LIEN ENTRE LE CADRE LÉGAL ET
RÉGLEMENTAIRE DE L'ACTIVITÉ D'ENTREPRISES ET LES
PERFORMANCES ECONOMIQUES
Hermann FOTIE II
Promoteur: Tanguy de BIOLLEY Tuteur: Christian TRITTEN
Table des matières
Avantpropos i
Tabledes matières i
Listesdes tableaux et des graphiques
.................................................................................
ii
Listesdes abréviations
........................................................................................................
iii
Introduction 1
1. Contribution du cadre légal et
réglementaire aux performances économiques 2
1.1. Les coUts de transactions 2
1.2. Stimulation des initiatives d'investissements 3
1.3. Role du gouvernement 4
2. Indicateurs de la qualité du cadre
réglementaire et des performances de l'activité
économique 6
2.1. Performance et qualité du cadre
légal et réglementaire
Brefs aperfus et o~'ectifs du IFDBS 6
Les Indicateurs produites par le IFDBS 7
2.2. Indicateurs de Performances de l'économie
........................................................................ 10
3. Quelles évidences empiriques ?
.....................................................
............................. 1 2
3.1. Données, variables et méthodes
............................................................................................
12
Données et sources 12
Les variables 12
Approche Métbodologique : construction des indices
13
3.2. Analyse des corrélations entre les
différents aspects des réglementations et des
performances de l'économie 15
La creation des entreprises 15
Enregistrement de la propriété 16
Rigidité du marcbd du travail 18
Protection des investisseurs et execution de contrats
19
La faillite des entreprises 20
L'obtention de credit 21
3.3. Facilitation de la pratique des affaires (IFEE) et
performances économiques 22
L'indice IFEE : interpretation et description 22
IFEE et revenu par téte 23
IFEE etpoids du secteur informel 24
IFEE et indice de competitivite (GCI) 24
3.4. Analyse économétrique du lien entre IFEE et le
revenu 25
Effet des diff~rents aspects du cadre reglementaire sur le
revenu 25
IFEE et Revenu par téte 26
Conclusion 28
Bibliographie.........................................................................................................................
a Annexes.................................................................................................................................
I
Listes des tableaux et des graphiques
Tableau 1 : Synthese des indicateurs du « Doing Business
2005 » 8
Tableau 2 Quelques Indicateurs de performance de
l'économie 10
Tableau 3 Corrélations entre IPI, IFEC et quelques
variables économiques 19
Tableau 4 Corrélations simples entre les performances de
l'économie et les réglementations 23
Tableau 5 Résultats de la régression apres
application de la procédure « Forward Regression » 2 6
Graphique 1 Capital minimum requis pour entreprendre une
activité (en % du RN/tete) 15
Graphique 2 Création d'entreprises et Revenu par tete 1
6
Graphique 3 Nombre de jours nécessaires pour obtenir un
titre de 1 6
Graphique 4 Enregistrement de la propriété et
secteur informel 17
Graphique 5 Réglementation du marché du travail et
revenu par tete 18
Graphique 6 Quintile de revenu/tete et recouvrement des
créances suite aux faillites 20
d'entreprises
Graphique 7 Obtention du crédit et coat du crédit
21
Graphique 8 Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise et
Revenu par tete 22
Graphique 9 Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise et
Secteur Informel 23
Graphique 10 Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise et
Compétitivité 24
Listes des abreviations
IFCE : Indice de facilitation de creation d'entreprises
IRMT : Indice de rigidite du marche du travail
IFEB : Indice de facilitation d'enregistrement des biens
IFAC : Indice de facilitation d'acces au credit
IPI : Indice de protection des investisseurs
IFEC : Indice de facilitation d'execution de contrats
IRF : Indice de reglementation des faillites
IFEE : Indice global de facilitation de l'exercice
d'entreprise
BM : Banque Mondiale
SFI : Societe Financiere Internationale
WDBS: World Doing Business survey
GCI: Growth Competitiveness Index
WDI: World Development Indicators
Introduction
Le cadre reglementaire et legal a pour role de faciliter les
activites des operateurs dans le cadre d'une economie de marche. Le debat sur
la maniere donc celui-ci influence l'economie connait depuis quelques annees un
regain interet. Ceci fait suite a des limitations1 de certains
facteurs purement economiques a expliquer les performances des economies et de
comprendre les variabilites spatiales des performances economiques. Le
programme de recherche de la Nouvelle Economie Institutionnelle par exemple met
l'accent sur les facteurs institutionnels pour expliquer les differences de
performances economiques. L'analyse economique du droit permet de relever que
la facon dont les activites economiques sont regulees n'est pas neutre dans les
performances economiques (North, D., 1990).
Les reglementations ont donc des incidences sur l'economie.
Une reglementation stricte, mais bien pensee, peut engendrer non seulement des
benefices sociaux (fourniture de biens publics, reduction des dommages
environnementaux par exemple), mais egalement des benefices prives pour les
firmes. Elle permet en effet aux entreprises de realiser des gains de
productivite profitables. Il existe donc implicitement des possibilites de
gains inexploites en l'absence d'un cadre legal et reglementaire. Mais, il ne
suffit pas de creer des reglements, il faut egalement les faire respecter. Par
ailleurs, de trop fortes reglementations peuvent conduire a des effets pervers,
mais, une absence de reglementation est dangereuse. L'on pense par exemple
qu'il faut un certain nombre de regles qui normalisent la production de
certains biens et en interdisent celles d'autres.
Depuis quelques annees, les organismes internationaux de
developpement comme la Banque Mondiale ont repris les idees de l'approche
institutionnelle de la croissance et suggerent aux nombreux gouvernements,
notamment ceux des pays a bas revenu la refonte de leur cadre de regulation des
entreprises, et d'instaurer la bonne gouvernance economique. Cette bonne
gouvernance economique qui inclut un ensemble d'aspects parmi lesquels le
systeme juridique, la promotion de la concurrence est presumee avoir un impact
positif sur le dynamisme du secteur prive, porteur de croissance. C'est dans
cette logique qu'on peut s'attendre a une amelioration de la situation
economique avec en aval des effets regressifs sur la profondeur de la
pauvrete.
Nous voulons analyser la vraisemblance de l'idee que des
reglementations favorables a l'activite d'entreprise et bien appliquees sont
favorables aux bons resultats economiques. La question principale du projet est
de proceder a l'examen empirique de la relation entre les reglementations
favorables et appliquees de la pratique des affaires2 et les
performances de l'economie. Une premiere difficulte qui se pose est relative a
la mesure des reglementations favorables et l'evaluation de leurs performances.
Celle-ci fait l'objet de la deuxième section de notre projet qui
s'appuiera sur l'enquete « Doing Business 2005» de la Banque Mondiale
pour degager les informations necessaires a la construction des indicateurs
quantitatifs portant sur differents aspects du cadre reglementaire des
activites d'entreprises. Nous presentons egalement dans cette section 2
quelques indicateurs de resultats economiques. La premiere section est
consacree H l'analyse theorique du lien entre les reglementations des activites
d'entreprises et l'economie. Enfin, a partir des donnees en coupes
transversales de la Banque Mondiale couvrant 140 pays repartis sur tous les
continents, nous avons construit des indicateurs de performance du cadre
reglementaire qui nous servent ensuite pour l'analyse de la liaison avec ceux
des performances de l'economie. Nous utilisons principalement les techniques
d'analyse statistique et econometrique.
1 Les modeles neoclassiques, en faisant l'hypothese
que les agents sont lies entre eux directement par l'intermediaire des marches
ne fournissent qu'une explication limitee des ecarts de croissance entre les
pays base sur le niveau de capital et des progres techniques. La nouvelle
economie institutionnelle insiste sur le fait que l'efficacite de
l'investissement depend fortement l'environnement institutionnel dans lequel
l'investissement a lieu.
2
Dans tout le document, les affaires renvoient aux activites qui
se pratiquent dans le cadre formel.
1. Contribution du cadre legal et reglementaire aux
performances economiques
Cette section analyse les voies a travers lesquelles le cadre
legal et reglementaire de l'activite d'entreprise influence les performances
economiques. 1l existe un corps de litterature theorique relativement vaste qui
s'interesse a cette question. Les theoriciens de l'economie du
droit3 par exemple soulignent l'importance des structures juridiques
et reglementaires sur le degre d'efficacite des organisations productives et
certains specialistes de l'economie internationale trouvent dans le cadre legal
une source d'avantage comparatif (D.Bruno et G. Jean-Daniel, 2002). Une revue
de la litterature montre que le cadre legal et reglementaire influence
l'economie via plusieurs voies. Parmi celles-ci figurent la capacite a affecter
les coilts de transactions et d'incitation a prendre des initiatives. Nous
analysons ces deux points ci-après ainsi que le role de l'Etat, comme
acteur principal dans le processus de creation d'un climat propice a la
pratique des affaires.
1.1. Les coUts de transactions
Nous ne considerons ici que les coilts de transactions lies au
cadre legal et reglementaire de l'activite d'entreprise. Ils correspondent a
des coilts autres que ceux directement lies aux activites de production ou de
distribution auxquels les entreprises font face. On y trouve plusieurs
composantes dont l'ampleur varie d'un pays a l'autre ou d'une activite a
l'autre. 1l y a des coilts d'opportunite du temps, les coilts de negociation,
les coilts lies a l'asymetrie d'information ou encore les coilts lies a
l'execution des contrats etc.
Des coilts de transactions eleves dans une economie
constituent une entrave majeure a sa croissance. En effet, en limitant les
opportunites d'affaires, ils affectent negativement la production et la rend
tres faible par rapport au niveau qu'on aurait si les coilts etaient moindres,
et accroit davantage l'ecart par rapport a la production potentielle. De plus,
le marche fonctionne de facon inefficiente et les gains attendus de la
participation aux activites economiques sont faibles. Ceci est particulierement
frappant dans plusieurs pays en developpement oil la protection des petits
investisseurs est assez rudimentaire et le marche de credit, caracterise par un
systeme d'information de credit inefficace qui engendre de nombreux coilts.
L'exemple suivant tire du rapport d'etude de la Banque
Mondiale (2005) sur la pratique des affaires montre comment les coilts de
transactions affectent le niveau d'activite et les variations du niveau des
actifs des agents. « Rafael tient un commerce au Guatemala. Un gros client
refuse de payer le materiel livre deux mois plutOt. Il faudrait plus de quatre
ans pour regler ce litige devant les tribunaux, et l'issue d'une telle action
est par ailleurs incertaine. Rafael n'a d'autre choix que de negocier avec le
client et ne recoit en definitive qu'un tiers du montant dilN » . Les
coilts identifies dans cet exemple sont principalement ceux lies aux pertes de
temps necessaire pour se faire payer. A cause des lenteurs des tribunaux,
Rafael a prefere un arrangement prive avec son client, meme si l'issue de cette
negociation conduit a une perte. En fait, les coilts a supporter pour se faire
payer au tribunal sont juges superieurs a ceux qu'engendre la negociation
privee.
Dans une situation oil la cooperation entre les agents ne
fonctionne pas ou entraine des coilts de transactions eleves faisant
obstacles a la croissance, le cadre legal et reglementaire des activites
3 Les economistes du droit et des reglementations
reflechissent a la minimisation des coilts que la societe doit supporter en
relation avec un Etat de droit donne ou a cause d'activites creant des troubles
ou des dommage.
devient necessaire pour entre autre - definir et soutenir le
pouvoir des proprietaires sur leurs biens ainsi que les actions qu'ils
disposent en cas de violation du droit de propriete et -- d'assurer la facilite
d'acces aux informations du marche. Les aspects de reglementation comme le
respect des droits de proprietes et l'execution des contrats sont des facteurs
qui influent sur les collts de transactions.
Si le cadre legal et reglementaire parvient a simplifier les
procedures d'enregistrement des droits de proprietes et a renforcer l'execution
des contrats, alors, il concourre a l'efficience de l'economie. En effet, dans
un contexte de bonne distribution de droit de propriete et d'un système
juridique efficient, les collts des arrangements entre agents prives sont
reduits parce que toute deviation en terme de non-respect des engagements pris
peut etre sanctionnee. Si le contrat n'est pas execute par l'une des parties,
on pourra en imposer legalement le respect. On peut alors dire que le cadre
legal et reglementaire genere des externalites qui minimise le risque des
echecs de cooperation entre les operateurs economiques et qui sont positives
pour l'ensemble de l'economie. Un autre resultat important de ces externalites
positives est l'encouragement des gens a prendre des initiatives
d'entreprises
1. 2. Stimulation des initiatives d'investissements
Le cadre legal et reglementaire peut constituer un veritable
stimulus a la pratique des affaires et a la croissance des investissements. En
effet, en minimisant les collts de transactions dont on a vu qu'elles peuvent
detourner les agents economiques des activites productives, il accroit les
opportunites d'affaires. Ce qui concourt a la multiplication des activites
d'entreprises en rassurant les investisseurs dejà en place et en
incitant les indecis et/ou les potentiels investisseurs a prendre des
initiatives. Dans un tel contexte, plusieurs contraintes (obstacles lies aux
multiples et complexes procedures de demarrage d'activite ou d'obtention de
credit par exemple) sont levees et les capitaux sont securises.
Dans le meme sens, en coordonnant les actions des acteurs
economiques a travers la distribution des droits de proprietes, en fixant les
regles de compensation liees a certaines externalites negatives, le cadre legal
et reglementaire reduit le risque de defaillance des partenaires aux affaires.
Les reglements en effet definissent les permis et les interdits ainsi que les
sanctions en cas non-respect de contrats. Ce qui a pour effet de structurer les
comportements des agents vers ceux conforment aux regles. A ce niveau, il n'est
pas ininteressant de noter que les choses ne se passent pas toujours ainsi,
puisque certaines reglementations peuvent avoir les effets inverses a ceux
evoques. En fonction de sa qualite, la reglementation du secteur prive affecte
donc les choix d'allocation (investissement dans l'achat des actions
d'entreprise au lieu d'un placement bancaire par exemple) des ressources des
agents economiques et influe sur la probabilite que des gens se mettent en
commun pour creer des unites productrices puisqu'elle est susceptible de creer
un climat de confiance entre les gens.
A contrario, lorsque les droits de proprietes ne sont pas
etablis et que les risques de non-execution des contrats sont importants, les
agents s'engagent peu ou hesitent a s'engager dans les activites puisque le
système dans lequel la pratique des affaires se fait est truffe de
nombreux obstacles qui rendent le rendement attendu des investissements tres
faible et incertain. Il en decoule un decouragement des investisseurs et, pour
bon nombre d'entre eux, la sortie des affaires et - ceux en dehors des affaires
deviennent adverses a la prise des initiatives. Avec l'exemple de Rafael, on se
rend compte de la perte de capital qu'il enregistre du fait de defaut
d'observation du contrat par son partenaire. Bien plus, Rafael pourrait etre
amene a fermer son
entreprise parce que se trouvant dans l'incapacite d'honorer ses
engagements financiers en vers ses fournisseurs ou en vers l'Etat.
Lorsque le contenu des règlements et leurs applications
est bien defini et applique, il y a amelioration du degre de protection des
investisseurs et du taux de participation aux activites d'entreprise. Plusieurs
auteurs notent que les pays oil les investisseurs sont les plus proteges sont
egalement ceux oil les marches sont les plus developpes et qui connaissent de
niveau eleve de croissance de la production (A. Janine, 2000) et Banque
Mondiale (2002). Sur le marche du credit par exemple, si les droits des
creanciers sont mieux proteges, ils seront plus enclins a offrir des credits.
Plus precisement, la capacite qu'a un creancier a engager une procedure
d'insolvabilite H l'encontre d'un debiteur pour recouvrer sa creance reduit le
risque de credit. Dans cette optique, le cadre legal et reglementaire peut
conduire a un accroissement du volume de credit necessaire pour le financement
des investissements. C'est pour cette raison que des mecanismes qui permettent
de faire respecter les regles y relatifs sont necessaires. Nous essayons de
voir en quoi l'Etat est le seul acteur capable de definir ces mecanismes que
d'autres acteurs que l'Etat ne seraient pas en mesure d'elaborer a sa place
avec la même efficacite.
1.3. Role du gouvernement
Les parties precedentes ont montre comment la mise en place
d'un cadre legal et reglementaire pouvait influencer les performances
economiques par ses effets sur le fonctionnement du marche et quelles en
pouvaient etre les consequences. On a ainsi rejete l'hypothese de la neutralite
du cadre de reglementation sur le niveau de l'activite economique. Mais alors,
qui doit definir les differents aspects du cadre legal ? Cette question est
dejà presente dans la litterature et tous les economistes4
admettent qu'il incombe au gouvernement de definir et de faire respecter les
regles de bon fonctionnement du marche. Cette idee est notamment defendue par
des auteurs comme La Porta et Al (1999) ou la Banque Mondiale (2000). Le
gouvernement doit definir les regles de jeu qui assurent la coordination des
actions des operateurs economiques en forgeant leurs attentes mutuelles, tout
en gardant une certaine neutralite. Ces regles doivent entre autre avoir pour
role de generer des externalites positives pour l'economie et de reduire les
couts de transactions pour les operateurs. Ce qui est benefique pour toute
l'economie et en particulier, les entrepreneurs.
En l'absence d'un acteur definissant les regles du jeu du
marche, l'economie a toutes les chances de connaitre de nombreuses
imperfections. En particulier, il devient coilteux de nouer des contrats dont
il n'est pas possible ou extremement difficile de faire respecter l'execution.
A ce niveau, il appartient au gouvernement d'etablir des droits de proprietes
clairs et simples, de les faire respecter et d'intervenir le cas echeant pour
corriger les imperfections. A cet egard, la mise en place d'un systeme
juridique de resolution des differends doit etre valable pour tous et obeir a
deux caracteristiques fondamentales : la vitesse d'execution d'un acte
judiciaire et le couts raisonnable du service offert par l'administration
judiciaire. Des delais longs et plusieurs procedures compliquees pour regler
des litiges creent des opportunites de corruption dont les effets nefastes sur
l'economie sont nombreux (distorsions, surcoilts pour les entreprises,...).
Le gouvernement doit donc securiser les droits de proprietes
contre d'eventuelles expropriations privees. D'ailleurs, comme le souligne
Djankov & Al (2002), « la fonction basique du gouvernement dans tous
les pays est de proteger les proprietes contre l'expropriation, de renforcer
des contrats et de resoudre les differends ». Les actions du gouvernement
doivent aller
4 Les neoclassiques, bien que critique envers
l'interventionniste etatique, envisage tout de meme le gouvernement comme un
agent necessaire a l'existence et au bon fonctionnement d'une economie de
marche.
dans ce sens. Elles concernent par exemple la simplification
des procedures de reglements des differends et d'enregistrements des droits de
proprietes et la protection des investisseurs, notamment les petits
investisseurs. Par exemple, un systeme d'enregistrement de droits de proprietes
simple et moins couteux facilitera l'acquisition d'un titre de propriete
fonciere pour le detenteur de la terre. Si ce dernier veut prendre des
initiatives privees d'entreprises, il lui sera facile d'obtenir un credit
bancaire en proposant son titre foncier comme garantie. Par contre si les coots
d'obtention d'un titre de propriete sont eleves, de telles personnes
n'obtiendront pas de credit bancaire et seront exclues du champ des activites
ou bien meneront des activites informelles. De meme si le systeme de taxation
est complexe, il accroit la volonte des operateurs a faire des efforts pour
contourner la fiscalite. Ce qui conduit a une expansion du secteur informel
et/ou aux migrations du secteur formel vers celui informel avec pour principaux
corollaires la reduction des recettes fiscales et la baisse de l'efficacite du
gouvernement a faire respecter les droits de proprietes. 1l suit une
desaffection de la pratique des affaires avec toutes les consequences negatives
sur les performances economiques.
Certains auteurs soulignent que le gouvernement, peut pour
certaines raisons perdre l'idee de transparence necessaire au bon
fonctionnement des règles definies dans la mesure ou il peut etre auteur
de l'expropriation des agents prives. La theorie du « public choice »
developpe cette question en decrivant les comportements strategiques et
opportunistes des bureaucrates. Le caractère exogene du cadre legal
admis jusqu'alors devient discutable. L'offre des règlements est
determinee en partie par les comportements de recherche de rentes et des
interêts des agents au pouvoir. De plus, selon certains auteurs,
notamment, Djankov, Glaeser, La Porta, Lopez-deSilanes et Shliefer (2002), il
convient de comprendre l'origine du système legal de droit car celle-ci
aurait des influences significatives sur les conditions de mise en ceuvre des
reglementations par les institutions. Etant donne que le gouvernement est en
amont de la pratique des affaires, il doit etre contraint a la pratique de la
bonne gouvernance5. Cela peut se faire si les institutions
(constitution par exemple) limitent la capacite d'arbitraire du gouvernement
dans ses actions. Par exemple une justice independante est necessaire pour le
bon fonctionnement de l'economie car elle reduit l'incertitude et assure la
credibilite des engagements lors des conflits entre les citoyens, entre les
citoyens et le gouvernement ou entre differentes entites de l'autorite
publique.
5
Selon la theorie de la gouvernance, les Etats qui sont les
plus aptes a favoriser le developpement sont ceux qui exercent les fonctions
regaliennes (production des biens collectifs, defense de la propriete privee
via police ou gendarmerie...) et les seules politiques publiques que d'autres
acteurs que l'Etat ne seraient pas en mesure d'elaborer a sa place avec la meme
efficacite. (Tire du site de http//
www.ladocfrancaise.gouv.fr).
2. Indicateurs de la qualite du cadre reglementaire et
des performances de l'activite economique
Apres avoir explore par quelles voies le cadre legal et
reglementaire peut influer sur les activites d'entreprise avec en prime le
rejet sur le plan theorique et intuitif de l'hypothese que l'insensibilite des
resultats economiques au cadre reglementaire, nous nous interessons ici aux
questions de mesures statistiques. Nous presentons en (2-1) les indicateurs
issus de l'enquete menee par la Banque Mondiale (BM) et la Societe Financiere
Internationale (SFI) qui permettent d'apprecier ex-post la qualite du cadre
legal et reglementaire et en (2-2) des indicateurs de performances economiques.
Cette presentation va permettre de proceder a l'analyse empirique du lien entre
le cadre reglementaire et les performances de l'economie dans la section 3.
.1. Performance et qualité du cadre legal et
reglementaire
Afin de mesurer la qualite du cadre reglementaire et proceder
a un bench marking des pays, les economistes et/ou organismes publics ou prives
ont developpe de nombreux indicateurs. Plusieurs organismes 6 sont
aujourd'hui specialises dans la production des indicateurs du climat des
investissements qui sont des mesures qui revelent la maniere dont les activites
d'entreprises sont regulees. Ces indicateurs sont en general des combinaisons
de plusieurs indices construits a partir des donnees economiques, politiques et
juridiques. Les informations issues des enquetes sur la pratique des affaires
menees par la Banque Mondiale nous paraissent relativement plus interessantes
et plus detaillees pour etudier ex-post les performances du cadre legal et
reglementaire. En effet ces informations fournissent les elements d'evaluation
ex-post des resultats des reglementations d'activites des differents pays. Pour
cette raison, nous nous limitons ici a la presentation de cette enquete World
Doing Business survey (WDBS) pour l'annee 2005.
1 Brefs apergus et objectifs du WDBS
Les donnees de base du WDBS proviennent d'interviews de pres
3000 personnes dont des entrepreneurs (qui fournissent leur opinion sur la
pratique des affaires au courant de l'annee precedente), des juristes et
avocats...etc. et de l'exploitation des documents officiels relatifs aux
reglementations des activites et bien d'autres. En 2004, l'enquete a porte sur
145 pays et etait orientee suivant sept domaines7 que sont :
- Creation d'entreprises,
- Recrutement et licenciement des travailleurs,
- L'enregistrement de la propriete,
- L'obtention du credit,
- La protection des investisseurs,
6 On peut citer la Banque Mondiale (World Business
Environment Survey, les organismes Political Risk Services: International
Country Risk Guide (ICRG), The World Economic Forum (Growth Competitiveness
Index, GCI, and Business Competitiveness Index, BCI), The Economist
Intelligence Unit (EIU), The Heritage Foundation, les ONGs Freedom house et
Transparency International
7 Pour le « Doing Business 200 6 », les auteurs se
proposent d'ajouter deux nouveaux themes : la fiscalite des entreprises
(systeme de taxation) et la logistique des echanges (procedures et coUts
necessaire pour participer au commerce exterieur)
- L'execution des contrats,
- La fermeture d'entreprises.
Les informations recueillies permettent de classer les pays
selon la facilite de la pratique des activites. Ces informations fournissent
ainsi en en aval des elements d'appreciation du fonctionnement du cadre de
regulation des activites mis en place. Au-dela de ce classement, les
informations obtenues sont traitees sous forme d'indicateurs qui permettent -
d'evaluer les obstacles d'ordre reglementaire a la pratique des affaires et -
de comparer les differents aspects de la reglementation dans le temps et dans
l'espace. Ces indicateurs apparaissent en outre comme des outils necessaires
pour la definition d'eventuels programmes de reformes economiques.
Les Indicateurs produits par le WDBS
Le tableau 1 fournit une synthese des differents indicateurs
issus du WDBS par theme. La premiere colonne reprend les sept domaines du cadre
legal et reglementaire cites plus haut. La deuxieme reprend les differents
indicateurs tels qu'ils figurent dans la base de donnees du WDBS et la
troisieme colonne nous donne les unites dans lesquelles sont exprimes les
indicateurs, la quatrieme indique comment ces indicateurs peuvent s'interpreter
et la derniere colonne fournit quelques valeurs choisies pour certains pays.
