La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)( Télécharger le fichier original )par Ali Ighil Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008 |
D. Ressources, potentiel et besoins en eau de Safi:
2. Potentiel et besoins en eau de Safi :
III. Le cadre institutionnel et juridique du secteur de l'EP:A. Introduction :
B. Le patrimoine d'une gestion communautaire de l'eau :
1. Les associations coutumières et le rapport à l'eau :
2. Une organisation à l'épreuve du temps :
Le conseil se réunit suite à une sollicitation urgente, à un événement important : sécheresse, dégâts dans le réseau, désignation d'un aiguadier, début de campagne, révision des droits d'eau, etc. ces réunions se tiennent en général à la mosquée ou sur le périmètre à coté da la prise d'eau principale. Ce qui montre que le lieu a son importance dans la tenue de réunions ayant pour but des prises de décisions. C'est pour cela que les lieux cités sont des espaces neutres. Les sanctions ne sont en général pas transcrites, mais elles sont connues par tous et concernent essentiellement le vol d'eau, la dégradation du réseau d'irrigation ou l'absence lors des travaux collectifs (Tuiza). Pour leur financement ces formes d'organisation traditionnelles diffèrent sur cet aspect des associations modernes, à savoir qu'aucun budget ou cotisation n'est défini à l'avance, il y a la plupart du temps une participation en nature ou force de travail de chaque ayant droit, quand à la monétarisation des associations des irrigants elle ne commence à paraître qu'avec la mise en place des AUEA (Les associations d'usagers des eaux agricoles) suite à la promulgation de la loi 02.84 de 1990. 32 MOHAMMED BENJELLOUL, Ibid La gestion communautaire de l'eau d'irrigation a fait ses preuves pendant plusieurs siècles, les communautés d'irrigants sont couramment qualifiées de « sociétés hydrauliques » qui ont forgé tout au long de l'histoire un certain degré de technicité en matière de gestion et de distribution de l'eau d'irrigation. Enfin, de cette incursion dans l'histoire de la gestion de l'eau au Maroc nous retiendrons les points suivants : - L'appropriation original de l'eau d'irrigation sur les périmètres traditionnels était lignagère (collective) et puis avec le temps elle a pu connaître certaines modifications en devenant ainsi privée (individualisée). - La répartition de l'eau dépend de l'effort fournis lors de la création de la séguia et de son entretien. - L'organisation de l'irrigation était la première forme d'organisation collective. - Les droits d'eau privatifs sont établis par les bénéficiaires soit par la coutume orale qui est la plus courante soit par les actes écrits. - Les droits d'eau ne jouent, bien sûr que quand l'eau est rare et donc conflictuelle. Nous pouvons donc conclure que le système social au Maroc d'avant le protectorat était lié au milieu naturel, et que la gestion de l'eau était intimement liée aux composantes lignagères des communautés irriguantes, dont l'organisation dépendait en grande partie de leur rapport avec l'eau. C. Evolution des formes d'organisation des usagers :La législation au Maroc a depuis longtemps favorisé l'organisation des usagers de l'eau d'irrigation en associations :
C'est en 1990 qu'a été promulguée la loi 02.84 instituant et réglementant les associations d'usagers des eaux agricoles en vue de promouvoir la participation des usagers à l'investissement et à la gestion des infrastructures hydrauliques pour en garantir la pérennité des équipements mis en place. Cette forme nouvelle d'association encouragée par les pouvoirs publics s'articule autour des principes suivants : - L'attribution des tâches courantes de gestion de l'association aux seuls soins directes des agriculteurs concernés ; - La participation des bénéficiaires des équipements collectifs à l'effort d'investissement fournis par l'état ; - La prise en charge par les usagers de toutes les dépenses d'entretien et d'exploitation des équipements réalisés ; Les AUEA sont constituées soit à l'initiative de l'administration soit à la demande des deux tiers des propriétaires ou exploitants dont les fonds sont concernés par les travaux d'aménagements. Une fois constituée, l'AUEA est dotée de la personnalité morale et de la capacité juridique telle que la Dahir de1958 relatif aux associations le reconnaît aux associations d'utilité publique. Les AUEA sont exemptées de tous impôts, droits ou taxes quelle qu'en soit la nature, peuvent recevoir délégation de l'administration aux fins d'expropriations pour cause d'utilité publique des droits nécessaires à l'accomplissement de leurs missions. Enfin la loi sur l'eau n° 10.95, fixe les règles d'exploitation et de suivi de gestion des eaux, elle donne une place prépondérante aux AUEA qui siégent au sein du conseil d'administration des agences de bassin. D. Le Dispositif institutionnel actuel:L'eau est une ressource partagée, sa gestion et son développement concernent plusieurs instances consultatives, départements ministériels, établissements publics, collectivités locales et associations professionnelles. En juin 2001, et suite au discours prononcé par SM le Roi Mohamed VI au Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat (CSEC) un changement est introduit dans la vision et l'approche du secteur de l'eau. Une commission interministérielle de l'eau présidée par le Premier Ministre a été créée. Cette commission, et outre le fait qu'elle permet une concertation entre les intervenants dans le secteur, définit les programmes prioritaires. En matière d'eau potable et d'assainissement, l'Office National de l'Eau Potable (ONEP) est désigné en tant que chef d'orchestre du secteur. Ce changement a été suivi par la remise en forme institutionnelle consistant principalement en la création (Gouvernement du 07 novembre 2002) du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement et du Secrétariat d'Etat à l'Eau et du transfert à la tutelle de ce Ministère de la Direction Générale de l'hydraulique « DGH », de l'Office National de l'Eau Potable «ONEP », des agences de bassin et de la Direction de la Météorologie. Le partage de compétences entre le Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement et le Secrétariat d'Etat a été entériné. 1. Les instances consultatives :Comprennent, au niveau national, les institutions supérieures : à savoir le Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat (CSEC) et le Conseil National de l'environnement qui sont des espaces de coordination et de rencontre où sont représentées toutes les parties prenantes y compris les ONG. Et au niveau local, les Commissions Préfectorales et Provinciales de l'Eau :
Les commissions préfectorales ou provinciales de l'eau sont créées par la loi 10-95 au niveau de chaque préfecture ou province. Elle sont composées des représentants de l'Etat et des établissements publics chargés de la production de l'eau potable, de l'énergie hydroélectrique et de l'irrigation, du président de l'assemblée préfectorale ou provinciale, du président de la chambre d'agriculture, du président de la chambre de commerce, d'industrie et des services, de trois représentants des conseils communaux désignés par l'assemblée provinciale, d'un représentant des collectivités ethniques. La commission préfectorale ou provinciale de l'eau apporte son concours à l'établissement des PDAIREs (Plan Directeur d'Aménagement Intégré des Ressources en Eau), encourage l'action des communes en matière d'économie d'eau et de protection des ressources en eau contre la pollution et entreprend toute action susceptible de favoriser la sensibilisation du public à la protection et à la préservation des ressources en eau. La mise en place de ces commissions permet aux collectivités locales de jouer un rôle plus important dans la gestion des ressources en eau. Force est cependant de constater le peu de dynamisme de ces commissions. 2. Les instances administratives:Plusieurs ministères interviennent en matière de ressources en eau et d'assainissement. On considère comme directement concernés le Ministre de l'Energie et des Mines, de l'Eau et de l'Environnement avec le Secrétariat d'Etat à l'Eau, le Ministère de l'Agriculture, le Ministère de l'Intérieur et le Ministère de la Santé Publique.
Est chargé du contrôle de la qualité des eaux de boisson, et délivre des autorisations de vente et d'importation des eaux naturelles. Le Ministère de la Santé contribue à une définition globale des objectifs prioritaires au niveau de la planification, de la surveillance et de réalisation des programmes d'approvisionnement en eau potable, d'assainissement et de la santé des populations. A ce titre, il agit en tant qu'organe consultatif pour l'élaboration des normes techniques et d'instruments juridiques en la matière ainsi que pour la conception et l'adoption de stations d'épuration. Ce ministère est aussi chargé de la sensibilisation et de l'éducation sanitaire des populations, de la surveillance sanitaire des points d'eau et de la protection contre les maladies d'origine hydrique.
En matière des ressources en eau, ce département prépare et applique la législation et la réglementation relatives à la recherche, l'exploitation, la valorisation et la commercialisation des eaux thermales et naturelles. Ce ministère assure depuis 2007 la tutelle sur l'Office national de l'eau potable et les agences de bassins (Décret n° 2-07-1303 relatif aux attributions de la ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement). La ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement a également autorité sur la direction générale de l'hydraulique, la direction de la recherche et de la planification de l'eau, la direction des aménagements hydrauliques et la direction de la météorologie nationale La figure 5 présente un organigramme des principales instances intervenant dans la gestion du secteur de l'eau au Maroc avant le gouvernement de 2007: Figure 5: Organigramme des principales instances intervenants dans la gestion du secteur de l'eau au Maroc. 3. Les Etablissements Publics:a) Les Agences de Bassins Hydrauliques (ABH): La loi 10-95 crée au niveau de chaque bassin hydraulique ou ensemble de bassins hydrauliques, sous la dénomination d'agence de bassin, un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière et ceci en remplacement des anciennes (DRH).33 Les agences de bassin constituent la structure centrale pour la mise en oeuvre de la gestion intégrée de l'eau, elles ont pour mission d'évaluer, de planifier et de gérer les ressources en eau au niveau du bassin hydraulique. L'agence de bassin est notamment chargée de : - Élaborer le Plan Directeur d'Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) et veiller à son application ; - Fournir toute aide financière et toutes prestations de service aux personnes physiques ou morales qui en feraient la demande, soit pour prévenir la pollution des ressources en eau, soit en vue d'un aménagement ou d'une utilisation du domaine public hydraulique ; - Réaliser toutes les mesures de qualité ; - Gérer et contrôler l'utilisation des ressources en eau mobilisées ; - Réaliser les infrastructures nécessaires à la prévention/lutte contre les inondations ; - Tenir un registre des droits d'eau reconnus et des concessions/autorisations de prélèvements accordées. L'agence de bassin relevait avant le gouvernement de 2007 du MATEE (ministère de l'aménagement du territoire de l'eau et de l'environnement) et elle est administrée par un conseil d'administration présidé par l'autorité gouvernementale chargée des ressources en eau. Il est composé pour un tiers des représentants de l'Etat, pour un quart des représentants des établissements publics placés sous la tutelle de l'Etat et chargés de la production de l'eau potable, de l'énergie hydroélectrique et de l'irrigation, et pour le reste, des représentants des chambres d'agriculture, de commerce, d'industrie et de services, des assemblées préfectorales, des collectivités ethniques, et des associations des usagers des eaux agricoles. Les ressources budgétaires de l'agence proviennent des produits et bénéfices d'exploitation, des produits des diverses redevances, des subventions de l'Etat, des avances et prêts remboursables provenant de l'Etat ou d'organismes publics ou privés, des taxes parafiscales instituées à son profit et de toutes autres recettes en rapport avec son activité. Sept agences de bassin sont aujourd'hui en place : L'agence pilote d'Oum Er Rbia a été opérationnelle à partir de 1998. Les agences: Sebou, Loukkos, Tensift, Souss-Massa, BouRegreg et Moulouya ont été créées par décret en novembre 2000, mais n'ont commencé leurs activités qu'après la nomination de leurs directeurs en mai 2002. La Loi sur l'eau innove en introduisant ces agences, devants agir sur des territoires qui permettent de considérer et de gérer l'eau dans sa globalité. Les ABH sont supposées constituer un cadre organisationnel à même de permettre la fédération des actions des différents 33 Les Directions des Régions Hydrauliques ont étés créées en 1982 au niveau de chaque grand bassins hydraulique du pays. Avec la promulgation de la loi 10-95 sur l'eau portant création d'agences de bassins hydraulique, ces structures évoluent vers des établissements publics décentralisés. intervenants dans le secteur de l'eau et la mobilisation de la solidarité régionale qui doit s'exprimer de manière effective entre les usagers d'une ressource partagée. b) L'Office National de l'Eau Potable (ONEP): l'Office a été créé par le Dahir n° 1-72-103 du 3 avril 1972 en remplacement de la Régie des exploitations industrielles (REI) qui assurait, entre autres, depuis 1929, le service de distribution d'eau potable. C'est un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de l'autonomie administrative et financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère de l'eau et de l'environnement. Il a pour objet de : - réaliser et gérer les systèmes de production et d'adduction d'eau potable ; - aider le gouvernement dans la planification et la conception des programmes d'approvisionnement en eau potable ; - assister le secteur public dans la mise en place des systèmes d'AEP ; - assurer la surveillance de la qualité de l'eau ; - coopérer avec les autorités concernées pour concevoir les systèmes d'assainissement appropriés ; - endiguer les sources de pollution de l'eau alimentaire ; En plus de ces missions, l'ONEP est désormais un acteur essentiel pour la mise en oeuvre de l'assainissement34. L'évolution dans le secteur de l'eau fait de l'ONEP un acteur impliqué dans le développement de la distribution de l'eau dans les petits centres et dans les zones rurales. L'ONEP est ainsi investi d'un double rôle: - le rôle de planificateur de l'eau potable, prérogative fondamentale qui garantit la pérennité du service public. - le rôle d'opérateur (producteur et distributeur) ayant pour finalité la généralisation de l'accès à l'eau potable, la pérennisation et la sécurisation du patrimoine industriel, et l'intervention active dans l'assainissement. La gestion par l'ONEP de l'assainissement passe par une convention de cogestion avec la commune. D'une part, parce que les rejets d'eaux usées représentent une part importante de la pollution, et d'autre part parce que la majorité des bailleurs de fonds conditionnent leurs interventions dans le domaine de l'eau potable à une opération conjointe dans le domaine de l'assainissement. Enfin, l'ONEP est le premier distributeur d'eau au Maroc avec 38% des abonnés (milieux urbain et rural), et est également le premier producteur d'eau potable avec 80% de la production totale. Dans le milieu urbain, l'ONEP représente 28% de la distribution en terme d'abonnés (voir tableau 11). 34 Le dahir n° 1.72.103 précité a fait l'objet d'une modification pour charger l'ONEP de la gestion des services de distribution d'eau potable et des services d'assainissement liquide dans les communes, lorsque la gestion de ces services lui est confiée par délibération du conseil communal intéressé approuvée par l'autorité compétente et de l'assistance technique (article 2). Tableau 11: Parts des opérateurs dans les secteurs de
production et
Source : ONEP
Les concessions ont un poids très important dans le secteur des services publics urbains, elles représentaient en 2002, 60% de la clientèle pour la distribution d'électricité, d'eau et d'assainissement, correspondant à 67% du chiffre d'affaires du marché et elles investissaient environ 69% des investissements dans le secteur.35 4. Les instances représentatives :
35 H.NOUHA, M. BERRADI, M. DINIA, M. EL HABTI. Etude "Les partenariats publics-privés pour la gestion de l'eau au Maroc". Forum sur la Gestion de la Demande en Eau Amman, octobre 2002. - d'une part, le dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) portant réglementation du droit d'associations modifié et complété par le dahir n°1-02-206 du 12 joumada I 1423 (23 juin 2002) promulguant la Loi 75-00. - d'autre part, le dahir n°1-87 portant promulgation de la Loi n°2-84 du 21 décembre 1990 relative aux associations d'usagers des eaux agricoles (voir: Les associations d'usagers des eaux agricoles AUEA) et le Décret n°2-84-106 du 13 mai 1992 qui fixe les modalités d'accord entre l'administration et les associations des usagers agricoles et approuve les statuts types desdites associations. En principe, ce texte autorise une action destinée uniquement au domaine agricole. Mais en pratique, elles ont joué un rôle important dans le cadre du PAGER. En fait, la participation populaire est pratiquée de tous temps. La gestion traditionnelle de l'eau était organisée de telle sorte que la communauté soit impliquée. Les « Jemaas », groupes informels représentants les communautés, évoluent en associations et la présence des femmes évolue. Cette participation est marquée en milieu rural et périurbain où l'on constate un foisonnement associatif et la prise en considération de la composante "Eau" qui reste un élément très mobilisateur, mais moins en milieu urbain. 5. Les bailleurs de fonds :Les institutions financières internationales (BM, FMI, BAD, USAID...), constituent des acteurs principaux dans le schéma de la gestion du secteur de l'eau au Maroc, comme dans tous les pays en développement qui comptent, dans une large mesure, pour le financement de leurs programmes d'infrastructure et de généralisation de l'accès aux services de base, sur la participation des bailleurs de fonds internationaux. Ces institutions financières arrivent à imprimer leurs visions dans la manière de gérer ces fonds. Dans le Rapport du Panel mondial sur le financement des infrastructures de l'eau "financer l'eau pour tous"36 on peut lire : « Il est important que les pouvoirs nationaux des pays en voie de développement reprennent le contrôle du secteur de l'eau en élaborant des stratégies nationales afin d'assurer le respect des Engagements du Millénaire et la réalisation des différents objectifs définis dans le secteur de l'eau. Ces pays (c'est-à-dire, ceux qui remplissent les conditions de l'aide internationale au développement) doivent par ailleurs inscrire explicitement l'eau dans leurs Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) afin de s'assurer que l'eau disposera d'un budget adéquat et pour que les réductions de dette bénéficient aussi à l'eau. Les DSRP sont de plus en plus souvent présentés par les pays et leurs bailleurs comme la pièce maîtresse de leur politique de réduction de la pauvreté, et comme un instrument permettant de valoriser les ressources dégagées par la diminution de la dette. Or, jusqu'à présent, on n'a pas accordé au secteur de l'eau la place qu'il mérite dans ces plans stratégiques ; dans certains cas, il n'est même pas fait mention de l'eau du tout ». Et d'ajouter, en guise de motivation « Les Etats qui ont le courage de relever ce défi, en accordant à l'eau l'importance qu'elle mérite, devraient bénéficier de primes financières, accordées par la communauté internationale. Les aides et les prêts des organismes de financement multilatéraux devraient, quant à eux, cibler les pays qui ont, les premiers, mis en oeuvre une politique de l'eau active ». Il est aisé de comprendre donc 36 Communément appelé Panel de CAMDESSUS, ce panel a été mis en place à l'initiative conjointe du "Partenariat Mondial pour l`Eau", du "Conseil Mondial de l`Eau" et du "3e Forum Mondial de l`Eau" à Kyoto. Dans le mandat, les commanditaires invitent le Président (MICHEL CAMDESSUS) à constituer un panel d'experts financiers pour étudier les différents moyens d'amener de nouvelles ressources financières au secteur de l'eau. Le rapport devait présenter de nouvelles propositions sur les éléments financiers, ainsi que sur les conditions qui pourraient faciliter l'arrivée de ces nouvelles ressources. l'importance qu'accorde les pays comme le Maroc à l'élaboration de stratégies claires et crédibles dans le secteur de l'eau, l'aide internationale comptant beaucoup dans la réalisation des programmes de mobilisation et d'adduction de la ressource ainsi que de raccordement du plus grand nombre à l'eau potable. E. La Loi 10-95 sur l'eau :Chacun des textes législatifs et réglementaires adoptés au Maroc en la matière, y compris sous le protectorat français, a exprimé la volonté du législateur de maintenir les droits antérieurs légalement acquis, qu'il s'agisse de droits fondés sur des documents écrits ou la coutume. La Loi 10-95 sur l'eau adoptée en août 1995 constitue un progrès indéniable et apporte, dans un texte unificateur, le cadre général de gestion, de conservation et de protection tant quantitative que qualitative de la ressource en eau. La Loi sur l'eau a modifié les modalités de gestion des ressources en eau et organise les instances de décision et de gestion qui ont pour mission de coordonner les actions publiques sectorielles en la matière. Elle introduit la protection de la qualité de l'eau et de nouvelles priorités stratégiques. Les principes fondamentaux de cette Loi sont principalement : - la domanialité publique de l'eau, - l'adoption du principe préleveur-payeur et pollueur- payeur, - l'unicité de la gestion de l'eau, - la reconnaissance de la valeur sociale, économique et environnementale de l'eau, - la solidarité entre usagers, entre secteurs et entre régions, - la concertation dans la gestion de l'eau. Les axes de la réforme sont articulés autour de : - la réforme de la gestion de l'eau agricole, - le recours aux partenariats publics-privés, - l'intercommunalité. - la gestion intégrée des ressources en eau par bassin hydrographique par les agences de bassin, selon une vision reflétant le cycle de l'eau (voir figure 6), - la régulation tarifaire des usages de l'eau, - la maîtrise des impacts des rejets liquides sur l'environnement, - la préservation de la qualité de l'eau et la politique d'assainissement, Milieu Naturel Assainissement Prélèvement AEP Rejet Figure 6: Schéma du cycle des services de l'eau. Concernant la domanialité publique des eaux, la Loi confirme ce principe, reprenant pour l'essentiel les dispositions introduites par les législations qui l'ont précédées37. La nouvelle Loi considère l'eau comme un bien public ne pouvant faire l'objet d'appropriation privée sous réserve de situations qu'elle définit elle-même. Ainsi, le domaine public hydraulique peut faire l'objet d'usages à caractère privatifs qui ont pour effet de soustraire la ressource en eau aux règles de la domanialité publique du fait des droits acquis ou en vertu de demandes de particuliers à l'Administration d'une autorisation de prise d'eau ; d'un règlement d'eau ou d'une concession de prise d'eau en contrepartie du paiement d'une redevance (article 37). F. Programmes et Plans d'action en faveur de l'accès à l'eau :En matière d'alimentation en eau potable, le taux de branchement en milieu urbain est de 83%38; en milieu rural le taux d'accès à l'eau potable, de 14% en 1994, a été porté à environ 73,5% en 2007 suite à la mise en oeuvre du programme PAGER (Programme d'Approvisionnement Groupé en Eau pour le milieu Rural). Durant les dernières décennies on a enregistré une nette amélioration du niveau du service de l'eau. C'est ainsi que la population urbaine bénéficiant de l'eau à domicile qui était de 0,8 million en 1956 est passée à près de 3 millions en 1972 pour atteindre près de 14 millions aujourd'hui (voir figure 7), soit une couverture de près de 83% des ménages urbains du Royaume. Le reste de la population urbaine est desservi par des fontaines publiques (12%) ou par des moyens propres (3%). La quasi-totalité du milieu urbain a accès à l'eau. Figure 7: Evolution de la population urbaine disposant d'eau à domicile Source : HCP 37 Contrairement au Dahir du 1er juillet 1914 qui défini la domaine publique dans sa globalité, la loi 10-95 distingue le domaine publique hydraulique et le définit clairement. Elle en fait un bien publique appartenant à toute la collectivité. 38 RGPH2004 Les groupes vulnérables sont en milieu rural et dans les quartiers précaires. Quatre programmes ont tenté d'apporter une solution et d'assurer l'accès à l'eau à ces groupes, à savoir l'Opération des Branchements Sociaux (OBS), le Programme d'Approvisionnement Groupé en Eau pour le milieu Rural (PAGER), l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), et le Programme Villes Sans Bidonvilles (VSB), (Et en matière d'assainissement, un Programme National d'Assainissement et d'Epuration des Eaux Usées vient d'être adopté):
Le gouvernement marocain a lancé en 1995 ce programme qui a eu pour objectif d'atteindre un taux de couverture de 80% en 2010, contre 14% en 1994. Il été mis en oeuvre principalement par la Direction générale de l'hydraulique (DGH) (encore sous tutelle du Ministère de l'équipement), et l'Office National de l'Eau Potable (ONEP) avec la contribution, dans le cadre d'un Comité, des Ministères de l'Intérieur et de la Santé et l'implication d'Associations des Usagers de l'Eau (AUE). Lors de la Réunion du Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat de 2001, il a été décidé que la généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu rural soit une des priorités de l'ONEP. Depuis janvier 2004, l'Office en est seul responsable avec un objectif plus ambitieux de ramener le taux d'accès à 80 % en 2007. En parallèle, les responsabilités de l'ONEP en matière d'assainissement liquide ont été élargies depuis l'an 2000, portant sur l'ensemble des localités qu'il dessert en eau potable. Figure 8: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu rural (en%). Source : SEE Le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural a augmenté durant les dix dernières années (voir figure 8). En effet, les efforts entrepris ont permis de porter ce taux de 14% avant le démarrage du PAGER à 70% en 2005 puis à 73,5% en 2007. Les travaux ont porté sur, le creusement de puits, de forages d'exploitation et de reconnaissance, l'équipement de points d'eau et l'aménagement des sources ainsi que la construction d'ouvrages de stockage et de distribution d'eau et, la desserte des populations à partir des adductions régionales. L'impacte de cette amélioration de l'accès à l'eau potable a été ressenti dans plusieurs aspects de la vie de la population rurale, et quelques indices de confort ont évolué durant cette période. Les corvées d'eau ont été réduites, ou supprimées dans les douars dotés de branchements particuliers. Le temps consacré par les femmes et les filles à la recherche de l'eau a été réduit, selon une étude du Secrétariat d'Etat à l'Eau SEE39, de 50 à 90%. Ce qui a permis aux femmes de consacrer plus de temps aux activités génératrices de revenus et aux filles de se scolariser. Les cas des maladies diarrhéiques chez les enfants âgés de moins de 5 ans ont diminué de 24% entre 1994 et 2000 selon le rapport de la Banque Mondiale. Et de façon générale, une nette diminution de l'incidence des maladies hydriques a été observée, cela concerne notamment les foyers où se développait le choléra. Toute fois, il convient de noter que la situation d'accès au service lié à l'alimentation en eau potable n'est pas uniforme au niveau de toutes les régions du royaume et elle n'est pas homogène au sein de la même province. Selon le rapport du SEE, les taux d'accès atteignent ou dépassent 90% dans 300 communes rurales et sont particulièrement faibles (moins de 30%) dans 350 autres. Par contre, plus de 750 communes abritant la moitié de la population rurale affichent un taux d'accès supérieur ou égal à 60%.
Le programme «Villes sans bidonvilles » vise l'éradication en sept ans (2004-2010) de tous les bidonvilles des centres urbains concernant environ 277.000 ménages répartis dans 80 centres urbains à travers du Maroc. Dans le cadre du programme (VSB), les bidonvilles font l'objet des modes d'intervention suivants: le recasement, le relogement et la restructuration. La restructuration a pour objectifs de doter les grands et moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain, en équipements d'infrastructure nécessaires (assainissement, voirie, eau potable et électrification). 39 "Rapport sur l'évaluation du PAGER" SEE. 2006. IV. Le service de l'eau potable dans la ville de Safi:Après avoir fait connaissance du contexte hydrographique de la ville de Safi et du cadre institutionnel et juridique du secteur de l'eau potable au Maroc, nous allons dans cette section présenter le service de l'eau potable de safi. Nous verrons l'Etat de l'infrastructure de production et de distribution de l'eau potable et nous étudierons la gestion de ce service par l'opérateur publique la RADEES (Régie Autonome de Distribution d'Eau et d'Electricité de Safi). Une évaluation des indicateurs techniques et de gestion de la régie sera également présentée. A. Production de l'eau potable à Safi:Principes de l'Alimentation en Eau Potable : Au cycle naturel de l'eau, il faut associer un cycle de services. Prélevée dans les nappes souterraines, puis rendue potable, l'eau est envoyée dans le circuit de distribution, une fois utilisée, cette eau est évacuée des habitations puis acheminée vers une station d'épuration qui la traite, l'eau est alors nettoyée avant d'être rejetée dans le milieu naturel. L'Alimentation en Eau Potable comprend l'ensemble des opérations d'approvisionnement de la population en eau potable, depuis le prélèvement du milieu naturel jusqu'à l'usager. Elle cherche à répondre à deux objectifs : - Production d'une eau de qualité, à partir d'une eau brute qui nécessite généralement un traitement, - La distribution de l'eau produite, à travers un ensemble d'installations et de réseaux afin de répondre à la demande des consommateurs de manière satisfaisante (taux de service). Figure 9: Schéma de production et de distribution de l'eau potable Captage Adduction Transport Distribution Traitement Stockage Usager Nous distinguons plusieurs étapes dans le processus de production et de d'acheminement de l'eau : - La première étape est l'étape de Captage, qui consiste à recueillir les eaux souterraines ou de surfaces de la source, - Vient ensuite l'étape d'Adduction qui permet de transférer l'eau de la zone de captage jusqu'à proximité de la zone de distribution, Avant d'être distribuée l'eau doit subir des traitement ce qui permet de transformer l'eau brute en eau potable. - L'eau est ensuite acheminée vers les zones de stockage afin de réguler le débit dans le réseau et prévenir une pénurie d'eau en cas de défaillance ou forte demande, - Enfin, l'eau est distribuée à travers le réseau d'Alimentation d'Eau Potable aux usagers. 1. Les opérateurs de la production à Safi:L'Office National de l'Eau Potable (ONEP), assure la production de l'eau pour l'alimentation en eau potable de la ville de Safi, Il assure également la production et la distribution de l'eau potable dans les centres extérieurs de la province. Les débits équipés par l'ONEP dans ces centres s'élèvent à 696 l/s au niveau de la ville de Safi et à 245 l/s au niveau des autres centres. Pour les villes de Jemaâ Sahim, Sebt Gzoula et Tlet Bouguedra, faisant partie de la province de Safi, la production et l'adduction de l'eau potable sont assurées par la RADEES (Régie Autonome de Distribution d'Eau et d'Electricité de Safi). a. Alimentation de la ville de Safi : L'alimentation en eau potable de la ville de Safi est assurée actuellement à partir de deux points de production :
2. L'infrastructure :
B. La distribution de l'EP dans la ville de Safi:1. L'Opérateur public, la RADEES :a. Création de l'opérateur:La RADEES, Régie Autonome de Distribution d'Eau et d'Electricité de Safi, est un établissement public crée par l'arrêté du ministre de l'intérieur du 27 octobre 1971 suite à la délibération du conseil communal de Safi en date du 29 avril 1970 telle qu'elle a été approuvée par arrête du ministre de l'intérieur en date du 22 décembre 1970 pour assurer la distribution de l'électricité dans la ville de Safi. La RADEES est régie par les dispositions du dahir n° 1-59-315 du 28 hija 1937 (23 juin 1960) relatif à l'organisation communale et le décret d'application n° 2-64-394 du 22 joumada I 1384 (29 septembre 1964) relatif aux régies communales dotées de la personnalité civile et de l'autonomie financière. La RADEES gère en régie autonome le réseau de distribution de l'eau potable de l'agglomération de Safi; elle en assure l'entretien, la réhabilitation et l'extension aux zones non raccordées. La régie est dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière et placée sous la tutelle du ministère de l'intérieur. Photos 10: Le siège de la RADEES
La RADEES assure actuellement la distribution de l'eau potable dans les localités ci-après : - La Commune Urbaine de Safi (Population 2006 :289 500 hab) ; - La Commune Urbaine de Jemâa Shaim (Population 2006 :15 700 hab) ; - La Commune Urbaine de Sebt Gzoula (Population 2006 :14 800 hab) ; - Le Centre Tlet Bouguedra (Population 2006 :1 600 hab) ; 2. Indicateurs de performances :a. Eau amenée, production propre et achat à l'ONEP : L'eau amenée représente l'eau achetée à l'ONEP, plus l'eau produite par la RADEES. L'eau amenée n'est pas nécessairement l'eau vendue, cette dernière correspond à l'eau facturée, et la différence entre l'eau amenée et l'eau facturée représente l'eau perdue (voir figure 10). Figure 10: Evolution des indicateurs de performances de la RADEES. 12 000 000 10 000 000 4 000 000 2 000 000 8 000 000 6 000 000 0 2002 2003 2004 2005 2006 Eau Amenée (m3) Eau Produite (m3) Eau Achetée (m3) Eau Vendue (m3) Eau Perdue (m3) - Source : RADEES L'évolution des indicateurs de performance de la RADEES en chiffres est représentée en annexe 2 par le tableau : « Evolution de la production propre, des achats auprès de l'ONEP, de l'eau facturée et des pertes d'eau de la RADEES ». Le rendement du réseau est l'indice qui mesure le taux d'eau facturée par apport à l'eau amenée ou "eau mise en réseau". Le rendement de la RADEES compte parmi les rendements les plus élevés des régies du Maroc (voir tableau 14). Tableau 14: Rendement des réseaux d'EP des régies pour l'année 2005.
Source : Rapport annuel 2004-2005 régies autonomes de distribution. DRSC, Ministère de l'intérieur. Le rendement de la RADEES a enregistré une légère amélioration durant la période 2002- 2006, passant de 72,03% à 73,62, ce qui correspond à une diminution de l'eau perdue durant la même période de 2 963 543 m3 d'eau perdue en 2002 à 2 890 887 m3 en 2006 (voir Figure 10). Cette limitation des pertes est à mettre en relation avec une augmentation du volume d'eau amenée et d'une extension du réseau pendant la même période. Ceci se traduit par une amélioration de l'indice linéaire de pertes d'eau qui est passé de 16,92 (m3/km/jour) en 2002 à 14,42 en 2006 (Figure 11). Figure 11: Evolution de l'indice linéaire de perte
d'eau L'amélioration du rendement du réseau est aussi le résultat d'un effort d'entretient du réseau et de limitation des pertes, fourni par les services technique de la RADEES. À cet effet, les chiffres communiqués par la RADEES relatifs aux nombres d'interventions en réparation de fuites, font état d'une diminution du nombre d'interventions pour réparation des fuites sur réseau entre 2002 et 2006, (alors que le nombre de fuites réparées sur branchements et sur compteurs est resté constant) (voir Tableau 15). Tableau 15: Evolution des fuites réparées par la RADEES.
Source: RADEES L'amélioration du rendement est à attribuer à une meilleure réalisation des ouvrages et à un meilleur entretien du réseau, ce qui traduit un souci de l'opérateur public de mieux gérer le patrimoine afin d'améliorer ses indices de performances. L'amélioration de ces indices est un objectif prioritaire de toutes les régies de distribution d'eau, dans un but de rationalisation des ressources et d'optimisation des moyens, mais aussi parce que l'objectif d'amélioration de ces indices constitue un des principaux axes de contractualisation avec les bailleurs de fond internationaux, qui comptent parmi les principaux sources de financement des programmes d'investissement dans l'extension des réseaux et de généralisation de l'accès à l'eau potable des régies autonomes du Maroc. b. Economie cumulée sur l'eau amenée : Le tableau 16 représente les gains cumulés sur l'eau amenée et les gains générés sur le budget d'achat de l'eau, du fait de la réduction des pertes d'eau et de l'amélioration de l'indice de rendement du réseau par apport à l'indice de rendement de 1999. Tableau 16: Evolution des gains générés par l'amélioration du rendement du réseau de la RADEES.
Source : Rapport de gestion de l'exercice 2006. RADEES. 3.320 Mm3 d'eau ont étés économisés entre 1999 et 2006 du fait de l'amélioration du rendement du réseau d'eau potable de la RADEES de 70,25% (rendement du réseau en 1999) à 73,62% en 2006. Le cumul des volumes d'eau gagnés par l'amélioration du rendement est représenté par la Figure 12 : Figure 12: Evolution de l'économie cumulée sur l'eau amenée Cumul des volumes économisés (Mm3) Cumul des volumes Mm3 4 3 2 1 2002 2003 2004 2005 2006 0 Année En termes financiers, le cumul de ces gains représente en 2006 : 14.165 MDH. 3. Indicateurs Techniques :a. Fonctionnement du réseau: Le réseau de distribution d'eau potable de la ville de Safi présente une structure étagée adaptée à la topographie du site. Les étages sont au nombre de trois (voir Plan 3):
V. Gestion de la distribution d'eau potable par la RADEES:A. Taux de couverture par le service de l'eau potable :
B. Abonnés et Consommations:1. Structure de la consommation d'eau :
La structure de consommation en 2006 pour la ville de Safi est
comme suit (figure 13): Hôtels; 0,44% Industriels; Préférentiels; 7,10% 1ère tranche 38,57% 4ème tranche 11,75% 3ème tranche 5,86% 2ème tranche 31,26% Source: RADEES La 1ére tranche constitue l'essentiel des consommations d'eau avec 38,57%, suivie de la deuxième tranche avec 31,26% L'évolution de la structure de consommation depuis 2002 est représentée dans le tableau 22. On remarque une augmentation du volume consommé dans la deuxième tranche à partir de 2006 et une diminution de la part de la 1er tranche dans la structure de consommation, ce qui est dû, non pas à un glissement de consommation de la 1er tranche à la deuxième tranche, mais plus à une modification de la structure des tranches de consommation à partir du 01/03/2006, la 1ére tranche passant d'une consommation mensuelle comprise entre 1 et 8 m3 à une consommation comprise entre 0 et 6 m3, et la deuxième tranche de 8 à 24 m3 à une consommation de 6 à 20 m3. Tableau 22: Evolution des ventes d'eau par tranches tarifaires
Source: RADEES 2. Evolution du nombre de clients par type d'usage :Alors que le nombre des abonnés "particuliers" a augmenté durant les 5 dernières années (52 371 abonnés particuliers en 2006 contre 43 324 en 2002), les effectifs des abonnées dans les catégories "administrations", "Bornes fontaines" et "industriels" ont diminué (voir tableau 23). Tableau 23: Evolution du nombre de clients par type d'usage.
*: abonné Source : Rapport de gestion de l'exercice 2006. RADEES. Le nombre des abonnés catégorie "Bornes fontaines " (à la charge de la commune urbaine) a diminué suite aux opérations de branchements sociaux (OBS). Selon le service technique de la RADEES, et depuis 1990, date du premier recensement des branchements de la RADEES, le nombre de Bornes fontaines a été de 67. Ce chiffre qui, de manière générale est en diminution, connaît des augmentations à la veille de chaque période électorale suite à l'intervention des élus auprès de la RADEES pour remettre en service les Bornes fontaines déjà condamnées.41 Les habitants des quartiers périphériques non desservis constituent, en effet, une 41 La condamnation des Bornes fontaines se fait par enlèvement des compteurs, et la réouverture se fait par la remise en place du compteur. masse électorale très importante. Pour exemple, ce chiffre qui était de 48 BF à la fin de l'année 2006, augmentera pour atteindre 52 BF avant les élections de 2007. La diminution du nombre des abonnés catégorie "industriel" (de 59 en 2002 à 53 en 2006) est révélatrice, quand à elle, de la régression qu'a connue l'activité industrielle dans la ville de Safi suite au déclin de l'activité de la pêche et la fermeture de plusieurs conserveries de poisson. 3. Evolution de l'eau facturée:Les volumes d'eau facturés par la RADEES (considérés comme les volumes consommés) ont enregistré un pic en 2004 avec 8 140 595 m3 d'eau facturées, à partir de cette année une régression est enregistrée au niveau de ces volumes (Figure 14). Figure 14: Evolution des mètres cubes facturés de la RADEES. Ventes en m3
Source: RADEES L'analyse de l'évolution des volumes facturées par catégorie d'usage (tableau 24) révèle que paradoxalement et malgré la diminution du nombre des abonnés catégorie "industriel", le volume d'eau facturé pour cette catégorie d'usage a augmenté, passant de 330 086 m3 en 2002 à 405 360 m3 en 2006. Il faut rappeler que le complexe chimique OCP ne fait pas parti de ces abonnés puisqu'il s'approvisionne directement à partir de la retenue de Safi. L'usage "particulier" constitue l'essentiel des volumes facturés, en 2006 cet usage représente 76% du total de l'eau facturée avec 6 137 777 m3. Tableau 24: Evolution de l'eau facturée par type d'usage.
Source : RADEES 4. Dotations et consommation spécifique :Durant l'année 2006, les besoins de la Régie en eau s'élèvent à 357 l/s. La dotation nette de la population desservie (population branchée et non branchée), a atteint 68,7 l/hab/j pour une dotation brute de 96,1 l/hab/j. Photos 11: Des manifestants devant la RADEES réclamant l'amélioration du service d'EP Date: le 11/10/2007 Source: prise Photos personnelle. La dotation nette correspond à la dotation réelle facturée, sans tenir compte des pertes d'eau. La dotation brute correspond au volume d'eau potable distribué divisé par le nombre d'habitants. La dotation de la population non branchée correspond à la facturation des bornes fontaines divisée par le nombre d'habitants des quartiers desservies par ces fontaines. Pour la ville de Safi la dotation de la population non branchée représente le 1/10 de la dotation de la population branchée (voir tableau 25). Tableau 25: Evolution des dotations en eau potable de Safi
Les besoins essentiels pour l'homme sont d'environ 15 m3/an par personne (42 l/hab/j), ces besoins diffèrent des besoins d'eau, beaucoup plus élevés, qui sont nécessaires pour assurer l'approvisionnement alimentaire des populations, en particulier l'alimentation en eau des cultures irriguées. Cette quantité dépasse 40 litres par jour et par personne dans les villes des pays industrialisés. (En France, la consommation d'eau à usage domestique est de 100 m3 par an et par personne dont environ 70 m3 facturés par personne). Dans les pays les plus pauvres, la consommation en eau est de l'ordre de 20 m3 par an et par personne.42 C. La Tarification du service de l'eau à Safi:1. Présentation de la tarification pratiquée par la RADEES:La RADEES achète l'eau à l'ONEP sur la base du volume livré au niveau des réservoirs, au prix de 3,96 Dh TTC (prix de 2005). Les tarifs de vente de l'eau, applicables aux consommateurs sont résumés dans le tableau suivant, comparés aux autres villes du royaume: 42 "Le droit à l'eau pour chacun". Henri Smets. Tableau 26: Tarifs de vente de l'eau potable. Mars 2006 (En DH/m3).
Tarifs de la redevance fixe pour les petits centres ONEP et les centres des régies:
On remarque que les tarifs à la distribution pratiqués au niveau de la ville de Safi sont parmi les plus élevés. Ils sont les plus élevés après les prix de l'eau pratiqués à Oujda et ceci pour les différentes catégories d'usage. La RADEES achète cependant l'eau à l'ONEP plus cher (3 ,96 dh/m3) qu'à Oujda où la RADEEO (Régie de Distribution d'Eau et d'Electricité de Oujda) achète l'eau au prix de 3,52 dh/m3 au tarif de Mars 2006. L'évolution des prix de l'eau à usage domestique pratiqués par la RADEES est représentée par le tableau 27. Tableau 27: Evolution de la tarification domestique de l'eau
potable
Il faut noter cependant que: - Du 01/01/1993 au 29/06/1998, la 1ére tranche correspond à une consommation de 1 à 24 m3 par trimestre. - Du 30/06/1998 au 28/02/2006, la 1ére tranche correspond à une consommation mensuelle de 1 à 8 m3. - A partir du 01/03/2006, la 1ére tranche correspond à une consommation mensuelle de 1 à 6 m3. 2. Tarifs et usagers de l'eau à Safi:Les prix de l'eau pratiquée par la RADEES et les montants des factures mensuelles ont été plusieurs fois l'objet de contestations et de manifestations de la part des habitants de la ville (voir photos 12 et 13). Photos 13: Manifestation devant la RADEES le 11/10/2007. Source: Prise de photos personnelle. Plusieurs manifestations des habitants de Safi ont eu lieu devant le siége de la RADEES. J'ai assisté, le 11/10/2007 de l'une d'entre elles, organisée par les habitants des quartiers Nord de la ville de Safi venus exprimer leur mécontentement à la suite de plusieurs coupures d'alimentation de leurs quartiers (ces quartiers correspondent au réseau supérieur de distribution en eau), ce que la RADEES explique par les problèmes d'alimentation en eau par le complexe de production Takabrote à partir des eaux souterraines (voir IV. A. 2. a. alimentation en eau de la ville de Safi). Mais ces manifestations sont surtout l'occasion d'exprimer la dénonciation et la contestation des montants des factures de l'eau. Plusieurs formes de contestations sont utilisées, allant du brandissement collectif de sots et d'autres récipients vides devant le siége de la RADEES en signe de manque d'eau, aux lettres adressée aux responsables de l'autorité locale et de l'opérateur public, passant par les communiqués et déclarations orales et écrites à la presse et aux publications électroniques. Cependant, une analyse que nous avons effectué de la structure de consommation pour le mois d'Août 2007, et des rapports des volumes de facturation par apport aux volumes de consommation, révèle l'existence dans la ville de Safi d'une solidarité verticale entre les tranches de consommation pour l'usage domestique, abonné "particulier" (voir tableau 28): Tableau 28: Structure de consommation d'EP pour le mois d'Août 2007
Par tranche tarifaire, et pour l'usage "domestique", abonné "particulier", les structures sont différentes selon que le critère soit le nombre d'abonnés, le volume de consommation d'eau ou le montant de facturation. Par exemple: les abonnés de la 1ére tranche représentent 26,63% du total des abonnés, ils consomment 9,11% du volume total d'eau consommée et payent 4,61% du montant total facturé. On peut, à priori, dire qu'il y'a une solidarité verticale entre grands et petits consommateurs, les abonnés dont la consommation mensuelle est supérieure à 20 m3 (3éme et 4éme tranche) et qui représentent 12,67% des abonnés du mois 08/2007 consomment 35,11% du volume facturé et payent 48,12% du montant total facturé. Par contre les abonnés qui, pour rappel, ont consommé dans la 1ére tranche (1-6 m3) représentent 26,63% des abonnés, ont consommé 9,11% du volume facturé et ne payent que 4,61% du montant total facturé. A signaler que 3170 abonnés particuliers, représentant 7% des abonnés dans l'usage domestique, ont des consommations inférieures à 1 m3 et ne sont donc pas intégrés dans la 1ére tranche. L'ensemble de ces abonnés représente un net à payer pour la RADEES de 20351.40 DH pour le compte du mois d'Août 2007.43 La lecture de la structure de consommation de la RADEES pour le mois 08/2007 confirme donc le caractère social du système de tarification par blocs (ou par tranches) si on considère que les abonnés qui consomment dans les tranches supérieurs sont nécessairement des abonnés plus aisés et avec plus de moyens, pouvants donc payer l'eau plus cher (le but étant de compenser le manque à gagner sur les tranches subventionnées). Seulement, cette analyse ne tient pas compte du nombre important des ménages vivants en cohabitation dans un seul logement ou dans des logements d'une seule construction, le tout desservi par un seul compteur. Ces ménages, généralement à faible revenu, payent l'eau plus cher (prix de la 2éme et 3éme tranche) et ceci pour des consommation par ménage dans l'ordre de la première tranche tarifaire. Dans ces cas là, le principe de solidarité verticale et le fondement de la tarification par tranches tarifaires n'atteignent pas leur but et sont annulés. Seule une politique dynamique et volontariste de généralisation d'équipement des logements en compteurs par l'opérateur public nous parait à même de remédier à cette situation 43 "Statistiques de consommation d'eau potable et d'assainissemen"t. RADEES, 2007. VI. Le modèle Marocain de gestion du service d'eaupotable:Si dans le cas de Safi la gestion du service de l'eau potable se fait par régie autonome, d'autres villes du Maroc (surtout les métropoles) ont opté pour un autre mode de gestion. En effet, dans un contexte d'urbanisation explosive, la délivrance des services publics urbains devient problématique : les infrastructures pour la distribution d'eau potable et l'assainissement sont insuffisantes, et les collectivités locales doivent souvent faire appel aux opérateurs privés pour assumer des investissements lourds. Des logiques d'acteurs se mettent alors en place autour des services de l'eau potable. Dans ce contexte, comment comprendre un modèle émergent d'organisation du service de l'eau dans un pays comme le Maroc? Quels sont les acteurs clés et quelles sont leurs logiques? Quels types d'engagements sont passés? Quels sont les outils de gestion et de régulation utilisés? Dans cette section nous proposons de porter quelques lumières sur ces questions afin de mieux cerner l'environnement national autour du secteur de l'eau potable, environnement qui sans doute a ses articulations aux niveaux locaux. La gestion du service de l'eau potable, quoiqu'elle soit une compétence des collectivités locales, elle reste cependant fortement marquée par une tutelle des instances administratives centrales et donc très sensible aux évolutions des politiques et orientations nationales dans ce domaine. A. Le service de l'eau potable, enjeux et compétences :
Au Maroc, les Ministères directement impliqués dans les questions liées à l'eau et à l'assainissement disposent chacun d'une structure administrative qui les représente localement. On retiendra en plus des agences de bassin, les structures administratives antérieures à la Loi 10-95 à savoir : - les directions régionales de l'hydraulique ; - les directions provinciales de l'agriculture et les offices régionaux de mise en valeur agricole ; - les communes (structure décentralisée). Le rôle des communes dans la gestion de l'eau et de l'assainissement est important dans la mesure où c'est au niveau local, et principalement communal, qu'elle s'effectue. Elles-mêmes utilisatrices, elles assurent des opérations d'adduction, de production et de distribution d'eau en vue de l'alimentation en eau potable des populations. Mais leur situation de profonde diversité et de grande hétérogénéité, notamment en milieu rural, a un impact sur la réalité de leur intervention sur le terrain. L'expérience de la décentralisation a débuté avec la Loi de 1960 portant création des collectivités locales urbaines et rurales et le dahir du 12 septembre 1963 instituant les Conseils provinciaux et préfectoraux. Le cadre institutionnel et organisationnel des communes et de leur groupement est défini par la loi n°1-76-583 du 30 septembre 1976 qui a élargi les attributions des Conseils communaux et accordé de nouvelles compétences à leurs présidents élus. Ce texte a encore été modifié par la loi n° 78-00 portant Charte communale et promulguée par le dahir n° 1-02-297 du 3 octobre 2002. Avec la réforme introduite par cette Loi, la compétence de la commune en la matière est expressément reconnue. Le Conseil communal décide, aux termes de l'article 39 intitulé "services publics locaux et équipements collectifs" de «la création et de la gestion de services publics communaux» dans plusieurs secteurs, dont « l'approvisionnement et la distribution d'eau potable » et «l'assainissement liquide». «Il décide des modes de gestion des services publics communaux par voie de régie directe, de régie autonome, de concessions ou de toute autre forme de gestion déléguée de services publics conformément à la législation et la réglementation en vigueur ». L'article 40 relatif à l'hygiène, la salubrité et l'environnement charge le Conseil Communal de veiller de manière explicite à «la protection de la qualité de l'eau, notamment de l'eau potable ... », à « l'évacuation et au traitement des eaux usées et pluviales », à « la lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles » et à « la lutte contre toutes les formes de pollution et de dégradation de l'environnement et de l'équilibre naturel ». La commune se présente donc comme :
Théoriquement, les compétences dévolues aux collectivités territoriales sont rappelées par la loi n° 78-00 mais la répartition des compétences entre les différentes autorités locales, décentralisées ou déconcentrées n'est pas encore totalement claire. D'un autre côté, même si la Commune reçoit de la loi les pouvoirs pour concevoir le système, planifier sa réalisation, mettre en oeuvre les procédés communautaires et organiser la gestion, elle ne dispose pas toujours de moyens humains et logistiques adaptés pour gérer efficacement cette mission d'intérêt général. B. Les modes de gestion du service de l'eau potable au Maroc :
Sont instituées par le décret n° 2-64-394 du 29 septembre 1964 relatif aux régies communales. Il existe deux formes de régies :
Sont des établissements publics communaux à caractère commercial et industriel et dotés de la personnalité morale et de l'autonomie financière, sous tutelle du Ministère de l'Intérieur. La Régie Autonome est créée par délibération du Conseil Communal ou du Syndicat de Communes pour assurer la gestion de certains services publics locaux à l'intérieur du périmètre des Communes concernées, la régie autonome est gérée par trois organes: - le Conseil d'Administration dont les 2/3 des membres sont des élus locaux, et qui délibère sur toutes les questions intéressant le fonctionnement de la Régie, - le Comité de Direction qui est une structure technique qui émane du Conseil d'Administration et qui prépare les décisions pour le Conseil d'Administration, - le Directeur, nommé dans le cadre des emplois supérieurs, il est responsable de la gestion quotidienne de la Régie. Actuellement, il existe treize (13) régies autonomes de distribution dont :
3. La gestion déléguée :
La situation des services urbains dans les années 1990 a généré un besoin en solutions alternatives, de nature à résorber les déficits et à doter les villes des infrastructures et des équipements correspondants à la demande sociale et aux exigences de l'environnement de l'entreprise, et notamment dans les grandes métropoles, qui accueillent l'essentiel de la population urbaine. L'opportunité est alors apparue de se tourner vers de nouvelles formes de gestion des services, et de garantir des prestations conformes aux standards internationaux et surtout, de mobiliser des potentiels de financement externes, à la hauteur des niveaux, sans cesse croissants, de la demande en services urbains. Selon H. Nouha, un responsable de la DRSC44: « Les lourds investissements qu'il faudra réaliser au cours des prochaines années, particulièrement dans le domaine de l'assainissement liquide, en vue de mettre les villes à l'abri des inondations, de réhabiliter les réseaux vétustes et d'accompagner, sans rupture, l'extension rapide des trames Urbaines, de créer des systèmes d'épuration répondant aux normes universelles de l'environnement et de préserver l'hygiène et la santé des populations urbaines, ont conduit à rechercher des partenaires internationaux, capables de mobiliser ces potentiels de capitaux et d'assurer une gestion experte et au moindre coût pour la collectivité.». Et d'ajouté, dans une communication réalisée en 2002 à l'occasion d'une rencontre internationale sur l'eau : « Outre cet avantage, l'association de sociétés privées à la gestion des services publics urbains permettra aux Communes concernées de libérer les ressources de plus en plus rares affectées dans certains cas à ces secteurs hautement capitalistiques et de les diriger plus avantageusement vers les investissements sociaux dont les villes ont grandement besoin.» Nous nous arrêterons, pour commenter ce point de vue, sur l'estimation du coût réel que devra concéder la collectivité en délégant la gestion du service de l'eau à une société privée. Nous pensons que malgré les améliorations qui sans conteste seront apportées à la gestion du service, le coût ne sera pas du tout "moindre", car les prix du service seront automatiquement réévalués pour tenir compte de la marge de bénéfice de l'opérateur privé. Les considérations politiques et sociales ne pèseront en tous cas pas aussi lourd que la priorité du gain financier, et se sont les consommateurs qui finalement payeront la différence. Toujours est-il que c'est dans ce contexte que la gestion des services d'eau, d'électricité et d'assainissement liquide, a été déléguée à des entreprises privées à Casablanca en août 1997, à Rabat-Salé en janvier 1999, et à Tanger-Tétouan en janvier 2002. Et à Marrakech, le processus de mise à la gestion déléguée du service de l'eau potable est lancé. c) Histoire de la gestion déléguée au Maroc : En matière de délégation, le Maroc dispose d'une longue tradition héritée du système de "Concession à la Française", pour l'exploitation des services publics industriels et commerciaux du pays. Les premières concessions ont été délivrées au début du 20ème siècle. Le protectorat a, en effet, connu la réalisation de nombreuses infrastructures, notamment dans les réseaux ferroviaires, l'adduction et la distribution de l'eau et l'électricité, ainsi que l'infrastructure portuaire. Ces concessions étaient généralement détenues par des capitaux étrangers, en particuliers français. Après l'accession du Royaume à l'indépendance, ces concessions ont été perçues comme incompatibles avec le rétablissement de la souveraineté nationale. Elles ont alors été massivement rachetées par le gouvernement marocain, pour être transformées en monopoles publics. Ainsi, au niveau de la distribution de l'eau, le Maroc, dans un objectif affirmé de 44 "Gestion de la demande en eau, partenariats publiques-privés, cas du Maroc, la distribution de l'eau potable". Hassan Nouha, chef de la division administrative et financière à la Direction des Régies et Services Concédés au Ministère de l'Intérieur, responsable du service central de contrôle des gestions déléguées. "marocaniser" les institutions, a mit fin au contrat de concession de la société marocaine de distribution (SMD), filiale de la Lyonnaise des eaux qui avait obtenu le monopole de la gestion de ce service local dès 1915 et qui avait renouvelé ce contrat en 1931 pour une durée de 40 ans, ce contrat ne devant s'achever qu'en 1971. À Casablanca, les élus locaux ont mis fin à la concession en 1961, pour la remplacer par une Régie autonome, la RAD. Trois années plus tard, est adopté le décret sur les Régies. Rabat, procédera en 1965 aux mêmes changements en confiant la gestion du service de l'eau potable à une Régie autonome, la RED. d) Définition et termes des contrats : La nouvelle Charte Communale met à la disposition des communes un large éventail de modes de gestion et de possibilités de coopération et de partenariats avec le secteur privé, pouvant répondre à la nouvelle dynamique du secteur de l'eau. Une organisation intégrant le secteur privé, permet en effet, la combinaison d'une propriété publique des éléments d'actifs et d'une exploitation par le secteur privé. En décembre 2005 a été adoptée la loi n° 54.05 sur la gestion déléguée des services publics. Ce texte comporte les aspects relatifs à la définition du contrat de gestion déléguée, les principes du service public, l'équilibre économique du contrat de gestion déléguée ainsi que les modes et procédures de passation des contrats de gestion déléguée, en retenant les principes d'appel à concurrence et de transparence des opérations. Elle fixe les droits et obligations du délégant et du délégataire. La loi sur la gestion déléguée n° 54.05 définit la gestion déléguée comme étant « un contrat par lequel une personne morale de droit public, appelée le "délégant", délègue pour une durée limitée la gestion d'un service public de nature économique dont elle a la responsabilité, à une personne morale de droit public ou privé, appelée le "délégataire", en lui reconnaissant le droit de prélever la rémunération auprès des bénéficiaires ou réaliser des bénéfices sur la dite gestion». On se réfère habituellement à la gestion par délégation de service public, comme mode de partenariat public-privé (PPP). Dans le cadre de la délégation de service public, la commune, en tant qu'autorité délégante, conserve les prérogatives de puissance publique: contrôle, organisation et propriété des infrastructures. Elle délègue à un opérateur la responsabilité de l'exécution du service d'eau potable dans le cadre d'un contrat d'une durée déterminée en contrepartie d'une rémunération. L'Autorité Délégante dispose à l'égard du Délégataire d'un pouvoir général de contrôle économique, financier et technique et de gestion des services délégués inhérents aux engagements respectifs découlant du contrat. En matière d'alimentation en eau potable, Le délégataire est tenu d'assurer la régularité et la sécurité de l'approvisionnement et de garantir la qualité bactériologique de l'eau. Il est tenu d'atteindre des objectifs techniques notamment en matière de rendements des réseaux, de taux de desserte, de capacité de stockage de l'eau et, en principe, de procéder au raccordement au réseau, des abonnés à revenus modestes. Les améliorations de rendements des réseaux permettent de réaliser d'importantes économies d'eau potable. Ainsi, les rendements des réseaux d'eau potable45 doivent, selon les termes contractuels, évoluer comme suit ((Source : DRSC, Ministère de l'intérieur): - Pour Casablanca: de 70% au départ à 77 % la 10e année et 80 % à partir de la 15e année; - Pour Rabat: de 79 % au départ à 83 % à la 10e année et 85,5 % à partir de la 20e année; - Pour Tanger: de 67 % au départ à 80 % à la 10e année et 85 % à la 20e année; - Pour Tétouan: 58,2 % au départ à 80 % à la 10e année et 85 % à partir de la 15e année. Parmi les autres objectifs prévus, on peut citer la réhabilitation du réseau de distribution; la réalisation de branchements sociaux, au profit des ménages à revenus modestes et le raccordement au réseau de tous les quartiers urbanisés desservis par des bornes fontaines. Les procédures adoptées pour le choix du Délégataire et l'établissement du contrat diffèrent, cependant, d'une ville à l'autre. Ainsi pour Casablanca et Rabat-Salé la procédure adoptée c'est la négociation directe sur la base d'une offre d'un groupement d'entreprises. Pour le cas de Tanger-Tétouan c'est le recours à un appel d'offres ouvert avec participation de plusieurs groupements. C. La régulation du service d'EP:Le terme de régulation couvre les différentes formes globales de contrôle. Le secteur de l'eau est un monopole naturel par excellence, il y a un besoin d'arbitrage entre l'ensemble des intervenants dans ce secteur, ceci en utilisant différents outils de régulation (normes techniques, juridiques, économiques et sociales) et de contrôle. Le but de la régulation est à la fois de mettre en cohérence l'orientation du marché, la planification et la gestion durable des ressources. Comme elle vise à concilier les principes de solidarité spatiale et sociale ainsi que des objectifs de liberté.46 Ainsi une régulation efficace suppose: - des communes suffisamment compétentes; - une transparence de l'information, ce qui n'est pas toujours le cas; - un cadre légal fort et des moyens de contrôle techniques et financiers; Dans le cas de régulation par le marché, la compétition doit s'exercer entre les groupes au moment du renouvellement des contrats. Les municipalités peuvent choisir alors le retour à la gestion en régie autonome, ou d'autres concurrents. Au Maroc quelques carences font défaut à la réalisation de ce modèle de régulation, on peut citer dans ce sens:
45 Le rendement est définit comme étant le rapport entre le volume vendu et la somme du volume acheté et du volume produit. 46 "Organisation des services d'eau dans les pays en développement: Peut-on caractériser un modèle émergent?" Lise BREUIL. durées de contrat très longues pour les gestions déléguées, et un monopole de fait des régies.
VII. Les régies autonomes, quel bilan :A. Indicateurs de gestion des régies autonomes :
B. Tutelle et régulation :
C. Le système de tarification, acteurs et logiques:1. présentation du système tarifaire actuel :
2. Objectifs de la tarification :
3. Construction du système tarifaire :
4. Lés éléments du prix de l'eau :
5. Acteurs et logiques de la tarification :
L'outil financier que constitue la tarification vient cependant d'intégrer un sens dissuasif dans sa gestion de la demande en eau, avec l'introduction d'une 4éme tranche (plus de 40 m3) pour les gros consommateurs. Conclusion :une opposition existe entre, d'une part les nivaux de tarifs déduits des algorithmes et formules mathématiques et financières, utilisant les données sur la réalité économique et financière du pays et, d'autre part, les niveaux des tarifs proposés par les décideurs et dictés par des considérations politiques et sociales. En citant des responsables de la division des prix, du ministère de l'économie et des affaires générales de l'Etat, L. Rachid fait état dans son mémoire51 de la difficulté qui réside dans l'adaptation des systèmes de calcule des prix aux logiques des politiciens.: « Cette opposition entre les tarifs que préconisent les formules et les techniques financières et ceux que proposent les politiciens démontre une rigidité et une incapacité à établir la vérité des prix, conséquence de l'implication directe des autorités gouvernementales dans la fixation du prix de 51 LACHABI RACHID. " Problématique de l'adduction d'eau potable en milieu rural : recensement des institutions, des programmes et des modalités de leur mise en oeuvre ". Institut National d'Aménagement Et d'Urbanisme. Rabat. Mai 2004. l'eau. Les arguments avancés par les politiciens, basés sur les incidences sociales, ont généralement prévalus sur le principe du recouvrement du coût complet ». Cette interférence entre le politique et le technique explique en partie, à notre sens, la difficulté d'application de la loi 10-95 dans ses volets relatifs aux principes préleveur-payeur et pollueur-payeur, et à l'impératif de réduction des dépenses budgétaires. VIII. Le modèle marocain et les modèles du monde :Introduction : Chaque pays a développé des modalités spécifiques d'organisation de la distribution d'eau potable au niveau local, et l'on peut identifier une demi-douzaine de grands "modèles" au niveau mondial, caractérisés par la diversité des acteurs et leurs pouvoirs, une décentralisation plus ou moins forte, etc. L'Europe fournit un certain nombre de modèles d'organisation contrastés mais connus. Selon le degré de détail requis, on peut identifier plusieurs modèles "types" d'organisation des services d'eau, qui répartissent plus ou moins les responsabilités entre les acteurs, et instrumentent de manière différente la fixation du prix, les mécanismes de contrôle et de régulation. Parmi tous ces exemples, la France et l'Angleterre présentent deux modèles-types qui s'opposent sur bien des points. L'analyse des modèles anglais et français permet de dégager les points importants pour "lire" un service d'eau. Nous allons présenter ces deux modèles pour identifier les éléments d'analyse qui permettront ensuite de lire d'autres systèmes. Contexte général, rôle des principaux acteurs, principes de régulation sont les points abordés pour chacun de ces modèles. Mais si en Europe, les modèles anglais et français constituent deux pôles, éloignés, entre lesquels se situent les autres pays, les structures sociales, institutionnelles, économiques sont très différentes dans les pays en développement, et les modèles émergents d'organisation du secteur de l'eau sont différents de ceux au sein desquels travaillent les grands opérateurs européens. Et afin de permettre une meilleure compréhension du modèle global d'organisation qui naît dans les pays en développement, Nous mettrons en comparaison avec les deux modèles européens, le modèle Marocain mais aussi un modèle d'un autre pays en développement. Nous avons opté pour un modèle africain vu que l'opérateur national l'ONEP sera apparemment impliqué dans la gestion du secteur de l'eau potable dans ce continent,52 nous présenterons donc le modèle de la Côte d'Ivoire. Il s'agit de situer ces modèles par rapport aux deux grands archétypes "connus" décrits dans un premier temps : la délégation de service à la française et l'introduction de la 52 L'Office national de l'eau potable du Maroc (ONEP) a été désigné comme adjudicataire provisoire de l'appel d'offres d'affermage de la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC). L'opérateur Marocain sera chargé de l'exploitation des activités de production à la commercialisation de l'eau potable. (Source: Jeune Afrique 4 octobre 2007). En octobre 2006, l'Onep avait décroché son premier contrat à l'international. En partenariat avec une entreprise publique française, la Société canal de Provence (Scp), les Marocains assurent l'assistance technique au projet d'alimentation en eau potable de Nouakchott, la capitale mauritanienne. (Source: Le matin 2 octobre 2007). concurrence associée à une régulation à l'anglaise. Il s'agit de comprendre pourquoi ces modèles semblent être différents en termes de schémas d'organisation, d'acteurs clés et d'implications sociales et économiques53. Nous pensons q'une analyse fine des systèmes mis en place à travers le monde permet une plus grande efficacité des outils mis en oeuvre localement, et un meilleur fonctionnement des services d'eau potable. L'objectif de cette section est de permettre une meilleure visibilité des grandes tendances des modèles de gestion du service de l'eau potable dans le monde, et de situer le modèle Marocain par apport à ces modèles à travers les questionnements suivants : Quels sont les modes de contractualisation ? Quelles relations les différents acteurs instaurent-ils ? Peut-on parler de spécificités locales dans l'organisation de la gestion de ce service? A. Le modèle français :
Les acteurs les plus importants sont les communes, exploitantes ou délégantes du service, et les opérateurs privés: a) Les communes : La responsabilité première en matière de service de distribution d'eau revient aux communes. Cela est inscrit dans la loi de décentralisation de 1982 et la loi sur l'autonomie communale de 1884. Ces lois vont en particulier abolir les cahiers des charges types qui régissaient jusque là les délégations de service public, «Après une période d'une quarantaine d'années de tutelle étroite de l'Etat, les collectivités ont donc soudainement retrouvé, en 1982, une totale liberté contractuelle. Mais en matière de délégation de leurs services de distribution 53 L'analyse des models choisis a été faite sur la base de deux thèses de doctorat: L.BREUIL. " Renouveler le partenariat public-privé pour les services d'eau dans les pays en développement, comment conjuguer les dimensions contractuelles, institutionnelles et participatives de la gouvernance ? ". 2004. et L. GUERIN-SCHNEIDER. " Introduire la mesure de performance dans la régulation des services d'eau et d'assainissement en France, Instrumentation et organisation". 2001. d'eau potable, les collectivités ont appris depuis lors à mesurer les responsabilités découlant d'une liberté, dont les conséquences ne leurs sont pas toutes favorables.»54 Ce principe de responsabilité des communes est crucial dans le système français, car il place l'élu au coeur de l'architecture institutionnelle : le maire en particulier est celui qui signe les contrats. Cela induit une très grande décentralisation des responsabilités, avec plus de 30000 communes en France. Les villes peuvent exploiter elles-mêmes les services urbains, ou les déléguer à un exploitant privé. La loi impose au conseil municipal de voter sur le principe même de la délégation. Le choix du mode de gestion du service, ainsi que la propriété des infrastructures reviennent donc aux collectivités locales. Le pouvoir du maire en matière de services urbains garantit l'implication de la population dans la gestion de l'eau car elle sanctionne le maire par le vote si elle n'est pas satisfaite du service rendu.
Les relations entre les acteurs du service de l'eau en France se nouent autour d'actes matériels, Contrat, Tarifs, Redevance, vote.... 54 Michel Desmars, spécialiste de l'eau à la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies de France (FNCCR). 55 "Organisation des services d'eau dans les pays en développement : Peut-on caractériser un modèle émergent ?" Lise BREUIL. Septembre 2001. Les consommateurs disposent de plusieurs modes de représentation: Au niveau local, les associations ou les collectifs se constituent souvent autour d'un mécontentement spécifique (ex. nuisances occasionnées par une station d'épuration, contestation du prix de l'eau...). Au niveau national, les associations ont une fonction représentative. Elles s'expriment lors de la préparation de nouveaux textes ou participent à la rédaction de normes, comme c'est le cas pour le projet de norme "service dans l'alimentation en eau potable et dans l'assainissement". Figure 16: Relations entre acteurs, secteur eau. (D'après L. Breuil). Opérateur Service; Redevances Usager Contrat; Tarifs Elu local Responsabilité Ensuite, la loi du 6 février 1992, relative à l'administration territoriale de la République a prévu un autre mode d'expression des consommateurs. Les villes de plus de 3 500 habitants doivent obligatoirement constituer des commissions consultatives compétentes pour un ou plusieurs services publics locaux, comprenant des représentants d'associations d'usagers et présidées par le maire. Mais la réalité est-elle aussi schématique et directe que le laisserais supposer la figure 16 ? En fait, plus de 8 ans après la loi de 1992, peu de commissions ont effectivement vu le jour. Et pour comprendre la raison de cet "échec", force est de poser la question de la représentation démocratique des usagers/citoyens au sein des services d'eau. L.G. CHNEIDER56 tente une réponse et affirme : « De manière paradoxale, les usagers n'ont qu'une influence limitée sur les élus en charge de l'organisation du service. Sauf cas exceptionnel, le poids de la bonne ou mauvaise gestion du service d'eau est bien léger dans le choix des élus. Alors que l'électeur devrait occuper la place du principal acteur dans une relation d'agence avec les élus, il ne maîtrise en fait que bien peu les règles du jeu ». 3. les modes de gestion : Les collectivités peuvent recourir à la régie autonome (environ 8 000 à 10 000 régies communales et intercommunales en France pour l'eau et l'assainissement), elles peuvent aussi déléguer le service public d'approvisionnement en eau à un opérateur privé. Cette délégation, strictement encadrée par la loi, laisse la propriété des infrastructures à la puissance publique, mais permet plusieurs types de contrats, allant de la régie intéressée à la concession :
56 LAETITIA GUERIN-SCHNEIDER. " Introduire la mesure de performance dans la régulation des services d'eau et d'assainissement en France, Instrumentation et organisation ".Thèse doctorat, Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêt. Paris. mai 2001. caractéristiques déterminées et réaliser un plan d'investissements. En contrepartie, il se rémunère directement auprès des usagers selon des termes définis contractuellement.
Dans ces trois cas, la puissance publique garde la propriété des infrastructures, et le pouvoir sur les actes fondateurs et structurants (autorité/organisation/contrôle), tandis que les pouvoirs d'exécution sont confiés à l'exploitant privé (entretien, gestion du personnel, suivi de la qualité, etc.). Les pouvoirs de direction générale (management/exploitation) sont partagés, suivant la formule adoptée.
En France les services de proximité sont gérés au niveau local : c'est donc le territoire de base de la régulation, mais la régulation française est une régulation globale et politique, qui s'exerce à deux niveaux en parallèle : - Au niveau supra-régional (bassin hydrographique) : via les Agences de Bassin, créées en 1964, et qui associent l'ensemble des acteurs concernés par la gestion de l'eau. Les taxes prélevées par les Agences forment une partie importante de la facture d'eau, et témoignent de multiples arbitrages : entre usagers solidaires au sein d'un même territoire ; entre usager et contribuable ; entre pollueurs et tiers pénalisé, etc. (en fait, se sont les mêmes principes qu'on retrouve inscrits dans la lois 10-95 au Maroc). - Au niveau local : elle ne porte pas sur des paramètres précis, mais sur une architecture sociopolitique : le maire, au coeur de cette architecture, est investi d'une légitimité, et répercute les " problèmes" des usagers-citoyens. Dans le cas d'une délégation de service public, tout le système repose sur la contractualisation effectuée au niveau local. Les contrats de délégation sont des transactions entre collectivités publiques et compagnies privées encadrées par un cadre législatif fort. Il repose sur un échange équilibré : engagement de l'opérateur privé contre garanties offertes par la collectivité:
La combinaison de garanties et de menaces crédibles crée une relation contractuelle de dépendance mutuelle qui renforce le poids du contrat sans l'arbitrage d'un agent extérieur indépendant. Dans cette mutuelle dépendance, chaque partie gagne à respecter les engagements et à ne pas être opportuniste. Conclusion Le modèle français de délégation de service public possède donc des éléments de caractérisation dont on peut citer :
B. Le modèle Anglais :
1. Evolution du modèle :
2. Les acteurs :
- Le Drinking Water Inspectorate (DWI), contrôle le respect des normes sanitaires pour l'eau potable. - L' Environment agencv (EA), contrôle les aspects liés à la protection de l'environnement autorisation de prélèvement et de rejet, police des eaux. - L'Office of Water Services (Ofwat), est responsable de la régulation économique des compagnies. Il fixe des limites de prix qui assurent une juste répartition des gains entre consommateurs et Water Boards. Ces régulateurs font partie de l'exécutif. Ils peuvent toutefois avoir des exigences contradictoires notamment l'EA et l'Ofwat. d) L'Etat : Dans ce schéma centralisé, le gouvernement détient un pouvoir important, puisqu'il : - exerce une tutelle sur les régulateurs, et a ainsi un rôle d'arbitrage politique lorsque les positions de ceux-ci divergent fortement. - a un rôle d'orientation stratégique, et peut imposer aux compagnies des mesures visant à améliorer le service. Ce rôle d'orientation est le seul lien démocratique avec le consommateur citoyen, et est donc particulièrement important. L'organisation de la gestion des services d'eaux en Angleterre est ainsi caractérisée par une très forte centralisation et intégration des acteurs.
- Comparaison des coûts qui permet de fixer le price cap, - Suivi et comparaison d'indicateurs de performances concernant la gestion technique (pression des conduites d'eau, interruption de la distribution), mais aussi l'impact environnemental (disponibilité de la ressource) et la gestion de la clientèle (réponses aux plaintes écrites, contacts téléphoniques). Cette comparaison entre les compagnies réintroduit la concurrence au sein du monopole naturel. Conclusion : Le modèle anglais est caractérisé par : - Un schéma d'organisation centralisé, où les collectivités locales n'ont aucun rôle. Chacune des dix grandes compagnies interagit avec un unique interlocuteur, l'Oftwat. - La régulation par comparaison offre une grande transparence dans les coûts et le suivi des performances des compagnies à travers l'Ofwat, qui dispose d'importants moyens, la connaissance est capitalisée, et les réajustements périodiques doivent permettent d'arriver à un optimum collectif équitable entre usager, actionnaire et exploitant. - L'introduction du marché et de la concurrence qui règle les relations entre les acteurs, et doit favoriser des gains de productivité. Néanmoins, et c'est le principal reproche formulé aux compagnies privées anglaises, la compétition de marché peut avoir des effets néfastes sur les choix d'investissements, opérés à court terme. Les opérateurs sont tentés d'adopter des techniques à faible coût, privilégiant un rapide retour sur l'investissement. Cela induit des externalités négatives, en cas de mauvaise anticipation de la demande par exemple. D'un autre côté, ce système pâtit d'un déficit démocratique, car les usagers n'ont que peu de moyens de se faire entendre dans ce concert centralisé. C. Comparaison des deux modèles : C'est l'importance des investissements (réseaux de distribution, usines de traitement), très lourds et spécifiques, qui a conduit les Etat à faire appel au secteur privé pour le service public de distribution d'eau potable. Les acteurs principaux sont donc à peu près les mêmes dans les deux modèles ; toutefois, les acteurs clés et la répartition des pouvoirs entre eux, varient fortement dans les deux modèles proposés, suivant le degré de centralisation. Trois points importants caractérisent le modèle de service d'eau dans les deux pays. Le schéma ci-dessous illustre ces 3 points clés qui constitueront la grille d'analyse pour les deux autres cas d'étude (modèle Marocain et modèle de la côte d'ivoire). Figure 17: Schéma d'une grille de lecture des modèles de gestion de l'eau. ORGANISATION
REGULATION
FIXATION DU PRIX
- Un mode d'organisation : les acteurs, les types d'engagements, le contexte, le degré de centralisation et d'intégration. - La fixation des prix : par qui ? Suivant quels enjeux ? - La régulation : c'est à dire les règles qui permettent de faire le lien entre l'organisation et la fixation du prix, sous la forme d'un contrat, ou d'un arbitrage par un tiers. Comparons les deux modèles présentés précédemment : un modèle centralisé (modèle Anglais) et un modèle décentralisé (modèle Français) avec cette grille de lecture (Tableau 33): Tableau 33: Grille de lecture des modèles Français et Anglais.
2. La régulation : Si les acteurs sont très peu intégrés (séparation entre production, distribution et traitement de l'eau), les relations doivent être "régulées" à chaque niveau, c'est-à-dire encadrées pour éviter un abus de pouvoir. A l'articulation entre l'organisation et la fixation du prix, la régulation est l'outil qui permet d'encadrer et de contrôler la façon dont l'instrumentation s'insère dans l'organisation, pour que le pouvoir ne soit pas monopolisé par l'un des acteurs. Les différents modes de régulation (centralisée ou décentralisée) reflètent le degré de centralisation des organisations et la répartition des pouvoirs entre les acteurs.
D. Le service de l'EP en Côte d'ivoire, un modèle africain :
1. Historique de L'organisation du secteur de l'eau :
2. Les acteurs :Les acteurs sont très peu nombreux dans le schéma ivoirien ce qui constitue une faiblesse de l'organisation institutionnelle : elle laisse le champ libre à des négociations peu équilibrées entre la Sodeci et la Direction de l'Eau. Le contrat de concession ne fait d'ailleurs pas obligation à la Sodeci de financer les gros investissements et elle assume peu de risques financiers. La DCGTx (Direction et Contrôle des Grands Travaux.), organisme directement rattaché au Premier Ministre, fut le principal interlocuteur de la Sodeci dans la renégociation du contrat en 1988. Elle intervient comme tiers dans la négociation entre la Sodeci et le Ministère des Travaux Publics. Elle a ainsi obtenu une baisse du tarif de l'eau pour des raisons sociales (l'érosion du pouvoir d'achat des ivoiriens due à la crise). Toutefois son rôle diminue, ce qui redonne de l'indépendance à la Sodeci. En somme, tout est centralisé : les municipalités sont trop faibles et sans ressources pour avoir un pouvoir sur les réseaux, et elles n'interviennent à aucun moment dans les décisions. Tout se fait au niveau national (voir tableau 34). Tableau 34: Acteurs et fonctions du service de l'eau potable en côte d'ivoire.
*La DCGTx : Direction et Contrôle des Grands Travaux. Source : Gestions Urbaines de l'Eau, Economica, J-C. Lavigne, pp 135-157
La régulation en Côte d'Ivoire est une régulation «globale» très peu formelle. Tout repose sur des engagements à long terme pris par une société. La Direction de l'Eau est responsable de la réglementation concernant: - le contrôle de la qualité du service fourni, - la fixation du prix. En pratique, cela passe par des renégociations du contrat régulières, négociations sur la part de rémunération de la Sodeci. Conclusion : Un système « à la française » mais très centralisé : La Côte d'Ivoire a choisi de déléguer les services d'eau à une seule compagnie, avec un système de régulation globale inspiré du modèle français. Toutefois le système est extrêmement centralisé, avec un contrat unique pour l'ensemble du pays : ceci est dû à la faiblesse des collectivités locales (importance des zones rurales) et au besoin d'effectuer une péréquation entre villes et zones rurales. « Les problèmes sont ainsi résolus au niveau national. Malgréquelques faiblesses institutionnelles dues à ce déséquilibre entre acteurs, le bilan reste positif et la Sodeci est devenue un modèle pour l'Afrique».57 E. Modèle Marocain et modèles du monde, synthèse des analyses monographiques :D'après l'analyse que nous avons entrepris dans les deux sections VI (le modèle Marocain de gestion du service de l'eau potable) et VII (les régies autonomes), on peut dire que le Maroc possède des éléments caractérisant une structure centralisée d'organisation des services d'eau, dont nous pouvons citer : - Une régulation au niveau national, - Un pouvoir important de l'Etat et forte présence de l'Etat dans la production et la distribution de l'eau; - La faiblesse des compétences des collectivités locales; Ce modèle présente des similitudes avec le modèle Français notamment au niveau d'une décentralisation de droit, permettant en principe, aux collectivités locales de décider du mode de gestion du service d'eau. Toutefois l'introduction du mode de gestion par délégation du service dans les grandes villes Marocaines, connaît des lacunes à plusieurs niveaux dont : - un déséquilibre informationnel avec le gestionnaire ; - non respect des engagements en termes d'investissements, de performances et de planification des prix (les problèmes que connaît la gestion déléguée des services de l'eau, d'électricité et d'assainissement dans ville de Casablanca en témoignent); - un encadrement insuffisant des collectivités locales par les autorités de tutelle ; L'adoption du modèle Français de gestion déléguée ne va pas sans difficultés, car la régulation française (contractualisation au niveau local) n'est pas adaptée à un type d'organisation où les acteurs locaux sont encore peu compétents, et les acteurs nationaux assez puissants, ce qui est le cas du Maroc (voir tableau 35). 57 Organisation des services d'eau dans les pays en développement: Peut-on caractériser un modèle émergent? Lise BREUIL. Tableau 35: Le modèle marocain par apport aux deux modèles Français et Anglais.
Si les deux modèles Français et Anglais s'opposent suivant deux axes : centralisation et régulation, plusieurs combinaisons, plus ou moins harmonieuses possibles, peuvent exister entre ces deux modèles. Le schéma suivant (figure 18) illustre la distance qui les sépare, mais aussi la position qu'occupe, d'après l'analyse précédente, le modèle Marocain : Figure 18: le modèle Marocain dans le schéma
Régulation contractuelle Régulation par une administration ou agence indépendante Modèle Français Modèle centralisé Modèle de gestion Anglais Régies autonomes Modèle marocain Délégations Modèle décentralisé F. Discussion :Pour entamer la discussion du modèle marocain et sa comparaison avec d'autres modèles du monde, nous avons choisi de partir de cet extrait d'un témoignage porté sur ce modèle : « Depuis bientôt une décennie, la gouvernance de l'eau potable au Maroc laisse voir des initiatives et des évolutions originales. Ces dernières constituent un véritable modèle au sens où il est spécifique, continu et graduel, mais aussi où il montre une capitalisation endogène des choix et des expériences successives. Ni produit directement dérivé des mots d'ordre internationaux, ni dispositif figé et inefficient, la distribution de l'eau potable dans les villes marocaines allie créativité institutionnelle et efficacité technique ».58 La multiplicité des acteurs et le poids de la tutelle et des attributions des services centraux sur les opérateurs producteurs et distributeurs de l'eau (le secrétariat d'Etat chargé de l'eau sur l'ONEP et les ABH, et le ministère de l'intérieur, à travers la DGCL et la DEA, sur les communes et les régies autonomes) peut être interprété de différentes manières. On peut y voir une "créativité institutionnelle", mais on peut y voir aussi un facteur de gêne et d'handicape pour le secteur de l'eau (c'est aussi le diagnostique de beaucoup d'études et de rapports, administratifs entre autres). Mais nous ne prétendons pas, dans ce travail, contredire le constat des auteurs cités qui ont beaucoup travaillé sur la problématique de la gouvernance du secteur de l'eau potable au Maroc et plus particulièrement, comme tout les chercheurs Français, sur l'expérience de la gestion déléguée au Maroc. Ces auteurs ont été d'un apport considérable dans le diagnostique et l'évaluation de cette expérience, mais s'il y a une remarque à faire, elle serait que ces travaux 58 "Le modèle marocain de gouvernance de l'eau potable. L'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) dans la construction progressive du marché de l'eau". Claude de Miras, Julien Le Tellier et Aahd Benmansour. partent, le plus souvent, de l'idée que les services urbains dans les villes des pays en développement trouveront les remèdes des maux dont ils souffrent dans la délégation ou la concession aux compagnies privées, et que les grands besoins en investissement dans ces secteurs ainsi que les défis à relever en termes d'accès à ces services rendent ce choix inévitable. Ces travaux partagent aussi l'idée que les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds de manière générale sont les principaux "acteurs initiateurs" des réformes que connaissent les services publics des pays en développement, dont le service de l'eau potable. Ce qui n'est pas totalement infondé, surtout depuis la crise financière qu'a connu la plupart de ces services dans les années 1980-1989 suite aux politiques d'ajustement structurel dictées par ces mêmes institutions, et suite à l'impacte sur les budgets des Etats et des opérateurs de l'investissements public massif dans les infrastructures des services de base afin de permettre l'accès au service du plus grand nombre. Orientations qui avaient étés "conseillées" par les mêmes institutions. Si la décennie de l'eau59 est une illustration de l'effort que peut fournir le secteur public en termes de réalisations, elle est en revanche une preuve que les politiques, quand elles ne sont pas articulées aux réalités des pays et l'émanation et l'expression des besoins et des moyens réels de la population et des opérateurs du service, le résultat n'est pas toujours brillant. En effet la fin de la décennie de l'eau a été marquée par une situation financière critique de ces opérateurs pour ne pas dire une situation de faillite, ce qui semble-t-il, les a préparé à de nouvelles orientations internationales. Ceci ne tarda pas, puisque le début des années 1990 va connaître l'émergence de principes tels que la dérégulation ou déréglementation du secteur public, la PSP (Participation su Secteur Privé) et la PPP (Partenariat Public-Privé). Encadré 1: En 1994 dans un colloque international organisé à Casablanca60, Mr F. Ettori, alors Chef de Division"Industrie et Energie" à la Banque Mondiale déclarait: " Dans les Pays en Voie de Développement, les investissements dans les infrastructures sont estimés à 200 Milliards de $ par an dont 15 Milliards privés. Les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur de cet effort d'investissement. Les maux dont souffrent généralement les services publics (le plus souvent gérés par l'Etat) sont avant tout: une grave insuffisance de l'entretien, une inefficacité, un gaspillage des ressources et des investissements inadaptés à la demande (trop, pas assez,....). Pour répondre aux besoins, il faudra non seulement continuer d'investir de façon plus sélective, mais aussi et surtout accroître l'efficacité des investissements et la qualité des services rendus.....Plusieurs modes de propriétés et de gestion des infrastructures sont à considérer. Si l'on écarte le mode encore le plus répandu dans les PVD: Etat propriétaire et gestionnaire qui ne répond plus aux besoins et attentes, il y a deux modes à retenir: 1-Etat propriétaire, exploitation sous traitée au secteur privé par location ou mieux 59 1980-1989: décennie décrétée par l'ONU "décennie de l'eau". 60 Colloque international sur "la déréglementation et le financement des infrastructures" organisé par l'association des anciens Elèves de l'école Polytechnique à Casablanca en Octobre 1994.
Nous trouvons que l'analyse du dispositif institutionnel et technique marocain relatif au secteur de l'eau est assez compliquée, tant les acteurs sont divers et leurs logiques souvent sectorielles. Non seulement deux modes de gestion (Régie et Délégation) du service urbain de l'eau potable coexistent dans un cadre institutionnel et juridique empreint d'ambiguïté et d'opacité, mais le niveau de centralisation est encore assez fort pour permettre une réelle localisation de la définition et de la gestion de ces services, indépendamment du mode de gestion choisi. Globalement nous pouvons relevé quelques caractéristiques de cet aspect organisationnel : Multiplicité des acteurs et fragmentation du cadre consultatif, institutionnel et opérationnel amplifiés par une instabilité des structures administratives (de nouvelles appellations et organigrammes et des réorganisations à l'occasion des changements ministériels). Cette segmentation du cadre institutionnel engendre des difficultés pour une planification stratégique du secteur comme pour assurer l'efficacité et la cohérence des programmes opérationnels. Le secteur souffre, de l'avis même des responsables institutionnels que nous avons rencontré dans le cadre de ce mémoire, d'un bicéphalisme des opérateurs publics, à savoir les régies et l'opérateur national : l'ONEP. Ce bicéphalisme se manifeste sur deux plans :
Conclusion de la première partie:
I. Introduction :
Le quartier objet de notre étude résume assez bien ces maux, de part la situation qu'il occupe sur un terrain accidenté et en pente, au bord d'un Oued (Oued Chaâba), mais aussi par les conditions socioéconomiques de ses habitants, pour le moins précaires, c'est le quartier « BBC ». 63 MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PRIVATISATION. Direction des Etudes et des prévisions Financières. "Rapport Genre 2007 Accompagnant la Loi de Finances". Photos 14: Situation des quartiers « BBC » dans la ville de Safi. N Quartiers « BBC » Photos 15: les quartiers composant « BBC »: Benzina, Bouregba et Chaâba. Q. Benzina Q. Bouregba Q. Chaâba «BBC» est l'abréviation des noms de trois petits quartiers qui sont Benzina, Bouregba et Chaâba. «BBC» est le nom donné à ces trois quartiers de la ville de Safi que plusieurs caractéristiques rassemblent. Se sont des quartiers voisins, non règlementaires et dépourvus, tous les trois, de l'infrastructure de base. Enfin, «BBC» a fait dernièrement l'objet d'une intervention de type restructuration, dans le cadre du programme « ville sans bidonvilles » (VSB), de Safi. Cette intervention consiste en l'équipement des trois quartiers en infrastructure routière et en réseaux d'assainissement, d'électricité et d'eau potable. Le contrat signé en 2006 entre la ville de Safi et le ministère de l'urbanisme dans le cadre du programme national (VSB) concerne trois quartiers insalubres de la ville : il s'agit en plus de «BBC», des deux quartier Antonio Philipe et Doukkala. L'intervention sur le quartier «BBC» selon les termes du contrat devait être de type relogement des habitants dans un quartier du sud de la ville, seulement, et devant les premières difficultés financières, sociales et techniques rencontrées, l'option d'une restructuration du quartier a été retenue par le comité provincial de suivie du contrat. Dans cette étude nous allons essayer de tracer les contours de cette intervention. Nous interrogerons sa conception et son application, mais, surtout, nous irons à la rencontre des intervenants et de la population pour mesurer la prise en considération du volet social dans les options techniques, économiques et financières adoptées. Le contrat de ville signé entre l'autorité locale, la municipalité et le ministère de l'urbanisme dans le cadre du programme « VSB » consacre plus d'un article à l'aspect social de l'intervention sur les quartier insalubres et trace parmi ses premiers objectifs l'intégration de la population dans les différentes phases de réalisation. La participation de la population a été déclarée comme composante principale du projet. L'équipement du quartier «BBC» en services de bases et le raccordement des logements au réseau d'eau potable pose, cependant, le problème de la solvabilité des ménages du quartier mais aussi de la récupération des investissements par l'opérateur public du secteur de l'eau potable de la ville, la RADEES. Sachant cela, et dans une démarche de confrontation de la réalité du local avec les principes et objectifs de bonne gouvernance et de droit d'accès à l'eau, quelles logiques sociales et économiques sont mises en jeux au cours de cette opération ? Et quelle gouvernance du secteur de l'eau dans la ville de Safi de manière générale et dans les opérations d'intervention sur l'habitat insalubre plus précisément? Telles seront les questions qui guideront cette étude. A la lumière de l'expérience de restructuration de «BBC» nous essayerons aussi d'identifier les acteurs de l'intervention sur les quartiers insalubres de la ville et leurs logiques respectives. La réalisation du programme (VSB) dans la ville nous servira de support d'analyse. Le but étant de chercher l'articulation au niveau local des principes et objectifs mondiaux et nationaux de développement et de lutte contre l'exclusion urbaine de la population des bidonvilles. A travers le cas de «BBC», nous chercherons donc à savoir, si l'appui déclaré de Sa Majesté au programme (VSB) se traduit par des synergies effectives, ou y a-t-il de la résistance (institutionnelle et autres) à son exécution, dans sa vision et conception affichées, et si la formulation du programme et les modalités de résorption sont alignées sur les besoins et les demandes réelles des ménages bidonvillois. La participation financière attendue des habitants des bidonvilles est-elle réaliste ? Les mécanismes d'accompagnement social et la participation de la population ciblée par les opérations de résorption sont-ils appropriés et opérationnels sur le terrain ? Pour répondre à ces questions, une enquête quantitative et qualitative sur tous les ménages et des interviews avec des personnes ressources ont étés menés dans le quartier « BBC ». Les attitudes individuelles et collectives ainsi que la perception, des acteurs et de la ville, par la population du quartier ont étés analysées. II. Programme VSB de Safi et restructuration des quartiers Benzina, Bouregba et Chaâba :A. Accès au logement au Maroc, réalités et politiques d'intervention :
L'habitat insalubre fait référence à la fois à l'état de la construction (vétusté du bâti, précarité, cohabitation,...), au sous-équipement du tissu urbain et aux conditions d'occupation du logement. en 2001, ce type d'habitat abritait près de 18% des ménages urbains. Au Maroc, l'habitat insalubre se présente sous différentes formes: 64 "Programme villes sans bidonvilles. 2004-2010 orientations stratégiques et programmation" septembre 2004. MHU. 65 Selon l'actualisation de 2002 de "l'Enquête Logement 2000", du Ministère de l'Habitat. 66 MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PRIVATISATION. Direction des Etudes et des prévisions Financières. "Rapport Genre 2007 Accompagnant la Loi de Finances". - Bidonvilles : Abris sommaires réalisés souvent avec des matériaux de récupération (tôle, bois, avec souvent des parties en dure), sur des terrains dépourvus d'infrastructures de base (assainissement, eau potable et électricité), l'habitat rural intégré aux périmètres communaux ou à proximité est souvent assimilé comme «bidonville». 278.000 ménages y habitent actuellement contre 160.300 en 1992 Malgré les grandes actions de résorption menées depuis les années 1980, les bidonvilles ont continué à se développer dans les principales villes avec des taux d'accroissement de l'ordre de 5,6% par an depuis 1992. 18 villes concentrent plus de 82% des ménages bidonvillois, particulièrement dans le triangle atlantique Casablanca-Fès-Tanger où le Grand Casablanca concentre, à lui seul, le tiers des familles. 57% de bidonvilles sont de petites tailles, inférieures à 100 ménages ; 32% sont de tailles moyennes (100 à 500 ménages) et 11% sont des grands bidonvilles (supérieur à 500 ménages). - Quartiers d'habitat non réglementaire QHNR, d'appellation plus usuelle «Habitat clandestin», se sont des zones construites souvent sur des terrains morcelés illégalement et vendus sans la réalisation préalable des infrastructures de base (assainissement, eau potable, électrification...). Près d'un millier de quartiers sont recensés et 540.000 ménages y résident contre 354.000 en 1993. Les taux de raccordement y sont d'environ 30% pour l'eau potable et de 40% pour l'assainissement (réseau communautaire souvent réalisé par la population). - Tissus ou bâtiments anciens, vétustes et souvent surdensifiés. Parmi eux, les logements menaçant ruine concernaient près de 90.000 ménages en 2000. 3. Politiques d'intervention :En dépit des interventions en vue de la résorption des bidonvilles et qui ont permis d'atteindre, ponctuellement, certains résultats, la problématique des bidonvilles demeure, aujourd'hui encore entière, tant en nombre de bidonvilles qu'en complexité de résorption, notamment dans les grandes villes. Pendant les années 1950 à 1970, furent menées plusieurs expériences de recasement des bidonvilles avec notamment les "trames sanitaires". De 1978-80 la stratégie du Projet de développement urbain (PDU) sous forme d'opérations intégrées en vue de la restructuration in-situ des bidonvilles), est introduite au Maroc dans le cadre du Plan de développement économique et social (PDES). Depuis les années 1980, la stratégie de résorption des bidonvilles a consisté essentiellement en l'équipement des parcelles constructibles mises à la disposition des ménages concernés. Au début des années 1990, l'état a mis en place un programme spécial de lutte contre l'habitat insalubre portant sur 107 opérations au profit de 100.000 ménages bidonvillois. Sa réalisation a été confiée aux opérateurs sous tutelle du Ministère de l'Habitat (ANHI, SNEC,..) dans le cadre d'une politique conventionnelle avec l'Etat. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette expérience (voir Figure 20): - Une programmation pas toujours judicieuses des projets en amont et une gestion inégale en cours de réalisation. - L'insuffisance de la maîtrise du foncier au préalable du lancement du programme a engendré des retards, voire l'abandon de certaines opérations. - Le mode de fixation de la subvention du BGE à 25% du coût global de l'opération, a entraîné une programmation et des montages technico-financiers "cadrés". - Les problèmes de financement de l'auto-construction de logements et l'absence de crédits acquéreurs au profit des ménages bidonvillois ont retardé l'achèvement de la valorisation de ces opérations dans les délais prévus.
Sur le plan quantitatif, les réalisations de l'Etat ont porté, entre 1982 et 1992, sur près de 13.570 unités de résorption en moyenne annuelle, permettant de faire baisser la part des ménages bidonvillois de 12,8% à 7,8% de la population urbaine entre les deux dates.67 De 1992 à 2003, le bilan des réalisations a été moindre (environ 9.000 unités par an, en moyenne). De façon schématique on peut présenter l'évolution des politiques d'interventions de l'état sur les bidonvilles comme suit : Figure 20: Evolution des politiques d'interventions sur les bidonvilles. Politiques d'intervention sur les Les années 1980 Les années 1990 Avant les années 1980
Evaluation des politiques B. Le programme «Villes sans bidonvilles » : 1. Contexte général:Aujourd'hui, il semble que les pouvoirs publics ont adopté une nouvelle vision dans la lutte contre l'habitat insalubre, d'autant plus que les contextes, national et international, sont marqués par des changements favorables à l'adoption de nouvelles politiques dans ce domaine : 67 "Programme villes sans bidonvilles. 2004-2010 orientations stratégiques et programmation" septembre 2004. MHU.
2. Consistance et objectifs du programme VSB:
3. Stratégie et instruments mis en place :La stratégie du programme VSB adopte l'échelle de la ville comme unité de programmation, pour une intervention globale et intégrée, et se base sur un cadre contractuel entre l'Etat et les Collectivités locales, et sur un opérateur unique. Le manuel de procédure, les Contrats «Ville sans bidonvilles» ainsi que les différents types de conventions forment le cadre institutionnel et fonctionnel des interventions des partenaires et des opérateurs. Ces instruments permettent de délimiter, de formaliser et de coordonner les missions de chacun des intervenants. a) Cadre contractuel :
b) Cadre Institutionnel : La mise en place de Comités de suivi et de mise en oeuvre :
Le Holding d'Aménagement Al Omrane est le principal opérateur de la réalisation du programme VSB, ainsi que les autres opérateurs publics relevant du MHU, et du groupe CDG (caisse de dépôt et de gestion).
Le programme VSB se réfère aux pratiques techniques actuelles en matière de résorption des bidonvilles au Maroc, privilégiant certains modes par rapport à d'autres. Mais Globalement, les bidonvilles font l'objet des modes d'intervention suivants: a. Le recasement : permet aux ménages des petits bidonvilles et de ceux ne pouvant être intégrés au tissu urbain, l'accès à la propriété de lots d'habitat social (de superficie comprise entre 64 et 80 m2) à valoriser en auto-construction assistée, dans le cadre de lotissements à équipement préalable ou progressif. Le recasement sur une zone d'aménagement progressif (ZAP) permet d'accélérer les actions de résorption des bidonvilles et les adapte aux capacités financières des ménages cibles; l'Etat leur assurant notamment la propriété du terrain, l'évacuation des eaux usées et l'éclairage public; l'alimentation en eau potable étant assurée par des bornes fontaines réalisées dans le cadre du projet. Ces travaux devront être complétés progressivement, au fur et à mesure de la valorisation, soit directement par les collectivités locales, soit par l'intermédiaire des associations de quartier, soit par l'opérateur.
Sur certaines opérations, la combinaison de ces modes d'intervention a été réalisée (Intervention mixte) qu'il s'agisse du recasement, de la restructuration ou de relogement. Le programme VSB porte sur la résorption de l'ensemble des bidonvilles implantés dans 80 villes marocaines. Par taille, les 885 bidonvilles identifiés sont répartis comme suit : - 57% sont de petites tailles (moins de 100 ménages) - 32% sont de tailles moyennes (entre 100 et 500 ménages) - 11% sont de grandes tailles, supérieurs à 500 ménages (notamment dans les villes de Casablanca, Témara, Salé, Kénitra, Fès et Marrakech). 6. Choix et coûts des interventions sur les bidonvilles:Les interventions sur les bidonvilles peuvent avoir des coûts différents selon que l'opération est ciblée (c'est-à-dire consacrée uniquement à la réalisation des unités de résorption, sans celles de prévention, de péréquation ou autres) ou l'opération est intégrée (c'est-à-dire, réalisée avec d'autres produits promotionnels et autres). A noter que l'essentiel des interventions en restructuration et en relogement se fait sur des opérations ciblées. Ce sont notamment les opérations de recasement des bidonvilles qui sont le plus souvent de type intégré. Le tableau 36 représente les coûts engendrés par type d'intervention sur les bidonvilles. Tableau 36: Coûts unitaires des types d'intervention
en résorption (en DH
(*) Y compris les charges foncières (14%).
D'après le tableau, et selon les valeurs de 2004, le coût unitaire (en DH à l'hectare) des opérations de restructuration, est moins cher par apport aux opérations de type recasement. 7. Partenaires et opérateurs du programme VSB:
Au niveau national, plusieurs départements sont associés au programme VSB :département des affaires sociales, Ministère de l'emploi et de la formation professionnelle; Direction générale des collectivités locales; ADS. Le programme bénéficie aussi de partenaires dont : Autorités centrales : Il s'agit principalement du MI, du MFP et du MHU, ainsi que des départements ministériels devant assurer le financement et/ou le fonctionnement de certains équipements de proximité. Le Ministère de l'Intérieur devra jouer un rôle de catalyseur auprès des Walis et Gouverneurs et plus particulièrement auprès des Présidents des Collectivités locales. Le MFP apporterait, quant à lui, une contribution déterminante au programme tant au niveau de la mobilisation du foncier public qu'au niveau de la recherche auprès des bailleurs de fonds nationaux et internationaux, de compléments de financements. Le MHU jouant un rôle majeur en tant que maître d'oeuvre du Programme VSB et responsable du suivi de sa mise en oeuvre.
manifestation d'intérêt (AMI) et grâce à des mesures incitatives mises à leur disposition (foncières, financières, fiscales,...).
La mise en oeuvre du programme connaît plusieurs difficultés et à plusieurs niveaux : a) Au niveau de réalisation des opérations VSB :
C. Le contrat villes sans bidonvilles de Safi :
La ville de Safi abrite 500 ménages bidonvillois regroupés dans 5 quartiers. Ces bidonvilles occupent une superficie globale de 5.76 ha appartenant au privé. L'état des lieux et les ressources de financement de l'opération VSB de Safi sont présentés dans le Tableau suivant: Tableau 37: Financement de l'opération VSB de Safi.
