Conclusion
Les pays de la zone CEMAC sont moins avancés, pourtant
ils regorgent d'un potentiel énorme en ressources naturelles comme le
pétrole, le cacao, le café, le diamant, l'or, le bois etc.
L'insuffisance ou l'absence d'infrastructures de communication adéquates
et des barrières diverses, constituent des entraves aux échanges
intra communautaires. Le flux des échanges commerciaux est
demeuré faible et ne représente que moins de 3% des importations
et environ 5% des exportations entre les Etats membres.
La Sous Région nourrit un véritable paradoxe.
Alors que le secteur des transports représente une part importante des
investissements publics atteignant 25 à 40% suivant les pays, il ne
contribue qu'à hauteur de 5 à 10 % dans la formation du PIB
(EKWALLA 2004). L'une des conséquences
de cette situation est le coût élevé des transports dans la
région. La recherche des solutions qui consiste entre autres à la
multiplication des réunions sous régionales sur la mise en place
d'un mode de financement du développement des infrastructures, de la
promotion de la politique communautaire, en matière de transport et la
démarche relative à l'harmonisation des procédures de
transit sous régional ne donne jusque là aucun résultat
favorable.
Le niveau d'échanges sous régional
reflète la qualité de son système de transport. Il est
donc indispensable de développer aussi bien les échanges intra
régionaux que les échanges multilatéraux. Ceci suppose le
développement du système de transport, la mise en place des
critères permettant la promotion des échanges. Toutefois, pour
capitaliser les efforts déjà consentis par les Etats membres de
la CEMAC, la prise en compte des échanges informels doit être
accentuée. Le système de transport contribuerait efficacement
à faciliter les échanges grâce à la
réalisation des projets d'infrastructures de transport en cours et la
qualité du service qui passe par la formation des acteurs du
transport.
Conclusion première partie
Dans cette première partie, il s'agissait de
présenter le secteur des transports de la SR ainsi que les
échanges commerciaux de la communauté.
Nous constatons que les systèmes de transport sont
encore faibles mais s'améliorent peu à peu. le transport
routier représente 90% du transport interurbain mais les liaisons
physiques et les services proposés sont insuffisants. Le réseau
ferroviaire n'est pas assez dense et les réseaux sont peu
connectés entre eux. De nombreux ports maritimes luttent pour offrir des
services compétitifs et les voies de navigation intérieure sont
très peu intégrées aux réseaux de transport. Le
transport aérien n'a pas pleinement bénéficié de la
décision de Yamoussoukro adoptée en 1999. Les frais de transport
demeurent élevés, beaucoup plus que dans d'autres régions
en développement. Ils représentent en moyenne 14% de la valeur
totale des exportations par rapport à 8,6% pour l'ensemble des pays en
développement et ils sont encore plus élevés pour de
nombreux pays enclavés tel que le Tchad (56%) (CEA
2004).
Les échanges sous régionaux De la CEMAC
concernent les échanges intra - régionaux mais aussi les
échanges multilatéraux (hors zone CEMAC). Quelque soient les
termes d'échanges entre les pays, l'un des objectifs fondamentaux est de
permettre une intégration des économies de la sous région
afin de créer de grands marchés intérieurs plus forts pour
faire face à ceux des pays développés. Cela se traduit par
la mise en place progressive d'une zone de libre échange et d'une
union douanière. Il se dégage donc des avantages tant au niveau
intra - régional qu'au niveau multilatéral.
L'importance des échanges du Cameroun avec le Gabon et
la Guinée Equatoriale entraîne d'importants flux migratoires en
partance du Cameroun à destination des deux pays. L'exploitation des
ressources minières et énergétiques a ainsi
entraîné d'importants flux de personnes, dans les régions
de Kribi (pétrole) ou Bétaré-Oya (or).
L'espace frontalier Cameroun/Gabon/Guinée Equatoriale
se distingue par son dynamisme, et profite notamment de la présence de
nombreux marchés : centre commercial de Kyè Ossi et
marché frontalier d'Abang Minko'o.
Les mouvements de personnes et de marchandises aux
frontières doivent faire l'objet d'un encadrement juridique et
institutionnel adéquat et harmonisé. Il s'agit de structurer et
de sécuriser les réseaux, ainsi que de réguler les
échanges informels.
DEUXIÈME PARTIE
RÔLE DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
DANS LE PROCESSUS DE FACILITATION DES ECHANGES DANS LA SOUS
RÉGION
Un exemple de route
bitumée
L'objet de la facilitation du commerce et du transport est de
réduire la complexité et le coût des transports. Ceci
passe, en particulier, par la simplification des procédures à
l'échelle nationale, régionale ou internationale, mais aussi par
l'amélioration de la chaîne de transport et de tous ses aspects
techniques et logistiques.
La banque mondiale a fait de la facilitation des
échanges une priorité. En effet, la croissance de
l'économie est tirée pour une bonne part, par les échanges
extérieurs, d'où la nécessité de disposer de
réseaux de transport et d'infrastructures performants pour permettre le
développement. Par ailleurs, le SSATP, mis en oeuvre conjointement par
la Banque Mondiale, de nombreux bailleurs de fonds régionaux et
multilatéraux et la plupart des pays africains comporte un volet
facilitation. L'importance de la mise en place des procédures de
facilitation, qui sont intimement liées à la réussite des
actions sur les infrastructures, a été unanimement
soulignée l'ors du séminaire de facilitation organisé par
la Banque Mondiale le 3 novembre 2003, de même que la
nécessité de renforcer les capacités en la matière.
La mise en oeuvre de mesures de facilitation du commerce et
des transports exige des ressources financières et humaines. Ces
ressources étant rares, et pas nécessairement disponibles, les
pays doivent établir des priorités entre les mesures qu'ils
doivent mettre en oeuvre, et déterminer dans quel ordre elles doivent
l'être.
Etant donné que le transport routier assure la presque
totalité des transports de marchandises et de personnes dans la zone
CEMAC, la FE se traduit donc par l'aménagement du réseau routier
reliant les pays de la zone, auquel il faut ajouter les améliorations
portuaires, l'actualisation et le respect des conventions et
règlementations existantes, l'exécution des programmes de
politique de transport sous régionaux, et la mise sur pied des mesures
transversales.
Après avoir présenté quelques
généralités sur la notion de facilitation des
échanges au troisième chapitre, nous montrerons au
quatrième chapitre que l'aménagement des infrastructures de
transport est indispensable pour faciliter les échanges dans la zone
CEMAC.
|