Le domaine de la creation des entreprises regroupe l'ensemble
des procedures requises pour demarrer une activite d'entreprise. On y retrouve
le nombre de procedures, la duree necessaire pour completer une procedure de
creation d'entreprise, les frais officiels encourus pour obtenir un permis ou
une licence pour demarrer les activites et le capital minimum requis a
l'ouverture d'une entreprise.
La facilite d'obtention d'un titre de propriete est mesuree a
travers trois indicateurs. Le nombre de procedures necessaires requis pour
obtenir un titre, le nombre de jours necessaires pour enregistrer un bien, et
les frais officiels encourus par un agent pour obtenir un droit de propriete.
Ces frais inclus les taxes, les honoraires, les frais de timbres et tout autre
paiement demande officiellement.
Les indicateurs definis dans le domaine de l'execution des
contr~ts permettent d'apprecier le degre d'efficacite du système
juridique et/ou administratif. Par exemple, lorsque le système est
efficace, un creancier/fournisseur devrait pouvoir recouvrer ses creances en
cas de defaut du debiteur dans un temps relativement court et a un collt
faible. Le temps est ici la duree que cela prend pour que le differend soit
denoue devant un tribunal et le collt officiel intègre plusieurs
elements dont les honoraires du tribunal et des avocats et les collts
administratifs lies au recouvrement de la creance.
Les indicateurs construits pour evaluer le degre de protection
s'appuient sur les facteurs qui peuvent empecher toute forme d'expropriation.
Ceci s'est fait selon trois indicateurs dont un seul est disponible en 2005. -
l'indice composite de divulgation publique des informations financière
et de la propriete-- des mesures legales de protection des petits investisseurs
et -- les possibilites d'application de ces mesures.
Tableau 1: Synthèse des indicateurs du
o Doing Business 2005 »
Domaine
|
Indicateurs
|
Unite
|
Elements d'interprétations
|
Objectifs des Réformes a engager
|
Quelques valeurs calculées pour pays
|
Creation d'entreprises
|
Nombre de procedures necessaires
|
|
Plus grand implique des obstacles a la pratique des affaires
|
Minimiser
|
Australie (2) Tchad (19)
|
Temps moyen necessaire pour demarrer une activite
|
jours
|
Australie (2) Congo Dem. (155)
|
Coat officiel de chaque procedure
|
% du RN/tete
|
Danemark (0) Cambodge (480,1)
|
Capital minimum de demarrage
|
% du RN/tete
|
France (0) Ethiopie (1822)
|
Trop de procedures entrainent des delais longs et creer des
opportunites de corruption de la part des bureaucrates, et induit un frein a
l'expansion des activites
|
Execution de contrats
|
Nombre de procedures
|
|
Plus grand implique des obstacles a la pratique des affaires
ffares
i
|
|
Grande Bretagne (15) Sierra Leone (58)
|
Temps moyen necessaires de resolution officielle d'un litige
|
jours
|
Pays-bas (48) Congo Dem (909)
|
Coat officiel d'execution d'un contrat
|
% creances a recouvrer
|
Belgique (6,2) Indonesie (12 6,5)
|
Rigidité du marché du travail
|
Coat de licenciement d'un employe
|
En salaire hebdomadaire
|
Plus grand indique des pesanteurs a la flexibilite du
marche
|
minimiser
|
Nouvelle-Zelande (0) Guatemala (170)
|
Indice de rigidite du marche du travail (moyenne de trois indices
: indice de difficulte de recruter, indice de difficulte de licencier et index
d'inertie sur les temps de travail)
|
|
Compris entre 0 et 100 ; plus eleve indique forte rigidite
|
Singapour (0) Slovaquie (10) JamaIque (10) Rwanda (7 6)
|
Enregistrement des droits de proprietes
|
Nombre de procedures pour l'enregistrement de droit de
propriete
|
|
Trop de procedures decouragent la pratique des affaires
|
minimiser
|
Norvege (1) Belgique (2) Algerie (1 6)
|
Temps mis pour l'obtention d'un droit de propriete
|
jours
|
Plus eleve est percu negativement par les investisseurs
|
Nouvelle-Zelande (2)
Nigeria (274) Croatie (95 6)
|
Coats officiels (taxes, frais d'enregistrement et timbres,
charges notariales, ...)
|
en % de la valeur de la propriete
|
Plus bas est percu positivement par les investisseurs
|
Arabie Saoudite (0) Estonie (0,5)
Cameroun (18,8)
|
Tableau 1: Synthese des indicateurs du o Doing
Business 2005 » (suite)
Domaine
|
Indicateurs
|
Unite
|
Elements d'interprétations
|
Objectifs des Réformes a engager
|
Quelques valeurs calculées pour pays
|
Acces au financement
|
CoUt de creation et d'enregistrement des garanties (taxes,
honoraires notaires...)
|
% du RN/tete
|
Plus eleve reduit l'acces au credit
|
minimiser
|
Canada (0,05)
Congo Democratique.(130,0)
|
Indice de garanties juridiques des emprunteurs et preteurs
|
0 a 10
|
Plus faible decourage l'offre de prets
|
maximiser
|
Grande-Bretagne (10) Egypte (0)
|
Indice de disponibilite d'information sur le credit
|
0 a 6
|
Plus grand indique disponibilite des informations pour les prises
de decisions
|
|
Couverture des credits enregistres anterieurement
|
Pour 1000 populations adultes
|
|
Coree du sud (1000) Ghana (1)
|
La protection des investisseurs
|
Indice revelation de la propriete
|
0 a 7
|
Plus eleve indique une plus grande diffusion des informations
financiere
|
|
Canada (7) Ghana (6) Liban (1)
|
Mesures de protection legale des petits investisseurs
|
|
|
|
|
Renforcement des lois de liquidation
|
|
|
|
|
Declaration de la faillite d'entreprises
insolvables
|
Temps (duree d'activite en situation l'insolvabilite)
|
annee
|
Plus grand est signe d'inefficience des lois sur les faillites
|
minimiser
|
Irlande (0,41) Espagne (1) Tchad (10)
|
CoUts de la faillite (perte de l'entreprise du fait de
fonctionnement en insolvabilite)
|
% valeur de l'entreprise
|
Finlande (1)
Sierra Leone (38) Laos (7 6)
|
Taux de retablissement des creanciers dans leur droit
|
Cents pour 1 dollar
|
Plus faible indique inefficience des reglements
|
maximiser
|
Japon (92)
Belgique (8 6) Rwanda (0)
|
La mesure de la facilite d'obtention du crédit
est faite a travers trois indicateurs.- L'indice des droits legaux des
marches qui evalue dans quelle mesure les lois regissant les faillites des
entreprises et les garanties influent sur la propension a offrir des prets.
C'est un indicateur composite construit a partir de dix caracteres
dichotomiques renvoyant aux droits specifiques des creanciers lorsqu'il y a
faillite. - Les colits de creation et d'enregistrement d'une garantie evaluent
la capacite des agents economiques a creer et a enregistrer une garantie sur
les credits demandes. L'indice de disponibilite d'information est un indice
composite de six caracteres qualitatifs qui mesure comment les regulations
affectent la qualite et l'accessibilite des informations necessaires pour la
prise de decisions sur le marche de credit. La couverture des credits en terme
d'information sur la situation des agents economiques vis-a-vis du systeme
bancaire rapporte le nombre d'operateurs economiques pour lesquels les
institutions de credits disposent des informations courantes sur leurs
situations vis-a-vis du marche a la population adulte.
La capacite du cadre reglementaire a declarer suffisamment tot
la faillite d'une entreprise en situation d'insolvabilite est mesuree
a partir de trois indicateurs. Le nombre d'annees necessaires pour une mise en
faillite -- le collt de la faillite en pourcentage de la valeur de l'entreprise
et -- le taux de recouvrement qui est la valeur actuelle restante de
l'entreprise en debut de restructuration.
Le fonctionnement du marché du travail
concerne le recrutement et le licenciement des travailleurs H travers deux
indicateurs : le coilt de licenciement et l'indice de rigidite du marche. Le
premier represente les indemnites et autres depenses liees au licenciement d'un
employe. Le deuxième est une moyenne (score compris entre 0 et 100) de
trois sous-indices (indice de difficulte de recruter -- l'indice de rigidite
des heures de travail et -- l'indice de difficulte a licencier), eux même
definis H partir de plusieurs caracteres qualitatifs.
. 2. Indicateurs de Performances de
l'économie
Les indicateurs de performance de l'economie que nous
presentons ici sont d'ordre macroeconomique pour la plus part. La selection de
ceux-ci est telle que la theorie permette les predire un lien avec le cadre
legal et reglementaire de l'activite d'entreprise. Le tableau ci-apres indique
les principaux indicateurs et la prediction du lien qu'en fait la theorie ou
l'intuition.
Tableau 2 : Quelques Indicateurs de performance de
l'économie
Indicateurs
|
Unite
|
Sens de prediction attendue si bon cadre legal et
reglementaire
|
Productivite des facteurs
|
|
|
Investissement
|
% PIB
|
Credits bancaires au secteur prive
|
% PIB
|
Developpement financier (M2)
|
%PIB
|
Competitivite (GCI)
|
|
Valeur ajoutee industrielle
|
% PIB
|
Valeur ajoutee des services
|
% PIB
|
Commerce exterieur (export+import)
|
% PIB
|
Revenu national (GNI)
|
Par tete
|
Poids du Secteur informel
|
% PIB
|
|
Taux d'interet sur les prets bancaires
|
% l'an
|
Lorsque les regulations concernant le marche du travail sont
efficientes dans le sens de la flexibilite, alors les entrepreneurs peuvent
embaucher les meilleurs travailleurs et se separer facilement des travailleurs
a faibles rendements. Il suit une amelioration de la productivite du travail.
De sorte que l'on s'attende a ce que les pays oil le marche du travail est
soumis a une plus forte concurrence aient des productivites du travail plus
elevees. Ce qui conduira ensuite a une
augmentation de la production et des salaires. La hausse de la
demande qui s'en suit incite les entreprises a embaucher davantage de
travailleurs. Le sens de prediction donne a l'investissement a ete evoque dans
la section 1.2, et transite par exemple via le fait que des procedures simples
et moins contraignantes de creations des entreprises ou d'enregistrement de la
propriete encouragent les agents economiques a prendre des initiatives
d'investissement.
L'une des raisons pour les quelles, on s'attend a un effet
expansif de la definition de bonnes reglementations sur l'offre de credit est
que lorsque les informations sur les marches de credit sont disponibles et que
les droits des creanciers et des debiteurs sont clairement definis et respecter
de tous, la confiance est de mise sur le marche de credit. Cette confiance fait
que les institutions bancaires offrent davantage de credits. Ce qui a aussi
pour effet de renforcer l'approfondissement financier mesure par le taux de
liquidite de l'economie (M2/PIB). A contrario, lorsque le cadre legal et
reglementaire n'est pas a meme de creer une confiance entre les acteurs du
marche de credit, il resulte un comportement frileux des banques a l'offre de
credit. Dans certains cas, cette derniere situation accroit les montants des
primes de risque exigees sur les credits de sorte que les taux d'interets
deviennent tres eleves. C'est dans ce sens que le tableau precedent indique que
des couts de credit eleves sont associes a un mauvais cadre reglementaire.
La competitivite est mesuree ici par l'indice GCI (Growth
Competitivness Index) du World Economic Forum qui est un indice
composite englobant trois sous indices refletant des facteurs structurels a
savoir : l'indice de l'environnement macroeconomique (deficit budgetaire,
inflation, taux de change, taux d'interet, ...), l'indice des institutions
publiques (existence et respect des droits de propriete, independance de la
justice, niveau de corruption) et l'indice de la technologie (investissements
directs etrangers, depenses en Recherche et Developpement...). Des valeurs de
moins en moins grandes du GCI correspondent a une economie de plus en plus
competitive. On s'attend a ce qu'un bon cadre de reglementation des activites
d'entreprises se traduit par une meilleure competitivite de l'economie. L'effet
regressif du secteur informel vient de ce que l'un des principaux buts du cadre
legal et reglementaire est de reduire l'informel dans l'economie. Mais, en
même temps il n'est pas ininteressant de signaler que certaines
reglementations peuvent avoir l'effet inverse en favorisant l'expansion du
secteur informel surtout si celles-ci sont excessives et complexes.
Finalement, cette section a permis d'identifier des etalons de
mesure du cadre legal et reglementaire et de l'economie. Les variables
presentees vont, en fonction de la disponibilite des donnees, constituer des
ingredients utiles pour l'analyse empirique dans la section qui va suivre.
3. Quelles evidences empiriques ?
Cette section est consacrée a l'analyse empirique de la
corrélation entre le cadre légal et réglementaire et
l'économie. Elle est structurée en quatre points, le premier
(3.1) fournit une description succincte des données qui sont
utilisées, les techniques utilisées et les variables. Le second
(3.2) consiste en l'analyse des liens entre des différents aspects du
cadre légal et réglementaire évoqués et les
performances économiques dans la section précédente et le
point (3.3) explore les différentes corrélations simples entre le
degré de facilitation de l'exercice des affaires et les résultats
économiques. Le dernier point (3.4) est consacré a une analyse
économétrique mettant en ceuvre le revenu par tete et des
variables économiques et de réglementations.
3.1. Données, variables et méthodes
Nous voulons indiquer les différentes sources de
données, les variables utilisées et la démarche
adoptée.
3 Données et sources
La principale source de données est la Banque Mondiale.
Les données sur le cadre réglementaire proviennent de l'enquete
WDBS 2005. Cette base de données fournie des informations
détaillées permettant d'évaluer la facilitation de la
pratique des affaires (cf. tableau 1) en 2004 dans 145 pays. Ces données
sont reparties en sept themes correspondant aux sept aspects des
réglementations définis plus haut. La liste des pays figure en
annexe ainsi leur code. Les informations relatives aux performances de
l'économie proviennent pour la plupart du World Development Indicators
(WDI).
Dans l'analyse qui va etre faite, les pays sont
considérés comme des unités statistiques observées
et les variables du cadre légal et réglementaire sont, soit des
indicateurs bruts tels que figurant dans la base de données de la
BM/SFI, et résumé dans le tableau 1, soit des variables
calculées H partir de ces derniers. Les données ont
été compilées sous Excel avant d'être
transférées vers d'autres logiciels (STATA et SPSS) pour
effectuer les analyses. Les informations finales sont sous la forme de
données en coupes transversales.
4 Les variables
Pour ce qui est du cadre légal et réglementaire,
nous utilisons les variables produites par l'enquete WDBS qui permettent
d'évaluer l'efficacité des réglementations qui
régissent l'activité des entreprises dans les différents
pays de l'échantillon. Ces variables ont été
présentées dans la section 2.1 a travers le tableau 1. Elles vont
permettre de construire huit nouvelles variables (voir encadré suivant).
En ce qui concerne les variables relatives aux résultats
économiques, nous avons utilisé essentiellement 10 variables.
Le revenu par tete (GNI per capita) et le poids du secteur
informel dans l'économie, toutes deux provenant de la base de
données WDBS : la premiere est la principale variable dépendante
dans notre analyse. Elle sera prise sous la forme logarithmique, ce qui permet
d'évaluer directement le taux de croissance du revenu par tete a partir
des modèles économétriques qui seront construits. Le poids
du secteur informel représente la part du secteur informel dans le
produit intérieur brut, elle est évaluée en pourcentage.
Une des conséquences d'une réglementation inadéquate
des
marches est le developpement du secteur informel (Banque
Mondiale, 2002). A ces variables s'ajoutent les valeurs ajoutees industrielles
et des services
Dans l'analyse de la correlation entre la croissance du revenu
par tete et le cadre reglementaire, nous aurons recours non seulement aux deux
variables economiques ci-dessus presentees, mais egalement a d'autres variables
de performances economiques dont certaines serviront de contrOle de la
robustesse de certains resultats. Ce sont des determinants traditionnels de la
croissance, nous retenons ici,
· Le capital humain mesure par le taux net de
scolarisation dans le secondaire (rapport entre la population scolarisee dans
le secondaire sur la population en age d'être scolarisee dans le
secondaire). On suppose qu'en general une main d'ceuvre qualifiee est un
facteur de croissance. Mais, cette approximation du capital humain n'est pas a
l'abri de critique. Par exemple, elle ne prend pas en consideration la qualite
de l'education ou la formation professionnelle.
· Le developpement financier : trois variables sont
utilisees dans ce domaine. Le cout du credit mesure par les taux d'interets
debiteurs, c'est-a-dire le taux que les banques appliquent a leurs prets. En
general, on admet que des taux d'interets faibles sont favorables a la
croissance a travers son effet expansif sur les investissements. Le credit
accorde par le secteur bancaire (pourcentage du PIB et la masse monetaire
(pourcentage du PIB) sont les deux autres variables. Easterly W. et Levine R.
(1997) ont montre a partir des donnees cross-country que le taux de liquidite
est positivement correle a la croissance du PIB par tete.
· La competitivite de l'economie mesuree par le GCI (cf.
section 2.2)
L'ouverture de l'economie est mesuree par le ratio des
echanges (exportations + importations) rapporte au PIB et est interpretee comme
une mesure des echanges de l'economie
5 Approche Methodologique : construction des indices
Afin de faire l'analyse empirique a partir des donnees que
nous avons (environ 40 variables) et 145 pays, nous procedons a une reduction
du nombre de variables relatives au cadre reglementaire. Nous utilisons la
methode de rang qui consiste a ranger les observations selon un ordre donne
base sur plusieurs variables, et d'agreger ensuite les variables rentrant dans
la construction de l'indicateur selon un critere qui peut etre par exemple la
moyenne ou la mediane. On obtient dans une premiere etape autant de nouvelles
variables que de variables de base qui permettent d'ordonner les observations.
C'est une approche qui s'inspire de celle employee par plusieurs organismes
comme « Freedom House » ou « Heritage Foundation ».
Pour chaque domaine du cadre reglementaire, nous construisons
un indice agrege (score du pays) qui est une moyenne arithmetique simple des
indices associes aux variables de chaque domaine. L'indice de rang d'un
indicateur est un classement par ordre dont le sens varie selon la
manière dont l'indicateur s'interprète. Si pour un indicateur
donne, l'objectif des eventuelles reformes (voir tableau 1) est la minimisation
de sa valeur, son indice est construit selon un ordre croissant de sorte qu'une
valeur grande de l'indice corresponde a une connotation negative des
reglementations des entreprises. Pour les indicateurs dont de grandes valeurs
sont souhaitables (cas de l'indice de diffusion des informations sur les
proprietes par exemple), l'indice de rang est construit dans un ordre
decroissant c'est-a-dire que des valeurs faibles de l'indice de rang
correspondent a des grandes valeurs de l'indice de base. Un pays qui a un
indice de 7 (cf. tableau 1 pour interpretation) pour l'indice de diffusion des
informations sur les proprietes par exemple aura premier rang (Indice de
rang=1) correspondant au meilleur en terme de protection des investisseurs.
De la sorte, tous les indices agreges s'interpretent dans
l'ordre de croissance de l'inefficacite du cadre legal et reglementaire des
activites d'entreprises. Par exemple, dans le domaine de
l'execution des contrats, l'indice de rang associe au nombre
de procedures est construit de manière croissante c'est-a-dire que la
valeur de l'indice de rang vaut 1 pour le pays dans lequel le nombre de
procedure est le plus petit. Les ex-xquos sont traites par la moyenne de rang
de l'ensemble des observations ayant la même valeur de l'indice.
L'encadre suivant indique les formules de calcul. Ces formules ne prennent pas
en compte le cas des ex-aequos.
Formule de calcul de l'indice global de facilitation de
l'exercice d'entreprise
Soit i l'index associe a l'un des sept aspects du cadre
reglementaire a etudier, i = 1,2,...7 . Chaque aspect i comporte un
certain nombre de composants que nous notons Xij oL
j est l'index associe aux composantes et j = 1,2,...
Ni avec Ni le nombre maximal de composantes dans le domaine
i. Soit á l'indice associe aux observations pays,
á = 1,2,...n ou n est le nombre d'observations.
Soit Ii l'indicateur du domaine i
et Xij l'indicateur associe initialement a la
composante j du domainei.
comme une mauvaise performance
des reglementations (exemple du nombre de jour necessaire pour
faire executer un contrat) et Rang min( X ij á ) =
n si le pays á est le dernier dans l'ordre
d'inefficacite des reglementations (exemple du
á
taux de recouvrement de creance suite a une faillite).
Rij est l'indice de rang associe l'indicateur
Xij qui classe les pays par ordre decroissant d'efficacite
du cadre reglementaire si l'on considère uniquement la composante
j du domaine
i
L'indice des performances du cadre reglementaire dans le
domaine i est donne par la formule suivante :
1 Ni
I = R
i ij
N = i j 1
Cet indice agrege permet d'obtenir un classement des pays par
ordre decroissant d'efficacite du cadre reglementaire dans le
domainei. Le pays â reglemente mieux le domaine
i que le pays á si on a l'inegalite : I i
â< Iiá .
Les biais lies a cet indice sont relativement faibles si les
variables composantes du domaine i sont correlees entre elles de sorte
qu'un bon classement en Xij1 corresponde a un
bon classement en Xij2 .
L'indice global de performance du cadre reglementaire, qui est
un resume statistique des indices de tous les domaines est donne par la moyenne
arithmetique simple suivante:
1
I = Ii
7
Si Iá <
Iâ , alors le pays á a un meilleur cadre
reglementaire que le pays â en terme de facilitation de la
pratique des affaires
Soit R ij= Rang ( X
ij) la variable construite a partir de Xij et
definit de la manière suivante : Rang min( Xij
á ) =1
Si une valeur plus grande de Xij est
perdue
á
N
i
=
1
A partir de ces formules, nous avons construit huit
indicateurs agreges. Les logiciels specialises permettent de le faire assez
facilement. Il s'agit de l'indice de facilite de creation d'entreprises (IFCE),
l'indice de rigidite du marche du travail (IRMT), l'indice de facilite
d'enregistrement des biens (IFEB), l'indice de facilite d'accès au
credit (IFAC), l'indice de protection des investisseurs (I~I), l'indice de
facilite d'execution de contrats (IFEC), l'indice de reglementation des
faillites (IRF) et l'indice global de facilitation de l'exercice d'entreprise
(IFEE). Les techniques d'analyses statistiques et econometriques sont ensuite
utilisees pour analyser les relations entre ces indicateurs et les indicateurs
de performance economique.
3. 2. Analyse des correlations entre les differents
aspects des
reglementations et des performances de l'economie
Nous analysons tour a tour dans cette sous-section les
differents aspects du cadre reglementaire en les rapprochant a chaque fois aux
donnees economiques.
6 La creation des entreprises
Les donnees recueillies dans le domaine de la creation des
entreprises et regroupees en quatre indicateurs (cf. tableau 1) montrent que
dans plusieurs pays, l'acces au marche est contraint par de nombreuses
barrieres. Parmi les obstacles a la creation des entreprises, le capital
minimum exige par la legislation pour entreprendre une activite reste
particulierement eleve dans les pays a revenu faible (graphique 1 ci-apres). Le
capital minimum y est en moyenne plus du double du revenu moyen par tete alors
que le meme rapport est de 1/2 dans les pays a haut revenu. Mais, ce resultat
d'ensemble cache des differences entre pays. En Syrie par exemple, il faut
disposer d'un capital representant pres de 50 fois le revenu national par tete,
en Equateur, il en faut 10 et en Jamaique moins d'un pour cent du revenu par
tete. Pour ce qui est des couts de demarrage d'une activite, les pays en
developpement ont egalement un desavantage compare. Dans les pays a bas revenu,
ces couts representent en moyenne 190 % du revenu par tete alors qu'ils ne sont
que de 8% dans les pays a haut revenu. Le nombre de jours et le nombre de
procedures pour obtenir une licence d'exercice d'activite sont respectivement
de 25 jours et de 6 en moyenne dans les pays a haut revenu, representant la
moitie des memes caracteres dans les pays a revenu moyen.
Graphique 1: Capital minimum requis pour entreprendre
une activités (en % du RN/tete)
Pays a bas revenu
Pays a moyen revenu inferieur
Pays a moyen revenu superieur
|
|
Pays a haut revenu
Pays a haut revenu/OCDE
|
|
|
Comme decrit dans l'encadre, a partir des quatre variables du
domaine de la creation des entreprises, nous avons construit un indice agrege
permettant de mesurer le degre d'acces au marche, note IFCE. Tous les
indicateurs composants le domaine a savoir le nombre de procedures et le temps
necessaire pour lancer une affaire, les frais encourus et le capital minimum
necessaire pour le demarrage sont ranges par ordre croissant. Le score d'un
pays est obtenu par la moyenne arithmetique simple des scores qu'il a dans
chacun des indicateurs. Comme une valeur faible a une connotation positive pour
tous les indicateurs composants, le cadre reglementaire relatif a la creation
des entreprises est d'autant meilleur que l'IFCE est faible. Un IFCE plus grand
est le signe de l'existence de nombreux obstacles a la creation des
entreprises.
Pour ce qui est du lien avec les resultats economiques, on
s'attend a ce que les obstacles a la creation des entreprises affectent
negativement les performances de l'economie. Le nuage de
points pays (graphique 2) associe le revenu par tete a
l'indice de facilitation de creation d'entreprise et permet de dégager
une tendance negative dans la liaison entre les deux indicateurs en presence.
Un Indice de facilitation de creation des entreprises &eve est en moyenne
associe H un niveau relativement faible du revenu par tete. Le test de
correlation effectué (cf. tableau 5) montre que la correlation entre ces
deux indicateurs est negative et significative. Ceci tend a soutenir
l'idée qu'un cadre réglementaire favorable a la l'exercice de
l'activité d'entreprise est favorable a la croissance. En effet, lorsque
le nombre de procedures requis pour créer une entreprise, le temps
nécessaire pour obtenir une licence d'exercice d'entreprise et les
autres coUts lies a la mice en route d'une entreprise sont
élevés, les gens ont de l'aversion a la prise des initiatives et
le dynamisme de creation des activites productives s'en trouve
négativement affecté. 11 suit un niveau de production inferieure
a ce qu'il aurait pu etre en l'absence de barrières H Pacces au
marché.
liewmpar tete (echclJelq2)
4 6 8 10 12
0 50 100 150
Indice de facilite de creation d'entreprises
Graphique 2: Creation d'entreprises et Revenu par tete
7'
NZI,
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Les correlations entre l'IFCE et le poids du secteur informel
dans l'economie, la valeur ajoutee des services en pourcentage du PIB et le
taux d'ouverture de l'economie sont significatives et les signer des
coefficients sont repris dans le tableau 5. Une explication a la correlation
positive de l'IFCE et le poids du secteur informel est que des procedures
d'obtention de licence de l'exercice d'entreprises complexes et coUteuses
detournent les agents economiques des activites formelles et ceux-ci n'ont
alors d'autres choix que de se diriger vers le secteur informel ou de censer
toute participation aux activites d'entreprises.
7 Enregistrement de la propriete
Le processus qui permet d'obtenir un titre de
propriété reste encore un parcours difficile pour les agents
économiques a travers le monde. Mais, les données
révèlent des disparités fortes entre les pays. Par
exemple, si en Norvege it faut en moyenne un jour pour enregistrer un bien, it
n'en est pas de meme dans les autres pays du monde. Au Senegal, it en faut 114
jours, de plus, procedures sont requires le propriétaire doit supporter
des collts représentant plus du tiers de la valeur du bien pour
l'enregistrer. Le graphique 2 atteste de ce que l'enregistrement de la
propriété vane a travers le monde, le nombre de jours
nécessaires pour obtenir un titre de propriété est le
moins élevé dans les pays de 1'OCDE et plus de 100 jours sont
nécessaires dans de nombreux pays en développement. Les valeurs
sont des moyennes arithmétiques simples des valeurs des pays des grouper
mentionnés.
49
Pays a haut revenu
Graphique 3: Nombre de jours necessaire pour obtenir un
titre de
Propriet~
Pays a bas revenu
Pays a moyen revenu inferieur
Pays a haut revenu/OCDE
105
Pays a moyen revenu superieur
104
34
Comme dans le cas de la creation des entreprises, l'indice
IFEB d'enregistrement de la propriete a ete construct. Une faible valeur de
l'IFEB correspond a un cadre reglementaire qui est favorable a l'enregistrement
des droits de proprietes. Les donnees montrent que le lien entre IFEB et le
revenu par tete est negatif (correlation significative au niveau 5%). De plus,
on observe une association - negative entre l'indice IFEB, le taux d'ouverture
et la valeur ajoutee du secteur des services en % du PIB et - positive avec
l'importance du secteur informel mesuree par la part de la valeur ajoutee dans
le PIB (cf. annexe 2). Cela voudrait dire qu'une grande valeur du revenu par
tete est associee a une faible valeur de l'IFEB. Une meilleure distribution des
droits de proprietes va donc de paire avec le developpement economique, avec la
multiplication des echanges commerciaux et constitue un frein a l'expansion du
secteur informel. Le graphique suivant met en evidence la relation entre 1'
IFEB et le secteur informel, le point de l'extreme droite correspond au Nigeria
et celui du plus bas correspond au Canada.
VAinfuu.d. (3/0P1E)
0 20 40 US) 83
Graphique 4: Enregistrement de la propriété et
secteur informel
0 50 100 150
Indice d'enregistrement de la propriete
NZL
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UZB
NGA
Ce resultat peut se comprendre de la maniere suivante: lorsque
les collts de transactions (lies aux procedures complexes, lenteurs
administratives, frail a encourir tres &eve representant une fraction non
negligeable de la valeur du bien...) pour obtenir un titre de propriete sont
&eves, les risques de corruption sont tres &eves. Ce qui constitue de
surcouts qui affectent negativement l'expansion des entreprises. Il en resulte
un faible niveau de production.
Par ailleurs, ainsi que cela se passe dans bon nombre de pays
non developpes, les agents preferent dans les situations de difficultes
d'obtention de titre officiel materialisant la propriete detenir des titres
informels dont la validite se limite a un cadre restreint de personnes. Cette
situation est particulierement observee lorsqu'il s'agit de la propriete
fonciere. Or les titres issus du cadre informel ne peuvent pas etre utilises
comme garantie aupres des banques. Il en resulte une offre de credits
insuffisante pour le financement des d'investissements, et particulierement des
petites et moyennes entreprises.
8 Rigidite du marche du travail
Plusieurs variables permettent d'apprecier le fonctionnement
du marche du travail. Celles si ont ete presentees dans le tableau 1. L'indice
de difficulte a recruter un travailleur est en moyenne de 22 sur une echelle de
0 a 100 dans les pays a haut revenu tandis qu'il est de 4 6 dans les pays a bas
revenu. Cet indice connait toutefois une grande variabilite dans la mesure oil
en France par exemple, il est plus difficile de recruter un travailleur qu'en
Grande-Bretagne, l'indice etant de 78 dans le premier pays contre 11 dans le
second. Si l'on s'interesse a la legislation relative au licenciement des
employes, on se rend compte davantage des facteurs de rigidite qui affectent le
marche de l'emploi, mais egalement des disparites des legislations du travail
entre les pays. On remarque que les collts de licenciement varient
considerablement entre les pays. Aux Etats-Unis, par exemple, ils montent en
moyenne a 8 fois le salaire hebdomadaire alors qu'en Turquie les collts du
licenciement equivalent en moyenne a 112 fois le salaire hebdomadaire.
L'indice de rigidite (IRMT) est construit dans la meme
logique que les autres indices agreges H partir des indicateurs composants du
domaine. Une valeur relativement elevee est revelatrice d'un marche de travail
oil il est relativement difficile pour les employeurs de recruter ou de
licencier un travailleur. La correlation est d'une part significativement
negative au seuil de 1% entre l'IRMT et la valeur ajoutee des services en
pourcentage du PIB, le taux d'ouverture de l'economie et le revenu par tete et
d'autre part, positive et significative avec le poids du secteur informel
(cf.annexe 2). Le graphique 5 met en evidence le lien negatif entre la rigidite
du marche du travail et le niveau de revenu. Il associe les
quintiles8 de revenu/tete et les indicateurs moyens de
reglementation du marche du travail. On y voit une tendance baissière au
fur et a mesure que l'on passe du premier quintile au cinquième.
Graphique 5: Reglementation du marché du
travail et revenu
1 2 3 4 5
120
86,3
84,4
78,2
90
9,0
58,1
0
30
0
Quintile de revenu/tete
Indice de rigidite du marche du trvail
8 Les quintiles divisent l'echantillon en cinq parties
egales apres avoir ordonne par ordre croissant de revenu par tete. Le premier
quintile correspond au groupe des pays de plus bas revenu
Ces resultats suggerent que dans les pays oil le marche du
travail n'est pas suffisamment flexible, - (i) il y a peu de chance d'avoir une
bonne dynamique de la production. En effet, les rigidites du marche peuvent
etre a l'origine de faibles rendements des travailleurs puisqu'elles ne
favorisent pas une meilleure utilisation des ressources humaines. Si par
exemple les col:its de licenciement sont superieurs aux coilts d'embauche d'un
nouveau personnel suppose plus dynamique, l'entreprise peut etre amenee a
garder des travailleurs qui ont une faible productivite. Ceci a non seulement
des consequences negatives sur le produit agrege, mais aussi sur le niveau de
competitivite de l'economie et le revenu des taxes. -- (ii) Le secteur informel
est relativement profond et il n'est pas exclu d'y trouver des travailleurs
plus qualifies que dans le secteur formel. De plus, les contraintes a la
flexibilite du marche du travail obligent les jeunes professionnels H
travailler dans le secteur informel.
9 Protection des investisseurs et execution de
contrats
L'indice de la protection des investisseurs (IPI) est calcule
a partir de l'indice de diffusion des informations financieres et sur la
propriete des entreprises. Une valeur relativement faible indique une
legislation relativement protectrice des investisseurs ou un degre de
protection eleve. Un apercu rapide sur les donnees permet de noter que les
investisseurs sont plus proteges dans les pays comme la Norvege ou le Canada.
Par contre, au Cambodge et au Niger par exemple, la legislation sur la
protection des investisseurs reste assez limitee et ne donne pas suffisamment
de gage de securite aux investisseurs et aux potentiels investisseurs.
On s'attend a ce qu'une meilleure protection des
investisseurs soit associee a de bonnes performances de l'economie. Le test de
correlation effectue dont les resultats sont repris dans le tableau 3 montre
que -- l'IPI n'est pas significativement correle a l'importance de l'industrie
dans l'economie et au taux d'ouverture, mais le signe du coefficient de
correlation est negatif. On remarque par ailleurs qu'un degre de protection
faible est associe a un revenu par tete faible et a une contribution plus
importante du secteur tertiaire dans l'economie. Les correlations sont ici
significatives au seuil de 1% pour le revenu par tete, les valeurs ajoutees du
secteur informel et des services.
Tableau 3 : Correlations entre IPI, IFEC et
quelques variables economiques
|
Revenuitete
|
VA informel
|
Commerce exterieur
|
VA_service
|
VA indust
|
IPI
|
-0,577(**)
|
0,484(**)
|
-0,1 60
|
-0,3 69(**)
|
-0,025
|
IFEC
|
-0,548(**)
|
0,390(**)
|
-0,258(**)
|
-0,487(**)
|
0,055
|
|
** Correlation significative au seuil de 1%
Pour ce qui est de l'execution des contrats, en moyenne 22
procedures et 229 jours sont requis pour faire executer un contrat dans les
pays a haut revenu. Ces memes caracteristiques sont respectivement de 31 et de
395 dans les pays a revenu moyen inferieur. Certains pays se demarquent
nettement des autres en terme de facilitation de l'execution des contrats: au
Danemark par exemple, seulement 14 procedures et 87 sont necessaires pour faire
executer un contrat et a un cout relativement faible (4,2% de la valeur de la
dette faisant objet du litige). En Sierra Leone, pour faire executer un
contrat, il faut compter en moyenne 305 jours et 58 procedures et un cout
representant 31% de la valeur totale de la dette.
L'indice IFEC d'execution des contrats est construit a partir
des trois indicateurs initiaux et permet d'apprecier la maniere dont les
legislations facilitent l'execution des contrats. Une valeur de plus en plus
grande de cet indice traduit un système juridique de moins en moins
efficace. L'efficacite decroissante se traduit par de processus de resolution
des litiges de plus en plus lent,
des colits y relatifs de plus en plus eleves et la corruption
dont les consequences sont nombreuses pour l'economie, notamment en terme de
decouragement des investisseurs potentiels ou de mauvaise allocation des
ressources. Le tableau 3 montre que l'indicateur d'execution des contrats est
-- negativement correle a la valeur ajoutee des services en pourcentage du PIB,
au commerce exterieur en % du PIB et au revenu par tete. Cela signifie que les
economies dans lesquelles il est difficile de faire executer un contrat ont
generalement de faible niveau de revenu par tete et echangent peu avec
l'exterieur. La correlation negative avec la valeur ajoutee industrielle en %
du PIB n'est pas significative. L'expansion du secteur informel en l'absence
d'un cadre reglementaire des activites d'entreprises adequat se confirme ici
dans le domaine de l'execution des contrats. Le lien entre les deux est positif
et indique que l'existence des nombreux obstacles a l'execution des contrats
dans une economie est associee a une forte presence du secteur informel.
10 La faillite des entreprises
La legislation sur la faillite des entreprises varie
considerablement d'un pays a l'autre. L'analyse comparative montre que dans de
nombreux pays, des entreprises en situation de detresse financière
peuvent continuer de fonctionner encore pendant quelques annees avant que la
decision de redressement ne soit prise. En moyenne, dans les pays a revenu
faible, il faut près de quatre annees pour que la faillite soit declaree
et le colit lie aux procedures de mise en faillite est estime a 20% de la
valeur totale des actifs de l'entreprise. En revanche, la declaration de
faillite se fait plutOt dans les pays a haut revenu, moins de deux ans en
moyenne et le colit de mise en faillite represente 8% du patrimoine. De plus,
les creanciers sont plus proteges dans ces derniers pays puisqu'en cas de
faillite, pour $100 investi, le creancier recouvre $ 68 en moyenne alors que ce
montant est de $30 dans les pays a revenu moyen et de $1 6 dans les pays a bas
revenu. Ce resultat d'ensemble cache cependant quelques disparites au sein des
groupes de revenu consideres. A titre d'exemple, au Japon, il faut 5 mois pour
declarer la faillite alors qu'en suisse, il faut compter en moyenne 48 mois. En
Ouganda, la faillite est declaree deux ans après les premiers signes de
detresse alors qu'au Tchad, il faut compter jusqu'a dix ans.
1 2 3 4 5
quintile de revenu par tete
recouvrement moyen (%)
20,0
40,0
70,0
30,0
50,0
10,0
0,0
Graphique 6: Quintile de revenu/tete et recouvrement des
creances
L'indice IRF de reglementation de la faillite pour un pays
donne est la moyenne des rangs des valeurs prises par le pays dans les trois
indicateurs du domaine que sont la duree d'activite en situation
d'insolvabilite, le colit de mise en faillite (classement en ordre croissant)
et le taux de recouvrement des creances (classement en ordre decroissant). De
la sorte, un indice faible est en comparaison signe d'une plus grande
efficacite de la reglementation des faillites d'entreprises. Les correlations
de rang calculees montrent que l'IRF est negativement lie au revenu par tete, a
la
Taux dinii6tt' sur les pras' hancaires (34
0 10 20 30 40 50
0 50 100
IFAC
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graphique 7: Obtention du credit et coUt du credit
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IBESIJ
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COL
MDG LAO
HND
C O
BOL
valeur ajoutee des services et celle de l'industrie et les
coefficients sont significatifs au niveau 1% a l'exception de l'importance de
l'industrie (cf. annexe 2). La correlation avec le poids du secteur informel
est positive et significative. Un indice IRT faible est donc generalement
associe a un revenu &eve et un secteur informel moins important.
L'on peut apprécier ce résultat en
considérant par exemple le taux de recouvrement des créances
suite a une faillite. Le graphique met en evidence la relation croissance entre
le taux de recouvrement des créances et le niveau de revenu moyen. Donc,
un pays a un revenu par tete élevé, moins sont les pertes de
capitaux des investisseurs en cas de faillites d'entreprises. Cette relation
implique un lien négatif entre l'IRF et le revenu par tete. Par
ailleurs, it est intéressant de noter que les pays ou les regimes
juricliques apparaissent les plus favorables sont également ceux ou les
legislations sont les plus protectrices des investisseurs.
11 L'obtention de credit
Les données du WDBS 2005 montrent dans plusieurs pays,
it existe de nombreuses contraintes au bon fonctionnement du marché de
credit. Ce qui privent les personnel désireuses d'emprunter
d'accéder au credit bancaire. Ces contraintes sont analysées a
partir des indicateurs sur Paccès au financement (cf. tableau 1). Au
Cameroun par exemple, it faut 55; du revenu par tete pour créer une
garantie nécessaire a l'obtention d'un credit, au Maroc, 2%. Par contre,
dans certains pays cette valeur est très faible, au Canada par exemple,
it faut en moyenne 0,05 % du revenu par tete pour créer une garantie. En
ce qui concerne les informations sur les credits, les données
révèlent qu'elles ne sont pas suffisamment disponibles dans bon
nombre de pays: l'index d'information du credit est en moyenne de 1 sur une
échelle de 1 a dans les pays a bas revenu contre 5 dans les pays a haut
revenu. Ce qui veux dire que les informations sont moins disponibles dans les
pays a bas revenu que dans les pays développés. Cette diffusion
relativement large des informations sur le marché de credit facilite
dans ces derniers pays la resolution des problèmes d'asymétrie
d'information qui caractérise ce marché. L'indice des droits
légaux (pour emprunteurs et preteurs) reste faible 0 une moyenne de 4
sur une échelle de 0 a 10 dans les pays en développement et 5
dans les pays a haut revenu. En Grande-Bretagne, cet indice est de 10 alors
qu'en Egypte, it est de zero.
L'indice de facilite d'acces au credit est une moyenne des
rangs des trois indicateurs : le collt de creation d'une garantie (ordre
croissant), indice d'information sur les credits et l'indice des droits legaux
ranges dans un ordre decroissant. Un indice eleve s'interprete relativement
comme une mauvaise reglementation du marche de credit. Le graphique 7 associe
le taux d'interet que les institutions bancaires appliquent sur les prets a
l'indice IFAC et permet de degager a la moyenne de l'echantillon une tendance
positive de la liaison entre les deux indicateurs. Plus precisement, on voit
que les taux d'interets eleves sont associes a des grandes valeurs de l'IFAC.
En d'autre terme, dans les pays oil les reglementations sur le fonctionnement
du marche du credit sont inefficaces, il y a de fortes chances que les credits
y soient plus collteux. Ce resultat, meme s'il est confirme par le test de
correlation (cf. tableau 5) doit toutefois etre pris avec moderation. A parite
egale de taux d'interet, certains pays ont de niveau d'IFAC tres differents.
En rapprochant l'IFAC d'autres indicateurs de performance de
l'economie et particulièrement les aspects financiers, on se rend compte
des associations negatives avec les indicateurs de developpement financiers
retenus. Des valeurs elevees de l'IFAC, correspondant a un cadre reglementaire
des activites de credit inadequat correspondent a un taux de liquidite de
l'economie (M2/PIB) faible et a des niveaux de credits offerts au secteur prive
bas. En effet, lorsque le marche n'est pas suffisamment transparent et doter
d'une grande lisibilite sur la qualite et les intentions des emprunteurs, les
banques ont des difficultes a minimiser les collts lies aux problèmes
d'informations asymetriques (selection adverse et risque moral) et reagissent
en adoptant des politiques très restrictives de prets. Il suit alors une
offre insuffisante de credits et un frein au developpement financier.
3.3. Facilitation de la pratique des affaires (IFEE)
et performances
economiques
Interessons-nous a present au lien entre l'indice global de
facilitation de l'exercice d'entreprises (IFEE) et les performances de
l'economie. Nous nous attarderons particulierement sur trois indicateurs
economiques : - le revenu par tete - l'importance du secteur informel dans
l'economie, - l'indice competitivite (GCI).
12 L'indice IFEE : interpretation et description
L'IFEE est une agregation des sept indices calcules pour
evaluer les performances de chaque aspect du cadre reglementaire. Comme
l'indice de chaque aspect etudie s'interprete de la meme maniere, a savoir
qu'une valeur elevee correspond a une inefficacite relative du cadre
reglementaire du domaine, l'indice global s'interprete de la meme facon. Ainsi,
une valeur faible de l'indice correspond a une facilite relative de la pratique
des affaires. Cet indice permet d'ordonner les pays selon la facilite que l'on
a a exercer une activite d'entreprises. Les pays bien classes le sont parce que
les reglementations mises en place sont moins collteuses pour les operateurs
economiques et non ceux ou il y a une absence des reglementations.
Les donnees indiquent que dans les pays bien classes,
certains aspects de la reglementation comme la protection des droits de
proprietes et de la protection des investisseurs apparaissent très
stricts. La distribution de l'IFEE montre egalement que si de nombreux
handicaps a la pratique des affaires existent dans de nombreux pays, il y a en
dans lesquels il est aise de pratiquer les affaires. Un apercu plus expressif
de ces differences de performances des reglementations, H un niveau desagrege
est offert par le nombre de jours necessaires pour obtenir un titre de
propriete. Si en Norvège, cela se fait en moyenne en un jour, au
Cameroun, il faut compter jusqu'a 93 et 155 au Congo Democratique. Dans le
peloton de tete en matière de facilitation de
l'exercice d'entreprise, c'est-a-dire les pays pour lesquels
l'indice est le plus faible, it y a la Nouvelle-Zelande (NZL)9, la
Norvege (NOR) ou la Grande-Bretagne. Au bas du classement figure le Congo
Democratique (ZAR), le Cameroun (CMR) ou encore le Laos (LAO).
13 IFEE et revenu par tete
En rapprochant l'indice de facilitation de l'exercice des
affaires au revenu par tete, on se rend compte a la lumière du graphique
5 qui associe a l'IFEE le logarithme du revenu par tete d'une certaine relation
entre les deux indicateurs.
16L-wrL1FEr 8 (echTlie
le% 4 12
graphique 50 Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise
et Revenu
NZL
20 40 0 80 100 120
IFEE.
USA
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La relation est decroissante a la moyenne de l'echantillon des
pays consideres et des faibles valeurs de l'indice correspondent a des grander
valeurs du revenu par tete. Le test de correlation effectue confirme le
resultat issu de cette premiere lecture graphique. La probabilite de rejeter
l'hypothese d'absence de liaison entre les deux indicateurs est de l'ordre de
1%. Ce resultat va dans le sens de la confirmation des attentes, a savoir que
la variabilite des performances economiques s'explique en partie par les
differences dans le degre d'efficacite des reglementations des activites. Cette
vision globale cache toutefois quelques particularites qui rendent
l'association entre les deux indicateurs en presence non stricte. Le cas de la
France et de la Tunisie peut se voir a travers le graphique 8. Les points qui
correspondent a ces deux pays sont presque sur la meme verticale (IFEE presque
identique), mais, sur des horizontales tres distantes (niveau de revenu par
tete Iles differents). Ceci peut etre le fait du non contrOle de la correlation
par d'autres variables.
Tableau 4: Corrélations14 simples
entre les performances de l'économie et les
réglementations
|
IFEE
|
IFCE
|
IFAC
|
Revenu/tete
|
-0,705(**)
|
-0,552(**)
|
-0, 57(**)
|
Taux d'interet debiteur
|
0, 19(**)
|
0,510(**)
|
0,529(**)
|
Credit bancaire (%PIB)
|
-0, 28(**)
|
-0,458(**)
|
_03 43m
|
M2/PIB
|
-0,447(**)
|
-0,380(**)
|
_03500m
|
Commerce exterieur (%PIB)
|
-0,232(*)
|
-0,194(*)
|
-0,291(**)
|
VA service % PIB
|
-0,580(**)
|
-0,473(**)
|
_03523m
|
VA ind % PIB
|
-0,049
|
0,027
|
0,117
|
Competitivite
|
0,833(**)
|
0, 75(**)
|
0, 90(**)
|
|
8 Les codes utilises pour les pays sont ceux de la
Banque Mondiale (repris en annexe 1)
10 ** Correlation is significant at the 0.01 level
(2-tailed) * Correlation is significant at the 0.05 level
(2-tailed)
Secteur Informel
|
0,5 2(**))
|
0,390(**)
|
035 0(**))
|
|
14 IFEE et poids du secteur informel
Si l'on rapproche l'indice de facilitation de l'exercice de
l'activité d'entreprises a la profondeur du secteur informel, le
graphique 89 est assez révélateur des résultats
déjà connus avec les sous indices composant l'IFEE. En effet, en
associant sur l'axe des abscisses l'IFEE et sur l'axe des ordonnées la
part du secteur informel dans le PIB, it montre une relation entre les deux
variables est croissante. Des faibles valeurs de l'IFEE correspondent a des
faibles valeurs de la valeur ajoutée du secteur informel.
graphique
Crg
1-t
P
0 20 Infarmekr/oPM) 60 80 Itg.:
|
80 Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise et Secteur
Informel
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
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|
|
|
40
|
00 80 100
IFEE
|
120
|
|
Comme on s'y attendait, on se rend compte qu'une partie de
l'explication de l'expansion du secteur informel provient de Pinefficacite du
cadre legal et reglementaire a faciliter Pacces aux activites formelles. La
correlation entre les deux indicateurs analyses ici est positive et
significative et confirme l'analyse graphique. En s'interessant aux points
pays, on notera qu'a l'extreme gauche du nuage figurent les pays comme le
Canada (CAN), les Etats-Unis (USA), la Suisse (CHE) qui ont les plus faibles
coordonnees. A l'extreme droite, la Bolivie (BOL), l'Egypte (EGY) ou le Niger
(NER) sont parmi les pays qui ont des coordonnees elevees correspondent a une
forte presence du secteur informel dans Peconomie et un indice IFEE &eve.
Entre ces deux categories de pays, figurent d'autres configurations qui font
que dans certains cas les predictions ne sont pas toujours exacter.
C'est-a-dire que des reglementations defavorables ne correspondent pas toujours
a de fortes contributions du secteur informel a la production. On peut le voir
en considerant la situation du Vietnam (VNM) et de la Bolivie (BOL). Ces deux
pays ont les memes degres de facilitations de pratique des affaires, mail, le
secteur informel est tres important en Bolivie avec un poids qui represente
pres du 2/3 du PIB alors qu'il est de moins de 1/5 au Vietnam.
