J'exprime ma gratitude à DIEU qui m'a
accordé santé, paix du coeur, force, intelligence et courage pour
aborder sans trop de difficultés mon Troisième cycle Audit
à l'Ecole Supérieur de Management (ESM) Time Université
J'adresse mes remerciements :
- A toute ma famille, plus particulièrement à
mon grand frère Mr Ngaba AUGUSTIN sans qui cette oeuvre n'aurait vu le
jour ;
- A Mme ANTOINETTE Dinga Dzondo, Représentante
Résidente BAD au Burkina Faso et tout son personnel pour son encadrement
et les conditions de travail qui m'ont permis de collecter toutes mes
données;
- A Mr. Amor SOUIDEN, expert comptable qui a bien voulu
diriger ce travail malgré ses multiples occupations ;
- A Mr Okonkwo CHUKWUMA, chef de division (OAGL11(*)) de m'avoir recruté comme
stagiaire au sein du département Audit ;
- A Mr Mouhamed BA, Auditeur Interne Sénior, pour son
encadrement technique et ses conseils dans la compréhension du
métier d'audit interne au sein de la Banque ;
- A tout le personnel d'OAGL1 pour son appui ;
- A tous ceux qui, de près ou de loin, m'ont
apporté leur soutien moral ou matériel.
Le diplôme de Mastères
spécialisés Audit a pour objectifs de former des
« Professionnels de l'Entreprise » capables de :
- d'exercer le métier d'Auditeur interne et d'Auditeur
externe ;
- de comprendre et de mettre en oeuvre les
réglementations en matière d'audit ;
- de dialoguer efficacement avec la Haute Direction, et les
Tiers.
A cet effet, après les enseignements théoriques,
l'étudiant se doit d'effectuer un stage professionnel et de
rédiger un mémoire devant lui permettre de mettre en pratique et
d'asseoir les connaissances théoriques acquises.
C'est dans cette optique que nous avons effectué notre
stage professionnel à la Banque Africaine de Développement (BAD)
qui se déroule en deux étapes chacune :
- Dans un des bureaux régionaux de la Banque (Burkina
Faso), qui nous a permis de comprendre le coeur de métier de la BAD
à savoir le financement des projets ;
- Au siège (Agence Temporaire de Relocalisation,
Tunisie-Tunis) au sein du Bureau de l'Auditeur Général, Division
de l'Audit Interne.
Fort de ces acquis, et aussi modeste soit ce travail, qui
demande encore beaucoup à faire, toutes oeuvres étant
perfectibles. Aussi, nous vous présentons ci-après le fruit de
notre expérience.
SOMMAIRE
AUDIT DES PROJETS FINANCES PAR UNE BANQUE
MULTILATERALE DE DEVELOPPEMENT : L'EXPERIENCE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT (BAD)
|
INTRODUCTION
Ière Partie : ASPECT THEORIQUE
D'UN PROJET
3
Chapitre 1 : Qu'est ce qu'un Projet ?
4
Chapitre 2: Présentation du Groupe de la
BAD
8
Chapitre 3 : La Méthodologie
d'intervention du Groupe de la Banque Africaine de
Développement.................................................................................................
15
IIème partie : L'AUDIT DES
PROJETS : CONDITIONS DE PERFORMANCES POUR LA CONTINUITE DES
ACTIVITES
37
Chapitre 1: L'Audit interne au sein de la Banque,
le code d'éthique et de Déontologie
38
Chapitre 2 : Mission d'audit de
conformité des Projets aux règles et procédures de la
Banque
46
Chapitre 3 : Résultats des
Audits : Observations ? Conséquences ? Recommandations
67
Conclusion Générale
72
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
Annexes
INTRODUCTION
« Un consensus prévaut en Afrique selon
lequel la Gouvernance sous-tend le développement durable et la
réduction de la pauvreté............des institutions faibles en
matière de Gouvernance sont des obstacles clés à une
croissance équitable, à la compétitivité
économique et au développement du secteur privé par
contre, l'existence d'institution du secteur public plus fortes et des
systèmes nationaux de gestion de ressources publiques
améliorées, contribueront à la construction d'Etats
compétents, encourageront des sociétés civiles
engagées et amélioreront l'obligation de rendre compte et la
transparence. »2(*). Pour ce qui est des pays Africains, la transparence
est très importante dans les systèmes de gestion, les projets de
développement en Afrique sont souvent accusés de mauvaise
pratique de la part des bailleurs de fonds, il sera donc question dans ce
présent rapport de mener un diagnostic pour essayer de comprendre les
causes qui sous-tendent ce type de pratique à travers le thème
qui est « l'Audit des Projets financés par une
Banque Multilatérale de Développement : cas de la
BAD ».
Tout en restant centré sur le thème, le
présent mémoire ambitionne de :
- Faire connaître la manière avec laquelle les
Banques Multilatérales de Développements financent leurs
projets ;
- Comprendre la problématique du financement des
projets en Afrique ;
- Servir de recueils de données sur les
difficultés de mises en oeuvre des projets pouvant servir à des
consultants.
Ce présent rapport a pour intérêt de
montrer que la gestion des projets aussi complexe soit elle, peut être
menée avec toutes les diligences, il permettra la compréhension
des mécanismes qui régissent la bonne exécution des
projets de développement et les différents intervenants dans les
cycles de projets financés par les Banques de Développements.
Toutefois, nous aimerons attirer l'attention du lecteur sur le
fait qu'il ne s'agit pas d'un audit des projets au sens financier du terme mais
plutôt, un audit au sens de la conformité (Compliance
Audit) ; conformité aux règles et procédures de la
Banque, conformité aux règles et procédures
généralement acceptées sur le plan international et qu'en
outres les projets abordés sont ceux relatifs essentiellement au secteur
public Agricole.
L'investissement dans de bons projets dans les pays en
développement est essentiel pour la réduction de la
pauvreté et la réalisation des Objectifs de Développement
du Millénaire ; pour que les investissements dans les pays en
développement soient efficaces, il est essentiel de garantir que les
projets ne seront pas entachés d'anomalies dans l'exécution et
qu'ils reposeront sur des principes de responsabilité et de
transparence. Ainsi, dans le cadre de ce travail il sera question de savoir
pourquoi certains projets de développement n'atteignent pas
souvent les objectifs mises en eux par les bailleurs de fonds ?
C'est la question à laquelle nous chercherons à répondre
dans les pages suivantes.
Il s'agira pour ce faire dans une première partie, de
définir ce que l'on entend par Projet (chap.1) dans un sens
général du terme , présentation du groupe de la BAD
(chap.2) et, donner un extrait des règles et procédures (chap.3)
en matière d'exécution des projets de la Banque Africaine de
Développement. Dans une seconde partie, il s'agira de donner une
approche fondamentale de l'audit interne (chap.1), de détailler
l'expérience de la mission d'audit de conformité projets aux
règles et procédures (chap.2) afin de mettre en évidence
la manière dont le respect des règles et procédures sont
appréhendées par l'emprunteur (Gouvernements/Etats) et
démontrer l'écart qu'il existerait entre les normes
d'applications des règles et leur application proprement dite. Ces
écarts permettront d'élaborer les recommandations idoines
(chap.3) susceptibles d'apporter des réponses aux problèmes
posés.
Ière Partie :
ASPECT THEORIQUE D'UN PROJET
|
Cette première partie nous permettra de comprendre le
concept d'un Projet dans son ensemble et la manière avec laquelle la
Banque programme ses projets. Elle comprend :
- La définition d'un projet, la compréhension
des différentes étapes qui jalonnent un projet de sa
planification à sa réalisation et ses outils de pilotages (chap.
1) ;
- La présentation du Groupe de la Banque Africaine de
Développement et sa politique de décentralisation (chap.
2) ;
- La compréhension des besoins à la
programmation des financements des projets par l'approche Pays et ainsi que
les règles et les procédures nécessaire à la bonne
exécution des projets (chap.3).
Chapitre 1: Qu'est ce qu'un
Projet ?
Définition
Un projet est un ensemble d'activités accomplies par
des spécialistes de disciplines différentes. Sous la conduite
d'un responsable, ils concourent à la réalisation d'un même
objectif avec des contraintes de temps et de coûts.
D'après l'Association Francophone de Management des
Projets (AFITEP), un Projet est une action spécifique, nouvelle, qui
structure méthodiquement et progressivement une réalité
à venir pour laquelle on n'a pas encore d'équivalent exact et
l'Association Française de Normalisation (AFNOR) de renchérir en
définissant un projet comme étant une démarche
spécifique qui permet de structurer méthodiquement et
progressivement une réalité à venir (Norme X50-105). Un
projet est mis en oeuvre pour élaborer une réponse au besoin d'un
utilisateur, d'un client ou d'une clientèle. Il implique un objectif,
des actions à entreprendre avec des ressources définies dans des
délais donnés.
Depuis 2002, la norme X50-115 retient la définition de
l'ISO 10006 : 1997 qui définit le projet comme étant « un
ensemble d'activités coordonnées et maîtrisées
comportant des dates de début et de fin, entrepris dans le but
d'atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques
».
Ainsi pour qu'un projet soit bien géré dans un
contexte de qualité, il doit suivre différentes phases au terme
desquelles des points de contrôle doivent être définis.
Chaque étape fait l'objet d'un livrable et d'une validation à
partir d'un document spécifique. Cela permet de maîtriser la
conformité des livrables à la définition des besoins ainsi
que de s'assurer de l'adéquation aux objectifs de coûts et de
délai.
Ces étapes de validation, constituant une des
tâches de la gestion de projet, permettent de déceler les non
conformités au plus tôt et de s'adapter aux nouvelles contraintes
dues aux aléas non prévus initialement. La maîtrise du
temps alloué à chaque tâche est primordiale et l'analyse
des risques est indispensable. En effet, au lancement du projet il existe
beaucoup d'incertitudes, dans la mesure où les caractéristiques
ne sont pas encore formalisées. Cela représente autant de risques
pour le projet, qu'il faut essayer d'identifier afin de les anticiper. De cette
manière, des moyens doivent être prévus d'une part pour
prévenir l'apparition de ces risques mais également pour les
corriger le cas échéant
A chaque étape, il peut être décidé
d'arrêter le projet si la maîtrise d'ouvrage estime que les
objectifs ne pourront pas être tenus.
1- Phases d'un Projet
Un projet peut être découpé de
façon basique en 3 phases, à savoir :
1.1 Phase préparatoire : Cette
phase permet de prendre conscience du projet, puis d'étudier l'objet du
projet pour s'assurer que sa mise en oeuvre est pertinente et qu'il entre dans
la stratégie de l'entreprise. Cette phase, généralement
qualifiée d'Avant-projet, doit se conclure par la mise au point de
documents formalisant le projet et indiquant les conditions organisationnelles
de déroulement du projet.
On utilise généralement le terme d'Avant-projet
pour désigner l'ensemble des étapes préparatoires
nécessaires au lancement du projet. Il s'agit donc de définir
précisément ce que sera le projet afin d'aboutir à la mise
au point de documents contractuels (faisant lieu d'un contrat) permettant
d'engager la
maîtrise
d'oeuvre et la
maîtrise
d'ouvrage dans le lancement du projet. Cette phase formalise donc la
décision de commencer le projet.
Elle comprend entre autres une étude
d'opportunité, une étude de faisabilité, une étude
détaillée et une étude technique
1.2 Phase de réalisation : Il
s'agit de la phase opérationnelle de création de l'ouvrage. Elle
est menée par la maîtrise d'oeuvre, en relation avec la
maîtrise d'ouvrage. Cette phase commence par la réception du
cahier des charges et se clôture par la livraison de l'ouvrage.
Avant de se lancer dans la réalisation de l'ouvrage, il
est nécessaire de prendre le temps de découper le projet en
tâches afin de planifier l'exécution de ces tâches et de
définir les ressources à mobiliser.
Cette phase comprend :
- la réalisation de l'ouvrage
proprement dite qui est accompagnée d'une documentation de l'ouvrage
lors de la Livraison.
- la validation de l'ouvrage
réalisé en s'assurant qu'il répond au cahier de charges et
à la conformité du produit.
1.3 Phase de Réception : il
s'agit de la mise en production de l'ouvrage, c'est-à-dire s'assurer que
l'ouvrage est conforme aux attentes des utilisateurs et faire en sorte que son
" installation " et son utilisation se déroule correctement.
Souvent désigné sous le terme de recette (essai
de réception), elle vise à la conformité de l'ouvrage
à la demande formulée dans le dossier validé de conception
général. Elle est réalisée conformément au
dossier de contrôle établi par la maîtrise d'ouvrage,
rassemblant les documents définissant la façon avec laquelle
l'ouvrage doit être contrôlé.
2- Outils de gestion des projets
Les outils de gestion de projets ont des instruments de
planification et de suivi qui permettent de piloter un projet.
On distingue trois outils de gestion de projets à
savoir :
2.1- Les cahiers de charges : Un
« cahier des charges » est un document contractuel
décrivant ce qui est attendu du
maître
d'oeuvre par le
maître
d'ouvrage.
Il s'agit donc d'un document décrivant de la
façon la plus précise possible, avec un vocabulaire simple, les
besoins auxquels le
maître
d'oeuvre doit répondre. Dans la mesure où seul le
maître
d'oeuvre est réellement compétent pour proposer une solution
technique appropriée, le cahier des charges doit
préférentiellement faire apparaître le besoin de
manière fonctionnelle, indépendamment de toute solution
technique, sauf à préciser l'environnement technique dans lequel
la solution demandée doit s'insérer. Il s'agit ainsi d'un
document permettant d'une part de garantir au maître d'ouvrage que les
livrables seront conformes à ce qui est écrit, d'autre part
d'éviter que le maître d'ouvrage modifie son souhait au fur et
à mesure du projet et demande au maître d'oeuvre des nouvelles
fonctionnalités non prévues initialement.
Un cahier des charges doit également contenir tous les
éléments permettant au maître d'oeuvre de juger de la
taille du projet et de sa complexité afin d'être en mesure de
proposer une offre la plus adaptée possible en termes de coût, de
délai, de ressources humaines et d'assurance
qualité.
Il s'agit à ce titre d'un document de
référence, permettant de lever toute ambiguïté sur ce
qui était attendu, ainsi qu'un outil de dialogue permettant au
maître d'oeuvre d'interroger le maître d'ouvrage afin d'affiner sa
compréhension de la demande. Un cahier des charges n'est pas pour autant
nécessairement statique. Son contenu peut tout à fait être
modifié au cours du projet, même si dans l'idéal tout
devrait être défini dès le début, sur la base d'un
avenant accepté par les deux parties.
2.2- Le diagramme de GANTT : c'est un
outil permettant de modéliser la planification de tâches
nécessaires à la réalisation d'un projet.
Il s'agit d'un tableau croisé dynamique dans lequel
chaque tâche est représentée par une ligne, tandis que les
colonnes représentent les jours, semaines ou mois du calendrier selon la
durée du projet. Le temps estimé pour une tâche se
modélise par une barre horizontale dont l'extrémité gauche
est positionnée sur la date prévue de démarrage et
l'extrémité droite sur la date prévue de fin de
réalisation. Les tâches peuvent s'enchaîner
séquentiellement ou bien être exécutées en
parallèle
2.3- La Méthode PERT : c'est une
technique permettant de gérer l'ordonnancement dans un projet. La
méthode PERT consiste à représenter sous forme de graphe,
un réseau de tâches dont l'enchaînement permet d'aboutir
à l'atteinte des objectifs d'un projet.
Elle implique au préalable :
- Un découpage précis du projet en
tâches ;
- L'estimation du la durée de chaque
tâche ;
- La nomination d'un chef de projet chargé d'assurer le
suivi du projet, de rendre compte si nécessaire et de prendre des
décisions en cas d'écart par rapport aux prévisions.
2.4 - Les cellules de Gestion de
Projet
Les cellules de gestion de projets sont des organismes
autonomes rattachés à un ministère de tutelle, qui ont la
responsabilité de conduire le projet de sa phase d'exécution
à sa réception. Elles ont chacune à leur tête un
coordonnateur qui a pour responsabilité de manager l'équipe en
charge du projet. Les cellules rendent comptes devant un comité de
pilotage qui est l'instance de décision dans le cadre des
thématiques du projet.
Chapitre 2: PRESENTATION DU GROUPE
DE LA BAD
I- Le Groupe de la BAD
Le groupe de la BAD est constitué de trois
entités à savoir la Banque Africaine de Développement
(BAD), le Fond Africain de Développement (FAD) et le Fond Spécial
du Nigéria (FSN).
1. La Banque Africaine de Développement (BAD)3(*)
L'accord portant création de la Banque Africaine de
développement (BAD) a été signée par les Etats
membres, le 04 Aout 1963, à Khartoum au soudan.il est entré en
vigueur le 10 Septembre 1964.
La BAD est l'une des cinq principales Banques
Multilatérales dans le monde, apportant des concours financiers à
leurs pays membres respectifs, pour les aider à atteindre leurs
objectifs de développement.
Les pays actionnaires de la BAD sont au nombre de 77 Etats
dont 53 pays africains ou pays membres régionaux (PMR) et 24 pays non
africains ou pays membres non régionaux (PMNR), essentiellement des pays
d'Europe, d'Amérique et d'Asie (annexe 5).
Au départ, seuls les Etats africains
indépendants pouvaient devenir membres de la Banque. Cependant, face
à la demande croissante en investissements des pays africains et en
raison de la limitation des ressources financières dont dispose la BAD,
la qualité de membre a été ouverte aux membres non
régionaux. Cette ouverture, en 1982, a procuré des moyens de
financements supplémentaires permettant à la BAD de contribuer au
développement économique et social des PMR, en accordant des
prêts à des conditions favorables. Elle lui a également
apporté l'expertise des nouveaux pays membres et de la
crédibilité vis-à-vis de ses partenaires et des
marchés sur lesquels elle jouit de la cotation AAA attribué par
les plus prestigieuses agences de notation internationale.
Toutefois, le groupe de la BAD garde un caractère
africain affirmé, lié à ses origines géographiques
et à sa structure. Ainsi, le continent africain représente son
seul champ d'investigation et son Président est toujours africain.
Première institution de financement du
développement en Afrique, la BAD s'est donnée comme
priorité, la lutte contre la pauvreté, l'amélioration des
conditions de vie des populations africaines et la mobilisation des ressources
pour le progrès économique et social de ses pays membres
régionaux.
Le siège de la BAD se trouve à Abidjan. Mais en
raison de la crise qui a secoué la Cote d'Ivoire, il a été
temporairement relocalisé à Tunis.
1.1. MISSIONS
La mission d'une banque de développement est de
favoriser l'investissement de capitaux publics et privés dans les
projets et programmes de nature à contribuer au développement
économique et social. Par voie de conséquence, la BAD n'est pas
tournée vers des prêts individuels, mais vers le financement de
projets de collectivités publiques ou privés.
1.2. BUT
Le but essentiel de la BAD est de contribuer au
développement économique et au progrès social des pays
africains, individuellement et collectivement.
Dans ce cadre, le défi majeur de la banque est la
réduction de la pauvreté en Afrique. A cet effet, elle cherche
à stimuler et à mobiliser les ressources intérieures et
extérieures, aussi bien publiques que privées à promouvoir
l'investissement, ainsi qu'à fournir une assistance technique et
pratique aux PMR.
Depuis l'an 2000, la BAD, en partenariat avec de multiples
organisations internationales et de développement parmi lesquelles,
l'ONU, la Banque Mondiale, le FMI, s'est engagée à assister et
à soutenir les PMR pour atteindre les Objectifs de développement
du millénaire (OMD).
Le groupe de la Banque Africaine de développement
finance des projets, des programmes et des études dans les secteurs de
l'agriculture, la santé, l'éducation, les équipements
collectifs, les transports et les télécommunications, l'industrie
et le secteur privé.
En outre, depuis 1968 le Groupe de la BAD s'est
également engagé dans le financement d'opérations hors
projets dont les prêts d'ajustement structurel, les prêts de
reformes institutionnels et différentes formes d'assistance technique et
conseil en matière de politique.
Le groupe de la BAD a également élargi son
rôle à de nouvelles initiatives telles que le Nouveau Partenariat
pour le Développement en Afrique, l'Eau et le VIH/SIDA.
1.3. FONCTIONNEMENT
Le conseil des gouverneurs est l'organe suprême de la
Banque. Chaque pays membre est représenté au conseil par un
gouverneur ou suppléant.
Le conseil des Gouverneurs procède à
l'élection du président de la BAD, lors d'une séance
à huis-clos ou ne sont admis que les Gouverneurs et Gouverneurs
suppléants des PMR et PMNR. Le candidat à la Présidence
doit être présenté par le gouverneur du PMR dont il
détient la nationalité. Il est élu pour un mandat de 5ans
renouvelable une fois.
Le président de la BAD est chargé de la gestion
de la Banque sous la direction du conseil d'administration. A cet égard,
il rend compte de la bonne application des politiques et directives
émises par le conseil.
Le conseil d'administration est chargé de la conduite
des opérations générales de la Banque, et a cette fin, il
dispose du droit d'exercer tous les pouvoirs de la Banque, à l'exception
de ceux qui sont exclusivement réservés au conseil des
gouverneurs.
1.4. RESSOURCES
Les ressources de la Banque proviennent des souscriptions des
pays membres, des emprunts effectués sur les marchés
internationaux, et des remboursements et revenus des prêts. Ses
ressources proviennent également des reconstitutions des ressources du
Fond Africain de Développement (FAD) et du Fond Spécial du
Nigéria (FSN)
2. Le Fonds Africain de Développement (FAD)
Le Fond Africain de Développement a pour objectif de
fournir des ressources concessionnelles aux PMR du groupe afin de renforcer
leur productivité et leur croissance économique. Ses ressources
proviennent directement des contributions spéciales
opérées par les Etats participants à hauteur de 0,1% de
leur PIB chaque trois (3) an.
La dernière levée de fond (FAD11) pour la
période 2008 - 2010, s'est élevée à 8,9 milliards
d'USD soit une hausse de 52 % par rapport à la période
2005-2007 qui est un niveau de soutien record. Ces nouvelles ressources
accompagneront d'importantes innovations. Tout d'abord, il a été
convenu que le FAD accroîtrait son engagement dans les États
fragiles, y compris les pays sortant de conflit. Il va allouer 7,5 % des
ressources (665 millions d'USD) au Fonds pour les États fragiles, en vue
d'apporter un concours ciblé à des pays spécifiques,
notamment pour l'allégement de la dette.
Ensuite, il a été reconnu qu'une plus forte
intégration économique était essentielle si le continent
doit devenir compétitif et surmonter les contraintes inhérentes
à l'étroitesse de nombreux marchés nationaux, les
obstacles posés par l'enclavement et l'absence d'infrastructure
transfrontalière. C'est pourquoi 17,5 % des ressources (1,6
milliard d'USD) seront destinées aux opérations
multinationales
Enfin, soixante-quinze pour cent (75 %) des ressources (6
milliards d'USD) seront allouées aux pays africains eux-mêmes en
fonction de leur performance, afin de s'assurer à la fois que les
ressources sont utilisées avec l'efficacité voulue et
d'encourager de bons résultats et la responsabilité dans chaque
pays.
Depuis 1995, la mise en place d'une nouvelle politique de
crédit de la Banque a permis de rationnaliser les modalités de
prêt conformément à une classification en trois
catégories de pays, basée sur l'analyse de la solvabilité
du pays, en plus des considérations relatives au PIB. Les PMR sont
classés en trois catégories.
La première, catégorie A, regroupe les pays qui
ont un PIB par habitant inférieur à 540 dollars US et qui ne sont
uniquement éligibles aux ressources concessionnelles du Fonds Africains
de Développement.
La deuxième, catégorie B, recouvre les pays
disposant d'un PIB par habitant entre 540 et 1050 dollars US, qui, pour leur
part, ont accès aux financements BAD et FAD.
La catégorie C est constituée par les pays ayant
accès uniquement aux prêts BAD ; ces pays disposent d'un PIB
par habitant supérieur à 1050 dollars US.
Par ailleurs, le FAD privilégiera plus que jamais les
résultats palpables, en veillant à ce que l'Afrique y trouve
réellement son compte et en améliorant son efficacité. Des
objectifs clairs et mesurables ont été établis et feront
l'objet d'une revue à mi-parcours en 2009.
3. Le Fonds Spécial du Nigéria (FSN)
Le FSN, Le Fonds spécial du Nigeria est un fonds
spécial de la BAD créé en 1976 par
accord
entre la Banque et le gouvernement de la République
fédérale du Nigeria, pour appuyer les efforts de
développement des PMR à faible revenu, dont la situation
économique et sociale et les perspectives d'évolution
nécessitent des financements à des conditions de faveur. Le FSN
est devenu opérationnel en avril 1976 suite à l'approbation de
l'Accord portant sa création par le Conseil des gouverneurs de la BAD.
Doté initialement d'un capital de 80 millions de dollars
américains, il a été reconstitué en 1981 à
hauteur de 71 millions de dollars américains. En avril 2003, le Conseil
des gouverneurs de la BAD a examiné et approuvé des propositions
visant à renforcer l'efficacité du FSN. Il s'agit notamment
de:
· l'ajustement du taux d'intérêt applicable
aux prêts du FSN, en le faisant passer de 4 % à une fourchette
allant de 2 à 4 %;
· l'affectation de 10 % du revenu net annuel du FSN au
Fonds fiduciaire PPTE ;
· l'affectation de fonds prélevés sur les
ressources propres du FSN aux activités relevant de l'Accord de
coopération technique (ACT) ; et
· l'introduction d'une plus grande souplesse dans le
placement des ressources du FSN en attendant leur utilisation pour le
financement de projets.
La plupart des ressources et des projets de la BAD sont
destinées aux PMR
4. La Politique de Décentralisation du Groupe de la
Banque
En application de l'art 39(9) de l'accord portant
création de la Banque et de l'article 1(2) de ses règlements
généraux, l'institution a crée des bureaux
régionaux et nationaux dans le cadre d'appui et de proximité de
ses opérations dans les pays où elle déploie ses
activités. Le fonctionnement et la gestion de ces bureaux sont
régis par un ensemble de politiques, directives et procédures.
La fonction première des bureaux régionaux
étant de favoriser les rapports entre la Banque et les pouvoirs publics,
l'administration des projets, la promotion de l'approche participative,
l'intégration régionale et la coordination de l'aide.
Comme fonction secondaire, les bureaux extérieurs
apportent leur concours à la préparation des rapports
économiques, dont les DSP (Document de Stratégie par Pays),
donnent des avis le cas échéant, engagent le dialogue avec les
autorités sur les politiques et programmes économiques,
participent à la revue des programmes d'investissement public des pays
qu'ils couvrent, participent au dialogue économique des missions de
revues, et participent à la préparation des missions de revue
portefeuille pays.
A ce jour, on dénombre 24 bureaux extérieurs
dont celui du Burkina Faso.
II- Les Bureaux Extérieurs
Les Bureaux Extérieurs font partie intégrante de
la Banque, et leurs activités sont régies par les
procédures et principes fondamentaux établis par l'institution.
Ce sont avant tout des antennes opérationnelles de la Banque dans leurs
zones géographiques respectives. Un bureau régional est une
antenne opérationnelle de la Banque qui couvre plusieurs pays en plus du
pays hôte. Un bureau national est une antenne de la Banque qui ne couvre
que le pays hôte. Un bureau de
programme national est une antenne locale de la Banque qui ne
couvre qu'un pays confronté
à des problèmes précis
d'exécution. Aux fins du présent Manuel, ces différents
types de
bureaux seront regroupés sous l'appellation
générique de bureaux extérieurs.
1- Fonctions principales
La fonction première des bureaux extérieurs est
de favoriser les rapports entre la
Banque et les pouvoirs publics, le secteur privé et la
société civile des pays membres, et
d'appuyer les fonctions opérationnelles de la Banque en
matière de démarrage et de suivi des projets dans les pays
couverts. Bref elle assure l'administration des projets, la promotion de
l'approche participative, l'intégration régionale et la
coordination de l'aide.
2- Fonctions secondaires
Les bureaux extérieurs apportent concours/soutien au
siège dans les domaines d'interventions suivants :
- Programmation par pays (Préparation DSP4(*), dialogue avec les
autorités et programmes économiques) ;
- Traitement des projets (Préparation et
évaluation des projets) ;
- Etudes économiques sectorielles ;
- Autres tâches.
3- Responsabilités
Les bureaux extérieurs exercent entre autres les
responsabilités suivantes :
- Entretenir des relations étroites entre avec les
institutions qui coordonnent les projets financés par la Banque dans le
pays ;
- Faciliter la communication entre le Groupe de la Banque, le
gouvernement et les organes d'exécution ;
- Conseiller le groupe de la Banque sur toutes les questions
susceptibles d'influer sur ses interventions dans le pays ;
- Représenter la Banque pour toutes les questions
officielles et contribuer à promouvoir l'image de la Banque dans le
pays ;
- Assurer les activités liées au cycle des
projets ;
- Assurer la liaison avec les autres bailleurs de fonds et les
organisations régionales ;
- Autres activités.
4- Composition d'un Bureau régional
Les bureaux nationaux et régionaux sont dirigés
chacun par un représentant résident. Leur structure
organisationnelle est basée sur l'attribution de fonctions
spécifiques à un individu ou à un petit groupe de travail
chargé d'un ensemble d'activités. Les représentants
résidents des grands bureaux peuvent axer la structure de leur bureau
sur celle des principaux centres d'activité.
Le Bureau national du Burkina Faso est crée le 19 Mai
2006 dans le cadre d'un appui stratégique aux opérations de la
Banque sur le terrain.
Sa composition est la suivante :
- Le (la) Représentant(e) Résident(e) ;
- Un chargé des Opérations
- Un Agroéconomiste
- Un expert en Infrastructure
- Une socio-économiste
- Un expert en Acquisition
- Un Macro économiste
- Trois Consultants
- Un assistant aux Acquisitions
- Un assistant aux décaissements
- Un assistant Administratif et financier
- Une secrétaire
- Un Assistant Technologie de l'Information (IT)
- Un planton
- Trois (3) chauffeurs
Chapitre 3 : LA
METHODOLOGIE D'INTERVENTION DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
I- Quelques outils d'appui à la stratégie de la
BAD
La vision globale du groupe de la Banque consiste à
devenir la principale institution de financement du développement en
Afrique, foncièrement attachée à prêter assistance
aux PMR dans leur lutte contre la pauvreté. Cette vision est
centrée sur la réduction de la pauvreté, et donc
essentiellement sur le développement agricole et rural, compte tenu de
la place dominante qu'occupe l'agriculture dans la plupart des PMR en tant que
principal employeur et de par sa forte contribution au PIB, à la
transformation rurale et à la croissance économique. Pour ce
faire, et de façon stratégique utilise deux outils parmi les plus
essentiels qui lui permet d'orienter leurs financements pour des projets
à forte valeur ajouté, ces outils sont : le Document de
Stratégie Pays Axé sur le Résultat (DSPAR) et le document
de Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP).
1. Le Document de Stratégie Pays Axé sur le
Résultat
Le Groupe de la Banque travaille avec chacun des pays membres
régionaux emprunteurs à la définition d'une
stratégie de développement à mi-terme et à long
terme dans un document appelé document de stratégie par pays
(DSP). Ces documents étaient précédemment connus sous
l'appellation de Documents sur les Perspectives Economiques et Programmes par
Pays (PEPP). Les DSP ou DSPAR, qui prennent en compte les impératifs de
performance et de résultats, sont alignés sur le plan de
développement du pays lui-même ainsi que ses objectifs en
matière de réduction de la pauvreté.
Pour préparer un nouveau DSP, le Groupe de la Banque
mène, de manière participative, une analyse économique et
des études multidisciplinaires. Ce travail se fait en étroite
collaboration avec le gouvernement et les autres parties prenantes du pays,
dont la société civile, les organisations non gouvernementales,
le secteur privé et les autres partenaires au développement. De
la sorte, le DSP est une étude macroéconomique
générale sur les principales caractéristiques
économiques, fiscales et financières du pays, avec une
évaluation de sa performance dans le passé, ses tendances
économiques et ses perspectives de développement. Au vu de
l'analyse sectorielle globale, les secteurs et filières prioritaires
susceptibles de bénéficier d'un financement du Groupe sont
mis en relief. C'est donc un instrument essentiel pour le dialogue du Groupe
sur les politiques économiques avec les pays. Les projets de DSP sont
partagés et revus avec les parties prenantes présentes dans le
pays tout au long de leur élaboration et de leur préparation. Ils
constituent également une plate-forme pour la coordination de l'aide et
un partenariat synergique avec les autres agences de développement. Une
fois approuvés par le Conseil d'administration de la BAD, tous les DSP
sont publiés sur le site web de la BAD. Les DSP sont le guide des
stratégies d'intervention du Groupe de la Banque dans les pays membres
emprunteurs.
Le Département de l'évaluation des
opérations de la BAD (OPEV) évalue périodiquement la
stratégie et le programme d'assistance par pays pour déterminer
sa pertinence et le niveau de l'efficacité du développement
atteint, dans le cas de l'évaluation rétrospective des projets.
Le Groupe de la Banque a mis au point des indicateurs et une
méthodologie d'évaluation de la performance enviables,
grâce auxquels la performance du pays et celle de la cellule de mise en
oeuvre sont appréciées et notées. Une rétrospective
des évaluations du programme d'assistance par pays sur une durée
significative permet d'apprécier l'impact de l'assistance de la BAD sur
le développement.
2. Le Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté
Des années se sont écoulées depuis le
lancement des nouvelles stratégies de lutte contre la pauvreté.
En septembre 1999, la Banque mondiale et le FMI, soutenus par l'ensemble des
bailleurs de fonds, ont demandé aux pays à bas revenus qui
souhaitaient bénéficier de financements à taux
privilégié ou d'un allégement de leur dette (Initiative
PPTE) de préparer un programme national de réduction de la
pauvreté, désigné en français sous le terme de
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP). L'initiative des CSLP permet de placer la lutte contre
la pauvreté et les inégalités au coeur des politiques de
développement et de renforcer la responsabilisation des États
dans la définition, la conduite et le suivi de ces politiques. Cette
nouvelle démarche implique notamment une large concertation englobant
l'ensemble des composantes de la société ainsi que les
partenaires extérieurs du développement
Conscient des enjeux et de l'ambition du processus CSLP, mais
aussi de la difficulté de l'exercice due à son caractère
novateur, les objectifs quantitatifs majeurs pour la période sous revue
n'ont pu être pleinement atteints pour diverses raisons liées aux
conditions naturelles, à l'environnement sous régional et aux
lourdeurs administratifs et procédures encore préjudiciables
à l'utilisation judicieuse des ressources financières.
Mais, la parfaite adhésion de l'administration publique et du
secteur privé, de la société civile et de la
coopération bilatérale et multilatérale, au cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) en tant que
référence unique en matière d'orientation pour le
développement, ouvre des perspectives fort prometteuses.
Toutes ces démarches doivent pouvoir s'identifier dans
la qualité des projets, qui sont identifiés tout au long du cycle
de projet
3. Le cycle de projet
Les différentes étapes, de la programmation par
pays jusqu'à l'achèvement du projet et à
l'évaluation rétrospective, sont connues sous l'appellation
collective de cycle des projets du Groupe de la Banque. Etant donné le
nombre de pays pauvres, les activités du cycle des projets du Groupe de
la Banque sont généralement très intenses et consomment
beaucoup d'énergie. Ces activités commencent avec les cycles
triennaux de reconstitution des ressources du FAD, notamment les allocations de
ressources par pays et les mandats des opérations de base pour la
période couverte par la reconstitution. Pour autant, les
activités du cycle des projets sont exécutées avec
beaucoup de diligence et le professionnalisme le plus strict de la part du
personnel de la Banque. Les activités réelles du cycle des
projets sont exécutées de manière la plus participative
avec toutes les composantes sociales des bénéficiaires du
projet.
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b1.png)
Schéma 1 : cycle de projet du Groupe de la
Banque
Le cycle de projet du groupe de la BAD comporte neuf (9)
étapes5(*) qui se
suivent de façon cohérentes à savoir
3.1. L'Identification
L'identification intervient pendant la période de
concertation avec les Pays membres. Elle implique, en coordination avec le
pays, le recensement des projets et programmes dont les objectifs
s'intègrent à son plan de développement et correspondent
en même temps à la stratégie de la Banque. Ces projets,
une fois jugés réalisables et justifiés aux plans
technique, socio-économique, financier et environnemental, sont
versés dans la réserve de projets en faveur du pays et
constituent ainsi un pipeline glissant de projets/programmes à financer
sur une durée de 3 à 5 ans.
3.2. La Préparation
La préparation est une mission ayant pour objet
d'examiner de manière plus détaillée les
différentes études préliminaires réalisées
pour confirmer si les objectifs du projet, du point de vue technique,
environnemental, économique, financier, institutionnel et social,
peuvent être atteints. La préparation du projet incombe à
l'emprunteur qui, en cas de besoin, peut faire appel à l'assistance de
la Banque.
La Banque engage habituellement des consultants qui
collaborent avec le personnel de contrepartie du gouvernement pour mener
l'étude de faisabilité du projet. Ces consultants oeuvrent aussi
en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes y
compris le gouvernement, la société civile, les
bénéficiaires du projet et les autres agences de
développement actives dans ces secteurs. La BAD suit de près la
tâche des consultants. Le projet final de rapport est passé en
revue au cours d'une réunion tripartite regroupant les
représentants du gouvernement, la BAD et les consultants. La BAD choisit
avec le gouvernement la cellule qui sera chargée d'exécuter le
projet ou le programme.
3.3. Evaluation
Le Groupe de la BAD examine la faisabilité du projet au
cours de la mission d'évaluation, En consultation avec le gouvernement
et les autres parties prenantes, la mission d'évaluation analyse les
aspects techniques, financiers, économiques, institutionnels,
environnementaux, de marketing et de gestion ainsi que l'impact social
potentiel du projet.
Les risques du projet sont étudiés en
détail et les analyses de sensibilité effectuées pour
apprécier le projet. Les modalités et les conditions
d'entrée en vigueur du prêt sont discutées pour
améliorer la performance du secteur et mettre à plat les enjeux
fondamentaux de politique économique. Ces enjeux sont examinés en
interne dans le contexte d'un groupe interdépartemental de travail et au
cours de réunions de la haute Direction, pour déterminer si le
projet est prêt à être présenté au Conseil
d'administration du Groupe. A la suite de l'évaluation sur le terrain,
les experts en charge de la mission préparent un rapport
d'évaluation accompagné d'un mémorandum du
Président au Conseil sur la proposition de prêt. Ils
rédigent également un projet d'accord de prêt à
négocier. La politique du Conseil d'administration du Groupe de la
Banque consiste à n'approuver le financement d'un projet ou programme
que sur la base des rapports d'évaluation préparés et
soumis par le personnel propre de la Banque, même si un tel projet ou
programme a déjà été évalué par
d'autres institutions dans le cadre d'un cofinancement.
3.4. Négociation
Une fois que le Comité de la haute Direction a
terminé son travail et recommandé le projet ou programme à
l'approbation du Conseil, un projet de proposition provisoire est soumis pour
examen à toutes les parties concernées, y compris le
gouvernement. La Banque recueille les réactions, et le gouvernement est
alors invité à la négociation avec la BAD. Les
négociations visent à l'émergence ou la confirmation d'un
accord sur les points suivants : a) les objectifs et la description du projet,
des études ou programmes ; b) le montant du prêt en devises, les
coûts en monnaie locale du projet et le montage du financement ; c) une
liste indicative des biens et services à acquérir ; d) le
chronogramme d'exécution et les dépenses ; e) les méthodes
de décaissement choisies par l'emprunteur ; f) le calendrier indicatif
des décaissements, avec des informations précises sur les
numéros des comptes bancaires et les banques correspondantes ; g) les
méthodes d'acquisition des biens et services et les dates de publication
des appels d'offres ; h) une proposition réaliste de date pour la
signature du prêt, et les dates butoirs pour les premiers et derniers
décaissements ; j) pour les projets en cofinancement, les plans de
financement des différents cofinanciers, les clauses croisées
d'entrée en vigueur et les autres informations diverses.
3.5. Approbation
Après conclusions des négociations, la Banque
soumet une proposition de financement à son Conseil d'administration
pour approbation. Après approbation, les accords négociés
sont signés et l'emprunteur est appelé à satisfaire les
conditions de mise en vigueur en vue de permettre à la Banque de
déclarer la mise en vigueur, qui permettra le début des
décaissements.
3.6. Signature de l'accord de prêt
Après l'approbation du Conseil, le document est
envoyé au gouvernement du pays pour être entériné
par les autorités compétentes. A la suite de quoi, l'accord
de prêt est généralement signé par le
Président ou un Vice-président de la BAD et le
représentant du gouvernement. Une fois le prêt approuvé,
l'emprunteur dispose d'un maximum de 90 jours pour signer l'accord de
prêt ou de don avec le Groupe de la Banque. Des commissions d'engagement
ou de service commencent à courir sur le prêt 45 jours
après la signature de l'accord de prêt, qu'un décaissement
ait été effectué ou non. Avant que commencent les
décaissements, l'accord ou le don doivent être entrés en
vigueur.
3.7. Entrée en vigueur du prêt
Le prêt entre en vigueur une fois remplies certaines
conditions reconnues par les deux parties comme préalables au premier
décaissement. Cette étape est aussi connue comme entrée en
vigueur du prêt. En plus des « Autres conditions » qui seront
remplies plus tard, voici certaines des conditions habituelles fixées
comme préalables au premier décaissement : a) la
désignation des signataires autorisés pour le déblocage
des ressources du prêt ; b) la soumission d'un avis juridique ; c) la
présentation du calendrier des investissements ; d) la
présentation de la liste des biens et services à acquérir
; e) l'ouverture et le maintien d'un compte spécial du projet ; f) la
mise en place d'une cellule d'exécution du projet ; g) toutes autres
conditions arrêtées au cours de la négociation et reconnues
comme devant être remplies avant le premier décaissement.
En général, ces conditions se limitent aux
clauses juridiques telles que mentionnées ci-dessus, avec les clauses
croisées d'entrée en vigueur du cofinancement et
l'exécution d'accords de prêts annexes. Les conditions et
dates-butoir d'entrée en vigueur du prêt sont
énoncées dans l'accord de prêt.
Le Conseiller juridique de la BAD et le Coordinateur du projet
vérifient que les conditions ont été remplies,
après quoi le prêt est officiellement déclaré comme
étant entré en vigueur. Les documents du prêt
prévoient normalement un délai de 90 jours pour que l'accord de
prêt entre en vigueur.
3.8. Exécution du projet
La mise en oeuvre du projet débute à partir du
moment où le projet est déclaré comme étant
entré en vigueur. Les projets du Groupe de la Banque sont mis en oeuvre
par la cellule d'exécution conformément au chronogramme et
procédures convenus. La supervision de la mise en oeuvre permet
toutefois au Groupe de la Banque de s'assurer que la réalisation
physique du projet se déroule correctement et selon le calendrier et les
détails de la mise en oeuvre.
Des consultants pour le projet sont recrutés en cas de
besoin pour assister le gouvernement. Par exemple, dans un projet
d'infrastructure, entrent en jeu la conception détaillée de
génie, la préparation des dossiers d'appels d'offres,
l'acquisition de machines et équipements, la construction et
l'installation des ouvrages de génie civil. Il arrive qu'ils soient
financés sur des dons mobilisés par la Division Partenariats et
coopération de la Banque.
A titre d'exemple, les travaux préparatoires
d'ouvrages de construction, qui durent de 6 à 12 mois et
même plus, comprennent :
- Le recrutement des consultants
- La préparation des dossiers d'appels d'offres et les
études détaillées
- L'acquisition des équipements
- La sélection des entreprises de construction
La Banque invite et encourage généralement les
pays emprunteurs à boucler ces volets avant la négociation et la
signature du prêt, à l'exclusion de la signature effective des
contrats, pour réduire les retards de démarrage dans la mise en
oeuvre des projets. Le Groupe de la BAD reconnaît que la
préparation des dossiers d'appels d'offres et l'établissement
d'une cellule d'exécution de projet avec le personnel clé
constituent une partie importante des activités de préparation
des projets. Aussi est-il favorable aux actions d'acquisitions
anticipées. Le recrutement anticipé des consultants pour les
prêts projets est une procédure normale qui n'exige pas
d'approbation préalable de la Direction. Comme indiqué, les
divisions des Projets du Groupe de la BAD examinent l'avancement physique de
l'exécution et suivent l'atteinte des objectifs de développement,
en étroite collaboration avec l'emprunteur et les cellules
d'exécution. La BAD décaisse les ressources du prêt pour
couvrir les dépenses approuvées, selon les modalités
prévues dans l'accord de prêt, et au vu des justificatifs
requis.
La mise en oeuvre dure généralement entre deux
et cinq années, mais dépend du type et de la nature du projet.
Les missions de revue du Groupe de la BAD évaluent les progrès de
la mise en oeuvre du projet en le visitant au moins deux fois par an tout au
long de la période de la mise en oeuvre. Les évaluations ont
souvent pour cadre une mission multidisciplinaire et interdépartementale
menée parfois comme mission de supervision, parfois comme mission de
revue de portefeuille.
En général, la BAD demande à l'emprunteur
de soumettre des rapports d'avancement de projet. Les informations sur
l'avancement de la mise en oeuvre du projet ainsi que sur l'état des
objectifs de développement et les accords de prêt viennent
compléter les informations sur le projet au cours de la mise en
oeuvre.
3.9. Rapport d'achèvement et évaluation
rétrospective
Une fois achevées les activités concernant les
installations et l'assistance technique du projet, la BAD prépare
un rapport d'achèvement de projet (RAP) ou un rapport
d'achèvement d'assistance technique pour documenter l'expérience
de la mise en oeuvre. Ces rapports sont préparés dans les 12
à 24 mois qui suivent l'achèvement du projet.
L'évaluation a changé à la BAD. Les
premiers travaux se concentraient sur les rapports ressources-production des
projets, sur la base de l'analyse économique, mais cette
méthodologie a évolué pour prendre en compte la
totalité de la chaine des ressources, des produits, des résultats
et des impacts.
Le centre d'intérêt des études
d'évaluation est passé du projet au pays, informé par les
évaluations sectorielles et thématiques ainsi que par les
évaluations des processus d'affaires de la BAD elle-même. Toute la
panoplie des services prêts et hors prêts, qui constituent les
programmes d'assistance de la Banque aux pays; est actuellement devenue le
point focal de l'évaluation, avec une attention prioritaire à la
pertinence, l'efficience, l'efficacité et la durabilité.
En général, il revient maintenant principalement
au Département de l'évaluation des opérations (OPEV) de la
Banque de rechercher si les objectifs des projets et programmes de la Banque
sont atteints. Les indicateurs clés de performance utilisés dans
l'évaluation du succès des projets et programmes tournent autour
des axes suivants : i) la pertinence et l'atteinte des objectifs, à
l'évaluation du projet ; ii) la performance de l'emprunteur dans la mise
en oeuvre ; iii) le respect du chronogramme du cycle du projet, la performance
et le rôle de la Banque ; iv) la performance en matière de
développement institutionnel du projet ; v) la durabilité des
résultats du projet ou du programme.
L'évaluation du degré de performance des projets
pris un à un se base sur une notation par points ou un système de
notation allant de 0 à 4. A 3-4 désigne une performance «
très satisfaisante ». Les notes d'évaluation du rapport
d'achèvement de projet (RAP) sont l'outil spécifique
d'évaluation de la performance, mais les chargés de projets
évaluent également la performance des projets dont les rapports
d'achèvement n'ont pas encore été évalués
par OPEV. La pertinence et l'atteinte des objectifs (RAO) est de loin
l'indicateur de performance individuel le plus fort pour mesurer la performance
de la mise en oeuvre des opérations du Groupe de la Banque, et un projet
est très performant s'il obtient une note de 3 ou plus. Sur la base des
mêmes indicateurs de performance utilisés pour les projets
à succès, les opérations qui obtiennent les notes les plus
faibles sont jugées comme ayant échoué, très
mauvaises ou même catastrophiques, pour ce qui concerne les objectifs de
l'évaluation des projets et des résultats escomptés.
L'évaluation des opérations fait la réputation du Groupe
de la Banque dans ce domaine, et le Groupe est reconnu comme le premier
dépositaire de l'expérience sur le développement de
l'Afrique dans tous les secteurs du processus du développement, tant
pour les prêts projets que pour les opérations d'appui aux
politiques de développement.
II- Quelques outils de suivi/pilotage des projets par la
Banque
II.1. Missions de terrains
La stratégie de la Banque en matière de suivi et
de pilotage des projets, est de laisser la responsabilité de la gestion
des projets à l'emprunteur à travers les cellules de gestion qui
sont des organes autonomes de pilotage de projet rattachés à des
ministères de tutelles auxquels se rapporte la nature du projet. Mais
toutefois, elle garde un droit de regard sur les activités et le suivi
des projets par les missions d'évaluations, les missions de revue
à mis parcours, missions de supervisions, mission de revue de
portefeuille.
1. Mission d'évaluation
Une mission d'évaluation est composée de
responsables sectoriels de la Banque qui durant l'évaluation du projet
sur le terrain, finalisent les objectifs établis durant la
préparation du projet en s'assurant que le projet est en accord avec les
directives de la Banque, si les objectifs du projet sont en inadéquation
avec les directives qui pourraient compromettre la mise en oeuvre du projet ou
sa faillite, alors la mission est tenue de recadrer les objectifs du projet et
rédiger un rapport d'évaluation dans lequel
l'expérience de la mission est commenté en soulevant les
problèmes rencontrés, et enfin en formulant des
recommandations.
2. Missions de revue à mis parcours
La revue à mis parcours rentre dans les objectifs de la
Banque à s'assurer qu'à mis parcours de la mise en oeuvre du
projet, le projet garde toujours les mêmes objectifs à elle
confiée lors de la préparation. Elle comporte une
évaluation approfondie qui couvre tous les activités du
projet.
Son objectif peut être résumé comme
suit :
- évaluer la conformité de l'exécution du
projet aux objectifs du projet ;
- identifier les contraintes majeures imminentes au projet
(économiques, financières, institutionnelles) ;
- formuler des recommandations pour l'atténuation des
contraintes ou la reformulation du projet.
Les missions de revue à mis parcours sont globalement
conçus comme les missions de supervisions, elles exigent cependant
beaucoup plus de temps, et de ressources humaines.
Au terme de la mission, un rapport de revue à mis
parcours est produit et examiné par un comité interne inter
département qui peut aboutir à deux situations :
- Si le rapport conclut qu'il n'ya pas de problèmes
d'implémentations majeurs qui justifieraient un changement dans la
conception et l'orientation du projet, alors le chef de département
communiquera au gouvernement et l'agence d'exécution les actions
nécessaires sur la base des débats tenus au cours de la
mission.
- Si au contraire, il existerait des problèmes
d'implémentations qui pourraient faire échouer le projet et
l'empêcher d'atteindre ses objectifs, alors les recommandations suivantes
sont faites :
Ø Le projet doit être reformulé ;
Ø Les décaissements doivent être
suspendus ;
Ø Les prêts doivent être annulés.
3. Missions de supervisions
La Banque a un portefeuille global au delà de 600
projets tous secteurs6(*)
confondus. Alors, conscient de la nécessité de renforcer ses
contrôles sur tout le continent au regard du nombre élevé
de projets, elle effectue des missions de supervisions (techniques et
financières) pour s'assurer que les directives financières
(décaissement, compte spécial etc.), et les directives techniques
(acquisition, mise en oeuvre des projets etc.) sont mises en oeuvre de
façon à ce que les projets soient bien gérés.
Cette mission inclue la rencontre avec les autres partenaires
au développement, des échanges avec le gouvernement emprunteur,
et des séances de travail avec les responsables de cellule de gestion
sur les difficultés de mise en oeuvre des projets et notamment le
respect de certaines directives, etc.
Les normes en la matière de supervision sont les
suivantes :
- Le nombre de missions de supervisions minimum requis par
projet et par an est de 1,5 (une mission supervision par projet tous les 8
mois) ;
- La mission doit être supervisée par une
équipe multidisciplinaire, fonction des caractéristiques
techniques, financières et social du projet ;
- Les missions doivent s'assurer qu'une couverture
géographique adéquate des projets est atteint ;
- A la fin de la mission, un aide mémoire doit
être rédigé faisant ressortir les points saillants de la
mission ;
- Les conclusions de l'aide mémoire doivent être
discutées avec l'emprunteur ;
- De retour de mission, un rapport de retour de mission est
rédigé et incluant les faits mentionnés dans l'aide
mémoire ;
- Etc.
4. Missions de revue de portefeuille
Le Groupe de la Banque et l'emprunteur effectuent
périodiquement une revue de portefeuille en vue de renforcer la gestion
du portefeuille et donner plus d'impact au développement du projet, il
est donc considéré comme un outil de renforcement de la
supervision des projets de la Banque.
Il consiste à évaluer l'engagement de
l'emprunteur à mener à bien les projets dans le pays du
portefeuille existant, discuter des points clés spécifiques aux
projets et tenter de résoudre ou de mettre au point un calendrier
précis de plan d'actions correcteur, déterminer l'entité
chargée de prendre chaque action, et les dates auxquelles les actions
doivent être prises, etc.
5. Mission d'audit
A ce niveau il est distingué cinq types de missions
d'audit à savoir :
- L'audit des projets : il est basé sur l'approche
pays, elle vise à se faire une opinion globale quant à
l'adéquation des systèmes de contrôle concernant les
projets financés par la Banque.
- L'audit des complexes Finances, de la Présidence et
des Services Institutionnels : il a pour objectif de concentrer ses
efforts sur les activités à risques élevé et
moyen.
- L'audit contractuel des Dons : la Banque promeut et
coordonne les relations de coopération et les partenariats
stratégiques avec les organismes d'assistance bilatéraux, les
institutions multilatérales de développement, etc. Ces
activités aboutissent souvent à divers accords qui peuvent
exiger que leurs états financiers annuels soient vérifiés
par l'audit interne.
- L'audit des Bureaux Extérieurs : l'orientation
stratégique de la Banque consistant à accroitre sa
présence sur le terrain par l'ouverture des Bureaux extérieurs
augmente certains risques sur lesquels l'audit interne doit donner l'assurance
quant à leur atténuation. En outre la délégation
des pouvoirs accrus à ces bureaux nécessitera que les
mécanismes de contrôle y afférents soient
fréquemment vérifiés et rapportés par l'audit
interne.
- Les Audits spéciaux : en cours d'année,
des événements peuvent se produire qui nécessitent la
réalisation d'audits spéciaux. Ces audits sont normalement
ordonnés par le Président.
II.2. Règles et Procédures
En vertu de la responsabilité fiduciaire définie
dans l'accord portant sa création, la Banque Africaine de
Développement est tenue d'assurer que le produit des projets et
programmes qu'elle finance est exclusivement utilisé en faveur des
activités pour lesquelles il a été consenti. L'accord
exige également qu'une attention suffisante soit accordée
à l'économie et à l'efficacité des processus de
passation des marchés au titre des projets financés par la
Banque. C'est pourquoi la Banque privilégie les procédures de
concurrence les plus ouvertes pour l'acquisition des Biens, des Travaux et des
services en s'assurant que des considérations d'ordre politiques et
autres considération non économiques ne doivent influencer la
passation des marchés au titre des projets financés par la
Banque. Les procédures de passation des marchés devraient offrir,
de manière équitable les mêmes chances aux entrepreneurs,
fournisseurs et consultants.
C'est dans cet ordre d'idée que la Banque a
élaboré des Règles et des Procédures pour
l'acquisition des Biens et des Travaux, et l'utilisation des consultants
qui régissent la passation des marchés au titre des projets
financés par la Banque.
1. Règles et procédures
d'acquisitions des biens, services et travaux et utilisation des
Consultants
1.1 Acquisitions des Biens et Travaux
Introduction
Les présentes Règles ont pour objet d'informer
ceux qui exécutent un projet financé en tout ou en partie par un
prêt de la Banque africaine de développement, des politiques qui
régissent la passation de marchés de biens, de travaux et de
services (autres que les services de consultants) nécessaires à
ce projet. L'Accord de prêt régit les relations juridiques entre
l'Emprunteur ou d'autres bénéficiaires du prêt
(collectivement appelés « l'Emprunteur ») et la Banque, et les
Règles s'appliquent à la passation des marchés de biens et
de travaux requis pour le projet dans les conditions fixées par l'Accord
de prêt. Les droits et obligations de l'Emprunteur et des fournisseurs et
entrepreneurs titulaires des marchés de biens et de travaux sont
régis par les dispositions des dossiers d'appel d'offres et des contrats
conclus entre l'Emprunteur et les titulaires des marchés de biens et de
travaux, et non par les présentes Règles ou par les Accords de
prêt. Aucune partie autre que les parties à l'Accord de prêt
ne peut se prévaloir des droits stipulés dans ledit Accord ni
prétendre détenir une créance sur les fonds provenant du
prêt.
L'Emprunteur est responsable de l'exécution du projet
et, par voie de conséquence, de
L'attribution et du suivi de l'exécution des
marchés au titre du projet. La Banque, quant à elle, est tenue
par ses Statuts de veiller à ce que « le produit d'un
prêt quelconque consenti ou garanti par elle est employé
exclusivement aux fins auxquelles ledit prêt a été
accordé, en donnant aux considérations d'économie et de
rendement l'importance qui leur est due» et sans laisser
intervenir des influences ou considérations politiques ou
extra-économiques. Elle a établi à cette fin des
procédures détaillées y compris les présentes
Règles. Dans la pratique, les règles et procédures de
passation des marchés à suivre pour un projet donné
varient selon les cas d'espèce, mais d'une façon
générale le choix est guidé par quatre
considérations de base :
b- le souci d'économie et d'efficacité dans
l'exécution des projets, y compris la fourniture des biens et la
réalisation des travaux y afférents ;
c- le souci qu'a la Banque de donner la même information
à tous les fournisseurs et entrepreneurs éligibles de pays
membres et une possibilité égale de concourir pour l'obtention de
marchés de biens et de travaux financés par la Banque ;
d- le souci qu'a la Banque d'encourager le
développement des activités commerciales nationales et
régionales et les industries de transformation dans le pays de
l'Emprunteur ; et
e- l'importance de la transparence dans le processus de
passation des marchés.
La concurrence ouverte est essentielle à une passation
des marchés publics efficace. Les emprunteurs doivent
sélectionner la méthode la mieux adaptée à
l'acquisition spécifique. Dans la plupart des cas, le lancement d'un
appel d'offres international (AOI) est le meilleur moyen de satisfaire à
cet ensemble d'exigences, si cet appel d'offres est bien organisé et
prévoit une marge de préférence en faveur des biens
fabriquées localement ou au niveau de la région ainsi que, dans
certaines conditions, en faveur des entrepreneurs nationaux ou
régionaux. La Banque exige donc, dans la plupart des cas, que les
Emprunteurs recourent à l'appel d'offres international (AOI), ouvert
à tous les fournisseurs et entrepreneurs éligibles, pour
l'acquisition de biens, de travaux et de services nécessaires au projet.
Lorsque l'AOI7(*) n'est pas la méthode appropriée,
d'autres méthodes peuvent être utilisées. La Section III
décrit ces autres méthodes et les situations dans lesquelles il
est plus approprié de les adopter. Dans chaque cas, l'Accord de
prêt relatif au projet indique les procédures particulières
qui peuvent s'appliquer à la passation des marchés. Le Plan de
passation des marchés spécifie les marchés qui doivent
être financés dans le cadre du projet de même que la
méthode de passation des marchés à appliquer
conformément à l'Accord de prêt.
1.1.1 Champs d'application des
règles
Les procédures de passation des marchés
décrites dans les présentes Règles s'appliquent à
tous les marchés de biens et de travaux financés
intégralement ou partiellement sur les fonds du prêt de la Banque.
Pour les biens et les travaux qui ne sont pas financés par la Banque,
l'Emprunteur peut suivre d'autres procédures. Dans ces cas, la Banque
doit pouvoir s'assurer que les procédures adoptées permettront
à l'Emprunteur d'exécuter le projet avec la diligence et
l'efficacité voulues et que les biens et les travaux à
acquérir :
a- seront de qualité satisfaisante et compatibles avec
le reste du projet ;
b- pourront être livrés ou achevés dans
les délais voulus ; et
c- sont proposés à un prix qui ne compromet pas
la viabilité économique et financière du projet.
1.1.2 Critères
d'éligibilité
Le produit de tout prêt, investissement ou autre
financement dans le cadre des opérations ordinaires de la Banque servira
à l'acquisition de biens et des travaux, y compris les services
connexes, fournis par des soumissionnaires originaires de pays membres
éligibles. Toutes conditions de participation à un
marché doivent être limitées à celles qui sont
essentielles pour assurer que le soumissionnaire possède les
capacités requises pour exécuter le contrat concerné. Les
soumissionnaires originaires de pays non membres ne sont pas admis, même
s'ils proposent lesdits biens, travaux et services connexes (y compris le
transport et l'assurance) à partir de pays membres éligibles.
Toute dérogation à cette règle ne se fera que
conformément aux dispositions des articles 17.1.d de l'Accord portant
création de la Banque africaine de développement, 15.4(a) de
l'Accord portant création du Fonds africain de développement, et
4.1 de l'Accord portant création du Fonds spécial du Nigeria.
Lorsqu'un marché est intégralement ou
partiellement financé sur les fonds de la Banque, l'Emprunteur ne peut
refuser ni la pré-qualification ou la post-qualification d'une
entreprise pour des motifs autres que les capacités et les ressources
dont dispose cette entreprise pour exécuter le marché.
L'Emprunteur ne peut pas non plus exclure un soumissionnaire pour ces
mêmes raisons. C'est pourquoi les Emprunteurs doivent accorder une
attention toute particulière aux qualifications techniques et
financières des soumissionnaires pour s'assurer qu'ils ont les
capacités requises pour exécuter le marché en question.
Par exception à ce principe :
a- Les entreprises d'un pays ou les biens fabriquées
dans un pays peuvent être exclues
i) si la loi ou la réglementation du pays de
l'Emprunteur interdit les relations commerciales avec ledit pays, ou
ii) si, en application d'une décision prise par le
Conseil de sécurité des Nations Unies au titre du Chapitre VII de
la Charte des Nations Unies, le pays de l'Emprunteur interdit toute importation
de biens en provenance dudit pays ou tout paiement aux personnes physiques ou
morales dudit pays. Lorsque le pays de l'Emprunteur interdit les paiements
à une entreprise particulière ou pour des biens particuliers en
application d'une telle décision, cette entreprise peut être
exclue.
b- Aucun consultant engagé par l'Emprunteur afin de
fournir des services de conseil pour la préparation ou
l'exécution d'un projet, ni aucune entreprise qui lui est
affiliée, n'est ultérieurement admise à fournir des biens,
des travaux ou des services qui suivent ou qui sont directement liés aux
services de conseil de ladite entreprise relatifs à ladite
préparation ou exécution. Cette disposition ne s'applique pas aux
diverses entreprises (consultants, entrepreneurs ou fournisseurs) qui
concourent à l'exécution des obligations du titulaire d'un
marché clés en main ou d'un marché de conception et
construction.
c- Les entreprises publiques du pays de l'Emprunteur sont
admises à participer uniquement si elles peuvent établir i)
qu'elles jouissent de l'autonomie juridique et financière, ii) qu'elles
sont gérées selon les règles du droit commercial et iii)
ne sont pas des agences qui dépendent de l'Emprunteur ou de l'Emprunteur
secondaire.
d- Une entreprise exclue par la Banque en vertu des
dispositions de l'alinéa (d) du paragraphe 1.14 des Règles ou en
vertu des Politiques du Groupe de la Banque sur la lutte contre la fraude et la
corruption, ne pourra être attributaire d'un marché financé
par la Banque pendant la période pour laquelle la Banque l'a exclue.
1.1.3 - examen par la Banque
La Banque examine les procédures de passation des
marchés de l'Emprunteur, le dossier d'appel d'offres,
l'évaluation des offres, les recommandations d'attribution du
marché et le contrat pour s'assurer que le marché est
passé conformément aux procédures convenues.. Le Plan de
passation des marchés approuvés par la Banque précise dans
quelle mesure ces procédures s'appliquent aux différentes
catégories de biens et de travaux qui seront intégralement ou
partiellement financés sur les fonds du prêt de la Banque.
1.1.4 -Acquisition non conforme
La Banque ne finance pas les dépenses
effectuées au titre des marchés de biens et de Travaux qui n'ont
pas été passés conformément aux dispositions de
l'Accord de prêt et détaillées dans le Plan de passation
des marchés. Dans ces cas, la Banque déclare la
passation de marché non conforme et elle a pour
principe d'annuler la fraction du prêt affectée aux biens et aux
travaux qui n'ont pas été acquis conformément à ces
procédures. La Banque peut en outre exercer d'autres recours
prévus dans l'Accord de prêt. Même lorsque le marché
est attribué après émission de l'Avis de non-objection de
la Banque, la Banque peut encore déclarer la passation de marché
non conforme si elle conclut que « l'Avis de non-objection » a
été émis sur la base d'informations incomplètes,
inexactes ou trompeuses fournies par l'Emprunteur ou que les termes et
conditions du marché ont été modifiés sans l'avis
de non-objection de la Banque.
1.2 Utilisation des Consultants
Les directives de la Banque ont pour objet de définir
les politiques et les procédures de sélection, de passation de
contrats et de suivi des consultants requis par les projets financés,
pour tout ou partie, par les prêts de la Banque.
L'Accord de prêt régit les relations juridiques
entre l'Emprunteur et la Banque, et les Règles s'appliquent à la
sélection et à l'emploi des consultants nécessaires au
projet comme stipulé dans l'Accord de prêt. Les droits et
obligations de l'Emprunteur et du Consultant sont régis par la Demande
de propositions (DDP) propre au contrat, publiée par l'Emprunteur, et le
contrat signé par l'Emprunteur avec le Consultant, et non par les
présentes Règles ou l'Accord de Prêt. Aucune partie autre
que les parties à l'Accord de Prêt ne peut se prévaloir des
droits stipulés dans ledit Accord ni prétendre détenir une
créance sur les fonds provenant du prêt.
Le terme consultant désigne une vaste
gamme d'entités publiques et privées : bureaux d'études,
firmes d'ingénierie, maîtres d'oeuvre, cabinets d'organisation et
de gestion, agents d'acquisition, agents d'inspection, cabinets d'audit,
agences spécialisées et autres organisations multinationales,
banques d'affaires, universités, instituts de recherche, organismes
publics, organisations non gouvernementales (ONG), consultants individuels. Les
Emprunteurs de la Banque font appel à ces consultants pour les aider
dans toute
une gamme d'activités - conseil, réformes
institutionnelles, gestion, services d'ingénierie
supervision de travaux, services financiers, services
d'achats, études environnementales et
sociales ; et identification, préparation et
exécution de projets - et compléter ainsi les capacités
dont ils disposent dans ces domaines.
Il appartient à l'Emprunteur de préparer et
d'exécuter le projet et, par conséquent, de choisir le
Consultant, et d'attribuer, puis d'administrer le contrat. Si les règles
et procédures à suivre pour l'emploi des consultants
dépendent des circonstances propres à chaque cas, la ligne de
conduite de la Banque en matière de sélection de consultants est
guidée par cinq considérations majeures :
a) la nécessité d'obtenir des services
de haute qualité ;
b) la nécessité d'obtenir ces services
dans de bonnes conditions d'économie et
d'efficacité ;
c) la nécessité de donner à tous
les consultants ayant les qualifications requises, la possibilité de
concourir pour l'obtention des contrats de services financés par la
Banque ;
d) la volonté de la Banque de favoriser le
développement et l'utilisation des consultants nationaux dans ses pays
membres régionaux, et
e) la nécessité de la transparence du
processus de sélection
La Banque estime que, dans la majorité des cas, le
meilleur moyen de prendre en compte ces considérations est de mettre en
concurrence des consultants qualifiés en utilisant une liste restreinte,
puis de choisir entre eux sur la base de la qualité technique de la
proposition et, le cas échéant, du coût des services devant
être fournis
Les méthodes particulières qui peuvent
être appliquées pour la sélection des consultants
dans le cadre d'un projet donné sont
spécifiées dans l'Accord de prêt. Les contrats
spécifiques à financer dans le cadre d'un projet donné et
leur méthode de sélection, conformément aux dispositions
de l'Accord de prêt seront précisés dans le Plan de
passation des marchés, tel qu'indiqué dans les règles et
procédures.
Les règles et les procédures pour l'acquisition
des Biens et des travaux et, pour l'utilisation des consultants en version
complète, sont constamment mises à jour et sont consultables sur
la plateforme internet de la banque au lien suivant :
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-related-Procurement
2. Règles et procédures de
décaissement
2.1 Cadre juridique de décaissement
Le Manuel des Décaissements de la Banque n'étant
pas un document contractuel ou juridique, il a seulement pour objectif de
fournir des directives sur l'application des règles et procédures
de la Banque en matière de décaissement au profit des
projets/programmes financés par la Banque. Le cadre juridique des
décaissements est résumé ci-après :
-Les accords
Les dispositions de l'accord portant création de la
Banque énoncent trois principes importants en matière de
décaissements destinés aux projets de
développement :
- Les ressources des prêts et dons
octroyés par la Banque ne doivent être utilisées que pour
réaliser les objectifs du projet en faveur duquel le prêt ou le
don a été approuvé ;
- La Banque autorise l'Emprunteur à
décaisser uniquement en faveur des dépenses prévues pour
la réalisation du projet ;
- Les ressources de prêts et des dons ne doivent
être utilisées, que pour l'acquisition des biens et services
produits par les pays membres.
L'accord juridique principal pour un projet ou un programme
financé par le groupe de la Banque est l'accord signé par
l'Emprunteur et la Banque, qui énonce les conditions et modalités
du prêt ou du don. Cet accord est dénommé "Accord de
prêt" pour les prêts de la BAD, du FAD ou du FSN et
"Protocole d'accord" pour les dons de la BAD ou du FAD. Lorsque la
Banque prête à une entité publique autre que l'Etat membre,
elle conclut un "Accord de garantie" avec l'Etat membre ou,
conformément aux règles en vigueur, avec une autre entité
agréée par la Banque et faisant office de garant.
Les accords de prêt et les protocoles d'accord peuvent
être amendés, soit par notification à l'Emprunteur ou
accord entre la Direction de la Banque et l'Emprunteur. Les modifications qui
affectent de manière substantielle les conditions du projet,
initialement approuvées, peuvent requérir l'approbation
préalable du Conseil d'administration.
- Les conditions générales
Les prêts et dons du Groupe de la Banque sont
régis par les Conditions Générales Applicables aux
Prêts et Garanties. Les conditions générales qui
font partie intégrante des accords de prêts ou protocoles d'accord
de don couvrent les domaines suivants :
- Modalités de remboursement et de paiement des
intérêts et autres charges ;
- Modalités d'utilisation des devises ;
- Modalités de décaissements des fonds ;
- Conditions de mise en vigueur ;
- Clauses d'arbitrage ;
- Conditions de clôture du prêt ;
- Autres clauses juridiques.
Au cas où une disposition d'un accord de prêt ou
d'un accord de garantie est en contradiction avec les dispositions des
conditions générales, c'est la disposition de l'accord de
prêt ou de l'accord de garantie qui prévaut.
- La lettre de décaissement
Après signature de l'accord de prêt, la Banque
envoie à l'Emprunteur une lettre de décaissement décrivant
les règles et procédures de décaissement applicables au
projet. Un projet de lettre de décaissement est discuté lors des
négociations. La lettre de décaissement fournit à
l'Emprunteur et aux agences d'exécution des instructions
spécifiques sur les modalités de décaissement pour un
projet ou un don particulier.
La lettre de décaissement fournit des exemples de
formulaires de demandes de décaissement comportant des instructions
spéciales, à utiliser, selon le cas, comme suit :
- Les signatures autorisées pour formuler les demandes
de décaissement ;
- Les dates importantes comme celle de clôture ou
date limite du dernier décaissement ;
- La liste des catégories de biens et
services ;
- Les documents à conserver par l'Emprunteur ;
- Les méthodes de décaissement ;
- La gestion du compte spécial ;
- Les exigences d'audit du projet ;
- Les montants et la monnaie de décaissement ;
- Les cas de suspension et de sanction ;
- Les modalités de décaissement applicables aux
cofinancements ;
- Les conseils pratiques pour un décaissement à
temps.
Sous réserve de l'approbation de la Banque, les
modalités décrites ci-dessus peuvent faire l'objet de
modifications au courant de la phase d'exécution du projet, notamment
les méthodes de décaissement et la liste des biens et services,
s'il en va de l'intérêt du projet.
Dans plusieurs projets, les agences d'exécution ainsi
que l'Emprunteur peuvent être impliqués dans la réalisation
du projet et envoient ainsi, des demandes de décaissement à la
Banque. L'Emprunteur est appelé à communiquer à la Banque
les adresses de toutes les entités impliqués, susceptibles de
recevoir des copies de la lettre de décaissement et les états sur
les décaissements. L'Emprunteur est aussi appelé à
permettre l'accès à toute information nécessaire au
personnel en charge des décaissements.
La responsabilité de l'exécution du projet, de
l'attribution et de l'administration des marchés incombe à
l'Emprunteur. Les départements opérationnels de la banque sont
responsables de la supervision des activités de passation des
marchés menées par les Emprunteurs. Sauf stipulation contraire
énoncée dans l'Accord de prêt, tous les marchés de
biens, de travaux et de services sont soumis à l'approbation
préalable de la Banque avant leur signature.
En règle générale, la politique de la
Banque exige que l'acquisition des biens, travaux et services au titre des
prêts/dons consentis par la Banque, se fasse par appel d'offres
international. Cependant, lorsqu'il s'avère que l'appel d'offres
international ne constitue pas le mode d'acquisition le plus efficace, la
Banque et l'Emprunteur peuvent convenir de déroger à cette
règle.
- Le financement Rétroactif
En général, les dépenses
effectuées avant la date de signature de l'accord de prêt ne sont
pas éligibles au financement. Toutefois, sur la base d'un accord
préalable entre la Banque et l'Emprunteur, une clause spéciale
autorisant le financement de certaines dépenses effectuées avant
la date de signature de l'Accord, peut être incluse dans l'Accord de
prêt. Cette clause indique le montant du financement rétroactif,
la catégorie de dépenses concernées et la date à
partir de laquelle, les dépenses peuvent être
considérées comme éligibles au décaissement.
a) Procédures de décaissement
- Disposition générales
L'Emprunteur est responsable de l'exécution du projet
conformément aux conditions générales et aux accords du
prêt. La Banque quant à elle, suit l'exécution du projet
pour s'assurer de sa conformité à l'accord et aux règles
de procédures décrites dans ce Manuel, ou énoncées
dans d'autres documents et directives de la Banque.
- Entrée en vigueur
La Banque déclare l'entrée en vigueur du
prêt ou du don, lorsque l'Emprunteur a satisfait aux conditions
stipulées dans l'accord de prêt et dans les conditions
générales applicables aux accords de prêt et aux accords de
garantie et a soumis à la satisfaction de la banque, les
différentes pièces requises.
-Conditions préalables au premier décaissement
Outre les conditions d'entrée en vigueur, le prêt
peut être assorti de conditions de premier décaissement et, le
cas échéant, d'autres conditions que l'Emprunteur se doit de
satisfaire pour les décaissements ultérieurs. Les documents
soumis doivent être des originaux ou des copies certifiées
conformes. La Banque se réserve le droit de rejeter toute demande de
décaissement d'un Emprunteur qui n'a pas encore rempli toutes les
conditions prévues.
- conformité à la liste de Biens, travaux et
services
La liste des biens, travaux et services par
catégorie de dépenses est arrêtée durant
l'évaluation du projet, confirmée lors des négociations et
rappelée dans la lettre de décaissement. Les décaissements
doivent se faire dans la limite des montants alloués aux
catégories de dépenses. Les imprévus physiques et les
prévisions pour hausse de prix doivent être répartis sur
les catégories de dépenses. Toute modification de la liste des
biens et services doit faire l'objet d'une approbation préalable par la
Banque.
- Les contrats
Les décaissements sont effectués dans le cadre
de contrats conclus entre l'Emprunteur et le fournisseur après
approbation et notification de la « non objection » de la
Banque, conformément aux règles de procédures
d'acquisition. Sur instruction de l'Emprunteur, la Banque effectue les
paiements au profit du bénéficiaire dans la limite des montants
approuvés. Si le contrat est payable en plusieurs monnaies, une demande
de décaissement distincte sera requise par monnaie de règlement
et si nécessaire, le taux de change utilisé aux fins de paiement
doit être indiqué.
Les remboursements de retenues opérées dans le
cadre de l'exécution des contrats ont lieu à la fin de la
période de garantie sur présentation d'un procès verbal de
réception dressé par le projet. La retenue de garantie peut
également être payée contre une garantie bancaire
irrévocable fournie à l'agence d'exécution du projet.
Dans le cadre de l'exécution d'un
contrat, des dépassements dus à des hausses de prix ou à
des imprévus physiques peuvent nécessiter l'établissement
d'un avenant au contrat initial.
-Personnes
habilitées à signer les demandes de décaissement
L'Emprunteur est appelé à
désigner les personnes autorisées à signer les demandes de
décaissement et à transmettre à la Banque, leurs
spécimens de signature. Il doit indiquer clairement à cette
occasion, le nombre et la combinaison de signatures devant figurer sur chaque
demande de décaissement. En cas de changement ou de modification de la
liste des signataires, l'Emprunteur est tenu d'en aviser la Banque dans les
meilleurs délais et de lui transmettre les nouvelles signatures.
Les personnes désignées par
l'Emprunteur signent les demandes de décaissement. Le coordonnateur ou
le chef du projet contresignent obligatoirement les différents documents
joints à la demande de décaissement, tels que les états
récapitulatifs de dépenses et les programmes et budgets
d'activités.
-Paiement sur la base d'un état
récapitulatif des dépenses
Les états récapitulatifs des
dépenses effectuées par l'Emprunteur doivent être
accompagnés de documents justifiant les paiements. Il s'agit
essentiellement de factures, avis de débit ou relevés bancaires,
reçus de versement, documents d'expédition tels que :
connaissements, chèques, traites encaissées et lettres de
crédit exécutées.
Cependant, si la Banque estime que l'Emprunteur a satisfait
à certaines conditions, l'Emprunteur peut être autorisé
à soumettre seulement un Etat détaillé de dépenses,
dûment approuvé par l'Emprunteur et l'agence d'exécution.
Durant les négociations, l'Emprunteur et la Banque peuvent convenir du
type de dépenses devant faire l'objet d'un Etat de dépenses. La
lettre de décaissement devra mentionner le type de ces
dépenses.
Pour bénéficier de cette mesure, l'Emprunteur
doit être doté d'un système comptable solide et d'une
capacité de gestion administrative et financière
avérée, des procédures administratives et comptables
fiables et un système de contrôle interne satisfaisant.
L'Emprunteur ou l'agence d'exécution doivent maintenir tous les
documents justificatifs et les rendent disponibles pour examen, aux auditeurs
et au personnel de la Banque pendant leurs missions de
supervision.
-Transmission des
demandes de décaissement
La Banque doit recevoir l'original des demandes de
décaissement, signé par le représentant autorisé de
l'Emprunteur sur le formulaire approprié et comportant toute information
requise par la Banque. Les formulaires de demandes de décaissement sont
disponibles sur demande, auprès de la Banque ou sur son site internet :
www.afdb.org
Pour accélérer le traitement des demandes de
décaissement, les Emprunteurs doivent :
- Transmettre les demandes au Directeur du Département
du Contrôle financier, ou au Représentant résident lorsque
le pays est couvert par un bureau extérieur ;
- Transmettre, lors d'une première demande ou d'une
avance, une copie des marchés/contrats et une copie de la
notification, par laquelle la Banque a donné sa non objection ;
- Vérifier que les demandes de décaissement ont
été dûment signées par les signataires
autorisés ;
- S'assurer que chaque demande de décaissement comporte
une seule monnaie et que la monnaie de règlement est correctement
indiquée ;
- S'assurer que les informations mentionnées sur les
demandes sont cohérentes par rapport à celles figurant sur les
pièces justificatives ;
- Joindre, selon le cas, toutes les pièces
justificatives requises, les relevés de compte et/ou les états
de rapprochement bancaire ;
- Vérifier que les allocations disponibles au niveau
des catégories de dépenses sont suffisantes pour effectuer le
décaissement sollicité ;
- Vérifier que toutes les conditions de premier
décaissement ont été réalisées ;
- S'assurer que les rapports d'audit sont
régulièrement envoyés à la Banque.
-Montants planchers des demandes de
décaissement
La Banque a établi des montants planchers pour
certains types de demandes de décaissement et se réserve le droit
de ne pas accepter des demandes dont le montant est inférieur au montant
minimum.
Prêts/Dons projets : Le
montant minimum d'une demande de décaissement est de 20 000 UC,
mais la Banque accepte les demandes inférieures à ce montant dans
certaines circonstances tels que : les activités de formation, les
prestations de l'assistance technique et d'audit, les marchés payables
en une fois, le paiement du solde d'un contrat, d'une catégorie de
dépenses ou d'un prêt/don, les avances au compte spécial et
enfin au cas où les besoins de l'agence d'exécution n'atteignent
pas, sur la période convenue, le montant de 20 000 UC.
Lignes de crédit aux institutions de
financement de développement : Le montant minimum d'une demande
de décaissement est de 100 000 UC ou tout autre montant convenu lors de
l'évaluation du projet ou de négociation du prêt. Le
plancher de 100 000 UC n'est pas applicable lorsqu'il s'agit du solde de
l'allocation réservée pour un sous-projet financé par la
ligne de crédit ou du solde de la ligne de crédit.
Prêts/dons programmes : Le minimum
d'une demande de décaissement est de 200 000 UC ou tout autre
montant fixé lors de l'évaluation ou pendant les
négociations du prêt à l'exception toutefois, du solde du
prêt qui peut être inférieur à ce minimum.
Garantie de remboursement (Engagement
Spécial) : Un minimum de 200 000 UC est requis
pour toute demande d'émission de garantie de remboursement, Il n'y a pas
de minimum pour les demandes de remboursement au titre des garanties de
remboursement.
- Suspension des décaissements
La Banque peut suspendre les décaissements si
l'Emprunteur a failli aux obligations qui lui incombent et qui sont
stipulées dans l'accord du prêt ou les conditions
générales. La suspension peut être appliquée
à un ou plusieurs prêts ou à des composantes
spécifiques. La suspension des décaissements prend effet à
la date de la décision de suspension. Elle est levée, en
totalité ou en partie, dès la cessation de
l'évènement ayant entraîné la suspension.
Dans le cas d'un défaut de paiement du service de la
dette, la Banque suspend les décaissements sur l'ensemble des
prêts accordés au pays membre ou garantis par lui. La
« Politique du Groupe de la Banque en matière de recouvrement
des prêts » spécifie les différents types de
sanction et les exceptions qui y sont rattachées.
-Annulations
Les conditions générales et les directives sur
l'annulation des prêts de la Banque africaine de développement et
des prêts/dons du Fonds africain de développement décrivent
les conditions et les procédures d'annulation. Avant de procéder
à l'annulation d'un prêt ou d'un don, la Banque s'assure qu'il n'y
a pas de demandes de décaissement en instance ou d'engagement sur les
ressources non décaissées du prêt et que les contrats non
entièrement décaissés sont régulièrement
achevés. La Banque n'annulera pas la partie du prêt couvrant les
engagements spéciaux au titre des lettres de crédit, à
moins que l'Emprunteur et le fournisseur n'en conviennent autrement.
b) Méthodes de Décaissement
La Banque propose à ses clients les quatre
méthodes de décaissement suivantes :
- La méthode de remboursement des
dépenses éligibles, effectuées par l'Emprunteur sur
ses propres ressources ;
- La méthode de garantie de
remboursement où la Banque émet un engagement
irrévocable de rembourser à une banque commerciale, les paiements
faits ou à faire à un fournisseur sur la base d'une lettre de
crédit. Cette méthode est encore appelée
« Engagement spécial » dans les conditions
générales ;
- La méthode du Fonds de roulement ou du Compte
spécial où la Banque met à la disposition de
l'Emprunteur une avance sur le prêt ou le don, versée dans un
compte spécial, à utiliser exclusivement pour les dépenses
éligibles aux ressources du prêt ;
- La méthode du paiement direct par
laquelle la Banque, paie directement le fournisseur de biens, travaux ou
services, sur demande de l'Emprunteur.
Les méthodes de décaissement, convenues pendant
les négociations sont basées sur les caractéristiques du
projet, les catégories de dépenses à financer et les
capacités de l'agence d'exécution à gérer les
ressources du projet. Une combinaison des
méthodes de décaissement et/ou leur révision pendant
l'exécution du projet est possible.
c) Gestion comptable et
communication financière
- Gestion comptable
Les accords de prêt et les protocoles d'accord de don
requièrent de l'Emprunteur de tenir une comptabilité et de
préparer des états financiers des projets financés sur les
ressources de la Banque. La comptabilité et les rapports financiers
doivent fournir les justifications de l'utilisation des fonds
décaissés pour le projet et doivent être
préparés selon les normes internationales et les pratiques
comptables généralement admises.
Les normes et pratiques comptables peuvent différer
d'un pays à l'autre, mais indépendamment du système
adopté, la comptabilité du projet doit respecter les principes
d'une gestion transparente et fournir de manière exhaustive, les
informations suivantes :
- Justification des fonds octroyés au
projet sur le produit du prêt/don et sur les autres ressources
provenant de co-financiers et des fonds de contrepartie
- Présentation des dépenses et
informations relatives aux composantes financées par la
Banque
Evaluation du système comptable
Durant les phases de
préparation/évaluation du projet, la Banque doit s'assurer que
l'Emprunteur ait établi un système comptable approprié et
que la structure de gestion du projet dispose de capacités
adéquates en matière de gestion financière et comptable.
La Banque doit aussi s'assurer de l'existence d'un Manuel de procédures
administrative et comptable et d'un mécanisme de contrôle interne
solide.
Comptabilité du projet
La comptabilité du projet doit être
séparée de celle de toute autre entité et doit permettre
l'établissement des états financiers suivants :
- Etat des Emplois et Ressources des exercices N
et N-1 ;
- Etat comparatif du Budget et des
réalisations pour les exercices N et N-1 ;
- Etat de réconciliation du solde du Compte
spécial ;
- Bilans ou situations patrimoniales pour les
exercices N et N-1.
- Communication
financière
L'Emprunteur est tenu de communiquer de
manière régulière et exhaustive les états
comptables et financiers du projet. Ces informations doivent présenter
de manière détaillée les différentes utilisations
des fonds du prêt. Les états financiers peuvent varier selon la
nature du projet, de l'instrument du prêt utilisé et la
législation comptable du pays. La Banque peut ne pas exiger un format
standard, mais veillera à ce que les rapports soumis à son examen
ou à sa vérification, soient suffisamment renseignés.
Conservation et
classement des documents
L'Emprunteur doit tenir à jour les registres, assurer
la conservation des documents et des justificatifs de dépenses et les
rendre disponibles aux experts de la Banque et aux missions d'audit pour
consultation et vérification, si nécessaire.
