1.1.2. Aspects démographiques et Socio-culturels
Toute étude démographique menée dans le
cadre spatial de la RDC trouve ses limites dans la cohérence et la
fiabilité des sources statistiques.
Les recensements administratifs publiés annuellement
par les services publics présentent une fiabilité faible à
part le seul recensement scientifique organisé sous l'égide du
PNUD en 1984.
Les taux de fécondité et de mortalité sont
mal connus et tout l'aspect des mouvements migratoires demeure à peu
près absent des statistiques officielles.
Néanmoins, l'analyse démographique quantitative
du Sud-Kivu permet de dégager les tendances à la croissance
soutenue d'une population dont la répartition spatiale augure des grands
problèmes d'investissements sociaux et d'aménagement du
territoire.
Tableau N°3 : Densité de la population du Sud
Kivu par territoire en 2007
Ville/Territoire
|
Nombre d'habitants
|
Superficie (en Km2)
|
Nombre d'habitants par Km2
|
|
|
|
|
Bukavu
|
583.455
|
60 Km2
|
9.724,25
|
Fizi
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450.036
|
15.786 Km2
|
28,50
|
Idjwi
|
159.847
|
681 Km2
|
234,72
|
Kabare
|
515.290
|
1.960 Km2
|
262,90
|
Kalehe
|
476.339
|
5.707 Km2
|
83,46
|
Mwenga
|
538.945
|
11.172 Km2
|
48,24
|
Shabunda
|
708.346
|
25.216 Km2
|
28,09
|
Uvira
|
451.649
|
3.148 Km2
|
143,47
|
Walungu
|
567.756
|
1.800 Km2
|
315,42
|
Total Sud Kivu
|
4.451.663
|
66.814 Km2
|
66,62
|
Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de
l'Intérieur, décentralisation et
sécurité.
De l'analyse de ce tableau se dégage le fait que la
population du Sud-Kivu présente de fortes inégalités dans
sa répartition spatiale. Au sein des milieux ruraux, des noyaux de
densités démographiques très élevées
rivalisent avec des vastes régions faiblement peuplées.
Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi qui concentrent
78,08 % de la superficie provinciale ne sont occupés que par 38,12% de
la population du Sud - Kivu alors que ceux de Kabare, Walungu, Idjwi et Kalehe,
représentant 15 % du territoire, sont occupés par 38,61% de la
population provinciale.
Au cours de l'année 2007, 86,90% de la population du Sud
Kivu a vécu en milieu rural.
Il est donc clair que le Sud-Kivu se caractérise par
des fortes concentrations des populations dans sa partie montagneuse
située au Nord de son territoire tandis que les zones forestières
des basses terres du sud sont faiblement peuplées.
Les populations du Sud Kivu peuvent faire globalement l'objet
d'un regroupement en deux grandes familles. Une majorité
constituée des bantous pastoraux inter-lacustres se distinguant par une
organisation politique centralisée et contrôlée par une
classe dirigeante dont les chefs sont maîtres de la terre, des biens et
des hommes ; et une seconde grande famille constituée de bantous se
caractérisant par des groupes ethniques ne possédant pas
d'organisation centralisée et fonctionnant davantage en des petits
groupes (Mastaki, op.cit).
Le Swahili est la principale langue nationale parlée au
Sud-Kivu. Cependant, à coté, il y a diverses langues
vernaculaires. Le tableau ci-dessous en reprend quelques unes.
Tableau N° 4 : Quelques langues vernaculaires
parlées dans les territoires du Sud Kivu
Territoire
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Langues vernaculaires
|
Fizi
|
Kibembe, Kizoba, Kibwari, Masanze, Kibuyu, Kinyindu,
kinyarwanda,
|
Idjwi
|
Kihavu, Kinyarwanda, Kimbuti
|
Kabare
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Mashi, Kitembo, Kirega, Kimbuti
|
Kalehe
|
Kitembo, Kimbuti, Kihavu, Kirongeronge, Mashi, Kinyarwanda
|
Mwenga
|
Kirega, Kibembe, Kinyindu, Mashi, Kinyarwanda
|
Shabunda
|
Kirega, Kitembo, Kikwami, Kisongola, Kizimba
|
Uvira
|
Kivira, Kifuliru, Kinyarwanda, Kirundi, Kizoba, Kinyindu,
Kibembe
|
Walungu
|
Mashi, Kirega, Kifuliru
|
Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de
l'Intérieur, décentralisation et sécurité,
2007.
La position géographique de la province du Sud Kivu
fait d'elle une terre d'accueil de prédilection pour les immigrants
venant des pays voisins. Au delà de ces migrations en provenance des
pays voisins, il existe des migrations internes à la province qui sont
soit dues à l'identification des nouvelles zones minières et
notamment aurifères, à la quête de terres à cultiver
pour les habitants des zones densément peuplées, à
l'insécurité ainsi qu'à un fort mouvement
d'exode rural étant donné la détérioration des
conditions de vie à la campagne ces dernières années.
Ces migrations demeurent néanmoins très peu connues
étant donné l'absence actuelle d`études
démographiques organisées au sein de la province.
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