15 IFEE et indice de competitivite (GCI)
Intéressons-nous a present au lien entre les
performances des réglementations des entreprises et l'indice de
compétitivité GCI de porter (cf. tableau 2). Comme indiqué
dans la section 2, le GCI se lit dans l'ordre de décroissance de la
compétitivité de l'économie, ainsi plus l'indice est
grand, moins est la compétitivité de l'économie. Le
graphique 10 nous donne une allure de la liaison
entre l'IFEE et le GCI. La relation croissante qui y apparait
tend a montrer que les réglementations qui facilitent la pratique des
affaires sont associées a des economies compétitives. En moyenne
les pays qui ont un mauvais classement dans la pratique des affaires sont aussi
les moins classes dans l'indice de compétitivité.
graphique
Crg
0 Wit= de ccin4eptitivite (Goal P
80 1-cl
t"
|
10: Indice de facilitation de l'exercice d'entreprise et
Competitivite
|
|
|
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|
|
|
40 00 80 100
IFEE
|
120
|
|
Le tableau 5 permet d'avoir le coefficient de correlation et
de tester l'hypothèse d'association des deux indicateurs. Le
résultat obtenu confirme la premiere apercue graphique. La correlation
est significative au seuil de 1%. On peut s'attendre a une amelioration de la
compétitivité de l'économie si des efforts sont faits pour
améliorer l'environnement de la pratique des affaires.
3.4. Analyse économétriquee du lien
entre IFEE et le revenu
Pour &passer le cadre descriptif precedent, nous abordons
ici l'analyse dans un sens plus explicatif dans le but de resumer l'ensemble
des resultats graphiques dans une equation. Nous essayons de construire un
modele econometrique qui permet d'evaluer l'effet de chacun des sept
indicateurs correspondants aux differents aspects du cadre reglementaire
decrits precedemment sur le niveau de revenu par tete. Ensuite, nous analysons
de nouveau le lien entre l'IFEE et le revenu par tete en contrOlant la
correlation par d'autres variables.
16 Effet des differentss aspects du cadre reglementaire
sur le revenu
Cet exercice est fait a partir de l'estimation des
coefficients d'un modèle économétrique. 11 est
confronté au problème de présomption de
multicolinearité puisque les variables explicatives (différents
indicateurs élaborés pour chaque domaine) sont
corrélées entre elles (cf. annexe 2). La force de la liaison est
toutefois différente entre ces variables.
Pour estimer l'équation dont la variable
dépendante est le logarithme du revenu par tete (LREV) et les variables
indépendantes les sept indices définis pour les sept domaines
couverts par le WDBS de 2004, nous avons utilise la méthode des moindres
carrée ordinaire en adoptant la procedure de selection de variables dite
selection progressive ou 2« Forward Regression"» qui
11i Pour plus de precision sur la methode, l'on pourrait se
reporter a R. Bourbonnais (1998)
permet de corriger le probleme de multicolinearite et de
retenir l'equation donc la vraisemblance est la plus elevee. Cette
approche12 est une parade qui permet d'eliminer lors de la
specification du modele les variables susceptibles de representer les memes
phenomenes. La mise en ceuvre de cette procedure a permis de retenir quatre
variables et les resultats de l'estimation sont repris dans le tableau 4.
L'annexe 3 fournit les differentes estimations des coefficients de correlations
partielles13 qui ont permis de specifier le modele de regression
finale.
Tableau 5 : Resultats de la regression apres application
de la procedure s Forward Regression »
Variables independantes
|
Coefficients
|
t-statistics
|
p-value
|
(Constant)
|
11,292
|
37,5 68
|
,000
|
IFAC
|
-,020
|
-4,114
|
,000
|
IRF
|
-,011
|
-3,031
|
,003
|
IFEB
|
-,015
|
-3,331
|
,001
|
IPI
|
-,007
|
-2,191
|
,031
|
|
Le coefficient de correlation multiple de la regression est
de 0, 60 et la statistique F-test est de 38,51 avec une p-value de l'ordre de
0,001. Les differentes variables retenues sont toutes significatives et les
erreurs sont homoscedastiques. La statistique du chi-square du test de Breush
Pagan14 est de 0,33 avec une probabilite de non rejet de l'hypothese
nulle de 0,5 655. Le modele estime est donc globalement satisfaisant et les
coefficients peuvent etre interpretes en terme d'impact sur le revenu par tete
des variations dans les variables independantes.
Les resultats de regression viennent renforcer les resultats
des analyses de correlations simples. Les coefficients des differentes
variables explicatives sont negatifs. Ce qui veux dire que la relation entre
les differents aspects du cadre reglementaire et le revenu national par tete
est positive dans la mesure ou la regression indique que s'il y a amelioration
de la qualite des reglementations des activites (c'est-a-dire diminution des
indices) vers une plus grande efficacite, alors le revenu augmenterait. Cette
estimation permet de voir egalement ce qui se passe lors des changements dans
les formes de reglementations du marche de credit, de la distribution des
droits de proprietes, de la protection des investisseurs et de la faillite des
entreprises. Les aspects obtention de credit et les droits de proprietes
semblent les plus importants, les indicateurs associes a ceux-ci presentant les
plus grands coefficients en valeur absolue.
17 IFEE et Revenu par tete
Afin de mieux comprendre les effets des politiques de
reglementations sur le revenu par tete, nous reprenons l'indice IFEE, qui
condense les differents aspects du cadre reglementaire, nous essayons de mettre
en relation les deux indicateurs a travers un modèle econometrique. La
regression de base consistant a regresser l'IFEE sur le logarithme du revenu
par tete (LREV) a fourni les resultats suivants resumes en equation :
LREV = 11, 24 - 0, 05 IFEE (1)
(36,51) ( -11,60)
N=108 R2=0,5 6 F (1,10 6)=134,58
12 La methode dite « Backward » a ete
appliquee aussi, mais les resultats obtenus sont identiques.
13 La correlation partielle entre deux variables
mesure la liaison entre les deux variables, une fois que l'effet des autres
variables a ete enleve.
14 Le test de Breush Pagan teste l'hypothese nulle
d'homoscedasticite (variance constante) des perturbations contre l'hypotheses
heteroscedasticite.
Le test d'heteroscedasticite a ete effectue et a conduit au
non rejet de l'hypothese nulle d'homoscedasticite des residus (chi2 (1) = 0,55
et une probabilite d'être depassee de 0,4 6). Les valeurs entre
parentheses representent les valeurs empiriques de la statistique de student.
Celles-ci sont en valeurs absolues toutes superieures a 1,9 6 qui est la valeur
theorique de la student. Le coefficient de IFEE est donc significatif et cette
regression confirme le lien anterieurement suggere par les analyses graphiques.
Cette regression explique 5 6% des variabilites du logarithme de revenu par
tete entre les pays. Le nombre d'observations est de 108. Cette equation montre
qu'une part de l'explication des differences de revenus par tete entre les pays
provient des differences dans la maniere dont les activites economiques sont
reglementees. Elle implique qu'une reforme du cadre legal et reglementaire
susceptible de diminuer l'indice IFEE de 10 a un impact positif a court terme
evalue par une croissance de 5% du revenu par tete de 5%.
Le modele (1) presente toutefois un certain nombre de
limites. Le test d'omission15 des variables a permis de voir que le
modele de regression considere est incomplet. En effet, la statistique
empirique de Fisher du test vaut F (3,103)=2,72 avec une probabilite de 5%
d'être depassee par la valeur theorique de Fisher a 3 et 103 degres de
liberte conduit au rejet de l'hypothese nulle.
La correlation entre l'IFEE et le revenu par tete reste
significative lorsqu'elle est controlee par certaines autres variables. Une
regression incluant outre l'IFEE comme variables explicatives, le taux de
scolarisation (TX_SCO) et le taux de liquidite (M2/PIB) comme variable de
contrOle a ete estimee. L'equation de regression estimee est la suivante :
LREV = 6, 64 - 0, 02 IFEE + 0, 03 TX
_ SCO + 0,01 M 2 / PIB (2)
(9,23) ( - 2,84) (5,60) (2,80)
N= 68 R2=0,70 F (3, 64)=49,37 chi-square (1) = 0,4 6
omitted variable-F(3, 61) = 1.31
Le nombre d'observation diminue dans (2) du fait que les
donnees sur les variables de contrOle ne sont pas toujours disponibles pour
tous les pays. Les coefficients du modele sont statistiquement differents de 0
au seuil de 5%, la statistique empirique de Fisher montre que le modele est
globalement significatif. Les perturbations du modele sont homoscedastiques
puisque la statistique calculee du chi-square (0,4 6), largement inferieure a
la statistique theorique (3,84) autorise le non rejet de l'hypothese nulle de
variance constante des erreurs au niveau de confiance de 95%. On peut donc
considerer que le modele comme satisfaisant. Le test d'omission des variables
effectue ne conclut pas au rejet de l'hypothese nulle que le modele a omis de
variables.
Les coefficients des variables de contrOle ont ici le signe
attendu : le taux de scolarisation et le taux de liquidite ont un impact
positif sur le developpement economique. L'equation (2) montre qu'en prenant en
compte d'autres variables susceptibles d'expliquer la croissance du revenu,
l'IFEE reste significatif meme si son coefficient par rapport a (1) diminue.
Cette equation permet aussi d'expliquer pourquoi, a niveau d'IFEE identique,
deux pays peuvent avoir de performances economiques en terme de revenu par tete
differentes. Cet exercice permet d'affirmer le role important qu'exerce un
cadre legal et reglementaire favorable aux activites d'entreprises dans le
processus de recherche de l'amelioration du bien etre global des pays. Cette
evidence empirique devrait inciter les pays en developpement a reformer et
ameliorer les legislations reglementant la pratique des affaires pour tendre
vers une plus grande efficacite.
15 Le test effectue ici est celui de Ramsey «
Ramsey RESET test » qui teste l'hypothese nulle d'absence de variables
omises dans la regression.
Conclusion
Un parcours de la litterature a permis d'analyser comment le
cadre legal et reglementaire avait une influence sur les performances de
l'economie et de revisiter partiellement le role de l'Etat dans une economie de
marche. Plus precisement, les colits de transaction dans une economie dependent
dans une certaine mesure des reglementations mises en ceuvre par le
gouvernement, lesquelles reglementations ont un role decisif dans les decisions
de prises des initiatives d'investissements. Le developpement du secteur
informel resulterait des reglementations inadequates ou excessives qui excluent
de nombreuses personnes des marches formels. L'absence de reglementations ne
peut pas etre la solution, mais celles-ci ne doivent pas constituer des
entraves au bon fonctionnement du marche.
A partir des donnees de l'enquete de la Banque Mondiale
conduite en 2004 dans 145 pays, nous avons identifie des etalons comparatifs de
la performance du cadre legal et reglementaire de l'activite d'entreprise en
construisant des indicateurs y relatifs. Et a partir des indicateurs de
performances economiques, nous avons etudie les correlations entre les
performances de l'economie et celles du cadre reglementaire. En ce qui concerne
les resultats, les liens suivant ont ete mis en evidence :
· Correlations negatives et significatives entre les
indicateurs des differents aspects du cadre reglementaire et le revenu par tete
et l'importance des services dans l'economie; cela voudrait dire qu'un cadre
reglementaire defavorable va generalement de paire avec un revenu par tete
faible et un faible dynamisme du secteur tertiaire ;
· Correlations positives et significatives entre les
indicateurs associes aux differents aspects du cadre reglementaire et la taille
de l'economie informelle : Ces relations suggerent qu'en l'absence d'un cadre
de pratique des affaires adequat, on a generalement un secteur informel
important ;
· L'indice de facilitation de l'exercice d'activite
d'entreprise (IFEE) est negativement associe au revenu par tete et a l'indice
de competitivite de l'economie : ce qui tend a crediter la these que les
revenus sont hauts dans les pays oil les activites sont mieux reglementees et
qu'un cadre reglementaire favorable a l'exercice d'entreprise est une source
d'avantage competitif.
Les estimations econometriques effectuees tendent a montrer
que les differences des reglementations des affaires expliquent dans une large
mesure la variabilite des resultats economiques des pays. On voit aussi que les
differents aspects du cadre reglementaire n'ont pas le meme effet sur le niveau
de developpement, le revenu par tete apparait plus sensible a la maniere dont
le marche du credit et l'offre des droits de proprietes fonctionnent. Mais, les
resultats n'indiquent pas l'inutilite d'un aspect donne des sept analyses, au
contraire, tous les aspects sont importants si l'on veut ameliorer le
fonctionnement du marche et mettre l'economie sur un sentier rassurant pour le
futur.
Les differents resultats obtenus viennent confirmer le role
important du cadre legal et reglementaire sur les performances de l'economie.
C'est pour cette raison que les reformes entreprises dans les pays en
developpement dans le sens de la revision du cadre reglementaire doivent etre
poursuivies et renforcees car les gains y relatifs semblent très
importants.
Bibliographie
Bourbonnais Regis, 1998, Manuel et exercices Corrigis :
Econometrie. Paris, Dunod, Deuxieme Edition
Bruno Deffains, Jean-Daniel Guigou, 2002, « Droit,
systemes financiers et gouvernement d'entreprises », in n° special
« Droit et Economie », Revue d'Economie Politique,n°
6.
Daron Acemoglu, Simon Johnson, James Robinson, 2004.
Institutions as the Fundamental Cause of Long-Run Growth. Handbook of
Economic Growth.
Edward L. Glaeser, Rafael La Porta, Florencio Lopez-de-Silanes,
Andrei Shleifer, 2004, "Do institutions cause growth?", NBER Working Paper
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La Porta R., Lopez-de-Silanes F., Shleifer A. et Vishny R.,1999,
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Evidence", the World Bank Research Observer, vol. 15, no. 1 (February
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North, D., 1990, Institutions, Institutional change and
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Simeon Djankov, Rafael La Porta, Florencio Lopez-de-Silanes, and
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Simeon Djankov, Edward L. Glaeser, Rafael La Porta, Florencio
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W. Easterly, R. Levine, 1997, "Africa's Growth Tragedy: Policies
and Ethnic Divisions", the quarterly Journal of Economics.
World Bank, 2002, Building Institutions for Markets:
World Development Report 2002. Oxford and London: Oxford University Press.
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University Press, 2004. Removing obstacles to growth. Doing Business
series.
World Economic Forum, 2002, the global competitiveness:
report 2001-2002, Oxford University Press, New York.
Annexes
Annexe 1 : Codes des pays (Banque Mondiale)
Pays
|
Code_pays
|
Pays
|
Code_pays
|
Pays
|
Code_pays
|
Angola
|
AGO
|
France
|
FRA
|
Mongolia
|
MNG
|
Albania
|
ALB
|
Micronesia Fed, Sts
|
FSM
|
Mozambique
|
MOZ
|
United Arab Emirates
|
ARE
|
United Kingdom
|
GBR
|
Mauritania
|
MRT
|
Argentina
|
ARG
|
Georgia
|
GEO
|
Malawi
|
MWI
|
Armenia
|
ARM
|
Ghana
|
GHA
|
Malaysia
|
MYS
|
Australia
|
AUS
|
Guinea
|
GIN
|
Namibia
|
NAM
|
Austria
|
AUSTRIA1 6
|
Greece
|
GRC
|
Niger
|
NER
|
Azerbaijan
|
AZE
|
Guatemala
|
GTM
|
Nigeria
|
NGA
|
Burundi
|
BDI
|
Hong Kong China
|
HKG
|
Nicaragua
|
NIC
|
Belgium
|
BEL
|
Honduras
|
HND
|
Netherlands
|
NLD
|
Benin
|
BEN
|
Croatia
|
HRV
|
Norway
|
NOR
|
Burkina Faso
|
BFA
|
Haiti
|
HTI
|
Nepal
|
NPL
|
Bangladesh
|
BGD
|
Hungary
|
HUN
|
New Zealand
|
NZL
|
Bulgaria
|
BGR
|
Indonesia
|
IDN
|
Oman
|
OMN
|
Bosnia and Herzegovina
|
BIH
|
India
|
IND
|
Pakistan
|
PAK
|
Belarus
|
BLR
|
Ireland
|
IRL
|
Panama
|
PAN
|
Bolivia
|
BOL
|
Iran Islamic Rep,
|
IRN
|
Peru
|
PER
|
Brazil
|
BRA
|
Israel
|
ISR
|
Philippines
|
PHL
|
Bhutan
|
BTN
|
Italy
|
ITA
|
Palau
|
PLW
|
Botswana
|
BWA
|
Jamaica
|
JAM
|
Papua New Guinea
|
PNG
|
Central African Republic
|
CAF
|
Jordan
|
JOR
|
Poland
|
POL
|
Canada
|
CAN
|
Japan
|
JPN
|
Puerto Rico
|
PRI
|
Switzerland
|
CHE
|
Kazakhstan
|
KAZ
|
Portugal
|
PRT
|
Chile
|
CHL
|
Kenya
|
KEN
|
Paraguay
|
PRY
|
China
|
CHN
|
Kyrgyz Republic
|
KGZ
|
Romania
|
ROM
|
Cote d'Ivoire
|
CIV
|
Cambodia
|
KHM
|
Russian Federation
|
RUS
|
Cameroon
|
CMR
|
Kiribati
|
KIR
|
Rwanda
|
RWA
|
Congo Rep,
|
COG
|
Korea Rep,
|
KOR
|
Saudi Arabia
|
SAU
|
Colombia
|
COL
|
Kuwait
|
KWT
|
Senegal
|
SEN
|
Costa Rica
|
CRI
|
Lao PDR
|
LAO
|
Singapore
|
SGP
|
Czech Republic
|
CZE
|
Lebanon
|
LBN
|
Solomon Islands
|
SLB
|
Germany
|
DEU
|
Sri Lanka
|
LKA
|
Sierra Leone
|
SLE
|
Denmark
|
DNK
|
Lesotho
|
LSO
|
El Salvador
|
SLV
|
Dominican Republic
|
DOM
|
Lithuania
|
LTU
|
Slovak Republic
|
SVK
|
Algeria
|
DZA
|
Latvia
|
LVA
|
Slovenia
|
SVN
|
Ecuador
|
ECU
|
Morocco
|
MAR
|
Sweden
|
SWE
|
Egypt Arab Rep,
|
EGY
|
Moldova
|
MDA
|
Syrian Arab Republic
|
SYR
|
Spain
|
ESP
|
Madagascar
|
MDG
|
Taiwan China
|
TAI
|
Estonia
|
EST
|
Mexico
|
MEX
|
Chad
|
TCD
|
Ethiopia
|
ETH
|
Marshall Islands
|
MHL
|
Togo
|
TGO
|
Finland
|
FIN
|
Macedonia FYR
|
MKD
|
Thailand
|
THA
|
Fiji
|
FJI
|
Mali
|
MLI
|
Tonga
|
TON
|
Turkey
|
TUR
|
Uzbekistan
|
UZB
|
Serbia and Montenegro
|
YUG
|
Tanzania
|
TZA
|
Venezuela
|
VEN
|
South Africa
|
ZAF
|
Uganda
|
UGA
|
Vietnam
|
VNM
|
Congo Dem, Rep,
|
ZAR
|
Ukraine
|
UKR
|
Vanuatu
|
VUT
|
Zambia
|
ZMB
|
Uruguay
|
URY
|
Samoa
|
WSM
|
Zimbabwe
|
ZWE
|
United States
|
USA
|
Yemen Rep,
|
YEM
|
|
|
1 6 Ce code ne correspond pas a celui de la Banque
Mondiale
|
Annexe 2- IFEE
|
Test de correlation IFCE
|
IRMT
|
IFEB
|
IFAC
|
IPI
|
IFEC
|
IRF
|
GNI per Capita
|
Informal Economy
|
Taux_ou 99-02)
|
VA service
|
VA ind
|
IFEE
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IFCE
|
,823(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IRMT
|
, 649(**)
|
,498(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IFEB
|
, 672(**)
|
,500(**)
|
,4 63(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IFAC
|
,721(**)
|
, 604(**)
|
,51 6(**)
|
,527(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IPI
|
,771(**)
|
,397(**)
|
,139
|
,400(**)
|
,52 6(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
|
IFEC
|
,817(**)
|
,550(**)
|
,371(**)
|
,450(**)
|
,512(**)
|
,5 62(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
|
IRF
|
,754(**)
|
,472(**)
|
,307(**)
|
,375(**)
|
,444(**)
|
,500(**)
|
, 654(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
|
GNI per Capita
|
-,705(**)
|
-,55 2(**)
|
-,377(**)
|
-,557(**)
|
-,657(**)
|
-,577(**)
|
-,548(**)
|
-,551(**)
|
1,000
|
|
|
|
|
Informal Economy
|
,5 62(**)
|
,390(**)
|
,284(**)
|
,442(**)
|
,5 60(**)
|
,484(**)
|
,390(**)
|
,297(**)
|
-, 675(**)
|
1,000
|
|
|
|
Taux d'ouverture (99-02)
|
-,232(*)
|
-,194(*)
|
-,310(**)
|
-,154
|
-,291(**)
|
-,1 60
|
-,258(**)
|
-,15 6
|
,235(**)
|
-,1 66
|
1,000
|
|
|
VA service (99-03)
|
-,580(**)
|
-,473(**)
|
-,315(**)
|
-,391(**)
|
-,523(**)
|
-,3 69(**)
|
-,487(**)
|
-,429(**)
|
,789(**)
|
-,404(**)
|
,059
|
1,000
|
|
VA ind(99-03):
|
-,049
|
,027
|
-,128
|
,049
|
,117
|
-,025
|
,055
|
-,042
|
-,029
|
,054
|
,110
|
,019
|
1,000
|
** Correlation is significant at the 0.01 level (2-tailed).*
Correlation is significant at the 0.05 level (2-tailed).
Annexe 3- Regression sur le revenu des differents
indicateurs des aspects du cadre reglementaire Tableau 1: Variables
Entered/Removed (a)
Modele
|
Variables Entered
|
Method
|
1
|
IFAC
|
Forward (Criterion: Probability-of-F-to-enter <= ,050)
|
2
|
IRF
|
Forward (Criterion: Probability-of-F-to-enter <= ,050)
|
3
|
IFEB
|
Forward (Criterion: Probability-of-F-to-enter <= ,050)
|
4
|
IPI
|
Forward (Criterion: Probability-of-F-to-enter <= ,050)
|
a Dependent Variable: lrev
La premiere variable entree est celle qui est la plus correlee
a la variable dependante est forme le modele 1, le modele 2 est obtenu par
ajout de la variable qui a le plus grand coefficient de correlation partielle
avec la dependante, l'effet des autres variables etant retire...
Tableau 2 : choix des variables a partir du calcul des
coefficients de correlation partielle et des t-statistics
Model
|
|
Beta In
|
t
|
Sig.
|
Partial Correlation
|
1
|
IFCE
|
-,345(a)
|
-4,097
|
,000
|
-,371
|
IRMT
|
-,0 66(a)
|
-,778
|
,438
|
-,07 6
|
IFEB
|
-,317(a)
|
-3,987
|
,000
|
-,3 63
|
IPI
|
-,283(a)
|
-3,528
|
,001
|
-,32 6
|
IFEC
|
-,325(a)
|
-4,0 62
|
,000
|
-,3 68
|
IRF (choisi)
|
-,323(a)
|
-4, 224
|
,000
|
-,381
|
2
|
IFCE
|
-,244(b)
|
-2,755
|
,007
|
-,2 61
|
IRMT
|
,002(b)
|
,025
|
,980
|
,002
|
IFEB(choisi)
|
-, 268(b)
|
-3,5 29
|
,001
|
-,327
|
IPI
|
-,198(b)
|
-2,45 6
|
,01 6
|
-,234
|
IFEC
|
-,197(b)
|
-2,049
|
,043
|
-,197
|
3
|
IFCE
|
-,159(c)
|
-1,74 6
|
,084
|
-,170
|
IRMT
|
,085(c)
|
1,059
|
,292
|
,104
|
IPI (choisi)
|
-,170(c)
|
- 2,191
|
,031
|
-, 211
|
IFEC
|
-,143(c)
|
-1,527
|
,130
|
-,149
|
4
|
IFCE
|
-,117(d)
|
-1,254
|
,213
|
-,123
|
IRMT
|
,079(d)
|
1,009
|
,31 6
|
,099
|
IFEC
|
-,087(d)
|
-,88 6
|
,378
|
-,087
|
a Predictors in the Model: (Constant), IFAC
b Predictors in the Model: (Constant), IFAC, IRF
c Predictors in the Model: (Constant), IFAC, IRF, IFEB
d Predictors in the Model: (Constant), IFAC, IRF, IFEB, IPI
e Dependent Variable: lrev
Tableau 3 : Coefficients estimés (a)
Modele
|
|
Coefficients
|
t-statistics
|
Sig
|
1
|
(Constant)
|
10,370
|
35, 628
|
,000
|
IFAC
|
-,040
|
-9,324
|
,000
|
2
|
(Constant)
|
10,833
|
37,137
|
,000
|
IFAC
|
-,031
|
- 6,749
|
,000
|
IRF
|
-,01 6
|
-4,224
|
,000
|
3
|
(Constant)
|
11,292
|
3 6,899
|
,000
|
IFAC
|
-,024
|
-4,927
|
,000
|
IRF
|
-,014
|
-3,785
|
,000
|
IFEB
|
-,01 6
|
-3,529
|
,001
|
4
|
(Constant)
|
11, 292
|
37,568
|
,000
|
IFAC
|
-,020
|
-4,114
|
,000
|
IRF
|
-,011
|
-3,031
|
,003
|
IFEB
|
-,015
|
-3,331
|
,001
|
IPI
|
-,007
|
-2,191
|
,031
|
a Dependent Variable: lrev
|
|