UNIVERSITE DE
KINSHASA
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE
LA PRESSION DE L'HABITAT SUR LE SITE MARAICHER DE
LUKUNGA DANS LA COMMUNE DE NGALIEMA
MASPY YETA SUKISA
DEDICACE
A Dieu tout Puissant créateur du ciel et de
la terre, le Seigneur des Seigneurs qui nous a donné le souffle de
vie.
A mon père, Dominique YETA BAKU, pour
avoir imprimé en moi le rythme et le destin de la formation scientifique
et culturelle ; pour tous les sacrifices notamment de l'argent qu'il
a dépensé pour mes études.
A ma mère, Alphonsine MAYIMONA ZOLA,
pour son affection sans cesse, elle qui a consenti plusieurs années
de sacrifice pour les études de son fils.
A mes frères et soeurs : Guy
YETA, Huguette YETA, Ange YETA, Princesse YETA,
Steven YETA, Bob YETA, Vanessa MAYIMONA et
Naomi.
A ma chérie Claudette MPUTUBALA pour son
soutien inconditionné et aussi à vous mes futures
enfants.
REMERCIEMENTS
« L'homme se découvre en se mesurant face
à l'obstacle »
Nous a dit Antoine de saint Exupery
Au moment de remettre le manuscrit à la saisie
et soumettre ce travail au public, nous pensons à la mission
véritable d'un géographe aménageur dans un pays
condamné par une désorganisation de l'espace qui a gagné
tout le pays.
Ainsi, notre gratitude va d'abord tout droit à
tous les professeurs, chef des travaux et assistants qui nous ont formé
et plus particulièrement au professeur LELO NZUZI Francis qui
n'a aménagé aucun effort à nous dispenser son riche et
profond cours d'aménagement du territoire, base de ce travail. Ses
remarques, suggestion et observation avant, pendant et après
l'élaboration de ce travail ont été d'une importance
capitale pour notre formation de géographe.
Qu'ils trouvent ici, mes profonds sentiments de
reconnaissance.
Nos remerciements vont également à
l'endroit de nos compagnons de tout le temps : Chimène MPUTUBALA,
Papy TAYAYE, Sony MAKIADI, Stéphane MAYALA, Papy DJEKEMBO et tous les
autres dont les noms n'ont pas été citées, et Dieu sait
qu'ils sont nombreux, trouvent dans cette phrase toute notre gratitude pour
leur soutien et attention et la réalisation de notre indéfectible
attachement.
Que tous trouvent ici, nos sentiments de
gratitude.
0. INTRODUCTION GENERALE
1.
Problématique
Aucun pays du monde ne reste à l'écart des
grands phénomènes de concentration des populations dans les
métropoles (Broutin et al, 2005). Selon l'Organisation des Nations Unies
(2001), la population mondiale a atteint 6 milliards d'habitants à la
fin du siècle dernier et chaque année, elle augmente de 90
millions. Dans les pays en voie de développement (PVD), on en compte
10.000 personnes de plus qui naissent toutes les secondes (Günter,
1996).
L'augmentation de la population urbaine a des
conséquences sur l'habitat. En Occident, le gouvernement met souvent en
place des politiques de l'habitat pour la population, au moins à court
et à moyen terme. Cette évaluation variant actuellement selon les
sources entre 320 000 et 500 000 nouveaux logements par an. C'est le cas de la
France, mais dans le pays du Tiers Monde, les villes connaissent une crise de
l'habitat. Plusieurs pays essayent de fournir des efforts pour faire
accéder aux populations les logements sociaux, mais dans d'autres par
contre, les populations sont abandonnées à leur triste sort pour
se loger. C'est comme cela que les bidonvilles prolifèrent dans le pays
sous développés. En République Démocratique du
Congo ; 76,4% de la population urbaines vivent dans des bidonvilles
(Congo Kinshasa statistique-mondiales.com).
La ville de Kinshasa connait une croissance
démographique moyenne de l'ordre de 3,63% en 2009 (Congo Kinshasa
statistique-mondiales.com), posant des sérieux problèmes dans la
ville en grignotant les espaces naturels et agricoles et engendrant des
conflits d'usage de la terre. Or, ces zones où apparaissent des signes
d'intensification des systèmes de production, jouent un rôle
déterminant dans l'approvisionnement des villes et marchés
d'exportation et sont sources de revenus et d'emplois pour les populations. Le
maintien des espaces agricoles et naturels et de la productivité des
écosystèmes fragilisés par une exploitation irrationnelle
des ressources nécessite une négociation complexe, impliquant les
populations urbaines et périurbaines, ainsi qu'a l'Etat et les
élus locaux. Cette croissance démographique est due à la
fois à la natalité élevée à la quelle les
enfants sont considérés comme une richesse pour les uns et
coutumes de certaines personnes et à l'exode rural ainsi observé
s'explique, par la quête d'un revenu plus élevé notamment
de la part des jeunes, à la recherche, quelquefois temporaire (voire
symboliquement quand il s'agit du passage à l'âge adulte) de
l'expérience d'un autre mode de vie (Lenoir ,1984).
Il faut souligner aussi que l'exode rural est évident
parce que le coût de la vie dans les grandes villes étant
artificiellement abaissé, et que les emplois industriels et commerciaux
sont crées en majorité en ville où se trouve installer le
pouvoir politique, avec ses administrations et ses offices.
Après son indépendance, Kinshasa a connu une
explosion démographique conduisant à une crise en logement. Ce
dernier a contraint les kinois à rechercher des nouveaux espaces
à lotir y compris les espaces agricoles avec comme conséquences
le manque d'espaces vert publics, la diminution progressive et rapide des
superficies des espaces agricoles qui compromet gravement l'approvisionnement
de la ville en produits vivrières.
Cette croissance démographique se traduit par une
augmentation des besoins en produits vivriers. Par manque d'espaces
appropriés dû au manque d'une politique urbaine en matière
d'habitat, la réponse à cette demande s'exprime par la
multiplication des activités agricoles dans des zones non
adaptées qui transforme la ville de Kinshasa en un énorme
village.
Les zones périurbaines, en particulier, sont en train
de s'étendre autour des villes. Elles sont souvent le
théâtre des mutations les plus visibles dans les domaines de la
mise en valeur des terres et de l'augmentation des populations à mesure
que les établissements urbains et les activités urbaines
empiètent sur les terres agricoles (Van den Berg, 2003).
Malheureusement, à cause de la crise du logement qui a
entraîné l'urbanisation anarchique et galopante, le site
maraîcher de Lukunga situé dans la commune de Ngaliema fait
l'objet des convoitises de la part de lotisseurs véreux. Or, il est
connu que le site maraîcher de Lukunga, non seulement il crée de
l'emploi, mais aussi nourrit une grande partie de la ville Kinshasa.
2. Hypothèse
La croissance démographique et la crise du logement ont
pour conséquence directe la disparition de la ceinture verte, la
disparition des espaces agricoles qui accentue le nombre de sans emplois et la
problématique de l'approvisionnement de la ville de Kinshasa en produits
vivriers.
3. Objectif
Ce travail a pour objectif de démontrer le conflit qui
existe entre l'agriculture urbaine et l'habitat avec l'occupation des espaces
agricoles dû à la crise du logement avec comme exemple le
lotissement du site maraîcher de Lukunga.
4. Intérêt du
sujet
En tant que géographe aménagiste, l'agriculture
urbaine à un double intérêt non seulement parce qu'il
fait l'objet d'approvisionnement de la ville en produits vivrières, mais
aussi parce qu'il s'agit de l'aménagement urbain.
Ce sujet commence à intéresser plusieurs
chercheurs des domaines différents.
MADIA, S. (2008), à travers son travail de fin
d'étude à l'Institut de Bâtiment et Travaux Publics, a
consacré son étude sur « La crise de l'habitat et
l'occupation des espaces agricoles urbains à Kinshasa, cas du site
maraîcher Molimbi dans la commune de Masina à Kinshasa». Il
conclue qu'il faudrait sensibiliser la population à la
multifonctionnalité de l'agriculture, amener cette population à
comprendre le bien fondé de la protection des espaces agricoles et
inciter au respect de ceux-ci.
MUZINGU, N. (1994) dans son mémoire intitulé
« Agriculture urbaine à Kinshasa: Alternative à
l'insécurité alimentaire » propose qu'il serait
impérieux en dépit des contraintes rencontrées dans cette
filière, de prévoir un accompagnement régulier et
adapté pour faire aboutir une telle dynamique de même que la
réduction de l'insécurité alimentaire par la
disponibilité en qualité et en quantité.
KASHIMBA, K. (2008), à travers son mémoire en
sciences géographiques à l'Université de Kinshasa, a
consacré son étude sur «La pression de l'habitat sur
l'agriculture urbaine à Kinshasa : cas du lotissement de l'espace
maraîcher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso». Il propose que
le fait de mettre à disposition des données plus précises
sur la localisation et le rôle des activités
maraîchères permettraient donc à la ville de mieux
évaluer l'importance économique mais également de prendre
conscience que les citadins sont favorables au maintien de ces espaces
maraîchers à proximité ou dans la ville.
C'est aussi l'intérêt de ce travail
d'étudier la problématique de l'agriculture urbaine face à
la pression de l'habitat et d'en proposer les perspectives d'aménagement
pour lutter contre les inondations et les maladies conséquentes sur le
site.
5. Méthodologie
«Sans méthodologie, le discours perd sa
scientificité» (Nkenku Luaka, op.cit). Les méthodes en
science constituent l'ensemble des démarches par lesquelles ces
disciplines cherchent à rendre intelligible les faits ou
phénomènes en les mettant à leur détermination
causale. De même, PINTO et GRAWITZ (Nkenku.L, op.cit) définissent
la méthode comme étant l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle a, les démontrer et les vérifier.
En d'autre termes, c'est l'idée que l'on se fait du sujet et comment on
va procéder pour l'étudier.
Cette recherche a mis l'accent premièrement à
l'observation sur terrain. Elle s'est également appuyée sur une
série des questionnaires d'enquêtes destinés aux
trois acteurs: les maraîchers, les habitants du site et les services
de la commune.
· Le premier est destiné aux maraîchers. Il
répertorie toutes les informations sur le site maraîcher: la
connaissance du statut d'occupation, la destination des produits agricoles, les
principales légumes cultivées, etc. Il évoque aussi les
caractéristiques socio-économiques des maraîchers, la
nature du terrain exploité, la considération de l'activité
et les difficultés qu'ils rencontrent. Pour cela, cent maraîchers
étaient interviewés dont 67,3% de sexe masculin contre 32,7%
de sexe féminin.
· Le deuxième est adressé aux nouveaux
acquéreurs des parcelles dans le site d'étude. Il brosse le
tableau de toutes les situations d'ordre urbanistique par exemple la dimension
de la parcelle, le statut d'occupation, la grandeur du logement, la superficie
de la parcelle, etc. Pour cela, les enquêtes avaient touchés 101
nouveaux habitants.
· Le troisième est adressé aux services
municipaux et des affaires foncières, urbanisme et habitat. Cette fiche
comprend toutes les questions d'ordre administratif, judicaire et urbanistique
à travers trois thèmes : la croissance urbaine dans le
quartier Lukunga, la gestion urbaine et la commercialisation des produits
agricoles en vue d'aménager un marché de commercialisation des
légumes de façon à éliminer les marchés
pirates ;
· L'étude avait fait usage du système de
positionnement global (GPS), du logiciel ArcviewGIS pour le
géoréférencement et le traitement des cartes.
6.
Limitation de la zone d'étude
La zone d'étude est les abords de la rivière
Lukunga sur la rive droite dans la vallée de Lukunga, de l'avenue Makabi
au Nord, l'avenue Ndombe et Kinavuidi à l'Est, au Sud par le cours d'eau
Kikusa au quartier Lukunga dans la commune de Ngaliema. C'est l'espace
maraîcher de Lukunga.
7.
Subdivision du travail
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, ce travail comprend cinq chapitres :
Le premier chapitre parle des généralités
sur l'agriculture urbaine ;
Le deuxième chapitre est intitulé:
Kinshasa : dynamique démographique et crise du logement;
Le troisième chapitre traite de la ceinture verte
et de l'approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers ;
Le quatrième chapitre étudie le site
maraîcher de Lukunga dans la commune de Ngaliema face à la
pression de l'habitat;
Le cinquième chapitre est réservé aux
perceptives d'aménagement du site agricole à Lukunga et de la
ceinture verte à Kinshasa.
CHAPITRE 1
GENERALITES SUR L'AGRICULTURE
URBAINE
1.1. Notions sur l'agriculture
urbaine
Ce qu'on nomme aujourd'hui « agriculture urbaine »
est un fait universellement répandu. Selon les estimations de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO,
2001). Environ 800 millions de personnes dépendent de celle-ci et dans
certaines villes jusqu'à deux tiers des ménages la pratiquent.
Selon cette même organisation, elle peut se révéler
très productive vu que les agriculteurs urbains peuvent parvenir
à des rendements jusqu'à quinze fois supérieurs à
ceux atteints par les agriculteurs en région rurale.
Mais quelle signification revêt exactement le concept
d'agriculture urbaine ? On pourrait penser que l'agriculture est dite «
urbaine » parce que les espaces cultivés et les espaces bâtis
collaborent au processus d'urbanisation pour former le territoire de la ville.
Cependant, il faut nuancer le concept selon que l'on se place dans les pays du
Tiers-Monde ou dans les pays « développés ». En effet,
dans ces derniers il s'agit principalement d'une agriculture de loisir sous la
forme des jardins à usage collectif. Le citadin y récolte ses
légumes non pas par nécessité mais bien par plaisir, par
désir de sympathiser avec ses voisins ou par volonté de se
garantir des aliments sains et cultivés sans suppléments
chimiques. Dans les pays du Sud, il concerne plutôt une agriculture
vivrière qui utilise les espaces abandonnés à
l'intérieur des villes dans le but d'une autoconsommation familiale,
quelques surplus pouvant être vendus localement. C'est le cas de
nombreuses villes d'Afrique tropicale où les moindres espaces libres
sont transformés en jardins ou en champs afin d'y faire pousser du
maïs, du manioc, du gombo ou encore différents légumes.
Son rôle est donc alimentaire et financier. De plus,
cette agriculture nourricière contribue souvent à
l'élimination des déchets urbains.
1.1.1. Définitions de
l'agriculture urbaine
L'agriculture urbaine est définie comme étant la
pratique des activités agricoles dans le milieu intra urbain (Margiotta,
1997). Elle regroupe l'ensemble des activités en zones urbaines et
périurbaines de culture, d'élevage et d'acheminement des
matières premières ainsi que le traitement et la
commercialisation des produits agricoles.
Il faut souligner ici que « se garantir des aliments
sains » relève souvent du souhait et rarement de la
réalité étant donné le grand nombre de terrains
pollués à l'heure actuelle et sur lesquels se développe
pourtant une activité potagère.
Le concept de l'agriculture urbaine, dans sa définition
la plus large, englobe une variété d'activités qui peuvent
prendre place dans les limites ou en périphérie des
agglomérations urbaines (Mougeot, 1994).
La production de légumes, des fruits, d'herbes, de
fleurs, de champignons, l'élevage de porcs, de cochons d'inde, de
chèvres, de volailles, l'aquaculture, l'apiculture, les activités
de production forestière et même, parfois, la transformation et la
vente des produits de ces activités dans sa périphérie
sont considérées comme faisant partie des activités de
l'agriculture urbaine (Margiotta, 1996).
Selon Mougeot (op.cit), l'agriculture urbaine comprend
à la fois la production végétale (agriculture
vivrière ou non et arboriculture) et animale (bétail, volaille,
poisson, etc.) dans les zones urbaines bâties (production intra-urbaine)
et aux alentours (périurbaine).
Dans plusieurs villes africaines, les phénomènes
ont pris beaucoup de l'ampleur ces vingt dernières années. Les
raisons sont diverses : Maxwell (1996) et Mougeot (op.cit) pensent que la
croissance rapide des villes, les conflits armés, la situation
économique en nette détérioration suite aux ajustements
structurels imposés par les créanciers internationaux,
l'orientation de la production agricole en fonction de l'exportation et la
baisse du pouvoir d'achat des consommateurs seraient autant de facteurs ayant
contribué à l'augmentation du nombre d'individus qui
réalisent des activités de production agricole en milieu urbain
.
1.1.2. Histoire de l'agriculture
urbaine
L'histoire de l'agriculture urbaine et périurbaine
(AUP) est ancienne et relativement liée au processus colonial, puisque
certaines catégories de la population immigrée à fort
pouvoir d'achat ont introduit de nouveaux comportements alimentaires (Moustier
et Pages, 1997). Des ceintures vertes destinées à fournir des
produits frais ont alors été créées pour
répondre à ces besoins nouveaux. Cette forme d'agriculture est
souvent moderne. Elle a été favorisée par des
investisseurs locaux (commerçants, fonctionnaires, hommes d'affaires,
etc.) (Centrès, 1995). Elle est particulièrement adaptée
à certains produits (légumes et lait, notamment).
Depuis le début des années 1970,
l'agriculture urbaine et périurbaine fait en outre l'objet d'un nombre
croissant d'interventions par le biais d'agences internationales d'aide au
développement. L'importance qui lui est accordée reflète
l'évolution des politiques et des programmes en matière de
développement international. Ainsi, au cours de cette décennie,
l'agriculture urbaine a été considérée
principalement sous l'angle de son apport à la sécurité
alimentaire des populations des pays moins développés. A
l'époque, l'aide internationale au développement était
dirigée en grande partie vers la satisfaction des besoins humains
fondamentaux (Labrecque, 1997 ; Young, 1993). Au cours des années
1980, le potentiel de l'agriculture urbaine pour la création d'emplois a
davantage retenu l'attention.
Le paradigme dominant au sein des agences de
développement était d'ailleurs celui de la création
d'activités génératrices de revenus (Labrecque, 1997).
L'agriculture urbaine s'est ensuite vue assigner un rôle de protection et
de régénération de l'environnement alors que le
développement durable prenait sa place dans l'ordre du jour de l'agenda
international.
L'agriculture urbaine et périurbaine n'est toutefois
pas circonscrite aux seules régions du Sud. Les habitants des pays du
Nord s'y adonnent aussi. Pour ceux et celles qui cultivent un lopin à la
maison ou dans un jardin communautaire, il ne s'agit pas, selon Henning (1997),
d'assurer leur survie et celle de leur famille, mais plutôt de combler
les besoins que l'agriculture industrialisée ne peut pas satisfaire.
Ainsi, le plaisir de récolter des légumes qu'on a semé
soi-même ou de cueillir une salade fraîche au moment de
préparer un repas motiverait certains jardiniers. Chez d'autres,
produire des aliments sains et sans intrants chimiques ou réutiliser des
déchets organiques compostes, contribuant ainsi à la
récupération de l'énergie et à la protection de
l'environnement, prendrait une importance particulière (Nguegang, 2003,
Nguengang et al, 2005).
1.1.3. Catégorisation des
activités l'agriculture urbaine
Les travaux réalisés par Margiotta (1996)
montrent qu'il existe une diversité certaine des productions et surtout
des combinaisons en système de production et système
d'exploitation en milieux urbain. Quatre catégories sont ciblées
dans le milieu urbain avec pour chacune une diversité d'activités
telle que décrite dans le tableau n°1 ci-dessous.
Tableau n°1 : Catégorisation des
activités recensées en agriculture urbaine
Catégories
|
Activités principales
|
Localisation ou techniques
|
Aquaculture
|
Elevage des poissons
|
Etangs, ruisseaux, zones
marécageuses
|
Horticulture
|
Maraîchage, production des fruits et
fleurs
|
Jardins, périmètres
maraîchers,
espaces intra et périurbains
|
Agro- foresterie
|
Production des combustibles, fruits et noix, compost,
matériaux de construction
|
Arbres de rues, jardins, zones
marécageuses, vergers
|
Elevage
|
Production des oeufs, viande et fumier
|
Elevage sans terre, poulaillers,
espaces intra et périurbain
|
Divers
|
Plantes médicinales, plantes insecticides,
.etc.
|
Floriculture
|
Source : PNUD (1996)
On peut bien résumer ce tableau en deux grandes
catégories selon qu'il s'agit de production végétale et
des productions animales.
1.1.3.1. Production végétale
La production végétale pratiquée en
agriculture urbaine comprend surtout le maraîchage, les cultures
vivrières, les cultures des fruits et des fleurs.
1.1.3.2. Production animale
L'élevage urbain s'insère, selon Chevrier
(op.cit), dans un ensemble plus vaste d'agriculture urbaine. Les anglo-saxons
parlent globalement de « Urbano Food production ». Il
représente une des composantes essentielles de l'économie en
Afrique subsaharienne.
La production animale à Kinshasa est dominée par
la basse-cour et l'élevage des porcs. Depuis plus de trois
décennies, la production porcine est concentrée entre les mains
de producteurs privés. Par rapport aux autres types d'élevages,
il faut noter que l'élevage porcin quitte de plus en plus le «
village » et « l'industriel » pour s'installer dans des
exploitations de taille moyenne en milieu urbain et périurbain.
Quant à l'activité de pêche, celle ci est
particulièrement intense dans la région du Pool, au large de
Kinshasa, où se sont multipliés les campements provisoires ou
permanents (Nganda) sur les berges, les îles et les bancs de sable. Elle
est moins développée et se pratique par des techniques
traditionnelles. La consommation de poissons est plus élevée que
celle de la viande, (7kg/par habitant et par an), mais la production nationale
reste, cependant très insuffisante.
1.2. Les fonctions et les impacts
de l'agriculture urbaine
L'agriculture urbaine a de multiples objectifs et remplit de
nombreuses fonctions. Pour l'analyse, il convient de séparer ses
sous-secteurs, maraichage, élevage, car ils ne remplissent pas les
mêmes fonctions avec le même poids. Les impacts comprennent la
contribution aux fonctions précédemment citées ainsi que
les effets indirects, négatifs et positifs que les économistes
qualifient d'externalités : pollutions, iniquité,
bénéfices réciproques des co-usagers (par exemple entre
les arboriculteurs et apiculteurs).
Sous-secteur Maraichage Elevage Culture vivrière
Arboriculture Autre
|
Approvisionnement alimentaire
Création d'emploi
Création de revenus
Gestion des déchets
Amélioration du cadre de vie
Valorisation des ressources sous-utilisées
|
Tableau n°2. La matrice d'analyse des fonctions
de l'agriculture
Source : Cissé et Moustier (1999)
1.2.1. L'agriculture dans le
développement des villes
L'agriculture contribue à plusieurs titres à la
gestion de la ville :
· en participant à l'approvisionnement, surtout en
produit frais ;
· en créant des emplois et des revenus qui
contribuent à l'équilibre social ;
· en améliorant l'environnement par une gestion
spécifique des déchets ;
· en occupant ainsi à l'aménagement des
espaces verts et à l'amélioration de la qualité de
l'air.
Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture
urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant
un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage
endémique).
1.3. Espace agricole
urbain comme source de revenus
Les espaces agricoles au sein de la ville
peuvent bien être utilisés à des fins de production et de
vente de légumes et fruits frais, de semences et de plantes
d'agrément. Une autre dimension économique de l'espace agricole
concerne l'autoconsommation.
Selon Raki (1991), les revenus des agriculteurs urbains sont
déterminés non seulement par la dimension des moyens de
production mais aussi par l'importance des ressources extérieures
à l'exploitation, par l'environnement physique, par le choix des
spéculations. Ces revenus des agriculteurs urbains jouent un rôle
déterminant dans l'équilibre économique de l'exploitation
familiale. Ils permettent la couverture des besoins de consommation courante
(besoins alimentaires, habillement, logement, dépenses de santé
et d'éducation), mais également le financement du capital de
production. Les recettes dérivant de la vente des produits
maraîchers sont un complément important d'autres revenus. Nombreux
sont les ménages qui tirent des revenus de la vente de ces produits,
souvent comme gain d'appoint lorsque le solde salarial ne leur permet pas
d'être autosuffisants toute l'année.
1.4. Espace agricole
urbain comme espace vert
Les espaces agricoles urbains peuvent dès lors
être considérés comme des espaces verts qui ceinturent dans
les zones urbanisées. Il faut souligner ici que la création d'une
ceinture agricole autour de la ville est un moyen de contenir
l'étalement urbain, comme le préconise souvent le plan
d'aménagement de Kinshasa.
CHAPITRE 2
KINSHASA : DYNAMIQUE
DEMOGRAPHIQUE ET CRISE DU LOGEMENT
Dans ce chapitre, il est question de présenter la
croissance démographique et la crise du logement. En effet, la
croissance démographique a entrainé une crise du logement
à tel point que les surfaces réservées à la
ceinture vertes font l'objet des lotissements. De Maximy. R (1975),
disait : <ceux qui devront gérer Kinshasa au premier jour du
XXIème siècle affronteront des terribles
problèmes budgétaires, d'organisation et des relations avec leurs
administrés : ville immense, population pléthorique, emplois
insuffisants, misères, logements inconfortables, ville ingérable,
bloquée, affamée, citoyens illettrés, etc....>
2.1. L'ESPACE PHYSIQUE
2.1.1.
Climat
Tableau n°3 : Les moyennes
températures et précipitations à Kinshasa
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
juin
|
T° moyenne
|
22,5
|
23,5
|
25,5
|
27
|
26,5
|
25,5
|
26
|
26,5
|
27
|
27
|
26,5
|
24
|
Pr moyenne
|
3
|
3
|
30
|
119
|
222
|
142
|
135
|
145
|
196
|
196
|
159
|
8
|
Source : BBC. Weather (2009)
Le tableau n°3 montre que la ville de Kinshasa
connaît un climat tropical, caractérisé par une saison
sèche très marquée de 4 mois de mi-mai à
mi-septembre, relayée d'octobre à mai par une saison de pluie
avec un creux fluctuant de décembre à février (ville de
Kinshasa, Fiche technique, Département de Plan ; Août
1988).
Les kinois préfèrent aller construire des
maisons à la périphérie de la ville pour avoir des grandes
parcelles au lieu d'aller acheté des parcelles en plein centre ville
où, celle-ci coute énormément et moins étendue.
2.2
Dynamique démographique
2.2.1. Evolution de la population
kinoise
L'urbanisation rapide qu'a connue Kinshasa durant ces quarante
dernières années explique en partie cette occupation de l'espace
qui défie les règles élémentaires de l'urbanisme.
En 1925, la population de Kinshasa était estimée à 29.539
habitants et à 347.970 en 1955. Les deux recensements de la population
de 1975 et de 1984(recensements scientifiques qu'a connus le pays) donnent
respectivement les effectifs suivants : 1.635.600 hab. et 2.664.200
habitants. Des estimations pour l'an 2015 sont évaluées à
12.000.000 habitants (calcul d'après les données d'Houyoux et
Kinavuidi, 1975, De saint Moulin, Tambashe, 1994).
Tableau n°4 : La progression
démographique Kinoise par commune
COMMUNES
|
1967
|
1970
|
1984
|
2003
|
2004
|
Bandalungwa
|
45 220
|
60 243
|
97 214
|
195 680
|
202 341
|
Barumbu
|
44 900
|
59 553
|
69 147
|
145 370
|
150 319
|
Bumbu
|
37 560
|
61 366
|
113 968
|
318 396
|
329 234
|
Gombe
|
17 890
|
22 615
|
17 360
|
31 307
|
32 373
|
Kalamu
|
78 310
|
100 441
|
160 719
|
304 961
|
315 342
|
Kasa-vubu
|
56 540
|
67 525
|
74 888
|
152 141
|
157 320
|
Kimbanseke
|
64 440
|
83 006
|
353 209
|
915 217
|
946 372
|
Kinshasa
|
56 640
|
73 826
|
74 708
|
159 430
|
164 857
|
Kisenso
|
26320
|
39578
|
117774
|
373439
|
386151
|
Kintambo
|
29 890
|
38 748
|
49 297
|
103 257
|
106 772
|
Lemba
|
37 480
|
61 607
|
159 775
|
338 321
|
349 838
|
Limete
|
28 270
|
41 340
|
128 197
|
363 357
|
375 726
|
Lingwala
|
37 240
|
46 209
|
49 173
|
91 520
|
94 635
|
Makala
|
37 200
|
49 346
|
108 939
|
245 487
|
253 844
|
Maluku
|
|
14 678
|
2 676
|
173 734
|
179 648
|
Masina
|
18 700
|
36 158
|
158 080
|
469 195
|
485 167
|
Matete
|
42 290
|
63 369
|
104 902
|
259 933
|
268 781
|
Mont-Ngafula
|
2 040
|
29 811
|
52 820
|
252 412
|
261 004
|
Ndjili
|
80 000
|
102 881
|
157 010
|
427 583
|
442 138
|
Ngaba
|
17 810
|
36 702
|
74 447
|
174 703
|
180 650
|
Ngaliema
|
30 640
|
63 844
|
252 151
|
660 646
|
683 135
|
Ngiri-ngiri
|
50 930
|
64 272
|
82 303
|
169 087
|
174 843
|
N'sele
|
|
24 096
|
28 963
|
136 290
|
140 929
|
Selembao
|
55 150
|
46 908
|
126 589
|
324 534
|
335 581
|
Comptés à part
|
36 060
|
34 917
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL
|
901 520
|
1 323 039
|
2 664 309
|
6 786 000
|
7 017 000
|
Source : INS recensement scientifique de la
population 1984, R.P. De Saint Moulin : perspectives
démographiques (1984-2000).
Le tableau n°4 montre que si la population continue
à occuper l'espace avec des densités d'occupation identiques
à celles qu'elle a connu à travers les différentes
années sus mentionnées, il y aura une nette augmentation de
surface bâtie. Cela ira en augmentant et aura comme conséquence la
densification de l'espace urbain.
Tableau n°5 : L'évolution de la
population de Kinshasa (1920-2005)
Le tableau n°5 illustre la croissance rapide de la ville.
D'après les estimations, elle pourrait atteindre les 12 millions
d'habitants en 2015. Toutefois, toutes les statistiques sur Kinshasa restent
sujettes à caution en l'absence d'un recensement scientifique.
La ville de Kinshasa est caractérisée aussi par
le phénomène de macrocéphalie avec la
quasi-totalité des concentrations des activités
économiques, industrielles, emplois, etc.
Selon Kabengele (2003), en 1977 la ville de Kinshasa comptait
49,9% des industries manufacturées. De Saint Moulin (1973) affirme que,
la ville revient en deuxième position soit 18% après le Katanga,
soit 67,3% en ce qui concerne les activités secondaires. Sur le plan
tertiaire, le même auteur classe Kinshasa en première position
(27,3%) alors que le Katanga vient en deuxième position (22%). En ce qui
concerne les entreprises, 22,8% se trouvent implantée à Kinshasa,
18% au Katanga (recensement de l'INS, 1982).
2.1.2. L'espace urbain
Construite sur une vaste plaine à l'Est et des collines
à l'Ouest constituant un amphithéâtre entaillé par
les rivières, Kinshasa compte 24 communes dont certaines sont
situées sur les collines comme Mont-Ngafula (358,90 Km²), Bumbu
(5,30 Km²), Selembao (23,18 km²), Kisenso (16,60 Km²), Ngaliema
(224,30 Km²) surplombant les vallées encaissées. Certaines
communes comme Makala (5,60 Km²) et Ngaba (4,00 Km²), bien que
situées en une partie dans la plaine, commencent par endroit à
prendre de l'altitude des collines en périphérie. Sur les plaines
alluviales de la ville, il y a les communes de Limete (67,60Km²), Kalamu
(6,64 Km²), Bandalungwa (6,82 Km²), Ngiri-Ngiri (3,40 Km²),
Kinshasa (2,87Km2), Barumbu (4,72Km2), Lingwala
(2,88Km2), etc. Elles subissent des inondations et marécages
lors de grosses pluies dues. Cela est dû au mauvais drainage des plaines
alluviales qui sont inondées en saison des pluies.
Dès sa création, Kinshasa a débuté
avec les communes de Kintambo (3,9 Km²), Gombe (29,33 Km²), Kinshasa
(2,87 Km²), Barumbu (4,72 Km²), Lingwala (2,9Km²). Pour ainsi
s'étendre avec les communes de Selembao (23,18 Km²) dans les
collines et puis sur la vaste plaine située au-delà de la
rivière N'djili avec la commune de N'djili (11,40 Km²), Masina
(69,73 Km²), Kimbasenke (297,78 Km²), N'sele (898,79 Km²),
Maluku (7.948,80 Km²). L'on constatera après sa création, la
naissance des cités planifiées de Lemba (23,70 Km²), de
Matete (4,88 Km²).
Tableau n° 6 : La ville de Kinshasa et les
superficies communales
Entités administratives
|
Superficie (km²)
|
Bandalungwa
|
6,82
|
Barumbu
|
4,72
|
Bumbu
|
5,30
|
Gombe
|
29,33
|
Kalamu
|
6,64
|
Kasa-vubu
|
5,04
|
Kimbanseke
|
297,78
|
Kinshasa
|
2,87
|
Kintambo
|
2,72
|
Kisenso
|
16,60
|
Lemba
|
23,70
|
Limete
|
67,60
|
Lingwala
|
2,88
|
Makala
|
5,60
|
Maluku
|
7.948,80
|
Masina
|
69,73
|
Matete
|
4,88
|
Mont-Ngafula
|
358,90
|
N'djili
|
11,40
|
Ngaba
|
4,00
|
Ngaliema
|
224,30
|
Ngiri-Ngiri
|
3,40
|
Nsele
|
898,79
|
Selembao
|
23,18
|
Source :
www.wikipedia.org
(2009)
Le tableau n°6 illustre que la commune rurale de Maluku
au Nord-est la plus vaste et occupe à elle seule 79% du territoire soit
7.949 km² et regroupe à l'Est de la ville, l'ancien secteur de
Batéké et l'ancienne chefferie Mbankana. N'Sele est la seconde
commune rurale également située à l'Est de la ville avec
une superficie de 899 km². Elle s'étend de l'aéroport
à la commune de Maluku et du Nord au Sud, du Pool Malebo à la
rivière Dingi-Dingi. La commune de Mont-Ngafula est la
3ème étendue soit 359 km² occupant tout le Sud de
la ville à l'Ouest de la rivière N'Djili et y atteint le fleuve
Congo sur près de 10 km. Les communes de Kimbanseke, au Sud-ouest de
N'Sele et de Ngaliema, au Nord-Ouest de Mont-Ngafula, sont aussi très
étendues soit 238 km² et 224 km² (Léon de St Moulin,
2005).
Figure n°3 : La typologie des quartiers (Source :
Atlas de Kinshasa, 1975)
: Ngaliema (Binza Ma Campagne et Binza UPN).
: Quartiers des anciennes cités : Kinshasa,
Lingwala, Barumbu, Kintambo
: Quartiers des cités planifiées : Lemba,
Matete, N'djili (quartiers 1 à 7), Kalamu, Bandalungwa, Matonge
(Kalamu)
: Quartiers excentriques et d'extension : Masina,
Kisenso, Selembao, Makala, Ndjili extension, Bumbu, Kimbasenke, Ngaba.
: Quartiers semi-ruraux : Maluku, Nsele,
Mont-Ngafula
Les quartiers peuvent être stratifiés suivant le
type d'habitat formel ou informel, le niveau socio-économique, les
infrastructures, les équipements existants et l'âge (Lelo Nzuzi,
1999).
L'habitat formel est celui des quartiers résidentiels
industriels, d'affaires et administratifs. Dans ce groupe se retrouvent :
· Les zones résidentielles comprennent les
communes de la Gombe de Limete, de Ngaliema et le quartier Righini dans la
commune de Lemba. Ce sont des quartiers de haut standing et la voirie est
goudronnée. Le système d'égout est partiellement
fonctionnel. C'est le quartier de la haute bourgeoisie locale où vivent
de gens à revenu supérieur ;
· Les zones industrielles se concentrent dans la commune
de Ngaliema et de Limete. Ce sont des communes mixtes où coexistent d'un
côté les usines et de l'autre les résidences de haut
standing ;
· La commune administrative se situe dans la commune de
la Gombe. C'est le siège du gouvernement, du parlement, du commerce
spécialisé, de la justice, de la fonction publique, des banques,
etc. En bref, c'est le « centre ville ».
· La « zone neutre » de jadis, séparant
la « ville » européenne de la « cité
» africaine se retrouve dans l'implantation importante de grands
équipements (hôpital, golf, jardin botanique et zoologique, camp
militaire.) ;
· Les extensions de l'Est regroupent les communes de
Masina, Kisenso, Kimbasenke et Ndjili. La densité est ici plus faible,
de 40 habitants au km2 en moyenne. Ce sont des quartiers
d'auto-construction post-indépendance dont certains comme ceux de
Kisenso ne sont pas cadastrés. Ce sont des quartiers des gens à
faible revenu. La voirie n'existe pas. A certains endroits, ils ressemblent
à des « villages urbains » communément appelé
périurbains ;
· Les zones semi-rurales ou urbano-rurales
périphériques de Maluku et de N'sele sont de très faible
densité. Elles sont essentiellement agropastorales et occupent
près de la moitié de la superficie de Kinshasa.
Tableau n°7 : L'évolution des
facteurs de croissance de la population (1985-2005)
Année
|
Taux de natalité en pour mille
|
Taux mortalité en pour mille
|
Taux d'accroissement
Naturel (%)
|
Taux de croissance
(%)
|
Taux migratoire
(%)
|
1985-1990
|
583
|
126
|
45,7
|
5,6
|
0,103
|
1990-1995
|
560
|
119
|
44,1
|
5,2
|
0,792
|
1995-2000
|
518
|
110
|
40,8
|
4,7
|
0,622
|
Source : INS (1993)
Le tableau n°7 présente les projections de l'INS
pour la période de 1985-2000. Elles permettent de constater que la
capitale est restée au moins jusqu'en l'an 2000, la seule province
d'immigration, avec un taux près pour les périodes de
1985-1990,1990-1995, 1995-2000, respectivement de 10,3% ;7,9% ;6,2
%.
La croissance de la ville de Kinshasa est de plus en plus
spectaculaire. Son rythme se rapprocherait de celui de la croissance de la
population. Avant l'indépendance, l'occupation de l'espace était
contrôlée, maitrisée par l'administration coloniale et elle
se faisait selon les normes urbanistiques, car vers les années cinquante
(50) Léopoldville était doté un plan d'urbanisme.
D'après les estimations de l'INS (1969) et Lelo Nzuzi
(op.cit) en 1889, la ville naissante s'étendait sur 115ha pour 5.000
habitants, vers 1919, 14.000 habitants occupaient une superficie de 650ha. En
1960, à l'indépendance, Léopoldville abrite 4.100 ha alors
qu'en 1884, il y avait 5.000 habitants sur 115ha ; en 1910 environ 10.000
habitants sur 1.500ha ; en 1930, près de 46.000 habitants sur
2.331ha.
Tableau 8: La progression annuelle de
l'habitat
Année
|
Population
|
Superficie en ha
|
Densité hab. /ha
|
1884
|
5000
|
115
|
43,5
|
1930
|
39 950
|
1500
|
26,6
|
1950
|
201 905
|
2331
|
86,6
|
1957
|
378 628
|
5512
|
68,7
|
1960
|
476 819
|
4100
|
116,0
|
1967
|
864 284
|
9400
|
91,9
|
1968
|
939 317
|
12 863
|
73,0
|
1975
|
1 679 091
|
17 922
|
93,6
|
1981
|
2 567 166
|
20 160
|
127,3
|
1998
|
4 131 845
|
59 000
|
70,3
|
Source : BEAU (1975), Boute, J et De Saint-Moulin
(1978), Boute, J (1980), Mbumba (1982), Pnud/Habitat (2000)
Le tableau n°8 montre la croissance démographique,
la densification de l'habitat et l'extension de l'espace dans la ville
Kinshasa au cours des années. Il met en évidence l'augmentation
de la surface bâtie qui fait que l'occupation du sol de la ville va en
galopant. Avec le seuil le plus élevé en 1961 et 1981 pour enfin
stagné en 1968 et en 1998.
En conclusion, contrairement à ce qui s'est
passé avant 1960, les pouvoirs publics n'ont pas pris en main
l'aménagement de Kinshasa après l'indépendance afin
d'éviter l'anarchie urbaine qu'occasionnerait des extensions trop
libres. Ils n'ont pas non plus réussi à préserver les
espaces verts ni les terrains publics. La ville a assisté impuissante
à la disparition lente mais sûre de certaines banlieues
maraîchères d'où elle tirait ses légumes et fruits.
Aujourd'hui, Kinshasa est abandonnée au bon plaisir de
la population et aux opérations de spéculation foncière et
immobilière. L'urbanisme de la débrouillardise a pris place dans
la gestion de la ville et ce n'est pas aujourd'hui ni demain qu'il sera
effacé dans le mental des autorités kinoises.
Tableau n°9 Les étapes d'occupations du
site: superficie et type de quartier
Année
|
Superficie en ha
|
population
|
type des quartiers
|
essor industriel avant
l'indépendance
|
1884-1910
|
|
10.000 habitants
|
Grand poste sur la baie de Ngaliema
|
-L'exploitation commerciale par 43 steamers (avec leur
flotte) sur le bassin du fleuve.
-Début de construction de chemin de fer
Kinshasa-Matadi.
-début d'accélération du
développement économique.
-Construction des grands ports publics sur la baie de
Ngaliema et l'installation des sociétés commerciales.
|
1910-1930
|
1.500
|
46.000 habitants
|
Les anciennes cités : Kintambo, Lingwala,
Barumbu, Kinshasa
|
-Transfert du capital de Boma à
Léopoldville, suite aux demandes des hommes d'affaires, en
1923.
-En 1922, le développement de Kinshasa se fait
au Sud de la ligne de chemin de fer.
-Développement des quartiers industriels autour
du port et de la gare par les quels arrivent les matières
premières.
|
1930-1950
|
2.331
|
100.000 habitants
|
les nouvelles cités : Kalamu,
Ngiri-Ngiri
|
-Naissance des industries de la ville : usine
textile Utexco, sur une zone industrielle à Ngaliema.
-aérodrome de Ndolo pour remplacer l'ancienne
piste de Gombe.
-le développement des zones industrielles du
port jusqu'aux ports de pêches de Kingabwa en passant par le sud du
quartier Ndolo et vers l'embouchure de FUNA actuellement l'extension se fait
jusqu'à Maluku
|
1950-1960
|
5.512
|
400.000 habitants
|
Les cités planifiées : Bandalungwa,
Lemba, Matete et N'djili.
|
-Entre 1950-1960 voit le jour la zone industrielle de
Limete
|
A partir de 1960
|
2.130
|
|
Extension Sud : Ngaba, Makala, Bumbu,
Selembao et l'extension de Mombele et des quartiers Kimbangu dans les communes
de Limete et Kalamu.
|
3.740
|
|
Extension excentriques : Kimbanseke,
Masina, Kisenso, Binza Ozone, Bandiadingi, etc....
|
1930-1960
|
|
|
Quartier résidentiel de haut niveau :
Ngaliema, Limete et Gombe
|
Source : Atlas de Kinshasa (1975)
2.1.2.1. Les causes de la croissance urbaine : Croissance
migratoire et naturelle
Elle constitue un facteur important de la croissance
démographique de la ville de Kinshasa.
a) La croissance naturelle
Alors qu'au début du 20eme siècle,
Kinshasa n'est qu'un petit centre urbain de 10.000 habitants, elle connait un
essor important dès les années 1920. C'est en effet en 1922 que
la Ville supplante Boma, trop excentrée, et devient capitale du Congo
Belge. Il s'en suit une croissance économique forte incitée par
l'augmentation des investissements et par là un besoin de main d'oeuvre
conséquent, pour l'industrie surtout, qui migre vers la cité
(Pain, 1984). En 1960, la population Kinoise est au nombre de 400.000 hab.
En moins d'une décennie, elle double pour atteindre 901.520 habitants en
1967 (Ministère du Plan, 2005). La situation socio-économique du
pays est alors catastrophique et amène de plus en plus de ruraux
à migrer vers Kinshasa. Il est question d'un accroissement annuel moyen
de 9% entre 1924 et 1970 (Pain, 1984). Actuellement, bien que les
données statistiques ne soient pas parfaitement fiables, elle est
estimée à plus de 8 millions d'individus avec un taux de
croissance annuel moyen stabilisé autour des 4% (Ministère du
Plan, 2005).
La répartition de la population Kinoise suit une
pyramide des âges à peu près également
répartie entre les deux sexes, posée sur une large base puisque
plus de 50% de la population a moins de 15 ans et un sommet
particulièrement fuselé du fait d'une espérance de vie
à la naissance ne dépassant pas les 54,36 ans en 2009 (Congo
Kinshasa statistiques-mondiales.Com).
b) L'exode rural
Les raisons sont les suivantes : la recherche d'un
emploi , la recherche d'une vie meilleure , le goût de
l'aventure , les études supérieures et les
établissements supérieur ou universitaire , l'aspiration de
devenir citadin , la fuite des travaux de champs , les salaires plus
élevés et l'animation urbaine , les guerres et les conflits
politiques d'où diminution de la force de travail en milieu ruraux. Les
troubles politiques qui se sont succédés depuis 1990 et les
guerres qui s'en sont suivies ont occasionné des gros mouvements de la
population. Et la ville de Kinshasa, en l'espace d'une décennie, a
accueilli beaucoup de déplacés de guerre. Les recensements
risquent de déjouer tous les pronostics des démographes.
2.2. Dynamique de l'habitat
La datation des quartiers et l'origine sociale de leurs
premiers occupants permettent d'établir une stratification des zones
d'habitat.
2.2.1. La ville européenne
avant 1960
Ngaliema : à l'origine en 1881, la ville de
Kinshasa s'implanta à l'Ouest autour de la baie de Ngaliema. A cette
époque, Ngaliema était un petit village aux habitations
vieillottes noyées dans la verdure. Au bord du fleuve, la zone
industrielle s'étendait sur un site limité à partir de
1950. Jusqu'à ce jour, les espaces sur la hauteur de la terrasse du
Mont-Ngaliema au bord du centre militaire s'est créée en 1967 la
cité de l'OUA ; notamment Mbinza Ozone, Mbinza Delvaux, Mbinza
Kinsuka et plus au Sud, le Camp Bandiadingi, etc....
Gombe : dans son développement, la ville s'est
étendue le long du fleuve vers l'Est avec la création d'un
quartier administratif, d'une zone résidentielle, d'un centre des
affaires, du port, de la gare et d'une zone industrielle qui se prolonge plus
à l'Est à Kingabwa dans la commune de Limete. Le centre des
affaires ponctué de buildings est traversé par un large boulevard
(Boulevard du 30juin). C'est la commune de la Gombe.
Limete : elle est située vers le centre Est et est
traversée par le Boulevard Lumumba qui la sépare en deux
blocs : zone industrielle à l'Est et la zone résidentielle
située à l'Ouest.
Au sud de cette commune, il existe un parc d'attraction et des
ensembles d'habitations formant la Foire Internationale de Kinshasa (Fikin)
à côté de l'Echangeur de Limete. Plus à l'Ouest, il
y a une grande extension appelée cité Mombele.
2.2.2. Les anciennes
cités indigènes
L'implantation des anciennes cités a suivi, dans le
temps, l'expansion de la ville vers l'Est. Elle était
séparée de la ville européenne par les espaces incultes
appelés "zone tampon". Les anciennes cités représentaient
les communes de Kinshasa, Lingwala, Barumbu et Kintambo et avaient pour
rôle de loger, la main d'oeuvre venant de l'intérieur du pays.
2.2.3. Les nouvelles
cités
Pour dépeupler les anciennes cités, trois
nouveaux lotissements ont été créées à
partir de 1940 et particulièrement entre 1945 et 1955. Il s'agit de
Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et Kalamu (Quartier Kimbangu). Une zone tampon la
séparait des parties les plus anciennes de la ville. La construction des
logements était dans l'ensemble laissée à l'initiative
individuelle.
A Kalamu, il n'y a que quelques constructions de l'O.C.A
(Office des Cités Africaines). Ces trois communes forment un ensemble
très animé où certains secteurs sont devenus
particulièrement attractifs : les stades, les bars, les commerces,
les artisanats, etc.
2.2.4. Les cités
planifiées
Au début des années 50, les orientations
d'urbanisation ont été appliquées aux quatre nouvelles
communes : Matete ; N'djili ; Bandalungwa ; Lemba, Kalamu
et Kintambo Babylon. C'est l'Office des Cités Africaines qui
était chargé de construire ces communes. Plus tard, les espaces
verts et les aires des jeux y ont été envahis par les nouveaux
lotissements.
2.2.5. Les extensions Sud
Ces sont les communes de Ngaba, Selembao, Bumbu, Makala,
Kisenso. Jusqu'en 1959, les limites de l'urbanisation étaient
sévèrement contrôlées.
En 1960 cette barrière administrative a
cédé sous l'effet des pressions internes nées du
surpeuplement des quartiers existants. L'apport extérieur des nouveaux
migrants a largement contribué à cette extension. Les zones
tampons ont alors été loties par les chefs coutumiers, les
politiciens et les bourgmestres. Et pourtant, la loi foncière affirme
que l'Etat est le seul maitre du sol et procède à des cessions
des terrains suivant diverses modalités : vente à des
particuliers, locations à bail triennal reconductible une seule fois,
attribution selon le système dit du "livret de logeur".
2.2.6. Les communes d'extensions
Est
Très tôt, les terrains situés au
prolongement des communes plus anciennes ne suffisent plus et l'urbanisation
spontanée gagne alors d'autres espaces. N'djili a engendré
à l'Est et au sud les extensions considérables que sont les
communes de Masina et Kimbasenke. Par ailleurs Matete et le campus
universitaire ont entrainé le lotissement de Kisenso, quartier Kindele,
Tchad, Cogelos, Mbanza-Lemba, Mandela.
Actuellement, ce sont les zones réservées pour
l'industrie qui souffrent de la spéculation foncière. Dans toutes
ces extensions, le lotissement était laissé à l'initiative
individuelle et l'habitat demeure dans l'état précaire
jusqu'aujourd'hui.
2.3. La crise de logement
De 1960-1965 deux organismes publics ont réalisé
au total 2000 logements. La dernière réalisation de l'Office
National de Logement (ONL) de 1975 à 1985 comprenant une centaine de
logements ; mais n'a pas touché toute la couche sociale à
revenu modeste. La dissolution de l'ONL en 1982 et celle de la caisse Nationale
d'Epargne et de crédit Immobilier (C.NE.CI).
La crise ou l'absence des politiques publiques en
matière de logement et de l'habitat a été à la base
d'habitations et constructions anarchiques qui à leur tour ont
entraîné les dommages environnementaux notamment la destruction
des espaces verts.
De 1974 à 1999, le secteur privé avec l'apport
des ONG et l'appui des églises protestantes américaines avaient
construit 2.266 logements en RD Congo dont 146 à Kinshasa. La
continuité de cette oeuvre par les congolais de construire encore plus
des maisons s'est soldée par une megestion.
En 1986, 442 logements à la cité verte et en
1988, près de 674 logements à la cité Maman Mobutu ont
été construits par une entreprise privée Logec (logement
économique) dont les bénéficiaires étaient les
cadres des entreprises publiques comme la Société Nationale
d'Electricité et la Régie des Eaux.
A part ça, il y a eu également toute une
multitude des crédits immobiliers (crédit Luymas, Marana Line,
etc.) patronnés par les congolais qui s'est soldée par une
escroquerie.
Tableau n°10 : La situation du logement dans
la ville de Kinshasa
caractéristiques
|
Nombres des pièces dans le logement
|
Nombre moyen des pièces
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5 ou plus
|
total
|
Milieu de résidence urbain rural
|
8,2
10,4
|
29,2
23,6
|
23,3
27,5
|
19,4
26,9
|
19,9
11,6
|
100
100
|
3,4
3,2
|
Kinshasa
|
13,2
|
33,2
|
22,1
|
11,0
|
20,6
|
100
|
3,2
|
Niveau de pauvreté (à
Kinshasa)
Plus pauvres
Pauvres
Moyens
Riches
Plus riches
|
12,6
14,1
8,5
5,4
7,2
|
22,5
30,2
24,5
22,3
27,1
|
30,4
24,2
31,2
23,7
21,0
|
31,5
22,0
25,1
26,7
16,8
|
3,0
9,5
10,7
21,9
27,9
|
100
100
100
100
100
|
3,0
2,9
3,1
3,6
3,7
|
Ensemble du pays
|
9,7
|
25,3
|
26,3
|
24,6
|
14,1
|
100
|
3,3
|
Source : RNDH, 2000-2001
Le tableau n°10 montre la précarité de la
vie à Kinshasa. En effet, 47,8% des ménages Kinois n'ont pas plus
d'une pièce destinée au logement, 75% des ménages ont tout
au plus deux pièces comme chambres à coucher.
2.3.1. L'anarchie
foncière
Le patrimoine foncier de la ville de Kinshasa est
officiellement administré par le service des affaires foncières
et la planification urbaine encadrée par le ministère de
l'urbanisme et habitat. Mais à Kinshasa, manifestement le
règlement est l'exception et le pragmatisme la règle. En
réalité, une parcelle s'acquiert de manière
aléatoire par contact direct ou indirect avec les chef-coutumiers, les
bourgmestres, les fonctionnaires des ministères des affaires
foncières et de l'urbanisme et habitat (Lelo Nzuzi, 1991). La situation
est d'autant plus problématique que chacune des autorités
ministérielles agit comme lotisseur urbain sans en avoir
les attributions: le ministère des affaires foncières prend
des décisions d'aménagement et de lotissement sans en aviser le
service de l'urbanisme, de même pour le ministère des travaux
publics dont le service d'aménagement du territoire ne sont pas
supposés gérer l'aménagement non urbain ainsi que le
ministère de l'environnement (Lusamba, K. 2005).
2.3.2. La croissance des
quartiers spontanés
Les quartiers spontanés sont crées
anarchiquement après 1960 au mépris des toutes normes
urbanistiques et des lois foncières dans des zones non aedificandi (site
collinaire, inondables, marécageux,...). Le départ brusque des
colonisateurs, la vente illicite de terrain par des chefs coutumiers Teke-humbu
et certaines autorités assoiffées d'argent (bourgmestre,...), la
guerre civile qui a sévit au pays après l'indépendance,
la non maitrise de l'exode rural, etc. sont à la base de l'urbanisation
anarchique que connait Kinshasa.
La crise du logement a largement contribué à
cette urbanisation galopante. Beaucoup des quartiers
périphériques et quelques communes sont nés de cette
anarchie foncière. C'est le cas de Kingasani 1, 2,3, à
Kimbasenke, quartier Jamaïque à Kintambo, Mombele et Kingabwa dans
la communes de Limete, les quartiers De Bonhomme, Vitamines 1,2 à
Matete, le quartier Kinsuka Pêcheurs dans la commune de Ngaliema et les
communes des : Ngaba, Kisenso, Masina, Mont-Ngafula, Selembao.
L'une des caractéristiques des quartiers
spontanés est sans doute le non-respect des normes urbanistiques. C'est
la raison pour la quelle, ils sont appelés quartiers d'auto
construction car l'initiative de construire a été laissé
aux acquéreurs. La plupart de ses quartiers nés de l'anarchie
foncière ont des caractéristiques communes :
1. Habitat précaire : souvent construit avec des
matériaux de récupération ;
2. Promiscuité : la majorité d'habitat ne
possède qu'une à 2 chambres. On y trouve en moyenne plus de cinq
personnes par ménage ;
3. Equipement de base : équipements sociaux sont
insuffisants, trop délabrés : pas d'eau potable, pas
d'électricité, pas d'école, ni d'avenues
asphaltées ;
4. Assainissement : l'absence d'aménagement de
cette localité fait qu'il y ait les décharges publiques partout,
problème d'évacuation des ordures ménagères,
absence quasi-totale des installations hygiéniques viables, accès
difficile à l'eau potable, à l'électricité existant
est de type forfait ;
5. Pseudo légal : on assiste à des fois
à des conflits parcellaires suite aux différents documents en
spéculation ;
6. Pseudo village : l'habitat de ce quartier est
similaire aux habitations des milieux ruraux. Il est construit pour la plupart
avec des matériaux des types traditionnels (maison en pisé,
maison construite en matériaux de récupération), et peu
des constructions modernes. Ce genre d'habitat reflète la
pauvreté de ces quartiers ;
7. Accessibilité : souvent très
éloigné du centre ville, le problème de transport se pose
avec acquitté suite à l'inaccessibilité ;
8. Outre, la pauvreté des habitants dans ce quartier,
il n'ya presque pas d'activités économiques formelles. Le
chômage frappe la majorité de populations. Les ménagers se
livrent aux petits métiers informels pour survivre. Les enfants
fréquentent peu les écoles suite aux insuffisances des
établissements scolaires et aux moyens financiers.
Eu égard à ce qui précède dans ces
quartiers spontanés, les habitants de ces quartiers affrontent des
sérieux problèmes, tels que les maladies (malaria, fièvre
typhoïde, amibiase,...) dues à la dégradation de
l'environnement.
Toutes ces initiatives privées et publiques dans la
production de logement présentent aujourd'hui le signe d'essoufflement
et d'effritement. Certaines sociétés, ONG et crédits
immobiliers n'ont existé que de nom. Ce qui a entrainé davantage
l'occupation désordonnée des espaces verts urbains et conduit
à la destruction des espaces verts et la création des taudis dans
la périphérie de la ville de Kinshasa.
CHAPITRE 3
LA CEINTURE VERTE ET
L'APPROVISIONNEMENT DE KINSHASA EN PRODUITS VIVRIERS
Outre ses rôles environnementaux connus tels que le
rôle de dépolluant des gaz, de l'écran sonore contre les
bruits des engins roulants et celui de paysage contribuant ainsi à
l'embellissement de la ville, la ceinture verte constitue une agriculture
urbaine qui est une activité nécessaire pour atteindre la
sécurité alimentaire.
La ceinture verte a l'avantage d'être proche de la
ville. Aussi, les denrées produites sont donc fraîches et coutent
ainsi moins chères. Elle est riche en ressources naturelles permettant
des activités diverses qui peuvent être extractives (cueillette)
ou productives (agriculture) orientées vers la subsistance et le
commerce.
La notion de la ceinture verte à Kinshasa est
liée à ses anciens plans d'urbanisme pour la
sécurité alimentaire de la ville de Kinshasa. Ils l'ont toujours
intégrée dans leurs perspectives d'aménagement pour
préserver les espaces verts du plan d'urbanisme de Van Malleghen de
1950, jusqu'au Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975.
(Lelo Nzuzi, 2010).
3.1 Les ceintures vertes de
l'époque coloniale
3.1.1.
Le tracé de Georges Moulaert
A la genèse de la ville de Kinshasa, les Kinois
pratiquaient déjà le maraîchage dans des petits espaces des
zones humides autrement appelées zone non aedificandi. C'est pourquoi,
le tracé de Georges Moulaert du début du 20e
siècle avait prévu des poches d'espaces agricole qui entouraient
l'espace aggloméré de la ville notamment à l'ouest
où le site agricole se situait à l'actuel quartier Jamaïque
(derrière Kintambo). Au Sud, il s'étendait sur Bandalungwa
Synkin, cité de la radio et télévision, quartier Beauvent,
le palais du peuple, stade des martyrs, pont Kasa-vubu, Matonge 2,
pépinière de la Funa à Ndolo, etc.
3.1. 2. Le tracé de
Riquier
Le tracé de Riquier avait servi à organiser
l'espace agricole de Kintambo et, en 1930, avait prévu une zone neutre
pour séparer l'habitat européen et habitat africain. Cette zone
neutre avait servi d'espace vert mais les archives ne précisent son
exploitation par la population Kinoise. Néanmoins, comme l'agriculture
urbaine est une vieille tradition Kinoise, il est sans doute possible que la
population locale y ait exploité quelques cultures vivrières.
3.1.3. La ceinture verte avec le
plan Van Malleghen
Van Malleghen en 1950 dans son plan d'urbanisme proposa une
ceinture verte en vue de pallier aux besoins grandissants de la ville en
denrées alimentaires. L'administration coloniale valorisa les
vallées humides zones de culture maraîchère. En 1951, le
projet d'aménagement de la vallée de la N'djili voit le jour en
vue de produire les légumes frais sur 28ha réparties en plusieurs
parcelles de 21 ares chacune. Les autorités lancèrent la
deuxième phase du projet en 1957 avec l'extension de la zone à
Kimbanseke où la répartition des zones de culture
s'étendait à 293 parcelles de 16 ares chacune (Muzingu Nzolameso,
2005).
Pour garantir le succès de ce projet au sein de ces
divers centres de productions maraichères, les autorités
créèrent ainsi une coopérative chargée d'encadrer
les exploitants, de soutenir la production et la commercialisation des
maraîchers. Toute fois, fort est de signaler que les produits qui sont
plantés dans ces exploitations étaient premièrement
destinés aux européens de la ville. Paraîtront ensuite de
manière anarchique et spontanée quelques exploitations et jardins
dans les zones humides de la ville en dehors de ceux créés par
les autorités. Elles étaient situées entre les quartiers
industriels, le pool Malebo ainsi qu'à N'dolo. Elles assuraient la
production de légumes- feuilles de types africains pour faire face
à la demande émanant de la population locale.
3.2 Les ceintures vertes
après l'indépendance
Plusieurs tentatives ont été
opérées dont la plus concrète est la ceinture verte et
vallée présidentielle.
3.2.1. La ceinture verte
et la vallée présidentielle (CVVP)
En effet, dès l'indépendance du pays et le
départ de quelques européens, les mouvements politiques
précédant la période d'indépendance amena une
désorganisation dans l'approvisionnement de la ville. Certains centres
crées pour cette fin se sont trouvés à l'arrêt. De
plus, comme ces centres étaient premièrement crées pour
fournir la population européenne de la ville et vue que la demande avait
fortement baissé, les exploitants agricoles se sont reconvertis dans la
production de légumes feuilles.
Avec le retour de la paix en 1965, le gouvernement fera de
l'agriculture une priorité dans son programme de société
en faisant appel à la coopération française pour rendre
efficace sa politique en la matière et commencèrent par relancer
le maraîchage dans la ville. C'est pour améliorer l'environnement
urbain par des actions d'aménagement horticole et par la création
d'une zone de production agricole afin de ravitailler Kinshasa devenue
millionnaire que le gouvernement crée officiellement en 1972 les
Ceintures Vertes et Vallées Présidentielles (CVVP). Cette
ceinture marqua une étape importante dans l'évolution du
maraîchage à Kinshasa. De l'autre côté, le
gouvernement créa, par arrêté Ministériel, le
CECOMAF ( Muzingu, op.cit). Nonobstant sa dénomination plutôt
restrictive, cet organisme intervient également, de façon
partielle sinon de façon essentielle, dans l'aménagement des
sols, la gestion des installations collectives, l'approvisionnement des
exploitants et la diffusion des techniques culturales modernes. Les conditions
du marché local ne lui permettent en effet pas d'intervenir directement
dans la commercialisation, et son rôle dans ce domaine se réduit
finalement à un service de transport. (Muzingu, Op.cit). Ce même
arrêté est aussi à l'origine de la forêt
artificielle des eucalyptus dans la commune de Ndjili au quartier 1 à
l'Est de la ville.
En 1972, l'aire maraîchère à Kinshasa
comprenait 101 ha, d'après le CECOMAF. Selon le Département de
l'agriculture, il y avait 4300 producteurs ayant comme activité
principale la production de légumes. La surface moyenne par cultivateur
variait généralement entre 0,09 et 0,11ha. Le projet CECOMAF
avait permis le regroupement de 8000 maraîchers en 12 centres
coopératifs : N'djili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina,
Tadi (Kimbanseke), Kisenso, Mokali `Kimbanseke), Ndingi-Ndingi, Tianga
(Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshiengwe (Masina), Manzanza (Kimbanseke). Ces
dernières exploitent les périmètres aménagés
dans les vallées autour de la ville. La PASMAKIN (Projet d'assistance
aux maraîchers de Kinshasa) a succédé au CECOMAF (Goossens,
1997).
3.2.2.
La ceinture verte avec le schéma directeur d'aménagement urbain
de 1975
Le schéma Directeur d'Aménagement urbain (SDAU)
de 1975 accordait une place prépondérante aux espaces verts et
à la ceinture verte. Un nouveau périmètre maraîcher
va être proposé, mais celui-ci ne verra pas le jour. Le
schéma Directeur d'Aménagement urbain confirme la vocation
agricole non seulement des vallées maraîchères des
rivières Ndjili et Nsele, mais aussi du pool Malebo pour le
développement de la riziculture.
Toutes ces ceintures avaient pour vocation d'approvisionner la
ville en produits maraîcher. La ceinture n'était nullement
continue. Il y avait des cultures ça et là, en fonction non
seulement des dynamiques locaux, mais aussi de la facilité
d'accéder à l'eau. Le maraîchage n'a jamais
été uniquement le fait des ménages pauvres ou des
immigrés qui le pratique comme métier principal. A cela, il faut
ajouter certains travailleurs du secteur formel, comme les fonctionnaires, de
la ville qui l'exercent comme second métier.
Figure n°5 : Le schéma directeur
d'aménagement urbain de 1975
La figure n°5 représente le schéma
né du SDAU avec la proposition de la ceinture verte qui devait entourer
la ville en partant d'Est en Ouest. Mais hélas, cette ceinture verte n'a
pas été respectée et a subi des fortes pressions de
l'habitat.
Néanmoins, plusieurs sites maraîchers sont
nés dans l'entre temps soit en périphérie de la ville,
soit dans les espaces interstitiels de la ville, comme le démontre le
tableau ci-dessous.
Le tableau n°11: La répartition des sites
maraîchers par commune à Kinshasa
COMMUNES
|
SITES MARAICHERS
|
NBRE EXPLOITANT HOMMES
|
NBRE EXPLOITANT FEMMES
|
TOTAL EXPLOITANTS
|
SUP. MOYENNE PAR EXPLOITANTS ha
|
SUPERFICIE TOTALE DES CULTURE/ha
|
1. MASINA
|
ABATTOIR
|
50
|
58
|
108
|
0,03 15
|
3,402
|
|
BITABE
|
72
|
102
|
174
|
0,0315
|
5,481
|
|
PETRO - CON.
|
60
|
134
|
194
|
0,0315
|
6,111
|
|
RVA
|
256
|
351
|
607
|
0,0315
|
19,120
|
|
TSHUENGE
|
205
|
413
|
718
|
0,0315
|
22,617
|
|
TSHANGU
|
160
|
140
|
300
|
0,03 15
|
9,450
|
|
MAPELA
|
26
|
39
|
65
|
0,03 15
|
2,047
|
S / total
|
|
929
|
1.237
|
2.166
|
0,0315 Ha
|
68,228 Ha
|
2. KIMBANSEKE
|
KIMBANSEKE
|
234
|
331
|
565
|
0,0203
|
11,469
|
MOKALI
|
197
|
403
|
600
|
0,0203
|
12,180
|
MANGO
|
300
|
306
|
606
|
0,0203
|
12,301
|
NSANGA
|
282
|
418
|
700
|
0,0203
|
14,210
|
MANZANZA
|
198
|
202
|
400
|
0,0203
|
8,120
|
TADI
|
145
|
165
|
310
|
0,0203
|
6,293
|
ITAV/Salongo
|
140
|
90
|
230
|
0,0203
|
4,669
|
S / total
|
|
1.496
|
1.915
|
3.411
|
0,0203 Ha
|
69,242 Ha
|
|
|
|
|
|
|
|
3. NDJILI
|
CENTRE AGRICOLE CECOMAF
|
178
|
200
|
378
|
0,420 Ha
|
159,00 Ha
|
S / total
|
|
178
|
200
|
378
|
0,420 Ha
|
159,00 Ha
|
4. MONT - NGAFULA
|
FUNA Campus
|
749
|
901
|
1.650
|
0,022
|
36,300
|
Vallée manionzi
|
458
|
792
|
1.250
|
0,022
|
27,500
|
Vallée Tchad
|
224
|
476
|
700
|
0,022
|
15,400
|
LEMBA Imbu
|
128
|
282
|
410
|
0,022
|
9,020
|
KIMUENZA
|
279
|
171
|
450
|
0,022
|
9,900
|
MFUTI
|
263
|
237
|
500
|
0,022
|
11,000
|
MITENDI
|
220
|
260
|
480
|
0,022
|
10,560
|
LUTENDELE
|
106
|
260
|
310
|
0,022
|
6,820
|
NGASELE
|
132
|
168
|
300
|
0,022
|
6,600
|
Merci Kabila
|
155
|
220
|
375
|
0,022
|
8,250
|
NGOMBE - Lutendele
|
113
|
117
|
230
|
0,022
|
5,060
|
S / total
|
|
2.827
|
3.828
|
6.655
|
0,022 Ha
|
146,50 Ha
|
5. BARUMBU
|
Camp Pilote Lt MBAKI
|
22
|
28
|
50
|
0,024
|
1,20
|
S / total
|
|
22
|
28
|
50
|
0,024
|
1,20
|
6. MATETE
|
Camp Vitamine
|
75
|
100
|
175
|
0,0087
|
1,522
|
BANUNU
|
20
|
17
|
37
|
0,0087
|
0,322
|
S / total
|
|
95
|
117
|
212
|
0,0087
|
1,85 Ha
|
7. LEMBA
|
Camp Mobutu
|
98
|
102
|
200
|
0,0 164
|
3,28 Ha
|
|
S / total
|
98
|
102
|
200
|
0,0164
|
3,28 Ha
|
|
8. LIMETE
|
Q/20 Mai, Funa & facul.catholiq
|
265
|
315
|
580
|
0,0023
|
1,369
|
ITA / Mombele
|
135
|
115
|
250
|
0,0023
|
0,591
|
S / total
|
|
400
|
430
|
830
|
0,0023
|
1,96 Ha
|
|
|
|
|
|
|
|
9. LINGWALA
|
Camp Lufungula
|
25
|
30
|
55
|
0,0545
|
3,00 Ha
|
S / total
|
|
25
|
30
|
55
|
0,0545
|
3,00 Ha
|
10. KITAMBO
|
CIMETIERE
|
35
|
65
|
100
|
0,03 12
|
3,120
|
CAMP P.M.
|
17
|
33
|
50
|
0,0312
|
1,560
|
S / total
|
|
52
|
98
|
150
|
0,312
|
4,68 Ha
|
11. N'SELE
|
D.A.I.P.N.
|
50
|
85
|
135
|
0,0227
|
3,064
|
DINGI DINGI
|
30
|
35
|
65
|
0,0227
|
1,475
|
KIKIMI 1& 2
|
60
|
40
|
100
|
0,0227
|
2,270
|
NDILI brasserie
|
30
|
45
|
75
|
0,0227
|
1,702
|
S / total
|
|
170
|
205
|
375
|
0,0227
|
8,50 Ha
|
12. MALUKU
|
PLATEAU I- Kimpeti -
|
262
|
120
|
382
|
0,0176
|
6,723
|
PLATEAU I- Ndako pembe
|
327
|
330
|
657
|
0,0176
|
11,563
|
PLATEAU II - Mbakana
|
70
|
80
|
150
|
0,0176
|
2,640
|
PLATEAU II -Mampu
|
40
|
66
|
106
|
0,0176
|
1,865
|
S / total
|
|
699
|
596
|
1.295
|
0,0176
|
22,80 Ha
|
13. MAKALA
|
Makala Ngunza
|
10
|
15
|
25
|
0,160
|
4,00
|
S / total
|
|
10
|
15
|
25
|
0,160
|
4,00 Ha
|
14. SELEMBAO
|
HABITAT
|
40
|
60
|
100
|
0,0746
|
7,46
|
MAHIMBI
|
20
|
30
|
50
|
0,0746
|
3,73
|
S / total
|
|
60
|
90
|
150
|
0,0746
|
11,19 Ha
|
15. NGIRI 2
|
Ngiri - Ngiri
|
38
|
20
|
58
|
0,162
|
9,40
|
S / total
|
|
38
|
20
|
58
|
0,162
|
9,40 Ha
|
16. GOMBE
|
PEPINIERE
|
35
|
15
|
50
|
0,0224
|
1,120
|
S / total
|
|
35
|
15
|
50
|
0,0224
|
1,120 Ha
|
17. KALAMU
|
Q/20 MAI
|
16
|
20
|
36
|
0,2914
|
10,490
|
FUNA
|
7
|
13
|
20
|
0,2914
|
5,828
|
S / total
|
|
23
|
33
|
56
|
0,2914
|
16,32 Ha
|
18. KASA - VUBU
|
Maman POTO
|
37
|
30
|
67
|
0,7053
|
47,25
|
S / total
|
|
37
|
30
|
67
|
0,7053
|
47,25 Ha
|
19. BANDAL
|
PEPINIERE
|
301
|
402
|
703
|
0,0474
|
33,332
|
Camp KOKOLO
|
170
|
223
|
393
|
0,0474
|
18,628
|
MAKELE
|
170
|
117
|
287
|
0,0474
|
13,603
|
TSHIBANGU
|
50
|
75
|
125
|
0,0474
|
5,925
|
|
KIMBONDO
|
85
|
73
|
158
|
0,0474
|
7,489
|
MOULEART
|
60
|
72
|
132
|
0,0474
|
6,256
|
S / total
|
|
836
|
962
|
1.798
|
0,0474
|
85,23 Ha
|
20. NGALIEMA
|
LUKUNGA
|
95
|
105
|
200
|
0,0189
|
21,00
|
|
Camp Shashi
|
30
|
10
|
40
|
0,0189
|
0,0756
|
|
MANGUNGU
|
57
|
80
|
137
|
0,0189
|
2,589
|
S / total
|
|
182
|
195
|
377
|
0,0189
|
24,664 Ha
|
21. KISENSO
|
RIFFLAERT
|
150
|
175
|
325
|
0,0597
|
19,402
|
|
LEMBA GARE
|
78
|
70
|
148
|
0,0597
|
8,835
|
S / total
|
|
228
|
245
|
473
|
0,0597
|
28,23 Ha
|
TOTAL GENERAL
|
60 SITES MARAICHERS
|
8.440
|
10.391
|
18.831
|
0,0372
|
700,50 Ha
|
Source: SENAHUP : Rapport annuel
d'activités 2002, cité par Madia, S (2008)
Le tableau n°11 répartit par commune les sites
maraîchers dans la ville de Kinshasa. Selon le Senahup, elle comptait en
2002, environ 60 sites maraîchers, 18.831 maraîchers et 0,0372
superficie moyenne pour un exploitant/hectare. La commune de Mont-Ngafula en
compte 11 au total à elle seule avec une superficie de 146,50 ha sur le
700,50ha au total, soit 20,9%.
Face au chômage qui a converti un grand nombre des
kinois aux activités agricoles, il se fait que la plupart des Kinois se
sont donnés à l'agriculture parce qu'il constitue une
véritable source des revenus et d'emplois.
Ces dernières années, l'importance des espaces
maraichers de Kinshasa s'est considérablement accrue et ceci surtout en
dehors des périmètres aménagés, principalement en
raison de la dégradation de la situation socio-économique. C'est
surtout depuis 1992 qu'il y a un boom dans ce secteur. De nombreuses familles
dépendent de cette production pour leur survie ou pour compléter
le régime alimentaire plutôt monotone. Il y a des zones de
squatting et des parcelles le long de routes et de rivières en pleine
ville. Sur les terres de mauvaise qualité, il s'agit surtout d'une
production de feuilles de manioc.
Il existe également un certain nombre d'initiatives des
ONG dans les secteurs maraîchers et fruitiers. Le projet "Jardins et
Elevages de parcelle" (JEEP) est l'un des plus importants. Le JEEP (Jardin et
Elevages de parcelle) a son siège au département de Biologie de
la Faculté des sciences à l'Université de Kinshasa et
reçoit un financement de plusieurs donateurs. Le projet vulgarise des
activités de jardinage et la culture du Kikalakasa
(Psophocarpusscandens).
A la fin du mois de février 1995, les prix
des légumes à Kinshasa étaient, pour une plate-bande de
20m2, de 13$ pour la ciboule ; 12$ pour le bilolo ; 10$
pour les épinards ; 8$ pour le biteku-teku (amaranthe); 8$
pour le ngai-ngai (oseille de Guinnée); 5$ pour le matembele
(feuille de patate douce) et 4$ pour la pointe noire.
