MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE
TOGOLAISE
ET DE LA RECHERCHE
Travail - Liberté - Patrie
UNIVERSITE DE LOME
ECOLE DES ASSISTANTS MEDICAUX
ANNEE ACADEMIQUE 2008- 2009
Mémoire N°________
THEME
MEMOIRE
présenté et soutenu publiquement à
Lomé le 21 Octobre 2009
pour l'obtention du Diplôme Universitaire d'Assistant
Médical
Option : TECHNICIEN SUPERIEUR EN
INSTRUMENTATION CHIRURGICALE
Par
KPAKPO A. P. Mireille
Née le 22 DECEMBRE 1971 à COTONOU
Département Du Littoral - République du
Bénin
EXAMINATEURS DU MEMOIRE
Président du Jury : Professeur H. TEKOU
Juge : Docteur J-P. K.. GNASSINGBE
Juge : Docteur B. AMANA
Directeur de Mémoire : Docteur R. ADAMA
-+---.0-
PRATIQUE DE LA PREVENTION DES INFECTIONS CHEZ
L'INSTRUMENTISTE AU COURS DES INTERVENTIONS CHIRURGICALES AU CHU DE LOME
TOKOIN
UNIVERSITE DE LOME
ECOLE DES ASSISTANTS MEDICAUX
(E.A.M)
LISTE DU PERSONNEL ADMNISTRATIF DE L'ECOLE
2008 - 2009
Directeur : Professeur Agrégé Lonomba
SOUSSOU
Directeur Adjoint : Professeur Agrégé
KPEMISSI Eyawèlohn
Secrétaire : Mme NAMBATOU ABALO
Pyalo
Coordonnateurs
Filière Médicale : Docteur Komi
ADJOH
Filière Génie Sanitaire : Monsieur
Ségla SANNI
Filière Anesthésie-Réanimation : Docteur
Kadjika TOMTA
Filière Radiologie-Imagerie Médicale : Professeur
Koffi N'DAKENA
Filière Ophtalmologie : Professeur Komi
BALO
Filière Instrumentation Chirurgicale : Professeur
Afandolo Hubert TEKOU
LISTE NOMINATIVE DU PERSONNEL ENSEIGNANT
(Année Universitaire 2008 - 2009)
A. DIRECTEURS HONORAIRES
Professeur K. NATHANIELS (1972-1982)
Professeur A. AGBETRA (1982-1992)
Professeur O. TIDJANI (1992-1995)
Professeur K. TATAGAN-AGBI (1995-2003)
B. ENSEIGNANTS RESIDENTS
I - ENSEIGNANTS DE LA FACULTE MIXTE DE MEDECINE ET DE
PHARMACIE
Professeurs Honoraires
Professeur K. JAMES Anatomie
Professeur D. AMEDEGNATO Thérapeutique
Professeur S. BOUKARI Histologie - Embryologie
Professeur Ag. K. AGBO Parasitologie.
Professeurs Titulaires
M. O. TIDJANI Pneumo phtisiologie
Mme M. PRINCE-DAVID Bactériologie, Virologie
Mme K. TCHANGAÏ-WALLA Dermatologie
M. K. BALO Ophtalmologie
A. TEKOU Chirurgie pédiatrique
M. MIJIYAWA Rhumatologie
D. REDAH Gastro-entérologie
A. Y. SEGBENA Hématologie
G. NAPO-KOURA Anatomie Pathologique
K. N'DAKENA Radiologie - Imagerie médicale
A. AYITE Chirurgie Générale
B. BAKONDE Pédiatrie
V. PITCHE Dermatologie
Y. ATAKOUMA Pédiatrie.
A.GBADOE
Pédiatre
Maîtres de Conférence
Agrégés
M. B. DOSSIM Traumatologie
B. SOUSSOU Cardiologie
Mlle A. VOVOR Hématologie
M. E. KPEMISSI Oto-Rhino-Laryngologie
A. BALOGOU Neurologie
B. SONGNE Chirurgie Générale
K. ATTIPOU Chirurgie Viscérale
M. BANLA Ophtalmologie
B. BALAKA Néo-natologie
K.E.ADJENOU
Radiologie-Imagerie Médicale
E.BOKO
Oto-Rhino-Laryngologie
M.BELO
Neurologie
E.D.J.DOSSEH Chirurgie
Générale
Maîtres-Assistants des Services Universitaires
des Hôpitaux
T. E. ANOUKOUM Urologie
E. GOEH-AKUE Cardiologie
Y. POTCHOO Pharmacologie
K. TOMTA Anesthésie Réanimation
K. FOLLIGAN
Histologie- Embryologie
A. F. OURO BANG'NA
Anesthésie- Réanimation
G. K. AKAKPO-NUMADO Chirurgie
Pédiatrique
K. J-P. GNASSINGBE Chirurgie
Pédiatrique
Chefs de Clinique - Assistants de Faculté -
Assistants des Services
Universitaires des
Hôpitaux
M. K. BISSANG Chirurgie
Mme O. AGBODJAN-DJOSSOU Pédiatrie
M. T. GHEDEHOUSSOU
Pédiatrie
K. WONEGOU Gynécologie
A. HOUNKPATI Pneumologie
Mme K. LAWSON-EVI Pédiatrie
M. A. AKAKPO-VIDAH Urologie
B. AMANA Oto-Rhino-Laryngologie
A. R. ADAMA Gynécologie Obstétrique
T. MOUZOU Anesthésie - Réanimation
P. P. AGODA Odonto Stomatologie
L. K. AGODA-KOUSSEMA Radiologie - Imagerie Médicale
A. A. PATASSI Maladies Infectieuses
A. Y. DAGNRAN Bactériologie Virologie
S. BARAGOU Cardiologie
K. D. AYENA Ophtalmologie
A. D. AGBO Ophtalmologie
K. AHO Bactériologie Virologie.
II - ENSEIGNANTS DE LA FACULTE DES SCIENCES
Professeur Titulaire
M. M. GBEASSOR Physiologie
Maîtres de conférence
Agrégés
M. M. L. BAWA Chimie des Eaux
A. K. AKLIKOKOU Physiologie Animale
K. ASSIAMOUA Mathématiques
G. BABA Chimie des Eaux
K. AMOUZOU Biochimie, Chimie.
Maîtres Assistants
M. A. P. MOUZOU Physiologie Animale
K. M. ESSIEN Physiologie
K. EKLU-GADEGBEKOU Toxicologie
Assistants
M. A. d'ALMEIDA Mathématiques
A. EKOUHOHO Statistique.
III - ENSEIGNANTS DE LA FACULTE DES LETTRES, ARTS
ET SCIENCES HUMAINES
Assistants
M. B. BAOUTOU Relations humaines
K. ESSE Rhéologie.
IV - ENSEIGNANTS DE L'ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES
INGENIEURS
Maître de conférence
Agrégé
M. Y. DJIWONOU Topographie.
Assistants
M. K. AMEY Génie Civil/Structure
C.ASSIOBO-KOUGLO Technologie de construction.
V - ENSEIGNANTS DE L'ECOLE SUPERIEURE DE
TECHNOLOGIES BIOLOGIQUES ALIMENTAIRES
Professeur Titulaire
M. C. DE SOUZA Microbiologie
VI - ENSEIGNANT DE L'ECOLE DES ASSISTANTS MEDICAUX
M. S. SANNI Déchets solides.
VII - ENSEIGNANTS ``VACATAIRES''
Dr. K. ABI Biochimie Médicale
Dr. E. AKOLLY Education pour la Santé
Dr. A. M. DENKE Pathologie Animale
Dr. D. DJAGBA Stomatologie
Dr. K. KOFFIGUE Anatomie Pathologique
Dr. K. KOSSIDZE Néphrologie
Dr. T. NYANSA Pharmacologie
Dr. KOMBATE Déontologie, Expertise
Médico-légale
Dr. ACQUEREBURU Radio Anatomie
Dr. D. WEBIKE Urologie
Dr. K. ADJOH Pneumologie
Dr. T. K. ALLADO Sciences humaines
Dr. K. BADJIKLOU Parasitologie
Dr. A. DENKE Rhumatologie
Dr. ANANI Sémiologie Médicale
Dr. Y. KAVEGE Néphrologie
Dr. A. YIBOR Epidémiologie
Dr. K. AMOUZOU Anatomie
Dr. T. AGBOLI Gynéco Obstétrique
Dr. D. SOKPO KANNY Pathologie Médicale
Dr. F. ADAMBOUNOU Biophysique
Dr. D.BAKOUSA Santé
Publique
Mme A. EKLU NATEY Electroradiologie
Ing. K. ASSIONGBON Hydraulique
Ing. K. BOLOR Assainissement
Ing. C. EUSEBIO Assainissement
Ing. EKOUE-HAGBONON Architecture/Urbanisme
Ing. G. KOLANI Etude des pesticides
Ing. K. KOUEVI Approvisionnement en Eau Potable
Ing. K. KOULEKEY Plomberie Sanitaire
Ing. D. TCHAA Urbanisme
Ing. A. TONIN Informatique
Ing. Y. TSOGBE Génie Civil
M. M. ADJA Technique d'Imagerie
M. K. AMEGBO Entomologie
M. K. DJAGADOU Soins Infirmiers
M. D. ADJAMAGBO Technique d'Imagerie Standard
M. S. AHOLOU Prévention des Infections
M. H. AMIDOU Technique d'Imagerie Standard
M. K. E. OTOGBE Hygiène Hospitalière
M. A. PEWISSI Anglais
M. E. ASSOTI Anatomie Oculaire
M. A. DJAGNIKPO Anatomie Oculaire
Mme A. KULETE Soins
A. KONDET Anest
Nous dédions ce travail :
Tu es notre Seigneur, notre Sauveur qui a fait le Ciel et la
Terre et tout ce qu'il contient et Tu es également l'Auteur de ce
mémoire.
Oui, Tu as oint d'huile notre tête et notre coupe
déborde.
« Bénis soit l'homme qui met sa confiance en
l'Eternel.
Il est comme un arbre planté près des eaux et
son feuillage reste vert ; même en année de
sécheresse, il ne cesse de porter des fruits.»
Jérémie 17 : 7 - 8
· A mon époux Hontongnon et à notre
fils Josué
Tant de projets ont été annulés, tant de
sacrifices ont été consentis, parce que vous voulez veux que nous
allions toujours de l'avant.
Que Dieu vous bénisse.
· A mon feu père Marcel
De ton vivant, tu t'es dévoué corps et âme
pour le bien-être de tes enfants avec dynamisme, amour et tendresse.
Nous aurions été heureux tous deux de nous
retrouver l'un dans les bras de l'autre en ce jour mémorable de
récolte et de semence.
Repose en paix Cher Papa et que le Seigneur te garde dans son
royaume de gloire.
· A feue Mémé Marie
Je te dédie ce travail pour toutes les charges morales
que tu as assumées pour m'élever et faire de moi ce que je
suis.
Que Dieu t'accorde la lumière éternelle.
· A mon aîné KOUNOUDJI Pierre &
Paul
Je te dédie ce mémoire pour ton soutien
indéfectible durant mon cursus de formation et pour les conseils que tu
me donnais pendant mes moments difficiles.
Puisse l'Eternel des Armées te protège et te
guide.
Nous remercions :
§ Le Projet Renforcement Humain pour le Secteur
Santé (P R H S S)
Pour nous avoir accordé la bourse pour cette formation.
§ Monsieur HOFE K. Simon, son épouse et sa
fille
Pour tout le service rendu.
Que Dieu vous bénisse et protège votre foyer.
§ Monsieur ALLADAYE Franck de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines du
Bénin
Pour tout le service rendu.
Dieu vous le rendra au centuple.
§ Tous nos collègues de la Promotion : 2006 -
2009
Merci pour tous les moments de souffrance et de joie
partagés ensemble. Très bonne carrière sous la protection
de divine.
§ Tous ceux qui ont de près ou de loin
contribué à la réussite de ce travail
A tous ceux-là, nous disons : un bienfait n'est jamais
perdu.
A notre Maître et Président du
Jury,
Docteur TEKOU A. Hubert
- Professeur Titulaire de Chirurgie
Pédiatrique
- Chef du Département de Chirurgie et
Spécialistes Chirurgicales
- Coordonnateur de la filière des Techniciens
Supérieurs en Instrumentation Chirurgicale de l'Ecole des Assistants
Médicaux à l'Université de LOME
Nous sommes très sensibles à l'honneur que vous
nous faites en acceptant tout volontiers de présider le jury de notre
mémoire.
Votre présence dans ce jury illustre encore une fois
le rôle de père qui donne des conseils à ses enfants.
Vos qualités humaines, votre
disponibilité permanente malgré vos nombreuses occupations, votre
spontanéité à notre écoute et votre sens de
l'humour nous ont beaucoup marqués.
Daigne Dieu Tout Puissant vous protéger.
A notre Maître et Juge,
Docteur GNASSINGBE K. Jean-Pierre
- Chirurgien Pédiatre au CHU Tokoin de
Lomé
- Ancien Interne des hôpitaux de Lomé
- Maître - Assistant des services Universitaires des
Hôpitaux
Nous vous exprimons nos sentiments de gratitude pour
l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail.
Votre calme, votre modestie et votre disponibilité
nous ont toujours impressionnés.
Daigne le Seigneur vous garder dans sa paix, loin de tout
mal.
A notre Maître et Juge,
Docteur AMANA Bathokédéou
- Chirurgien Spécialiste de la Chirurgie Cervico -
Maxillo - Faciale
- Chef de Clinique Assistant des services Universitaires
des Hôpitaux
- Chirurgien des Hôpitaux
En acceptant d'être membre de ce jury, vous ne savez
quel honneur vous nous faites en ce grand jour
Votre simplicité, votre rigueur au travail bien fait,
et votre disponibilité permanente nous ont beaucoup marqués.
Que Dieu Tout Puissant vous comble de ses
bénédictions.
A notre Maître et Directeur de
Mémoire,
Docteur ADAMA Amah Rock
- Gynécologue obstétricien au CHU - TOKOIN
de Lomé
- Assistant Chef de Clinique à la Faculté
Mixte de Médecine et de Pharmacie de l'Université de
Lomé
- Ancien Interne des Hôpitaux
Nous vous exprimons nos sentiments de gratitude pour l'honneur
que vous nous faites en acceptant de diriger ce mémoire.
Grâce à vous ce travail à vu, le jour.
Votre savoir faire dans le calme, votre rigueur au travail,
votre sens du travail bien fait, votre dévouement et vos conseils pour
l'aboutissement de ce travail nous ont beaucoup marqués.
Soyez assuré de notre reconnaissance et que Dieu vous
bénisse.
`` Par délibération, l'Ecole a
arrêté que les opinions émises dans les mémoires qui
sont présentés doivent être considérées comme
propres à leurs auteurs et qu'elle n'entend leur donner ni approbation,
ni
improbation.''
LISTE DES SIGLES UTILISES
C H U-T : Centre Hospitalier et Universitaire de
Tokoin.
C L I N : Comités de Lutte contre les
Infections Nosocomiales.
C. CLIN: Centres interrégionaux de Coordination
de la Lutte contre les Infections
Nosocomiales.
WC: Water Close.
I D E: Infirmier Diplôme d`Etat.
S F E: Sage Femme d'Etat.
B T S: Brevet de Technicien
Supérieur.
D E S: Diplôme d'Etudes
Spécialisées.
O R L : Oto- Rhino Laryngologie.
T S A R: Technicien Supérieur en
Anesthésie Réanimation.
T S I C: Technicien Supérieur en Instrumentation
Chirurgicale.
VIH: Virus de l'Immunodéficience
Humaine.
P I : Prévention des
Infections.
I S O : Infection du Site
Opératoire.
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau I : Ancienneté
des instrumentistes.................................................... ......
47
Tableau II : Nombre des
interventions chirurgicales pratiquées..............................
48
Tableau III : Type
d'interventions
chirurgicales....................................................48
Tableau IV : Périodes de
la journée où avaient lieu les interventions
chirurgicales.....49
Tableau V : Durée des
interventions chirurgicales ..............................................
49
Tableau VI : Antiseptiques
utilisés
................................................................... 50
Tableau VII : Nombre de prise de
savon lors du lavage chirurgical........................ 51
Tableau VIII : Durée du
lavage
chirurgical.........................................................51
Tableau IX : Position des
mains........................................................................
52
Tableau X : Séchage
des mains avant le port de la blouse
stérile............................ 52
Tableau XI : Port de blouse
stérile lors des interventions chirurgicales...................
53
Tableau XII : Fautes d'asepsie
lors du port de la blouse stérile.............................
53
Tableau XIII : Port de
gants stériles
................................................................. 54
Tableau XIV : Disposition
aseptique du champ stérile sur la table opératoire...........
55
Tableau XV : Disposition
aseptique des instruments stériles sur la table opératoire...
55
Tableau XVI : Badigeonnage
large du site
opératoire...........................................56
Tableau XVII : Change de gants
après la disposition des champs stériles
................56
Tableau XVIII : Nettoyage des
instruments avec une solution lors des interventions...56
Tableau XIX : Fautes d'asepsie
dans les gestes lors des interventions chirurgicales....58
Tableau XX : Redisposition
aseptique des instruments sur la table opératoire........... 58
Tableau XXI : Fautes
d'asepsie lors du pansement de la plaie
opératoire.................59
Tableau XXII :
L'instrumentiste prépare le matériel utilisé pour la
décontamination.60
Tableau XXIII : Respect de la
concentration de la solution de décontamination......... 61
Tableau XXIV : Respect de la
durée de la décontamination...................................
61
Tableau XXV:
Désinfection des autres barrières de
protection................................62
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION
..............................................................................21
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES
.................................................24
CHAPITRE I : Définitions :
...................................................................25
CHAPITRE II : La Prévention des
Infections :...........................................................27
CHAPITRE III : Objectifs de la
PI.........................................................................
29
CHAPITRE IV Mesures préventives du risque
infectieux au bloc opératoire ........... 34
DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ETUDE
ET METHODOLOGIE ........... 36
CHAPITRE I : CADRE
D'ETUDE.................................................................................
37
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE................................................................................
43
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
...................................................46
CHAPITRE I : Profil des
instrumentistes........................................................47
CHAPITRE II : Circonstances de l'intervention
...............................................48
CHAPITRE III : Pratique de la PI chez l'instrumentiste en
pré-opératoire ...............50
CHAPITRE IV : Pratique de la PI chez l'instrumentiste en
per-opératoire.....................57
CHAPITRE V : Pratique de la PI chez l'instrumentiste en
post-opératoire immédiat :.. 60
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
.................................................63
CHAPITRE I : Sur la
méthodologie..............................................................64
CHAPITRE II : Sur le profil des instrumentistes
..............................................65
CHAPITRE III : Sur les circonstances de l'intervention
.....................................67
CHAPITRE IV : Sur la pratique de la PI chez l'instrumentiste en
pré-opératoire........68
CHAPITRE V : Sur la pratique de la PI chez l'instrumentiste en
per-opératoire .........77
CHAPITRE VI : Sur la pratique de la PI chez
l'instrumentiste en post-opératoire
immédiat
........................................................................80
CINQUIEME PARTIE : CONCLUSION ET
SUGGESTIONS....................83
CONCLUSION.......................................................................................84
SUGGESTIONS
.....................................................................................86
REFERENCES:
....................................................................................
89
ANNEXES :
.........................................................................................
94
Le bloc opératoire est un service dans lequel se
déroulent les interventions chirurgicales. C'est un site
protégé, un espace clos mis à l'abri de l'ambiance de
l'hôpital afin d'assurer la pratique des interventions chirurgicales dans
des conditions d'asepsie et de sécurité appropriées.
[1]
Ainsi, la prévention des infections nosocomiales,
infections contractées dans un établissement de soins
(76%des membres de l'équipe chirurgicale étaient
contaminés selon l'étude de Smith et al.
[2]), s'avère très indispensable.
Elles représentent une véritable gageure pour le
praticien en dépit du développement des antibiotiques. Selon une
étude faite en 2001 en France [3], en moyenne 10% des
patients hospitalisés avaient contracté ce type d'infection et
environ 10.000 en étaient décédés.
La formation d'instrumentiste ou de panseur vit le jour en
1947 où le premier diplôme délivré était le
Certificat d'Aptitude aux Formations d'Infirmier de Salle d'Opération
(CAFISO) en 1971, ou du Diplôme d'Etat d'Infirmier de Bloc
Opératoire (DEIBO) ou IBODE en 1992 [4].
Aujourd'hui, l'instrumentiste constitue donc dans les blocs
opératoires, un auxiliaire important dans la chaîne de
l'équipe opératoire et son rôle est indispensable à
la sécurité et au confort du patient et de l'équipe
chirurgicale.
Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de
Lomé-Tokoin est le premier centre de référence nationale,
on y effectue en moyenne quatre mile quarante-six (4046) interventions
chirurgicales par an au sein de ses services chirurgicaux.
Dans les blocs opératoires du CHU-Tokoin de Lomé
au Togo ou nous avons fait notre formation en instrumentation chirurgicale,
l'observance rigoureuse des mesures d'asepsie par les membres de
l'équipe chirurgicale à notre avis n'obéit pas aux normes
internationalement requises. Cet état de chose devrait fait courir au
personnel de santé et aux malades des risques d'infection
nosocomiales.
Quelles sont les fautes d'asepsie couramment commises au sein
des blocs opératoires du CHU- Tokoin de Lomé par l'équipe
chirurgicale ?
Quelle en est la part de l'instrumentiste ?
A cet effet, nous avons initié ce travail dont
l'objectif général est de contribuer à la
prévention des infections nosocomiales dans les blocs opératoires
du CHU-Tokoin de Lomé par une bonne pratique des mesures d'asepsie
auprès des instrumentistes y exerçant et au-delà de
l'équipe chirurgicale.
De cet objectif général, découlent les
objectifs spécifiques suivants :
1- Décrire le profil des instrumentistes formés
exerçant dans les différents blocs;
2- Décrire la pratique de la Prévention des
Infections (PI) par l'instrumentiste en :
- pré-opératoire ;
- per-opératoire et
- post-opératoire immédiat.
Pour mener à bien cette étude, nous avons
adopté le plan suivant :
Ø 1ère Partie :
GENERALITES
Ø 2ème Partie :
CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
Ø 3ème Partie :
RESULTATS
Ø 4ème Partie :
DISCUSSION
Ø 5ème Partie :
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Première Partie :
CHAPITRE I : DEFINITIONS
1.1. Instrumentiste :
C'est un infirmier ou une sage-femme ayant reçu une
formation spécifique et qui participe à l'acte chirurgical dans
la zone protégée au plus près du patient
[5].
Il a en charge l'organisation de l'instrumentation en fonction
de la chronologie des temps opératoires et de leurs
spécificités.
1.2. Infection et microbes :
C'est l'entrée et le développement d'êtres
vivants microscopiques appelés microbes dans l'organisme
[6].
Ces microbes créent des situations qui peuvent
être soient des suppurations, ou soient des maladies infectieuses dans le
corps humain.
Les microbes sont des germes responsables de l'infection.
Il en existe 4 types :
- les bactéries ;
- les virus ;
- les champignons et
- les parasites. [7]
Il existe un dernier type dont la classification varie selon les
auteurs, il s'agit des virions qui sont des particules virales arrivées
à maturité.
Les bactéries sont divisées en 3
catégories :
- les bactéries végétatives dont
l'exemple sont le staphylocoque,
- les mycobactéries (microbes de la tuberculose ou de
la lèpre) ;
- les endospores (tétanos) qui sont très
résistants et difficiles à tuer en raison de revêtement
protecteur.
1.3. Hygiène :
``Règles et conditions de vie, soins
nécessaires pour préserver la santé.
Ensemble de mesures destinées à préserver
les infections et l'apparition des mesures infectieuses.
[8]
1.4. Flore transitoire :
`` Ensemble des micro-organismes de passage acquis au contact
de personnes, des surfaces ou objets touchés au cours des gestes
quotidiens. Elle est surtout importante au niveau des surfaces
découvertes notamment les mains. [9]
1.5. Flore résidente ou
commensale :
`` Ensemble des micro-organismes vivants naturellement sur la
couche supérieure de l'épiderme, la partie supérieure des
follicules pileux et les conduits des glandes sébacées.
[9]
CHAPITRE II : LA PREVENTION DES
INFECTIONS (PI) :
La prévention a pour objectif d'empêcher la
pénétration de micro- organismes dans le corps humain.
La prévention de l'infection est donc l'ensemble des
mesures prises pour empêcher le développement de l'infection dans
l'organisme.
Elle consiste souvent à placer des barrières
protectrices et à utiliser des moyens de destruction des microbes.
Plusieurs méthodes permettent de prévenir
l'infection :
2.1. L'asepsie :
C'est l'effort fait pour empêcher la
pénétration des micro-organismes dans une partie du corps ou ils
peuvent déclencher une infection.
C'est aussi la méthode utilisée pour
empêcher le dépôt de microbes sur un instrument
stérile.
Le but de l'asepsie est de ramener à un niveau de
sécurité ou d'éliminer le nombre de micro-organismes aussi
bien sur les surfaces animées (la peau et les tissus) que sur les objets
inanimés (les instruments chirurgicaux).
2.2. L'antisepsie :
C'est une méthode qui consiste à prévenir
l'infection en détruisant ou en inhibant la croissance des
micro-organismes qui se trouvent sur la peau ou sur les autres tissus du
corps.
2.3. La décontamination :
Encore appelée pré désinfection, c'est le
prétraitement du matériel chirurgical avant son nettoyage. Il se
fait avec des désinfectants.
2.4. Le nettoyage :
Il consiste à enlever les matières
étrangères visibles à l'oeil nu sur la peau et sur les
instruments chirurgicaux.
2.5. La désinfection :
Elle permet d'éliminer la plupart des microbes qui se
trouvent sur un instrument.
2.6. La stérilisation :
Elle permet de tuer tous les microbes qui se trouvent sur les
instruments y compris les endospores.
CHAPITRE III : OBJECTIFS DE LA PREVENTION DES
INFECTIONS
C'est de réduire considérablement les risques
infectieux [10].
En chirurgie, l'utilisation des barrières de protection
se révèle un moyen sur et efficace pour éviter la
propagation de l'infection [4].
Les barrières de protection contre les infections
comprennent :
- le port de la tenue vestimentaire bloc opératoire,
- le lavage des mains,
- le port des gants,
- l'utilisation des solutions antiseptiques pour nettoyer la
peau avant toute
intervention chirurgicale,
- la décontamination, le nettoyage et la
stérilisation,
- l'élimination des déchets.
3.1. La tenue vestimentaire au bloc
opératoire
Elle doit être spécifique au bloc et
gardée exclusivement au bloc pour éviter des contaminations
croisées.
Cette tenue vestimentaire au bloc est composée
de :
- un bonnet qui couvre tous les cheveux,
- une bavette changeable tous les jours,
- un blouson (en couleur spécifique au bloc
opératoire),
- un pantalon,
- des bottes ou des chaussures spécifiques,
individuelles,
- des lunettes de protection (à mettre au dessus du
champ opératoire seulement pour éviter les accidents par
exposition au sang),
- un tablier en toile cirée ou en plastique (pour se
protéger contre les liquides biologiques),
- les gants de ménage individuel (pour le lavage des
instruments et le nettoyage de la salle opératoire).
3.2. Le lavage des mains au bloc
opératoire
On distingue le lavage simple des mains et le lavage chirurgical
des mains :
3.2.1. Le lavage simple des mains :
L'objectif est de prévenir la transmission manu
portée et d'éliminer la flore
transitoire.
Le temps minimum à respecter est de 30
secondes.
3.2.2. Le lavage hygiénique ou
antiseptique :
L'objectif est d'éliminer la flore transitoire et de
diminuer la flore commensale.
Le temps minimum à respecter est de 1
minute.
3.2.3. Le lavage chirurgical des
mains :
C'est la mesure la plus importante de la prévention des
infections.
L'objectif est d'éliminer la flore transitoire et de
réduire la flore commensale.
Il dure 6 minutes (avec le
rinçage) et à pour but de se débarrasser
de manière plus approfondie des germes avant un acte chirurgical ou
avant les gestes aseptiques ; il se fait dans la salle de lavage des
mains.
On utilise :
- du savon antiseptique à large spectre.
- l'eau bactériologiquement pure.
- lavabo muni d'un robinet à coude ou à
pédale.
- essuie-mains stériles.
- brosse à usage unique stérile
imprégnée ou non de solution moussante.
- poubelle.
Le lavage chirurgical s'effectue de la manière
suivante :
. Port de masque et de coiffe ajustés.
. Préparer la brosse.
· Laisser couler l'eau sur les mains, les poignets et les
avant-bras (30
secondes),
· Savonner soigneusement les mains, les poignets et les
avant-bras jusqu'aux
coudes,
· Rincer l'ensemble, les avant-bras maintenus
surélevés au dessus du niveau
des coudes,
· Brosser uniquement les ongles de chaque main pendant 30
secondes à
l'aide d'une brosse stérile que l'on mouille et sur
laquelle on dépose le
savon liquide antiseptique,
· Rincer les mains et les avant-bras,
· Procéder alors à un nouveau lavage minutieux
des mains pendant une
minute et les avant-bras pendant 30 secondes en insistant sur
chaque espace
interdigital et chaque extrémité de doigt,
· Rincer minutieusement les mains, paumes tournées
vers le bas et
maintenues au dessus du niveau des coudes,
· Recevoir une solution antiseptique sur les mains,
· Les sécher par tamponnement avant de mettre la
blouse stérile et de porter
les gants stériles.
3.3. La préparation cutanée
La qualité de la prévention cutanée
pré-opératoire réalisée au bloc opératoire
est importante ; ce soin à réaliser avec une extrême
rigueur, concourt à la prévention du risque infectieux du site
opératoire.
La dépilation est faite par les infirmiers des salles
d'hospitalisation parfois par les instrumentistes au bloc opératoire.
Dans les 2 cas, c'est la lame de rasoir ou de bistouri qui est
utilisée.
Cette méthode est aujourd'hui accusée de
favoriser le risque infectieux en entraînant de micro lésions
cutanées.
Selon les 100 recommandations pour la surveillance et la
prévention des infections [9], le rasage
mécanique doit être proscrit.
Dans tous les cas ou elle est jugée nécessaire,
la dépilation sera réalisée immédiatement avant le
coup de bistouri à l'aide d'une tondeuse électrique.
Le 2ème temps de la préparation
cutanée ne se fait pas correctement. En effet, la préparation du
champ opératoire doit consister à faire une détersion avec
un savon antiseptique, un rinçage avec du sérum physiologique ou
de l'eau stérile, un séchage avec une compresse stérile et
le badigeonnage avec un antiseptique de même gamme que le savon
utilisé pour la détersion.
Le badigeonnage consistera en application successive de 2
badigeons. Il est important de respecter le temps de séchage entre les 2
badigeons ce qui n'est pas le cas.
Pour assurer une bonne qualité de la préparation
cutanée, les instrumentistes devraient impérativement
réaliser toutes les étapes à savoir : douche -
dépilation - détersion - rinçage et séchage, en
respectant particulièrement les critères de délai
nécessaire à l'activité des produits utilisés.
3.4. La décontamination
C'est la 1ère étape du traitement des
instruments chirurgicaux contaminés.
Elle consiste à tremper les instruments qui ont
été en contact avec les liquides organiques dans une solution
d'hypochlorite de sodium à 0,5% pendant 10 minutes.
Cette solution inactive le virus du SIDA et celui de
l'hépatite B.
Cette procédure rend la manipulation de ces instruments
sans danger pour le personnel de nettoyage.
3.5. Le nettoyage
Il consiste à bien brosser surtout les instruments qui
ont des dents, des articulations ou des vis avec de l'eau savonneuse et ensuite
bien les rincer ; tout ceci après la décontamination.
3.6. La stérilisation
Elle assure la destruction de tous les micro-organismes y compris
les endospores bactériennes.
Il est préférable de stériliser les
instruments après les avoir décontaminé, nettoyé,
rincé et séché.
Il y a différentes sortes de
stérilisations :
3.6.1. La stérilisation à la
chaleur :
Il en existe 2 sortes :
- la stérilisation à la chaleur sèche (au
Poupinel) à 170° pendant 60 minutes.
- la stérilisation à la chaleur humide (à
l'Autoclave) à 121° pendant 30 minutes pour le matériel
emballé et 20 minutes pour celui non emballé.
3.6.2. La Désinfection de Haut Niveau
(DHN)
Elle est utilisée si le matériel de
stérilisation fait défaut ou pas adéquat.
La DHN consiste à faire bouillir le matériel
pendant 20 minutes ou bien faire tremper le matériel dans divers
désinfectants chimiques.
3.7. La collecte, l'évacuation et
l'élimination du déchet bio médical :
Cette pratique vise à assainir la salle
opératoire et à limiter le risque d'infection pour le personnel
et la communauté locale.
Le personnel d'entretien doit porter des gants de
ménages épais depuis la collecte des déchets au niveau des
poubelles, il doit faire le tri des déchets ménagers, solides
combustibles, solides non combustibles, (à incinérer), liquides
organiques contaminés, contondants (mettre dans de bacs solides et
incinérer) ; décontaminer les poubelles avec la solution
d'hypochlorite de sodium à 0,5% pendant 10 minutes.
Il doit se laver les mains après avoir
décontaminé les gants de ménage.
CHAPITRE IV : MESURES PREVENTIVES DU RISQUE
INFECTIEUX AU BLOC
OPERATOIRE. [11]
La prévention du risque infectieux est devenue, dans
notre société, une priorité et une préoccupation
importante en termes d'économie et de santé publique. Les
infections nosocomiales préoccupent tous les protagonistes du
système de santé, en raison de la morbidité et de la
mortalité et des coûts qui leur sont associés.
Dès 1867, Lister en se basant sur les résultats
des travaux de Pasteur, inaugure le concept d'antisepsie. Il introduit la
pulvérisation à l'acide phénylique de l'environnement
proche du champ opératoire ce qui permet de réduire d'un tiers
(45% à 15%) la mortalité après amputation.
De nos jours, la gestion du bloc opératoire doit
concilier activités programmées et activités en urgence.
Elle doit prendre en compte les besoins et les contraintes des chirurgiens, des
anesthésistes et du personnel paramédical. Elle doit
également veiller à l'articulation avec les activités
d'autres secteurs tels la stérilisation, la logistique
(approvisionnement en matériels divers) et la gestion des lits
d'hospitalisation.
Le risque de survenue d'une infection du site
opératoire (ISO) dépend de multiples facteurs liés
à l'acte chirurgical lui même aux caractéristiques du
patient opéré (âge, facteurs de risque, maladies
sous-jacentes...) et à l'environnement général dans lequel
l'acte est pratiqué (organisation du bloc opératoire,
préparation cutanée de l'opéré, maîtrise de
la qualité de l'air et de l'entretien des locaux, etc....).
Le bloc opératoire est constitué d'un ensemble
de locaux spécifiques organisés de manière à
limiter le risque de survenue d'une ISO. Ces locaux constituent des zones
contrôlées nécessitant une maîtrise de la
qualité microbiologique de l'air, de l'eau et des surfaces. Cependant,
ces surveillances ne garantissent pas la qualité des actes qui y sont
effectués. En effet, les comportements, les circuits du personnel, des
malades, du matériel et des déchets peuvent être à
l'origine, même dans le bloc opératoire le mieux conçu, de
dysfonctionnements en matière d'hygiène pouvant conduire à
une infection nosocomiale.
Les données récentes des surveillances du site
opératoire révèlent une incidence des ISO d'environ 10 %,
toutes chirurgies confondues, et se situe entre 1-3% pour la chirurgie propre.
Conscients de cette problématique et sur base
d'observations de terrain, des cadres infirmiers- ères et des
médecins ont souhaité initier une réflexion sur les modes
de correction des non conformités constatées.
Ce document résume des recommandations à
appliquer aux circuits et aux organisations dans un bloc opératoire pour
prévenir les infections nosocomiales et les expositions professionnelles
à risque infectieux.
Ces procédures visent à protéger le
patient et le personnel soignant durant les différentes phases de prise
en charge du patient au bloc opératoire (pré, per et post
opératoire).
Il est important de signaler que la période péri
opératoire constitue un moment à risque potentiel de
contamination par des agents pathogènes à transmission sanguine
en raison des gestes favorisant les expositions accidentelles au sang.
L'imprévisibilité de la contamination du site
opératoire par des germes nosocomiaux lors d'interventions
chirurgicales, ne signifie pas que l'on ne puisse et que l'on ne doive pas se
donner tous les moyens pour l'éviter.
Les mesures préventives les plus importantes permettant
de réduire le taux des infections post-opératoires, visent
à réduire la charge bactérienne au niveau du champ
opératoire. Cette diminution peut être obtenue par
l'intermédiaire d'une désinfection rigoureuse des mains et du
site d'incision, par l'administration prophylactique d'antibiotiques ainsi que
par la réduction du nombre de particules infectieuses en suspension dans
l'air. Une limitation du nombre des personnes en salle d'opération, des
discussions inutiles et des allées et venues intempestives
entraînant des ouvertures de portes inutiles ainsi qu'une ventilation
adéquate et des vêtements non perméables sont des mesures
promouvant la maîtrise particulière de l'air en salle
d'opération.
Afin de prévenir les risques de complications, voire de
décès, il est primordial de s'assurer que les moyens de
protection décrits dans les procédures sont bien mis en place et
respectés PAR TOUS pour la sécurité de TOUS.
Une attention particulière doit être
portée aux collaborateurs en formation ainsi qu'à l'équipe
médicale qui vient de manière temporaire en salle
d'opération.
Deuxième Partie :
CHAPITRE I. CADRE D'ETUDE
Le cadre de notre étude est le CHU Tokoin de
Lomé plus précisément les blocs opératoires
(Chirurgie Générale, Gynécologie Obstétrique, ORL
et Stomatologie).
Le CHU - Tokoin, situé au Sud-Ouest de la ville, est
construit sur une superficie de 100.000 m² avec une superficie bâtie
de 85.000 m². Il a une capacité d'accueil de 1264 lits et est le
centre de référence nationale malgré son équipement
modeste. Il comporte des services de Médecine Interne, de Chirurgie
toutes Spécialités confondues, des services de Pédiatrie,
de Gynécologie Obstétrique, de Radiologie, une Clinique
Médicale et une Clinique Médico Chirurgicale ou Pavillon
Militaire. Ces services sont regroupés en Département et sont
tous coiffés par les Services Administratifs.
1.1. Le bloc opératoire de chirurgie
générale
1.1.1. Situation
Il est une partie intégrante du CHU - Tokoin .et se
situe presque au centre de l'hôpital.
1.1.2. Les locaux
Le bloc opératoire de chirurgie générale est
un ensemble de 2 bâtiments :
- l'ancien bloc avec 3 salles opératoires et
- le nouveau bloc avec 4 salles opératoires au
rez-de-chaussée, le service de
Réanimation Chirurgicale au niveau I et le service
d'hospitalisation de
traumatologie orthopédie au niveau II.
L'ancien bloc, réservé aux urgences
chirurgicales et aux gardes de nuit, comporte une salle pour les interventions
d'urologie et de 2 autres destinées aux urgences viscérales ou
traumatiques.
Le nouveau bloc, réservé aux interventions
programmées, comporte :
- 2 salles destinées à la chirurgie
viscérale (les salles 1 et 2) ;
- 2 salles pour la traumatologie orthopédie (les salles
3 et 4) ;
- 9 antichambres :
- 1 bureau des chirurgiens ;
- 1 bureau du Surveillant du bloc opératoire ;
- 1 salle de réveil des malades ;
- 1 salle pour le stockage des boites d'instruments
chirurgicaux stériles ;
- 2 salles de stérilisation ;
- 2 vestiaires pour hommes et femmes ;
- 2 magasins de stockage de matériel, de consommables
et des instruments chirurgicaux et
- 2 couloirs Nord et Sud.
1.1.3. Le Personnel
Le bloc opératoire de Chirurgie Générale du
CHU- Tokoin est dirigé par :
- 1 Coordonnateur des Services Chirurgicaux ;
- 2 Professeurs de Chirurgie ;
- 3 Professeurs Agrégés ;
- 4 Maîtres Assistants ;
- 6 Assistants chefs de Clinique ;
- 4 Praticiens Hospitaliers ;
- 15 TSIC ;
- 1 Infirmière Auxiliaire ;
- 8 Gardes ;
- 3 Agents de lingerie ;
- 1 Agent de stérilisation.
1.1.4. Les activités du bloc
opératoire de Chirurgie Générale
Elles sont essentiellement opératoires, chaque service
y programme ses patients.
En dehors de ceux-ci, quelques urgences chirurgicales sont
également prises en charge.
On y fait en moyenne 2 interventions par jour dans chaque
salle pour les malades programmés tandis que les urgences sont toujours
prises en charge. Ce qui fait en moyenne 1680 interventions par an.
1.1. Le bloc opératoire de
Gynécologie Obstétrique :
1.2.1. Les locaux :
Ce bloc dispose de :
- 3 salles d'opération dont 2 pour les
opérations aseptiques, 1 pour celles
septiques :
· La salle 1 est réservée aux programmes
opératoires ;
· La salle 2 l'est pour les urgences ;
· La salle 3 est réservée pour la pratique
des péritonites et les autres cas septiques ;
- 1 couloir donne accès au bloc opératoire et
s'ouvre sur une salle de réanimation ;
Autour des salles opératoires s'organisent :
- 1 bureau de la Surveillante ;
- 1 salles pour les infirmières de la
réanimation ;
- 1 salle pour les TSIC ;
- 1 pour les TSAR ;
- 1 salle pour les étudiants TSIC et TSAR ;
- 1 salle des manoeuvres ;
- 1 salle de stérilisation ;
- 2 douches ;
- 2 WC.
1.2.2. Le
Personnel :
Il est constitué de :
- 1 Professeur Agrégé, Chef de Service ;
- 5 Assistants Chef de Clinique ;
- 9 gynécologues obstétriciens ;
- 13 DES de gynécologie ;
- 1 Surveillante de bloc opératoire ;
- 5 TSAR ;
- 2 TSIC ;
- 4 Sages- Femmes faisant office d'instrumentiste de bloc
opératoire ;
- 2 IDE ;
- 2 Aides soignants ;
- 6 Manoeuvres.
1.2.3. Les activités :
Elles comprennent 2 volets :
· 1er volet : les programmes
opératoires (les fibromes utérins, les kystes de l'ovaire, les
nodules et tumeurs du sein).
· 2ème volet : les urgences
obstétricales et gynécologiques.
Il s'agit des offres de services chirurgicales gynéco-
obstétricales offert 24heures sur 24 pour les urgences comme les
césariennes, les laparotomies à ciel ouvert pour GEU.
La moyenne d'activité annuelle est d'environ 2500
cas.
Les différents types d'urgences couramment
rencontrées sont :
· Les urgences obstétricales : les
césariennes (souffrance foetale, bassin rétréci,
utérus cicatriciel)
· Les grossesses extra utérines.
1.1. Le bloc opératoire d' Oto - Rhino -
Laryngologie (ORL)
1.1.1. Les locaux :
La salle d'opération est une grande salle d'environ 8
mètres sur 6 et qui a 2 portes : une 1ère s'ouvre
sur l'antichambre du bloc qui sert à la fois de salle de lavage
chirurgical des mains et de salle de traitement de matériel chirurgical
en vue de la stérilisation ; la 2ème s'ouvre
directement sur le bloc opératoire.
La salle de garde isolée, est affiliée aux salles
d'hospitalisation.
1.1.2. Le Personnel ;
Le bloc opératoire d'ORL dispose au moment de notre
étude d'un personnel composé de :
- 1 Professeur Agrégé : Chef de
Service ;
- 2 Médecins Chirurgiens ;
- 1 Chirurgien Maître Assistant ;
- 1 Surveillant de bloc opératoire (IDE) ;
- 2 TSAR ;
- 1 TSIC ;
- 1 IDE ayant le BTS de bloc audioprothésiste ;
- 4 IDE ;
- 1 Infirmier Auxiliaire d'Etat ;
- 4 Aides soignants.
1.3.3. Les
activités :
Il reçoit 2 à 3 malades tous les mardis et
jeudis pour les malades programmés et tous les jours pour les
urgences.
1.2. Le bloc opératoire de
Stomatologie :
Le service de Stomatologie ne dispose pas encore son propre
bloc opératoire ; il utilise celui de l'ORL pour ses interventions
chirurgicales.
Il existe un autre bloc celui d'ophtalmologie qui n'avait pas
servi de cadre à notre étude.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
2.1. Type d'étude
Il s'agit d'une étude prospective transversale.
2.2. La taille de l'échantillon :
Nous avons observé le comportement des instrumentistes
au cours de 300 interventions chirurgicales (le total des instrumentistes
ciblés dans les services chirurgicaux du CHU Tokoin s'élevant
à 30, nous avions considéré 10 interventions par
instrumentistes).
2.3. Durée de l'enquête :
La période de notre enquête a duré 6 mois
(de Novembre 2008 à Mai 2009).
2.4. Réalisation de l'enquête
Pour la réalisation de notre enquête nous avions
répertorié le nom de tous les instrumentistes.
Le recueil des données a été fait en 2
temps :
- 1er temps : L'observation
muette. De manière très discrète (sans aucun
feed-back immédiat), nous avions observé chacun d'entre eux au
cours de 10 interventions chirurgicales depuis la préparation du malade,
leur propre préparation, l'instrumentation en cours d'intervention et
les taches à accomplir après l'intervention.
En pratique nous avions intégré chaque
équipe où figuraient les instrumentistes ciblés comme
panseur circulant.
Nous avions recueilli les variables ayant trait à la
durée à l'aide d'un chronomètre de poche ; et les
autres variables par observation muette.
Remplissage de la fiche d'enquête : Les
données ont été recueillies. Une fiche d'enquête
pré établie (dont un exemplaire figure en annexe du document)
avait servi de support de collecte des données.
Immédiatement à la fin de l'intervention nous
revenions à l'antichambre du bloc opératoire où nous
avions déjà disposé les fiches d'enquête que nous
remplissions à l'insu de l'instrumentiste en attendant une prochaine
intervention.
- 2ème temps : Interview des
instrumentistes. Nous avions ensuite soumis chaque instrumentiste
cible à un questionnaire ayant trait à son profil professionnel.
Les réponses données étaient directement consignées
sur les fiches d'enquête.
2.5. Collecte et traitement des
données
Les données ont été recueillies sur une
fiche d'enquête pré établie.
Ces données ont été
dépouillées et traitées par informatique (Logiciels :
Word et Excel)
2.6. Critères d'inclusion :
Les interventions programmées, pratiquées dans
les 3 blocs opératoires sus mentionnés ayant
nécessité au sein de l'équipe chirurgicale, la
présence d'un instrumentiste ciblé au cours de notre
période d'étude.
2.7. Critères de non
inclusion :
Ont été exclues de notre étude, toutes
les interventions qui ont été pratiquées avec une
équipe dans laquelle figurait un agent qui faisait office
d'instrumentiste (IDE, SFE, étudiant en Médecine, Médecin
Spécialiste).
2.8. Variables
étudiées :
Nous nous étions intéressés :
2.8.1. Le profil de l'instrumentiste (ancienneté,
notion de PI) ;
2.8.2. Aux fautes d'asepsie en pré
opératoire (pendant le lavage des mains, le port des barrières de
protection) ;
2.8.3. Aux fautes d'asepsie en per opératoire
(change de gants,
technique de no touch) ;
2.8.3. Aux fautes d'asepsie en post
opératoire immédiat traitement
du matériel souillés).
2.9. Les difficultés
rencontrées :
Les difficultés rencontrées étaient
relatives :
- au cours de la phase d'observation environ 5 instrumentistes
se sont doutés de notre présence · inspectrice·.
Lors du remplissage nous avons été surpris par ces derniers avant
que nous ne venions à bout des 10 interventions.
- il nous était arrivé lors du remplissage de la
fiche de la collecte des données, d'oublier certains paramètres
que nous venions d'observer. Nous repositionnions alors l'observation pour une
autre intervention chirurgicale.
Troisième Partie :
CHAPITRE I : PROFIL DES INSTRUMENTISTES
1.1. Ancienneté des instrumentistes
Dans le tableau I, figure l'ancienneté des
instrumentistes exerçant dans les différents blocs
opératoires au cours de notre période d'enquête.
Tableau I : Ancienneté des
instrumentistes :
Instrumentistes. Pourcentage (%)
= à 3 ans 17 56,7
3 à 5 ans 03 10
> 5 ans 10 33,3
Total 30 100
1.2. Notion de formation pratique antérieure en
PI*.
Aucun des 30 instrumentistes n'avait reçu une formation
pratique en PI.
* Nous entendons par formation pratique en PI, un
véritable atelier de transfert de compétences (autre que le cours
théorique de PI délivré en 1ère
année), et validé par une attestation.
CHAPITRE II : CIRCONSTANCES DE
L'INTERVENTION :
2.1. Activités des
instrumentistes dans les différents blocs opératoires
Dans le tableau II, figure le nombre des interventions
chirurgicales pratiquées dans les différents blocs
opératoires au cours de notre période d'enquête.
Tableau II : Nombre des interventions chirurgicales
pratiquées
Interventions. Pourcentage (%)
Bloc central 200 66,7
Bloc de gynécologie 60 20
Bloc ORL 40 13,3
Total 300 100
2.2. Types d'interventions chirurgicales.
Les types d'interventions chirurgicales
réalisées au cours de notre période d'enquête sont
répertoriés dans le tableau III.
Tableau III : Types d'interventions
chirurgicales :
Nombre d'interventions. Pourcentage
(%)
- Chirurgie viscérale (Cure herniaire,
Myomectomie, etc.) 100 33,3
- Chirurgie osseuse (Ostéosynthèse,
Orthopédie, etc.) 70 23,4
- Chirurgie pelvienne (Hystérectomie,
Kystectomie, césarienne, etc. ) 60
20
- ORL (Thyroïdectomie,
Adénoïdectomie, etc.) 40
13,3
- Autres (Circoncision, etc.)
30 10
Total 300 100
2.3. Périodes de la journée où
avaient lieu les interventions chirurgicales.
Il y avait beaucoup plus d'interventions chirurgicales
réalisées dans la 1ère moitié de la
journée comme cela est indiqué dans le tableau IV.
Tableau IV : Périodes de la journée
où avaient lieu les interventions chirurgicales.
Nombre d'interventions Pourcentage (%)
07H - 12H 180 60
12H - 24H 70 23, 3
24H - 07H 50 16,7
Total 300 100
2.4. Durée des interventions
chirurgicales.
Dans le tableau V, figurent les durées des
interventions chirurgicales que avions observées.
Tableau V : Durée des interventions
chirurgicales
Durée des interventions Pourcentage (%)
= 1H 40 13,3
1H à 2H 150 50
> 2H 110 36,7
Total 300 100
CHAPITRE III : PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE EN PRE
OPERATOIRE :
3.1. Utilisation des barrières
de protection :
Les instrumentistes, sur les 3 procédures chirurgicales
que nous avions observées, utilisaient les barrières de
protection comme suit :
- change de tenue avant l'entrée au bloc
opératoire : 0%
- port de lunettes protectrices : 0%
- bonnet : 100%
- bavette : 100%
- bottes : 100%
3.2. : Les lavages des mains :
3.2.1. Le lavage simple des mains :
Aucun instrumentiste ne pratiquait le lavage simple avant
d'entrer au bloc
opératoire.
3.2.2. Le lavage chirurgical des
mains :
3.2.2.1. Antiseptiques utilisés lors du lavage
chirurgical des mains.
Divers antiseptiques étaient utilisés par les
instrumentistes lors du lavage chirurgical des mains comme l'indique le tableau
VI.
Tableau VI : Antiseptiques
utilisés :
Nombre d'interventions Pourcentage (%)
Bétadine moussante 150 50
Pain de savon 95 31,6
Autres (Till, Dermobacter, etc.) 50
16,7
N'utilise rien 5 1,7
Total 300 100
3.2.2.2. Nombre de prise de savon lors du lavage
chirurgical.
Dans le tableau VII, figure le nombre de prises lors du lavage
chirurgical.
Tableau VII : Nombre de prise de savon :
Nombre de prise Pourcentage (%)
Une fois 40 13,3
Deux fois 160 53,4
Trois fois 100 33,3
Total 300 100
3.2.2.3. Durées du lavage chirurgical des
mains
Dans le Tableau VIII, figurent les durées du lavage
chirurgical des mains au cours des procédures chirurgicales.
Tableau VIII : Durées du lavage chirurgical
des mains :
Durées du lavage chirurgical des mains Pourcentage
(%)
Moins d'une minute 20 6,7
Une à deux minutes 30 10
Trois à quatre minutes 200
66,7
Cinq à six minutes
50 16,6
Total 300 100
3.2.2.4. Position des mains
après le lavage chirurgical
La position des mains des instrumentistes après le
lavage chirurgical était consignée dans le tableau IX
ci-dessous :
Tableau IX : Positon des mains :
Position des mains Pourcentage
(%)
Mains gardées au-dessus
du niveau du coude 260 86,7
Mains non gardées au-dessus
du niveau du coude 40 13,3
Total 300 100
3.3. Utilisation d'antiseptiques sur les mains
après le lavage chirurgical :
Cent pour cent (100%) des instrumentistes utilisaient comme
antiseptique de l'alcool après le lavage chirurgical des mains.
3.4. Séchage des mains avec un essuie-mains
stérile avant le port de la blouse stérile.
Dans le Tableau X, figure l'attitude des instrumentistes par
rapport au séchage des mains avant le port de la blouse
stérile.
Tableau X : Séchage des mains avant le port
de la blouse stérile :
Séchage des mains
Pourcentage (%)
Oui 50 16,7
Non 250 83,3
Total 300 100
3.5. Habillage chirurgical :
3.5.1. Port de Blouse stérile lors des
interventions chirurgicales :
Dans le tableau XI, figure le port de blouse stérile
lors des interventions chirurgicales.
Tableau XI : Port de blouse stérile lors des
interventions chirurgicales :
Port de blouse stérile Pourcentage
(%)
- Oui 270 90
- Non 30 10
Total 300 100
NB : Les 10% concernaient les
circoncisions.
3.5.1. Fautes d'asepsie lors du port de la blouse
stérile :
Les instrumentistes commettaient différents types de
fautes lors du port de la blouse stérile comme l'indique le tableau
XII.
