II.2- Bilan et remise en cause des accords
précédents
L'UE entretient une relation commerciale ancienne avec les
Etats ACP. De la convention Yaoundé aux accords de Cotonou, les pays ACP
ont jouit de privilèges qu'ils n'ont pas pu exploiter de manière
efficace. Cette incapacité à exploiter ces privilèges est
justifiée par la faiblesse technique et scientifique de ces pays. Il
faut aussi ajouter à cela le marasme économique dans lequel se
trouvent ces pays.
Durant plus de 25 ans, les conventions de Lomé ont
défini les relations d'aide au développement et au commerce entre
l'UE et les Etats ACP. Certains pays ont su tirer profit des
opportunités offerts par les préférences commerciales,
mais la majeure partie des pays ACP ont été marginalisés.
La part des importations d'autres pays vers l'UE a décru du fait de la
relation de solidarité qui n'a pas généré de
stratégie offensive de commerce. Les exportations en provenance des pays
ACP ne répondaient pas aux normes européennes de qualité,
de quantité et de compétitivité. De plus, la
Communauté européenne a commencé à accorder de plus
en plus de préférences à d'autres régions en
développement en gardant les préférences sous formes de
quotas, pour des produits ACP sensibles comme les bananes, le sucre, le rhum,
les produits de la pêche etc. Enfin et surtout, dans le contexte de
mondialisation, le régime préférentiel devait être
mis en conformité avec les règles de l'OMC.
L'article 37 de l'accord de Cotonou prévoit la
négociation d'Accords de Partenariat Economique. Les accords de
partenariat économique sont des accords de libre échange par
lesquels chaque partie s'engage à supprimer les restrictions aux
importations en provenance de l'autre partie. Les négociations ont
commencé à Bruxelles le 27 septembre 2002. La première
phase de la négociation, pour la région Caraïbes, a
débuté le 16 avril 2004. Le calendrier prévoyait en
décembre 2004 une réunion à la Jamaïque sur la
question de l'accès au marché. La réunion a
continué à Antigua en avril 2005 ; cette fois-ci, les
discussions se sont portées sur les services et l'investissement. A
l'heure actuelle, les négociations continuent et certains pays tardent
à signer définitivement les APE.
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