WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des performances commerciales de l?Afrique et de son intégration au commerce international

( Télécharger le fichier original )
par Erik Vekamenako Vengo
Université Protestante au Congo - Licence en Economie Monétaire et Internationale 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre III

Les performances commerciales de l'Afrique

Au cours de deux dernières décennies c'est-à-dire entre 1980 et 1999, la place de l'Afrique dans le commerce international a connu une importante évolution ; durant cette période, les performances commerciales de l'Afrique subsaharienne n'ont cessé de se dégrader. La question qui se pose dès lors est de comprendre les raisons du déclin de l'Afrique dans le commerce international.

Cette perte d'influence de l'Afrique subsaharienne tient selon Roger Blein (43(*)) à la combinaison de multiples facteurs : la faiblesse de ses marchés internes, nationaux et régionaux, qui la prive de l'apprentissage nécessaire à la conquête de marchés extérieurs ; sa spécialisation sur quelques matières premières agricoles ou minières ; la persistance de handicaps structurels tels que les retards technologiques, la faible innovation, le caractère souvent instable, ou peu propice aux investissements, des politiques publiques ; la raréfaction des flux d'investissements publics ou privés liée en partie seulement à l'instabilité politique.

Ainsi ce chapitre a pour objectif de montrer l'évolution plus ou moins médiocre du commerce extérieur africain, de ressortir en même temps les raisons de faibles résultats de l'Afrique dans le domaine commercial et finalement de s'essayer de donner les éléments qui pourront aider l'Afrique en renforcer ou à améliorer sa position dans le commerce mondial et ainsi à mieux s'intégrer dans celui-ci.

Section 1. Caractéristiques du commerce extérieur africain

1. La marginalisation de l'Afrique dans le commerce mondial

La marginalisation de l'Afrique dans le commerce mondial apparaît dans ce sens que les pays d'Afrique subsaharienne assuraient 3,5 % du commerce mondial en 1980 et 20 ans plus tard n'en assurent plus qu'à peine 1,5 % alors que cette partie du monde compte plus de 10 % de la population mondiale.

Graphique III.1

Baisse de la part dans le commerce mondial de l'Afrique subsaharienne

Source : OMC

Certains auteurs (44(*)) nous font également remarquer que cette marginalisation se fait davantage sentir si on compare l'Afrique à d'autres régions du monde présentant autrefois le même degré de développement économique, à savoir l'Asie et l'Amérique du Sud.

Tableau III.1

Taux de croissance annuels des exportations en valeur, 1990-1999 (en %)

 

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Cumul 1990-1999

Total mondial

3,1

7

0

12,9

19,6

4,9

3,7

-2,1

0,8

59,9

Afrique subsaharienne

-3,4

0,3

-4,8

6,1

17,6

11,7

0,8

10,7

-8

7,3

Asie

14,6

13,1

14,7

21,2

22,6

5,4

4,1

-7,8

8,6

142,7

Amérique du Sud

-2,1

6,2

5,5

15,9

17,2

6,5

8,5

-8,6

-2,1

54,1

Source: World Development Indicators, 2001, US$ courants.

1.1. La baisse des exportations africaines

De la lecture du tableau ci-dessus, nous remarquons les exportations des pays d'Afrique subsaharienne croissent depuis une dizaine d'années à des taux moins élevés que les exportations mondiales.

Tableau III.2

Évolution de la part des régions dans les exportations mondiales (en%)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

27,3

24,2

19,3

16,9

15,4

16,6

13,7

Amérique du Sud

12,3

10,5

7

4,7

5,8

4,4

5,2

Europe de l'Ouest

31,5

34,9

41,4

45,4

38,9

44

43,1

Europe de l'Est

7,3

6,5

5,7

4,8

4,5

2,5

2,4

Afrique

7,3

6,5

5,7

4,8

4,5

2,5

2,4

Moyen Orient

2

2,7

3,2

4,1

6,8

3,4

4,1

Asie

13,6

13,1

12,4

14,9

19,1

26,1

26,1

Monde

100

100

100

100

100

100

100

Source: WTO, International trade statistics 2004, Genève 2004.

Tableau III.3

Évolution de la part des régions dans les importations mondiales (en%)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

19,8

19,7

15,5

16,7

17,8

19,7

20,5

Amérique du Sud

10,6

9,3

6,8

5,1

4,5

5,1

4,8

Europe de l'Ouest

40,4

39,4

45,4

47,4

40,1

43

42

Europe de l'Est

5,8

7,6

10,3

8,9

8,4

2,9

5

Afrique

7,6

7

5,5

4

4,6

2,6

2,2

Moyen Orient

1,7

2

2,3

2,8

6,2

3,3

2,5

Asie

14,2

15,1

14,2

15,1

18,5

23,3

23

Monde

100

100

100

100

100

100

100

Source: Tableau reconstitué par l'auteur à partir de WTO, International trade statistics 2004, Genève 2004.

