilisateur du web 2.0 ira chercher des informations
contradictoires concernant l'entreprise, il se rapprochera des salariés
et ex-salariés, aussi, la communication engagée vers l'externe
doit correspondre au mieux au visage de l'entreprise en interne pour rester
cohérent. La réussite d'un recrutement 2.0 tient donc pour
beaucoup au fait que l'entreprise travaille sur la base de ses valeurs et
autour d'une communauté qui lui est proche : ses collaborateurs.
Ainsi, pour un recrutement, elle doit assurer l'engagement de ses
collaborateurs, instaurer un dialogue, collaborer en interne avant de s'ouvrir
aux médias sociaux du web 2.0.
La maîtrise de son image est donc plus difficile, elle
demande une excellente connaissance des pratiques sur le web. Elle demande
également un investissement en temps important, répondre à
ses publics en restant réactif est exigeant et chronophage. D'autant
plus que les contacts noués sur le web dans le cadre de sujet R.H
peuvent déborder sur des questions ayant trait à la relation
client, au service après-vente etc. Cela demande la mise en place de
procédures claires de traitement des demandes et de gestion des
échanges.
L'un des défauts du recrutement 2.0 résiste dans
le principe de la cooptation et dans les libertés prises en
matière de discrimination. Les outils classiques permettant la
rédaction d'offres d'emploi standardisées et répondant aux
critères essentiels attendus régulent les offres discriminatoires
même si ils ne suppriment pas les pratiques. Dans le cas d'un
recrutement 2.0, l'offre circule dans des réseaux, et en sont exclus, de
fait, les personnes dépourvues de réseau ou dépourvues du
bon réseau.
La discrimination à l'embauche n'est pas l'apanage du
recrutement 2.0, mais les réseaux sociaux, qu'ils soient en ligne ou
non, excluent les populations qui n'y ont pas accès.
De plus, il apparaît dans la dernière
enquête de RegionJob.com que 98% des candidats utilisent les sites emploi
pour leur recherche d'emploi, contre 30% pour les réseaux sociaux. Le
phénomène du recrutement 2.0 n'est pas encore suffisament
installé dans les pratiques des candidats et les sources de C.V restent
majoritairement les sites emploi et le Pôle Emploi.
Les candidats utilisateurs de réseaux sociaux sont non
seulement moins nombreux mais ils représentent également une
catégorie de population plus restreinte. Nous l'avons vu
précédemment, cet usage est encore l'apanage d'un public
diplômé et aguérri aux outils du web 2.0. Dans le cadre
d'un recrutement d'ampleur, avec un fort besoin de C.V et la volonté de
toucher toutes les catégories sociales et une large palette
générationnelle, le sourcing devra se faire avec des outils
installés, qui on fait leurs preuves. Le web n'est pas encore un outil
inter-générationnel et reste inaccessible aux populations les
plus défavorisées, ces publics doivent donc être
touchés par d'autre biais(cf annexe 5).
Figure 10 - Moyens pour
recruter/rechercher un emploi
Source : Enquête « Emploi et
réseaux sociaux » 2ème édition -
novembre 2010
B.
Sourcing ou communication ?
Ce moyen de recrutement émergent n'est pas encore une
pratique installée et le recul n'est pas suffisant pour évaluer
précisement à aujourd'hui ses atouts et ses effets. De plus,
comme tout outil de communication, évaluer son résultat
quantitativement n'est pas pertinent. Néanmoins, le recrutement 2.0 est
une pratique devenue courante pour certaines entreprises et cabinets de
recrutement, il est donc interessant de se pencher sur les
bénéfices qu'ils en tirent et sur la pertinence de cet outil
comme méthode de sourcing.
Pour avoir l'éclairage de professionnels proches du
terrain, voici les élements clés d'échanges menés
avec des figures du recrutement 2.0.
Franck LA PINTA - Responsable marketing web et RH 2.0
à la Société Générale
http://www.francklapinta.com
B.S : Pourquoi se lancer dans un recrutement 2.0
?
F.L : Parce que le sourcing se déplace dans cette
direction (prépondérance des médias sociaux comme dans le
e-commerce), parce que cela correspond doucement aux usages des candidats, car
c'est un moyen de développer des relations plus étroites et de
constituer des viviers de candidats qualifiés et en phase avec les
vertus d'une entreprise.
B.S : Quels pièges éviter
?
F.L : - Ne pas avoir les ressources pour gérer ces
conversations sur la durée ;
- Ne pas avoir en tête des objectifs
précis ;
- Être vigilant à ne prendre la parole que sur
des sujets où l'on est légitime et avec quelque chose à
apporter et ne pas uniquement parler de soi.
B.S : Sourcez-vous d'avantage de CV par ce
biais ?
F.L : L'approche est davantage orientée sur de la
communication : ces actions visent à développer une image
positive, à favoriser la préférence et à provoquer
le bouche à oreille positif.
Laurent BROUAT - Fondateur et consultant de la
société LINK HUMAN / Expert LinkedIn et intervenant en
universités et écoles de commerce - http://www.laurentbrouat.com/
B.S : Pourquoi s'engager sur les réseaux
sociaux pour recruter ?
L.B : Les entreprises y sont présentes
malgré elles, les internautes parlent d'elles, il s'agit donc de laisser
faire, ou de s'engager pour y prendre la main. De plus, il existe une certaine
dose de pression compétitive : les autres y sont, je dois m'y
intéresser.
Plus noblement, les limites des JobBoards se font sentir quand
il s'agit de recrutement pointus et du sourcing de profils de qualité,
qualifiés. Le recrutement 2.0 permet d'attirer des candidats difficile
à atteindre, d'engager un partage autour des valeurs de l'entreprise et
ainsi de se constituer un vivier.
B.S : Quels sont les préalables à
un recrutement 2.0 ?
L.B : L'entreprise doit clairement identifier les raisons
pour lesquelles elle souhaite investir les réseaux sociaux, pour toucher
quelles cibles. La question des ressources humaines allouées doit aussi
être posée : ce projet sera-t-il porté par un
stagiaire, un salarié à temps plein ? L'investissement
financier est souvent négligé, si recruter sur le web 2.0 peut
sembler être peu coûteux : il n'en est rien, cela coûte
beaucoup en temps et donc en salaire.
B.S : Quels dangers
éviter ?
L.B : Passer outre les questions préalables serait
contre productif, d'autant plus si l'on privilégie la plateforme avant
le reste. Il faut aussi être attentif à rester cohérent
avec ce qu'est le web 2.0, il faut communiquer, échanger et ne pas
considérer cet outil comme un média de plus sur lequel je diffuse
simplement des informations. Il faut aussi prendre la mesure des besoins que
cela représente, communiquer sur le web 2.0 est chronophage, il ne faut
pas négliger les ressources allouées.
B.S : Cet outil est-il un véritable outil
de sourcing ?
L.B : Oui, comme je le disais, pour des profils rares et
difficiles à trouver. Mais pour des recrutement plus larges ou en
nombre, il s'agit surtout d'un moyen de travailler son image d'employeur. Dans
le cadre d'un sourcing, les résultats doivent être mesurables, or
les réseaux sociaux ont des résultats indirects et diffiles
à mesurer. Je pense que l'avenir verra naître des nouveaux profils
de recruteurs, des « sourceurs », qui utiliseront le web
social pour réaliser du sourcing de qualité. Cela ne signifie pas
la fin des JobBoards, de nombreuses cibles ne seront pas accessibles sur le web
2.0 et ils resteront utiles pour certains profils et certains recrutement
d'ampleurs.
Figure 11 - Recrutement
2.0, quels résultats ?
Source : Enquête « Emploi et
réseaux sociaux » 2ème édition -
novembre 2010
Les points qui ressortent de l'analyse que nous avons faite du
web 2.0, de son utilisation en matière de recrutement et les avis de
professionnels démontrent que le recrutement 2.0 est avant tout une
outil de communication autour de la marque employeur. Il n'est pas aujourd'hui
envisagé comme une méthode de sourcing au même titre que
les sites emploi par exemple. Les relations entretenues demandent un fort
investissement en temps et entraînent des résultats plus
qualitatifs que quantitatifs. Il ne s'agit pas de récolter des C.V mais
de promouvoir les valeurs, d'entraîner l'intérêt pour
l'entreprise en tant qu'employeur et de fidéliser ses publics. Ainsi, le
recruteur 2.0 prend en main son image en ligne et peut mener un travail de long
terme autour de sa marque employeur. Cet aspect semble être l'un des plus
importants pour les entreprises qui souhaitent reprendre en main leur
communication en ligne et maîtriser autant que possible les informations
qui y circulent à son sujet. Cet investissement en matière de
communication employeur est incompatible avec un sourcing qui demande des
résultats quantitatifs mesurables sur le court terme.
2.
Quelles applications pour l'INFA ?
A.
Préconisations
a. Structurer et donner des moyens
à une direction de la communication
L'analyse des méthodes de l'INFA en matière de
communication externe a montré qu'il manquait à l'Insitut une
équipe dédiée et formée au service d'un plan de
communication et d'une stratégie. La première étape avant
d'ajouter un nouveau terrain de communication et de sourcing serait la
structuration d'une direction de la communication nationale menant une
réflexion sur la stratégie de communication à moyen terme
et la mise en oeuvre de procédures permettant l'évaluation de ces
actions. La communication et le recrutement sur le web 2.0 ne doit être
qu'une action parmi d'autres dans le cadre plus global de la communication
d'entreprise de l'INFA. Les outils du web social ne doivent pas faire l'objet
d'un traitement à part, ils doivent être inclus et
articulés logiquement aux autres outils.
b. Etudier les attentes de ses
cibles et leur habitudes de recherche
Le recrutement d'un salarié n'entraîne pas la
même communication et les même démarches que le recrutement
d'élèves. Aussi, les supports sur lesquels l'INFA communique,
doivent être précisement évalués en terme de
pertinence pour le recrutement et plus précisement pour le sourcing.
L'INFA doit identifier quelle sont les nouvelles habitudes de recherche de ses
cibles, leurs attentes pour adapter ses messages et ses supports. L'Institut a
su développer une grande capacité à s'adapter aux besoins
du marché de l'emploi, pourtant, les principaux critères de choix
des candidats doivent être davantage pris en compte pour moduler la
stratégie de communication. A l'INFA Rhône-Alpes, la communication
produit est mise en oeuvre principalement par le biais de supports
spécialisés dans les offres d'emploi, ces supports, s'ils sont
pertinents pour des publics plus âgés ou sans réel projet
initial de formation, ne le sont pas pour des étudiants par exemple. Un
travail de fond doit être entrepris pour réajuster les supports de
communication et une cohérence doit être trouvée au niveau
national.
c. Augmenter sa
notoriété en ligne
Au-delà de cet aspect organisationnel et
stratégique, l'INFA se doit malgré tout d'augmenter sa
notoriété en ligne. Cette présence en ligne doit passer
par une mise en adéquation des messages diffusés sur le site
internet avec les attentes de ses cibles. Si l'information diffusée se
doit d'être complète et sérieuse, son mode de diffusion
doit correspondre aux nouvelles attentes des internautes et être
dynamique, visuel et interactif (usage de la vidéo par exemple). La
visibilité d'un site internet dépend de la pertinence de ses
contenus mais il doit aussi faire l'objet d'un travail pour son
référencement naturel.
d. Réfléchir et
engager sa présence sur le web 2.0
Nous le disions, le site web de type 1.0 est essentiel pour
communiquer de façon officielle et insitutionnelle autour de
l'entreprise et de ses produits. Pourtant, le web social demande aujourd'hui
qu'une attention particulière soit portée aux échanges et
à une plus grande proximité avec ses publics. L'INFA ne doit pas
se satisfaire d'un compte facebook diffusant des informations
déjà disponibles sur le site web de l'Institut, il doit
créer une dynamique interne autour du projet, y former ses
équipes et nommer des ambassadeurs dans l'entreprise. Le
dévelopement des réseaux en ligne de l'INFA se fera d'abord par
le biais de ses collaborateurs, d'autant plus qu'ils seront les premiers
questionnés et concernés. Nous le disions, cet engagement sur les
réseaux sociaux demande des moyens humains importants et la mise en
oeuvre de procédures précises sur la gestion des échanges
en ligne. Il sera donc nécessaire de mettre à disposition du
projet une ou des ressources humaines dédiées et
formées.
Les informations diffusées sur le web 2.0 doivent
être différentes de celle diffusées dans le cadre d'une
communication produit ou corporate. Franck LAPINTA insiste sur ce point :
« [L'entreprise] doit prendre la parole que sur des sujets où
elle est légitime et avec quelque chose à apporter et ne pas
uniquement parler de soi», les messages doivent donc être
différents tout comme le ton avec lesquel ils sont donnés.
B.
Anticipation des limites
a. Cohérence entre le
fonctionnement interne et l'image externe
« L'image d'une entreprise dépend de l'image
qu'en diffusent les hommes qui y vivent » (Marie-Hélène
WESTPHALEN).
L'INFA doit être vigilant au fait que sa communication
externe soit cohérente avec ses valeurs et avec ses pratiques en
interne. Dans le cadre d'une communication et d'un recrutement ou d'une
communication 2.0, la structure donne alors une image novatrice, jeune et
interactive. Si le fonctionnement et les rapports internes, du
côté des élèves comme de celui des salariés,
ne correspondent pas, alors la déception sera plus grande et
l'engagement moins fort. Les collaborateurs de l'INFA n'accepteraient pas que
le collaboratif et l'échange soit réservé aux publics
externe et que la communication interne soit principalement descendante et
qu'aucun système intranet collaboratif ne leur soit accordé.
b. Le recrutement 2.0 ne
répond pas aux forts besoins en sourcing de l'INFA Rhône-Alpes
Laurent BROUAT insiste sur le fait que le recrutement 2.0 est
un outil de sourcing pertinent pour des postes et des profils de
spécialistes ou de cadres et qu'il doit donc être utilisé
en tant que tel. Selon lui, sa réelle valeur ajoutée
réside dans l'aspect qualitatif de l'outil et sa capacité
à construire un vivier de candidats difficilement joignables par
d'autres biais.
Dans le cadre de l'INFA, les recrutements demandent un
sourcing de masse car les places à pourvoir sont nombreuses pour une
ouverture de session et leurs mises en oeuvre se fait souvent dans l'urgence.
Le travail de fond sur le long terme que demande un recrutement 2.0 ne
répond donc pas à ce besoin, ni à la contrainte de temps.
A l'INFA, la personnalisation du contact avec le candidat se fait au terme des
sélections, lors de l'entretien individuel. Engager une relation plus
poussée à l'étape du sourcing demanderait des ressources
humaines et un temps indisponible aujourd'hui.
c. Certaines cibles de l'INFA sont
inaccessibles par ce biais
Les publics candidats de l'INFA sont très
hétérogènes. Même si le choix de tel ou tel
réseau social permet de toucher des cibles différentes, la
palette de profil n'est pas assez large. En outre, les publics n'utilisant pas
ces plateformes en ligne et ayant une utilisation restreinte du web resteront
à l'écart et ne seront pas touchés. Les cibles de l'INFA
ne sontqu' en partie des jeunes de la génération dite
« Y », plus facilement accessibles par le biais du web 2.0,
mais les publics adultes de 40 ans et plus, éloignés de l'emploi
et en situation de réinsertion ou de réorientation ne pourront
pas être approchés par ce biais.
Conclusion
Nous l'avons précisé dans une première
partie, l'INFA Rhône-Alpes doit faire face aux nouvelles pressions
concurrentielles qu'impliquent ses choix d'orientation (ouverture de formations
de niveaux II et III par exemple). Il doit aussi s'adapter aux nouvelles
pratiques de ses cibles en matière de recherche d'emploi et/ou de
formation. Répondre à ces enjeux représente un challenge
important pour un Institut de Formation qui ne jouit pas de
notoriété et qui jusqu'aujourd'hui n'a pas fait de la
communication l'un de ses axes de travail prioritaires.
L'expansion d'internet a poussé l'Institut à
adapter ses méthodes et à diversifier ses outils de communication
de recrutement, pourtant, des difficultés persistes pour le rendre
visible sur le web et obtenir des résultats probants en matière
de sourcing. Le phénomène des réseaux sociaux et plus
largement du web 2.0 a entraîné une remise en question et a
incité l'INFA à l'envisager comme nouveau moyen de sourcing. Pour
l'INFA, la question se posait alors, ces nouvelles pratiques peuvent-elles
représenter un moyen pertinent pour sourcer des candidats ?
Nous avons donc, dans une seconde partie, découvert ce
qui se cache derrière le terme « web 2.0 » et
quelles pratiques le caractérisent. Nous avons alors constaté que
le web 2.0 n'est pas une mode éphémère ou une nouvelle
version logicielle, il s'agit avant tout d'une nouvelle façon d'aborder
le web pour les internautes. Ces derniers sont passés du statut de
spectacteurs passifs de sites institutionnels figés diffusant de
l'information descendante, au statut d'acteur et/ou de contributeur.