* actuel Al Omrane. Source : Contrat VSB de Safi. 68 Chiffre qui se révélera inexacte suite à notre enquête. 4. Mission des opérateurs : En plus du concours de l'agence urbaine, les parties concernés par le programme VSB de Safi s'engagent respectivement à : ~ L'opérateur (Al omrane): - L'acquisition du terrain quand il est nécessaire ; - L'élaboration des études nécessaires à l'exécution des projets ; - L'obtention des autorisations administratives nécessaires; - La passation des marchés d'études et de travaux - La réalisation, le suivi et le contrôle des études et des travaux d'équipement et de construction ; - Le support comptable et financier du programme ; ~ Contributions du Wali, gouverneur de la Préfecture de Safi : - Veillera sur la mise en oeuvre des opérations par les opérateurs désignés; - Coordonnera les actions des intervenants dans le cadre de ce programme; ~ Contributions du Président du conseil municipal : - Mobiliser les fonds nécessaires (qui devront être approuvés par le conseil communal), en vue d'alléger l'apport des bénéficiaires s'il s'avère nécessaire; - Mettre à la disposition de l'opérateur les terrains communaux pouvant constituer le support du projet tel que préalablement convenu; - se chargera de la gestion sociale des projets, de concert avec l'autorité locale, en vue de sensibiliser la population concernée par le projet et assister l'opérateur lors du transfert des ménages bidonvillois et le recouvrement des sommes dues par ceux-ci. ~ La Directions Régionale de l'Habitat et de l'Urbanisme : assurera : - Le secrétariat du comité régional et des comités locaux - La gestion sociale des projets : accompagnement social des ménages à toutes les phases des projets : information sur la nature de l'opération, le montage financier, les délais de réalisation, les modalités d'acquisition des produits qui leur sont destinés, ... - L'appui aux autorités et collectivités locales pour l'établissement des listes des bidonvillois avant et lors du transfert des ménages. ~ Comités de suivi et de mise en oeuvre : Institué sous la présidence du Wali/Gouverneur et composé de: - la commune Urbaine de Safi ; - la Direction Régionale de l'Habitat et de l'Urbanisme ; - l'Agence Urbaine de Safi ; - Holding d'aménagement AL OMRANE ; - la régie autonome RADEES ; - L'ONEP, l'ONE, l'IAM ; - regroupements d'associations oeuvrant dans le secteur de l'habitat ; Ce comité a pour mission de: - Oeuvrer, pour accorder la priorité dans la programmation des réseaux d'infrastructure aux projets arrêtés dans le cadre du programme - Procéder à l'authentification des listes des ménages bénéficiant des projets de résorption rentrant dans le cadre de ce programme - Contribuer à la sensibilisation de la population et assurer le suivi et l'encadrement du transfert et d'installation des ménages sur les sites d'accueil, - Mettre en place les indicateurs et la méthodologie de contrôle. - prendre, à l'encontre des contrevenants, les sanctions qui s'imposent pour toute augmentation du nombre de ménages dans les bidonvilles existants ou la création de nouveaux noyaux dans son ressort territorial. - Prendre toutes les mesures utiles au bon déroulement des opérations et faire le point sur l'état d'avancement physique et financier et entreprendre des visites de chantier afin de s'assurer de l'application des différentes clauses du présent contrat. La Direction Régionale de l'Habitat et de l'Urbanisme est censé assurer le secrétariat dudit comité et adresser au service central dudit département une situation trimestrielle sur l'avancement des projets et l'évolution des bidonvilles. D. L'intervention sur le quartier « BBC » :En décembre 2004 une commission locale présidée par M. le Wali de la région DoukkalaAbda et Gouverneur de Safi avait retenu l'option de relogement des habitants des trois quartiers « BBC » au sud de la ville dans un site d'accueil dont l'équipement serait confié à l'opérateur publique ERAC. Le chiffre de 280 ménages a été déclaré pour les trois quartiers, et ceci sur la base d'une enquête effectuée par les services de l'autorité locale (selon les responsables de la direction régionale de l'habitat). Ce chiffre est en fait surestimé, car le nombre réel des ménages des trois quartiers « BBC » est 175 ménages, c'est ce que révélera notre enquête ménage qui est exhaustive et comprend tous les ménages de « BBC ». En juin 2006 la convention du programme (VSB) de Safi a été signée et approuvée, et le montage financier de l'opération a été établi selon l'option de relogement des ménages. Le changement de l'option d'intervention sur les quartiers « BBC » du relogement à la restructuration, a été fait par la commission locale du programme (VSB) après avoir constaté que l'option relogement n'était pas réaliste, et qu'elle était plus exigeante en termes financiers, fonciers et de délais de réalisation. La ville de Safi s'était engagée à être déclarée (ville sans bidonvilles) au terme de l'année 2007. Plan 4: Plan de restructuration des trois quartiers « BBC » Q. Bouregba Q. benzina Q. Chaâba La restructuration de « BBC » consiste en l'équipement des quartiers en voirie et réseaux d'assainissement, d'eau potable et d'électricité. L'opérateur Al Omran prend en charge la réalisation de la voirie et du réseau d'assainissement (financement par dotation de l'Etat FSH), et la RADEES, la réalisation des réseaux d'eau potable et d'électricité. Ces travaux entrent dans le cadre des travaux remboursables de la RADEES et seront donc facturés directement aux bénéficiaires. La municipalité de Safi s'était engagée à mettre à la disposition d'Al Omran, en remplacement de sa participation prévue dans le contrat (VSB), du terrain nécessaire au relogement des ménages dont les habitations seront frappées par l'alignement prévu dans le plan de restructuration. L'instruction du dossier de restructuration a fait l'objet d'une procédure de dérogation afin d'adapter les documents d'urbanisme à la nouvelle réalité. Mais les travaux ont commencé bien avant l'approbation du plan de restructuration (voir Plan 4), plan qui, au moment de notre enquête n'est toujours pas approuvé, son approbation exigeant l'accord du conseil communal. La période d'avant les élections législatives de 2007 n'est pas, semble-t-il, toute indiquée afin d'obtenir le plus rapidement possible l'accord des élus sur un dossier qui compte plusieurs aspects, dont des aspects sociaux et politiques, selon un responsable de l'opérateur public. Au mois d'octobre 2007, la fiche technique de l'état d'avancement des travaux, présentée à la commission local par l'opérateur Al Omran69 fait état de la situation suivante :
- Assainissement liquide : 75% - Voirie : 15% - AEP : Non programmé (à la charge de la RADEES) - Electricité : Non programmé (à la charge de la RADEES) - Travaux de construction : en étude 30 logements - Nombre de baraques démolies : 0 - Nombre de baraques Transférés : 0 - Nombre de baraques Restructurés : 0 L'un des problèmes qu'a rencontré le maître d'ouvrage responsable des travaux de voirie et du réseau d'assainissement, c'est la mobilisation et la résistance des propriétaires des terrains frappés par l'alignement contre ces travaux. Ces propriétaires ayant exigé d'être d'abord rémunérés. Mais aucune procédure, ni d'expropriation ni d'achat de ces terrains, n'ayant encore étés entamée, aucun argument n'a semblé être en mesure de convaincre les propriétaires de céder leurs terrains afin que les travaux d'aménagement puissent être poursuivis. Le résultat a été le blocage de ces travaux, et encore plus, le retard sur les délais du programme (VSB) de Safi. La responsabilité relative au volet foncier a pourtant été clairement définie dans le contrat (VSB) de Safi, notamment dans son article 9 intitulé "Conditions de démarrage des projets": "Préalablement au démarrage des travaux, et conformément au manuel de procédure, les prérequis en matière d'autorisations administratives, d'arrêtés d'alignement, de procédures foncières, de montage institutionnel, ..., devront être satisfaits. Pour permettre la réalisation des travaux de viabilisation dans les conditions légales, il y a lieu, préalablement à tout démarrage de travaux, de faire prendre, par la commune intéressée, les arrêtés d'alignement des voies concernées par les travaux, y compris ceux des hors site". Une autre contre-performance enregistrée lors de notre enquête, réside dans le fait que le manque de coordination entre les deux opérateurs la RADEES et Al Omran (ou son maître d'ouvrage) engendre parfois des pertes à la fois de temps et de ressources. Vu que la réalisation des réseaux d'eau potable et d'assainissement doit respecter des normes techniques de profondeur et d'enfouissement, il arrive que des tronçons du réseau d'EP ne peuvent être réalisés à cause du retard ou d'une mauvaise réalisation du réseau d'assainissement (tache à la charge d'Al Omrane). Comme ce qui est arrivé dans le quartier Bouregba, où on a dû rééxécuter les travaux relatifs au réseau d'assainissement non conformes aux normes. En fait, la manière dont a été conduit la restructuration de « BBC » illustre parfaitement un cas de projet mené dans la précipitation, conduit par une logique d'urgence. Les lacunes au niveau de la maîtrise d'ouvrage social et des volets techniques et administratifs, en plus du 69 En principe, et selon la convention signée, c'est la DRHU qui a en charge, le contrôle et l'estime de l'état d'avancement des travaux. La présentation de cet état par les services de l'opérateur public s'est révélée plus "pratique" selon un responsable de la DRHU. manque de coordination entre les intervenants constituent des facteurs qui, le plus souvent, grèvent le bon déroulement de la réalisation des projets d'intervention sur les quartiers non réglementaires. Photos 16: Travaux de terrassement devant un
logement III. Caractéristiques démographiques et socioéconomiquesde la population de «BBC» :Nous pouvons supposer (sous réserve de pouvoir nous tromper) que la surestimation de l'effectif des ménages des quartiers « BBC » (de 175 à 280 ménages) a été motivée par la crainte de voir gonfler cet effective entre la période de la dite enquête et le moment de l'intervention sur les quartiers, puisque des instructions avaient étés donné pour que ne soit toléré aucun laxisme envers l'établissement de nouveaux logement dans les quartiers retenus dans le cadre du programme « VSB ». Toujours est-il que plusieurs autres réunions de la dite commission ont été tenus, notamment pour définir les parts de participation des partenaires au financement du programme. La part qui revient à la population avait été arrêtée à 15,00 Mdh. Selon les résultats de notre enquête ainsi que les interviews avec les responsables locaux, la population des trois quartiers n'a pas été associée à la définition de ces options, et aucune démarche d'intégration de cette population dans les différentes étapes du programme n'a été entreprise. Aucune enquête socioéconomique n'a été réalisée dans le but de disposer de données sur les conditions et les capacités financières des ménages, afin de pouvoir déterminer leur niveau de solvabilité. Une telle enquête aurait sûrement révélé, aussi, une résistance de la population à l'option de relogement, c'est ce qui ressort de notre enquête dans les trois quartiers. D'ailleurs les habitants de l'un de ces quartiers (Q. Bouregba) avaient déjà vécu l'expérience d'une tentative de relogement par les autorités dans les années 1980, tentative à laquelle beaucoup ont résisté, et dont les habitants gardent des souvenirs "amers" (voir V. mobilisation des habitants et rapports aux autorités). Dans cette section nous nous proposons de faire la lumière sur les profils démographiques et socioéconomiques des habitants de « BBC ». A. Statistiques descriptives des habitants de «BBC» :1. Profil sociodémographique de la population :a) Répartition des enquêtés selon le lien avec le chef de ménage : La majorité des enquêtés sont les chefs des ménages eux-mêmes (55%) ou leurs conjoints (25%). Cependant, et en l'absence de ces deux membres, d'autres membres majeurs du ménage sont aussi enquêtés, les fils et filles des chefs des ménages représentent respectivement 6% et 5% des enquêtés. Figure 21: Répartition des enquêtés selon le lien avec le chef de ménage. voisin; 2% frére; 1% fille; 5% fils; 6% conjoint; 25% cm; 55% parent; 2% gendre; 2% soeur; 2% Dans quatre cas les enquêtés sont les voisins des chefs de ménages absents. Se sont des cas de ménages à 1 ou 2 membres vivant en cohabitation avec d'autres ménages, les voisins ont étés en mesure de répondre à l'essentiel du questionnaire. b) Composition des ménages : Dans les quartiers de «BBC», les ménages sont constitués à 29% par les fils des chefs de ménages, et à 22% par les filles des CMs. Les parents des chefs de ménages représentent 17% des membres des ménages, signe d'une forte cohabitation. Figure 22: Répartition des membres des ménages
selon Fille 22% cm 18% parents 17% Conjoint Fils 29%
c) Taille des ménages : Tableau 38: Caractéristiques Démographiques de « BBC »
L'ensemble des trois quartiers compte 977 habitants vivants au sein de 175 ménages. La taille moyenne des ménages dans «BBC» est 5,58. Cette taille est supérieure à La taille moyenne des ménages au niveau de la ville de Safi qui est évaluée à 5,3 personnes.70 Tableau 39: Répartition par taille des ménages de «BBC».
d) Répartition de la population de «BBC» selon le groupe d'âge : Tableau 40: Répartition de la population de «BBC» selon le groupe d'âge et le quartier.
On remarque que dans le quartier Bouregba, la population de plus de 60 ans représente 16 %, à la différence de Benzina (13 %) et surtout de Chaâba (7 %). Par contre la population de moins de 30 ans représente respectivement à Bouregba (50 %), à Benzina (53 %) et à Chaâba (59 %). Dans le quartier Chaâba (le quartier le plus récent) la population est relativement plus jeune. Selon le critère de la jeunesse de la population on peut donc classer les 3 quartiers selon l'ordre : Chaâba, Benzina puis Bouregba. 70 Etude sur le parc logement de la ville de Safi 2004, Rapport final de la phase IV : synthèse, interprétation des résultats et élaboration d'une méthodologie d'évaluation des besoins en logements. Figure 23: Répartition de la population de «BBC» selon le quartier de résidence groupe d'âge et le quartier. 0-9 ans 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-100 25% 20% 15% 10% 5% 0% benzina bouregba Chaâba
Le niveau d'instruction de la population de « BBC» présente une grande proportion de non scolarisés (32%) et de niveau fondamental (43%). La répartition du niveau scolaire est représentée dans le tableau 41. Tableau 41: Niveau d'instruction de la population de «BBC».
La répartition du niveau d'instruction par sexe, révèle aussi une même proportion du niveau secondaire chez les femmes et les hommes, mais moins de niveau fondamental chez les femmes. Le taux d'analphabétisme dans «BBC» est supérieur au taux d'analphabétisme dans le milieu urbain marocain qui est 29,4% et de la ville de Safi évalué à 30,8%71 (voir tableau 42). Ce taux est cependant le double chez les femmes par apport aux hommes, il est de 23% pour les hommes et de 41% pour les femmes de «BBC» (voir Figure 25). Tableau 42: Taux d'analphabétisme par Milieu de résidence.
Figure 25: Répartition de la population de
«BBC» selon le sexe et le exe Sexe
g) Répartition de la population de «BBC» selon l'état matrimonial : 71 RGPH 2004 Veuve Figure 26: Répartition de la population majeure "femmes" selon l'état matrimonial Figure 27: Répartition de la population majeure "hommes" selon l'état matrimonial Divorcée Célibataire Mariée Divorcé Veuf Célibataire Marié On remarque une inégale répartition par sexe de l'état matrimoniale de la population majeure de «BBC». Alors que le taux des mariés est le même chez les deux sexes (54% chez les femmes et 53% chez les hommes), le taux des célibataires est plus élevé chez les hommes (46% chez les hommes et 30% chez les femmes). Par contre les femmes comptent une forte proportion de veuves (13%) alors que la catégorie "Veuf" ne représente que 1% chez les hommes. 2. Activité de la population de «BBC» :a) Type d'activité : L'observation du "type d'activité" de la population de «BBC» a pour but de répartir la population selon les trois catégories suivantes : - population active occupée (occupé permanent ou occasionnel) ; - population active en chômage (chômeur) ; - population inactive (retraité, femme au foyer, élève, étudiant) Nous avons adopté pour cela les paramètres de la direction des statistiques, notamment lors du RGPH 2004, par souci de standardisation quoique nous ne soyons pas totalement d'accord sur tous les concepts. Exemple : le poste de "femme au foyer" devrait davantage, à notre sens, figurer parmi les actifs vu son rôle important dans la gestion de la famille, noyau social mais aussi économique, et vu la valeur ajoutée que son rôle représente pour les autres membres de la famille, actifs ou non. Le paramètre d'activité concerne la population âgée de 15 ans et plus. La population de «BBC» en âge d'activité (15-59 ans) représente 63%. Tableau 43: Population de «BBC» par groupes d'âge.
Les actifs "occupés permanents" possédant un travail régulier représentent 20% des actifs, les actifs "occupés occasionnels" représentent 22%. Tableau 44: Répartition des actifs de « BBC » selon le type d'activité.
Le taux d'activité de la population de «BBC» est 42%, ce taux est comparable au taux d'activité en milieu urbain du Maroc qui représente 45%. Le taux de chômage dans « BBC » est de 18%. Les types d'activité selon le sexe et le quartier de résidence sont comme suit :
La distribution du type d'activité par quartier de résidence révèle une différence de la part qu'occupent les actifs permanents parmi les populations active respectives de ces quartiers. Tableau 47: Type d'activité par quartier de résidence.
Les actifs de Benzina exercent plus d'activités de nature régulière et permanente. Ce type d'activité représente 31% des actifs de ce quartier alors qu'il ne représente que 14% et 18% respectivement à Bouregba et Chaâba. b) Branche d'activité : 22% des actifs occupés de «BBC» exercent leurs métiers dans la branche du commerce, 20% dans le BTP et 19% dans le secteur de la pêche. Les branches de l'artisanat, des services et de l'industrie sont représentés dans une moindre mesure, respectivement 13%,12% et 6%. A noter la présence de l'administration dans une proportion de 7%, il s'agit généralement de d'agents administratifs de faibles catégories dont les petits salaires ne permettent pas l'accès à la propriété dans le marché légal du logement. A noter aussi que certaines branches d'activités sont plus représentées dans un quartier que dans d'autres, par exemple le quartier Chaâba se distingue par une plus forte représentation du secteur de la pêche (22%). Alors que Bouregba compte plus d'actifs dans le commerce, à hauteur de 34%, comparé à 22% dans Chaâba et 13% dans Benzina (voir Figures 28, 29,30 et 31). Figure 28:Répartition de la population active occupée de «BBC» selon la branche d'activité. Administration Industrie éducation Commerce service Artisanat Pêche BTP Figure 29: Répartition de la population active occupée de Benzina selon la branche d'activité. Administration Industrie éducation Commerce BTP service Artisanat Pêche Figure 30: Répartition de la population active occupée de Bouregba selon la branche d'activité. Pêche BTP service Artisanat Administration Industrie 2% éducation 2% Commerce Industrie Commerce Administration service Artisanat BTP Pêche Figure 31: Répartition de la population active occupée de Chaâba selon la branche d'activité. c) Répartition des actifs selon le lieu d'activité : Le lieu de travail de 71% des actifs de «BBC» est dans la ville, en dehors du quartier. Pour plusieurs d'entre eux, ces lieux changent de jour en jour, surtout pour les actifs dans l'artisanat, le BTP et le commerce. L'occupation pour la plupart de ces actifs est de type occasionnelle au gré de l'offre du travail. casablanca agadir domicil 0,38% souks 0,38% dans le quartier mer Figure 32: Répartition de la population active de «BBC» selon le lieu d'activité. dans la ville, hors Les manoeuvres du secteur de la pêche exercent leur activité en mer qui représente 18% des lieux de travail. Les actifs occupés dans le même quartier représentent 8%, se sont dans la majorité des vendeurs de poisson ou de légumes dans le marché situé à proximité de «BBC» et qui sert de marché quotidien pour tous les quartiers environnants. d) Répartition des actifs selon le moyen de déplacement : Figure 33: Répartition de la population active
de«BBC» selon le bus voiture à pied moto La grande majorité (62%) des déplacements des habitants de «BBC» se fait à pied. Les moyens de transport les plus utilisés sont les transports en commun et plus spécialement le bus. La localisation des trois quartiers de «BBC» n'est pas très éloignée du centre ville et plusieurs quartiers de la ville restent accessibles sans moyen de transport. Mais le faible recours aux moyens de transport motorisés n'est pas le seul fait de la proximité de «BBC» des écoles et des lieux de travail des actifs, mais aussi et dans une large mesure à cause des faibles revenus de ces habitants, pour qui, les moyens de transport motorisés restent un luxe.
B. Statistiques descriptives des chefs de ménages :
|
Sexe CM |
Nom quartier |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
Masculin |
67% |
59% |
77% |
71% |
Féminin |
33% |
41% |
23% |
29% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
b) Répartition des chefs de ménages selon le groupe d'âge :
La moyenne d'âge des chefs de ménages (les trois quartiers confondus), est 50,33 ans. Plus de la moitié (52%), des chefs de ménages sont âgés entre 40 et 60 ans (voir Tableau 49).
Tableau 49: Répartition des chefs de ménages selon le groupe d'âge.
Groupe d'âge CM (an) |
Nombre |
% |
20-29 |
6 |
3% |
30-39 |
31 |
18% |
40-49 |
45 |
26% |
50-59 |
46 |
26% |
60-69 |
34 |
19% |
70-79 |
10 |
6% |
80-89 |
3 |
2% |
Total |
175 |
100% |
Les chefs de ménages les plus âgés sont majoritairement des femmes : 60% des CM entre 70 et 80 ans sont des femmes, elles représentent aussi 67 % des CM entre 80 et 90 ans (voir Tableau 50).
Les chefs de ménages femmes sont généralement plus âgées que les chefs de ménages hommes, 73% des CM femmes sont âgées entre 40 et 60 ans alors que 76% des CM hommes sont âgés entre 30 et 50 ans.
Tableau 50: Répartition des groupes d'âges des CM selon le sexe.
Age CM |
Sexe CM |
Total |
|
Masculin |
Féminin |
||
20-29 |
83% |
17% |
100% |
30-39 |
83% |
17% |
100% |
40-49 |
82% |
18% |
100% |
50-59 |
70% |
30% |
100% |
60-69 |
57% |
43% |
100% |
70-79 |
40% |
60% |
100% |
80-90 |
33% |
67% |
100% |
Total |
71% |
29% |
100% |
c) Répartition des chefs de ménages selon l'état matrimonial :
77% des chefs de ménages hommes et femmes de «BBC» sont mariés. 96% des CM hommes sont mariés alors que chez les CMs femmes cette catégorie représente seulement 30%. Par contre 58% des chefs de ménages femmes sont veuves (voir Tableau 51).
Tableau 51: Répartition des chefs de ménages selon le sexe et l'état matrimonial.
Etat matrimonial CM |
Sexe CM |
Total |
|
Masculin |
Féminin |
||
Célibataire |
3% |
2% |
3% |
Marié |
96% |
30% |
77% |
Divorcé(e) |
0% |
10% |
3% |
Veuf (ve) |
1% |
58% |
17% |
Total |
100% |
100% |
100% |
Figure 34: Répartition des CMs femmes Figure 35: Répartition des CMs
selon l'état matrimonial hommes l'état selon l'état matrimonial matrimonial
Celibataire
2%
Mariée
30
%
Divorcée
10%
Veuve
58
%
Marié
96%
3%
Divorcé
0%
Celibataire
Veuf
1%
Les chefs de ménages divorcés (es) et veufs (ves) sont exclusivement de sexe féminin, 100% des divorcés (es) et 97% des veufs (ves) sont des femmes (voir tableau 52).
Tableau 52: Répartition des catégories de l'état matrimonial des CM selon le sexe.
Etat matrimonial CM |
Sexe CM |
Total |
|
Masculin |
Féminin |
||
Célibataire |
80% |
20% |
100% |
Marié |
89% |
11% |
100% |
Divorcé(e) |
0% |
100% |
100% |
Veuf (ve) |
3% |
97% |
100% |
Total |
71% |
29% |
100% |
d) Répartition des chefs de ménages selon le niveau d'instruction :
La majorité des chefs de ménages (65%) n'ont eu aucune scolarisation. 27% cependant ont le niveau fondamental, Alors que le niveau secondaire (6%) est surtout représenté par des CMs hommes.
Dans les trois quartiers la part des analphabètes est beaucoup plus grande chez les CMs femmes que les CMs hommes (voir figure 36).
Figure 36: Niveau d'instruction des CM selon le sexe et le quartier.
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0%
supérieur secondaire fondamental préscolaire coranique sans
masculin féminin
benzina
masculin féminin
bouregba
masculin féminin
Chaâba
a) Type d'activité :
Dans l'ensemble, 66% des chefs de ménages de «BBC» sont soit occupés permanents (39%) ou occupés occasionnels (27%). Les inactifs sont constitués de chômeurs avec 6% des CMs, de retraités (19 %) et de femmes au foyer (9 %).
Le croisement du type d'activité des CMs avec le quartier de résidence et le sexe, donne les résultats suivants:
· Selon le quartier de résidence:
Tableau 53: Type d'activité des CMs par quartier.
Type activité CM |
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
Total |
Occupé permanent |
46% |
15% |
45% |
39% |
Occupé occasionnel |
18% |
28% |
30% |
27% |
Chômeur |
0% |
13% |
6% |
6% |
Femme au foyer |
10% |
13% |
7% |
9% |
Retraité |
26% |
31% |
11% |
19% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Encore une fois et selon les résultat du questionnaire relatif aux types d'activités exercées par les chefs de ménages, le quartier Bouregba se distingue par la faible proportion des chefs de ménages actifs occupés de façon permanente (15 %), alors que la même catégorie représente 46 % à Benzina et 45 % à Chaâba. L'effectif des chefs de ménages catégorie "chômeur", "femme au foyer" et "retraité" est cependant plus important dans ce quartier et représente respectivement 13%, 13 % et 31 % (voir tableau 53). Plus de la moitié donc des CMs du quartier Bouregba sont inactifs (57%). alors que les CMs inactifs représentent 36% à Benzina et 24% à Chaâba.
Figure 37: Type d'activité des CMs selon le quartier.
50% 45% 40% 35% |
|||
30% |
occupé permanent Occupé occasionnel Chômeur Femme au foyer Retraité |
||
15% 10% 5% 0% |
|||
Chaâba bouregba benzina |
· Selon le sexe du CM :
71 % des chefs de ménages sont de sexe masculin, presque le tiers (29%) des chefs de ménages sont des femmes. L'analyse des résultats relatifs au type d'activité révèle une inégale répartition du type d'activité entre les deux sexes : Alors que les chefs de ménages hommes sont pour la plus part "occupés permanents" (53%) ou "occupés occasionnels" (29%), l'activité des chefs de ménages femmes est plutôt de type "femmes au foyer" (31%) ou "retraité" (27%). Une assez forte proportion des chefs de ménages femmes sont au chômages (16%), se sont d'anciennes ouvrières des conserveries de poisson (voir Tableau 54).
Tableau 54: Type d'activité des CMs par sexe.
Type activité CM |
Sexe du CM |
Total % |
|
Masculin |
Féminin |
||
Occupé permanent |
53% |
4% |
39% |
Occupé occasionnel |
29% |
22% |
27% |
Chômeur |
2% |
16% |
6% |
Femme au foyer |
0% |
31% |
9% |
Retraité |
15% |
27% |
19% |
Total |
100% |
100% |
100% |
Figure 38: Répartition par sexe, du type d'activité des CMs de «BBC»
100% 90% 80% 70% |
|||
60% |
Retraité Femme au foyer Chômeur Occupé occasionnel occupé permanent |
||
30% 20% 10% 0% |
|||
Masculin Feminin |
Les chefs de ménages chômeurs sont âgés, pour la plus part, entre 50 et 60 ans, ils ont en fait, été contraints de quitter l'activité pour des raisons diverses, mais n'ayants pas encore atteint
l'âge de la retraite, ils ne se considèrent pas retraités. Une grande partie (60%) des chefs de ménages chômeurs sont des femmes, anciennes manoeuvres, ayants travaillé dans le passé dans les conserveries de sardines. Le déclin de cette activité industrielle dans la province de Safi a entraîné la fermeture de plusieurs de ces usines, et la main d'oeuvre employée, à majorité féminine, s'est trouvée du jour au lendemain au chômage, sans le plus souvent, aucune rémunération en guise de retraite ou de dédommagement. Cet épisode est vécu comme une injustice par ces anciennes ouvrières. D'autant plus que les recours devant la justice, que certaines d'entre elles ont entamé, n'a pas obtenu les résultats qu'elles souhaitaient (dans un des entretient avec plusieurs femmes chefs de ménages et anciennes manoeuvres des usines de sardine, elles ont fait état de leur amertume quand au sort qu'a connu leur plainte devant la justice, puisque même l'avocat qu'elles ont chargé de l'affaire n'a pas, semble-t-il, été à la hauteur de leur confiance et ne les a pas accompagné jusqu'au bout dans leur combat contre leur ancien patron .....).
Ces chefs de ménages femmes sont conscientes cependant, que c'est grâce à l'épargne qu'elle ont pu effectuer durant ces années de travail dans les conserveries qu'elles doivent leur statut de propriétaires aujourd'hui, même si c'est dans un quartier non règlementaire. D'autant plus qu'avec l'accès aux services de base en cours, elles estiment qu'elles sont plutôt assez chanceuses (l'aveu de ce sentiment de relative satisfaction est, en fait, provoqué le plus souvent par des questions dans ce sens et n'est jamais spontané et volontaire. L'entretient, en général, se fait sur une note de plaintes et de sentiment de frustration). Plusieurs d'entre elles expriment ce soulagement en disant: " au moins, maintenant, nous n'avons pas de loyer à payer ".
Ce soulagement est cependant à relativiser, vu les conditions économiques de ces chefs de ménages femmes, le plus souvent très difficiles.
Dans la catégorie "chefs de ménages retraités" par contre, il y'a un relatif équilibre entre les deux sexes (voir Tableau 55). Cela est du à la présence d'une assez forte proportion de chefs de ménages femmes retraitées anciennes ouvrières dans les conserveries.
Tableau 55: Répartition des chefs de ménages retraités de «BBC» selon le sexe.
Type activité |
Sexe du CM |
Effectif |
|
Masculin |
Féminin |
||
Retraité petits métiers |
15 |
8 |
23 |
Retraité ancien fonctionnaire |
2 |
0 |
2 |
Retraité ancien manoeuvre usine (avec ou sans rémunération retraite) |
2 |
6 |
8 |
Total |
19 |
14 |
33 |
De manière générale, les retraités sont constitués d'anciens artisans de BTP, de manoeuvres ou de petits métiers.
b) Branche d'activité :
Toutes les branches sont représentées dans les activités exercées par les chefs de ménages de «BBC», mais ces CMs exercent leurs activités essentiellement dans les branches de la pêche (21%), du BTP (21%) et du commerce (19%). La répartition par quartier et par sexe des branches d'activité des CM est cependant inégale:
· Selon le quartier :
L'analyse des branches d'activités des chefs de ménages par quartier de résidence révèle une présence importante des activités liées à la pêche dans le quartier Chaâba (28 %), et dans une moindre masure dans Benzina (16%), alors qu'à Bouregba aucun CM n'exerce un métier dans cette branche (Tableau 56).
Tableau 56: Répartition des CMs actifs de «BBC» selon le quartier.
Branche activité |
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
Total «BBC» |
Pêche |
16% |
0% |
28% |
21% |
Industrie |
8% |
6% |
8% |
8% |
Artisanat |
24% |
11% |
3% |
9% |
Commerce |
12% |
33% |
18% |
19% |
Service |
24% |
6% |
9% |
12% |
B.T.P |
4% |
33% |
23% |
21% |
Administration |
12% |
11% |
11% |
11% |
Total |
100,00% |
100,00% |
100,00% |
100,00% |
Par contre le secteur du BTP est faiblement représenté dans le quartier de Benzina (4 %) à la différence de Bouregba où le BTP et le commerce constituent l'essentiel des branches d'activités des chefs de ménages (66 %).
~ Selon le sexe :
Une répartition des branches d'activités selon le sexe des les chefs de ménages de «BBC» montre une prédominance des secteurs de BTP (26 %), de la pêche (24 %) et du commerce (21%) dans les branches d'activités exercées par les chefs de ménages hommes, alors que les chefs de ménages femmes exercent plutôt des activités dans les secteurs des industries et des services (respectivement 46 % et 31 % des CMs femmes).
Services
8% Artisanat
5%
Administration
12%
Industrie
4%
BTP
26%
Commerce
21%
Pêche
24%
Figure 39: Répartition des CMs actifs femmes selon la branche d'activité
Artisanat
8% Commerce
15%
Service
31%
Industrie
46%
Figure 40: Répartition des CMs actifs
hommes selon
la branche d'activité
c) Professions exercées :
Un seul cas de CM "propriétaire" est recensé, il s'agit d'un propriétaire et en même temps chauffeur d'une camionnette de transport de marchandise. La répartition des CM actifs de «BBC» selon la profession est représentée dans le Tableau 57:
Tableau 57: Répartition des CM actifs de «BBC» selon la profession.
Profession CM |
Nom quartier |
Total «BBC» |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
|||
Propriétaire et chauffeur de camionnette |
1 |
1 |
0,87 % |
||
Agent de service administrations |
4 |
4 |
|||
Agent municipal |
2 |
1 |
4 |
7 |
|
Mokadem |
1 |
1 |
|||
Total fonctionnaires |
3 |
1 |
8 |
12 |
10,4 % |
Maçon |
3 |
5 |
8 |
||
Artisan mécanicien |
1 |
1 |
|||
Artisan menuisier |
2 |
2 |
|||
Artisan peintre |
2 |
2 |
4 |
||
Artisan plombier |
1 |
1 |
|||
Artisan potier |
1 |
1 |
|||
Artisan tailleur |
1 |
1 |
|||
Coiffeur |
1 |
1 |
|||
Total artisans |
6 |
4 |
9 |
19 |
16,5 % |
Commerçant |
1 |
1 |
2 |
||
Commerçant d'oiseaux de cage |
1 |
1 |
|||
Commerçant fourniture scolaire |
1 |
1 |
|||
Commerçants de détail de légumes |
1 |
2 |
3 |
6 |
|
Commerçants de détail de plantes aromatiques |
1 |
1 |
2 |
4 |
|
Commerçants de détail de poissons |
1 |
3 |
4 |
||
Soukier |
2 |
2 |
|||
"Aattar" |
1 |
1 |
|||
Total commerçants |
3 |
6 |
12 |
21 |
18,3 % |
Manoeuvre de la pêche |
4 |
19 |
23 |
||
Manoeuvre BTP |
1 |
17 |
18 |
||
Manoeuvre journalier |
1 |
3 |
4 |
||
Manoeuvre usine |
2 |
1 |
2 |
5 |
|
Ouvrier pâtisserie |
1 |
1 |
|||
Total manoeuvres |
8 |
4 |
39 |
51 |
44,3 % |
Femme de ménage |
1 |
1 |
2 |
||
"Gallasse" hammam |
1 |
1 |
2 |
||
Garçon de café |
1 |
1 |
|||
Gardien de nuit |
1 |
1 |
|||
Réparateur motos |
1 |
1 |
|||
Tisseuse de laine |
1 |
1 |
|||
"Aaounia" |
1 |
1 |
|||
Vendeuse bonbons |
2 |
2 |
|||
Total petits métiers |
5 |
2 |
4 |
11 |
9,57 % |
Total |
25 |
17 |
73 |
115 |
100 % |
L'analyse des types de professions exercées par les chefs de ménages montre une prédominance de certains métiers par apport à d'autres, et une inégale répartition de ces métiers entre les trois quartiers de «BBC». Les manoeuvres sont les métiers les plus recensés (44,3 %), les chefs de ménages manoeuvres sont essentiellement localisés dans le quartier Chaâba avec un total de 39 sur 51 cas recensés. Les chefs de ménages manoeuvres du quartier Chaâba exercent leurs activités principalement dans les secteurs de la pêche et le BTP (36 cas).
On remarque une présence assez importante de fonctionnaires (10%) installés pour la plupart dans le quartier le plus récent: le quartier Chaâba. Ces fonctionnaires sont des agents municipaux ou des agents de service d'autres administrations, percevants de petits salaires, ce qui ne leur permet pas l'accès à la propriété dans le marché légal du logement (voir figures 41, 42 et 43).
Figure 41: Répartition des CMs de Benzina selon la profession
Foncionnaires
12%
Artisans
24%
Commerçants
12%
Manoeuvres
32%
Petits métiers
20%
Figure 42: Répartition des CMs de Bouregba selon la profession
Commerçants
34%
Petits métiers
12%
Manoeuvres
24%
Artisans
24%
Foncionnaires
6%
Foncionnaires
11%
Manoeuvres
53%
Artisans
13%
Figure 43: Répartition des CMs de Chaâba selon la profession
Petits métiers
6% Commerçants
17%
d) Situation dans la profession :
Enfin, on remarque une prédominance de la situation de "salarié" dans toutes les branches d'activité à l'exception du commerce et de l'artisanat où les indépendants avec ou sans local représentent respectivement 83% et 67% (voir Figure 44).
Figure 44: Répartition des CMs de «BBC»
selon la situation dans
la profession et la branche d'activité.
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0%
Ambulant Indépendant Salarié
Administration Pêche BTP Commerce Industrie Service Artisanat
a) Lieu de naissance :
La majorité des chefs de ménages de «BBC» sont nés dans une localité de type rural (67%). Et alors que Benzina compte autant de chefs de ménages d'origine urbaine que rurale, les chefs de ménages des quartiers Chaâba et Bouregba, nés dans un milieu rural représentent respectivement 74% et 69% des chefs de ménages dans ces quartiers (tableau 58).
Tableau 58: Répartition des CMs de «BBC»
selon le quartier et
le lieu de naissance.
Type de localité du lieu naissance |
Quartier de résidence |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
Urbain |
51% |
31% |
26% |
33% |
Rural |
49% |
69% |
74% |
67% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Douze CMs seulement sont nés à «BBC» dont huit à Benzina entre 1947 et 1973, quatre CMs sont nés à Bouregba entre 1965 et 1980, par contre aucune naissance d'un chef de ménage dans le quartier Chaâba (le quartier le plus récent) n'a été enregistrée.
Tableau 59: Répartition des CM nés dans
«BBC», selon le quartier et
la date de naissance.
Naissance cm |
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
Naissance 1947 |
1 |
||
Naissance 1949 |
1 |
||
Naissance 1952 |
1 |
||
Naissance 1960 |
1 |
||
Naissance 1965 |
1 |
||
Naissance 1967 |
1 |
||
Naissance 1970 |
1 |
1 |
|
Naissance 1973 |
2 |
||
Naissance 1977 |
1 |
||
Naissance 1980 |
1 |
||
Total |
8 |
4 |
0 |
b) Dernier lieu de résidence :
87% des chefs de ménages avaient déjà résidé dans la ville de Safi avant leur installation dans les quartiers Benzina, Bouregba et Chaâba. Les CMs dont le dernier lieu de résidence avant «BBC» se trouve hors de la province de Safi représentent une minorité avec 4% (voir tableau 60).
A noter que presque la totalité des chefs de ménages du quartier Chaâba ont résidé dans d'autres quartiers de la ville avant de s'installer à Chaâba. Dans leurs itinéraires migratoires, les chefs de ménages passent par d'autres quartiers avant d'arriver à Chaâba. Ils passent également par d'autres statuts de propriété avant de saisir l'occasion de devenir propriétaires de leurs logements, même si c'est dans un quartier insalubre et non réglementaire.
Tableau 60: Répartition des CMs de «BBC» selon le quartier et le
dernier lieu de résidence.
|
|
|
||||
|
|
|||||
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
||
|
|
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|
|
||
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
A noter aussi qu'une plus grande proportion de CMs étaient venus directement du milieu rural aux deux quartiers Bouregba et Benzina par apport au quartier Chaâba où les CMs avaient déjà fait un passage par d'autres quartiers de la ville avant de venir s'installer à «BBC».
c) Date d'installation dans «BBC»:
64% des installations des chefs de ménages dans «BBC» datent d'après 1990. Avant 1960, 4% seulement des chefs de ménages étaient déjà installés. Cependant l'installation des CMs ne s'est pas faite de la même manière dans les trois quartiers de «BBC». Alors qu'à Benzina des CMs étaient déjà installés dans les années 40, on remarque une accélération du rythme des installations après 2000 avec 36% des installations dans ce quartier (voir tableau 61).
Tableau 61: Répartition des CMs de«BBC» selon le quartier et la date d'installation.
Date d'installation dans le quartier du |
Quartier de résidence |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
1940-1949 |
8% |
0% |
0% |
2% |
1950-1959 |
5% |
5% |
0% |
2% |
1960-1969 |
21% |
28% |
1% |
11% |
1970-1979 |
15% |
28% |
3% |
11% |
1980-1989 |
10% |
13% |
7% |
9% |
1990-1999 |
5% |
8% |
53% |
32% |
2000-2007 |
36% |
18% |
36% |
32% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
A Bouregba, 58% des installations sont enregistrées entre 1960 et 1980. Les installations de nouveau ménages continuent en diminuant jusqu'au débuts des années 2000 où on remarque une reprise du rythme de ces installations.
À Chaâba, par contre, les installations ont réellement commencés en 1990 avec 90% des installations. Avant cette date quelques ménages étaient installés dans des logements de type habitat rural et possédaient des parcelles de terrains dans lesquelles ils pratiquaient l'agriculture et l'élevage.
Photos 17: Installation des CMs dans les trois quartiers de«BBC».
Q. Benzina (1er quartier)
Q. Bouregba (2éme quartier)
Q. Chaâba (3éme quartier)
Oued Chaâba
En résumé, et selon les dates des installations des ménages, on peut dire que finalement la genèse de «BBC» s'est faite dans l'ordre indiqué par son nom, c'est-à-dire d'abord l'apparition de Benzina dans les années du protectorat, puis une accélération des installations de nouveaux ménages dans ce quartier dans les premières années de l'indépendance, mais aussi l'apparition d'un nouveau quartier à proximité du premier, c'est le quartier Bouregba. Enfin 1990 va connaître le commencement réel des implantations de nouveaux logements et l'installation de nouveaux ménages plus en contrebas, du coté de oued Chaâba dans le quartier qui prendra le nom du même oued, c'est le quartier Chaâba. Cet ordre d'apparition des quartiers sera à confirmer cependant dans la section réservée aux caractéristiques des logements.
a) Les dépenses :
· Dépense loyer :
92% des ménages de «BBC» ne payent pas de loyer, ils sont propriétaires de leurs logements. Les 8% restants payent un loyer compris entre 10 et 300 dh (voir Figure 45).
Figure 45: Répartition des ménages locataires
de«BBC» selon
les dépenses mensuelles de loyer.
·
150 dh
44%
200 dh
7%
135 dh
7% 100 dh
14%
300 dh
7%
10 dh
7%
50 dh
14%
Dépense "Eau" :
57% des ménages de «BBC» ne payent pas de facture "Eau" au moment de l'enquête, soit parce qu'ils ne sont pas encore branchés au réseau d'eau potable ou parce qu'ils n'ont pas encore reçus de facture de consommation d'eau.
Les ménages qui payent déjà leurs consommations d'eau reçoivent des factures dont le montant est compris entre 25 et 200 dh. 65% de ces factures ont un montant correspondant à 50 dh, (voir Figure 46). La moyenne des factures "Eau" dans «BBC» est 50,66 dh.
Figure 46: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant
de la facture mensuelle de l'eau·
30 dh; 8% 35 dh; 7%
25 dh; 5%
40 dh; 5%
70 dh; 5%
60 dh; 1%
75 dh; 1%
80 dh; 1%
120 dh; 1%
200 dh; 1%
50 dh; 65%
Dépense "Electricité" :
Pour les ménages bénéficiant d'un branchement au réseau d'électricité et payant la facture mensuelle, la moyenne de la dépense mensuelle d'électricité varie selon les ménages de 20 dh à 300 dh. 75% cependant dés ménages reçoivent une facture de consommation d'électricité comprise entre 50 dh et 150 dh. La moyenne de la dépense mensuelle "Electricité" à «BBC» est de 116 dh (voir Figure 47).
50-100 dh; 22% 150-200 dh; 16%
200-250 dh; 5%
moins de 50 dh; 3%
plus de 250 dh; 1%
100-150 dh; 53%
Figure 47: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant de
la facture mensuelle d'électricité.
· Dépense "Téléphone" :71% des ménages déclarent ne pas avoir de dépenses "Téléphone". Les 29% restant, ont des dépenses "Téléphone" comprises entre 30 dh et 200 dh, (dépense comprenant la recharge du téléphone mobil ou les appels dans les téléboutiques). Pour 55% d'entre eux, cette dépense correspond à 50 dh, et pour 33% elle correspond à 100 dh.
· Dépense "Alimentation" :Pour 6% des ménages de «BBC» la dépense mensuelle "Alimentation" est inférieure à 500 dh.71% ont une dépense "Alimentation" comprise entre 500dh et 1500 dh. La répartition de la dépense alimentation est donnée dans la Figure 48.
Figure 48: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant des
dépenses mensuelles d'alimentation.
1000-1500 dh;
46%1500-2000 dh;
18%
plus de 2000 dh;
5% moins de 500 dh;
6%
500-1000 dh; 25%
La répartition par quartier du montant de cette dépense révèle une différence de la valeur de cette dépense selon le quartier de résidence, et confirme l'état de précarité plus accentuée des ménages du quartier Bouregba par apport aux deux autres quartiers. Dans 98% des ménages de ce quartier cette dépense ne dépasse pas 1500 dh par mois, on tenant compte que cette dépense constitue l'essentiel des dépenses dans ces quartiers (voir Figure 49).
Figure 49: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le
montant des dépenses mensuelles d'alimentation.Fréquence en %
Dépense alimentation
0-500 dh 500-1000 dh 1000-1500 dh 1500-2000 dh plus de 2000 dh
|
Benzina Bouregba Chaâba
Quartier de résidence
On effet, le calcul de la part de la dépense "Alimentation" dans le total des dépenses des ménages des trois quartiers de «BBC» est sans appel quand à l'état de précarité de ces ménages, ou de la majorité d'entre eux du moins. 89% des ménages consacrent entre 60% et 90% de leurs dépenses à l'alimentation (voir figure 50). Et ce n'est pas parce que les produits alimentaires sont chers ou que ces ménages sont exigeants ou friands en nourriture autant que c'est l'effet de
leurs faibles revenus qui, souvent, ne leurs permettent que le strict minimum nécessaire. Le résultat de ce calcul est représenté dans la figure 50.
Figure 50: Répartition des ménages de «BBC» selon La part de la
dépense mensuelle d'alimentation dans le total des dépenses.
Frequence en %
45%
40%
25%
20%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
35% 40-49% 50-59% 60-69% 70-79% 80-89% 90-100%
Part de la dépense alimentation dans le total des dépenses
· Dépense "Habillement" :
41% des ménages de «BBC» déclarent n'avoir aucune dépense mensuelle d'habillement, pour les 59% restants, cette dépense est comprise entre 5 dh et 80 dh. Mais la dépense "Habillement" reste concentré dans une fourchette de 50 dh à 100 dh pour 93% de ces ménages.
· Dépense "Soins médicaux" :
Des cas de grandes dépenses relatives aux soins médicaux sont enregistrés et vont jusqu'à 500 dh et 1000 dh par mois, mais pour 64% des cas, ces dépenses sont comprises entre 50 dh et 100 dh.
Les faibles valeurs de ces dépenses sont à considérer avec prudence, elle n'est pas révélatrice d'un "bon" état de santé des habitants de «BBC», car beaucoup de femmes de ces ménages se font consulter et livrer quelques médicaments au dispensaire le plus proche du quartier.
· Dépense "Transport" :
79% des ménages ne comptent pas parmi leurs dépenses mensuelles des frais de transport. Pour 21% des ménages, ces frais sont compris entre 50 dh et 300 dh par mois, et dans 75% des cas ne dépassent pas 150 dh. Ces dépenses sont généralement faites par les chefs de ménages dans leurs déplacements quotidiens entre le logement et le lieu de travail. Les manoeuvres du secteur de la pêche constituent l'essentiel de cet effectif.
· Dépense "Scolarisation des enfants":
Les dépenses de scolarisation concernent 55% des ménages de «BBC». Dans 84% de ces cas, ces dépenses sont comprises entre 50 dh et 100 dh, ces dépenses atteignent 300 dh pour quelques ménages.
· Dépenses "Loisirs" :
87% des ménages déclarent ne pas avoir de loisirs, et surtout pas de dépenses "Loisirs". Ce chiffre rend compte de l'état de nécessité dans laquelle vivent ces ménages pour lesquels les loisirs et les dépenses qui n'entrent pas dans le cadre de la nécessité quotidienne relèvent du luxe qu'ils ne peuvent pas s'offrir.
En tous cas, pour le reste des ménages, cette dépense ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, 200 dh à 300 dh, valeur extrême et pour l'ensemble des membres du ménage.
· Autres dépenses :
A la question de savoir si les ménages ont d'autres dépenses autres que celles recensées, 95% répondent par non, ce qui confirme nos constatations quand à l'état de rigueur et de fragilité des dépenses de ces ménages.
b) Le revenu :
Durant l'enquête un soin particulier a été apporté à la question des revenus des ménages. Plusieurs raisons nous ont poussé à cette prudence, dont notamment la culture du secret sur les moyens financiers, que nous avons tous plus ou moins héritée ou acquise. Cette question devenant, cependant, des plus gênantes dans un milieu où coexistent le non dit, le non réglementaire, et surtout l'informel comme source principale de revenu. Le fait de transcrire les réponses devant les enquêtés n'a pas, non plus, été pour faciliter les choses. Mais un minimum de technique du questionnaire a été respecté (en posant la question après celles relatives aux dépenses et en insistant sur le cumul des revenus de tous les membres du ménage, notamment.). Le questionnaire administré, l'a été, en général, sur un ton amical et parfois complice. Ceci pour éviter la méfiance et instaurer une confiance qui ne peut être que bénéfique pour la fiabilité des chiffres et opinions déclarés.
L'importance des déclarations en rapport avec les revenus n'est pas à démontrer, car c'est sur la base de ces chiffres que vont être déterminés plusieurs caractéristiques de ces ménages : leurs moyens financiers, leurs propensions à l'épargne et surtout leur solvabilité.
En fin de compte, nous nous sommes rendus compte que la plupart des enquêtés répondaient volontiers au questionnaire, que ces ménages n'avaient pas grand-chose à cacher et que leurs revenus étaient prévisibles et limités.
Toujours est-il que les résultats ont révélé que ces revenus pouvaient varier entre moins de 500 dh pour les revenus les plus faibles, à plus de 2500 dh pour les revenus élevés. Mais ces deux catégories extrêmes sont représentées avec des proportions réduites, avec 6% pour chacune d'elles. Par contre l'essentiel des revenus est concentré entre 1000 dh et 2000 dh avec 58% des revenus.
La répartition des revenus par catégorie et par quartier est aussi révélatrice d'un état de disparité, quoique relative, entre les revenus des ménages des trois quartiers.
Dans les catégories des revenus supérieurs à 2000 dh, les deux quartiers Chaâba et Benzina sont plus représentés que Bouregba, et alors que dans Benzina il y'a un certain équilibres entre les différentes catégories de revenus, à Chaâba et à Bouregba il y'a une concentration des revenus dans la catégorie 1000 - 2000 dh. (Voir Figure 51).
Figure 51: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le revenu mensuel.
Fréquence en%
40%
35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% |
Benzina Bouregba Chaâba
Nom du quartier
Revenu (en dh)
moins de 500 500<R<1000 1000<R<1500 1500<R<2000 2000<R<2500 plus de 2500
De manière générale on peut dire que le niveau des revenus des ménages de «BBC» exprime un état de précarité économique et un niveau d'insolvabilité théorique vis-à-vis des crédits bancaires, qui participe à leur exclusion du marché légale des logements. La question qui se pose, est alors de savoir, si tel est le cas, qu'en sera-t-il vis-à-vis de l'opérateur public des services de l'eau, de l'assainissement liquide et de l'électricité, par apport aux charges qu'ils devront supporter pour avoir droit à l'accès à ces services, et notamment au service vital, essentiel et intégrateur à l'espace urbain, que représente l'eau potable.
c) Possession d'animaux d'élevage :
22 ménages parmi les 175 ménages de «BBC» possèdent des animaux d'élevage, et 14 d'entre eux habitent le quartier Chaâba. La nature de ces animaux varie des équidés (chevaux et mulets) à la volaille, en passant par les ovins et les bovins. Ces élevages peuvent être d'un seul ou de plusieurs types d'animaux, et peuvent être en des nombres différents qui peuvent aller de la simple vache à un élevage de10 ovins, 2 bovins et 1 cheval, ou alors 6 ovins, 1 bovin et 2 chevaux, les deux cas étant enregistrés dans le quartier Chaâba. Le plus grand élevage est constitué de 20 ovidés, nombre enregistré toujours dans le quartier Chaâba et concerne un des premiers ménages installés, habitant dans un logement de type "habitat rural" et pratiquant l'élevage.
Photos 18: Elevage de bovins par un ménage du
quartier
Bouregba
Photos 19: un cheval de trait, moyen de revenu d'un
CM de Benzina
Pour la plupart d'entre ces ménages l'élevage constitue une source principale de revenu, et l'interdiction de cet élevage dans le quartier n'arrange pas vraiment les affaires de ces ménages. D'où la divergence d'intérêt entre les habitant de «BBC». Alors que pour plusieurs, l'élevage d'animaux fait parti des sources de revenu si ce n'est la principal activité de ces
ménages, pour les autres, et ils sont majoritaires mais les derniers venus dans le quartier, cette activité est source de gêne quotidienne de point de vue hygiénique et d'image qu'ils se font de leur quartier.
a) Part de la dépense de consommation d'eau dans le total des dépenses:
Nous avons effectué un calcul pour évaluer la part de la dépense de consommation d'eau dans le total des dépenses des ménages de «BBC», le résultat est représenté dans la Figure 52.
32% des ménages qui payent la consommation d'eau, ont une dépense de consommation qui correspond à 2% de leurs dépenses mensuelles totales. 35% ont une part de consommation eau de 3% du total des dépenses. Dans 19% des cas la part est 4%, dans 9% des cas elle est 5%, dans 3% des cas elle représente 7% et dans 1% des cas elle représente 10%.
Figure 52: Répartition des ménages de
«BBC» selon la part de la
dépense de consommation d'eau
dans le total des dépenses.
1% 2% 3% 4% 5% 7% 10%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
Fréquence en %
5%
0%
Part de la consommation d eau/ Total des dépenses
La hausse de la part de la consommation d'eau par apport au total des consommations des ménages n'est pas nécessairement le fait d'une consommation excessive d'eau autant qu'elle peut être l'expression d'un pouvoir d'achat très faible et d'une consommation générale de ces ménages très limitée.
b) La dépense relative à la mensualité de frais de :
64% des ménages de «BBC» (112 cas), ne payent pas de mensualités relatives aux frais de branchement en eau, parce qu'ils n'ont pas encore de branchement ou parce qu'ils ont payé les frais de branchement comptant. Les ménages qui ont bénéficiés de facilités de payement des frais de branchement au réseau d'eau potable ont des mensualités comprises entre 145 et 350 dh. 79% de ces ménages payent des mensualités comprises entre 150 et 200 dh. La répartition des ménages payant des mensualités "Branchement Eau" selon le montant de cette mensualité, est représentée dans le Tableau 62.
Tableau 62: Répartition des ménages de
«BBC» selon le
montant de la mensualité "Branchement Eau".
Montant mensualité |
Total |
145-150 dh |
8% |
150-200 dh |
79% |
200-250 dh |
11% |
Plus de 250 dh |
2% |
Total |
100% |
Ces mensualités sont contractées pour une durée qui varie de 12 à 30 mois, et n'ont donc pas un caractère permanent.
57% (100 ménages) ne sont pas raccordés, et donc n'ont pas de dépenses de consommation d'eau. 6 ménages d'entre eux, ont cependant fait des demandes de branchement au réseau d'eau potable et payent déjà les mensualités des frais de "Branchement Eau" alors qu'ils ne sont pas encore raccordés, ces ménages résident tous dans le quartier Chaâba (en cours d'équipement). 54% seulement donc des ménages (94 ménages) ne payent ni consommation eau ni mensualité de frais de "Branchement Eau".
c) Part des dépenses relatives à la consommation plus les frais de branchement:
Les ménages qui payent leurs dépenses "Consommation Eau" plus des mensualités de "Frais de branchement" représentent 46% des ménages de «BBC».
Les montants de ces dépenses sont compris entre 180 et 400 dh par mois. 70% des ménages ont des dépenses mensuelles relatives à l'eau comprises entre 200 dh et 250 dh. La répartition de ces ménages est donnée dans la figure 53.
Figure 53: Répartition des ménages payant la
consommation et la mensualité
des frais de branchement selon le
montant de ces dépenses.
frequence en %
40%
20%
80%
70%
60%
50%
30%
10%
0%
180-199 dh 200-249 dh 250-299 dh 300-349 dh 350-400 dh
montant de la mensualité (branchemnt+consommation)
Pendant la durée de payement des mensualités des frais de branchements au réseau d'eau potable, les ménages ayants contracté cet engagement auront des dépenses relatives à l'eau qui correspondent à la facture de la consommation mensuelle d'eau plus le montant de la mensualité.
Nous avons effectué le calcul de la part que représentent les dépenses relatives à l'eau dans le total des dépenses de ces ménages. Les résultats ne concernent que les ménages qui effectuent les deux dépenses: "Consommation Eau" et " mensualité de branchement". Sont exclus, les ménages ayants payé les frais de branchement comptant, et les ménages ne payant que la consommation ou bien la mensualité seule. Les résultats de ce calcul sont représentés dans la figure 54.
Figure 54: Répartition des ménages payants la
consommation et la
mensualité "Frais de branchement" selon la part
de ces dépenses dans le
total des dépenses.
Fréquence en %
20% 18% 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% |
6 % 7 % 8 % 9 % 10 % 11 % 12 % 13 % 14 % 15 % 16 % 17 % 27 % Part de la mensualité (branchement+consommation) / total des dépenses
Les dépenses mensuelles relatives à l'eau pour les ménages de «BBC» payants la consommation plus la mensualité des frais de branchement, représentent des parts de 6% à 27% par apport au total des dépenses mensuelles de ces ménages.
Le graphique présente deux pics dans les valeurs 10% et 13%, et on peut dire que 78% des ménages concernés ont des dépenses mensuelles relatives à l'eau comprises entre 8% et 14%.
Conclusion:
Pour certains ménages, la part des dépenses "Eau" atteint le quart des dépenses mensuelles. Cette hausse peut être due à plusieurs facteurs, mais le pouvoir d'achat et le niveau des revenus et des dépenses restent déterminants. Le quartier Bouregba n'étant pas encore raccordé, et ses habitants comptant parmi les ménages de «BBC» aux revenus les plus faibles, nous pouvons supposer qu'à terme, et après raccordement de tous les logements de «BBC», la part des dépenses relatives à l'eau sera plus grande.
Et alors même quand l'opérateur accorde des facilités de payements des frais de branchements, les dépenses relatives à l'eau pendant les années de payement des mensualités de ces ménages restent élevées. Force est alors de se demander si ces ménages vont tenir leurs engagements contractuels, et demeurer solvables vis-à-vis de l'opérateur sous la pression de ces dépenses.
92% des logements de «BBC» abritent un seul ménage, dans 7% des logements vivent deux ménages (voir Tableau 63).
Tableau 63: Répartition des logements de «BBC» selon le nombre de ménages.
Nombre de |
Fréquence |
Fréquence |
1 |
145 |
92% |
2 |
11 |
7% |
3 |
1 |
0,6% |
5 |
1 |
0,6% |
À «BBC», 175 ménages vivent dans 158 logements. La moyenne de personnes par logement est 6,18. La comparaison de cette densité des logements à la taille moyenne des ménages au niveau du quartier, évaluée à 5,58 personnes, montre que les ménages vivent en cohabitation dans une proportion importante. En effet, Le coefficient de cohabitation est de 1,1. Ce coefficient est supérieur à celui de la ville de Safi évalué à 1,07.
Au niveau de la ville de Safi les logements abritent en moyenne 5,5 personnes (avec une variation allant de 4,3 personnes pour l'habitat rural à près de 6,1 personnes pour l'habitat traditionnel. La maison marocaine moderne, qui constitue l'essentiel du parc de la ville, affiche un taux moyen de 5,6 personnes). La taille moyenne des ménages au niveau de la ville, est évaluée à 5,3 personnes. Le taux de cohabitation de 1,07 correspond à l'année 2003, Ce dernier est en baisse par rapport aux années précédentes dans la mesure où il a été estimé respectivement à 1,15 et 1,11 en 1982 et 1994.72
70% des logements dans «BBC» sont de type "Maison Marocaine". C'est le quartier Chaâba, qui est le quartier le plus récent, qui compte la proportion la plus élevée de maisons de type "Maison Marocaine" avec 93% (voir tableau 64).
Le quartier Bouregba par contre compte plus de logements de type "Habitat Rural" (56%) que de logements de type "Maison Marocaine" (23%). Ce quartier compte aussi une importante proportion de logements de type "Sommaire" (21%), ce qui est révélateur de l'état de précarité des habitants de ce quartier.
62% des logements à Benzina sont de type "Maison Marocaine", mais dans ce quartier subsiste une importante proportion de maison de type "Habitat Rural" (36%).
Tableau 64: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et le type.
Nom quartier |
Maison marocaine |
Logement sommaire |
Logement type rural |
Garage |
Total |
Benzina |
62% |
3% |
36% |
0% |
100% |
Bouregba |
23% |
21% |
56% |
0% |
100% |
Chaâba |
93% |
0% |
6% |
1% |
100% |
Total |
70% |
5% |
24% |
1% |
100% |
En comparant ces résultats avec les dates des installations des ménages et l'historique des genèses des trois quartiers, on peut dire que les installations des habitants de «BBC» ont étés d'abord faites dans des logements de type "Habitat Rural" ou "Sommaire" (notamment dans
72 MHU. " Étude sur le parc logement au niveau de la ville de Safi ". Novembre 2004.
Bouregba), puis la tendance a ensuite été l'implantation de logements de type "Maison Marocaine", surtout avec l'apparition dans les années 1990 du nouveau quartier Chaâba.
Figure 55: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier
et le type de logement.
120% 100% 80% 60% |
|||
garage logement type rural logement sommaire maison marocaine |
|||
40% 20% 0% |
|||
Chaâba Benzina Bouregba |
3. Matériaux de construction :
83% des logements de «BBC» sont construits en dur et 17% en un mélange de dur, de bois et de zinc. Ce type d'habitation insalubre est concentré dans le quartier Bouregba avec 56% des logements. A Benzina les habitations en dur, zinc et bois représentent 13% des logements. A Chaâba les logements sont presque tous en dur (98%).
Figure 56: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et
les matériaux de construction.
frequence en % |
100% 90% 80% 70% 60% |
|||
50% |
dur, bois et zing dur |
|||
40% 30% 20% 10% 0% |
Benzina Bouregba Chaâba
4. Superficies des logements :
54% des logements de «BBC» ont une superficie comprise entre 50 et 75 m2. 18% sont compris entre 75 et 100 m2. Les logements de petite superficie (moins de 50 m2) représentent 13%.
Tableau 65: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et la superficie.
Nom quartier |
Superficie en m2 |
|||||
S< 50 |
50< S < 75 |
75<S < 100 |
100 <S <150 |
150<S |
Total |
|
Benzina |
28% |
31% |
26% |
13% |
3% |
100% |
Bouregba |
18% |
64% |
3% |
13% |
3% |
100% |
Chaâba |
5% |
59% |
22% |
11% |
3% |
100% |
Total |
13% |
54% |
18% |
12% |
3% |
100% |
C'est le quartier Benzina qui compte le plus de logements de moins de 50 m2 avec 28% de cette catégorie. Se sont, en fait, des logements constitués d'une seule pièce et occupés par des ménages locataires.
Figure 57: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier
et la superficie.
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0% |
|||
plus de 150 m2 entre 100 et 150 m2 entre 75 et 100 m2 entre 50 et 75 m2 moins de 50 m2 |
|||
Benzina Bouregba Chaâba |
5. Nombre de pièces des logements :
75% des logements de «BBC» sont composés de 2 à 3 pièces (sans compter la cuisine et le WC) (voir tableau 66).
Tableau 66: Répartition des logements de
«BBC» selon le
quartier et le nombre de pièces.
Nombre de pièces du logement |
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
Total |
1 |
15% |
10% |
8% |
10% |
2 |
41% |
51% |
30% |
37% |
3 |
28% |
36% |
42% |
38% |
4 |
10% |
3% |
12% |
10% |
5 |
0% |
0% |
5% |
3% |
6 |
5% |
0% |
2% |
2% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Figure 58: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier et
le nombre de pièces.
Nombre
de pièces
6 5 4 3 2 1
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0%
Benzina Bouregba Chaâba
Selon l'étude du parc logement de la ville de Safi, les logements de la ville présentent des taux de branchement assez élevés pour les réseaux de base: 89% pour l'eau potable, 95% pour l'électricité et 90% pour l'assainissement. Mais par type d'habitat, si les villas et les appartements en immeubles sont entièrement équipés en réseaux de base, les constructions sommaires ou bidonvilles présentent par contre des taux de branchement très faibles: respectivement 12%, 27% et 15% des constructions sommaires ou bidonvilles de la ville sont branchées aux réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement. Ce qui montre que la mise en place de politiques de mise à niveau en termes d'équipement, ciblant prioritairement les logements de type "Construction Sommaire" ou "Bidonvilles" et autres types d'habitat tels que "l'Habitat Rural" des périphéries de la ville, est plus qu'indispensable.
Pour le quartier « BBC », il s'agit de relever l'état d'équipement des logements en services de base au moment de l'enquête, c'est à dire en Octobre 2007. A rappeler que l'année 2007 correspond à l'année où Safi est supposée être déclarée ville sans bidonvilles, et où l'équipement des trois quartiers de «BBC» devrait être achevé.
a) Assainissement liquide :
91% des logements à «BBC» sont encore équipés, pour leur assainissement liquide, en fosses sceptiques. 5% seulement des logements sont raccordés au réseau public et utilisent déjà ce type d'assainissement, ils sont localisés pour la plus part dans le quartier Benzina. Quelques cas seulement ont étés recensés utilisant un puit perdu, une rigole à ciel ouvert, ou n'ayant aucun système d'assainissement.
Tableau 67: Répartition des logements selon le quartier et le type d'assainissement.
Nom quartier |
Type d'assainissement |
Total |
||||
Réseau |
Fosse |
Puit |
Rigole à |
Sans |
||
Benzina |
15% |
82% |
0% |
0% |
3% |
100% |
Bouregba |
0% |
87% |
3% |
3% |
8% |
100% |
Chaâba |
2% |
97% |
0% |
1% |
0% |
100% |
Total |
5% |
91% |
1% |
1% |
2% |
100% |
Photos 20: Fosse sceptique d'un logement de Chaâba
Il faut signaler cependant que le taux de raccordement au réseau public est beaucoup plus grand, mais tous les logements raccordés n'utilisent pas encore ce système car la RADEES n'a pas encore permis le déversement des eaux usées dans le réseau pour cause de travaux en cours.
Figure 59: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier et
le type d'assainissement.
120% |
|||
80% |
sans assainissement rigole à ciel ouvert puits perdu fosse sceptique réseau publique |
||
20% 0% |
|||
Chaâba benzina bouregba |
b) Branchement en eau potable:
Plus de la moitié (57%), des ménages de «BBC» utilisent encore la borne fontaine pour leurs approvisionnement en eau potable au moment de l'enquête. 43% des logements sont déjà équipés en raccordement individuel au réseau public d'eau potable (voir figure 60).
Photos 21: travaux d'équipement du quartier Bouregba en réseau d'EP
Au niveau des trois quartiers de «BBC», on peut relever le retard de Bouregba sur les deux autres quartiers qui sont déjà à moitié équipés. Ce retard est dû, dans une large mesure, à des problèmes techniques survenus au cours de l'exécution des travaux des deux réseaux, assainissement et eau potable. En fait, à l'origine de ce retard on peut retrouver une synchronisation approximative entre les deux opérateurs publics et maîtres d'ouvrages respectifs des deux réseaux (la RADEES pour le réseau d'eau potable et AL OMRAN pour le réseau d'assainissement liquide). Le non respect, dans certains endroits, des normes techniques relatives à la réalisation du réseau d'assainissement par le maître d'oeuvres a entraîné la reprise de l'exécution des travaux afin de respecter les niveaux de profondeur exigés. Ceci a eu pour effet de retarder l'exécution des travaux du réseau d'eau potable qui doit être réalisé en dernier.
Figure 60: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier
et le branchement en eau.
120% 100% 80% |
|||
60% |
individuel (compteur) |
||
40% 20% 0% |
|||
Chaâba Benzina Bouregba |
c) Branchement au réseau électrique :
A la différence du raccordement au réseau d'eau potable, l'électrification des logements de «BBC» est déjà dans un stade très avancé. Sur les 175 ménages de «BBC», 147 bénéficient d'un branchement au réseau électrique, ce qui vaut à un taux de branchement de 84%.
Au niveau des trois quartiers c'est Chaâba qui est le plus avancé avec un taux de 94%. Bouregba et Benzina sont respectivement à des taux de 77% et 67% (voir Figure 61).
Figure 61: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier
et le branchement au réseau
d'électricité.
120,00%
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
non oui
Benzina Bouregba Chaâba
Pour les ménages qui ne bénéficient pas d'un branchement au réseau électrique, le mode d'éclairage utilisé varie entre la lampe à gaz, le kandil, la bougie et même dans certains cas, un fil électrique branché chez les voisins abonnés au réseau. Mais la bougie et le kandil restent les deux modes d'éclairage les plus fréquemment utilisés avec 85% des cas.
Encadré 2 : L'électrification des trois quartiers de «BBC» a débuté bien avant les premiers raccordements au réseau d'eau potable. Les branchements au réseau d'électricité dans «BBC» se montaient à 10000 dh avant 2003. Dans certains cas, les frais de branchement électrique dépassent le prix d'acquisition du logement surtout dans Bouregba. Après 2004, la facturation avait été ramenée à 2520 dh avec facilités de payement (échelonnement) et une avance de 1000 dh. |
Mais même après leur mobilisation auprès de la RADEES et qu'ils bénéficient maintenant de l'électricité à domicile, des ménages déclarent être incapables de payer les frais de branchement, faute de moyens financiers suffisants et réguliers.
Photos 22: Logements de Bouregba raccordés au réseau d'électricité. |
a) Disposition des logements en cuisine :
81% des logements de «BBC» sont équipés en cuisine, 19% n'en disposent pas. Dans certains logements où plus d'un ménage vivent en cohabitation, l'utilisation de la cuisine est partagée entre ces ménages (généralement au nombre de deux).
C'est Chaâba (le quartier le plus récent avec 93% de logements type "Maison Marocaine"), qui compte la plus grande proportion de logements équipés en cuisine avec 91% de logements équipés (voir Figure 62).
Figure 62: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier
et l'équipement en cuisine.
frequence en % |
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% |
|||
partagée non oui |
||||
Benzina Bouregba Chaâba
b) Disposition des logements en WC et bain douche :
89% des logements de «BBC» sont équipés en WC, 3% des ménages utilisent cet équipement de façon partagée avec d'autres ménages. 7% seulement des habitations ne sont pas pourvus de WC, mais c'est le quartier Bouregba qui compte le plus de logements sans WC avec 23% des logements dépourvus de cet équipement.
97% des logements de «BBC» ne sont pas équipés en bain douche. Quelques logements seulement sont pourvus de cet équipement à Chaâba et Benzina notamment. Le bain douche est perçu comme un luxe et ne fais pas réellement parti des équipements standard de «BBC».
Figure 63: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier et
l'équipement en bain/douche.
fréquence en %
100% 90% 80% 70% 60% |
|||
50% |
oui non |
||
40% 30% 20% 10% 0% |
|||
Benzina Bouregba Chaâba |
La répartition des ménages selon le statut de propriété du logement est différente au niveau des trois quartiers de «BBC». A Chaâba, la quasi majorité des ménages sont propriétaires de leurs logements, avec 92% de ce statut. Par contre ce statut est moins dominant à Benzina où il y'a une forte proportion de locataires avec 28% d'occupations dans ce statut (voir Figure 64). 79% des locataires de «BBC» habitent le quartier Benzina, 7% habitent Chaâba.
Figure 64: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et
le statut d'occupation du logement.
100% 80% 60% 40% 20% 0% |
|||
Hypotéque Logé gratuit Locataire Propriétaire |
|||
Benzina Bouregba Chaâba |
De manière générale, 84% des ménages de «BBC» sont propriétaires de leurs logements, 8% sont des locataires, 2% sont logés gratuit et 6% sont logés selon une forme de statut locataire sans assise juridique et communément appelé "Errhane".
Encadré 3: "Errhane", qui est une forme de bail à durée limitée selon le quel le propriétaire du logement s'engage à mettre le logement à la disposition du bénéficiaire pour y résider, en contrepartie ce dernier remet au propriétaire, à titre de prêt, une somme d'argent d'un montant convenu entre les contractant. Au terme de la durée du contrat (en général une ou deux années), le propriétaire rentre en possession de son logement et rend la somme du contrat à la deuxième partie qui quitte alors le logement. C'est une forme d'empreint (du moins, telle est la nature déclarée du contrat), pour le quel le propriétaire remet son logement en guise de garantie. Chacune des parties y trouve, en |
principe, son compte, le propriétaire, généralement n'ayant pas accès aux crédits bancaires ou déjà endetté, dispose d'une somme d'argent dont il a besoin, et le future occupant du logement dispose d'un logement pour une valeur mensuelle moins chère que sur le marché de location.
Le locataire retrouve son argent au terme du contrat, mais il aura versé toutefois au propriétaire une petite somme en guise de location pour chaque année d'occupation du logement et ceci en dehors du montant du contrat. Dans la ville de Safi, Cette somme est appelée "Nadafa" (comprendre "hygiène"). Dans d'autres villes (Rabat ou Marrakech), elle est carrément appelée "location". La "Nadafa" est payée d'avance et à la signature du contrat. Et alors que dans d'autres villes, elle est de l'ordre de 500 ou 600 dh pour chaque mois d'occupation du logement, à Safi elle est payée sur l'année, et elle est de l'ordre de 1500 à 4000 dh pour chaque année (une moyenne de 150 à 200 dh par mois). Par contre la somme du contrat est beaucoup plus élevée à Safi et peut atteindre 150 000 à 200 000 dh pour un appartement de moyen standing, ce montant est de l'ordre de 100 000 à 150 000 DH pour un logement d'un seul niveau dans une maison de type "Maison Marocain".
Ces chiffres sont tirés à partir de constatations et d'expériences personnelles et ne peuvent donc pas constituer référence.
Notons enfin qu'à «BBC», pour les cas recensés du « Errhan », les montants des contrats varient entre 8000 dh et 35000 dh, et les frais de location annuelle de 500 à 1500 dh.
Les ménages de «BBC» ont dans leur majorité (73%) construit leurs logements. Les autres logement sont, soit achetés (18%) soit hérités (10%).
Figure 65: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et le
mode d'acquisition du logement.
frequence en % |
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% |
|||
Hérité Acheté Construit |
||||
Benzina Bouregba Chaâba
Au niveau de chaque quartier, c'est Chaâba, qui compte le plus de logements construits avec 91%. Pour les deux autres quartiers, les logements ont étés acquits de manière plus variée. Ces quartiers étant plus anciens, une plus grande part des acquisitions des logements a été faite à travers l'achat ou l'héritage. (Voir tableau 68).
Tableau 68: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et
le mode d'acquisition du logement.
Mode acquisition |
Quartier |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
Construit |
54% |
38% |
91% |
73% |
Acheté |
27% |
34% |
9% |
17% |
Hérité |
19% |
28% |
0% |
10% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Notons enfin que l'origine des parcelles de «BBC» est à 100% le morcellement de terrains privés.
L'épargne est le moyen qui a été le plus utilisé pour financer l'acquisition du logement à «BBC». L'épargne seule ou associée à d'autres modes de financement a atteint 68% des modes de financements des logements de «BBC». Cependant ce moyen n'a pas été utilisé dans les mêmes proportions dans les trois quartiers de «BBC». Alors qu'à Benzina l'épargne est à l'origine du financement de 78% des acquisitions des logements, à Chaâba c'est le crédit bancaire et les autres formes de crédits qui constituent avec l'épargne les moyens de financement des acquisitions (voir tableau 69).
Tableau 69: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et le
mode de financement d'acquisition du
logement.
Mode financement acquisition du logement |
Quartier |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
Epargne |
68% |
71% |
54% |
59% |
Epargne et Aide familiale |
0% |
6% |
1% |
2% |
Epargne et Vente de biens |
0% |
0% |
2% |
1% |
Epargne et Autres crédits |
0% |
0% |
6% |
4% |
Epargne et Crédit bancaire |
5% |
0% |
0% |
1% |
Epargne et Héritage |
5% |
0% |
0% |
1% |
Crédit bancaire |
5% |
0% |
7% |
5% |
Crédit famille |
5% |
0% |
5% |
4% |
Autres crédits |
0% |
0% |
8% |
5% |
Aide familiale |
5% |
3% |
7% |
6% |
Aide familiale et Autres crédits |
0% |
0% |
2% |
1% |
Vente de biens |
9% |
3% |
3% |
4% |
Vente de biens et autres crédits |
0% |
0% |
1% |
1% |
Héritage |
0% |
16% |
2% |
5% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Le croisement de ces résultats avec ceux relatifs aux lieux de naissances, du dernier lieu de résidence et des dates d'installations des chefs de ménages dans les trois quartiers de «BBC» nous permet de dire que ces trois variables sont liés:
En résumé, on peut dire que les premières installations dans les deux premiers quartiers Bouregba et Benzina sont ceux de chefs de ménages venus du milieu rural de la province de Safi et d'autres provinces, et que l'acquisition des logements y a été plus financée par l'épargne seul ou associée à d'autres formes de financement. A Chaâba où beaucoup plus de CMs avaient déjà résidé dans d'autres quartiers de la ville, plus d'acquisitions sont financées par des crédits. Cette différence tient de la propension à l'épargne, de la solvabilité des CMs mais aussi aux
dates d'installations. En effet les acquisitions à Chaâba ont été faites après les années 1990, les produits des crédits bancaires et autres commençaient à se diversifier et s'étoffer. Parmi les autres formes de crédits pour le financement des acquisitions contractées par les ménages à Chaâba, il y'a les crédits accordés par les associations de microcrédits, exemple : l'association Amana.
Enfin, à Bouregba, une plus grande part des acquisitions s'est faite part héritage du logement, il s'agit des chefs de ménages de la deuxième génération de ce quartier qui date de 1950.
Figure 66: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et
le mode de financement du logement.
120% 100% 80% 60% 40% 20% |
Vente de biens et autres crédits Epargne et Héritage Epargne et Crédit bancaire Aide familiale et Autres crédits Epargne et Vente de biens Epargne et Aide familiale crédit famille Epargne et Autres crédits Vente de biens Héritage Autres crédits crédit bancaire Aide familiale Epargne |
|
0% |
Benzina Bouregba Chaâba
a) Dates d'acquisition des parcelles :
Les acquisitions des parcelles destinées à la construction des logements de «BBC» ont commencé en 1950, mais 61% des acquisitions de ces parcelles ont étés réalisées après 1990. Cependant la tendance de la hausse de ces acquisitions était entamée dés les années 1960 et 1970 (voir tableau 70).
entre 2000 et 2006 |
Figure 67: Répartition des ménages de «BBC» selon l'année d'acquisition de la parcelle. |
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Tableau 70: Répartition des ménages de «BBC» selon l'année d'acquisition de la parcelle.
Année d'acquisition de
la parcelle |
Total % |
|
1950 |
2% |
|
1960 |
-1969 |
8% |
1970 |
- 1979 |
10% |
1980 |
- 1989 |
19% |
1990 |
- 1999 |
46% |
2000 |
- 2006 |
15% |
Total |
100% |
b) Prix d'acquisition des parcelles :
Les acquisitions des parcelles à «BBC» ont étés réalisées avec des prix différents selon la situation de la parcelle et de sa superficie, mais ce prix dépendait surtout de l'année d'acquisition. Ainsi ce prix varie de quelques dirhams pour le mètre carré (cas enregistré dans les années 1960 et 1970) à 350 ou 400 dh prix d'acquisition dans les années 1990 et 2000.
Figure 68: Répartition des acquisitions des parcelles selon l'année et le prix.
120% |
||||
frequence en % |
80% |
300-400 dh/m2 200-299 dh/m2 100-199 dh/m2 50-99 dh/m2 0-49 dh/m2 |
||
20% 0% |
1960-1969 1970-1979 1980-1989 1990-1999
2000-2005
Année d'acquisition parcelle
De manière globale 67% des parcelles acquises en vue de la construction des logements à «BBC» l'ont étés avec un prix compris entre 10000 dh et 25000 dh, correspondant à un prix unitaire de 150 à 300 dh/m2.
a) Dates de construction ou d'acquisition du logement :
72% des logements acquits ou construits à «BBC» l'ont été après 1990. Le quartier Chaâba a connu le plus de constructions (ou d'acquisitions) à cette période, 76% des constructions ou acquisitions à «BBC» après 1990 l'ont étés dans Chaâba. La figure 69 représente au niveau de chaque quartier la répartition des logements par date de construction.
Figure 69: Répartition des logements de
«BBC» selon Le quartier
et l'année de construction.
fréquence en %
Année construction logement
2000-2007 1990-1999 1980-1989 1970-1979 1960-1969 1950-1959 1947
120% 100% 80% 60% 40% 20% 0% |
Benzina Bouregba Chaâba
b) Prix de construction ou d'acquisition du logement : ~ Les propriétaires :
85% des prix de construction des logements sont compris entre 10 000 et 100 000 dh. Le plus grand montant déclaré comme coût de construction ou d'acquisition du logement (dans ce
cas coût de la parcelle compris) est 160 000 dh, enregistré dans les deux quartiers Chaâba et Benzina. En revanche à Bouregba, le quartier aux logements les plus sommaires, 80% des constructions ont coûtés entre 1000 et 50 000 dh (voir tableau 71).
Tableau 71: Répartition des ménages
propriétaires de «BBC»
selon Prix de construction ou
d'acquisition du logement.
Prix construction/acquisition logement |
Quartier |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
1000-10000 dh |
5% |
28% |
1% |
7% |
10000-50000 dh |
23% |
52% |
38% |
38% |
50000-100000 dh |
50% |
20% |
55% |
47% |
100000-150000 dh |
18% |
0% |
5% |
6% |
150000-160000 dh |
5% |
0% |
2% |
2% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
Il faut signaler que dans plusieurs cas, les logement construits de façon clandestine ont été détruits par l'autorité locale et reconstruits par les propriétaires. Ces constructions étants pour la plus part effectuées la nuit, les coûts de construction dans la nuit sont plus élevés que le jour. La main d'oeuvre coûte, selon un CM ouvrier en BTP de Chaâba, 200 dh la nuit et 70 dh le jour.
~ Les locataires :
Les ménages de «BBC» logés en mode bail ou "Errhan" (au nombre de 11, dont 6 dans Chaâba), ont accédé à leurs logements moyennant la remise, en forme de prêt au propriétaire, d'une somme comprise entre 8000 dh et 35000 dh. Quand aux locataires, au nombre de 14 (dont 11 dans Benzina), ils payent un loyer mensuel compris entre 10 et 300 dh.
A la question de savoir si le ménage compte introduire des améliorations sur le logement après régularisation du quartier et l'accès aux services de base, 62% des enquêtés déclarent que oui. Quand aux types de ces améliorations, la priorité semble être portée sur l'étanchéité des mures externes par l'enduit en mortier afin de réduire l'infiltration de l'eau de pluie et de consolider ces mures. En effet, la grande majorité des logements ont étés construits dans la précipitation de l'illégalité, en réduisant au maximum les travaux à l'extérieur du logement.
Ceci dit, les réponses à cette question ne sont pas les mêmes pour les trois quartiers de «BBC». Les logements ne sont pas du même type dans ces quartiers, et les priorités ne sont pas les mêmes non plus. Ces résultas sont représentés dans le Tableau 72.
Tableau 72: Répartition des ménages
déclarants vouloir améliorer
leurs logements selon le type
d'amélioration.
Type améliorations |
Quartier |
Total |
|||||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
|||||
Enduit extérieur en mortier |
54% |
26% |
91% |
69% |
|||
Reconstruction du logement |
46% |
70% |
5% |
27% |
|||
Enduit extérieur en mortier et intérieur ou toit |
0% |
4% |
2% |
2% |
|||
Mure de clôture du logement + le reste de la parcelle |
0% |
0% |
2% |
1% |
|||
Construction du toit |
0% |
0% |
2% |
1% |
|||
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
|||
Photos 23: logements sommaires de« BBC » équipés en services de base. |
|||||||
Photos 24: Rue de Bouregba après équipement en réseau d'eau potable, d'électricité et dallage. |
D'après le tableau, les types d'améliorations que compte introduire les ménages sur leurs logements sont selon les quartiers, l'enduit extérieur en mortier dans 91% des logements de Chaâba. Alors qu'ils sont dans 70% des logements de Bouregba, la reconstruction totale du logement, et dans une moindre mesure dans le quartier Benzina (46%). C'est dire l'état dans le quel se trouve ces logements et la volonté qu'ont les habitants pour améliorer leur cadre de vie.
Quand aux moyens pour mettre à exécution ce désire, plusieurs enquêtés avouent ne pas disposer d'épargne pour le moment, mais une fois qu'ils auront l'autorisation d'apporter des améliorations à leurs logement, ils trouveront bien le moyen de financer ces travaux.
Mais au-delà de la question de la capacité de ces ménages à améliorer leurs logements, il convient de se demander si ils y sont encore obligés alors qu'ils disposent déjà de toute l'infrastructure nécessaire dans le quartier et les services de base dans les logements.
Dans l'urgence de faire aboutir le programme (VSB) de Safi et de respecter le délai de déclaration de Safi "ville sans bidonvilles" fin 2007(selon les termes du contrat) l'existence d'habitations "insalubres" est tolérée, et même plus, ces habitations sont raccordées aux réseaux d'assainissement liquide, d'eau potable et d'électricité. Les termes de la première version du contrat faisaient état d'un projet de relogement dans de nouveaux quartiers au sud de la ville, mais plusieurs considérations, budgétaires et sociales notamment, ont fait que la réalisation du programme VSB dans ces quartiers consiste désormais en une simple restructuration avec aménagement de voiries et équipement des trois quartiers en réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement. La composante "logement" risque de payer les frais de cette nouvelle orientation et les trois quartiers de demeurer des bidonvilles mais équipés en services de base.
Conclusion :
Avoir un habitat décent et sain, équipé en services de base, protégé contre les intempéries, avec une facilité d'accès et un emplacement à proximité des services publics utiles tout en veillant au respect de l'environnement naturel, a sans doute des conséquences positives sur les ménages :
- Les femmes et les filles peuvent ainsi se libérer notamment de la corvée d'eau et du nettoyage permanent lié à l'absence d'assainissement, ce qui va leur permettre d'exercer des activités autres que les tâches ménagères ;
- L'amélioration des conditions d'habitation et du cadre de vie se répercuterait sur le bien être du ménage à travers notamment une amélioration des conditions générales de santé et d'hygiène. Avec des impacts positifs au niveau des dépenses liées à la santé, et l'amélioration de la productivité des gens de manière générale ;
- La vie dans un cadre de vie satisfaisant aurait également des effets positifs sur la santé psychique des personnes qui se sentent avoir plus de dignité, ce qui les rend plus épanouis et moins agressifs. (des CMs de "BBC" déclarent que leurs enfants perdent du temps dans les corvées d'eau potable ce qui se ressent au niveau de leurs résultats scolaires. Sans tenir compte de l'impacte psychologique de ces corvées sur leurs enfants).
Ceci réduirait considérablement l'effet néfaste du sentiment d'exclusion chez les populations marginalisées et diminue ainsi la violence et la délinquance subies principalement par les jeunes.
Le quartier «BBC» concentre les maux des bidonvilles: mauvaise accessibilité, insalubrité et des conditions socioéconomiques des habitants, pour le moins précaires: faible taux d'activité, analphabétisme et faibles ressources économiques (58% des revenus des ménages sont concentrés entre 1000 dh et 2000 dh). Les types d'habitations du quartier sont révélateurs de ce niveau de précarité (56% des logements de Bouregba sont de type "H. Rural", la proportion des logements de type "Sommaire" est 21%).
Dans ces conditions, il est légitime de se demander si l'option retenue dans le cadre du programme «VSB» de Safi, à savoir la restructuration in situe, et le raccordement des logements (aussi sommaires soient-ils) aux réseaux des services de base, n'est pas plus guidée par le souci de réaliser des résultats quantitatifs et de respecter des engagements contractuels (déclaration de Safi ville sans bidonvilles à l'horizon fin 2007), que par une réelle mesure de l'impacte social et environnemental de ce choix.
A. Organisation des revendications des habitants de «BBC»:
Alors que 32% des enquêtés déclarent ne recourir à aucune administration en cas de litiges et autour de l'équipement du quartier et des logements, 68% vont recourir à l'une ou l'autre des administrations de la ville, dont 42% vont recourir à la municipalité, et 11% à l'autorité locale représentée par l'agent d'autorité du district dont dépend le quartier.
Dans une interview avec l'agent d'autorité en question, il a fait état de son souci de régler les nombreux problèmes d'une population aux besoins très divers, dont la régularisation de la situation foncière et urbaine en général n'est qu'une simple facette. La réalisation des travaux
d'équipement dans le quartier sans qu'ils soient toujours précédés des formalités et des procédures administratives et d'accompagnement social qui s'imposent, a mit en jeux plusieurs intérêts souvent contradictoires. Cet agent, très respecté des habitants du quartier par ailleurs, a semble-t-il, supporté les conséquences d'un manque de concertation entre les intervenants dans l'opération, et d'une faible prise en considération de sa vision dans la gestion du projet. Avec ça Il est obligé d'être à l'écoute de cette population sans toujours être capable de trouver des solutions. Ce cas suscite la question du rôle de l'agent d'autorité dans la gestion urbaine et sa position parmi des intervenants dans des opérations ciblées et limitées, même quand il s'agit d'un projet initié par les services centraux et piloté par l'autorité locale de la ville selon les termes du contrat.
Quand à la manière avec laquelle les revendications liées aux services de base et à la régularisation et l'équipement du quartier sont menées, et à la nature de ces démarches, 82% des enquêtés ayants déclaré effectuer des recours auprès des services communaux ou de l'autorité locale, font ces recours de manière collective. C'est un chiffre qui a son sens quand à la capacité de mobilisation des habitants de «BBC». 17% seulement déclarent faire ces démarches de manière individuelle. Les démarches sont généralement individuelles pour les demandes de permis de réparation des logements et collectives pour les demandes de branchement en eau et électricité.
Mais au niveau des trois quartiers, la tendance est la même avec une légère préférence de la démarche collective des habitants de Bouregba par apport à Benzina (voir tableau 73).
Tableau 73: Répartition des enquêtés déclarant faire des recours
auprès des autorités locales selon la démarche des revendications.
Démarche d'expression des revendications |
Quartier |
Total |
||
Benzina |
Bouregba |
Chaâba |
||
Individuelle |
23% |
13% |
16% |
17% |
Collective |
73% |
88% |
83% |
82% |
Individuelle et collective |
5% |
0% |
1% |
2% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
La mobilisation est cependant plus forte parmi les femmes de «BBC». Selon un CM interviewé à Bouregba "il n'y a plus d'hommes, les hommes qui restent ont vieillis, seules les femmes restent, les jeunes sont incapables de se mobiliser car sont stigmatisés par la pauvreté". Un autre ajoute que les jeunes sont rares dans le quartier, surtout les jeunes instruis. La mobilisation des femmes de Bouregba s'est faite autour du raccordement au réseau d'électricité en 2005, le raccordement dans le quartier a été ramené à un prix de 2700 dh par ménage depuis 2005.
Dans leurs démarches collectives, les habitants étaient parfois accompagnés d'un représentant local, mais Les recours se faisaient généralement entre les habitants de chaque quartier.
Ces revendications sont le plus souvent exprimées par écrit (56%), 29% le font juste oralement par entretient avec les élus ou les services communaux ou de l'autorité locale. 15% utilisent les deux méthodes d'expression.
A.D, un chef de ménage de 43 ans, agent de service dans la chambre du commerce, s'occupait d'écrire les demandes et revendications des habitants de Chaâba pour les adresser
aux services concernés. Cet agent de service était au centre de toute action de revendication des habitants de Chaâba parce qu'il était instruit et parce qu'il bénéficiait du respect et de l'estime des habitants de Chaâba. Ce CM nous confiât qu'il n'était plus intéressé par l'action commune des habitants parce que les premiers habitants à être branchés au réseau d'EP n'ont pas respecté une position commune en acceptant un raccordement à un prix excessif selon lui. "On voulait un prix entre 2000 et 2500, les premiers à être branchés croyaient que cela constituait une garantie contre l'expulsion et la considérait comme un système de régulation".
Cela explique en parti la difficulté du travail en commun et dans le cadre d'associations quand cette forme de regroupement n'est pas formellement encouragée par les autorités locales, ou du moins quand les intérêts ne divergent pas lors des rapports avec l'opérateur public.
La même tendance est enregistrée au niveau des trois quartiers. Le résulta de ces démarches est estimé comme "Moyen" par 50% des réponses. 37% l'estiment "Bon" et 13% "Nul" (Le résultat des démarches est considéré "Nul" par plusieurs habitants car ils croyaient qu'en se mobilisant ils arriveraient à obtenir des branchements gratuits aux réseaux des services de base).
Nous rappelons que l'enquête est effectuée durant les travaux d'équipement des quartiers et du raccordement de tous les logements aux réseaux des services de base. Nous estimons que l'analyse des résultats relatifs à l'estime que les habitants de «BBC» se font des résultats de leurs démarches auprès des autorités et des élus, doit prendre en compte ce contexte important. Alors qu'à priori les habitants sont supposés être satisfaits et contents que leurs quartiers soient enfin équipés après ces démarches, une certaine réserve est émise lors de la réponse à cette question par les enquêtés. Pour comprendre ces résultas qui peuvent sembler incohérents, il est nécessaire d'intégrer l'analyse du volet relatif à la participation des habitants comme composante (du moins théorique) du projet d'intervention sur le quartier (voir : V, D, 3. Intégration et participation de la population). Ce volet fait état de la perception que se font les habitants du projet, et renseigne sur le degré d'intégration de la population à toutes les étapes de sa réalisation. Mas nous pouvons déjà avancer que les enquêtés lient très peu les changements que sont entrain de connaître leurs quartiers avec les démarches qu'ils ont pu mener.
Parmi les ménages dont les membres ont l'habitude de recourir aux services de la municipalité pour différents motifs (ménages au nombre de 115), 52% estiment que la qualité de leurs contactes avec ces services est "Moyenne", 43% l'estiment "Bonne" et 5% seulement parlent d'une "Mauvaise" qualité de contacte.
Les habitants de Bouregba, le quartier le plus ancien et le plus précaire aussi, semblent plus réservés quand à la qualité de ce contacte. 81% considèrent la qualité de ce contacte "Moyenne" et 19% "Bonne". Il faut dire que ces habitants ont plus d'une raison de ne pas être satisfaits de ces services vu l'état de précarité de leur quartier, mais surtout à cause du souvenir toujours vivace dans leurs mémoires (surtout des plus âgés d'entre eux) de la mauvaise expérience vécue avec l'autorité locale lors de la tentative de les reloger dans des quartiers du sud de la ville, dans les années 1980. Tentative échouée pour ceux d'entre eux qui ont résisté au relogement. Ces ménages ont préféré la précarité de leurs logements et de leur quartier à ce qu'ils ont appelé "l'exil " dans une zone au sud de la ville, loin de tout, et perdre ainsi l'avantage que leur offrait la situation de leur quartier, à proximité de la majorité des quartiers de la ville et surtout des lieux d'activité des membres de ces ménages.
a) Le président de la commune :
Plus de la moitié des enquêtés ne connaissent pas le président de la municipalité de Safi (les enquêtés qui sont à 80% soit les chefs des ménages eux-mêmes soit leurs conjoints, mais qui tous sont adultes). En effet, 57% déclarent ne pas connaître le maire de la ville. Ce résultat nous a paru inattendu mais significatif. Il faut signaler que le Maire en question est aussi le plus grand entrepreneur de la ville dans le secteur du bâtiment et qu'il est en train d'installer un pôle urbain juste à côte de «BBC» de l'autre côte du oued. Ce résultat est significatif et peu trouver son explication dans le fait que les habitants du quartier de «BBC» sont faiblement impliqués dans la vie politique est sociale de la ville.
Selon les habitants de «BBC», les contactes qu'ils ont eu avec le Wali/Gouverneur ou le Maire l'ont étés aux dates suivantes:
· Quant le Wali/Gouverneur et le Maire ont effectué une visite à «BBC» en 2004 pour informer la population que le quartier sera desservi en services de base. (Le programme VSB de Safi venait alors d'identifier les quartiers bénéficiaires).
· En 2006 le président du conseil municipal effectua une visite dans le quartier "Chaâba"pour s'informer des besoins des habitants, selon un CM de Chaâba.
· Une réunion a été tenue dans le siège de l'arrondissement "Biada" en juillet 2007 entre le président du conseil communal et les habitants du quartier "Chaâba". Le président a promis une aide à hauteur de 1520,00 dh par ménage comme participation aux frais de branchements au réseau d'EP. (Cette aide sera traitée dans la section réservée au prix du branchement).
b) Le représentant communal :
65% des enquêtés connaissent leur élu au sein du conseil communal. Il faut dire aussi que plusieurs enquêtés font la confusion entre l'élu du quartier au sein du conseil communal et l'élu du district au sein du conseil législatif. Mais la plus part déclarent connaître parfaitement leur élu communal et s'empressent d'ajouter que c'est une personne "très bien". Pour beaucoup d'entre eux c'est un homme de proximité n'hésitant pas à consacrer son temps et son énergie pour soutenir les habitants à l'occasion de leurs démarches, surtout individuelles auprès des services communaux. Cette estime semble cependant s'être altérée après la tentative échouée de reconduction, pour un deuxième mandat à la chambre des élus, du président du conseil municipal (qui est en même temps élu au conseil législatif), dans les dernières élections législatives. L'élu du quartier s'employait à mobiliser le soutien des habitants du quartier pour le compte du maire. Un lien est effectué entre cet épisode avec la soudaine et incompréhensible baisse de fréquentation du quartier par l'élu après les élections, mais surtout avec la suppression de la participation financière de la municipalité dans les frais de branchement au réseau d'eau potable payés par les abonnés.
Une enquêtée parmi les plus démunis des habitants qui, à l'occasion de chaque Ramadan bénéficiaient d'une aide alimentaire de la municipalité sous forme de bons d'achat, nous déclara que plusieurs n'ont pas bénéficié de cette aide cette année. Cette personne semble faire le lien entre les résultats des élections législatives et la disposition des élus à leur égare. Mais au delà de l'exactitude et de la crédibilité de cette version, c'est la perception que ces habitants ont des rapports qui les lient à leurs élus qui, à notre sens, mérite attention.
Figure 70: Répartition des enquêtés selon l'opinion relatif au
rôle du représentant local.
Aucune idée. 4%
Bonne opinion de l'élu. 5%
L'aide des fêtes.
1%
Régularisation du
quartier. 7%
opinion mitigée de
l'élu.
2%
Besoins des Equipements,
habitants. 10% services de base.
71%
Quand au rôle que joue l'élu, les avis sont divers et divergents. Les réponses ont étés regroupées selon la nature du rôle qu'on prête à l'élu, mais tendent pour la plupart dans le sens de l'équipement du quartier et le raccordement aux services de base des logements avec 71% des opinions exprimées.
7% attendent de l'élu d'oeuvrer dans le sens de la régularisation du quartier, et dans cette catégorie d'opinions on retrouve aussi bien des attentes relatives aux autorisations par les services communaux des constructions et des réparations, et l'attribution de numéros aux logements.
10% croient que le rôle de l'élu est en général de répondre aux besoins des habitants du quartier (des enquêtés pensent même que son rôle est de trouver du travail aux jeunes du quartier), mais plusieurs ont répondu qu'il suffit que l'élu respecte ses promesses électorales. 4% ont répondu qu'ils n'avaient aucune idée du rôle de l'élu, et 1% que son rôle est de distribuer l'aide communale à l'occasion des fêtes.
D'autres ont exprimé soit la bonne opinion (5%) ou mauvaise opinion (2%) qu'ils se font de leur l'élu. Il faut dire qu'en général, et indépendamment de l'idée qu'ils ont du rôle de leur élu, les enquêtés commencent par répondre que c'est « un bon élu ». Nous pouvons prétendre qu'il jouit d'une bonne estime chez la majorité des habitants enquêtés de «BBC». Cette estime semble être le fruit de sa disponibilité et d'une présence régulière et de proximité dans le quartier.
Figure 71: Répartition des enquêtés selon le critère du vote pour le représentant communal.
Son appartenance
politique, 4%
sans critères, 1%
promesses de
sérvices de base, 7%
celui qu'on connaît,
interêt personnel, 4%
1%
Liens avec l'élu, 12%
Ses compétences,
37%
intérêt des habitants
du quartier,
8%
conduite de l'élu, 26%
39% des enquêtés déclarent ne pas voter lors des élections communales. Quand aux critères de choix du représentant communal par les chefs de ménages de «BBC» qui votent, ils sont : les compétences de l'élu pour 37% d'entre eux, sa conduite avec les habitants pour 26%, et leurs liens avec le candidat pour 12% des chefs de ménages.
5. Fréquence de contact avec le représentant communal:
A la question se rapportant à la fréquence de leurs contactes avec leur élu communal, 63% répondent "parfois", 14% "souvent" et 7% qu'ils ne le voient jamais. 6% ont répondu qu'ils ne le voient plus après les élections législatives (Voir V. B. 2. le représentant communal).
6. Réclamation de l'équipement en eau potable au représentant :
46% des enquêtés ont déjà réclamé l'équipement de leur quartier en réseau d'eau potable ou, quand les travaux d'équipement ont commencé, le raccord de leurs logements au réseau. Ces démarches ont étés menées de manière collective pour 79% d'entre eux.
A la question de savoir si ces réclamations se faisaient durant un contexte particulier et si les habitants profitaient des campagnes électorales pour faire ces réclamations, 89% ont répondu que ces démarches, qu'elles soient collectives ou individuelles se font hors périodes électorales.
1. Appréciations des services d'éducation et de santé :
Un père engagé dans une association de parents d'élèves, menuisier de profession et s'étant déjà engagé dans des travaux de réfection de l'école de son fils, déclare être insatisfait des services que procure l'école publique. Mais globalement, Les chefs de ménages de «BBC» dont les enfants fréquentent des établissements scolaires, sont satisfaits du service public de l'éducation dans le quartier : 87% déclarent être satisfaits de la scolarité de leurs enfants.
Le résultat est moins tranché quand à l'appréciation des enquêtés sur les services de santé dont bénéficie le quartier. 48% affirment être satisfaits de ces services, 44% ne le sont pas et 8% déclarent ne pas recourir aux services publics de santé.
2. Priorités des habitants en matière d'équipement:
81% des enquêtés considèrent que la priorité des habitants du quartier, sont les services de base et l'équipement du quartier en infrastructure nécessaire (dont 50% pour les services de base et 31% pour l'équipement de manière générale). Par service de base c'est le raccordement aux réseaux d'eau potable et d'assainissement liquide dont il est question essentiellement puisque l'électrification de « BBC » étant déjà à un taux de 84% au moment de l'enquête.
14% considèrent que leur priorité est la régularisation du quartier. Avec ce que cela implique pour les habitants en termes de droit de se faire délivrer les autorisations et les attestations dont bénéficient les habitants de tout quartier réglementaire, mais aussi, et au delà de l'aspect juridique et urbanistique de la régularisation, c'est une reconnaissance de leur intégration à l'urbanité de la ville qu'ils attendent. La question de la numérotation des logements n'est q'un exemple, mais significatif, du malaise qu'éprouvent les habitants au contacte de tout ce qui peut leur rappeler la situation de leur quartier. Une chef de ménage, mère d'une fille lycéenne nous confiait que sa fille vie très mal son appartenance à ce quartier et qu'elle souffre de ne pouvoir inviter ses amies chez elle à cause de sa gêne. Son quartier était jusqu'à présent dépourvu de toute infrastructure et avait plus des caractéristique d'un douar que d'un quartier urbain. Une autre habitante du quartier Chaâba a fait état de son malaise chaque fois qu'il faut dire le nom du quartier où elle habite :"les gens ont vite fait de nous considérer
avec des préjugés, comme cette infirmière du centre de santé qui, à chaque fois qu'il s'agit d'une femme du quartier, trouve bon de faire étalage de son opinion sur elle et sur nous les femmes de Chaâba, en critiquant notre soi-disant refus d'accepter notre appartenance au quartier où nous vivons ".
Plusieurs habitants de «BBC» préfèrent mentionner le quartier réglementaire le plus proche quant il s'agit de dire son quartier. Ce qui n'est pas complètement faut car les logements de «BBC» ne possédants pas de numéros et donc pas d'adresses où un courrier peut être adresser, les habitant ont le plus souvent des adresses chez des boutiques ou des logements d'amis dans le quartier réglementaire voisin.
Pour 2,5% des enquêtés par contre, la priorité c'est l'amélioration de l'hygiène et l'interdiction de l'élevage du bétail dans le quartier, ce qui cause beaucoup de désagréments aux ménages qui n'ont possèdent pas.
D'autres réponses plus insolites à cette question ont étés enregistrées, exemple: "c'est les responsables institutionnels qui savent ce dont le quartier a besoin", ou alors "ce qui manque c'est de meilleurs habitants". Il y'a aussi ceux qui ont répondu que "rien ne manque" ou qu'au contraire "le quartier manque de tout". Ces réponses restent cependant très limitées et caractérielles, mais révèlent, à notre sens, un état de lassitude et un sentiment de frustration chez les habitants.
1. L'organisation des habitants en association :
« L'immémoriale notion de partage tend à se dissoudre dans la mise en réseau qui, si elle "solidarise" techniquement les usagers, contribue à distendre aussi le lien social et surtout la conscience que l'on peut en avoir ».
Aucune association n'est, à la date de fin d'enquête, active sur le territoire des trois quartiers de «BBC». Nous avons voulus avoir l'avis des chefs de ménages de «BBC» (ou de leurs conjoints) sur la raison de cette absence d'organisation des habitants en associations ou amicales pouvants défendre leurs intérêts et encadrer leurs revendications auprès des autorités. C'est une question que nous avons aussi abordée avec les personnes ressources des trois quartiers et avec quelques responsables institutionnels que nous avons interviewés.
Les habitants des quartiers non réglementaires en phase de restructuration ou de toute autre forme d'intervention urbanistique, sont souvent constitués en associations. Les associations des habitants des quartiers à restructurer ou reloger sont aussi des composantes principales qui, en principe, devaient faire partie des partenaires du programme VSB de la ville de Safi. Ce programme traçait parmi ses premiers objectifs l'aide à la création de telles structures afin de faciliter le rapport des habitants aux autorités intervenants sur le quartier. Nous nous attendions donc à retrouver une telle structure sur le terrain surtout que le programme cité est entré dans sa phase finale, selon ses délais contractuels du moins.
Plusieurs raisons à cela sont avancées par les enquêtés. Ces raisons vont de l'ignorance totale des causes de cette absence, à la l'analyse fine de la vie sociale du quartier. Nous avons estimé utile de présenter toutes ces réponses afin de rendre compte de la diversité de ces opinions (voir tableau 74).
Tableau 74: Répartition des enquêtés selon l'opinion relatif à l'absence d'une association du quartier.
Raison de l'absence d'associations |
Nombre |
|
Aucune idée |
69 |
|
Individualisme |
14 |
|
Individualisme, habitants ne se connaissent pas |
1 |
|
Individualisme, les habitants ont peur et ne respectent pas leurs |
||
Individualisme |
engagements |
1 |
Individualisme, manque de leadership |
1 |
|
Individualisme, pauvreté |
2 |
|
Les habitants n'ont rien en commun |
1 |
|
Manque d'accord entre les habitants |
6 |
|
Difficulté de se mettre d'accord |
1 |
|
Habitants divisés |
2 |
|
Manque d'accord entre les habitants, individualisme |
1 |
|
Manque d'accord entre les habitants, "je ne me mélange pas avec |
||
eux" |
1 |
|
Divergence |
Pas d'entente entre les habitants |
1 |
Pas d'accord entre les habitants |
3 |
|
Il n'y a que des bérranis, des ruraux, il n y a pas de mélange |
2 |
|
Intérêts divergents, des habitants sont des éleveurs d'animaux |
1 |
|
Divergence depuis payement frais de raccordement |
2 |
|
Divergence d'intérêts et d'opinions |
3 |
|
Manque d'instruction |
4 |
|
Manque de savoir faire |
1 |
|
Manque de civisme |
2 |
|
Analphabétisme, divergence d'intérêts: élevage |
1 |
|
Manque de culture de réclamation |
1 |
|
Analphabétisme |
1 |
|
Analphabétisme, individualisme |
1 |
|
Manque de culture associative, analphabétisme |
1 |
|
Manque |
Les habitants ne sont pas au niveau |
1 |
d'instruction |
Analphabétisme, manque de culture associative |
1 |
et de civisme |
Manque de culture et d'instruction |
1 |
Manque de personnes capables. Manque de confiance en soit car |
||
analphabétisme |
1 |
|
Les habitants n'ont pas une culture de revendication |
1 |
|
Manque de compétences parmi les habitants, analphabétisme |
1 |
|
Manque de civisme, manque de personnes ressources |
1 |
|
Les jeunes sont rares, surtout les jeunes instruits |
1 |
|
Pauvreté, analphabétisme |
1 |
|
Ignorance |
3 |
|
Très faible niveau de |
Aucun intérêt à nous réunir, c'est le makhzen qui fait tout |
1 |
mobilisation |
Il n'y a plus d'hommes, les hommes qui restent ont vieillis,
seules |
|
sont stigmatisés par la pauvreté. |
1 |
|
Les habitants ne se mobilisent pas |
1 |
|
Les hommes sont très peu impliqués dans la vie du quartier |
1 |
|
Les gents ici se battent juste pour survivre |
1 |
|
Manque de confiance dans l'utilité de la mobilisation |
1 |
|
Manque de courage pour affronter les responsables Mobilisation difficile, problèmes politiques Très faible implication du cm dans la vie social du quartier |
1 |
|
manque de leader, manque d'accord entre les habitants |
1 |
|
Manque de |
Personne ne veut prendre la responsabilité |
2 |
leadership |
Manque de leader |
1 |
Indisponibilité des cm |
1 |
|
Indisponibilité |
" chacun est occupé par ses affaires" |
2 |
des chefs de |
Manque de personnes disponibles, crainte |
1 |
ménages |
Manque de temps |
1 |
Une tentative non réussie, habitants indisponibles |
1 |
|
Association après équipement |
1 |
|
Autres |
"il y a une association" considère toute mobilisation: association |
1 |
Ne sait pas de quoi il s'agit |
2 |
|
Total |
159 |
Un CM du quartier Chaâba, manoeuvre de la pêche nous confia : le pâcha de la ville nous a bien conseillé, en début de 2005, de désigner quatre personnes pour nous représenter mais ces quatre personnes n'ont pas tenu très longtemps et se sont retirés de cette responsabilité.
Un CM retraité de Benzina, auquel nous avons demandé son avis sur l'absence d'associations de quartier, répondit: "pourquoi nous allons nous réunir, aucun intérêt à nous réunir, c'est le makhzen qui fait tout ".
Beaucoup d'interviewés considèrent la mobilisation autour des revendications des services de base comme une forme d'association du quartier.
Ce schéma n'est pas identique cependant dans les trois quartiers de «BBC», à Chaâba la plus part des chefs de ménages sont des marins pécheurs et sont la plus part du temps en mer, ils n'ont pas beaucoup de temps à consacrer ni à la mobilisation ni à une quelconque forme d'organisation des habitants du quartier, sans oublier qu'ils ne sont pas forcement imprégnés de la culture associative.
A Benzina, il y a une forme de mobilisation autour du social, un groupe d'habitants se charge de collecter 40 dh par ménage pour venir en aide, dans les occasions des fêtes, aux nécessiteux. Ce même groupe se mobilisa pour réclamer des poteaux d'éclairage public à la RADESS. Un de ses membres, menuisier de métier, est même membre de l'association des parents d'élèves.
Il y a eu cependant une tentative de constitution d'une association à Benzina en 2003, (réunion de constitution, procédures d'autorisation et début d'activité), cette tentative a pourtant échoué. Selon un ancien membre de cette association, la raison est: "le manque de culture associative, les habitants se mobilisent difficilement pour des travaux d'intérêt général, en plus il y'a suspicion générale que les membres des associations profitent des associations pour servir leurs intérêts politiques".
D'autres problèmes viennent grever la capacité de ces habitants à se regrouper dans une structure d'action commune, la vie dans les quartiers non réglementaires de façon générale, et des quartiers précaires plus particulièrement, est empreinte de conflits de voisinage. Plusieurs ménages déclarent, en effet, souffrir de la présence des animaux d'élevage des voisins, d'autres
ménages jettent les ordures dans la vallée du oued ou dans les terrains vagues du quartier, d'oüsources de méfiance et de conflits et donc de faible mobilisation autour des revendications des services de base.
Un nombre considérable de chefs de ménages de «BBC» ou de leurs conjoints (es) ignorent totalement le nom, la nature, et dans quel cadre sont programmés les travaux en cours dans leur quartier. Aucune réponse à cette question ne fait état du programme ville sans bidonvilles (VSB) de la ville de Safi ou d'un quelconque lien avec les aménagements dans le quartier (voir Figure 72). 21% seulement déclarent savoir que la nature de l'opération est la "Restructuration". 7% parlent d'un "relogement" ou d'une intervention dans le cadre de l'INDH (Initiative Nationale du Développement Humain). Et 73% déclarent n'avoir aucune idée du nom de cette intervention dans le quartier où ils habitent, et qui aura pour conséquence, entre autres, de raccorder leurs logements aux services de base et de régulariser la situation foncière, juridique et urbaine de ces logements. Sans compter que cette opération ne sera pas sans conséquences sur la vie économique et sociale de ces habitants.
Ces résultas expriment une absence totale d'intégration des habitants de «BBC» dans la décision, la conception et la réalisation de l'opération de restructuration de leur quartier. Mais ces résultats étaient prévisibles, vu le peu d'attention accordée, dans la gestion de cette intervention, au volet social.
Figure 72: Répartition des enquêtés
selon la réponse à la question:
quel est le nom des travaux
en cours dans le quartier?
restructuration,
21%
INDH, 5% relogement,
2%
ne sait pas,
72%
A la question de savoir à quel niveau a été décidée, selon eux, l'opération sur leur quartier, les réponses ont étés comme suit (voir Figure 73):
Figure 73: Répartition des enquêtés selon la réponse à la
question: à quel niveau a été décidée cette intervention?
la RADESS, 1%
la wilaya, 6%
INDH
1%
ensemble, 1%
la municipalité,
9%
au niveau de la
capitale, 36% ne sait pas, 46%
Les réponses à cette question font souvent référence à un "Projet royal" ou "Discours royal" sur l'habitat insalubre. Mais un CM déclare que si le niveau de décision des aménagements a été "Rabat" la prestation technique aurait été meilleure ("Rabat" et le "Roi" sont souvent utilisés par ces habitants pour dire la même chose, à savoir le niveau de décision le plus haut du pays).
A la question de savoir si les chefs de ménages ou leurs conjoints (es) ont étés consultés avant les opérations que connaît le quartier, 90% ont répondu "non". Parmi les 17 chefs de ménages (ou leurs conjoints) qui ont répondu "oui", 8 parlent d'une consultation dans le cadre de l'INDH, 5: d'une consultation par le représentant communal, 3: d'une consultation par des services de la municipalité, et 1: par l'autorité locale.
A la question : avait vous déjà participé ou assisté à une réunion concernant ces aménagements ? 93% répondent que "non". Parmi ceux qui répondent "oui", certains parlent d'une réunion avec le Maire de la ville en été 2007(avant les élections législatives), pour discuter de la possibilité de la participation de la commune, dans les frais de branchement au réseau d'eau potable, à la charge des ménages.
Quelques habitants avaient aussi étés convoqués pour une réunion de reconnaissance des quartiers pouvant être proposés pour une intervention dans le cadre de l'INDH. Le quartier de «BBC» n'a pas été retenu mais les habitants du quartier ayants participé à cette réunion font un lien entre cette réunion et les aménagements en cours dans leur quartier.
A la question: avait vous pris la parole dans cette réunion? La moitié des chefs de ménages ayants participé à une réunion (6 personnes sur 11) ont répondu que "oui".
Conclusion :
En conclusion, nous pouvons dire que dans la réalité, les habitants ne sont pas suffisamment informés sur la nature de l'intervention dans leur quartier et sur l'ensemble des contraintes technico-administratives. Non pas parce qu'ils refusent mais parce qu'il sont peu ou pas du tout informés sur tout ce qui concerne le processus de programmation et de réalisation d'un projet d'aménagement.
L'adoption d'une démarche participative comme méthode, est un préliminaire pour toute intervention dans cet espace. Car la démarche participative est le fondement même de la politique de développement, elle est fondée sur l'implication et la responsabilisation des acteurs dans le processus de conception et de réalisation des actions de développement, elle permet aux groupes cibles d'identifier des objectifs communs en collaboration avec l'administration et de réfléchir à leur réalisation.
Nous pouvons recommander dans ce sens une formation des cadres des collectivités locales à une meilleure maîtrise de la gestion sociale de ces. Les objectifs de cette formation seront:
· d'apporter aux cadres les connaissances nécessaires en matière d'accompagnement social pour une prise en compte effective du social dans les projets de résorption de l'habitat insalubre ;
· de les former à l'introduction de la gestion sociale dans la préparation et la conduite des projets d'intervention sur les quartiers précaires;
· de les initier aux techniques d'information et de communication avec les populations bénéficiaires et leurs représentants.
Cette approche nécessite cependant un effort soutenu en matière d'investissements en formation et en développement des ressources humaines.
Pour leur approvisionnement en eau potable, 99% des ménages de «BBC» ne bénéficiant pas encore d'un branchement individuel au réseau d'eau potable, ont recours à la borne fontaine (Voir: IV. B. 1. Equipement des logements en services de base). Un seul cas d'approvisionnement chez des voisins raccordés au réseau a été recensé. Les habitants de «BBC» s'approvisionnent à la BF du quartier ou à celle du quartier voisin selon la distance à parcourir.
68% des logements de «BBC» sont localisés à une distance de 400 m à 600 m de la borne fontaine la plus proche. 9% sont éloignés de 900 m de la BF, cette distance étant la plus grande que les personnes chargées de la corvée d'eau sont obligées de parcourir pour s'approvisionner en eau potable (voir Figure 74). Bien entendu il faut multiplier par deux cette distance pour une seule corvée. Cela donne une moyenne de 1 km à parcourir pour 68% des ménages et 2 km comme distance extrême pour 9% des ménages.
Figure 74: Répartition des ménages de«BBC»
s'approvisionnant à la BF selon la distance parcourue.
5 20 100 200 250 300 400 500 600 700 800 900
frequence en %
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
distance parcourue (m)
Le nombre de corvées (Corvée ou "Errafda" selon l'appellation locale) à effectuer par jour pour l'approvisionnement en eau dépend des besoins du ménage, de la taille du ménage et du volume d'eau rapporté. Plusieurs femmes sont obligées de faire la lessive à la borne fontaine pour réduire le nombre de corvées.
Le nombre de corvées par jour le plus déclaré est 3. En général l'approvisionnement se fait en deux ou trois corvées, mais des cas de 5, de 6 ou même de 10 corvées ont étés recensés (voir tableau 75).
Tableau 75: Répartition des ménages s'approvisionnant à la BF selon le nombre de corvées.
Nombre corvées
Fréquence % |
|
1 |
17% |
2 |
31% |
3 |
36% |
4 |
12% |
5 |
2% |
6 |
1% |
10 |
1% |
Total |
100% |
Les pertes en termes d'efforts et de temps, surtout pour les enfants, souvent en charge de cette corvée, sont considérables. Mais les impactes sociaux et psychologiques de cette corvée quotidienne sur ces habitants et ces enfants sont beaucoup plus graves.
Dans le cas où une seule personne dans le ménage est chargée de la corvée d'eau (ce qui représente 86% des cas), on a la répartition suivante :
Tableau 76: Répartition des ménages
s'approvisionnant à la BF
selon la personne en charge de cette
corvée.
Lien de la personne chargée de la corvée avec le CM |
Sexe |
Total |
|
M |
F |
||
CM |
16 |
13 |
29 |
Conjoint |
1 |
19 |
20 |
Fils |
16 |
16 |
|
Fille |
11 |
11 |
|
Petite-fille |
1 |
1 |
|
Petit-fils |
1 |
1 |
|
Mère |
1 |
1 |
|
Soeur |
1 |
1 |
|
Membre famille |
1 |
2 |
3 |
Fille des voisins |
3 |
3 |
|
Total |
35 |
51 |
86 |
Total en % |
40% |
60% |
100% |
D'après ces résultats on peut dire qu'à «BBC» la corvée d'eau est d'avantage une affaire de femmes et de filles que d'hommes et de garçons : dans 60% des ménages où la corvée d'eau est à la charge d'une seule personne, cette personne est de sexe féminin.
Tableau 77: Membres en charge de la corvée d'eau (cas de plus d'un membre).
Dans le reste des cas recensés, la corvée d'eau est partagée entre plus d'un membre de la famille (voir tableau 77).
Membres en charge de la corvée d'eau
Nombre |
|||
CM et fils |
1 |
||
Fils et fille |
5 |
||
Conjoint et fils |
3 |
||
CM et conjoint |
3 |
||
CM et fils et fille |
1 |
||
Conjoint et fils et fille |
1 |
||
Total |
14 |
||
Photos 25: Un garçon du quartier Chaâba chargé de la corvée d'eau. |
Notons enfin que dans 44% des cas recensés se sont les enfants qui sont en charge de cette corvée, soit de manière exclusive ou principale.
78% des ménages rapportent de la borne fontaine 51 à 200 litres d'eau par jour. Avec un pic entre 51 et 100 litres par jour qui concerne environ 33% des ménages.
Figure 75: Répartition des ménages
de«BBC» s'approvisionnant à la
BF selon le volume d'eau
rapporté par jour.
frequence en %
25%
20%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
0-50 51-100 101-150 151-200 201-250 251-300 301-350 400
volume d'eau (l/jour)
Ces chiffres ne tiennent pas compte des volumes d'eau utilisés sur place dans la lessive et autres activités consommatrices d'eau.
Photos 26: Des femmes et des enfants faisant la lessive à la BF de « BBC ».
Le volume d'eau rapporté par jour dépend de plusieurs facteurs (dont la possession ou non d'animaux d'élevages), mais la taille du ménage reste l'élément le plus déterminant.
Figure 76: Répartition des ménages
s'approvisionnant à la BF selon
la taille du ménage et le
volume d'eau rapporté par jour.
Fréquence en %
9
8
6
5
4
3
2
7
1
8
7
16 |
|||||
9 |
|||||
8 |
|||||
7 |
|||||
6 |
|||||
7 |
10 |
||||
9
8
7
6
5
4
3
2
15
10
9
8
7
6
5
4
100%
90%
80%
70%
3
2
60% |
1 |
||
50% 40% 30% 20% |
|||
10% 0% |
|||
0-50 51-100 101-150 151-200 201-250 251-300 301-350 400
volume d'eau (l/jour)
La Figure 76 est le résultat d'un croisement entre les volumes d'eau rapportés par jour et la taille des ménages de «BBC» s'approvisionnant à la BF. Ce graphique révèle la répartition des différentes tailles de ménages à l'intérieure de chaque catégorie de volume d'eau rapporté par jour.
Selon ce graphique on peut remarquer une relation entre les deux variantes "taille des ménages" et "volume rapporté". Dans les volumes les plus faibles on retrouve les ménages de plus petite taille, et plus le volume est grand, plus on retrouve des ménages à grande taille. Ainsi pour un volume rapporté inférieur à 50 litre, 67% des ménages concernés sont d'un seul membre, le reste des ménages sont constitués de 2 à 3 membres.
Le volume le plus grand déclaré est 400 litres, il s'agit d'un ménage composé de 10 membres et possédant des animaux d'élevages. Et comme pour la plupart des ménages possédants des élevages dans le quartier, les volumes rapportés servent aussi à faire boire les animaux quand ils ne sont pas directement amenés à la BF.
Figure 77: Répartition des ménages
s'approvisionnant à la BF selon
la taille du ménage et le
volume d'eau rapporté par jour.
Fréquence en %
20,00
18,00
16,00
14,00
12,00
10,00
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00
Volume eau (l/jour)
400
301-350
251-300
201-250
151-200
101-150
51-100
0-50
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15 16
Taille du ménage
La Figure 77 montre la répartition des volumes rapportés pour chaque catégorie de taille de ménage, toute en comparant la contribution des volumes rapportés (par catégorie de taille de ménage) dans le total des volumes. Et on peut remarquer que pour une même taille de ménage, différents volumes peuvent être rapportés, mais généralement il y'a une évolution en parallèle entre la taille de ménage et les volumes rapportés. Pour les ménages à un seul membre le volume ne dépasse pas 50 litre par jour. Les ménages à deux personnes ramènent moins de 150 litre par jour.
Les ménages à quatre membres constituent la catégorie des ménages qui, dans leur ensemble, ramènent la plus grande quantité d'eau avec 18% de l'eau ramenée. 56% de cette catégorie de ménages rapporte entre 50 et 100 litres par jour, 22% entre 100 et 150 l/jour et 22% entre 150 et 200 l/jour.
Les calcules que nous avons effectués servent surtout à évaluer la distribution des volumes rapportés par taille des ménages, mais aussi pour estimer les dotations d'eau potable par personne dans le quartier «BBC» avant raccordement des logements au réseau d'EP.
Pour la catégorie des ménages à quatre membres (la catégorie des ménages la plus fréquente), on peut dire que la dotation par personne en eau rapportée de la BF ne dépasse pas 20 litre par jour pour 56% de cette catégorie, 30 litres pour 22% et 45 litres pour 22% de la même catégorie. La dotation maximale atteint 50 litres par jour et par personne, mais reste exceptionnelle.
Nous avons calculé la dotation moyenne pour les habitants non branchés de « BBC », elle correspond à 23 l/hab/jour. Ce chiffre est bien en deçà de la dotation correspondant à la satisfaction des besoins essentiels de l'homme qui est estimée à 42 l/hab/jour.
1. Démarche des demandes de raccordement au réseau :
63% des ménages de «BBC» ont déjà fait une demande de branchement individuel en eau potable. Le reste des ménages n'ont jamais fait cette demande pour différentes raisons. Plusieurs ont parlé d'un manque de moyens pour payer l'avance et les mensualités, certains attendaient que les travaux d'équipement atteignent leurs rues, les autres comptaient sur la mobilisation collective des habitants pour diminuer le prix du raccordement. Plusieurs attendaient que l'opérateur public les invite tout simplement à déposer leurs demandes.
Les demandes écrites de branchement des logements au réseau d'eau potable ont commencé à être faites depuis 1985, date déclarée de la première demande de branchement dans «BBC». Cette demande avait été déposée auprès des services de la municipalité par une démarche collective des habitants de Benzina. Demande qui n'aura alors aucune suite positive. La demande suivante ne sera faite qu'en 1993 (toujours selon les déclarations des habitants de «BBC»). Depuis cette date, des demandes collectives vont être faites à raison d'une demande par an, que se soit auprès de la municipalité ou de l'opérateur public. Et ceci jusqu'au début des années 2000 où le rythme des dépôts des demandes va progressivement croître avec combinaison de demandes par démarches individuelles et collectives des habitants de «BBC». Ces demandes seront adressées à toutes les administrations concernées.
Le début de l'équipement de «BBC» en infrastructure de base dans le cadre du programme VSB en 2006 sera l'occasion de déposer des demandes, toujours selon les deux formes de démarches: individuelle et collective. Le représentant communal se chargera d'organiser la présentation des demandes de branchement auprès de l'opérateur, ce que les habitants vont considérer comme une démarche collective.
Dans l'ensemble, 62% des demandes vont être adressées à la municipalité contre 32% pour la régie autonome de Safi, quelques demandes ont étés déposées auprès de l'autorité locale et une demande collective a même été envoyée aux services centraux de l'état. Enfin, plusieurs demandes de branchement ont étés adressées conjointement à plus d'une administration.
Globalement on peut dire que dans leurs demandes de branchement en eau potables, les habitants de «BBC» ont utilisé les deux démarches individuelle et collective. Plusieurs ménages ont combinés démarches individuelle et collective pour ces demandes. Dans 55% des réponses, il s'agit d'une démarche collective et dans 45% des cas c'est une démarche individuelle. Mais cela ne veut, en aucun cas, dire que les démarches collectives sont plus fréquentes que les démarches individuelles car une seule démarche collective peut être déclarée par plusieurs ménages.
2. Dates des branchements des logements de «BBC» au réseau d'EP :
Nous rappelons que le taux de branchement au réseau d'eau potable dans l'ensemble des trois quartiers de «BBC» à la date de fermeture de l'enquête est de 43%. Les premiers raccordements dans «BBC» ont commencé en 2004. La répartition par années des branchements effectués jusqu'à novembre 2007 est représentée dans la Figure 78.
Figure 78: Répartition des logements de
«BBC» raccordés au réseau
d'eau potable selon
l'année de branchement.
2007
64%
2004
8% 2005
17%
2006
11%
64% des branchements effectués depuis 2004, l'ont étés durant l'année 2007, (correspondant à 43 branchements), avec une progression très remarquable du rythme de branchements depuis 2004. Mais le rythme reste globalement très lent.
3. Prix du branchement :
Nous rappelons que généralement, et en plus de la tarification qui se rapporte à la consommation, une tarification spécifique se rapporte au frais de raccordement au réseau composée de:
- des frais de branchement destinés à couvrir les coûts de cette opération,
- ainsi qu'une taxe de premier établissement (taxe riveraine) constituant une
participation des nouveaux abonnés au financement des opérations d'extension
du réseau.
A «BBC», ces branchements ont étés réalisés avec, à la charge des ménages, des montants différents en guise de frais de branchements. Ces frais dépendent de la superficie du logement mais dépendent aussi (dans le cas de «BBC»), de l'année de branchement. A superficies égales, deux logements peuvent être raccordés avec deux montants de frais de branchements différents, et ceci selon l'année de raccordement. L'explication en est l'intervention en 2007 d'un accord entre la municipalité et la régie autonome sur une participation de la commune dans les frais de branchement des ménages de «BBC» à hauteur de 1500,00 dh pour chaque nouvel abonnement. Après l'été 2007 le montant des frais de branchement semble reprendre sa valeur initiale à la surprise des habitants de «BBC» qui n'avaient pas encore payé leurs raccordements.
Dans notre recherche de l'explication nous avons étés confrontés à une certaine réserve à fournir des détails de la part de l'opérateur, mais nous avons pu comprendre que l'accord en question conclu entre la municipalité et la RADEES était en exécution alors qu'il n'était pas encore paraphé à la fin de l'été de 2007. Des habitants de «BBC» avaient donc profité d'une aide municipale au titre d'un accord qui n'avait pas encore accompli ses formalités d'adoption et d'approbation officielles.
Dans le tableau et le graphique ci-dessous sont représentés les montants des engagements contractés par les ménages avant le raccordement. Les engagements comprennent les frais de branchements, plus les intérêts relatifs au mode de payement par mensualités dans le cadre des facilités accordées par la RADEES :
Tableau 78: Répartition des engagements financiers
contractés par
les ménages selon la date de raccordement.
Date raccord |
4000<E<5000 dh |
5000<E<6000 dh |
6000 dh <E |
Total |
2004 |
4 |
1 |
5 |
|
2005 |
7 |
4 |
11 |
|
2006 |
5 |
2 |
7 |
|
2007 |
35 |
7 |
1 |
43 |
Total |
35 |
23 |
8 |
66 |
E : Engagement pour frais de branchement.
Ce qu'on peut remarquer c'est l'évolution des montants des engagements contractuels qui, à partir de 2007 se concentrent dans la fourchette 4000-5000 dh. Ceci dit, des montants de plus de 5000 dh continuent d'être facturés, cela concerne en général des logements à grande superficie.
Figure 79: Répartition des engagements pour frais de
branchement au
réseau d'EP selon le montant et la date de
l'engagement.
fréquence
% 4000<eng<5000 dh 5000<eng<6000 6000 dh et plus
40 35 30 25 20 15 10 5 0 |
2004 2005 2006 2007
date de l'engagement
Nous avons entrepris une évaluation des frais de branchement à la charge des habitants, pour les comparer aux frais supportés par l'opérateur public. Pour cela, nous disposions de la valeur des coûts des travaux de branchements concernant le quartier Benzina. Ces coûts sont, selon le rapport de gestion de la RADEES pour l'exercice de 2005, de 154 000,00 DH. Le nombre de branchements concernés, selon le rapport, est 32 branchements. Une répartition de la valeur des coûts des travaux d'équipement du quartier sur le nombre des branchements donne une somme de 4812,5 DH par branchement.
Selon notre enquête, le payement des frais de branchements dans le quartier Benzina, jusqu'au mois de novembre 2007, a été fait par 17 abonnés, qui ont payé dans l'ensemble 100.300,00 DH, avec une moyenne de 5900,00 DH payée par abonné.
Une première lecture de ces chiffres penche vers la considération de la valeur des frais de branchements à la charge des habitants de Benzina comme excessive par apport aux coûts réels des travaux d'équipement, surtout que le même rapport fait état de la participation dans le financement des "opérations de restructuration des quartiers périurbains" en plus de la RADEES, des autorités locales (la Wilaya et la Région Doukkala-Abda) et les communes concernées par ces quartiers. Mais nous pouvons supposer que les travaux d'équipement ne sont pas les seuls frais à la charge de l'opérateur, puisque plusieurs éléments entrent dans le calcul
d'une facturation de service rendu par l'opérateur, dont les frais de gestion et le dégagement de marges d'investissement.
En tous cas, les opérations de restructuration permettant la généralisation de l'accès aux services de bases des "populations à faibles revenus" ont engendré des résultats positifs pour l'opérateur, dont :
· L'amélioration de l'évolution du taux de branchement ;
· La réduction du nombre de bornes fontaines de 30% dans la ville de Safi (le nombre de BF qui était de 73 en 2001 est passé à 51 en 2005).73
Se sont là des paramètres qui entrent en ligne de compte pour mesurer les gains à travers ces opérations, pour l'opérateur d'une part mais aussi pour la réalisation des objectifs mondiaux de développement. Ces objectifs qui sont désormais adoptés par les bailleurs de fonds internationaux, acteurs importants dans le financement des programmes nationaux de généralisation de l'accès à l'eau potable.
Tous ces facteurs devraient pourtant militer vers une plus grande prise en compte de l'aspect social et économique des populations des quartiers précaires dans la définition des éléments de la facturation de l'accès à l'eau.
4. Modalités de payement :
Les facilités accordées par la régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Safi aux habitants de «BBC» dans le cadre de l'opération de restructuration du quartier «BBC», consiste en l'échelonnement du payement par les ménages des frais de branchements entrants dans le cadre des travaux remboursables de l'opérateur. Le payement par mensualités des ménages se fait après payement d'une avance au moment de l'accord de branchement.
A «BBC», la majorité des payements des frais de branchements sont faites de manière échelonnée. En effet 89% des ménages qui ont payé leur frais de branchements, ont choisi de le faire par mensualités, et 11% seulement ont payé comptant ces frais.
L'échelonnement du payement se fera sur 24 mois pour 92% des ménages, sur 30 mois pour 6% et sur 1 an pour 2% de ces ménages.
Les montants des mensualités varient de 145 dh à 350 dh. 70% des mensualités sont comprises entre 145 dh et 160 dh, mais la mensualité la plus contractée est 150 dh, à payer sur 24 mois (46%).
Quand à l'avance, elle varie de 700 dh à 2500 dh (cas d'un raccordement en 2006, pour un engagement global de 5700 dh et un payement de 12 mensualités). Mais le montant de l'avance le plus contracté est 700 dh (dans 68% des cas) et 1500 dh dans 17% des cas.
5. Financement du payement des engagements :
Le financement du payement de l'engagement envers la régie autonome pour frais de branchement par les habitants de «BBC» se fait par divers moyens. L'épargne constitue une source principale de financement, mais l'empreint a aussi été utilisé comme moyen de financement. D'autres moyen moins fréquents ont été utilisés comme l'aide familiale ou la vente de biens.
Le payement de l'engagement contractuel étant possible à travers les facilités accordées par la RADEES, c'est le montant de l'avance qui constitue le premier obstacle financier à franchir.
73 "Rapport de gestion de la RADEES pour l'exercice de 2005".
Pour financer le montant de l'engagement (avance seule ou montant global des frais de branchement payé comptant), c'est l'épargne qui semble être le moyen le plus sollicité par les habitants de «BBC», avec 58% cas de financement par ce moyen. L'empreint vient en deuxième position avec 37% des cas.
Selon le type d'activité du chef de ménage, les moyens de financement de cet engagement sont différents. Alors que les chefs de ménages "Femmes au foyer » utiliseront exclusivement l'épargne (voir Figure 80), et les CMs "Chômeurs" exclusivement l'empreint, les CMs "Occupés permanent", "Occupés occasionnels" et les retraités utiliseront l'un ou l'autre de ces moyens. Quelques cas d'aide de la part de la famille et de vente de biens ont étés recensés. Exemple de biens vendus ; une machine de lissage du sol utilisé dans les travaux de construction de bâtiments a été vendu par un CM artisan dans le secteur du BTP afin de financer le payement des frais de branchement. Sa femme a fait état de son amertume à cause de la perte de l'outil qui constituait leur principale source de revenu.
Figure 80: Répartition des CMs selon le type
d'activité et le moyen de
financement du payement des frais de
branchement.
Aide familiale Empreint Epargne Epargne et empreint Vente de biens
120%
100% |
|||||||||
80% |
|||||||||
60% |
|||||||||
40% |
|||||||||
20% |
|||||||||
0% |
|||||||||
chômeur femme au occupé
foyer occasionnel
occupé
permanent
retraité
6. Appréciation du prix de branchement par les habitants :
Nous rappelons qu'il y'a plus de ménages ayants payés leur engagements que de ménages raccordés au moment de l'enquête, et ceci pour cause de retard dans l'exécution des ouvrages. La question relative à l'appréciation des montants des engagements par ces ménages a été posée aux ménages qui ont déjà contractés ces engagements.
Figure 81: Répartition des enquêtés selon l'appréciation du montant des frais de branchement au réseau d'EP.
Pas cher
1%
Excessif
6%
Cher
72%
Raisonnable
21%
72% des enquêtés qui sont déjà engagé dans le payement des frais de branchement estiment que les montants de leurs engagements sont chers, 21% pensent que ces montants sont raisonnables, et 1% seulement pense que le montant n'est pas cher.
7. La moyenne de la facture d'eau :
La moitié des ménages raccordés (à la date de clôture de l'enquête), ne reçoivent pas encore de facture d'eau. Mais pour ceux qui ont déjà reçus leurs factures, les montants des factures de consommation d'eau sont compris entre 22 dh et 200 dh. Le montant de 40% de ces factures est compris entre 35 dh et 50 dh. (Voir : Dépenses relatives à l'eau potable)
On a cherché à connaître l'appréciation de ces ménages sur les montants de leurs factures, le résultat est différent de celui relatif aux appréciations sur les montants des frais de branchements, 63% des ménages ayant reçus leurs factures estiment raisonnable le montant de leurs factures, et 30% seulement parlent d'une facture chère.
Raisonnable
63%
Pas cher
7%
Cher
30%
Figure 82: Répartition des enquêtés
selon l'appréciation des montant des factures de
consommation d'EP.
La gestion durable des services d'eau et d'assainissement est supposée concilier :
- durabilité économique (recouvrement du coût du service grâce aux recettes d'abonnement) ;
- durabilité environnementale (préservation des milieux) ;
- durabilité sociale (Admissibilité des tarifs par la population) ;
Or aucun service d'eau dans le monde ne s'est développé sur la base d'une satisfaction simultanée de ces trois dimensions. L'ensemble des pays développés a en effet largement recouru à des fonds publics pour s'équiper en réseaux de distribution. Les abonnés ont étés sollicités à titre principal bien après que les bienfaits d'une généralisation de l'eau à domicile se soient faits sentir, notamment en terme de développement. L'exigence d'un recouvrement complet des coûts (économiques et environnementals) est en effet relativement récente au regard de l'âge des services. Aujourd'hui, elle se traduit par des factures représentants de 1 à 2% du budget des ménages occidentaux. Elle est de 3% pour 35% des ménages de «BBC» et de 4% pour 19% d'entre eux.
Viser un équilibre financier des services à horizon plus court (moins de 10 ans) suppose que les ménages y consacrent une part beaucoup plus substantielle de leurs revenus. L'opération est délicate et peut très concrètement contrevenir à l'objectif visé. Il faut, selon nous, mieux synchroniser les exigences des durabilités économique et sociale. Pour ce faire, il est utile de mieux connaître le lien qui existe entre "accès à l'eau" et "niveau de développement", afin d'évaluer le temps nécessaire pour qu'un accès amélioré à l'eau se traduise en un supplément de développement suffisant pour contenir, dans des limites raisonnables, l'effort consenti par les ménages.
L'intégration de l'amélioration du cadre de vie, et des conditions sociales et économiques de la population comme élément de développement, mène à la nécessité d'une réévaluation du temps nécessaire avant qu'un recouvrement complet des coûts soit envisageable. Cette indication, une fois intégrée à un indice de développement humain, donnera aux décideurs locaux, nationaux et internationaux une idée plus précise de l'échelle de temps à laquelle doivent se financer les investissements en équipements d'eau urbains.
Au Maroc, l'eau est un enjeu prioritaire en termes d'accès des plus défavorisés à l'eau potable mais elle est aussi une ressource limitée et menacée par la pollution. Préserver au sein de chaque secteur la rentabilité financière des organismes gestionnaires des réseaux tout en favorisant l'accès du plus grand nombre aux services est un véritable exercice d'équilibriste. Les changements institutionnels et tarifaires nécessaires à la gestion durable de l'eau demeurent malgré tout possibles.
+ Hypothèse 1 : Le secteur de l'eau est un secteur fragmenté, sans claire stratégie d'ensemble, sa gestion se déploie sous forme d'une série d'actions isolées sans articulation entre elles sur le plan national et local. Ce qui nécessite des structures de coordination efficaces, à tous les niveaux.
Vérification: L'analyse du secteur de l'eau a permis d'identifier les principaux obstacles à la gestion intégrée des ressources en eau et de la demande en eau:
- Un secteur aux multiples intervenants, sans stratégie d'ensemble, et sans structure de régulation indépendante;
- L'efficacité des structures interministérielles est entravée par le fait que la répartition des compétences et des ressources financières entre les différents sous-secteurs n'est pas effectuée dans un cadre global qui permettrait de mettre en adéquation les budgets alloués et les priorités fixées ;
- Les missions des agences de bassin sont multiples et extrêmement ambitieuses, mais leur financement n'est pas assuré. Cette situation exige une clarification des missions des agences de bassin par rapport à celles relevant des autres services déconcentrés.
- Le faible niveau de disponibilité et d'accessibilité à l'information fiable (physique et financière) sur le secteur de l'eau et sur tout le cycle de l'eau à tous les acteurs, constitue également un frein à la régulation et au développement durable des ressources en eau.
- Selon qu'il s'agisse de l'ONEP, des Régies ou des concessions, les opérateurs répondent à des règles du jeu et à des contraintes radicalement différentes dans le choix de leur stratégie d'investissement et pour leur financement. Ces opérateurs sont engagés séparément dans la poursuite de leurs propres objectifs. En l'absence de coordination et de régulation adéquate, les stratégies et les priorités d'investissement qui en découlent sont hétérogènes.
Nous pouvons dire que l'hypothèse du secteur de l'eau comme secteur fragmenté est confirmée, que ce secteur est sans claire stratégie d'ensemble, et que sa gestion se déploie sous forme d'une série d'actions isolées sans articulation entre elles sur le plan national et local. Ce qui nécessite des structures de coordination efficaces, à tous les niveaux.
+ Hypothèse 2: La distribution de l'eau potable fait l'objet depuis deux décennies d'initiatives à la croisée des prescriptions internationales et des enjeux nationaux, mais dans une moindre mesure locaux. Cependant le système de gouvernance des services urbains au Maroc se caractérise par une faculté d'adaptation des effets de la mondialisation sans les décliner localement, ceci selon une démarche institutionnelle qui réunie déconcentration et projet de décentralisation.
Vérification: Cette hypothèse est en partie confirmée, notamment en ce qui concerne la définition du modèle Marocain comme modèle "hybride" où cohabitent deux modes de gestion du service de l'eau, et alliant :
n d'une part, l'intégration des prescriptions internationales relatives à l'ouverture du service aux capitaux étrangers et à la pratique d'une tarification tenant compte des exigences de la "durabilité économique du service";
n Et l'adoption, d'autre part, d'un système de tarification (facturation progressive au volume dans un but de respecter le pouvoir d'achat des couches de populations à revenus limités, et de lutter contre le gaspillage des couches supposées aisées), et des programmes d'équipement des quartiers défavorisés (OBS, INDH, VSB, engagements contractuels des délégataires relatifs à l'amélioration des taux de branchements et à l'extension des réseaux) ;
"La résilience nationale"74 ou les enjeux nationaux et sociaux, sont en effet très présents dans la définition du modèle Marocain, mais l'insuffisance notée au niveau du pilotage des contrats de délégation, et de la régulation du secteur de manière générale, rend le modèle marocain empreint de vulnérabilité et d'instabilité, c'est un modèle apparemment en construction.
Par ailleurs, et malgré une apparente décentralisation qui donne aux collectivité locales des compétences en matière des services publics locaux, en réalité la définition du service, la désignation de l'opérateur, la direction de la gestion, la tutelle et la régulation du service restent du ressort des services centraux et déconcentrés, donnant ainsi peu de place au local dans la prise de décision concernant ces services.
Hypothèse 3 : Il existe des disparités socio-spatiales inter et intra urbaines en termes d'accès aux services de base et notamment à l'eau potable. L'effort de fourniture des équipements et services de base dans la ville de Safi ne s'est pas opéré dans une logique intégrée des interventions de la puissance publique qui serait centrée sur le développement des capacités humaines. Et la prestation des services et équipements sociaux a été, le plus souvent, prisonnière de la quête de progrès quantitatifs, reléguant au second rang la dimension qualitative et l'appropriation par les populations bénéficiaires.
Vérification: En plus des disparités entre les milieux urbains et ruraux, et les disparités inter urbaines relatives à l'accès au service de l'eau potable (disparités représentées par les différences des taux de branchements et de desserte en eau potable par zones d'action des régies et des opérateurs privés), dans la ville de Safi, et même quand les logements de la ville présentent des taux de branchement assez élevés pour les réseaux de base (89% pour l'eau potable, 95% pour l'électricité et 90% pour l'assainissement), il existe une disparité entre ces taux par type d'habitat.
En effet et si les villas et les appartements en immeuble sont entièrement équipés en réseaux de base, les constructions sommaires, ou bidonvilles, présentent par contre des taux de branchement très faibles, avec respectivement 12%, 27% et 15% des constructions sommaires ou bidonvilles de la ville qui sont branchées aux réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement.
Les constructions non réglementaires constituent par ailleurs une part importante du parc global de la ville (avec plus de 11%), représentant quelques 4.353 constructions qui
74"Transitions nationales, gouvernance urbaine et gestion de l'eau potable Maroc Vietnam". PRUD. 2004
concernent, outre la totalité des constructions sommaires ou bidonvilles, près de 7% des maisons marocaines modernes de la ville75.
Le parc logement de Safi, hétérogène et discontinu dans l'espace, est donc inégalement desservi par les services de base que sont l'eau potable ou l'assainissement. Et ceci, malgré l'effort fourni par la RADEES en terme d'augmentation du taux de branchement dans la ville notamment à travers les opérations des branchements sociaux. L'accès aux services de bases des habitants des quartiers non réglementaires, localisés pour la plupart en périphérie de la ville, demeure tributaire de considérations urbanistiques simples. Les autorités craignent, en régularisant les quartiers clandestins, de favoriser une dynamique urbaine qui apparaît incontrôlable.
L'accès au service a été conçu sur "le mode de la dualité"76 : le branchement individuel dans les quartiers réglementaires répondant aux normes urbanistiques et le point d'eau collectif pour les quartiers irréguliers, en particulier les bidonvilles.
Nous pouvons donc affirmer l'hypothèse de l'existence de disparités socio spatiales inter urbaines et à l'intérieur de la ville de Safi en termes d'accès aux services de base et notamment à l'eau potable.
75 MHU. " Étude sur le parc logement au niveau de la ville de Safi ". Novembre 2004.
76 Beatrice Allain-El Mansouri" L'eau et la ville au Maroc, Rabat-Salé et sa périphérie ".Ed. L'Harmattan, 2001.
La question du partage est au centre de la problématique de l'eau, mais aussi à travers elle, les questions de la bonne gouvernance, d'égalité, d'équité et de durabilité sont autant de concepts qui sont confrontés et éprouvés dans la gestion de la ressource qui est l'eau. Et s'il existe une tendance à la rationalisation de la gestion de l'eau à travers des modes de gestion nouveaux, sont aussi forts des concepts tels que la relocalisation, l'identité locale et le droit à l'eau.