Rapports sur les
décaissements
La Banque veillera à mettre à la
disposition des Emprunteurs les rapports sur les décaissements et toutes
autres informations pour les aider à être
régulièrement informés de la situation du prêt. Ces
rapports et informations permettront aux clients de procéder à
la réconciliation des comptes du projet et de faire les corrections
nécessaires.
IIème partie :
L'AUDIT DES PROJETS : CONDITIONS DE PERFORMANCES POUR LA CONTINUITE DES
ACTIVITES
|
Cette deuxième Partie a pour objectif de commenter
l'expérience de la mise en oeuvre des projets, elle comprend :
- Une définition de l'Audit interne et sa mise en
oeuvre par les professionnels de la Banque (chap.1)
- Un commentaire détaillé de la mission d'audit
de conformité (chap.2)
- Un constat des raisons pour lesquelles les projets
n'atteignent pas souvent les espoirs mis en eux, et les tableaux de
recommandations (chap.3)
Chapitre 1: L'Audit interne
au sein de la Banque, le code d'éthique et de Déontologie
Définition
L'IIA8(*)
définit l'Audit interne comme étant « une activité
indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui
apporte conseils pour les améliorer et contribue à créer
de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôles
et de gouvernement d'entreprises et en faisant des propositions pour renforcer
leur efficacité. »
Compte tenu de la confiance placée en l'audit interne
pour donner une assurance objective sur les processus de gouvernement
d'entreprise, le bureau de l'Auditeur Général (OAGL)9(*) est chargé de diriger et
de superviser l'audit interne et la lutte contre la corruption et les
enquêtes sur la fraude. Il est coiffé par l'Auditeur
Général.
La fonction de l'audit interne doit fournir à tous les
niveaux hiérarchiques d'encadrement, des évaluations et des
audits indépendants et objectifs sur les activités
financières, comptables, opérationnelles, administratives et
autres. Notamment, l'identification des moyens envisageables pour renforcer la
responsabilisation, l'efficacité des opérations et
l'économie dans l'utilisation des ressources, tant internes qu'externes.
La fonction de lutte contre la fraude couvre les enquêtes menées
librement sur les actes posés par les employés et les partenaires
au développement qui entrent dans la définition de la fraude et
de la corruption aux termes des directives et de la politique du Groupe de la
Banque en matière de bonne gouvernance.
Le bureau de l'Auditeur général est
composé de 29 fonctionnaires repartis comme suit :
- un Auditeur Général ;
- deux chefs de divisions ;
- neufs auditeurs ;
- cinq enquêteurs ;
- un assistant d'audit
- un consultant ;
- un analyste système ;
- un assistant recherche audit
- un assistant administratif ;
- Trois secrétaires ;
- Un Messenger
Le personnel du bureau de l'Auditeur Général
chargé des audits et enquêtes est soumis aux normes de
qualifications de l'Institut International d'Audit Interne et au code de
déontologie de la profession d'audit interne.
En faisant référence aux Normes
internationales pour la pratique professionnelle de l'audit interne, on
distingue les Normes de Qualifications et les Normes de fonctionnement et les
normes de mises en oeuvre.
I- Les Normes
1. Normes de Qualifications
Les normes ont pour objet :
- de définir les principes de base que la pratique de
l'audit interne doit suivre;
- de fournir un cadre de référence pour la
réalisation et la promotion d'un large éventail
d'activités d'audit interne apportant une valeur
ajoutée ;
- d'établir les critères d'appréciation
du fonctionnement de l'audit interne ;
- de favoriser l'amélioration des processus
organisationnels et des opérations.
Les Normes de Qualification énoncent les
caractéristiques que doivent présenter les organisations et les
personnes accomplissant des activités d'audit interne. Les Normes de
Fonctionnement décrivent la nature des activités d'audit interne
et définissent des critères de qualité permettant
d'évaluer les services fournis. Tandis que les Normes de Qualification
et les Normes de Fonctionnement s appliquent aux travaux d'audit interne en
général, les Normes de Mise en OEuvre s'appliquent à des
types de missions spécifiques.
Alors qu'il existe un seul ensemble de Normes de
qualifications et de Normes de fonctionnement, il peut exister
différents ensemble de Normes de Mises en oeuvre, correspondant chacun
à un grand d'activité d'audit interne. Les normes de mises en
oeuvre concernent les activités d'assurances (indiquées par la
Lettre « A » après le numéro de la Norme, par
exemple 1130. A1) et les activités de conseil (indiquées par la
lettre « C » après le numéro de la norme,
par exemple 1130. C1)
1.1 Normes de qualifications
1000 - Mission, Pouvoirs et
Responsabilité.
La mission, les pouvoirs et les responsabilités de
l'Audit interne doivent être formellement définis dans une charte,
être cohérents avec les normes et dûment approuvés
par le conseil.
1000. A1 - la nature des
missions d'assurance réalisées pour l'organisation doit
être définie dans la charte d'Audit. S'il est prévu
d'effectuer des missions d'assurances à l'extérieur de
l'organisation, leur nature doit également être définie
dans la charte.
1000. C1 -
la nature des missions de conseil doit être définie dans la
Charte d'Audit
2- Normes de fonctionnement
2000 - Gestion de l'audit interne
Le responsable de l'audit interne doit gérer cette
activité de façon à garantir qu'elle apporte une valeur
ajoutée à l'organisation.
2010 - Planification
Le responsable de l'audit interne doit établir une
planification fondée sur les risques afin de définir les
priorités cohérentes avec les objectifs de l'organisation.
2010. A1- le plan de
mission d'audit interne doit s'appuyer sur une évaluation des risques,
réalisée au moins une fois par an et tenir compte du point de vue
de la direction Générale et du conseil.
2010. C1- lorsqu'on lui
propose une mission de conseil, le responsable de l'audit interne, avant de
l'accepter, doit considérer dans quelle mesure elle est susceptible de
créer de la valeur ajoutée, d'améliorer le management des
risques et le fonctionnement de l'organisation. Les missions de conseil qui ont
été acceptées doivent être intégrées
dans le plan d'audit.
Atteintes à l'indépendance et à
l'objectivité
Si l'objectivité ou l'indépendance de
l'auditeur interne sont compromis dans les faits ou même en apparence,
les parties concernées doivent en être informées de
manière précise. La forme de cette communication dépendra
de la nature de l'atteinte à l'indépendance. L'auditeur interne
doit s'abstenir d'auditer des opérations particulières dont il a
été auparavant responsable. L'objectivité d'un auditeur
interne est présumé altérée lorsqu'il
réalise une mission d'assurance pour une activité dont il a eu la
responsabilité au cours de l'année précédente.
Les missions d'assurances concernant des fonctions dont le
responsable de l'audit en charge doivent être supervisées par une
personne ne relevant pas de l'audit interne.
L'auditeur interne peut être amené à
réaliser des missions de conseil liées à des
opérations dont il a été auparavant responsable. Si
l'indépendance ou l'objectivité de l'auditeur interne est
susceptible d'être compromise lors des missions de conseils qui lui sont
proposées, il doit en informer le client donneur d'ordre avant de les
accepter.
2. Le code de déontologie
2.1 Il est attendu de l'auditeur interne, qu'il respecte et
applique les principes fondamentaux suivants du code de
déontologie :
- Intégrité :
l'intégrité est à la base de la confiance et de la
crédibilité accordées à son jugement ;
- Objectivité : l''auditeur
interne montre le plus haut degré d'objectivité professionnelle
en collectant, évaluant et communiquant les informations relatives
à l'activité ou au processus examiné. Il évalue de
manière équitable tous les éléments pertinents et
ne se laisse pas influencer dans son jugement par ses propres
intérêts ou par autrui.
- Confidentialité : l'auditeur
interne respecte la valeur et la propriété des informations qu'il
reçoit c'est-à-dire qu'il ne divulgue ces informations qu'avec
les autorisations requises, à moins qu'une obligation légale ou
professionnelle ne l'y oblige ;
- Compétence : l'auditeur interne
utilise et applique les connaissances, le savoir-faire et l'expérience
requis pour la réalisation des ses travaux.
II- Le Bureau de l'Auditeur Général
L'Auditeur Général relève directement du
Président, son rôle et ses responsabilités consistent
notamment à effectuer l'audit interne et à mener des
enquêtes sur la corruption et la fraude.
1-Responsabilités Opérationnelles
Audit interne :
- Planifie, organise, dirige, et contrôle un programme
vaste et approfondi d'audit interne au sein de la Banque ;
- Veille au respect des normes de compétence
professionnelle les plus élevées, conformément aux normes
de l'Institut des auditeurs internes ;
- Evalue l'économie et l'efficience avec lesquelles les
ressources sont utilisées pour réaliser les objectifs
visés ;
- Examine les opérations de la Banque en vue de
définir leur conformité avec les décisions connexes et
avec les règlements, statuts, politiques, plans et procédures en
vigueur ;
- Donne des conseils et aide les départements clients
à résoudre les problèmes liés aux dispositifs de
contrôle interne ;
- Entreprend toute autre action jugée nécessaire
pour réaliser ses objectifs et s'acquitter de sa mission, dans le
respect des règlements financiers et des normes de l'Institut des
Auditeurs Internes.
1.1 Indépendance
1.1.1 Le Président nomme et met fin aux fonctions de
l'Auditeur Général après consultation du conseil
d'administration. L'Auditeur Général est nommé pour une
période de 5 ans renouvelable une seule fois. Il/elle ne pourra pas
ensuite occuper un poste de membre du personnel régulier au sein de la
Banque. A des intervalles, l'Auditeur Général rencontre le
Président, les membres du comité d'audit et des finances et du
conseil d'administration auxquels il soumet des rapports sur les
activités de la Division de la lutte contre la corruption et la fraude
ainsi que sur leurs besoins de ressources
1.1.2. Le bureau de l'Auditeur Général
fonctionne en toute indépendance par rapport aux activités et aux
opérations objet de ses audits et enquêtes. Aux fins de
préserver son indépendance et son objectivité, l'Auditeur
général n'a ni responsabilité ni pouvoir direct en ce qui
concerne la préparation des dossiers, la conception et la, mise en
oeuvre des changements dans les systèmes, procédures et
mécanismes de contrôle qu'il est normalement appelé
à examiner.
Néanmoins, l'objectivité de l'Auditeur
général n'est nullement mise en cause s'il recommande
l'instauration de normes de contrôle dans l'élaboration des
systèmes et procédures ou s'il évalue les systèmes
et procédures existants ou prévus et fait des recommandations
visant leur modification et leur amélioration.
1.2. Pouvoirs
1.2.1. Le président délègue à
l'Auditeur général le pouvoir d'acquérir directement des
services en fonction de l'urgence, de la confidentialité et pour les
besoins d'une conclusion rapide des investigations et des audits.
1.2.2. Pour toutes les questions relatives aux conclusions et
recommandations des enquêtes sur la fraude, l'Auditeur
général a le pouvoir de recommander l'imposition ou la
levée de sanctions contre le personnel et les tiers convaincus de fraude
ou de corruption.
1.2.3. L'Auditeur général et les membres de son
personnel ont un accès illimité à l'ensemble des archives,
documents et biens de la Banque, ainsi qu'aux personnes concernées par
la question faisant l'objet d'un examen ou d'une enquête ; à
ce titre, il veille à préserver la confidentialité des
informations obtenues. Pour renforcer l'efficacité globale de l'audit
interne et des enquêtes sur les fraudes, la pleine coopération de
la Direction et du personnel est essentielle, notamment, à travers
l'examen et la mise en oeuvre rapides des recommandations.
1.2.4. L'Auditeur général a libre et total
accès au comité d'audit et de finances et rend comptes
régulièrement au comité d'audit et de finances et au
conseil sur les activités des divisions de l'audit interne et de lutte
contre la corruption et la fraude général. Il a libre et total
accès au comité d'audit et de finances et rend comptes
régulièrement au comité d'audit et de finances et au
conseil sur les activités des divisions de l'audit interne et de lutte
contre la corruption et la fraude.
2. Division de l'Audit interne
Investie des pouvoirs que lui délègue l'Auditeur
général et conformément au règlement financier de
la Banque, la Division de l'Audit interne fourni des services d'assurances et
de consultation indépendants et objectifs, en vue d'apporter une valeur
ajoutée et une amélioration aux opérations de la
Banque.
Les missions et les responsabilités de la division de
l'audit internes sont résumés dans les Termes de
Références (Annexes 1)
L'audit interne au sein de la Banque est divisé en cinq
complexes suivants les opérations. Nous avons :
- L'Audit des projets
L'Audit Interne adopte une approche axée sur le pays
dans ses audits des activités opérationnelles de la Banque. Cette
approche vise à se faire une opinion globale quant à
l'adéquation des systèmes de contrôle concernant les
projets financés par la Banque, institués par cette
dernière, l'emprunteur, les organes d'exécution et les cellules
d'exécution des projets, ainsi que par la vérification des
projets sur le terrain ;
- Audits dans les Complexes des Finances, de la
Présidence et des Services Institutionnels
L'objectif primordial de l'Audit Interne est de concentrer ses
efforts sur les activités à risques élevés et
moyens, qui se situent dans les complexes des Finances, de la Présidence
et des Services institutionnels ;
- Audits contractuels des dons
Le Groupe de la Banque promeut et coordonne les relations de
coopération et les partenariats stratégiques avec les organismes
d'assistance bilatéraux, les institutions multilatérales de
développement, les Organisations et Institutions Africaines, Fonds
Fiduciaires, Partenariats, Fondations et autres Organismes de
Développement. Ces activités aboutissent souvent à divers
accords qui peuvent exiger que leurs états financiers annuels soient
vérifiés par l'Audit Interne ;
- l'Audit des Bureaux
Extérieurs
L'orientation stratégique de la Banque consistant
à accroître sa présence sur le terrain par l'ouverture de
bureaux extérieurs augmente certains risques sur lesquels l'Audit
Interne doit donner l'assurance quant à leur atténuation. En
outre, la délégation de pouvoirs accrus à ces bureaux
nécessitera que les mécanismes de contrôle y
afférents soient fréquemment vérifiés et
rapportés par l'Audit Interne.
i) Audits spéciaux
En cours d'année, des événements peuvent
se produire qui nécessitent la réalisation d'audits
spéciaux. Ces audits sont normalement ordonnés par le
Président.
Le complexe qui nous intéresse dans ce cas
d'espèce est celui de l'audit des projets, et à cet effet, la
gestion des projets doit se conformer aux conditions générales
applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie exigent que
les comptes du projet soient audités chaque année en
conformité avec les normes généralement admises en la
matière. L'auditeur est appelé à mener entre autres, une
évaluation exhaustive des documents pertinents, à revoir le
mécanisme de contrôle interne en vue d'identifier les
insuffisances et les faiblesses qui pourraient affecter l'efficacité de
la gestion du projet et à formuler une opinion sur la qualité des
états financiers.
L'Emprunteur doit faire auditer les comptes du
projet ou programme par des auditeurs qualifiés et indépendants,
qui répondent aux critères exigés par la Banque. Dans
certains pays, quand l'audit est confié au Bureau de l'Auditeur
Général sous la tutelle de l'Etat, la Banque peut approuver la
désignation de ce bureau à condition que cela soit convenu
pendant les étapes d'évaluation du projet et de
négociation du prêt. Les rapports d'audit doivent être
soumis à la Banque dans un délai maximum de six mois après
la clôture de l'exercice financier auquel ils se rapportent.
Ainsi, voici ce qui est demandé en termes de
références pour ce qui est de l'objectif, de l'étendue,
des états financiers, des relevés de dépenses, de la
gestion des comptes spéciaux, de l'opinion de l'auditeur et la lettre de
recommandation.
Termes de Références pour l'auditeur des
états financiers des projets (annexes2)
Chapitre 2 :
Mission d'audit de conformité des Projets aux règles et
procédures de la Banque
I- Définition et but de l'Audit de
conformité
Un Audit de conformité est une démarche par
laquelle, un Auditeur sur la base d'un référentiel vérifie
le respect des exigences qui s'appliquent au système ou au processus
audité.
Un référentiel se définira donc comme un
ensemble de prescription (Normes, Directives, Procédures) s'imposant
à une organisation ou retenue par elle et auxquelles un auditeur va se
reporter pour comparer ce qu'il va constater à ce qui devrait
être. Les références de l'audit doivent être
exprimées en termes d'exigences qualitatives et quantitatives à
respecter permettant de constituer des points de comparaison et d'orienter
l'action d'une manière efficace.
Pour atteindre ce but, la démarche que nous avons
utilisée est d'associer un questionnement dont les réponses
peuvent être obtenues soient par des entretiens individuels (avec les
chefs de projets de la Banque), ou/et par des observations et par une
étude de la documentation existante (rapport d'évaluation,
rapport d'achèvement de projets, Aide mémoire etc.)
La clé du succès de notre démarche est
basée sur l'absence de tout à priori, la preuve de toute
non-conformité, notre indépendance qui est une garantie
d'objectivité et la coopération.
Schématiquement nous pouvons présenter la
démarche de notre audit de conformité comme suit :
Schéma 2 : Démarche d'audit de
conformité aux Règles et Procédures de la Banque
Observations / Réalités
Référentiel (Normes, Procédures, Directives
etc.)
Ecarts
Causes
Recommandations
Conséquences
La lecture de ce schéma nous a permis d'identifier deux
catégories de risques à savoir :
- Le risque de non respect des Règles et
Procédures.
- Le risque de non compréhension des Règles et
Procédures.
Nous allons voir à travers les cas pratiques dans
quelle mesure, les agences d'exécutions (Emprunteurs) ont
mis en oeuvre les Directives de la Banque.
1. Démarches
Les projets financés par la Banque au profit des
populations et coordonnés sur le terrain par le Gouvernement, lui
donnent un droit de regard sur l'état d'avancement et l'état de
la situation financière des projets afin de veiller à ce que
d'une part les objectifs sociaux, économiques et financiers du projet
sont toujours respectés et d'autres part, que les fonds destinés
aux projets servent à ceux pourquoi ils ont été
accordés afin d'éviter en quelques sorte le risque
fiduciaire ; les fonds doivent être gérés dans la
transparence la plus absolue.
C'est la raison pour laquelle, les projets financés par
la Banque sont audités par les cabinets d'audit externes dans le but de
garantir une opinion externe et avisée sur la gestion des fonds
alloués aux projets.
- Les Emprunteurs (Gouvernements/Etats) ayant, la
responsabilité de la tenue et la reddition des comptes à travers
les cellules de gestion de projet, transmettent à la fin de chaque
exercice financier les Etats financiers et les pièces comptables
relatives à la gestion du projet au cabinet d'audit externe en charge de
l'audit dudit projet.
- Le cabinet d'audit après réception, applique
les diligences nécessaires afin de se prononcer quant à la
sincérité des comptes du projet, puis délivre un rapport
d'audit à la cellule de gestion des projets.
- La cellule de gestion de projet transmet le rapport à
la Banque pour avis.
- C'est à ce niveau que nous intervenons afin de nous
assurer que les Termes de référence de l'auditeur et de
l'audité on été bien respectés.
Par ailleurs, les états financiers
présentés à la Banque par les agences autonomes et semi
autonomes doivent normalement comporter les éléments relatifs aux
termes de références.
3- Termes de Références10(*) pour l'emprunteur
(l'audité) dans la reddition des comptes du projet
Les Emprunteurs sont tenus de mettre en oeuvre toutes les
diligences nécessaires pour produire des états financiers
exemptés d'anomalies, elle utilise pour référentiel les
principales comptables généralement admis sur le plan
professionnel et les règles généralement
acceptées
Notre mission au Bureau extérieur de la Banque au
Burkina Faso consistait en la revue et l'analyse préliminaire des
rapports d'audits financiers certifiés par les cabinets d'audit
externes. Ainsi d'une part nous veillions à ce que les termes de
références(TDR) exigés par la Banque soient
respectés par les cabinets d'audit externe, et mettre en évidence
les points forts et les défaillances soulevés dans la lettre de
contrôle interne, dans le rapport d'audit et dans les recommandations
pour un bon suivi du projet et d'autres part suivant une démarche,
essayer de faire un diagnostic interne.
3- Termes de références relatifs à
l'analyse et revues préliminaires des rapports d'audits
Mes termes de références concernant cette
mission de revue et d'analyse préliminaire se décline comme suit
dans le tableau ci-dessous.
3.1. Exemple de programme de travail dans le cadre d'une
mission de revue et d'analyse préliminaires des rapports d'audit
financier des projets
programme
|
Date
|
Revue par
|
Vérifier que les rapports d'audit sont établis
conformément aux directives et procédures de la Banque
|
|
|
Tenir une réunion avec les responsables des
départements en charge des projets pour les informer sur
l'étendue de la mission d'audit à venir et les projets
sélectionnés.
|
|
|
Examiner les rapports d'audit, les rapports de supervisions et
les rapports à mi parcours et relever pour les projets
sélectionnés les faiblesses et les manquements quant aux
directives et procédures de la Banque.
|
|
|
Discuter des anomalies s'ils existent avec les Task
Manager11(*)afin d'en
tirer une explication.
|
|
|
Réunion bipartite avec le/la responsable de la cellule
d'exécution du projet essentiellement lorsque les
anomalies présents dans le rapport d'audit sont suffisamment importantes
pour remettre en cause la régularité, la sincérité
des informations présentes dans le rapport d'audit.
|
|
|
Rédaction d'un Memo interne à l'attention de la
Représentante Résidente et du Task Manager.
|
|
|
Signature du Memo après observation et correction par
le task manager et transmission à la division concernée au
siège pour Avis de non objection12(*)
|
|
|
4- Choix de la nature du portefeuille projet
L'Agriculture génère 35% du PIB et 15% des
recettes d'exportations dans les Pays de la CEDEAO et implique directement au
moins deux tiers de la population13(*). Le Burkina Faso, le Niger et le Ghana, comme
d'autres pays de la région ont donc fait du secteur agricole et
alimentaire, et plus largement du développement rural, un secteur
stratégique de croissance économique, permettant de
réduire durablement la pauvreté et d'atteindre la
sécurité alimentaire.
C'est dans ce même ordre d'idée que la Banque
dans sa politique de financement des projets accorde un grand
intérêt aux projets à forte valeur ajoutée
susceptible de donner une impulsion dynamique et une croissance durable et
soutenue des économies visant à réduire la
pauvreté, en améliorant l'accès à des services de
santé de meilleures qualités.
Voici en quelques exemples démonstratifs de memo
internes, la pratique des missions qui nous étaient assignées et
qui m'ont permis d'étayer et de mettre en exergue les différentes
anomalies pour lesquelles les règles et procédures de la Banque
ne sont pas respectées.
5- Cas pratiques de vérifications de
conformités aux règles et Procédures
On entend par Memo interne, une note à l'intention de
la représentante Résidente portant sur :
- Les Observations faites quant à la qualité des
rapports d'audit des projets ;
- Le respect des « termes de
références » par l'auditeur
- Le respect des termes de références par
l'audité ;
- et une note succincte sur les points forts relevés
par l'auditeur (lettre de contrôle interne et Audit des comptes).
Exemple pratique
1 :
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
BUREAU NATIONAL DU BURKINA FASO (BFFO)
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b2.png)
INTER-OFFICE MEMORANDUM
Réf. : BFFO/ADD/000/im/2009/00/0000
Ouagadougou, le
A : Mr/Mme.
Représentante Résidente, BFFO
De : Mr.
Agroéconomiste, BFFO
Didier D. YOMI,
Stagiaire, Auditeur interne, BFFO
Objet : BURKINA-FASO -Nom du projet. AP N°
xxxxxx
Transmission du rapport d'audit de l'exercice du 00/00/00
au 31/12/0000
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b3.png)
La direction Générale de la coopération
nous a fait parvenir le rapport d'audit des comptes allant du 00 Juillet 0000
au 31/12/0000 du projet cité en objet par lettre
n° 00000/MEF/SG/DG.COPP/DCM/MON le 00 juillet 0000. Après
examen, nous relevons les insuffisances suivantes :
La lettre de contrôle interne
Procédure de gestion de la
trésorerie :
- absence de contrôles inopinés des
opérations de caisse ;
- incompatibilité des fonctions entre la tenue de
caisse et la tenue comptable ;
- absence de bon de sortie et d'entrée des
opérations de caisse ;
- absence de périodicité définie pour les
arrêtés de caisse ;
- absence d'autocontrôle des opérations de
caisse ;
- absence de procédures définies pour la
fixation de seuil en deçà duquel l'approvisionnement doit
être déclenché.
Procédure de gestion
comptable :
- la comptabilité a été tenue dans un
contexte de démarrage du projet, l'unité
bénéficiant de l'assistance d'un cabinet d'expertise comptable
n'a pas tenu la comptabilité du projet au jour le jour. Il en
découle des risques d'erreurs et de non exhaustivité des
opérations comptables.
Procédure de gestion
budgétaire :
- absence d'un planning d'adoption budgétaire ;
- retard observé dans l'élaboration du
budget ;
- absence d'une nomenclature budgétaire
détaillée avec une définition du contenu des lignes
budgétaires pouvant entrainer des jugements et difficultés
d'imputations budgétaires ;
- absence d'un suivi budgétaire au cours de la
période de référence.
Gestion des immobilisations :
- absence d'un inventaire du patrimoine du projet ;
- absence d'un système de codification des
biens ;
- non exploitation du module de gestion des immobilisations
donné par le logiciel XXXX ;
- les biens rétrocédés au projet ne font
pas l'objet d'un suivi extracomptable avec pour risques, la perte de
maîtrise du fichier informatique des immobilisations et risque de
soustraction ;
Procédures de gestion de carburant et du parc
automobile :
- les supports de gestion utilisés par la coordination
pour la gestion du carburant ne sont pas suffisamment
étoffés ;
- les dotations accordées aux différents
partenaires ne font pas l'objet d'un suivi rigoureux, il conviendrait
d'harmoniser les procédures en matière d'utilisation du carburant
et de mettre des outils fiables pour une gestion sécurisée du
carburant ;
- appréciation arbitraire de la consommation des
véhicules.
Procédures de gestion du système
d'information :
- absence de procédure formalisée en
matière de gestion des sauvegardes des données ;
- absence de sauvegarde hors site de données ;
- les habilitations ne sont pas fonctionnelles au niveau du
système d'information XXXX avec pour risques, la perte et
l'altération des données.
Procédures de passation des marchés au
niveau des bénéficiaires :
- absence d'un comité interne de passation des
commandes ;
- absence d'un comité interne de réception des
biens ;
- absence d'un comité pour validation de services de
consultant ;
- absence d'une exploitation du logiciel XXXXX ;
- absence d'un tableau de bord pour le suivi des
échéances des contrats, le risque étant
l'inéligibilité des contrats.
2- Le rapport d'audit
Dépenses non
éligibles (FCFA xxxxxx) :
Les dépenses totales des décaissements qui n'ont
pu être admis dans les lignes budgétaires se détaillent
comme suit :
- Travaux de réparation de groupe
électrogène n'ayant pas fait
l'objet d'une inscription budgétaire
préalable : xxxxxxx FCFA ;
- Frais de location de véhicules :
xxxxxxx FCFA ;
- Sorties de tickets de véhicules insuffisamment
justifiées : xxxxxxx FCFA ;
- Frais de réparation de véhicules :
xxxxxxx FCFA ;
- Frais de locations de deux ordinateurs et d'une
imprimante : xxxxxxx FCFA ;
- Acquisitions encre, antivirus, support de stockage sans
une
demande de cotation de prix :
xxxxxxx FCFA ;
- Décaissements effectués au titre des
fournisseurs de bureau
sans demande de cotation auprès des fournisseurs :
xxxxxxx FCFA ;
- Rémunération d'un comité
ministériel sans base légale : xxxxxxx
FCFA ;
- Indemnités versées aux membres de la
commission
D'attribution des marchés (par sondages) :
xxxxxxx FCFA ;
- Indemnités versées à tord aux non
membres comité de pilotage : xxxxxxx FCFA ;
- Rémunérations versées aux membres de la
commission des
Marchés et à certains agents du projet :
xxxxxxx FCFA ;
- Recrutement personnel d'appui dans la localité de
Bilanga qui a
nécessité des paiements de perdiems de 5jours
aux membres
de la commission de recrutement :
xxxxxxx FCFA ;
- Indemnités versées au non membres de
comité de pilotage : xxxxxxx FCFA.
___________________
Total :
xxxxxxxxxxxxxxxxx FCFA
Incertitudes (FCFA xxxxxxxx) :
Les incertitudes relevées au cours de
la mission se détaillent comme suit :
-Les indemnités versées au personnel au titre de
la composante
« gestion du projet », indemnités
faisant partie intégrante des
contrats de travail et doivent être traitées
comme des éléments
de salaires :
xxxxxxxx FCFA ;
-Les indemnités versées au consultant au titre
de la composante
« Infrastructure rurale »,
indemnités faisant partie intégrante des
éléments de salaires et doivent être
traités comme telles : xxxxxxx FCFA ;
-Indemnités versées aux consultants au titre de
la composante
« Renforcement des capacités »,
indemnités faisant partie intégrante
des éléments de salaires et doivent être
traitées comme telles : xxxxxxx FCFA.
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
Au terme de notre examen préliminaire du rapport
d'audit, il ressort que, à l'exception des observations citées
plus haut, l'audit des comptes couvrant la période du 00 juillet 0000 au
31 /12/0000 du projet ne comporte pas d'anomalies graves susceptibles de
remettre intégralement en cause sa sincérité et sa
régularité.
Nous recommandons de ce fait, la transmission du rapport
à la division pour avis.
Exemple pratique 2 :
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
BUREAU NATIONAL DU BURKINA FASO (BFFO)
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b4.png)
INTER-OFFICE MEMORANDUM
Réf. : BFFO/ADD/BOZ/im/0000/00/0000
Ouagadougou, le
A : Mr/Mme
Représentante Résidente, BFFO
De : Mr/Mme
Agroéconomiste, BFFO
Didier D. YOMI
Stagiaire Auditeur interne, BFFO
Objet :BURKINA-FASO :Projet**************.AP
N°xxxxxxxxxx
Transmission du Rapport d'audit 2008.
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b5.png)
La Direction Générale de la Coopération
nous a fait parvenir par la lettre n°0000/0000/MEF/SG/DG-COOP/DCM/SK du 00
juin 0000, le rapport d'audit des comptes de l'exercice 2008 du projet
cité en objet.
Après examen nous formulons les observations
suivantes :
1. Lettre de contrôle interne
Elle a porté sur l'état de mise en oeuvre des
recommandations des audits précédents et la formulation de
nouvelles recommandations relatives aux faiblesses constatées dans le
dispositif du contrôle interne.
· L'état de mise en oeuvre des
recommandations des audits antérieurs à 2007 est
décliné ainsi qu'il suit :
- la mise en place d'un manuel de procédures de
gestion : recommandation appliquée au 15/06/2009 ;
- la normalisation des contrats de travail par la direction du
Projet par rapport aux textes en vigueur au Burkina : recommandations
appliquées au 15/06/2009 ;
- la mise en place d'une tenue régulière des
dossiers comptables sur une base individuelle : recommandation en cours
d'exécution ;
- la réfection des locaux administratifs du
projet : recommandation en cours d'exécution.
· L'état de mise en oeuvre des
recommandations de l'audit 2007 est le suivant :
- la mention « Bon à payer » du
service financier sur les factures : recommandation non encore mise en
oeuvre à cette date ;
- la prise en compte des acquisitions d'immobilisation pour la
petite irrigation villageoise dans les registres des immobilisations et que
l'inventaire physique des immobilisations soit réalisée en fin
d'exercice : recommandation exécutée ;
- les fiches d'évaluation du personnel doivent
être jointes au dossier de chaque agent : l'évaluation du
personnel n'a pas été effectuée au cours de l'exercice
2008 ;
- il est recommandé une fixation des plafonds
d'approvisionnement de caisse ainsi que le plafond de dépenses par
caisse : recommandation non appliquée (le dépassement du
plafond d'approvisionnement de caisse est expliqué par
l'impossibilité d'ouverture de comptes bancaires par certains
partenaires).
· Les recommandations au titre de l'audit 2008
sont les suivantes :
Les demandes de paiements directes (DPD) doivent faire l'objet
d'un traitement comptable approprié dès leur émission.
(Des dispositions sont prises pour le traitement comptable des DRF et DPD
dès leur émission).
2 Rapport d'audit 2008 du projet
Les points ayant fait l'objet d'attention des auditeurs
sont les réserves émises de l'audit de l'exercice 2007 qui
n'ont pas été levées au cours de l'exercice 2008.
Ses réserves sont constituées essentiellement de
trois (3) points :
- cinq (5) chèques d'un montant de FCFA xxxx sont
encore en circulation au moment de la mission d'audit (juin 2008);
- le rapprochement des soldes des comptes banque selon le
rapport d'audit de l'exercice 2006 établi par le projet, fait ressortir
un écart de FCFA xxxxxx au niveau du solde du compte Banque ; cet
écart a été comptabilisé en
« écart de réévaluation compte
Banque ».
Il faut rappeler que ce compte est réservé aux
opérations des bénéficiaires.
A la date d'ouverture, le solde du compte Banque est selon le
rapport d'audit de l'exercice 2006 de FCFA xxxx tandis que le solde
rapproché de la comptabilité est de FCFA xxxxx ;
- le chèque N°00000 (virement DATASYS) d'un
montant de FCFA xxxx des 05/10/0000 demeures en circulation au moment de nos
contrôles (juin 2009) ;
- l'existence de dépenses non éligibles
provenant des reliquats de fonds reçus par l'INERA/Station agricole de
Banfora dans le cadre de l'exécution du protocole d'accord. Ces
dépenses d'un montant de FCFA xxxxxx restent encore à
justifier.
Conclusion/Recommandation :
A l'exception des observations ci-dessus mentionnées,
l'audit des comptes de l'exercice 2008 donne une image fidèle des
états financiers et ne révèle pas
d'irrégularités suffisamment substantielles de nature à
remettre en cause la fiabilité des écritures comptables. Nous
recommandons la transmission des documents reçus à la division
sectorielle pour avis de non objection.
Exemple pratique 3 :
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
BUREAU NATIONAL DU BURKINA FASO BFFO)
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b6.png)
INTER-OFFICE MEMORANDUM
BFFO/ADD/XX/im/2009/00/0000
Ouagadougou le
A : Mr/Mme
Représentante Résidente, BFFO
De : Mr/Mme
Agroéconomiste, BFFO
Didier D. YOMI
Stagiaire, Auditeur interne, BFFO
Objet : BURKINA
FASO :Projet************************AP/ 2100150000025
La direction Générale à la
coopération nous a fait parvenir par lettre
0000/MEF/SG/DG.COOP/DCM/MON du 30 juin 2009, le rapport d'audit des comptes de
l'exercice 2008 du projet cité en objet.
Après examen nous relevons ce qui suit :
I- la lettre sur les procédures administratives et
de contrôle interne
La lettre de contrôle a essentiellement porté sur
les recommandations en vue d'une amélioration des procédures
administratives et comptables et du contrôle interne.
Les diligences mises en oeuvre ont couvert les principaux
aspects qui suivent : procédures d'acquisition des biens et
services, comptabilité financière et budgétaire, gestion
des Biens durables, gestion de mobilisation des fonds.
Toutefois, cette revue ne saurait être assimilée
à une étude approfondie de l'organisation et n'a donc pas
nécessairement mis à jour toutes les faiblesses
éventuelles du système actuel.
I.1- suivi des recommandations précédemment
formulées
· Recommandations mises en oeuvre ou devenues sans
objet
- Provision pour indemnité de fin de
contrat ; le projet a procédé au paiement des
indemnités de fin de carrière courant décembre 2008 :
recommandation mise en oeuvre.
- Justification de certaines dépenses ; la
prise en charge de certains participants aux activités du projet est
dorénavant justifiée par des états de paiement :
recommandation mise en oeuvre.
· Recommandation non encore mises en oeuvre
- Absence d'un système d'évaluation des
agents ; les dossiers du personnel ne comporte pas un système
d'évaluation pour permettre l'avancement des agents conformément
à l'article 36 du décret n° 98-242/PRES/PM/MEF : la
coordination du projet affirme que la recommandation est en cours de mise en
oeuvre avec l'assistance technique de la Direction des Ressources Humaines du
ministère.
- Nécessité de tenir des fiches de
détermination du coût de réalisation des travaux et
aménagements ; les travaux et aménagement figurent en
comptabilité comme immobilisations, mais l'établissement
périodique du tableau de coût d'investissement afin de permettre
la vérification de la vraisemblance du coût des
réalisations n'est pas effectif : la coordination du projet pense
qu'avec la fin du projet en décembre 2009, des dispositions seront
prises afin de mettre en place les fiches de détermination du cout de
réalisation des travaux et aménagements.
- Insuffisance dans le suivi des comptes
fournisseurs ; les fournisseurs sont répertoriés sur une
balance analytique avec toutefois un numéro de comptes fournisseurs
divers, les soldes en fin d'exercice n'ont pas fait l'objet d'analyse
permettant de justifier leurs montants de ce fait il est important que le
projet procède à un suivi rigoureux des comptes fournisseurs en
respectant le principe de séparation des exercices : la
coordination du projet affirme qu'avec la fin du projet en Décembre
2009, des demandes de confirmation de soldes sont progressivement
adressées aux fournisseurs dans le but d'obtenir leur situation
financière et d'assainir les comptes, plusieurs demandes ont
déjà été envoyées à cet effet.
- Retard dans la libération de la seconde partie de
la CPN ; la non mise en place par le gouvernement des fonds
prévus en temps opportun à la disposition du PDRDP-B/K.
- Insuffisance en comptabilité des opérations
du projet ; le paramétrage du logiciel de comptabilité
ne prend pas en compte les données antérieures à
2005(2004, 2003, 2002) initialement comptabilisées sur l'ancien logiciel
en comptabilité analytique, aussi la pratique comptable quotidienne ne
distingue pas l'engagement et la liquidation des charges : d'après
la coordination du projet, la recommandation est en cours de mise en oeuvre un
dossier d'acquisition des services de consultant pour l'assistance du projet
en comptabilité informatisé sous environnement TOMPRO a
été soumis à la Banque le 02 juin 2008 qui l'a
approuvée par fax le BCFO/ADD/BOZ/2008/07/0721 du 18 juillet 2008.
- Insuffisance en gestion de stocks ; certaines
fiches de stocks ne sont pas mises à jour avec existence d'importants
écarts se dégageant entre stocks théoriques et stock
physiques d'après nos tests, aussi les sorties de stocks ne sont pas
matérialisées par des bons attestant de l'autorisation des
supérieurs hiérarchiques : la coordination du projet affirme
mettre en place des dispositions pour mettre à jour l'état de
ventilation du matériel puis leur report sur les fiches de stock.
- Insuffisances en gestion de la
trésorerie ; le niveau de la caisse est maintenu à
500 000 qui est souvent supérieur au plafond
préconisé par le manuel de procédures (300 000), un
inventaire inopiné de caisse a été effectué mais la
mise à disposition du PV y relatif non obtenu. Les états de
rapprochement bancaires à partir des soldes extra comptable et non
à partir des soldes comptables, aussi des opérations en suspens
de plus de trois(03) mois figurent au niveau des comptes Banques et
Trésor : la coordination du projet assure avoir adressé des
correspondances aux fournisseurs en septembre mais certaines réponses ne
sont toujours pas parvenues au projet.
- Insuffisances dans la formation du personnel
comptable ; le comptable en poste ne bénéficie pas de
formation sur le logiciel utilisé par le projet : la coordination
du projet assure avoir pris en compte cette nécessité dans la
procédure d'acquisition d'une assistance du projet en
comptabilité informatisé sous environnement XXX soumis à
la Banque le 02 juin 2008 qui l'a approuvé par fax le 08 mai 2009.
Insuffisances aux titres de l'exercice 2008
· Dans les acquisitions des Biens et services
- Les achats de matériaux pour l'aménagement des
PIV (Périmètre irrigués villageoises) autour du barrage de
kalzi d'une valeur de 17 700 337 FCFA ont été
directement effectués par la direction régionale de l'agriculture
de l'hydraulique et des ressources halieutiques du centre contrairement aux
dispositions du protocole d'accord qui prévoit que les acquisitions
soient effectuées par le projet.
- Certains marchés avaient fait l'objet de
fractionnement : acquisition des matériaux d'aménagement des
périmètres irrigués autour du barrage de kalzi, faisant
l'objet de plusieurs bons de commande.la direction régionale de
l'agriculture vingt (20) bons de commandes avec neuf (9) fournisseurs.
- Certains Bons ont été signés le
même jour avec le même fournisseur
- Le marché de fournitures de six (6) scènes
d'image spot spectrales, initialement adjugé pour un montant de 13500
Euros a été finalement exécuté pour 16 200
Euros sans que l'avis de non objection de la BAD ne soit requis pour cette
modification de montant.
· Dans la retenue à la source non
effectuée sur les achats ; le projet n'applique pas de retenue
à la source sur les factures de ses prestataires (le projet est soumis
à des risques fiscaux)
· Dans la gestion de la Paie ; les
éléments de salaires tels que déterminés par le
registres de paie et constatés en comptabilité n'étaient
pas fidèlement transcrite lors des paiements, des écarts se
dégagent entre les montants figurant en comptabilité et les
règlements effectués la conséquence étant que le
compte 42 « Rémunérations dues », 43
« Organismes sociaux », 44 « Etat et
collectivités publiques » se retrouvent avec des soldes non
justifiés.
· Dans la gestion des immobilisations ; le
projet n'a pas procédé à l'inventaire physique exhaustif
des immobilisations et réalisations au 31/12/2008, soutenu par un
procès verbal, aussi le rapprochement fichier des immobilisations
(2 296 741 695) et le solde de la balance générale
, sans les charges immobilisées (7 057 632 391)
dégage un écart de 4 760 897 696 FCFA,
s'expliquant essentiellement par la non prise en compte dans le fichier des
immobilisations des terrains agricoles et forestiers, de l'ensemble des travaux
de mise en valeur des terrains, ainsi cet état de fait ne permet pas au
projet de disposer d'une situation fiable des immobilisations pouvant servir de
base pour la réalisation des inventaires et ne donne pas l'assurance que
la valeur des immobilisations figurant est réelle et bien
évaluée.
I.2 Recommandations au titre de l'exercice 2008
- Les relations avec les structures
décentralisées doivent respecter les dispositions des protocoles
d'accord signés à cet effet ;
- L'exécution des marchés doit être
effectué dans l'esprit des procédures de passation des
marchés en vigueur ;
- Les dettes doivent être constatées au cours de
l'exercice de leur naissance ;
- Les échanges doivent être effectués avec
les différents acteurs, afin de comprendre la nécessité et
l'opportunité de telle retenues ;
- Le projet doit faire en sorte que les données du
registre de Paie telles que comptabilisées soient identiques à
celles figurant sur les ordres de virements des salaires ;
- L'inventaire doit être effectué à la
clôture de l'exercice incluant les réalisations du projet qui
pourront être évaluées sur la base des coûts induits
pour leur réalisation ;
- Les données comptables doivent être conformes
aux données inventoriées.
II- Le rapport d'audit d'états financiers du
projet
Il porte essentiellement sur :
le suivi des réserves des exercices
précédents : l'audit des comptes au 31/12/2006 avait
relevé que le solde des comptes fournisseurs incluait un montant de
18 555 867 FCFA de dettes inexistantes (déjà
payées) devant faire l'objet de retraitement comptable pour constater la
diminution des dites dettes.
Apres examen, il s'avère que ce montant n'a
été retraité qu'à hauteur de 8 221 882
FCFA.
Stock : le matériel d'élevage d'une
valeur de 11 175 890 (sensé être sorti de stock avant
2008) figure toujours en comptabilité, entrainant la
surévaluation de celui-ci du même montant. Les bons de sorties y
afférentes n'ont pas été mis à notre
disposition.
Impôt sur salaire : le rapprochement entre
les dettes d'impôts reconstituées par nos soins
(14 362 123) avec le solde du compte « 447200 »
(14 919 893) dégage un écart de 557 770 FCFA
auquel nous n'avons pas obtenu d'explication.
Charges du personnel : le projet a
procédé au paiement des indemnités de fin de contrat de
l'ensemble du personnel courant 2008 pour un montant de 17 270 036
FCFA. Le projet a par ailleurs procédé au rachat des droits aux
congés payés dont bénéficiait le personnel depuis
son démarrage (en 2002), pour un montant de 19 854 008 FCFA.
L'évaluation de ce montant a été effectuée sur la
base du salaire de 2008, alors que des augmentations de salaires ont
été plusieurs fois enregistrées depuis le début du
projet, aussi l'impôt sur les salaires n'a pas encore été
payé sur ces congés payés.
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
Au regard des observations ci-dessus mentionnées, nous
n'avons pas noté des irrégularités suffisamment
substantielles de nature à remettre en cause la fiabilité des
états financiers. Nous recommandons la transmission du rapport d'audit
à la Division pour avis.
Exemple pratique 4
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
BUREAU NATIONAL DU BURKINA FASO
(BFFO)
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b7.png)
INTER-OFFICE MEMORANDUM
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b8.png)
Réf.
BFFO/ADD//im/2009/07/0673
Ouagadougou, le
A : Mr/Mme
Représentante Résidente, BFFO
S/C : Mr/Mme
Spécialiste en Développement Social, BFFO
De : Didier D. YOMI
Stagiaire, Auditeur interne, BFFO
Objet : BURKINA FASO: PROJET
*************************************** DON N° 000000000000; SAP
N°00000 .
Transmission du rapport d'audit 2008 révisé.
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b9.png)
Nous avons reçu, le 17 août 2009, le rapport
d'audit des comptes de l'exercice 2008 du projet cité en objet et
révisé suite aux observations de la Banque en date du 29 juillet
2009 transmis par la lettre n° 2009/0000/MEF/SG/DG-COOP/DCM/ du 13
août 2009 de la Direction Générale de la
Coopération.
Après examen nous relevons les justifications
suivantes concernant la correction des anomalies constatées au
précédent rapport d'audit en objet :
1. Concernant les anomalies comptables :
· Non permanence des méthodes
comptables : le non respect de ce principe
comptable est dû au fait que, le projet pour ses états financiers
antérieurs se contentait d'une comptabilité de trésorerie
tenue à partir du tableur Excel. Il avait été
recommandé au projet l'acquisition d'un logiciel de gestion de projet,
ce qui fut donc fait.
· Prélèvement direct de la TVA sur
les factures : il n'est pas fait mention dans le présent
rapport d'une quelconque régularisation.
· Non comptabilisation des Bons de valeurs de
carburants pour 1 306 000 FCFA : des
régularisations ont été effectuées, à cet
effet il est pris en compte dans la situation patrimoniale du projet (comptes
de Stock, page 17).
· Rattachement des primes d'assurances à
son exercice : des régularisations ont été
effectuées, le montant de 1 936 414 FCFA a été
enregistré au débit du compte « 4760000 » par
le crédit du compte « 6252000 » comme nous pouvons
le constater dans le tableau de la situation patrimoniale en CHARGE à
PAYER.
· Enregistrement comptable inadéquat des
financements non justifiés pour un montant de 131 678 354
FCFA : Il s'agit seulement d'un reclassement et non d'un
ajustement, ceci tient au fait qu'il existait des insuffisances dans
l'organisation comptable. On peut le constater dans le tableau de la situation
patrimoniale dans le compte «
fournisseur /bénéficiaires des financements ».
· Les procédures de passation de
marchés : la mission n'a pas relevé de faiblesses
significatives aux procédures de passation de marchés. le cycle
achat dépense couvre aussi les procédures de passation de
marchés.
Toutefois, il est mentionné par l'auditeur, que les
points cités plus haut n'atteignent pas le seuil de signification (1%)
pour remettre en cause la validité du présent rapport.
2. Concernant le contrôle interne
Le rapport sans toutefois réfuter les insuffisances
liées au système comptable et de contrôle interne, affirme
avoir pris des dispositions pour mettre sur pied une méthode de travail
beaucoup plus fiable.
Aussi des points essentiels mériteraient de retenir
notre attention, notamment :
- Les deux rapports présentent des soldes
différents pour des états arrêtés au même
exercice clos au 31/12/2008 ; compte tenu des réserves ayant
été régularisées, l'écart en moins entre les
bilans qui est de 237 185 935 FCFA est non
justifié.
Commentaire de la gestion du projet :
des reclassements et corrections opérés touchent les exercices
2006 et 2007 et par conséquent les soldes d'ouverture de 2008.
- L'absence d'un tableau d'inventaires des immobilisations.
3. Conclusion et Recommandation
Au terme de cette analyse, il apparait que les réserves
qui étaient formulées sur le précédent rapport ont
été levées, mais aussi que la comptabilité du
projet présente encore beaucoup d'insuffisances sur lesquelles on
devrait porter beaucoup d'attention au regard des réserves citées
plus haut ; par voie de conséquence nous recommandons la
transmission du rapport à la Division pour avis.
C'est au travers des constats/observations des auditeurs
externes, des interviews avec les gestionnaires de projets, des constats
personnels et des analyses documentaires, que nous avons pu mettre à la
lumière les faits pour lesquels les projets financés par la
Banque, trouvent quelquefois des problèmes faisant entorse au bon
déroulement et suivi du projet objet de mon présent
mémoire.
Au regard des constats formulées dans les rapports
d'audits ci-dessus, on peut mettre en exergue plusieurs types d'anomalies pour
lesquelles les projets n'atteignent généralement pas leurs
objectifs à savoir les :
Ø Anomalies liées aux insuffisances dans
la compréhension des règles et procédures de la
Banque ; non respect des conditions préalables au premier
décaissement etc.
Ø Anomalies liées aux insuffisances dans
la mise en oeuvre des règles et procédures de la Banque ;
Dépenses non éligibles aux financements BAD, retard dans les
délais de soumission des rapports d'audit des projets, non respect des
normes comptables généralement admises etc.
Ø Anomalies liées aux insuffisances dans
l'organisation, la mise en place et la compétence des agents des
cellules d'exécution des projets : manuel de procédures
inadéquat aux besoins techniques, financiers et comptables du projet,
sélection d'agents aux profils inappropriés, etc.
Pour pallier à ces manquements, des recommandations
sont nécessaires pour déterminer la démarche à
suivre pour venir à bout de ces insuffisances.
Chapitre 3 :
Résultats des Audits : Observations, Conséquences,
Recommandations
Définitions
- Une Observation au sens de ce présent rapport, est
une constatation en vue de déterminer l'écart qui existerait,
entre les règles et procédures de la Banque, les bonnes pratiques
généralement acceptées à leurs respects par les
cellules de gestion de projet (l'emprunteur).
- Une conséquence serait ainsi toujours au sens de ce
présent rapport, un impact (négatif) sur la continuité des
activités des projets à savoir : des retards
d'exécution, des suspensions d'approvisionnements en fonds, et une
mauvaise notation du projet.
- Une recommandation, est un conseil au regard des
règles et bonnes pratiques, en vue d'apporter une solution à un
problème bien identifié pour en atténuer la cause.
Partant de là, et conformément à notre
problématique qui est de déterminer les facteurs entravant la
bonne exécution des projets, et par là leurs échecs pour
certains, nous avons identifié les causes de nature interne à la
Banque dans un premier tableau et ensuite des causes de nature externe à
la Banque c'est-à-dire au niveau de l'emprunteur (cellule de gestion des
projets) dans les autres tableaux de recommandations.
1- Tableaux des Recommandations
Les Observations faites dans le tableau de recommandation sont
basées sur un échantillon projet pays (Burkina Faso), par
conséquent ne sauraient en aucun cas mettre en
généralité tous les projets du portefeuille de la Banque.
SUR LE PLAN INTERNE : BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
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NORME/DIRECTIVE
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OBSERVATIONS
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CONSEQUENCE
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RECOMMANDATIONS
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La revue à mis parcours des projets doit être
effectuée par la Banque en moyenne 3ans après le début de
sa mise en oeuvre. Elle vise à évaluer la progression de la mise
en oeuvre et identifier les problèmes majeurs et contraintes
liées afin d'apporter des recommandations à temps.
.
Source : Manuel des Opérations
|
Les revues à mis parcours des projets sont rarement
entreprises comme convenu dans le manuel des opérations. Aucune mesure
n'est prise malgré l'existence de certains problèmes durant la
réalisation des projets..
Cause : La banque fait face à des
contraintes de ressources humaines et financières donnant la
priorité aux nouveaux projets en préparation.
|
A mi parcours de la mise en oeuvre les problèmes
rencontrés ne sont pas être corrigés à temps. Par
là non atteinte des objectifs assignés au projet.
|
Une importance croissante doit être accordée aux
financements des missions de revue à mi parcours afin de permettre de
couvrir toutes les missions.
|
Les projets doivent être supervisés par la Banque
à raison de 1,5 missions de supervision/projet/an (une mission de
supervision tous les huit mois).
Source Manuel des Opérations de la
Banque.
|
La Banque a un portefeuille avoisinant 700 projets, le taux de
supervision de ces derniers a atteint 46% en 2008 dépassant largement
les prévisions (33%), ce qui est une note de performance. Mais les
fréquences de supervisions restent insuffisantes
Causes :
- les missions de supervisions sont dotées
d'équipes insuffisantes ;
- les normes de qualité pour la supervision ne sont pas
appliquées.
|
Les problèmes liés aux projets non
supervisés peuvent ne pas être constatés à temps et
ne plus correspondre aux objectifs sociaux économiques fixés.
|
- Une part croissante des missions de supervision doit être
menée par les bureaux extérieurs en veillant à une
intégration des équipes de travail ;
- La Banque gagnerait à se concentrer sur les supervisions
et l'envisager comme une priorité pour éviter les risques qui en
découlent.
|
SUR LE PLAN EXTERNE: L'EMPRUNTEUR (GOUVERNEMENTS/
ETATS)
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NORMES/DIRECTIVES
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OBSERVATIONS
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CONSEQUENCES
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RECOMMANDATIONS
|
Les procédures de passation des marchés,
l'évaluation des offres etc., sont des procédures convenues
décrites dans le plan de passation des marchés approuvé
par la Banque.
Source: Manuel d'Acquisition
|
Les cellules d'exécution éprouvent des
difficultés dans la mise en oeuvre du plan de passation des
marchés* comme convenu avec la Banque.
Cause : non maîtrise des techniques
de traitement des dossiers d'appel d'offres.
|
Mauvais traitement des dossiers d'appel d'offre.
|
Organiser des séances de formations/ renforcement de
capacité, axée sur le traitement des dossiers d'acquisition
à l'intention des responsables de projets.
|
La comptabilité des projets doit être tenue avec
diligence de façon à ce que les états financiers soient
transparents et dénués de toutes anomalies pouvant remettre en
cause sa sincérité.
Source : DERRC**
|
Faiblesses liées à la gestion administrative,
financière et comptable du projet des cellules d'exécution.
Cause : Manuel de procédures en
inadéquation ou obsolète par rapport aux
spécificités techniques du projet
|
La reddition des comptes n'est pas faite suivant les normes
généralement admises en la matière, ce qui ne permet pas
de traduire les comptes fidèlement
|
Faire la mise à jour des manuels de procédures pour
la Gestion Administrative, Comptable et Financière du projet ou confier
la relecture du manuel de procédures à un cabinet d'expertise
comptable spécialisé.
|
* le plan de passation des Marchés est un document dans
lequel sont précisées les procédures s'appliquant à
l'acquisition des différentes catégories de Biens et Services
|
** Directives pour l'Etablissement des Rapports financiers et
la Révision des Comptes des Projets
SUR LE PLAN EXTERNE: L'EMPRUNTEUR (GOUVERNEMENTS/
ETATS)
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NORMES/DIRECTIVES
|
OBSERVATIONS
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CONSEQUENCES
|
RECOMMANDATIONS
|
Les fonds alloués au projet ne doivent être
utilisés que pour réaliser les objectifs des projets en faveur
duquel le prêt ou le don a été approuvé.
Source: Manuel de décaissement p.6
|
Des dépenses non éligibles au financement BAD
opérées sur les ressources accordées aux projets.
Exemple : TVA sur les acquisitions des biens et services**imputée
sur les crédits accordés à l'emprunteur.
Cause : cahiers des charges non conformes
à cette directive.
|
Les dépenses étant déjà
effectuées sur les fonds du Prêt, elle crée un
déficit de budget sur les autres Biens et Services à
acquérir éligible au financement de la Banque.
|
Rédiger les cahiers des charges en tenant compte des
directives sur le financement des acquisitions
|
Les Etats financiers annuels révisés, y compris le
rapport du reviseur doivent être disponibles au plus tard 6 mois
après la clôture de l'exercice financier.
Source: DERRC*
|
Non transmission des rapports du réviseur dans les
délais impartis c'est-à-dire 6 mois après la clôture
de l'exercice financier.
Cause : manque de rigueur dans la tenue de
la comptabilité.
|
Le projet se voit souvent sujet à une suspension de
financement pour ce type d'anomalies.
|
l'Emprunteur doit sous-traiter la comptabilité du projet
auprès d'un cabinet comptable qualifié.
|
La comptabilité du projet doit respecter les principes
d'une gestion transparente, en appliquant les principes comptables
généralement admis.
Source: Manuel de Décaissement.
|
Non-respect des normes comptables définies dans le
Manuel des décaissements, exemple : Non permanence des
méthodes comptables.
|
La comptabilité du projet ne respecte pas les exigences
de la Banque comme convenu dans le manuel de décaissement, de ce fait
le projet peut être aussi sujet à une suspension de
financement..
|
Il est recommandé à l'emprunteur de sous-traiter
la comptabilité du projet auprès d' un cabinet comptable .
|
|
Non-respect des recommandations des missions de
supervision
|
Le projet se voit souvent sujet à une suspension des
financements pour ce type d'anomalie
|
l'Emprunteur doit présenter des résultats des
actions de mises en oeuvres des recommandations des missions de supervision
à la Banque pour avis..
|
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* Directive pour l'Etablissement des Rapports financiers et la
Révision des Comptes p.34
|
|
**Les Ressources accordées aux projets ne sont pas
destinées au financement du budget de l'Etat emprunteur, donc la TVA sur
toutes les acquisitions n'est pas financée par la Banque mais par
l'Emprunteur.
SUR LE PLAN EXTERNE: L'EMPRUNTEUR (GOUVERNEMENTS/
ETATS)
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NORMES/DIRECTIVES
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OBSERVATIONS
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CONSEQUENCES
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RECOMMANDATIONS
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La mobilisation des fonds de la contrepartie nationale a
été parfois indisponible.
|
La majorité des projets étant financé aussi
par l'emprunteur, la non mobilisation des fonds par celui-ci, entraine des
retards dans l'avancement des projets
|
Les emprunteurs sont tenus de s'organiser pour rendre les fonds
de la contrepartie disponible dans les échéances convenues..
|
|
Retard de l'emprunteur pour La création du compte
de la contre partie nationale*.
|
Retard dans les financements des activités de mise
en oeuvre du projet suivant le calendrier prévu des activités.
|
Il est demandé à l'emprunteur de respecter les
accords de prêts relatifs à la création du compte de la
contrepartie nationale.
|
* Le compte de la contrepartie national est un compte Bancaire
destiné à recevoir les fonds destinés au financement du
projet.
Conclusion
Générale
Il apparait incontestable l'apport de l'Audit interne dans la
compréhension et les solutions apportées à notre
problématique. En adoptant une approche systématique et
méthodique, nous avons pu identifier les problèmes liés
à la mise en oeuvre des projets par l'emprunteur et par la suite donner
des recommandations pour les résoudre.
Ainsi, il devient clair que les raisons pour lesquelles les
projets n'atteignent pas souvent les résultats escomptés, sont
dues :
- à la non compréhension des règles et
procédures de la banque,
- au manque de ressources humaines (compétences) au
niveau de l'emprunteur (cellules de gestion)
- à la non mise en oeuvre des règles et
procédures pour mener à bien les projets.
En liaison aux problèmes liés au management des
projets qui sont l'objet de la thèse, les recommandations émises
sont susceptibles d'apporter des solutions aux difficultés
rencontrées dans la mise en oeuvre des projets de
développements.
Par ailleurs, il ne serait pas intéressant d'imputer
toute la responsabilité de la non atteinte des objectifs fixés
aux projets à l'Emprunteur (cellule de gestion des projets), mais aussi
de voir d'autres causes impliquant les partenaires techniques Financiers.
C'est ainsi qu'une récente étude
dénommée `` Aide à l'agriculture : des
promesses aux réalités de
terrain''14(*) menée par l'ONG Oxfam International (extrait
Annexe 3), dans trois Pays d'Afrique de l'Ouest ( Burkina Faso, Ghana et Niger)
fait ressortir principalement que les Partenaires Techniques Financiers peinent
à progresser vers une meilleure coordination de leurs interventions,
rendant inefficace l'Aide à l'Agriculture dans ces Pays, en ce sens
que : « .... le suivi des procédures et les
missions d'évaluation propres à chaque Partenaire Technique
Financier rendent souvent peu cohérente leur action
globale »
Par conséquent, l'Emprunteur accuse des
difficultés dans la mise en oeuvre des projets cofinancés par
plusieurs partenaires au développement (BAD, PNUD, Banque Mondiale
etc.), car ceux-ci exigent des normes et procédures différentes
pour le suivi et la coordination des projets, ceci est de nature à
rendre l'organisation et les tâches d'exécution bien plus
compliquées. Une des solutions étant, à notre avis,
l'harmonisation des règles et procédures qui va en droite ligne
avec le troisième pilier de la Déclaration de Paris
sur l'efficacité de l'aide au développement qui
s'articule autour de cinq (5) grands piliers : appropriation, alignement,
harmonisation, gestion axée sur les résultats, et
responsabilité mutuelle. C'est-à-dire, en ce qui concerne
l'harmonisation « ....Mettre en place, lorsque c'est possible, dans
les pays partenaires, des dispositifs communs pour la planification, le
financement (montages financiers conjoints, par exemple), les versements, le
suivi, l'évaluation et la notification aux pouvoirs publics de leurs
activités et apports d'aide. Un recours plus grand aux modalités
d'acheminement de l'aide fondées sur les programmes peut contribuer
à cet effort.... »15(*)
BIBLIOGRAPHIE ET
WEBOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
- The professional practices framework of the institute of
internal auditors (iia), january 2004. the IIA research foundation
Includes:
Ø Code of ethics,
Ø International standard for professional practices of
internal auditing
Ø Practice advisories
- Règles et procédures pour l'acquisition des
biens, des services et des consultants, BAD éd. 2007
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/documents/project-related-procurement
- Règles et procédures de décaissement,
BAD éd. 2007.
- directives pour l'établissement des rapports
financiers et la révision des comptes des projets, BAD
éd.2007.
- Conditions générales applicables aux accords
de prêt et aux accords de garanties en vigueur.
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/documents/legal-documents/30774810-fr-
nouvelles-conditions-generales-bad-entites-souveraines-2008.pdf
- Directives pour l'établissement des rapports d'audit
des projets, BAD.
WEBOGRAPHIE
- Définition et normes d'audit, Institute of Internal
Auditor,
www.theiia.org
- Normes de mises en oeuvre et code de déontologie,
www.iiatunisia.org
- Définitions et concept des projets :
-
www.afnor.org ;
-
www.afitep.fr
- Logiciel interne de la Banque (DARMS) : base de
données où l'on trouve les différents rapports
afférents aux projets (rapport d'achèvement, rapport de revue de
portefeuille pays, etc.)
- Rapport de recherche Oxfam
International de l'ONG, OXFAM International sur la difficulté de
Coordination des projets par les
institutions multilatérales de développements novembre 2009.
http://www.oxfamfrance.org/pdf/Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf
- OCDE, Déclaration de Paris sur l'efficacité de
l'aide au développement, 3eme pilier
« Harmonisation »
http://www.oecd.org/dataoecd/53/38/34579826.pdf
ACRONYMES
ACT
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ACCORD DE COOPERATION TECHNIQUE
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AFITEP
|
|
ASSOCIATION FRANCOPHONE DE MANAGEMENT DES PROJETS
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AO
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APPEL D'OFFRES
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|
AOI
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|
APPEL D'OFFRE INTERNATIONAL
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|
AP
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|
ACCORD DE PRÊT
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|
|
|
|
ATR
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|
AGENCE TEMPORAIRE DE RELOCALISATION
|
|
|
|
|
BAD
|
|
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
|
|
|
|
|
BFFO
|
|
BURKINA FASO FIELD OFFICE
|
|
|
|
|
|
CEDEAO
|
|
COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS D'AFRIQUE DE L'OUEST
|
|
|
CSLP
|
|
CADRE STRATEGIQUE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
|
|
|
|
DCM
|
|
DIRECTION DE LA COOPERATION MULTILATERALE
|
|
|
|
DERRC
|
|
DIRECTIVES POUR L'ETABLISSEMENT DES RAPPORTS FINANCIERS ET LA
REVISION DES COMPTES
|
DG COOP
|
|
DIRECTION GENERALE DE LA COOPERATION
|
|
|
|
|
DSP
|
|
DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS
|
|
|
|
|
DSPAR
|
|
DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS AXE SUR LE RESULTATS
|
|
|
|
FAD
|
|
FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
|
|
|
|
|
FMI
|
|
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
|
|
|
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|
FSN
|
|
FONDS SPECIAL DU NIGERIA
|
|
|
|
|
|
IIA
|
|
INSTITUT OF INTERNAL AUDITORS
|
|
|
|
|
INTOSAI
|
|
ORGANISATION INTERNATIONALE DES INSTITUTIONS SUPERIEURS DE
CONTRÔLE DES FINANCES PUBLIQUES
|
ISA
|
|
INTERNATIONAL STANDARD ON AUDITING
|
|
|
|
|
ISO
|
|
ORGANISATION INTERNATIONALE DE NORMALISATION
|
|
|
|
OAGL
|
|
OFFICE OF THE AUDITOR GENERAL
|
|
|
|
|
OMD
|
|
OBJECTIF DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT
|
|
|
|
ONG
|
|
ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE
|
|
|
|
|
ONU
|
|
ORGANISATION DES NATIONS UNIES
|
|
|
|
|
PEPP
|
|
PERSPECTIVES ECONOMIQUES ET PROGRAMMES PAR PAYS
|
|
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|
PIB
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|
PRODUIT INTERIEUR BRUT
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|
|
PMR
|
|
PAYS MEMBRES REGIONAUX
|
|
|
|
|
|
PNUD
|
|
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
|
|
|
PPTE
|
|
PAYS PAUVRES TRES ENDETTES
|
|
|
|
|
PTC
|
|
PARTENAIRES TECHNIQUES FINANCIERS
|
|
|
|
|
RAP
|
|
RAPPORT D'ACHEVEMENT DE PROJET
|
|
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TDR
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|
TERMES DE REFERENCES
|
|
|
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|
|
UC
|
|
UNITE DE COMPTE
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|
VIH SIDA
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|
SYNDROME D'IMMUNODEFICIENCE ACQUISE
|
|
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|
|
ANNEXES 1 : Termes de Références de la
Division de l'audit interne (OAGL1)
1. Responsabilités générales
Investie des pouvoirs que lui délègue l'Auditeur
général (AG) et conformément au Règlement financier
de la Banque, la Division de l'audit interne (IAD) est chargée de
fournir des services d'assurance et de consultation indépendants et
objectifs, en vue d'apporter une valeur ajoutée et une
amélioration aux opérations de la Banque.
2. Responsabilités
opérationnelles
IAD a pour mission essentielle d'assister l'Auditeur
général à travers les activités suivantes :
a. Élaborer un programme d'audit annuel souple, en
suivant une méthode appropriée axée sur le risque,
notamment tout risque ou préoccupation lié au contrôle
identifié par la Direction, et soumettre ce programme, par
l'intermédiaire de l'Auditeur général, à l'examen
et à l'approbation du Comité d'audit.
b. Déterminer l'adéquation et
l'efficacité du système de gestion des risques et des processus
de contrôle et de gouvernance de la Banque, tels que conçus et
présentés par la Direction. Mesurer l'adéquation et
l'efficacité des processus suivis par la Banque pour contrôler ses
activités et gérer ses risques.
c. Effectuer l'audit des activités financières,
opérationnelles, administratives et informatiques, y compris, mais sans
s'y limiter, le contrôle sur le terrain des projets et programmes
financés par la Banque.
d. Examiner les systèmes de contrôle interne mis
en place par la Banque pour protéger ses actifs financiers et physiques,
établir l'existence des actifs connexes et faire des recommandations en
vue de pallier les lacunes.
e. Examiner la fiabilité, l'exactitude et
l'intégrité des principaux systèmes informatiques de
gestion financière automatisée, s'assurer que ces systèmes
utilisent des dispositifs de contrôle essentiels qui minimisent les
risques d'activités non autorisées.
f. Mettre en oeuvre le programme d'audit annuel, tel
qu'approuvé, en incluant le cas échéant, toute mission ou
projet spécialement assigné par la Direction et le Comité
d'audit ; établir des rapports périodiques sur l'état
d'exécution et les conclusions du programme annuel d'audit ainsi que sur
l'adéquation des ressources de la Division.
g. Outre les services d'assurance de l'audit interne, offrir
des prestations d'assistance clientèle et de conseil pour aider la
Direction à réaliser ses objectifs et mettre en place un
programme d'assurance qualité permettant à AG de s'assurer du bon
déroulement des activités d'audit interne.
h. Évaluer tous services, processus,
opérations et dispositifs de contrôle importants, nouveaux ou en
cours de modification, au niveau de leur conception et de leur mise en
oeuvre.
i. Assurer la liaison, selon les besoins, avec les
commissaires aux comptes, en vue de permettre d'étendre au maximum le
champ de l'audit de la Banque.
j. Établir des rapports à l'intention de la
Direction, sur les questions importantes relatives aux procédures de
contrôle des activités de la Banque, y compris l'apport
éventuel d'améliorations à ces processus.
k. Gérer un système de suivi continu sur la
pertinence des mesures prises par la Direction pour mettre en oeuvre les
recommandations d'audit interne et externe ; et faire des rapports sur leur
état d'exécution.
l. Mener toute autre activité jugée conforme aux
normes professionnelles d'audit interne, telles qu'établies par
l'Institut des auditeurs internes.
3. Indépendance
3.1 IAD effectue l'audit des activités et des
opérations de la Banque en toute indépendance. Pour assurer son
indépendance et son objectivité, IAD n'a ni le pouvoir ni la
responsabilité directe de préparer les dossiers,
d'élaborer et de mettre en oeuvre les modifications des systèmes,
procédures et dispositifs de contrôle qu'elle serait normalement
appelée à examiner.
3.2 Toutefois, l'objectivité d'IAD n'est pas mise en
cause si elle recommande les normes de contrôle à appliquer dans
l'élaboration des systèmes et des procédures, ou si elle
évalue les systèmes et procédures existants ou
prévus et émet des recommandations en vue de leur modification et
de leur amélioration.
4. Pouvoirs
4.1 Dans l'exercice de leurs fonctions, IAD et les membres de
son personnel auront un libre accès à tous les comptes,
documents, registres, dossiers, systèmes et actifs détenus par la
Banque ou dont elle assure le contrôle, et à toute
autorité, institution, entreprise ou personne bénéficiaire
des opérations de la Banque, dans la mesure où la Banque jouit de
ce droit d'accès.
4.2 Avec l'approbation de l'Auditeur général,
IAD alloue les ressources, fixe la fréquence, sélectionne les
thèmes, détermine l'étendue des missions, applique les
techniques requises pour atteindre les objectifs de l'audit et obtient
l'assistance nécessaire du personnel des unités de la Banque
où elle effectue les audits, ainsi que d'autres services
spécialisés au sein et à l'extérieur de la
Banque.
4.3 IAD est autorisée à communiquer directement
avec les cadres hiérarchiques concernés au sujet des
constatations et recommandations résultant des missions d'audit.
4.4 De temps à autre, IAD peut assister en
qualité d'observateur à toute réunion d'un comité
de la Haute Direction ou à une session ordinaire du Conseil
d'administration, si sa participation est jugée nécessaire pour
la bonne exécution de sa mission d'audit interne.
5. Relations entre la Division de l'audit interne
et les commissaires aux comptes
5.1 IAD coordonne les missions d'audit avec les commissaires aux
comptes afin de donner une étendue appropriée à l'audit,
de réduire au maximum le double emploi et d'étendre autant que
possible le champ de l'examen des activités de la Banque.
6. Relations avec la Division de
la lutte contre la corruption et des enquêtes sur la
fraude
6.1 Si au cours d'un audit, IAD estime qu'une enquête
est nécessaire, elle peut la recommander à l'Auditeur
général. La Division de la lutte contre la corruption et des
enquêtes sur la fraude transmettra également à IAD les cas
nécessitant un audit pour qu'elle y donne suite.
ANNEXE 2 : Termes de Références pour les
Auditeurs (externes) de l'audit des comptes des projets
CONTEXTE
La Banque africaine de développement (la BAD) a par son
soutien accompagné le Gouvernement de --------------------------- dans
ses efforts de.........depuis....... Un prêt/don de UA
-----------------------------------------millions a été
approuvé en -------------------- pour le financement
de-------------------------.
Les présents termes de référence (TDR)
s'appliquent à l'audit des états financiers du ----------------
(le projet). Cet audit couvrira la période de
---------------------------
2. OBJECTIF
L'objectif de l'audit des états financiers du projet
est de permettre aux auditeurs de formuler une opinion professionnelle sur la
situation financière du projet au --------------- et sur l'état
des recettes et dépenses couvrant l'ensemble de la période
d'exécution des activités du projet. L'audit devrait
également permettre aux auditeurs de formuler une opinion sur
l'état du compte bancaire d'approvisionnement (compte spécial),
ainsi que sur le respect des conditions de l'accord de prêt et des
règles et procédures de la banque en matière de gestion de
projet.
3. ETENDUE
L'audit sera réalisé conformément aux
normes internationales d'audit (ISA) ou aux normes d'audit de l'Organisation
Internationale des Institutions Supérieures d'audit (INTOSAI) et
comportera tous les contrôles et vérifications que les auditeurs
jugeront nécessaires en la circonstance. En conduisant cet audit, une
attention particulière devra être portée sur les aspects
ci-après :
a) Les fonds de la Banque ont été
utilisés conformément aux dispositions de l'accord de prêt
dans un souci d'économie et d'efficacité et uniquement aux fins
pour lesquelles ils ont été accordés ;
b) Les fonds de contrepartie ont été obtenus et
employés conformément aux dispositions de l'accord de prêt
dans un souci d'économie et d'efficacité et uniquement aux fins
pour lesquelles ils ont été accordés ;
c) Les biens et services financés ont été
acquis conformément à l'accord de prêt et aux règles
et procédures pour l'acquisition des biens et services.
d) Tous les documents justificatifs nécessaires,
dossiers et comptes ont été tenus sur toutes les activités
du projet. Il doit exister des relations évidentes entre les livres des
comptes et les états financiers présentés à la
Banque, ainsi que le niveau de décaissement et l'état physique
d'avancement du projet.
e) En cas d'utilisation de comptes spéciaux, ceux-ci
ont été tenus conformément aux dispositions de l'accord de
prêt et conformément aux règles et procédures de la
Banque.
f) Les états financiers ont été
préparés conformément aux normes comptables
internationales (IAS) et aux principes comptables généralement
admis (GAAP) et donnent une image fidèle et sincère de la
situation financière du projet au ---------------- et de ses recettes et
dépenses pour la période clôturée à cette
date.
g) l'auditeur devrait entreprendre une évaluation
complète de la pertinence et de l'efficacité du système
comptable ainsi que du système général de contrôle
interne permettant de vérifier les dépenses et toute autre
transaction financière et d'assurer la sauvegarde et la conservation des
avoirs financés par le projet.
h) l'auditeur devrait s'assurer que les comptes sont tenus par
le projet conformément au manuel de décaissement de la banque de
même qu'un registre des immobilisations.
4. ETATS
FINANCIERS
4.1 Les états financiers du projet devraient
comprendre :
a) Un état des recette et dépenses, indiquant
séparément les fonds de la Banque et les fonds de
contrepartie,
b) un Bilan indiquant les fonds cumulés du projet, les
soldes bancaires les autres actifs et les passifs du projet, s'il y a lieu
c) une synthèse des dépenses
présentée par rubrique du projet et par principale
catégorie de dépense, à la fois pour l'année en
cours et en total cumulé.
d) une liste complète de tous les actifs
achetés, y compris la date d'achat, la valeur et l'état de chaque
actif.
4.2 En annexe aux états financiers, le rapport d'audit
devrait inclure un état de rapprochement entre les montants
indiqués comme «reçus de la Banque» et les montants
indiqués comme décaissements par la Banque. Le rapprochement
devrait indiquer le mode de décaissement c'est-à-dire compte
spécial, paiement direct ou méthodes de garantie de
remboursement.
5. RELEVES DES
DEPENSES
En conjonction avec l'audit des états financiers du
projet, l'auditeur est tenu de vérifier tous les relevés de
dépenses présentés à l'appui des demandes de
retraits. Les auditeurs sont tenus d'auditer toutes les demandes de
remboursement présentés à l'appui des demandes de retrait
de fonds par le projet. Les auditeurs devront procéder à tous les
contrôles et vérifications qu'ils jugeront nécessaires en
la circonstance. Ces dépenses devront être examinées
attentivement pour déterminer si elles sont admissibles au projet au
regard de l'accord de prêt. Lorsqu'il est établi que des
dépenses non admissibles ont été incluses dans les
demandes de retraits et remboursées, les auditeurs devraient l'indiquer
séparément. Il conviendrait de présenter en annexe aux
états financiers, une liste des différentes demandes de retraits
de fonds en spécifiant le numéro de référence et le
montant correspondant. Le montant total des retraits de fonds effectués
devrait être inclus dans l'état de rapprochement global des
décaissements de la Banque décrit précédemment.
6. COMPTES
SPECIAUX
6.1 En conjonction avec l'audit des états financiers du
projet, les auditeurs sont tenus d'auditer les mouvements de fonds sur le
compte spécial lié au projet. Ces mouvements comprennent en
général :
a) les dépôts et reconstitutions effectués
par la Banque,
b) les paiements effectués en réponse à
des demandes de retraits,
c) les intérêts que peuvent rapporter les soldes
des comptes,
d) le solde restant à la fin de la période.
6.2 Les auditeurs devront formuler une opinion sur le niveau
de respect des procédures de la Banque et sur le solde du compte
spécial au -------------------------- L'audit devra examiner
l'éligibilité et l'exactitude des transactions financières
effectuées pendant la période considérée de
même que les soldes à la fin de la période, la gestion et
utilisation du compte spécial conformément à l'accord de
prêt et l'adéquation des procédures de contrôle
interne à ce mode de décaissement.
6.3 Un état récapitulatif du compte
spécial et de l'opinion de l'auditeur sur ce point devra faire partie du
rapport d'audit.
7. L'OPINION DE L'AUDITEUR
Outre l'opinion principale sur les états financiers du
projet, le rapport d'audit sur les états financiers du projet devraient
comporter un paragraphe distinct de commentaire sur chaque point d'attention
énuméré dans sous le chapitre
ETENDUE ci-dessus, et plus particulièrement, la
conformité avec les dispositions de l'accord de prêt, les
règles et procédures de la banque, les directives en
matière de décaissement et d'acquisition et l'environnement de
contrôle au sein duquel le projet est géré.
8. LETTRE DE
RECOMMANDATIONS
Outre le rapport d'audit, les auditeurs prépareront une
`lettre de recommandations' dans laquelle ils :
Ø présenteront leurs commentaires et
observations sur les enregistrements, systèmes et contrôles
comptables examinés pendant l'audit ;
Ø identifieront les carences particulières et
les points faibles des systèmes et des contrôles, et formuleront
des recommandations en vue de leur amélioration ;
Ø feront un rapport sur le degré de
conformité à chacune des clauses financières de l'accord
de financement et présenteront des commentaires, le cas
échéant, sur les facteurs internes et externes affectant cette
conformité ;
Ø porteront à l'attention de l'emprunteur toute
autre question qu'il jugeront pertinente.
9. POINTS GENERAUX
9.1 Les auditeurs devraient avoir accès à tous
les documents légaux, correspondances et toute autre information
liée au projet et qu'ils jugent nécessaires. Ils devraient aussi
obtenir la confirmation des montants décaissés et non
clôturés à la Banque. Le chargé de projet de la
Banque peut aider à obtenir ces confirmations.
9.2 Il est fortement souhaitable que l'auditeur devienne
familier aux documents suivants préparés par la banque :
Ø conditions générales applicables aux
accords de prêts et de garantie ;
Ø directives sur l'établissement des rapports
financiers et l'audit des projets ;
Ø manuel des décaissements ;
Ø rapport d'évaluation du projet ;
Ø accord de prêt.
9.3 A leur demande, tous ces documents seront mis à la
disposition des auditeurs par le chargé de projet.
ANNEXES 3 : Extrait du document sur la
difficulté de coordination des projets de développement
Agricole selon l'ONG Oxfam International (14 ONG fédérées)
mené dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Ghana, et
Niger).
Dakar, 5 nov- La multiplication des projets agricoles des
Partenaires techniques et financiers (PTF) a conduit à l'affaiblissement
des ressources locales au Burkina Faso, au Ghana et au Niger, rendant
inefficace l'aide à l'agriculture dans ces pays, selon Oxfam
International.
Ces informations sont contenues dans un rapport de
l'Organisation non gouvernementale dont le thème porte sur `'Aide
à l'agriculture, des promesses aux réalités de terrain :
L'état de coordination des interventions dans trois pays d'Afrique de
l'Ouest''.
`'Les interventions sont réalisées
à travers une multitude de projets, souvent mal coordonnés et
parfois déconnectés des politiques et des programmes nationaux'',
a révélé le document rendu public mercredi à
Dakar.
`'Au lieu de renforcer les capacités des
gouvernements, mentionne le rapport, la multiplication des projets conduit
à un affaiblissement des ressources locales, tandis que la
création d'unités de gestion parallèles, concurrence les
services techniques dans ces pays''.
`'Les ressources humaines locales sont
accaparées par la gestion à court terme des projets, le suivi des
procédures et les missions d'évaluation propres à chaque
bailleur. Ce qui rend souvent peu cohérente leur action globale'',
souligne la même source.
En dépit de l'existence de cadres de
concertation sectoriels les PTF peinent à progresser vers une meilleure
coordination de leurs interventions, explique le document. Il recommande une
coordination des interventions pour garantir un développement
cohérent du secteur.
Peu désireuse de remettre en
question leur logique d'intervention, la majorité des PTF ne consacre
pas les ressources humaines et financières nécessaires à
la coordination de leurs interventions, fait remarquer Oxfam International.
Faute de directives claires des Etats et des programmes sectoriels
capables de fédérer les actions des PTF autour d'objectifs
communs, cette situation se perpétue depuis de nombreuses années,
lit-on dans le texte.
`'L'aide à l'agriculture est un
système rodé, mai qui manque cruellement d'efficacité'',
conclut le document qui rappelle toutefois que les investissements (PTF)
représentent entre 60 et 80 pour cent des budgets du secteur rural dans
les pays concernés.
Rapport de recherche Oxfam International :
http://www.oxfamfrance.org/pdf/Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf
ANNEXES 4 : Pays membres régionaux et non
régionaux
Pays membres Régionaux
|
|
Pays membres non régionaux
|
|
|
|
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|
|
Afrique du Sud
|
Sierra Leone
|
|
Allemagne
|
|
Algérie
|
Somalie
|
|
Arabie Saoudite
|
|
Angola
|
Soudan
|
|
Argentine
|
|
|
Bénin
|
Swaziland
|
|
Autriche
|
|
|
Botswana
|
Tanzanie
|
|
Belgique
|
|
|
Burkina-Faso
|
Tchad
|
|
Brésil
|
|
|
Burundi
|
Togo
|
|
Canada
|
|
|
Cameroun
|
Tunisie
|
|
Chine
|
|
|
Cap-Vert
|
Zambie
|
|
Corée
|
|
|
Comores
|
Zimbabwe
|
|
Danemark
|
|
|
Congo
|
|
|
Espagne
|
|
|
Côte d'Ivoire
|
|
|
Etats Unis d'Amérique
|
|
Djibouti
|
|
|
Finlande
|
|
|
Égypte
|
|
|
France
|
|
|
Érythrée
|
|
|
Inde
|
|
|
Éthiopie
|
|
|
Italie
|
|
|
Gabon
|
|
|
Japon
|
|
|
Gambie
|
|
|
Koweit
|
|
|
Ghana
|
|
|
Norvège
|
|
|
Guinée
|
|
|
Pays-Bas
|
|
|
Guinée-Bissau
|
|
|
Portugal
|
|
|
Guinée Équatoriale
|
|
|
Royaume-Uni
|
|
Kenya
|
|
|
Suède
|
|
|
Lesotho
|
|
|
Suisse
|
|
|
Liberia
|
|
|
|
|
|
Libye
|
|
|
|
|
|
Madagascar
|
|
|
|
|
|
Malawi
|
|
|
|
|
|
Mali
|
|
|
|
|
|
Maroc
|
|
|
|
|
|
Mauritanie
|
|
|
|
|
|
Maurice
|
|
|
|
|
|
Mozambique
|
|
|
|
|
|
Namibie
|
|
|
|
|
|
Niger
|
|
|
|
|
|
Nigéria
|
|
|
|
|
|
Ouganda
|
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République de Centrafrique
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République Démocratique du Congo
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Rwanda
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Sao Tome & Principe
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Sénégal
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Seychelles
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ANNEXE 5 : Organigramme du Groupe de la Banque Africaine
de Développement au 03/11/09
![](Audit-des-projets-finances-par-une-banque-multilaterale-de-developpement--lexperience-de-la-b10.png)
* 1 OAGL1 Bureau de
l'Auditeur Général, Division de l'Audit Interne
* 2 Extrait revue du
département de Gouvernance économique et financière (BAD)
http://www.afdb.org/fr/topics-sectors/sectors/economic-financial-governance/
* 3 BAD entendu comme le Groupe
de la Banque Africaine de Développement
* 4 Document de Stratégie
Pays
* 5 Avec des étapes
jugulées à savoir :approbation- négociation, rapport
d'achèvement-évaluation rétrospective
* 6 Santé, Eau et
assainissement, Agriculture, gouvernance et ref économiques, transport
et infrastructure etc.
* 7 Appel d'Offre
International
* 8 Institut of Internal
Auditor
* 9 Office of the Auditor
General
* 10 Conditions, objectifs et
moyens à mobiliser pour conduire une mission avec diligences.
* 11 Task manager :
spécialiste sectoriel dans un domaine d'intervention de la banque et
responsable interne de la gestion du projet.
* 12 Avis de non
objection : point de vue de la Banque par rapport aux assertions contenues
dans les états financiers compte tenue du niveau de réserves
émises par l'auditeur externe.
* 13 Aide à
l'agriculture : des promesses aux réalités de terrain.
Rapport de recherche Oxfam International, novembre 2009.
* 14 Rapport de Recherche OXFAM
International, novembre 2009.
* 15 OCDE, Déclaration
de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, 3eme pilier
« Harmonisation »
http://www.oecd.org/dataoecd/53/38/34579826.pdf
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