Problématique de financement du secteur agricole dans la province du Sud kivu( Télécharger le fichier original )par Safanto LUKENDO BULONGO Université Ouverte Campus de Bukavu - Licence en Gestion et Administration des Projets 2008 |
Source : Jean Luc MASTAKI (2006, Page 41) b). Précipitations Durant la période allant de 2001 à 2005, la province du Sud Kivu a enregistré des précipitations moyennes annuelles de 1211,1mm d'eau. La moyenne mensuelle des précipitations a été évaluée à 101,6mm d'eau, avec 3 jours sec. Tableau N° 2 : Précipitations moyennes mensuelles au cours de la période allant de 2001 à 2005 au Sud Kivu.
Source : Analyse du Rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu De ce tableau, il se dégage le fait que la province du sud Kivu connaît des fortes précipitations au cours du mois de janvier et une sécheresse accrue au mois de juillet. Les faibles précipitations sont observées au cours de la période allant de Mai à Août, tandis que les fortes précipitations sont enregistrées au cours de la période allant de Novembre à mars.
Jean Luc MASTAKI (2006 op cit.) note que, la complexité des sols du Sud Kivu rend très malaisée leur description de façon succincte. Cette complexité provient de la variété des roches mères, des climats, des altitudes et du relief. On pourrait néanmoins les classifier en trois grands groupes : les sols volcaniques récents superficiels et très fertiles, les sols des plaines alluviales à fertilité moyenne et les sols des roches anciennes à fertilité variant entre moyenne et très bonne. Jean Luc MASTAKI (2006 op cit.) estime que sur base de la concentration en aluminium, on peut mettre en évidence cinq principaux types de sols correspondant à des zones agro - pédologiques homogènes au Sud- Kivu : - Les sols du champ volcanique Tshibinda-Tshibati : Ce sont des sols argileux avec horizon humifère souvent épais lorsque l'érosion est faible ou absente. Ils sont bien pourvus en matière organique et la teneur en azote total est élevée. Ils ont un très bon potentiel de production de façon continue mais l'azote devient un facteur limitant avec l'exploitation prolongée. - Les sols de moyenne altitude au niveau du lac Kivu : Ces sols sont aussi argileux, légèrement acides souvent pauvres en matière organique et pour lesquels un apport en phosphore est nécessaire en vue de rendements plus élevés. - Les sols de haute altitude à l'Ouest du lac Kivu et ceux de Walungu : Il s'agit des sols avec des teneurs relativement élevées en aluminium, faibles en cations basiques et en phosphore assimilable pour lesquels la matière organique est moyenne. Ces sols nécessitent un apport minéral ou organique accompagné d'une dose de calcaire en quantité suffisante pour déprimer le taux toxique d'aluminium. - Les sols de la plaine de la Ruzizi : Ils sont sableux avec des taux variables d'argiles généralement faibles en matière organique et phosphore assimilable avec risque de salinité à proximité de la rivière Ruzizi. 1.1.2. Aspects démographiques et Socio-culturelsToute étude démographique menée dans le cadre spatial de la RDC trouve ses limites dans la cohérence et la fiabilité des sources statistiques. Les recensements administratifs publiés annuellement par les services publics présentent une fiabilité faible à part le seul recensement scientifique organisé sous l'égide du PNUD en 1984. Les taux de fécondité et de mortalité sont mal connus et tout l'aspect des mouvements migratoires demeure à peu près absent des statistiques officielles. Néanmoins, l'analyse démographique quantitative du Sud-Kivu permet de dégager les tendances à la croissance soutenue d'une population dont la répartition spatiale augure des grands problèmes d'investissements sociaux et d'aménagement du territoire. Tableau N°3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007
Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité. De l'analyse de ce tableau se dégage le fait que la population du Sud-Kivu présente de fortes inégalités dans sa répartition spatiale. Au sein des milieux ruraux, des noyaux de densités démographiques très élevées rivalisent avec des vastes régions faiblement peuplées. Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi qui concentrent 78,08 % de la superficie provinciale ne sont occupés que par 38,12% de la population du Sud - Kivu alors que ceux de Kabare, Walungu, Idjwi et Kalehe, représentant 15 % du territoire, sont occupés par 38,61% de la population provinciale. Au cours de l'année 2007, 86,90% de la population du Sud Kivu a vécu en milieu rural. Il est donc clair que le Sud-Kivu se caractérise par des fortes concentrations des populations dans sa partie montagneuse située au Nord de son territoire tandis que les zones forestières des basses terres du sud sont faiblement peuplées. Les populations du Sud Kivu peuvent faire globalement l'objet d'un regroupement en deux grandes familles. Une majorité constituée des bantous pastoraux inter-lacustres se distinguant par une organisation politique centralisée et contrôlée par une classe dirigeante dont les chefs sont maîtres de la terre, des biens et des hommes ; et une seconde grande famille constituée de bantous se caractérisant par des groupes ethniques ne possédant pas d'organisation centralisée et fonctionnant davantage en des petits groupes (Mastaki, op.cit). Le Swahili est la principale langue nationale parlée au Sud-Kivu. Cependant, à coté, il y a diverses langues vernaculaires. Le tableau ci-dessous en reprend quelques unes. Tableau N° 4 : Quelques langues vernaculaires parlées dans les territoires du Sud Kivu
Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, 2007. La position géographique de la province du Sud Kivu fait d'elle une terre d'accueil de prédilection pour les immigrants venant des pays voisins. Au delà de ces migrations en provenance des pays voisins, il existe des migrations internes à la province qui sont soit dues à l'identification des nouvelles zones minières et notamment aurifères, à la quête de terres à cultiver pour les habitants des zones densément peuplées, à l'insécurité ainsi qu'à un fort mouvement d'exode rural étant donné la détérioration des conditions de vie à la campagne ces dernières années. Ces migrations demeurent néanmoins très peu connues étant donné l'absence actuelle d`études démographiques organisées au sein de la province. 1.1.3. Aspects administratifs et politiquesDepuis décembre 2006, la province du Sud Kivu s'est dotée des institutions politiques ci-dessous : - Une Assemblée provinciale constituée de 36 membres appelés « députés provinciaux » élus au suffrage universel direct. - Un Gouvernement provincial dirigé par Un Gouverneur de
province et Un Vice Au niveau national, la province du Sud Kivu est représentée par 35 députés nationaux et de 4 sénateurs. Les premiers ont été élus au suffrage universel direct, tandis que les seconds l'ont été par l'assemblée provinciale. Du point de vue administratif, la province du Sud-Kivu est subdivisée en neuf entités administratives comprenant huit territoires (Fizi, Idjwi, Kabare, Kalehe, Mwenga, Shabunda, Uvira et Walungu) et la ville de Bukavu. La ville de Bukavu constitue le chef-lieu de la province du Sud Kivu. Les territoires sont subdivisés en collectivités (secteurs ou chefferies) et la ville en commune, comme le démontre le tableau ci-dessous. Tableau N° 5 : Subdivision administrative de la province du Sud Kivu
Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, 2007. 1.1.4. Aspects économiques L'économie de la province du Sud Kivu repose actuellement en grande partie sur les exportations des produits miniers (or, coltan, cassitérite,etc), du thé noir, du café et de la quinquina et ses dérivés (telles la quinine, la totaquina, etc) et sur les importations aussi bien des produits vivriers que des produits manufacturiers. Il y a, cependant, lieu de noter que le Sud Kivu a connu une déstabilisation économique grave suite aux événements de guerre qui ont engendré la destruction des infrastructures sociales de base, ainsi que des unités de production. Le non encadrement et non appui aux opérateurs économiques entraînent une très faible capacité de production dans tous les secteurs de la vie économique (agriculture, élevage, pêche, production minière, etc) ; le manque de suivi ou de contrôle de prix, l'absence des statistiques économiques, la perméabilité des frontières facilitant la fraude fiscale; le dysfonctionnement voire la désarticulation totale de systèmes bancaires en ce qui concerne la monnaie fiduciaire et scripturale,... sont autant des problèmes auxquels l'économie du Sud Kivu est confronté. (DSCRP/Sud Kivu, 2007) 1.2. Production et potentialités agricoles du Sud Kivu1.2.1. Production agricole du Sud KivuLa production agricole comme toute activité économique dépend de la disponibilité des facteurs de production classiques que sont le travail, le capital et la terre. La spécificité du secteur agricole peut être appréhendée à travers ses liens étroits avec les ressources naturelles notamment la terre et l'eau. Tableau N° 6 : Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) et superficie emblavée de 2001 à 2006
Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 CULTURES INDUSTRIELLES
Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 De l'analyse de ce tableau se dégage le fait qu'en dépit de la situation de guerre qu'a connu la province du Sud Kivu, les activités de production agricole ont connu des perturbations certes mais n'ont pas été abandonnées. Ces statistiques constituent une preuve irréfutable. 1.2.2. Potentialités et vocation agricole du Sud KivuLa province du Sud Kivu est une province aux potentialités et vocations agricole inouïes. Cette affirmation trouve son fondement de l'observation des aspects agroécologiques, du climat, des sols, des précipitations, de la disponibilité du sol, de la potentialité vivrière de ses territoires ruraux et en fin de la disponibilité de la main d'oeuvre agricole. 1.2.2.1. Conditions Agro-écologiques du Sud Kivu Les conditions agro écologiques font de la province du Sud Kivu une zone aux potentialités agricoles inouïes. En effet, la province du Sud Kivu est subdivisée en six zones agro écologiques qui peuvent être classées en trois groupes en fonction de leur altitude ; à savoir : la basse altitude, la moyenne altitude et la haute altitude. TABLEAU N°7 : Zones agro-écologiques du Sud Kivu
Légende PLV = Exprime le nombre des jours des pluies durant la saison culturale, ce qui influe sur la période du Cycle végétatif. Source : Analyse du Rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu 1.2.2.2. Calendrier agricole du Sud Kivu La province du Sud Kivu est une zone à vocation agricole par excellence. Les activités agricoles y sont pratiquées durant toute l'années. Le Calendrier agricole de la province du Sud Kivu, tiré du rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu en est une illustration. Tableau N° 8: Calendrier Agricole de la province du Sud Kivu
Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 N.B. - Les territoires dans lesquels il existe des terrains marécageux, les cultures légumineuses telles que le haricot et les légumes se font trois fois par an. La troisième saison, appelée « saison C », a lieu durant la saison sèche. Au cours de cette période les cultures se font sur les marais drainés. - Légende : * R = Récolte ; D = défrichement ; L = Labour ; P = Plantation ; E = Entretien ; S = Semis 1.2.2.3. Potentialités agricoles des entités administratives rurales du Sud Kivu Les entités administratives rurales du Sud Kivu connaissent d'énormes problèmes qui empêchent l'utilisation optimale de leurs potentialités. En effet, dans l'optique de promouvoir l'agriculture, il y a lieu de capitaliser les potentialités suivantes : - Près de 87 % de la population du Sud Kivu est paysanne et vit de l'agriculture; il existe donc une importante disponibilité de la main d'oeuvre pour les activités agricoles. Les femmes constituent une part très importante de cette main d'oeuvre. - Les connaissances et savoir-faire endogènes en l'agriculture, surtout chez les femmes. - La diversité climatique et des reliefs permettent aussi une diversification de la production agricole. Il pleut presque toute l'année sur l'étendue de la province; - La disponibilité des terres cultivables malgré la réduction sensible de leur fertilité; - L'existence d'un important mouvement associatif qui est opérationnel et qui assure l'accompagnement technique et institutionnel des producteurs/-trices; - L'existence de certaines infrastructures agricoles malgré leur état délabré; - L'existence de certaines potentialités naturelles: les cours d'eau utiles aux activités agricoles et à l'électrification ; les forêts ; etc. Le tableau ci-dessous met en luminaire les potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu Tableau N° 9: Potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu
Source : Analyse rapport SNRDA 1997 - Légende : a : arachide e : maïs i : sorgho m: riz irrigué b : bananes f : patate douce j : manioc n : petit pois c : haricots g : riz pluvial k : légumes d : Ignames h : soja l : pomme de terre 1.2.2.4. Disponibilité des terres pour les cultures La disponibilité des terres constitue un des atouts agricoles majeurs que possède la province du Sud Kivu. En effet, l'analyse du « Tableau 3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007 » nous renseigne que la province du Sud Kivu connaît une densité moyenne de 66,62 habitants par km2. Cependant, il s'observe au sein de la province, une répartition inégale de la population dans les territoires. En effet, comme souligné précédemment, les territoires de Mwenga, Fizi et Shabunda habités par 38,12% de la population occupe 78,08% de la superficie de la province. 1.2.3. Le secteur agricole moteur du développement socio-économique du Sud KivuL'agriculture en province du Sud Kivu est essentiellement dominée par des exploitations de type familial et de petite taille. Celles-ci produisent avec des techniques rudimentaires une diversité de cultures vivrières, horticoles et de rente. Près de 87 % de sa population vit en milieu rural et dépend en majorité de l'activité agricole. Néanmoins, il existe un secteur moderne exploitant des fermes agricoles avec des moyens de production relativement importants. Il a été affaibli par la politique de nationalisation des terres qui a entraîné l'abandon de plusieurs fermes. Dans l'optique de la relance de l'économie du Sud Kivu, l'agriculture devra être considérée comme le moteur de la croissance étant donné l'importance des potentialités agricoles dont regorgent la province et les matières premières qu'elle est en mesure de fournir aux industries agro-alimentaires et autres. C'est dans cet ordre d'idées que nous estimons qu'il serait important de définir et de mettre en oeuvre, des stratégies cohérentes d'appui au secteur agricole. Ces stratégies doivent s'accompagner d'évaluations périodiques reposant sur la disponibilité des données fiables et régulièrement actualisées. Ainsi, on pourra non seulement nourrir sainement la population du Sud Kivu et ses environs mais aussi revitaliser l'emploi agricole et par ricochet résorber le chômage en milieu rural et freiner l'exode rural. Conclusion partielleLa province du Sud Kivu de part ses aspects physiques, démographiques et socioculturels, administratifs et politiques, économiques, et la diversité de ses productions et potentialités agricoles offre des conditions propices au développement du secteur agricole. Leur capitalisation reste cependant un défit majeur à relever. Chapitre 2 : ANALYSE DU FINANCEMENT DU
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Source : GAMF, bulletin AKIBA, N° 002 juin 2008
Pourtant, plusieurs faits probants motivent l'observance d'une attention particulière en faveur du secteur agricole pour ce qui concerne le financement. Il s'agit notamment :
L'analyse du contexte de la province du Sud Kivu permet de déceler des facteurs de motivation en faveur du financement du secteur agricole. Il s'agit entre autres :
· la reprise de la coopération entre la République Démocratique du Congo et les Institutions de Bretten Words (FMI et BM) ;
· l'annonce de la crise alimentaire mondiale et l'engagement des Etats à y faire face ;
· la problématique de réchauffement climatique et la perception des manifestations des perturbations climatiques au Sud Kivu;
· Les calamités (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier), sachant que le manioc et le bananier constituent les principales cultures vivrières pour la population du Sud Kivu (la première pour les territoires de Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi ; et la seconde pour les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe et Idjwi)
· La décision des plusieurs pays exportateurs des produits agricoles vivriers d'affecter une bonne partie de leur production agricole vivrière (notamment le riz, la canne à sucre, le soja,...) à la fabrication du bio-carburant afin de faire face à la montée du prix du pétro-carburant.
· L'effervescence au Sud Kivu des acteurs financiers et des systèmes financiers décentralisés ;
· La guerre a conduit à la perturbation des activités agricoles causant ainsi la destruction des champs et la perte des intrants agricoles.
· La nécessité pour les agricultures familiales au Sud Kivu de s'intensifier, de se moderniser, de financer l'innovation technique et organisationnelle afin de faire face à la mondialisation et à la croissance démographique.
· L'attribution de concession minière (118 titres miniers accordés). L'exploitation effective de ces concessions minières va réduire sensiblement les espaces de culture mais également priver le secteur agricole d'une partie de sa main d'oeuvre.
2.1.1.2. Les opportunités de financement
La province du Sud Kivu a en face d'elle tout un éventail d'opportunités duquel on peut citer :
* le démarrage, depuis 2007, du programme d'Appui au Secteur de Micro finance en République Démocratique du Congo, en sigle PASMIF-RDC, dont l'objectif est d'appuyer l'élaboration d'une stratégie nationale de micro finance par la mise en place des cadres de concertation adaptés ; de développer un cadre économique, légal, réglementaire pour sécuriser le secteur ; et de développer une offre pérenne assurée par les IMF professionnelles, viables et bien structurées.
* la reprise de la coopération entre la République Démocratique du Congo et les Institutions de Bretten Words (FMI et BM) ;
* L'institution du Fonds de promotion de la Microfinance (FPM).
* La prise au sérieux par l'Etat congolais des menaces d'une crise alimentaire mondiale et son engagement à y faire face en allouant plus de budget au secteur agricole.
* L'existence au Sud Kivu des acteurs financiers et des systèmes financiers décentralisés qui appuient minime soit - il le secteur agricole.
* La reprise, bien que timide, des activités des institutions bancaires en province du Sud Kivu
* Effervescence des institutions financières décentralisées (COOPEC et IMF) au Sud Kivu.
2.1.1.3. Prédominance du secteur agricole par les agriculteurs (agriculture familiale)
La production agricole (vivrière, maraîchère, fruitière et industrielle) du Sud Kivu est entre les mains des exploitations de prédominance traditionnelle, familiale, et de petite taille (les ménages).
Tableau N° 11: Ménages agricoles au Sud Kivu de 2001 à 2006
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Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 Cultures industrielles
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Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006
L'observance des réalités de terrain confrontées aux différentes théories et expériences sur le financement du secteur agricole nous permet de dégager un certain nombre d'obstacles auxquels l'on ferait face dans le financement du secteur agricole au Sud Kivu. Il s'agit notamment :
- La dispersion de la clientèle rurale ;
- Le mauvais état de routes et surtout des routes de desserte agricole ;
- La faible expérience des acteurs financiers dans le domaine de financement du secteur agricole. En effet, beaucoup d'acteurs risqueraient de faire une simple extension des activités de crédit commerce ou petit commerce au secteur agricole ;
- Le caractère saisonnier de l'agriculture. Dans la plupart de cas, les organisations de crédit admettent des modalités de remboursement de crédit qui ne cadrent pas avec les réalités du secteur agricole ; notamment, l'échéance de remboursement qui ne dépasse pas 6 mois et le fait de rembourser le crédit (le capital) en tranches ;
- Les risques relatifs à la production, au marché et au prix ;
- Le risque de type « aléa moral » dans des milieux de crédit. Il y a risque que les clients en milieu rural confondent le crédit agricole en un don puisque ce dernier constitue une innovation dans plusieurs territoires ;
- Au vu du niveau d'analphabétisme en milieu rural du Sud Kivu, il y a lieu de craindre pour les capacités de gestion de crédit de la part des populations rurales ainsi que de leurs capacités à monter des projets bancables et de gérer avec efficience et efficacité une exploitation agricole.
- Des pratiques culturales inappropriées. Ceci pourrait influer sur la production agricole et ainsi placer le paysan dans l'incapacité d'honorer à ses engagements;
- Problèmes fonciers notamment dans le Kivu montagneux (constitué par les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe, et Idjwi) où en moyenne le ménage agricole a moins de 30 ares de terrain ;
- Manque de main d'oeuvre agricole notamment dans la partie dite le Kivu forestier (constitué des territoires de Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi) ;
- Le changement climatique produisant des perturbations du calendrier agricole risquent de peser lourdement sur la production agricole et par conséquent sur la capacité pour les clients à rembourser le crédit ;
- Les calamités pour certaines cultures (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier) ;
- Le non entretien des infrastructures d'irrigation notamment dans la plaine de la Ruzizi où elles existent ;
- L'insécurité persistante en milieu rural.
L'Etat congolais a toujours déclaré, le secteur agricole comme étant la priorité des priorités. Le Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010 note : « Parmi les secteurs prioritaires retenus dans le Programme Triennal Minimum 1999-2001 figurent ceux de l'agriculture et du développement rural. Le gouvernement est convaincu que l'agriculture peut se développer rapidement et soutenir une croissance rapide à terme, en raison essentiellement des potentialités identifiées et du faible niveau d'utilisation des capacités existantes. Par ailleurs, depuis la chute du secteur des mines, l'agriculture détient la plus forte pondération dans la formation du PIB. Sa contribution à celle-ci est montée de 30 % en 1985- 1992 à 52 % en 1995 grâce surtout à la progression de la production vivrière. La stratégie nationale de développement, repose donc principalement sur le relèvement du secteur agricole qui en est devenu le moteur. La sécurité alimentaire, l'accès à une alimentation suffisante, saine et équilibrée, le développement de l'agro-industrie, l'amélioration de la compétitivité des produits locaux constituent des objectifs assignés au programme de développement du secteur agricole ».
Pourtant, en regardant de près, nous constatons que dans les faits, ce secteur ne bénéficie pas d'autant d'attention qu'on le prétend. Rien qu'à travers le Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010 sus dit, il y a lieu de noter que l'enveloppe allouée à ce secteur ne traduit pas la volonté du Gouvernement de la République Démocratique du Congo de faire du Secteur agricole ce qu'il veut de lui. Pour une enveloppe de total de 12.681,4 millions de USD, l'agriculture ne bénéficie que de 925 millions de dollars soit 7,2% du coût total du dit programme.
Cette situation traduit également la réalité de la province du Sud Kivu. En effet, de l'analyse du Programme Quinquennal 2007 - 2011 du Gouvernement provincial du Sud Kivu, il y a lieu de noter que le diagnostic global de la province du Sud Kivu met en exergue, pour ce qui est du secteur économique dont fait partir le secteur agricole, entre autres les faits suivants : « une très faible capacité de production ; une absence totale des structures efficaces d'appui et d'encadrement (économique) aux ménages ; des infrastructures économiques délabrées, en particulier les voies de communication ; le secteur des industries agro-alimentaires (rizières, huileries, laiteries,... ) est complètement sinistré ; faible revenus monétaires des producteurs, faute de structures de stockage, de conservation, de zones excédentaires vers les lieux de grande consommation ; dysfonctionnement voire désarticulation totale du système bancaire en ce qui concerne la monnaie tant fiduciaire que scripturale. » ; et clôt ce paragraphe par cette conclusion : « ... Votre gouvernement provincial compte développer dans ce secteur une stratégie s'appuyant sur les micro entreprises mais aussi un développement qui donne priorité au monde rural qui regorge 70% de la population »,
Cet exposé de motif traduit effectivement la conscience et la volonté du Gouvernement provincial d'appuyer le Secteur économique dont fait partie le secteur agricole.
Cependant, l'analyse des Prévisions budgétaires corrigées de l'exercice 2007 présenté et défendu par le Gouvernement provincial à l'Assemblée Provincial en juillet 2007, nous fourni les renseignements repris dans les tableaux N°12 et N°13 cidessous :
Tableau N°12 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Semences et fertilisants
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Taux de Change : 560 FC/ 1$
Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007, Page 50.
Tableau N°13 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux
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Statistiques éléments générateurs des dépenses :
Définition éléments générateurs des dépenses : Acquisition d'équipements agrosylvo-pastoraux Prévision en 2007 : 52.412.554,05 FC
Commentaires : Dans le souci de promouvoir l'agriculture et l'élevage en appuyant les populations rurales et organisations communautaires dans la province du Sud Kivu, le Gouvernement provincial interviendra dans l'achat des équipements agrosylvo-pastoraux à hauteur de 52.412.554,05 FC
Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007, Page 94.
L'analyse de ces deux tableaux nous amène aux constats suivants :
- Aucun Franc Congolais n'a été alloué par la Province du Sud pour le soutien des agriculteurs et pisciculteurs en semences et autres fertilisants durant la période allant de 2004 à 2007. Aussi, tout au long de cette période, aucun appui en équipements agro-sylvo-pastoraux n'a été accordé, par la Province, aux populations rurales et organisations communautaires pour promouvoir l'agriculture et l'élevage en province.
- La part du budget prévue pour les Semences et fertilisants (15.000.000 FC, soit 26.785,71$US) et pour l'Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux (52.412.554,05 FC soit 93.593,84$US) représente 67.412.554,05FC pour une prévision budgétaire globale de 13.962.366.727,28FC soit 0,48%.
- Comparées à la part du budget prévu pour les Frais de mission à l'intérieur (de la province ; cfr Article 58, littéra 31, page 75, des prévisions budgétaires de l'Exercice 2007) dont le coût est évalué à 37.142.675 FC (soit 66.326,20 $US), la part allouée aux Semences et fertilisants (15.000.000 FC, soit 26.785,71$US) représente 40% (du coût des frais de mission à l'Intérieur de la province)
En examinant les Prévisions budgétaires de l'Exercice 2008 qui ont été soumis à l'Assemblée Provinciale pour adoption en septembre 2007, il se dégage, en lumière des lignes budgétaires se rapportant à l'agriculture, ce qui suit :
Tableau N°14 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques
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Prévision en 2008 : 30.000.000 FC
Commentaires : Dans le cadre de l'accroissement de la production agricole,
l'Exécutif Provincial utilisera un montant de l'ordre de 30.000.000 FC, pour achat
Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits ChimiquesTaux de Change : 500 FC/ 1$
Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 142.
Tableau N°15 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Semences
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Taux de Change : 500 FC/ 1$
Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 145
Tableau N°16 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux
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FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007
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Taux de Change : 500 FC/ 1$
Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 200.
* Constats :
- La part du budget prévue pour : (1) Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques (30.000.000 FC, soit 60.000 $US), (2) semences (43.282.000 FC, soit 86.564 $US), (3) Acquisition des équipements agro-sylvo-pastoraux (254.412.554,05 FC, soit 508.825,10 $US) représente 327.694.554,05 FC (soit 655.389,10 $US) pour un total prévu de 38.408.539.249,02 FC (soit 76.817.078,49 $US) soit 0,85%.
- Comparées à la part du budget prévu pour les Frais de mission à l'intérieur (de la province ; cfr Article 58, littéra 31, page 174 de les prévisions budgétaires de l'Exercice 2008) dont le coût est évalué à 75.652.000 FC, les parts réservées aux (1) Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques (30.000.000 FC, soit 60.000 $US) et (2) semences (43.282.000 FC, soit 86.564 $US) représentent 96% (du coût des frais de mission à l'Intérieur de la province)
De tout ce qui précède, il y a lieu de retenir qu'en province du Sud Kivu, le secteur agricole bénéficie de moins d'attention de la part de l'Exécutif Provincial.
Les investigations menées auprès de la Fédération des Entreprises du Congo au Sud Kivu (F.E.C./Sud Kivu) et des Commerçants pris isolement, nous ont permis de constater qu'aucune Entreprise commerciale ni Commerçant n'accorde des crédits dans le secteur agricoles.
2.2.3.1. Les ONG Locales
Il existe au sud Kivu, des ONG Locales qui exécutent des projets ayant un volet crédit. Ces ONG Locale ne collectent pas l'épargne. Cependant, au regard de l'allocation de leur enveloppe de crédit aux différents secteurs d'activités, il se dégage que la part allouée au secteur agricole reste très faible.
Ce tableau, reprend, à titre indicatif, la part du crédit alloué par des ONG Locales au secteur agricole par rapport à leurs enveloppes globales de crédit.
Tableau N°16 : Crédit alloué par des ONG Locales au secteur agricole par rapport à leurs enveloppes globales de crédit au 31 décembre 2007.
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Source : Nos Enquêtes et Analyse du Bulletin AKIBA N°002 Juin 2008.
L'analyse de ce tableau, nous amène aux constats ci-dessous :
- Les ONG Locales ayant des projets avec un volet crédit, allouent une faible enveloppe en faveur du Secteur Agricole. L'enveloppe moyenne de crédit agricole pour les 9 ONG Locales sur lesquelles nous avons pu collecter les données représente 5,84% de leur enveloppe globale de crédit.
- Les organisations ayant une importante enveloppe globale de crédit, allouent moins de fonds pour le secteur agricole. C'est le cas PAIDEK et PLD chez qui la part du crédit agricole est inférieur à 4%.
- En dépit de la complexité des activités liées au crédit agricole, 4 sur les 9 ONG Locales étudiées (soit 44,44%) allouent plus de 40% de leur enveloppe Globale de Crédit au secteur agricole. Ceci est une preuve d'engagement pour le Crédit agricole. - Cinq sur les 9 ONG Locales étudiées (soit plus de 55,55%) allouent moins de 10% de leur enveloppe globale de crédit au secteur agricole.
- Une ONG Locale affecte la totalité de son enveloppe de crédit au secteur agricole.
2.2.3.2. Les ONG Internationales
Au cours de nos investigations auprès des ONG Internationales nous n'avons pas pu identifier celles qui accordent des crédits pour le secteur agricole de manière spécifique. Nos sources nous ont permis d'entrer en possession des informations sur une (des) ONG Internationale qui offrent des crédits de manière globale. Il s'agit de l'ONG Internationale (( ACTED » dont, selon le Bulletin AKIBA (juin 2008), le solde Encours Crédit au 31 décembre 2007 était évalué à 103.365$US.
Notons cependant que cette enveloppe dessert à la fois les provinces du Sud Kivu et du Katanga.
Au cours de nos enquêtes nous n'avons pas pu identifier des Institutions de Microfinance répondant aux prescrits de la loi (Instruction n°1 aux IMF, mise à jour du 18/12/2005) qui accordent des crédits agricoles.
Nos investigations sur terrain nous ont permis d'assembler des informations sur deux Coopératives qui accordent des crédits agricoles. Le tableau ci-dessous reprend la part du crédit alloué par ces Coopératives au secteur agricole par rapport à leur enveloppe globale de crédit.
Tableau N°17 : Crédit alloué par des Coopératives au secteur agricole par rapport à leur enveloppe globale de crédit au 31 décembre 2007.
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Source : nos enquêtes
L'analyse de ce tableau, nous amène aux constats ci-dessous :
- L'existence des Coopératives qui allouent une partie de leur enveloppe de crédit au secteur agricole. Le crédit agricole bénéficie d'une attention particulière de la part de la FECOPS. Il bénéficie de 75% de son enveloppe de crédit. Tandis que pour la COOPEC KAWA, le secteur agricole ne semble pas être une priorité. Cependant, il bénéficie de 11,32 % de son enveloppe de crédit. ce qui est quand même très encourageant pour une COOPEC (Coopérative d'Epargne et de Crédit).
(( Le secteur agricole est-il opérationnel au Sud Kivu ? ». C'est par cette question que le Gérant d'une des Banques Commerciales basée à Bukavu a introduit son mot
pour nous faire comprendre que l'institution dont il a la charge de gérer n'accorde pas de crédit en faveurs du Secteur agricole. Un autre Gérant d'ajouter « nous veillons scrupuleusement sur la sécurité des crédits que nous accordons. Nous ne pouvons pas nous hasarder à appuyer un secteur sans garanti de sécurité ».
A travers ces deux déclarations, les deux Institutions Bancaires, dont l'effectivité est couverte par la délimitation temporaire et spatiale de notre recherche, traduisent clairement leur non opérationnalité vis-à-vis du Secteur agricole.
De part le nombre qu'il emploie (plus de 80%), son rôle dans la souveraineté alimentaire, ses caractères de mode de vie, d'unité sociale, écologique et culturelle, l'agriculture revêt une importance incommensurable pour le développement de la province du Sud Kivu.
C'est pourquoi, compte tenu de l'importance des risques que comporte ce secteur, se manifestant à travers les lourdes incertitudes tout au long du cycle de production qui va du semis à la vente des récoltes, le secteur agricole est appelé à relever le principal défis consistant à rendre prévisible les revenus agricoles sans distorsion des marchés.
Ainsi, la non prise en compte des signes manifestes d'incertitudes à savoir (1) le fait de compter sur la météo, (2) le fait que la récolte peut être compromise ou endommagée à tout moment, (3) la concurrence accrue dans le contexte de la mondialisation et la faiblesse des prix des produits agricoles, etc ; à travers un mécanisme d'appui englobant les aspects aussi bien d'aider les paysans à avoir des ressources pour exploiter leurs terres de manière moderne que (1) de la défense d'un modèle paysan qui donne priorité à la survie des personnes vivant de l'agriculture plutôt qu'à un modèle purement productiviste, (2) d'aider les paysans à faire entendre leur voix au monde politique ; produira des conséquences fâcheuses sur le développement de la province du Sud Kivu.
Il y a lieu de retenir entre autres conséquences :
- La paupérisation de la population rurale suite à une faible production agricole
- L'exode rural suite à entre autres causes : la famine et le chômage en milieu rural.
- L'insécurité et la dépendance alimentaire de l'extérieur en ces moments où s'annonce avec pompe une crise alimentaire mondiale.
- La non saisine des opportunités de développement de la petite industrie pour la production des biocarburant et le biodiesel afin de faire face aux prix galopant du pétro carburant et du pétro diesel.
- Le déséquilibre permanent de la balance commerciale de la province du Sud Kivu. - L'étouffement du développement des industries agro-alimentaires locales.
- L'abandon des activités agricoles au profit de celles des autres secteurs notamment le secteur minier ou le petit commerce.
L'analyse du financement du secteur agricole au Sud Kivu développée au cours de ce chapitre nous révèle qu'en dépit d'un contexte très préoccupant et controversé marqué par, d'un coté, un lendemain moins promettant pour assurer une indépendance alimentaire mais aussi une réduction de la pauvreté surtout en milieu rural, et de l'autre, un environnement riche en opportunité de financement, les acteurs de financement, dans leur globalité, demeurent moins attirer par le secteur agricole.
Cependant, il y a lieu de décrier les contradictions constatées dans le chef du pouvoir public quant à ce qui concerne ses discours et ses faits et gestes vis-à-vis du secteur agricole. D'un coté, il présente sa volonté de voler à la rescousse du secteur agricole et cela à travers des discours mais pour ce qui est de l'allocation des moyens financiers (subventions), ce secteur est relégué à l'arrière plan.
L'implication des organisations non gouvernementales et des coopératives en faveurs du secteur agricole est encourageante. En effet, 5 sur 11 Coopératives et ONG Locales analysées, soit 45,45% allouent plus de 40% de leur enveloppe globale de crédit au secteur agricole ; Egalement, 5 autres sur les 11, soit 45, 45% y affectent moins de 10% de leur enveloppe globale de crédit ; et 1/11, soit 9,09% y affecte une enveloppe globale de crédit variant entre 10% et 40%.
Les Entreprises Commerciales, les IMF et les Institutions Bancaires restent à l'écart du financement du secteur agricole.
Quant à la seule ONG Internationales reprise dans ce travail, elle ne met pas un accent sur le secteur bénéficiaire du crédit qu'elle accorde.
L'agriculture contractuelle, notent Charles Eaton et Andrew W (2002), est depuis des nombreuses années, un moyen d'organiser la production commerciale de la petite et de la grande agriculture. En effet, la production agricole sous contrat existe depuis la nuit de temps. Dans la Grèce antique, c'était une pratique très courante : des pourcentages établis sur certaines culture étaient un moyen pour payer la dîme, le loyer et les dettes. Au cours du premier siècle, la Chine a également connu diverses formes de production sous contrat. Aux USA, à une époque récente, à la fin du 19ème siècle, les accords de métayage prévoyaient de prélever entre 1/3 et la moitié de la récolte pour payer le loyer au propriétaire. Ces pratiques étaient bien entendu une sorte de sevrage et conduisaient généralement les métayers à être endettés en permanence.
Durant les premières décennies du 20ème, les accords formels entre les agriculteurs et les compagnies furent établis dans les colonies dirigées par les puissances européennes.
Martin Prowse (2007) définit l'agriculture contractuelle comme étant « un système dans lequel une entreprise du secteur privé fournit aux agriculteurs des intrants - crédits, engrais et semences, etc. - en échange de droits d'achat exclusifs sur les produits agricoles récoltés ».
Selon le Rapport sur le développement dans le monde 2008, cité par Martin Prowse (2007, op. cit), l'agriculture contractuelle permet aux petits exploitants agricoles de participer aux nouveaux marchés de produits de haute valeur, et améliore les normes de qualité, augmentant et stabilisant ainsi les revenus des agriculteurs. La plupart des exploitations agricoles dans les pays en développement faisant moins de deux hectares, l'intégration des petits exploitants agricoles dans les chaînes de valeur mondiales est un pas important vers la réduction de la pauvreté.
