3.5.2-Facteurs du
deuxième retard
De nombreux facteurs ont été identifiés
dans cette série comme étend responsables du deuxième
retard pour atteindre les structures sanitaires.
3.5.2.1 Manque de moyens de transport
C'est l'un des obstacles les plus durs à franchir par
les populations de Bakel, qui même après avoir
décidé de recourir aux soins, ne trouvaient pas de moyens de
locomotion appropriés pour accéder aux structures de
santé. Les voitures sont rares, et il n'existe pas d'ambulances. Les
populations peuvent attendre plusieurs heures pour trouver de quoi transporter
les patientes. C'est pourquoi le moyen le plus utilisé est la charrette
ou la pirogue qui ne sont pas du tout adaptées pour parcourir des
centaines de kilomètres avec une femme en travail ou en état de
choc, dans la boue et/ou dans les marigots, rivières et ravins ou
falaises, collines, ...
La conséquence est que plusieurs femmes meurent en
route comme en témoigne un ASC de Samba
Yidé « Lorsque nous avions voulu l'amener au poste de
Gabou, nous avions attendu plus de 2 heures sans avoir de voiture et c'est
après que nous sommes allés chercher les ânes en brousse
pour les attacher à une charrette. Nous n'avons même pas fait un
kilomètre, la femme est décédée, nous sommes
retournés au village sans atteindre le poste ».
3.5.2.2 Routes impraticables
Le retard pour accéder aux structures de santé
est accentué par le mauvais état des routes surtout pendant
l'hivernage où elles sont coupées par les eaux des
rivières, marigots et autres.
Les seuls moyens restent donc la charrette, les motos et les
vélos ou les pirogues qui du fait de la nature latéritique des
pistes ne permettent pas une évacuation
rapide. « L'infirmier nous a dit de l'amener à
Kidira, mais en ce moment aucune voiture ne pouvait aller ni venir. Nous avons
pris une charrette tirée par un cheval dans la boue et l'eau, nous
étions parfois obligés de pousser la charrette pour qu'elle
avance » (beau frère d'une femme
décédée à Gathiary).
Cette situation a été confirmée
par le personnel de santé en particulier dans les districts de
Kidira et Goudiry. « Notre plus grand problème ici c'est
l'enclavement surtout pendant l'hivernage où nous sommes
complètement coupés du reste du pays. Moi-même j'ai
été bloqué à Kidira pendant un mois je n'ai pas pu
rejoindre mon poste à cause du blocage des routes. Aucune moto, aucune
voiture ne pouvait aller ni venir. Pendant les mois de Juillet, Août,
Septembre, personne ne peut se déplacer seul l'hélicoptère
peut atteindre certaines zones (Sadatou, Laminia) » (Propos d'un ICP
de Gathiary).
L'enclavement est un facteur aggravant qui doit être
résolu pour espérer réduire la Mortalité maternelle
dans beaucoup de villages où les populations ne peuvent pas
accéder aux soins même si elles le désirent.
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