INTRODUCTION
Des guerres séculaires de conquête aux
rébellions des années soixante en passant par les guerres
fratricides de succession au sein des communautés et les tensions
d'indépendance sont autant des recettes que nous rapporte l'histoire de
la République Démocratique du Congo.
La société étant l'histoire tel que le
dit G. ROCHER dans son Introduction à la sociologie
générale (1(*)), le Congo se trouve engagé dans un processus
de transformation dont la substance ou la quintessence est égale
à ce que Nasser souhaitait pour le pays du Nil et dont le
désir ardent de le matérialiser lui fit dire tout haut :
« Nous irons courageusement de l'avant, unis et solidaires ...
Formant un seul peuple, sûr de lui - même, croyant à sa
patrie, confiant à sa vigueur ... un seul peuple, une seule masse
cohérente allant vers l'édification, l'industrialisation et la
création » (2(*)).
Il faut ici marteler qu'un changement de ce genre, se voulant
radical, doit s'effectuer sans la moindre répétition des erreurs
du passé.
Le hasard du génie du Chancelier Allemand BISMARK et
de ses complices parmi les quels le DUC de Brabant Léopold II, a fait
qu'environ trois centaines de peuples formassent un seul Etat.
La colonie Belge était donc le fruit à la fois
de la fusion d'Etats traditionnels et du démembrement de certains
autres. C'est ainsi que les peuples comme les BATEKE, les ALURS, les LUGBARA,
les NGBANDI pour ne citer que ceux - là, se virent répartis entre
deux ou plusieurs puissances occidentales.
Et les frontières ainsi conçues, sans tenir
compte des réalités ethniques, pouvaient engendrer plus de tort
que des biens aux foyers traditionnels donnant l'impression que pour les
colonisateurs, la priorité se trouvait être non pas les hommes
dans leurs relations sociales, mais les matières premières dont
regorgent les entrailles du continent noir.
Après la fragmentation des Etats traditionnels par la
conférence de Berlin, les Belges devaient avoir pour tâche
à côté de leur mission civilisatrice controversée,
de procéder à l'intégration de ces multiples foyers
sociaux afin de transformer en eux la tribalisme en nationalisme et former par
ce moyen une nation unique « la Nation Congolaise ».
On s'aperçoit curieusement quarante et cinq ans
après l'indépendance, que les ans de la colonisation se sont
écoulés sans qu'aucun effort au sens de l'assimilation ne soit
conjugué. Ceci à la lumière des différends
ethniques souvent meurtriers qui font irruption sur toute l'étendue du
territoire national jusqu'à menacer la République
Démocratique du Congo de partition.
Le problème d'assimilation en République
Démocratique du Congo est aussi vieux que son indépendance.
Déjà à la veille de celle - ci, fleurissent des partis
à base ethnique nés des vieux regroupements tribaux. C'est parmi
ces partis qu'il faut ranger l'Alliance des Bakongo (ABAKO), qui, tout en
prônant le fédéralisme, brandissait l'arme du
séparatisme et menaçait de fusionner avec les Bakongo du Congo
voisin afin de former un Etat uniquement Kongo (1(*)).
D'autres partis, à l'instar de l'ABAKO, étaient
résolument séparatistes tels le BALUBAKAT, le LULUA -
Frères, l'Association des Wanande BENI - LUBERO (AWABELU) ainsi que tant
d'autres dont la liste s'allongerait largement, militaient non pour la Nation
congolaise, mais au contraire pour l'affirmation de leurs tribus
respectives.
La première législature connût elle -
même des turbulences qui avaient pour soubassement la question
d'acceptation mutuelle entraînant la difficulté de cohabiter.
L'histoire de notre pays révèle la difficile application du
découpage territorial prévu par la constitution de
Luluabourg : on vit à cette époque certaines tribus au
groupes ethniques refuse de former une même province avec d'autres.
La deuxième République tenta de solutionner
superficiellement la question d'assimilation des tribus par la coercition sans
toutefois parvenir à l'élagage définitif des tensions
ethniques de sorte que celles - ci demeurèrent incubées pour
éclore avec une ampleur stupéfiante aux années quarante
- vingt dix.
L'une de ces tensions, la question Banyarwanda est elle aussi
à base ethnique qui, depuis des décennies, ronge l'Est de la
République Démocratique du congo.
En 1953 dans le Territoire de MASISI, une tentative
d'ériger une collectivité - chefferie dont les responsables
coutumiers seraient d'expression Kinyarwanda se déclenche. Cette
chefferie dénommée GISHARI, non issu de la transformation de
KISHALI, une des chefferies Hunde de Masisi, fut contestée par les
autres communautés en l'occurrence les Hunde et les Tembo.
L'opposition fut violente à telle enseigne que le
pouvoir colonial fût obligé d'intervenir en dissolvant la dite
chefferie en 1957.
Il faut se rappeler que peu avant cette tentative,
l'autorité coloniale venait d'être témoin d'une farouche
opposition Hunde à l'égard des populations venues du
Rwanda ; lesquelles pour être accueillies en territoire de Masisi,
les chefs Hunde KALINDA avait perçu 29 600 Francs des autorités
Belges, une somme qu'il avait dû restituer sous la pression de sa
population et aussi après s'être rendu compte que les nouveaux
venus étaient implantés sans aucun égard à la
coutume.
Comme dit plus haut, la constitution de Luluabourg
connût une difficile application au Kivu. En effet, voulant ériger
les districts du grand Kivu en provinces, le gouvernement Adoula heurta le
refus des populations d'expression Kinyarwanda du Nord et du Sud - Kivu qui
préféraient former une province avec la tribu Shi qui a avec eux
une parenté linguistique. Alors que la solution à ce
problème était sur le point d'être trouvée, survint
dans le Masisi le « Code kanyarwanda » et un gouvernement
parallèle à celui de Léopold ville. En créant
leurs institutions propres, les insurgés, las de la cohabitation avec
les autres tribus, prirent des armes contre toute opposition à leur
sinistre projet. Pendant ce temps les LEGA du Sud - Kivu et du Maniema
joignaient leurs efforts pour s'opposer à toute tentative de
démembrement de leur tribu.
En 1990, apparaissent à Goma, à Rutshuru et
à Masisi, la Mutuelle Agricole des Virunga
« MAGRIVI » en sigle, et le Forum d'Initiative et de
Proposition F.I.P. en abrégé, deux organisations Hutu
lancées à partir de Kinshasa à leur genèse, ils
voulaient à tout prix non seulement s'affirmer vis - à - vis des
éleveurs Tutsi, mais aussi des autres tribus.
En réaction, la population combattue - autre que les
tutsi, leur résista. C'est là que surgit la résistance
Maï - Maï.
Pendant que l'heure est à la recherche de la solution
au conflit Mai - mai - MAGRIVI du Nord - KIVU, se pose au Sud - KIVU la
question Banyamulenge. Les Banyamulenge en effet, réclament la
nationalité que venait de leur retirer le gouvernement Zaïrois de
l'époque par la loi n° 81 - 002 faisant d'eux des apatrides. C'est
là que va naître la rébellion de l'Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo - zaïre.
Ce qui précède démontre combien la
question Banyarwanda s'est toujours posée avec acuité aux
gouvernements qui se sont succédés en République
Démocratique du Congo. Ce qui ne pouvait pas échapper à
la curiosité scientifique afin de rejoindre l'énoncé de
Karl POPPER, selon lequel toute recherche digne d'être
appréciée scientifique part toujours des situations
aporétiques, c'est - à dire difficiles (1(*)).
Les problèmes des populations d'expression Kinyarwanda
a suscité la curiosité de bien d'auteurs. Ceux - ci, quoique
ayant épinglé la situation de ce peuple en mettant en
évidence les causes et les conséquences de leur non -
assimilation d'une part et leur protection par l'Etat Congolais d'autre part,
n'ont pas mis dans leur problématique la façon dont la situation
de ce peuple était perçue et traité dans le milieu
politique congolais. Nous nous référons ici aux travaux qui nous
ont été accessibles : KIMBERE KITHAKA, MBUSA NYAMWISI,
RUGUYE, SAFARI, BAGALWA MAPATANO et KABUYANGA SEBAGABO.
BANGALWA MAPATANO (2(*)) base son étude sur le problème de
nationalité des peuples de l'Est du Zaïre. Il mène des
investigations dans la ville de Bukavu et aboutit à la conclusion selon
laquelle les difficultés d'ordre social naissant de la présence
des émigrants venus du Rwanda, sont dues en grande partie au fait que
l'Etat Zaïrois a des frontières poreuses dont il a la difficile
maîtrise.
MBUSA Nyamwisi (3(*)) évoque la question de l'ethnicité du
Nord - KIVU à travers les entretiens avec les acteurs sociaux. Il arrive
au constat selon lequel il existe une suspicion mutuelle entre les ethnies de
cette partie de la république Démocratique du Congo ;
laquelle suspicion traîne avec elle, malaises et stress susceptibles de
menacer l'équilibre social nécessaire au développement
socio - économique.
KIMBERE KITHAKA (1(*)) quant à lui étale son étude sur
le rôle des facteurs
Socio - politiques dans l'effritement du pouvoir traditionnel
des Hundes du Nord - KIVU et tire la conclusion selon laquelle, l'effectif des
émigrants venus du Rwanda surtout, influe sur la toponymie. Il ajoute de
ce fait que cette présence massive d'étrangers détruit
profondément les organisations parentales et provoque la modification et
l'empiétement des droits de jouissance des autochtones.
De son côté, RUGUYE (2(*)) examine la question née
de la pénétration des Banyarwanda dans le KIVU montagneux. Il
estime que le problème de terre devient de plus en plus insoluble parce
que l'autochtone et l'émigré ou même réfugié
s'en disputent chacun, une portion. Il ajoute que le problème de
nationalité constitue une autre variable à la base de ces
différends.
Pour sa part, SAFARI (3(*)) se préoccupe du caractère dualiste que
revêtent les antagonistes ethniques actuels au kivu. Selon son
étude, en effet, les ethnies dans leur pluralisme vivent un certain
antagonisme polarisé entre deux groupes hamites constitués des
Shi et des Tutsi. Il termine en se demandant comment on peut parvenir à
une cohabitation lorsque les différents groupes ne cessent de
secréter les fictions ou allusions à base idéologique
ethniciste.
En fin, KABUYANGA SEBAGABO (1(*)) essaie une étude sur la protection des
Rwandaphones du Nord - Kivu. Il estime à son niveau que les
atrocités et bévues commises par l'Etat congolais à
l'égard de ces populations jugées et confondues aux rwandais
seraient dues à l'incapacité de l'administration de
contrôler ses frontières du pays, à l'absence d'ouverture
du débat politique sur la nationalité au Kivu, à la
politique d'exclusion, à l'incapacité et la complicité de
l'exécutif et du législatif sur les lois en matière de
nationalité et enfin sur la nationalité.
Eu égard à ce qui précède, il
demeure évident que la question Banyarwanda ait préoccupé
aussi bien les gouvernés que les gouvernants, en ce sens qu'elle entrave
le développement économique et socio - politique de l'Est du
Congo en particulier et de tout le pays de Lumumba en général.
La spécificité de la présente
étude se situe donc dans l'examen de la façon dont la question
est manipulée dans le milieu politique congolais qui lui, est en cheval
sur les gouvernés et les gouvernants, afin d'y révéler la
nouvelle problématique de la situation de Banyarwanda qui à
l'heure de la pacification et d'unité nationale, sont perçus
comme des conspirateurs contre le pouvoir en place.
Essentiellement politique cas relèvent de la sociologie
politique, la présente étude porte sur le triple questionnement
ci - après :
- Pourquoi les congolais d'expression Kinyarwanda sont
soupçonnés d'être conspirateurs contre le pouvoir en place
et porte - malheur vis - à - vis de la nation ?
- Y aurait - il un lien de rattachement entre la situation
actuelle de ces prétendus suspects et les tensions ethniques du KIVU
montagneux ?
- La politique congolaise n'aurait - elle pas une main basse
sur la montée de cette suspicion ?
A ces questions nous répondons anticipativement que,
tant que les tensions ethniques du KIVU montagneux ne seront pas
résolues définitivement, un vrai fossé se creuserait
entre ceux qui parlent kinyarwanda et les autres tribus de la République
Démocratique du Congo, et plus la classe politique exploiterait cette
situation pour se positionner ; plus la distance s'agrandirait
entraînant des lourdes conséquences, telles que la menace à
la sécurité de l'Etat et la remise en cause de la nation
Congolaise, voire son ébranlement.
« La question Banyarwanda du local au national, une
problématique nouvelle en République Démocratique du
Congo » étude qui s'étale sur la période allant
de 1990 à 2000 ; veut démontrer les liens existants entre
les tensions ethniques dont le Kivu montagneux a été le
théâtre depuis des décennies et le climat de suspicion qui
règne autour de ceux qui s'expriment en kinyarwanda ; et exposer
également les mécanismes qui ont concouru à l'ascension du
phénomène jadis local et devenu de nos jours, une affaire
affectant toute la nation congolaise. C'est ce qui constitue, pensons - nous
à l'intérêt cognitif de notre étude.
Par ailleurs, sur le plan psycho - moteur, nous
espérons qu'en étalant les hideuses dividendes politiques
tirées de la question Banyarwanda par le leadership congolais et les
conséquences néfastes qui sont les corollaires de ces dividendes.
Et par ce moyen, nous aurons suscité la répugnance de tout enjeu
politicien qui n'embraye pas dans le sens de l'édification et de la
consolidation de la nation et substituer ainsi au nationalisme vulgaire et
politicien en vogue dans ce pays en pleine transition, un nationalisme
éclairé par les connaissances scientifiques.
De ce qui précède, nous pensons nous être
rallié au groupe de MASIALA na SOLO (1(*)) qui prétend que la recherche scientifique
obéit à deux attitudes possibles, dont l'une positive, selon la
quelle la science étudie le fait uniquement pour le connaître et
se désintéresser des applications aux quelles peuvent se
prêter les notions qu'elle élabore en d'autres termes, constater
les faits et les expliquer. Alors que l'autre attitude, dite normative, oriente
le chercheur vers l'élaboration des principes, des règles
permettant une meilleure organisation de la société.
L'étude de la problématique nouvelle de la question Banyarwanda
en République démocratique se veut en effet être la
vérification de ces deux attitudes à la fois.
Les scientifiques sont unanimes sur le fait que pour
atteindre l'explication d'un phénomène, il est
préalablement impératif de déterminer un cadre
méthodologique impliquant une certaine prise de position
théorique et conceptuelle.
Soucieux de ne pas nous éloigner de cette exigence,
nous avons pensé nous aussi à une méthode qui, comme le
dit M. GRAWITZ (2(*)), est
un ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, à les démontrer et à les vérifier.
Elle renchérit que la méthode est un ensemble des règles
indépendantes de toute recherche et de contenu particulier visant
surtout des processus et formes de raisonnement et de perception rendant
accessible la réalité à saisir ; elle dicte les
façons concrètes d'envisager ou organiser la recherche. Mais ceci
de façon plus ou moins précise complète et
systématisée.
A ce sujet, Jean de SOTO (1(*)) suggère que l'une des difficultés
principales des sciences sociales tient au fait que la méthode de ces
disciplines est une méthode absolue hors de la quelle il n'y a pas de
salut...
Il ajoute cependant qu'aucune méthode ne peut
s'imposer au chercheur et qu'en se préoccupant des aspects sociaux, ces
chercheurs sont parfois amenés à inventer leurs propres
méthodes.
Néanmoins, ici, il faut retenir que les approches
d'analyse dépendent de la nature des sujets et des positons
philosophiques ou idéologiques du chercheur et, au chef des travaux
EKILI TABU de spécifier que certaines d'entre les nombreuses approches
des sciences sociales sont les plus utilisées en politologie et
méritent d'être développées, telles les approches
juridique et sociologique (2(*)).
Pour nous, en effet, nous n'avons pas mis à jour une
nouvelle méthode ; mais au contraire l'impératif de l a
recherche nous a orienté vers le courant fonctionnaliste dans
lequel nous avons choisi l'analyse systématique en fonction des
objectifs de notre étude ainsi que les techniques d'observation directe
et documentaire.
Dans son « Manuel de sociologie », A.
CUVILLIER définit la méthode systémique comme une analyse
permettant d'expliquer la réalité politique comme structure des
faits politiques dont les interactions concourent au maintien, à la
survie et au fonctionnement du tout. Il précise que l'analyse de ce
genre rend possible l'explication dans la mesure où d'une part, en
replaçant les institutions dans le milieu où elles ont pris
naissance, parmi leurs « conditions concomitantes » elles
nous offrent le tableau de leurs conditions d'existence et d'autre part, elle
permet la comparaison (3(*)).
Le schéma Eastonien de l'analyse systémique nous
a permis d'abord de considérer la politique congolaise comme un
ensemble, un tout dont les éléments en interdépendance
sont les gouvernés, les gouvernants, les partis politiques, les
manifestations, les syndicats, les associations, les lois, les
décisions...
Nous avons, ensuite, considéré la politique
congolaise comme étant ouverte, pour ainsi dire qu'elle existe au sein
d'un environnement constitué à la fois de la communauté
internationale et de l'Etat congolais, avec lequel elle entretient plusieurs
sortes de relations.
Et s'agissant d'un système, la politique influe sur son
environnement et la communauté internationale ainsi que l'Etat congolais
influent à leur tour sur lui : ainsi cette influence
réciproque peut soit équilibrer la politique soit la
perturber.
Enfin, le schéma de David Easton nous a obligé
d'ignorer, dans un premier temps la politique congolaise en la
considérant comme une boîte noire qu'il nous faut
découvrir et pour y parvenir, il faut examiner ce qui y entre, ce qui en
sort et ce qui s'y passe.
A ce sujet, ESSISO ASIA AMANI (1(*)) explicite ce phénomène. Selon lui, en
effet, le système reçoit de son environnement des impulsions
appelées « in puts » qu'il travaille et les retourne
à son environnement sous forme de réponses, ce sont les
« out put ».
En ce qui concerne le système politique congolais,
celui -ci reçoit des demandes des soutiens, des revendications qui
émanent aussi bien de l'étranger que de la Nation. Toutes les
entrées sont traitées par la boîte noire qu'est ici la
politique congolaise, à sa guise. Les dernières sont
languées dans l'environnement où elles peuvent susciter d'autres
demandes ou soutiens et pérenniser ainsi la vie politique du Congo.
Quant aux techniques utilisées, nous avons fait usage
comme signalé plus haut de l'observation directe et de la technique
documentaire. En effet, l'observation directe désengagée a
été d'une très grande importance, car elle nous a permis
d'identifier et de récolter des faits relatifs à notre
étude.
De même la technique documentaire nous a permis de
rassembler une série d'informations qui intéressent, notre
étude. Ainsi nous avons pris contact avec les ouvrages scientifiques,
des revues, des mémoires, des journaux ainsi que d'autres documents
ayant trait à la présence étude.
Nous n'avons pas réalisé notre étude sans
difficultés car, sur terre, toute oeuvre est le fruit de la sueur du
front. Ceci étant, tout au long de notre recherche, nous sommes
heurté aux difficultés ci - après :
- La pénurie de la documentation ; sur le
sujet ;
- Le financement modique pour la recherche et la finalisation
du rapport y afférent.
- Les reports des rendez - vous par les
enquêtés.
Il nous a fallu faire usage de l'esprit de lucidité, de
la persévérance, des relations informelles ainsi que du concours
des tiers pour contourner toutes ces difficultés.
Il existe une vérité incontournable en
matière de recherche scientifique. Elle consiste en ce qu'on ne puisse
embrasser toute la réalité à la fois pour cause de
l'immensité du champ de recherche en science. De ce fait, il est
impératif de délimiter son champ. Il convient de signaler que
restreinte le champ d'investigation n'est pas une attitude de faiblesse ou de
fuite de responsabilité ou encore qui dirait mieux de la quête du
moindre effort. Mais au contraire, il s'agit ici d'une contrainte de la
démarche scientifique.
RESZOHAZY (1(*)) ne disait - il pas que toute démarche
scientifique procède fatalement par un découpage de la
réalité ? Le même auteur reconnaît qu'il n'est
pas possible d'étudier, de parcourir tous les éléments
influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au
début du temps.
C'est en nous conformant à cette contrainte
scientifique que « La question Banyarwanda du local au national, une
problématique nouvelle en République Démocratique du
Congo » s'étend sur la période allant de 1996 à
2000. Car , c'est en cette période que le problème faisant
l'objet de notre étude, s'est posé avec beaucoup plus d'ampleur
sur toute l'étendue de la République, cessant ainsi d'être
appelé problème du Kivu.
Outre cette partie introductive et la conclusion sur la quelle
débouchera la présente dissertation, ce travail s'articulera
autour de trois chapitres.
Le premier chapitre essaie de clarifier les concepts et expose
le cadre théorique et historique de notre étude ;
Le deuxième chapitre quant à lui esquisse la
chronologie événementielle de la grande question du KIVU qui a
débouché aux grandes guerres dites de libération ; et
en fin viendra l'autopsie des récupérations politiciennes de la
question qui sont en vogue dans le milieu politique congolais.
CHAPITRE PREMIER
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
« Un concept n'est utile dans une communication
scientifique que s'il permet de faire une coupe dans la réalité
plutôt que de l'englober complètement » (1(*)). Telle est l'exigence
fondamentale du langage scientifique, à la quelle nous voulons
répondre dans ce premier chapitre.
Nous nous efforcerons ici donc, de préciser pour nos
concepts opérationnels, leurs connotations spécifiques afin de
les cerner après quoi viendront des précisions théoriques
et historiques sur notre objet d'étude.
1.1. CADRE CONCEPTUEL
1.1.1. La question nationale
Généralement, une question est dite nationale
lorsqu'elle se rapporte à la Nation ou à l'Etat. Quoi
qu'utilisés l'un à la Place de l'autre, pour bien d'esprits
éclairés, Nation et Etat ne sont pas synonymes.
1.1.1.1. Etat
Thomas KOAVI GOUDOU (2(*)) dans son ouvrage intitulé, «L'Etat, la
politique et le droit parlementaire en Afrique» passe en revue plusieurs
définitions de l'Etat. Il veut qu'on lui donne une définition
qu'il appelle juridique et homogène : celle capable de rassembler
dans une tautologie des éléments disponibles empruntés aux
diverses sciences humaines et pouvant être utilisables dans tous les cas
où cette notion sujette aux confusions, est mise en cause et rendant
compte des particularités du régime étatique.
Ainsi il donne trois conceptions à
l'état :
v L'Etat est un concept ; il se réfère au
support idéal de la puissance publique et suppose le concours des
élément suivants : territoire, la population et un ensemble
de services publics.
v Ensuite, l'Etat est une institution ; ici l'Etat est
compris comme une entreprise au service d'une idée placée
à l'origine de l'institution dispose d'une puissance et d'une
durée supérieure à celle des individus pour les quels elle
existe. Dans ce contexte, l'idée incarnée dans l'Etat est celle
de droit, en ce sens que dans l'Etat, le pouvoir reste titulaire de
l'idée de droit.
v En fin, Thomas KOAVI GOUDOU conçoit l'Etat comme un
artifice ; il est opposable à une communauté naturelle telle
que le clan, la tribu, il naît à la suite d'une réflexion
de chaque ressortissant : c'est un artifice ou un phénomène
construit par l'intelligence humaine.
A partir de ces conceptions, Thomas KOAVI GOUDOU construit la
définition ci -après : »Un pouvoir
institutionnalisé, une forme de pouvoir situé par les faits de
différentiations entre gouvernés et gouvernants, qui n'existe que
parce que les gouvernés l'ont pensé et l'ont
considéré comme siège du pouvoir et pensé par les
gouvernants en mettant sa puissance en application à l'égard des
gouvernés (1(*)).
Avec MULUMBATI NGASHA (2(*)) , nous confirmons la véracité de la
définition pertinente de l'auteur pré cité, en disant que
l'Etat se réfère à l'organisation politique ou les
relations entre commandants ou dirigeants et commandés ou
dirigés, qui implique tout à la fois un certain consensus et une
certaine contrainte, sont diversifiés par des institutions : c'est
une réalité sociologique qui s'impose comme telle à
travers trois éléments qui sont le territoire, la population et
des pouvoirs organisés.
Cette définition qui rencontre l'assentiment de la
majorité des publicistes, permet de cerner dans la notion de l'Etat
trois significations : l'une d'elles est dite étroite et limite
l'Etat aux seuls pouvoirs publics, c'est - à dire les gouvernants par
rapport aux gouvernés.
Le deuxième sens, plus large, confond l'Etat avec la
collectivité organisée ayant comme support sociologique une
Nation. C'est dans ce contexte que les gens disent souvent « l'Etat
c'est nous ».
En fin, dans un sens plus restreint, l'Etat est
considéré comme étant un pouvoir central par rapport aux
autres collectivités qui lui sont inférieures. Cette conception
peut bien s'illustrer par la distinction entre biens de l'Etat et biens des
particuliers.
Par ailleurs, les spécialistes divergent sur la
naissance de l'Etat. Ils émettent plusieurs théories que nous
pouvons regrouper en deux grandes catégories :
Quoique ayant diverses visions, Hobbes et John Locke (1(*)) défendent des
théories dites contractuelles. Selon celles -ci en effet, l'Etat est le
fruit du contrat passé d'une part entre les individus pour
« Léviathan » de Hobbes et entre des groupements
d'individus pour John Locke afin d'éradiquer la jungle de l'état
de nature et assuré ainsi la protection des personnes et celle de leur
biens.
La deuxième catégorie est celle des
théories Marxistes selon les quelles l'Etat procède des
infrastructures économiques. Karl Marx lui - même qualifie l'Etat
d'un instrument d'oppression d'une classe contre une autre et Hegel soutient
que « l'Etat est un produit de la société à un
stade bien déterminé de son développement ; il est
l'aveu que cette société s'empêtre dans une insalubre
contradiction avec elle - même, s'étant scindée en
opposition inconciliable qu'elle est impuissante à conjurer. Mais pour
que les antagonismes, les classes aux intérêts économiques
opposés ne se consument pas, elles et la société,
à une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui,
placé en apparence au dessus de la société, doit estomper
les conflits, les maintenir dans les limites de l'ordre, et ce pouvoir,
né de la société mais qui se place au dessus d'elle et lui
devient de plus étranger : c'est l'Etat » (2(*)).
En outre, l'Etat revêt des formes multiples et
variables, notamment selon les structures du pouvoir politique qui s'exerce en
son sein, selon les fins qu'il s'assigne ou qu'on lui assigne et selon la
philosophie politique qui commande son action (3(*)).
Selon la structure du pouvoir politique qui s'exerce dans
l'Etat, il peut revêtir soit la forme unitaire soit la forme
composée. L'Etat est dit unitaire lorsque en son sein aucune
collectivité composante ne peut valoir un droit propre : il n'y a
qu'un seul titulaire du pouvoir étatique capable d'édicter la
réglementation juridique et de mettre en oeuvre la coercition
nécessaire pour son observation. L'unicité du pouvoir
étatique fait que les différents organes fonctionnant à
l'échelon régional ou local soient crées par le pouvoir
central et puissent être modifiés ou supprimés par
lui .
L'Etat composé peut être soit
fédéral soit une confédération d'Etats. L'Etat
fédéral est caractérisé par le fait qu'il y a deux
titulaires du pouvoir étatique : l'un au niveau central et l'autre
au niveau régional.
Enfin, la confédération d'Etats n'est pas en
principe une forme de l'Etat, mais une association de deux ou plusieurs Etats
indépendants.
S'agissant des fins qu'il s'assigne ou qu'on lui assigne, un
Etat peut revêtir soit la forme d' un Etat - gendarme ou celle d'un Etat
- providence.
L'Etat gendarme est celui dont la raison d'être est de
maintenir l'ordre à l'intérieur comme à l'extérieur
des frontières grâce notamment à la justice, à la
police et à l'armée.
L'Etat - providence est celui qui, en surcroît à
la sécurité des personnes et de leurs biens, procure aux
individus de l'assistance et des subventions par le biais des entreprises
lucratives et philanthropiques.
Il faut noter ici que l'Etat peut également se
comporter en orientateur ou directeur de l'économie en maintenant
l'équilibre économique et en accélérant le
développement de la production.
Selon leur philosophie il y a au monde des Etats dits
socialistes et ceux appelés capitalistes. En effet, l'Etat socialiste
est celui dans lequel les moyens de production appartiennent à l'Etat
alors que ceux de l'Etat capitaliste appartiennent aux investisseurs
privés.
1.1.1.2. La nation
Contrairement à l'Etat qui, est une notion juridique,
la Nation elle est plus sociologique. La Nouvelle Encyclopédie Bordas
définit la nation comme étant un groupe humain fixé en
général dans un pays dont l'unité de conscience est
cimentée par une même histoire, une même langue, ou des
intérêts communs et la volonté de vivre en commun (1(*)).
Cette définition converge avec celle que fournit le
Nouveau petit Robert selon lequel nation se rapporte à un groupe
d'hommes généralement assez vaste caractérisé par
là conscience de son unité historique, social, et culturel ainsi
que la volonté de vivre en commun (2(*)).
Ces définitions classiques mettant plus l'accent sur
les éléments culture, origine commune, sont de ce fait non
conformes à la réalité actuelle. C'est pour cette raison
que nous rangeons derrière Thomas KOAVI GOUDOU pour qui la nation se
constitue lorsque une population d'un Etat donné possède les
qualités qui lui sont propre et lui, permettent de se distinguer des
autres groupes (3(*)). Est
nous pensons que la nation est le sentiment d'une solidarité qui unit
les individus dans leur volonté de vivre ensemble.
Deux conceptions se dégagent de la divergence sur
l'élément déterminant de ce sentiment : il s'agit de
la conception objective et de la conception subjective.
La conception objective met en exergue l'idée que se
font les membres de la communauté nationale des éléments
matériels, c'est - à - dire la langue, la race, l'origine
ethnique ainsi que les éléments moraux telle que la religion.
Par contre, la conception subjective met l'accent sur le
vouloir vivre collectif, ici les critères qui permettent de discerner la
nation ne sont pas extérieur (race, nez, taille...), mais ils sont
plutôt spirituels comme le souvenir historique, la communauté
d'intérêts, et le sentiment de la parenté spirituelle. La
conception subjective suppose en outre que l'on ne peut imposer à un
peuple de rester contre sa volonté rattaché à une nation.
C'est le principe du droit de peuples de disposer d'eux - mêmes.
Cette distinction établie entre l'Etat et la nation
prouve qu'il n'existe pas toujours une exacte concordance entre les deux faits.
Parfois l'Etat est constitué de plusieurs nations ou c'est la nation qui
est subdivisée en plusieurs Etats. Aussi arrive - t - il que l'Etat soit
antérieure à la nation, l'inverse pouvant également
être constaté.
C'est ici que nous spécifions que la question nationale
dans le cadre de ce travail ne traduit pas l'idée d'un problème
de l'Etat c'est - à - dire de la communauté organisée par
le pouvoir public. Mais plutôt, par question nationale nous
sous-entendons l'idée d'un problème ressenti par une
communauté caractérisée par le vouloir vivre collectif
formant ainsi une nation.
1.1.2. La question locale
Tous les Etats du monde petit ou grand sont organisés
et structurés. Ils se découpent en entité de base afin de
permettre le contrôle de leur territoire et de leur population. Pour
contourner la lourdeur administrative, les compétences sont
réparties entre le niveau local et le niveau central. Le pouvoir central
laisse à la province le privilège de décider dans
certaines matières : c'est la compétence locale et les
questions traitées à ce niveau sont appelées questions
locales.
Dans la présente dissertation une question locale ne
doit pas être prise dans un sens juridique, mais plutôt elle doit
être sociologiquement considérée ; c'est donc un
problème ressenti par une portion de la population habitant une partie
donnée du territoire national.
1.2. NOTION DU SYSTEME POLITIQUE
Situé au niveau de la communication politique et cette
dernière étant définie généralement comme un
échange d'information entre gouvernants et gouvernés dans un
cadre tant national qu'international que les sociologues politistes
désignent par « système
politique » ; la présente étude ne peut donc
être aborder sans esquisser au préalable ce qu'on entend par
système, système politique et aussi par communication
politique.
1.2.1. Le système
1.2.1.1. Définition
Le système peut être définit comme un
ensemble d'éléments en interaction constituant une
totalité et manifestant une certaine organisation. Cette
définition tirée de Philippe BRAILLARD (1(*)) appelle des observations ci -
après :
1. Un nombre d'éléments sans relation entre eux
ne peut constituer un système car ils ne représenteraient qu'une
juxtaposition d'objets isolés ;
2. Un système n'est pas un simple agrégat
d'éléments en interactions ; mais une totalité, celle
- ci définissant le système entant tel par rapport au
caractère de ces parties prises isolement, le système est donc
différent de ses parties ;
3. Un système correspond à la somme de ses
parties ainsi que leurs relations ;
4. Chaque système est caractérisé par un
certain degré d'organisation.
De cette définition sont sorti plusieurs conceptions du
système ; nous n'en retenons que trois.
1.2.1.2. Conception de David EASTON
David EASTON considère le système comme une
boîte noire dans laquelle entrent certaines données qui y sont
traitées et en ressortent pour être déversées dans
l'environnement. Cet auteur applique sa conception au système politique
que nous développerons plus loin.
1.2.1.3. Conception de Talcott PARSONS
Il s'intéresse à la façon dont le
système se maintient et soulève que, pour ce faire, le
système doit s'organiser et mobiliser des activités
nécessaires.
Tout système comporte selon Parsons quatre fonctions
pour satisfaire ses besoins élémentaires et il appelle ces
fonctions « pré requis fonctionnels du
système » (2(*)).
Ce sont :
1. L'adaptation ou fonction par laquelle le système
établit des rapports avec le milieu extérieur. Le système
puise de son environnement des ressources qui lui sont nécessaires, les
aménage et les transforme pour ses besoins et offre en échange
ses propres produits.
2. La poursuite des buts (goal attainment) ; cette
fonction consiste à définir les buts du système et
à mobiliser les énergies et les ressources pour les atteindre.
3. La fonction d'intégration quant à elle, vise
à maintenir la coordination entre les parties, la cohérence ou la
solidarité du système et à protéger ce dernier
contre le changement brusque et perturbation majeure.
4. La fonction de latence (Pattern maintenance) ; cette
fonction assure que les acteurs demeurent fidèles aux normes et valeurs
du système et continuent à s'en inspirer.
1.2.1.4. Conception de POWELL et ALMOND
Ces auteurs s'inspirent de David EASTON. Ils
énumèrent six fonctions de conversion par les quelles le
système transforme les in puts en out puts (1(*)). Ces fonctions sont les
suivantes :
- L'expression des intérêts (interest
articulation) ;
- L'agrégation des intérêts (interest
agregation) ;
- L'élaboration des règles (rule
making) ;
- L'application des règles (rule application) ;
- L'adjudication des règles ( rule adjudication) ;
et
- La communication politique (political communication).
Almond et Powell qualifient les deux premières de
fonction d'in puts et les quatre autres de fonctions d'out put.
1.2.2. Le système politique
GONIDEC définit le système politique comme un
ensemble cohérent d'institutions liées les unes aux autres. Et
Thomas GOUDOU va plus loin en disant que le but de cet ensemble est de faire
évoluer un ordre social déterminé au sein de la
société globale entendue ici comme l'Etat (1(*)).
En termes clairs, nous pouvons dire que le système
politique est l'ensemble dans lequel gouvernés et gouvernants sont en
interaction.
On admet généralement que tout système
politique est comparé d'autres et de vecteurs. La première
catégorie rassemble, en son sein, les partis politiques, les groupes
de pression tandis que la deuxième catégorie se compose des
mécanismes de la vie politique reposant sur le scrutin, les mass
media et l'argent.
Les spécialistes conçoivent la vie politique
comme un système évoluant dans un environnement. Ainsi David
Easton considère le système politique comme une boîte noire
dans laquelle il décide les éléments ci -
dessous :
a. Les in puts : exigences et
soutiens
Dans un système politique, les exigences sont
l'expression de l'opinion qu'une action ou une décision devait ou ne
devrait pas être entreprise ou prise par les responsables.
