Directeur de mémoire : Liliane Pierre
Les limites de la décentralisation dans la
gestion des services dans les quartiers précaires dans ville de
Sikasso : Le cas de Kapélékourou.
DEMBELE Aliou
MASTER «URBANISME ET TERRITOIRES»
Mention «URBANISME»
Mémoire 1ère
année
|
Institut d'Urbanisme
de Paris
|
|
MASTER «URBANISME ET TERRITOIRES»
Mention «URBANISME»
Mémoire 1ère
année
DEMBELE Aliou
Les limites de la décentralisation dans la
gestion des services dans les quartiers précaires dans ville de
Sikasso : Le cas de Kapélékourou.
Directeur de mémoire : Liliane Pierre
|
Sommaire :
Sommaire : · 3
Introduction 4
Partie I : le processus de décentralisation au Mali 8
Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une gestion
décentralisée 9
Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers spontanés 17
Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain
19
Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude
20
Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière
d'équipements et de services 28
Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des
équipements dans les quartiers
précaires 35 Chapitre 5 : la décentralisation,
un obstacle supplémentaire dans la gestion des services
dans les quartiers spontanés 36 Chapitre 6 : Quelles
perspectives dans la gestion des services dans les quartiers précaires
40
Conclusion : 42
Bibliographie 44
Introduction
Depuis l'origine des villes africaines, la gestion des
services de base a toujours suscité des problèmes. Le cas le plus
prononcé est celui des quartiers précaires où
l'installation anarchique des habitants ne tient compte d'aucune règle
d'urbanisme, le souci premier des habitants étant de trouver un endroit
où habiter. Pendant longtemps l'Etat était l'acteur principal de
la gestion de ces services avec un pouvoir centralisé. Depuis plus d'une
décennie, la gestion des services dans les villes a changé. Elle
est passée de l'autorité centrale qui est l'Etat vers les
collectivités locales. Ce nouveau phénomène résulte
d'un processus de décentralisation qui se traduit par un transfert de
compétences vers l'échelon locale. Le Mali, situé au coeur
de l'Afrique Occidentale ne fait pas exception à cette règle. En
effet, la décentralisation a été faite, si on en croit les
textes, dans un souci de :
- Prolonger le processus de démocratisation à la
base ;
- redonner le pouvoir de gestion locale aux populations ;
- créer un cadre propice à la promotion des
initiatives locales.
Ces différents points mettent l'accent sur les acteurs
sociaux aidant à aménager leur environnement et se distinguent de
la gestion étatique socio- spatiale. Ce qui est une innovation dans le
mode de gestion et de la production des services urbains. D'une gestion
centralisée des services urbains vers une gestion
décentralisée, il y a un changement de mode de gestion en termes
d'aménagement. Comment ce changement s'opère t-il?
Le basculement du premier vers le second nécessite un
transfert tant sur le plan des ressources financières que sur le plan
humain. Qu'en est-il réellement sur le terrain ?
Dans le cadre de l'atelier national du 2 juin 2000 au Mali,
les compétences suivantes ont été transféées
aux communes : la santé, l'approvsonnement en eau, l'assainissement et
l'éducation. Ceci signifie que les collectivités locales doivent
être en mesure de régler les problèmes liés à
ces services dans les villes et plus encore dans les quartiers spontanés
où le problème est plus visible. Notre étude tentera
d'apporter des éléments de réponse aux questions
posées sur les problématiques de gestion des services dans les
quartiers précaires à travers l'étude de cas de
Kapélékourou, un quartier spontané dans la ville de
Sikasso (carte n°1) situé au sud du pays.
Carte 1 : carte administrative du Mali
Pour trouver des éléments de réponse
à ces problématiques liées à la gestion des
services dans les quartiers d'habitats précaires, une
méthodologie basée sur différents outils a
été adoptée.
J'ai commencé par faire une recherche bibliographique
en rapport avec le sujet avant de procéder à des recherches de
terrain. Ces recherches documentaires ont été basées sur
la consultation des livres de référence, des articles et des
revues dans les bibliothèques universitaires et la consultation des
sites Internet. Cette recherche documentaire a été
complétée par le travail de recherche que j'avais mené sur
le terrain dans le cadre de mon mémoire de maîtrise de
l'année dernière sur le quartier. Au cours de cette recherche,
j'avais réalisé une enquête comportant 45 questions (cf.
annexes). Je me suis servi des résultats de certaines de ces questions.
Le questionnaire comportait des questions ouvertes, fermées et des
questions semi directives. Pour avoir un panel représentatif de la
population (selon l'age, le sexe, la profession) dans le quartier, j'ai
réalisé mon enquête à des moments différents
de la journée (très tôt le matin, à midi ou
après la prière du soir).
Toutefois, le caractère aléatoire employé
de cette enquête fait que les résultats obtenus sont peu fiables
car il est difficile de vérifier la représentativité du
panel dans l'espace et dans le temps.
J'ai aussi utilisé la photographie pour illustrer des
points, pour enrichir les explications et donner des exemples sur les
phénomènes qui ont attiré mon attention au cours de cette
recherche.
Mon terrain n'étant pas en France, je me suis beaucoup
servi d'Internet pour faire mes entretiens avec le logiciel Skype grâce
à la collaboration et au dévouement de mon frère sur
place.
Le temps a été une contrainte importante pour
mon travail. Le fait d'avoir changé trois fois de sujet suite à
des facteurs indépendants de ma volonté a été une
très grande difficulté dans la réalisation de ce
travail.
Après une présentation générale du
contexte global de l'urbanisation et de la gestion urbaine en Afrique, nous
parlerons ensuite des grandes étapes du changement politique et
institutionnel qui s'est ajouté sur la question de la gestion urbaine au
Mali pour ensuite faire une présentation générale du
terrain d'étude.
Dans un second temps, après une évocation du
cadre de vie des habitants de Kapélékourou passant par une
description et un état des lieux des services sur place, leur
utilisation, la mise en cause de la décentralisation
sera au coeur du sujet dans la troisième partie. Cette politique de
décentralisation est un processus à décomposer et à
analyser car il s'inscrit dans un cadre particulier : celui d'une collaboration
entre l'Etat et les collectivités où chacun à
désormais son rôle à jouer dans la gestion urbaine.
Partie I : le processus de décentralisation au
Mali
Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une
gestion décentralisée
I.1.1- Le contexte global de la gestion urbaine en
Afrique
La plupart des centres urbains du continent africain
connaissent aujourd'hui un ensemble de phénomènes qui ont
amené les experts, les acteurs du développement et les citadins
à reconnaître l'existence d'une véritable crise urbaine,
plus ou moins aggravée selon les contextes. Les villes du sud sont
aujourd'hui frappées depuis une vingtaine d'années par une
explosion sociale et démographique, qui s'illustre par un taux de
croissance urbaine le plus élevé au monde, et avec pour
conséquences principales un accroissement de la pauvreté et une
dégradation accélérée de l'environnement, dans un
contexte de désorganisation généralisée des
structures de gestion urbaine. Si on remontait 15 ans plus tôt, on
pourrait observer une absence quasi-totale de gestion urbaine planifiée,
résultat d'une concertation d'aménagement urbain ancré
dans la réalité des différents contextes urbains, en
raison d'une vision du développement urbain encore largement
dominée par une approche centralisatrice descendante, (du haut vers le
bas), le rôle prépondérant de l'Etat, et la
négligence de l'apport potentiel ascendant (du bas vers le haut) des
acteurs locaux (municipalités, populations, acteurs
économiques).
Face à l'ampleur de cette crise urbaine, une prise de
conscience progressive s'est opérée vis à vis de la
complexité des villes africaines et de leur développement mal
contrôlé, pour reconnaître petit à petit la
multiplicité des courants et faits politiques, économiques et
sociaux- culturels qui façonnent l'univers urbain africain de nos jours.
Pendant la même période, les responsables politiques et les
décideurs ont commencé à reconnaître leur
incapacité à gérer la crise sans la collaboration des
acteurs locaux.
Une des solutions proposées à cet effet est la
décentralisation de la gestion de la ville pour mieux saisir la
diversité des situations. Cette diversité de situations peut se
lire à différentes échelles. D'un pays à un autre,
d'une ville à l'autre à l'intérieur d'un même pays
et à une grande échelle, d'un quartier à un autre au sein
d'un même espace urbain.
L'adoption de la décentralisation a commencé
dans les années 90 en Afrique et « L'une des raisons
fondamentales qui légitiment la décentralisation aux yeux des
populations africaines est sa capacité a faire mieux que le
système antérieur de centralisation en la matière de
services public de base (~) la démocratie locale elle-mrme n'a de sens
que si elle débouche à terme sur la constitution d'équipes
municipales capables d'améliorer le
quotidien des populations dans la fourniture physique des
services essentiels suivants : l'eau potable, gestion des déchets et
assainissement, santé et éducation primaire etc.
»1. Cet objectif a été mis en place au Mali
grâce à une reforme institutionnelle et le transfert des
compétences aux communes qui ont désormais la
responsabilité de ces services de base.
I.1.2- Les fondements de la politique de
décentralisation au Mali
Les bases de la décentralisation actuelle au Mali ont
été fixées depuis la période coloniale2.
Nous ne présenterons que quelques grandes étapes dans
l'évolution de cette décentralisation. Suite au renversement du
pouvoir dictatorial du général Moussa Traoré en mars 1991,
le pays entame de vastes reformes administratives. Du 29 au 12 juillet se tient
une conférence nationale dans laquelle les orientations du pays sont
définies. Une des premières orientations a été
l'adoption d'une nouvelle constitution en 1992. Deux séries de
dispositions se trouvent dans cette constitution notamment dans ses articles 97
et 98. Ces deux articles stipulent que :
- Les collectivités territoriales sont
créées et administrées dans les conditions définies
par la loi ;
- Les collectivités s'administrent librement par des
Conseils élus et dans les conditions fixées par la loi. Dans la
même continuité :
- le 11 février 1993, la loi n°93-008/AN-RM
détermine les conditions de la libre administration des
collectivités territoriales ;
- le 12 avril 1995, la loi n°94-009/AN-RM porte code des
collectivités territoriales ;
- le 7 juillet 2000, la loi n°00-042 détermine les
ressources fiscales des collectivités
locales.
Pour entreprendre cette réforme, différentes
structures ont été mises en place. Il s'agit :
du Ministère de l'Administration et des
Collectivités Locales (MATCL) : celui-ci a élaboré et
mis en place la politique nationale de la décentralisation ;
de la mission de décentralisation :
créée en 1993, elle fut chargée de concevoir, de proposer
et de faciliter la mise oeuvre de la décentralisation. Elle a
été dissoute en 2001 et a été remplacée par
la Direction Nationale des Collectivités Territoriales (DNCT) ;
1 PDM « Etat de la décentralisation en Afrique
».
2 1918 : création de la commune de Bamako et de Kayes.
1954 : Création de la Commune de Sikasso etc.
du Haut Conseil des Collectivités Territoriales
(HCCT) : il fut créé par la constitution pour assurer la
représentation des collectivités locales ;
de l'Association de Municipalités du Mali (AMM),
issue de la transformation de l'association des maires (AMM) : elle mène
un travail de sensibilisation des élus locaux à travers des
rencontres telles que le forum des maires, les journées nationales des
communes.
I.1.3- La décentralisation et le découpage
communal : une concertation nationale
Avant de procéder au découpage, la mission de
Décentralisation a mené plusieurs rencontres d'information et de
concertation de la population dans tous les villages du territoire. La
société civile a été directement impliquée
dans la création des communes. Il a été demandé aux
villages et fractions de proposer eux-mêmes les regroupements en vue de
la constitution de l'espace des communes et désigner son chef lieu.
L'opération de réorganisation territoriale a
permis de découper le territoire en communes rurales et urbaines suivant
des critères préalablement établis et soumis à des
concertations. Ces critères sont :
- Le critère Socio
culturel : basé sur le respect des
solidarités communautaires, il conditionne directement la qualité
de la concertation nécessaire qui devra se développer entre les
différents acteurs de la vie politique ;
- Le critère Démographique
: Ce critère a tenu compte de la répartition des populations
dans l'espace (densité de la population) que des mouvements de la
population.
La mission de décentralisation a proposé les
chiffres suivants pour la constitution des communes :
- 15 à 20 villages et/ou fractions par commune rurale
(23 villages en moyenne) - 10.000 à 25.000 habitants (15.000 habitants
en moyenne) dans une commune - Les critères de distance
et d'accessibilité : Un chef lieu de la commune
accessible
pour tous :
Le chef lieu de la commune doit obéir aux
critères suivants : - Avoir une population supérieure à
1500 habitants ;
- Avoir une bonne accessibilité depuis les autres villages
; - Bénéficier au moins des équipements sociaux collectifs
;
- Abriter un centre d'activités commerciales et/de
regroupement : foire, centre de santé, école etc....) ;
- Etre le centre ou l'antenne d'un projet de
développement local ;
- Etre un village- mère ou un village d'ancienne
chefferie.
Le critère de viabilité économique
est basé sur la capacité á fournir les services
économiques, sociaux et culturels nécessaires á financer
le développement.
La viabilité économique de chaque commune
était un objectif essentiel, ce critère pouvait évoluer
notamment en identifiant et quantifiant les ressources dont :
- - les ressources naturelles ;
- - les ressources agricoles ;
- les ressources économiques des populations ;
- la présence de centre d'échanges de foire ;
- - la présence de projet de développement, d'ONG
;
- - le niveau de complémentarité des
activités économiques et sociales.
Ce critère était directement conditionné
par le rapport entre les ressources et les besoins nécessaires pour les
équipements et infrastructures, les projets productifs, le programme de
développement et d'aménagement.
Le critère géographique et spatial : Une
commune sur un terrain unitaire :
Ce critère comporte beaucoup de variantes. Il conditionne
la cohérence de la future commune eu égard :
- - á la superficie de la commune (de 700 á 2.000
km2) ;
- - à l'intégrité des terrains ;
- la cohésion agro- écologique ; au mode
d'organisation spatiale des communautés (densité, dispersion,
points commun) ;
- á l'héritage des formes d'organisation
administrative précédente ;
- - à l'existence d'entités déjà
fonctionnelles (à l'intérieur desquelles la communication est
facile).
L'application des critères de découpage a
débouché sur la création de 682 nouvelles communes. La
création des communes devrait aboutir á la suppression des
arrondissements, les cercles et les régions redéfinis dans un
processus ascendant á partir de regroupement de communes3.
Les communes pour leur part sont issues du regroupement de plusieurs villages,
et deviennent la plus petite entité du dispositif administratif.
3 La réorganisation des cercles et des
régions n'a pas encore eu lieu pour des raisons politiques.
I.1.4- L'organisation administrative au Mali
Celle-ci repose sur un système administratif à
trois niveau : la commue, le cercle et la
région. La capitale Bamako est régie par un
statut particulier : le District. Cette structure actuelle de l'administration
territoriale résulte d'une loi de 1995. Le système
présente une certaine cohérence. L'ensemble du territoire est
divisé en huit régions. Chaque région se subdivise en
cercle. Les 49 cercles du pays sont composés de communes rurales ou
urbaines.
Tableau 1 : Organisation administrative et
territoriale
Découpage territorial
|
Collectivités.
|
Circons. administr.
|
Organe Délibérant
|
Organe exécutif
|
Organe déconcentré/ de tutelle
|
Dénomination Nbre
|
Locales
|
Région
|
08
|
Oui
|
Oui
|
Conseil de régional
|
Président du
conseil régional
|
Haut commissaire
|
Cercle
|
49
|
Oui
|
Oui
|
Conseil de cercle
|
Président du
conseil
de cercle
|
Délégué du gouvernement
|
District
|
01
|
Oui
|
Oui
|
Conseil
du district
|
Mairie du
district
|
Ministère des coll. Locales.
|
Commune
|
701 dont 682 Nouv
|
Oui
|
Non
|
Conseil communal
|
Maire
|
Délégué du gouvernement
|
Villages/fraction
|
5500
|
Non
|
Oui
|
Conseil de village
|
Chef de village
|
Maire
|
Quartier
|
|
Non
|
Oui
|
Conseil de quartier
|
Chef de quartier
|
Maire
|
Source : PDM (Partenariat pour le développement Municipal)
I.1.5- L'élection des élus au niveau communal
Les responsables de la commune sont élus au suffrage
universel. En cela, ils deviennent les dépositaires d'un pouvoir
confié pour une durée limitée et pour des tâches
précises pour lesquelles les électeurs les ont choisis. Ils ont
un pouvoir de décision assorti d'un devoir de rendre des comptes. Ils ne
relèvent donc plus d'une structure centrale et étatique lointaine
mais bien des citoyens qui les ont élus et qui les légitimisent.
Tous les citoyens d'une commune âgés de 18 ans au moins peuvent
être électeurs. Ces mêmes citoyens s'ils sont
âgés de plus de 21 ans au moins peuvent être candidats. Ce
mode de désignation des responsables
de la commune par les citoyens est une dimension importante de la
démocratie au niveau local.
Le Conseil Communal est l'organe
délibérant de la commune. Ses membres sont tous élus par
les populations qui résident dans la commune. Le conseil Communal
représente un peu au niveau local ce que l'Assemblée nationale
représente au niveau national. Le conseil Communal désigne parmi
ses membres le Maire et ses Adjoints. Ceux-ci forment en quelque sorte le
"l'exécutif" de la commune. Ils rendent compte de leurs activités
au Conseil Communal. Ils sont donc les responsables de la commune.
Les principaux responsables de la commune sont donc
élus par les habitants de la commune. C'est un des principaux enjeux de
la réforme de décentralisation que de confier des
compétences administratives et techniques et la responsabilité de
la gestion des affaires locales à des élus et d'approfondir ainsi
le processus de démocratisation engagé à la tête de
l'Etat en le portant à la base.
Cet approfondissement de la démocratie
représente l'objectif majeur de la réforme. Il traduit un souci
fondamental de respect des droits de l'homme et notamment de ses droits civils
et politiques.
Les conseillers communaux sont élus pour une
période de cinq ans au suffrage universel secret. Les conseillers
sortant peuvent être réélus. Le système
électoral appliqué est un scrutin de liste à la
représentation proportionnelle. Ceci signifie que les électeurs
votent pour des listes qui se répartiront le nombre de sièges
prévus proportionnellement aux pourcentages qu'ils auront obtenus,
sachant qu'une liste n'ayant pas obtenu 5 % des voix n'obtiendra aucun
siège. Le nombre de conseillers communaux pour une commune est
fixé par la loi et proportionnel au nombre d'habitants :
- 11 conseillers pour les communes de moins de 10 000
habitants ; - 17 conseillers pour les communes de 10 000 à 20 000
habitants ; - 23 conseillers pour les communes de 20 000 à 40 000
habitants ; - 29 conseillers pour les communes de 40 000 à 70 000
habitants ; - 33 conseillers pour les communes de 70 000 à 100 000
habitants ; - 37 conseillers pour les communes de 100 000 à 150 000
habitants ;
- 41 conseillers pour les communes de 150 000 à 200 000
habitants ; - 45 conseillers pour les communes de plus de 200 000 habitants.
I.1.6- L'étatEdesElie1[ Een matière de
transfert des compétences au Mali
Le transfert de compétences consacre le principe de la
prise en charge de la gestion par les collectivités territoriales des
attributions légales qui leur sont reconnues en la matière, deux
grandes évolutions sont intervenues à ce sujet.
La première évolution, intervenue
dès l'installation des organes des collectivités territoriales en
1999, a été marquée par le transfert des
compétences d'administration générale (état civil,
recensement, police administrative, hygiène et assainissement, archives
et documentation, etc.). Aujourd'hui, les collectivités assument, la
plupart des charges et responsabilités liées à l'exercice
de ces compétences.
La deuxième évolution est liée aux
décrets n° 02-313, 314 et 315/P-RM du 04 juin 2002 fixant les
détails d'exercice des compétences transférées dans
les domaines de l'éducation, de la santé et de l'hydraulique
rurale et urbaine. L'adoption de ces décrets a constitué un
signal fort à l'attachement des autorités à mettre
davantage de contenu à la décentralisation. Le tableau n°2
montre l'état actuel des compétences transférées au
niveau des communes.
Tableau 2 : Tableau des compétences
transférées au niveau des communes
|
Santé
|
|
Education
|
|
Hydraulique
|
·
|
Elaboration de mise en oeuvre du plan de développement
sanitaire.
|
·
|
Elaboration de mise en oeuvre du plan de développement
de
|
·
|
Elaboration et mise en oeuvre du plan de développement
et de l'hydraulique
|
·
|
Création et entretien des
infrastructures.
|
|
l'éducation.
|
|
(alimentation en eau potable).
|
|
|
·
|
Elaboration de la carte scolaire.
|
|
|
·
|
Conclusion de la convention
mutuelle avec les associations de
|
·
|
Construction et entretien des infrastructures
|
|
|
|
gestion des centres de santé
(ASACO,).
|
|
scolaire et préscolaires.
|
·
|
Construction et entretien des infrastructures.
|
·
|
Recrutement des personnels.
|
·
|
Détermination des
modèles spécifique n'appartenant pas à la
nomenclature nationale.
|
|
|
·
|
Subventions aux ASACO.
|
|
|
|
|
·
|
Autorisation de création des
|
·
|
Recrutement et gestion du
|
|
|
·
|
centres de santé.
Mise en place des stocks initiaux de roulement en
médicaments essentiels.
|
·
|
personnel.
Subventions aux écoles communautaires.
|
· Contrôle et suivi des structures agrées
de gestion des infrastructures.
|
·
|
Lutte contre la vente illicite de médicaments.
|
·
|
Organisation et fonctionnement des cantines.
|
|
|
·
|
Mise en place des politiques et stratégies nationales
de prévention et de lutte contre les
|
·
|
Organisation des examens.
|
|
|
|
maladies.
|
·
|
Productions des statistiques scolaires.
|
·
|
Recrutement des exploitants chargés du fonctionnement
des infrastructures.
|
·
|
Mobilisation sociale autour des objectifs sanitaires.
|
·
|
Suivi des centres d'alphabétisation.
|
|
|
Source : PDM. Partenariat pou le Développement
Municipal.
Notre travail ne portera que sur ces services de base à
travers l'étude du cas de Kapélékourou. Après une
présentation générale, nous ferons un diagnostic des lieux
en matière des services existant dans le quartier.
Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers
spontanés
I.2.1- Importance des quartiers spontanés dans le
tissu urbain de Sikasso
Contrairement aux autres capitales régionales du pays
où les quartiers spontanés tendent à régresser ou
disparaître (pour différentes raisons encore mal connues),
l'habitat spontané a progressé à Sikasso pendant les
trente dernières années.
Avant 1970, il n'existait pas beaucoup de quartiers
spontanés à Sikasso. C'est à partir de 1980 que ces
quartiers se sont multipliés dans la ville. On peut donc
considérer que la période de prolifération de quartiers
spontanés est celle qui va de 1980 à nos jours. En effet, les
quartiers spontanés concentraient 6% des cours urbaines lors du
recensement de 1987. En 1990, sur les 82 800 habitants que comptait l'ensemble
de la ville de Sikasso, plus de 10% de la population sikassoise étaient
en situation irrégulière4. Selon une autre source, en
1996, sur les 23 000 ha de superficie de la ville, 20% étaient
occupé par les quartiers spontanés5. En 2005, sur les
24 quartiers administratifs que compte la ville, 9 quartiers sont
spontanés, soit un quartier sur trois en moyenne.
Pendant la dernière révision du Schéma
Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) de la ville de Sikasso,
les participants (consultants, fonctionnaires travaillant dans les secteurs
comme les agents de la voirie, les urbanistes, les topographes, les
décideurs de la ville...) ont classé les quartiers
spontanés en deux catégories.
I.2.2- les quartiers spontanés contigus au tissu
urbain
La première catégorie de quartiers
spontanés comprend ceux qui sont plus ou moins contigus au tissu
urbain « légal » de la ville (voir la liste des quartiers dans
le tableau n°3 et sur la carte n°4). Il s'agit de :
4 Bertrand Monique, 1991, « La Question foncière dans
les villes du Mali ».
5 Club du Sahel, 1999, « Tableau de bord de
l'économie locale de Sikasso 1996 ».
Tableau 3: liste des quartiers spontanés proches
du tissu urbain sikassois
Nom de quartier
|
Superficie
|
Nom de quartier
|
Superficie
|
01 -- Bambebabougou
|
65 ha
|
06 -- Mamassoni
|
72 ha
|
02 -- Bangoni
|
60 ha
|
07 -- Nankou diassa
|
40 ha
|
03 -- Kamélé Sirakôrô
|
60 ha
|
08 -- Sabalibougou
|
Pas de données
|
04 -- kapelékourou
|
75 ha
|
09 -- Sirakôrô route de Bouaké
|
Pas de données
|
05 -- Lafiabougou kôkô
|
Pas de données
|
|
|
Source : document officiel de la Mairie de Sikasso.
I.2.3- Le déplacement des villages vers les axes
routiers de la commune
La deuxième catégorie de quartiers
spontanés regroupe les villages qui déplacent leur
site vers les artères principales les plus proches de
la ville. Ce qui provoque un changement de phénomène
d'urbanisation. D'un étalement urbain, on passe à une
densification urbaine. Les villages concernés sont cités
ci-dessous (tableau n 4). Depuis le début de la décentralisation,
28 villages ont été rattachés à la ville de Sikasso
pour constituer la commune urbaine. Ces villages font partie intégrante
de la commune urbaine de Sikasso. Cette intégration contribue à
étendre spatialement la superficie de la ville incluant ainsi des
espaces ruraux et une discontinuité de l'espace bâti. Les
élus locaux doivent désormais composer avec ces 28 villages et
prendre en compte la gestion des services de proximité, dans le cadre
d'un aménagement global de la commune, pour créer un espace
cohérent et fonctionnel et un territoire pertinent.
Tableau 4: la liste des villages qui se déplacent
vers le tissu urbain
Nom de Village
|
Superficie
|
Nom de village
|
Superficie
|
01 -- Diakôrôla diassa
|
Pas de données
|
03 -- Zamblara
|
Pas de données
|
02 -- Yèrèlombougou
|
Pas de données
|
04 -- Zienbougou
|
Pas de données
|
Source : enquête personnelle de terrain.
Que ce soit dans la première ou dans la seconde
catégorie, nous assistons aujourd'hui dans le processus de formation des
quartiers spontanés (surtout pour les plus récents), à une
implication des topographes ou autres techniciens qualifiés qui
élaborent officieusement un plan d'occupation des sols c'est à
dire l'ensemble des axes de communication, places publiques etc., suivant des
plans qui ne répondent à aucune norme d'un plan d'urbanisme
sectoriel.
Partie II : Kapélékourou dans son
contexte urbain
Chapitre 3 : caractéristiques du terrain
d'étude
II.1.1- . TSAINRURuCTu CIIinCATICl'espace urbain
sikassois
Kapélékourou se situe à l'est de la ville
de Sikasso entre la route qui va à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) et
celle qui part à Zignasso, une commune rurale de la région de
Sikasso. Troisième de par sa superficie (75ha), ce quartier
spontané est le plus vieux du tissu urbain sikassois.
Kapélékourou, excepté au nord ouest où la zone de
maraîchage le sépare de la zone de résidence de Wayerma
extension où il tend à évoluer tant bien que mal est
quasiment enclavé par les lotissements de la ville dans ses autres
limites. Cette situation offre à Kapélékourou une
intégration physique dans l'espace urbain sikassois. Les lotissements
situés derrière le quartier bénéficient de certains
services comme le réseau d'eau et l'électricité alors que
Kapélékourou n'en a pas. Cette rupture soulève un
problème pertinent pour la ville de Sikasso : celui de l'opposition
entre continuité de l'espace urbain et une absence de connexion au
niveau des réseaux d'approvisionnement et d'assainissement. Il existe
donc une disjonction entre Kapélékourou et le reste du tissu
urbain.
S'agissant du site de notre quartier, c'est à dire les
caractéristiques physiques du milieu sur lequel il est construit, nous
pouvons distinguer trois grands ensembles : une plaine, un petit monticule et
enfin une zone marécageuse non constructible.
La plaine occupe la majeure partie du site dans le secteur Sud
-- Sud Quest du quartier. Cette plaine cède la place
dans la partie est du quartier à un petit monticule d'une vingtaine de
mètres de hauteur sur une superficie de 5 à 7 ha environ. Une
pente légèrement inclinée la fait communiquer avec la zone
marécageuse dans la partie Nord et Nord Quest du quartier, qui est
d'ailleurs en zone inondable en saison pluvieuse. Tout
Kapélékourou ne se situe pas sur une zone non constructible.
Même si le quartier continue à s'étendre dans la zone
marécageuse, le site originel n'est pas situé sur une zone non
constructible. Ce qui laisse présager une meilleure intégration
dans le tissu urbain par la suite.
Carte 2 : localisation des quartiers
spontanés
Carte 3 : plan d'application des sols
II.1.2- Caractéristiques du bâti dans le
quartier
La typologie quasi exclusive de la structure du bâti
(sauf quelques petites exceptions) est celle de la cour commune (croquis
n°1). Les habitants construisent en général sur le pourtour
de la cour un alignement de chambres « entrer coucher »6
ou de « chambre salon »7 autour d'une cour centrale servant à
la fois de desserte, de lieu de divertissement pour les enfants, de lavage de
linge et autres tâches ménagères du foyer.... Dans chaque
cour, il y a un puits pour l'approvisionnement en eau de la concession. Il y a
au moins un sanitaire dans chaque cour également, (une douche et une
latrine), les deux en un dans chaque concession que nous avons
enquêté. Deux sanitaires ou deux douches et deux WC sont en
moyenne dans chaque concession d'après les résultats de notre
enquête. Ceci est une bonne moyenne quand on sait que plus de 150
personnes se partagent une toilette dans les taudis de Nairobi au Kenya et de
Lagos au Nigeria8. Toutes les concessions ne sont pas dotées
de cuisine. C'est à dire une pièce spécialement
destinée à la cuisine où se trouvent 3 blocs de pierres
sur lesquelles les femmes préparent les repas au quotidien.
Généralement, fait office de cuisine, un coin de cour où
le vent est faible pour permettre la cuisson des repas.
En ce qui concerne le matériel utilisé pour la
construction des logements, l'utilisation du ciment pour construire une maison
entière est minime avec 18,45% des maisons du quartier. Dans cette
catégorie, nous pouvons signaler que ce sont les constructions qui
datent de moins de 10 ans de types F3 ou F4, selon les normes
européennes ou plus précisément dans le langage local au
Mali : un trois ou quatre chambres avec salon. 29% des constructions sont en
« semi dur » c'est à dire un mélange de banco et de
ciment. Dans ce mode de construction en semi dur, la fondation, les briques et
le montage de la construction se font en banco (matériau de construction
traditionnel). Seul le crépissage et le plancher des maisons sont faits
avec le ciment pour rendre la construction solide et pour éviter
l'érosion de la pluie en période d'hivernage.
Le mode de construction en banco est dominant avec 52% des
constructions. Ceci peut être expliqué par le statut
illégal du quartier où les gens ne possèdent pas encore
leur permis d'occuper, et par le manque de moyen de la population
résidente.
6 Logement composé d'une seule pièce de 9 à
12 m2 généralement ouverte sur une cour commune dans
laquelle se trouvent les sanitaires collectifs.
7 Logement composé de deux pièces, la
première ouvrant directement sur l'extérieur et desservant
l'autre. Le plus souvent, il n y a pas de sanitaires ni de cuisine
intégrée.
8 Conférence des ministres africains sur le logement et le
développement urbain à Durban du 31 janvier au 4 février
2005. www.unhabitat.org
consulté le 30 juin 2005.
La toiture des maisons reste homogène par rapport aux
constructions de la ville de Sikasso avec plus de 96% des toitures en
tôle ondulée contre seulement moins de 4% des toits en paille.
Il n'est pas dit que dans la structure du bâti, les
maisons soient construites uniquement en banco ou en ciment. Il peut y avoir
sur un méme terrain, la coexistence d'un mélange de banco et de
ciment sur une même parcelle (croquis n°1). Deux graphiques
permettent de montrer la nature de la structure du bâti et les toitures :
Graphique n°1.
Graphique 1 : Structure du bicti des concession ayant
fait l'objet de notre enqu~te.
Source : enquête personnelle de terrain mars 2005.
Croquis 1 : Plan général des maisons de
Kapélékourou.
II.1.3- Kapélékourou : le quartier des
informels
Le secteur informel constitue une grande partie de
l'économie des villes africaines et fournit la plupart des emplois de la
population urbaine. Plusieurs définitions du secteur informel existent.
Selon le Petit Larousse, est considéré comme secteur informel :
« tout ce qui n'obéit pas à des règles
déterminées ou qui n'a pas un caractère officiel.
»
Le choix actuellement fait par les statisticiens est la
combinaison de critères socioéconomiques. Est
considéré comme informel selon ces derniers, « les
entreprises familiales n'employant pas de salariés permanents, et les
micro entreprises employant de tels salariés sans les déclarer
»9 Suivant ces définitions, on peut donc mettre
dans le secteur informel un ensemble d'activités réalisées
en marge de la législation pénale, sociale et fiscale et qui
échappent à tout contrôle. (Nous considérerons comme
informel par conséquent toute structure ainsi que toute opération
financière ayant recours à des financements qui ne passent pas
par les circuits institutionnels).
Dans la région de Sikasso, l'économie informelle
représente 45% du PLB (Produit Local Brut) non agricole et 85% de la
main d'oeuvre non agricole et génère 25 milliards de
FCFA.10
A Kapélékourou, la prédominance du
secteur informel se traduit par une myriade de petits commerces et d'artisans.
On trouve quasiment à chaque coin de rue, des tabliers pour vendre des
paquets de cigarettes, des bonbons, des allumettes.... Il existe aussi des
grandes boutiques d'alimentation dans lesquelles on trouve tous les produits.
Du simple savon au sac de riz, de mil, de maïs en passant par toutes les
autres gammes de produits alimentaires. Quelques gargotières se tiennent
au bord des principaux axes de circulation qui traversent le quartier. Les
matins, quelques femmes vendent les condiments devant leur cour sur les tables
tandis que les soirs, les rues sont remplies de vendeuses de beignets etc.
Des artisans sont aussi présents dans le quartier. On y
trouve des réparateurs de vélos, de mobylettes, des fabricants de
sacs, des cordonniers, des tisserands, des forgerons, des bijoutiers, des
tailleurs...
9 Les tiers Monde : les cahiers français
n° 270.
10 Club du Sahel, 1999, « Tableau de bord de
l'économie locale de Sikasso ».
II.1.4- La structure des emplois occupés par les
chefs de ménage
En raison du faible niveau d'instruction de la population, les
chefs de ménages occupent des emplois qui ne demandent pas de
qualification particulière. Hormis les retraités, les
chômeurs et les sans emplois pour lesquels nous n'avons pas pris
d'information sur leur qualification, la plupart des métiers
effectués sont des métiers d'apprentissage manuel (qui se fait
généralement auprès d'un artisan et non dans un
établissement professionnel). L'inventaire des professions, du niveau
d'instruction et des emplois de la population du quartier est
révélateur de la structure des emplois occupés par les
chefs de ménage. On y rencontre des chauffeurs, des
marabouts11, des commerçants, des boutiquiers, des
manoeuvres, des mécaniciens ... des professions qui ne demandent pas une
très grande qualification. Le tableau n°5
présente les professions des personnes enquêtées comme
elles nous ont déclarées.
Tableau 5 : nature des emplois occupés par les
chefs de ménages
Professions
|
Nombre de personnes enquêtées
|
Commerçants
|
10
|
Chauffeurs
|
9
|
Cultivateurs
|
8
|
Marabouts
|
8
|
En retraite
|
8
|
Fonctionnaires
|
6
|
Mécaniciens
|
2
|
Source : enquête personnelle de terrain, Février
2005.
11 Maître spirituel musulman ayant acquis un
contact privilégié avec Dieu. Il peut pratiquer une forme de
guérison ou de protection basée sur le pouvoir de certains
versets coraniques. Il opère par exemple, en inscrivant ces versets sur
une tablette, en lavant et en recueillant l'encre utilisée. Cette eau
bénite est à utiliser par le patient en se lavant. Il peut aussi
fabriquer des amulettes : il inscrit les versets appropriés sur du
papier qu'il coud ensuite précieusement dans un petit étui en
cuir. Celui-ci sera porté en permanence par le destinataire. (LEROND
Frédéric, « L'autre Abidjan, étude de l'habitat d'un
quartier précaire et propositions d'interventions » L'Harmattan,
2000.)
Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière
d'équipements et de services
Le diagnostic des lieux dont il est question ici ne concerne
que les services que les collectivités locales ont la capacité de
réaliser avec les compétences transférées. Il
s'agit de la santé, l'éducation, l'assainissement et
l'approvisionnement en eau.
II.2.1- I 'lsslinisseP ent
On peut se demander comment les habitants de
Kapélékourou réalisent la gestion de leurs déchets
? Qu'en est - il dans le reste de la ville ? Après une description des
conditions de la gestion des déchets à l'échelle de la
ville, nous recentrerons l'étude sur le quartier de
Kapélékourou.
En raison de l'absence de caniveaux, tous les quartiers ne
disposent pas de système de drainage des eaux pluviales. Beaucoup de
caniveaux ont été réalisés lors du dernier mandat
de l'ancien Maire, M. Mamadou TANGARA12. Ce sont des caniveaux
à ciel ouvert. Mais malheureusement ces réalisations restent
insuffisantes et beaucoup de travaux restent à faire dans ce domaine. Le
système de collecte des eaux usées dans les fosses septiques qui
permet avec le temps une infiltration sous la terre se développe de plus
en plus.
Concernant la gestion des ordures solides, la Mairie mets des
bennes dans certains quartiers pour les reprendre une fois remplies afin de les
acheminer dans le centre de dépôt des ordures situé
à une dizaine de kilomètres au nord de la ville. Ce
système est loin de couvrir toute la ville de Sikasso. Seuls le centre
ville et quelques quartiers résidentiels comme Wayerma au nord et le
centre administratif au centre nord sont concernés par ce
système. Une des raisons pour ne pas étendre le service est le
manque de financement pour le rachat du matériel. Nous analyserons de
façon détaillée les facteurs qui freinent les
investissements dans ce domaine. Parallèlement à ce
système de ramassage, il existe dans la ville des GIE (Groupements
d'Intérêt Economiques) regroupés dans une organisation
dénommée le COTAS (Coordination des Organisations Travaillant
dans l'Assainissement de Sikasso). Ces GIE à l'exemple du CAPES sont des
entreprises privées dans le domaine. Celles - ci signent des contrats
d'un montant mensuel de 1 000 F CFA (1,50 euros) d'une durée d'un an
renouvelable avec les familles. En contre partie, l'entreprise dépose
une demi barrique chez le contractuel dans lequel il met ses ordures.
L'entreprise s'engage à enlever les ordures tous les
12 Mamadou TANGARA a fait deux mandats à la Mairie de
Sikasso entre 1994 et 2004. Nous tenons à le remercier pour le temps
qu'il nous à accordé au cours de notre recherche.
jours et à les acheminer au dépôt de
transit jusqu'au terme du contrat. Ce système a aussi des limites car
les abonnés ne paient pas correctement leur cotisation. Avec
l'intervention des GIE, le service lié à l'assainissement de la
ville tend vers une privatisation. La décentralisation ne va t-elle pas
favoriser la privatisation des services au profit des particuliers ?
A Kapélékourou, il n'existe pas de caniveaux
à ciel ouvert pour le drainage des eaux pluviales, les fosses septiques
pour permettre de récupérer les eaux usées et faciliter
l'infiltration dans le sol sont inexistantes. Les systèmes de collecte
des ordures présents dans d'autres quartiers sont également
absents. La Mairie et les entreprises privées sont absentes. Seules
13,5% des familles ont pu construire des fosses septiques chez elles pour
récupérer les eaux usées. Elles sont approximativement
12,4% à arroser leur cour avec les eaux usées pour
atténuer la poussière ou à les verser sur les
déchets pour faciliter sa transformation en fumier. La proportion des
familles versant les eaux usées dans la rue est la plus
élevée avec 74,1%. Ce qui se traduit parfois dans certaines
maisons par une stagnation ou par le ruissellement d'eaux usées (voir
photo n° 1) dans les rues du quartier en particulier derrière les
douches. Ces lieux se transforment ainsi en nids de reproduction des insectes
vecteurs de propagation des certaines maladies comme le paludisme....
Photographie 1 : un exemple d'évacuation des eaux
dans la rue
Source : DEMBELE. A, mars 2005.
De même que les eaux usées, la proportion des
habitants qui jettent les ordures ménagères sur les
décharges spontanées dans les rues est importante. Elle
représente plus de la moitié des concessions
enquêtées (64,4%). C'est ainsi que dans le quartier, on voit des
tas d'ordures communément appelés décharges à ciel
ouvert dans une rue sur trois en moyenne (photo n°2).
Photographie 2: un dépôt d'ordure à
ciel ouvert dans une rue de Kapélékourou.
Source : DEMBELE.A, mars 2005.
Toutes les familles ne jettent pas leurs ordures dans la rue
sur les décharges spontanées. Les ordures ménagères
ont une autre utilité dans la société malienne notamment
chez les cultivateurs. Elles peuvent servir de fumier pour les cultures
après transformation. C'est ainsi que 36,6 % des familles gardent les
ordures ménagères dans un coin de la cour pour les acheminer aux
champs après transformation. Décharges à ciel ouvert
associée à l'absence de système d'évacuation d'eaux
usées dans le quartier peuvent devenir vecteurs de différentes
maladies que nous verrons dans la partie suivante.
II.2.2- La santé
Comment les habitants se comportent - ils devant les maladies
dans le quartier ?
Autrement dit, quelles attitudes la population adopte t --elle
en cas de maladie d'un membre de leur famille ? Le comportement de la
population dans la gestion des ordures ménagères influence t -
il les conditions d'hygiène, de propreté et de santé dans
le quartier ? Nous allons
tenter d'aborder dans cette partie ces deux principaux
thèmes pour essayer de comprendre ce phénomène.
La ville de Sikasso ne dispose que d'un seul hôpital et
de dix centres secondaires de santé. Quelle que soit la distance des
quartiers dans la ville, en cas de maladies graves, tous les habitants de la
ville se dirigent vers le seul hôpital. Quelques maternités
existent dont une située à environ un kilomètre de notre
quartier où les femmes enceintes et les enfants en bas âge se font
soigner. En effet, les femmes du quartier fréquentent
régulièrement cette maternité pour le suivi de leur
grossesse et pour la vaccination des enfants. Le résultat de notre
enquête témoigne de cette fréquentation avec un recensement
de 100% des enfants vaccinés contre les maladies infantiles.
De façon globale, le résultat de la même
enquête révèle que le premier geste de 54,4% des familles
en cas de maladie est d'aller voir directement un médecin pour une
consultation avant de commencer tout traitement. D'autres comportements
existent en face de la maladie. En effet, l'automédication (la prise de
médicament sans avis d'un médecin pour le traitement d'une
maladie) est aussi répandue et 35,4% des familles pratiquent. La
consultation des marabouts et des guérisseurs traditionnels est moins
répandue avec 9,2% de la population. Pourtant le quartier ne manque pas
de marabouts ou guérisseurs traditionnels (voir tableau n°5) et la
consultation chez ces derniers est moins chère. Différentes
raisons peuvent être évoquées face à cette situation
: la modernisation de la société et la perte de confiance
à l'égard de ces tradi-praticiens...
On peut donc dire que Kapélékourou profite de sa
proximité géographique avec la maternité pour
accéder aux soins primaires pour les enfants et le suivi des
grossesses.
II.2.3- I 'aSSlRvisionnement en eau
Le quartier s'approvisionne en eau de deux manières :
les puits et les bornes fontaines. Le puits est la principale source
d'approvisionnement avec 87,7% des logements enquêtés. Il existe
un puits dans la plupart des cours. D'une profondeur de 3 à 6 m environ,
ces puits ne sont pas très profonds grâce à la relative
proximité du quartier de la zone marécageuse. Les
problèmes qui se posent tiennent à la pérennité en
eau de ces puits et la qualité de l'eau. En effet, pendant la
période d'hivernage, on peut se baisser avec un récipient pour
prendre de l'eau dans le puits, mais à la fin de l'hivernage, la
majorité des ces puits n'ont pas assez ou n'ont plus d'eau pour les
besoins quotidiens des familles. Surviennent alors les pénuries d'eau
dans le quartier.
Quant à la qualité de l'eau des puits, 71% de la
population pensent qu'elle est potable c'est à dire qu'on peut la boire
sans danger. 20,4% la croient non potable et 9,6% ne savent pas si elle est
potable ou pas. Ils sont 30% environ à utiliser l'eau de javel pour
traiter cette eau.
Il existe quelques bornes fontaines dans le quartier, une
dizaine environ. 11,3% des ménages se ravitaillent en eau à
partir de ces bornes fontaines. Les fontaines ne sont pas gratuites,
d'où leur faible fréquentation. Le prix de l'eau est fixé
en fonction du volume du récipient. 10 FCFA pour un seau d'eau et
jusqu'à 100 FCFA (15 centimes d'euros) pour une barrique. Ce qui rend
l'accessibilité difficile à la population. Plus de la
moitié de ces bornes ne fonctionnent pas. La gestion des bornes fontaine
est confiée à des familles dans le quartier. Celles - ci
s'occupent de l'entretien et règlent les factures à
l'énergie du Mali (Société propriétaire des bornes
d'eaux). Les bénéfices tirés de l'exploitation reviennent
de droit aux familles co-gestionnaires.
Photographie 3: une borne fontaine dans le
quartier
Source : DEMBELE mars 2005.
Le quartier est connecté au réseau d'eau dont la
ville a bénéficié avec le projet Dan Group13.
D'où la présence des bornes fontaine. Mais aucune famille ne
dispose ni de branchement clandestin comme c'est le cas dans certains quartiers
précaires d'Abidjan14,
13 Projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso de 1992
à 1994.
14 Alphonse Yapi Diayou. « Baraques et pouvoirs dans
l'agglomération Abidjanaise.
ni de branchement officiel au réseau pour diverses raisons
que nous évoquerons dans la deuxième partie de l'exercice.
II.2.4- I 'é(ucation
Les enfants âgés de 7 à 11 ans
bénéficient pour le moment de trois salles de classes pour cinq
niveaux d'études: la première, la deuxième, la
troisième, la quatrième et la cinquième année. Ce
qui fait une sorte de double vacation des élèves dans les salles
de classe. Ceci correspond au niveau de CP, CE1, CE2, CM1 et CM2 dans la
structuration de l'école dans la société française.
L'école maternelle n'étant pas très
développée dans le système éducatif malien. Les
enfants commencent généralement directement la première
année de l'école primaire à l'âge de sept ans.
Trois salles de classes pour cinq niveaux d'études
nécessitent une organisation particulière pour que chacun puisse
suivre les cours. C'est ainsi que l'organisation des cours se fait par un
système de rotation ou d'alternance afin que chaque niveau
d'études puisse suivre les cours tous les jours. Ainsi, la
première et la deuxième année qui partagent une salle de
la façon suivante : si la première année vient le matin
pendant une semaine pour les cours, la deuxième année viendra
l'après midi. Le système est inversé la semaine
d'après et ainsi de suite. Le tout est géré par six
enseignants et un directeur d'école. Construite en 1996 avec l'appui de
différentes ONG, l'école porte le nom de Mamadou SANOGO (premier
habitant installé dans le quartier par la famille TRAORE15)
et qui compte un effectif total de 433 élèves. Mais une
très forte disparité existe cependant entre les niveaux
d'études. Le graphique n° 2 montre que plus le niveau
d'étude s'élève, moins il y a d'élèves dans
les salles de classe bien que taux de réussite soit pourtant
élevé d'après le directeur de l'établissement. Les
parents d'élèves ne disposent pas de moyens suffisants pour
assurer les frais de scolarité qui vont grandissant avec
l'élévation du niveau d'étude des enfants. Ceci
expliquerait la disparité des effectifs entre les niveaux
d'études. On peut ajouter à l'explication du directeur de
l'établissement, la question de l'importance de l'école aux yeux
des parents d'élèves dans la mesure où ceux-ci produisent
le mode de vie de leur provenance (village dans la plupart des cas) dans ces
quartiers.
15 La famille Traoré est le détenteur du
droit coutumier des terres à Sikasso.
Graphique 2 : l'effectifs des différentes niveaux
d'études à l'école de
Kapélékourou
Source : enquête personnelle de terrain, mars 2005.
34
Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des
équipements dans les quartiers précaires
Chapitre 5 : la décentralisation, un obstacle
supplémentaire dans la gestion des services dans les quartiers
spontanés
I.1- Les obstacles à l'amélioration du cadre
de vie dans le quartier
Plusieurs obstacles s'opposent à l'amélioration
des conditions de vie liées aux services dans ce quartier. Nous
développerons ici deux principaux éléments qui sont : le
statut des occupants et l'avènement de la décentralisation avec
le transfert des compétences vers les collectivités locales qui
en à découlé.
I.1.1- Le statut des occupants encore mal défini sur
le plan juridique
L'ère des déguerpissements des habitants des
quartiers précaires est révolue depuis plus d'une vingtaine
d'années puisque « ce recours radical conduit à une
réinstallation aussi illégale dans un autre endroit et
entraîne des coûts16 ». La ville de Sikasso
n'a pas fait exception à cette règle de déguerpissement
vers les années 1980. Des quartiers spontanés à l'exemple
de Bangôni situé au sud de la ville ont été
démolis (cf. carte n°3) comme ce fut le cas de ce
quartier. Mais les autorités se sont rendues compte que les
opérations systématiques de « casse » ou «
d'opération bulldozer » ne réglaient en rien cette histoire
d'autant plus que celles-ci contribuent à accroître la
pauvreté d'une population déjà marginalisée dans
ses conditions de vie. C'est ainsi que les politiques de restructuration
urbaine et de réhabilitation urbaine de l'habitat spontané ont vu
le jour. Ces deux termes sont définis dans les textes de l'urbanisme au
Mali : la première comme « une opération qui consiste
à donner à un espace, urbain déjà occupé par
des populations, mais de structure parcellaire irrégulière sur le
plan physique et juridique, une nouvelle structure parcellaire sans apport
d'équipement et/ ou d'infrastructure de service
»17. Quant au second, il est défini comme une
« opération urbaine qui consiste à donner à une
zone, un espace urbain dégradé, insalubre et / ou d'occupation
irrégulière sur le plan juridique et / ou physique, une nouvelle
structure en améliorant le cadre de vie »18.
Kapélékourou a fait l'objet d'une réhabilitation. Ce
qui donne une certaine garantie aux occupants dudit quartier, le but
étant de les mettre dans leur droit en leur attribuant un permis
d'occuper des terrains qu'ils ont mis en valeur moyennant le paiement d'un prix
fixé entre les représentants de l'Etat et du quartier. La
fixation de ce prix pause encore des problèmes aujourd'hui du fait qu'il
n' y a pas eu de commun accord entre les deux parties
16 Décentralisation et gestion des services
dans les quartiers précaires d'Abidjan.
17 Article 51 du Décret N°
05-115/ PRM du 09 mars 2005 fixant les modalités des différents
types d'opération d'urbanisme.
18 Article 73 du même décret.
au cours de la fixation des prix du m2 des
terrains. Statué à 650 Fcfa le m2 (soit un euros
environ), les représentants du quartier informèrent les habitants
au cours d'une réunion et décidèrent de ne rien payer. Car
le prix fixé au m2 était très
élevé. Si on se réfère à la moyenne du
nombre de m2 dont disposent les propriétaires
(400m2 environ), chaque propriétaire devrait payer un montant
de 260 000 Fcfa (396 euros). Ceci correspond à 4 mois de salaire pour un
chef de ménage qui gagne 60 000 Fcfa par mois. Les parcelles qui ont
été « viabilisées » pendant la même
période dans la ville coûtaient 175 000 Fcfa (266 euros) pour une
superficie de 300m2. Ce qui donne un montant de 583Fcfa soit 0,90
Euros le m2 de la parcelle « viabilisée ». Les
propriétaires de Kapélékourou allaient payer 85 000 Fcfa
(129 euros) de plus que les bénéficiaires des parcelles «
viabilisées » dans la ville légale. On peut se poser la
question de l'existence d'une réelle politique d'insertion ou
d'intégration pour les habitants de ces quartiers précaires que
les communes maliennes seront amenées à mettre en oeuvre dans un
avenir proche. Ce cas montre une carence en la matière dans la mesure
où les autorités n'ont pas tenu compte du contexte social et
économique des habitants pour fixer le prix du m2 des
terrains. A cause de ce blocage au niveau du montant à régler,
l'obtention du permis d'occuper qui constitue une assise juridique pour les
habitants n'est toujours pas acquise. Au cours de notre enquête sur le
terrain de janvier à mars 2005, aucun propriétaire ne disposait
d'un permis d'occuper ou d'autres titres pouvant servir de garantie de son
statut d'occupation sur le plan juridique. N'ayant pas d'assise juridique, les
propriétaires de Kapélékourou craignent de faire des
investissements pour l'amélioration de leur cadre de vie
(amélioration du bâti principalement). De plus, à cause du
manque de justificatif juridique de leur statut d'occupation, les familles ne
peuvent pas bénéficier de robinet dans leur concession alors que
le quartier est connecté au réseau d'eau dont la ville a
bénéficié dans les années 1990 avec le projet Dan
Group (projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso). La condition sine qua
non pour être connecté au réseau d'eau étant la
présentation d'un justificatif de sa concession (permis d'occuper) que
les propriétaires ne possèdent pas encore. Le projet Dan Group a
fait des campagnes qui permettaient aux concessions de bénéficier
de la connexion au réseau d'eau de la ville moyennant le paiement d'une
somme de 30 000 Fcfa (50 €) payable en trois mensualités avec les
factures d'eau. Cette campagne est maintenant finie. Le projet d'adduction
d'eau est passé sous la gestion du service EDM (Energie du Mali), un
secteur sous la responsabilité de l'Etat. Pour être
connecté au réseau d'eau de la ville, il faut payer aujourd'hui
plus de 100 000 Fcfa (150€). C'est là que le rôle
des collectivités apparaît pour engager des
négociations avec l'Etat pour faire d'autres campagnes de promotion afin
que les populations puissent bénéficier des services.
I.1.2- sur le plan fiscal
A Sikasso comme dans le reste du Mali, le financement des
collectivités locales repose actuellement sur trois sources principales
(issues du transfert des compétences qui sont) : l'aide
extérieure, le Budget de l'Etat (DGD Dotation Globale de
Décentralisation), les produits de la fiscalité propre des
collectivités (impôts et taxes locales, redevances sur les
prestations de services,...). Malgré l'existence de cette multitude de
ressources (potentielles), le niveau moyen de mobilisation de celles-ci par les
collectivités territoriales demeure très bas, à tel point
que la presque totalité des collectivités souffrent d'une crise
de trésorerie permanente comme le montre le tableau n° 6 sur le
budget de fonctionnement de la commune urbaine de Sikasso de 1993 et 1994.
L'utilisation de ce tableau datant d'une douzaine d'année résulte
du fait que nous n'avons pas pu avoir d'informations actuelles sur le sujet. En
l'espace de deux ans, nous constatons une évolution négative du
solde (différence entre les recettes et les dépenses de la
commune) de - 11 millions (17 000€) à - 30 millions (45 000 €)
de Fcfa soit une augmentation d'environ 30%. Nous constatons également
que la commune a une annuité (montant que la collectivité doit
annuellement à un organisme financier) égale à
zéro. Ceci peut soulever des questions relatives aux problèmes
d'emprunts de la collectivité aux organismes financiers. Est ce un choix
de la collectivité ou est-ce un manque d'organismes financiers ? Des
recherches supplémentaires sont nécessaires pour apporter des
informations précises sur le sujet.
Le difficile recouvrement des taxes est dû, si nous
reprenons les propos d'un agent de la Mairie à « l'incivisme de
la population qui ne voit pas l'importance et le rôle des taxes dans le
développement local de la ville. Plus la population paie correctement
les taxes et impôts, plus la Marie se dote de moyens pour la
réalisation des services envers la population. Elle crée ainsi
des emplois et contribue au développement local de la ville
»19. En effet, les taxes comme les impôts sont mal
perçu par la population dans la mesure où celle-ci connaît
peu ou pas du tout la destination de sa contribution. De plus il existe un
problème de confiance quand à l'utilisation de ces taxes pour le
développement de la commune. Se pose alors la question de la bonne
gouvernance des collectivités locales par les élus locaux.
D'autres facteurs concernant les difficultés de recouvrement des
impôts existent. L'accroissement spatial de la ville de Sikasso devrait
en principe augmenter le potentiel fiscal de la ville. Mais la faible
19 Entretien réalisé avec un agent de la Mairie de
Sikasso le 20 mai 2006.
couverture géographique des structures de l'assiette et
du recouvrement associée à la faible mobilité des agents
des collectivités territoriales, notamment les secrétaires
généraux et les régisseurs concourent également aux
difficultés de prélèvement des taxes.
Tableau 6 : tableau du budget de fonctionnement de la
commune urbaine de Sikasso
En milliers de Fcfa
|
1993
|
1994
|
1- Recette de fonctionnement (*)
|
90 332
|
91 573
|
2- Dépense réelle de fonctionnement (**)
|
101 700
|
117 800
|
3- Epargne de gestion (1-2)
|
-11 368
|
-26 227
|
4- Annuité
|
0
|
0
|
5- Autofinancement (3-4)
|
-11 368
|
-26 227
|
6- Dépense d'investissement (3-4)
|
800
|
15 800
|
7- Recettes propres d'investissement
|
900
|
12 000
|
8- Besoin de financement (6-(7+5)
|
11 268
|
30 027
|
9- Recettes totales
|
91 232
|
103 573
|
10- Dépenses totales
|
102 500
|
133 600
|
11- Solde
|
- 11 268
|
-30 027
|
* Total des recettes ordinaires
** dépenses ordinaires hors dette, et alimentation du fond
réserve et du fonds d'équipement Source : troisième projet
urbain du Mali.
La DGD (2 500 Fcfa par personne) que l'Etat doit verser aux
collectivités au titre de l'article 251 et 252 du code des
collectivités locales n'est pas assurée
régulièrement pour la réalisation des compétences
transférées. Cela rend également difficile la
réalisation des services par les collectivités locales.
Il n'existe pas de taxe foncière20 au
Mali21. Mais des études ont été menées
pour l'instauration d'une taxe urbaine22 afin d'augmenter le
potentiel fiscal des communes depuis 1994. Celle-ci devrait toucher tous les
ménages :
- occupant un local bâti en ville,
- cela quels que soient leur revenus,
- qu'ils soient propriétaire ou locataire de leur
logement.
Cette taxe n'est toujours pas entrée en application pour
des raisons que nous ignorons.
20 Il existe juste une taxe sur les loyers allant à l'Etat
et une fiscalité indirecte : droit d'enregistrement et droit de
mutation.
21 Troisième projet urbain du Mali.
22 Idem.
Chapitre 6 : Quelles perspectives dans la gestion des services
dans les quartiers precaires
II.2.1- et lal, ucaclwanccoamcnclancrEG : une dialectique
émerge entre état et collectivité locale
La decentralisation et le transfert des competences aux
collectivites locales leur donnant plus d'autonomie dans la gestion de leur
commune et le developpement local ne semblent pas resoudre les difficultes
concernant la mise en place des services dans Kapelekourou comme dans le reste
des quartiers precaires. L'ère des déguerpissements est passee
mais les moyens dont dispose la commune urbaine de Sikasso ne sont pas
suffisants pour offrir les services qu'elle a la competence de realiser. Le
transfert de competences n'est pas accompagne par le transfert de ressources
correspondantes. Par ailleurs, certains obstacles liés à
l'amélioration du cadre de vie résultent de l'Etat. En effet,
même si les competences sont transférées aux communes,
l'Etat a lui aussi son rôle à jouer sur des points comme :
- la delivrance des permis d'occuper aux menages afin que
ceux-ci puissent avoir une
stabilite foncière. Ceci faciliterait la connexion du
quartier au réseau d'eau de la ville.
- - Le versement des DGD aux communes pour
faciliter la realisation des
competences transferees en matière de services.
- Il existe un partage des rôles en terme d'insertion des
quartiers precaires
Les habitants de Kapelekourou doivent donc chercher à
mettre en oeuvre pour la realisation des services et l'amélioration de
leur cadre de vie, d'autres solutions en plus que celle de l'Etat et des
collectivites locales.
II.2.2- La participation communautaire :
Les elus locaux peuvent travailler avec les habitants du
quartier pour la mise en place des services de base et la gestion de ceux-ci
dans leur quartier. Dans le projet de rehabilitation du quartier, les habitants
ont montre leur volonté à participer au projet
d'aménagement de leur espace de vie. Leur implication dans la gestion
des services pourrait avoir des effets benefiques. Celle-ci peut aller de la
simple participation des jeunes à la realisation des travaux comme
manoeuvre ou par la cotisation des habitants dans une caisse commune creee
à cet effet pour la realisation des services et l'amélioration de
leur cadre de vie.
Ceci n'est qu'une hypothèse partie d'une
réflexion personnelle mais prise à travers l'exemple de budget
participatif dans la ville de Porto Allègre. Cette participation
communautaire a ete mise en place à la suite d'une situation
financière critique. Sans entrer
dans le détail de son fonctionnement, on peut noter
que ce budget participatif a fait ses preuves dans la ville de Porto
Allègre. Les municipalités pourraient mener des études
auprès de la population pour introduire un type de solution
adapté á leur situation. Les habitants se sentiraient ainsi plus
concernés dans la réalisation des services dans leur cadre
vie.
Assurer une participation suffisante pour garantir la
continuité des financements des projets du budget participatif est l'un
des défis permanents du processus. Cette participation dépend en
grande partie des résultats que la population peut concrètement
observer sur le terrain. Les personnes responsables de la gestion du budget
devront le faire dans la plus grande transparence possible, tout en montrant
á la population, les effets concrets de leur participation á la
réalisation des services.
Conclusion :
La gestion actuelle des services dans les quartiers
précaires attribue, depuis la loi de la décentralisation et le
transfert des compétences, une responsabilité aux
collectivités locales. Cette gestion de proximité des services
instaurée ne semble pas résoudre le problème des services
dans Kapélékourou du fait du manque de moyens de financement
(manque de ressources fiscales, absence de transfert des DGD).
Le changement d'échelle dans la gestion urbaine ne
fait qu'augmenter une crise déjà existante. Nous nous sommes
rendu compte que le problème des services va au delà de
Kapélékourou. C'est toute la gestion des services urbains qui est
remise en cause dans le système de décentralisation. La question
que l'on peut se poser ici est de savoir si les Etats africains ne se sont pas
servi de la décentralisation pour transférer des
compétences qu'ils n'ont plus le moyen de réaliser. Ceci
soulève aussi la question de la pertinence de la décentralisation
dans le contexte social africain. Le rapprochement du pouvoir à la
population dans le cadre d'une gestion de proximité quotidienne est en
effet un avantage, mais le manque de moyens atténue l'efficacité
de cette gestion de proximité. En effet les collectivités locales
ne reçoivent qu'une somme dérisoire de la part de l'Etat (2 500
Fcfa par habitant soit moins de 6€) alors que celles-ci devraient recevoir
beaucoup plus pour la réalisation des missions qui leur ont
été confiées.
On peut se poser également des questions sur l'avenir
des services dans les villes africaines qui sont toujours dans une logique
d'étalement et non de densification. Cet étalement urbain a pour
caractéristique d'étendre spatialement les villes avec une faible
densité du bâti sur un territoire plus vaste dans une logique de
croissance en tache d'huile le long des axes principaux au détriment
d'une densification. Celle-ci étant le contraire de l'étalement
c'est-à-dire la concentration du bâti sur une surface restreinte
facilitant la gestion et l'offre des services urbains.
Sur le plan institutionnel, la décentralisation a
ajouté une nouvelle grille de lecture dans l'action publique locale
rendant plus complexe la gestion urbaine. Cette lecture duale partage les
compétences de l'aménagement au Mali entre l'Etat et les
collectivités locales. L'Etat, en s'occupant des documents d'urbanisme
comme les Schémas Directeurs, les opérations de lotissement, de
la délivrance des permis d'occuper, des opérations de
réhabilitation (notamment dans les quartiers précaires) alors que
les collectivités locales sont chargées de la réalisation
des services liés à la gestion de la ville.
D'une gestion centralisée des services urbains
à une gestion de proximité, quelle sera la perception des
habitants des quartiers précaires qui sont désormais proches de
leurs décideurs ? Car les habitants des quartiers spontanés font
partie intégrante de la population. Cette partie se trouve
condamnée à des stratégies de survie «
empêchée d'accéder à une citadinité durable
et complète et (~) par conséquent amputée d'une bonne
partie de ses prérogatives de citoyenneté
»23.
23 Osmont, A., La Banque Mondiale et les villes. Du
développement à l'ajustement.
Bibliographie
-- Administration des Collectivités
Locales au Mali.
- AHMADOU A Karim, « Etude analytique de la zone urbaine de
Sikasso » Mémoire de maîtrise. Mme KOUMA Aïssata BERTHE
(dir.) 1985.
- - Annuaire statistique de la région de
Sikasso. Année 2000-2001. Date de publication juillet 2003.
- Avant projet de schéma Régionaux
d'aménagement et de développement » Rapport final. Vol. 2.
1998.
- - BA Mamadou 1995 « Quartiers
spontanés et gestion partagée des services urbains à
Bamako ». (Thèse).
- BERTRAND M., 1997 « Bibliographie analytique des centres
urbains secondaires en afrique. Vers un état de la question ».
CAEN.
- - BERTRAND M., « Transition malienne,
décentralisation, gestion communale bamakoise » Grafigéo,
1999-8.
- BERTRAND M., « La question foncière des villes du
Mali ». Karthala, 1994.
- BERTRAND M., 1993- « Viabilisation urbaines et
mobilisation des épargnes résidentielles au Mali » in
JANLIN S., DUBRESSON A (dirs.) SRuYREFEHETitéFEdIPRITueE
noire
- BRUNET Roger, 2001 « Les mots de la géographie,
dictionnaire critique ». Reclus, la documentation française.
- - Code des Collectivités Locales du
Mali.
- - COULIBALY N'tjidi Tièmoko, « Commune urbaine
du Mali : essai de bilan de leurs réalisations et de leurs
créations à nos jours : le cas de la commune urbaine de Sikasso
» Pr. Sidiki TRAORE (dir.). Mémoire de maîtrise, 1998.
- - Club du Sahel, « Tableau de bord de
l'économie locale de Sikasso », 1996.
- - DEMBELE Aliou, « l'évolution
d'un quartier spontané dans le tissu urbain de la ville de Sikasso : le
cas de Kapélékourou Sonsoribougou ». Florence BRONDEAU
(dir.). Mémoire de maîtrise, 2005.
- - DIAHOU Alphonse Yapi, 2000 « Baraques
et pouvoirs dans l'agglomération abidjanaise ». Villes et
Entreprises.
- - Direction Nationale de l'Urbanisme et de la
l'Habitat : « Recueil des textes de l'urbanisme au Mali ».
- « Etude pour la révision des outils de gestion
urbaine de la commune de Sikasso, rapport d'étape " Mission de novembre
2004. Groupement Atelier 21/ URBATEC.
- JAGLIN. S, A. Dubresson, « Pouvoirs et cités
d'Afrique noire : décentralisations en questions / ". Coll. Hommes &
Sociétés. 1993.
- JEAN L. GUILBERT J.J., « L'aménagement au
défi de la décentralisation en Afrique de l'Ouest " Presse
Universitaire de Murail, 2005.
- LASSERVE A. D, « L'exclusion des pauvres dans les villes
du tiers monde ". L'Harmattan, Ville et Entreprises, 1986.
- LEROND Frédéric, « L'autre Abidjan,
étude de l'habitat d'un quartier précaire et propositions
d'interventions ». L'Harmattan, 2000.
- Les Atlas de l'Afrique : le Mali. Ed. J.A, 2001.
- MALDONADO et al., « Le secteur informel en Afrique face
aux contrainte légales et institutionnelles " Bureau International du
Travail (BIT) Genève. 1999.
-MALI, TRANSPORT ET TRAVAUX PUBLICS (Ministère), «
Schémas sommaires d'aménagement et d'urbanisme des villes de
Sikasso et Koutiala et environs ", Bamako, Direction nationale de l'urbanisme
et de la construction, 1985.
- Osmont, A., « La Banque Mondiale et les villes. Du
développement à l'ajustement ", Paris, Karthala, 1998.
-Réjane B., « Décentralisation et gestion
dans les quartiers précaires d'Abidjan " in JEAN PAUL Deler E.
le Bris. « Les métropoles du Sud au risque de la culture
planétaire ". Karthala, 1998.
- Résolution du séminaire atelier sur
l'élaboration du Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville de
Sikasso et Environs " Séminaire atelier du 25 février 2005.
- ROCHEFORT M., « le défi urbain dans les pays du sud
» L'Harmattan 2000.
- Partenariat pour le Développement Municipal (PDM),
« Etat de la décentralisation en Afrique ". Karthala, 2004.
- « SDU de la ville de Sikasso et environs, propositions
zonage " Rapport provisoire du Groupe I. Février 2005
- « SDU de la ville de Sikasso et environs, Constat/ Bilan
Habitat " Rapport provisoire du Groupe I. Février 2005
- Troisième projet urbain du Mali. Vol 1& 2. 1994.
- Vocabulaire de la ville, notion et référence/
éd. Du temps, 2001.
Table des matières
Sommaire : · 3
Introduction 4
Partie I : le processus de décentralisation au Mali 8
Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une gestion
décentralisée 9
I.1.1- Le contexte global de la gestion urbaine en Afrique 9
I.1.2- Les fondements de la politique de décentralisation
au Mali 10
I.1.3- La décentralisation et le découpage communal
: une concertation nationale 11
I.1.4- L'organisation administrative au Mali 13
I.1.5- L'élection des élus au niveau communal 13
I.1.6- L'état des lieux en matière de transfert des
compétences au Mali 15
Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers spontanés 17
I.2.1- Importance des quartiers spontanés dans le tissu
urbain de Sikasso 17
I.2.2- les quartiers spontanés contigus au tissu urbain
17
I.2.3- Le déplacement des villages vers les axes routiers
de la commune 18
Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain
19
Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude
20
II.1.1- Kapélékourou au sein de l'espace urbain
sikassois 20
II.1.2- Caractéristiques du bâti dans le quartier
23
II.1.3- Kapélékourou : le quartier des informels
26
II.1.4- La structure des emplois occupés par les chefs de
ménage 27
Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière
d'équipements et de services 28
II.2.1- L'assainissement 28
II.2.2- La santé 30
II.2.3- L'approvisionnement en eau 31
II.2.4- L'éducation 33
Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des
équipements dans les quartiers précaires 35 Chapitre 5 : la
décentralisation, un obstacle supplémentaire dans la gestion des
services
dans les quartiers spontanés 36
I.1- Les obstacles à l'amélioration du cadre de vie
dans le quartier 36
I.1.1- Le statut des occupants encore mal défini sur le
plan juridique 36
I.1.2- sur le plan fiscal 38
Chapitre 6 : Quelles perspectives dans la gestion des services
dans les quartiers précaires 40
II.2.1- l'Etat, un acteur encore incontournable : une dialectique
émerge entre état et
collectivité locale 40
II.2.2- La participation communautaire : · 40
Conclusion : 42
Bibliographie 44
Table des cartes
Carte 1 : carte administrative du Mali 5
Carte 3 : localisation des quartiers spontanés 21
Carte 4 : plan d'occupation des sols 22
Table des croquis
Croquis 1 : Plan général des maisons de
Kapélékourou. 25
Table des graphiques
Graphique 1 : Structure du bâti des concession ayant fait
l'objet de notre enquête. 24
Graphique 2 : l'effectifs des différentes niveaux
d'études à l'école de Kapélékourou 34
Table des photographies
Photographie 1 : un exemple d'évacuation des eaux dans la
rue 29
Photographie 2: un dépôt d'ordure à ciel
ouvert dans une rue de Kapélékourou. 30
Photographie 3: une borne fontaine dans le quartier 32
Table des tableaux
Tableau 1 : Organisation administrative et territoriale 13
Tableau 2 : Tableau des compétences
transférées au niveau des communes 16
Tableau 3: liste des quartiers spontanés proches du tissu
urbain sikassois 18
Tableau 4: la liste des villages qui se déplacent vers le
tissu urbain 18
Tableau 5 : nature des emplois occupés par les chefs de
ménages 27
Tableau 6 : tableau du budget de fonctionnement de la commune
urbaine de Sikasso 39
QUESTIONNAIRE DU MEMOIRE DE MAÎTRISE I-
QUESTIONNAIRE RELATIVE A L'HABITAT
1- Depuis combien de temps habitez-vous dans ce quartier
?
a- de 0 à 5 ans 17
b- de 5 à 10 ans 17
c- de 10 à 15 ans
d- de 15 et +
2-Où étiez-vous avant de venir dans ce
quartier ?
a- au village lequel ?~~~~~~~~~~~..
b- dans un autre quartier de la ville lequel~~~~
c- dans une autre région laquelle
d- dans un autre pays précisez~~~~~~~~~.
e- autres situations précisez~~~~~~~~~~.
3- Etes vous :
a- propriétaire de votre logement
b- locataire
c- hébergé gratuitement
d- autres situations précisez
4- Propriétaire, possédez-vous le titre
foncier de votre terrain ?
a- oui depuis quand ?~~~~~~~~~~~~~..
b- non
c- en cour
5-L'acquisition de votre terrain :
a- a t-elle été l'objet d'une transaction
financière le montant
b- avec qui ?~~~~~~~~~~~~~~~~~.
c- céder par héritage familial
d- offert par le chef de quartier
e- autre situation : expliquez
f- Combien de parcelle avez-vous dans le quartier ? 6-
Pouvez-vous m'expliquer en quelques phrases les démarches que vous avez
effectuez pour avoir votre terrain ?
7-Votre maison est-elle construite :
a- en banco
b- en semi dur (banco et ciment)
c- en dur (ciment uniquement)
d- autre précisez
e- la surface de la maison ?~~~~~~~~
8- quelles sont les caractéristiques de votre
maison ? Nature des pièces :
salon : oui Ll non Ll
Cuisine : oui ? non ?
Nombre de chambre :..................... Nombre de
toilettes ........................
Toit de la maison
a- En tôle LI
b- En paille LI
c- en banco LI
d- autres LI précisez
Sol :
a- en banco LI
b- en ciment LI
c- autre LI précisez
9- Quelles sont vos sources d'éclairage la nuit
?
a- le pétrole lampa Ll
b- le groupe électrogène LI
c- un panneau solaire LI
d- autre LI précisez..........
10- Avez-vous une partie de votre maison en location
?
a- oui LI combien de pièces ?~~~~.
Combien de ménage ?~~~~~~~~
b- non LI 11-Si oui existe t-il une entente cordiale
entre vous et le(s) locataire(s) ?
a- oui LI
b- non LI
c- passable LI
12- Y a t-il des retards dans le paiement des loyers
?
a- oui LI jusqu'à combien de mois ?
b- non LI
13- Avez-vous déjà expulsé un
locataire pour une raison quelconque ?
a- Oui LI quel sont les motifs
?................................................................
b- non LI
14- Avez-vous des problèmes avec vos voisins
?
a- oui LI de quel genre ?..........................
b- entre les personnes LI
c- concernant les frontières des parcelles LI
d- autre LI précisez........
e- non Li
15- quelqu'un s'est-il proclamé
propriétaire en même tant que vous sur cette parcelle
?
a- oui LI combien de personne ?
Pourquoi ?~~~~~~~~~~~
b- non LI
16- Locataire, quel est le montant de votre loyer
?.................................
17- quelle est la périodicité du paiement
de votre loyer ?
a- mois LI
b- trimestre LI
c- semestre LI
18- Etes-vous le seul locataire de cette maison
?
a- oui
b- non êtes-vous combien de ménage en location
dans la concession ?
19- Comment avez-vous trouvé cette location
?
a- par le propriétaire
b- par un intermédiaire
c- avez-vous payé une commission á ce dernier ?
a- oui combien ?~~~
b- non
II- LES PROJETS D'AMENAGEMENT DANS LE QUARTIER
20- Etes-vous au courant des projets d'aménagement
de votre quartier ?
a- oui
b- non
21- Quelles sont vos sources d'informations ?
a- au cour des réunions
b- chez le chef de quartier
c- de bouche á oreille
d- autre précisez
22- Votre avis a-t-il été demandé
dans les projets d'aménagement de votre quartier ?
a- oui comment?~~~~~~~~~~~~~~~~.
b- non
23- Avez-vous une association communautaire qui participe
aux prises de décisions dans les projets d'aménagement du
quartier ?
a- oui laquelle ?~~~~~~~~~~~..
b- non
24- Dans les éléments cités
ci-dessous dans votre cadre de vie, que souhaiteriez qu'on
améliore en priorité ?
a- le transport
b- approvisionnement en eau
c- l'électricité
d- autres précisez
25- Dans les infrastructures cités ci-dessous,
lequel souhaiteriez-vous en priorité ?
a- école maternelle
b- école primaire
c- centre de santé primaire
d- marché
e- centres de loisirs
f- autre précisez~~~~.
26- Etes-vous pour ou contre d'une rédivision du
parcellaire ? (c'est à dire faire des parcelles rectangulaire
á la norme des lotissements au Mali)
a- oui pourquoi?~~~~~~~~~~~.
b- non pourquoi?~~~~~~~~~~~.
27- Avez-vous eu des difficultés avec les
autorités administratives pour l'obtention de votre titre foncier
?
a- oui de quel genre ?~~~~~~~~~~~~~~~~..
b- non
III- L'approvisionnement en eau et évacuation des
ordures et eaux usées :
28- D'où provient dans le quartier votre
eau de consommation ?
a- du puits
b- une rivière
c- d'une borne fontaine
d- livrée par un camion citerne
e- autre précisez~~.
29- OA stockez-vous votre eau ?
a- dans une barrique
b- dans des jarres en terre cuite
c- autre précisez~~~..
30- Si c'est l'eau du puits ou de la rivière que
vous utilisez, pensez-vous que cette eau soit potable ?
a- oui
b- non
c- ne sais pas
31- Comment l'eau que vous utilisez est-elle
évacuée ?
a- dans la rue
b- dans des latrines
c- autre précisez~~.
32- Comment sont-elles évacuées les autres
ordures de votre habitation ?
a- décharge spontané
b- dans la rue
c- camion à ordures
d- dans les ruisseaux
e- gardées dans un coin de la maison pour transformation
en fumier pour le champ familiale
f- autre précisez~~~..
IV La santé dans le quartier
33- Quelles sont les maladies les plus fréquentes
qui touchent les membres de votre famille ?
a- le paludisme
b- le Vers de Guinée ?
c- la bilharziose
d- le choléra
e- l'hépatite
f- maladies pulmonaires
g- la diarrhée
h- la dysenterie
i- autre précisez.....
34- En cas de maladie dans votre famille qu'est ce que
vous faites en premier ?
a- l'automédication
b- voir un guérisseur traditionnel
c- acheter des médicaments sans avis de médecin
d- voir le médecin
e- autre précisez
35- Vos enfants sont-ils vaccinés contre les
maladies infantiles ?
a- oui
b- non pourquoi?
36- Pensez vous qu'on peut éviter certaine
maladies en faisant attention ?
a- oui comment?~~~~~~~~~~~~~.
b- non
V- INTEGRATION DANS LE QUARTIER
37- Pensez-vous qu'il existe une certaine
solidarité dans votre quartier ?
a- oui
b- non
Pourquoi ? Expliquez~~~~..
38- Quels types de rapports avez-vous avec vos voisins
?
a- Aucun
b- discussion
c- prêt de nourriture
d- pret d'argent
e- autre précisez~~~..
39- Quelles images avez-vous de votre quartier
?
a- très bonne
b- bonne
c- assez bonne
d- passable
e- pas bonne Justifier votre réponse
;
40- Pour vous, quelle image les Sikassois ont de vous
dans votre quartier ?
a- bonne
b- pas bonne
Justifier votre réponse ~~~~~~..
41- La vie est-elle meilleure ici que là oil vous
viviez avant ?
a- oui
b- non
Justifier votre réponse~~~~~~~.
VI- SITUATION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE DE LA PERSONNE
Nom:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~. Prénom:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~
Age:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~
42-Situation matrimoniale :
a- célibataire
b- Marié(e)
c- divorcé(e)
d- veuf (ve)
43- Qui est le chef de ménage de la famille
?
a- le père
b- la mère
c- le frère
d- le fils
e- la fille
f- autre ~~, précisez ?
44 Etes vous né :
a- dans ce quartier
b- dans la ville de Sikasso
c- dans un village de Sikasso
d- dans un village hors de Sikasso ~~, où ?
e- dans une ville autre que Sikasso où ?
f- autres Préciser
45- Quelle est votre profession ?
a- salarié profession
b- salarié saisonnier
c- indépendant
d- cultivateur
e- sans emplois
f- autres précisez
|