L'horticulture urbaine et périurbaine s'adapte
facilement à la stratégie de sécurité alimentaire
des consommateurs. Beaucoup de Kinois s'intéressent uniquement aux
cultures dont la période végétative ne dépasse pas
un mois, comme par exemple le matembele, le biteku-teku, le ngai-ngai et les
épinards. De cette façon, la culture des légumes-feuilles
procure un revenu stable et très régulier. Une personne cultivant
quinze plates-bandes de 20 m2 peut en vendre une tous les deux
jours. Ceci lui rapporte un revenu brut de 4 à 5$ par jour ou environ
100$ par mois. Le revenu net varie dans ce cas entre 60 et 75$. Les risques
techniques de production sont minimes. En raison du cycle court, il y a moins
de problèmes de maladies. De plus, les légumes-feuilles peuvent
être cultivés toute l'année, même durant la saison
des pluies.
Les espaces verts font à présent l'objet d'une
forte pression. Depuis 1970, le pourcentage de la population vivant en zone
urbaines augmente rapidement et le manque d'espace pousse les populations
à construire sur les espaces agricoles. Cela est surtout perceptible
dans les périphéries de la ville de Kinshasa où la
pression se fait le plus sentir. C'est aussi pareil dans les zones où le
taux de croissance démographique est le plus élevé
et/où les administrations municipales contrôlent le moins
l'aménagement des sols.
CHAPITRE 4
LE SITE MARAICHER DE
LUKUNGA DANS LA COMMUNE DE NGALIEMA FACE A LA PRESSION DE L'HABITAT
Il a fallu plusieurs exercices de planification à la
ville de Kinshasa pour être doté d'une ceinture verte afin
d'approvisionner la ville de Kinshasa. Le site maraîcher de Lukunga est
l'un des vastes espaces agricoles que compte la ville de Kinshasa. Elle se
situe dans la commune de Ngaliema dans le quartier Lukunga.
4.1. Ngaliema :
Genèse et croissance
La commune de Ngaliema a tiré son nom d'un
ressortissant brazzavillois qui avait traversé le pool pour s'installer
à la place où est régi l'hôpital de la rive.
Après un combat acharné avec le chef Lingwala qui s'y trouvait
déjà établi à cet endroit, Ngaliema fut victorieux
et s'installa définitivement sur ce territoire et cela jusqu'à
l'arrivée du Navigateur Henry Morton Stanley qui pris possession non
seulement de cet espace, mais de l'ensemble de la ville de Kinshasa.
La commune de Ngaliema a été créée
en 1958, mais régie par l'arrêté ministériel
n°69-042 du 23 janvier 1969 qui détermina le nombre, la
dénomination, les limites des communes créées de Kinshasa.
Si la date de sa création remonte vers les années 1958, il nous
est difficile de déterminer l'acte portant sa création. La
commune de Ngaliema est actuellement régie par les dispositions du
décret loi n°82-006 et 82-008 du 29 janvier 1982 portant
respectivement l'organisation territoriale, politique et administrative du pays
et le statut de la ville de Kinshasa.
La commune de Ngaliema est limitée au :
· Au Nord par la frontière de la
République du Congo depuis son point le plus proche du confluent du
fleuve Congo avec la rivière Lukunga jusqu'au point le plus proche du
confluent de la rivière Gombe. De ce point, une ligne droite la
sépare de la commune de Gombe. La ligne de haute tension jusqu'à
la limite ouest du camp militaire Colonel Kokolo de la rivière
Bandalungwa jusqu'à l'intersection du chemin de fer à la limite
ouest de la rue sport. De cette limite, elle prolonge jusqu'à l'avenue
Kikwit dans la commune de Kintambo.
· Au Sud par la ligne droite vers la rivière
Bikela jusqu'à son confluent avec la rivière Lukunga dans la
commune de Mont-Ngafula.
· A l'Est, elle est bornée par l'axe de l'avenue
Kikwit jusqu'à la rivière Lubudi remontant jusqu'à sa
source, de la ligne droite vers le Sud de cette source jusqu'à
l'intersection avec l'avenue Laurent désiré Kabila jusqu'au point
où il se croise avec la ligne reliant la source de la rivière
Bikela dans la commune de Mont-Ngafula.
· A l'Ouest par la rivière Lukunga
jusqu'à son intersection avec le fleuve Congo pour limiter par une ligne
droite qui constitue la rivière Lukunga.
· La commune de Ngaliema est l'une des plus grandes
communes de la ville de Kinshasa. Elle a une superficie de 224,30
km2, comprenant 21 quartiers.
Tableau n°12: Les quartiers et population de la
commune de Ngaliema
N°
|
QUARTIER
|
POPULATION
|
1
|
LUKUNGA
|
35.720
|
2
|
NGOMBA KIKUSA
|
27.542
|
3
|
BUMBA
|
38.435
|
4
|
BINZA-PIGEON
|
39.197
|
5
|
DJELO BINZA
|
17.618
|
6
|
BANGU
|
12.845
|
7
|
PUNDA
|
20.386
|
8
|
KIMPE
|
15.783
|
9
|
ANCIENS COMBATTANTS
|
22.686
|
10
|
BASOKO
|
8.342
|
11
|
CONGO
|
19.591
|
12
|
JOLI PARC
|
1.859
|
13
|
KINKENDA
|
4.166
|
14
|
KINSUKA PECHEUR
|
2.690
|
15
|
LONZO
|
24.475
|
16
|
MUSEY
|
28.608
|
17
|
MAMA-YEMO
|
3.569
|
18
|
MANENGA
|
31.802
|
19
|
MFINDA
|
3.837
|
20
|
MONGANGA
|
28.185
|
21
|
LUBUDI
|
2.344
|
Source : Rapport de la commune de Ngaliema
(2009)
4.1.1. Relief
La commune de Ngaliema est sur les collines et vallées.
Une partie de la commune est située sur le point culminant de la ville
de Kinshasa. Il y'a lieu de noter aussi la présence et le
développement des grandes érosions.
4.1.2. Réseau hydrographie
et sols
Le réseau hydrographique de la commune de Ngaliema ne
compte que des rivières qui sont à ses limites avec d'autres
communes : Rivière Binza, Rivière Lukunga et Rivière
Makelele. On y rencontre principalement un sol argilo-sablonneuse avec des
parties entièrement dominées par l'argile et d'autre
dominées par le sable.
4.1.3. Croissance
démographique de la commune Ngaliema
Tableau n°13 : L'évolution de la
population de Ngaliema
Année
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
2005
|
127.584
|
135.166
|
124.238
|
131.833
|
518.821
|
2006
|
130.034
|
138.056
|
128.302
|
135.439
|
531.831
|
2007
|
133.546
|
142.164
|
130.868
|
136.924
|
543.502
|
2008
|
135.657
|
141.168
|
132.514
|
137.999
|
555.770
|
Source : Rapport de la commune de Ngaliema
(2009)
Le tableau n°13 montre la croissance de la population de
Ngaliema. Elle a beaucoup varié entre 2005 avec 518.821 habitants et
2008 avec 555.770 habitants.
La commune de Ngaliema
4.2. Le quartier Lukunga
Le Quartier Lukunga est une très jeune entité
politico-administrative. Sa superficie est de 2,82 Km². Il est l'un de 21
quartiers que compte la commune de Ngaliema. Le quartier a été
créé le 28 avril 1994. Il est limité :
§ au nord par le quartier Mama Yemo sur l'avenue
Regideso
§ au sud par le quartier Bumba sur l'avenue
Martyrs
§ à l'Est par le quartier Manenga et quartier
Munganga sur la rivière Binza
§ à l'Ouest par la commune de Mont -Ngafula
sur la rivière Lukunga.
Il est composé des neuf localités ci
après : Kasi, Malele, Malueka, Maternité, Mukasa, Nkanza,
Nsilulu, Régideso et Ruwenzori (voir la figure n°7)
1. La localité Régideso (1917 habitants sur 200
parcelles) se situe entre la localité Mukasa à partir du camp de
la Regideso et la rue Ngadu
2. La localité Mukasa (3.952 hab. sur 532 parcelles) se
situe entre la localité Nkanza à partir de la rue Ngadu et la
rue Bundjala
3. La localité Nkanza (4.654 habitants sur 1350
parcelles) se situe entre la localité, Ruwenzori à partir de la
rue Bundjala et la rue Nzinga.
4. La localité Ruwenzori (5.420 habitants sur 1628
parcelles) se situe entre la localité Nsilulu à partir de la rue
Nzinga et la rue des Martyrs
5. La localité Nsilulu (3.097 habitants sur 498
parcelles ) se situe entre la localité Malueka à partir de la rue
Sassa et la rivière Binza
6. La localité Malueka (3.511 habitants sur 400
parcelles) se situe entre la localité Maternité à partir
de la rue Budjala et la rue Bahumbu
7. La localité Maternité (1.964 habitants sur
3000 parcelles) se situe entre la localité Malele à partir de la
rue Maternité et la rue Bambeko.
8. La localité Malele (3.646 habitants sur 681
parcelles) se situe entre la localité Kasi à partir de la rue
Bambeko et l'avenue Regideso
9. La localité Kasi (184 habitants sur 184 parcelles)
est dirigée par Ngila Ambroise, secondé par Toko Lumbuene. La
localité se situe entre la localité Maternité à
partir de l'avenue Mokoku et l'avenue Regideso
La population actuelle est de 35 720 habitants, selon le
rapport du quartier de l'année 2008 et repartie dans 4880
parcelles.
Le quartier Lukunga
L'occupation de son espace défie les règles
élémentaires de l'urbanisation. L'extension du quartier Lukunga
s'est accompagnée d'une forte croissance démographique. Le
tableau ci-dessous montre la forte croissance démographique de la
population du quartier Lukunga.
Tableau n°14 : L'évolution de la
population du quartier Lukunga
Année
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
2005
|
7.626
|
7.874
|
7.407
|
7.581
|
30.488
|
2006
|
8.324
|
8.529
|
8.033
|
8.132
|
33.018
|
2007
|
8.626
|
8.787
|
8.160
|
8.377
|
33.950
|
2008
|
8.928
|
9.036
|
8.634
|
8.824
|
35.720
|
Source : Service habitat du
quartier Lukunga (2009)
Le tableau n°14 présente la manière dont la
population du quartier Lukunga a augmenté de 2005 à 2008 avec un
accroissement de 5.232 personnes en 3 ans. La majorité est
composée des jeunes de sexe féminin.
-10%
-5%
0
5%
10%
0-4
10-14
20-24
30-34
40-44
50-54
60-64
70-74
80-84
Femmes
Hommes
Figure n°8 : La répartition en
pourcentage (%) de la population du quartier Lukunga par groupe d'âge et
sexe.
Source : Bureau du quartier Lukunga
(2009)
La figure n°8 montre que la population du quartier
Lukunga est constituée de 50% des jeunes dont la tranche d'âge
varie entre 0-24 ans. Au fur et à mesure qu'on avance en âge, le
nombre des personnes diminue progressivement, en dépit de cela. Ce
graphique montre aussi qu'il y a un pourcentage supérieur des femmes par
rapport à celui des hommes.
4.3. Le site maraîcher de Lukunga
Il est situé entre la pente du versant des quartiers
Kimbuala et Don Bosco et celui du quartier Lukunga de la commune de Ngaliema.
Il est limité au Nord par l'avenue Makabi qui la sépare de
l'usine de la Regideso ; au Sud par l'avenue Kikusa, à l'Est par
l'avenue Mobutu Kongolo, à l'Ouest par la rivière Lukunga.
Le quartier Lukunga et son espace
maraîcher
La figure n°9 montre le quartier Lukunga et son site
maraîcher dans les années 1980 avant de commencer à subir
une forte pression de l'habitat. Actuellement, cet espace agricole est
menacé par le lotissement sauvage et le site assiste au recul des zones
agricoles. La pression de l'habitat sur le site maraîcher de Lukunga est
grande. Elle a engendré des bouleversements dans l'approvisionnement des
quartiers environnants en légumes.
4.3.1.
Caractéristiques sociales des maraîchers
Si 63% des maraîchers sont des femmes, il n'est pas
étonnant de voir aussi les hommes (37%). En milieu rural, le
travail agricole a toujours été féminin. Cela a aussi
été <importé> en milieu urbain. Les études de
Lelo Nzuzi (2009) sur l'agriculture urbaine à Kinshasa confirme les
faits : 75% des femmes participent activement aux activités
maraîchères pourvoyeuses de l'emploi et des revenus dans les sites
encadrés par le projet Horticulture Urbaine et
Périphérique (HUP). Et ces maraîchers sont de tout
âge. En gros, ce sont des personnes adultes et valides qui exploitent ces
terres agricoles.
Tableau n°15 : Répartition en groupe
d'âge des maraîchers
Groupe d'âge
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
20-30 ans
|
4
|
4
|
31-40 ans
|
6
|
6
|
41-50 ans
|
27
|
27
|
51-60 ans
|
38
|
38
|
61-70 ans
|
22
|
22
|
71-80 ans
|
2
|
2
|
81-90 ans
|
1
|
1
|
Total
|
100
|
100
|
Source : enquête sur le terrain (2009)
Le tableau n°15 montre 38 % des maraîchers sont
âgés de 51 à 60 ans. C'est le groupe d'âge le plus
important sur le site maraîcher. C'est le groupe d'âge le plus
actif sur de la tranche d'âge de 41 à 50 ans. Beaucoup de
maraîchers doivent être soit des retraités, soit des gens
qui ont perdu leur emploi. On remarque sur le terrain l'arrivée des
jeunes qui commencent à s'y intéresser mais la proportion est
encore insignifiante (4%). De tous ces maraîchers 3% sont
célibataires, 85% sont mariés, 6% sont divorcés et 6% sont
des veufs.
Les enquêtes montrent qu'il y'a une large dominance des
maraîchers mariés. Beaucoup de ces maraîchers
résident à Ngaliema (85%) et 15% viennent de Mont Ngafula qui est
la commune frontalière.
Il est vrai que les distances sont longues et les exploitants
maraîchers sont majoritairement issus de la commune où se trouve
l'espace maraîcher. Si le site était accessible au
véhicule, il attirerait les maraîchers venus d'autres communes.
Ces quartiers périphériques accueillent de nombreux migrants
ruraux qui ont transposé les comportements ruraux en ville. Les
enquêtes montrent que 53% des maraîchers sont nés au
Bas-Congo, 37% au Bandundu, 7% au Kasaï Oriental et 3% seulement à
Kinshasa. Les maraîchers nés à Kinshasa ne
représentent qu'une faible proportion parce que le milieu rural,
c'est-à-dire la province, a toujours été le milieu de
l'agriculture. C'est comme cela qu'on retrouve facilement des maraîchers
qui sont venus des provinces. Ces migrants ruraux qui viennent grossir les
effectifs démographiques de la ville n'ont pas d'emploi et vivent
souvent de l'informel pour entretenir leurs grosses familles. Les
enquêtes montrent que 14% des maraîchers ont des familles de 1 et
à 4 enfants, 73% entre 5 et 9 enfants, 12% entre 10 et 14 enfants, 1%
entre 15 et plus. Le tableau n°20 montre que la plupart des
maraîchers ont entre 5 et 9 enfants dans leur ménage. Ce sont donc
de grosses familles à entretenir. La moyenne de la taille du
ménage à Kinshasa est de 6,8 ; selon MICS2. La taille du
ménage des maraîchers concordent donc avec les chiffres de MICS2.
4.3.2. Caractéristiques
socio-économiques des maraîchers
Les enquêtes ont montré que l'agriculture urbaine
est en train de prendre de l'ampleur à Lukunga depuis l'an 2000. Les
enquêtes montrent que 56% sont sur ce site entre 2005 et 2010, 30% depuis
la fin des années 90 ; 14% depuis 1995. On voit bien que depuis la
deuxième moitié des années 90, les arrivées sur le
site ne font que croître. Ceci est consécutif à la crise de
l'emploi qui a contraint des hommes adultes valides à se convertir en
maraîcher. Tous ne sont pas des illettrés. Les statistiques
montrent qu'à peine 12% des maraîchers sont non
scolarisés. Parmi les maraîchers, 20% ont le niveau primaire, 34%
ont le niveau secondaire, 31% sont du niveau secondaire professionnel. Mais,
ils n'avaient pas dit s'il s'agit de l'enseignement professionnel agricole ou
autre. Il y a même des universitaires qui se sont convertis en
maraîcher (3%). Cette activité produit non seulement des produits
agricoles pour l'autoconsommation, mais aussi pour la vente. En effet, la
crise qui frappe de plein fouet le Congo a accentué l'exode rural et ces
migrants ruraux n'ont qu'un seul emploi : l'agriculture.
Tableau n°16 : Types de légumes
cultivées
Légumes
|
cultivant
|
Non-cultivant
|
Total(%)
|
Amarante
|
88
|
12
|
100
|
Feuille de patate douce
|
99
|
1
|
100
|
Ciboule
|
2
|
98
|
100
|
Feuille de manioc
|
3
|
97
|
100
|
Aubergine
|
14
|
86
|
100
|
Tomate
|
2
|
98
|
100
|
Gombo
|
6
|
94
|
100
|
Source : enquête sur le terrain (2009)
Le tableau n°16 montre que 88% des maraîchers
cultivent les amarantes et 99% les feuilles de patate douce. Ce sont les
légumes qui coûtent moins cher pour les bourses des populations et
dont la production ne prend pas trop de mois. Ce sont des cultures de cycle
court. Ces ménages pauvres sont tellement démunis qu'ils ne
peuvent pas se lancer dans des cultures à cycle long. C'est comme cela
que ces légumes (feuille de patate douce et amarante) sont
cultivés en grande quantité par rapport aux autres légumes
comme les gombos, ciboulette, etc. La feuille des patates douces (le matembele)
est d'ailleurs appelé le légume des pauvres. Les chiffres sur le
nombre des plates bandes le prouvent, comme le montre ce tableau.
Tableau n° 17: Quantité des
légumes nombre de plates bandes en %
Nombre des plates bandes
|
1à3 plates bandes
|
4à5 plates bandes
|
6à9 plates bandes
|
10à13 plates bandes
|
14 et plus
|
Total(%)
|
Amarante
|
44,2%
|
32,9%
|
12,4%
|
4,5%
|
6,0%
|
100,0%
|
Feuille de patate douce
|
3%
|
2%
|
8%
|
35%
|
52%
|
100%
|
Ciboule
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Feuille de manioc
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Aubergine
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Tomate
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Gombe
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Autres légumes
(oseille, Pointe-Noire)
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
100%
|
Source : Enquête sur le terrain (2009)
Le tableau n°17 indique que 44,2% des maraîchers
qui cultivent l'amarante possèdent 1 à 3 plates bandes, 32,9% ont
4 à 5 plates bandes, 12,4% ont 6 à 9 plates bandes, 4,5% ont 10
à 13 plates bandes et 6,0% ont 14 et plus des plates bandes. De l'autre
côté, ceux qui cultivent les feuilles de patate douce, 3% ont 1
à 3 plates bandes ; 2% ont 4 à 5 plates bandes ; 8% ont
6 à 9 plates bandes ; 35% ont 10 à 13 plates bandes et 52%
ont 14 et plus des plates bandes. Par ailleurs, 100% des maraîchers qui
cultivent le ciboule ont 1 à 3 plates bandes ; 100% des
maraîchers cultivant le feuille de manioc ont 1 à 3 plates
bandes ; 100% des maraîchers cultivant l'aubergine ont 1 à 3
plates bandes ; 100% des maraîchers cultivant la tomate ont 1
à 3 plates bandes ; 100% des maraîchers cultivant le gombo
ont 1 à 3 plates bandes et 100% des maraîchers cultivant d'autres
légumes (oseille et Pointe-Noire) ont 1 à 3 plates bandes.
