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Déterminants socio-culturels de la persistence de l'excision à  Pira (Bénin)

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par Fabien Affo
Université de Lomé (Togo) - DES 2007
  

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Chapitre 1 : Problématique

I- Problème

Au moment où des efforts sont et continuent d'être déployés pour lutter voire éradiquer les maladies dues aux problèmes environnementaux, à l'hygiène corporelle, aux pratiques de l'Homme, certaines personnes sur la base de leur conviction sociale, culturelle et religieuse estiment qu'on peut procéder à la mutilation des organes génitaux du corps humain.

Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) sont une pratique très ancienne d'enlèvement ou d'ajustement d'organes sexuels féminins. Elle constitue une des vieilles pratiques de certaines sociétés béninoises en général et des communautés de Bantè en particulier. Ces pratiques sont diversement répandues et sont le reflet de normes et valeurs sociétales au nombre desquels on peut citer les Mutilations Génitales Féminines (MGF) dont un fait marquant est l'excision. Si la circoncision est tolérée ou acceptée dans la plupart des sociétés contemporaines, l'excision quant à elle est sujette à quelques controverses. Ces pratiques, d'avance préjudiciables à la vie de la femme, ont souvent lieu dans des conditions hygiéniques déplorables avec des risques d'infections énormes. Les conséquences sur la santé des adolescentes ayant subi cette pratique sont aussi multiples que multiformes.

Au Bénin, l'excision est pratiquée dans les départements de l'Atacora, de la Donga, de l'Alibori, du Borgou, du Plateau et des Collines. Depuis près d'une décennie déjà, beaucoup d'ONG s'investissent dans la lutte contre ce phénomène à travers des activités de sensibilisation des exciseuses, des femmes, des hommes, des leaders d'opinion. De même, des relais communautaires de lutte contre l'excision ont été installés. Les médias sont également impliqués dans ce combat.

En outre, la Chartre Africaine des Droits de l'Homme stipule dans son article18 que: "L'Etat a le devoir de veiller à l'élimination de toute discrimination contre la femme et d'assurer la protection des droits de la femme et de l'enfant tels que stipulés dans les déclarations et conventions internationales". Ainsi, la constitution béninoise du 11 décembre 1990 a proscrit les pratiques traditionnelles négatives au bien-être des communautés.

Malgré cette volonté manifeste d'éradiquer cette pratique et en dépit des multiples campagnes de sensibilisation, de reconversion et autres déployées a grands cris et a grands frais, la pratique de l'excision persiste même si c'est de façon clandestine dans la commune de Bantè.

1- Question principale

La question fondamentale que nous nous posons est celle de savoir quels sont les variables explicatives de la persistance des MGF dans la commune de Bantè?

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