Tableau XII : Fautes d'asepsie lors du port de la
blouse stérile
Port de blouse stérile Pourcentage
(%)
Avec faute d'asepsie 36 12
Sans faute d'asepsie 264 88
Total 300 100
* Les fautes d'asepsie
étaient :
- Contact de la bavette non stérile avec la main
lavée : 2%
- Contact du pouce du chirurgien avec la main du panseur :
6%
- Contact de la partie antérieure de la blouse avec la
main non encore gantée: 4%
3.5. Port de gants stériles :
Dans le tableau XIII, figure le port correct des gants
stériles par les instrumentistes
Tableau XIII : Port de gants
stériles
Port des gants stériles
Pourcentage (%)
- Correct 275 91,7
- Incorrect 25 8,3
Total 300 100
* Le port était incorrect parce
que :
- Le pouce de l'instrumentiste touchait la partie rabattue de
l'autre gant : 6%
- La main de l'instrumentiste non encore gantée
touchait les doigtiers stériles
du gant : 2,3%
3.7. Préparation de l'assistant
muet :
3.7.1. Mise en place de l'alèse en toile
cirée :
Dans la préparation de l'assistant muet, l'alèse
en toile cirée n'était pas mise en place avant le champ
stérile dans 100% des cas.
3.7.2. Disposition aseptique du champ l'assistant
muet stérile sur:
Dans le tableau XIV, figure la disposition aseptique du champ
stérile sur l'assistant muet.
Tableau XIV : Disposition aseptique du champ sur
l'assistant muet*.
Disposition aseptique du champ Pourcentage
(%)
Oui 250 83,3
Non 50 16,7
Total 300 100
* C'est la mise en place par l'instrumentiste du champ
stérile sur l'assistant muet à partir du bord le plus
éloigné vers lui-même.
3.7.3. Disposition aseptique des instruments
stériles sur l'assistant
muet* :
Dans le tableau XV, figure la disposition aseptique des
instruments stériles sur la table opératoire.
Tableau XV : Disposition aseptique des instruments
sur l'assistant muet* :
Disposition aseptique des instruments Pourcentage
(%)
Oui 275 91,7
Non 25 8,3
Total 300 100
* C'est la disposition des instruments courbes avec leurs
bouts dirigés vers le ciel sur l'assistant muet.
3.7. Badigeonnage large du site
opératoire :
Dans le tableau XVI, figure le badigeonnage large du site
opératoire
Tableau XVI : Badigeonnage du site
opératoire.
Badigeonnage large site opératoire
Pourcentage
Oui
280 93,3
Non 20 6,7
Total 300 100
3.7. Change de gants après la disposition des
champs stériles :
Les instrumentistes changeaient de gants après le
champage du malade comme l'indique le tableau XVII.
Tableau XVII : Change de gants après la
disposition des champs stériles
Change de gants
Pourcentage (%)
Oui 50 16,7
Non 250 83,3
Total 300 100
CHAPITRE IV : PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE EN
PER OPERATOIRE
4.1. Gestes techniques au cours des interventions
chirurgicales :
4.1.1. Respect du principe de ``No
touch''.
Sur les 300 procédures chirurgicales, aucun
instrumentiste ne pratiquait cette règle de ``No
touch''.
4.1.2. Nettoyage des instruments avec
une solution lors des
interventions chirurgicales.
Les instrumentistes nettoyaient les instruments avec une
solution antiseptique en cours d'intervention comme l'indique le tableau
XVIII.
Tableau XVIII : Nettoyage des instruments avec une
solution antiseptique lors des
interventions chirurgicales
Nettoyage des instruments
Pourcentage (%)
Oui 100 33,3
Non 200 66,7
Total 300 100
4.1.3. Fautes d'asepsie dans les
gestes lors des interventions
chirurgicales :
Les instrumentistes commettaient diverses fautes d'asepsie
dans les gestes en cours d'intervention comme l'indique le tableau XIX.
Tableau XIX : fautes d'asepsie dans les gestes.
Fautes d'asepsie dans les gestes Pourcentage
(%)
Oui 120
40
Non 180 60
Total 300 100
* Les fautes étaient :
- Les parties souillées des instruments
touchaient le champ stérile : 20%
- Croisement des mains du chirurgien et de
l'instrumentiste : 5%
- Les instruments utilisés
étaient mélangés à ceux stériles non encore
utilisés : 10%.
- L'instrumentiste parlaient au dessus de la
zone opératoire : 5%.
4.1.4. Redisposition aseptique des
instruments utilisés sur l'assistant
muet :
Dans le tableau XX, figure la redisposition aseptique des
instruments utilisés sur l'assistant muet en cours d'intervention.
Tableau XX : Redisposition aseptique des
instruments utilisés sur la table
Redisposition des instruments Pourcentage
(%)
Oui 50 16,7
Non 250 83,3
Total 300 100
4.1.5. Le pansement des drains :
Dans 100% des cas, le pansement des drains était bien
fait par les instrumentistes au cours des interventions chirurgicales.
4.1.6. Les fautes d'asepsie au cours
du pansement de la plaie
opératoire :
Les instrumentistes faisaient diverses fautes d'asepsie lors
du pansement de la plaie opératoire comme l'indique le tableau XXI.
Tableau XXI : Fautes d'asepsie lors du pansement
de la plaie opératoire.
Fautes d'asepsie
Pourcentage (%)
Oui 50 16,7
Non 250 83,3
Total 300 100
* Ces fautes étaient :
- Le nettoyage de la plaie opératoire :
13%
- Le nettoyage des bords de la plaie en premier :
5,7%
- La non couverture d'une première plaie avant de
s'intéresser à une autre : 1,3%.
CHAPITRE V : PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE EN
POST-OPERATOIRE
IMMEDIAT
5.1. Préparation du matériel
souillé avant la décontamination :
Dans le tableau XXII, figure la préparation du
matériel utilisé par l'instrumentiste en post opératoire
immédiat.
Tableau XXII : L'instrumentiste préparait
le matériel utilisé pour
la décontamination en fin
d'intervention*.
L'instrumentiste prépare le matériel
utilisé Pourcentage (%)
Oui 250 83,3
Non 50 16,7
Total 300 100
* Nous entendons par préparation du matériel
utilisé pour la décontamination, le recueil, le tri et la
désarticulation des instruments utilisés lors des
procédures chirurgicales.
5.2. Elimination des tranchants dans des boîtes
prévues à cet effet :
Dans 100% des cas, les instrumentistes éliminaient les
tranchants dans les
boîtes spécifiques.
5.3. Respect de la concentration de la solution de
décontamination
utilisée :
Les instrumentistes utilisaient une concentration normale de
la solution de décontamination comme l'indique le tableau XXIII.
Tableau XXIII : Respect de la concentration de la
solution de décontamination.
Respect de la solution de décontamination
Pourcentage (%)
Oui 220 73,3
Non 80 26,7
Total 300 100
5.4. Respect de la durée de la
décontamination :
Les instrumentistes respectaient la durée de la
décontamination dans 16,7% ; pour 33,3% des cas cette durée
était respectée par excès ; tandis que dans 50% des
cas elle était respectée par défaut comme l'indique le
tableau XXIV.
Tableau XXIV : Respect de la durée de la
décontamination :
Respect de la durée de la décontamination
Pourcentage (%)
Oui 50 16,7
Par excès 100 33,3
Par défaut 150 50
Total 300 100
5.5. Désinfection des autres barrières de
protection :
Les instrumentistes désinfectaient les autres
barrières de protection en post- opératoire immédiat comme
l'indique le tableau XXV.
Tableau XXV : Désinfection des autres
barrières de protection
Désinfection des autres barrières de protection
Pourcentage (%)
Oui 20 6,7
Non 280 93,3
Total 300 100
5.6. Attitude adoptée par les instrumentistes
avant le retrait des gants :
Dans 100% des cas, aucun instrumentiste ne plongeait les mains
gantées dans la solution de décontamination avant d'enlever les
gants et dans 25% des cas ils ne se lavaient pas les mains après les
avoir enlevé.
Quatrième Partie :
CHAPITRE I : SUR LA METHODOLOGIE
Le recueil de nos données au cours des 6 mois qu'avait
duré notre enquête, n'était pas de type exhaustif.
Nous n'avions observé les instrumentistes que sur 10
procédures chirurgicales par prestataire.
L'idéal aurait été de recueillir les
données sur toutes les interventions chirurgicales des 30
instrumentistes au cours des 6 mois.
La faisabilité d'une telle étude serait rendue
difficile par :
- notre disponibilité quasi permanente dans les 3 blocs
opératoires ;
- l'impossibilité de confier une partie de la phase
observatoire à une tierce personne ;
- un allongement de la période d'enquête.
La phase observatoire du recueil des données a peut
être été biaisée par le fait que la fiche
d'enquête était remplie à posteriori, même si cela se
faisait immédiatement.
Nous aurions pu également mener une enquête de
type `'connaissance, aptitude et pratique'' (CAP) des instrumentistes en
prévention des infections, mais le nombre restreint de ceux-ci nous
donnerait un petit échantillon peu exploitable sur le plan
statistique.
CHAPITRE II : SUR LE PROFIL DES
INSTRUMENTISTES.
? Ancienneté des
instrumentistes : Dans notre étude, plus de la
moitié des instrumentistes formés avaient une ancienneté
de 3 ans. Le fait que cette filière des instrumentistes est née
il n'y a pas longtemps, ajouté au jeune âge des instrumentistes
témoignent l'ignorance des gravités des risques infectieux
nosocomiaux. A cet effet, il serait souhaitable d'approfondir les cours sur
l'hygiène hospitalière aux étudiants instrumentistes au
cours de leur formation. Nama A. [12] en 2006 au Togo dans son
étude, avait aussi fait la même suggestion.
L'étude de Kounoudji PP.
[13] en 2008 au Togo nous appuie en ces termes :
« Il serait souhaitable que toutes les disciplines prévues par
année d'étude soient réellement enseignées et
évaluées. »
L'organisation régulière des séances de
remise à niveau des connaissances des instrumentistes serait la
bienvenue.
? Notion de formation pratique antérieure en
PI :
Dans notre étude aucun instrumentiste n'a suivi une
formation pratique en PI.
Cela pourrait s'expliquer par plusieurs raisons :
- absence de moniteurs cliniques ;
- manque de matériel de démonstration
associé à la quasi absence des séances de travaux
pratiques empêchant l'étudiant d'avoir un bon Niveau d'Acquisition
des Performances (NAP) ; d'où l'insuffisance de la formation
pratique.
Kounoudji PP [13] dans son
étude en 2008 au Togo avait affirmé que 84,62% des
instrumentistes avaient répondu ·oui· pour
l'inadéquation de la formation pratique tout au long de leur cursus.
Il faudra prévoir dans le programme de formation des
instrumentistes des heures de séances de travaux pratiques et
dirigés et des moniteurs cliniques pour tous les stages de formation.
CHAPITRE III : SUR LES CIRCONSTANCES DES
INTERVENTIONS :
? Activités des instrumentistes, le moment et
la durée des interventions dans les différents blocs
opératoires : Dans notre étude, la majorité
des interventions chirurgicales (66,7%) se faisait au bloc opératoire
de chirurgie générale et dans la 1ère
moitié de la journée.
Charnley J. [14] dans une étude en
1969 aux Etats- Unis, affirmait que les tests bactériologiques
effectués sur la surface externe de la casaque chirurgicale
tissée non mouillée, après 200 opérations
différentes révèlent 1 heure après l'intervention,
la présence de particules chargées de micro-organismes courants
provenant du chirurgien (ou l'équipe chirurgicale) dans 43,5% des
cas.
Nos chiffres sont semblables à ceux de
Lannelongue J. [15] dans son étude en
1980 en France.
Il va falloir écourter la durée des
interventions chirurgicales pour réduire la prévalence des
infections nosocomiales ou pour les interventions de longue durée,
prévoir du matériel supplémentaire pour changer au moins
toutes les heures des barrières de protections comme les casaques et les
gants.
CHAPITRE IV : SUR LA PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE EN PRE
OPERATOIRE :
? Utilisation des barrières de
protection, dans notre étude, aucun des instrumentistes ne
changeaient de tenue avant d'entrer au bloc opératoire ni ne portait de
lunettes protectrices mais par contre, ils portaient les autres
barrières e protections. Dans l'étude de Cheikh T. et
collaborateurs, [16] en 2000 au
Sénégal, cet aspect n'a pas été traité.
Une étude faite en France en 1993 par Le
Bon [17] a eu des résultats contraires. Cette
étude affirmait que dans les gestes à risque, le port
systématique de lunettes protectrices est exigé pour
protéger le personnel de santé contre les risques de transmission
par le sang du VIH, de l'hépatite B ou C et de nombreux agents
viraux.
Pour Lannelongue J. [15] en 1980 dans une
étude en France, l'entrée au bloc opératoire exige
toujours:
- l'enlèvement de tous les vêtements et des
chaussures portées à l'extérieur ;
- l'habillement en vêtement propre.
Nos chiffres sont contraires à ceux de Ducel
G. [18] en 1990 en France dans son étude sur la
préparation du chirurgien.
Pour avoir effectué nos stages dans les blocs
opératoires du CHU de Lomé Tokoin, nous pensons que les
barrières de protection comme le tablier et les bottes de même
que la coiffe et la bavette étaient systématiquement
utilisés parce qu'ils étaient disponibles à chaque instant
dans les 3 blocs opératoires.
Par contre l'institution ne fournissait pas aux agents des
lunettes protectrices et par conséquent ils n'en mettaient pas au cours
des procédures chirurgicales. Pourtant le risque d'accident par
projection leur est enseigné et leur est bien connu !
L'insuffisance de fourniture du matériel dans nos blocs
opératoires en Afrique expliquerait également l'absence de
changement de la tenue vestimentaire à chaque entrée et sortie du
bloc opératoire
Des ateliers de sensibilisation et de conscientisation du
personnel travaillant au bloc opératoire sur la tenue vestimentaire
s'imposent aussi dans nos milieux.
? Lavage simple des mains, au cours de notre
étude nous avons constaté qu'aucun des instrumentistes ne
pratiquait le lavage simple des mains avant leur entrée au bloc
opératoire. La transmission des germes à l'hôpital se fait
pour une part importante par les mains des soignants : selon
Brucker G. [19], 20 à 40% des infections nosocomiales
sont dues à une transmission manu portée des bactéries.