En effet, l'eau c'est la vie, et ce n'est pas une «marchandise comme les autres». Sa place prééminente dans toutes les sociétés fait que l'eau ne peut être traitée comme n'importe quelle matière première. « L'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour tous, relève d'un droit particulier qu'il convient d'identifier afin de le protéger et de le développer. Il est inscrit dans la tradition des peuples et les plus anciens textes juridiques ».77
Au Maroc et au lendemain de l'Indépendance, tout était à faire et le développement de l'offre des services de base faisait partie intégrante de l'effort de développement général du pays, Mais « la fluctuation et l'inconstance des approches et la prévalence d'une logique quantitative d'offre a souvent fait que les efforts consentis tentaient de répondre à des préoccupations sectorielles, plutôt que guidés par des finalités centrées sur les individus et sur les communautés »78. En témoignent, par exemple, l'attitude adoptée vis-à-vis de la question du logement et, à certaines périodes, par rapport à celle de l'électrification, surtout en milieu rural. En toute époque, et selon les équilibres et les moyens en place, la réalisation de certaines catégories d'équipements et de services devait souvent attendre.
En effet, tant pour la mobilisation des ressources en eau, que pour l'accroissement de la puissance électrique installée, la priorité a été, pendant longtemps, donnée aux grands projets et aux performances techniques, sans que la généralisation des accès et l'utilité sociale de ces infrastructures ne soient sérieusement prises en considération. L'équipement du pays était alors porté davantage par des préoccupations d'ordre national et sectoriel qui passaient devant celles des finalités locales et ultimes des projets, en termes d'effectivité de l'accès et de valeur sociale pour les populations.
D'un autre côté, le débat sur la définition du droit aux services de base et sur la frontière entre ce qui relève d'un accès garanti, et donc d'un droit, et ce qui devrait être le fait du marché, a souvent été reporté. La fluctuation de cette frontière a ainsi retardé l'émergence d'une hiérarchisation claire des catégories de prestations et des catégories de bénéficiaires, ainsi que l'adoption de stratégies différenciées pour répondre aux besoins essentiels des populations, notamment pauvres et vulnérables.
Dans l'appréciation générale, au Maroc un service devient de base, au moment où l'Etat intervient pour le satisfaire. Le cas de l'accès au logement illustre bien cette situation et met en évidence l'alternance qui a marqué la perception de ce service, tantôt comme relevant du marché, tantôt comme domaine d'intervention prioritaire de l'Etat, notamment pour le logement des catégories défavorisées.
77 Henri Smets. "Le droit à l'eau dans les législations nationales". AESN, Nanterre. Novembre 2005.
78 Rapport "Analyse genre loi de finance" 2007.
Jusqu'à une période récente, où des programmes sectoriels pluriannuels d'adduction d'eau potable et d'électrification ont été mis en place, la question des accès paraît avoir été davantage pilotée par l'urgence et la conjoncture que par les objectifs à moyen terme du développement humain. C'est ce qui explique, outre la faiblesse des taux d'accès, la prégnance de multiples disparités spatiales et sociales.
Le travail de terrain effectué à l'occasion de ce mémoire, les rapports noués avec les populations du quartier objet de notre étude, nous ont confronté à un ensemble d'attentes de la parts de ces habitants, attentes qui révèlent une grande aspiration à l'amélioration des conditions de vie autant environnementales qu'économiques et sociales. Cette demande tient à la fois à des considérations objectives mais aussi à la représentation qu'ont les populations du rôle de l'état.
Les attentes dans les quartiers pauvres sont énormes et se fondent sur le constat du retard social et de l'extension de la pauvreté. Cette population se caractérise par un taux élevé d'analphabétisme dont souffrent les deux tiers des hommes et une grande partie des femmes, par un accès aux services de base, qui reste malgré les améliorations des dernières années en dessous des normes, (l'accès à l'eau potable, à l'électricité et à l'assainissement dans ces quartiers reste encore limité).
Le taux d'analphabétisme élevé des habitants les empêche de mieux comprendre les mécanismes technico-administratifs qui se produisent lors d'un projet d'aménagement ou la gestion d'un service public, ce qui les bloque pour exprimer leurs doléances et empêche la pleine manifestation de la participation.
Pour ce qui est des améliorations à apporter et afin que cette population puisse jouer pleinement son rôle en matière de définition des priorités, plusieurs recommandations peuvent être formulées, dont :
· La participation active à la conception, la réalisation et la gestion des projets de la population cible;
· Etre soutenus par des mesures d'accompagnement et de formation ;
· Mieux développer la décentralisation et la déconcentration des institutions ;
· Privilégier les rapports de partenariat et la contractualisation des projets ;
· Le renforcement des responsabilités des acteurs sociaux ;
· l'information des bénéficiaires des services publiques;
Le type de relation entre les usagers du service de l'eau et l'environnement technique et administratif est un critère important dans l'application de l'approche participative. Cette culture participative doit être consolidée et généralisée dans tous les programmes d'aménagement en particulier et les autres programmes de développement en général.
L'amélioration de la gouvernance du service de l'eau dans le contexte de la raréfaction de la ressource est devenu un besoin et une nécessité, et cela ne peut se faire qu'à travers :
- la mise en place d'organes et de mécanismes de concertation et de coordination ;
- le renforcement de la participation des usagers à la gestion intégrée et décentralisée de la ressource et du service de l'eau.
D'un autre côté, il est essentiel de prendre en considération les exigences d'une gestion efficace et durable du service de l'eau, et partant, d'accepter l'idée de financement de l'exploitation et de l'entretien, et progressivement des investissements, au moyen des paiements des usagers si l'on veut assurer la durabilité du service et des investissements dans
l'infrastructure. Les Objectifs du millénaire ne seront pas respectés, faute de financements adéquats, Mais le système de tarification adopté doit cependant intégrer les principes de la bonne gouvernance, d'égalité et d'équité. Il faut, pour cela, formuler des programmes ciblés pour les communautés à faible revenu.
En tous cas il faut commencer par admettre que l'accès à l'eau est plus qu'un objectif : il constitue un préalable. Sans eau potable et sans assainissement, les ambitions du Millénaire en termes de développement et de santé publique n'ont pas le moindre sens.
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES MENAGES :
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
(7) |
(8) |
(9) |
(10) |
(11) |
(12) |
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N° ORDRE |
SEXE |
AGE |
ETAT L |
LIEN DE |
LIEU DE NAISSANCE |
NIVEAU |
TYPE |
BRANCHE |
PROFESSIO |
SITUATION |
LIEU |
MOYEN DE |
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(1) |
1. M. |
2. F |
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1. conjoint |
2. fils |
3. fille |
4. Domestique |
5. Parents |
6. Autres (à préciser) |
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1. Occupé permanent |
2. Occupé occasionnel |
3. Chomeur |
4. femme au foyer |
5. retraité |
6. Etudiant |
7. Elève |
8. Autres (à préciser) |
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1. Agri-Elevg-Pêche |
2. Industrie |
3. Artisanat |
4. Commerce |
5. Service |
6. B.T.P |
7. Administration |
8. Tourisme |
9. Autres (à préciser) |
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1. Employeur |
2. Salarié |
3. Indépendt:avec ou sans local |
4. Ambulant |
5. Aide famille |
6. Autres |
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1. Dans le quartier |
2. dans la ville, hors quartier |
3. Autres (à préciser) |
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1. bus |
2. taxi |
3. voiture personnelle |
4. moto |
5. bicyclette |
MIGRATION
1.Lieu de naissance du CM :
2. Type de localité : 1. LI Urbain 2. LI Rural
3. Date d'installation du chef de ménage dans le quartier:
4. Motif d'installation : 1. LI Travail 2. LI Location trop chère 3. LI Regroupement Familiale 4. LI Facilité d'acquisition logement 5. E Possession d'un terrain
5. Dernier lieu de résidence : Si Safi précisez le nom du quartier
CARACTERISTIQUES DU LOGEMENT
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Type de |
Mté. |
Equipement du logement |
Statut |
Superficie |
Mode |
Mode |
Origine |
Nbr. |
Autorisation de |
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Cuisine |
WC |
Bain |
Assainit . |
Branchmt |
Si non |
Distance en Km |
Nombre et volume |
Personne |
Branchement |
Si non mode |
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15.a Prix estimatif d'achat / construction du logement : DH 15.b Année d'acquisition / construction : /___/___/ /
17.a Prix estimatif d'acquisition de la parcelle ...........................DH 17.b Année d'acquisition de la parcelle : /___/___/ /
20. Immatriculation : 1. EOui 2. ENon Si oui......................1. EParcelle 2. E Logement
1 |
1. maison marocaine |
2. appartement |
3. villa |
4. logement sommaire |
5. local non destiné à l'habitat |
6. logement type rural |
7. autres (à préciser) |
2 |
1. dur |
2. bois, zinc, roseaux |
3. pisé |
4. autres (à préciser) |
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3 |
1. oui |
2. non |
3. partagée |
||||
4 |
1. oui |
2. non |
3. partagée |
||||
5 |
1. oui |
2. non |
3. partagée |
||||
6 |
1. réseau public |
2. fosse sceptique |
3. Puits perdu |
4. rigole à ciel ouvert |
5. autres (à préciser) |
||
7 |
1. collectif |
2. individuel |
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8 |
1. borne fontaine |
2. Puits |
3. source |
4. autres (à préciser) |
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11 |
1. conjoint |
2. fils |
3. fille |
4. Domestique |
5. Parents |
6. CM |
7Autres (à préciser) |
12 |
1. oui |
2. non |
|||||
13 |
1. groupe électrogène |
2. lampe à pétrole |
3. lampe à gaz à butane |
4. bougies / kandil |
5. énergie solaire |
6. autres (à préciser) |
|
14 |
1. propriétaire |
2. locataire |
3. logé gratuit |
4. logement de fonction |
5. Accèdent à la propriété |
6. autres (à préciser) |
|
16 |
1. Acheté |
2. Construit |
3. Hérité |
4. autres (à préciser) |
|||
17 |
1. Epargne |
2. Aide familiale |
3. Crédit bancaire |
4. Autres crédits |
5. Vente de biens |
6. Héritage |
7. Autres (à préciser) |
18 |
1.Lotissmt Public |
2.Lotissmt Privé |
3. morcellement |
4. Autres (à préciser) |
|||
20 |
1. Oui |
2. Non |
· DEPENSES MENAGE :
· REVENU DU MENAGE :
Nature des dépenses
Montant/Mois |
|
Loyer |
.. DH |
Eau |
.. DH |
Electricité |
.. DH |
Téléphone fixe et mobile |
.. DH |
Alimentation |
.. DH |
Habillement |
.. DH |
Soins |
.. DH |
Transport |
.. DH |
Scolarisation |
.. DH |
Loisirs |
.. DH |
Autres |
.. DH |
Total |
.. DH |
1. E Moins de 500 Dh
2. E 500<R<1000 Dh
3. E 1000<R<1500 Dh
4. E 1500<R<2000 Dh
5. E 2000<R<2500 Dh
6. E Plus de 2500 Dh
Avez-vous des animaux delevage ? 1. III Oui 2. III Non
Si oui de quel type ? 1. [] ovin 2. [] Bovin 3. [] Volaille
Si
oui quel est le nombre de votre élevage ?
PRESTATION DES SERVICES COMMUNAUX :
Compter vous introduire des améliorations à votre logement ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si oui, les quels ? 1. LI reconstruction du logement 2. Construction d'un un étage [] 3. [] Enduit extérieur en mortier
En cas de problèmes et litige liés au service urbain à qui vous adressez-vous ?
Municipalité 1. LI
Autorités locales 2. LI
Tribunal 3. [1
Quelle est la qualité de contact avec les services de la commune ? 1. [] Mauvaise 2. [] Moyenne 3. [] Bonne
Comment exprimez vous vos revendications lies aux équipement et services de base ? 1. LI Par écrit 2. LI Par entretient
Par quelle démarche ? 1. LI Individuelle 2. LI Collective
Quel résultat avez-vous obtenu ? 1. ElI Nul 2. ElI Moyen 3. ElI Bon
RELATION AVEC LES ELUS :
Connaissez-vous le président communal ? 1. ElI Oui 2. ElI Non
Connaissez-vous votre élu au sein du conseil ? 1. LI Oui
2. LI Non
Qu'attendez-vous de votre représentant ?
Fréquence de contact avec votre représentant ? 1. LI Souvent 2. LI Parfois 3. LI Jamais
Avez-vous déjà fait une réclamation d'équipement de votre quartier en réseau d'eau potable à votre élu ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si oui par quelle démarche ? 1. LI Individuelle 2. LI Collective
À quelle occasion ? 1. LI élections communales. 2. Llélections législatives 3. LI Hors périodes d'élections
Quels sont les critères de choix de votre représentant ? 1. LI Liens 2. [1 Sa conduite 3. LI Ses compétences
4. LI Son appartenance politique 5. E Autre (à préciser)
APPRECIATION SUR LES EQUIPEMENTS SOCIO -COLLECTIFS :
En ce qui concerne la scolarité de vos enfants êtes-vous satisfaits ? 1. LI Oui 2. LI Non
Etes-vous satisfaits des services de santé? 1. ~ Oui 2. LI Non
Quels sont les équipements et services de base que vous voulez avoir dans votre quartier ?
PARTICIPATION DES HABITANTS :
Y'a-t-il une association des habitants dans le quartier ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si non, pour quelle raison d'après vous ?
Quel est le nom des aménagements que connaît votre quartier ? 1. LI restructuration 2. LI Relogement
3. LI Recasement 4. LI. Ne sais pas
A quel niveau, d'après vous a été prise la décision de cette opération?
1. LI la municipalité 2. LI La wilaya 3. LI La RADESS
4. Llcommission provinciale 5. LI Au niveau de la capitale 6. LI Ne sais pas
Avez-vous été consulté avant les travaux que connaît votre quartier ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si oui par quelle administration ? 1. LI services de la municipalité 2. LI Autorité locale 3. LI Élu local
4. LI La RADESS 5. [1 Association 6. [1 Autre (à préciser)
Avez-vous déjà participé ou assisté à une réunion concernant ces aménagements ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si oui avez-vous pris la parole ? 1. LI Oui 2. LI Non
SERVICE D'EAU POTABLE ET RELATION AVEC L'OPERATEUR PUBLIQUE : Démarche de raccordement :
Avez-vous déjà fait une demande de raccordement au réseau d'eau potable ? 1. LI Oui 2. LI Non
Si oui À quelle date ?
Et auprès de quel administration ? 1. [] la municipalité 2. Ll Autorité locale 3. [] La RADESS
Par quelle démarche ? 1. LI Individuelle 2. LI Collective
Quelle a été la réponse ?
Coût du branchement et facturation:
Si vous êtes raccordé au réseau d'eau potable, vous l'êtes depuis quelle date ?
Quel a été le montant de votre engagement financier ? DH
Comment l'estimer vous ? 1. LI pas cher 2. LI Raisonnable 3. LI Cher 4. LI Excessif
Comment avez vous financé le payement de votre engagement ? 1. ElI épargne 2. ElI Empreint 3. ElI Aucun financement
Modalité de payement Eli au comptant 2. [1 Échelonné 3. [1 Aucun paiement
En cas d'échelonnement, nombre de mensualités ?
Montant des mensualités ? DH
Montant d'une éventuelle avance ? DH
Moyenne du montant de la facture mensuelle de consommation (hors mensualité de branchement) ? DH
Appréciation du montant de la facture mensuelle, 1. LI Pas cher 2. LI Raisonnable 3. LI Cher 4 LI Excessif
Annexe 2 :
Tableau 79: Evolution de la production propre, des achats
auprès de l'ONEP,
de l'eau facturée et des pertes d'eau de la
RADEES.
désignation |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Production propre |
618 020 |
631 492 |
570 424 |
740 308 |
692 734 |
Eau achetée |
9 978 536 |
10 056 514 |
10 397 565 |
10 290 134 |
10 264 097 |
Eau Amenée (m3) |
10 596 556 |
10 688 006 |
10 967 989 |
11 030 442 |
10 956 831 |
Eau Vendue (m3) |
7 633 013 |
7 903 367 |
8 140 595 |
8 117 027 |
8 065 944 |
Pertes d'eau (m3) |
2 963 543 |
2 784 639 |
2 827 394 |
2 913 415 |
2 890 887 |
Indice linéaire de pertes d'eau (m3/km/jour) |
16,92 |
15,35 |
14,86 |
15,2 |
14,42 |
Rendement (%) |
72,03 |
73,95 |
74,22 |
73,59 |
73,62 |
Source : Rapport de gestion de l'exercice 2006. RADEES.
Annexe 3 :
Tableau 80: lieux de naissance des habitants de "BBC"
Lieu de naissance |
Lieu de naissance (quartier ou commune) |
Effectif |
% |
||||
«BBC» |
Benzina |
78 |
30% |
||||
Bouregba |
98 |
||||||
Chaâba |
114 |
||||||
Ville de Safi |
Achbar |
3 |
35% |
||||
Azib darai |
3 |
||||||
Biada |
3 |
||||||
Changuite |
25 |
||||||
Derb moulay hassan |
14 |
||||||
Ijanan |
2 |
||||||
Jnan colone |
11 |
||||||
Jrifat |
3 |
||||||
Médina |
6 |
||||||
Oued el bacha |
11 |
||||||
Ouraida |
1 |
||||||
Safi |
10 |
||||||
Sidi Abdelkrim |
250 |
||||||
Sania |
1 |
||||||
Sidi bouzid |
2 |
||||||
Communes rurales Province de Safi |
Bedouza |
18 |
29% |
||||
Bhatra nord |
1 |
||||||
Bhatra sud |
2 |
||||||
Bhirat |
2 |
||||||
Dar quaid si aissa |
19 |
||||||
Had hrara |
110 |
||||||
M.Jmâat shaim |
24 |
||||||
Khat azakan |
2 |
||||||
Khmiss negua |
2 |
||||||
Larbaât moul bargui |
41 |
||||||
Sâadla |
6 |
||||||
M.Sebt gzoula |
32 |
||||||
Tlet bouguedra |
16 |
||||||
El âamer |
1 |
||||||
Laâkarta |
1 |
||||||
Chamaâia |
6 |
||||||
M.Chammaâia |
1 |
||||||
Ayyir laâkarta |
2 |
||||||
M.El youssoufia |
2 |
||||||
Province El jadida |
El jadida |
1 |
2% |
||||
Khmiss zmamra |
5 |
||||||
Tnine el gharbia |
13 |
||||||
Sebt saiss |
1 |
||||||
Province Agadir |
Agadir |
4 |
1% |
||||
Pr chichaoua |
2 |
||||||
Ait baâmran |
1 |
||||||
Province Saouira |
Essaouira |
5 |
1% |
||||
C.rurale essaouira |
6 |
||||||
Chiadma sud |
1 |
||||||
Province Fes |
Fes |
2 |
1% |
||||
Province Midelt |
Midelt |
1 |
|||||
Province Kalâat sraghna |
Pr kalâat sraghna |
1 |
|||||
Province Settat |
Pr settat |
1 |
|||||
Province Tafraout |
Tafraout |
1 |
|||||
Province Tantane |
Tantane |
1 |
|||||
Province Taroudante |
Taroudante |
1 |
|||||
Grand Casablanca |
Casablanca |
6 |
|||||
Total |
976 |
100% |
Tableau 1: Structure du parc habitat de la ville de Safi 42
Tableau 2: Besoins en logements de Safi 43
Tableau 3: Population de la province de Safi rapportée à la population totale du Maroc 44
Tableau 4: Évolution par pays des ressources en eau constatées et prévisibles en m3 par habitant
et par an. 49
Tableau 5: Utilisation des eaux de surface du bassin côtier atlantique El Jadida-Safi 58
Tableau 6: Utilisation des eaux souterraines du bassin côtier atlantique El Jadida-Safi 58
Tableau 7: Caractéristiques du système d'AEP de Safi à partir des eaux de surface 61
Tableau 8: Dotations en eau réservées pour l'AEPI* de Safi. 63
Tableau 9: Evolution des besoins en eau potable de la ville de Safi 63
Tableau 10: AEP de la province de Safi : Bilan Ressources-Besoins 64
Tableau 11: Parts des opérateurs dans les secteurs de production et de distribution de l'eau
potable en milieu urbain. 74
Tableau 12: Production de l'EP au niveau de Safi. 81
Tableau 13: Evolution de la capacité de production de la station de traitement de Safi 82
Tableau 14: Rendement des réseaux d'EP des régies pour l'année 2005. 86
Tableau 15: Evolution des fuites réparées par la RADEES. 87
Tableau 16: Evolution des gains générés par l'amélioration du rendement du réseau de la
RADEES. 88
Tableau 17: Les pressions du réseau d'EP de la ville de Safi par quartier. 89
Tableau 18: Caractéristiques des composantes du réseau d'EP de la RADEES 89
Tableau 19: Evolution du nombre de clients d'EP de la RADEES. 91
Tableau 20: Evolution du taux de branchement dans la zone d'action de la RADEES. 91
Tableau 21: Evolution du taux de desserte en eau potable de la ville de Safi 91
Tableau 22: Evolution des ventes d'eau par tranches tarifaires 93
Tableau 23: Evolution du nombre de clients par type d'usage. 93
Tableau 24: Evolution de l'eau facturée par type d'usage. 94
Tableau 25: Evolution des dotations en eau potable de Safi 95
Tableau 26: Tarifs de vente de l'eau potable. Mars 2006 (En DH/m3). 97
Tableau 27: Evolution de la tarification domestique de l'eau potable pratiquée par la RADEES.
98
Tableau 28: Structure de consommation d'EP pour le mois d'Août 2007 100
Tableau 29: Chiffre d'affaire et Investissement des régies en 2005 par service 109
Tableau 30: Taux de desserte par régie en 2005. 110
Tableau 31: Exemples de tarifications à la distribution. (Illustration de la tarification
différenciée) 112
Tableau 32: Le poids des grands opérateurs privés en France 118
Tableau 33: Grille de lecture des modèles Français et Anglais. 125
Tableau 34: Acteurs et fonctions du service de l'eau potable en côte d'ivoire. 128
Tableau 35: Le modèle marocain par apport aux deux modèles Français et Anglais. 130
Tableau 36: Coûts unitaires des types d'intervention en résorption (en DH à l'hectare brute)
(Valeur 2004). 148
Tableau 37: Financement de l'opération VSB de Safi 153
Tableau 38: Caractéristiques 159
Tableau 39: Répartition par taille des ménages de «BBC». 160
Tableau 40: Répartition de la population de «BBC» selon le groupe d'âge et le quartier 160
Tableau 41: Niveau d'instruction de la population de «BBC». 162
Tableau 42: Taux d'analphabétisme par Milieu de résidence. 162
Tableau 43: population de«BBC» par groupes d'âge. 163
Tableau 44: Répartition des actifs de « BBC » selon le type d'activité 164
Tableau 45: Type d'activité des actifs de « BBC » selon le sexe. 164
Tableau 46: Répartition de la population active de la province de Safi (dans les deux milieux de
résidence) selon le sexe. 164
Tableau 47: Type d'activité par quartier de résidence. 165
Tableau 48: Répartition des CM de «BBC» selon le sexe et le quartier. 168
Tableau 49: Répartition des chefs de ménages selon le groupe d'âge 168
Tableau 50: Répartition des groupes d'âges des CM selon le sexe. 168
Tableau 51: Répartition des chefs de ménages selon le sexe et l'état matrimonial. 169
Tableau 52:Répartition des catégories de l'état matrimonial des CM selon le sexe 169
Tableau 53: Type d'activité des CMs par quartier 170
Tableau 54: Type d'activité des CMs par sexe. 171
Tableau 55: Répartition des chefs de ménages retraités de «BBC» selon le sexe. 172
Tableau 56: Répartition des CMs actifs de «BBC» selon le quartier 173
Tableau 57: Répartition des CM actifs de«BBC» selon la profession. 174
Tableau 58: Répartition des CMs de «BBC» selon le quartier et le lieu de naissance. 176
Tableau 59: Répartition des CM nés dans «BBC», selon le quartier et la date de naissance. 176
Tableau 60: Répartition des CMs de «BBC» selon
le quartier et le dernier lieu de résidence. 177
Tableau 61:
Répartition des CMs de«BBC» selon le quartier et la date
d'installation. 177
Tableau 62: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant de la mensualité
"Branchement Eau". 184
Tableau 63: Répartition des logements de «BBC» selon le nombre de ménages. 187
Tableau 64: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et le type. 187
Tableau 65: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et la superficie. 188
Tableau 66: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et le nombre de pièces 189
Tableau 67: Répartition des logements selon le quartier et le type d'assainissement. 190
Tableau 68: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et le mode d'acquisition du logement.
196
Tableau 69: Répartition des ménages de «BBC»
selon le quartier et le mode de financement
d'acquisition du logement. 196
Tableau 70: Répartition des ménages de «BBC» selon l'année d'acquisition de la parcelle 197
Tableau 71: Répartition des ménages propriétaires de «BBC» selon Prix de construction ou
d'acquisition du logement. 199
Tableau 72: Répartition
des ménages déclarants vouloir améliorer leurs logements
selon le type
d'amélioration. 199
Tableau 73: Répartition des
enquêtés déclarant faire des recours auprès des
autorités locales
selon la démarche des revendications. 202
Tableau 74:
Répartition des enquêtés selon l'opinion relatif à
l'absence d'une association du
quartier 208
Tableau 75: Répartition des ménages s'approvisionnant à la BF selon le nombre de corvées 212
Tableau 76: Répartition des ménages s'approvisionnant à la BF selon la personne en charge de
cette corvée. 213
Tableau 77: Membres en charge de la corvée d'eau (cas de plus d'un membre). 213
Tableau 78: Répartition des engagements financiers contractés par 218
Tableau 79: Evolution de la production propre, des achats auprès de l'ONEP, de l'eau facturée
et des pertes d'eau de la RADEES. 236
Tableau 80: lieux de naissance des habitants de "BBC" 236
Figure 1: Exemple d'un modèle de gouvernance autour d'un service urbain 17
Figure 2: Le potentiel des ressources en eau du Maroc 50
Figure 3: Prévisions de l'évolution des ressources en eau par bassin. 50
Figure 4: Taux de mobilisation par bassin versant 52
Figure 5: Organigramme des principales instances intervenant dans la gestion du secteur de
l'eau au Maroc 71
Figure 6: Schéma du cycle des services de l'eau. 76
Figure 7: Evolution de la population urbaine disposant d'eau à domicile 77
Figure 8: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu rural (en%). 78
Figure 9: Schéma de production et de distribution de l'eau potable 80
Figure 10: Evolution des indicateurs de performances de la RADEES. 86
Figure 11: Evolution de l'indice linéaire de perte d'eau (m3/jour/km de réseau) 87
Figure 12: Evolution de l'économie cumulée sur l'eau amenée 88
Figure 13: Structure de consommation d'EP à Safi pour 2006 92
Figure 14: Evolution des mètres cubes facturés de la RADEES 94
Figure 15: Structure de la distribution en clients raccordés (2006) 103
Figure 16: Relations entre acteurs, secteur eau. (D'après L. Breuil) 119
Figure 17: Schéma d'une grille de lecture des modèles de gestion de l'eau. 124
Figure 18: le modèle Marocain dans le schéma 131
Figure 19: l'intégration des acteurs dans l'organisation du secteur de l'eau au Maroc 134
Figure 20: Evolution des politiques d'interventions sur les bidonvilles. 143
Figure 21: Répartition des enquêtés selon le lien avec le chef de ménage 159
Figure 22: Répartition des membres des ménages selon le lien avec le chef de ménage. 159
Figure 23: Répartition de la population de «BBC» selon le groupe d'âge et le quartier. 161
Figure 24: Répartition de la population de «BBC» selon le quartier de naissance. 161
Figure 25: Répartition de la population de «BBC» selon le sexe et le niveau d'instruction 162
Figure 26: Répartition de la population majeure "femmes" selon l'état matrimonial 163
Figure 27: Répartition de la population majeure "hommes" selon l'état matrimonial 163
Figure 28:Répartition de la population active occupée de «BBC» selon la branche d'activité 166
Figure 29: Répartition de la population active occupée de Benzina selon la branche d'activité.
166
Figure 30: Répartition de la population active
occupée de Bouregba selon la branche d'activité.
166
Figure 31: répartition de la population active occupée de Chaâba selon la branche d'activité 166
Figure 32: Répartition de la population active de «BBC» selon le lieu d'activité 167
Figure 33: Répartition de la population active de«BBC» selon le moyen de déplacement 167
Figure 34: Répartition des CMs femmes selon l'état matrimonial 169
Figure 35: Répartition des CMs hommes selon l'état matrimonial 169
Figure 36: Niveau d'instruction des CM selon le sexe et le quartier. 170
Figure 37: Type d'activité des CMs selon le quartier. 171
Figure 38: Répartition par sexe, du type d'activité des CMs de «BBC» 171
Figure 39: Répartition des CMs actifs femmes selon la branche d'activité 173
Figure 40: Répartition des CMs actifs hommes selon la branche d'activité 173
Figure 41: Répartition des CMs de Benzina selon la profession 175
Figure 42: Répartition des CMs de Bouregba selon la profession 175
Figure 43: Répartition des CMs de Chaâba selon la profession 175
Figure 44: Répartition des CMs de «BBC» selon la situation dans la profession et la branche d'activité 176
Figure 45: Répartition des ménages locataires de«BBC» selon les dépenses mensuelles de loyer.
179
Figure 46: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant de la facture mensuelle de l'eau
179
Figure 47: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant de la facture mensuelle
d'électricité 179
Figure 48: Répartition
des ménages de «BBC» selon le montant des dépenses
mensuelles
d'alimentation. 180
Figure 49: Répartition des
ménages de «BBC» selon le quartier et le montant des
dépenses
mensuelles d'alimentation 180
Figure 50: Répartition
des ménages de «BBC» selon La part de la dépense
mensuelle
d'alimentation dans le total des dépenses. 181
Figure 51: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le revenu mensuel 182
Figure 52: Répartition des ménages de «BBC» selon la part de la dépense de consommation
d'eau dans le total des dépenses 184
Figure 53:
Répartition des ménages payant la consommation et la
mensualité des frais de
branchement selon le montant de ces dépenses
185
Figure 54: Répartition des ménages payants la consommation
et la mensualité "Frais de
branchement" selon la part de ces dépenses dans le total des dépenses. 186
Figure 55: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le type de logement. 188
Figure 56: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et les matériaux de construction.
188
Figure 57: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et la superficie 189
Figure 58: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et le nombre de pièces. 189
Figure 59: Répartition des logements de «BBC»
selon le quartier et le type d'assainissement.191
Figure 60:
Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et le
branchement en eau 192
Figure 61: Répartition des logements de
«BBC» selon le quartier et le branchement au réseau
d'électricité 192
Figure 62: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et l'équipement en cuisine 193
Figure 63: Répartition des logements de «BBC» selon le quartier et l'équipement en
bain/douche. 194
Figure 64: Répartition des
ménages de «BBC» selon le quartier et le statut d'occupation
du
logement. 194
Figure 65: Répartition des ménages
de «BBC» selon le quartier et le mode d'acquisition du
logement. 195
Figure 66: Répartition des
ménages de «BBC» selon le quartier et le mode de financement
du
logement. 197
Figure 67: Répartition des ménages de «BBC» selon l'année d'acquisition de la parcelle. 197
Figure 68: Répartition des acquisitions des parcelles selon l'année et le prix 198
Figure 69: Répartition des logements de «BBC» selon Le quartier et l'année de construction.
198
Figure 70: Répartition des enquêtés selon l'opinion relatif au rôle du représentant local 205
Figure 71: Répartition des enquêtés selon le critère du vote pour le représentant communal 205
Figure 72: Répartition des enquêtés selon la réponse à la question: quel est le nom des travaux
en cours dans le quartier? 210
Figure 73: Répartition
des enquêtés selon la réponse à la question:
à quel niveau a été décidée
cette intervention? 210
Figure 74: Répartition des
ménages de«BBC» s'approvisionnant à la BF selon la
distance
parcourue. 212
Figure 75: Répartition des
ménages de«BBC» s'approvisionnant à la BF selon le
volume d'eau
rapporté par jour. 214
Figure 76: Répartition des ménages s'approvisionnant à la BF selon la taille du ménage et le
volume d'eau rapporté par jour. 214
Figure 77:
Répartition des ménages s'approvisionnant à la BF selon la
taille du ménage et le
volume d'eau rapporté par jour. 215
Figure 78:
Répartition des logements de «BBC» raccordés au
réseau d'eau potable selon l'année
de branchement 217
Figure 79: Répartition des engagements pour frais de branchement au 218
Figure 80: Répartition des CMs selon le type d'activité et le moyen de 220
Figure 81: Répartition des enquêtés selon l'appréciation du montant des frais de branchement au
réseau d'EP. 220
Figure 82: Répartition des
enquêtés selon l'appréciation des montant des factures
de
consommation d'EP. 221
Photos 1 : Situation de la ville de safi. 29
Photos 2: Safi au début du XX siècle. 30
Photos 3: Vue aérienne de la ville de Safi. 32
Photos 4: Falaise Amouni 33
Photos 5: Complexe chimique de l'OCP 35
Photos 6: Structure urbaine de la ville de Safi. 36
Photos 7: Vestige d'une conserverie de poisson à Safi 45
Photos 8: Environnement naturel et pollution de Safi 47
Photos 9: Le lac artificiel de Safi 60
Photos 10: le siége de la RADEES 85
Photos 11: Manifestants devant la RADEES réclamant l'amélioration du service d'EP 95
Photos 12: Manifestation tenue le 11/12/2006 contre l'augmentation des montants des factures
d'eau à Safi 98
Photos 13: Manifestation devant la RADEES le 11/10/2007 99
Photos 14: Situation des quartiers « BBC » dans la ville de Safi 139
Photos 15: les quartiers composant « BBC »: Benzina, Bouregba et Chaâba 139
Photos 16: Travaux de terrassement devant un logement sommaire de Bouregba. 158
Photos 17: Installation des CMs dans les trois quartiers de«BBC». 178
Photos 18: Elevage de bovins par un ménage du quartier Bouregba 183
Photos 19: un cheval de trait, moyen de revenu d'un CM de Benzina 183
Photos 20: Fosse sceptique d'un logement de Chaâba 190
Photos 21: travaux d'équipement du quartier Bouregba en réseau d'EP 191
Photos 22: Logements de Bouregba raccordés au réseau d'électricité. 193
Photos 23: logements sommaires de« BBC » équipés en services de base 200
Photos 24: Rue de Bouregba après équipement en réseau d'eau potable, d'électricité et dallage.
200
Photos 25: Un garçon du quartier Chaâba chargé de la corvée d'eau 213
Photos 26: Des femmes et des enfants faisant la lessive à la BF de « BBC » 214
Carte 1: Carte des contraintes physiques et techniques d'urbanisation de Safi 34
Carte 2: Le SDAU de Safi 38
Carte 3: Carte d'utilisation du sol (SDAU de Safi). 41
Carte 4: Carte des réseaux urbains du Maroc. 46
Carte 5: Zone d'action de l'agence de bassin hydraulique de l'Oum Er Rbia. 55
Carte 6: Situation des barrages Al Massira et Imfout. 57
Carte 7: Carte d'alimentation de Safi en EP 83
Plan 1: Plan altimetrique de la station Aïn Thami 61
Plan 2: Plan altimétrique de l'ensemble de production de Takabrote. 62
Plan 3: Plan altimétrique d'alimentation en eau potable de la ville de safi. 90
Plan 4: Plan de restructuration des trois quartiers « BBC » 156
Ouvrages :
ALI SEDJARI. "Administration, gouvernance et décision publique ".Ed. L'Harmattan, 2004.
BEATRICE ALLAIN-EL MANSOURI. " L'eau et la ville au Maroc, Rabat-Salé et sa périphérie ".Ed. L'Harmattan, 2001.
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Articles :
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Sites :
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· www.oieau (office international de l'eau)
· www.GEA (Le Laboratoire Gestion de l'Eau et de l'Assainissement de l'ENGREF (Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts.France)
· www.SEE.ma (secrétariat d'Etat chargée de l'eau)