MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DU MALI
SUPERIEUR Un Peuple - Un But - Une Foi ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
...................................................
Direction Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
..................................................
INSTITUT POLYTECHNIQUE RURAL DE FORMATION ET DE RECHERCHE
APPLIQUEE (IPR/IFRA) DE KATIBOUGOU / ANNEXE DE BAMAKO
B.P : 224 ; TEL : (223) 222 26 55
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
ANALYSE DES TECHNIQUES TRADITIONNELLES DE TRANSFORMATION DE
LA VIANDE EN KILICHI DANS LA COMMUNE URBAINE DE MADAOUA (Rép.
du NIGER)
Présenté par : ISSA Yacoubou
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur
Zootechnicien
Directeur du stage :
Dr TOUKOU Yahaya Directeur Départemental
de l'Elevage et des Industries Animales de Madaoua Co-directeur
:
Pr. Mamadou Moussa DIARRA Ph.D en Inspection sanitaire Chef DER
Elevage IPR/IFRA/ Annexe de Bamako
DEDICACE
Je dédie ce travail à:
- Mes chers parents en reconnaissance des sacrifices consentis
à mon égard, sacrifices dont je ne saurais évaluer la
valeur;
- Ma femme Safia Daouda BIZO, pour les efforts consentis et
surtout pour sa patience. Que DIEU le Tout Puissant nous gratifie d'un avenir
meilleur;
- Mes chers enfants Abdel-Nasser, Mohamed, Nadia, Nana et
Farouk, pour avoir supporté avec courage mon absence à leur
coté. Sachez que la vie est un combat et que l'on ne pourrait
réussir sans sacrifice;
- Mes frères Ibrahim et Abdoul-Aziz, puisse DIEU renforcer
davantage nos affections fraternelles.
REMERCIEMENTS
Je tiens à m'acquitter d'un devoir, celui d'exprimer
mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à toutes les
personnes qui de près ou de loin m'ont apporté leur contribution
en vue de la réalisation de ce travail. Je citerai
particulièrement :
- Docteur TOUKOU Yahaya, Directeur Départemental de
l'Elevage et des Industries Animales de Madaoua, pour m'avoir accepté
dans son service et son soutien indéfectible dans la réalisation
de ce travail ;
- Professeur Mamadou Moussa DIARRA, qui malgré ses
multiples occupations, a bien voulu assurer mon encadrement pour la
réalisation de ce travail. Je le suis reconnaissant ;
- Monsieur Ibrahim GADAGE, Ingénieur zootechnicien pour
tout le soutien qu'il m'a apporté en mettant son ordinateur portable
à mon entière disposition et sa contribution à ce travail.
Je le suis reconnaissant ;
- Au corps professoral de l'IPR/IFRA, pour la qualité de
l'enseignement reçu durant les cinq ans que j'ai passé, qu'il
trouve ici ma parfaite reconnaissance ;
- Madame Sabo Haoua SEYNI, Enseignant chercheur à la
Faculté des Sciences de l'Université de Niamey, pour son soutien
en mettant à ma disposition les réactifs nécessaires qui
ont servi aux analyses biochimiques ;
- Monsieur Mani DAN MANINGO, Technicien de laboratoire sous la
responsabilité de qui les analyses biochimiques ont été
effectuées ;
- Monsieur Mati MAHAMAN, Ingénieur zootechnicien
responsable de l'antenne régionale de laboratoire
vétérinaire de Tahoua, pour avoir mis à ma disposition les
matériels et les milieux de culture nécessaires à la
réalisation des analyses microbiologiques ;
- Monsieur Idi BAKO et Moussa ISSAKA, sous la
responsabilité desquels les analyses microbiologiques ont
été possibles. Qu'ils trouvent ici toute ma reconnaissance ;
- Monsieur Illiassou DAOUDA, pour toute l'aide et
l'hospitalité accordée durant mon séjour à Madaoua
;
- A tout le personnel de la DDEIA et du SCEIA de Madaoua, pour
son soutien moral ; - Aux bouchers de Madaoua, pour leur disponibilité
;
- Messieurs Abdoulaye NAFERI, Issaka ABDOULAYE et Almoustapha
HAMIDOU, pour leur contribution à la réalisation de ce travail
;
- A toute la promotion IZ 2008 - 2009 de l'IPR/IFRA Annexe de
Bamako pour les bons moments passés ensemble.
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
LISTE DES TABLEAUX ~
LISTE DES FIGURES ~
SIGLES ET ABREVIATIONS ~
RESUME ~
INTRODUCTION 9
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
.......................... 11
DEUXIEME PARTIE: S YNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ......
............................. 13
TROISIEME PARTIE: TRAVAUX PERSONNELS .............
............................. 22
CONCLUSION..............................................................................
50
RECOMMANDATIONS
.....................................................................
51
BIBLIOGRAPHIE...........................................................................
52
Annexe....................................................................................
5
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau I : Données pluviométriques de quelques
postes de relevé au niveau de Madaoua des années 2007 et 2008
Tableau II : Effectif du cheptel du département de Madaoua
en 2008
Tableau III : Qualité biochimique de la viande et de ses
dérivés
Tableau IV : Structure du coût de production de kilichi au
niveau des producteurs de Madaoua en 2009
Tableau V : Formule de préparation de la sauce d'enrobage
utilisée par le producteur n° 1 de kilichi à Madaoua en 2009
Tableau VI : Composition du mélange des épices
utilisées dans la préparation de la sauce d'enrobage par les
producteurs de kilichi à Madaoua en 2009
Tableau VII : Etapes critiques des procédés de
fabrication de kilichi identifiées à Madaoua en
2009
Tableau VIII : Résultats des analyses biochimiques des
deux types de kilichi à Madaoua en
2009
Tableau IX : Résultats des analyses microbiologiques au
niveau du producteur n° 1 à Madaoua en 2009
Tableau X : Résultats des analyses microbiologiques au
niveau du producteur n° 2 à Madaoua en 2009
Tableau XI : Résultats des analyses microbiologiques au
niveau du producteur n° 3 à Madaoua en 2009
LISTE DES FIGURES
Figure 1 Quartier postérieur 32
Figure 2. Quartier antérieur 32
Figure 3. Muscle de la cuisse 32
Figure 4. Muscle de l'épaule 32
Figure 5. Viande parée 33
Figure 6.Viande parée découpée en
lanière 33
Figure 7. Lanière de viande en séchage 33
Figure 8. Lanière de viande sechée 34
Figure 9. Viande sechée enrobée à la sauce
34
Figure 10. Viande sechée enrobée à l'huile
d'arachide 34
Figure 11. Viande enrobée en cours de séchage 36
Figure 12. Viande enrobée séchée 36
Figure 13. Kilichi "Maiyagi" 36
Figure 14. Kilichi "Dan kalambé" 37
Figure 15. Produit fini pour la commercialisation 37
SIGLES ET ABREVIATIONS
- CEG : Collège d'enseignement général
- CES : Complexe d'enseignement secondaire
- CFA : Communauté financière africaine
- CSI : Centre de santé intégrée
- DDAT/DC : Direction départementale de
l'aménagement du territoire et du développement communautaire
- DDDA : Direction départementale du développement
agricole
- DDEIA : Direction départementale de l'élevage et
des industries animales - DS : District sanitaire
- ECE : Ecole des cadres de l'élevage
- EISMV : Ecole inter - état des sciences et de
médecine vétérinaire - FAMT : Flore aérobie
mésophile totale
- IDAENF : Inspection départementale de
l'alphabétisation et de l'éducation non formelle
- IPDR : Institut pratique de développement rural
- IPR/IFRA : Institut polytechnique rural de recherche et de
formation appliquée - PPEAP : Projet de promotion d'exportation des
produits agro-pastoraux
- PCA : Plate count agar
- PIB: Produit intérieur brut
- RGA/C : Recensement général de l'agriculture et
du cheptel
- RGP/H : Recensement général de la population et
de l'habitat
- SCEIA : Service communal de l'élevage et des industries
animales - SDR : Stratégie du développement rural
- SECIP : Secrétariat exécutif du comité
interministériel de pilotage - TSN : Thiomycine sulfate
néomycine
- UBT : Unité bétail tropical
RESUME
La présente étude sur l'analyse des techniques
traditionnelles de transformation de la viande en `'kilichi» dans la
Commune urbaine de Madaoua a été menée au Niger, pays
à vocation essentiellement agro-pastorale dont l'économie repose
pour l'essentiel sur les productions agro-sylvo-pastorales et l'exploitation de
l'uranium.
L'étude a comme objectifs spécifiques
l'identification des procédés traditionnels de fabrication de
kilichi, la détermination des paramètres de production, la
détermination de la qualité du kilichi, l'identification des
étapes critiques susceptibles d'influencer la qualité du kilichi
et l'élaboration des propositions d'amélioration.
Les enquêtes ont permis d'obtenir des informations sur
la production de kiichi et sur les critères utilisés par les
consommateurs pour apprécier la qualité du produit.
Le suivi des procédés de fabrication a permis
d'identifier les différentes étapes de fabrication et les
différents types de produits obtenus qui sont le kiichi « Maiyagi
» et le kiichi « Dan kalambé ». Les étapes
critiques ont été relevées et de propositions
d'amélioration ont été avancées.
Les résultats relatifs à la détermination
de la qualité des produits donnent des indications sur le pH, les
teneurs en eau, en cendres, en lipides et en protéines exprimant ainsi
leur qualité biochimique d'où leur intérêt
nutritionnel.
Au plan de la qualité microbiologique, on note une
absence des coliformes totaux, des anaérobies sulfito-réducteurs,
des salmonelles et des levures et moisissures au niveau des produits
analysés. Par contre, la charge de la flore aérobie
mésophile totale est quelque peu élevée pour certains
produits.
Mots clés : viande, conservation, transformation, kilichi,
qualité.
INTRODUCTION
Le Niger, pays sahélien situé en plein coeur de
l'Afrique de l'Ouest, couvre une superficie de 1 267 000Km2. Sa
population est estimée à environ 13 millions d'habitants en 2008,
avec un taux de croissance démographique de 3,3% (RGP/H, 2001). C'est un
pays à vocation essentiellement agro-pastorale dont l'économie
dépend pour l'essentiel de l'uranium et des produits
agro-sylvo-pastoraux. Ces produits représentent 39% des recettes totales
d'exportation (SDR, 2003). Parmi eux, les produits de l'élevage se
placent au premier rang avec 22% des exportations (SDR, 2OO3). Les
activités agro-pastorales occupent plus de 95% de la population, dont
20% tirent l'essentiel de leur subsistance (Secrétariat exécutif
du comité interministériel de pilotage de la SDR, 2006). En
effet, l'élevage employant près de 87% de la population active du
pays apparaît vraisemblablement comme une activité très
importante au Niger.
Avec un potentiel naturel de 620 000 km2 favorable
aux activités d'élevage et un cheptel estimé à plus
de 31 039 041 de têtes toutes espèces confondues pour une valeur
totale de plus de 706 milliards (RGA/C, 2007), le Niger se présente
comme un grand pays d'élevage. Les productions animales contribuent pour
près de 12% à la constitution du produit intérieur brut et
à hauteur de 25% à la satisfaction des besoins alimentaires
à travers ses divers produits dont le lait et la viande notamment (SECIP
de la SDR, 2006).
De nombreuses infrastructures d'abattage existent à
travers le pays, contribuant du fait à la production de viande dans des
meilleures conditions d'hygiène et sanitaire. La transformation de la
viande et sa commercialisation sont assurées par les professionnels de
la viande (bouchers). Une quantité importante de viande est produite
chaque année au Niger. Cependant, force est de reconnaître que la
conservation de la viande dans les pays chauds comme le Niger est souvent
très difficile en raison de la nature très périssable de
cette denrée, du manque d'infrastructure adéquate de conservation
en frais et surtout des conditions climatiques et environnementales favorisant
sa rapide dégradation. Cette situation a amené les professionnels
de la viande à faire recours à des techniques traditionnelles de
transformation et de conservation de la viande. Ces techniques combinent
souvent le séchage qui s'effectue généralement au soleil,
à d'autres procédés comme le salage, le fumage, la friture
etc.
A travers ces procédés de transformation et/ou
de conservation de la viande, plusieurs produits sont obtenus de par le monde
dont le kilichi au Niger.
Dans la commune urbaine de Madaoua, 12 224 têtes
d'animaux de boucherie sont abattus au cours de l'année 2008 (SCEIA,
2008). La viande est commercialisée sous diverses formes :
fraîche, cuite, grillée au feu de bois et séchée
puis grillée permettant d'obtenir un produit appelé kilichi qui
fait la renommée de cette ville.
Le kilichi est un produit très prisé non
seulement en milieu rural et urbain mais aussi par les nationaux et les
étrangers. C'est un produit fabriqué à partir de fines
tranches de viande de boeuf séchées au soleil, enrobées
avec une sauce ou de l'huile d'arachide puis grillées. Le
produit existe sous plusieurs variantes. Sa production
présente des enjeux économiques et commerciaux fort
intéressants d'où la nécessité de promouvoir le
développement de la filière kilichi au Niger.
Cependant, très peu d'études ont
été conduites sur ce produit. Les quelques études
réalisées ont noté que la production artisanale de kilichi
induit non seulement des rendements de production assez faibles avec une
qualité sanitaire souvent irrégulière. Cet état de
fait serait sans doute lié à l'absence de standardisation des
techniques de production.
C'est pour apporter notre modeste contribution à la
promotion et au développement du kilichi au Niger que nous avons choisi
de travailler sur «l'analyse des techniques traditionnelles de
transformation de la viande en kilichi dans la commune urbaine de Madaoua
».
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
1. Situation géographique et administrative
Situé à 200 Km au sud-ouest du chef lieu de la
région de Tahoua et à 510 Km à l'Est de Niamey, la
capitale, le département de Madaoua est compris entre les
méridiens 5°45' et 6°30' et les parallèles 13°40'
et 14°20'. Il est limité à l'Est par les départements
de Guidanroumdji et de Dakoro dans la région de Maradi ; à
l'Ouest par le département de Birnikonni ; au nord par le
département de Bouza et au sud par la République
Fédérale du Nigéria.
Le département de Madaoua, est l'un des plus petits
départements de la région de Tahoua avec une superficie de 4 503
Km2. Il est divisé en six (6) communes dont une commune
urbaine (Madaoua) et cinq rurales (Arzérori, Sabon-guida, Bangui, Ourno
et Galma.
2. Caractéristiques biophysiques
Le relief est constitué par la zone de plateaux
latéritiques qui couvre la partie Ouest du département et par la
vallée de la Tarka qui parcourt le département dans le sens
Nord-est et Sud-ouest dans laquelle se jettent de nombreux Koris. La
particularité du relief fait de Madaoua un département riche en
terres exploitables en toute saison.
Le climat est de type soudano-sahélien
caractérisé par deux saisons: une courte saison de pluie (juin
à octobre) avec des précipitations moyennes annuelles oscillant
entre 400 et 500 mm et une très longue saison sèche (novembre
à mai) se caractérisant par une période froide et une
période chaude.
La température est très élevée le
jour atteignant son maximum vers 14 heures et baisse pendant la soirée
pour atteindre son minimum à l'aube.
On distingue un vent chaud et sec ou harmattan qui souffle du
Nord-est vers le Sud-ouest caractérisant la saison sèche et un
vent humide ou la mousson qui souffle du Sud-ouest vers le Nord-est,
annonçant ainsi l'arrivée de la saison des pluies.
La flore ligneuse est composée de plusieurs
espèces dont les plus dominantes sont les combrétacées et
les mimosacées. Les herbacés, se composent de Cenchrus biflorus,
Penicetum pedicelatum, Cymbopogon proximus, Eragrotis tremula, Zornia
glochidiata etc.
La dégradation de la végétation a
dangereusement menacé l'existence de la faune. Les biches, renards,
singes qui jadis existaient dans la zone ont disparu du département.
Grâce aux interventions dans le domaine du reboisement, on trouve sur les
plateaux et les bassins versants des lièvres, écureuils et divers
reptiles. Quant à l'avifaune, elle est composée des aigrettes,
hérons, gardes boeufs, sarcelles autour des points d'eau ainsi que des
outardes.
Le réseau hydrographique est constitué en
majeure partie des mares permanentes et temporaires (3 permanentes et 9
temporaires) qui sont exploitées pour la production agricole,
l'abreuvement des animaux et l'usage domestiques.
3. Caractéristiques socio-économiques
La population de Madaoua est estimée à 408 354
habitants selon les résultats du RGP/H de 2001 suivant un taux de croit
annuel de 3,1% (DDDC/AT, 2008). La densité est de 90,68
hbts/Km2. On distingue trois groupes ethniques: les haoussas, les
touaregs et les peuls. L'agriculture est la principale activité
économique et elle est pratiquée par la quasi-totalité de
la population. On peut regrouper les diverses cultures pratiquées en
trois catégories : les cultures céréalières (mil,
sorgho) constituant la base de la production des populations ; les cultures de
rentes (niébé, arachide, coton) et les cultures
complémentaires (manioc, patate douce, oseille, sésame, dolique
et gombo).
L'élevage occupe une place importante dans les
activités de la population. On rencontre deux modes d'élevage,
l'élevage transhumant qui correspond à un système
d'exploitation des parcours naturels et l'élevage sédentaire sur
des espaces bien limités (autour des villages) qui concerne surtout les
petits ruminants et quelques vaches laitières en vue de satisfaire aux
besoins de consommation.
Les espèces animales élevées sont les
bovins, les ovins, les caprins, les camelins, les équins, les asins et
la volaille qui occupe une place non négligeable. Selon les
résultats du RGA/C (2007) l'effectif du cheptel est estimé
à 774 006 têtes toutes espèces confondues.
Tableau I : Effectif du cheptel du département de Madaoua
en 2008
Espèces
|
Nombre de têtes
|
Taux de conversion
|
Effectif en UBT
|
Bovines
|
182 605
|
0,8
|
146 084
|
Ovines
|
287 785
|
0,16
|
46 045,6
|
Caprines
|
319 890
|
0,16
|
51 182,4
|
Camelines
|
16 766
|
1
|
16 766
|
Asines
|
29 459
|
0,5
|
14 729,5
|
Equines
|
2 485
|
1
|
2 485
|
Total
|
838 990
|
-
|
277 292,5
|
Source : DDEIA, Madaoua, Rapport annuel d'activité
2OO8.
L'activité de la pêche n'est pas bien
développée dans le département de Madaoua. La pêche
est exercée par les pêcheurs du Nigéria qui s'installent
autour des points d'eau. Le produit de la pêche est fumé ou vendu
à l'état frais sur les marchés locaux ou même
autoconsommé.
L'artisanat occupe beaucoup de personnes dans le
département de Madaoua. On trouve notamment, des tanneurs, des
maroquiniers, des cordonniers, des forgerons d'acier et des métaux
précieux.
Le commerce est une activité économique qui
occupe une place importante dans la vie de la population du département.
Il est exercé aussi bien par les hommes que par les femmes et se
caractérise par l'informel et le formel avec les boutiques et les
ateliers enregistrés par le service départemental des
impôts.
DEUXIEME PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Généralités sur la viande
La viande est la carcasse ou une partie de la carcasse obtenue
après abattage des animaux de boucherie. Selon Ouali (1990) la viande
est le produit issu du muscle ayant subit successivement l'état
pantelant, l'état rigide et l'état mature.
La viande se compose de trois tissus principaux : le tissu
conjonctif, le tissu adipeux et le tissu musculaire (Maïga, 1983). Sa
composition dépend de l'espèce, de la race, du sexe, de
l'âge, de l'alimentation et de l'entretien des animaux (Diarra, 2007).
Le tissu conjonctif se compose de cellules et de fibres
extracellulaires noyées dans une matrice ou substance fondamentale
contenant le fluide musculaire. On dénote trois sortes de fibres qui
sont les fibres de collagène, d'élastine et de
réticuline.
Le tissu adipeux est un tissu spécialisé. La
cellule adipeuse est grande, brillante et sphérique (Bloom et Fawcett,
1969, cité par Maïga, 1983). Les cellules adipeuses sont
probablement dérivées de cellules mésenchymateuses.
Le tissu musculaire constitue la principale composante
quantitative et qualitative de la viande ; sa quantité varie selon
l'espèce animale (Diarra, 2007).
La fibre musculaire est une cellule allongée,
multi-nucléée, plus ou moins tubulaire. Les bouts sont coniques ;
le diamètre varie de 10 à 100 u. La longueur varie de 1 à
40 mm. Elle est enveloppée dans le sarcolèmne qui se situe juste
en dessous de l'endomysium. L'aspect strié de la fibre est du à
la présence à l'intérieur de la fibre d'une multitude de
myofibrilles striées. Ces myofibrilles sont noyées dans un
cytoplasme appelé sarcoplasme. Les noyaux sont disposés à
la périphérie à proximité du sarcolèmne, ce
qui est caractéristique du muscle strié. La couleur rouge des
fibres musculaires est conditionnée par la présence de la
myoglobine.
La détermination de la composition chimique de la
viande vise à fournir un certain nombre de paramètres aux
consommateurs concernant l'aspect diététique de la viande rouge.
Le muscle constitue la partie la plus nourrissante de la viande rouge. Il a une
teneur en eau comprise entre 55 et 75%, il contient également 15
à 22% de protéines, 1 à 15% de lipides, 1 à 2% de
glucides, 0,5 à 1% de sels minéraux et des vitamines du groupe B
notamment (Cheftel et al, 1985 ; Ingram et Simonsen, 1980 ; Laurent, 1981,
cité par Kalilou, 1997). La viande possède un pH compris entre
5,5 et 5,9 (cas du muscle de boeuf) et 5,7 et 6,2 (cas du porc), après
24h de ressuage (Cheftel, 1977 ; Laurent, 1981 ; Plusquellec, 1991, cité
par Kalilou, 1997). Elle a une activité de l'eau (aw) de 0,99 (Girard,
1988) d'où sa grande sensibilité aux attaques microbiennes. De ce
fait, elle nécessite une stabilisation rapide utilisant à court
terme une réfrigération ou à long terme un traitement de
préservation.
La viande est un produit dégradable et plusieurs
facteurs interviennent dans le processus d'altération ou de
dégradation (évolution) de la viande. On note ainsi les
altérations dues à l'activité enzymatique, microbienne et
chimique.
Les enzymes sont des catalyseurs biologiques intervenant dans
les réactions des cellules vivantes et même mortes.
L'importance des enzymes est démontrée par leurs rôles
dans
l'apparition de la rigidité cadavérique, dans
l'augmentation de la tendreté qui survient au cours de la maturation et
dans l'action des microbes sur la viande (Diarra, 2007). C'est pourquoi toutes
les méthodes de conservation ont pour but d'inhiber les microbes et
d'inactiver les enzymes microbiens et endogènes de la viande.
Les facteurs qui influent sur les réactions
enzymatiques sont la température et le pH (Diarra, 2007). Cependant,
Acker (1969) affirme que « les réactions enzymatiques sont en
général inhibées en dessous d'une activité de l'eau
de 0,6 ».
Au cours du stockage, les acides gras libres issus de la
lipolyse sont oxydés avec formation de composés tels que les
aldéhydes, cétones, époxydes, alcools et acides gras
volatils, responsables des odeurs rances caractéristiques des graisses
altérées (Kalilou, 1997). L'oxydation des lipides ne constitue
généralement pas le facteur limitant de la conservation de la
viande sous régime de froid. Le rancissement constitue, par contre, le
facteur limitant pour la conservation de la viande déshydratée
(Kalilou, 1997). Les réactions d'oxydation des lipides passent en effet
par un maximum à de faibles activités de l'eau. Il faut aussi
noter que l'oxydation des lipides est favorisée par la présence
d'oxygène, de lumière et des métaux.
La viande, par sa composition et ses caractéristiques
physico-chimiques (activité de l'eau, pH), associées à
certains facteurs environnementaux constitue un bon milieu de
développement des micro-organismes. Ces derniers peuvent être,
soit d'origine endogène (présent dans les tissus de l'animal
avant l'abattage), soit d'origine exogène (envahissant la carcasse
à la suite de contaminations diverses).
La microflore de contamination des viandes et produits
à base de viande comprend essentiellement des micro-organismes
saprophytes. La pollution par les germes pathogènes pour l'homme et les
animaux apparait relativement rare mais ne peut être
négligée (Fournaud, 1982).
Ces bactéries pathogènes (Mycobacterium
tuberculosis, Brucella abortus) ou bactéries responsables de
toxi-infections alimentaires (Clostridium botulinum, Clostridium perfrengens et
Staphylococcus aureus) et les Salmonelles sont éliminées par les
différentes étapes de prophylaxie, d'hygiène et de
contrôle vétérinaire (Fournaud, 1982).
Les bactéries saprophytes à l'origine de la
contamination exogène de la viande, appartiennent aux genres
Pseudomonas, Acinetobacter et Micrococcaceae (80% des cas), puis viennent les
entérobactéries et Flavobactéries (61% des cas). Enfin
sont cités en ordre décroissant de 40 à 10% ; Bacillus,
Microbactérium, Lactobacillus, Sarcina, Streptococcus, Aeromonas,
Corynebactérium etc. (Fournaud, 1982).
Les contaminations exogènes ont lieu après
l'abattage à travers des sources de contaminations diverses ;
matériel utilisé, peau et poil des animaux, le contenu du tube
digestif, l'eau de lavage des carcasses, le sol, l'air et le personnel.
A coté des bactéries on décèle
aussi sur les viandes des levures et des moisissures saprophytes. Parmi les
levures, Aboukheir et Kilbertus, (1974), citent les genres Saccharomyces,
Hansenula, Candida, Torolopsis, Rhodotorula, Debaryomyces. Quant aux
moisissures, Mulcok, (1965), citée par Fournaud, (1982), en identifie
trois genres ;
Penicillium, Cladosporium et Rhyzopus. A ceux là, on peut
ajouter selon Ienistea, (1966), les genres Mucor, Thamnidium, Geotrichum,
Monilia, Aspergillus, Sporotrichum et Alternaria. L'action de cette microflore
entraine la dégradation biochimique et physique de la viande. Cette
détérioration est souvent amorcée par les enzymes
sécrétées par les microorganismes. La décomposition
des protéines et des acides aminés par les enzymes des
bactéries, conduit à des produits malodorants ; indole,
méthylamine, groupements sulfures etc.
Les odeurs produites par les bactéries
anaérobies sont plus offensives que celles engendrées par un
nombre égal de bactéries aérobies. Ces bactéries
peuvent réaliser deux types d'attaque enzymatique des lipides :
hydrolyse par les lipases et/ou oxydation des acides gras par les lipoxydases
(Maïga, 1976).
La décoloration peut être due aux modifications
des pigments de la viande ou à la production de pigments par les
micro-organismes. De nombreux champignons et bactéries produisent des
pigments ; on note particulièrement les genres Penicillium (bleu-vert),
Pseudomonas (noir ou rouge), Micrococcus (rose).
Pour toute transformation de la viande, on doit tenir compte
des étapes de son évolution car après l'abattage et
suivant les conditions de conservation et d'utilisation, la viande peut passer
par différents états:
viande pantelante : c'est l'état de la viande qui vient
d'être habillée, encore toute chaude. Cette viande est
extrêmement tendre, car les muscles sont encore détendus et mous.
La viande est rarement commercialisée dans cet état dans les pays
industrialisés, sauf quand elle est congelée immédiatement
après la dépouille. Dans les pays sous développés
au contraire et surtout en milieu rural, le gros du tonnage de la viande est
débité à l'état pantelant (Maïga, 1983 et
Diarra, 2007). La viande pantelante peut être utilisée pour la
fabrication du kilichi, mais elle a un pouvoir de rétention d'eau
élévé, ce qui rend difficile le processus
d'évaporation..
viande rigide (état de rigor mortis) : la
contractilité des muscles cesse entre 2 à 6 heures après
l'abattage. Il en résulte une viande rigide par rapport à ce
qu'elle était à l'état pantelant. Cette rigidité
est le résultat de beaucoup de phénomènes biochimiques,
parmi lesquels la dégradation du glycogène en acide lactique qui
fait que le pH de la viande tombe de 6,5 à 5,5 (Maïga, 1983). La
transformation de la viande pantelante en viande rigide se produit après
un certain délai qui varie en fonction de certains facteurs
intrinsèques (espèce, âge, région de la carcasse,
état de l'animal) et extrinsèques (température du milieu).
Dans la norme, le rigor mortis commence 1 à 3 heures après
l'abattage et dure 24 heures (Diarra, 2007). Elle atteint son maximum 10
à 12 heures après l'abattage à la température de 15
à 18°C. La rigidité est freinée par la
réfrigération rapide. Cette viande ne convient pas du tout
à la préparation du kilichi.
viande rassise : à un stade avancé, la viande
est dite rassise ou mûrie. La maturation est le résultat du
travail des enzymes sarcoplasmiques qui provoquent une protéolyse du
tissu musculaire. Cette maturation est accélérée par la
chaleur, et prend moins de temps à l'air libre qu'en chambre froide.
Elle a pour résultat une modification des caractères
organoleptiques (augmentation de la tendreté, de la
flaveur et diminution de la jutosité). La vitesse de la maturation varie
en fonction de la température, des microbes et de la
déshydratation superficielle de la viande (Maïga, 1983, Diarra,
2007). Cette viande convient mieux à la production du kilichi.
viande putréfiée : à un stade plus
avancé que la maturation, la putréfaction s'installe si les
conditions de traitement ou de conservation de la viande ne sont pas prises.
Cette viande devient alors friable, perd progressivement ses qualités
organoleptiques, et révèle une odeur plutôt
désagréable. Les causes de la putréfaction sont multiples:
contamination exagérée de la viande, défaut
d'aération et humidité et température non
contrôlées.