Cette approche, notent Charles Eaton et Andrew W (2002, op.cit), présente des avantages, des inconvénients aussi bien pour l'acheteur que pour l'agriculteur. C'est pourquoi l'observance des conditions préalables et une gestion soutenue doivent être de mise :
3.1.1. Les avantages de l'approche (( agriculture contractuelle »
L'agriculture contractuelle présente des avantages certains tant pour les agriculteurs que pour les promoteurs (investisseurs).
a). Avantages pour les agriculteurs
· Le promoteur fournit fréquemment les intrants et les services de production
· Cette fourniture se fait en général à crédit par le biais d'avances du promoteur
· L'agriculture contractuelle introduit souvent une nouvelle technologie et permet aussi aux agriculteurs d'apprendre de nouvelles méthodes
· Les agriculteurs courent souvent moins de risques relatifs aux prix, beaucoup de contrats les établissant d'avance
· L'agriculture contractuelle peut ouvrir de nouveaux débouchés aux petits agriculteurs qui autrement leur auraient été inaccessibles
b). Avantages pour les promoteurs
· L'agriculture contractuelle en partenariat avec de petits agriculteurs est politiquement plus acceptable que, par exemple, la production dans les plantations
· Travailler avec de petits agriculteurs permet de surmonter les difficultés liées à la propriété foncière
· La production est plus fiable que des achats effectués sur le marché libre et la
société prend moins de risques en n'étant pas responsable de la production· On peut obtenir une qualité plus suivie que si l'on achetait sur le marché libre
3.1.2. Conditions préalables de réussite en agriculture contractuelle
On ne doit rien entreprendre en agriculture contractuelle tant que certaines conditions préalables essentielles ne sont pas remplies. Il s'agit de :
a). Un marché rentable pour le promoteur et pour l'agriculteur
Le promoteur doit avoir identifié un marché pour la production envisagée et doit s'assurer que l'approvisionnement de ce marché peut être bénéficiaire sur le long terme.
L'agriculteur quant à lui, doit être sûr que les revenus potentiels sont plus attractifs que ceux procurés par les autres activités et que le degré de risque est acceptable d'une part, et de l'autre, avoir la preuve que ces revenus potentiels sont basés sur des estimations de rendement réalistes.
b) Les milieux physique et social
L'observance des principaux facteurs ci-dessous est de rigueur pour la réussite de l'agriculture contractuelle :
· Le milieu physique doit convenir en général, et en particulier au produit envisagé.
· Les services d'utilité publique et les communications doivent être adaptés à l'agriculture (par ex. les routes d'accès), et à l'agroalimentaire (par ex. l'eau et l'électricité).
· La disponibilité des terres et leur régime d'occupation. Il faut que les agriculteurs contractuels aient accès sans restriction aux terres qu'ils cultivent.
· La disponibilité des intrants. Il faut que les sources d'intrants soient assurées.
· Les considérations sociales. Les attitudes et pratiques d'ordre culturel ne doivent pas être en contradiction avec les obligations des agriculteurs prévues par le contrat et la direction doit être à même de comprendre parfaitement les pratiques locales.
c) Soutien des pouvoirs publics
Le rôle d'habilitation et de réglementation s'avère très important. Pour ce faire :
· Un droit des contrats et des lois générales sont nécessaires ainsi qu'un système juridique efficace.
· Il faut que les pouvoirs publics soient conscients des conséquences possibles et non intentionnelles des réglementations et n'aient pas tendance à trop réglementer.
· Les pouvoirs publics devraient fournir des services tels que les services de recherche et, dans certains cas, de vulgarisation.
Il y a lieu aussi d'ajouter au précédent rôle, celui en faveur du développement notamment le fait que les pouvoirs publics peuvent prendre des mesures visant à mettre en contact le secteur de l'agro-alimentaire et les agriculteurs adéquats.
Les difficultés et problèmes éventuels liés à l'agriculture contractuelle peuvent se poser aussi bien à l'agriculteur qu'au promoteur.
a) Problèmes éventuels rencontrés par les agriculteurs
· Les agriculteurs, en particulier lorsqu'il s'agit de nouvelles cultures, courent le
risque d'une défaillance du marché et d'avoir des problèmes de production.· Une gestion inefficace ou des problèmes de commercialisation peuvent entraîner une manipulation des quotas pour éviter d'acheter la totalité de la production sous contrat.
· Les sociétés promotrices peuvent ne pas être fiables ou exploiter une situation de monopole.
· Le personnel des organisations promotrices peut être corrompu, en particulier pour ce qui a trait à l'allocation des quotas.
· Les agriculteurs peuvent être amenés à s'endetter à cause de problèmes de production et d'avances excessives.
b) Problèmes éventuels rencontrés par les promoteurs
· Les agriculteurs sous contrat peuvent se heurter à des difficultés liées à la propriété foncière, en l'absence d'une sécurité de tenure, compromettant ainsi des opérations durables à long terme.
· Des obligations sociales ou culturelles peuvent influer sur la capacité des agriculteurs de produire selon les indications de la direction.
· Une mauvaise gestion et l'absence de dialogue avec les agriculteurs peuvent provoquer un mécontentement chez ces derniers.
· Les agriculteurs peuvent vendre hors contrat (commercialisation hors contrat) réduisant ainsi le flux de production de l'industrie de transformation.
ou la façon dont il est présenté, et d'autres spécifications détaillées qui doivent y figurer.
a) Le cadre juridique
· Le contrat doit être conforme aux exigences minimales des lois du pays.
· Les usages locaux doivent être pris en considération.
· Les accords d'arbitrage doivent être abordés.
b) La formule des contrats peut reposer sur :
· Les spécifications relatives au marché, où seules les normes de qualité sont spécifiées et la disposition relative aux intrants est souvent minimale.
· Les spécifications relatives aux ressources, où les détails de la production par ex. les variétés, sont spécifiés. La fourniture des intrants est souvent limitée et les garanties de revenus souvent minimales.
· Les spécifications relatives à la gestion et aux revenus, qui sont les plus complètes et peuvent comprendre les structures prédéterminées des prix, les avances d'intrants agricoles, le soutien technique et le contrôle de la direction.
· Les spécifications relatives à la propriété foncière et au mode d'exploitation, qui sont une variation du modèle pour la gestion et les revenus avec des clauses supplémentaires relatives au mode d'exploitation. Cette formule est en général employée lorsque le promoteur loue des terres aux agriculteurs.
c) Le type d'accord
· Les accords formels sont des contrats légaux qui détaillent les obligations de chaque partie.
· Les enregistrements simples sont la forme de contrat la plus répandue que l`agriculteur ou l'agricultrice signe pour indiquer qu'il ou qu'elle comprend les termes de l'accord et désire bénéficier d'un contrat.
· Les accords verbaux sont fréquemment utilisés dans le modèle informel et parfois par les promoteurs des sociétés.
d) Les spécifications détaillées peuvent comprendre :
· La durée du contrat.
· Les normes de qualité requises par l'acheteur.
· Le quota de production de l'agriculteur.
· Les méthodes de culture exigées par le promoteur.
· Les modalités de livraison de la récolte.
· Les modalités de calcul du prix en employant ...
· Les prix fixés au début de chaque saison.
· Les prix flexibles basés sur les cours mondiaux ou locaux du marché.
· Les prix du marché au comptant.
· Les prix en consignation, lorsque le prix payé à l'agriculteur n'est pas connu avant la vente du produit brut ou transformé ; ou
· Le fractionnement du prix, lorsque l'agriculteur reçoit un prix de base convenu et un prix définitif après la vente du produit par le promoteur
· Les modalités de paiement des agriculteurs et de remboursement des avances de crédit.
· Les accords traitant des assurances.
L'agriculture contractuelle suit habituellement l'un des cinq grands modèles existant, selon le produit, les ressources du promoteur et l'intensité des relations nécessaires entre ce dernier et l'agriculteur. Il s'agit des modèles suivants
a) Le modèle centralisé
· S'applique à une entreprise de transformation et/ou de conditionnement
centralisée qui achète la production d'un grand nombre de petits agriculteurs.· Est utilisé pour les cultures arboricoles, les cultures annuelles, la volaille, les produits laitiers. Les produits tels que le thé, les légumes en conserve ou surgelés, demandent souvent un taux élevé de transformation.
· Est coordonné verticalement, avec une allocation de quotas et un contrôle strict de la qualité.
· Permet l'engagement du promoteur dans la production par un apport variable qui va d'un minimum, la fourniture d'intrants, à la prise en charge de la plupart des aspects de la production.
b) Le modèle de la plantation-mère
· Est une variante du modèle centralisé où le promoteur dirige également un domaine central ou une plantation.
· Le domaine central est habituellement utilisé pour garantir un flux de production à l'usine de transformation mais n'est parfois utilisé qu'à des fins de recherche ou de sélection.
· Est souvent utilisé en conjonction avec des projets de relocalisation ou d'émigration.
· Implique une fourniture importante d'intrants matériels et administratifs.
c) Le modèle multipartite
· Peut impliquer divers organismes comprenant souvent des organes de droit public.
· Peut être créé à partir des modèles centralisés ou de la plantation-mère, par exemple par le biais d'agriculteurs organisés en coopératives ou par le biais de la participation d'une institution financière.
d) Le modèle informel
· Se caractérise par la participation d'entrepreneurs individuels ou de petites sociétés.
· Implique des contrats de production informels, habituellement saisonniers.
· Nécessite souvent des services de soutien des pouvoirs publics tels que la recherche et la vulgarisation.
· Implique plus de risque de vente de produits hors contrat.
e) Le modèle intermédiaire
· Implique le promoteur dans des rapports de sous-traitance avec les agriculteurs par le biais d'intermédiaires.
· Entraîne les risques pour le promoteur de ne plus maîtriser la production, ni la qualité, ni les prix payés aux agriculteurs.