SCHWARTZEN BERG (2(*)) souligne, en outre, que l'accumulation des exigences
nombreuses et contradictoires crée des surcharges que le système
politique peut supporter, absorber dans une certaine limite. Cette surcharge
peut être quantitative selon que les demandes sont complexes ou
nombreuses. Il suggère à cet effet que les demandes doivent
être ajustées à la capacité du système
politique.
L'environnement peut fournir, outre les exigences qui
affaiblissent le système, des soutiens pour le renforcer. C'est
grâce à ceux - ci que le système politique ne s'effondre
pas face aux exigences. Ces soutiens peuvent être apportés soit
à la communauté politique, soit aux autorités ou encore au
régime entendu ici comme la règle du jeu de la vie
politique.
b. Les out - puts
Aux in puts le système politique répond par des
out puts afin de satisfaire les exigences ou susciter les soutiens. Ce sont les
actions et les décisions.
Il faut également retenir ici que, pour se maintenir
dans son environnement, le système politique doit être à
même de contrôler le comportement des individus ou des groupes
d'individus par les normes, les actions administratives et les tribunaux. Il
doit également y extraire les ressources nécessaires pour son
fonctionnement, les redistribuer et répondre aux exigences de son
environnement.
1.2.3. La communication politique
Les interactions dans un système politique supposent
que les partis politiques, les groupes de pression et les individus doivent
formuler leurs demandes auprès de décideurs politiques.
Ces derniers devront à leur tour transmettre leurs
réponses en terme d'actions ou de décisions aux gouvernés.
C'est ce feed - back qu'on appelle en sciences politiques communication
politique.
Elle s'effectue par des calicots, des marches, des
revendications ou des soutiens, des pétitions, des grèves,
etc.
Powell et Almond la définissent comme étant la
fonction par laquelle l'information politique est transmise entre gouvernants
et gouvernés. Elle est classée dans les deux sens (out et in -
puts).
C'est l'échange réciproque entre les commandants
et les commandés. C'est en usant de cette fonction de communication par
exemple, qu'un groupe de pression s'efforce d'infléchir l'action du
gouvernement si celle - ci risque d'avoir une incidence sur ses membres. Ce
groupe s'emploi à l'orienter dans le sens de ses intérêts
en proposant des nouvelles initiatives et en contrecarrant les mesures
susceptibles de lui porter préjudice (1(*)).
De manière générale, le groupe de
pression procède par le suivi de l'activité politique pour
inspirer l'action du gouvernement ou même combattre cette action afin
d'assurer son rôle dans la communication politique.
Nous pouvons dire en définitive que les parties
à la communication politique doivent être les puissantes,
fréquentes et convaincantes pour être en mesure de canaliser leurs
intérêts respectifs.
1.3. CADRE HISTORIQUE
1.3.1. Revue historique de la nationalité des
congolais
La nationalité est considérée aujourd'hui
comme prioritaire en République Démocratique du Congo, eu
égard aux événements qui déroulent.
On ne peut manquer de se souvenir comme dit plus haut, que la
République Démographique du Congo dans ses frontières
actuelles est issue du démembrement des Etats traditionnels et de la
fusion de certains autres.
Ainsi la nationalité du congolais a connu des mutations
sur le plan de sa compréhension et celui de son extension, ceci à
travers la succession des époques de son histoire.
On ne peut cependant perdre de vue qu'à
côté de l'identification, le problème de la
nationalité demeure la question à la quelle le Congo se trouve
confronté depuis son accession à la souveraineté nationale
et internationale.
KABUYANGA SEBAGABO (1(*)) suggère comme piste de solution à
cette épineuse question, la considération d'une République
Démocratique du Congo jadis soumise à la souveraineté
d'un Etat tiers, à savoir la Belge, indépendante le 30 juin 1960
et dont tous les ressortissants étaient des sujets Belges.
Et nous ajoutons qu'étant Belges, la loi leur
reconnaissait le droit de jouir d'une double nationalité.
En définitive, le professeur Tshibangu (1(*)) renchérit que la
nationalité congolaise est un héritage inaliénable des
tribus fondatrices de vaste pays au coeur de l'Afrique.
Pour des raisons méthodologiques nous examinerons les
étapes suivantes de l'évolution de la nationalité au
Congo :
- avant l'Etat Indépendant du Congo ;
- Pendant l'Etat Indépendant du Congo ;
- La période du Congo - Belge et ;
- Après l'indépendance.
1.3.1.1. Avant l'Etat Indépendant du Congo
(E.I.C)
Avant que le DUC de Brabant prenne possession du territoire
qui constitue la République Démocratique du Congo, Celui - ci
était occupé par plusieurs peuplades aux divers types
d'organisation : les uns sans Etat, tels les pygmées, les Komo,...
les autres encore en confédération. C'est le cas des Zande, des
Yira...
En cette, période la nationalité congolaise
telle que connue aujourd'hui est inexistante. La nation congolaise elle -
même était inimaginable. Il fallait plutôt parler des
nationalités selon qu'il existait plusieurs tribus organisées.
1.3.1.2. Pendant l'Etat Indépendant du
Congo
L'Etat indépendant du Congo était un Etat
souverain, propriété privée du Roi Léopold II. Ses
ressortissants désignés par les vocables
« Indigènes congolais » et
« autochtones » avaient une nationalité qu'ils
étaient censés conserver tant qu'ils résident sur le
territoire de l'Etat Indépendant du Congo et pouvaient la perdre suite
au départ sans espoir de retour au pays.
Le Décret du 27 décembre 1892,n qui est la plus
ancienne disposition en matière de nationalité, reconnaissant en
son article premier la nationalité aux étrangers
nationalisés, présumés et à ceux qui ont
opté pour elle (1(*)). Ici, il faut noter que l'étranger
naturalisé était libre de renoncer ou non à sa
première nationalité. C'est à ce titre que cette loi
à la réputation d'avoir consacré pour l'unique fois la
double nationalité.
Une autre de disposition aussi importante est celle qui
organisait la naturalisation à cette époque. C'est
l'arrêté du secrétaire d'Etat du 9 mars 1901. La double
nationalité évoque ci - haut apparaît en des termes clairs
dans l'article premier du Décret Royal du 21 juin 1904. Cet article est
libellé de la manière ci - après : « Tout
indigène congolais tant qu'il réside sur le territoire de l'Etat.
Conserve la nationalité congolaise et est soumis aux lois de l'Etat et
est traité comme sujet de l'Etat notamment en ce qui concerne la
compétence pénale, l'extradition et l'expulsion, même s'il
prétend avoir obtenu par voie de naturalisation, de résidence
à l'étranger ou autrement dit une nationalité
étrangère ou s'être placé à la
dépendance d'un pouvoir étranger » (2(*)).
Ici le principe est le « jus soli » c'est
- à - dire la nationalité est lié à la
résidence sur le territoire de l'Etat Indépendant du Congo
(E.I.C)
1.3.1.3. Sous l'empire du Congo - Belge
La charte coloniale, texte constitutionnel du Congo - Belge
est muette au sujet de la nationalité. Il faut seulement retenir que la
nationalité inhérente à l'Etat Indépendant du Congo
(EIC) s'était éteinte avec l'annexion de territoire congolais
à la Belgique en 1908. Et les indigènes congolais sont devenus
depuis cette année des sujets Belges mais ne jouissaient pas de leurs
droits civiques au même -titre que leurs compatriotes d'occident
(3(*)).
Parlant de la dissolution de la nationalité congolaise
en en 1908, le Professeur Jacques de BURLOT explique en ces
termes : « Aussi longtemps que le Congo est demeuré
colonie Belge, ses autochtones n'étaient donc pas dotés d'une
nationalité distincte de celles des Belges. Il avait existé une
nationalité congolaise du temps de l'Etat Indépendant du Congo
(E.I.C), soit entre 1885 et 1908, mais elle avait disparu lors de la reprise du
Congo par la Belgique et c'est manifestement par erreur qu'a parfois
été soutenue la thèse d'une continuation de la
nationalité congolaise au - delà de l'annexion,...) »
(1(*)).
Après 1918 les indigènes du Congo, du Rwanda
et du Burundi avaient la même nationalité et les mêmes
droits. Et la circulation sur ces trois territoires n'était rien de
semblable aux yeux de l'autorité coloniale que le déplacement de
la Flandre à la Wallonie en Belgique. C'est celle qui explique le
déplacement des populations du Rwanda et du Burundi vers les plantations
et les mines du Congo.
Le silence de la charte coloniale en matière de
nationalité impliquait donc que les dispositions antérieures en
matière de naturalisation demeuraient en vigueur est comme
déjà dit précédemment, la seule condition
était de naître sur le territoire congolais. Ces dispositions ne
seront remplacées qu'en 1965.
1.3.1.4. Après
l'indépendance
Le 30 juin 1960, tous les congolais devinrent égaux en
droit et indignité. C'est le jour que tous les représentants du
peuple congolais ont décidé de recouvrer leur indépendance
et leur nationalité perdue en 1908 et ainsi créer un Etat
souverain.
En nous accordant avec KABUYANGA (2(*)), le 30 juin 1960 devait
être le jour où l'on clôturerait la croissance
démographique par incorporation des indigènes des pays
limitrophes, pratique courante des colons. Ces derniers en effet,
Pouvaient de leur gré déplacer les autochtones
du Rwanda ou du Burundi vers le Congo dans le but de satisfaire uniquement leur
besoin en main - d'oeuvre ; comme le rapporte VENDER STAETEN en ces
termes : « Immédiatement après la guerre de 1914
et 1918, la demande des matières premières s'accroît dans
des proportions considérables, les prix rémunèrent
largement les entreprises..... le brusque essor économique provoque une
forte demande de main -d'oeuvre tant dans la partie des exploitations agricoles
et minières que du gouvernement pour l'exécution des grands
travaux d'utilité publique (...) étant donné que les
travaux agricoles nécessitant une importante main - d'oeuvre,
l'administration coloniale décida de transférer des milliers de
familles du Rwanda vers le KIVU » (1(*)).
Cette pratique donc devait prendre fin le 30juin 1960.
Fait surprenant cependant, la loi fondamentale était
muette au sujet de la nationalité, si bien que le texte y relatif
n'apparaîtra que tard, le 13 mars 1965.
C'est le Décret - loi du 13 mars 1965 qui, conforment
à l'article 6 de la constitution dite de Luluabourg (1964), fournira des
détails sur l'acquisition de la nationalité devenue une et
exclusive.
En effet, la constitution de Luluabourg définissait le
congolais comme toute personne dont l'un des ascendants est ou a
été membre d'une tribu ou d'une partie d'une tribu établie
au Congo avant le tracé définitif des frontières
actuelles (2(*)).
Un instrument en matière de nationalité qu'il
importe de soulever ici c'est la loi n°72 - 002 du 5 janvier 1972, qui
définit doublement le congolais : d'abord à son article
premier, parle du congolais et ensuite, l'article 15 soulève une
catégorie spéciale de congolais appelés originaires du
Rwanda - Urundi et installés au Congo avant le 1er janvier
1950.
A son tour, la loi n°91 - 002 du 29 juin 1981 abroge la
loi précédente tout en mettant à jour des
innovations :
La première, positive, fait intervenir les notions de
petite et grande nationalité. Selon cette loi, en effet,
l'acquéreur de la petite nationalité ne peut être investi
des fonctions politiques ou de mandat électif ; dans
l'armée, il ne peut excéder le grade d'adjudant - chef et dans la
fonction publique il ne peut accéder à un grade supérieur
à celui d'attaché de Bureau de première classe (Att
B1).
L'acquéreur de la grande nationalité, lui est
congolais de plein droit.
La seconde innovation est négative de fait de graves
discussions qu'elle soulève jusqu'à nos jours. La loi de 1981
abroge formellement celle de 1972, mais son application ne balaie en
réalité que l'article 15 laissant ainsi en vigueur l'article
premier.
En effet cette loi rend apatride toute personne d'expression
Kinyarwanda ou Kirundi qui, à n'importe quel moment de l'histoire, se
serait installée sur le territoire congolais dans ses limites
actuelles.
Les failles de la loi de 1981 sont celles d'avoir retenu les
catégories de congolais de 1972 en prenant l'une comme valable celle de
l'article premier et l'autre comme non avenue et constituée d'apatride
(art. 15).
La défaillance du législateur congolais est
celle d'avoir fait fi de l'histoire du tracé des frontières et
à OTEMIKONGO de qualifier ce fait d'amalgame souvament entretenu entre
immigrés, transplantés, fugitifs, infiltrés, clandestins
et réfugiés, lequel amalgame est nourri de la délinquance
de l'Etat et de l'administration » (1(*)).
Il fallait attendre l'avènement de la loi n° 04 /
024 du 12 novembre 2004, laquelle, à quelque exception près,
rétablit, le climat juridique de 1965 en matière de
nationalité. Cette loi reconnaît l'unicité de la
nationalité congolaise et une définition unique de la
qualité de congolais.
1.3.2. Les origines des Banyarwanda en
République Démocratique du Congo
La république Démocratique du Congo, dans ses
frontières de ces jours, est habitée par une population
estimée à plus de cinquante millions d'âmes
regroupées en ethnies dont l'effectif approche sans aucun doute le demi
millier.
Ainsi que le marque Bruno Crime - Mavar, ces ethnies n'ont pas
encore fait l'objet ni d'un dénombrement systématique ni, par
conséquent, d'une délimitation territoriale rigoureuse qui
puissent avec le complément de l'enquête ethnographique, permettre
de repérer avec précision les très nombreuses
unités culturelles (1(*)).
L'absence de la systématisation et du
dénombrement rigoureux n'est pas sans danger pour l'unité du
pays, en ce sens que, par le fait que les uns ignorent les autres tout en
étant entre les mêmes frontières, il y a risque de se
pourchasser, de se combattre et de se renier les uns et les autres la
qualité de nationaux.
Il n'est pas surprenant qu'un Shi de Walungu connaisse avec
peine l'existence du Musakata au Bandundu ou encore que Musonge et Mukere ne se
connaissent guère.
Ce constant amère mais réel est entretenu par le
gigantisme du territoire national, par l'analphabétisme et son
corollaire l'ignorance et se complique davantage par la mauvaise volonté
politique.
Les Banyarwanda sort parmi les peuples de la République
Démocratique du Congo. Pourtant leur appartenance à la Nation
demeure un sujet de doute. Ils sont ainsi victimes du constat
évoqué précédemment. Sans perdre de vue que le
Congo est devenu un Etat en 1960, car c'est à la date du 30 juin 1960
que les congolais, jadis soumis à la souveraineté de la Belgique,
ont acquis la nationalité. Nous exposerons ici les principales
circonstances par lesquelles une population d'expression Kinyarwanda s'est
retrouvée en République Démocratique du Congo.
1.3.2.1. Le partage de l'Afrique
Comme partout en Afrique, le processus de fixation des
frontières du Congo en général et de l'Est en particulier
fut long. Ces périphéries furent de longue durée à
cause de l'ignorance de la région, parce que les parties en
présence négociaient sur base de cartes entachées
d'erreurs d'appellation et des dispositions de méridiens.
Le partage eut comme conséquence le
démantèlement ou le morcellement des ensembles traditionaux dont
les plus touchés ont été ceux qui se retrouvaient aux
nouvelles frontières. Il est ainsi impensable de s'imaginer un Congo
mitoyen du Burundi et du Rwanda sans éléments d'intersection. En
d'autres termes, on ne peut pas ne pas avoir un peuple se trouvant de part et
d'autre de la frontière commune.
A ce sujet, la littérature nous apprend par exemple
qu'à l'arrivée des Européens, l'île d'Idjwi et une
partie du territoire de Kalehe appartenaient au domaine du monarque
rwandais.
PAGES (1(*)) indique que les princes du Rwanda essayaient pour
des raisons expansionnistes d'organiser des conquêtes vers leurs voisins
du sud-est et de l'ouest du lac KIVU. Malgré les butins retirés
par razzias lors des expéditions, seule l'île d'Idjwi fut
conquise, alors qu'ailleurs les monarques rwandais ne retiraient aucun
profit pour la couronne.
Alexis KAGAME rapporte le même fait avec plus de
précisions. Selon lui, déjà au 16e
siècle, les conquérant Tutsi, KIGELI NYAMUHESHA avait
dirigé une expédition vers le Sud - Ouest. Celle - ci
s'était heurté à une contre offensive favorisée par
les escarpements de KABASHA que les Rwandais désignent sous le nom
d'URUTARE RWA KABASHA ou « GITARA C'UMURIRO », vaincu, le
monarque avait dû rebrousser chemin en établissant le tabou connu
encore aujourd'hui au Rwanda, selon lequel jamais les Rwandais ne peuvent aller
au delà de KABASHA.
C'est finalement KIGELI RWABUGIRI qui avait infligé
d'importantes défaites aux Havu d'Idjwi, aux Hunde et aux Hutu de Bwisha
et les avait soumis jusqu'au partage de l'Afrique (2(*)).
Le cas d'Idjwi et du Bwisha qui, avant le tracé des
frontières, appartenaient au royaume du Rwanda renseignent de
l'existence d'un groupe d'expression Kinyarwanda en République
Démocratique du Congo. Cependant l'effectif de ce dernier groupe demeure
difficile à prélever sans doute en raison du mauvais
fonctionnement de l'appareil étatique de la République
Démocratique du Congo.
Nous pouvons ainsi aller plus loin en concluant par analogie,
qu'à la frontière avec le Burundi ce sont soit les FULIRU et les
SHI qui se sont retrouvés au delà, ou au contraire ce sont les
Barundi qui se sont vus séparés de leurs.
1.3.2.2. La déportation
Par le traité de Versailles de 1918, la Belgique se
trouve dotée de deux autres territoires : le Rwanda et l'Urundi. A
dater de cette année, le domaine belge en Afrique s'appelle Congo -
Belge Rwanda - Urundi et le siège des institutions coloniales est
Léopold ville.
La Belgique disposant en volonté de ses
colonisés, elle pouvait les installer où elle voulait tant ils
étaient ses sujets ; ainsi elle ne s'est pas épargnée
de soustraire quelques populations du Rwanda et du Burundi.
DEHOUX, explique l'un des motifs de cette
déportation : « L'intérêt
immédiat et futur de la Belgique est d'accroître l'agriculture
dans la colonie, il faut en premier lieu, des terres disponibles, en suite, des
bras pour les mettre en valeur... »(1(*)).
