CHAPITRE 1
GENERALITES SUR L'AGRICULTURE
URBAINE
1.1. Notions sur l'agriculture
urbaine
Ce qu'on nomme aujourd'hui « agriculture urbaine »
est un fait universellement répandu. Selon les estimations de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO,
2001). Environ 800 millions de personnes dépendent de celle-ci et dans
certaines villes jusqu'à deux tiers des ménages la pratiquent.
Selon cette même organisation, elle peut se révéler
très productive vu que les agriculteurs urbains peuvent parvenir
à des rendements jusqu'à quinze fois supérieurs à
ceux atteints par les agriculteurs en région rurale.
Mais quelle signification revêt exactement le concept
d'agriculture urbaine ? On pourrait penser que l'agriculture est dite «
urbaine » parce que les espaces cultivés et les espaces bâtis
collaborent au processus d'urbanisation pour former le territoire de la ville.
Cependant, il faut nuancer le concept selon que l'on se place dans les pays du
Tiers-Monde ou dans les pays « développés ». En effet,
dans ces derniers il s'agit principalement d'une agriculture de loisir sous la
forme des jardins à usage collectif. Le citadin y récolte ses
légumes non pas par nécessité mais bien par plaisir, par
désir de sympathiser avec ses voisins ou par volonté de se
garantir des aliments sains et cultivés sans suppléments
chimiques. Dans les pays du Sud, il concerne plutôt une agriculture
vivrière qui utilise les espaces abandonnés à
l'intérieur des villes dans le but d'une autoconsommation familiale,
quelques surplus pouvant être vendus localement. C'est le cas de
nombreuses villes d'Afrique tropicale où les moindres espaces libres
sont transformés en jardins ou en champs afin d'y faire pousser du
maïs, du manioc, du gombo ou encore différents légumes.
Son rôle est donc alimentaire et financier. De plus,
cette agriculture nourricière contribue souvent à
l'élimination des déchets urbains.
1.1.1. Définitions de
l'agriculture urbaine
L'agriculture urbaine est définie comme étant la
pratique des activités agricoles dans le milieu intra urbain (Margiotta,
1997). Elle regroupe l'ensemble des activités en zones urbaines et
périurbaines de culture, d'élevage et d'acheminement des
matières premières ainsi que le traitement et la
commercialisation des produits agricoles.
Il faut souligner ici que « se garantir des aliments
sains » relève souvent du souhait et rarement de la
réalité étant donné le grand nombre de terrains
pollués à l'heure actuelle et sur lesquels se développe
pourtant une activité potagère.
Le concept de l'agriculture urbaine, dans sa définition
la plus large, englobe une variété d'activités qui peuvent
prendre place dans les limites ou en périphérie des
agglomérations urbaines (Mougeot, 1994).
La production de légumes, des fruits, d'herbes, de
fleurs, de champignons, l'élevage de porcs, de cochons d'inde, de
chèvres, de volailles, l'aquaculture, l'apiculture, les activités
de production forestière et même, parfois, la transformation et la
vente des produits de ces activités dans sa périphérie
sont considérées comme faisant partie des activités de
l'agriculture urbaine (Margiotta, 1996).
Selon Mougeot (op.cit), l'agriculture urbaine comprend
à la fois la production végétale (agriculture
vivrière ou non et arboriculture) et animale (bétail, volaille,
poisson, etc.) dans les zones urbaines bâties (production intra-urbaine)
et aux alentours (périurbaine).
Dans plusieurs villes africaines, les phénomènes
ont pris beaucoup de l'ampleur ces vingt dernières années. Les
raisons sont diverses : Maxwell (1996) et Mougeot (op.cit) pensent que la
croissance rapide des villes, les conflits armés, la situation
économique en nette détérioration suite aux ajustements
structurels imposés par les créanciers internationaux,
l'orientation de la production agricole en fonction de l'exportation et la
baisse du pouvoir d'achat des consommateurs seraient autant de facteurs ayant
contribué à l'augmentation du nombre d'individus qui
réalisent des activités de production agricole en milieu urbain
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