Les mains servent de relais car elles sont à la fois en contact avec les
malades, les matériels de soins, les surfaces contaminées,...
La 1ère mesure de
prévention des infections consiste donc à se laver les mains
avant et après tout soin potentiellement contaminant. Le lavage doit
intervenir chaque fois que des soins sont effectués successivement d'un
malade à l'autre comme l'affirme Lannelongue J. [9]
dans son étude.
Depuis Semmelweis IP. [20] en 1847 en Hongrie
affirmait que : « ce geste simple et efficace,
reconnu depuis plus d'un siècle, n'est pourtant pas toujours
appliqué avec la régularité ni le soin
nécessaires ».
Il va falloir que les services disposent d'un grand nombre de
lavabos équipés de distributeurs de savon.
dans nos hôpitaux en Afrique ce qui pourrait augmenter
la prévalence des infections nosocomiales.
? Lavage chirurgical des mains : Au
cours de notre étude, dans 5% des cas aucun antiseptique n'a
été utilisé ce qui constitue un facteur favorisant la
survenue des infections nosocomiales. L'antiseptique très indispensable
pour le lavage chirurgical est parfois indisponible. Cela pourrait s'expliquer
par une mauvaise gestion du matériel, fréquent dans la plupart
des établissements publics de santé des pays en
développement. Cheikh T. et collaborateurs
[16] en 2000 au Sénégal ont également
relevé l'insuffisance des consommables dans les hôpitaux du
Sénégal aux niveaux des blocs opératoires.
Potcholi M. [21] en 2003 au Togo dans son
étude sur la stérilisation du matériel chirurgical au bloc
opératoire dans le service d'ORL a également fait la même
constatation sur le manque de matériel. Il
apparaît encore clairement que l'insuffisance du matériel est
fréquente
? Prise d'antiseptique au cours du
lavage : La prise normale (3fois) d'antiseptique pour le lavage
chirurgical des mains dans notre étude n'a été effective
qu'à hauteur de 33,3% des cas. Ennigrou S. et
collaborateurs [22] en 2000 en Tunisie ont
montré dans leurs travaux que 75% des infections nosocomiales pourraient
être évitées par l'observance des principes
élémentaires du lavage des mains. Larson E.
[23] en 1988 en Angleterre dans une très vaste revue de
la littérature mondiale des articles publiés entre 1879 et 1986
conclu que le lavage et l'antisepsie correcte des mains représentent la
mesure de base de la prévention de la transmission d'agents
pathogènes susceptibles d'être responsables d'infections acquises
en milieu hospitalier.
Dans notre étude, le pourcentage élevé
(66,7%) de ceux qui n'utilisaient pas à bon escient les antiseptiques
pourrait s'expliquer par l'ignorance du rôle de ces antiseptiques qui
permettent d'espérer une destruction de la flore bactérienne.
D'un autre coté, les diverses causes de la mauvaise
observance du lavage des mains pourraient être, entre autres, les effets
irritatifs de la répétition de la procédure de lavage, des
produits eux-mêmes mais aussi la méconnaissance de leur mode
d'emploi et l'utilisation parfois injustifiée d'antiseptique.
? Durée du lavage : Il n'y avait
que 16,6% des instrumentistes qui respectaient la durée normale (6
minutes) du lavage chirurgical des mains.
Didier P. [24] en 2001 en France, dans une
étude affirme que la durée du lavage est également un
facteur important, non seulement à cause de l'action mécanique
mais aussi pour obtenir un temps de contact suffisant pour que l'agent
désinfectant agisse. Le temps de frictions des mains dépend donc
du savon antiseptique utilisé mais en aucun cas être
inférieur à 10- 15 secondes.
Nos résultats obtenus pourraient s'expliquer par le
fait que le lavage chirurgical des mains a été également
l'objet de nombreuses discussions.
Lannelongue J. [15] nous
appuie en écrivant que dans la conférence de 1980 était
proposé un schéma probablement trop contraignant qui imposait une
durée de 10 minutes pour ce lavage. Ainsi, il faut consacrer autant de
temps au rinçage qu'à l'application des produits.
Ces différents principes devraient être
affichés au dessus des lavabos. Une minuterie automatique pourrait
sensibiliser les opérateurs et les instrumentistes pressés.
? Position des mains après le lavage
chirurgical : Au cours de notre étude, dans 13,3 % des cas
les mains n'étaient pas gardées au dessus du niveau du coude.
Selon Le Bon [17], les mains doivent toujours rester plus
hautes que les coudes durant toutes les manoeuvres et en particulier pendant le
rinçage. Il faut en effet éviter de faire couler les liquides du
coude non décontaminé vers la main.
Nos résultats n'étaient pas les mêmes avec
ceux de Didier P. [24] en 2001 en France qui, dans son
étude sur l'hygiène des mains, avait eu 100%.
Il va falloir rappeler qu'en dehors de l'équipe
opératoire, chacun doit pratiquer un lavage hygiénique des mains
chaque fois qu'il prend en charge un patient.
? Utilisation d'antiseptique sur les mains
après le lavage chirurgical : Dans notre étude,
tous les instrumentistes antiseptisaient leurs mains après le lavage
chirurgical à l'alcool dans le but de toujours prévenir le risque
infectieux nosocomial. Cet alcool était passé dans la paume des 2
mains et parfois sur les avant-bras. Dans l'étude de Didier
P. et Andreas W. [24], cette
antiseptisation consiste à une friction des mains, des poignets et des
avant-bras par une solution antiseptique jusqu'au séchage complet en
insistant sur le pourtour des ongles et des espaces interdigitaux avec un
essuie-main stérile ce qui permet d'éliminer 99,99% de la
flore transitoire et 99% de la flore résidente ou commensale.
? Séchage des mains avant le port de la blouse
stérile : Au cours de notre étude, 83,3% des
instrumentistes n'essuyaient pas les mains par tamponnement à l'aide
d'essuie-mains stériles avant le port de la blouse stérile. Selon
le guide de prévention des infections de SANTE Canada
[25] de 1998, l'essuyage par tamponnement des mains constitue
une des étapes du lavage chirurgical des mains en vue de prévenir
les infections nosocomiales.
Dans notre étude, le non séchage des mains par
les instrumentistes pourrait s'expliquer par le manque permanent de
matériel dans les hôpitaux Africains et aussi l'ignorance de
l'importance de cet acte des principes du lavage chirurgical des mains. C'est
ainsi que certains essuient leurs mains avec la blouse stérile avant de
la porter, d'autres sur la partie antérieure de celle-ci après le
port.
Didier P. [24] en 2001 en
France affirme : le séchage des mains au moyen de serviettes en
papier jetables est la solution adoptée dans la plupart des
hôpitaux pour des raisons pratiques. Elle est également plus
hygiénique que l'utilisation multiple de serviettes en tissus.
? Habillage chirurgical :
- Port de blouse stérile lors des interventions
chirurgicale : Au cours de notre étude, dans 10% des
cas, les instrumentistes ne portaient pas de blouse stérile pour
certaines interventions qu'ils appelaient mineures (circoncision,
réduction de fractures même ouvertes etc.).
Cela pourrait s'expliquer par le fait que l'hôpital ne
disposait pas assez de blouses.
Potcholi M. [21] avait aussi fait le
même constat.
Pour Lannelongue J. [15], 100% des
interventions chirurgicales étaient subordonnées au port de
blouses chirurgicales.
Il va falloir que l'administration hospitalière mette
à la disposition du service de la lingerie, du matériel
nécessaire pour toutes les interventions car le risque zéro
n'existe pas.
- Port de gants stériles : le
port correct de gants stériles n'était pas respecté dans
8,3% des cas. Le port de gants fait partie intégrante du protocole de
prévention des infections nosocomiales.
Dans notre étude, le port incorrect de gants
stériles par les instrumentistes pourrait s'expliquer par l'insuffisance
des cours pratiques de la prévention des infections au cours de leur
formation.
Kounoudji PP [13], en 2008 au Togo avait
fait la même remarque.
? Préparation de l'assistant muet :
- Mise en place de l'alèse en
cirée : Dans notre étude, l'alèse en toile
cirée n'a jamais été mise avant le champ stérile
sur l'assistant muet.
A partir du moment où l'environnement pose un certain
nombre de problème de transmission de germes, l'assistant muet quand
bien même il est bien nettoyé, pourrait être porteur de
germes qui peuvent traverser aisément le linge stérile quand on
sait qu'un tissu mouillé n'est pas une barrière contre la
contamination bactérienne. Selon une étude de Werner
HP. et Feltgen [26] en 2001en , 89% des tissés
retraités en France présentent des défauts et pour le test
de pénétration bactérienne en milieu humide ; 72,9%
des champs en France et 79,6% en Angleterre et Pays de Galles se
révèlent perméables aux bactéries.
Il va falloir organiser périodiquement des
réunions d'information sur le risque infectieux nosocomial avec les
décideurs des services de santé.
- Disposition aseptique du champ stérile sur
l'assistant muet : Nous avons constaté dans notre
étude que pour 16,7%, le champ stérile n'était pas
déposé de manière aseptique sur la table opératoire
car ils le mettaient le champ sur l'assistant muet en commençant par le
bord le plus éloigné de la table vers eux-mêmes
créant ainsi une agitation d'air pouvant souiller leur blouse
stérile. Ce qui pourrait être mieux, c'est que cette disposition
se fasse de l'instrumentiste vers le bord plus éloigné de
l'assistant muet évitant ainsi l'agitation de l'air.
- Disposition aseptique des instruments
stériles sur l'assistant muet : Dans notre étude,
8,3% des instrumentistes ne disposaient pas de manière aseptique les
instruments stériles sur la table opératoire. Dans le
répertoire des instruments servant au cours d'une intervention
chirurgicale, se retrouvaient certains qui ont la forme courbe ; ainsi au
cours de leur disposition sur la table opératoire, ils devraient avoir
leur bec courbé dirigé vers le ciel et non vers le linge
disposé sur l'assistant muet afin d'éviter toutes perforations
éventuelles.
? Badigeonnage du site
opératoire :
La préparation du malade au niveau de la zone
opératoire reste essentielle. Selon Lannelongue J. [15]
en 1998 en France : c'est en effet à partir de la peau que sont le
plus souvent introduits dans la plaie, les germes pathogènes ou
devenant pathogènes. Ainsi à l'arrivée au bloc, une
dernière vérification de l'état de la peau doit être
un réflexe. Toute altération doit être notée car
elle peut amener à retarder l'intervention.
Un dernier lavage rinçage accompagné d'un
1er badigeonnage devrait être exécuté à
l'entrée du bloc un antiseptique ne peut agir que sur une peau propre
ce qui souligne l'importance du rinçage.
La préparation définitive en salle
d'opération se limite alors au passage de 2 couches successives
d'antiseptique largement au dessus et au dessous de la zone opératrice
ce qui est encore ignoré par les 6,7% des instrumentistes notés
au cours de notre enquête.
· Change de gants après la disposition des
champs stériles :
Dans notre étude, 83,3% des instrumentistes ne
respectaient pas le change de gants après la disposition des champs
stériles. En effet le nombre de paires de gants que comportaient les
kits opératoires étaient limités, ceci dans le souci de
réduire les coûts de revient des procédures
obstétricales. Une demande supplémentaire de gants dans le but
d'en changer après la disposition des champs stériles devrait
être supportée financièrement par le malade et son
entourage. Les instrumentistes préféraient alors continuer la
procédure chirurgicale avec les gants qui avaient servi à dresser
la table. Or selon Lannelongue J. [15], les
gants d'installation des champs sont souvent les plus contaminés. Le
fait important est donc la contamination du gant superficiel ; c'est celui
qui doit être changé toutes les heures pour ne pas devenir
contaminant et cette contamination vient le plus souvent de l'environnement et
non de la main située à l'intérieur des gants.
L'hôpital devrait fournir, en dehors de ce que le malade achète
pour son kit opératoire, un supplément en matériel de
première nécessité pour les procédures
chirurgicales. Dans le cas du CHU de Lomé Tokoin, nous avons
remarqué que ce matériel est quelque fois fourni mais cela est
encore insuffisant et la gestion n'est pas très rigoureuse.
CHAPITRE V : SUR LA PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE EN PER
OPERATOIRE :
· Respect du principe du ·No
touch·.
Dans notre étude, ce principe n'était
respecté par aucun instrumentiste. La protection des instruments a
donné lieu à plusieurs artifices. La règle du no
touch introduite en France par Cauchoix J.
[27] avec recouvrement de la partie opératoire des
instruments doit rester en vigueur. (Voir en annexe II le développement
de cette règle).
Le non respect de cette règle au CHU Tokoin de
Lomé où nous avions fait notre stage, pourrait s'expliquer par le
fait que ce principe, quand bien même elle est connue par nos
enseignants, n'a jamais été enseigné.
· Nettoyage des instruments avec une solution en per
opératoire :
Au cours de notre étude, dans 66,7% des cas, les
instruments n'étaient pas nettoyés avec un antiseptique lors des
interventions chirurgicales.
Ce geste, très important, pourrait être
méconnue de certains instrumentistes à qui la PI n'avait pas
été correctement enseignée au cours de leur formation.
Kounoudji PP. [13], en 2008 au Togo dan son
étude, nous appuie en ces termes : « le volume
horaire des enseignements théoriques réellement dispensés
n'a représenté que 56,82% de ce qui était
prévu. »
Selon une étude de Lannelongue J.
[15], c'est est un geste utile car, le nettoyage des
instruments de façon régulière pendant l'intervention
permet d'enlever le sang qui s'y est déposé et d'éviter
ainsi le développement microbien.
L'instrumentiste doit alors veiller à la
propreté des instruments en utilisant une compresse imbibée de
sérum physiologique, souvent préférable à des
antiseptiques peu efficaces à ce niveau ou agressifs pour le
matériel selon Brucker G. [19] en 1998 en France.