Les maraîchers de Lukunga préfèrent
cultiver les amarantes et les feuilles de patate douce parce qu'ils sont plus
rentables et ont une croissance rapide par rapport à d'autres
légumes.
Les enquêtes indiquent que la majorité des
maraîchers pratique l'agriculture pendant toute l'année et
considère cette activité comme un plein emploi ou encore comme
principale source de revenu.
La plupart des maraîchers exploite entièrement
leurs terres agricoles et la main d'oeuvre familiale est non
rémunérée. Près des 75% des maraîchers
vendent leurs produits agricoles auprès des grossistes pour
éviter les multiples cas d'escroqueries et les multiples taxes de la
part des agents communaux.
La fluctuation de vente des produits agricoles se fait en
fonction des saisons. Durant la saison sèche, la production atteint le
maximum et le minimum s'observe durant la saison de pluie en raison
d'inondation fréquente au sein du site maraîcher. Pour leur
production, plusieurs mécanismes d'arrosage sont employés en
fonction de leur accessibilité. L'eau du rivière Lukunga est la
plus utilisée. C'est ainsi que les résultats d'enquête on
montré que 46% des maraîchers utilisent l'eau de la rivière
Lukunga pour arroser et 25% des maraîchers utilisent l'eau de canal.
4.3.3.
Le statut foncier
Le gros problème qui se pose sur le site est lié
au statut foncier. Les enquêtes indiquent que 26% des maraîchers
sont des propriétaires et 74% des locataires. Beaucoup ont obtenu ces
lopins des terres soit en achetant cash (87,5%), soit en achetant par tranche
(12,5%) auprès des tierces personnes qui prétendent avoir des
droits coutumiers sur le site comme le démontre le tableau ci
après.
Tableau n° 18: Principaux vendeurs des
terres
Date d'achat
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Papa Emanie
|
1
|
3,8
|
Chef coutumier
|
19
|
73,1
|
Maman Marie
|
1
|
3,8
|
Papa Mavungu
|
1
|
3,8
|
Papa Georges
|
4
|
15,5
|
Total
|
26
|
100,0
|
Source : Enquête sur le terrain (2009)
Le tableau n°18 montre que la plupart des terres
agricoles ont été vendues par les chefs coutumiers Kanza et son
successeur le chef coutumier Abukari. Le circuit de la vente de ses terres
n'était pas du tout compliqué. Il suffisait d'aller voir
directement le chef coutumier pour verser de l'argent et obtenir le droit
d'exploitation des lopins des terres.
Le site maraîcher de Lukunga était une terre sous
l'autorité coutumière, le chef coutumier Abukari qui a
succédé le chef coutumier Kanza juste après sa mort en
1978 a continué sur la même lancée.
Le chef coutumier Abukari est marié avec 7 enfants. Et,
ce n'est qu'après sa prise en fonction qu'il continuera à vendre
des terres pour usage agricole, oeuvre que son oncle avait commencé bien
avant sa mort. Mais quelques années plus tard, précisément
en 1980, les nouveaux acquéreurs se sont mis à lotir ces terres
agricoles pour usage d'habitations.
4.4.
La pression de l'habitat sur le site maraîcher de Lukunga
Les maraîchers (87%) estiment que l'agriculture a une
part très importante dans le revenu familial parce qu'ils leur
permettent de subvenir à bon nombre de leur besoin familial. Mais ils se
sentent en danger, suite au phénomène de lotissement du site, qui
s'accélère depuis la dernière décennie.
Les maraîchers eux-mêmes, les autorités
communales et le chef coutumier sont l'origine de cette anarchie à la
base du recul de leur espace agricole.
Les différentes zones au sein du site
maraîcher de Lukunga
La figure n°10 montre de façon distincte les deux
zones existantes au sein du site maraîcher de Lukunga : une zone
agricole à gauche qui est la plus vaste et une zone lotie à
droite. La zone maraîchère a commencé à être
lotie au début des années 80. Mais, il faudra retenir que ce
sont les demandeurs des terres qui sont parfois à l'origine de ce
lotissement anarchique car ils se permettent de harceler le chef coutumier pour
leur vendre des terres. Et, le chef coutumier tombe dans la tentation face
à l'argent.
Les différentes zones au sein du site de
Lukunga
La figure n°11 montre de façon distincte les
différentes zones au sein du site maraîcher de Lukunga. Il existe
donc trois zones : premièrement, une zone en bleu
représentant la zone lotie ; deuxièmement, une zone en vert
qui représente la zone agricole et troisièmement une zone en rose
qui représente la zone inondable. Elle l'est surtout durant le mois de
novembre. A cette période des crues, les inondations touchent environ
80% des maraîchers les empêchant de travailler et créant des
manques à gagner. C'est la raison pour laquelle, certains
maraîchers ont crée des canaux de 0,50m et 10 puits leur
permettant d'arroser.
4.4.1.
Le lotissement du site maraîcher et la diminution des effectifs des
maraîchers
Les conséquences de ces lotissements à
répétition sont fâcheuses sur le site maraîcher dont
la superficie agricole ne fait que diminuer passant de 60 hectares à 25
hectares en une vingtaine d'années, soit 35 hectares des terres
agricoles loties.
Tableau n°19: L'évolution des nombres des
maraîchers du site maraîcher de Lukunga
ANNEE
|
NOMBRE
|
ANNEE
|
NOMBRE
|
1980
|
635
|
1995
|
389
|
1981
|
612
|
1996
|
364
|
1982
|
593
|
1997
|
339
|
1983
|
575
|
1998
|
316
|
1984
|
552
|
1999
|
289
|
1985
|
537
|
2000
|
256
|
1986
|
525
|
2001
|
235
|
1987
|
516
|
2002
|
200
|
1988
|
507
|
2003
|
195
|
1989
|
496
|
2004
|
186
|
1990
|
478
|
2005
|
175
|
1991
|
462
|
2006
|
170
|
1992
|
446
|
2007
|
167
|
1993
|
427
|
2008
|
160
|
1994
|
405
|
2009
|
150
|
Source : Association des
maraîchers et éleveurs de Lukunga (AMEL, 2009)
Le tableau n°19 montre aussi que le nombre des
maraîchers ne fait que régresser passant de 635 en 1980 à
150 en 2009. N'eut été la ténacité de certains
maraîchers, tout le site serait loti et occupé par les
habitations.
4.4.2. Caractéristiques
démographiques des habitants du site
D'après le recensement municipal, le site habité
comptait 2450 habitants en 2008 repartis dans 400 parcelles sur 40 rues. Le
recensement donne aussi le chiffre de 850 ménages, une cinquantaine des
boutiques (Ligablo.
Les enquêtes indiquent que parmi les chefs des
ménages 3% sont célibataires, 86,1 sont mariés, 3% sont
divorcés et 7,9% sont veufs (vés). Les mêmes enquêtes
indiquent que l'âge des chefs des ménages varie entre 25 et 74
ans. Ainsi donc, la tranche d'âges de 35-39 ans regroupe 19,8%, celle de
40-44 ans (14,9%), de 45-49 ans (13,9%), de 30-34 ans (10,9%), de 60-64 ans
(10,9%), de 65-69 ans (5,9%), de 25-29 ans (5%) et de 70-74 ans (1,9%).
Contrairement aux maraîchers qui exploitent le site, les
chefs des ménages qui ont occupé anarchiquement le site sont
nés majoritairement à Kinshasa. En effet, les enquêtes
indiquent que 72,3% des chefs des ménages sont kinois de naissance, 11%
sont nés au Bas Congo et 6,9% au Bandundu. Les faibles pourcentages
proviennent des ressortissants de l'Equateur (1%), Kasaï Oriental (5%),
Katanga (3%). Les habitants originaires du Bas Congo et de Bandundu sont aussi
nombreux parce qu'ils sont majoritaires dans la commune de Ngaliema et de Mont
Ngafula, les deux communes étant très proches de la province du
bas Congo et de Bandundu.
L'enquête a démontré que les
ménages qui y habitent sont composés aussi de grande
famille : 48,5% des ménages comptent 1 à 4 enfants, 50%
avec 5 à 9 enfants, 2% hébergent 10 enfants et plus. Cela ne pose
pas tellement de problèmes, pensent ils, parce qu'ils disposent de
l'espace contrairement aux parcelles qui se situent au coeur de la ville.
4.4.3. Caractéristiques
socio-économiques des habitants au sein du site
L'enquête a voulu savoir aussi la profession des chefs
des ménages sur le site. Il s'avère que beaucoup évoluent
dans le secteur informel comme d'ailleurs dans beaucoup des communes ou
quartiers périphériques de Kinshasa. La majorité des
habitants au sein du site maraîcher de Lukunga ont des occupations
comme : agriculteur, commerçant, artisan, fonctionnaire
privé et fonctionnaire de l'état.
Parmi les activités les plus-en vue, il y a
l'agriculture car les enquêtes montrent que 51% des habitants au sein du
site ont des terrains agricoles. Cela laisse croire que parmi eux se trouvent
des ménages qui auraient converti leurs espaces agricoles en espace de
résidence. Cela laisse penser aussi que certains habitants du site
seraient des anciens maraîchers sur le site. D'autres par contre sont des
nouveaux arrivés car les enquêtes indiquent que 42,6% d'habitants
sont du niveau d'étude supérieur ; 29,7% avec un niveau
d'étude professionnelle ; 12,9% sont du niveau d'étude
secondaire ; 6,9% sont de niveau d'étude cycle d'orientation ;
3% d'habitants sont du niveau d'étude primaire ; 3% d'habitants
sont du niveau universitaire et 2% d'habitants ne sont jamais allés
à l'école ou son des illettrés.
Comme mentionnés ci haut, les habitants du site sont
des populations à faible revenu comme le montre le tableau ci bas. La
plupart des habitants du site maraîcher de Lukunga ont un revenu mensuel
en $ qui varie entre 100-200$. Et pourtant, le Smig à la fonction
publique est de 72$. C'est la raison pour laquelle beaucoup de fonctionnaires
s'adonnent aussi à l'agriculture.
4.4.4.
Caractéristiques du logement des habitants du site maraîcher
de Lukunga
La pression sur le site a commencé vers le début
des années 80. Les archives indiquent qu'en 1980, environ 4,7% des
ménages avaient acheté un lopin de terre à usage agricole
qui sera transformé plus tard pour usage résidentiel sur le site.
En 1981, il n'y avait que 2,3%. En 1985, on enregistra 6,9% et 2,3% en 1988 et
1989. C'est en 1990, avec la vague de la démocratisation, que l'anarchie
s'installa avec 18,7% d'achat des terres sur le site. Curieusement après
1990, le mouvement de lotissement va s'atténuer on ne sait pourquoi. Et
c'est à partir de 2003 qui correspond à la fin de la guerre
civile et à la relance de l'économie nationale que les ventes des
parcelles ont repris.
Tableau n°20 : Année d'acquisition du
terrain ou parcelle
Année
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
1980
|
2
|
4,7
|
1981
|
1
|
2,3
|
1985
|
3
|
6,9
|
1987
|
2
|
4,7
|
1988
|
1
|
2,3
|
1989
|
1
|
2,3
|
1990
|
8
|
18,7
|
1992
|
1
|
2,3
|
1993
|
1
|
2,3
|
1994
|
1
|
2,3
|
1996
|
2
|
4,7
|
1997
|
1
|
2,3
|
1998
|
2
|
4,7
|
2002
|
3
|
6,9
|
2003
|
5
|
11,7
|
2004
|
4
|
9,3
|
2005
|
2
|
4,7
|
2006
|
1
|
2,3
|
2007
|
1
|
2,3
|
2008
|
1
|
2,3
|
Total
|
43
|
100,0
|
Source : Enquête sur le terrain (2009)
Le tableau n°20 montre effectivement que 18,7%
d'habitants avaient acheté des terrains en 1990 ; 11,7% en
2003 ; 9,3% en 2004 ; 6,9% en 1985 ; 6,9% en 2002 ; 4,7% en
1980 ; 4,7% en 1987 ; 4,7% en 1996 ; 4,7% en 1998 ; 4,7% en
2005 ; 2,3% en 1981 ; 2,3% en 1988 ; 2,3% en 1989 ; 2,3% en
1992 ; 2,3% en 1993 ; 2,3% en 1994 ; 2,3% en 1997 ;
2,3% en 2006; 2,3% en 2007 et 2,3% en 2008.
La pression de l'habitat sur le site a commencé
à partir de l'an 2000 où on a enregistré l'arrivée
de 1,8% de ménages. Et brusquement, les effectifs d'occupations du site
maraîcher ont commencé à augmenter sensiblement :
8,9% des ménages ont occupé leur maison en 2002; 7,1%
en 2003; 14,3% en 2004 ; 23,2% en 2005; 16,1% en 2006;
16,1% en 2007 ; 5,4% en 2008; 16,1% des locataires
sur le site occupés leur maison en 2009.
Les ménages locataires ne sont pas venus uniquement de
Ngaliema car le site attire même des ménages qui viennent des
communes lointaines. Le recensement indique que les ménages sont venus
de partout : Kintambo (8,9%), Ngaliema (53,6%), Makala (1,8%), Kasa Vubu
(1,8%), Mont Ngafula (19,6%), Ngiri-Ngiri (1,8%), Selembao (5,4%), Bandalungwa
(7,1%). Au total, les communes les plus proches sont les pourvoyeuses des
nouveaux occupants du site comme Mont Ngafula et Kintambo. En conclusion, on
peut dire, plus on s'éloigne de la commune, moins il y a des arrivants.
Ainsi donc, la majorité des ménages résidaient avant dans
les communes de Ngaliema et de Mont-Ngafula. Cela s'explique par le fait qu'ils
se trouvaient proche du site maraîcher de Lukunga.
Les communes entourant le site maraîcher de
Lukunga
Tous les habitants ne sont pas propriétaires. Ils ne
sont que 44,6%. Certains ménages qui fuient la spéculation
locative dans les communes du centre ont jugé bon d'aller en
périphérie pour louer des maisons à bon prix où ils
sont locataires (55,4%) sur le site. Le recensement indique que 9,9% des
ménages vivent dans des studios d'une pièce ; 26,7% dans des
deux pièces, 42,5% dans des 3 pièces, 20,8% dans des 4
pièces, c'est à dire un salon et trois chambres. Ils se sentent
vivre confortablement parce que dans les communes au centre de la ville, ils
ne peuvent pas s'offrir des maisons à pièces dans des parcelles
dont les dimensions varient entre 300 et 1000 m² : 26,7% des
ménages vivent dans des parcelles de 300 m² ; 62,4% entre 300
et 500 m² ; 10,9% entre 500 et 1000 m².
A titre indicatif, l'enquête avait questionné
deux ménages sur le prix d'achat de leur maison sur le site. Le premier
avait acheté sa parcelle à 2600$ et il venait de
Kintambo ; alors que l'autre l'avait achetée à 4500$ et
résidait auparavant à Bandalungwa.
Actuellement sur le site maraîcher, le prix des terrains
augmente au à mesure qu'on s'éloigne de la rivière
Lukunga : 15,2% d'habitants avaient acheté leur terrain à
1000$ ; 11,2% à 1200$ ; 6,7% à 2500$ ; 6,7%
à 2400$ ; 6,7% d'habitants à 2300$; 6,7% à
1100$ ; 4,4% à 350$ ; 2,2% à 2900$; 2,2% à
1950$; 2,2% à 1900$; 2,2% à 850$ ; 2,2% à
650$ et 2,2% à 200$. Mais pendant l'enquête, il était
difficile d'apprécier la valeur foncière du terrain parce que
certains ménages ne connaissaient pas les superficies de leurs parcelles
qui ont subi de nombreuses mutations et d'autres ne se souvenaient pas de
l'année exacte de l'achat de la parcelle.
En ce qui concerne les normes urbanistiques, le constat
à faire est que la majorité des habitants n'ont jamais
sollicité une autorisation de bâtir auprès des services
publics, ni fait recours aux services d'un urbaniste/ingénieur, moins
encore moins sollicité un crédit pour l'achat du terrain ou
encore pour la construction d'une maison. Beaucoup de ménages exhibent
des titres fonciers qui sont en général des faux en
écriture.
L'ETAT ACTUEL DE L'ESPACE AGRICOLE
La figure n°13 montre l'état actuel de l'espace
maraîcher de Lukunga face à la pression de l'habitat, en montant
comment les rues et parcelle ont pris naissances au sein du site
maraîcher de Lukunga.
Une chose vérifiable est que les terres agricoles
converties en usage d'habitations ont été vendues à 37,2%
des ménages par des chefs coutumiers, 37,2% par des agriculteurs qui ont
vendu leur terrain à usage agricole et les revendaient à un prix
plus élevé. On compte 21% de ménages qui sont venus de
Ngaliema et Mont-Ngafula. Cela se justifie suite à la proximité
du site, dont 53,5% des constructions sont de la période allant de 1999
à 2009 lorsqu'il y a eu une augmentation sensible des occupants au sein
du site maraîcher de Lukunga.
Le prix du loyer dépend de la distance avec la
rivière. Les loyers coûtent chers lorsqu'ils sont
éloignés de la rivière. C'est le contraire, lorsqu'ils
sont proches du cours d'eau. Les prix du loyer sont aussi influencés par
la dimension de la maison. Le loyer mensuel varie entre 10$ et 60$ au fur
à mesure qu'on s'éloigne de la rivière Lukunga. Les
enquêtes montrent que 51,8% des locataires disent qu'ils ne sont plus du
tout satisfaits du site, 21,4% des locataires disent qu'ils ne sont pas
satisfaits et 3,6% des locataires disent qu'ils sont plus ou moins satisfaits.
Cela s'explique: l'insécurité, l'insalubrité, l'isolement
ou enclavement, l'éloignement du centre ville et le manque des
infrastructures crée une sorte de découragement.
LA PROGRESSION DU LOTISSEMENT
La figure n°14 montre la progression du lotissement au
sein du site maraîcher de Lukunga avec une zone d'habitation à
droite plus vaste et une zone agricole à gauche diminuant en
superficie.
4.4.5. La perception des services
étatiques sur l'anarchie autour du site maraîcher de Lukunga
Les enquêtes indiquent qu'en ce qui concerne la
croissance urbaine et l'étalement spatial du quartier Lukunga, la
commune de Ngaliema n'a pas prévu un plan ou un schéma pour les
maitriser. Cet étalement est en train de se faire en complicité
avec le chef coutumier et le chef du quartier. Ce dernier établi des
fiches parcellaires sans consulter les services de l'habitat et de l'urbanisme,
ni celui des affaires foncières. Actuellement le quartier Lukunga ne
compte plus d'espaces pouvant servir à la création d'une
réserve foncière pour accueillir des nouveaux logements.
En ce qui concerne les friches agricoles, il était
question pour la commune de le protéger. Mais sur le terrain les choses
ne se passent pas correctement parce que les services municipaux manquent de
tout pour accomplir leurs missions.
Pour les services étatiques, la diminution de la zone
maraîchère est manifeste parce que l'état congolais
n'assure pas de politique de l'habitat. La population est abandonnée
à son triste sort. Chacun est à la recherche des espaces
à occuper compris des espaces publics et des espaces agricoles.
La commune et ses services n'ont pas prévu des axes
d'urbanisation à la simple raison que la commune ne dispose pas de
moyens matériels pour lotir et viabiliser un espace. En ce qui concerne
le changement des vocations des certaines zones agricoles, le problème
reste entier parce que la commune n'a pas non plus un plan de
développement local car tout est encore centralisé au niveau du
gouvernement central. Avec la nouvelle constitution, il est possible que
chaque gouvernement local se dote d'un plan local de développement parce
qu'en tant qu'Entité Territoriale Décentralisée, elle sera
autonome pour planifier son développement.
Les services publics communaux sont conscients de l'anarchie
qui s'est installée sur le site maraîcher. Ils ont incapables de
la contrer bien qu'ils soient conscients du danger de disparition du site qui
guète l'espace maraicher. Ils savent qu'ils ont l'obligation de
protéger le site maraîcher parce qu'il contribue pleinement
à l'approvisionnement en produits vivriers et constitue le source des
revenus et d'emploi. En ce qui concerne la création d'un marché
local pour la commercialisation des produits agricoles, il existe un projet en
souffrance par manque de financement.
4.4.6. Les conséquences de
l'occupation anarchique du site maraîcher de Lukunga sur la santé
publique
Le paludisme et la fièvre typhoïde sont à
compter parmi les problèmes de santé majeurs au sein du site
maraîcher de Lukunga, qui sont dues suite aux multiples cas d'inondations
que connait le site maraîcher pendant la saison de pluie comme le
démontre le tableau n°21 ci-dessous :
Tableau n°21 : Fréquences des
maladies
ANNEES
MALADIES
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
PALUDISME
|
480
|
620
|
760
|
920
|
850
|
FIEVRE TYPHOIDE
|
335
|
270
|
540
|
600
|
450
|
Source: Centre de santé de Lukunga
(2010)
Le tableau n°21 montre que le site maraîcher
de Lukunga connait des innondations pendant la saison de pluie ; celles-ci
forment un biotope favorable aux germes patholoenes susceptible de propager des
maladies hydriques, notamment la malaria et latyphoide qui sont les plus en
vues. Lassociation de la chaleur et de l'humidité provoquent une
recrudescence de ces maladies et ce au fil de temps. C'est -à-dire qui
est démontré sur le tableau n° pour une période de
5ans.
La difficulté qu'a la population au sein du site de contenir
l'eau de la rivière Lukunga dans son lit, leur laisse très
exposée à ces maladies.
CHAPITRE 5
PERSPECTIVES D'AMENAGEMENT
DU SITE AGRICOLE A LUKUNGA ET DE LA CEINTURE VERTE A KINSHASA
5.1 De
l'organisation de l'espace sur le site maraîcher de Lukunga
L'occupation anarchique de l'espace maraîcher de Lukunga
a entraîné beaucoup de conséquences sur le site. Les
inondations et marécages réduisent la production agricole. Elles
provoquent aussi des maladies comme la malaria et la fièvre
typhoïde. Avec la densification de l'habitat sur le site, ces maladies
risquent de s'accentuer et poser d'énormes problèmes de
santé publique dans le quartier. Or, il est connu que la mauvaise
santé publique des maraîchers aura des répercussions sur
la production qui va baisser. Et la baisse de la production peut avoir des
conséquences sur la hausse des prix des légumes. C'est la raison
pour laquelle, l'étude propose un plan d'aménagement pour lutter
contre les inondations et protéger ainsi le site maraîcher.
Ce plan comprend quatre volets et consiste à:
1. Créer une zone tampon dans un couloir de deux
mètres et sur une longueur de 4km. La création d'une zone tampon
entre la zone lotie et la zone agricole permettra de freiner la progression du
lotissement.
2. Planter une haie des arbres à pain (Artocarpus
altilis) (Momboya en lingala) dans cette zone tampon. La plantation d'une haie
d'arbre à pain dans cette zone tampon poursuit deux objectifs :
écologique et alimentaire. Sur le plan écologique, la haie va
constituer un espace vert et produire de l'oxygène. Sur le plan
alimentaire, le fruit de l'arbre à pain est comestible. L'arbre à
pain est un arbre spécifiquement tropical, et ne pousse pas là
où les températures descendent en dessous de15°C. Selon les
variétés, l'arbre à pain s'adapte à une large gamme
de sols plus ou moins drainants.
3. Implanter une digue anti-inondation avec des sacs de sable
pour lutter contre les inondations qui engloutissent sous eaux pendant les
crues toute la production légumière.
4. Planter le vétiver sur la digue pour la consolider.
La plantation de vétiver sur la digue permet de rendre la digue plus
efficace et durable. Le vétiver est une des plantes de la famille des
Poaceae (Graminées).
On connaît une douzaine d'espèces qui pousse dans les zones
tropicales. La plus connue est
Chrysopogon
zizanioides qui pousse surtout sur le
sous-continent
indien. Deux autres espèces sont fréquemment
cultivées :
Chrysopogon
nigritanus (
Afrique australe)
et
Chrysopogon
nemoralis (
Asie du Sud-Est).
La plante se présente sous forme de grandes touffes
vertes, dont la
racine, se
développant verticalement, peut atteindre des profondeurs allant
jusqu'à trois mètres.
Les agriculteurs le planteront pour délimiter leurs
parcelles et empêcher l'
érosion des
sols. Les
haies de vétiver
permettent également aux sols de conserver leur humidité,
stabiliser les digues, etc. Très peu cher, résistant à la
plupart des maladies, le vétiver peut être planté y compris
dans les terrains peu humides. Comme elles contiennent des insecticides
naturels (les
terpènes), de
petits fagots faits avec ces racines peuvent être utilisés pour
combattre les
mites.
L'organisation du site maraîcher de
Lukunga
5.2.
De l'organisation de l'espace de la ceinture verte de Kinshasa
La ville de Kinshasa connait de sérieux
problèmes d'approvisionnement maintenant à cause de la croissance
spatiale urbaine. A l'allure où s'effectue la croissance urbaine,
Kinshasa risque de manquer d'espaces maraîchers intra urbains et
péri urbain proches. Cela aura des conséquences
néfastes : approvisionnement lointain de la ville en
légumes, perte d'emploi agricole, augmentation des prix des
légumes, accentuation de la pauvreté dans les ménages dont
l'activité principale était l'agriculture, etc.
C'est la raison pour laquelle, il est important de
réfléchi sur la manière d'intégrer l'aspect
<agriculture urbaine> dans l'aménagement de la ville de Kinshasa.
Pour ce faire, on peut s'inspirer de la théorie de Von
Thünen. La théorie de Von Thünen (1826) visait une
économie d'échange ville-campagne où la
problématique était d'obtenir la rente la plus
élevée, c'est-à-dire maximiser les valeurs Von Thünen
va élaborer
Une théorie de localisation optimale.
Le technique de production vu la fertilité étant
partout la même pour une même technique de culture, le coût
de production est identique en tout point de l'espace et si l'on admet que
l'écoulement de la production se fait en totalité sur le
marché urbain qui concentre tous les consommateurs, seul varie le
coût de transport T qui est fonction de la distance d séparant la
ville des lieux de production.
La rente est donnée par la formule : R=
P-C-T où P est le prix de vente, C le coût de production
et T le coût du transport qui est fonction de la distance.
Au delà d'une certaine distance critique dmax,
les frais de transport annulent la rente foncière : la culture
envisagée sera abandonnée. La rente est évidemment la plus
élevée possible pour les terres immédiatement voisines de
la ville (là où d tend vers 0).
De cette première approche, nous retenons plus on
rapproche les cultures de la ville, plus la rente est la plus
élevée.
VON THÜNEN envisage le cas de plusieurs cultures
différentes intensives et/ou extensives. Il aboutit à un
ordonnancement des cultures conforme à la hiérarchie des rentes
foncières unitaires en fonction des distances et des coûts de
transport.
L'augmentation de la population apparait dès lors comme
l'une des principales contraintes à toutes perspectives
d'aménagement urbain de l'espace kinois car son accroissement ne
s'accompagne pas à celui des infrastructures. Sur le plan de logement De
Maximy (1984), prévoyait déjà 23.105 nouveaux
logements en l'an 2000.
Responsable de la sécurité
générale des citoyens, l'Etat doit mettre en place les conditions
générales propres à une politique d'approvisionnement et
de distribution alimentaires. Les bassins de production de proximité
offrent plus de garanties que les importations ou les zones rurales
éloignées, les systèmes logistiques risquant d'être
déstabilisés lors de crises géopolitiques. En corollaire,
surtout si la surface cultivable par habitat est faible (le seuil critique est
de l'ordre de 0,3ha par habitant), l'Etat doit élaborer des
règles de protection de l'espace cultivé, qui s'imposent à
tout le territoire, donc aux villes.
Qu'à cela ne tienne, une modélisation sur la
répartition des produits issus des activités agricoles de la
ville devrait en théorie donner la figure n°15
ci-dessous :
|
Différents Zones des productions
|
Produits commercialisés
|
Systèmes des productions
|
Première couronne
|
Zone 0
|
Produits manufacturés
|
Commerce urbain, mines et industries
|
Deuxième couronne
|
Zone 1
|
Légumes
|
Cultures maraîchères intensifs, pas de
jachère
|
Troisième couronne
|
Zone 2
|
Légumes
|
Cultures maraîchères intensifs, pas de
jachère
|
Quatrième couronne
|
Zone 3
|
Céréales
|
Agriculture extensive
|
Cinquième couronne
|
Zone 4
|
Elevages et Céréales
|
Elevage prédominant
|
Sixième couronne
|
Zone 5
|
Néant
|
Néant
|
· Une première zone 0 : qui regroupe les
communes de Gombe (centre d'affaire), Kintambo (usines textiles et
construction), Kinshasa (Marché central), Lingwala, Barumbu et Limete
(industriel) où sont localisés les produits manufacturés,
· Une zone 1 : avec comme produits des
légumes. Cette zone comprend la commune de Kasa-Vubu, Bandalungwa
(pépinière), Lemba (Kiyimbi), Kalamu (le long de la
rivière) ;
· Une zone 2 : les principaux produits pour cette
zone sont les légumes. Elle est composée des communes
ci-après : Makala, Matete (De bonhomme), Ngiri-Ngiri. Ces
légumes peuvent être cultivés à Debonhomme, le long
de la rivière Ndjili.
· Une zone 3 : comprenant les communes de N'djili
(Brasserie rizières), Masina (Masina pool), Selembao, Kisenso
(Nzeza-Nlandu), Kimbanseke (CECOMAF), Ngaliema; où les produits
principaux sont les céréales et les produits de
l'élevage.
· Une zone 4 : les produits de l'élevage et
des légumes cette zone compte la commune de Mont-Ngafula (Kimwenza et
lemba Imbu), Maluku, Nsele (DAIPN et Tadi),
· Une zone 5 : est constituée comme
étant en dehors de la ville cette zone ne contient aucuns produits issus
des activités agricoles.
Il est à noter que la délimitation de ces zones
sont aussi fonction de la distance d'approvisionnement.
Pour ce qui est de l'analyse effective de l'espace de
Kinshasa, il s'agit d'une part de pallier aux mutations indispensables en
conciliant les impératifs du développement local et la
mobilisation du potentiel de la ville, il s'agit d'autre part du reste de
promouvoir la maîtrise et la gestion de l'espace urbain face aux
mutations en cours et à venir.
A cet effet, les orientations retenues sont les
suivantes :
Ø La relocalisation de la ceinture verte issue du
dernier Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) de la ville
de 1975 compte tenu de l'empiètement de cette dernière par
l'étalement urbain,
Adaptation aux nouvelles centralités, c'est la prise en
compte de l'agriculture urbaine comme élément
intégré et global de gestion des ressources reposant sur des
solides principes urbanistiques. Cette adaptation devrait également
comporter les mesures précises destinées à surmonter les
conflits d'affectation des sols ;
Ø La conservation des activités agricoles dans
les bas fonds de la ville drainés principalement par la Lukunga;
Ø Appui aux différentes coopératives
existant de la ville composant une filière important dans la
viabilité et la sécurité alimentaire urbaine.
CONCLUSION
GENERALE
L'étude avait entre autre comme objectif de
démontrer les conflits qui existent entre l'agriculture urbaine et la
pression de l'habitat à Kinshasa et plus particulièrement dans le
quartier Lukunga.
Le chapitre 1 a montré combien l'agriculture urbaine
est considérée comme l'une des solutions viables et durables pour
contrer l'insécurité alimentaire, le chômage, le
sous-emploi et la dégradation de l'environnement dans les villes des
pays en développement, ainsi que la lutte contre la pauvreté et
l'exclusion.
Le chapitre 2 a décrit la manière dont la ville
de Kinshasa connait une croissance démographique et une crise du
logement qui se traduit par un grand besoin d'approvisionnement en produits
vivriers et qui fait l'objet des multiples lotissements.
En outre, la République Démocratique du Congo et
la ville de Kinshasa particulièrement traverse une crise
socio-économique et qui accentue le taux de chômage. L'agriculture
urbaine paraît comme un remède contre le chômage et
l'insécurité alimentaire, car elle permet à la fois la
production des denrées et fournit du travail et des revenus.
Outre son rôle dans la création des emplois et
l'apport des revenus, l'agriculture urbaine est aussi un moyen efficace
d'assainissement du milieu par le ramassage et la revalorisation des
déchets biodégradables, servant de fertilisant pour une bonne
production agricole dans
une ville pollué comme la ville de
Kinshasa.
Le chapitre 5 sur les perspectives d'aménagement a
présenté deux solutions ont été
évoquées lors des enquêtes. La création des villes
satellites afin d'éviter l'exode rural dans la ville de Kinshasa et
l'application d'une politique d'habitat et enfin sensibiliser la population
à l'importance des espaces verts pour la pratique de l'agriculture et
expliqué la population des multiples fonctions de l'agriculture
urbaine.
REFERENCE
BIBLIOGRAPHIE
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Ed. Jeune Afrique, 2000 et l'Encyclopédie Encarta 2009 de Microsoft.
2. ASAA, N. (2008) Thèse présentée en vue de
l'obtention du grade de Docteur en Sciences Agronomiques et Ingénierie
Biologique : L'agriculture urbaine et périurbaine à
Yaoundé: analyse multifonctionnelle d'une activité montante en
économie de survie ,190P, UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES.
3. DE MAXIMY, R. (1988) Tous les chemins ne mènent pas
à Tombouctou. In : Coquery-Vidovich C. (éd.), Processus
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nature pour la ville ; In annales de la recherche urbaine, pp31-39.
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périurbaine face aux contraintes foncières à Kinshasa(RDC)
quelles solution pour une activité durable : cas du site
maraîcher de Kimbanseke, mémoire de licence en Sciences
Géographiques, Université libre de Bruxelles, 65p.
7. KASHIMBA, G. (2008) La pression de
l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine à
Kinshasa : cas du lotissement de l'espace maraîcher Nzeza Nlandu
dans la commune de Kisenso - mémoire de licence en Sciences
Géographiques, Université de Kinshasa, 96p.
8. LELO, N. (2009) <Croissance urbaine et recul de la
ceinture verte maraîchère a Kinshasa, in Congo-Afrique
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9. LUSAMBA, K (2006), Portrait des quartiers populaires
à Kinshasa (RDC) : un territoire, une identité, SPED3 - UCL
Louvain-la-Neuve, 15p.
10. MADIA, S (2008) La crise de l'habitat et
l'occupation des espaces agricoles urbains à Kinshasa : cas du site
maraîcher Molimbi dans la commune de Masina -Mémoire de Licence en
Urbanisme, Institut de Bâtiment et des Travaux Publics, 86p.
11. MINISTERE DU PLAN (2004) Monographie de la ville de
Kinshasa, 173p.
12. MOUGEOT, L. (2006) Cultiver des meilleures villes ;
Agriculture urbaine et Développement durable, CRDI, 136p.
13. MOUSTIER P., DAVID, O. (1997) : Etudes de cas de la
dynamique du maraîchage périurbain en Afrique subsaharienne. Rome,
Italie, Fao, document N-DT/02/96, 36 p.
14. MOUSTIER P., MBAYE A. (1999) Introduction
générale. in : Moustier P. et al. (Éd.), Agriculture
périurbaine en Afrique subsaharienne. Montpellier, France, Cirad,
Colloques, pp 7-17.
15. MOUSTIER P, PAGES J. (1997) Le périurbain en
Afrique, une agriculture en marge ? In Economie rural, pp 48-55.
16. MOUSTIER, P, et FALL, (2004), « Les dynamiques de
l'agriculture urbaine : caractérisation et évolution » in
SMITH Olanrewaju B. et al. (2004), Développement durable de
l'agriculture urbaine en Afrique francophone : Enjeux, Concepts et
méthodes, Cirad, pp 23-44.
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ORSTOM, pp 461-463.
18. MUZINGU, N. (2005) Agriculture urbaine à Kinshasa:
Alternative à l'insécurité alimentaire, Faculté
Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux - Diplôme
d'études approfondies DEA, pp54.
19. NGUEGANG A.P, 2003. Situation et perspectives de recherche
sur l'agriculture urbaine et Périurbaine à Yaoundé.
Mémoire DES, Faculté des Sciences Agronomiques de
Gembloux-Belgique, 74 p.
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déchets dans la ville de Kinshasa, travail de fin de cycle à la
faculté des sciences économiques pp3-4.
21. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Ministère du
Plan (1988) Ville de Kinshasa, Fiche technique, 107p.
22. VIRGILE. M, 2006. L'agriculture périurbaine au risque
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Mémoire de Master I en Géographie Humaine, Université
Louis Pasteur Strasbourg I UFR, 79 p.
SITES INTERNET CONSULTES
1. http://
www.ac-rennes.fr
2. http://www.bbc.weather.org
3.
http://www.interdev-net.org/theme/agriurb/pres1.htm
4.
http://www.techno-science.net/kinshasa/htm
5.
http://www.wikipedia.fr/wiki/kinshasa.htm.
6. http://www.ruaf.org/files/Ch_02.pdf)
7.
http://www.aedev.org
8.
http://www.Laconscience.com
9.
http://www.statistiques-mondiales.com/rdc.htm
10.
http://perspective.usherbrooke.ca
11. http:/www.iram-fr.org
12.
http://esa.un.org/unup/.
13.
http://www.cityfarmer.org/lucTO6.html
14.
www.jardinons.com
15.
www.fao.org/newsroom/fr/news/2007
16.
www.guerillagardening.org
ANNEXES
QUESTIONNAIRE AUPRES DES MARAICHERS
Numéro questionnaire /___/___/___/
I. Caractéristiques
sociales :
N°Q
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
CODE
|
Q101.
|
Sexe
|
1=Masculin 2=Féminin
|
/___/
|
Q102.
|
Age
|
: ____
|
/___/___/
|
Q103.
|
Etat civil
|
1=Célibataire 2=Marié(e)
3=Séparé(e) 4=Divorcé(e) 5=veuf (vé)
|
/___/___/
|
Q104.
|
Lieu de résidence
|
: ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
|
|
Q105.
|
Lieu de naissance
|
: ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
|
|
Q106.
|
Taille du ménage
|
: ____
|
/___/___/
|
Q107.
|
Nombre d'enfants
|
: ____
|
/___/___/
|
II. Caractéristiques
socio-économiques
N°q
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
CODE
|
Q201
|
Niveau d'instruction : -
|
1=non scolarisé(e), 2=école primaire 3= CO
4=enseignement secondaire 5=enseignement supérieur 6=formation
professionnelle 7=Autre,
|
/___/
|
Q202
|
Depuis quand vous pratiquez l'agriculture:
|
1=moins de 5 ans, 2=entre 5 et 10 ans, 3=entre 10 et 15
ans, 4=plus de 20 ans
|
/___/
|
Q203
|
Quels légumes cultivez-vous ?
|
1=Amarante 1=oui 2=non
2=Feuilles de patate douce
3=Ciboule
4=Feuilles de manioc
5=Aubergine
6=Tomate
7=Gombo
8=Carotte
9=Autres
|
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
|
Q204
|
Quantité des légumes nombre de plantes bandes
|
Amarante _______________
Feuilles de patate douce_____________
Ciboule_____________
Feuilles de manioc______________
Aubergine ___________________
Tomate__________________
Gombo____________________
Carotte_____________________
Autres __________________
|
|
Q205
|
Quel est votre statut d'occupation/terrain :
|
1=propriétaire 2=occupant du fait 3=locataire 4=
terrain des parents (héritier) 5=Autre (précisez)
|
/___/
|
Q206
|
Date d'achat (acquisition du terrain)
|
Le terrain appartenait à:~~~~~~~
|
|
Q207
|
Méthode (mode) d'achat
|
1=location 2=vente 3=vente directe/cash 4=troc Autre (Autre
précisez)~~~~~~~~~.
|
/___/
|
Q208
|
Est-ce qu'il s'agit d'une activité : -
|
1=annuelle 2=saisonnière 3=Autre (précisez)
|
/___/
|
Q209
|
. Etat actuel du terrain : -
|
1=exploité entièrement 2=partiellement
3=délaissé 4=Autre
|
/___/
|
Q210
|
Votre main d'oeuvre est :
|
1. Familiale régulière
rémunérée : 1=oui 2=non
2. Familiale régulière non
rémunérée :
3. Familiale occasionnelle rémunérée :
4. Familiale occasionnelle non rémunérée
:
5. Salariée permanente :
6. Salariée occasionnelle :
|
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
/___/
|
Q211
|
Votre production est destinée à :
|
1=autoconsommation,
2=vente soi même au marché,
3=vente aux grossistes,
4=vente aux détaillants
|
/___/
/___/
/___/
/___/
|
Q212
|
Profil de la clientèle dominante des acheteurs :
|
1=vendeurs 2=intermédiaires 3=consommateurs
4=Autre:.......................................
|
/___/
|
Q213
|
Durant quelle période la vente atteint son optimum:
|
1=saison de pluie, 2=saison sèche
|
/___/
|
Q214
|
L'arrosage des cultures se fait par :
|
1=eau canal 2=puits 3=eau de rivière
|
/___/
|
Q215
|
Avez- vous vendu une partie de votre terrain
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q216
|
Si oui, précisez (
|
superficie vendue__________________
/ date de vente _____________________
/prix de vente) :_____________________
|
|
Q217
|
Causes de vente :
|
1=améliorer conditions de vie 2=Terrain n'est plus
exploitable 3=Héritage 4=changement d'activité 5=Autre
(précisez)............................................................
|
/___/
|
Q218
|
Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer le recul des
cultures
|
1=inondation, 2=lotissement par l'Etat, 3=lotissement par le
chef coutumier, 4=érosion,
|
/___/
/___/
/___/
/___/
|
Q219
|
Quelle est la part de l'agriculture dans le revenu
familiale4 :
|
1=très importante 2= important 3=moyennement
importante 4=peu importante 5=insignifiante
|
/___/
|
Q220
|
Comptez-vous changer d'activité
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q221
|
Si oui, précisez quel type d'activité :
|
1=commerce, 2=artisanat, 3=fonction publique, 4=entreprise
privée
|
/___/
|
Q222
|
L'exploitation est-elle en plusieurs parcelles :
|
1= oui 2=non
|
/___/
|
Q223
|
Cultivez-vous d'autres terres agricoles en dehors de ce
site
|
1= oui 2=non
|
/___/
|
Q224
|
Si oui, précisez où
|
___________________________
|
|
Q225
|
Etes-vous pour la création d'un marché local
pour la commercialisation des vos produits agricoles?
|
1=oui 2= non
|
/___/
|
Q226
|
Si oui, quel lieu proposez-vous ?
|
__________________________________
|
|
Q227
|
Avez-vous des problèmes lors de la saison de vente
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q228
|
Si oui, précisez lesquels
|
__________________________________
|
|
Q229
|
Quelles sont vos suggestions pour améliorer ce
secteur ?
|
_______________________________________
|
|
Q230
|
Envisagez-vous de quitter ce site
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q231
|
Si oui, précisez pour quelles raisons
|
_____________________________________
|
|
QUESTIONNAIRE AUPRES DES HABITANTS
Numéro questionnaire /___/___/___/
I. Caractéristiques
démographiques
N°Q
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
CODE
|
Q101.
|
Sexe du Chef du ménage :
|
1=Masculin 2=Féminin
|
/___/
|
Q102.
|
Age : ____
|
|
|
Q103.
|
. Etat civil :
|
1=Célibataire 2=Marié(e)
Séparé(e) 3=Divorcé(e) 4=veuf (vé)
5= Autre,(précisez)................
|
/___/
|
Q104.
|
Lieu de naissance:.........................
|
|
|
Q105.
|
Taille du ménage : ____
|
|
|
Q106.
|
Nombre d'enfants : ____
|
|
|
II. Caractéristiques
socio-économiques
N°Q
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
CODE
|
Q201.
|
Niveau d'instruction
|
1=non scolarisé(e) 2=enseignement primaire 3=CO
4=enseignement secondaire 5=enseignement supérieur 6= formation
professionnelle 7=Autre (précisez).............
|
/___/
|
Q202.
|
Avez-vous occupé
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q203.
|
·Si oui, (précisez)
|
1=à temps partiel 2=à plein temps
|
/___/
|
Q204.
|
Quel est votre métier/profession
|
1=artisan, 2=commerçant, 3=agriculteur,
4=fonctionnaire privé, 5=fonctionnaire public
|
/___/
|
Q205.
|
· Si non, (précisez)
|
1=inactif (vé) 2=retraité(e) 3=au
chômage
|
/___/
|
Q206.
|
A quelle classe appartient votre revenu (en $ US)
|
1= Moins de 50 2=[50-100[ 3=[100-200[ 4=[200-300[ 5=300 et
plus 6= Autre, (précisez)..................
|
/___/
|
Q207.
|
. Nombre d'actifs dans le ménage : ____
|
|
|
Q208
|
Avez-vous des activités connexes
|
1=oui
2=non
|
/___/
|
Q209
|
· Si oui, (précisez)
|
1=artisan, 2=commerçant, 3=agriculteur, 4=fonctionnaire
privé, 5=fonctionnaire public
|
/___/
|
Q210
|
Possédez-vous un terrain agricole :
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q211
|
Si oui, quel moyen de transport vous utilisez pour y
accéder
|
1=à pieds 2=vélo 3=motocycle 4=autobus
5=Voiture personnelle 6=
Autre (précisez)....................................
|
/___/
|
|
|
|
|
III. Caractéristiques du
logement :
N°Q
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
CODE
|
Q301.
|
Statut d'occupation
|
1=Propriétaire, 2=Locataire, 3=Logé par
l'employeur, 4=Logé gratuitement par une tierce personne,
5=Logé dans la concession familiale, 6=Logé avec le
système de location-vente, 7= etc.
|
/___/
|
Q302.
|
Grandeur du logement:
|
1=studio, 2=salon+1 chambre, 3=salon+2 chambres, 4=salon+3
chambres, 4=salon + plus de 3 chambres
|
/___/
|
Q303.
|
Superficie totale de la parcelle (unité
m2)
|
1=moins de 300 m², 2=entre 300-500 m², 3=entre
500-1000m², 4=plus de 1000 m²
|
/___/
|
Q304.
|
Prix de l'achat de la parcelle (en $US)
|
|
|
Q305.
|
Avez-vous sollicité un crédit pour l'achat du
terrain
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q306.
|
Avez-vous sollicité une autorisation de
bâtir ? :
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q307.
|
Date d'acquisition du terrain
|
(année) : ________
|
|
Q308.
|
Avez-vous une fiche parcellaire ? :
|
|
/___/
|
Q309.
|
Commune de résidence avant l'achat de la parcelle
|
|
|
Q310.
|
Le vendeur du terrain est un
|
1=agriculteur 2=un parent 3=un agent des cadastre 4=un
héritage 5=un chef coutumier 6=Autre (précisez)
|
/___/
|
Q311.
|
Date du début des travaux construction
|
|
|
Q312.
|
Avez-vous sollicité une autorisation de construction
auprès de la commune
|
1=oui /2=non
|
/___/
|
Q313.
|
Construction actuellement achevée
|
1=oui /2=non
|
/___/
|
Q314.
|
Finition en cours
|
1=oui / 2=non
|
/___/
|
Q315.
|
Avez-vous sollicité un crédit pour la
construction
|
1=oui / 2=non
|
/___/
|
Q316.
|
Avez-vous eu recours aux services d'un
architecte/Ingénieur:
|
1=oui / 2=non
|
/___/
|
Q317.
|
Avez-vous orienté l'architecte/Ingénieur dans la
conception du plan
|
1=oui / 2=non
|
/___/
|
Q318.
|
Avez-vous entrepris des modifications dans la
construction
|
1=oui /2=non
|
/___/
|
Q319.
|
Travaux de construction réalisés par :
|
1=Maçon /2= Petit tâcheron 3=Autres
(précisez
|
/___/
|
Q320.
|
Locataire
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q321.
|
· Si oui, (précisez) :
|
|
|
Q322.
|
Loyer mensuel:
|
1=studio, 2=salon+1 chambre ( $), 3=salon+2 chambre (
$), 4=salon+3 chambres ( $), 5=salon + plus de 3 chambres ( $)
|
/___/
|
Q323.
|
Date de l'occupation
|
(année) : ________
|
|
Q324.
|
Le logement appartient à
|
|
|
Q325.
|
Ancienne commune de résidence
|
|
|
Q326.
|
Que pensez-vous du prix foncier du m2 (ou prix du
loyer)?-
|
1=pas du tout satisfait 2=pas tellement satisfait 3= plus ou
moins satisfait 4= satisfait 5=tout à fait
satisfait
|
/___/
|
Q327.
|
Optez-vous à changer votre lieu de résidence
|
1=oui 2=non
|
/___/
|
Q328.
|
Si oui, précisez Pourquoi ?):
|
1= insécurité, 2=insalubrité,
3=isolement (enclavement), 4=éloignement du centre ville,
5=manque d'infrastructures,
|
/___/
|
· QUESTIONNAIRE AUPRES DES
SERVICES
· (Urbanisme et Habitat, Affaires foncières)
Thème 1 : Croissance
urbaine :
1. Le processus de la croissance urbaine et l'étalement
spatial du quartier se fait d'une façon anarchique sur les espaces
agricoles. Avez-vous prévu un plan ou schéma pour la
maîtrise de cet étalement ?
2. Dans quel secteur du quartier faut-il créer une
réserve foncière pour accueillir les logements?
3. Quel est le sort des friches agricoles que l'on retrouve
dans le périmètre communal ?
4. La zone maraîchère a diminué ces
dernières années. Pensez- vous que cela est en relation avec
l'étalement spatial sur les espaces agricoles ?
5. Avez-vous prévu de nouveaux axes d'urbanisation ?
6. Pensez vous changez la vocation de certaines zones qui
posaient des problèmes au niveau de la gestion urbaine?
Thème 2 : Gestion urbaine :
1. La commune de Ngaliema, ne dispose pas d'un plan de
développement communal, quels sont les facteurs qui expliquent le retard
dans l'élaboration d'un PDC?
2. Les permis de construction ont augmenté ou
diminué durant la dernière décennie ?
3. L'installation des maisons dans le périmètre
maraîcher se fait d'une façon désordonnée.
Pensez-vous protéger ces espaces ?
Thème 3 : Commercialisation des produits
agricoles :
4. Comptez-vous aménager un espace de marché
local pour la commercialisation des légumes afin de supprimer les
marchés pirates le long des routes et qui contribuent à la
dégradation de l'entrée de la ville?
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Catégorisation des activités
recensées en agriculture
urbaine...............................................................................................................................page7
Tableau n°2 : La matrice d'analyse des fonctions de
l'agriculture.......................................................................................................................page9
Tableau n°3 : Les moyennes températures et
précipitations à
Kinshasa...........................................................................................................................page12
Tableau n°4 : La progression démographique
Kinoise par
commune.........................................................................................................................page13
Tableau n°5 : L'évolution de la population de
Kinshasa
(1920-2005)................................................................................................................................page14
Tableau n° 6 : La ville de Kinshasa et les superficies
communales.............................page17
Tableau n°7 : L'évolution des facteurs de
croissance de la population
(1985-2005)............................................................................................................................................................page20
Tableau 8: La progression annuelle de
l'habitat...........................................................page20
Tableau n°9 Les étapes d'occupations du site:
superficie et type des
quartiers...........................................................................................................................page21
Tableau n°10 : La situation du logement dans la ville
de
Kinshasa...........................................................................................................................page26
Le tableau n°11: La répartition des sites
maraîchers par commune à
Kinshasa...........................................................................................................................page34
Tableau n°12: Les quartiers et population de la commune de
Ngaliema..........................................................................................................................page40
Tableau n°13 : L'évolution de la population de
Ngaliema........................................................................................................................page41
Tableau n°14 : L'évolution de la population du
quartier
Lukunga...........................................................................................................................page46
Tableau n°15 : Répartition en groupe d'âge
des
maraîchers.......................................................................................................................page49
Tableau n°16 : Types de légumes
cultivées.........................................................................................................................page51
Tableau n° 17: Quantité des légumes
nombre de plates bandes en
%....................................................................................................................................................................page51
Tableau n° 18: Principaux vendeurs des
terres...............................................................................................................................................page53
Tableau n°19: L'évolution des nombres des
maraîchers du site maraîcher de
Lukunga............................................................................................................................page58
Tableau n°20 : Année d'acquisition du terrain ou
parcelle.............................................................................................................................page60
Tableau n°21 : Fréquences des
maladies...........................................................................................................................page69
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Les espaces verte de la ville de Kinshasa
d'après le SDAU DE
1975...............................................................................................................................page11
Figure n°2 : Les districts administratifs de la ville
de Kinshasa...............................page16
Figure n°3 : La typologie des
quartiers.........................................................................page18
Figure n°4 : Kinshasa croissance de
l'habitat................................................................page29
Figure n°5 : Schéma directeur de la ville de
Kinshasa de 1975..................................page33
Figure n°6 : La carte de la commune de
Ngaliema......................................................page42
Figure n°7 : Présentation du quartier
Lukunga..........................................................page45
Figure n8 : La répartition en pourcentage (%) de la
population du quartier Lukunga par groupe d'âge et
sexe......................................................................................................page46
Figure n°9 : Le quartier Lukunga et son site
maraîcher............................................page48
Figure n°10 : Les deux zones distinctes au sein du site
maraîcher de
Lukunga...........................................................................................................................page55
Figure n°11 : Les différentes zones au sein du
site maraîcher de
Lukunga..........................................................................................................................page57
Figure n°12 : Les deux communes plus proche du site
maraîcher de Lukunga......page63
Figure n°13 : L'état actuel de l'espace
maraîcher de Lukunga face à la pression de
l'habitat.............................................................................................................................page65
Figure n°14 : La progression du lotissement au sein du
site maraîcher de Lukunga
..........................................................................................................................................page67
Figure n°15 : La proposition d'aménagement au
sein du site maraîcher de
Lukunga...........................................................................................................................page72
Figure n°16 : La répartition des produits
agricoles dans la ville de Kinshasa d'après la théorie de Von
Thünen de
1826.....................................................................................page75
Table des matières
Dédicace..................................................................................................................................................................i
Remerciement.......................................................................................................................................................ii
0. INTRODUCTION GENERALE
1
1. Problématique
1
2. Hypothèse
2
3. Objectif
2
4. Intérêt du sujet
2
5. Méthodologie
3
6. Limitation de la zone d'étude
4
7. Subdivision du travail
4
CHAPITRE 1 GENERALITES SUR L'AGRICULTURE
5
1.1. Notions sur l'agriculture urbaine
5
1.1.1. Définitions de l'agriculture
urbaine
5
1.1.2. Histoire de l'agriculture urbaine
6
1.1.3. Catégorisation des activités
l'agriculture urbaine
7
1.2. Les fonctions et les impacts de l'agriculture
urbaine
8
1.2.1. L'agriculture dans le développement
des villes
9
1.3. Espace agricole urbain comme source de
revenus
9
1.4. Espace agricole urbain comme espace vert
10
CHAPITRE 2DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET CRISE DU
LOGEMENT
12
2.1. L'ESPACE PHYSIQUE
12
2.1.1. Climat
12
2.2 Dynamique démographique
13
2.2.1. Evolution de la population kinoise
13
2.1.2. L'espace urbain
17
2.2. Dynamique de l'habitat
24
2.2.1. La ville européenne avant 1960
24
2.2.2. Les anciennes cités
indigènes
24
2.2.3. Les nouvelles cités
24
2.2.4. Les cités planifiées
25
2.2.5. Les extensions Sud
25
2.2.6. Les communes d'extensions Est
25
2.3. La crise de logement
25
2.3.1. L'anarchie foncière
27
2.3.2. La croissance des quartiers
spontanés
27
CHAPITRE 3 LA CEINTURE VERTE ET L'APPROVISIONNEMENT
DE KINSHASA EN PRODUITS VIVRIERS
30
3.1 Les ceintures vertes de l'époque
coloniale
30
3.1.1. Le tracé de Georges Moulaert
30
3.1. 2. Le tracé de Riquier
30
3.1.3. La ceinture verte avec le plan Van
Malleghen
31
3.2 Les ceintures vertes après
l'indépendance
31
3.2.1. La ceinture verte et la vallée
présidentielle (CVVP)
31
CHAPITRE 4 LE SITE MARAICHER DE LUKUNGA DANS LA
COMMUNE DE NGALIEMA FACE A LA PRESSION DE L'HABITAT
39
4.1. Ngaliema : Genèse et
croissance
39
4.1.1. Relief
40
4.1.2. Réseau hydrographie et sols
40
4.1.3. Croissance démographique de la
commune Ngaliema
41
4.2. Le quartier Lukunga
43
4.3. Le site maraîcher de Lukunga
47
4.3.2. Caractéristiques
socio-économiques des maraîchers
50
4.3.3. Le statut foncier
52
4.4. La pression de l'habitat sur le site
maraîcher de Lukunga
53
4.4.1. Le lotissement du site maraîcher et
la diminution des effectifs des maraîchers
58
4.4.2. Caractéristiques
démographiques des habitants du site
59
4.4.3. Caractéristiques
socio-économiques des habitants au sein du site
59
4.4.5. La perception des services étatiques
sur l'anarchie autour du site maraîcher de Lukunga
68
4.4.6. Les conséquences de l'occupation
anarchique du site maraîcher de Lukunga sur la santé publique
69
CHAPITRE 5 PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT DU SITE
AGRICOLE A LUKUNGA ET DE LA CEINTURE VERTE A KINSHASA
70
5.1 De l'organisation de l'espace sur le site
maraîcher de Lukunga
70
5.2. De l'organisation de l'espace de la ceinture
verte de Kinshasa
73
CONCLUSION GENERALE
78
REFERENCE BIBLIOGRAPHIE
79
ANNEXES
81