La diminution du pH dépend de la teneur du muscle en
glycogène. Le pH atteint une valeur finale qui est de 5,4 à 5,6
qui caractérise l'état cadavérique dans lequel les muscles
sont durs et ne se contractent plus du fait de la formation d'un complexe
actino-myosine indissociable par épuisement de l'ATP (Seydi, 1991).
2. Procédés traditionnels de conservation et de
transformation de la viande dans les pays chauds
Dans les pays à climat chaud, la conservation des
denrées alimentaires d'origine animale n'est pas chose aisée
à cause des conditions climatiques et environnementales qui favorisent
la prolifération des germes microbiens. D'une manière
générale, la conservation vise à préserver la
comestibilité et les propriétés gustatives et nutritives
des denrées. Ainsi, tous les procédés de conservation de
la viande sont basés sur le ralentissement ou l'inhibition des
différents processus de dégradation microbiologique, enzymatique
et chimique. L'utilisation du froid est la seule méthode qui permet de
maintenir les caractéristiques de la viande fraîche, mais il n'est
pas le plus économique dans les pays chauds.
La conservation de la viande dans ces pays met en oeuvre
d'autres procédés moins coûteux à savoir, le
séchage, le salage, le fumage, la friture et la fermentation. La plupart
des produits à base de viande résultent de la combinaison de ces
procédés. Selon Kalilou, (1997), certains auteurs classent
d'ailleurs ces produits en fonction des traitements associés au
séchage; on distingue ainsi les viandes séchées non
salées, les viandes séchées salées, les viandes
séchées fumées, les viandes conservées par la
friture et les viandes fermentées séchées.
Le séchage est l'un des procédés les plus
anciens de conservation de la viande. C'est une technique physique de
conservation, qui consiste à éliminer partiellement ou
totalement, l'eau contenu dans les produits frais par l'action combinée
de la température, de la ventilation et de l'hygrométrie de l'air
(Diarra, 2007, Sissoko, 2009 et Maas-van Belkel, Van den Boogaard et Heijnen,
2005). Ce procédé présente deux intérêts
principaux :
Diminution de l'activité de l'eau du produit traité
inhibant ainsi le développement des microorganismes et les
réactions enzymatiques ;
Diminution du poids et du volume du produit présentant une
économie importante pour le conditionnement, le transport et le
stockage.
Il permet aussi de valoriser dans certains cas, les animaux de
boucherie ayant une faible valeur économique, soit parce qu'ils sont
trop vieux, soit parce qu'ils sont trop maigres.
Dans les tribus nomades de certains pays d'Afrique (Tchad,
Niger), la viande est quasiexclusivement consommée sous forme
séchée, après réhydratation et cuisson dans les
sauces qui accompagnent les plats traditionnels. Plusieurs types de produits
sont obtenus par le séchage; on peut citer le quitab dans les pays du
sahel ; le charmoute au Tchad ; le kilichi au Niger principalement et le xarque
dulce en Amérique du sud (Kalilou, 1997 ; Garba et Kakalo, 1996 ;
Mayana, 1990).
Le salage ou salaison est l'un des procédés de
conservation de la viande les plus anciennement utilisés. Il consiste en
l'incorporation de sel, associé à d'autres ingrédients,
dans la viande. Le salage est généralement suivi d'un
séchage, d'un fumage ou d'une cuisson. Dans de nombreux pays, on
effectue soit le salage à sec, soit le saumurage (Kalilou, 1997 ;
Diarra, 2007 ; Sissoko, 2009)
Le salage à sec est pratiqué en frottant la
viande avec du sel. La viande est découpée en lamelles ;
celles-ci sont empilées en intercalant une couche de sel entre deux
lamelles. La pile est défaite et refaite périodiquement en
renouvelant les couches de sel et en retournant les tranches de viande, de
façon à remonter celles qui étaient au fond. Au sel sec,
on ajoute parfois des épices séchées. Les produits obtenus
sont le biltong en Afrique du sud, le charque et le carne-de-sol au
Brésil, le pastirma en Turquie et en Egypte et le tassajo en
Amérique du sud (Mayana, 1990 et Kalilou, 1997).
Contrairement au salage à sec, le saumurage consiste
à tremper la viande dans une saumure composée d'eau, de sel et de
divers ingrédients, variables selon les régions. C'est notamment
le cas avec le sambal daging en Indonésie et en Malaisie. La
durée du séchage est variable selon l'épaisseur des
tranches de viande, le mode de salage (à sec ou par saumurage), la
concentration et la température de la saumure ou du local. C'est souvent
l'expérience qui détermine le degré d'imprégnation
de la viande et donc le temps d'arrêt du salage. Le salage permet
notamment de freiner pendant le séchage le développement des
micro-organismes à la surface du produit et d'éloigner les
insectes et autres parasites (Maas-van Belkel, Van den Boogaard et Heijnen,
2005).
Le fumage ou fumaison appartient aussi au groupe des
procédés les plus anciens de conservation de la viande.
L'opération consiste à soumettre ce produit à l'action
directe ou indirecte de la fumée issue de la combustion de certains
végétaux. La méthode de fumage la plus simple consiste
à traiter la viande au dessus d'un feu ouvert, donnant des produits tels
que le balangou au Niger et au Nigeria selon Alonge, (1987), cité par
Garba et Kakalo, (1996). Les particules de fumée ont un effet favorable
sur la saveur et la couleur du produit (Maas-van Belkel, Van den Boogaard et
Heijnen, 2005). Cette pratique comporte un triple avantage : séchage
partiel de la viande, conservation de la viande due aux composés
phénoliques de la fumée et empêchement de l'infestation de
la viande par les insectes, particulièrement les mouches.
Les morceaux de viande doivent avoir une faible
épaisseur (inférieure à 2 cm), pour assurer un fumage
à coeur. Avant le fumage, la viande est parfois salée ; c'est le
cas du kitoza de Madagascar (Laurent, 1981). C'est le séchage et la
cuisson du produit pendant le fumage qui
jouent le principal rôle de conservation (Maas-van Belkel,
Van den Boogaard et Heijnen, 2005).
La friture est aussi une technique traditionnelle de
conservation qui consiste à cuire la viande dans l'eau salée puis
à la frire dans l'huile ou dans la graisse fondue et
éventuellement à compléter par un séchage au
soleil. Le produit obtenu est appelé soyé (Galadima, 1988). Cette
technique est utilisée pour conserver la viande issue des animaux
abattus lors de « l'Aid el kébir », fête de sacrifice du
mouton chez les musulmans. Le soyé peut se conserver pendant plusieurs
semaines et peut être utilisé dans les sauces en remplacement de
la viande fraîche ou être consommé sans transformation
(Sakho, 1992).
La fermentation est une méthode de conservation peu
coûteuse. Avant d'être fermentés, les produits sont souvent
salés et épicés. Les espèces bactériennes
responsables de la fermentation sont les bactéries lactiques
(Lactobacilles, Leuconostoc) et les bactéries du genre Micrococcus. La
fermentation présente les avantages suivants :
· inhibition de l'altération microbiologique et
développement des bactéries pathogènes en raison de
l'abaissement du pH, de la réduction du potentiel
d'oxydoréduction, de la production de composés antibiotiques et
de peroxyde d'hydrogène ;
· amélioration de la qualité
organoleptique des produits (flaveur, couleur etc.) ;
· amélioration dans une certaine mesure de la valeur
nutritionnelle ou de la digestibilité du produit initial.
Dans certains cas, la fermentation lactique est
contrôlée à la fois par le choix des bactéries et
par l'addition de produits fermentescibles (céréales locales par
exemple). Elle est suivie après d'un séchage à l'air
(Kalilou, 1997).
3. Influence des traitements technologiques sur la qualité
de la viande et de ses dérivés Plusieurs études ont
été effectuées sur la qualité de la viande et de
ses dérivés en relation avec leurs procédés de
conservation ou de fabrication. Ces études ont porté
essentiellement sur les qualités sanitaires et organoleptiques des
produits pendant les procédés de fabrication en relation avec
certaines modifications biochimiques. Les aliments sont classés en trois
catégories en fonction de leur teneur en eau et de leur activité
de l'eau selon Leistner et Rodel (1976) cité par Kalilou, (1997). On
note ainsi les aliments à haute teneur en eau, les aliments à
teneur en eau intermédiaire et les aliments à faible teneur en
eau.
Le tableau III ci-dessous indique la composition et la
qualité biochimique de la viande et de ses dérivés.
Tableau II : Qualite biochimique de la viande et de ses derives
Source : Thèse de doctorat d'état (Kalilou, 1997)
Classe des Produits
|
Exemple de
Produits
|
Pays d'Origine
|
Teneur en eau (%bh)
|
Activité de l'eau
|
PH
|
Teneur en sel (%MS)
|
Teneur en
Protéines (%MS)
|
Teneur en
Lipides (%MS)
|
Référence
|
Produits à Haute
|
Viande
|
/
|
75 - 80
|
0,98
|
5,5 -
|
/
|
70 - 80
|
6 - 10
|
ZABEIROU et al (1986) IGENE et al
|
teneur en Eau
|
Fraîche
|
|
|
|
5,7
|
|
|
|
(1989) ROSARIO ET al (1984)
|
Produits à teneur en
|
Carne-de-sol
|
Brésil
|
60 - 70
|
0,9 - 0,94
|
/
|
5 - 6
|
/
|
/
|
NORMAN et CORTE (1985)
|
eau intermédiaire
|
Cecina
|
Mexique
|
62 - 65
|
0,9
|
5,3
|
8 - 10
|
57 - 63
|
8 - 19
|
ROSARIO et al (1994) CANO et al
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(1995)
|
|
Pastirma
|
Turquie,
|
30 - 45
|
0,8 - 0,9
|
5,5 -
|
5 - 7
|
71
|
14
|
LESTNER (1987) KOTZEKIDOU et
|
|
|
Egypte
|
|
|
6,0
|
|
|
|
LAZARIDES (1991)
|
|
Charque
|
Brésil
|
30 - 40
|
0,7 - 0,75
|
/
|
10 - 15
|
/
|
/
|
SHIMOKOMAKI et al (1987) TORESS et al (1994)
|
|
Lup Cheong
|
Chine
|
/
|
0,6 - 0,75
|
5,7 -
|
2,8 - 4,5
|
/
|
/
|
LESTNER (1987)
|
|
|
|
|
|
5,9
|
|
|
|
|
|
Biltong
|
Afrique du
|
15 - 25
|
0,65 -
|
5,5 -
|
0,65 -
|
/
|
/
|
VAN DEN HEEVER (1970) LAURENT
|
|
|
sud
|
|
0,85
|
6,0
|
0,85
|
|
|
(1981)
|
|
Kilichi
|
Pays du
|
7 - 20
|
0,52 -
|
5,5 -
|
/
|
50 - 70
|
15 - 25
|
ZABEIROU et al (1986) IGENE et al
|
Produits à faible
teneur en eau
|
|
Sahel
|
|
0,65
|
6,1
|
|
|
|
(1989) MBOFUNG (1993)
MUSONGE et NJOLAI (1984)
|
La qualité bactériologique des viandes
séchées apparait relativement bonne en fin de séchage.
Selon Serres (1978) cité par Garba et Kakalo (1996), le très
faible taux de putréfaction de germes pathogènes tels que les
anaérobies de putréfaction, les salmonelles, les staphylocoques
pathogènes et la disparition des colibacilles et coliformes au cours de
séchage, sont à noter. Cependant la présence d'une flore
saprophyte et des germes peu ou pas pathogènes étant
inévitable, il serait plus que souhaitable de définir et de
respecter des normes de salubrité concernant ces produits. Du point de
vue de la qualité, le séchage provoque des modifications
physiques, mécaniques et biochimiques entrainant une dénaturation
des protéines, l'oxydation des matières grasses et des
réactions de brunissement non enzymatique.
Le salage provoque la stabilité microbienne en
empêchant leur prolifération. Aussi, le sel assure la modification
de saveur de la viande, lui donne une couleur plus appétissante et la
rend plus tendre. A la concentration de 10%, le sel inhibe la croissance de
nombreux germes et à la concentration de 5%, l'action du sel se fait
sentir sur les anaérobies (Fournaud, 1982). L'utilisation du chlorure de
sodium a des effets positifs, à la fois sur les qualités
organoleptiques, hygiéniques et nutritionnelles de la viande et de ses
dérivés (goût, effet bactériologique et
solubilité des protéines musculaires).
Les produits conservés par le fumage sont le plus
souvent exposés à la contamination par certains composés
toxiques de la fumée tels que le 3-4 benzopyrène et la
dégradation des acides aminés et des vitamines. Ces effets
nuisibles se traduisent par une altération des qualités
hygiéniques et de la valeur nutritionnelle des produits obtenus (Girard,
1980). La couleur des produits fumés varie du jaune doré au brun
foncé. Les muscles apparaissent rouge-brun à l'extérieur
et rouge clair en profondeur. Le fumage entraine une dessiccation se traduisant
par une diminution de poids, la viande apparait plus sèche et plus ferme
(Agrodok, 1980). Les viandes fumées se conservent six mois dans un local
sec, bien ventilé. En cas de mauvaises conditions de conservation, on
constate des altérations dues aux moisissures.
Les épices mélangées au sel de cuisine
présentent un intérêt technologique important. En effet, au
delà de leur contribution déterminante dans l'aromatisation des
produits dérivés de la viande, certains auteurs signalent les
attributs de ces épices. Le poivre noir a le pouvoir de repousser les
insectes du fait de son huile essentielle. Le clou de girofle (bouton floral
séché) a une action antiseptique par l'eugénol de l'huile
essentielle. Le piment et le gingembre ont des effets antioxydants. L'ail et
l'oignon exercent des actions antimicrobiennes sur une large gamme de
bactéries et sur les champignons.
4. Quelques données sur le kilichi au Niger
Le kilichi est un produit à base de viande,
généralement de boeuf, séchée et grillée en
lanières assaisonnées avec une pâte d'arachide
épicée (Abarchi, 2007). Au Niger, sa fabrication est une
activité artisanale couramment pratiquée par les bouchers. C'est
un produit potentiellement intéressant pour les marchés
sahéliens. Il est très prisé, aussi bien en zone rurale,
qu'en zone urbaine (URL :
fao.org).
Le kilichi est un produit très nourrissant. Il est la
plupart du temps consommé en l'état, comme produit de grignotage,
mais il est parfois utilisé dans les salades. La composition du kilichi
toute variante confondue est la suivante :
Teneur en eau 7 à 20%
pH 5, 5 à 6,1
Teneur en protéines 50 à 70%
Teneur en lipides 15 à 20%
Teneur en fer 35%
Teneur en sel variable
L'apparence du produit (couleur, aspect, odeur) et son
état à la mastication (croustillance, dureté) sont les
critères d'appréciation de la qualité du kilichi par les
consommateurs. Les kilichis idéaux doivent avoir selon les variantes,
une odeur d'arachide grillée, épicée mais pas très
forte. Ils doivent avoir une couleur rouge sombre, brun clair à jaune et
brun foncé selon également les variantes. Ils doivent être
consistants, secs, mais pas friables.
Le kilichi est préparé à partir de fines
tranches de viande (d'épaisseur égale à 0,2 à 0,5
cm), séchées au soleil, enrobées avec une sauce puis
séchées au soleil de nouveau et grillées. La sauce
d'enrobage est composée d'épices diverses, de pâte
d'arachide et de divers autres produits. La viande utilisée est celle du
boeuf provenant du muscle de la cuisse ou de l'épaule. Les producteurs
fabriquent du kilichi 9 à 12 mois par an et ont une capacité
moyenne de transformation de 1,5 à 2 tonnes de viande de boeuf
désossée par producteur et par an (PPEAP, 2005). Une étude
réalisée dans la ville de Niamey indique que, la capacité
de production annuelle est d'environ 700 à 950 Kg de kilichi (Kalilou,
1997). Selon Badamassi et Garba, (2007), le kilichi existe sous trois variantes
différentes à savoir le ja le fari et le rumuzu.
Le Niger est le premier pays producteur du kilichi en Afrique
(PPEAP, 2005). Actuellement la production est d'environ 80 tonnes. Cette
production peut croître significativement en fonction de la demande. Les
grandes zones de production sont : Madaoua, Tessaoua, Birni N'konni,
Téra et Commune urbaine de Niamey.
TROISIEME PARTIE: TRAVAUX PERSONNELS
1. Objectifs de l'étude
Objectif global
Contribuer à la promotion et au développement de la
filière viande au Niger
Objectifs spécifiques
- Identifier les étapes de fabrication traditionnelle de
kilichi et des différents types de produits obtenus;
- Déterminer les paramètres de production de
kilichi ;
- Déterminer la qualité nutritionnelle et
sanitaire du kilichi (caractéristiques physicochimiques, composition et
analyse microbiologique) ;
- Identifier les étapes critiques susceptibles
d'influencer la qualité du kilichi et proposer des voies
d'amélioration.
2. Matériel et méthode
2.1. Matériel
Dans le cadre de la réalisation de cette étude,
plusieurs matériels ont été utilisés. Il s'agit
notamment :
Pour la conduite de l'enquête et le suivi des
procédés traditionnels de fabrication de kilichi :
- des fiches d'enquête utilisées pour la collecte
des informations ;
- un peson à ressort de 25 Kg, utilisé pour la
pesée de la matière première et des ingrédients qui
rentrent dans la fabrication du kilichi ;
- un peson à ressort d'une capacité de 1 000g,
utilisé pour la pesée des produits emballés et
destinés à la commercialisation ;
- des fournitures de bureau constituées des papiers
blancs format A4, des stylos, crayons, bloc note sont également
utilisées.
- un ordinateur portable utilisé pour la saisie du
document ;
- un appareil photo numérique pour la prise des photos
utilisées dans le cadre de ce travail.
Pour les analyses biochimiques, les matériels suivant ont
été utilisés :
- une spatule pour le prélèvement du broyât
;
- une balance électronique de marque « sartorius
» d'une précision de #177; 0,001g utilisée pour la
pesée du broyât de kilichi ;
- des creusets destinés à recevoir les broyats des
produits qui seront portés au four ou à l'étuve ;
- Une étuve pour le séchage des produits à
analyser ;
- Un broyeur électrique ayant servi à broyer les
produits ;
- un dessiccateur utilisé pour le refroidissement des
produits à analyser ;
- un four utilisé pour la calcination des produits
à analyser ;
- des cartouches d'extraction de la matière grasse ;
- du papier hygiénique ayant servi à emballer les
produits à analyser ;
- des Soxlhets utilisés dans le dispositif d'extraction de
la matière grasse ; - des ballons d'extraction destinés à
recueillir la matière grasse.
Pour les analyses microbiologiques, nous avons fait recours aux
matériels ci-après : - des tubes à essai avec bouchon et
des portoirs ;
- des pipettes de 1 et 10 ml pour la répartition des
dilutions dans les tubes à essai et des milieux de culture dans les
boites de pétri ;
- un autoclave utilisé pour la stérilisation des
milieux de culture et de certains matériels ;
- un bain Marie utilisé pour la préparation et la
liquéfaction des milieux de culture solides ;
- une étuve utilisée pour la culture des germes
après ensemencement ;
- un four utilisé pour le séchage et la
stérilisation des tubes, pipettes et des boites de pétri ;
- une balance de marque « Harvard Trip »
utilisée pour la pesée des produits ; - des poids divers, variant
de 100 mg à 50 g ;
- des éprouvettes graduées de 100 et 250 ml ;
- des ballons utilisés pour la reconstitution des milieux
de culture ;
- une jarre anaérobie en plastique utilisée pour le
maintien des milieux de culture en anaérobiose;
- un vortex de marque « GENIE 2 » utilisé pour
l'homogénéisation des dilutions.
2.2. Méthode de travail
La méthode utilisée est basée sur l'approche
suivante:
· Recherche documentaire ;
· Enquêtes ;
· Suivi des procédés traditionnels de
fabrication du kilichi ;
· Détermination de la qualité des produits
par des analyses biochimiques (caractéristiques physico-chimiques et de
la composition des produits) et microbiologiques (identification et
dénombrement des germes microbiens).
a) La recherche documentaire a été
préalablement effectuée dans le but de disposer d'informations
concernant le sujet de l'étude à travers des travaux
antérieurement réalisés.
b) Les enquêtes menées sur le terrain
auprès des producteurs et des consommateurs de kilichi ont visé
à recueillir le maximum d'informations sur la production de kilichi et
de comprendre comment les consommateurs apprécient le kilichi tout en
sachant leur
préférence pour les différents types de
kiichi. Les fiches d'enquêtes élaborées et utilisées
à cet effet sont présentées en annexe.
Avant de procéder à l'enquête proprement
dite, une prise de contact a été effectuée avec les
producteurs. La rencontre a regroupé les producteurs et le chef service
communal de l'élevage et des industries animales de la commune urbaine
de Madaoua. Le but visé est de sensibiliser les producteurs sur le
travail que nous sommes amenés à effectuer avec eux. Nous avons
identifié une trentaine de producteurs de kiichi en activité dans
cette localité et avons discuté des conditions pratiques pour la
conduite de l'enquête proprement dite. Compte tenu du calendrier souvent
très chargé de ces producteurs, il a été convenu de
conduire l'interview dans les soirées après des rendez-vous
préalablement pris dans la matinée.
L'enquête a été réalisée
à travers un entretien appuyé par des fiches d'enquête.
L'interview semi structurée a été utilisée comme
outil principal pour la collecte des informations.
Le nombre relativement peu important (30) de producteurs de
kilichi en activités nous a amené à effectuer une
enquête systématique de tous. L'entretien a été
réalisé de façon individuelle, les questions
étaient posées au producteur après un bref moment
d'échange pour le mettre en confiance. Les réponses sont ensuite
enregistrées dans un bloc note prévu à cet effet.
Au niveau des consommateurs, nous avons dirigé notre
enquête vers les catégories socioprofessionnelles
identifiées par les producteurs comme étant les clients
potentiels. Il s'agit principalement des fonctionnaires, des commerçants
et des voyageurs. Le groupe des voyageurs étant inaccessible, nous nous
sommes intéressés aux groupes des fonctionnaires, des
commerçants et de la population de la commune en général.
La taille importante du groupe cible nous a amené à nous fixer
comme objectif de pouvoir enquêter soixante-dix consommateurs à
savoir vingt fonctionnaires, vingt commerçants et trente personnes
issues de la population générale sans appartenir aux groupes des
fonctionnaires et des commerçants. Le choix des personnes
réellement enquêtées a été fait au hasard
dans les différents groupes cités ci-dessus. Les personnes
rencontrées ont reçu des explications sur le but de notre travail
afin de les convaincre à répondre à nos questions.
Les données recueillies ont été
synthétisées puis classées par catégorie de
réponses identiques. Elles ont ensuite été traitées
manuellement, les résultats sont utilisés pour apporter des
précisions par rapport à telle ou telle interrogation.
c) Le suivi des procédés traditionnels de
fabrication de kiichi a visé une meilleure compréhension des
étapes de fabrication traditionnelle de kiichi depuis la matière
première jusqu'à la commercialisation des produits finis. Il a
permis aussi d'apprécier l'organisation du travail, les conditions de sa
réalisation et d'avoir une idée sur le savoir-faire technologique
des producteurs.
Pour mener à bien le suivi des techniques
traditionnelles de fabrication de kiichi, nous avons procédé
à un échantillonnage raisonné. Un échantillon
représentant environ 10% de l'effectif total des producteurs
enquêtés a été retenu. Le choix des producteurs a
été basé
sur un certain nombre de critères qui sont la
disponibilité, l'esprit collaboratif et l'acceptation des manipulations
des produits par le stagiaire.
Un calendrier a été établi à
l'avance en vue de déterminer les périodes de suivi concernant
chaque producteur. Les opérations se déroulent dans la
matinée aux environs de 9 heures juste après la réception
des carcasses au niveau du site de production. Ainsi, deux
procédés de fabrication ont été suivis à
toutes les étapes jusqu'à l'obtention du produit fini au niveau
des trois producteurs. Ces différents procédés aboutissent
à l'obtention de deux types de kilichi.
Au cours du suivi des procédés traditionnels de
fabrication, nous nous sommes intéressés à identifier les
étapes critiques liées à chaque procédé et
les facteurs de risques qui peuvent influencer la qualité des produits.
Ceci a permis d'apprécier les conditions d'hygiènes sanitaires
dans lesquelles les produits sont fabriqués.
Les opérations de suivi ont consisté,
après le désossage, à procéder à la
pesée de la matière première à chacune des
étapes pour comprendre l'évolution de sa masse jusqu'à
l'opération du séchage. Ceci a permis de connaitre la masse de
viande réellement utilisée dans la fabrication de kilichi et
celle des déchets constitués par les aponévroses, les
graisses et les tendons obtenus après parage. La pesée des
ingrédients qui rentrent dans la préparation de la sauce
d'enrobage est également effectuée. Les temps des travaux sont
notés ainsi que celui de séchage de la viande avant et
après assaisonnement. Les matériels et les ingrédients
utilisés ont été inventoriés à leur tour.
d) La détermination de la qualité des produits a
été effectuée par deux types d'analyse.
Le premier intéresse la détermination des
caractéristiques physico-chimiques (teneur en eau et pH), et la
composition (cendres, lipides, protéines) des produits. Ces analyses
biochimiques ont été effectuées au laboratoire des
productions animales de la Faculté d'Agronomie de Niamey.
Le second type d'analyse a porté sur les aspects
microbiologiques. Il a été surtout question de la
détermination de la nature et de l'importance de la charge microbienne
ainsi que de l'évolution de cette dernière au niveau des
produits. Le laboratoire vétérinaire, antenne régionale de
Tahoua a servi de cadre pour ces analyses microbiologiques.
Toutes ces analyses ont pour but essentiel de juger de la valeur
nutritionnelle et de la qualité microbiologique des produits.
Pour ces différentes analyses, nous avons
effectué des prélèvements de produits au niveau des trois
producteurs. Les échantillons prélevés sont la viande
découpée en lanières et séchée et les deux
types de kilichi. Le prélèvement effectué au niveau de
chaque produit est constitué de cinq morceaux représentatifs de
l'ensemble des produits conservés au niveau du magasin de ces
producteurs. Les échantillons prélevés sont ensuite
emballés dans du papier ordinaire pour respecter les conditions dans
lesquelles les produits sont habituellement commercialisés.
Les analyses physico-chimiques ont concerné la
détermination de la teneur en eau et du pH des échantillons
prélevés.
Détermination de la teneur en eau : Les
échantillons des produits prélevés au niveau des trois
producteurs ont été préalablement broyés à
l'aide d'un broyeur électrique. Le principe est basé sur une
déshydratation du broyât obtenu. La teneur en eau des produits a
été déterminée par étuvage à
105°C pendant 24 heures. Deux prises d'essai ont été
effectuées. Les résultats obtenus sont des moyennes des prises
d'essai.
Le mode opératoire a consisté à :
- broyer les produits ;
- enlever les creusets de l'étuve ;
- refroidir les creusets dans un dessiccateur ;
- tarer le creuset à vide ;
- peser 5 g du broyât dans le creuset (Mi) ;
- placer les creusets contenant le broyât à
l'étuve (préalablement réglée à 105°C)
pendant 24 heures ;
- enlever les creusets de l'étuve ;
- les refroidir dans le dessiccateur ;
- peser à nouveau les creusets et déduire la masse
du produit obtenu (Mf). La teneur en eau est calculée par la formule
suivante :
ML _ M
TE (%) = x 100
M1
Avec :
TE : teneur en eau (%)
Mi : masse initiale du produit (g)
Mf : masse finale du produit (g).
Détermination du pH : La détermination
du pH est réalisée à l'aide du « pH - fix 0 - 14
» qui est un indicateur de pH à couleurs fixées se
présentant sous la forme de bandelette à couleur multiple.
L'opération consiste à mettre en suspension 1 g de broyât
des produits dans 10 ml d'eau distillée contenant du sel de tryptone. On
trempe une bandelette dans la suspension et au bout de 2 mn on procède
à la lecture du pH.
Les analyses de la composition des produits ont concerné
principalement la détermination de la teneur en cendres, en lipides et
en protéines des échantillons des produits
prélevés. Détermination de la teneur en cendres :
la teneur en cendres est déterminée par incinération d'un
échantillon de 1g de produit préalablement broyé dans un
four à 550°C pendant 6 heures.
Le mode opératoire consiste à:
- broyer le produit ;
- peser le creuset à vide (P0) ;
- peser 1 g du broyât dans le creuset (P1) ;
- porter les creusets contenant les broyats au four à
550°C pendant 6 heures ;
- au bout de ces 6 heures, arrêter le four, laisser
refroidir pendant quelques heures ; - retirer les creusets du four ;
- les refroidir dans le dessiccateur ;
- peser à nouveau les creusets (P2).
La teneur en cendres est calculée par la formule :
TC (%) = '2 _ ~0 × 100
P1
Avec :
TC : teneur en cendres du produit (%)
P0 : masse du creuset à vide (g)
P1 : masse du produit à incinérer (g)
P2 : masse du creuset + produit incinéré (g).
Détermination de la teneur en lipides : la
teneur en lipides des produits a été déterminée
selon la méthode de Soxlhet. L'hexane est utilisé comme
réactif pour l'extraction des lipides. Le principe est basé sur
l'extraction d'une prise d'essai à l'hexane par percolation, suivie
d'une élimination du solvant par distillation et enfin d'une
dessiccation du résidu à l'étuve et la pesée de
celui-ci.
Le mode opératoire consiste à :
- peser 5 g de l'échantillon broyé, directement
dans une cartouche pour extraction (P1) ;
- recouvrir la cartouche contenant le broyât d'un tampon de
coton ;
- tarer les ballons pour extraction à vide (P2) ;
- placer la cartouche dans le Soxlhet ;
- verser environ 300 ml d'hexane dans les ballons ;
- adapter l'ensemble ballon-soxlhet au dispositif d'extraction
;
- ouvrir le robinet pour le refroidissement ;
- maintenir le chauffage à 90°C pendant 6 heures ;
- arrêter au bout de ce temps le chauffage ;
- laisser refroidir les ballons ;
- évaporer l'hexane à l'aide d'un
évaporateur rotatif ;
- placer les ballons à 70°C pendant 24 heures
à l'étuve pour chasser les traces d'hexane ;
- refroidir les ballons au dessiccateur ;
- procéder enfin à la pesée des ballons
(P3).
La teneur en lipides est calculée par la formule
ci-après :
TL (%) = "3 _ '2
P1 × 100
Avec :
TL : teneur en lipides (%)
P1 : masse du produit (g)
P2 : masse des ballons à vide (g)
P3 : masse des ballons + les lipides (g).
Détermination de la teneur en protéines :
la détermination de la teneur en protéines est effectuée
par la méthode de Kjeldahl. Il s'agit de déterminer cette teneur
en protéines de façon indirecte, par calcul à partir de la
teneur en azote. Dans cette méthode, l'azote organique est
transformé en azote ammoniacal (sulfate d'ammonium) par
minéralisation par l'acide sulfurique concentré en
présence d'un catalyseur (sélénium). L'azote ammoniacal
est ensuite déplacé par un alcali (soude) et l'ammoniac ainsi
libéré est titré par une solution d'acide sulfurique 0,2
N.
Le mode opératoire consiste à :
- broyer les échantillons ;
- peser 0,5 g de broyât dans du papier hygiénique
;
- enrouler le papier et le placer dans le matras ;
- introduire un comprimé de catalyseur ;
- ajouter 10 ml de H2SO4 concentré ;
- adapter le matras au dispositif de digestion ;
- porter la température à 380°C ;
- dès apparition des premières fumées
blanches, chronométrer 30 mn de digestion ;
- arrêter le chauffage au bout des 30 mn ;
- laisser refroidir et retirer les matras ;
- ajouter un peu d'eau distillée pour éviter une
recristallisation du minéralisât, puis adapter le matras au
dispositif de distillation ;
- ajouter 50 ml de NaOH (40%), en exerçant deux pressions
sur la touche « Alkali dosing » et ensuite placer à la sortie
le bêcher contenant 20 ml d'acide borique à 4% ;
- lancer la distillation en appuyant sur la touche « steam
» ;
- recueillir environ 130 ml de distillât dans le
bêcher et arrêter la distillation puis retirer le bêcher ;
- titrer l'azote avec du H2SO4 (0,2 N). Pour cela, on met un
barreau aimanté dans le bêcher puis on le place sur un agitateur
magnétique. Régler la burette à zéro puis
procéder au dosage jusqu'au virage de l'indicateur du vert au rose
violet. Enfin on note le volume de H2SO4 (0,2 N) utilisé. Pour le
témoin on introduit dans le matras du papier hygiénique puis
procéder comme précédemment.
La teneur en protéines est calculée par les
formules suivantes :
Azote (%) = 1ooxo,2x14(v - vo )
1oooxPe
Protéines (%) = 6,25 × Azote (%)
Avec :
Pe : prise d'essai
V : volume de H2SO4 utilisé pour l'essai
V0 : volume de H2SO4 utilisé pour le témoin.
totale, les coliformes totaux, les levures et moisissures,
les germes anaérobies sulfitoréducteurs et les salmonelles. Ce
conseil a défini des exigences de qualité concernant le kiichi
tout type confondu en rapport avec ces germes.
Préparation des dilutions et des milieux de
culture : Pour les dilutions on a procédé d'abord à la
préparation d'un diluant constitué d'eau distillée et de
sel de tryptone. Ainsi, 9,5 g de sel sont dissouts dans 1litre d'eau
distillée. Ce mélange est porté à ébullition
jusqu'à l'obtention d'une suspension homogène. Le diluant ainsi
obtenu est reparti dans des tubes et stérilisé à
l'autoclave. Ce diluant est utilisé pour préparer les dilutions
à partir des échantillons des produits.
Pour les milieux de culture, les milieux suivants ont
été préparés. Il s'agit de :
- milieu de culture « Gélose T.S.N »,
utilisé pour le dénombrement des germes anaérobies
sulfito-réducteurs. Pour cela, 40 g de poudre sont dissouts dans 1 litre
d'eau distillée, puis porter à ébullition jusqu'à
complète dissolution. On procède ensuite à la
répartition et à la stérilisation à l'autoclave
;
- milieu de culture « Gélose Salmonella -
Shigella », est un milieu solide, sélectif pour l'isolement des
Salmonella et des Shigella à partir des produits alimentaires. La
préparation de ce milieu a consisté à verser dans 1litre
d'eau distillée la poudre, qui est ensuite porter à
ébullition pour dissoudre complètement l'agar ;
- milieu de culture « Sabouraud agar », est un
milieu solide utilisé pour l'isolement, l'identification et la culture
des levures et des moisissures. Pour préparer ce milieu, on met 42 g de
milieu déshydraté dans 1litre d'eau distillée, puis
chauffer lentement jusqu'à dissolution complète. Enfin on
procède à la répartition et à la
stérilisation ;
- milieu de culture « Gélose standard P.C.A
», est utilisé pour le dénombrement des germes
aérobies totaux dans les denrées alimentaires. Sa
préparation consiste à dissoudre 20,5 g de poudre dans 1 litre
d'eau distillée. Chauffer lentement jusqu'à dissolution
complète, répartir et stériliser à l'autoclave ;
- milieu de culture « Gélose au
désoxycholate 1%0 » est utilisé pour le dénombrement
des coliformes totaux dans des produits alimentaires. On met 42,5 g de milieu
sec dans 1litre d'eau distillée jusqu'à l'obtention d'une
suspension homogène. Faire porter à ébullition
jusqu'à complète dissolution, laisser refroidir puis couler dans
des boites de pétri.
Ensemencement des milieux de culture : les
échantillons à analyser ont été
découpés et pilés dans des conditions stériles. Le
broyât obtenu est mis dans le diluant préalablement
préparé à raison de 1g de produit broyé pour la
préparation de la suspension mère. Cette suspension mère a
servi à préparer des dilutions décimales à partir
desquelles les ensemencements ont été effectués sur les
différents milieux de culture.
Pour le dénombrement de la flore aérobie
mésophile totale, l'ensemencement a été
réalisé sous le cône de stérilité d'un bec
bunsen par dépôt de 1 ml des dilutions sur les milieux de culture
P.C.A. La boite de Pétri ensemencée est placée pour
incubation dans une étuve préalablement réglée
à 37°C. La lecture est faite au bout de 48 heures.
L'ensemencement des coliformes totaux a été
effectué par dépôt de 1 ml de la suspension mère sur
le milieu de gélose au désoxycholate. L'incubation a
été faite à 37°C et la lecture est intervenue
après 48 heures.
En ce qui concerne les levures et moisissures,
l'ensemencement a été effectué par dépôt
d'une goutte de la suspension mère qui a été
disséminée sur le milieu sabouraud. Les milieux ont
été incubés à la température ambiante du
laboratoire. La lecture a été faite au bout de 5 jours.
Pour ce qui est des anaérobies
sulfito-réducteurs, l'ensemencement a été fait par
dépôt de 1 ml de la suspension mère dans le milieu T.S.N,
préalablement fondu au bain Marie puis refroidi à 45°C. Les
tubes ont été placés dans une jarre anaérobie avant
d'être porté à l'incubation à 37°C. La lecture
est intervenue au bout de 48 heures.
Enfin, l'ensemencement des Salmonelles est fait par
dépôt d'une goutte de la suspension mère
disséminée sur toute l'étendue des boites. Ils sont
ensuite portés à l'incubation à 37°C. La lecture est
faite au bout de 48 heures.
3. résultats attendus
- Les étapes de fabrication traditionnelle de kilichi et
des différents types de produits sont identifiées ;
- Les paramètres de production de kilichi sont
déterminés ;
- La qualité nutritionnelle et sanitaire du kilichi est
déterminée ;
- Les étapes critiques susceptibles d'influencer la
qualité du kilichi sont identifiées ;
- Des voies d'amélioration du kilichi sont
proposées.
4. Résultats et discussions
4.1 Résultats
a) Enquêtes de terrain
Des enquêtes menées auprès des
producteurs et des consommateurs de kilichi ont permis d'obtenir des
informations qualitatives sur la production de kilichi et sur les
critères utilisés par les consommateurs pour apprécier la
qualité du produit.
Ainsi, trente producteurs ont été
identifiés. Les enquêtes que nous avons voulues
systématiques ont réellement porté sur 24 producteurs,
soit 80% de l'effectif total. Il ressort de ces enquêtes que la
fabrication de kilichi est une activité permanente. En effet les
producteurs travaillent pendant toute l'année. Chaque producteur
transforme en moyenne 30 kg de viande fraîche par jour pour une
capacité moyenne de production quotidienne de 8 à 10 Kg de
kilichi. Ceci correspond à ce titre à une capacité de
production annuelle de 2 880 à 3 600 Kg de kilichi par producteur. Le
produit est commercialisé localement dans la majorité des cas.
Cependant seul un producteur exporte son kilichi vers le Togo. Le
problème majeur de ces producteurs demeure l'absence de ligne de
crédit leur permettant d'accroître leur niveau de production et
s'offrir le marché extérieur. Chez les 24 producteurs
enquêtés,
la structure du coût de production montre une certaine
variabilité. Le tableau ci-après, indique à titre
d'exemple la répartition de la structure du coût de production.
Tableau III : Structure du coat de production de kilichi au
niveau des producteurs 2009
Désignation
|
Coût (FCFA)
|
Taux (%)
|
- Viande fraîche
|
75 000
|
81,52
|
- Main-d'oeuvre
|
8 000
|
8,69
|
- Sauce d'enrobage
|
7 500
|
8,15
|
- Papier d'emballage
|
1 000
|
1,10
|
- Bois de chauffe
|
500
|
0,54
|
Total
|
92 000
|
100
|
|
Ce coût de production ne prend pas en compte les
couteaux, la table de découpe et de séchage, les bassines et
autres petits matériels utilisés dans le cadre de la production.
Ces matériels sont pour la plupart achetés et utilisés
depuis plus de 5 à 6 ans, donc amortis.
Par ailleurs, l'analyse de cette structure de coût
laisse voir une prédominance du coût de la matière
première parce que le kilichi est fabriqué avec la viande de
bonne qualité. Ceci pourrait expliquer le prix élevé de
vente du kilichi évoqué par les consommateurs.
L'examen de 200 échantillons d'emballage de kilichi a
permis de relever que le kilogramme de kilichi type« Maiyagi » est
vendu à 9 000 FCFA et celui du kilichi type « Dan kalambé
» à 10 000 FCFA.
L'enquête effectuée au niveau des consommateurs
a porté sur soixante-dix personnes dans la commune urbaine de Madaoua.
Toutes les personnes enquêtées ont l'habitude de consommer le
kilichi. Cependant, 43 personnes, soit 61,42% des enquêtés ont
affirmé que le prix de vente du kilichi est trop élevé.
Elles estiment d'ailleurs que le kilichi est un produit de luxe. Dix sept (17)
personnes, soit 24,28% ont évoqué un problème d'ordre
sanitaire dans la fabrication. Par contre 45 personnes, soit 64,28% des
enquêtés ont déclaré que la qualité sanitaire
du kilichi est acceptable. Le kilichi est le plus souvent consommé
à l'état sans subir une autre transformation. Il est
considéré comme un produit de grignotage. Quarante huit (48)
personnes, soit 68,57% ont déclaré avoir une
préférence pour le kilichi « Maiyagi ». Les raisons
évoquées sont surtout liées au goût
épicé du produit. Les critères qui déterminent
l'appréciation de la qualité du produit sont essentiellement la
croustillance, la couleur et le goût épicé du produit.
b) Identification des étapes des procédés
de fabrication et des différents types de produits obtenus
Les étapes des procédés de fabrication
ont été suivies en plusieurs séances au niveau des
producteurs retenus. Au terme des suivis, 8 étapes ont été
identifiées de la réception de la matière première
jusqu'à l'obtention du produit fini :
Etape 1 : Réception de la matière
première. La matière première utilisée pour la
fabrication du kilichi chez les trois producteurs est la viande de boeuf.
Elle provient essentiellement des
Figure 3. Muscle de la cuisse
animaux abattus à l'abattoir de la commune urbaine de
Madaoua. Les producteurs achètent la viande auprès des bouchers
grossistes et les parties de la carcasse les plus recherchées sont les
muscles de la cuisse et de l'épaule. La viande est livrée chaque
matin aux producteurs. En outre, le kilichi peut aussi être
fabriqué à partir de la viande de caprins, d'ovins et de
camelins.
Figure 1 Quartier postérieur
Figure 2. Quartier antérieur
Etape 2 : Désossage. La matière première
est livrée aux producteurs sous la forme de carcasse
découpée en quartier. Pour disposer de la viande, les producteurs
procèdent au désossage, opération qui consiste à
enlever les différents plans musculaires au niveau de la cuisse et de
l'épaule. Elle dure en moyenne 10 à 15 mn.
Etape 3 : Parage. Le parage consiste à
débarrasser le muscle des tendons, des aponévroses et de la
matière grasse qui l'entourent. La masse de ces rejets (tendons,
aponévroses, graisses) représente environ 13 à 15% de la
masse initiale de la viande utilisée.
Figure 5. Viande par~e
Etape 4 : Découpage ou Tranchage. Le muscle obtenu
après l'opération de parage, est découpé à
l'aide de couteau en lanières de quelques mm d'épaisseur et de
0,5 à 1 m de longueur.
Figure 6.Viande par~e decoupee en lanière
Etape 5 : Séchage des lanières de viande. Les
lanières de viande obtenues après l'opération de
découpage sont mises à sécher au soleil, pendant 4
à 5 heures en moyenne sur des lits en tige de mil
surélevés pour éviter les poussières. Elles sont
périodiquement retournées pour présenter les deux faces au
soleil et obtenir ainsi un séchage plus homogène. La couleur et
l'aspect cassant de la viande séchée sont des critères
utilisés par les producteurs pour juger du temps d'arrêt du
séchage.
Figure 7. Lanière de viande en séchage
Figure 8. Laniere de viande sechee
Etape 6 : Enrobage. L'enrobage est une opération qui
consiste à induire la viande séchée d'une sauce ou de
l'huile d'arachide. Cette étape comprend la préparation de la
sauce et l'opération d'enrobage proprement dite. C'est à partir
d'elle que se révèlent les différents types de kilichi.
Figure 9. Viande séchée enrobée a la
sauce
Figure 10. Viande sechee enrobee a l'huile d'arachide
En effet pour la fabrication du kilichi « Maiyagi
», les lanières de viande séchée sont enrobées
par trempage pendant 2 à 4 mn dans une sauce contenant de l'eau, du sel
de cuisine, de la pâte d'arachide et de diverses épices. La
coloration rouge du produit provient de l'utilisation d'un colorant rouge, le
rocou ou Bixa orellana. La sauce d'enrobage est appliquée sur la viande
séchée à raison de 2 à 2,5 Kg de sauce par
kilogramme de viande séchée. L'enrobage induit une augmentation
de la teneur en eau de la viande séchée de l'ordre de 28 à
33%.
La composition des sauces d'enrobage, ainsi que les
quantités d'ingrédients utilisés sont variables d'un
producteur de kilichi à l'autre et déterminent le goût
final du produit. Pour préparer la sauce d'enrobage, la formule suivante
a été utilisée par le producteur n° 1. Cette formule
est donnée dans le tableau suivant à titre d'exemple.
Tableau IV : Formule de preparation de la sauce d'enrobage
utilisee par le producteur n° 1 de kilichi a Madaoua en 2009
Ingrédients utilisés
|
Quantité (Kg)
|
Proportions (%)
|
Pâte d'arachide
|
6
|
38,81
|
Eau
|
6
|
38,81
|
Oignon
|
2
|
12,94
|
Sel de cuisine
|
0,250
|
1,62
|
Arôme
|
0,450
|
2,91
|
Sucre
|
0,250
|
1,62
|
Colorant (Bixa orellana)
|
0,010
|
0,06
|
Epices diverses
|
0,500
|
3,23
|
Total
|
15,46
|
100
|
|
Tous ces ingrédients sont malaxés ensemble
jusqu'à l'obtention de la sauce. C'est une opération qui dure 45
à 60 mn selon l'habileté de la personne chargée de la
préparation de cette sauce. Dans le tableau ci-dessous, nous
présentons la composition du mélange des épices
utilisées dans la sauce.
Tableau V : Composition du melange des epices utilisees dans la
preparation de la sauce d'enrobage par les producteurs de kilichi a Madaoua en
2009
Nom local de l'épice
|
Nom courant en français
|
Nom scientifique
|
- Bakin yaagi
|
- Poivre noir
|
- Piper quineense
|
- Farin yaagi
|
- Anis
|
- Pimpinella anisum
|
- Gujiya miya
|
- Fausse muscade
|
- Monodora myristica
|
- Tafarnoua
|
- Ail
|
- Allium sativum
|
- Tonka
|
- Piment
|
- Capsicum frutescens
|
- Tchitta
|
- Gingembre
|
- Zingiber officinale
|
- Karanfani
|
- Clou de girofle
|
- Eugenia caryophyllata
|
|
Pour la fabrication du kilichi « Dan kalambé
», l'enrobage est effectué par aspersion d'huile d'arachide sur la
viande séchée.
Etape 7 : 2ème séchage. Cette
étape concerne particulièrement le kilichi « Maiyagi ».
Après enrobage, le trempage de la viande séchée dans la
sauce entraine une réhydratation du produit. Cela nécessite donc
un 2ème séchage au soleil. L'opération
s'effectue selon la même procédure que le précédent,
mais ne dure que 60 mn.
Figure 11. Viande enrobée en cours de sechage
Figure 12. Viande enrobee sechee
Etape 8 : Grillade. Les lanières de viande
enrobée sont grillées au dessus d'un feu de bois pendant environ
3 à 5 mn pour le kilichi « Maiyagi » et 2 à 3 mn pour
le kilichi « Dan kalambé ». La grillade permet de fixer la
sauce à la viande et de compléter le séchage des produits.
Le kilichi fabriqué est disposé dans de grandes bassines et
recouvert de plastic.
Différents types de produits obtenus
Les techniques de transformation suivies auprès des
producteurs ont conduit à la fabrication de deux types de kilichi
suivant deux procédés. Ces produits sont le kilichi «
Maiyagi » et le kilichi « Dan kalambé ».
Le kilichi « Maiyagi » est un produit
fabriqué à partir de la viande de boeuf séchée en
lanières, assaisonnée par une sauce à base de pâte
d'arachide, d'épices diverses et d'un colorant rouge, grillée au
feu de bois.
Le kilichi « Dan kalambé » est obtenu à
partir de la viande de boeuf séchée en lanières,
imprégnée d'huile d'arachide puis grillée au dessus d'un
feu de bois.
Figure 13. Kilichi "Maiyagi"
Figure 14. Kilichi "Dan kalambé"
Figure 15. Produit fini pour la commercialisation
c) Suivi de la production de kilichi auprès des
producteurs
Le suivi effectué auprès des trois producteurs,
a permis de se faire une idée de certains paramètres de
production. Ce suivi a été réalisé à travers
les différentes étapes des procédés de fabrication.
Les résultats obtenus sont présentés sur les figures 2, 3
et 4 à travers les schémas comparés de fabrication des
différents types de kilichi. Les masses et les teneurs en eau sont des
valeurs moyennes calculées à partir des données des
séances de suivi.
DESOSSAGE
PARAGE
1ère
Journée
DECOUPAGE
Viande fraîche m = 198 Kg
Viande Parée m = 171,5Kg
Lanières de viande
2ème
Journée
Viande enrobée m = 97 05K
m = 33, 70 Kg m = 12 Kg
ENROBAGE ENROBAGE
Viande Séchée m= 45,70 Kg
SECHAGE AU SOLEIL
SECHAGE AU SOLEIL
Rendement : Rendement :
- Viande : 51,11% (33,70 Kg) - Viande : 92,37% (12Kg)
- Ingrédients : 48,89% (32,23 Kg) - Huile : 7,63 %
(0,99Kg)
Fig. 2 : Schémas comparés de fabrication de
différents types de Kiichi chez le Producteur n°1 L'observation de
la figure 2, permet de constater que chez le producteur n°1, 198 Kg de
viande fraîche ont été utilisés pour la fabrication
du kiichi. La masse de viande réellement découpée en
lanières après extraction des déchets (aponévroses,
tendons et graisses) est estimée à 171,5 Kg. La masse de ces
déchets a représenté donc 13,38% de la masse de viande
initiale. Après l'opération de séchage, 45,70 Kg de viande
séchée ont été obtenus. La teneur en eau de la
viande fraîche a été estimée à 73,35% avec
une matière sèche évaluée à 26,65% de la
masse de viande parée.
La quantité de viande séchée
utilisée pour la fabrication du kiichi « Maiyagi » est de
33,70 Kg représentant 73,74% de la quantité totale. Cette
quantité a été enrobée, ce qui après
réhydratation, la masse obtenue est évaluée à 97,05
Kg, soit une absorption de la sauce d'enrobage d'environ 2 Kg par Kg de viande
séchée. La teneur en eau de la viande enrobée est
évaluée à 31,01% après le 2ème
séchage qui a fait passer la masse du produit à 66,95 Kg.
Après la grillade, 65,93 Kg de kiichi « Maiyagi » ont
été obtenus. Le rendement du produit fini a été
évalué à 51,11% de viande pour 48,89% d'ingrédients
utilisés représentant 32,23 Kg.
Douze (12) Kg de viande séchée ont servi pour
la fabrication du kiichi « Dan kalambé ». 12,99 Kg de produit
fini ont été obtenus à la fin de l'opération de
grillade. Le rendement du produit kiichi « Dan kalambé » est
plus élevé ; il représente 92,37% de viande contre 7,63%
d'huile d'arachide utilisée pour l'enrobage.
DESOSSAGE
|
Viande fraîche m = 273 Kg
|
|
|
1ère
Journée
PARAGE
Viande Parée m = 233 Kg
DECOUPAGE
Lanières de viande
m = 46, 80 Kg m = 18 Kg
ENROBAGE ENROBAGE
SECHAGE AU SOLEIL
Viande Séchée m= 64,80 Kg
2ème
Journée
SECHAGE AU SOLEIL
Viande enrobée m = 166,2Kg
GRILLADE AU FEU DE
Viande enrobée séchée m = 119,4 Kg
AU FEU DE BOIS
Rendement - Viande : 54,62% - Ingrédients : 45 Fig. 3
: Schémas
|
|
ande : 92% (1
: 8 % (1,5 ifférents type Huile
|
|
n°2
|
|
|
|
Il ressort de l'analyse de la figure 3, que le producteur
n°2 a utilisé 273 Kg de viande fraîche dans la fabrication du
kilichi. En effet après parage, 233 Kg de viande ont été
effectivement transformés. La masse de déchets est estimée
à 40 Kg, soit 14,65% de la masse initiale de viande. Après
séchage, 64,80 Kg de viande séchée ont été
obtenus. La teneur en eau de la viande fraîche est de 72,18%, et celle de
la matière sèche évaluée à 27,82%.
Pour la production du kilichi « Maiyagi », 46,80 Kg
de viande séchée sont prélevés soit 72,22% de la
quantité totale de viande séchée. Après enrobage,
166,2 Kg de viande enrobée ont été obtenus ; ceci
correspond à une absorption de 2,55 Kg de sauce d'enrobage par Kg
de viande séchée. Le 2ème
séchage effectué après enrobage fait varier la masse du
produit qui passe à 119,4 Kg. La teneur en eau de cette viande
enrobée est estimée à 28,15%. Après grillade au feu
de bois, 85,68 Kg de kilichi « Maiyagi » ont été
obtenus. Le rendement de ce produit est estimé à 54,62% de viande
et celui des ingrédients à 45,38%.
Pour la fabrication du kilichi « Dan kalambé
», 18 Kg de viande séchée ont été
utilisés. Le produit fini obtenu est de 19,565 Kg avec un rendement
viande de 92% pour 8% d'huile d'arachide ayant servi à l'enrobage.
DESOSSAGE
Viande fraîche m = 201 Kg
PARA
SECHAGE AU SOLEIL
m = 29, 20 Kg
ENROBAGE ENROBAGE
2ème
Lanières de
m
viande
28 Kg
Journée
SECHAGE AU SOLEIL
Viande Séchée m= 41,48 Kg
8Kg)
GRILLADE AU FEU DE BOIS
Viande enrobée
m = 87,60Kg
GRILLADE AU FEU DE BOIS
Rendeme
- Viande : 59,74% (29,20 Kg) - Viande : 90,92% (12,2
-
Ingrédients : 40,26% (19,675 Kg) - Huile : 9,08 %
(1,225Kg)
Fig. 4 : Schémas
ifférents types de Kilichi chez le Producteur n°3
omparé
Viande enrobée séchée
de fabrication de
A travers la figue 4 on remarq oducteur n°3 a
utilisé 201Kg de viande pour la
m = 58,40 Kg
fabrication du kilichi. Cependant la quantité de viande
essentiellement utilisée est de 169 Kg. La masse des déchets
est estimée à ce niveau à 32 Kg, soit 15,92% de la masse
de viande initiale. En effet, 41,48 Kg de viande séchée ont
été obtenus ; ce qui amène à évaluer la
teneur Pour la utilisés
|
n eau de cette v Kilichi Maiyagi m =
48,875 Kg
fabriction du kili
|
|
5%.
yagi », 29,20 duit par la sa
|
Kilichi Dan Kalambé
m = 13,505 Kg
g o 70,39% de
|
séchée sont est passée à
|
|
87,60 Kg ; ceci correspond à une absorption de la
sauce d'enrobage de 2 Kg par Kg de viande séchée. Après le
2ème séchage, 58,40 Kg de viande enrobée
séchée ont été obtenus. La teneur en eau de la
viande enrobée est estimée à 33,33%. Cette masse de viande
a donné à la grillade 48,875 Kg de kilichi « Maiyagi ».
Ce kilichi contient 59,74% de viande et 40,26% d'ingrédients.
Pour la fabrication du kilichi « Dan kalambé
», 12,28 Kg de viande séchée, soit 29,61% de la
quantité totale de la viande séchée ont été
utilisés. Après grillade, 13,505 Kg de kilichi « Dan
kalambé » ont été obtenus. Ce kilichi, contient
90,92% de viande et 9,08% d'huile d'arachide.
d) Identification des étapes critiques
Le suivi des procédés de fabrication, a permis
d'identifier parmi les différentes étapes, que trois sont
principalement critiques. L'aspect critique de ces étapes réside
dans la pénibilité des tâches à réaliser et
surtout l'action des facteurs de risque susceptibles d'influencer la
qualité des produits finis.
Etape de découpage ou de tranchage. Le
découpage de la viande en lanières est une opération
difficile et pénible. Elle dure longtemps et expose du coup la viande
aux risques de contamination exogène (micro-organismes, poussière
et insectes, notamment les mouches), mais aussi à la putréfaction
rapide si l'opération accuse un retard pendant les périodes de
hautes chaleurs. Les durées de découpage de 30 à 40 mn par
Kg de viande parée ont été observées selon
l'habileté du producteur. Le matériel et la table de
découpage constituent également des facteurs de risque au niveau
de cette étape.
Etapes de séchage avant et après
enrobage. Les étapes de séchage avant et après
enrobage constituent aussi des étapes critiques des
procédés de fabrication. Le séchage avant enrobage
intéresse les lanières de viande et le séchage
après enrobage, concerne particulièrement la viande
séchée enrobée. Cette opération de séchage,
est effectuée par exposition des produits au soleil. Elle est donc
tributaire des conditions climatiques et des contaminants environnants
(poussière, mouches).
Pendant la saison des pluies, le temps de séchage est
assez long. Des durées de séchage de 8 à 10 heures sont
souvent observées. Les produits sèchent mal car
l'évaporation de l'eau est lente, et les risques de prolifération
des germes sont importants. La vitesse de séchage est faible
comparée à la saison sèche chaude.
La saison sèche chaude est la période la plus
propice au séchage des produits. Elle est caractérisée par
des températures élevées atteignant parfois 45°C, des
hygrométries basses de l'ordre de 10 à 20% dans la journée
et des vitesses de l'air de 1 à 3 m/s. Ces données climatiques
sont des paramètres d'appréciation de la qualité du
séchage.
Etape d'enrobage. L'opération d'enrobage
constitue également une étape critique des procédés
de fabrication. En effet, la manière dont la préparation de la
sauce d'enrobage est effectuée (malaxage de tous les ingrédients
ensemble dans une bassine et à la main), constitue des facteurs de
risque de contamination microbienne des produits. Cette opération est
également pénible car elle demande beaucoup d'effort dans sa
réalisation.
Certains auteurs ont affirmé que parfois les
ingrédients utilisés dans la préparation de la sauce
peuvent constituer dans certains cas des sources de contaminations
microbiennes.
En résumé, les principales étapes critiques
identifiées, peuvent être présentées dans le tableau
VI ci-après.
Tableau VI : Etapes critiques des procedes de fabrication de
kilichi identifiees a Madaoua en 2009
Procédés de fabrication
|
Etapes critiques
|
Contraintes
|
Facteurs de risque
|
Kilichi Maiyagi
|
Découpage
|
- Pénibilité de la tâche.
- Durée relativement longue (30
à 40 mn par Kg de viande) du découpage.
|
- Risques de contamination.
- Hygiène du matériel et de la table de
découpage.
|
|
- Conditions climatiques et
contaminants environnants. - Durée de séchage
longue (8 à
10 h) pendant la saison des pluies.
|
- Risque de prolifération des germes.
- Lente évaporation de l'eau.
|
|
- Pénibilité de la tâche.
- Malaxage à la main des
ingrédients.
|
- - Qualité microbiologique
des ingrédients utilisés.
|
Kilichi Dan
kalambé
|
Découpage
|
- Pénibilité de l'opération.
- Durée des travaux assez longue.
|
- Risques de contamination.
- Hygiène du matériel et de la table de
découpage.
|
|
Séchage
|
- Temps de séchage assez long pendant la saison des
pluies.
- Lente évaporation de l'eau
|
- Conditions climatiques et
contaminants environnants. risque de prolifération
des germes.
|
|
e) Détermination de la qualité des produits
La détermination de la qualité des produits est
basée sur l'appréciation des qualités biochimique et
microbiologique des produits. A cet effet, des analyses ont été
effectuées tant sur le plan biochimique (caractéristiques
physico-chimiques et composition des produits) que sur le plan microbiologique
des produits. Les échantillons des produits prélevés ont
été notés ainsi qu'il suit : VSP1, VSP2, VSP3, KMP1, KMP2,
KMP3, KDP1, KDP2 et KDP3 selon le type de produit et l'identification des
producteurs.
Les valeurs présentées sont des moyennes des
résultats des analyses des prises d'essai effectuées par
échantillon et par producteur.
Analyses physico-chimiques
Les analyses physico-chimiques ont consisté à
déterminer la teneur en eau et le pH des produits.
- La teneur en eau du kilichi « Maiyagi » est
variable. Elle a varié de 14,69% à 15,01% avec une moyenne
estimée à 14,84%. Celle du kilichi « Dan kalambé
» - de évaluée à 11,82% à 12,18% avec une
valeur moyenne de 12%.
- Le kilichi « Maiyagi » a un pH de 6,0. Cette
valeur du pH est identique au niveau des trois producteurs. Celui du kilichi
« Dan kalambé », est de 5,0 au niveau des trois producteurs
également. Le pH de la viande séchée est de 5,0.
L'évolution d'un point du pH constaté au niveau du kilichi «
Maiyagi » pourrait s'expliquer par les ingrédients utilisés
dans la préparation de la sauce d'enrobage.
Analyse de la composition
Cette analyse a consisté à déterminer les
teneurs en cendres, en lipides et en protéines des produits.
- La teneur en cendres du kilichi « Maiyagi » est
variable d'un producteur à l'autre. Elle est de 6,97%, 6,94% et 6,99%,
respectivement chez les producteurs n° 1, 2 et 3. La valeur moyenne
calculée est de 6,96%. Pour le kilichi « Dan kalambé »
la teneur en cendres est évaluée à 4,14% chez le
producteur n° 1, 3,97% chez le producteur n° 2 et à 4,11% chez
le producteur n° 3, avec une valeur moyenne de 4,07%.
- La teneur en lipides du kilichi « Maiyagi » varie
de 18,12% pour le producteur n° 1, 18,34% pour le producteur n° 2 et
18,08% pour le producteur n° 3. La valeur moyenne calculée est de
18,18%. Le kilichi « Dan kalambé » a une teneur en lipides
évaluée à 10,08% chez le producteur n° 1, 10,13% chez
le producteur n° 2 et 9,81% pour le producteur n° 3, avec une valeur
moyenne exprimée à 10%.
- Le kilichi « Maiyagi » est riche en
protéines. Cependant, sa teneur est très variable d'un producteur
à l'autre (65,87% à 72%) avec une valeur moyenne de 69,04% pour
les trois producteurs. La teneur en protéines du kilichi « Dan
kalambé » est cependant plus élevée que celle du
kilichi « Maiyagi ». Cette teneur varie de 85,5% chez le producteur
n° 1, 76,18% chez le producteur n° 2 et 81,12% chez le producteur
n° 3. La valeur moyenne calculée est exprimée à
80,93%.
Le tableau ci-dessous VII, indique les résultats des
analyses biochimiques des deux types de kilichi.
Tableau VII: Résultats des analyses biochimiques des deux
types de kilichi a
Madaoua en 2009
Echantillons prélevés
|
Teneur en eau (%)
|
pH
|
Teneur en
cendres (%)
|
Teneur en
lipides (%)
|
Teneur en
protéines (%)
|
VS11
|
_
|
5
|
_
|
_
|
_
|
VS2
|
_
|
5
|
_
|
_
|
_
|
VS3
|
_
|
5
|
_
|
_
|
_
|
KM12
|
14,69
|
6
|
6,97
|
18,12
|
69,25
|
KM2
|
15,01
|
6
|
6,94
|
18,34
|
65,87
|
KM3
|
14,84
|
6
|
6,97
|
18,08
|
72
|
KD13
|
11,82
|
5
|
4,14
|
10,08
|
85,5
|
KD2
|
12,18
|
5
|
3,97
|
10,13
|
76,18
|
KD3
|
12
|
5
|
4,11
|
9,81
|
81,12
|
~ Viande séchée
2 Kilichi . Maiyagi .
3 kilichi . Dan kalambé
Analyses microbiologiques
Les échantillons analysés sont la viande
découpée en lanières et séchée ayant servi
à la fabrication des produits finis et les produits finis
eux-mêmes. L'objectif est d'évaluer la charge microbienne dans
lesdits échantillons. Ceci permettra de comprendre l'action du
séchage et de la grillade sur l'évolution de la charge
microbienne. Les tableaux ci-dessous indiquent les résultats des
analyses microbiologiques au niveau des trois producteurs.
Tableau VIII : Resultats des analyses microbiologiques au niveau
du producteur n°1 a Madaoua en 2009 (unite/g de produit)
Echantillons prélevés
|
Flore aérobie
mésophile
totale
|
Coliformes totaux
|
Anaérobies sulfito- réducteurs
|
Salmonelles (unité/g)
|
Levures et
Moisissures
|
VS1
|
2.105
|
4.101
|
20.101
|
0
|
0
|
KM1
|
1.105
|
1.101
|
0
|
0
|
0
|
KD1
|
1.104
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Légende:
L'analyse de ce tableau permet de constater que chez le
producteur n° 1, la charge microbienne relative à la FAMT de la
viande séchée est de 2.105, celle du kilichi «
Maiyagi » - 1.105 et celle du kilichi « Dan kalambé
» - 1.104. On remarque que la charge microbienne est plus
élevée au niveau de la viande découpée en
lanières et séchée ayant servi à la fabrication des
deux types de kilichi. Cependant on constate une diminution de cette charge
microbienne au niveau des produits finis. Par contre, celle du kilichi «
Maiyagi » reste plus élevée comparée à celle
du kilichi « Dan kalambé ». Ceci pourrait s'expliquer par la
possibilité de contamination des produits par les ingrédients
utilisés dans la préparation de la sauce d'enrobage.
Les coliformes totaux de la viande séchée sont
de 4.101 et ceux du kilichi « Maiyagi » sont de
1.101. Le kilichi « Dan kalambé » ne contient pas
de coliformes. On note par ailleurs, une diminution des coliformes de la viande
séchée au kilichi « Maiyagi » et une absence de ces
coliformes au niveau du kilichi « Dan kalambé ».
Quant aux anaérobies sulfito-réducteurs, la
charge est de 20.101au niveau de la viande séchée.
Cependant, on observe une absence totale de ces germes au niveau des deux types
de kilichi. Le séchage dont le but est de stabiliser rapidement la
viande fraîche et la viande enrobée, et par delà freiner le
développement des germes et l'action de la chaleur pendant la grillade
pourrait expliquer cette diminution.
En ce qui concerne les salmonelles et les levures et moisissures,
on note leur absence totale dans la viande séchée et dans les
deux types de kilichi.
Tableau IX : Resultats des analyses microbiologiques au niveau du
producteur n°2 a Madaoua en 2009 (unite/g de produit)
Echantillons prélevés
|
FAMT4
|
Coliformes totaux
|
Anaérobies sulfito- réducteurs
|
Salmonelles
|
Levures et
Moisissures
|
VS2
|
2.105
|
0
|
0
|
0
|
0
|
KM2
|
29.104
|
0
|
0
|
0
|
0
|
KD2
|
1.104
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Ce tableau permet de constater que la charge microbienne de la
FAMT est de 2.105 germes par g de viande séchée. Cette
charge connait une augmentation au niveau du kilichi « Maiyagi »
où elle est de 29.104.
Par ailleurs, on note une diminution de la charge de la FAMT au
niveau du kilichi « Dan kalambé » ; elle est de
1.104.
En ce qui concerne les coliformes totaux, les
anaérobies sulfito-réducteurs, les salmonelles et les levures et
moisissures, on note une absence totale de ces germes au niveau de la viande
séchée et des deux types de kilichi.
Tableau X : Resultats des analyses microbiologiques au niveau du
producteur n° 3 a Madaoua en 2009 (unite/g de produit)
Echantillons prélevés
|
Flore aérobie
mésophile totale
|
Coliformes totaux
|
Anaérobies sulfito- réducteurs
|
Salmonelles
|
Levures et
Moisissures
|
VS3
|
1.104
|
0
|
0
|
0
|
0
|
KM3
|
40.103
|
0
|
0
|
0
|
0
|
KD3
|
12.103
|
0
|
0
|
0
|
0
|
A travers ce tableau, il ressort que la FAMT est
évaluée à 1.104 germes par g de produit au
niveau de la viande séchée, à 40.103 au niveau
du kilichi « Maiyagi » et à 12.103 au niveau du
kilichi « Dan kalambé ». On note ainsi que, la charge a
évolué en augmentation de la viande séchée au
kilichi « Maiyagi ». L'augmentation constatée au niveau du
kilichi « Dan kalambé » est en effet moins importante que
celle remarquée au niveau du kilichi « Maiyagi ». On peut
alors affirmer que la viande séchée qui a servi à la
fabrication des deux types de kilichi à une charge beaucoup moins
importante. Ceci peut s'expliquer par des manipulations des produits
après leur fabrication, dans des conditions d'hygiène
défaillante au niveau du producteur n° 3. En ce qui concerne les
coliformes totaux, les anaérobies sulfito-réducteurs, les
salmonelles et les levures et moisissures, on note une absence totale.
4 Flore aérobie mésophile totale
4.2 Discussions
a) Etapes des procédés de fabrication et des
différents types de produits obtenus Le suivi des procédés
de fabrication auprès des producteurs a permis d'identifier plusieurs
étapes qui vont de l'opération de désossage à celle
de la grillade du produit. Ces mêmes étapes ont été
identifiées par Garba et Kakalo, (1996). Les différents types de
produits identifiés sont le kilichi « Maiyagi » et le kilichi
« Dan kalambé ». Les résultats présentés
par Garba et Kakalo, (1996), identifient trois types de produits. Il s'agit
notamment du kilichi ja, du kilichi fari et du kilichi rumuzu. Notons par
ailleurs que le nom des types de kilichi varie d'une localité à
une autre. Parmi les trois kilichi identifiés, deux sont identiques aux
kilichis de Madaoua. C'est le kilichi ja identique au kilichi « Maiyagi
» et le kilichi rumuzu correspond au kilichi « Dan kalambé
».Ces résultats sont similaires à ceux de Kalilou, (1997) et
de Zabéirou et Amadou, (1994).
b) Paramètres de production relevés au cours du
suivi auprès des producteurs La matière première
utilisée pour la fabrication du kilichi est la viande de boeuf. Les
parties les plus utilisées sont les muscles de la cuisse et de
l'épaule. Garba et Kakalo, (1996) ont fait les mêmes
constatations.
Après parage, la masse des rejets varie de 13 à
15% de la masse initiale de viande. Garba et Kakalo (1996) ont trouvé
des résultats qui varient de 7 à 26%. Selon Garba et Kakalo, des
valeurs de 20% ont été trouvées par Zabeirou et Amadou
(1994).
Les durées de découpage de la viande en
lanières de 30 à 40 mn par kg de viande ont été
observées. Ce résultat est sensiblement égal à
celui identifié par Kalilou (1997) qui l'a estimé à 25 -
38 mn.
Le temps de séchage des lanières de viande
relevé est de 4 à 5 heures. Ce temps est légèrement
inférieur à celui trouvé par Garba et Kakalo, (1996) qui
est de 4 à 7 heures. La teneur en eau de la viande fraîche varie
selon nos résultats de 72 à 75%. Quant à Kalilou, (1997)
il a estimé cette teneur à 74%.
Le trempage de la viande séchée dans la sauce
d'enrobage dure en moyenne 2 à 4 mn. Ce résultat est identique
à celui de Garba et Kakalo, (1996). Après trempage, nous avons
relevé que la viande séchée absorbe en moyenne 2 à
2,55 kg de sauce par Kg de viande séchée. Nos résultats
sont légèrement supérieurs à ceux trouvés
par Garba et Kakalo (1996) qui estiment que cette absorption est de 1 à
2 Kg de sauce par kg de viande séchée. Igène (1988),
cité par Garba et Kakalo (1996), indique que cette absorption peut aller
jusqu'à 3 kg de sauce par kg de viande séchée. L'enrobage
induit une augmentation de la teneur en eau de la viande séchée
de l'ordre de 28 à 33%. Ce résultat se rapproche de celui de
Kalilou, (1997), qui estime cette teneur de 34 à 38%. La formule
utilisée pour la préparation de la sauce d'enrobage montre que
les ingrédients sont identiques à ceux cités par Kalilou
(1997). Cependant, les quantités utilisées sont variables.
La durée de séchage de la viande enrobée
est de 60 mn ; ce résultat est identique à celui
présenté par Garba et Kakalo (1996).
Pour la grillade, nous avons noté une durée de 3
à 5 mn pour le kilichi « Maiyagi » et 2 à 3 mn pour
le kilichi « Dan kalambé ». Garba et Kakalo, (1996) ont
trouvé des durées de 5 à 10
mn pour le kilichi ja et 3 à 5 mn pour le kilichi
rumuzu. La comparaison de ces résultats permet de constater que le temps
de grillade des producteurs de Madaoua est inférieur à celui des
producteurs de Niamey.
c) Qualité des produits
La teneur en eau du kilichi est variable, selon le type et la
saison. En effet, elle est en moyenne de 14,84% pour le kilichi « Maiyagi
» et de 12% pour le kilichi « Dan kalambé ». Nos
résultats sont ainsi, différents de ceux trouvés par Garba
et Kakalo, (1996) qui sont de 20% pour le kilichi ja et de 14% pour le kilichi
rumuzu. Le conseil national de la normalisation a exigé que le kilichi
toute variante confondue doit avoir une teneur en eau inférieure ou
égale à 18%. On peut alors dire que nos résultats sont
conformes aux normes.
Le pH du kilichi varie très peu d'un type à un
autre. A cet effet, nos résultats montrent que le pH des kilichis «
Maiyagi » et « Dan kalambé » est compris entre 5 et 6.
Cependant, Kalilou, (1997) a indiqué pour les trois types de produits,
un pH compris entre 5,7 et 6,2. Il rapporte aussi que des pH compris entre 5,6
et 6,1 ont été observés sur le kilichi ja au Cameroun
selon Jones, (1994).
La teneur en cendres du kilichi « Maiyagi » est de
6,96% en moyenne et celle du kilichi « Dan kalambé » de 4,07%.
Les résultats obtenus par Garba et Kakalo, (1996) sont de l'ordre de 6
à 9% pour le kilichi ja et de 5 à 8% pour le kilichi rumuzu. La
comparaison de ces résultats permet de constater qu'en ce qui concerne
le kilichi « Maiyagi », il se situe dans l'intervalle trouvé
par ces auteurs. Par contre pour le kilichi « Dan kalambé »,
il reste en deçà de l'intervalle de 5 à 8%. L'utilisation
des épices pendant l'enrobage à l'huile d'arachide pourrait
expliquer cette différence.
La teneur en lipides du kilichi « Maiyagi » est de
18,18%. Ce résultat est légèrement supérieur
à celui de Kalilou, (1997) qui varie de 16 à 17%. Il rapporte
cependant que la teneur en lipides du kilichi ja peut aller jusqu'à 28%
selon Jones, (1994). Garba et Kakalo, (1996), ont trouvé des valeurs qui
varient de 18 à 20%. Pour ce qui est du kilichi « Dan
kalambé », sa teneur en lipides est de 10%. Kalilou, (1997)
à trouvé une valeur de 11% représentant la teneur en
lipides du kilichi rumuzu. Son résultat est légèrement
supérieur à celui que nous avons trouvé. Selon le conseil
national de la normalisation, la teneur en lipides doit être comprise
entre 10 à 25% ; ainsi donc nos résultats respectent les normes.
Le kilichi « Maiyagi » a une teneur en protéines de 69,04% et
celle du kilichi « Dan kalambé » est de 80,93%. Nos
résultats sont supérieurs à ceux obtenus par Kalilou,
(1997) qui sont estimés à 64% pour le kilichi ja et à 74%
pour le kilichi rumuzu. La teneur en protéines du kilichi toute variante
confondue doit être comprise entre 50 à 70% selon le conseil
national de la normalisation. Nos résultats sont alors conformes aux
normes.
Le Conseil National de la Normalisation a défini des
normes du point de vue microbiologique. Ainsi, le kilichi doit avoir une flore
aérobie mésophile totale inférieure à
1.104, un taux de coliformes totaux inférieur à
1.102, une charge en levures et moisissures inférieure
à 1.102, un taux d'anaérobies
sulfito-réducteurs inférieur à 1.101 par gramme
de produit et une absence de salmonelles dans 25 g de produit.
La comparaison de nos résultats avec ces normes permet
de constater que la charge de la FAMT chez le producteur n° 1, parait
quelque peu élevée pour les deux types de produit
(1.105 pour le KMP1 et 1.104 pour le KDP1). Pour les
coliformes totaux, la charge est conforme aux normes pour tous les produits
(1.101 pour le KMP1 et 0 pour le KDP1). En ce qui concerne les
autres germes (anaérobies sulfito-réducteurs, salmonelles et
levures et moisissures), nos résultats répondent bien aux normes
pour les deux types de produit.
Chez le producteur n° 2, la charge de la FAMT est
élevée pour le kilichi « Maiyagi » (29.104).
Celle du kilichi « Dan kalambé » (1.104) est
sensiblement conforme aux normes. Pour les autres germes, la situation est
similaire à celle du producteur n° 1.
Chez le producteur n° 3, la charge de la FAMT est
conforme aux normes pour le kilichi « Maiyagi » (1.103).
Par contre celle du kilichi « Dan kalambé »
(12.103) est légèrement élevée par
rapport aux normes. En ce qui concerne les autres germes, on note leur absence
au niveau des produits.
L'étude réalisée sur l'analyse des
techniques traditionnelles de transformation de viande en kilichi dans la
commune urbaine de Madaoua a permis d'identifier les différentes
étapes des procédés de fabrication, de même que
l'influence des conditions climatiques et d'hygiène sur la
qualité des produits.
La matière première utilisée pour la
fabrication de kilichi est la viande de boeuf et les parties les plus
utilisées sont les muscles de la cuisse et de l'épaule. En outre,
le kilichi peut être aussi fabriqué à partir de la viande
de caprins, d'ovins et de camelins. Chaque producteur transforme en moyenne 30
Kg de viande fraîche par jour, pour une production quotidienne de 8
à 10 Kg de produit fini, ce qui correspond à une capacité
annuelle de production de 2 880 à 3600 Kg de kilichi. Deux types de
produits sont fabriqués à travers deux procédés ;
il s'agit du kilichi « Maiyagi » et du kilichi « Dan
kalambé ».
Cette étude a permis aussi de connaitre les
critères d'appréciation de la qualité du produit
utilisés par les consommateurs. Ces critères sont l'aspect, la
couleur et le goût épicé du produit.
L'opération de séchage repose essentiellement
sur les conditions climatiques, d'où la nécessité de
recourir à un séchage artificiel pendant la saison des pluies
pour assurer la stabilité des produits.
L'enrobage est souvent source de contamination, il est donc
nécessaire d'effectuer la préparation de la sauce dans de
meilleures conditions d'hygiène et sanitaire.
A l'issu de l'identification des étapes critiques, des
propositions ont été faites pour l'amélioration de la
qualité du kilichi. Ces étapes sont le découpage, le
séchage et l'enrobage.
La difficulté majeure évoquée par les
producteurs demeure l'absence de ligne de crédit pour l'accroissement du
niveau de production et s'offrir le marché extérieur.
Les résultats des analyses physico-chimiques, ont
permis de classer le kilichi dans la catégorie des produits à
faible teneur en eau. Cette teneur est comprise entre 12 et 14,84% avec un pH
qui se situe entre 5 et 6.
Les teneurs de 4,07 à 6,96% de cendres, 10 à
18,18% de lipides et 69,04 à 80,93% de protéines provenant des
résultats de l'analyse de la composition des produits montrent tout
l'intérêt de la valeur nutritionnelle du kiichi.
La qualité sanitaire des produits est jugée
bonne dans l'ensemble. En effet, les analyses microbiologiques
effectuées ont permis de constater que la charge de la flore
aérobie mésophile totale est quelque peu élevée.
Par contre, on note une absence totale des coliformes totaux, des
anaérobies sulfito-réducteurs, des salmonelles et des levures et
moisissures au niveau des producteurs n° 1 et 2.
Pour terminer, on peut dire que la promotion de la
filière kiichi au Niger, doit passer nécessairement par un appui
multiforme aux producteurs tout en leur permettant de passer de la fabrication
artisanale peu contrôlée à une production semi-industrielle
plus productive. C'est de notre point de vue la seule alternative pour marquer
la place combien importante que pourrait occuper le kiichi aussi bien dans la
sous région que sur le plan international.
CONCLUSION
Au terme de cette étude réalisée sur
l'analyse des techniques traditionnelles de transformation de la viande en
kilichi dans la commune urbaine de Madaoua, il ressort ce qui suit :
· Les étapes de fabrication traditionnelle de
kilichi sont la réception de la matière première, le
désossage, le parage, le découpage, le séchage au soleil,
l'enrobage, un second séchage au soleil et la grillade. Deux types de
kilichi (kilichi « maiyagi » et kilichi « Dan kalambé
») sont produits.
· Certains paramètres liés aux
procédés de fabrication ont été
déterminés : o La masse des déchets varie de 13,38
à 15,92% ;
o La teneur en eau de la viande fraîche qui varie de 72,18
à 75,45% et celle de la viande séchée enrobée
variant de 28,15 à 33,33% ;
o La consommation de la sauce pendant l'opération
d'enrobage varie de 2 à 2,55 kg pour 1 kg de viande séchée
;
o Après grillade, la part de la viande
séchée dans le kilichi « Maiyagi » varie de 51,11
à 59,74 % et dans le kilichi « Dan kalambé » - 90,92
à 92,37%.
· Les étapes critiques susceptibles d'influencer
la qualité du produit sont le découpage, le séchage et
l'enrobage. Les principales contraintes sont la pénibilité des
opérations de découpage et d'enrobage, la durée de
l'opération de découpage, les conditions climatiques, les
contaminants environnants, le malaxage à la main des ingrédients,
la difficulté de séchage pendant des pluies et le manque
d'hygiène.
· La composition chimique du kiichi est la suivante :
teneur en eau - de 12 à 14,84% ; pH - entre 5 et 6. Teneurs en cendres
de 4,07 à 6,96%, en lipides - 10 à 18,18%, en protéines -
69,04 - 80,93%.
· La qualité sanitaire des produits est
jugée bonne dans l'ensemble. Les analyses microbiologiques
effectuées ont permis de constater une absence totale des coliformes
totaux, des anaérobies sulfito-réducteurs, des salmonelles, des
levures et moisissures. Par contre la charge de la flore aérobie
mésophile totale est quelque peu élevée pour certains
produits.
RECOMMANDATIONS
L'analyse des techniques traditionnelles de transformation de
la viande en kiichi a identifié des contraintes relevant des
étapes critiques des procédés de fabrication qui sont de
nature à influencer la qualité des produits finis. Dans le souci
d'aider à résoudre ces contraintes nous formulons les
recommandations suivantes :
· utiliser un matériel adéquat (machine
trancheuse) pour limiter la durée de l'opération de
découpage ;
· assurer un séchage artificiel pendant la saison
des pluies pour éviter la prolifération des germes ;
· stériliser la sauce d'enrobage pour limiter les
contaminations et diminuer la charge microbienne au niveau des produits ;
· utiliser un emballage adéquat des produits afin
d'éviter la reprise de l'humidité en saison des pluies (sachets
en plastic) ;
· assurer le nettoyage systématique et
régulier de tous les matériels de fabrication avant et
après usage ;
· construire des hangars grillagés pour limiter la
contamination exogène par les mouches ;
· renforcer la capacité des producteurs en outils
élémentaires de gestion d'une entreprise, pour permettre un bon
suivi économique de l'activité ;
· sensibiliser et former les producteurs sur les bonnes
pratiques d'hygiène pour assurer la qualité des produits finis
;
En perspective, il est souhaitable de faciliter l'accès au
crédit pour permettre aux producteurs d'accroître leur niveau de
production afin de s'ouvrir sur le marché extérieur.
BIBLIOGRAPHIE
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30. SECIP., 2006: Le secteur rural principal moteur de la
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31. SEYDI N., 1991: Cours de microbiologie alimentaire pour les
étudiants de la quatrième année de l'EISMV de Dakar,
Sénégal, (non paginé).
32. SISSOKO B., Cours de « Technologie des produits
d'origine animale » pour les étudiants de la deuxième
année, production de viande de l'IPR/IFRA annexe de Bamako, 35 pages.
Annexe
Annexe 2: Fiche d'enquête n° 1
1- Date de l'enquête.
IDENTITE SOCIO-ECONOMIQUE DU PRODUCTEUR
2- Nom et Prénom.
3- Age.
4- Ethnie.
5- De quelle localité venez-vous?
6- Quelle est votre activité principale? Si c'est la
production du kilichi, précisez depuis combien d'année vous
pratiquez cette activité?
ORGANISATION DE LA PRODUCTION
7- Combien de personnes interviennent dans le travail de la
production?
8- Quelle est la répartition des tâches?
Précisez :
la nature ;
le nombre de personnes utilisées par tâche ;
le temps des travaux par tâche.
9- La main d'oeuvre est - elle salariée ? Précisez
:
la durée (Permanente ou Temporaire) ;
le coût du travail effectué.
10- Comment êtes organisés ?
SYSTEME DE PRODUCTION
11- Quels sont les différents types de kilichi que vous
produisez ?
12- Quelle est la fréquence de votre production ?
13- Quelle quantité de kilichi produisez-vous par jour
?
14- Comment procurez-vous la matière première pour
votre production ?
15- Quelles sont les espèces animales les plus
utilisées pour la production de kilichi ?
16- Quel est l'état d'embon point des animaux
utilisés pour la production de kilichi ?
17- Quels sont les modes et durée de stockage des
matières premières et des produits finis ?
18- Décrivez votre technique de fabrication de kilichi
? Précisez les matériels et/ou outils et les ingrédients
qui sont utilisés (Nature, Provenance, Prix et Durée
d'utilisation pour les matériels et outils).
19- Quelles particularités avez-vous dans votre
technique de production ?
20- Comment avez-vous acquis cette technique de fabrication
de kilichi ?
21- Quelle est l'étape la plus critique de la
technique de fabrication de kilichi ?
22- A quelle période de l'année votre
activité est - elle plus importante et plus rentable ?
23- Quel est l'effet du climat sur votre activité et
sur la qualité du produit fini ?
24- Quelles sont les parties d'une carcasse les plus
recherchées pour la fabrication de kilichi ?
25- Avez-vous souvent des difficultés pour vous procurer
la matière première ?
26- Quelles sont les contraintes que vous rencontrez dans votre
activité ?
27- Quelles sont les solutions que vous proposez pour un
meilleur avenir de votre activité ?
28- Recevez-vous des contributions des bailleurs de fonds ou des
autorités municipales ? COMMERCIALISATION DE KILICHI
29- Comment et où vos produits sont - ils vendus ?
30- Comment vos produits sont - ils présentés ?
31- Quel est le temps d'écoulement de vos produits ?
32- Comment vos produits sont - ils conservés ?
33- Combien dépensez-vous globalement pour fabriquer du
kilichi ? Précisez la quantité produite.
34 Combien vendez-vous le kilichi et comment se fait la
détermination du prix de vente ?
35- Qui achète vos produits ? Précisez âge,
sexe et catégorie socioprofessionnelle.
36- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
le cadre de la commercialisation de vos produits ?
37- Vos produits sont - ils présentés pendant les
foires ?
38- Vos produits sont - ils exportés ? Précisez
les pays.
39- Quelles sont les dispositions réglementaires à
respecter pour exporter le kilichi ?
40- Payez-vous des taxes pour cette activité ?
Annexe 3 : Fiche d'enquête n° 2, niveau consommateur
de kilichi dans la commune urbaine de Madaoua
1- Date de l'enquête.
2- Age.
3- Sexe.
4- Catégorie socioprofessionnelle.
5- Avez-vous consommé une fois le kilichi ? Si non,
quelles sont les motivations qui vous empêchent de consommer ce produit
?
6- Combien dépensez-vous pour l'achat du kilichi et
suivant quelle fréquence ? Précisez chaque jour, semaine,
mois.
7- Quelles sont les motivations pour lesquelles vous achetez le
kilichi ?
8- Quel type de kilichi préférez-vous et pourquoi
?
9- Quelle perception faites-vous de la qualité des
différents types de kilichi ?
10- Comment aimeriez-vous voir le kilichi ? Enumérez
quelques critères d'appréciation.
11- Comment jugez-vous le prix de vente du kilichi en rapport
avec la quantité et la qualité ?
12- Quel est le seuil de prix que vous êtes prêt
à payer si le prix actuel est jugé trop élevé ou
pour avoir une différence de qualité ?
13- Quelles autres utilisations faites-vous du kilichi ?
14- Le kilichi est -il un produit ordinaire ou un produit de
luxe ?
Annexe 4 : Carte du département de Madaoua
Annexe 5 : Carte de la région de Tahoua
Annexe 6 : Carte de la république du Niger
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