Les études ont montré que les facteurs de
capacité qui sont des aptitudes et compétences nécessaires
à la femme pour pouvoir utiliser les méthodes contraceptives
modernes, influencent ce comportement. Il s'agit de la connaissance des
méthodes contraceptives, de l'efficacité personnelle et du
soutien social.
· Le soutien social
Les femmes qui sont soutenues par leur entourage (familles,
amis, etc.), par rapport aux méthodes contraceptives modernes sont plus
enclines à leur utilisation. En effet, PSI-Burundi (2006) a
montré que le soutien social influence significativement l'utilisation
des méthodes contraceptives modernes chez les femmes au Burundi. Ce
résultat a été obtenu par PSI-Rwanda (2006). Par ailleurs,
PSI-Pakistan (2008) a montré que les femmes en union non utilisatrices
de la contraception modernes pensent pouvoir compter sur le soutien de leurs
proches en cas d'utilisation.
· L'efficacité communicationnelle et
personnelle
Les femmes qui parlent de la planification familiale avec
leur entourage (famille, amis etc.) ont une certaine propension à
utiliser les méthodes contraceptives modernes. En effet, PSI-Rwanda
(op.cit.) a montré que les femmes qui peuvent communiquer sur la
contraception moderne avec leurs familles et amis avaient une grande propension
à utiliser les contraceptifs modernes.
Pour ce qui est de l'efficacité personnelle, Il
ressort des études que les femmes qui pensent avoir une certaine
connaissance pratique de l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes ont une plus grande propension à pratiquer ces méthodes
que celles qui doutent encore de leur capacité à le faire.
Ainsi, PSI-Haïti (op.cit.) a montré que les femmes
âgées de 15-49 ans qui ont déclaré être
capables d'utiliser une méthode moderne de planification familiale ont
trois fois plus de chance d'en utiliser effectivement que celles qui ont dit ne
pas en être capables. Travaillant aussi sur les femmes en âge de
procréer et sexuellement actives, PSI-Burundi (op.cit.) est
arrivée à cette même conclusion.
· Les connaissances
Les femmes qui connaissent les méthodes contraceptives
modernes et leurs avantages sont plus enclines à leur utilisation que
les femmes qui les ignorent. En effet, l'agence PSI-Burundi (2006) est parvenue
au résultat selon lequel la capacité des femmes à citer au
moins trois avantages de l'espacement des naissances favorise l'utilisation des
contraceptifs (81,3% chez les utilisatrices contre 69,5% chez les non
utilisatrices). Il en est de même pour la connaissance d'au moins trois
méthodes modernes de contraception.
· La discussion de la planification familiale avec
le conjoint
En Afrique, le conjoint de la femme est
généralement le chef de famille et son opinion est capitale dans
la pratique de la planification familiale par la femme. En effet, ATTANASSO et
al (2007), analysant les facteurs de la contraception au Bénin, à
partir des données de l'EDS-2001 ont abouti au résultat selon
lequel la discussion de la planification familiale avec le conjoint est un
facteur influent de la pratique contraceptive. La femme qui a l'habitude de
parler de la planification familiale avec son conjoint a cinq fois plus de
chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas.
Ce même résultat a été obtenu au Burkina Faso par
CONGO (2005).
UWAYESU (2009) étudiant les facteurs explicatifs de la
non-utilisation de la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda a
abouti au résultat selon lequel la discussion de la planification
familiale avec le conjoint est un facteur influençant l'utilisation de
la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda.