REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF
CAMEROON
UNIVERSITE DE YAOUNDE II UNIVERSITY OF
YAOUNDE II
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES FACULTY OF
ECONOMICS AND
ET DE GESTION
MANAGEMENT SCIENCES
BP/PO BOX 5604 YAOUNDE-CAMEROUN TÉL: (237) 22 21
34 41 FAX: (237) 22 23 79 12
UNITE DE FORMATION DOCTORALE
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES (D.E.S.S.) EN
ECONOMIE DES TRANSPORTS ET LOGISTIQUE DES ECHANGES
TRANSPORTS ET ÉCHANGES COMMERCIAUX DANS LES PAYS
DE LA CEMAC
Mémoire Présenté et soutenu
par :
NJANKE TATCHOU Mathilde
Maître es Sciences Economiques option gestion des
entreprises
Encadrement Académique :
Dr Lydie Tankoua BAMOU
Docteur en Sciences Economiques
Chargée de Cours
Université de Yaoundé II
Encadrement Technique :
Mr ATENGAN Michée
Coordonnateur national du programme
De facilitation des transports et du transit
En Afrique Centrale
:
ANNEE ACADEMIQUE 2007 - 2008
ACADEMIC YEAR 2007 - 2008
REMERCIEMENTS
Je remercie le Seigneur Dieu pour le souffle de vie, la
santé et l'intelligence qu'il m'accorde pour rédiger ce
mémoire.
Mes remerciements vont ensuite à l'endroit de :
L'Université de Yaoundé II qui m'offre
l'opportunité de suivre cette formation, à la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion et son Doyen le Professeur KOBOU Georges.
Dr ONGOLO ZOGO Valérie, Coordonnatrice du programme de
DESS Economie des Transports et Logistique des Echanges, qui n'a
ménagé aucun effort pour mettre à notre disposition des
enseignants de qualités.
Dr BAMOU Lydie, Chargée de Cours à
l'Université de Yaoundé II, qui a accepté de diriger cette
recherche, pour ses précieux conseils, ses critiques et sa patience qui
m'ont permise de m'améliorer intellectuellement.
Mr ATENGAN Michée, Sous Directeur des Transports
Routiers au MINT pour son encadrement technique et sa disponibilité.
Je remercie enfin :
Mr KAMMI Justin pour sa disponibilité matérielle
à mon endroit.
Mes camarades de classe Messieurs EDJONGOLO Salomon, TAMGUE
Jean Marie, KENMOGNE Pierre, ZAMBO Salomon, et enfin RUFAI Ahmed pour leur
soutien logistique tout au long de la période de formation DESS.
La Direction du Groupe Scolaire Bilingue LES PETITS ANGES qui
a toléré mes absences répétées à mon
poste de travail.
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
4
LISTE DES TABLEAUX ET PHOTOS
6
RESUME - ABSTRACT
7
INTRODUCTION GENERALE
8
PREMIERE PARTIE : INFRASTRUCTURES DE
TRANSPORT ET
ECHANGES COMMUNAUTAIRES
13
CHAPITRE I: PRESENTATION DU SECTEUR TRANSPORT DE LA ZONE
CEMAC
16
SECTION I- ETAT DES LIEUX DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
17
SECTION II- LES PRINCIPALES LIAISONS TERRESTRES DE LA CEMAC
24
CHAPITRE II: DESCRIPTION DES ECHANGES COMMERCIAUX
COMMUNAUTAIRES
32
SECTION I- PRESENTATION DES SECTEURS ECONOMIQUES DES PAYS DE
LA SOUS REGION
32
SECTION II- SITUATION DES ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRES
38
DEUXIEME PARTIE : ROLE DES
INFRASTRUCTURES DE
TRANSPORT DANS LE
PROCESSUS
DE FACILITATION DES
ECHANGES
DANS LA CEMAC
48
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LA NOTION DE
FACILITATION DES
ECHANGES
50
SECTION I- GENESE DU CONCEPT DE FACILITATION DES ECHANGES
51
SECTION II- REGLEMENTATION DES ECHANGES DANS LA SR
55
CHAPITRE IV : INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT COMME MAILLON
ESSENTIEL DES ECHANGES
INTRA COMMUNAUTAIRES 62
SECTION I- PROGRAMMES DE POLITIQUE DE TRANSPORT SOUS
REGIONAUX
63
SECTION II- RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES POUR UNE
REDYNAMISATION DES ECHANGES SOUS
REGIONAUX 68
CONCLUSION GENERALE
77
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP Afrique Caraïbe Pacifique
APEC Coopération Economique Asie Pacifique
BAD Banque Africaine de Développement
BARC Bureau d'Affrètement Routier Centrafricain.
BNF Bureau National du Fret.
BGFT Bureau de Gestion du Fret Terrestre.
CEA Commission Economique des Nations Unis pour
l'Afrique.
CEBEVIRHA Commission Economique du Bétail, de
la Viande et des Ressources
Halieutiques
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CEEAC Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale
CEMAC Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CER Communauté Economique Régionale
CFCO Chemin de Fer Congo Océan
CICOS Commission Internationale du bassin du Congo - Oubangui -
Sangha
CNCC Conseil National des Chargeurs du Cameroun
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
CRAD Comité de Réforme de l'Administration des
Douanes
FAL Comité de Facilitation du trafic maritime
international
FAO Food Agriculture Organisation
FE Facilitation des Echanges
FED Fond Européen de Développement
FITRD Forum International pour le Transport Rural et le
Développement
GATT General Agreements on Traffics and Trade
GUCE Guichet Unique des opérations du Commerce
Extérieur
NEPAD New partnership for Africa's Development
OCDE Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
ODM Objectifs de Développement pour le
Millénaire
OHADA Organisation pour l'Harmonisation du Droit des
Affaires
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OMI Organisation Maritime Internationale
PAD Port Autonome de Douala
PAGODE Procédures Automatisées de Gestion des
Opérations Douanières et de
Commerce Extérieur
PDCT-AC Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique
Centrale
PMA Pays les Moins Avancés
RCA République Centrafricaine
RDC République Démocratique du Congo
SR Sous Region
SSATP Sub Sahara Africa Transport Policy Program
SYDONIA Système Douanier Automatisé
TIPAC Transit Inter Etats des Pays d'Afrique Centrale
UA Union Africaine
UDEAC Union Douanière des Etats d'Afrique Centrale
UE Union Européenne
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
LISTE DES TABLEAUX ET PHOTOS
Tableaux
Tableau 1 : Synthèse des caractéristiques des ports
de la sous région 19
Tableau 2 : Synthèse des caractéristiques des
réseaux routiers de la sous région 21
Tableau 3 : Synthèse des caractéristiques des
réseaux ferroviaires des pays de la CEMAC 22
Tableau 4 : Répartition de la demande de transport
routier des marchandises sur le corridor
Cameroun - RCA période avril - juin 2003
25
Tableau 5 : Répartition de la demande de transport
routier des marchandises sur le corridor
Cameroun - Tchad. Période avril - juin
2003 26
Tableau 6 : Répartition de la demande et de l'offre
de transport routier sur le corridor
Cameroun - Gabon période avril - juin
2003 28
Tableau 7 : Répartition de la demande de transport
routier des marchandises sur le corridor
Cameroun - Congo période avril - juin
2003 29
Tableau 8 : Répartition de la demande et de l'offre
de transport sur le corridor Cameroun
Guinée Equatoriale. Période
avril - juin 2003 30
Tableau 9 : Les principales cultures de rente des pays de la
CEMAC 33
Tableau 10 : Productions alimentaires des pays de la CEMAC
34
Tableau 11 : Potentiel exportable des espèces des
eaux maritimes des pays de la CEMAC 36
Tableau 12 : Destinations de quelques produits camerounais
en zone CEMAC 39
Tableaux 13 et 14 : Evolution du commerce
intracommunautaire de la CEMAC 42
Tableau 15 : Comparaison des délais de route
69
Photos
Photo 1 : Gros porteurs sur la route Obala - Nanga-Eboko
13
Photo 2 : Exemple de route bitumée
48
résumé
L'objet de cette étude est de montrer le rôle des
infrastructures de transport, dans la facilitation des échanges entre
les pays de la CEMAC. Pour ce faire, à l'aide d'une analyse descriptive
effectuée à partir des sources primaires et secondaires, nous
présentons les infrastructures de transport, ainsi que les
échanges commerciaux dans la zone CEMAC. Pour ensuite confirmer
l'importance indéniable d'une bonne infrastructure de transport en
matière de facilitation des échanges dans la sous région.
Il ressort que l'aménagement des infrastructures de transport surtout
terrestre, ainsi que le respect des règlementations en vigueur en
matière de transport sont les principaux moyens d'améliorer les
échanges. La mise en application des Actes CEMAC en matière de
libre circulation des personnes et des biens, ainsi que le développement
des modes alternatifs au transport routier, comme les voies d'eau
intérieures et le chemin de fer sont des solutions que les
autorités devraient maximiser pour faciliter les échanges
commerciaux entre les pays de la CEMAC.
Mots clés : facilitation,
échanges commerciaux, aménagement, infrastructures de transport.
ABSTRACT
The objective of this work is to show the role of transports
infrastructures, to ease exchanges within the CEMAC. For this, based on a
descriptive analysis made from primary and secondary sources, a presentation of
transports infrastructures and commercial exchanges in the CEMAC zone is made.
So as to confirm the irrefutable importance of good transports infrastructures
as far as easing exchanges within the sub region is concerned. However the
amendments of road transports infrastructures as well as the respect of the
regulation in matters of transport are the main means of ameliorating
exchanges. The application of CEMAC rules in matters of freedom of circulation
of peoples and goods, as well as the development of alternatives to road
transport system such as internal water ways and railways are the solutions
which the authorities need to maximise in order to ease commercial exchanges
between countries of the CEMAC.
Key words: ease, commercial exchange,
road amendment, transports infrastructures
INTRODUCTION GENERALE
I- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
Pour faire face aux opportunités et aux défis de
la mondialisation, les nations développées et en voie de
développement s'attèlent à intégrer leur
économie au niveau régional, continental et mondial. Ainsi, la
régionalisation économique est considérée comme une
alternative. Surtout pour les pays en voie de développement, car ces
derniers veulent établir un cadre multilatéral de principes et
de règles pour des échanges dans des conditions de transparence
et de libéralisation progressive.
L'internationalisation de l'activité économique
et l'interdépendance entre les différents secteurs
d'activité obligent les différents Etats du monde à
entretenir entre eux d'intenses réseaux d'échanges. La
constitution d'une zone d'intégration économique est une source
de croissance économique par le libre échange qu'elle instaure,
libre échange profitable à toutes les parties prenantes en ce
sens qu'il stimule la concurrence.
C'est pourquoi on assiste depuis quelques décennies
à des regroupements politiques et socioéconomiques. Dans ce cadre
on peut citer l'Union Européenne (UE), l'Union Africaine (UA). On peut
également citer plusieurs regroupements intra continentaux qui
permettent d'établir des relations plus étroites entre pays
compte tenu des spécificités et des difficultés de chaque
région, tel que L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale
(CEMAC), qui regroupe six pays d'Afrique centrale et qui constitue la zone dans
laquelle le présent travail est effectué.
Créée en juin 1994, la CEMAC compte six pays qui
sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, le
Gabon, et la Guinée Equatoriale. Son objectif général est
d'établir les conditions d'un développement économique et
social harmonieux dans le cadre d'un marché ouvert et d'un environnement
juridique approprié. Parmi les objectifs spécifiques, on peut
citer :
v La réduction voire l'élimination des obstacles
à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des
capitaux ;
v La lutte contre les pratiques anormales et les entraves
à la liberté de Circulation ;
v La rationalisation des contrôles aux
frontières.
L'accroissement des échanges, aussi bien dans l'espace
communautaire qu'avec l'extérieur est la voie privilégiée
d'intégration des économies des pays dans le système
économique international. Car plus une économie se
développe, plus elle se lie aux autres. Cela signifie que l'absence des
routes est un frein au développement et à l'intégration
économique sous régionale ou continentale. (F. NKOA 2005)
A partir des objectifs économiques établis plus
haut, il apparaît donc clairement qu'une amélioration des
échanges est fondamentale pour la réussite de
l'intégration économique dans la zone CEMAC. Il est souhaitable
que les échanges se fassent plus facilement sans obstacle de
procédures administratives compliquées. Pour les pays en
développement, le manque d'efficacité dans les domaines tels les
douanes et le transport compromet gravement la compétitivité
à l'exportation ou l'afflux d'investissements étrangers directs.
(CNUCED 2006)
Les pays de la sous région CEMAC doivent à terme
pouvoir répondre favorablement aux exigences d'un commerce international
marqué par une forte concurrence. Chaque nation doit désormais
intégrer dans son évolution les exigences de la mondialisation
pour bâtir un développement durable. Ainsi, les opérations
du commerce sous régional doivent s'arrimer aux contraintes
d'efficacité, de productivité et de compétitivité.
L'inclusion de la Facilitation des Echanges (FE) dans les
négociations à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
témoigne de l'évolution des échanges à
l'échelon mondial. Il y a donc nécessité de moderniser et
d'harmoniser les procédures commerciales dans les Pays les Moins
Avancés (PMA).
Lors de leur réunion annuelle de 2006, les membres de
la Sub Sahara Africa Transport Policy Program (SSATP) ont
réaffirmé l'importance du rôle du transport dans la
réalisation des Objectifs de Développement pour le
Millénaire (ODM) axés sur la réduction de la
pauvreté et le renforcement de l'intégration régionale.
Il existe un lien étroit entre la capacité de
mettre en oeuvre des mesures de facilitation et le niveau initial de
développement d'un pays (CNUCED 2006)
L'un des ODM est de mettre en place un partenariat mondial
pour le développement et ceci passe par la FE au niveau régional,
continental puis mondial.
La FE a trait à toutes mesures qui peuvent être
prises pour rendre facile, simple et fluide les mouvements des personnes
des biens et des services.
Dans la Sous Région (SR) CEMAC, malgré les
efforts entrepris pour faciliter les échanges commerciaux, les
difficultés persistent au niveau de l'aménagement des
infrastructures de transport, de la libre circulation le long des corridors,
de l'application des règlementations disponibles en matière de
transport. Pour y améliorer les échanges, il est
nécessaire de mettre en place un système de transport fiable.
Système appelé à faciliter le trafic au niveau national et
sous régional, et à encourager la mobilité des facteurs de
production.
Les pays de la SR entretiennent entre eux des relations
commerciales, il est important que ces échanges se fassent de
façon profitable pour tous pour accélérer le
développement économique. Le Tchad et la RCA en particulier sont
des pays enclavés, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'ouverture sur
la mer et l'essentiel de leurs importations et exportations passe par le
Cameroun. Il est donc important que ce transit, qui se fait principalement par
voie terrestre, se passe dans des conditions avantageuses pour toutes les
parties impliquées. L'amélioration du transport de transit
constitue alors l'un des moyens les plus évidents d'accroître les
échanges pour ces trois pays.
Dans la SR CEMAC, les transporteurs de marchandises sont
victimes de nombreuses tracasseries tel que : le mauvais état des
routes, la multiplication des postes de contrôles, la lourdeur et la
complexité des procédures administratives. Tout ceci freine les
échanges entre pays et engendre des coûts qui sont, au bout de la
chaîne, répercutés sur le consommateur. Il faut donc
pouvoir mettre sur pied et respecter les mesures de FE.
Partant de cette problématique, on est en droit de se
poser la question de savoir Quelle est la contribution des
infrastructures de transport à l'amélioration des échanges
commerciaux dans la sous région CEMAC ?
II- INTERET DE L'ETUDE
Cette étude montre que, pour améliorer les
échanges commerciaux entre les pays de la CEMAC, l'aménagement
des infrastructures de transport, le respect des règlementations
établies, ainsi qu'une bonne volonté des gouvernements
concernés sont quelques unes des solutions à appliquer. Si les
échanges se font dans des meilleures conditions, il suivra plusieurs
avantages entre autres une réduction de la pauvreté et
l'accroissement de la compétitivité des pays concernés.
III- OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objectif principal de cette étude est de montrer que
l'aménagement des infrastructures de transport surtout terrestre ainsi
que le respect des règlementations en vigueur sont les principaux moyens
d'améliorer les échanges dans la SR. Cet objectif va s'articuler
autour de quatre objectifs secondaires qui sont :
Ø La présentation du secteur des transports de
la zone CEMAC
Ø La description des échanges commerciaux
communautaires
Ø Un éclairage sur la notion de Facilitation
des Echanges
Ø La définition des infrastructures de transport
comme maillon essentiel des échanges commerciaux.
IV- LES HYPOTHESES
Deux hypothèses ressortent de ce travail à
savoir ;
1) la mise en place des infrastructures de transports
adéquats est nécessaire pour améliorer les échanges
commerciaux dans la zone CEMAC.
2) le respect de la réglementation établie est
indispensable pour la Facilitation des Echanges dans la Sous Région.
V-
METHODOLOGIE
Pour apporter un début de réponse à notre
interrogation, notre méthodologie va porter sur une analyse
essentiellement descriptive. Elle permet de présenter les
différentes situations, qui nous aiderons à dégager des
pistes de solutions au problème des échanges commerciaux, que
nous soulevons dans notre travail.
Les propos contenus dans cet ouvrage proviennent :
Des sources primaires qui sont les enquêtes orales
auprès des personnes ressources dans le but de recueillir les
informations relatives aux échanges commerciaux dans la SR.
Des sources secondaires qui sont la lecture des documents
relatifs au thème, tel que les rapports de l'OCDE, de la CNUCED, de la
CEA, de la CEMAC, les publications sur les échanges commerciaux dans la
SR. Tous ces documents et rapports ont pu être trouvés à la
bibliothèque de l'Université de Yaoundé II, au
Ministère des transports, sur Internet, au Ministère des Travaux
Publics. Enfin, nous avons fait largement recours aux cours de notre programme
DESS en Economie des Transports et Logistique des Echanges.
Les données dans leur grande partie couvrent la
période allant de 1994 à 2008
Pour atteindre nos objectifs, ce travail est subdivisé
en deux parties ;
La première partie présente l'état des
infrastructures de transport et des échanges commerciaux dans la sous
région CEMAC
La deuxième partie établie le rôle des
infrastructures de transport dans le processus de facilitation des
échanges dans la zone CEMAC.
PREMIÈRE PARTIE
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT ET
ÉCHANGES COMMUNAUTAIRES
Gros porteurs sur La route Obala -
Nanga-Eboko
La CEMAC regroupe six pays qui couvrent diverses zones
écologiques à savoir : la zone Soudano Sahélienne, la
savane et la forêt tropicale. Ces zones correspondent à plus de
3.02 millions de km² soit 10% de la superficie de l'Afrique.
L'agriculture est le principal secteur et le moteur de
l'économie. Elle contribue diversement entre 5% (Gabon) et 45% (Tchad)
au PIB et occupe plus de 70% des populations actives. L'agriculture
représente environ 44% des exportations en zone CEMAC. Malheureusement
tous les six pays de la zone CEMAC sont des pays à faible revenu,
à déficit vivrier et sont classés par la Food Agriculture
Organisation (FAO, parmi les 43 pays africains les plus dépourvus en
sécurité alimentaire1(*).
En Afrique centrale, le plus court chemin entre deux points
n'est pas la ligne droite mais la route goudronnée2(*)
Dans cette sous région où plus de quarante ans
après les indépendances les capitales ne sont pas reliées
par des routes bitumées, la réalisation d'un réseau
routier digne de ce nom est espérée de tous. Aussi, l'UE
a-t-elle décidé de favoriser l'intégration sous
régionale en finançant plusieurs projets de travaux publics. Le
principal outil de l'UE pour la mise en oeuvre de cette aide est le Fond
Européen de Développement (FED). Crée en 1957, il s'agit
des contributions volontaires des différents Etats membres de l'UE
à destination des pays Afrique Caraïbe Pacifique (ACP).
Ces dons sont gérés par la Commission
Européenne. La période 2008 - 2013 correspond au
10ème FED avec plusieurs projets dans divers domaines. A
titre d'exemple, la contribution du FED au Cameroun pour la période
2008-2013 est de 160 milliards de F CFA dont pratiquement 50% sont
destinés aux infrastructures routière (MINTP 2008).
Face à l'insuffisance des infrastructures de transport,
les échanges intra communautaires sont encore faibles. La demande
actuelle des services de transport en matière d'échanges
communautaires sur les liaisons existantes est assez élevée alors
que l'offre globale reste encore très insuffisante, vétuste et
non compétitive. Dans cette sous région, les coûts de
transport restent très élevés. Pour les pays
enclavés en particulier, ces coûts atteignent les 40 %, voire
70 % des prix à la consommation du fait de multiples obstacles
observés dans l'acheminement des marchandises en transit.
Dans cette partie, nous présenterons au premier
chapitre un état des lieux du secteur des transports et au chapitre 2,
les échanges commerciaux dans la zone CEMAC.
CHAPITRE I
PRESENTATION DU SECTEUR TRANSPORT
Le transport peut être défini comme le
déplacement de personnes ou de choses, sur une assez longue distance par
des moyens spéciaux.3(*)
Selon le rapport annuel 2005 du Forum International pour le
Transport Rural et le Développement (FITRD), Le transport, quelque soit
son mode, a une influence manifeste sur l'efficacité et les performances
des autres secteurs d'activité. En effet, il contribue à la
croissance économique, occupe une grande part dans les dépenses
des pouvoirs publics, et constitue le secteur le plus important dans les
opérations de la banque mondiale et de l'Union Européenne.
En 1993, les Etats membres de l'UDEAC définissent un
schéma d'aménagement d'itinéraires. Quinze ans plus tard,
le réseau sous régional esquissé commence à se
concrétiser avec le bitumage de plusieurs axes de ce réseau.
Aujourd'hui, l'ouverture de nouveaux tronçons révolutionne la vie
des populations riveraines. Ainsi, entre Bertoua et la frontière
centrafricaine par exemple, on compte désormais plus de six minibus par
jour, contre deux par semaine avant que la route n'ait été
goudronnée.4(*)
Le transport routier constitue le mode de transport dominant
tant pour les échanges à l'intérieur des pays que pour les
liaisons entre pays. Pour l'ensemble de l'Afrique il est estimé que ce
mode de transport assure 80 à 90 % des transports de marchandises et 80
à 99% des transports de personne.(MAMADOU K. 2005) La RCA, le Tchad et
la Guinée Equatoriale n'ont que les routes comme infrastructures
terrestre de transport.
La prépondérance du transport routier est encore
plus forte quand il s'agit des liaisons entre les pays, car en effet, celles-ci
se font entièrement par la route, ou comprennent un maillon routier
important avec une combinaison ferroviaire ou fluviale.
Nous présenterons dans ce chapitre d'une part les
infrastructures de transport et d'autre part les principales liaisons
terrestres de la sous région.
Section 1 : Etat des lieux des infrastructures
de transport
Nous passerons en revue les infrastructures et
équipements maritimes, les caractéristiques des réseaux
routiers, ferroviaires et du transport aérien des pays de la CEMAC.
1.1- Infrastructures et équipements
maritimes et fluviaux
Le réseau portuaire concerné est
constitué d'un ensemble de ports d'inégale importance comme nous
le montre le tableau 1. Ces ports sont les principales portes d'entrée
et de sortie par où transitent les marchandises, les biens, les
personnes et les services. Ils sont situés en majorité sur la
façade maritime de l'océan atlantique. Ils présentent des
caractéristiques plus ou moins communes et jouent un rôle
déterminant dans la chaîne logistique des transports dans la sous
région. Il s'agit principalement du port maritime de Pointe Noire au
Congo, de Libreville au Gabon, de Bata, Malabo et Luba en Guinée
Equatoriale et des ports intérieurs ou fluviaux de Douala au Cameroun,
de Brazzaville au Congo, de Bangui en RCA.
Au Congo.
Le Port de Pointe Noire est d'un accès assez facile et
offre un tirant d'eau d'une portée de 13 m et d'un chenal d'accès
de 9 et 12 m dans les bassins et le port pétrolier. Le trafic de
marchandises dans ce port était de 1,6 millions de tonnes en 2000. Les
crises sociopolitiques ont considérablement entamé
l'évolution de ce port tant au niveau de ses infrastructures que dans
son organisation. La seule voie de liaison à son hinterland est le
Chemin de Fer Congo Océan (CFCO).
Le port de Brazzaville est le principal port fluvial qui se
trouve à l'articulation des voies navigables Oubangui-Sangha-Congo et la
voie ferrée Brazzaville-Pointe Noire. Il comporte la zone port public de
55 ha pour une capacité de 460 000 Tonnes et une zone port
à grumes de 16 ha avec une capacité de 600 000 Tonnes
Au Cameroun.
Le port de Douala qui est un port d'estuaire, est relié
à l'océan atlantique par un chenal d'accès de près
de 50 km. Ce port est généralement sujet à des
problèmes d'envasement qui nécessitent d'importants efforts de
dragage. Ce chenal, entièrement balisé, offre un tirant d'eau de
moins 8 m ce qui prédispose ce port à accueillir des navires d'au
moins 8 m suivant la marrée. Le domaine portuaire couvre globalement une
superficie de 1000 hectares dont la moitié seulement est effectivement
exploitée. Les installations du port correspondent à une
capacité de traitement d'un trafic de 7 millions de tonnes et de
stockage de 11 millions de tonnes. Un espace de 20 hectares y est
aménagé pour le traitement exclusif des trafics des pays
enclavés de la zone CEMAC. Le port de Douala focalise à lui seul
plus de 98 % du trafic national et joue un rôle déterminant dans
le trafic sous régional. Ce port est également la principale
porte d'entrée et de sortie des marchandises des pays enclavés
que sont le Tchad et la RCA, d'où son impact déterminant sur
l'intégration sous-régionale. En 2000, le trafic international
dans ce port a été évalué à 5 362 900
tonnes de marchandises.
Au Gabon.
Avec ses 800 kilomètres de côtes, le Gabon est un
pays à vocation maritime. Le transport maritime assure plus de 90 % des
échanges commerciaux du pays. Ceux-ci transitent par les deux principaux
ports de commerce : Libreville (Owendo) et Port-Gentil. Ces deux ports ont
été concédés le 20 septembre 2003 à la
Sigeprag. Malgré cette mise en concession, ces ports restent
vétustes et ils ne disposent pas de moyens modernes de manutention
(portiques de quai) dont sont dotés les ports camerounais et
équato-guinéens. Le développement du transport maritime
reste ainsi confronté aux problèmes suivants :
vétusté des installations portuaires et inexistence des moyens
modernes de manutention ; cherté des coûts de passage portuaire
des marchandises ; défaillances du système de balisage ; et un
manque de navires fiables pour le transport passagers de la desserte maritime
Libreville/Port Gentil.
En Guinée Equatoriale.
Ce pays est desservi par des ports de petites
capacités :
Le port de Bata, 600 m de quai capacité
théorique 240 000 T / an.
Le port de Malabo, 204 m de quai, capacité
théorique 200 000 T / an.
Le port de Luba, 80 m de quai d'accostage dont 30 m de quai
commercial.
En RCA.
Le port de Bangui comprend 330 m de quai repartis entre le
port amont, le port central et le port aval. Il dispose de 240 085 m²
de magasin.
Tableau 1 : Synthèse des
caractéristiques des ports de la sous région
Ports
|
Maritime
|
Fluvial
|
Capacité T / an
|
Tirant d'eau en m
|
Distance quai en m
|
Douala
|
|
X
|
7 000 000
|
- 8
|
10 000
|
Pointe Noire
|
X
|
|
|
- 13
|
2 135
|
Brazzaville
|
|
X
|
460 000
|
- 12
|
|
Malabo
|
X
|
|
200 000
|
|
204
|
Bata
|
X
|
|
240 000
|
|
600
|
Luba
|
X
|
|
|
|
80
|
Libreville
|
X
|
|
|
|
|
Bangui
|
|
X
|
|
|
330
|
Source : Delta Management,
Décembre 2005.
Les infrastructures et les équipements portuaires sont
dans l'ensemble très dégradés et des travaux importants
de réhabilitation et de modernisation sont nécessaires. Bien que
certains efforts soient faits au niveau de la modernisation et de la gestion
des terminaux à conteneurs dans la sous région, il faut avouer
que beaucoup reste à faire pour permettre d'atteindre un seuil de
rentabilité minimum par rapport au reste du monde.
I.2- Caractéristiques des réseaux
routiers
Selon les statistiques disponibles (CEEAC, 2003), le
réseau routier principal dans les pays en zone CEMAC a une longueur de
57858 km dont 12% seulement sont des routes bitumées. Pour l'ensemble de
la région, la densité routière pour les routes
bitumées est de 0,24.comme nous pouvons le lire sur le tableau 2
ci-dessous. Ces chiffres sont les plus faibles des différentes
régions du continent, selon le Bureau Afrique Centrale de la Commission
Economique pour l'Afrique.
On peut aussi noter qu'il n'existe pas à l'heure
actuelle de couple de pays au sein de la CEMAC, dont les capitales sont
reliées par une route bitumée même si de nombreux projets
allant dans ce sens existent. Ainsi il faut encore entre 7 et 10 jours pour
aller de Douala à Bangui (1450 km), avec plus d'une vingtaine de points
de contrôle de divers services administratifs (police, gendarmerie, eaux
et forêts, douanes, municipalités ...) qui induisent un coût
variant de 250 000 à 300 000 Fcfa par voyage soit parfois
jusqu'à 40% de la valeur de la marchandise transportée (NKOA F.
2005).
Globalement, le réseau routier de la SR est
composé de routes revêtues et de routes en terre. Ce réseau
obéit à une logique qui est celle de desservir les villages
enclavés, les principales villes des départements,
arrondissements et provinces de chaque nation. Les tracés des
chaussées sont pratiquement les mêmes avec de nombreux virages et
des largeurs de chaussée similaires allant de 6 à 9 mètres
au maximum. Chaque Etats utilise des normes et des standards de construction
des routes de son gré. Il n'existe pas de normes et standards
homologués au niveau sous-régional. Dans cette partie du
continent, les routes présentent des formes et des courbes très
sinueuses, de nombreux virages parfois très dangereux, qui rallongent
inutilement les distances. En dehors des conditions géographiques,
morphologiques et écologiques moins favorables pour le
développement des routes, les contraintes politiques ont souvent aussi
amené à construire des routes dont les itinéraires ne sont
pas de nature à faciliter la fluidité du trafic et encore moins
la compétitivité des économies. Par conséquent, ces
tracées sont la plus part du temps sources de nombreux accidents de
circulation.
Le réseau routier global est assez complexe et
présente l'un des taux les plus faibles du monde en terme de routes
revêtues, 12% par rapport à l'ensemble du réseau. Par
conséquent, une analyse transversale permet de mieux comprendre que la
route constitue encore en Afrique Centrale, un des obstacles physiques
fondamentaux qui est de nature à compromettre durablement le
développement. Les caractéristiques présentées par
ce réseau montrent bien combien les pays d'Afrique Centrale accusent
encore un retard considérable dans le développement des
infrastructures routières.
Si l'on s'en tient à l'adage populaire qui stipule :
« là où la route passe, le développement suit »,
l'on peut alors affirmer avec force et sans risque de se tromper que le
développement de la sous région est encore très
éloigné. En effet, l'état général de ce
réseau permet de mieux comprendre le niveau global des échanges
intracommunautaires et du commerce extérieur de ces pays.
Le tableau 2 présente une synthèse des
caractéristiques des réseaux routiers de la sous région en
2003. En ce jour ce réseau routier a certainement évolué
grâce aux travaux d'aménagement sur certains tronçons.
Tableau 2 : Synthèse des
caractéristiques des réseaux routiers de la SR
Pays
|
Superficie
km² (A)
|
Réseau Routier Principal km (B)
|
Réseau Routier Bitumé km (C)
|
Taux de Revêtement % (C / B)
|
Densité routière totale % B / A
|
Densité en route revêtue % C / A
|
Cameroun
|
475 500
|
21 156
|
4 725
|
22
|
4,4
|
0,99
|
RCA
|
623 000
|
9 307
|
692
|
7,4
|
1,5
|
0,11
|
Congo
|
342 000
|
5 047
|
1 000
|
20
|
1,5
|
0,29
|
Gabon
|
267 670
|
9 170
|
937
|
10
|
3,4
|
0,35
|
Guinée Equatoriale
|
28 050
|
2 880
|
291
|
10
|
10,3
|
1,04
|
Tchad
|
1 284 000
|
6 200
|
537
|
8,6
|
0,5
|
0,04
|
Total
|
3 021 180
|
57 858
|
7 117
|
12
|
1,9
|
0,24
|
Source : construction de l'auteur à partir
des données de Delta Management 2005
I.3- Caractéristique des réseaux
ferroviaires
A l'intérieur de la CEMAC, les voies ferrées ne
sont pas interconnectées et répondent à des objectifs
purement nationaux : désenclavement de Brazzaville pour le Chemin
de Fer Congo Océan, désenclavement de Yaoundé et du Nord
Cameroun depuis le prolongement du transcamerounais jusqu'à
Ngaoundéré dans les années 1970, exportation du
manganèse et du bois par le transgabonais, la plus récente des
infrastructures ferroviaire d'Afrique centrale achevée en 1987.
Le réseau de chemin de fer des pays de la zone date de
l'époque coloniale. Ce réseau est appelé à jouer un
rôle déterminant dans le système de transport des
marchandises. Certains tronçons ont été
réhabilités mais dans l'ensemble, ce réseau reste
très peu compétitif. Des itinéraires entiers sont
restés inchangés depuis l'époque coloniale. Aucune
politique de modernisation et d'interconnexion en vue d'une reconstruction d'un
réseau de chemin de fer sous-régional n'a pu voir le jour en
Afrique Centrale. En dehors de quelques kilomètres de voies
électrifiées, la grande partie de ce réseau est
restée dans le noir, avec des écartements allant de 0,65 m
à 1,067 m.
Dans sa structuration actuelle, ce réseau constitue une
des principales voies du transport combiné qui devrait permettre la
fluidité du trafic et les mouvements rapides des marchandises dans la
sous région. Or, depuis des décennies, ce réseau global
n'a pas fondamentalement évolué, les conditions de transport
qu'il offre aujourd'hui sont médiocres. Les infrastructures et
équipements ferroviaires sont devenus très vétustes et
moins performants. Ce qui constitue également un obstacle physique
important sur le transport des marchandises. En tout état de cause, ce
réseau mérite une attention toute particulière. Il n'est
plus en mesure de rendre un service optimal et ne semble plus être apte
à répondre favorablement aux exigences de la mondialisation et de
la globalisation.
Le réseau ferroviaire de la région comporte
quelques lignes de pénétration vers l'intérieur à
partir des ports de Douala, de Libreville et de Pointe -Noire. Au total il
comporte approximativement 2 500 km. Les principales lignes sont :
Douala-Yaoundé-Belabo-Ngaoundére au Cameroun
Brazzaville-Pointe-Noire au Congo
Le Transgabonais qui relie Libreville à la zone
minière de l'Ogoué
Tableau 3 : Synthèse des
caractéristiques des réseaux ferroviaires des pays de la CEMAC
Pays
|
Année de construction
|
Réseau ferroviaire
|
Capacité de transport / T
|
Trafic en T
|
Longueur km
|
Ecarte- ment m
|
Système de gestion
|
Cameroun
|
1930
|
1016
|
1,000
|
Concession
|
2 500 000
|
1 676 000 en 2000
|
Congo
|
1932
|
886
|
1,067
|
Public
|
4 000 000
|
740 000 en 1996
|
Gabon
|
1987
|
650
|
1,437
|
Public
|
20 000 000
|
3 000 000
|
Source : forum sur les infrastructures de
transport et l'intégration régionale en Afrique Centrale mai
2004
I.4- Caractéristiques du transport
aérien
Le transport aérien représente un indicateur du
niveau de l'intégration régionale. Il est
généralement plus facile et rapide de passer par Paris, Bruxelles
ou Johannesburg que de relier deux villes d'Afrique centrale. Le projet de
création d'air CEMAC, une compagnie aérienne sous
régionale n'est pas encore effectif.
Chaque pays membre de la CEMAC dispose d'un ou de plusieurs
aéroports internationaux, capables d'accueillir des avions gros
porteurs ;
- Douala, Yaoundé ; et Garoua au Cameroun,
- Libreville et port - Gentil au Gabon,
- Brazzaville et Pointe - Noire au Congo,
- Malabo et Bata en Guinée Equatoriale,
- Ndjamena au Tchad,
- Bangui en RCA.
La situation des aéroports est
caractérisée par des infrastructures (pistes, aires de
stationnement) très dégradées faute d'un entretien depuis
de nombreuses années. Des équipements vétustes qui ne
remplissent plus toutes les normes internationales.
La région est desservie par de nombreuses compagnies
aériennes nationales et internationales, notamment ; Air Gabon, Air
France, Lufthansa, Sabena, Nigeria Airways, Swissair, Ethiopian air lines,
Kenya airways, Air Maroc.
Le trafic intérieur est assuré par des
compagnies nationales qui effectuent des liaisons vers des aéroports
secondaires. Ce trafic est insuffisamment développé, sauf entre
les grandes villes, principalement en raison des prix de transport
élevés.
Nous constatons que la SR dispose d'infrastructures maritimes
fluviales terrestres et aériens. Les projets d'aménagements et
d'interconnexion en cours permettront certainement à la SR d'être
plus compétitive. Après avoir passé en revue les
infrastructures de transport de la sous région, nous allons parler des
principales liaisons terrestres de la zone CEMAC.
Section 2 ; les principales liaisons
routières de la Sous Région
Il s'agit ici des liaisons routières
régulières ou occa :sionnelles entre les pays de la CEMAC.
Nous parlerons tour à tour des corridors conventionnels et des liaisons
non conventionnelles.
2.1- les corridors conventionnels
Ce sont des liaisons terrestres régulières entre
le Cameroun et le Tchad, le Cameroun et la RCA qui obéissent aux
itinéraires balisés et agréés conformément
aux conventions bilatérales en matière de transport terrestre de
marchandises signées entre ces pays. Ces itinéraires sont
considérés comme les seules lignes régulières
admises de tous et définissent objectivement les corridors
conventionnels ou couloirs de transport conventionnels des marchandises en
transit entre ces Etats.
ü Entre le Cameroun et la République
Centrafricaine
Deux liaisons routières sont
envisagées :
L'une : (Kribi - Frontière RCA) dans le cadre de
la convention entre les deux pays ;
L'autre dans le cadre du réseau communautaire CEMAC est
l'axe Garoua Boulaï - Bouar Bossombélé - Bangui en partie
centrafricaine et c'est le prolongement de la route Douala - Yaoundé -
Bonis - Bertoua - Garoua Boulaï située en partie camerounaise et
possédant 2 variantes entre Douala et Bonis : l'une par chemin de
fer Douala- Yaoundé - Belabo et par route Belabo - Bonis et l'autre
entièrement par route Douala - Yaoundé - Ayos - Bonis. Les
travaux concernant cet itinéraire sont financés par l'UE, la
Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement dans le cadre du
programme de facilitation des transports du corridor Douala - Bangui.
En territoire camerounais, avec les travaux en cours sur les
tronçons Ayos - Bonis, le bitumage de ce corridor pourra être
évalué à 100% d'ici l'an 2010. Selon les informations
obtenues auprès du Bureau d'Affrètement Routier Centrafricain
(BARC) cet axe polarise environ 90% du trafic à destination et en
provenance de la république Centrafricaine. Comme nous pouvons le lire
sur le tableau 4, ce trafic est effectué par des transporteurs
camerounais et centrafricains.
C'est ainsi que pour le second trimestre de l'année
2003, 83,75% des exportations de la RCA sont transportées par les
chauffeurs camerounais et 16,25% par les chauffeurs centrafricains.
Tableau 4 ; Répartition de la
demande de transport routier des marchandises sur le corridor Cameroun - RCA
(avril - juin 2003)
IMPORTATION DE LA
RCA
|
EXPORTATION DE LA
RCA
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Centrafricains
|
Produits
|
Total ton.
|
Camerounais
|
Centrafricains
|
tonne
|
%
|
Tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
Céréales
|
170
|
86
|
50.59
|
84
|
49.41
|
Grumes
|
59994
|
54720
|
91.21
|
5274
|
8.79
|
Farines
|
7153
|
2401
|
33.57
|
4752
|
66.43
|
Bois scies
|
13604
|
7097
|
52.17
|
6507
|
47.83
|
Malt
|
250
|
0
|
00
|
250
|
100
|
Cacao
|
34
|
0
|
00
|
34
|
100
|
Chocolat
|
59.04
|
0
|
00
|
59.04
|
100
|
Peaux
|
19
|
19
|
100
|
0
|
00
|
Sel
|
354.59
|
108.46
|
30.59
|
246.13
|
69.41
|
Café
|
631
|
393
|
62.28
|
238
|
37.72
|
Sucre
|
3126.18
|
2239 .72
|
71.64
|
886.46
|
28.36
|
Cire d'abeilles
|
33
|
18
|
54.55
|
15
|
45.45
|
Poisson
|
177
|
121
|
68.36
|
56
|
31.64
|
Véhicules
|
252
|
238
|
94.44
|
14
|
5.56
|
Pommes
|
23
|
23
|
100
|
0
|
00
|
Emb. Gaz
|
6
|
6
|
100
|
0
|
00
|
Cubes magies
|
22
|
22
|
100
|
0
|
00
|
Vrac3
|
139
|
84
|
60.43
|
55
|
39.57
|
OEufs
|
20
|
20
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Huiles
|
21
|
0
|
00
|
21
|
100
|
|
|
|
|
|
|
Boisson
|
15.09
|
15.09
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Savons
|
154.45
|
75
|
48.66
|
79.45
|
51.44
|
|
|
|
|
|
|
Parfumerie
|
58.16
|
58.16
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Carburants
|
4987.13
|
3876.68
|
77.73
|
1110.5
|
22.27
|
|
|
|
|
|
|
Gaz
|
10.2
|
10.2
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Oignons
|
113
|
103
|
91.15
|
10
|
8.85
|
|
|
|
|
|
|
Fer a béton
|
4
|
4
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Ciment
|
2944
|
2383
|
80.94
|
561
|
19.06
|
|
|
|
|
|
|
Matériel de C
|
34.77
|
34.77
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Véhicules
|
166.5
|
135.5
|
81.38
|
31
|
18.62
|
|
|
|
|
|
|
Livres
|
8
|
8
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Vracs3
|
5333.5
|
2783.04
|
52.18
|
2550.46
|
47.82
|
|
|
|
|
|
|
Conteneur
|
4929.79
|
2769.79
|
56.18
|
2160
|
43.82
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
30134.4
|
17277.4
|
57.33
|
12856.99
|
42.67
|
Total
|
74712
|
62575
|
83.75
|
12137
|
16.25
|
Céréales = Riz, Blé, sorgho, mil, maïs,
semoule Carburants = Essence, gasoil, jet, etc. Vracs = marchandises
non spécifiées
Source : Rapport trimestriel 2003 BGFT
ü Entre le Cameroun et le Tchad
Les tronçons Ayos-Abong Mbang et Abong Mbang-Bonis sont
en cours de bitumage et financés par le Fond Arabe de
Développement. Le tronçon Bertoua - Garoua Boulaï,
financé par l'Union Européenne, est entièrement
bitumé. Quant au tracé Garoua Boulaï -
Ngaoundéré, les études sont en cours. La BAD, l'UE et la
BM ont déjà donné leur accord de principe pour la
participation au financement de ces travaux. Le tronçon
Ngaoundéré - kousseri est bitumé. Ces différents
tronçons font partie du corridor conventionnel Douala - Ndjaména.
Il est envisagé pour fin 2010 le bitumage à 100% de ce
corridor.
La route Ngaoundéré - Touboro - Moundou dont le
bitumage est achevé à été réalisé
dans le cadre de la convention bilatérale entre le Cameroun et le Tchad.
Ce projet a été financé par l'Union Européenne.
Elle contribue intensément aux échanges entre les deux pays.
Cette route polarise environ 85% du trafic à destination ou en
provenance du Tchad. Comme nous pouvons le lire sur le tableau 5, ce trafic est
effectué par des transporteurs camerounais et tchadiens. C'est ainsi que
pour le second trimestre de l'année 2003, 29,04% des exportations de la
RCA sont transportées par les chauffeurs camerounais et 70,96% par les
chauffeurs tchadiens.
Le projet kribi - Ebolowa - Yaoundé - Bonis - Bertoua -
Garoua Boulaï - Gadjibian - Mbéré - Doba - Moundou fait
partie du réseau intégrateur entre le Cameroun et le Tchad. Il
permettra une liaison directe entre le Tchad et le port de Kribi.
Tableau 5 : Répartition de la
demande de transport routier des marchandises sur le corridor Cameroun - Tchad
(avril - juin 2003)
Importation du Tchad
|
Exportation du Tchad
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Tchadiens
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Tchadiens
|
Tonne
|
%
|
Tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
Tonne
|
%
|
Céréales
|
25922.15
|
8911
|
34.38
|
17011.2
|
65.62
|
Coton
|
23375.8
|
6936.45
|
29.67
|
16439.35
|
70.33
|
Farine
|
40
|
40
|
100
|
0
|
00
|
Gomme
|
2440
|
320
|
13.11
|
2120
|
86.89
|
Café
|
50
|
0
|
00
|
50
|
100
|
Natron
|
360
|
305
|
84.72
|
55
|
15.28
|
Cigarette
|
3
|
3
|
100
|
0
|
00
|
Engins
|
70
|
48
|
68.57
|
22
|
31.43
|
Ciment
|
12479.4
|
5097.2
|
40.84
|
7382.2
|
59.16
|
Vracs
|
395.7
|
134
|
33.86
|
261.7
|
66.14
|
Engrais
|
11917
|
5623
|
47.18
|
6294
|
52.82
|
Conteneur
|
127
|
31
|
24.41
|
96
|
75.59
|
Boissons
|
6016.28
|
762.02
|
12.67
|
5254.3
|
87.33
|
|
|
|
|
|
|
Poisson
|
75
|
0
|
00
|
75
|
100
|
|
|
|
|
|
|
Carburant
|
22253.57
|
17547.5
|
78.85
|
4706.07
|
21.15
|
|
|
|
|
|
|
Gaz
|
10
|
10
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Lubrifiant
|
51.44
|
51.44
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Mat. pipe
|
235.26
|
110
|
46.76
|
125.26
|
53.24
|
|
|
|
|
|
|
Fer a béton
|
170.26
|
170.26
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Acide sulfurique
|
8.48
|
8.48
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Peinture
|
17
|
17
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Tourteaux
|
110
|
110
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
Bois sciés
|
2374
|
1094
|
46.08
|
1280
|
53.92
|
|
|
|
|
|
|
Véhicule
|
288.78
|
220
|
76.18
|
68.78
|
23.82
|
|
|
|
|
|
|
Vracs 3
|
15629.16
|
8309
|
53.16
|
7320.16
|
46.84
|
|
|
|
|
|
|
Conteneur
|
13649
|
7594
|
55.64
|
6055
|
44.36
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
111299.78
|
55677.9
|
50.03
|
55621.9
|
49.97
|
Total
|
26768.5
|
7774.45
|
29.04
|
18994.05
|
70.96
|
Source : rapport trimestriel 2003 BGFT
2.2- les liaisons non conventionnelles
Ce sont toutes les autres liaisons entre les pays de la CEMAC
sur lesquelles aucun itinéraire n'a été
préalablement agréé et où il n'existe aucune
convention en matière de transport terrestre de marchandises.
ü Entre le Cameroun et le Gabon
La liaison des capitales Yaoundé et Libreville n'est
pas encore effective par route bitumée telle que prévue par le
réseau intégrateur CEMAC. Un court tronçon reste à
bitumer du côté gabonais. Un pont frontalier reliant les deux pays
a été construit sur le fleuve Eboro. Suivant la campagne de
comptage routier 2006, réalisée par le Ministère des
Travaux Publics, le trafic frontalier dans la partie camerounaise est d'environ
642 véhicules par jour contre 233 véhicules en 2002 correspondant
à la période de route en terre. Ce trafic concerne beaucoup plus
les commerçants de vivres frais qui viennent les acheter au Cameroun
pour revendre au Gabon. Une autre liaison entre les deux pays est envisageable
par la voie longeant la côte atlantique et traversant la Guinée
Equatoriale. Cette voie n'est bitumée qu'à 60% environ et les 40%
restant sont en territoire Gabonais. Par rapport au réseau
intégrateur, elle est longue de 52 km environ.
Le transport des marchandises est effectué
principalement par les transporteurs camerounais comme nous pouvons le lire sur
le tableau 6.
Tableau 6 ; Répartition de la
demande et de l'offre de transport sur l'axe Cameroun - Gabon (avril - juin
2003)
Demande de transport à l'exportation du Cameroun
|
Offre de transport à l'exportation du Cameroun
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
produits
|
Total camion
|
Camerounais
|
Tonne
|
%
|
Nombre
|
%
|
Vracs
|
98.42
|
98.42
|
100
|
Vracs
|
3
|
3
|
100
|
Total
|
98.42
|
98.42
|
100
|
Total
|
3
|
3
|
100
|
Source : Rapport trimestriel 2003 BGFT
ü Entre le Gabon et la Guinée
Equatoriale
Le réseau structurant de la CEMAC a prévu une
liaison directe entre Bata et Libreville. Sa longueur est de 362 km. Jusqu'en
2004, cette route n'était pas encore bitumée. Il est
également possible de relier les deux pays par l'axe Libreville - Ntoum
- Cocobeach en direction de Bata en Guinée Equatoriale, selon les
prévisions du Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique
Centrale (PDCT-AC).5(*)
ü Entre le Congo et le Gabon
Il existe une liaison entre Libreville et Brazzaville par
Lambaréné et Loubomo. Cette liaison, d'une distance de 1137 km
environ, a été définie de commun accord entre la CEEAC et
la CEMAC. Le réseau structurant de la CEMAC prévoit une
deuxième liaison entre Libreville et Brazzaville passant par Obouya -
Brazzaville et raccordée à Libreville en passant par Franceville.
Cette voie longue de 1555 km est beaucoup plus longue que l'itinéraire
commun CEEAC et CEMAC de 448 km. En 2004, le bitumage de cet axe était
estimé à 28%.
ü Entre le Cameroun et le Congo.
La route existante traverse de grandes réserves et des
parcs nationaux dans chacun des pays. La liaison entre Yaoundé et
Brazzaville est de 1631 km possédant un taux de bitumage avoisinant 40%.
L'aménagement de ce tronçon nécessitera de nombreux
ouvrages d'art car, la région est traversée par plusieurs
fleuves. La construction de cet axe verra l'exploitation du bois se
développer avec la prolifération des usines de bois. Comme nous
pouvons le lire sur le tableau 7, le trafic est effectué par des
transporteurs camerounais, congolais et centrafricains. C'est ainsi que pour le
second trimestre de l'année 2003, 83,64% des exportations du Congo sont
transportées par les camerounais, 7,22 par les congolais et 9,14% par
les centrafricains.
Tableau 7 : Répartition de la
demande de transport des marchandises sur la route Cameroun - Congo (avril -
juin 2003)
Importation du Congo
|
Exportation du Congo
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Centrafricain
|
Produit
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Centrafricain
|
Congolais
|
Tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
tonne
|
%
|
Boissons
|
25
|
25
|
100
|
0
|
00
|
Grume
|
55 908
|
45121
|
80.71
|
6 553
|
11.72
|
4 234
|
7.57
|
Ciment
|
90
|
90
|
100
|
0
|
00
|
Bois sciés
|
16034
|
13712
|
85.52
|
1 198
|
7.47
|
1124
|
7.01
|
Bois sciés
|
24
|
24
|
100
|
0
|
00
|
Cacao
|
29
|
29
|
100
|
0
|
00
|
0
|
00
|
Carburant
|
3032.05
|
3023.1
|
99.70
|
9
|
0.30
|
Engins
|
10
|
10
|
100
|
0
|
00
|
0
|
00
|
Lubrifiant
|
33.82
|
33.82
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fer a béton
|
20.05
|
20.05
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Véhicules
|
212.67
|
212.67
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vracs
|
836.73
|
836.73
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Conteneur
|
515.68
|
515.68
|
100
|
0
|
00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
4790
|
4781
|
99.81
|
9
|
0.19
|
Total
|
71981
|
58872
|
83.64
|
7751
|
9,14
|
5358
|
7.22
|
Source ; Rapport trimestriel 2003 BGFT
ü Entre la RCA et le Tchad.
Des liaisons ont été retenues par la CEMAC et la
CEEAC : l'une passant par Sahr, soit 1264 km et l'autre passant par
Moundou, soit 1163 km correspondant à une différence de 108 km.
En 2004, leur taux de bitumage était respectivement de 26% et 40%, soit
un écart de 14% .Pour permettre une intégration efficiente, il
serait souhaitable d'aménager l'itinéraire Bangui - Goré -
Doba - Lai - Bongor - Njamena plus court (1132 km) que les deux
précédentes et possédant un taux de bitumage de 57%.
ü Entre le Cameroun et la Guinée
Equatoriale.
Deux liaisons sont envisageables pour relier Yaoundé
à Bata; l'une côtoie la mer et va jusqu'à Bata et l'autre
entièrement bitumée, plus courte passe par Ambam et relie les
deux pays par le pont de Nkoazik. Le transport des marchandises est
effectué principalement par les transporteurs camerounais comme nous
pouvons le lire sur le tableau 8.
Tableau 8 : Répartition de la
demande et de l'offre de transport sur le corridor Cameroun - Guinée
Equatoriale (avril - juin 2003)
Demande de transport à l'exportation du Cameroun
|
Offre de transport à l'exportation du Cameroun
|
Produits
|
Total tonne
|
Camerounais
|
Produits
|
Total camions
|
Camerounais
|
Tonne
|
%
|
Nombre
|
%
|
Carburants
|
18
|
18
|
100%
|
Carburants
|
1
|
1
|
100%
|
Vracs
|
10
|
10
|
100%
|
Vracs
|
1
|
1
|
100%
|
Conteneurs
|
29.43
|
29.43
|
100%
|
Conteneurs
|
2
|
2
|
100%
|
Total
|
57.43
|
57.43
|
100%
|
Total
|
4
|
4
|
100%
|
Source : rapport trimestriel 2003 BGFT
ü Entre la République Centrafricaine et le
Congo.
Il existe dans le cadre du réseau
intégrateur CEMAC une liaison entre Bangui et Brazzaville par
combinaison route/fleuve transéquatoriale. Son aménagement est
difficile à cause de la forte zone d'inondation le long du
tronçon. Par contre la CEMAC a défini un réseau routier
entre les deux pays long de 1803 km dont l'état de bitumage est
d'environ 50%.
La réalisation de ces projets permettra de faciliter
les échanges dans la sous région du fait que la route est le
moyen le plus utilisé pour le déplacement des populations. En
facilitant l'intégration physique sous régionale, les
infrastructures de transport doivent être durables, et s'adapter aux
ressources de la sous région. Il faut donc favoriser la mise en place
d'une politique cohérente de transport, permettre que les revenus
perçus sur les routes soient destinés à l'entretien de
celles-ci.
Conclusion
Les pays de la sous région semblent cependant avoir
compris l'importance des infrastructures de transport pour parvenir à
une intégration effective. En effet, les pays de la CEMAC ont
adopté le, 21 juin 1993 à Yaoundé, un réseau
d'itinéraires de transits dits « axes
structurants » avec pour objectif déclaré de
construire à moyen terme un réseau de routes bitumées pour
permettre une circulation aisée de pays à pays. Certaines routes
ont déjà ainsi été construites avec l'appui de
l'Union Européenne. Il s'agit entre autres de la route Bertoua - Garoua
Boulai (247,6 km) qui doit permettre de relier le Cameroun au Tchad ; la
route Yaoundé-Ambam, Ambam-Eking, ambam-Kyé-Ossi doit permettre
de relier le Cameroun au Gabon et à la Guinée équatoriale.
Le transport des marchandises en zone CEMAC s'effectue
à travers plusieurs modes de transport. Des études
réalisées sur ces différents modes de transport ont bien
démontré que les coûts de transport varient d'un mode de
transport à un autre et restent encore dans tout les cas, très
élevés en Afrique centrale. Ce qui ne permet toujours pas de
stimuler les exportations et d'accroître les parts significatives des
marchés sous régionaux.
Ces éléments sont autant de source
indéniables de difficultés que rencontre l'ensemble des
transporteurs engagés dans le transport des marchandises en zone CEMAC
et qui rendent difficiles les échanges.
Pour mieux mettre en exergue le rôle des transports dans
l'amélioration des échanges, nous allons décrire au
chapitre 2 les échanges Intra communautaires des pays de la CEMAC.
CHAPITRE 2
DESCRIPTION DES ECHANGES INTRA
COMMUNAUTAIRES DES PAYS DE LA CEMAC
Le climat des pays de la zone CEMAC est favorable à la
production des cultures vivrières et maraîchères.
L'ensemble des marchés frontaliers regorge des vivres que l'on trouve
à l'intérieur du pays. Ces marchés sont les zones de
rencontre des populations frontalières et permettent ainsi le
renforcement de l'intégration sous régionale. La
difficulté pour ces cultures vivrières repose sur leur
transformation, leur conservation et leur acheminement sur les marchés
compétitifs.
Après une présentation des secteurs
économiques des pays de la sous région en première
section, nous parlerons des échanges intra communautaires en
deuxième section.
Section 1 : Présentation des secteurs
économiques des pays
de la SR
Nous évoquerons dans cette section le secteur primaire
et le secteur industriel des pays de la CEMAC
1.1- Le secteur primaire
Le secteur primaire occupe une place
prépondérante dans la CEMAC à plusieurs égards.
L'agriculture et l'élevage fournissent des emplois à une
population rurale qui représente 58 à 60 % de la population
totale. Le secteur primaire fournit 30 à 50 % du PIB et de 20 à
60 % des exportations de pays non producteurs de pétrole de la SR
(www.izf.net). Le potentiel n'est que très partiellement exploité
et ce secteur devrait constituer le socle d'une politique de
développement pour la plus part des pays de la SR et offrir de larges
possibilités d'investissements.
· Le potentiel agricole.
La communauté dispose d'un potentiel
considérable, on estime que sur 184 millions d'ha cultivables, seuls
environ 14 millions sont effectivement exploités. Couvrant deux
écosystèmes différents, une zone forestière et une
zone sahélienne, le territoire de la communauté se prête
à une grande variété de production. On peut les classer
dans deux grands groupes : les cultures vivrières destinées
à l'alimentation et les cultures de rente pour l'exportation.
Chaque pays pratique au moins une des principales cultures de
rente comme nous le voyons au tableau 9 et le Cameroun pratique presque toutes
les cultures de rente de la zone.
Tableau 9 : les principales cultures de
rente des pays de la CEMAC
Pays
Cultures
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
Cacao
|
X
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Café
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Caoutchouc
|
X
|
|
|
X
|
|
|
Banane
|
X
|
|
|
|
|
|
Coton
|
X
|
X
|
|
|
|
X
|
Thé
|
X
|
|
|
|
|
|
Huile de palme
|
X
|
X
|
|
|
|
|
Tabac
|
|
X
|
|
|
|
|
Source : construction de l'auteur à partir
des données du rapport économique CEMAC 2004
Les quantités exportées restent modestes par
rapport au marché international. Il faut remarquer que certaines
productions alimentent les industries locales. C'est le cas du cacao pour le
chocolat, du tabac pour les usines de cigarettes, de la canne à sucre
pour les sucreries.
Il y a encore de vastes étendues de terre propice
à la création de complexes agro-industriels.
La Sous Région pratique, selon les pays, des cultures
variées destinées à l'alimentation des populations,
notamment : manioc, banane plantain, mil, sorgho, arachide, canne à
sucre, banane douce, mat, riz, pomme de terre, igname, macabo, taro,
sésame, patate douce, haricot, tomate, aubergine, oignons, ananas.
Tableau 10 : Production alimentaire
des pays de la CEMAC (en milliers de Tonnes, moyenne sur 11 ans 1990 - 2000)
pays
Production
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale.
|
Tchad
|
Tubercules et racines
|
236,6
|
891,4
|
782,3
|
410,7
|
80,5
|
612
|
Bananes
|
770,9
|
101,6
|
45,58
|
9,8
|
17
|
0
|
Plantains
|
1036,6
|
74,2
|
83,3
|
255,7
|
0
|
0
|
Céréales
|
1144,4
|
120
|
17,3
|
27
|
0
|
151,4
|
Fruits
|
1673,5
|
221
|
188,7
|
276,8
|
17,5
|
109,2
|
Légumes
|
499,1
|
69,1
|
44,4
|
32,4
|
0
|
83,8
|
Poisson
|
81156,1
|
13775
|
43591,6
|
36450,1
|
4571,8
|
82030
|
Source : Rapport FAO 2000
· Potentiel forestier.
La forêt constitue un patrimoine important des Etats de
la CEMAC. La réserve forestière de la SR regorge environ 3000
essences de valeur, dont les plus importantes sont : l'Okoumé,
l'Obèche, l'Azobé, l'Andoung, l'Ebène, l'Eucalyptus,
l'Acajou, le Sapeli, l'Ayous, l'Iroko. Une petite partie seulement de ce bois
est transformée, le reste étant exporté sous forme de
grumes.
Tous les Etats membres tentent par des règlementations
d'imposer un taux de transformation locale plus satisfaisant, afin
d'accroître la valeur ajoutée nationale dans le bois
exporté. Il est également important de diversifier davantage les
essences exploitées et de réduire les pertes en forêt.
L'exploitation de la forêt en Afrique Centrale doit se
faire aujourd'hui en tenant compte de l'objectif global de protection de
l'environnement. Chaque Etat dispose d'un code forestier actualisé ou en
cours d'actualisation, qui règlemente l'exploitation rationnelle de la
forêt en encourageant la transformation locale, l'exploitation durable
par la régénération, ainsi que l'intéressement des
populations paysannes aux fruits de cette exploitation.
Le Secrétariat Exécutif de la CEMAC se propose
d'élaborer un code forestier régional responsable de
l'harmonisation des politiques forestières et de l'élaboration
des stratégies communes pour la préservation, la protection, la
restauration et l'amélioration de la qualité de l'environnement.
Tous les états de la SR sont signataires des différents Accords
et Protocoles internationaux en matière d'environnement
La sylviculture est marquée par des prescriptions
environnementales concernant la protection de certaines grumes et le
contrôle de leur abattage. Le bois, sous différentes formes, reste
l'une des matières premières les plus exploitées. Sa
production est encouragée dans l'ensemble des pays de la sous
région à cause de la forte demande des pays asiatiques et
européens. L'intérêt dégagé pourrait
traduire le niveau d'exportation en direction des pays
industrialisés.
L'Afrique Centrale abrite la forêt tropicale humide du
bassin du Congo, qui est la deuxième grande forêt tropicale
primaire du monde après les forêts amazoniennes. Sa superficie qui
est de 2.1 millions km² représente 26% des forêts du monde et
70% du couvert forestier d'Afrique. Malheureusement, cette forêt
connaît une réduction drastique de 6% chaque année, due
à la pression humaine croissante. Cette forêt s'étend sur
le territoire de six pays : le Cameroun, la RCA, le Congo, le Gabon, la
Guinée Equatoriale et la République Démocratique du Congo.
· Sous secteur Elevage et
Pêche.
L'élevage et la pêche sont les principales
sources de protéines d'origine animale dans l'alimentation des
populations de la zone. Les activités pastorales menées dans
trois des six Etats couvrent une superficie d'environ 1,1 millions de km²,
plus de 35% des populations au Cameroun et 40% au Tchad se consacrent aux
activités d'élevage. L'effectif global du cheptel bovin de la
zone était de 12 millions de têtes en 1995, et l'effectif
disponible à l'exportation sur pied et vivant représente 12% du
total. Le Tchad et la RCA sont des exportateurs nets de bétail. Le
Cameroun est à la fois importateur et exportateur.
L'Afrique Centrale n'a pas pu bénéficier du
Protocole Viande prévue dans la Convention de Lomé. Au contraire,
elle est envahie par les produits carnés européens
subventionnés. La promotion et la valorisation des produits de
l'élevage restent insuffisantes et n'ont pas permis d'exploiter à
fond les ressources de la zone. Les importations de lait dans l'ensemble des
pays en constituent une illustration. La zone CEMAC dispose d'atouts importants
pour le développement de l'élevage, notamment l'abondance de la
terre et un climat très favorable.
Les quatre pays côtiers de la zone CEMAC à
savoir le Cameroun, le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale
totalisent près de 1.752 km de côtes, 80.210 km² de plateau
continental, 536.900 km² de zone économique exclusive qui devrait
favoriser des activités de pêche fluviale et maritime . La
pêche industrielle offre un important potentiel à venir pour la
sous région. Le potentiel halieutique exportable est estimé
à plus de 345.000 tonnes toutes espèces confondues.
Tableau 11 : Potentiel exportable (en
tonnes) des espèces des eaux maritimes
Pays
|
pélagiques
|
demersaux
|
Crustacé
|
Total
|
Cameroun
|
40 000
|
12 000
|
11 000
|
63 000
|
Congo
|
50 000
|
12 000
|
|
62 000
|
Gabon
|
147 000
|
29 000
|
|
176 000
|
Guinée Equatoriale
|
38 000
|
6 000
|
|
44 000
|
Total
|
275 000
|
59 000
|
11 000
|
345 000
|
Source : bulletin officiel de la CEMAC 2004
Pélagiques : espèces qui vivent en
haute mer, appelées également poisson bleu (sardine thon)
Demersaux : espèces qui vivent près du
fond de l'eau encore appelées poisson blancs (morue)
Crustacés : espèces dont le corps est
couvert d'une membrane dure et cassante
Les captures des espèces thoniers tropicales sont
importantes et estimées à 10 000 t/an. Le Cameroun, le
Congo, le Gabon sont des exportateurs réguliers de produits
halieutiques. La Guinée Equatoriale est un exportateur occasionnel. La
production totale atteint 75 000 tonnes, dont 45 000 au Cameroun,
16 000 au Gabon, 12 000 au Congo et 3 000 en Guinée
Equatoriale. On recense 40 000 pêcheurs, avec 14 000 pirogues
dont 30% sont motorisées et 250 unités de pêche
industrielle.
Les quatre pays côtiers sont des importateurs nets de
produits halieutiques, plus de 60 000 tonnes dont plus de 70% sont les
petits pélagiques congelés ; le reste est constitué
de poissons séchés, salés ou fumés. Le volume de
consommation justifie l'intensification des activités de pêche
industrielle.
Dans le cadre de la coopération régionale, des
organisations intergouvernementales comme la CEBEVIRHA s'occupent de la
promotion de la pêche artisanale, de la protection de l'environnement
marin, de l'harmonisation des politiques et des législations, ainsi que
de la surveillance des opérations de pêche dans la zone.
Les hydrocarbures, en zone CEMAC sont les principaux produits
d'exportation. Sur l'ensemble des 6 pays que compte la CEMAC, seul la RCA n'est
pas producteur de pétrole. La croissance économique sous
régionale est fortement tributaire des produits pétroliers.
La mise en exploitation des nouveaux champs pétroliers
en Guinée Equatoriale, le recul de la production du pétrole brut
du Cameroun, Gabon et Congo en 2003 ont permis à ce pays d'occuper la
place de leader dans la sous région. Au cours de l'année 2003, sa
production était de 12.4 millions de tonne, le Gabon 12.3 millions de
tonne, le Congo 11.2 millions de tonne, le Cameroun 5 millions de tonne et le
Tchad 1.3 millions de tonne. Les produits pétroliers des autres pays, de
la sous région permettent de ravitailler la République
Centrafricaine.
Les principaux produits miniers que l'on trouve dans la sous
région sont : le diamant, l'or, le niobium, le phosphate et le
méthanol. Les exportations se font de manière artisanale. Compte
tenu de la multitude des gisements miniers dans la sous région, le
secteur minier pourrait suivre immédiatement le secteur pétrolier
dans la contribution de l'économie de la CEMAC.
1.2- le secteur industriel
Des filières industrielles se développent
également dans la zone. Il s'agit principalement des
sociétés brassicoles, des usines de cigarettes, des sucreries,
des usines de pâtes alimentaires, de ciment, des produits
pétroliers, des huiles de table, des détergents.
Certaines productions locales alimentent les industries des
pays de la sous région. C'est le cas du cacao pour le chocolat, du tabac
pour les usines de cigarettes, la canne à sucre pour les sucreries.
Pour les pays de la CEMAC, le développement des
industries manufacturées contribuera à l'expansion du tissu
industriel. Ceci permettra aux pays de la sous région d'abandonner le
schéma récurrent de l'importation des produits
manufacturés et de pouvoir les produire eux-mêmes. Limitant ainsi
la dépendance vis-à-vis des pays industrialisés.
Après avoir présenté les diverses
productions de la SR, nous constatons que les pays de la zone CEMAC sont
dotés d'un potentiel énorme, malheureusement très peu
exploité, faute d'infrastructures de transport. Nous verrons dans la
section suivante comment ces produits sont échangés entre les
différents pays de la CEMAC.
Section 2- Situation des échanges dans la sous
région CEMAC
Le commerce permet d'échanger la production
excédentaire contre les produits d'autres pays, de contribuer à
une meilleur allocation des ressources compte tenu des avantages,
d'améliorer la situation sociale dans n'importe quel pays. Ces
échanges dépendent de plusieurs facteurs notamment des types de
produits, des termes de l'échange. Nous présenterons dans cette
section, les échanges intra communautaires ainsi que les échanges
multilatéraux des pays de la CEMAC.
2. I- Les échanges intra communautaires
Les produits d'échanges de la sous région sont
aussi variés que divers, ces produits sont essentiellement
constitués de produits agricoles, de produits manufacturés, de
services comme nous pouvons le voir sur le tableau n° 12.
Pendant très longtemps, les échanges sous
régionaux de la CEMAC sont restés sur un schéma classique
d'exportation de matières premières et d'importation de produits
manufacturés. Cette situation a occasionné un monolithisme dans
la production des matières premières et une forte
dépendance vis-à-vis des marchés européens,
asiatiques et américains. Les échanges intra régionaux
sont restés très faibles à cause des pratiques
illégales observées tant au niveau national qu'au niveau sous
régional et surtout à cause de la qualité du
système de transport.
Certes au cours des dernières années, le
contexte macroéconomique des échanges sous régionaux a
connu quelques améliorations. Ceci à cause de plusieurs actions,
notamment l'ouverture des nouveaux chantiers relatifs à l'exploitation
du pétrole en Guinée Equatoriale et au Tchad ; les
réformes structurelles mises en place dans le cadre des programmes
établis entre les pays de la sous région et les institutions de
Breton Wood (FMI et BM); la pacification et la stabilisation du cadre social et
politique.
Tableau 12 : Destinations de quelques
produits camerounais en zone CEMAC
Destinations
Produits
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
RCA
|
Tchad
|
Produits manufacturés
|
Pâtes alimentaires
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Sucre
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Café moulu
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Thé
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Ciment
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Boisson
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Cigarettes
|
|
|
X
|
X
|
X
|
Produits pétroliers
|
|
|
X
|
X
|
X
|
Matériaux de construction
|
X
|
|
X
|
x
|
X
|
Huile de table
|
|
|
X
|
x
|
X
|
Huile de palme
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Vin distillé
|
|
X
|
|
x
|
|
Blé farine
|
|
|
|
|
X
|
Levure
|
|
|
|
|
|
Allumettes
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Les piles
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Savons et détergents
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Services
|
B T P
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Informatique
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Sciences juridiques et comptables
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Transports
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Auxiliaires de transport
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Produits agricoles
|
Pommes de terre
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Mil
|
|
|
|
|
X
|
Tomate en fruits
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Condiments
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Amandes de mangues sauvages
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Citron
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Orange fruit
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Pastèque
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Piment fruit
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Poireau
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Poivre
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Safout
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Mandarines
|
|
X
|
|
X
|
|
Gombo
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Goyaves
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Gingembre
|
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Concombre
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Mangues sauvages
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Aubergines
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Riz
|
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Noix de coco
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Kola
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Igname
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Choux
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Persil
|
|
|
X
|
X
|
|
Canne à sucre
|
|
|
X
|
X
|
|
Patate
|
|
|
X
|
X
|
|
Manioc
|
|
|
X
|
X
|
|
Céleri
|
X
|
X
|
X
|
x
|
|
Oignons
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Arachides
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Haricots
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Ail
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Mais
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
Banane plantain
|
|
X
|
X
|
x
|
|
Source : Construction de l'auteur
à partir de l'étude réalisé par EKWALLA B. en
Novembre 2004
X : grande quantité x : petite
quantité
Les échanges dans la sous région peuvent
être améliorés par la suppression des actions qui entravent
la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que par l'union
douanière. Ces entraves concernent principalement les barrières
physiques, les tarifs douaniers élevés et le non respect des
règles d'origine.
Les barrières physiques : La
suppression des barrières physiques concernant les visas
d'entrée dans les différents pays de la CEMAC. Ceci permettra la
mise en place d'un marché sous régional, la réduction de
multiples postes de contrôle de police et de gendarmerie entre les
pays.
Les tarifs douaniers élevés.
Ils sont restés pendant de longues dates, la source
d'approvisionnement des budgets étatiques de l'ensemble des pays de la
sous région CEMAC. Pour permettre une intégration de la CEMAC, la
création d'une véritable union douanière impliquera la
réduction voire la suppression des tarifs douaniers. Un programme de
mise en application des tarifs douaniers a été adopté en
1994 par la CEMAC. Mais, à ce jour, il ne trouve pas encore son
application.
Le non respect des règles d'origine.
Outre la suppression des barrières physiques et
douanières pour créer une zone de libre échange entre les
pays de la CEMAC, les produits d'échanges doivent être en
conformité avec les règles du GATT. Les produits
manufacturés en circulation doivent être composé d'un
pourcentage d'intrant issu de la zone CEMAC pour permettre l'augmentation de la
production des matières premières locales.
La promotion des échanges intra régionaux se
caractérise par des mesures permettant la facilitation des flux
commerciaux entre les Etats membres. Pour améliorer les échanges
entre les pays de la sous région, les experts de la CEA (mai 2004)
pensent par exemple qu'il faut :
Simplifier et uniformiser les documents et les
procédures douanières puis adopter des instruments communautaires
permettant la simplification des coûts de transaction ;
Harmoniser les limites de charge à l'essieu ainsi que
le document unique de déclaration en douane du transit routier ;
Mettre en place un système d'information avancée
des marchandises, permettant de suivre la marchandise et le matériel
de transport sur la route, dans les ports et les chemins de fer ;
Instaurer la garantie du cautionnement douanier permettant de
supprimer les coûts administratifs liés aux garanties cautions
exigées par les douanes nationales en transit ;
Etablir une classification uniforme des marchandises à
des fins douanières ;
Mettre en place un système douanier informatisé
permettant l'enregistrement des manifestes des déclarations en douane,
les procédures comptables douanières, les contrôles
douaniers, l'entreposage, les licences et les permis d'import /export ;
Mettre en place les règles communes de la concurrence
ainsi que l'harmonisation des normes techniques.
Le flux de commerce intra - régionaux a
augmenté de 8 à 12 % entre 1993 et 1997 (CEA 2004).
Les tableaux 13 et 14 présentent l'état du
commerce intra communautaire de la CEMAC en 2000 et en 2003.
Tableaux 13 et 14 : Evolution du commerce
intracommunautaire de la CEMAC Valeur en milliers de francs CFA
Quantité en kilogramme
Tableau 13 : Commerce intra communautaire
de la CEMAC en 2000
2000
|
Pays importateurs
|
Pays exportateurs
|
Cameroun
|
Centrafrique
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
CEMAC
|
Cameroun
Centrafrique
Congo
Gabon
Guinée Eq
Tchad
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
649 466
6 141 833
3 324 312
15 279 531
830 023
|
1 361 269
15 351 362
12 000 054
95 477 667
8 386 227
|
6 901 534
897 708
59 291
4 544
1 576 415
|
34 359 431
310 871
161 104
26 720
124 230
|
17 289 216
204 519
7794181
420
14 556
|
34 031 709
1 005 676
13 947 662
568
43 981
|
18 964 760
13 370
2 254 114
3 000
20 000
|
64 072 900
1892
4 500 656
1500
765
|
3 921 964
0
147 119
755 649
0
|
49 706 718
0
19 349
2 258 134
0
|
7 252 980
13 553
0
15 083
0
|
16 163 128
351 614
0
30 200
0
|
54 330 454
880 908
9 440 774
11 948 516
15 287 495
2 440 994
|
198 333 886
2 720 451
20 182 238
28 397 154
95 506 455
8 555 203
|
CEMAC
|
26 225 165
|
132 576 579
|
9 439 492
|
34 982 356
|
25 302 892
|
49 029 596
|
21 255 244
|
68 577 713
|
4 824 732
|
51 984201
|
7 281 616
|
16 544 942
|
94 329 141
|
353 695 387
|
Source : Commission de la CEMAC 2004
Tableau 14. : Commerce intra communautaire
de la CEMAC en 2003
2003
|
Pays importateurs
|
Pays exportateurs
|
Cameroun
|
Centrafrique
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
CEMAC
|
Cameroun
Centrafrique
Congo
Gabon
Guinée Eq
Tchad
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
Valeur
|
Quantité
|
1 602 388
12 348 358
4 400 175
5 269 742
50 215
|
28 634 305
48 703 060
19 582 427
36 591 183
4 001 905
|
11 048 692
1 397 702
1 729 257
344 007
|
25 117 494
2 560 584
5 003 221
93 509
|
19 352 770
136 892
3 126 576
160 133
4 474
|
50 610 558
209 937
4 221 800
193 274
85
|
30 679 737
28 454
2 463 825
290 107
17 880
|
56 166 318
113 230
5 663 701
978 791
1 155
|
19 163 172
690
53 255
8 356 855
0
|
94 342 692
145
22 780
43 059 813
0
|
26 440 352
18 839
49 784
4 386 303
|
122 207 355
25 827
267 887
679 636
|
106 684 723
1 787 263
16 312 924
21 999 166
5 719 982
416 576
|
348 444 417
28 983 444
57 218 012
72 546 897
37 763 248
4 096 657
|
CEMAC
|
23 670 878
|
137 512 880
|
14 519 658
|
32 774 808
|
22 780 845
|
55 235 654
|
33 480 003
|
62 923 195
|
27 573 972
|
137 425 430
|
30 895 278
|
123 180 705
|
152 920 634
|
549 052 672
|
Source : Commission de la CEMAC 2004
Ces tableaux nous permettent de voir que le Cameroun
était le plus grand exportateur et importateur de la SR en 2000, autant
en valeur qu'en qualité. En 2003, les importations du Tchad et de la
Guinée Equatoriale ont considérablement augmenté aussi
bien en valeur qu'en quantités, tandis que leurs exportations ont
sensiblement diminuées.
Les échanges intra régionaux concernent
surtout le commerce des produits vivriers dans les marchés frontaliers.
Ainsi, ce commerce permet la rencontre des peuples.
2.2- Les échanges multilatéraux
Il s'agit ici des liens commerciaux des pays de la CEMAC avec
d'autres partenaires internationaux.
Selon le rapport Zone franc (2006) de la banque de France, de
1995 à 2005 la valeur des flux commerciaux des pays de la CEMAC avec
l'extérieur a plus que triplé. Le tableau en annexe nous montre
la structure géographique des échanges commerciaux entre 1995 et
2005.
Cette progression a résulté d'un accroissement
moyen des exportations de 16,4 % par an, tandis que le rythme de progression
annuel des importations s'est établi en moyenne autour de 11,8 %. La
croissance des échanges a été marquée par une
amélioration sensible des termes de l'échange (+ 9,4 % par an),
ainsi que par une progression du volume des transactions commerciales (+ 7,1 %
par an). En définitive, ces évolutions se sont traduites par une
consolidation significative de l'excédent commercial de la CEMAC, qui a
atteint 31 % du PIB à la fin 2005, contre 15,8 % du PIB en 1995. Au
cours de la période, le degré d'ouverture des économies de
la CEMAC a fortement progressé, passant de 69,4 % en 1995 à 93,1
% en 2005.
Entre 1995 et 2005, les échanges avec
l'extérieur ont été fortement influencés par le
développement de l'activité dans les secteurs pétrolier,
minier et agricole, qui ont représenté en moyenne plus de 90 % du
total des exportations en valeur, et ont été marqués par :
· Une forte concentration autour du secteur des
industries extractives (pétrole et minerais), dont la part relative est
en hausse, compte tenu notamment de la progression des ventes du pétrole
de la Guinée Équatoriale et du Tchad. A fin 2005, les
exportations pétrolières et minières représentent
85,5 % des exportations globales, contre 63,9 % des exportations en 1995.
· Un recul de la part relative du secteur agricole.
En dépit de l'accroissement des exportations agricoles d'environ 3,3 %
par an, la part de ce secteur dans la valeur globale des exportations s'est
fortement repliée, à 8,4 % à fin 2005 contre 24,5 % en
1995. Cette diminution est notamment liée à la baisse du volume
des exportations du secteur forestier.
· Un niveau relativement marginal des exportations de
produits commerciaux et manufacturés (2,9 % du volume total des
exportations en 2005).
Les importations concernent essentiellement les
échanges des entreprises du secteur commercial (24,8 % du total), des
industries extractives (32,5 %) et du secteur industriel (12,1 %). Leur
évolution a marqué une rupture prononcée entre 2002 et
2003, liée à l'ajustement du niveau des importations de biens
d'équipement du secteur pétrolier induit par l'achèvement
du pipeline Tchad-Cameroun.
En termes d'évolution géographique, les
transactions bilatérales réalisées avec l'Union
Européenne ont été encore relativement
prépondérantes, représentant en moyenne sur les dix
dernières années près de la moitié de la valeur
des flux commerciaux des pays de la CEMAC avec le reste du monde.
Ces échanges sont effectués majoritairement avec
la France, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas, qui
génèrent globalement 44,5 % des flux du commerce extérieur
de la CEMAC entre 1995 et 2005.
Il est observé une modification, graduelle mais
importante, de la structure géographique des échanges
commerciaux pendant la période sous revue : contribuant à la
diversification globale des échanges, cette modification découle
principalement de la dynamique des exportations du Tchad et de la Guinée
Équatoriale orientées davantage vers les États-Unis, d'une
part, et de l'accroissement de la valeur des échanges
réalisés avec Taiwan et la Chine, d'autre part.
S'agissant des transactions à l'intérieur du
continent africain, leur contribution est demeurée relativement stable
et marginale. En effet, les échanges intra continentaux (hors
échanges au sein de la CEMAC) se sont chiffrés, sur la
période, à moins de 6 % du montant total des flux commerciaux
avec l'extérieur. On note une part prépondérante des
échanges effectués avec les pays partenaires transfrontaliers :
le Nigeria et la République Démocratique du Congo participent
à hauteur de 2,8 % du montant global des échanges commerciaux des
pays de la CEMAC, tandis que le restant des parts se répartit entre les
pays de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (en
moyenne 1 %) et les pays d'Afrique Australe et du Nord (respectivement, 0,5 %
et 0,4 %).
Enfin, à l'instar de l'évolution des
échanges à l'échelle continentale, les transactions
commerciales intracommunautaires comptent pour une part relativement peu
importante des flux globaux : elles représentent près de 3 % de
la valeur totale des échanges (soit FCFA 119 milliards par an).
Ces échanges permettent d'élargir le champ
d'action des pays de la SR et de se retrouver au niveau mondial face aux
grandes puissances.
Les produits manufacturés dominent le tissu
d'importation et comprennent les produits chimiques et dérivés,
les articles manufacturés divers suivant la matière
première, les machines, le matériel de transport
Dans le cas du transport, il peut être envisagé
des liaisons entre les compagnies de transport de la CEMAC et les compagnies
internationales. Ceci permettra certainement une réduction des
coûts et un élargissement de la taille des marchés.
Conclusion
Les pays de la zone CEMAC sont moins avancés, pourtant
ils regorgent d'un potentiel énorme en ressources naturelles comme le
pétrole, le cacao, le café, le diamant, l'or, le bois etc.
L'insuffisance ou l'absence d'infrastructures de communication adéquates
et des barrières diverses, constituent des entraves aux échanges
intra communautaires. Le flux des échanges commerciaux est
demeuré faible et ne représente que moins de 3% des importations
et environ 5% des exportations entre les Etats membres.
La Sous Région nourrit un véritable paradoxe.
Alors que le secteur des transports représente une part importante des
investissements publics atteignant 25 à 40% suivant les pays, il ne
contribue qu'à hauteur de 5 à 10 % dans la formation du PIB
(EKWALLA 2004). L'une des conséquences
de cette situation est le coût élevé des transports dans la
région. La recherche des solutions qui consiste entre autres à la
multiplication des réunions sous régionales sur la mise en place
d'un mode de financement du développement des infrastructures, de la
promotion de la politique communautaire, en matière de transport et la
démarche relative à l'harmonisation des procédures de
transit sous régional ne donne jusque là aucun résultat
favorable.
Le niveau d'échanges sous régional
reflète la qualité de son système de transport. Il est
donc indispensable de développer aussi bien les échanges intra
régionaux que les échanges multilatéraux. Ceci suppose le
développement du système de transport, la mise en place des
critères permettant la promotion des échanges. Toutefois, pour
capitaliser les efforts déjà consentis par les Etats membres de
la CEMAC, la prise en compte des échanges informels doit être
accentuée. Le système de transport contribuerait efficacement
à faciliter les échanges grâce à la
réalisation des projets d'infrastructures de transport en cours et la
qualité du service qui passe par la formation des acteurs du
transport.
Conclusion première partie
Dans cette première partie, il s'agissait de
présenter le secteur des transports de la SR ainsi que les
échanges commerciaux de la communauté.
Nous constatons que les systèmes de transport sont
encore faibles mais s'améliorent peu à peu. le transport
routier représente 90% du transport interurbain mais les liaisons
physiques et les services proposés sont insuffisants. Le réseau
ferroviaire n'est pas assez dense et les réseaux sont peu
connectés entre eux. De nombreux ports maritimes luttent pour offrir des
services compétitifs et les voies de navigation intérieure sont
très peu intégrées aux réseaux de transport. Le
transport aérien n'a pas pleinement bénéficié de la
décision de Yamoussoukro adoptée en 1999. Les frais de transport
demeurent élevés, beaucoup plus que dans d'autres régions
en développement. Ils représentent en moyenne 14% de la valeur
totale des exportations par rapport à 8,6% pour l'ensemble des pays en
développement et ils sont encore plus élevés pour de
nombreux pays enclavés tel que le Tchad (56%) (CEA
2004).
Les échanges sous régionaux De la CEMAC
concernent les échanges intra - régionaux mais aussi les
échanges multilatéraux (hors zone CEMAC). Quelque soient les
termes d'échanges entre les pays, l'un des objectifs fondamentaux est de
permettre une intégration des économies de la sous région
afin de créer de grands marchés intérieurs plus forts pour
faire face à ceux des pays développés. Cela se traduit par
la mise en place progressive d'une zone de libre échange et d'une
union douanière. Il se dégage donc des avantages tant au niveau
intra - régional qu'au niveau multilatéral.
L'importance des échanges du Cameroun avec le Gabon et
la Guinée Equatoriale entraîne d'importants flux migratoires en
partance du Cameroun à destination des deux pays. L'exploitation des
ressources minières et énergétiques a ainsi
entraîné d'importants flux de personnes, dans les régions
de Kribi (pétrole) ou Bétaré-Oya (or).
L'espace frontalier Cameroun/Gabon/Guinée Equatoriale
se distingue par son dynamisme, et profite notamment de la présence de
nombreux marchés : centre commercial de Kyè Ossi et
marché frontalier d'Abang Minko'o.
Les mouvements de personnes et de marchandises aux
frontières doivent faire l'objet d'un encadrement juridique et
institutionnel adéquat et harmonisé. Il s'agit de structurer et
de sécuriser les réseaux, ainsi que de réguler les
échanges informels.
DEUXIÈME PARTIE
RÔLE DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
DANS LE PROCESSUS DE FACILITATION DES ECHANGES DANS LA SOUS
RÉGION
Un exemple de route
bitumée
L'objet de la facilitation du commerce et du transport est de
réduire la complexité et le coût des transports. Ceci
passe, en particulier, par la simplification des procédures à
l'échelle nationale, régionale ou internationale, mais aussi par
l'amélioration de la chaîne de transport et de tous ses aspects
techniques et logistiques.
La banque mondiale a fait de la facilitation des
échanges une priorité. En effet, la croissance de
l'économie est tirée pour une bonne part, par les échanges
extérieurs, d'où la nécessité de disposer de
réseaux de transport et d'infrastructures performants pour permettre le
développement. Par ailleurs, le SSATP, mis en oeuvre conjointement par
la Banque Mondiale, de nombreux bailleurs de fonds régionaux et
multilatéraux et la plupart des pays africains comporte un volet
facilitation. L'importance de la mise en place des procédures de
facilitation, qui sont intimement liées à la réussite des
actions sur les infrastructures, a été unanimement
soulignée l'ors du séminaire de facilitation organisé par
la Banque Mondiale le 3 novembre 2003, de même que la
nécessité de renforcer les capacités en la matière.
La mise en oeuvre de mesures de facilitation du commerce et
des transports exige des ressources financières et humaines. Ces
ressources étant rares, et pas nécessairement disponibles, les
pays doivent établir des priorités entre les mesures qu'ils
doivent mettre en oeuvre, et déterminer dans quel ordre elles doivent
l'être.
Etant donné que le transport routier assure la presque
totalité des transports de marchandises et de personnes dans la zone
CEMAC, la FE se traduit donc par l'aménagement du réseau routier
reliant les pays de la zone, auquel il faut ajouter les améliorations
portuaires, l'actualisation et le respect des conventions et
règlementations existantes, l'exécution des programmes de
politique de transport sous régionaux, et la mise sur pied des mesures
transversales.
Après avoir présenté quelques
généralités sur la notion de facilitation des
échanges au troisième chapitre, nous montrerons au
quatrième chapitre que l'aménagement des infrastructures de
transport est indispensable pour faciliter les échanges dans la zone
CEMAC.
CHAPITRE 3
GENERALITES SUR LA NOTION DE FACILITATION DES
ECHANGES
La facilitation des échanges consiste à
simplifier et à uniformiser les procédures commerciales et
douanières, ainsi qu'à diffuser les informations relatives aux
importations et exportations de marchandises. Les réglementations
commerciales doivent donc répondre aux besoins de l'activité
économique qu'elles régissent. Au nombre des problèmes
rencontrés pendant l'acheminement des marchandises, figurent les
exigences superflues ou excessives relatives aux données ou aux
documents à fournir, le manque de transparence des douanes, l'absence de
moyens de recours rapides, la durée excessive des formalités
douanières, l'absence de coordination entre les bureaux de douane et les
autres services d'inspection. L'archaïsme des procédures
douanières et des formalités aux frontières occasionne une
perte de temps et d'argent considérable, en particulier dans les pays en
développement, où il entrave le commerce, freine la croissance et
le développement économique.
C'est la raison pour laquelle les entreprises du monde entier,
dans les pays développés comme dans les pays en
développement, considèrent la facilitation des échanges
comme une de leurs priorités essentielles.
Les échanges internationaux se sont
considérablement développés ces dernières
années grâce à la libéralisation progressive des
droits de douane. Or dans l'environnement commercial actuel, qui appelle des
méthodes de production et de livraison en flux tendu, il faut que les
entreprises puissent prévoir et effectuer rapidement la mise en
circulation des marchandises. Les réductions des obstacles tarifaires
survenues au cours des cycles successifs de négociations commerciales
internationales ont permis de mesurer l'importance des coûts des
opérations commerciales liées aux formalités
douanières pour le commerce international et ont déclenché
un vif intérêt public pour des efforts de faciliter les
échanges. L'OMC a envisagé la FE comme thème de
négociation multilatérale possible, bien qu'aucun accord sur des
mesures de négociation concrètes n'ait encore été
conclu.
Dans ce chapitre, nous présenterons la genèse du
concept de Facilitation des Echanges en première section et la
réglementation disponible dans la SR en matière de transport
routier fera l'objet de la deuxième section.
Section 1 : Genèse du concept de
Facilitation des Echanges
Après avoir présenté les origines de la
FE, nous définirons ce concept puis nous parlerons de ses avantages et
inconvénients.
1.1- Les origines de la Facilitation des Echanges
Les négociateurs des pays en développement et
développés montrent depuis longtemps du doigt les nombreuses
tracasseries administratives qu'ils continuent de subir lors de l'acheminement
des marchandises. Bien souvent, les prescriptions en matière de
documentation manquent de transparence et sont à l'origine de nombreuses
tracasseries. Malgré les progrès des technologies de
l'information, l'automatisation de la communication des données n'est
toujours pas chose courante.
Les analystes soulignent que si de nombreuses petites et
moyennes entreprises, qui ensemble génèrent jusqu'à 60% du
PIB dans un grand nombre de pays, ne participent pas activement au commerce
international, cela est dû bien davantage aux tracasseries
administratives qu'aux obstacles tarifaires. Souvent, les obstacles
administratifs sont trop élevés pour que les marchés
étrangers paraissent attractifs aux entreprises qui n'expédient
pas régulièrement de grandes quantités.
En tant que nouvelle notion, la Facilitation des Echanges est
relativement récente à l'OMC. Elle n'a été
ajoutée à son programme de travail qu'il y a douze ans environ,
lorsque la conférence ministérielle de Singapour a en
décembre 1996, donné pour instruction au conseil du commerce des
marchandises «d'entreprendre des travaux exploratoires et analytiques en
s'inspirant des travaux des autres organisations internationales
compétentes, portant sur la simplification des procédures
commerciales pour voir s'il y a lieu d'établir des règles de
l'OMC dans ce domaine». Le mandat étant issu de la
conférence de Singapour, la question «Facilitation des
Echanges» est parfois décrite comme une des quatre «questions
de Singapour».
Depuis, de nombreux travaux exploratoires et analytiques ont
été effectués et les membres de l'OMC ont
participé de façon très constructive au débat. Les
délégations conviennent que la facilitation des procédures
commerciales peut entraîner des gains considérables en termes de
temps, d'argent et de ressources humaines, qui seraient profitables à
toutes les économies. Les membres conviennent également que les
pays en développement ont besoin d'une assistance technique importante
et complète pour renforcer leurs capacités administratives et
soutenir leurs efforts nationaux de réforme.
L'OMC traite des questions relatives à la Facilitation
des Echanges et ses règles comprennent une série de dispositions
visant à améliorer la transparence et à fixer des normes
procédurales minimales. Parmi celles-ci figurent les articles 5, 8, et
10 du GATT. L'article 5 traite de la liberté de transit pour les
marchandises, l'article 8 traite des redevances et formalités se
rapportant à l'importation et à l'exportation et l'article 10
traite de la publication et l'application des règlements relatifs au
commerce.
1. 2- Définition de la Facilitation des
Echanges
De nombreuses études sur ce thème ont
été menées par des organismes internationaux tel, l'OMC,
L'OCDE, La CNUCED, l'UE et la Banque Mondiale.
A la conférence de l'OMC tenue à Singapour en
décembre 1996, la Facilitation des Echanges est
définie comme « la simplification et l'harmonisation des
procédures de commerce internationale », c'est-à-dire
les « activités, pratiques et formalités liées
à la collecte, à la présentation, à la
communication et au traitement des informations requises pour les
échanges internationales de marchandises »
l'OCDE définit la Facilitation des
Echanges comme «l'ensemble de toutes les mesures qui peuvent
être prise pour faciliter les opérations du commerce
extérieur, mesures comprenant toutes sortes d'obstacles non tarifaires y
compris les essaies de produits et les entraves à la mobilité des
travailleurs«
A la CNUCED, les experts ont d'une manière
générale convenus que la Facilitation des
Echanges pouvait s'entendre d'un processus de simplification faisant
appel à des coutumes et des pratiques reconnues au niveau international,
à la normalisation d'installations et de moyens matériels, et
à l'harmonisation des lois et réglementations en matière
de commerce et de transport. La Facilitation des Echanges
est aussi à la fois une activité de traitement de l'information
et une activité d'amélioration et de renforcement des conditions
logistiques, débouchant sur des solutions à long terme devant
profiter à tous les acteurs des secteurs du commerce et des transports,
et elle constitue ainsi un facteur de croissance du commerce et de
l'économie.
L'UE définit la Facilitation des Echanges
comme le soutien aux actions de promotion des échanges et de
renforcement des couloirs d'exportations.
A partir de toutes ces définitions, il ressort que
la Facilitation des Echanges est un ensemble de mesures
prises pour faciliter la libre circulation à l'échelle
internationale des personnes et des biens et pour réduire les
coûts liés aux échanges.
Ces définitions font également ressortir le
besoin pour tous de simplifier les échanges. Il ressort que la
Facilitation des Echanges est une
priorité manifeste non seulement pour les pays en développement,
mais aussi pour les pays développés.
1.3- Avantages et inconvénients de la
Facilitation des Echanges
Les services de recherche sur le commerce de la Banque
Mondiale viennent de réaliser avec la Coopération Economique Asie
Pacifique (APEC) une étude conjointe selon laquelle une transparence
accrue des politiques commerciales est un aspect primordial de la Facilitation
des Echanges et de tout processus de reforme structurelle en rapport avec les
objectifs d'intégration commerciales au plan régional ou
mondial6(*). L'étude
dégage deux points de référence pour la facilitation des
échanges et l'amélioration de la transparence : la
prévisibilité et la simplification.
Rendre les politiques commerciales plus prévisibles
réduit l'élément d'incertitude pour les entreprises.
Une simplification des politiques commerciales entraîne
aussi une baisse des coûts pour les importateurs et les exportateurs, car
ils auront moins de mal à cerner et à respecter la
réglementation.
Il apparaît au terme de cette étude que des
mesures visant à renforcer le niveau de transparence des politiques
commerciales dans la région Asie Pacifique peuvent avoir un fort impact,
et on peut considérer les réformes en matière de
transparence comme un complément valable à celles relatives aux
droits de douane et aux barrières non tarifaires.
Les études menées en vue de mesurer l'impact et
les gains procurés par la FE montrent ; un meilleur service
assuré à la clientèle, une diminution des délais et
une plus grande sécurité des transactions, ainsi qu'un
accroissement des recettes et des débouchés commerciaux.
Au Pérou, un programme sur cinq ans de réduction
des délais de dédouanement pour les marchandises importées
avait permis de ramener le délai moyen de 30 jours à 24 heures et
s'était traduit par des économies estimées à 72
millions de dollars Américain en 2000 pour les entreprises
concernées. De même, une étude réalisée au
Pakistan montre que les économies potentielles attribuables à
l'application de mesures de FE pouvaient représenter l'équivalent
de la facture du fret maritime du pays.
La CNUCED en 1994 a établi un rapport sur le
coût de la documentation et son incidence sur le coût final des
produits, incidence qui représente entre 3,5 et 7% de la valeur des
marchandises.
L' OCDE a réalisé en 2003 une synthèse
documentaire selon laquelle les gains découlant de la FE se situent
entre 0,04 et 2,3% du PIB et la réduction des différents
coûts commerciaux varie entre 0,21 et 10%, les gains
socioéconomiques sont estimés à 0,13% du PIB.
Selon les études réalisées par la Banque
Mondiale, pour un pays en développement, chaque jour de délai
supplémentaire réduit d'environ 1 à 7% les volumes
d'exportation sur le marché international selon qu'il s'agisse de
produits périssables ou non
Si la FE s'avère bien pour tous les pays du monde, il
n'en demeure pas moins vrai qu'elle peut aussi être source de quelques
problèmes. La FE a des conséquences sociales économiques
et politiques diverses.
En effet, on peut noter les situations suivantes :
- la Facilitation des Echanges permet une plus grande
mobilité des personnes. Par ce brassage des populations, les moeurs sont
diluées de même que les us et coutumes ce qui entraîne la
perte des valeurs propres au profit des valeurs communes.
- Elle entraîne un risque d'extension des zones de conflit.
- Provoque l'essor de la concurrence entre les principaux sites
industriels de la région.
Après avoir montré que la Facilitation des
Echanges est une priorité pour tous les pays, nous passerons en revue
dans la section suivante les règlementations qui existent dans la sous
région en matière de transport.
Section 2: la réglementation des
échanges en rapport avec le
secteur transport dans la sous
région
Entre 1994 et 2001, la communauté a adopté un
ensemble de réglementations régionales qui visent à donner
une base solide aux politiques de transport. La mise en oeuvre de ces
réglementations dans les Etats est à peine entamée.
Plusieurs actions, accords et conventions sont signés entre les pays de
la sous région de telle sorte que si ces clauses étaient
respectées sur le terrain, une grande avancée serait
réalisée dans le domaine de la FE.
Nous parlerons tour à tour des conventions concernant
tous les pays de la CEMAC et les conventions bilatérales relatives
à la gestion des corridors conventionnels.
2. 1- Les conventions générales
La
Convention Inter - Etats des Transports Routiers de Marchandises
Diverses (CIETRMD). Inspirée de la Convention CMR7(*) pour les transports routiers ,
c'est une convention de la zone CEMAC. Elle s'applique à tout contrat
de transport de marchandises par route à titre onéreux au moyen
de véhicules, lorsque le lieu de la prise en charge de la marchandise et
le lieu prévu pour la livraison, tel qu'ils sont indiqués au
contrat, sont situés dans deux pays différents dont l'un au moins
est un pays contractant. Il en est ainsi quels que soient le domicile et la
nationalité des parties, à l'exclusion des transports
effectués dans le cadre des Conventions postales internationales ou
régionales, des transports funéraires et enfin des transports de
marchandises dangereuses.
La
Convention Inter-États de Transport Multimodal de Marchandises en
Afrique Centrale. Basée sur les règles de la
CNUCED/CCI pour le transport multimodal. Les dispositions de cette Convention
s'appliquent à tous les contrats de transport multimodal pour les lieux
situés dans deux Etats si le lieu de la prise en charge des marchandises
par l'entrepreneur de transport multimodal, est situé dans un Etat
membre, ou simplement si le lieu de livraison des marchandises par
l'entrepreneur de transport multimodal, tel qu'il est prévu dans le
contrat de transport, est situé dans un Etat membre.
La Réglementation du transport par route des
marchandises dangereuses en Afrique Centrale. (Malabo, 1999). Conclue entre
les Etats membres de la CEMAC, elle régit le transport routier des
marchandises dangereuses et complète toute autre prescription nationale
ou internationale concernant la circulation routière, les transports
routiers internationaux ou les échanges internationaux des marchandises.
Le Code Communautaire de la route.
Applicable sur le
territoire de la CEMAC. Les dispositions de ce code et ses annexes sont
applicables à tous les véhicules et engins immatriculés
dans le territoire de la Communauté Économique et
Monétaire des États de l'Afrique Centrale, aux conducteurs et
passagers qui y circulent ainsi qu'à tous les usagers de la route
quelque soit leur nationalité. Elles régissent l'usage des voies
routières ouvertes à la circulation. Elles s'appliquent
également aux conducteurs, passagers et véhicules
étrangers circulant sous la juridiction d'un Etat membre de la CEMAC
conformément aux Accords de réciprocité passés
entre un Etat membre de la CEMAC et un Etat tiers en application des
conventions internationales.
L'Acte
Uniforme OHADA du 1er janvier 2003 relatif aux contrats de transport de
marchandises par route.
Il
s'applique à tout contrat de transport de marchandises par route lorsque
le lieu de prise en charge de la marchandise et le lieu prévu pour la
livraison, tels qu'ils sont indiqués au contrat, sont situés soit
sur le territoire d'un Etat partie à l'OHADA, soit sur le territoire de
deux Etats différents dont l'un au moins est membre de l'OHADA. A
l'exclusion du transport des marchandises dangereuses, des transports
funéraires, des transports de déménagement, ou des
transports effectués en vertu des conventions postales internationales.
L'Acte Uniforme s'applique indépendamment du domicile et de la
nationalité des parties au contrat.
Les Conditions d'exercice de la profession de transporteur
routier Inter Etats de marchandises diverses (Brazzaville, 12
Décembre 2003).
Est considéré comme Transporteur Routier
Inter Etats, toute personne physique ou morale résidant dans l'un des
Etats de la Communauté, dûment autorisée par le Ministre
Chargé des Transports dudit Etat à exercer comme Transporteur
Routier national et qui effectue, après agrément de la CEMAC,
pour son propre compte ou pour le compte d'autrui, moyennant
rémunération, une opération de déplacement d'un
Etat à un autre, des marchandises dont elle a la responsabilité
et l'entière maîtrise technique et/ou commerciale. Toute personne
physique ou morale qui sollicite l'obtention de cet agrément doit
adhérer à un système de cautionnement douanier. Il est
tenu au Ministère des Transports de l'Etat de résidence et au
siège de la Communauté, un registre matricule sur lequel sont
inscrits les personnes physiques ou morales agréées à
l'exercice de la profession de Transporteur Routier Inter-Etats.
Le code de la marine marchande.
Il
organise l'activité du transport maritime de la sous région et
comprend 8 livres. Dans le livre 1, l'article 1 porte sur le champ
d'application de ce code. Sont soumis aux dispositions du code tous les navires
immatriculés dans le territoire de la CEMAC, les équipages et
passagers qui y sont embarqués, ainsi que les personnes quel que soit
leur nationalité, qui, bien que non présent a bord, auraient
commises une infraction aux dispositions du présent code ou de ses
textes d'application.
Le livre IV quant à lui organise l'activité de
transport maritime et les professions auxiliaires. Il définit l'aspect
coopération sous régional de l'article 375 à 378.
2.2- les conventions bilatérales
Le Gouvernement camerounais est conscient de l'importance que
revêt pour la RCA et le Tchad l'axe transcamerounais comme voie
d'accès à la mer, et est en même temps conscient que le
transit par le Cameroun est une richesse à mettre en valeur qui va bien
au-delà du simple passage portuaire. De même les gouvernements de
la RCA et du Tchad reconnaissent l'importance et la
compétitivité du corridor de transit transcamerounais pour le
développement de leurs économies. Pour la RCA comme pour le
Tchad, l'accès à la mer par le port de Douala reste la voie
privilégiée.
Cette commune volonté politique s'est exprimée
à l'occasion de la négociation et signature des deux «
Conventions en Matière de Transport Routiers » entre le Cameroun et
le Tchad (13 avril 1999) d'une part et entre le Cameroun et la Centrafrique (22
décembre 1999), d'autre part.
Ces deux conventions réactualisent les deux
précédentes conventions en matière de fret signées
à Yaoundé en avril 1975 avec le Tchad et en août 1989 avec
la Centrafrique.
Les deux conventions de 1999 ont pour but de :
1) Définir les itinéraires de transport des
marchandises en transit : Sélection de «voies terrestres
légales pour le transit des marchandises » qui inclue des voies
entièrement par route, mais aussi des voies combinées
(rail/route)
2) Formaliser l'application des quotas de fret au
départ de Douala entre transporteurs camerounais et les pays
enclavés selon les clés suivantes :
- Avec le Tchad : 65 % pour les transporteurs tchadiens et 35%
pour les transporteurs camerounais.
- Avec la Centrafrique: 60 % pour les transporteurs
centrafricains et 40 % pour les transporteurs camerounais.
3) Instituer une vignette spéciale pour les
véhicules de transport international et un sauf conduit international en
sus de la lettre de voiture obligatoire pour chaque trajet effectué par
un véhicule en transit.
4) Déterminer des points uniques de contrôle qui
doivent rassembler toutes les administrations qui doivent vérifier le
transit des marchandises le long des itinéraires. L'objectif de ces
points de contrôle est de limiter le nombre de points d'arrêt pour
les véhicules.
L `accord prévoit par ailleurs:
1) La responsabilité de répartir ces frets,
d'établir les lettres de voiture et de gérer tout autre
instrument de facilitation du transport en transit donnée au Bureau de
Gestion de Fret Terrestre Camerounais (BGFT) , au Bureau d'Affrètement
Routier Centrafricain (BARC) et au Bureau National de Fret Tchadien (BNF).
2) Des échanges réguliers des données
statistiques sur les flux de transports terrestres internationaux et leur
répartition entre les transporteurs.
3) Une commission technique mixte permanente des transports,
chargée de faire le bilan de l'état des relations en
matière de transport entre les deux pays et de résoudre les
difficultés qui pourront se poser dans l'application de la convention.
Le volet portuaire est un maillon essentiel de la facilitation
des échanges dans la sous région. Le port de Douala est un port
important pour la sous région surtout pour le Tchad et la RCA car, une
grande partie de leurs importations et exportations transite par là. Et
même le nord Congo (région de Likouala) pour les grumes à
l'exportation. Donc les améliorations au niveau du port de Douala
auront des répercussions sur tous les pays de la sous région.
Dès les années 90 déjà, la question du temps de
passage des marchandises au Port Autonome de Douala (PAD) était au
centre des préoccupations du gouvernement qui a mis sur pied en 1998, un
comité chargé de réfléchir sur les voies et moyens
d'écourter les délais de traitement à l'import comme
à l'export. Le comité FAL voyait ainsi le jour, inaugurant un bal
de réformes et de décisions importantes allant dans cette
direction.
Le CNCC réhabilité afin de mieux faire
connaître le dispositif portuaire et douanier aux opérateurs du
commerce extérieure, l'administration des douanes qui changera son
système de gestion informatique PAGODE pour SYDONIA8(*) jugé plus performant, le
PAD qui sera doté d'un scanner afin d'accélérer
l'inspection des conteneurs, la création d'un guichet unique
centralisant l'ensemble des opérations administratives d'import -
export, la création d'un label qualité afin d'assainir le milieu
trop saturé des déclarants et commissionnaires
agréés en douanes, l'acquisition de quatre grues toutes neuves
pour faciliter les chargements au Terminal à conteneurs du PAD.
Avec en ligne de mire l'objectif de ramener le temps moyen
des importations à 7 jours, et de trois jours pour les exportations.
Dans un premier temps, on a observé un sursaut semblant indiquer que les
dispositifs produisaient de premiers résultats ostensibles. Avec en 2006
déjà un temps moyen à l'export de trois jours, alors que
pour l'importation, il passait à 15 jours contre 18 en 2005. Ambitieux,
les acteurs de la plate forme portuaire fixaient alors à 12 jours le
temps moyen pour l'import en 2007, étape transitoire avant d'atteindre
le gap des sept jours dès 2008. Au lieu de cela, on a plutôt
observé un net retour en arrière, 21 jours. Economiquement, les
pertes induites sont considérables
Au port de Douala, la RCA et le Tchad
bénéficient de trois types de tarifs
préférentiels :
Ø Une réduction de 50% sur les taxes de
chargement et déchargement.
Ø Une réduction de 25% sur le tarif de
manutention à terre à l'importation et de 50% sur les tarifs de
manutention à terre à l'exportation.
Ø Une réduction de 75% sur les tarifs de
stationnement des marchandises en entrepôts.
Conclusion
La FE consiste à simplifier et à uniformiser les
procédures commerciales et douanières, ainsi qu'à diffuser
les informations relatives aux importations et exportations de marchandises.
Les problèmes d'organisation et de structuration du
transport des marchandises en vue de la FE dans la SR ne sont pas nouveaux. Des
résolutions pertinentes ont déjà été prises
mais malheureusement, n'ont jamais été suivies d'une
réelle application sur le terrain.
Les infrastructures de transport en zone CEMAC constituent le
premier obstacle physique majeur pour l'intégration et la
fluidité du trafic. Si rien n'est fait pour enrailler cet obstacle
physique réel, toutes les mesures et instruments de facilitation
adoptés ne pourront pas servir. Il faut pouvoir mettre à niveau
ces infrastructures de transport pour rendre le système de transport
plus compétitif et plus efficace afin de pouvoir répondre
favorablement aux exigences de la mondialisation.
Après avoir présenté les multiples
avantages liés à la FE, ainsi que la réglementation
disponible en matière de transport terrestre dans la SR, nous verrons au
chapitre 4 l'importance de l'aménagement des
infrastructures de transport pour faciliter les échanges.
CHAPITRE 4
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT COMME MAILLON ESSENTIEL
DES ECHANGES INTRA COMMUNAUTAIRES
Le renforcement du réseau routier régional est
depuis plus d'une décennie l'une des priorités majeures de tous
les Etats membres de la CEMAC. Il s'est traduit par l'approbation en 2000 du
« réseau intégrateur CEMAC 2000 ». Défini sur
la base des cinq (5) critères ci-après :
1) rechercher un réseau minimum en utilisant au mieux
la capacité de transport existante, c'est-à-dire choisir ce qui
est le plus immédiatement réalisable et moins onéreux
quant un choix se pose ;
2) utiliser la complémentarité du transport
multimodal «rail-route-voie d'eau» en mettant un accent sur la
possibilité pour les pays enclavés et les régions
éloignées des côtes d'accéder facilement à un
port maritime ;
3) adopter une politique qui permettra de relier les capitales
entre elles par des routes bitumées, sachant que celles-ci
entraîneront l'augmentation du trafic ;
4) relier la CEMAC avec les pays et les régions
environnantes (Nigeria, RDC, Angola, Libye, Soudan) ;
5) protéger l'environnement, surtout en ce qui
concerne la protection de la forêt équatoriale.
Compte tenu des ressources financières très
importantes à mobiliser pour le financement des opérations
retenues, la priorité a été portée sur la mise
à niveau des corridors les plus circulés, favorisant le
désenclavement de la RCA et du Tchad.:
Après avoir présenté les programmes de
politique de transport sous régionaux en première section, nous
ferons en deuxième section quelques recommandations pour une
redynamisation des échanges dans la zone CEMAC.
Section 1 : les programmes de politiques de
transport sous
Régionaux
Tous ces différents programmes visent
l'amélioration des échanges sous régionaux à
travers l'aménagement des infrastructures de transport. Plusieurs
programmes existent Mais il existe des problèmes de mise en oeuvre,
tel que la rigidité des administrations, l'incohérence au niveau
inter Etat, et l'absence d'instances de coordination.
L'intégration régionale est le principal
objectif des programmes de transport, et ces derniers devraient servir
à réduire les obstacles aux échanges et à
promouvoir les échanges intra CEMAC à travers la réduction
des coûts de transaction.
Nous verrons tour à tour
Ø Le Programme de Politique de Transport en Afrique Sub
saharienne (SSATP).
Ø Le Programme Transport Inter Etats des Pays
d'Afrique Centrale (TIPAC)
Ø Le Programme de Facilitation des Transports en
Afrique Centrale (FASTRAC)
1. 1- Programme de Politique de Transport en Afrique
Subsaharienne
Le Programme de Politique de Transport en Afrique
Subsaharienne (SSATP) est une initiative de la Banque Mondiale et de la CEA
lancée en 1987 qui a pour missions :
De faciliter l'élaboration des politiques et le
renforcement des capacités dans le secteur du transport en Afrique
subsaharienne
D'appuyer les politiques d'entretien routier pour assurer la
préservation des réseaux
D'Assurer des transports d'un bon rapport coût /
efficacité à un prix acceptable et faciliter l'accès aux
services essentiels qui contribuent à la réduction de la
pauvreté et à la croissance économique
Pour réaliser ces missions, le SSATP se donne comme
moyen la mise en place de politiques et stratégies
intégrées dans le secteur des transports, appuyées par
tous les intervenants au niveau national et régional. Par ailleurs, le
SSATP traite également de la gestion et du financement des routes. A ce
titre, il a contribué à la création des fonds routiers
dans plusieurs pays de la zone subsaharienne.
Il favorise la coordination des activités de transport
au sein des Communautés Economiques Régionales (CER) notamment,
la CEMAC et la CEDEAO, l'exploitation des activités liées
à la gestion des corridors, aux postes de contrôles et aux
règlementations.
1. 2- Transport Inter-Etats des Pays d'Afrique
Centrale (TIPAC)
Le 06 Décembre 1991, les Chefs d'Etats de l'UDEAC
avaient adopté le Protocole d'Entente sur le transport en transit qui
instituait le régime du Transport Inter Etats des Pays d'Afrique
Centrale (TIPAC)
L'objectif visé au titre de ce Protocole était
d'accélérer le processus d'intégration économique
régionale par la mise en place d'une politique ambitieuse de transport
en transit basée sur 8 points essentiels à savoir :
1) la nécessité d'exercer le transport en
transit dans de bonnes conditions. En vue de faciliter les échanges des
marchandises par voies de surface entre les Etats membres Ce qui requiert la
détermination d'axes de transit qui constituerait à terme, la
base d'un réseau régional de voies de communication en bon
état et munies d'infrastructures et équipements
adéquats ;
2) la nécessité de procédures
douanières et de documents de transport et de transit simplifiés,
uniformisés et harmonisés, en vue de la création d'un
cadre juridique commun à l'exploitation du transport en
transit ;
3) l'établissement d'un document douanier
unique ;
4) la constitution d'un système de caution produisant
les mêmes effets juridiques dans tous les Etats membres.
C'est-à-dire l'utilisation d'une chaîne régionale de
caution basée sur les organismes nationaux de caution responsables
devant la douane de leur pays respectif, l'ensemble étant
géré par un organisme régional ;
5) le respect et la détermination de règles
techniques d'agrément des véhicules de transport identiques dans
les six Etats. ;
6) la facilitation du transport en transit au
bénéfice de tous les Etats de la région par la
simplification de la documentation, l'abaissement du coût des cautions,
l'accélération des opérations, l'allégement des
contrôles aux postes frontières et surtout en cours de
route ;
7) le renforcement de la sécurité
douanières et l'amélioration des conditions de base relative au
transit au point de passage et aux bureaux d'arrivée ;
8) l'amélioration de l'état des
itinéraires de transit.
Plus de quinze ans après la signature de l'Acte
précité, le bilan effectué par la CEMAC fait état
de la non application du TIPAC, au contraire, les constats ci-dessous peuvent
être établis :
1. Il existe un déficit de communication entre la CEMAC
et ses Etats membres ;
2. Le TIPAC semble être méconnu des intervenants
du transport en transit ;
3. Un système bilatéral de transit est
installé sur chaque corridor ;
4. La gestion des corridors de transit est dominée par
les structures d'affrètement routier (BNF, BGFT, BARC), l'administration
des douanes et les ports de transit ;
5. Des infrastructures et équipements
personnalisés existent sur les corridors et opèrent toutes sortes
de prélèvements spéculatifs et obligatoires ;
6. Les fondements juridiques du transport et du transit
international sont appliqués dans l'esprit mais pas dans la lettre (la
lettre de voiture est purement administrative...) ;
7. Le respect des engagements, des accords qui fondent les
activités de transit est approximatif ;
8. Les structures de facilitation et de gestion de transport
en transit existent, mais leurs actions sont quelque peu freinées par
les positions parcellaires et défensives des intervenants sur les
corridors. (CEMAC 2006)
Suite aux constats et analyses ci-dessus, un projet de
convention de Transport Inter-Etats des Pays d'Afrique Centrale appelé
« TIPAC Rénové » a
été élaboré par plusieurs experts sous l'impulsion
de l'UE et le document de présentation du rapport provisoire
publié en décembre 2006. Il est important de souligner que dans
le présent projet, l'expression « Transport
Inter-Etats des Pays d'Afrique Centrale » est retenue
en lieu et place de l'expression « Transit Inter-Etats
des Pays de l'Afrique Centrale » qui est celle figurant
dans les termes de référence.
Les axes ayant guidés l'élaboration du
« TIPAC Rénové »
sont les suivants :
v La définition d'une nouvelle politique de transport
et de transit routiers propre à la CEMAC, mais largement ouvert au plan
sous régional et international ;
v La définition d'un cadre juridique basé sur la
simplification, l'unification, l'harmonisation, la facilitation des
règles, procédures et mécanismes d'application du
transport et du transit routier dans l'espace CEMAC ;
v La création, la mise en place et le renforcement de
l'organisation d'infrastructures et équipements standardisés,
uniformisée, et modernes, en vue de faciliter et sécuriser les
opérations physiques, les formalités, les contrôles et le
suivi administratif et opérationnel du transport et du transit ;
v La définition d'une structure et d'une organisation
rationnelles synergiques et intégrées du système de
transport et de transit Inter Etats en vue :
- d'optimiser la gestion de l'offre et de la demande globale
de transport, les formalités et procédures, les coûts,
les délais, les documents et l'information (quantitative et
qualitative ) sur la marchandise circulante ;
- de structurer, hiérarchiser, codifier et dynamiser
les attributions et le rôle de tous les intervenants de la chaîne
des transports ;
- d'assurer la formation et le perfectionnement des
intervenants de la fonction transport dans le cadre du nouveau système
à mettre en place ;
- de proposer des mécanismes de financement du
système du transport de
transit.
Cette procédure devait d'abord être
expérimentée sur les tronçons Douala-Bangui et
Douala-N'Djamena avant d'être étendue aux autres corridors de la
région.
1.3- Programme de Facilitation des Transports et du
Transit en Afrique Centrale (FASTRAC)
Le programme régional de Facilitation des Transports
et du Transit en Afrique Centrale a été adopté en 2006 par
la CEMAC. Les structures chargées de la coordination et du suivi de la
mise en oeuvre de ce programme sont en cours de création (Comités
Nationaux de Facilitation, Comités de Gestion des corridors,
comité de coordination pour la mise en oeuvre du programme de
facilitation).
Le programme vise à améliorer la libre
circulation des marchandises dans la zone CEMAC et Sao Tomé et Principe
par le respect des réglementations communautaires, la mise en place des
infrastructures nécessaires et l'élimination des barrières
non tarifaires.
La stratégie d'intervention est axée sur les
actions suivantes :
· La levée des obstacles physiques et non
physiques au passage des frontières à travers la construction et
l'équipement des postes frontières juxtaposés sur les
frontières Cameroun - Centrafrique et Cameroun - Tchad et par
l'interconnexion du Système Douanier Automatisé (SYDONIA) dans
les Etats de la région, dans l'optique d'éliminer les
déclarations douanières manuelles.
· La convergence des politiques nationales et
l'application de la législation communautaire dans le domaine du
transport par la mise en cohérence des politiques nationales et
l'application des législations communautaires.
· la création d'un observatoire des pratiques
routières anormales et la publication des résultats qui serviront
d'indicateurs de suivi.
· Le renforcement des capacités des acteurs
intervenant dans la chaîne de transit et l'amélioration des
interfaces intermodales.
· Les actions transversales par le renforcement des
capacités des communautés avec prise en compte du genre pour
faire face à la problématique du VIH/SIDA, la sensibilisation sur
la sécurité routière des transporteurs et des populations
riveraines.
Les acquis positifs de ce programme portent sur les actions
suivantes :
ü La mise en place du Comité de Réforme de
l'Administration des Douanes (CRAD) dont le processus de modernisation touche
à la fois l'organisation et les procédures ;
ü La signature d'un protocole d'accord entre
l'administration des douanes et le Bureau de Gestion du Fret Terrestre (BGFT)
dans le cadre des mesures d'allégement et de simplification des
procédures liées au transit des marchandises ;
ü Le renforcement de l'action du Comité de
Facilitation du Trafic Maritime International (FAL), du comité de
pilotage de la réforme portuaire et du Guichet Unique des
Opérations du Commerce Extérieur (GUCE) pour le transport
maritime,
ü La création prochaine d'un comité de
gestion des corridors en zone CEMAC et d'un comité national de
Facilitation du transport en transit
L'objectif global du projet FASTRAC est la facilitation du
transport et du transit en Afrique Centrale.
Les principaux bénéficiaires du projet sont les
opérateurs économiques d'Afrique Centrale (commerçants,
transporteurs, exportateurs, importateurs,....) qui peuvent s'attendre à
une amélioration des conditions de transport (coûts et
délais) grâce à la diminution des obstacles physiques et
non physiques sur les corridors de transit.
Nous constatons que tous ces programmes ont pour objectifs
principaux l'aménagement des infrastructures de transport, la mise sur
pied et le respect des mesures de facilitation des échanges.
L'optimisation de ces objectifs aura pour effet le développement des
échanges. Nous ferons dans la section suivante quelques recommandations
pour améliorer les échanges dans la SR.
Section 2 Recommandations et perspectives pour une
redynamisation des échanges
dans la SR
Les pistes de solution proposées dans le cadre de cette
étude visent essentiellement à répondre aux défis
et aux questions qui se posent au système de transport des pays de la
SR. Car une infrastructure de transport et des services de transport efficaces
sont des préalables essentiels au développement des
échanges et à l'intégration sous régionale.
Nous parlerons donc tour à tour d'une parfaite
structuration du système de transport actuel, du développement
des modes alternatifs au transport routier, de l'entretien du réseau
routier existant et enfin de l'utilisation des TIC.
2.1- Une parfaite structuration du système de
transport actuel
A l'état actuel, les réseaux de transport
routier dans la CEMAC offrent encore des conditions de transport assez
pénibles. Ces réseaux constituent d'une manière
générale, une des contraintes physiques majeures pour le
développement d'un système de transport fiable et de
qualité. Ils nécessitent par conséquent des efforts de
construction et d'aménagement en vue d'une parfaite mise à niveau
des infrastructures et des équipements de transport efficaces.
En effet, en terme de délais de route et des
coûts de transport, la SR offre les délais les plus longs et les
coûts les plus élevés sur le plan mondial. (Delta
Management 2005)
Les tableaux ci-après en donnent une parfaite
illustration et montrent combien cette zone a tout intérêt
à changer de politique pour entrer dans la dynamique des politiques
régionales communes pour mieux s'intégrer sur le plan du commerce
international. Car, face à ces conditions de transport aussi rudes, ses
produits resteront très peu compétitifs. De même, le
commerce intracommunautaire ne pourra pas être prospère et
attrayant.
Tableau 15 : comparaison des
délais de route
Corridors de transit
|
Distance km
|
Délais de route
|
Observations
|
CEMAC
|
Douala - Bangui
|
1 500
|
5 à 7 jours
|
Route revêtue et en terre
|
Douala - N'Djamena
|
1 800
|
5 à 8 jours
|
Route revêtue et en terre
|
EUROPE
|
Rome - Lyon
|
1 180
|
8 heures
|
Autoroute entièrement revêtue
|
Barcelone - Amsterdam
|
1 570
|
10 heures
|
Autoroute entièrement revêtue
|
Source : Etude réalisée par Delta
management en 2005
Le ratio distance / temps de parcours qui permet de mieux
appréhender le niveau du système de transport est très
défavorable pour cette région et par conséquent milite
impérativement à la remise à niveau des infrastructures
pour les adapter au contexte du monde moderne.
Une professionnalisation des transporteurs impliqués
dans le processus de transport des marchandises en zone CEMAC. Il s'agira
d'organiser des ateliers de renforcement des capacités des
transporteurs. Ceci leur permettra d'appliquer les coûts de transport
plus justes et plus équitables qui tiennent compte de la
réalité. Cette action peut être menée par les
organismes spécialisés tels que le Conseil National des
Chargeurs, les groupements socioprofessionnels, les organismes communautaires
en charge de la gestion du fret.
Une redéfinition et une refonte de la fiscalité
des transports. Car, dans le processus de fixation des coûts de
transport en zone CEMAC, les transporteurs répercutent ces multiples
frais fiscaux directement au niveau des chargeurs ou expéditeurs. Ce qui
a une conséquence immédiate sur le consommateur final. Cette
pression fiscale accroît considérablement les coûts de
transport et par conséquent rend les produits de la SR moins
compétitifs. Aussi conviendrait-il d'imaginer une batterie de mesures
visant entre autres à :
1. La suppression ou la révision du taux de TVA pour
les transporteurs ide la sous région ;
2. la révision des droits de douanes sur les camions
et engins de transport des marchandises à l'exportation ;
3. l'harmonisation de la fiscalité routière dans
la zone CEMAC en matière de transport.
La mise en place d'un système de financement des
infrastructures de transport communautaires qui tient compte des exigences de
la mondialisation. Ce système, pouvant faire appel aux capitaux
privés suivant un programme d'investissement précis
accepté par les six pays de la CEMAC. Ainsi, il s'agira de faire des
corridors Tchad - Cameroun, RCA - Cameroun, Congo - Cameroun, Gabon - Cameroun
et Guinée Equatoriale - Cameroun de véritables couloirs
compétitifs et modernes qui répondent aux normes de routes
à grands trafics, bâties sur deux ou trois voies de circulation
avec des distances plus économiques et des tracés moins dangereux
et mieux structurés.
La constitution d'un fond communautaire pour la construction
et l'entretien des infrastructures de transport. Les modalités de
fonctionnement de ce fond devront faire l'objet d'une étude approfondie.
La mise en application des Actes CEMAC en matière de
libre circulation des personnes et des biens pour éviter les multiples
tracasseries et pertes de temps observées en ce moment dans les pays de
la zone CEMAC. Ces tracasseries pénalisent fortement les échanges
et occasionnent des pertes énormes pour les commerçants surtout
en ce qui concerne les produits périssables. Cela suppose
alors :
· L'établissement effectif des passeports
communautaires pour les personnes qui le désirent (consultants et
prestataires de services divers).
· La fluidité du trafic routier à travers
la mise en application des instruments de facilitation (sauf conduit et titre
du transit).
· l'uniformité des tarifs douaniers et
l'allègement des procédures en ce qui concerne le transport des
marchandises ou produits de la sous région.
Ces dispositions ou mesures demandent un engagement et une
ferme volonté politique des Etats de la sous région. Le
Secrétariat Exécutif de la CEMAC devra doubler des efforts pour
leur application effective.
Pour une amélioration du transit des pays
enclavés, CABANIUS P. (2003) propose que les conventions
bilatérales signées entre le Cameroun et le Tchad, le Cameroun et
la RCA séparément puissent être reprises dans le cadre d'un
Accord de Transport en Transit tripartite (Cameroun, Centrafrique et Tchad),
ce qui permettrait
une harmonisation des politiques de transport en transit des
trois pays couvrant procédures douanières, adoption des standards
techniques communs et d'instruments légaux réglementant le trafic
en transit des marchandises et des véhicules.
2. 2- Le développement des modes alternatifs
au transport routier
comme les voies d'eau intérieures et
le chemin de fer
L'Afrique Centrale dispose d'un important réseau
hydrologique qui est capable de réguler les mouvements des marchandises
et accroître le transport intracommunautaire et de transit. Une telle
opportunité constitue une complémentarité pour les
réseaux routiers et ferroviaires qui devrait être mieux
exploitée et mieux organisée pour le développement du
commerce international.
De tout temps, il est reconnu que le transport par voies
d'eau est le plus économique, le moins polluant et le plus efficace. Ce
mode de transport apparaît comme le plus avantageux pour les
économies des pays en développement. Avec la mise en place de la
Commission Internationale du Bassin Congo- Oubangui - Sangha (CICOS) dont le
siège est à Kinshasa, et qui regroupe en son sein quatre pays
à savoir le Cameroun, la RCA, la RDC et le Congo Brazzaville, il y a
lieu de penser qu'une aire nouvelle se pointe à l'horizon pour le
développement de ce mode de transport combien indispensable.
Il faut souligner que sa structuration présente un
grand avantage non seulement pour les populations riveraines qui ne disposent
pas d'autres moyens de transport que la voie d'eau mais aussi pour le
développement du transport multimodal en Afrique Centrale.
L'Afrique Centrale doit pouvoir réorienter sa
politique aujourd'hui vers le développement des voies d'eau afin de
mieux structurer son avenir. Avec la mise en place de la CICOS, le transport
par voies d'eau navigables doit pouvoir sortir de sa profonde léthargie
et occuper une place de choix dans les grands axes d'un développement
intégré et durable de la sous région.
L'absence de connexion des voies ferrées des pays de la
CEMAC est une entrave sérieuse.
A partir d'une distance de 400 km, le transport ferroviaire
devient plus économique que le transport routier. Compte tenu de la
longueur du chemin de fer TRANSCAM sur la relation Yaoundé -
Ngaoundéré (619 km), le transport par rail serait
économiquement plus rentable en principe.
Dans la perspective du développement économique
du Tchad et de la RCA, l'extension à terme d'une ligne de chemin de fer
aurait certainement un effet d'entraînement important sur les
activités des trois pays concernés.
Le Cameroun a une position stratégique par rapport
à l'Afrique de l'Ouest et Centrale. En prolongeant le chemin de fer
camerounais vers le Nigeria et le Tchad, la RCA au centre, la Guinée
Equatoriale, le Gabon et le Congo, ce projet pourrait constituer une porte de
salut aux ports nigérians toujours engorgés, et aux
régions enclavées du Nord Gabon, Nord Congo et Nord Guinée
Equatoriale.
2. 3- L'entretien du réseau routier
existant
Dans le document d'analyse SSATP n° 4, le réseau
routier a été reconnu comme étant l'infrastructure
publique la plus importante en termes de patrimoine. La mesure de la valeur du
patrimoine routier et les conséquences financières des retards
d'entretien pour l'économie et pour les usagers incitent à
accorder un rang de priorité élevé à l'entretien
des routes. Ce qui est d'autant plus vrai dans les pays d'Afrique subsaharienne
où, les coûts pour les usagers d'un réseau routier
détérioré sont très élevés et
limitent le potentiel de développement économique.
Le manque d'entretien des routes équivaut à un
désinvestissement puisqu'il revient à sacrifier les
investissements consentis antérieurement. Les études
menées par la SSATP ont montré que des dépenses
d'entretien préventif d'un montant de 12 milliards de dollars auraient
pu permettre d'éviter des pertes de l'ordre de 45 milliards de dollars
en valeur des infrastructures mises en place dans les années 70 et
80.
EKWALLA B (2005) propose parmi ses pistes de solutions au
problème de transport en Afrique Centrale une stratégie qui
consiste à préserver et à consolider les acquis en
matière d'infrastructures existantes.
Cette stratégie vise essentiellement à
réhabiliter et à reconstruire l'ensemble du réseau actuel
suivant les mêmes tracés, en vue de faciliter la circulation et
l'acheminement des marchandises. Les normes de construction et de gestion du
patrimoine infrastructurel actuel ne changent pas fondamentalement. Ce qui
suppose que les tracés et les largeurs des routes et des chemins de fer
ne sont pas fortement modifiées ainsi que leur mode de gestion. Les
Etats procèdent comme par le passé à assurer le
financement des infrastructures avec l'appui des partenaires au
développement.
2. 4- L'utilisation des Techniques de l'Information et
de la Communication
En mai 1997, la CNUCED a convoqué une réunion
d'experts sur l'utilisation de l'informatique pour accroître
l'efficacité des systèmes de transit. Cette réunion avait
pour principal objectif de donner aux experts l'occasion d'étudier la
façon dont les Technologies de l'Information et de la Communication
peuvent faciliter les opérations de transit, renforcer le contrôle
du transit douanier et simplifier les procédures de transit. Selon les
recommandations de la réunion, la CNUCED devrait, en coopération
avec toutes les autres parties intéressées, s'employer à
mettre au point un module sur le transit, ce module (SYDONIA) devrait couvrir
toutes les fonctions de contrôle douanier et de suivi du transport des
marchandises en transit du début à la fin d'une opération
de transit, y compris la décharge des garanties le cas
échéant.
Le module peut être utilisé pour tous les types
de transit, et couvre les 4 mouvements suivants
· Du bureau d'entrée à la frontière
vers le bureau intérieur (transit d'importation),
· Du bureau d'entrée à la frontière
vers un bureau de sortie à la frontière (transit direct),
· D'un bureau intérieur vers un bureau de sortie
à la frontière (transit d'exportation),
· D'un bureau intérieur vers un autre bureau
intérieur (transit intérieur).
Le module fonctionne de manière satisfaisante et a
été récemment amélioré grâce à
la mise au point de nouvelles fonctions telles que le déroutement
(changement de bureau de destination). Étant donné que les
douanes reçoivent à l'avance et en temps opportun des
informations complètes sur toutes les opérations et qu'il n'est
pas nécessaire de saisir à nouveau les informations dans le
bureau de destination, les délais de traitement sont
considérablement réduits à la frontière, ce qui
facilite le commerce.
Quatre Etats de la CEMAC utilisent déjà le
SYDONIA à savoir le Cameroun, le Gabon, le Congo, et le Tchad. Il est en
cours d'installation en RCA et en cours d'adoption en Guinée
Equatoriale.
Il ressort de cette section que les Etats membres de la CEMAC
devraient :
1. Mettre en application les Actes CEMAC en matière de
libre circulation des personnes et des biens pour éviter les multiples
tracasseries et pertes de temps observées en ce moment dans les pays de
la zone CEMAC.
2. Favoriser le développement des modes alternatifs au
transport routier comme les voies d'eau intérieures et le chemin de fer.
Ces modes de transport sont plus économiques, moins polluants, et
apparaissent comme les plus avantageux pour l'économie des pays en
voies de développement.
3. Entretenir les réseaux routiers existant. Car, le
manque d'entretien des routes équivaut à un
désinvestissement puisqu'il revient à sacrifier les
investissements consentis antérieurement.
4. Utiliser davantage les TIC qui permettent de réduire
les coûts et les délais d'importation, d'exportation et
d'acheminement des marchandises.
Conclusion
Une lecture des programmes de politique des transports
présentés ci-dessus fait ressortir le souci de faciliter les
échanges dans la SR par l'amélioration des infrastructures de
transport. En effet, les pays de la CEMAC ont besoin d'un système de
transport et de communication efficace pour transporter leurs produits sur les
marchés nationaux, régionaux et internationaux. Le transport de
marchandises en Afrique est beaucoup plus difficile et deux fois plus cher que
dans d'autres régions en développement, et tout
particulièrement dans les pays enclavés. Des améliorations
de la politique à cet égard et une réforme
règlementaire dans le secteur du commerce, des transports et des TIC,
ainsi qu'au niveau du renforcement des capacités et des infrastructures
matérielles pourraient réduire de manière significative
les frais de transport et multiplier les capacités dans ce secteur.
Conclusion deuxième partie
Dans le but de faciliter les échanges commerciaux dans
la CEMAC, il était question dans cette partie de présenter les
généralités sur la nation de FE et, ensuite de montrer que
l'aménagement des infrastructures de transport surtout terrestres ainsi
que l'application de la réglementation établie en matière
de transport permettraient de faciliter les échanges.
La présentation de la généralité
sur la notion de FE a consistée d'une part à présenter les
origines, les principales définitions et les avantages et
inconvénients de la FE et, d'autre part, à présenter les
différentes conventions qui existent dans la SR en matière de
transport terrestre. Il ressort que la FE, qui est un ensemble de mesures
prises pour faciliter la libre circulation à l'échelle
internationale des personnes et des biens et, réduire les coûts
liés aux échanges est une priorité manifeste pour tous les
pays
Les différents programmes de politique de transport
sous régionaux ainsi que les recommandations faites visent
l'amélioration des échanges commerciaux. Les infrastructures de
transport entre les différents pays de la SR sont très faibles
à la fois du fait de la priorité donnée aux
infrastructures de transport internes ou liées au commerce
international, sur les infrastructures interrégionales Cette faiblesse
des infrastructures de transport entre les différents pays constitue un
des obstacles majeurs à l'intégration régionale. Ce n'est
pas un hasard si l'intégration régionale européenne a
été accompagnée d'un effort important en terme
d'infrastructure publique : le tunnel sous la Manche, les trains à
grandes vitesse, et les nombreux projets d'infrastructure de transport. Les
gains direct et indirect de l'intégration commerciale ne peuvent
être pleinement exploités que si l'infrastructure à
l'intérieur et entre les pays concernés est satisfaisante.
Conclusion générale
Il était question dans ce travail de répondre
à la question de savoir quelle est la contribution du secteur transport
dans l'amélioration des échanges entre les pays de la zone CEMAC.
Au terme de cette étude il ressort que :
· Le système de transport dans l'espace CEMAC est
encore faible, mais il s'améliore peu à peu grâce au
bitumage progressif des axes communautaires. Le transport routier
représente 90% du transport interurbain, mais les liaisons physiques et
les services proposés sont insuffisants.
· Les réseaux ferroviaires ne sont pas assez
denses, encore moins connectés entre eux.
· De nombreux ports maritimes luttent pour offrir des
services compétitifs et les voies de navigation intérieure sont
très peu intégrées au réseau de transport.
· Le transport aérien n'a pas pleinement
bénéficié de la décision de Yamoussoukro
adopté en 1999 qui prône l'intégration régionale des
compagnies aériennes de la SR.
Sur les routes, les conditions s'améliorent lorsque les
pratiques recommandées par le programme de transport pour l'Afrique
subsaharienne (SSATP) ont été mises en oeuvre. Les frais de
transport demeurent toutefois élevés, beaucoup plus que dans
d'autres régions en développement. Ils représentent en
moyenne 14% de la valeur totale des exportations par rapport à 8,6% pour
l'ensemble des pays en développement, et, ils sont encore plus
élevés pour de nombreux pays enclavés tels que le Malawi
56%, le Tchad 52%) et le Rwanda 48% (CEA 2004).
Les pays de la SR regorgent d'un potentiel énorme en
ressources naturelles comme le pétrole, le cacao, le café, le
diamant, l'or, le bois etc. L'insuffisance ou l'absence d'infrastructures de
communication adéquates et des barrières diverses, freinent la
compétitivité de ces produits sur le plan international. Le
niveau d'échanges sous régional reflète la qualité
de son système de transport. Il est donc indispensable de
développer aussi bien les échanges intra régionaux que les
échanges multilatéraux. Ceci suppose le développement du
système de transport, la mise en place des critères permettant la
promotion des échanges. Toutefois, pour capitaliser les efforts
déjà consentis par les Etats membres de la CEMAC, la prise en
compte des échanges informels doit être accentuée. Le
système de transport contribuerait efficacement à faciliter les
échanges grâce à la réalisation des projets
d'infrastructures de transport en cours et la qualité du service qui
passe par la formation des acteurs du transport.
La facilitation des échanges ne peut prospérer
que dans le cadre d'une économie reformée. D'où la
nécessité entre autres de :
· doter les économies d'infrastructures de
qualité (routes, télécommunications, etc.) ;
· accélérer la mise en place de la
réforme portuaire du Cameroun (la modernisation en cours des
infrastructures du Port de Douala devrait accélérer la
réduction des délais de passage) ;
· réduire autant que possible les obstacles aux
échanges entre les économies ;
· appliquer les textes réglementaires notamment la
libre circulation des personnes et des biens ;
Dans cette nouvelle économie de communication
instantanée, où de plus en plus tout ce qui touche au commerce
des biens et services, se fait électroniquement, c'est plus que jamais
au niveau de la livraison, autrement dit des transports et de la logistique que
se trouve le principal goulot d'étranglement de l'économie.
Le franchissement des frontières nationales -- ports,
aéroports, postes frontières routiers -- impose aux
expéditions, à l'entrée comme à la sortie, un
ensemble complexe de formalités. Les pays qui font le nécessaire
pour que ces formalités soient effectuées dans les meilleures
conditions de coût et de rapidité possibles, en tenant
dûment compte des contrôles nécessaires pour protéger
l'intérêt du public, bénéficient de nombreux
avantages. Ils attirent les investissements étrangers directs
destinés à établir des structures d'importation, de
production et de distribution qui, de ce fait créeront des emplois. Ils
luttent contre la corruption des fonctionnaires et des milieux du négoce
et limitent les possibilités de corruption ou les incitations à
la corruption. Ils minimisent les prix à l'importation et donc
l'inflation, et ils donnent leur chance aux exportateurs, et en particulier aux
petites et moyennes entreprises, avec des livraisons fiables et rapides, et des
prix à la livraison acceptables sur les marchés mondiaux de plus
en plus compétitifs.
Mais il ne sera possible d'exploiter tout le potentiel que
présentent ces investissements au plan des échanges
internationaux que si une action est menée parallèlement pour
améliorer systématiquement l'infrastructure invisible de la
production et de l'échange de l'information qui sous-tend et permet de
contrôler tous les mouvements des biens exportés et
importés.
Bien que dans son organisation, la CEMAC ait
déjà défini et adopté par consensus régional
des itinéraires structurants de transit en zone CEMAC. Il faut tout de
même reconnaître et admettre que, jusqu'à ce jour, il
n'existe véritablement pas d'itinéraires ou de réseaux
routiers communautaires. En effet, tous les réseaux routiers et
ferroviaires actuels qui existent en Afrique Centrale, ont été
conçus et mis en service par la seule volonté de chaque Etat et
non par la volonté ou une politique communautaire quelconque
émanant de la CEMAC.
Une parfaite structuration du système de transport
actuel, le développement des modes alternatifs au transport routier,
l'entretien du réseau routier existant et enfin l'utilisation des TIC.
Sont quelques unes des recommandations que les dirigeants des pays de la CEMAC
devraient prendre en compte pour voir les échanges commerciaux
s'améliorer et s'adapter aux contraintes et caractéristiques du
21ème siècle qui sont : la vitesse la
sécurité et l'efficacité.
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Le dictionnaire ESSENTIEL, dictionnaire encyclopédique
illustré, Hachette 1993
MAMADOU KOUMARE H. 2005. Les infrastructures de transport
et l'intégration régionale en Afrique centrale. Commission
Economique des Nations Unies pour l'Afrique, bureau Sous Régional pour
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MAMADOU KOUMARE H. , GOMA L. S. 2005. Les économies
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MINT,. 2004. Elaboration de la stratégie
sectorielle, rapport diagnostic, Yaoundé, Mars.
MNITP, 2008. A la découverte d'une prouesse
technologique, Génie Civil Magazine, Yaoundé, Mai.
MINTP, 2008. La protection du patrimoine routier au
Cameroun,. Génie Civil Magazine, Edition spéciale,
Yaoundé.
MINTP, 2006. Plan Directeur Routier du Cameroun
Document de synthèse Coopération Cameroun - Union
Européenne, Février.
NGOUMBE Z. 2004. Rapport sur les indicateurs de performance
du secteur des transports au Cameroun, Avril.
Philippe M. et Carol A. R. 1996. Localisation industrielle,
intégration régionale et infrastructure publique. Théorie
et implications pour l'Afrique. Document spécial n° 2 Mai.
Programme FASTRAC, 2006. Rapport intermédiaire
d'exécution, du 06 Juin au 31 Octobre.
Rapport d'activités 2004, Commission Economique pour
l'Afrique, Bureau Afrique Centrale.
Rapport d'activités de la première étape du
processus d'intégration économique de la CEMAC 1999-2004,
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale,
Secrétariat Exécutif.
Stephen BRUSHETT, 2006. Gestion et financement des
infrastructures de transport routier en Afrique. Document d'analyse
N° 4 SSATP.
TAPONFACK TEMGOUA Jean Justin,. 2007. Transports et
Intégration en Zone CEMAC. Mémoire DESS Economie des
Transports, UY II.
UE, CEMAC, 2006. Mise en oeuvre de la procédure
de Transport Inter - Etats des Pays de l'Afrique Centrale (TIPAC)
document de présentation du rapport provisoire, Décembre.
LISTE DES SITES
WEB
· http://www.cemac.cf
· http:/www.izf.net
· www.id21.org
· www.sade.int.
· www.ceeac-eecas.org
· www.comesa.int
· -
www.Cameroon-info.net
· -
www.worldbank.org
· -
www.jeuneafrique.com
· www.ifrtd.org
LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
N°
|
Noms et prénoms
|
Fonction
|
1
|
OUOKAM Richard
|
Economiste des Transports MINT
|
2
|
TOGE Daniel
|
Chef de Service Bureau de Transit Port de Douala
|
3
|
BILONG 2 Paul André
|
Chef Service Transport Routier de Transit MINT
|
4
|
MOBIRI Célestin NONO
|
Gestionnaire Comptable BARC Douala
|
5
|
DJONGA Colbert
|
Sous Directeur des Transports Ferroviaires MINT
|
6
|
Daniel EKWALLA BOUMA
|
Consultant indépendant
|
ANNEXES
1- CARTE DE LA CEMAC
2- SCHEMA D'AMENAGEMENT DU RESEAU ROUTIER
3- ITINERAIRES REGIONAUX STRUCTURANTS
4- ECHANGES COMMERCIAUX DES PAYS DE LA CEMAC DE 1995
A 2005
ANNEXE 1. CARTE DE LA CEMAC
ANNEXE 2. SCHEMA D'AMENAGEMENT DU RESEAU
ROUTIER
ANNEXE 3. ITINERAIRES REGIONAUX STRUCTURANTS
Propositions d'actualisation horizon 2010
ANNEXE 4. ECHANGES COMMERCIAUX DES PAYS DE LA CEMAC
DE 1995 A 2005
TABLE DES MATIERES
Pages
Remerciements
......................................................................................
2
Sommaire
...............................................................................................
3
Liste des sigles et abréviations
................................................................... 4
Liste des tableaux et photos
..................................................................... 6
Résumé - Abstract
..............................................................................
7
Introduction générale
..........................................................................
8
PARTIE I : INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT ET
ECHANGES
COMMUNAUTAIRES
...................................................... 13
Introduction première partie
..................................................................14
CHAPITRE 1: PRESENTATION DU SECTEUR TRANSPORT DE LA
ZONE
CEMAC
.............................................................................................16
SECTION 1- ETAT DES LIEUX DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
................. 17
1.1- Caractéristique des infrastructures maritimes
................................ 17
1.2- Caractéristiques du réseau routier
............................................. 19
1.3- Caractéristique du réseau ferroviaire
......................................... 21
1.4- Caractéristiques du réseau aérien
............................................. 23
SECTION 2- LES PRINCIPALES LIAISONS TERRESTRES DE LA ZONE CEMAC
........... 24
2.1- Les corridors conventionnels
................................................ 24
2.2- Les liaisons non conventionnelles
............................................ 27
CHAPITRE 2: DESCRIPTION DES ECHANGES COMMERCIAUX
COMMUNAUTAIRES
..........................................................32
SECTION 1- PRESENTATION DES SECTEURS ECONOMIQUES DES PAYS
DE LA SR 32
1.1- Le secteur primaire
............................................................ 32
1.2- Le secteur industriel
............................................................ 37
SECTION 2- SITUATION DES ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRES
................. 38
2.1- Les échanges intra communautaire
........................................ 38
2.2- Les échanges multilatéraux
.................................................. 43
Conclusion première partie
................................................................... .46
PARTIE II : ROLE DES INFRASTRUCTURES DE
TRANSPORT
DANS LE PROCESSUS DE
FACILITATION DES
ECHANGES DANS LA ZONE
CEMAC ...................... 48
Introduction deuxième
partie...................................................................
49
CHAPITRE 3 : GENERALITES SUR LA NOTION DE
FACILITATION DES
ECHANGES
................................................................
50
SECTION 1- GENESE DU CONCEPT DE FACILITATION DES ECHANGES
................... 51
1.1- Les origines du concept de Facilitation des Echanges
..................... 51
1.2- Définition de la facilitation des échanges
................................... 52
1.3- Avantages et inconvénients de la FE
........................................ 53
SECTION 2- LA REGLEMENTATION DES ECHANGES DANS LA SR
.......................... 55
2.1- Les conventions générales
...................................................... 55
2.2- Les conventions bilatérales
..................................................... 57
CHAPITRE 4 : INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT COMME MAILLON
ESSENTIEL DES ECHANGES INTRA
COMMUNAUTAIRES .... 61
SECTION I- LES PROGRAMMES DE POLITIQUE DE TRANSPORT SOUS
REGIONAUX. 62
1.1- Le Programme de Politique de
Transport en Afrique Sub saharienne ... 62
1.2- Le Programme Transport Inter Etats des Pays
d'Afrique Centrale ..... 63
1.3- Le Programme de Facilitation des Transports en Afrique
Centrale ...... 65
SECTION II- RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES POUR UNE
REDYNAMISATION
DES ECHANGES SOUS REGIONAUX
................................................ 67
2.1- Une parfaite structuration du système de transport
actuel ................. 69
2.2- Le développement des modes alternatifs au transport
routier ........... 71
2.3- L'entretien du réseau routier existant
72
2.4- L'utilisation des Techniques de l'Information et de la
Communication 73
Conclusion deuxième partie
................................................................... 75
Conclusion générale
..................................................................... 77
Bibliographie
.......................................................................................
80
Annexes
..............................................................................................
83
Table des matières
.................................................................................
88
* 1 Propos contenus dans
l'exposé présenté à l'atelier de mise en oeuvre de
la stratégie africaine commune pour la protection des
végétaux à Limbé, au Cameroun du 10 - 14 mars 2003
par NJINYAM Steven, Expert Principal an Agriculture, CEMAC
* 2
www.jeuneafrique.com article
de Jean Dominique Geslin du 15 décembre 2002.
* 3 Dr ONGOLO Z. Cours DESS
2008
* 4
www.jeuneafrique.com article
de Jean Dominique Geslin du 15 décembre 2002.
* 5 Plan Directeur Consensuel
des Transports en Afrique Centrale, adopté par les Chefs d'Etat et de
Gouvernement des Etats membre de la Communauté Economique des Etats de
l'Afrique Centrale (CEEAC) le 27 Janvier 2004. Il s'agit d'une liste de projet
d'infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et fluviales. Le
projet consiste à bitumer, réhabiliter ou construire une
infrastructure ayant un caractère intégrateur.
* 6 Étude
intitulée Transparency & Trade Facilitation in the Asia
Pacific : Estimating the gains from reform (transparence et facilitation
des échanges dans la région Asie pacifique : estimation des
gains tirés du processus de reforme), Matthias Helble, ben Shepherd et
John S.Wilson (septembre 2007)
* 7
Convention
sur le contrat de transport international de marchandises par
route (CMR) signée le 19 mai 1956 à
Genève.
* 8 Système Douanier
Automatisé, logiciel utilisé pour le traitement informatique des
déclarations en douane à l'import et à l'export.