L'apport des capitaux et investissements chinois à la relance de l'économie nationale congolaise( Télécharger le fichier original )par Caddy KADIMA TSHIBANGU Université du Catholique du Cepromad - Licence 2007 |
Chapitre II. PRESENTATION ECONOMIQUE DE LA CHINEDepuis quelques années on parle de la Chine comme une future puissance mondiale et surtout après son adhésion à l'OMC en 2001. Certains, désireux de faire sensation, n'hésitent pas à faire des projections en ligne droite à partir des taux de croissance actuels de l'économie chinoise, et à affirmer qu'à ce rythme, la Chine sera d'ici 2020 la deuxième puissance industrielle et commerciale du monde, tout juste derrière les Etats-Unis, devant le Japon et les Etats les plus riches d'Europe. Le sous-équipement ne rend pas possible la création des capacités personnelles et des emplois. Il est une absence d'accumulation de revenus et de richesses. Il n'est pas centré sur les personnes. Le sous- équipement est donc un concept large et général. Il couvre toute la gamme des choix inaccessible aux êtres humains. II.1. Les « vagues » de réforme en ChineLa réforme économique chinoise a connu dans son ensemble 4 périodes : a) De la fin de 1978 à Octobre 1984 : réforme du système de gestion micro-économique Le point clé de la première période a été la réforme du système de gestion micro-économique. Le système économique tripartite a été formé de manière endogène pour faciliter la mise en oeuvre de la stratégie de développement du bond en avant. Cependant, dans la vie économique quotidienne, le problème le plus manifeste était le manque d'initiatives des agents micro-économiques. La réforme a donc débuté par l'amélioration du système de gestion micro-économique. Le principal objectif était d'améliorer le mécanisme d'incitation des paysans, des dirigeants d'entreprises et des employés pour accroître l'efficacité économique. Des mesures effectives ont été prises. Dans les régions rurales, le système de propriété collective a été remplacé par celui de responsabilité des ménages. En villes, le principal objectif de la réforme a été d'accroître l'autonomie des entreprises. Dans ce but, un certain nombre d'expérimentations pour améliorer le système de gestion ont été menées. Certaines d'entre elles, après la démonstration initiale de leur réussite, ont été étendues à l'ensemble du pays. En zones rurales, l'attention fut portée sur la promotion du système de responsabilité des ménages et en zones urbaines sur une série de réformes spécifiques et multiples du système de gestion des entreprises d'Etat. i. Système de responsabilité des ménages (ou paysan) : réforme agricole Le système de responsabilité des ménages correspond à une réforme de système de gestion micro-économique en zones rurales dans un contexte d'économie fortement autarcique. Sous ce système, les terres étaient distribuées à un ménage selon le nombre de ses membres ou celui de ses travailleurs. D'après le contrat, le ménage devait payer les taxes à l'Etat, s'acquitter de son quota d'approvisionnement et transférer à l'équipe une certaine somme à titre de fonds d'investissement, sociaux, etc. Le ménage disposait du surplus. Désormais, si le paysan n'est pas, à proprement parler, propriétaire de la terre, il en a toutefois la jouissance durant quinze ans. En effet, ce système, qui peut être considéré comme un système de bail, permet au paysan d'être rémunéré pour sa production. Les paysans sont libres de choisir leurs cultures et les quantités ne sont plus soumises à quota. Un petit marché libre se développe. A partir de 1982, ce système est généralisé dans les villages. La libéralisation de la plupart des produits agricoles est autorisée, signifiant la fin de l'achat planifié par l'Etat. Pendant cette période (1979-1984) on a assisté à l'octroi d'une certaine autonomie aux entreprises en échange de l'augmentation de leur efficacité. La constitution d'entreprises privées est légalisée pour l'industrie légère et les services. La création de sociétés mixtes avec des capitaux étrangers est désormais possible. Deng Xiaoping lance la réforme dite de la "porte ouverte", qui ouvre la Chine vers l'extérieur. Les investissements étrangers sont désormais souhaités et leur accueil est concentré vers un ensemble de zones ouvertes au commerce extérieur. Cinq zones économiques spéciales (ZES) sont destinées aux entreprises étrangères à partir de 1979 (dont les villes de Canton et Shanghai ainsi que la zone de Shenzhen, près de Hongkong), ainsi que des zones franches. Ces ZES constituent des laboratoires expérimentaux pour la Chine, lui permettant de s'ouvrir progressivement aux techniques du commerce extérieur. b) D'octobre 1984 jusqu'à la fin de 1991 : réforme du mécanisme d'allocation planifiée des ressources Le point clé de la deuxième période était de réformer le mécanisme d'allocation des ressources. La réforme du système de gestion micro-économique avait accordé d'une part aux entreprises une autonomie partielle de gestion, qui eut pour conséquence de créer une offre et une demande de ressources de biens et services en dehors du plan. D'autre part, les contraintes pesant sur le système d'allocation centralisé et planifié sont devenues de plus en plus apparentes. Pour résoudre ce conflit et augmenter la rentabilité des entreprises d'Etat, la réforme fut menée encore plus avant. Cette phase vit la réforme du mécanisme d'allocation des ressources, incluant celle des consommations intermédiaires, des devises, des financements, obtenir des résultats positifs. Après la réforme du système de gestion micro-économique, les entreprises d'Etat pouvaient disposer d'une part de leurs profits et de leur production : Ø Pour utiliser ces profits à l'accroissement de la production, les entreprises avaient besoin d'un canal d'approvisionnement de facteurs de production en dehors du plan. Ø Pour accroître les revenus issus de l'augmentation de la production, les entreprises avaient besoin d'un canal de vente en dehors du plan. Tous ces changements ont ébranlé le mécanisme d'allocation planifiée et centralisée des ressources. Une série de réformes des systèmes administratifs concernant la gestion des produits semi-finis, du commerce extérieur et du système de financement furent introduites pour créer des conditions favorables à la réforme des entreprises. Parmi elles, la réforme du système administratif de gestion des produits semi-finis était la plus complète, tandis que la réforme des institutions financières progressait très lentement. c) De 1992 à 1997 : Réforme de l'environnement macro-économique Le relâchement du système de gestion micro-économique et du mécanisme d'allocation des ressources a amélioré d'une part l'environnement externe dans lequel les entreprises pouvaient rechercher les profits, et d'autre part a généré des troubles économiques causés principalement par une concurrence issue de la double voie des prix des facteurs et des comportements de recherche de rente. Pour résoudre ces problèmes, il était logique que la réforme s'étende à l'environnement macro-économique inchangé jusqu'alors. La réforme (au sens large) de l'environnement macro-économique concernait les prix des facteurs (matières premières, biens matériels et combustibles), des produits (produits finals et services), le taux d'intérêt (prix du capital), le taux de change (prix des devises étrangères) et les salaires (prix du travail). La plus importante de ces réformes était celle des prix des facteurs de production et des produits, du taux d'intérêt et du taux de change. d) Les réformes de 1998-200017(*) : les réformes d'avant l'entrée à l'OMC Le porteur de ces réformes n'est que le premier ministre de la Chine Zhu Rongji qui a accédé au pouvoir au printemps 1998 et qui avait pour ultime objectif l'intégration de son pays au sein de l'organisation mondiale de commerce (OMC). D'où l'importance qui ont précédé l'entrée à l'OMC. Zhu a introduit un programme audacieux, comprenant la réforme des entreprises d'Etat, la privatisation des logements publics, la légitimation et l'élargissement du secteur privé, la réforme