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La trame conjugale: analyse du couple par l'utilisation du téléphone portable dans la ville de Cotonou

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par Abla Démagbé MAHOUGBE
Université d'Abomey Calavi - Maitrise en sociologie-anthropologie 2010
  

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1-4 JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Nous avons choisi de travailler sur la trame conjugale en analysant le couple par l'utilisation du téléphone portable compte tenu de la place importante du couple en matière de famille. La famille et non le travail ; la sociologie du téléphone devant s'articuler avec d'autres domaines de la sociologie notamment la sociologie de la famille, la sociologie du travail (FLICHY 1969) ; parce que la famille occupe une place inconditionnelle dans la société.

En effet, les relations de couple ont cette particularité que l'essentiel est caché et doit le rester pour les principaux intéressés. Il est donc nécessaire de mettre au point un instrument d'investigation, notamment pour s'infiltrer dans les plis profonds de la trame conjugale. Le téléphone portable constitue un tel instrument, sans doute l'instrument idéal. Il est présent partout et à chaque instant, porteur de signification très riches.

La piste du téléphone portable permet de découvrir un paysage conjugal insolite ; où les gestes disent le contraire des mots et les mots le contraire des pensées ; où la parole est une façon de se taire et le silence une façon de parler ; où le rire et les larmes portent un message identique ; où les deux vies de l'homme créent une culpabilité sociale individuellement ressentie.

La piste du téléphone portable permet aussi de constater que ce paysage est en pleine recomposition, notamment au début : le couple ne se forme plus comme il y a une ou deux générations. L'intégration conjugale est devenue un processus lent et beaucoup plus complexe. Ce n'est pas un hasard si la réception des appels ou l'achat des cartes de recharge constituent une problématique pour le couple.

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

L'approche méthodologique adoptée au cours de la présente étude s'articule autour de quatre points à savoir : le cadre d'étude ; la nature et la durée de l'étude ; le groupe cible et l'échantillonnage ; les techniques et outils de collecte des données.

2-1- CADRE DE L'ETUDE

Le cadre choisi pour cette étude est la ville de Cotonou vu son caractère cosmopolite. Etant une ville carrefour, elle nous permettra de nous entretenir avec plusieurs catégories d'individus. Cependant, nous nous limiterons au douzième arrondissement car celui-ci enregistre le plus de ménage que les autres, soit 18172 ménages d'après l'analyse du tableau I ci-dessous.

La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s'étend entre le lac Nokoué et l'Océan Atlantique, constitué de sables alluviaux d'environ cinq mètres de hauteur maximale. Elle représente la seule commune du département du Littoral et est limitée au nord par la commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l'Océan Atlantique, à l'Est par la commune de Sèmè-Kpodji et à l'Ouest par celle d'Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79 km2, dont 70% sont situés à l'Ouest du chenal. Les quartiers de l'Est sont reliés à la partie Ouest par trois ponts. A l'Ouest de Cotonou, se trouvent le Port Autonome et l'Aéroport International qui font de la ville, la plus importante porte d'entrée et de sortie du Bénin, tandis que l'Est dispose d'une vaste zone industrielle. Tous ces atouts nous permettront de bien appréhender le sujet.

Tableau I : Répartition de la population par arrondissement

Arrondissements

Nombre de quartiers

Effectif Total

Hommes

Femmes

Nombre de ménages

Taille du ménage

Poids démographie

(%)

01

10

55 413

27 076

28 337

12 176

4,6

8,3

02

12

53 708

26 106

27 602

12 734

4,2

8,1

03

13

59 830

29 157

30 673

13 368

4,5

9,0

04

11

39 012

19 460

19 552

8 938

4,4

5,9

05

15

32 864

16 164

16 700

7 762

4,2

4,9

06

19

71 085

34 684

36 399

16 637

4,3

10,7

07

12

36 158

16 963

19 195

8 410

4,3

5,4

08

8

37 631

17 895

19 736

9 231

4,1

5,7

09

4

61 585

30 095

31 490

14 718

4,2

9,3

10

7

41 806

19 737

22 069

9 535

4,4

6,3

11

13

36 219

17 451

18 768

8 142

4,4

5,4

12

14

76 217

37 191

39 026

18 172

4,2

11,4

13

6

63 572

31 187

32 385

14 523

4,4

9,6

TOTAL

 

665 100

323 168

341 932

154 346

4,3

100

Source: INSAE/RGPH3- Février 2002

Dans la commune de Cotonou, la dominante au niveau des ménages reste encore le modèle de la famille nucléaire (59,6% soit un ménage sur deux) suivi des familles élargies avec 25% des ménages. Un quart des ménages est dirigé par une femme. Trois (03) ménages isolés sur dix (10) et près de sept (07) ménages monoparentaux sur dix (10) ont à leur tête une femme. A cet égard, il faut soulever l'importance numérique de ces ménages monoparentaux (21,1% de l'ensemble des ménages).

Le niveau de revenu intervient essentiellement dans le choix de type de logement et partant du niveau de loyer à payer. L'observation du niveau des revenus des ménages révèle que moins de 15% des ménages gagnent plus de 100 000 FCFA. On dénombre de façon précise 31% des ménages qui ont un revenu compris entre 44 000 et 88 000 FCFA et 25,9% dont le revenu est compris entre 25 000 et 44 000FCFA. On dénombre 22% de ménages gagnant plus de 300000 FCFA mensuellement (Enquête emploi 2002 TBS pour la ville de Cotonou). Ces précisions nous aiderons à mieux apprécier le niveau économique de ces acteurs afin de mieux appréhender l'influence de l'achat des cartes de recharges sur les dépenses conjugales.

Par ailleurs, d'après les résultats de l'étude sur l'« utilisation et perception des technologies de l'information et de la communication au Benin» (INSAE, 2006), près de 97% de la population utilise le téléphone conventionnel fixe pour communiquer. Par contre, seulement 9,2% de ceux qui utilisent le téléphone fixe disposent d'un abonnement à domicile. Les télécentres sont donc le principal lieu d'accès au téléphone fixe. Les faibles taux sont enregistrés dans l'Atacora (28,6%), Donga (30,9%), Alibori (32,0%), Borgou (48,2%) et le Couffo (46,1%). De cette étude monographique, nous pouvons dire que avant l'entrée des GSM au Benin, la communication se faisait par l'entremise du téléphone fixe filaire sans oublier le service postal qui aidait la population a envoyer des lettres a leur proches.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon