6. L'assainissement et la gestion des eaux usées
Il faut retenir que selon l'Encyclopédie en ligne
(2002), l'assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent
vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques,
institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines,
tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement,
l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des
excréta et le traitement de tous ces éléments.
Le problème d'assainissement est un sujet
d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les
pays en développement. Les études traitent de la gestion des eaux
usées et des eaux pluviales. « Assainissement des eaux usées
et son impact sur la situation socio sanitaire des populations de
Médina-Gounass » est le thème du Mémoire de
DJIGO A. (2005) au Sénégal.
Selon l'étude, pour renforcer l'adhésion des ménages dans
la résolution des problèmes d'assainissement, il est
indispensable de mener des campagnes de sensibilisation et d'éducation
sur la gestion environnementale. Il préconise que les populations soient
associées à la gestion des eaux usées et pluviales. En
d'autres mots, il faut une gestion participative pour palier aux
problèmes d'assainissement. Abordant dans le même sens,
MPAKAM G. (2006) souligne que le
problème d'assainissement est réel en Afrique. Dans son article
« l'accès à l'eau potable et à l'assainissement des
villes des pays en voie de développement : cas de Bafoussam, Cameroun
» paru dans la revue scientifique vertigo, le problème de
l'assainissement et de l'eau potable n'est pas un problème isolé
de la réalité urbaine dans les pays en développement. Pour
l'auteur, le système d'assainissement est inefficace et les ouvrages
sont vulnérables à la pollution. Les eaux pluviales sont mal
drainées et sont à l'origine des rigoles, des crevasses et de
l'érosion dans les villes. L'étude présente le sujet dans
son contexte par une étude approfondie en mettant en exergue les
problèmes liés à l'assainissement inadéquat et
propose des solutions en tenant compte des moyens locaux et du contexte social.
Il convient de noter que la plupart des travaux abordant la question de
l'insalubrité (mémoires, revues scientifiques, articles,...)
mentionnent que le problème de la gestion des ordures et de
l'assainissement constituent une préoccupation essentielle dans les pays
en développement en particulier. Partageant cette idéologie,
DOSSO S. (2008) signale que le quartier d'Abobo Avocatier
connait de véritables problèmes d'assainissement. En effet,
l'inexistence d'un réseau d'égout est à l'origine de
l'insalubrité et de la stagnation des eaux usées domestiques et
pluviales dans ce quartier. Pour lui, l'aménagement des voiries et une
politique de sensibilisation des populations sont indispensables pour palier
à ces problèmes.
À travers ces études, il convient de noter
que la dynamique urbaine caractérisée par la croissance
démographique et la mobilité des hommes se déroulent avec
beaucoup de difficultés à Dabakala et à
Boniérédougou.
Nos investigations nous ont permis d'obtenir des informations
sur les problèmes liés à l'urbanisation non
contrôlée dans ces communes et à la mauvaise gestion des
déchets ménagers.
Cependant, aucune étude n'a été
menée sur ces communes dans ce domaine.
Notre étude veut donc palier à cette
insuffisance à travers le thème « Dynamique
urbaine et gestion des déchets ménagers dans la région de
la vallée du Bandama : Cas des communes de Dabakala et de
Boniérédougou ».
Il s'agira de montrer à travers l'étude, les
difficultés liées à la gestion durable des ordures
ménagères due à une urbanisation non
contrôlée.
II- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE
RECHERCHE
II-1 PROBLEMATIQUE
L'urbanisation se définissant comme un processus
dynamique de concentration de la population en un lieu donné (Atta,
2005) est le phénomène géographique majeur de ce
siècle. Elle s'effectue à un rythme de croissance moyenne de 2%
à l'échelle mondiale (Bories, 2006). Les villes, moteur de la
croissance économique, jouent un rôle fondamental dans la
mondialisation. Ces dynamiques se traduisent dans l'organisation des espaces et
dans les paysages urbains aussi bien dans les pays développés que
dans les pays en développement.
