CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
REPUBLIQUE DU BENIN
**********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS)
**********
UNIVERSITE AFRICAINE DE TECHNOLOGIE ET DE MANAGEMENT
UATM/ GASA FORMATION
**********
FACULTE D'AGRONOMIE
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DE
LA
LICENCE PROFESSIONNELLE
OPTION : Production végétale
THEME :
INFLUENCE DE LA FUMURE AZOTEE ET DE LA DENSITE DES PLANTS
SUR LA PRODUCTION ET LA QUALITE DES SEMENCES DU PANICUM MAXIMUM
LOCAL
AU SUD DU BENIN
Réalisé et soutenu par :
Maurice VLAVONOU
Sous la supervision de :
MAITRE DE MEMOIRE Co MAITRE DE MEMOIRE
Dr Ir Marcel B. HOUINATO Dr Ir Sébastien
ADJOLOHOUN
Enseignant-chercheur à la FSA /UAC Enseignant-chercheur
à la FSA/UAC
2ème promotion
ANNEE ACADEMIQUE 2008-2009
DEDICACE
Je dédis ce travail à tous mes parents
qui ont su m'apprendre à ne pas avoir peur des
expériences, mais plutôt à avoir peur de ne pas en tirer
des leçons.
Ce travail tient de la flamme que vous avez su garder vive en moi
en tout temps. Trouver en cette oeuvre la récompense valorisante pour
votre soutien quotidien.
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis d'exprimer toute notre profonde
gratitude à toute personne dont l'assistance technique, la contribution
et le soutien ont été d'une importance capitale à la
réalisation de ce travail. Nous voudrions ici nommer Messieurs :
_Dr Marcel R. HOUINATO, Enseignant-Chercheur et Chef de
Département de Production Animale à la Faculté des
Sciences Agronomiques FSA (Abomey-Calavi) qui a bien voulu accepter encadrer ce
mémoire et qui a mis à notre disposition les moyens
nécessaires pour la réalisation du travail. Nous l'en remercions
très sincèrement pour avoir accepté de superviser ce
mémoire malgré ses multiples occupations,
_Dr Sébastien ADJOLOHOUN, Enseignant-Chercheur à
la FSA (Abomey-Calavi) pour toute votre entière disponibilité et
l'assistance technique dont vous aviez fait preuve lors de notre stage. Trouvez
ici l'expression de notre profonde gratitude et l'assurance que vos efforts ne
seront pas vains,
_A tout le personnel de l'UATM/GASA-FORMATION en particulier
le Recteur Dr Théophane AHYI pour votre attention particulière
à notre faculté, nos sincères remerciements,
_Dr Léopold GNANCADJA, Doyen de la Faculté
d'Agronomie de l'UATM/GASAFORMATION, pour vos conseils et soutiens. Nous en
tiendrons toujours compte pour mieux avancer,
_Nous témoignons aussi notre profonde gratitude
à tous les enseignants de l'UATM/GASA-FORMATION et en particulier ceux
intervenant à la Faculté d'Agronomie.
C'est également une agréable occasion pour
exprimer toute ma reconnaissance à: _Mes oncles Dr Bossa M. VLAVONOU et
M. Jean Aubin VLAVONOU, pour vos soutiens financiers, matériels et
moraux tout au long de nos trois ans de formation. Recevez par le biais de ce
travail ma profonde gratitude et l'assurance que vos soutiens ne seront pas de
nuls effets. Longue vie à vous,
_Ma grand-mère, mes oncles et tantes qu'ils trouvent ici
le début des fruits de leurs efforts. Sincères remerciements
à vous,
_Mes frères et soeurs Pélagie, Edith, Hyppolite,
Alfred, Rose qui m'ont permis d'évoluer dans un climat de
convivialité et de paix,
_A tous mes cousins et cousines ADAMOU Saoudatou, ADAMOU
Silifatou, SESSOU Lucas, ASSOGBA Fernand, VLAVONOU Michel pour vos soutiens
moraux,
_Mes amis en particulier ASSOGBA Euphrem, SAIBOU Moussiliou,
ACAKPOVI Nadège, ASSOGBA Odilon, MONTCHO Roland,
_Toutes mes amitiés aux étudiants de la
faculté d'Agronomie en particulier ceux de la deuxième promotion
pour vos collaborations pendant ces trois ans,
_A ceux qui de près ou de loin ont contribué
à l'aboutissement de ce travail et que nous n'avons pas pu nommer,
qu'ils trouvent ici l'assurance de notre profonde gratitude.
A son excellence Monsieur le Président du Jury, Aux
distingués membres du Jury,
Nous sommes très émus à l'honneur que
vous nous faites en consacrant votre temps à examiner ce travail
malgré vos multiples occupations. Nous vous en remercions infiniment.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
TABLE DES MATIERES 5
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 7
LISTE DES TABLEAUX 8
LISTE DES GRAPHES 9
LISTE DES PHOTOS 10
RESUME 11
ABSTRAT 12
INTRODUCTION 13
CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 15
1.1- Généralité sur Panicum maximum
local 16
1.1.1. Origine et extension 16
1.1.2. Description botanique 16
1.1.3. Exigence abiotique 17
1.1.4. Mode de reproduction 17
1.1.5. Importance de la production du P. maximum dans
les systèmes de culture 18
1.1.6. Exploitation du Panicum maximum 18
1.1.7. Paramètres de la valeur alimentaire 18
1.1.8. Variabilité de la valeur des fourrages
cultivés tropicaux 20
1.2- Production semencière du Panicum maximum
21
1.2.1. Critères de sélection des plantes pour la
production des semences 21
1.2.2. Influence de la biologie des plantes sur la production
semencière 22
1.2.2.1. Phase végétative 22
1.2.2.2. Phase de l'induction à l'épiaison 22
1.2.2.3. Phase d'épiaison 23
1.2.2.4. Evolution de l'anthèse : conséquence sur
l'égrenage 24
1.2.3. Implantation du champ semencier 25
1.2.3.1. Implantation par éclats de souches 25
1.2.3.2. Implantation par semis de graines 26
1.2.4. Influence de la nutrition minérale sur la
production semencière 26
1.2.4.1. Influence de l'azote 27
1.2.4.2. Influence du phosphore 27
1.2.4.3. Influence du potassium 28
1.2.5. Influence de la densité sur la production
semencière P. maximum 28
1.2.6. Influence des modes de récolte sur la production de
semence 28
1.2.6.1. Récolte par moissonneuse batteuse 29
1.2.6.2. Récolte par ensachage des inflorescences 29
1.2.6.3. Récolte par secousse des tiges florifères
29
1.2.7. Qualité des semences 30
1.2.8. Fertilité des semences 30
1.2.9. Germination des semences 30
CHAPITRE 2: MATERIEL ET METHODES 31
2.1. Milieu d'étude 32
2.1.1. Caractéristique granulométrique et chimique
du sol 32
2.1.2. Conditions climatiques de la zone d'étude 33
2.2. Matériel 35
2.2.1. Matériel utilisé pour l'installation des
parcelles 35
2.2.2. Matériel utilisé pour l'installation et
l'entretien des plants 35
2.2.3. Matériel utilisé pour le test germinatif
35
2.3. Méthodologie 35
2.3.1. Facteurs étudiés 35
2.3.2. Installation et conduite des cultures 36
2.3.3. Récolte des semences 37
2.3.4. Mesures réalisées 37
2.3.5. Analyse statistique 38
CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION 39
3.1. Début floraison des plants et début maturation
des épillets de P. maximum 40
3.2. Productivité de talles primaires 41
3.3. Production de talles florifères 42
3.4. Productivité des épillets 43
3.5. Fertilité des épillets 44
3.6. Poids de 1000 épillets et de 1000 caryopses du P.
maximum 45
3.7. Poids des épillets produits à l'hectare 46
3.8. Germination des épillets 47
3.9. Production d'épillets germant 48
3.10. Discussion générale et suggestions 49
Conclusion et recommandation 52
Bibliographie 55
Annexe 59
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ASECNA : Agence pour la Sécurité
et la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar
CEC : Capacité d'Echange Cationique
CIRAD : Coopération Internationale en
Recherche Agronomique pour le Développement.
CM : Carré Moyen
C Org: carbone organique
DDL : degré de liberté
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
Ha : Hectare
Max : Maximum
Min : Minimum
Mm : Millimètre
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et
Technique Outre-mer P: Phosphore
Qté : quantité
SCE : Somme des Carrés des Ecarts
UAC : Université d'Abomey Calavi
UATM : Université Africaine de
Technologie et de Management
Vit : vitesse
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Caractéristiques des variétés
sélectionnées 19
Tableau 2. Nombre de graines du Panicum maximum à
semer par poquet en fonction
du taux de germination 28
Tableau 3. Granulométrie du sol du site
expérimental 32
Tableau 4. Composition chimique du sol du site
expérimental 33
Tableau 5. Conditions climatiques au cours de la période
expérimentale 34
Tableau 6. Quantité d'urée reçue par
parcelle en fonction des différents niveaux de
fumure azotée 36
Tableau 7. Date floraison des plants du P. maximum 40
Tableau 8. Date maturation des plants du P. maximum
40
Tableau 9. Productivité de talles principales du P.
maximum 41
Tableau 10. Productivité des inflorescences du P.
maximum 42
Tableau 11. Poids de 1000 épillets du P. maximum
45
Tableau 12. Poids de 1000 caryopses du P. maximum 46
Tableau 13. Poids des épillets produits à l'hectare
46
Tableau 14. Vitesse de germination des épillets 59
Tableau 15. Vitesse de germination des caryopses 59
Tableau 16. Analyse de variance de la date du début
floraison des plants 60
Tableau 17. Analyse de variance de la date du début de
maturation des épillets 60
Tableau 18. Analyse de variance de la production de talles
principales 60
Tableau 19. Analyse de variance de la production d'inflorescences
61
Tableau 20. Analyse de variance de la production des
épillets au m2 61
Tableau 21. Analyse de variance de la fertilité des
épillets 61
Tableau 22. Analyse de variance du taux de germination des
épillets 62
Tableau 23. Analyse de variance des épillets germant au
m2 62
LISTE DES GRAPHES
Graphe1. Pluviométrie enregistrée au cours de la
période expérimentale 34
Graphe 2. Production des épillets 43
Graphe3. Fertilité des épillets 44
Graphe 4. Taux germination des épillets 47
Graphe 5. Productivité des épillets germant 48
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Panicum maximum local 16
RESUME
Afin d'améliorer quantitativement et qualitativement la
production semencière du Panicum maximum Local au Bénin,
un test étudiant l'influence de la densité des plants et de la
fumure azotée sur la production de semence de cette espèce a
été conduit à la ferme de la FSA situé dans
l'enceinte de l'UAC sur le plateau d'Abomey Calavi. L'objectif visé dans
cette étude est d'identifier la densité des plants puis le niveau
de fumure azotée qui optimisent la production de semence de
l'espèce dans les conditions climatiques du Sud Bénin. Les
traitements consistent en une combinaison de chacun de trois densité
(20×20 cm, 40×40 cm et 80×80 cm) et de chacun des quatre niveaux
de fumure (0, 50, 100 et 200 unités d'N/ha). Les paramètres
étudiés sont : la date de floraison des plants, la date de
maturation des semences, la quantité de semence produite par
m2, la fertilité des épillets, le poids de 1000
épillets et de 100 caryopses et le pourcentage de germination des
épillets et de leurs caryopses. Le dispositif utilisé est le bloc
de Fisher comportant 12 traitements (3 densités et 4 niveaux de
fumure).