Au sujet de cette déportation, on peut lire dans la
lettre du 25 novembre 1980 de NDEZE IRIYI'UMWAMI, Mwami du Bwisha, adresse au
Président de la république, ce qui suit : A part les
Rwandaphones rendus lois par le découpage colonial, notamment la
majorité hutu et vingt familles Tutsi, une importante population Hutu
fut placée dans le Masisi par la Mission d'Immigration Banyarwanda
« M.I.B. » entre les deux guerres, fuyant la famine qui
sévit au Rwanda après l'intronisation du monarque MUTARA
RUDAHIGWA » (2(*)). Le chiffre des déportés de la Mission
d'Immigration du Banyarwanda s'évalue en quelques dix milles familles en
dehors desquels plusieurs autres familles pouvaient se déplacer à
volonté. Cette dernière catégorie de personnes est
qualifiée à tort d'infiltrés. Ne se mouvaient - elles pas
sur un territoire dépendant d'une même autorité ?
Au Masisi, l'installation des personnes venues du Rwanda
était faite avec l'aval du Mwami KALINDA qui avait reçu pour ce
faire, une somme de 29 600 F.B de la part de l'administration de Léopold
ville.
1.3.2.1. L'exil et l'infiltration
Hormis en déportés et les victimes du partage,
une autre foule non moins importante de Banyarwanda se trouve en
République Démocratique du Congo. Ceux - ci partent
intempestivement du Rwanda pour des causes liées à la vie
difficile (famine), à l'insubordination à l'autorité
(poursuite judiciaire), d'autres encore pour des motifs d'ordre familial
(1(*)), ce sont les
infiltrés et les réfugiés.
La première vague des réfugiés Rwandais
au Congo indépendant est celle relative au coup d'Etat du 28 janvier
1961, coup d'Etat qui a porté les Hutu au pouvoir.
En effet, les Hutu sous la houlette de Grégoire
KAYIBANDA évincent KIGELI V et proclament la République Rwandais.
Cette situation provoque l'afflux des Tutsi estimés à 20.000
âmes vers le congo.
La dernière pénétration est celle de
1994, année de l'assassinat du Président Juvénal
HABYARIMANA, qui avait entraîné vers le KIVU plus d'un million
d'âmes.
Il faut souligner ici que, même si certains
réfugiés retournent dans leur pays d'origine et certains autres,
identifiés comme tels ; une portion non négligeable de ceux
- ci s'infiltre facilement parmi leur frères de langue. Leur
identification est rendue difficile par leur mauvaise volonté et celle
des congolais d'expression Kinyarwanda.
Notons également que certaines populations, pour avoir
vécu pendant longtemps avec les Banyarwanda ont subi leur influence. Il
s'agit de Bakumu de Goma ainsi que certaines souches des Hunde, notamment les
Bakoma, les Banyabinza voire les autochtones de Tongo et de Rumangabo.
Dans le même ordre d'idées, la toponymie de
certains milieux a profondément subi l'influence du Kinyarwanda, tels
certaines montagnes de la chaîne des Virunga, Nyiragongo, Visoke,
Muhavura...), le camps de RUMANGABO...
Faut - il aussi souligner que les Banyarwanda furent parmi
l'élite politique du Kivu depuis l'indépendance.
Après avoir défini les concepts,
esquissé une brève notion du système et retracer en
quelques lignes l'historique de la nationalité congolaise et celle de la
population congolaise d'expression Kinyarwanda, nous abordons dans les pays qui
souvent immédiatement la grande et permanente question du Kivu.
CHAPITRE DEUXIEME
DE LA GRANDE QUESTION DU KIVU AUX GUERRES DITES DE
LIBERATION DU CONGO
Le présent chapitre a la prétention de replacer
le phénomène circonscrit dans notre étude, dans le
contexte et le milieu d'où il tire son origine, afin de démontrer
les liens de rattachement entre les tensions anciennes du Kivu et les deux
guerres dites de libération de la République
Démocratique du Congo.
Ces guerres ont généré une sorte
d'aversion à l'égard des populations d'expression Kinyarwanda
à travers toute la République.
Mais avant d'en arriver là, il nous semble
indispensable de fixer nos lecteurs sur le concept Banyarwanda que nous
utilisons depuis le début de cette dissertation.
2.1. Du concept Banyarwanda
Le concept « Banyarwanda » que nous
préférons dans ce travail à tout autre, peut être
compris sous deux acceptations : une acceptation large et une acceptation
restreinte.
2.1.1. Au sens restreint
Pris au sens restreint, le terme
« Banyarwanda » pluriel de
« Munyarwanda » est un nom générique
donné à ceux qui parlent les Kinyarwanda habitant le Nord - Kivu.
Il désigne ainsi les originaires de Bwisha dans le territoire de
Rutshuru, une région qui faisait partie du royaume du Rwanda
précolonial. A ceux - ci il faut ajouter les descendants des
conquérants Tutsi arrivés à la fin du 19eme
siècle sous le règne du souverain RWABUGIRI, les
déplacés de la Mission d'Immigration Banyarwanda (M.I.B.) et les
réfugiés Tutsi de 1961.
Les Banyarwanda ainsi compris se distinguent des
« Balundji », des « Banyamulenge » et
des « Impunji ». Les derniers étant les
réfugiés rwandais de 1994 qui aujourd'hui sont souvent
désignés par l'appellation ex - FAR- INTERAHAMWE.
Les « BALUNDJI » sont les populations
transportées du Rwanda par la Mission d'Immigration Banyarwanda et
implantés au Katanga alors que les
« Bannyamulenge », concept forgé dit - on, en 1976
par GISABO (1(*)),
désigne les populations d'expression Kinyarwanda qui habitent l'Itombwe
(Mwenga), Minembwe (FIZI) et Bijombo (Uvira).
Selon KABAMBA et LANOTE (2(*)), les Banyamulenge sont des populations d'origine
rwandaise installées au Sud - Kivu bien avant la colonisation et le
congrès de Berlin. Ils y seraient arrivés à la fin du
18e siècle en provenance du Rwanda, d'où ils auraient
été exilés suite à une révolution du Palais
manqué.
Cette hypothèse semble se confirmer par le fait qu'il
n'y ait pas des Hutu parmi les Banyamulenge. Les mêmes auteurs font
remarquer que le concept était inconnu pendant la période
coloniale. La présence lointaine de banyamulenge peut se confirmer par
leur langue, laquelle bien qu'elle soit proche du kinyarwanda (Rwandais), s'en
distingue par certaines nuances. Il est vraisemblable que rwandais et
Banyamulenge ne s'entendent pas toujours.
Un autre élément de conviction est celui que
rapporte G. WEÏS (3(*))... pour lui, en effet, il est serait totalement faux
de dire que les banyamulenge sont arrivés au Sud - Kivu dans les
années 30 ou 40 avec la Mission d'Immigration Banyarwanda (M.I.B), dans
la mesure où le pouvoir colonial les avait chassés d'Itombwe pour
y installer un grand élevage et de 28.000 ha ou encore pour y faire
passer le chemin de fer.
Et, à WILLAME (4(*)) de fournir des précisions en avançant
la date de la création du terme. Selon lui, cette appellation serait
née vers 1967 à l'initiative des populations d'Itombwe pour se
distinguer des réfugiés Tutsi Rwandais.
L'apparition tardive du concept ne peut donc pas servir de
prétexte pour nier l'ancienneté des Banyamulenge dans la
région, compte tenu des preuves ci - haut évoqué pouvant
nous permettre de croire à une appellation postérieure à
la présence de ceux à qu'elle s'applique. Quant à leur
effectif, certains les estiment à 400.000 alors que les autochtones
(BEMBE, FULIRO...) les réduisent à 14 familles seulement en
élevant leurs descendants à deux mille âmes. Cette querelle
de chiffre est due à la subjectivité qui caractérise les
uns et les autres. Cependant, des sources que nous jugeons rationnelles
avancent l'effectif des Banyamulenge à 35 à 40 mille âmes
au Sud - Kivu. Ainsi, la majoration semble incorporer et les anciens et les
réfugiés parlant Kinyarwanda dans cette contrée.
2.1.2. Au sens large
Selon P.J. Laurent (1(*)) le terme Banyarwanda est une appellation d'usage
courant dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Il
sert à désigner toutes les personnes installées dans la
région et ayant en commun des racines culturelles et / ou
géographiques Rwandaises, ainsi que l'usage de la langue Kinyarwanda
parlée au Rwanda voisin.
Cette désignation très globalisante et
évidente s'applique aux groupes ci -après :
- Les Banyamulenge du Sud - Kivu ;
- Les Hutu, Tutsi et Twa regroupés sous l'appellation
Banyabwisha habitant depuis de siècles dans le territoire de Rutshuru
au Nord - Kivu ;
- Les descendants des Hutu et Tutsi arrivés au
début du siècle passé ;
- Les réfugiés Hutu et Tutsi fuyant les
violences politico - ethniques au Rwanda de 1961 et 1994 ;
- Et en fin tous les clandestins Rwandophones ayant
traversé les frontières de la République
Démocratique du Congo.
Faute d'établir une distinction entre les diverses
catégories, ceux qui ont le droit (l'Etat) ne pouvant pas y parvenir
à l'heure actuelle, nous faisons usage, dans ce travail, de l'acception
large étant donné que les populations dont est question ici se
sont désignées elles - mêmes sous cette appellation
jusqu'aux années 70.
2.2. LE KIVU, UNE ESPACE AU PEUPLEMENT CONFLICTUEL
2.2.1. Du peuplement de l'espace KIVU montagneux
Géographiquement, le KIVU montagneux est cette partie
orientale de la République Démocratique du Congo qui
s'étend comme une large ceinture autour du lac Kivu. Cette bande de
terre est limitée au Sud par le lac Tanganyika et au Nord par les Monts
Ruwenzori. C'est en général une zone accidentée où
les collines sont recouvertes de savanes et forêts de montagne.
L'altitude y varie entre 900 et 2 100m.
Pour l'histoire de son peuplement, nous pouvons dire sans
crainte d'être contredit, qu'au commencement du peuplement du Kivu
était le conflit.
En effet, les premières vagues de peuplement de cette
contrée sont consécutives à un conflit opposant les
bantous aux hamites : les bantous auraient été
délogés par les hamites..
J.B. CUYPERS (1(*)) étudia les peuplades du Kivu montagneux dans
les années soixante, releva deux caractéristiques communes de
ceux - ci.
D'abord, il les rapprocha du point de vue culturel et
politique aux populations du Rwanda, du Burundi, de l'Uganda et de la Tanzanie.
D'ailleurs, BISHIKWABO (2(*)) n'avait - il pas raison en insinuant que le
deuxième colloque du CERUKI se justifiait par l'élément
d'unité culturelle qu'il représente pour l'Afrique inter lacustre
notamment le Rwanda, l'Uganda et la Tanzanie et la partie orientale de la
République Démocratique du Congo ?
Ensuite, ils ont tous ou du moins la majorité une
origine commune, l'Uganda. Ce sont les Yira, les Hunde, les Nyanga, les Shi,
les Tembo, les Havu, les Rega, les Fuliru, les Bembe, les Vira,...
L'auteur cité ci -haut ajoute que ces peuples se
seraient déplacés de l'Est à l'Ouest fuyant l'invasion des
Hamites (Cwezi) qui, eux, venaient du Nord avec leurs troupeaux. Cette histoire
ancienne demeure dans la tradition orale du Kivu, si bien que certains tentent
d'expliquer, par elle, l'aversion qu'ont les bantous du Kivu à
l'égard de la race hamite.
Les migrations elles - mêmes se sont poursuivies
à l'Ouest du lac NGETSI (Idiamin) ; les peuples se délogeant
les uns les autres. C'est ainsi que les Hunde furent chassés à
Beni par les Yira et eux à leur tour ont refoulés les Nyanga et
les pygmées.... (1(*)).
2.2.2. Les conquêtes
Les hamites (Tutsi) venus du Nord, comme dit plus haut,
descendirent plus au Sud jusqu'au Rwanda et au Burundi.
Au Rwanda, De LAMAIRIEU (2(*)) rapporte que ce serait le clan Tutsi de Banyiginya
conduit par le puissant CYILIMA RUGWE qui organisa le royaume du Rwanda en
soumettant tous les Etats Hutu de la région. Quoi qu'il en soit, on
reconnaît cependant que l'unification parfaite voire L'apogée du
Royaume fut l'oeuvre de RWABUGIRI qui annexa les BUFUMBIRA, le BWISHA et
l'île d'IDJWI qui jusqu'alors résistaient aux attaques de la
couronne Rwandaise.
Il importe de souligner que c'est en renforçant leur
administration dans les territoires conquis nouvellement que les Tutsi vont
être omniprésents à l'Ouest (partie congolaise). Leur
administration renforcée, les monarques expansionnistes tenteront
d'étendre leur possession occidentale. ;
Sans crainte de nous répéter, reprenons ici le
propos d'Alexis KAGAME selon les quels le conquérant Tutsi KIGELI
NYAMUHESHA avait dirigé une expédition tutsi
le Nord - Ouest de son royaume. Cette expédition du
16e siècle et bien d `autres se heurtaient à une
contre offensive Yira.
La couronne rwandaise infligea encore d'autres razzias vers le
territoire Hunde, Shi et Havu, mais ceux - ci se sont soldées par des
défaites.
En somme, les conquêtes de l'ouest permirent aux Tutsi
de se retrouver à Idjwi, à Bweza, à Binza et dans les
hauts plateaux d'Itombwe, tel que le fait remarquer R. BOURGEOIS (31(*)).
2.2.3. Du peuplement additionnel
Jusqu'à l'occupation coloniale, le Kivu ainsi
peuplé était en mouvement, mais sans se déstabiliser.
La première vague de déstabilisation date de
1916 lorsque le Rwanda passe sous tutelle belge. Ainsi un d'équilibre
apparaît, provoqué par des populations imposées en
provenance du Rwanda. Le gouvernement colonial, préoccupé par le
problème de l'avance en main-d'oeuvre et le surpeuplement du territoire
sous sa tutelle, nit en place une structure d'engagement des
transplantés (1(*)). Ce fut la création de la Mission
d'Immigration Banyarwanda'' M.I.B'' connue sous l `autre appellation de
`'Mission HENARD''.
Les zones visées pour accueillir les nouveaux venus
étaient MOKOTO (MASISI), Lubero, Baraka à Fizi, Uvira, les monts
MUGILA et MARUNGU au Katanga.
Au Kivu, cependant, les chefs coutumiers ripostent, à
l'exception de la chefferie Hunde de Masisi où le chef
intérimaire coopéra avec la Mission, le Mwami KALINDA
André étant emprisonné à Bukavu pour accusation de
vol d'or (2(*)). Un acte
de cession de droit indigène fut donc signé en 1939 entre la
colonie du Congo - Belge et la chefferie des Bahunde à l'occasion du
quel Kalinda (libéré de sa prison) perçut une somme de 29
600 FB que la pression de ses sujets poussa à restituer après
s'être rendu lui -même compte que les Banyarwanda étaient
implantés sur des bases non conformes à la coutume.
Des conflits ne tardent pas à surgir
générés par l'incohérence des us et coutumes en
présence.
Une seconde vague de nouveaux arrivants est celle de 1959.
Elle est consécutive aux tueries des Tutsi qui eurent lieu à la
suite de l'exécution par les extrémistes Tutsi, d'un haut cadre
du parti de l'émancipation du peuple HUTU (PARMEHUTU) de Grégoire
KAYIBANDA (3(*)).
Les déplacés de cette date ne furent jamais a
acceptés par les autochtones. Aucun accord ne fut conclu avec les
organismes chargés d'encadrer et d'installer les déplacés
dans différentes chefferies car en effet, les droits coutumiers
considéraient l'implantation des camps comme une expropriation
foncière.
Néanmoins, certains camps furent installés
à Lwiro en territoire de Kabare, à Tshigiri et Tshifunzi en
territoire de Kalehe et à Yihula (Walikale).
Notons ici qu'à Masisi, les rescapés
étaient installés dans la chefferie Hunde, malgré
l'opposition farouche de la population autochtones due à un passé
déjà conflictuel avec les Banyarwanda existants.
C'est en effet, sous la pression de Haut - Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qu'un camp sera
érigé à BIBWE.
On notera cependant au delà des implantations
organisées, des migrations clandestines non négligeables et
spontanées ce sont toujours effectuées étant donné
que les collines fertiles du Kivu attire toujours vers le Congo, des
populations rwandaises dont le pays est surpeuplé.
A celles - ci nous pouvons également adjoindre les
réfugiés Tutsi de 1961 et les Hutu de 1994. Hormis la
dernière catégorie des réfugiés, tous les autres
devaient acquérir la nationalité congolaise par la loi n° 72
- 002 du 05 janvier 1972.
Faisons remarquer en définitive que, faute d'une
politique responsable en République Démocratique du Congo, tous
ceux qui y entrent soit officiellement, soit clandestinement en provenance des
pays voisins s'y dissimulent jusqu'à y obtenir frauduleusement des
pièces d'identité faisant d'eux des nationaux et dont la somme
rend le Kivu une terre à la démographie incontrôlé
et sujet à la spoliation confrontant ainsi cette région à
une équation bivariée insoluble.
2.3. L'EQUATION BIVARIEE DE LA QUESTION
BANYARWANDA
Peuplé légitiment, obligatoirement et
clandestinement, le Kivu avec ses excédent d'habitants, se trouve en
face de deux questions majeures : celle de l'identité de ses
habitants et celle de l'espace que ces derniers doivent occuper pour survivre.
Ces deux questions se résolvant jungle, finissent par
générer des tensions souvent meurtrières qui jalonnent
l'histoire de cette partie de la République Démocratique du
Congo.
2.3.1. La question identitaire
Les populations excédentaires du Kivu au nombre
supérieur à celui des banyarwandas anciens ne manquent pas
d'associer ces derniers à leur synergie dans le but de rechercher une
identité commune, à l'instar des autochtones qui sont
reconnaissable par les terres de leurs ancêtres et leur
nationalité. Ainsi, doivent -ils chercher à la fois à
créer des entités qui leur sont propre et à
acquérir la nationalité congolaise.
2.3.1.1. La création d'entités
Afin, d'être appelés originaires de telle ou
telle autre entité, les Banyarwanda tentèrent à maintes
reprises la création de leur localités propres.
De telles intentions se sont exprimées au Sud comme au
Nord -Kivu. Au Sud - Kivu , les Banyamulenge ont toujours exprimés
l'intention de constituer soit une chefferie soit un territoire regroupant tous
les Banyarwanda de cette province. Mais le cas le plus flagrant sont ceux qui
sont produit autour des années soixante. La création du GISHARI
au Nord - Kivu et les tentatives d'un Kivu central Rwandophones
· La chefferie de GISHARI (1(*))
Les Banyarwanda installés au Masisi par la Mission
d'Immigration Banyarwanda, suite aux sentiments d'être marginaliser pour
ne pas avoir comme leur voisins Hunde, Tembo et Nyanga une autorité
coutumière, réclament auprès des responsables coloniaux
une chefferie.
En 1940, une chefferie GISHARI leur est reconnue sous la
direction d'abord de BIDERI, Puis BUCHANKYANDI. Selon l'entendement des
coutumes delà région, le chef devait être sous la
dépendance directe du Mwami BASHALI.
La violence qui se développe à la suite de
l'investiture BUCHANKYANDI comme MWAMI en 1944, au même titre que
BASHALI, fut réagir au moment l'autorité coloniale telle que cela
apparaît dans la lettre n°21 / 7329 / 780 / VC / 9 a du 11mars 1953
du gouverneur général du Congo - Belge au gouverneur de la
province du Kivu. En effet, dans le paragraphe deux de cette lettre, il
apparaît clairement que l'autorité considère la
création de cette chefferie comme une erreur politique. Ainsi dans cette
lettre le gouverneur précise que les populations venant du Rwanda Urundi
doivent immigrer comme individu et non sous forme de regroupement et qu'ils
doivent se soumettre aux us et coutumes des circonscriptions locales qui les
accueillent. C'est en appliquant cette dernière décision
hiérarchique que le GISHARI sera dissout en 1957.
· Un Kivu central d'expression
Kinyarwanda
La logique des communautés à la premières
législatures étaient que chacune se force de contrôler un
espace géographiquement homogène qui lui donne droit à une
représentation politique sûre.
C'est dans cette compétition ethnique et afin de
s'affirmer parmi d'autres communautés que ceux qui s'expriment en
kinyarwanda au Kivu, tentèrent de constituer un espace territorial plus
au moins vaste dans lequel ils auraient un effectif consistant.
Les Banyarwanda du Kivu militèrent donc d'abord pour un
Kivu non dénombrer, puis pour un Kivu central (Sud) qu'ils regrouperait
tous y compris ici les territoires du Nord - Kivu : Goma et Rutshuru
s'attendant à une alliance probable avec les Shi et les Havu qui sont
proche, du moins sur le plan culturel.
A ce sujet, MAFIKIRI TSONGO et Paul Matthieu (1(*)) notent que l'une des
conséquences de cette tentative fut les incidents violents qui
surgissent entre les Banyarwanda et les autres tribus.
Par ailleurs, Benoît VERHAEGEN (2(*)) met en exergue le
péripéties et les multiples hésitations du pouvoir central
à régler la question. Selon lui, en effet, se fut surtout le
souci de l'électorat qui dictait les penchants de l'autorité pour
telle ou telle partie au conflit.
Néanmoins, il y a lieu de faire remarquer que
tantôt c'est le Nord - Kivu qui perdit deux de ces territoires (Goma et
Rutshuru) tantôt ce le Kivu central (Sud) qui était mis sur un
régime spécial appelé « Etat
d'exception » ; ou encore c'étaient les territoires de
Mwenga et Shabunda qui ne voulaient pas conjuguer avec ceux qu'ils
considéraient comme ennemies traditionnels à savoir les
Banyarwanda.
En tout état de causes, les auteurs rapportent que de
ces divergences sur le démembrement du Kivu issu de la reforme
administrative du 1962, découlèrent des violences.
2.3.1.2. La quête de la nationalité
La nationalité des Banyarwanda a été
marquée dans la législation congolaise par deux lois successives
et contradictoires selon l'expression J.L. PABANE (1(*)).
Il s'agit, comme nous l'avons remarquer
précédemment, de la loi n° 072 - 002 du 01 janvier 1972 qui
avait reconnu la qualité des congolais à tous les Banyarwanda
sous considération de l'époque de leur arrivée sur le sol
de la République Démocratique du Congo. Sans doute c'est sous
l'impulsion de BISENGI MANA qui était alors directeur du cabinet du
président Mobutu.
La deuxième législation est la loin° 81 -
002 du 19 janvier 1981 qui avait retiré la nationalité à
ce groupe culturel sans le distinguer encore une fois.
La lecture que nous pouvons faire de cette situation est que
la nationalité Banyarwanda telle qu'elle a été
régie par cette double législation que NDESHYO (2(*)) qualifie d'injuste, est
toujours marqué par un flou, une confusion politique et juridique, a
telle enseigne que la tendance du moment est de nier la nationalité
à ceux qui s'exprimer en langue Kinyarwanda.
En République Démocratique du Congo, quoi que la
question soit tranchée aujourd'hui par la loi n° 004 / 024 du 12
novembre 2004, le juridisme demeure contrebalancer par les dividendes
politiques. De ce fait, la question est toujours considérée comme
relevant de l'indécidable « faisant ainsi croire à un
règlement ultérieur par la remise en question des dispositions
présentes.
2.3.2. La question foncière
La question de l'espace à cultiver dans cette
région agricole est comme celle de l'identité une question qui
fait couler beaucoup d'encre. Elle peut opposer aussi bien les autochtones aux
allogènes que les Banyarwanda ou les aborigènes entre eux
mêmes.
Des combats meurtriers entre familles d'une même
lignée dans la région maraîchère de Masereka
illustre la quintessence du problème (1(*)).
Le cas le plus épineux est celui géré par
le peuplement additionnel de la région et les premières
manifestations du problème sont sans doute les conflits qui surgirent
dans les années quarante autour des redevances. Pour les Banyarwanda la
redevance équivaut au prix à payer pour acquérir du
terrain alors qu'au regard des coutumes régionales, celles - ci n'est
qu'un acte de reconnaissance de la souveraineté du Mwami sur le sol et
ses sujets.
Depuis l'implantation des populations par la Mission
d'Immigration, Banyarwanda et autochtones de la région doivent
s'affronter pour posséder de l'espace. Les animaux arrivant sont aussi
tenus à ne pas laisser échapper une seule occasion pouvant leur
permettre d'acquérir des terres.
La Zaïrianisation survenue à l'époque
où la loi du 1972 leur reconnaît la qualité des congolais,
les nouveaux zaïrois de l'époque riches qu'ils étaient
s'accaparent de la majorité des concessions zaïrianisées.
Remarquons ici que ce ne sont pas seulement ayant appartenu
aux expatriés qui ont été acquises par les Banyarwanda
mais aussi des paisibles paysans se sont vus dépossédés de
leur propriété foncières par la ruse, la violence, la
fraude ou abus de pouvoir découlant des fausses procédure
d'enquête des vacances de terre et l'extorsion des signatures de certains
chefs de l'administration publique.
Citons à titre d'exemple, le groupe RWACICO qui
s'était accaparé à lui seul de 230 000 ha des terres
à Walikale (environ le dixième territoire) et les fermes de
Masisi au régime ambiguë qui ne manque pas de susciter la
convoitise de la population aborigènes.
Au Kivu donc, la Zaïrianisation fut une source de malaise
au point d'être considéré comme la négation de la
nationalisation aux yeux de la population autre que d'expression Kinyarwanda.
Le retrait de la nationalité survenu dix ans
après n'a pas rezaïrianisé les possessions foncières
des Banyarwanda du Kivu, ce que d'aucuns ne manquement pas de qualifier de
dissuetude de la loi n°81 - 002 du 29 juin 1981.
2.3.3. Les revers de deux questions
Tout problème non solutionné conduit
inévitablement au pire. C'est à cela qu'on pouvait s'attendre
concernant les questions d'identité et de la propriété
foncière qui se sont davantage compliquées par les
rivalités politiques entre les diverses ethnies en présence.
En effet, le ressentiment réciproque de la paysannerie
au bord de l'étouffement foncier et identitaire dans le pays comme le
Congo où la politique des politiciens se fait sur bases identitaires.
Le Kivu vit donc une guerre perpétuelle selon
l'entendement qu'en fait Thomas Hobbes, pour lequel, la guerre ne consiste
pas seulement dans les batailles et le combat effectif, mais aussi dans un
espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est
suffisamment avéré (1(*)).
Force est de constater que chaque tentative s'est
accompagnée d'importantes pertes en vies humaines ainsi que de la
transformation du présumé grainier du Congo et des grands - lacs
en province fantôme. Certaines des tentatives les plus manifestes sont
les deux fléaux connus sous l'appellation de guerres de
libération du Congo ou encore rébellion de Banyarwanda.
2.4. DEUX REBELLIONS DES BANYARWANDA OU DEUX GUERRES
DE LIBERATION DU CONGO
La question Banyarwanda qui jusque là n'avait des
implications que sur le Kivu, déborda en octobre 1996, lorsque
éclate au Sud - Kivu une rébellion des Banyarwanda qui ne tarde
en embrasser tout le pays.
La guerre est aussi vieille que la société
humaine ; il en est de même pour la République
Démocratique du Congo dont l'histoire est jalonnée de guerre.
Ainsi, devons masser l'historique de rébellion au Congo avant de nous
attarder sur le débordement de la grande question du Kivu.
2.4.1. Historique de la rébellion en R.D.C
L'assassinat du premier ministre Patrice Emery LUMUMBA, connu
de tous depuis le 17 janvier 1961, fit que tous les lumumbistes
regroupés autour de Christophe GBENYE, se retranchent à Stanley
ville d'abord et plus tard à Brazzaville dans le cadre du Conseil
National de Libération (C.N.L.).
Du Conseil National de Libération naquirent trois
branches armées au début de 1964, dont l'une à l'Ouest
sous la direction de Pierre MULELE, ancien Ministre de l'Education Nationale de
Lumumba, qui s'installa au Kwilu.
Une deuxième branche même des actions au Nord -
Katanga avec à la tête Laurent - Désiré KABILA.
C'est la troisième branche basée à
Bujumbura et chapeauté par Gaston SOUMIALOT qui tentera d'annexer toutes
les autres. Des attaques commencées dans l'axe FIZI - Uvira au 15 avril
1964, il assurera le contrôle de toutes les villes de l'Est au 30 juin
1964 (1(*)). Ainsi les
troupes les villes de SOUMIALOT, commandées pare le
général OLENGA ont pu contrôler UVIRA, FIZI, BARAKA,
NYEMBA, Albertville et une partie importante du Kasaï oriental (2(*)).
Cependant, en dépit du soutien que cette
rébellion eut de la part des populations locales à savoir les
Bafuliru, les Bembe, les Barundi, les Bavira et les Tutsi, son expansion ne fut
pas de longue durée, car l'armée régulière
débuta en octobre 1964 une opération de reconquête
appuyée à cette fin par la cinquième brigade
mécanisée du colonel Belge VAN DEWELLE (1(*)) ; si bien qu'en 1965, il
ne restait de la rébellion que quelques poches d'insurgés
éclipsés dans la brousse.
En 1967, il était plus question de rebelles si, ce
n'est que les maquis du Kivu et du Nord - Katanga. Ceux - ci
s'éteindront également avec l'exécution de Pierre MULELE
le 03 octobre 1968 (2(*)).
Il faut cependant noter que la zone Fizi - Baraka demeura la
cible d'une bande de rebelles sous le commandement de Laurent
Désiré KABILA. Celle - ci en effet, n'eut pas la tâche
facile car, plusieurs fois elle essayait d'attaquer mais maintes fois elle
était forcée par les forces régulières de se
replier. Ce qui obligea Kabila de rester en exil jusqu'en 1996 après sa
dernière tentative de prendre part aux assises de la Conférence
Nationale Souveraine.
2.4.2. Les Banyarwanda à l'origine de deux
guerres
2.4.2.1. Le Kivu guêpier
« Un guêpier pour la sous - région de
grand lacs » c'est l'expression dont se sert Bob KABAMBA (3(*)) pour qualifier le contexte
dans lequel se trouvait le Kivu avant l'éclatement de la guerre de
1996.
En effet, le Kivu constituait un danger à la fois pour
sa propre sécurité et pour celle de l'Etat Congolais et pour
toute la sous - région des Grands - Lacs.
De ce groupes virulents qui faisaient se cette zone un
guêpier, nous retenons les MaÏ - Maï, les combattants MAGRIVI,
les ex - FAR - Interahamwe, l'Alliance of Democratic Forces (ADF) et les Forces
pour la Défense de la Démocratie (FDD).
1. Les combattants de la Mutuelle Agricole de Virunga
(MAGRIVI)
La Mutuelle Agricole deVirunga est née en 1990 suite au
vent ethniciste qui a soufflé sur le Congo à l'aube de la
démocratisation manquée de 1990. Au départ, la Mutuelle
avait une vocation sociale, celle de défendre les intérêts
des paysans Hutu. Elle fut ensuite utilisée par les politiciens comme
outil de propagande et finit par virer vers la dérive en organisant
plusieurs actes de violences jusqu'à devenir nuisible à la
sécurité du Nord - Kivu.
Ces violences s'accentuèrent a à partir de 1994,
ceci sans doute suite à l'appui que la mutuelle obtint de Forces
Armées Rwandaises et une complicité de l'armée
régulière Zaïroises. Parmi les violences de MAGRIVI, les
tueries de Kichanga, perpétrées à l'endroit des fuyards de
Goma à l'entrée de l'Alliance des Forces Démocratiques
pour la Libération du Congo, semblent être le chef - d'oeuvre.
Après octobre 1996, le Magrivistes vont s'allier aux ex
- FAR ainsi qu'aux Maï - Maï pour leur idéologie commune anti
- Tutsi.
2. Les Maï - Maï
Les exactions de la mutuelle agricole de Virunga à
l'endroit de non - Banyarwanda suscitent l'organisation d'une milice
d'autodéfense qui croît à une invulnérabilité
que confère une eau bénite. Ces combattants se nomment Maï -
Maï. Ils combattent les Banyarwanda de la Magrivi (Hutu) ainsi que leur
complices les Forces Armées Zaïroises (1(*)).
De ce fait, ils ne tardent à s'allier aux troupes de
l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo
(AFDL), grâce aux bons offices du commandent KISASE NGANDU.
L'assassinat de ce dernier les révolte jusqu'à
considérer l'AFDL comme un instrument de domination Tutsi. Leur
revendication change de cible depuis lors, ce qui le rapproche et le rallie aux
Magrivistes et aux Interahamwe voire au gouvernement de Kabila quant celui -ci
défie les Tutsi en juillet 1998.
3. Les ex FAR - Interahamwe
C'est ensemble hétéroclite connu aujourd'hui
sous le vocable « Armée pour la Libération du
Rwanda » est issu des réfugiés rwandais venus au Congo
après l'assassinat du Président HABIARIMANA au Rwanda en 1994 et
du génocide qui en découla. Ils sont inacceptables dans leur pays
d'origine car ils y sont accusés d'être des
génocidaires.
Pour leur idéologie anti - Tutsi le gouvernement de
Kabila le récupéra après juillet 1998 ainsi que les
Maï - Maï et les Magrivistes. Ils sont omniprésents au Kivu
montagneux et sont responsable de plusieurs tueries commises sur les
populations locales ainsi que plusieurs violations de droit de l'homme.
4. Alliance of Democratic Forces (ADF)
Ils sont bases dans le massif de Ruwenzori. C'est la jonction
de fondamentalistes islamistes et des guérillas essentiellement Bakonzo
menant une lutte contre le gouvernement « Hamite » de
MUSEVENI.
A la fin de 1996, cet ensemble est rejoint par les membres de
l'Armée pour la Libération du Rwanda fuyant l'avancée de
l'AFDL. Et au divorce Maï - Maï / AFDL survenu à la suite
de la mort de KISASE, les Maï - Maï se rallient également
à l'Alliance of Democratic Forces / National Liberation of Uganda (ADF/
NALU).
5. Les Forces pour la Défense de la
Démocratie (FDD)
C'est la branche armée du Conseil National de la
Défense de la Démocratie (CNDD) crée par l'ancien
ministre Burundais de l'intérieur Léonard NYANGOMA. Les FDD
veulent récupérer par la force le pouvoir confisquer l'UPRONA de
BUYOYA (Tutsi) leur revendication c'est le retour à la
légalité. Le fait qu'ils sont anti - tutsi les rattache aux
quatre précédents.
C'est l'insécurité que crée la jonction
de tous ces maquisards anti - Tutsi, conjuguée avec la question
foncière et identitaire qui entraîna le ras - le - bol des Tutsi
du Sud -Kivu.
Les Tutsi (Banyamulenge) combattant dans un guêpier, ne
tardèrent pas à obtenir l'appui des voisins du Congo profitant de
cette occasion pour démanteler les bandes armées et les mettre
hors d'état de nuire vis - à - vis de leurs Etats. C'est
là la genèse d'une double guerre du Kivu qui embrasera par la
suite toute la République Démocratique du Congo.
2.4.2. Les Rébellions Banyarwanda
Depuis 1994, une alliance due au séjour des
réfugiés rwandais dans le Kivu, avait propagés une
idéologie anti - Tutsi.
P. Matthieu (1(*)) fait remarquer qu'en septembre 1996 plusieurs
autorités congolaises intimaient clairement l'ordre aux Tutsi de
partir : au Sud Kivu et à Masisi on assista au pillage de leur
biens et à une vente au rabais de biens de ce peuple. C'est cette
frustration qui finalement va inciter les banyamulenge à se
révolter. Un mois après, les politiciens maquisards vont
s'immiscer dans cette affaire. D'abord un leader Tutsi Déogracias BUGERA
avec l'Alliance Démocratique des Peuples (ADP) dont les revendications
sont la reconduction de la nationalité retirée et
l'amélioration des relations entre les Tutsi et les autres groupes
ethniques.
Puis, intervint la création d'un espace rebelle plus
large le 18 octobre 1996 à LEMERA (2(*)) dont les autres acteurs sont :
- Le Parti de la Révolution Populaire (PRP) de Laurent
Désire KABILA ;
- Le Conseil National de Résistance pour la
Démocratie (CNRD) de André KISASE NGANDU et ;
- Le Mouvement Révolutionnaire pour la
Libération du Zaïre (MRLZ) de MASASU NINDAGA.
Ils se regroupent dans la plate - forme politique connue sous
l'appellation « Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo - Zaïre (AFDL).
L'AFDL avec Laurent - Désire KABILA comme porte -
parole s'empare de la capitale Kinshasa le 17 mai 1997 ; une victoire qui
ne sera pas perçue d'un même point de vue dans les milieux
politiques congolais, compte tenu de
l'hétérogénéité.
LISSENDJA BAHAMA (1(*)) fait remarquer que les forces locales qui avaient
saluées la chute de Mobutu se dressèrent sans tarder contre le
nouveau maître du pays et firent leur jonction avec les insurgés
Hutu - Interahamwe. Les milices ainsi constitués repartirent en guerre
contre L.D KABILA qu'elles accusent de complice de l'hégémonie
Tutsi.
Ainsi, KABILA devait lutter pour légitimer son pouvoir
qui se trouvait sur le point de basculer. Il trouve la voie de sortie dans la
propagande ethniciste anti - Tutsi qui gagnait du terrain à Kinshasa.
C'est qu'il matérialise par le communiqué
diffusé Lundi le 27 juillet 1998 (2(*)) à minuit. Par celui - ci, il demande le
départ des militaires Rwandais. Il fit en outre savoir sur un ton
péremptoire qu'aucune présence militaire étrangère
ne sera tolérée en République Démocratique du
Congo.
On notera ici que l'application de ce communiqué ne se
limita pas aux seuls militaires, mais on vit des gens s'en prendre aux civils
d'expression kinyarwanda.
Au Kivu, le message du Président et ministre de la
défense suscita des manifestations de joie dans les milieux urbains. La
quelle joie ne fut pas de longue durée, car le lendemain fut
marqué par le renforcement des troupes rwandaises à Goma
mêlées aux combattants Tutsi congolais.
Ainsi, le 02 août 1998, les populations du Kivu
apprirent par leur radio la nouvelle de la reprise de la guerre que le
commandant Jean pierre ONDEKANE qualifiait d'insurrection.
C'est en fait, la dixième brigade forte de 15 000
hommes dirigée par le commandant précité, ancien homme des
troupes de Mobutu qui se mutina et proclama la destitution du chef de
l'Etat.
La guerre révélas bien vite son caractère
Kivutien dans la mesure où pour tout leader, se furent le maire de
Bukavu, MUNYONYO MUTWARE et le vice - gouverneur du Sud - Kivu, SERUKIZA,
tous Banyarwanda, qui se firent entendre, souleva les mêmes
revendications que celles de la précédente guerre.
A ces deux guerres qui ont embrasé toute la
République, nous pouvons ajouter les affaires NKUNDA, MUTEBUTSI et
KANYABAYONGA dont la sécurité des Banyarwanda demeure la
revendication ultime ainsi que leur identité voire leur
nationalité.
Résumons- nous avant d'aborder la problématique
nouvelle en disant que c'est la question insoluble du Kivu relative à
l'identité et à la spoliation, qui, à deux reprises
exploitée par les politiciens, a aboutie aux guerres et troubles
politiques que connaît la République Démocratique du Congo
depuis 1996.
CHAPITRE TROISIEME
LA PROBLEMATIQUE NOUVELLE DE LA QUESTION BANYARWANDA
EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
La question Banyarwanda qui, jusqu'il y a peu était
considérée comme une affaire du Kivu inter lacustre et par
là de moindre importance pour le reste du pays, a pris depuis 1996 un
élan nouveau tel que nous le révèle la rumeur.
3.1. L'OPINION POPULAIRE SUR LA QUESTION
Afin de saisir le degré de la rumeur et le niveau de sa
diffusion à travers la République Démocratique du Congo,
nous avons constitué un échantillon boule de neige, dans le quel
nous avons regroupé des personnes non originaires du KIVU montagneux
provenant des villes de BUTA, KANANGA, KIKWITI, KINDU, KINSHASA, LUBUMBACHI,
MATADI et MBANDAKA.
En raison de cinq personnes par ville, nous les contactions
dans les deux premiers jours de leur séjour à Kisangani, leur
demandant de nous relater ce qu'elles connaissent de Banyarwanda.
Ce tableau ci - après résume leurs
réactions :
OPINIONS
|
BUTA
|
KANANGA
|
KIKWIT
|
KINDU
|
KINSHASA
|
LUBUMBASHI
|
MATADI
|
MBANDAKA
|
FREQUENCE
|
POURCENTAGE
|
Les Banyarwanda seraient des étrangers utilisant les
congolais pour déstabiliser le Congo
|
3
|
1
|
2
|
4
|
2
|
2
|
1
|
1
|
16
|
40
|
Les Banyarwanda seraient mi - étrangers,
mi - congolais instrumentalisés par les politiciens
|
2
|
2
|
2
|
1
|
3
|
2
|
4
|
2
|
18
|
45
|
Aucune opinion
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
6
|
15
|
EFFECTIF
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40
|
100
|
Source : Nos entretiens
Ce tableau démontre combien la question Banyarwanda a
cessé d'être uniquement le problème du Kivu mais qu'elle
est ressentie de nos jours comme telle à travers tout le pays telle que
démontrent les déclarations recueillis aux près de non -
originaires du Kivu montagneux.
Nos enquêtés ont en outre
révélé les facteurs ainsi que les conséquences
d'une telle diffusion lesquels sont soutenus par la documentation tels qu'ils
apparaissent dans les pages qui suivent.
3.2. LES FACTEURS DE L'ELAN NOUVEAU DE LA
QUESTION
L'étude de nombreux dossiers révèle que
plusieurs facteurs expliquent l'escalade du problème dont question dans
ce travail et qui se manifeste par des tendances de xénophobie à
l'égard des peuples s'exprimant en langue Kinyarwanda.
Parmi ceux -ci nous retenons ici :
- La mégestion de la question du Kivu
montagneux ;
- La double intervention du Rwanda au Congo ;
- Et l'immixtion politique dans la question.
3.2.1. La mégestion de la question du Kivu
montagneux
Depuis qu'elle se pose, la question Banyarwanda n'a jamais
trouvé de la part de l'Etat congolais une solution adéquate
durable. La mauvaise gestion se situe à quatre niveaux.
3.2.1.1. Au niveau foncier
La population du Kivu, tel que nous l'avons décrite
plus haut, se trouve confrontée au rétrécissement plus en
plus nombreux, soit naturellement soit par suite d'immigration.
Les problèmes liés aux terres sont le fruit
d'abord du conflit entre le droit foncier coutumier et le droit foncier
moderne.
A ceux - ci s'ajoute la zaïrianisation qui a
profité plus aux Banyarwanda qu'aux autres groupes ethniques. Et la
nationalité retirée, les autochtones s'attendaient à ce
que les terres acquises par les Banyarwanda déclarés
expatriés, seraient redistribuées. Ainsi les autochtones ne
manquent pas de considérer que les terres traditionnelles leur avaient
été confisquées par les colons d'abord et par les Tutsi
ensuite (1(*)).
3.2.1.2. Au niveau de la nationalité
On se souvient qu'avant la promulgation de la loi n° 04 /
024 du 12 novembre 2004, un imbroglio régnait autour de la
nationalité et son corollaire le déni de droit politique aux
Banyarwanda. La nationalité a été octroyée et
retirée dans l'espace de dix ans (1972 - 1981), faisant des Banyarwanda
congolais apatrides. Une synergie ne pouvait pas manquer de se créer
entre ceux qui sont entrés clandestinement et tous les autres
Banyarwanda. Ce qu'il faut rappeler ici, c'est que la majorité des
congolais ignore souvent qu'ayant été Belges pendant la
colonisation , ils ont acquis la nationalité en date du 30 juin
1960 ensemble avec tous les Banyarwanda trouvés sur l'espace Congo
à la date dite (1(*)).
3.1.1.3. Au niveau de la gestion des
réfugiés
Hormis les réfugiés clandestins des
années antérieures à la mort d'HABYARIMANA, le
Maréchal Mobutu pour ce que OTEMIKONGO (2(*)) appelle une façon de se réhabiliter
sur la scène internationale, aurait été prié par la
France d'accueillir plus d'un million des réfugiés rwandais que
conduisait l'opération Turquoise. Cependant, ceux-ci n'avaient pas
été recensés ni les armes militaires ravies.
Le Maréchal Mobutu s'était seulement
contenté à fournir quinze mille hommes de la Division
Spéciale Présidentielle (DSP) qui, malgré un salaire plus
ou moins consistant payé par le Haut Commissariat des Nations Unies aux
réfugiés (HCR), étaient de venus plus trafiquants que
gardien de camp.
Dans cette situation, les réfugies ne pouvaient pas ne
pas s'évader et faire du mal à la population, leurs
présence venant aggraver par là même la question
foncière du Kivu.
3.2.1.4. L'insécurité orchestrée par
les fores de l'ordre
Pour faire face au conflit meurtrier
généré par la question Banyarwanda au Kivu inter lacustre,
dans ses derniers jour, les gouvernement Zaïroises avait mis sur pied deux
opérations militaires dont la mission de maintien d'ordres s'étai
transformée en générateur d'insécurité
aggravant ainsi la situation conflictuelle qu'elles venaient partant
réprimer.
3.2.2. La double intervention du Rwanda
Il n'est un secret pour que le Rwanda a effectuée deux
grandes invasions en République Démocratique du Congo. Celles -ci
sont beaucoup contribué a la destruction de l'image des Banyarwanda.
Ainsi comme le démontre les recherches
effectuées par le groupe Bob KABAMBA (1(*)), l'implication du Rwanda dans le conflit Congolais
ne peut plus être mise en doute depuis que Paul KAGAME avait admis, dans
une interview à Washington post en juillet 1999 que son pays avait
planifié et dirigé les deux rébellions.
On peut cependant retenir trois motifs à la base de
l'intervention du Rwanda en Ré publique démocratique du
Congo (2(*)).
3.2.2.1. Démantèlement du guêpier
Le Rwanda voyait d'un mauvais oeil la présence sur le
sol Congolaises des réfugiés, les Interahamwe et l'ex-FAR menait
des raids meurtriers dans l'ouest du Rwanda dans les préfectures, de
CANGU GU, KIBUYE, GISENYI et RUHENGERI. Il importait pour KAGAME de crever
l'abcès et mettre fin à cette menace permanente pour le Rwanda
Avec la rébellion de 1996, les miliciens Rwandais se
sont dispersés à travers la R.D Congo et leur poursuite a suffi
pour motiver la seconde intervention. En plus de ce motif, KIGALI évoque
également la sécurité de Banyarwanda. C'est cette raison
qui semble être l'argument de ceux qui nient la nationalité
à cette catégorie de Congolais.
3.2.2.2. Esprit expansionniste
Le Rwanda matérialise par son alibi de sécuriser
les Banyarwanda du Congo, un dessein expansionniste. On pense qu'il voudrait
installer l'excèdent de sa population au Kivu et étendre ainsi
l'empire Tutsi.
Bien que cette ambition expansionniste de Kigali soit
ancrée dans l'imaginaire des kivutiens, REYNTJENS (1(*)) rappelle cependant que
l'existence de ce fameux plan de la colonisation Tutsi au Kivu et dans les
Grands Lacs n'a jamais été officiellement prouvée.
Cette rumeur a plus été attisée par les
déclarations rwandaises, réclamant une seconde conférence
de Berlin afin de résoudre les problèmes frontaliers des Grands
Lacs. Aussi croit-on que Kagame aurait accordé son appui à L.D
Kabila en contre partie de la cession du Kivu pour y ériger le vaste
empire HIMA-TUTSI.
D'autres pensent encore que l'ambition rwandaise serait celle
de se constituer une zone de sécurité en incitant la
création de nouveaux Etats issus du démembrement du Congo,
lesquels seraient dirigés par des régimes amis à
Kigali.
Il ne faut cependant jamais oublier que toutes ces rumeurs
sont dénuées de preuves convaincantes.
3.2.2.3 Enjeux économiques
Le sol et le sous-sol très riches font du Kivu un
potentiel grainier des Grands Lacs. De ce fait, cette région
isolée du reste du Congo, constitue un enjeu économique non
négligeable pour le Rwanda. C'est une évidence donc que les
hommes d'affaires rwandais soient retrouvés dans les gisements des
pierres précieuses dans l'est du Congo.
3.2.3. L'immixtion politique.
Qu'il s'agisse de sa facette locale ou nationale, la question
Banyarwanda a toujours été l'objet de manipulations politiciennes
afin de produire des effets néfastes dont elle est tributaire.
Ce sont principalement les discours des politiciens de deux
bords, en mobilisant leurs bastions sur une base identitaire et en cultivant
des inquiétudes et des ressentiments réciproques de paysans au
bord de l'étouffement économique et foncier, qui les incitent
à se combattre. L'électorat ethnique devenant plus que jamais un
facteur déterminant dans la compétition politique au Congo, les
Banyarwanda et d'autres groupes se considèrent comme mutuellement
menacés dans leur survie politique.
C'est cette opportunité qu'avait exploitée le
Président L.D Kabila afin de se légitimer. En déclarant
les militaires rwandais intolérables sur le sol congolais, il est
indubitable qu'il déclarait l'aversion à l'égard de ceux
qui parlent le Kinyarwanda.
Tous les massacres de paisibles citoyens à Kinshasa et
à travers tout le pays depuis Août 1998, témoignent
à suffisance que le flou était savamment planifié à
ce sujet.
Et cette tentative réussie, avait ouvert la voie
à d'autres jusqu'à présenter la guerre du Rassemblement
Congolais pour la Démocratie (RCD) comme une guerre de Banyarwanda.
Kinshasa avait souscrit à la rumeur des Grands - Lacs selon laquelle, il
existerait un plan hamitique d'occupation du coeur de l'Afrique, ce qui lui
avait valu le soutien de l'Angola et du Zimbabwe.
De l'autre coté, l'opinion présente les
Banyarwanda comme bénéficiant de l'appui américain.
P.DUPONT (1(*)) rapporte
que Washington privilégiait l'analyse selon laquelle la crise congolaise
était le fruit de l'inflexibilité du politique congolais au sujet
de la nationalité des Banyarwanda. Dans cette position, les Etats-Unis
s'opposent à toute intervention de l'ONU en République
Démocratique du Congo. L'auteur ajoute cependant que Washington ne se
lie pas à toute idée à toute idée
d'éclatement du Congo.
Fier de l'appui du super puissant, l'élite politique
d'expression Kinyarwanda ne peut que d'entêter et crier haut chaque fois
que sa communauté subit la moindre égratignure.
De nos jours, dire du mal aux Banyarwanda c'est s'attirer le
courroux de Washington, voire s'opposer son veto, alors que le même acte
légitime l'auteur sur le plan interne. Il s'installe ainsi un
système dans lequel deux forces se servent de la même ficelle pour
régner. Il importe de signaler cependant que de part et d'autre de la
paysannerie, une prise de conscience est en train de prendre corps. Aujourd'hui
par exemple les Banyarwanda ont le sentiment d'avoir été
manipulés aussi bien par leur élite intellectuelle et politique
que par le Rwanda, laquelle manipulation risque d'être payée par
leur propre sang.
3.3. LA PHYSIONOMIE NOUVELLE DU PHENOMENE
Depuis 1996, la question Banyarwanda a pris un nouvel
élan, fruit à la fois de l'entrée en jeux de nouveaux
acteurs et de la reformulation des engins.
3.3.1. Les acteurs
On peut éviter de se rappeler que la chute du
régime d'HABYARIMANA après son assassinat avait engendré
un fait nouveau se rapportant sur le contenu même du concept Banyarwanda.
Il s'agit ici de la dualité que le mot a revêtue depuis
l'époque susmentionnée, laquelle dualité
caractérise aujourd'hui le phénomène, de sorte que rare
sont les congolais qui parviennent à sa compréhension
effective.
En Avril 1994, on a observé un mouvement de Banyarwanda
vers le Congo et un autre vers le Rwanda. Vers le Congo, la mission
d'immigration Banyarwanda « M.I.B. » d'autrefois, était
remplacée par l'opération Turquoise qui assurait le
déplacement des réfugiés Hutu vers le Congo dont
l'effectif est estimé à un million et demi.
En sens inverse, on a vu les Tutsi regagner le Rwanda pour
fêter la reprise du pouvoir qu'il avait perdu en 1959. Leur joie ne sera
pas longue car, peu de temps après, les Tutsi venus du Congo se sont vus
cantonnés dans des cas des réfugiés. Ce sont ces
réfugiés Tutsi, du moins la jeunesse et tous les hommes valides
qui vont prendre les armes sous la conduite de Déogracias BUGERA afin de
réclamer « manu militari » sa nationalité qui
leur était déniée par la loi de 1981.
Les accords de LEMERA vont jeter le feu aux poudres par la
formation de deux blocs dans le milieu politique congolais. Ce sont les blocs
pro - tutsi et pro - hutu.
3.2.1.1. Le bloc pro - Tutsi
A sa genèse, le bloc pro - tutsi se compose des parties
ayant pris part aux accords de LEMERA et leurs suppôts. Ce groupe se
qualifie ainsi pour avoir posé pour la première action le
démantèlement des camps des réfugiés lesquels sont
qualifiés de guêpiers par le pouvoir tutsi du Rwanda.
Avec la défection de Mzee KABILA en juillet 1998, le
bloc bénéficiant de toutes les bénédictions
internationales de l'ancienne guérilla, se consolidera davantage. C'est
le débit de rébellion du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD) ce dernier mouvement regroupe plusieurs politicien
congolais, toutes ethnies confondues avec comme principaux alliés, le
Rwanda, le Burundi ; l'Uganda ainsi que le super puissant Anglo-saxon,
d'après les recherches de P. DU PONT que nous avons cité plus
haut .
Le bloc proto - Tutsi est considéré par
l'opinion comme un bouc émissaire, porte malheur pro - rwandais
promoteurs des anti valeurs...
Ainsi le RCD à la tête de ce bloc ne peut
être vu que comme partie rwandais ainsi que tous ceux qui partagent son
point de vue.
Le fait que les politiciens Banyarwanda de ce bloc soient
majoritairement Tutsi, ne reste pas sans effet à toute individu de
physionomie Hamite. Les arrestations arbitraires des Hema à Kisangani
suffisent pour convaincre de l'ampleur du fait.