des relations avec des investisseurs étrangers, la réduction de moitié de la bureaucratie, la fermeture des entreprises de l'armée, l'accélération de la lutte contre la corruption et la création d'un régime d'assurances chômage et de retraite viable. La réforme des entreprises de l'Etat est le pivot de ces politiques dont la caractéristique est d'être fortement interdépendantes. En effet, l'Etat Chinois a aidé celles-ci à échapper à leur fonction de prévoyance sociale, à observer les principes du marché, à accroître leur compétitivité et en modernisant leur système de gestion. Après l'adhésion à l'OMC, la Chine a continué cette vague de réformes afin de moderniser son économie et de métamorphiser avec les règles de l'OMC. II.2. Les résultats des réformes18(*) L'économie chinoise a connu beaucoup de progrès pendant ces 22 ans de réforme (1978-2000). On relèvera quelques chiffres significatifs: En 1999, le produit intérieur brut (PIB) a atteint 7955,28 milliards de yuans, soit 21,9 fois plus qu'en 1978.Ces politiques se sont avérées favorables à l'économie comme en témoigne la croissance annuelle moyenne du PIB réel qui s'est élevée à 9 % entre 1980 et 1991 alors qu'elle se chiffrait à 5,8 % entre 1953 et 1978. Ces changements structurels ont également contribué à améliorer le niveau de vie des Chinois. Entre 1980 et 1991, la croissance annuelle moyenne du PIB réel par habitant s'est accrue à 8,8 %. Dès la mise en oeuvre des premières politiques de modernisation économique en 1978, l'investissement, ainsi que les exportations, sont devenus les principaux facteurs de la croissance économique. Par ailleurs, bien qu'elle ait enregistré une croissance annuelle moyenne de 8,5 % entre 1980 et 2001, la consommation privée occupe une place modeste dans l'économie chinoise. Sa part dans le PIB réel a reculé de 9 % entre 1980 et 2001 et ne compte plus que pour 45 % de la production. En comparaison, la consommation représente plus de 55 % du PIB réel dans les économies développées et jusqu'à 68 % aux États-Unis. Part du PIB La croissance des investissements pendant la période 1990-1997 a été de 14,2 % par an et celle de la consommation privée pendant la même période de 10,1 % par an.
Tableau 1 : PIB réel et ses composantes de 1980 et 2001 La part de la production industrielle qui n'est pas assurée par les entreprises d'Etat est passée, entre1978-1999, de 22 à 72 %. La part non étatique dans la main urbaine atteint 89 % en 2000. La part du budget de l'Etat dans le PIB est passée, entre 1978 et 1995, de 33 à 11 %. Les échanges extérieurs chinois représentaient 1,3 % du commerce mondial en 1980 ; ils ont dépassé 5,2 % en 2000, avec un montant d'exportation de 300 milliards d'euro, soit 26 % du PIB. L'IDE, compris entre 1 et 4 milliards de 1980 à 1991, a échangé d'échelle : depuis 1993, la Chine est la première destination d'investissement parmi les économies en émergence, avec plus de 40 milliards de dollars par an. Enfin, ces chiffres montrent que la Chine a beaucoup progressé pendant les années de réforme passant d'une économie planifiée à une économie de marché qualifié par le Parti Communiste Chinois comme une « économie socialiste de marché ». Cette ouverture à l'économie mondiale a facilité l'intégration de la Chine à l'OMC. Alors quel est l'intérêt, pour la Chine, de cette intégration ? En conclusion, il est important de noter que la Chine a bien profité de son avantage comparatif, qui consiste dans l'intensité de sa main d'oeuvre, en parallèle avec les réformes économiques. En effet, l'ex-président de la banque mondiale, M.Wolfensohn, a dit que la Chine, avec une population de 1,3 milliard de personnes, avait apporté la plus grande contribution à l'élimination de la pauvreté dans les vingt dernières années (de réforme économique). * 17 D'après DAVID Zweig dans son article « chine 1998-2000 : la dernière vague de réforme en panne » * 18 D'après les chiffres du Bureau National des Statistiques (BNS), de la Banque Mondiale et Global Insight. |
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