Les résultats obtenus montrent que ni
l'écartement des plants, ni la fumure azotée n'ont d'influences
significatives (p > 5%) sur les dates de floraison et de maturation des
plants du P. maximum Local. Par contre, ces paramètres
influencent significativement (p < 5%) la quantité de semence
produite par unité de surface. En moyenne, la production de semence est
d'environ 500 kg à l'hectare. Le taux de germination des semences est
relativement faible (< 1%). Il n'est pas significativement influencé
par les paramètres étudiés. A l'issu de cet essai, nous
recommandons la densité de 40×40 cm puis une dose d'engrais
azotée de 50 unités d'azote à l'hectare pour la production
de semence du P. maximum local dans la région du sud
Bénin. Ces résultats obtenus doivent être
considérés comme des tendances de la première année
d'observation.
ABSTRACT
In order to improve quantitatively and qualitatively
Panicum maximum Local seed production in Benin, a test studying the
influence of plant spacing and nitrogen fertilization on seed production of
this species was conducted on experimental site of Faculty of Agronomic Science
located in University of Abomey Calavi. The aim of this study is to identify
the level of spacing between lines and plants and the level of nitrogen
fertilizer which optimize seed production of the species under the climatic
conditions in South Benin. The treatments consist of a combination of each of
three level of spacing (20×20cm, 40×40 cm and 80×80 cm) and of
each of the four levels of nitrogen fertilizer (0, 50, 100 and 200 units of
N/ha). The studied parameters are: date of the beginning of plant flowering,
date of seed maturation, quantity of seed produced per m2, seed
purity, 1000 seeds and 1000 caryopses weight and percentage of germination of
the seeds and their caryopses. The design used is the block of Fisher
comprising 12 treatments (3 levels of spacing and 4 levels of nitrogen
fertilizer).
The results obtained show that neither plant spacing nor the
nitrogen fertilizer have significant influence (p > 5%) on the dates of
flowering and maturation dates on P. maximum Local plants on
the contrast, these parameters significantly influence (p < 5%) the quantity
of seed produced per unit area. Mean seed production is about 500 kg. The
percentage of germination of the seeds is relatively weak (< 1%). It is not
significantly influenced by the studied parameters. The results of this study
shows that we can recommend 40 cm between lines and plants and 50 unities/ha of
nitrogen fertilizer for P. maximum Local seed production in south area
of Benin. These results obtained must be regarded as tendencies of the first
year of observation.
INTRODUCTION
Dans les pays tempérés comme dans les pays
tropicaux, les semences fourragères ont longtemps été
considérées comme un sous-produit de l'exploitation
fourragère (Mandret et Noirot, 1999). Les éleveurs
récoltaient eux-mêmes leurs semences, avec tous les
inconvénients que cela entraînait du point de vue de
l'approvisionnement, de la variabilité génétique et de la
qualité de ces semences. Ainsi l'organisation commerciale de la
production des semences fourragères s'est développée
à partir des années 60. En zone tropicale, les programmes de
multiplication de semences fourragères vont rarement aussi loin. Ils
sont la plupart du temps destinés à pallier les
difficultés d'approvisionnement et la certification des semences n'est
généralement pas prise en compte (Mandret et Noirot, 1999). Aussi
la multiplication des semences fourragères n'est-elle pas
considérée comme un métier, alors qu'elle nécessite
beaucoup de compétence technique et de rigueur. Il va falloir une
sérieuse organisation autour de cette filière pour faciliter
l'accès aux semences fourragères à tous les exploitants.
Ce qui permettra une installation facile des pâturages artificiels donc
un bon développement de la filière production animale en
république du Bénin.
En Afrique de l'ouest, le pastoralisme transhumant occupe une
place importante dans le secteur de l'élevage. Dans les pays
sahéliens il représente 70 à 90% de l'élevage
bovins et 30 à 50% de l'élevage moutons et chèvres (CSAO,
2007). Toutefois, il reste confronté à de nombreuses contraintes
qui menacent sa base productive. Les longues jachères qui constituaient
les pratiques de renouvellement des pâturages naturels sont de moins en
moins possibles à cause de la forte pression démographique. Ce
qui conduit à une réduction des surfaces disponibles pour les
pâturages naturels. Pour pallier un temps soit peu à cette crise
qui pourrait dans les années à venir perturber
considérablement l'économie des populations et des pays
concernés, des chercheurs et agents de développement s'efforcent
d'intégrer les plantes fourragères locales dans les
systèmes de production agricole des régions tropicales.
Cependant, cette intégration dépend de la disponibilité
des semences des cultures fourragères.
Ainsi la faible disponibilité en semence
fourragère de bonne qualité est un handicap pour le
développement des cultures fourragères et la rénovation
complète ou partielle des pâturages dans la région
Ouest-Africaine en général et au Bénin en particulier.
Panicum maximum local est un écotype fourrager
apprécié des herbivores domestiques et ayant montré des
performances intéressantes du point de vue de la biomasse
fourragère (Renard et Carpelle 1976 ; Messager 1984 ; Dieng et al.
1997 ; Adjolohoun et al. 2008). Des difficultés existent
actuellement pour la production de semence de ces espèces. La
maîtrise des paramètres agronomiques influençant la
production et la qualité de ces semences constituerait un point
important pour le développement de ces espèces à
l'échelle des producteurs.
Au Bénin, il n'existe pratiquement pas d'étude
sur l'effet combiné de la densité et de la fumure azotée
sur la production de semence de cette espèce. La présente
expérimentation se propose d'évaluer l'influence de la fumure
azotée et de la densité des plants sur la phénologie, la
production et les qualités germinatives des semences.
CHAPITRE1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1- Généralité sur Panicum maximum
local
1.1.1- Origine et aire d'extension
Panicum maximum, encore appelée herbe de
Guinée est originaire d'Afrique. Elle a été largement
répandue dans les autres régions tropicales et sur tous les
continents (CIRAD, 2002). Elle a une aire d'extension qui recouvre à peu
près l'ensemble de la zone intertropicale d'Afrique, d'Amérique
et d'Asie (Chaume, 1985). Elle est essentiellement cultivée pour ses
feuilles.
1.1.2- Description botanique de la plante
Panicum maximum appartenant à la famille des
Poaceae est une graminée pérenne souvent en touffe,
dressée, pouvant dépasser à la montaison 3 à 4 m de
haut (Chaume, 1985). C'est une plante dont les feuilles et noeuds sont glabres
ou pileux avec les limbes linéaires rubanés de 30 à 80 cm
de long et de 1 à 4 cm de large selon les écotypes. Il a une
ligule représentée par une membrane tronquée ciliée
au sommet. Ses inflorescences sont de grandes panicules terminales, pyramidales
de 15 à 70 cm de long sur 10 à 25 cm de large. Il dispose des
ramifications dressées puis étalées (Chaume, 1985). Selon
les origines, des plants de l'espèce Panicum maximum
cultivé dans les mêmes conditions écologiques ont des
hauteurs variantes de façon continue entre 1 à 3 m. Leurs
pilosités varient beaucoup par leur densité, leur
répartition et leur aspect. La coloration des feuilles se
répartie approximativement en trois classe (vert-jaune,
vert-foncé et bleutée).
Figure 1. Panicum maximum local
1.1.3- Exigences abiotiques du Panicum maximum local
Panicum maximum est une plante qui s'adapte aux zones
écologiques ayant une pluviométrie allant de 900 à 1800 mm
(CIRAD, 2002). Il résiste à la sécheresse mais pendant une
courte durée. Quant-aux sols, P. maximum se cultive sur des
sols divers non inondés même moyennement fertiles (Roberge et
Toutain, 1999). Du point de vue de la texture, il se cultive sur plusieurs
types de sol mais ne tolère pas la salinité et se
développe peu sur les sols argileux ou hydromorphes (Bogdan, 1977).
Notons qu'on peut repartir les plantes fourragères
tropicales en trois groupes selon leurs réactions aux
photopériodismes:
+ les plantes de jours courts, dont la floraison est
déclenchée par une diminution de la durée de la longueur
du jour ;
+ les plantes de jours longs, dont la floraison est
déclenchée lorsque la durée de la longueur du jour
s'accroît ;
+ et les plantes indifférentes à la
photopériode.
Ainsi les écotypes de P. maximum font partir du
groupe des plantes de jours courts ou indifférent à la
photopériode (Mandret et Noirot, 1999).
1.1.4- Mode de reproduction du Panicum maximum
Panicum maximum comme la plupart des autres
graminées fourragères se reproduit essentiellement par apomixie
et rarement par voie sexuée (Humphrey, 1979 et Skerman, 1982).
L'apomixie est une forme de reproduction asexuée sans fécondation
assimilée à un clonage. La plupart des espèces sont
pseudogames. Bien que l'embryon ne soit pas issu de fécondation, le
pollen est nécessaire pour induire sa formation (par simple contact
entre le pollen et le stigmate). Les ovules doublent alors le nombre de leurs
chromosomes et se reproduisent identiquement à leurs mères. Son
principal avantage est la multiplication infinie des variétés
intéressantes sans perte de vigueur ni de modification de leurs
caractéristiques.
1.1.5- Importance de la production du Panicum maximum dans
nos systèmes de cultures
La culture du Panicum maximum est d'une importance
capitale dans le monde à cause de sa contribution à
l'alimentation du bétail et de son aptitude à la protection des
sols contre l'érosion. Il possède un système racinaire
profond qui permet une colonisation du sol. Aussi sa faculté de
renouveler ses racines offre aux sols une source de matière organique et
contribue à un stockage important de carbone dans les sols (CIRAD,
2002). Cette matière organique contribue à l'amélioration
des propriétés physique et chimique du sol. Tout ceci a un impact
positif sur le cheptel, sur le rendement agricole et sur la texture des
sols.
1.1.6- Exploitation du Panicum maximum
Panicum maximum peut être exploité par
pâture, en affouragement à l'auge, en foin avec des
variétés en feuilles fines, plus difficilement en ensilage. C'est
une plante très appréciée du bétail à
condition que les repousses soient jeunes : 21 à 35 jours pour la
pâture, environ 35 jours pour la fauche en saison de croissance (CIRAD,
2002). Il peut disparaître graduellement si la fertilité du sol
fait défaut, surtout dans les régions tropicales humides
où la pression des adventices est sévère (Muller et
al, 2004). Il est envahi par les mauvaises herbes en cas de
surpâturage fort ou de mauvaise protection à l'installation.
Tableau 1. Caractéristiques des
variétés sélectionnées du P. maximum
|
Aspect général
|
Production fourragère
|
Appétibilité
|
Résistance
|
Production semencière
|
Talles
|
Feuilles
|
Epillets
|
M.S. (1)
|
% F (2)
|
Pilosité
|
Virose
|
Rendement (3)
|
TG (4)
|
T 58
|
Moyennes
|
Assez large
|
Violets
|
36,3
|
80%
|
Glabre
|
résistant
|
350-450
|
75%
|
C1
|
Très fines
|
Très fines
|
Pileux
|
34,0
|
85%
|
Pilosité molle
|
Résistant
|
200-250
|
85%
|
1A50
|
Moyennes
|
Assez large
|
Violets
|
25,5
|
74%
|
Glabre
|
Résistant
|
200-250
|
80%
|
2A4
|
Fines
|
Fines
|
Pileux
|
37,5
|
74%
|
Pilosité molle
|
Peu sensible
|
200-250
|
85%
|
2A5
|
Fines
|
Fines
|
Pileux
|
23,2
|
84%
|
Pilosité molle
|
Peu sensible
|
200-250
|
87%
|
2A6
|
Fines
|
Fines
|
Pileux
|
33,5
|
73%
|
Pilosité molle
|
Peu sensible
|
250-300
|
83%
|
2A8
|
Fines
|
Fines
|
Pileux
|
25,8
|
85%
|
Pilosité molle
|
Peu sensible
|
200-250
|
78%
|
2A22
|
Fines
|
Fines
|
Pileux
|
30,2
|
72%
|
Pilosité molle
|
sensible
|
250-300
|
85%
|
(1) en tonnes/ha/an ; exploitation semis intensive
(2) feuilles en rapport de matière sèche
(3) en kg/ha ; récolte par ensachage
(4) évalué en boite de pétri après 6
mois.
1.1.7- Paramètres de la valeur alimentaire
La valeur alimentaire mesure l'aptitude d'un aliment à
couvrir les besoins nutritionnels liés à l'entretien de l'animal,
c'est-à-dire à ses fonctions vitales, et aux productions. Ses
critères d'appréciation, multiples, sont relatifs aux besoins en
énergie, en protéines, en minéraux, en vitamines, etc. La
valeur d'un fourrage, d'un sous-produit ou d'une ration est
caractérisée au minimum par les teneurs en nutriments bruts et/ou
digestibles, dont certaines sont converties en unités rendant compte de
l'utilisation métabolique de ces nutriments (énergie
métabolisable et énergie nette, par exemple). A ce niveau
d'évaluation, on parle de valeur nutritive.
Les aliments fibreux ont un effet d'encombrement sur le tube
digestif, mais leur valeur alimentaire leur permet d'être
consommés par les animaux. C'est le cas, en particulier, des fourrages
dont on s'efforce de mesurer ou de prévoir les quantités
ingérées. La valeur alimentaire d'un fourrage associe donc sa
valeur nutritive, qui traduit sa concentration en nutriments et son aptitude
à être ingéré.
Classiquement, la valeur nutritive est
déterminée au laboratoire par l'analyse chimique du fourrage et
par la mesure ou l'estimation de sa digestibilité à l'aide de
méthodes chimiques, biologiques ou enzymatiques. La quantité
effectivement ingérée dépend de l'ingestibilité,
caractéristique de l'aliment, et de la capacité d'ingestion
propre à l'animal. Elle peut être mesurée au laboratoire et
ceci nécessite le plus souvent des mesures zootechniques (INRA, 1988).
Compte tenu de la difficulté de ces mesures, l'ingestibilité est
malheureusement le critère de la valeur alimentaire le plus rarement
étudié. Ces conséquences sur les productions animales sont
importantes dès lors que les fourrages sont distribués à
volonté ou consommés au pâturage. Du point de vue
énergétique par exemple, une variation de 10% des
quantités ingérées induit une variation de 30% de
l'énergie disponible pour les productions, puisque les besoins
d'entretien sont satisfaits en priorités (Guérin, 1999).
1.1.8-Variabilité de la valeur alimentaire des
fourrages tropicaux cultivés
Comparés aux fourrages de zone tempérée,
les fourrages tropicaux ont en moyenne des teneurs en fibres plus
élevées, des digestibilités et des valeurs azotées
(MAT) plus faibles. Une forte proportion est constituée de fourrages
pauvres, avec moins de 7% de MAT dans la matière sèche et une
digestibilité inférieure à 50% (Guérin,
1999). Seules les légumineuses ont une valeur
azotée relativement indépendante du domaine agroclimatique, mais
elles sont peu abondantes dans les milieux naturels des régions
tropicales.
De plus, les plantes tropicales croissent dans des conditions
de milieu et de culture très variables. En conséquence, une
même espèce, à un âge de repousse donné, peut
avoir une valeur alimentaire comprise entre des limites très larges, de
la meilleure à la pire.
Par exemple, pour l'espèce P. maximum,
à 40 jours, sans autre indication sur son origine, on
trouvera dans des tables de valeur alimentaire des valeurs
énergétiques comprises entre 0,6 et 0,7 UFL par kilo de
matière sèche (MS), une valeur azotée
comprise entre 80 et 160 grammes de MAT par kilo de MS et une
ingestibilité pour le mouton de 45 à 80 grammes de MS par kilo de
PV (Richard et al, 1989). Ces valeurs sont représentatives de
l'ensemble de la valeur alimentaire des fourrages cultivés, toutes
espèces confondues.
1.2- Production semencière
Les difficultés de production des semences de plantes
fourragères tropicales sont une entrave à l'extension de leur
culture (Boudet, 1984). Alors des techniques culturales particulières
doivent être appliquées pour obtenir une récolte suffisante
de semences. Il faut aussi des critères de sélection des plantes
pour la production des semences fourragère.
1.2.1- Critères de sélection des plantes
fourragères pour la production des semences
Les plantes sont sélectionnées dans leur milieu
naturel (savane, jachère, bordure de forêt) en fonction des
principaux critères suivants:
+ la résistance aux maladies et aux prédateurs;
+ le rendement en matière sèche (qui a
été longtemps le critère dominant)
+ la qualité: c'est un critère plus difficile
à mesurer que les précédents. Il faut apprécier la
valeur alimentaire de la plante qui diminue lorsque la durée de repousse
s'allonge. Pour cela, il faut effectuer des analyses chimiques et mesurer la
digestibilité de différents constituants et
l'ingestibilité globale. Ces deux derniers exigent la présence
des animaux, donc des surfaces déjà importantes en fourrages;
+ l'aptitude à la multiplication par graine à la
faveur des éleveurs, si ces dernières ne sont pas trop
chères;
+ la facilité d'installation pour limiter les
désherbages.
1.2.2- Influence de la biologie des plantes
fourragères sur la production semencière
Observer la biologie de la plante permet de comprendre les
effets de la croissance et du développement sur le rendement potentiel
en semence, avant la floraison. Ce rendement potentiel est estimé par
ses composantes, c'est-à-dire le nombre de talles, le nombre de talles
fertiles, le nombre de panicules et le nombre d'épillets par panicule.
Quatre phases importantes de développement ont un impact sur la
production semencière. Ce sont la phase végétative, la
période comprise entre l'induction florale et l'épiaison, la
phase d'épiaison des panicules et celle qui correspond à
l'évolution de l'anthèse sur la panicule, avec ses
conséquences sur l'égrenage.
1.2.2.1- Phase végétative
La croissance initiale, exponentielle, du nombre de talles a
été observée chez les graminées
tempérées comme la fléole et la fétuque (Langer
et al, 1963). L'augmentation de la compétition entre talles au
cours de la croissance diminue leur vigueur individuelle. La mortalité
et l'inhibition des bourgeons augmentent, c'est le début de la phase
linéaire. Pour maximiser les potentialités semencières, il
convient de faire coïncider la fin de la phase exponentielle avec la date
d'induction, c'est-àdire la date où la phase reproductive est
induite. En effet, les talles doivent posséder une certaine vigueur ou
une certaine maturité pour être induites. Cette vigueur minimale
sépare la phase juvénile de la phase reproductive. Lorsque ces
conditions sont requises, l'effet de la vigueur devient quantitatif et affecte
le nombre d'épillets et la taille de la future inflorescence (Ryle, 1964
; Bean, 1970).
1.2.2.2- Phase de l'induction à
l'épiaison
La floraison des graminées regroupe différentes
phases. Ainsi les principales phases qui conduisent à la transformation
de l'apex végétatif en inflorescence sont l'initiation,
l'apparition de ramifications des inflorescences, puis d'épillets.
L'initiation
est détectée par l'apparition de doubles rides
sur l'apex. Elle résulte d'une induction survenue 8 à 10 jours
plus tôt. Les ramifications de l'inflorescence apparaissent peu
après et, en quelques jours, le nombre des épillets est
déterminé. Ce nombre est d'autant plus important que la talle
induite est vigoureuse (Bean, 1970).
1.2.2.3- Phase d'épiaison
La talle fertile est capable d'émettre plusieurs
panicules selon un processus de ramification appelé «culum
branching« par les anglosaxons. Ce phénomène est
fréquent chez les graminées et plus particulièrement chez
les graminées fourragères (Boonman, 1971). Chez l'espèce
Panicum maximum, après avoir émis une première
panicule en position terminale (panicule principale), la talle fertile peut
produire à intervalles réguliers une série de panicules
primaires, secondaires et tertiaires au niveau du deuxième et du
troisième noeud situés sous l'inflorescence principale (Noirot,
1990). La ramification est théoriquement infinie. En pratique, des
talles à sept panicules n'ont jamais été observés
et des talles à six panicules n'apparaissent qu'à faible
fréquence (0,2%), même chez la variété C1 où
l'aptitude à ramifier est la plus intense (Mandret et Noirot, 1999).