L'engouement que suscite les applications du web 2.0 et plus
particulièrement les réseaux sociaux a poussé l'entreprise
à s'y intégrer et à réfléchir son usage
à tout les niveaux de son organisation. Il existe aujourd'hui une
extension 2.0 pour presque toute les pratiques professionnelles. Le secteur du
recrutement et des ressources humaine s'interesse particulièrement aux
web 2.0 et commence à développer des stratégies de
recrutement 2.0.
Nous nous sommes donc intéressé au recrutement
2.0, avons identifié ses atouts et ses faiblesses en comparaison avec le
e-recrutement (Job Boards etc.) et avec les pratiques naissantes en entreprise.
Il est apparu que pour l'entreprise il s'agit d'un moyen sans
précédent pour changer son rapport au recrutement et à ses
publics. Elle se rapproche de ses cibles, peut entretenir un dialogue plus
ouvert, transmettre ses valeurs de façon plus ludique et
personnalisée. Pourtant, il ressort qu'une simple présence sur
les réseaux sociaux ne suffit pas, il faut intégrer ces outils
à la communication globale de l'entreprise et investir en moyens
humains. Se rapprocher de ses publics demande aussi que l'entreprise soit
prête à s'ouvrir et qu'il s'agisse d'un engagement collectif, que
les collaborateurs soient partie prenante du projet. Nous pouvons donc
insisté sur la nécessité de penser communication interne
et valeurs avant de s'engager, ceci pour que l'image externe de l'entreprise
soit au plus proche de sa réalité en interne.
Nous nous sommes aussi aperçu que les candidats
pouvaient tirer profit du phénomène. Cette proximité avec
l'entreprise leurs permet d'obtenir des informations plus diversifiés et
moins officielles de l'entreprise. Le candidat 2.0 bénéficie de
sources internes à l'entreprise pour vérifier les messages et les
promesses officielles. Le web 2.0 donne aussi la possibilité au candidat
d'aller plus loin dans sa présentation que ne le permet le C.V papier.
Il peut travailler son image en ligne (e-reputation) et entretenir ses
réseaux en temps réel. Cette nouvelle exposition en ligne n'est
pas sans contraintes, la maîtrise de son e-reputation est une affaire
d'initié et une image non maîtrisée peut avoir des effets
néfastes lors d'une recherche d'emploi.
Pour évaluer la pertinence de ces nouvelles pratiques
pour le sourcing et pour l'INFA, nous nous sommes penchés sur les effets
constatés. Même si le recul n'est pas encore suffisant et que les
pratiques évoluent constamment, il apparaît que les entreprises
ayant une certaine pratique du recrutement 2.0 l'utilise avant tout pour
communiquer autour de leur marque employeur et pour fidéliser leurs
publics. Le sourcing est possible, mais pour des postes et des profils de
cadres ou de spécialistes.
Ainsi, dans le cadre des besoins de l'INFA il est clair que le
recrutement 2.0 ne peut représenter un moyen de sourcing pertinent.
L'Institut a besoin de sourcer des C.V en quantité importantes et doit
pouvoir toucher toutes les catégories de population. Le web 2.0 doit
être utilisé par l'INFA, avec d'autres objectifs que le sourcing
et doit être intégré à une stratégie de
communication globale. Il peut participer au développement de la
notoriété de l'Institut et à sa plus grande
visibilité en ligne. Néanmoins, pour que ces outils soient
pertinents et pour ne pas entraîner de situations difficiles, l'INFA doit
se préparer en interne avant de s'ouvrir d'avantage en externe.
Cette importance de la cohérence interne/externe peut
entraîner une réflexion sur la pertinence du réseaux social
interne. Appuyé par des valeurs claires et affichées, des
objectifs collectifs partagés, le réseaux social interne n'est-il
pas un préalable à une communication externe 2.0 ? Les
phénomènes du web 2.0 que sont le partage, le collaboratif, les
échanges décloisonnés ou la fin de la communication
descendante à sens unique ne doivent-ils pas être
transposés dans l'entreprise ? Le phénomène des
réseaux sociaux Facebook ou Twitter peut-il entraîner une nouvelle
façon de communiquer dans l'entreprise ?
Table des matières
Sommaire
3
Table des illustrations
4
Introduction
5
I. L'INFA
7
1. Présentation
général
7
A. Identité, métiers et valeurs
7
a. Historique
7
b. Métiers et valeurs
7
B. Fonctionnement et acteurs
8
a. Une activité répartie par
secteurs de formation
8
b. Différents modes de financements
9
c. Un rôle d'intermédiaire de
l'emploi
10
d. Naissance du département
recrutement
11
2. Le département recrutement et
communication
12
A. Fonctionnement et acteurs
12
a. Acteurs et objectif
12
b. Méthodes de sourcing
13
B. La communication de recrutement à
l'INFA
15
a. Etat des lieux
15
b. Analyse MOFF (SWOT)
16
II. Le Web 2.0
18
1. Etat des lieux
18
A. Définition
18
B. Utilisateurs
20
C. Applications
23
2. Le recrutement 2.0
27
A. Du e-recrutement au recrutement 2.0
27
B. Utilisateurs
29
a. Le candidat 2.0
29
b. Le recruteur 2.0
30
C. Pratiques en entreprise - exemples
32
III. Le recrutement 2.0 à
l'épreuve
33
1. Analyse globale
33
A. Les effets
33
a. Recherche d'emploi 2.0
33
b. Recrutement 2.0
35
B. Sourcing ou communication ?
38
2. Quelles applications pour l'INFA ?
41
A. Préconisations
41
a. Structurer et donner des moyens à une
direction de la communication
41
b. Etudier les attentes de ses cibles et leur
habitudes de recherche
41
c. Augmenter sa notoriété en
ligne
42
d. Réfléchir et engager sa
présence sur le web 2.0
42
B. Anticipation des limites
43
a. Cohérence entre le fonctionnement
interne et l'image externe
43
b. Le recrutement 2.0 ne répond pas aux
forts besoins en sourcing de l'INFA Rhône-Alpes
43
c. Certaines cibles de l'INFA sont
inaccessibles par ce biais
44
Conclusion
45
Annexes
47
Bibliographie générale
48
Table des matières
47
Résumé
54
Mots clés
54
Bibliographie générale
Ouvrages
FAYON D. (2010), Web 2.0 et au-delà,
Economica, Paris
GANY D. (2009), Nouveaux médias, mode
d'emploi, Edipro, Liège
DIVARD N. (2010), Le marketing participatif, Dunod,
Paris
RUETTE-GUYOT E. et LECLERC S. (2009), Web 2.0 : la
communication « Iter-@ctive », Economica, Paris
WESTPHALEN M.-H. (2004), Communicator, Dunod,
Paris
Larroche V. (2010), « L'incidence des réseaux
sociaux sur la stratégie de visibilité numérique des
recruteurs et des candidats en communication », 17ème
congrès SFSIC, Dijon 23-25 juin
Cardon D. (2010), La démocratie Internet, promesses et
limites, Seuil, Paris
GERVAIS J.F. (2007), Web 2.0, les internautes au
pouvoir, Dunod, Paris
Sites internet
Annexes
Annexe 1 - Les réseaux sociaux en
chiffres
Source :
www.altaide.typepad.com
Annexe 2 - Paysage des médias sociaux
Source :
www.fredcavazza.net
Annexe 3 - Profil type des candidats
Source : http://moderateur.blog.regionsjob.com
Annexe 4 - Profil type des recruteurs
Source : http://moderateur.blog.regionsjob.com
Annexe 5 - Source :
http://moderateur.blog.regionsjob.com
Résumé
L'INFA, Institut de formation depuis 1950 propose des parcours
de formation professionnelle qualifiants. Dans le cadre de la diversification
de ses produits et pour faire face au contexte fortement concurrentiel de la
formation, l'Institut souhaite trouver de nouveaux moyens de sourcing.
Le web connaît un nouvel élan avec le
phénomène 2.0, l'internaute y est acteur et participe à sa
construction. Mais l'engagement y est aussi plus important et les
réseaux sociaux comptent plusieurs millions d'inscrits en France et sont
en pleine expansion.
Fort de ce constat, nous nous sommes attachés à
étudier l'une des applications du web 2.0, le recrutement 2.0. Nous nous
sommes intéressés aux pratiques en la matière, aux effets
constatés et ainsi à son éventuelle pertinence dans le
cadre du sourcing.
Cette étude s'appuie notamment sur les nombreux
articles, Twittes et dossiers d'une communauté de spécialistes
RH, bloggeurs hyperactifs et professionnels précurseurs pour conclure
que cette nouvelle pratique révolutionne les rapports
candidats/recruteurs et qu'elle semble être un véritable mouvement
de fond. Nous le démontrons, son utilisation à l'INFA pour le
sourcing n'est pas pertinente car elle ne répond pas à aux
besoins spécifiques de l`institut. D'autres perspectives sont
néanmoins envisagées et représentent de réelles
opportunités.
