REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
Ministère de l'Enseignem ent
Supérieur et de la Recherche Scientifique
Ministère d'Etat, Ministère du Plan
et du Développe- m ent
Ecole Nationale Supérieure de
Sta-
tistique et d'Economie
Appliquée
Direction Générale de la Population et
du Renforcement des Capacités
Conditions de vie et connaissances du VIH/SIDA dans le groupe
d'âges 20-34 ans en milieu rural ivoirien selon l'EIS-CI 2005.
Rédigé par :
KOUASSI Kouamé Aly Se rge Elè ve ITS
2006/2008
Sous la supervision de :
ALLOU Manizan
Sous-Directeur des Etudes et Re- cherches à la
DGPRC
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![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi39.png)
(c) Abidjan, Septembre 2008
L'ENSEA N'ENTEND DON- NER AUCUNE APPROBA- TION NI
IMPROBATION
AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. ELLES DOIVENT ETRE
CONSIDE- REES COMME PROPRES A L'AUTEUR.
L'AUTEUR
DEDICACE
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi40.png)
REMERCIEMENTS
Qu'il me soit permis à la fin de ce modeste travail de
remercier :
En premier lieu LE SEIGN EUR JÉS US-CHRIST
qui, dans son infinie bonté a toujours const i- tué un
rocher sûr sur lequel je me suis appuyé pendant mes moments de
doute.
Ce travail n'aurait été possible sans la
conjugaison des efforts de plusieurs personnes. Je pense
tout spécialement à Madame GOORE BI
et à tout le personnel de la DGPRC qui ont su créer les
conditions favorables à la mise en oeuvre de cette étude. Ma
gratitude va spécialement à l'endroit de Monsieur ESSAN
Kodia, Directeur des Politiques de Population, et de Monsieur
ALLOU Manizan mon maitre de stage qui a accepté de
suivre ce travail de près et qui a mis à ma dispos i- tion toute
la documentation nécessaire pour mener à bien cette
étude.
A travers ce document, qui est le fruit de trois mois de
stage, je veux aussi, par ces lignes, témo i- gner ma reconnaissance
à tous les membres de ma famille à Abidjan, Grand-Bassam, Abengo
u- rou et Yakassé-Bini. P uisse ce travail vous réconforte r dans
la peine que vous vous êtes donnés pour faire de moi une personne
véritablement indépendante.
Je ne saurai clore cette page de remerciements sans penser
à l'équipe dirigeante et l'ensemble des enseignants de l'ENS EA
pour les connaissances reçues pendant mon séjour dans cette
presti- gieuse école. J'adresse particulièrement mes
sincères remerciements à Monsieur KOFFI
N'Guessan, Directeur de l'ENS EA. Je pense aussi à Monsieur
KOUAKOU Jean Arnaud, Di- recteur des études AT, AD et
ITS et à Monsieur KANGA Désiré ,
Enseignant à l'ENSEA qui n'ont cessé une seule seconde
d'écouter mes préoccupations et de me fournir
d'éventuelles solu- tions.
Enfin, je remercie tous mes camarades de la promotion
ITS 2006/2008 pour les moments de joie et de
difficultés que nous avons partagés et pour l'esprit de famille
qu'ils ont su instaurer et entre- tenir durant nos deux années de
formation. Je pense particulièrement à mes condisciples
SANO- GO, DAGO, BOMISSO, SALMON...
Que tous, cités ou omis, trouvent ici
l'expression de ma profonde reconnaissance
L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée d'Abidjan (ENSEA) a été
créée en 1961 et elle a pour vocation la formation des cadres
statisticiens des pays Africains fran- cophones. La formation des
Ingénieurs des Travaux Statistiques dans cette école comprend
deux principaux volets : la formation théorique et la formation
pratique. La formation théorique est faite par des cours magistraux et
des travaux dirigés. Les exposés, les enquêtes de terrain,
les co n- férences et séminaires sont utilisés pour passer
à la pratique.
Les Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS)
reçoivent une solide formation d'une durée de deux années,
qui leur permet d'encadrer les travaux de production statistique et d'analyse
éco- nomique dans les ministères, les organismes internationaux,
les organismes à caractère public ou privé, les grandes
entreprises de tous les secteurs d'activité. La validation du stage
pratique obli- gatoire de fin de cycle des élèves
Ingénieurs des Travaux Statistiques est l'une des conditions d'obtention
du diplôme d'ingénieur, c'est pourquoi l' étudiant à
la fin de son stage doit présenter un rapport écrit qui fera
l'objet d' une soutenance.
Ce stage qui permet, en outre, un contact avec les
réalités du monde du travail, a duré 3 mois. Le
nôtre s'est déroulé au sein de la DGPRC, au
Ministère d'Etat, Ministère du plan et du dévelop- pement,
du 16 juin au 06 septembre 2008. Le thème d'étude qui nous a
été confié, à notre arrivée, par notre
maître de stage M. ALLOU Manizan est : «Conditions de vie et
connaissances du VIH/SIDA dans le groupe d'âge s 20-34 ans en milieu
rural ivoirien ».
Ce stage fait partie intégrante du processus de
formation des ingénieurs de l'ENS EA. L'objectif étant d'associer
à leurs connaissances théoriques une initiation pratique afin de
développer leurs aptitudes à utiliser efficacement les outils
statistiques et leurs potentialités à mener des analyses
approfondies. Il s'agit donc d' un stage pratique, où l'étudiant
est appelé à résoudre des problèmes concrets et
d'en tirer bon usage pour ainsi dire, une expérience certaine et
utile.
Ce document présente les résultats de notre
travail. De nombreuses difficultés se sont posées à nous,
aussi bien dans la maîtrise des contours de notre problème et de
la démarche à adopter pour répondre aux questions
posées, que dans la prise en main des données et la
réalisation technique de ce document. Notre satisfaction est
d'être parvenu à surmonter ces difficultés et de pouvoir
proposer ce modeste document.
SOMMAIRE
....................................................................................................................................
iii LISTE DES ILLUSTRATIONS
.........................................................................................................vi
SIGLES ET ABREVIATIONS
.........................................................................................................vii
PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL..................................................................viii
INTRODUCTION GENERALE
........................................................................................................1
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ET
DESCRIPTIF.............................................................3
CHAPITRE 1 : DE LA P ROBLEMATIQUE A LA REVUE DE
LITTERATURE .............................4
I. Problématique
...............................................................................................................................4
II. Revue de
littérature......................................................................................................................8
CHAPITRE 2 : APPROCHE DESCRIPTIVE DES CONDIT IONS DE VIE
ET DES CONNAISSANCES EN MATIERE DE VIH/SIDA
..........................................................................12
I. Données utilisées
.........................................................................................................................12
II. Analyse des conditions de vie des jeunes en m ilieu
rural ivoirien ............................................13
PARTIE II : CONDITION DE VIE ET CONNAISSANCE DU VIH/SIDA
: DU DATA
MINING A L'ANALYSE
ECONOMETRIQUE..........................................................................29
CHAPITRE 1 : EXAMEN DES CONNAISSANCES DU VIH/SIDA PAR L
'ANALYSE DES
DONNEES
......................................................................................................................................30
I. Présentation de la démarche
.......................................................................................................30
II. Analyse factorielle des correspondances multiples
...................................................................33
III. Classification ascendante hiérarchique
...................................................................................41
CHAPITRE 2 : A LA RECHE RCHE DES DETERMINANTS DE LA
CONNAISSANCE DU VIH/SIDA
........................................................................................................................................46
I. Présentation du modèle logistique
multinomial
..........................................................................46
II. Construction du modèle
.............................................................................................................48
III. Présentation et interprétation des
résultats
.............................................................................53
IV. Recommandations et limites de l'étude
....................................................................................57
CONCLUSION GENERALE
..........................................................................................................58
BIBLIOGRAPHIE
...........................................................................................................................59
ANNEXES
.......................................................................................................................................61
TABLE DES MATIERES
................................................................................................................74
Liste des encadrés
Encadré 1 : un peu de définition
.........................................................................................................
20
Encadré 2 : algor ithme de la classification ascendante
hiérarchique ......................................................
41
Encadré 3 : modèle logit multinomia l
.................................................................................................
47
Liste des tableaux
Tableau 1 : caractéristiques socio-démographiques
des jeunes ruraux de 20-34 ans ............................. 14
Tableau 2 : répartition des jeunes selon
l'accès à l'eau potable
............................................................ 18
Tableau 3 : répartition des jeunes ruraux selon le type de
biens détenus.............................................. 20
Tableau 4 : distributions des connaissances en matière de
VIH/SIDA chez les jeunes ruraux ................. 26
Tableau 5 : distributions des connaissances de la transmission
mère -enfant selon le sexe..................... 28
Tableau 6 : présentation des variables servant à
l'analyse multidimensionnelle .................................... 31
Tableau 7 : liste des variables participant à la formation
de l'axe 1....................................................... 34
Tableau 8 : contribution au deuxième
facteur.....................................................................................
35
Tableau 9 : contribution au troisième facteur
.....................................................................................
36
Tableau 10 : tests de lien entre variables
............................................................................................
49
Tableau 11 : Qualité du modèle
multinomial.......................................................................................
50
Tableau 12 : tests du maximum de vraisemblance et de Wald
............................................................. 50
Tableau 13 : tests de suppression des variables
..................................................................................
51
Tableau 14 : test de combinaison des
variables...................................................................................
52
Tableau 15 : tests d'indépendance des alternatives non
pertinentes .................................................... 52
Tableau 16 : présentation des résultats de
l'estimation après le
diagnostic........................................... 55
Listes des graphiques
Graphique 1 : répartition des jeunes ruraux de 20-34 ans
selon la taille de leurs ménages (%) ............... 16
Graphique 2 : répartition des jeunes ruraux selon le type
de toilette utilisée ........................................ 17
Graphique 3 : répartition des jeunes ruraux selon les
matériaux du sol de leurs logements(%) .............. 18
Graphique 4 : répartition des jeunes ruraux selon les
quintiles de bien-être économique...................... 22
Graphique 5 : distribution conditionnelle de la fréquence
de lecture les journaux selon le bien-être économique
.....................................................................................................................................
23
Graphique 6 : distribution conditionnelle selon le sexe des
jeunes ruraux ............................................ 27
Graphique 7 : nuage des individus dans le premier plan factoriel
......................................................... 40
Graphique 8 : nuage des individus dans le second plan factoriel
.......................................................... 40
Graphique 9 : Histogramme des indices de niveau
..............................................................................
42
Listes des annexes
Annexe 1 : répartition du nombre d'enfants de moins de 5
ans par taille de ménages ........................... 62
Annexe 2 : tableau des profils selon l'occupation des jeunes
et les quintiles de bien-être économique .. 62
Annexe 3 : histogramme des valeurs
propres......................................................................................
64
Annexe 4 : dendrogramme
................................................................................................................
64
Annexe 5 : coordonnées, contributions et cosinus
carrés des modalités actives de l'ACM...................... 65
Annexe 6 : description des
classes......................................................................................................
68
Annexe 7 : résultats de la regression logistique
multinomiale ..............................................................
72
Annexe 8 : liste des individus
abérrants..............................................................................................
73
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACM : Analyse Factorielle des Correspondances
Multiples
CAH : C lassification Ascendante
Hiérarchique
COSCI : Collectif des ONG de Lutte contre le S
ida en Côte d'Ivoire
DGPRC : Direction Générale de la
Population et du Renforcement des Capacités
EDS : Enquête Démographique et de
Santé
ENSEA : Ecole Nationale S upérieure de
Statistique et d'Economie Appliquée
EIS-CI : Enquête sur les
Indicateurs du S ida en Côte d'Ivoire
INSEE : Institut National de Statistique et des
Etudes Economiques
IST/VIH/SIDA : Infections Sexuelle ment
Transmissibles/ Virus de l'Immuno déficience Hu- maine/ Syndrome de
l'Immuno Déficience Acquise
MEASURE-DHS : Monitoring and Evaluation to
Assess and Use Results- Demographic and
Health S urveys
MICS : Enquête à Indicateurs
Multiples
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONUSIDA : P rogramme Commun des Nations-Unies
sur le S ida
PEPFAR : P lan d'Urgence de la Présidence
des Etats-Unis pour la Lutte contre le S ida
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
UNESCO : Organisation des Nations-Unies pour
l'Education la Science et la C ulture
UNFPA : Fonds des Nations-Unies pour la
Population
PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
Le Gouvernement ivoirien a, en mars 1997, doté la
Côte d'Ivoire d'une Déclaration de Politique Nationale de
Population (DPNP). Cette volonté manifeste confirmait ainsi son
engagement à prendre en compte les questions de population dans les
programmes de développement. Pour l'organisation administrative et
institutionnelle de la mise en oeuvre de cette Polit ique Nationale de
Population, le gouvernement a créé en juillet 1997, par
décret n°97-438 du 31 juillet 1997, le Conseil National de
Population (CONAPO) et le Bureau National de Population (BUNAP), che- ville
ouvrière, chargé de la coordination des activités de
population en Côte-d'Ivoire.
Il faut rappeler que par décret N° 2001-587, le
BUN AP a été érigé en Direction
Générale dispo- sant de deux Directions centrales et d'un service
administratif et financier ayant rang de sous - Direction.
En Mars 2006, par décret N°. 2006-48 du 22 Mars
2006 portant Organisation du Ministère d'Etat,
Ministère du P lan et d u Développement, le
BUNAP a pris la dénomination de Direction Géné- rale de
la Population et du Renforcement des Capacités (DGP RC). Cette
direction est l'une des trois Directions Générales dont dispose
le Ministère d'Etat, Ministère du P lan et du Développe-
ment (la Direction Générale du P lan, la Direction
Générale du Développement de l'Economie et La Direction
Générale de la Population et du Renforcement des Capac
ités).
Ayant à sa tête Madame C hristine GOORE BI et
composée de personnel pluridisciplinaire de haut niveau,
compétent et expérimenté, la DGP RC est chargée de
la conception, de la promotion et la mise en oeuvre des politiques nationales
de population et veille particulièrement à la dyna- mique de la
ressource humaine dans sa contribution au processus du développement. A
cet effet, elle a cinq missions essentielles:
Ø La formulation et la mise en oeuvre des politiques de
population ;
Ø Le suivi et l'évaluation de l'impact des
politiques sur la dynamique de la popula- tion ;
Ø La gestion de bases de données sur la population
;
Ø La formulation des politiques et stratégies de
renforcement des capacités natio- nales particulièrement en ce
qui concerne la qualité de la resso urce humaine ;
Ø La coordination et le suivi des programmes et
projets en matière de population.
La Direction Générale de la Population et du
Renforcement des Capacités comprend trois (3) Directions Centrales :
1. La Direction des politiques de Population
: elle est chargée de formuler et de mettre en oeuvre les
politiques de population et de gérer la base de données sur la
population. Pour l'accomplissement de ces missions, elle est comprend, à
son tour deux Sous-directions :
ü La Sous-direction des Etudes et Recherches, dans
laquelle nous avons effectué notre stage, est chargée de Formuler
et mettre en oeuvre des politiques de population ;
ü La Sous-direction de la gestion de la base de
données de population (chargée de
Gérer la base de données sur la population).
2. La Direction du S uivi-Evaluation ;
chargée de coordonner et suivre les programmes et les projets en
matière de population, suivre et évaluer l'impact des politiques
sur la dyna- mique de la population et élaborer le rapport annuel sur
l'état de la population ivoirienne. Elle comprend deux Sous-directions
:
ü La Sous-direction du S uivi et Evaluation des
politiques de population (chargée de suivre et évaluer les
programmes et projets en matière de population)
ü La Sous-direction des Programmes et Projets de
Population (chargée de coordo n- ner les programmes et d'élaborer
le Rapport annuel sur l'état et le devenir de la population
ivoirienne).
3. La Direction du Renforcement des Capacités
Nationales : elle a à sa charge la partic i- pation au
recensement des potentialit és en ressources humaines, l'identification
des be- so ins de renforcement nécessaire pour le développement
durable, l'évaluation des besoins de promotion et de
développement des capacités humaines et l'appui des initiatives
et des investissements s'y rapportant et la formulation et la mise en oeuvre
des politiques de re n- forcement des capacités. Elle comprend
également deux Sous-directions :
ü La Sous-direction de la Promotion des Capacités
(chargée de formuler et mettre en oeuvre des politiques de renforcement
des capacités et participer au recensement des po- tentialités en
ressources humaines).
ü La Sous-direction des Etudes et Recherches (
chargée d'évaluer les besoins de
promotion et de développement des capacités
humaines pour le développement durable ). Cette brève
présentation terminée, nous entamons l'essence même de
notre étude qui débute par sa première partie. Elle se
compose de deux chapitres.
L
INTRODUCTION GENERALE
e 14 octobre 2002 à l'université de Zhejiang (C
hine), Kofi A. Annan, alors Secrétaire Général de l'ONU,
disait « Les jeunes sont la clé du combat contre le SIDA. En leur
offrant l'appui dont ils ont besoin, nous pouvons leur donner
les moyens de se protéger du virus. En leur fournissant
des informations honnêtes et directes, nous pouvons abattre le mur de
silence qui entoure toute la société. En créant des
campagnes e f- ficaces d'éducation et de prévention, nous pouvons
transformer l'enthousiasme, la force et les rêves d'avenir des jeunes en
outils efficaces pour combattre l'épidémie ». Ainsi
l'environnement (économique, sociale...) et les connaissances des jeunes
en matière de VIH/SIDA constituent la clef de voûte de
l'endiguement de cette pandémie. La Côte d'Ivoire n'est pas en
marge de cette réalité du siècle.
Forte d'une population jeune, la Côte d'Ivoire est le
pays, de l'Afrique de l'ouest, le plus touché par le VIH/S IDA. Les
jeunes de 20 à 34 ans (souvent appelé jeune adulte) ne sont pas
épargnés. Par exemple 1, à Abidjan, le VIH/SIDA
constitue la première cause de mortalité chez les hommes de cette
couche et la deuxième cause de mortalité chez les femmes du
même groupe. Une plé- thore de facteurs sont à l'oeuvre,
pour expliquer cette propagation généralisée qui vont du
déficit d'information, d'éducation et de services et des risques
que prennent ces personnes relativement défavorisées pour
survivre aux conditions de vie et aux contextes socio-économiques dans
les- quels évolue ce groupe. Ainsi, les conditions de vie jouent pour
beaucoup dans la perception et la progression de l'épidémie. Or,
le niveau de connaissance qu'une population a d'une maladie in- fluence bien
souvent son attitude et son comportement vis-à-vis de cette maladie.
C'est dans cette perspective que la Direction Générale de la
Population et du Renforcement des Capacités (DGRPC), du
Ministère d'Etat, Ministère du P lan et du Développement,
a jugé utile de connaître l'influence des conditions de vie sur
les connaissa nces du VIH/S IDA chez les jeunes de 20 à 34 ans en milieu
rural ivoirien. Le but étant de mieux cibler et renforcer les
programmes en matière de santé reproductive et de lutte contre
les IS T/VIH/SIDA, spécifiquement dans cette couche de la population et
d'anticiper les actes à accomplir pour une participation active des
jeunes au pro-
cessus de développement du pays.
1 Cours de H. Brou, ITS2 2008, « l utte contre l
e SI DA »
Quel est le rapport entre l'environnement
socio-économique dans lequel vivent les jeunes ruraux ivoiriens de 20
à 34 ans et leurs conna issances en matière de VIH/SIDA ? Voici
la préoccupation majeure que notre étude cernera sous la
bannière de : Conditions de vie et connaissances du VIH/SIDA
chez les jeunes de 20-34 ans en milieu rural ivoirien . Aussi
articulerons-nous notre recherche autour de quatre chapitres regroupés
en deux grandes parties. Le premier chapitre e x- posera la
problématique, les hypothèses et la re vue de littérature.
Le second va décrire les cond i- tions de vie actuelle des jeunes et
leurs connaissances en matière de VIH/SIDA. La classification des
jeunes, selon nos variables d'analyse (celles-ci traduisent les connaissances
en matière de VIH/SIDA), fera l'objet du troisième chapitre et
ensuite viendront les traitements économétriques et les
discussions des résultats au chapitre 2 de la deuxième partie.
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL ET
DESCRIPTIF
Cette partie définira les contours du thème de
notre recherche et donnera les orientations de l'étude. Elle comporte
deux chapitres. Le premier expose le problème posé par ce
thème, les objectifs de cette étude ainsi que les
hypothèses de recherche et la revue de littérature sur celui-ci.
Le second décrit les conditions de vie et les connaissances en
matière de VIH/SIDA des jeunes ruraux en Côte d'Ivoire.
CHAPITRE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE A
LA REVUE DE LITTERATURE
Ce chapitre présente le cadre conceptuel,
préalable, de notre analyse et une ébauche des travaux
déjà réalisés sur notre sujet
d'étude.
I. Problématique
Quel est le problème posé par notre recherche ?
Q uel est le cadre de notre analyse ? Voici les préoccupations de cette
partie.
I.1. Formulation du problème
Les jeunes représentent l'avenir de toute nation. Ce
qui leur arrive aujourd'hui déterminera ce que seront leurs
communautés et leurs sociétés dans les décennies
à venir. En effet la jeunesse constitue un important potentiel de
ressources humaines, un atout maje ur en matière de force de travail, de
créativité d'innovation technique et technologique et
d'énormes possibilités à valoriser pour le
développement. C'est aussi, un potentiel d'investissement humain
à long terme. D'où la nécessité pour chaque Etat
d'accorder une importance majeure à la santé de cette
catégorie de la population.
Pourtant en Côte d'Ivoire, la santé des jeunes ne
se présente pas très bien. Ceci est d'autant plus vrai que les
20-34 ans constitue nt le groupe d'âges le plus touché par la
pandémie du VIH/SIDA. En effet, d'après l'EIS 2005, le niveau de
mortalité adulte en Côte d'Ivoire est re spectivement de
6,64%o chez les femmes de 20 à 34 ans et de 6,43%o chez
les hommes du même groupe d'âges;
soit une augmentation respectivement de 40% et de 13%2
par rapport au niveau de 1994. Cette surmortalité dans ce groupe
étant en partie expliquée par deux raisons : les femmes sont plus
to u- chées par le S IDA que les hommes et le groupe d'âges 30-34
ans constitue le groupe de préva-
lence maximale au VIH (10,4%).
2 EDS-CI 1994
La recherche sur les facteurs explicatifs de cette
propagation du VIH/S IDA a mis en év i- dence plusieurs raisons : de
l'influence de la modernisation3 avec son corollaire de
« désor- ganisation sociale », à la pauvreté
(R. Mburano (2000)) en passant par l'éducation (bulletin d'information
de l'UNESCO, mars 2006 ) et les perceptions culturelles de la maladie ;
plusieurs voies ont été explorées. Par ailleurs,
l'objectif fondamental de tous ces travaux étant d'orienter et de
proposer des actions ciblées pour contrer la propagation du VIH/SIDA. Il
a été remarqué de façon récurrente, dans la
littérature, que l'amélioration des connaissances du VIH/SIDA
constitue une des stratégies de la lutte. Ceci parce que les aspects
comportementaux relatifs au VIH/SIDA, sont liés aux connaissances,
attitudes et pratiques de la population en matière de lutte contre la
maladie4. Dans la mesure où le niveau de connaissance qu'une
population a d'une maladie (le VIH/SIDA n'est pas en marge) influence bien
souvent so n attitude et son comportement vis-à-vis de cette maladie et
donc la progression de cette dernière, il s'impose, donc avec
acuité, de recher- cher et d'identifier les facteurs susceptibles
d'influer (en dégradant ou/et en amé liorant) ou
d'interférer avec le niveau de connaissance d'une population. Ceci dans
le but d'une meilleure orientation des stratégies. Il est donc, tout
à fait indiqué, dans le cas d'espèce de la Côte
d'Ivoire, de mesurer l'impact d'une des ces interférences : les
conditions de vie des populations concer- nées par la pandémie.
Particulièrement celles des jeunes ruraux ivoiriens de 20 à 34
ans. Autr e- ment dit, quel est l'état des connaissances sur le SIDA de
cette population spécifique ? Q uels sont les conséquences de
leurs conditions de vie s ur leurs connaissances de la maladie ? Leurs co ndi-
tions de vie expliqueraient-elles leurs niveaux de connaissances en
matière de VIH/SIDA ? Voici entre autre les préoccup ations que
notre étude cherchera à élucider.
Aussi, du fait de l'actualité du problème du
VIH/SIDA et de la profusion de la littérature sur le
phénomène, est-il impérieux de nous imposer des objectifs
pour éviter de sombrer dans une allité-
ration.
3 Laquelle aurait induit un affaiblissement de
l'autorité des aînés sur les cadets et du groupe familial
sur les enfants faisant ainsi place aux libertinages sexuels pour les jeunes,
contraires à la morale traditionnelle (Rwenge (2000), Diop (1995), Gueye
et a l. (2001)
4 Rapport final enquête KABP (knowledge,
attitude, belief and practice) 1996, Rwanda
I.2. Objectifs de l'étude
Successivement, ce sont l'objectif général de
l'étude et les objectifs spécifiques, qui donnent une orientation
claire et précise de notre étude qui feront l'objet de ce
paragraphe.
I.2.1. Objectif général
L'objectif principal de cette étude est d'analyser
l'impact des cond itions de vie des jeunes ruraux de 20 à 34 ans sur
leurs connaissances en matière de VIH/SIDA. Ceci, afin de mieux
expliquer la propagation actuel de l'infection à VIH en milieu rural
ivoirien et aussi de mieux orienter les stra- tégies de lutte.
I.2.2. Objectifs spécifiques
La réalisation de cet objectif principal passe ra, de
façon spécifique, par l'atteinte des objectifs
intermédiaires suivants :
Ø Analyser les conditions de vie des jeunes ruraux
ivoiriens de 20 à 34 ans,
Ø Mesurer le niveau de connaissances des jeunes ruraux
ivoiriens de 20 à 34 ans en matière de VIH/SIDA,
Ø Analyser la relation entre conditions de vie et
connaissances du VIH/SIDA en milieu rural ivoirien.
L'atteinte de ces objectifs se fera dans un cadre conceptuel,
méthodologique et scientifique bien défini. D'où la
nécessité de spécifier les hypothèses et la
méthodologie de notre recherche.
I.3. Hypothèses et méthodologie
d'analyse
Nous proposons pour la conduite de notre étude les
hypothèses et la méthodologie suivantes :
I.3.1. Hypothèses
Nous posons comme hypothèses :
H1 : les structures sociales dans lesquelles évoluent les
jeunes ruraux influencent leurs connais- sances en matière de
VIH/SIDA
H2 : le niveau de vie des jeunes ruraux affecte l'ensemble de
leurs connaissances du VIH/SIDA. En d'autres termes, la qualité des
conditions de vie influencent leurs connaiss ances en matière de
VIH/SIDA des jeunes ruraux.
I.3.2. Méthodologie
Pour atteindre les objectifs de cette étude et
vérifier toutes ces hypothèses, les outils suivants s e- ront
utilisés : la recherche documentaire et le traitement des données
d'enquête, la statistique des- criptive, les techniques d'analyse des
données et l'analyse économétrique.
La recherche documentaire permettra de présenter des
travaux, tant théoriques qu'empiriques, sur
la mesure des connaissances du VIH/SIDA et des conditions de
vie des populations.
Le traitement des données d'enquête nous aidera
dans l'apurement des différentes bases mises à notre disposition
mais aussi dans les processus de fusion et/ou de scission de fichiers que nos
différentes analyses exigeront. Ces techniques nous aideront à
constituer notre fichier de travail.
La statistique descriptive servira à présenter
les principales caractéristiques de nos variables
(sexe, niveau d'instruction...) et au besoin les comparer
entre elles.
Les techniques d'analyse des données, spécifique
ment l'analyse factorielle des correspondances multiples (ACM) et la
classification ascendante hiérarchique (CAH), nous permettront de faire
une typologie des individus et de construire un indicateur mesurant le niveau
de connaissances des jeunes ruraux.
L'analyse économétrique, notamment la
modélisation logistique multinomiale permettra :
D'analyser l'impact des conditions de vie des jeunes ruraux ivoiriens
sur leurs connais- sances en matière de VIH/SIDA
De donner une mesure de cet impact et son sens
En définitive, tous ces moyens seront mis en oeuvre
à partir de logiciels techniques : STATA, SPSS, SPAD, EXCEL.
Toutefois, il faut remarquer que cette étude n'est pas
la première, sur ce sujet, tant la question du VIH/SIDA est au coeur des
préoccupations politiques et de santé dans le monde et
spécifiquement en Côte d'Ivoire. Aussi la section suivante
exposera-t-elle des recherches sur le sujet.
II. Revue de littérature
Nous nous attèlerons à faire, ici, un
état des lieux de certaines études relatives à notre
thème de recherche.
II.1. La mesure des connaissances du VIH/SIDA
Depuis sa mise en place en 1987, le Programme Mondial de Lutte
contre le SIDA (PMLS) enco u- rage et soutient les pays dans la conduite de
recherches socio-comportementales afin d'informer sur les connaissances
à propos du SIDA, les attitudes, les pratiques et comportements sexuels
en la matière. Ainsi de l'enquête nationale sur les comportements
(S. DEDY et G. TAP E, 1989) à l'EIS 2005 en passant par les
différentes enquêtes EDS, MICS de nombreux efforts ont
été ac- complis en Côte d'Ivoire dans le cadre de ce besoin
d'information. Aussi ces sources de données vont-elles servir de
tremplin à des travaux et recherches en vue de mieux expliquer les
connais- sances des populations en matière de VIH/SIDA en vue d'aider
à l'amélioration des programmes et politiques de lutte contre le
SIDA. Dans cette logique s'inscrit « les connaissances du SIDA et
la stigmatisation des malades du SIDA » d'Emmanuel. Esso
(2001).
A partir des données de l'enquête MICS 2000,
portant sur les femmes de 15-49 ans et les enfants de moins de cinq ans,
Esso a identifié essentiellement quatre niveaux de connaissance du
VIH/SIDA :
Ø Connaissance de l'existence du VIH/S IDA,
Ø Connaissance des sources de contamination du virus
(transmission de la mère à l'enfant, rapports sexuels...,
Ø Connaissance des manifestations de la maladie et des
opinions fausses sur la maladie,
Ø Connaissance des moyens de prévention de la
maladie (usage de préservatif, abstinence...) Aussi, de par son analyse,
va t- il arriver à des résultats majeurs : d'abord, la
capacité des femmes à lire et écrire est un facteur
discriminant quant à la connaissance du VIH/S IDA (de son existence aux
moyens de prévention en passant par les sources de contamination).
Ensuite, la connaissance de la transmission de la mère à l'enfant
est liée au statut matrimonial des femmes interrogées : celles
n'étant pas en union sont les plus informées. Enfin, les
croyances et opinions erronées de- meurent vivaces dans la population
féminine en âge de procréer. En effet, trois femmes sur
cinq
pensent que le virus VIH peut se transmettre par des moyens
surnaturels et une sur trois (32,2%)
est co nvaincue que la contamination est possible par les
piqûres de moustiques.
Ce type d'analyse, visant à mesurer les connaissances
sur le VIH/SIDA, a aussi été mené en France par N.
Beltzer et al (2005). En effet dans «Les connaissances, attitudes,
croyances et comportements face au VIH/sida en France» Beltzer et
ses collaborateurs ont considéré éga- lement les quatre
niveaux de connaissance comme ci-dessus mentionné. En utilisant une
régres- sion logistique, pour chaque type de connaissance, ils montrent
que la probabilité de connaître le VIH/SIDA (son existence, sa
transmission...) est d'autant plus forte que la personne interrogée est
diplômée et que les plus jeunes (18-29 ans) restent la classe
d'âge disposant du meilleur ni- veau de connaissance sur la maladie.
Mais par contre, une proportion significativement moins importante de personnes
croit que la contamination peut se faire e n buvant dans le verre d'une
personne contaminée (8,2%), dans les toilettes publiques (15,8%), par
une piqûre de moustique (20,6%), ou en donnant son sang (38,5%). Ce qui
dénote de la persistance des nombreuses appré-
hensions.
II.2. L'analyse des conditions de vie
Croissance, développement et amélioration des
conditions de vie des populations sont les préo c- cupations majeures de
tous les pays en ce nouveau millénaire. Alors que tous s'entendent sur
son amélioration, le concept même de « conditions de vie
» a motivé plusieurs approches tant théo- riques
qu'empiriques.
II.2.1. Un peu de théorie
L'étude des conditions de vie intègre la grande
famille de ce qui convient d'appeler l'analyse de la pauvreté. Mais,
compte tenu de son caractère multidimensionnel (pauvreté absolue,
monétaire, de capacité...), beaucoup de spécialistes au
rang desquels, Herpin et Verger (1997), ont milité en faveur de
l'approche sociologique de la pauvreté car celle-ci ne saurait
être considérée unique- ment comme étant la
résultante d'un manque de ressources ou d'une carence alimentaire.
Ainsi, l'approche par les conditions de vie présente la pauvreté
non seulement comme un manque de certains produits indispensables, mais aussi
comme les difficultés d'accès à certains services s o-
ciaux (éducation, santé, logement... ). Autrement dit, l'approche
conditions de vie de la pauvreté se préoccupe de la dimension
d'exclusion d'une population par rapport à un certain mode de vie
matériel et culturel, résultant de l'
impossibilité de satisfaire aux besoins essentiels. Cette analyse est
élargie à l'ensemble des besoins qui permettent de mener une vie
décente dans une société donnée, ce qui renvoie
à la notion d'intégration/exclusion sociale. On parle à ce
niveau de « pau- vreté des conditions de vie » ou «
pauvreté d'existe nce ».
II.2.2. Travaux empiriques sur les conditions de vie
Ici, seront présentés deux travaux :
Ø W. Diawara, (septembre 1999) « étude des
conditions de vie des ménages de Bonoua », rapport de stage
ENSEA,
Pour analyser les conditions de vie de la population de
Bonoua, Diawara (1999) s'est préoccupé à étudier la
structure des ménages (sexe du chef de ménage, taille...),
l'état sanitaire et les compor- tements en matière de
santé, le niveau d'éducation et l'accessibilité des
services éducatifs, l'habitat et l'emploi de cette population. Il a
essentiellement utilisé la classification pour typer la population
suivant chaque critère (éducation, santé... ).
Ø I. Kortchagina, L. Ovtcharova, L. Prokofieva, P. Festy
et D. Verger, (2005) « conditions de vie et pauvreté en Russie
», Economie et Statistique n° 383-384-385
La Russie a connu une histoire contemporaine unique, riche en
évolutions politiques et écono- miques. P lusieurs crises
conjoncturelles récentes importantes (1992, 1998) ont eu pour
consé- quence une chute de grande ample ur des niveaux de vie (division
par deux en 1992). Ce qui il- lustre bien tous les bouleversements que le
passage vers l'économie de marché a engendré dans
l'économie Russe. Aussi les auteurs vont s'orienter, dans cette
étude, vers l'analyse de l'espérance de vie, de la
mortalité infantile et du taux de croissance du PIB/habitant. Ces indic
a- teurs synthétiques étant pris, par les auteurs, comme des
mesures de la qualité de la vie. Ensuite, par une comparaison avec 1991,
du niveau d'éducation, du chômage, de la structure de conso m-
mation et de la taille des ménages, les auteurs sont parvenus aux
résultats suivants : le chômage (le taux 2004 est de 7,9 %) est
plutôt inférieur à celui de 1991, résultat d'une
politique qui a pré- féré substituer à du
chômage potentie l une baisse des salaires réels. Le salaire
réel moyen de 2004 est à peine supérieur à la
moitié de ce qu'il était en 1991. L'écart est moindre au
niveau de l'ensemble des revenus, qui ont davantage profité de la
reprise récente : en 2004, les revenus moyens représentent 83 %
de ce qu'ils étaient en 1991.
Plus de la moitié du budget est désormais
consacrée à l'alimentation. Même si l'importance rela- tive
des prestations sociales a crû légèrement, dans les
conditions actuelles de restrictions budgé- taires, l'accès aux
soins et à l'instruction n'est pas garanti pour tous. Cette baisse des
revenus s'est accompagnée d'une augmentation de
l'inégalité et de la pauvreté : les familles monopare n-
tales, les familles nombreuses et les personnes âgées font face
à des cond itions de vie particuliè- rement défavorables,
surtout dans les petites villes.
II.3. Critiques de la revue
Aucune recherche n'étant parfaite, il nous est permis
de relever les imperfections dans les travaux que nous venons d'exposer.
Concernant l'analyse des connaissances du VIH/S IDA, tous les a u- teurs
(présentés dans la revue de littérature) se sont
contentés d'étudier les différents niveaux de connaissance
pris individuellement. Est-ce à dire que connaitre un critère
seulement (par exemple l'existence de la malad ie), c'est connaitre le SIDA ?
Ils auraient dû construire un indicateur syn- thétique qui
mesurerait le niveau de connaissance en matière de VIH/SIDA en tenant
compte de tous les critères simultanément. De plus l'étude
de N. BELTZER et al (2005) a utilisé plusieurs sources : INSEE, Institut
national de la santé et de la recherche médicale, Centre national
de la recherche scientifique, Agence Française de lutte...
L'hypothèse fondamentale sous-jacente cette recherche étant
l'homogénéité quant à la nature et la
qualité des données. Laquelle est trop res- trictive du fait des
différences possible de méthodologie.
Enfin la difficulté de mesure des conditions de vie
transparait, ici, dans la revue. En effet chacun des auteurs a fait appel
à des critères, qui, bien que traitant de la même
réalité, sont différents. Diawara n'a fait
référence à aucun indicateur démographique alors
que Kortchagina et al en ont utilisé dans leur analyse. Les jalons de
l'étude étant jetés, nous pouvons entamer notre recherche.
Son début fera l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE 2 : APPROCHE DESCRIPTIVE
DES CONDITIONS DE VIE ET DES CON- NAISSANCES EN MATIERE
DE VIH/SIDA
Ce chapitre se chargera d e décrire les conditions de
vie des jeunes ruraux de 20-34 ans en Côte d'Ivoire et leurs
connaissances en matière de VIH/SIDA. Le but visé étant de
faire un état des lieux.
I. Données utilisées
Les données utilisées dans notre étude
proviennent de l'Enquête sur les Indicateurs du S ida en Côte
d'Ivoire 2005 (EIS-CI 2005). L'EIS-CI a porté sur un écha ntillon
national d'hommes et de femmes âgés de 15 à 49 ans. Au
cours de l'enquête réalisée sur le terrain d'août
à octobre 2005,
4573 ménages dont 5183 femmes et 4 503 hommes
âgés de 15-49 ans ont été interviewés avec
succès. Parmi ces unités enquêtées, 4 588 femmes et
3 930 hommes ont été testés pour le VIH. Elle a vait pour
objectif principal de recueillir des informations sur leur milieu social, leur
état matrimonial, leur comportement sexuel, leur connaissance, attitude
et expérience sur le sida et sur le test du VIH/sida. Le test
(dépistage du VIH) n'était effectué qu'après que
l'enquêté ait donné son consentement volontaire. Les
résultats de l'enquête sont présentés pour le pays
entier, pour les milieux urbain et rural, pour les dix régions
statistiques et pour la ville d'Abidjan. Deux types de questionnaire ont
été utilisés pour l'investigation : un questionnaire
ménage et un questio n- naire individuel. Ce questionnaire individuel a
abordé des thèmes variés structurés autour de six
sections: caractéristiq ues sociodémographiques de
l'enquêté, reproduction, mariage et activité sexuelle,
VIH/SIDA, autres problèmes de santé reproductive et finalement
la mortalité mater- nelle.
Il est important de mentionner que l'EIS-CI a
été réalisée avec l'appui financier du PEPF AR,
de
l'ONUSIDA, de l'UNFPA, du PNUD, de l'OMS, de l'UNIC EF et du
COSCI. Elle a bénéficié de
l'assistance technique du programme mondial des Enquêtes
Démographiques et de Santé (Demo- graphic and Health S urveys -
MEAS URE DHS ) d'ORC Macro (Calverton, Maryland, U.S.A). Pour les besoins de
l'a nalyse, nous n'avons retenu que les jeunes ruraux d'âge compris entre
20 et 34 ans au moment de l'enquête. Ils sont au nombre de 2333 soit
24,1% de l'échantillon initial. Ces individus sont
caractérisés par un certain nombre de variables que nous
présenterons dans la suite. Ainsi nous sommes armés à
présenter les conditions de vie et les connaissances du VIH/SIDA
des jeunes en milieu rural ivoirien.
II. Analyse des conditions de vie des jeunes en milieu rural
ivoirien
Cet examen débutera par une
généralité sur les conditions de vie pour déboucher
sur l'étude,
d'abord des conditions de vie des jeunes ruraux et ensuite
celle de leurs connaissances du
VIH/SIDA.
II.1. Généralités sur les conditions de
vie
Les «conditions de vie» font
généralement référence aux circonstances de la vie
quotidienne telles qu'elles se reflètent dans les structures de revenu
et les habitudes de consommation. Les cond i- tions de vie sont ainsi, fonction
des circonstances de la vie d'un individu jugées bonnes, modestes ou
mauvaises. La «qualité de vie» est un concept plus large qui
fait référence au bien-être général des
individus vivant au sein d'une société. Les conditions de vie des
populations s'appréhendent à travers des enquêtes, ce qui
permet de disposer de renseignements précieux sur de nombreux aspects
de la vie économique et sociale. Cependant, les critères
définissant la portée d'une e n- quête sur le niveau et les
conditions de vie (critères géographiques, critères des
groupes de pop u- lation, critères de choix du type d'informations
à recueillir) variant en fonction des objectifs ass i- gnés
à chaque enquête, il est difficile de cerner toutes les variables
permettant de rendre compte des conditions de vie d'un individu.
Néanmoins, à partir des grandes variables
généralement rencontrées dans les enquêtes, E.
Talnan (1997) fait une synthèse des différentes variables
susceptibles de rendre compte des conditions de vie des jeunes. S elon lui,
deux types de variables peuvent être retenus. Le premier type traduit les
capacités humaines des jeunes. Il s'agit plus précisément
du type d'activité économique, de son
niveau d'instruction et du lieu où il a passé la
plus grande partie de ses premières années de vie. Le
deuxième type rend compte des conditions de vie de ses parents et du
chef du ménage dans lequel il est identifié. Il s'agit notamment
de l'activité économique de ses parents, leur n i- veau
d'instruction, le sexe du chef de ménage et son occupation principale
au moment d e l'enquête. Aussi adapterons-nous cette typologie de
Talnan au contexte des jeunes ruraux en Côte
d'Ivoire.
II.2. Description des conditions de vie des jeunes
ruraux
Nous examinerons les conditions de vie des jeunes ruraux en
deux phases : d'abord par l'analyse de la structure sociale reflétant
l'environnement, le cadre de vie et les activités des jeunes ruraux
ensuite par l'analyse du niveau de vie relatif au bien-être
économique des jeunes ruraux.
II.2.1. Analyse des structures sociales en milieu
rural
Nous analyserons, ici, les caractéristiques
sociodémographiques des jeunes ruraux, leurs cadres de vie et leurs
patrimoines.
II.2.1.1. les caractéristiques
sociodémographiques
La répartitio n des femmes et des hommes de 20-34 ans
par groupe d'âges quinquennaux, présen- tée au tableau 1,
montre une allure régulière : les proportions des groupes
d'âges diminuant au fur et à mesure que l'on avance vers les
âges élevés. Pendant que la proportion dans l'ensemble de
la population passe de 40,5% pour les 20-24 ans à 26,8% pour les 30-34
ans, celle des femmes est passée de 41,1% à 25,5% et celle des
hommes de 39,9% à 28,2% pour les mêmes groupes d'âges.
Tab leau 1 : caractéristiques so
cio-démogr aphi ques des jeunes rur aux de 20 -34 ans
Résultats Fréquence
absolue
Fréquence relative
Non pondéré e (%)
Fréquence relative
pondéré e (%)
Sexe
Homm e 1200 51,4 48,2
Femm e 1133 48,6 51,8
Etat matrimonial
Célibataire 744 31,9 31,9
Marié/ en union libre 1464 62,8
61,9
Séparé, divorcé, veuf 125 5,4
6,6
Religion
Catholique
|
|
506
|
21,7
|
22,0
|
Protes tant
|
|
203
|
8,7
|
10,8
|
Autres religions chrétiennes
|
|
229
|
9,8
|
12,9
|
Mus ulm an
|
|
812
|
34,8
|
29,8
|
Anim is te, sans religion
|
|
553
|
23,7
|
22,7
|
Autres religions
|
|
30
|
1,3
|
1,8
|
Niveau d'instru cti
|
on
|
|
|
|
Aucun
|
|
1241
|
53,2
|
46,1
|
Primaire
|
|
682
|
29,2
|
31,7
|
Secondaire
|
|
363
|
15,6
|
18,5
|
Supérieur
Occu pation
|
|
47
|
2,0
|
3,7
|
Sans occupation
|
|
448
|
19,2
|
22,4
|
Professeur, directeur, ingénieurs
|
etc....
|
13
|
0,6
|
0,4
|
Em ployé de bureau
|
|
52
|
2,2
|
2,6
|
Comm erçant
|
|
310
|
13,3
|
16,9
|
Agriculteur indépendant
|
|
1181
|
50,6
|
42,3
|
Em ployé agricole
|
|
83
|
3,6
|
3,7
|
Pres tataire de s ervices
|
|
129
|
5,5
|
6,5
|
Ouvriers
|
|
104
|
4,5
|
4,6
|
Autres occupations
|
|
3
|
0,1
|
0,1
|
Ne sait pas
|
|
10
|
0,4
|
0,5
|
Groupe s d'âges
|
20-24
|
|
|
904
|
38,7
|
40,5
|
25-29
|
|
|
791
|
33,9
|
32,7
|
30-34
|
|
|
638
|
27,3
|
26,8
|
|
En semble
|
|
2333
|
100
|
100
|
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Lors de l'enquête, 42,3% des jeunes ruraux sont des
agriculteurs et plus de deux sur dix (22,4%) parmi eux sont sans emploi.
Pendant ce temps plus de la moitié d'entre eux sont en union (61,9%)
a vec en prime 30% qui se déclarent musulmans. C'est
l'analphabétisme qui e st le trait particulier de cette population. En
effet, 46,1% de ces jeunes sont sans instructions et ce sont les femmes qui
sont les plus touchées : avec plus de la moitié d'entre elles
(54,13%) contre 37,48% chez les hommes qui ne soient jamais allé
à l'école. Quel que soit le niveau d'instruction, les femmes
sont moins instruites que les hommes.
II.2.1.2. Le cadre de vie des jeunes ruraux
Nous nous préoccuperons, ici, de l'accès
à l'eau potable, à l'électricité et à la
moustiquaire im- prégnée ainsi que d'une description des
ménages en milieu rural.
A la question : avez-vous l'électricité dans
votre ménage ? Un jeune rural sur deux (50,5%) a déclaré
ne pas disposer de l'électricité dans son ménage tandis
que 40% d'entre eux en ont. En plus parmi les jeunes ne disposant pas de
l'électricité, 59% sont des agriculteurs et 16,78% sont sans
occupation au moment de l'enquête. Au même moment 54,2% des hommes
ont déclaré ne pas disposer d'électricité alors que
44% des femmes disent en avoir. Il y avait donc dans le monde rural ivoirien
un besoin en électrification au moment de l'enquête.
Concernant l'accès aux moustiquaires
imprégnées, près de trois jeunes sur quatre (73,5%)
décla- rent ne pas en avoir. Pendant ce temps, seulement 48,6% des
jeunes qui disposent de mousti- quaire ont déclaré dormir
effectivement avec. Un fait remarquable est à relever : seulement 22%
des employés de bureau avaient des moustiquaires au moment de
l'enquête et 2,5% des personnes dormant avec une moustiquaire sont des
employés de bureau. Enfin trois femmes sur quatre ne disposent pas de
moustiquaire. Il en est de même pour les hommes (73,9%). En somme, la
plu- part des jeunes de 20 à 34 ans au moment de l'enquête
étaient relativement exposés aux mous- tiques et donc au
paludisme.
En s'attardant sur la str ucture des ménages ruraux en
Côte d'Ivoire, on constate que les jeunes
vivent dans des ménages relativement peuplés et
possédant peu d'enfant s de moins de cinq ans au moment de
l'enquête. En effet 43,17% d'entre eux vivent dans des ménages
comprenant cinq à neuf individus et près de 30% vivent dans des
ménages de taille supérieure à dix individus. A cela
s'ajoute le fait que 53,11% de ces ménages abritent au plus un enfant de
moins de 5 ans et entre 2 à 4 enfants vivent dans 42,2% de ces
mêmes ménages.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi47.png)
Graphi que 1 : répartition des jeunes ruraux de
20 -34 ans selon l a tai lle de leurs ménages (%)
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
En se référant à l'annexe 1, on note que le
nombre d'enfants de moins de 5 ans dans le ménage augmente avec la
taille du même ménage. Par exemple les ménages d'au plus
quatre individus comptent dans 7,61% des cas un nombre d'enfants de moins de 5
ans compris entre 2 et 4 alors que ceux de 15 individus au moins
dénombrent le même nombre d'enfants dans 62,44% des cas. En les
interrogeant sur les types de toilettes dont ils disposent, les jeunes
répondent la plupart du temps qu'ils se soulagent dans la nature
où recourent à des latrines rudimentaires (fosses... ). En effet
41,22% d'entre eux utilisent la nature comme lieu d'aisance et 37,3% utilisent
des latrines rudimentaires. En fait, 56,1% des jeunes qui utilisent la nature
et 41,6% de ceux usant de latrines rudimentaires étaient, au moment de
l'enquête, des agriculteurs. Cet état de fait peut s'expliquer par
l'état de campagne du monde rural ivoirien. Ainsi la nature foisonnant
autour des petites loca- lités dans lesquelles ils vivent, les jeunes
ruraux ont transformé les broussailles environnant en lieu d'aisance. De
plus, il faut noter que 31,2% des employés de bureau et 25,3% du groupe
des professeurs, directeurs ingénieurs se servaient de chasses d'eau.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi48.png)
Graphi que 2 : répartition des jeunes ruraux selon
le type de toilette utilisée
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
En analysant le type de logement, on note que 65,41% des
jeunes ruraux vivent dans un logement dont le sol est en plancher fini
(essentiellement recouvert de ciment et/ou de ca rreaux et de bois
cirés) et 24,69% ont des logements dont le sol est fait de
matériau naturel (sable, terre et bouse). En plus 96,2% des professeurs,
directeurs et ingénieurs vivent dans des logements dont le sol est
recouvert de ciment et/ou de carreaux. Il est de même pour 78,4% des
employés de bureau et
36,7% des agriculteurs. Cependant 62,9% de ceux qui ont un sol
fait en matériau naturel sont des
agriculteurs et aucune personne parmi ce groupe n'appartient
à la catégorie des professeurs, d i- recteurs et
ingénieurs. P lus de la moitié (68,1%) de ces personnes sont des
femmes.
Graphi que 3 : répartition des jeunes ruraux
selon les m atériaux du sol de leurs l ogements(%)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi49.png)
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Du point de vue de l'accès à l'eau potable,
près de deux jeunes ruraux sur cinq (38,63%) boivent, au moment de
l'enquête, de l'eau de robinet alors que 10,28% s'alimentent en eau de
surface (source, rivière, fleuve...).
|
Proportion (%)
|
Pourcentage cumulé
|
|
|
eau du robinet 38,63 38,63
puits protégés 14,08 52,1 eau de puits ouverts
27,37 80,08 eau de s urface 10,28 90,36
Autre s ource 0,14 90,5
Non rés ident 9,5 100,0
Total 100,0
|
Tab leau 2 : répartition des jeunes selon l
'accè s à l 'eau p otable
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Il est à relever que parmi les jeunes n'ayant aucune
instruction 30% s'approvisionnent en eau grâce au robinet (eau courante)
et 35,2% boivent l'eau en provenance de puits ouvert. En plus
59,4% de ceux qui utilisent l'eau de surface et 59,3% de ceux
qui boivent l'eau de puits ouverts
sont sans instruction. Du point de vue du bien être
économique on s'aperçoit que 71,8% des jeunes appartenant aux
ménages les plus pauvres boivent au quotidien les eaux de surface alors
que 73,9% des jeunes des ménages les plus riches utilisent l'eau de
robinet. En somme avec
2 4 9 6 , 4 7 2 3 1, 4 1
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi50.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi51.png)
un c a lc u lé f th
é o r iq u e à 5% on conclut que la source
d'accès à l'eau potable
des jeunes ruraux n'est pas indépendant de la condition
économique des ménages auxquels ils appartiennent. Il en est de
même de la liaison entre la source d'accès à l'eau potab le
des jeunes ruraux et leur sexe. En effet, 57,5% de ceux qui boivent l'eau de
robinet sont des femmes alors que 27,9% des hommes boivent l'eau de puits
ouverts.
II.2.1.3. Patrimoine et possessions
électroménagères des jeunes ruraux
Nous ébaucherons, dans ce para graphe, un pan des biens
détenus par les jeunes ruraux en Côte
d'Ivoire au moment de l'enquête.