? Fautes d'asepsie dans les gestes lors des
interventions chirurgicales : 40% des instrumentistes faisaient
des fautes d'asepsie en per opératoire. Ainsi certains croisaient leurs
mains avec celles du chirurgien ou mélangeaient les instruments
déjà utilisés avec ceux stériles non encore
utilisés tandis que d'autres parlaient au dessus de la plaie
opératoire.
Selon une étude de Lannelongue J.
[15], il est prouvé que, pendant l'intervention, la
contamination de la plaie opératoire est favorisée par 3
facteurs :
- la parole même avec le port de deux bavettes ;
- l'ouverture des portes
- le mouvement des personnes présentes et bien entendu le
nombre de ces personnes.
Selon Brigitte T [28] dans
son ouvrage sur la gestion du risque infectieux au bloc
opératoire ; une (1) minute de conversation égale de 15000
à 20000 particules supérieures ou égales à 1um.
Nous avons remarqué au cours de nos stages, que les
mauvaises habitudes accumulées au bloc opératoire au fil des
jours par les plus anciens se transmettent aux plus jeunes. Il en est de
même pour certains chirurgiens qui font fi des pratiques standard en
matière de PI sur le champ opératoire,
« légalisant » ainsi ce genre de pratique aux yeux
de leurs subordonnés.
Après leur formation réglementaire à
l'Ecole des assistants médicaux de Lomé, les instrumentistes
formés ici n'effectuent point de stage dans des structures de plateaux
techniques plus avancés que les nôtres.
Un pareil stage devrait les aider à une meilleure prise
de conscience vis-à-vis de la PI au bloc opératoire.
? Redisposition aseptique des instruments
utilisés sur la table : Dans notre étude, dans
83 ,3% des cas, les instruments chirurgicaux utilisés restaient en
désordre sur la table opératoire. Selon Le Bon
[17], ces instruments une fois réutilisés, peuvent
être à l'origine de la contamination de la plaie opératoire
constituant ainsi un des éléments de la survenue des infections
postopératoires et l'infection une fois déclarée est
difficile à combattre. De toute façon elle risque de compromettre
le résultat attendu.
? Pansement des drains : Tous les
instrumentistes faisaient correctement le pansement des drains. Au bloc de la
traumatologie du CHU Tokoin, 89,85% des opérés sortaient du bloc
opératoire avec un dispositif de drainage aspiratif bien fait selon
l'étude de Gozo A. [30] en 2007 au Togo. Ces
dispositifs étaient réalisés par les instrumentistes sur
place ce qui, au fil des jours leur permettait de bien s'appliquer pour le
pansement des drains.
? Fautes d'asepsie au cours du pansement de la plaie
opératoire : Au cours de notre étude, 16,7% de
pansements de la plaie opératoire étaient faits avec des fautes
d'asepsie surtout le lavage immédiat de la plaie opératoire qui
est contesté. Il aurait pour but de débarrasser le champ
opératoire du sang, de lutter contre la dessiccation. De même
l'adjonction d'antiseptique à ce lavage reste controversée
malgré des études expérimentales faites par Petty
et al. [30] et Rosenstein et al.
[31]. Une chose est sûre, il ne faut pas employer ces antiseptiques au
niveau des cartilages dont ils peuvent abîmer les cellules comme
l'affirme l'étude de Ochsner PE.
[32].
CHAPITRE VI : SUR LA PRATIQUE DE LA PI CHEZ
L'INSTRUMENTISTE
EN POST OPERATOIRE
IMMEDIAT
? Préparation du matériel souillé
avant la décontamination : Dans de notre étude,
dans 16,7% des cas, les instrumentistes n'accomplissaient pas les tâches
préparatoires à la décontamination. Ce rôle
était assuré par les élèves stagiaires où
parfois confié à l'aide soignant. Cette étape constitue la
1ère du traitement des instruments souillés par du
liquide organique et facilite le nettoyage qui réduit quant à lui
plus de 80% des germes sur les instruments. Dans les blocs opératoires
du CHU Tokoin de Lomé, les instruments chirurgicaux étaient
transportés sur le linge ui avait servi à recouvrir l'assistant
muet. Par contre, selon Lannelongue J.
[15] le transport du matériel souillé
après récupération dans des conteneurs fermés, se
fait par l'intermédiaire de monte-charge. Dans tous les
cas le transfert doit se faire de manière à ce que la
dissémination des germes soit empêchée dans la mesure du
possible.
? La solution de
décontamination : Nous avons constaté que la
solution chlorée « Eau de javel » à 0,5%
était la solution de décontamination utilisée dans tous
les blocs opératoires du CHU Tokoin. Cette eau de javel produite
à Lomé et à Sokodé a une concentration qui la rend
directement utilisable. (Voir la préparation de l'eau de javel en annexe
III). Ainsi le traitement du matériel souillé était fait
manuellement ce qui est d'avis contraire de Hess [33] en 1983
à Paris qui affirme que « le nettoyage manuel est
dépassé et que de nos jours il doit se réaliser en
machine ou dans les cuves à ultrasons ce qui le rend beaucoup plus
efficace, pratique et rapide ».
? Respect de la durée de la
décontamination : La durée de la
1ère étape du traitement du matériel thermo
résistant n'était pas respectée dans 83,3% des cas. Au CHU
Tokoin de Lomé, le traitement du matériel pour la plupart
était confié aux étudiant stagiaires qui, pressés
de rentrer chez eux afin de venir suivre les cours dans l'après midi, ne
respectaient pas la durée de décontamination du matériel.
Cette durée l'était soit par défaut, soit par excès
rendant la décontamination inefficace ou trop efficace au point de
corroder le matériel. Selon tous les auteurs [7-22-34],
la durée de contact est de 10 à 15 minutes selon la dilution ou
les indications du fabricant permet de tuer un grand nombre de germes et rend
toute manipulation ultérieure moins dangereuse. Elle permet aussi
d'inactiver rapidement la plupart des germes pathogènes en particulier
le VIH, celui de l'hépatite B et les prions.
? Désinfection des autres barrières de
protection : Au cours de notre étude, 93,3% des
instrumentistes ne désinfectaient pas les autres barrières de
protection. A la fin de l'intervention, les tabliers en
plastique utilisés n'étaient pas désinfectés ;
les instrumentistes le faisaient que quand ils étaient tachés de
sang ou de liquides biologiques de l'opéré. Sinon le tablier
était enlevé, plié et emporté par les
instrumentistes et les chirurgiens pour être déposé soient
dans le bureau ou dans l'armoire. Le même constat avait été
aussi fait par Abilébou KD. [34] en 2005 au Togo dans
son étude à l'hôpital de Bè.
Cette pratique pourrait être un des facteurs de
dissémination de l'infection qu'on pourrait éviter par
l'utilisation de tabliers à usage unique ou de blouses étanches
depuis l'intérieur ne nécessitant plus de tablier.
? Elimination des tranchants a la fin de
l'intervention : Au cours de notre étude, tous les
instrumentistes éliminaient les tranchants dans des boites
prévues à cet effet afin d'éviter toutes piqûres
accidentelles lors du traitement de ces instruments. Si cette pratique avec
l'émergence du VIH a fini par gagner tous les membres de l'équipe
chirurgicale, nous pensons que cela pourrait être aussi possible pour les
autres mesures de prévention des infections.
? Attitude adoptée par les instrumentistes
avant le retrait des gants : Notre étude a
révélé que l'instrumentiste ne plongeait pas les mains
encore gantées dans la solution de décontamination avant
d'enlever les gants ; et dans 25% des cas il ne se lavait pas les mains
à l'eau et au savon après le retrait de ces gants.
Si on se rappelle que le lavage des mains constitue la
43ème recommandation pour la surveillance et la
prévention des infections nosocomiales [9], il doit
alors être un impératif pour non seulement le personnel soignant
mais pour tout le monde.
Cinquième Partie :
Notre travail intitulé ·Pratique de la
prévention des infections chez l'instrumentiste au cours des
interventions chirurgicales au CHU Tokoin de Lomé· est une
étude prospective transversale menée dans les blocs
opératoires du CHU Tokoin de Lomé, sur une période de 6
mois (de Novembre 2008 à Mai 2009). Il portait sur 300 interventions
chirurgicales auxquelles les instrumentistes avaient pris part.
Au terme de ce travail, nous concluons que :
- La pratique de la PI chez les instrumentistes au CHU-
Tokoin de Lomé souffrait de plusieurs insuffisances : l'absence du
port de lunettes protectrices et du lavage simple des mains.
- Pour le lavage chirurgical des mains : les pains de
savon avaient été utilisés
dans
31,6% des procédures chirurgicales ; la durée
escomptée, le type d'antiseptique ; le nombre de prise de savon et
la position des mains après le lavage ne répondaient pas
totalement aux normes internationales.
- Les fautes d'asepsie étaient également
commises lors de l'habillage chirurgical et du port de gants de gants
stériles.
- Sur les 300 procédures chirurgicales que nous avions
observées, la règle de ·No Touch· n'a pas
été respectée.
- Lors de plus de la moitié des interventions
chirurgicales, les instruments n'étaient point nettoyés en per
opératoire et des fautes étaient relevées au cours des
mouvements des mains et des instruments.
- En post opératoire immédiat, la
préparation du matériel utilisé pour la
décontamination a été observée dans plus des 2/3
des procédures chirurgicales et l'élimination des tranchants dans
100% des cas.
- Par contre, la décontamination des instruments a
souffert du non respect de la concentration de la solution utilisée
(hypochlorite de sodium) et de la durée du trempage.
- La désinfection des barrières de protection
et de lavage des mains après le retrait des gants a été
très faiblement observée.
- Plus de la moitié des instrumentistes avaient une
ancienneté < 3ans sur le terrain.
- Aucun d'entre eux n'avait bénéficié
d'une véritable formation pratique en prévention des
infections.
- Des besoins d'information, de recyclage et de supervision
des instrumentistes du CHU- Tokoin de Lomé s'imposent.
Louis PASTEUR, n'avait-il pas
affirmé : « Au lieu de s'ingénier à
tuer les microbes dans les plaies ne serait il pas plus raisonnable de ne pas
les introduire ? »
Au terme de notre étude, nous formulons les suggestions
suivantes :
A l'endroit des Autorités
Administratives :
- Procéder à la formation d'un nombre suffisant
d'instrumentistes de bloc opératoire afin que chaque formation sanitaire
disposant d'un bloc puisse en bénéficier.
- Doter les blocs opératoires en plus des
instrumentistes, des panseurs (circulants) ou infirmiers de bloc
conformément à la composition de l'équipe chirurgicale.
- Equiper les services en matériel adéquat pour
le traitement du matériel chirurgical,
- Prendre les dispositions nécessaires pour une bonne
observance de la prévention des infections par le personnel du bloc
opératoire notamment :
- Mettre à la disposition du personnel un nombre
suffisant de tenues journalières nous proposons la fourniture du
matériel à usage unique) de bloc opératoires ;
- Mettre à la disposition du personnel chargé de
la stérilisation la solution d'hypochlorite de sodium nécessaire
pour la décontamination ;
- Fournir du matériel de ménage au personnel
chargé de l'entretien des blocs opératoires ;
- Fournir permanemment de l'eau courante ou stérile aux
blocs opératoires
Introduire dans la formation des instrumentistes, un cours
pratique validé par une attestation sur la prévention des
infections nosocomiales et le comportement au bloc opératoire.
A l'endroit des Surveillants des blocs
opératoires :
- Désigner par salle opératoire, un
instrumentiste superviseur qui devrait avoir à n'importe quel moment, le
pouvoir de notifier verbalement (ou par un langage non verbal), la survenue
d'une faute d'asepsie par quel que membre que ce soit de l'équipe lors
d'une procédure chirurgicale.
Références :
1- Hôpital Ambroise
P. ·Bloc opératoire d'orthopédie et
traumatologie·
Rapport d'activité N°52000 ; pp 1-17.
2- Smith RC., Mooar
PA., Cooke T., sherk HH. Contamination of operating
room personnel during total arthroplasty,
Clin orthop 1991; 271: 9-11.
3- Debeux S , Posson
F. Stérilisation et désinfection :
Prévention des infections nosocomiales ; Projet SPIBH, UTC,
2003-2004 URL :
http://www.utc.fr/~fagers/
4- ALLAIN JM.
Infirmier de bloc opératoire
HIA. Begin. 004. 98. pp 1-6
5- Rutala
W.
APIC guideline for selection and use of disinfectant
Am. J Infect control, 1990, 18 : (99-117).
6- Cavallo
JD.
La résistance aux antibiotiques
Af. Med. Santé 1998 ; 8 : 32-6
7- Teigne L, Cronin w, Mc
Intosh N.
Prévention des infections. Guide pratique des
programmes de planification familiale.
JHPIEGO 1615 Thames Street, Baltimore, 1992. 250
pages.
8- Wikipédia,
l'encyclopédie libre · infirmier de bloc
opératoire·
9- C-CLIN Paris-
Nord :·Hygiène des mains : guide de bonnes
pratiqques· décembre 2001, 3ème
édition.
10- Pittet D, Harbarth S,Francich P,Ruel C, Widner
A.
Infections nosocomiales dans les services de chirurgie
d'hôpitaux universitaires helvétiques.
Med. Hyg, 1998, 56, 2225.
11- Mesures préventives du risque infectieux
au bloc opératoire :
www.hpci.ch
12- Nama A. : Bilan de 7
années d'existence de la filière d'instrumentation chirurgicale.
Problèmes posés et perspectives,
Mémoire des TSIC soutenu à Lomé le 20
Octobre 2006.
13- Kounoudji PP. Evaluation de la
filière des techniciens supérieurs en instrumentation
chirurgicale de l'école des assistant médicaux de
Lomé : de sa création à nos jours.
Mémoire des TSIC soutenu à Lomé le 23
octobre 2008.
14- Charnley J., Eftekhar
N. :· Penetration of grown material by organisms
from the surgeon's body·, The Lancet, 1969, 1: 172-173.
