3. La gestion des déchets solides notamment les
ordures ménagères
On appelle ordure ménagère, les déchets
produits quotidiennement par les ménages pour le besoin de la vie. Ce
concept inclut : les ordures ménagères proprement dites, les
débris de verre ou de vaisselle, les feuilles mortes, les balayures, les
cendres, les mâchefers, les carcasses d'animaux, les ordures en
provenance des écoles, etc. (Sané, 1999).
Plusieurs auteurs ont abordé la question de la
gestion des déchets ménagers en Côte d'ivoire comme dans le
monde.
C'est dans cette perspective que SANE Y.
(2002) dans son article intitulé « la gestion des
déchets à Abidjan, un problème récurrent et
apparemment sans solution » aborde l'épineuse question des
déchets. Selon cette étude, le problème des ordures est
dû à l'influence des facteurs géographiques notamment les
problèmes de croissance de la population, des sites d'émission et
la qualité des aménagements. Pour KOUAMÉ A.
(2005), il faut une implication sans faille d'abord des populations
elles-mêmes, ensuite de la municipalité et enfin de l'Etat pour
résoudre le problème des ordures. Cette étude
préconise que les populations doivent être plus actives dans la
gestion des ordures et valoriser la récupération. Dans la
même perspective, le document de HEBETTE A. (1996)
évoque les contraintes politiques, institutionnelles, sociales et
financières de la gestion des déchets ménagers avant de
proposer des stratégies globales de gestion des déchets solides
urbains à caractère domestique et commercial. Pour l'auteur, il
faut prendre en compte toutes les étapes de la gestion des
déchets pour un taux élevé de collecte car celui-ci
n'atteint pas 50% dans la plus part des villes d'Afrique. Il faut
également associer les autorités locales et renforcer les
capacités par la gestion participative. Enfin, les recommandations de
l'auteur pour la préservation de l'environnement passent par la
récupération et la valorisation des déchets.
Cependant, le Centre d'Enfouissement Technique (CET) reste la
solution adéquate pour la gestion des déchets solides urbains,
conclut cette étude.
L'étude menée par AKEKO B.
(1991) souligne que la mauvaise gestion de la décharge
d'Akouédo entraîne le plus souvent des querelles entre les
riverains et les gestionnaires de la décharge à cause des ordures
et des eaux usées qui dégagent des odeurs pestilentielles. Pour
terminer, il a fait des recommandations dans le sens du traitement des
déchets et à la création d'un centre de recyclage.
Le problème de la gestion des déchets doit
être analysé selon une démarche fondée sur la bonne
gouvernance pour ATTAHI K. (1996) dans son article « le
problème des déchets et son fondement historique ». Pour
lui, il serait donc peine perdue d'analyser le problème des
déchets en se concentrant sur la description des structures et des
moyens.
Il faut une analyse politique des enjeux, des rapports et
des stratégies des différents acteurs. Dans le même ordre,
DOKA M. (1990) fait une analyse de la situation des ordures
à Abidjan. Selon elle, il faut adapter les moyens matériels et
humains des sociétés gestionnaires (de ramassage) au rythme de
croissance de la population. Ensuite, il faut une organisation de la
décharge pour palier au problème de saturation de celle-ci et
enfin, il faut une revalorisation des ordures. Jacques L. (1996)
signale que les villes, lieux de concentrations humaines
récentes et sans précédent dans l'histoire de la
planète, posent les problèmes spécifiques d'un
environnement entièrement construit : consommation de ressources et
d'énergie, production de déchets, pollutions,
vulnérabilité aux risques technologiques et naturels, difficile
organisation de l'espace. Dans celles du tiers monde, ces problèmes sont
d'autant plus aigus que leur croissance est rapide : elles doublent de
population en 18 années au taux commun de 4 % annuel,
et en un peu plus de 7 années seulement pour une croissance de 10%, taux
qui n'est pas rare, notamment en Afrique.
Aussi, l'organisation de l'espace et l'aménagement des
infrastructures s'essoufflent-ils à suivre le rythme de la croissance
démographique, donnant à nombre de quartiers des villes l'aspect
de perpétuels chantiers aux multiples dysfonctionnements, lesquels
touchent plus ou moins directement aux questions cataloguées comme
relevant de «l'environnement urbain». Mais cette nébuleuse
floue et ambiguë ne s'analyse pas facilement. La première
ambiguïté du concept est d'englober à la fois ce qui
environne la ville et ce qui constitue l'environnement immédiat du
citadin.
Les paysages de la périphérie, la morphologie du
site, le style d'occupation du sol dans l'aire périurbaine
façonnent un environnement de la ville et un style d'architecture. Il
s'agit du bruit, les pollutions, les problèmes sanitaires, mais aussi la
promiscuité et les tensions sociales qui figurent parmi les questions
affectant directement au jour le jour la qualité de la vie des individus
qui habitent la ville. Selon l'auteur, l'environnement en ville et
l'environnement de la ville ne se superposent pas nécessairement. Car la
ville évolue dans le temps par la combinaison du jeu
«spontané» des acteurs et des politiques urbaines, lesquelles
cherchent avec plus ou moins d'efficacité à orienter et encadrer
cette dynamique en fonction des représentations mentales (celles de
l'opinion, celles des décideurs...) de ce que devrait être la
ville. L'étude de l'environnement urbain revient ainsi à prendre
en compte, dans les décisions qui encadrent les activités
économiques et sociales, tout ce qui influe directement ou non sur la
qualité de la vie et la sécurité des citadins, mais aussi
sur le bon fonctionnement du système.
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