UNIVERSITE OMAR BONGO DEPARTEMENT DE SCIENCES
ECONOMIQUES
MEMOIRE DE DEA/NPTCI
UNIVERSITE OMAR BONGO Discipline : Sciences
Economiques
Présenté et soutenu publiquement
par DJAM'ANGAI Ludé
Le 19 Novembre 2010 CAPITAL HUMAIN ET
CROISSANCE
Directeur de mémoire : Monsieur Albert ONDO OSSA,
Professeur Titulaire à l'Université OMAR BONGO
Membres du Jury
Monsieur Symphorien EGONE MVE, Professeur agrégé
à l'Université OMAR BONGO
Monsieur Médard MENGUE BIDZO, Docteur es sciences
économiques à l'université OMAR BONGO Monsieur Jean Louis
NKOULOU NKOULOU, Docteur es sciences économiques à
l'Université OMAR BONGO
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1
PARTIE I : MODELE DE DETERMINATION DU CAPITAL HUMAIN
COMME UN FACTEUR DE CROISSANCE 11
CHAPITRE I : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE 12
Section I : La variable
endogène............................................................
12
Section II : Les variables
exogènes......................................................... 13
CHAPITRE II : SPECIFICATION DU MODELE 17
Section I : La relation théorique du modèle 17
Section II : Le modèle à des fins d'estimation
18
PARTIE II : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA CONTRIBUTION
DU
CAPITAL HUMAIN A LA CROISSANCE AU TCHAD 20
CHAPITRE III : ESTIMATION ET PRESENTATION DES
RESULTATS..........21 Section I : Le processus d'estimation du
modèle.......................................21 Section II : Les
résultats d'estimation du MVCE........................................23
CHAPITRE IV : INTERPRETATIONS DES RESULTATS..............................26
Section I : Impact des dépenses publiques en capital humain sur la
croissance..............................................................................................26
Section II : L'importance de la valorisation du capital
humain...................28
CONCLUSION
GENERALE......................................................................30
ANNEXES..............................................................................................32
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES...................................................... 40
Avant propos
« Il n'est de richesse que d'hommes » Jean
BODIN, 1576
Depuis la fin des années quatre vingt,
les débats autour du capital humain ont remis au goût du jour les
analyses de la détermination de la croissance économique
renouvelées par les nouvelles théories1 qui
endogenéisent les sources de la croissance économique (BARRO,
2000 ; GUELLEC et RALLE, 2003 ; 2005 ; DJISTERA, 2007).
En effet, alors que l'explication néoclassique de la
croissance fait du progrès technique un phénomène
exogène (SOLOW, 1956), son endogéneisation (LUCAS, 1988 ; ROMER,
1986 ; 1990 ; BARRO, 1990) montre que la prise en compte du capital humain
détermine la croissance.
Si le capital humain2, peut se définir comme
un capital immatériel capable de procurer de façon
répétée et durable des bénéfices
monétaires et non monétaires (DEBANDE et VANDENBERGHE, 2008), la
croissance se présente comme l'augmentation soutenue pendant une
période longue, de la production d'un pays, généralement
mesurée par le PIB (ECHAUDEMAISON, 2004).
Le capital humain, recouvre donc différents types
d'investissements dans les ressources humaines car il soulève les
problèmes tels que : l'amélioration de la connaissance, de la
santé, revenus de ménages, la technologie,
recherche-développement (RD) qui sont des vecteurs de la concurrence et
de la production.
De même, eu égard au ralentissement de la
croissance tant dans les économies avancées que dans les
économies en développement , les analyses ont permis de montrer
également que la prise en compte du capital humain dans la croissance
est déterminante. Elles ont donné lieu à des débats
tant théoriques qu'empiriques.
1 Les nouvelles théories de la croissance sont
construite s autour de l'idée selon laquelle, les rendements ne sont pas
décroissants lorsqu'on prend en compte tous les facteurs
quipeuvent être accumulés. La croissance peut donc
être vue comme un processus autoentretenu.
2 Cette notion a été principalement mise en exergue
par (SCHULTZ, 1961 ; BECKER, 1964).
Sur le plan théorique, les travaux qui se sont
intéressés à la relation entre capital humain et la
croissance s'orientent globalement vers plusieurs
axes tels que : l'éducation, la formation, la
recherche-développement et l'innovation technologique et la
santé.
S'agissant de l'éducation et la formation, LUCAS (1988)
montre que la croissance dépend en grande partie des efforts en
formation individuels et sociaux qui, eux-mêmes, dépendent de la
capacité à épargner pour investir dans l'éducation.
Ainsi, l'accumulation du capital humain provient des stratégies
individuelles, mais aussi de la contribution de l'Etat dans la formation en
générale.
Les salariés consacrent une partie de leur temps de
travail à l'amélioration de leurs capacités et à la
formation. On peut alors avoir une fonction de production qui admet alors pour
input le stock du capital, un agrégat du temps détourné
pour la formation et un indicateur d'efficience exprimant des effets positifs
de cette dernière sur la performance des salariés. Cependant,
l'amélioration des capacités3 individuelles (SEN,
2009) des travailleurs est supposée également entraîner un
effet collectif.
Selon LUCAS (1988), il en résulte des
externalités positives car le niveau d'éducation d'un individu
peut affecter sa productivité ainsi que celle de ses partenaires. Par
effet de réseau, un niveau d'éducation est d'autant plus efficace
qu'il permet d'interagir avec d'autres individus présentant ce
même niveau (COULUMBE et TREMBLAY, 2009 ; COHEN et ALBIN, 2009).
Une originalité essentielle dans l'analyse de LUCAS
(1988) concerne l'explication de la disparité internationale du revenu
par tête, puisqu'elle débouche facilement sur l'explication de la
forte pression migratoire du sud vers le nord. Le phénomène
migratoire se traduit, dans ce cas, par des gains pour les pays receveurs et
par des pertes pour les pays de départ, les
3 L'approche des capacités se pose avant tout en termes
d'avantages individuels. SEN explore en effet, une approche par laquelle il
valorise le bien être et les avantages qu'une personne peut tirer par ses
capacités à effectuer un certain nombre d'activités
auxquelles elle accorde de la valeur.
migrants emportent avec eux une réserve de capital
humain (BARRO et SALA-I-MARTIN, 1996).
En effet, « l'exode du capital humain » ou la
migration des personnels les plus qualifiés peut provenir du niveau
élevé des taux de salaires ou des taux élevés de
rentabilité du travail à l'étranger par rapport au pays
d'origine. Ces différences de taux peuvent résulter des
différences dans les politiques éducatives des Etats (SADA,
2000). Une telle situation peut alors facilement influencer négativement
la trajectoire de croissance d'un pays. Et c'est la raison pour laquelle,
BAGHWATI (1976) préconise une taxation de « l'exode des cerveaux
». Cette taxation serait levée sur les migrants ayant un niveau
d'instruction élevé ou hautement qualifié et serait
collectée par le pays d'immigration pour une période de
près de dix (10) ans. Les revenus de cet impôt seraient
versés à un fonds des Nations Unies destiné à
financer des projets de développement dans les pays
d'émigration.
L'éducation, comme moteur de croissance, peut
s'analyser aussi sous différentes formes car leur impact sur la
croissance varie selon qu'on ait l'éducation primaire, secondaire et
l'enseignement supérieur. Les auteurs (SEN, 2000 ; TEMPLE, 2001)
montrent que les connaissances primaires, secondaires ne favorisent pas la
croissance à long terme mais l'expansion économique. En
réalité, l'éducation est un facteur complémentaire
de la recherche-développement (AGHION et COHEN, 2004 ; AGHION et HOWITT,
2009).
BENHABIB et SPIEGEL (1994) ont remis au goût du jour une
vision technologique du rôle de l'éducation dans la croissance
économique développée par NELSON et PHELPS (1966).
L'analyse de NELSON et PHELPS (1966) conduit à la conclusion selon
laquelle, dans une économie avec progrès technique, le niveau
d'éducation affecte la croissance de long terme à travers ses
effets sur la vitesse d'adaptation aux changements technologiques (HANUSHECK et
WOESSMANN, 2008).
La relation entre éducation et croissance a fait
également l'objet d'autres débats qui sont dus au fait que, les
analyses précédentes n'ont pas pris en compte l'incertitude qui
peut influencer négativement la croissance.
L'individu, en décidant de se former pour
accroître sa productivité demain, peut courir un risque par
rapport au marché du travail. Ce risque concerne le taux d'emploi futur
pour un niveau de formation donné et aussi le salaire futur pour un
niveau donné de formation. Le véritable problème qui se
pose alors est celui de l'information car l'individu n'a pas une parfaite
maîtrise des conditions de l'emploi et de salaire futures, au moment
où il prend sa décision en matière d'éducation et
de formation (TOUAHRI, 2003 ; WALKER, 2001).
L'inadéquation entre les qualifications (diplôme,
expérience etc.) et l'emploi occupé que l'on peut appeler
surqualification, est une source importante de dépréciation des
compétences et donc du capital humain (CHAUSSARD, et PASSET, 2005 ;
TOMASINI, 2002). La dépréciation du capital humain est une cause
de difficultés et de dysfonctionnements pour l'entreprise surtout dans
une économie reposant de plus en plus sur l'immatériel,
c'est-à-dire l'économie cognitive. Cependant, un capital humain
spécifique (connaissance) qui se déprécie réduit la
capacité d'une firme à contribuer à la création de
richesse et donc de la production nationale.
De plus, pour expliquer l'effet du capital humain sur la
croissance, ROMER (1986 ; 1990) met en évidence la relation entre
l'innovation4 ; recherche-développement et croissance. Pour
lui, la recherchedéveloppement et l'innovation favorisent une croissance
auto entretenue. La source de croissance qui est mise en exergue est
considérée comme un bien public cumulatif. C'est un bien
cumulatif dans la mesure où chaque découverte s'appuie sur
d'autres découvertes faites dans le passé.
4 C'est un processus qui se situe en aval de
l'invention. SCHUMPETER (1939) l'assimile comme la mise en oeuvre d'une
connaissance d'un savoir déjà existant. L'innovation se
développe cependant par imitation.
Dans ce cadre, le « learning-by-doing »,
terme utilisé par KENNETH (1962), puis développé par ROMER
(1986), exprime qu'il existe une externalité liant le niveau
d'efficacité technologique à l'expérience de production
accumulée par les agents et firmes.
La recherche-développement est une activité
spécifique qui produit des biens non exclusifs et favorise ainsi, la
croissance. ROMER (1990) suppose que le savoir est le produit d'une
activité de recherche-développement. Il intervient alors sous une
forme objective : la technologie5.
La diffusion des fruits de la recherche-développement
est un facteur important de croissance, le capital humain joue un rôle
catalyseur incontestable pour internaliser les effets de diffusion
technologique c'est à dire les spillovers (HAMROUNI, 2004). Il en
ressort que les pays les plus dotés en capital humain
bénéficient plus de spillovers de la
recherchedéveloppement véhiculés via le commerce (DULLECK,
2008 ; NEIL et FOSTER, 2008 ; HANUSHEK et WOESSMANN, 2008 ; AGHION, 2007).
Le capital humain peut donc permettre d'assimiler les
technologies importées et représente de ce fait un facteur
catalyseur des spillovers. Il faut aussi noter que la diffusion des TIC
(techniques d'information et de la communication) n'entraîne
véritablement d'effets favorables que si elle s'accompagne d'une
augmentation de la qualification de la main d'oeuvre (GRENAN et MAIRESSE,
2000). Les TIC sont alors susceptibles d'affecter la croissance
potentielle6 à travers les gains de productivité
globale des facteurs liés aux progrès réalisés dans
les secteurs producteurs de TIC. Le dynamisme de l'industrie des TIC
dépend largement des entreprises dont la valeur réside
exclusivement dans le capital humain des travailleurs hautement
qualifiés.
5 La technologie peut être définie
comme « un ensemble de connaissances relatives à certains types
d'événements et d'activités associés à la
production et à la transformation de matériaux » ROSENBERG
(1982)
6 La production potentielle se définit comme le niveau
maximal de production soutenable à long terme sans tensions excessives
dans l'économie, et plus précisément sans
accélération de l'inflation.
Pour démontrer encore la relation
recherche-développement, innovation technologique et croissance, deux
types de relation entre capital humain et technologie se distinguent
aujourd'hui :
1- « skill in adoption » qui fait retenir que le
capital humain est un facteur clé pour la diffusion et l'adoption de
nouvelles technologies ;
2- « skill in use » qui montre que certaines
technologies sont complémentaires avec le capital humain.
En comparant ces deux sortes de relation entre le capital
humain et la diffusion, il apparaît que dans la première relation,
la diffusion d'une nouvelle technologie dépend du capital humain. Dans
la seconde, seule la diffusion de certaines technologies nécessite le
capital humain.
Quant à la relation entre santé et croissance,
cette question a été étudiée depuis le début
des années soixante dix, avec principalement le modèle
précurseur de GROSSMAN (1972).
L'état de santé affecte le comportement des
individus au niveau microéconomique à travers principalement
trois canaux : l'offre de travail, la productivité et le comportement
d'épargne.
De nombreuses études ont montré qu'un mauvais
état de santé freine la participation au marché du travail
(ETTNER, 1996 ; PELKOWSKI, 2004) tout comme la mobilité et les
transitions professionnelles (BOUND et AL, 2003). L'état de santé
joue sur la durée du travail à travers l'absentéisme, tout
comme le retrait anticipé du marché du travail (DISNEY et AL,
2003 ; DESCHRYVERE, 2004). Un mauvais état de santé implique une
productivité du travail plus faible qui empéche le travailleur
d'utiliser pleinement sa capacité intellectuelle ou physique de
production.
Dès lors, une amélioration de l'espérance
de vie fait accroître l'incitation des individus à
épargner. Cependant, plus leur période de retraite sera longue
plus ils seront incités à épargner pour
bénéficier d'un revenu plus important. L'augmentation de la
durée de vie a donc des effets sur la
propension à épargner des agents tout au long de
leur cycle de vie7 et favorise l'investissement qui influence la
croissance économique (SMITH, 1999).
Parmi les différents éléments du capital
humain, l'investissement dans le domaine de la santé constitue un
élément très important pour la croissance pro
pauvre8. Les populations en mauvais état de santé
tirent la croissance vers le bas puisqu'elles ne peuvent pas participer
à la création de richesses, elles constituent une charge pour
l'Etat et la société.
Sur le plan empirique, de nombreuses études ont
cherché également à vérifier le lien entre capital
humain et croissance mais on distinguera ici, la vérification empirique
entre éducation et croissance, de même, la relation empirique
entre santé et croissance.
Pour analyser la contribution de l'éducation dans la
croissance économique, O'CALLAGHAN (2002) présente un travail
économétrique utilisant les données de panel pour les
années 1980, 1990, 1997 et portant sur dix (10) pays d'Asie ( Chine,
Corée du sud, Inde, Indonésie, Thaïlande, Vietnam,
Singapour, Malaisie, Philippines, Japon.)
Au terme de son travail économétrique, l'auteur
trouve que le capital humain qui est approximé par le taux
d'alphabétisme ou de scolarisation joue un rôle essentiel dans la
production et donc la croissance de ces pays.
Un tel résultat amène FOGEL (2004), à
montrer qu'une augmentation soutenue de la production dans les économies
de l'Est et du Sud-est asiatiques est conditionnée par un accroissement
du niveau d'éducation de leur force de travail.
7 Cette hypothèse a été
développée par MODIGLIANI et ses collaborateurs ANDO et BRUNBERG
dans les années 1950. Ils sont partis sur la base de modèle de
FISHER explicatif du comportement du consommateur pour étudier la
fonction de consommation.
8 La croissance est dite pro pauvre, si elle contribue à
améliorer le bien être des pauvres (RAVALLION et CHEN, 2003 ;
KAKWANI et PERNIA, 2000).
GAUCI et PADDISON (2001) se sont proposés de montrer
l'importance d'une réorientation de la formation académique vers
les besoins du marché de l'emploi. Partant d'une étude des
performances de l'Afrique de 1965 à 1998, ils soutiennent que la
faiblesse relative des taux de croissance en Afrique couplée avec
l'augmentation des taux de scolarisation montrent qu'il n'existe pas de
relation franche entre l'éducation et la croissance en Afrique.
RIVERA et CURRAIS (1999) ; ULMANN (2003) ; CANNING et SEVILLA
(2004) font leur analyse sur 24 pays développés, toujours
à l'aide d'un modèle de type MANKIW-ROMER-WEIL (1992), mais en
utilisant les dépenses de santé comme proxy. Leurs estimations
par la méthode des MCO et des doubles MC avec plusieurs variables,
aboutissent à un fort impact positif et robuste des dépenses de
santé par tête sur le PIB par tête.
L'interaction entre ces différents facteurs permet
d'expliquer les sources de la croissance économique. Mais qu'en est-il
pour les pays en voie de développement.
Cette réflexion autour du capital humain et croissance
apparaît opportune pour le Tchad pour au moins trois raisons :
1) le Tchad est une économie en voie de
développement dont le taux de croissance annuel est très faible.
Cette situation est principalement expliquée par la faiblesse de ses
investissements privés et publics ;
2) le développement du capital humain va permettre
d'améliorer le niveau d'accès aux biens sociaux comme la
santé, l'amélioration de l'éducation ;
3) le développement en capital humain est un moyen de
réduire le niveau de la pauvreté de ce pays et d'obtenir un fort
taux de croissance.
Aussi, sommes-nous porté à nous demander si le
capital humain est ou non une source de croissance au Tchad.
Pour répondre à cette question, notre travail
sera organisé en deux (2) grandes parties : la première partie
consiste au modèle de la détermination du capital humain comme un
facteur de la croissance et, la deuxième partie
sera axée sur la vérification empirique de la
contribution du capital humain à la croissance au Tchad.
|
PARTIE I :
MODELE DE DETERMINATION DU
CAPITAL HUMAIN COMME UN FACTEUR
DE CROISSANCE
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Il s'agit précisément ici, de présenter
le modèle qui sert de support à l'analyse des effets du capital
humain sur la croissance. Aussi, convient-il de définir, dans un premier
temps, la présentation des variables du modèle et dans un second
temps, la spécification du modèle.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES VARIABLES DU
MODELE
|
|
Il convient dans ce chapitre, de présenter dans un
premier temps, la variable endogène (section 1) avant de
présenter, dans un second temps, les variables exogènes
(section2). Nous prenons appui sur le modèle simplifié de LUCAS
(1988) et repris par MONTEILS (2000).
Section 1 : La variable endogène
La variable endogène est le produit intérieur
brut (PIB), qui est un agrégat macroéconomique utilisé
pour mesurer le niveau de croissance d'une économie. Cependant, il est
souvent utilisé pour mesurer aussi la production en vue
d'améliorer notamment les politiques économiques (PIRIOU,
2001).
Son évolution appliquée aux données de
l'économie tchadienne est représentée par le graphique 1
ci-dessous.
Graphique 1: Evolution du PIB constant
(en milliard de CFA) de 1989 à 2010
Source : CD-ROM de la BM,
2007
Le graphique 1 retrace les variations du PIB constant de 1989
à 2010. En effet, l'accroissement rapide de la production à
partir de 2003, s'explique par la phase d'exploitation du pétrole de
DOBA. Le pétrole
représente à cet effet, une grande partie de son
PIB. Il faut également noter que l'introduction de l'impôt sur les
sociétés du consortium pétrolier à partir de 2006 a
eu des conséquences sur l'augmentation de la production nationale.
La courbe atteint un pic en 2008. Cette situation s'explique
par la hausse du prix du baril de pétrole et par la modification de la
loi 001 qui a permis au Tchad d'accéder au fonds pétrolier
réservé pour la génération future.
En général, l'exploitation du pétrole
tchadien, a engendré « un effet d'entrainement », par
l'entremise de la formation et de l'amélioration du capital humain
spécifique avec notamment, la présence de quelques
ingénieurs et entrepreneurs. Une telle situation aboutit à une
activité génératrice du revenu et permet d'influencer le
niveau de la production.
Section 2 : Les variables exogènes
Nous distinguons deux principales variables explicatives : le
capital physique (K), et le capital humain (H).
2.1 Le capital physique9
Il s'agit précisément de l'investissement,
composante de la production qui est évalué par la formation brute
du capital fixe (I). La comptabilité nationale détermine la
formation brute du capital fixe par les acquisitions moins les cessions
d'actifs fixes, notamment les actifs corporels ou incorporels
réalisés par les producteurs résidents.
Le graphique ci-dessous traduit l'évolution de la
formation brute du capital fixe au Tchad de 1989 à 2010.
9 Il est aussi appelé actif produit. Il
concerne, les machines, bâtiments et équipements techniques
utilisés dans la production, auxquels s'ajoutent les stocks de
matières premières et des produits semi-finis et finis.
Graphique 2 : Formation brute du capital
fixe (en milliard de CFA)
Source : CD-ROM de la BM,
2007
La formation brute du capital fixe croît
véritablement à partir de 1993. Elle atteint un pic en 2002, et
connaît par la suite des fluctuations.
La phase ascendante de 2004 à 2006 s'explique par
l'investissement dans l'équipement et la construction de quelques
infrastructures sociales.
La baisse des dépenses d'investissement de 2006 au
début 2008 s'explique par l'attaque des mouvements politico-militaires
sur N'djamena. De ce fait, une grande partie des dépenses est
orientée dans l'armement.
La phase croissante à partir de 2008 s'explique par le
chantier de construction des lycées, écoles, universités
et les hôpitaux dans le pays, ainsi que par la réhabilitation des
infrastructures touchées par la guerre.
2.2 Le capital humain
Le capital humain, prend en compte l'éducation, la
formation, la santé, etc. Il est approximé par le taux brut de
scolarisation ou les dépenses publiques dans les services sociaux
(éducation, formation, santé, etc.)
Cependant, le choix des dépenses publiques dans les
services sociaux
0
(éducation et santé) comme variable
exogène représentant le capital humain
I
( ), se justifie par son influence sur la production globale
(TANZEE et ZEE, 1997).
A l'instar de LUCAS (1988) et MINCER (1954), qui saisissent
simplement dans la démonstration de leur modèle le capital humain
par les
effets de l'éducation et de formation, nous
introduirons dans notre modèle, la variable santé pour mieux
mettre en exergue le rôle du capital humain et voir s'il est ou non
source de croissance.
Ainsi, nous décomposerons le capital humain H en
dépenses d'éducation () et santé ().
Les graphiques (4 et 5) ci-dessous, indiquent respectivement
l'évolution des dépenses publiques d'éducation et de
santé au Tchad de 1989 à 2010.
Graphique 4 : Dépenses publiques
d'éducation (en milliard de CFA)
Sources : CD-ROM de la BM,
2007 et ministère de l'éducation du Tchad
Le graphique 4 montre que l'évolution des
dépenses publiques d'éducation au Tchad de 1989 à 2008,
suit un rythme en général croissant mais avec une
légère chute en 1999. Le rythme croissant des dépenses
publiques d'éducation au Tchad de 2003 avec un pic en 2008 se justifie
par les différentes réformes opérées dans le
secteur de l'éducation.
Il faut d'abord rappeler qu'au Tchad, depuis les années
1980 jusqu'à vers les années 2000, le système
éducatif est précaire à cause de l'instabilité
politique.
Cependant, parmi les réformes opérées on
peut citer :
- la priorité accordée à
l'éducation de base (Elémentaire et
Alphabétisation), à l'Enseignement Technique et à la
Formation Professionnelle avec
E
l'élaboration et l'adoption du Plan d'Action National
pour l'Education pour
Tous (PAN/EPT) en 2004. L'objectif visé est d'accorder
au moins 50 % du budget de l'Education au développement de
l'éducation de base ;
- le renforcement de la politique d'encouragement des
initiatives communautaires de l'Agence pour la Promotion des Initiatives
Communautaires (APICED) qui appuie les Associations des Parents d'Elèves
(APE) dans la prise en charge des maîtres communautaires ;
- la mise sur pied effective d'un Centre National de Curricula
(CNC) par la loi n° 20/PR/ 2002, dans le but de contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'Education par la
rénovation des programmes d'enseignement, l'élaboration et
l'expérimentation des manuels scolaires , des guides pédagogiques
, des plans de formation d'enseignants , du fondamental au secondaire.
Signalons ensuite, pour ce qui est de la santé que son
évolution se présente comme suit :
Graphique 5 : Dépenses publiques
de santé (en milliard de CFA)
Sources : CD-ROM de la BM,
2007 et ministère de la santé du Tchad
Le graphique 5 montre les variations des dépenses de
santé de 1989 à 2010. Cette variation explique la mise en oeuvre
de la politique nationale de santé (PNS) compte tenu de
l'incapacité du système existant à faire face aux
multiples problèmes de santé.
La baisse constatée de 2006 à 2007 est due aux
contraintes de performance dans le système de santé. Les conflits
armés déplacent les
92 94 96 98 00 2 04 06 0 10
familles et désorganisent les services de santé.
S
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CHAPITRE II : SPECIFICATION DU MODELE
|
Dans ce chapitre, il est question de présenter la
relation théorique du modèle (section 1) et le modèle
à des fins d'estimation (section 2) qui nous permettra de voir si le
capital humain est ou non source de croissance au Tchad.
Section 1 : La relation théorique du
modèle
L'objet de notre modèle est de chercher à
expliquer la croissance par le capital humain. Ce modèle s'articule
autour d'une fonction de production de type COBB-DOUGLAS avec capital humain
incorporé. En effet, cette fonction décrit la manière dont
les économies réelles transforment les inputs en output. Dans ce
cadre, le capital humain incorporé produisant une externalité
positive permet d'avoir des rendements d'échelle croissants, ce qui
affecte les facteurs de production.
Le modèle de la présente étude, qui
s'inspire du modèle simplifié développé par
LUCAS(1988) et repris par MONTEILS (2000) est un modèle à deux
secteurs qui s'écrit sous la forme suivante :
=
avec :
, la production
, le capital physique qui correspond à la formation brute
du capital fixe (I)
H, le capital humain qui se décompose dans notre cas, en
dépenses publiques d'éducation (E) et dépenses publiques
de santé (S).
Finalement, en remplaçant (K) et (H) par leurs expressions
respectives, on obtient une nouvelle expression qui s'écrit de la
manière suivante:
=
Cette dernière expression permet facilement de faire
apparaitre les différentes composantes du capital humain
analysées à travers les dépenses publiques
d'éducation et de santé.
Section 2 : le modèle à des fins
d'estimation
Le modèle linéaire10 à de fin de
spécification se présente de la manière suivante :
avec :
, le logqui correspond à la production ;
, le logqui correspond à la formation brute du capital
fixe ;
, le log qui correspond à la dépense
d'éducation ;
, le logqui correspond à la dépense de santé
;
(i=1,....3) les élasticités associées
à chaque déterminant. Ces élasticités
représentent les impacts de long terme sur la production des
principales
variables explicatives, c'est-à-dire le capital physique,
l'éducation et la
k
santé ;
, constante du modèle ;
, un terme d'erreur ou un aléa.
Le modèle spécifié ci-dessus, nous
indique trois variables explicatives : la formation brute du capital fixe, les
dépenses d'éducation et les dépenses de santé. Nous
considérons les dépenses d'éducation et les
dépenses de santé comme nos variables d'intérêt
puisque l'investissement en
10 Le modèle linéaire obtenu résulte de la
linéarisation de modèle simplifié (LUCAS, 1988) de la
fonction de production ci-après :
= avec : u (0=u=1) : variable ayant la dimension d'un temps ; 1-
u :
proportion de capital humain consacrée à la
production.
infrastructure sociale est un investissement d'accompagnement qui
peut être modulé dans les dépenses en capital humain.
Une telle spécification a un avantage de prendre en compte
l'aspect quantitatif et qualitatif du capital humain.
L'obtention des résultats sur la relation entre capital
humain et croissance dépend des indicateurs utilisés (taux
d'alphabétisation, taux de scolarisation primaire, secondaire, le nombre
moyen d'années d'étude, etc.) pour caractériser le capital
humain.
Par conséquent, les signes positifs attendus des
coefficients et
doivent nous amener à vérifier la pertinence du
capital humain sur la croissance au Tchad.
|
DEUXIEME PARTIE :
VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA
CONTRIBUTION DU CAPITAL HUMAIN A LA
CROISSANCE
|
En se fondant sur le modèle spécifié dans
le chapitre précédent, nous voudrions dans cette partie,
procéder à la vérification empirique du lien entre
l'investissement en capital humain et la croissance au Tchad.