Une mauvaise gestion peut faire échouer des projets d'agriculture contractuelle qui étaient potentiellement prometteurs. C'est pourquoi, il est important de :
a) Coordonner la production. Ceci demande au préalable de :
· Identifier les superficies qui conviennent à la production et permettent un accès facile au transport et autre support.
· Sélectionner les agriculteurs. Les critères varieront selon la culture et l'intensité de la relation contractuelle.
· Former des groupes de travail. Bien que n'étant pas essentiels, ces groupes peuvent être précieux pour la fourniture de conseils en vulgarisation, la livraison d'intrants et le ramassage des produits agricoles.
· Passer des accords pour les commandes et les fournitures d'intrants et de crédits destinés aux agriculteurs.
· Planifier l'appui logistique pour la livraison d'intrants et le transport de produits.
· Passer des accords relatifs à l'achat de produits selon le contrat, en particulier pour que les agriculteurs puissent vérifier les poids et les qualités.
b) La gestion de l'agronomie qui comprend :
· Les services de vulgarisation. Les vulgarisateurs doivent parfaitement connaître le produit et, de préférence, les usages locaux.
· Le transfert de technologie avec une sensibilisation aux problèmes d'adaptation que pourraient connaître les petits exploitants.
· L'utilisation de calendriers de cultures pour assurer le respect des dates et du bon enchaînement de toutes les activités contractuelles.
· La formation des vulgarisateurs et des agriculteurs ainsi que la recherche sur les variétés et les pratiques culturales.
c) Les relations entre les agriculteurs et la direction doivent être entretenues et renforcées en prêtant attention à ce qui suit:
· Les réunions des agriculteurs et la direction, qui sont un lien entre celle-ci et les agriculteurs, ou leurs représentants, permettant l'interaction et la négociation et qui évitent bien des problèmes causés par le manque de communication.
· Les relations entre hommes et femmes sur lesquelles l'agriculture contractuelle peut avoir un impact négatif par le biais du paiement aux hommes du travail effectué en grande partie par les femmes.
· des conflits entre les exigences du contrat et les priorités des femmes concernant l'agriculture de subsistance.
· La participation aux affaires de la communauté, ce qui contribue à créer une atmosphère de partenariat positive. Pour ce faire, le promoteur peut participer aux événements sociaux et fournir une infrastructure locale à petite échelle.
La mise en oeuvre des mécanismes de suivi adéquats constitue un gage pour l'atteinte des objectifs fixés par le contrat. Ainsi, une attention particulière sera axée sur les dimensions ci-dessous :
a) Suivi de la qualité et des rendements
· La détérioration de la qualité peut avoir d'importantes conséquences pour toute entreprise alors que les quantités insuffisantes peuvent réduire l'efficacité de la transformation et nuire aux marchés.
· Les contrôles de la qualité devront être effectués avant, pendant et immédiatement après la récolte.
· Des mesures de redressement devront éventuellement être prises avant la récolte si l'agriculteur n'applique pas les méthodes recommandées.
· La vente de la production hors contrat provenant d'autres agriculteurs doit être évitée.
· Les techniques d'estimation des rendements sont l'observation visuelle ou l'analyse statistique.
· On peut alors utiliser des estimations en vue de préparer les indicateurs de
rendement calculés dans le but d'identifier les produits infiltrés de l'extérieur.· Les matrices de production sont une façon d'identifier les composantes clefs de la production et les résultats de l'après récolte.
b) Suivi des ressources humaines
· Les ressources humaines utilisées en agriculture contractuelle, à savoir la direction, les vulgarisateurs travaillant pour le promoteur et les agriculteurs, doivent être suivies.
· Les vulgarisateurs devront être évalués par le biais de visites d'inspection des champs des agriculteurs, au moins deux fois par an, pour que la direction puisse constater par elle-même l'état des relations de l'agent de vulgarisation avec les agriculteurs et sa connaissance de la culture.
· Le suivi formel de la culture à toutes les étapes peut conduire à l'identification de facteurs susceptibles de causer une mauvaise production.
· Il est nécessaire que les vulgarisateurs fassent des visites de routine à toutes les exploitations; leur fréquence dépendra de la nature de la culture.
· On devra documenter, avec les dates, toutes les activités sur le terrain. Lorsque ce sera possible, on devra encourager les agriculteurs à tenir leurs propres registres.
c) Protection de l'environnement
· Il est essentiel qu'une consultation ait lieu entre les agriculteurs, les vulgarisateurs et la direction pour le choix des terres appropriées afin d'éviter la dégradation de l'environnement.
· La direction n'est en général intéressée que par une seule culture mais elle doit admettre que les agriculteurs se soucient de protéger l'ensemble de leur système agricole.
· La direction doit être disposée à tirer parti des expériences locales.
R. P. Christen et Douglas P (août 2005) notent : c... à travers le monde, 1,2 milliard d'individus sont extrêmement pauvres (subsistent avec moins de 1 dollar par jour), et les trois quarts vivent en milieu rural. La pauvreté est un phénomène à prédominance rurale. Les personnes extrêmement pauvres dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour se procurer (ou produire) des aliments de base, qui constituent plus des deux tiers de leur consommation en calories. La plupart de ces personnes souffrent de déficiences nutritionnelles et nombreuses sont celles qui souffrent de la faim à certaines périodes de l'année... ».
Cet état de choses traduit effectivement la réalité vivante de la province du Sud Kivu où le pari des Etats exprimé à travers les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et dont la vision de réduire de moitié, d'ici à 2015, le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour (et cela à partir de l'année 1990), est resté un voeux pieux.
Pourtant, le contexte particulier du Sud Kivu offre des opportunités dont la saisie permettrait la matérialisation progressive de ces objectifs notamment celui ayant trait à l'élimination de l'extrême pauvreté et de la faim.
Pour arriver à cette fin, l'Intégration de l'approche c Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu qui du reste présente les caractéristiques ci-dessous, constituerait une piste importante à explorer.
3.2.1.1. Acteurs de financement
La présence des acteurs financiers au Sud Kivu constitue une opportunité de financement du secteur agricole à travers un régime contractuel.
En effet, l'environnement financier du Sud Kivu est marqué par cinq types d'acteurs : - Les institutions bancaires
- Les Coopératives
- Les ONG locales et internationales ayant des projets avec un volet crédit - Les IMF (Institutions de Microfinance)
- Le pouvoir public
3.2.1.2. Potentialités agricoles
La province du Sud Kivu est dotée d'un potentiel agricole important qui se traduit à travers :
- Une production agricole diversifiée.
Le c tableau N° 6 : Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) et superficie emblavée de 2001 à 2006 » présente les diversités de cultures produites au Sud Kivu. Chacune de ces cultures constituerait une opportunité pour le développement d'une filière de production agricole.
- Une agro-écologiques diversifiée.
Comme démontré à travers (( le tableau N°7 : Zones agro-écologiques du Sud Kivu )) ci-dessus, la province du Sud Kivu connaît six zones agro-écologiques constituant des opportunités de production agricole diversifiées variant en fonction de l'altitude.
- Un calendrier agricole assurant la production agricole durant toute l'année.
Le (( Tableau N° 8: Calendrier Agricole de la province du Sud Kivu )) dégage la possibilité de production agricole durant toute l'année.
- Un riche potentiel vivrier dans chaque entité administrative rurale.
Tel que dégagé à travers le (( Tableau N° 9: Potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu )), chaque entité rurale est doté d'un riche potentiel pour la production agricole.
- Une disponibilité des terres pour les cultures.
La province du Sud Kivu connaît une densité moyenne de 66,6 Habitants par Km2. Cependant il y a lieu de confirmer en lumière du (( Tableau N°3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007 )) que le Sud Kivu dispose suffisamment de terres pour l'agriculture. En effet, Les statistiques de la population de 2007 démontrent que 78,08 % de la superficie provinciale ne sont occupés que par 38,12% de sa population.
La confrontation de différents types d'agriculture contractuelle au contexte particulier du Sud Kivu tel que décrit dans les précédents paragraphes, a motivé notre choix en faveurs du type d'agriculture contractuelle du (( Modèle multipartite )).
Ce modèle constitue une mise en synergie des efforts des différents acteurs (promoteurs) dans l'accompagnement des agriculteurs. Chacun apporte ce dont il est capable. Ainsi, en ce type d'agriculture contractuelle, il peut y avoir des organisations distinctes responsables : de la sélection des agriculteurs bénéficiaires, de la fourniture de crédits, de la production, de la gestion, de la technologie, de la transformation, de la commercialisation, etc.
Ici, organismes de droit public, institutions financières, agriculteurs organisés en coopérative ou en association de toute autre nature, etc, peuvent chacun apporter sa contribution pour la réussite du projet d'agriculture contractuelle.
3.2.2.1. Analyse de l'opportunité, faisabilité et durabilité de l'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu
3.2.2.1.1. De l'opportunité
La nécessité de la mise en marche de projet d'agriculture contractuelle de modèle multipartite au Sud Kivu est plus qu'une opportunité. En effet, au vu de la production et potentialités agricoles de la province, la diversité des acteurs financiers au profit du secteur agricole, le faible accès des petits agriculteurs au crédit et à la subvention de l'Etat, la prédominance du secteur agricole par des petits agriculteurs pauvres, le faible appui financier accordé au secteur agricole en terme de crédit et de subvention de l'Etat, la faible organisation du marché agricole, la faible organisation du système
de conservation des produits agricole, la structuration déficitaire des agriculteurs à travers des organisations de base et leur accompagnement par des ONG Locales de développement. Il y a lieu d'affirmer que la mise en oeuvre des projets l'agriculture contractuelle du modèle multipartite est opportune au Sud Kivu,
3.2.2.1.1. De la faisabilité
La mise en marche de projet d'agriculture contractuelle de modèle multipartite au Sud Kivu est faisable. En effet, une conjugaison d'effort entre les acteurs financiers, les ONG Locales de développement du domaine de la sécurité alimentaire, les regroupements des agriculteurs en associations et/ou coopératives paysannes, le pouvoir public, et les opérateurs économiques du secteur agricole rendrait faisable l'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu.