Comme mentionné dans le tableau 3, trois jeunes sur cinq
sont détenteurs d'un poste récepteur radio et 46,1%
possèdent une bicyclette en 2005. Pendant ce temps, seulement 3,7%
d'entre eux a une voiture et 7,1% un téléphone. Pour
précision, 94,7% des jeunes qui disposent d'un véhicule
proviennent des ménages les plus riches alors que 30,1% et 30,8% des
jeunes issus des ménages respectivement les plus pauvres et pa uvres ne
possèdent pas de voitures. 45,9% des jeunes ayant un niveau
d'instruction supérieur ont une voiture. En plus tous les jeunes
disposant d'un réfrigé- rateur ont également
l'électricité et 35,3% des jeunes de niveau secondaire ont une
télévision. Concernant l'accès au téléphone,
92,9% des jeunes les plus pauvres n'en possèdent pas alors que
près de trois jeunes sur cinq des plus riches (59,6%) en ont. En plus,
pendant que 84,9% des hommes disent ne pas avoir de téléphone, on
note que 66,5% des personnes ayant un téléphone sont des femmes.
Le téléphone en Côte d'Ivoire est toujours
considéré dans la conscience pop u- laire comme un objet de
gloriole et de prestige.
Du point de vue des bicycles, 58,6% des détenteurs de
vélos sont pauvres alors que 28,1% des
jeunes propriétaires de motos sont issus de la classe
moyenne. Au même moment 57,9% des pro- priétaires de vélos
et 51,5% de ceux ayant des motos n'avaient aucune instruction. En plus la
moitié des hommes (49,9%) a un vélo alors que 56,7% des personnes
ne po ssédant pas de b i- cycles sont des femmes.
Tab leau 3 : répartition des jeunes rur aux selo n
le type de biens détenus
Détention de biens Fréquence
absolue
Fréquence relative (%)
pondéré e
Radio 1411 60,3
Télévis ion 436 23
Réfrigérateur 130 7,9
Téléphone 143 7,1
Vélo 1326 46,1
Moto/Scooter 401 13,2
Voiture/Camion 55 3,7
Non rés ident 190 9,5
Ensemble 2333 100
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
En somme les possessions des jeunes ruraux sont
diversifiées et ces biens reflètent relativement leurs niveaux de
vie et l'environnement socio-économique dans lequel ils vivent.
Après cet expo- sé, intéressons nous aux niveaux de vie
des jeunes ruraux.
II.2.2. Analyse du niveau de vie des jeunes ruraux
Nous nous réduirons à l'analyse des quintiles de
bien-être économique. En plus nous ébaucherons aussi les
tendances de cette population à lire les journaux et les magazines. Nous
posons ainsi que ces tendances traduisent dans une certaine mesure, un niveau
de vie relativement meilleur. En effet, nous considérons qu'à
bien des égards, dans une population rurale, agricole et en
général sans instruction et pauvre les priorités sont
ailleurs : lire les journaux et les revues, au-delà de satisfaire un
besoin d'information, trahit un certain standing de vie.
Encadré 1 : un peu de
définition
Un quintile est la cinquième partie d' un univers
ordonné du moins au plus suivant une caractéris- tique
donnée (le caractère, ici, est continu). Il équivaut
à deux déciles, ou vingt percentiles. Le terme est utilisé
en sciences sociales, la plupart du temps, pour caractériser la
répartition des revenus de la population humaine. Le quintile de revenu,
est calculé en ordonnant la population (d'une région, pays, etc.)
des individus Les plus pauvres aux individus les moins pauvres, puis la
diviser en 5 parties d' un nombre égal de personnes, ce sera 5 quintiles
classés par leur reve nu, où le premier quintile (ou Q1, I
quintile) représente la partie des personnes les plus pauvres, le de
u-
xième quintile (Q2, II quintile), le niveau suivant et
ainsi de suite jusqu'au cinquième quintile
(Q5, V quintile), représentant la population plus
riches.
Pour résumer, la construction du quintile de
bien-être économique est basée sur l'approche non
monétaire de la pauvreté. Celui-ci place le bien-être dans
l'espace des libertés et des accomplis- sements. Elle intègre
l'approche par les capacités [Sen, 1987] et celle par les besoins de
base. Suivant la première approche, un individu doit être en
mesure de se prendre en charge comme par exemple être logé
décemment. Vu sous le prisme de la seconde approche, un individu doit
satisfaire certains besoins pour atteindre une certaine qualité de vie.
Les besoins pris ici en compte sont : l'accès à une source
améliorée d'eau, l'assainissement, etc.
Pour construire l'indicateur composite du niveau de vie qu'est
le quintile, l'on a utilisé un panier de biens composé de
certains équipements (radio, téléviseur,
téléphone mobile, téléphone fixe,
réfrigérateur, cuisinière, horloge, bic yclette, voiture)
et des caractéristiques des ménages (électr i-
cité, nombre de personnes par pièces à coucher,
matériau du sol, matériau du mur, utilisation de combustibles
solides pour la cuisine, source d'approvisionnement en eau de boisson,
type d'installations sanitaires).
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi52.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi53.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi54.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi55.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi56.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi57.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi58.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi59.png)
Les étapes de la construction du quintile sont les
suivantes :
Les modalités d'une variable donnée du panier de
biens sont dichotomisées et donnent
lieu à de nouvelles variables ;
Une ACP (Analyse en Composante Principale) est
réalisée sur les nouvelles variables
Un coefficient (score) est affecté à chaque bien
à l'issu de l'ACP ;
Les scores sont standardisés suivant une distribution
normale (Gwatkin et al, 2000); Chaque ménage reçoit pour score,
la somme des scores de ses biens retenus dans le pa- nier ;
Chaque ménage est pondéré par le nombre des
membres du ménage;
Les ménages sont divisés en cinq groupes de taille
égale (quintile), du quintile le plus pauvre au quintile le plus riche,
sur la base des scores de richesse des ménages ;
On affecte à chaque individu dans le ménage, le
score du ménage.
Le processus décrit ci-dessus peut-être
itératif si l'un au moins des biens du panier enregistre un score nul.
Dans ce cas, celui-ci est exclu du panier. La méthode est valide si le
premier axe fac- toriel de l'ACP restitue au moins 10% de l'information
totale.
L'indice ainsi construit s'interprète comme un proxy de
la richesse de long terme des ménages
[Hammer, 1998, F ilmer et Pritchett, 2001, Sahn et S tifel,
2001; Pradhan, Sahn et
Younger, 2002].
Les cinq groupes ou quintile obtenus ont pour libellé
:
- Le plus pauvre ; - Moyen ; - Le plus riche
- Pauvre (deuxième);- Riche (quatrième). Source :
INS, EIS-CI 2005
En se référant aux quintiles de bien-être
économique, on se rend compte qu'au mome nt de l'enquête, plus
de la moitié (57,5%) des jeunes appartie nt au mieux au quintile pauvre.
Autrement dit près de trois jeunes sur cinq ne surviennent pas
convenablement à leurs besoins essentiels. Parmi ces jeunes 37,3% des
plus pauvres appartiennent au groupe d'âges 25-29 ans et 40,5% des
pauvres étaient issu du groupe des 20-24 ans. Essentiellement ces jeunes
ont « hérité » de la pa u- périsation de leurs
familles (au sens des ménages). Un paradoxe existe au niveau des jeunes
ru- raux en Côte d'Ivoire : la plupart des pauvres (54,9% et 55,7%
respectivement pour les plus pauvres et les pauvres) sont sans instruction
alors que l'essentiel de ceux ayant un niveau d'étude
supérieur (67,1%) font partie du quintile des plus
riches. Ceci est conforté par le test du k hi-deux
2 3 6 3, 8 8 2 2 1, 0 3
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi60.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi61.png)
qui avec
c a lc u lé f th é o r iq
u e permet de conclure à l'existence d'une liaison fonctio
n-
nelle entre le bien-être économique et le niveau
d'instruction.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi62.png)
Graphi que 4 : répartition des jeunes ruraux selon
les q uintiles de b ien-être économique
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Selon le sexe, les hommes sont les plus touchés par la
pauvreté. En effet, 60,5% des hommes appartiennent au mieux au groupe
des pauvres contrairement aux femmes dont la proportion s'élève
à 48,2%.
En analysant la relation entre les conditions de vie et les
occupations des jeunes ruraux (annexe
2) on constate que 62,1% des plus pauvres sont des agriculteurs
et alors que 30,6% des plus riches disent ne pas avoir d'occupation. En plus,
on peut noter que 73,2% des jeunes du groupe des professeurs, directeurs,
ingénieurs... et 62,2% des employés de bureau appartiennent aux
deux quintiles des riches. En somme, l'administration (privée ou
publique) nourriraient mieux son homme que l'agriculture qui a
été pendant des décennies le socle du miracle ivoirien.
Concernant les attitudes en matière de lecture de journaux et/ou
magazines, un seul constat s'impose : au moment de l'enq uête, les
jeunes ruraux ne lisent pas beaucoup les journaux. La seule explication
étant leurs niveaux d'instruction relativement faibles. En effet,
à la question de savoir s'ils lisent un journal ou un magazine presque
tous les jours, au moins une fois par se- maine, moins d' une fois par
semaine ou pas du tout : 47,1% des jeunes ont déclaré ne pas
savoir lire et 27,1% d'autres disent ne pas lire du tout les journaux.
Autrement dit 74,1% des jeunes r u- raux, en Côte d'Ivoire, n'a aucun
contact avec les publications ivoiriennes. Toutefois 5% d'entre eux lit presque
tous les jours des journaux et/ou magazines et 12,5% parcourt les journaux
moins d'une fois par semaine.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi63.png)
Graphi que 5 : distribution condition nelle de la
fréquence de lecture les journ aux sel on le bien-être
économique
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
En analysant le graphique 4 ci-dessus, on note que parmi les
jeunes qui lis ent presque to us les journaux 23,29% appartiennent au quintile
le plus riche pendant que seulement 6,64% est issu du quintile le plus pauvre.
La situation est inverse chez les jeune s ne lisant pas du tout les publica-
tions. En effet, 31,24% des jeunes dans cette situation appartiennent au
quintile le plus pauvre et
9,92% au quintile le plus riche. En somme plus la
fréquence de lecture des journaux/magazine augmente plus la proportion
des pauvres concernés diminue et plus celle des riches augmente. Ainsi
comme mentionné plus haut, la tendance à lire les revues
magazines et autres journaux est une manifestation d'un mieux-être.
Les conditions de vie des jeunes ruraux ainsi largement
décrites, il s'impose à nous de passer à
l'analyse des Connaissances de cette population en
matière de VIH/S IDA.
II.3. Description des connaissances du VIH/SIDA en mi- lieu
jeune rural
Comme il n'existe aucun vaccin ou remède contre le
VIH/SIDA, l'information est déterminante pour prévenir
l'expansion du virus. Notre préoccupation dans cette section est
d'évaluer les co n- naissances en matière de VIH/SIDA des jeunes
ruraux en Côte d'Ivoire.
II.3.1. Le piège des opinions
préconçues
Depuis son apparition, le VIH/S IDA a toujours
été source de préjugés et d'appréhensions.
Les jeunes ruraux en Côte d'Ivoire ne sont pas en marge. Bien qu'ayant
tous déclaré, au moment de l'enquête, avoir entendu parler
du VIH/S IDA les jeunes ne sont pas tous, pour autant, délivrés
des préjugés et autres fausses croyances sur la maladie. En effet
26,5% des jeunes pensent que le VIH/SIDA se transmet par la sorcellerie et/ou
par des moyens surnaturels parmi lesquels on re- trouve 54,98% de femme et
48,73% de jeunes sans aucune instruction. Pendant ce temps, 22,4% d'autres
croient que le virus se transmet en mangeant avec une personne malade dont
57,6% d'agriculteurs et 14,6% de jeunes n'ayant pas d'occupation. En outre
36,6% de cette pop ulation affirme que le virus se transmet par les
piqûres de moustiques avec 49,97% de jeunes sans ins-
truction, 38,16% de niveau primaire et 41,53% appartenant au
groupe d'âges 20-24 ans. D'un autre point de vue, 18% des jeunes ruraux
pensent, au moment de l'enquête, qu'il est impossible pour une personne
paraissant en bonne santé d'être malade du VIH/SIDA. Parmi
ceux-ci on trouve 59,45% de jeunes sans instruction et 36,29% de ces jeunes
appartenaient au quintile le plus pauvre.
Dans le sens des conditions de vie, pendant que 40,2% des plus
pauvres déclaraient les mous-
tiques comme vecteur du VIH/SIDA 95,2% des plus riches
disaient que manger avec un malade ne pouvait transmettre le virus. Au
même moment, 68,9% des jeunes du quintile moyen affir- maient qu'une
personne paraissant bien portant pouvait être infectée du virus
VIH/S IDA.
En bref certaines fausses croyances persistaient encore dans
la population des jeunes ruraux de
20-34 ans en Côte d'Ivoire au moment de l'enquête.
Toutefois un bon niveau de connaissance de la pandémie existait au sein
de cette population.
II.3.2. Connaissances des moyens de prévention de la
maladie
Les jeunes ruraux, en dépit de leurs niveaux
d'instruction relativement faible s, ont relativement une bonne co nnaissance
de certains moyens de prévention contre le VIH/SIDA. En effet
près de trois jeunes sur quatre (73%) ont déclaré, au
moment de l'enquête, connaitre un moyen au moins pour éviter ou
réduire les risques de contracter le virus du VIH. En plus 69,1% de ces
jeunes cau- tio nnent l'éducation des enfants de 12-14 ans sur le port
du préservatif.
Du fait des variables dont nous disposons, nous
réduisons l'analyse des moyens de prévention à
trois questions répertoriées dans le tableau
ci-dessous. Ainsi, après analyse, 77,4% des jeunes ruraux estiment que
l'abstinence est un moyen de préve ntion du VIH/SIDA tand is que
seulement
9,9% affirme nt que la fidélité à un
unique partenaire fidèle ne réduirait pas le risque de contami-
nation. En plus, parmi ceux qui cro ient en l'abstinence, 43,7% n'ont aucune
instruction, 30,78% appartiennent au deuxième quintile des pauvres et
42,55% sont agriculteurs indépendants. Les mêmes tendances se
répètent chez les jeunes qui connaissent la
fidélité ou les préservatifs comme méthodes de
lutte contre la propagation du virus VIH. Par exemple parmi les jeunes qui
connais- sent la fidélité comme moyen de prévention,
on retrouve 41,2% de jeunes sans instruction,
29,55% de pauvres et 41,9% d'agriculteurs.
Du point de vue du genre, plus de moitié (51,2%) des
personnes connaissant la fidélité comme moyen de
prévention du VIH/SIDA sont des femmes et il y a en autant (51%) pour
l'abstinence.
Les hommes sont, quant à eux, plus informés sur
les préservatifs comme moyen de prévention. En effet, ils
constituent 53,7% de l'ensemble des personnes ayant déclaré que
le préservatif est un moyen de prévention de la transmission du
virus.
Tab leau 4 : distributio ns des conn ais san ces en
matière de VIH/S IDA chez les jeunes ruraux
Variables Modalités Fréquence
absolue
Fréquence relative
pondérée (%)
Réduire le risque de contracter le SIDA
par l'abstinence
Réduire le risque de contracter le SIDA en
utilisant les préservatifs Réduire le risque de contracter le
SIDA par la
fidélité
Oui 1794 77,4
Oui 1696 74,1
Oui 1835 79,9
Ensemble 2333 100
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
En somme, les jeunes ruraux connaissent relativement bien les
moyens de prévention bien que des efforts restent à faire pour
atteindre une parfaite et totale connaissance de ces moyens qui pourront
influencer les comportements et attitudes des jeunes vis-à-vis de cette
pandémie.
II.3.3. Représentation sociale de la pan démie
du VIH/SIDA
Dans cette section nous analyserons les comportements et
autres opinions que les jeunes ruraux se faisaient ou se feraient face à
un malade du VIH/SIDA.
Bien que 71,4% des jeunes ruraux ne savent pas où se
faire dépister au VIH, 80,1% d'entre eux
seraient disposés à s'occuper d'un parent
malade du VIH/SIDA. Les femmes représentent
50,22% et les personnes sans instruction 43,7% de ces
philanthropes. En outre, 86,5% des jeunes riches et 90,1% des employés
de bureau n'approuvent pas l'idée selon laquelle les malades du SIDA
devraient avoir honte d'eux-mêmes. Malgré cet altruisme, une
diabolisation de la maladie persistait toujours. En effet, 57% de ces jeunes
auraient refusé acheter les légumes d'un mar- chand s'ils le
savaient séropositif et 30,5% sont d'accord avec l'affirmation : Les
gens qui ont le
sida devraient avoir honte d'eux- mêmes. En plus 35,1%
de cette population déclare être contre le fait qu'un enseignant
séropositif continu d'enseigner. Ainsi la stigmatisation subsiste
toujours dans les attitudes et comportements de la jeunesse rurale
ivoirienne.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi64.png)
Graphi que 6 : distribution condition nelle selon le
sexe
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Mais cet état de fait n'a pas empêché les
jeunes à avoir de bonnes connaissances sur les modes de
transmission du virus de la mère à son
enfant.
II.3.4. Connaissances de la transmission
mère-enfant
La transmission de la mère à l'enfant est l'une
des voies, par essence, de la propagation du virus VIH. Aussi a-t- il
été mis en place des traitements pour préve nir ou du
moins pour réduire le risque de la transmission d'une mère
à son enfant. La population rurale n'est pas en marge de cette
évolution médicale. Pourtant la connaissance de l'existe nce de
tels traitements reste mitigée en milieu rural et
particulièrement chez les jeunes de 20-34 ans. En effet,
interrogés sur l'existence de ces médicaments, 45,4% des jeunes
ont admis connaître l'existence de tels traite- ments alors que 27,3%
affirment le contraire. Essentiellement ces ont les femmes (53,74%), les
pauvres (46,19%), les agriculteurs (37,17%) et les personnes sans instruction
(34,82%) qui sont les plus informés sur ce sujet. D'autre part, il
ressort de notre analyse q ue 68,6% des jeunes sa- vent que le virus VIH se
transmet au cours de la grossesse, 66,1% connaissent la transmission pendant
l'accouchement et 67,5% savent les risques de transmission pendant
l'allaitement.
Tab leau 5 : distributio ns des conn ais san ces de l a
transmi ssio n mère -enfant selon le sexe
Variables Modalités Homme Femme
Fréquence abso-
lue
le VIH/SIDA est transmis de la mère à
son bébé au cours de la grossesse ?
le VIH/SIDA est transmis de la mère à
son bébé pendant l'accouchement ?
le VIH/SIDA est transmis de la mère à
son bébé pendant
l'allaitement ?
Oui
Oui
Oui
806 (49,3%) ** [70,2%]**
775 (47,3%) [65%]
749 (44,5%) [62,3%]
728 (50,7%) [67,2%]
755 (52,7%) [67,2%]
802 (55,5%) [72,3%]
1534 (100%)
1530 (100%)
1551 (100%)
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
( ) **= p rop ortion selon les p rofils lignes [
]**= p rop ortion selon les p rofils colonnes
L'analyse du tableau 5 ci-dessus révèle que les
femmes sont plus informées sur la transmission mère-enfants que
les hommes. En effet, on note que pour chaque stade de la transmission, les
femmes représentent plus de la moitié des personnes bien
informées. Toutefois, on remarque que
70,2% des hommes savent que le virus du VIH/SIDA peut est
transmit de la mère à l'enfant au
cours de la grossesse alors que ce sont 67,2% des femmes qui
ont cette information.
En résumé, près de deux jeunes ruraux sur
trois connaissaient au moins une des voies de la transmission
mère-enfant. Toutefois prises ense mble, les connaissances en
matière de VIH/SIDA étaient diversement réparties dans la
population des jeunes ruraux en Côte d'Ivoire et des préj u-
gés sur la maladie et les malades y demeuraient encore. Dans notre
approche descriptive de ces connaissances, nous avons analysé le niveau
des jeunes concernés selon chaque échelon que nous avons
identifié. Aussi ne pouvons-nous pas dire qu'elle est le niveau
réel des co nnaissances d'un jeune au moment de l'enquête si nous
considérons tous les échelons de connaissances simulta-
nément. C'est cet obstacle que nous lèverons dans le premier
chapitre de la partie qui suit, afin de pouvoir aisément continuer la
suite de notre analyse.
PARTIE II : CONDITION DE VIE ET CONNAISSANCES DU
VIH/SIDA : DU DATA MINING A L'ANALYSE ECONOMETRIQUE
Tout comme la première, cette partie est
composée de deux chapitres. Le premier traitera de la construction d'un
indicateur synthétique mesurant le niveau de connaissances en
matière de VIH/SIDA. Cet indicateur permettra au second c hapitre de
faire une analyse quantitative. Dans ce second chapitre il sera
également question de mesur er la relation entre conditions de vie et
ni- veaux de co nnaissance du VIH/SIDA chez les jeunes en milieu rural.
CHAPITRE 1 : EXAMEN DES CONNAIS-
SANCES DU VIH/SIDA PAR L'ANALYSE
DES DONNEES
Dans ce chapitre nous nous évertuerons à
construire un indicateur synthétique de mesure du n i- veau de
connaissance en matière de VIH/S IDA des jeunes ruraux. Lequel
indicateur servira dans le chapitre 2 pour l'analyse
économétrique.
I. Présentation de la démarche
Il est impérieux de savoir que l'hypothèse
fondamentale de cette analyse est que les variables que nous utiliserons
reflète nt « l'ensemble » des connaissances que l'on peut
avoir sur le VIH/SIDA. Ainsi, afin de construire une typologie de la population
et d'identifier au sein de celle-ci, à travers leurs comportements et
connaissances en matière de VIH/SIDA, des groupes d'individus homo-
gènes, une analyse multidimensionnelle (l'ACM) sera
réalisée sur les données. P uis on effectuera une
classification ascendante hiérarchique (CAH).
L'analyse des correspondances multiples est une méthode
qui permet d'étudier la population co n- sidérée selon
plusieurs variables qualitatives et de représenter, en utilisant des
fonctions gra- phiques, les associations deux à deux de plusieurs
variables. Cette méthode génère des axes défi-
nissant deux à deux des plans factoriels. Le modèle statistique
hiérarchise les axes par ordre d é- croissant de leur "pouvoir
explicatif", c'est-à-dire de leur capacité à rendre compte
des informa- tions qu'ils synthétisent. Le choix de l'Analyse des
Correspondances Multiples se justifie par le fait que les méthodes de C
lassification Ascendante Hiérarchique (CAH) utilisent les coordo
nnées factorielles des individus étudiés.
La classification hiérarchique permettra ensuite de
dégager une typologie de la population en regroupant les individus dans
différentes partitions qui les caractérisent selon les
modalités les plus présentes dans cette partition. Le principe de
cette analyse est de regrouper dans une même classe les individus les
plus proches, puis étape par étape, de fusionner ces classes en
classes de
plus en plus grandes ; le but étant de minimiser la
variance intraclasse (les individus d'une même classe sont les plus
proches que possible) et de maximiser la variance interclasse (les individus
appartenant à des classes différentes sont les plus
éloignés que possible). O n obtient alors une typologie de la
population étudiée en dégageant plusieurs groupes
d'individus homogènes vis-à- vis des variables
étudiées. Ces deux analyses vont ainsi permettre d'identifier
différent niveau de connaissance dans la population des jeunes ruraux.
Il nous sera donc possible, à partir de ces ni- veaux de connaissances
élaborés, de construire un indicateur (variable qualitative)
synthétique qui donnera pour chaque individu un niveau de connaissance
en matière de VIH/S IDA.
La démarche ainsi présentée, il est bon
de décrire les variables qui rentreront dans le cadre des
différentes analyses que nous effectuerons dans ce
chapitre. Le choix de ces variables a été guidé par la
revue de littérature. Ainsi le tableau 6 fait un éventail de
toutes les variables que nous a u- rons à utiliser tout au long de ce
chapitre. C'est à partir de celles-ci que nous construirons la va-
riable du niveau de co nnaissance.
La présentation des variables ainsi effectuée
nous pouvons, à présent lancer l'ACM.
Tab leau 6 : présentation des v ari ables serv
ant à l 'anal yse multidimens ionnel le
Variables Modalités Effe cti f
Identifiant
|
Libellé
|
|
Absolu
|
En %
|
V751
|
Avez-vous dé jà entendu parler du s ida
?
|
Non
|
0
|
0
|
|
|
oui
|
2333
|
100
|
V754bp
|
Pe ut-on ré duire le risque de contracte r le SIDA
e n s 'abstenant
|
Non
|
297
|
12,7
|
|
de rapports sexue ls ?
|
oui
|
1794
|
76,9
|
|
|
Ne sait pas
|
242
|
10,4
|
V754cp
|
Pe ut-on ré duire le ris que de contracte r le
SIDA e n utilis ant un
|
Non
|
282
|
12,1
|
|
préservatif à chaque rapport ?
|
oui
|
1696
|
72,7
|
|
|
Ne sait pas
|
355
|
15,2
|
V754dp
|
Pe ut-on réduire le ris que de contracter le
SIDA en ayant un
|
Non
|
243
|
10,4
|
|
seul parte naire se xue l, fidè le , et s ain
?
|
oui
|
1835
|
78,7
|
|
|
Ne sait pas
|
255
|
10,9
|
V754jp
|
Es t-ce qu'on peut contracter le virus du s ida par des
piqûres
|
Non
|
969
|
41,5
|
|
de moustiques ?
|
oui
|
919
|
39,4
|
|
|
Ne sait pas
|
445
|
19,1
|
V754wp
|
Es t-ce qu'on pe ut contracter le virus du s ida e n
partage ant la
|
Non
|
1370
|
58,7
|
|
nourriture ave c une pers onne atte inte du
sida?
|
oui
|
622
|
26,7
|
|
|
Ne sait pas
|
341
|
14,6
|
V756
|
Es t-il poss ible qu'une pers onne paraissant e n
bonne santé
|
Non
|
424
|
18,2
|
|
ait e n fait le virus du s ida?
|
oui
|
1565
|
67,1
|
|
|
Ne sait pas
|
344
|
14,7
|
V774a Le virus qui cause le SIDA pe ut ê tre
transm is de la mère à s on bé bé au cours de
la grossesse ?
V774b Le virus qui cause le SIDA pe ut ê tre
transm is de la mère à s on bé bé pe ndant
l'accouchement ?
V774c Le virus qui cause le SIDA pe ut ê tre
transm is de la mère à s on
bé bé pe ndant l'allaitement ?
V778 Si un de vos pare nts contractait le virus du
sida, seriez -vous prêt à prendre soin de lui/e lle dans
votre propre ménage ?
V779 Si un e nse ignant a le virus du s ida
m ais qu'elle n'est pas malade est-ce qu'il de vrait être
autorisé ou non à continuer d'e nseigner à l'é cole
?
V780 Es t-ce qu'on devrait éduquer les
enfants de 12-14 ans sur l'utilis ation du préservatif pour
é vite r le s ida?
V783 Connaissez-vous un endroit où l'on peut
se rendre pour effec- tuer le test de dépis tage du virus qui
cause le s ida?
V823 Es t-ce qu'on pe ut contracter le virus du
sida par s orce llerie ou par des moyens s urnaturels ?
V824 Y a-t-il des médicaments s
péciaux qu'un agent de s anté peut donner à une
femme infe ctée par le virus du sida pour réduire le risque de
transm iss ion à son bébé ?
V825 Es t-ce que vous achè teriez des
lé gumes frais à un marchand ou à un vendeur s i
vous s aviez que cette pe rsonne a le virus du s ida?
V847 Ête s-vous d'accord ou pas d'accord ave
c l'affirmation su i- vante : Les ge ns qui ont le s ida de vraient avoir
honte d'e ux- mêmes.
S408 Y a-t-il que lque chose qu'une pers onne pe ut
pour é viter ou ré duire ses risques de contracter le virus
qui cause le s ida?
Non 405 17,4 oui 1534 65,8
Ne sait pas 394 16,9
Non 378 16,2 oui 1530 65,6
Ne sait pas 425 18,2
Non 368 15,8 oui 1551 66,5
Ne sait pas 414 17,7
Non 423 18,1 oui 1857 79,6
NSP / pas sûr/ça dépend 53 2,3
P as autorisé à enseigner 938 40,2
Autorisé à enseigner 1153 49,4
NSP / pas sûr/ça dépend 242 10,4
Non 532 22,8 oui 1635 70,1
NSP / pas sûr/ça dépend 166 7,1
Non 1772 76,0 oui 561 24,0
Non 1210 51,9
oui 701 30,0
Ne sait pas 422 18,1
Non 681 29,2 oui 952 40,8
Ne sait pas 700 30,0
Non 1405 60,2 oui 895 38,4
Ne sait pas 33 1,4
P as d'accord 1450 62,2
D'accord 769 33,0
NSP /pas d'opinion 114 4,9
Non 276 11,8 oui 1635 70,1
Ne sait pas 422 18,1
Ens emble 2333 100
Source : EIS-CI, nos calculs
II. Analyse factorielle des correspondances mul-
tiples
Cette section présente les résultats de la mise
en oeuvre de l'ACM.
II.1. Combien d'axes factoriels retenir ?
Plusieurs outils sont à notre disposition pour fixer le
nombre d'axes factoriels que nous exploite- rons ici et dans les analyses
suivantes : le critère du pourcentage d'inertie, du coude et de Kaiser.
Le premier recommande de choisir les axes par ordre décroissant de leur
pourcentage d'inertie de façon à réunir une part d'inertie
supérieure à un seuil compris entre 60 et 80 % tandis que le se-
cond cherche à détecter l'existence d'un "coude" ou d'un palier
correspondant à forte diminution de l'inertie. Le critère de
kaiser, quant à lui, suggère de retenir les facteurs dont les
valeurs propres sont supérieures à 1.
En analysant l'annexe 3 on constate qu'aucun facteur n'a de
valeur propre supérieure à 1. Toute fois on note un coude au
niveau du troisième facteur mais la faible 5 part de
variance expliquée sur les premiers axes nous force, en utilisant le
critère de la part d'inertie, à retenir les dix premiers axes qui
représentent 61,07% de l'inertie totale. Une fois le choix des axes
effectué, l' intérêt sera porté sur les variables
ayant les plus fortes contributions à la formation de ces axes et de
meil- leurs cosinus carré (co s2). Ces aides à
l'interprétation permettent de situer chaque variable et/ou
modalité par rapport à l'axe qu'elle illustre.
II.2. Interprétation des axes
Nous aurons à expliquer les dix facteurs retenus
précédemment.
II.2.1. Description du facteur 1
Le premier axe factoriel restitue 19,58% de l'information
transportée par le nuage de point s. Les variables qui contribuent le
plus à la formation de cet axe sont celles relatives à la
connaissance des moyens classiques de prévention de l'infection à
VIH (préservatif, abstinence...) et aussi à
celle de la transmission mère-enfant.
Précisément, il s'agit des variables (confère tableau 6)
:
5 Ceci es t une ca ractéris ti que de l 'ACM ;
el l e donne pa rfois des mes ures pessi mis tes de l 'i nforma ti on extrai
te
v774a6 (9,2%), v774b (9,2%), v774c (8,8%),
v754bp (9%), v754cp (8,4%), v754dp (7,9%), v754wp (7,9%) et s408 (7,5%).
En fait le premier axe fa ctoriel oppose deux catégories de jeunes :
D'un côté, on a des jeunes qui savent au moment de l'enquête
au moins un moyen pour réduire les risques de transmission de la
maladie. Ils déclarent également, d'une part que le
préservatif, l'abstinence sexuelle et la fidélité à
un unique partenaire constituent des moyens de réduction des risques de
transmission et d'autre part que le virus ne peut être transmit à
travers la nourriture. Ils connaissent aussi les différents stades dans
la transmission de la mère à son enfant (au cours de la gro
ssesse, pendant l'accouchement et/ou l'allaitement).
D'un autre côté, on a un groupe de jeunes qui ne
connaissent aucun moyen de prévention encore
moins si le virus peut se transmettre d'une mère
à son enfant ou de quelle manière. Ils ne savent également
rien des moyens de prévention standard (préservatif,
fidélité, abstinence) en matière de VIH/SIDA.
Cet axe peut être considéré comme l'axe
des connaissances des méthodes de prévention et de la
transmission mère-enfant.
Tab leau 7 : liste des v ari ables p articip ant
à la f ormation de l 'axe 1
|
Coordonnées négatives
|
|
Coordonnées positives
|
Variables
|
modalités
|
CTR*
|
CO2*
|
Vtest*
|
Variables
|
modalités
|
CTR
|
CO2
|
Vtest
|
S408 Oui 1,4 0,31 -26,94
V774a Oui 1,4 0,26 -24,58
V774b Oui 1,6 0,29 -25,95
V774c Oui 1,3 0,24 -23,75
V754b Oui 0,9 0,23 -23,31
V754c Oui 1,2 0,28 -25,53
V754d Oui 0,8 0,24 -23,41
V754w Non 1,3 0,2 -21,47
V756 Oui 1,2 0,23 -23,33
V780 Oui 0,8 0,17 -19,65
V783 Oui 1,3 0,1 -15,64
V823 Non 1,1 0,15 -18,44
V824 Oui 1,2 0,13 -17,28
|
S408 Non 6 0,46 32,66
V774a NSP 7,6 0,57 36,62
V774b NSP 7,5 0,57 36,5
V774c NSP 7,2 0,55 35,87
V754b NSP 8,1 0,56 36,29
V754c NSP 7,1 0,53 35,01
V754d NSP 7 0,49 33,93
V754w NSP 6,5 0,48 32,42
V756 NSP 6,3 0,46 32,87
V780 NSP/pas sûr 3,5 0,24 23,63
V754j NSP 4,9 0,38 29,73
V823 NSP 5,3 0,41 30,87
V824 NSP 1,4 0,12 16,91
|
somme
|
15,5
|
|
|
somme
|
78,4
|
|
|
Source : EIS-CI, nos calculs
*lecture : CT R=
contribution des modalités ; CO2= cos inus carré des
modalités ; Vtes t= valeur tes t
II.2.2. Description du facteur 2
Le second axe totalise 7,36% de l'inertie totale. Les
variables qui contribuent au positionnement de cet axe sont celles traitant des
représentations que se faisaient les jeunes ruraux du VIH/SIDA et des
personnes malades au moment de l'enquête. O n y distingue : v779 7
(14,4%), v754wp (12,2%), v825 (11,5%), v756 (7,9%) et v754jp (7,3%).
Cet axe oppose les jeunes ruraux comme
suit :
D'une part, le groupe de ceux qui affirment qu'un enseignant
séropositif peut continuer à enseigner tant qu'il en est capable.
Pour ce groupe, le virus VIH ne peut se transmettre par la nourriture encore
moins par les piqûres de moustiques mais il est possible qu'une personne,
paraissant en bonne santé, puisse être porteuse du virus. Enfin,
les membres de ce groupe auraient fait des emplettes chez un commerçant
séropositif s'ils le savaient.
D'autre part, certains pensent qu'on ne devrait pas autoriser un
enseignant séropositif à continuer d'enseigner et ces
mêmes ne sont pas disposés à acheter des légumes
à un mar- chand séropositif. Ils cro ient aussi que le virus VIH
se transmet par des piqûres de mous- tiques ou en partageant de la
nourriture avec un séropositif. Toujours pour ce groupe il est
impossible qu'une personne paraissant en bo nne santé soit
séropositive.
On peut voir cet axe comme celui décrivant les
représentations sociales du VIH/SIDA et/ou de ses malades.
Tab leau 8 : contributi on au deuxième
facteur
|
Coordonnées négatives
|
|
Coordonnées positives
|
Variables
|
modalités
|
CTR
|
CO2
|
Vtest
|
Variables
|
modalités
|
CTR
|
CO2
|
Vtest
|
S408 Non 5 0,13 -17,69
V778 Non 5,6 0,16 -19,83
V779 Pas autorisé 8,5 0,34 -27,95
V754j Oui 4,3 0,17 -19,79
V754b Non 2,1 0,006 -23,31
V754d Non 2,7 0,007 -12,85
V754w Oui 8,9 0,29 -25,87
V756 Non 6,4 0,19 -20,78
V783 Non 1,4 0,14 17,99
V823 Oui 3,9 0,13 -17,44
V824 Non 3,1 0,11 -16,88
|
S408 Oui 0,9 0,07 12,81
V778 Oui 1,3 0,16 18,66
V779 Autorisé 5,4 0,25 24,2
V774C NSP 0,6 0,002 6,42
V754b Non 2,1 0,006 36,29
V783 Oui 4,5 0,12 17,99
V754w Non 2,9 0,17 19,73
V756 Oui 1,2 0,008 14,37
Non 0,8 0,002 10,5
V823
NSP 1 0,005 7,14
V824 Oui 1,9 0,008 13,24
|
7 Voi r ta bl ea u 6 des pa ges 31 -32
V825 Non 4,5 0,27 -25,3
V847 D'accord 3,1 0,11 -16,49
|
|
V825 Oui 7 0,27 24,79
V847 Pas d'accord 1,7 0,11 -15,47
|
|
somme
|
54,5
|
|
|
somme
|
31,3
|
|
|
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
II.2.3. Description du facteur 3
Le troisième facteur représente 6,93% de
l'inertie totale. P lusieurs variables ont contribué à la
formation de cet axe dont les plus importantes sont v774a (18,2%), v774b
(19,2%) et v774c (18,7%). Cet axe distingue deux catégories de jeunes :
ceux qui savent que le virus VIH peut se transmettre de la mère à
l'enfant et que cela ce fait à trois moments (au cours de la grossesse,
pendant l'accouchement et/ou l'allaitement) s'opposent au groupe des
sceptiques. Pour ces der- niers le virus ne peut se transmettre au cours des
trois moments ci-dessus cités.
Cet axe est essentiellement celui des connaissances
liées à la transmission mère-enfant.
|
Coordonnées négatives
|
|
Coordonnées positives
|
Variables
|
modalités
|
CTR*
|
CO2*
|
Vtest*
|
Variables
|
modalités
|
CTR
|
CO2
|
Vtest
|
S408 Non 2,2 0,06 -11,4
V774a Non 14,6 0,39 -30,26
V774b Non 15,6 0,41 -30,99
V774c Non 15,1 0,4 -30,4
V754b Non 4,1 0,1 -15,63
V754c Non 3,8 0,1 -15,02
V754d Non 3,9 0,1 -15,01
V754w Non 1,7 0,09 -14,57
V756 Non 1,9 0,05 -11
V754j Non 2,9 0,11 -15,93
V823 Non 1,7 0,08 -13,47
V824 Non 0,9 0,03 -8,02
V825 Oui 0,6 0,02 -6,96
|
S408 Oui 0,4 0,03 8,59
V774a Oui 3,6 0,23 23,2
V774b Oui 3,6 0,24 23,42
V774c Oui 3,6 0,24 23,63
V754b Oui 0,9 0,08 14,06
V754c Oui 0,7 0,06 11,85
V754d Oui 0,9 0,09 14,75
V754w Oui 3,8 0,11 16,32
V756 Oui 0,7 0,05 10,25
V754j Oui 3,1 0,11 16,35
V823 Oui 2,7 0,09 14,19
V824 NSP 3,1 0,1 15,08
V779 NSP/pas sûr 0,9 0,02 7,38
|
somme
|
69
|
|
|
somme
|
28
|
|
|
Tab leau 9 : contributi on au troi sième
facteur
Source : EIS-CI, nos calculs
II.2.4. Description du facteur 4
Ce facteur représente 6,04% de l'information contenue
dans le nuage de points. Les principales variables qui l'ont positionné
sont : v754bp (18%), v754cp (24%) et v754dp (23,6%). Ce facteur confronte deux
catégories : les jeunes qui sont persuadés que l'abstinence,
l'usage permanent de
préservatifs et la fidélité à un
unique partenaire sain sont des moyens de prévenir ou au moins de
réduire les risques de transmissions du VIH, et ceux des jeunes qui ne
cro ient pas aux vertus pré- ventives de ces trois recettes. En effet,
pour ces derniers il n'est pas possible de réduire les risques de
transmission du VIH en s'ab stenant de tout rapport sexuel encore moins en
utilisant régulièrement des préservatifs ou en restant
fidèle à son partenaire.
Ce facteur décrit essentiellement les connaissances des
méthodes standards de prévention de
l'infection à VIH. (Confère annexe 5)
II.2.5. Description des autres ax es factoriels
Toute cette partie est issue de l'analyse de l'annexe 5. Nous
décrirons succinctement dans cette section les autres axes qui, pris
individuellement, ne restitue nt pas assez d'information (part l'inertie).
Ø Axe 5 : il renvoie 4,25% de
l'inertie totale. Les variables v774a (17,3%), v774b (19,1%),
v774c (18,9%) et v824 (9,2%) ont contribué à la
formation de cet axe. Ce facteur oppose d'une part, les jeunes qui ne savent ni
l'existence de traitement pour la P TME8 ni le fait que le VIH
pouvait se transmettre de la mère à sa progéniture au
cours de la grossesse, de l'accouchement et/ou de l'allaitement et d'autres
part, le groupe possédant toutes ces co n- naissances
simultanément.
Ø Axe 6 : il totalise 3,78%
de l'inertie totale. La formation de cet axe est le fait principale- ment des
variables v779 (18,3%), v823 (12,5%), v780 (11,9%), v774a (10,8%), v754jp
(9,3%) et v754wp (7,6%). Sur ce facteur on retrouve deux groupes de jeunes
opposés : d'un côté des jeunes qui déclarent que le
virus VIH se transmet par la sorcellerie, les p i- qûres de moustiques et
la nourriture. Pour eux, la maladie ne peut être inoculée au cours
de la grossesse (de la mère à son enfant) mais les enfants de
12-14 ans devraient être éd u- qués sur l'usage des
préservatifs. Ils n'ont pas d'opinion sur le débat portant sur le
service des enseignants séropositifs. D'un autre côté, des
jeunes qui affirment que le VIH ne peut se transmettre par la sorcellerie, les
piqûres de moustiques ou en mangeant avec un séro- positif. Par
contre, ils estiment que la transmission est possible pendant la grossesse.
D'un
autre po int de vue ces derniers affirment que les enseignants
séropositifs ne devraient pas
8 Préventi on de l a tra ns miss i on
mère-enfa nt
continuer à enseigner et les enfants ne devraient pas
être enseignés sur l'usa ge des préser- vatifs.
Ø Axe 7 : Ce facteur
représente 3,66% de l'information contenue dans le nuage de points.
Les principales variables ayant contribué à sa
formation sont v847 (24%), v778 (17,6%), v756 (12,6%), v779 (12,5%), v824
(9,9%) et v780 (9,1%). Ici, deux catégories de jeunes s'opposent. D'une
part, on a les jeunes qui savent qu'il existe un traitement pour la PTME et
qu'il est aussi possible qu'une personne "bien portante" soit
séropositive. Bien que ces derniers pensent que les enfants de 12-14 ans
devraient être sensibilisés sur le port des préservatifs
ils cro ient aussi qu'on ne devrait pas autoriser les enseignants
séropositifs à continuer d'enseigner. P ire, ils affirment que
les malades du VIH/SIDA devraient avoir honte d'eux et ils ne sont pas d
isposés à s'occuper d'un parent malade du VIH. D'autre part, on a
le groupe des jeunes qui affirment, pour chacune des variables ci-dessus me n-
tionnée, le contraire de ce que le premier groupe a
déclaré.
Ø Axe 8 : cet axe restitue 3,46%
de l'inertie totale. Les variables de forte s contributions sont
v779 (23,9%), v780 (17,2%), v754jp (13,8%) et v783 (7,7%). Cet
axe oppose comme les autres axes deux catégories. D'un côté
le groupe des jeunes qui ne savent où faire un test de dépistage
mais qui déclarent que les moustiques ne peuvent inoculer le virus
VIH. Cette même catégorie ne sait pas si les enfants de 12-14 ans
devraient être éduqués sur l'usage du préservatif
encore moins si les enseignants séropositifs devraient
arrêter d'enseigner. D'un autre côté les jeunes qui
connaissent un endroit où effectuer un test de dépistage mais
qui, par contre cro ient que les piqûres de moustiques sont moyen de co
n- tamination. Ces derniers ont déclaré être contre le fait
qu'on devrait éduquer les enfants sur l'usage des préservatifs et
pour eux l'on ne devrait pas autoriser les enseignants séro- positifs
à continuer leurs services.
Ø Axe 9 : il regroupe 3,04%
de l'information totale contenue dans le nuage de points. Sa formation a
nécessité la contribution de plusieurs variables dont les
principales sont : v780 (31,4%), v783 (13,5%), v779 (11,8%) et v823 (10,5%).
Il oppose : d'une part, les jeunes pour qui le virus ne peut se transmettre par
la sorcellerie et qui ne connaissent éga- lement pas un lieu pour se
faire dépister du VIH. Ce groupe croit aussi que les enfants de
12-14 ans ne devraient pas être éduqués
sur l'usage du préservatif. Il est aussi indécis à se
prononcer sur la continuation de l'enseignement pour un
enseignant déclaré séropositif.
D'autre part, on retrouve le groupe de ceux qui, bien
qu'étant pour l'éducation des e nfants sur le préservatif
et connaissant aussi un lieu de dépistage du VIH, cro ient que le virus
peut se transmettre par la sorcellerie. Ce dernier groupe est également
favorable pour que les enseignants séropositifs continuent
l'enseignement tant que possible.
Ø Axe 10 : il réunit
2,97% de l'inertie globale. Les plus fortes contributions étant le fait
de s408 (43,3%), v824 (20,7%), v823 (8,4%) et v780 (7,9%). Ce dernier axe
oppose deux ca- tégories de jeunes : d'un côté un groupe
qui, connait au moins un moyen de prévention, sait que le VIH ne se
transmet pas par la sorcellerie et également est favorable
à l'éducation des enfants sur l'usage du préservatif. Par
contre les individus de ce groupe ne savent pas qu'il existe des traitements
réduisant la transmission de la mère à l'enfant. D'un
autre côté le groupe de ceux qui sont contre l'éducation
des enfants (12-14 ans) et qui cro ient que le virus se transmet par des voies
mystiques. Bien que les individus de ce groupe savent qu'il existe des
traitements pour la prévention de la transmission mère- enfant
ils ont répondu ne pas savoir un moyen (classique) de prévention
de la maladie.
II.3. Exemple de plan factoriel
Nous présenterons, ici, succinctement les deux premiers
p lans factoriels.
II.3.1. Plan factoriel principal
Ce plan a un apport de 26,94% à l'explication des
connaissances en matière de VIH/S IDA à l'aide des variables
incluses dans l' analyse. Il met en évidence les tendances des jeunes
à con- naitre, à ne pas connaitre ou encore à mal
connaitre le VIH/SIDA. En effet, les projections dans ce plan semblent mettre
en exergue deux groupes de jeunes : ceux qui ont les bonnes informa- tions sur
le VIH/SIDA ou qui possèdent de mauvaises informations (groupe 1) et le
groupe des non informés (groupe 2).
Graphi que 7 : nuage des i ndiv idus d ans le premier
plan f actoriel
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi67.png)
1 2
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
II.3.2. Plan factoriel secondaire
Le plan formé par les premier et troisième axes
totalise 26,51% de l' inert ie totale. Dans ce plan, les variables et les
individus semblent se répartir en deux groupes : le premier est
composé des jeunes disposants d'informations (bonnes ou mauvaises) sur
le VIH/SIDA et le second concerne les jeunes qui, par leurs
déclarations, ne possèdent pas d'informations véritables
sur la pandémie du VIH/SIDA.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi68.png)
Graphi que 8 : nuage des i ndiv idus d ans le secon d
pl an f actoriel
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Au final, nous avons réussi à former les axes
factoriels. Nous pouvons maintenant passer à la classification sur
facteurs des individus.
III. Classification ascendante hiérarchique
Le principe de l'algorithme de la classification ascendante
hiérarchique consiste à créer, à chaque
étape, une partition obtenue en agrégeant deux à deux les
éléments les plus proches. Un élément
désigne alors à la fois les individus (ici les jeunes) à
classer eux mêmes et les regroupements d'individus
générés par l'algorithme.
Encadré 2 : algorithme de la cl as sifi cati on
ascend ante hiérarch ique
Il est itératif et procède de la façon
suivante :
Ø Etape 0 : O n part d'une partition
triviale P0 où chaque individu constitue une classe.
Ø Etape 1 : O n agrège les
individus les plus proches suivant une distance d
qu'on dé finit
sur les individus et on remplace ensuite les individus
agrégés par leur centre de gravité affecté de la
somme des poids.
Ø Etape 2 : O n agrège les classes
les plus proches à l'aide d'une distance D qui est l'indice
d'agrégation des classes jusqu'à tomber sur la classe
formée de tous les individus.
Quatre méthodes sont souvent utilisées pour
définir le critère d'agrégation D. On distingue :
La méthode du saut simple (single linkage): c'est
l'algorithme obtenu en utilisant l'indice
d'agrégation
D(A,B)=Min{d(i,j) ;
i?A , i? B} où d est la
distance entre 2 ind ividus.
La méthode du diamètre (complete linkage) :
cela revient à l'utilisation de l'indice
d'agrégation
D(A,B)=Max{d(i, j) ;
i?A , i? B}.
i
d ( i , j )
La méthode de la distance moyenne (average linkage) :
cela revient à l'utilisation de
l'indice d'agrégation D ( A , B
)
,
A , j B
c a r d ( A ) * c a r d ( B
)
Ø La méthode de WARD : c'est la méthode la
plus utilisée et celle qui est implémentée par la
procédure de classification sur facteurs de SP AD. Elle revient à
l'utilisation de l'indice
d'agrégation
p A * p
B
D ( A , B )
c
a r d ( A )
p
p A B
d 2 ( g
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi69.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi70.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi71.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi72.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi73.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi74.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi75.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi76.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi77.png)
A , g B
) où
g A représente le centre de
gravité de A;
p A
n b r e t o t a l d ' i n d i v i d u s
et d est la distance euclidienne.
La méthode de Ward utilise le calcul de l'inertie inter
classe. En effet lorsqu'on agrège
deux individ us ou 2 classes, l'inertie intraclasse augmente et
l'inertie interclasse diminue. On
cherche alors à obtenir à chaque pas un minimum
local de l'inertie intraclasse et un maximum local de l'inertie interclasse. En
d'autres termes, on agrégera les individus ou les classes qui font le
moins varier l'inertie intraclasse. Ainsi on construit un indice
d'agrégation égal au coût informationnel de chaque
agrégation. Cet indice mesure la perte d'inertie interclasse
résultant de chaque opération d'agrégation. Dans la
méthode de Ward, il s'agit de minimiser cet indice.
Source : cours analyse des données, T. Michel (2006)
III.1. recherche des classes
Le nombre optimal de classes, pour la partition des jeunes,
à considérer est inspiré essentielle- ment par la
réalisation de l'histogramme des indices de niveau ou courbe des indices
de niveau qui est réalisé ci-après. L'indice de niveau
donne la valeur de l' indice d'agrégation de chaque noeud. Cet indice
d'agrégation au sens du critère de Ward mesure la
dissimilarité entre les classes. L'indice de niveau d'un noeud est en
fait la perte d'inertie interclasse occasionnée par la forma- tion du
noeud.
Graphi que 9 : Histogramme des in di ces de
niveau
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi78.png)
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
La coupure de l'arbre peut être facilitée par
l'examen de l'histogramme des indices croissants de niveau et l'arbre sera
coupé au niveau pour lequel cet histogramme marque un palier important.
En effet, toute barre de cet histogramme indique la valeur de l'indice d'une
agrégation c'e st-à-dire la perte d'inertie obtenue en passant
d'une partition en N classes à la partition en (N -1) classes.
Le graphique 8 présente un palier très
évident entre le 2ième et le 3ième
indice et un autre entre le
4ième et le 5ième indice.
Ainsi les partitions en trois ou cinq classes constituent de bonne partition.
Nous continuerons notre analyse avec la partition en trois
classe s. La coupure de l'arbre d'agrégation (annexe 4)
présente une première classe contenant 74,45% de jeunes, une
deuxième classe contenant 10,33 % de ces jeunes et la troisième
classe 15,22 %.
III.2. La présentation des classes
La description automatique des classes, qui constitue en pratique
une étape indispensable de toute procédure de classification se
fera à l'aide des aides à l'interpréta tion tels que la
valeur-test et les ratios MOD/C LA et CLA/MOD. Le ratio MO D/C LA qui sera le
critère principal, indique le pourcentage d'individus de la classe
possédant la modalité. Ainsi MOD/CLA=100 traduit que tous les
individus de la classe ont la modalité. Le critère C LA/MOD quant
à lui indique les moda- lités qui sont bien
représentées dans la classe. Le critère de la valeur-test
indique tout simplement l'écart entre les valeurs relatives à la
classe et les valeurs globales afin de désigner les variables ou
modalités les plus caractéristiques (avec un risque de 5%). Il
est à noter que toutes les valeurs - test sont significatives et donc la
description portera essentiellement sur les deux autres critères. Tout
l'output de la description des classes est expo sé en annexe
6.
Ø Classe 1
Cette classe est constituée de 74,45% des jeunes. Pour
résumé, 89,98%, 94,36% et 92,11% des jeunes de cette classe
déclarent respectivement que les préservatifs, la
fidélité et l'abstinence sont des moyens de réduction des
risques de transmission du VIH. En plus, la plupart des jeunes co n- naissant
les vertus de ces méthodes appartient à cette classe. Concernant
la transmission du virus de la mère à l'enfant, plus de trois
quarts des jeunes de cette classe en connaissent les voies de transmission. Du
point de vue des représentations sociales de la maladie on note par
exemple que
84,92% des jeunes de cette classe sont disposés
à prendre soin d'un parent qui serait malade du VIH/SIDA alors que
81,59% de ceux qui ont déclaré ne pas être d'accord avec le
fait que les ma- lades devraient avoir honte appartiennent à cette
classe. Bref, c'est la classe des bonnes connais- sances en
matière de prévention classique, de transmission et aussi des
bonnes représenta- tions sociales.
Ø Classe 2
Elle contient 10,33% des jeunes interrogés. Parmi
ceux-ci, 76,35% ont répondu que la fidélité ne peut
réduire les risques de transmission du VIH alors que 70,54% et 80,5%
d'autres ne cro ient pas respectivement en l'abstinence et aux
préservatifs. C'est par essence la classe des mauvaises
connaissances en matiè re de prévention classique .
Ø Classe 3
Elle regroupe 15,22% de la population. Dans cette classe, plus
de quatre jeunes sur cinq ne savent pas que le VIH peut se transmettre au cours
de la grossesse et au moins autant pour la transmis- sion pendant
l'accouchement ou pendant l'allaitement. La situation est pareille conce rnant
les moyens de prévention classiques. En effet, 69,01% des individus de
cette classe ne savent pas si oui ou non le préservatif peut aider
à prévenir les risques de transmission. Concernant la
préve n- tion par l'abstinence (58,31%) ou la fidélité
(55,21%) les déclarations sont similaires. En conti- nuant on note que
62,54% de ces jeunes affirment ne pas sa voir si le virus se transmet en parta-
geant la no urriture avec un malade, 66,48% ne savent pas si cela est possible
par la sorcellerie et
66,51% d'autre encore moins par les piqûres de
moustiques. En somme c'est la classe des jeunes
non informés sur les voies de trans mission et
les méthodes traditionnelles de préve ntion.
III.3. Construction de l'indicateur « connaissances
du
VIH/SIDA »
Notre indicateur se nommera CONNAIS, une variable
catégorielle ayant pour modalités les classes
constituées ci-dessus. Autrement dit :
1 , si l'individu appartient à la classe 1
CONNAIS=
2 , si l'individu appartient à la classe 2
3 , si l'individu appartient à la classe 3
Dans la suite nous considérerons que la connaissance
du VIH/S IDA est « bonne » si CON- NAIS=1,
« mauvaise » si CONNAIS=2 et « non
informé » si CONNAIS=3. Ainsi l'indicateur ayant
été construit nous pouvons nous atteler à rechercher les
déterminants ou les variables de conditions de vie influençant le
niveau de connaissance du VIH/SIDA. C'est ce que le chapitre suivant
s'efforcera à effectuer.
CHAPITRE 2 : A LA RECHERCHE DES DE-
TERMINANTS DE LA CONNAISSANCE DU VIH/SIDA
Ce chapitre constitue une étape importante de notre
recherche. En effet, en recherchant au niveau explicatif les influences des
conditions de vie sur la connaissance du VIH/S IDA des jeunes r u- raux, nous
confirmerons ou infirmerons les hypothèses que nous nous sommes donner
de vérifier. C'est ici que nous ana lyserons la relation entre
conditions de vie et connaissance en matière de VIH/SIDA. Cette analyse
se fera sur la base de la régression logistique multinomiale.
I. Présentation du modèle logistique
multinomial Les modèles de choix discrets sont les modèles
adaptés au cas de figure où la variable à expliquer est
qualitative, prend un nombre (très) limité de modalités et
de plus, n'est pas ordonnée. Ils sont nommés ainsi parce qu'ils
modélisent précisément des comportements où
l'individu doit faire un choix parmi un ensemble discret de choix possibles.
Parmi eux, les modèles Logit polytomique non ordonnés sont les
plus utilisés. Cela tient à leur flexibilité et, du moins
pour une partie d'entre eux, à leur relative facilité
d'utilisation, comparativement, par exemple, aux modèles co n- currents
que sont les modèles Probit multinomiaux. Le modèle Logit
Multinomial a été introduit à la fin des années 60
par McFadden (1968) et Theil (1969). Boskin (1974) d'un côté,
Schmidt et Strauss (1975) de l'autre, l'ont appliqué a u choix d'une
profession, dans des perspectives très différentes9.
Meng et Miller (1995) l'ont utilisé pour examiner l'influence du genre
sur les pro- fessions en C hine. Aussi, Arum et S havit (1995) ont
étudié à l'aide du Multinomial Logit Model,
les effets sur la catégorie professionnelle d'une
vocation aux grandes études 10.
9 Les mod èl es Logi t pol ytomi ques non
ordonnés : théori e et a ppl i ca ti ons Cédri c Afsa Ess
a fi
10 Regres s i on Models for ca tegori cal a nd Li mi
ted Dep enda nt Va ri a bl es , J.Scott Long : pa ge 148
Encadré 3 : modèle logit multinomi
al
Chaque individu i appartient à une catégorie j
parmi les k possibles. Il est décrit par un ensemble
de K caractéristiques
x i 1
, x i 2
L , x i K
(par exemple son âge, sexe, niveau d'étude, etc.).
La probab i-
lité pour que l'individu i, compte tenu de ses
caractéristiques fasse partie de la catégorie j parmi
ik
les J possibles est supposée dépendre d'une
combinaison linéaire de x . Formellement cela
s'écrit :
P ( j / x i
)
F (
( x , x
k
X i
0 j 1 j 1 j L
x x ) F ( x )
K j K j i j
pour j=1,2...... J
Le vecteur
x i i 1
i 2 L , x i k
) est le vecteur de variables explicatives associé
à l'individu i, donc
la première composante vaut systématiquement 1 pour
prendre en compte dans le modèle le fait
que les catégories n'ont pas les mêmes effectifs. La
forme générale du modèle est la suivante :
( j ) )
( h ) )
e x p ( X
j / X )
i
t
P (Yi
e x p ( t
1
1
h
Pour identifier le modèle, il faut imposer la
nullité de tous les paramètres relatifs à une
catégorie donnée, appelée catégorie de
référence. S i on décide que la catégorie de
référence correspond à
0
j = J alors la condition d'identification est : On impose ( 0
J ) (1 J ) L
1
1
j / X )
P (Y i
J
X i
Avec cette condition le modèle s'écrit
finalement
( K J ) .
e x p ( t
1
1
h
e x p ( X
j / X )
t
( h ) )
( j ) )
( h ) )
1
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi79.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi80.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi81.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi82.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi83.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi84.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi85.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi86.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi87.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi88.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi89.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi90.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi91.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi92.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi93.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi94.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi95.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi96.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi97.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi98.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi99.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi100.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi101.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi102.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi103.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi104.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi105.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi106.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi107.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi108.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi109.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi110.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi111.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi112.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi113.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi114.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi115.png)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi116.png)
i
P (Y i
e x p ( t
1
1
J
X i
k
h
( j ) )
t
La fonction de maximum de vraisemblance est donnée par,
avec k: le nombre d'alternatives et m le nombre d'observations :
( j ) , j 1,
j
k / Y , X )
L ( L
( h ) )
1 y j
1
e x p ( X i I
k y i
t
e x p (
1 X i
h
m i
Le modèle logit multinomial requiert une
propriété importante : le rapport de deux probabilités de
choix j1 et j2 ne dépend pas des autres choix possibles. Cette
propriété appelée IIA (Ind e- pance from irrelevant
Alternatives) que l'on peut traduire par « indépendance par
rapport au choix non retenu » ou hypothèse des alternatives
indépendantes.
Source : rapport de stage ENSEA, N. Diffo (2007)
II. Construction du modèle
On rappelle que dans le cas d'un modèle multinomial, la
variable dépendante est le logarithme des chances de choix. Dans la
présente recherche, les choix expriment, respectivement, les
diffé- rents niveaux de connaissance du VIH/SIDA que nous avons
ci-dessous mis en exergue (bon, mauvais, ne sait pas). De façon simple
c'est la variable CONNAIS qui sera la variable dépen- dante du
modèle. C'est une variable catégorielle. Il en est de même
pour les explicatives.
Pour l'explication des connaissances en matière de
VIH/SIDA, les variables retenues sont : les
variables relevant des caractéristiques
sociodémographiques des jeunes telles que le niveau d'instruction,
l'occupation ; les variables qui distingue « le riche » du «
pauvre » et d'autres reflé- tant les structures sociales. Ces
variables sont :
-v106 (niveau d'instruction) -v113 (source d'eau de
consommation)
-v013 (groupe d'âge) -v116 (type de toilette)
-v119 (posséder l'électricité) -v120
(posséder une radio)
-v121 (posséder une télé) - v122
(posséder un réfrigérateur)
-v123 (posséder un vélo) -v124 (posséder
une moto/scooter)
-v125 (posséder un véhicule/camio n) -v127
(principal matériau du sol)
-v130 (religion) -v136 (taille des ménages)
-v153 (posséder un téléphone) - v190
(quintile de bien-être économique)
-v501 (état matrimonial) - v461 (dormir sous une
moustiquaire)
-v717 (occupation des jeunes) -aidsex (sexe)
-S107 (lire les journaux/magazines)
Nous soupçonnons que toutes ces variables explicatives
peuvent avoir un lien avec la variable d'intérêt,
c'est-à-dire que ces variables explicatives peuvent avoir un effet sur
la variable à expli- quer. Pour confirmer ou infirmer ce soupçon
nous testerons à l'aide du coefficient d'association V de Cramer et de
la p-Value (associé au K hi-deux) les liens existants e ntre ces
variables explica- tives et la variable d'intérêt. Ainsi, à
l'exception de v013 (groupe d'âge) et v461 (dormir sous une moustiquaire)
toutes les autres variables ne sont pas indépendantes du niveau de
connaissance des jeunes en matière de VIH/SIDA. Toutefois pour nos
différentes variables explicatives, nous cons- tatons que le V de Cramer
est inférieur 0,2, donc la relation entre ces variables explicatives et
la variable d'intérêt est faible si elle en existe sinon on dira
qu'il y a absence de relation.
Tab leau 10 : tests de lien entre
variables
Variables explicatives Connai ssance en
matière de VIH/SIDA
Chi 2 V de Cramer p- value
Nive au d'instruction 152,43
0,181 0,00
Source d'eau de cons ommation
51,55 0,105 0,00
Groupes d'âges 1,82 0,02
0,77
Type de toile tte 51,14 0,105
0,00
A l'é lectricité
30,36 0,114 0 ,00
A une radio 62,13 0,115 0 ,00
A une té lé vis ion
44,83 0,1 0 ,00
A un réfrigérateur
37,26 0,126 0 ,00
A un vé lo 41,98 0,10 0
,00
A une moto/s cooter 55,76 0,109 0
,00
A une voiture /camion 32,93 0,09
0 ,00
M atériau du sol 54,3
0,108 0 ,00
re ligion 117,5 0,159 0 ,00
Taille des ménages 12,95
0,06 0,044
A un té lé phone
31,73 0,082 0 ,00
Quintile de bien-être é conomique
38,76 0,129 0 ,00
Etat m atrimonial 119,55 0,16 0
,00
Dort ave c mous tiquaire 1,75
0,27 0,41 occupation 56,51 0,11 0 ,00
se xe 22,83 0,099 0 ,00
Lire un journal 141,17 0,174 0
,00
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Re marque : Apres avoir fait le
diagnostic sur le premier modèle, nous constatons q ue 190 ind i- vidus
(annexe 8) viole simultanément les critères de diagnostic que
nous avons retenus (résidu standardisé, la distance de Cook, les
Dbeta, les high leverage) 11 donc il nous faut enlever ces ob-
servations et reprendre notre estimation à nouveau.
Les résultats de l'estimation "corrigée" sont
consignés dans l'annexe 7. Dans la suite de notre analyse nous
retiendrons que la catégorie de base du modèle est la
bonne connaissance du VIH/SIDA. Le modèle est
globalement significatif (Prob>chi2 = 0,000 < 0,05). En plus Le ta- bleau
10 des statistiques vient en complément pour témoigner de la
bonne qualité de l'ajustement
du modèle avec un R2 de Count de 75,1%.
11 Le cri tère d es rés i dus
détecte l es outl i ers et l es a utres détecten t l es i ndi vi
dus i nfl uents (s ur l es coeffi ci ents du modèl e)
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi117.png)
Tab leau 11 : Qualité du modèle multinomi
al
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
II.1. Tests de mesure de la qualité du
modèle
Nous exécuterons, ici, quatre type de tests. Parmi ceux-ci
le test fondamental d'indépendance des
alternatives non pertinentes.
II.1.1. Wald test et LR test
|
TEST DU MAXIMUM DE VRAISEMBLANCE
|
TEST DE WALD
|
HO: ALL COEFFICIENTS ASSOCIATED WITH GIVEN
VARIABLE(S) ARE 0.
|
| chi2 df P>chi2
-------------+------------------------- v106 | 31.804 2 0.000
v113 | 4.533 2 0.104 v013 | 0.097 2 0.953 v116 | 1.991 2 0.369 v119 | 4.556
2 0.102 v120 | 20.425 2 0.000 v121 | 0.476 2 0.788 v122 | 3.747 2 0.154 v123
| 5.694 2 0.058
v124 | 22.404 2 0.000 v125 | 9.153 2 0.010 v127 |
0.040 2 0.980 v130 | 43.268 2 0.000 v136 | 6.906 2 0.032 v153 | 4.463 2
0.107 v190 | 3.207 2 0.201 v461 | 2.998 2 0.223 v501 | 3.090 2 0.213
v717 | 4.584 2 0.101 aidsex | 3.566 2 0.168 s107 | 3.872 2 0.144
|
| chi2 df P>chi2
-------------+------------------------- v106 | 29.409 2 0.000
v113 | 3.976 2 0.137 v013 | 0.097 2 0.953 v116 | 1.982 2 0.371 v119 | 4.506
2 0.105 v120 | 20.299 2 0.000 v121 | 0.474 2 0.789 v122 | 3.866 2 0.145 v123
| 5.638 2 0.060
v124 | 22.561 2 0.000 v125 | 6.618 2 0.037 v127 |
0.040 2 0.980 v130 | 38.985 2 0.000 v136 | 6.646 2 0.036 v153 | 4.454 2
0.108 v190 | 3.107 2 0.212 v461 | 2.795 2 0.247 v501 | 3.078 2 0.215
v717 | 3.138 2 0.208 aidsex | 3.569 2 0.168 s107 | 3.885 2 0.143
|
Tab leau 12 : tests du maximum de vr aisembl ance et de
Wal d
Source : EIS-CI 2005, no calculs
Le test du maximum de vraisemblance confir mé par le test
de Wald nous permet de déclarer les variables significatives au seuil de
5%. Ainsi toutes les variables du tableau 12 dont les p- value
sont supérieur à 0,05 sont les variables pour
lesquelles on considère qu'il y a assez d'évidence
pour considérer que leurs coefficients sont nuls.
II.1.2. Test de suppression des va riables
|
TEST DU MAXIMUM DE VRAISEMBLANCE
|
TEST DE WALD
|
HO: ALL COEFFICIENTS ASSOCIATED WITH GIVEN
VARIABLE(S) ARE 0.
|
| chi2 df P>chi2
-------------+-------------------------
set_1: | 44.831 26 0.012
v113 | v013 | v116 | v119 | v121 | v122 |
v127 | v153 | v190 | v461 | v501 | v717 | aidsex |
|
| chi2 df P>chi2
-------------+-------------------------
set_1: | 41.823 26 0.026
v113 | v013 | v116 | v119 | v121 | v122 |
v127 | v153 | v190 | v461 | v501 | v717 | aidsex |
|
Tab leau 13 : tests de suppression des vari ab
les
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
Les tests du tableau 12 nous ont permis de détecter
certaines variables non significatives. Mais le test de suppression de ces
variables nous permet de rejeter l'hypothèse nulle selon laquelle l'on
peut supprimer ces variables des modèles (PLR >chi2 = 0,012 et
PWald >chi2 = 0,026). Ainsi, comme il n'existe pas assez d'évidence
pour supprimer ces variables du modèle, nous continuons l'analyse avec
l'ensemble des variables indépendantes.
II.1.3. Test de la combinaison des variables
Au seuil de 5%, ce test rejette l'hypothèse nulle selon
laquelle tous les coefficients excepté celui de la constante sont nuls.
O n conclut donc que les alternatives peuvent être distinguées
deux à deux à partir des variables explicatives ; Il y a donc
assez d'évidence pour distinguer « bonne connaissance » ou
«mauvaise connaissance» ou « non informés » au
niveau de connaissance des jeunes ruraux, en matière de VIH/SIDA,
à partir des variables explicatives retenues dans notre
modèle.
![](Conditions-de-vie-et-connaissances-du-VIHSIDA-dans-le-groupe-dges-20-34-ans-en-milieu-rural-ivoi118.png)
Tab leau 14 : test de combinaison des vari
ables
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
II.1.4. Test de l'hypothèse IIA
Il existe deux tests pour vérifier l' hypothèse
nulle de « independ ance of Irrelevant alternatives » (IIA). Ces sont
les tests de Hausman et de S mall-Hsiao. Le
principe du test est de montrer si oui ou non deux alternatives m
et n sont complètement indépendantes
des autres alternatives. S i tel est le cas, on parlera de « independance
of irrelevant alternatives », c'est-à-dire que les autres
alternatives n'affectent pas le calcul des Odds ratios entre m et n.
Tab leau 15 : tests d'indépend ance des
alternatives n on pertinentes
Hausman tests
of
H0 : IIA
IIA assumption
Omitted | chi2 df P>chi2 evidence
mauvaise
|
|
|
-2.955
|
22
|
---
|
---
|
non_info
|
|
|
-4.651
|
22
|
---
|
---
|
bonne_co
|
|
|
11.440
|
22
|
0.968
|
for Ho
|
---------+------------------------------------
S mall-Hsiao tests of
IIA assumption
----------------------------------------------
Omitted | lnL(full) lnL(omit) chi2 df P>chi2 evidence
mauvaise |
|
-421.225
|
-411.897 18.656
|
22
|
0.666
|
for Ho
|
non_info |
|
-353.906
|
-341.973 23.866
|
22
|
0.354
|
for Ho
|
bonne_co |
|
-169.409
|
-156.681 25.457
|
22
|
0.276
|
for Ho
|
---------+---------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------
Source : EIS-CI 2005, nos calculs
CHENG et LONG (2005) ont montré que le test S
mall-Hsiao est plus puissant que celui de Hausman (si n>500 ). Ainsi on
conclut qu'il y'a assez d'évidence pour accepter l'hypothèse IIA.
En d'autres termes en supprimant ou en ajoutant d'autre alternative
(à CONNAIS) cela n'affectera en rien les odds ratios entre deux
modalités.
III. Présentation et interprétation des
résultats Nous avons pris la modalité «bonne
connaissance » comme référence; les risques relatifs
s'interprètent donc comme la probabilité pour un jeune d'avoir
un niveau de connaissance «non informé», «mauvaise
connaissance» relativement à la probabilité de se retrouver
dans le type de connaissance « bonne ».
III.1. Interprétation par les coefficients
Dans l'interprétation des coefficients d'un
modèle logistique, seul importe le signe de ces coeffi- cients
affectés à chaque variable explicative. En l'espèce,
l'analyse de l'annexe 7 nous révèle des résultats
importants dans le sens de nos hypothèses. En effet relativement
à la catégorie « bonne connaissance » :
Ø La probabilité d'avoir de mauvaises
connaissances en matière de VIH/SIDA, décroit, d'une part avec
le niveau d'instruction, l'âge, la taille des ménages, la
propension à lire les journaux, le sexe, la situation matrimonial, la
possibilité de dormir sous des moust i- quaires et la possession de
l'électricité, d'une radio ou d'une voiture. D'une a utre part
cette probabilité augmente selon le niveau de vie (quintile de bien
être économique), l'adduction en eau, la religion, le type de
toilette et la détention d'un téléphone, d'un ré-
frigérateur, d'une télévision ou d'une moto.
Ø La probabilité de ne pas être
informé sur le VIH/SIDA se renforce par l'âge, la religion, la
taille des ménages, l'état matrimonial, la possibilité de
dormir sous des moustiquaires, la propension à lire les journaux, la
possession de l'électricité, du téléphone, de
vélo, de mo- to. D'un autre côté, cette probabilité
baisse avec le niveau d'instruction, l'approvisionnement des individus en
eau, les types de toilette, le niveau de vie, l'occupation et la
détention de patrimoine (radio, télé, frigo, voiture).
De prime abord, on constate que le niveau d'instruction
réduit les mauvaises connaissances et
améliore le niveau d'information des personnes non
informées. En claire plus un jeune acquiert de l'instruction, plus sa
propension à connaitre le VIH/SIDA augmente. On note aussi que plus le
niveau de vie s'élève plus les individus pourvus de
préjugés s'enferment dans leurs idées et plus ceux ne
disposant d'information s'instruisent. Il en est de même de la
taille des ménages
d'origine, de l'âge, de la situation matrimonial, de la
capacité à détenir des biens meuble s (radio,
télé, voiture, téléphone, etc....). En somme le
niveau de vie et les structures sociales affectent les connaissances en
matière de VIH/S IDA des jeunes ruraux en Côte d'Ivoire (H1 et
H2). Mais avant d'admettre ces premiers résultats comme valeurs comptant
il s'impose à nous d'analyser les rapports de cote (odds ratios) pour
confirmer ou infirmer ces premières conclusions.
III.2. Interprétation par les odds ratios
Le tableau 16 présente l'éventail des odds
ratio. Les paramètres de chaque modalité (pour une variable
donnée) sont associés aux deux catégories de connaissance,
hormis la catégorie de réfé- rence (bonne connaissance).
Ces paramètres mesurent l'effet de chaque variable explicative (en fait
de chaque modalité d'une variable) sur l'appartenance à l'une des
catégories de connaissance plutôt qu'à la catégorie
de référence. Tous les calculs et analyses sont effectués
toute chose égale par ailleurs et les commentaires du paragraphe suivant
sont fait relativement à la catégo rie de référence
« bonne connaissance ».
De façon concrète, un jeune de niveau secondaire
a 64% (0,365-1) moins de risque 12 que celui
n'ayant aucun niveau d'instruction (au seuil de 5%) d'avoir de
mauvaises connaissances en ma- tière de VIH/SIDA tandis qu'un jeune de
niveau primaire a 41% (0,59 -1) moins de risque que celui n'ayant aucun niveau
d'instruction de ne pas être informé sur le VIH/SIDA. En plus, d u
point de vue des commodités de vie, un individu possédant une
radio a 50% moins de risque que celui qui n'en détient pas de ne pas
être informé sur la pandémie pendant que celui qui dispose
d'une moto a 82% plus de risque que celui qui n'en possède pas
d'être mal informé. Dans cette logique, un individu
possédant un téléphone a 152% plus de chance que celui qui
n'en détient de ne pas être informé sur le VIH/S IDA. Enfin
un individu qui s'alimente à partir d'un puits ouvert a une propension
1,95 plus élevé qu'une personne s'alimentant à l'eau de
robinet d'être mal info r- mé sur le VIH/S IDA plutôt que
d'avoir de bonnes connaissances. Cette propension s'élève
à 2,03 lorsqu'on passe de l'eau de robinet à l'eau de surface
comme source d'eau de co nsommation. Concernant l'influence des structures
sociales sur les connaissances en matière du VIH/SIDA, on remarque que
les musulmans ont 205% plus de chance que les catholiques de ne pas être
informé
sur le VIH/SIDA pendant que les animistes ont une propension
3,24 fois plus élevée que les ca-
12 Le ri s que i ci , fa i t référence
à la noti on de s us cepti bili té
tholiques de ne pas connaitre le VIH/S IDA. O n note aussi que
les personnes vivant e n couple ont une propension 1,38 fois (au seuil de 10%)
plus élevée que les célibataires d'appartenir à la
caté- gorie « non informé ». en outre, plus la taille
des ménages augmente moins les individus qui y vivent s'éloignent
de la catégorie « bonne connaissance ». en effet, les
individus vivant dans les ménages de taille compris entre 5 et 9 ont 26%
moins de risque que ceux vivant dans les ménages d'au plus 4 personnes
de ne pas être au fait du VIH/SIDA. La situation est similaire en comp a-
rant, du point de vue des mauvaises connaissances, les individus des
ménages de taille au plus égale à 4 et ceux de taille
compris entre 10 et 14. O n note aussi que les femmes sont moins expo-
sées aux mauvaises connaissances que les hommes.
Du point de vue du niveau de vie, les pauvres ont 38% moins de
chance que les plus pauvres de ne pas avoir d'informations sur le VIH/SIDA. Et
puis, un fait remarquable est à relever : plus la fréquence de
lecture des journaux/magazine s moins l'individu concerné est
exposé au risque d'une mauvaise connaissance du VIH/SIDA.
En définitive, bien que certaines variables
explicatives (type de toilette, groupe d'âge, etc....)
n'aient pas d'effet sur l'appartenance à une
catégorie de connaissance en matière de VIH/SIDA, on peut
affirmer, au vue l'analyse précédente et de celle du tableau 16,
que le niveau de vie des jeunes et les structures sociales affectent leurs
connaissances en matière de VIH/SIDA d'où H1 et H2.
Tab leau 16 : présentation des résultats
de l 'estimation après le di agn ostic 13
Variables explicatives
|
Variable d'intérêt
|
Libellés
|
modalités
|
mauvaise connaissan ce
|
non informés
|
Odds ratio
|
Odds ratio
|
Niveau
d'instruction
|
Aucun
|
Référence
|
Primaire
|
1,042 ns
|
0,59**
|
Second aire
|
0,365**
|
0,15***
|
Sup érieur
|
0,000 ns
|
0,00 ns
|
Source d'eau de
con sommation
|
Eau de robin et
|
Référence
|
Eau de p uits ouverts
|
1,95***
|
0,81 ns
|
Puits p rotégés
|
1,52*
|
0,63**
|
Eau de surface
|
2,03**
|
1,03 ns
|
Autres
|
6,65 ns
|
0,00 ns
|
Groupe s d'âges
|
20-24
|
Référence
|
25-29
|
0,89 ns
|
0,98 ns
|
30-34
|
1,12 ns
|
1,08 ns
|
Type de toilette
|
Chasse d'eau
|
Référence
|
Fosses/latrines rudimentaires
|
2,06 ns
|
2,25 ns
|
Fosses/latrines amélior ées
|
2,52 ns
|
1,28 ns
|
Pas de toilettes/nature
|
2,08 ns
|
1,48 ns
|
A l'électricité
|
Non
|
Référence
|
13 Après l e dia gnos tic 190 i ndi vi dus ont
été enl evé da ns l 'es ti ma ti on du modèl e
défi ni ti f (a nnexe 7)
|
Oui
|
0,78 ns
|
1,04 ns
|
A une radio
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
0,82 ns
|
0,50***
|
A une télévision
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
1,07 ns
|
0,80 ns
|
A un réfrigéra-
teur
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
2,15*
|
1,19 ns
|
A un vélo
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
1,27 ns
|
1,27 ns
|
A une mo- to/ scoo ter
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
1,82***
|
1,70***
|
A une voi- ture/camion
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
0,134**
|
1,07 ns
|
Matériau du sol
|
M atériau naturel
|
Référence
|
M atériau rudimentair e
|
0,00 ns
|
0,93 ns
|
Plancher fin i
|
1,01 ns
|
1,13 ns
|
religion
|
Catholique
|
Référence
|
Protestant
|
0,94 ns
|
1,13 ns
|
Autres religions chr étiennes
|
0,97 ns
|
1,7 ns
|
M usulman
|
1,18 ns
|
3,05***
|
Animiste, sans religion
|
1,00 ns
|
3,24***
|
Autres religions
|
1,90 ns
|
1,06 ns
|
Taille des mé- nages
|
Au p lus égal à 4
|
Référence
|
Entre 5 et 9
|
0,88 ns
|
0,74*
|
Entre 10 et 14
|
0,61*
|
0,94 ns
|
Sup érieur ou égal à 15
|
0,63 ns
|
1,12 ns
|
A un téléphone
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
2,05*
|
2,52**
|
Quintile de bien-
être économique
|
Le p lus p auvre
|
Référence
|
Le p auvre
|
0,889 ns
|
0,62*
|
moy en
|
1,10 ns
|
1,05 ns
|
Le rich e
|
0,90 ns
|
0,82 ns
|
Le p lus riche
|
1,42 ns
|
0,32 ns
|
Etat matrimonial
|
Célibatair e
|
Référence
|
M arié/ en union libr e
|
0,81 ns
|
1,38*
|
Sép aré, divorcé, veuf
|
1,16 ns
|
0,64 ns
|
Dort avec mou s- tiquaire
|
Non
|
Référence
|
Oui
|
0,60**
|
1,02 ns
|
occupation
|
Sans occup ation
|
Référence
|
Professeur, directeur, in gé-
nieurs etc....
|
0,00 ns
|
0,00 ns
|
Emp loy é de bureau
|
1,38 ns
|
0,00 ns
|
Commerçant
|
1,01 ns
|
0,63*
|
Agricu lteur indép endant
|
0,55**
|
0,85 ns
|
Emp loy é agrico le
|
0,94 ns
|
0,30**
|
Prestataire de services
|
0,74 ns
|
0,30**
|
Ouvriers
|
0,62 ns
|
0,44 *
|
Autres occup ations
|
3,35 ns
|
0,00 ns
|
Ne sait p as
|
1,66 ns
|
0,00 ns
|
sexe
|
Homme
|
Référence
|
Femme
|
0,71*
|
1,24 ns
|
Lire un journal
|
Presque tous les jours
|
Référence
|
Au moins 1 fois/semain e
|
0,34**
|
0,17 ns
|
M oins d'1 fois/semaine
|
0,11***
|
0,60 ns
|
Pas du tout
|
0,21***
|
1,68 ns
|
Ne sait p as lire
|
0,22***
|
1,64 ns
|
La catégorie bonne conn aissance est la réferen
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Source : EIS-CI 2005, nos calculs
ns =non significatif ***=sign ificatif à 1%
**=significatif à 5% *=signif icatif à 10%
IV. Recommandations et limites de l'étude
Notre étude a abouti à des résultats
majeurs. Toutefois il faut noter que cette étude co m- porte des
limites. Mais malgré ces insuffisances ne ternissent en rien la
pertinence des reco m- mandations auxquelles notre étude aboutit.
IV.1. Limites de l'étude
Nous admettons que notre étude, comme toute
activité humaine, souffre de quelques insuff i- sances.
Premièrement, nous avons supposé
que les connaissances en matière de VIH/SIDA se limitaient à
celles que nous avons décrites et utilisées au chapitre 1 de la
dernière partie. Cette hypothèse de travail est très
restrictive sachant qu'il existe, par exemple, d'autres voies de transmission
(sa n- guine...) et donc d'autres formes de connaissance. Mais
l'indisponibilité de ces autres forme s de connaissances dans la base
n'a pas permis leurs prises en compte dans notre analyse.
Deuxièmement, les variables reflétant les
conditions de vie ne sont pas exempts de tout cr i- tiques. Par exemple, des
variables sur de l'habitation traitant assez bien des conditions de vie a u-
raient mieux expliqué les connaissances des ruraux.
Troisième ment, nous reconnaissons que
nos résultats pourraient pu influencer par le nombre relativement
élevé d'observations aberrantes (outliers) que nous avons e
xclues de l'analyse.
IV.2. Recommandations
Au sortir de cette étude sur l'influence des conditions
de vie des jeunes sur les connaissances en matière de VIH/SIDA en milieu
rural ivoirien on constate que nos hypothèses de travail sont e f-
fectivement vérifiées. Les conditions da ns lesquelles vivent les
jeunes influencent les connais- sances qu'ils ont de la maladie du
siècle. De façon plus précise, le niveau d'études
du jeune, son occupation, sa situation matrimoniale, son sexe, la taille des
ménages où il vit, son niveau de vie etc.... influencent sa
perception et ses connaissances en matière de VIH/SIDA. Dans ce cadre en
validant notre modèle on est en mesure de faire des recommandations. Ces
recommandations
portent sur les conditions d'une plus grande efficacité
et d'une plus grande durabilité des pro- grammes de lutte contre le
VIH/SIDA.
Premièrement, puisque
l'environnement familial influence les connaissances en matière de
VIH/SIDA, les ONG (nationales et internationales) et les autres organismes
engagé s dans la lutte contre le VIH/SIDA doivent insister sur les
actions communautaires notamment à travers le re n- forcement des
programmes d'IEC (information-éducation-communication) au niveau des
cellules familiales rurales.
Deuxièmement, l'état ou les
conseils généraux doivent s'évertuer à
améliorer le niveau de vie en milieu rural en mettant en place des
programmes créateurs de richesse (« plantations clé en main
», coopératives...) en vue de favoriser d'insertion
économique des jeunes.
Troisième ment, améliorer
l'éducation de la population rurale et surtout de sa jeunesse à
travers :
ü Un accroissement des investissements éducatifs
(construction d'école, formation de pe r-
sonnel...) en milieu rural ;
ü Une sensibilisation accrue et ciblée (selon le
sexe, la religion, le niveau d'instruction...)
sur le VIH/SIDA ;
ü Une formation des responsables des confessions
religieuses sur le VIH/S IDA ;
ü Une promotion en milieu rural du concept ABC (abstinence,
comportement, utilisation des préservatifs).
CONCLUSION GENERALE
ette recherche avait pour objectif de mesurer et d'analyser
l'impact des cond i- tions de vie des jeunes ruraux de 20-34 ans sur leurs
connaissances en ma- tière de VIH/SIDA. Lequel impact mesure l'influence
de l'évolution de l'état
C
de bien-être des jeunes ruraux sur leurs aptitudes en ma
tière de VIH/SIDA. Tout au long de
l'étude, nous avons, dans un premier temps, fait
l'état des lieux en rassemblant différentes a p- proches tant
théoriques qu'empirique s sur le sujet. Elle a aussi consisté
à décrire les principales caractéristiques
sociodémo graphiques et économiques de la population rurale
jeune. Ces étapes nous ont permis de mieux approcher notre thème
et d'opter pour une méthodologie appropriée nous permettant de
répondre aux différentes préoccupations posées par
le sujet.
Ensuite, par une spécification logistique multinomiale,
nous avons montré que les conditions de vie en milieu rural sont
déterminantes dans l'explication du niveau de connaissance en
matière de VIH/SIDA. En effet, nous sommes parvenus à la
conclusion, par exemple que plus la taille des ménages s'accroit plus
les individus qui y vivent s'éloignent des bonnes connaissances . Aussi
que les musulmans sont plus exposés aux mauvaises connaissances que les
catholiques. Ainsi, dans la formulation et la conduite de toute
stratégie de prévention en milieu rural, il est impérieux
d'y intégrer les structures sociodémographique s et les niveaux
de vie des populations concernées.
En définitive, bien qu'une population jeune forte
constitue «une armée de travailleurs » et donc qu'elle est so
urce de croissance, en Côte d'Ivoire elle reste la plus touchée et
la plus exposée à la pandémie du VIH/SIDA. Aussi
l'amélioration des connaissances, comme moyen de prévention,
doit-elle passer par une amélioration des conditions de vie des
populations. Nous venons de mettre en exergue le cas de la jeunesse rurale en
Côte d'Ivoire.
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ANNEXES
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