Ainsi, pour mener à bien notre analyse, nous
procéderons tout d'abord à l'estimation et avant de
présenter les résultats obtenus (chapitre III), et
procéder à leurs interprétations (chapitre IV).
CHAPITRE III :
ESTIMATION ET PRESENTATION DES RESULTATS
|
|
Afin de mener à bien notre analyse, nous allons dans ce
chapitre, tout d'abord présenter le processus d'estimation du
modèle (section 1), et ensuite présenter les résultats
obtenus (section 2).
Section 1 : Le processus d'estimation du
modèle
L'analyse économétrique d'un
phénomène économique impose une discipline dans la
démarche à suivre. De ce point de vue, après avoir
collecté les données, il convient de les analyser afin
d'éviter des régressions fallacieuses.
1.1 Analyse des données
Les variables de notre modèle sont observées
annuellement. Les données sur ces variables proviennent des statistiques
de la Banque Mondiale (
www.databank.worlbank.org
et de CD-ROM 2007). Les autres observations ont été
complétées par les statistiques issues des annuaires du
ministère de l'éducation et de la santé du Tchad.
Ainsi, nous obtenons une base de données qui couvre une
période de 22 ans (1989 -2010)11.
1.2 Démarche économétrique
Il s'agit ici de tester l'ordre d'intégration des
variables et d'estimer la relation de cointégration (relation de long
terme). En économétrie, deux grandes approches ont
été développées (GREENE, 2005 et DOUCOURE, 2008) :
d'une part, la méthode de ENGLE et GRANGER (1987) qui cherche à
déterminer si l'estimation par une seule équation des erreurs
d'équilibres se présente sous une forme stationnaire et, d'autre
part, la méthode de JOHANSEN (1988 ; 1991) s'appuyant sur une approche
en terme de VAR.
11 Les données de 2008 à 2010 ont été
complétées par la méthode de moyenne mobile.
Dans notre cas, nous allons utiliser les tests de
cointégration de JOHANSEN (1988) dont l'avantage est de convenir
à tous les cas de figure, que les ordres d'intégration des
séries soient les mémes ou différents (GREENE, 2005).
1.3 Le test de cointégration de JOHANSEN
Le test de JOHANSEN (1988) permet de vérifier s'il est
possible d'établir une relation d'équilibre entre
différentes variables explicatives et expliquée d'un
phénomène donné. Dans notre cas, ce test a
été réalisé en deux principales étapes :
Premièrement, il a été question
d'effectuer le résumé du test de rang de cointégration
(summary) tel que indiqué dans le tableau 1.
Tableau 1 : Résumé du test de rang de
cointégration
Data
Trend: None None Linear Linear
Quadratic
No
Test Type Intercept Intercept Intercept
Intercept Intercept No Trend No Trend No Trend Trend Trend
Trace
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Max-Eig
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
La lecture de ce tableau, montre qu'il y a présomption
d'une (1) relation de cointégration.
Les critères d'information d'AKAIKE et de SCHWARZ nous
permettent alors de choisir le modèle 2, c'est-à-dire un
modèle non linéaire avec constante et sans trend (cf. annexe
1).
Deuxièmement, il s'agit de vérifier le test de
cointégration de JOHANSEN (1988) fondé sur le critère de
la valeur de la trace et de la valeur propre.
L'hypothèse du test est formulée de la
manière suivante :
: il existe une relation de cointégration ;
: il n'existe pas de relation de cointégration.
Règle de décision du test de
cointégration de JOHANSEN(1988) :
Pour un seuil de significativité de 5 %,
l'hypothèse nulle situant l'existence de relation de
cointégration entre les variables du modèle est acceptée
si la valeur de la trace (TR) est inférieure à sa valeur critique
tabulée (OSTERWALD-LENUM, 1992). En revanche, une valeur de la trace
supérieure à sa valeur critique implique qu'il n'existe pas de
relation de cointégration entre les variables.
Résultat du test
Ainsi, on conclut que la trace et la valeur propre qui sont
inférieures à la valeur tabulée au seuil de 5 %
(16.472<24.276 et 10.522<17.797) indiquent qu'il existe une (1) relation
de cointégration (cf. annexe 2). Etant donné l'existence de
relation de cointégration, nous pouvons estimer par le modèle
vectoriel à correction d'erreur (MVCE).
Section 2 : Les résultats d'estimation du
modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE)
Dans cette partie, il faut tout d'abord présenter la
relation estimée du MVCE avant de procéder à des
commentaires économétriques.
2.1 Estimation du modèle vectoriel à
correction d'erreur
Le modèle vectoriel à correction d'erreur
correspond à la relation suivante :
D(LNY) = - 0.3690947455*( LNY(-1) + 0.2892123224*LNE(-1)
-
0.1091566367*LNS(-1) - 0.2311078894*LNI(-1) -
6.403260482 ) + 0.1654224086*D(LNY(-1)) - 0.2163917118*D(LNE(-1)) -
0.117904636*D(LNS(-1)) - 0.1517736144*D(LNI(-1)) + 0.1066407115
Les principaux résultats de test de
significativité permettant de valider notre modèle vectoriel
à correction d'erreur (MVCE) sont résumés dans le tableau
suivant :
Tableau 2 : Résultat de l'estimation du
modèle vectoriel à correction d'erreur
Variables
|
LNY (-1)
|
LNE
|
LNS
|
LNI
|
Elasticités
|
-0.3691
|
-0.1067
|
+0.04029
|
+0.0853
|
T-Student
|
-5.6754
|
-2.9752
|
+4.3841
|
+2.1410
|
R2
|
0.7820
|
|
T-Fischer
|
10.0475
|
La fiabilité des résultats s'apprécie
à travers la valeur et le signe des coefficients des paramètres
estimés. La régression de la formulation du modèle
vectoriel à correction d'erreur (MVCE) donne les résultats
suivants pour le long terme. Ces derniers sont obtenus après calcul des
coefficients de la représentation de l'équation par le logiciel
Eviews 5.
La relation dynamique de long terme peut alors s'écrire
comme suit : D (LNY) = -0.3691LNY
(-1)-0.1067LNE+0.04029LNS+0.0853LNI+2.3634
(-5.6754) (-2.9752) (+4.3841) (+2.1410)
Les chiffres entre parenthèses représentent la
statistique de STUDENT.
2.2 Commentaire économétrique du MVCE
Comme le montre le tableau, l'élasticité
(-0.3691) associée à notre variable LNY (-1) est notre
coefficient à correction d'erreur. Ce coefficient négatif
représente la force de rappel. Il est significativement différent
de zéro avec le T-Student supérieur à 1.96 en valeur
absolue, ce qui suppose que la formulation retenue pour le modèle est
justifiée.
D'une part, l'analyse des élasticités montre une
relation positive entre la production, la formation brute du capital fixe et
les dépenses de santé et une relation négative entre les
dépenses d'éducation, d'autre part.
L'élasticité de la variable (LNY) par rapport
à (LNS) est (+0.04029). Elle indique que l'accroissement de 100 % des
dépenses de santé entraine
également une augmentation moins que proportionnelle de la
production de 4.029 %.
L'élasticité de la variable (LNY) par rapport
à LNI est (+0.0853). Cependant, 100% d'augmentation de la formation
brute du capital fixe entraine 8.53 % de la production.
L'élasticité de la variable (LNY) par rapport
à (LNE) est (-0.1067). Ce quiexplique que l'augmentation de
100 % des dépenses d'éducation entraine une diminution de 10.67 %
de la production.
Avec un R2 estimé à 0.7820, on peut
admettre que 78.20% des fluctuations de la production sont expliquées
par les variables LNE, LNS et LNI. Il est un instrument de la qualité de
l'ajustement. En effet, le fait que R2 soit élevé ne
doit en aucun cas être interprété comme une mesure du
degré d'explication de la variable dépendante par les variables
explicatives, mais simplement comme une forte association entre ces
variables.
Avec un T-Fischer = 10.0475, le modèle est globalement
significatif au seuil de 5 %. Les différentes variables explicatives ont
globalement un effet significatif sur la production.
CHAPITRE IV :
|
INTERPRETATION DES RESULTATS
|
Partant des résultats obtenus plus haut, il est question
à présent de procéder à leurs analyses en vue de
quelques recommandations.
Section 1 : Impact des dépenses publiques en
capital humain sur la croissance
Nous voudrions ici rendre compte de l'influence des
dépenses publiques de santé et d'éducation sur la
croissance.
1.1 Efficacité des dépenses publiques de
santé sur la croissance
Les résultats économétriques
précédents révèlent que 1 %
d'augmentation des dépenses en santé entraine un
accroissement de +0.04029 % de la production et donc la croissance.
Cette situation vient renforcer les prédictions
théoriques selon lesquelles il existe une corrélation positive et
significative entre les dépenses de santé et le PIB (ULMANN, 2003
; BLOOM ; CANNING et SEVILLA, 2004 ; KOCOGLU et ALBUQUERQUE, 2009).
En effet, l'augmentation des dépenses de santé
contribue à l'amélioration de l'état de santé et
permet de relever le revenu par habitant par diverses voies, notamment :
- l'accroissement de la productivité des individus et la
modification de leurs décisions de dépense et d'épargne
;
- la progression de l'espérance de vie qui incite la
génération actuelle à épargner, a des effets
favorables sur le taux d'épargne privée et donc sur
l'investissement. Aussi se trouve confirmée l'idée selon laquelle
une augmentation de 40 % d'espérance de vie engendre 1,4 point de
croissance (BARRO, 1996) ;
- les progrès sanitaires sont de nature à
attirer l'investissement privé. En effet, les investisseurs fuient les
pays où la main d'oeuvre souffre constamment de toutes sortes de maladie
(KEYO, 2006).
Au Tchad, depuis 2005, le gouvernement a élaboré
une politique nationale de santé (PNS) centrée sur le
développement de l'approche sectorielle santé. Cette
réforme, inspirée des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD), couvre la période de 2007-2015.
L'objectif visé ici, le développement des
services de santé primaire de haute qualité, accessible à
toute la population ; l'amélioration de la gestion du système de
santé en surveillant les différentes allocations
budgétaires dans ce domaine ; l'accroissement des efforts à
éradiquer les maladies endémiques et
épidémiques.
L'augmentation des dépenses de santé au Tchad se
justifient également par la construction des infrastructures sociales
sanitaires.
1.2 Inefficacité des dépenses publiques
d'éducation sur la croissance
Le résultat du modèle vectoriel à
correction d'erreur montre une relation négative entre les
dépenses d'éducation et la production. Ce résultat,
contredit les travaux de KRUEGER et LINDHAL (2001) et de O'CALLAGHAN (2002),
qui montrent une relation positive entre éducation et croissance.
Par ailleurs, une telle situation s'analyse facilement avec la
thèse de PRITCHETT (2001), qui montre qu'il n'existe pas de relation
positive entre l'augmentation du capital humain (éducation) et le taux
de croissance de PIB pour les pays en voie de développement. Cela se
justifie par plusieurs raisons :
- l'environnement politique et institutionnel, qui lorsqu'il est
mauvais
peut faire en sorte que l'accumulation du capital humain ne
puisse
pas influencer considérablement la croissance
économique ;
- les rendements d'éducation qui peuvent baisser lorsque
l'offre de
main-d'oeuvre éduquée augmente pendant que la
demande reste
stagnante. Dès lors, on se retrouve avec un
problème de dépréciation
des compétences acquises susceptible de compromettre la
croissance (CHAUSSARD et PASSET, 2005 ; TOMASINI, 2002).
Au Tchad, les dépenses d'éducation n'influencent
pas positivement la croissance. Plusieurs problèmes peuvent être
évoqués :
- le manque total de transparence sur les informations
budgétaires ;
- la concentration des dépenses dans l'éducation
primaire et secondaire
au détriment de l'enseignement supérieur
troublé par les grèves à
répétition ;
- la disparité des revenus et le niveau relativement
bas des salaires, qui provoquent « l'exode du capital humain »,
autrement dit, la migration des personnels les plus qualifiés. Cette
situation constitue à la fois un gain pour les pays receveurs et une
perte pour le pays de départ.
- l'inadéquation entre les qualifications (diplômes,
expériences etc.) et l'emploi.
Section 2 : L'importance de la valorisation du capital
humain
Il s'agit de proposer, toutes choses égales par
ailleurs, quelques mesures visant à rendre efficaces les dépenses
publiques en capital humain en vue d'une croissance de long terme au Tchad.
Elles s'ajoutent aux réformes opérées au Tchad dans les
domaines de l'éducation et de la santé, avec notamment le
programme d'appui à la réforme du secteur d'éducation au
Tchad (PARSET) et la politique nationale de santé (PNS).
Ainsi, les pouvoirs publics doivent rechercher la bonne
gouvernance pour rendre efficace les dépenses engagées en capital
humain. Cependant, ceux-ci doivent construire les infrastructures sociales de
taille, garantir les conditions de formation du capital humain, puisque
l'instabilité politique est un facteur d'instabilité
économique. Il apparaît dès lors important de créer
un climat propice pour inciter les personnes et les entreprises, notamment
étrangères, à travailler et à investir. Il en
découlera des externalités positives
grâce aux effets « spillovers » qui influencent
la croissance économique d'un pays (HAMROUNI, 2004 ; DULLECK, 2008 ;
NEIL et FOSTER, 2008).
Il est également important pour les pouvoirs publics
d'encourager non seulement la formation au primaire et au secondaire, mais
également d'augmenter les dotations budgétaires en faveur de
l'enseignement supérieur. C'est ainsi, qu'on pourrait facilement
contribuer à la formation d'une classe d'entrepreneur. Un regard
particulier doit être orienté sur l'adéquation entre
formation et emploi, les qualifications, le mérite, la
rémunération par rapport à la productivité
marginale du travail pour stimuler la croissance.
Globalement, l'accroissement des dépenses publiques en
capital humain permet de mettre en relief les politiques de protection sociale
qui favorisent la croissance économique.
En effet, la protection sociale12 peut favoriser
l'autonomisation et accroître la sécurité en permettant de
mieux maitriser les risques et en encourageant ainsi les pauvres à
investir dans des activités plus rentables (KRECH, 2007 ; HARVY, 2009).
Elle contribue au développement du capital humain en offrant aux pauvres
et aux personnes vulnérables la possibilité d'améliorer
leurs capacités et de rompre ainsi le cercle vicieux de la transmission
de la pauvreté d'une génération à l'autre. On
évite ainsi, la trappe à pauvreté.
L'efficacité des différentes mesures de
protection sociale permet de progresser vers les objectifs du millénaire
pour le développement (OMD). Elle est également l'assise
nécessaire à la stabilité politique et sociale qu'exige la
croissance économique.
12 La protection sociale désigne les politiques et les
mesures destinées à donner aux pauvres et aux catégories
vulnérables davantage de moyens de s'affranchir du dénuement et
de faire face aux risques et aux chocs. Elle englobe les instruments
conçus pour prendre en charge la pauvreté et la
vulnérabilité à caractère chronique et
consécutives à des chocs (SABATESWHEELER et HADDAD, 2005).
La présente étude
consacrée à déterminer le lien entre capital humain et
croissance nous a permis de voir comment le capital humain, à travers
ses différentes composantes, influence la croissance
économique.
Il en ressort globalement qu'en cette ère de
mondialisation et d'économie cognitive, la valorisation du capital
humain est devenue la clé de la compétitivité. Cependant,
l'investissement dans le capital humain fait appel à des dépenses
d'éducation, de formation et de santé plus importantes en vue
d'accroitre la productivité du travail.
Prenant en compte l'environnement économique du Tchad,
nous nous sommes inspirés du modèle issu des travaux de LUCAS
(1988) et de MONTEILS (2000) et avons eu recours à la technique de
cointégration de JOHANSEN (1988) pour mettre en évidence,
à travers, l'estimation du modèle vectoriel à correction
d'erreur le lien entre capital humain et croissance.
La revue de littérature théorique que nous avons
faite, nous a conduit à retenir deux (2) variables
d'intérêt : les dépenses publiques d'éducation et de
santé, pour apprécier la relation entre le capital humain et
croissance au Tchad.
Les résultats obtenus confirment l'existence d'une
part, d'une corrélation positive entre les dépenses publiques de
santé et la croissance et, d'autre part, une corrélation
négative entre les dépenses publiques d'éducation et la
croissance.
Ces résultats, nous ont conduit vers une orientation en
termes de politique économique. Ainsi, l'allocation efficace des
dépenses publiques en capital humain est un facteur explicatif de la
croissance car elle permet d'améliorer le niveau d'accès aux
services sociaux et de favoriser par la suite, une politique de protection
sociale. Le développement du capital humain
est, à cet effet, une bonne stratégie pour un
pays comme le Tchad quiconnaît des difficultés
d'adaptation face aux mutations technologiques.
Annexe 1 : Résumé du test de rang de
cointégration ( summary)
Date: 12/01/09 Time: 13:57
Sample: 1989 2010
Included observations: 20 Series: LNY LNE LNI LNS Lags
interval: 1 to 1
Selected (0.05 level*) Number
of Cointegrati ng Relations by Model
Data Trend: None None Linear Linear Quadratic
Test Type No Intercept Intercept Intercept
Intercept Intercept
No Trend No Trend No Trend Trend Trend
Trace 1 1 1 1 1
Max-Eig 1 1 1 1 1
*Critical values based on MacKinnon-Haug-Michelis (1999)
Informatio n Criteria by Rank and Model
Data Trend: None None Linear Linear Quadratic
Rank or No Intercept Intercept Intercept Intercept Intercept
No. of Ces No Trend No Trend No Trend Trend Trend
Log Likelihood by Rank (rows)
and Model (columns)
0 29.64323 29.64323 35.51818 35.51818 37.52188
1 45.98090 50.31373 52.77434 53.35082 55.09263
2 51.24214 56.94744 57.93474 60.42514 61.89447
3 53.55864 61.54668 62.34828 65.42055 66.54951
4 54.21691 63.80742 63.80742 69.09793 69.09793
Akaike
Information Criteria by Rank (rows) and Model (columns)
0 -1.364323 -1.364323 -1.551818 -1.551818 -1.352188
1 -2.198090 -2.531373* -2.477434 -2.435082 -2.309263
2 -1.924214 -2.294744 -2.193474 -2.242514 -2.189447
3 -1.355864 -1.854668 -1.834828 -1.842055 -1.854951
4 -0.621691 -1.180742 -1.180742 -1.309793 -1.309793
Schwarz Criteria by Rank (rows) and Model (columns)
0 -0.567737 -0.567737 -0.556086 -0.556086 -0.157309
1 -1.003212 -1.286707* -1.083408 -0.991271 -0.716091
2 -0.331043 -0.601999 -0.401156 -0.350623 -0.197983
3 0.635600 0.286156 0.355783 0.497916 0.534807
4 1.768066 1.408162 1.408162 1.478257 1.478257
Annexe 2 : Test de cointégration de
JOHANSEN(1988)
Date: 12/01/09 Time: 14:49
Sample (adjusted): 1991 2010
Included observations: 20 after adjustments Trend assumption: No
deterministic trend Series: LNY LNE LNS LNI
Lags interval (in first differences): 1 to 1
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.804807
|
49.14736
|
40.17493
|
0.0049
|
At most 1
|
0.409109
|
16.47201
|
24.27596
|
0.3463
|
At most 2
|
0.206776
|
5.949531
|
12.32090
|
0.4422
|
At most 3
|
0.063707
|
1.316538
|
4.129906
|
0.2936
|
Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level *
denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level **MacKinnon-Haug-Michelis
(1999) p-values
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.804807
|
32.67535
|
24.15921
|
0.0028
|
At most 1
|
0.409109
|
10.52248
|
17.79730
|
0.4317
|
At most 2
|
0.206776
|
4.632993
|
11.22480
|
0.5305
|
At most 3
|
0.063707
|
1.316538
|
4.129906
|
0.2936
|
Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by
b'*S11*b=I):
LNY
|
LNE
|
LNS
|
LNI
|
|
-0.756751
|
-0.974384
|
-1.122997
|
4.068863
|
|
1.362404
|
2.608039
|
-1.985947
|
-2.544138
|
|
0.396602
|
-0.751874
|
-0.460040
|
0.779755
|
|
0.127470
|
0.017530
|
1.546773
|
-3.196103
|
|
Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha):
|
|
|
|
|
|
|
0.00524
|
D(LNY)
|
-0.059981
|
0.002444
|
-0.009733
|
6
|
|
|
|
|
0.02397
|
D(LNE)
|
-0.057222
|
-0.182853
|
0.097736
|
1
|
D(LNS) 0.011157
|
0.120405
|
0.075492
|
9
|
|
|
|
-
|
D(LNI) -0.081877
|
0.021231
|
0.008155
|
0.020760
|
1 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
45.98090