En plus de la disponibilité des acteurs travaillant en faveur du secteur agricole, il y a également lieu de noter que la province du sud Kivu remplit bon nombre des conditions préalables pour la réussite de projet en agriculture contractuelle. Il s'agit notamment de :
a). Un marché rentable pour le promoteur et pour l'agriculteur
La province du Sud Kivu forte de ses 4.451.663 habitants constitue en elle-même un important marché pour les produits agricoles. En effet, comme dit plus haut, la province du sud Kivu vit des importations agricoles soit des pays étrangers, soit des provinces voisines. A cela s'ajoute les opportunités d'écoulement des produits agricoles en faveurs soit des exportations ou de fabrication interne des biocarburants ou des biodiesel.
Notons également que départ sa position géographique, la province du sud Kivu partage ses frontières avec entre autres pays, le Rwanda et le Burundi qui connaissent une forte démographie et un problème d'exiguïté et de fertilité des sols. Ces pays, offrent donc des opportunités de marché en plus.
Fort de ce qui précède, nous estimons que le promoteur du projet d'agriculture contractuelle ne pourra pas avoir à s'inquiété pour le marché.
Les agriculteurs quant à eux, trouveront un ouf de soulagement à leurs multiples problèmes de rentabilisation des leurs exploitations à travers les projets d'agriculture contractuelle. En effet, grâce à ces derniers, ils auront : accès facile au financement (au crédit), accès à une technologies et un accompagnement technique adéquats pour la production et la conservation des produits, accès à un marché garanti pour l'écoulement de leurs produits et cela à un prix avantageux,
b) Les milieux physique et social
La province du Sud Kivu offre des conditions physiques favorables pour la réussite des projets d'agriculture contractuelle :
· Le milieu physique offre des conditions favorables à la production d'une gamme variée de produits agricoles, comme le démontre le « Tableau N° 6 :
Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) », susceptible de faire objet de contrat.
· Les services d'utilité publique et des communications ont toujours constitué de maillon faible pour le développement de l'agriculture au Sud Kivu. Cependant, nous restons convaincu que le Gouvernement provincial du sud Kivu n'aménagera aucun n'effort pour matérialiser ses ambitions de réhabiliter les routes de dessertes agricoles de la province comme cela ressort dans son programme d'action 2006 - 2011 et les prévisions budgétaires des exercice 2008 et 2009 de la province.
· La province du Sud Kivu pourrait être divisée en deux grandes zones en ce qui concerne la disponibilité des terres et leur régime d'occupation. D'un côte une première zone avec un problème percutant de disponibilité de terre et une très forte concentration de la population (le Kivu montagneux ou du moins le Bushi) ; et de l'autre une zone à majorité forestière avec une forte disponibilité des terres couvrant plus de 80% de la superficie de la province (si on y ajoute le territoire d'Uvira) ; avec des facilités d'accès à la terre. Cependant, il sied de noter que cette zone connaît une faible occupation humaine du territoire.
· L'ouverture de la province du Sud Kivu aux pays voisins de la RD Congo tel la Tanzanie, offre des possibilités d'accès à des sources d'intrants qui pourrait combler le vide créé par les pertes d'intrants suite à la guerre et à la vétusté.
· Les considérations sociales notamment les attitudes et pratiques d'ordre culturel de la population du Sud Kivu sont de nature à favoriser le respect des engagements. La percée de la foi chrétienne et les moeurs favorisent la culture de la franchise.
c) Soutien des pouvoirs publics
· La législation congolaise réprime le non respect des engagements qu'elle qualifie d'abus de confiance. Ceci constituerait un soutien fort aux projets d'agriculture contractuelle. Aussi, les failles du système juridique pourraient être compensées par la mise en place des stratégies de pression sociale, surtout du côté des agriculteurs, à travers des groupes solidaires mais également des syndicats paysans pour contraindre les promoteurs à honorer leurs engagements.
· La capitalisation par la diffusion à grande échelle des résultats du Centre de recherche de l'INERA - Mulungu constitue une piste importante dont le pouvoir public devra capitaliser dans le cadre de son appui aux projets d'agriculture contractuelle au Sud Kivu.
3.2.2.1.1. De la durabilité
La durabilité dans la mise en oeuvre des projets d'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu sera fonction du niveau de prise de conscience et de maîtrise par différents acteurs aux projets des difficultés et problèmes auxquels ils pourraient éventuellement faire face. Il s'agit de :
a) Problèmes éventuels auxquels les agriculteurs pourraient faire face au Sud Kivu
· Une gestion inefficace ou des problèmes de commercialisation peuvent entraîner une manipulation des quotas pour éviter d'acheter la totalité de la production sous contrat.
· Les sociétés promotrices chargées de la commercialisation peuvent ne pas être fiables ou exploiter une situation de monopole.
· Le personnel des organisations promotrices peut être corrompu, en particulier pour ce qui a trait à l'allocation des quotas.
· Les agriculteurs peuvent être amenés à s'endetter à cause de problèmes de production et d'avances excessives.
· Une faible coordination d'appui de différents acteurs au projet d'agriculture contractuelle peut être préjudiciable pour l'agriculteur.
· Une défaillance d'un des acteurs au projet peut avoir des conséquences sur le respect des engagements dans le chef des agriculteurs.
b) Problèmes éventuels auxquels les promoteurs pourraient faire face au Sud Kivu
· Une mauvaise gestion et l'absence de dialogue avec les agriculteurs peuvent provoquer un mécontentement chez ces derniers.
· Les agriculteurs peuvent vendre hors contrat (commercialisation hors contrat) réduisant ainsi le flux de production de l'industrie de transformation.
· Une faible coordination du projet ou la défaillance d'un des acteurs offrant des appuis aux agriculteurs peut conduire à une situation de perturbation de la qualité ou la quantité du produit final.
· Les aléas climatiques, l'insécurité, les catastrophes naturelles peuvent perturber la production agricole.
Il est cependant important de noter que quelque soit le niveau de prise de conscience et de maîtrise des risques et difficultés probables au niveau des acteurs au projet d'agriculture contractuelle, nous osons croire qu'une bonne structuration des agriculteurs en organisation paysanne efficace et une bonne coordination des interventions des appuis aux agriculteurs contractuels de la part des acteurs promoteurs restent la clé de la durabilité du projets d'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu.
L'agriculture contractuelle notamment celle du modèle multipartite, qui en fait met ensemble différents acteurs offrant des services diversifiés aux agriculteurs pour l'aboutissement d'un projet contractuel, s'offre comme stratégie alternative pour le financement du secteur agricole au sud Kivu.
En effet, non seulement que cette approche s'intègre convenablement au contexte du Sud Kivu particulièrement marqué par une présence effective des acteurs financiers pour le secteur agricole, des potentialités agricoles énormes et une population agricultrice accédant faiblement et difficilement au crédit ; mais aussi elle répond aux conditions d'opportunité, de faisabilité et de durabilité pour sa mise en oeuvre au Sud Kivu.
Le faible accès au crédit constitue un handicap grave pour les petits exploitants agricoles pauvres et habitant les milieux ruraux. Pour faire face aux défis de pauvreté et de la faim, les populations rurales ont plus que jamais besoins des facilités d'accès aux crédits agricoles ainsi qu'aux divers autres appuis pouvant leur faciliter la production et un marché sécurisant pour la commercialisation de leurs produits.
Notre souci exprimé à travers les questions : (1) Quel est l'apport réel de différents acteurs financiers au secteur agricole au Sud Kivu en terme de crédit agricole et subventions de l'Etat aux agriculteurs pour lutter contre la pauvreté et la faim ? ; (2) Comment peut-on financer efficacement le secteur agricole au Sud Kivu ?, a trouvé ses apaisements à travers le constat fait selon lequel, le Sud Kivu, une zone aux potentialités agricoles énormes, aux acteurs financiers émergeants et diversifiés et à une population engagée pour l'agriculture se trouve, hélas, exposées à des crises alimentaires graves suite à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur découlant du fait que le secteur agricole bénéficie d'un faible financement en terme de crédit et subvention publique.
L'organisation du marché de produits agricole de manière à permettre aux petits exploitants agricoles à produire en quantité et en qualité mais surtout à vendre, dès la récolte, à un prix si pas mais proche de celui de la période de soudure tout en étant payé d'avance, exige l'intégration, dans le mode de financement du secteur agricole, du système d'agriculture contractuelle du modèle multipartite.
Ce n'est qu'à ce titre qu'il serait dès lors envisageable de penser pouvoir permettre aux populations rurales de s'assurer une alimentation adéquate et des conditions de vie meilleures.
