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Enjeux économique des accord de partenariat ACP/UE pour Haiti

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par Dymck PETIT HOMME
Institut d'études européennes Paris VIII - Master pro études européennes et internationales option enjeux et dynamique de l'intégration européenne 2008
  

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INTRODUCTION

Dans un Rapport rédigé par l'organe d'examens des politiques commerciales de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) daté du 7 octobre 2003 on peut lire ceci : « Les réformes entreprises par Haïti dès 1986 font aujourd'hui de son économie l'une des plus libérales d'Amérique Latine et de la Caraïbe. Ces réformes ont créé un environnement qui aurait permis à Haïti d'améliorer ses performances économiques. Son PIB réel a crû au taux annuel moyen d'environ 2,5 pour cent entre 1995 et 2000, après s'être contracté de près de 20 pour cent entre 1991 et 1994... Depuis 2001, son économie est à nouveau en récession. Une importante partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint près de 60 pour cent. » Aujourd'hui encore, tout comme en 2001, l'économie haïtienne ne connaît pas une évolution considérable. Le pays connaît une croissance encore très faible, soit 2,5 pour cent. L'observation de l'OMC en 2003 est encore pertinente et valable pour aujourd'hui. Mais curieusement l'Union européenne a jugé bon que les pays ACP, dont Haïti, libéralisent leur marché encore plus, afin de se conformer aux normes de l'OMC. L'Union européenne a proposé un partenariat économique qui, semble-t-il, n'a pas tenu compte du rapport rédigé par l'OMC en 2003 à propos d'Haïti.

Dans les pages qui vont suivre, vous trouverez une réflexion repartie principalement en six points afin d'éclairer notre problématique et nos analyses sur les accords de partenariat économique signés entre les Etats de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique d'une part, et l'Union Européenne d'autre part.

Aujourd'hui, on ne peut pas parler du commerce international - qui suit la trace du libre échange par sa volonté de déréglementation -, sans parler du commerce équitable, qui se veut une alternative au commerce international ou du moins une réponse au libéralisme commercial. En abordant la question du commerce international, nous nous sommes demandé aussi de quoi il s'agit dans ce commerce. C'est-à-dire des matières premières, qui constituent une source de revenu essentielle pour les pays en développement.

Dans le deuxième point de notre recherche nous avons mis l'accent sur l'histoire de la coopération commerciale entre l'Union européenne et les Etats ACP, tout en nous efforçant de présenter un bilan de cette coopération.

Le libre-échange n'a pas cessé de faire des victimes chez les petits producteurs des pays en développement encore moins armés pour affronter la concurrence des grandes firmes internationales et des producteurs subventionnés des pays industrialisés. Ainsi, la troisième partie de notre travail est consacrée à la généralisation du libre échange, et aux exigences de mise en conformité avec les règles de l'OMC. Nous en avons profité aussi pour faire ressortir les points essentiels des accords de Cotonou et des accords de partenariat économique.

Comme dans tous les pays ACP, les accords de partenariat économique (APE) ne sont pas les bienvenus. Ils sont contestés et font l'objet de grands débats publics impliquant la société civile et les organisations non gouvernementales. En Haïti, la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement (PAPDA) a mis sur pied un mouvement anti-APE à travers la « coalition Barré APE » regroupant une dizaine d'organisations haïtiennes hostiles à la signature des APE.

Enfin, les trois derniers points de notre travail mettront l'accent sur le comportement d'Haïti face aux APE. Nous nous demanderons si le pays a intérêt à signer les APE qui ne sont rien d'autre qu'un accord de libéralisation des commerces et des services. La fin du travail sera consacrée à une alternative haïtienne face aux accords de partenariat économique.

PROBLEMATIQUE DE TRAVAIL

Les Européens importent, par exemple, des produits électroniques de Corée, des vêtements de Chine, du boeuf d'Argentine et du vin des Etats-Unis. Des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays dits ACP), ils importent principalement du pétrole, des minéraux et d'autres produits de base de faible valeur. Certains de ces produits, comme la banane et le sucre, ne sont attrayants pour les acheteurs européens que dans la mesure où ils font l'objet de droits de douanes inférieurs à ceux appliqués à d'autres fournisseurs plus compétitifs. En effet, les relations commerciales entre les pays ACP et l'UE au cours de ces trois dernières décennies ne prennent sens qu'en rapport avec les résultats des préférences commerciales. Les pays ACP les moins avancés bénéficient des préférences commerciales les plus étendues avec l'initiative dite « Tout sauf les armes » (TSA). Cette initiative a été adoptée par le conseil des affaires générales de l'UE le 26 février 2001. Elle consiste à libéraliser l'ensemble des importations de produits en provenance des pays moins avancés (PMA), à l'exception des armes et des munitions. Cette initiative donne aux PMA le libre accès au marché européen sans droits de douanes ni contingentements. Les préférences commerciales accordées aux pays ACP ont sans doute stabilisé des économies comme celles des Caraïbes en période de baisse des prix mondiaux des produits de base. Mais elles n'ont pas favorisé la production dans les pays ACP, ni les exportations et la diversification de la production. Même l'initiative TSA n'a pas été suffisante pour renforcer la production dans les pays ACP classés PMA. Paradoxalement, d'autres pays émergents bénéficiant de moins de préférences ont connu une croissance rapide, tandis que les économies des pays ACP ont stagné.

Les APE en cours de négociation seraient-ils une réponse à la stagnation économique et aux difficultés des producteurs des pays ACP ? Dans les accords qui ont précédés les APE, les pays ACP avaient accès aux marchés européens, sans être tenus d'ouvrir leur marché aux produits européens. Il est un fait que les pays ACP sont incapables de concurrencer les producteurs européens bénéficiant de lourdes subventions à travers la politique agricole commune, et d'une technologie de pointe.

En quoi la libéralisation des marchés des pays ACP est-elle une réponse efficace à la stagnation économique, à l'augmentation et la diversification de la production des pays ACP, ainsi qu'à l'intégration régionale ?

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