15- Lannelongue J, Doliveux
P, Pelicot J. Asepsie des blocs opératoires :
règles classiques et techniques modernes, In : Conférences
d'enseignement 1980 (Cahiers d'enseignement de la SOFCOT, n° 13),
Paris : Expansion Scientifique Française ; 1980, p.
89-100.
16- Cheick T., Cissé O., Faye G., Ndiaye A.,
Sakho EO., Maiga F., Wade K., Sy-Ngom M., Guèye JM., Diadhiou
F. Prévention de l'infection en milieu chirurgical
dans les hopitaux régionaux du Sénégal.
Cahier de santé, juin 2000, 10 (3) :
189-94.
17- Bloc Opératoire
Nontissé · A l'usage, c'est unique·
Janvier 1993.
18- Ducel G. La préparation
du chirurgien. In : Infection en chirurgie orthopédique (Cahiers
d'enseignement de la SOFCOT, n°37). Paris :Expansion Scientifique
française : 1990. p. 61-5.
19- BRUCKER G.
Infections nosocomiales et environnement hospitalier.
Paris : Flammarion, Médecine Sciences,
1998.
20- Semmelweiss IP. : Journal
of infection control 1993, 23 ; 175-187.
21- Potcholi M. :
Stérilisation du matériel opératoire réutilisable
au service ORL duCHU- Tokoin de Lomé.
Mémoire des TSIC soutenu à Lomé le 22
décembre 2004.
22- Ennigrou S., Moklitou L., Ven AN., Dzriri CH.,
Cherif A. , Najah H., Ben RS., Zovari B. Etude de
l'incidence et approche du surcoùt des Infections nosocomiaes en
chirurgie générale.
Tunisie méd. 2000 ; 78 (11) :
628-633.
23- Larson E.: A causal link
between hand washing and riskof infection.
Examination of the evidence. Infection on control and
hospital Epidemiology 1988; 9; 28-36.
24- Didier P, Andreas W. ·
Hygiène des mains : nouvelles recommandations·
Swiss-NOSO-infections nosocomiales et Hygiène
hospitalière : aspects actuels. Volume 8 N°4 ; Bulletin
de décembre 2001.
25- SANTE Canada: Guide de
prevention des infections. Lavage des mains, nettoyage, désinfection et
stérilisation des établissements de santé.
Santé canada, Laboratoire de lutte contre la maladie,
Bureau des maladies infectieuses et du travail. 1998.
26- Werner HP,. Feltgen M.: Quality
of surgical and gown materials, Hygiene undMedizin, 2001; 26: 3.
27- Cauchoix J.
Les modalités techniques de l'opération.
Rev Chir Orthop 1969 ; 55 : 205-7.
28- Brigitte T. : Unité
d'hygiène. Laboratoire de bactériologie- Hygiène.
CHU Nantes.
29- Gozo A. Instrumentation et
traitement chirurgical des fractures de membre chez l'adulte.
Mémoire des TSIC soutenu à Lomé en
2007.
30- Petty W, Spanier S,
Shuster JL. Prevention of infection after total joint replacement,
experiments with a canine model. J Bone Surg [ Am] 1988; 70: 536-
31- Rosenstein BD, Wilson
FC, Funderburk CH. The use of bacitracin irrigation to prevent
infection in postoperative skeletal wounds, an experimental study. J Bone
Joint Surg 1989; 71: 427-30.
32- Ochsner PE, Willenegger
H. Précautions peropératoires. In : Infection en
chirurgie orthopédique (Cahiers d'enseignement de la SOFCOT n° 37).
Paris : Expansion Scientifique Française ; 1990. p.76-9.
33- Hess JC.
Enseignement d'oncologie conservatrice.
Edition Maloine S. A, Tome 2. 1983, Paris, p
67-79.
34- Abilebou KD.:
Problématique de la désinfection et de la stérilisation du
matériel thermosensible réutilisable au bloc opératoire de
l'Hôpital de Bè.
Mémoire des TSIC soutenu à Lomé le 28
Octobre 2005.
I. THEME : PRATIQUE DE LA
PRÉVENTION DES INFECTIONS CHEZ L'INSTRUMENTISTE
AU COURS DES INTERVENTIONS
CHIRURGICALES AU CHU DE LOME TOKOIN.
1- PROFIL DE L'AGENT ET LIEU DE
TRAVAIL
N°
|
Questions
|
Codes
|
Réponses
|
1.1
|
Nom du Centre
|
|
_______________________
|
1.2
|
Nom de l'agent
|
|
_______________________
|
1.3
|
Formation reçue
|
1- instrumentiste (ou IBODE)
2- infirmier d'état
3- Sage femme
4 - Autre
|
Si autre, préciser
_______________________
|
1.4
|
Ancienneté dans le service
|
1. = 3 ans
2. 3 - 5 ans
3- > 5 ans
|
|
1.5
|
Service
|
1- Bloc central
2- 2- Bloc gynéco
3- 3- Bloc ORL
4- Autres
|
Si autre, préciser
________________________
|
2- CIRCONSTANCES DE L'INTERVENTION
CHIRURGICALE
2.1
|
Type d'intervention
|
|
_________________________
|
2.2
|
Période de la journée
|
1- 7H à 12H
2- 12H à 24H
3- 24H à 7H
|
|
2.3
|
Durée de l'intervention chirurgicale
|
1- 1 H
2- 1à 2 H
3- > 2H
|
|
3- TENUE ET BARRIÈRES DE
PROTECTION
3.1
|
L'Instrumentiste change de tenue
dans l'antichambre du bloc
|
1- oui
2- non
|
|
3.2
|
Il porte le bonnet
|
1- oui
2- non
|
|
3.3
|
Il met la bavette
|
1- oui
2- non
|
|
3.4
|
Il met les lunettes protectrices
|
1- oui
2- non
|
|
3.5
|
Il met le tablier
|
1- oui
2- non
|
|
3.6
|
Il porte les bottes
|
1- oui
2- non
|
|
4- LE LAVAGE SIMPLE DES MAINS
4.1
|
L'instrumentiste pratique le lavage simple avant d'entrer ou
à la sortie du bloc
|
1- oui
2- non
|
|
4.2
|
Durée de lavage simple
|
1- Moins d'une minute
2- Une à deux minutes
3- Deux à trois minutes
|
|
4.3
|
Sèche les mains avec une serviette pure
|
1- oui
2- non
|
|
5- LAVAGE CHIRURGICAL DES MAINS
5.1
|
Type de savon antiseptique utilisé
|
1- Bétadine moussante
2- Pain de savon
3- Savon en poudre
4- Savon doux liquide
5- N'utilise rien
|
|
5.2
|
Type de lavabo
|
1- Lavabo avec distributeur de savon liquide
2- Lavabo à robinet
|
|
5.3
|
Actionnement du robinet
|
1- à pédale
2- à coude
3- autres
|
si autres, préciser
________________
|
5.4
|
Eau utilisée
|
1- Eau stérile
2- Eau de robinet
3- Eau de puits
|
|
5.5
|
Nombre de prise de savon
|
1- Une fois
2- Deux fois
3- Trois fois
|
|
5.6
|
Durée du lavage
|
1- Moins d'une minute
2- Une à deux minutes
3- Trois à quatre minutes
4- Cinq à six minutes
|
|
5.7
|
Mains gardées au-dessus du niveau des coudes au cours du
lavage et après.
|
1- oui
2- non
|
|
5.8
|
Antiseptise les mains avec l'alcool à 70° ou à
l'alcool iodé après le lavage.
|
1- oui
2- non
|
|
5.9
|
Sèche minutieusement les mains avec un essuie-mains
stérile avant le port de blouse stérile.
|
1- oui
2- non
|
|
6- HABILLAGE CHIRURGICAL
6.1
|
Fautes d'asepsie au cours du port de la blouse stérile
|
1- oui
2- non
|
si oui, préciser
_______________
|
6.2
|
Port des gants chirurgicaux
|
1- Correct
2- Incorrect
|
si incorrect, préciser
________________
|
6.3
|
Port des de Blouse stérile
|
1- oui
2- non
|
|
7- PRÉPARATION DE LA TABLE
OPÉRATOIRE ET GESTES TECHNIQUES EN PER OPERATOIRE
7.1
|
Met l'alèze en toile cirée sur la table avant le
champ stérile
|
1- oui
2- non
|
|
7.2
|
Dispose bien le champ stérile sur la table
opératoire
|
1- oui
2- non
|
|
7.3
|
Dispose aseptiquement les instruments sur la table
opératoire.
|
1- oui
2- non
|
si non, préciser
_______________
|
7.4
|
Badigeonne largement le site opératoire
|
1- oui
2- non
|
si non, préciser
________________
|
7.5
|
L'instrumentiste et le chirurgien changent de gants après
la préparation du champ ou en cours d'intervention.
|
1- oui
2- non
|
|
7.6
|
Respecte la technique de « Sans contact »
ou « No touch » au cours de la remise des instruments
pendant l'intervention
|
1- oui
2- non
|
|
7.7
|
Nettoie les instruments avec de l'eau stérile ou une
solution antiseptique (Bétadine dermique) avant de les redéposer
sur la table opératoire.
|
1- oui
2- non
|
|
7.8
|
Fautes d'asepsie dans ses gestes en per opératoire
|
1- oui
2- non
|
si oui, préciser
|
7.9
|
Redispose aseptiquement les instruments sur la table
opératoire
|
1- oui
2- non
|
|
7.10
|
Fautes d'asepsie au cours du pansement de la plaie
opératoire
|
1- oui
2- non
|
si oui, préciser
_______________
|
7.11
|
Fait correctement le pansement des drains d'aspiration
|
1- oui
2- non
|
si non, préciser
________________
|
8- L'INSTRUMENTISTE, EN FIN
D'INTERVENTION
8.1
|
Trie le matériel
|
1- oui
2- non
|
|
8.2
|
Ouvre les pinces
|
1- oui
2- non
|
|
8.3
|
Sépare les tranchants
|
1- oui
2- non
|
|
8.4
|
Met les tranchants dans la boîte prévue à cet
effet
|
1- oui
2- non
|
|
8.5
|
Recueille les instruments et les décontamine
|
1- oui
2- non
|
|
8.6
|
Respecte la concentration de la solution de
décontamination
|
1- oui
2- non
|
Si non, préciser
_______________
|
8.7
|
Respecte la durée de la décontamination qui est de
10 à 15 mn.
|
1- oui
2- non
|
|
8.8
|
Désinfecte les autres barrières de protection
|
1- oui
2- non
|
|
8.9
|
Plonge lui-même les mains encore gantées dans la
solution de désinfection
|
1- oui
2- non
|
|
8.10
|
Retire bien les gants après désinfection
|
1- oui
2- non
|
|
8.11
|
Se lave les mains à l'eau et au savon après le
retrait des gants
|
1- oui
2- non
|
|
II. La Technique de No touch ou (Sans
contact)
1. La partie distale de l'instrument en
contact avec le patient ne doit jamais être
touchée par le chirurgien ou l'instrumentiste.
2. Les anneaux ou la partie proximale de
l'instrument sont réservés au chirurgien ; l'instrumentiste
manipule donc l'instrument par la zone médiane.
3. L'instrumentiste veille à la
propreté des instruments en utilisant une compresse imbibée d'eau
stérile, souvent préférable à des antiseptiques peu
efficaces à ce niveau ou agressifs pour le matériel.
4. Les instruments sont posés la
courbure vers le ciel pour éviter de souiller la table, les taches de
sang étant un lieu privilégié de pollution des
micro-organismes.
5. L'agencement des instruments sur la table
est logique et fonctionnel par rapport au déroulement de l'intervention
et à la position de l'instrumentiste.
6. La longueur de l'instrument doit
être proportionnelle à la longueur du champ opératoire.
7. Le nombre et la qualité des
instruments sont adaptés à l'intervention, au patient et aux
habitudes du chirurgien.
8. L'instrumentiste est responsable de la
stérilité du matériel, de la prévention des risques
liés aux piqûres et coupures.
9. L'instrumentiste vérifie le nombre
d'aiguilles, de tampons, de compresses et des instruments etc., qui doivent
être récupérés en totalité en fin
d'intervention.
10. Il est recommandé d'utiliser des
textiles munis d'un élément radio détectable.
III. CALCUL DE LA CONCENTRATION DE LA SOLUTION CHLOREE
DE DECONTAMINATION ( A base de la solution d'hypochlorite de
sodium)
A titre de rappel quelque soit la teneur de chlore, de la
solution d'hypochlorite de sodium disponible, on peut préparer une
solution chlorée dosée à 0,5% avec la formule
suivante qui permet de calculer le nombre de part d'eau afin d'obtenir
une concentration donnée :
% de solution d'hypochlorite de sodium
disponible
Part d'eau à ajouter =
-
1
% dilution souhaitée
NB : 1° = 0,3% ou bien 1°
=3,17g/l.
SERMENT D'HIPPOCRATE
(Déclaration de
Genève)
Au moment de l'admission comme membre de la profession
médicale,
« Je m'engage solennellement à
consacrer toute ma vie au service de l'humanité.
Je réserverai à mes Maîtres le
respect et la gratitude qui leur sont dus.
J'exercerai consciencieusement et avec
dignité ma profession.
La santé du malade serait ma
première préoccupation.
Je garderai les secrets qui me seront
confiés.
Je sauvegarderai par tous les moyens possibles
l'honneur et la noble tradition de la profession
médicale.
Je ne permettrai pas que les considérations
d'ordre religieux, national racial, politique ou social aillent à
l'encontre de mon devoir vis-à-vis du malade.
Mes collègues seront mes
frères.
Je respecterai au plus haut degré la vie
humaine et ceci dès la conception ; même sous les menaces, je
n'utiliserai point mes connaissances médicales contre les lois de
l'humanité.
Je m'engage solennellement sur mon honneur et en
toute liberté à garder scrupuleusement ces promesses ».
JE LE JURE
|