Cependant, l'ampleur du phénomène urbain
est inégale selon les régions du monde. L'urbanisation progresse
beaucoup plus rapidement dans les pays en développement que dans les
pays industrialisés.
La Cote d'ivoire connait cette urbanisation rapide et les
communes de Dabakala et de Boniérédougou reflètent cette
situation.
En effet, situées dans la partie Nord de la
région de la vallée du Bandama, les communes de Dabakala et de
Boniérédougou ont été peuplées par vague
successive avec l'arrivée des senoufo au XIIIème
siècle, des malinkés vers le XVIIIème. Les
premiers sont restés cultivateurs et les seconds des commerçants.
Ces activités ont attiré de nombreux migrants et depuis, ces
communes n'ont cessé de grandir, devenant la principale destination et
le centre d'accueil des ruraux.
La population de Dabakala est passée de 13 137
habitants en 1998 à 18 176 habitants en 2008. Quant à celle de
Boniérédougou, elle était de 8 145 habitants en 1998.
Aujourd'hui, cette population est estimée à 11 269 habitants
(INS 2008). Pour le taux d'accroissement moyen annuel, il est de 3,3 % entre
1998 et 2008 pour chaque localité.
En conséquence, ces communes ont connu un
développement rapide. Aussi, se sont-elles développées
avec des activités diversifiées et sans une armature urbaine.
Le développement urbain des communes de Dabakala
et de Boniérédougou est perceptible et il en résulte de
nombreux problèmes. En d'autres termes, cette explosion urbaine pose de
nombreux problèmes sociaux et environnementaux : équipements
insuffisants dégradés et inadaptés, marginalisation des
populations démunies, forte croissance démographique ainsi que la
dégradation des services offerts à la population. Les
problèmes environnementaux sont multiples et se manifestent
différemment avec plus ou moins d'acuité. L'urbanisation
spontanée et la gestion des ordures ménagères
méritent une attention particulière.
En effet, le problème des ordures
ménagères demeure préoccupant. Malgré les
efforts des municipalités, les résultats restent
précaires. On assiste de plus en plus à la prolifération
des dépôts sauvages sur les espaces publics, les terrains vagues
et où sommairement mis en valeur. Aussi, assiste -t-on à
l'enherbement des espaces et à l'ensablement des rares caniveaux
existant dans ces communes.
Ainsi, les dépôts sauvages d'ordures
ménagères et l'enherbement constituent-ils les formes les plus
visibles de l'insalubrité et de la dégradation de l'environnement
urbain et du cadre de vie des populations.
Au regard de cet état de fait, il s'agit pour nous
d'étudier les difficultés liées à la gestion
durable des ordures ménagères et des espaces dans ces communes.
Le problème qui induit cette recherche est de
savoir pourquoi la gestion des déchets ménagers et de l'espace
urbain est-elle si difficile à Dabakala et à
Boniérédougou ?
À cet effet, nous allons nous intéresser aux
interrogations suivantes :
· Comment se manifeste l'urbanisation dans les communes
de Dabakala et Boniérédougou ?
· Quelle est l'ampleur de la dégradation de
l'environnement urbain dans ces communes ?
· Quelles sont les causes des problèmes
environnementaux à Dabakala et à
Boniérédougou ?
· Quelles mesures faut-il adopter pour améliorer
le profil environnemental à Dabakala et à
Boniérédougou ?
Ces différentes interrogations seront les
principaux centres d'intérêt de notre étude.
II-2 OBJECTIFS DE RECHERCHE
Notre étude vise un objectif général
et quatre objectifs spécifiques.
II-2-1 Objectif général
La présente étude se veut une contribution
à la problématique de la gestion des ordures
ménagères pour de meilleures stratégies de lutte contre
l'insalubrité en milieu urbain.
II-2-2 Objectifs
spécifiques
De façon spécifique, il s'agit :
1. de caractériser l'urbanisation dans les communes de
Dabakala et de Boniérédougou ;
2. d'apprécier l'ampleur de la dégradation de
l'environnement et du cadre de vie des populations ;
3. d'identifier les difficultés liées à
la gestion de l'environnement à Dabakala et à
Boniérédougou ;
4. de proposer des solutions susceptibles d'améliorer
le profil environnemental dans ces communes.
III-CADRE METHODOLOGIQUE
L'approche méthodologique de recherche suivie dans
cette étude est composée de quatre points principaux que
sont : les hypothèses de recherche, les variables d'analyse, les
méthodes et techniques de collecte des données et le traitement
des informations.
III-1 HYPOTHESE DE RECHERCHE
Des objectifs proposés, quatre hypothèses se
dégagent :
1. l'urbanisation à Dabakala et à
Boniérédougou est marquée par une croissance rapide de la
population, des activités diversifiées et par l'exode
rural ;
2. l'ampleur de la dégradation de l'environnement
serait liée à la croissance de la population et à
l'inexistence de schémas directeurs ;
3. la croissance de la population et la qualité des
aménagements sont les facteurs qui portent atteintes à
l'environnement ;
4. de meilleures stratégies de gestion des
déchets et une bonne politique urbaine peuvent aider à
améliorer l'état de l'environnement dans ces communes.
III-2 UNITES D'OBSERVATION
Les unités d'observation sont les différentes
échelles sur lesquelles l'on peut apprécier l'état de
l'environnement et la dynamique urbaine à Dabakala et à
Boniérédougou. Il s'agit des quartiers et villages, des secteurs,
des zones, du cadre de vie, etc. Elles concernent également l'ensemble
topographique du cadre de l'étude : le plateau et la commune tout
entière.
III-2-1 Les villages, les quartiers et les
secteurs
A ce niveau, il faut apprécier l'état de
l'environnement dans ces différentes zones. Ces unités nous
permettent de savoir les zones les exposées à la
dégradation environnementale et de pouvoir lancer des alertes rapides en
cas de problèmes majeurs. Il s'agit également de connaître
les différents modes et pratiques de gestion des déchets
ménagers au niveau des ménages, des quartiers et des secteurs.
Cette unité nous permettra d'apprécier le profil environnemental
au niveau des ménages.
III-2-2 Le cadre de vie
Le cadre de vie représente l'espace
communal et l'environnement immédiat des populations, où se
pratiquent les activités génératrices d'ordures
ménagères. Cette unité nous permet de voir et
d'apprécier le niveau d'insalubrité dans les ménages en
particulier et dans la commune en général.
III-2-3 Le plateau
Le plateau constitue la base du relief de la ville de
Dabakala et de Boniérédougou. L'étude du relief permettra
de voir l'impact ou l'influence de celui-ci sur la gestion des espaces et des
déchets ménagers. A cet effet, une attention particulière
sera accordée aux éléments topographiques de cet
ensemble à savoir les sommets, les versants, les vallées,
les interfluves, les talus, les cuvettes.
III-2-4 la commune
A ce niveau, il s'agit de
voir l'évolution spatiale de la commune. Cette unité
d'observation nous permettra de connaître les stratégies
populaires et les stratégies communales de gestion des déchets
ménagers.
Cette unité permettra enfin d'apprécier la
physionomie de l'espace urbain des communes de Dabakala et de
Boniérédougou.
III-3 VARIABLES D'ANALYSE
Pour répondre aux interrogations suscitées par
notre sujet, nous avons retenu des variables qu'on peut apprécier ou
observer sur le terrain. Ces variables sont d'ordre sociodémographiques,
socioéconomiques, les variables spatiales, les variables liées
à la gestion des ordures ménagères, les variables
liées aux types d'activités, les variables liées aux
activités commerciales, les variables relatives à l'espace
urbain, les variables relatives à l'habitat, les variables relatives
à la gestion des ordures et les variables liées aux
problèmes environnementaux.
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