Il ressort de ces deux tableaux que la part du continent dans les exportations mondiales n'a cessé de se tasser passant de 7,3% en 1948 à 2,4% en 2003. Cette réduction s'est surtout accélérée dans les années 80 et 90 où la part de l'Afrique dans le commerce mondial a été réduite de moitié. En outre, les évolutions qui ont marquées les exportations mondiales se retrouvent également au niveau des importations mondiales. La part de l'Afrique a fortement diminué en passant de 7,6% en 1948 à 2,2% en 2003.

1.2. Evolution des termes de l'échange

Il s'avère que sur la décennie, l'évolution de la valeur des exportations suit essentiellement celle des termes de l'échange. Le Graphique ci-dessous montre donc la corrélation existant entre l'évolution des termes de l'échange de l'ensemble des pays subsahariens et l'évolution de leurs parts de marché dans les exportations mondiales.

Graphique III.2

Comparaison Termes de l'échange (base 100 en 1995) et des parts de marché de l'Afrique subsaharienne, 1990-1999

Source: African Development Indicators 2001 et World Bank Indicators 2001.

De ce fait, l'insertion de l'Afrique dans le commerce mondial est extrêmement faible. La part de marché de l'ensemble de l'Afrique subsaharienne en 1999 (1,4 %) est inférieure à celle de la seule Malaisie (1,6 %) et largement inférieure à celle du Mexique (2,5 %). De tous ces constats, la marginalisation du continent dans le commerce international ne semble donc pas montrer de signe de ralentissement.

La chute des termes de l'échange de ces pays est considérable ; elle s'exprime concrètement par la contraction de leur pouvoir d'achat. Elle tient au fait que la plupart des produits de base exportés par les pays d'Afrique noire ne se sont pas appréciés en termes de prix à la hauteur des marchandises qu'ils importaient pour leur consommation.

1.3. Composition par produits

Parallèlement à la marginalisation de l'Afrique dans le commerce international, la seconde caractéristique concerne sa composition par produits. Ainsi, Il apparaît que les produits agricoles et miniers représentent près de 70% du total des exportations.

Tableau III.5

Composition du commerce africain par produits en 2003 (en %)

 

Produits agricoles

Produits miniers

Produits manufacturés

Exportations

13,9

54,9

26,9

Importations

15,9

10,1

71,2

Source : OMC, op. cit.

Les exportations de produits manufacturés ne sont concentrées que dans un nombre limité de pays dont ceux d'Afrique du Nord, l'Afrique du Sud et l'Ile Maurice. Pour les importations, il faut noter que plus de 70 % du total est constitué de produits manufacturés.

2. Structure géographique

La dernière caractéristique du commerce extérieur africain concerne sa structure géographique et sa concentration sur l'Europe de l'Ouest. Nous rappelons ici que cette composition géographique des échanges extérieurs africains est héritée de l'époque coloniale avec une orientation des exportations de matières premières et de produits agricoles vers les pays européens et l'importation de ces pays des produits manufacturés. (45(*))

Tableau III.6

Évolution des exportations africaines par destination (en %)

 

Europe

de l'Ouest

Amérique

du Nord

Asie

Intra-africain

Amérique latine

Moyen Orient

Europe

de l'Est

1995

53,9

14,2

13,8

9,8

2,2

1,5

1,4

2003

48,4

18,9

17,7

10,2

2,5

1,5

0,6

Source : OMC, op. cit.

Dans les années 60 et 70, les pays africains avaient adopté des stratégies d'import-substitution qui avaient pour objectif de mettre fin à ce modèle en fabricant sur place les produits manufacturés importés par le passé de la métropole coloniale. Mais ces stratégies se sont toutes malheureusement soldées par un échec.

* 43 BLEIN Roger, op. Cit., p. 40

* 44 GROS Jean-Baptiste, LETILLY Gaëlle et MARTINET Sylvie, Performances commerciales de l'Afrique subsaharienne : une diversification nécessaire, Document de travail DIAL (Développement et insertion internationale), Unité de Recherche CIPRE, novembre 2002, p.6

* 45 BEN HAMMOUDA Hakim, op. Cit., p.4

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe