Chapitre 1 : Problématique
I- Problème
Au moment où des efforts sont et continuent
d'être déployés pour lutter voire éradiquer les
maladies dues aux problèmes environnementaux, à l'hygiène
corporelle, aux pratiques de l'Homme, certaines personnes sur la base de leur
conviction sociale, culturelle et religieuse estiment qu'on peut
procéder à la mutilation des organes génitaux du corps
humain.
Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) sont
une pratique très ancienne d'enlèvement ou d'ajustement d'organes
sexuels féminins. Elle constitue une des vieilles pratiques de certaines
sociétés béninoises en général et des
communautés de Bantè en particulier. Ces pratiques sont
diversement répandues et sont le reflet de normes et valeurs
sociétales au nombre desquels on peut citer les Mutilations
Génitales Féminines (MGF) dont un fait marquant est l'excision.
Si la circoncision est tolérée ou acceptée dans la plupart
des sociétés contemporaines, l'excision quant à elle est
sujette à quelques controverses. Ces pratiques, d'avance
préjudiciables à la vie de la femme, ont souvent lieu dans des
conditions hygiéniques déplorables avec des risques d'infections
énormes. Les conséquences sur la santé des adolescentes
ayant subi cette pratique sont aussi multiples que multiformes.
Au Bénin, l'excision est pratiquée dans les
départements de l'Atacora, de la Donga, de l'Alibori, du Borgou, du
Plateau et des Collines. Depuis près d'une décennie
déjà, beaucoup d'ONG s'investissent dans la lutte contre ce
phénomène à travers des activités de
sensibilisation des exciseuses, des femmes, des hommes, des leaders d'opinion.
De même, des relais communautaires de lutte contre l'excision ont
été installés. Les médias sont également
impliqués dans ce combat.
En outre, la Chartre Africaine des Droits de l'Homme stipule
dans son article18 que: "L'Etat a le devoir de veiller à
l'élimination de toute discrimination contre la femme et d'assurer la
protection des droits de la femme et de l'enfant tels que stipulés dans
les déclarations et conventions internationales". Ainsi, la constitution
béninoise du 11 décembre 1990 a proscrit les pratiques
traditionnelles négatives au bien-être des communautés.
Malgré cette volonté manifeste
d'éradiquer cette pratique et en dépit des multiples campagnes de
sensibilisation, de reconversion et autres déployées a grands
cris et a grands frais, la pratique de l'excision persiste même si c'est
de façon clandestine dans la commune de Bantè.
1- Question principale
La question fondamentale que nous nous posons est celle de
savoir quels sont les variables explicatives de la persistance des MGF dans la
commune de Bantè?
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