Mots
clés
D.I.F : Droit Individuel de Formation
C.I.F : Congé Individuel de
Formation
Job Boards: Site internet d'offres
d'emploi
Sourcing: Action de rechercher et/ou
d'entraîner la réception de C.V dans le cadre d'un recrutement
Name Googling: Entrer le nom d'une personne
dans un moteur de recherche (Google) afin de disposer d'informations en ligne
la concernant.
Identité Numérique: Ensemble
des traces (vidéo, texte, photos etc.) laissées sur le web au fur
et à mesure de ses visites. Reflet de l'ensemble de ces traces
renvoyées par les moteurs de recherche.
Marque Employeur : Travailler et rendre
cohérente l'image d'une entreprise en tant qu'employeur,
vis-à-vis de ses futurs collaborateurs comme de ses employés.
* 1 Job-boards : sites
de recrutement en ligne
* 2 Enquête STEPSTONE -
avril 2010
* 3 Enquête INSEE
N°1340 - mars 2011
* 4 Enquête STEPSTONE -
avril 2010
* 5 « Des valeurs
fortes » - site internet de l'INFA :
http://www.infa-formation.com/a-propos-de-linfa/des-valeurs-fortes.html
* 6 Site internet de
diffusion d'offres d'emploi, de C.V
* 7 Enquête IFOP
« Orientation des étudiants en 2010 » - novembre
2010
* 8 Enquête IFOP
« Orientation des étudiants en 2010 » - novembre
2010
* 9 Enquête IFOP
« Orientation des étudiants en 2010 » - novembre
2010
* 10 Co-fondateur de
O'Reilly Media :
http://www.oreillynet.com/pub/au/26
* 11 Fondateur de O'Reilly
Media :
http://tim.oreilly.com/
*
12 Jakob Nielsen -
90-9-1 rule :
http://www.useit.com/alertbox/participation_inequality.html
* 13 Web 2.0 : de nouvelles
frontières pour la communication corporate ? - TNS Sofres
2008
* 14 Prescription et réseaux
sociaux : quelle influence sur votre marque employeur - Etude
« Quatres Vents » - février 2011
* 15 Morgan Stanley - The Mobile
Internet Report :
http://www.morganstanley.com/institutional/techresearch/mobile_internet_report122009.html
* 16 Observatoire de
l'internet mobile : Consommation et usages accrus du multimedia mobile -
avril 2011
* 17
http://news.netcraft.com/archives/2011/05/02/may-2011-web-server-survey.html
* 18
http://technorati.com/blogging/article/state-of-the-blogosphere-2010-introduction/
* 19
http://wikimediafoundation.org/wiki/Press_releases/Wikimedia_launches_2009_annual_giving_campaign
* 20 Class and Committees in
a Norwegian Island Parish, Human Relations
* 21
http://www.lalibre.be/societe/cyber/article/533886/1000-vrais-amis-suffisent-a-faire-decoller-votre-produit.html
* 22 Enquête Emploi et
Réseaux Sociaux - RegionJob.com - juin 2010
* 23 Identité
véhiculée par l'entreprise en tant qu'employeur
* 24 Enquête Emploi et
Réseaux Sociaux - RegionJob.com - juin 2010
* 25 Etude TNS Sofres - Web
2.0 : de nouvelles frontières pour la communication
corporate ? - 2008
* 26 Etude STEPSTONE - Les
réseaux sociaux sont-ils rentables en matière de
recrutement ? - 2010
* 27 Rechercher un nom sur
un moteur de recherche (Google est le leader du secteur)
* 28 Pour en savoir plus,
voir : http://www.job2-0.com
* 29 Responsable marketing
web et RH 2.0 à la Société Générale
* 30
http://www.altaide.com
* 31 Etude RegionsJob :
recrutement et réseaux sociaux 2ème édition -
2011
* 32 Ensemble des traces et
des informations concernant une entité sur le web
* 33 Etude STEPSTONE - Les
réseaux sociaux sont-ils rentables en matière de
recrutement ? - 2010
* 34 Franck LAPINTA,
responsable marketing web et RH 2.0 à la Société
Générale
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