3.3.3.1.2. Le bloc pro - Hutu
Celui-ci se forme à partir du moment où le
régime MOBUTU n'avait pas pu faire face à la rébellion de
L.D. KABILA. Dans cette circonstance, il fallait à MOBUTU
présenter ses adversaires comme suppôts du Rwanda pour avoir du
Rwanda dont il avait tant besoin dans cette circulation particulièrement
difficile. Mzee lui-même a fait recours à cette machination en
dernière instance pour se légitimer en Juillet 1998.
Cette machination en fait, tout en le faisant passer de cas,
va aussi précipiter la bascule de son régime. Mais ici une chose
est certaine son moyen avait réussi.
Le bloc pro - hutu apparaît comme réfractaire aux
revendications de ceux qui parlent le Kinyarwanda quand bien même il a
dans ses rangs des Banyarwanda (Hutu et Tutsi). Sa particularité, c'est
qu'il est protecteur des réfugiés Hutu des force
démocratique pour la libération du Rwanda ( FDLR), fait
consentir librement à la signature des accords de Lusaka de 10 -Juillet
1999 par le gouvernement de Kinshasa à l'époque. Les Forces
Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ne cesse un
seul instant de traquer les paisibles villageois du Kivu sans la moindre
réaction de Kinshasa.
Dans ce bloc on retrouve tous les fomentateurs du flou autours
des Banyarwanda. Ils s'aident à cette fin en brandissant, avec
habileté, le fait que ce peuple use pour s'exprimer de la langue
parlée au Rwanda en utilisant le jargon « Kinyarwanda aux
Rwandais ».
A l'exception des scientifiques, le politique congolais
n'exclue personne à la question, même la société
civile reste divisée face à cette matière combien
bénéfique pour les politiciens. Comme son adversaire, le bloc ne
manque pas aussi des partenaires internationaux. Parmi ces partenaires ou
alliés, on peut retenir l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie auxquelles DU
PONT ajoute la France pour sa sympathie depuis HABYARIMANA à
l'égard des Hutus dans la sous- région des Grands- lacs.
3.2.2. Les enjeux
Aux revendications de Banyarwanda, les intérêts
politiques ont fini par adjoindre certaines d'autres demandes plus
républicaines. Ce qui n'a pas manqué à susciter d'autres
dans les coulisses, surtout d'ordre économique incitant les
alliées internationaux à agir. On peut être tenté de
croire que la présence de deux blocs diviseraient les Banyarwanda du
Congo mis les réalités du terrain démontrent bien le
contraire, tous ceux qui parlent le Kinyarwanda en République
Démocratique du Congo demeurent soudé quand il faut revendiquer
leur sécurité et leur nationalité car les Hutu savent que
c'est ne pas la morphologie seule qui met leur frères en
insécurité mais, c'est également la langue qu'ils ont en
commun. Ainsi ils redoutent d'être exterminés par les Maï -
Maï.
3.4. CONSEQUENCES NOUVELLES DE LA QUESTION
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, la
question faisant l'objet de notre étude par le fait qu'elle s'est
cristallisée par des luttes armées, ne pouvaient pas ne pas
entraîner mort d'homme des conséquences économiques.
Cependant, la spécificité du nouvel élan suppose des
conséquences socio - politiques.
3.4.1. Les conséquences économiques
Les conflits issus de la question Banyarwanda avaient jusqu'en
1996 provoqué las dévastation du Kivu inter lacustre,
jusqu'à transformer certaines de ses localités en zones
fantômes parce que vidées de toutes vies agricoles.
La nouvelle ampleur du problème a conduit à
l'exploitation des ressources de la République Démocratique du
Congo par les parties aux conflits et leurs alliés respectifs. Il
convient de signaler que les guerres étaient devenues pour les
autorités civiles et militaires une occasion favorable
d'enrichissement.
MUTAMBA LUKUSA (1(*)) rapporte en ce sujet, que les différents pays
qui avaient pris part aux conflits exploitaient les richesses de la RDC sous
prétexte de rétribution financières de leur appui aux
groupes en guerres.
Depuis 1995 en effet, le pillage avait commencé avec
l'afflux des réfugiés rwandais à l'est, il a atteint son
point culminant avec la guerre du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD) et ses mouvement frères où l'on estime
que pour seule la ville de Kisangani, une somme de huit million des dollars
américains était soustraite de l'agence de la banque centrale
lors du siège de la ville par la rébellion
A ce pillage financier, on peut également ajouter
l'exploitation illicite de la forêt et du sous - sol congolais.
3.4.2. Les conséquences socio - politiques
Positivement, les conséquences de l'ampleur nouvelle
atteinte par la question Banyarwanda peuvent être
appréciées à trois niveaux ci - après :
- Au niveau des Banyarwanda, il est évident que la
lutte acharnée menée par ceux -ci s'est soldée par
l'adoption d'un troisième texte sur la nationalité qui est
à l'avantage des Banyarwanda et a la chance de régler
définitivement de la question pour autant qu'il est conforme aux
normes internationales se rapportant à la matière.
- Au niveau de l'Etat congolais, les deux guerres successives
enclenchées sous le prétexte de la question ont fini par
établir un ordre nouveau en RD de Congo, mettant un terme au chaos
politique débuté par le régime Mobutu et continué
par Mzee L.D Kabila. La persistance des Banyarwanda dans leurs revendications
jointes à l'esprit « patriotique » de certains
hommes politiques, a accouché d'un programme pouvant aboutir à la
transformation de la société congolaise.
- Au niveau de la science, la présence de deux blocs
non - homogènes a mis en place le schéma « 1 +
4 » qui, politologiquement unique en son genre, est qualifié
par plus d'un politiste comme un schéma expérimental.
Parallèlement, le phénomène peut
être apprécié de trois points de vues ci -
dessous :
· Du point de vue de la
sécurité des Banyarwanda
Le phénomène « Banyarwanda, bouc
émissaire » dans les deux conflits, a amplifié
l'aversion nationale ainsi les Banyarwanda se sentent en
insécurité soit pour leur langue soit pour leur physionomie. Les
victimes de cette insécurité ne sont pas les seuls Tutsi, ni les
seuls Hutu mais également toutes personnes de type Hamitique. Ainsi les
Hema sont souvent victimes des exactions que subiraient les Tutsi. D'autre
part, la langue kinyarwanda semble être frappée d'interdit et
quiconque en ferait usage, devrait s'apprendre à lui - même.
· Du point de vue de la société
congolaise
La forte capacité de socialisation politique du bloc
que nous avons qualifié de pro Hutu a mis sur pieds un système de
valeurs selon le quel la présence des Banyarwanda est tributaire de tous
les maux congolais. De ce fait, les congolais ordinaires comprend
aisément et rejette spontanément toute bévue, lui
attribué comme ayant été commise ou commandité par
les Banyarwanda. Ainsi s'apaise- t- il par exemple, quand on parle d'Eric LENGE
comme suppôt des Banyarwanda ou noyauté par AZARIAS.
A cette naïveté, il faut également ajouter
le réflexe qui s'installe de telle sorte qu'il est quasi - difficile de
convaincre l'opinion populaire que tel forfait affreux n'a pas
bénéficié de la main basse des Banyarwanda. Le fameux
attentat perpétré contre le Général PADIRI BULENDA
à Kisangani démontre bien le réflexe.
· Du point de vue de l'Etat
congolais
Nous constaterons ici, la confusion vis - à - vis du
concept Banyarwanda. A l'exception de Kivutien, les autres congolais
méconnaissent généralement l'existence des Banyarwanda
Hutu et pygmées de sorte que pour eux, « Banyarwanda «
équivalent aux « Tutsi ». La sécurité
de l'Etat court ainsi les risques d'être atteinte par le fait de taire
une présence illicite des rwandais pour le simple fait qu'ils ne
présentent pas l'apparence hamitique. On ne peut s'empêcher de
croire que la Commission Electorale ait enrôlée des rwandais
réfugiés dans quelques localités du pays car ceux - ci par
le fait qu'ils ne sont pas Tutsi, sont irréparables par les observateurs
non avertis.
Le système politique congolais risquera de fonctionner
mal, cars les contrôleurs des actions du gouvernement qui sont les
gouvernés, auraient peu d'attention leur regard étant plus
porté sur ce qu'a dit ou a fait un présumé Munyarwanda ou
suppôt de ce dernier. Les congolais paraissent donc distraits sur la
question. Certains observateurs pensent que de détournements commis par
certains membres du gouvernement été passés
inaperçus lorsque tous les regards étaient tournés vers
Kanyabayonga.
En définitive, nous pouvons dire ici que l'aversion
envers les Banyarwanda demeure instrumentalisée par les milieux
politiques congolais qui y tirent d'énormes dividendes politiques.
Nous pouvons, pour ce faire, nous référer aux
tueries au Nord et Sud Kivu ; les quelles tueries ont soulevé
massivement les étudiants par le fait qu'elles ont été
opérées parle colonel Jules MUTEBUTSI ou le Général
Laurent NKUNDA et ont suscité une simple indignation des mêmes
étudiants lorsqu'elles ont été perpétrées
par les miliciens Hutu des Forces Démocratiques pour la
Libération du Rwanda (FDLR). Ainsi les politiciens congolais passent
pour ce que le philosophe E. NJOH MOUELLE (1(*)) désigne comme les « pêcheurs
en eau trouble » ou encore « des charlatans jouant la
comédie des naïfs ».
3.5. Essai théorique et thérapeutique
3.5.1. Essai théorique
Notre étude expose un phénomène qui, des
décennies durant a affecté le système politique congolais.
Nous nous sommes beaucoup appesanti sur les demandeurs et leurs demandes ainsi
qu'à la boîte noire et les données de sortie.
1. Les demandeurs et les « in -
puts »
La question qui fait l'objet de notre étude
révèle que les Banyarwanda de la République
Démocratique du Congo sont politiquement demandeurs d'une
catégorie spéciale que ORNESTEIN et ELDER (2(*)) désigne par
l'appellation « groupe de pression ». Ainsi la
réussite de leur action devait reposer sur les contacts avec les
responsables politiques, sur la forme que rêvait ces contacts et leurs
fréquences ainsi que l'aptitude de rencontrer la personne qui convient.
De même, l'accueil que leur réservent les décideurs devait
être fonction directement des moyens dont les Banyarwanda disposent et
leur capacité de revendiquer.
Les revendications de peuples s'exprimant en kinyarwanda ont
connu une expression de différentes manières et, comme tout
groupe de pression, il devait s'efforcer d'infléchir l'action des
décideurs à leur faveur et s'employer à orienter les
décisions dans le sens de leurs intérêts.
Le besoin de sécurité et d'identité
influencé par les intentions politiciennes fournies par l'environnement,
a engendré ce que nous observons aujourd'hui dans le
phénomène Banyarwanda.
2. La boîte noire et les « out -
puts »
La boîte noire est ici, constitué du milieu qui
où se traitent les questions politiques du congo. Il apparaît
à travers notre démarche que cette boîte est
hétérogène. C'est suite à cette dernière
qualité que toue entrée y est traitée selon les influences
des parties.
S'agissant de la question Banyarwanda, les out - puts ont
été soit favorable à ce peuple. Toute les décisions
non - favorables aux Banyarwanda suscitent intensément du soutien intra
- sociétal c'est - à - dire national pour une composante de la
boîte noire que nous avons baptisée pro Hutu, alors que les
décisions (out -puts) favorables aux Banyarwanda ont incité des
effets contraires sur le plan intra sociétal ainsi qu'un soutien extra
sociétal (international) consistant surtout de la part des Banyarwanda,
des super puissances anglo -saxonnes.
Il s'établit ainsi un système d'acquisition,
d'exercice et de conservation du pouvoir basé sur une manipulation
habile du dossier Banyarwanda que nous désignons par la
« Rwandocratie » dans laquelle
les Banyarwanda servent en même temps comme bouclier et fer de lance pour
les politiciens afin de se positionner et de se maintenir au pouvoir.
Jean OTEMIKONGO MANDEFU (1(*)) fait remarquer le fait en révélant que
certains politiciens en quête de légitimité manipulent
habilement le souhait des autochtones de se défaire des Banyarwanda
alors que d'autres rétorquent par l'arme ethnique de génocide et
d'alliance avec leur pays d'origine.
Eu égard à ce qui se passe au Burundi, en
Ouganda, au Rwanda, en Centrafrique... ou l'électorat ou tout autre
mode d'acquisition du pouvoir sont fonction de « Patterns »
ethnicistes, nous ne pouvons nous empêché d'affirmer que
la « Rwandocratie » en
République Démocratique du Congo est un cas particulier d'un
phénomène plus étendu que nous appelons
« Ethnocratie » et que nous
définissons comme un mode d'acquisition, d'exercice et de conservation
du pouvoir procèdent parla manipulation habile de
« patterns » ethnicistes.
Nonobstant, La politique « ethnocratique »
ne peut pas être sans conséquences fâcheuses sur la
société dans la quelle elle est appliquée. Ceux qui en
font usage doivent savoir qu'elle creuse davantage les clivages sociaux suite
aux rivalités dont elle est tributaire il peut conduire ainsi à
la somalisation de l'Etat (1(*)).
3.5.2. Essai thérapeutique
Nous ne pensons pas fournir ici une thérapie qui ait
des effets curatifs directs au mal congolais corollaire à la
« Rwandocratie ».
Néanmoins, nous préconisons un schéma
thérapeutique qui procède de l'application de l'adage cher
à Mzee Laurent - Désiré Kabila, qui postule que la guerre
finira là où elle a commencé ; autrement dit,
l'épine ne sort que par là où elle entrée.
De ce fait, il importe de soigner le mal du Kivu en traitant
les questions foncières et identitaires avec
sérénité et impartialité, étant donné
que c'est du Kivu à LEMERA que le coup d'envoi de la flambée
semble avoir été lancée par une clique des politiciens
ayant habillement manipulée la situation conflictuelle du milieu que
tentait de régler sans succès une administration
rébarbative et irresponsable.
Nous sommes convaincus que tout soucis de médication
doit privilégier la dépolitisation de la question Banyarwanda,
pour ainsi dire que celle - ci doit cesser d'être traiter par les
politiciens et devenir l'apanage de la seule administration.
Et ici nous précisons que il faut doter la RD Congo
d'une administration saine, solide et compétitive, capable de surveiller
la frontière Rwando - Congolaise, apte à solutionner les
questions foncière et identitaire que posent ceux qui s'expriment
à kinyarwanda ainsi le Kivu, en paix, cessera de servir de pont à
toute intrusion étrangère.
Bref, à la fois lance et bouclier, la question
Banyarwanda et ses corollaires peuvent être évités en
solutionnant la grande question du kivu.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail qui était
centré sur la problématique nouvelle de la question Banyarwanda
en République Démocratique du Congo. Nous sommes parti du triple
questionnement ci - après :
- Pourquoi les congolais d'expression kinyarwanda sont
soupçonnés d'être des conspirateurs contre le pouvoir en
place et porte malheur vis - à - vis de la nation et quelle est
l'origine de cette conception ?
- Y aurait - il un lien de rattachement entre la situation
actuelle de ces prétendus suspects et les tensions ethniques du Kivu
montagneux ?
- La politique congolaise n'aurait - elle pas une mains basse
sur la montée de ce préjugé ?
En réponses à ces questions nous avons estimer
que tant que les tensions ethniques du Kivu montagneux ne seront pas
résolues définitivement, tout un fossé se creuserait
entre ceux qui parlent le kinyarwanda et les autres tribus de la
République Démocratique du Congo ; et plus la classes
politique exploiterait cette' situation pour se positionner, plus la distance
s'agrandirait en traînant des lourdes conséquences, telle la
menace de la sécurité de l'Etat et la remise en cause de la
nation voire son ébranlement.
Pour vérifier cette anticipation, nous avons eu recours
à la méthode systémique et aux techniques d'observation
directe et documentaires.
La réalisation de ce travail, a connu bon nombre des
difficultés. En effet, outre les difficultés
d'accessibilité à certains documents et la sous documentation de
nos bibliothèques, nous nous sommes buté à des
difficultés d'ordre financier est temporel. Cependant grâce
à un esprit de lucidité, de persévérance et aux
relations informelles nous les avons toutes contournées.
Outre l'introduction et la conclusion, le présent se
compartimenter à trois chapitres :
Le premier chapitre que nous avons intitulé
« cadre théorique et conceptuel » fourni des
précisions sur les concepts opérationnels de notre étude,
sur le système politique ainsi que beaucoup d'autres
éléments sur la nationalité congolaise et l'origine des
Banyarwanda du Congo.
Le second chapitre nous a aidé à mettre au point
la grande question du Kivu qui a abouti inévitablement à deux
grands fléaux appelés guerres de libération.
Le troisième afin, nous a permis déceler la
problématique, d'étayer les facteurs, les conséquences et
unie thérapeutique de la flambée de l'aversion à
l'égard de ceux qui parlent kinyarwanda au Congo.
La lecture événementielle, depuis la question
insoluble du Kivu jusqu' à la montée du préjugé
à, l'égard de Tutsi a confirmer notre hypothèse. Il
ressort, en effet de cette lecture que la présence des Banyarwanda dans
la région inter lacustre de la République Démocratique du
Congo est porteuse de problèmes liés d'une part à l'espace
que doit occuper une population très nombreuse, accrue à la fois
naturellement et par la transplantation du surplus du peuplement du Rwanda, la
quelle transplantation opérée officiellement, a été
suivie de déplacements clandestins incontrôlés d'un
effectif non négligeable d'autres populations venues du Rwanda.
D'autre part, la question du Kivu est liée a
l'identité de toute cette population indiscernable d'expression
kinyarwanda qui, des décennies durant réclame soit dses
entités coutumières a l'instar des tribus qui leur sont voisines,
soit la nationalité congolaise.
Ce sont ces questions savamment rationalisées par une
clique des politiciens, soit Banyarwanda ou non, doublées d'autres
motifs déclarés plus républicains, et aidées par la
complicité des super puissants mondiaux, qui ont abouti à une
double intervention du Rwanda au Congo accompagnant deux
rébellions : l'une en 1996 qui a conduit Mzee Laurent -
Désiré Kabila aux commandes et l'autre deux ans après, qui
s'est soldée par la mise en place d'un schéma unique en son genre
que plus d'un spécialiste en sciences politiques qualifie
d'expérimental.
La spécificité de ces deux rébellions
s'est révèle cependant être la constitution de deux blocs
des politiciens autour de la question Banyarwanda, la manipula chacun à
sa guise au point d'instaurer un système de légitimation interne
et externe des actions politiques que nous avons appelées
« Rwandocratie » lequel système insécurise
les Banyarwanda et plonge tous les congolais dans une espèce
d'amnésies qui se manifeste à la fois par la naïveté
et le scepticisme politiques.
Nous pensons cependant, qu'au moment où la
transformation globale de la société congolaise s'avère
prioritaire, lez système « Rwandocratie » hideux
doit être enrayé
De ce qui précède, nous suggérons
à la classe politique congolaise de se défaire de leur pratique
de pêcheurs en eau trouble, en mettant sur pied des programmes qui soient
à même d'endiguer les clivages sociaux de la République
Démocratique du Congo. A l'aide de ces programmes en effet, les partis
politiques pourront jouer véritablement leur rôle de formateurs et
d'informateurs de la société, laquelle est appelée
à demeurer hétérogène. Ce qui est potentiellement
enrichissant, si l'on gère judicieusement ce qui unit les uns et les
autres et si l'on décourage tout ce qui tend à la division.
De même, la société civile doit cesser
d'être un observateur passif devant la flambée de la violence
ethnique en érigeant des gardes fous pour limiter ainsi les
bévues politiciennes.
En fin, notre étude se veut une modeste contribution
à la construction d'un Congo multi ethnique et véritablement
démocratique.
Ce sujet étant complexe, nous n'avons aucunement la
prétention d'en avoir épuisé tous les aspects vu le temps
matériel et les moyens disponibles. D'ores et déjà, les
chercheurs plus aguerris sont les bienvenus pour les autres aspects non
abordés que revêt la question Banyarwanda en République
Démocratique du Congo.
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
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Nassérienne, éd.Sind bad, Paris, 1982.
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29. VANSINA, J., Introduction à l'ethnographie du
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30. VENDERSTRAETEN, E., L'agriculture et les
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31. VERHAEGEN, B., Rébellion au
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32. WEÏS, G., Le pays d'Uvira, étude
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occidentale du lac Tanganyika, Académie royale des
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33. WILUNGULA, B., Fizi 1967 - 1986, Le, Harmattan,
Paris, 1997.
II. ARTICLES DES REVUES
1. BOB KABAMBA, LANOTE, O., « Guerre au Congo -
Zaïre (1996 - 1999) acteurs et scénario » in Cahier
de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren 1999, pp. 99 - 154.
2. CRIME - MAVAR, B., « Les ethnies et les
langues », in Atlas jeune Afrique, éd. JA, 1979, pp.
28 - 31.
3. DUPONT, P., « La communauté internationale
face à la question de l'intervention humanitaire lors de la
rébellion (octobre, novembre 1996) » in Afrique des
Grands Lacs, Harmattan, Envers, Paris, 1997
4. LAURENT, P.J., « Déstabilisation des
paysanneries du Nord - Kivu, migration, démocratisation et
tenures » in Cahiers de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan,
Tervuren, 1999, pp. 63 - 83.
5. MASHAURY KULE THAMBITHE, « Méthode de
décolonisation mentale chez les Yira » In Notes de
recherches IRSA n° 6, FSSAP, UNIKIS, 1996.
6. MATTHIEU, P., et alii, « La cohabitation
imposée et tension politique au Nord - Kivu (1939 - 1994), une
trajectoire conflictuelle », in Cahier de CEDAF n° 39 -
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7. MATTHIEU, P., et MAFIKIRI TSONGO, « Enjeu
foncier, Déplacement des populations 1930 - 1995 », in
Cahier de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, pp. 21 -
62.
8. PABANE, J.L., « La question de la
nationalité au Kivu », In Politique Africaine n° 41
(1991), pp. 32 - 40.
9. TSHIBASU TSHIASU KALALA, « Le Droit Zaïrois
de la nationalité », In Revue Juridique 1990 - 1991,
pp. 9 - 12.
10. VANGU MAMBWENI « Les principaux enjeux de la
guerre au Kivu, Conflit supra ou inter ethnique », In
Stratégies de coexistence inter ethnique pour le
développement, Faculté catholique de Kinshasa, 1997.
11. VERHAEGEN et alii, « Congo 1962 » in
Dossier CRISP, 1963.
12. VERHAEGEN et alii, « Congo 1963 » in
Dossier CRISP, 1964.
13. WILLAME, J.C., « Banyarwanda et Banyamulennnnge,
violences ethniques et gestion de l'identitaire au Kivu » in
Cahier de CEDAF, n° 25, Harmattan, Tervuren, 1997.
III. MEMOIRES
1. BAGALWA MAPATANO, Les problèmes de
nationalité des populations frontalières de l'Est du
Zaïre, cas actuel de la ville de Bukavu au Kivu, Mémoire de
licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1998, inédit.
2. KABUYANGA SEBAGABO, Essai sur la protection des
Rwandophones du Nord - Kivu en RDC de 1996 - 1998, Mémoire de
licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 - 2000, inédit.
3. KAMBALE VYALIRENDI, Analyse sociologique des facteurs
politiques et socio - économiques freinant le développement de la
zone de Lubero, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 -
2000, inédit.
4. KIMBERE KITHAKA, Le rôle des facteurs socio -
politiques dans l'effritement du pouvoir traditionnel local au Nord -
Kivu, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1994,
inédit.
5. LISSENDJA BAHAMA, Problématique de soutien
populaire aux mouvements rebelles en RDC, Mémoire de licence en
SPA,FSSAP, UNIKIS, 1997 - 1998, inédit.
6. LUKONGO KALONGE, Préalables à une
cohabitation inter étatique dans la sous - région de grands lacs
africains, opinions des enseignants de la FSSAP, Mémoire de licence
en SPA, FSSAP, UNIKIS, 2003 - 2004, inédit.
7. MBUSA NYAMWISI, Introduction à l'étude de
l'ethnicité au Kivu montagneux, cas de la région du Nord -
Kivu, Mémoire de licence en sociologie, FSSAP, UNIKIS, 1989,
inédit.
8. RUGUYEN, B., Problématique de la
pénétration des Banyarwanda dans le Kivu montagneux, cas de la
zone d'Uvira, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1998,
inédit.
9. SAFARI, NG., La question de l'intégration et de
cohabitation pacifique des ethnies au Nord et Sud Kivu : Essai d'analyse
sociologique, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999,
inédit.
IV. NOTES DE COURS
1. EKILI TABU, Introduction à la science
politique, G2 SPA, FSSAP/UNIKIS, 2001 - 2002, inédit.
2. Idem, Systèmes politiques comparés,
L1 SPA, FSSAP / UNIKIS, 2003 - 2004, inédit.
3. ESSISO ASIA AMANI, Méthodes de recherche en
sciences sociales, G3 SPA et G2
Sociologie, FSSAP / UNIKIS, 2002 - 2003, inédit.
4. Idem, Méthodes de travail scientifique, G1
SPA et Sociologie, FSSAP/ UNIKIS,
2000 - 2001, inédit.
5. LUAMBA, K., Cours de Droit financier, G3 droit,
UNIKIN, 1992 - 1993, inédit.
V. DICTIONNAIRES
1. Nouveau Petit Robert, Dictionnaire alphabétique
et analogique de la langue Française, Le Robert, Paris, 2002.
2. Nouvelle Encyclopédie BORDAS, Paris, 1985,
vol. 6.
VI. AUTRES DOCUMENTS
1. Actes du colloque sur la géographie physique et
humaine du Kivu (Bukavu), mai - juin 1976.
2. Code de lois du Congo - Belge, 2eme
édition, Léopold ville, 1954.
3. Rapport VANGU, Le Zaïre d'aujourd'hui face
à la nationalité ; Kinshasa, 1994.
4. La Référence Plus N°1344. du 28
Juillet.
TABLE DES MATIERE
EPIGRAPHE
DEDICACE
AVANT PROPOS
INTRODUCTION 1
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 12
1.1. Cadre conceptuel 12
1.1.1. La question nationale 12
1.1.1.1. L'Etat 12
1.1.1.2. La nation 16
1.1.2. La question locale 17
1.2. Notion de système politique 17
1.2.1. Le système 18
1.2.1.1. Définition 18
1.2.1.2. Conception de David Easton 18
1.2.1.3. Conception de Talcott Parsons 18
1.2.1.4. Conception de ALMOND POWEL 19
1.2.2. Le système politique 19
1.2.3. La communication politique 21
1. 3. Cadre historique 22
1.2. 1. Revue historique de la nationalité congolaise
22
1.3.1.1. Avant l'E.I.C 23
1.3.1.2. Pendant l'E.I.C 23
1.3.1.3. Sous l'empire du Congo Belge 24
1.3.1.4. Après l'indépendance 25
1.3.2. Les origines des Banyarwanda en RDC 27
1.3.2.1. Le partage de l'Afrique 28
1.3.2.2. La déportation 30
1.3.2.3. L'exil et l'infiltration 31
CHAPITRE DEUXIEME : DE LA GRANDE QUESTION DU KVU
AUX GUERRES DITES DE LIBERATION 33
2.1. Du concept Banyarwanda 33
2.1.1. Au sens restreint 33
2.11.2. Au sens large 35
2.2. Le Kivu, un espace ou peuplement conflictuel 36
2.2.1. Du peuplement de l'espace Kivu 36
2.2.2. Des conquêtes 37
2.2.3. Du peuplement additionnel 38
2.1. L'équation bivariée de la question
Banyarwanda au Kivu 39
2.3.1. La question identitaire 40
2.3.1.1. La création d'entités 40
2.3.12. La quête de la nationalité 42
2.3.2. La question foncière 43
2.3.3. Le revers de deux questions 44
2.4. Deux rebellions Banyarwanda 45
2.4.1. Historique de la rébellion en RDC 45
2.4.2. Les Banyarwanda à l'origine de deux guerres
46
2.4.2.1. Le Kivu guêpier 46
2.4.2.2. Les rébellions Banyarwanda 49
CHAPITRE TROISIEME : LA PROBLEMATIQUE NOUVELLE DE
LA QUESTION BANYARWANDA EN RD CONGO 52
3.1. L'opinion populaire 52
3.2. Les facteurs de l'élan nouveau 54
3.2.1. La mégestion de la question du Kivu 54
3.2.1.2. Au niveau foncier 54
3.1.1.2. Au niveau de la nationalité 55
3.1.1.3. Au niveau de la gestion des réfugiés
55
3.1.1.4. Insécurité orchestrée par les
forces de l'ordre 55
3.1.2. La double intervention du Rwanda 56
3.1.2.1. Démantèlement du guêpier 56
3.1.2.1. Esprit expansionniste 57
3.1.2.2. Enjeux économiques 57
3.1..3. L'immixtion politique 58
3.3. Physionomie nouvelle du phénomène 59
3.3.1. Les acteurs 59
3.3.1.1. Le bloc pro -Tutsi 60
3.3.1.2. Le bloc pro -Hutu 60
3.3.2. Les enjeux 61
3.4. Conséquence nouvelles de la question 62
3.4.1. Les conséquences économiques 62
3.4.2. Les conséquences socio-politiques 63
3.5. Essai Théorique et thérapeutique 65
3.5.1. Essai théorique 65
3.5.2. Essai thérapeutique 67
CONCLUSION 68
BIBLIOGRAPHIE 71
TABLE DES MATIERES 76
* 1 G., ROCHER, Introduction
à la sociologie générale, tome III, 2d H.MH., Paris,
1968, p. 1.
* 2 P., BALTA, et C., ROULLEAU,
La vision Nassérienne, éd Sindbad, Paris, 1982, p. 90.
* 1 J.L., REMILLEUX, Mobutu,
dignité pour l'Afrique, Albin Michel, Paris, 1989, p. 46.s
* 1 ESSISO ASIA AMANI,
Cours des Méthodes de travail scientifique, inédit, G1
SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 - 2000.
* 2 BANGALWA Mapatano,
Problème de nationalité des populations frontalières
de l'Est du Zaïre : cas actuel de la ville de BUKAVU au KIVU,
Mémoire de SPA, FSSAP, UNIKIS, 1988, inédit.
* 3 MBUSA Nyamwisi,
Introduction à l'étude de l'ethnicité au KIVU
montagneux, cas de la région du Nord - KIVU, Mémoire de
licence en sociologie, FSSAP/ UNIKIS, 1989, inédit.
* 1 RUGUYE, B,
Problématique de la pénétration de Banyarwanda dans le
KIVU montagneux, cas de la zone d'UVIRA, Mémoire de licence en SPA,
FSSAP / UNIKIS, 1988, inédit.
* 2 SAFARI, Ng., La question
de l'intégration et de cohabitation pacifique des ethnies aux Nord -
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* 3 MULUMBATI NGASHA, op. cit,
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* 2 Nouveau petit Robert,
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* 3 Th ., KOAVI GOUDOU,
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* 2 R., G., SCHWARTZENBERG,
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* 1 R., G., SCHWARTZENBERG, op.
cit., p. 114.
* 1 Idem, p. 36.
* 2 R., G., SCHWARTZENBERG, op.
cit , p. 54.
* 1 SCHWARTZEN BERG, op. cit.,
p. 114.
* 1 KABUYANGA SEBAGABO, Op.Cit.
P. 45.
* 1 TSHIBASU TSHIABU KALALA,
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* 1 KALALA M.M. et alii, La
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* 2 KALALA M.M. et alii, op.
cit. pp. 9 - 14.
* 3 Code des lois du Congo
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* 1 J., BURLET,
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* 2 KABUYANGA SEBAGABO, Op.
Cit, p. 46.
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* 2 MM. KALALA et alii, op.
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* 1 J., OTEMIKONGO MANDEFU, La
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* 1 E. DEHOUX, L'effort de paix
au Congo, éd. Robert Stoas, Bruxelles, 1946, p. 71.
* 2 BAGALWA MAPATANO, op. cit.,
p. 45.
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* 1 VANGU
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* 1 E., VENDERSTRAETEN, op.
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* 2 P. Matthieu et MAFIKIRI
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escalade conflictuel (1930 - 1995) », in Cahier du CEDAF,
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* 3 1 LUKONGO KALONGE,
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- région des grands - lacs Africains, opinion des enseignants de la
FSSAP, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 2003 - 2004,
inédit, p. 28.
* 1 VANGU MAMBWENI, op. cit.,
p. 40.
* 1 P., MATHIEU et MAFIKIRI
TSONGO, op. cit., p. 46.
* 2 B. VERHAAEGEN, et alii,
« Congo 1963 » in Dossier CRISP, 1964, pp. 347 -
355.
Voir aussi « Congo 1962 » in Dossier
CRISP, Bruxelles, 1963, p. 273 - 274.
* 1 J.L., « La
question de la nationalité au Kivu », in Politique
Africaine, n° 41 (1991), pp. 32 - 40.
* 2 O. NDESHYO RURIHOSE ,
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ElectroniqueAssyst, Kinshasa, 1992, p. 14.
* 1 KAMBALE VYALIRENDI,
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* 1 M. MERLE, op. cit., p.
45.
* 1 B. WILUNGULA, Fizi 1967
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* 2 J. GERARD LIBOIS et J. VAN
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* 1 B. VERHAEGEN,
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* 2 J. VANDERLINDEN, et alii,
Du Congo au Zaïre, essai de bilan 19960 - 1980, Bruxelles, CRISP, 1981, p.
126.
* 3 B. KABAMBA, O. LANOTE, OP.
cit, pp. 130 - 133.
* 1 Les représailles
faites par les FAZ au Nord - Kivu ont fait que les Maï - Maï les
considèrent comme pro - Magrivi qu'il faut combattre au même titre
que la Magrivi.
* 1 P., Mathieu et alii,
« Cohabitation imposée et tension politique au Nord - Kivu en
1939 - 1994, une trajectoire conflictuelle », In Cahier de
CEDAF, n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, p. 19.
* 2 C., BRAECK MAN, La
campagne victorieuse de l'AFDL, éd.CRISP, Bruxelles, 1998, p. 8.
* 1 LISSENDJA BAHAMA,
Problématique du soutien populaire aux mouvements rebelle en RDC,
Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 1999 - 2000, Inédit,
p. 45.
* 2 La Référence
Plus n° 1344 du 28 juillet 1998, p. 1.
* 1 OTEMIKONGO MANDEFU, " La
gestion des réfugiés comme impératif de résolution
et de gestion de conflit en RDC in la prévention des crises et
instauration d'une paix durable en RDC, éd.IDLP, Kinshasa, 2001, P.
108.
* 1 KABUYANGA SEBANGABO, op.
cit., p. 50.
2 OTEMIKONGO MANDEFU,op .cit.,p101.
* 1 B, KABAMBA, O .,
LANOTTE, Guerre au Congo - Zaïre ( 1996 - 1999): Acteurs et
scénarios, in Cahier du CEDAF, n° 39 - 40, Harmattan,
Tervuren, 1999, p. 154.
* 2 B.KABAMBA, 0. LA NOTE, op.
cit p154
* 1 F.,REYNTJENS, H.,MARYSSE,
L'Afrique des Grands Lacs, annuaires 1997-1998,Anvers Paris,centre
d'étude de la région des Grands Lacs, coll. Afrique des
Grands-papas' Harmattan, 1998,p62.
* 1 P.,
DUPONT « la communauté internationale face à la
question de l'intervention humanitaire lors de la rébellion (octobre -
novembre 1996) »in L'Afrique des Grands - Lacs, Annuaires
1996-1997, Harmattan,Anvers Paris,1997,pp206-207.
* 1 MUTAMBA LUKUSA,
Redresser l'économie du Congo, Bilan et
conditionnalités, Harmattan, Paris, 2001, pp. 106 - 108.
* 1 E. NJOH MOUELLE, De la
médiocrité a l'excellence, éd. CLE, Yaoundé,
1998, p. 40.
* 2 N., ORNESTEIN et S ;
ELDER, Politique et groupe dépression, Nouveaux horizons,
Washington DC, 1982, p. 53.
* 1 J. OTEMIKONGO MANDEFU, op.
cit., p. 110.
* 1 On parle de somalisation
pour signifier l'administration calquée sur l'importance ethnique, eu
égard aux seigneurs de guerres qui se sont accaparés chacun
une région de la Somalie.
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