Cette aptitude est une caractéristique clonale, mais elle dépend
aussi de la vigueur de la talle. Les différences de vigueur
amènent les talles à arrêter leur ramification à
différents stades (2, 3, 4, 5 ou 6 panicules), parfois dès la
panicule principale (Noirot, 1990). Le délai qui sépare
l'émergence de deux panicules est d'environ 12 jours chez les talles
vigoureuses, mais peut atteindre 21 jours chez les talles les plus faibles.
L'ensemble des panicules principales constitue la première vague
d'épiaison, dont la durée d'un mois correspond à
l'étalement de l'initiation. Les vagues d'épiaison d'une
durée d'environ un mois succèdent tous les 12 jours, conduisant
à la présence de plusieurs pics d'épiaison. Ainsi le
nombre moyen de panicules émises au cours du temps tend à
diminuer et les vagues conservent sensiblement le même étalement,
mais sont de plus en plus aplaties. Pour le producteur de semences, c'est sur
la première vague d'épiaison que doit s'effectuer la
récolte.
1.2.2.4- Evolution de l'anthèse :
conséquences sur l'égrenage
L'anthèse n'affecte pas simultanément tous les
épillets de la panicule et s'étale sur plus de 6 jours chez
Panicum maximum (Javier, 1970). L'apparition des stigmates commence
par le sommet et se propage dans le sens basipète. Les épillets
situés dans un même secteur de la gaine fleurissent ensemble
(Noirot, 1992). Leur date de floraison dépend alors de la vitesse de
propagation, basipète, de la floraison le long de la panicule. Ainsi
connaître la répartition des épillets dans la gaine
à l'épiaison et la vitesse de propagation de la floraison permet
de prévoir le nombre journalier d'épillets en fleur sur la
panicule.
La répartition des épillets sur la panicule
engrainée présente un maximum situé en position
médiane. La quantité d'épillets par inflorescence et leur
répartition sont déterminées par la vigueur de la talle au
moment de l'induction (Gillet, 1980 ; Noirot, 1992). Entre clones, les
différences de répartition sont aussi liées à des
différences de taille d'inflorescence. Cette répartition a une
forme triangulaire et dissymétrique chez trois clones (Mandret et
Noirot, 1999). La vitesse de propagation de l'anthèse n'est apparemment
modifiée ni par la date d'épiaison ni par l'ordre de ramification
de la panicule. En revanche, chez P. maximum, la vitesse de
propagation dépend du clone et est liée aux dimensions des
panicules: 1,95 cm par jour pour la variété C1 ; 4,08 cm par jour
pour la variété 0267 ; 5,92 centimètre par jour pour la
variété T58 (Noirot, 1992)
En fait, la panicule accomplit sa floraison en un même
nombre de jours (7 ou 8 jours), quelle que soit sa taille. Le
déroulement de l'anthèse peut être perturbé dans
certaines conditions écologiques. Certains épillets ne
fleurissent pas et d'autres fleurissent en retard. Les effets indirects sur la
fertilité et le rendement sont importants et la production peut
dès lors chuter jusqu'à 10% des potentialités (Noirot et
Ollitrault, 1996). Chez la variété C1, la chute
des graines commence lorsque la floraison est quasiment réalisée,
soit environ 8 jours après l'apparition du premier stigmate. Epillets
vides et graines pleines tombent simultanément. L'égrenage est
maximal 13 jours après le début de l'anthèse, mais
surtout, il est très rapide : 50% des épillets perdent leur
graines en 3,5 jours (Noirot et Ollitrault, 1996).
Des différences de délai entre floraison et
égrenage existent entre les clones et les espèces.
Chez P. maximum, les variétés C1 et 2A4
ont un délai d'égrenage compris entre 9 et 11 jours, il est de 6
jours chez la variété Common Guinea et de 12 à 14 jours
chez la souche 64 (Mandret et Noirot, 1999). Enfin, la présence, ou
l'absence, de perturbations dans l'anthèse n'intervient pas sur les
délais d'égrenage. D'un point de vue pratique, la récolte
doit avoir lieu, selon la variété, entre 6 et 12 jours
après le maximum de floraison. Déterminer la date optimale de
récolte de la variété par rapport à la date du
maximum d'épiaison est une priorité pour chaque producteur de
semences (Noirot, 1990).
1.2.3- Implantation du champ semencier
La réussite d'une culture fourragère
dépend beaucoup de sa mise en place qui doit satisfaire aux besoins
immédiats de la plante et lui permettre de supplanter rapidement les
mauvaises herbes. L'implantation du P. maximum se fait de deux
manières:
1.2.3.1- Implantation par éclats de
souches
Cette technique consiste à prélever un pied du
P. maximum, à le diviser en éclats de 5 talles au moins
et à effectuer le repiquage des éclats avec feuilles et racines
écourtées. Mais avant le repiquage il est conseillé de
procéder à un trempage des éclats dans un bain
d'insecticide dans les zones où des attaques s'observent. Ceci permet
d'éviter les attaques des termites au démarrage et augmente
considérablement le taux de reprises (Pernes et al, 1975).
La mise en place du Panicum maximum par éclats
de souches présente un certain nombre d'inconvénients. En dehors
du fait que l'installation d'un hectare nécessite 60 journées de
manoeuvre, d'autres aspects sont à considérer :
+ Les surfaces de multiplication qui doivent être
importantes,
+ Les manipulations nombreuses à l'installation
(arrachages, éclatage, transport),
+ Le pourcentage de reprise qui est incertain dans les cas de
mauvaises manipulations.
Tous ces inconvénients sont accrus lorsque les surfaces
à planter sont éloignées de la source d'approvisionnement.
Un autre aspect très important est celui du transport des parasites
(notamment les parasites du sol tels que les nématodes) et la
multiplication des virus. La vulgarisation et l'extension de la culture du
Panicum sont donc, en partie, tributaires de tous ces facteurs (Chaume,
1985).
1.2.3.2- Implantation par semis de graines
Le semis des graines qui sont souvent petites doivent
s'effectuer sur un lit de semence consistant en un sol finement
émietté et tassé au rouleau. Ceci suppose que les champs
soient aménagés contre les risques d'érosion, afin
d'éviter l'érosion en nappe qui est favorisée par un sol
bien émietté. La technique de semis des graines est en rapport
avec la taille des graines. Alors la profondeur des poquets doit être
égale à environ six fois la plus grande longueur des graines
(Boudet, 1984). Il est conseillé de mélanger les graines avec du
sable sec car les graines sont très petites. Le semis se réalise
en continu sur la ligne mais aussi en poquet (CIRAD, 2002).
L'implantation par semis présente de nombreux
avantages, notamment une grande rapidité d'installation et de couverture
du sol. L'installation mécanique a été essayée et a
donné de bons résultats (Rene, 1975).
L'implantation par semis pose deux problèmes
importants: la récolte des graines et leur germination. La
difficulté première de la récolte des graines est le
«shedding« ou chute des graines avant maturation. Une autre
difficulté concerne l'étalement de la floraison sur une
inflorescence, sur une plante et bien entendu entre plantes. Tout ceci conduit
à l'obligation d'ensacher les inflorescences afin de
récupérer le maximum de graines.
1.2.4- Influence de la nutrition minérale sur la
production semencière
L'azote, le phosphore et le potassium ont une grande importance
dans la nutrition minérale des cultures semencières.
1.2.4.1- Influence de l'azote
Chez les graminées, la fumure azotée est connue
pour avoir un effet bénéfique sur le rendement des champs
semenciers (Maki et al, 1970). Elle intervient sur la vigueur en
augmentant à la fois le tallage, la grosseur des talles et des
inflorescences et le taux des talles fertiles (Ryle, 1964). Elle diminue
l'effet de la compétition, recule la fin de la phase exponentielle et
conduit ainsi à une densité culturale plus importante (Calder et
Cooper, 1961). Avec une application de fumure azotée avant et pendant la
phase d'induction, tous les paramètres de la potentialité
semencière telles que : nombre d'épillets par inflorescence et
nombre d'inflorescences, mais aussi la synchronisation de l'épiaison et
la fertilité se trouvent touchées positivement (Boonman, 1972). A
l'inverse, un apport tardif lors de la montaison et de l'épiaison a un
effet nul, voire négatif. Il augmente en effet le processus
d'élongation et de consommation hydrique. Cela se traduit par la verse,
par une augmentation de taille des inflorescences, sans production nouvelle
d'épillets et par une baisse de la fertilité (Bean, 1970). P.
maximum présente cependant un inconvénient majeur que
l'exploitant doit connaître: comme toutes les graminées, sa valeur
protéique baisse rapidement et, lorsqu'elle est exploitée
intensivement, ses besoins en fertilisation azotée sont
élevés. Pour réduire ces inconvénients, il est
possible d'associer P. maximum à une légumineuse. La
légumineuse produit une partie de l'azote nécessaire à la
graminée, tout en améliorant la valeur protéique et
l'appétibilité du fourrage.
1.2.4.2- Influence du phosphore
L'azote est mieux valorisé par la plante s'il est bien
équilibré par une fumure phosphatée. Le rôle du
phosphore est important pour le nombre de fleurs et pour la formation de la
semence. De plus une carence en phosphore au moment de la floraison la retarde.
Les besoins en phosphore sont importants en début de croissance (Mandret
et Noirot, 1999).
1.2.4.3- Influence du potassium
L'importance du potassium est identique à celle du
phosphore. De plus, il favorise la maturation. Parfois il est nécessaire
d'associer de la chaux magnésienne au potassium car l'augmentation des
apports en potassium peut bloquer l'absorption du calcium et du
magnésium.
1.2.5- Influence de la densité sur la production
semencière
La densité a une grande importance pour la production
des semences. Chez l'espèce P. maximum, dans des conditions
climatiques favorables aux semis, le rendement optimal est obtenu,
théoriquement en semant 15000 à 20000 plants par hectare,
également répartis (Mandret et Noirot, 1999). Le nombre final de
plants dépend de la variété et de la date d'implantation.
Le semis en poquet est alors la technique la plus appropriée à un
espacement régulier (Mandret et Noirot, 1999). Le nombre de graine de
P. maximum à semer est fonction du taux de germination
indiqué dans le tableau ci-dessous :
Tableau 2. Nombre de graines du Panicum
maximum à semer par poquet en fonction du taux de germination
Taux de
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
germination
|
90%
|
80%
|
70%
|
60%
|
50%
|
40%
|
30%
|
20%
|
10%
|
5%
|
Nombres de graines
|
2
|
3
|
4
|
5
|
7
|
9
|
13
|
20
|
44
|
90
|
Source : (Noirot, 1990)
1.2.6- Influence des modes de récolte sur la
production de semence du P. maximum
Plusieurs méthodes de récoltes sont
utilisées dans le monde pour récolter les semences d'une
variété de fourrage donnée.
1.2.6.1- Récolte par
moissonneuse-batteuse
Elle est largement utilisée pour la récolte des
graminées fourragères européennes. Elle constitue la voie
d'avenir pour la vulgarisation, dans la mesure où la quantité et
la qualité des semences ne sont pas trop affectées. Elle a
d'ailleurs tendance à se développer en zone tropicale dans les
grandes fermes semencières (Mandret et Noirot, 1999). Dans ce cas,
l'égrenage est plus important et la fertilité des graines est
moindre (CIRAD, 2002). Une récolte à la moissonneuse-batteuse
donne des rendements à l'hectare et une qualité de semences
inférieurs à ceux d'une récolte manuelle. Elle est
cependant justifiée si de grandes quantités sont à
récolter ou si le coût de la main d'oeuvre est
élevé. Toutefois, l'utilisation d'une moissonneuse-batteuse
demande du personnel qualifié, aussi bien pour la conduite que pour les
réglages pouvant éviter de briser les semences (Mandret et
Noirot, 1999).
1.2.6.2- Récolte par ensachage des
inflorescences
Elle consiste à poser des sacs sur les panicules
émises et à les ramasser quinze jours plus tard. Cette technique
favorise une production importante, de bonne qualité, dont le taux de
germination est supérieur à 75% (Mandret et Noirot, 1999).
L'ensachage des inflorescences donne de meilleur résultat car la semence
tombe à sa maturité. Mais elle requiert un grand nombre de sacs
et une main d'oeuvre importante. Pour éviter l'effet de serre, on
prendra garde à utiliser des sacs perméables à l'aire.
(Mandret et Noirot, 1999).
1.2.6.3- Récolte par secousse des tiges
florifères
Cette technique consiste à secouer les tiges
florifères. Cela entraine le détachement de semences mûres.
Les semences sont récoltées quotidiennement ou toutes les 48 ou
72 heures. Cette méthode présente l'avantage de récolter
les épillets effectivement mûrs. L'inconvénient majeur est
la pénibilité en raison des passages à effectuer. Elle
serait couteuse pour les superficies importantes à récolter.
1.2.7- Qualité des semences
La qualité des épillets du P. maximum est
fonction de beaucoup de paramètres dont certains sont la
fertilité, le taux de germination des épillets etc.
1.2.8- Fertilité des épillets
La production des semences fertiles du P. maximum est
liée à beaucoup de paramètres comme la fumure
apportée, le mode de récolte, etc. En effet la récolte par
moissonneuse- batteuse a des effets variables selon les espèces
fourragères sur la qualité des semences. En fait, les graines
récoltées ont à l'apparence la couleur et la grosseur de
graines normales, mais leur embryons ne sont pas viables (Mandret et Noirot,
1999). Chez cette espèce, la fin de la maturation coïncide avec
l'égrenage et les graines récoltées à un instant
donné sont immatures. Aussi avec un apport de fumure azotée avant
et pendant l'induction, la fertilité est positivement touchée
(Boonman, 1972).
1.2.9- Germination des épillets
La germination des épillets est aussi fonction de
différents paramètres tels que la fumure apportée, le mode
de récolte et aussi de l'espèce elle-même. Ainsi, il existe
une variabilité génétique pour le pourcentage de
germination en récolte mécanisée, certains clones pouvant
atteindre 19% de germination (Noirot, 1990). Le taux de germination est
également sensible à l'environnement. Au Brésil, le clone
T58 donne des semences dont le taux de germination est de 18% (Mandret et
Noirot, 1999) lors de récolte par moissonneuse-batteuse, alors qu'en
Côte d'Ivoire, ce taux est inférieur à 1%.
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
2.1- Milieu d'étude
La république du Bénin est située en
Afrique de l'Ouest dans la zone intertropicale. Son relief peu accidenté
se présente comme une mosaïque de zones de basse altitude, de
plateaux, de collines et de chaînes montagneuses. Le Bénin est
divisé en trois zones climatiques, à savoir : une zone
soudanienne sèche, une zone soudano-guinéenne et une zone
subéquatoriale. Sa végétation est fortement
dégradée surtout dans sa partie méridionale où la
densité de la population est élevée.
La présente étude portée sur la
quantité et la qualité des semences du P. maximum local
est déroulée sur la ferme de la FSA située sur le campus
d'AbomeyCalavi. Cette zone bénéficie d'un climat
subéquatorial avec deux saisons de pluies et deux saisons sèches.
Ainsi la courbe des précipitations y présente un aspect bimodal
(Mars à Juin et septembre à novembre) où la
pluviométrie varie de 950 à 1400 mm/an ; la période de
croissance végétale oscille autour de 240 jours. Le relief de
cette zone est peu accidenté avec une bande sablonneuse, des cordons
littoraux, un plateau de terre de barre et des dépressions. La
végétation de notre zone d'étude est constituée de
mangrove à palétuviers dans la zone côtière, savane
dégradée sur le plateau.
2.1.1- Caractéristiques granulométrique et
chimique du sol de notre site d'expérimentation
Le tableau 3 et le tableau 4 nous fournit les donnés sur
la texture et la composition chimique du sol de notre site
d'expérimentation.
Tableau 3. Granulométrie du sol du site
expérimental
Argile (%) Limon (%) Sable (%)
8,63 6,13 85,24
Source : Adjolohoun (2008)
Tableau 4. Composition chimique du sol du site
expérimental
pH (eau)
|
pH (KCl)
|
C org. (%)
|
N (%)
|
C/N P*
(%)
|
Ca** Mg K Na CEC
|
6,39 5,40 0,57 0,39 1,46 0,009 1,29 0,65 0,03 Traces 4,60
Source : Adjolohoun (2008)
(*) P assimilable
(**) Les bases (Ca, Mg, K et Na) et la CEC sont en méq.
/100 g de sol
De manière générale, les sols tropicaux
sont en majeur partie sableux. Ainsi le cas se présent sur notre site
d'expérimentation situé sur le plateau d'Abomey Calavi. En effet,
le sol étant sablonneux donc une bonne aération du sol et un bon
développement du système racinaire. Ceci a un impact positif sur
le développement des plants. En revanche, le sol a une faible
capacité de rétention en eau. Ainsi l'infiltration de l'eau et
des éléments nutritifs en profondeur sont grande. Alors il faut
apporter assez d'eau et fragmenter l'apport des éléments
nutritifs ce qui nécessite une main d'oeuvre plus
élevée.
De l'analyse générale du tableau 3, la
composition chimique du sol cadre avec les propriétés chimiques
d'un sol dont l'espèce P. maximum a besoin. En effet, Le pH=
6,36 se trouve dans la marge de pH tolérable pour l'espèce.
2.1.2- Conditions climatiques de la zone d'étude
Le tableau 5 nous renseigne sur les données climatiques
de notre site d'expérimentation au cours de l'année 2009. Ainsi,
elles sont situées dans la marge des données climatiques
recherchées par l'espèce P. maximum. La
pluviométrie totale jusqu'au mois de Septembre est d'environ 1016 mm ce
qui peut déjà permettre un bon développement du P.
maximum Local. Ainsi ce tableau est suivi d'un histogramme qui nous
exprime l'évolution des précipitations au cours de la
période de notre expérimentation.
Tableau 5. Conditions climatiques au cours de la
période d'étude (année 2009)
Mois
|
Qté de pluie (mm)
|
Nbre de jours
|
Evaporation (mm/jour)
|
Température (°C)
|
Humidité relative (%)
|
Vit. du vent (km/h)
|
|
|
|
|
Max
|
Min
|
Max
|
Min
|
|
Janv.
|
0
|
0
|
3,6
|
32,1
|
21,7
|
96,7
|
54,4
|
3,98
|
Fév.
|
20
|
2
|
0,8
|
33,5
|
23,1
|
97,1
|
56,6
|
4,50
|
Mars
|
69
|
8
|
5,7
|
33,3
|
23,6
|
95,8
|
50,6
|
7,50
|
Avril
|
101, 9
|
10
|
4,5
|
32,7
|
22,9
|
98,1
|
59,7
|
6,90
|
Mai
|
226,6
|
12
|
3,9
|
29,8
|
20,7
|
96,8
|
60,5
|
4,70
|
Juin
|
248,9
|
13
|
3,5
|
29,9
|
21
|
97,6
|
63,7
|
5,73
|
Juillet
|
309,3
|
15
|
4,9
|
28,7
|
21,7
|
95,5
|
65,3
|
3,70
|
Aout
|
15,9
|
4
|
3,4
|
28,6
|
22,4
|
98,5
|
75,5
|
8,71
|
Sept.
|
45
|
14
|
3,9
|
29,7
|
22,9
|
96,8
|
64,7
|
4,10
|
Oct.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nov.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Déc.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : ASECNA (2009)
Graphe 1. Pluviométrie enregistrée au cours de la
période d'essai
2.2- Matériel
2.2.1- Matériel utilisés pour l'installation
des parcelles
- ruban de 50 m pour délimiter les parcelles - des piquets
en bois
- Daba pour le labour du sol
2.2.2- Matériel utilisés pour l'installation
et l'entretien des plants.
- Eclats de souches
- Sacs de jute pour le ramassage des éclats de souches
- Sécateur pour couper - Houe pour sarcler
- coupe-coupe pour la préparation des éclats de
souche avant installation
2.2.3- Matériel utilisés pour le test
germinatif
- Semences
- Bocaux en plastique
- Eau distillée
- Pissette
- Sable stérilisé à la chaleur à
sec
- Cadre grillagé pour protéger les bocaux contre
d'éventuels dégâts - Feuilles de tôles assurant la
protection des bocaux contre la pluie
2.3- Méthodologie
2.3.1- Facteurs étudiés
Deux facteurs sont étudiés qui sont :
+ Le facteur densité des plants est étudié
suivant 3 niveaux à savoir : 20×20 cm, 40×40 cm et 80×80
cm entre lignes et plants.
+ La fumure azotée est étudiée suivant 4
niveaux à savoir 0, 50, 100 et 200 unités d'azote à
l'ha.
Chaque traitement correspond à une combinaison d'un
niveau de densité (D) avec un niveau de fumure (F), soit 3 × 4 soit
12 traitements : D20F0, D20F50, D20F100, D20F200, D40F0, D40F50, D40F100,
D40F200, D80F0, D80F50, D80F100, D80F200. Chaque traitement est
répété 4 fois en parcelle de 9 m2 (3×3 m)
séparées l'une de l'autre par une distance de 2 m. Le dispositif
expérimental est celui d'un bloc aléatoire complet
constitué de 12 traitements en quatre répétitions. Ce qui
correspond à 12 (traitements) × 4 (parcelles/traitements) soit 48
unités expérimentales.
L'engrais azoté utilisé est dosé 46% d'azote
et correspond aux quantités suivantes appliquées aux
parcelles.
Tableau 6. Quantité d'urée
reçue par parcelle en fonction des différents niveaux de fumure
azotée
Niveau de fumure (unités d'azote / ha)
|
Quantité d'urée par ha (kg/ha)
|
Quantité d'urée
par parcelle (g/parcelle)
|
0
|
0
|
0
|
50
|
109
|
98
|
100
|
217
|
196
|
200
|
435
|
391
|
2.3.2- Installation et la conduite des cultures
L'installation des plants est réalisée par
repiquage d'éclats de souche après un labour manuel. Les
éclats de souche étaient composés de 5 talles pour chaque
poquet pour assurer une bonne reprise des talles.
Une coupe de régularisation est réalisée
deux mois après le repiquage à 15 cm au dessus du sol puis la
fumure azotée est répandue une semaine plus tard. Cette coupe de
régularisation permet d'assurer au départ une même base
pour la croissance des plants.
2.3.3- Récolte des semences
Dans chacune des parcelles, les plants se situant à
moins de 50 cm du bord de la parcelle ne sont pas pris en compte dans les
mesures et l'évaluation de la production des semences. Dans chaque
parcelle, les mesures seront prises au niveau des 4 répétitions.
La taille des répétitions est définie sur base d'un nombre
de plants de telle manière qu'on obtienne une surface équivalente
à 1 m2 :
- Densité de 0,20 m×0,20 m: une
répétition = 25 plants soit une surface 1 m2 ; -
Densité de 0,40 m×0,40 m: une répétition = 6 plants
soit une surface 1 m2 ; - Densité de 0,80 m×0,80 m: une
répétition = 2 plants soit une surface 1 m2 ;
La récolte des semences est faite par secousse des tiges
florifères.
2.3.4- Mesures réalisées
> Les mesures suivantes seront effectuées :
- date de début de la sortie des inflorescences qui est
le nombre de jours séparant l'apparition des pollens de la date de la
coupe de régularisation (5 à10% des plants de la parcelle)
- date de début maturation des semences qui est le
nombre de jours séparant la chute des épillets de la date de la
coupe de régularisation (début de la chute des diaspores de 5
à10% des plants de la parcelle)
- nombre de talles et nombre de talles florifères sur
chacune des 4 répétitions de chaque parcelle
- nombre d'épillets par inflorescence (par comptage des
diaspores de 4 inflorescences choisies au hasard par parcelle)
-nombre de caryopses issus des 100 épillets
> Les calculs suivants sont faits pour chacune des parcelles
et par traitement: -nombre de talles et nombre de talles florifères par
unité de surface (m2),
-nombre d'épillets par unité de surface
(m2) en multipliant le nombre de talles florifères par le
nombre de diaspores par inflorescence.
Les semences récoltées sont conservées
dans des sacs de polypropylène et stockées dans des conditions
habituelles. Des tests de germination sont réalisés dans des pots
plastiques sur du sable stérilisé sous éclairage naturel
et concernent aussi bien les diaspores que les caryopses. Les tests sont
conduits juste à la récolte puis à 3 et à 6 mois.
Le nombre de répétitions par traitement est de 4 et le nombre de
semence par répétition est de 100. Les semences sont
disposées à la surface du sable et arrosées
quotidiennement à environ à la moitié de la
capacité au champ du substrat. Les semences ayant germées sont
quotidiennement comptabilisées et sorties des pots. Le test a
duré 15 jours. Deux paramètres sont calculés. Il s'agit du
taux de germination P(%) et de la vitesse de germination (V)
15
ni
i = 1
15
nidi
i=1
i
15
n
i=
P (%) = 1 × 100 et V semence
jour
( / ) =
100
2.3.5- Analyse statistique
Pour chacun des paramètres testés, des moyennes
et des écart-types sont calculés. La comparaison des moyennes est
réalisée avec le logiciel MINITAB (2000) suivant le modèle
linéaire généralisé à 3 critères de
classification (densité, fumure, densité*fumure). Lorsque des
interactions sont notées, l'influence de chacun des facteurs es
analysée séparément. Les différences sont
considérées comme significatives lorsque le seuil de
probabilité est inférieur à 5%.
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
3-1. Début floraison des plants et début
maturation des épillets du Panicum maximum local
Les tableaux 7 et 8 présentent les données de la
floraison et de la maturation des épillets du P. maximum Local.
Le tableau 6 fournit le nombre de jours séparant la date de la coupe de
régularisation du début floraison des plants de P.
maximum Local. Alors que le tableau 7 fournit quant à lui, le
nombre de jours qui sépare la date de la coupe de régularisation
et la maturation des épillets du P. maximum Local.
Tableau 7. Date floraison des plants de P.
maximum local
Densité
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
64 #177; 6
|
60 #177; 3
|
62 #177; 5
|
57 #177; 7
|
61 #177; 3
|
40×40
|
54 #177; 5
|
56 #177; 4
|
57 #177; 5
|
63 #177; 7
|
58 #177; 4
|
80×80
|
62 #177; 7
|
65 #177; 5
|
65 #177; 6
|
55 #177; 7
|
62 #177; 5
|
Moyenne
|
60 #177; 5
|
60 #177; 5
|
61 #177; 4
|
58 #177; 4
|
60 #177; 4
|
Tableau 8. Date maturation des plants de P.
maximum Local
Densité
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
70 #177; 6
|
67 #177; 7
|
69 #177; 6
|
65 #177; 6
|
68 #177; 3
|
40×40
|
62 #177; 2
|
65 #177; 2
|
67 #177; 3
|
70 #177; 6
|
66 #177; 4
|
80×80
|
69 #177; 4
|
72 #177; 6
|
72 #177; 9
|
64 #177;5
|
69 #177; 5
|
Moyenne
|
67 #177; 4
|
68 #177; 4
|
69 #177; 3
|
66 #177; 3
|
68 #177; 3
|
De l'analyse des deux tableaux, on note que dans nos
conditions d'expérimentation, la densité des plants et la fumure
azotée n'exercent pas d'influence significative (p > 5%) ni sur la
floraison des plants ni sur la maturation des semences. De même
l'interaction entre la densité des plants et la fumure azotée
n'influencent guère l'entrée en floraison de ces plants ou la
maturation des semences.
3.2- productivité de talles primaires
Le tableau 9 indique le tallage des plants de
l'espèce P. maximum local. Les talles primaires sont celles qui
sont émises à partir de la base de la souche. Les talles
secondaires dérivent des talles primaires.
Tableau 9. Productivité de talles
principales du Panicum maximum local (Moyenne et écart-type)
(n=4)
Densités
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
133 Aa* #177; 40
|
170 Aa #177; 20
|
186 Aa #177; 30
|
168 Aa #177; 55
|
164 #177; 22
|
40×40
|
113 Aa #177; 17
|
110 Aa #177; 16
|
77 Ab #177; 19
|
82 Ab #177; 7
|
95 #177; 19
|
80×80
|
61 Ab #177; 28
|
66 Ab #177; 7
|
75 Ab #177; 12
|
72 Ab #177; 21
|
68 #177; 6
|
Moyenne
|
102 #177; 37
|
115 #177; 52
|
113 #177; 63
|
107 #177; 53
|
109 #177; 45
|
*Pour le même niveau de fumure, les
valeurs affectées de différentes petites lettres sont
significativement différentes au seuil de 5%.
Pour le même niveau d'écartement, les valeurs
affectées de différentes grandes lettres sont significativement
différentes au seuil de 5%.
On observe une influence significative de la densité
des plants sur la production de talles primaires. En effet, les plants
installés suivant des écartements de 20×20 cm produisent
significativement plus de talles que les plants installés en
écartement 40×40 cm ou 80×80 cm. On observe une tendance
générale à la diminution des
talles avec l'augmentation des écartements. Alors que
ni la fumure azotée, ni l'interaction des deux paramètres
n'influencent guère la production de talles primaires produites par
l'espèce P. maximum local dans conditions nos
d'expérimentations.
Ces résultats sont comparables à ceux obtenus
par Phaikaew et al. (2001) qui ont rapportés que la
densité des plants a significativement influencé le tallage de la
graminée Paspalum atratum. Des conclusions similaires ont
été aussi rapportées par Brown (1980) et Hampton (1987)
concernant Lolium perenne.
3.3- Production de talles florifères
La production de talles florifères par les plants est
indiquée au tableau 9. On observe également une influence
significative (P < 5%) de la densité des plants et de la fumure
azotée puis une interaction des deux paramètres sur la production
de talles florifères des plants.
Tableau 10. Productivité des
inflorescences du Panicum maximum local (Moyenne
et écart-type) (n=4)
|
|
|
|
|
|
Densités
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
63 Ba* #177; 16
|
136 Aa #177; 22
|
141 Aa #177; 15
|
91 Ba #177; 51
|
108 #177; 37
|
40×40
|
83 Bb #177; 10
|
107 Aa #177; 27
|
76 Bb #177; 20
|
78 Bb #177; 11
|
86 #177; 14
|
80×80
|
55 Ca #177; 14
|
63 Bb #177; 14
|
85 Aa #177; 16
|
74 Ab #177; 26
|
69 #177; 13
|
moyenne
|
67 #177; 14
|
102 #177; 37
|
101 #177; 35
|
81 #177; 9
|
88 #177; 28
|
*Pour le même niveau de fumure, les
valeurs affectées de différentes petites lettres sont
significativement différentes au seuil de 5%.
Pour le même niveau d'écartement, les valeurs
affectées de différentes grandes lettres sont significativement
différentes au seuil de 5%.