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses) LNY LNE LNS LNI
1.000000 1.287589 1.483972 -5.376753
(0.24839) (0.42862) (0.69060)
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
D(LNY) 0.045391
(0.00824)
D(LNE) 0.043303
(0.07252)
D(LNS) -0.008443
(0.05025)
D(LNI) 0.061961
(0.01936)
2 Cointegrating Equation(s): Log likelihood 51.24214
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
LNY
|
LNE
|
LNS
|
LNI
|
1.000000
|
0.000000
|
7.527728
|
-12.58691
|
|
|
(1.72208)
|
(2.81209)
|
0.000000
|
1.000000
|
-4.693855
|
5.599731
|
|
|
(1.11977)
|
(1.82854)
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
D(LNY)
|
0.048720
|
0.064818
|
|
(0.01694)
|
(0.03025)
|
D(LNE)
|
-0.205817
|
-0.421131
|
|
(0.12996)
|
(0.23216)
|
D(LNS)
|
0.155597
|
0.303150
|
|
(0.09145)
|
(0.16337)
|
D(LNI)
|
0.090887
|
0.135152
|
|
(0.03894)
|
(0.06956)
|
3 Cointegrating Equation(s): Log likelihood 53.55864
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
LNY
|
LNE
|
LNS
|
LNI
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-1.813445
|
|
|
|
(0.30769)
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-1.117975
|
|
|
|
(0.19224)
|
0.000000 0.000000 1.000000 -1.431170
(0.06348)
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
D(LNY)
|
0.044860
|
0.072136
|
0.066983
|
|
(0.01700)
|
(0.03049)
|
(0.02461)
|
D(LNE)
|
-0.167054
|
-0.494616
|
0.382433
|
|
(0.12781)
|
(0.22920)
|
(0.18497)
|
D(LNS)
|
0.185538
|
0.246389
|
-0.286377
|
|
(0.08901)
|
(0.15962)
|
(0.12882)
|
D(LNI)
|
0.094121
|
0.129021
|
0.046032
|
|
(0.04004)
|
(0.07180)
|
(0.05794)
|
Annexe 3 : Modèle vectoriel à correction
d'erreur
Vector Error Correction Estimates Date: 12/01/09 Time: 13:59
Sample (adjusted): 1991 2010
Included observations: 20 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
LNY(-1) LNE(-1)
|
1.000000
0.289212 (0.09721) [
2.97525]
|
|
|
|
LNI(-1)
|
-0.109157
|
|
|
|
|
(0.05098)
|
|
|
|
|
[-2.14105]
|
|
|
|
LNS(-1)
|
-0.231108
|
|
|
|
|
(0.05271)
|
|
|
|
|
[-4.38413]
|
|
|
|
C
|
-6.403260
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LNY)
|
D(LNE)
|
D(LNI)
|
D(LNS)
|
CointEq1
|
-0.369095
|
-0.182311
|
-0.338120
|
-0.146593
|
|
(0.06503)
|
(0.19507)
|
(0.46507)
|
(0.67264)
|
|
[-5.67544]
|
[-0.93461]
|
[-0.72704]
|
[-0.21794]
|
D(LNY(-1))
|
0.165422
|
0.485237
|
-1.276409
|
0.854856
|
|
(0.13608)
|
(0.40818)
|
(0.97316)
|
(1.40752)
|
|
[ 1.21559]
|
[ 1.18878]
|
[-1.31161]
|
[ 0.60735]
|
D(LNE(-1))
|
-0.216392
|
-0.291846
|
1.151172
|
-0.046479
|
|
(0.08183)
|
(0.24546)
|
(0.58521)
|
(0.84640)
|
|
[-2.64429]
|
[-1.18899]
|
[ 1.96712]
|
[-0.05491]
|
D(LNI(-1))
|
-0.117905
|
-0.178101
|
0.217410
|
-0.023215
|
|
(0.03959)
|
(0.11875)
|
(0.28312)
|
(0.40948)
|
|
[-2.97810]
|
[-1.49979]
|
[ 0.76791]
|
[-0.05669]
|
D(LNS(-1))
|
-0.151774
|
0.062469
|
0.135297
|
-0.095305
|
|
(0.03273)
|
(0.09817)
|
(0.23404)
|
(0.33850)
|
|
[-4.63742]
|
[ 0.63636]
|
[ 0.57808]
|
[-0.28155]
|
C
|
0.106641
|
0.146304
|
0.009273
|
0.176115
|
|
(0.01891)
|
(0.05673)
|
(0.13525)
|
(0.19561)
|
[ 5.63865]
|
[ 2.57907]
|
[ 0.06856]
|
[ 0.90033]
|
R-squared 0.782059
|
0.427610
|
0.331532
|
0.040688
|
Adj. R-squared 0.704223
|
0.223185
|
0.092793
|
-0.301924
|
Sum sq. resids 0.024891
|
0.223940
|
1.272906
|
2.662756
|
S.E. equation 0.042165
|
0.126474
|
0.301532
|
0.436116
|
F-statistic 10.04753
|
2.091768
|
1.388682
|
0.118758
|
Log likelihood 38.51107
|
16.54234
|
-0.834470
|
-8.215063
|
Akaike AIC -3.251107
|
-1.054234
|
0.683447
|
1.421506
|
Schwarz SC -2.952388
|
-0.755514
|
0.982167
|
1.720226
|
Mean dependent 0.039888
|
0.111975
|
0.162269
|
0.181682
|
S.D. dependent 0.077531
|
0.143497
|
0.316578
|
0.382216
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
2.50E-07
|
|
|
Determinant resid covariance
|
6.00E-08
|
|
|
Log likelihood
|
52.77434
|
|
|
Akaike information criterion
|
-2.477434
|
|
|
Schwarz criterion
|
-1.083408
|
|
|
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n°2
ULMANN P. (2003) : (( Economie de la
Santé: quelques faits stylisés)), Econ WPA HEW, séries
disponibles sur :
http://129.3.20.41/eps/hew/papers/0308/0308002.pdf
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
REMERCIEMENTS SOMMAIRE
AVANT PROPOS
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE 11
MODELE DE DETERMINATION DU CAPITAL HUMAIN COMME
UN
FACTEUR DE LA CROISSANCE 11
CHAPITRE I : PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
12
Section1 : La variable
endogène~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 12
Section 2 : Les variables
exogènes~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.13
2.1 Le capital physique~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 13
2.2 : Le capital humain 14
CHAPITRE II : SPECIFICATION DU MODELE 17
Section 1 : La relation théorique du
modèle 17
Section 2 : Le modèle à des fins
d'estimation~~~~~~~~~~~~~~ 18
DEUXIEME PARTIE 20
VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA CONTRIBUTION DU
CAPITAL
HUMAIN A LA CROISSANCE 20
CHAPITRE III : ESTIMATION ET PRESENTATION DES
RESULTATS... 21
Section 1 : Le processus d'estimation du
modèle~~~~~~~~~~~~ 21
1.1 Analyse des données ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 21
1.2 Démarche économétrique~~~~~~~~~~~~~~~~~
21
1.3 Le test de cointégration de JOHANSEN~~~~~~~~~~ 22
Section 2 : Les résultats d'estimation du
MVCE~~~~~~~~~~~~ 23
2.1 Estimation du modèle vectoriel à
correction d'erreur~~~~ 23
2.2 Commentaire économétrique du
MVCE~~~~~~~~~~~24 CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS 26
Section 1 : Impact des dépenses publiques en
capital humain sur la croissance 26
1.1 Efficacité des dépenses publiques de
santé sur la
croissance........................................................................
26
1.2 Inefficacité des dépenses publiques
d'éducation sur la
croissance...........................................................................27
Section2 : L'importance de la valorisation du capital
humain 29
CONCLUSION GENERALE 30
ANNEXES 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 40
|