3. Quelles evidences empiriques ?
Cette section est consacrée a l'analyse empirique de la
corrélation entre le cadre légal et réglementaire et
l'économie. Elle est structurée en quatre points, le premier
(3.1) fournit une description succincte des données qui sont
utilisées, les techniques utilisées et les variables. Le second
(3.2) consiste en l'analyse des liens entre des différents aspects du
cadre légal et réglementaire évoqués et les
performances économiques dans la section précédente et le
point (3.3) explore les différentes corrélations simples entre le
degré de facilitation de l'exercice des affaires et les résultats
économiques. Le dernier point (3.4) est consacré a une analyse
économétrique mettant en ceuvre le revenu par tete et des
variables économiques et de réglementations.
3.1. Données, variables et méthodes
Nous voulons indiquer les différentes sources de
données, les variables utilisées et la démarche
adoptée.
3 Données et sources
La principale source de données est la Banque Mondiale.
Les données sur le cadre réglementaire proviennent de l'enquete
WDBS 2005. Cette base de données fournie des informations
détaillées permettant d'évaluer la facilitation de la
pratique des affaires (cf. tableau 1) en 2004 dans 145 pays. Ces données
sont reparties en sept themes correspondant aux sept aspects des
réglementations définis plus haut. La liste des pays figure en
annexe ainsi leur code. Les informations relatives aux performances de
l'économie proviennent pour la plupart du World Development Indicators
(WDI).
Dans l'analyse qui va etre faite, les pays sont
considérés comme des unités statistiques observées
et les variables du cadre légal et réglementaire sont, soit des
indicateurs bruts tels que figurant dans la base de données de la
BM/SFI, et résumé dans le tableau 1, soit des variables
calculées H partir de ces derniers. Les données ont
été compilées sous Excel avant d'être
transférées vers d'autres logiciels (STATA et SPSS) pour
effectuer les analyses. Les informations finales sont sous la forme de
données en coupes transversales.
4 Les variables
Pour ce qui est du cadre légal et réglementaire,
nous utilisons les variables produites par l'enquete WDBS qui permettent
d'évaluer l'efficacité des réglementations qui
régissent l'activité des entreprises dans les différents
pays de l'échantillon. Ces variables ont été
présentées dans la section 2.1 a travers le tableau 1. Elles vont
permettre de construire huit nouvelles variables (voir encadré suivant).
En ce qui concerne les variables relatives aux résultats
économiques, nous avons utilisé essentiellement 10 variables.
Le revenu par tete (GNI per capita) et le poids du secteur
informel dans l'économie, toutes deux provenant de la base de
données WDBS : la premiere est la principale variable dépendante
dans notre analyse. Elle sera prise sous la forme logarithmique, ce qui permet
d'évaluer directement le taux de croissance du revenu par tete a partir
des modèles économétriques qui seront construits. Le poids
du secteur informel représente la part du secteur informel dans le
produit intérieur brut, elle est évaluée en pourcentage.
Une des conséquences d'une réglementation inadéquate
des
marches est le developpement du secteur informel (Banque
Mondiale, 2002). A ces variables s'ajoutent les valeurs ajoutees industrielles
et des services
Dans l'analyse de la correlation entre la croissance du revenu
par tete et le cadre reglementaire, nous aurons recours non seulement aux deux
variables economiques ci-dessus presentees, mais egalement a d'autres variables
de performances economiques dont certaines serviront de contrOle de la
robustesse de certains resultats. Ce sont des determinants traditionnels de la
croissance, nous retenons ici,
· Le capital humain mesure par le taux net de
scolarisation dans le secondaire (rapport entre la population scolarisee dans
le secondaire sur la population en age d'être scolarisee dans le
secondaire). On suppose qu'en general une main d'ceuvre qualifiee est un
facteur de croissance. Mais, cette approximation du capital humain n'est pas a
l'abri de critique. Par exemple, elle ne prend pas en consideration la qualite
de l'education ou la formation professionnelle.
· Le developpement financier : trois variables sont
utilisees dans ce domaine. Le cout du credit mesure par les taux d'interets
debiteurs, c'est-a-dire le taux que les banques appliquent a leurs prets. En
general, on admet que des taux d'interets faibles sont favorables a la
croissance a travers son effet expansif sur les investissements. Le credit
accorde par le secteur bancaire (pourcentage du PIB et la masse monetaire
(pourcentage du PIB) sont les deux autres variables. Easterly W. et Levine R.
(1997) ont montre a partir des donnees cross-country que le taux de liquidite
est positivement correle a la croissance du PIB par tete.
· La competitivite de l'economie mesuree par le GCI (cf.
section 2.2)
L'ouverture de l'economie est mesuree par le ratio des
echanges (exportations + importations) rapporte au PIB et est interpretee comme
une mesure des echanges de l'economie
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