En général, les plants semés suivant des
écartements de 20×20 cm produisent
plus de talles florifères que les plants
installés suivant les densités 40×40 cm ou 80×80 cm. La
production de talles florifères croisse suivant les doses croissantes de
la fumure azotée puis cette production chute à 200 unité
d'azote à l'hectare pour les plants installés suivant les
densités de 20×20cm et 80×80 cm. Ces résultats
concordent avec ceux obtenus par Bahnisch et Humphreys (1977) d'une part et
Dwivedi et al. (1999) d'autre part, qui ont observés que la
fumure azotée augmente la production de talles florifères chez
les plants de Setaria sphacelata suite à des applications de
doses croissantes de fumure azotée.
3.4- Productivité des épillets
Le graphe 2 nous fournit des renseignements sur la production des
épillets au mètre carré de l'espèce P. maximum
local pour les différents traitements.
Graphe 2. Production d'épillets
(×103 unités) au m2
On observe une influence significative (P < 5%) de la
densité, de la fumure azotée et une interaction de ces deux
paramètres sur la production des épillets. En
général, les niveaux de fumure 50 et 100 unités d'N
à l'ha produisent les nombres les
plus élevés de semence à l'ha. On
remarque une tendance à la baisse de la production de semence avec la
dose de 200 unités à l'ha. Ces résultats concordent avec
ceux obtenus par JAVIER et al. (1975) qui ont observés que les
apports de fumure d'azote au-delà de 200 unités d'azote à
l'hectare entrainent une chute de la production de semence d'Andropogon
gayanus.
3.5- Fertilité des épillets du P. maximum
local
Le graphe 3 fournit les renseignements sur la fertilité
des épillets produit par l'espèce P. maximum Local. La
fertilité des épillets est la proportion d'épillets
possédant de caryopse à l'intérieur des enveloppes. Les
résultats montrent que les densités des plants ont une influence
significative (p < 5%) sur la fertilité des épillets. Mais les
doses de fumure azotée et leur interaction n'influencent pas la
fertilité des épillets de P. maximum Local.
Graphe 3. Fertilité des
épillets
L'observation des résultats montrent qu'en
général, la fertilité des épillets accroît
avec l'augmentation des écartements (80 cm > 40 cm > 20 cm).
Un meilleur écartement entre lignes et entre plants
favorisent probablement un meilleur développement des talles et par la
suite la formation et le développement des caryopses à
l'intérieur des enveloppes. L'influence de la fumure azotée n'est
pas manifeste sur la fertilité des épillets des plants
semés sur des parcelles de 20×20 cm. Les auteurs tels que
Vutiparchimpai et al. (1970) ont également observés que
la fumure azotée n'influence pas la fertilité des semences du
P. maximum. Par contre, les plants des écartements de
40×40 cm et 80×80 cm montrent des différences significatives
(p < 5%) entre la fertilité des épillets. Ces observations
montrent qu'en condition de semis dense de P. maximum Local, l'apport
de fumure azotée à des doses au moins égales à 100
unités est nécessaire pour favoriser la fertilité des
épillets. Les fertilités des épillets obtenues dans cet
essai sont supérieures à celle rapportée (40%) par Cook
et al. (2005) pour la même espèce.
3.6- Poids de 1000 épillets et de 1000 caryopses
du P. maximum
Les tableaux ci-dessous nous renseignent sur le poids des
épillets et des caryopses du P. maximum local
Tableau 11. Poids de 1000 épillets (en
mg) du P. maximum local
Densité Fumure (Unité d'N/ha)
0 50 100 200 Moyenne
20×20 419 #177; 7,2 429 #177; 8,2 441 #177;
38,0 425 #177; 4,2 429 #177; 9,3
40×40 405 #177; 26,6 413 #177; 20,3 412
#177; 9,8 446 #177; 64,4 419 #177; 18,4
80×80 425 #177; 13,4 427 #177; 12,8 428
#177; 15,7 429 #177; 18,4 427 #177; 1,7
Moyenne 416 #177; 10 423 #177; 7 427 #177; 14,5 433 #177;
11,2 425 #177; 11,6
Tableau 12. Poids de 1000 caryopses en (mg) du
P. maximum local
Densités
|
|
|
|
Fumure (Unité d'N/ha)
|
|
|
|
|
|
0
|
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
265
|
#177;
|
16,3
|
250 #177; 13,4
|
264
|
#177; 20,5
|
253
|
#177;4 ,6
|
258
|
#177; 7,6
|
40×40
|
259
|
#177;
|
33,5
|
251 #177; 16,5
|
240
|
#177; 32,3
|
221
|
#177; 3,8
|
243
|
#177; 16,5
|
80×80
|
237
|
#177;
|
19,3
|
250 #177; 12,2
|
245
|
#177; 12,6
|
256
|
#177; 20,5
|
247
|
#177; 8,0
|
Moyenne
|
254
|
#177;
|
14,7
|
250 #177; 0,57
|
250
|
#177; 12,7
|
243
|
#177; 19,4
|
249
|
#177; 12,3
|
De l'analyse
|
des
|
|
deux
|
tableaux,
|
on
|
note
|
que
|
dans
|
nos
|
conditions
|
d'expérimentation, ni l'écartement des plants ni
la fumure azotée n'exercent pas d'influence significative (p > 0,05)
sur le poids des épillets et sur le poids des caryopses du P.
maximum. On n'observe pas d'influence significative de l'écartement
et de la fumure azotée sur le poids des semences bien que les fumures
les plus élevées ont tendance à produire des semences qui
pèsent mieux.
3.7- Poids des épillets produit à
l'hectare (en kg)
Le tableau ci-dessous nous fournit le poids des épillets
produits par hectare Tableau 13. Poids des épillets
produits à l'hectare
Densité
|
|
Fumure (Unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
289 Aa*#177; 16
|
629 Ba #177; 72
|
663 Ba #177; 19
|
574 Ba #177; 130
|
539 #177; 170
|
40×40
|
502 Ab #177; 70
|
752 Ba #177; 124
|
378 Ab #177; 123
|
480 Aa #177; 139
|
528 #177;159
|
80×80
|
251Aa #177; 114
|
408 Ab #177; 80
|
586 Ac #177; 236
|
463 Aa #177; 109
|
427 #177; 139
|
Moyenne
|
347 #177; 135
|
596 #177; 174
|
542 #177; 147
|
506 #177; 59
|
498 #177; 151
|
*Pour le même niveau de fumure, les
valeurs affectées de différentes petites lettres sont
significativement différentes au seuil de 5%.
Pour le même niveau d'écartement, les valeurs
affectées de différentes grandes lettres sont significativement
différentes au seuil de 5%.
On observe une influence significative (P < 5%) de la
densité et de la fumure azotée sur le poids des épillets
produits à l'hectare. En général, on note que plus le
niveau de fumure évolue mieux les épillets pèsent. Mais la
meilleure production est obtenue au niveau de la combinaison fumure 50
unité d'N/ha pour l'écartement 40×40 cm.
3.8- Germination des épillets
Le graphe 4 exprime la germination des épillets pour les
différents traitements.
Graphe 4. Taux de germination des
épillets
On n'observe pas une influence significative de
l'écartement et de la fumure azotée sur la germination des
semences bien que les fumures les plus élevées ont tendance
à produire des semences qui germent mieux. Ces résultats
concordent avec les observations de Vutiparchimpai et al. (1970) qui
ont observés que la fumure azotée n'influence pas la germination
des semences de P. maximum.
Le pourcentage de germination des épillets est entre
0,25 et 1,5 %. Ces germinations sont faibles lorsqu'on les compare à
celle de 25% rapportées par Cook et al. (2005) pour
l'espèce. Les semences de l'espèce P. maximum sont
rapportées comme ayant en général un très faible
pouvoir germinatif.
Les paramètres environnementaux influencent
considérablement la production et surtout la qualité des
semences. En effet, la température ambiante, l'hygrométrie, etc,
conditionnent la fécondation et la formation des ovules de même
que leur évolution future. La faible germination observée dans
cet essai ne saurait être uniquement imputée à
l'espèce. En effet, le test de germination est conduit 2 semaines
après la récolte des semences. C'est un délai relativement
court comparé à 3-5 mois nécessaire pour permettre la
levée de la dormance des semences. La différence entre la
germination des épillets et des caryopses montrent que les enveloppes
influencent négativement la germination des semences. Il découle
de ces résultats qu'il est possible de relever de façon
substantielle le niveau de germination des semences de P. maximum en
débarrassant d'abord les épillets de leur enveloppe. Une telle
mesure serait particulièrement recommandée dans les conditions
où le producteur se retrouve avec de très petites
quantités de semences.
3.9- Production d'épillets germant
Le graphe 5 nous fournit des renseignements sur le nombre
d'épillets germant au mètre carré de l'espèce
P. maximum pour les différents traitements.
Graphe 5. Productivité des
épillets germant
*Pour le même niveau de fumure, les
valeurs affectées de différentes petites lettres sont
significativement différent au seuil de 5%.
Pour le même niveau de densité, les valeurs
affectées de différentes grandes lettres sont significativement
différents au seuil de 5%.
La production d'épillets germant est le
paramètre qui combine tous ceux qui sont présentés
ci-dessus. On observe que l'écartement des plants n'influence pas la
production d'épillets germant. Mais on observe une influence
significative de la fumure azotée et l'interaction des deux
paramètres sur la production par unité de surface
d'épillets pouvant germer. En effet, pour tous les traitements, les
parcelles qui ont reçu de la fumure azotée produisent
significativement plus de semence de qualité que celles qui n'en ont pas
reçu. On observe une tendance à la chute de la production de
semences germant sur les parcelles ayant reçu plus de 100 unités
d'azote à l'ha. L'optimum de fumure dans cette expérimentation se
situe entre 50 et 100 unités d'azote à l'ha. Les doses
supérieures à 100 unités d'azote favorisent le
développement foliaire de la plante au détriment de la production
de semence.
Dans cet essai, l'azote a été
privilégié comme le facteur favorisant le développement
des graminées. Dans le cas de la production de semence, les facteurs
comme le phosphore et les micronutriments du sol contribuent aussi à la
production de semence notamment à leur fertilité.
D'autre part, l'étude a été seulement
conduite sur une année. Cela ne permettra que de tirer des conclusions
limitées car les conditions pédologiques pourront varier les
années suivantes en raison par exemple de l'appauvrissement du sol en
fertilisants tels que le P et les oligo-éléments qui ne sont pas
apportés au sol dans le cadre de cette expérimentation. De
même, les conditions climatiques notamment la température, le
degré d'hygrométrie et l'humidité ont des effets sur
l'entrée en floraison et la fructification des plantes. Ces conditions
varient sensiblement parfois d'une année à l'autre.
3.10- Discussion générale et
suggestions
La floraison des plants du P. maximum Local et la
maturation des semences de l'espèce ne sont pas sous la
dépendance de l'écartement entre les plants ou la fumure
azotée. De nombreuses graminées tropicales présentent une
sensibilité à la photopériode et ne fleurissent que
lorsque les jours deviennent de plus en plus courts. Ce comportement est plus
marqué chez certaines plantes comme Andropogon gayanus que chez
l'espèce P. maximum.
Les différences de jours entre l'entrée en
floraison des plants et la maturation des semences est de l'ordre de 7 jours et
varie très peu d'un traitement à l'autre. Ce délai
relativement court et peu variable d'un traitement à l'autre
présente des avantages au plan pratique de la récolte des
semences. C'est un délai que l'exploitant agricole peut
considérer pour le début de la récolte des semences. Cela
est important car les observations du terrain montrent que la chute des
épillets est très rapide et par conséquent l'exploitant
doit en tenir compte pour la récolte des semences. Tout retard de
l'ordre de quelques jours dans la récolte des semences aura des
conséquences très importantes dans la quantité des
semences à récolter.
Toutefois, la chute des épillets en un laps de temps
suite à leur maturation groupée présente des avantages
lorsqu'on est dans le cas de petites exploitations agricoles comme actuellement
le cas au Bénin. En effet, les exploitations agricoles au Bénin
ne disposent pas encore de matériels agricoles pour la récolte
des semences. La récolte des semences est actuellement manuelle. Ainsi,
la maturation groupée des semences de P. maximum Local permet
dans le cas de cette technique de récolte manuelle de réaliser la
récolte en un temps court et de se consacrer par la suite à
d'autres travaux agricoles dans l'exploitation. C'est une activité qui
pourra s'insérer facilement dans le calendrier agricole de
l'exploitation. Si cette récolte devrait se faire sur une longue
période, cela pourrait constituer un motif de découragement dans
l'adoption de cette culture.
Cette étude n'a pas pu répondre à
certaines questions importantes liées à cette production de
semences de P. maximum Local. Le faible pouvoir germinatif des
semences enregistré dans le cas du test de germination nécessite
qu'on s'y penche pour identifier les causes possibles et chercher les solutions
appropriées. Messager et al. (1980) ont rapportés des
pourcentages de germination de 25% pour certaines variétés de
P. maximum comme P. maximum C1, P. maximum T58 et
P. maximum 673. D'autre part, il serait intéressant
d'identifier une technique de récolte qui assurerait un compromis entre
les quantités de semences récoltées et la qualité
de ces semences. Selon de nombreux auteurs, le mode de récolte des
semences aussi bien des graminées que des légumineuses influence
la qualité de ces semences. Nous proposons donc des essais comparant la
technique développée dans cette expérimentation à
d'autres techniques de récolte comme le ramassage des
semences au sol, la coupe des inflorescences au début
de la maturation des semences ou encore la technique d'ensachage des
inflorescences. Enfin, il manque actuellement de données sur les
possibilités de conservation de ces semences dans nos conditions de
conservation au Bénin. Les exploitations agricoles ont des
méthodes de conservation des semences des cultures dont elles ont
l'habitude de cultiver comme le maïs, le sorgho, le niébé,
etc. Les semences fourragères sont des semences particulières et
il n'est pas évident que les techniques actuelles de conservation
paysannes s'adaptent à la conservation de ces semences
fourragères. Nous souhaitons que des essais étudiant l'influence
de ces modes traditionnels de conservation des semences vivrières soient
faits sur la longévité des semences fourragères.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'importance de la maîtrise de la production de semence
des cultures fourragères apparaît aujourd'hui de plus en plus
grande. La croissance de la population animale notamment des herbivores
domestiques impose une augmentation des disponibilités
fourragères. Les pâturages naturels ont de plus en plus des
capacités de production limitées. La culture fourragère
contribuera à l'augmentation de l'herbage et à une meilleure
alimentation des animaux. Cette culture fourragère passe en outre par
une disponibilité des semences en quantité et en qualité
suffisante. Bien que cette expérimentation nécessite d'être
poursuivie sur une période de 2 à 3 ans avant de tirer des
conclusions, elle a permis de montrer l'importance des paramètres
agronomiques dans la production des semences fourragères. Il est
possible pour les agro-éleveurs de produire à leur niveau des
quantités non négligeables de semences de P. maximum
Local.
Au vue des résultats de la première année
d'expérimentation, nous pouvons conseiller aux agro éleveurs
d'installer les plants de P. maximum Local suivant des
écartements de 40 cm entre lignes et entre plants pour la production des
semences de l'espèce. La dose de fumure azotée à apporter
est de 50 unités d'azote à l'hectare soit 109 kg d'urée
dosée à 46% d'azote. L'essai a confirmé la qualité
des semences récoltées (pourcentage de germination
inférieure à 1%). Bien que les semences de l'espèce P.
maximum soient rapportées par des auteurs comme étant en
général de très faible qualité, le pourcentage de
germination de moins d'un pourcent obtenu dans cette expérimentation
pourrait être dû en partie à la dormance des semences. Il
est alors possible que les tests qui seront conduits 4 à 6 mois
après la récolte fournissent des pourcentages de germination
nettement plus élevés.
Il apparaît que l'un des facteurs pouvant limiter la
propagation et la vulgarisation de l'espèce P. maximum dans la
région du Sud Bénin pourrait être la faible qualité
des semences de l'espèce. Nous conseillons alors que des études
minutieuses soient entreprises pour apprécier les facteurs qui
permettront d'obtenir des semences qui germent bien. En raison de la
fertilité acceptable des épillets (fertilité
supérieure à 50%), la faible germination des semences ne serait
probablement pas liée à la fertilité des
épillets.
A la lumière de tout ce qui précède, nous
recommandons
- qu'on renouvelle l'essai sur deux ou trois années
successives pour une confirmation des résultats obtenus car les
conditions écologiques des années d'expérimentation
influencent le comportement des plants.
- de tester d'autres techniques de récolte telles que
l'ensachage des inflorescences ou le ramassage des épillets au sol. Ces
techniques peuvent avoir des influences favorables sur la qualité des
semences.
- la mise en place d'une banque de semences pour les
espèces fourragères.
- l'intégration par la politique agricole, la production
de semences fourragère dans nos systèmes agricoles.
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8, 528-532
ANNEXES
Tableau 14. Vitesse de germination des
épillets
Ecartements entre lignes et
plants (cm)
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
0,03 #177; 0,01
|
0,10 #177; 0,67
|
0,11 #177; 0,83
|
0,11 #177; 0,08
|
0,08 #177; 0,05
|
40×40
|
0,04 #177; 0,08
|
0,11 #177; 0,07
|
0,14 #177; 0,04
|
0,15 #177; 0,02
|
0,11 #177; 0,05
|
80×80
|
0,02 #177; 0,04
|
0,10 #177; 0,06
|
0,13 #177; 0,02
|
0,16 #177; 0,03
|
0,10 #177; 0,06
|
Moyenne
|
0,02 #177; 0,01
|
0,10 #177; 0,01
|
0,13 #177; 0,01
|
0,14 #177; 0,03
|
0,10 #177; 0,05
|
Tableau 15. Vitesse de germination des caryopses
(Moyenne et écart-type) (n=4)
Ecartements entre lignes et
plants (cm)
|
|
Fumure (unité d'N/ha)
|
|
|
|
0
|
50
|
100
|
200
|
Moyenne
|
20×20
|
0,05 #177; 0,055
|
0,13 #177; 0,102
|
0,13 #177; 0,088
|
0,16 #177;
|
0,009
|
0,12 #177; 0,047
|
40×40
|
0,07 #177; 0,078
|
0,16 #177; 0,034
|
0,16 #177; 0,038
|
0,19 #177;
|
0,034
|
0,14 #177; 0,052
|
80×80
|
0,07 #177; 0,078
|
0,12 #177; 0,085
|
0,16 #177; 0,054
|
0,17 #177;
|
0,021
|
0,13 #177; 0,045
|
Moyenne
|
0,06 #177; 0,011
|
0,14 #177; 0,021
|
0,15 #177; 0,017
|
0,17 #177;
|
0,015
|
0,13 #177; 0,045
|
Tableau 16. Analyse de variance de la date du
début floraison des plants
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
163,79
|
2,54
|
0,093
|
Fumure
|
3
|
55,40
|
1,57
|
0,636
|
Interaction
|
6
|
447,84
|
2,31
|
0,54
|
Tableau 17. Analyse variance de la date du
début maturation des épillets
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
92,17
|
1,46
|
0,245
|
Fumure
|
3
|
46,56
|
0,49
|
0,690
|
Interaction
|
6
|
281,50
|
1,49
|
0,210
|
Tableau 18. Analyse de variance de la production
de talles primaires
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
78101
|
55,69
|
0,000
|
Fumure
|
3
|
1182,9
|
0,56
|
0,643
|
Interaction
|
6
|
9462,5
|
2,25
|
0,060
|
Tableau 19. Analyse de variance de la production
d'inflorescences
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
11932
|
11,31
|
0,000
|
Fumure
|
3
|
10142,2
|
6,41
|
0,001
|
Interaction
|
6
|
11141
|
3.52
|
0,008
|
Tableau 20. Analyse de variance de la production
d'épillets au m2
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
6,6.109
|
4,35
|
0,020
|
Fumure
|
3
|
23.109
|
10,11
|
0,000
|
Interaction
|
6
|
26.109
|
5,68
|
0,000
|
Tableau 21. Analyse de variance de la
fertilité des épillets
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
1386,29
|
11,80
|
0,000
|
Fumure
|
3
|
449,50
|
2,55
|
0,071
|
Interaction
|
6
|
230,38
|
0,65
|
0,687
|
Tableau 22. Analyse de variance des taux de
germination des épillets
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F P
|
Densité
|
2
|
375.10-7
|
1,88.10-5 -
|
Fumure
|
3
|
6917.10-7
|
23,06.10-5 -
|
Interaction
|
6
|
458.10-7
|
0,76.10-5 -
|
Tableau 23. Analyse de variance des
épillets germant
Source de variation
|
DDL
|
SCE
|
F
|
P
|
Densité
|
2
|
93471
|
0,43
|
0,653
|
Fumure
|
3
|
132.105
|
40,59
|
0,000
|
Interaction
|
6
|
34.105
|
5,33
|
0,001
|
|