Parti de la problématique sus évoquée, notre recherche axée sur la problématique de financement du Secteur agricole a débouché à une double hypothèse : (1) Le volume de financement alloué au secteur agricole au Sud Kivu en terme de subvention publique et de crédit de la part les différents acteurs financiers est très faible pour lutter contre la pauvreté et la faim au Sud Kivu ; (2) L'agriculture contractuelle constitue une stratégie appropriée pour le financement du secteur agricole au Sud Kivu.
Le recours à une méthodologie centrée sur des méthodes et techniques notamment : la méthode descriptive, la méthode historique, la méthode statistique, la méthode analytique, l'observation documentaire, l'interview semi structurée ; nous a permis de développer différents chapitres de ce travail.
Au premier chapitre, nous avons présenté la province du Sud Kivu et ses potentialités agricoles en mettant un accent particulier sur les aspects physiques, démographiques et socio-culturels, administratifs et politiques, économiques, la diversité de ses productions et potentialités agricoles
Au deuxième chapitre, nous avons procédé
à une analyse du financement du
secteur agricole au Sud Kivu. Une
attention particulière a été orientée sur :
les
considérations générales sur le financement du
secteur agricole au Sud Kivu,
l'analyse des acteurs de financement du secteur agricole au Sud Kivu, et les conséquences du sous financement du secteur agricole sur le développement du Sud Kivu.
Au troisième chapitre, nous avons parlé de l'intégration de l'approche (( Agriculture contractuelle » comme stratégie de financement du secteur agricole au Sud Kivu. A ce niveau, nous avons développé des brèves notions sur l'Approche (( Agriculture contractuelle », et une analyse sur l'Intégration de l'approche (( Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu.
En définitive, vu l'importance du présent sujet et nonobstant l'objectivité avec laquelle nous avons mené nos investigations, nous ne pouvons pas prétendre avoir épuisé toutes les pistes/stratégies de financement du secteur agricole au sud Kivu.
A ceux qui viendront après nous de nous compléter.
Notre étude s'inscrivant dans la sensibilisation à l'éveil de conscience pour la matérialisation du premier Objectif du Millénaire pour le Développement : (( réduire l'extrême pauvreté et la faim dans le monde », nous osons croire qu'elle pourrait conduire à des actions capables de contribuer significativement à la réduction de la pauvreté et à l'indépendance alimentaire dans la province du Sud Kivu.
I. OUVRAGES
- Brigitte Klein & alii, Meilleures pratiques de crédit agricole, FAO, AFR N° 3, 1999
- Charles Eaton et Andrew W. Shepherd, L'agriculture contractuelle : des partenariats pour la croissance, Bulletin des services agricoles de la FAO, N° 145, Rome, 2002
- Dictionnaire Larousse 2006 - Dictionnaire Encarta 2006
- ELIZABETH COFFEY, Le financement Agricole : Ajuster les Politiques, FAO, AFR N° 2, juin 1998
- GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010, Mémoire présenté à la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancé, Bruxelles, 14- 20 mai 2001
- Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2009, Bukavu, août 2008
- Mulumbati Ngasha, Manuel de sociologie générale, éd Africa 1980
- Pinto R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971
- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Programme quinquennal 2007 - 2011, Bukavu mai 2007
- RDC, Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de la Province du Sud Kivu, Bukavu, 2007
- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007.
- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007.
- RDC, Ministère des Affaires Foncières, Environnement Conservation de la Nature, Pêche et Forêts, Monographie du Sud Kivu, juin 1999.
- Robert Peck Christen et Douglas Pearce, Microfinance agricole : Gérer les risques et concevoir des produits adaptés - Les caractéristiques d'un modèle émergent, ETUDE SPECIALE N° 11, AOUT 2005 , CGAP.
- TOLLENS Eric, Les défis : Sécurité alimentaire et cultures de rente pour l'exportation - Principales orientations et avantages comparatifs de l'agriculture en RD Congo, Katholieke Universiteit Leuven, Mars 2004
- Zonon Abdoulaye et Kazianga Harouna, Problématique de financement du secteur agricole pour un développement durable, janvier 2002.
II. RAPPORTS
- RDC, Division provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu, Rapport quinquennal 2001 - 2005
- RDC, Division provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu, Rapport quinquennal 2002 - 2006
- RDC, Division provinciale du commerce extérieur du Sud Kivu, Rapport 2004
- RDC, Division provinciale du commerce extérieur du Sud Kivu/ Cellule d'Uvira, Rapport 2006
- RDC, Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, Rapport de la 2007.
- RDC, Service National des Routes de Dessertes Agricole, Rapport 1997
III. SITES INTERNET
- http://www.capacity.org/fr/revue/archives/(offset)/30, article publié, 2007 - http://www.agr.kuleuven.ac.be/aee/clo/wp/tdllens2004a.pdf
IV. ARTICLES
- Betty Wampfler, « Le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : Quelle contribution de la micro finance ? »
- FAO, « La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2000, archives de documents de la FAO, 2000 ».
- Martin Prowse, « Faire fonctionner l'agriculture contractuelle, http://www.capacity.org/fr/revue/archives/(offset)/30, » article publié, 2007
- Prof MUKOKO SAMBA, « Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le DSRP, » exposé, Centre Nganda, Kinshasa, atelier du 5 au 21 juillet 2004.
V. THESE ET MEMOIRES
AJABU BIHIMANA Destin, Stratégies pour une politique agricole intégrée dans la collectivité des Bafuliru.
MASTAKI NAMEGABE, Le rôle des goulots d'étranglement de la commercialisation dans l'adoption des innovations agricoles chez les producteurs vivriers du Sud Kivu (Est de la RD Congo), Académie Universitaire Wallonie - Europe, Thèse de doctorat, 2006
VI. REVUES
- Bulletin AKIBA, N°002 Juin 2008, G.A.M.F.
- Bulletin AKIBA, N°001 Décembre 2007, G.A.M.F. - Spore, n° 128/avril 2007
- Spore, n° 124/août 2006
Dédicace i
Remerciement ii
Sigles et Abréviations iii
Résumé du travail iv
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1. Problématique 1
0.2. Hypothèses de l'étude 3
0.3. Objet de l'étude 3
0.4. Approche méthodologique 3
0.4.1. Les méthodes utilisés 3
0.4.2. Les techniques utilisées 4
0.5 Cadre théorique du travail 4
0.6. Clarification et compréhension des Concepts 12
0.7. Délimitation du sujet 12
0.8. Subdivision du travail 13
0.9. Difficultés rencontrées 13
Chapitre 1er : LE SUD KIVU ET SES POTENTIALITES AGRICOLES 14
1.1. Brève présentation de la province du Sud Kivu 14
1.1.1. Aspects physiques 14
1.1.2. Aspects démographiques et socio-culturels 16
1.1.3. Aspects administratifs et politiques 18
1.1.4. Aspects économiques 19
1.2. Production et potentialités agricoles au Sud Kivu 19
1.2.1. Production agricole du Sud Kivu 19
1.2.2. Potentialités et vocation agricole du Sud Kivu
19
1.2.3. Le secteur agricole moteur du développement
socio-économique du Sud Kivu ... 25
Conclusion partielle 25
Chapitre 2 : ANALYSE DU FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU SUD KIVU 26
2.1. Considérations générales sur le financement du secteur agricole au Sud Kivu 26
2.1.1. Motivation en faveur du financement du secteur agricole 26
2.1.1.1. Le contexte 26
2.1.1.2. Les opportunités de financement 27
2.1.1.3 Prédominance du secteur agricole par les agriculteurs (agriculture familiale) 27
2.1.2. Contraintes/Obstacles au financement du secteur agricole au Sud Kivu 29
2.2. Analyse des acteurs de financement du secteur agricole au Sud Kivu 30
2.2.1. L'Etat et le financement du secteur agricole 30
2.2.2. Les Entreprises Commerciales 34
2.2.3. Les ONG . 35
2.2.3.1. Les ONG Locales 35
2.2.3.2. Les ONG Internationales 36
2.2.4. Les IMF 36
2.2.5. Les Coopératives 36
2.2.6. Les Institutions Bancaires 36
2.3. Conséquences du sous-financement du secteur agricole sur le développement du Sud
Kivu 37
Conclusion partielle 38
Chapitre 3 : INTEGRATION DE L'APPROCHE « AGRICULTURE CONTRACTUELLE » COMME STRATEGIE DE FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU SUD KIVU. ... 39 3.1. L'approche << Agriculture Contractuelle » 39
3.1.1. Les avantages de l'approche << agriculture contractuelle » 39
3.1.2. Conditions préalables de réussite en « Agriculture Contractuelle » 40
3.1.3. Difficultés et problèmes éventuels liés à l'agriculture contractuelle 41
3.1.4. Contrats et spécifications en agriculture contractuelle 41
3.1.5. Modèle de contrat en agriculture contractuelle 43
3.1.6. Gestion de projet « d'Agriculture Contractuelle » 44
3.1.7. Suivi des résultats 44
3.2. Intégration de l'approche « Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu 46
3.2.1. Opportunités offertes par le Sud Kivu 46
3.2.1.1. Acteurs de financement 46
3.2.1.2. Potentialités agricoles de la province du Sud Kivu 46
3.2.2. Choix du type « d'Agriculture Contractuelle » pour le Sud Kivu 47
3.2.2.1. Analyse de l'opportunité, faisabilité et durabilité de l'agriculture contractuelle du
modèle multipartite au Sud Kivu 47
Conclusion partielle 50
CONCLUSION GENERALE 51
BIBLIOGRAPHIE 53