CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail qui était
centré sur la problématique nouvelle de la question Banyarwanda
en République Démocratique du Congo. Nous sommes parti du triple
questionnement ci - après :
- Pourquoi les congolais d'expression kinyarwanda sont
soupçonnés d'être des conspirateurs contre le pouvoir en
place et porte malheur vis - à - vis de la nation et quelle est
l'origine de cette conception ?
- Y aurait - il un lien de rattachement entre la situation
actuelle de ces prétendus suspects et les tensions ethniques du Kivu
montagneux ?
- La politique congolaise n'aurait - elle pas une mains basse
sur la montée de ce préjugé ?
En réponses à ces questions nous avons estimer
que tant que les tensions ethniques du Kivu montagneux ne seront pas
résolues définitivement, tout un fossé se creuserait
entre ceux qui parlent le kinyarwanda et les autres tribus de la
République Démocratique du Congo ; et plus la classes
politique exploiterait cette' situation pour se positionner, plus la distance
s'agrandirait en traînant des lourdes conséquences, telle la
menace de la sécurité de l'Etat et la remise en cause de la
nation voire son ébranlement.
Pour vérifier cette anticipation, nous avons eu recours
à la méthode systémique et aux techniques d'observation
directe et documentaires.
La réalisation de ce travail, a connu bon nombre des
difficultés. En effet, outre les difficultés
d'accessibilité à certains documents et la sous documentation de
nos bibliothèques, nous nous sommes buté à des
difficultés d'ordre financier est temporel. Cependant grâce
à un esprit de lucidité, de persévérance et aux
relations informelles nous les avons toutes contournées.
Outre l'introduction et la conclusion, le présent se
compartimenter à trois chapitres :
Le premier chapitre que nous avons intitulé
« cadre théorique et conceptuel » fourni des
précisions sur les concepts opérationnels de notre étude,
sur le système politique ainsi que beaucoup d'autres
éléments sur la nationalité congolaise et l'origine des
Banyarwanda du Congo.
Le second chapitre nous a aidé à mettre au point
la grande question du Kivu qui a abouti inévitablement à deux
grands fléaux appelés guerres de libération.
Le troisième afin, nous a permis déceler la
problématique, d'étayer les facteurs, les conséquences et
unie thérapeutique de la flambée de l'aversion à
l'égard de ceux qui parlent kinyarwanda au Congo.
La lecture événementielle, depuis la question
insoluble du Kivu jusqu' à la montée du préjugé
à, l'égard de Tutsi a confirmer notre hypothèse. Il
ressort, en effet de cette lecture que la présence des Banyarwanda dans
la région inter lacustre de la République Démocratique du
Congo est porteuse de problèmes liés d'une part à l'espace
que doit occuper une population très nombreuse, accrue à la fois
naturellement et par la transplantation du surplus du peuplement du Rwanda, la
quelle transplantation opérée officiellement, a été
suivie de déplacements clandestins incontrôlés d'un
effectif non négligeable d'autres populations venues du Rwanda.
D'autre part, la question du Kivu est liée a
l'identité de toute cette population indiscernable d'expression
kinyarwanda qui, des décennies durant réclame soit dses
entités coutumières a l'instar des tribus qui leur sont voisines,
soit la nationalité congolaise.
Ce sont ces questions savamment rationalisées par une
clique des politiciens, soit Banyarwanda ou non, doublées d'autres
motifs déclarés plus républicains, et aidées par la
complicité des super puissants mondiaux, qui ont abouti à une
double intervention du Rwanda au Congo accompagnant deux
rébellions : l'une en 1996 qui a conduit Mzee Laurent -
Désiré Kabila aux commandes et l'autre deux ans après, qui
s'est soldée par la mise en place d'un schéma unique en son genre
que plus d'un spécialiste en sciences politiques qualifie
d'expérimental.
La spécificité de ces deux rébellions
s'est révèle cependant être la constitution de deux blocs
des politiciens autour de la question Banyarwanda, la manipula chacun à
sa guise au point d'instaurer un système de légitimation interne
et externe des actions politiques que nous avons appelées
« Rwandocratie » lequel système insécurise
les Banyarwanda et plonge tous les congolais dans une espèce
d'amnésies qui se manifeste à la fois par la naïveté
et le scepticisme politiques.
Nous pensons cependant, qu'au moment où la
transformation globale de la société congolaise s'avère
prioritaire, lez système « Rwandocratie » hideux
doit être enrayé
De ce qui précède, nous suggérons
à la classe politique congolaise de se défaire de leur pratique
de pêcheurs en eau trouble, en mettant sur pied des programmes qui soient
à même d'endiguer les clivages sociaux de la République
Démocratique du Congo. A l'aide de ces programmes en effet, les partis
politiques pourront jouer véritablement leur rôle de formateurs et
d'informateurs de la société, laquelle est appelée
à demeurer hétérogène. Ce qui est potentiellement
enrichissant, si l'on gère judicieusement ce qui unit les uns et les
autres et si l'on décourage tout ce qui tend à la division.
De même, la société civile doit cesser
d'être un observateur passif devant la flambée de la violence
ethnique en érigeant des gardes fous pour limiter ainsi les
bévues politiciennes.
En fin, notre étude se veut une modeste contribution
à la construction d'un Congo multi ethnique et véritablement
démocratique.
Ce sujet étant complexe, nous n'avons aucunement la
prétention d'en avoir épuisé tous les aspects vu le temps
matériel et les moyens disponibles. D'ores et déjà, les
chercheurs plus aguerris sont les bienvenus pour les autres aspects non
abordés que revêt la question Banyarwanda en République
Démocratique du Congo.
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